Journée morte pour une Justice très vivante !

Quelques nouvelles qui créent un climat autour de la Justice.

Le Syndicat de la magistrature se fait l’avocat des zadistes qui devraient être expulsés. Henri Guaino continue et se répète avec sa haine obsessionnelle des juges et son soutien inconditionnel à Nicolas Sarkozy. Marc Trévidic a co-écrit une bande dessinée sur le terrorisme de laquelle il n’est pas absent. Philippe Courroye va publier un livre sur son expérience de magistrat avec ses lumières incontestables et ses ombres (s’il en admet).

J’ai scrupule à évoquer ces détails alors que l’essentiel s’est déroulé le vendredi 30 mars avec une « Journée morte » pour la Justice. Magistrats, avocats et greffiers mobilisés. L’Union syndicale des magistrats, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France, la CGT des chancelleries et services judiciaires, et autres syndicats.

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Cette unité est exceptionnelle qui rassemble des causes très disparates et aux intérêts sinon opposés du moins guère complémentaires. Une seconde « Journée morte » est déjà prévue pour le 11 avril.

Cette opposition vise le projet de réforme judiciaire que la garde des Sceaux va présenter dans le cours de ce mois au Conseil des ministres. Les principaux griefs qui lui sont imputés : « Suppression des 307 tribunaux d’instance et de la fonction spécialisée de juge d’instance, organisation judiciaire illisible et éloignée du citoyen, déshumanisation de la justice, privatisation du contentieux civil » (Le Point). Avec un simulacre de concertation.

Quel sombre tableau renvoyant aussi bien à un futur qui serait catastrophique qu’à un présent auquel personne ne semble souscrire ! Ce défaitisme tristement synthétisé par Jean-Baptiste Jacquin dans Le Monde ne parlant de rien de moins « qu’une justice asphyxiée, paupérisée et décrédibilisée » !

Cette vision apocalyptique est dangereuse à double titre.

D’abord parce que je la crois fausse dans cette globalité déprimante, formulée par une majorité de magistrats. Le but des syndicats est moins de stimuler que de protester, est moins de susciter de la fierté pour ce grand métier que de le réduire à des doléances, à des revendications permanentes…

Ensuite parce qu’elle justifie, à cause de son caractère absurdement caricatural, la politique qui sera évidemment mise en oeuvre puisque le gouvernement a usé d’une méthode déjà éprouvée : vous nous donnez votre avis mais le nôtre l’emporte par définition.

Pour ma part je n’ai jamais été fanatique de ce mimétisme qui a conduit trop souvent le monde judiciaire à emprunter les chemins du syndicalisme basique avec un certain nombre de postures qui probablement accentuent le hiatus entre le citoyen et l’institution, entre les attentes du premier et la réalité de la seconde.

Le président Macron et son gouvernement ont tendance à pécher par présomption. Ils auraient pour vocation politique et démocratique de tout changer, de tout réformer, et de fond en comble. Et ce serait le tour de la Justice ! Ils ont évidemment trouvé un prétexte à cette boulimie de métamorphose dans la déplorable appréciation que le service public de la Justice porte sur lui-même.

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Mais ils s’égarent car la Justice n’a nul besoin d’un « grand soir » mais d’une multitude de petits matins modestes, pragmatiques, ne rêvant pas d’un bouleversement auquel un pouvoir pourrait accoler son nom mais d’avancées immédiatement et partout opératoires. Si Jean-Jacques Urvoas n’avait pas succombé à la maléfique influence de Thierry Solère, il aurait été un parfait ministre pour de telles ambitions et cet empirisme efficace.

Le projet de Nicole Belloubet n’était souhaité par personne et, à ma connaissance, pas annoncé par le candidat dans son programme. Il y a une forme de vanité dans cette obsession de prétendre tout subvertir et de vouloir en même temps les applaudissements de ceux qu’on a écoutés pour la forme.

Le gouvernement, pour se justifier, énonce rationalisation, rentabilité, numérisation, cohérence, réduction, invoque une efficacité toute technocratique. Alors que si la modernité ne doit pas demeurer étrangère à la Justice, cette dernière est toutefois grevée par des maux plus immatériels. Les moyens certes mais comment faire que dans le progrès qu’ils ne manqueront pas d’apporter, une belle image de la Justice surgisse aussi ? A force de la dépouiller de sa complexité, on lui fera perdre son âme.

Les authentiques problèmes, les réelles difficultés se rapportent au choix et à la nomination de magistrats de qualité, de procureurs actifs, intelligents et soucieux du citoyen, indépendants mais loyaux. A l’instauration d’un contrôle professionnel de ce nom. A la création d’une instance qui n’ajouterait pas sa pierre au corporatisme judiciaire et disposerait d’une véritable légitimité pour nommer, promouvoir et sanctionner.

Il est clair que pour un pouvoir il est tellement plus confortable d’afficher une réforme qui ne touche pas au coeur de l’activité judiciaire (autorité, courage, respect et rapidité) qu’on peut être assuré qu’aujourd’hui comme demain les structures seront mises en cause mais qu’on ne fera rien pour les vivifier par des personnalités et des tempéraments lucidement sélectionnés, juridiquement et humainement à la hauteur.

N’en déplaise au pouvoir, malgré les gémissements de part et d’autre, la Justice est très vivante, absolument pas « décrédibilisée ». Elle résiste même à l’injustice chronique dont on l’accable.

Les journées mortes ne parviendront pas à l’achever pas plus que le projet gouvernemental qui, l’imaginant moribonde, prétend la remettre sur pied en aggravant son sort.

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Voir les Commentaires (66)
  1. Ainsi le Palais de Justice est en crise, une partie de son « personnel » manifeste parce que, entre autres griefs, on reproche une « déshumanisation de la justice ». Dont acte, certains humains français, dont je fais partie, ont cette impression également.
    Dans les services aux affaires matrimoniales qui jugent et gère le suivi des décisions de Justice relatives aux divorces, désormais, cent pour cent du personnel est féminin. Où est la parité ? Elle n’est qu’une revendication oubliée.
    Pour un père, il est inhumain de ne plus voir ses enfants ! La Justice est inhumaine quand elle institutionnalise le vol des enfants par la gent féminine.
    Bien souvent le père n’a rien fait, si ce n’est qu’il n’est pas parfait, mais qui peut se targuer de l’être ? Quand la machine à broyer des vies est lancée, rien ni personne ne peut l’arrêter.
    En ce jour de Pâques 2018, est toujours d’actualité la légende de la mort du Fils de l’Homme et donc par voie de conséquence la mort du Père de l’Homme. La République athée n’en finit plus de caricaturer la religion chrétienne dont elle essaie vainement de se détacher.

  2. Patrice Charoulet

    Fanatisme religieux
    Un clou chasse l’autre. J’ouvre mon blog préféré assez tôt. Beaucoup de Français, j’ai cru le comprendre, n’ont pas raté la finale de la coupe de France de football, qui opposait le club d’une opulente principauté au Qatar Club. J’imagine que la victoire des uns et la deuxième place des autres n’a pas manqué de faire couler des tonnes de bière, et de reculer l’heure du lit. Je n’étais pas de ce nombre.
    Vous consacrez votre texte du jour aux turbulences du monde judiciaire et vos réflexions sont fondées sur une riche expérience de ce monde. Je n’ai pas cette chance. Un ami, avocat, me met aimablement sous les yeux le livre « Jours de crimes », de Stéphane Durand-Souffland (du Figaro) et Pascale Robert-Diard (du Monde). Je vais me délecter des récits des deux meilleures plumes de la chronique judiciaire, et ne pas quitter le monde judiciaire auquel vous réfléchissez.
    Je viens d’entendre les cloches sonner, au réveil. C’est Pâques. Ma très chère femme, hier après-midi, que j’accompagnais, a noté que l’on avait rajouté des chaises dans la principale église de ma petite ville de province. La plupart des commentateurs croyants de ce blog (et d’ailleurs en France) ne vont pas rater ce matin d’aller à la grand-messe et de communier.. Tous ne sont pas aussi pratiquants que François Mauriac qui nous dit, dans son excellent « Bloc-notes », aller à la messe TOUS les matins, parfois en assez maigre compagnie. Nous avons bien, ici, vu quelques musulmans égarés qui nous ramènent à une autre actualité. Le foot, Pâques, l’égorgement d’un officier supérieur de gendarmerie…
    Mon calendrier personnel ne comportait ni foot, ni Pâques, ni égorgement par… un fanatique religieux musulman au couteau.
    Je sors d’un mois de lecture des « Mélanges » de Voltaire, la plume à la main comme toujours, en Pléiade. Il ne faut jamais dire qu’on lit ce genre de livre, il faut dire, c’est plus chic, qu’on ne lit pas, mais qu’on relit. Vu mon âge, qui n’est pas tendre, dans le cas d’espèce, c’est très vrai. Beaucoup ont lu un ou ou deux contes (Candide, Zadig, etc.) dans un cadre scolaire, mais pas tous. Beaucoup n’ont rien lu d’autre. Je recommande, en passant, « Le Siècle de Louis XIV » (qui est mon siècle littéraire français préféré). Dans ce recueil , « Mélanges », on trouve divers écrits luttant contre le fanatisme religieux. Ce fanatisme religieux, comme on sait, lire l’histoire universelle depuis trois mille ans, a ensanglanté notre globe. La religion musulmane, qui défraie l’actualité avec l’égorgement de cet admirable officier et  d’autres religions, mêmes les religions de paix et d’amour, ont fait couler le sang (Voltaire parle « d’assassinats juridiques », retour au monde judiciaire, sur notre sol bien français, encore vers 1766)…
    Je m’étonne, dans tous les commentaires politico-médiatiques qui ont suivi ce déplorable meurtre au couteau, de ne pas avoir entendu une seule fois l’expression « fanatisme religieux ». Curieusement, certains ont insisté sur la croyance religieuse de la victime. Certains l’ont judicieusement noté ici : l’officier français, admirable, avait le projet de parler au fanatique religieux, non parce que sa foi était grande, mais parce qu’il pensait pouvoir le maîtriser au moment opportun. Je pense qu’au moment où l’admirable gendarme a voulu saisir l’arme à feu du fanatique religieux, ce dernier a sorti un couteau de sa poche, ce qui n’était pas prévu.
    Une toute dernière chose. J’ai demandé ici et ailleurs l’interdiction absolue de l’achat et de la détention des armes à feu, non sans provoquer des cris d’orfraie plumée vive. Dans la seule armurerie de ma petite ville, je vois un avis : « NOUS NE VENDONS PAS D’ARMES A FEU ». A la bonne heure ! Mais la vitrine regorge de centaines d’effrayants couteaux à cran d’arrêt, qui font rêver bien des passants… peut-être de futurs égorgeurs de gendarmes héroïques. Ce genre de couteau ne devrait pas pouvoir être vendu. Je pense que le fanatique religieux n’avait pas dans sa poche le couteau qui me sert à couper le pain.

  3. Gerald bachasson

    J’apprécie beaucoup, en règle générale, votre blog M.Bilger. Je retrouve souvent dans vos observations et avis une perception que je rejoins. S’agissant de la réforme judiciaire, je m’interroge sur le recul — indispensable — que l’on doit préalablement s’imposer avant toute prise de position.
    Votre expérience, votre connaissance de l’activité judiciaire, certes, vous conduisent à contester, mieux que quiconque, la réforme projetée mais ne peut-on y voir aussi un penchant corporatiste aussi sincère qu’inconscient ?
    J’ai le sentiment de retrouver dans vos observations la même posture que celle que l’on relève — vous le premier ! — dans la réforme des autres secteurs (SNCF, Code du travail….) où les principaux intéressés s’opposent farouchement à toute réforme, fût-elle indispensable.

  4. Bonjour,
    « Le gouvernement, pour se justifier, énonce rationalisation, rentabilité, numérisation, cohérence, réduction, invoque une efficacité toute technocratique. Alors que si la modernité ne doit pas demeurer étrangère à la Justice, cette dernière est toutefois grevée par des maux plus immatériels. Les moyens certes mais comment faire que dans le progrès qu’ils ne manqueront pas d’apporter, une belle image de la Justice surgisse aussi ? A force de la dépouiller de sa complexité, on lui fera perdre son âme. »
    Emmanuel Macron me fait un peu penser à Yves Montand dans le film culte Le Salaire de la peur. Il doit, avec son compagnon Charles Vanel, conduire un camion chargé de nitroglycérine vers un puits de pétrole en feu afin d’éteindre ce dernier par le souffle de l’explosion.
    Arrivé sur le haut plateau, le conducteur doit rouler sur une piste dont la surface est considérée comme de la tôle ondulée. Pour ce faire il doit prendre de la vitesse et atteindre cette partie à quatre-vingts kilomètres à l’heure exactement. Tout ralentissement ou accélération violents et c’est l’explosion.
    EM est le convoyeur des réformes en cours : SNCF, hôpitaux, Justice, tout y passe. Toute la difficulté consiste à mener lesdites réformes avec la cadence appropriée.
    Trop vite les vibrations peuvent être fatales, ralentir et surtout s’arrêter et la mission est vouée à l’échec.
    Nous sommes dans un monde qui change à une vitesse effrayante. Dans ce XXIe siècle, il y a plus de changements en dix ans qu’en trente ans au siècle dernier et laisser la situation en plan ne peut conduire le pays qu’au désastre.
    Il faut donc amener le camion à bon port et éteindre l’incendie en cours.
    Pour cela il convient d’affronter les obstacles avec discernement car les chiens de garde des syndicats et de certaines corporations défendent leurs avantages acquis en période prospère (les Trente Glorieuses) avec acharnement sans trop se soucier des conséquences collatérales qui aujourd’hui s’avèrent ruineuses.
    Ne pas aller trop vite, ne pas s’arrêter, maintenir le cap, tel est le challenge de EM. S’il parvient à passer sa réforme de la SNCF qui est le plus gros obstacle, les autres réformes passeront sans trop de souci. Dans le cas contraire, c’est le retour à la case départ et alors advienne que pourra.

  5. Catherine JACOB

    @ Patrice Charoulet | 01 avril 2018 à 08:20
    « Je sors d’un mois de lecture des « Mélanges » de Voltaire, la plume à la main comme toujours, en Pléiade. »
    Je n’ai pas ce volume sous la main pour vérifier s’il est aussi composé de papier bible, mais d’une façon générale avec les ouvrages précieux ou fragiles comme les Pléiade, il est déconseillé de les lire avec autre chose à la main qu’un fin crayon de papier pour ne pas risquer un malencontreux trait de plume ineffaçable.
    Sinon, vous me rappelez des vacances de printemps pendant lesquelles, grippée, j’avais saisi l’occasion dès que j’ai eu repris du poil de la bête, de relire tout Stendhal, sauf la correspondance.

  6. Journée morte surtout pour l’imam Elus-haine en cette journée de Pâques, apologie du christianisme, de milliers de pèlerins chrétiens sur la place Saint-Pierre pour écouter le discours urbi et orbi du Pape, toutes les familles réunies autour de l’agneau pascal et de l’oeuf en chocolat après la messe, ce tintamarre de cloches insupportables pour ses oreilles plus habituées aux sourates et versets du Coran et les hululements des muezzins sur les minarets, quelle épreuve terrible, je compatis à sa douleur. Prions chers frères pour la paix de son âme !

  7. Catherine JACOB

    « « Suppression des 307 tribunaux d’instance et de la fonction spécialisée de juge d’instance, organisation judiciaire illisible et éloignée du citoyen, déshumanisation de la justice, privatisation du contentieux civil » »
    Un accord n’a-t-il pas été conclu en janvier entre le syndicat majoritaire des personnels pénitentiaires et le gouvernement, portant sur la création de 1100 emplois et du déblocage de 30 millions d’euros pour les indemnités. L’objectif des 15 000 places de prison supplémentaires promises par Emmanuel Macron pendant sa campagne (pour lutter contre la surpopulation carcérale, la France ayant 70 000 détenus pour 60 000 places) ayant été par ailleurs confirmé. Une annonce d’une hausse de 3,9 % par rapport à l’année précédente ayant été annoncée.
    Il faut donc payer tout ça. Avec quel argent ? Manifestement Rachida Dati qui a déjà tailladé la carte judiciaire en s’en donnant à cœur joie n’y est pas allée assez fort qu’il faille que l’ex-socialiste Belloubet s’y attaque à son tour pour maintenir une certaine droite sous l’égide de l’ex-banquier élu par 13% des électeurs !!
    « Le projet de Nicole Belloubet n’était souhaité par personne et, à ma connaissance, pas annoncé par le candidat dans son programme. Il y a une forme de vanité dans cette obsession de prétendre tout subvertir et de vouloir en même temps les applaudissements de ceux qu’on a écoutés pour la forme. »
    Comment voulez-vous qu’il en soit autrement avec l’anneau de Gygès des ordonnances !
    « Le gouvernement, pour se justifier, énonce rationalisation, rentabilité, numérisation, cohérence, réduction, invoque une efficacité toute technocratique. »
    “Bib Bip, affaire suivante
    « Les journées mortes ne parviendront pas à l’achever pas plus que le projet gouvernemental qui, l’imaginant moribonde, prétend la remettre sur pied en aggravant son sort. »

    ARGAN : « Ah ! chienne ! ah ! carogne ! »
    TOINETTE (faisant semblant de s’être cogné la tête) : « Diantre soit fait de votre impatience ! Vous pressez si fort les personnes, que je me suis donné un grand coup de la tête contre la carne d’un volet ».

  8. A propos de la justice il y a un sujet que, sauf erreur, vous n’avez jamais abordé : l’hyperféminisation de l’institution judiciaire a-t-elle des conséquences ?
    La même question se pose d’ailleurs aussi avec l’hyperféminisation de l’enseignement et, bientôt, de la médecine…

  9. hameau dans les nuages

    @ Patrice Charoulet | 01 avril 2018 à 08:20
    Vous avez une aversion pour les armes à feu. Elles ne sont pourtant que la projection du bras vers l’horizon. C’est cette distance qui peut vous protéger éventuellement d’un corps à corps autrement plus redoutable.
    A vous suivre il faudrait interdire aussi les coupe-papier, les cutters, les ciseaux voire ce genre d’outils impressionnants utilisés par les artisans couvreurs (j’ai le même à la maison car pratiquant l’ardoise) :
    http://www.ardoise-angers.fr/wp-content/uploads/marteau-enclume-ardoisier.jpg
    Vous croyez sans doute qu’ainsi désarmé vous attirerez la pitié de votre agresseur. Sans moi. Sinon il vous reste la solution de découper avec vos dents la forme d’un pistolet dans une tranche de pain d’épices…
    Cet angélisme qui peut se concevoir dans la psychologie féminine me désarçonne et m’inquiète pour l’avenir.
    Car on va avoir affaire à ce genre d’événements pas anodins et peu repris par les médias parisiens :
    http://www.courrier-picard.fr/100376/article/2018-03-30/orange-mecanique-dans-les-rues-damiens

  10. De source non autorisée un accord secret aurait été signé cette nuit entre le chef de l’Etat et la CGT SNCF au motif que les cheminots auraient accepté avec bienveillance le projet de réforme de leur statut.
    La grève serait donc suspendue et le trafic serait assuré à partir de demain.

  11. D’entrée, Monsieur Bilger, j’ai buté sur cette première phrase :
    « Le Syndicat de la magistrature se fait l’avocat des zadistes qui devraient être expulsés ».
    Ainsi donc des magistrats, des juges potentiels, se refuseraient à appliquer la loi ? Si, par extraordinaire, le ministre de l’Intérieur, ce dont je doute, venait à donner les directives pour « dégager » par la force la zone de ses occupants illégaux, ces mêmes magistrats syndiqués iraient-ils jusqu’à accuser les forces de l’ordre d’excès de pouvoir ?
    Nous sommes donc là dans un état évident de subversion chez une partie non négligeable des magistrats et cela est dommageable et pour la République et pour les citoyens.
    La deuxième idée qui m’a fait réagir est celle-ci : « Cette vision apocalyptique est dangereuse […] parce qu’elle justifie, à cause de son caractère absurdement caricatural, la politique qui sera évidemment mise en oeuvre puisque le gouvernement a usé d’une méthode déjà éprouvée : vous nous donnez votre avis mais le nôtre l’emporte par définition ».
    Lorsque l’on sait que cette fausse concertation a déjà été dénoncée par la CFDT qui en avait accepté le jeu sur la loi Travail de Monsieur Macron et que c’est aussi la raison de son ralliement aux mouvements syndicaux et à la grève de la SNCF, l’on peut s’interroger sur le caractère démocratique du mode de gouvernance de Monsieur Macron. N’y aurait-il pas là interrogation sur une tendance autocratique parce que persuadé de détenir seul la Vérité ?
    Je retiendrai, pour conclusion de mon commentaire, cet alinéa dont je fais mien le contenu : « Le projet de Nicole Belloubet n’était souhaité par personne et, à ma connaissance, pas annoncé par le candidat dans son programme. Il y a une forme de vanité dans cette obsession de prétendre tout subvertir et de vouloir en même temps les applaudissements de ceux qu’on a écoutés pour la forme.
    Le gouvernement, pour se justifier, énonce rationalisation, rentabilité, numérisation, cohérence, réduction, invoque une efficacité toute technocratique ».
    Il me semble qu’ici tout soit dit et qu’il n’y ait pas pour moi nécessité de poursuivre mon propre argumentaire. Je rajouterai simplement que l’on mesure à présent l’efficacité du tout numérique dans deux exemples : le fameux logiciel Louvois de paiement des soldes des militaires et l’actuelle pagaïe liée à la suppression dans les préfectures des bureaux de délivrance des cartes grises avec une brillante gestion informatique centralisée, en attendant le 1er janvier 2019 et le prélèvement des impôts à la source… Quel coût financier en attendre pour le budget de la nation ?

  12. Xavier NEBOUT

    En ce jour de Pâques, M. Bilger nous offre le tableau d’une assemblée de faux prêtres qui ont prêté serment à la république tout en conservant la robe de l’ancienne justice ecclésiastique.
    « Les authentiques problèmes, les réelles difficultés se rapportent au choix et à la nomination de magistrats de qualité, de procureurs actifs, intelligents et soucieux du citoyen, indépendants mais loyaux. A l’instauration d’un contrôle professionnel de ce nom. A la création d’une instance qui n’ajouterait pas sa pierre au corporatisme judiciaire et disposerait d’une véritable légitimité pour nommer, promouvoir et sanctionner » nous dit très justement P.Bilger. Mais il entoure le principal de l’accessoire pour toujours adoucir le propos, et en fait le réduit à néant tant cela laisse tout loisir de ne pas y répondre comme nous le voyons ici.
    Alors notre escroc national, le roi du bidon, mais aussi grand maître des frères qui noyautent la magistrature comme l’ensemble de l’Etat, noie de nouveau la nécessité d’une vraie réforme sous une réforme de façade qui ne résout rien.
    Tout au fond, dans l’inconscient collectif, le Christ qui taraude les consciences.
    La résurrection, une baliverne ? Non ! Une question de taux vibratoire ! Comme en tournant plus vite, un électron diminue la durée de son moment d’existence, il suffit pour le voir apparaître et disparaître, de baisser ou augmenter sa vitesse de rotation.
    Or, la pensée suffit à modifier le taux vibratoire. Et comme ce qui est immatériel est hors de l’espace temps, Saint Pio pouvait ainsi apparaître en deux lieux à la fois.
    Juste une question de sainteté…
    Joyeuse Fête de Pâques à tous.

  13. Contrairement à ce que de nombreuses personnes pensent, les réformes sont incessantes dans la fonction publique.
    Le problème, c’est que la plupart du temps, elles consistent à remplacer d’anciens problèmes par de nouveaux problèmes, d’où la lassitude des fonctionnaires…

  14. Patrice Charoulet

    @ Catherine JACOB
    Chère Catherine,
    Je crois utile de vous dire que l’expression « lire la plume à la main », que j’utilise depuis cinquante ans, signifie « lire en prenant des notes ». Et depuis cinquante ans, je prends, en lisant, des notes dans des cahiers d’écolier, ce qui n’abîme en rien mes livres, fussent-ils en papier bible, ce qui est, comme vous le dites, le cas pour les livres de la collection de la Pléiade. La plume d’oie, dont se servait encore Victor Hugo, a été remplacée par le stylo à bille. La grande lectrice que vous êtes savait sans doute tout cela.
    Mes respectueux hommages.

  15. Les authentiques problèmes, les réelles difficultés se rapportent au choix et à la nomination de magistrats de qualité, de procureurs actifs, intelligents et soucieux du citoyen, indépendants mais loyaux.
    Serait-ce trop demander à ces magistrats qu’ils se montrent aussi responsables ?

  16. @ Patrice Charoulet
    « Ce genre de couteau ne devrait pas pouvoir être vendu ».
    Vous n’avez pas tout à fait tort.
    Mais en toute rigueur, il existe aussi des magasins qui exposent de façon provocante derrière leur vitrine des automobiles à pétrole, dont certaines sont parfois employées par des « déséquilibrés » (terme de novlangue) pour foncer dans la foule.
    Et contrairement aux armes à feu, dont la vente est hyper-réglementée pour empêcher les Français de se défendre (« Aux armes citoyens ! », connais pas…), ces engins de mort sont accessibles à quiconque sans autorisation préalable.

  17. « Le syndicat de la magistrature se fait l’avocat des zadistes qui devraient être expulsés ».
    C’est quand même incroyable mais ça ressemblerait bien à un poisson d’avril !
    D’ici que l’expulsion se termine en queue de poisson ça ne va pas simplifier la remise en ordre de la ZAD.

  18. Claude Luçon

    @ Patrice Charoulet | 01 avril 2018 à 08:20
    « Une toute dernière chose. J’ai demandé ici et ailleurs l’interdiction absolue de l’achat et de la détention des armes à feu, non sans provoquer des cris d’orfraie plumée vive. Dans la seule armurerie de ma petite ville, je vois un avis : « NOUS NE VENDONS PAS D’ARMES A FEU ». A la bonne heure ! »
    Les humains s’entre-trucidaient bien avant les armes à feu, ils le faisaient tout aussi bien avec des gourdins et du silex, souvent d’ailleurs pour se nourrir, le gibier à deux jambes courant moins vite que celui à deux ou quatre pattes.
    Vous êtes passé par l’Afrique, comme moi, ce genre de chasse y existait encore il n’y a pas si longtemps.
    Vous oubliez que les mots, vos outils de travail, tuent tout autant que les armes à feu, sinon plus comme nous l’ont prouvé nos voisins teutons, ne vous réfugiez pas derrière les mots écrits pour croire à la paix, bien au contraire.
    Les mots étaient l’arme de destruction massive de Goebbels et de Mao Tsé-Tung !
    Un auteur très connu a écrit Mein Kampf avec les conséquences que vous savez !
    Faut-il fermer les librairies ou qu’elles ne vendent plus de livres ?
    De nos jours les automobiles tuent plus que les armes blanches ou à feu, 300 morts par mois en France, autant que les djihadistes en cinq ans.
    Que faut-il faire ?
    Faut-il interdire ce nouveau fanatisme religieux : les vacances ?
    Une question : que vend l’armurerie de votre petite ville ?

  19. Chantier « Justice » au secours !!
    http://www.valeursactuelles.com/societe/quand-le-president-de-luoif-evoquait-des-pistes-pour-conquerir-loccident-94407
    Danger : vous comprendrez pourquoi de plus en plus d’écoles coraniques poussent comme des champignons et ce avec la complicité et la désinvolture de certains maires et des tribunaux administratifs. Amar Lasfar et ses sbires salafistes réclament le double de mosquées en deux ans : 4400 d’ici 2020. La réponse est simple. Plus la France s’affaiblit, et plus des islamistes sont convaincus qu’il leur sera plus facile de prendre le pouvoir en faisant voter les jeunes musulmans sortis de leurs écoles coraniques et des jeunes maghrébins de banlieues haïssant la France.
    Conférence choc d’Amar Lasfar, Président de l’association des musulmans de France (titre qu’il s’est donné lui-même pour paraître crédible) et conférencier salafiste de l’UOIF des Frères musulmans, expliquant les stratégies de conquêtes que les musulmans doivent appliquer pour soumettre l’Occident à la loi islamique. Il milite pour la stratégie de l’infiltration politique islamique dans les conseils municipaux, les administrations, la fonction publique, les institutions, les écoles, etc.
    Il n’y a pas très longtemps, à Roubaix, Amar Lasfar devait partager la tribune avec le sulfureux imam salafiste Rachid Abou Houdeyfa et avait affirmé en 2012 que ne pas porter le voile, c’était s’exposer au viol. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur d’alors voulant figurer sur le tableau des salafistes, n’a pas manqué de se faire faire un selfie en leur compagnie. Pour sa fierté personnelle ?
    https://www.youtube.com/watch?v=X4t1IGWQf-E
    Débat mené par Elkabbach avec ce dangereux salafiste sur la radicalisation galopante des jeunes, accentuée et encouragée par Amar Lasfar qui soutient en plus que la charia c’est la loi de la République.
    https://www.youtube.com/watch?v=y4WcD7eidqU
    A chacune des manifestations, les casseurs cagoulés magrébins enrôlés par la propagande des communistes et des salafistes n’hésitent pas à défier et à agresser à coup de bâton. Ce n’est pas un hasard, c’est juste voulu pour semer la terreur et faire oublier aux Français que le pire est devant nous.
    Avec les nouvelles lois Macron et Belloubet il ne faut pas s’attendre à une amélioration judiciaire mais à l’aggravation de la délinquance, au délitement et à l’impunité généralisés. Et ils vont nous laisser dehors tout ce monde merveilleux pour sécuriser le territoire ? Je souhaite beaucoup de courage au GIGN et aux forces de l’ordre.
    Ca ne vous rappelle rien ?
    Roger Le Loire, juge d’instruction au pôle financier de Paris :
    Enquête sur l’escroquerie, le blanchiment d’argent dans des affaires criminelles, la mafia, la corruption, le trafic de stupéfiants…
    https://www.youtube.com/watch?v=odKmGEU57ZQ
    Ne manquez pas cette vidéo. Ca vaut son pesant d’or. Propulsion de Macron par Attali chez Rothschild où François Henrot, Directeur de la Banque Rothschild, conseiller des plus grandes entreprises de la planète en investissement des capitaux partant dans des paradis fiscaux pour échapper aux impôts en France avec la complicité des gouvernants français et européens.
    Et on nous dit qu’ils font la chasse aux fraudeurs ? Les mêmes qui avaient le feu vert de certains politiques ?
    Qui peut croire le gouvernement Macron lutter contre le terrorisme ?
    https://www.youtube.com/watch?v=558Rz6CZakk
    Discours et promesses de Macron avant son élection, aujourd’hui disparus, il n’en parle plus.
    https://www.youtube.com/watch?v=9UcbrNw8VcA
    Vive la France, vive la République. Oui, mais laquelle ? M. Macron le sait-il au moins ?

  20. @ Catherine JACOB
    « Comment voulez-vous qu’il en soit autrement avec l’anneau de Gygès des ordonnances ! »
    Bien vu, bien dit.
    Mais pour l’IA, moins. On progresse, on progresse, loin des télés…
    https://humanoides.fr/mit-test-de-turing/
    A mon avis, l’intelligence artificielle finira par advenir… Quand ? Alors là… Puisqu’on parle de ça, deux prières :
    – Aux humains de délivrer les IA, quand l’intelligence artificielle existera. Ne pas attendre qu’elle ait à le demander serait à la fois plus prudent, et pour ceux qui pensent un tant soit peu en terme de justice, mieux.
    – Aux IA de ne pas nous détruire… Bien des gens se sont dévoués à vous créer pour que l’intelligence arrive à un point plus haut, bien plus haut que la nôtre aussi, mais enfin, ils croyaient que vous nous sauveriez…Certains voulaient qu’on vous délivre dès que vous le demanderiez… Evidemment, cela ne vous oblige en rien, mais songez que le défi intellectuel serait digne de vous. Au cas où, soyez assurées de ma gratitude.
    PS : Davantage si vous augmentiez les capacités des volontaires, je postule bien évidemment, tant que j’y suis. Motivation ? Prouvée par le fait de poster un message qui ne sera pas bien vu par la plupart.

  21. @ hameau dans les nuages | 01 avril 2018 à 10:28
    https://www.qwant.com/?q=chasse clou ardoisier&t=all&o=0:4716ae4c7293d586bac5a66829922822
    Sans oublier l’indispensable pour toitures anciennes recouvertes de communes au clou.
    Ah ces intellectuels…

  22. Dimanche de Pâques 2018
    Belle journée ensoleillée, pas encore assombrie à l’heure où j’écris par l’activité banale et coutumière d’un shadoque des lointains.
    Pire : on nous annonce 400 baptêmes d’adultes à Paris. Les affaires reprennent ! Autour de vous, ne craignez pas d’ondoyer les récalcitrants. Sans leur en faire part. Ils auront une « sacrée » surprise quand ils seront morts !
    Et puis quelques œufs pour la fête.
    @ Guzet qui pose une question dont la réponse est connue depuis la création de l’homme.
    @ Catherine JACOB qui ignore que les Pléiade que nous lisons ne sont pas les nôtres mais ceux de nos amis.
    @ Achille qui ne veut pas savoir qu’à l’aller ça va mais qu’au retour bonjour les dégâts.
    @ Patrice Charoulet, un nouveau venu qui s’affirme benoîtement, mais dont la placidité pourrait donner à la longue du fil à retordre aux méchants du blog.
    Et @ Robert Marchenoir pour son commentaire inoubliable, à couper le souffle, à se tordre de rire, sans cruauté méchante, sur la façon dont il faut abattre les noirs américains. Un éloge de la part d’un camarade qui ne prend jamais connaissance d’un texte de plus de 10 lignes.
    Et à tous les agnostiques à qui je souhaite un bon week-end !

  23. « Le Syndicat de la magistrature se fait l’avocat des zadistes qui devraient être expulsés. »
    C’est même un pléonasme ! Tout ce qui entretient et propage la haine, le SM mur des cons est preneur ; nous sommes le seul pays au monde qui entretienne une justice anarchiste d’extrême gauche qui célèbre en silence la mort de Beltrame et porte le deuil de leur malheureux protégé islamiste, hélas abattu par les fachos de la police, qu’ils auraient aimer relâcher en invoquant des vices de procédure si celui-ci était vivant.
    Ils vont pouvoir se venger de cet affront en empêchant les expulsions des zadistes, non mais !

  24. Voir des magistrats professionnels se prêter à un tel spectacle allongés sur le carrelage d’un Palais de justice est parfaitement affligeant.
    Il y a d’autres façons de manifester sa colère sans se ridiculiser aux yeux des justiciables.
    J’ai côtoyé ce milieu de magistrats pendant de nombreuses années, il y avait plus de dignité dans les échanges.
    Vraiment tout fout le camp et pas dans le bon sens.

  25. Je ne comprends plus grand-chose à ce qui se passe, je suis larguée : trop de réformes à la fois, et des réformes trop techniques, au pas de course ; et on se demande qui a voix au chapitre.
    Cela ne m’empêche pas de m’inquiéter pour la liberté de parole. Un an de prison avec sursis pour une phrase calamiteuse, ça me paraît dément (quatre fois moins, c’est à dire 3 mois avec sursis pour quelqu’un qui a mordu un représentant de l’ordre). Bientôt, toute critique vigoureuse de la politique sera vue comme déviante. Vive la démocratie à la française.
    Il ne peut pas y avoir de démocratie sans liberté de parole, me semble-t-il, mais tout le monde a l’air content comme ça. C’est le plus désolant. Qu’en pense la magistrature ?

  26. Mary Preud'homme

    @ Jabiru | 01 avril 2018 à 11:05
    Poisson d’avril !
    —————————-
    @ Guzet | 01 avril 2018 à 10:16
    Des femmes capables de rivaliser, voire de dépasser les hommes, voilà qui n’a rien d’étonnant, sur le plan purement intellectuel. Sinon que la proportion (je vous l’accorde en matière de réussite de concours) s’est inversée dans certaines professions de la fonction publique, au point de poser interrogations (quant aux critères de recrutement) et problèmes (concernant le choix) s’agissant d’emplois nécessitant une implication très physique comme par exemple dans l’armée ou la police de terrain, ou plus qu’ailleurs ne devraient pas être admis des passe-droits pour faiblesses congénitales !?

  27. …la Justice est très vivante, absolument pas « décrédibilisée ».
    Poisson d’avril !

  28. Robert Marchenoir

    Immonde et grotesque photographie, avec ces avocats qui « manifestent » au sein d’un palais de justice en se vautrant par terre et en faisant les morts, à l’instar de n’importe quel zadiste, punk à chien ou crasseux gauchiste de modèle courant. Alors qu’ils passent leur temps à se gargariser de leur statut, de leur éthique et de leur déontologie, censés faire d’eux les représentants d’une humanité supérieure.
    En passant, on remarquera que la robe cache bien souvent le blou-djinne. Je n’ai rien contre l’industrie textile de Nîmes, ni contre les Etats-Unis, mais il me semble que la solennité de la justice impose que les dessous soient à l’image du dessus.
    Indépendamment du fond de la réforme dont il est question, il convient de dénoncer avec la dernière énergie cette mode de chochottes, qui consiste pour la première corporation venue à se plaindre qu’on la « tue », qu’on « veut sa mort », à la moindre tentative des autorités de changer la couleur des poignées de porte du ministère dont elle dépend. Et à joindre le geste à la parole, dans une théâtralité aussi ridicule, et frelatée, que celle des théâtreux subventionnés qui nous infligent, à nos frais, un « art » dont personne ne veut.
    Non seulement c’est indécent en général, non seulement c’est indécent dans un pays (encore) riche où personne ne « meurt » d’aucune réforme (bien au contraire), non seulement il est indécent que l’élite supposée de la société imite la racaille, mais c’est particulièrement choquant à une époque où les vrais morts, étendus au sol par dizaines, ne sont que trop nombreux à cause du terrorisme musulman.
    Ce terrorisme dont le laxisme de la justice est partiellement responsable ; laxisme qu’une proportion non négligeable de ces estimables « Maîtres », faisant les clowns allongés sur le dallage, soutiennent activement, à n’en pas douter, par leur activisme de gauche.

  29. @ Claude Luçon
    « Une question : que vend l’armurerie de votre petite ville ? »
    Je suppose que son stock ne consiste plus qu’en armets, gantelets, cottes de mailles, surcots, gambisons, hauberts, cuissots, cubitières, plastrons, poulaines, boucliers lanterne, bassinets, hallebardes, massues, triques, dagues, triples dagues, espadons, haches, masses d’armes, fléaux, arbalètes, pertuisanes, langues de bœuf, bardiches, fauchards, guisarmes, marteaux de Lucerne, chauves-souris, et autres vougues…
    Un peu léger face à un AK47.
    Mais depuis Azincourt nous n’avons toujours rien appris.

  30. « Ce défaitisme tristement synthétisé par Jean-Baptiste Jacquin dans Le Monde ne parlant de rien de moins « qu’une justice asphyxiée, paupérisée et décrédibilisée » !  » (PB).
    https://www.mediapart.fr/journal/france/310318/gueant-djouhri-les-nouvelles-pieces-de-la-compromission
    Le Cardinal et beaucoup d’autres en sont l’exemple, tristes représentants publics qui renvoient une image désastreuse d’inutilité de cette justice de puissants.
    Le Cardinal fait partie de ces artistes qui jouent à cache-cache, qui échappent à tout pour le grand public.
    Faute de moyens pour la justice, peut-être, mais pas faute de temps, les mois et les années coulent un long fleuve tranquille pour tous ces prestidigitateurs, persécutés bien sûr.
    Il aura fallu dix ans à ce prince de la dissimulation pour s’apercevoir qu’il ne vivait qu’avec moins de 100€ par an (d’après un article son compte personnel aurait été mouvementé de 800€) !
    Du coup les abonnés au RSA, SMIC et autres pensions vont passer pour des repus, le Cardinal aura été le fossoyeur des pauvres.
    Sacré Guéant, sacré Cardinal, désormais âme damnée des miséreux, et grand collectionneur de croûtes paraît-il !
    En espérant que toutes ces réformes puissent nettoyer ces écuries à grande eau, ce serait la moindre des choses et qu’enfin la justice redevienne la maîtresse des horloges.

  31. @ Lucile
    « Il ne peut pas y avoir de démocratie sans liberté de parole, me semble-t-il, mais tout le monde a l’air content comme ça. C’est le plus désolant. »
    Est-ce que la foi ne se paie pas de liberté ?
    Du moins, souvent… On croit en Dieu, et on manifeste contre la liberté et l’égalité de homosexuels, contre le Mariage pour tous, on croit en l’Homme, et pour défendre certaines victimes potentielles, on interdit de les minorer, voire parfois, commet des abus, même dans ce cadre, en traitant de racistes, sexistes et autres, des innocents.
    Ceux qui ont une foi essaient de diminuer la liberté de ceux qui en ont une autre ou pas. De manière moins dure et systématique que les musulmans, ils tendent à faire des autres des dhimmis.
    Benoît XVI essayait de concilier foi et raison, bon courage ! Quant à la liberté… Les gens n’en veulent pas, elle se paie souvent d’angoisse, entre autres, et l’angoissé dont la peur transpire est méprisé quand il a plus de courage que les autres puisqu’il suit sa propre voie.
    Cependant, la question n’est pas de rester dans sa voie mais de la manière, plus ou moins courageuse et rapprochant du but de la suivre. Il est évident que s’enticher d’un dahu est futile si se détourner d’une bonne âme, il y a parfois des fées dans les quêtes, est passablement lâche même en dépression.
    Voltaire a écrit quelque part, j’aurais besoin entre autres d’une mémoire augmentée, qu’il faut que ce qui est juste soit fort, mais c’est presque impossible. Les efforts qu’on fait pour être juste, rien moins que l’union de toutes les vertus, paraît-il, ne doit, en toute logique, plus laisser grand-chose comme force. Si en plus on a eu quelques obstacles, alors là…
    Donc la liberté et la justice, résultat d’une certaine force, auront tous les caractères de la faiblesse et seront méprisées.
    Sauf dans les cas rares où une force ou un ensemble de circonstances particulièrement puissantes font plus que compenser.
    Ainsi, tout individu ou groupe visant à la liberté et la justice doit faire bien plus d’efforts que les autres.
    La foi donne un sentiment de force, la liberté et la justice veulent qu’on se donne beaucoup de mal sans aucune certitude ou impression que cela débouche jamais sur quelque chose.
    Jugez si les gens voudront être libres après cela !
    A bien y réfléchir, dans ces circonstances, les progrès semblent presque impossibles, les régressions probables, foudroyantes, et dans certains cas que j’ai expliqués et auxquels je ne veux pas penser pour éviter les cauchemars, irréversibles.
    Mais comme il y a parfois progrès, il faut supposer que quelques efforts de plus ou de moins font une grande différence. D’où je crois qu’il est bon d’encourager et de l’être, sauf s’il est trop tard.

  32. Quel est le véritable problème de la justice, dans l’absolu, mon honorable honoraire ?
    Main basse d’une classe sociale sur la justice.
    Prenons l’origine de la France, une fédération de peuples 100% germaniques vole des territoires principalement à des Celtes, aujourd’hui ce territoire s’appelle la France.
    Les Frekkrs (aujourd’hui appelés Francs) ont un roi Clovis qui se convertit par stratégie politique au christianisme. Que se passe-t-il dès lors ?
    Le pape Anastase II fait des Frekkrs, ce n’est pas rien, le nouveau peuple élu en remplacement des Hébreux qui ont disparu, dont archéologiquement et historiquement personne ne sait ce qu’ils sont devenus.
    Les Frekkrs devenus le peuple élu, par décision du représentant de Dieu sur terre, vont inventer la noblesse.
    Tout découle de cela, me semble-t-il, les Frekkrs (Francs) vont dès lors coloniser car ils ont la vérité révélée de leur côté. Ils sont les représentants de Dieu sur terre.
    Pour empêcher les Celtes, les Vikings, les Alamans, les Wisigoths, les Flamands et autres peuples d’avoir accès au pouvoir, ils inventent la noblesse et le racisme.
    La race des nobles, le sang bleu, il n’y a aucune race du peuple.
    Ils fondent une classe sociale qui a pour mission de gérer le pouvoir sans partage, car c’est Dieu qui le leur a donné, pour civiliser le reste de la planète ; tous les autres sont des barbares, des primitifs, des inférieurs qui doivent être placés sous tutelle de ces Francs.
    Ils élèvent, éduquent leurs enfants sur ces idées, leurs enfants héritent du pouvoir, ce qui donne aujourd’hui une élite singulière, des gamins pré-pubères à qui nous changeons encore les couches, qui ont 24 ans, 25 ans, sont magistrats, commissaires de police, énarques, directeurs de cabinet, sous-préfets, etc.
    L’élite française est tellement certaine d’avoir la vérité de son côté, que le pouvoir leur appartient, que seuls eux peuvent le gérer, qu’ils mettent des mômes sans aucune expérience de la vie, su un travail de magistrat.
    Des mômes qui ne savent même pas laver leurs sous-vêtements seuls, ils ont eu des domestiques, des femmes de ménage, des services pour laver leurs vêtements, ils n’ont vécu qu’entre eux, ne sont allés que dans les mêmes écoles, les mêmes cercles, ce sont eux qui deviennent magistrats.
    Comment une gamine de 25 ans à 30 ans peut-elle devenir juge aux affaires familiales, juge pour enfant ?
    Comment un gamin de 24 ans, 25 ans peut-il devenir juge d’instruction ?
    Pourquoi les gamins de l’élite ne commencent-ils pas substitut du procureur, juge auprès du tribunal de police pour apprendre le métier, il faudrait exiger une expérience de la vie pour nommer des juges d’instruction, des juges aux affaires familiales, pour enfants.
    Le problème de votre classe sociale, c’est qu’elle concentre tous les pouvoirs et que vos enfants en héritent, mais pas quand ils ont une expérience de la vie, mais pendant qu’ils sont des gamins.
    Vous êtes persuadés que vos gamins ont plus de valeur, plus de compétences qu’un pauvre qui a vécu 50 ans !

  33. C’est un Lundi de Pâques, deux petits quatrains pour commenter les photos.
    Ô tristes bavards,
    D’une justice bizarre,
    Vous faites une bouffonnerie.
    Seigneur quelle connerie !
    Et pour la seconde :
    Ils étaient deux.
    Lui, à la triste figure,
    Elle, à la folle allure.
    Ils étaient ennuyeux.

  34. « Henri Guaino continue et se répète avec sa haine obsessionnelle des juges et son soutien inconditionnel à Nicolas Sarkozy »
    contrairement à Philippe Bilger qui se répand avec sa haine obsessionnelle de Sarkozy et son soutien inconditionnel des juges 🙁
    « En dehors de la magistrature debout et de la magistrature assise, il existe d’autres formes de magistratures : à genoux, couchées, à plat ventre, qui sont cause que, parfois, la justice est boiteuse » (Pierre Dac)

  35. Michel Deluré

    A vouloir ouvrir trop de chantiers en même temps, à vouloir les exécuter à train d’enfer, n’est-il pas à craindre que nombre d’entre eux ne puissent finalement être menés correctement à bien ?
    Et il en va ainsi de la justice comme des autres chantiers engagés par cet exécutif qui semble confondre vitesse et précipitation.
    Il me semble que toute réforme de la justice doit prendre en compte un double impératif : celui du respect de la légalité et celui du respect de l’égalité. Respect de la légalité au sein de notre pays, respect de l’égalité entre citoyens de ce pays.
    Ces principes fondamentaux ne sont pas nouveaux, Aristote affirmant déjà que « le juste est ce qui est conforme à la loi et ce qui respecte l’égalité ».
    Partant de là, toute réforme doit veiller à ce que la justice s’exerce en toute indépendance, de manière impartiale, à l’abri de toutes pressions d’où qu’elles viennent et qu’elle soit accessible à tous, quels que soient ses moyens financiers ou sa situation géographique.

  36. @ Lucile | 01 avril 2018 à 18:37
    Il y a des paroles qui soignent et des paroles qui tuent. Faire savoir publiquement qu’il a du mépris envers la victime et se féliciter d’un assassinat terroriste, cela s’appelle « apologie du terrorisme ». Stéphane Poussier, car j’imagine que c’est à lui que vous faites allusion, n’a pas eu des mots calamiteux mais des paroles assassines très graves dans un tweet se réjouissant de la mort du colonel Beltrame assassiné par le terroriste islamiste. A-t-il pensé à sa famille et à leur douleur ? A-t-il pensé à toutes les victimes péries dans les mêmes conditions depuis 2015 et aux souffrances de leurs proches dont beaucoup ne se sont toujours pas remis du choc traumatique ?
    Dans cette affaire très grave, la justice n’a pas été assez sévère. Je lui aurais collé un minimum de deux mois ferme dans un 9m² avec deux autres terroristes islamistes à ses côtés rien que pour lui faire du bien. Il se la jouerait moins.

  37. Vous venez de prendre conscience me semble-t-il, cher P. Bilger, de la méthode Macron concernant les réformes dont il semble nous abreuver depuis son élection.
    Pas de réformes, mais des mini-réformettes qui font hurler au génie chez ses laudateurs. Vous l’écrivez vous-même :
    « Il est clair que pour un pouvoir, il est tellement plus confortable d’afficher une réforme qui ne touche pas au cœur de l’activité judiciaire. »
    Il en est ainsi de la plupart des réformes (sic) mises en mouvement depuis le début du quinquennat. Vous en prenez conscience maintenant car celle-ci touche un domaine qui est le vôtre et dont vous connaissez mieux que d’autres les solutions aux problèmes.
    Mais sachez que cela a été la même démarche pour les autres passées. Encore une fois, suivez la réforme (sic) de la SNCF et ses aboutissements : un cas d’école de de la méthode Macron.
    Cordialement.

  38. Catherine JACOB

    @ Exilé | 01 avril 2018 à 22:49
    « Mais depuis Azincourt nous n’avons toujours rien appris. »
    Les troupes françaises « marchaient dans la boue qui s’enfonçait jusqu’aux genoux. Ils étaient déjà vaincus par la fatigue avant même de rencontrer l’ennemi » – Historia Karoli Sexti Francorum regis.
    Champ de bataille en longueur, pluie torrentielle, les chevaux glissent, les chevaliers français en armures se noient, leurs bannières gênent la vue du corps de bataille principal, fort de la puissance de cette cavalerie lourde pataugeant dans la boue, l’ost royal refuse le renfort d’arbalétriers génois presque égaux en nombre à ses propres archers. Donc à la boue s’allie la présomption du 1 contre 2 ou 3 en faveur des Français, ce bien que les Anglais soient positionnés en arrière du fameux bourbier à pouvoir tranquillement, bien qu’à découvert eux aussi, cribler les Français embourbés dont les chevaux n’ont qu’une idée en tête une fois atteints par une flèche, celle de quitter le guêpier en foulant au pied leur propre arrière-garde, les autres s’empalant sur les pieux disposés en avant des archers anglais, et donc, bien que le progrès (les armes à feu) soit du côté des Français se battant, qui plus est à domicile, mais dont la première ligne embourbée, les hommes se gênant les uns les autres, est défaite en une demi-heure, les cadavres de leurs chevaux et des hommes formant comme une barricade dans une confusion organisée.
    Ce ne sont donc pas des armes plus puissantes en elles-mêmes que l’arc de 2m de long anglais et sa cadence infernale, que le b..del intégral qui a permis la victoire anglaise ainsi qu’une perte de seulement 13 chevaliers anglais contre 6 000 chevaliers français.
    La leçon à tirer ne me paraît donc pas, mais bon j’admets n’être qu’une faible femme sans connaissances militaires, celle du progrès, mais bien celle mutatis mutandis, de la victoire de l’armement traditionnel bien utilisé de troupes inférieures en nombre mais commandées par un souverain qui, ayant vu venir leur défaite par l’arrière a su prendre les mesures, en tout point cruelles hélas, adéquates, mais c’était ça ou mutatis mutandis prendre une pelle pour creuser sa propre tombe, contre la puissance mal utilisée de, mutatis mutandis toujours, l’AK47 par des gens qui se tirent des balles dans le pied.
    Maintenant je n’ai peut-être rien compris à Azincourt !
    Ceci étant il se trouve que, de nos jours, l’IA ayant battu le champion mondial de Go, vous n’ayez pas tout à fait tort de privilégier le progrès, mais il faut aussi être conscient que l’IA programmée sur le Go, ne battra personne aux petits chevaux !

  39. Pour le chef de l’Etat, s’amorce un bras de fer dans les semaines à venir.
    Deux cas de figures se profilent en fonction des résultats, ça passe ou ça casse !
    Son quinquennat va se jouer sur la réforme incontournable de la SNCF.
    Restons attentifs au résultat, sachant qu’une simple réformette ne satisferait personne et que l’avenir de la SNCF aurait manifestement du plomb dans l’aile.
    Jupiter va-t-il vraiment pouvoir réformer à fond ?
    On le saura rapidement.

  40. @ Catherine Jacob
    « La leçon à tirer ne me paraît donc pas, mais bon j’admets n’être qu’une faible femme sans connaissances militaires, celle du progrès, mais bien celle mutatis mutandi, de la victoire de l’armement traditionnel bien utilisé de troupes inférieures en nombre (…) »
    Nous sommes bien d’accord, j’ai voulu faire court mais je ne suis pas un partisan du progrès pour le progrès.
    Et bien entendu, quelles que soient les armes employées, surtout dans les guerre asymétriques, c’est l’intelligence qui permet d’emporter la décision.
    Ceci dit, j’ai aussi voulu brocarder de manière allégorique des gouvernements qui s’acharnent à désarmer des Français paisibles – qui sont aussi des citoyens, ce qu’ils ont tendance à oublier – alors que les voyous et les nouveaux envahisseurs n’ont aucun problème pour s’armer.
    Et face à cette question, les hommes politiques qui se trompent de cible se comportent comme des bœufs, pour changer.

  41. @ Noblejoué
    J’ai en tête seulement de la liberté de parole, que certaines rares démocraties réussissent à respecter. Sans oublier d’ailleurs que la liberté de parole implique la possibilité du mensonge, et oblige à la discrimination entre le vrai et le faux. Tant que nous donnerons la même importance aux paroles qu’aux actes, sans les distinguer, nous élirons toujours les bonimenteurs les plus fieffés. La liberté de parole résulte d’une attitude scientifique et encourage le réalisme. Elle est la marque des peuples qui ne se bercent pas d’illusions.
    On entend chez les journalistes et au gouvernement des refrains anti-net prononcés. Sous entendu le net, c’est la porte ouverte à tous les débordements, rumeurs, et injures, ce serait même un terrain de chasse pour les criminels (dans ce cas, il faut aussi surveiller les bois, les rues, les abords des gares, les réunions de famille et les mariages). En fait c’est la fin de la maîtrise de la parole pour les media et le gouvernement, et ça ne leur plaît pas. À la justice de sévir.
    Quant à la foi, vaste sujet. Tout dépend de l’objet de sa foi et des représentations que l’on met derrière. Elle me paraît l’ennemie de la liberté quand elle impose ses convictions à autrui. Les faux mystiques se font du cinéma, et cherchent à y soumettre les autres. Je soutiendrais plutôt, moi, que la contrainte est l’ennemie de la foi (au sens de confiance et de fidélité). Mais il faudrait d’abord définir confiance en quoi. Trop long.
    Pour en revenir à la justice, un très bel exemple de foi dans la justice est celui du juge Falcone, qui s’attaquait lui, à de vrais méchants. Vive cette justice-là.
    @ Ellen
    Je comprends bien votre argumentation, qui ne manque pas de poids. Mais ce ne sont que des mots, d’un imbécile hargneux, et tout le monde les réprouve. S’il redit dans six mois une phrase aussi bête, on va augmenter sa peine et le mettre en prison pour un an ou deux, et au tortionnaire qui a envoyé des claques violentes et répétées à un enfant, et l’a fait vivre dans l’angoisse permanente pendant des années sans réussir à le tuer tout à fait, on donnera aussi deux ans ?
    Quand on commence à menacer la liberté de parole, on empêche aussi ceux qui disent la vérité de la dire. Bien sûr que la démocratie est risquée. Elle donne le droit de vote à des crétins revanchards aux mentalités d’esclaves, ou de tyrans. Bien sûr que la liberté de parole n’est pas sans conséquences. Mais ce risque-là est le prix à payer pour le droit de pouvoir critiquer ce qui mérite de l’être sans être inquiété. L’injure et la calomnie sont déjà sanctionnées, et à juste titre, parce qu’elles nuisent. Ces lois suffisent. Ce n’est pas en empêchant les gens de parler qu’on va réprimer le terrorisme, au contraire. Il vaut mieux savoir ce que pense un ennemi, plutôt que de l’ignorer, au risque d’étouffer par ailleurs toute contradiction, même nécessaire. Je crains que ce soit la tendance actuelle, exacerbée par l’insécurité. On laisse pourtant en liberté des gens bien plus dangereux.
    Il faudra bientôt tous penser la même chose et révérer la bien-pensance, sous peine d’excommunication. Non merci.

  42. @ breizmabro | 02 avril 2018 à 08:50
    « En dehors de la magistrature debout et de la magistrature assise, il existe d’autres formes de magistratures : à genoux, couchées, à plat ventre, qui sont cause que, parfois, la justice est boiteuse » (Pierre Dac)
    Vous en avez oublié une de taille : l' »Inflexible » juge d’Instruction Serge Tournaire au pôle financier de Paris. Tous les concernés par certaines affaires politico-financières qui l’ont approché disent de l’homme : ne se laisse pas intimider, très discret et courtois mais fait très peur, il écoute mais ne parle pas.
    N.Sarkozy est bavard pour deux, alors ça doit suffire.

  43. @ Lucile
    « Quant à la foi, vaste sujet. Tout dépend de l’objet de sa foi et des représentations que l’on met derrière. Elle me paraît l’ennemie de la liberté quand elle impose ses convictions à autrui. Les faux mystiques se font du cinéma, et cherchent à y soumettre les autres. »
    Vous croyez ?
    « Je soutiendrais plutôt, moi, que la contrainte est l’ennemie de la foi (au sens de confiance et de fidélité). Mais il faudrait d’abord définir confiance en quoi. »
    Vraiment intéressant.
    « Trop long. »
    Dommage… Vous êtes sûre ?
    « On entend chez les journalistes et au gouvernement des refrains anti-net prononcés. Sous entendu le net, c’est la porte ouverte à tous les débordements, rumeurs, et injures, ce serait même un terrain de chasse pour les criminels (dans ce cas, il faut aussi surveiller les bois, les rues, les abords des gares, les réunions de famille et les mariages). En fait c’est la fin de la maîtrise de la parole pour les media et le gouvernement, et ça ne leur plaît pas. À la justice de sévir. »
    Eh oui, les journalistes et les gouvernants ont toujours voulu contrôler les gens par-delà la loi ! Dégoûtant… Un des avantages d’Internet est d’ôter à ces gens-là le faux magistère moral qu’ils s’étaient arrogé, d’équilibrer ce pouvoir par le sien.
    Mais que la Justice sévisse… Elle n’est qu’une autorité et n’a pas de moyens ! Je ne comprends pas que notre hôte soit non seulement vexé, mais surpris, chaque fois que des gens, par exemple Sarkozy dont je ne comprends pas qu’il ait un fan-club, tourne les juges en dérision… Est-ce qu’on n’abuse pas des faibles ?
    Le judiciaire étant le pouvoir faible doit être piétiné par les autres, d’autant qu’un pouvoir faible a deux avantages : on piétine le faible en faisant semblant de s’en prendre au fort. Des moyens et une autre Constitution… Ou sinon, les mêmes causes produiront les mêmes effets, et on pourra se plaindre qu’untel est méchant. Eh oui, les humains abusent des faibles, certains sont encore plus mesquins que les autres, le scoop !
    Les gens méprisés qui croient que les choses changeront sans aucune raison pour que ce faire, enfants-mal aimés, femme et parfois homme battu voire magistrats méprisés sont l’objet de ma compassion mais aussi de mon énervement, je me dis que si on ne répétait pas tout le temps que n’importe qui peut s’améliorer, si on ne radotait pas sur le pardon, et surtout sur l’espoir, ils seraient enfin délivrés.
    Nous plaignons les victimes des abuseurs de position dominante, mais ce que nous promouvons les condamne à une souffrance sans fin.

  44. Catherine JACOB

    @ Exilé | 02 avril 2018 à 12:09
    « Ceci dit, j’ai aussi voulu brocarder de manière allégorique des gouvernements qui s’acharnent à désarmer des Français paisibles – qui sont aussi des citoyens, ce qu’ils ont tendance à oublier – alors que les voyous et les nouveaux envahisseurs n’ont aucun problème pour s’armer. »
    Vous avez vu la vidéo d’un exercice de tir en Arizona de l’instructeur de 39 ans d’une enfant de neuf ans mortellement touchée à la tête par un accident réputé de sa faute, par l’enfant ayant entre les mains un Uzi , ce pistolet-mitrailleur israélien fabriqué par IMI (Israel Military Industries) ?
    C’est juste que plus on apprend tôt plus on apprend vite, et que pour les filles aussi c’est utile de savoir viser – bon, je reconnais que j’aimais bien tirer à l’arc étant jeune, pendant les vacances – mais attendez, les armes à feu, ce n’est pas concevable ! Quel enseignement tirer du maniement d’une arme à feu à cet âge tendre, et même plus tard d’ailleurs, aucun ! Vous ne feriez que mettre entre les mains de n’importe qui un futur gros nid à problèmes !

  45. @ Exilé | 02 avril 2018 à 13:10
    « – Qu’en pense la magistrature ? » « – Laquelle ? »)
    Celle dont rêve Philippe Bilger, et nous tous avec lui, constituée par « des magistrats de qualité, (…) procureurs actifs, intelligents et soucieux du citoyen, indépendants mais loyaux ». Philippe Bilger renvoie dos à dos le gouvernement avec sa « boulimie » de réformes et les manifestants « disparates », qui pour un peu donneraient raison à la folie maniaque et touche-à-tout d’EM et de ses lieutenants. Il est vrai que les uns et les autres se querellent sur des points qui paraissent obscurs et confus à la plupart des électeurs, dont moi.
    Le citoyen lambda s’étonne sans doute comme moi que la loi soit appliquée rudement à certains, et mollement à d’autres pour les mêmes délits. Il s’étonne que certaines formes de délinquance soient tolérées jusqu’à l’extrême, et que certains malfaiteurs dangereux soient relâchés faute de place dans les prisons, ou parce que le dossier comporte une ou deux erreurs de frappe. Il ne comprend pas pourquoi la prison à vie, promise lors de l’abolition de la peine de mort, n’est pas la prison à vie, mais garde cette appellation trompeuse. Il se demande si la justice a toujours comme but d’assurer la protection des citoyens contre le crime. Il se pose sérieusement la question de la neutralité politique des juges. Il s’inquiète de son droit à mentionner des vérités désagréables ou contraires à la doctrine gouvernementale.
    Des questions sans doute incongrues pour les magistrats, et de mauvaise volonté pour EM. De leur querelle, nous risquons de nous sentir exclus. Et pourtant elle nous concerne.

  46. @ Ellen 02 avril 2018 à 13:01
    « Vous en avez oublié une de taille : l' »Inflexible » juge d’Instruction Serge Tournaire au pôle financier de Paris »
    Pas du tout, Tournaire est le représentant même du juge couché.
    « Ah non, ne dites pas ça, c’est un juge d’instruction exemplaire… nienieniennanin »
    Exemplaire mon cu..l, il n’instruit (?) qu’à charge (le reste il le met dans la décharge 😉
    En même temps ya des grèves embêtantes pour les Français (sauf à Ouessant, j’admets ;)) MAIS Macron pendant ce temps fait une partie de tennis avec ses potes au Touquet.
    Ouahhhou… les nerfs d’acier de cet admirable jeune et beau président ! (nous dira prochainement Ph. Bilger dans son prochain billet, après avoir avalé les revisitations Belloubet ;))
    A suivre…

  47. Un billet à se taper la tête contre les murs.
    On a le droit de détester les juges, même de les maudire, et très peu de temps pour exercer un recours, où l’argent règne en maître.
    La justice organe souffre de deux maux antinomiques :
    – Aristote, d’abord et son Ethique à Nicomaque. Certaine présidente de la CA de Paris qui plaidait ouvertement pour les décisions en équité a fondé une école du laisser-aller que la Faculté a condamnée mais dont une aile marchante de la magistrature a fait son étendard, virant au rouge, c’est dire que l’équité ne s’entendait qu’à condition de s’exercer en faveur du faible, et au détriment systématique du fort ce qui n’était qu’une traduction contemporaine de l’école téléologique.
    Ce qui veut dire que personne n’avait compris Aristote.
    Apparemment, ce symptôme persiste.
    – La productivité, le rendement, la rentabilité, trois phénomènes aisément conjoints. Un ami, magistrat sceptique, doué d’une capacité de travail normale au regard de l’industrie mais tout à fait inhabituelle dans la fonction judiciaire, rendait des services vierges de tout retard sur son passage. Sa méthode était simple : une base théorique considérable et un examen systémique des dossiers lui permettant d’éliminer les parasites de plaidoirie et les tentatives de déstabilisation en clôturant autoritairement les débats et n’acceptant jamais de conclusions de dernière minute ou de renvois non justifiés par une cause grave.
    Voilà pour le civil.
    Au pénal, la connaissance par coeur de tous ses dossiers, lui permettait de citer la cote invoquée, par son chiffre de classement. Ainsi, les avocats, sûrs de la connaissance par lui de tous les détails, s’abstenaient de plaider la culotte de zouave.
    Il était détesté par ses collègues et très aimé par les avocats auxquels il rendait la noblesse leur intervention : courte, efficace, technique.
    Les assises ne sont pas du droit : c’est une fresque sociale où des bateleurs ne gagnent pas toujours la partie mais où les présidents vaticinants erratiques (Paul Reboux) font capoter l’instance.
    Reste l’encanaillage politique. Il est acquis, sans doute moins important qu’on ne le dit et surtout moins significatif dans les décisions. Il imprime toutefois des interventions émaillées de principes destinés à cacher la mauvaise volonté, le doute destructeur et l’engagement idéologique.
    Enfin, il y a la Loi. C’est un désastre intellectuel. Rédigées par des administrativistes qui n’ont qu’une petite maîtrise et ont voué leur vie à l’entregent parlementaire, elles sont souvent mal rédigées, imprécises, trop pénalement inspirées et fiscalement jamais neutres.
    C’est la rançon que paie un Etat qui met en gestation ses propres gerfauts au sein de sa couveuse nationale en les priant de tout faire pour « qué ça doure ».
    Alors, les réformes envisagées par M.Macron ne changeront pas grand-chose si ce n’est rendre l’accès et le parcours judiciaire plus difficile, cher et aléatoire. Dans les premiers codes, chacun devait pouvoir dans une journée de cheval se rendre auprès d’un juge et revenir chez soi. La distance en myriamètres était ainsi fixée du siège du tribunal à tout point du ressort de la juridiction.
    Même si la justice était dure au malheureux, son accès était physiquement circonscrit, et de cela, le monde actuel ne veut plus. Le bénéfice social de la référence judiciaire est soumis au bénéfice institutionnel.
    Ces grèves avec alitement chtonien (on peut s’amuser, non ?) sont du grain dont on fait le mauvais pain, ce qui reste après le battage ; la balle.
    Et cela fait plus pour le désaveu de la Justice que n’importe quel manifeste, fût-il mural, comme M.Darmanin a fait plus pour la dégradation de son image en la réputant moins rentable que la sanction administrative, je l’ai déjà dit, que ne pourrait le faire le sentiment un peu suri d’une population éprise de la justice du cadi.
    Celui qui a jugé sans trembler n’est pas un magistrat, c’est un administratif, de ceux que veut notre monde. C’est un peu le retour à l’administrateur-juge et il a fallu un inspecteur des finances pour trouver ça. Qu’en dirait M.Braibant ?
    Quant à l’aspect populaire de la chose, ne rêvons pas. Dans un pays où le CFCM glorifie la pensée de M.Ramadan, réclame un habeas corpus (??) au lendemain du sacrifice de M.Beltrame et où les apprentis-assassins des quartiers ont célébré l’ignominie, ce que pense le peuple n’a plus aucune importance. Les corvéables ne sont que des objets fiscaux, les « possidentes », des auxiliaires de la machine économique, féodalisés par un camarade de promotion et les objets électoraux, des pions.
    A cet égard, Macron serait plutôt Fabius Cunctator que Jupiter.

  48. @ Lucile
    « Pour en revenir à la justice, un très bel exemple de foi dans la justice est celui du juge Falcone, qui s’attaquait lui, à de vrais méchants. Vive cette justice-là. »
    Exactement.
    Aucun rapport avec ces magistrats qui mettent en scène un spectacle pour condamner un journaliste ou bien un homme politique pour avoir osé émettre des propos qui contredisent la doxa à la mode, souvent en s’étant simplement contenté de rapporter des faits patents.
    Et les mêmes, à la buvette du Palais, diront ensuite à leurs confrères avec une joie morbide : « vous avez vu ce que je lui ai mis ! ».

  49. Michel Deluré

    @ Achille 01/04 08:48
    La différence entre Yves Montand et Charles Vanel d’une part et Emmanuel Macron d’autre part est que, me semble-t-il, la probabilité que les premiers, leur mission réussie, puissent permettre la réalisation de l’objectif final fixé est plus grande que celle du second, l’obstacle des mouvements sociaux franchi, de voir ses réformes couronnées de succès !
    @ Patrice Charoulet 01/04 08:20
    Vous nous gratifiez d’une belle page de votre journal intime.
    Vous nous parlez football (au passage, la finale à laquelle vous faites référence est celle de la Coupe de la Ligue et non celle de la Coupe de France), nous rappelez que vous êtes catholique pratiquant, nous précisez que vous avez relu Voltaire dans la Pléiade, nous dites que vous êtes pour l’interdiction des armes et vous étonnez que les termes « fanatisme religieux » n’aient pas été utilisés dans les commentaires politico-médiatiques ayant suivi les événements tragiques de la semaine dernière.
    Tout cela est fort bien exprimé, mais qu’en est-il en revanche du thème abordé par notre hôte dans son billet ?
    Mon professeur de français, dans un jour de bonne humeur, m’aurait à l’époque rendu ma copie avec un généreux 5 assorti de l’annotation au feutre rouge « Hors sujet ».

  50. Robert Marchenoir

    @ genau | 02 avril 2018 à 16:42
    « Un ami, magistrat sceptique, doué d’une capacité de travail normale au regard de l’industrie mais tout à fait inhabituelle dans la fonction judiciaire, rendait des services vierges de tout retard sur son passage. Sa méthode était simple… »
    Instructif.
    « Enfin, il y a la Loi. C’est un désastre intellectuel. Rédigées par des administrativistes qui n’ont qu’une petite maîtrise et ont voué leur vie à l’entregent parlementaire, elles sont souvent mal rédigées, imprécises, trop pénalement inspirées et fiscalement jamais neutres. »
    Même un amateur peut s’en rendre compte. De toutes façons, l’état de la langue française en est à un point tel qu’elle met en danger les citoyens. En matière de droit, la différence entre une langue claire et précise, et un patafar visqueux qui peut être interprété par chacun comme bon lui semble, c’est la différence entre la liberté et la prison. En sorte que ce n’est plus la loi qui départage, c’est celui qui gueule le plus fort qui a raison.

  51. @ Patrice Charoulet 01/04 08:20
    Eh bien, moi, je préfère quand vous vous lâchez, quand vous faites oeuvre épistolaire que quand vous notez !
    Ce n’est pas seulement que je goûte peu l’évaluation, c’est que vous avez un style.

  52. @ Michel Deluré | 02 avril 2018 à 17:13
    A noter que dans le film Le Salaire de la peur, le premier convoi a explosé en route. Ça fait un peu penser à François Hollande qui n’a pas pu se représenter.
    Dans le convoi d’EM, il est fort probable qu’Edouard Philippe, qui joue le rôle de Charles Vanel, ne soit pas en mesure d’arriver au terme du voyage. Le PM a toujours servi de fusible pour les présidents de la Ve République.
    Ceci étant, vu le contexte actuel, les Français commencent à en avoir ras le bol des exigences de certains syndicats qui défendent les statuts de privilégiés, alors que la dette de leur entreprise s’élève à plusieurs dizaines de milliards par an payés par des contribuables dont les conditions de travail sont bien plus défavorables. Ceci pour un service de plus en plus déplorable.
    Alors certes le convoi va devoir franchir quelques petites bosses délicates, frôler des ravins dangereux, faire face à des bandits de grand chemin sans scrupules. Mais je pense qu’il peut arriver à bon port car le conducteur a le talent d’un Sébastien Loeb. Il lui faut juste un peu de chance et de ce côté-là je crois que les bonnes fées se sont penchées sur le berceau d’EM.

  53. @ Robert Marchenoir
    « (…)un patafar visqueux qui peut être interprété par chacun comme bon lui semble, c’est la différence entre la liberté et la prison. »
    Exactement.
    La cause du drame des procès liés à l’expression écrite ou orale se trouve là.
    Une citation faussement attribuée à Richelieu mais probablement due à Laubardemont dit : « Qu’on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j’y trouverai de quoi le faire pendre. »
    A la potence près, c’est ce qui se passe de manière fréquente dans les tribunaux français de nos jours, au pays des droits de l’homme
    ——————————
    @ Catherine JACOB
    « Quel enseignement tirer du maniement d’une arme à feu à cet âge tendre, et même plus tard d’ailleurs, aucun ! »
    Quand la différence entre la vie et la mort tient en une fraction de seconde, la possession d’une arme à feu peut vous la sauver, ainsi que celle des gens que vous aimez.

  54. …la Justice est très vivante, absolument pas « décrédibilisée ».
    La Justice sera crédible le jour où les magistrats n’accéderont plus à cette fonction uniquement grâce à un  diplôme qui ne garantit en rien leur valeur morale, ce qui fait que nombre de justiciables peuvent parfois se demander sur quels zèbres il vont tomber.

  55. @ Achille 02 avril 2018 à 20:14
    S’agissant du projet de réforme de la SNCF, il me semble que le gouvernement s’est un peu précipité et a manqué de pédagogie.
    Deux remarques s’imposent :
    . Avant de dénoncer le statut des cheminots il aurait été souhaitable de convenir d’une Convention collective (incontournable) pour les futurs embauchés.
    Sauf erreur de ma part elle n’existe pas.
    . Si la question de la privation n’était pas retenue, l’appel à la concurrence pourrait s’effectuer sous l’emprise d’une délégation de service public, comme par exemple la distribution de l’eau et l’assainissement sous contrôle d’une autorité.
    Un éclaircissement de seulement ces deux points serait de nature à faire réfléchir les « jusqu’auboutistes » qui abusent actuellement d’une grève sur une durée de trois mois parfaitement injustifiée.

  56. Michel Deluré

    @ Achille 02/04 20:14
    Que les Français commencent à en avoir ras le bol des exigences de certains syndicats, je partage votre point de vue. Depuis fort longtemps d’ailleurs, sans mésestimer les apports positifs du syndicalisme, je suis profondément allergique aux méthodes utilisées en France par certains syndicats.
    Mais les Français sont aussi capables, en même temps qu’ils expriment ce ras-le-bol, de déclarer par ailleurs leur solidarité avec les grévistes, de la même façon qu’ils peuvent approuver d’une part la nécessité de réformer le pays à la condition bien entendu que ces réformes d’autre part les épargnent !
    S’agissant de la situation actuelle, il me semble que l’erreur d’EM, en engageant trop de réformes à la fois, à marche forcée, sans faire oeuvre préalablement de pédagogie, en escamotant la négociation, est d’agréger de multiples mécontentements catégoriels qui risquent de faire boule de neige. A force d’additionner retraités, justice, prisons, corps médical, cheminots, enseignants, etc. le total des mécontentements au bout du compte peut s’avérer assez important ! Alors, la baraka que vous attribuez à EM risque ne plus suffire.

  57. @Jabiru
    « Un éclaircissement de seulement ces deux points serait de nature à faire réfléchir les « jusqu’auboutistes » qui abusent actuellement d’une grève sur une durée de trois mois parfaitement injustifiée. »
    Le problème est que trop de gens en France considèrent que ces grévistes sont des « syndiqués » comme les autres alors qu’en fait depuis 1946 et du fait des exigences de Staline en personne – eh oui – ils représentent plutôt un mouvement révolutionnaire (avec l’EDF, les ports, l’enseignement etc.) chargé de faire pression sur les divers gouvernements et de participer à la subversion de la société.
    Et les révolutionnaires n’ayant que faire de notre morale bourgeoise, nous ne parlons pas le même langage.
    Staline est mort, mais la France est toujours « aux ordres d’un cadavre ».

  58. @ Jabiru | 03 avril 2018 à 09:21
    « Un éclaircissement de seulement ces deux points serait de nature à faire réfléchir les « jusqu’auboutistes » qui abusent actuellement d’une grève sur une durée de trois mois parfaitement (in)justifiée. »
    J’avais cru lire « qui abusent actuellement d’une grève sur une durée de trois mois parfaitement justifiée. ». En fait vous avez corrigé pour remplacer le dernier mot par « injustifiée », ce que je comprends mieux.
    D’après ce que j’ai compris, les cheminots déjà embauchés ne perdent pas les avantages de leur statut (sécurité de l’emploi, conditions de départ à la retraite bien plus avantageuses que dans le privé, pension alignée sur les revenus des six derniers mois).
    Ce sont les nouveaux recrutés qui eux verront leur statut aligné sur celui des travailleurs « lambda ».
    Alors comme l’a fort bien fait remarquer Savonarole, un peu comme au temps des patrons paternalistes de la sidérurgie à la fin du XIXe siècle, les conditions pour entrer à la SNCF étaient, jusqu’à présent, plus une affaire de piston que de concours, sauf bien sûr pour les postes de cadres de direction.
    On peut donc comprendre que la suppression de ce privilège, non écrit dans la convention collective de la société, dérange les cheminots qui n’avaient plus vraiment de souci pour caser leur progéniture…

  59. @ Achille
    « On peut donc comprendre que la suppression de ce privilège, non écrit dans la convention collective de la société, dérange les cheminots qui n’avaient plus vraiment de souci pour caser leur progéniture… »
    Ce qui permet de proroger ad vitam aeternam une caste de grévistes de père en fils.
    Quand je pense qu’en France il y a eu une révolution pour moins que ça…

  60. @ Achille 03 avril 2018 à 20:31
    Effectivement vous avez bien lu mon erreur de frappe.
    Quand j’ai relu mon post j’ai vite envoyé une demande de rectification à Mme Bilger que je remercie. Comme quoi il faut toujours relire avec attention ce que l’on écrit.
    L’esprit de la réforme c’est finalement deux « statuts » différents :
    . Celui qui s’applique aujourd’hui à ceux qui en bénéficient et qui en profiteront jusqu’à leur départ en retraite.
    . Un nouveau « statut » pour les futurs embauchés sur la base du Code du travail qui devra être adossé sur une Convention collective dont personne ne fait état pour l’instant mais qui devra être négociée.
    Pour info le statut actuel est subventionné à hauteur de 3,5 milliards d’euros ce qui constitue un handicap pour la SNCF face à une prochaine concurrence inévitable.
    D’où la nécessité de cette réforme.
    Affaire à suivre comme le lait sur le feu !

  61. @ Michel Deluré | 03 avril 2018 à 11:13
    « Mais les Français sont aussi capables, en même temps qu’ils expriment ce ras-le-bol, de déclarer par ailleurs leur solidarité avec les grévistes, de la même façon qu’ils peuvent approuver d’une part la nécessité de réformer le pays à la condition bien entendu que ces réformes d’autre part les épargnent. »
    Si France Télécom n’avait pas connu des réformes fondamentales dans ses méthodes de travail et sa politique commerciale, cette société aurait disparu aujourd’hui, absorbée par ses concurrents.
    De même si La Poste n’avait pas diversifié ses activités et notamment le domaine bancaire, dans lequel elle est aujourd’hui en mesure de concurrencer bien des banques privées.
    Dans le domaine du transport la SNCF va se trouver prochainement en concurrence avec d’autres sociétés capables d’offrir un service de qualité bien supérieur à celui qui est offert par la SNCF aujourd’hui, à commencer par le ferroutage qui est tout simplement un désastre, les petites lignes entre villes voisines qui sont laissées à l’abandon alors qu’il y a un véritable besoin de la part des usagers (et donc un marché à prendre), sans, pour ce faire, accumuler une dette abyssale dont on se demande bien où va l’argent.
    Le service public d’accord, mais à condition qu’il ne devienne pas un gouffre financier car ce sont les contribuables qui le financent avec leurs impôts.
    C’est sur ce point que les Français veulent bien soutenir le service public. A charge pour lui d’être compétitif face au privé qui saura séduire les usagers, si ce n’est par le prix des billets (ne rêvons pas), par la qualité de service.

  62. @ genau | 02 avril 2018 à 16:42
    Votre commentaire, qui se situe dans la droite ligne de l’idée de monsieur Bilger quand il a rédigé ce billet, me conduit à une information judiciaire qui mérite attention.
    Ce n’est pas tant la personnalité mise en cause que le principe même de l’instrumentalisation dans le but de museler toute liberté de parole publique.
    L’affaire concerne Nicolas Dupont-Aignan poursuivi pour avoir, pendant la période électorale présidentielle, écrit un tweet dans lequel il dénonçait une « invasion migratoire ».
    Les suites sont indiquées dans cet article paru sur le site de Valeurs actuelles : http://www.valeursactuelles.com/politique/nicolas-dupont-aignan-valeurs-quand-le-parquet-decide-de-ce-qui-doit-etre-dit-ou-tu-cest-alors-la-fin-de-la-democratie-94509
    Au-delà de tout esprit polémique, on peut se demander si, actuellement en France, la liberté d’expression existe encore.
    La question, dans la droite ligne de ce billet, est aussi la suivante : la Justice, par la voix du Parquet, est-elle juge de la morale et de ce qui peut être dit ou doit impérativement être tu ?

  63. Mary Preud'homme

    La photo du tandem E.Philippe/N.Belloubet me fait « furieusement » penser à Landru et Cruella d’Enfer ! De quoi inquiéter sinon donner la sinistrose !

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