Depuis quelques années je n'avais plus assisté à une corrida. J'y suis revenu et j'ai retrouvé tout ce qui hier m'avait fasciné, troublé, presque dégoûté.
Il faut arrêter les comparaisons faciles avec d'autres moments éprouvants ou tragiques de la vie. J'ai moi-même abusé de l'apparente similitude avec l'audience criminelle, à cause de l'importance du rituel. Même si heureusement la peine de mort ne venait plus couronner depuis longtemps le sombre de la justice.
La corrida se suffit à elle-même. Elle est unique. Je ne parviens pas à me défaire de l'idée que le toréro est tout sauf "une danseuse ridicule" comme l'a chanté Francis Cabrel qui s'est mis, si j'ose dire, dans la peau du taureau.
Il y a de la gravité, du sang, de la mort, un soleil, parfois, de plomb, la nausée de spectateurs qui partent tout de suite écoeurés, Ava Gardner dans les têtes, les noms d'illustres combattants des arènes inscrits même dans l'imaginaire de ceux qui sont très éloignés de cette mythologie, par exemple Belmonte, Manolete, Dominguin, Ordonez ou Tomas. Il y a ces belles et obligatoires séquences rythmées par la musique qui touche l'âme au plus profond, portant dans ses apparentes stridences le poids d'un destin inéluctable.
Il y a le torero en face du taureau, le premier s'abandonnant avec grâce ou vulgarité à des attitudes d'allure et de prestance, à des défis insensés, à des passes si risquées qu'elles donnent l'impression d'un désir de fusion avec la bête.
C'est beau, grandiose, obscène et pervers. C'est trop présent et à chaque seconde inoubliable.
Le taureau est mis à mort et, souvent, cet anéantissement traîne, est maladroit, comme une oeuvre accomplie par un artiste qui est dépassé par l'ampleur et le solennel de la tâche qu'on lui demande de mener à bien.
Une mort dans l'après-midi, ce n'est pas évident.
On est là, assis, pétrifié d'attention, on voudrait regarder ailleurs mais on ne peut pas. Ce qui se déroule sous nos yeux, quoi qu'on en ait, vient agiter, bouleverser des tréfonds qui nous contraignent à nous interroger sur nous-mêmes. Certes on est assuré que la mort du taureau sera le terme de cette lutte où l'animal n'a jamais sa chance mais où le torero frôle, plus souvent qu'on ne le croit, la blessure, le désastre, la mort. Combat inégal certes, avec les piques et les banderilles qui affaiblissent le taureau et le rendent disponible pour une empoignade où l'homme triomphera.
Mais le pire, la honte, l'angoisse, c'est de sentir en soi, contre tous les barrages dressés par la civilisation et l'humanité, la montée de quelque chose de laid, d'indigne : une aspiration à la victoire ignoble du taureau, à la défaite de l'homme. Un renversement du jeu, une corrida qui perdrait la tête. Une tragédie déboussolée. On croit admirer le courage mais on espère la chute.
La corrida, c'est du sang, de la mort obscurément rejetée et réclamée. Ce sont des larmes. Du deuil possible. Tout ce qui suinte de nous n'est pas beau.
L'humain est vraiment une sale bête !
« Ah!
Est-ce qu’en tombant à terre
Les toros rêvent d’un enfer
Où brûleraient hommes et toreros défunts
Ah!
Ou bien à l’heure du trépas
Ne nous pardonneraient-ils pas
En pensant à Carthage, Waterloo et Verdun, Verdun. »
Pour voir l’interprétation de Brel c’est par ici :
http://www.youtube.com/watch?v=7KQ6aQiEePQ
Jacques Brel « Les toros »
Cet enregistrement est meilleur…
http://www.youtube.com/watch?v=8ThZKrhhEqg&feature=related
« la montée de quelque chose de laid, d’indigne : une aspiration à la victoire ignoble du taureau, à la défaite de l’homme. Un renversement du jeu, une corrida qui perdrait la tête. Une tragédie déboussolée. On croit admirer le courage mais on espère la chute. »
POURQUOI HONTEUX ET INDIGNE ?
Chaque fois que j’ai eu l’occasion de voir un morceau de cette mise à mort horrible j’ai toujours eu envie de porter secours au taureau ! Insupportable de voir cela sans réagir ! Le beau poème de Lorca devrait être dédié au taureau !
Je ne serai jamais du côté de ce genre de victoire !
Duval Uzan
Moi, j’en connais un qui va connaître sur son blog les affres du taureau dans l’arène ! Qu’est-ce que vous allez prendre ! Passe encore de défendre Zemmour, mais la corrida, ça, vous allez les sentir les banderilles ! Protégez vos oreilles et vos attributs car il va y avoir du monde pour réclamer le trophée !
Malgré les hurlements hystériques de mes filles, je me refuse à écraser une araignée et déploie des trésors de stratégie pour la faire entrer dans une enveloppe afin de la libérer, je suis donc incapable d’assister à ce spectacle. Non pas que je sois une âme si sensible mais je me refuse à souhaiter la mort d’un homme, ce que je ne pourrais m’abstenir de faire dans ce combat inégal. Sans me référer à une quelconque morale facile, je ne pourrais m’empêcher de souhaiter la victoire du plus faible qui trouverait encore assez de force pour terrasser son dominateur, de disposer du destin.
Avouez tout de même, avec tout ce que vous évoquez de sentiments troubles, que cet intérêt a quelque chose de troublant pour un procureur ! Entrez-vous dans une salle d’assises avec toutes les banderilles que constituent pour vous l’acte d’accusation en souhaitant secrètement que l’accusé diminué trouve les ressorts de vous vaincre ? Vous préparez-vous à ce retournement que vous envisagez avec crainte et gourmandise ? La corrida est unique dites-vous, certes, mais son rituel comme sa symbolique profondément ancrée dans la nuit des temps mythologiques sont autant de signes ontologiques de l’humain, de son rapport à la puissance, de son désir de faire danser les dieux à sa guise.
Hier seulement, doublé sur l’autoroute par un crétin qui slalomait entre les voitures en les rasant de près, je rêvais intensément d’en découdre, de voir cet imbécile s’écraser contre un mur et geindre dans son sang. Disproportionné sans doute, et pourtant… humain, trop humain.
« L’humain est vraiment une sale bête », concluez-vous, Monsieur.
Oh oui !
…et ces hommes et femmes qui jouissent au spectacle d’une mise à mort annoncée. Ceux qui se prennent pour Hemingway ou Picasso et ne sont que des voyeurs qui regardent comme des ploucs les pauvres crétins dont je suis, incapables de comprendre « la beauté de ce face à face », la force des traditions, toutes ces métaphores liturgiques pour parler de ce qui n’est que l’exécution d’un animal. Quant au courage… mais quel courage y a-t-il à achever une bête blessée déjà presque à mort par les picadors…
Hé bien oui quand le torero, pitoyable danseur dans son accoutrement ridicule est maladroit au point de se faire blesser, cela ne m’émeut mais alors pas le moins du monde. Et je n’en éprouve pas la moindre honte.
« Mais Senhor Bilger… Cé pas touyours lé toreador qui gagne »…
« Mais le pire, la honte, l’angoisse, c’est de sentir en soi, contre tous les barrages dressés par la civilisation et l’humanité, la montée de quelque chose de laid, d’indigne : une aspiration à la victoire ignoble du taureau, à la défaite de l’homme. Un renversement du jeu, une corrida qui perdrait la tête. Une tragédie déboussolée. On croit admirer le courage mais on espère la chute. »
Mais enfin, ne pas aspirer à une victoire du taureau, c’est là pour moi où les barrages de la civilisation et de l’humanité s’effondrent. C’est là où s’exprime le laid et l’indigne !
J’illustre, Monsieur, comme je le peux mon « Oh oui ! » précédent.
On m’a dit quand j’étais jeune, que seuls des vertébrés, les rats, se constituaient en troupe, dans les égouts, et restaient ainsi constitués. Il y avait alors des batailles à mort entre deux armées rivales. Ce n’étaient pas des individuels qui se battaient, mais bel et bien, des groupements bien ordonnés et structurés. Comme chez nous.
On m’a raconté, plus tard, que seuls des vertébrés, les corvidés (je ne saurais dire si c’étaient exactement les corbeaux), en rase campagne (en ville, ils sont disséminés), se constituaient en tribunal pour juger un congénère défaillant à leur loi à eux, et pour lui faire exécuter la peine qui pouvait être très sévère y compris physiquement. Comme chez nous.
On ne m’a pas cité, depuis, d’autres espèces, du moins de vertébrés, comme nous, s’adonnant aux devoirs cruels du glaive et de la balance.
Est-ce à dire que nous serions, nous, Etres Humains, les quasiment seuls vertébrés à nous faire la guerre à mort et à nous juger entre nous (ce qui, en certains pays revient au même) ?
Nous serions, Darwin au secours !, trois espèces à avoir ce comportement cruel : les rats, les corbeaux, et l’Homme ! Flatteuse compagnie, en vérité !
Vous dites, Monsieur, et j’ai aussitôt acquiescé fortement, que l’Homme est une sale bête, vraiment. Comment se dire Humaniste ?
Tout simplement parce que dans le torero, le rat, le corbeau et n’importe quel Etre Humain, il y a quelque chose de nous, parce que nous sommes partie prenante à ce festin peu glorieux et que je n’exclus personne, parmi mes semblables, de cette nomenclature, et certes pas moi. On essaie, comme on peut, de se comporter moins laidement qu’on y est porté. C’est tout. C’est une très mince consolation.
Nota : Il paraît que la viande des taureaux assassinés dans l’arène est distribuée aux orphelinats et aux hospices. Voici, pour ceux qui s’en arrangent, une belle satisfaction !
Aficionado Bilger, qu’avez-vous fait de votre dimanche ? Les toros s’ennuient le dimanche ! (J.Brel). Il faut voir pour le croire, et nous sommes en 2010 ! Hier nos vieux tuaient le lapin à l’abri du regard des enfants, il n’y avait rien a redire, c’était alimentaire. Le sang en spectacle, c’est de la manipulation. Meilleur jour Monsieur Bilger.
Ainsi vous êtes allé à la feria de Nîmes … Vous avez vu l’apéro géant que c’est … Ce n’est pas demain que l’Etat l’interdira, celui-là … J’ai mes entrées chaque année, mes invitations, mais j’ai un peu la flemme de bouger en ce moment … Est-ce que c’étaient des toros de Miura? les plus massifs et redoutés … C’est Islero, un Miura, qui a tué Manolete de même que la plupart qui sont morts dans l’arène l’ont été par des Miura. Vous avez oublié de citer parmi les légendes El Cordobes, El Juli et le non moins jeune que lui, français, Sébastien Castella, prodige à l’égal des autres ou peu s’en faudra s’il continue … Cf en lien, une vidéo … Les arènes Las Ventas de Madrid, ces jours, le torero glisse, le toro le prend de face et lui enfonce sa corne sous le menton qui ressort ensuite par la bouche … Impressionnant. Heureusement, le toro s’est retiré aussitôt; sans cela, l’autre demeurait empalé ainsi et par les mouvements de tête du fauve, c’en aurait été terminé de ses illusions. C’est sanglant … Imaginez avant quand les chevaux n’étaient pas protégés par le caparaçon … Par ce billet, vous ouvrez un vaste débat, cher PB; les commentaires vont pleuvoir … ou peut-être bien que non. Pour, contre, c’était -c’est- ainsi de la peine légale de mort infligée à des humains par d’autres humains et mise à exécution par non moins d’autres humains. Ah Deibler, le factotum des juges, l’ami des procureurs … Une tête, mon cher, conservez-là moi dans du formol ou si ce n’est pas trop vous demander, faites-m’en une réduction en forme de cendrier pour mon nouveau salon … Contradictoire, vous l’êtes encore … Hier seulement vous avouiiez n’être pas choqué par les dires d’une personne affirmant n’être pas indignée par l’exécution de certains criminels. Aujourd’hui, vous le seriez parce que d’autres souhaiteraient la mort sur le sable et dans l’après-midi de celui-là qui veut estocader un fauve … Dans le fond et il en serait peut-être ainsi de nous tous, vous êtes aussi compliqué que ce sujet que vous relatez. Il y a des moments de corrida qui m’ont enchanté, des faena on écrit et d’autres qui m’ont peiné … Je n’ai pas d’opinion tranchée; il y a d’innombrables éleveurs de moutons, de boeufs, de chèvres, de poules même, enfin, de toutes sortes d’élevages domestiques, qui traitent leurs animaux des façons les plus ignobles et à mon sens c’est davantage là que l’être humain est une sale bête, une bête immonde j’aurais écrit, que durant l’arène ce torero, ce toro et tout ce cérémonial. Je ne sais pas, en vérité … Puis, c’est vrai que nombreux sont ceux qui viennent à la corrida dans l’espoir de voir le torero ou un peon succomber sous les coups du toro. C’est leur névrose invalidante qu’ils viennent exorciser là … C’est leur problème en somme. Comme d’autres viennent assister à un procès d’assises, ou, il y a peu encore, une guillotine publique décapitant leur semblable … Même si le procès n’est ni un spectacle ni une corrida. Le principe qui les meut est le même: voir sauver ou voir périr. Vous ne changerez pas l’homme; il faut que chacun se persuade en secret qu’il n’est pas comme ça, lui, pas comme l’autre … Mais donnez-lui le droit de l’être, il se vautrera sans pudeur et avec bonheur dans cette fange morale qui n’est finalement nulle autre que la sienne. Il y a peu d’hommes propres finalement …
Aïssa.
Tuer pour le plaisir de tuer…
Où est la beauté ? Où est la grandeur ?
Où est le courage ?
Dès le départ, les dés sont jetés !
Le torero serait aussi bien à se trémousser sur une scène d’opérette.
Ces jeux du cirque devraient cesser.
Ben,
il était question de faire de la corrida « patrimoine mondial auprès l’UNESCO ».
La demande a été évoquée.
C’est un dernier rite à la mort…
Il s’agit d’y dire, effectivement que l’homme n’est pas tué.
Pourtant, la preuve par l’homme, qu’il ne rechigne pas à tuer l’autre homme.
La preuve par la mort mise en scène avec le taureau, ce serait qu’il envisage autrement qu’en comédie, ne pas tuer l’homme.
Ce qui serait obscène, ce serait les gradins, juste les gradins…
Les imagine-t-on en poulaillers, en poulaillers industriels, autrement qu’en combats de coqs.
Quel avatar de taureau pour quel avatar de corrida, avec toujours les mêmes gradins?
Je n’y crois pas, que l’homme ne se cache pas de tuer l’autre homme…
@PB
Ayant habité à Nîmes de 1968 à 1981, je n’ai jamais assisté à une corrida.
Malgré ma curiosité pour le côté « festif » des corridas, c’est une ambiance dans laquelle je n’arrivais pas à entrer. Une ambiance faite de sang, d’alcool et de sexe qui devait ressemblait aux orgies romaines. De plus il y a avait un arrière-goût morbide duquel l’argent n’était pas exclu. Le steack de toro abattu dans l’arène était vraiment hors de prix ces jours là et nombreux étaient les Nîmois de souche qui ne rataient pas là l’occasion de participer ainsi au sacrifice.
Je n’irai pas jusqu’à dire que c’était comme un culte rendu à une divinité, réminiscence des dieux égyptiens Apis, Boukhis ou Khanoutef (pour ne citer qu’eux) qui auraient traversé les âges et la Méditerranée.
La seule chose que j’ai retenue c’est qu’en début d’année suivant (janvier, février) les naissances étaient en forte augmentation dans les maternités gardoises. La pilule n’était pas encore généralisée et l’alcool aidant… la nature humaine faisait le reste.
Aussi, à chaque feria de pentecôte, j’allais en famille au bord du Gardon, et nous avions la rivière pour nous seuls.
Cordialement
Pierre-Antoine
D’un après-midi de plomb reste ce souvenir, ô combien lointain, où deux hommes liés par famille, ont donné ce mano a mano qui les transfigurait. Le tout jeune homme que j’étais a décrété dans son orgueil juvénile qu’il avait vu la corrida pour toujours et jamais je ne suis retourné dans une arène. J’ai entendu des rumeurs, des relations de saoulerie et des vibrato de foi pantocratique, vu des fétichismes d’accumulation de trophées jamais gagnés, seulement collectionnés. Il reste, tout de même, ces deux élégances tout éclatantes de lumière, ce geste de Dominguin saluant la bravoure du fauve, cette démarche lente d’Ordonez vers la foule silencieuse, ces regards de dieux apolliniens qui justifiaient que l’or de l’arène soit taché de rouge.Ceux qui conspuent la corrida regardent souvent sans trembler les massacres, n’ont pas fermé leur poste pour mirer le Rwanda, habitués à la sauvagerie complexe des manipulations politiques. Ils n’ont pas secouru un seul harki, ils n’ont pas craché sur ceux qui ont accompagné les enfants sur la route de Pitchipoï et qui,toujours, sans relâche, obéissent à l’abandon, la trahison, laissent égorger leurs propres compatriotes, sans broncher, mais pardonnent aux politiques qui ont donné les ordres, fusillent à Craonne et tabassent à Charonne. Ils acceptent tout, au nom de la politique, du confort, de leur civilisation agonisante, de la raison et de la compassion en fauteuil. Ils n’insulteraient pas un homme d’Etat qui ne vaut rien, par respect pour le dernier garant de leur respectabilité controuvée. Le matador, lui, insulte le monde, lui offre l’horreur au singulier et l’assume dans la gloire éclatante de sa vie ensanglantée. Le matador représente le bilan du politique, sang et meurtre, mais sans le mensonge. Qu’on le supprime, qu’on en fasse un règlement administratif au nom de la bêtise humaine et on aura privé tous les crétins qui jouissent sur les gradins, de se voir, pour une fois, en face.
Heureusement qu’un jour, l’humanité disparaîtra, la Terre retrouvera alors la primitivité de ses batailles, sa sauvagerie innocente.
Le courage est beau, mais pourquoi faut-il y mêler le supplice de l’animal ?
Les courses landaises, j’aime tout autant.
http://www.youtube.com/watch?v=rh29WaNwIfA
Force, virilité, pouvoir, domination, mais aussi puissances occultes, abîme, ténèbres, mort et archétype du père castrateur, le taureau symbolise tout cela. Ce qui explique l’engouement pour la corrida, une pratique plurimillénaire où l’homme se fait le champion de tout un peuple et va devoir combattre un animal mythique. Ne pas oublier que dans l’Antiquité les taureaux sacrés étaient offerts en sacrifice pour s’attirer la bienveillance des dieux et vaincre la fatalité. Alors que de nos jours, le matador drapé d’un habit de lumière va devoir se mesurer à la bête pour faire la preuve de sa virilité et de sa bravoure, tester aussi le courage du taureau, jouer avec la mort dans des passes impressionnantes où il montre une folle intrépidité et se met au niveau de son adversaire, jusqu’à l’estocade où le taureau s’écroule vaincu. Et ce n’est que si le torero a bien combattu à la loyale, en respectant les règles jusqu’au bout, qu’il se voit attribuer la queue et les oreilles du taureau. Dans le cas contraire il aura droit à la bronca, c’est-à-dire la honte.
Quant au taureau, il ne faut pas oublier que c’est une bête de combat, pas un mouton et que contrairement à ses congénères qui finissent à l’abattoir, il va mourir dans son élément et en seigneur au fil de l’épée. Il peut même arriver qu’un taureau qui a montré une exceptionnelle bravoure soit gracié avant que le torero lui porte l’estocade. Olé !
Donc il a quand même sa chance… Eh oui ! Contrairement à des poulets en batterie, des oies gavées et autres animaux destinés à l’abattoir, des escargots ébouillantés vivants, des rats de laboratoire et autres bestioles torturés pour notre petit bien-être. A vrai dire, voilà qui est beaucoup plus cruel que la mort d’un taureau de combat dans l’arène. Et j’espère au moins que ceux que la corrida scandalise ne mangent ni viande ni poisson, ne porteront jamais de fourrure et y regarderont à deux fois avant de s’enduire de crème, acheter des médicaments etc. car derrière tout ce qui rend notre quotidien plus agréable, plus confortable, il y a bien souvent la souffrance d’un animal, ne l’oublions pas.
« L’humain est vraiment une sale bête ! »
Rappelons donc rapidement que «la corrida (mot espagnol, de correr : courir) est une forme de course de taureaux consistant en un combat à l’issue duquel le taureau est mis à mort. Elle est pratiquée essentiellement en Espagne, au Portugal, dans le Midi de la France, dans certains États d’Amérique latine (Mexique, Pérou, Colombie, Venezuela, Équateur et Bolivie).» – extrait déf. Wiki-
Elle appartient donc à une certaine culture méditerranéenne en quelque sorte essaimée.
Toutefois, la mise en relation avec des procédés utilisés pour, pensait-on, infliger des maladies à distance dans le cadre d’une utilisation maléfique d’une sorte de « double animiste doué d’ubiquité » qu’on retrouve dans des formes dialectales, non pas méditerranéennes mais norvégiennes, exprimant l’idée de « voler », ainsi que l’idée de « courir » dès lors affectés de connotations magiques, pourrait ne pas être totalement impertinente.
Dans quelle mesure ne pourrait-on donc pas voir s’opposer dans l’arène sous les espèces du taureau, la frénésie, furor (latin), Wut (germanique), Amok (asiatique), des guerriers nus ( par ex. Berserkr scandinaves) « forts comme des loups ou des taureaux », et qui, « enragés tuaient les gens sans que le fer, ni le feu n’aient de pouvoir sur eux » -donc pas besoin de protection quelconque- , ainsi que sous les espèces du torero revêtu de l’habit de lumière, une célébration symbolique issue d’une très ancienne magie sympathique et défensive, de la victoire sur les forces brutes, données comme animales selon l’interprétation totémique d’usages théophores archaïques restés dans l’inconscient collectif, mais qui meuvent l’homme dans certaines circonstances où, à la fois agissant et agi, il se retrouve comme possédé d’une sorte de démon intérieur, autrement dit la victoire de l’Apollinien sur le Dionysiaque – concepts qui sont bien, eux, méditérranéens, victoire qu’il importe de penser comme possible pour un Vivre ensemble harmonieux, même s’il lui arrive de succomber. Autrement dit la corrida comme une représentation symbolique donc catharsique qui nous dit quelque part, quelle que soit la puissance qui meut de mauvais instincts il y a toujours une solution pour en venir à bout.
Comme chacun sait, j’exprime souvent des idées bizarres, mais bon, celle-ci me paraît aider à restaurer la vision optimiste de l’humain qui paraît vous avoir bizarrement soudain quitté, vous le grand humaniste.
Bien sûr que c’est laid de constater qu’une part de nous-même aspire à l’issue tragique que constitue la mort du toreador… Mais en même temps, c’est le fait que cette issue soit, contre toutes les probabilités, possible qui donne un sens à toute cette agitation. Si le toreador ne courrait aucun risque, alors tout cela ne serait qu’un massacre sadique et hypocrite… Au-delà du sentimentalisme superficiel envers l’animal (il est clair que les poulets élevés en batterie mériteraient davantage notre compassion !) , ce que je trouve le plus ambigu dans la corrida, c’est au fond qu’on se retrouve à soutenir le fort (qui est l’homme, malgré la disparité de puissance physique) contre le faible… On peut trouver ce spectacle fascinant, mais ne pas reconnaître sa profonde amoralité est une faute.
Je suis triste et déçu de vous lire, Philippe, déçu que, par votre présence à ce spectacle sordide, dans lequel je ne vois ni art ni grandeur, mais seulement la manifestation d’un sadisme banal, que par votre présence « fascinée » vous cautionniez une telle abjection. Triste aussi parce que, comme vous l’avez écrit un jour, des amis doivent pouvoir partager certaines valeurs essentielles. Or, pour moi, vous le savez, le respect de l’animal en est une. Ceux qui ricanent ou sont seulement surpris que l’on puisse ménager une araignée, déplacer un escargot qui rampe au milieu d’une route, se soucier d’un renard, d’un veau ou d’une grenouille, ceux-là ne pourront pas comprendre. Je m’attendais aussi aux sempiternelles comparaisons, mille fois entendues depuis que je milite pour la cause animale : oui, mais les abattoirs, mais les cosmétiques, mais la fourrure (Mary Preudhomme, Aïssa Lacheb-Boukachache), mais la souffrance des êtres humains (J. M. Thiers), comme si la condamnation d’une cruauté devait en valider une autre, comme si l’indignation ne pouvait s’étendre à tout cela en même temps. Entre autres lieux communs, on nous répète ici que nous sommes tous imprégnés de sadisme, que nous sommes des êtres humains, etc. La belle trouvaille que voilà ! Qu’apporte à la réflexion et plus encore à l’éthique ce genre d’évidences. L’important toutefois est ailleurs, si l’homme porte le sadisme en lui, certains apprennent il me semble à le dompter.
Mon cher Philippe, j’aurais voulu vous découvrir comme ce chasseur que l’on voit sur je ne sais plus quelle publicité baisser son fusil devant la majesté de l’animal qu’il s’apprêtait à abattre. Innocence, mièvrerie, refus de voir le monde tel qu’il est ? Peut-être, mais ce qui m’attire encore chez l’être humain, c’est cette capacité à remettre en cause ses convictions, ses automatismes, ses instincts sadiques les mieux ancrés. Et puis, Philippe, tout est une question de choix. En cette belle journée « estivale », vous auriez pu songer à observer le monde animal sur lequel finalement nous ne savons encore presque rien, vous auriez pu tenter de découvrir cette belle différence, cette étonnante diversité du vivant et ce qu’il y a de profondément religieux dans cet univers qui nous dépasse, mais non, vous avez préféré assister à l’agonie d’un être sensible, à sa souffrance – que les amateurs se sont toujours empressés de nier pour justifier leur misérable « divertissement ». Ce n’eût pas été refuser la violence ni la mort – déjà suffisamment présentes autour de nous et en nous – c’eût été préférer porter le regard vers la vie. Vous n’avez pas fait ce choix, et je le regrette amèrement et profondément.
Mary P, je ne porte pas de fourrure (ce qui a l’avantage de m’éviter de ressembler à une pétasse grâce à des animaux électrocutés par l’anus pour que le poil soit bien hérissé) ni ne mange de viande etc. Néanmoins si la vanité d’afficher son statut social en se transformant en dondon poilue (avec animaux sauvages ou d’élevage, je ne fais pas la différence) m’est totalement insupportable, je ne veux pas convertir tout le monde au végétarisme et je propose même de la viande à ma table. Mais je suis par contre convaincue qu’il faut respecter ceux qui meurent pour nous, en exigeant des élevages, des conditions d’abattage, de transport, etc., dignes ce qui passe bien sûr par le refus d’acheter n’importe quelle bidoche à n’importe quel prix. Le consommateur doit être dans ce domaine aussi un consommacteur.
Je crois que nous gagnerons à faire reculer toutes les barbaries ; affirmer que l’une n’est rien au regard d’autres est souvent l’argument de ceux qui restent le cul sur leur chaise en assénant leurs éternels « oui mais vous feriez mieux de vous occuper des petits Haïtiens, des femmes maltraitées et bla blabli et blablabla. Je crois que l’on peut tout faire ou au moins essayer, à sa toute petite échelle. Brigitte Bardot s’occupe au moins autant des humains que des animaux et souvent mille fois plus que ceux qui la raillent. Elle a seulement choisi de parler fort pour les « bêtes » qui ne peuvent le faire. Et surtout elle n’est pas de celles/ceux qui affichent leurs B.A. pour soigner, à moindres frais, leur image.
Question de temps. La corrida disparaîtra. En 1991, elle a été interdite dans la Communauté Autonome des Canaries, en même temps que les combats de coqs et de chiens. En Catalogne, l’interdiction est en cours de discussion, à l’initiative d’un mouvement collectif « Prou ! » (Assez !). Ce spectacle y est souvent considéré comme le symbole honni du Franquisme hier, du centralisme oppresseur aujourd’hui. Bien que madrilène, le quotidien « El Pais » a consacré de nombreux articles à ce sujet, pour certains violemment anti corrida. Sous le titre « La corrida déjà en décadence » paru le 17 décembre 2009, deux journalistes faisaient ressortir que, selon un sondage, 81% des moins de 24 ans se désintéressaient de ces « festivités » et que la décadence trouvait sa source dans la corrida elle-même (tricherie sur le traitement des animaux dans le toril, bêtes moins aptes au combat…) Et le 5 mars 2010, le vieux philosophe Francisco Gonzalez Ledesma relatait un souvenir d’enfance, la certitude d’avoir entendu un toro pleurer, l’épée à demi enfoncée, le garrot martyrisé par les piques et qui implorait pitié au milieu de l’arène. Titre : « La memoria del llanto » (La mémoire des pleurs). Et à ceux qui invoquent la tradition, il rappelait le bûcher pour les hérétiques sur la place publique et beaucoup plus près, le garrot vil encore appliqué par Franco.
@ Jean-Dominique Reffait
« Je me refuse à écraser une araignée et déploie des trésors de stratégie pour la faire entrer dans une enveloppe afin de la libérer. »
Essayez avec un verre et une feuille de papier. Cela est apparemment plus facile et au moins voit-on où elle est !
La corrida ?
Pas de quoi fouetter un chat !
« Heureusement qu’un jour, l’humanité disparaîtra »… et si l’auteur de ce genre de grosse grosse sottise commençait par donner l’exemple ?
En lisant ce billet je me rappelais des passages de « L’âge d’homme » de Michel Leiris où le rituel de la corrida se mêle à l’image de Judith dans l’introspection de l’âme humaine.
La corne a pénétré sous le menton puis est ressortie par la bouche. Le torero Julio Aparicio, l’autre jour à Madrid, fut embroché comme une carcasse à un croc de boucher.
Si ma raison imagine avec quelques frissons ce détail d’une corne acérée me pénétrant la gorge, déchirant les chairs, elle réalise moins la souffrance d’un taureau lardé de banderilles, déchiré par les picadors. Certainement parce que l’homme qui affronte le fauve est mon frère d’espèce alors que le taureau personnifie, sans doute inconsciemment, le mal, la bestialité, la violence, la brutalité aveugle que doit vaincre l’intelligence, la finesse, l’esprit.
J’avais à peine vingt ans lorsque je participai à la feria où se déroulaient les uniques corridas auxquelles j’ai assisté. Partagé entre la somptuosité du décor, les couleurs, les sonorités, la ferveur des aficionados, les rites comme une messe et l’anarchie du taureau, imprévisible, libre, farouche, je ne sus que penser, à la fois troublé tout autant qu’attiré. Je comparai, pour finir, à la Théophile Gautier, le poète au taureau dans les arènes du monde que la foule sacrifie mais qui lui est, exutoire, finalement nécessaire, comme il est nécessaire que le poète souffre, harcelé de banderilles humaines, pour magnifier son art.
Alors, qu’ajouter, tout ayant été dit, sur la corrida? Qu’il est étrange que des humains s’apitoient sur le fauve avec plus de véhémence que lorsqu’il s’agit d’un homme. Il faut se méfier de ces bonnes âmes plus promptes à s’émouvoir de la mort d’une bête que de celle d’un condamné dont le châtiment, pour ces esprits sans partage, est toujours mérité, à l’inverse de l’animal qu’elles considèrent sans défense.
Pour ma part, si, comme JD.R. je n’écrase jamais une araignée, pas plus que toute autre bestiole, grosse ou petite, d’ailleurs, je laisse à ceux qui en sont fervents le loisir de vibrer aux véroniques d’un matador et à la mise à mort du fauve. Et cessons de vouloir transformer un monde aux multiples facettes en un univers plat comme la Beauce et fade comme un régime au pain sec et à l’eau. Quand tout sera arasé que restera-t-il à ces tenants de l’uniformité pour ne pas s’ennuyer?
Qui sont-elles, Patrick Pike, « ces bonnes âmes plus promptes à s’émouvoir de la mort d’une bête que de celle d’un condamné » ? Je ne les connais pas. Epargnez-nous ce lieu commun, ce préjugé si souvent remâché, ce pauvre argument qui vous sert opportunément à dénigrer une prise de conscience qui vous échappe. Ne parlez pas à notre place s’il vous plaît, contentez-vous de parler à la vôtre.
Quant à Valérie, votre insensibilité à la souffrance de l’animal ne m’étonne guère. Dans un autre registre, j’avais noté votre manque de psychologie quand vous aviez eu l’impudence de chapitrer Aïssa Lacheb-Boukachache sur sa manière d’évoquer sa mère. Vous n’aviez même pas perçu tout ce qu’il y avait de profondément touchant dans son portrait. Qu’ajouter d’autre à propos de votre perception des choses ?
Vous me remontez le moral, Catherine A. Je savais déjà que je vous appréciais beaucoup. J’en ai encore aujourd’hui la confirmation. Idem pour ma chère Florence Lanaud, qui a une place à part. Idem pour Duval Uzan et aussi pour Jean-Dominique Reffait avec lequel je suis peut-être finalement en désaccord sur des choses secondaires. Idem enfin pour Catherine Jacob qui nous a rappelé dernièrement le calvaire vécu par les ours que l’on torture pour qu’ils puissent nous divertir. Mais chère Catherine Jacob, ne croyez-vous pas que l’on puisse être à la fois humaniste et désespérer souvent de l’être humain ? Aujourd’hui il est vrai, en vous lisant, vous, Florence, Duval, Jean-Dominique, Fariolet et les deux Catherine, je ne désespère pas.
Je n’ai jamais assisté à une corrida, je ne crois pas que je le ferai un jour. J’ai aimé pour cette raison votre billet.
On peut se faire une idée aussi froide que précise d’une eau en n’y mouillant qu’un doigt pour confirmer nos préventions et frilosités.
On peut aussi s’y plonger, et en ressortir « bizarrement attiédi ».
L’idée première reste juste, l’expérience tempère. Hors carapaces et petites combinaisons, elle nous révèle au fond bien peu différents des autres, avec un si fragile vernis d’humanité.
Bonsoir Philippe Bilger,
D’habitude vous êtes clair… Là, vous n’êtes ni pour ni contre, presque admiratif, presque dégoûté…
Vous ne savez plus si vous aimez ou haïssez…
C’est décevant !
Alain
A sujet bateau, commentaires attendus… Que les défenseurs de la corrida peuvent être ringards depuis cinquante ans que je les entends !
Aux sauveurs d’araignées par la méthode dite de « l’enveloppe » et celle dite « du verre »
Messieurs, La France est en retard, une fois de plus. Dans mon pays d’accueil, vous trouvez dans tous les magasins des petits appareils á clapet qui autorisent la capture de tous insectes, dans les meilleures conditions pour tout le monde… En plus les gosses peuvent observer « la Bête » avant de la remettre en liberté…
J’ai fait ma C. Jacob et j’ai découvert ceci sur le net. C’est danois. Pas mal non plus.
http://www.trendsales.dk/main.asp?site=view_item&id=16650447&forum=508&status=&search=&road=view_userinfo#
« sous les espèces du torero revêtu de l’habit de lumière, une célébration symbolique issue d’une très ancienne magie sympathique et défensive, de la victoire sur les forces brutes »
Pour défendre l’humain, j’attendrai qu’il trouve un moyen pour que la mise à mort soit symbolique aussi.
Les détracteurs de la corrida sont terriblement ennuyeux.
Du massacre des bébés phoques aux « faucheurs » de cultures OGM, ils affichent une pensée molle comme une montre de Dali. Toute leur dialectique transpire l’ado pré pubertaire révolté.
C’est beau, on les écoute avec un accablement bienveillant, mais Dieu que de conneries !…
Ce qui est insupportable chez ces adultes attardés c’est leur acharnement à nous transformer en un peuple de suédois pasteurisés.
Ces nouveaux pasteurs protestants m’indisposent.
Ce fascisme IKEA rampant, quelle débandade !
@Fariolet | 24 mai 2010 à 11:56
le 5 mars 2010, le vieux philosophe Francisco Gonzalez Ledesma relatait un souvenir d’enfance, la certitude d’avoir entendu un toro pleurer, l’épée à demi enfoncée, le garrot martyrisé par les piques et qui implorait pitié au milieu de l’arène. Titre : « La memoria del llanto » (La mémoire des pleurs).
Sans doute se sentait-il plus proche du taureau assimilé à la victime d’un acte de délation, que du torero assimilé au fascisme espagnol qui « s’est nourrit des vertus martiales et des mythes impérialistes, avant d’aborder une étape moraliste et pieuse qui, avec l’Opus dei, fait du prêtre le héros espagnol par excellence. »
La première leçon qu’on peut en tirer est que si on ne veut pas finir comme le toro dans l’arène il convient de neutraliser le culte de la personnalité et la concentration des pouvoirs dans une seule main avant qu’ils n’atteignent un niveau critique…
Personnellement, je pense que c’est le bon moment pour approfondir notre réflexion sur ce point!
Ci-dessous, le poète lui aussi décrit la mort de l’animal piégé, mais c’est pour en tirer une leçon de courage et de prudence. N’allez pas vous jeter dans les rets du «chasseur», mais si d’aventure vous y êtes pris, sachez mourir en héros…
Le Loup vient et s’assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s’est jugé perdu, puisqu’il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n’a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu’au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu’à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l’entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
[…]
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
– Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au cœur !
Il disait : « […]Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. «
Alfred de VIGNY (1797-1863)
La mort du loup
Il me semble que j’ai déjà dû citer ce poème ici, mais je ne sais plus à quel endroit, ni à quel propos exactement.
@jpledun@aux chasseurs d’araignées | 24 mai 2010 à 22:51
J’ai fait ma C. Jacob et j’ai découvert ceci sur le net.
Un balai de ch…tes à araignée(s). Hum! Excusez-moi du peu…!
Bonjour Philippe Bilger,
Vous nous dites : « C’est beau, grandiose, obscène et pervers. C’est trop présent et à chaque seconde inoubliable. »
On a du mal à savoir si vous aimez ou détestez la corrida dans vos propos. En ce qui me concerne je n’en ai vu qu’une, à Benidorm en Espagne. Hé oui, aller en Espagne sans aller voir une corrida, c’est un peu comme aller à Paris sans visiter la tour Eiffel…
En ce qui me concerne, malgré l’ambiance festive sur les gradins et les paillettes du torero, je n’ai pas aimé.
La corrida a des relents des jeux du cirque romain, sauf que l’un des « gladiateurs » n’a aucune chance et que les louanges vont toujours vers l’Homme, même si la Bête reçoit toute la compassion du public.
On sort de ce spectacle avec un sentiment de nausée.
Mon pauvre Savonarole, vous écrivez vraiment n’importe quoi. On dirait du Patrick Pike en pire. Passons sur vos bourdes (« adultes attardés » ???) et ne retenons que cette collection d’insultes et d’ironie méprisante qui masquent le désert de votre pensée : « conneries », ado pré pubertaire, suédois (sic) patseurisés, pasteurs protestants et fascisme Ikéa (resic, Pierre-Antoine appréciera le parallèle). Si au moins, vous saviez écrire, cela rendrait vos sottises un peu moins indigestes.
Chère Florence Lanaud, il me semble que Jiel s’en prenait aux « défenseurs » de la corrida, et non à ses détracteurs. A moins qu’il ne s’exprime comme l’inénarrable Savonarole…
« Un balai de ch…tes à araignée(s). Hum! Excusez-moi du peu…! »
Je vous excuse.
L’homme est vraiment une sale bête dites-vous. L’homme en effet se distingue de la bête en ceci que non seulement il tue mais qu’en outre il tue ses propres congénères. Et que donc, pour survivre à sa propre violence, il a dû la détourner. Qu’il l’a longtemps détournée vers des victimes offertes en sacrifice. Que la corrida est un reliquat de rituel sacrificiel, avec à la fois le taureau et le torero dans la situation de la victime. Cette survivance montre que nous n’avons pas encore complètement tourné la page.
@ JP Ledun,
Utile pour attraper les araignées. Il faudrait le modèle au-dessus pour attraper un taureau.
@ Laurent Dingli
Ne feriez-vous pas un contresens sur le billet de Philippe ? Je n’y ai pas lu une apologie de la corrida, pas davantage qu’une condamnation : juste un examen des sentiments obscurs que celle-ci provoque sur lui.
Il y a une marge de manoeuvre entre l’adulation et la condamnation, tout le monde n’est pas en charge de la défense de toutes les causes du monde, personne n’est contraint de convoquer la morale dans tous les aspects de la vie et un peu d’indulgence pour les absences des autres permet de bénéficier en retour de la même indulgence pour nos propres absences.
Je ne prise pas la corrida mais je dévore la côte de boeuf et j’ébouillante les crabes sans scrupule, je ne sais pas établir de hiérarchie morale précise entre tout ce que j’observe dans le monde des hommes ou dans mes propres comportements, j’accepte ainsi qu’une large part de moi-même et des autres soit amorale, ni morale ni immorale, simplement absente de ce champ d’appréciation.
Bonjour M. Bilger,
Pour moi la corrida me rappelle surtout « Mort dans l’après-midi » d’Hemingway : « what is moral is what you feel good after ».
Je ne suis pas un adversaire de la corrida, après tout il s’agit d’une tradition immémoriale qui appartient à la culture ibérique et les défenseurs des animaux seraient mieux inspirés de s’apitoyer sur les conditions d’abattage et de transport des animaux d’élevage destinés à l’alimentation.
Toutefois ce qui me dérange dans la tauromachie c’est qu’elle fait appel aux plus bas instincts des spectateurs venus assister à une mise à mort pour jouir par procuration du sang répandu. En cela, et c’est un lieu commun que de le rappeler, la corrida ne diffère en rien des combats de gladiateurs et des venationes qui réjouissaient tant les Romains.
L’homme du XXIème siècle ne diffère pas de l’homme ancien, les exécutions publiques en Iran mobilisent des stades entiers et je suis persuadé qu’un jour viendra où une émission de télé-réalité nous proposera une chasse à l’homme en guise de divertissement.
En attendant « a las cinco de la tarde si el tiempo no lo impide ».
Rédigé par Monsieur Patrick Pike le 24 mai 2010 à 18:25
« La corne a pénétré sous le menton puis est ressortie par la bouche. Le torero Julio Aparicio, l’autre jour à Madrid, fut embroché comme une carcasse à un croc de boucher.
Si ma raison imagine avec quelques frissons ce détail d’une corne acérée me pénétrant la gorge, déchirant les chairs, elle réalise moins la souffrance d’un taureau lardé de banderilles, déchiré par les picadors. Certainement parce que l’homme qui affronte le fauve est mon frère d’espèce alors que le taureau personnifie, sans doute inconsciemment, le mal, la bestialité, la violence, la brutalité aveugle que doit vaincre l’intelligence, la finesse, l’esprit. »
Merci de ce tres joli texte dans lequel pour moi tout est dit.
La seule chose aujourd’hui regrettable et qui devrait interroger est a mon avis cet anthropomorphisme propre a l’enfance et qui survit, de nos jours, trop longtemps a l’age adulte.
Voila a quoi reserver ses larmes ameres…
http://www.timesonline.co.uk/tol/news/uk/crime/article7134079.ece
Personne ne s’emouvra de la douleur de cette malheureuse.
« …Qu’il est étrange que des humains s’apitoient sur le fauve avec plus de véhémence que lorsqu’il s’agit d’un homme. Il faut se méfier de ces bonnes âmes plus promptes à s’émouvoir de la mort d’une bête que de celle d’un condamné dont le châtiment, pour ces esprits sans partage, est toujours mérité, à l’inverse de l’animal qu’elles considèrent sans défense… »
À part Patrick Pike – qui n’a pas manqué de se faire étriller par Laurent Dingli – tout le monde semble mettre sur le même plan l’animal et l’homme.
C’est bien ce délitement de l’idée d’humanité que dénonce régulièrement notre ami Finkielkraut.
La compassion qui nous fait avoir mal avec le taureau est d’une nature inquiétante :
– elle est molle car ne débouche sur aucune démarche rationnelle : on continue à massacrer des animaux, car ce que les yeux ne voient pas…
– elle est de même nature que celle qui conduit nos JT à montrer des combattants d’Afrique mutilés à la machette, tout en coupant le son dès qu’ils désirent raconter leur histoire…
Cette compassion qui embrasse le règne animal mais en même temps réduit l’homme à sa souffrance est bien plus malsaine que la mise à mort du taureau en soi : elle tue un peu l’homme de Primo Levi. Celui de Jésus Christ aussi.
C’est, je crois, ce que voulait dire notre hôte : c’est bien de cela qu’il a honte.
Et je ne crois pas qu’il faille interdire la corrida ni la chasse. Ça nous aide à assumer que, bien cachés de nos yeux humides, nous massacrons des animaux par millions.
@Florence Lanaud,
La plainte superflue est une autre forme d’activité vaine, mais qui à la différence de la corrida, ne gêne que vous.
Je me demandais si les défenseurs de la corrida étaient également des amateurs de boxe, « sport » qui, dans le genre des survivances barbares, tient aussi une belle place ; mais le sang y est plus discret et les lésions au cerveau n’apparaissent qu’a posteriori, ce qui rend la chose moins spectaculaire.
Rédigé par Monsieur Laurent Dingli le 24 mai 2010 à 21:03
« Quant à Valérie, votre insensibilité à la souffrance de l’animal ne m’étonne guère »
Et alors ? On doit etre dans l’emotion permanente, surjouee, fausse !!! Et je vous dois des comptes ?
NON, alors laissez-moi aller en paix et faites-en de meme. Je ne commente pas toutes vos fadaises. J’y ai tres vite renonce a ce qu’il me semble. J’ai tout autant le droit de m’exprimer que vous a ce que je sache…NON vous ne monopoliserez pas un bel espace de Liberte pour nous vendre votre soupe…
A ne plus communiquer avec vous… je reclame PITIE… je n’ai rien de plus a vous dire. Des gens comme vous, j’en ai trop frequente lorsque je vivais en France… et suis ravie d’avoir largue les amarres avec ces facheux !
« …Dans un autre registre, j’avais noté votre manque de psychologie quand vous aviez eu l’impudence de chapitrer Aïssa Lacheb-Boukachache sur sa manière d’évoquer sa mère. Vous n’aviez même pas perçu tout ce qu’il y avait de profondément touchant dans son portrait. Qu’ajouter d’autre à propos de votre perception des choses ? »
D’abord reproduisez les propos avant de deblaterer sur tout, tous et toutes…utilisez votre cervelle avant de parler dans le vide et finalement… just Shut the fuck up.
Desolee pour les autres lecteurs/lectrices mais il ne faut pas trop me « chauffer » sur certains sujets…
Rédigé par Monsieur Savonarole le 25 mai 2010 à 08:10
« Les détracteurs de la corrida sont terriblement ennuyeux.
Du massacre des bébés phoques aux « faucheurs » de cultures OGM, ils affichent une pensée molle comme une montre de Dali. Toute leur dialectique transpire l’ado pré pubertaire révolté.
C’est beau, on les écoute avec un accablement bienveillant, mais Dieu que de conneries !…
Ce qui est insupportable chez ces adultes attardés c’est leur acharnement à nous transformer en un peuple de suédois pasteurisés.
Ces nouveaux pasteurs protestants m’indisposent.
Ce fascisme IKEA rampant, quelle débandade ! »
Une analyse fine et percutante…BRAVO !
Malheureusement, je crains que le nouveau fascisme vienne de la… certes, sous des apparences mievres et inoffensives mais neanmoins terriblement dangereuses.
P.s. La defenseur des bebes phoques a prefere s’investir aupres de ces derniers plutot que de perdre son temps a elever son propre fils !!!
La corrida moi j’aime et j’en redemande.
Je n’essaie pas de faire valoir mon point de vue car je n’ai aucune cause à défendre, tout au plus la vision d’une culture. Les oh oh des anti ne m’intéressent pas.
Tout comme les olé d’un public la plupart du temps ignorant de la question.
La corrida ne s’adresse pas à des novices. Ce n’est pas un spectacle comme le cabaret ou le cirque, c’est beaucoup plus.
Ayant vécu toute ma jeunesse dans le Midi (Nîmes, Remoulins, Uzès), le monde taurin fait partie de ma culture et le réduire à la corrida est terriblement restrictif.
J’ai passé de longues heures à courir avec les vachettes et même des taureaux, certes pas ceux de combat car je n’en ai pas le courage. J’ai follement aimé les petites arènes de campagnes autour de Nîmes, que ce soit à Remoulins, Arles, Beaucaire, Bellegarde, et tant d’autres.
J’ai adoré les ancieros où l’on court devant les animaux pour les plus courageux et derrière pour le plus grand nombre.
Il fallait voir comment nous regardaient les jeunes étrangères, pas celles de Ferrat mais pas loin, lorsque nous sortions de l’arène avec un gland de laine blanche à la main ou mieux une cocarde rouge. J’avais poussé le luxe jusqu’à acheter à Beaucaire un razet, j’avais 17 ans.
Qui pouvait exhiber ses trophées lors des fêtes votives passaient pour un homme. Que de fatuité dans cette attitude de jeunesse mais c’est bien là son propre.
Mais revenons à la corrida. Aspire-t-on à la mort du torero ?
Non, tout comme, normalement, on ne va pas voir un pilote de F1 avoir un accident mortel ou tout comme on ne va pas au cirque voir tomber le trapéziste même si cela existe malheureusement.
Le risque fait partie de la corrida et il est librement consenti par la figura qui entre dans le ruedo.
On juge même la qualité de celui-ci à la capacité qu’il a de prendre tous les risques sauf celui de trop. L’inconscience n’est pas de mise.
Je pense qu’un jour la corrida disparaîtra. Est-ce un bien est-ce un mal je ne le sais, mais cela se fera car tout disparaît. Au demeurant les formes antiques de combats entre hommes et bêtes et même les formes anciennes de corrida plus violentes ont disparu.
N’oublions pas qu’une des origines de la corrida est la chasse aux « toros » sauvages par les seigneurs andalous. On appelle encore les matador à cheval les rejonadores, le rejon est la pique dont se servaient ses chasseurs. La corrida à pied est née lorsque les peons, les petites gens, eurent aussi le droit de chasse. Le combats dans l’arène sont nés d’une symbolique du courage.
En attendant, Las Ventas de Madrid et ses 24 000 places continuera à être emplie par la foule lors de la San Isidro, tout comme la plazza monumental de Mexico avec ses 50 000 places.
Tout comme l’ont été les arènes de Nîmes (25 000 places) pendant la belle feria de Pentecôte.
@Laurent Dingli,
Cher Laurent, je crois vraiment que vous vous égarez, je souscris pleinement au commentaire que J.D. Reffait vous adresse. Patrick Pike me semble tout au contraire très mesuré dans ses commentaires et, pour avoir visité son blog très pertinent au demeurant, je crois pouvoir affirmer qu’il est au sens du XVIIème siècle, un véritable honnête homme.
@zenblabla
Donc tu es pour la disparition de la corrida ?
@zenblabla !
C’est l’inverse,je suis contre sa disparition.
Même si j’ignorais que d’évidence sa symbolique, elle intégrait le franquisme, l’englobant alors, pourvu que s’y démontre son maléfice.
Si la corrida disparait, y’aura plus que des arènes avec quelques taureaux choisis parmi les humains pour le faire, le taureau.
C’est déjà le cas, comme cela perdure, mais aujourd’hui s’accroît.
Je n’aime pas cette idée, elle est exempte de promesse, au moins une que la corrida démontre.
Non que je conteste à l’homme son statut d’animal, plutôt je conteste au taureau son statut d’humain…
Cela n’est pas sûr, car cela n’est pas mûr, et pourtant il y a si longtemps…
@Laurent Dingli & Savonarole
« Pierre-Antoine appréciera le parallèle »
J’ai apprécié… à sa juste valeur !
Mais je ne mettrai pas à mort, je n’ai pas envie d’hériter de la queue et des oreilles 🙂
Cordialement
Pierre-Antoine
@Valérie
« La defenseur des bebes phoques a prefere s’investir aupres de ces derniers plutot que de perdre son temps a elever son propre fils !!! «
Que voulez-vous, n’est pas JJ Rousseau qui veut, écrire « Émile ou de l’éducation » et abandonner ses propres enfants…
Et pour ne rester qu’à l’illustre protestant « catholicisé », peut-être que BB ne connaît pas l’amour moral, comme ces aficionados gardois des années 70 qui ne semblaient connaître que l’amour physique…
Ambiance ai-je dit ?
Cordialement
Pierre-Antoine
Moi la corrida ce n’est pas mon truc. Mais il ne me viendrait jamais à l’idée de demander son interdiction ou son abolition.
Surcouf
» Ce n’est pas un spectacle comme le cabaret ou le cirque, c’est beaucoup plus »
Le cirque? Demandez aux chrétiens, par exemple, ce qu’ils en pensent…
Non, Ludovic, je ne m’égare pas. Je suis au contraire fidèle à mes convictions les plus profondes. Mais je crois que vous êtes bien trop raisonnable pour comprendre ma façon de réagir. Seule l’homophobie vous fait sortir de vos gonds, de cette attitude immanquablement raisonnable et polie qui vous caractérise, et peut-être alors, vous me ressemblez. Mais l’ébullition est passagère, vous vous en excusez presque aussitôt, en tout cas le plus souvent, comme si vous aviez failli à cette conduite irréprochable. Pour le reste, j’ignore si Monsieur Patrick Pike est un honnête homme ou non. Je n’ai aucune envie de le juger, d’autant que j’ai souvent salué ses commentaires ici même, bien avant que vous nous fassiez le plaisir de votre compagnie. Mais prétendre que, parce qu’on est sensible à la souffrance d’un animal on serait indifférent à celle des hommes, n’est pas un signe de mesure ; ou disons-le autrement, ce n’est pas la mesure qui m’intéresse chez un être humain ; beaucoup de sottises peuvent paraître mesurées, elles n’en demeurent pas moins des sottises.
Jean-Dominique Reffait
Vous aussi, vous êtes bien raisonnable, comme toujours, mais je ne crois pas avoir mal compris le billet de Philippe Bilger. Ce dernier n’est pas neutre. Il a pris parti, tout en exprimant ses sentiments ambigus. Mais en retournant dans l’arène, il tient pour ainsi dire l’épée du matador. Sans spectateur, Jean-Dominique Reffait, il n’y a plus de spectacle. Quant à votre relativisme sur les critères moraux, ils m’ont tout l’air d’un faux-fuyant, lui aussi toujours très, très raisonnable. Car en suivant votre logique, on ne trouverait rien à redire du fait qu’un chien est battu à mort pour sa viande ou sa fourrure, du massacre des dauphins, des requins aux ailerons coupés, des ours torturés pour leur bile, parce que les critères moraux de ceux qui infligent ces souffrances inouïes ne seraient pas les nôtres. Et tiens, si l’on commettait le blasphème de transposer ce même relativisme à notre sainte espèce, on pourrait accepter que si, pour certains, il est immoral de frapper une femme, ou de lui jeter du vitriol au visage, ou de la lapider pour adultère, ou de couper la main d’un voleur, ce n’est qu’amoral pour d’autres. Vous finassez trop, vous, les gens raisonnables, et vous finissez par en perdre l’essentiel. J’ai cru hier, le temps d’une fulgurance, que vous aviez abandonné vos finasseries raisonnables, mais…
Eh oui, c’est vrai, je vais abonder dans le sens de P. Pike et de tous ceux qui répètent comme des perroquets bien lustrés que penser à la souffrance de l’animal empêcherait de penser à celle de l’homme. Oui, c’est vrai, quand je lis certains commentaires, quand je découvre certaines pratiques, quand j’observe l’homme toujours empêtré de lui-même, aveuglé par son misérable anthropocentrisme, son petit nombril de créature civilisée, lui l’inventeur raisonnable d’Hiroshima et d’Auschwitz, je pense souvent à mon cher Gary, à mon grand Jacques, et j’ai envie de dégueuler avec eux toute l’humanité.
… Et puis, vous êtes un homme intelligent, Jean-Dominique Reffait, il ne vous a donc pas échappé que tuer pour se nourrir et torturer pour se divertir ne procède pas de la même démarche.
Laurent Dingli,
Sachez que je suis complètement d’accord avec vous dans vos présents commentaires.
Votre appréciation du billet de Philippe me semble bonne. Philippe préfère à l’humain sensible à la souffrance du taureau, celui souhaitant son calvaire. Du moins, il réprouve le sentiment noble qui monte en lui, parce que c’est un homme qui qui tient les banderilles.
Et il me semble que c’est vous, Jean-Dominique, qui avez mal lu le commentaire de Laurent qui reprochait simplement à Philippe son choix de distraction.
Merci beaucoup, Herman, pour votre aimable compréhension. Cela me touche. Je constate d’ailleurs en découvrant le billet de Philippe Bilger sur le site de Marianne.fr l’en-tête suivante :
« Hommage ému envers la corrida
Philippe Bilger est retourné voir une corrida. Il en ressort plus que jamais convaincu de la force et de la beauté d’un spectacle qui nous rappelle la cruauté qui est en nous ».
Suit l’article de P. B.
La corrida fait partie de la culture ibérique. Elle est aussi profondément ancrée dans le Sud de la France et dans nombre de pays, longtemps sous influence espagnole.
Personnellement, j’ai une aïeule espagnole et beaucoup d’attaches en Espagne où je me rends fréquemment et c’est quelque chose qui m’apparaît comme une évidence, même si je comprends que l’on puisse ne pas aimer les sports taurins. Mais de là à condamner il y a de la marge, d’autant que les opposants les plus déterminés à la corrida sont souvent des mangeurs de viande compulsifs qui ne se posent jamais de questions sur le contenu de leur assiette. Les mêmes que scandaliseront des combats de coqs, mais que les poulets élevés en batteries laissent indifférents.
Et si l‘on écoutait ces raisonneurs à la petite semaine, il faudrait niveler le monde du pôle Nord au pôle Sud en réinventant une culture unique susceptible de faire consensus, supprimer toutes les aspérités et particularismes, genre tout le monde il est pareil, tout le monde il est beau, gentil, de la même couleur, etc. etc. Alors que ce qui fait l’intérêt et la richesse du monde, c’est précisément sa diversité. Sans compter qu’il y a des problèmes plus importants pour le bonheur des peuples que s’en prendre à leur culture, soi-disant pour leur bien ou les rendre plus civilisés. De quel droit ? Et s’il y a manifestement abus et atteinte aux droits de l’homme ou de l’animal, pourquoi ne pas laisser aux intéressés la faculté d’en juger et de préparer les esprits aux changements ou réformes qui s’imposeraient.
Pour en revenir à la corrida ibérique, ne pas oublier qu’un taureau particulièrement brave dans l’arène pourra être gracié, contrairement à ce qu’écrivait Philippe Bilger dans son texte, auquel cas il finira ses jours comme reproducteur dans une ganaderia, le repos du guerrier en quelque sorte !
J’ajoute et j’en termine en disant que si je me sens faire partie de celles qui agiteraient leur mouchoir pour demander la grâce de l’animal, je n’ai jamais souhaité comme certains que le matador se fasse encorner, peut-être parce que dans mon esprit la corrida s’apparente à un viol où le torero bien que nimbé d’une aura virile, figure le papillon virevoltant avec une grâce toute féminine et où le taureau symbolisant le mâle fou furieux qui a perdu tout contrôle doit être terrassé à tout prix. Ce qui se récapitule finalement comme une victoire du bien sur le mal, de la vie sur l’instinct de destruction et de mort.
Laurent Dingli, je ne pense pas finasser. Je n’approuve pas la corrida, c’est clair. Ce que je veux dire, c’est que tout ne se traite pas en terme moral : je ne sais pas pourquoi je suis sensible au sort des animaux mais il est évident que, pour ce qui me concerne, cela ne résulte pas d’un examen moral de la question. Il y a en moi, sans doute en vous, un très fort sentiment de solidarité animale, une empathie naturelle. Je n’ai jamais raisonné ce sentiment, il n’entre pas dans le registre du bien ou du mal. Dans la mesure où je ne convoque pas moi-même la rationalité, je ne peux reprocher à d’autres l’absence ou l’altération de ce sentiment. Il existe ainsi toute une gamme de sentiments sur cette question, un arc-en-ciel de perceptions dont aucune ne peut prétendre au leadership.
Si vous me demandez ce que je ferais de la corrida, je n’hésiterais pas à souhaiter sa disparition. La torture pour jouer d’une pauvre bête ne m’apparaît pas justifiable. Mais dans la mesure où l’être humain demeure encore, sur ce sujet comme sur bien d’autres, une sale bête, je préfère que la disparition de ce spectacle soit le fait d’une empathie nouvelle avec l’animal et que la corrida disparaisse, sous sa forme la plus cruelle, d’elle-même.
Allez, pour rire un peu je ne résiste pas à l’envie de vous copier le petit article truculent de l’excellentissime blog « ça branle dans le manche » :
« Ce guignol qui montre quelque chose à la foule, c’est David Esteve, un tueur des arènes. Il tient dans sa main sa couille perdue à jamais. David Esteve inaugurait avec d’autres baltringues costumés l’arène de Baños- Huánuco au Pérou, le 04 mai dernier, quand le toro qu’il torturait lui défonça les burnes, inscrivant à cet effet sur le livre d’or une plaie de 10 cm de large. David Esteve est probablement tombé sur un médecin marabouté, charlatan, inspiré ou tout ça à la fois car ce dernier lui a à peine soigné la blessure, se contentant de quelques points de suture et d’un verre de téquila à boire cul-sec. Résultat des courses : une nécrose des familles. Une des noix était sur le point de tomber, toute racornie et puant la charogne.
Repassé sur le billard, David Esteve a désormais du sérum physiologique en lieu et place de liquide séminal et ses enfants, si par malheur il en a, sentiront l’eau de javel toute leur vie ».
http://cabranledanslemanche.hautetfort.com/
Un dernier passage pour Patrick Pike et quelques autres :
« Aux temps modernes, le rebondissement du mouvement et les luttes pour l’abolition de l’esclavage et pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des plus démunis coïncident. En Angleterre, les pionniers du mouvement chrétien pour la protection des animaux étaient souvent aussi des antiesclavagistes de premier plan et des défenseurs du prolétariat [William Wilberforce (1759-1833), Lord Shaftesbury (1801-1885), etc.]. »
Intéressant de lire le la suite sur le lien entre christianisme et défense des animaux :
http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article379
Vous êtes bizarre. Vous me faites penser aux gamins qui prennent plaisir à arracher les pattes des mouches. A lire vos inepties, on s’aperçoit décidément que le genre humain est loin d’être parvenu à maturité… Je vous conseille de voir le film coréen « Printemps, été, automne, hiver ». Vous y apprendrez plus sur vous-même qu’à la corrida qui reste un passe-temps pour les bœufs.
Cher Laurent Dingli
« parce qu’on est sensible à la souffrance d’un animal on serait indifférent à celle des hommes »
Ce n’est pas ça qu’on reproche.
C’est plutôt parce qu’on est sensible à la souffrance d’un animal on en vient à faire un utilitarisme de la souffrance et de ce fait à oublier ce qui fait notre humanité. La fraternité entre un homme et un autre se définit par un peu plus que la compassion qu’on éprouverait pour lui lors de sa mise à mort…
@ Valérie
Pas touche à Brigitte Bardot, s’il vous plaît. Elle se bat pour ses idées, en méprisant toutes les chirurgies esthétiques, la bien-pensance (elle se fout de ce qu’on pense des positions politiques de son mari, par exemple). Elle remet en place comme il se doit le goujat Balkany.
Elle ne prend pas de jetons de présence, mais donne sa présence depuis 30 ans.
Laissez cette femme tranquille avec son enfant, qu’elle a eu dans une situation face à laquelle d’autres avant elles se sont suicidées.
Mary Preud’homme, vous n’y allez pas par quatre chemins de sottises, vous ! Droit dans le mur !
Les combats de gladiateurs, symbole éminent de la culture latine, ont été interdits par le suédois Constantin. S’ils n’avaient pas été interdits, au nom d’une morale à la petite semaine, nous y aurions encore droit, ainsi qu’à des discours sur la tradition qu’il faut sauvegarder pour ne pas s’aligner sur les sensibleries nordiques. Vous seriez sans doute la première à revendiquer le droit imprescriptible à vous goberger du sang des vaincus de l’arène. Eh oui, un jour une tradition cesse parce qu’on décide de l’arrêter pour des motifs qui nous apparaissent aujourd’hui évidents. Eh oui, le supplice de la roue a hélas cessé, comme le si festif empalement, tant de traditions bradées au nom d’une morale à la petite semaine. Rassurez-vous, il demeure encore quelques vaillants résistants à cette civilisation de chiffe molle et l’on peut encore se régaler de quelques lapidations bien senties en des lieux épargnés.
Un taureau particulièrement brave sera gracié. Lui a-t-on dit cela au taureau ? Lui a-t-on appris ce que les hommes entendaient par bravoure ? Sois brave, taureau ! Ma yé né comprendo pas cé ké tou vé dirrre… Sois brave, je te dis, et tu seras gracié ! Ah mé comment ké jé vé faire pour mé sortir de là, attencionne là, sa pik ton batonne…
Non seulement il sera gracié mais il deviendra reproducteur, ce qui, en langage clair, le condamne à se taper la première mocheté qu’on lui met sous le nez, sinon, ceinture. Et si monsieur fait le difficile, on lui aspire le sifflet, oh la belle retraite.
« le taureau symbolisant le mâle fou furieux qui a perdu tout contrôle doit être terrassé à tout prix ». Mais faut le prévenir vite la pauvre bête ! Il ne sait pas tout ça lui ! Si j’étais taureau et que j’apprenne toute l’horreur que je représente, je m’allongerais illico sur le divan du psy en laissant les excités vaincre le mal ailleurs que sur mon dos. Yé né pas le temps là, yé souis vrément mal, j’ai violé le toréro m’a dit la doña Mary, il paré ké yé vu un papillon et ké jé lé sodomisé, faut ké jé mé soigne.
Sale bête, possible. Mais bête, bête, ah ça oui !
Jean-Dominique Reffait,
Votre position m’apparaît plus claire. J’apprécie votre optimisme mais je ne crois pas qu’il faille forcément attendre, pour agir, l’éclosion d’une empathie généralisée, très hypothétique.
Cher Alexandre,
Je ne peux parler qu’en mon nom : je ne pense pas, pour ma part, faire un « utilitarisme de la souffrance » ni oublier ce qui fait notre humanité. Mais n’oubliez pas que l’humanité elle-même, comme toute chose, est évolutive. Pour le reste, je n’ai rien à ajouter à la brillante réponse que vous avez adressée à Valérie sur Brigitte Bardot.
@ « Bonne Preud’homme »,
« Et s’il y a manifestement abus et atteinte aux droits de l’homme ou de l’animal, pourquoi ne pas laisser aux intéressés la faculté d’en juger et de préparer les esprits aux changements ou réformes qui s’imposeraient ».
Eh oui, on va vous rétorquer la même chose lorsque vous nous serinerez une nouvelle fois avec l’esclavage, la négritude, les pauvres oubliés de l’histoire, le racisme et les inégalités, etc.
Ah si, tout de même, ce passage qui me fait osciller entre la consternation et l’hilarité :
« parce que dans mon esprit la corrida s’apparente à un viol où le torero bien que nimbé d’une aura virile, figure le papillon virevoltant avec une grâce toute féminine et où le taureau symbolisant le mâle fou furieux qui a perdu tout contrôle doit être terrassé à tout prix ».
Vous devriez consulter un psy ou, plutôt, monter un numéro comique.
Je ne relève pas le reste de vos pauvretés et énièmes lieux communs sur les anti-corrida, car je suis las des « vrais gens » comme vous. Adieu donc, « Bonne Preud’homme ».
Vous me décevez, Aïssa, de trouver « mesurée » la position d’un partisan de la corrida mais aussi de ne pas savoir ce qu’il faut en penser.
@jpledun
Le cirque? Demandez aux chrétiens, par exemple, ce qu’ils en pensent…
Ce que je voulais dire c’est que ce n’est pas un spectacle ou l’on vient applaudir un exercice ou une parodie, où l’on vient s’esbaudir.
Je pense même que les « touristes » n’ont rien à faire dans une arène. Les vaches landaises et autres vachettes camarguaises devraient leur suffire. Ou alors ont vient pour comprendre, apprendre et juger, que cela soit positivement ou négativement.
Le combat d’une manière ou d’une autre avec l’animal et particulièrement avec les toros date de la plus haute antiquité.
Le chrétiens dans le cirque romain. Certes, c’est un argument bateau que l’on ressort régulièrement et qui n’a rien à voir avec la question il me semble.
Aujourd’hui il existe des combats d’homme pouvant aller à la mort dans des combats clandestins où la foule parie sur le vainqueur (combat UFC).
Cherchez sur le net et vous serez édifié. A côté de cela je préfère la corrida et ses codes.
Bonsoir,
A lire, le très documenté livre de Marc Fabre (Nîmois) : « Les mythes tauromachiques ».
Une analyse politique très fine de la corrida et de ses ressorts.
http://marcfabre.blog.lemonde.fr/
@ Aïssa Lacheb-Boukachache
Les fêtes votives.
Ce sont les fêtes de village dans mon Midi, entre Nîmes, Uzès, Avignon, Arles, Saint-Gilles.
Elles avaient jusqu’au début du XXème siècle, bien souvent, un caractère religieux.
Mort de rire.
Merci M. Reffait pour ce joli accent espagnol !
@Laurent Dingli
Dégueuleriez-vous, toute la journée, toute l’humanité, en quel spectacle, et en quelle raison ?
La corrida, décidément, ça marche toujours !!!
« …car je suis las des « vrais gens » comme vous. Adieu donc, « Bonne Preud’homme ».
Ne soyez pas triste Madame, vous n’êtes pas seule sur la liste noire de M. Dingli.
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Ne me parlez surtout pas des protecteurs des animaux. Le jour où j’ai essayé d’avoir une conversation posée avec l’un de ces messieurs (rien á voir avec le gosse qui ramasse un oiseau tombé de son nid), celui-ci m’a répondu que les éléphants du cirque ont par la loi beaucoup d’espace et que cet espace, il fallait bien le prendre quelque part. Donc ce sont les caravanes des artistes que l’on empile les unes sur les autres, confinées dans une cour avec femme, enfants et poussette, enfin avec des humains quoi. En cas d’incendie je ne vous dit pas le carnage, etc.
Ce monsieur donc m’a répondu :
« Ce n’est pas mon problème »…
Voilà la mentalité d’un « protecteur » des animaux.
La protection de l’humain il s’en fiche !
Ce jour-là ce monsieur d’Innsbruck a failli s’en prendre une.
Ceci étant dit, je n’aime pas les animaux au cirque, surtout les éléphants et autres animaux « sauvages ».
Finalement pour ne pas finasser, je n’aime pas les extrémistes de quelque bord que ce soit.
Je me suis toujours dit qu’il y avait assez de misère humaine. Que chacun voie d’abord comment il peut la réduire. Les animaux n’ont pas á être maltraités, les humains n’ont plus. Commençons par ceux-ci.
A propos de la corrida : pas un mot sur la longue souffrance de l’animal avant la mort. Cette souffrance contribue-t-elle aussi à ‘légitimer’ ce spectacle ? Je pense au contraire qu’elle en justifierait l’abandon.
Jack
jpledun :
« Ne soyez pas triste Madame, vous n’êtes pas seule sur la liste noire de M. Dingli ».
En effet, J. P. Ledun, vous y figurez en très bonne place.
Zenblabla,
Ah bon ? Vous trouvez que les occasions de dégueuler manquent ? Tenez, au hasard, les grands fabricants de blue-jeans qui sous-traitent à des ateliers où les ouvriers turcs attrapent la silicose (une sorte d’assassinat pour améliorer la rentabilité) ; les pourritures qui ont fait en sorte que des ouvriers continuent de s’intoxiquer à l’amiante, toujours pour des raisons financières (hommes politiques, médecins et industriels français) ; les génocidaires rwandais et leurs alliés français ; leurs petits camarades serbes ; les industriels et les Etats qui ont fait des millions en vendant des mines anti-personnelles (celles qui estropient des enfants des années après la fin d’un conflit), idem pour les bombes à sous-munitions ; l’incapacité collective qui fait que les habitants des bidonvilles de Manille sont obligés de vendre leurs reins pour nourrir leurs familles ; nos dirigeants et entrepreneurs qui exploitent de l’uranium et laissent vivre sciemment des populations africaines au milieu de nos déchets toxiques ; la forêt de Tasmanie qu’une entreprise australienne brûle au napalm et dont elle empoisonne les habitants (eh oui, ce ne sont que des animaux) avec un dérivé du tristement célèbre zyklon B ; les gros cons de chasseurs, qui, dans mon coin de Bretagne, massacrent tous les renards de manière préventive, non pas parce qu’ils sont nuisibles, mais uniquement pour mitrailler à vingt pas les faisans que les chasseurs ont élevés dans ce but et que ledit renard pourrait avoir l’indélicatesse de dévorer, (jusque là vous suivez ?) ; les enfoirés de BP pour qui la vie de milliers d’animaux et le travail des pêcheurs sera toujours moins important que les dollars qu’ils engrangent ; ces pourris de fanatiques musulmans qui, récemment encore, ont brûlé vif un de leurs compatriotes pakistanais parce qu’il était chrétien ; les millions de sans couille et de tarés qui battent leur femme à mort ; les salopards qui frappent, gazent, empoisonnent ou électrocutent des animaux pour leur viande, leur fourrure ou pour tester les cosmétiques ; j’oubliais le massacre des phoques dont la souffrance a toujours fait ricaner les cons, ou encore les 400 femmes de Ciudad Juarez, jeunes ouvrières mexicaines assassinées et souvent mutilées dans l’indifférence quasi-générale, etc., etc., enfin la vie bafouée, toujours pour de très bonnes raisons, au nom de l’économie, des finances, de l’intérêt national, de l’identité, du divertissement, de la tradition, de la raison du plus fort…
Je pourrais continuer encore longtemps, mais cela devrait vous suffire.
Jean-Dominique Reffait,
Croustillante votre réponse à cette chère et bonne Preud’homme.
J’ai déjà écrit par ailleurs que je ne répondais pas aux attaques « ad hominem », dès lors qu’elles traduisent uniquement la faiblesse d’une argumentation et donc l’impuissance de l’adversaire à contrer un raisonnement construit. Recourir systématiquement à la basse ironie et aux propos injurieux est indigne et ce serait s‘abaisser que d’y répondre, d’autant plus sur un blog où l’on se doit d’éviter ce genre de dérives, ne serait-ce que par courtoisie vis-à-vis de notre hôte. D’autant plus que les mêmes évitent de s’en prendre avec le même acharnement à des hommes du forum qui ne partageraient pas leur avis, ce qui est symptomatique de leur forme de courage et augure assez mal de leur conduite dans la vraie vie. Et comme l’a insinué très justement jpledun sur ce même forum, j’ai aussi des doutes quant à la sincérité et l’authenticité d’un quidam, soi-disant défenseur des animaux, mais qui ne commencerait pas par aimer ses frères et soeurs en humanité.
Chère soeur en humanité,
Au lieu de vous réfugier derrière l’argument du sexisme, demandez donc à ces chers Ledun, Savonarole et quelques autres, si leur masculinité les a un tant soit peu protégés de mes traits.
Le premier vient de vous l’expliquer lui-même. Relisez donc, ma très chère soeur.
Signé : un quidam
@ Laurent Dingli
Mais que votre ironie à l’endroit de Mary est déplaisante à lire.
Oui, le post de JDR est drôle et efficace, mais enfin ce n’est pas non plus ce qu’il a fait de mieux ici.
Au moins son commentaire du commentaire de Mary n’est pas blessant vis-à-vis de Mary.
En ce qui me concerne le commentaire décisif est celui qui évoque ce poète qui parle des larmes d’un taureau.
Et puis ne soyez pas sans indulgence vis-à-vis de Philippe au prétexte du titre de Marianne pour la reprise du billet :
« Hommage ému envers la corrida
Philippe Bilger est retourné voir une corrida. Il en ressort plus que jamais convaincu de la force et de la beauté d’un spectacle qui nous rappelle la cruauté qui est en nous ».
Je pense que ce billet de PB est plein de perversités littéraires.
J’ajoute, chère soeur en humanité, qu’avant de nouer une relation cordiale avec Aïssa, Ludovic, Jean-Dominique ou Alexandre, nous avons eu quelques échanges des plus « virils ». Vous voyez, rien n’est irrémédiable.
@Laurent Dingli
Véronique a raison, vous êtes vraiment déplaisant. On peut rajouter : d’une extrême impolitesse. Désagréable si souvent dans le ton avec les autres, à ce point-là c’est pathologique. Mary a de la patience !
Rédigé par Monsieur Alex paulista le 26 mai 2010 à 15:40
D’accord sur le goujat en question (qu’il dise vrai ou faux d’ailleurs, peu importe !) mais pas convaincue sur le reste de votre argumentation… mais bon, on ne va pas se lancer sur ce sujet !
Rédigé par Monsieur Jean-Dominique Reffait le 26 mai 2010 à 19:07
On vous connait mieux inspire quand meme que de tacler cruellement une commentatrice pertinente et dotee d’une jolie ecriture !
C’est quoi cette imitation ? Garcimore ?
Vous vous rappelez ce magicien qui passait a la tele avec Denise Fabre, agitee de rires incontrolables en permanence.
On se moquait beaucoup, dans les annees 70 de ce que l’on appelait alors « un accent de concierge »… mais ces temps-la sont desormais revolus… ouf !
Comprenez que je sois sensible moi l’etrangere… ici… avec mon affreux accent francais et avec ma prononciation epouvantable de « Ze, Zis, Zat and Everyssing » !
Bon, je sais c’etait, en France, l’heure de l’apero !
Rédigé par Monsieur jpledun le 27 mai 2010 à 01:38
J’ose a peine dire que j’approuve votre commentaire de peur de me faire massacrer dans l’arene.
Rédigé par Monsieur Pierre-Antoine le 25 mai 2010 à 22:44
« Que voulez-vous, n’est pas JJ Rousseau qui veut, écrire « Émile ou de l’éducation » et abandonner ses propres enfants… »
C’est vrai.
Rédigé par Madame Mary Preud’homme le 27 mai 2010 à 11:21
C’est courageux de prendre le taureau par les cornes. De plus, votre commentaire est mesure, c’est meritant.
Heuh… c’est quoi,Véronique, des « perversités littéraires » en l’espèce ?…
C’est parce qu’il n’a pas écrit sur la passe « la Véronique » ?…
(Si vous vouliez poursuivre la corrida sur votre blog, cher PB, c’est réussi !)
« La corrida, ni un art, ni une culture ; mais la torture d’une victime désignée ».
Émile Zola
« Torturer un taureau pour le plaisir, pour l’amusement, c’est beaucoup plus que torturer un animal, c’est torturer une conscience ».
Victor Hugo
« La Corrida »
Francis Cabrel
http://www.youtube.com/watch?v=psFJSaUAKsI&feature=related
Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre noire
J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante
Au bout du couloir ;
Quelqu’un a touché le verrou
Et j’ai plongé vers le grand jour
J’ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour
Dans les premiers moments j’ai cru
Qu’il fallait seulement se défendre
Mais cette place est sans issue
Je commence à comprendre
Ils ont refermé derrière moi
Ils ont eu peur que je recule
Je vais bien finir par l’avoir
Cette danseuse ridicule…
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Andalousie je me souviens
Les prairies bordées de cactus
Je ne vais pas trembler devant
Ce pantin, ce minus !
Je vais l’attraper, lui et son chapeau
Les faire tourner comme un soleil
Ce soir la femme du torero
Dormira sur ses deux oreilles
Est-ce que ce monde est sérieux ?
J’en ai poursuivi des fantômes
Presque touché leurs ballerines
Ils ont frappé fort dans mon cou
Pour que je m’incline
Ils sortent d’où ces acrobates
Avec leurs costumes de papier ?
J’ai jamais appris à me battre
Contre des poupées
Sentir le sable sous ma tête
C’est fou comme ça peut faire du bien
J’ai prié pour que tout s’arrête
Andalousie je me souviens
Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je ne pensais pas qu’on puisse autant
S’amuser autour d’une tombe
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?…
Un dicton dit :
« Qui vole un oeuf vole un boeuf ! »
« Mais qui tue un taureau… tue… l’Humanité ! »
Marie
@Aïssa,
« M’expliquerez-vous (enfin un qui le fera …) ce que signifie précisément «votive», ce mot des fêtes votives que je connais très bien et que j’apprécie … Que signifie «votive»? »
Vote
« Du N. C. fém. provençal voto francisé : fête patronale
(fête votive)
De la famille du N.C. masc. prov. vot : vœu (du latin votum).
En ancien provençal existait le mot « lo vot » « promesse faite au ciel par laquelle on s’engage à quelque oeuvre non obligée ».
Dans une période plus récente, au XVIe siècle nous trouvons en français le mot « vote » « vœu, prière » provenant du pluriel latin « vota » qui dans tout le Midi de la France désigne « la fête patronale ».
En français, l’expression fête votive est attestée depuis 1876, propre à certaines régions, notamment dans le Midi, toujours avec le sens de « fête patronale » où le patron est le saint à qui est dédiée l’église de la paroisse.
A notre époque, la relation entre la fête votive et le saint patron est moins forte que par le passé dans la conscience des populations.
Dans les villages du Midi, cette fête qui dure plusieurs jours implique obligatoirement la présence quotidienne des taureaux sous toutes les formes :
courses bien sûr,
abrivado*,
bandido*,
encierro*,
déjeuner au pré*,
concours d’atrapaire*,
concours d’abrivado*…
Dans quelques villages, pendant la fête certaines courses sont gratuites. Toujours pittoresques, elles peuvent constituer un banc d’essai pour les manadiers qui veulent détecter les futures vedettes.
Le plus souvent c’est à l’occasion de ces fêtes que se déroule la compétition du ou d’un trophée local. »
« Le Vade Mecum du voyageur en Camargue »
http://www.ffcc.info/rubrique247.html
Et selon le « Dictionnaire Etymologique de l’Occitan d’Alibert
« Vot, voto « fête locale ».
Etymologie: latin votum « promesse solennelle faite aux Dieux ».
Alibert donne :
« vot » « voeux, souhait désir; ex_voto; pèlerinage; fête votive » et vota « fête patronale, fête du village » et vote s.m. »vote, voix, suffrage ».
En ancien provençal existait le mot « lo vot » « promesse faite au ciel par laquelle on s’engage à quelque oeuvre non obligée », comme en provençal moderne : « vot, vo, vou » ou dans l’Aveyron « bouot ou bot ».
Comme en français « voeu » « promesse » (religieux), ancien français « vut », anglo-norman « vou » > anglais « vow » « An earnest promise to perform a specified act or behave in a certain manner, especially a solemn promise to live and act in accordance with the rules of a religious order: take the vows of a nun »..
Dans une période plus récente, au XVIe siècle nous trouvons en français le mot « vote » « voeu, prière » provenant du pluriel « VOTA » qui dans tout le midi de la France, de la Drôme jusqu’à la Gironde désigne « la fête patronale », Vaucluse, Languedoc « voto », Toulouse « boto », Aveyron et Rouergue « bouoto », Gers « boto ».
En français ou plutôt français régional l’expression « fête votive » est attestée depuis 1876, propre à certaines régions, avec toujours le sens de « fête patronale » où le patron n’est pas un chef d’entreprise, mais le saint à qui est dédiée l’église de la paroisse!
Changement d’époque!
J’ai demandé à plusieurs personnes à Manduel (30) à quoi leur faisait penser le mot « votive » dans « fête votive » . La réponse a été : « à la mairie, aux élus, aux votes ». Est ce qu’il y a une différence entre les « promesses faites au ciel » et les « promesses faites aux électeurs » ? »
http://racamg.perso.sfr.fr/V.html
Voyez encore : « VOT » page 1411
Dans « le Dictionnaire provençal-français ou Dictionnaire de la langue d’oc ancienne et moderne » de Simon-Jude Honnorat.
http://books.google.fr/books?id=FaECAAAAQAAJ&dq=honnorat&pg=PA1411#v=onepage&q=v%C3%B4tive&f=false
« Messieurs les raseteurs*, en place pour la capelado* ! » serait la phrase rituelle que prononce le Président de course avant qu’elle ne débute. C’est alors sur les accents de la marche de Carmen de Bizet, « Les Toréadors », que les raseteurs sautent dans l’arène à l’opposé de la Présidence qu’ils vont saluer la traversant, ce qui correspond également à leur salut au public….
* Du provençal rasetaire : celui qui rasete.
Nom donné à l’homme, habillé de blanc, qui se mesure au taureau dans le jeu du raset.
http://www.ffcc.info/article599.html
*capelado : La course
N. C. fém. provençal de la famille de capèu (chapeau) signifiant coup de chapeau
faire la capelado : quitter son chapeau pour saluer.
C’est dans le sens de « salut » qu’il faut le prendre ici
http://www.ffcc.info/article435.html
Carmen de Bizet « Toréadors »
http://www.youtube.com/watch?v=4DNGMoMNLRY&feature=related
Èr di biòu
Gr. Nom. provençal : air des taureaux
(la course, sonnerie)
Sonnerie de trompette annonçant l’arrivée du taureau dans l’arène.
L’air joué est celui appelé « Le rassemblement » et, dans l’armée, il fait partie des sonneries réglementaires à la trompette de cavalerie en usage depuis 1825.
http://www.ffcc.info/article3871.html
Concernant la corrida, de toutes manières, je ne connais personne d’indifférent.
Ce qui est dommage c’est que celle-ci cache l’ensemble du monde taurin et de ce qu’il représente pour des peuples entiers.
Je le dis bien haut, la culture taurine c’est certainement la corrida mais ce serait réducteur de penser qu’elle se limite à cela.
La culture taurine, c’est un état d’esprit.
J’invite quiconque peut le faire à se trouver en Camargue dès avant le lever du jour et d’attendre celui-ci en écoutant.
Écouter les murmures des troupeaux et parfois le grognement du cimbeo. C’est un moment intense que de voir la lumière du jour illuminer le vieux mâle debout sur un promontoire, dominant la manade étendue à ses pieds. Lui est là, vigilant, fier et prêt à foncer sur le premier intrus.
J’ai eu la chance de me promener à cheval parmi les manades et de voir l’échange presque physique entre l’homme et l’animal.
Voir le taureau vous accepter ou ne pas le faire. Dans ce dernier cas il ne saurait être question de mettre pied à terre, ni même de le perdre de vue. Lui vous regarde toujours et vous guette.
Je voudrais évoquer un dernier argument qui me semble très peu pertinent, celui d’une prétendue uniformisation culturelle qui serait liée à la disparition de la corrida. L’uniformisation est, à l’heure de la mondialisation, une évidence bien regrettable, mais qui donc peut croire que la disparition d’une tradition aussi cruelle influerait sensiblement sur cette tendance générale ? Je l’avais écrit un jour à Florence : à Paris, sous l’Ancien Régime et depuis le Moyen Age, on avait l’habitude d’enfermer chaque année un renard vivant dans un sac en compagnie de plusieurs autres animaux et on les brûlait vivant en haut d’une perche. Ce rituel cruel a disparu sans que Paris ait cessé d’être le phare culturel que l’on sait. La corrida est-elle plus indispensable à la culture espagnole ou à celle du sud de la France, je ne le crois pas un instant et, encore une fois, les cultures humaines sont évolutives – c’est ce que Jean-Dominique Reffait et moi avons essayé de rappeler. L’Anjou et la Vendée n’ont pas perdu leur âme parce que les paysans de l’ouest ne clouent plus des chouettes aux portes de leurs granges ; l’Italie restera l’Italie même lorsqu’on arrêtera d’y persécuter les chats noirs, censés incarner le Diable. Quant à la prétendue « mollesse » dont nous serions menacés, au prétendu affadissement de nos moeurs, la crainte ne manque pas de sel dans un monde où la violence est omniprésente, du moins autant qu’autrefois, même si elle prend aujourd’hui d’autres formes. Craint-on sérieusement de manquer de violence ? Je ne pense pas non plus que la corrida serve d’exutoire nécessaire à nos instincts sadiques comme le bordel sert d’exutoire chaque fois que les putains viennent soulager, le temps d’une passe, toute la misère et la détresse masculines.
« J’ose a peine dire que j’approuve votre commentaire de peur de me faire massacrer dans l’arene. »
Osez, Madame, osez. Ici, il n’y a que des gens charmants, finalement.
Comme vous Surcouf, j’ai chevauché entre les manades et frissonné en croisant les regards fixes des taureaux. J’aime la Camargue et respecte ses traditions, excepté la corrida, même si je sais qu’elle y tient une place centrale. Quand j’étais jeune, mon meilleur ami, qui est originaire de Lunel, n’hésitait pas à participer aux courses de taureaux (plutôt des vachettes très énervées), il s’élançait sans hésiter pour toucher la corne de la bête, contrairement à moi, qui avais trop peur. Je trouvais cette coutume équitable. Elle mettait en relief le courage de l’homme sans avoir besoin de torturer l’animal.
Une soirée avec Dingli et ses peluches, ça doit être quelque chose !…
@Surcouf
Effectivement la Camargue est magnifique, mais pour combien de temps encore ?
Je l’ai parcourue presque de long en large, de jour comme de nuit, j’ai vu des couchers et des levers de soleil, j’ai vu des étoiles envahir la mer les nuits sans lune !
J’ai même ressenti la cuisante gourmandise matinale des moustiques.
Mais était-ce en relation avec la corrida ? Nullement !
Demandez au flamants roses ils vous diront bien mieux que moi combien elle est belle même sans les taureaux !
Cordialement,
Pierre-Antoine
Bonsoir Surcouf
Moi aussi j’ai eu la chance de me promener à cheval aux côtés des manadiers, mais j’ai toujours remarqué qu’à notre approche, les taureaux restaient à bonne distance, voire s’enfuyaient, sauf un qui semblait être le meneur et nous observait avec acuité. Evidemment, pas question de s’y frotter, ni de descendre de cheval et encore moins de chuter.
—
Par ailleurs, merci à tous ceux et toutes celles (que je ne veux pas nommer mais qui se reconnaîtront) qui ont cru bon de remettre vertement un goujat à sa place. Mais comme l’a fait remarquer une intervenante, s’il m’arrive de prendre le taureau par les cornes, je ne le fais jamais quand j’ai affaire à un mufle empaillé.
Lu dans « Le Monde »
Spécial dédicace pour L. Dingli !
« C’est un fait divers hors norme, où l’horrible le dispute au grotesque. Et c’est devenu un scandale embarrassant pour le gouvernement slovène de centre gauche du Premier ministre Borut Pahor, au pouvoir depuis 2008.
Le 2 février, le docteur Sacha Baricevic, médecin de la bonne société de Ljubljana et propriétaire d’une clinique huppée de la ville, a été découvert agonisant à son domicile, le corps affreusement déchiqueté par ses trois chiens bullmastiffs. M. Pahor a exprimé publiquement ses condoléances à la famille, ainsi que plusieurs ministres.
Les autorités vétérinaires ont fait piquer les animaux, qui s’étaient déjà distingués par leur agressivité et avaient grièvement blessé, en 2006, un passant dans la rue. A trois reprises au moins, les services compétents avaient demandé à ce qu’ils soient supprimés, mais le docteur Baricevic a pu faire jouer ses relations pour récupérer ses chiens, après une phase de « rééducation » dans un institut spécialisé.
Or les bullmastiffs, une race souvent employée, en Grande-Bretagne, pour seconder les gardes-chasses sur les grands domaines terriens, sont, malgré leur impressionnante mâchoire, réputés moins dangereux que des chiens de combat tels que les pitbulls.
Le comportement anormal d’Atossa, Atlas et Joy s’expliquerait toutefois par des circonstances très particulières : des sources policières ont révélé que le médecin, à l’arrivée des secours, était entièrement nu, un godemiché attaché autour du corps.
Un examen des trois chiens a confirmé que ceux-ci ont été soumis, sans doute pendant des années, à des sévices sexuels de la part de leur maître, sur qui ils ont fini par se venger.
Des experts ont émis l’hypothèse que Sacha Baricevic, un transsexuel opéré, aurait adopté des pratiques déviantes à la suite d’un traitement hormonal destiné à accentuer sa virilité.
LA MINISTRE DE L’INTÉRIEUR EN ACCUSATION
L’opposition de droite n’a pas tardé à s’emparer de cette affaire scabreuse. Sous la pression des médias, rapporte le quotidien viennois Die Presse, l’incinération des cadavres a été retardée, et la justice enquête pour savoir si le médecin n’invitait pas des amis haut placés à assister, en voyeurs, à ses séances de dressage canin.
Début mars, trois forces d’opposition – le parti démocratique SDS, le parti populaire SLS et le parti nationaliste SNS – ont déposé au Parlement une motion de défiance contre la ministre de l’intérieur, Katarina Kresal, qu’ils accusent d’essayer d’influencer l’enquête policière sur la mort de Sacha Baricevic.
L’avocat de ce dernier, Miro Senica, qui était semble-t-il intervenu pour empêcher l’application de la consigne des services vétérinaires, se trouve être aussi le compagnon de Mme Kresal, une très photogénique juriste.
Pour l’ancien Premier ministre chrétien-démocrate Janez Jansa, chef du SDS, ce scandale est un symptôme de la « décadence » des mœurs de la classe politique, et de l’état déplorable de la gauche slovène.
Afin d’entretenir la flamme de l’indignation populaire, on fait même brûler des bougies dans la rue à Ljubljana, à la mémoire de Joy, Atlas et Atossa.
Peut-être cette variation inédite sur une inusable trame – sexe, mensonges et pouvoir -, inspirera-t-elle le plus célèbre des intellectuels slovènes, le philosophe des médias Slavoj Zizek ?
Joëlle Stolz (Pour « Le Monde »)
Merci, chère Marie, pour ces belles citations, surtout celle de Victor Hugo.
Je vous dédie cette autre belle chanson de Francis Cabrel à laquelle me fait penser votre joli prénom :
Petite Marie, je parle de toi,
Parce qu’avec ta petite voix,
Tes petites manies, tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses,
Petite furie, je me bats pour toi,
Pour que dans dix mille ans de ça,
On se retrouve à l’abri sous un ciel aussi joli,
Que de milliers de roses,
Je viens du ciel et les étoiles entre elles Ne parlent que de toi
D’un musicien qui fait jouer ses mains
Sous un morceau de bois…
« Oui, le post de JDR est drôle et efficace, mais enfin ce n’est pas non plus ce qu’il a fait de mieux ici. »
M’enfin!
« On vous connait mieux inspire quand meme que de tacler cruellement une commentatrice pertinente et dotee d’une jolie ecriture ! »
Mais re-m’enfin !
Valérie, n’en veuillez pas à mon taureau de parler le français comme une vache espagnole ! La jolie écriture, sur ce blog, n’est pas un viatique et n’exclut pas de s’exposer à quelques saillies dans la ganaderia !
Valerie, Cécile, Véronique, Mary Preud’homme, etc.
Vous vous offusquez des réponses de Laurent et Jean-Dominique (l’un de ses meilleurs commentaires pour moi) qui pour être féroces parfois, ne sont que des mots.
Mais impossible pour vous de concevoir une réelle compassion envers un taureau que l’on massacre devant une foule en délire !
Effectivement, il est vraiment temps de consulter !!!
D’autant que j’ai remarqué que vous étiez toutes des dames, y a-t-il un lien quelque part ? Franck Boizard, au secours ! Je plaisante… Faut pas exagérer, on n’en est pas encore là…
Aux aficionados
Faisant suite à mon commentaire sur mon séjour provençal, j’ai souvenir que le matador est précédé des picadors à cheval qui ont pour objectif de sectionner les ligaments du cou du taureau afin que ce dernier soit moins dangereux pour les roubignoles du monsieur exposées dans son moulant habit de lumière et de présenter son échine sous le bon angle à la pénétration de l’épée, mettant ainsi fin à sa vaillante agonie.
Quand on voit un taureau chargeant relever la tête devant le muleta, ce n’est pas sous l’effort musculaire, mais par inertie.
Bravo pour la beauté du geste et le courage des exécuteurs.
Cordialement
Pierre-Antoine
Il me revient une précision sur l’importance de la corrida dans la culture et l’histoire de l’Espagne.
Là-bas, les règles de la corrida relatives à son ordonnancement et son déroulement sont, si je ne m’abuse, inscrites dans le code pénal.
A ne pas les respecter le fautif peut très bien se retrouver en prison si la faute est d’importance.
En France, le président de la corrida est bien souvent le maire ou une personnalité assistée d’un expert. En Espagne c’est bien souvent le commissaire de police local.
Ah Marie….
L’abrivado, voilà bien un jeu amusant auquel j’ai participé quelquefois.
La tradition veut que les taureaux soient amenés au toril situé dans les arènes depuis un point assez éloigné et entourés par les gardians tout en faisant une « cavalcade » dans la rue. Tout le jeu consiste à libérer l’animal du cercle constitué par ses gardiens.
Ensuite l’abrivado se transforme bien souvent en enciero (lâcher de taureau dans la rue) jusqu’à ce que les manadiers reprennent le contrôle de la situation.
@ sbriglia
C’est vrai que ça m’empêche carrément de dormir quand PB ne cite pas mon prénom en long et en large dans ces billets…
C’est vrai aussi que pour la corrida une occasion en or et qu’il a lamentablement ratée se présentait pour lui d’exprimer l’air de rien, ni vu, ni connu, les débordements d’affection qu’il ne doit pas manquer d’éprouver à mon égard…
Bon.
Sérieusement là.
Je pense que le billet déborde de voluptés noires. En première lecture, on peut se dire trop fort le Philippe, sa passion de la vérité lui fait même raconter son expérience d’amateur intermittent de corrida.
Et puis, en seconde, en troisième lecture quelque chose me gêne et me heurte. Peut-être cette volupté complaisante dans la description de ce qui reste un massacre.
@ Herman
Cécile, Valérie et moi-même nous avons simplement tenu à dire le déplaisir et le malaise ressentis à lire ce qui est écrit pour juste blesser.
Comme pour Cécile il y a une courtoisie à laquelle je tiens beaucoup dans ce blog.
Je discutais il y a quelque temps avec une amie très chère qui, à l’ombre et dans l’ombre, lit très régulièrement ce blog.
Nous étions d’accord pour dire que l’écart entre ce que Laurent d’une part peut écrire de très intéressant sur le fond et de très plaisant d’un point de vue de l’écriture, de l’autre, ses poussées intempestives d’agressivité contre quelques-uns ou quelques-unes restait un des mystères et une des énigmes de ce blog.
Merci, mon cher Pierre-Antoine, de rappeler la réalité absolument sordide qu’est la corrida.
Merci aussi, cher Herman, de rétablir les choses.
Herman,
Eh oui, les dames demandent aux hommes un peu de virilité et de courage. Cela vous étonne ? Posez-vous donc les bonnes questions. :o)
@JDR,

« M’enfin ! », « re-m’enfin » !
Désolée, mais il y a plagiat ! M’enfin !
http://www.youtube.com/watch?v=TgvGDzvxS_w&NR=1
Cher Philippe Bilger,
La souffrance animale fait partie de notre société, qui l’accepte parfaitement bien. En témoigne l’indifférence générale engendrée par des faits divers atroces, régulièrement relayés par la presse, tel – récemment – le martyre d’un vieux chien de 17 ans, d’abord écrasé accidentellement par le 4×4 de son propriétaire lequel, au lieu de l’amener tout de suite chez un vétérinaire, a préféré l’arroser d’essence avant d’y mettre le feu. C’est de cela que l’animal est mort, d’après les expertises. L’homme est passé en Correctionnelle. Six mois de prison – seulement – avec sursis. L’article paru sur le site web d’un magazine a généré 4 petits commentaires, dont celui révolté de votre servante qui a mis trois jours à se remettre de ce qu’elle avait lu. Peu à côté des 675 posts faisant suite à un reportage sur la burqa… Nous avons un devoir d’humanité et de respect envers les animaux et la corrida ne déroge pas à la règle. Les faire souffrir – au nom, de surcroît, de la tradition – est d’une insoutenable lâcheté. Je n’arrive pas à concevoir que la France, qui réprime la maltraitance animale, tolère sur son territoire que l’on fasse subir cette abomination sur des taureaux avant de les mettre à mort dans des conditions sur lesquelles je préfère passer. La corrida que Jacques Martin qualifiait avec tellement de justesse d’ « abattoirs de la Villette en costumes du Châtelet ». Alors oui, cher Philippe, j’ose l’écrire et même le crier, je n’aspire qu’à une chose, c’est à la victoire de l’animal et à la chute de son bourreau. Qu’il me soit donc permis de penser que le film « Manolete » finit bien. Adrien Brody, qui l’incorne – pardon… qui l’incarne – a dit qu’il avait appris à voir la mort dans l’oeil du taureau pour jouer son personnage. L’animal aura vainement tenté de voir une lueur d’intelligence dans celui de l’acteur, dont on ne peut douter du talent remarquable à restituer ce qui se passe dans une arène.
@Florence
« Eh oui, les dames demandent aux hommes un peu de virilité et de courage. Cela vous étonne ? Posez-vous donc les bonnes questions.
Oui, bonne question, pouvez-vous nous donner la réponse ?
Si vous n’avez pas peur de vous faire vilipender par les chiennes de garde bien sûr :-)))
Cordialement
Pierre-Antoine
Bien beau commentaire de Marianne de Toulouse, sans circonvolutions ni louvoiements intempestifs. J’aime.
Ps : Excepté que je ne souhaite pas la mort du toréador, mais simplement sa retraite définitive… Arrêtons cette dramaturgie de la vie et de la mort. Encore une fois, il y a bien d’autre façons de l’appréhender, la littérature, les arts plastiques, le théâtre, le symbolisme à travers le sport (le vrai, pas la boucherie pour sadiques)… Dans certaines espèces, les mâles préfèrent mimer la lutte pour conquérir les faveurs de la femelle que de s’en livrer une jusqu’à ce que mort s’ensuive. Un bel exemple. Saperlotte ! et nous, humains, savons tout de même ce qu’est le symbolisme !
@Pierre-Antoine
Je conçois parfaitement que l’on soit contre la corrida, et je respecte votre opinion soyez-en certain. Par contre je ne peux pas laisser dire des erreurs, que peut-être la méconnaissance du sujet vous amène à proférer. Si tel n’était pas le cas ce serait alors des mensonges.
Non le picador n’est pas là pour sectionner de quelconques ligaments du cou. Là ou le picador pique, qui est un espace réglementé, il n’y a pas de ligaments. Je pense que vous devriez reprendre l’anatomie du taureau pour vous en rendre compte.
Le taureau ne possède pas de clavicule. Ce sont des muscles qui relient les membres antérieurs au tronc. L’endroit où se rejoignent ces muscles s’appelle la cruz et c’est là que doit être faite l’estocade car elle permet aussi d’atteindre le coeur si l’épée est correctement mise. L’espace ou il sera piqué s’appelle le morillo et plus particulièrement on doit piquer sur l’arrière du morillo. Le morillo se trouve placé devant la cruz par rapport à la tête.
Le but du second tertio, celui des piques, est de déterminer et de montrer le courage du taureau. La pique du picador est munie de deux barbillons empêchant une pénétration trop profonde de l’arme, ou tout du moins une pénétration pas plus importante que celle d’une corne d’un autre taureau mais pas moins de 10 à 15 cm. La pique provoque une véritable blessure mais qui est à comparer à celle issues d’un combat entre taureaux au sein d’une ganaderia.
La perte de sang se situe entre 1,5 à 2,5 l de sang pour un animal qui en possède 37 litres. En gros ce que l’on prélève à un homme adulte lors d’un don, si l’on fait un rapport poids/litres de sang. C’est un endroit très vascularisé.
D’ailleurs la séquence du picador est totalement normée comme je vous l’ai dit. Le cheval doit se situer à l’extérieur de la ligne blanche dessinée au sol. Le taureau est amené à proximité par capotage et non par des passes. Il se trouve alors à l’intérieur de la deuxième ligne blanche.
Les toros bravo chargent ce qui bouge et qui se trouverait dans leur champ de vision ; les taureaux ne voient pas les couleurs mais en gris.
Généralement le picador jusque-là immobile agite sa pique afin de déclencher la charge. Il doit piquer en une seule fois et ne pas tourner la pique. Il peut une fois la pique en place appuyer sur celle-ci. La pénétration profonde étant limité par les barbillons.
Sur signe du matador ou de la présidence, il doit cesser de piquer. Généralement il relève la pique tout en la laissant en place. C’est d’ailleurs la présidence qui indique le nombre de piques que doit subir l’animal et non le matador. Trois au maximum mais généralement deux.
A la première le taureau charge, on juge alors de sa charge et c’est à la seconde que l’on juge son courage car il sait qu’il va à la pique. Jamais il ne refuse une deuxième pique mais il peut y mettre moins d’ardeur. Soit qu’il soit peu brave ou alors il est possible que le picador ait mal fait son boulot et provoqué d’autre lésions.
Pour la pose des banderilles qui fait partie du même tertio, c’est plus un exercice à risque pour les peons qui la réalisent. Il est rare que le matador le fasse. El Juli est un des rares à pratiquer la pose des banderilles. Les peons sont les assistants (l’équipe technique) du matador.
Contrairement à la pique qui blesse réellement le taureau, les banderilles toujours posées au niveau du morillo sont des blessures légères, les banderilles tombant souvent d’elles-mêmes. Depuis maintenant pas mal d’années, celles-ci sont articulées pour que la partie en bois retombe afin de ne pas provoquer de déchirures supplémentaires. Si je vous dis que c’est pour ne pas faire souffrir inutilement l’animal je vous entends déjà hurler et pourtant c’est vrai.
Il y a quelque chose d’assez glaçant dans votre description anatomique, Surcouf. Quelle froide énumération, quelle précision chirurgicale ! N’oubliez pas cette belle phrase de Victor Hugo, qui n’a pas seulement été écrite pour faire du style : le meurtre d’une conscience. L’évocation dépasse le nombre de litres de sang, la taille des plaies, les règles strictes et tous les gestes du canevas morbide. Le meurtre d’une conscience, la sienne, la nôtre. Et puis, vous ne nous dites pas (mais peut-être n’en avez-vous pas envie) si vous avez ressenti un jour ce dégoût dont parle Philippe. Enfin, je suppose que oui.
@Florence,
Pour le courage du torero, je vous renvoie au commentaire de Pierre-Antoine | 27 mai 2010 à 21:42.
Ah, le courage…!
@ Pierre-Antoine
C’était juste une plaisanterie. Pour dire vrai, la corrida, je ne connais pas. J’ai juste eu le plaisir de voir la magnifique arène de Ronda en dehors de la saison des corridas. J’ai aussi beaucoup aimé les encres de chine de Picasso. Pour le reste, la souffrance du taureau ne m’émeut guère et si je n’ai pas d’attirance particulière pour la corrida, je n’ai pas non plus de dégoût particulier. Je n’ai donc pas d’avis sur le sujet.
@Surcouf,
Cher ami, j’évite de raconter n’importe quoi, je tiens ça des aficionados nîmois.
Mais je viens de faire une recherche sur Google qui confirme ce que je disais de mémoire :
« PREMIER TERCIO – LES PICADORS
(…) Le rôle des picadors est de freiner l’énergie du taureau sans l’affaiblir, lui apprendre à attaquer en ligne droite et modifier son port de tête en sectionnant des ligaments du cou. (…)
http://membres.multimania.fr/taurin/tercio1.htm
et sur celui-ci il est clairement précisé :
http://velonero.blogspot.com/2009/02/propos-du-tercio-de-piques.html
« Tout d’abord, il constitue une étape essentielle dans le continu processus de transformation du toro depuis sa sortie du toril, pleine de fougue désordonnée, jusqu’à la conclusion de l’estocade. Il s’agit de rendre possible la suite du déroulement de la lidia : tercio de banderilles, puis troisième tiers. Pour cela, il est nécessaire d’ôter de la force au toro, de régler son port de tête et enfin de donner de la fixité à sa charge. Ce dernier objectif est particulièrement important dans la tauromachie moderne car la fixité va considérablement faciliter l’action du matador au cours de la faena.
Je confirme donc mes souvenirs gardois, en effet à moins de lui couper les ligaments, un taureau ne baisse jamais la tête.
Et je rajoute pour confirmer le courage des « exécutants » que le cheval a les yeux bandés pour qu’il n’ait pas peur devant la charge du taureau.
Vous aviez raison de me renvoyer à l’anatomie du taureau, cela me permet de souligner la « maîtrise technique » du picador dont la lame de pique en acier, de forme pyramidale et triangulaire, coupante et acérée, est munie à sa base d’un butoir destiné à en limiter sa pénétration.
Ben oui, sinon la carotide ou la veine jugulaire risquerait d’être sectionnée de l’intérieur et par le haut.
C’est le pauvre matador qui ne serait pas content, il devrait échanger son habit de lumière pour le tablier (tout aussi noble) du découpeur de viande sur l’étal du boucher !
Cordialement,
Pierre-Antoine
Effectivement cela peut être considéré comme glaçant et cela l’est certainement. Ce que je tenais à expliquer, mais pas à justifier car je n’en ai nulle envie, c’est que tout cela, la corrida en 2010, est issue d’une histoire millénaire quant aux combats contre les taureaux et multi centenaire dans la forme actuelle.
L’aficionado, l’amoureux de la corrida, est attaché à ce qu’à chaque fois les « canons » de ce combat soient respectés. J’ai vu dans les arène de Nîmes un picador partir sous des jets de bouteilles pour ne pas les avoir respectés. Cela peut paraître étrange mais cela se serait passé en Espagne, cet homme aurait été puni.
Tout dans la corrida, depuis l’avant combat jusqu’à l’après combat, est régi strictement par des règles écrites ou non. C’est pourquoi j’ai dit précédemment que la corrida n’est pas faite pour les touristes et que ceux-ci devraient se contenter des courses camarguaises ou landaises.
Par exemple le matador qui se sera vu octroyer deux oreilles par la présidence peut sortir à « hombros » par la porte centrale, c’est-à-dire porté en triomphe sur les épaules d’un peon. Dernièrement un « maestro » qui pourtant aurait pu le faire l’a refusé car il trouvait que sa prestation n’en était pas digne.
La corrida c’est aussi les toros. Certains éleveurs surestiment leur bétail. Certains, au contraire font depuis des générations (Vitorino Martin, Juan Pedro Domecq et Eduardo Miura) l’élevage de taureaux particulièrement féroces et dangereusement armés. Seuls les grands matadors sont capables de les combattre.
Quitte à paraître froid, en voici la raison.
Au moment de l’estocade, le matador doit planter son épée dans la « cruz ». Pour cela il doit faire baisser la tête du taureau. Il le fait en agitant légèrement la muleta face au museau du taureau, il s’en est approché à un ou deux mètres, afin d’en fixer l’attention puis tout en avançant il baisse sa muleta pour faire baisser la tête et ainsi libérer la vision de la cruz. Ce faisant il doit s’avancer dans le berceau des cornes (entre les cornes) puis se positionner légèrement sur le côté et tout cela en une seconde.
A ce moment la corne frotte littéralement sur sa cuisse ou passe à quelques centimètres.
L’aficion appréciera le fait que le matador ne fasse pas cela les bras tendus afin de s’éloigner des cornes mais au contraire qu’il laissera « tomber » ses bras.
Tout comme au moment de la faena, troisième tercio de la corrida, le matador doit même se coller à l’animal alors qu’il a réussi une de ses passes en mélia (courte et moyennement haute).
La tradition mexicaine est plus exubérante que l’espagnole ou la française et demande des mouvements de cape plus complexes.
Encore une fois cela n’est pas une justification de ma part mais une explication.
Le dégoût dites-vous ?
J’ai ressenti le dégoût de l’acte mal fait et non pas de la mort du taureau. Quand on prend le risque mais aussi la responsabilité de descendre dans une arène, pour une corrida espagnole, on se doit d’être irréprochable car on va tuer un être vivant et il convient de le faire selon des règles précises auxquelles on ne peut déroger.
Cela peut paraître absurde mais il y a un respect du taureau et de ce qu’il représente, tous les amoureux du monde taurin vous le diront.
Dans le monde de la course camarguaise on a érigé des statues au taureau, pas au razetteurs.
Là encore, même si cela ne justifie rien, sachez que le taureau tué dans l’arène finira à la boucherie et non chez l’équarrisseur. Sa viande est d’ailleurs excellente. A Nîmes, il faut réserver à l’avance sa viande de « toro ». Personnellement j’en ai acheté à Beaucaire.
Sachez qu’on célèbre aussi d’une certaine manière, en perpétuant leur nom et leur souvenir, les taureaux ayant tué leur matador. Il en est ainsi de Panolero, un Miura qui est responsable de la mort de Nimeno II (le français Christian Montcouquiol) ou ISIERO qui tua Manolete.
Enfin certains taureaux sont graciés car particulièrement courageux et nobles. C’est l’indulto.
Voilà, je n’irai pas plus loin dans les explications. Merci de m’avoir lu.
Merci à Surcouf pour ses explications qui devraient tordre le cou à bien des préjugés et qui se recoupent parfaitement avec ce que j’avais déjà entendu dire par des spécialistes taurins, mais aussi par des sceptiques comme mon propre fils qui prennent le temps de se renseigner à la source et ne se laissent pas influencer par des « on-dit ».
Néanmoins, ceci ne convaincra pas ceux qui ont décidé que les pragmatiques qui essaient seulement de replacer la corrida dans son contexte culturel, sont autre chose que d’épouvantables tortionnaires d’animaux.
—
Chacun ses indignations et ses priorités, moi ce serait plutôt les enfants maltraités, y compris les tout petits êtres humains qui finissent par centaines de milliers chaque année dans les décharges des hôpitaux.
@Florence,
Pareillement, je n’ai aucun avis pour ou contre l’une ou l’autre des parties en présence.
Je fais simplement part de mon analyse… qui, en fonction des méthodes de combat utilisées, ne peut que faire ressortir le déséquilibre des forces en présence.
Et souligner ainsi mon manque d’intérêt pour cette pratique dont l’équité et le fair-play ne sont pas les caractéristiques principales.
Contrairement à certains, cela n’éveille en moi aucun dégoût ou identification.
Cordialement
Pierre-Antoine
Ce qui me remonte le moral après avoir entendu tant d’indifférence à l’égard de la souffrance animale, c’est de constater que la prise de conscience transcende les classes, les religions, les ethnies, et qu’elle constitue finalement une nouvelle forme d’universalisme. Un exemple parmi d’autres, ce simple message lu sur le site bladi.net :
« Bismilah El Rahman El Rohim
Je commence ce message en implorant la miséricorde de DIEU pour la souffrance du monde animal
Je mange peu de viande, et j essaye de prendre conscience qu un animal a été tué pour moi
Je ne voudrais pas etre moralisateur, je suis convaincu que l’on peut vivre sans manger de viande. Je suis aussi convaincu que l’on peut tuer un animal sans le faire souffrir, avec dignité.
Pour des personnes DIEU est uniquement assis dans le ciel sur un trone, pour d autres, et j en fait parti, DIEU est présent dans toute la création, sa création qu’elle soit humaine, végetale, animale,…
Je vous invite a regarder cette vidéo ou les images sur les conditions de traitement des animaux sont … durs a supporter parfois
Faites passer cette vidéo a tout vos amis, je ne veux pas faire de moral, mais juste que nous prenions conscience que nous n avons pas a faire du mal a tout organisme ou etre vivant d une manière volontaire et sans discernement
Que DIEU nous aide a prendre conscience que tout ce qui respire.. peut aussi souffrir
je n en veux pas a ceux qui mangent de la viande, du mouton pour l aid, du boeuf du poulet… je veux juste modestement vous inviter , et moi aussi, a faire attention aux animaux…
Merci
ps: je le repette, film super mais … tres dur parfois a supporter a cause des souffrances faites aux animaux, prennez votre courage et regarder le et faites tourner…
http://video.google.com/videoplay?do…74063220&hl=en
@Laurent Dingli,
Merci pour votre délicate dédicace. J’en profite pour remercier également Dame Véronique pour la sienne, bien que sa chanson était pour moi, inconnue.
Vous connaissez, sans doute, Monsieur Dingli, l’action de madame Claire Starozinski, présidente-fondatrice de l’Alliance Anti-Corrida, qui a déclaré :
« Qu’elles s’exercent sur un animal ou sur un être humain, la cruauté et l’humiliation me révoltent, et c’est cette révolte-là que je veux porter dans le discours anticorrida. Car les sévices endurés par le taureau ne sont pas aussi éloignés de ceux que certains, se croyant assurés de l’impunité, font subir au quotidien, par plaisir, paresse ou incompétence, à des enfants ou des personnes âgées. Tant qu’il me restera des yeux pour voir ce que d’autres trouvent plus commode d’ignorer, je combattrai inlassablement ces abus, un par un et quels qu’ils soient. Et si je peux contribuer à réduire un tant soit peu la souffrance physique ou morale d’un être sensible, j’aurai accompli mon devoir. Ce que pourront en dire mes détracteurs n’aura, alors, que bien peu d’importance… »
Une décision fait planer le doute sur l’avenir des abrivado
http://www.laprovence.com/article/feria/une-decision-fait-planer-le-doute-sur-lavenir-des-abrivado
Alès : Un enfant blessé lors du premier encierro de la feria
Édition du jeudi 21 mai 2009
Plusieurs articles sur Agoravox.
http://www.agoravox.fr/auteur/alliance-anticorrida
En 1804, le 8 juillet (19 messidor an XII), à Nîmes, des Nîmois rassemblés devant l’abattoir refusent d’obéir aux ordres des commissaires de police et de se disperser, on bouscula quelques malheureux gendarmes, les portes furent enfoncées, des boeufs de Camargue furent enlevés de force aux bouchers, et la course « à la bourgine » se déroula par les rites avec ses péripéties habituelles. La bourgine était pratiquée depuis fort longtemps dans Nîmes et sa région. On aimait beaucoup la course à la corde ou à la bourgine. Toutes les fois qu’on amenait aux abattoirs un taureau de Camargue, voire un boeuf paisible, la foule se saisissait de l’animal et lui faisait parcourir au galop rues et places de la ville, tandis qu’une corde le maintenait et permettait de l’arrêter s’il devenait dangereux, d’où course folle, sauts, bousculades, scènes comiques et joie générale, les coups de corne, les chutes et les étalages renversés constituant le revers de la médaille. L’autorité s’émut, et le préfet, par deux arrêtés sévères des 13 et 16 juillet 1804, (24 et 27 messidor) défendit ce divertissement, qu’il déclarait « dangereux, indigne d’un siècle et d’un peuple civilités »
Mais toute législation contraire au vœu public ne peut durer.
Aussi en 1811 – Un événement heureux, la naissance du Roi de Rome (20 mars 1811), fit lever l’interdiction de 1804. Dés le 6 avril, une circulaire du ministre de l’intérieur avait recommandé aux préfets de veiller à ce que l’on célébrât partout des fêtes solennelles, et au besoin, pour donner à la joie publique tout son essor, de « renouveler d’anciens usages chers aux peuples de certaines contrées.
http://www.nimausensis.com/Nimes/ToroCamargue.htm
De rien, Marie. Oui, je connais bien Claire Starozinski (mais pas personnellement), car je suis membre de l’Alliance Anti-Corrida qu’elle préside. C’est une femme tenace et courageuse. Je crois tout comme elle, et comme un certain nombre de défenseurs de la cause animale, à l’unité du respect que nous devons aux êtres sensibles, hommes et animaux (je n’inclus pas évidemment les parasites, les microbes et autres tiques !), c’est pourquoi j’ai toujours trouvé très stupide l’opposition artificielle que certains établissent, jusque dans ce blog, entre la souffrance des hommes et celle des animaux. Lorsqu’on demandait à Théodore Monod quel type d’animaux il jugeait digne de compassion, le biologiste chrétien répondait ceux qui souffrent, c’est-à-dire ceux qui sont dotés d’un système nerveux… Grâce aux travaux des biologistes et des éthologues, nous découvrons de plus en plus que les animaux possèdent des aptitudes que l’on croyait être jusqu’alors le propre de l’homme. Du fait de leur anthropocentrisme et de leur sentiment de toute-puissance, les êtres humains – du moins certains d’entre eux – ont du mal à le reconnaître. Dans son excellent « Mémoire de singe et paroles d’homme », Boris Cyrulnik évoque la blessure narcissique que nous inflige parfois ce genre de découvertes depuis les travaux de Darwin.
Nous avons une approche différente, mon cher Pierre-Antoine, la mienne étant apparemment plus sensible, sur ce sujet bien précis, que la vôtre. L’identification est un vaste sujet qui dit bien des choses à un chrétien tel que vous – ou peut-être devrais-je dire, l’incarnation christique. Elle ne se limite pas à l’homme. Contrairement à vous, je m’identifie aussi au taureau.
J’ajoute, Pierre-Antoine, que je décèle une certaine contradiction dans vos propos. Vous écrivez en effet :
« Pareillement, je n’ai aucun avis pour ou contre l’une ou l’autre des parties en présence ».
Qu’est-ce à dire ? Que vous n’êtes ni pour ni contre la corrida dont vous soulignez en même temps la cruauté ? Eclairez-moi si je vous ai mal compris.
Au prochain Déluge, il faudra penser à embarquer deux Dingli et du foin pour 40 jours.
@Mary Preud’homme & aficionados
Les arguments de sieur Surcouf ne tiennent pas devant le simple constat des faits !
Sa comparaison entre la pique du picador et la corne d’un congénère est erronée car la charge du taureau se fait de bas en haut alors que la pique elle, se plante de haut en bas, sur les ligaments du cou.
C’est d’ailleurs pour ça que le matador se fait plus souvent planter aux roubignoles qu’à l’oeil.
Je précise cela uniquement par respect de la dure réalité des faits (rien que les faits) et non par animosité envers les aficionados !
Ceci dit, je ne suis pas pour l’interdiction de la corrida… si cela permet à certains d’assouvir leurs pulsions de manière légale, autant qu’ils trouvent un bouc émissaire animal plutôt qu’humain !
Comme pour la prostitution, ce serait un mal nécessaire qui éviterait, paraît-il, l’assouvissement des bas instincts en lieu et place des viols en série.
Cordialement
Pierre-Antoine
@Laurent Dingli
Cher ami, il est vrai que la brièveté de mes commentaires ne facilite pas la compréhension de mes positions sur les thèmes. Je préfère la précision et la concision, laissant à d’autre le soin de développer avec abondance 🙂
Comme je le disais dans mon précédent post (29 mai 2010 à 10:21), mes commentaires sur la corrida ne sont que l’analyse d’une situation.
Pour faciliter votre compréhension, imaginez-moi à plat ventre au fond du jardin avec une loupe en train d’étudier deux bestioles se battre pour un territoire, ou une femelle (ce qui revient au même).
Ou si vous préférez rester dans le contexte taurin, assis dans un arbre avec une paire de jumelles, admirant le combat de deux mâles magnifiques de muscles et de sang en train d’exciter leur hypophyse pour faire monter leur taux de gonadostimuline !
Je n’ai donc pas plus de sentiment pour l’un ou pour l’autre puisque l’enjeu du combat ne me concerne pas. Je ne peux donc pas m’associer à la remarque finale de PB « Tout ce qui suinte de nous n’est pas beau. L’humain est vraiment une sale bête ! »
Mais si le billet de PB avait traité de l’esclavage, de traite des blanches, de l’enfance violée et martyrisée, du capitalisme sauvage qui ruine des milliers de familles de par le monde, ou simplement de l’injustice, en gros tout ce qui concerne les relations humaines j’aurais certainement manifesté des sentiments personnels !
Cordialement
Pierre-Antoine.
@Laurent Dingli
« L’identification est un vaste sujet qui dit bien des choses à un chrétien tel que vous – ou peut-être devrais-je dire, l’incarnation christique. Elle ne se limite pas à l’homme. Contrairement à vous, je m’identifie aussi au taureau »
Si j’étais sous la loi mosaïque, ou si ma rédemption était tributaire de mes « actions et intentions », alors oui je pourrais m’identifier au taureau, ou du moins à la victime expiatoire.
Mais comme je suis sous la grâce « sola gratia » je m’identifie à l’homme (et la femme) en souffrance mourant sous les coups de l’injustice en victime expiatoire des pulsions de son bourreau.
Et si je le puis maintenant, c’est parce qu’un jour il y eut un homme qui s’identifia à moi pour expier mes « actes et intentions » dans lesquels mes pulsions m’enchaînaient !
Cordialement
Pierre-Antoine
Pierre-Antoine, il n’y a aucun ligament de coupé, arrêtez de mentir.
Allez chez un véto ou un prof de lycée et faites-vous expliquer l’anatomie des bovidés. Lors de la pique c’est le taureau qui vient à elle et qui la voit ne vous y trompez pas. La blessure est oblique effectivement de bas en haut. Je pense que votre ironie est déplacée. Jusqu’à présent je me suis efforcé de rester respectueux. Faites-en autant.
Les matadors comme vous le dites sont blessés bien souvent en pleine poitrine ou à l’abdomen, même s’il est vrai que les blessures à l’aine ou à la cuisse ne sont pas rares non plus.
Il y a souvent cornada lorsque le matador ne prend pas la mesure de l’animal et s’expose outre mesure aux armures de celui-ci, bien souvent par un coup de tête latéral au moment d’une passe.
Regardez la hauteur au garrot des toros bravo et vous comprendrez mieux mes propos.
Les blessures basses arrivent généralement au moment de la mise à mort lorsque le torero fait baisser la tête du taureau.
Le dernier blessé grave, Julio Aparicio, a été encorné sous le maxillaire, la corne a perforé sous le menton puis la langue et le palais.
Attention l’image est très dure.
http://www.20minutes.fr/article/406352/Societe-Le-torero-Julio-Aparicio-grievement-blesse.php
Votre ironie sur la comparaison des motivations des amateurs de corrida et des viols est d’une rare bêtise à mon sens.
N’importe quel criminologue vous expliquera que l’acte sexuel n’est pas la première motivation du violeur, ou pour le moins sa motivation principale. Le désir d’humilier étant le plus important et non pas le bas instinct sexuel.
Pierre-Antoine
Votre parallèle avec la prostitution est vraiment déplacé, et illustre assez bien comment le filtre de la compassion fait oublier la différence de nature entre l’homme et l’animal.
Oui les deux souffrent, oui il faut respecter l’animal et lui éviter des souffrances inutiles. Mais respecter l’animal c’est aussi éviter de se projeter bêtement.
Pour vous donner une idée, aujourd’hui les meilleurs traitements vétérinaires des problèmes de comportement canin sont à base d’homéopathie.
Ils marchent par effet placebo trans-espèces…
En revanche, le viol et la prostitution provoquent à long terme la même espèce de problèmes.
Vous me ferez deux paters… Je plaisante.
@Surcouf,
Donc, ce qui est dénoncé dans cet article serait faux ???
« Corridas et autres fêtes cruelles: la torture élevée au rang de tradition ! »
http://www.atra.info/?indice=121&lingua=fra
@Surcouf
Je ne mens pas, je relate des faits relayés par d’autres sources éclairées de spécialistes (voir les liens que j’ai soumis à votre lecture).
Et je reste respectueux… respectueux de mes sources qui (merci copier/coller) attestent de la véracité de mes propos…
Quant à mon ironie, vous pouvez la qualifier d’hyperbolique et d’échoïque, mais certainement pas de prétendue.
Savez-vous ce qu’est un taureau qui se bat vaillamment et que l’on gracie ?
C’est un taureau dont le picador n’a pas pu sectionner les deux ligaments et qui de ce fait ne baisse pas la tête… donc qui ne peut pas être mis à mort ! CQFD !
Pour votre parfaite information :
Sur un taureau de corrida la protubérance du cou qui s’appelle le « morillo » est la résultante de l’hypertrophie des muscles rombhoides, splénius et semi spineux. Ils ne doivent pas être trop hypertrophiés sinon on ne pourrait pas lui faire abaisser la tête.
Source : « Bases anatomiques et physiologiques de la sélection et du comportement du taureau de combat »
Thèse Dr. Marie-Laurence Doris-Ferret de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort.
C’est vrai qu’un muscle trop hypertrophié présente une trop grosse épaisseur pour la pique du picador.
Je ne mens pas, je cite…
Cordialement
Pierre-Antoine
@Alex Paulista
Je ne voulais nullement choquer. J’ai osé ce parallèle pour argumenter sur les raisons qui, selon moi, poussent certains dans les rangs des aficionados pour assouvir quelques pulsions morbides.
Bien évidemment, tous les aficionados n’ont pas ce genre de pulsions, mais juste un besoin culturel.
Pareillement, tous ceux qui font usage des amours tarifiés n’ont pas de pulsions de viol, mais juste un besoin physiologique à assouvir.
Cela vous convient-il comme complément d’information ?
Cordialement
Pierre-Antoine
Mais Pierre-Antoine, bien des protestants se sont identifiés à l’animal souffrant sans pour autant remettre en cause leurs convictions religieuses ; je dirai même que c’est plutôt l’inverse. Je cite souvent ici Théodore Monod ou le théologien protestant alsacien Albert Schweitzer, on pourrait en trouver bien d’autres. Je ne vois pas en quoi le sola gratia interdirait cette compassion étendue à l’animal. Et puis, les mentalités évoluent sur cette question comme sur d’autres, aussi bien chez les agnostiques, les athées que les croyants – juifs, chrétiens, musulmans, etc. Je lis par exemple dans un site que
« Pol Vassal, étudiant en théologie à l’Université catholique de Lille, a rédigé, l’an dernier, un mémoire sur le thème : « Quel statut et quel salut pour l’animal ? » dans lequel il soutint que les animaux sont aussi concernés par l’oeuvre salvatrice du Christ ».
http://www.webzinemaker.com/admi/m15/page.php3?num_web=25654&rubr=4&id=353476
Je lisais de même hier sur un forum musulman qu’un croyant s’interroge sur le lien entre son alimentation et la souffrance animale…
Je pourrais encore parler, côté catholique, de l’abbé Olivier Jelen, fondateur et président de la fraternité sacerdotale internationale pour le respect de l’animal (FSIRA), ou de Mgr Gaillot qui est membre du comité d’honneur de l’Alliance Anti-Corrida, etc., etc. Cette école est peut-être encore minoritaire, mais elle a le mérite d’exister.
Je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire, Alexandre, par se projeter bêtement ? Voulez-vous parler de ceux qui nient la différence entre l’homme et l’animal ? Pensez-vous à autre chose ?
@Laurent Dingli,
Cher Laurent, le lien vers la vidéo que vous nous proposez n’est pas correct. J’ai enquêté… voici le lien :
http://video.google.com/videoplay?docid=4093730216074063220&hl=en#
Bonne soirée.
@Marie
Pour les « fêtes » énoncées je ne les connais pas et donc je ne me prononcerai pas.
La partie sur la corrida :
Le texte que vous mettez en référence a plus de 10 ans et sa fausseté a été démontrée de nombreuses fois. Je vous mets au défi de me fournir la moindre preuve visuelle de ces allégations.
Revenons à la corrida que je connais assez bien je pense.
« Avant la corrida, le taureau est tenu dans l’obscurité, frappé sur le dos avec des sacs de sable, tandis que lui sont administrés de puissants purgatifs (parfois aussi des drogues), afin de diminuer ses forces.
On lui écorche la pointe des cornes, afin de le rendre plus sensible à la douleur.
Ses yeux sont enduits de vaseline, pour diminuer sa perception visuelle, et de la ouate est introduite dans ses narines pour entraver sa respiration,
Ses pattes sont aspergées d’acide et des épingles lui sont enfoncées dans les testicules pour le rendre nerveux, ce qui contraste avec sa nature débonnaire naturelle. »
Les cornes du taureau par exemple ne sont pas innervées et donc le taureau ne peut ressentir de douleur au fait qu’on lui coupe le bout des cornes.
La tricherie qui a existé et qui peut-être existe encore est de raccourcir la pointe afin qu’elle soit moins pointue, elle est punie par les règlements taurins.
Avant la corrida :
Les toros arrivent au « corales » environ 2 à 3 jours avant la corrida et les lots (2 taureaux par matador) sont tirés au sort par les représentants des ces derniers.
Ils sont donc parqués généralement à l’air libre et conduit au toril de l’arène après une anciero (lâcher de taureau dans les rues). Allez à Nîmes et vous pourrez le voir.
Si l’on bat le taureau avant, pourquoi y a-t-il des taureaux de réserve au cas où l’un de ceux constituant le lot principal se blesserait ou serait malade ?
Je vous mets au défi d’aller mettre des épingles dans les testicules d’un taureau.
C’est sûr que si vous y arrivez il sera nerveux ! Désolé mais je suis plié en deux de rire à lire cela.
Comment pouvez-vous porter le moindre crédit à ce genre de bêtises ?
Je ne sais pas si vous êtes en couple mais essayez de mettre, ne serait-ce que des punaises, dans les testicules de votre partenaire. C’est sûr qu’il aura de quoi être nerveux. Je pense plutôt que si pareille mésaventure survenait à un homme, il hurlerait de douleur.
La ouate dans les narines pouvez-vous m’expliquer le mode opératoire ?
Je serais très curieux de voir.
Est-ce avant les épingles ou après ?
Quant au côté débonnaire de ces animaux, je vous invite volontiers à traverser à pied une manade.
Les toros bravos ne sont pas des Charolais ni même des Holstein.
Il y a peut-être 20 ans, à la télé, pour avoir sorti le même argument, Simon Casas, ex torero français et à l’époque directeur des arènes de Nîmes, l’a proposé à monsieur Bougrain-Dubourg mais celui-ci a décliné l’invitation. Bizarre quand même.
Évidemment ces animaux sont des fauves.
Certes ils n’ont pas de crocs mais cela n’enlève rien à leur férocité.
Essayez d’aller traire une vache de Camargue.
@Pierre Antoine
Le matador dès la première entame du premier tercio fait baisser la tête du taureau par le placement de la cape et cela sans l’aide d’un picador. Le premier tercio sert justement à évaluer le comportement du taureau et déjà sa bravoure. On laisse au demeurant le taureau choisir son terrain et tout l’art de la tauromachie c’est d’aller sur le terrain du taureau.
Votre passage sur les deux ligaments est hilarant tout comme l’hypertrophie du morillo.
Si celui-ci est hypertrophié alors comment le taureau fait-il pour se nourrir, lui qui est obligé de baisser la tête pour brouter comme tous les bovins ?
Bon j’accepte et je comprends bien qu’on soit contre la corrida parce qu’on y tue un animal. Vous trouvez cela cruel je suis d’accord mais s’il vous plaît n’inventez pas des raisons qui n’en sont pas.
Imaginez que le dompteur endorme ou affaiblisse ses fauves avant d’entrer sur la piste du cirque.
C’est à l’encontre même de ce qu’il veut démontrer, à savoir sa capacité à dominer un fauve. Pour le torero c’est exactement la même chose. Le but est d’arriver à dominer le taureau puis de le tuer.
Au demeurant, le torero affiche sa domination avant l’estocade en un geste qui est appelé « desplante ». Lors des dernières passes de la faena il fixe le taureau.
Il se trouve alors à 30 centimètres du taureau, entre ses cornes et agitant derrière lui sa muleta. Le taureau est subjugué. D’ailleurs la répétition éventuelle de ce passage est souvent sifflée comme preuve de suffisance et absence d’humilité.
Tout ce que je dis peut être vérifié dans cette vidéo
http://www.dailymotion.com/video/x6tdl2_el-juli-6eme-toro-de-son-solo-du-19_sport
Au passage cherchez – on voit les taureaux en gros plan sous toutes ses faces -, les traces de vaseline, de ouate, d’acide et d’aiguilles.
Au moment de l’estocade c’est le geste de la main gauche avec la muleta qui fait baisser la tête et non pas la rupture de quelconques ligaments.
Cela dit je vais en rester là pour cette discussion car nous sommes sur le blog de monsieur Bilger et non pas sur un forum quelconque.
Si vous avez une adresse de forum je suis prêt à m’y rendre pour discuter.
@Laurent Dingli
Merci votre invective.
Effectivement, vous pourriez continuer indéfiniment la liste, ainsi que je le saurais de concert et pour faire preuve et comme, avec l’argent cela fait motif indéfectible.
Ce motif je l’abonde, et si cela se trouve, avec vous!
Je pense tout court, qu’avec la corrida il y a des motifs qui ne trouvent aucunes contre-valeurs en argent.
C’est cela qui fait rester la corrida un ailleurs bienheureux, désargenté, improbable, alors au premier rang des gémonies.
Cette combine intellectuelle, je ne la relaie tout simplement pas.
Au sujet de la souffrance, il y a eu le professeur Tubiana qui a expliqué, à raison suivant mon intelligence -peut-être défaillante, que le serment d’Hippocrate manquait d’à propos dans les développements de l’imaginaire, quant à la souffrance en médecine ordinaire.
Heureusement qu’il s’est employé à le dire.
Conséquemment, peut-être fut-il contre la corrida.
Je vois trop combien comparer souffrance humaine et souffrance animale permet, reléguant l’humain dans l’animal, rendre la souffrance de l’autre indolore pour soi-même.
Non que je ne me reconnaisse pas animal, mais que les interprétations de l’animalité entre tous n’ont guère cénacles plus efficaces que celui du droit de tuer, toujours sous-tendus.
Certes, j’ai lu quelques anciens jugements, rendus au cochon du voisin, et chaque voisin n’étant pour rien…
Merci cher Herman d’avoir corrigé le lien.
Euh ! zenblabla, pourriez brancher le décodeur siouplaît ?
@Surcouf
« Votre passage sur les deux ligaments est hilarant tout comme l’hypertrophie du morillo.
Cher ami,
Ce n’est pas MON passage, mais celui d’une vétérinaire ayant réalisé une thèse sur les taureaux de combat dans les corridas.
Mais peut-être sa féminité, dans sa sensiblerie, a-t-elle altéré son analyse 🙂
Si vous analysez la corrida comme vous analysez un post, je comprends que vous recherchiez dans la corrida un succédané culturel !
Cordialement
Pierre-Antoine
@Laurent Dingli,
« Je ne vois pas en quoi le sola gratia interdirait cette compassion étendue à l’animal. «
Mais la grâce n’interdit rien ! C’est même ce que proclame l’apôtre Saint Paul dans sa Première lettre aux Corinthiens (6:12) :
« Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile ; tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. »
Je pense qu’il y a une énorme différence entre avoir de la compassion pour la souffrance de l’animal (ce que j’ai) et en faire un substitutif rédempteur !
C’est pour cela que les protestants ne perpétuent pas le sacrifice du Christ comme les catholiques dans l’eucharistie ou les musulmans dans l’Aīd al-Kabīr. Les juifs ne sacrifient plus d’animaux à Yom Kippour, car le temple est détruit.
Mais le sacrifice substitutif est inscrit dans la conscience de l’humanité depuis la Genèse : « Sans effusion de sang il n’y a pas de pardon ».
Ceci expliquerait cela !
Cordialement,
Pierre-Antoine
Je défie d’ailleurs quiconque, ayant un minimum de sensibilité, de regarder cette vidéo (où figure d’ailleurs un passage éloquent sur la corrida) et de continuer à penser que notre combat n’est pas nécessaire.
@Walt Dingley
« La vie n’aurait pas de sel sans un peu d’arbitraire… »
Pierre-Antoine,
Personne ici n’a dit que le christ était un mouton, un veau ou une chèvre. Enfin… la question n’est pas là. Vous ressentez de la compassion pour la souffrance de l’animal donc vous ne pouvez pas être en même temps le spectateur neutre que vous évoquiez infra. CQFD.
Je suis étonné que vous ne perceviez pas les contradictions présentes dans votre propos :
Quand vous évoquez « le déséquilibre des forces en présence » d' »une pratique dont l’équité et le fair-play ne sont pas les caractéristiques principales » (un euphémisme), une pratique que vous comparez dans les effets recherchés au viol et à la prostitution, vous exprimez un avis contre cette même pratique, ou alors les mots n’ont plus de sens.
@Pierre-Antoine
Je pense qu’il y a une énorme différence entre avoir de la compassion pour la souffrance de l’animal (ce que j’ai) et en faire un substitutif rédempteur !
C’est pour cela que les protestants ne perpétuent pas le sacrifice du Christ comme les catholiques dans l’eucharistie ou les musulmans dans l’Aīd al-Kabīr. Les juifs ne sacrifient plus d’animaux à Yom Kippour, car le temple est détruit.
Je ne saisis pas très bien le sens de votre premier paragraphe, et pas du tout l’articulation avec le deuxième.
J’opposerais compassion (totalement chrétienne) à identification (parfaitement panthéiste).
S’agissant du sacrifice du Christ – terme dont la sémantique mériterait développement -, il a eu lieu une fois pour toutes. L’Eucharistie n’est pas une perpétuation de ce sacrifice mais de la présence de Dieu dans le monde.
Mais le sacrifice substitutif est inscrit dans la conscience de l’humanité depuis la Genèse : « Sans effusion de sang il n’y a pas de pardon ».
Etant bien entendu que c’est le pardon des hommes, non celui de Dieu, qui est subordonné à l’effusion de sang (cf. Abraham pour la théologie, René Girard pour l’anthropologie).
@ Savonarole
Vous savez, les jeux de mots avec les noms des commentateurs de ce blog sont à mes yeux totalement nuls et déplaisants à lire.
Vous n’êtes pas d’accord avec ce qu’écrit Laurent Dingli au sujet de la corrida, soit, mais de grâce, dites-le-lui avec des arguments, de la courtoisie et du respect !
@Véronique
Profiter et abuser d’un simple billet de P. Bilger sur la corrida pour nous faire une choucroute infantile sur les bêbêtes, c’est un abus.
Aucun blog ne donne le droit à quiconque de « militer » abusivement et de nous pomper l’air.
@ Savonarole
Mais rien ne vous interdit de dire à Laurent que sa passion militante prend trop le pas à vos yeux sur le seul commentaire d’un billet de Philippe Bilger.
Par ailleurs difficile sur un sujet comme la corrida de faire tenir à distance une passion, fut-elle militante.
Je pense que Laurent est sincèrement bouleversé et abattu par le spectacle d’une corrida. Nous le serions à moins.
Mais au moins, si je mets de côté ses colères qu’il a su maîtriser depuis quelques commentaires, il s’emploie à vouloir expliquer sa position et à convaincre.
Ce n’est jamais facile à faire dans un blog. Cela prend du temps, nécessite du travail et de la concentration.
Philippe Bilger a bien pire en commentateurs. Croyez-moi !
Cher Laurent
Se projeter bêtement, c’est par exemple laisser un animal charger une pique pour évaluer son « courage ».
C’est du même niveau qu’affubler son caniche d’un manteau ou lui faire prendre des bains hebdomadaires.
C’est curieux comme les indignations des anti corridas m’indisposent, que révulse au plus haut point la mort d’une centaine de taureaux dans les arènes, souvent les mêmes que ne révoltent pas ou laissent indifférents les centaines de milliers de petits d’hommes innocents sacrifiés à la chaîne sans aucun espoir d’être graciés, eux, et détruits par curetage ou aspiration violente par le biais de ce qui constitue bel et bien un génocide programmé et cruel, et ceci en France comme en Espagne, etc. où se pratiquent de nos jours des centaines d’avortements bien au-delà des 14 semaines d‘aménorrhées.
Quand ces bons apôtres de la cause animale ne vous traitent pas ouvertement de fachos dès lors que vous affirmez haut et fort votre répulsion envers l’avortement, d’autant plus quand il ne trouve sa justification ni dans une viol ou un inceste, mais répond à un simple désir de facilité ou de confort, ce qui est la réalité dans plus de 90 % des cas d’IVG dûment remboursés par la sécurité sociale.
Merci, chère Véronique, pour votre compréhension.
Je suis d’accord avec vous, Alexandre, sur les deux formes de bêtise, même si l’une est mortelle et l’autre pas.
Mary Preud’homme,
Vos arguments ne tiennent pas la route, et ce n’est pas l’inlassable répétition de ceux-ci qui va en faire des vérités.
Qu’est-ce qui vous permet d’extrapoler comme vous le faites ! Certes, il existe sans doute des gens préférant la souffrance humaine à l’animal, mais il s’agit d’une infime minorité de débiles !
Il faut quand même savoir d’où l’on vient ! Notre origine est dans l’espèce animale, il ne faut donc pas s’étonner lorsque des hommes se lèvent contre cette barbarie qu’est la corrida.
Vraiment aucun rapport avec l’avortement, hors sujet !
Philippe Bilger Torero dans l’arène :
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Societe/Actu/Philippe-Bilger-torero-dans-l-arene-121858/
@Laurent Dingli,
1- Quand j’ai comparé la corrida et la prostitution, ce n’est pas pour faire le parallèle entre le taureau et la femme dont on use et abuse contre monnaie, mais pour ceux qui vont à l’une ou à l’autre comme exutoire à leur pulsion, morbide pour l’un, sexuelle pour l’autre, parfois les deux pouvant se rejoindre et interférer quand l’une comme l’autre s’imprègne de sadisme.
2-Pour faire le rapport entre mes deux paragraphes, il faut prendre en compte ce que signifie craindre de s’approcher de la divinité sans avoir au préalable apaisé son courroux par un sacrifice propitiatoire. C’est pour cela que je fais référence à « sans effusion de sang pas de pardon ». Il est question du pardon que Dieu accorde à l’homme par ce sacrifice substitutif pour l’agréer en sa présence.
3-Je n’opposerai pas compassion (qui n’est pas forcément chrétienne) à identification (qui est la base du christianisme. Le Christ en croix s’identifie au pécheur et le pécheur pardonné, par le baptême (conscient et volontaire) s’identifie à la mort et à la résurrection du Christ. C’est du moins l’enseignement de l’apôtre St. Paul aux Romains ch.6 v.3à7
« Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est libre du péché. »
Si ça n’est pas de l’identification, qu’est-ce que c’est ?
Pour moi je comprendrais les aficonados s’ils avouaient qu’ils sont en recherche des fondements du sacrifice expiatoire, ou celui du bouc émissaire.
Là j’aurais de l’empathie pour eux. Pour la compassion aucun problème, du moment qu’ils sont humains, j’en ai pour eux.
Cordialement
Pierre-Antoine
@Pierre-Antoine,
« Identification panthéiste » renvoyait à l’animal, non à l’homme.
Le baptême « conscient et volontaire », oui, s’agissant de l’Esprit qui l’opère. A Dieu toujours le premier pas, à nos chapelles le dernier.
Amicalement.
@ Herman
Vous avez écrit : « notre origine est dans l’espèce animale.. »
—
Si je vous suis bien, d’un côté vous arguez de la prétendue origine animale de l’homme pour défendre quelques centaines de taureaux de combats et dans le même temps me contestez le droit de m’indigner du martyr de centaines de milliers de petits d’hommes. N’y aurait-il pas là une contradiction ? Il est vrai que le sujet de l’avortement où les meurtres à la chaîne s’opèrent en catimini avec des gants chirurgicaux et sous des lumières artificielles n’a rien à voir avec le rituel des corridas et s‘apparente davantage à celui des abattoirs. Ni vu ni connu et que je t’estourbisse en moins de deux, que je t’aspire, te nettoie et t’oublie. « Dura lex sed lex », n’est-il pas ? Surtout quand la loi se prête à toutes les complaisances et manipulations… Une pratique d’une telle banalité qu’elle laisse de marbre la plupart des bonnes âmes que la corrida, les combats de chiens ou de coqs révulsent. Drôle d’époque en effet que celle où l’humain célébré par Terence et tant d’autres depuis est relégué loin derrière l’animal, ainsi soit-il, où s’opère chaque jour le massacre des innocents et où les petits d’hommes vont pourrir par centaines de milliers chaque année, sans nom et sans sépulture, parmi les déchets hospitaliers…
@Pierre-Antoine
Étant athée, et sauf le respect que je vous dois et que j’ai sincèrement, je trouve que le passage du christ sauveur est vraiment déplacé.
Les vieilles superstitions, quelles qu’elles puissent être, n’ont, à mon avis, rien à voir avec le sujet qui nous intéresse ici.
Il n’ a jamais été question dans l’histoire de la corrida de sacrifice quelconque pour apaiser une divinité ou s’en approcher ni même en réalité, d’un rapport quelconque avec une divinité.
La corrida est issue de la chasse aux taureaux sauvages, par les nobles. Il est même étonnant que personne n’ait abordé le cas des corridas de rejon (pique) et des rejoneadores qui sont la transposition, si je puis dire, des chasses lorsque les nobles attaquaient les taureaux sauvages à la lance.
La coutume de la mise à mort d’un taureau dans les arènes de France viendrait de l’Espagne… Est-ce vraiment nécessaire de torturer un animal pour faire valoir une certaine virilité ? Si la souffrance animale n’émeut pas l’humain, pourquoi se comporterait-il autrement avec son semblable ?
A ceux qui se demandent si un taureau ressent une quelconque douleur…
Voici ci-après le discours d’un éthologue aux parlementaires de Catalogne. (03/03/2010)
http://unanimus.over-blog.com/article-comportement-du-taureau-en-corrida-par-jordi-casamitjana-parlement-catalan-46532144.html
@Surcouf,
Au contraire c’est dans la droite ligne du billet de PB et de sa conclusion :
« La corrida, c’est du sang, de la mort obscurément rejetée et réclamée. Ce sont des larmes. Du deuil possible. Tout ce qui suinte de nous n’est pas beau. L’humain est vraiment une sale bête ! »
Les pays du bassin méditerranéens sont imprégnés de culture judéo-chrétienne dans laquelle le sacrifice animal a une place prépondérante.
Que vous refusiez toute idée de Dieu créateur ne peut empêcher le constat que la mort ritualisée d’un animal (ou d’un humain) est liée aux sacrifices propitiatoires et/ou expiatoires que l’on retrouve dans toutes les sociétés sur toute la surface de la terre et de toutes les époques.
Que ces sacrifices aient pris une tournure culturelle et festive ne change rien. Surtout s’il y a derrière tout cela le dieu fric. Cela ne fait que me renforcer dans ma conviction.
Du pain et des jeux à la place de ce dont j’aurais réellement besoin a un fond propitiatoire. Si en plus le jeu consiste à tuer un animal, on rejoint l’expiatoire.
PS : j’admire votre foi pour le « ex nihilo », si les croyants pouvaient avoir la même certitude inébranlable dans leur Dieu la face du monde en serait changée !
Imaginez Wall Street respectant les « tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas… »
Mais c’est un autre débat, hors sujet. Quoique…
Cordialement
Pierre-Antoine
Bonjour Monsieur Bilger,
Je ne suis pas d’accord avec vous.
Tout ce qui suinte de nous n’est pas beau, dites-vous.
Ce qui suinte de nous, déjà, on a énormément de mal à savoir ce que c’est. Alors, décider ce qui est bien ou mal, ce n’est pas si évident.
Je reviens de Naples ou j’ai vu la statue monumentale d’Hercule au repos.
Elle est réellement impressionnante.
Les photos ne lui rendent pas justice, il faut faire le déplacement. Vous rendre compte par vous-même ce qui suinte (peut-être que l’expérience doit avoir quelque chose de personnel : pour ma part j’ai faussé compagnie à la personne avec qui j’étais).
Vous me direz que c’est une statue. Mais une statue suinte ! Encore plus que nous. Celle-là suinte pas mal.
Et dans la galerie du musée archéologique, vous verrez que chaque statue suinte son petit quelque chose (pour ma part j’étais en sueur, il ne faisait pourtant pas chaud).
Et puis vous connaissez Hercule, en matière de taureau, il s’y connaît.
Là où je suis d’accord avec vous, là où en fait je vous reconnais, c’est dans ce passage :
« Mais le pire, la honte, l’angoisse, c’est de sentir en soi, contre tous les barrages dressés par la civilisation et l’humanité, la montée de quelque chose de laid, d’indigne : une aspiration à la victoire ignoble du taureau, à la défaite de l’homme »
Allez voir si on a proclamé la défaite de l’homme avant de vous faire porte-message.
(PS : seriez-vous un Hercule en repos ?)
@Pierre-Antoine
Je ne refuse pas toute idée de dieu, je la nie. Tout comme je nie la prétendue judeo-chrétienté de notre civilisation beaucoup plus marqué par les grecs et les nordiques que par les juifs. L’église chrétienne, facteur de pouvoir politique a toujours ramené à soi toute philosophie et s’est bien souvent contentée de plaquer son dogme et ses rites sur des rites ou des dogmes l’ayant précédée.
Je suis désolé mais votre méconnaissance de la corrida vous fait trouver ses sacrifices expiatoires là où jamais il n’y en eut. La corrida à pied, réservée aux peons, s’est développée à la suite de la corrida à cheval où le jeune noble s’aguerrissait avant d’aller combattre le taureau sauvage à la lance où il devait montrer sa bravoure. C’était une variante plus sauvage de nos tournois de chevaliers.
Les peons en étaient exclus car la bravoure n’était pas du ressort du paysan.
Les saxons, les celtes, les francs… chassaient les ours et les aurochs à la lance. Point de trace d’un dieu ou d’une divinité quelconque là-dedans.
@Surcouf
Merci de me lire correctement, à savoir :
« Les pays du bassin méditerranéens sont imprégnés de culture judéo-chrétienne dans laquelle le sacrifice animal a une place prépondérante. »
Du bassin méditerranéen… vous savez cette petite mare que bordent aussi les rivages du gros continent nord-africain.
Que je sache les pays scandinaves adorateurs de Thor n’en sont pas.
Cordialement
Pierre-Antoine
@ Pierre-Antoine
Gardez votre ironie puérile pour vos enfants ou petits-enfants et faites-moi l’aumône, c’est chrétien vous devriez pouvoir, de ne pas me prendre pour un imbécile.
L’influence judéo-chrétienne n’est qu’une invention de l’église pour asseoir une domination bien chancelante tout au long de l’histoire.
Je n’ai pas remarqué une telle influence dans les pays du Maghreb, ni même au Moyen Orient, du moins avant la colonisation, car comme disait le regretté Jean Ferrat, le goupillon a toujours su s’allier au sabre pour faire ses choux gras sur les peuples qu’elle voulait dominer.
Sur ces ultimes mots je ne vous répondrai plus sur ce sujet car vous avez préféré détourner le sujet plutôt que de mettre des arguments en opposition aux miens.
Hélas, le décodeur, faut se le bricoler soi-même !!!
Au travers les pixels brouillés, on voit bien que je préfère que la corrida subsiste.
J’espère être clair…
@Surcouf
Puéril ? tant mieux le royaume de Dieu est pour les enfants et ceux qui leur ressemblent.
Quant à l’influence judéo-chrétienne, ce n’est pas une invention… puisqu’elle vous influence dans votre négation de Dieu. Mais votre intelligence n’est pas si limité que ça puisque vous ne brûlez pas vos billets sous prétexte qu’il y a de faux billets en circulation.
Usez de la même intelligence et ne rejetez donc pas Dieu à cause de ses faux serviteurs qui s’en servent au lieu de le servir !
Vous confondez religion avec foi authentique.
Moi non plus je mélange pas. La religion je ne la pratique pas, par contre la foi j’en vis… et si vous voulez savoir comment, il suffit de cliquer sur mon site et aller à webmaster.
Et je n’ai pas besoin du spectacle de la corrida comme ersatz culturo-spirituel, j’ai mieux… beaucoup mieux.
Vous voyez je ne m’éloigne pas de l’objet du billet.
Mais je ne vous répondrai plus sur ce sujet, non par mépris, mais parce que je n’aime pas les polémiques stériles.
Par contre, si vous l’estimez nécessaire, je suis prêt à échanger en privé. Utilisez pour cela les liens adéquats de mon site.
Cordialement
Pierre-Antoine
La corrida, mon cher Laurent Dingli, puisque vous m’avez interpellé, est un trop vaste débat et c’est pourquoi je m’en suis tenu un peu à l’écart ici… Néanmoins, ne soyez pas déçu par mon attitude et le fait que je trouve les propos de Surcouf en cette chose mesurés, informés et intelligents. Je lui dirai juste ceci : la corrida perd aux yeux de plus en plus en ceci qu’elle s’industrialise. Si elle se faisait plus rare, moins tapageuse, people et festive, elle n’élèverait pas autant de voix furieuses contre elle… A trop vouloir être, elle se condamne dans les faits, c’est ainsi…
Je recommande pour les intéressés le très beau livre (roman biographique) de Anne Plantagenet que j’ai reçu et vient de terminer : MANOLETE/ LE CALIFE FOUDROYE. On y comprendra la corrida autrement et non plus en manière d’extrémisme forcené anti… C’est magnifiquement écrit, de plus. Une réédition vient d’en être faite par les éditions Au diable vauvert.
Aïssa.
@Aïssa
Votre analyse sur l’industrialisation reflète parfaitement ce que je pense.
La corrida ce n’est pas un « truc » à touristes même si ceux-ci emplissent les caisses des aporados, impresarios dans le monde du spectacle, mais aussi ceux des figuras.
La corrida c’est bien plus que cela et quoi que puissent en penser les anti, la corrida c’est l’amour du taureau brave.
En fait on aime le monde taurin dans sa totalité et pour certains, la corrida espagnole comprise. Je fais partie de ceux-là.
Pour l’amour du toro je recommande ce livre sans concession sur le monde des taureaux et des corridas :
« Corrida, la fin des légendes » de Françoise Bourdin et Pierre Mialane (Denoël)
et « Le grand livre de la corrida » d’André Viard (Michel Lafon).
Merci à tous pour cette discussion, elle aussi, sans concession.
Mary Preud’homme,
Je ne vous ai en aucune espèce dénié le droit de vous émouvoir des débordements du droit à l’avortement. Et écoutez, je vais vous dire, je ne suis même pas un anti-corrida…! Je ne supporte tout simplement pas la souffrance. Qu’elle soit animale ou humaine !
Si j’ai écrit « hors sujet » pour l’avortement, c’est qu’il me semble, ça va peut-être vous paraître cruel, que lors d’un avortement, personne ne souffre (en dehors de la mère ?).
« Actuellement, je dis, non sans humour, qu’après avoir fait pendant 13 ans du curatif entre quatre murs, je me consacre à faire du préventif en toute liberté »
Joli !
Aïssa Lacheb-Boukachache,
C’est bien ce que je disais, mon cher. Vous voyez de l’extrémisme chez les anti-corrida et de la mesure chez les pro, même si vous regrettez « l’industrialisation » de ce piteux divertissement. Voilà bien un parti pris, ce qui est tout à fait votre droit, du reste. Mais vous n’avez pas compris mon propos. Je n’évoquais pas la forme de la position de Surcouf, en effet parfaitement mesurée et instructive, mais la pratique qu’il défend, dans laquelle il n’y a cette fois rien de mesuré. Le livre que vous me conseillez est sûrement bien écrit, mais sa lecture en serait pour moi trop pénible et je sais déjà l’essentiel : la corrida met en scène la torture et la mort d’un animal.
Véronique Raffeneau,
Je profite de l’occasion pour vous répondre à propos de l’agressivité et du caractère « déplaisant » de certains de mes commentaires. Je suis désolé mais je ne changerai pas de ton et ne m’interdirai pas davantage de réagir comme je l’entends chaque fois que je lirai une énormité (en respectant bien évidemment certaines limites), de même que chacun a la possibilité de réagir de la même manière à mon endroit. Quand une personne écrit le plus sérieusement du monde que le taureau viole symboliquement le toréador, je m’esclaffe, je pouffe et me gausse sans prendre de pincettes (et encore moins de banderilles). Quand la même personne écrit sans rire que la Révolution a supprimé le vote des femmes – et maintient surtout sa bourde avec arrogance et suffisance – je me gausse encore et encore. C’est ainsi. Que l‘on convoque donc l‘arrière-ban des bacchantes échevelées et autres mégères furibondes, cela ne changera rien. A vrai dire, celles et ceux qui aiment braire en troupeau ne m’inspirent que du mépris. Je ne vous range pas dans cette catégorie, même si vous vous êtes empressée de mêler votre voix à ce concert de criailleries. Mais, Véronique, comment aurais-je dû réagir avec vous ? Quand vous répétiez inlassablement que tous les hommes politiques étaient des incapables ou que « l’écologie, ça ne mangeait pas de pain », je vous ai fait remarquer que ces appréciations manquaient pour le moins de subtilité et étaient, pour tout dire, assez simplistes, tout en essayant d’argumenter avec vous. Aurais-je dû enrober davantage mes propos pour ne pas vous heurter ? Mais comme je vous aime bien, j’essaierai à l’avenir de dire la même chose de manière plus douce. Voilà, chère Véronique Raffeneau, la petite mise au point que je voulais faire.
J. P. Ledun,
J’espère que vous avez compris qu’en répondant à votre « liste noire », je plaisantais. Je ne vous porte pas suffisamment d’intérêt pour vous inscrire sur une quelconque liste, qu’elle soit noire, blanche ou jaune.
Ceci étant dit, je ne répondrai désormais à aucun propos qui s’éloignent du thème traité par le billet de PB : la corrida.
@ Cher Laurent Dingli
Mary Preud’homme a un prénom, Mary.
Je déteste quand on joue avec le nom d’un commentateur, quand on le défigure pour se moquer.
Comme pour Cécile cela me heurte. Comme elle je ressens de la gêne et une forme de honte quand je lis un nom abîmé.
Cécile, Valérie et moi-même nous l’avons dit. Ensemble, c’est tout.
@ Aïssa
Remarquable commentaire.
Alors Véronique, il aurait fallu réagir quand Mary Preud’homme, la première, a commencé à déformer le mien, ce à quoi je n’ai fait que répondre. Attention aux indignations à géométrie variable. Votre explication n’est donc pas crédible.
« La fréquentation des archives de l’Ancien régime vous a visiblement rendu l’esprit poussiéreux et ne vous a certes pas appris les bonnes manières, même pas la politesse élémentaire, Dingli ».
Rédigé par : Mary Preud’homme | 08 mai 2010 à 14:28
« On est bien peu de choses quand même mon bon Dingli ! »
Rédigé par : Mary Preud’homme | 08 mai 2010 à 15:32
En conclusion, merci, Véronique, d’arrêter de jouer les maîtresses d’école avec vos petites camarades moralisatrices, surtout quand vous réagissez de manière aussi partisane.
La barbe avec ces minauderies narcissiques !
Que l’on ferme les commentaires sur la corrida !
Dingli à Medrano !
Laurent, je ne suis pas sûre qu’après ce commentaire vous continuiez à m’aimer beaucoup… Je partage vos idées et sans doute votre militantisme (sur ce sujet et peut-être d’autres) car je pense qu’à chaque fois qu’une barbarie, aussi petite semble-t-elle, recule, c’est l’être humain qui est gagnant mais je commence à être sérieusement lassée par cette avalanche de commentaires qui ne fait qu’exacerber certaines violences. Nous avons eu droit aux arguments des intégristes anti-avortement, il n’a manqué – mais peut-être n’ai-je pas lu avec assez d’attention – que le fameux « Hitler aussi adorait les animaux », servi à chaque fois par ceux qui n’osent pas avouer qu’ils prennent leur pied à regarder mourir un animal, ce que je trouverais plus honnête. Aussi je pense qu’il est temps d’arrêter. D’abord parce que ce blog est celui de Philippe Bilger et que cette politique du coucou n’est pas très correcte.
De toute façon vous avez mérité largement les oreilles et la queue (du torero évidemment) ; peut-être est-il donc temps de quitter l’arène avant que les vivas ne se transforment en bronca !
@ Cher Laurent Dingli
Eh bien, Laurent Dingli a aussi un prénom, Laurent.
Que Mary se le tienne pour dit !
Cécile et Valérie, je suis sûre, sont à nouveau d’accord avec moi.
Mais je ne vous en apprécie pas moins, Catherine A. Je vous donne même absolument raison. La mise au point me semblait nécessaire. Elle a été faite, maintenant brisons là.
Merci de le reconnaître, Véronique.
Rédigé par Madame Véronique Raffeneau le 03 juin 2010 à 10:38
« Cécile et Valérie, je suis sûre, sont à nouveau d’accord avec moi. »
A dire vrai, Valerie, elle a suivi les derniers echanges (sur ce sujet) un peu en diagonale, si on peut dire !
A la fin et pour faire court, cette histoire de taureaux me court sur le haricot.
Une « tragique corrida » vient de se produire au Nord de l’Angleterre et je ne me sens reellement concernee que par les authentiques drames humains.
Desolee si je donne l’impression de « relancer la machine », mais me sentant interpellee, je ne fais que repondre une derniere fois sur le sujet.
Comme l’a dit un commentateur, ce serait bien triste qu’un blog de grande qualite se transforme en forum.
A vous lire tous et toutes sur un autre sujet.
Ici, temps magnifique… un petit cafe, de la bonne humeur et… un tour au parc.
Moi j’aime bien ces sujets infinis ! Je rigole.
Laurent à JP Ledun : « Je ne vous porte pas suffisamment d’intérêt pour vous inscrire sur une quelconque liste, qu’elle soit noire, blanche ou jaune. »
C’est indispensable ce genre de remarque ? Si c’est pas l’une, c’est l’autre ? Il vous faut planter des banderilles sur le dos de quelqu’un ? Etre blessant constitue-t-il une rhétorique ? En plus on ne vous croit pas et je gage que JP Ledun a chez vous une poupée criblée d’épingles ! Décidément, vous aimez trop la corrida Laurent.
Toute cette histoire fait penser à de Gaulle en visite officielle en Argentine.
Dès l’aéroport et pendant toute la journée, des défilés de fiers gauchos. Tagada, tagada…
Excédé, le soir venu, il dit à Tante Yvonne :
« Yvonne, encore un cheval et je rentre à Paris ! »
Je serais assez pour qu’on cesse cette discussion ou alors qu’on la recentre sur le sujet.
Rosemary Chatin expose jusqu’au 8 juin à la galerie Anne et Just Jaeckin, 19 rue Guénégaud à Paris, dans le 6ème.
Juste pour rappeler une fois encore que le monde taurin ce n’est vraiment pas que la corrida espagnole.
J’invite les anti corrida à dépasser, du moins momentanément, leur aversion, que je ne remets en cause en aucune manière et que je respecte, pour se tourner sur le reste du monde taurin.
Je voudrais tordre le cou à cette image du Midi, depuis le Rhône jusqu’à l’Atlantique, qui serait assoiffé de sang dès les beaux jours venus.
Les jeux taurins remontent à l’Antiquité et méritent qu’on s’y arrête un peu. La corrida espagnole, elle, ne date que du Moyen Age et n’a pas du tout le même sens.
Cela permettra de recentrer la discussion, voire le débat.
Il y a plus de 1000 élevages de « taureaux braves » en Espagne et la plupart sont tournés vers l’élevage d’animaux de boucherie, comme peuvent le faire des éleveurs d’Aquitaine, ou du Charolais. Il en est de même en France.
« …JP Ledun a chez vous une poupée criblée d’épingles ! »
Je comprends mieux mes migraines, maintenant…:-)
Surcouf,
Je vous assure que les anti-corrida ne considèrent pas le Midi comme une région assoiffée « de sang dès les beaux jours venus », d’autant plus que bon nombre d’entre eux sont originaires du sud de la France qu’ils aiment.
Vous connaissant (peu, certes) et vous sachant cinéphile, je vous conseillerai vivement le film de Jean-Daniel Pollet « Méditerranée » dans lequel figure une magnifique scène de tauromachie sur une musique poignante d’Antoine Duhamel. Mais peut-être le connaissez-vous déjà ?
Vous écrivez tous très bien, souvent je n’arrive pas à comprendre le sens de vos phrases si littéraires. Je ne suis qu’une femme du Sud, de Barcelone exactement, blessée par certains propos admiratifs envers une cruauté inacceptable. Dans les récits du Marquis de Sade il y a aussi des gens qui trouvent de la beauté… Si on devait mettre en pratique ces turpitudes ce serait la prison ! Non, notre Sud n’est pas avide de sang, bien au contraire, toute une région se révolte contre la barbarie taurine (pur bizness malsain) la Catalogne. Justement parce que nous sommes fatigués, écoeurés et irrités par tout ce sang que quelques-uns, pour des raisons obscures, veulent absolument maintenir, contre la volonté du peuple ! Je suppose que cela vous indiffère et que vous resterez sur vos positions, que je trouve dans l’ensemble assez « snob » et très superficielles. Notre idéal, nous gens du Sud contraires aux spectacles ringards et sanguinaires, c’est
d’avoir des divertissements où l’on ne tue pas des êtres vivants, un monde meilleur quoi ! C’est aussi simple que cela. Quant au pantin au collant rose j’ai des photos à votre disposition qui vous montreraient que Cabrel et nous tous, nous avons visé juste.
Ils sont arrivés à envelopper un « matador », nom qui dit déjà tout, avec le drapeau catalan, et cela fait mal aux tripes. Mais peut-être que cela dépasse les intellectuels que vous êtes ? Je m’arrête donc ici, convaincue que tout ce lyrisme pourrait être employé à chanter les louanges de véritables héros et non de ces tueurs de bovins pour de l’argent, qui sont là pour exciter les plus bas instincts de l’homme, celui de la jouissance devant l’agonie d’un être vivant, qui ne peut pas se défendre. Comme jadis devant les écartèlements, les lapidations, les sorcières brûlées (et leurs chats noirs) et autres spectacles de torture qui plaisaient aux foules qui n’avaient rien d‘autre à se mettre sous la dent. Au troisième millénaire accepter la torture comme spectacle c’est inquiétant car le choix est immense. Que cherche-t-on dans une pique aux 10 cm d’acier qui fait couler 7 litres de sang dans l’arène ? Que cherche-t-on dans ces armes blanches qui transpercent un corps jeune et beau qui fait plaisir à voir VIVANT et de la peine à le voir devenir « un guiñapo » ? Pardon, vous parlez peu ou pas l’espagnol ? Vous êtes Français ? Ah bon…Victor Hugo doit se retourner dans sa tombe lui qui traitait les corridas pour ce qu’elles sont : le lynchage de 6 animaux avec des courbettes, une macabre exhibition devant même des enfants en bas âge…
Une femme du Sud
Il y a, chère Madame, plusieurs façons de donner la mort. Mais ceci est un autre débat.
Vous vous élevez contre la corrida en tant que mise à mort d’un être qui est beau tant qu’il est vivant. Constatation exacte. Mais, il y a aussi le fait de mettre fin, volontairement, à une vie quelle qu’elle soit, taurine ou plus simplement humaine. Rien, à mon avis, mais je respecte l’avis des autres, ne justifie l’assassinat de quiconque. J’appelle « assassinat » le fait de priver de la vie quelqu’un, quel qu’il soit, autrement que dans la ligne des prédations qui, dans notre cas, nous a laissé, malgré l’évolution, des dents dites « canines ».
Je suis donc de coeur avec vous dans cette lutte pour la vie de tout ce qui vit. Et qui est plus beau quand il vit. Ne vous en prenez pas aux « intellos ». Je ne suis pas sûr qu’il s’en trouve là où on pense les découvrir. Ce sont des gens qui devraient se servir de leur tête pour acquérir des connaissances, guider leurs semblables vers le Bien, réfléchir profondément. On a détruit le sens du mot en le vulgarisant. Quand je pense à un intellectuel, je vous rejoins en citant l’exemple de Victor Hugo ou encore, puisqu’il a été cité récemment par un commentateur, celui de Jean Racine, qui était tout sauf un « intello » ! Racinien et quelque peu Hugolâtre que je suis, je vous conjure de ne pas accréditer le sens pouilleux et terriblement actuel du terme « intello ». Les prétendus intellectuels qui pullulent autour de nous, bref, les « intellos », on s’attend toujours à les voir supplier, selon une expression triviale mais éloquente : « Parle à mon c…, ma tête est malade ! »
Continuez à vous battre pour le vie. J’espère que j’aurai fait naître chez vous un début de sourire avec ma conclusion !
@ Isabel
La Catalogne est un peu la version civilisée du pays basque…
Cela fait du bien d’entendre des réactions comme celle d’Isabel Silva des Pomés.
Gran mercès ! estimada Senyora.
Et que dire du fait que les organisateurs de corridas ne sont jamais inquiétés de leurs pratiques peu transparentes sur la vente de viande des taureaux morts, qui alimentent les « gardiannes » des restaurants touristiques du Languedoc ? Là, il y a moins de lumière que sur le sable de l’arène… Mais M. Simon Casas, par exemple, grand Manitou de l’activité Taurine et ex-directeur des Arènes de Nîmes, est un électeur et un Leader d’opinion bien trop important pour qu’on aille pinailler sur des petits détails comptables ou sanitaires… Rien n’a été prouvé, et il n’y a peut-être rien à prouver. A part une forme d’opacité qui contraste avec l’habit de lumière… Hourra, cornes au cul , vive le père Ubu !
A Patrick Pike et à quelques autres,
Je voulais vous dédier ce passage extrait de « La vie renaîtra de la nuit » que Martin Gray a écrit après la disparition tragique de toute sa famille, lors de l’incendie de sa maison, survenu dans le sud de la France :
« Une nouvelle fois, je découvrais la tendresse, la sensibilité profonde des animaux, que trop d’hommes croient avec orgueil sans sentiments. Comment oublierai-je le chat du bord du fleuve, à Varsovie, qui, alors que tant d’hommes n’étaient que bêtes sauvages, était pour moi, enfant pourchassé, la douceur et l’affection !
« Ici, aux Barons, j’avais vu nos chiens puissants se laisser chevaucher par mes enfants, jouer avec eux, en mesurant tous leurs mouvements de manière à ne pas leur faire mal, pleins d’une attention humaine pour le dernier-né. Et sans doute mon chien, au lieu de s’enfuir quand les flammes avaient atteint la voiture, avait-il voulu rester près des miens, jusqu’au bout, périr avec eux.
« Et maintenant Lady, qui souffrait avec moi, qui refusait la nourriture, comme si elle avait voulu se laisser mourir, et il fallait que, morceau après morceau, en lui parlant, en lui présentant longuement la viande, je la force à manger. Il fallait, pour qu’elle accepte, que je lui parle, que je la raisonne. « Tu vois Lady, nous sommes tous les deux. Tu ne veux pas m’abandonner ? Tu ne veux pas me laisser seul ? Tu me restes toi ! Mais il faut que tu manges. »
« Lady me ragardait avec ses yeux graves et doux. Elle avalait avec difficulté. Elle se forçait, je le sentais, pour me satisfaire, mais en elle, quelque chose résistait. Elle n’avait plus le désir de vivre. Et pour moi qui devait me décider à chaque seconde à continuer d’exister, la présence de Lady, son désespoir qu’elle ne pouvait exprimer par des mots mais qui était visible dans chacune de ses attitudes étaient une remise en cause de chaque instant. J’avais envie de m’étendre près d’elle et nous serions restés côte à côte, jusqu’à ce que le sommeil nous prenne et nous emporte vers ceux que nous aimions ».
J’ajoute encore : très émouvante la rencontre, après le drame, entre Martin Gray et Max Gallo. Je ne suis pas souvent d’accord avec lui, mais ça doit être un homme bien, ce Max…
Pardonnez-moi cette petite digression, mon cher Philippe.
Merci cher Laurent Dingli.
On ne peut qu’être envahi par l’émotion en lisant cet extrait poignant.
Bien à vous
C’est moi qui vous remercie, chère Florence Lanaud.
L’interdiction de la corrida en Catalogne est une belle et grande victoire. Je veux croire, mon cher Philippe, que vous n’assisterez plus à un divertissement aussi stupide et aussi cruel que celui-là.
Refuser de voir ce que l’homme est capable
d’organiser pour se placer en face de ses
contradictions mais en même temps choisir
dans cette organisation qui devra en faire
la représentation (échancrures et sang)…
Il m’arrive la même subtile mais prégnante
sensation alors que je lis ce que l’homme
est capable de faire subir à son espèce…
@Laurent Dingli et calamity jane
« L’interdiction de la corrida en Catalogne est une belle et grande victoire. »
Grand merci de partager ce grand bonheur !
Je n’ai pas les larmes faciles mais là pas de mot pour les remplacer.
Duval Uzan
Je savais, Duval Uzan, que vous étiez vous aussi, très sensible à ces questions. Nous entendons d’ordinaire tant de tristes nouvelles à propos de souffrances humaines et animales, qu’une lueur d’espoir est toujours une source de joie et d’émotion.
Faut-il être niais pour croire, une seule seconde, que la Catalogne se soucie de la cruauté des corridas.
Il s’agit pour la Catalogne de se démarquer un peu plus du folklore hispanique : corridas, processions religieuses, etc.
Se voulant la Californie de l’Europe elle tend à se débarrasser des quichotteries et bigoteries de sa voisine.
De plus, 72% des Espagnols ne s’intéressent plus aux corridas (cf Le Monde).
A tout cela s’ajoute un sentiment « flamand » de payer pour les Wallons.
Ou bien, pour les plus lucides de ce blog, d’être les « Italiens du nord » et d’en avoir marre de payer pour les Pouilles.
Les taureaux n’ont rien à voir dans cette histoire.
@ Savonarole
Vous avez en partie raison pour la Catalogne. Ce plaisir de se démarquer a été exacerbé par la période franquiste, insupportable pour les Catalans. Idem pour la mise en avant de la langue catalane. Ce n’est pas exactement comme le breton ou même le catalan en France.
Mais sur l’Italie, en bon connaisseur du Salento et de sa pizzica, je vous assure que l’Italie a besoin de ses Pouilles, qu’il faut apprécier Lecce.
Certains commentateurs disaient aussi du mal de Naples. Ils n’y connaissent rien: le peuple napolitain irrigue les veines de toute l’Italie. Sans Naples, l’Italie s’éteint, ne serait-ce que démographiquement. Et où va-t-on trouver du bon pain et manger autre chose que des pâtes ?
Les gens de qualité venus du sud de l’Italie sont indispensables à l’Italie et à l’Europe. Ils n’hésitent pas à voyager, contrairement aux Florentins par exemple. Il faut bien financer les infrastructures de cette région en relation avec le nombre de personnes qui y sont élevées.
Je l’espère de tout mon coeur, mais au fond, je ne crois pas que le Conseil constitutionnel interdise tout à l’heure la corrida, il faudrait plus de conscience, plus de courage, plus de capacité de remettre en cause nos impératifs économiques et nos traditions, lorsqu’elles sont cruelles, que n’en ont la plupart de nos responsables politiques.
Je souhaite me tromper, mais…