La montagne tragique

Le crash de l’A320 de Germanwings a stupéfié, ému puis indigné.

Un glissement s’est opéré de la mort des 149 passagers et membres d’équipage vers la personnalité à la fois suicidaire et criminelle d’Andreas Lubitz.

Maintenant qu’on a la certitude que c’est lui, et lui seul, qui a provoqué cette immense tragédie, sa mort et celle de tous ceux dont il avait la charge, il est normal qu’on s’interroge sur son anormalité. On a déjà découvert, dans le passé de Lubitz, l’existence « d’un épisode dépressif grave », avec un traitement psychiatrique durant 18 mois, et les perquisitions menées dans ses deux domiciles ont permis d’établir qu’il avait consulté un médecin le 10 mars – apparemment sans lien avec une dépression – et qu’il était en arrêt maladie le jour de la catastrophe. Il n’avait pas prévenu ses employeurs (Le Monde, Le Figaro).

On ne va pas cesser, après l’approche immédiate et superficielle de son caractère – quand on ne savait pas encore -, de mettre à jour « les failles cachées de ce pilote » à proportion même de l’incompréhension totale que son geste terrifiant avait d’abord suscitée. Le mystère de l’être humain semblera, comme dans un livre ouvert, se dissiper et nous faire don d’évidentes clartés. La photographie souvent représentée du Lubitz souriant, dorénavant, a été totalement remplacée par la certitude de l’obscurité affreuse qui l’habitait en même temps qu’elle l’a poussée à un pire collectif inconcevable pour le sens commun.

Son ancienne amie a ajouté une pierre à cette « reconstruction » psychologique en affirmant que Lubitz lui avait annoncé son désir de « changer le système » pour que « tout le monde parle de lui ».

Mille explications vont prospérer, éclairées par une lucidité rétrospective.

Avant que le commandant sorte du cockpit, les échanges entre Lubitz et lui avaient été sereins, enjoués même. Lubitz avait commencé cependant à devenir laconique à partir du moment où l’autre l’avait entretenu du processus d’atterrissage à Dusseldorf. Comme si cette destination, qui ne serait jamais atteinte, à peine évoquée, avait brisé l’entente et détruit l’atmosphère. Comme si ce que Lubitz avait décidé d’accomplir et que le commandant ignorait avait fait irruption, mortifère, dans cet espace.

Seul dans le cockpit, Lubitz va mettre en oeuvre les modalités de sa destruction programmée. Le commandant ne pourra pas rentrer dans la cabine et, d’ailleurs, selon l’avis des professionnels, serait-il revenu qu’aurait-il donc pu faire avec Lubitz décidé à en finir ?

Lubitz va faire descendre l’avion durant huit minutes, il ne parlera plus, il ne répondra plus à rien, à aucun appel et apparemment sans émotion particulière, enfermé dans son autarcie désespérée et tranquille – il aspire plus que tout à cet instant à ce qui l’attend – il jettera l’A320, à 700 kilomètres à l’heure, contre la montagne, et c’en sera fini pour tous.

Ce silence, une fois le commandant parti, est impressionnant comme si Lubitz n’avait plus à dialoguer qu’avec lui-même. Dans un autre monde qui n’avait plus rien à voir avec celui des peurs et des angoisses ordinaires, avec le commun des mortels.

Qu’aurait entrepris Lubitz si le commandant ne s’était absenté à aucun moment ? Aurait-il trouvé un prétexte pour l’éloigner ou malgré sa présence aurait-il mis fin à ses jours et à ceux de tous ? On ne sait.

Ce qui est certain est la résolution de se suicider de la part de Lubitz qui n’aurait jamais embarqué dans cet avion, alors qu’il était en arrêt maladie, s’il n’avait pas eu d’emblée la volonté de se supprimer par cet acte singulier constituant sa mort comme un désastre collectif.

Je ne crois pas que le ressort de Lubitz était, dans ses tréfonds, de tuer les autres forcément en même temps que lui. Mais il n’avait pas le choix dès lors que la passion de sa vie – l’avion et le pilotage – devait devenir l’instrument de sa mort. Je perçois cette entreprise destructrice comme l’obligation que la folie de Lubitz lui imposait : faire de cet avion un outil de mort et un tombeau.

On pourrait s’étonner que Lubitz ait choisi ce vol, plutôt que d’autres où il aurait pu n’entraîner que lui dans la mort, pour mener à bien son atroce projet. Il me semble qu’il y avait vraisemblablement un lien étroit et nécessaire, dans le délire de Lubitz, entre l’accomplissement de son métier de pilote, son rituel et sa quotidienneté d’un côté et sa propre suppression de l’autre.

Ce qui avait structuré son existence, représenté longtemps un barrage contre ses faiblesses intimes devait être aussi ce qui accueillerait et permettrait son obsession d’en finir.

Je ne doute pas qu’on va maintenant s’attacher à mettre en cause les éventuelles responsabilités de la Lufthansa en oubliant les extrêmes difficultés d’un suivi constant et inquisiteur, les contraintes du secret médical et surtout l’acharnement d’un Lubitz à dissimuler, derrière une apparente technique impeccable, les troubles de sa personnalité.

Tenter d’imaginer cette descente et cet éparpillement horrible des vivants dans un avion brisé en mille morceaux est glaçant.

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Voir les Commentaires (75)
  1. Il est simplement possible que l’opportunité d’en finir ne lui soit apparue qu’au moment même de la conversation avec son commandant de bord. Une pulsion, intrinsèque, mais aussi due à une conjonction de circonstances, dans ce qui peut apparaître comme la révélation d’un moment favorable à l’exécution d’un dessein longtemps refoulé, mais foncièrement attendu. Un combat contre soi-même, où la fascination morbide l’emporte sur tout le reste.

  2. Bonjour,
    Comment est-ce possible que la direction de Germanwings et de la Lufthansa aient pu laisser le copilote Lubitz continuer à lui faire prendre les commandes dans le cockpit alors qu’il avait été soigné pendant 18 mois pour des raisons psychiatriques ? C’est incompréhensible.
    Tout le monde sait que les rechutes chez un malade peuvent réapparaître à tout moment même le plus insoupçonnable, comme ce jour du 24 mars.
    Les familles des malheureuses et innocentes victimes sont en droit de demander des comptes à ces deux compagnies qui n’ont pas su anticiper les risques et le danger ayant mené à un drame humain de 150 personnes.
    C’est terriblement triste.
    Bien à vous

  3. Merci de dire…
    On n’arrive pas à dire…
    J’ai raconté sur le post précédent au sujet de l’élection comment la Lufthansa risquait d’être « bizarrement » recherchée, alors disant comme « à charge » quelques motifs pouvaient surgir.
    Disant sans savoir autrement qu’en subjectivations, je vois bien tout ce que cela peut avoir d’improbable.
    Mais l’improbabilité c’était le sujet !
    L’apparition, toujours plus avérée de crimes liés au suicide qui serait « altruiste » pour ne pas dire oblitérant… pourquoi arrivent-ils tellement spectaculaires?
    Support du terrorisme, déficience de la sélection… est-ce que cela marche dans les deux sens ?
    Il va falloir se poser sérieusement la question, isn’t it ?
    Je suis extrêmement choqué par l’organisation faite à l’observation de crimes aussi denses, leurs distinctions qui n’engagerait que les assurances, l’importance des assurances et leur observation du suicide.
    Comment l’interdiction séculaire et bien compréhensible du suicide va-t-elle encore longtemps résister à son observation tout à fait délétère par les assurances et l’argent…
    Au secours, Kafka revient !!

  4. Alex paulista

    Ce qui fait froid dans le dos, c’est cette manière de se moquer totalement du sort des autres parce qu’on n’aura pas à répondre de ses actes (au moins dans ce monde).
    Cela va bien au-delà de la dépression.

  5. calamity jane

    Et, bien sûr, après ce tragique fait, total respect à une personne proche dont nous n’avons profité de la présence qu’après la fin de sa carrière en tant que pilote de ligne. Jamais une soirée ni présence qui auraient pu rompre l’équilibre qu’il maintenait pour sa responsabilité de pilote.
    Par contre, nous nous sommes rattrapés après et avons profité de son humour décuplé par les années de retenue.
    Si j’ai bien tout suivi, un Commandant de l’Armée de l’Air a expliqué que pour ce qui est de son ressort, ce garçon n’aurait jamais pu exercer après une interruption de six mois pendant sa formation. Si, en plus, dans certaines compagnies les équipes sont exténuées que vient-on nous
    raconter d’examens médicaux et psychologiques contraignants ?
    Dans l’horreur de cette enclave des Alpes où tout est éparpillé…

  6. « Je ne doute pas qu’on va maintenant s’attacher à mettre en cause les éventuelles responsabilités de la Lufthansa »…
    Pas d’accord.
    On sent déjà poindre l’enfumage habituel de la caste d’enquêteurs fonctionnarisés, l’attitude du BEA est innommable, cet organisme s’apprêtait déjà à nous balader pendant des années d’enquêtes en expertises.
    Il nous a fallu attendre des années pour apprendre que les pilotes du Rio/Paris avaient bien profité de leur escale à Rio avec leur caravansérail d’épouses et maîtresses avant de repartir à Paris…
    Je m’étonne que vous ne rendiez pas hommage au procureur de la République Bruce Robin, qui a mis en cause le BEA, évoquant « retard et dissimulation », à ce que vous appelez dans votre jargon la « manifestation de la vérité ».
    Ici en Espagne des articles de presse lui rendent hommage : « El fiscal de la transparencia », le procureur de la transparence…

  7. Je retiendrai l’obsession des journalistes à s’orienter vers un arabo-musulman pour expliquer ce « suicide altruiste ». Jean-Pierre Elkabbach était déçu de la peau blanche du gars sous antidépresseurs.
    PS : les acharnés finiront bien par lui trouver au dépressif un quart de sang impur – arabo-musulman – pour justifier son geste.

  8. Aux dernières nouvelles c’est la recherche de son « quart d’heure de célébrité » qui aurait « motivé » le copilote responsable ce cette tragédie… Si tel est le cas, ceci en dit long sur le rôle de l’intoxication médiatique dans nos sociétés et sur les conséquences qu’elle peut avoir dans l’économie psychique des individus… En illustrant à quel point nous ne maîtrisons pas les conséquences à moyen ou à long terme des transformations multiples dont nous sommes les contemporains…

  9. Bonjour monsieur Bilger,
    Peu de temps après le drame, on pouvait entendre ou lire dans des médias que le pilote avait lancé un message de détresse (mayday, mayday, mayday), comme par exemple (entre autres) :
    – Le Point : « 13 h 07. Pendant le vol, l’Airbus de Germanwings était en contact radio avec Marseille Contrôle, le centre de contrôle régional de la circulation aérienne situé à Aix-en-Provence. Le pilote a lancé un message de détresse (mayday, mayday, mayday) et demandé, en même temps, une descente d’urgence. Cela signifie pour le contrôleur qu’il doit dégager tout l’espace aérien sous la trajectoire de l’avion »
    – « le pilote a lancé un message de détresse ». Cela n’est pas au conditionnel, c’est une affirmation.
    Ensuite les médias ont déclaré :
    « Les membres de l’équipage Germanwings n’ont pas émis de « mayday », c’est le contrôle aérien qui a déclaré l’avion en détresse après avoir perdu le contact »
    Et cela, sans commentaire sur la première « information » !
    Face aux affirmations données aujourd’hui, est-il permis de rester prudent ?

  10. « Qu’aurait entrepris Lubitz si le commandant ne s’était absenté à aucun moment ? »
    Posons-nous une autre question : quel aurait été le scénario du crash si le « besoin naturel » du pilote était survenu 30 minutes plus tard environ ?

  11. La montagne tragique.
    Fréquentant le blog depuis… suffisamment longtemps… je suppose que ce titre est en contrepoint de celui du livre de Thomas Mann « la Montagne magique », lui-même un livre en contrepoint de « Mort à Venise ».
    Ce qui permet de réfléchir autrement sur la motivation du suicide exterminateur du copilote en suivant un chemin de réflexion assez tortueux mais qui vaut bien les analyses psychologiques qui tournent en boucle sur les médias.
    Il est admis en ce moment que c’est une déprime qui l’a poussé à cet acte désespéré et assassin. Pourquoi pas !
    Thomas Mann dans un entretien avec Luchino Visconti exprima son point de vue sur Mort à Venise.
    « L’histoire est essentiellement une histoire de mort, mort considérée comme une force de séduction et d’immortalité, une histoire sur le désir de la mort. »
    La mort comme force de séduction et d’immortalité, ce n’est pas la première fois que ce phénomène se rencontre dans l’histoire.
    L’immortalité a été la motivation d’Érostrate pour brûler le Temple d’Artémis, l’une des sept merveilles du monde. Bien qu’il fut défendu de prononcer son nom sous peine de mort, pour éviter de lui accorder cette immortalité souhaitée, son nom est parvenu jusqu’à nous. Preuve qu’il a atteint son objectif.
    Il est possible que cette force de séduction de la mort, liée à un état dépressif et une volonté de se faire connaître et surtout reconnaître, qui est souvent associée à la dépression, ait conduit le copilote à se suicider en entraînant les passagers.
    De ce point de vue, son nom, que je ne prononce pas, restera dans les annales de l’aviation.
    La volonté de rester dans les mémoires, une motivation plus ou moins crédible que d’autres ??

  12. Bonjour Philippe Bilger,
    « Le crash de l’A320 de Germanwings a stupéfié, ému puis indigné. »
    Si j’en crois un article de L’Express de ce jour, Andreas Lubitz avait dit qu’un jour il ferait quelque chose qui révolutionnerait le système et que tout le monde parlerait de lui.
    C’était manifestement un type fragile psychologiquement et doté d’un gros complexe d’infériorité, l’un n’allant généralement pas sans l’autre.
    Il y a eu des précédents dans l’Histoire sur ce genre de comportement. Notamment Erostrate qui a mis le feu au temple d’Artémis à Éphèse lui aussi pour que son nom soit porté à la postérité.
    On pouvait toutefois espérer que les compagnies aériennes soient en mesure de déceler les personnalités tourmentées de leurs pilotes avant de leur confier les commandes de leurs appareils.
    Manifestement ce n’est pas le cas. Plutôt inquiétant quelque part.

  13. Catherine JACOB

    « On pourrait s’étonner que Lubitz ait choisi ce vol, plutôt que d’autres où il aurait pu n’entraîner que lui dans la mort, pour mener à bien son atroce projet. »
    Oui, pourquoi en effet. Surtout quand on pense à tous ces jeunes lycéens et à leurs familles.
    Ceci étant, je me rappelle que lorsque j’avais envisagé d’emmener les lycéens et post bac du lycée Poincaré de Nancy à Tokyo, le dossier en ayant été monté par un enseignant d’HEC qui était également conseiller municipal, il avait été très clair du côté de l’administration que oui, of corse, on pouvait négocier le prix des places avec un voyagiste, que non ce ne serait pas sur un charter (mot de l’époque pour le low cost) mais sur un vol régulier.
    Finalement on n’est pas parti bien que le rectorat eût donné le feu vert, la conseillère culturelle de l’Ambassade de France, anciennement collègue de mon mari à laquelle je n’ai pas adressé trois mots de ma vie, ayant gardé le dossier sous le coude parce qu’on n’était pas passé par ses services mais qu’on avait directement traité avec le lycée de Tokyo doté d’un internat qui devait héberger les élèves, ce grâce à un ancien élève de ce lycée, 坂東 彌十郎 (Yajûrô Bandô ) acteur de Kabuki renommé auquel j’avais servi d’interprète à l’occasion d’une mise en scène duelle à l’Opéra de Lorraine avec 市川 右近(Ishikawa Ukon) autre acteur renommé, en tant qu’assistants de 三代目市川猿之助 (Ishikawa Ennosuké) 3ème du nom au printemps 1985. –mise en scène d’origine
    Cette sale bête, à l’époque en couple avec une russo-japonaise, a bien réussi son coup, car j’ai été grillée ensuite des deux côtés – Japon-France – pour organiser quoi que ce soit. Et quand ils ont repris la mise en scène en 2002, personne n’est revenu me chercher. Pourtant j’avais fait des progrès dans la difficulté des prestations et j’aurais bien eu besoin de sous (ça paie nettement mieux que l’enseignement et je n’étais pas low cost, moi non plus…). Quel que soit le domaine de référence, l’épuration a la vie dure en effet.
    Mais bon, tout ça pour dire que le low cost n’avait pas bonne presse à l’époque auprès de l’administration rectorale. Maintenant, peut-être que ça aurait pu arriver sur n’importe quelle compagnie.

  14. Franck Boizard

    Je suis toujours très gêné quand on traite la dépression comme une maladie. Nous sommes dans un monde où l’on nous considère en permanence comme des malades ou comme des enfants, en tout cas, comme des irresponsables. Car derrière l’idée de maladie mentale, il y a toujours la notion d’irresponsabilité.
    Le dépressif a peut-être fait (ou n’a pas fait) des choses qui l’ont amené à cet état de dépression, non ? Et en conséquence, il peut faire (ou ne pas faire) des choses qui le sortent de cet état de dépression. Bref, il est un adulte responsable, et non une victime passive.
    Prenons un exemple célèbre : Winston Churchill était sujet à des accès de « black dog ». Se considérait-il pour autant comme un malade ? Non, il prenait son chevalet et allait peindre.
    Il est tout de même étrange que l’humanité ait pu vivre des millions d’années sans s’apercevoir que la mélancolie était une maladie et qu’elle exemptait ses victimes de leurs responsabilités.
    Mais il est vrai que, pour notre époque folle, traiter la dépression comme une maladie a plein d’avantages : les dépressifs ont des arrêts-maladies (autrement dit, des congés payés), les médecins des clients et les labos pharmaceutiques des ventes en progression. Il n’y a vraiment qu’un grincheux comme moi que ça dérange.
    Seul bémol : notre société, qui déracine et atomise, est sans doute plus dure psychologiquement que la société rurale d’antan.

  15. Denis Monod-Broca

    Nous sommes semblables, frères.
    Trop souvent nous l’oublions.
    Alors nous nous comparons, soit à un modèle, soit à un contre-modèle, soit à l’idée que nous nous faisons de notre propre personne. Qui y échappe ? Le climat de compétition dans lequel nous baignons exacerbe cette tendance instinctive, innée, profondément humaine.
    Compétitivité, réussite, excellence sont vantées sans réserve, glorifiées partout et tout le temps. Alors nous oscillons entre satisfaction et doute, entre emballement et déprime, entre fierté et mépris de soi. La bipolarité est le symptôme d’une époque qui exalte sans frein l’envie, l’effet sur l’individu d’une omniprésente rivalité, la rançon de la quête du Saint-Graal, l’excellence. D’où le nombre de dépressions, de « burn out », de suicides… d’où aussi la redoutable tentation de se distinguer par le pire quand on ne le peut par le meilleur… Comment pourrait-il en être autrement dans une société aussi violemment mimétique ?
    Alors, quand le mal atteint un pilote aux commandes de son avion, c’est le drame.
    Soyons lucides. Le pilote n’est pas seul en cause. Il fut lui-même victime d’un climat délétère dont nous sommes collectivement les auteurs. Ne sommes-nous pas semblables, frères ?

  16. La folie multipliée par la technique = des dégâts à la mesure de notre monde.
    Mais la montagne n’a rien à voir là-dedans.

  17. Je ne doute pas qu’on va maintenant s’attacher à mettre en cause les éventuelles responsabilités de la Lufthansa en oubliant les extrêmes difficultés d’un suivi constant et inquisiteur, les contraintes du secret médical et surtout l’acharnement d’un Lubitz à dissimuler, derrière une apparente technique impeccable, les troubles de sa personnalité.
    Avant de nous en prendre à la Lufthansa, nous ferions mieux de nous interroger sur les conditions et sur l’environnement qui font que de vrais malades peuvent impunément accéder au « pouvoir » en France.
    Nous avons pu encore récemment être les témoins des réactions pathologiques de certains de ces personnages.
    Ce sont des dizaines de millions de personnes qui sont alors prises en otage.

  18. 149 assassinats pour son autolyse, c’est performant comme suicide « altruiste ».
    Chacun sera tenté de faire son petit auto-psy de bazar.
    En manière de chute « la montagne tragique » tombe à plat comme un trémolo éculé de prétoire.
    Dans la foisonnante arborescence des causes (méthodologie d’analyse des événements indésirables), il y a un facteur très prosaïque que chacun évacue en tirant une chasse mentale : la sortie du commandant. Faute de mini WC chimique dans le cockpit, équiper les pilotes de couche-culotte pour la durée du vol serait une solution, déjà adoptée pour les cosmonautes. Ce dispositif d’emmerdement consenti est sans doute peu romantique, mais fort économique à côté des gouffres techniques qui sont déjà avancés. Florence Arthaud avait failli de peu finir noyée plutôt que grillée à cause d’une petite ou d’une grosse commission mal gérée à bord…
    Il fallait conclure : « Besoin naturel tragique ».

  19. Marc GHINSBERG

    Cher Philippe,
    Je n’ai aucun titre pour me poser à votre égard en donneur de leçons. Permettez-moi toutefois de vous faire part de mon sentiment sur le danger qui guette vos diverses interventions médiatiques, comme du reste l’ensemble des chroniqueurs. Vous ne résistez pas suffisamment, selon moi, à la tendance de notre époque à réagir dans l’immédiateté à l’actualité. Vous commentez les événements sans avoir toujours le recul nécessaire, sans donner à la réflexion le minimum de temps pour exercer un examen critique des faits bruts, temps qui serait d’autant plus nécessaire que vous abordez les sujets les plus variés et qu’il est impossible d’être un spécialiste en tout, même si on se considère comme un amateur éclairé et un citoyen informé.
    Plus gênant, en réagissant trop souvent sans délai, vous prenez le risque de vous prononcer sans disposer de tous les éléments d’analyse.
    Le billet d’aujourd’hui en est, me semble-t-il, l’illustration. Ce matin on lit dans Le Monde.fr que :
    « Le copilote soupçonné d’avoir provoqué délibérément le crash de l’Airbus A320 de Germanwings dans les Alpes françaises avait dit qu’il ferait un jour « quelque chose qui allait changer tout le système » et que « tout le monde connaîtrait [son] nom », a déclaré son ex-petite amie au quotidien allemand Bild, en kiosque samedi 28 mars.»
    Si vous aviez connu cette information, vous n’auriez certainement pas écrit : « Je ne crois pas que le ressort de Lubitz était, dans ses tréfonds, de tuer les autres forcément en même temps que lui. »
    Prendre l’actualité pour illustrer une conviction mûrement réfléchie pourquoi pas, dès lors que les faits sont vérifiés. Mais interpréter l’actualité à chaud voilà qui conduit inévitablement au contresens.
    Cela évidemment, dans mon esprit, vaut pour vos commentateurs… sans exception.

  20. @ PJ | 28 mars 2015 à 08:58
    «  »Qu’aurait entrepris Lubitz si le commandant ne s’était absenté à aucun moment ? »
    Posons-nous une autre question : quel aurait été le scénario du crash si le « besoin naturel » du pilote était survenu 30 minutes plus tard environ ? »
    L’affaire est déjà assez compliquée pour ne pas y ajouter un problème de prostate.

  21. Xavier NEBOUT

    Lorsque les gens deviennent trop intelligents pour ne pas être athées ou croire en quoi que ce soit de dit « surnaturel », on parle toujours de mort sans évoquer l’après mort.
    Dans ces conditions, mettre fin à sa vie en tuant 150 autres personnes par la même occasion, n’a aucune conséquence pour soi.
    Par contre, s’il avait vécu dans une société évoluée et non décadente sur le plan spirituel, il se serait posé la question du sort de son âme après un tel exploit.
    Dans cette tragédie, nous n’avons pas entendu ni vu une seule prière pour les morts. Pas de prêtres sur les lieux, seulement de l’infecte racaille politicarde venue sans vergogne montrer de la compassion électoraliste… Pauvre monde.
    ———-
    Complicité de mise en danger d’autrui. C’est sur ce motif que l’on devrait poursuivre le médecin qui n’a pas prévenu la Lufthansa de l’incapacité de son pilote à voler.

  22. Après 48 heures de dépressurisation sur les chaînes en continu la lumière fut ! Ce pilote était suicidaire et son commandant de bord souffrait d’une prostate, seul le personnel navigant ne souffrait de rien (…aux dernières nouvelles).
    Pour un vol d’une heure et demie le commandant de bord n’a pas « pris ses précautions » avant de prendre les commandes 🙁
    Quand je pense que je tanne mes petits-enfants de prendre leurs précautions comme moi, avant de monter dans ma voiture pour faire Rennes-Dinard !
    Nous savons maintenant que ce pilote était un amoureux des Alpes françaises. Amoureux à en mourir.
    Pour avoir vécu quelques années avec un pilote de lignes internationales, je peux affirmer que les antidépresseurs ne sont pas toujours pris sous formes de produits pharmaceutiques, il n’est que d’interroger les pilotes d’Europe de l’Est payés trois fois moins cher que les Français pour le savoir…
    Tout ceci n’explique toujours pas la « disparition » du vol de la Malaysia Airlines.

  23. Garry Gaspary

    J’ai le sentiment que vous n’auriez pas du tout écrit le même billet si Lubitz avait été de confession musulmane.
    Pas terroriste hein, le même homme mais de confession musulmane…
    Un autre type de folie, qui déshumanise par pure xénophobie.

  24. Michelle D-LEROY

    Personne de normalement constitué psychologiquement n’arrive à comprendre un geste pareil, suicidaire mais presque fanatique puisqu’il a entraîné 149 autres personnes dans sa folie. J’écoute les psychiatres qui défilent sur les chaînes de télé mais leurs explications ne m’apportent que peu d’éclaircissements.
    J’ai par ailleurs lu beaucoup d’histoires vécues de fanatiques, qu’ils aient été nazis, staliniens, khmers ou qu’ils soient islamiques aujourd’hui, ou devant ce cas suicidaire presque kamikaze, je n’arrive pas à comprendre l’embrigadement de personnes intelligentes, cultivées souvent, vivant normalement et qui d’un coup deviennent sombres, rigides, obnubilées par une cause ou une obsession, chez qui plus aucun sentiment humain ne transperce et seule leur obsession les mène vers l’absolutisme ou le néant… une véritable énigme et pour les psy aussi, apparemment. Comme tout le monde j’aimerais comprendre. Le suicide interroge déjà mais un fait comme celui-ci et d’autres guidés par une cause jusqu’auboutiste, est totalement incompréhensible.
    En ce qui concerne son arrêt de travail, lorsqu’un salarié est arrêté par son médecin, personne ne l’oblige à l’amener à son employeur. La Lufthansa ne pouvait en aucun cas le savoir. Ce type était malin et intelligent, il a pu cacher son problème psychologique aux médecins du travail… la psychiatrie n’est pas une discipline médicale comme les autres, c’est un domaine très subjectif.
    Après on nous parle de l’équipe qu’il formait avec le pilote, mais dans la grande majorité des cas, l’équipage ne se connaît pas et donc peut-on parler d’équipe pour un équipage qui se côtoie deux heures, sans même rester quelques heures ou quelques jours ensemble en escale ? Ces vols européens et low cost n’ont rien à voir avec des vols internationaux où les membres de l’équipage restent ensemble plusieurs jours. Impossible donc au pilote qui a apparemment plaisanté avec AL au départ, de soupçonner quelque chose.
    Reste le BEA, qui sans la fuite d’informations via les USA nous aurait emmenés en bateau, selon sa bonne habitude et qui aurait laissé tant de suspicion aux familles envers le pilote, l’avion âgé, et le chargement fret. Le fret, du moins en Europe, est soumis à des normes très exigeantes et cela est très respecté par les grandes compagnies.
    C’était déjà curieux que cet avion ait commencé à descendre (donc qui semblait être en difficulté) au-dessus d’Aix-en-Provence, il avait donc une possibilité de demander un atterrissage d’urgence à Marseille-Marignane… les autorités et le BEA ont beau vouloir cacher les choses, les gens cherchent la vérité… Mais dans ce cas la saura-t-on jamais complètement, si des indices particuliers sur la personnalité ou les fréquentations d’Andreas Lubitz apparaissent trop dérangeantes pour être dites ?
    Tout est si bizarre que je reste dubitative.

  25. « Exception oblige pour protéger des centaines de vies humaines d’abord ».
    Monsieur,
    Ne croyez-vous pas, quitte à enfreindre la loi à titre exceptionnel et éventuellement être traduit ensuite au tribunal pour violation du secret médical (le cas ici est particulier, personnel et très exceptionnel) que le médecin neurologue et psychiatre aurait dû informer « en confidentiel protégé et cacheté » ces deux compagnies aériennes du type de pathologie mentale chronique du copilote, en donnant le nom des psychotropes prescrits et déclarer le copilote inapte à voler ? Il y a aussi le médecin du travail de Germanwings, a-t-il fait un rapport médical complet et sincère, a-t-il informé les compagnies concernées des risques graves encourus à laisser le copilote continuer à voler ?
    Dans l’attente de retrouver la deuxième boîte noire, les enquêteurs découvriront le déroulé plus complet de cette tragédie.
    Le procureur de Marseille, Bruce Robin, a merveilleusement bien réagi, la transparence et la loyauté sont tout à son honneur.

  26. @breizmabro | 28 mars 2015 à 12:06
    « Tout ceci n’explique toujours pas la « disparition » du vol de la Malaysia Airlines. »
    J’en ai entendu une bien bonne dans un dîner. L’avion de la Malaysia Airlines filait tout droit sur une base américaine avec à son bord des terroristes ; l’armée US a donc descendu l’avion…
    Quand c’est pas Hitler c’est Staline ou alors les Américains… c’est le triptyque intellectuel du crétin contemporain.

  27. Je ne sais pas ce qu’il prenait pour soigner sa dépression, mais à une époque, certains ont accusé le Prozac et produits similaires d’être à l’origine de conduites meurtrières ou suicidaires soudaines (avec une faible probabilité). Des analyses de sang ou d’urine régulières des pilotes allumeraient peut-être quelques clignotants.
    Un des intervenants à la télévision a expliqué que le bruit de soufflerie est continuel dans la cabine de pilotage, au point de gêner les conversations. Étant personnellement allergique au bruit, je pense que ça peut avoir à la longue un effet aggravant sur des gens peu solides nerveusement. Maintenant c’est le grand silence de la montagne. Il n’y a aucune honte à être d’un tempérament dépressif, ça n’empêche pas de réaliser de grandes choses, comme il n’y a aucune honte à avoir une mauvaise vue ou du cholestérol. Mais un seul épisode dépressif ayant nécessité des soins, même terminé devrait suffire à interdire l’accès à ce genre de profession. Tant pis pour la discrimination. J’avais l’impression que les psychiatres interrogés n’osaient pas le dire.

  28. anne-marie marson

    On a tout entendu sur les plateaux télé, de la part de psychiatres et de soi-disant spécialistes de l’aviation, mais qu’on arrête de dire que c’était un « suicide altruiste » (quelqu’un a ajouté suicide altruiste ET criminel).
    Ce type, si c’est vraiment lui, n’avait rien d’un dépressif, mais était simplement fou à lier. Jamais il n’aurait dû être aux commandes d’un avion.
    Et je m’interroge sur la coïncidence entre la sortie du pilote, laissant le copilote seul dans un secteur montagneux dangereux, copilote qui a juste eu à actionner une commande pour faire descendre l’avion de façon régulière et fatidique.
    En ce qui concerne l’avion de la Malaysia Airlines, il me semble avoir entendu que l’avion étant devenu un OVNI incontrôlable, il aurait été abattu par la marine américaine.

  29. Les « fous » il y en a toujours eu. De la « folie douce », on en a tous connu autour de soi, à la démence totale qui justifie la camisole. La psychiatrie soigne mais ne guérit jamais le malade, étrange particularité de cette branche de la médecine. Le problème, de plus, avec la « psychiatrie moderne », c’est que le « fou » est parfois plus malade après son traitement qu’avant. Le psychiatre qui l’a soigné ne veut pas le reconnaître car ce serait reconnaître son incompétence, et comme de toute manière, face à son « patient », c’est toujours lui qui a « raison »…
    J’ai connu plusieurs personnes parfaitement saines et « bien dans leur peau », mais qui, à la suite d’une épreuve dans la vie ont eu recours d’abord à un « psychologue », qui n’a fait que les enfoncer, puis à un psychiatre, qui les a détruites. Jusqu’au suicide.
    Le cas présent a tout du « fou naturel et normal », si on peut dire, rendu « fou furieux et hyper dangereux » par les psychiatres et leurs traitements fous.

  30. Le suicide est un acte meurtrier, même si on le tourne contre soi-même. Il met en jeu une bonne dose d’agressivité.
    On parle de dépression, mais il y a toutes sortes de dépressions. Heureusement que tous les dépressifs n’en viennent pas à de telles extrémités, quand on pense au grand nombre de dépressifs que compte la population. Si Lubitz a eu des épisodes dépressifs par le passé, il était peut-être maniaco-dépressif. Le fait qu’il se soit tué à l’endroit où il venait enfant faire du planeur avec ses parents me fait penser qu’il cherchait le retour à la paix par l’anéantissement. Ses paroles à sa fiancée disant qu’un jour le monde entier parlerait de lui peuvent être mises au compte du « soi grandiose » (Kohut) du dépressif, qui lutte contre la dépression par des représentations renforçant son narcissisme. Mais là, c’était inextricable puisqu’il envisageait de mourir pour ça. Ce qui me frappe, moi, c’est la logique implacable de la maladie mentale versus le côté absurde de l’existence, une vraie loterie.

  31. « At least one antidepressant can have a stimulant effect similar to amphetamines, which can lead to suicide. A Food and Drug Administration (FDA) official responsible for evaluating adverse drug effects during the approval process of Prozac repeatedly warned that the drug could have this effect. » « >http://www.drugwatch.com/ssri/suicide/
    En d’autres termes, si l’on rapproche ce qui précède du livre de John Virapen concernant, entre autres, les effets délétères de certains antidépresseurs (notamment le Prozac) dont le titre fait froid dans le dos : « Médicaments, effets secondaires : la mort », on est en droit de s’interroger sur l’impact qu’aurait pu avoir l’ingestion de simples pilules sur le comportement d’Andreas Lubitz (A.L.) lors de la catastrophe du vol germanwings
    Attendu qu’il ressort du début de l’enquête qu’A.L. présentait des antécédents dépressifs notoires, attendu qu’à ce titre il avait déjà antérieurement reçu au moins 18 mois de traitement antidépresseur – si ce n’est plus -, attendu qu’au moment du vol fatal nul ne connaît le(les) médicament(s) qu’il avait possiblement ingurgité(s), attendu qu’une étude toxicologique sur les éventuels fragments d’A.L. identifiés par l’ADN relève plus d’une hypothèse d’école que d’une sérieuse réalité atteignable, attendu que dans son livre, John Virapen relate des cas où le suicide de patients sous certains antidépresseurs a été précédé du massacre inexplicable et atroce de toute une famille, attendu que les messages d’alerte à ce sujet de la Food and Drug Administration sont sans ambiguïté, le doute est permis sur la responsabilité de la prise d’un groupe de pilules antidépressives par A.L. dans le déclenchement de son suicide accompagné de l’abominable perte collérale de 149 personnes lors du vol germanwings.

  32. Comment un garçon ‘intelligent’, qui a décidé d’en finir avec la vie, peut-il oublier qu’il a en charge la vie de 149 personnes ?
    Il pouvait imaginer mille autres moyens de se suicider sans nuire à autrui… voulait-il les punir, les tenir pour responsables de son mal-être ?

  33. calamityjane

    Au cas où certaines personnes n’auraient pas suivi les informations et pour peu que celles que l’on nous sert soient exactes : ce garçon était en arrêt maladie !
    La générosité consistant à vouloir comprendre les tenants d’une maladie mentale poussant à une telle tragédie semble inutile.

  34. J’ai dormi dans ces montagnes des Alpes de Haute-Provence. Il y a bon nombre d’abris, cabanes, bergeries, maisons abandonnées. De la végétation égrillarde, courageuse, sur un relief joliment plissé ou fracturé en schistes dressés. Ah, se lever comme au premier matin du monde. Ce copilote dément me gâche tout ce relief avec son cortège de 149 morts éclatés. Il connaissait et appréciait aussi cette région. Si la version impitoyablement déroulée, comme scénarisée par les médias, s’avère.
    La folie c’est comme les voleurs. Il y en a plus hors les établissements spécialisés que dedans. Comment un travail aussi procédural, méthodique que celui de conducteur de ces bus de l’air peut-il cacher d’aussi grandes failles et tourments ? On ne peut hélas parler ici d’un arrêt-maladie de complaisance.

  35. Michelle D-LEROY

    Andreas Lubitz était sans doute malade et fou mais pas idiot.
    En préparant son coup, il savait que l’avion lancé à 700 km/heure contre la montagne serait entièrement disloqué et il ne pouvait savoir si la boîte noire serait retrouvée pour livrer les dernières conversations et donc si on parlerait de lui, le copilote. Lors de précédents crashs inexpliqués (du moins au su du grand public) aucun média n’a parlé en boucle des différents copilotes, restés dans l’anonymat.
    Dans le cas présent, seule la petite amie qui l’avait quitté depuis peu (et dont certains médias allemands révèlent qu’elle était de confession musulmane) aurait compris son geste fou puisqu’il lui avait prédit que le monde allait connaître son nom.
    Je crois que cette nouvelle info des grands quotidiens est encore une explication pour essayer de comprendre l’inexplicable ou l’acte d’un pervers narcissique.

  36. La montagne n’a malheureusement rien à voir avec ce tragique fait divers, par ailleurs tragique au sens antique.
    Dès le début, les courbes diffusées très rapidement montraient que l’avion avait amorcé une descente en conservant sa vitesse horizontale quasiment jusqu’à l’impact, preuve que l’automate a assuré sa fonction. Ce qui signait un acte volontaire, un pilote automatique étant prévu pour conserver cap, altitude et vitesse programmés par le pilote. Les courbes faisaient en outre apparaître qu’aucun ralentissement n’était intervenu avant la mise en descente de l’appareil. Cela seul signait une action volontaire dans la mesure où l’avion n’a aucunement changé de cap et où le taux de descente, certes assez rapide pour créer de l’inconfort aux passagers, n’était pas excessif et ne correspondait pas à une descente en catastrophe.
    N’en déplaise à Garry Gaspary, cet accident aéronautique ne pouvait dès lors résulter que d’un attentat (éventuellement islamiste, compte tenu de la situation internationale) ou d’une forme de suicide. La fuite du renseignement vers un organe de presse américain a précipité la publication du contenu des enregistrements de bord, lesquels ont levé toute ambiguïté :
    – le commandant de bord s’est absenté pour satisfaire un besoin naturel, laissant son copilote seul au commandes après lui avoir donné ses consignes ;
    – un changement de ton du copilote a été observé puisque, de disertes auparavant, ses réponses sont devenues laconiques, preuve a posteriori d’un changement d’attitude psychologique :
    – le commandant de bord n’a jamais pu ouvrir la porte du fait de l’action volontaire de blocage de la porte par le copilote ;
    – le copilote a conservé son calme et sa détermination, l’absence de psalmodie de la prière des morts signant que cela n’avait aucun rapport avec la religion musulmane.
    La question qui se pose est de savoir pourquoi quelqu’un a organisé une fuite (opportune ?) à l’extérieur du BEA et les raisons du retard apporté par ce dernier à l’information du procureur de la République de Marseille. On peut bien sûr en avoir deux interprétations : la complotiste qui voudrait que le BEA « voulait nous enfumer » comme l’écrit un commentateur sur ce blog ; l’administrative qui considérerait que cette discrétion laissait le temps d’informer toutes les instances ayant à en connaître (y compris les familles) avant de rendre cette information publique. Pour ma part je me garde bien de trancher.
    Mais le fond du problème concerne la partie allemande :
    – les critères de recrutement de la Lufthansa sont-ils suffisamment discriminants ?
    – pourquoi, malgré les antécédents du copilote, a-t-elle laissé celui-ci continuer à piloter ?
    – en quoi le secret médical aurait-il interdit aux psychiatres qui suivaient le copilote de communiquer directement les informations sur l’état psychique du copilote aux instances médicales de la compagnie aérienne qui l’employait ?
    Il paraît évident que les certificats médicaux détruits par le copilote devaient entraîner une interdiction de vol s’ils avaient été remis à l’employeur, ce qui l’a conduit à enfreindre son arrêt de travail et à mettre à exécution son projet dès que l’opportunité lui en a été donnée.
    Il reste un point que je souhaite évoquer qui ne l’est pas ici. Certes, l’on peut s’interroger à l’infini sur les ressorts psychologiques ou psychiques du copilote ou de la douleur des familles. Ils n’en reste pas moins que les personnes (notamment gendarmes et sapeurs-pompiers) qui interviennent sur les lieux de cet accident sont elles aussi soumises à des chocs traumatiques prolongés. Se représente-t-on ce qu’est leur intervention au milieu de ces milliers de débris de corps humains, dans un endroit où l’on peine à se tenir debout du fait des pentes abruptes ? Je tiens ici à rendre un hommage particulier à leur engagement.

  37. Je viens de découvrir sur le web tout ce qu’il ne faut pas ignorer sur la psychiatrie et leur traitement. C’est stupéfiant !
    Très intéressant à lire sur les « psychotropes et leurs effets secondaires suicidaires – la mort.
    http://fr.cchr.org/quick-facts/psychiatric-drugs-side-effects.html
    (au choix en français et en anglais)
    C’est une Commission Internationale des Citoyens pour les Droits de l’Homme connue et reconnue.
    Bon week-end.

  38. Marc GHINSBERG

    @Michelle D-LEROY | 28 mars 2015 à 15:29
    Pourriez-vous préciser quels sont les médias allemands qui révèlent la religion de l’ex-petite amie du pilote ? Merci.

  39. @Garry Gaspary | 28 mars 2015 à 12:20
    « J’ai le sentiment que vous n’auriez pas du tout écrit le même billet si Lubitz avait été de confession musulmane ».
    J’ai d‘abord pensé qu’il l’était, puis je me suis dit qu’il l’était sans le dire à quiconque, ou qu’il aurait pu l’être, enfin je me suis dit qu’il le serait devenu.
    Mais voilà que l’on nous annonce que sa petite amie était musulmane, et en même temps qu’il souffrait d’un problème de vue.
    Les deux informations n’étant pas liées je suppose, je ne sais plus que penser.

  40. Le métier de pilote requiert des qualités physiques dignes d’un athlète de haut niveau, qui nécessitent une parfaite hygiène de vie pour les conserver à niveau. Une seule visite médicale annuelle est-elle suffisante pour juger de l’aptitude d’un pilote confronté aux multiples contraintes de son métier ? On peut penser qu’il y a eu des failles dans le suivi médical de ce professionnel et que des « sonnettes » n’ont pas fonctionné pour alerter la hiérarchie. Quoi qu’il en soit, ce drame doit entraîner des actions correctives au niveau du fonctionnement des équipages. J’ai moi-même été breveté pilote privé (aéroclub) dans les années 80 et j’ai toujours été surpris du peu de contraintes qui étaient nécessaires pour renouveler chaque année sa licence, à savoir une visite médicale et quelques heures de vol dans les six derniers mois. Je suppose qu’aujourd’hui les contraintes ont dû être renforcées car la moindre erreur peut se transformer en catastrophe. Et quand on prend le manche pas question de se laisser perturber par des états d’âme qui seraient de nature à oublier de veiller sur le badin, la bille et le réchauffeur carbu.

  41. Breizh-ma-Bro (Bretagne-mon-Pays) et Savonarole observent justement que le malaise de l’ignorance persiste quant à la Malaysia Airlines.
    Pour le cas d’Air Algérie, c’est connu de qui peut le savoir mais la vérité doit être tue aux opinions publiques de différents pays : ce serait pire qu’un malaise.

  42. Comme le dit Lucile :
    « Le suicide est un acte meurtrier, même si on le tourne contre soi-même. Il met en jeu une bonne dose d’agressivité. »
    Mais cela n’explique pas qu’on entraîne les autres dans la mort.
    Pour exemple, le suicide le plus pénible, je crois, le hara-kiri, ne donnait pas lieu au meurtre des autres.
    Alors qu’il est très dur, qu’il faut donc y aller fort pour s’ouvrir le ventre… en plus dans les règles de l’art, quelle classe.
    Il faut dire qu’on ne condamnait pas le suicide, du moins le seppuku pour un samourai, donc il était plus facile de l’inscrire dans une conception morale du monde.
    De même, les Romains se tuaient tout aussi noblement, par exemple pour échapper au pouvoir écrasant, Caton se tuant pour la liberté, et Pétrone l’arbitre des élégances finissant élégamment sa vie.
    Par contre, chez bien des peuples, les chefs se faisaient enterrer avec leurs biens dont leurs esclaves.
    Le pilote me semble avoir voulu qu’on parle de lui comme le destructeur du temple antique mais aussi entraîner dans la mort des suivants comme les chefs voulant montrer leur statut dans l’au-delà.
    Désir de célébrité et besoin de se rassurer avec des compagnons pour l’accompagner dans la mort.
    Deux manières de s’affirmer, loin d’être contradictoires, il me semble, même s’il y a des nuances entre les deux.
    L’une répond au besoin de s’affirmer face aux autres, encore plus affirmée que chez les Grecs anciens, l’autre répond au besoin de se rassurer face à la mort.
    Le pilote prétendait changer le système comme s’il était un généreux réformateur mais n’a fait que se servir des autres comme marchepied pour atteindre ses buts.
    Cette manière de se tromper soi-même est bien humaine, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de quoi être fier, et a dû favoriser son passage à l’acte.
    Il aurait fallu que le pilote comprenne que si on n’appartient pas aux autres et qu’il avait donc bien le droit de se suicider, ils n’ont pas le droit de tuer les autres au passage.
    Ce n’est pas parce qu’on peut tuer impunément qu’on doit le faire. Enfin une note optimiste, la plupart des gens ne poussent pas les autres sur les rails, ne se tuent pas en entraînant les autres dans la mort.
    Ce qui montre bien d’ailleurs que ce n’est pas parce que les gens ne croient pas à une vie après la mort qu’ils se comportent si mal qu’on veut bien le dire.
    Au contraire, ils sont vraiment moraux, agissant pour le bien et non par désir de récompense.

  43. @Pascal
    Analyse concise, lumineuse, simple et d’une logique imparable, mais hypothèse tout de même.

  44. Martin-Lothar

    Cher Monsieur Bilger, je vous cite : « Maintenant qu’on a la certitude que c’est lui, et lui seul, qui a provoqué cette immense tragédie… »
    Ah bon ?
    Sauf erreur de ma part, on n’a retrouvé jusqu’à présent ni le cadavre (ou morceaux) du présumé suicidaire fou, ni la seconde boîte noire de l’avion qui devrait corroborer un tant soit peu les informations tirées de la première ; ces dernières ayant du reste, un temps, été qualifiées de « peu lisibles » (mais parfaitement décryptées par les journalistes du New York Times ?).
    Bref, attendons un peu d’en savoir plus avant de pendre à Montfaucon le bouc émissaire et autre copilote.
    Oui, je sais que vous fûtes avocat général qui est un métier des plus indispensables, difficiles et honorables, surtout quand on est un humaniste, comme vous.
    Cette affaire pue.
    Mais bon…
    Bien à vous

  45. Supputer dans le vide n’est-ce pas là le commencement de la bêtise ou l’art de parler pour ne rien dire ?

  46. Concernant le crash du vol germanwings et la possible implication d’antidépresseurs dans le déclenchement du suicide, avec conséquences collatérales majeures, d’Andreas Lubitz :
    « Quand quelqu’un vient vous voir et que vous jugez qu’il est dangereux parce qu’il est en dépression majeure et qu’il prend des médicaments, vous avez le devoir d’aller au moins prévenir le médecin de la compagnie », estime le professeur d’urologie, député de Paris, Bernard Debré.
    Il est certain que les compagnies pharmaceutiques concernées par les antidépresseurs commercialisés – déjà signalés à ce sujet en alerte sanitaire – feront tout pour que cette hypothèse ne sorte pas et soit laminée, si possible scientifiquement (ce qui paraît mission impossible compte tenu du background à charge déjà accumulé).
    Elles en ont les moyens et le savoir-faire (cf. livre [préfacé par le Professeur Philippe Even] de John Virapen, ancien directeur repenti d’une notoire compagnie pharmaceutique).

  47. anne-marie marson

    Suite à cette catastrophe, le président de la République vire le roi d’Espagne, en visite officielle en France, pour aller embrasser les républicains A.Merkel et M.Rajoy.
    Aujourd’hui, jour de vote en France, il défile en Tunisie.
    J’ai vraiment mauvais esprit, mais je me demande quel est le message subliminal à comprendre ?

  48. Xavier NEBOUT

    @pibeste
    Chercher à blesser la personne sous le couvert de l’anonymat tend au comble de la lâcheté, mais lorsqu’on cherche ainsi à s’en prendre aux êtres, cela relève de l’infamie.
    On voit ici souvent de cette race de sous-hommes qui pensent s’élever par le mal qu’ils peuvent faire sans coup férir.
    La question qui a parfois été posée de savoir si les femmes avaient une âme, aura été outre la question de l’honneur, liée à leur capacité de langue de vipère sans être conscientes que dans cet exercice, l’être tend au néant.
    Vingt coups de fouet en place publique.

  49. Tiens, en ces temps de passage à l’acte, un retour aux origines de mon pseudo :
    « — Et les tendres pousses, les tombes chères, le ciel bleu, la femme aimée ? Comment vivras-tu, quel sera ton amour pour eux ? s’exclama Aliocha avec douleur. Peut-on vivre avec tant d’enfer au cœur et dans la tête ? Oui, tu les rejoindras ; sinon, tu te suicideras, à bout de forces. »
    Tiré du chapitre « Le grand inquisiteur » des Frères Karamazov qu’il est toujours essentiel de relire :
    http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Fr%C3%A8res_Karamazov_%28trad._Henri_Mongault%29/V/05

  50. Laurent Dingli

    Je ne crois pas que le ressort de Lubitz était, dans ses tréfonds, de tuer les autres forcément en même temps que lui.
    Je crois au contraire que c’était l’un des puissants mobiles de son acte. Il y a probablement, dans cette forme de psychose, la volonté de s’unir à l’image de la mère meurtrière dans la mort. Comme chez certains terroristes islamistes, terroristes de l’An II, ou chrétiens fanatiques, la mort est une noce, la consécration que l’individu n’a pu expérimenter de son vivant en raison de sa béance narcissique et faute d’un Moi constitué. Mais contrairement aux premiers chrétiens qui disaient : « laissez-moi mourir pour que je puisse vivre » – faisant ainsi de la mort leur véritable existence -, les terroristes ont tenu à entraîner les autres dans leur autodestruction. Malgré cette différence essentielle, le ressort de la mort volontaire est similaire : se réunir au personnage maternel primaire qui, en réalité n’a jamais été dissocié de celui de l’enfant, l’ensemble formant une sorte de Non-Moi monstrueux.

  51. Retour sur le crash d’Air Algérie.
    L’émission « Complément d’Enquête » de jeudi dernier s’est intitulée : « Germanwings, Air Algérie, Malaysia Airlines : retour sur des crashs inexpliqués ». Or en 68 minutes d’émission, le premier et le troisième cas ont bien été abordés mais pas du tout l’attentat OU accident au-dessus du Sahara… De plus les familles des disparus ont été particulièrement discrètes… Tout ceci a bien une explication, mais puisque personne dans ce blog ne s’y intéresse, alors…

  52. Franck Boizard

    J’aime bien aller contre l’air du temps, vu que nous vivons un temps qui me paraît ravagé de bêtise. C’est pourquoi je me permets de citer ces quelques lignes de Chesterton sur le suicide, d’autant qu’elles paraissent adaptées à la perfection au suicide dont nous parlons :
    « Le suicide n’est pas seulement un péché, il est le péché. C’est le mal ultime, absolu, le refus de s’intéresser à l’existence ; le refus de prêter serment de fidélité à la vie. L’homme qui tue un homme tue un autre homme. L’homme qui se tue lui-même, tue tous les hommes, il efface de lui le monde. Son acte, en tant que symbole, est pire qu’un viol ou un attentat à la dynamite. Il détruit tout les édifices ; il insulte toutes les femmes. Le voleur se contente de diamants. Pas le suicidé : c’est là son crime. On ne peut le soudoyer, même en lui offrant les pierres étincelantes de la Cité céleste. Le voleur rend hommage aux choses qu’il dérobe, sinon à leur propriétaire. Mais le suicidé insulte tout ce qui est sur la terre en ne le volant pas. Il profane chaque fleur en refusant de vivre pour elle. Il n’est pas une minuscule créature dans le cosmos pour qui sa mort n’est pas un ricanement. Quand un homme se pend à un arbre, les feuilles devraient tomber de colère et les oiseaux s’envoler de fureur, car chacun d’eux a reçu un affront personnel. Certes il peut y avoir des excuses émotionnelles et tragiques à cet acte. Il y en a pour le viol, et presque toujours pour la dynamite. Mais si nous en venons à une claire notion, à une signification intelligente des choses, nous trouverons une vérité beaucoup plus rationnelle et philosophique dans la coutume d’enterrer à la croisée des chemins et dans la pratique d’enfoncer un épieu dans le cadavre que dans les distributeurs de M. Archer [machines à distribuer des pilules mortelles]. Il y a donc un sens dans la coutume d’inhumer à part les suicidés. Leur crime est différent des autres : il rend impossibles même les crimes ».

  53. @Xavier NEBOUT | 29 mars 2015 à 10:09
    « Vingt coups de fouet en place publique ».
    Ah enfin, nous sommes d’accord.
    Seul le fouet édifie l’homme !

  54. Denis Monod-Broca

    @ Franck Boizard
    Pas d’accord avec Chesterton cette fois-ci.
    En accusant ainsi le suicidé, au fond Chesterton lui donne raison. Le suicidé en effet est persuadé que le monde entier est contre lui et donc qu’il ne lui reste qu’une issue, mettre à exécution la sentence implicitement prononcée contre lui.
    Il y a donc contradiction interne dans le propos de Chesterton : il donne raison, sans s’en rendre compte, à celui dont il condamne les raisons.
    Il fait du suicidé le bouc émissaire que lui-même s’estime être…

  55. Je ne crois pas avoir vu écrit quelque part la bêtise habituelle affichée par tous les champions du monde de l’analyse et par les spécialistes incontournables revendiqués. Je leur souhaite de revoir leurs supputations et certitudes premières, en comparaison des informations connues à ce jour… Il vaut mieux être malentendant.
    Un trou de souris serait sans doute trop grand, c’est à se demander quelle est la raison suprême qui les font s’agiter sur toutes les chaînes et débiter autant de vide au kilomètre !
    On devrait leur décerner la médaille d’or de la « subodoration », le titre de champion de l’univers de la logorrhée, les « Messieurs muscles du raisonnement atrophié », il s’agit de revoir les images, fabuleux de néant ! le Bouclier de Brennus du zéro.
    Quant aux chaînes d’info 24h/24h et leurs suppo… sitions (j’allais écrire leur suppositoire à calmer l’attente), j’imagine qu’elles se rendent comptent de leur impéritie, mais que dans le fond elle s’en moquent.
    Elles doivent malgré tout toucher le gardien de troupeau qui attendant de finir la traite, les écoute d’un air convenu qui lui permet de tuer le temps sur fond de bouillie médiatique dont il n’est pas dupe – le silence assourdissant de la non-pensée -, et le troupeau de délivrer son lait qui servira sans doute à fabriquer des fromages, lui au moins sert à cela.

  56. Michelle D-LEROY

    @ Marc GHINSBERG
    Le journaliste Michael Mannheimer de German Pl-News a donné des info concernant la fréquentation des milieux islamistes du copilote et sa fréquentation régulière de mosquées après qu’il se soit converti à l’Islam.
    Cette info a été reprise par des journaux anglais et belges.
    De toute façon je ne crois pas qu’il ait été guidé par l’EI dont les fous et illuminés auraient été trop contents de revendiquer l’horreur. Non, tout au plus psychologiquement malade et décidé à en finir et peut-être converti en plus, ce copilote aurait pu vouloir ressembler à Mohamed Atta pour épater une jeune femme ou des amis.
    Les informations qui se succèdent sont parfois contradictoires puisqu’une fois il venait de rompre avec sa petite amie, et aujourd’hui elle était enceinte et ils allaient se marier. Hier le Figaro.fr relatait qu’une ex-petite amie, Maria W. avait rapporté qu’il voulait se faire connaître, etc.
    Il n’en reste pas moins vrai, quels que soient les informations et le ressenti de chacun, qu’un suicidé qui entraîne 149 personnes dans une mort absolue (puisqu’il ne reste que des débris humains dans cette désintégration) est troublante et ressemble à un geste plus kamikaze que celui d’un simple suicidaire. Et qu’il me semble normal de s’interroger et d’envisager toutes les hypothèses au vu des informations qui fleurissent sur internet.
    Certaines supputations, par le passé, se sont avérées bien réelles.
    @ Cirsedal
    Pour faire suite à mon commentaire ci-dessus, je vous rejoins pour dire que ce ne sont pas les citoyens lambda qui sont responsables des hypothèses, certaines fois très fumeuses, ce sont bien les autorités qui cachent la vérité. Cela conduit à toutes les affabulations mais aussi parfois, à des suppositions faites par recoupements qui finissent par éclater au grand jour. Le cas du crash d’Air Algérie est une énigme tant c’est secret-défense. Après un déploiement de réunions ministérielles et une agitation compassionnelle hors du commun de François Hollande (toujours dans la récupération-diversion) et des autorités, des drapeaux en berne et une journée de deuil national, le néant total. Circulez il n’y a plus rien à voir… l’orage est responsable. Des orages, il y en a tous les jours. L’avion circulait dans une zone en guerre, fréquentée par les milices djihadistes (très bien armées, y compris de missiles) mais aussi par l’armée française. Impossible donc de porter au grand jour un secret-défense. Là encore des sources étrangères ont fait état que des militaires auraient été à bord. Information non démentie non plus par nos autorités.
    Il faut aussi se souvenir qu’un vol de la Malaysia Airlines avait été abattu par un missile peu de temps auparavant au-dessus de l’Ukraine et que nos belles âmes avaient fortement soupçonné Poutine, avouez que cela aurait fait tache d’admettre une erreur au Mali.
    Parfois dans d’autres cas, les intérêts financiers de la construction aéronautique lorsqu’il s’agit d’une défaillance technique, des compagnies aériennes lorsqu’il s’agit d’une panne et pourrait porter préjudice à cette même compagnie, des voyagistes dont les clients prennent peur en avion et enfin des équipages en cas d’erreur de pilotage (impossible d’en parler tant le corporatisme des pilotes est fort). Ils se comportent souvent en seigneurs et maîtres, conscients de leur puissance et de leurs responsabilités, ils n’admettent jamais qu’un doute puisse leur faire de l’ombre. Il y a aussi les indemnisations par les compagnies d’assurances qui ne sont pas les mêmes selon les conclusions.
    Ensuite, il y a les diverses suspicions d’attentats par soit le geste toujours possible, mais individuel, d’un illuminé, soit par un attentat lié et téléguidé par une mouvance islamique. Les gouvernements préfèrent cacher pour ne pas stigmatiser… vous connaissez la chanson.
    Toutes ces bonnes raisons pour cacher les vérités. Dans le cas présent, si une fuite n’avait pas eu lieu, sûr que le BEA n’aurait rien dit avant longtemps.
    Hier un enquêteur semblait vouloir revenir sur les déclarations en disant que peut-être ce n’était pas un geste volontaire. Or depuis on apprend aussi que A.Lubitz connaissait très bien l’endroit du crash pour avoir piloté à plusieurs reprises sur l’aérodrome de Sisteron, donc peut-être était-ce un geste prémédité, qu’il souffrait de graves problèmes visuels et qu’enfin les derniers mots du pilote « Ouvre cette foutue porte »… ne semblent laisser aucun doute.
    Ensuite il y a des gens qui ne cherchent pas à comprendre et basta et il y a ceux (comme moi) qui sont avides d’infos pour savoir pourquoi… peut-être tout simplement parce que je prends l’avion assez souvent ou que j’aime les choses rationnelles.

  57. Marc GHINSBERG

    @Michelle D-LEROY
    Merci pour votre réponse, c’est ce que je pensais. Je vous invite à aller visiter le blog de ce « journaliste » et le site de German Pl-News. Pour ma part, je n’accorde aucun crédit à cette source.

  58. @ Denis Monod-Broca @ Franck Boizard
    « Il fait du suicidé le bouc émissaire que lui-même s’estime être… »
    Formule parfaite, et je suis d’accord avec vous.
    De toute façon, l’auteur que vous citez a un point de vue chrétien. On ne s’appartient pas.
    Et comme je crois que si, on s’appartient si je ne sais pas s’il y a un Dieu, qui s’est amusé à nous faire souffrir et mourir à ce que nous voyons, mon avis est tout différent. Je dirais que le suicide est la solution de ceux qui n’en ont pas.
    En toute époque et en tout lieu.
    Je risque de tomber en esclavage ? En pauvreté ? D’échouer au grand but de ma vie.
    Le monde n’est certes pas ligué contre moi, ni contre quiconque d’ailleurs, le monde se fichant de tout le monde.
    Simplement, si le monde n’a pas de place pour moi, je n’ai pas de temps pour lui.
    Ah, autre chose, le suicide qui est considéré comme agressif et le copilote, suicidaire abusif qui tue les autres, au cas où savoir ce que j’en pense vous intéresse, j’ai copié collé ce que j’en ai déjà dit.
    Sinon, et au cas même où ce que j’ai écrit plus haut vous ait ennuyé, veuillez accepter mes excuses.
    « Comme le dit Lucile :
    « Le suicide est un acte meurtrier, même si on le tourne contre soi-même. Il met en jeu une bonne dose d’agressivité. »
    Mais cela n’explique pas qu’on entraîne les autres dans la mort.
    Pour exemple, le suicide le plus pénible, je crois, le hara-kiri, ne donnait pas lieu au meurtre des autres.
    Alors qu’il est très dur, qu’il faut donc y aller fort pour s’ouvrir le ventre… en plus dans les règles de l’art, quelle classe.
    Il faut dire qu’on ne condamnait pas le suicide, du moins le seppuku pour un samourai, donc il était plus facile de l’inscrire dans une conception morale du monde.
    De même, les Romains se tuaient tout aussi noblement, par exemple pour échapper au pouvoir écrasant, Caton se tuant pour la liberté, et Pétrone l’arbitre des élégances finissant élégamment sa vie.
    Par contre, chez bien des peuples, les chefs se faisaient enterrer avec leurs biens dont leurs esclaves.
    Le pilote me semble avoir voulu qu’on parle de lui comme le destructeur du temple antique mais aussi entraîner dans la mort des suivants comme les chefs voulant montrer leur statut dans l’au-delà.
    Désir de célébrité et besoin de se rassurer avec des compagnons pour l’accompagner dans la mort.
    Deux manières de s’affirmer, loin d’être contradictoires, il me semble, même s’il y a des nuances entre les deux.
    L’une répond au besoin de s’affirmer face aux autres, encore plus affirmée que chez les Grecs anciens, l’autre répond au besoin de se rassurer face à la mort.
    Le pilote prétendait changer le système comme s’il était un généreux réformateur mais n’a fait que se servir des autres comme marchepied pour atteindre ses buts.
    Cette manière de se tromper soi-même est bien humaine, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de quoi être fier, et a dû favoriser son passage à l’acte.
    Il aurait fallu que le pilote comprenne que si on n’appartient pas aux autres et qu’il avait donc bien le droit de se suicider, ils n’ont pas le droit de tuer les autres au passage.
    Ce n’est pas parce qu’on peut tuer impunément qu’on doit le faire. Enfin une note optimiste, la plupart des gens ne poussent pas les autres sur les rails, ne se tuent pas en entraînant les autres dans la mort.
    Ce qui montre bien d’ailleurs que ce n’est pas parce que les gens ne croient pas à une vie après la mort qu’ils se comportent si mal qu’on veut bien le dire.
    Au contraire, ils sont vraiment moraux, agissant pour le bien et non par désir de récompense. »
    Rédigé par : Noblejoué | 28 mars 2015 à 20:23

  59. Denis Monod-Broca

    @ Noblejoué
    « Deux manières de s’affirmer, loin d’être contradictoires, il me semble, même s’il y a des nuances entre les deux.
    L’une répond au besoin de s’affirmer face aux autres, encore plus affirmée que chez les Grecs anciens, l’autre répond au besoin de se rassurer face à la mort. »
    Est-il si important de s’affirmer face aux autres ? Toute la question est là. Si nous sommes semblables, frères, et nous le sommes en effet car quelle autre hypothèse prendre ?, à quoi bon chercher à s’affirmer face aux autres ? C’est là pure illusion. Et notre époque moderne a grand tort d’exalter sans frein la compétition entre tous et chacun. C’est une conception sacrificielle, archaïque, mortifère, de la vie, puisqu’elle conduit à exclure les perdants. Quitte à être perdant et exclu, le copilote suicidaire a voulu que ce soit à sa façon, en grand, comme une ultime victoire…
    Nous sommes poussière et retournerons à la poussière.

  60. @ Michelle D-LEROY
    SVP merci de bien vouloir expliciter votre « mort absolue » versus implicitement « mort relative », notamment le rôle selon vous de la taille des fragments ex-biologiques devenus thanatologiques.
    Sur l’avion d’Air Algérie soit vous raisonnez très bien par déductions comparatives soit vous savez la vérité grâce à : ou bien vos activités, ou bien un lien de parenté avec une des familles. Si vous savez, vous savez que ce n’est pas un « missile perdu » comme dans le cas de l’Ukraine mais de toute façon une cause accablante qui mérite le secret-défense pour ne pas déstabiliser les opinions de certains pays d’Afrique, notamment en Algérie. Et même ne pas gâcher la lune de miel entre le pouvoir (Hollande, Valls, Le Drian) et l’armée d’autre part.
    Maintenant quand monsieur « Poincaré » amalgame par silence l’affaire d’Air Algérie non loin de l’armée française en Afrique avec le cas du copilote sur les Alpes : ce n’est plus du journalisme indépendant car bien sûr l’ensemble des média a été chapitré en même temps que les familles des victimes reçues pour briefing dans l’urgence à l’Elysée…
    Je pense ne pas en avoir trop dit de sorte à nous éviter des poursuites.

  61. Alex paulista

    @ Savonarole | 29 mars 2015 à 00:05
    Amusant. Les Espagnoles se lasseraient des métrosexuels portugais en short… Pas étonnant au fond.
    Plus sérieusement, plus je pense à cette histoire, plus je ressens qu’elle incarne l’Europe à tous les niveaux : Airbus, lowcost, Barcelone / Düsseldorf, la parabole de la longue descente avec un Allemand en manque de vista, seul aux commandes, qui vient s’écraser en France, la proximité culturelle de nos pays, en contraste avec le manque d’événements à l’échelle européenne…
    En ce sens, et malgré tous les commentaires déplacés de l’opposition, Hollande a eu raison d’autant s’y impliquer. C’est aussi une manière de combattre le FN.

  62. @ Denis Monod-Broca
    « Quitte à être perdant et exclu, le copilote suicidaire a voulu que ce soit à sa façon, en grand, comme une ultime victoire… »
    Je n’ai pas dit le contraire. Dans la grande compétition moderne, je dirais qu’il est le pire tricheur qui soit mais on ne va pas annuler une compétition à cause des tricheurs.
    La légitimité de la compétition ?
    A la politique de fixer des règles plus ou moins protectrices des gens selon ce que veut le peuple en démocratie.
    « Est-il si important de s’affirmer face aux autres ? Toute la question est là. Si nous sommes semblables, frères, et nous le sommes en effet car quelle autre hypothèse prendre ?, à quoi bon chercher à s’affirmer face aux autres ? »
    L’homme est une créature soumise à l’autorité – voir Milgram – tout en désirant commander, pas besoin de le démontrer, ça se voit tout le temps, bref, la sale bête est un animal social à instinct de domination.
    D’autre part, elle désire ce que l’autre désire, ce qui fait que l’autre désire encore plus… La compétition est donc inévitable et parce que tout le monde veut être chef et parce que chaque désir est tenu en rançon par un autre.
    Que nous soyons des frères signifie jusqu’à présent que nous sommes des frères ennemis rassemblés contre bouc émissaire et groupes ennemis.
    Mais…
    Cela va peut-être changer.
    Il est vrai que nous essayons d’aimer notre prochain, enfin, du moins, de ne pas faire de victimes.
    Mais il n’est par contre pas possible de sortir de la compétition car ce qui l’interdisait était hiérarchies rigides et interdits sans doute pires que notre société.
    Si on en doute, se référer aux castes.
    Comment ne pas exclure les perdants ?
    Il paraît qu’un revenu inconditionné de vie serait possible.
    Je ne devrais pas le dire ici, où on fustige les assistés. Mais en fait, à moins de vouloir achever les perdants ou de se nourrir de leur douleur, c’est ce qu’on devrait faire d’un point de vue matériel.
    D’un point de vue psychologique, il faudrait ne condamner ni obsédés de compétition ni ceux qui s’y soustraient, ni gagnants ni perdants en considérant qu’ils forment un continuum où tous les éléments sont utiles pour la société.
    Les compétiteurs donnant le dynamisme, les moins compétiteurs la pérennité, peut-être.
    « Nous sommes poussière et retournerons à la poussière. »
    Mais avant de mourir, nous vivons, ce qui veut dire, entre autre, s’affirmer, si peu que ce soit.
    En fait, à mon avis, si on ne veut pas du tout s’affirmer, il faut se tuer tout de suite.
    Car si on possède un patrimoine, si on a un emploi, même un mendiant qui a l’espace de son corps dans la rue, voire un esclave, affirme une existence…
    Si on ne veut pas s’affirmer, il faut se tuer non dans le sens s’affirmer, ma vie n’est pas assez bien mais je ne suis pas assez bien pour la vie si on si humble que ça, ou encore toute affirmation, lutte, est une illusion, et je la dissipe en me suicidant, non par ressentiment envers moi le monde ou les deux mais parce que je me retire de ce qui n’a pas de sens.
    Enfin, c’est la conclusion que je tirerais des prémices que rien ne vaut la peine puisque nous retournons à la poussière et il ne faut pas s’affirmer mais ce n’est jamais que ma façon de penser… de m’affirmer.

  63. Andreas Lubitz aurait-il fait une crise de somnambulisme ?
    Cette théorie est très sérieusement défendue par le Quotidien du Médecin.
    Selon le professeur Patrick Clervoy, chef du service de psychiatrie de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, spécialiste du stress et psychiatre référent du centre d’expertise médical des personnels navigants (CEMPN) de Toulon, « l’enregistrement de sa respiration régulière jusqu’au crash ne prouve pas que le copilote est dans une démarche volontaire, et par conséquent qu’il est en état de conscience, mais atteste qu’il est en vie, simplement en fonction végétative et inconsciente. Il semble dans un état dit de coma vigile, communément appelé état de rêve éveillé, ou encore état crépusculaire ; (…) le sujet est en capacité d’effectuer des gestes automatiques. En revanche, il n’est pas en mesure de réagir aux signaux que constituent les alarmes et les cris. (…) Cela corrobore aussi l’hypothèse somnambulique ».
    Xavier Nebout vous êtes un… crétin !
    Et se faire traiter de sous-homme qui mérite des coups de fouet en place publique par un crétin témoigne de l’inversion des valeurs sur lesquelles repose cette société !

  64. Denis Monod-Broca

    @ Noblejoué
    Dans un pays comme la France, avec sa Constitution, ses lois, son système judiciaire… la compétition peut être effectivement une compétition au sens sportif du terme et être bénéfique.
    Mais, sur la scène du monde, la compétition c’est la guerre. Nous devrions tout faire pour nous y opposer au lieu de la favoriser de toutes les façons possibles. Comme nous sommes du côté des plus forts et des plus riches, cette guerre nous profite, mais nous sommes pleinement responsables des désastres qu’elle cause un peu partout sur la planète.
    Les hiérarchies ont du bon, quand elles sont institutionnalisées. Elles distinguent les fonctions, indispensables au fonctionnement de la société, des personnes qui les exercent et qui, en tant que personnes, sont égales.
    Depuis Caïn et Abel les frères sont ennemis, c’est vrai. Mais, quand on parle de fraternité, on pense à un monde enfin civilisé, adulte, et dans lequel les frères sont amis… Nous en sommes encore loin mais tout espoir n’est pas perdu.

  65. @ Franck Boizard
    Le suicide c’est une façon de devancer, surprendre la mort bête et méchante. Une hâte d’être réincarné en fleur, pour les optimistes. Pour les plus mélancoliques en pompe à diesel :((

  66. Eric Loupiac

    Les analyses parues me paraissent un peu rapides. A moins que la presse ne fasse des raccourcis.
    Le fait d’entendre une respiration n’implique pas la conscience au sens médical du terme. Le copilote pouvait très bien être dans le coma et respirer.
    Par contre vouer à l’anathème le secret professionnel dont le secret médical n’est qu’une application particulière me paraît particulièrement dangereux. Pourquoi n’a-t-il pas remis le congé maladie ? Actuellement la pression à la rentabilité des managers brillamment diplômés des meilleurs écoles, pousse les personnels à la fatigue et au burn out. C’est un fait reconnu, sauf par certains y compris médecins qui osent dire qu’on peut très bien travailler fatigué, au mépris des enseignements sur la physiologie et le rythme jour/nuit, le travail posté très bien défini par le code du travail ; mais ce code du travail doit être exécuté. Certains ne demandent-ils pas déjà la fin de la médecine d’expertise trop chère voire du travail (empêcheur d’exploiter en rond) pour qu’elle soit faite par un médecin de ville. La pression pousse à repousser les limites, en refusant l’inaptitude temporaire qu’est le congé maladie, pour les primes, la rentabilité. Le système devient fou.
    De grâce, il a fallu 150 morts pour voir que le congé maladie du copilote était justifié. Enfin celui-là pas les autres,
    Monsieur l’avocat général.
    Les décideurs ne décident qu’à partir d’un certain nombre de morts dans la compassion, l’urgence. Mauvaise décision. Dans l’urgence, la catastrophe, on gère pour gagner des délais pour prévenir la prochaine.
    Chacun doit faire son travail à son poste. Le médecin ne donne pas des arrêts maladie par complaisance.
    Un arrêt maladie doit être respecté. Les visites d’aptitude doivent être faites par des experts. Le manager dispose et décide en fonction du conseil du médecin, et en tire toutes les conséquences. Je n’ai toujours pas vu d’analyse du management de Germanwings ni de Lufthansa, qui est pourtant le premier et seul responsable d’avoir fourni aux passager un copilote inapte…
    Les lois actuelles ne semblent pas mauvaises mais surtout, sont-elles correctement appliquées ?
    Avant de décider de vouer aux gémonies le secret médical qui est dans l’intérêt du malade (les cas dérogatoires sont bien nets), réfléchissons sur l’ensemble de la situation. Je laisse volontairement de côté par manque d’information, tout raisonnement sur l’hospitalisation sous contrainte en pareil cas.

  67. Merci à Eric Loupiac pour cette convaincante mise au point quant à la tendance dysfonctionnelle entre médecine (instituée) et évaluation d’aptitude professionnelle (concrète).
    La réflexion ne doit pas être nerveuse, hystérique… hélas le rythme d’obsolescence programmée céans (en ce blog comme dans la plupart) privilégie l’ego narcissique « en temps réel », c’est peut-être là un domaine de psychogenèse où on retrouve Lubitz (quoique beaucoup donne à penser à une préméditation construite dans l’enchaînement des faits).

  68. Alex paulista

    « Les analyses parues me paraissent un peu rapides ».
    Rédigé par : Eric Loupiac | 30 mars 2015 à 12:52
    Vous voulez rire ?
    On sait maintenant que les analyses graphologiques étaient édifiantes.
    On peut donc se passer de médecins !

  69. Que devient le « secret de l’instruction » quand un procureur fait une conférence de presse et se plaint des lenteurs du bureau des enquêtes aéronautiques à lui transmettre des preuves ?
    Que devient le « secret médical » quand les media colportent les états de santé d’un étudiant ?
    Tout simplement, ces belles formules utilisées à « bon escient » sont balayées car la foule des anonymes avide de sang et de chair broyée a « le droit de savoir ».

  70. Crash A320 Germanwings : Andreas Lubitz suivait un traitement incompatible avec le pilotage selon un psychiatre (Le Parisien/rtl.fr) :
    « Chaque jour apporte son lot de révélations, toutes plus accablantes les unes que les autres pour Andreas Lubitz. Le copilote de l’A320 de Germanwings qui s’est écrasé dans les Alpes-de-Haute-Provence était dépressif et n’aurait pas dû travailler le jour du crash… Les enquêteurs ont découvert à son domicile des médicaments utilisés comme régulateurs de l’humeur… Le jeune homme prenait ainsi de l’Olanzapine, un neuroleptique, et de l’Agomelatine, un antidépresseur.
    Le psychiatre Xavier Pommereau indique que l’Olanzapine est un médicament antipsychotique que l’on utilise dans des cas graves de troubles de la personnalité. L’Aglomélatine est un médicament antidépresseur [mélatoninergique], utilisé en deuxième intention lorsque les premiers antidépresseurs sont inefficaces. Les traitements pris par Andreas Lubitz sont très forts et de longue durée. C’est incompatible avec le pilotage. »
    Dans le cas où le médecin n’était pas au courant que son patient était un pilote, cette situation est très embêtante parce que l’on ne prescrit pas ce type de produits sans connaître le métier du patient. Dans le cas où il le savait, il [devait] avertir sous le secret médical le médecin du travail… De quoi apporter de l’eau au moulin des défenseurs de la levée du secret médical des pilotes lorsque la situation l’impose. »

  71. Et la situation psychiatrique des pilotes de l’aéronef perdu d’Air Algérie (question a contrario) ?
    Et la réponse de Michelle D-LEROY sur sa dichotomie catégorique entre « mort absolue » (sic) et donc implicitement « mort relative » ?
    Faire suivi en ce blog, sans blague, va confiner à l’ascèse. Si ça continue nolens volens : « in blogo bilgeris scripta volant ».

  72. anne-marie marson

    …mêlés aux restes de l’appareil, également fragmentés, également absurdes, flottaient les débris de l’âme, des souvenirs brisés, des mues d’êtres, des langues maternelles sectionnées, des secrets violés, des plaisanteries intraduisibles, des avenirs anéantis, des amours perdus, le sens oublié de mots creux et ronflants, le pays, l’appartenance, la famille…

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