Jean-Pierre Treiber a-t-il avoué ?

Jean-Pierre Treiber a pris les devants en se suicidant.

Mais les devants de quoi ?

Son procès était prévu à partir du 20 avril  à Auxerre. Il y a quelques semaines, j'avais appris que ma collègue Anne Vosgien serait ministère public. Depuis longtemps, on savait que la famille Giraud partie civile avait choisi pour avocat Me Francis Szpiner et que Jean-Pierre Treiber serait défendu par Me Eric Dupond-Moretti.

La mort que Treiber a décidé de se donner en se pendant au petit matin du 20 février va nous priver d'une vérité "judiciaire" que la cour d'assises aurait décrétée après de longs débats. Mais qui peut dire aujourd'hui, sans s'égarer, de quoi elle aurait été faite ? Quel arrêt aurait été rendu ? Qui peut oser faire l'impasse sur une oralité dont on devine qu'elle aurait conduit à des affrontements durs, dramatiques, insupportables, en tout cas totalement imprévisibles ? Qui peut se mettre à la place de Jean-Pierre Treiber pour affirmer, sans aucun doute, ce qui aurait été le fond de ses déclarations ? Peut-être aurait-il tout avoué ou tout nié ? Peut-être aurait-il continué à contester être l'auteur des meurtres pour n'admettre que les opérations frauduleuses avec les cartes bleues ? Peut-il aurait-il communiqué des noms qui auraient imposé de nouvelles recherches ? Peut-être se serait-il tu par habileté, malfaisance ou crainte de n'être jamais cru ? La cour d'assises n'est plus dorénavant qu'une immense virtualité vide, pleine seulement de nos supputations qui, pour être honnêtes, ont le devoir de ne rien éluder et de tout envisager.

La seule certitude – elle est terrible -, c'est que le couple Giraud n'aura jamais de réponse. Etre convaincue de la culpabilité de Treiber ne lui suffisait évidemment pas. Il brûlait douloureusement d'entendre de sa bouche les détails, les horreurs, l'histoire des derniers jours reliant la vie de l'être cher Géraldine à sa mort épouvantable. Il ne serait pas allé jusqu'à cet aveu tant souhaité que sa seule présence dans le box et l'espoir, au fil des jours, de le voir s'effondrer dans une reconnaissance totale de culpabilité auraient déjà, d'une certaine manière, comblé une partie des attentes des époux Giraud si intensément unis devant la tragédie et capables en même temps d'un regard différent sur celui qui aurait été l'accusé au mois d'avril. Roland Giraud, à la suite de cette mort, décrit le contraste de sa personnalité bouleversée lorsqu'il se dit "effondré" et "furieux" (nouvelobs.com, lefigaro.fr, JDD.fr, lemonde.fr, France Info, France 2).

Il est de bonne guerre judiciaire, mais de médiocre humanité,  de proclamer que le suicide de Jean-Pierre Treiber est un aveu et qu'il s'est infligé "la peine définitive que notre code pénal a abolie" (20 minutes). Je me demandais si on oserait formuler ce poncif qui prétend tirer un enseignement clair et vindicatif d'une mort pleine d'équivoque. Me Szpiner, qui ose tout, n'a pas hésité et je suis même persuadé, si ce n'est déjà fait, qu'il se montrera à la télévision. De l'autre côté de la tragédie d'aujourd'hui, se tient – dans tous les sens du terme : notamment, il a de la tenue-  Me Eric Dupond-Moretti dont l'intervention sur France Info a su respecter décence et dignité. Il lui aurait été aussi facile qu'à son adversaire d'exploiter, autrement, ce désastre humain. Je suis sûr aussi qu'il ne viendra pas, à l'occasion de cette catastrophe, sur un plateau de télévision pour amplifier une notoriété déjà acquise.

L'incarcération à Auxerre, l'évasion puis l'arrestation dans l'appartement, la réincarcération à Fleury-Mérogis, l'attente du procès, la liberté justement entravée d'un "homme des bois", la haine de l'enfermement, l'angoisse de se retrouver en face de familles brisées, éplorées – je ne l'ai pas évoquée mais je n'oublie pas les proches de Katia Lherbier -, la honte profonde de soi ou  la peur de ne pas savoir exprimer l'essentiel, l'inéluctabilité, dans tous les cas, d'un avenir sombre - il y a tant de sensations contrastées, antagonistes, d'orages, de paniques et de refus qui peuvent mener à la destruction de soi.

Jean-Pierre Treiber aurait laissé un courrier pour expliquer son dernier geste. Il en aurait eu "marre d'être pris pour un assassin"  et séparé des êtres qu'il aimait. Pourquoi pas ? Mais au moment du désespoir ultime est-on forcément transparent à soi-même, lucide sur les ombres et conscient des raisons qui poussent à cette suprême irrationalité qui n'est certainement pas lâcheté  (lepoint.fr) ?

Son suicide, au contraire, serait un aveu. Mais la mort ne dit rien. Elle n'est qu'une preuve de malheur. On ne peut y lire autre chose que l'interrogation qu'elle nous pose.

Treiber a pris les devants. C'est tout. Un mystère à perpétuité.

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  1. Bonsoir M. Bilger,
    Vous êtes là sur votre terrain et je ne puis que souscrire entièrement à vos propos.
    Le suicide de J-P Treiber marque l’extinction de l’action publique. Il n’y a aura pas de procès, la vérité ne surgira plus. Une tragédie nouvelle pour les familles des victimes, on pense en particulier à Roland Giraud qui ce soir encore s’est malgré tout produit sur scène.
    Personne ne saura jamais si Treiber était coupable ou innocent de ce double meurtre, et il serait indécent de vouloir ici en faire le procès posthume.
    Restent la souffrance et la douleur de deux familles désormais condamnées à vivre dans une insupportable incertitude.
    Je comprends bien que l’administration pénitentiaire ne pouvait pas le surveiller à chaque minute, évidemment.
    Mais pourquoi diable, alors que Treiber avait à plusieurs reprises fait part de sa volonté de se suicider, n’a-t-on pas mis en oeuvre le fameux kit « anti-suicide » comprenant des couvertures indéchirables ou en papier avec lesquelles il n’aurait pu se pendre ?

  2. Un espoir quand même, malgré le gâchis : s’il était innocent, le coupable court toujours et comme le coupable se fait toujours attraper…
    Bon courage aux familles des deux jeunes filles.

  3. Pierre-Antoine @ PB

    @PB
    « La seule certitude – elle est terrible -, c’est que le couple Giraud n’aura jamais de réponse. »
    En disant cela vous sous-entendez donc qu’il serait le coupable et que la recherche de la vérité ne passerait que par lui.
    Je serais le père d’une des victimes, je demanderais que toutes les pistes envisageables sont menées à leur terme. Y compris celle de l’innocence de cet homme par celle de la culpabilité d’une autre personne.
    Alors là oui, quand toutes les portes auront été fermées, votre phrase prendra tout son sens.
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  4. Jean-Dominique Reffait

    Ben oui. C’est tellement évident que je me demande comment il est possible de penser et dire autre chose.
    Pierre-Antoine, il y a au moins une évidence : la vérité passait en partie ou en totalité par Treiber. Etait-il coupable de tout, personne ne le saura. Mais il n’était pas innocent de tout. Il était impliqué dans cette affaire, à un degré qui ne pourra pas être déterminé.

  5. « Peut-être se serait-il tu par habileté, malfaisance.. »
    PB
    Tiens, lisant les articles du site du Monde ce soir, je me demandais combien de temps, il vous faudrait pour réagir, et je redoutais de trop bien prévoir votre réaction à la sortie de Szpiner.
    Bon, elle était attendue et prévisible, n’avez pas tellement pensé contre vous-même à l’occasion. Dommage.
    Dupond-Moretti est un avocat non moins méprisable que le premier vilain coco sus-nommé, les mercenaires enrobés ont toujours eu toute ma méchante ironie.
    Si Treiber est innocent, je suis le fils caché de Paul VI, voire de Jean XXIII, et si les avocats ont quoique ce soit d’intéressant à nous dire dans ce genre d’affaire à la charge déjà on ne peut plus claire, c’est juste en illustrant involontairement ce besoin de croyance, ce désir de brouillard, cet appétence pour le brouillage des faits, ces choses persistantes qui semblent faire peur à tant.
    Cette foi en une humanité parfaitement partagée à laquelle une éternelle cohorte de candides ont de toute façon choisi sans partage d’adhérer, est la matière inconsciente sur laquelle les avocats et ce type de faiseurs de biais d’opinion s’appuient, fort consciemment en général.
    Effarant de lire les commentaires des lecteurs du Monde à ce propos. La plèbe anti justice et anti cartésianisme s’y lâche sans complexe… Sidérant d’ânerie, vertigineux d’indifférence envers les vraies victimes de ce drame.
    S’y lit juste une mesure un peu précise de la bêtise ambiante, de gens qui n’ont pas même l’excuse d’avoir été sottement insultés par l’avocat des politiciens véreux.
    Il suffit d’un PV, comme l’exprimait un des ploucs – trait non forcé mais défini à dessein – du village jouxtant le bois où JPT feint de jouer à Rambo, pour que l’on soit fier de soutenir ce type qui avait toutes les chances d’avoir tué deux gamines qui ne lui avaient fort probablement jamais rien fait, sauf à être homosexuelles, si j’en crois des propos lus dans le livre de son ex femme ; un PV contre deux meurtres, le poids d’une demi vie…
    La psyché de ce genre d’être d’exception – dans sa malfaisance – est déjà autrement intéressante. Qu’il puisse être à la fois assez bête pour utiliser des cartes bancaires à un de ces endroits dont tous savons que des caméras vidéo les surveillent (les stations service), et dans le même temps être assez rusé et débrouillard pour échapper à une cohorte de super flics dans un petit bois, ne laisse de me surprendre.
    Peut-être son instinct de survie et son discernement se sont-ils bonifiés lors de ses six années de prison, mais quand même.
    Pareil pour cet usage d’un gaz de tueur de renard, mais quelle bêtise que d’aller fourrer deux corps dans son propre jardin, quel c….. quand on connaît tant les bois et les forêts… accablant !
    Le plus intéressant, c’est la façon dont dérive le référentiel moral de ce genre d’individu. Tous avons de quoi nous agacer contre les autres, tous les autres, mais pour certains plus particulièrement, les flics, les juges, les centres d’impôts ou les gendarmeries. En général cela ne débouche sur rien, une envie de faire, de l’insignifiant à du très conséquent, mais qui s’évanouit au premier fait nouveau qui détourne l’individu lambda de ses desseins hors la loi, de sa colère enfantine. Mais, le temps des résolutions premières, les si fragiles pour le large commun des mortels, le sujet se persuade du bien fondé moral de sa future entreprise, déplaçant, laissant dériver son référentiel moral, et chez certains parfois jusqu’à ce qu’il trouve son point de non retour.
    Qu’en est-il de sa conscience des faits, à ce type d’individu ? Car il y a bien quelqu’un qui les a gazées, ces deux filles, quelqu’un – est-ce le ou la même ? – qui les a attirées dans un vilain traquenard, celui ou ceux-là l’ont-ils oublié ou ont-ils placé le reliquat mémoriel de ces instants (à eux aussi traumatisants ?) dans une zone de leur mémoire plus guère accessible à leur conscience ?
    Quand on a décalé sa morale au point de trouver défendable dans son for intérieur que d’avoir trucidé deux filles pour les déposséder d’un argent dont celle-là s’était convaincue de l’illégitimité de la possession, que reste-t-il à dire à ceux dont la conscience de celui-là comprend au sens d’anticipe encore très bien que ses raisons ne seront pas les leurs, qu’ils dénieront toute légitimité d’avoir ainsi, que reste-t-il donc d’autre, le champ de la justification étant à jamais bloqué, qu’à multiplier les fausses pistes et les postures, les enfumages dont on égare le gibier ?
    Et au bout, quand on s’est fermé la porte de la compréhension des autres, ce dont on est pleinement conscient, et qu’à se remettre sous leur latitude morale on ferait de soi son pire ennemi, que reste-t-il alors que la fuite dans la mort, fuyant un jeu dont on a perverti toutes les règles et dont on a fait soi-même son ultime et intime cauchemar.
    Avec, encore, dernière diablerie, cet ultime mot, ce tour de force final dans le déni, je partirai comme j’ai vécu, et peut-être jubilai-je même du fond de mon désespoir que d’avoir semer un dernier trouble, et de savoir même de l’au-delà, que tant sont comme moi, prêts à croire ou faire n’importe quoi.
    AO

  6. Cher Philippe Bilger,
    Je vous lis depuis quelques temps et c’est la première intervention que j’effectue.
    Il se trouve qu’elle rejoint, pour partie (à mon avis), celle de Pierre-Antoine il y a quelques heures (non pas que je considère, par ailleurs, l’interprétation de vos propos qu’il cite comme exacte).
    Vous écrivez « l’inéluctabilité, dans tous les cas, d’un avenir sombre ».
    J’aimerais que vous précisiez votre pensée à propos de ce passage.
    Cela signifie-t-il que, comme le suggère Pierre-Antoine, vous sous-entendez que JP Treiber est coupable ?
    Auquel cas, qu’est-ce qui vous fait arriver à cette « suggestion » ? Expérience ? Expertise ? Ou alors, plus prosaïquement, réflexe naturel de votre charge ?
    Ou bien, cela signifie-t-il que, quelle que soit l’issu de ce procès, JP Treiber, reconnu coupable, innocent ou encore relaxé, vous considériez que l’avenir de cet homme soit vraiment compliqué au regard de l’affaire à laquelle il est lié, ainsi qu’à son mode de vie (exposé à la vue de tous, qui plus est) ?
    J’ai conscience que l’avenir de cet homme sera à jamais lié à cette affaire. Pour autant, la formulation que vous effectuez dénote une véritable inflexion.
    A moins que quelque chose d’autre dans votre formulation « l’inéluctabilité, dans tous les cas, d’un avenir sombre » ne m’échappe ?
    Bien à vous.

  7. Bonjour monsieur Bilger,
    J-P Treiber est-il vraiment le coupable ou bien, comme il l’a toujours affirmé, est-il un innocent que tout accable ? Sincèrement je ne saurais le dire.
    Je compatis sincèrement à la douleur de Roland Giraud et de son épouse qui ne sauront sans doute jamais la vérité.
    N’étant ni magistrat ni avocat et donc ignorant tout de la psychologie souvent complexe d’un criminel, je me pose toutefois une question. Est-il possible, lorsque l’on a décidé de mettre fin à ses jours, de mentir encore une dernière fois ? et dans ce cas, quel en est l’intérêt ? N’est-ce pas à ce moment ultime, alors que l’on est seul avec sa conscience, que l’on se sent porté à faire des aveux ?
    Treiber viendra rejoindre la liste déjà longue des affaires criminelles jamais élucidées. Ne doutons pas que d’ici quelque temps, quand les plaies se seront refermées (mais peut-être même avant) des ouvrages, voire un film sortiront pour nous offrir une hypothèse, à défaut d’une réponse, comme ce fut le cas pour les affaires Seznec, Dominici, Bruay en Artois, du petit Gregory…
    Une autre chose qui m’interpelle est cette facilité qu’ont des inculpés de condition modeste de pouvoir s’offrir les services de ténors du barreau de la dimension d’un Dupond-Moretti ou d’un Szpiner.
    Mais là je sens que mon interrogation, surtout ici, sur ce blog, risque de paraître bien naïve…

  8. Achille57 @ ourvisi
    Vous nous dites : « Si Treiber est innocent, je suis le fils caché de Paul VI, voire de Jean XXIII, et si les avocats ont quoique ce soit d’intéressant à nous dire dans ce genre d’affaire à la charge déjà on ne peut plus claire, c’est juste en illustrant involontairement ce besoin de croyance, ce désir de brouillard, cette appétence pour le brouillage des faits, ces choses persistantes qui semblent faire peur à tant »
    Vous me semblez bien pétri de certitudes et surtout bien méprisant envers ceux qui ont l’outrecuidance de ne pas partager votre version des faits.
    Prenez un peu de recul avant de nous assener vos affirmations, vous n’en serez que plus crédible.

  9. Véronique Raffeneau

    « Treiber par ce suicide a avoué, il s’est infligé une peine définitive que notre code pénal a abolie. C’est une fin qui évidemment, pour la famille de Roland Giraud, est frustrante, elle ne la souhaitait pas. Elle souhaitait un procès, des explications »
    « Il y aura une immense frustration, il n’y aura pas de procès, certaines zones d’ombre du dossier ne seront jamais éclaircies et puis en même temps c’est la fin de l’affaire même si c’est une fin brutale, inattendue »
    Nous reconnaissons bien ici les éléments qui structurent les réquisitoires du Procureur général de la Nation Szpiner.
    La cour d’assises comme le seul théâtre d’une psychothérapie censée abolir les frustrations, répondre à toutes les questions des proches des victimes et les consoler de leur indicible chagrin.
    La plaidoirie-réquisitoire de la partie civile façon Szpiner photocopiant toutes les banalités, tous les poncifs et toutes les habilités des faiseurs de communiqués de presse.
    Je ne suis pas certaine que le procès aurait permis une réponse définitive aux questions déchirantes et pleines de vertige des familles des jeunes femmes.
    Il me semble que cet accusé aurait continué d’habiter le personnage public et médiatique que les différents épisodes et développements de cette affaire criminelle avaient fini par lui faire porter.
    De ce que j’ai lu de cette affaire, mon idée est que JPT était coupable de ce dont la justice l’accusait.
    Un coupable du pire mais dont l’enchaînement – je voudrais l’écrire avec précaution -, répond à des motivations et à des ressorts banalement crapuleux.
    A priori je pense que c’est cet enchaînement des circonstances de l’assassinat des deux jeunes femmes, infiniment médiocre et décevant, que la cour d’assises aurait probablement démontré.
    Pour revenir à la déclaration de Me Szpiner, je pense que ce dernier est incapable de se faire à l’idée que ses cours d’assises ne sont au fond qu’une mise en récit des insondables médiocrités et banalités humaines qui, dans certaines circonstances, se transforment en un rien de temps en barbaries.

  10. @ Pierre-Antoine
    Vous-même, dans votre écrit, suggérez que toutes les pistes n’ont pas été suivies. Juste un rappel pour vous dire que, si, déjà, la Police Judiciaire ne l’avait pas fait (ce qui m’étonnerait), le juge d’instruction travaille à charge et à décharge et donc, amène ces « pistes » à leur terme. Si l’affaire a été audiencée (que la date du jugement a été entérinée), c’est que l’avocat de M.Treiber a pu formuler des demandes d’actes relatives à la version qui pouvait être la sienne. Donc, toutes les vérifications pouvant être faites l’ont été.
    Mais, comme le dit M.Bilger, la cour d’assises aurait décrété « une vérité judiciaire ». Peut-être pas la vérité de Treiber, et peut-être pas non plus la vérité des avocats des familles de victimes.
    Mais, pour le moins, une vérité ; celle rendue au nom de la société.

  11. « Aucun homme libre ne sera saisi, ni emprisonné ou dépossédé de ses biens, déclaré hors-la-loi, exilé ou exécuté, de quelque manière que ce soit. Nous ne le condamnerons pas non plus à l’emprisonnement sans un jugement légal de ses pairs, conforme aux lois du pays. » – grande chantre d’Angleterre, 15 juin 1215.
    A ma connaissance, M. Treiber n’était pas encore jugé, et était réputé être un homme libre. Que faisait-il dans une prison de notre … comment dites-vous … République à prétention d’exemple universel ?
    Bien sûr, je conçois bien que des mesures de précaution doivent exister, que ce principe n’est pas applicable sans concession… qu’il y a parfois des évidences, etc. Mais il me semble important de rappeler que M. Treiber n’ayant pas été jugé reste innocent pour l’éternité !!
    Bonne journée
    David

  12. C’est un ramassis de lieux communs qui s’accumulent après ce suicide.
    Ma réaction est faite d’une immense colère provoquée par
    le sentiment extrêmement désagréable qui domine cette sinistre affaire.
    Aux familles des victimes, aux victimes, j’adresse ma profonde compassion, je partage leurs souffrances et je hurle de rage.
    Si j’étais garde des sots, je crois que je ne serais pas fière, le suicide de Treiber s’appelle : « chronique d’une mort annoncée », son évasion m’a toujours parue rocambolesque, enfin, si pour les familles il n’y aura, sauf miracle, jamais de certitudes sur l’identité du meurtrier, je sais, dans mon âme et conscience que la corde de pendu se fabrique place Vendôme !
    Puisse Madame la ministre dormir en paix, l’incompétence à toujours fait bon ménage avec l’irresponsabilité.

  13. Alex paulista

    Cher PB
    « Jean-Pierre Treiber aurait laissé un courrier pour expliquer son dernier geste. Il en aurait eu « marre d’être pris pour un assassin » et séparé des êtres qu’il aimait. Pourquoi pas ? »
    C’est même sûr. Cet homme n’était apparemment ni un retardé mental ni un asocial. Soit il était innocent, soit il avait cette propension à évacuer de sa mémoire tout ce dont il n’était pas fier et qu’il accomplissait en mode prédateur pas très réfléchi. Les preuves accablantes sur les cartes bleues semblent valider la dernière hypothèse.
    Quoi qu’il en soit (en deux mots), cela est très dur d’être accusé de ces crimes odieux. Qu’on soit innocent ou un coupable qui refoule son animalité hors de sa propre conscience. Dans ce dernier cas le regard des autres lui renvoyait ce qu’il voulait oublier à toute force.
    Ajoutez cela à l’enfermement qu’il ne supportait plus…
    jpledun
    Je ne sais pas si les familles se réjouiraient de savoir l’assassin dans la nature, complètement libre. Au moins si c’était Treiber la procédure lui aura pourri la vie et aura épargné des victimes potentielles, donnant un sens à toutes leur années de lutte.

  14. Catherine JACOB

    « Treiber a pris les devants. C’est tout. Un mystère à perpétuité. »
    Puisqu’aussi bien mystère il y a, pourquoi ne pas interroger des données mystérieuses.
    20 novembre 2009 /20 février 2010 Le garde-forestier se pend à la date anniversaire de son arrestation par le RAID mettant un terme à une cavale de 73 jours. Soit +10 par rapport à son année de naissance 1963. 73 jours d’isolement pour quelqu’un ayant déjà évoqué sérieusement le suicide, c’est beaucoup.
    Né le 08 avril 1963, il s’était déjà évadé un 08 septembre. Une évasion est en somme une sorte de renaissance.
    Repris le 20 novembre, le 20 est donc mis à terme à cette renaissance.
    Les 20 du mois, sans compter que le 20 dans les anciens calendriers peut-être connus d’un garde-chasse était doté d’un sens particulier, aurait peut-être dû faire l’objet de plus d’attention, surtout si près de la date du procès, lequel devant s’ouvrir lui aussi un 20, autrement dit à une date pouvant paraître funeste à son inconscient, et compte tenu qu’on avait affaire à quelqu’un ayant manifesté des intentions suicidaires.
    Un message a été découvert dans sa cellule : «J’en ai marre d’être pris pour un assassin et privé de ceux qui me sont chers. JP»
    Les jeunes filles seraient décédées un 1er novembre.
    Leurs corps retrouvés un 9 décembre soit une date Treiber (08) + 1
    Le 20 avril 2010 = Mardi/ Odette
    Le 20 février 2010 = un Samedi / Aimée (On y retrouve les êtres qui lui sont chers )
    Le 20 novembre 2009 = Vendredi/ Edmond ¨
    Le 08 septembre 2009 = Mardi / Nativité N.-D.
    Le 20 décembre 2004 = Lundi / Abraham (il est mis en examen pour assassinat.)
    Le 09 décembre 2004 = Jeudi : / Pierre Fourier (on y retrouve le Pierre de Jean-Pierre)
    Le 01 novembre 2004 = Lundi de TOUSSAINT, jour des morts. On ne meurt pas le jour des morts sans que cela n’interpelle!
    Le 08 avril 1963 = Lundi / Julie = Rameaux+1 ( 08 avril 2010 : un vendredi)
    Il manque un mercredi, mais on a en avec le jour précédent la découverte des corps. Or donc, le 20 et le 08 sont récurrents et manifestement significatifs par rapport à la vie et à la mort, mais pas le 01. On a trois lundi et deux mardi, mais ils n’ont pas pu être tous machinés par son inconscient.
    Qui donc pourrait avoir le 01/11 ( ou pourquoi pas 11/01) dans ses tablettes?
    « J’avais confiance en la justice mais je me suis trompé, on s’est acharné sur moi, sur mon entourage, en oubliant d’approfondir les relations de Géraldine. » avait écrit le garde forestier au journal Marianne après son évasion.

  15. Et voici notre grande Catherine qui se met à lire dans les chiffres :
    « ils n’ont pas pu être tous machinés par son inconscient »
    Puisse notre hôte nous éclairer sur la façon dont la justice interprète les érudites conclusions de notre chère amie.

  16. @Achille 57,
    « Une autre chose qui m’interpelle est cette facilité qu’ont des inculpés de condition modeste de pouvoir s’offrir les services de ténors du barreau de la dimension d’un Dupond-Moretti ou d’un Szpiner »
    En fait, les ténors du barreau, les grands pénalistes, sont très friands de ce genre d’affaires qui leur permettent d’entretenir leur image et leur réputation. Le montant de leurs honoraires importe peu devant le retentissement médiatique qu’elles apportent.

  17. @Catherine Jacob
    Vous avez dû vous donner bien du mal pour établir ce savant comput. Je ne vous savais pas férue de numérologie.
    Mais croyez-vous sérieusement au sens que vous donnez à ces coïncidences calendaires ?
    Qu’en disent les astres ?

  18. Bonjour M. l’Avocat Général.
    Je suis entièrement d’accord avec votre propos. Il est en effet pratiquement certain qu’on ne connaîtra jamais la vérité dans cette affaire. Si par hasard, la Justice en arrivait à suspecter une tierce personne, rien ni personne n’empêchera de faire revenir le fantôme de Treiber au centre des débats. Une question, cependant, est posée : je trouve très surprenant que personne (ou presque) n’ait fait un lien entre le suicide de M. Treiber et le non-lieu définitif prononcé quatre jours auparavant au bénéfice de la tante de Géraldine Giraud, Mme Van Kempen, qui fut, un temps, soupçonnée d’être la commanditaire de ce double homicide. Et si ce non-lieu avait été la goutte d’eau de trop pour Treiber ? Ceci n’est qu’une hypothèse de plus, bien sûr, mais quand même…

  19. Jean-Dominique Reffait

    Oursivi,
    avant de poster mon très court commentaire, curieusement j’ai pris bien plus de temps que pour un commentaire plus long.
    En effet, j’ai cherché et relu les billets de Philippe consacrés à la question du suicide en prison. Je voulais confronter une réflexion générale avec le cas précis de M. Treiber. Je suis vicieux et j’aurais bien aimé pointer une contradiction : je n’en ai trouvé aucune.
    Le point de vue de Philippe sur le mystère du suicide n’est pas le fruit d’un réflexe pavlovien lorsqu’on agite F. Szpiner devant lui :
    18 janvier 2008 :
    Rien n’est plus vulgaire que de tenter d’expliquer un suicide, comme si les vivants pouvaient s’arroger le droit d’emprunter un chemin que seule l’imminence de la mort rend accessible.
    20 janvier 2009 :
    Le suicide n’est pas plus univoque en prison qu’à l’air libre.
    22 août 2009 :
    Je ne suis pas sûr que les suicides constituent une honte de la République tant à l’évidence dans ces décisions de l’irréversible les responsabilités sont au moins partagées et les mystères jamais totalement levés.
    Il s’agit donc d’une position morale permanente, qui, par ailleurs, ne me satisfait pas pleinement puisque Philippe écarte de fait l’amplification carcérale des causes du suicide. Mais toujours Philippe écarte l’explication simpliste de la culpabilité avérée de celui qui se suicide.
    Il en est sans doute de l’aversion de Philippe envers F. Szpiner comme de celle envers BHL : une opposition de fond qui dépasse les petites phrases ou les noms d’oiseaux.
    Dupont-Moretti et Szpiner sont très dissemblables, vraiment. Vous trouverez rarement l’un et l’autre du même côté de la salle d’audience.

  20. Thierry SAGARDOYTHO

    Cher Philippe,
    Je partage pleinement votre point de vue.
    Je comprends tout autant la flèche acerbe que vous tirez en direction du conseil de la partie civile tant ces déclarations à la presse vous agacent sinon vous blessent et, sur ce point encore, votre point de vue est irréprochable.
    Un bémol toutefois : est-il encore raisonnable de considérer que l’Institution Judiciaire tenait cet homme pour innocent après l’avoir gardé sous les verrous depuis quatre ans ?
    Le dossier d’instruction, non public, devait vraisemblablement comporter des charges sérieuses à son encontre.
    Sans parler d’aveu judiciaire par la mort, car le raccourci est effectivement monstrueux, ne convient-il pas tout simplement de constater que cet homme, traqué de toute part, a pris le chemin le plus court en anticipant sur une condamnation judiciaire qu’il devinait certaine et dont il a préféré abréger la rudesse ?

  21. Rédigé par Madame Catherine JACOB le 21 février 2010 à 13:43
    Peut-etre avez-vous ecrit ce commentaire pour qu’il soit pris au second degre ; je ne sais pas.
    Sous reserve que les dates que vous mentionnez soient exactes et les calculs qui en decoulent soient rigoureux… je trouve que c’est captivant.
    Ce type de calculs et analyses ont ete faits en ce qui concerne le 11 septembre.
    Les evenements, quels qu’ils soient (insignifiants, heureux ou malheureux), sont peut-etre bien moins le fruit du hasard ou de notre volonte que nous nous plaisons a le croire. Le pulsionnel doit y jouer une plus grande part que nous voulons bien l’imaginer (pour notre propre convenance).
    Neanmoins, ce suicide rajoute a l’etrangete d’une affaire qui, comme celle des « disparues de l’Yonne » s’est deroulee dans le meme secteur geographique.
    Aussi une chose me questionne ; « le deballage » premature de son ex-epouse et mere de son(ses ?) enfant(s) alors qu’il est decede hier.

  22. Pierre-Antoine @ J-D Refait

    @JDR
     » Il était impliqué dans cette affaire, à un degré qui ne pourra pas être déterminé. »
    Eh bien si justement, et à plus forte raison. L’exploration de toutes les pistes, selon le degré de son implication ou de sa non-implication, devrait permettre de connaître la vérité, soit en trouvant le, la ou les coupables, et le, la ou les complices…
    Quand toutes les portes auront été fermées, il ne restera ouverte que celle qui conduit à sa tombe. Ainsi les proches pourront dire « justice a été faite par le coupable lui-même ».
    En attendant, à mon humble avis, la frustration (des proches) vient bien plus des possibilités inexploitées que de l’absence, démonstration de culpabilité.
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  23. Il est certain que le commentaire (complètement farfelu) de Catherine Jacob semble plus intéressant que mon intervention, puisque celle-ci n’est pas parue.
    J’avais déjà eu droit à un commentaire censuré lorsque j’avais dit que Djamel Debbouze était un parfait imbécile.
    Je peux tout dire n’est-il, finalement qu’une façade de bon aloi, pour mieux cacher encore ce que l’on pense vraiment et, surtout, si on ne le dit pas en termes très orthodoxes.
    Personnellement je peux aussi tout dire, et je l’ai toujours fait lorsque l’occasion s’en présentait. La hiérarchie, avec moi, savait qu’elle devait se montrer respectable pour que je la respecte. J’ai osé refuser des ordres, en étant dans mon droit et en le restant. Il est vrai que j’ai eu pour exemple des Officiers qui savaient prendre leur responsabilité d’hommes à part entière. Autres temps, autres moeurs…

  24. Rédigé par Monsieur François le 21 février 2010 à 15:06
    Un rapprochement interessant entre ces deux faits, en effet…

  25. Pierre-Antoine

    @PB
    Treiber me fait penser à Chanal !
    Deux hommes qui, volontairement et au temps choisi par eux, se sont soustraits à la justice, comme pour dire « STOP ! J’ai décidé et vous ne pouvez rien y faire, je ne joue plus avec vous ! ».
    Deux hommes dont le nom sera lié à une affaire non élucidée, mais sera fortement associé à la culpabilité.
    Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai un doute, non pas sur leur culpabilité ou leur innocence, mais sur les méthodes employées pour les dévoiler, soit dans leur innocence soit dans leur culpabilité.
    Il se trouve que Chanal je l’ai croisé lors d’une session dans laquelle je devais parfaire une technique et où il avait été chargé de m’évaluer.
    La rencontre ne fut pas assez longue et la proximité pas assez étroite pour que je puisse émettre un avis sur sa personnalité.
    Mais ce que je retiens c’est qu’il avait assez de moyens en lui pour résister à un interrogatoire poussé et les « petites gardes à vue policière » devaient lui paraître des séance de Club Med à côté de la formation commando qu’il avait subie. Seul un homme du même cursus employant le même langage aurait pu le faire parler.
    Treiber pareillement avait une formation spécifique « d’homme des bois » habitué aux longues heures de solitude et de réflexion (méditation ?) individuelle.
    Il y a des structures psychiques qui ne peuvent s’ouvrir que de l’intérieur.
    On n’y entre pas comme ça sans y être invité.
    D’ailleurs le « jeu » de Treiber avec le RAID est révélateur de cet état d’esprit.
    Et se moquer de lui leur a fermé définitivement la porte.
    Il faut savoir respecter un adversaire.
    Treiber-Chanal, même goût amer d’échec.
    Personne n’a pu entrer là où eux seuls pouvaient ouvrir et personne ne peut les suivre là où ils ont décidé d’aller.
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  26. @Michel Petrocchi
    Je ne crois pas que Philippe Bilger vous ait censuré, mais il arrive, et ça m’est arrivé deux ou trois fois, que le commentaire se perde dans les méandres du web.
    Pour éviter ce désagrément je fais désormais un copier-coller de mes commentaires sous word que je garde jusqu’à publication.

  27. « Dupond-Moretti et Szpiner sont très dissemblables, vraiment. »
    JDR
    Mouais, vous épousez la thèse de Philippe et comme je porte crédit à vos deux avis, je me renseignerai plus avant.
    N’en demeure pas moins que ce que l’avais entendu dire lors de la cavale de Treiber ne m’avait pas suggéré qu’il fut autre chose que l’avocat de son client, ou plutôt de la cause que sa vanité oratoire avait épousée.
    Ce n’est peut-être pas très élégant de le dire ainsi, mais… le dis toujours comme je le sens, le pense, j’eus fait un épouvantable diplomate.
    Mais je vais me renseigner plus avant tout de même, des fois que des choses m’aient échappé.
    AO

  28. @Ludovic | 21 février 2010 à 14:50
    « @Catherine Jacob
    Vous avez dû vous donner bien du mal pour établir ce savant comput. »
    Il suffit d’utiliser un calendrier perpétuel.
    « Je ne vous savais pas férue de numérologie. »
    Je ne le suis pas. Je ne connais rien non plus guématrie, j’avais juste cité un commentaire du Psaume22
    « Mais croyez-vous sérieusement au sens que vous donnez à ces coïncidences calendaires ? »
    Ça c’est autre chose. Je faisais référence au syndrome d’anniversaire. Vous ne connaissez pas « Aïe, mes aïeux ! , Liens transgénérationnels, secrets de famille, syndrome d’anniversaire et pratique du génosociogramme » d’Anne Ancelin Schützenberger?
    (Voir : http://livre.fnac.com/a3001/Anne-Ancelin-Schutzenberger-Aie-mes-aieux )
    Ça ressort de la problématique de la dette dont il était également question ce matin sur « La source de vie » (France2 9h30) avec le Livre d’Esther et un commentaire dont, par ailleurs, je n’ai pas très bien compris la position vis-à-vis des gens qui se font justice.
    Ceci dit, j’ai commenté ce matin votre outrecuidance phénoménale: https://www.philippebilger.com/blog/2010/02/plus-convenable-que-lump-tu-meurs-.html?cid=6a00d8341c86dd53ef01310f24d13c970c#comment-6a00d8341c86dd53ef01310f24d13c970c

  29. Jean-Dominique Reffait@ Oursivi, Pierre-Antoine, Véronique et Petrocchi

    Oursivi, je n’épouse pas la thèse de Philippe au sujet des deux avocats, je parle simplement en connaissance de cause. Vous semblez regretter que Dupond-Moretti ne « fut autre chose que l’avocat de son client » tandis que je m’en félicite. JP Treiber avait besoin d’un avocat et non d’un directeur de conscience. La « vanité oratoire » d’un avocat est un poncif, pardonnez-moi, et le travail d’un avocat lors d’un procès d’assises, comme celui d’un président ou d’un avocat général, tient bien moins à ses effets de manche, vite repérés, qu’à une étude longue et fastidieuse de milliers de pièces d’un dossier. Les déclarations à la presse sont une récréation – et rien de plus – pour les avocats avant la reprise d’une audience toujours en tension. Vous n’y connaissez vraisemblablement rien en procédure criminelle et je vous engage à persévérer dans cette salutaire ignorance !
    Pierre-Antoine, vous avez raison. J’avais cru comprendre que vous envisagiez l’innocence totale de M. Treiber. Les faits concrets rassemblés démontrent qu’il est impliqué. Mais vous avez raison de dire que cette affaire est peut-être un peu plus complexe qu’il n’y paraît. Ce fut d’ailleurs le sentiment des enquêteurs au départ en visant l’entourage de Géraldine Giraud.
    Michel Petrocchi, ne faites aucune confiance aux capacités informatiques de Philippe Bilger. Je ne suis pas certain qu’il sache censurer un commentaire ! En revanche des commentaires qui passent à la trappe, ça arrive. Cela dit, est-ce que PB est dans l’obligation de passer les encarts publicitaires pour d’autres blogs ?
    Véronique, je veux bien prendre, mollement, la défense de F. Szpiner. Il y a quelques temps, il me disait que Dupond-Moretti était mauvais en partie civile parce qu’il ne se départissait pas de son rôle premier d’avocat qui est de défendre un accusé. Je crains que F. Szpiner soit également fort mauvais en partie civile en se voulant plus procureur que le procureur. Il surjoue l’indignation facilement.

  30. Denis Monod-Broca

    « …auraient déjà, d’une certaine manière, comblé une partie des attentes des époux Giraud… »
    En écrivant cela, M. Bilger, ne tombez-vous pas dans ce travers si répandu consistant à transformer le procès fait à l’accusé en thérapie destinée aux victimes et à leurs familles ?
    Peut-être Treiber s’est-il tué parce que, innocent ou coupable, il ne voulait pas de ce rôle de victime expiatoire.

  31. Rédigé par: Pierre-Antoine | 21 février 2010 à 20:15
    Enfin, je lis ce qui me paraît être à l’évidence la seule solution que la justice puisse apporter dans des affaires de ce genre, changer les fonctionnaires pour les remplacer par des hommes qui sauront se battre à armes égales avec ces personnages hors du commun, seulement voilà, de tels hommes n’existent pas, ils ne sont pas au moule, la bataille qui se joue entre les deux est une partie d’échec ou il n’y aura pas de gagnant car les règles n’existent pas, cette partie se jouera les yeux dans les yeux, jusqu’au moment où « l’accusé » décidera de se raconter, de se confier d’homme à homme, cela fait penser à Simenon, Maigret bien sûr, mais aussi d’autres, rien, pas de triomphe, pas de haine, pas de jugement, comprendre, seulement comprendre le cheminement du drame, lever les doutes les uns après les autres, patiemment sans idées préconçues, la vérité est trop souvent inattendue. Après, viendront les juges, les familles des victimes pourront comprendre enfin ce qui s’est passé, vivre leur drame et le revivre sans cesse, sans avoir le doute, l’affreux doute qui réveille en sursaut, qui rend fou. On ne guérit jamais, la plaie reste vive, mais au moins n’y a-t-il plus rien ni personne pour jeter la poignée de sel sur ces chairs à vif et faire hurler ces malheureux.
    Cette affaire, et bien d’autres, sont étrangères à la police, aux juges, elles relèvent d’un infini travail d’observation, de regards et de respect de la personnalité qui faut préserver à tout prix sinon la bête traquée se mure dans son silence quand ce n’est pas dans le mépris de ses interlocuteurs. c’est à cet instant que la partie se perd définitivement.

  32. « Vous n’y connaissez vraisemblablement rien en procédure criminelle et je vous engage à persévérer dans cette salutaire ignorance ! »
    JDR
    Je ne connais effectivement rien en « procédure » comme le dites si meugnonement vous et PB, mais pour ce qui est de l’examen d’une logique chez certains certaine et chez d’autres autrement moins certaine, là vous êtes un peu courts, jeunes hommes.
    « …et non d’un directeur de conscience », en eût-il eu un lui eut sans doute épargné de se retrouver face à lui-même…
    Qui EDM voulait-il convaincre en plaidant l’innocence de JPT ? Il eut été plus utile à la justice en aidant à son accouchement qu’en ânonnant dans la communication dont voyons les ravages partout. Mais n’y grenouillez-vous pas vous-même ?
    Je sens que le crime de lèse majesté va me valoir mille noms d’oiseau, espérons qu’ils fassent le printemps !
    AO

  33. @Ludovic | 21 février 2010 à 20:29
    « Pour éviter ce désagrément je fais désormais un copier-coller de mes commentaires sous word que je garde jusqu’à publication. »
    Vous faites un copié-collé de vos propres commentaires dans word ?
    Vu que ladite préservation peut s’opérer de multiples façons, ne serait-ce qu’en laissant la fenêtre de la page web du blog ouverte et en poursuivant la consultation internet dans une autre fenêtre, pourquoi ne pas expliquer tout simplement que vous « les préservez momentanément à part » ?

  34. Monsieur Bilger,
    Il faut être maladroit pour tuer deux femmes et mettre ces femmes au fond d’un puits de sa propre maison, puis se balader avec des cartes bancaires des deux victimes… Quoi qu’il arrive tu seras accusé des faits. Au sujet du kit anti-suicide ça ne sert à rien car en prison toute les astuces sont possibles, avec le câble de télévision, les fils électriques du poste radio ou du dvd… A Toulon une personne s’est suicidée en se tranchant la gorge avec une lame de rasoir, alors le kit anti-suicide, de la rigolade… Tout de suite monsieur Szpiner dit il se tue donc il avoue, ça veut rien dire. Etre à l’isolement comme un chien en cage, qui va l’accepter, il vaut mieux mourir. Combien de détenus sont en prison et ont tué, ils ne sont pas tous à l’isolement. C’est l’Etat qui demande l’isolement, comme pour Colonna, et Ferrara qui subit des années à l’isolement.

  35. @ Catherine Jacob :
    « Le 01 novembre 2004 = Lundi de TOUSSAINT, jour des morts. On ne meurt pas le jour des morts sans que cela n’interpelle ! »
    Je suis surpris que vous fassiez – comme beaucoup d’entre nous – cette erreur : le jour des morts c’est le 2 novembre (et non le 1er).

  36. @ Jean-Dominique Reffait@ Oursivi, Pierre-Antoine, Véronique et Petrocchi | 21 février 2010 à 21:37
    « Véronique, je veux bien prendre, mollement, la défense de F. Szpiner. Il y a quelques temps, il me disait que Dupond-Moretti était mauvais en partie civile parce qu’il ne se départissait pas de son rôle premier d’avocat qui est de défendre un accusé. »
    Vous êtes un intime de Me Szpiner ?
    Vous savez ce que je pense au fond ? C’est qu’ainsi qu’un certain nombre de vos ‘collègues’ qui, parasitant tout comme vous-même, le dialogue sérieux et honnête qu’il me paraît que souhaite nouer avec ses concitoyens et ses concitoyennes épris de questions de justice, monsieur l’avocat général Philippe Bilger, et en comptant manifestement sur le niveau en informatique dont vous le créditez généreusement pour qu’il renonce à faire perpétuellement le ménage dans ces commentaires qui pour vous, visiblement, reviennent à un pur prétexte censé permettre passer d’un ‘comment taire’ à un ‘comment faire parler XYZ’, eh bien, c’est que vous prenez arbitrairement et injustement le risque de le décrédibiliser et ce serait fort dommage, parce qu’il n’y en a qu’un comme lui, qu’il est éminemment nécessaire, que ses commentateurs sincères y tiennent beaucoup, toutes choses infiniment plus importantes que de tenter de me faire passer à l’occasion, moi ou d’autres, pour des imbéciles ; et cela représente la formulation la plus light de ce qui me vient à l’esprit à votre propos.

  37. Catherine JACOB@JDR&Cie | 22 février 2010 à 09:58
    Merci Catherine, bravo, tout y est, clair, court et précis. Oui merci. Bonne journée.

  38. Véronique Raffeneau

    @ Jean-Dominique
    « Je crains que F. Szpiner soit également fort mauvais en partie civile en se voulant plus procureur que le procureur. Il surjoue l’indignation facilement. »
    C’est tout le drame professionnel de Me Szpiner.
    Vouloir faire et se comporter comme s’il était l’avocat général du procès d’assises et tenir dans les médias le rôle d’un procureur général de la Nation.
    Ses échecs vis-à-vis de la Cour et en particulier vis-à-vis des jurys populaires résident pour moi en partie dans cette confusion de fonction et de rôle.
    Dans le prétoire, son identité en qualité d’avocat de la partie civile reste trop hésitante, trop floue, imperceptible.
    Par ailleurs il me semble – très désolée pour les avocats de sa génération d’écrire cela – que Me Szpiner n’a pas encore compris qu’un jury d’assises est tout aujourd’hui sauf une petite assemblée informelle, immature et peu concentrée sur l’affaire qui est jugée.
    Me Szpiner a en face de lui des hommes et des femmes très conscients et très responsabilisés sur les enjeux d’un procès d’assises.
    Les joutes oratoires, l’entre soi judiciaire, les connivences médiatiques sont sans effet face à un jury qui, mieux informé, ne s’en laisse plus compter par des facilités de verbe qui ne trouvent pas ou ne trouvent plus d’écho face à des jurés très conscients de la responsabilité qui leur est confiée.
    Bref, Me Szpiner à force de ne savoir que s’adresser aux médias, avec toutes les habiletés, les insincérités, les complaisances et les trucages qui vont avec, ne sait pas parler et convaincre un homme ou une femme pour lequel être juré est d’abord exercer une responsabilité citoyenne.
    Je ne suis pas sûre que Me Szpiner soit tellement meilleur quand il est en défense.
    Je redis, son drame professionnel est que plus personne ne sait qui il est, qui il défend et ce qu’il défend. Si ce ne sont que de vagues considérations générales sur la société française et sur quelques questions de société.
    Dans son dernier billet Eolas rappelle ce qu’est fondamentalement un procès d’assises :
    « L’action principale, c’est l’action publique. Le demandeur est le ministère public. Il demande au juge de déclarer le prévenu coupable et en répression, de le condamner à une peine qu’il suggère dans ses réquisitions.
    Mais une action accessoire peut venir s’y greffer : celle de la victime qui demande réparation du préjudice que lui a causé l’infraction. Cette action s’appelle l’action civile par opposition à l’action publique, et elle est de nature civile. »
    Quand Me Szpiner représente les intérêts de l’action civile, il n’accepte pas l’idée selon laquelle cette action est accessoire.
    L’action première et principale est exercée par le ministère public représenté par l’avocat général.
    F. Szpiner n’est pas P. Bilger. Très, très loin de là. Il faut que Me Szpiner se fasse à cette idée. Sans cela, ce seront des échecs pour lui en cascade dans les prétoires.

  39. Georges LEUGE

    Monsieur Bilger
    Puis-je vous écrire, en toute simplicité, que vous êtes l’homme de ce temps que je respecte le plus.
    Je vous lis et vous relis.
    C’est tout.
    CONTINUEZ à nous éclairer.
    Merci
    Georges Leugé

  40. Véronique Raffeneau

    En ajout de mon post adressé à JDR.
    J’attends avec impatience la réunion à toute vringue d’une commission des lois initiée par Baroin-Lang pour transformer la loi afin de juger les suicidés et les morts. Cela ne saurait tarder.
    A mon avis, notre procureur général de la Nation Szpiner doit être en train de rédiger, toutes affaires cessantes, le texte de la modification de la loi ayant trait aux extinctions de l’action publique.
    C’est tellement plus aisé pour Me Szpiner s’adresser à un GDS et à des députés inexistants nourris aux truismes et aux poncifs en pagaille, plutôt que de convaincre ses interlocuteurs naturels et autrement plus exigeants : la Cour et les jurés populaires des procès d’assises…

  41. Véronique Raffeneau

    @ Denis Monod-Broca
     » « …auraient déjà, d’une certaine manière, comblé une partie des attentes des époux Giraud… »
    En écrivant cela, M. Bilger, ne tombez-vous pas dans ce travers si répandu consistant à transformer le procès fait à l’accusé en thérapie destinée aux victimes et à leurs familles ? »
    Je ne pense pas que ce reproche puisse être adressé au billet de P. Bilger.
    Qu’une famille attende du procès des réponses aux questions qui la ravagent est une espérance que chacun peut comprendre.
    Un récit et les mots pour dire ce qui s’est passé ont toujours pour effet de contribuer à mettre de la distance entre le plus grand malheur et soi.
    Mais je ne crois pas que dans l’esprit de Philippe un possible apaisement des familles constitue l’élément central du procès sur lequel devraient s’articuler le procès tout entier et sa finalité, comme dans « la doctrine » propre à l’air du temps.
    Je pense vraiment que Philippe est trop imprégné par la philosophie qui gouverne notre système pénal pour savoir au fond de lui-même qu’il est mensonger vis-à-vis de ceux qui sont détruits de leur vendre le procès comme la consolation ultime. Cela quand bien même un procès permettrait aux victimes ou à leurs proches de trouver une forme d’apaisement.
    Le sujet central d’un procès est le ou les prévenus qui y sont jugés. La condamnation ne regarde que la société.

  42. @Clafoutis | 22 février 2010 à 07:45
    « Je suis surpris que vous fassiez – comme beaucoup d’entre nous – cette erreur : le jour des morts c’est le 2 novembre (et non le 1er). »
    Stricto sensu, vous avez raison.
    « La Toussaint est en effet cette fête catholique, célébrée le 1er novembre, au cours de laquelle l’Église catholique romaine honore tous les saints, connus et inconnus. Elle précède d’un jour la ‘Commémoration des fidèles défunts’, dont la solennité a été officiellement fixée au 2 novembre, parfois reportée au 3 selon le cas, deux siècles après la création de la Toussaint. » -Wiki-
    Ceci étant, pour moi la distinction est un peu factice dans la mesure où l’on ne connaît pas les saints comme des être de chair et d’os, mais plutôt comme des défunts d’un statut particulier.
    De fait, c’est là une fête de passage et un temps sacré où s’ouvre un entre deux mondes par lequel est abolie la barrière entre le monde divin où le monde humain qui est objet de tabou en temps ordinaire. Or, les puits représentent également de tels passages si l’on songe que c’est en criant par l’ouverture d’un puits que les médecins japonais cherchaient à retenir l’âme de leur patient en passe de les quitter – On voit cette pratique par ex. dans le film Barberousse (Akahige, 1965) de Kurosawa -, les eaux souterraines et l’au-delà étant liés. Voir également franchissement du Styx etc..
    On peut citer d’autre part, le groupe ternaire du mois grec Anthesterion (les 11,12 et 13 bien sûr) qui célèbre un Dionysos psychopompe (= conducteur d’âmes), le 13 représentant une miara hêméra (de hêméra, jour et miaros, a, on: souillé de sang, souillé d’un meutre, impur, néfaste, répugnant), autrement dit une journée où les morts revenaient hanter les vivants et où on leur offraient des libations ainsi que des graines bouillies déposées dans des marmites spéciales, comme à l’occasion d’un Halloween, remis à l’honneur on leur offre des friandises via des enfants grimés qui les représentent. Le soir venu, on les congédiaient par un « Allez-vous en (retournez vous en) Kères, la fête est finie. »
    Voir par ex. le personnage de la Catrina mexicaine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Catrinas_2.jpg
    Les chrétiens n’offrent pas de fèves, de libations ou de bonbons, mais fleurissent, et parfois aussi illuminent, les tombes puis, par ex. ici en Lorraine, vont chez les uns ou chez les autres, partager le café avec une part de tarte aux fruits de saison, une brioche ou un marbré, comme lors des obsèques.
    Or, donc que ce soit le 31/10 et les 01,02 (ou 03)/11, l’affaire se situe tout de même le groupe ternaire des allées venues entre les mondes.
    Ceci dit, aucun sens ne peut être donné arbitrairement. Autrement dit, on peut simplement être alertés et se dire « Tiens, tiens. », mais pour attribuer du sens à la date, il convient de s’assurer qu’elle pouvait en avoir effectivement pour les acteurs de l’événement qui inclut bien sûr ses victimes, dont je me demande comment la date du décès a pu être effectivement connue, vu que le suicidé n’a rien avoué et que les corps n’ont été retrouvés que le 09.
    Sans doute vaut-il mieux parler d’une disparition funeste s’étant produite au soir de la fête de tous les Saints, dernier mot support possible d’autres glissements de langage.

  43. Au-delà des oppositions de personnes qu’un tel sujet suscite, force est de constater que juridiquement Treiber n’a pas été jugé coupable.
    Si le procès de Treiber (et Pierre-Antoine a eu raison de faire comparaison avec le cas de Chanal) n’aura pas lieu, il reste à espérer que le dossier n’en sera pas pour autant « classé ». Si Treiber a eu un ou des complices que l’enquête actuelle n’a pas pu identifier, peut-être un jour apparaîtra-t-il des éléments qui feront éclater la vérité et le rôle exact joué par l’ex-accusé à présent protégé par le silence de sa tombe.
    C’est ce que l’on peut souhaiter en mémoire des deux victimes comme pour leurs familles.

  44. Rédigé par Madame Catherine JACOB@Ludovic le 21 février 2010 à 21:06
    « Je faisais référence au syndrome d’anniversaire. Vous ne connaissez pas « Aïe, mes aïeux ! , Liens transgénérationnels, secrets de famille, syndrome d’anniversaire et pratique du génosociogramme » d’Anne Ancelin Schützenberger?
    (Voir : http://livre.fnac.com/a3001/Anne-Ancelin-Schutzenberger-Aie-mes-aieux ) »
    De l’ordinateur ou je pianote, je peux voir ce livre qui figure en bonne place (privilegiee) dans ma bibliotheque et je me permets de confirmer qu’il s’agit d’un ouvrage passionnant.
    Qu’en est-il aujourd’hui de ces recherches ? Cette psychotherapeute a-t-elle fait ecole ?
    « Ça ressort de la problématique de la dette dont il était également question ce matin sur « La source de vie » (France2 9h30) avec le Livre d’Esther et un commentaire dont, par ailleurs, je n’ai pas très bien compris la position vis-à-vis des gens qui se font justice. »
    Le theme traite dans cette emission, au titre magnifique, etait-il celui de la justice immanente ? Un sujet de reflexion captivant en ce qui me concerne.
    Desolee de cette intrusion hors sujet (?).

  45. Alex paulista

    Cher JDR
    Vous dites
    « Michel Petrocchi, ne faites aucune confiance aux capacités informatiques de Philippe Bilger. Je ne suis pas certain qu’il sache censurer un commentaire ! »
    Je crois que vous sous-estimez le bon sens de notre hôte : je le vois mal s’engager dans la publication d’un blog sans s’assurer de pouvoir en contrôler le contenu.

  46. Il est particulièrement désagréable de constater que M. Bilger oublie complétement la deuxième victime dans son troisième paragraphe et n’en réfère qu’à la douleur de la famille Giraud. De même pour l’avocat de Kathy Lherbier ! Sa réaction est absente de l’article probablement parce que le personnage est moins connu que Dupond-Moretti et Szpiner.
    Il y a donc bien une douleur pour les gens connus qui a le droit d’être exprimée et une douleur des anonymes qui doit se taire.
    Mais subitement, en se relisant, M. Bilger se rend compte de son oubli. Alors, très vite il rajoute une petite phrase entre deux tirets dans un avant-dernier paragraphe parce qu’il n’a pas le courage ou le temps de reprendre son article pour être plus exhaustif. Peu importe la douleur des anonymes ! Après tout, nous sommes entre gens du spectacle et c’est cela qui compte… Qu’est-ce que la Cour sinon une grande mascarade théâtrale de gens déguisés !!

  47. Jean-Dominique Reffait

    Ooohh Oursivi et Catherine Jacob !
    Pour connaître Francis Szpiner, Jérôme Blanc (mon plombier qui gagne à être connu) ou mon voisin, point n’est besoin d’être avocat soi-même, ni même homme de loi. On peut être son voisin du dessous, son boulanger, son partenaire de belote, son client dangereux criminel, membre du même club de pêche à la ligne ou l’amant de sa femme.
    Je ne suis ni avocat, ni magistrat et ne touche ni de près ni de loin aux métiers de justice. J’ai cependant dû consacrer 15 années de mon existence à une anthologie de la sottise judiciaire concernant ma famille : 4 procès d’assises, acquittements, condamnations et cassations, tout cela au pluriel je vous prie. Je suis un simple citoyen qui a louché pendant 15 ans sur les verrues de l’institution judiciaire. Il faut moins de temps pour former un magistrat ou un avocat, ce qui m’amène, hélas (Je suis romaine hélas puisque mon époux l’est…) à savoir de quoi je parle en la circonstance.
    Oursivi, vous vous plantez, on peut retourner les choses dans tous les sens, la conclusion sera la même, vous vous plantez. Comment pouvez-vous faire l’examen des logiques de « certains certaines » en ne vous fondant que sur des coupures de presse ? Comme si vous extrapoliez la qualité d’un chirurgien à la cylindrée de sa voiture. Il vaut mieux se garder de ce genre de ridicule.
    EDM, dites-vous, eut été plus utile à la justice en adoptant une autre attitude. Désolé, mais il n’est pas payé pour cela. EDM est avocat et défend exclusivement les intérêts de ses clients. Il appartient au parquet et aux juges de se soucier de l’intérêt général. Un bon avocat n’a cure de cela. Quand vous aurez besoin d’un avocat, vous apprécierez qu’il ne soit préoccupé que de votre cause.
    Catherine Jacob, vous me peinez deux fois. Une première en m’attribuant une intention de vampire que je n’ai pas. J’essaie de ne pas faire quinze kilomètres de commentaires – qui parasiteraient à coup sûr ce blog – comme il arrive à d’aucune. (Ne dit-on pas que l’hôpital se moque de la charité ?) Je ne suis collègue de personne ici comme je l’ai dit plus haut, je suis un citoyen très éloigné des métiers de la justice, très concerné aussi.
    Et vous me peinez une deuxième fois car à aucun moment je n’ai eu l’intention de ridiculiser qui que ce soit ici. Je félicitais Oursivi de ne rien connaître à la procédure criminelle et, croyez-moi, ces félicitations sont sincères ! Combien j’aimerais n’en rien savoir ! Partant, combien j’aimerais me taire sur un sujet où je ne serais susceptible que de dire bien des âneries.
    Pour vous, j’aime votre façon, je déplore vos citations interminables qui, pour le coup, sont un parasitage quantitatif très pénible. Quand c’est Catherine Jacob qui écrit, j’aime vraiment beaucoup, quand c’est le dictionnaire, ça me rase et je ne lis plus la petite Catherine Jacob coincée entre deux pavés illisibles.

  48. Jean-Dominique Reffait et les capacités informatiques de PB

    Curieux comme une évidente plaisanterie peut être prise au sérieux ! Le soupçon de censure sitôt que l’un de nos chefs d’oeuvre n’est pas publié m’amuse et j’ai préféré laisser M. Petrocchi imaginer un Philippe Bilger cliquant n’importe où n’importe comment, l’oeil rougi et exorbité plutôt qu’un froid calculateur pesant chaque mot du brûlot incendiaire de M. Petrocchi avant de se résoudre à l’éjecter devant l’incroyable audace d’un propos si dangereux pour sa carrière.
    Nous ne sommes que des commentateurs et parler de censure ici m’horripile. J’ai eu plusieurs commentaires, parfois laborieusement rédigés (et jamais conservés comme le fait le prudent Ludovic) qui n’ont pas été publiés. Je n’ai imaginé que deux solutions : un dérapage de clic malencontreux (« Oups, j’ai zappé JDR, faisons comme si de rien n’était ») ou un signal envoyé par PB (« J’attends mieux de votre part »). A aucun moment je ne pense à la censure : nous n’avons aucun droit ici.
    Je n’ignore pas, par ailleurs, que ce blog est une entreprise familiale dont je salue amicalement les acteurs dévoués (je fayotte pour la prochaine censure).

  49. Catherine JACOB

    @Jean-Dominique Reffait | 22 février 2010 à 20:21
    Décidément de quelque manière qu’on tente de vous le dire c’est comme si on crachait dans un violon. Vous ne savez pas vous arrêter. Pourtant à un moment donné il vous faudra bien changer de tête de turc !

  50. Jean-Marie Pellerin

    Bonsoir,
    Je n’ai très heureusement pas eu de tragédie de cette sorte à endurer, comme parent ou proche, et je partage aussi fort que possible la douleur des parents, dans cette affaire. Cependant, comme vous l’écrivez, il est bien fragile de compter sur un procès, avec tous ses aléas, pour avoir une vision claire des faits. Combien souvent, les audiences ont simplement mis en lumière la stupidité des actes et des auteurs. Des accusés responsables, des citoyens et des juges vont soupeser tout. Mais bien souvent des accusés déboussolés, défaits, cabossés, agissant par pulsion, par réflexe, par fuite en avant. N’est-il pas illusoire de compter à ce point sur le procès pour se reconstruire, continuer la vie ?

  51. Je ne comptais plus discuter sur ce blog mais M. JD Reffait qui semble en être le « majordome » m’oblige à lui dire qu’il est un peu trop envahissant et assez imbu de son aimable petite personne. Lorsque j’ai laissé l’adresse de mon blog dans mon dernier commentaire, ça n’était pas pour le faire connaître à PB puisqu’il sait très bien que son blog figure en préféré dans les deux que je tiens. C’était juste pour indiquer le billet que j’avais moi-même consacré à cette affaire et l’avis que j’en avais. Je n’allais pas le reproduire dans ses commentaires.
    Mais je vois qu’ici, vous êtes le censeur de tout le monde, et j’ai l’honneur de vous faire savoir que les censeurs m’ennuient. C’est bien entendu un doux euphémisme…
    Catherine Jacob et les autres devraient vous couvrir de goudron puis de plumes pour vous apprendre à vivre et à faire des plaisanteries de meilleur goût.
    Quant à moi, je retourne me distraire sur mes blogs, on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Et si PB ne me donne pas son avis personnel (je me passerai volontiers du vôtre) je supprimerai son blog de mes préférés, de peur que trop de gens qui se contentent de ma prose ne soient tentés par la vôtre.
    A ne jamais cordialement vous relire.

  52. « Un bon avocat n’a cure de cela. Quand vous aurez besoin d’un avocat, vous apprécierez qu’il ne soit préoccupé que de votre cause. »
    JDR
    Oui, à ne l’accoucher en rien, EDM l’a laissé face au seul juge pouvant le condamner si cruellement, lui-même…
    Grandiose comme compréhension de la situation et comme défense de son client.
    Un tel résultat, on ne saurait plus concret, infirme si implacablement votre semblant de démonstration que j’en ai peine à vous lire.
    Sans compter le vide dans lequel sont laissées les familles des victimes.
    Mais bon, laissons EDM dont je me contrefiche, pour revenir à celui qui a rendu justice.
    Treiber parti, sont encore des gens qui doivent savoir, et pas un mystérieux tueur qui lui aurait laissé les cartes et leur code, pour le droit d’user de son jardin comme d’un cimetière sauvage dont le propriétaire accommodant aurait lui-même agrandi la fosse (risible) mais ceux qu’y en eurent avec lui l’usage et les fruits, étant certainement de part leur autres fréquentations, bien peu effarouchables par ce genre de confidences de « dur ».
    Si Treiber n’a désigné personne, c’est probablement qu’il n’avait personne de plus impliqué que lui à donner, ce qui ne signifie pas qu’il a forcément agi seul, mais que faire entrer d’éventuels complices dans la danse l’eut un peu plus enfoncé, qu’il y eût plus perdu que gagné.
    Ce n’est qu’une opinion, mais je la crois logique et solide.
    AO

  53. Rédigé par: Catherine JACOB | 23 février 2010 à 00:41
    Catherine, je ne crois pas que JDR ait désigné qui que ce soit comme tête, fût-elle de Turc, de truc ou de crut.
    On aime beaucoup à vous lire, même si parfois êtes un peu longue, cela fait partie de vos charmes.
    Ne changez rien.
    Quant à lui, à vouloir jouer les chefs de meute mâtiné de franc-tireur, il agace souvent, plus de sa morgue que de trop nombreuses bêtises, ce qui n’empêche pas des intervenants comme LD – avec qui il entretient une amusante relation en miroir – de le reprendre quand il nous en offre en ce geste de semeur perché sur une chaire, geste à lui si propre (quoique l’auréole descende parfois de sa tête).
    Mais bon, j’ai toujours une grande curiosité à le lire. J’aime bien les indignations sans mélange de Robert, aussi.
    Et c’est moi qui me fait l’avocat :o))
    et de JDR en plus…
    AO

  54. Je ne sais pas si c’est le mauvais temps qui contribue a rendre l’humeur maussade… mais l’ambiance est tendue !!!
    Enfin, tout ca c’est vivant et c’est l’essentiel.
    Ici, on est chanceux il y a de la place pour tous… Merci.
    Une bonne fin d’apres-midi…je vais de ce pas boire un petit cafe…

  55. Jean-Jacques Duval

    « Maître Szpiner qui ose tout ». Cette remarque me fait penser à une réplique d’Audiard, mise dans la bouche de Gabin. Penseriez-vous cela de Me Szpiner ?

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