Jonathann Daval : procès d’un procès ?

L’accusé Jonathann Daval (JD) a été condamné,le 21 novembre, à 25 années de réclusion criminelle, sans peine de sûreté, par la cour d’assises de la Haute-Saône après que l’avocat général avait requis la réclusion criminelle à perpétuité.

Les parents de la victime Alexia Fouillot ont salué « une très bonne décision » et les avocats de la défense ont annoncé que JD n’en relèverait pas appel.

On pourrait, à partir de ces éléments, ne pas s’interroger plus avant et considérer que Justice a été faite et qu’elle a été bien rendue. D’autant plus que pour la conduite des débats aucune critique n’a été émise sur la maîtrise du président Matthieu Husson.

Celui-ci a su, parfois, au contraire, avec intelligence et intuition, favoriser des dialogues et des confrontations, sans s’y immiscer, dans l’espérance de sincérité, d’émotion et de moments intenses qui pourraient constituer le drame judiciaire en un bienfaisant mélodrame.

Pourtant, en dépit de cette indéniable qualité, je n’ai cessé de ressentir un malaise tout au long de cette histoire criminelle, depuis sa découverte et l’interpellation de JD jusqu’à sa conclusion avec l’arrêt de condamnation.

J’ai bien conscience que n’ayant pas assisté au procès, je ne peux me prévaloir d’une connaissance directe mais sans immodestie de ma part, je n’ai pratiquement rien manqué de ce qui a été écrit ou dit sur ce crime, sur son auteur et les familles concernées par cette horreur. J’ajoute que ma perception inquiète s’est évidemment nourrie de mon expérience d’ancien avocat général à la cour d’assises de Paris.

D’une certaine manière, le professionnel et le citoyen se sont accordés pour les observations que je propose sans la moindre présomption. Elles tiennent compte de ce que j’ai tenté toujours de respecter dans mes fonctions d’accusateur public durant plus de 20 ans.

D’abord je n’ai pas aimé cette médiatisation certes liée à la chose criminelle mais aux motifs parfois inspirés par des ressorts troubles. Non seulement elle a été surabondante depuis l’origine, dans un pluralisme désordonné, avant que le procès ait livré ses conclusions, mais elle a surtout continué à s’offrir ostensiblement dans les coulisses et la périphérie des débats eux-mêmes. L’autarcie royale et tellement nécessaire du procès a été battue en brèche par un certain nombre de déclarations qui à mon sens relevaient plus du narcissisme que du devoir.

Cette absence totale de décence m’a donné l’impression que nous n’étions plus dans le domaine de la légitime information mais dans celui d’une hystérisation qui avait pour conséquence d’entraîner dans sa course folle, et par réaction, les parents éplorés de la victime, ainsi que des intervenants judiciaires qui auraient dû se taire et garder pour les jurés leur argumentation.

Ainsi, quelle n’a pas été ma surprise d’entendre une avocate des parties civiles répondre longuement aux médias la veille de sa plaidoirie et ainsi dilapider un verbe qui aurait dû n’être réservé qu’à la cour d’assises ! Je n’ai d’ailleurs pas été moins étonné de l’explication de ses réquisitions par un avocat général commentant sa demande de réclusion criminelle à perpétuité devant la presse sur le perron du palais de Justice de Vesoul !

À force de vouloir faire comprendre, on tombe dans une vulgarisation qui nous éloigne de l’essentiel, qui est le procès, pour nous faire tomber dans des commentaires et des paraphrases totalement inutiles.

LGD2XY75CHPOBDWRG6S6YATIOA

Au-delà de ces dérives de communication qui pouvaient en effet laisser croire, selon l’expression pertinente de Me Jean-Hubert Portejoie, que c’était à l’opinion publique de trancher, autre chose m’a perturbé qui se rapportait à cette exigence constante de vérité à laquelle l’accusé devait se soumettre, à cette répétition lassante et jamais satisfaite d’une injonction pour qu’il révèle ses ressorts, son mobile, ce qui soudain avait fait surgir, chez cet « homme ordinaire » selon la défense, le pire. On n’a pas cessé, durant tout le procès, d’attendre cette parole d’élucidation, de l’espérer, de l’entendre puis de ne pas l’accepter (Le Parisien).

Rien n’est plus absurde – et pourtant compréhensible de la part des proches de la victime – que cette sollicitation impérieuse, ressassée judiciairement et médiatiquement, pour obtenir des explications qui ne seront de toutes façons pas admises. Cette illusion est dévastatrice qui met constamment les parties civiles, dans ce procès comme pour tant d’autres que j’ai pratiqués, en état de déception.

D’abord elles réclament des lumières au moment même où l’accusé les donne si on se fonde sur la relation que JD a donnée de son crime le 19 novembre. Mais ces dernières ne seront jamais suffisantes comme s’il y avait, derrière le propos tenu et assumé, toujours des ombres, des mystères délibérément occultés.

Ensuite, cette revendication de transparence est d’autant plus malaisée à satisfaire que ceux qui la réclament ne sont pas prêts, la plupart du temps, à admettre que la relation honnête d’un processus criminel implique une interaction qui, face à une culpabilité et une malfaisance même indiscutables et reconnues, peut mettre en cause le comportement de la future victime.

Un crime est une histoire qui ne surgit pas de rien. Mais qui, obsédé par une vérité que le coupable refuserait prétendument d’avouer pleinement, serait capable d’écouter sans être offensé, sans frémir ? La victime doit être irresponsable à tout instant.

Enfin quelle étrange présomption de s’imaginer que l’accusé, même le plus lucide sur soi, est capable d’aller chercher dans ses tréfonds la totalité de ce qui l’a mobilisé pour le pire. À l’évidence il y aura toujours une part de lui qui lui demeurera inconnue. Même si d’autres ont toute liberté pour imaginer ce qu’elle peut être, comme par exemple une homosexualité refoulée : c’est la thèse d’un avocat, Me Pierre Farge.

JD, à supposer qu’il n’ait pas tenté de tout livrer de lui, n’est pas coupable de n’avoir pas pu tout déchiffrer de ses pulsions, de ce qui l’a fait passer d’une humanité en partage à l’accomplissement d’un acte semblant l’en exclure. Il ne pouvait avouer que ce qu’il était parvenu à appréhender de lui, dans les obscurités tragiques dont Alexia a été la victime. Rien de plus, et c’était déjà beaucoup.

Je conçois que cette quête sans relâche des parties civiles et de leurs avocats s’est trouvée amplifiée et d’une certaine manière légitimée par la comédie initiale que JD a jouée quand avec ses larmes, son chagrin et sa faiblesse, il avait feint d’être, lui, une autre victime. Ce simulacre a sans doute laissé penser qu’il serait fatalement incapable de sincérité par la suite.

Lire que ce procès a été hors norme est doublement vrai.

D’abord, parce qu’il n’est pas un crime qui ne soit une rupture de la normalité, une contradiction effroyable avec l’ordinaire d’un destin.

Surtout parce que le procès de JD a poussé jusqu’à la caricature, jusqu’à un paroxysme insupportable, les effets judiciaires et médiatiques habituels tenant au fonctionnement de cette institution remarquable qu’est la cour d’assises. Grâce au jury populaire pourtant scandaleusement réduit depuis quelques années…

Article précédent

Emmanuel Macron rattrape-t-il son retard ?

Article suivant

Michel Onfray : de Gaulle top grandiose, Mitterrand flop cynique !

Voir les Commentaires (102)
  1. Excellente analyse dont je partage totalement le contenu. J’ai été ahuri de voir l’avocat général venir expliquer à la presse le sens de ses réquisitions. Proprement inadmissible de la part d’un magistrat, lequel d’ailleurs n’a pas convaincu la Cour qui a rejeté ses réquisitions.
    La décision me paraît équilibrée, ce que souligne le fait qu’elle ait été acceptée par toutes les parties.

  2. Ce billet propose, depuis une expérience professionnelle évidemment de bon aloi, force énonciations fort judi… cieuses.
    Toutefois la critique de FOND sur la dérive « victimo-phonique », pour souligner « victimo-obsédée » jusqu’à l’ivresse collective, n’a pas été évoquée. Or un procès criminel sert d’abord la Chose Publique en son axe d’Ordre Public, ainsi en Amérique en dépit de l’effarant business médiatique dont elle est le berceau, le procès criminel, de A à Z, ne se départ pas de la philosophie politique optimale et définitivement indépassable, à savoir que la Victime égale… la Société !
    Il s’agit de la première République durable, toujours en vigueur en dépit des sons tonitruants mais fugaces de Monsieur Trompe.
    La victime EST la société et non pas cette immense Mater Dolorosa laquelle est allée dans la presse-aux-séants jusqu’au slogan militant : « Pour Toutes les Femmes Victimes de Violences »…
    Evoquer un certain parallèle prudent avec, en miroir, la célébrissime affaire Jacqueline-Sauvage, emblème propagandiste s’il en est, n’eût pas été hasardeux sur un plan épistémologique. Mais le Droit romain puis napoléonien pourrait-il accéder intellectuellement aux démarches cognitives contemporaines ? L’imaginer c’est hélas rêver.
    Le jeune Avocat-d’Ordre-Public (« Général » ??), qui a joui d’aller se faire… voir des médias, confirme l’existence d’une obligation sous-jacente correspondant à un bain idéologique qui ferait s’esbaudir Gramsci de jouissance (« ils appliquent Mes leçons ! »).
    Pourtant, M. Bilger, au terme d’un luxe de circonvolutions rédactionnelles comme il les affectionne, entrebâille un menu soupirail (soupir, rail) tel un garçonnet effronté craignant la punition matriarcale : « peut mettre en cause le comportement de la future victime ».
    Laissez-nous compléter en précisant une piste qui a été culturellement décrite depuis si longtemps : l’effet Poupées-Russes. Avec dans le casting : matriarque-Fouillot en Babouchka, laquelle enserrait en son antre hystérocrate la pauvre mariée Daval dans le rôle de la Matriochka. L’utérus de cette dernière n’avait pas déjà géré, donc dans ce cas d’application il manque le personnage de la plus petite poupée emboîtée : la Filiochka (parfois écrite la Viliochka, on sait par exemple que le suffixe ‘vili’ de nombreux patronymes géorgiens provient du latin ‘filius’, ailleurs suffixe ‘vic’ ou encore ‘vitch’, etc.).
    L’hypothèse, respectant toutefois pleinement l' »Art du Doute » (la Zététique), d’une pré-détermination jusqu’à l’extrême provocation par humiliation permanente sous tyrannie Poupées-Russes, aurait pu être intellectuellement avancée. Mais peut-on espérer que dans ces tribunaux tels qu’ils s’acharnent à persister, il soit question de vraies questions humanistes et non pas seulement :
    – de l’état économique de la profession d’avocat, sauf rare exception ?
    – de l’état psychologique de l’immense majorité des magistrats (*) qui ont choisi ce titre pour compenser-camoufler leurs troubles identifiés dès l’adolescence ?
    (*) Les plus âgés des magistrats d’active, ceux qui ont encore eu leur bachot dans les années 70, échappent encore majoritairement à cette analyse ; les moins de 40 ans présentent très souvent des carences de personnalité effroyables, ils seront bientôt déclencheurs imbéciles de l’inéluctable guerre civile qui vient…

  3. revnonausujai

    La médiatisation du procès d’un mouton devenu enragé est venue fort à propos pour éclipser la tenue concomitante du procès du terroriste islamique du Thalys dont les répercussions sont plus susceptibles de peser sur l’avenir.
    Par ailleurs et sans aucunement excuser le meurtre, si la belle-doche a modelé sa fille à son image, elle devrait réfléchir à sa propre part de responsabilité dans le drame !

  4. J’avoue que je n’ai pas trop suivi cette affaire que les chaînes d’info continue se sont empressées de commenter afin de satisfaire leur public friand de ce genre d’histoires familiales qui tournent au tragique.
    Mais aujourd’hui nous sommes entrés pleinement dans le monde de la com. Le secret de l’instruction c’est terminé. Le public veut savoir, tout, tout de suite, et tant pis si ce n’est pas exactement la vérité. Plus c’est sordide, plus c’est jouissif. Eh oui, on en est là.
    Il est clair que Jonathann Daval est totalement dépassé par ce qui lui arrive. Il a tout simplement « pété les plombs » et maintenant il va devoir payer sa folie.
    Les parents d’Alexia sont satisfaits de la sentence. Les avocats de la défense ne feront pas appel. À la bonne heure ! Il appartient au temps d’effacer les blessures causées par ce terrible drame.
    Encore qu’il se trouvera bien quelqu’un qui a été au cœur de l’enquête, qui écrira un bouquin sur cette affaire. Succès en librairie assuré !

  5. Merci monsieur Bilger pour l’analyse professionnelle de cette affaire.
    Pour ma part, en tant que père de famille, je considère qu’un gendre doit être à sa place en tant que gendre… et non en tant que squatteur.
    Dans l’intimité familiale, Alexia avait perdu son refuge… Paix à son âme…
    En famille surtout, chacun à sa place !
    C’est l’enseignement que nous pouvons en tirer pour moins de malheur !

  6. T’as voulu voir Vesoul et on a vu Vesoul.
    Si ce procès a été tant médiatisé, c’est aussi parce que Jonathann Daval a essayé d’égarer tout le monde. On voulait voir la punition.
    On ne peut pas se mettre à sa place.
    D’autres se sont appuyés sur le malheur frappant les deux familles et on pouvait noter comme une forme de rattrapage eu égard à des affaires passées tout aussi sordide. Du genre « ce dont vous avez été frustré, on va vous le donner ». Ce fut réalisé à l’excès et en plus pendant le confinement. Pas de Juge Lambert, pas de fusil de chasse, mais les ingrédients nauséeux étaient là.
    Une téléréalité réelle.
    Madame Fouillot et son mari souvent deux mètres derrière. Une soeur et un beau-frère qui n’en demandent pas tant mais très dignes, et la mère de JD traitée comme celle qui a enfanté un assassin.
    Une semaine de plus de procès et JD devenait sympathique dans l’opinion publique.
    Je note également que les experts semblaient dire que la masculinité de JD aurait été une source des difficultés du couple. Qu’était la relation de ce couple ? Quelles humiliations a encaissées JD qui était peut-être sous emprise familiale. Mme Fouillot voulant faire parler JD à la barre lui disant « sois un homme pour une fois ! »
    Et si tuer avait été la seule manière pour JD de prouver que c’en était un ?

  7. Michel Deluré

    Quand la justice cède ainsi à la tentation de la médiatisation, que ses acteurs, délaissant la réserve qu’exigeraient les circonstances, profitent de l’opportunité pour s’exposer à la lumière des projecteurs et se donner en spectacle, alors la justice y perd de sa crédibilité, de la sérénité qui devrait être la sienne.
    Rendre la justice, c’est mettre toute sa force au seul service du droit et non au service de la promotion de sa seule personne.

  8. Xavier NEBOUT

    Ce serait peut-être l’occasion de voir plus loin que le bout de son nez et de se poser la question philosophique de fond.
    Un homme tue sa femme parce qu’exaspéré par son attitude humiliante à son égard.
    Avait-il ou non le droit de la tuer ? Dans la Rome antique assurément.
    Aujourd’hui, non, mais le problème, c’est qu’on ne veut pas connaître les fondements du droit Romain.
    Selon le droit naturel, une femme doit retenir ses capacités à parler sans retenue au fil de ses émotions, à parler plus vite que sa pensée. C’est cette loi qui préside à sa fonction d’épouse jusqu’à ce que notre monde moderne perde toute notion de civilisation, dans lequel on crée un droit positif déconnecté du droit naturel sans rien savoir de ce que l’on fait.
    Et on aboutit aux violences conjugales, avec pour seul moyen de les éviter, des séparations qui anéantissent les familles en détruisant la paternité.
    Détruire la paternité, c’est ce que veulent les francs-maçons depuis toujours. Ils rendent hommage au grand architecte de l’univers, certains aussi à Jésus et le prient, mais Dieu le Père est toujours absent.
    Détruire le père. L’obsession des éternels adolescents soixante-huitards.
    Osez ouvrir les yeux !

  9. « Cette revendication de transparence est d’autant plus malaisée à satisfaire que ceux qui la réclament ne sont pas prêts, la plupart du temps, à admettre que la relation honnête d’un processus criminel implique une interaction qui, face à une culpabilité et une malfaisance même indiscutables et reconnues, peut mettre en cause le comportement de la future victime » (PB)
    Vous avez le verbe pour exprimer clairement ce que tout un chacun (moi, en l’occurrence) pense, sans arriver à le formuler.

  10. Patrice Charoulet

    Cher Philippe,
    Vos réflexions d’ancien avocat général ne peuvent être dépassées et me semblent très justes. Je vois mal ce que le béotien que je suis pourrait vouloir y rajouter.
    J’ai tout lu, tout entendu au sujet de ce meurtrier. On l’a décrit comme un homme discret, gentil, serviable, jamais violent. Roland Coutanceau le classe parmi les « raseurs de murs », Zagury parmi les « passifs explosifs ».
    Chaque samedi soir, en France comme ailleurs, une insulte, souvent concernant la sexualité supposée de l’insulté, provoque des réactions violentes, des coups pouvant aller jusqu’à l’homicide.
    Quels mots a prononcés la femme de ce criminel ? On peut présumer qu’ils avaient trait à la sexualité.
    La famille de la victime soutient que le meurtrier n’a pas tout dit. Que diable pouvait-il dire ?
    Pour revenir à notre blog, j’observe que l’un au moins de nos confrères, avec lequel je n’ai aucune envie de converser, je ne parle pas à tout monde, ne craint pas d’insulter des inconnus en faisant des allusions à leur sexualité par la position qu’ils prennent en priant. Ces inconnus ne vont pas tuer leur insulteur, je pense. C’est sans risque. D’autant qu’il est anonyme. Autre prudence.
    Pour ma part, si je devais subir des tonnes d’insultes concernant ma sexualité, cela me laisserait impassible. Et, d’une manière générale, je ne pense pas que le meurtre, par étranglement, arme blanche ou arme à feu, soit une bonne manière de répondre. Le meurtre et même les coups de poing. Je n’ai jamais frappé personne et n’aurais pas cette idée saugrenue (de primitif).

  11. Denis Monod-Broca

    Celui qui tue, dans de telles circonstances, est, selon l’expression usuelle, « hors de lui ». Expression qui dit bien ce qu’elle veut dire. Alors quelles explications y a-t-il à donner ?
    Depuis Caïn, l’envie, le dépit, la colère… conduisent à tuer. Rien de plus humain que cet acte dit inhumain.
    Rien de plus humain non plus que cette attirance que le sang et le malheur exercent sur la foule, foule médiatique désormais.
    Quand on est civilisé, on ne devrait pas tuer, on ne devrait pas non plus céder à cette attirance du sang et du malheur.

  12. On est descendu bien bas avec ce trop-plein médiatique, défilé d’experts, l’humanité profonde de l’accusé passant en boucle, série TV, sans doute des bouquins, un long métrage peut être, encore un petit effort et ça sera des caméras dans les toilettes du tribunal, le cas JD doit être porteur pour les espaces publicitaires. Dans le même temps la mort horrible de ce petit enfant sanctionné par 28 ans de prison et une juste information médiatique.
    Bref, pourquoi tout ce battage sur ce cas ?

  13. Certes la presse a été un aimant particulièrement attrayant pour les parties et l’avocat général.
    Mais en amont, c’est bien le public qui est demandeur. La presse répond à une forte sollicitation.
    Cela étant, dans un ou deux ans, pour ce même public, la page sera tournée. D’autres événements interviendront pour faire la une.
    Nous ne sommes pas dans les affaires Grégory ou Dupont de Ligonnès dans lesquelles subsiste une large part de mystère qui fait continuellement vendre du papier.
    S’agissant de l’affaire Daval, il restera la douleur de la famille d’Alexia et l’emprisonnement du coupable.
    Si l’on en juge par l’affaire Jean-Claude Romand, libéré malgré une peine de prison à perpétuité, on pourrait s’attendre à une libération de Daval bien avant le terme de la sanction.

  14. Non seulement je partage votre analyse mais je n’ai pas du tout apprécié certains comportements et la tournure qu’on a voulu faire prendre à ce procès. Non, la France entière ne s’identifie pas à la famille Fouillot ! J’ai trouvé malsaine la manière dont presque tout au long de la journée les parents d’Alexia se mettaient en scène et se sentaient dans l’obligation de commenter ce qu’ils estimaient être « la vérité » qu’ils attendaient. Si je peux entendre leur douleur, je ne cautionne pas le fait que JD soit le pire des monstres. Leur fille a choisi de vivre avec lui, a souhaité l’épouser et est restée avec lui toutes ces années alors que contrairement à d’autres femmes elle aurait été soutenue si elle avait décidé de ses séparer de lui. Ce que je regrette dans ce procès c’est qu’Alexia Daval est forcément « parfaite » et JD forcément « un tueur » et un « manipulateur ». Et je suis soulagée de pouvoir regarder les informations aujourd’hui sans tomber à tous moments sur les commentaires de la famille Fouillot.
    Je pensais être seule à avoir ce type de lecture de cette affaire et ai été satisfaite lorsque certaines chaînes d’information ont permis à des experts-psychiatres, avocats et autres, de donner un envers à ce qui tournait en boucle tout au long de la journée.

  15. On n’entendra plus parler de Jonathann Daval pendant 25 ans et c’est heureux. On en a bavé avec BFM TV…
    Mais le tribunal aurait pu en profiter pour condamner sa belle-mère à 25 ans de silence. D’une pierre deux coups.
    Mais que croit-elle, qu’elle va nous vendre un DVD Best of de toutes ses apparitions narcissiques ?
    Voilà qu’elle voudrait entretenir une correspondance avec Jonathann, une future mine d’or, un Pléiade pour les éditeurs ?
    Comme je l’ai dit un jour « seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse »…

  16. @ Lucile
    J’ai beaucoup apprécié votre commentaire du 22 novembre 2020 à 13:11.
    Il aurait parfaitement sa place ici, beaucoup y est dit sur les relations dans un couple.
    Rien à ajouter, si ce n’est qu’en général, la victime est parfois moins innocente qu’il n’y paraît.
    Sur le couple Daval, je n’en sais rien.

  17. @ revnonausujai | 23 novembre 2020 à 07:05
    C’est vraiment indécent ce que vous dites… mais j’aurais aimé être l’auteur de votre commentaire tant j’ai l’impression que mes pensées ont guidé vos doigts sur le clavier.
    On ne saura pas ce qui se passait les week-ends chez les Fouillot, mais des fictions pourront nous le laisser supposer. Jean-Pierre qui se prend une dérouillée parce que le rôti est trop cuit, Jonathann qui essaie de le soutenir en se disant à chaque retour à la maison « Je ne veux pas vivre cela, plutôt la prison »…
    L’hypermédiatisation de ce procès où il fallait lyncher Jonathann laisse des zones d’ombre. La quête de notoriété dans une préfecture de province a fait le reste.
    Aucun témoignages de collègues de travail de l’un ou de l’autre.
    Peut-être Jonathann Daval a-t-il voulu épargner belle-maman, qui de toutes façons ne croirait que ce qu’elle a envie de croire et donc aucune de ses réponses n’aurait satisfait et au besoin d’Isabelle Fouillot et à la soif du public dans lequel je me situe.
    Que la vie préserve chacune et chacun de se retrouver un jour à sa place.

  18. @ Savonarole
    « Comme je l’ai dit un jour : « seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse »… »
    Savonarole qui pille Alfred de Vigny dans « la Mort du loup » et qui veut nous faire croire que c’est de lui !
    « Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
    – Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur,
    Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au coeur !
    Il disait :  » Si tu peux, fais que ton âme arrive,
    À force de rester studieuse et pensive,
    Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté
    Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté.
    Gémir, pleurer, prier est également lâche.
    Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
    Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler,
    Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. »
    Ce procès, sans élégance et donc vulgaire à force de battage médiatique, nous démontre une fois de plus le niveau de décérébration intensive de ce pauvre pays, la France. Mais ce procès ressemble aux politiciens qui se sont succédé depuis tant d’années, la politique show-business ou la politique « bling-bling ».
    Tout comme la publicité intensive à propos d’un soi-disant « livre » de Barack Obama, L’idolâtrie bat son plein.
    Décérébration et idolâtrie sont les deux mamelles de la France.

  19. Merci pour ce billet, qui rejoint un sentiment, bien moins informé, que j’ai éprouvé, n’ayant pu échapper à de multiples analyses et déclarations médiatiques gênantes (et non critiquables à mon point de vue quand il s’agit des victimes secondaires).
    J’ai particulièrement apprécié votre phrase, M. Bilger :
    « Ensuite, cette revendication de transparence est d’autant plus malaisée à satisfaire que ceux qui la réclament ne sont pas prêts, la plupart du temps, à admettre que la relation honnête d’un processus criminel implique une interaction qui, face à une culpabilité et une malfaisance même indiscutables et reconnues, peut mettre en cause le comportement de la future victime. »
    Je ne sais si elle est venue d’un trait (chapeau) ou si vous l’avez mûrie et ciselée lentement (chapeau quand même), mais elle est claire tout en gardant une extrême délicatesse.

  20. @ Xavier NEBOUT
    « Selon le droit naturel, une femme doit retenir ses capacités à parler sans retenue au fil de ses émotions, à parler plus vite que sa pensée »
    1- Et le mâle lui, n’est pas tenu de :
    – « retenir ses capacités à parler sans retenue au fil de ses émotions, à parler plus vite que sa pensée » ?
    – retenir ses capacités à frapper/insulter sans retenue au fil de ses émotions, à frapper/insulter plus vite que sa pensée ?
    2- Qu’est-ce que ce « droit naturel » que vous mettez en avant ? Où pousse-t-il, où le cueille-t-on ?

  21. Denis Monod-Broca

    Autre procès à suivre, qui commence aujourd’hui, procès dramatique, dramatique à pleurer, le procès de ceux qui ont à répondre de la mort de Jallal Hami lors d’une séance de « bizutage » à Saint-Cyr.
    Lire dans le Mond : « Mourir sur un champ de bataille, oui, mais pas à l’école’ : le parcours tragique de Jallal Hami, noyé lors d’un bizutage à Saint-Cyr ».
    Ah, si ces rites d’initiation, sacrificiels au sens le plus littéral et le plus primitif du terme, pouvaient disparaître une bonne fois pour toutes à l’issue de ce procès…

  22. @ stephane | 23 novembre 2020 à 09:01
    « Quelles humiliations a encaissées JD qui était peut-être sous emprise familiale. Mme Fouillot voulant faire parler JD à la barre lui disant « sois un homme pour une fois ! » »
    J’ai une perception proche de cela, bien entendu sans la certitude du « tout ou rien » judiciaire qui est un atavisme épistémologique à dépasser : c’est une sorte de sentiment de probabilité plutôt importante.
    La Babouchka (voyez mon commentaire tout en bas) donne fortement l’impression d’avoir copieusement cornaqué sa fille Matriochka (en puissance d’être mère ?), considérant son Alexia comme simple prolongement d’elle-même. On peut parier qu’Alexia n’avait tissé un lien avec Daval qu’après expertise de Babouchka et son accord « Da ! »…
    Ne serait-elle pas allée jusqu’à induire par suggestion une obsession quant à la virilité suffisante de Daval ? « Ma chérie, Jonathann au moins semble ne pas te faire trop d’avances, n’est-ce pas ? J’espère que tu n’en souffres pas trop… »
    Et si le prolongement-Matriochka était un satellite psychique selon le schéma poupées russes, alors elle n’aura pas manqué de relayer mimétiquement une attitude de quémande d’accouplement avec une tonalité non affectueuse mais revendicatrice : or c’est pour un masle (mâle) digne et raffiné un anti-stimulant, une cause de fiasco (flasque en italien).
    On peut sans caricaturer essayer d’expliquer l’explosion du déferlement de violence par un cas de figure que la psychologie rationaliste (non freudienne) exprime en anglo-saxuel comme « double-bind » (mot à mot « double-contrainte » et qui bien traduit en français signifie : « injonction double concomitante et contradictoire ». Les bavardages médias ont pris la manie de citer « injonction contradictoire » depuis quelques mois, mais ils ne maîtrisent cela pas plus que « algorithme ».
    Un double-bind infligé de manière efficace (réussi par perversité habile) peut provoquer un état de sidération et de forte déstabilisation du fait de la grave perte de sens induite. La cible perd pied, la violence qu’elle ressent, elle peut chercher à l’éjecter comme en urgence, et l’auteur du « Sois ceci ET EN MÊME TEMPS sois le contraire » peut alors se prendre un effet boomerang qui vient rappeler que la violence par procédé psycho-agressif c’est de la pure violence aussi. Ce que les juristes ne veulent pas voir car il ne faut pas casser le market des zonoraires…
    Par exemple dans le cas d’espèce et sur fond de fiasco érectile (évoqué par rumeur d’avocats) : « Jonathann je t’aime parce que tu es un garçon si jeune et si doux, et fais-moi l’amour comme un athlète de haut niveau ».
    Mais une double injonction à incohérence dévastatrice doit se déguiser un peu, elle ne doit pas apparaître pour ce qu’elle est c’est-à-dire une communication perverse qui coince et veut déstabiliser.
    La puissance Babouchka a donné l’impression d’avoir pu souffler les détails d’un texte habile à sa fille, assez odieux pour provoquer la suite.
    En somme peut-être que Babouchka aurait fait agresser un « transposé de son mari » (elle n’a pas osé et regretté toute sa vie d’avoir laissé vivre son mari) par procuration via le gendre et que ce procédé de décalage lui aura permis d’échapper à l’exécution par M. F… et finalement récupérer le premier plan dans la starisation victi-mère … « Bienvenue au club » a pu penser la médaillée Jacqueline Sauvage…

  23. « Je n’ai d’ailleurs pas été moins étonné de l’explication de ses réquisitions par un avocat général commentant sa demande de réclusion criminelle à perpétuité devant la presse sur le perron du palais de Justice de Vesoul ! » (PB)
    Emmanuel Dupic, l’avocat général de cette affaire, ressemble trait pour trait à Jeffrey Donovan, l’acteur qui tient le rôle du capitaine de police psychorigide dans « l’Echange », film de Clint Eastwood…
    On ne dira jamais assez les frustrations de l’avocat général aux assises qui voit ad nauseam défiler la binette des avocats de la défense sur les plateaux télés et dans la presse : il y a de quoi quitter l’hermine pour se réfugier sur CNews.
    J’ai trouvé le procès d’assez bonne tenue : personne n’a appelé le président « Votre honneur… »

  24. Xavier NEBOUT

    @ S Carioca
    Ne pas être cultivé n’est pas une tare, mais il ne faut pas en abuser.
    Donnez-vous au moins la peine de consulter Internet avant de dégoiser.

  25. Republication d’extraits des commentaires de Lucile sous le billet approprié (Note de la modération)
    « Chercher des circonstances atténuantes à un meurtrier, c’est le travail de l’avocat. Mais reporter la responsabilité du meurtre sur la victime elle-même me paraît aussi, sinon plus immoral que de présenter le déroulement des faits en long, en large et en travers.
    Dans le cas présent, la manière dont l’assassin a essayé d’accuser de son meurtre divers membres de la famille de sa défunte épouse, et son épouse elle-même, en fait une espèce de manipulateur, et un mythomane, en plus d’un meurtrier, on ne peut pas se tromper sur le diagnostic. (S’il n’avait été qu’impulsif et brutal, ce qui n’est déjà pas un label favorable, il aurait appelé les secours immédiatement.)
    Le cas du meurtrier reportant la faute sur la victime est archi-courant, il me semble directement lié à la mentalité du tueur.
    C’est assez souvent que la victime finit par se faire soupçonner plus ou moins. À supposer par exemple qu’un couple soit dans une logique qui peut faire penser à une relation sado-maso, uniquement sur le plan psychologique, les deux se cajolent mais aussi se rabaissent épisodiquement, chacun à sa façon, parfois comme un jeu, parfois sérieusement, et pour arranger le tout, ils sont trop pris dans leur relation pour se détacher l’un de l’autre, alors que ce serait la seule façon de casser le cercle vicieux dans lequel ils sont engagés.
    Ils ont tous les deux un métier, ils n’ont pas d’enfants, donc la séparation serait envisageable sans trop de dommage, sauf qu’ils n’y pensent pas, tout absorbés qu’ils sont chacun à tirer les ficelles de l’autre. Ils restent donc ensemble à se dorloter et à se maltraiter réciproquement, tour à tour.
    Si l’un des deux tout d’un coup passe à un palier supérieur, et, opérant un franchissement irréversible, étouffe son partenaire « intentionnellement » jusqu’à ce que mort s’ensuive, le juge chargé de sanctionner ce meurtre (et non un mode de relation entre deux conjoints) doit-il attribuer à chacun une part de responsabilité dans ce meurtre ? Je ne le pense pas. Ils ont tous les deux joué avec le feu, sans doute inconsciemment, mais celui qui a fait sauter les barrières et pulvérisé l’interdit doit encourir la peine prévue pour ce genre de crime, même s’il s’est lui-même sabordé en le commettant.
    Pourquoi ? Parce qu’une société doit poser des limites et ne peut pas passer l’éponge, elle n’y survivrait pas. Elle doit mesurer la peine à la gravité de l’acte, c’est encore le moins injuste. Sans quoi l’on finira par trouver des excuses même aux terroristes, et pire, on attribuera de manière déguisée une responsabilité aux victimes.
    Si JD est transformé en monstre par certains, c’est en raison de cette logique qui veut que l’on punisse les gens parce qu’ils sont intrinsèquement méchants, et si sa défunte épouse est accusée d’y être pour quelque chose par d’autres c’est parce que sentant bien que le meurtrier est autant un pauvre type qu’un monstre, on se retrouve obligé en quelque sorte de l’accuser elle aussi, et de partager les torts. Les circonstances atténuantes devraient pourtant y suffire, et elles sont précisées par la loi. Sonder les reins et les cœurs, si c’est bien fait, je dis bien, et même très bien, mais ça risque tellement d’être mal fait, et en particulier de salir la victime, que je préfère m’en tenir à des critères objectifs.
    De plus, c’est dangereux pour la survie d’une société.
    Finalement, dire au criminel qu’on doit l’enfermer parce qu’il a enfreint les règles les plus sacrées et les plus élémentaires de la société est moins cruel que de chercher à juger de sa valeur humaine. »

  26. @ Isabelle | 23 novembre 2020 à 13:31
    L’humour vous est une terre étrangère.
    À force de ne lire que Valeurs actuelles vous en devenez con*e (Mme Bilger modérera).
    Je veux bien être de droite, mais avec une engeance telle que vous, jamais.
    Vous êtes l’image même de « la droite la plus bête du monde ».

  27. Michelle D-LEROY

    Certains crimes sont plus médiatisés que d’autres, on ne sait pas toujours pourquoi. Celui-ci sans doute comme vous le soulignez, M. Bilger, parce que nous avions vu JD pleurant et entouré de ses beaux-parents pour apprendre trois mois plus tard qu’il était l’assassin.
    Pendant tout ce procès, en ce qui me concerne, j’ai particulièrement compris le chagrin des parents d’Alexia, leur peine immense et leur recherche de vérité mais curieusement je suis arrivée à avoir de la sympathie pour JD. Ce jeune homme avait l’air tellement en souffrance que je ne pouvais m’empêcher de lui trouver des circonstances atténuantes.
    « Je vous ai dit toute la vérité, Isabelle, il faut me croire », a-t-il dit.
    « Il ne pouvait avouer que ce qu’il était parvenu à appréhender de lui, dans les obscurités tragiques dont Alexia a été la victime » (PB)
    Justement, peut-être que cette famille qui le considérait comme un fils était trop proche, trop encombrante, trop étouffante.
    Il a d’ailleurs dit que c’était « trop de choses accumulées depuis longtemps ».
    Trop d’acceptations, trop d’humiliations sous-entendues, trop de poids affectif ou encore de gentillesse un peu condescendante pour sa famille et donc pour lui-même pendant de longues années. Avec une femme à la personnalité affirmée et qui, comme beaucoup de jeunes femmes d’aujourd’hui, voulait tout, tout de suite. Un carcan dont il n’osait se défaire, parce qu’aussi ce même carcan lui offrait bel et bien une sécurité affective et matérielle.
    Personnellement, depuis le début, je pense que cette soirée familiale à laquelle la soeur et le beau-frère d’Alexia participaient avec leur petit garçon, a été un calvaire pour JD, même si tout s’est bien passé. La goutte d’eau.
    Comparé à un couple parfait, à un beau-frère sûr de lui et qui affichait peut-être trop d’assurance grâce à un métier plus intellectuel… Personnellement cela a toujours été mon idée.
    Me Farge a la sienne, plausible aussi.
    Nul ne le saura jamais peut-être sauf si JD écrit un livre en prison où avec le temps il fera un examen de conscience avec moins de retenue et moins d’émotion.
    Mme Fouillot voudrait connaître une vérité qui lui échappe, mais qui lui échappe d’abord parce que sa fille, même proche d’elle, était comme nos enfants, ils ne nous racontent pas tout, et c’est bien normal. C’est leur intimité, leur vie de couple, leur vie d’adulte, en partie pour garder leurs secrets et leur pudeur, en partie aussi pour épargner leurs parents s’ils ne vont pas bien dans leur couple.
    Sans vouloir justifier ce passage à l’acte, et sans vouloir ternir en quoi que ce soit la mémoire de cette jeune femme, sans la tenir pour coupable, chacun sait qu’il y a des mots qui font bien plus mal que des coups, surtout s’ils sont répétés souvent.
    Même si ce procès a été médiatisé, je trouve qu’il s’est déroulé dignement et que juges, avocats, famille et même l’accusé ont été dans le respect des uns et des autres, le verdict me semble mesuré.
    « J’ajoute que ma perception inquiète s’est évidemment nourrie de mon expérience d’ancien avocat général à la cour d’assises de Paris » (PB)
    Evidemment, M. Bilger porte un regard particulier et plus critique que la simple citoyenne que je suis, sur tous les détails du procès.

  28. Mary Preud'homme

    @ Isabelle | 23 novembre 2020 à 13:31
    À vous lire, il semblerait que l’humour désopilant (et non désopillant) de Savo vous ait échappé !

  29. @ Henri Gibaud | 23 novembre 2020 à 14:42
    Analyse très dense, très pertinente.
    La mère omniprésente, le père inexistant…
    Merci.

  30. Les parents d’Alexia, notamment sa mère, ne supportaient pas que le meurtrier se serve de l’absence de sa victime—qui n’était plus là pour le contredire—pour inventer, à l’aide de ses avocats, le scénario le moins abject possible à l’origine d’une mise à mort sordide où le corps a été atrocement abîmé et brûlé.
    Le meurtrier a trompé la belle-famille et la France entière en tenant sournoisement le rôle du mari inconsolable notamment lors de la marche blanche, un couronnement de duplicité… Sa femme serait disparue lors d’un jogging, disait-il, après une soigneuse mise en scène.
    Il a doublement détruit Alexia en lui ôtant la vie et ensuite en profanant sa mémoire, prétendant qu’elle était violente avant le crime, qu’elle réduisait sa personnalité à la portion congrue, et que cette trop longue humiliation avait miné son mental et sa patience au point de le préparer, d’une certaine manière, à accomplir l’irréparable. Par réaction, sans préméditation. Il n’avait rien trouvé de mieux ensuite, pour tenter de se disculper, que d’accuser son beau-frère du crime, le reste de la belle-famille étant évidemment complice.
    Comment l’âme humaine est-elle ainsi capable de parvenir aux tréfonds de l’ignominie ?
    Le procureur a accusé le mari de triple crime : l’homicide, la fausse accusation doublée d’une tromperie ouverte de la France entière et de la belle-famille, et la crémation de la victime. Faut-il ajouter, pour poursuivre dans l’abject, que le corps avait été traîné par les pieds jusqu’au lieu où il allait finalement être incendié ?
    Les psychiatres ont vu dans le meurtrier un caméléon. C’était surtout et simplement, un monstre, un ignoble bourreau.
    La mère d’Alexia ne supportait pas qu’en plus de la tuer, ledit monstre ose salir la mémoire de sa fille.
    Vous dites, Philippe Bilger, que trop de publicité a été faite sur l’affaire en dehors du prétoire. Mais qui a rendu cette affaire si médiatique si ce n’est le meurtrier lui-même par l’incroyable scénario qu’il a concocté ?
    Les médias s’en sont certes goinfrés, et s’en pourlèchent encore les babines… c’est vrai, ce voyeurisme respire le sordide.
    Tout au long de ces trois années, la belle-famille du criminel a été d’une dignité et d’un stoïcisme inouïs. Face à l’atrocité, elle s’est abstenue d’afficher un soupçon de haine qui, certainement, devait au moins l’habiter en ses entrailles. D’une certaine manière, leur noblesse affichée a dû jouer pour amplifier la peine.
    Comment la mère d’Alexia a-t-elle été capable, durant le procès, d’interpeller le criminel par son prénom et de parler avec ce calme, cette douceur ? Toute autre personne, dans une situation analogue, n’aurait pu parvenir à cette maîtrise et s’empêcher de laisser transpirer la haine.
    La mère d’Alexia a conclu l’entretien par un : « Bon séjour en prison. Adieu. » Le « bon » était sans doute de trop. Un autre qualificatif siérait mieux.
    Probablement, avant que son mari ne la massacre, Alexia lui avait notifié son désir de le quitter. C’est en tout cas l’hypothèse qu’Isabelle Fouillot espérait faire valider par l’accusé. Elle n’a pas été exaucée, mais dans son coeur de mère et intuitivement, elle sait que là réside la vérité.
    Désormais, sur la pierre tombale d’Alexia, ne figurera probablement plus que le nom de « Fouillot ». Pour qu’elle puisse mieux reposer en paix…

  31. Sauf erreur, les avocats ne sont pas psychanalystes. Ils ne sont pas formés pour cela.
    Aussi les suppositions de Me Pierre Farge concernant les motivations profondes et inconscientes de J. Daval sont fort probablement hors de son champ de compétence.
    Ceci d’autant qu’il n’a jamais parlé à Daval, qu’il n’en a obtenu aucune confidence et qu’il n’a pas eu accès aux pièces déposées par les psy.
    Pierre Farge fait librement de la broderie.

  32. Mary Preud'homme

    @ S Carioca, 23 nov. 13:45
    Avec Xavier Nebout on a l’habitude dès lors qu’il en est resté à l’ère du « pater familias », l’homme de plus haut rang dans une maisonnée romaine, qui détenait la « patria potestas » (pouvoir absolu) sur sa femme, ses enfants et ses esclaves, y compris le droit de vie et de mort…
    ——————————————
    @ sbriglia
    J’ai aussi regardé ce film qui fait froid dans le dos !
    J’ajoute que ceux qui évitent de commenter sur un sujet (celui de ce billet ou un autre du même genre) sont bien souvent ceux qui en savent le plus, qu’ils aient vécu une expérience analogue ou en ayant été témoins.

  33. @ Isabelle
    « Tout comme la publicité intensive à propos d’un soi-disant « livre » de Barack Obama. »
    Pourtant, il y a bien une couverture, une reliure, et des lettres dedans. C’est donc bien un livre. Ou alors, je suis le pape.

  34. Dans dix ans, Jonathann Daval pourrait ressortir de prison à condition qu’il résiste à son inclination naturelle à la faiblesse. S’il passe l’obstacle et qu’il rejette la facilité de la camisole chimique, alors il peut s’en sortir.
    Dans une certaine mesure, il avait tenté de se sortir des griffes de peut-être deux dragons, sa femme et sa belle-mère. Sur le fond pourquoi pas, mais sur la forme, il a oublié le commandement : « Tu ne tueras point ».

  35. @ Mary Preud’homme
    « J’ajoute que ceux qui évitent de commenter sur un sujet (celui de ce billet ou un autre du même genre) sont bien souvent ceux qui en savent le plus… »
    Mouais… S’exprimer sur ce qu’on connaît est aussi, dans une certaine mesure, un devoir moral.

  36. @ Savonarole
    « Comme je l’ai dit un jour : « seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse »… »
    Savonarole qui pille Alfred de Vigny dans « la Mort du loup » et qui veut nous faire croire que c’est de lui ! (Isabelle | 23 novembre 2020 à 13:31)

  37. @ Achille (@ Mary Preud’homme)
    « En ce qui me concerne, j’ai été renvoyée à quatre ans d’une classe enfantine tenue par des religieuses pour avoir giflé la supérieure, dont semble-t-il je ne supportais pas l’hypocrisie » (MP)
    Finalement vous n’avez pas tellement changé au cours de ces années ! 🙂
    ———
    EXCELLENT ! Je l’avais loupé : petit coup de pied par-dessus, de volée récupéré et essai entre les barres.

  38. @ Lucile | 23 novembre 2020 à 18:18
    Et la médaillée Jacqueline Sauvage ? et son gang d’avo-mafieuses ?
    Et Evelyne Sullerot ?
    Et l’ancien haut gradé honoraire de la PN qui, délégué spécialisé police-gendarmerie du Défenseur des Droits peut attester que « selon les types de circonstances et les régions, de 15 à 30 % des dossiers de violences conjugales démontrent les culpabilités féminines à l’origine » ? Ce qu’on appelle avec le peintre naturaliste : l’Ori-Gyne…
    Et « Le génie lesbien » ? Evelyne Sullerot aurait tout inventé ?? Documentez-vous sur Evelyne Sullerot, cela pourrait vous sauver !
    ——————————————————
    @ jack | 23 novembre 2020 à 19:50
    Pourriez-vous me préciser si ce Pierre Farge est un parent de l’avocate Farge (« aux Conseils ») du cabinet dit WFH soit : Waquet (Claire) – Farge (Hélène) – Hazan (Hervé).
    S’il vous plaît. Merci.

  39. @ finch | 23 novembre 2020 à 19:31
    On ne peut pas mieux dire. Je suis d’accord avec vous.
    L’analyse profonde et lucide que vous faites sur tous ces points clairement structurés concernant les parents d’Alexia et Jonathann Daval qui a menti et manipulé tout le monde à trois reprises pour in fine avoir sali sa victime qui ne pouvait se défendre, me semble très juste. Aussi, il est certain que s’il n’y avait pas eu des revirements, mensonges et trahisons à rebondissements, les médias auraient été moins envahissants.

  40. Euh, pourrait-on juste nous f**tre la paix avec cette histoire, s’il vous plaît ? Merci.
    Pfff, marre à la fin !
    Le voyeurisme médiatique dans toute sa dégueulas**rie… une fois de plus.
    Tout ce qu’il y a à dire sur cette affaire est que Daval a massacré sa femme, il a pris 25 ans, Cantat a massacré la sienne, il en a pris 8.
    Comme quoi la musique est bien le plus grand de tous les arts et que dans le doute, si on a des enfants il vaut mieux leurs apprendre la musique, ça pourra toujours leur servir dans la vie d’une manière ou d’une autre.
    https://www.youtube.com/watch?v=O5iJgzSnLlY

  41. @ Tipaza | 23 novembre 2020 à 13:25
    Merci. Mais je ne suis pas certaine de m’être bien fait comprendre.
    Si on me demande si je suis innocente, je veux savoir innocente de quoi. Parce que dans l’absolu, nous ne sommes pas innocents comme des agneaux qui viennent de naître. D’ailleurs la loi interdisant de tuer ne spécifie pas qu’elle est réservée aux innocents.
    Dans le cas présent une chose est sûre et certaine, la victime et sa famille sont complètement, totalement, entièrement innocents du crime qui a été jugé. Ils n’ont pas été jugés pour meurtre, ni pour complicité de meurtre. Le meurtrier n’était pas en état de légitime défense par rapport à eux, et il faut vraiment tordre les faits pour le présenter comme la victime.
    Leur chercher des poux me paraît un non sens absolu, cela ne se justifie pas, j’en suis stupéfaite. C’est la porte ouverte à n’importe quelle interprétation fantaisiste et passionnelle, au gré de chacun. Voilà maintenant qu’on fantasme sur eux et qu’on leur prête toutes sortes de comportements pervers, d’intentions mauvaises, de tares, ce sont eux les agresseurs cachés, ils sont grotesques et malfaisants, et l’assassin était en fait la victime. C’est du délire ! Il ne fait vraiment pas bon être la belle-mère d’un assassin…
    En fait, le comportement de la femme, de la belle-mère et du reste de la famille dans l’affaire D n’explique pas le meurtre. Il y a des rivalités et des ajustements à trouver dans toutes les familles, et pour tous les couples. C’est tout ce qu’il y a d’habituel, ça se gère, et si on n’y parvient pas, l’issue évidente est la séparation. Même à supposer que la belle-mère ait été pesante, la plupart des gendres et des maris dans les mêmes circonstances, ne tuent évidemment pas. (La mienne était une forte femme, quant à mon mari, il doit composer avec ma jumelle, mais jusqu’ici nous avons réussi à ne pas nous entre-tuer.)
    C’est l’assassin qui est hors-norme, et qui répond à une situation relativement courante par un comportement criminel. Il ne faut pas confondre un élément déclencheur (une soirée pénible, un mot de travers) avec une cause. Et si le mari est faible, ce n’est vraiment pas une raison pour reprocher à sa femme de ne pas l’être, surtout que c’est peut-être ce qui lui a plu chez elle au début, il l’a choisie comme ça.
    Comme il a un peu tendance à raconter n’importe quoi, difficile de démêler le vrai du faux. Leur histoire est affreusement triste, il n’y a pas à y chercher plus que ce que l’on sait de manière sûre. Ça me paraît suffisant.

  42. Claude Luçon

    Avant d’aborder le vif du sujet de ce billet une remarque :
    l’affaire Daval nous a permis de retrouver une vieille connaissance sur le devant du petit écran, le retour de Dominique Rizet qui, j’ose me permettre, a adapté son expertise de l’Hyper Cacher à l’hyper cacher.
    À quoi tient la célébrité !
    De retour à plus sérieux :
    « D’abord elles réclament des lumières …mais ces dernières ne seront jamais suffisantes comme s’il y avait, derrière le propos tenu et assumé, toujours des ombres, des mystères délibérément occultés. » (PB)
    Une chose frappe dans cette affaire : la personnalité de la mère de la victime, clairement le caractère dominant de cette famille.
    Dans la douleur qui la frappait, pour l’amour évident de sa fille, pour la vérité, elle s’est révélée être le moteur incontestable de cette médiatisation excessive.
    Tout n’a pas été été dit mais peut-être pas seulement du côté de l’assassin.
    « La victime doit être irresponsable à tout instant », écrit Philippe.
    Un fait n’a apparemment pas été creusé jusqu’où il aurait dû, du moins publiquement : les médicaments retracés dans le corps de cette jeune femme !
    Zolpidem, tétrazépam et tramadol sont connus. Pour le moins ce sont des calmants, soumis à des prescriptions médicales strictes et limitées. Rien ne prouve qu’elle les prenait volontairement et sur médication.
    Comme l’écrit également Philippe, on peut être porté à croire qu’il y a là un « mystère délibérément occulté ».
    Ces médicaments pointent vers des problèmes psychiques sérieux que la famille ne voulait pas exposer et que le mari suggérait sans en donner les détails dans son repentir.
    On lui reproche de n’avoir pas tout dit.
    Il ne pouvait peut-être décemment pas !
    C’est certainement mieux ainsi et explique peut-être pourquoi le jury, informé de ce mystère dans le secret de ses débats, a condamné à 25 ans au lieu de la perpétuité comme requise par l’avocat général.

  43. Mary Preud'homme

    @ Giuseppe | 23 novembre 2020 à 21:43
    Moi je dirais plutôt qu’il est tombé dans le panneau où vous le rejoignez en pensant avoir fait mouche. Amateur, petit joueur et essai manqué… Désolée mais vous vous êtes planté !

  44. @ Claude Luçon
    « Zolpidem, tétrazépam et tramadol sont connus. »
    Oui. Des quasi-benzodiazépines et des quasi-opiacés.
    « …soumis à des prescriptions médicales strictes et limitées. »
    Le zolpidem n’a été mis sur la liste des médicaments à autorisation que parce qu’il faisait l’objet d’abus majeurs. De la part des médecins, devrais-je ajouter. Pas parce qu’il signe une déglingue mentale totale.
    « Pour le moins ce sont des calmants, soumis à des prescriptions médicales strictes et limitées. Rien ne prouve qu’elle les prenait volontairement et sur médication. »
    Qu’insinuez-vous ? Qu’on aurait le droit de buter les toxs et les gens qui ont fait de la psychiatrie ? Qu’elle les ait pris sous la contrainte ou hors parcours de soins ne change rien à rien dans cette histoire. Et vous auriez des documents qui permettraient de trancher ce point ?
    « Ces médicaments pointent vers des problèmes psychiques sérieux que la famille ne voulait pas exposer et que le mari suggérait sans en donner les détails dans son repentir. »
    Moui, moui, moui… à d’autres. Le zolpidem est prescrit pour les troubles du sommeil et le tramadol pour la douleur. Cela ne prouve absolument rien. Et si cette femme avait fait de la psychiatrie, ce Monsieur a encore moins d’excuse, car on peut d’autant plus facilement se débarrasser d’une personne ou enfermer une personne quand on mentionne ce type de passé. Ce qui rendrait d’autant moins crédible l’idée que Monsieur Duval était coincé.
    « Ces médicaments pointent vers des problèmes psychiques sérieux… »
    Non. Absolument pas. Cet élément est largement insuffisant. Surtout compte tenu que la France est un des plus gros prescripteurs de psychotropes… avec un fétichisme assez immonde sur les benzos.

  45. @ Mary Preud’homme | 24 novembre 2020 à 01:16
    Allons, allons Mary Preud’homme ne faites pas votre tête des mauvais jours.
    C’est vous-même qui reprochiez à Isabelle, dans votre post de 19H14, de ne pas apprécier l’humour « désopilant » de Savonarole. Moi aussi j’aime bien son humour, même si parfois il est un peu cinglant.
    Il ne faut pas reprocher à quelqu’un ce que l’on s’accorde à soi-même.
    Allez, un petit sourire !

  46. @ Lucile | 23 novembre 2020 à 23:52
    Vous poursuivez le développement précédent, avec lequel j’étais d’accord sur la littéralité des faits et le caractère juridique de l’affaire.
    Une victime et un coupable qu’il fallait punir.
    Mais comme j’aime bien sortir du concret pour passer au stade de l’abstraction, défaut professionnel, je voudrais dire quelques mots sur ce qu’est ou peut être un couple.
    Vous dites « il (Jonathann) l’a choisie comme ça ».
    Est-ce vraiment lui qui a choisi parce qu’elle était forte ou a-t-il été choisi parce qu’il était faible ?
    Le processus de formation d’un couple est complexe, qui épouse qui dans un couple ?
    Il y a dans la formule banale mais révélatrice qui consiste à dire « mon » mari ou « ma » femme, déjà une forme d’appropriation inconsciente.
    Le « mon » ou le « ma » traduit la proximité et une certaine forme de pouvoir inconscient.
    Évidemment cette lecture de la formule peut surprendre, mais s’agissant de psychologie, et l’amour est la forme sublimée de la psyché, il faut rentrer dans le détail des mots, surtout que je ne vois pas d’autres façons de s’exprimer.
    Parmi les comportements humains, la formation d’un couple qui cherche à durer est le plus mystérieux, le plus incompréhensible.
    C.G. Jung disait qu’un couple était un ménage à quatre. L’animus de la femme épousant l’anima de l’homme en même temps que les personnalités conscientes s’épousaient.
    Déjà à deux ce n’est pas facile, alors à quatre vous pensez bien. Il savait ce qu’il disait car son caractère, son anima, n’était pas facile !
    Il est pratiquement impossible de rentrer dans la psychologie d’un couple ; puisque les deux participants ignorent parfois ce qui se passe au fond d’eux-mêmes ; et le billet le dit très bien en actant que: « Il ne pouvait avouer que ce qu’il était parvenu à appréhender de lui, dans les obscurités tragiques dont Alexia a été la victime », remarquable analyse pleine de finesse psychologique.
    C’est pourquoi la meilleure chose que peuvent faire les familles du couple, c’est d’aider matériellement ou affectivement, mais surtout se tenir à distance.
    L’aide à distance affectueuse est le seul moyen d’aider vraiment, et c’est ce que la belle-famille, dans ce cas précis n’a pas su ou pas voulu faire.
    Bon voilà c’était juste quelques mots sur la difficulté d’être deux. Et quand je pense que l’on parle beaucoup en ce moment de polyamour.
    Notre temps a l’art de compliquer les situations 😉

  47. @ Tipaza | 24 novembre 2020 à 09:35
    « Le processus de formation d’un couple est complexe, qui épouse qui dans un couple ? »
    Vous me semblez perplexe, et je me propose afin d’éclairer votre lanterne…
    La question est simple, la réponse aussi :
    1. Le couple est une fiction qui s’oppose violemment à l’intérêt des éléments qui le composent
    2. Cette allégorie poursuit un but
    3. Ce but est ignoré des protagonistes
    4. Les héros sont des naïfs, ils ignorent le but mais aussi le comment du pourquoi…
    5. Ces innocents suivent des chemins opposés
    6. Ces chemins se croisent suivant un courant alternatif comme le compteur
    7. Si le chemin reste secret il peut conduire au Paradis
    8. Si le secret est mal gardé il y aura beaucoup d’agitateurs, d’envieux, et autres acteurs de Comédie ou Tragédie c’est selon
    9. Les épousailles sont la partie la plus inutile, mais il faut sacrifier aux Dieux
    10. Il s’ensuit des bénédictions
    11. Ces bénédictions sont la suite de la captatio benevolentiae
    12. La captatio benevolentiae permet la survivance car comme indiqué plus haut les envieux sont nombreux
    13. Le couple est un enfer en général, et un Paradis pour ??
    Conclusion hâtive mais vraie : dans le couple, il arrive que d’innocent on finisse coupable, par un périple inconnu des innocents et des coupables…
    Il faut considérer la pièce dans son ensemble, Othello mérite à la fois la compassion et le mépris, oui, il faut toujours prendre en pitié celui qui souffre et agonir celui qui ne reconnaît pas l’Amour… La lampe est inutile, Psyché la tient d’une main hésitante et coupable…
    Je vais de ce pas revoir « Le crime était presque parfait »…

  48. Nous pourrions en rester à Isaïe :
    « Nous sommes tous comme des impurs, Et toute notre justice est comme un vêtement souillé; Nous sommes tous flétris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le vent. »
    Où, passant de la mimésis à l’anaktisis, imitant la geste salvatrice de la vie à la mort puis à la résurrection, accéder à cette faculté d’imaginer la recréation du réel :
    Est-il selon ton bon plaisir que ton image tienne mes pesantes paupières
    ouvertes pendant de longues nuits ?
    Veux-tu que mon sommeil soit troublé
    pendant que des ombres qui te ressemblent abusent mes regards ?
    Est-ce ton esprit que tu envoies si loin de toi, pour épier ce que je fais,
    pour découvrir chez moi des heures oisives, des sujets de honte, raisons
    et prétextes de ta jalousie !
    Oh non, ton amour est grand, mais il n’est
    pas assez grand pour cela ; c’est mon amour qui me tient les yeux
    ouverts, c’est mon fidèle amour qui trouble mon repos, pour faire
    sentinelle en ton honneur. C’est pour toi que je veille, tandis que tu
    vis ailleurs, bien loin de moi, trop près de bien d’autres.
    William Shakespeare Sonnets LXI
    Sans toi, qu’est donc mon moi :
    « « …le moi pour Hopkins n’est pas cette intériorité complexe à souhait que certains romantiques ont particulièrement exploitée et qui continue de charmer tant d’aventuriers dans tant de domaines, mais plutôt une activité, une réponse, un choix. » (p. 351) La poésie, dans ce sens, contribue au plus haut point à la fondation du sujet au cœur du paradoxe existentiel et du tragique de l’existence. »
    http://temporel.fr/spip.php?page=impression&id_article=159

  49. @ Mary Preud’homme @ Savonarole
    Comme « Savo » semble aimer les poèmes. Celui-ci de Baudelaire :
    « À une passante
    La rue assourdissante autour de moi hurlait.
    Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
    Une femme passa, d’une main fastueuse
    Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;
    Agile et noble, avec sa jambe de statue.
    Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
    Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
    La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
    Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté
    Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
    Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?
    Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
    Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
    Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais ! »
    « Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais ! » Baudelaire et non pas Savonarole.
    Sommes mal partis pour nous apprécier, visiblement. Mais tant mieux, nous perdrons moins de temps. À partir d’un certain âge, le temps est le bien le plus précieux !

  50. @ Tipaza | 24 novembre 2020 à 09:35
    D’accord pour dire qu’une partie de notre psychisme fonctionne tout seul sans que notre volonté et notre conscience interviennent. Mais nous formons un tout avec notre inconscient, et à partir de l’âge adulte, dans toutes les civilisations, il est admis qu’un individu doit répondre de ses actes s’ils sont délictueux. Il est outillé psychologiquement pour rendre ces derniers conformes à la morale. Nous ne sommes pas responsables de nos désirs, mais pour la loi, nous sommes responsables de nos actes.
    D’accord aussi pour dire qu’un couple fonctionne comme un tandem ; la relation se fait à deux (ou à quatre selon Jung, admettons, quoique ce soit un peu excessif de dissocier une partie du fonctionnement psychique et de couper un individu en deux. Jung lui-même parle d’ailleurs d’une fonction « synthétique » de la personnalité, qui l’empêche d’être en morceaux si l’individu est suffisamment structuré).
    Je ne suis pas d’accord pour réduire la bonne entente d’un couple à « des névroses qui se complètent », mais pour les besoins de la démonstration, faisons comme si c’était vrai.
    Le couple fonctionne en tandem oui, et d’un commun accord (« je le veux »), oui, mais seulement jusqu’à ce que l’un des deux forme l’intention de supprimer son partenaire. Dès lors il ne le voit plus comme un associé, mais comme un ennemi. La mort de l’un va mettre un point final à la relation, mais en fait cette relation est mise en débrayage dès le moment où l’un envisage de tuer l’autre ; l’auteur a déjà repris ses billes et agit de façon unilatérale. Il n’y a plus de commun accord. L’intention de tuer ne concerne que celui qui la met à exécution, ce qu’il ne peut faire qu’en prenant l’autre en traître. Insinuer que la victime a signé par son comportement antérieur sa propre mise à mort me paraît le fruit d’un sophisme.
    Je vais maintenant élargir mon argumentation, sans que cette partie s’adresse à vous Tipaza. Elle s’adresse à ceux qui mettent la famille de la victime en accusation.
    Ce que le procès est chargé d’évaluer, ce n’est pas la relation du couple (à moins qu’elle n’ait été elle aussi délictueuse, ou imposée de force). Le procès établit la réalité de l’acte, ses modalités, éventuellement ses motivations si elles sont précises, indiscutables et étayées par des faits, la manière dont l’acte enfreint la loi, et la peine qui en découle. La plaidoirie est une étape du processus, ce n’en est pas la pièce maîtresse. Il y a d’abord la loi, et les faits au regard de la loi. La plaidoirie ne les nie pas s’ils sont établis, elle joue sur leur présentation, elle en tait certains, en minimise d’autres et elle met en lumière tout ce qui peut valoir à l’accusé l’indulgence du jury.
    On peut refaire ici la plaidoirie 50 fois en donnant libre cours à son imagination et en décrétant que la victime était folle, sa mère aussi, qu’elles étouffaient psychologiquement le futur tueur, que c’étaient deux harpies, des manipulatrices, et le beau-père une chiffe molle, qu’il y a des choses cachées qui n’ont pas été dites au procès de peur de ternir l’image de la morte, que le malheureux vivait un véritable enfer à cause de sa belle-famille, que son beau-frère lui filait un complexe d’infériorité, ou tout ce qu’on veut. Le plus simple étant encore de les taxer de folie. C’est facile en dehors du prétoire d’avancer n’importe quoi sans avoir à vérifier si ça colle avec les faits.
    Dans le cas qui nous occupe, s’il y en a un qui a étouffé l’autre, c’est celui qui est jugé. Si l’accusé et ses avocats n’ont pas trop accablé sa défunte épouse c’est parce que cela aurait fait mauvais effet, mais surtout parce qu’il n’y avait rien de substantiel à avancer sur la question. Elle l’aurait battu et enfermé, ils l’auraient dit, et à juste titre.
    Et s’ils ne font pas appel, c’est qu’ils pensent que tout ce qui pouvait plaider en sa faveur a joué lors du verdict, comme il se doit. Ils ont épuisé tous les arguments, donc à quoi bon en inventer ?
    Surtout si c’est pour déshonorer une famille. Surtout si c’est pour minimiser un meurtre. Après cela, on ira se plaindre du laxisme des juges.

  51. Cher Philippe,
    Je partage totalement votre point de vue mesuré, vos doutes, votre colère retenue, votre malaise. Je crois qu’il faut d’abord se féliciter qu’à l’arrivée, après mille occasions de trébucher – jusqu’au cours et dans l’alentour des audiences -, la justice ait pu rendre un verdict serein, apparemment accepté par toutes les parties. Ce succès doit beaucoup au président de la cour d’assises et l’on ne peut qu’admirer les jurés qui ont su s’extraire de la pression inouïe des verdicts populaires.
    Justice est donc passée et, pour ma part, je me refuse à « refaire le match », à me déguiser en enquêteur, en juge, en psychiatre, en psychologue, voire en conseiller matrimonial. Aujourd’hui, la seule question qui n’est pas réglée est celle que vous pointez dans votre titre : le « procès du procès ». J’irai plus loin. Cette affaire est exemplaire des dérives possibles d’une enquête judiciaire. Tout autant que les fiascos de Bruay-en-Artois, d’Outreau et de Lépanges-sur-Vologne. Leur point commun est une médiatisation hors du commun.
    Pourquoi le moteur s’est-il emballé dès le premier instant, dès l’annonce de la disparition d’une joggeuse, avant même la découverte de son corps ? Pourquoi les caméras ses sont-elles précipitées à Gray ? La réponse est simple : l’émotion, pourvoyeuse d’audience. Les pleurs de Jonathann, la dignité d’Isabelle, la foule hébétée…
    Tout aurait pu s’arrêter là, la presse aurait pu aller voir ailleurs, si, « fermant les portes », l’enquête avait aussitôt flairé le féminicide et suffisamment mis sur le gril le mari. Alexia aurait rejoint la triste cohorte des victimes vite oubliées par les médias…
    Elle a pris un tout autre chemin, celui qui mène aux tueurs en série. Une aubaine ! Voilà de quoi alimenter un feuilleton qui fait vendre… Fourniret n’est-il pas l’un des meilleurs clients de ces rubriques qui entretiennent les peurs et flattent les bas instincts ? Procureur qui parle, mari qui s’effondre, témoins qui savent, voisins qui susurrent, parents qui s’épanchent, autant de sources qui, chaque jour, fournissent le carburant nécessaire au maintien du taux d’audience…
    Puis vint l’explosion, les aveux du mari. L’affaire devenait hors normes. Un scénario fou, un cocktail de rebondissements tels ceux qui assurent les ventes des plus débiles des romans photos !
    Mais aussi la nécessaire vengeance des envoyés spéciaux roulés dans la farine par un meurtrier qu’ils couvaient… Pas de quartier : Daval est le pire des salauds ! Il a tué sa femme et nous a trompés !
    Arrêtons là… Philippe a parfaitement décrit l’épilogue, tout à fait dans la ligne des rapports incestueux entre gens de plume et gens de robe qui ont émaillé l’instruction. Et alimenté les tribunaux populaires, la plupart lynchant le meurtrier, quelques-uns osant un timide « Elle l’a peut-être cherché… ». L’intime conviction sur l’intimité d’un couple sur le zinc du Café du Commerce ou autour de la machine à café…
    En ces temps de défense bec et ongles de la liberté de la presse, il ne sera pas bien vu de dire que ces dérives, en particulier les viols de plus en plus fréquents du secret de l’instruction et de la présomption d’innocence, conduisent notre justice, déjà imparfaite sans cela, au bord du gouffre. Il ne sera pas bien vu de dire que les journalistes ne sont ni policiers, ni juges, et qu’ils doivent savoir distance garder, tout comme magistrats et avocats doivent ne pas oublier que les médias ne sont ni leurs confidents, ni leurs alliés.
    Ceci dit, dans un monde où la communication est devenue le dieu omniprésent, ne devrait-on pas se poser la question de la pertinence des procédures actuelles ? Imaginer des relations plus transparentes entre presse et justice ? Et faire en sorte de ne plus laisser la moindre place aux « juges » qui rendent leur sentence hors prétoire ?

  52. @ Claude Luçon 24 novembre 2020 à 00:04
    « C’est certainement mieux ainsi et explique peut-être pourquoi le jury, informé de ce mystère dans le secret de ses débats, a condamné… »
    Que serait la respectabilité de notre justice si des éléments du dossier n’étaient dévoilés que dans la salle des délibérés, tenus secrets en audience publique et même cachés à l’avocat général ?! Que cette histoire de médication ait été évoquée pendant le débat entre jurés, c’est possible – on ne le saura jamais -, mais il est certain qu’ils n’en savaient pas plus en sortant de la salle qu’en y entrant.
    « Comme l’écrit également Philippe, on peut être porté à croire qu’il y a là un « mystère délibérément occulté ». »
    Vous détournez totalement cette phrase de Philippe, qu’il exprime à propos de l’attitude des parties civiles, pour en faire un appui à votre affirmation.

  53. @ Deviro | 23 novembre 2020 à 19:28
    « Analyse très dense, très pertinente »
    Laissez-moi rappeler et souligner que mes rédactions de 14h42 et auparavant de 03h46 n’étaient pas des démonstrations implacables mais des HYPOTHÈSES que je défendais avec un taux honorable de plausibilité, en l’absence de données proches et fiables.
    Mais peut-être les gens fort majoritaires qui soulignent la doxa (opinion, en grec ancien et non doctrine comme beaucoup le croient) dominante, sorte d’image d’Épinal, en l’espèce de Vesoul : le sale type à chromosomes XY (Élisabeth Bleustein-Blanchet richissime héritière épouse Badinter, 1992) est forcément un monstre et le gynécée est tout d’innocence de sacristie, eh bien peut-être sont-elles beaucoup plus proches du résumé le moins infidèle par rapport au Réel…
    Ce dont je suis le plus certain c’est que les agents d’influence qui défendent leurs marchés et privilèges (honoraires, adoptions commerciales, subventions pour grappes de fausses victimes, etc.) rendent quasi inaudibles des hypothèses détonantes comme celle que vous avez appréciée.
    Mais dans ce dossier Daval ma proposition de champ relationnel avec une Babouchka abusive est loin d’être démontrée.

  54. @ Isabelle 11:35
    « Une femme passa, d’une main fastueuse
    Soulevant, balançant le feston et l’ourlet » (Baudelaire)
    Rien que pour ça je vous pardonne tout.
    Citer Baudelaire est pour moi un ticket d’entrée au paradis des poètes.
    Nous avons donc une chose en commun.

  55. @ Ellen | 23 novembre 2020 à 22:46
    Merci. J’ai constaté que nombre de commentaires, osant trouver des circonstances atténuantes au meurtrier en dénigrant la belle-famille, étaient déplacés voire obscènes. Je ne me suis pas forcé pour rééquilibrer. J’ai simplement narré ce qui me traversait. Il fallait remettre les pendules à l’heure.

  56. Des histoires de femmes et d’hommes. Rien n’est simple, « Assurance sur la mort » toujours aussi frais, toujours d’actualité… surtout des histoires de femmes.

  57. Claude Luçon

    @ F68.10 | 24 novembre 2020 à 01:58
    « Le zolpidem est prescrit pour les troubles du sommeil »
    Je le sais, c’est mon cas, j’en prends depuis dix ans, je connais donc la difficulté pour en obtenir hors ordonnance. Neuf décades et le début de la dixième ça use un homme, même un homme qui s’empêche !
    C’est pourquoi je suspecte qu’elle le prenait sur prescription. Si c’était lui qui en prenait, les médias en auraient parlé, l’origine en devenait claire.
    « Et vous auriez des documents qui permettraient de trancher ce point ? »
    Oui ! Tout à fait !
    Du Librium au Zyprexa et Norset en passant par le Valium et autres au fil des années.
    J’ai vécu heureusement et sereinement 55 ans avec une épouse bipolaire sans n’avoir jamais éprouvé le besoin de la trucider, bien au contraire. Je suivais tout simplement les conseils d’un psy sur la façon de me confronter à cette maladie épouvantable.
    Daval n’a aucune excuse pour moi, même si le jury lui en a trouvé.
    On ne frappe pas une femme !
    S’il ne supportait plus son Alexia, il y avait le divorce ; s’il était impuissant, il y avait l’insémination médicale ; il aurait même pu se référer au Kama Soutra qui suggère des positions plus efficaces dans l’art de procréer sur la base de la gravité (celle de Newton !).
    Il faut se méfier avant d’écrire un commentaire seulement pour le plaisir de contredire un compère de ce blog, cher inconnu ! Je vous tape sur les nerfs ? Prenez du Zolpidem, ça vous calmera ; ou ne lisez pas mes commentaires.

  58. Mary Preud'homme

    @ Isabelle
    @ Savonarole
    Les passantes – Antoine Pol
    « Je veux dédier ce poème
    A toutes les femmes qu’on aime
    Pendant quelques instants secrets
    A celles qu’on connaît à peine
    Qu’un destin différent entraîne
    Et qu’on ne retrouve jamais
    A celle qu’on voit apparaître
    Une seconde à sa fenêtre
    Et qui, preste, s’évanouit
    Mais dont la svelte silhouette
    Est si gracieuse et fluette
    Qu’on en demeure épanoui
    A la compagne de voyage
    Dont les yeux, charmant paysage
    Font paraître court le chemin
    Qu’on est seul, peut-être, à comprendre
    Et qu’on laisse pourtant descendre
    Sans avoir effleuré sa main
    …/…
    A celles qui sont déjà prises
    Et qui, vivant des heures grises
    Près d’un être trop différent
    Vous ont, inutile folie,
    Laissé voir la mélancolie
    D’un avenir désespérant
    …/…
    Chères images aperçues
    Espérances d’un jour déçues
    Vous serez dans l’oubli demain
    Pour peu que le bonheur survienne
    Il est rare qu’on se souvienne
    Des épisodes du chemin
    …/…
    Mais si l’on a manqué sa vie
    On songe avec un peu d’envie
    A tous ces bonheurs entrevus
    Aux baisers qu’on n’osa pas prendre
    Aux coeurs qui doivent vous attendre
    Aux yeux qu’on n’a jamais revus
    …/…
    Alors, aux soirs de lassitude
    Tout en peuplant sa solitude
    Des fantômes du souvenir
    On pleure les lèvres absentes
    De toutes ces belles passantes
    Que l’on n’a pas su retenir. »
    (Les passantes – Extrait Des Emotions poétiques)
    Ce poème fut mis en musique et chanté par Georges Brassens et repris, entre autres, par Francis Cabrel et Willy (thewilacoustic).
    A noter que j’ai volontairement omis les strophes ne figurant pas dans l’interprétation de Brassens.
    Nota : il me (il nous) reste à écrire le même en version féminine pour nos hommes.

  59. « Mais dans ce dossier Daval ma proposition de champ relationnel avec une Babouchka abusive est loin d’être démontrée. »
    Rédigé par : Henri Gibaud | 24 novembre 2020 à 14:10
    Vous voulez dire :
    « Elle respirait l’honnêteté, seulement elle avait la respiration très courte… »
    C’est de Savonarole… ou de Labiche… Isabelle doit savoir…

  60. @ Claude Luçon
    « Je le sais, c’est mon cas, j’en prends depuis dix ans, je connais donc la difficulté pour en obtenir hors ordonnance. Neuf décades et le début de la dixième ça use un homme, même un homme qui s’empêche ! »
    C’est marrant. Il n’y avait aucun « problème de prescription » dans ma famille. Vous n’avez pas un proche qui soit médecin ? Que c’est dommage ! Plus sérieusement: je pense qu’à ce niveau, vous avez un problème d’accoutumance. Aucun jugement moral dans cette inférence. Vu que le zolpidem est arrivé sur le marché européen en 1988, vous deviez donc probablement prendre d’autres benzodiazépines auparavant. Dans ce contexte de durée, il est effectivement irresponsable pour un médecin de vous refuser une prescription de zolpidem.
    « C’est pourquoi je suspecte qu’elle le prenait sur prescription. Si c’était lui qui en prenait, les médias en auraient parlé, l’origine en devenait claire. »
    De ce que vous décrivez, il est effectivement probable qu’elle le prenait sur prescription. Bien qu’il existe des marchés noirs de relaxants et d’hypnotiques. Mais je ne vois toujours pas ce que cela change que ce soit elle ou lui qui en prenait.
    « Oui ! Tout à fait ! »
    Non. Vous ne mentionnez pas de documents qui prouveraient qu’elle le prenait sur ordonnance ou qui prouveraient l’inverse. C’était le sens de ma question.
    « J’ai vécu heureusement et sereinement 55 ans avec une épouse bipolaire sans n’avoir jamais éprouvé le besoin de la trucider, bien au contraire. Je suivais tout simplement les conseils d’un psy sur la façon de me confronter à cette maladie épouvantable. »
    J’ai vu de tout dans la catégorie bipolaire. Depuis le faux bipolaire jusqu’à la cinglée qui se mettait à poil devant moi dans un état mixte d’exaltation et d’inconscience de ce qu’elle faisait. Je n’accorde que peu de crédit à ces catégories diagnostiques quand il s’agit de décrire des situations personnelles. Elles ont un sens statistique, pas individuel. Et les failles dans les procédures diagnostiques restent suffisamment béantes pour n’y donner un sens autre que statistique.
    « Daval n’a aucune excuse pour moi, même si le jury lui en a trouvé. On ne frappe pas une femme ! »
    Et une femme ne fait pas non plus n’importe quoi ! Elles n’ont pas non plus tous les droits !
    On peut très bien trouver des excuses à Daval et simultanément le condamner. Cela ne me gênerait nullement de dire à une personne: « vous aviez manifestement des excuses, mais la condamnation est nécessaire, simplement pour tracer une ligne rouge ». Et un meurtrier responsable, qui a bien réfléchi à son coup ainsi qu’à ses conséquences, acquiescerait. Je n’ai pas de condamnation morale à adresser à un tel homme qui resterait droit dans ses bottes, après avoir commis un meurtre pour des raisons qu’il assumerait, qui dirait ses quatre vérités à la famille des victimes ainsi qu’à la cour et qui accepterait la sentence sans broncher parce qu’ayant peser le pour et le contre, il en accepterait les conséquences. Je méprise néanmoins les meurtriers qui présentent des excuses. On sait ce qu’on fait, ou on ne le fait pas.
    « S’il ne supportait plus son Alexia, il y avait le divorce… »
    Oui. Ou même simplement la fuite avec un sac à dos.
    « Il faut se méfier avant d’écrire un commentaire seulement pour le plaisir de contredire un compère de ce blog, cher inconnu ! Je vous tape sur les nerfs ? Prenez du Zolpidem, ça vous calmera ; ou ne lisez pas mes commentaires. »
    Euh… non. Vous ne me tapez absolument pas sur les nerfs. Votre propos n’était simplement pas clair. Pour me détendre, je préfère étudier des séquences de Sheffer. Ou je joue aux échecs dans ma tête ; pas assez bien, certes. Nul besoin de tranquillisants pour cela.

  61. @ Claude Luçon 24 novembre à 01 : 58
    « Il faut se méfier avant d’écrire un commentaire seulement pour le plaisir de contredire un compère de ce blog, cher inconnu !… »
    « …Et s’il ne supportait plus son Alexia, il y avait le divorce… » et patati et patata !
    Ne vous est-il pas venu à l’esprit une seule seconde que c’était elle qui voulait se barrer ?
    Quelle certitude ! Quelle suffisance !

  62. @ Lucile
    « Chercher des circonstances atténuantes à un meurtrier, c’est le travail de l’avocat. Mais reporter la responsabilité du meurtre sur la victime elle-même me paraît aussi, sinon plus immoral que de présenter le déroulement des faits en long, en large et en travers. »
    L’appliquerez-vous à l’affaire Jacqueline Sauvage ? Et pourquoi ?

  63. Mary Preud'homme

    @ Giuseppe | 24 novembre 2020 à 14:31
    Acariâtre le qualificatif me va si peu ! Vous ne pouvez vraiment pas vous empêcher d’être agressif et injurieux dès que vous vous adressez à moi.
    Par ailleurs, si vous aviez suivi le fil avant de vouloir faire un bon mot, vous auriez compris que j’avais d’ores et déjà répondu à Achille avec finesse, humour et sans une once de méchanceté. Le méchant et le mauvais esprit, n’est-ce pas plutôt vous ?
    Allons relisez l’échange Monsieur, sans rien omettre… et reconnaissez votre bévue si vous êtes fair-play (le minimum pour quelqu’un qui se dit sportif).
    Oui, il est vrai qu’à certains égards je n’ai pas changé depuis ma petite enfance, sachant que l’injustice et l’hypocrisie m’ont toujours révulsée. J’ajouterai, ainsi que la méchanceté gratuite dont j’ai fait l’expérience à quatre ans.

  64. Michelle D-LEROY

    @ Serge HIREL
    Vous avez parfaitement raison de parler de l’emballement médiatique dans cette affaire.
    Pourquoi certaines affaires restent-elles totalement inconnues du grand public et d’autres sont-elles médiatisées à outrance ? nul ne pourrait le dire objectivement.
    Mais ce n’est pas d’aujourd’hui et parce que cela tourne en boucle sur les nombreuses chaînes d’information.
    Je me rappelle, dans les années 50, que mes grands-mères parlaient par exemple de l’affaire Dominici qui les passionnait, de celle du curé d’Uruffe et, parce que de la région orléanaise, de l’assassinat du maire d’Orléans, Pierre Chevallier, par sa femme.
    Elles lisaient et commentaient les journaux de l’époque, et ce sont des souvenirs très précis pour moi, pourtant petite fille… D’où peut-être mon intérêt pour les grands procès.
    Pourquoi des affaires comme l’affaire Seznec (qui a encore des rebondissements aujourd’hui) ou Violette Nozière ont-elles en leur temps passionné les Français alors que d’autres tout aussi sombres sont restées dans l’anonymat le plus complet ?
    Les médias orientent bel et bien l’opinion sur ce qui est vendeur aussi bien économiquement parlant qu’idéologiquement. Et ce sont eux qui développent telle ou telle information pour émouvoir ou minimiser la gravité de l’horreur. Et là me vient à l’esprit la mort sur une plage du petit Aylan, cet enfant migrant qui a ému mondialement. Un enfant me direz-vous, c’est normal.
    C’est vrai, mais je ne me souviens pas d’une émotion très intense en France lorsque deux petits garçons ont été tués sans pitié à côté de leur père, ainsi que la fille (8 ans…) du directeur de l’école, froidement abattue ce jour-là à bout portant par Mohammed Merah devant l’école Ozar Hatorah à Toulouse.
    Je ne me souviens pas d’un élan émotionnel particulier de l’opinion. Tout dépend donc de l’orientation qui est impulsée.
    Dans le cas Daval comme dans d’autres, il est donc bien normal de se poser des questions, vu le battage médiatique au moment du crime pour retrouver la jeune femme disparue, puis lors des aveux de JD et enfin au procès où les télés, les journalistes, les avocats, la famille, tout le monde a joué sa partition pour donner sa version des faits, sa vérité… dans la rue. C’est le règne de la communication.
    C’est très pervers et malsain sans doute, mais les Français ne demandent rien, on leur offre des informations sur un plateau. On ne peut donc pas dire d’un côté on informe et de l’autre les Français sont des voyeurs.
    C’est justement ce qui m’énerve en ce moment, et pas que dans cette affaire mais tous sujets confondus.
    On peut constater, lorsque les gens se posent légitimement des questions devant cette surenchère d’informations, le mépris hautain pour ce questionnement. Comme s’il était de bon ton de tout prendre comme argent comptant.
    Comme s’il y avait d’un côté les sachants incontestables et fiers de leur vérité et de l’autre les enquiquineurs, les affreux populistes du café du commerce qui voudraient savoir ce que les premiers ignorent ou ce qu’ils n’ont pas envie de dire…
    Et plus les jours passent, plus c’est flagrant.
    – Comme dans l’affaire Daval, vous vous demandiez si Jacqueline Sauvage ne pouvait pas tout simplement divorcer : vous étiez anti-féministe.
    – Vous vous posez la question de savoir si les vaccins auront des effets secondaires vu la rapidité de leur mise sur le marché : vous êtes complotiste.
    – Vous pensez que les flux migratoires sont trop importants : vous êtes raciste ou xénophobe.
    Etc, etc. Ne pensons pas en dehors des sentiers battus, c’est mal vu.
    Il n’y a donc que le genre mouton de Panurge qui trouve grâce aux yeux des sachants, ému quand il le faut, admirant ou rejetant qui est admirable ou infréquentable à leurs yeux et surtout ne posant pas de question dérangeante.
    C’est lassant et donne un drôle de sentiment, comme un retour à la Pravda en quelque sorte.
    Quel étouffoir !

  65. Qui était Christophe Dominici !? Répondre est aussi complexe que Jean-Yves Le Borgne l’a suggéré pour l’affaire du billet.
    La « complexité » de JYLB, et « Cette illusion est dévastatrice qui met constamment les parties civiles, dans ce procès comme pour tant d’autres que j’ai pratiqués, en état de déception » de Philippe Bilger, sont le fondement de l’inexplicable, et hors de la raison, de notre misérable raison.
    Pourtant il avait du génie Christophe Dominici, je n’oublierai jamais pourquoi il était exceptionnel, Mongénéral aurait aimé cet homme, il nous a soulevés ce jour-là et bien d’autres aussi :
    https://youtu.be/RNRhF-ONqZQ
    Pour l’éternité !
    Là on touche au sublime, David et Goliath, lui le trois-quarts aile, David.

  66. Auto-citations (extraits) :
    « les agents d’influence qui défendent leurs marchés et privilèges (honoraires, adoptions commerciales, subventions pour grappes de fausses victimes, etc.) rendent quasi inaudibles des hypothèses ».
    « Et la médaillée Jacqueline Sauvage ? et son gang d’avo-mafieuses ? »
    Le Réel extrinsèque a bien voulu nous répondre presque aussitôt par des illustrations, ainsi telles que colportées par le barbier dit Figaro :
    Primo https://www.lefigaro.fr/flash-actu/violences-conjugales-une-fondation-feministe-pointe-un-manque-criant-de-financements-20201124
    exhale ceci « que la France se dote de juges ou juridictions spécialisés sur ces questions, ainsi que d’un système de suivi des victimes et d’évaluation du danger encouru par chaque femme – dispositif qui serait partagé entre la police, la justice et les travailleurs sociaux ».
    Secundo https://www.lefigaro.fr/flash-actu/ouverture-du-proces-d-une-femme-pour-le-meurtre-de-son-conjoint-20201124
    exhibe une de celles évoqués comme « avo-mafieuses » dans la Référence Néo-Mythologique annoncée par nous comme le Golgotha de la Femmille :
    « qui a été l’avocate de Jacqueline Sauvage, condamnée pour avoir tué son mari avant d’être graciée fin 2016 par François Hollande ».

  67. « C’est de Savonarole… ou de Labiche… Isabelle doit savoir… »
    Rédigé par : sbriglia | 24 novembre 2020 à 16:38
    Cher Maître, vous avez de ces connaissances qui m’éblouissent…
    Savonarole : s’il vous plaît rappelez-moi… quel siècle et où ça déjà ?
    Ah ! Labiche alors ça c’est c’est du « Boulevard » parisien, début XXe, hein ?
    Et puis alors cette Isabelle ? de Bavoir ? de Beauvoir ? de Bavière ?
    Merci, à vous lire…

  68. Mary Preud'homme

    @ Savonarole | 24 novembre 2020 à 21:41
    Charmant paysage !
    À noter qu’il manque la 4ème et la 6ème strophe du poème original d’Antoine Pol, qui n’avaient pas été reprises dans le texte mis en musique et interprété par Georges Brassens.

  69. @ Carl Roque | 24 novembre 2020 à 18:27
    D’après le peu que je sais de cette affaire, Jacqueline Sauvage a tiré dans le dos de son mari et elle n’était pas en état de légitime défense. C’est un meurtre, et cela a été jugé comme tel, ce qui me paraît normal. Il n’y avait aucune raison qu’elle soit graciée. J’ai lu qu’elle continuait à penser après le jugement qu’elle n’était pas en tort.
    Vous me demandez mes raisons. Eh bien l’idée que par ressentiment ou pour toute autre raison quelqu’un puisse s’ériger en juge et en bourreau, et ôter la vie selon son bon vouloir à l’un de ses semblables me paraît impossible à soutenir. C’est la négation même de l’idée de justice, et la négation de toute morale. Nous avons tous des défauts, cela ne donne droit à personne de nous faire mourir.

  70. @ Lucile (@ Carl Roque)
    De ce que j’ai lu du cas Sauvage, j’ai l’impression que tout est parti de travers dans cette histoire, jugement et traitement médiatique compris, à tous les niveaux. Il ne fait toutefois à peu près aucun doute qu’elle vivait une situation insoutenable. Son acte me semble humainement compréhensible. Mais la grâce totale est excessive: c’est donner un très mauvais signal. La grâce partielle était beaucoup plus acceptable.
    Il y a quand même des signes qui ne trompent pas: quand ses filles se sentent soulagées de la mort du père, c’est quand même qu’un truc ne tournait pas rond. Et une des choses qui m’horripilent dans cette histoire est cette insistance des autorités à ne pas accepter que Jacqueline Sauvage revendique un rôle de victime. Le rapport psychiatrique lors du second procès précise en effet: « il n’y a pas de remise en question de son acte, car elle se sentait toujours victime d’un homme dont elle n’a pas réussi à se libérer ». Ce qui motivait le rejet des demandes de libération conditionnelle. Je considère cela comme du gaslighting sanctionné par l’Etat, et je trouve cela parfaitement inacceptable.
    D’autant plus que les autorités devraient quand même se questionner sur leur incapacité à venir en aide à Jacqueline Sauvage – notamment les comportements des médecins suite à sa tentative de suicide – avant de donner des leçons sur ce qu’est une vraie, une fausse, une vraie-fausse ou une fausse-vraie victime. Mentalité à vomir. Et ce n’est pas le seul point dans cette affaire qui témoigne d’une mentalité répugnante chez les gens qui prétendent donner des leçons aux autres dans cette histoire, ce qui recouvre beaucoup beaucoup trop de monde…
    Ce qui ne change rien au fait qu’une grâce totale n’est pas acceptable. Un acte comme celui-ci doit avoir une peine. 10 ans me paraissait trop, surtout compte tenu de son âge, mais 2 ans me semblait un seuil sous lequel il ne fallait absolument pas tomber.
    Dernier point: il y a des gens qui préfèreraient l’euthanasie plutôt que d’être acculés à l’irréparable. Il serait quand même temps de rentrer en matière sur ce genre de demandes plutôt que d’assister les bras ballants à ce que l’inexorable se mette en branle. Quand une personne arrive à cette extrêmité, et que cette personne a auparavant demandé l’euthanasie pour justement ne pas y arriver, je ne lui remets pas l’intégralité de la faute sur le dos. Ceux qui refusent de sortir des victimes de leur guêpier – au motif, par exemple, que les gens qui prétendent être victimes ne le font que pour se faire mousser – et aussi refusent l’euthanasie dans ces conditions sont à mes yeux des gens qui ont aussi une lourde part de responsabilité. Mais ça, tout le monde s’en tape. Les vertus du misérabilisme: à force de prétendre que tout le monde est une victime, que la vie est dure et que tout le monde souffre, on refuse de voir que des gens sont sur des trajectoires qui aboutissent au meurtre. Même quand ces derniers font tout pour prévenir qu’il faut les sortir de là. Irresponsabilité totale.

  71. @ Mary Preud’homme | 24 novembre 2020 à 19:08
    On vous aime Mary, vous démarrez aussi vite que les chevaux sous mon capot pour peu qu’on appuie dessus… Avec une pointe de mauvaise foi parfois, mais celle qu’il faut, comme la chatte qui défend ses petits.
    On aime votre défense acharnée des gardiens du troupeau, sans eux pas de démocratie, « pas de démocratie sans police ! » dit ma leste coiffeuse au ciseau sculpteur souple.
    Sur ce, je vais épuiser un trop-plein d’énergie par une partie de manivelles et comme Rakuten (publicité gratuite) fait bien les choses, je vais pouvoir attaquer un de mes auteurs préférés, j’ai reçu Mémoires d’espoir, les 2 tomes, dans une belle collection ; on y découvre des petits trésors.

  72. @ F68.10 | 25 novembre 2020 à 06:18
    Cela nous mènerait trop loin, mais en élargissant la question, il y aurait beaucoup à dire sur les victimes, adultes et enfants, sur la difficulté d’interprétation de situations rarement limpides pour les tiers comme pour les intéressés, sur l’inertie des témoins, sur les risques pris par les lanceurs d’alerte, sur la peur sous toutes ses formes, et sur l’incapacité de nombreux hommes et femmes à résoudre les problèmes sans les aggraver, les leurs et ceux d’autrui. De telles situations sont moins rares qu’on ne le croit, la majorité restant borderline, mais instables. Ce sont celles où les interventions peinent à se justifier, tant que le drame couve sans donner de signes probants.
    Une remarque qui n’a rien à voir avec ces considérations. Je pense que les personnes qui recourent à la violence ont une vision amputée de la réalité. Elles rusent avec l’interdit comme un contrebandier pour qui les frontières n’ont d’autre fonction que de le gêner tout en lui permettant d’exercer son business. Je trouve aussi qu’il faut une arrogance monumentale pour disposer de la vie d’autrui (sauf cas de légitime défense), et je suis d’avis qu’un meurtrier, même faible et impuissant, est en fait sans vraiment le savoir un tyran déguisé en brebis.

  73. Claude Luçon

    @ F68.10 | 24 novembre 2020 à 17:36
    Ou vous me croyez ou vous ne me croyez pas ! Votre liberté.
    Un détail : mon épouse est décédée d’un AVC il y a 7 ans, je n’ai pas conservé son dossier médical. Elle avait 82 ans.
    Dois-je m’excuser de ne pas pouvoir vous fournir de dossier ?
    J’ignore qui vous êtes, votre opinion m’importe peu mais je n’aime pas être traité de menteur !
    Pourquoi voulez-vous que je vous raconte des choses pareilles si elles sont fausses ?
    Quant au Zolpidem je n’en avais pas besoin jusqu’à l’âge de 80 ans, pourquoi en aurais-je pris avant ?
    Pour en revenir au sujet du blog, bien sûr qu’Alexia pouvait partir mais c’est peut-être précisément parce qu’elle était dépressive qu’elle ne l’a pas fait. La meilleure médecine pour ce genre de maladie est l’affection, l’attention, l’amour de ses proches. Si vous avez des médecins en famille en particulier un neuro-psychiatre, posez-lui la question.
    Quant au Zolpidem 2 mg, la loi exige que le médecin n’en fournisse que pour 4 semaines en écrivant l’ordonnance à la main (celle-là je peux vous la fournir). Je vois donc mon toubib tous les 28 jours, nous papotons pointes Bic à la main pour cinq minutes tout en lui préparant son chèque de 25 euros pendant qu’il écrit l’ordonnance. Ordonnance que le pharmacien doit vérifier puis confirmer à l’encre rouge, toujours à la main.

  74. @ Claude Luçon | 25 novembre 2020 à 12:37
    Monsieur Luçon, Claude, bien que je ne sois pas d’accord avec vous sur l’histoire de Benalla d’un précédent post, et d’autres puisqu’un temps vous étiez un peu trop sarkozyste à mes yeux, j’ai constaté que vos souvenirs pétroliers et votre expérience de la vie n’étaient pas toujours perçus avec l’écoute que pour ma part j’ai toujours souhaité apporter à vos témoignages.
    Vous racontez bien vos souvenirs, notamment pétroliers, tel Higgins dans la série Magnum et j’ai toujours trouvé ceux-ci intéressants.
    Ce n’est pas parce qu’on ne partage pas vos avis qu’on a le droit de vous traiter de menteur, et vous ne faites de tort à personne.
    Pour certains, le doute n’existe pas mais vous, vous accordez le droit aux autres de se tromper, et à vous-même la liberté de changer de point de vue si on vous apporte des arguments valables.
    Par ailleurs je ne souhaite à personne d’avoir à gérer la fin de vie de votre épouse comme vous l’avez fait et je tiens à vous témoigner mon respect.
    Continuez à nous gratifier de votre vécu.

  75. @ Claude Luçon | 25 novembre 2020 à 12:37
    Allons, allons, pourquoi répondre à un gugusse dont la camisole de force est l’avenir ?

  76. Mary Preud'homme

    @ Giuseppe
    Si vous avez une très grosse cylindrée et non une 4L comme votre ami, la comparaison n’est pas fausse…
    À propos de réflexes et sans transition, Jacques Secrétin, un immense champion et d’une modestie incroyable vient de mourir.
    Au ciel ça va swinguer entre les deux champions :
    https://youtu.be/OUI9cyvKPGM

  77. @ Claude Luçon
    « Ou vous me croyez ou vous ne me croyez pas ! Votre liberté. »
    Merci. Quod grātīs asseritur, grātīs negātur. Je ne vous demandais aucun détail et aucun dossier. Je ne vous ai, de plus, pas traité de menteur. Je pense que vous n’avez pas saisi une touche de sarcasme au sujet de votre accès à un médecin suffisamment ouvert à vos demandes, vu que vous sembliez vous en plaindre dans votre commentaire initial.
    J’ai aussi mal interprété votre évocation de « neuf décades », que je pensais être une assertion outrancière de la durée de votre traitement. Je me suis effectivement dit: « Boudiou, il a commencé aux barbituriques, le centenaire ? Quel santé ! ». Mais cela n’est pas vous traiter de menteur… C’est une méprise.
    Vous avez aussi mal interprété ma phrase: « Vous ne mentionnez pas de documents qui prouveraient qu’elle le prenait sur ordonnance ou qui prouveraient l’inverse. » Elle faisait référence à la victime, objet initial de notre échange. Pas à votre femme. Mis à part des incompréhensions dans les deux sens, il n’y a nulle trace d’accusation de mensonge à votre encontre dans mes propos.
    « La meilleure médecine pour ce genre de maladie est l’affection, l’attention, l’amour de ses proches. »
    Les arguments type avec lesquels il est aussi possible de construire une cage quand on fétichise la maladie. La meilleure médecine, en règle générale, est celle qui est prouvée. Tout le monde ne va pas mieux simplement parce qu’un proche prétend vous aimer ! Ce n’est pas une généralité valable.
    Quant à la bipolarité, ce qui était valable pour votre femme ne l’est pas nécessairement pour des jeunes filles de 20 ans. Donc, non, je ne peux adhérer à ce propos que je trouve trop général.
    « Si vous avez des médecins en famille en particulier un neuro-psychiatre, posez-lui la question. »
    Sûrement pas à cette personne ; je connais ses thèses par coeur ; et dans un pays civilisé, ce que n’est pas la France en matière des droits des patients, les propos au sujet des thèses qu’elle a tenus en public et sur Internet devraient relever du pénal, compte tenu d’éléments connexes.
    « Je vois donc mon toubib tous les 28 jours, nous papotons pointes Bic à la main pour cinq minutes tout en lui préparant son chèque de 25 euros pendant qu’il écrit l’ordonnance. »
    Cela se passe bien probablement parce qu’un proche n’a jamais raconté des mensonges médicaux à votre encontre pendant des décennies. Savourez.
    ————————————————————-
    @ stephane
    « Ce n’est pas parce qu’on ne partage pas vos avis qu’on a le droit de vous traiter de menteur, et vous ne faites de tort à personne. Pour certains, le doute n’existe pas mais vous, vous accordez le droit aux autres de se tromper, et à vous-même la liberté de changer de point de vue si on vous apporte des arguments valables. »
    Je ne l’ai pas traité de menteur. Je m’en suis expliqué dans les paragraphes précédents. Veuillez en tenir compte. Et je pense que vous devriez vous expliquer sur le sens de votre deuxième phrase, que je trouve infondée et gratuitement biaisée, nonobstant la tournure que vous donnez, la faisant passer pour un compliment.
    ———————————————————–
    @ Savonarole
    « Allons, allons, pourquoi répondre à un gugusse dont la camisole de force est l’avenir ? »
    C’est, de ce qu’en j’en vois, le passé, techniquement. La menace sérieuse de violence, et non le meurtre, permet, je vous le dis clairement, de poser des limites. C’est ce qui se passe quand l’autorité faillit à sa tâche: on prend les choses en main soi-même. La seule question qui vaille, je me permets de vous l’avouer, c’est: « Mais jusqu’où faut-il aller ?? ». Probablement là où vous n’oseriez jamais aller. J’ai désormais essentiellement la paix sur ce front. Il y en a malheureusement d’autres, partout où le corps médical a failli et déliré.
    Mais c’est toujours un honneur et un plaisir que d’essuyer votre morgue: si Claude Luçon a répondu, c’est parce qu’en interprétant mes propos de travers, il s’est probablement senti atteint. Je ne lui ai jamais rien demandé au sujet de sa femme.

  78. Claude Luçon

    @ stephane | 25 novembre 2020 à 13:04
    Merci !
    Ce genre de bataille se conduit à deux !
    La spécialité qui était la mienne, la pétrophysique, rare en 1954 ce qui m’a permis de devenir rapidement dirigeant dans ce domaine, était une aventure exceptionnelle, elle fascinait mon épouse car il lui donnait aussi d’immenses possibilités d’activités, bénévolat en particulier.
    Si vous aimez mes histoires en voici une, la plus importante !
    Un vieil adage dit « Dieu les fait et Dieu les assemble ! »
    C’était notre cas !
    Je pense que Philippe vous dirait la même chose .
    Je suis né en 1930 à Saumur dans la vallée de la Loire, celle de Joachim du Bellay, la douce Anjou.
    Aussi celle des Plantagenêts, comtes d’Anjou, qui ont été moins doux du côté de la Grande-Bretagne.
    Elle, Italienne, née un an plus tard à Asmara en Erythrée à l’époque où Mussolini voulait coloniser l’Ethiopie, pas de douceur de ce côté-là, déjà la guerre pour elle.
    La probabilité que nous nous rencontrions était nulle du point de vue statistique.
    Je fus expédié par mon employeur, peu soucieux du bien-être de ses employés et des fameux acquis sociaux, au service de la société US Sinclair Oil en Ethiopie en 55/56, dans la savane de l’Ogaden. J’y ai même rencontré le Négus que son père avait combattu.
    Nous nous sommes rencontrés en 1957 en Sicile où j’avais été expédié auprès d’une autre société US, Gulf Oil, après un an au Mozambique déjà auprès de la même Gulf Oil.
    Son père était superpréfet de Sardaigne en charge du contrôle du banditisme mais pas des pétroliers.
    Le sort, plus précisément le pétrole, nous guidait déjà l’un vers l’autre.
    Comme quoi il faut se méfier des statistiques et pas seulement lors des élections américaines ou françaises.
    ———————————————————–
    @ Savonarole | 25 novembre 2020 à 13:18
    Parce que j’adore ferrailler, me coltiner verbalement, pas méchamment, pour le plaisir !
    ———————————————————-
    @ Caserte | 24 novembre 2020 à 18:10
    Elle avait la possibilité de quitter son mari mais ne l’a pas fait, posez-vous la question de savoir pourquoi ?
    Je pense, spécule plutôt, que c’est précisément parce qu’elle était dépressive qu’elle n’était pas partie, qu’elle savait avoir besoin d’aide et s’était cherché ce genre d’époux et la raison pour laquelle il avait été si bien accepté par sa belle-famille.
    Ce qui, de nouveau, n’excuse en rien son abominable crime. Lui aussi pouvait partir.
    Ce genre de maladie demande constante assistance, comme vient de le prouver le rugbyman Dominici que tous les fans de rugby comme moi admiraient pour son talent de joueur et nous sommes tristes de le voir disparaître si tragiquement.

  79. @ Claude Luçon 25 novembre à 15:35
    « Elle avait la possibilité de quitter son mari mais ne l’a pas fait, posez-vous la question de savoir pourquoi ? »
    La question à se poser – et nulle autre – c’est de savoir si elle ne s’apprêtait pas à le faire !
    « …c’est précisément parce qu’elle était dépressive qu’elle n’était pas partie… »
    Vous spéculez sans beaucoup penser. Une jeune femme d’aujourd’hui peut, sans gêne ni psychisme dégradé, avoir envie de détruire son ménage. Un couple sur deux se brise au bout de quelques années !
    « …elle savait avoir besoin d’aide et s’était cherché ce genre d’époux… »
    D’où tenez-vous cela ? Ce « genre d’époux » était bien banal, un époux de tous les jours, qui n’est pas rare loin des grandes métropoles… dont on a clamé la gentillesse partout où il passa.
    Ce genre de propos en dit plus sur vous que sur les personnages de ce drame !
    « …Lui aussi pouvait partir… »
    Non seulement il n’est pas parti mais il s’est accroché névrotiquement jusqu’à ce que mort s’ensuive.
    Le romantisme de nos jours…?
    Quant à la belle-famille je vous l’abandonne en solde !

  80. sbriglia@Claude Luçon

    @ Claude Luçon
    Vous êtes la richesse des commentateurs de ce blog.
    J’aurais aimé croiser votre route.
    Affectueusement.
    PS : Mary, pourquoi le houspiller sur ses souvenirs personnels ?
    Ne le fîtes-vous point ? Souvent…

  81. @ Giuseppe (@ stephane)
    Oui. Je me suis trompé de pseudonyme. Mon propos s’adressait à stephane. Mes plus plates excuses.

  82. @ Mary Preud’homme | 25 novembre 2020 à 14:32
    La défunte 4L qui a succombé, on lui a prodigué le bouche-à-bouche, tous les soins possibles, mais là c’était irréversible.
    Une 4L de ma jeunesse aussi, économisée sou à sou, et puis… Mais ceci est une autre histoire.

  83. Mary Preud'homme

    @ sbriglia
    Je n’ai pas souvenir d’avoir témoigné de mon vécu pour écraser ou caricaturer une profession qui n’était pas la mienne, ou imposer ma vision d’une expérience forcément supérieure parce que plus ancienne, ainsi que le fait périodiquement le doyen revendiqué de ce blog. Pas plus que je n’estime avoir droit à plus de considérations que d’autres, ici ou ailleurs, eu égard à mon âge.
    Aussi j’estime tout aussi déplacés ceux qui font de leur âge une sorte de rente de situation afin d’imposer leur point de vue, que ceux (présumés plus jeunes et grossiers personnages dont nous avons quelques spécimens sur ce blog) qui vous le mettent en permanence sous le nez pour (croient-ils) vous clouer le bec et vous ridiculiser… Alors qu’ils ne font que se rabaisser eux-mêmes.

  84. @ Mary Preud’homme
    « Aussi j’estime tout aussi déplacés ceux qui font de leur âge une sorte de rente de situation afin d’imposer leur point de vue, que ceux (présumés plus jeunes et grossiers personnages dont nous avons quelques spécimens sur ce blog) qui vous le mettent en permanence sous le nez pour (croient-ils) vous clouer le bec et vous ridiculiser… »
    Nous ne faisons que vous contrer sur vos propos avec vos propres propos. Cela s’appelle « jouer à la régulière ».
    Et j’apprécie assez peu la police du bon ton, de laquelle vous vous appointez représentante et garante. Pour les raisons que vous pouvez lire ici.
    Je vous ferais par ailleurs aussi remarquer que, par vos propos, vous instrumentalisez effectivement l’âge supposé de tel ou tel ; alors que vous vous défendiez justement d’instrumentaliser votre âge.
    C’est assez édifiant de constater à quel point vous vous sentez dans votre bon droit en l’absence d’auto-critique de votre propre comportement ; et ce, afin de tenter d’imposer une asymétrie rhétorique.
    On continue les amabilités ? Ou me permettrez-vous de vous inviter à en rester là ?

  85. Claude Luçon

    @ sbriglia
    Merci, je vous rencontrerais également avec plaisir.
    Je suis sur l’annuaire, facile à trouver, vous ne seriez pas le premier de ce blog à le faire.
    Je crois être un hôte aimable en dehors du commentateur souvent caustique !
    Mary Preud’homme a sa raison pour me houspiller et ne semble pas vouloir me pardonner un écart de langage malvenu il y a six ans. Je le regrette mais en suis le fautif originel. Je partage pourtant bien des points de vue avec elle.
    Certains commentateurs ne semblent pas comprendre que je ne raconte que des faits que j’ai vécus dans une vie dont je n’ai pas toujours été le maître, plutôt baladé d’un pays à l’autre suivant les besoins de mon employeur qui ne se souciait guère du bien-être de ses employés ni des risques qu’il leur faisait prendre.
    Des choses qui font partie de l’histoire récente du monde et qui me permettent de percevoir les événements actuels sous un autre jour.
    J’ai cherché à vivre mon rêve de gamin, être officier de marine, voir le monde.
    J’ai essayé, me suis engagé, mais me suis lassé de rester sur un bateau amarré aux quais de l’arsenal de Toulon tout en jouant au volley-ball sur le quai. Le gouvernement des années 50 dépensait les sous qu’il n’avait pas en Indochine et n’en avait plus pour acheter du pétrole pour nos vaisseaux en France alors j’en suis parti et suis allé voir le monde d’une autre façon, avec le pétrole mais sans le vaisseau.
    À bientôt 91 ans je pourrais plagier Charles de Gaulle en écrivant : Pourquoi diable voudrais-je chercher gloire ou honneur à mon âge, étant le premier étonné d’être toujours en vie ?
    Dans certains cas j’étais au bon endroit au bon moment : le 1er octobre 1960 à Lagos pour y écouter une idole mondiale, Satchmo !
    Dans un autre au bon endroit au bon moment pendant trois ans à Téhéran devenu le mauvais endroit au mauvais moment en mars 1979 lors de l’arrivée de Khomeini !
    J’admirais le docteur Schweitzer, de passage à Port-Gentil, je suis allé lui rendre visite à Lambaréné.
    L’avion qui me ramenait en France du Mozambique via Jo’burg en 1957 faisait escale à Livinsgtone j’en ai profité pour voir les chutes Victoria.
    Transféré du Mozambique en Italie en 1957 où j’avais pourtant refusé d’aller, la première personne que j’ai rencontrée en arrivant à Ragusa est celle qui a partagé les 55 années suivantes de ma vie.
    Tout n’a été qu’un concours de circonstances !
    Quelques M3 de mazout en 53/54 auraient pu changer tout cela ! Une femme dans chaque port au lieu d’une seule pendant 55 ans dans plusieurs capitales.
    J’ai fait, vu, vécu et connu plus de choses dans ce monde que Nicolas Hulot et n’en tire pas un Ushuaïa pour autant, pas une seule rente comme vous l’écrit Mary P., quand je les raconte c’est gratuitement, pourtant je savais manier une caméra, j’en avais une de 8 m/m.
    J’ai une mémoire qui refuse de vieillir c’est même elle la cause principale de mon insomnie.
    Je préfère toutefois survivre avec ma mémoire même sans dormir plutôt que dans le monde de Herr Alzheimer.
    Je me méfie des Allemands sauf Beethoven, aussi un ancien capitaine SS connu à Addis-Abeba qui parlait, en français, de son année d’occupation à Cognac les larmes aux yeux, qui allait travailler à Harar, là où Henry de Monfreid avait vécu, n’étant plus bienvenu dans sa patrie, et un vieux copain résidant aussi à Lagos !
    Affectueusement de même.

  86. @ Mary Preud’homme @ Claude Luçon 26 novembre 1:11
    Merci Madame pour ce beau cadeau… très touché personnellement.

  87. @ Claude Luçon
    Je l’ai déjà écrit ici je pense, vos aventures ont quelque chose de « Oro » (Cizia Zykë). Lui ce n’était pas du pétrole.
    Il avait fait si je me souviens bien un carton en librairie.

  88. @ F68.10
    « Pour certains, le doute n’existe pas mais vous, vous accordez le droit aux autres de se tromper, et à vous-même la liberté de changer de point de vue si on vous apporte des arguments valables. » (stephane)
    « Je ne l’ai pas traité de menteur. Je m’en suis expliqué dans les paragraphes précédents. Veuillez en tenir compte. Et je pense que vous devriez vous expliquer sur le sens de votre deuxième phrase, que je trouve infondée et gratuitement biaisée, nonobstant la tournure que vous donnez, la faisant passer pour un compliment. »

    Claude Luçon a indiqué ne pas aimer être traité de menteur. Je lui apportais un témoignage de soutien eu égard à sa perception. Et si vous relisez je ne parle pas de vous. Ce n’est pas agréable de percevoir être perçu de la sorte.
    Quant à ma deuxième phrase, elle s’explique dans mon commentaire adressé à Claude Luçon, c’est à dire que face à des actes forts du gouvernement Edouard Philippe notamment, Claude Luçon n’a pas gardé la posture sarkozyste que je lui connaissais bien avant votre venue sous votre pseudo et a évolué, quand d’autres s’arc-boutent sur un sarkozysme obsolète ou autre.
    C’est à mes yeux un compliment, mais votre interprétation en dit beaucoup sur votre état d’esprit.
    Pour en revenir à d’autres de vos posts plus récents, j’avoue que je n’ai jamais perçu de propagande macronienne dans vos propos ; peut-être une forme de fourberie qui vous rapprochent et une rigidité tendant à vous rassurer, à défaut de convictions.

  89. @ stephane
    « Claude Luçon a indiqué ne pas aimer être traité de menteur. Je lui apportais un témoignage de soutien eu égard à sa perception. »
    Donc, si je vous comprends bien, vous comprenez bien que je ne l’ai pas traité de menteur ? Tout va bien, alors.
    « C’est à mes yeux un compliment, mais votre interprétation en dit beaucoup sur votre état d’esprit. »
    Un état d’esprit qui ignorerait un contexte auquel il n’a pas accès ? Une interprétation au sujet d’un soutien d’une personne qui pense ou pensait que je suis un menteur ? Je crois que je vais survivre à votre opprobre.
    « Pour en revenir à d’autres de vos posts plus récents, j’avoue que je n’ai jamais perçu de propagande macronienne dans vos propos. »
    J’ai régulièrement affirmé que Macron avait ma faveur comparativement aux autres. Certains y voient de la propagande. Il s’agit pour moi plutôt de dissiper d’éventuelles ambiguïtés.
    « …peut-être une forme de fourberie qui vous rapprochent et une rigidité tendant à vous rassurer, à défaut de convictions. »
    Je pense avoir plus de potentiel de fourberie que Macron. Quant aux convictions, Macron en a de toute évidence, mais ne les affiche que si on le lit un minimum entre les lignes. Vous en parlerez à sa grand-mère, dont il a rapatrié chez lui la bibliothèque. J’adhère quant à moi à une philosophie essentiellement libérale. Notion qui semble rentrer dans le cadre de ce que vous appelez des « convictions ».

  90. Claude Luçon

    @ Mary Preud’homme | 26 novembre 2020 à 01:11
    Merci !
    Quelle superbe chanson, c’est un poème, elle m’a touché, attristé même mais elle est tellement vraie !
    Vous avez un grand coeur Mary, vous venez de me le faire découvrir, pourquoi le cacher ?
    Jeune ou vieux nous avons tous besoin de sentir l’émotion que porte cette chanson et nous transmet si bien le chanteur.
    Parler de mon épouse décédée, et de mon passé dont elle a partagé 55 ans, est ma façon de la garder en vie !
    Aimer une femme n’est pas une anomalie en ce qui me concerne ! Même si ce ne semble plus être politiquement correct !
    —————————–
    @ Giuseppe | 26 novembre 2020 à 10:00
    @ sbriglia | 25 novembre 2020 à 18:55
    @ stephane | 25 novembre 2020 à 13:04
    @ Savonarole | 25 novembre 2020 à 13:18,
    @ Lodi et à tous les autres
    Ce blog me sert de confident, j’en abuse et continuerai à le faire aussi longtemps que nos hôtes le tolèreront.
    Écoutez la chanson que vient de m’adresser Mary Preud’homme !
    Nous avons aussi bien besoin de ce genre de commentaire sur ce blog.
    Ce que je raconte ici, personnel ou pas, est vrai, je l’ai vécu sans l’avoir planifié et la plupart du temps sans l’avoir prévu !
    Je sens le besoin de le raconter, on me dit de le faire, c’est souvent des événements historiques dont j’ai été témoin, inconnus en France, j’ai essayé mais considérais que je sombrais dans le narcissisme et ai arrêté, on me le reproche même indirectement sur certains commentaires.
    Pour l’inconnu par exemple:
    *Les Britanniques nous ont beaucoup critiqués sur la guerre d’Algérie et les paras de Massu en particulier. Pourtant personne ne leur réplique qu’à la même époque ils faisaient exactement la même chose au Kenya lors de la révolte des Mau Mau, bérets rouges compris.
    *Aucun journaliste, même en France, ne rapporte la vraie histoire de Khomeini, ne dit que Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères algérien, avait servi d’intermédiaire entre le Shah et Saddam Hussein chez qui Khomeini était exilé et qu’il était prévu de l’expédier en Algérie, à El Biar très exactement.
    *Pas plus que la destruction délibérée de l’économie du Nigeria par Bill Clinton et le Révérend Jesse Jackson pour leur seul intérêt personnel, comment et pourquoi, avec le consentement de Mitterrand et autres leaders européens.
    *On célèbre Mendela mais on occulte la vraie raison pour laquelle il était en prison.
    *On critique Margaret Tchatcher en ignorant soigneusement l’état dans lequel était la Grande-Bretagne que lui ont léguée les travaillistes et les syndicats des mineurs et des dockers – et les excès de ces derniers !
    Toutefois sur une remarque de l’un d’entre vous, l’idée m’est venue d’en faire un récit d’histoires vécues (idée née dans ma tête de technicien sous forme d’un recueil de spécifications techniques), pas une autobiographie.
    La bêtise du maire DVG de notre patelin accordant cinq permis de construire pour cinq nouveaux immeubles dont trois droit devant la résidence seniors où je vis, nous condamnant à un minimum de sept ans de travaux de génie civil sous nos fenêtres, trois sont déjà passés, a quelque peu perturbé ma tranquillité. J’ai déménagé, et ne suis pas le seul, en plein confinement ce ne fut pas facile.
    On ne traite guère les anciens avec affection en Eure-et-Loir.
    Même pour l’expert en déménagements que j’ai été, la pilule a été dure à avaler et la tâche plutôt pénible pour les antiques muscles qui me restent.
    J’avais attaqué mon projet, genre rapport technique, j’espère pouvoir en reprendre le fil.
    À 10 ans je rêvais de pouvoir vivre jusqu’à 70, de voir l’an 2000. Deux chiffres magiques !
    Une ambition car à l’époque la durée moyenne de vie était de 60 ans.
    « La retraite » ne faisait pas encore partie du langage courant ! Même là il a fallu attendre Charles de Gaulle.
    Il va me falloir repousser ma limite à 100 ans, surtout pour voir dans quel cirque nos gouvernants vont nous propulser ou s’ils vont nous maintenir confinés et masqués comme de quelconques Chinois !
    À propos de Chinois, l’Institut Pasteur pourrait-il leur concocter un virus rien que pour eux ? Il sont tellement silencieux dernièrement, cela leur donnerait une raison de reparler !

  91. @ F68.10
    Vous comprenez bien.
    Puisque vous dites que vous ne l’avez pas traité de menteur, je vous crois. Car vous êtes habitué à camper sur vos positions, même si elles sont instables.
    Et vous auriez assumé votre point de vue.
    Ce qui nous rapproche est plus grand que ce qui nous éloigne. Tenez, Wil par exemple, c’était l’abruti de shériff dans Rambo.

  92. @ Claude Luçon 26 novembre 22 h 27
    « …Parler de mon épouse décédée et de mon passé dont elle a partagé 55 ans, est ma façon de la garder en vie ! »
    Cet aveu touchant et sincère aurait dû modérer l’opinion que vous avez exprimée au sujet du malheureux Daval.
    Peut-être a-t-il voulu « garder la sienne pour toute la vie », en cette étreinte dernière qui perdura sans qu’il s’en rendit compte, noyé dans sa douleur !

  93. Claude Luçon

    @ Caserte | 27 novembre 2020 à 08:21
    Peut-être !
    Mais c’est quand même une drôle de façon de la garder en vie en la lui ôtant ?

  94. @ Claude Luçon 28 novembre 0h49
    Peut-être !
    Mais rien ne nous indique qu’il eut la volonté délibérée de lui ôter la vie !
    Et ce n’est pas la prestation dégoulinante du théâtre judicien, relayée par les médias, qui nous apporta la moindre indication sur la réalité de ce drame.
    Le hasard et la disparité !

Laisser un Commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *