Sur ce blog, j'ai la chance d'avoir beaucoup de commentateurs de qualité. Donc en préambule de ce billet qui traitera de la langue de bois tristement bisexuelle, je souhaiterais formuler une question qui, je l'espère, trouvera sa réponse. Pourquoi Le Monde donne-t-il aussi régulièrement et ostensiblement la parole, dans sa page Débats, aux mis en examen de Tarnac ? Est-il devenu leur auxiliaire ? C'est tellement systématique qu'on est fondé à croire que le quotidien, sous l'apparence de cette page de libres opinions, fait passer un message idéologique de connivence et de solidarité.
Mais passons à autre chose qui est mon sujet essentiel.
Quel dommage qu'Anne-Sophie Lapix, dans son émission du dimanche sur Canal Plus, n'invite que des politiques ! Au moins pour une double raison.
D'abord parce qu'elle a su donner, avec un talent singulier et souriant, une place maintenant reconnue aux entretiens qu'elle mène et aux reportages qui les accompagnent. A dire le vrai, téléspectateur fidèle et attentif, je me passerais volontiers des seconds pour demeurer seulement sur la vision et à l'écoute des premiers. Cette réussite tient aussi, il faut l'admettre, à la relative stagnation du Grand Jury LCI-Le Figaro qui, en dépit de la verve "harcelante" de Jean-Michel Aphatie et des interventions "pointues" d'Yves Thréard quand trop rarement Etienne Mougeotte se laisse remplacer, tombe assez souvent dans une sorte d'ennui distingué. C politique a des frémissements mais je continue à percevoir comme une gêne pour ce rendez-vous dominical coincé entre Ripostes qu'il faut faire oublier et une configuration encore perfectible dans son rythme et sa structure. Canal Plus n'a pas de souci à se faire.
La seconde raison qui devrait conduire Anne-Sophie Lapix à élargir son cercle d'invités, c'est tout simplement que, si elle est parfaite dans son rôle, à la fois aimable dans la forme, pugnace sur le fond et ne lâchant pas prise tant qu'une réponse ou une absence de réponse (ce qui est très éclairant) ne lui a pas été signifiée, les personnalités qu'elle convie sur son plateau ne sont souvent pas à la hauteur de la sincérité qu'un tel exercice devrait imposer.
Certes, certains se débrouillent mieux que d'autres. François Hollande récemment, avec sa finesse teintée d'une fausse faconde et d'une vraie dureté, a surmonté l'épreuve sans démériter. Ce qui m'importe, parce qu'il s'agit d'une déception, résulte de la constatation que la parité dans la langue de bois est exemplaire. Hommes et femmes la cultivent avec autant de compétence les uns que les autres. Si ce qui peut apparaître comme une évidence pour beaucoup me surprend, c'est que sans doute, à cause d'une faiblesse intellectuelle et politique pour le sexe féminin, je l'avais pensé capable de sortir des ornières, de laisser surgir plus aisément son être intime, ses réactions de coeur et d'esprit, de s'abandonner sans trop souffrir à la vertu d'imprévisibilité qui signe avant tout une expression libre. Quelle déconvenue de devoir admettre que la féminité ne stimule pas le propos en politique, qu'elle ne décontracte pas le discours, que les mêmes dépendances s'y inscrivent avec en creux la volonté permanente et obsessionnelle de demeurer dans le sillon du "maître". Je n'évoque pas Rachida Dati qui il y a quelques jours sur France Inter a été éblouissante dans la démonstration de ce que je dénonce. Mais Rachida Dati et la langue de bois, c'est une association aussi limpide et incontestable que celle, par exemple, du contentement de soi avec Alain Delon. Je ne fais même pas allusion à Rama Yade qui avec de vagues généralités sur les droits de l'homme est parvenue à se faire passer pour une dissidente alors qu'elle nous baigne dans une langue de bois plus subtile : elle s'avance très, très légèrement puis se rétracte. C'est un mécanisme bien rôdé. Elle cumule ainsi une modeste audace avec la dénonciation médiatique qui plaît beaucoup au pouvoir auquel elle appartient.
Dans ces conditions et avec cette régulière déconvenue, on peut deviner avec quelle impatience j'attendais la prestation de Chantal Jouanno dont les gazettes n'ont cessé de vanter la liberté de ton et à la fois sa proximité avec le président de la République. J'ai vu, j'ai entendu, je n'ai pas été convaincu. Je ne parle pas de la substance de ses répliques mais de leur musique, la bonne vieille musique du conformisme prudent. Anne-Sophie Lapix s'est trouvée confrontée à une muraille de grâce et d'idées bénites. Le sourire enjolivait mais la parole demeurait dans le registre qui fait qu'en fermant les yeux, nous sentirions de manière indistincte, sortant de multiples bouches, comme un verbe unique tiède et forcément monotone. Je me demandais pourquoi – alors que la force d'un être, en politique comme ailleurs, est dans l'affirmation courageuse et authentique de soi – la langue de bois constituait une tentation si lancinante qu'elle devenait gagnante à tout coup. J'éprouvais de la mélancolie devant l'effacement délibéré, par une personne à l'évidence pétrie de qualités, de ce qu'elle avait de meilleur en elle : son inventivité, sa spontanéité. Ce qui distingue des autres au lieu de prétendre s'en rapprocher à n'importe quel prix pour ne pas être montré de l'esprit et du doigt par le pouvoir.
La langue de bois, c'est pressentir qu'une autre langue sauvage, inventive, est emprisonnée sous elle et qu'on désire la maintenir étouffée à vie. C'est préférer sa tranquillité à sa fierté. C'est sentir ce mélange de précaution dans le langage, cette inadaptation des réponses aux interrogations, et même leur fuite devant ce qu'elles doivent affronter. C'est percevoir le caractère obstinément tronqué de la réalité qu'on communique. C'est saisir à quel point celui qui parle n'a pour ambition que d'installer son intelligence dans un petit fragment du monde et d'omettre le reste, qui est essentiel. C'est s'efforcer d'appauvrir sa vivacité, son vocabulaire et de réduire sa place dans l'univers pour ne faire de l'ombre à personne, en résistant sans faiblir à la tentation d'être vrai. La langue de bois, c'est ce sur quoi l'intelligence des autres se brise. C'est le silence obligatoire qui suit la contradiction impossible. C'est un béton trop réel dans un velours déserté. C'est ce qui fait aussi que parfois une forme de désespoir vous prend tant le gâchis du trésor intellectuel et humain est bouleversant. La langue de bois, c'est le contraire de la parole, du défi qu'elle porte et du trouble qu'elle suscite. La langue de bois, c'est de la mort en mots. Qu'on daigne nous offrir un peu de vie.
Quittant Chantal Jouanno, évidemment je me suis rappelé Nathalie Kosciusko-Morizet qui dans son genre si particulier, sans grosse caisse ni pathos mais avec la légitimité que donne à des propos celle inclassable qui les prononce, a su battre en brèche cette détestable parité. Il n'y a pas de raison pour que cela cesse.
Il y a beaucoup de gens qui piaffent aux portes de l'émission d'Anne-Sophie Lapix. Pourquoi ne pas leur donner une chance ?
Sur Tarnac :
Je crois que c’est parce que ce qu’ils demandent est indépendant de tout clivage idéologique.
Ces gens veulent juste être jugés après avoir été traités comme des terroristes et mis à l’isolement six mois, apparemment sans charges sérieuses.
Et le fait que ce procès n’en finisse pas d’attendre malgré les vœux des accusés semble donner raison à ces derniers.
Après, on peut trouver regrettable de leur fournir une tribune. Mais après des mois de prison, c’est un minimum de les laisser s’exprimer et être confrontés publiquement.
Pour ce qui concerne Tarnac, et bien que je n’apprécie pas la mouvance d’extrême gauche, on doit se poser quelques questions sur l’acharnement judiciaire. Le Monde s’en mêle car le politiquement correct français suppose l’indulgence et la glorification de ce genre de vocation révolutionnaire, c’est une constante de notre langue de bois nationale.
Tiens, quand va-t-on expliquer aux enfants des écoles de la République
1) que la Bastille n’a pas été prise, mais s’est rendue sans combattre.
2) qu’en matière de libertés publiques, la Grande Charte d’Angleterre nous précède encore de quelques siècles pour ce qui est de la détention des gens sans jugement.
La remise en cause desdits dogmes, mieux que la lecture de la prose de Guy Môquet au petit-déjeuner scolaire, pourrait porter un bon coup à ces piliers de la langue de bois du politiquement correct, les choses s’apprenant petit.
Cordialement
Cette analyse rejoint votre précédent post sur Henri Guaino: le fric. La langue de bois est indissociable de la rémunération. Ensuite les membres du gouvernement endossent une posture pour affoler les indices de popularité. Vous concluez avec Nathalie Kosciusku-Morizet, elle est sans doute la plus vicieuse avec ses airs de sainte nitouche à l’accent bourgeois. Elle cumule les mandats comme elle collectionne les cuissardes, avec une légèreté déconcertante. Elle se réfugie derrière son allure de femme sérieuse, mais attardez-vous un instant sur ses propos en oubliant son jeu de jambes et sa manie de relever une mèche de cheveux avec sa main recouverte d’une mitaine en laine, vous aurez la désagréable impression qu’elle se fout de votre gueule.
« Sur ce blog, j’ai la chance d’avoir des commentateurs souvent brillants. Donc »
Souvent ? Mais ne se trouve-t-il toujours pas au moins l’un d’entre eux pour relever le niveau quand les autres sont fatigués ?
« Ripostes qu’il faut faire oublier »
J’ai cru apercevoir Serge Moati en commentateur cinématographique. Vérification faite, il avait été annoncé ceci : « Serge Moati aura présenté Ripostes pendant 10 ans. Malgré l’arrêt de l’émission politique phare de France 5, le présentateur ne quitte pas la chaîne et animera une nouvelle émission probablement appelée « Cinémas ».
Entièrement dédiée au 7ème art, elle traitera de l’actualité du cinéma au travers de reportages et de séquences en plateau. Serge Moati accueillera plusieurs invités, et évoquera l’histoire du cinéma en retraçant le parcours d’un acteur, ou d’un réalisateur. Hebdomadaire, et enregistrée en public, « Cinémas » sera diffusée chaque samedi à 17h55.
Le 5 septembre, pour la première, Moati recevra Fanny Ardant et Gérard Jugnot. Le lendemain, en remplacement de Ripostes, sera diffusé un nouveau magazine de débat : C politique, présenté par Nicolas Demorand.
Pour le dimanche 06 décembre nous avons en effet : http://www.france5.fr/c-politique/index.php?page=article&numsite=4097&id_article=12215&id_rubrique=4100 »
Or donc, Arte n’étant pas France5, nous avons ce samedi 5 décembre sur Arte 17:55
Un an d’abstinence Culture-Infos Documentaire (1h) – sujet « Qui est responsable de la catastrophe climatique qui s’annonce ? » et sur France 5, effectivement nous avons « Aujourd’hui – 17:56 ; Durée : 00:57 ; Episode : Numero 14 Magazine de 57′ proposé et présenté par Serge Moati, et coproduit par France Télévisions / Image et Compagnie. 2009. – Cinéphilie et actualité est la double ambition que Serge Moati souhaite offrir sur son plateau avec des invités et des extraits de longs métrages, les coulisses des tournages et des dossiers… » Voir : http://www.france5.fr/programmes/index-fr.php?affnum=010168&prgnum=14&numcase=231&date=05-12-2009&plage=1200-1900
« Hommes et femmes la cultivent avec autant de compétence les uns que les autres. Si ce qui peut apparaître comme une évidence pour beaucoup me surprend, c’est que sans doute, à cause d’une faiblesse intellectuelle et politique pour le sexe féminin »
Intellectuelle et politique seulement ? Ou la classe intrinsèque de certaines de nos politiques et intellectuelles de tous bords n’ajouterait-elle pas un petit plus à l’agrément de leurs interventions ?
« je l’avais pensé capable de sortir des ornières, de laisser surgir plus aisément son être intime, ses réactions de cœur et d’esprit, de s’abandonner sans trop souffrir à la qualité d’imprévisibilité qui signe avant tout une expression libre. »
Ah mais, mon cher avocat général vous étiez là victime du préjugé qui concerne la fameuse intuition dit féminine. Or, l’intuition ne saurait fonctionner que dans l’oubli de soi, lequel concerne aussi bien les hommes que les femmes, à mon sens du moins, cet oubli de soi si rare que l’esprit de géométrie n’a aucun mal à prendre le pas sur l’esprit de finesse, la plupart du temps. Vous qui possédez les deux, comment ne le sauriez-vous pas…!
« Mais Rachida Dati et la langue de bois, c’est une association aussi limpide et incontestable que celle, par exemple, du contentement de soi avec Alain Delon. »
Personnellement, j’adore Alain Delon quand il parle de Lui, à la troisième personne donc, mais n’est-il pas là, pour ce qui le concerne lui, dans son rôle. Ceci dit, je suis assez sensible à l’écorché vif que cet Ego surdéveloppé a fait d’Anthony Delon…
« C’est un mécanisme bien rôdé. » Oui, bon , c’est une illusionniste comme nombre d’autres de ses collègues, mais que ferait-on sans l’Illusion ?
« Anne Sophie Lapix accorde ce matin une interview au Figaro dans laquelle elle revient sur les conditions de son départ de TF1 pour Canal Plus.
‘J’étais très émue pour mon dernier 13h, samedi’ dit-elle.
Elle précise que TF1 n’a pas sorti les grands moyens pour la retenir: « Ils étaient tellement dans l’urgence que je ne crois pas que j’étais une priorité pour eux. (…) J’ai annoncé mon départ à Nonce Paolini, et la conversation est restée amicale, tellement aimable même que j’ai senti qu’on ne ferait pas tout pour me retenir. (Rires) » – Revue de presse / Source: Le Figaro – Comme nous ne sommes pas abonnés à Canal+, je ne la vois plus et je dois dire que personnellement elle ne me manque pas davantage que manifestement à TF1 qui n’a pas jugé utile de doubler le tapis rouge ! Mais, bon, j’ai cru observer que vous aviez un petit faible pour la blondeur, exception faite pour celle de Claire Chazal…
« Cette réussite tient aussi, il faut l’admettre, à la relative stagnation du Grand Jury LCI-Le Figaro qui, en dépit de la verve « harcelante » de Jean-Michel Aphatie et des interventions « pointues » d’Yves Thréard, tombe assez souvent dans une sorte d’ennui distingué. »
Personnellement, j’aime bien m’ennuyer avec LCI, de temps en temps.
Relativement à la question de l’intuition et de Chantal Jouanno : Ce n’est pas une Aïkô_ka mais une Karaté_ka! C’est juste que comme secrétaire d’Etat à l’écologie, on a connu malgré tout plus pugnace et en tout état de cause, c’est difficile de passer après NKM, même pour la mauvaise foi.
« qu’en fermant les yeux, nous sentirions de manière indistincte, sortant de multiples bouches, comme un verbe unique tiède et forcément monotone. » Tiens, tiens, vous faites comme moi. Décidément, vous n’êtes pas n’importe qui, même si on ne peut pas vos suivre dans toutes vos analyses.
Ah, les femmes…
Je pense sérieusement et depuis très longtemps que nous avons tout faux en ce qui les concerne.
A cela deux raisons, la première, la confusion entre la mère et la femme, la deuxième, leur extrême subtilité pour nous mettre dans leur poche avec un pourcentage étonnant de réussite.
C’est ensuite que les choses se gâtent.
Les complexes hérités depuis la nuit des temps et qui risquent de perdurer, font que nous les entendons sans cesse « vouloir être égales aux hommes », ce qui en soi est la pire catastrophe qui puisse leur arriver.
Elles sont femmes, nous pauvres hommes savons à quel point elles peuvent infléchir le cours de notre vie, l’extrême dépendance où nous vivons, sans elles ou avec elles.
Mesdames, c’est un homme, un vrai, un dur, (pétri de tendresse), qui vous le dit : soyez Femme.
Rejetez les théories féministes inventées ou suggérées par des « mecs honteux ».
L’avenir vous appartient forcément car vous avez tout à inventer face à des matous qui ne vous tiennent plus la porte et qui ne savent plus vous offrir des fleurs pour la seule raison de vous faire plaisir.
Ne vous abaissez pas au niveau des hommes, voyez où cela mène.
Vous êtes au fourneau Monsieur Bilger ! Attention de ne point vous brûler ! La langue de bois est l’assurance de ne pas prendre de risques sur la suite d’une carrière… C’est aussi d’aménager les pistes de Formule 1 pour éviter les sorties de route ! Toute vérité n’est point bonne a dire ; mais l’on bichonne en changeant de Bichon ! Merci à vous d’aller à contresens !
Bonjour M. Bilger,
A défaut de tenir l’explication au sujet du Monde et des mis en examen de Tarnac, je me permets de restituer cette affaire au travers de l’ampleur des mouvements de soutien qui se sont constitués autour de Julien Coupat et des huit autres militants anarchistes mis en cause par la justice pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
Un dossier vide de preuves formelles, pas d’aveux, la tentation d’y voir un complot politique contre les mouvements libertaires assimilés à des organisations terroristes alors même qu’il n’y a pas d’intention de faire des victimes, la personnalité du principal suspect, tous les ingrédients semblent réunis pour crier à un traitement judiciaire inique.
Rapidement et par le biais d’internet des groupes de soutien se sont constitués dans de nombreuses villes de France mais aussi à Bruxelles, Genève, Berlin, Moscou et New York donnant à cette affaire hexagonale un retentissement mondial.
Des soutiens politiques et syndicaux comme ceux de Daniel Cohn-Bendit, des Verts, de Sud Education, de la Ligue des Droits de l’Homme donnent rapidement une dimension politique et une forme de légitimité au groupuscule mis en cause. Des manifestations libertaires ont éclaté dans toute l’Europe : contre l’ambassade de France à Varsovie, une attaque à la peinture du consulat de France à Hambourg, l’explosion d’une bombe à l’AFP d’Athènes.
Enfin l’engagement d’intellectuels, parmi lesquels les philosophes Giorgio Agamben, Alain Badiou, Judith Butler, le sociologue Luc Boltanski, les éditeurs Eric Hazan et François Gèze, dénonçant la justice anti-terrorriste et ses méthodes d’exception.
Pour finir, les réserves émises par le juge anti-terrorriste Gilbert Thiel dans Libération, quant au bien fondé du chef de mise en examen. Voilà tout de même matière à un début d’explication au sujet de l’engagement présumé du journal Le Monde.
Auriez-vous reproché à Emile Zola et au journal L’Aurore d’avoir pris fait et cause en faveur d’Alfred Dreyfus ?
« Il y a beaucoup de gens qui piaffent aux portes de l’émission d’Anne-Sophie Lapix. Pourquoi ne pas leur donner une chance ? »
Transmis à l’interessée en vue d’une prochaine invitation dans son émission.
« Donc en préambule de ce billet qui traitera de la langue de bois tristement bisexuelle, je souhaiterais formuler une question qui, je l’espère, trouvera sa réponse. Pourquoi Le Monde donne-t-il aussi régulièrement et ostensiblement la parole, dans sa page Débats, aux mis en examen de Tarnac ? »
Vais-je faire entendre ma belle voix suraiguë à propos des « mis en examen de Tarnac qui refusent le contrôle judiciaire » Cf. Le Nouvel Obs | 03.12.2009 | 20:47 sur : http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20091203.FAP6284/societe/
La tentation est grande de poser la question de cette manière : dans le cas d’une forte présomption de culpabilité, que font-ils dehors ? Parce que le sabotage d’une voie ferrée ce n’est pas rien, et dans le cas d’une forte présomption d’étrangers à l’affaire, ne sont-ils pas dans leur droit d‘écrire et de signer de leur seul prénom (détail intéressant) ce texte donné comme publié par Le Monde :
« La liberté sous contrôle judiciaire est le nom d’une sorte d’expérience mystique que chacun peut se figurer.» : « Imaginez que vous ayez le droit de voir qui vous voulez, sauf ceux que vous aimez, que vous puissiez habiter n’importe où, sauf chez vous, que vous puissiez parler librement, au téléphone ou devant des inconnus, mais que tout ce que vous dites puisse être, un jour ou l’autre, retenu contre vous.»
J’ajouterais bien, « Imaginez que vous ne puissiez converser librement avec vos enfants et être à l’écoute de leurs joies comme de leurs soucis et les aider à grandir comme le commande votre devoir de parents, sans devoir craindre qu’un jour où l’autre tout cet échange intime tout de même que par ex. le récit de confidences recueillies sur le lit de mort d‘un malade disparu depuis plusieurs décennies, ou encore la douleur enkystée des sévices subis à l’occasion d’une arrestation par la Gestapo etc. etc. etc., ne soit analysé et disséqué par des incompétents pervers susceptibles d’en faire du matériau à sévices psychologiques, un tenant lieu de torture physique sur le modèle des méthodes de destruction de la personnalité réputées employées par le KGB du temps de l’ex-URSS ?
Comment l’ardent défenseur de l’Etat de droit que vous êtes, vous dont l’intégrité est comme la femme de César, pourrait-il même envisager de donner sa caution à une atteinte aux libertés des citoyens telle que susceptible de former comme une cage invisible à l’image de celle où étaient tenus suspendus autrefois au-dessus de la voie publique à la merci du bec des corbeaux à l‘aile bleue les plus faibles d’une société féodale, qui plus est sans plus pouvoir en appeler au seigneur ou à un roi qui n’est plus désormais que d’opérette et préfère pousser vers une psychiatrie déchue de son statut de thérapie au profit d’une forme purement inquisitoriale, plutôt que vers une véritable Justice, les victimes du système destiné à assurer une illusoire sécurité aux concierges et aux femmes de ménage sous payés du corps des experts de tout poil d’une République paranoïaque. »??
@PB
« La langue de bois, c’est pressentir qu’une autre langue vive, sauvage, inventive est emprisonnée sous elle et que le désir est de la maintenir étouffée à vie. »
La langue de bois c’est pressentir qu’une langue servile a déjà pris le collier et la laisse qui la rattachent à son maître.
La liberté de ton n’est égale qu’à la longueur de la laisse. Mais au bout il y a toujours le maître que l’on veut servir pour arriver à satisfaire une ambition personnelle.
Cordialement
Pierre-Antoine
@Catherine Jacob
« Vais-je faire entendre ma belle voix suraiguë »
C’est drôle, mais à lire vos références à l’empire du soleil levant, je vous prêtais une voix différente…
Allez plaisanterie pour plaisanterie, je dirais que vous n’avez pas besoin de forcer le trait, puisque « langue », de quelque matière qu’elle soit, est du genre féminin.
Ce qui nous renvoie tous (nous les hommes) à la voix qui nous endormait bercés sur vos airbag sécurisants.
Si en plus pour certains d’entre nous on rajoute la blondeur d’un soleil naissant… Wouhaaaa, je comprends mieux la sympathie de PB pour les blondes… 🙂
Et après ça on parlera d’égalité… On a déjà perdu d’avance.
Cordialement
Il est vrai que nos politiques n’appellent pas souvent un chat, un chat et un con, un con.
Rassurez-vous, Monsieur Bilger, ils ne sont pas tous seuls à agir ainsi.
A force de contribuer à banaliser les Irlandais de Vincennes, vu le climat actuel, vous devriez prendre garde Monsieur Bilger.
Bon, d’abord, Anne-Sophie, c’est moi qui l’ai vue en premier 😉
Quant à ses interviews, elle est assez inégale en terme de punch : elle a mis KO ce pauvre Kouchner, mais elle s’est fait embobinée par NKM (qui certes sait y faire).
Alors, préparation des dossiers ? empathie pour l’interviewé(e) ? motivation sur les sujets probablement abordés ?
Vivement qu’elle m’invite pour que je puisse l’interroger là-dessus.
On peut rêver, non ?
@Pierre-Antoine | 05 décembre 2009 à 11:54
« Allez plaisanterie pour plaisanterie, je dirais que vous n’avez pas besoin de forcer le trait, puisque « langue », de quelque matière qu’elle soit, est du genre féminin. »
Oh, même dans le cas du Jack ?
Je ne partage pas votre engouement pour NKM, je trouve que c’est la pire du lot (voir le post de SR que je partage).
Simplement, à la langue de bois, elle ajoute un exhibitionnisme démagogique qu’aucun scrupule ne retient.
Quand elle avait traité les députés UMP de lâches, un vieux routier avait commenté : «C’est une ficelle politique bien connue : on lance un gros mot contre son propre camp. On s’achète ainsi à bon compte une image de rebelle et on devient par conséquent intouchable, puisque toute sanction, même pour incompétence, apparaîtrait comme le résultat de la rébellion, ce que les opinions ne tolèrent pas. C’est tout de même plus efficace et beaucoup plus facile que d’asseoir sa respectabilité sur la compétence.»
A mon avis, il n’y a pas un mot à changer.
Quant à la langue bois, croyez-vous qu’on arrive, dans une nation sclérosée, dans un système politique figé, en montrant de belles qualités humaines (courage, audace, franchise, …) ? Vous seriez bien naïf. A votre âge, c’est impardonnable 🙂
Je le vis dans une très grosse société, qui, elle aussi sclérosée et figée, donne d’admirables leçons de politique.
Les «francs» sont les plus redoutables. Car ils ne sont pas réellement francs, mais ils travaillent à leur image de franchise, ce qui est tout différent.
Ils se gardent bien de dire des choses qui pourraient réellement déranger un puissant ou un futur puissant. Ils ne sont «francs» que sur des sujets sans importance, là où ça ne fait pas mal, ou vis-à-vis des inférieurs, des astres en bout de course, sur des sujets subalternes.
De plus, ils vérifient toujours qu’ils ne seront pas seuls.
Toute franchise sur des sujets essentiels, là précisément où la franchise serait utile, n’y comptez pas. Tout le monde n’a pas une âme gaullienne ou churchillienne !
Cela pourra vous sembler bien noir, mais je le vois tous les jours : dans un cursus honorum qui ronronne, comme c’est le cas en politique française, tout caractère, toute personnalité qui sort du lot par sa franchise et son intelligence est impitoyablement éliminée par la coalition des médiocres.
Il faut des événements qui bousculent le système pour que des personnalités intéressantes arrivent à émerger. Ca n’est pas le cas actuellement.
Et le sexe n’entre pas en ligne de compte de ces fortes contraintes. C’est pourquoi il n’y a aucune raison que la présence de
potichesfemmes au gouvernement y change quoi que ce soit.La politique et ceux qui la font, retors, menteurs, médiocres, sont une de ces calamités de la vie que Dieu, dans sa facétie, envoie aux hommes pour éprouver leur patience.
Etes-vous assez patient, M. Bilger ?
Encore un beau billet, Monsieur Bilger !
Beau comme le contraste si saisissant lorsque, ces dernières semaines, Robert Badinter ou Michel Rocard se sont exprimés aux mêmes micros que ceux dont vous dénoncez qu’ils prennent la parole pour se dissimuler derrière elle. Quelle joie d’entendre des propos, des idées excessives que parce qu’éloignées de la langue de bois.
Dans ce contexte, que penser de Goebbels lorsqu’il dit : « Je ne prends pas la parole pour dire quelque chose, mais pour produire un effet » ?
@Franck Boizard | 05 décembre 2009 à 14:03
« C’est pourquoi il n’y a aucune raison que la présence de potiches_femmes au gouvernement y change quoi que ce soit. »
Allons, allons.
« La politique et ceux qui la font, retors, menteurs, médiocres, sont une de ces calamités de la vie que Dieu, dans sa facétie, envoie aux hommes pour éprouver leur patience. »
Le gouvernement de la Cité (la Poli-tique) n’est une calamité que lorsqu’on veut bien qu’elle le soit et notamment par le verdict des urnes dont nous sommes tout de même davantage individuellement responsables que du sort des armes. Le problème c’est que nous sommes trop occupés par nos divers centres d’intérêt pour occuper l’espace publique et nous avons donc les élus que méritent notre égoïsme et notre désintérêt pour les affaires de la collectivité!!
Pour ma part, croyez-vous qu’à choisir entre suivre le fil rouge des petites énigmes graphiques qui me passionnent et faire du porte à porte dans les HLM pour convaincre mes concitoyens que je serais capable d’améliorer leur sort avant le mien propre, j’hésite trente secondes. Hélas non! Et probablement est-ce votre propre cas.
Sans doute avons-nous donc tort et devrions nous abandonner la critique en chambre pour le haut-parleur et le petit drapeau de ralliement.
Pour ma part, j’ai beaucoup d’admiration pour ces gens qui se risquent sur la scène publique, y laissent leur vie privée, leur famille, leurs amours, leur santé, leurs compétences professionnelles initiales (bien que rarement leur porte-monnaie), tout portés qu’ils sont par l’illusion d’être les plus utiles à la communauté et s’agissant des femmes, je trouve très injuste de n’y voir que des potiches gouvernementales ; pourquoi pas des crachoirs tant que vous y êtes.
D’une certaine façon, il faut bien que quelqu’un s’y colle. Est-ce là une raison de les laisser gouverner à leur fantaisie et sous l’influence de quelque mage et ou éminence grise, certes non et je pense même qu’ils devraient nous être davantage reconnaissants de ce que nos clameurs bien orientées et intentionnées, le gardent au bord des précipices qui à chaque instant s’ouvrent sur leurs souliers vernis ou leurs Nike…!
L’exercice du pouvoir ne me paraît pas avoir de sexe, singulièrement dans la communication politique.
Toute vérité n’étant pas facile ni bonne à dire, certaines circonlocutions permettent toujours de dire sans dire, d’exprimer tout et son contraire tout en donnant l’illusion de « parler vrai ». Vulgairement, c’est de l’enfumage. Et là, la virtuosité ne dépend pas du sexe, sauf parfois lorsqu’elle est liée au registre ou à la tessiture de la voix…
Le fond du problème est qu’au moins depuis une quarantaine d’années, seule l’ambition personnelle pour le seul exercice du pouvoir est le moteur de l’engagement des plus hauts personnages du monde politique. Comme peu ou prou il font la même politique et poursuivent des objectifs somme toute assez proches, il faut bien donner l’illusion de la différence qui est censée les opposer profondément. Dès lors, quoi de mieux qu’une parfaite langue de bois !
Et de la politique, on a parfaitement dérivé vers les hautes sphères du monde économique et financier. C’est tout l’art de la « bonne gouvernance » qui s’exerce plus dans la « communication » et donc dans l’art de la langue de bois.
Maintenant, on assiste à sa généralisation, qu’il s’agisse de la santé (voir la manière dont on traite l’affaire de la grippe A-H1N1) ou des sciences (voir la manière dont est traitée la question du climat, avec des clés de langage identiques qui n’autorisent aucune critique), au point que le citoyen éclairé en arrive à ne plus croire personne !
Enfin, quant à l’affaire de Tarnac, le problème reste celui de la qualification pénale des faits qui leurs sont reprochés. Il me semble cependant que, tout en respectant la présomption d’innocence, l’action sur les caténaires n’est pas très innocente (même si elle ne revêt pas le caractère d’attentats à l’explosif) et qu’elle a cessé avec l’interpellation des personnes concernées.
@Pierre-Antoine | 05 décembre 2009 à 11:54
« C’est drôle, mais à lire vos références à l’empire du soleil levant, je vous prêtais une voix différente… »
Pensiez-vous par hasard plutôt à une tonalité comme dans ce sketch où l’ancien prof de philo qu’est Michel Leeb imite tout d’abord Jean-Pierre Marielle, puis fait l’accent noir et l’accent japonais ?
J’ai réussi à retrouver la vidéo de l’épicerie africaine (http://www.youtube.com/watch?v=8DT8SK34fRA&feature=related ) et celle de la mouche tsé tsé qui rappelle plutôt le Japon sinisé autrement dit le fantasme asiatique, car il a fait de meilleures imitations de l’accent japonais que celui-là : (http://www.youtube.com/watch?v=13lFAEvTyQk&feature=related)
Le commentateur de qualité se rengorge. Quoi, quoi, on parle de moi ? On interroge ma sagacité ? L’Avocat général, celui dont on ne dit plus le nom, l’archétype médiatique du genre demande mes lumières sur Tarnac et Le Monde ? Ne pas le décevoir, répondre, bang, vite, une fulgurance ! Sur quoi ? Tarnac et le journal Le Monde ? Hé, c’est quoi ce sujet ? Il n’a pas plus simple pour une fois qu’il m’interroge ? A moins que, ça doit être ça, c’est pour me casser : « toi le roi du hors sujet, l’empereur de la digression, le blogueur en 4X4 lâché dans mes fragiles sentiers, je te cause, je t’interroge, vas-y, dis-moi pourquoi Le Monde accorde autant de place aux mis en examens de Tarnac, allez, brille, étincelle, toi le commentateur qui sait tout sur tout et plus encore, ton quart d’heure de célébrité est arrivé ! »
Hum… Le Bilger se lit entre les lignes, c’est de l’hypnose littéraire, du subliminal destiné à faire couper les têtes le coeur en joie, je ne tomberai pas dans le panneau. Pas de réponse, ça va le casser, le blogueur vedette, je me fous de Tarnac et du Monde et du Monde de Tarnac !
La langue de bois féminine, si c’est celle dont on fait les, enfin vous voyez, on ne s’en plaindra pas, non ?
La langue de bois est le mortier politique et a deux fonctions. Boucher les trous d’ignorance, lisser les aspérités douloureuses. Dans le cas de Rachida Dati, qui prétend nous plonger dans l’hiver arctique en baissant de deux degrés la température de la planète, c’est d’une bétonnière à prise rapide dont elle a besoin, sa connaissance des dossiers étant aussi trouée qu’une route bulgare après le passage du pacte de Varsovie. La malheureuse n’a jamais été interrogée sur les ourlets de chez Dior, que voulez-vous qu’elle réponde au reste ?
Autre genre donc, le type qui en a lourd sur la conscience et qui ne peut pas tout avouer : François Fillon. Il y a deux ans, c’était les caisses de l’Etat qui étaient vides, maintenant, il a vérifié, les poches des contribuables le sont aussi, que peut-il dire ? Il se planque dans la forêt, il prend son canif, un rameau de bon chêne et débite sa langueur, le pauvre. Il connaît la recette : la langue de bois doit être archi-cuite pour être avalable par le citoyen.
Reste les NKM. J’aime bien aussi. Parce qu’elle n’a pas de trous à boucher, elle sait de quoi elle parle, elle le fait avec une belle intelligence, c’est une bûcheuse alerte et joyeuse qui semble aimer le vrai travail. Et elle ne porte pas sur ses épaules toute la misère inavouable de l’Etat.
Tarnac, j’ai bien un avis mais il faut que je le passe au tour et au ponçage…
En huitieme paragraphe du billet de Monsieur Bilger, une tres jolie definition de la langue de bois que j’aurais aime ete capable d’ecrire.
Cela dit, je redouterais un monde sans elle !
« …laisser surgir plus aisément son être intime, ses réactions de coeur et d’esprit, de s’abandonner sans trop souffrir à la vertu d’imprévisibilité qui signe avant tout une expression libre… »
Voila une chose bien terrifiante… en ce qui me concerne ; sans doute faut-il etre extremement « construit » pour y parvenir. De plus, on pourrait redouter le pire ! Ainsi la langue de bois protege celui (ou celle) qui la pratique et celui (ou celle) qui la recoit. Aujourd’hui, cela me convient, je m’en arrange. Parfois, j’arrive meme a la maitriser, il faut dire que j’ai de la pratique ici en Angleterre et disons que j’ai appris a mes depens…
« la force d’un être, en politique comme ailleurs, est dans l’affirmation courageuse et authentique de soi »
Oui, si on veut courir au suicide symbolique !
Quant a la spontanéité et l’imprévisibilité, elles sont formidables lors de la premiere partie de vie, apres cela doit passer, sinon c’est ridicule …
En conclusion, je reprendrai la petite phrase de sagesse qu’a un jour prononcee Monsieur Zemmour « Vive l’hypocrisie »
Un excellent Dimanche a tous.
@Catherine Jacob
« Oh, même dans le cas du Jack ? »
Je vous laisse le classer vous-même…
Mais dois-je voir là un vieux relent de guéguerre entre les deux capitales lorraines… dont notre éminent ministre aurait sévi dans l’une d’elle en élargissant le cercle de ses amis ?
Cordialement
Pierre-Antoine
Cher PB,
Vos billets sont toujours croustillants. J’apprécie.
Je remarque une généralisation : l’association « langue de bois » et « politique ». Je m’interroge : pourquoi cette pratique est-elle aussi développée et est-il possible de faire de la politique sans en faire usage ?
Cordialement
JM
Sur Tarnac, Le Monde se cherche un positionnement moral qui lui attirerait pour de bon de ses lecteurs potentiels, probablement.
Il mire un peu vers Libération dont les commentaires des blogs (à quelques exceptions près) disent souvent l’extraordinaire bêtise du lectorat.
Beaucoup de ceux-là trouvent toutes les vertus « à ceux de Tarnac », la boucle est là probablement bouclée.
Concernant le fond de l’affaire, difficile de se prononcer, ces incidents idiots ne semblent plus se produire depuis que ceux-là ont été – en effet un peu lourdement – mis plus ou moins à l’ombre ou sous un éteignoir judiciaire (pas de la plus grande clarté) ; mais savoir aussi que de ceux-là étaient si près des faits à une heure si peu commune exonère un peu ces autres qui se sont acharnés à les montrer coupables.
Le procès sera intéressant à suivre, mais l’ensemble ne paraît pas d’une grande gravité, une manière un rien puérile de continuer à jouer aux gendarmes et aux voleurs des deux côtés, ou guère plus.
J’aimerais que parmi « nos » lecteurs commentateurs quelqu’un m’enseigne sur ce qu’est devenue l’affaire des menaces du « groupe AZF », qui fit beaucoup parler de lui et que la presse fit disparaître comme nous en avait narré les sorties (au moins quelques d’entre elles), subitement.
Voeux pieux ?
Concernant la langue de bois, je dois vous avouer ma surprise qu’en soyez saisi, d’étonnement…?
Il me semble clair que la plupart des infos échangées partout le sont sous le mode de l’hypnose. Pas encore de celle faisant le Dr Watson se déchausser dans la belle adaptation de « The Woman in green » avec le fiévreux Basil Rathbone, mais d’un autre mode moins marqué car n’ayant rien de si spectaculaire à faire opérer, cependant fondamentalement toujours du même ordre.
Puisque dans cet encore superbe papier
« La langue de bois, c’est de la mort en mots. Qu’on daigne nous offrir un peu de vie. « PB, Clap Clap Clap, vous nous mettez sur la piste du féminin – ma favorite :o) –
Je rappelle à toute fin que ce qui se joue entre les hommes et les femmes est à peu près toujours de cet ordre hypnotique, de l’approche à la sexualité en passant, surtout, par la séduction qui n’est efficace que si détournée, implicite.
Peu sont éveillés comme croient l’être, on peut même se demander si ce n’est pas au maximum de cette croyance qu’on est au minimum de cet état.
AO
@Catherine Jacob
Non, non, nullement besoin d’imitation pour exercer mon oreille :
http://www.matsumiya.info/pages-mov/1-CONCERTS-MAC-koto-musique-japon.htm
Vous conviendrez que c’est loin de l’aigu…
Cordialement
Pierre-Antoine
@Robert,
« Enfin, quant à l’affaire de Tarnac, le problème reste celui de la qualification pénale des faits qui leurs sont reprochés. Il me semble cependant que, tout en respectant la présomption d’innocence, l’action sur les caténaires n’est pas très innocente (même si elle ne revêt pas le caractère d’attentats à l’explosif) et qu’elle a cessé avec l’interpellation des personnes concernées »
Je crois que nous sommes d’accord, ce groupe n’est peut-être pas pour rien dans les attentats commis contre la SNCF à l’époque. Toujours est-il que l’enquête n’a pas dépassé le seuil des indices, sans aboutir à la moindre preuve, qu’il n’y a pas d’aveux, et que la présomption d’innocence, plus que jamais, se doit d’être appliquée.
Il ne s’agit pas de légitimer de tels actes mais la qualification pénale qui en est faite porte-t-elle sens ?
Je ne le crois pas, que l’on parle de dégradation de biens publics est une chose, que l’on parle d’acte terroriste en est une autre. Coupat et ses amis ne sont quand même pas Al Qaïda.
Je vois que le lien mis directement sur les extraits musicaux ne fonctionne pas et qu’il conviendrait d’ouvrir la page directement depuis le site dont je viens de découvrir la page en anglais. Une fois sur la page qui devrait s’ouvrir normalement cette fois-ci en cliquant sur mon nom, allez à:
Listen to Samples
To hear a song sample, click on « Listen » by that sample.
Ceci dit encore, l’idéogramme renvoyant à l’instrument de musique dont elle joue est donné à voir via une curieuse calligraphie où ce mot ressemble à l’un de ses homonymes qui bénéficie du même socle: http://www.matsumiya.info/images/kanjikot1.jpg
L’instrument de musique à cordes pincées ou harpe japonaise dont joue la musicienne est « le Koto » 筝 encore écrit 琴 et lu « SÔ » quand il est écrit 筝 et « KIN » quand il est écrit 琴. On l’écrit assez souvent dans cette dernière orthographe bien que l’orthographe correcte soit 筝.
Le caractère que sa calligraphie appellerait également à première vue sorti de son contexte, est 事 initialement 言. Il renvoie à l’objet pour un Sujet qui le pense ( 事) ou qui l’énonce (言 ).
D’après Wikipédia en japonais dont certaines remarques se retrouvent assez bizarrement traduites dans la page en français, ce KOTO encore assez semblable, fondamentalement, à l’instrument ancien et qu’on appelait WAGON (eh oui! Et dans le contexte d‘un post où il est aussi question de caténaires, c‘est assez amusant), ou encore YAMATO_GOTO, était pourvu de six cordes, plus rarement cinq. On en a retrouvé des vestiges datant de l’époque YAYOI (4èmesiècle av. J.6C.- mais certains la font remonter au 10èe siècle av. J.-C -, au 3ème siècle après J.-C.) à la période dite « de NARA » (autrement dit, l’époque à laquelle la capitale du YAMATO (nom ancien du Japon) – était la ville de NARA: +710 à +784) ; On joue encore du WA_GON dans le cadre de récitals de la musique de cour de cette époque {le GA_GAKU qui accompagnait les danses exécutées en présence de l’empereur du Japon : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/92/Ladies_of_the_mikados_court_performing_the_butterfly_danceJ._M._W._Silver.jpg/400px-Ladies_of_the_mikados_court_performing_the_butterfly_danceJ._M._W._Silver.jpg et particulier les KUNI_BURI_NO_UTA_MAI, les chants et les danses plus proprement japonais intégrés à ce style de musique venue de Chine et de Corée, ou encore les MI_GAKURA dont les danseuses sont les prêtresses du Shintô (MIKO) habillées en rouge et blanc et qui offrent donc un aspect culturellement très différent de, notamment, la danseuse papillon du lien hypertexte indiqué ci-dessus.}.
Enfin, ce WAGON est avec le AZUSA_YUMI ou ADZUSA_YUMI, l‘arc en bois d’une espèce particulière de bouleau qui ressemble au bois de cerisier et sert pour les KAMI_GOTO, les rituels ou cérémonies dont l’ Objet (KOTO), précisément, est le KAMI, pour un Sujet (prêtresse), l’un des instruments auxquels recourent à l’occasion des rituels de conjuration des mauvais esprits, les ITAKO du Nord-Est du Japon – cette sorte de MIKO qui pratiquent un genre de transe à l’occasion de laquelle elles sont possédées par les âmes des disparus, des morts ou encore des Kamis de la montagne qui s’expriment par leur médiation – notamment dans la tradition la plus japonaise de toute qui est celle de l’OSORE_ZAN (aussi nommé OSORE_YAMA, le Mont de l’Effroi), situé dans la caldera centrale d’une presqu’île au N.E de la région d’AOMORI, lieu de culte très ancien et sanctuaire qui représente l’un des dits « Trois lieux sacrés » du Japon avec le KONGON_BU_JI de WAKA_YAMA (Bouddhisme SHINGON) et le ENRYAKU_JI (Bouddhisme TENDAI) de la région du Lac Biwa dont l’extrémité S.O se trouve dans la proximité de la ville de KYOTO précisément ( http://upload.wikimedia.org/wikipedia/ja/thumb/d/df/Lake_biwa.jpg/300px-Lake_biwa.jpg ), mais « Trois lieux sacrés » qui, comme nos mousquetaires en fait, ne sont pas seulement trois, bien que dans ce cas précis beaucoup plus nombreux à revendiquer cette qualification, ceci étant leur décompte n’est pas notre affaire.-. On peut s’interroger quant au fait que la forme en arc du Koto n’y est peut-être pas étrangère, mais bon…! Je crois savoir que les sibériens se font des masques avec l’écorce de ce bouleau à l’occasion des rites « carnavalesques » qui font intervenir notamment l’Ours et le Renard. (Voir éventuellement en cliquant sur mon nom ci-dessous).
S’agissant de la langue de bois, le problème aujourd’hui c’est que trop peu de personnes osent exprimer tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.
Toute vérité n’étant pas bonne à dire, elle déclenche immédiatement des polémiques à n’en plus finir.
Dans ces conditions le monde des « faux-culs » a encore de beaux jours devant lui.
Churchill avait osé lui !
Rédigé par Monsieur Franck Boizard le 05 décembre 2009 à 14:03
Cette assertion me semble assez juste :
« Les «francs» sont les plus redoutables. Car ils ne sont pas réellement francs, mais ils travaillent à leur image de franchise, ce qui est tout différent. »
Par ailleurs, cette affirmation pourrait aussi concerner la « bonte »…
« Ils se gardent bien de dire des choses qui pourraient réellement déranger un puissant ou un futur puissant. Ils ne sont «francs» que sur des sujets sans importance, là où ça ne fait pas mal, ou vis-à-vis des inférieurs, des astres en bout de course, sur des sujets subalternes.
De plus, ils vérifient toujours qu’ils ne seront pas seuls. »
Une excellente analyse du sujet, merci.
Rédigé par Madame Catherine JACOB@ Monsieur Franck Boizard le 05 décembre 2009 à 15:48
Bien vu vos quatrieme et cinquieme paragraphes sur les « politiques » ; on oublie facilement qu’ils mettent leur vie privee entre parentheses lorsqu’ils se « produisent » sur la scene publique.
Pour ce qui est de Tarnac, l’affaire dépasse l’extrême gauche. Elle touche (semble toucher à ce stade) aux valeurs fondamentales de la justice dont on espère le respect scrupuleux en toutes circonstances. Elle pose également de manière préoccupante la question des relations incestueuses qu’entretiennent le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire. S’il s’avère que l’arrestation, très médiatique, de ce groupe est réellement un coup monté résultant de l’instrumentalisation d’une enquête au mépris de toutes les règles à des fins politiques, l’affaire de Tarnac n’aura plus de couleur, elle concernera tous les républicains. Il est donc parfaitement légitime que Le Monde accorde une large place à ce fait divers pour ce qu’il semble dire de l’état de notre démocratie et donne fréquemment la parole à la défense. Il y a aujourd’hui de fortes présomptions que des irrégularités, voire des dysfonctionnements majeurs, se soient produits, ce qui rappelle les Irlandais de Vincennes.
Il ne faudrait en outre pas oublier que ce sont les enquêteurs et le ministre qui ont commencé par utiliser à outrance les médias. Ils sont aujourd’hui victimes d’un retour de feu. Tel est pris qui croyait prendre. Le Monde fait à mon sens son travail journalistique et citoyen dans ce cas.
Sur Tarnac, il est sain que ces mis en cause, et leur défenseurs, aient accès à la tribune de l’un des plus grands quotidiens de ce pays. Libre aux autorités d’y répondre si nécessaire mais on constate que chacun fait le dos rond de ce côté-ci, comme si un léger malaise flottait… Qualifier Le Monde d’auxiliaire est excessif : Le Figaro donne bien assez la parole aux idéologies sécuritaires pour que chacun puisse apprécier combien la pluralité des expressions est (encore) salutaire en démocratie. Si ce que leurs conseils dénoncent s’avérait exact dans l’avenir, il s’agirait d’une grossière manipulation policière. Avant l’audience publique de jugement, s’il y en a une, la prise de parole des mis en cause, loin d’être choquante, est au contraire salutaire. Elle est un contrepoids aux services de presse de l’Intérieur qui se sont abondamment expliqués au tout début du dossier, et pas seulement dans Le Monde…
«Pourquoi Le Monde donne-t-il aussi régulièrement et ostensiblement la parole, dans sa page Débats, aux mis en examen de Tarnac ?»
Je dirais que c’est pour des raisons équivalentes à celles qui font qu’on voit un avocat général près la cour d’appel de Paris à la télévision :
– un minimum de disponibilité ;
– une qualité d’expression au-dessus du médiocre ;
– un discours qui ose s’écarter de la banalité.
En bref, c’est vendeur !
Quant à la langue de bois, je n’ai compris que quand j’ai pu l’observer ‘in vivo’ sur un être cher, ma femme. Et j’ai compris que nous l’utilisions tous ; je confirme : TOUS !
Définition de la langue de bois :
dire une banalité en réponse à une question dont on ne peut avouer ignorer une réponse valable, de peur d’exprimer une connerie inexcusable.
Plus ancienne manifestation certaine : la question d’examen sur le sujet où vous aviez fait l’impasse ; objectif : éviter la bulle !
C’est suffisamment désagréable pour en occulter tout souvenir.
Il n’est pas non plus si glorieux d’insister pour planter son interlocuteur, sauf sil est sciemment coupable et veut le cacher.
Cher Philippe,
Tarnac et la langue de bois sont d’excellents sujets de débat, mais je vous félicite surtout d’avoir mis le projecteur sur le talent d’Anne-Sophie Lapix. Vous avez raison, elle émerge aujourd’hui comme une des toutes meilleures intervieweuses (je suis preneur du mot français, celui-ci est hideux). Laissons de côté les monstres sacrés Elkabbach et Aphatie, dont on connait trop les ficelles, mais dans la jeune génération, qui lui arrive à la cheville ? Laurence Ferrari paraît besogneuse et ce cher Nicolas Demorand est bien inégal, avec un talent qui n’arrive pas à cacher une pugnacité à pas très variable selon la personnalité qu’il interroge, devinez de quel côté… n’entre pas à France Inter qui veut !
ASL est élégante, calme, toujours souriante, et elle obtient pourtant plus que tous les pseudo-agressifs et simili-teigneux du PAF. Elle donne l’impression qu’avec naturel elle mène un entretien qui va forcément bien se passer. Elle a l’air gentille, ce qui, je le rappelle, n’est pas un gros mot. On aimerait tous répondre à ses questions.
Après ce compliment celui qui me vient tout de suite en tête, puisque vous parlez dans votre billets d’hommes et de femmes, serait à adresser à Yann Barthès, qui fait chaque soir, sur la même chaîne (dans laquelle je n’ai aucun intérêt !) un petit journal pétillant. Et, comme ASL, YB est souriant pas agressif dans la forme mais percutant sur le fond, efficace sans éclats de voix, assez gentil finalement malgré les coups terribles qu’il porte, sourire aux lèvres.
Pour moi ce sont les deux talents évidents de la nouvelle génération de journalistes politiques, et comme ils sont plus efficaces et plus agréables que les précédents, pourquoi bouder son plaisir ?
Merci cher Philippe, d’avoir attiré notre attention sur cette perle.
Il n’y a pas que Le Monde qui parle de Tarnac, mais aussi Libération, La Croix, Marianne, et même Le Figaro ! Dans Mediapart par exemple il y a eu plusieurs articles et une enquête récente qui montrent que dès le départ, l’affaire était cousue de fil blanc. De plus en plus il va apparaître que c’est un montage policier, une provocation politique, une manipulation de l’opinion publique. Elle a manifestement échoué car personne n’y croit.
La contre-enquête s’oriente maintenant vers les manipulateurs. La hiérarchie policière toujours très politisée et les services spéciaux ont de longues traditions dans ce pays. Des commentateurs font déjà référence à l’affaire des Irlandais de Vincennes. Plus vieux encore, on trouve les histoires de barbouzes du sinistre Frey, ministre de l’Intérieur dans les années soixante, à l’époque de la fin de la « guerre d’Algérie ».
Qui a initié, préparé, organisé, puis lancé avec un grand fracas médiatique cette opération ? Poser la question, c’est y répondre. Quel était le ministre de l’Intérieur ? Madame Alliot-Marie, dont on connaît bien l’obsession de longue date pour « l’ultra-gauche » qu’elle a promue et lancée dans la sphère politico-médiatique. L’affaire de Tarnac en est, en quelque sorte, la démonstration clé en main, le service après-vente en direct à la télé.
On se souvient de ce que ladite Alliot-Marie avait à se faire pardonner par l’éternel persécuté de l’Elysée. Pour faire oublier sa complicité passive dans l’affaire Clearstream, quoi de mieux qu’un complot terroriste menaçant le bon peuple en TGV ? Et maintenant, ministre de la Justice, elle veille au bon déroulement de la procédure ! Alors Monsieur l’avocat général, comment voulez-vous que l’on croie à une justice indépendante dans ce pays ?
En attendant il est bien que la presse ose parler de cette affaire, dussiez-vous y voir un « message idéologique de connivence et de solidarité ».
@Catherine Jacob
« Vous m’avez indiqué ce lien à cause de ce que j’ai dit à propos de l’organisation de démonstration de cérémonies du thé en dehors du Japon, parce que la musicienne se produit essentiellement en concerts privés dans les institutions officielles ou parce qu‘elle pose en compagnie du GIGN ? »
Pour la première partie de votre question, je réponds que c’est pour la tonalité de la voix que vous avez définie dans les aigus.
Pour la deuxième partie, je vous réponds que je ne parlerai jamais, même en présence d’un avocat, fut-il général… 🙂
Mais pour ne pas vous noyer en conjonctures, je vous donne un indice, mon fils lorsqu’il était au lycée avait une amie de classe de mère japonaise et qu’à la maison on s’initiait à la culture et à la cuisine japonaise.
Ajouter à cela la curiosité de votre serviteur et vous ne devriez pas être loin de la bonne réponse.
Cordialement
Pierre-Antoine
@Pierre-Antoine
« Ajouter à cela la curiosité de votre serviteur et vous ne devriez pas être loin de la bonne réponse. »
Je vois. Vous avez donc dû être assez à l’aise avec les références complémentaires que je vous ai indiquées.
Je tenais à saluer la finesse avec laquelle Philippe Bilger nous passe la balle sur Tarnac pour qu’on exprime ce qu’il ne peut faire directement.
Avec une petite pique contre Le Monde pour donner l’air de ne pas y toucher, et une gentille flatterie à notre endroit pour que la bande rebondisse mieux encore.
Anne-Sophie Lapix et autres animateurs-journalistes, prenez des notes : les précautions qu’un journaliste doit prendre se rapprochent de plus en plus de celles d’un Avocat Général…
@Catherine Jacob
« Je vois. Vous avez donc dû être assez à l’aise avec les références complémentaires que je vous ai indiquées. »
« à l’aise » ne serait pas l’expression idoine 🙂
Je l’aurais été plus avec l’art culinaire…
Cordialement
Pierre-Antoine
Certainement qu’a posteriori un certain nombre de journalistes sentent qu’ils ont été instrumentalisés, voire carrément dupés lors du dévoilement de l’affaire dite de Tarnac dans un grand fracas médiatique. Le dossier présenté comme en béton armé apparaît fragile. Ceci entraîne un retour de balancier dont seul l’avenir dira s’il est légitime ou un peu excessif. Quoi qu’il en soit, la presse est dans son rôle.
Comme le souligne Michel Leraf, plus encore que Le Monde, c’est Mediapart qui dès le départ a témoigné de son scepticisme par rapport à la version officielle de l’affaire de Tarnac. Il faut rendre à César ce qui est à César.
Pour ce qui est de la xylolalie, il en existe à mon avis deux types. D’une part, il y a ceux qui la manient parce qu’ils savent quelque chose qu’ils ne peuvent pas dire ou parce qu’ils veulent éluder une question. D’autre part, il y a ceux qui n’ont rien d’autre à dire que des banalités, qui brassent de l’air dans des formules figées, obscures et tortueuses qui paraissent vaguement avoir un sens.
Je ne suis toutefois pas sûr de préférer à la vieille langue de bois technocratique, le soi-disant « parler vrai » (qui est en fait une technique de communication) qui impose ses codes, son apparente spontanéité, ses moi-je, ses raccourcis, son ton de café du commerce et ses appels au bon sens.
« Avec une petite pique contre Le Monde pour donner l’air de ne pas y toucher, et une gentille flatterie à notre endroit pour que la bande rebondisse mieux encore. »
APaulista
Tout à fait cela, cher Alex, un fin diplomate « notre » PB. Quoique si sommes ici à gloser c’est qu’il nous offre en général à poitrine découverte – pas comme pour l’épisode des seins nus – de quoi le suivre ou le critiquer, déclarant avec peu de calcul ce qui l’agace ou le réjouit.
Même les hommes les plus francs sont aussi pourvus de quelques goûts pour la manoeuvre, ce dont on ne saurait les blâmer, n’ayant jamais rien vu qui pût avancer sans tenir compte de ce qui est en face de lui, sur son chemin, fut-il des plus résolus. Et même… d’autant plus.
Si on se connaissais mieux, on pourrait en un tutoiement rire d’un, là-dessus PB t’arnaque. La vanne y tait. Sont trop de sentinelles par ici pour que l’abus fût durable. Mais avez raison d’en faire malicieuse remarque, la recherche de l’hypnose, partout, tout le temps.
La flatterie en est un mode d’exercice, parmi d’autres.
AO
« Le rendez-vous des politiques » est la meilleure émission dans le genre.