La démocratie est-elle un drame ?

Une majorité de Français ne trouve « pas gênant que le FN dirige une région » (Le Figaro).

Cette information ne mériterait pas qu’on lui fasse un sort si elle ne s’opposait pas, par sa normalité tranquille, au climat d’hystérie que la classe politique, droite et gauche confondues, ne cesse de cultiver à l’approche des élections régionales et au sujet du FN.

Qu’on écoute le président de la République, le Premier ministre, certains ministres, le président de LR, l’UDI avec Jean-Christophe Lagarde, des candidats socialistes ou de l’opposition, la tonalité est étrangement, absurdement la même : une dramatisation, comme si la République était en danger et la démocratie une catastrophe.

Qu’un tel écart existe entre la classe politique, sa perception paroxystique et sa peur surjouée d’un côté et nombre de citoyens qui, de l’autre, tout en n’étant absolument pas favorables au FN, ne parviennent pas à s’indigner par avance des succès possibles de ce parti aux élections régionales est la démonstration d’une vie collective qui ne tourne plus rond.

Le remplacement de l’argumentation raisonnable par la dénonciation éthique ajoute à une atmosphère parfaitement artificielle et fabriquée de « fin du monde ». Les Huns arriveraient à nos portes que l’alarmisme ne serait pas plus intense !

Outre que cet échauffement de plus en plus lassant et suicidaire au fur et à mesure qu’il révèle son inefficacité n’a rigoureusement pas le moindre effet sur la progression du FN, il détourne surtout de l’essentiel.

En effet, cette dramatisation de la démocratie dont les citoyens considèrent les éventuelles conséquences plus sereinement – elle constitue pour eux une normalité alors que pour les politiques, en certaines circonstances, elle représente un risque comme si on pouvait être dans l’espace républicain sans avoir la légitimité de s’y trouver – a pour effet l’impuissance prétendue de la politique.

Hystériser le jeu démocratique néantise et détruira l’affrontement politique.

Il me semble clair que, faute d’avoir su empêcher le FN de monter grâce à des actions gouvernementales et des politiques publiques cohérentes, économique, sociale et judiciaire, ou faute d’être capable de le faire descendre par une appropriation intelligente et opératoire de ses exigences valables et une contradiction vigoureuse portée à ses absurdités, on est tombé dans l’abandon de la politique en le compensant, au quotidien, par une angoisse ostentatoire sur l’état de notre République et l’épée de Damoclès qui serait suspendue sur les régions de France à partir du mois de décembre.

Jean-Christophe Cambadélis pour qui pourtant la France et le PS vont parfaitement bien – ce qui démontre une aptitude à l’optimisme béat qui suscite une forme de respect – n’a pas eu tort de dénoncer le « catastrophisme » de Manuel Valls sur le FN en rappelant que la lutte devrait être seulement politique et que ce n’est pas ce culte du pire qui facilitera la mobilisation des gens (C politique).

Peut-être le pouvoir devrait-il passer le temps durant lequel il broie du noir en diffusant, sans jamais convaincre, des injonctions éthiques, partisanes et crépusculaires, à se battre pour sa propre cause ?

Après la probable déroute socialiste aux régionales, on ne demandera pas aux vaincus s’ils ont bien hurlé contre le FN mais ce qu’ils auront accompli pour s’opposer véritablement à lui.

La démocratie n’est un drame que si la politique est un fiasco.

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Voir les Commentaires (77)
  1. Et si la démocratie avait un autre objet et un autre contenu que d’être pour ou contre le FN, ce qui semble être devenu l’occupation favorite des journalistes et des hommes politiques, et leur évite à tous d’avoir à faire l’effort de parler de la réalité et des problèmes que celle-ci pose…

  2. M. Bilger,
    Excusez-moi de vous corriger, mais je dirais : « la certaine déroute » et non pas « la probable »…
    Le plus intolérable est que ces personnes qui nous gouvernent, et celles qui y aspirent, ne soient capables de rien, ayant pourtant tous les moyens !
    Trop parler nuit, surtout quand le discours est à ce niveau d’imbécillité.
    Occupés à lustrer leurs ego, se nourrissant du pouvoir et de ses ors, nous ne voyons pas très bien comment cette engeance pourrait avoir un quelconque effet sur l’avenir !
    Il se trouve que les uns et les autres sont occupés les uns à survivre, les autres à spéculer ; ils se soucient comme d’une guigne de ces élections, ne croient plus aux loups, et peut-être même dans leur for intérieur les appellent-ils de leurs voeux ? Ce qui est signe… Horresco referens !!

  3. Il me semble que votre description du mauvais mélodrame qu’on nous joue à propos de la victoire possible du Front National dans une ou deux régions est tout à fait juste.
    Cette mise en scène, particulièrement lourde du côté de M. Valls, est évidemment un leurre.
    Mais il y a plus, me semble-t-il, c’est qu’il n’est pas du tout sûr que le FN soit en mesure d’enlever même une seule région. Au soir du premier tour, les socialistes comme la droite auront à cœur de montrer leur cohérence républicaine et les choses s’organiseront de telle sorte qu’aucun d’eux n’osera prendre le risque d’une victoire FN au second tour.
    Il peut, bien sûr, y avoir quelques défections dans ce « front républicain », mais elles seront mineures, personnelles et ne suffiront pas à entraîner toute une liste à se maintenir en troisième position. Ainsi je gage que le Front National, souvent premier au premier tour, n’emportera aucune des treize régions de la Métropole.

  4. Démocratie ?
    Version moderne :
    « La démocratie est l’art de faire croire au peuple qu’il est souverain » (Mussolini)
    Version antique :
    « Les Grecs ne sont esclaves ni sujets de personne » (Eschyle)
    Où, à votre avis, nous situons-nous ?

  5. Denis Monod-Broca

    Quand M. Valls affirme que « tout doit être fait » pour empêcher le FN de gagner une région, on s’interroge. Si les mots ont un sens, « tout », c’est « tout ». Envisagerait-il donc, en dernière extrémité, d’interrompre le processus électoral ?
    Ce qui au fond ne serait pas si surprenant de la part de ces princes qui font mine de nous gouverner et qui, très délibérément, sans trembler, nous ont déjà volé le résultat du référendum de 2005 ?
    Devant tant d’aveuglement on finit par avoir envie de voter FN…

  6. Alex paulista

    Tout comme l’ère industrielle doit être repensée en prenant en compte l’impact environnemental, nos démocraties devront s’adapter au monde médiatique, au risque de disparaître. Entre les clowns, les populistes, les démagogues, on ne peut que constater la baisse de niveau des dirigeants. Et comme ce n’est pas suffisant, en campagne ils font tous les efforts pour paraître encore plus bêtes et démagos qu’il ne sont, que ce soit en France, aux USA, au Brésil, en Italie ou en Grèce.
    S’ensuivent des frustrations qui segmentent toujours plus l’électorat, le radicalisent et fournissent le terreau pour la prochaine élection, et ainsi de suite.
    Faudra-t-il un drame national pour remettre tout le monde d’accord ?

  7. Bonjour Philippe,
    « Qu’on écoute le président de la République, le Premier ministre, certains ministres, le président de LR, l’UDI avec Jean-Christophe Lagarde, des candidats socialistes ou de l’opposition, la tonalité est étrangement, absurdement la même : une dramatisation, comme si la République était en danger et la démocratie une catastrophe.  »
    Je me souviens encore de la panique qui s’était emparée des politiques de droite lorsque François Mitterrand a été élu président de la République le 10 mai 1981. Avec ses quatre ministres communistes certains évoquaient déjà l’arrivée de chars russes défilant sur l’avenue des Champs-Elysées. Affolés, nombres de bons citoyens s’étaient précipités dans leurs banques pour retirer tout leur argent.
    Avec le recul on en rigole car finalement la transition droite/gauche s’est opérée sans heurts. Au bout de quelques mois tout le monde avait repris son petit train-train quotidien.
    Ce qui est vraiment regrettable dans les discours des ténors des partis dits « de gouvernement », c’est qu’ils n’ont rien à opposer de concret au programme du FN. Ils se contentent de le diaboliser. Là ce ne sont plus les chars soviétiques qui vont débouler sur les Champs-Elysées mais les milices fascistes.
    Même si je ne voterai jamais FN (faut pas non plus exagérer), je suis agacé par ces discours qui distillent la peur.
    D’un côté la peur de l’étranger entretenue par le FN. De l’autre la peur du FN par LR et le PS.
    Que nos politiques arrêtent de prendre les Français pour des demeurés. Ces derniers votent en fonction des résultats obtenus par les partis qui ont été au pouvoir. Les résultats sont mauvais, les affaires politico-financières ont définitivement coupé les citoyens de leurs élus qui ne pensent qu’à leur plan de carrière et à vivre sur la bête.
    Ne pas voter FN d’accord, mais alors voter pour qui ? Pour le moins mauvais en attendant d’avoir un président à la hauteur de sa fonction.
    Le peuple risque de perdre patience face à la médiocrité des candidats qui leur sont proposés.

  8. Laurent Dingli

    Vous reprenez un thème que vous avez très souvent abordé ; cette répétition n’est pas inutile dans la mesure où elle répond à l’aveuglement persistant dont font preuve à cet égard un certain nombre de responsables politiques.
    Pour autant, je ne partage pas votre avis sur Jean-Christophe Lagarde qui ne se contente nullement de lancer de stériles diatribes contre le FN. J’ai découvert son action en 2007, à travers ses positions sur le chantier du Grenelle de l’environnement. Celles-ci étaient souvent pondérées, intelligentes et constructives. Il ne représente pas un centre droit « mou » – une telle formation sera toujours trop molle pour la frange radicale de la droite -, mais un centre comme je l’apprécie : ouvert, nuancé, volontariste et prêt à l’action. Bien entendu, on peut être en désaccord avec la politique consistant à s’allier avec un socialiste au deuxième tour de l’élection régionale pour faire barrage au candidat du FN. Sur ce point, l’UDI me semble assez isolée au sein de la coalition électorale de droite. Mais cette formation a toujours témoigné beaucoup de cohérence à ce sujet et, je le répète, Jean-Christophe Lagarde accompagne sa prise de position d’une argumentation détaillée et fondée sur des réalités très concrètes.

  9. Elisabeth Porteneuve

    Peut-être le pouvoir devrait-il passer du temps à se battre pour sa propre cause ?
    Mais le pouvoir, tous les pouvoirs, à tous les niveaux, ne font que cela : se battre pour rester au pouvoir. Entretenant dans leurs discours les simplifications à outrance, ne permettant jamais de discuter le fond des sujets, ni de remise en cause des silos des « avantages acquis, pouvoirs acquis », ni d’analyse sur les erreurs de faits.
    Nos députés véreux (condamnés) siègent et votent des lois, s’octroient des salaires, des privilèges, nourrissent chacun une armada de moutons votants. Comment en finir avec cela ?
    La France ne peut pas se regarder dans les yeux, tellement l’image est affligeante.
    Les citoyens n’ont peur ni de la démocratie, ni des sujets de fond. Les pouvoirs, si.

  10. Le drame de notre démocratie c’est que la quasi totalité de nos politiciens, qui n’ont rien à craindre car nombreux issus de la fonction publique, ont peur de perdre leur « gamelle » et surtout les prébendes qui y sont rattachées. Aussi, en privilégiant contre toute évidence l’intérêt particulier de leur caste au détriment de celui de la collectivité nationale, on s’achemine tranquillement vers le pire car à écouter les proclamations d’Abdallah Ben Mansour à ses ouailles (pardon, nouveaux Français), l’islam sauvera la France. L’actualité, en dépit de la propagande du gouvernement, nous montre qu’il n’a pas forcément tort.

  11. « Le catastrophisme de Manuel Valls sur le FN » est simplement l’un des « cultes du pire » autorisés.
    Quand c’est, cette fois, le FN qui « joue sur les peurs », là, par contre, tous les socialistes et Manuel Valls – et beaucoup de Républicains ? – le dénoncent.

  12. Daniel Ciccia

    J’ai remarqué, comme vous, le sondage auquel Le Figaro fait référence et n’en tire pas, comme vous pouvez l’imaginer et s’il valait qu’on en tire des conclusions, les mêmes que vous.
    D’abord, parce que la question du sondage ne signifie, en terme d’enjeu politique, rien.
    C’est une banalisation du FN par l’absurde sondagier car nul ne peut dire à ce jour si l’enjeu porte sur la conquête seule d’une région. Poser une question qui n’a pas de sens dans une démocratie permet-il de déduire une réponse qui ait du sens ?
    Pour être plus clair, lorsqu’ils se déplaceront prochainement aux urnes, les électeurs ne vont pas voter pour permettre ou s’opposer au fait que le FN puisse conquérir une région. Il peut, a priori le corps électoral étant dans l’état où il est, en gagner plusieurs. Hors les tautologies auxquelles nous soumet le discours politique ambiant, ce que justifie l’enjeu de la participation n’est pas faire barrage au FN mais d’affirmer ce que l’on peut ou non accepter d’une démocratie sans en faire une catastrophe.
    C’est aux citoyens de le dire.
    Il peut être temps, pour eux, de le faire.
    Par conséquent, ce qui me fait réitérer que la question posée est biaisée, interroger un échantillon de Français sur le fait de voir le FN gagner une région les gêne, n’est pas sincère ni pertinent pour le sujet.
    S’il peut en gagner une, il peut en gagner plusieurs et la question posée sur le principe au particulier d’une région se déplace au général d’une dynamique à laquelle les Français ne verraient aucun inconvénient.
    Le remplacement de l’argumentation raisonnable par la dénonciation éthique ajoute à une atmosphère parfaitement artificielle et fabriquée de « fin du monde ». Les Huns arriveraient à nos portes que l’alarmisme ne serait pas plus intense !, écrivez-vous.
    A quelle théorie des Huns faites-vous donc référence ? A celle qui représente à tort, selon vous, le FN que vous apparentez à un acteur naturel, légitime de la démocratie et de la République, comme un Attila dans la démocratie ? Mais cette rhétorique s’explique par le fait même que le FN s’est développé et se développe par cette rhétorique que vous lui enlevez de la bouche en la prêtant à Manuel Vals.
    Mais c’est le FN qui, depuis des années, fait des étrangers, des réfugiés, des musulmans, des hordes de Huns non seulement à nos portes mais parmi nous. L’hystérie, la manipulation, se trouvent où ? Lisez donc, si vous ne l’avez pas fait, ce qui est développé sur les pages des supporters des partis nationalistes, ou encore de Pegida. Vous mesurerez la vase qui se soulève au passage des telles idées.
    Vous vous obstinez, ce qui valait pour un de vos précédents billets, à sonner le tocsin pour un danger, celui d’ostraciser le FN, en niant toute légitimité – il n’y a pas d’éthique donc pas de valeurs constitutives à l’exercice et l’édification démocratique – de le sonner, le tocsin, plus fort pour un danger plus grand, ce qui, selon vous, ressort de la dramatisation.
    Que vous puissiez, M. Bilger et avec vous tous ceux qui partagent cet état d’esprit, ignorer le danger qui pèse sur nous, sur l’Europe et sur le monde, est une liberté indiscutable comme l’est aussi celle de dénier aux autres la sincérité et la pertinence de leur démarche lorsqu’ils estiment nécessaire d’alerter nos compatriotes sur la banalisation qui les entraîne à une indifférence périlleuse voire jubilatoire quant à la raison perdue de la démocratie.
    Bien à vous.
    PS : vous me pardonnerez, car ce n’est animé par aucune vanité, mais un jour, il y a longtemps, avant de me raviser, j’ai failli écrire sur votre blog que sa valeur valait par moi. J’ai écrit, au moment où vous écriviez le texte que je viens de commenter, ce texte. Commentez-le.
    https://enattendantlarenaissance.wordpress.com/2015/11/09/le-temps-venu-de-renouveler-toutes-choses/

  13. Marc Ghinsberg

    La montée des partis populistes, d’extrême gauche ou d’extrême droite, est un phénomène européen et pas spécifiquement français. Les causes de ce phénomène sont multiples et maintenant bien analysées : une crise économique qui a éclaté en 2008 qui n’est toujours pas soldée, qui se traduit par un chômage de masse et/ou une destruction du modèle social protecteur antérieur, un accroissement des inégalités insensé comme l’a démontré Thomas Piketty, la constitution d’une bulle de la dette (publique et privée) susceptible d’éclater à tout instant qui fait douter de la pérennité du système capitaliste qui n’a pourtant pas aujourd’hui d’alternative crédible.
    À ces causes économiques s’ajoute une impression de perte d’identité, une crainte devant la montée de l’Islam radical et du terrorisme, une angoisse de type « fin du monde » provoquée par les conséquences de notre mode de vie sur l’environnement, la nécessité pour chacun de s’adapter dans sa vie professionnelle et personnelle à la révolution digitale qui n’est pas pour rien pour certains dans le développement d’un sentiment de nostalgie, l’idée que c’était mieux avant.
    Dans ce climat de désenchantement généralisé, dans ce contexte complexe il n’existe pas de solution toute faite, simple et sans douleur. L’imposture des populistes est de faire croire qu’ils ont la solution. Devant les réalités on a bien vu en Grèce Syriza renoncer dès son arrivée au pouvoir aux solutions miracles qui devaient tout résoudre.
    En France Marine Le Pen est en train, de fait, d’abandonner son programme économique, d’une part parce qu’elle a compris qu’il est inapplicable et d’autre part parce qu’il constitue un obstacle à la réalisation d’alliances indispensables avec une partie de la droite classique pour gagner les élections.
    Oui l’arrivée au pouvoir du FN serait une catastrophe. Bien sûr parmi les électeurs du FN il y a des gens de bonne foi, malmenés par les évolutions économiques et sociales, qui pensent qu’il suffit de changer pour que, peut-être, ça aille mieux. Erreur funeste ! D’autres ou les mêmes croient dans les solutions simplistes pour résoudre les problèmes complexes. Ceux-là auraient sans doute voté pour le PCF de Georges Marchais dans les années 1970. Il y a aussi ceux qui partagent l’idéologie de Jean-Marie Le Pen et de Bruno Gollnisch comme en témoignent les multiples dérapages de candidats FN. Il y a encore ceux qui comme Robert Ménard n’en n’ont pas fini avec la guerre d’Algérie.
    Oui l’histoire nous a appris que la démocratie peut engendrer des drames. Pour ma part j’attends de ceux qui ont décidé de ne pas voter FN qu’ils expliquent les raisons de leur choix et qu’ils essaient de convaincre les autres plutôt que de disserter sans cesse pour rechercher parmi la classe politique les responsabilités de sa popularité.

  14. « …contradiction vigoureuse apportée à ses absurdités »
    Si vous l’appelez avec une telle ardeur, cher Monsieur Bilger, c’est qu’elle n’est toujours pas là cette « contradiction vigoureuse », et si elle n’est toujours pas là, en dépit des tombereaux de haine, d’invectives et autres anathèmes décérébrés déversés depuis des décennies sur le FN, c’est bien évidemment qu’il n’y a pas matière à.
    D’ailleurs Philippe de Villiers dans son livre qui fait un tabac, reprend à son compte, en termes policés propres à un énarque qui se tient, à peu près tout le programme du FN, sans la gouaille et les outrances de ses leaders historiques.
    La « reductio ad hitlerum » ne marche plus. Même Jospin a reconnu que cela n’avait pas de sens.
    Si Marine est élue, une insurrection armée tendant à s’y opposer n’a aucune chance. L’armée a de vieux comptes à régler avec la « gauchiasse ». Quelques chars de l’ex-2°DB, aux ordres légitimes du chef des armées, écraseront sans pitié les « antifas » inconscients, s’il y en a. Il n’y aura pas de quartier. Comme à Moscou en 1993 les vieux apparatchiks communistes ont tenté de renverser Eltsine élu au suffrage universel.
    Une grève générale ? Il y a de toute manière en France un million de fonctionnaires inutiles. On en profitera pour dégraisser en grand, et ainsi faire des économies. On peut résister.
    La question économique ? Effectivement MLP n’est pas à l’aise sur le sujet, non pas en raison de toutes les bêtises qui sont déversées à ce sujet sur son compte, mais parce que les graves dangers qui la guettent se dissimulent. Et ce danger, on le connaît pourtant. La planche à billets de Francfort cessera d’émettre à notre profit et nous serons en faillite (depuis le début de la semaine l’Etat ne fonctionne plus qu’à coups de « création monétaire »). C’est évidemment sur ce terrain dramatique que Marine est attendue. La réponse ? D’abord, politiquement, c’est l’Assemblée nationale nouvellement élue, sur une base réellement démocratique, qui prendra ses responsabilités et il n’y a pas lieu d’établir un « programme » à ce sujet à l’avance. Le plus important, l’essentiel, c’est de bien prendre conscience que cette « dette », qui se gonfle chaque jour, a pour contrepartie une « créance », créée de toute pièce à partir de monnaie inexistante, de fausse monnaie car ne reposant sur aucun bien tangible issu d’un travail réel (contrairement à la créance chinoise qui repose sur le travail d’ouvriers, mal payés en plus). Cette créance est une imposture ! Seul un pouvoir fort appuyé sur une volonté populaire solide et soudée pourra arriver à la briser. Marine, demain ? Pourquoi pas si elle tient le cap.

  15. Depuis quelques décennies les Français n’ont plus le choix que de voter contre et/ou pour le moins pire… désormais la France est flanquée d’une classe politique et d’un Premier ministre qui n’ont rien d’autre à proposer qu’attiser la peur, la peur la plus primaire… la peur comme celle d’un enfant à qui l’on dit « ne touche pas le feu, ça brûle »… et qui bien entendu touche et se brûle…
    Il y ceux qui iront se brûler auprès du FN, pour voir, il y a aussi le plus grand parti de France, l’abstention, qui à mon avis est tout aussi grave voire dangereuse, elle est la preuve du mépris – et non pas du désamour, pour qu’il ait désamour il faut qu’il y ait eu amour ahaha – que les Français adressent à toute cette classe politique française tellement indigne et incompétente, tellement bien décrite par Elisabeth Porteneuve à 10.38. L’abstention, le vote du peuple silencieux, l’abstention ignorée, annoncée, aussitôt oubliée !

  16. sylvain@Denis Monod-Broca

    @Denis Monod-Broca | 10 novembre 2015 à 10:00
    « Devant tant d’aveuglement on finit par avoir envie de voter FN… »
    Mais mon cher Denis, vous n’allez pas en finir de vouloir voter FN, vous doutez encore ? Pour moi c’est clair, net et précis : ce sera FN. Le vote frontiste va devenir un acte de résistance à la charia socialislamiste corrompue mafieuse antirépublicaine qui sévit en ce moment et a mis la France à genoux, l’a ruinée et ridiculisée. Les électeurs frontistes sont nos nouveaux Jean Moulin. La diabolisation orchestrée par Valls et toutes les alliances magouilleuses appuyées par la propagande honteuse anti-FN amplifiée par les merdias couchés comme des pantins feront sûrement barrage au parti de M. Le Pen pour les régionales mais leurs masques sont tombés, dévoilant leur vrais visages hideux et haineux. A l’avenir ils seront condamnés éternellement à poursuivre cette inquisition ignoble contre le FN pour exister politiquement.

  17. @Marc Ghinsberg
    Je reprends vos termes en y ajoutant mon commentaire.
    « …une crainte devant la montée de l’Islam radical et du terrorisme »
    Crainte totalement justifiée, ayant personnellement vu a l’oeuvre en Egypte les Frères musulmans et les conséquences de leur « printemps ».
    « …une angoisse de type « fin du monde » provoquée par les conséquences de notre mode de vie sur l’environnement »
    Non, angoisse parfaitement téléguidée par une fabrication médiatique, une parole écoloculpabilisante, le tout dans un grand chaudron mystico-tyrannique.
    « …la nécessité pour chacun de s’adapter dans sa vie professionnelle et personnelle à la révolution digitale »
    Personnellement « adapté » selon vos termes, et depuis des décennies, à la manipulation et à la programmation de ce qui ne sont que de simples calculateurs, même « haut de gamme », je reste totalement réfractaire à un slogan de type « révolution trucmuche », purement commercial et au service, au passage, de tous les « big brothers » publics et privés (le vrai nom de la « transparence citoyenne » est, évidemment, contrôle et délation).

  18. J’adore l’expression « faire barrage », c’est quoi, et cela sert qui ? Le FN est à son niveau le plus haut, démocratiquement élu, libre d’action de parti autorisé, et tous les autres de pleurnicher sur lui.
    La médiocrité, la pauvreté, surtout, font le lit et la montée des électeurs frontistes, les autres englués dans les paillettes et les ors ne voient rien venir, ou plutôt ne veulent pas voir. Les incantations c’est bon pour les imbéciles qui veulent y croire.
    Désormais un troisième s’invite et s’incruste, cela va faire du mal aux mandats, aux barons qui ne veulent pas se renouveler, voyez un peu la tête du dirigeant principal du PS, un vieux usé d’une République passée, sans lendemains qui peuvent chanter.
    Les fins de mois sont de plus en plus difficiles, les mois se touchent pour certains, se chevauchent de plus en plus souvent, le manque à vivre et à gagner est latent, ces nouveaux pauvres de plus en plus nombreux se tournent vers ce qui est la contestation, sans voix, abandonnés et délaissés, ils n’ont plus rien à perdre, insidieusement se retrouvent sous une bannière, démocratique dans les faits, où ils ont l’impression de fuir cette misère et d’être entendus.
    Tous les discours pour éduqués n’y feront rien, l’abandon humain et matériel a fait son choix, demain pour ces citoyens sera un autre jour, dans ce milieu les prévisions s’arrêtent au seuil du porte-monnaie, et en ce moment il est vide.
    Pas d’union nationale quand la misère est partout, 8,5 millions de citoyens qui vivent avec moins de 977€ et vous voudriez encore qu’ils tendent les bras à tous ces dorés sur tranche de la politique qui les font saliver sans jamais rien leur offrir, déconnectés du monde réel, de la vraie vie d’un pays.

  19. La meilleure façon de désacraliser le FN est de le voir à l’œuvre, et plutôt qu’au gouvernement, dans les régions ou dans les mairies. Il sera confronté aux mêmes réalités que les autres et devra y faire face, ce qui fera de nombreux mécontents.
    Par ailleurs j’ai adoré votre humour, Philippe Bilger : « ce qui démontre une aptitude à l’optimisme béat qui suscite une forme de respect ». C’est tellement vrai, on n’ose pas accabler les imbéciles. La bêtise leur sert souvent d’alibi. Et à la fin tout leur est permis.

  20. « Après la probable déroute socialiste aux régionales, on ne demandera pas aux vaincus s’ils ont bien hurlé contre le FN mais ce qu’ils auront accompli pour s’opposer véritablement à lui. »
    En effet et cette « hystérisation » par le Premier ministre ne fait qu’illustrer l’absence de « programme » qu’il a à proposer à part des mesures d’austérité pénalisant les plus faibles. Le FN qui pose les questions auxquelles sont sensibles les Français n’a même pas besoin d’apporter de réponses.
    Mais crier au loup sans argumenter est contre-productif et c’est l’effet contraire qui est obtenu : si on cherche à influencer le vote de l’électorat en criant au loup à tout bout de champ, c’est peut-être qu’en effet il y a un loup… pourrait-on se dire en son for intérieur. Quoi qu’il en soit on voit bien qu’autant à droite qu’à gauche, la crainte de perdre ses postes et ses privilèges provoque des remous, or c’est justement ce que cherchent les Français : qu’enfin les nantis et tous leurs affidés se bougent pour améliorer leurs conditions de vie et créer des emplois. De là à utiliser l’arme du FN dans l’autre sens, non plus pour faire peur aux électeurs mais aux élus il n’y a qu’un pas. Valls Premier ministre devrait y réfléchir. Quant au comportement autoritaire qu’il arbore depuis quelque temps, il n’a rien à envier à celui de Madame Le Pen.

  21. Mary Preud'homme

    Il faut sortir ce pays de la naphtaline, renouveler la classe politique de fond en comble (tous partis confondus). Ces gens qui ont peur de tout même de leur ombre et s’inventent chaque jour (bien calfeutrés chez eux ou entre deux caddies regorgeant de victuailles) de nouvelles peurs ancestrales ou de fin du monde !
    En commençant par renverser la table avec fracas pour couvrir les vaines palabres et les radotages tournant en boucle de ronds-de-cuir cramponnés à leurs privilèges.
    Eh les politicards de plus de 65 ans, la retraite c’est maintenant ! Vu ! Et pas de cumul de retraites ! Re-vu ! Comme si vous n’en aviez pas assez croqué, usé et abusé ! Place aux forces vives, aux créateurs, aux entrepreneurs, aux réalistes et aux bâtisseurs… De l’air et moins de fonctionnaires à vie !
    France qu’as-tu fait de ta jeunesse en attente ou qui désespère ? De tes innombrables talents qui s’expatrient ? Des plus beaux fleurons de ton industrie bradés ou délocalisés dans des pays de misère où l’homme est exploité sans merci ? De ton patrimoine vendu sans vergogne au plus offrant ? De ton Paris (ville lumière) suintant de crasse et de puanteur jusqu’en l’Ile de la Cité ? Paris qui jamais ne sombre ! (paraît-il…)

  22. @ protagoras
    Démocratie ?
    […]
    Version antique : « Les Grecs ne sont esclaves ni sujets de personne » (Eschyle)

    Elle est bien bonne celle-là. Les Grecs étaient d’abord esclaves de leurs esclaves et de leur femme. C’est pour s’échapper d’eux qu’ils ont créé l’agora.
    Plus tard et plus à l’ouest, pourquoi à votre avis le vélo a connu un tel succès en Italie notamment sous Benito ? Pour échapper à la mamma. Un temps.
    Sont comme ça les Méditerranéens, des grandes gueules à la cantonade rarement maîtres chez eux. Démocrates au décibel :/

  23. @Achille
    « D’un côté la peur de l’étranger entretenue par le FN. De l’autre la peur du FN par LR et le PS. »
    Double injonction en quelque sorte et désastreuse dans ses effets.

  24. Bientôt, on pourra dire du FN : « Ah !, le machin » ?
    Depuis que je fais la tournée des zincs, j’entends bien que seulement l’argument FN du rejet est sous-tendu qui fait corde, pour d’extravagantes flèches.
    – Par exemple, à Nestor à qui je raconte qu’il est un facho qui s’ignore je ne peux plus rien dire puisque sa déclaration finale est toujours la même : « Mais puisqu’à moi, ils ne me plaisent pas les fonctionnaires… alors que je n’ai toujours pas reçu le bac par la poste, tandis que j’en ai bien plus sous la semelle que tous les universitaires confondus qui cumulent au moins cinq années post-bac… tandis le surcroît des profs en congés-maladie, et bien que je ne voudrais sûrement pas voter… et comme je l’avais bien dit, pour toi et tes copains surdipômés qui ne sont à l’heure qu’aux terrasses de café… pour tous ceux que tu avalises, etc., etc. il faut bien constater qu’ils sont tous ceux qui ne sont plus à l’heure en usine… »
    (Nestor a eu épousé une industrielle d’envergure marché-public bien taillé à cause de sa bonne gueule, et il ne comprend la plus-value qu’obtenue par le commerce, hurle que ne soit plus fourni seulement par l’usine des containers de produits qu’il puisse vendre comme hier avec ardents bénéfices…) »
    -Arrivant au début du zinc puisque nous sommes au petit café pour l’exemple, arrive un multi-propriétaire immobilier qui roule forcément en Audi cabriolet puisque nous sommes en Alsace, un copain commerçant complice si « bac+5/comme malgré nous », alors qui prend le ton de la confidence (à la manière alsacienne, tout en chuintements rapportés du dialecte mais en français dans le texte…) pour dire sa détestation des socialistes qui prônent le bon et démontrent l’insuffisant, eux qui sont pires qu’à droite puisqu’ils sont meilleurs en vilenies comme ils n’osent même pas déclarer directement vertu salope en politique (arrgh !) et, étant entendu que le FN fera un carton aux prochaines élections qui osent convoquer parmi l’Alsace les andouillettes de Troyes (l’Alsacien se cache pour déguster l’andouillette… il fait cela au Courte-Paille en demi-douce !), il explique à Nestor d’un ton susurrant égal en régionalisme bac+5, étant sous-entendu que la liste « Unser Land » fera moins que le FN :
    « Tu vois Nestor, je te l’avais bien dit ! »
    Succulent !

  25. Michelle D-LEROY

    Après la probable déroute socialiste aux régionales, on ne demandera pas aux vaincus s’ils ont bien hurlé contre le FN mais ce qu’ils auront accompli pour s’opposer véritablement à lui.
    Effectivement au lieu de hurler contre le FN, le PS mais aussi les LR devraient d’abord écouter les Français.
    Il n’y a pas 30 % des Français racistes ou extrémistes avec d’ignobles idées nazies comme voudraient nous le faire croire les belles âmes, une très grande partie de ceux qui votent pour ce parti le font pour appeler les élus à se pencher sur leurs problèmes et sur l’insupportable déclin de leur pays. C’est d’abord un appel au secours.
    A chaque soirée d’élections, les partis traditionnels, affaiblis, disent comprendre les électeurs qui se détournent d’eux soit en s’abstenant, soit en votant FN. Mais dès le lendemain, ils ne s’interrogent plus, ils continuent leur bonhomme de chemin.
    Depuis 2002, le même scénario est rejoué à chaque scrutin, au premier tour, le FN à 30 % voire plus dans certaines régions, semble le grand vainqueur puis au second tour, après une semaine de propagande anti-FN, les électeurs reculent et peu ou pas de mandats lui reviennent. Pour les régionales il se peut que ce soit encore le cas. Sauf que de fil en aiguille, les électeurs, restant maîtres de leur votes malgré tous les fronts dits républicains, toutes les stigmatisations possibles, finiront bien, par ras-le-bol, par porter le FN à des postes majeurs. D’autant que ce parti ne fait plus peur avec le rajeunissement de ses cadres.
    La politique actuelle du PS est un fiasco, il suffit d’écouter notre entourage, toutes professions et toutes tendances confondues, pour constater que les Français ne croient plus en rien et qu’ils n’ont même plus envie de se tourner vers une opposition vide de propositions et tellement suiveuse du PS qu’ils en sont totalement désabusés. Viennent s’ajouter à cela une U.E. sans consistance et les flux de migrants incessants qui déstabilisent l’Europe malgré les belles paroles.
    Quant à la démocratie, elle semble bien mise à mal par le PS au pouvoir, si la situation financière, économique et celle de l’emploi est critique, celle des mises à l’index pour dissidence de la pensée devient un problème majeur dans ce pays. On a vu Eric Zemmour encore condamné à 10 000 € d’amende pour avoir dit ce que tout le monde voit, mais c’est aussi les insultes contre Alain Finkielkraut qui deviennent insensées. Dans Causeur il dit :
    « Je suis atterré et très affecté par les attaques féroces de ces dernières semaines. Me voici, après la parution de « La seule exactitude », doté d’ »intentions putrides » et d’une pensée « nauséabonde ». Avec mon « hystérie de croisé en préretraite », je suis également accusé d’exploiter sans vergogne un « filon publicitaire », d’être un allié objectif du Front national et de n’avoir d’autre existence intellectuelle que celle que m’accordent généreusement les médias… »
    Des condamnations arbitraires et des insultes édictées par des « juges » politiques qui ne se remettent jamais en question, parce qu’ils sont paradoxalement bourrés de certitudes et sans convictions et qu’ils ne veulent pas perdre une once de leur pouvoir. Ils n’ont pourtant ni le monopole du coeur, ni celui de la vérité.
    Qu’ils le veuillent ou non ce sont bien eux qui font monter le FN…

  26. Inénarrable Elise Lucet qui au JT de 13 h ce jour 10/11 prononce deux expressions typiques de l’ambiance morbide que la France connaît, en recevant Elie Semoun. Elle trouve les sujets de cet humoriste pas « tellement politiquement corrects » : a-t-elle ironisé ou est-ce une phrase de sauvegarde ?
    A la fin de l’entrevue, elle énonce « la France est raciste ».
    Je me sens insulté par cette dame qui croit pouvoir porter une appréciation sur 65 millions d’habitants, et je la vois très bien en Saint-Just, auréolée de la cruauté sereine des puissants en danger.
    Faut-il que les journalistes puissent se parer de rôles qu’ils n’ont pas le talent de tenir, sans bien sûr, négliger leur propre liberté, mais la leur, pas la nôtre.
    N’importe qui sent alors l’injure lui monter aux lèvres, une envie de secouer ce prunier.
    Mais non, Madame, la France n’est pas raciste, elle en a seulement assez qu’on lui dise que c’est propre quand c’est sale, que c’est la joie quand c’est la crispation et l’inquiétude.
    Journaliste ? une misère. Je vois déjà le sourire carnassier des bien-pensants lorsque la Ministre en boutons annoncera la décision définitive des subventions aux publications comme Valeurs actuelles. Vous relirez peut-être alors Amable de Baudus, ou vous vous abonnerez aux collectors de la Pravda.

  27. @scoubab00 | 10 novembre 2015 à 13:26
    Point faux, c’est sans doute l’une des raisons de l’homosexualité grecque (certains historiens font état d’un stade « matriarcal » archaïque, dont les hommes auraient secoué le joug…).
    Cette homo/ bisexualité était d’ailleurs dénommée, beaucoup plus tard, « moeurs italiennes » (ce que Louis XIV reprochait à Lully, par exemple).
    La Méditerranée, au fond, reste érotique, malgré et peut-être à cause des « mammas ».
    @Marc Ghinsberg | 10 novembre 2015 à 11:43
    « …l’idée que c’était mieux avant. »
    Oui, ce qui « était mieux avant » (date approximative de la césure: chute de l’URSS) c’est que le signifiant France évoquait insolence, raillerie, liberté de ton et d’action au regard des « idées « ambiantes.
    Oui, rien que pour ça, c’était beaucoup, beaucoup, mieux avant.

  28. De votre billet, Monsieur Bilger, je retiendrai ce passage : « Le remplacement de l’argumentation raisonnable par la dénonciation éthique ajoute à une atmosphère parfaitement artificielle et fabriquée de « fin du monde ». Les Huns arriveraient à nos portes que l’alarmisme ne serait pas plus intense !  » Et je rejoindrai en grande partie le commentaire d’Elisabeth Porteneuve | 10 novembre 2015 à 10:38, considérant par ailleurs que Daniel Ciccia | 10 novembre 2015 à 11:30 me semble se méprendre sur le fond du problème.
    En effet, l’élite dirigeante, comme le passage successif au pouvoir de la droite et de la gauche le montre à l’évidence, comme elle a été convaincue du passage à l’ère post-industrielle, est convaincue de la nécessité du passage à l’ère post-nationale en Europe.
    Le FN est agité comme la muleta par le torero, ce qui permet de diriger l’attention des Français sur l’accessoire pour cacher l’essentiel idéologique qui conduit leurs politiques.
    Il suffit pour s’en convaincre d’analyser le fondement des politiques alignées sur l’idéologie dominante en Europe, tant au sein de la Commission européenne dont Monsieur Junker est le prototype, qu’au Parlement européen.
    Prenez par exemple la réforme territoriale et la loi dite NOTRe défendue par Monsieur Hollande et son premier ministre. Elle n’est que la continuation du même objectif poursuivi par la haute administration française, post-nationale elle aussi, qui est en réalité de détruire progressivement tous les fondements de notre système politique et administratif hérité de la Révolution française, du Premier Empire, comme de la IIIe République et de la Libération.
    L’organisation territoriale, départementale en particulier, reste toujours pertinente pour la grande majorité de nos concitoyens, ceux qui notamment résident en province, dans la mesure où ils disposent d’une administration d’État comme d’une gestion territoriale de proximité.
    Or, la disparition des départements, au prétexte d’une modernisation de la gouvernance du pays, fait partie du projet de réorganisation territoriale. Les prémisses de ce projet se trouvaient déjà dans la loi SRU de 2000 (PS au pouvoir sous le mandat Chirac I) avec les premiers rattachements de communes à des agglomérations, puis la décision (début de mandat Sarkozy) de modifier l’immatriculation des véhicules pour supprimer toute référence départementale confirmait le lancement de ce projet. La création des conseillers territoriaux par Monsieur Sarkozy allait dans le même sens mais les élus départementaux sont un lobby incontournable, d’où le maintien des départements pour ne pas mécontenter les élus territoriaux.
    A présent, mandat Hollande, par la loi NOTRe et le jeu des regroupements encore plus grands des communautés de communes, la création des métropoles, le fusionnement des régions et une nouvelle répartition des compétences, le projet suit son cours, avec en corollaire la modification constitutionnelle (toujours impossible actuellement) pour transposer la charte européenne des langues régionales.
    On peut ainsi analyser nombre de transpositions des dispositions des traités européens dans notre législation nationale, y compris au plan judiciaire où les références anglo-saxonnes contrebattent notre système de droit latin.
    Enfin, c’est la réduction programmée du périmètre de compétence de l’État au profit, vers le bas, des futures grandes régions et, vers le haut, de l’Union européenne où, le moins que l’on puisse dire, les principes démocratiques sont soumis à l’autorité des traités, la souveraineté des peuples n’existant plus que « pour la forme ». Que dire encore de la manière dont sont bafoués les principes de la laïcité qui, de liberté de conscience, évolue vers l’acceptation des religions et de leurs interférences dans le fonctionnement des services publics…
    Pendant ce temps on divertit la galerie par des arguments moraux et on joue sur la bonne ou mauvaise conscience, le danger représenté par la FN, la dureté des principes et de l’application stricte de la Loi ne pouvant être supportée par ces mêmes élites qui pourtant viennent donner des leçons d’autorité de l’État alors même que leurs décisions ne font que la laminer au quotidien !

  29. @ Denis Monod-Broca | 10 novembre 2015 à 10:00
    « Envisagerait-il donc, en dernière extrémité, d’interrompre le processus électoral ? »
    Et le gouvernement de démissionner ? 😉
    @ eileen | 10 novembre 2015 à 12:06
    100% d’accord, et encore plus pour « l’abstention, le vote du peuple silencieux, l’abstention ignorée, annoncée, aussitôt oubliée ! »
    L’abstention ! La sourde révolte de la colère…

  30. Garry Gaspary

    Je pense que si Le Figaro était aussi certain que vous de la déroute socialiste aux régionales, il ne s’amuserait pas à faire ce genre de sondage ridicule dont le but est uniquement de grossir le vote FN par la banalisation de ce parti en priant pour que cela suffise à éliminer le candidat PS au premier tour.
    La droite de ce pays n’a donc plus aucun projet politique alternatif à proposer si ce n’est celui de courir après le FN.
    Elle est à l’agonie.
    Si elle perd ces élections, elle sera définitivement morte.

  31. Je reprends rapidement mon clavier pour donner le lien vers un court billet de Catherine Kintzler sur son blog, intitulé : Elisabeth Lévy raille la « gauche olfactive et lyncheuse ». Les deux textes dont elle fournit les liens me semblent parfaitement s’inscrire dans la logique de l’extrait du billet de Monsieur Bilger que je citais en tête de mon commentaire : la lecture est à la fois roborative et enrichissante.
    http://www.mezetulle.fr/elisabeth-levy-raille-la-gauche-olfactive-et-lyncheuse/

  32. Les Français ont beau être des veaux, ils ne sont pas aussi abrutis que d’aucuns le disent. Même les moins doués constatent
    – Que depuis quarante ans, on a eu des présidents de droite, de gauche, en alternance avec des Premiers ministres de gauche et de droite (notamment sous Chirac, les cinq années du gouvernement Jospin-Aubry, les plus nocives)
    – Que pendant ces quarante années, les déficits se sont accumulés jusqu’à atteindre les 2100 milliards d’aujourd’hui ; que la faillite (déjà dénoncée en 2007 par Fillon) s’est aggravée ; que d’un chômage quasiment nul on est arrivés aux six millions ; que les impôts ont triplé pour la plupart d’entre eux
    – Que, même avec la meilleure volonté, il n’y a pas un seul secteur où l’on puisse dire que « cela va mieux », notamment dans ceux de la sécurité, de l’immigration, de la justice, de l’autorité de l’Etat, de l’agriculture, de l’Education nationale ; que, bref, le bilan est totalement négatif et même désastreux.
    Alors, il n’est nul besoin d’être sorti de Polytechnique pour en déduire que si pendant quarante ans les mêmes politiciens se sont trompés lamentablement, il est logique d’en élire d’autres qui n’ont jamais eu le pouvoir et qui ne peuvent pas faire plus mal, même si leur programme peut être discuté ici ou là.
    Le vrai danger n’est pas dans telle ou telle faiblesse d’un programme quel qu’il soit, mais dans la menace à peine voilée que fait planer la gauche d’utiliser « n’importe quel moyen » (ou tous les moyens) pour empêcher le FN d’exercer le pouvoir. En termes clairs, c’est la guerre civile avec tout ce que cela suppose d’atrocités commises au nom d’une prétendue « résistance » proclamée légitime pour que le fascisme ne passe pas. La gauche française qui serait battue aux élections prendrait les armes contre la droite élue : on serait dans la position inversée de celle de l’Espagne en 1937 !
    Cette menace est proférée pour faire peur, pour l’instant.
    En latin, gauche se dit sinister qui a donné sinistre.

  33. @Achille
    Vous avez raison, le ciel ne va pas s’écrouler sur nos têtes si par extraordinaire une ou deux Régions étaient remportées par une équipe FN.
    La Constitution, les lois organiques ne seront pas en péril, les grands corps de l’Etat non plus et force restera à la loi.
    Le changement au niveau du quotidien, d’une Région qui aurait changé de couleur, se traduirait par des orientations différentes dans la distribution de l’argent public, sachant qu’il y a suffisamment de recours possibles pour retoquer des dérives qui sortiraient du cadre de nos institutions. Le meilleur remède pour lutter contre l’extrémisme est finalement de leur permettre pour un temps de mettre les mains dans le cambouis et de juger aux résultats. Alors surtout pas de panique on les verra rapidement à l’œuvre et si les résultats ne sont pas conformes aux attentes ils disparaîtront des écrans radars. Il n’empêche que certaines remises en cause seront forcément les bienvenues et pourraient servir d’exemple aux suivants. Une France moins généreuse pour certains réglera des anomalies qui agacent fortement ceux qui ont envie d’essayer autre chose. Qui vivra verra ! Que notre Premier ministre se calme, il en verra d’autres.

  34. Daniel Ciccia

    @Robert
    En effet, l’élite dirigeante, comme le passage successif au pouvoir de la droite et de la gauche le montre à l’évidence, comme elle a été convaincue du passage à l’ère post-industrielle, est convaincue de la nécessité du passage à l’ère post-nationale en Europe.
    De quelle ère post-industrielle parlez-vous ? Il est aisé d’user de formules à l’emporte pièce. Vous parlez du charbon ? de l’acier ? Le seul moyen de maintenir des industries si elles ne sont pas par elles-mêmes viables c’est de subventionner, c’est-à-dire, dans mon esprit, mentir sur la réalité du marché, des coûts.
    Un choix douloureux a été fait dans les années 80 en fondant notre richesse et notre emploi sur la promotion des services, de l’ingénierie d’excellence, et c’est une révolution qui a eu lieu.
    Personne n’a été convaincu je le crois de la nécessité d’opérer une réorientation et une mutation. C’est le propre des gouvernants d’obéir comme il est dit aux lois qui nous gouvernent, car ne pas leur obéir au moment où elles incitent à le faire, c’est se soumettre aux conséquences inévitables auxquelles l’irrésolution ou l’erreur conduisent.
    Au plan historique, cela peut conduire à se retirer du monde. J’entends par là créer un marché fermé, fermer ses frontières aux produits, technologies, aux flux financiers, vivre en autarcie. Le communisme a tenté cette expérience. Avec quels résultats…
    Certes, le FN porte une semblable utopie qu’il raccroche à la notion de la souveraineté, ce qui vous permet de lier le premier phénomène post-industriel à celui du processus post-national, comme relevant de choix souverain.
    Là aussi, il faut être lucide quant aux enjeux. Ce sont eux qui commandent.
    Le Point vient de republier une interview d’Helmut Schmidt, l’ancien chancelier décédé ce jour. Il est interrogé sur le déclin de l’Europe.
    Il répond ceci : Je n’ai pas peur, mais la question me préoccupe. Il y a un facteur qui entre en jeu et que nous devons au XXe siècle : il y a 113 ans vivaient sur la planète 1,6 milliard d’habitants. Aujourd’hui, il y en a 7 milliards ! Une telle explosion démographique ne s’était pas produite depuis Jésus-Christ. Ceux qui vivent en Europe doivent comprendre que nous n’y avons contribué que très peu. C’est un argument essentiel en faveur de l’intégration européenne. Si l’on prend chaque État individuellement, nous devenons quantité négligeable. Par ailleurs, nous vieillissons, c’est aussi une révolution avec laquelle il faut vivre. Et puis il y a un autre héritage du XXe siècle. Tout autour de nous, le monde change beaucoup plus vite. Les avions, les réseaux informatiques, etc. La révolution technologique de ces dernières années est spectaculaire et change toutes nos perspectives. Et pas seulement économiques : le Printemps arabe a eu lieu grâce à Ïnternet. Envoyer un courriel ne prend que quelques instants. Autrefois, il fallait des mois pour qu’un décret de l’empereur de Chine arrive dans une province éloignée… Dans ce monde qui rétrécit à vue d’oeil, les Européens doivent faire attention. Ils ne doivent pas être aveugles. En Europe, nous sommes encore trop engoncés dans nos logiques nationales.

  35. Laurent Dingli

    @ protagoras
    Vous considérez que l’angoisse de type « fin du monde » provoquée par les conséquences de notre mode de vie sur l’environnement, qu’évoque Marc Ghinsberg, est parfaitement téléguidée par une fabrication médiatique, une parole écoloculpabilisante, le tout dans un grand chaudron mystico-tyrannique.
    C’est tout ce que vous suggère l’état actuel de notre planète ? C’est assez consternant.
    Je sais que certaines personnes, souvent de droite, hurlent à l’écologie liberticide et fustigent sans relâche les khmers verts qui voudraient attenter à leur chère liberté. On avait déjà eu le mauvais roman de Jean-Christophe Rufin sur le terrorisme écolo (qu’on attend toujours pour détrôner Daech) ou le pamphlet tragi-comique de Luc Ferry sans oublier l’ouvrage cité récemment par l’ami Archibald dont j’ai oublié le titre.
    Les mêmes voyaient les chars soviétiques débouler sur les Champs-Elysées en 1981. Et on ne finit pas d’en rire.

  36. hameau dans les nuages

    Encore aucune arrestation à Moirans malgré les coups de menton de monsieur Valls…
    Ah si ! une à l’instant. Celle d’un jeune ayant fait une quenelle à monsieur le Premier ministre lors de sa visite sur le lieu des émeutes…
    Et là, cela ne traîne pas. Garde à vue et convocation au tribunal pour décembre.
    http://www.ledauphine.com/isere-sud/2015/11/10/visite-de-valls-l-auteur-de-la-quenelle-sera-juge-en-decembre
    Laisse aller, c’est du Valls.

  37. Cher Philippe,
    Nous avons cherché la question du sondage évoqué.
    Une région, mais laquelle ?
    Le sondage qui devrait être fait auprès des électeurs devrait commencer par l’une des questions :
    Connaissez-vous le nombre de régions en France ?
    Connaissez-vous le nom de la région dans laquelle vous êtes inscrit ?
    Connaissez-vous le nom des candidats de l’Alta ou des Hauts de France ?
    Vous a-t-on informé du nom de la capitale de votre région ?
    Ce gros coup de projecteur placé en permanence sur le duel PS-FN, de même que les gesticulations d’un Bartolone qui s’estime trahi par les sondages d’une revue qui se voit privée de subventions, ne semblent être que sources de désinformation.
    Les Parisiens sont vraiment charmants d’accepter depuis tant d’années que les socialistes s’autoproclament vainqueurs aux élections en étant minoritaires en nombre de voix. Ce n’est qu’un exemple de démocratie parmi d’autres.
    C’est la politique parisienne qui a fait fuir les principales entreprises installées intra-muros, truffé la ville de bureaux vides et contraint les Parisiens à aller travailler à deux heures de Paris, à respirer les pots au diesel dans les embouteillages ainsi créés.
    De gauche comme de droite, du centre aux Verts, tout le monde fait le même constat : les régions sont mal gérées, sans projet pour l’amélioration des individus, les projets sont vides et creux, et la recherche de la densité de la population n’amène que l’explosion de la délinquance, la propagation des épidémies, les inondations, la toxicité de l’air et des nappes phréatiques.
    Nous attendons la création de nouvelles villes autour de villages dotés d’une âme et de taille convenable. La numérisation et la visioconférence permettent de créer des projets dynamiques.
    Il fallait laisser les départements qui permettent de comprendre l’histoire, renforcer la proximité et aider le développement de nouveaux centres.
    Le fait d’avoir massacré plusieurs régions va renforcer l’esprit d’indépendantisme des régions et ne ne sommes pas loin de connaître la demande d’indépendance de la Bretagne, de la Corse, du Pays Basque voire de la Champagne-Ardennes (voir les tendances de l’Ecosse et la Catalogne).
    Chaque pays doit cultiver ses singularités, chaque région les siennes et trouver des compromis avec l’Europe. Et l’Europe est faite pour accueillir les projets internes et les demandeurs d’asile de façon égale.
    Paris 2050 – à consulter en architecture – est une utopie à Paris mais peut se développer sur 140 kilomètres de large sur la plupart de nos côtes déjà massacrées par le béton et les boues rouges.
    françoise et karell Semtob

  38. Rappelez-vous, au tout début il y a eu F. Mitterrand qui a fait tomber les barrières, aidé le FN au profit du PS et affaibli les opposants. Et puis tant bien que mal tous les partis s’en sont accommodés, parfois servis, et maintenant il faudrait le front républicain pour répudier après chaque élection ce parti certes nauséeux ou nauséabond… C’est rêver alors que l’électeur à envie de rétorquer à toute la classe politique, allez tous au diable !
    A qui la faute, l’endogamie politique, l’entre-soi désespérant, les mariages incestueux toujours pour les mêmes, pour les mêmes profits.
    Je désespère de voir juger notre patriote Cahuzac qui planquait à l’étranger, les époux infernaux qui passent sans arrêt entre les gouttes, croyez-vous que les citoyens ne sont pas sensibles à ce type d’injustice alors qu’ils courbent l’échine, verbalisés eux pour une misère, que d’autres ont la phobie administrative, mais toujours de s’agripper à la rampe, la gamelle est tellement bonne.
    La grogne est sourde, les électeurs n’ont plus les moyens de manifester, prisonniers de leurs prêts, incertitude latente de leur avenir, alors comme notre ancien petit marquis de l’Elysée ils s’en vont se faire cirer les bottines ailleurs, au FN. N’en déplaise à tous ceux qui aujourd’hui ne mesuraient pas hier les conséquences désastreuses qu’ils ont provoquées, qu’ils s’en aillent au diable donc, et surtout s’ils doivent fustiger, qu’ils se fouettent les premiers avant de faire peur aux autres, car les autres n’y sont pour rien.

  39. @hameau dans les nuages
    Valls n’est qu’un « va-de-la-gueule » inculte et son programme tient en une ligne : « faire tout pour barrer la route au FN ».
    Mais il n’a aucune idée particulière pour faire baisser la délinquance et le chômage !

  40. @ protagoras | 10 novembre 2015 à 09:32
    « Les Grecs ne sont esclaves ni sujets de personne » (Eschyle)
    De son temps peut-être, mais depuis Merkel et Schäuble pas sûr…

  41. Je commence à avoir le même comportement : la crainte que le FN prenne la tête de régions. L’extrême droite, ce n’est vraiment pas une solution pour le pays. Alors quand on entend une argumentation aussi pauvre : « considérant l’échec de la droite et celui de la gauche, il faut essayer autre chose ! » on en reste bouche bée. Essayons de mettre en perspective ce que pourrait devenir la démocratie et les libertés si l’extrême droite détenait les leviers du pouvoir. Il ne faudrait pas longtemps pour regretter sérieusement de s’être aventuré dans une telle impasse.

  42. Jean-Dominique Reffait

    Électoralement, le FN est à 30% avec 50% d’abstention. Lorsque la participation monte à 80%, comme c’est le cas pour une élection présidentielle, le FN revient arithmétiquement à 18%, soit le chiffre de JM Le Pen au premier tour de 2002. Sauf contexte local porteur (chômage fort dans le Nord, insécurité en PACA), ce calcul reste donc valable et la base électorale du FN tourne autour de 6,5 millions d’électeurs très mobilisés sur 45 millions d’inscrits.
    La première façon de lutter contre le FN est donc de ramener les électeurs aux urnes. On n’en prend pas le chemin.
    Les régions françaises ont peu de pouvoirs, elles sont les moins dotées budgétairement des grands pays européens, très loin derrière les länder allemands. Les politiques régionales sont donc imperceptibles pour le citoyen : Paris confisque toutes les décisions et les moyens. Pour exemple, le budget de la région Bretagne s’élève à 1,4 milliard d’euros tandis que les budgets cumulés des quatre départements composant la région administrative s’élèvent à 3,3 milliards d’euros, soit plus du double. Pour information, le budget du land de Hesse est de 21 milliards d’euros. C’est dire la portion congrue réservée aux régions dans notre pays jacobin. Ajoutons à cela une réforme territoriale illisible, stupide, clientéliste et recentralisatrice : tous les ingrédients sont réunis pour une participation inférieure à 50% aux premier et second tours.
    La deuxième façon de lutter contre le FN est de contrer son programme. C’est une chance car je défie qui que ce soit de trouver la première virgule d’un programme du FN pour les Régionales. Rien. Les listes FN aux Régionales sont des postures sans contenu. A ce titre, le FN démontre son immaturité politique. Les ténors du FN pistent leurs adversaires et se positionnent en fonction d’eux. Ils égrènent ainsi des contre-propositions anecdotiques en laissant les autres choisir les thèmes de campagne. Ils n’ont pas de chemin, ils empiètent sur celui des autres. Et ça marche : nos républicains de gauche et de droite tombent dans le piège d’un FN insaisissable qui les vampirise.
    Le FN au pouvoir dans les régions serait ainsi une catastrophe pour des raisons qui ne sont pas celles évoquées : il démolirait la frange des politiques qui lui déplaisent idéologiquement (subventions culturelles) mais ne ferait rien par ailleurs : il ne sait pas quoi faire en région. Une année ne s’écoulerait pas sans que, l’oisiveté étant mère de tous les vices, éclatent une puis dix affaires de corruption dont le FN s’est fait une spécialité industrielle. Rien d’autre.
    La démocratie profite au FN quand le peuple s’abstient, de guerre lasse, de mettre en oeuvre ses pouvoirs illusoires. La démocratie n’est pas un drame, elle disparaît avec nos consentements.

  43. Cher Philippe,
    L’envie de Johnny Hallyday et de Jean-Jacques :
    « Qu’on me donne l’obscurité puis la lumière
    Qu’on me donne la faim la soif puis un festin
    Qu’on m’enlève ce qui est vain et secondaire
    Que je retrouve le prix de la vie… enfin !
    Qu’on me donne la peine pour que j’aime dormir
    Qu’on me donne le froid pour que j’aime la flamme
    Pour que j’aime ma terre qu’on me donne l’exil
    Et qu’on m’enferme un an pour rêver à… des femmes !
    On m’a trop donné bien avant l’envie
    J’ai oublié les rêves et les mercis
    Toutes ces choses qui avaient un prix
    Qui font l’envie de vivre et le désir
    Et le plaisir aussi…
    qu’on me donne l’envie
    L’envie d’avoir envie…
    qu’on allume ma vie !
    Qu’on me donne la haine pour que j’aime l’amour
    La solitude aussi pour que j’aime les gens
    Pour que j’aime le silence qu’on me fasse des discours
    Et toucher la misère pour respecter… l’argent !
    Pour que j’aime être sain, vaincre la maladie
    Qu’on me donne la nuit pour que j’aime le jour
    Qu’on me donne le jour pour que j’aime la nuit
    Pour que j’aime aujourd’hui oublier les… « toujours » !
    On m’a trop donné bien avant l’envie
    J’ai oublié les rêves et les mercis
    Toutes ces choses qui avaient un prix
    Qui font l’envie de vivre et le désir
    Et le plaisir aussi…
    qu’on me donne l’envie
    L’envie d’avoir envie, qu’on… rallume ma vie ! »
    11 novembre et comment expliquer ces paroles gravées en souvenir des tranchées des morts pour la paix et avoir l’envie de protéger l’Europe, l’envie de l’envie de la liberté.
    Quelle journée pour fêter la démocratie ?
    Allons tous en toge, en sandales devant l’Assemblée et levons notre coupe à la démocratie, des bleuets, des pâquerettes et des coquelicots autour du buste.
    Inutile d’apporter vos récoltes pour ce pique-nique géant, encore que le Général de Gaulle eût aimé participer à cette cérémonie et aurait été fier de vivre cette journée.
    françoise et karell Semtob

  44. Est-on encore en démocratie lorsque l’on nous demande de voter en décembre 2015 pour un projet non abouti : les nouvelles compétences des régions et celles des autres collectivités locales n’ont pas encore été définitivement déterminées, le chef-lieu définitif des nouvelles régions sera pris par le Conseil d’Etat en juillet 2016, le programme des candidats consiste à reconduire ce qui a toujours été fait etc. etc. La duperie suprême est ce que certains politiques osent affirmer pour justifier le passage de 22 à 13 régions, « comme en Allemagne nous devons avoir des régions fortes »… La différence, en Allemagne les länder se sont construits autour des pôles industriels existants, ce sont les industries déjà implantées qui ont rendu les länder forts, pas le contraire.
    Tout ceci n’est qu’une nouvelle gigantesque gesticulation qui sera dévastatrice pour l’économie française, un nouveau gouffre en perspective ; au lieu de réduire le millefeuille administratif tant décrié, on l’augmente, on augmente donc tous les coûts de fonctionnement : les mesures d’organisation, de rationalisation et de mutualisation qui doivent être prises anticipées, ne l’ont pas été, elles ne le seront donc jamais !
    En décembre 2015 on nous demande de donner un chèque en blanc et de faire confiance… SABENA Such A Bloody Experience Never Again…
    L’analyse des Régionales = Abstention + les votes blancs !

  45. « Je désespère de voir juger notre patriote Cahuzac qui planquait à l’étranger, les époux infernaux qui passent sans arrêt entre les gouttes, croyez-vous que les citoyens ne sont pas sensibles à ce type d’injustice alors qu’ils courbent l’échine, verbalisés eux pour une misère, que d’autres ont la phobie administrative, mais toujours de s’agripper à la rampe, la gamelle est tellement bonne. »
    Giuseppe, de l’eau à votre moulin :
    http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Visitez-la-maison-de-Claude-Bartolone-602549
    Les électeurs, notamment de gauche, ont fini par comprendre que les élus améliorent LEURS propres conditions de vie avant celle des Français : c’est cela qui fait le lit du FN.
    @JD Reffait
    Tout à fait d’accord avec votre analyse, sauf sur la supposée « immaturité » du FN. Je crois au contraire que les cadres du FN sont plus indifférents à la politique – puisque pour eux la politique c’est « politicien » – qu’immatures.

  46. Véronique Raffeneau

    « Cette dramatisation de la démocratie dont les citoyens considèrent les éventuelles conséquences plus sereinement – elle constitue pour eux une normalité alors que pour les politiques, en certaines circonstances, elle représente un risque comme si on pouvait être dans l’espace républicain sans avoir la légitimité de s’y trouver – a pour effet l’impuissance prétendue de la politique. »
    Non, Philippe, je ne pense pas que le recours aux extrêmes et à leurs programmes hallucinés et hallucinants soit vécu comme quelque chose de normal et de serein par nos concitoyens. Mais bien plutôt comme la traduction d’un dépit et d’une impuissance incommensurables, d’un désintérêt et d’une indifférence abyssaux pour la production des spectacles en continu dispensés par les politiques.
    Quand une classe politique dans son ensemble s’obstine à ne jamais nommer avec calme et maturité ce qui ruine un pays – au sens propre et figuré – et passe son temps à échafauder et à saturer l’espace public d’un spectacle électoraliste permanent en multipliant les échéances, les représentations, les plans com et les injonctions creuses, en ne fabriquant que des coquilles vides, la sanction est d’abord celle du mépris.
    Je ne vois dans ce mépris (qui répond au mépris des politiques qui imaginent le pays comme le staff de communication de la Présidence de la République a considéré et considère Lucette) aucune normalité, ni sérénité démocratiques.
    La semaine dernière, les médias se sont gaussés de la séquence dite Lucette. Sans imaginer une seconde que par exemple, lors des campagnes présidentielles – des campagnes électorales tout court -, l’autre nom de la vie politique et médiatique, ils n’ont rien, vraiment rien à envier au grotesque à pleurer de la séquence dite Lucette.

  47. « Le remplacement de l’argumentation raisonnable par la dénonciation éthique ajoute à une atmosphère parfaitement artificielle et fabriquée de fin du monde »
    La réflexion est fort juste, et la dénonciation éthique perd sa raison et se trompe d’objet. Il n’en reste pas moins que l’artifice grossier de fabrication de cette atmosphère répond à l’angoisse populaire qui ressent que la fin des temps est proche, et naturellement se couche au lit de son vieil atavisme.
    Un texte de l’aumônier de Paris, disparu récemment, a été donné ce week-end, qui propose une variation sur les béatitudes de l’évangile. Au risque d’exciter l’ire de tous les GG de la terre, et de me faire traiter de barjot par tous les sépulcres blanchis du blog, je vous en propose le prologue, ainsi que la réflexion – aïe, non, pas sur la tête – qu’il m’a inspiré :
    Prologue des Béatitudes de Jean-Pierre Nortel :
    « O mon peuple …
    Vous m’avez cherché
    Et jusque-là suivi
    De la Galilée au coeur de la Judée
    De la Décapole jusqu’à la Syrie.
    Vous avez entendu, dans toutes vos synagogues,
    La Parole de vie qui repousse les ténèbres.
    Parole qui relève l’infirme des civières
    Et qui lave dans l’âme toute langueur funèbre,
    Celle qui fait danser et courir le boiteux,
    Et rend chair et tendresse à tous les coeurs de pierre.
    Ô mon Peuple,
    Vous m’avez suivi
    En foule nombreuse jusqu’en Transjordanie,
    Vous avez écouté la Parole heureuse
    Celle sur qui Dieu vient de hisser la voile
    Je suis là devant vous
    Devant les multitudes.
    Il n’y a plus d’hier
    Demain n’est déjà plus.
    Ô mon Peuple
    II faut venir plus haut
    Mon chemin sous tes pas est celui des montagnes,
    Le gravir avec moi fera grandir ta foi.
    Viens, prends de I’altitude
    Je suis ton guide et je vais devant toi,
    Change tes habitudes,
    Monte… monte, il faut monter encore.
    Viens t’asseoir là-haut,
    Là où s’allume I’aurore.
    Monte jusqu’au sommet,
    Viens te désaltérer
    Laisse-toi conduire par le chant de la source,
    De tes deux mains ouvertes tu pourras t’abreuver
    A I’eau vivante et fraîche
    De mes Béatitudes.
    Approche-toi !
    Reste là… un instant,
    Assis en ma présence.
    Je suis la Parole.
    Ami… laisse ma voix
    Envahir le silence. »
    Il suffirait de peu pour que les peuples européens, et les réactions de nombre d’athées à la démarche du pape actuel en témoignent, retrouvent le chemin de la foi perdue, en eux-mêmes, en la justice, en l’Europe.
    Ce texte était accompagné par une musique qui ne faisait pas qu’illustrer l’intitulé de la béatitude en question, mais proposait un chemin émotionnel de mémoire musicale qui mène à la béatitude suivante, des pauvres en esprit aux doux, de ceux qui pleurent à ceux qui ont faim et soif de justice, des miséricordieux aux cœurs purs, des artisans de paix aux persécutés puis à ceux qu’on persécutera, tous heureux car sur le chemin où nous conduit le Christ, chemin implacable de vérité imparable.
    Il suffit d’y croire, grâce absolue quand on y pense, pour qu’apparaisse cette conviction profonde qu’il est possible à l’homme, en changeant sa mauvaise habitude, d’accomplir son destin, appréhender le Réel, un des noms de Dieu chez les musulmans. Il suffit, après avoir été persécuté pour la justice, d’accepter qu’on nous persécutera, et de pardonner, par avance et pour le passé, à nos bourreaux : « Il n’y a plus d’hier, demain n’est déjà plus. »
    Les temps sont proches, l’Histoire nous place entre les deux apocalypses du texte de Saint Jean, il dépend de nous et de notre foi de faire que la catastrophe annoncée prenne sa signifiance de révélation, ressentant cette joie profonde de reconnaître et d’assumer ce qui nous a été révélé.
    La porte est étroite, mais elle est ouverte, le pardon est possible : « Le pécheur égaré redevient le fils aimé. »
    Et puisque René Girard a rejoint le panthéon des justes, cette dernière citation lui servira d’épitaphe, et de conclusion à ma réflexion :
    « Si nous imitons l’Amour de notre Dieu, nous recevrons de lui miséricorde »
    Il suffit d’y croire.

  48. La démocratie est-elle un drame ?
    Oui pour les deux équipes de bras cassés cupides qui monopolisent le pouvoir et ses avantages depuis des lustres. Voir arriver un troisième larron avec qui il faudrait partager le gâteau les tétanise. Ils seraient soi-disant antidémocrates. Si être antidémocrate c’est envisager de donner la parole au peuple plus souvent via des référendums ça me va.
    Imaginons que le FN au pouvoir lance un référendum avec moult questions (pour économiser le papier…) du genre :
    Faut-il supprimer le Sénat : Oui/Non
    Faut-il supprimer la double nationalité : Oui/Non
    Faut-il supprimer le financement des associations : Oui/Non
    Faut-il supprimer l’exception culturelle : Oui/Non
    Faut-il supprimer le cumul des mandats : Oui/Non
    Faut-il supprimer le droit du sol : Oui/Non
    Faut-il supprimer certains avantages fait aux étrangers : Oui/Non
    Faut-il… etc., etc.
    Ce serait, en plus d’une votation peu coûteuse un excellent sondage qui, contrairement à ceux qu’on nous sert depuis longtemps, ne serait pas ajusté avec des constantes de Lourdes.
    On saurait vraiment ce que pensent et souhaitent les « gens » et nos dirigeants sauraient sur quel pied danser.
    Le PS et LR incapables de présenter des programmes cohérents n’ont d’autres solutions que de nous expliquer que si eux sont nuls – et ils l’ont parfaitement démontré – les autres ne peuvent qu’être pires.
    Si Molière et La Fontaine vivaient à notre époque, à supposer qu’ils ne soient pas décédés des suites d’une crise d’hilarité, ils devraient sous-traiter tant il y aurait de pamphlets à écrire.

  49. @Jean-Dominique Reffait
    « La deuxième façon de lutter contre le FN est de contrer son programme. C’est une chance car je défie qui que ce soit de trouver la première virgule d’un programme du FN pour les Régionales. Rien. Les listes FN aux Régionales sont des postures sans contenu ».
    Je n’ai pas réussi à comprendre ce que voulaient faire LR et le PS dans ma Région non plus.
    La raison en est peut-être que le regroupement récent des régions existantes déconcerte plus qu’il n’incite à l’imagination prospective ?
    On a droit par conséquent aux mêmes poncifs sur les lycées, la formation professionnelle, mais rien ou presque sur la biodiversité qui devient une compétence régionale.
    Vous supputez que le FN couperait dans les subventions « culturelles », mais de mon côté, je ne verrais que d’un très bon oeil qu’en Ile-de-France on cesse de financer une piste cyclable à Santiago du Chili à hauteur de 300 000 euros, ou la célébration de l’anniversaire de la mort de Salvador Allende qui a coûté à la région 70 000 euros. Et que dire du peuple Kichwa de Sarayaku (Equateur) qui a obtenu une aide de 100 000 euros !!

  50. @Jean-Dominique Reffait | 11 novembre 2015 à 00:15
    Très beau réquisitoire graillon anti-FN digne des slogans ringards éculés recuits et tracts nauséabonds des années soixante-dix où régnait en maître la pensée gauchiste.
    Le FN n’est pas au pouvoir et tout ce que vous venez d’écrire (vomir serait plus approprié) : misère, ruine économique, insécurité record, invasion immigration subie sans broncher, laxisme censure fichages, autorité bafouée justice complice du crime, préfets à genoux, police tabassée caillassée humiliée etc. etc. sont du fait de vos copains, de la gauche, cette gauche anti-France qui a mis à la tête de la justice une délinquante indépendantiste impunie.
    La honte c’est vous, c’est votre gouvernement qui n’a aucun programme sauf celui de couler le pays, aucune justice sauf celle en faveur des délinquants, aucune autorité, aucune morale, aucun civisme, aucun respect.
    Ce qui est parfait dans votre commentaire, c’est que si on veut remettre les choses à leur juste place, on peut remplacer FN par PS.
    Conclusion, avec tout votre déballage mensonger démago haineux, vous êtes un des meilleurs agents de propagande qui donnent envie de voter FN. Merci encore !

  51. Et allez donc ! R. Khalil jugée en toute discrétion, seul C. Guéant fait un peu l’information du jour. De l’argent sorti de nulle part, comme s’il en pleuvait sous le balcon des citoyens.
    Et c’est à ce spectacle que l’on reconnaît la démocratie ?

  52. Michel Deluré

    N’est-il pas navrant d’entendre de la part d’un Premier ministre pour seul et unique argumentaire dans une campagne électorale dont les résultats s’annoncent comme une Bérézina pour son camp, qu’il faut tout faire pour empêcher l’un des partis présents à cette élection d’emporter ne serait-ce qu’une région ?
    N’y a-t-il là pas pire aveu de faiblesse, d’impuissance, d’échec que d’en être réduit à se dire prêt à tout, jusque donc à renier ses propres convictions, pour influer sur le sort d’une élection démocratique ?
    M. Valls semble oublier que l’épouvantail FN qu’il brandit aujourd’hui pour effrayer les Français et tenter de sauver les meubles n’est malheureusement présent qu’en raison de l’incurie des gouvernants de droite comme de gauche qui se sont succédé au pouvoir, avec les résultats que l’on sait pour la France.
    Alors, comme tout épouvantail, à force de le côtoyer dans le paysage politique hexagonal, les citoyens se sont habitués finalement à sa présence et il ne les effarouche plus.
    C’est donc beaucoup plus que des incantations qu’il faudra à M. Valls et à la classe politique traditionnelle pour évacuer de notre paysage politique ce qu’il considère comme un fléau. La démocratie mérite beaucoup mieux que cela si on veut qu’elle ne soit pas un drame.

  53. Laurent Dingli

    @ Jean-Dominique Reffait
    Excellente analyse
    @ Marc Ghinsberg
    Une fois encore, vous évoquez tous les sujets, mais évitez consciencieusement la moindre remise en cause ou critique du pouvoir que vous soutenez, c’est dommage car cela ôte beaucoup de crédibilité à votre propos. Je répète que cette esquive permanente est très révélatrice. Je ne dis pas que les socialistes au pouvoir seraient les seuls responsables de la progression du FN, mais tout de même… Voyez encore, parmi tant d’autres exemples, la situation scandaleuse de tous ces retraités modestes qui ne touchent pas un seul centime de pension dans le Nord-Pas-de-Calais. En plus de l’incapacité à résoudre la progression du chômage, de la persistance avec laquelle le pouvoir nie les angoisses de la population liées à l’immigration (même la brave Lucette, sympathisante socialiste, a l’interdiction d’en parler), le souvenir d’élus socialistes plus prompts à se remplir les poches qu’à résoudre la crise, et vous aurez une explication tout aussi valable que celles, trop partiales et trop partielles, que vous donnez.
    @ jack
    Je suis d’accord avec vous, mais il est de plus en plus difficile de convaincre. J’ai entendu deux personnes me dire : le Front national n’est peut-être pas la solution miracle mais il faut que ça explose. Ils pensent assez naïvement que de cette table rase naîtra quelque chose de meilleur. Cela relève bien plus de la croyance que de la raison. La colère et la lassitude ont atteint parfois de tels sommets que les contre-arguments ne sont même plus audibles, même avec des personnes avec lesquelles vous entretenez des relations amicales.

  54. Xavier NEBOUT

    @Jean-Dominique Reffait
    Le FN fait si bien un sans faute dans ses municipalités que la presse n’en parle pas, et évidemment pas vous non plus.
    Il y a tout lieu d’en attendre de même pour les régions.

  55. Laurent Dingli

    @ caroff
    Et que dire du peuple Kichwa de Sarayaku (Equateur) qui a obtenu une aide de 100 000 euros !!
    Que cela a toujours fait partie de la politique d’aide internationale des pays développés. Là où je vous rejoins cependant c’est que, lorsque l’on n’est même pas capable d’assurer les modestes pensions de ses concitoyens, il y a comme un petit malaise, si vous me permettez ce doux euphémisme…

  56. Un célèbre présentateur du 20 heures des années 80 avait été inquiété par son rédacteur en chef car en direct il avait fait un malheureux lapsus dans une sombre affaire franco-française, au lieu de dire « démocratie », il avait dit « démaquereautie », l’intrusion du mot « maquereau » fut mal interprétée par son supérieur.
    Qui aujourd’hui le lui reprocherait ?

  57. LRPS fait la guerre à son propre peuple, ils ont peur que celui-ci ne finisse par s’en apercevoir !
    La pire catastrophe serait que les veaux comprennent qu’on les amène à l’abattoir.
    C’est ça que traduit la peur du FN, ils ont peur que leur tête finisse au bout d’une pique après qu’ils ont fini de vendre la France au plus offrant.
    Ils n’ont peut-être pas totalement tort.

  58. Un Manuel Valls amaigri, alors qu’il n’est déjà pas épais, les yeux cernés, propose « une fusion des républicains de droite et de gauche confondues pour faire face au FN »…
    L’orchestre a cessé de jouer sur le Titanic, c’est la pagaille à gauche.
    Ils sortent les rames.
    C’est trop tard, prétentieux Tartarin d’Evry, tu devras boire le calice FN jusqu’à la lie.
    Et sans vouloir paraphraser Bertolt Brecht, veille à ce que la bête immonde ne te féconde dès le premier tour en 2017.

  59. @ Aliocha
    Merci pour votre beau texte qui me console d’un certain sentiment d’impuissance à convaincre certaines personnes des mécanismes démontrés par René Girard.
    De plus, votre mysticisme est très poétique.
    Mais quand on n’est pas croyant, moi par exemple, on ne croit pas qu’il « suffit d’y croire ».

  60. @ Mary Preud’homme (Verdun, inédit)
    Descriptions convenues, impuissance des tournures, ampoulé, manque de souffle, Verdun mirliton sans travail, inédit gagnant facilement à le rester. N’est pas Césaire qui veut.

  61. @ Mary Preud’homme
    Superbe poème, je ne vous connaissais pas poète, vous qui maniez ici souvent le fouet…

  62. Mary Preud'homme (un cas ou les trois K ?)

    Merci mon cher Savonarole
    Je suis effectivement poète à mes heures et musicienne.
    J’ai aussi écrit cinq romans inédits (et qui mériteraient de le rester nous dirait l’aimable MS, plus convenu (que lui) tu meurs !)
    Concernant le fouet, je l’utilise uniquement à la cuisine pour battre les blancs(1) en (ou à la) neige, ou monter une mayonnaise !
    Question bœuf mironton, c’est pas terrible mais pour la tête de veau, j’assure…
    Hasta luego !

    (1) ne vous méprenez pas il s’agit – uniquement – de blancs d’œufs…

  63. @Noblejoué
    « Le Christ nous a placés devant ce choix terrible, ou croire, ou ne pas croire à la violence. Le christianisme, c’est l’incroyance. » (R.Girard, achever Clauzewitz)
    Quand notre raison a saisi cette réalité de feu, il n’y a d’autre alternative pour l’équilibre mental, que ce choix de l’incroyance. Ce refus, cette résistance, sont les chemins escarpés de l’amour, croyance augmentée à la dimension de la charité, permettant d’entrevoir les champs nouveaux et infinis et mirifiques d’exploration qui attendent l’homme s’il atteint ce nouveau stade d’évolution. Le christ et ceux qui osent le suivre sur ce chemin de double persécution, accèdent à ce bonheur de croire en l’homme. Il suffit d’y croire, et tout devient possible.

  64. @ JLM | 11 novembre 2015 à 08:49
    Bien sûr, les mandats et les cumuls sont des rentes dorées de situation, cela les élus ne veulent pas l’entendre, et surtout ne rien changer. Quelle pudeur affichée dès que l’on parle de leurs acquis !… Dont ils savent pertinemment que ce n’est rien d’autre que de l’assistanat et argent d’Etat au gré des élections.
    Avec quoi croyez-vous que cette magnifique villa ait été payée ? Je cherche en vain un emploi de bâtisseur de sa part – c’est mon milieu – et même les plus brillants parmi ces derniers n’auraient pu envisager autant de luxe.
    Peut-être un héritage ? J’en doute fort, il se serait mis à le crier sur les toits pour masquer le fait que ses pensions politiques n’auraient pas suffi à savourer cette vue à couper le souffle, à payer les poignées de portes et autres robinets.
    Ah, par contre, dire que c’est paparazzi, populiste et tutti quanti, de cela ils ne se privent pas, on est vraiment pris pour des imbéciles, surtout quand cela les arrange.
    Et dire qu’Yvonne faisait mijoter son bœuf mironton avec ses propres deniers, Mongénéral devait sans doute le trouver meilleur sans la sueur ajoutée de ses concitoyens.
    Après, Bartolone et consorts viendront agiter le chiffon rouge de la peur sous les yeux des roturiers qui n’en peuvent plus de se serrer la ceinture ; sans la moindre gêne comme cela s’est produit récemment, faire payer des impôts et taxes aux plus fragiles.
    Certes ils ont fait machine arrière mais la méfiance est là, immense, après ils viendront pleurnicher un front républicain qui les protègera un peu plus longtemps de leurs subsides de rentiers, pour les citoyens on verra plus tard.

  65. Laurent Dingli

    Pauvres poilus, après Verdun et l’Argonne, il leur faut encore supporter les vers de Mary Preud’homme…

  66. @breizmabro | 11 novembre 2015 à 00:01
    Bien sûr, il est clair, pour ce qui concerne les Grecs actuels, qu’entre Bismarck-Merkel, Schäuble-Dr Folamour, et Juncker-La hyène, le « spirit » démocratique issu de la bataille de Salamine en a un coup dans l’aile…
    Mais la Grèce actuelle n’a-t-elle pas été le symptôme d’un mal « affirmativiste » (pardonnez ce néologisme servant de pendant à « négationniste »), affirmation que la démocratie existe du simple fait de l’existence de procédures administratives électorales, alors que l’affirmation d’Eschyle est proprement humaine ?
    Le mot « démocratie » n’est de nos jours que purement nominaliste.
    « …ni esclave ni sujet de personne » a une autre tenue, celle de l' »aristo » du peuple.

  67. La démocratie est frileuse de l’information des citoyens, si Mediapart a bâti son succès c’est grâce à la pugnacité de ses journalistes, je ne suis pas dupe, la présentation en feuilleton est de bonne guerre, il faut bien vivre.
    La liberté ne peut se conquérir au quotidien que par une presse pugnace, sans elle que de turpitudes enterrées, car dans le fond si la condamnation juridique est faible il faut bien espérer que la condamnation morale soit pour le moins efficace.
    J’ai toujours pensé qu’il n’y a pas de démocratie sans police, comme il n’y a pas de liberté sans transgression. La vertu est pour les bonnes sœurs, qui aurait eu le courage de s’attaquer à notre grand patriote du budget qui planquait à l’étranger ? Alors, M. Aphatie ? le chien chien à sa mémère…
    Avez-vous entendu des journalistes relayer l’information sur notre Fort Knox national ? Des lingots d’or comme s’il en pleuvait – plus rien – et dire qu’ils sont élus et des citoyens pour les défendre.
    Triste démocratie obligée de se contenter de tels personnages. Penser à nouveau que l’on puisse reprendre NS aux commandes de notre pays, ou croire en un certain cardinal qui passait à la caisse dans la plus opaque des transactions.
    Vraiment triste démocratie, supporter et admettre tout cela, il y a belle lurette que certains ont tout compris et ne pensent qu’à leur réélection.
    Une sénatrice, plus de quatre-vingts ans aux prunes, fait encore des voyages d’études, je voudrais bien lui faire une interrogation écrite…
    Et l’on voudrait détourner à tout prix le vulgum pecus du FN ? C’est rêver, car ce sont pour ces agissements que les citoyens n’en peuvent plus.
    Heureusement internet est arrivé, l’information est de plus en plus difficile à cadenasser.
    Pour finir, alors que ce n’était pas demandé, certains élus pour discréditer la transparence, ont jugé utile dans leur déclaration de patrimoine de placer leur vieux véhicule, leur vieux vélo, qui coûtait moins de 10 000€. Des petits malins qui auraient voulu rester dans l’ombre en disant « vous voyez, à quoi sert cet inventaire, ce n’est qu’un ersatz de vide-grenier ! ».
    Tout cela fait l’électorat « complémentaire » du FN, en fait rien de bien dangereux.
    Pas dupe non plus, dès qu’il seront dans la place rien ne changera, surtout pas les mauvaises pratiques, et la magnificence de la villa de M. Bartolone se retrouvera de fait dans l’autre camp.
    Sont-ils trop payés, trop indemnisés, oui sans doute, mais surtout qu’ils songent eux aussi à leur propre grand remplacement et cela fera du bien sans nul doute à tout notre pays.

  68. @ Aliocha
    J’ai bien conscience du mécanisme du bouc émissaire, de la montée aux extrêmes et tout ça.
    J’ai bien conscience aussi que les peuples qui n’arrivent pas à se défaire de leurs envahisseurs sont absorbés par eux. Les Tibétains, comme les Indiens d’Amérique, sont minoritaires chez eux.
    Vous croyez que les Indiens ou les Tibétains vont se libérer ? Moi pas. Ils sont vaincus, la paix ou la guerre, la politique économique, la culture, tout leur sera imposé par leus vainqueurs.
    Quelle horreur de se survivre ! D’exister quand on n’est plus libre.
    Aussi, ce n’est pas super non violent, mais je suis pour qu’on garde des armes convenables, comme la bombe atomique.
    Pas trés évangélique. En attendant, on n’a plus été envahi d’un certain temps. Autre chose, Jésus a dit de rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
    Donc l’individu peut se faire gifler tant qu’il veut, il me semble que, même d’un point de vue chrétien, ni les gouvenants, ni même les citoyens n’ont le droit de mettre leur pays en position d’être soumis.

  69. Manuel Valls et les autres de conforter un mur républicain. C’est fini, la digue a sauté, à qui la faute, et qu’ils se regardent bien dans le miroir tous ces politiques qui ont joué avec le feu, maintenant que la maison brûle, il faudrait l’éteindre à leur place, aller au feu pour eux alors qu’ils en ont été les premiers pyromanes.
    Ce qui leur arrive, ils l’ont bien cherché, que du petit lait pour une MLP qui connaît tous les travers de ces goinfres, qui ne pensent que mandats et cumuls, jamais démocratie, renouvellement, respiration et oxygène.
    Je ne sais si le sommet COP21 leur donnera une bouffée d’air pur, englués jusqu’au cou par des élections régionales à venir qui vont donner une musique des plus funestes. La leçon ne sera pas retenue et de répéter à l’envi le lieu commun d' »une communion républicaine » dont plus personne ne veut entendre la musique.
    Réveil douloureux, lendemains qui déchantent, mais qu’ont-ils fait pour en arriver là, tous unis dans cette gabegie, mais surtout responsables de rien. L’incantation c’est pour les paroissiens. Je viens de voir un reportage où les ouvriers s’affichaient sans complexes pour des selfies avec MLP, cela en dit long sur leur état d’esprit, sur la couleur du bulletin de vote à venir. Il est des signes plus que des palabres qui ne trompent pas et le selfie cher à notre Président a changé de camp.

  70. @Giuseppe
    A propos de la famille Sarkozy : hier, j’avais les yeux mouillés en entendant le frère François déclarer tout gentiment à Maïtena Biraben : « Je suis un petit entrepreneur »…
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-marie-charron/231110/les-4-freres-sarkozy
    …sur Canal +, sur la chaîne obligée de racheter ses propres actions car le public se « débine » (audience moins 40%) et parce que les abonnés (moins 10%) se désabonnent.
    http://www.latribune.fr/technos-medias/medias/l-article-du-parisien-sur-canal-fait-chuter-l-action-vivendi-514925.html
    A force de voir toujours les mêmes têtes en politique et aux affaires, le chaland se lasse…

  71. @ JLM | 13 novembre 2015 à 08:37
    Aucune pudeur c’est ce qui les caractérise, ils ont tout à prendre, à nous prendre. Et en plus de grands comédiens !

  72. @Noblejoué
    Qui veut la paix obtient la guerre, et il n’est certainement pas question de désarmer nos pays.
    Mais il est essentiel, en Europe, de vivre cette idée de pardon et de réconciliation, qui diffusera alors une réciprocité positive, qui n’est plus dans la vengeance. Qui permettra d’accueillir les migrants tant que nous le pouvons en respectant nos lois, qui sont variations de cette loi première des évangiles, et de suivre nos papes qui, depuis Jean-Paul II et la repentance de l’Eglise catholique, accède enfin à la juste définition du Royaume, qui est renoncement à la vengeance.
    Merci pour ces échanges.

  73. @ Aliocha
    Il faut, c’est vrai, accueillir les migrants mais sans s’en masquer les difficultés.
    Merci surtout à vous pour ces échanges et pour votre site !

  74. @Noblejoué
    Quel site ? J’ai bien peur que vous ne me preniez pour un autre. Ce qui n’enlève rien à la qualité de l’échange.

  75. @aliocha
    Pardon !
    Quoique, comme cette personne tient un site intéressant et que vous postez des commentaires également intéressants, mon erreur ne diminue ni l’un ni l’autre.
    Nom du blog que j’ai découvert il y a peu : La Plume d’Aliocha.
    Réactions :
    Merci aux personnes avec lesquelles j’ai des dialogues interressants ici notamment Denis Monod-Broca.
    Peut-être penser à remercier les auteurs de blog ?
    Des commentateurs ?
    Tiens, j’ai l’impression d’être en début d’année, quand on prend de bonnes résolutions.
    Vous avez une bonne influence.

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