La Justice demain : de Charybde en Scylla ?

On mesure le pire qu’on subit en matière judiciaire mais demain, qu’en sera-t-il ?

Je rappelle que la politique pénale calamiteuse de la gauche au pouvoir et sa conception partiale et vindicative de la République – notamment caractérisée par l’exclusive stigmatisation morale de ceux qui n’ont pas la même vision intellectuelle et sociale qu’elle – ont tout de même laissé place à deux avancées significatives sur lesquelles je pensais qu’il serait difficile de revenir.

D’une part, une courtoisie démocratique au bénéfice du corps judiciaire dont la mission respectée est fondamentale dans une République respectable.

D’autre part, la liberté et l’indépendance des pratiques judiciaires, mieux garanties depuis 2012 que sous le quinquennat précédent.

Ce qui m’incline au pessimisme pour l’avenir est d’abord de constater que depuis l’élection de François Hollande, l’opposition n’en a pas profité pour, sérieusement et profondément, engager une réflexion sur la Justice et les rares réformes essentielles dont l’institution et donc les citoyens auraient besoin.

Ensuite, à ma connaissance, parmi les candidats plausibles pour la primaire de 2016, seul Alain Juppé a annoncé la publication, le moment venu, d’un ouvrage consacré aux sujets régaliens que sont l’exigence de sécurité et sa mise en oeuvre, le rôle de la justice avec des perspectives et propositions opératoires.

Enfin – et c’est infiniment plus préoccupant -, la validation des écoutes téléphoniques des échanges de Nicolas Sarkozy avec son avocat par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a suscité, dans le camp de l’ancien président, des réactions qui inquiètent.

Je conçois bien que ce qui est, pour le commun des citoyens, une victoire de l’état de droit – même si Nicolas Sarkozy s’est pourvu en cassation – n’apparaisse pas forcément tel à ceux qui n’avaient pour ambition professionnelle que sa défaite ou en tout cas l’annulation de ce qui accablait leur champion.

Mais il y a des ripostes politiques qui tout de même font frémir.

Je relève que systématiquement la justice est prétendue acharnée quand elle donne tort aux causes de Nicolas Sarkozy – le pluriel est malheureusement obligatoire – mais sereine quand elle leur donne raison. Il y a déjà là sur le plan intellectuel la manifestation d’une hémiplégie choquante et partisane. Parce que ce n’est plus le citoyen qui apprécie mais le militant qui s’indigne, avec son ignorance souvent et son aveuglement toujours.

Il était inévitable qu’Henri Guaino – un ami avec lequel je suis, sur ce plan, en désaccord permanent mais dont j’aime la liberté d’expression et sa capacité d’accepter la rançon de celle-ci, les répliques qu’elle appelle à tout coup – mette son grain de sel, d’intelligence et de provocation dans cette joute. Cette dernière lui permettait en effet à la fois de fustiger la justice et de soutenir Nicolas Sarkozy, une double opportunité à laquelle, avec son tempérament, il ne pouvait demeurer étranger.

A nouveau, de la même manière que certaines de ses attaques précédentes avaient largement, à mon sens, dépassé la mesure, il s’en prend, à cause de cette validation procédurale, « à une ivresse de la surpuissance, une forme d’irresponsabilité chez certains juges » et il ajoute : « Il faudrait réformer tout ça…par référendum…pour instaurer des principes de responsabilité et soumettre cette réforme aux Français… », en continuant à revendiquer « la suppression du syndicalisme dans la magistrature ».

La démarche d’Henri Guaino, dans le registre judiciaire qu’il semble affectionner, est toujours la même : un mélange de dénonciation singulière erratique, imprudente et de réflexions générales stimulantes, voire décapantes. Il dégrade les secondes à cause de la première. Son intelligence qui devrait entraîner là manque ses effets par un parti pris ici.

Sur le premier point, comment ne pas s’étonner – c’est un euphémisme !- du fait qu’avec une assurance péremptoire, il déclare « que la validation des écoutes téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et son avocat signifie que le secret professionnel est mort… » ?

Comment accepter cette affirmation qui ne se nourrit que d’elle-même sans l’ombre d’une justification fondée extrinsèque : « Je ne trouve pas anormal que des juges aient les moyens de placer des gens sous écoutes mais encore faut-il, lorsqu’on leur donne ce pouvoir, qu’ils l’utilisent avec retenue et responsabilité, et je trouve que ce n’est pas ce qui a été fait dans cette affaire » ? (Le Figaro.fr)

Ainsi Henri Guaino qui ne connaît pas ce dossier disqualifie, certes avec plus de délicatesse qu’à l’encontre, hier, du juge Gentil, les magistrats qui ont statué en le connaissant !

Ai-je seulement besoin de rappeler cette litanie qui démontre le caractère infiniment prévisible des positions d’Henri Guaino ? Nicolas Sarkozy comme témoin assisté pour abus de faiblesse : c’est une honte. Mis en examen du même chef : un scandale. Une ordonnance de non lieu en sa faveur : une justice qu’on approuve et qu’on respecte. La validation des écoutes téléphoniques : une grave erreur.

Cela continuera demain avec le même rythme syncopé et alternatif. Seulement inspiré par la sauvegarde ou non de Nicolas Sarkozy.

Henri Guaino est brillant. Imaginons alors ce qu’il doit en être pour la masse des militants UMP chauffés à blanc par l’inconditionnalité et l’ignorance !

Tout cela serait risible si en 2017 nous ne risquions pas d’avoir, avec le retour souhaité d’une droite honorable, contre la Justice, ces mêmes outrances, partialités et irrespects !

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Voir les Commentaires (94)
  1. @Marc GHINSBERG

    Bravo, belle argumentation, belle démonstration. Débattre contre un ami, Henri Guaino, vous met à l’abri des attaques ad hominem auxquelles vous avez du mal à résister lorsqu’il est question de Christiane Taubira.

  2. Robert Marchenoir

    Droite ou gauche, vous savez… Quand j’entends, ce matin, Roselyne Bachelot, soi-disant gaulliste historique, avouer qu’elle a voté Mitterrand en 1981 pour barrer la route à Giscard, et le dire en rigolant, sans la moindre excuse ni le moindre regret…
    Bah oui, je vous ai menti pendant trente-cinq ans, j’ai vécu de la politique sur votre dos toute ma vie, j’ai soixante-huit ans, je profite de ma généreuse pension d’homme politique féministe, désormais je fais amuseur de télévision surpayé pour ne pas m’ennuyer, j’encombre les étagères avec un livre de souvenirs parce que j’ai toujours envie de faire parler de moi, et maintenant je peux bien vous le dire, puisque vous ne m’êtes plus d’aucune utilité : je me suis bien moquée de vous…
    Tout ça avec la fameuse justification, qui a servi tant de fois à la racaille politicienne : bah oui, tout le monde le savait, tout le monde connaissait la consigne, ce n’est pas un secret…

  3. calamity jane

    Bonjour les ados de la politique ! Ouh ! j’ai un problème avec papa !
    Untel ou parfois unetelle, j’ai un problème avec maman ! Ouh ! vilaine ma petite soeur qui volait des pièces de monnaie dans mes poches ! Aïe mon frère plus grand que moi en taille et l’autre plus instruit que moi !
    Sans compter ceux qui se sont attribué des fratries ou bien des géniteurs imaginaires qui leur font détruire l’âme d’un peuple ou d’une ethnie…
    Et, sans calculer les grands frères qui absolvent les petits frérots qui expriment leurs obsessions genre : je t’aide si tu me garantis que je pourrai avoir d’autres montres (Rolex), d’autres chaussures ! pour le visible.
    L’invisible étant encore plus trash… porteur de passe-droits et autres facilités REPUBLICAINES.
    Mais : chute. Oups : chut.

  4. Une des données du problème à ne pas occulter est le scandaleux Mur des Cons qui a mis en lumière sans discussion possible le côté partisan des juges, ou du moins de certains d’entre eux. Il me paraît naïf de faire grief aux partisans de Sarkozy de soupçonner certains magistrats d’être politiquement orientés dans l’exercice de leur fonction, et de manquer en toute bonne conscience d’impartialité. Dès lors, en quoi est-il scandaleux qu’ils s’en inquiètent publiquement ?

  5. Robert Marchenoir

    Sur ce caractère non compromettant du mensonge chez les politiciens français (mais aussi chez les Français tout court), on rappellera le mensonge de François Hollande lors de l’affaire Caton.
    Mitterrand avait planifié cette entourloupe afin de nuire à la droite. Il avait demandé à ses sbires de fabriquer un faux responsable de droite, anonyme, auteur d’un livre censé faire l’autocritique de la droite sous le pseudonyme de Caton.
    Le véritable auteur était André Bercoff, un journaliste de gauche.
    Comme il fallait bien faire la promotion du livre, « Caton » a dû aller à la télé se faire interviewer sans montrer son visage. Mais on ne pouvait pas envoyer André Bercoff, qui aurait été reconnu par toute la, hum… « profession ».
    Aussi, on envoya un inconnu : François Hollande, dont personne ne connaissait la voix à l’époque.
    Le mensonge emboîté dans le mensonge. Les Français n’en ont pas tenu rigueur à Mitterrand, ni à Bercoff (qui a continué à être un journaliste « respecté »), ni à Hollande. La conclusion s’impose : ils sont eux-mêmes des menteurs. Quand on excuse à ce point le mensonge chez les gens qui vous dirigent, c’est qu’on en réclame l’usage à son propre bénéfice. Parce qu’on le pratique quotidiennement. Parce qu’on ne le considère pas comme une faute, mais au pire comme une bonne farce.

  6. J’aime bien Henri Guaino, un peu capricieux et gâté comme un enfant qui tape du pied quand N.S. n’est pas satisfait de la décision rendue par les juges, et paradoxalement réconcilié et prêt à faire des louanges aux mêmes quand un non-lieu est prononcé en faveur du leader. En fait, l’idéal pour H.G. serait d’avoir des juges dociles et super gentils abonnés au club UMP, et des juges indépendants, féroces et sans pitié pour l’opposition et tout adversaire présumé coupable.

  7. Terrentilius

    Une information complète, s’il vous plaît !
    Je suis juriste. J’ai déjà plaidé maintes affaires que je ne reconnaissais plus du tout lorsque je lisais l’article que lui avait consacré un chroniqueur judiciaire. Je n’ai rien contre les journalistes, mais même eux ne peuvent pas tout savoir.
    J’ai eu l’occasion de débusquer sur internet, dans l’affaire Tapie, le texte intégral de l’arrêt de l’Assemblée plénière de la Cour de cassation du 9 octobre 2006, du compromis d’arbitrage du 16 novembre 2007, de la sentence arbitrale du 7 juillet 2008, et enfin de l’arrêt de la cour d’appel de Paris du 17 février 2015 (annulant l’arbitrage). A chaque fois je me suis régalé. J’ai pu me faire une idée claire de la question, bien loin des résumés hasardeux des incompétents comme des mensonges grossiers des bonimenteurs.
    Je n’ai pas pu disposer de l’ordonnance de non-lieu dans l’affaire Bettencourt, mais j’ai eu la chance de lire un article très documenté dans Libération, qui citait les bonnes phrases (la connaissance par Sarkozy de la vulnérabilité de Mme Bettencourt, la volonté de Sarkozy d’obtenir un soutien financier illégal, son comportement abusif, mais malheureusement pas de charges suffisantes pour établir un lien direct entre tout ceci et la remise de fonds de Mme Bettencourt).
    J’aimerais donc connaître les motivations précises des magistrats de la cour d’appel de Paris dans leur décision du 7 mai 2015, qui a validé les écoutes téléphoniques (à l’exception d’une seule) des conversations entre Sarkozy-Bismuth et Herzog-Bismuth. La seule information que j’ai eue, c’était que les avocats des deux Bismuth se pourvoyaient en cassation… Ne serait-il pas opportun de creuser un peu plus, afin de se faire une meilleure idée de quelqu’un qui voudrait une nouvelle fois sauver notre pays ? Par ailleurs, la question du secret professionnel de l’avocat et de ses limites me semble un sujet passionnant. Si la cour d’appel de Paris s’est penchée sur la question dans un dossier aussi sensible, ses conclusions méritent qu’on s’y arrête un instant.
    A votre bon cœur ! Si quelqu’un pouvait me procurer ce texte, je lui en serais extrêmement reconnaissant. Je préfère mille fois m’en remettre à la compétence impartiale des magistrats plutôt qu’à la grandiloquence partisane d’un Henri Guaino.

  8. Ensuite, à ma connaissance, parmi les candidats plausibles pour la primaire de 2016, seul Alain Juppé a annoncé la publication, le moment venu, d’un ouvrage consacré aux sujets régaliens que sont l’exigence de sécurité et sa mise en oeuvre, le rôle de la justice avec des perspectives et propositions opératoires.
    Encore et toujours Juppé, le nouveau Zorro qui est supposé sauver la classe politicienne du désastre afin qu’elle puisse continuer tranquillement de vivre de ses prébendes tout en se livrant à ses petites et grandes trahisons de la France et des Français…
    Mais pourquoi attendre le moment venu, alors qu’actuellement Juppé et les autres devraient être tous sur les remparts à combattre avec les moyens dont ils disposent les menaces en matière d’insécurité, d’atteintes aux libertés, de lois absurdes ou iniques, d’immigration-invasion et tutti quanti?
    Combien de livres blancs ou bien de rapports ont-ils été enterrés – à l’instar des commissions – pour ne surtout pas s’attaquer au fond des problèmes ?
    Comment faire confiance aux gens pour ce qu’ils annoncent pour demain alors qu’aujourd’hui ils font exactement le contraire ?
    Pensons par exemple à la reconduite de la scandaleuse AME par l’UMP, que certains caciques de ce parti prétendre vouloir abolir demain.
    Demain, toujours demain, depuis quarante ans dans divers domaines : une des raisons du désespoir des Français se trouve là.
    Et rappelons qu’en 1990 le RPR de l’époque avait établi un programme magnifique et intelligent, que même le Front National aurait pu revendiquer, qui n’a pas été appliqué ensuite par ceux-là mêmes qui l’ont rédigé…

  9. Ces cris d’orfraie des aficionados Guaino et Morano ressemblent aux préambules d’un crépuscule de carrière. Pour Sarkozy, la relance de l’affaire Azibert est dramatique. Il était sur une spirale positive avec les résultats favorables aux départementales qui l’avaient boosté, comptait engranger le bénéfice des régionales à venir, et voilà que tel un perdreau, il reçoit une volée de plombs de chasse, genre gibier à abattre. Il sait que, très probablement, le linge sale de sa justice sera étalé en place publique au pire moment : celui de la primaire de son camp. Le congrès fondateur du nouveau parti à venir fin de ce mois, censé le catapulter, sera au contraire un chemin de croix : il faudra y faire bonne figure contre vents et marées.
    Avec Bygmalion, c’est la tuile en plus… la tuile en trop. Car l’argument « jamais condamné » risque de prendre, à moyen terme, un sérieux coup dans l’aile. Bien que ce ne soit pas le genre de la maison, la déprime guette. Mais pour le projet final, autant maintenant demander à un rapace de s’élever dans les airs avec une boule de pétanque.
    À Bordeaux, on commence à sortir les verres pour trinquer à grands renforts du rouge maison.
    Bon !… la partie n’est pas non plus terminée… en dépit des odeurs rances et âcres qui exhalent. Une hypothèque vient néanmoins d’être levée : la justice est bien libre sous Hollande, car la neutralisation trop précoce de Sarkozy ne sert pas Hollande dans son projet de rester à son poste. Il veut avoir Sarkozy en face de lui à la Présidentielle, surtout pas Alain Juppé. Or les ennuis judiciaires à venir de Sarkozy – avec une séquence encore inconnue dans l’enchaînement et le timing – font penser que le déroulement de la primaire à droite sera marqué par le halètement respiratoire du feuilleton pénal Sarkozy. Avec la conséquence qu’on imagine dans le choix du candidat de la droite classique pour la présidentielle…

  10. Savonarole

    « …seul Alain Juppé a annoncé la publication, le moment venu, d’un ouvrage consacré aux sujets régaliens que sont l’exigence de sécurité et sa mise en oeuvre, le rôle de la justice avec des perspectives et propositions opératoires. »
    D’autant qu’il en connaît un rayon, au Canada il a eu tout loisir d’y réfléchir.
    La préface sera-t-elle écrite par Chirac ou Pasqua ? Tiberi peut-être, il est magistrat.

  11. Jean-Paul Ledun

    « Henri Guaino est brillant. Imaginons alors ce qu’il doit en être pour la masse des militants UMP chauffés à blanc par l’inconditionnalité et l’ignorance ! »
    Vous avez une bien piètre image du militant, cher Philippe.
    Une fois de plus, vous faites deux sacs : les brillants dans l’un et les illuminés dans l’autre.
    Ça en fait des lumières !
    Bling bling, quoi…
    Attention aux yeux quand les sacs vont s’ouvrir.

  12. breizmabro

    « …la liberté et l’indépendance des pratiques judiciaires, mieux garanties depuis 2012 que sous le quinquennat précédent »
    Admettons, mais déjà du temps de Mitterrand on mettait tout le monde (au sens large n’est-ce pas Madame Bouquet) sur des écoutes réalisées par la fameuse cellule de l’Élysée, dont la mission originelle consistait à lutter contre le terrorisme. Déjà !
    « La validation des écoutes téléphoniques des échanges de Nicolas Sarkozy avec son avocat par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a suscité, dans le camp de l’ancien président, des réactions qui inquiètent. Je conçois bien que ce qui est, pour le commun des citoyens (…) »
    Quand vous dites le « commun des citoyens » vous voulez dire « les gens en général » ou les gens ordinaires, les « non sachant », contrairement à vous ?
    « Henri Guaino dit que la validation des écoutes téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et son avocat signifie que le secret professionnel est mort… »
    Il n’est pas le seul à le dire, TOUS les avocats en ont conscience, j’ose croire que les justiciables vont en prendre conscience rapidement (et je ne parle pas des écoutes de ‘certains’ journalistes évidemment)
    Soyons clair nous sommes revenus à l’ère Mitterrand, celle des écoutes tous azimuts que la Russie de Poutine ne renierait pas, cette Russie qui n’est pas honorée aujourd’hui par la France pour ses millions de morts qui nous ont sauvés du nazisme alors que notre président fait des mamours à des princes sanguinaires Saoudiens…
    Triste république démocratique que la nôtre aujourd’hui en vérité.
    « Henri Guaino qui ne connaît pas ce dossier disqualifie, certes avec plus de délicatesse qu’à l’encontre, hier, du juge Gentil, les magistrats qui ont statué en le connaissant ! »
    Sous-entendu moi Ph. Bilger je connais mieux le dossier que M. Guaino pour pouvoir en parler sur mon blog.
    Si oui, à quel titre ?

  13. La mission des juges est de dire le droit. Certains le tordent en fonction de leur sensibilité et de leur pouvoir d’appréciation.
    Les hommes étant ce qu’ils sont, et sauf à confier cette mission à un ordinateur, on ne voit pas bien comment sortir de ce contexte.
    La justice du second degré étant quand même là pour faire valoir s’il le fallait un autre éclairage, il ne faut pas désespérer.

  14. breizmabro

    @ Terrentilius | 09 mai 2015 à 15:37
    « J’aimerais donc connaître les motivations précises des magistrats de la cour d’appel de Paris dans leur décision du 7 mai 2015, qui a validé les écoutes téléphoniques (à l’exception d’une seule) des conversations entre Sarkozy-Bismuth et Herzog-Bismuth. La seule information que j’ai eue, c’était que les avocats des deux Bismuth se pourvoyaient en cassation… »
    Achetez Le Monde ou abonnez-vous à Mediapart. Dorénavant les PV d’auditions et les arrêts seront consultables sur ces sites officiels.

  15. @Robert Marchenoir
    TOUS les Français ne sont pas des menteurs. Disons plutôt que les Français menteurs ont pris le dessus sur les Français honnêtes, surtout en politique et dans les media, et qu’ils ont cessé d’en faire un critère de fiabilité ce qui est, il faut le reconnaître, un exploit. Les honnêtes rougissent de la mauvaise réputation des Français en général, mais les malhonnêtes n’en souffrent pas, au contraire : ces petits farceurs, plutôt fiers de leurs combines et de leur roublardise, se rengorgent même quand ils sont pris la main dans le sac. Après l’élection de François Hollande, j’ai été sidérée de la compréhension souriante d’une brochette de journalistes connus, lors d’une émission de fin d’après-midi que je ne nommerai pas, au sujet des fausses promesses énormes grâce auxquelles la candidat socialiste l’a emporté, une vétille à leurs yeux, le devoir numéro 1 d’un candidat étant de se faire élire. Tant pis s’il y perd son âme, morceau après morceau. Que les gens mentent, ce n’est pas bizarre, mais que ce soit considéré comme honorable, et que ça ne tue pas la confiance, c’est ça le problème. L’exception, ce sont les gens qui font de la sincérité un idéal.

  16. Marc CHEIFETZ

    J’apprécie le commentaire de Lucile qui remet en lumière la faute (jamais sanctionnée) du Syndicat de la magistrature ayant commis ce sinistre Mur des cons.
    J’apprécie, parfois, les diatribes de M. Bilger lorsque son anti-sarkozysme chronique ne l’entraîne pas à des exagérations indignes d’un esprit comme le sien.
    J’apprécierais encore plus M. Bilger s’il acceptait, par honnêteté intellectuelle impartiale, de considérer que ses pairs ne détiennent pas la vérité et ne bénéficient pas de l’infaillibilité papale.
    J’apprécie qu’on brocarde Mme Bachelot, remarquable cracheuse dans la soupe, très mauvaise critique musicale et tristement vulgaire chroniqueuse.

  17. Jean-Dominique Reffait

    La vie politique est d’une rare médiocrité. Cela a sans doute toujours été le cas mais la médiatisation et l’irruption d’internet rendent cette médiocrité aveuglante au quotidien. Nous consacrons à l’évidence trop d’attention au fait politique quotidien qui n’est constitué que de postures qui occultent les véritables débats de fond auxquels les politiques sont intellectuellement incapables de se joindre.
    La courte vue est la règle politique de toute éternité, on ne gouverne que rarement et on pare les coups du matin au soir. La justice française qui, sur bien des aspects, révèle des arriérations structurelles, mériterait un débat national d’où toute idéologie serait exclue. Comme l’armée à l’extérieur, la justice est la seule garante possible de la souveraineté démocratique et devrait être traitée comme l’armée, dans l’union nationale. Ce ne sera jamais le cas car la France a une trop vieille habitude des privilèges, des lois privées qui surclassent la loi générale.
    Henri Guaino, qui est capable d’exprimer une vision de fond des enjeux républicains se met à gesticuler sottement dès que la loi générale pèse excessivement à ses yeux sur le privilège. Mais peut-on exiger de lui autre chose ? Il a sans doute conscience de l’excès de ses affirmations mais il n’a d’autre choix que de répliquer, dans le moment médiatique, à des événements qui font obstacle à ses projets immédiats et très personnels.
    La justice est un pouvoir susceptible de s’opposer au pouvoir politique. Ce pouvoir judiciaire échappe à la légitimité démocratique, il est donc aisé de lui attribuer des motivations obscures contraires aux aspirations populaires. Il n’est, dès lors, pas difficile de comprendre que la justice ne peut qu’être instrumentalisée pour l’asservir quand c’est possible ou la discréditer quand c’est nécessaire. Au mieux, un pouvoir peut s’abstenir de trop y mettre les doigts, quelque tentation qu’il en ait, mais cela nécessite un tel effort moral que peu de politiques sont en capacité de se résigner à cette abstinence minimale.

  18. La justice en folie
    L’affaire Ménard ou l’hystérie collective au pays de Montaigne
    En fait, les meutes socialistes gauchistes droites collabos ont peur des vrais problèmes car ils sont impuissants.
    Voici ce que l’on pouvait lire dans un article datant de 2012 paru dans le journal Libération :
    « La diversité est, elle, par définition difficile à mesurer.
    Nous avons opté pour la méthode utilisée par l’Observatoire des discriminations, consistant à répertorier les prénoms non francophones. »
    Cette enquête sur la présence de la « diversité » dans le personnel des ministères avait-elle entraîné une perquisition de la rédaction du grand quotidien sociétaliste ?
    Avait-on eu droit, à l’époque, à une envolée lyrique de Christiane Taubira et à un communiqué enflammé du CRIF ?
    Non, pas du tout.
    Les mêmes se réjouissaient des conclusions du rapport, visant à promouvoir des Français selon leurs catégories ethniques et religieuses : c’est ce que l’on appelle la discrimination « positive ».
    Et Manuel Valls, Captain République, se disait en 2009 qu’au fond, les « statistiques ethniques » seraient peut-être un outil intéressant.
    Il envisageait même de déposer un projet de loi en ce sens, dans l’optique de prendre des mesures concrètes.
    D’ailleurs, il vient de faire voter une loi renseignement qui permettra au gouvernement de ficher les Français en toute légalité et sans que ces derniers ne puissent connaître le contenu de ces dossiers.
    Ménard aurait été de gauche, aucun tollé n’aurait été toléré !

  19. Savonarole

    C’est assez comique de lire ici des Chateaubriand de mes deux qui glosent sur la Justice alors que papa et soeurette sont passés devant les tribunaux…

  20. Jean-Paul Ledun

    « …la vie s’englue dans d’ignobles querelles… et là, en un mot la marche des idées marque totalement le pas »
    Sir Richard Francis Burton à propos de son résident Britannique à Aden (Yémen), qui lui met des bâtons dans les roues (in « First Footsteps in East Africa).
    Voilà, cela fait un moment que plus rien n’avance en France.
    C’est le PAF qui décide de l’intensité des querelles. Les politiques regardent passer les émissions, les scandales, les procès véridiques ou montés.
    Il n’y a pas un politicien capable de se dégager de ce piège (à c..).
    Observatoire, Caton, Bismuth…
    Burton a raison. Nous sommes englués.
    Et pas qu’un peu.

  21. @ breizmabro
    « Cette Russie qui n’est pas honorée aujourd’hui par la France pour ses millions de morts qui nous ont sauvés du nazisme alors que notre président fait des mamours à des princes sanguinaires Saoudiens… »
    Ces comportements, ce mépris du peuple russe et de ses 26 millions de morts (dont 20 de civils) et la prosternation devant une monarchie moyenâgeuse qui finance dans le monde entier nos pires ennemis (islam salafiste), démontre bien tout le côté bassement politicien de Hollande ainsi que sa vision à très court terme des enjeux géostratégiques.

  22. breizmabro

    @Trekker | 09 mai 2015 à 20:05
    En même temps Poutine s’en f… de Hollande et des Mistral que nous allons rembourser, il préfère sans nul doute que ce soit les Présidents chinois et indien (donc la moitié de la planète à eux trois (!)) qui viennent partager sa popularité.
    En ce qui concerne la lutte anti-terroriste sur notre vieux continent gageons que Poutine ne lèvera pas le petit doigt pour nous aider.
    A la limite, le majeur…

  23. Que la justice dans ce quinquennat s’intéresse d’un peu plus près aux affaires, soit. Mais on peut dire qu’elle s’active avec lenteur, quant aux résultats pour les puissants, rien n’a changé.
    On a l’impression, citoyen, qu’on lève une couverture et vite de refaire le lit de peur de savoir ce qui se cache dans les draps. On tournoie comme des mouches autour de N. Sarkozy depuis trois ans – ce n’est pas rien – pour des broutilles qui feront pschitt. Des broutilles certainement, car jusqu’à preuve du contraire tout s’éteint et s’éteindra.
    L’affaire Tapie, vous allez voir ce que vous allez voir, et puis rien de plus, les années passent et ainsi de suite.
    L’affaire Cahuzac, on a le mobile, les aveux, quoi de plus pour agir ? Trois longues années à traîner, lambiner, et tous les autres sur la sellette et toujours pschitt.
    C’est un leurre de penser que la justice aujourd’hui est plus active qu’hier, sous l’ancienne présidence. Les citoyens ont un sentiment profond que la justice pour les politiques est inadaptée, « ils s’en sortent toujours ». Triste constat. Sans l’acharnement d’une minorité de journalistes, quels résultats de plus qu’avant ?
    Impression n’est pas statistique ni raison ; des chiffres et des résultats seraient plus probants, mais de cela qui en veut ?

  24. Noblejoué

    Il faut changer la Constitution, et faire de la Justice un pouvoir, avec un budget convenable.
    Le ressentiment de certains magistrats « murs des cons » me semble venir de la faiblesse de la justice en France. Traiter avec mépris des gens qui se savent dépositaires d’un rôle en vérité éminent ne peut que les conduire à compenser de diverses manières, désinvestissement professionnel, surcompensation en croyant assumer une vocation justicière, carriérisme et la pire, ressentiment.
    De leur côté, les Français ont du ressentiment envers la justice à cause du « mur » et de la lenteur de la justice due à son misérable budget, sans compter que des preuves sont mal conservées toujours à cause du budget minuscule de la justice en France.
    La justice fonctionnerait mieux et le ressentiment baisserait en France avec un meilleur budget de la Justice.
    Il faudrait que les hommes politiques le veuillent… C’est l’intérêt du pays, mais le leur ? Tant qu’on critique les magistrats, on oublie leurs turpitudes.
    Il faudrait donc que l’inscription dans la Constitution que la Justice est un pouvoir et un budget convenables soient des revendications populaires.
    Que la gauche ou la droite le fasse, cette réforme honorera le camp qui s’y décidera.

  25. @breizmabro 18 h
    « On n’honore pas la Russie qui nous a sauvés du nazisme »
    Et dire que pendant que les Russes se faisaient tuer, ici en Basse-Bretagne la cavalerie ukrainienne massacrait nos paysans !
    Même que les Allemands en ont fusillé quelques-uns, pour excès de zèle.

  26. Cher Philippe,
    Nicolas a une popularité de 55% à ce jour, ne vous en déplaise.
    Que les Français soient naïfs, ignorants et ne comprennent rien à la justice, c’est un peu facile et court comme argument.
    Les Français voient très bien les manigances des socialistes.
    Hollande à la sauce Machiavel voilà ce que voient les Français.
    Madame Taubira a menti et tout le monde le sait.
    Il est impossible de représenter la justice lorsque le mensonge est incarné.
    Cette arrogance, ces méthodes d’écoute en bande organisée du gouvernement, c’est minable. La gauche ne peut pas se sentir au-dessus des lois en écoutant l’opposition en permanence depuis des mois.
    N’importe quel pays aurait soulevé un scandale immonde, inadmissible.
    Les écoutes de l’Elysée avaient connu un beau succès sous Mitterrand avec le mensonge sur la maladie, la double vie, les intellectuels sur écoute.
    La justice n’est pas un cabinet annexe d’écoute de l’opposition. Ce sont des pratiques condamnables, inacceptables.
    Il n’y a rien dans le dossier en dehors d’une volonté d’acharnement, d’une volonté de nuire à la droite.
    C’est une caricature de la justice.
    Tous ces acharnements deviennent grotesques, lourds, et la France mérite mieux que les petites cuisines et leurs recettes périmées des socialistes du siècle dernier.
    Et voir si la conjoncture actuelle n’a pas besoin de toutes ses forces de vigilance pour répondre à des problèmes qui sont eux, bien réels.
    françoise et karell Semtob

  27. Je ne comprends pas, dans les commentaires, ces digressions sur Poutine ! La Russie est ce qu’elle est, qui d’ailleurs ici la connaît suffisamment pour vraiment en parler, mais il me semble que l’on parle ici d’une affaire juridique spécifiquement française.
    Il y a une chose que je ne comprends pas bien dans votre billet. Je n’ai guère de sympathie pour Nicolas Sarkozy, mais au-delà du personnage, est-ce que tout de même l’écoute d’une conversation entre une personne quelle qu’elle soit et son avocat ne choque pas le sens moral le plus élémentaire ? Et d’autant plus, si je me souviens bien, l’utilisation qui a été faite du contenu de ces écoutes, à savoir l’utilisation dans des dossiers autres que celui pour lequel les écoutes ont été effectuées ?

  28. Bonjour Philippe,
    « Henri Guaino est brillant. Imaginons alors ce qu’il doit en être pour la masse des militants UMP chauffés à blanc par l’inconditionnalité et l’ignorance.
    Aussi brillant soit-il, Henri Guaino, nous a montré, notamment avec les propos qu’il a tenus envers le juge Gentil, qu’il pouvait avoir une attitude aussi sectaire et partiale que le plus basique des militants UMP.
    Quand la passion domine, la raison ne contrôle plus rien et l’homme le plus intelligent peut se comporter comme un parfait imbécile.
    Les pouvoirs des magistrats n’ont pas changé fondamentalement, c’est la technologie qui leur procure des moyens scientifiques toujours plus performants leur permettant aujourd’hui de disposer d’éléments de plus en plus intimes sur les affaires qu’ils instruisent. Au grand dam, on peut le comprendre, des avocats qui ne pouvant défendre leurs clients sur le contenu des affaires se trouvent réduits à condamner la procédure.
    En ce qui me concerne, l’exploitation des écoutes téléphoniques ne me gêne pas dans la mesure où elles permettent de déceler la vérité dans de sordides affaires politico-financières comme celles qui émaillent en permanence certains partis politiques et notamment l’UMP.
    Elles sont mêmes indispensables s’agissant de membres de réseaux terroristes qui eux disposent de moyens similaires pour organiser des attentats meurtriers. En cela la loi sur le renseignement est plutôt une bonne chose car elle permet de légaliser des méthodes qui de toute façon étaient utilisées par les services de renseignement depuis belle lurette.
    Dans une période particulièrement troublée, la liberté individuelle s’arrête là où la sécurité des citoyens est menacée et celui qui n’a rien à se reprocher n’a rien à craindre de la Justice. Celle-ci a pour mission de protéger les citoyens et assurer l’ordre républicain.

  29. Henri Guaino est brillant mais il manque de discernement puisqu’il n’a toujours pas quitté un parti qui fait peu de cas de ses propositions. Il a fourni à Sarkozy un arsenal d’idées intéressantes pendant sa campagne, idées dont il a fort peu tenu compte par la suite. Henri Guaino continue de façon béate d’encenser Sarko alors qu’il devrait se sentir trahi et le dire. C’est une curieuse amitié, sans doute réelle, qui le condamne à rester sous sa coupe comme si l’ancien président était pour lui une sorte de surmoi castrateur. N’est-il pas finalement ivre lui aussi, de la surpuissance de Sarkozy, pour reprendre la formule qu’il applique aux juges ?

  30. Franck Boizard

    « …D’autre part, la liberté et l’indépendance des pratiques judiciaires, mieux garanties depuis 2012 que sous le quinquennat précédent… »
    C’est du second degré, de la naïveté ou de l’aveuglement partisan ?
    Bien sûr que l’indépendance des juges est à peu près respectée par la gauche : ils sont de gauche, ils font ce qu’il faut, dans le plus pur esprit partisan qui achève de discréditer la justice (voir le mur des cons), sans qu’on ait besoin de le leur demander.
    C’est pratique. D’ailleurs si le monde entier était de gauche, M. Valls et Mme Taubira seraient beaucoup moins agressifs.

  31. hameau dans les nuages

    « Dans une période particulièrement troublée, la liberté individuelle s’arrête là où la sécurité des citoyens est menacée et celui qui n’a rien à se reprocher n’a rien à craindre de la Justice. Celle-ci a pour mission de protéger les citoyens et assurer l’ordre républicain. »
    Rédigé par : Achille | 10 mai 2015 à 06:28
    Sauf que, erreur fatale, dans ces moments troubles ce n’est pas vous qui déciderez que vous n’avez rien à vous reprocher. Tout le monde se délivrerait sinon un certificat de bonne conduite. Rien que le fait d’être blanc vous fait déjà complice ipso facto de la traite négrière. D’être de droite, un raciste et ainsi de suite. »Les heures les plus sombres de notre histoire » vont être dans les programmes scolaires le corps principal de l’étude de notre civilisation. Nous allons être dans l’éclipse solaire totale permanente en nous rabâchant de vieilles lunes alors que les derniers témoins visuels « officiels » sont en train de disparaître. Après le devoir de mémoire ce sera l’obligation de mémoire. Et malheur à celui qui lèvera le petit doigt. Madame Taubira menace déjà les blancs.
    Quant à la liberté individuelle menacée servant de prétexte à l’ordre républicain cela ouvre la porte à toutes les dérives. Cela s’appelle le terrorisme d’Etat.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Terrorisme_d%27%C3%89tat
    Il nous restera la liberté de manifester avec des gants de boxe mais uniquement pour traire les drosophiles comme cela vient de se faire à deux (petits) pas du domicile de Monsieur Bayrou. Oui ou non à la gare de Coarraze-Nay, où les trains de la ligne Bayonne-Toulouse ne font que passer, la signalétique du nom de la commune de Nay doit s’écrire avec un y ou un ï.
    Puristes linguistiques béarnais contre ceux occitans.
    Ne riez pas. Il n’y a jamais eu autant de monde dans cette gare.
    Paubre pay(ï)s !…

  32. Véronique Raffeneau

    « …est-ce que tout de même l’écoute d’une conversation entre une personne quelle qu’elle soit et son avocat ne choque pas le sens moral le plus élémentaire ? »
    Le commentateur Spipou exprime bien le fond de la question.
    Votre problème, Philippe, est que vous ne raisonnez les choses qu’à l’aune de la réaction d’H. Guaino, réaction qui, en soi, ne présente aucun intérêt, sauf celui, infiniment minime, d’une très médiocre querelle judiciaro-médiatique à laquelle vous prêtez hélas main forte en l’amplifiant.
    Oui, en l’absence de la garantie que ces écoutes ne soient utilisées à des fins détournées de leur objet initial, le sens commun – et moral – le plus élémentaire ne peut être que heurté par l’idée qu’une conversation entre un avocat et son client soit écoutée.
    Vous vous revendiquez en temps habituel comme réactionnaire ! L’usage et la culture du secret professionnel sont pourtant, me semble-t-il, une des pierres angulaires de nos traditions.

  33. Xavier NEBOUT

    Faire état d’incohérences dans les horreurs, non pas de la guerre mais d’une partie objectivement marginale de la guerre et subjectivement essentiale, est devenu une manifestation de mépris pour ses victimes car mesurer l’horreur reviendrait à la nier. Puis d’une marque supposée de mépris, on est arrivé à une incitation à la haine raciale.
    Dans quelques cinquante ou cent ans, on en rira. Mais en attendant, comme de l’incitation à la haine raciale à l’incitation au terrorisme il n’y a pas loin, quiconque prétend détenir des livres d’histoire antérieurs à 1968 est sur le point d’être écouté par la STASI nouvelle.
    Vous avez un hectare à labourer ? Téléphonez à votre avocat que vous y avez enterré une liste de magistrats classés selon leur religion ! Et si vous citez une religion en particulier, on vous trouvera du pétrole.

  34. Véronique Raffeneau

    Pour étayer mon précédent commentaire, extrait de :
    « Colloque « Le secret professionnel »,
    organisé par la Conférence des bâtonniers
    à l’Assemblée nationale le mercredi 22 novembre 2000
    Discours de M. Raymond Forni.
    « (…) Comme l’écrivait Émile Garçon à la fin du siècle dernier dans son commentaire de l’article 378 du code pénal
    « Le bon fonctionnement de la société veut que le malade trouve un médecin, le plaideur un défenseur, le catholique un confesseur, mais ni le médecin, ni l’avocat, ni le prêtre ne pourraient accomplir leur mission si les confidences qui leur sont faites n’étaient assurées d’un secret inviolable.
    Il importe donc à l’ordre social que ces confidents nécessaires soient astreints à la discrétion et que le silence leur soit imposé sans condition ni réserve, car personne n’oserait plus s’adresser à eux si l’on pouvait craindre la divulgation du secret confié. Ce secret est donc absolu et d’ordre public ».
    Ces propos montrent, en premier lieu, qu’il n’y a pas de défense, si une part de secret n’est pas maintenu : secret sur l’état de santé de tel ou tel, secret des pensées et des penchants dans la confession, secret des lettres, correspondances et confidences entre un avocat et son client. Le secret est d’abord un contre-pouvoir. Il est l’espace qui résiste à l’investigation du public. Il est la part qui protège du regard inquisiteur de la société.
    En deuxième lieu, le secret est l’élément central du principe de confiance légitime parce qu’il n’y a pas de défense possible si celui à qui je me confie me trahit, livre mes secrets à mon adversaire ou à l’accusation !
    Enfin, le secret ne se borne pas au secret professionnel. Il n’est pas d’abord institué pour le bénéfice de l’avocat ou du notaire, du médecin ou du confesseur mais pour le bénéfice du public, c’est-à-dire pour un intérêt général, celui d’une société démocratique. »
    Pardon, la citation est longue ; elle a le mérite, selon moi, d’une part d’inscrire le secret professionnel dans sa tradition, de l’autre d’élargir la nécessité du secret professionnel à l’intérêt général.
    Ce qui importe dans la tension entre la recherche de la vérité (le juge) et la sauvegarde du secret professionnel (l’avocat) est que le citoyen ait la garantie – la certitude – que ce qui est écouté, dans le cas d’une présomption d’infraction, ne soit pas utilisé à d’autres fins qui seraient, dans tous les cas, préjudiciables au droit le plus élémentaire et on ne peut plus traditionnel de la défense.

  35. Philippe Bilger

    Le secret nécessaire des échanges entre un client et son conseil ne peut être battu en brèche que si une infraction résulte des écoutes. Ce qui est le cas dans l’affaire en question. Et je rappelle que Maître Herzog n’a pas lui-même été écouté.

  36. Bonjour,
    « On mesure le pire qu’on subit en matière judiciaire, mais demain, qu’en sera-t-il ? »
    « de Charybde en Scylla ? » : très bonne analyse M. Bilger
    La prévision est simple : une revanche sans merci risque de pénaliser professionnellement certains juges, si N. Sarkozy remontait au pouvoir. Il ne leur pardonnera pas la décision prise sur « les écoutes » et sur les affaires en cours toujours en instruction. J’ai bien peur qu’il ne les traite pire que des petits pois.
    Le laxisme et le jm’en foutisme de l’autosuffisance de Ch. Taubira continuera de s’aggraver si F. Hollande est réélu.
    Bilan : je n’ai aucune affinité ni avec l’un ni avec l’autre. Tous les deux sont des menteurs et ne se soucient que de leur carrière politique et de leurs propres intérêts. Je refuse d’être leur béquille.

  37. breizmabro

    Achille | 10 mai 2015 à 06:28
    « En cela la loi sur le renseignement est plutôt une bonne chose car elle permet de légaliser des méthodes qui de toute façon étaient utilisées par les services de renseignement depuis belle lurette. (…) »
    Dans cette phrase vous reconnaissez, à l’instar de M. Valls, que cette loi va permettre de légaliser des méthodes de toute façon déjà utilisées, donc si les juges n’étaient pas « à la botte » ils auraient dû annuler les écoutes puisqu’elles étaient illégales.
    Par ailleurs il « paraîtrait » que ce qui est reproché à l’avocat Herzog et à son célèbre client, et transcrit d’après des enregistrements illégaux, c’est que Herzog et Sarkozy aient envisagé (!) de corrompre M. Azibert, haut magistrat comme l’on dit. Mais de corruption ‘effective’ pas de trace malgré la garde à vue de Sarkozy, les perquisitions tous azimuts chez les écoutés et leurs familles.
    Donc d’écoutes illégales il ressort que M. Sarkozy a été mis en garde à vue dès potron-minet durant deux fois 24 heures, et que son avocat maître Herzog, Sarkozy et Azibert ont été mis en examen pour ‘présomption de trafic d’influence’.
    Vous trouvez peut-être cela rassurant pour les citoyens que nous sommes, moi je trouve ça « stasique ».
    « Celui qui n’a rien à se reprocher n’a rien à craindre de la Justice. »
    Certes mais tant que le délit n’est pas constitué il n’y a pas de délit juste le soupçon d’un éventuel futur délit. Non ?
    Si je vous dis au téléphone : « j’ai envie de planquer mes lingots dans le pays de M. Juncker, président de la Commission européenne, pour ne pas payer l’ISF » et que vous me répondiez : « t’as bien raison, si tu pouvais me donner ta filière… », est-ce un délit ou le soupçon d’un éventuel délit ?
    Un juge peut-il vous arrêter à 6 heures du matin, vous garder 48 heures « au frais » puis vous mettre en examen, avec moi, pour m’avoir dit cela ?
    Là je ne parle pas de prévoir un braco avec armes, ou d’organiser un attentat…
    Avec ces opérations « écoutilles ouvertes » seuls les gros poissons passeront par-dessus le filet dérivant car ils s’en donneront les moyens financiers en faisant encore plus de trafics (drogues, armes ou autres). Au final les écoutes serviront, comme du temps de Mitterrand, pour les petits poissons : les opposants au régime, les journalistes pas en cour, vous, moi et d’autres, car dans « dérivant » (comme leurs filets) il y a le mot « dérive » comme : incontrôlable.
    Demandez à Prouteau et à ses sbires tandis que Mitterrand soutenait mordicus à la télé que de tels procédés n’existaient pas…

  38. Elle est belle notre justice, qu’elle soit de Charybde ou de Scylla !
    Après les aventures de Maryvonne à Rennes délogée de chez elle avec l’aval de la justice « qui ne dit mot consent », celle de Bordeaux où des Bulgares occupent de force un logement, et partout en France où ces exactions se multiplient dans un beau désordre organisé par certains groupes d’extrême gauche, voilà que le grand remplacement collectif de la population française se met en route en toute légalité et sans que ça ne choque personne :
    A Peyrelevade, en Corrèze, laboratoire de la Hollandie, une maison de retraite a été fermée puis a été remplacée par un centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA). Si les travaux pour accueillir ces étrangers coûteront près de 1,2 million d’euros au contribuable, on ne sait pas ce qu’il sera fait des personnes âgées…
    Peyrelevade, c’est un petit village de Corrèze, avec ses 15,69 % de chômeurs, peuplé par 841 habitants, à quelques dizaines de kilomètres de Tulle, la ville de François Hollande transformée par la magie socialiste en une ville fantôme qui rappelle étrangement l’URSS.
    Alors que les personnes âgées sont particulièrement nombreuses dans cette région rurale, la maison de retraite a fermé ses portes… Le bâtiment a été rénové à grand frais par la mairie (1,2 million d’euros) et sera également animé par l’argent public (5 emplois publics à plein temps) pour accueillir des demandeurs d’asile « essentiellement venus d’Afrique ».
    « La transformation de 2.353 m2 sur 3 niveaux, 26 appartements avec cuisine et buanderie pour chacun d’eux, hébergement prévu pour personnes à mobilité réduite, le tout parfaitement équipé en lits, frigos, salles de bains. Draps et couvertures fournis. Un véhicule de service est également mis à disposition pour aider ses usagers à se déplacer. »
    En France, on compte déjà 265 CADA pour un total de 2000 salariés. On s’endette un peu plus chaque année, mais pourquoi ne pas s’endetter encore plus pour faire venir des étrangers ?!!?
    Le maire de gôche (faut-il le préciser ?) Pierre Coutaud, explique que l’objectif de cette démarche est « de redynamiser le bourg ».
    Tout est dit !

  39. Savonarole

    Des personnages comme Henri Guaino, ou Emmanuel Todd, de par leur phrasé, leurs tics ou leurs visages impassibles de Don Quichotte égaré nous évoquent le Docteur Folamour de Stanley Kubrick ; ces cérébraux consommés sont toujours écoutés avec admiration, car dans le cliquetis de leur cerveau on attend le jaillissement d’une intuition inattendue qui nous distraira du néant contemporain. Être bousculé dans une foule… (Malaparte)

  40. Véronique Raffeneau

    « Et je rappelle que Maître Herzog n’a pas lui-même été écouté » (Philippe Bilger)
    Euh, le bâtonnier Sur affirmait pourtant le contraire :
    « Il ne s’agit pas d’écoutes concernant la première partie du dossier (l’éventuelle violation du secret de l’instruction). L’écoute téléphonique est postérieure, elle est placée sur le poste de Thierry Herzog, après qu’il a été perquisitionné ». (Site de France Info « Ecoutes de Sarkozy : Les juges sont allés trop loin (bâtonnier) – juillet 2014) »
    Le Monde, ce même mois de juillet 2014, affirmait :
    « Des échanges entre Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, mais aussi entre ce dernier et son bâtonnier, ont été écoutés » (les arguments de la défense de Sarkozy).
    Et Me Iweis, l’avocat de T. Herzog, toujours ce même mois de juillet 2014, affirmait dans Le Figaro :
    « On est allé jusqu’à écouter et retranscrire la conversation entre Me Herzog et son bâtonnier après les faits et sa mise en cause publique », dénonce Me Iweins. « Le bâtonnier, qui est le confident nécessaire de l’avocat, on l’écoute. C’est une première mondiale. »
    Philippe, merci d’expliquer en quoi l’écoute et la transcription des échanges entre Me Herzog et le bâtonnier étaient nécessaires à la manifestation de la vérité.

  41. @Jean-Paul Ledun
    Un vieux militant socialiste de toujours m’a dit, à moi, le sceptique rêveur et enragé de liberté : « le militant politique est obligatoirement un abruti ».
    Ce n’était qu’une personne, toujours militante.
    Ceux qui ne font que passer dans un parti, opportunisme ou fièvre passagère, sont soit des naïfs, soit des malins, pour ne pas employer de qualificatif plus radical.
    Bien sûr, il y a toujours l’image du militant communiste d’après-guerre, croyant en son pape rouge, en la culpabilité sur Katyn et niant le Goulag, mais celui-là avait le mérite de l’abrutissement programmé. Le militant socialiste ou UMP n’a pas d’autre excuse ; quant à savoir dans quelle case il faut placer Guaino, disons, un croyant sceptique.

  42. D’autre part, la liberté et l’indépendance des pratiques judiciaires, mieux garanties depuis 2012 que sous le quinquennat précédent.
    Je ne vais pas me livrer à une comparaison quinquennale des pratiques judiciaires, mais en tant qu’observateur desdites pratiques et en tant que justiciable potentiel, je ne puis à l’instar d’un grand nombre de Français que me montrer inquiet de leurs dérives, l’indépendance des pratiques judiciaires se traduisant trop souvent par un arbitraire judiciaire échevelé.
    Et quand on sait qu’un individu sans foi ni loi peut devenir magistrat à la simple condition de passer un concours sans plus de contrôles et s’associer ensuite en syndicat avec d’autres de ses congénères se riant de la morale bourgeoise pour imposer leur vision des choses pervertie par une idéologie mortifère, il y a de quoi s’inquiéter encore un peu plus pour ce qui reste d’une démocratie déjà mise à mal par ailleurs par les hommes du Régime.
    La Presse a trahi sa mission, la Justice lui emboîte le pas, où sont les contre-pouvoirs face à l’oppression ?

  43. breizmabro

    @ Philippe Bilger | 10 mai 2015 à 11:19
    « Le secret nécessaire des échanges entre un client et son conseil ne peut être battu en brèche que si une infraction résulte des écoutes. Ce qui est le cas dans l’affaire en question »
    Ah bon ? Vous avez lu les motivations de l’arrêt ? Quelle est cette infraction établie motivant ces écoutes ?
    « je rappelle que Maître Herzog n’a pas lui-même été écouté »
    Qui était écouté alors, le bâtonnier Sur ?

  44. Jean-Paul Ledun

    « Maître Herzog n’a pas lui-même été écouté. » PB
    Sont forts les gars du service des écoutes pour écouter un correspondant tout en restant sourd au propos de l’autre !
    Chapeau…

  45. @ Claggart
    « …Et dire que pendant que les Russes se faisaient tuer, ici en Basse-Bretagne la cavalerie ukrainienne massacrait nos paysans ! Même que les Allemands en ont fusillé quelques-uns, pour excès de zèle… »
    Vous omettez de dire que c’était des Russes ralliés aux Allemands : un partie appartenant à l’armée Vlassov et généralement engagée pour échapper à une mort probable dans les camps de prisonniers, et l’autre composée d’engagés ukrainiens dès la première heure auprès des Allemands et souvent dans la SS.
    Au sujet de ces derniers on a vu leurs descendants revendiqués parmi les manifestants les plus durs de la place Maïdan, et qui se réclament des valeurs de l’Europe et du rattachement avec elle : à côté d’eux notre FN fait bien pâle figure. Mais BHL a tranché : ce sont des démocrates n’ayant rien de commun avec les grands-parents dont ils se réclament !…

  46. Henri Guaino cité cinq fois dans ce billet… Bon, on veut croire que cet homme illustre, « brillant », pèse de tout son poids dans la vie publique, je n’en suis pas sûr.
    Une des seules osmoses que je puisse avoir avec lui, c’est dans la démarche qu’il affectionne : se positionner comme gaulliste. Pour ma part je retiendrais le registre social et sans aucun doute l’austérité et la rectitude de Mongénéral.
    Henri Guaino m’a déçu le jour où il a déploré le fait que les députés étaient mal rétribués ; il faut arrêter avec cela, pour voter des lois et quelques commissions ils sont une assemblée dorée sur tranche et je ne vais pas faire ici le détail de leurs rentrées financières. Moi citoyen, mes consommables sont pris dans mes revenus y compris mon système informatique. Pour un peu il aurait crié misère.
    Je sais bien, dans d’autres pays, etc. Et la loi Debré qui a prolongé leurs indemnités, même battus jusqu’à la prochaine législative… Là je l’ai trouvé mesquin, la République est bien bonne avec ses dirigeants.
    De Gaulle avait rayé de la liste des prétendants à un poste de ministère un responsable banquier qui pensait cumuler les deux pensions (reportage où Claude Guy, l’aide de camp du général, le soulignait), une autre époque sans doute, et d’autres mœurs.
    Jusqu’à maintenant H. Guaino est toujours exempt de toute compromission, ce qui est tout à son honneur, par contre il a ce côté dérangeant : soit vous êtes d’accord avec moi, soit vous avez tous tort contre moi… Il use d’un ton cassant, est capable de quitter une table si on n’est pas d’accord avec lui. Il m’est arrivé de le surprendre aussi à dérouler des lieux communs lors de débat, en panne d’imagination sans doute.
    Citoyens nous avons envie d’une véritable transparence, plus d’élus confrontés à des problèmes juridiques et condamnés, c’est cela qu’on attend, pour les mesquineries on passera. Mais il faudrait qu’il se renseigne sur le salaire d’un responsable de production qui travaille pour une société de pointe et il sera peut-être plus indulgent avec les émoluments que les citoyens consentent (enfin, plutôt l’entre-soi) à lui verser. Et de lui rappeler aussi qu’à une réflexion du Maréchal Juin qui trouvait son installation de bureau bien modeste, il n’en a pas fait tout une histoire.

  47. breizmabro

    @ Trekker | 10 mai 2015 à 13:39
    Tous les gens qui connaissent un peu l’histoire savent que les Ukrainiens sont plus des adeptes de la culture nazie que de la démocratique.
    Maintenant moi j’dis ça, j’dis rien… BHL étant devenu le nouveau « conductor » de la politique française (conductor = leader, guide).

  48. La vieille question éditoriale « Et si on jugeait les juges ? », qui de ci de là permet de vendre 10 000 exemplaires, restera une belle arlésienne de la philo de comptoir politique.
    A présent grâce aux techniques, donc grâce aux vraies sciences – n’en déplaise aux échappée-e-s des facultés de droit qui se démasquent de plus en plus à l’occasion de ce billet -, la question qui peut trouver une vraie solution égalitaire en diable est :
    « Et si on écoutait les écouteurs ? »
    Apparemment les USA ne s’en sont pas privés, y compris aux trous de serrure de leurs supposés alliés…
    Alors une glorieuse première étape serait de « sonoriser » de façon exhaustive les castelets et donjons de ‘justesse’ (ci-devant dits de « justice »), et bien entendu tous les numéros personnels des magistrats actifs et retraités… on aboutirait derechef à un tsunami de délits… avec le trafic d’influence, la prévarication et le favoritisme comme podium…
    La dissémination des connaissances en informatique appliquée de haut niveau donne ainsi beaucoup d’espoirs démocratiques.

  49. Laissons la justice travailler mais… que les fuites cessent à tous les étages ! Il me semble que certaines feuilles de PV dans « l’affaire Bettencourt » sont arrivées aux mains de journalistes. Comment ? Pourquoi ?
    A vrai dire, cela devrait suffire pour que toute cette affaire soit déclarée viciée, le secret de l’instruction n’ayant pas été respecté. Vous me direz que c’est le secret de polichinelle depuis longtemps, mais justement, il faut qu’un jour le droit prime sur le n’importe quoi. Et que les gens de justice et de police commencent !!

  50. @ breizmabro | 10 mai 2015 à 11:35
    Je vous invite à regarder, si ce n’est fait, l’émission C politique de ce jour dont l’invité était J-J Urvoas, président de la Commission des Lois à l’A.N.
    Il a su parfaitement démystifier la loi sur le Renseignement en démontant point par point les contre-vérités lancées dans les médias, à commencer par les reportages passés dans l’émission et qui étaient particulièrement édifiants.
    Cette loi est avant tout destinée à lutter contre le terrorisme et non pas à faire la chasse aux évadés fiscaux ou à s’immiscer dans la vie privée des citoyens comme certains farfelus ont tendance à vouloir le laisser entendre.
    J’ajouterai que J-J Urvoas que je connaissais peu m’a fait une très bonne impression, tant par la maîtrise de ses dossiers que pas sa personnalité. J’irai même jusqu’à dire qu’il ferait un excellent garde des Sceaux surtout dans le contexte difficile actuel.

  51. À propos de statistiques : moi, je pense depuis longtemps que s’il y avait des stats sur le pays d’origine des Français nés en France ayant des parents d’origine étrangère, ça serait plus clair ; rédigé de manière intelligente et non discriminatoire. Aux politiques de trouver la bonne formule.
    On a la transparence sur tout. Cela permettrait d’avoir des chiffres exacts et cela permettrait que les gens ne fantasment pas sur le nombre. Dans la tête de beaucoup, quand il y a par exemple 10% de noirs objectivement, la population en compte 20% en ressenti. Je connais des gens qui croient qu’il y a 40% d’étrangers en France. Je pense que ce serait une bonne lutte contre le FN. Mais je n’ai pas toutes les données du problème.

  52. breizmabro

    @ Achille | 10 mai 2015 à 21:50
    Je n’ai pas regardé l’émission en question mais je vous rappelle, amicalement, que, à l’époque mitterrandienne une cellule spéciale avait été créée pour lutter contre le terrorisme (déjà la belle excuse).
    « La cellule antiterroriste de l’Élysée dirigée par Christian Prouteau est créée par François Mitterrand en 1982. Près de 3 000 conversations concernant 150 personnes dont 7 pour des raisons qui ont été jugées contestables, ont été enregistrées entre janvier 1983 et mars 1986. Les écoutes, que les initiés appellent les « bretelles du président », ont cessé en 1986. Elles ont directement concerné plus d’un millier de personnes.
    Les personnalités écoutées sont très diverses, certaines très connues, d’autres inconnues. On relève notamment François Froment-Meurice, qui était secrétaire général-adjoint du Centre des démocrates sociaux (CDS), Jacques Vergès, Francis Szpiner, avocats, ainsi que Jean-Pierre Thiollet, Carole Bouquet, Edwy Plenel, ou encore l’avocat Antoine Comte défenseur des Irlandais de Vincennes, Jean-Edern Hallier, son fils, sa fille et son frère » (Wiki)
    La technique ayant fait des progrès depuis 1982 (demandez aux Ricains et aux Allemands) je vous laisse imaginer toutes les possibilités d’écoute et d’interceptions des emails ! Légalement 😉
    « La NSA collecte en continu des millions de «métadonnées» des appels téléphoniques. Ces métadonnées peuvent fournir des informations personnelles considérables, notamment si la personne a été victime d’un crime, ses affiliations civiques, politiques ou religieuses, ou encore si elle a eu et quand elle a eu une relation amoureuse, a souligné le tribunal.
    L’interprétation que fait le gouvernement défie tout principe de limitation car il pourrait également collecter toutes les autres « métadonnées » du secteur privé, y compris celles des bilans financiers, de santé, et des communications électroniques (y compris les emails et les informations des réseaux sociaux) »

  53. anne-marie marson

    A propos de statistiques, à Montpellier, des écoles ont été cadenassées par des parents d’élèves pour protester contre le manque de diversité sociale (France Inter).
    En effet, les élèves sont à 90 % d’origine maghrébine, et ils viennent tous du même quartier.
    Est-ce que les personnes qui ont fermé les écoles ne font pas elles-mêmes des statistiques ethniques ? Pourtant les écoles n’ont pas été perquisitionnées.
    En ce qui concerne la loi sur la sécurité intérieure et contre le terrorisme, on pense tous au terrorisme islamique, après les événements de Charlie Hebdo.
    Pourtant la première victime de cette loi semble être le groupe de Tarnac, accusé de terrorisme.
    Donc les nouveaux Kouachi : non ; Julien Coupat : oui.

  54. chamelier enrichi

    « …des écoles ont été cadenassées par des parents d’élèves pour protester contre le manque de diversité sociale »
    Ils reconnaissent donc bien eux-mêmes qu’ils ne sont pas occidentaux, et voudraient de plus imposer de force aux autres leurs mentalités de culs-terreux du bled.

  55. @ Achille
    Vous avez raison ; je n’ai pas vu l’émission, mais je suis JJ Urvoas depuis longtemps, et je le tiens pour un homme à part dans ce régime folâtre.
    Analyste remarquable et très au point dans les raisonnements complexes qu’il dénoue avec aisance, il a en outre une parole claire. Tout le monde attendait qu’à un moment, il devînt garde des Sceaux. Inutile d’épiloguer sur la persistance Taubira mais il n’est pas exclu que Hollande, en renard désargenté qu’il est, ne le garde en réserve pour se redonner des couleurs au bon moment, électoral, s’entend.
    J-J Urvoas mérite mieux, comme André Vallini.

  56. Je me hasarde à discuter de la question sans en être une spécialiste. Il me semble que la défense représente autant la justice que l’accusation et les juges. On a un peu l’impression en entendant les magistrats qu’ils pensent représenter la partie noble et incorruptible de la justice, et tolèrent difficilement les avocats qu’ils ont l’air de considèrer comme des bonimenteurs sans foi ni loi uniquement là pour les empêcher de faire leur travail ; je force le trait pour me faire comprendre. Qu’ils ne veuillent pas de la tutelle de l’Etat, soit, quoique l’Etat représente malgré tout le peuple, et qu’une justice bastion, devenue complètement indépendante puisse parfois poser problème. Mais au moins, que la justice laisse à la défense toute sa place à l’intérieur d’elle-même.

  57. Bonjour,
    La mémoire est courte pour certains !
    Respectivement, à la lecture de Rue89 et du tweet, manifestement, E. Daoud et JP. Deniau n’ont pas compris que nous devons tous œuvrer pour la sécurité et pour une France en paix. Nos mémoires sont encore toutes fraîches pour la majorité d’entre nous non encore remis des drames meurtriers commis sur notre territoire les 7 et 9 janvier 2015. La liberté d’expression appartient à nous tous. La presse devrait le savoir.
    Bien à vous

  58. Savonarole

    La justice demain : de Rachid en Moussa…
    Tout ce qu’avait fait la droite a été retourné comme un gant.
    On est déjà en Scylla, y a pas plus bas, on ne peut que remonter.

  59. @Ellen
    Nos mémoires sont encore toutes fraîches pour la majorité d’entre nous non encore remis des drames meurtriers commis sur notre territoire les 7 et 9 janvier 2015. La liberté d’expression appartient à nous tous. La presse devrait le savoir.
    J’ai l’impression qu’en évoquant la liberté d’expression mise en avant par les hommes du Régime dans leur récupération-manipulation du 11 janvier, vous tombez dans le piège qu’ils ont tendu, ayant consisté a créer une diversion pour ne surtout pas évoquer le terrorisme islamique (et non pas seulement un vague terrorisme général et impersonnel contre lequel il faudrait lutter sans même en citer les auteurs).
    Le but premier a été de diriger la colère des Français vers une voie de garage afin d’éviter des réactions du type de grogne pré-insurrectionnelle.
    Les Français qui ont manifesté le 11 janvier n’ont pas protesté en premier lieu contre les atteintes à la liberté de la presse, mise en avant par des gens qui par ailleurs sont les premiers à poursuivre de leur vindicte les très rares journalistes non conformistes ou bien les journaux ou magazines qui osent critiquer ou caricaturer les leurs.
    Au passage, la provenance des manifestants de ce jour-là est une réponse cinglante aux perroquets qui ne savent que crier padamalgam, en déni de la réalité.

  60. « C’est assez comique de lire ici des Chateaubriand de mes deux qui glosent sur la Justice alors que papa et soeurette sont passés devant les tribunaux… » (Savonarole, 9 mai 2015 à 19:10)
    Pitoyable.
    Pour les critiques – ad hominem – de la décision du Président Hollande de ne pas participer aux manifestations de puissance militaire de M. Poutine, on fera humblement remarquer que M. Hollande n’a pas été le seul absent.
    Et pour les tentatives de réécrire l’histoire en fonction d’opinions et d’options politiques actuelles, on fera aussi remarquer, par exemple, que le bon camarade Staline qui, par Russie interposée (en fait, il s’agit de l’Union soviétique), nous aurait sauvés du nazisme (breizmabro, 9 mai 2015 à 18:00) a commencé par signer un pacte de non-agression en 1939 ; qu’il s’est entendu avec Adolf pour se partager la Pologne, pour envahir la Finlande, croquer les Pays Baltes, envahir la Roumanie. Ce même Staline a fait poireauter l’armée soviétique pendant de longs mois devant Varsovie pour permettre à son ancien allié de détruire la ville et les forces politiques qui l’auraient gêné (lui, Staline) dans la quasi-annexion de la Pologne.
    Le bon camarade Staline, ce sont aussi des millions de morts de faim au début des années 30, notamment en Ukraine.
    Il serait grand temps, 70 ans après, de considérer l’histoire dans toute sa globalité et complexité… Et d’accepter qu’on n’est pas responsable de ses parents.

  61. @Parigoth – 11 mai 2015
    Rassurez-vous, je ne suis pas tombée dans le piège. Vous, vous êtes allé défiler à Paris ou ailleurs le 11 janvier ? MOI PAS ! Il m’a fallu quelques minutes pour deviner que cette manifestation organisée à la hâte n’était qu’une sorte de manipulation civile à laquelle j’ai refusé de me prêter. L’hypocrisie est une chose dont j’ai horreur. Je ne suis pas l’enfant sortie de la maternelle et suis capable de faire ma propre analyse.

  62. @ Seppi
    Pour la complexité on pourrait rajouter que Chamberlain à sa descente d’avion tout sourire aux lèvres annonçait aux Anglais qu’il avait réussi sa « mission »… Pas très reluisant non plus.

  63. Robert Marchenoir

    Justice, Taubira : cherchez l’intrus.
    http://www.bvoltaire.fr/philippe-franceschi/christiane-taubira-t-elle-traite-francois-hollande-dimbecile,175810
    Christiane Taubira se comporte de plus en plus comme une adolescente incontrôlable qui cherche sa claque : entre sa comédie hystérique « Si je me suicide ce sera votre faute », et sa façon de traiter François Hollande lui-même d’imbécile alors qu’elle l’accompagne aux Antilles, elle semble avoir décidé de se lancer dans une course en avant sans bornes pour prouver sa toute-puissance.
    François Hollande a eu le tort d’évoquer un autre esclavage que le seul dont la dénonciation est autorisée par Son Excellence Madame Taubira. Le président de la République devra apprendre qu’avant de parler de quoi que ce soit qui touche aux Noirs de près ou de loin, il faut demander la permission de Son Excellence.

  64. Garry Gaspary

    @ Seppi
    Ben tiens, vous allez sûrement nous dire que le fait que l’armée soviétique fut la seule armée à se battre sur le sol européen contre l’armée allemande pendant près de trois ans, que Churchill regardait ses pompes lorsqu’il se trouvait en face de Staline parce qu’il était incapable de faire respecter les différentes dates d’ouverture d’un front à l’ouest qu’il lui promettait et qui aurait pu éviter à des hectolitres de sang soviétique de couler, vous allez donc nous dire que tout cela était un point de détail de la Seconde Guerre mondiale comparé au débarquement des G.I. sur la côte normande dans une Europe en grande partie déjà libérée du joug nazi par les victoires soviétiques.

  65. @Garry Gaspary
    Vous nous aviez déjà démontré votre incompétence en économie et voici maintenant celle en histoire.
    « Je suis bien placé pour savoir, beaucoup mieux encore que nos généraux en chef et nos amiraux, à quel point les armes, le matériel et les machines que nous fournit l’Amérique au titre de l’accord prêt-bail nous aidèrent à remporter la victoire » Kravchenko – J’ai choisi la liberté.
    L’URSS était exsangue suite aux purges et aux famines organisées.
    Les usines avaient été construites avec l’aide allemande et son armée connaissait ce qu’il fallait pour les arrêter, et a récupéré les matières premières.
    L’auteur détaille comment le communisme a affamé son peuple pour se préparer à une guerre contre l’Occident, et en fait ce système a détruit les siens.

  66. Camille, de passage.

    La chasse à la Taubira devient peu ragoûtante, et d’autres se sont suicidées pour moins que cela.
    La cause est entendue, Christiane Taubira provoque des exaspérations permanentes par ses actes, ses gestes, ses paroles, ce qu’elle dit, ce qu’elle ne dit pas, ce qu’elle fait, ce qu’elle ne fait pas, ce qu’elle devrait faire. Du début à la fin, du haut en bas, de la droite vers la gauche, le jour et la nuit, indubitablement Christiane Taubira se met dans son tort, les critiques acerbes, les commentaires de même et les billets pas doux fleurissent un peu partout.
    Il n’en reste pas moins que cette chasse en meute est trop facile, avec un gibier malgré tout fragilisé, et je n’aimerais pas être à la place de celui qui sonnera l’hallali. Car il faut raison garder, et là on tombe dans la démesure.

  67. Noblejoué

    @ Véronique Raffeneau
    Merci pour votre intéressante citation.
    @ Marie.net
    Les statistiques ethniques pourraient aider à l’intégration des minorités et dépassionner dans un autre pays mais… il y a eu Vichy et avant cela si moins connu, les Français se dénonçaient les uns les autres aux rois, se débarrassaient de certaines brebis galeuses ou non à la Bastille.
    Nous pourrions commencer à imiter les Etats-Unis dans la liberté d’expression des particuliers en supprimant les lois mémorielles et sur un registre moins grave, en permettant les sites pro-anorexie.
    Quand nous aurons moins peur d’un voisin jamais très puissant, nous aurons peut-être l’audace de moins craindre l’Etat, bien plus puissant…
    Enfin, personnellement, j’aurais surtout moins peur de l’Etat s’il existait un vrai équilibre des pouvoirs dans les institutions… Pour cela aussi, il faudrait imiter les Anglo-Saxons.

  68. breizmabro

    @ Seppi | 11 mai 2015 à 11:15
    Je ne suis pas une hémiplégique de l’histoire cher monsieur, je sais les horreurs perpétrées par Staline mais il n’en demeure pas moins que 20 millions de Russes sont morts pour nous débarrasser de son jumeau criminel Hitler.
    Ne serait-ce qu’en mémoire de ces 20 millions d’innocents morts pour qu’Hitler abdique et se suicide, et pour avoir libéré les pauvres gens des camps de concentration (ce que d’autres ont « hésité » à faire (sic)) le représentant des Français, élu par eux, aurait pu faire le déplacement.
    Ceci dit rien ne m’étonne de ce plouc.

  69. Véronique Raffeneau

    @ Noblejoué
    « Il n’y a pas de défense possible si celui à qui je me confie me trahit, livre mes secrets à mon adversaire ou à l’accusation ! » (citation de ma citation)
    Le danger d’une écoute et/ou d’une surveillance des échanges avocat-client est celui-là.
    Personne ni aucun garde-fou aujourd’hui ne sont en mesure d’empêcher l’intrusion de la police et de la justice dans la défense.
    Un avocat écouté, quand bien même il y aurait à son encontre une présomption d’infraction, fournira, à son insu, à la police et à la justice des éléments préjudiciables à la défense de ses clients.
    Aucun juge, aucun policier ne peut avoir la solidité intellectuelle de ne pas utiliser ces éléments. Parce que, très simplement, c’est humain de faire son travail.
    Si j’étais juge ou policier, je n’aurais pas cette solidité intellectuelle. Je préférerais pouvoir affirmer le contraire, mais le réalisme me conduit à dire qu’une éthique extrême n’est pas à ma portée. Elle n’est à la portée de personne.
    Dans l’affaire qui nous occupe, T. Herzog a été très imprudent.
    Ce n’est pas une raison suffisante à mes yeux pour compromettre le droit absolu de tous au secret des échanges avec l’avocat, et par conséquent le droit sans réserve ni condition à une défense.

  70. Garry Gaspary

    @ Jean-Marc
    Le jour où je serai assez crétin pour croire la propagande d’un traître à sa nation qui de plus ose prétendre qu’il est mieux placé que des généraux ou des amiraux pour gloser sur l’état d’une armée, je pense que nous serons les meilleurs amis du monde.
    En attendant, vous aurez l’amabilité de m’expliquer pourquoi Churchill a abandonné votre très chère Pologne catholique dans les mains d’un chef d’une armée et d’un pays aussi affaiblis que le traître Kravtchenko le prétend.

  71. Au terme de notre discussion et en croisant mes réflexions avec ce que j’ai retenu de l’interview de Dupond-Moretti, j’en déduis que selon que l’on s’identifie à l’accusé, peut-être innocent, ou à la victime et sa famille, les prises de position sont différentes et l’on sera tenté de tirer la loi dans un sens ou dans un autre. La lutte contre le crime et la défense de l’innocent sont également justes à mes yeux.
    Alors pourquoi la justice en France fait-elle globalement peur ? Pourquoi, alors qu’il est tout à fait normal que la loi impose des limites aux politiques comme à leurs avocats, sommes-nous tentés de croire que la justice essaye de faire d’une pierre deux coups dans l’affaire Sarkozy ? Philippe Bilger, vous nous exhortez à faire confiance à la justice dans cette affaire, et bien sûr on est tenté de vous suivre, mais je n’y parviens pas complètement. Je ne suis pas convaincue de sa sérénité et je crains qu’elle ferme plus l’œil d’un côté que de l’autre. À vrai dire, ça m’arrangerait bien que Nicolas Sarkozy ne puisse pas se représenter, mais si ça devait venir d’un tour de passe-passe qui discréditerait la justice, ce ne serait pas mieux.
    Pour en revenir à l’interview de Dupond-Moretti, il fait bien son métier, c’est une évidence. Cependant je me demande pourquoi il s’est mis à faire du cinéma, au vrai sens du terme ? Ca me paraît dangereux de mélanger les genres, même si ce n’est qu’épisodique et même s’il compartimente les deux rôles dans sa vie professionnelle. Le risque est que dans l’esprit des gens, avocat et comédien se superposent.

  72. @Véronique Raffeneau
    D’accord complètement avec vos commentaires, qui font du bien à lire.
    Le dernier me fait poser la question suivante : à partir du moment où une personne est écoutée tout le temps, pendant des mois, et que cette personne est par ailleurs mise en examen (dans une autre affaire), ceux qui écoutent tomberont nécessairement sur des conversations entre elle et son avocat. J’imagine que le cas est prévu par la loi puisqu’il est inévitable. Que sont censés faire les grandes oreilles ? Ne pas transcrire ni utiliser ce qu’elles auront entendu ? ou ne pas l’écouter ? Mais elles l’auront entendu quand même. Ou alors les enquêteurs ont le droit de mettre sur écoutes, mais il y a des moments où ils n’ont pas le droit d’écouter, alors en sait qu’en parfaits gentlemen, ces professionnels de l’écoute, bien qu’à l’affût, en profitent pour aller boire une tasse de café.
    Si j’étais un grand délinquant, ou un grand avocat, je resterais très vague au téléphone. Et pas seulement au téléphone… Il paraît qu’on pourra bientôt espionner les gens chez eux grâce à leur téléphone et à leur télévision, même éteints (mais quand même branchés je suppose). Dieu merci, dès que ces procédés seront mis au point, des procédés pour s’en protéger seront développés, même pour les gens honnêtes qui n’ont à cacher que leur intimité.

  73. « …validation des écoutes téléphoniques des échanges de Nicolas Sarkozy avec son avocat par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris (…) ce qui est, pour le commun des citoyens, une victoire de l’état de droit – même si Nicolas Sarkozy s’est pourvu en cassation »
    Il y a, au-dessus de la chambre d’instruction, la Cour de cassation…
    Subsistera, enfin, la CEDH…
    Avant donc de parler de « victoire de l’état de droit » face à ce qui demeurera malgré tout un recul du pré carré de nos libertés, attendons sereinement la suite… Votre « même si NS s’est pourvu en cassation » – assez réducteur pour les deux entités – aurait pu faire place à « le pourvoi en cassation de NS confirmera ou non la légalité de ces écoutes ; restera, éventuellement, à porter cette affaire au niveau européen… »
    C’est curieux comme l’homme des nuances que vous êtes peut devenir quasi caricatural parfois…

  74. @Véronique Raffeneau | 12 mai 2015 à 07:32
    Quand on a des révélations très confidentielles ou des documents sensibles à communiquer à son avocat, on ne les transmet pas par téléphone, e-mail ou SMS. On prend un rendez-vous et on les lui expose de vive voix dans son bureau ou on les lui remet de la main à la main.
    Principe basique de précaution.

  75. @Achille
    Je ne sais pas si nous sommes de la même génération mais je reconnais dans vos différents post le bon sens des vieilles troupes. Et avec un peu plus de bons sens on pourrait changer beaucoup de choses et dans le bon sens.

  76. @Garry Gaspary
    Mais si, vous êtes suffisamment crétin pour ne pas connaître la personne et ses fonctions et prétendre juger.

  77. « Quand on a des révélations très confidentielles ou des documents sensibles à communiquer à son avocat, on ne les transmet pas par téléphone, e-mail ou SMS. On prend un rendez-vous et on les lui expose de vive voix dans son bureau ou on les lui remet de la main à la main. »
    Toujours aussi délicieux, notre Achille…
    Il est resté au temps de la diligence…
    Devrait donner des cours de confidentialité au CAPA…
    …Faudra que je fixe un rendez-vous à mes clients sensibles dans une des nacelles de la Grande Roue, au cas où mon bureau serait sur écoute…

  78. Pas prudents, l’ex-président de la République Nicolas Sarkozy et son avocat. Il se sont fait choper comme deux adolescents alors que depuis des années, rien de plus facile que d’écouter quelqu’un via un portable. F. Mitterrand savait déjà le faire via les fixes. Depuis que la planète est numérisée, des réseaux d’écoutes téléphoniques, piratage des SMS et e-mail et l’espionnage entre Etats et hommes politiques existent depuis belle lurette. Aujourd’hui ça s’est amplifié à tous les niveaux. Chacun a son Judas. Le NSA (UK & USA) espionne l’Europe, le BND (Allemagne) écoute et espionne l’Elysée et les plus hauts fonctionnaires de l’Etat. Chacun se méfie de l’autre alors qu’ils déclarent tous être des « Amis ». Qu’est-ce que ce serait s’ils étaient ennemis !! NS a bien été trahi par son propre Conseiller et ami proche en l’enregistrant pendant des heures pour, ensuite, l’avoir dénoncé aux médias et à la justice.
    Dans la politique, les amis ça n’existe pas. La prise de pouvoir est plus forte !

  79. Véronique Raffeneau

    @ Achille
    « Quand on a des révélations très confidentielles ou des documents sensibles à communiquer à son avocat… »
    Alors supprimez l’avocat, interdisez les échanges avocat-client, bref, supprimez sans délai la défense !
    Car voyez-vous, cher Achille, ce qui est dit à un avocat ou ce qui est communiqué à un avocat est TOUJOURS une matière confidentielle et sensible.
    @ Lucile
    « Que sont censés faire les grandes oreilles ? Ne pas transcrire ni utiliser ce qu’elles auront entendu ? ou ne pas l’écouter ? Mais elles l’auront entendu quand même.  »
    Et j’ajoute qu’il est illusoire de penser, même une seconde, que la solidité intellectuelle – l’appui sur une déontologie +++++ et miraculeuse – des oreilles des allo j’écoute puisse faire office de garde-fou.
    Humainement, professionnellement c’est irréaliste.

  80. Savonarole

    Ça avait son charme les écoutes. Ça nous a fait redécouvrir pas mal de poètes oubliés « les sanglots longs des violons de l’automne », pour les moins érudits il y avait toujours « Germaine livrera le topinambour à 16 heures », Pierre Dac était un as en la matière.
    Au fond, nombre de Français aimeraient se retrouver en situation de clandestinité, mon boucher l’a très bien compris, lorsque je lui demande 500 grammes de biftek haché, il me sert 5 belles tranches de filet de boeuf à 49,99 euros le kilo, histoire de pas vexer les prolétaires qui m’entourent dans la file d’attente. C’est une forme de clandestinité, et j’oserai même, de résistance.

  81. @ sbriglia | 12 mai 2015 à 13:59
    Il est vrai que le bon sens ce n’est pas moderne aujourd’hui, c’est bon pour les anciens. C’est pourtant le moyen le plus sûr de ne pas avoir d’ennuis.
    Il est vrai que nous sommes à une époque où tout le monde est bien trop débordé par son travail de la plus haute importance pour perdre son temps en précautions élémentaires. Et puis ces petits outils informatiques (smartphones, tablettes) sont tellement pratiques que ce serait dommage de ne pas profiter de leurs applis. Faut vivre avec son temps bien sûr.
    Mais toute communication transmise par un appareil de télécommunication, même cryptée, peut être interceptée et utilisée contre vous. Pas par les services de renseignements qui sont soumis à des règles déontologiques, mais principalement par des gens sans scrupules qui disposent de hackers ayant tôt fait de décoder vos documents.
    Une fois que vous le savez vous faites comme vous voulez, bien sûr. Mais alors dans ce cas-là épargnez-nous vos jérémiades du genre « monsieur, monsieur, mes documents ont été piratés ! C’est pas juste ! »
    @Jabiru | 12 mai 2015 à 13:32
    Vous allez rire mais j’ai l’âge de sbriglia dit le geek ! 🙂

  82. Noblejoué

    @Véronique Raffeneau
    « Le secret est d’abord un contre-pouvoir. Il est l’espace qui résiste à l’investigation du public. Il est la part qui protège du regard inquisiteur de la société.
    En deuxième lieu, le secret est l’élément central du principe de confiance légitime parce qu’il n’y a pas de défense possible si celui à qui je me confie me trahit, livre mes secrets à mon adversaire ou à l’accusation ! »
    En fait, ce qui est dit déborde largement le secret judiciaire ou même apparenté tel que de confession ou médical.
    Le secret-liberté, contre-pouvoir. Combien important, surtout dans les dictatures ou même dans des pays sans vrai équilibre des pouvoirs tel que la France.
    Le secret comme responsabilité, la garde du secret… Pacta sunt servanda, il est fondamental qu’on sache honorer ses engagements, et garder le secret confié en fait partie. C’est la base du lien social et de toute moralité, je crois.
    Préserver ses secrets c’est se préserver, de plus « celui qui n’a pas de secret n’a pas d’âme » écrit Pascal Quignard, le secret développe l’intériorité.
    Il faut réhabiliter le secret et… la loyauté, une valeur plutôt oubliée.
    Pourquoi ? A mon avis parce que les passagers clandestins sont peu visibles dans les sociétés où vivent beaucoup de gens, parce que les devoirs qu’on reconnaissait aux alliés n’ont pas été donnés à tous sans simultanément qu’on ait accru ceux alloués aux alliés, et enfin parce que dans un monde accéléré on oublie ses engagements comme ceux que les gens ont pris envers vous.
    Restaurer la loyauté sera donc ardu.

  83. @Lucile
    Il paraît qu’on pourra bientôt espionner les gens chez eux grâce à leur téléphone (…)
    Cela s’est fait depuis très longtemps avec les postes de téléphone « classiques », qui pouvaient entre autres moyens être équipés de dispositifs appelés « micro infinity » permettant d’écouter ce qui se dit dans la pièce où se trouve le poste concerné de n’importe où dans le monde.
    Dans l’ex-URSS, les opposants au régime entendaient parfois des vibrations ou des tonalités musicales sortir de leur poste alors qu’en principe il n’était pas en usage.
    Depuis, si la technique des télécommunications a évolué, il est aussi possible sous certaines conditions de surveiller les conversations tenues à proximité d’un portable GSM, grâce à un mode spécial…

  84. anne-marie marson

    Au moment des dernières élections législatives, j’étais assesseur dans un bureau de vote pour la gauche. M.Valls se présentait aux élections (devenu ministre il a été remplacé par son suppléant).
    Ce dimanche-là, je me souviens très bien qu’il m’a été impossible d’envoyer un e-mail, voire de téléphoner à partir de mon portable. Pas de réseau. Très curieux.

  85. @Parigoth
    Mais là, personne n’aura besoin d’entrer chez vous pour équiper votre téléphone de quoi que ce soit ! N’importe quel matériel électrique devrait pouvoir servir d’émetteur, de sorte que même si vous changez d’appareillage, on pourra toujours savoir tout ce qui se dit chez vous. Et bien sûr ce sera enregistré, les sons parasites seront gommés ; ainsi tout ce qui a vocation à être de l’ordre de l’intime et du passager deviendra formaté, public et durable.

  86. Alex paulista

    @ sbriglia | 12 mai 2015 à 13:59
    Justement, j’ai un voisin avocat pénaliste qui est presque certain d’avoir été écouté lors de conversations avec certains de ses clients, la police ayant appris des choses qui n’ont été dites qu’à lui, a priori.
    Outre le danger qu’il encourt car ses clients (des membres du PCC) pourraient penser qu’il les a trahis, il m’a confié entre deux vodkas glacées qu’il ne se pardonnait pas d’avoir été aussi stupide.
    La suggestion d’Achille n’est pas forcément absurde.
    Au moins ici, à São Paulo.

  87. Véronique Raffeneau

    @Alex
    « La suggestion d’Achille n’est pas forcément absurde. »
    Achille disposera-t-il toujours d’une défense quand les bureaux de son avocat seront perquisitionnés et quand les courriers qu’il aura remis en mains propres à son avocat seront saisis ?
    Si d’un côté la puissance publique dispose de TOUS les moyens pour surveiller et contrôler les échanges entre un avocat et son client, vous ne pouvez pas de l’autre restreindre, voire supprimer ce qui conditionne la liberté de se défendre.
    Se défendre est une liberté publique.

  88. Véronique Raffeneau

    @ Noblejoué
    « …il est fondamental qu’on sache honorer ses engagements, et garder le secret confié en fait partie. C’est la base du lien social et de toute moralité, je crois. »
    Mais bien sûr !
    Quant à la loyauté dont vous parlez si bien dans votre commentaire, quel genre de justice est possible quand le juge qui vous auditionne est préalablement informé des confidences faites à votre avocat ?
    « Je prétends que si vous et moi étions mis sur écoute pendant onze mois, on pourrait par une construction paranoïaque trouver des propos critiquables, voire susceptibles de quelque infraction. Personne n’est innocent de tout » (billet de Daniel Soulez-Larivière publié en mars 2014)
    Je suis très inquiète quand des personnalités judiciaires de premier plan comme Philippe Bilger sont disposés à sacrifier ces choses si nécessaires pour respirer en société, comme le secret et la loyauté, sur l’autel de leur détestation intime.
    Philippe sait bien que personne, jamais, n’est innocent de tout.

  89. @ Véronique Raffeneau | 14 mai 2015 à 09:43
    On mesure la limite du secret quand celui-ci cache la vérité au point de faire condamner un innocent. Souvenez-vous de l’affaire Dreyfus, mais il existe bien d’autres exemples de ce type.

  90. Noblejoué

    @Véronique Raffeneau
    Merci.
    Et vous avez raison, en cherchant bien, on pourrait toujours trouver quelque chose à reprocher à quelqu’un… En admettant même une personne entièrement dans les clous de la légalité et absolument morale, on pourrait en l’espionnant en apprendre sur des proches moins irréprochables, et par là, faire pression sur elle.
    @ Achille
    « On mesure la limite du secret quand celui-ci cache la vérité au point de faire condamner un innocent. »
    Mais plutôt que de violer le secret, il ne faut condamner quelqu’un que sur preuve, je veux dire vraies preuves et non faux patriotiques et autres choses semblables.

  91. Véronique Raffeneau

    Cher Achille, que vient faire l’affaire Dreyfus dans cette discussion ?
    Je défends modestement le droit impérieux pour quiconque à pouvoir établir une relation entière, faite de confiance, qui ne soit ni viciée, ni tordue par le poison – la menace – d’une possible intrusion de la police et de la justice, bref de la puissance publique dans ce que n’importe qui, vous, moi, tout le monde, peut être amené à confier à un avocat.
    Quand bien même le risque serait infiniment marginal, il n’en demeure pas moins un risque, et par conséquent une atteinte à l’Etat de droit, à son équilibre, tel qu’on le conçoit traditionnellement.
    Vous ne pouvez pas avoir d’un côté une surpuissance des moyens de la puissance publique, et de l’autre des justiciables sans la garantie qu’ils peuvent tout dire à leur avocat.

  92. Alex paulista

    @ Véronique Raffeneau | 14 mai 2015 à 09:43
    Sauf qu’il est plus difficile de faire une perquisition sauvage que des écoutes sauvages. Pas impossible bien sûr, mais plus contraignant, il faut revenir à la barbouzerie classique.
    Et une perquisition officielle se sait, fait des remous, peut être contestée en droit. C’est ce qu’il se passe d’ailleurs avec les écoutes de Sarkozy et de son avocat.

  93. Pour relativiser les soucis de Philippe avec dame Taubira, une nouvelle en provenance de la Corée du Nord. Le Chef suprême Kim Jong-un aurait fait exécuter son ministre de la Justice coupable de s’être assoupi lors d’un défilé militaire. Si c’est pas de la politique pure et dure, c’est quoi selon vous ? Boris Vian doit où il est savourer du camembert à la petite cuillère sous son drap de chez Dior.

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