J’ai très mauvais esprit. Cela doit résulter du fait que pendant plus de vingt ans à la cour d’assises de Paris, j’ai entendu beaucoup plus de coupables contester les crimes qu’ils avaient commis que les reconnaître.
Dès l’origine, quand les deux pilotes du Falcon 50, Pascal Fauret et Bruno Odos, ont été interpellés, avec Alain Castany membre de l’équipage et Nicolas Pisapia passager, par les autorités dominicaines au mois de mars 2013, il était facile de prévoir l’imbroglio qui allait s’ensuivre (Le Monde, Le Parisien, Le Figaro).
L’avion qu’ils s’apprêtaient à faire décoller de l’aéroport de Punta Cana contenait 680 kg de cocaïne.
Le 14 août, ses quatre occupants étaient condamnés pour trafic à 20 ans d’emprisonnement.
Ils interjetaient appel de cette décision. Alors que le ministère public s’opposait à la remise en liberté des deux pilotes qui avaient déjà subi quinze mois de détention provisoire en arguant d’un risque de fuite, le tribunal de Saint-Domingue avait fait droit à leur demande en leur interdisant de quitter le territoire dominicain.
Castany et Pisapia étaient également placés sous contrôle judiciaire et demeurent à la disposition de la justice dominicaine dans l’attente du procès en appel.
Pour, paraît-il, un si piètre état de droit, il était en tout cas capable d’une mansuétude et d’une naïveté dont probablement la justice française n’aurait pas su faire preuve.
Lors de leur condamnation à tous quatre, même si apparemment ils continuent à protester de leur innocence, des éléments ont été portés à notre connaissance par les médias français, notamment sur les circonstances de leur interpellation et l’acheminement, par une voie détournée, des 26 valises contenant la cocaïne dans l’avion. Ils permettaient de considérer qu’il y avait pour le moins matière à enquêter, à soupçonner, voire à condamner, globalement ou en partie.
La fuite des deux pilotes Fauret et Odos prétendant s’en remettre à la justice française me fait songer, toutes proportions gardées puisque Battisti avait commis deux assassinats et était complice de deux autres, au comportement de fuyard de ce dernier qui placé sous contrôle judiciaire par la chambre d’accusation de Paris en avait profité pour disparaître.
Les modalités du retour en France de MM.Fauret et Odos – en bateau puis en avion – ont été maintenant dévoilées par un criminologue français et spécialiste de la sûreté aérienne, Christophe Naudin, qui s’est chargé de la partie « opérationnelle » de l’entreprise pour un coût de 100 000 euros financés par des « donateurs ». Le député européen FN Aymeric Chauprade aurait, lui, recueilli la demande des familles pour l’exfiltration des pilotes. Ceux-ci – ancien commandant de la Marine pour Odos et ancien lieutenant de vaisseau pour Fauret – auraient bénéficié de la solidarité active de marins et de militaires de l’Aéronavale. Un Sénateur UDI des Français à l’étranger, Olivier Cadic, n’a cessé d’affirmer l’innocence – à partir de quoi ? – de Fauret et Odos en se permettant de dénoncer l’attitude du pouvoir qui les aurait abandonnés.
Cette sauvegarde collective faisant échapper les deux condamnés à leur procès en appel en République dominicaine qui n’est pas un Etat totalitaire, loin de m’apparaître comme un processus honorable et patriotique, ressemble fort à une soustraction opportune à la justice dominicaine.
Quelle étrange attitude que de profiter, pour échapper à leurs responsabilités, de soutiens fidèles, anciens, prêts à tout en abandonnant Alain Castany qui juge « leur fuite irresponsable et déloyale » et Nicolas Pisapia qui invoque son honneur et sa volonté de se voir innocenté par la justice dominicaine ! Quel singulier et désinvolte propos que celui de Pascal Fauret exprimant qu’il n’était pas « marié avec Castany et Pisapia » ! Cette manière de quasiment se vanter d’avoir fait « justice » à part ne laisse pas d’étonner de la part de personnalités ayant profité au contraire d’une aide discutable mais altruiste…
Outre le sentiment d’une totale indifférence à l’égard des deux qui sont restés et risquent de subir les conséquences judiciaires de cette disparition, je ne peux pas m’empêcher d’éprouver la trouble impression que cette fuite des uns et ce maintien en République dominicaine des autres cachent autre chose que ce qui nous est présenté publiquement mais peut-être la traduction d’une implication inégale dans le trafic de cocaïne concerné.
La procédure dominicaine se poursuivra avec l’appel mais une information avait déjà été ouverte à Marseille, au mois de février 2013, pour des présomptions d’un très vaste trafic de cocaïne dans lesquelles l’interpellation du mois de mars 2013 a ajouté sa pierre.
Bruno Odos a déclaré qu’il n’avait pas « peur » et qu’il n’avait « rien à se reprocher ». Pour l’instant, contre lui et Pascal Fauret – celui-ci a choisi un second avocat, Me Dupond-Moretti, il est donc très coupable ou très innocent ! -, n’existe que la condamnation dominicaine.
Pour le procureur général de la République dominicaine, « leur fuite est une preuve supplémentaire de leur culpabilité ». C’est un point de vue qui peut se soutenir mais Me Dupond-Moretti qui n’a plus le choix nous dit qu’ils sont innocents. Alors ?
Pour ma part, je refuse de me laisser enfermer dans un patriotisme de mauvais aloi. Je déteste plus les trafiquants de cocaïne que je ne me sens solidaire avec des Français qui en seraient coupables.
Une ultime interrogation : si les pilotes étaient condamnés en France, dans quel pays se rendraient-ils ensuite pour réclamer une justice à leur goût, une justice qui n’aurait le droit que de les croire ?
M.Bilger,
Il faut ne jamais avoir voyagé dans « ces pays-là » pour ne pas comprendre ces deux échappés. Il existe un risque non négligeable en effet, et le site du gouvernement à l’attention des voyageurs le rappelle, de se voir mis, à son insu, de la drogue dans ses bagages. Sans parler d’une justice, qui sans avoir besoin d’être un pays totalitaire, ressemble plus à une loterie… ou disons, une roulette russe.
Je dis qu’ils ont bien fait.
Encore une fois d’accord sur cette analyse que je partage entièrement. Je rajoute que le simple fait de se faire défendre par Me Dupond-Moretti est pratiquement un aveu de culpabilité. Et ce qui m’indigne au reste c’est surtout le fait qu’ils condamnent leurs deux « copains » à en subir les conséquences. Surtout pour l’un deux qui va être « soigné » en République Dominicaine dont on ne connaît pas trop le savoir-faire. Triste tout ça !
Bonjour Philippe,
« Quelle étrange attitude que de profiter, pour échapper à leurs responsabilités, de soutiens fidèles, anciens, prêts à tout en abandonnant Alain Castany qui juge « leur fuite irresponsable et déloyale » et Nicolas Pisapia qui invoque son honneur et sa volonté de se voir innocenté par la justice dominicaine ! Quel singulier et désinvolte propos que celui de Pascal Fauret exprimant qu’il n’était pas « marié avec Castany et Pisapia » !
J’imagine aisément que tout prisonnier détenu dans un pays étranger, qu’il soit coupable mais pourquoi pas innocent, n’a qu’une obsession, celle de se faire la belle dès qu’il en aura l’occasion et pour cela il utilisera toutes les complicités extérieures dont il dispose.
Alors bien sûr l’honneur, le sentiment de culpabilité du genre mes « deux compagnons de cellule vont subir les conséquences de mon évasion », c’est bon pour les humanistes installés confortablement dans leur salon climatisé qui, sans doute, dans la même situation agiraient de même.
Il est plus facile d’organiser sa défense dans son propre pays, avec des avocats de son choix et de sa nationalité. Suivre les réquisitions et les plaidoiries dans sa langue maternelle que par l’intermédiaire d’un traducteur.
Si, en plus, on peut bénéficier des talents oratoires d’un ED-M, l’horizon devient soudain plus clair.
Ceci étant s’il est démontré que les deux pilotes sont coupables, la Justice française s’appliquera en toute objectivité. Mais il est évident que la sentence ne sera pas les vingt ans de prison requis par la justice dominicaine, ou alors avec beaucoup de sursis… sans oublier les remises de peine, bien sûr !
Je suis bien d’accord avec Thomas. Et pourquoi cette compassion pour les deux trafiquants restés sur place ?
Je ne comprends pas non plus pourquoi vous qualifiez Fauret et Odos de fuyards, ils n’ont fait que prendre le meilleur qui s’est présenté. Sans compter que s’ils sont fuyards qu’étaient-ils avant d’être arrêtés ? De courageux trafiquants de drogue ? Ou alors auraient-ils déjà dû abandonner leur gagne-pain délictueux pour se rendre à la police ?
Et ça continue : s’il sont partis c’est une preuve de leur culpabilité ! Ben voyons, innocents, bien évidemment qu’avoir avoir écopé de vingt ans de prison, pourquoi effectivement ne pas croire en cette justice qui vous a malgré tout condamné, n’est-ce pas ?
Concernant le trafic de drogue mon avis personnel c’est qu’il faudrait de toute urgence légaliser toutes les drogues. Pour stopper le trafic, mais aussi pour arrêter d’em… les consommateurs.
Je m’étais juré de ne plus commenter, mais là, quand même, deux pépites en trois commentaires seulement :
@jm47
« le simple fait de se faire défendre par Me Dupond-Moretti est pratiquement un aveu de culpabilité »
C’est sûrement vrai, il y a les avocats spécialisés dans la défense des coupables et ceux qui préfèrent la défense des innocents, mais ne le dites pas, des juges pourraient s’en apercevoir.
@Thomas
« Il existe un risque non négligeable (…) de se voir mis, à son insu, de la drogue dans ses bagages »
680 kg quand même. Ces rudes gaillards avaient sans doute oublié de consulter le site du ministère des Affaires étrangères.
Pour le reste j’attends avec résignation les commentaires admiratifs des commentateurs habituels dopés à la testostérone et aficionados de langage de corps de garde.
Cher Monsieur, puisque vous écrivez sur le sujet, je sais que vous avez tout lu sur le déroulé du procès des deux pilotes en première instance.
Vous avez donc pu apprécier le comportement du procureur qui tenait la présidente pour quantité négligeable. De ce procureur, il faut aujourd’hui en parler au passé puisqu’il est lui-même impliqué dans une affaire qui pourrait l’amener sur le banc des accusés.
Vous faites allusion au traitement différencié des quatre inculpés en RD ; heureusement qu’il en est ainsi. Il ne s’agissait pas d’un procès collectif. Pourquoi voulez-vous que les pilotes soient « solidaires » des deux autres qui avaient loué l’avion ?
Pour mémoire la défense des deux pilotes devant le tribunal dominicain n’avait aucun rapport avec la défense des deux autres.
Je suis satisfait qu’ils aient pu échapper à une nouvelle parodie de justice et qu’ils s’en remettent à la justice française.
La question est ailleurs que dans le fait de savoir s’ils sont innocents ou pas ?
Il y a en effet, beaucoup d’innocents dans les prisons du monde…
Mais ces deux-là, anciens militaires, ont certains moyens, ont certaines méthodes, et ont un certain code de l’honneur semble-t-il…
Quant à Me Dupond-Moretti, il s’est complètement perdu, et c’est grand dommage, car du talent il n’en manquait pas.
Voilà bien une histoire qui a le mérite d’exposer à la lumière tous les travers du pouvoir de l’argent, du réseau, et de la félonie…
« Toujours la trahison trahit le traître. Jamais une mauvaise action ne vous lâche. Sans rémission pour les coupables. Et le jour vient où les traîtres sont odieux, même à ceux qui profitent de la trahison. »
Que ces hommes aient pensé que les raisons qui sont les leurs suffisaient à laisser d’autres rendre les comptes pour tous est si odieux qu’ils auraient été inspirés de se taire, et leur avocat s’il n’était attiré par la lumière comme un papillon, aurait dû les en convaincre…
A leur faute morale vis-à-vis de compagnons de fortune français comme eux, s’ajoutent leur manquement, une audace et une impertinence peu acceptables qui rendent leur cause totalement polluée.
@Achille
« Organiser sa défense dans son pays »
Curieuse conception du droit. Faut-il vous rappeler que ces personnes sont mises en cause pour des faits qui se dont déroulés en République dominicaine ? Je note que vous n’avez pas un mot pour les raisons qui les ont conduits devant une cour d’assises. Je n’ai pour ma part aucune inclination pour les crapules qui s’adonnent à ce type d’activité. Si l’on est acquis à l’idée que le trafic de drogue est criminel, il doit y avoir une façon d’argumenter qui ne laisse rien penser d’autre que : les gens qui en sont soupçonnés doivent en répondre devant un tribunal en audience contradictoire.
Et regarder cette palinodie comme une glorieuse épopée n’est pas du meilleur goût. Il y a présomption de commission d’actes criminels. Point.
Il y a des terrains sur lesquels il convient de s’aventurer sur la pointe des pieds. M’est avis que pour ce qui vous concerne le droit en fait partie.
À la lecture de cet article, il n’y a plus de quoi s’étonner des « erreurs » que sont, par exemple, les affaires Dils ou Outreau.
Je cite : « Je déteste plus les trafiquants de cocaïne que je ne me sens solidaire avec des Français qui en seraient coupables. »
Autrement dit mieux vaut des innocents en prison que des coupables en liberté. C’est fouler aux pieds le droit français qui dit que le doute doit TOUJOURS profiter à l’accusé…
Mais j’imagine que ce processus a dû prévaloir dans les deux affaires précédemment citées.
Et que penser encore lorsqu’un ancien haut magistrat se permet ce genre de commentaires :
»Un Sénateur UDI des Français à l’étranger, Olivier Cadic, n’a cessé d’affirmer l’innocence – à partir de quoi ? »
Et vous M. Bilger ? Sur quoi vous basez-vous ? Une procédure tellement entachée d’erreurs qu’elle ferait rire, ou pleurer, un tout jeune OPJ.
»…celui-ci a choisi un second avocat, Me Dupond-Moretti, il est donc très coupable ou très innocent ! »
Pathétique… Il suffit qu’il y ait le mot cocaïne et le nom de Me Dupond-Moretti pour que l’individu mis en cause devienne instantanément coupable. Plus de place au doute…
Le titre de votre blog « Justice au singulier » est, pour le coup, parfaitement adapté.
Je suis surtout dépité que vous, M. Bilger, n’ayez pas relevé les innombrables vices de procédure et de forme qui entachent cette procédure.
La République dominicaine n’est peut-être pas un État totalitaire, mais je reste persuadé qu’en France toute la procédure aurait été cassée.
Au-delà de la question de fond quant à la culpabilité ou l’innocence de ces deux individus, ce qu’il y a eu de profondément choquant dans leur comportement suite à leur retour rocambolesque en France fut l’application qu’ils ont mise à s’afficher dans les médias, à apparaître sous les feux des projecteurs, comme s’ils étaient de véritables héros, oubliant que deux autres protagonistes de l’affaire à laquelle ils sont mêlés sont, eux, encore sur place et vont devoir affronter une justice qui aura vécu cette évasion comme une humiliation.
Il aurait donc été appréciable en ces circonstances que ces deux individus fassent un peu plus profil bas ! D’autant que des interrogations planent toujours sur certains vols passés avec certains de ces mêmes protagonistes en attente aujourd’hui de leur procès en appel en République dominicaine.
Devrions-nous, seulement parce que ces personnes se retranchent derrière l’argument d’un simulacre de justice et parce qu’elles l’affirment haut et fort, croire qu’elles sont innocentes ?
Appelons Pascal à la rescousse ; supposons qu’ils soient coupables : ce sont des crapules et en tant que crapules, leur fuite est dans l’ordre des choses.
Supposons qu’ils soient innocents : le calvaire qu’ils ont d’ores et déjà subi les autorise à prendre la poudre d’escampette !
Le reste est littérature.
…Et c’est ainsi qu’Allah est grand ! (pour mon ami Mitsahne)
« Entre les deux mon coeur balance » comme l’on dit. D’une part sachant qu’on ne charge pas 26 valises dans un avion, même sur un vol commercial privé, sans, au minimum se poser la question de savoir ce que l’on transporte, surtout dans ces pays si friands de distribution de cocaïne…
Et d’autre part, je me mets à la place de ces pilotes d’une légèreté blâmable certes mais loin de leurs familles, confrontés à une justice dont ils ignorent tout, y compris les modes de corruption éventuelle.
Comme M. Bilger j’aurais tendance à dire « je déteste plus les trafiquants de cocaïne que je ne me sens solidaire avec des Français qui en seraient coupables » mon seul problème est, tout de même : et s’ils étaient innocents !
Dans ce cas la perspective de faire vingt ans de prison dans un pays si loin de chez soi doit un peu chambouler les esprits et, la paranoïa aidant, doit vous pousser à choisir ce à quoi tout condamné aspire : retrouver la liberté…
Ca me fait penser à cet avocat de Melun qui, croulant sous les dettes fiscales, au bord de la faillite, n’avait pour perspective de « sauvetage » que ses confrères qui allaient l’empêcher d’exercer son métier pendant trois ans !
Bien sûr prendre une arme et tirer, sans tuer (volontairement ou pas), sur celui qui allait lui annoncer sa mise à mort professionnelle, définitive, est une décision de quelqu’un au bout du rouleau qui a préféré la mort plutôt que le déshonneur, mais n’est-ce pas ce qu’ont fait ces deux pilotes évadés qui ont laissé derrière eux, pas deux confrères mais deux collègues en but aux représailles possibles en disant « nous n’étions pas mariés ensemble », du genre « Pilate passe-moi le savon que je me lave les mains. » ?
Et qui suis-je pour juger mes semblables ?
@Diogène | 30 octobre 2015 à 10:09
« Il y a des terrains sur lesquels il convient de s’aventurer sur la pointe des pieds. M’est avis que pour ce qui vous concerne le droit en fait partie. »
1- Ainsi que je le dis dans mon commentaire, s’il est avéré que les deux pilotes sont déclarés coupables, la Justice française prendra les sanctions en conséquence. En ce sens ma conception du droit n’est pas différente de la vôtre. Je considère simplement qu’il est préférable d’être jugé dans son propre pays plutôt que dans un pays étranger pour les raisons que j’ai décrites.
2- Je n’ai en aucun cas considéré cette évasion spectaculaire (que vous appelez palinodie) comme une glorieuse épopée. Il se trouve simplement que les deux pilotes ont bénéficié d’une complicité extérieure de la part de gens manifestement formés pour planifier une telle opération. Rien de plus.
3- Il existe des antécédents où des personnes innocentes, notamment des passagers, ont été incarcérées parce que de la drogue avait été placée dans leurs bagages à leur insu. Il est concevable qu’il en soit de même pour des pilotes qui n’ont pas pour fonction de vérifier les soutes de l’avion avant le décollage.
On fait ici un faux procès à P. Bilger.
Il ne se prononce pas sur leur culpabilité, mais sur le fait qu’ils soient accueillis comme des héros sans qu’il vienne à l’idée que ces passeurs de valises à grande échelle puissent être coupables.
Crime d’une totale perversité, le trafic de drogue mériterait la peine capitale si elle n’avait pas été abolie dans la plupart des pays occidentaux, à l’exception de certains Etats US.
Par contre elle est appliquée dans certains pays asiatiques, comme l’Indonésie, pour trafic de drogue précisément.
Coupable ou innocent, il reste que pour un prisonnier l’évasion est un « droit » (un devoir dans certaines conditions ??), et parfois (souvent dans certaines conditions ??) une condition de survie.
Il arrive, que dans nos sociétés lisses et policées au point d’avoir oublié la loi de la jungle, celle de l’égoïsme individuel suprême, certains s’en souviennent et la mettent en pratique.
On peut et on doit poursuivre et punir ceux qui suivent cette loi de la jungle, et cela au nom du droit édicté par la société, mais on ne peut pas leur reprocher un écart à une morale qui n’est pas la leur.
Les mafias ont leur propre morale et leurs propres règles de fonctionnement, elles les appliquent avec bien plus de rigueur que ne le fait la société avec ses règles de droit.
Si les deux évadés sont coupables et ont transgressé ces règles, ils devront en rendre compte devant des instances bien plus impitoyables que les juridictions officielles.
S’ils sont innocents, tant mieux pour eux.
En ce qui concerne la manifestation d’indépendance du tribunal de Saint-Domingue, on peut émettre plusieurs hypothèses : la naïveté qui porte à sourire, le respect strict de l’état de droit qui suscite l’admiration.
Et une troisième qui ne peut germer que si on a mauvais esprit, un échange de valise avant ou après la décision (ou les deux) contenant des billets verts mentionnant « In god we trust ».
Celle-là de valise n’aurait pas pu être détectée par des chiens policiers, l’argent n’a pas d’odeur, c’est bien connu.
De la casuistique et des drôles de meuniers volants.
Les deux pilotes du Falcon, d’anciens militaires en résidence étrangement surveillée ont su faire jouer certains réseaux d’anciens compagnons d’armes pour fuir la Caraïbe à l’anglaise. Leurs deux autres compatriotes dont un bien amoché, qu’ils rendent possiblement responsables de leurs ennuis, n’ont pas eu cette chance. Ambiance ambiance… je ne sais si les geôles dominicaines sont bien notées par Lonely Planet. Si Pisapia et Castany sont reconnus coupables en deuxième instance, ils vont charger, je ne pleurerai pas sur leur sort pour autant. La justice, comme la résidence surveillée, est-elle résolument plus corrélée à l’argent que sous nos latitudes ? Une question rude.
En République dominicaine, il y a des plages superbes qui établissent sa renommée. A propos de grains de silice, savez-vous que, beaucoup plus au sud, des fleurs poussent dans le désert d’Atacama ? Evénement stupéfiant dû au phénomène climatique El Niño, si vous avez du temps devant vous et de l’argent pour vous payer le voyage… vous nous ramènerez du sable. Sans risque ici 😉
Comme beaucoup j’ai du mal à comprendre comment, sans se poser de questions, on peut tranquillement assurer un vol en partance de la Réublique dominicaine avec seulement deux passagers (dont un assimilé à un membre de l’équipage) et… une trentaine de valises.
J’ai bien saisi le système de défense et le moyen de droit qui consistent à dire que la vérification des bagages est du seul ressort des autorités des aéroports.
Ce qui me gêne est la désinvolture des pilotes s’efforçant de masquer leur légèreté – c’est très peu dire – sous le dogme de la réglementation internationale.
Concernant leur fuite en France, je suis mal à l’aise à l’idée des appuis et des réseaux considérables dont les pilotes ont bénéficié.
Le mot responsabilité du titre du billet me convient. Il dit tout.
@ duvent 30 octobre 2015 à 10:05
« Quant à Me Dupond-Moretti, il s’est complètement perdu »
Pourquoi ? N’est-ce pas son métier de défendre ? Un avocat ne doit-il défendre que des victimes ou supposées telles ? Un accusé n’a-t-il pas droit à une défense équitable ?
Je ne suis pas une grande admiratrice de Me Dupond-Moretti, surtout depuis qu’il est allé se jeter dans les bras du roi du Maroc, mais il faut reconnaître que c’est un de nos meilleurs pénalistes, pourtant, parfois, ses clients ne sont pas absous.
La preuve par Guaino ;-))
En même temps tous ces hommes politiques qui votent les lois ne s’énervent que lorsqu’elles se retournent contre eux.
Conclusion : quand on ne sait pas jouer au boomerang il ne faut pas le lancer 😀
Pour un tube de dentifrice ou une bouteille d’eau on vous refoule à l’embarquement à moins de s’en séparer… Du vécu, et là, 680 000 grammes de cocaïne transiteraient sans remarques, non pas à bord d’un semi-remorque mais dans un beau jouet de l’aviation privée ! Bigre, ce matériau serait-il si transparent que l’on veut bien le dire ?
Allez, l’ensemble des péripéties à venir fera les choux gras des médias avides de ces parcours rocambolesques, oublieux du caractère assassin du produit transporté, et qui sait, en faire des Robin des Bois ?
« Pour ma part, je refuse de me laisser enfermer dans un patriotisme de mauvais aloi. Je déteste plus les trafiquants de cocaïne que je ne me sens solidaire avec des Français qui en seraient coupables. »
Pour ma part aussi, et bien sûr d’être aussi blancs que l’agneau qui vient de naître, le rôle attribué auX vétérinaireS de service qui afficheront sans doute la robe noire des défenseurs de la veuve et de l’orphelin – ils y ont droit bien sûr. Mais là n’est pas le sujet.
En l’occurrence, j’ai lu qu’ils étaient attendus à Marseille s’ils n’avaient été arrêtés en République dominicaine. Dans tous les cas j’ai la désagréable impression qu’une nouvelle fois nous allons être pris pour des perdreaux de l’année et les mis en cause blancs comme neige (pardonnez-moi je n’ai pu résister).
Allez, aux suivants ! Je ne connais pas du tout la justice qui les a condamnés. Au demeurant, d’après les dires elle serait pour le moins lapidaire, mais attendons ce qu’en pense la nôtre, la meilleure du monde.
La question quant à leur culpabilité est de savoir si un pilote est responsable du contenu de sa cargaison, ou si d’une manière ou d’une autre, ces deux pilotes auraient pu se douter de ce qu’ils transportaient. Ont-ils été payés pour l’ignorer, ce qui les rendrait complices d’un trafic criminel ? Vu d’ici, ils ont joué avec le feu à faire ce métier dans ces zones géographiques ; ce ne sont sans doute pas des enfants de chœur.
Malgré tout, je ne peux pas m’empêcher de préférer qu’ils soient jugés en France, s’il y a une probabilité qu’ils soient innocents. Ce que dit Dupond-Moretti à propos de dates incohérentes montre des failles pour le moins troublantes dans le dossier. Un ami, ancien pilote de chasse, me dit qu’ils n’ont cessé de protester de leur innocence. Mais on n’en sait guère plus.
Quant aux deux qui sont encore là-bas, on peut voir la chose sous deux angles : soit se dire que ce n’était pas juste de s’évader si tout le monde ne pouvait pas le faire (mais à ce compte-là, personne ne s’évaderait jamais), soit se dire « Déjà deux qui auront droit à une justice plus sûre, c’est toujours ça ». Car s’il était vrai que la justice dominicaine devait faire payer à ceux qui ont respecté ses consignes l’évasion des autres, ce serait une justice abominable.
Cher Philippe,
Nous ne connaissons absolument rien des conditions de procédure en République dominicaine ni des conditions de détention.
Par contre ce que nous pouvons comprendre, c’est qu’il existe encore des corps de métier où la solidarité existe.
Et ceci est à féliciter.
Que ces personnes qui ont été embarquées dans un piège alors qu’elles devaient piloter pour nourrir leurs familles ont le droit à la présomption d’innocence et de réclamer des juges neutres impartiaux et apolitiques comme c’est le cas en France devrait sembler une évidence.
Si la justice devait arrêter les pilotes pour conformité des bagages transportés, il n’existerait plus de pilote. Un moustique dans l’avion, et bzzz.
Une défense d’éléphant dans la soute et vlan. Quelques contrefaçons et plouf.
Des coulemelles non made in France et hallucinogènes et paf.
Quelques antiquités ou brin de corail et sniff, sniff.
La réalité est que ces personnes doivent être soulagées de retrouver leurs familles et des soins s’ils en ont la nécessité.
Nous n’avons pas compris pourquoi le fait d’être défendu par Me Dupond-Moretti devait être à charge contre ces personnes.
Un juge n’est-il pas supposé s’en tenir aux faits ?
Il ne nous semble pas que le métier de pilote consiste à vérifier le contenu et le poids des bagages, mais c’est peut-être une nouveauté ?
Dès lors qu’ils n’ont pas pris le U977 pour l’Argentine et le dossier de 800 pages du FBI, ce sont des anges comme Dieudonné.
33 témoins qui n’ont vu que le pantalon, pas une goutte de sang sur le béton, un bout de crâne d’un autre ADN, des preuves de l’assistante dentaire.
105 jours en mer dans un sous-marin direction la liberté.
Les historiens roucoulent en lieu d’enquêter sur le terrain.
Pas de corps, pas de Nuremberg.
Les historiens ont abandonné Monsieur Ben Barka dans le trajet qui va de l’aéroport de Fontenay-le-Vicomte en passant au-dessus des étangs de Vert-le-Grand et Vert-le-Petit et la Constitution tunisienne qui vous réjouit, cher Philippe, aurait pu voir le jour au Maroc il y a bien longtemps.
Sur ce, nous cessons notre errance historique, état bohème volontaire pour ouvrir les yeux sur l’histoire selon les faits et parce que nous refusons l’histoire effeuillée par les historiens rouges.
Vive Tautavel et son vin délicieux et Vive la France.
françoise et karell Semtob
Voir d’anciens officiers français compromis dans une affaire aussi douteuse est pour le moins lamentable. Trouver normale la solidarité de corps dans cette pitoyable affaire est consternant… L’honneur continue, décidément, à couvrir de bien douteuses marchandises… On se situe au niveau des républiques bananières qu’on méprise pourtant ostensiblement. Triste pour ce pays (le nôtre, évidemment).
En apprenant cette histoire, j’ai immédiatement pensé non seulement aux deux autres inculpés dans l’affaire, mais à tous les Français qui peuvent être un jour confrontés à la justice dominicaine, voire d’autres petits pays dont il est plus aisé de s’évader. Je n’ai aucun avis sur l’affaire, pas d’autre avis sur la justice dominicaine que ce que l’on a observé : une justice capable de ne pas emprisonner des présumés innocents. Il n’est pas impossible que l’enquête et le premier procès aient été expédiés : c’est souvent le cas dans des pays qui sont en proie à un trafic massif de drogue et qui ont la main lourde sur ce sujet. Mais l’attente d’un procès en appel dans les conditions d’un contrôle judiciaire leur aurait permis de consacrer leur carnet d’adresse barbouzard à démonter l’accusation.
L’égoïsme cynique dont ont fait preuve ces deux hommes en dit fort long sur leur mentalité : ils se lavent les mains de ce qu’il advient des autres comme ils pourraient se laver les mains de ce qu’ils transportent, l’égoïsme comme mode de vie, ma pomme d’abord.
Le procès aura lieu en République dominicaine. Il leur sera dès lors facile de hurler contre cette justice alors qu’ils auront refusé de se défendre devant elle. J’imagine qu’il existe une convention judiciaire entre les deux pays et que, s’ils venaient à être condamnés à Saint-Domingue, la France ferait exécuter la peine en France selon le verdict dominicain et sans barguigner. Cela serait nécessaire pour rétablir dans leurs droits menacés tous les justiciables français à l’étranger.
Aucune comparaison possible avec Battisti : ces deux hommes avaient droit à un deuxième procès.
Je suis surpris, Monsieur Bilger, de l’aspect plus polémiste qu’analytique de votre billet. Il faut au préalable replacer cette affaire dans son contexte.
Tout d’abord, il s’agit d’un vol international soumis à peu près aux mêmes contraintes que celles imposées aux compagnies aériennes. L’avion, appartenant à M. Afflelou, est confié pour le rentabiliser à une société spécialisée. Laquelle affrète cet avion pour des vols privés internationaux et dispose pour le piloter d’un équipage qui est soumis à peu de choses près aux mêmes règles que les pilotes des compagnies aériennes. Vous viendrait-il à l’idée de mettre d’entrée en accusation un commandant de bord d’Air France après l’arrestation de plusieurs passagers transportant de la drogue dans leurs valises, voire dans leurs intestins ?
Sous réserve que des renseignements précis de complicité de l’équipage soient officiellement apportés, rien ne permet a priori de rendre responsable un équipage des objets transportés par les passagers de l’avion qu’ils pilotent.
Ensuite, la vidéo diffusée n’est qu’une reconstitution, une mise en scène comme celle à laquelle a été soumise une citoyenne française au Mexique. Tout le monde a versé des larmes sur cette prisonnière des geôles mexicaines. Mais dans l’affaire dominicaine, ce doute ne semble pas devoir bénéficier à l’équipage.
Par ailleurs, la mise en vrac au « cul d’un avion » d’une telle quantité de valises me semble contrevenir aux règles de sécurité aérienne et il semble peu probable qu’un équipage sérieux accepte cette situation : les soutes sont là pour cela et la stabilité de l’avion en cas de turbulences doit être assurée.
Enfin, sans préjuger d’une culpabilité des membres de l’équipage, il est surprenant que les seuls condamnés à vingt ans de prison soient les Français, y compris les membres de l’équipage, alors même que tous les Dominicains, ne serait-ce que ceux qui ont permis l’accès des valises sur le tarmac, puis les ont transportées et ont chargé l’avion (douanes, employés de l’aéroport, services de sécurité, etc.) ont été relaxés et blanchis…
En conclusion, de deux choses l’une :
– ou bien les membres de l’équipage ne sont pas coupables, ni complices, et alors leur code de l’honneur les conduisaient à chercher à s’évader, comme le ferait tout militaire prisonnier, les modalités de leur évasion n’étant qu’un épiphénomène ;
– ou bien il sont complices, donc coupables, et leur évasion contrevient à leur code de l’honneur. Auquel cas ils ont fourvoyé dans cette affaire ceux qui les ont aidés.
Jusqu’à plus ample informé, il m’apparaît difficile de décider laquelle de ces deux branches de l’alternative est la vraie.
Il me semble donc, Monsieur Bilger, bien présomptueux de classer ces pilotes, parce qu’anciens militaires, dans la catégorie des coupables quand on sait combien certains services étatiques de pays comme Saint-Domingue sont corrompus, notamment par la drogue.
C’est donc à présent à la justice française de procéder à une enquête approfondie. La personnalité de Me Dupond-Moretti, leur défenseur, n’a aucun effet sur le fondement de cette affaire.
J’espère qu’ils seront jugés en France sans complaisance aucune.
Ma conviction et je n’ai que ça, c’est que les quatre compères ne pouvaient pas ne pas savoir. La naïveté de personne ne va jusque-là.
Concernant l’évasion, quels auraient été les commentaires si la situation avait été inversée. Des Dominicains jugés et condamnés en France qui mettraient les voiles… Cris d’orfraie, atteinte aux valeurs de la République, déni de démocratie, etc.
Ils ont fui la justice dominicaine, ce qui de toute façon n’est pas une preuve d’innocence mais d’autres comme Thomas Fabius ne sont pas inquiétés par la justice française malgré de grosses présomptions de blanchiment.
J’ai quand même l’impression que si j’avais fait la moitié du quart de ce qu’il a fait, j’aurais été traduit depuis longtemps devant un tribunal.
@breizmabro
Le rôle de l’avocat est certes de défendre ses clients, et je ne crois pas que tenir une conférence de presse rentre dans ce cadre.
Que viennent-ils tous faire devant les caméras ? Sommes-nous là au début d’ une audience où le juge absent n’aura qu’à suivre le mouvement ? Je comprends parfaitement bien que M. Bilger soit très réservé et je le suis davantage encore.
Quant à ceux qui préjugent en accusant les autres de le faire, je les invite à la mesure et la pondération…
Me Dupond-Moretti compte, parce qu’il est intelligent, sur la manipulation que fera la presse de l’opinion, pour d’une certaine manière avancer son dossier favorablement, ce n’est pas très brillant ni d’un grand style du point de vue de la plaidoirie…
Dans le palais d’autres avocats qui n’ont pas su montrer combien la parole peut concilier, s’entretuent. Ceci est tragique, et pourtant ne suscite pas de commentaires au-delà de l’information… Taisons-nous, il se pourrait que parlez de ce qui fâche, nuise et tue finalement !
Dès lors qu’il a choisi comme avocat Me Dupond-Moretti, « il est donc très coupable ou très innocent. » Cette assertion est d’autant plus détestable qu’elle émane d’un magistrat de rang élevé, et qu’elle ne veut rien dire car c’est une lapalissade. Imagine-t-on qu’on puisse se forger une opinion sur la culpabilité d’un mis en examen en se basant sur le fait que c’est un procureur général de grand talent qui soutient l’accusation ? Et si les amis qui entourent les pilotes avaient voulu s’assurer que le travail d’assistance commencé par eux serait mené à bien ? Car les deux pilotes ne sont pas tirés d’affaire. Il semble qu’une instruction soit en cours et qu’un ténor du barreau vaille mieux, dans une telle occurrence, qu’un avocat moins talentueux.
Restons factuels.
Au vu des informations parues dans les médias, nous avons affaire à deux pilotes, anciens officiers de la Royale, qui ne sont ni des enfants de chœur ni des enfants de Marie et qui protestent avec force de leur innocence. On peut quand même rester dubitatif pour plusieurs raisons.
Un jet privé en location, deux pilotes, un seul passager avec 26 valises ! Il me semble qu’à la place de ces deux baroudeurs volants il me serait venu à l’idée de me documenter sur la nature de ces 26 valises même si ce n’est pas le rôle des pilotes de vérifier le contenu des bagages transportés. C’est sans doute une question qui leur sera posée par le magistrat instructeur. Laissons la justice faire son œuvre d’autant plus que l’on ne connaît pas le fond du dossier qui va être articulé contre eux. Et si par extraordinaire ils s’étaient fait piéger à l’insu de leur plein gré, nos baroudeurs se seraient fait traiter comme des pieds nickelés. Sur leur retour en France, pas de commentaire sinon l’intérêt d’être entendus par des juges et en toute équité.
@herman
« Concernant le trafic de drogue mon avis personnel c’est qu’il faudrait de toute urgence légaliser toutes les drogues. Pour stopper le trafic, mais aussi pour arrêter d’em… les consommateurs. »
Je pense aussi que permettre la drogue serait bien. Arrêter de persécuter les drogués et d’enrichir encore les mafieux… Par contre, je pense que la drogue répond à beaucoup de besoins humains et qu’on ne va pas la supprimer. Il faudrait plutôt, je pense, en civiliser l’usage. Le vin est évidemment l’exemple indépassable d’une drogue et d’un art de vivre.
Enfin, drogue ! Dans drogue il y a le produit, la personne (métabolisme et passé) et l’usage.
Le vin peut être une drogue, un produit dont on n’arrive pas à se passer et qui vous détruit pour l’un, un acte de dégustation pour l’autre.
Un produit peut être considéré comme drogue par certains, pas par d’autres, être prohibé puis permis, permis puis prohibé.
A mon avis, le vrai problème de santé est l’addiction, qu’elle soit à telle ou telle drogue ou comportement.
Le problème est d’accompagner cela de mesures de protection, interdiction pour les enfants, information du consommateur, et de mesures de remplacement de l’enrichissement des talibans ou gens du même genre par des producteurs locaux payant taxe.
Le difficile sera de permettre sans sembler approuver, montrer que l’Etat ne joue plus les directeurs de conscience.
Pour moi, la prohibition de la drogue est exactement le même problème que la censure.
1 – Ce genre de réduction de la liberté est illégitime.
2 – Ces réductions de liberté s’étendent sans cesse : nouveaux produits interdits ou nouveaux tabous institués, élargissement de la responsabilité non seulement aux auteurs de propos incriminés mais par exemple des possesseurs de blog ou incrimination de pilotes, passagers, gens dont on ne peut pas savoir s’ils ont enfreint la loi ou ont été chargés de produits interdits sans le savoir.
Il faut raison… garder ? Plutôt trouver, en permettant à chacun d’être libre du moment qu’il ne nuit pas à la liberté d’autrui.
Qu’on en est loin !
« …des éléments ont été portés à notre connaissance par les médias français, notamment sur les circonstances de leur interpellation et l’acheminement, par une voie détournée, des 26 valises contenant la cocaïne dans l’avion. »
Je ne sais si vous avez voyagé en Falcon, mais 26 valises (rien que le fait de les compter je transpire), sans compter celles des passagers, cela me fait penser brutalement à un cendrier qui déborde de mégots… Bon, vu d’ici loin de tout, on peut imaginer un mauvais polar mais fichtre six cents et quelques kilos de cocaïne, arrivés par une voie détournée ce ne sont quand même pas des pistaches.
Cela m’aura toujours fait sourire, de même l’argumentation des époux infernaux, pauvres victimes d’un système qui leur en veut, d’un complot qui cherche systématiquement à les abattre.
Toujours le même refrain, innocents jusqu’au bout des ongles, parfaitement monsieur, dans le fond ils ont raison, la justice semble si imparfaite que de bons avocats, un peu d’argent et beaucoup de rouerie en sauveront toujours plus d’un.
@ duvent | 30 octobre 2015 à 17:17
« Le rôle de l’avocat est certes de défendre ses clients, et je ne crois pas que tenir une conférence de presse rentre dans ce cadre. »
Il se trouve que c’est parce qu’il y a eu une « fuite » que les deux fugitifs se sont retrouvés face aux journalistes à leur arrivée. Reste à savoir qui a organisé la fuite en question. L’avocat, Christophe Naudin ? Un autre des participants à la rocambolesque entreprise, ou cela est-il parti de la République dominicaine pour qu’ils soient interpellés à leur arrivée en France ? Nous ne le saurons sans doute jamais.
Une affaire facilement stupéfiante ?
Je me demande pourquoi cette affaire est apparue en média.
Le goût du trouble et le fond de la Seine à la une ?
Je pensais que les histoires de barbouzes avaient sombré dans l’oubli, avec le retrait de la colonisation et depuis l’avènement du couteau suisse spécial multiterrorisme vendu hors la Suisse.
(Plantigradinox aurait même été transféré via la technologie de la Chine, et rétrogradé en Pandaïnox…)
680 kg cela nous fait 170 kg par protagoniste embarqué !
Ainsi irait la Justice avec des sapiteurs…
On apprendra un jugement dont on doutera à coup sûr de la validité, snif !
Du côté de la Justice, on voit bien à quel point elle est sommée de se rendre.
Faut qu’elle fabrique une décolleteuse !
Du côté des médias, on voit des bonhommes tellement caricaturaux et enflés que l’on se demande à quoi bon les présenter, puisqu’ils sont par les médias condamnés hors tout processus judiciaire.
A moins que…
A moins que les médias scrutent encore et toujours plus profond dans la Seine, et que cela fasse leur plat du jour comme il remonterait à la surface !
Du côté de la Saône faut rester en surface parce qu’au fond, en Saône, ce qui remonte à la surface est toujours une surprise.
Dans cette affaire présentée iséroise, rien ne pourra nous surprendre…
Tristes médias !
Aux faits, ils disent quoi les médias tropicaux ?
Bonjour,
Cela me rappelle Noiret dans les Ripoux racontant « à l’aéroport on a pincé un Colombien avec 50 sachets de cocaïne dans le ventre, et vous savez ce qu’il a dit ? C’est pas à moi »…
Je trouve qu’on fait de ces deux pilotes un peu trop des héros.
De la poudre pour Canadair était-ce peut-être ?
Quant au fait qu’ils soient défendus par Dupond-Moretti… encore lui !!
Une bonne occasion pour les magistrats de se le payer.
Je salue le courage de P. Bilger de briser le consensus complaisant.
Une sorte de Morano de la magistrature en quelque sorte.
J’ignore tout de la culpabilité éventuelle de ces pilotes. Mais je remarque que les faiseurs d’opinion, en France, ont une curieuse tendance à considérer systématiquement qu’un Français poursuivi en justice à l’étranger est forcément innocent, et les tribunaux étrangers forcément iniques et animés par la haine anti-française.
C’est aussi caricatural que ce qu’on entend partout à propos de la viande importée de l’étranger, et plus généralement des produits alimentaires. A en croire la sagesse populaire, le monde entier se nourrit de produits frelatés ; il n’y a qu’en France qu’on trouve de la viande non avariée.
Pour le coup, voilà ce qu’on appelle de la xénophobie. Un xénophobe n’est pas celui qui refuse l’invasion de son pays par l’immigration de masse. En revanche, celui qui croit malin d’inscrire sur ses menus « viande française », comme si l’agneau néo-zélandais et le porc espagnol n’existaient pas, celui-là en est un.
@Noblejoué
« Je pense que la drogue répond à beaucoup de besoins humains et qu’on ne va pas la supprimer. »
Exactement ! Vous me faites plaisir en disant cela.
Je pense qu’à très long terme nous y reviendrons. J’aurais vraiment souhaité que la gauche au pouvoir se charge d’une avancée dans ce domaine, ne serait-ce qu’en dépénalisant le cannabis, mais ce gouvernement n’a rien dans le ventre et n’a su persévérer que dans le consensuel comme le mariage gay.
La pénalisation des drogues est une déshumanisation.
Comme vous le dites « ce genre de réduction de la liberté est illégitime ».
Vu la quantité de drogue, passer par une compagnie low cost aurait coûté un maximum de supplément bagage.
@duvent | 30 octobre 2015 à 17:17
« Me Dupond-Moretti compte, parce qu’il est intelligent, sur la manipulation que fera la presse de l’opinion, pour d’une certaine manière avancer son dossier favorablement, ce n’est pas très brillant ni d’un grand style du point de vue de la plaidoirie… »
Je crois que Me Dupond-Moretti se fiche complètement de savoir si ce qu’il fait « est très brillant ou d’un grand style du point de vue de la plaidoirie ».
Je le soupçonne de n’être motivé que par l’efficacité (ou non), selon lui, de son action.
C’est critiquable ? Il me semble que cette motivation est assez appréciable chez un avocat…
« La manipulation que fera la presse de l’opinion »
Hélas… Mais ce n’est pas lui qui a inventé ça !!
@herman, Noblejoué
Merci de dériver en ce débat.
« C’est quoi la drogue ? »
La prohibition tue rapidement entre truands, voire forces de l’ordre qui s’en occupent, voire politiciens qui s’en défaussent.
Elle fait abondance de procédures et de procès, ce qui n’est pas négligeable mais ce qui n’est pas, il faut le constater, dédommageable à coup sûr.
Elle entend éviter de tuer surtout les consommateurs…
Le délit d’addiction viendra par les assurances tandis que Kafka écrirait parfaitement clean comme on imagine… s’inscrira dans les Lois puisqu’un détecteur de fumée nous sera rendu obligatoire à implanter sous la peau, tandis que les assureurs auront saisi l’avantage de cette technique pas encore opportune mais d’avance possible.
Il n’y aura aucun problème pour recycler nos assureurs, puisqu’ils instigueront l’écriture de nos Lois comme par la démonstration de l’avance, dont se saisira ensuite la Justice.
Kafka a bien démontré se recycler d’avance en bavassant !
Mais comment recycler nos dealers ?
Je suis bien d’accord avec vous, il faut d’urgence légaliser la dope et recycler les dealers, même si tout un chacun n’est pas Kafka !
De mon côté, je pratique le tabac et l’alcool, suis écœuré par les drogues usuelles et les médicaments en général, suis accro à la nourriture cuisinée, voire la viande rouge, et depuis toujours étant né j’ai entendu le docteur Knock :
« Vous aimez tout ce qui est bon ?… c’est très mauvais ! »
@ Noblejoué | 30 octobre 2015 à 20:39
Ne généralisez pas trop. L’art de vivre en dégustant du crack est assez court.
Autant votre argument a du sens pour le cannabis, autant il y aura toujours un curseur à mettre quelque part pour interdire certaines drogues.
Sur la cocaïne… Même s’il existe un usage récréatif occasionnel, ça finit mal pour beaucoup de gens qui en prennent.
Bref, l’idéologie est une drogue à consommer avec modération.
Giuseppe | 30 octobre 2015 à 20:49
Je ne sais si vous avez voyagé en Falcon…
Celle-là est délicieuse. Les commentaires de ce blog sont remplis de fines allusions de ce genre, mais là je dois avouer qu’on atteint une espèce de record.
Je ne sais et personne ici ne peut savoir, si ces deux pilotes avaient partie liée avec les trafiquants de cocaïne. Leur exfiltration ne préjuge ni de leur culpabilité ni de leur innocence, et avancer la thèse d’une opération des services spéciaux ou barbouzes relève du roman. Si elle avait été montée par ces derniers, elle aurait été autrement plus discrète… CQFD…
Certes la République dominicaine n’est pas une dictature, mais dire que c’est un état de droit avec une justice telle la nôtre, je ne me risquerais pas à une telle affirmation. Dans ce pays et d’autres de la région, la corruption est quand même fort présente. Alors même si ces deux pilotes étaient innocents, on peut comprendre qu’ils ne voulaient pas prendre le risque de passer quelques décennies dans les geôles locales.
A priori un chargement en soute d’un tel nombre de valises est anormal, mais le contrôle du fret embarqué n’est pas de la responsabilité des pilotes : les règles internationales en matière d’aviation sont très strictes. Certes deux passagers emportant autant de valises et dans un pays connu pour servir de relais pour le trafic de drogue, devait éveiller les soupçons des pilotes. Mais que pouvaient-ils faire ?
Faire part à la douane ou la police locale de leurs soupçons, mais outre que celles-ci pouvaient très bien être de mèche avec les trafiquants cela posait un autre problème vis-à-vis de leur employeur. Un équipage qui informe la police ou la douane de ses soupçons sur les bagages de ses passagers, alors que légalement rien ne l’oblige à cela, c’est pour le moins très mal vu de la société affréteuse de cet avion. Des clients qui sont capables de se payer la location d’un jet d’affaires sur une telle distance, il est plus que conseillé à l’équipage d’être aux petits soins avec eux !…
Certes des pilotes liés à des réseaux de trafiquants cela existe, voir l’avion provenant d’Amérique du Sud qui s’est crashé en se posant dans le désert malien il y a quelques années. Mais on les trouve en grande majorité dans des vols clandestins, et guère dans des sociétés ayant pignon sur rue, ou alors dans des entreprises plus que douteuses : voir certains exploitants d’hélicoptères en Guyane semblant jouir d’une certaine mansuétude des autorités.
Pour conclure je partage totalement le commentaire de Robert le 30 octobre à 15:51.
Comme je vous comprends zenblabla. Pour moi c’est alcool et vapoteuse, mais je n’en parle jamais à mon médecin, ça ne le regarde pas !
Alex, ne faites pas le malin, ce n’est pas parce que monsieur sait se tenir qu’il doit poser des limites pour les autres.
Et c’est justement pour éviter des dérives comme le crack qu’une politique sérieuse sur les drogues aurait une utilité publique.
@ Robert
« …alors même que tous les Dominicains, ne serait-ce que ceux qui ont permis l’accès des valises sur le tarmac, puis les ont transportées et ont chargé l’avion (douanes, employés de l’aéroport, services de sécurité, etc.) ont été relaxés et blanchis… »
Non.
« Air Cocaïne : quatre Français condamnés à vingt ans de prison » – Le Monde 15.08.2015 – Jean-Michel Caroit
« Six des dix Dominicains poursuivis dans cette affaire ont été acquittés. Les quatre autres, anciens fonctionnaires de la Direction nationale de contrôle des drogues (DNCD) en poste à l’aéroport de Punta Cana, dans l’est de la République dominicaine, au moment des faits, ont été condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison. »
Par ailleurs, le billet de Philippe ne dit pas que les pilotes sont coupables ; il parle de fuite des responsabilités.
Quand bien même leur responsabilité serait périphérique – genre: moi pilote je n’ai aucune question à me poser et à poser quand mon Falcon transporte 680 kg de bagages pour un passager ; la preuve: je suis totalement protégé par la réglementation internationale qui encadre les vols commerciaux et qui dit que ce que je transporte je m’en fiche, ce n’est pas mon affaire -, il n’empêche que cette sorte d’impunité statutaire revendiquée sans la moindre distance choque le sens commun.
Et puis, cher Robert, les mines réjouies des députés Aymeric Chauprade, du sénateur Olivier Cadic et du correspondant BFMTV Christophe Naudin, l’allégresse à peine voilée des médias survoltés, tout cela met mal à l’aise.
Et aussi, Eric Dupond-Moretti – et Dieu sait si j’aime l’homme et l’avocat – qui dit sans rire en conférence de presse : regardez notre bonne foi, on attend juste le coup de fil du juge français qui, bien entendu, toutes affaires cessantes doit évidemment se mettre à la disposition de mes accusés vedettes estampillées BFMTV !
Là, franchement, trop c’est trop !
@Trekker
« Un équipage qui informe la police ou la douane de ses soupçons sur les bagages de ses passagers, alors que légalement rien ne l’oblige à cela, c’est pour le moins très mal vu de la société affréteuse de cet avion. »
Mais enfin, Trekker, on nous présente ces pilotes comme d’anciens officiers-héros militaires, qui n’ont nullement besoin matériellement de tremper dans des trafics vu qu’ils gagnent très bien leur vie. Et nos deux officiers au passé militaire prestigieux, qui n’ont rien à gagner et tout à perdre dans ce type de convoyage, trembleraient à l’idée d’incommoder leur employeur par leurs questions…
Je pense plausible l’hypothèse selon laquelle les pilotes au fond ne se sont pas souciés le moins du monde de ce que l’avion transportait, leur sens des responsabilités étant disons immunisé et comme anesthésié par leur statut de pilote.
De la même façon, je pense que pas une seconde il n’a été envisagé d’organiser la fuite de leurs deux co-accusés restés sur place : l’absence de protection statutaire, des réseaux et des soutiens qui vont avec, les excluant de fait de l’expédition retour en France.
Tout cela est au fond d’une triste, morne et grande banalité humaine. Pas glorieux.
Très loin en tous cas des images de prestige et d’aventure que les télés n’ont pas cessé de nous asséner en début de semaine.
Que dire des médias (France 2 notamment) qui les transforment en héros… Ce qui en dit autant sur le fonctionnement des médias que sur l’affaire elle-même.
@zenblabla
« La prohibition tue rapidement entre truands, voire forces de l’ordre qui s’en occupent, voire politiciens qui s’en défaussent. »
Madame Bilger a laissé passer ce mot inapproprié. En fait vous vouliez dire « qui s’en défoncent ».
Il suffit de voir leur nombre se caressant la cloison nasale avec insistance. Je ne crois pas que cela soit dû aux mensonges qu’ils professent.
Enfin pas que.
@ herman | 31 octobre 2015 à 04:03
« Comme je vous comprends zenblabla. Pour moi c’est alcool et vapoteuse, mais je n’en parle jamais à mon médecin, ça ne le regarde pas ! »
Je comprends mieux maintenant les commentaires surréalistes de certains intervenants. 🙂
@ Achille 31 octobre 2015 à 09:02
On est deux 😀
@ Robert Marchenoir | 31 octobre 2015 à 01:42
Ma tirelire vient de s’enrichir de 2€ ! Les records sont faits pour être battus, vous m’y avez aidé.
2€ c’est la règle, au bout on se paye l’apéro. Nous avons mis en place une progression géométrique (cela fait monter la caisse plus vite).
Merci à vous et bien à vous.
Drogue et propagande, c’est tout uniment la même chose.
Alors, il me vient une idée, au sujet du billet précédent. Il me semble me souvenir que Mein Kampf a été retiré de la vente en France, par le gouvernement de l’époque, à la demande de… Adolf Hitler qui craignait que la haine qu’il y affichait de la France ne fût un motif de méfiance à son égard.
Comme le Duc de Bordeaux, j’en déduis que ceux qui demandent aujourd’hui son interdiction ressemblent à Hitler comme deux gouttes d’eau.
@Achille
D’après vous, certains se seraient donc mis à fumer de la moquette ?
Va falloir sévir…
Gavot : ne jurez plus et contribuez plus souvent – c’était vif et iodé – encore !
« Nous sommes revenus à Tarbes en hélicoptère pour reprendre notre Falcon pour Paris. Luxe, calme et volupté ! J’ai mieux compris les tentations des politiques et le bonheur d’aller… » (Notre hôte)
Certainement pas les mêmes valeurs, d’un côté des valises, de l’autre « calme et volupté », le public n’est pas le même, les intentions non plus.
Quel effet si on avait mis ces bagages, quasi une tonne, avec les passagers, « ne vous inquiétez pas c’est le stock de rustines, en cas de crevaisons ! »
@Véronique Raffeneau | 31 octobre 2015 à 07:45
Totalement d’accord sur votre commentaire, les pilotes pratiquant sciemment des vols de stupéfiants sont quasi toujours des types au passé douteux : ex-militaires révoqués de leur arme pour manquements graves, civils objets de suspension voire révocation de leur licence de vol. Donc rien à voir avec le profil et le passé des deux pilotes en question.
Ma phrase sur les consignes usuelles données aux pilotes dans les compagnies pratiquant ce type d’affrètement, « être aux petit soins avec leurs passagers », est probablement maladroite. Imaginez qu’un équipage ayant de doutes sur la licité du fret embarqué par ses passages en fasse part à la douane ou police alors que cela ne relève pas de ses attributions. Et qu’au final après contrôles de ce fret, durant plusieurs heures, il s’avère qu’il n’a rien d’illicite.
Le client de la compagnie sera furieux car il devra payer les heures d’immobilisation du jet dû au contrôle, et en outre son plan de vol sera décalé d’autant voire au lendemain. La compagnie sera probablement obligée de faire un geste commercial, paiement de tout ou partie des heures d’immobilisation : les clients pour ce type de vol privé transatlantique sont moins nombreux que ceux pour les charters de Ryan Air et cie.
Au final l’équipage aura droit à une « sérieuse remontée de bretelles » par son employeur, pour son initiative intempestive, et les pilotes de ces compagnies sont souvent employés à la vacation. Le monde de l’aviation d’affaires en France est petit et tout le monde se connaît, alors nos deux pilotes risquent d’avoir des difficultés à trouver de nouvelles vacations.
Tout d’abord, ne connaissant pas bien ce dossier il est difficile de savoir si ces accusés sont ou non coupables.
Toutefois, si la République dominicaine n’est pas un pays totalitaire, chacun sait qu’il y règne une corruption indéniable parmi la police et la justice et que ces pilotes ont pu être des proies bien faciles pour couvrir les réels trafiquants, y compris, peut-être, dans les rangs des accusateurs.
Me mettant à la place des accusés, je peux comprendre leur fuite car en supposant qu’ils ne soient pas coupables, je peux imaginer leur état d’esprit pendant cette attente insupportable… Et pourquoi auraient-ils pris le risque de ne pas réussir cette fuite pour attendre deux autres accusés, des passagers qu’ils ne connaissaient pas auparavant et dont ils doutaient peut-être. Des passagers qu’ils soupçonnaient peut-être de les avoir mis dans cette galère. Des hommes qui ne sont ni héros ni salauds mais se retrouvent dans une sale situation par négligence ou excès de confiance. Leur grand tort et le seul, impardonnable, pour nos autorités, est avant tout d’avoir été aidé par un député européen FN. Ils en paraissent aussitôt plus louches ou coupables.
Par contre, je m’interroge sur les autorités françaises et la diplomatie qui s’emballent et se démènent pour le retour en France, comités de soutien à l’appui, lorsque certains Français sont détenus dans des pays étrangers pour soupçons de trafics ou de crimes tandis que d’autres semblent laissés à leur propre sort. Là, je pense à Florence Cassez ou à Serge Atlaoui pour lesquels le battage médiatique a battu son plein, personnalités en tête. Pourquoi tant de compassion pour les uns et pas du tout pour d’autres ?
Et, dans toutes ces affaires, c’est ce qui me dérange le plus, que nos belles âmes si promptes à se draper sous la bannière des droits de l’homme n’agissent qu’avec parcimonie, c’est-à-dire uniquement pour ceux qui peuvent redorer leur blason.
@ Jabiru | 31 octobre 2015 à 11:40
« D’après vous, certains se seraient donc mis à fumer de la moquette ?
Va falloir sévir… »
Sincèrement parfois je m’interroge. Mais c’est ce qui fait le charme de ce blog.
On y trouve des personnages pittoresques depuis le baroudeur qui a roulé sa bosse dans nombre de pays exotiques, au rat de bibliothèque qui voit le monde à travers ses lectures. Sans oublier, bien sûr, les besogneux qui nous pondent des commentaires savants interminables pour au final nous dire toujours la même chose.
Au début c’est un peu rebutant mais à la fin on finit par s’y faire.
@ Alex paulista
« Ne généralisez pas trop. L’art de vivre en dégustant du crack est assez court.
Autant votre argument a du sens pour le cannabis, autant il y aura toujours un curseur à mettre quelque part pour interdire certaines drogues. »
En fait… l’art de vivre concernant les drogues existe ou a existé à coup sûr pour :
– Le vin et autres alcools
– L’opium (voir l’opium une passion chinoise). J’aimerais savoir s’il y a des gens en consommant comme dans l’empire du Milieu à l’époque où on en offrait à ses hôtes, où on en fabriquait des pipes ornées de toute beauté.
– D’autres chez les peuples premiers pour avoir des visions, ce qui était essentiel dans leur religion. Si les Indiens buvaient alors qu’ils ne le supportaient pas, c’est parce que la conquête les a déculturés et qu’ils ne pouvaient entrer dans un état second selon leurs rites ancestraux.
– L’immensité de ce que je ne connais pas.
Cet art de vivre est, à mon avis, possible pour toutes les drogues.
Produit, métabolisme, usage.
C’est la conjonction intelligente des trois qui fait l’usage non destructeur des drogues.
Cela plus l’invention, la tradition, le raffinement, donne l’usage civilisé des drogues.
Il y a des gens, qui, c’est vrai, feraient mieux de s’abstenir de certaines drogues, Indiens et certains Blancs d’alcool, par exemple. Mais de quel droit décider à leur place ? Si certains ne peuvent poursuive leur culture que d’une manière qui les détruit, n’ont-ils pas le droit de choisir entre une destruction corporelle et une destruction culturelle ? Si, parmi les Blancs, certains prennent de l’alcool qu’ils ne supportent pas face à une vie pour eux insupportable pour telle ou telle raison, n’est-ce pas aussi leur droit ?
A moins qu’on estime avoir le droit de faire le bien des autres malgré eux, à part l’interdiction pour les mineurs, il n’y a pas de curseur à mettre pour les drogues.
Et question pour question, où allez-vous mettre le curseur dans le fait de faire le bien des gens malgré eux ?
@ herman @ zenblabla
Merci.
Dans la logique, tout avion qui décolle doit bien atterrir à un moment donné, même chargé de 680 kg de cocaïne. D’après le plan de vol, il devait se rendre à Marseille. Alors ! Comment décharger d’un Falcon, arrivant d’un pays étranger, 680 kg de cocaïne à l’aéroport de Marseille sans aucun contrôle de douane ? Dommage que cette enquête n’ait pas pu se poursuivre en France.
On ne peut pas attendre des pilotes me semble-t-il, qu’ils fassent à chaque voyage le travail des douaniers, de peur d’être soupçonnés de complicité, ni qu’ils vérifient eux-mêmes l’identité des passagers tant qu’on y est. Dans un aéroport et dans un avion, les tâches sont réparties, ce qui paraît normal. Ca ne peut pas fonctionner autrement. Si les pilotes se mettent à remplir des fonctions qui ne leur sont pas dévolues, pour lesquelles ils n’ont pas été formés, et qu’ils n’ont aucun mandat pour assurer alors qu’il y a des spécialistes pour ça, on leur demandera à juste titre de quoi ils se mêlent, surtout que dans 99 % des cas à mon avis, la cargaison ne pose aucun problème. Leur reprocher de s’abriter derrière leur statut pour ne pas vérifier les bagages, me paraît vraiment étrange. De même que leur reprocher la manière dont les media se sont emparés de leur histoire. Personnellement, je leur trouve l’air fatigué et choqué, certainement pas triomphant. Ce qui prouve seulement que tout est dans le regard que l’on porte sur eux. Je suppose aussi que s’ils l’avaient pu, ils auraient peut-être aimé aider les autres condamnés (à moins qu’ils ne les soupçonnent d’avoir eux, participé au trafic -pure conjecture de ma part, je ne connais rien à l’affaire).
S’ils sont coupables, c’est d’autre chose ; du reste ils ont été considérés comme organisateurs du trafic lors de leur condamnation. Si la justice dominicaine a des preuves dans ce sens, alors là, oui, ils sont coupables. Je suppose que ces preuves, si elles existent, seront transmises à la justice française, et on pourra alors discuter sur des éléments plus substantiels que leur look, leur avocat, et le fait qu’ils n’aient pas refusé les bagages, pour se prononcer sur leur innocence ou sur leur culpabilité.
Enfin, je dois lire trop de polars, mais je me demande si la République dominicaine ne les a pas laissés filer exprès, avant le procès en cassation.
J’ai une pensée ce soir pour le docteur Nicolas Bonnemaison.
Chère Lucie
« Leur reprocher de s’abriter derrière leur statut pour ne pas vérifier les bagages, me paraît vraiment étrange. »
Etrange ? Non.
Il ne s’agit pas de reproches, mais du constat qu’un statut et son caractère surprotecteur peut dissoudre le sens des responsabilités, je dirais élémentaires.
Ajoutez à cela le clinquant et l’extravagance du monde interlope chic et surfriqué de l’aviation d’affaires qui peut très vite faire perdre le sens des réalités et des obligations. Ajoutez à cela la crainte de compromettre et/ou de perdre un travail. Tout cela ensemble peut faire dérailler les esprits les plus solides.
Mon propos est juste de dire qu’entre les images de télé, les récits lénifiants et vantards des organisateurs de l’expédition, genre j’étais l’opérationnel n°1, j’étais l’opérationnel n° 2 et la réalité, il y a les faiblesses, les lâchetés et les irresponsabilités humaines, bref un envers sans gloire. Banal. Humain.
Que représentent 680 kg de cocaïne ?
En tout premier lieu, cela provoque la dislocation de familles à commencer par celle du propriétaire des valises. Même s’il a fait appel, même s’il affirme qu’il ignorait ce que contenaient les valises, son épouse a coupé toute relation, son enfant ne voit plus son père. Une fois revendue et consommée, la drogue est un fléau qui disloque les familles. Les proches se détournent du toxicomane, les parents renient leurs enfants, les frères et soeurs ferment leurs portes, déménagent, disparaissent sans laisser d’adresse.
Ensuite, le toxicomane se retrouve pris dans un engrenage, une spirale infernale, s’il veut se soustraire au manque, il faut qu’il vende tout ce qu’il possède. Cette phase est plus ou moins rapide selon le niveau de vie et la fortune personnelle. L’étape suivante est la délinquance, la criminalité et la prostitution. Le trafiquant connaît aussi les risques du « métier », les godillots en béton et le joli collier d’algue autour du cou.
Face à ce tableau nihiliste, le sevrage et la répression sont les seules solutions envisageables.
Sur ce blog, j’ai lu qu’il faudrait libéraliser, dépénaliser la drogue et que le problème serait ainsi résolu. Les familles se recomposeraient, les crimes, les vols et les passes sordides disparaîtraient comme par enchantement ? Cela ne résoudrait rien du tout. Ce genre de raisonnement est complètement farfelu ! Croyez vous que vous empêcheriez les viols en décrétant que le viol n’est plus pénalisé ? Etes-vous persuadé que les vols de vélo cesseraient à partir du moment où serait abrogée la loi organique sur la propriété ? Restons sérieux tout de même et faisons face à nos responsabilités.
Enfin, l’explication, l’équation… Condamné coupable et… pas responsable… En République dominicaine… Puis, non coupable mais responsable, en République française… Donc Dupond-Moretti… Aquittator… Génie du doute… Force sera à la loi… Des doutes singuliers… Noyés dans leur fuite innocente… Abracadabra… Innocents-coupables… À quand, cette notion farfelue dans notre code pénal ? Qui souffre tant des fantaisies du temps politique…
La Justice fait actuellement son travail dans des conditions de publicité tout aussi surprenantes que celles données à l’arrivée des deux pilotes en France.
Personne ne connaît l’état actuel du dossier du juge d’instruction et la mise à exécution d’un mandat d’amener a été préférée à une convocation avec en conclusion la mise en détention provisoire des deux pilotes :
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/02/air-cocaine-les-deux-pilotes-ecroues-apres-avoir-ete-entendus-par-la-justice_4801477_1653578.html
Cela ne permet nullement de présumer des charges qui pèsent sur eux, les risques qu’ils quittent le territoire national étant quasi nuls du fait du mandat international délivré par la Justice dominicaine.
L’avenir dira ce qu’il en est de cette situation plutôt ubuesque de quelque côté que l’on se tourne.
Dernier point : pour qui connaît les techniques aéronautiques, il est évident que 680 kilos de charge placée en vrac dans la queue d’un avion de ce type compromettent nécessairement la sécurité d’un vol, notamment au décollage. Pour le reste, la Justice devra définir les charges qui pèsent sur chacun des protagonistes.
@Robert
Ce que vous évoquez c’est le problème du centrage et quand ce centrage n’est pas équilibré il y a effectivement risque de décrochage au moment du décollage. Une pareille mésaventure est arrivée il y a une trentaine d’années à Biarritz avec un « sarratoga » et qui a coûté la vie au pilote et à ses deux passagers.
@Noblejoué | 31 octobre 2015 à 16:32
« Et question pour question, où allez-vous mettre le curseur dans le fait de faire le bien des gens malgré eux ? »
Il faut mettre un curseur partout, même dans la médecine ou dans l’application des principes les plus séduisants. Il faut être totalement irrationnel pour ne pas voir les limites de la rationalité : donnez-moi un principe et je conviens avec vous que son application absolue conduit à la barbarie. Vous-même mettez une limite d’âge.
L’absolu envoie toujours au désastre, il n’existe pas d’éthique basée uniquement sur la rationalité, c’est un constat qu’on fait dès l’adolescence dans les cours de philosophie sociale aux US.
En France, au même âge, on croit enseigner et comprendre Spinoza qui nous explique que le temps ne peut être qu’unique par principe (on sait depuis 1905 que c’est raté…). Et on voit émerger de « nouveaux philosophes » qui confondent relativité et relativisme, délirent sur l’axiome du choix ou les univers multiples des états quantiques, dans un bouillon infâme de concepts scientifiques incompris. Une ivresse des mots qui se préoccupe bien peu de la réalité, si ce n’est pour y piocher les exemples qui vont bien. Délirons, la réalité suivra bien quelque part, au pire on changera un peu le thermomètre.
Pour revenir au cas de la drogue, accompagnez-moi à Cracolândia et puis on en reparle.
Le crack, cocktail à base de cocaïne mélangée à d’autres poisons et distribués en pierres à un euro, ça donne des milliers de gens dans cet état, qui mendient et sentent l’urine :

Il y a un quartier de junkies fluctuant au centre de São Paulo vers Luz, comme si c’était à Châtelet au centre de Paris. La plupart d’entre eux sont gentils, certains sont instruits, issus de familles normales, mais leurs yeux sont tellement vides que tout peut arriver.
Plutôt qu’à vingt ans de prison, je condamnerais les trafiquants à plusieurs années de TIG au milieu de ces zombies.
Sans parler des riverains qui voient ces populations s’installer et réduire à néant tout leur patrimoine, leur sécurité et celle de leurs enfants.
@Alex paulista
Merci pour cette photo : ceux qui s’enrichissent en ajoutant de la misère et du malheur ne méritent aucune indulgence.
@ Alex Paulista
« Il faut être totalement irrationnel pour ne pas voir les limites de la rationalité : donnez-moi un principe et je conviens avec vous que son application absolue conduit à la barbarie. Vous-même mettez une limite d’âge. »
A un certain âge, peut-être devrait-on d’ailleurs la repousser, les connexions neurales n’étant pas tout à fait câblées adulte à 18 ans, chacun est libre et responsable de lui-même.
Assez pour se voir mis à la porte de chez ses parents et se battre pour sa survie. Assez pour voter.
C’est-à-dire engager sa vie et celle de sa collectivité. Bien, et cette personne ne peut pas se servir de son corps dès lors que l’usage en est récréatif ? Cela me paraît, j’ai mauvais esprit, quelque peu puritain.
A propos de limites : je suis contre la vente d’organes parce que là, il y a dégradation irréversible, et grande inégalité entre riches et pauvres.
Je ne vois pas une nécessité vitale de commencer à se droguer et il existe des cures de désintoxication.
Si on voulait vraiment être inattaquable tout en obligeant les gens à un usage de leur corps, la vaccination serait obligatoire même pour les adultes, et pas pour protéger ces derniers malgré eux : pour protéger les très jeunes et les très vieux qui ne peuvent pas le faire puisque trop fragiles. Mais là, curieusement, il n’y a guère de mobilisation. J’en conclus que l’idée n’est pas de sauver des vies, surtout celles de faibles qui n’ont pas le luxe de choisir, non, en s’en prenant au trafic de drogue, on fait deux choses :
1 Tout le monde dépend : de son patron, des aides sociales, de son banquier… Mais face au drogué, tout le monde croit être libre, ce qui légitime de l’emprisonner. Moi je veux bien que la drogue désocialise… Et la prison ? Prison pour avoir usé de moi. La conclusion à en tirer est que le monde qui refuse souvent l’aide que demandent les mendiants mais qui me l’impose à moi, est horrible, et qu’il faut le fuir à toute force, si ce n’est pas drogue illégale, par la drogue légale. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas empêcher les gens de fuir un monde trop dur pour eux. Dans la défunte URSS on avait interdit l’alcool et… des gens buvaient de l’alcool à 90, du déapanet.
Mais si on veut punir les gens de ne pas apprécier la réalité qu’ils vivent, ça n’a pas de fin et au fait, pourquoi ne pas interdire les religions ? Les drogués, enfin des drogués, sont désocialisés… Mais à part les assassins au sens propre, ce ne sont pas eux qui s’attaquent à la société. Donc… la société les attaquent. C’est dans l’ordre : on ne s’attaque préférentiellement aux faibles.
2 Le capitalisme ne s’embarrasse guère de morale. Les patrons, très loyaux, délocalisent. Les entreprises, très loyales, trompent les clients comme on l’a vu avec l’histoire de la triche à l’écologie dans l’automobile. Bref, ce n’est pas forcément très aimable… Mais grâce aux trafiquants de drogue, d’un coup, par comparaison, tout le monde paraît très vertueux. Hum… Mais si demain les industries, loin d’être encadrées, réglementées par l’Etat, devenaient illégales, elles n’auraient que la force pour régler leurs différends et adopteraient vite les méthodes des mafias.
Au fait, si je dis que la plupart des problèmes des drogue viennent de l’interdiction, je ne dis pas qu’il serait facile de légaliser… Eh oui ! On a rendu les mafias si puissantes qu’il serait très difficile de leur ôter le contrôle de la drogue et donc de se servir de la légalité pour augmenter le trafic comme de s’étendre et pourrir encore plus le reste de l’économie. D’un autre côté, l’interdiction, aujourd’hui, fait du drogué quelqu’un qui sans 50 millions de consommateurs et autre, ne sait même pas ce qu’il prend et peut être jeté en prison. Qui est une des raisons importantes du nombre de Noirs emprisonnés aux Etats-Unis. Qui augmente le pouvoir et l’arbitraire de la police, pouvoir car on peut avoir un pouvoir d’inquisition sur ce que les gens font chez eux alors qu’ils n’agressent personne, et d’arbitraire puisqu’il y a tant de drogués qu’on ne va pas tous les coffrer mais menacer de le faire pour certains, pour les contraindre à collaborer.
@Alex paulista | 04 novembre 2015 à 19:09
« …sans parler des riverains qui voient ces populations s’installer et réduire à néant tout leur patrimoine, leur sécurité et celle de leurs enfants. »
Pas la peine d’aller à Sao Paulo, nous avons les mêmes à la maison. Allez demander à tous les riverains des teucies racaillisées no man’s land des zones difficults de notre Ceufran combien coûte leur patrimoine, les humiliations qu’ils subissent de la part des caïds intouchables pour pénétrer dans leur patrimoine squatté par nos chers dealers indéboulonnables et le stress qu’ils subissent quotidiennement en se demandant si leurs enfants vont rentrer sains et saufs de l’école.
Le bisounoursisme gauchiste a encore de beaux jours devant lui.
@Noblejoué
« Si on voulait vraiment être inattaquable tout en obligeant les gens à un usage de leur corps, la vaccination serait obligatoire même pour les adultes »:
Je vous écris que tout principe appliqué de manière absolue aboutit à des situations que le bon sens réprouve, et vous m’opposez à l’application absolue de vos principes, l’application du principe inverse.
Vous souffrez d’une altération du sens logique. Ce n’est pas votre faute mais le résultat de l’enseignement français de la philosophie : pas de logique, mais on se shoote aux grands mots et à l’universel avec des citations, de l’étymologie et des envolées lyriques.
Comment ne rien comprendre à rien mais enfumer avec autorité… Mais si on se réclame du simple bon sens, de l’éthique, on est un tiède, un centriste.
La France n’est pas près de sortir des clivages stériles.
@ zenblabla | 30 octobre 2015 à 23:26
Qui a oublié sa dernière balise avant mutation ?
@ sylvain @ Alex paulista | 05 novembre 2015 à 08:25
C’est bien pour cela qu’il ne faut pas agir en bisounours quand on chope les pilotes qui se payent une piscine en un voyage pour nous importer 700kg de cette saloperie.
@ Alex paulista
« Je vous écris que tout principe appliqué de manière absolue aboutit à des situations que le bon sens réprouve, et vous m’opposez à l’application absolue de vos principes, l’application du principe inverse. »
C’est en montrant un principe et son inverse, c’est en faisant un travail comparatif qu’on réfléchit. C’est en allant au bout d’une logique qu’on voit ce qu’elle donne.
Si vous ne le comprenez pas, tant pis pour vous.
Votre bon sens c’est juste de ne pas admettre que les causes donnent des conséquences. Le critère du dégoût, l’arbitraire et le conformisme vous guident sans compter que vous croyez enfermer les gens dans ce qui est d’après vous le bon sens en leur interdisant tout travail critique.
Je ne me considère pas d’un camp contre un autre. Par exemple, si j’estime qu’il n’y a pas de raison de principe à interdire la drogue comme je l’ai dit, je n’ai pas prétendu pour autant être pour la légalisation de toutes à cause du pouvoir que cela pourrait donner aux mafias… Aussi d’ailleurs parce que d’aucuns pensent que toute non interdiction revient à encourager la consommation.
En politique, il y a ce qui est possible aujourd’hui, demain, ou bien plus tard, dans telle ou telle condition.
La politique que j’estime, non partisane, est à la conjonction des principes (pas de l’arbitraire !) et de leur mise en oeuvre (art du moindre mal et du temps).
@Noblejoué
« C’est en montrant un principe et son inverse, c’est en faisant un travail comparatif qu’on réfléchit. C’est en allant au bout d’une logique qu’on voit ce qu’elle donne.
Si vous ne le comprenez pas, tant pis pour vous. »
Non. Car tous les principes, si on va au bout de leur logique, aboutissent à des monstruosités. Le principe de garantir les relations amoureuses entre tous adultes consentants aboutit au mariage à quinze, entre père et fils… Le principe de maximiser le nombre de vies sauvées conduit à tuer des malades pour récupérer leurs organes et en sauver d’autres plus jeunes ou un peu moins mal en point… Etc. etc.
@ Alex paulista
« Le principe de garantir les relations amoureuses entre tous adultes consentants aboutit au mariage à quinze, entre père et fils… Le principe de maximiser le nombre de vies sauvées conduit à tuer des malades pour récupérer leurs organes et en sauver d’autres plus jeunes ou un peu moins mal en point »
Mais c’est justement pourquoi les principes que vous citez n’en sont pas !
Je ne suis pas utilitariste, je ne suis pas du genre à maximiser la satisfaction du plus grand nombre aux dépens des droits de certains. Or il est évident pour moi et je n’ai pas à le démontrer puisque vous êtes convaincu, que le dépeçage humain sacrifie des gens… A un degré moindre, je le pense aussi pour les harems. Ceci dit, je suis pour le mariage homosexuel parce que là, il y a (j’ai mauvais esprit mais c’est vrai) parité, et même plus que chez les hétérosexuels.
Si par contre je ne vois pas en quoi on peut être en droit d’interdire les drogues, c’est que je ne vois pas en quoi les autoriser sacrifie des gens. A moins, puisqu’il y aurait des accidents, de le dire au nom de ces derniers, mais il y en a en tout, et c’est donc tout, en somme, qu’il faudrait interdire dans ce cas.
Par contre, au nom du « sens commun » on sacrifie le drogué, on lui dénie l’usage de son corps, on le méprise, on l’enferme.
Et demain, on le tue ? Parce qu’il faut savoir ce qu’on veut. Le seul pays, à ma connaissance, ayant éradiqué une drogue, l’opium en l’occurrence, l’a fait par l’exécution des opiomanes.
Un principe, un vrai, que j’espère, mais ne garantit pas de suivre étant un humain ? Humain donc voué à la mort, souffrant, bête, mimétique donc capable de lynchage… Ne pas faire de victime innocente.
@ Noblejoué | 07 novembre 2015 à 16:06
Avec certaines drogues, l’accident, c’est quand on en sort. De plus, si on autorise la circulation d’une drogue, il est illusoire de croire comme vous le faites à une limite d’âge hermétique. On contamine les ados. Il y a aussi le problème du tourisme de la drogue que vous engendrez comme à Amsterdam.
Ainsi, comme pour l’IVG dans un autre registre, une décision doit peser toutes les conséquences pour l’ordre public et les comparer aux désordres existants.
Sinon on verse dans l’idéologie, qui est aussi une drogue.
@ Alex paulista
« Il est illusoire de croire comme vous le faites à une limite d’âge hermétique. On contamine les ados. Il y a aussi le problème du tourisme de la drogue que vous engendrez comme à Amsterdam. »
Rien n’est hermétique en ce monde mais on interdit et on surveille, comme pour tout. Sinon, on interdit Internet car pornographie et autres peuvent corrompre la jeunesse… Mais le rôle de frontière, c’est bien aux parents et autres responsables de l’assumer ?
De même pour les films interdits aux mineurs au cinéma, de même que les policiers sont censés régler la circulation et d’autres l’aménager dans l’intérêt des enfants.
Si les adultes compétents n’ont pas un rôle frontière pour les enfants, si on interdit la drogue aux adultes, j’en conclus à une faible responsabilité de la société envers les enfants et d’une infantilisation des adultes par la société.
A mon avis, un tel désordre peut contribuer à expliquer la fuite dans la drogue des uns et des autres.