Une correspondante américaine de la presse étrangère à Paris, Lara Marlowe, exprime son admiration pour notre pays « où la conversation est un art. Elle se déguste en compagnie comme les mets et le vin » (Le Monde).
Elle a sans doute eu de la chance parce que sans jouer au grincheux, la conversation n’est plus ce qu’elle était, ce qu’elle a dû être en des périodes où le langage, la culture et l’esprit faisaient d’elle non pas seulement un divertissement, un facteur essentiel de sociabilité mais une occupation qui révélait chacun à chacun, chacun à tous.
Il serait abusif de soutenir qu’aujourd’hui, dans les lieux de convivialité et de rencontres, dîners, soirées ou cocktails, le talent pour la conversation a disparu mais il est clair qu’on se heurte de plus en plus à des autarcies qui pour caricaturer ont plus pour ambition de s’écouter elles-mêmes que de dialoguer.
Quelques attitudes qui ont pour dénominateur commun de définir la conversation comme un monologue dans lequel on donne rarement la permission à l’autre d’intervenir. Cela peut sembler dérisoire mais pour peu que vous ne soyez pas étranger à l’impatience, l’ennui vient inéluctablement se poser sur des moments dont à l’origine vous attendiez beaucoup.
Il y a ceux qui parlent tout le temps sans jamais s’interrompre.
Il y a ceux qui parlent tout le temps pour ne pas être interrompus.
Il y a les impitoyables récits et soliloques sur les vacances, les vins, les voitures ou l’immobilier.
Il y ceux qui confondent les dîners avec une salle de conférences.
Il y a ceux qui croient nécessaire d’informer interminablement les autres sur ce qu’ils savent déjà.
Il y a les adeptes forcenés de la pensée circulaire et qui vous font tourner en bourrique pour rien durant des minutes qui trépassent trop lentement.
Il y a des journalistes qui s’imaginent devoir faire des revues de presse en prenant les invités pour des ignares.
Il y a ceux qui, pour la centième fois, vous ressassent la même histoire et s’étonnent que parfois on décroche.
Il y a les rois de l’anecdote et qui la prolongent jusqu’à vouloir rivaliser avec Guerre et Paix.
Il y a ceux qui ont oublié que leur particulier est loin d’être universel et qui vous enferment dans d’inlassables et épuisants tunnels.
Il y a ceux qui prennent la parole et la gardent pour que l’autre ne l’ait jamais.
Il y a ceux qui vous contraignent à être grossiers pour espérer pouvoir couper leur inlassable débit.
Il y a ceux qu’on attend avec angoisse, si on aspire à une conversation, ou avec bonheur si on éprouve l’envie de se reposer en pensant à autre chose ou en feignant un grand intérêt.
Il y a en effet ceux qui parlent pour deux, trois ou quatre et qui ne vous laissent pas un instant de grâce. Parce qu’écouter avec concentration du dérisoire ou de l’insignifiant est épuisant. Les silencieux sont moins frais, à l’issue de ces monologues, que les volubiles.
Il y a ceux à qui on aimerait apprendre ce qu’est une conversation, même pas l’art, la simple conversation, mais qui se vexeraient.
Il y a ceux qui n’écoutent pas parce que pendant une seconde tendre l’oreille pour complaire à l’autre serait de trop.
D’avoir exposé tous ces comportements gangrenant le doux quotidien si agréable quand il est civilisé, vif, réactif, rapide et réciproque m’a déjà plongé par anticipation dans une morosité accablée.
La conversation, art en péril, en perdition ? Mon pessimisme l’a constaté, vécu, subi.
Mais il y a des miracles, des pépites et des étincelles. Où soudain la parole sert aux deux, où l’échange réunit, où le langage enrichit, où la politesse rend altruiste et attentif.
Cette correspondante américaine est trop gentille avec la France ou notre art de la conversation l’a vraiment comblée ?
Choisissons ce qui nous honore.
« Il serait abusif de soutenir qu’aujourd’hui, dans les lieux de convivialité et de rencontres, dîners, soirées ou cocktails, le talent pour la conversation a disparu mais il est clair qu’on se heurte de plus en plus à des autarcies qui pour caricaturer ont plus pour ambition de s’écouter elles-mêmes que de dialoguer. »
Pour traduire la pensée de M. Bilger à ceux qui ont connu « un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître »…
https://www.youtube.com/watch?v=hWLc0J52b2I
…il pensait que Macron président, ça serait « la fête au village » façon Dorothée, les Musclés, Bisounours et compagnie, les femmes faciles au coin de la rue, de la gnôle ici, là, partout, bref la vie quoi et c’est finalement juste…
https://www.youtube.com/watch?v=ZH7dG0qyzyg
C’est la vie quoi.
Bonjour,
« Il serait abusif de soutenir qu’aujourd’hui, dans les lieux de convivialité et de rencontres, dîners, soirées ou cocktails, le talent pour la conversation a disparu mais il est clair qu’on se heurte de plus en plus à des autarcies qui pour caricaturer ont plus pour ambition de s’écouter elles-mêmes que de dialoguer. »
Je souscris entièrement à votre billet, Philippe Bilger, pour avoir connu les mêmes personnages dans les mêmes lieux de convivialité.
A noter qu’on les retrouve également sur votre propre blog, même si l’expression verbale est remplacée par l’expression écrite.
Les bavards obsessionnels qui n’ont rien de vraiment intéressant à dire mais qui tiennent à le faire savoir, les messieurs « Taisez-vous, j’ai raison ! » qui nous assènent leur vérité en ne supportant aucune contradiction, les intellos de comptoir, plus préoccupés à déballer leur savoir, dont ils sont manifestement très fiers, qu’à répondre au thème du billet.
Certains ont même leur petit fan-club comme Savonarole, Catherine Jacob et même l’ineffable Marchenoir qui nous poursuit de ses obsessions poutiniennes.
Il y a des petits clans qui se sont formés et qui discutent entre eux. L’un donne son adresse e-mail, l’autre sa photo, certains racontent leur vie tranquillement, sans s’inquiéter le moins du monde du dérangement que leurs discussions peuvent produire sur le blog.
Bon la conversation y perd un peu de sa « substance » au sens où vous l’entendez dans votre billet. Ce n’est pas vraiment le salon de Juliette Récamier, mais finalement, en prenant un certain recul, cette ambiance « populo » est plutôt sympathique. Comme dit la chanson de Maurice Chevalier « Tout ça fait d’excellents Français ! ».
Allez, je vous la joins pour le fun :
https://www.youtube.com/watch?v=ikb35byDoPA
Il faut avoir vécu aux USA pour la comprendre.
Pour nous, hélas, l’accélération du temps et le téléphone portable ont sérieusement compliqué les choses.
On ne parle plus, on tweete.
« La conversation, art en péril, en perdition ? Mon pessimisme l’a constaté, vécu, subi. »
Trop vrai !
Mais il y a une autre raison : la courtoisie !
Indispensable à toute bonne conversation, elle a disparu en France en ces temps modernes.
Pressés, stressés, déprimés, épuisés, burn-outés, les Français n’ont plus le temps d’être polis et courtois.
La courtoisie fut pourtant aussi un grand art français.
Il y a ceux qui consultent leur iPhone compulsivement.
Ils suivent une autre conversation.
Et il y a le silence, éloquence des dieux :
« Sur les routes, par des nuits d’hiver, sans gîte, sans habits, sans pain, une voix étreignait mon cœur gelé : « Faiblesse ou force : te voilà, c’est la force. Tu ne sais ni où tu vas ni pourquoi tu vas, entre partout, réponds à tout. On ne te tuera pas plus que si tu étais cadavre. » Au matin j’avais le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu. »
https://fr.wikisource.org/wiki/Une_saison_en_enfer/Mauvais_sang
« …on se heurte de plus en plus à des autarcies qui pour caricaturer ont plus pour ambition de s’écouter elles-mêmes que de dialoguer »
» Quand la vanité ne fait point parler, on n’a pas envie de dire grand-chose » écrit La Rochefoucauld.
Votre billet, Philippe, pointe un défaut très répandu ; mais vous en faites une caractéristique de notre époque alors qu’il a de tout temps été dénoncé. Pour n’en rester qu’au XVIIe, Pascal, La Bruyère ou La Rochefoucauld en ont même fait une sorte de refrain. Avant eux, les Latins en riaient déjà.
Il est vrai qu’il est fort difficile de trouver des personnes qui ne parlent qu’à leur tour, qui écoutent vraiment, sans mettre à profit leur silence pour affûter leur réplique avant même que vous ayez fini d’exposer votre avis, bref, qui savent écouter avec le désir sincère d’être convaincues. Mais cela existe.
Les loges maçonniques, sans doute en réaction à la superficialité des conversations salonardes, ont élaboré un rituel de prise de parole à la fois rigoureux et libre, respectueux des autres et de soi-même, où l’on ne parle que si ce qu’on a à dire peut enrichir le débat, et où le silence et le choix des mots favorisent la sérénité et la profondeur sans lesquelles il ne serait qu’une stérile joute verbale.
Les professeurs devraient tous s’imposer la mission de discipliner les élèves qu’on leur confie pour les amener à savoir parler et écouter dans le calme et le respect mutuel. Les parents devraient aussi le faire avec leurs enfants. Quant aux médias ils ont une grande responsabilité à cet égard.
Certains débats télévisés s’imposent cette discipline et le spectateur peut en tirer profit. D’autres sont des foires d’empoigne dont il ne sort que bruit et confusion.
Mais cher Monsieur Bilger, la conversation n’est pas un art en perdition, non, hélas trois fois hélas, vous ne le saviez pas, elle est morte, comme le petit chat.
Il faut pour converser avec un autre, quelques compétences, mais surtout du courage… En effet, il faut être courageux, ne pas manquer de confiance en soi et bien évidemment, accorder à l’autre un statut égal au sien, et c’est ici que tout devient inconcevable… Pour faire court : « rem tene verba sequentur » mais aussi « vir bonus dicendi peritus. »
Ainsi, s’il vous manque ce plaisir incomparable, il suffit pour vous en consoler d’espérer une rencontre improbable que le hasard généreux apporte quelquefois à celui qui voit lorsqu’il regarde et qui entend lorsque il écoute… et vice et versa !
Art difficile que celui de la conversation.
L’ennui dans la conversation, c’est lorsque l’on en vient à parler pour ne rien dire ou que s’instaure un dialogue de sourds !
Le silence est alors plus appréciable car l’abus qui est fait dans ces cas-là de la parole finit par dégoûter de son usage.
D’autant qu’il est des silences qui en disent souvent beaucoup plus long que des paroles sur sa personnalité et ses opinions.
Mais il convient aussi de ne pas trop abuser de ces silences car, pour reprendre les mots de Jaurès je crois, « il est des silences qui finissent par endormir ». Comme certaines conversations finalement !
J’adore, Monsieur Philippe Bilger, vos conversations écrites.
Merci beaucoup, je prends un réel plaisir à vous écouter ou plutôt à vous lire.
Touchant la conversation, vos propos de ce jour sont excellents. Que de gens sont insupportables !
Cinquante ans, j’ai lu la plume à la main. Sur ce sujet, dans un tiroir (il n’y aura pas d’éditeur), je trouve une centaine de citations. J’en choisis quelques-unes, dans l’ordre chronologique.
Le silence et la modestie sont qualités très commodes à la conversation. (Montaigne)
Bien écouter et bien répondre, c’est une des grandes perfections qu’on puisse avoir. (La Rochefoucauld)
Il est très malaisé de parler beaucoup sans dire quelque chose de trop. (Louis XIV) (J’ajoute : de commenter beaucoup sur ce blog)
Tous les jours j’accrois la liste des choses dont je ne parle plus. (Chamfort)
Ils parlent comme le journal de la veille. (Stendhal)
La conversation n’est bonne qu’à deux. (Vigny) (C’est aussi mon avis)
Que de gens dont il faut dire après un quart d’heure de paroles : « Encore un qui sait tout ! » et qu’il faut fuir. (Jules Renard)
La conversation est un jeu de sécateur où chacun taille la voix du voisin aussitôt qu’elle pousse. (id)
Le fanatisme est la mort de la conversation. (Cioran)
Conversation avec (l’écrivain Patrick) Modiano.
-Comment allez-vous ?
-Je, oui, je…
-Vous travaillez ?
-Oui, je, je…
-Ce livre, ça marche ?
-Je, je, oui…
Au bout d’un quart d’heure, il prononce des verbes.
(Matthieu Galey, 1970)
Au fond, Monsieur Bilger, ce billet peut se résumer dans ces deux alinéas de conclusion :
« La conversation, art en péril, en perdition ? Mon pessimisme l’a constaté, vécu, subi.
Mais il y a des miracles, des pépites et des étincelles. Où soudain la parole sert aux deux, où l’échange réunit, où le langage enrichit, où la politesse rend altruiste et attentif. »
La conversation, c’est principalement la maîtrise de la langue française, écrite d’abord, orale ensuite. Pour cela, il faut éviter les fautes de goût, utiliser un vocabulaire assez riche, donc disposer d’un certain niveau de culture que le cursus scolaire jusqu’au baccalauréat n’est plus en état d’inculquer.
Il suffit pour s’en persuader d’écouter ce qui s’exprime à la radio ou à la télévision pour en constater la pauvreté du langage et trop souvent la vulgarité du vocabulaire érigées en règles, notamment sur de multiples radios publiques (à commencer par France Inter, France Culture faisant encore exception). Ne parlons pas de la publicité ou de Twitter ou Facebook qui conditionnent et formatent les esprits des plus « djeuns » dans le plus « mal disant »…
L’art de la conversation se perd donc, y compris dans les milieux bourgeois.
“Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir.” (Pierre Dac)
« Il y ceux qui confondent les dîners avec une salle de conférences ».
Les dîners ou les blogs !!
Il y a ceux qui croient nécessaire d’informer interminablement les autres sur ce qu’ils savent déjà.
C’est bizarre, ça m’évoque un inepte fâcheux qui croit bon d’intervenir ici !!
En pensant à quelqu’un que tout le monde connaît.
Et puis il y a celui qui sur tous surenchérit
Qui relève à la fois de toutes ces catégories
Véritable prodige
Causeur, baratineur, jacasseur, discoureur, phraseur itou
Il passe, il dépasse, il surpasse tout
Il m’emmerde vous dis-je.
(D’après Georges Brassens)
Brillant billet, qui aura du succès.
Où que je sois dans le monde, il n’y a qu’avec un Français que je peux converser, qu’il soit de gauche ou de droite. Il n’y a qu’avec un Français que je peux m’engueuler ou passer un bon moment, on est fait du même bois. On se connaît. On se renifle, puis on cause.
Puis vient l’Italien, plein de finesse et d’humour, l’Espagnol est carré et brutal mais fier, l’Anglais est fuyant et hypocrite, mais la cata c’est l’Américain, au bout de dix minutes il parle golf. Le néant intellectuel absolu, même à Berkeley ou Stanford. Ils sont confits de political correctness à en tomber de mon Louis XV.
Mais pour revenir en France, les dîners en ville deviennent assommants, un vocabulaire sommaire ponctué de « voilà quoi », » je ne peux pas vous laisser dire ça », une logomachie post-communiste, « si vous dites cela, c’est que vous cachez ça », le commissaire du peuple à l’heure des profiteroles revient soudain. Une décadence.
« Les silencieux sont moins frais, à l’issue de ces monologues, que les volubiles. » (PB).
Et en plus cela se voit parfois.
Les vacheries dans l’art de la conversation.
Au 17ème siècle, un vieil ambassadeur anglais rentre de mission de Madrid et Lisbonne, il fait escale à Hossegor (horse guard), reçu par un châtelain, au dîner, on le presse de questions, mais qui sont ces Ibères, portugais ou espagnols, si curieux, si sanguinaires avec leurs courses de taureaux, qu’est-ce qui les différencie ?
Il laisse froidement tomber :
« prenez un Espagnol, ôtez-lui son panache et son génie, qu’est-ce qu’il vous reste ? Un Portugais… »
Maupassant demande des nouvelles de Flaubert à Maxime Du Camp, « hélas, notre ami devient sourd, il n’entend plus parler de lui »…
Curieux, mais tout le monde croit que le baratineur imbuvable, c’est un autre…
D’avoir exposé tous ces comportements [de conversation] gangrenant le doux quotidien si agréable quand il est civilisé, vif, réactif, rapide et réciproque m’a déjà plongé par anticipation dans une morosité accablée. P.B.
Un peu d’indulgence siérait dans un colloque où l’autre semble souvent relégué au rôle de gêneur impénitent, indigent, ignare, et où on a tendance à se glorifier en s’estimant brillant, intelligent, maître de la parole et de la répartie. Est-on suffisamment magnanime pour condescendre à une écoute attentive sans ne faire semblant qu’entendre ? Parfois l’exercice est surhumain face à une logorrhée verbale désorganisée et futile. Si on est coincé dans un repas, il faut faire le deuil du temps dilapidé et des céphalées. Fatale politesse.
Les pensées de Lara Marlowe sont répandues et s’intègrent dans une fascination presque universelle qu’offre, pour les étrangers, la France et, en particulier, sa capitale. Victor Hugo disait dans Les Misérables : « Errer est humain. Flâner est parisien.« Car flâner à Paris, c’est savoir s’asseoir, même sur un parapet, cesser de bouger pour goûter l’instant présent, et entamer une éventuelle conversation.
Aux temps anciens, on conversait dans les salons en vue ou en d’autres circonstances. Parfois on chassait, écoutait de la musique, festoyait, gloutonnait dans les enceintes médiévales, les palais ou les chaumières, assassinait par dague les réprouvés, guerroyait, se faisant à l’occasion massacrer—comme par exemple au XIVe siècle par les archers anglais. Bref, pour tuer l’ennui à défaut de l’ennemi, on causait volontiers à la chandelle jusqu’à plus soif.
De nos jours, tout a changé : la conversation emprunte l’écrit numérique plus que la parole. Elle est devenue pandémique dix ans après l’introduction du smartphone, des applications téléchargeables, et des réseaux sociaux.
* * *
Première destination touristique du monde, la France a conforté cette année sa position par rapport à 2016. Le souvenir des attentats terroristes s’éloigne.
La France c’est la poésie, la qualité de vie, les produits alimentaires artisanaux du cru qui s’opposent à la malbouffe des fast-food et des produits transformés de l’industrie agro-alimentaire gras, salés, sucrés, meurtris d’additifs. Elle est polluée par l’agrochimie (glyphosate, néonicotinoïdes…) mais tout de même moins assujettie à sa dictature que d’autres pays martyrs.
Enfin comment de ne pas évoquer la divine langue française qui véhicule l’écrit de la littérature et sublime la parole de la conversation ?
Alors… Philippe Bilger est pessimiste sur la conversation ? Pourquoi donc ? Lit-il son blog ? Sait-il au sein de quelles frontières il demeure ?
@ Achille
Et il y a vos duels avec Robert Marchenoir. Et alors ? Il y a plusieurs conversations, voilà tout.
Ici, on n’est pas à devoir rendre copie sur un thème, mais on passe de thème à thème, comme dans toutes les conversations.
C’est d’ailleurs de digressions en digressions, de rassemblement en petits comités mouvants et autres choses que la conversation s’enrichit, par thèmes, connaissance et points de vue nouveaux.
Le thème de notre hôte forme le leitmotiv, les digressions des variations, les deux se complètent harmonieusement.
Car même les dissonances provoquent à passer par des chemins centrifuges, raccourcis, layons et rues perpendiculaires aux rues principales des villes.
Si la vérité n’est pas « ailleurs », la recherche du vrai passe par le désapprentissage du préjugé et de la routine.
J’adorais Jean Carmet avec ses brèves de comptoir.
Et avec un petit coup dans l’aile c’était encore plus drôle.
Rien de tel pour oublier, un moment, l’actualité de plus en plus morose.
Merci Monsieur Bilger pour vos analyses, cette dernière est une fois de plus pleine de vérités. C’est un bonheur de vous lire et de visionner vos entretiens audio.
Vous avez été bien inspiré en consacrant vos propos du jour à l’art de converser. Important et beau sujet.
Ce matin, j’ai cité quelques avis antérieurs.
Après avoir déjeuné, je suis allé me promener à ma bibliothèque municipale.
J’ai ouvert l’Encyclopaedia Universalis. C’est très bien. En droit, en sciences, en lettres… on a recouru, on le sait, aux meilleurs spécialistes. Sur chaque sujet, on y trouve une bonne synthèse et une bibliographie. C’est un bon début, sur tout sujet.
23 tomes pour le Corpus (les gros sujets) et 4 tomes pour le Thesaurus (les petits articles). Je cherche « Conversation ». Rien, rien de rien. Il y a un gros article sur « Convexité ». C’est captivant, la convexité. Mais la conversation, non vraiment.
J’ai ouvert ensuite le Grand Dictionnaire universel de Pierre Larousse.
17 très gros volumes et très lourds. C’est très bon pour la muscu. Dix kilos le volume. Cela fut fait de 1866 à 1876.
Immense article sur la conversation. Une heure de lecture.Tout y passe, la conversation dans la Grèce antique, à l’époque romaine, au XVIIe en France, puis au XVIIIe (l’apogée, lit-on). L’article se termine par une immense citation (mille mots ?) de Mme Récamier (lire Chateaubriand et Benjamin Constant). Elle dit des choses très fines sur cet art essentiel.
Je trouve cette absence d’article dans l’Encyclopaedia Universalis très significative. Elle signe le déclin de l’art de converser que vous avez fort bien fait de célébrer.
« La conversation n’est plus ce qu’elle était, ce qu’elle a dû être en des périodes où le langage, la culture et l’esprit faisaient d’elle non pas seulement un divertissement… » (Ph.B)
Les exemples viennent d’en haut ?
https://www.youtube.com/watch?v=MJvkIh-7gy8
De la société et de la conversation
Tel est le titre d’un chapitre des Caractères de La Bruyère – auquel Frank Thomas a aussi fait allusion – que Philippe Bilger aurait presque pu placer tel quel en annexe de son réquisitoire contre le dévoiement de l’l’art de la conversation.
Mais au fond, cet l’art de la conversation, n’est-il pas avant tout l’application d’un art de la courtoisie, elle-même fille de l’éducation ?
Si les malotrus existaient déjà à l’époque de La Bruyère, ils n’étaient pas érigés en modèles, contrairement à ce qui a suivi une certaine révolution quand les butors ont envahi le haut du pavé avec arrogance, dans la politique, les médias, la fausse culture et ailleurs, où ils ne devraient en aucun cas se trouver…
@ Lucile
« Curieux, mais tout le monde croit que le baratineur imbuvable, c’est un autre… »
Oui et non. Oui on accuse toujours l’autre. Non, personne ne vous a accusée de cela, vous n’y donnez d’ailleurs jamais prise, de sorte qu’on vous accuse, quoique rarement, d’être trop raisonnable.
@ Giuseppe
« »Les silencieux sont moins frais, à l’issue de ces monologues, que les volubiles. » (PB)
Et en plus cela se voit parfois. »
La boisson et les imbuvables sont à prendre pareil : avec modération. La seule différence, c’est que des fous continuent à faire assaut de boisson mais que personne ne concourt à qui supportera le plus d’imbuvables ou le plus intensément un imbuvable : nul ne veut boire de la nausée.
Santé !
@ Wil | 29 juillet 2017 à 01:54
« Pour traduire la pensée de M. Bilger à ceux qui ont connu un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Merci pour cette petite vidéo avec une bonne qualité de son. J’ai vu dans la marge celle d’Onfray qui dans son Interview avec Sonia Mabrouk sur Public Sénat compare la campagne présidentielle de Macron à une campagne publicitaire et, ma foi, il exprime là l’opinion de beaucoup de gens dont la mienne.
Voici en gros ce qu’il dit :
« Des cabinets de consultation ont fabriqué un programme qui n’est pas un programme. On a simplement fait en sorte de flatter tous les secteurs de la société. Quand vous avez dit qu’il n’y a pas de culture française et donc séduit tous les incultes, à un moment donné chacun n’entend que ce qui lui a été dit personnellement et se dit « Mais ça, ça me va et finalement, ce personnage eh bien, je vais voter pour lui. »
– un peu donc, si je comprends bien comme on ne prend dans la page de l’horoscope du journal que ce qui nous promet une belle journée dans les secteurs Amour / Travail / Santé.
« C’est quand même un coup de force de réussir un programme de com, c’est ce qui fait que quand l’occasion s’en présentera – celle d’élections donc en l’occurrence – vous allez acheter tel produit, ce téléphone, cette voiture, je ne sais quoi, tout est fait pour que dans la logique publicitaire, le jour où il vous faut renouveler votre stock de lessive, vous achetiez la lessive Macron. »
Et c’est là qu’on se souvient de Coluche et la publicité à la télévision (grésillements un peu désagréables à l’écoute mais bon, la drôlerie du sketch fait qu’on les oublie)
Car, quand on y pense, la loi sur la moralisation de la vie publique c’est un peu comme « la lessive qui lave la tache qu’est dans le nœud du torchon. Je fais un nœud autour de Bayrou, je le mets dans la machine avec la lessive Macron, je sors le torchon, je défais le nœud et bien y a pu la grosse tache. Vous faites les nœuds le lundi, vous faites la lessive le mardi et après t’as la semaine pour défaire les nœuds. Les nœuds qu’ont été dans l’eau bonjour ! ». Mais grâce aux petits bras musclés de la société civile qui lavent aussi propre à l’envers qu’à l’endroit et l’eau avant de laver le casier, tout sera nickel du sol au plafond.
@ Noblejoué | 29 juillet 2017 à 16:21
« Ici, on n’est pas à devoir rendre copie sur un thème, mais on passe de thème à thème, comme dans toutes les conversations. »
Ici nous sommes sur un blog, par sur un forum. La différence étant que sur un blog, le sujet est, sinon imposé, en tout cas présenté pour que les contributeurs donnent leur avis. Alors que sur un forum le dialogue est ouvert. Chacun aborde le sujet qui l’intéresse avec les intervenants de son choix.
Il est clair que lorsque le sujet a été largement débattu et que tout a été dit, il est tentant pour ceux qui n’auraient pas la patience d’attendre le prochain billet, de faire une petite digression. L’actualité est suffisamment riche pour aborder les événements marquants de l’actualité : politique, sport, science et pourquoi pas anecdote personnelle.
@Frank THOMAS
« Quand la vanité ne fait point parler, on n’a pas envie de dire grand-chose » écrit La Rochefoucauld.
Votre billet, Philippe, pointe un défaut très répandu ; mais vous en faites une caractéristique de notre époque alors qu’il a de tout temps été dénoncé. Pour n’en rester qu’au XVIIe, Pascal, La Bruyère ou La Rochefoucauld en ont même fait une sorte de refrain. Avant eux, les Latins en riaient déjà. »
Merci de le signaler (j’ignorais).
Ca me fait penser à ce petit livre bilingue français/latin dont je ne résiste pas à la tentation de vous tenter, libre de tout lien d’intérêt :
« Rien de nouveau sous le soleil – Nihil novi sub sole », Edition bilingue français-latin
Par exemple, pour changer de l’ogre Amazon :
http://www.decitre.fr/livres/rien-de-nouveau-sous-le-soleil-9782266160780.html
Résumé
Cet ouvrage propose une sélection de textes très actuels en cette première décennie du IIIe millénaire : Violence à l’école (un enfant de sept ans frappe son professeur) -Violence au stade – Insécurité – Embouteillages – Corruption des politiques – Rivalité pour le pouvoir – Destruction de la nature – Catastrophes naturelles – Afflux des étrangers – Moyen-Orient – Regret du bon vieux temps – etc. Or ces textes ont été écrits par des auteurs latins (Plaute, Cicéron, Salluste, Tacite, Sénèque, Ovide, etc.) il y a environ 2000 ans…
Sont ainsi remis à leur place aussi bien les enthousiasmes excessifs à propos du passage au IIIe millénaire que les pessimismes exagérés des prophètes de la décadence, par un ouvrage qui montre que l’homme reste l’homme et que ses comportements n’ont pas changé, et propose un relativisme amusé qui n’exclut pas l’indignation ou la réprobation morale là où elles s’imposent.
Sommaire
Violence contre les enseignants
Contre la méthode globale
Pour ou contre l’empilement des connaissances
Hooligans au stade
Violence en ville
Insécurité la nuit
Embarras de la circulation
Eloquence contre corruption
Ambition et rivalité
Pouvoir et profit
Servilité et flatterie
On n’est plus chez soi
Contre l’expulsion des étrangers
Géographie de la Judée
Ethique de l’avocat
Lâcheté du peuple
Catastrophes naturelles
Destruction de l’espèce humaine
Le bon vieux temps
Du temps à soi
Amusant non ?
——————————–
@caroff
« C’est bizarre, ça m’évoque un inepte fâcheux qui croit bon d’intervenir ici !! »
Ah ?
Hilarion Lefuneste ?
cf
https://goo.gl/Q8F2Zj
———————————-
@ Savonarole
« Où que je sois dans le monde, il n’y a qu’avec un Français que je peux converser, qu’il soit de gauche ou de droite. Il n’y a qu’avec un Français que je peux m’engueuler ou passer un bon moment, on est fait du même bois. On se connaît. On se renifle, puis on cause.
Puis vient l’Italien, plein de finesse et d’humour, l’Espagnol est carré et brutal mais fier, l’Anglais est fuyant et hypocrite, mais la cata c’est l’Américain, au bout de dix minutes il parle golf. Le néant intellectuel absolu, même à Berkeley ou Stanford. Ils sont confits de political correctness à en tomber de mon Louis XV. »
Mais vous ne fréquentez pas les bons Américains. J’ai eu des conversations, des vraies comme les regrette M. Bilger, qui ne me permettent pas de généraliser à tout un peuple ce que j’ai aimé (ou pas) chez des Russes, des Brésiliens, des Portugais bien sûr, des Suisses, des Indiens, des Sud-Africains… j’en oublie.
Et il y a de gros « beaufs » (« bofs » ?) partout.
C’est l’individu qui compte le plus, pas l’appartenance passeportale.
« Les vacheries dans l’art de la conversation.
Au 17ème siècle, un vieil ambassadeur anglais rentre de mission de Madrid et Lisbonne, il fait escale à Hossegor (horse guard), reçu par un châtelain, au dîner, on le presse de questions, mais qui sont ces Ibères, portugais ou espagnols, si curieux, si sanguinaires avec leurs courses de taureaux, qu’est-ce qui les différencie ?
Il laisse froidement tomber :
« prenez un Espagnol, ôtez-lui son panache et son génie, qu’est-ce qu’il vous reste ? Un Portugais… » »
Mmffff !
Ah ces Ibères, ces incultes de race inférieure, sûrement de piètre navigateurs, sans génie, fi, pouah !
Ce vieux pet britannique de classe supérieure généralise à faire se tordre de rire les philosophes logiciens !
A propos de horse guards et Hossegor :
https://goo.gl/bcUkzb
—————————————
@ Patrice Charoulet
« J’ai ouvert ensuite le Grand Dictionnaire universel de Pierre Larousse.
17 très gros volumes et très lourds. C’est très bon pour la muscu. Dix kilos le volume. Cela fut fait de 1866 à 1876.
Immense article sur la conversation. Une heure de lecture.Tout y passe, la conversation dans la Grèce antique, à l’époque romaine, au XVIIe en France, puis au XVIIIe (l’apogée, lit-on). L’article se termine par une immense citation (mille mots ?) de Mme Récamier (lire Chateaubriand et Benjamin Constant). Elle dit des choses très fines sur cet art essentiel. »
Il est frappant de voir que Wikipédia semble n’avoir un minimum de substance sur « Conversation » qu’en anglais.
Wiki français est misérable, tristement Wiki en portugais n’existe même pas, et Wiki en mongol n’a que quelques lignes, pourtant on converse en Mongolie !
« Je trouve cette absence d’article dans l’Encyclopaedia Universalis très significative. Elle signe le déclin de l’art de converser que vous avez fort bien fait de célébrer. »
@S Carioca | 29 juillet 2017 à 22:58
Ne prenez pas en mal cette vacherie toute britannique sur les Portugais.
Mais force est de constater que plus de 300 ans après la blague de cet ambassadeur, le Portugal d’aujourd’hui se distingue par un crépuscule littéraire, artistique, aucun livre, aucun peintre, aucun film, aucun philosophe, rien, depuis la disparition de Salazar.
Alors que l’Espagne a fait des étincelles après Franco, la Movida, ses artistes, ses écrivains, sa mode, sa joie de vivre.
Quand je passe la frontière et que j’arrive là-bas, la première auberge s’appelle As Lagrimas, les larmes, et le fado pour vous accueillir…
Pour sortir le Portugal de sa nuit, il faudrait interdire le fado, une névrose musicale.
@ S Carioca | 29 juillet 2017 à 22:58
Tiens vous êtes un adepte des BD Achille Talon ? Moi aussi ! Ça nous fait au moins un point commun…
L’humour de Greg fait appel à un certain effort intellectuel car les jeux de mots sont très subtils et les répliques très élaborées. C’est très bon pour les neurones.
Les personnages de Greg sont très typés et mettent en évidence les qualités et surtout les défauts de la nature humaine.
Achille Talon, malgré sa fatuité naturelle (il se qualifie lui-même d’érudit) est un personnage attachant, tout comme d’ailleurs Hilarion Lefuneste, son voisin et faire-valoir, dont la modestie n’est pas non plus la qualité principale. J’en veux pour preuve cette phrase de lui relevée dans un des albums dont je ne me souviens plus du nom : « Par une bienveillance naturelle que je ne m’explique pas, je refuse d’abuser de ma supériorité. »
Mais en matière de cynisme, je préfère laisser la parole à Talleyrand qui a dit : « Quand je m’observe, je m’inquiète. Quand je me compare, je me rassure ». Devise que j’ai fait mienne très rapidement, ainsi que vous pouvez vous en douter.
Il y a dans l’art de la conversation un rien de futilité qui lui donne une supériorité incontestable sur l’art de la discussion.
Il s’agit d’être brillant en feignant de ne pas être sérieux, alors que le sérieux est précisément de ne pas le paraître.
La discussion est un échange sur de vrais sujets, la conversation ne doit aborder les vrais qu’au détour d’une phrase sur l’art du temps.
Être léger en sachant qu’on peut être autre chose est un exercice d’équilibriste. Qui est allé au Liban ou en Égypte traiter une affaire a connu l’art de la conversation à l’orientale où il est très impoli de rentrer dans le vif du sujet directement. Il vient après, parfois longtemps après et la discussion peut devenir polémique.
Conversation, discussion, polémique, les trois composantes de l’art de la parole.
Mais je ne veux pas être ennuyeux, prenons un sujet léger, la couture et au hasard les tenues de Brigitte.
@ Savonarole | 30 juillet 2017 à 00:44
patrimoine culturel immatériel qu’est le fado, dérivé du latin fātum « destin, au sens de destinée malheureuse », lui-même dérivé du verbe fārī, « dire ». Le portugais fadar ayant lui-même pour sens « prédestiner ». La conversation en effet, du latin conversatio
= O Fado, tableau de José Malhoa (1910) sur Wiki.
« Quand je passe la frontière et que j’arrive là-bas, la première auberge s’appelle As Lagrimas, les larmes, et le fado pour vous accueillir…
Pour sortir le Portugal de sa nuit, il faudrait interdire le fado, une névrose musicale. »
Plaignez-vous !
Quoi de plus approprié à un billet sur la conversation que ce
1. « fait de fréquenter des gens »
2. « Action de tourner et de retourner » et donc probablement d’un converrō, ramasser en balayant, autrement dit une activité purificatrice par excellence au sens propre et au sens figuré.
La fée qui enchante le destin Amália Rodrigues en 1969 et sur Youtube : Canção Do Mar Chant de la Mer, suivi de Estranha forma de vidaEtrange vie(1965) etc. – traduit grâce à Google pour Patrice Charoulet… 😉
Ah le pouvoir de séduction d’une conversation de guitare :
@S Carioca
« »C’est bizarre, ça m’évoque un inepte fâcheux qui croit bon d’intervenir ici !! »
Ah ?
Hilarion Lefuneste ? »
Cette BD a ravi mes jeunes années !!
Lefuneste version « Justice au Singulier » n’est heureusement pas mon voisin si tant est que je mérite d’être comparé à Talon !!
@Patrice Charoulet
J’ai ouvert l’Encyclopaedia Universalis. (…)
Rappelons que cette encyclopédie est détenue par deux actionnaires dont l’un n’est autre qu’Encyclopaedia Britannica.
Or, qui connaît quelque peu la mentalité britannique sait qu’il est considéré comme étant malpoli de nouer une conversation avec un ou des inconnus, sauf pour aborder la question du temps, généralement à la pluie.
Dans ces conditions, la question de la conversation est donc assez vite réglée et ne mérite même pas un paragraphe dans une encyclopédie.
De plus, si les Français aiment briller dans l’art de la conversation, les Britanniques préfèrent se taire et rester sur la réserve, quitte à passer pour plus idiots qu’ils ne le sont.
On rêve d’une conversation sous une tonnelle entre Onfray et BHL, le premier amènerait avec lui le capitaine Viking qui a survécu à un naufrage dans le Mississippi, et le second amènerait son Botul.
Figurez-vous que dans son dernier parpaing de 500 pages, Onfray, tout à la joie de nous apprendre que Christophe Colomb n’a pas découvert l’Amérique, évoque la découverte d’une embarcation viking échouée au fond du fleuve.
Ce serait l’occasion pour Francis Veber de tourner une suite du fameux dîner de cons.
@Savonarole | 30 juillet 2017 à 00:44
De quelle nuit parlez-vous ? De celle qui ne vous porte pas conseil à 00h44 ?
Juste un exemple : je vous rappelle que Saramago, mort récemment, était prix Nobel de littérature.
Quel Portugal connaissez-vous ?
@Catherine JACOB de 00h44
On n’est pas forcément en désaccord.
J’évoquais le fado lugubre chanté dans les estaminets de Lisbonne où des chanteuses revêtues de robes noires hululent des blémitudes à se tirer une balle.
C’est comme le reggae, vingt minutes c’est la limite.
Je préfère Amalia Rodrigues quand c’est un peu plus enlevé et joyeux :
https://m.youtube.com/watch?v=g6RVgZLzDjU
@ Catherine JACOB
Je vous rejoins dans vos goûts pour le fado.
Quant aux Anglais, ceux qui les dénigrent lourdement n’y comprennent rien ; il n’y a que les Britanniques pour savoir nouer une conversation des plus chaleureuses à propos de l’épaisseur de la couverture nuageuse ou de la densité de la pluie, et ce grâce à un vocabulaire très riche sur la question et à une variété inégalable d’expressions. Une tasse de Lapsang Souchong fumante, des sandwiches au concombre bien poivrés, une compagnie qui préfère « l’understatement » aux gros sabots, et l’humour à l’ironie, et vous voilà mêlé à une conversation savoureuse, même s’il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors.
Explication sur « l’understatement ». Définition du Cambridge Dictionary : « une description qui fait apparaître un fait ou une situation comme moins importants, mauvais, graves, qu’ils ne le sont en réalité ». Si un Anglais vous confie avoir « un léger souci », il se peut qu’il soit vraiment dans la panade. Le savoir-vivre britannique consiste à dire les choses un ton au-dessous et à se comprendre à demi-mot ; l’humour aussi.
N’est-ce pas Savonarole ? Mon cher, je ne vous hais point, comme dirait Chimène, mais de temps en temps, j’ai du mal à vous comprendre. Avec un grand-père britannique du côté maternel, je me sens obligée de défendre l’honneur de certains de mes ancêtres, si fourbes et hypocrites aient-il pu être à vos yeux.
Il me semble qu’une conversation est urgente entre le chef de l’Etat et le PDG de la SNCF. Immense pagaille à la gare Montparnasse qui paralyse le départ des trains le jour du départs de nombreux vacanciers.
Les techniciens s’arrachent les cheveux pour trouver où sont la ou les causes qui empêchent les locomotives de rouler sur les bons rails.
Raccourcir les temps de trajet des TGV c’est bien mais où le bât blesse c’est que les trains aujourd’hui restent à quai. Je ne sais pas ce que peut en penser l’ancien PDG Louis Gallois mais de son temps la maison était tenue et son Président respecté.
A l’heure où un chef d’Etat est capable de se séparer dans l’heure d’un chef d’Etat-Major des armées qui n’a pas démérité, qu’attend-il pour se séparer du patron, grand commis de l’Etat, de la SNCF qui manifestement multiplie les loupés ? Quelle image pour la France que ces loupés à répétition. Le « dégagisme » ayant fonctionné pour les politiques, il doit aussi pouvoir fonctionner pour les responsables inefficaces des entreprises nationalisées.
Allé, ce sont les Portugais qui en prennent plein le coquillard !
Il faut sans cesse qu’il ait quelqu’un dans le pif pour justifier
l’achat de sa moutarde.
Les Portugais n’ont pas d’artistes ?
Le sycophante Savonarole a encore frappé dans le registre ignorance.
@ Savonarole | 30 juillet 2017 à 00:44
« Pour sortir le Portugal de sa nuit, il faudrait interdire le fado, une névrose musicale. »
Exact !
Au Mozambique, à Lourenço Marques alors, Maputo aujourd’hui, en 1956/57 nous avons eu la visite d’Amalia Rodrigues, la reine du fado, dont j’ai encore un disque. Nous pensions que le fado avait été conçu pour empêcher les Bantous de se révolter en les déprimant et en les amenant à boire un pinard portugais épouvantable pour se consoler.
Je passe son disque lorsque la France me désole, fréquemment dernièrement, pour me rappeler que le Portugal est en pire condition que nous.
En plus il y avait un spectacle de corrida mais les Portugais coupaient la pointe des cornes du taureau et y fixaient une gaine en cuir épais, pas de risque pour le torero qui en échange ne tuait pas le taureau.
Rentrés chez nous dans la forêt tropicale pour y chercher du pétrole, sans en trouver à l’époque, pour s’amuser mieux valait aller dans un village bantou le soir, chanter et danser avec eux autour d’un grand feu et aller chasser le buffle le lendemain pour leur fournir de la viande à manger.
@ finch 29 juillet 2017 16:17
« Première destination touristique du monde, la France… »
Faux bien sûr !
Apparemment, tout le monde ne sait pas encore que les chiffres collectés par différentes administrations françaises, sont largement bidon !
Une manière comme une autre – mais malhonnête – d’entretenir par des cocoricos ridicules l’illusion d’un grand pays et de conforter l’adage qui fleure bon la démagogie : « Nous sommes les meilleurs du monde ! »
Les chiffres sont faux car sont intégrés comme touristes, les millions d’Anglais, de Hollandais, de Danois, de Suédois, d’Allemands, de Suisses, qui se rendent en Espagne ou en Italie selon. Ainsi d’ailleurs que les centaines de milliers et plus d’originaires du Maghreb vivant en Europe et qui retournent au bled pour les vacances !
Alors que ces « touristes » ne passent que quelques heures sur le territoire français, sur nos autoroutes, sans consommer un centime sauf les péages et le carburant. Belle manœuvre de complaisance de la part de l’Administration pour les politiques en place qui viennent s’exhiber ensuite à la TV le sourire aux lèvres : « nous sommes les premiers au monde ! »
Seraient également considérés comme « touristes » les passagers en transit dans les aéroports même s’ils consomment seulement un café ou achètent une bouteille de parfum.
Seraient également considérés comme « ‘touristes » les camionneurs de l’Europe entière qui transitent ou qui viennent charger ou décharger en France.
L’imagination de l’Administration n’a pas de limites !
Un chiffre permet de redescendre les pieds sur terre, les dépenses par touriste ; le dernier connu date de 2014 : la France se classait alors au 59ème rang dans le monde !
Un autre chiffre publié discrètement par des organismes internationaux montrait que la France se situait au 19ème rang dans le monde pour les recettes touristiques globales.
Plus vraisemblablement, la France doit se situer au quatrième ou au cinquième rang dans le monde – à égalité avec l’Italie – après les USA, l’Espagne, la Chine.
Question pour un oral de l’ENA :
« Comment expliquer au bon peuple, de façon rationnelle, que l’on peut se prétendre la première destination touristique du monde, tout en étant la 19ème pour les recettes globales, et la 59ème pour les dépenses par touriste ? »
Vous avez trente minutes pour nous convaincre !
Cordialement
@ Achille
Ici, nous sommes sur un blog qui a les qualités du blog et du forum. Plaignez-vous !
@ Catherine JACOB
Il paraît que la saudade est la nostalgie de ce qui aurait pu être. Existe-t-il des liens avec le fado ? Est-ce que la nostalgie de ce qui aurait pu être date d’il y a longtemps, est-ce que cela a eu une influence culturelle réduite ou importante ?
@ Patrice Charoulet
« La conversation n’est bonne qu’à deux. (Vigny) (C’est aussi mon avis) »
J’espère donc pour vous que Robert Marchenoir et Savonarole converseront avec vous sur votre boîte mail, quoique cela puisse lever leur anonymat… Peut-être que si vous vous engagiez à le respecter ici, ils franchiraient cet obstacle ? On pourrait dire que cela va sans dire, mais ce qui va paraît-il sans dire, va souvent mieux en le disant.
« La conversation est un jeu de sécateur où chacun taille la voix du voisin aussitôt qu’elle pousse. » Jules Renard.
Un des avantages d’Internet : personne ne peut interrompre l’autre. Et on peut sauter ceux qui ennuient, s’il y en a. Que faire quand on ne peut ni éviter les fâcheux ni boire ?
Une autre conversation serait de rigueur entre Emmanuel Macron et Richard Ferrand, le rescapé du dégagisme.
Combien de temps le chef de l’Etat va-t-il supporter ce triste sire qui ne tient pas ses troupes et qui pratique l’absentéisme à l’Assemblée ?
Ce qui ne l’empêche pas d’aller à contre-courant des promesses de son patron en oeuvrant pour essayer de torpiller la suppression de la réserve parlementaire et freiner l’imposition d’un casier judiciaire vierge pour accéder à l’Assemblée et au Sénat.
On assez vu ce genre d’opportuniste arrogant et on pensait que le ménage allait être fait.
Si le chef de l’Etat ne réagit pas rapidement, il perdra la face.
Dès que nous passons la frontière, l’air est chaud et la côte, Blanca ou Dorada, transpire les vacances, les discussions sans fin sur le sable ou sur le paseo à siruper, laissez le temps venir à vous, le bruit des gens, le ronronnement des mots, même pas la peine de se fatiguer pour comprendre ce qu’ils veulent bien dire, les intonations suffisent.
Le titre de votre billet, Monsieur Bilger, a résonné à la lecture de deux billets qu’il est intéressant de considérer en complément de vos affirmations et interrogations.
Le premier est le simple rappel de la dernière lettre d’Antoine de Saint-Exupéry écrite la veille de sa disparition. C’est un document que j’ai lu à de multiples reprises. Et c’est pourtant à chaque fois une source de réflexion profonde et surtout de mise en rapport avec l’état actuel de notre société si bien pensé par cet auteur. A lire ici :
https://www.theatrum-belli.com/30-juillet-1944-lettre-dantoine-de-saint-exupery-au-general-x-ecrite-la-veille-de-sa-disparition/
En écho à cette lettre, un exercice de réflexion sur les risques que notre société informatisée crée de manière particulièrement dangereuse. Nombre de scientifiques s’interrogent actuellement sur la puissance des algorithmes de l’intelligence artificielle dont on risque de ne pas contrôler les actions.
Plusieurs revues scientifiques ont déjà abordé ce sujet qui rejoint l’art de la conversation, mais cette fois entre ordinateurs et entre hommes et ordinateurs.
Sur ce sujet, j’ai trouvé un excellent article dont je ne saurais que conseiller la lecture :
http://echoradar.eu/2017/07/22/ia-intelligence-artificielle-inexorable-armageddon/
Dans les deux cas, le pessimisme est de rigueur quand on constate la régression de civilisation que représente l’évolution de notre société de plus en plus informatisée, de moins en moins soucieuse de l’humain. Celle qu’au fond notre président de la République-philosophe semblerait appeler de ses vœux. Cherchez l’erreur conceptuelle…
@ Jabiru | 30 juillet 2017 à 13:31
Le problème a été identifié. Il est logé dans un poste d’aiguillage. Il paraît qu’il va falloir farfouiller dans 17 armoires pleines à craquer de câbles et de connexions en tout genre pour remettre les choses en état. Donc là, avec la meilleure volonté du monde, Macron n’y peut rien à moins que la tenue d’agent technique SNCF et son casque blanc lui paraissent seyants, sait-on jamais.
Puisque vous parlez de l’Espagne. Étant allé rendre visite à un de mes frères ayant la chance d’habiter Hendaye, nous avons pris le « métro » pour rejoindre San Sebastian. Très belle ville, très propre, avec ses magnifiques fenêtres en encorbellement et ses balcons en fer forgé contrastant très fortement avec le parcours au milieu de la ville d’Irun avec un fort accent mixé de Bronx et de favelas sud-américaines. Nous aurions pu de la fenêtre du train apprécier le point de dessication du linge pendant aux fenêtres et la promiscuité était telle avec les occupants des immeubles que j’avais l’impression de regarder l’émission « Les trains pas comme les autres » en direct.
Mon potager bio, au grand désespoir de mon épouse, nous empêche d’aller plus loin dans nos pérégrinations. Étant casanier il faut bien que je me trouve une excuse.
« Choisissons ce qui nous honore. »
Tiens, on pourrait en faire une devise.
@Claude Luçon | 30 juillet 2017 à 14:07
À dix ans près nous avons vécu la même chose, 1964-1970, pour ma part.
Sauf que nous ne chassions que perdreaux et canards.
À la fin du jour on démontait les sièges arrière de la 404 Peugeot, et le village nous allumait un feu d’arbres du tonnerre.
Calamité Jane et ses chèvres n’a jamais dû voir ça.
Le plouc français, y a pas plus consternant.
Les commentaires ont un peu digressé, quoique…

Séville à vingt ans !
Le langage dans tous ses états, on oublie tout comme dans la chanson.
Le fado dodo…
@ Lucile | 30 juillet 2017 à 13:31
« N’est-ce pas Savonarole ? Mon cher, je ne vous hais point, comme dirait Chimène, mais de temps en temps, j’ai du mal à vous comprendre. Avec un grand-père britannique du côté maternel, je me sens obligée de défendre l’honneur de certains de mes ancêtres, si fourbes et hypocrites aient-il pu être à vos yeux.
Lucile, l’Angleterre, l’Empire britannique, son glorieux passé et son génie m’ont toujours passionné.
Une nation hors du commun, un peuple inouï.
Un monde à part.
@Giuseppe | 30 juillet 2017 à 16:09
Je vois le fin connaisseur.
@Antoine Marquet | 30 juillet 2017 à 12:45
« Je vous rappelle que Saramago, mort récemment, était prix Nobel de littérature »
Ah oui ? Qu’en reste-t-il aujourd’hui de ce prix Nobel ?
C’était l’époque où on distribuait des prix Nobel à tous les anciens membres de partis communistes.
Vous avez lu sa prose ? Un tonneau d’ennui.
@ Jabiru 30 juillet 2017 15:59
Macron/Ferrand
Mais Macron n’a pas le temps de rencontrer Ferrand !
Comme je le disais dans mon commentaire du 17 juillet à 17h32 sous le billet « Et pendant ce temps… », c’est notre Tintin !
Chevauchant ses jets, il sillonne le monde : le croit-on à Londres, il palabre à Ouagadougou. Le matin au Qatar, le soir à l’opéra et le lendemain à Alger. C’est un hologramme permanent illuminant le monde. Est-vraiment lui écrasant la main de Trump (Tintin au Far West), morigénant Poutine (Tintin chez les Soviets), puis dans la foulée réglant le conflit syrien (Tintin au pays de l’or noir), et pourquoi pas le conflit malien (Tintin au Congo) ? Le tout en moins de quelques jours !
Sans perdre une seconde, le voici dans une nouvelle aventure – le réchauffement climatique – qu’Hergé lui-même ne nous avait pas contée (Tintin sauve la planète).
Son truc, c’est la com’ : il sourit, il embrasse, il étreint, il serre les mains, les bras, les épaules, la taille, il parle, il conférence, il évangélise, il tweete et re-tweete… C’est le nouvel Obama !
Sur certaines chaînes de TV – communication millimétrée – son image éthérée et souriante est scotchée en haut, en bas, dans les coins, au milieu des écrans quasiment toute la journée et même la nuit pour la dévotion du bon peuple !
Ben oui, tiens, le peuple français, où est-il passé dans ses préoccupations et ses promesses ? « Les alcoolos du Nord », « les femmes bretonnes illettrées », « les gens de rien », comme il disait, pensaient l’avoir élu pour traiter le chômage, la pauvreté, le pouvoir d’achat, etc. Foin de ces préoccupations bassement matérielles, il est l’élu de tous ceux qui n’ont pas ces problèmes vulgaires avec l’argent. Son domaine c’est le monde !
Alors, Jabiru, vous comprenez bien que Ferrand c’est le dernier de ses soucis.
Pendant ce temps, à Moulinsart-en-France, le capitaine Haddock, notre Premier ministre Edouard Philippe à la tête du gouvernement le plus technocratique de la Ve République, tente de camoufler les erreurs du précédent ministre de l’Economie qui s’appelait – ô surprise – Emmanuel Macron !
Cordialement.
@ Tipaza
« La discussion est un échange sur de vrais sujets, la conversation ne doit aborder les vrais qu’au détour d’une phrase sur l’art du temps. »
L’un ou l’autre… L’important est de savoir écouter et donc servir à l’autre ce qu’il désire entre les deux, sinon se laisser aller à ce qu’on préfère, peut-être un mélange entre les deux.
Parce que je ne vois pas de raison de choisir entre elles.
« Mais je ne veux pas être ennuyeux, prenons un sujet léger, la couture et au hasard les tenues de Brigitte. »
Bizarre que personne ne vous ait relancé sur ces deux sujets. Pas de chance ! Peut-être que les gens sont dans une indulgence estivale, ou peut-être qu’ils se rendent compte qu’il n’y a que la classe qui soit vraiment belle, et qu’elle ne court ni les rues ni les médias, qu’elle est rare et secrète.
Comme le Sauternes, elle est « l’extravagance du parfait ». Une expression que j’adore… Qui me vient parfois à l’esprit quand je découvre tel aspect de la réalité par exception euphorisante, ou, plus souvent, en opposition et fuite à elle.
Mais bref, pour se remonter le moral, pas trop souvent car les gens alimentent peu leurs blogs, je trouve que lire ceux sur le vin fait parcourir le côté enraciné et lumineux du monde.
@Savonarole
Oui, il est vrai qu’ils nous envient Daft Punk, Pierre Soulages et quelques autres…
Vous semblez être l’Emile Zola des Portugais ! Lugubre… estaminet… on est en plein Assommoir… Il vous faudrait mettre les logiciels à jour.
En 2011 les Finlandais ont tenu, par vidéo interposée, des propos sur le Portugal que l’on pourrait presque comparer aux vôtres. Voici la réponse portugaise : https://www.youtube.com/watch?v=RfXH4-Aq-Zs
Eh bien voilà !
On converse sur le Portugal et l’Angleterre !
@ boureau
« Question pour un oral de l’ENA :
« Comment expliquer au bon peuple, de façon rationnelle, que l’on peut se prétendre la première destination touristique du monde, tout en étant la 19ème pour les recettes globales, et la 59ème pour les dépenses par touriste ? »
Vous avez trente minutes pour nous convaincre ! »
—————
Ils viennent voir la belle France et quand ils rencontrent le garçon de café, le chauffeur de taxi parisien et d’autres aimables Gaulois, eh bien… ils n’ont plus envie de dépenser.
Non ?
« Le plouc français, y a pas plus consternant » ! MDR.
Nous assène le petit Caporal en parlant de celui qui dit qui y est !
@ Jabiru | 30 juillet 2017 à 13:31
Les armoires de commande du réseau avaient été remplacées dernièrement par du matériel faisant appel à une technologie plus performante, permettant notamment de remplacer les kilomètres de câbles susceptibles de provoquer des pannes intempestives, par un système de faisceau permettant de véhiculer beaucoup plus de données en un minimum de liaisons.
Il semble que le personnel technique chargé de la maintenance (personnel SNCF ou sous-traitants) n‘ait pas reçu la formation adéquate.
Autre problème de taille, il n’a pas été prévu de système de secours en cas de défaillance du système principal, ce qui aurait évité l’immense cafouillage actuel, qui plus est en pleine période de départ en vacances.
Quand on pense que le dernier slogan de la SNCF était « A nous de vous faire aimer le train », c’est raté !
@Catherine JACOB 30 juillet 2017
Bien évidemment E.Macron n’est pas responsable de ce qui se passe aujourd’hui à la SNCF et qui laisse des voyageurs sur le quai.
Il n’empêche qu’il y a manifestement un problème de management au sein de cette société qui cumule depuis des années les réclamations de ses clients. Le patron actuel n’a qu’une idée, c’est de conserver son poste.
Quand une organisation fonctionne mal, on change le chef. C’est au chef de l’Etat de trancher. Il a montré dernièrement qu’il en était capable.
@Achille 08:40
Vous abondez dans mon sens, il y a bien un problème de management et d’organisation à la SNCF. Les naufragés du 30 juillet, laissés pour compte, s’en souviendront longtemps. L’image de cette société ne fait que se dégrader et il est grand temps d’y mettre de l’ordre.
Dans une société privée, le patron serait remercié ad nutum.
@S Carioca
« Ils viennent voir la belle France et quand ils rencontrent le garçon de café, le chauffeur de taxi parisien et d’autres aimables Gaulois, eh bien… ils n’ont plus envie de dépenser.
Non ? »
Dernièrement des amis venant d’Europe de l’Est : « Où peut-on rencontrer des Parisiens à Paris ? »
@hameau dans les nuages
Une de mes amies me fait part de ce que son époux et leur fils vont aller pendant quelques jours s’encanailler avec l’amie du fils ainsi que quelques membres de sa famille.
Elle : je ne les accompagne pas, à cause des animaux.
Moi : c’est sûr cela fait du bien de se retrouver
seule chez soi, de temps en temps.
Elle : à qui le dis-tu !
On devise tranquillement si « comme on connaît les saintes…!
@ Tipaza
Finalement, notre hôte vous exauce en causant futilité : c’est le statut de la première dame.
@Antoine Marquet
En vacances au Portugal, vous avez eu la bonne idée de nous livrer un lien qui rappelle, non sans humour, et en anglais, mille choses que l’on doit au Portugal et aux Portugais.
Avec infiniment de respect, je n’oublie pas que né Portugais, vous avez servi la France, et, ce qui est très rare, vous avez été, à titre étranger, lieutenant-colonel de la Légion étrangère, chef du service historique de la Légion, rédacteur en chef durant trois ans de la revue
« Képi blanc » et traducteur, notamment, d’un ouvrage sur Camerone.
Vous avez décidé, il y a quelques trimestres, sur ce blog, d’abandonner votre pseudonyme et de signer de votre nom.
Vous avez bien fait. Quand on a servi notre pays de cette façon, on n’a rien à cacher et rien à craindre.
@ Patrice Charoulet
Antoine Marquet | 30 juillet 2017 à 12:45
« Je vous rappelle que Saramago était prix Nobel de littérature »
Qu’un ancien militaire français admire un prix Nobel qui aura été communiste jusqu’à son dernier souffle et qui aura mis en doute la version officielle de l’attentat des tours de New York laisse rêveur.
Toutes ces informations sont à votre disposition, on n’a plus le droit de mourir idiot.
@ Noblejoué | 30 juillet 2017 à 22:38
« Je trouve que lire ceux (les blogs) sur le vin fait parcourir le côté enraciné et lumineux du monde. »
Allons, rendons au vin sa noblesse, et osons dire qu’il nous ouvre un aspect numineux de l’existence.
Il ne faut pas exagérer dans le numineux du vin, mais enfin de temps en temps s’égarer dans les vignes du Seigneur relativise certains obstacles de la vie.
Pour tout vous dire, je suis en vacances, et même ou surtout en vacances, le rosé n’est pas ma tasse de thé (si je puis dire, je ne crains pas les métaphores exotiques), c’est un vin de rien comme dirait le président, et rien ne vaut un Bourgogne aligoté ou un Chablis pour se détendre.
@ Patrice Charoulet
Merci pour votre commentaire, que je ne mérite pas tant probablement.
@Savonarole
Comme d’habitude vous cédez à l’outrance. Ennuyé par la perte de points suite à votre commentaire, vous essayez un dernier trait dans cette pseudo-conversation. Je vous mentionne et ne vous admire pas. Mentionner Saramago n’est pas l’admirer, l’aimer, aimer son oeuvre. J’aurais pu citer Pessoa ou Camões, mais là je crains que cela ne soit par trop compliqué d’y accéder, pour vous…
PS : Vous serez bien aimable, si vous transcrivez une de mes phrases, de ne pas l’amputer. Je vous en saurais gré.
@Noblejoué | 30 juillet 2017 à 14:45
– cliché pris par ma plus jeune soeur;
pris par mon père.
« Il paraît que la saudade est la nostalgie de ce qui aurait pu être. Existe-t-il des liens avec le fado ? Est-ce que la nostalgie de ce qui aurait pu être date d’il y a longtemps, est-ce que cela a eu une influence culturelle réduite ou importante ?
On dit que « Le chanteur de fado ou fadiste (fadista) exploite en général des thèmes récurrents : la saudade, l’amour inaccompli, la jalousie, la nostalgie des morts et du passé, la difficulté à vivre, le chagrin, l’exil… »
Le lien de la saudade avec le fado est donc que la première constitue l’un des thèmes du second.
Le musicien Pierre Barouh définit la saudade comme un « manque habité ».
Au Brésil, le jour de saudade est officiellement célébré le 30 janvier.
Deux clichés de la First enquiquineuse de ces lieux, un jour de saudade :
@Savonarole | 30 juillet 2017 à 12:45
« Je préfère Amalia Rodrigues quand c’est un peu plus enlevé et joyeux.
Je ne comprends pas le sens des paroles, mais en effet musicalement c’est plus léger et donc sans doute écoutable plus longtemps.
SNCF suite et explications de texte.
Enfin le gouvernement demande des comptes en mettant en demeure la direction de s’expliquer sur les causes du bazar ambiant inacceptable.
Qui sera le fusible ? J’ai comme une idée.
@ Tipaza
Le Côtes de Provence est un vin de rien, d’accord, mais pas, par exemple, le Tavel ! Mais qui aime le Bourgogne est mon frère.
@ Catherine JACOB
Merci pour vos éclaircissements sur les liens entre saudade et fado. Egalement pour vos photos.
L’ironie me plaît bien quand vous dites « la First enquiquineuse », mais comme vous nous aidez tous à nous repérer, et êtes aussi lumineuse, je dirais plutôt L’Etoile polaire.
@Catherine JACOB
Madame,
Je ne sais comment un billet fort intéressant sur la conversation a pu générer autant de commentaires sur le Fado, mode musical urbain, particulièrement lisboète, qui ne peut être confondu avec le fado de Coimbra, qui est surtout chanté par les étudiants universitaires, ni avec celui en usage dans le village de Vidual, Miranda do Corvo, près de Coimbra. Il existe une vingtaine de genres de fado. Le fado parle à l’âme portugaise d’une manière peu perceptible par d’autres, fussent-ils d’excellents (!) commentateurs de ce blog. Sachant votre goût pour la recherche je vous adresse ici quelques liens qui vous permettront d’écouter différents types de fado qui démentent « la nuit dont le Portugal ne serait pas sorti »… (nuit et brouillard ?), l’estaminet, le lugubre…
https://www.youtube.com/watch?v=GKCJgDCA5Bo
https://www.youtube.com/watch?v=Pey1B0DPZj0
https://www.youtube.com/watch?v=MoxZI1d8u48
https://www.youtube.com/watch?v=5YBS7x4jWi0
https://www.youtube.com/watch?v=1YriVM8sC7M (naissance du fado)
https://www.youtube.com/watch?v=oaqH3HhesEQ
@Antoine Marquet | 01 août 2017 à 22:47
Merci pour tous les liens vers des morceaux que j’ai, musicalement – vu que les textes me restent obscurs…! – écoutés avec beaucoup de plaisir.
Ceci étant, la musique est une forme de conversation, initialement avec les dieux.
@ Noblejoué | 01 août 2017 à 19:42
« …et êtes aussi lumineuse, je dirais plutôt L’Etoile polaire »
Dans ce cas ce n’est pas Catherine qu’il faut l’appeler mais Eléonore ! ☺
@ Achille | 02 août 2017 à 09:11
Vous m’avez fait sourire, ce n’est pas si mal.
@ Achille | 02 août 2017 à 09:11
;
– ©étude du dimanche 4 mai 2008, 19:05:24 pour le caractère 后 → ‘First Lady’ d’il y a plus de trois mille cinq cents ans (L’écriture dite ‘ossécaille’ est une écriture utilisée du XVe siècle au Xe siècle av. J.-C. sur les rives du cours moyen du Fleuve Jaune.)-
– © étude du dimanche 28 juin 2015, 21:25:12 – l’écriture de l’Indus est datée d’entre 2 600 à 1 900 av. J.-C.
-©- 
« Dans ce cas ce n’est pas Catherine qu’il faut l’appeler mais Eléonore ! ☺ »
Eléonore : Etymologie latine : lenire, adoucir
Autre étymologie obscure dit-on : peut-être arabe ‘el nour’ la lumière (voir aussi pour Hélène en grec)
Hélène : Etymologie grecque : grec moderne : Ελένη : Eléni, pourrait venir du grec hêlê (éclat du soleil) ou encore hélènè une sorte de flambeau rituel, petite lumière au bout de la nuit (?).
Cependant, dans la tradition homérique, « Hélène » viendrait de la forme indéfinie έλον du verbe αίρω (détruire) et de νης (vaisseau), ce qui signifierait « (celle pour qui) les vaisseaux (des Anciens) ont été détruits »
Fêtée le 25 juin : Sainte Éléonore Reine d’Angleterre, puis moniale bénédictine (✝ 1291)
Éléonore, fille du comte de Provence et belle-sœur de saint Louis, épousa très jeune le roi d’Angleterre, Henri III monté sur le trône à l’âge de neuf ans alors que la première guerre des barons faisait rage, et dont le long règne fut des plus mouvementés. Éléonore était distinguée et intelligente. Durant les années qui suivirent, Éléonore émergea comme une dirigeante ferme et inflexible.
Les historiens Margaret Howell et David Carpenter la décrivent comme « plus combative » et « bien plus dure et déterminée » que son époux. Leur différence d’âge était considérée comme importante à l’époque, Éléonore avait 12 ans contre 28 pour Henri III (soit 16 ans), mais l’historienne Margaret Howell note que le roi « était généreux, chaleureux, débordait d’affection pour son épouse » qui lui donna cinq enfants dont une sourde, une petite Catherine qui décéda à l’âge de quatre ans.
Autre jour : 14 octobre, Fête Locale : Sainte Enora
@ Noblejoué | 01 août 2017 à 19:42
« L’ironie me plaît bien quand vous dites « la First enquiquineuse », mais comme vous nous aidez tous à nous repérer, et êtes aussi lumineuse, je dirais plutôt L’Etoile polaire. »
Merci et comme par hasard ça tombe bien vu que Ursa minor fait partie de mes préoccupations épisodiques :
« L’étoile Polaire dans l’hémisphère nord de la Terre est Alpha Ursae Minoris (α UMi), l’étoile la plus brillante de la constellation de la Petite Ourse. »
Représentation de la rotation du ‘chariot’ semblable au ‘Esse’ celtique ainsi qu’au moderne symbole de l’infini : élément mis en bleu ci-dessous sur la tête de Megrez (étoile δ au centre des sept ) -©-
Ils est des fados pas fades et qui mettent en joie. Une descendante de Capverdiens…
http://www.youtube.com/watch?v=T8yN-m1eSRQ&list=RDT8yN-m1eSRQ#t=6
Où l’on aimerait être l’objet du « contigo » de cette voix russomontagnarde.
@S Carioca | 03 août 2017 à 01:24
«…une descendante de Capverdiens… »
Survivants des famines régulières survenues entre 1941 et 1948 du fait des sécheresses chroniques dues à la déforestation et accentuées par l’absence d’aide alimentaire dans l’indifférence générale, j’imagine.
Superbe chanson de la Mer en tout cas.