Jean Roucas serait-il bébête ?

Loin de moi le désir d’accabler encore davantage Jean Roucas qui depuis l’été 2013 et deux tweets plus stupides que provocateurs connaît une disgrâce dont il se plaint aujourd’hui.

D’emblée, pour prévenir les grincheux qui méprisent les sujets apparemment superficiels et un univers qu’au fond ils envient, je voudrais leur remettre en mémoire cette phrase d’Henry de Montherlant : « celui qui abaisse, c’est qu’il est bas » et leur rappeler Marcel Proust pour qui rien n’est dérisoire, tout dépend du regard qu’on porte.

Jean Roucas a affirmé en effet que « quand on est un humoriste et qui plus est chansonnier, on ne doit pas afficher ses convictions politiques, c’est une erreur déontologique ».

Lors de l’université d’été du FN, Jean Roucas avait rejoint ce parti en déclarant notamment que ce dernier « réunit des gens qui souffrent », ce qui est vrai mais malheureusement, en France, il n’a pas l’exclusivité de ce désespoir militant. D’autres partis en ont leur part mais s’en préoccupent moins ou ne l’exploitent pas.

Jean Roucas n’est pas « un intellectuel ». Pour une fois, Gilbert Collard, en le qualifiant ainsi, a été aimable sans être lucide.

Roucas a seulement été une personnalité du rire – je suis resté toujours allergique à son humour – qui a commis une double imprudence et manqué de mémoire.

La première a été en effet « d’afficher ses convictions », de les proclamer et, dans l’instant, d’en avoir été fier.

La seconde, elle a été décisive, a été de se tromper de parti. Pourtant Roucas avait le choix. Entre les communistes, le Front de gauche, EELV ou sa branche dissidente, LR, l’UDI ou le MoDem, il aurait pu arbitrer et s’attirer le respect médiatique s’il avait opté pour la gauche et l’extrême gauche et en tout cas moins d’hostilité s’il avait fait don de sa personne à la droite classique.

Mais le FN, non, ce n’était pas possible ! Pour un artiste même de seconde zone, il avait violé le tabou fondamental. Le seul point commun entre les intelligences et la culture dites progressistes et les amuseurs conservateurs (s’il en existe) est le passage obligé par la dénonciation du FN. Confortable, sans risque et très payante !

Et il a oublié que deux bévues de cette sorte sont irrémédiables. On n’est presque plus rien, on est ostracisé, jeté en enfer par ces étranges juges que sont les médias qui déclarent la culpabilité des autres mais en s’épargnant toujours eux-mêmes.

Il aurait dû se rappeler le sort peu enviable de certains chanteurs et acteurs, parmi lesquels certains n’étaient pas médiocres – je songe notamment à Christian Clavier – qui ont durement payé le fait d’avoir bénéficié de l’amitié de Nicolas Sarkozy et, le comble, d’avoir eu le culot de la lui rendre.

Beaucoup sans doute considèrent que ce qui est arrivé à Jean Roucas est bien fait pour lui.

Il n’empêche que pour ne s’être jamais démasqués sur les tréteaux publics mais d’avoir eu l’habileté quotidienne, parfois avec talent, d’insinuer et de militer à leur manière dans leurs prestations médiatiques, certains humoristes se sont engagés et servent ostensiblement la cause de la gauche et sa vision sociale et intellectuelle. Ils ne sont pas idiots et ne vont pas le clamer mais c’est un fait. Sophia Aram et Stéphane Guillon, par exemple, ne nous laissent jamais ignorer à quel camp ils appartiennent. Le président de la République, qui s’y connaît, les invite à sa table (Le Monde).

Même l’excellent François Rollin s’est piqué un jour, alors qu’on ne lui demandait rien, de se lancer dans un dithyrambe de Christiane Taubira sur France Inter.

Jean Roucas, lui, a choisi le mauvais cheval et en plus il l’a exhibé.

Il serait intéressant de se servir de sa déconfiture pour élargir le débat. Et de s’attacher à la pratique de ces journalistes prétendument impartiaux et objectifs mais clairement ancrés dans un registre de gauche convenue après avoir déjà bu à des sources extrêmes dans la même mouvance. Pour être honnête, la droite médiatique n’est pas non plus à l’abri, chez certains de ses représentants, de l’accusation de les avoir trop gouvernés.

Je pourrais en citer quelques-uns à l’appui de ma perception mais j’aime bien m’en tenir, pour le journalisme de gauche (pas encore un pléonasme !), à Patrick Cohen, indiscutablement orienté mais vif et acide. Récemment il a curieusement défini l’objectivité en la chargeant de « compléter les réponses » de ses invités.

Dans son débat avec Frédéric Taddéï, j’avais évidemment pris le parti de ce dernier tant le journaliste justicier n’est pas mon genre et que je préfère le professionnel au service du pluralisme. Jusqu’à la loi.

Je ne peux pas m’empêcher cependant d’éprouver à l’égard de Patrick Cohen une reconnaissance certaine car je me souviens avec volupté du soir où il avait fait sortir du studio Claude Askolovitch avec lequel j’étais censé avoir un débat et qui ne me laissait pas parler.

La politique est partout. Elle se cache, rôde et dénature. Elle imprègne, gangrène, élève, dégrade les esprits, les lucidités et la bonne foi. Dans l’univers médiatique et artistique, rares sont ceux qui échappent à son poison.

Le tout est de ne pas le faire savoir.

Jean Roucas a été vraiment bébête !

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  1. Laurent Dingli

    D’emblée, pour prévenir les grincheux qui méprisent les sujets apparemment superficiels et un univers qu’au fond ils envient, je voudrais leur remettre en mémoire cette phrase d’Henry de Montherlant : « celui qui abaisse, c’est qu’il est bas ».
    Ah ! Ah ! Vraiment très drôle et très subtile, votre allusion, Philippe Bilger. Mais de grâce, cessez de croire que l’on envie ce microcosme médiatique qui vous fascine tant, je vais finir par penser que vous projetez sur d’autres vos propres réactions. Lorsque vous aviez publié une charge d’une violence inouïe contre Alain Delon, vous a-t-on soupçonné d’envier son physique ? Et vos attaques obsessionnelles contre Nicolas Sarkozy et Christiane Taubira conduisent-elles à subodorer que vous jalousez le talent manoeuvrier de l’un et le portefeuille ministériel de l’autre ? Souffrez donc que l’on vous applique, en bien plus édulcoré, le traitement que vous réservez si facilement à d’autres et admettez que la critique n’est pas plus envieuse lorsqu’elle s’adresse à vous-même que celle dont vous abreuvez régulièrement ceux qui ont le malheur de vous déplaire. Et puis, votre sujet n’est pas superficiel, puisque vous reprenez un thème qui ne l’est pas et qui vous est cher, la liberté d’expression.

  2. « D’emblée, pour prévenir les grincheux qui méprisent les sujets apparemment superficiels et un univers qu’au fond ils envient, je voudrais leur remettre en mémoire cette phrase d’Henry de Montherlant : « celui qui abaisse, c’est qu’il est bas ».
    D’où tirez-vous donc cette certitude que ceux qui ne sont pas fascinés par les médias et les vedettes ne peuvent être que des envieux semblables au renard de la fable : « ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats » ?
    Cette attaque ad hominem, outre qu’elle est récurrente, donc irritante, est particulièrement inepte et, compte tenu de la qualité habituelle de votre réflexion, me paraît parler davantage de vous que de ceux que vous stigmatisez.

  3. La politique est partout. Elle se cache, rôde et dénature. Elle imprègne, gangrène, élève, dégrade les esprits, les lucidités et la bonne foi. Dans l’univers médiatique et artistique, rares sont ceux qui échappent à son poison.
    Le tout est de ne pas le faire savoir.
    Vous avez raison Philippe Bilger… dans un monde parfait les journalistes et les gens du spectacle devraient s’abstenir de nous bassiner avec leurs engagements qui ne peuvent se situer qu’à gauche !
    Imaginer qu’un animateur sous le feu des projecteurs (je pense à Ruquier) affirme sans sourciller qu’il est de droite et qu’à la dernière élection il a voté pour Sarkozy relève d’un pur délire.
    Eric Brunet est le seul à assumer son orientation politique mais au fond il est toléré parce qu’il peut entrer dans le minuscule pourcentage des journalistes de droite à la radio.
    Il est devenu l’otage du pluralisme d’opinion !!
    A Canal Plus, dans l’émission d’Ardisson, Gaspard Proust qui ridiculisait chaque samedi soir le PS et ses chefaillons a laissé la place à Stéphane Guillon beaucoup plus dans l’air du temps.
    Pendant ce temps d’unanimisme pro-migrants (on ne dit plus clandestins et encore moins sans papiers) et de soutien indéfectible à la grandiose politique du leader maximo Hollande, nos petits camarades journalistes s’exonèrent du respect de la carte scolaire pour éviter que leur progéniture fréquente des écoles ou des collèges contaminés par la nouvelle plèbe : celle des enfants de migrants dont ils soutenaient l’arrivée massive un peu plus tôt dans leurs médias respectifs.
    C’est cette hypocrisie qui est insupportable !

  4. Bonjour Philippe,
    « Jean Roucas n’est pas « un intellectuel ». Pour une fois, Gilbert Collard, en le qualifiant ainsi, a été aimable sans être lucide. »
    Non Jean Roucas n’est pas un intellectuel. Si on commence à utiliser ce mot à tort et à travers la France va devenir le pays qui contient le plus grand nombre de penseurs inspirés, ce qu’elle n’est pas loin de revendiquer d’ailleurs.
    Ceci étant, ne pas appartenir à cette élite jalouse de cette appartenance ne doit pas constituer un handicap. Mieux vaut être un bon humoriste un peu caustique dans ses saillies qu’un mauvais intellectuel en chemise blanche échancrée et chevelure au vent.
    Pour moi Jean Roucas évoque surtout le temps du Bébête show avec les personnages de l’époque déguisés en animaux : Kermit la grenouille (François Mitterrand), l’ours Barzy (Raymond Barre), Piggy la cochonne (Georges Marchais), etc.
    J’aimais bien. Même si les marionnettes n’étaient pas aussi élaborées que celles des Guignols de l’Info, l’humour était sensiblement le même et égratignait indifféremment les politiques de gauche ou de droite.
    Non Jean Roucas n’aurait pas dû rentrer dans le cirque politique en affichant ses idées, tout comme d’ailleurs Dieudonné qui était un bon humoriste avant de passer de l’autre côté de la force. Quand on a du talent que ce soit dans l’humour, la chanson, le sport, l’écriture, etc. mieux vaut éviter de l’utiliser dans un domaine dont on ne connaît pas les codes.
    Tous ceux qui ont essayé se sont cassés les dents. Jean Roucas veut se faire oublier, mais c’est trop tard, le mal est fait.

  5. Xavier NEBOUT

    Beau sujet de réflexion, Socrate n’aurait pas fait mieux.
    Qu’est-ce qui semble inéluctablement conduire la classe médiatique vers le totalitarisme de gauche ?
    L’affaire commence avec l’apparition de l’humanisme athée – association de mots qui constitue en réalité un pléonasme.
    Il s’agissait en effet pour l’intelligence indigente de toute sensibilité mystique et se refusant l’épreuve d’aperception, d’aborder le fait religieux sans aller à son essence, en posant comme certitude exonératrice que ce qui n’est pas immédiatement intelligible est une insulte à l’intelligence et donc à l’homme – et pour comble, ce que Dieu « grand architecte de l’univers » ainsi débarrassé de l’inaccessible, ne pouvait admettre.
    L’humanisme était ainsi promis à la plus brillante carrière dans le marais de la démagogie, aboutissant en psy à « la réalité de l’âme est fondée sur la matière corporelle et non pas celle-ci sur l’âme » avec tout ce qui s’ensuit encore, et abondera le féminisme tant l’aperception est difficilement à la portée de la femme.
    L’Eglise semble elle-même y avoir sombré avec le pape humaniste, c’est-à-dire le pape qui ne sait pas pourquoi il est chrétien tout en se croyant plus chrétien que les autres.
    Autrement dit et pour remettre le propos dans le siècle de Roucas, le propre du c… étant de croire qu’il ne l’est pas, celui qui pense qu’il en est un est en dessous de lui. Ce n’est donc pas seulement un c…, mais un sale c…
    ———-
    Aujourd’hui, jour des morts. L’homme de Tautavel déposait des fleurs pour aider l’âme à se détacher de sa forme, ne savait-il pas mieux que nous pourquoi il le faisait ? Où sont les âmes de nos morts ? Sont-elles portées par nos pensées et nos prières ? Question interdite de médias… L’âme n’existe pas – circulez il n’y a rien à fêter.

  6. J’ai lu attentivement le billet de M. Bilger et je dois dire qu’il m’a bien fait rire. Je ne savais pas M. Bilger doué d’un tel talent d’humoriste. Va-t-il comme ce journaliste (comme il se définit) de Drucker, nous faire quelques tours… de piste ? ou alors comme Vergès du théâtre ?
    J’ai particulièrement aimé : « Jean Roucas, lui, a choisi le mauvais cheval et en plus il l’a exhibé ». Sur le moment j’ai trouvé cela un tantinet grivois sous les touches de l’ordi de M. Bilger, quand tout à coup j’ai compris que ce n’était pas son cheval qu’il exhibait mais son choix 😀
    Ouf ! j’ai eu chaud…
    « …ce qui est arrivé à Jean Roucas est bien fait pour lui »
    Pourquoi, qu’est-il arrivé à ce gentil grand-père aux lunettes blanches ? Personnellement ce qui lui est arrivé est équidistant des deux pôles de mon indifférence (sous vos applaudissements ! ;-)) De même pour Sophia Aram, Stéphane Guillon ou autres « humoristes » qui changent de têtes de turc (c’est d’actualité…) comme ils retournent leurs vestes, toujours du bon côté, comme nous le chantait Dutronc.
    Le dimanche, fête des morts, M. Bilger s’amuse à nous faire rire et ça c’est pas sérieux 😀

  7. Juste une petite remarque par rapport à certains commentaires : le jour des morts, c’est demain, 2 novembre. Aujourd’hui dimanche, c’est la Toussaint !

  8. Ils ont signé, pétitionné, réclamé, stigmatisé, montré du doigt, barathré, défilé, levé le poing, essorillé, désentripaillé, et voté à gauche, à droite, au centre, là où la pluie tombait.
    Ils nous ont fait rire ou cassé les pieds, exaspéré ou ennuyé, puis tout a succombé à l’indifférence.
    Qu’ils soient 320 ou 124, ou 256, peu importe : aujourd’hui, ils sont vieux, inutiles et bons à déposer à l’entrée du cimetière.
    Qu’elles soient chiennes, putes ou fières, actrices ou aspirantes, elles épuisent leur talent à démontrer qu’elles en ont un, en défilant ou levant le soutien-gorge au bout d’une pique à côté de la tête de la Princesse de Lamballe.
    Elles sont aujourd’hui décaties, poussent l’obscénité à vouloir défendre des opinions qu’elles n’ont eues que par intraveineuse.
    Les gens publics, pipeuls (le s c’est seulement pour nier le globish) s’oublient un moment dans la couche de l’opinion qui absorbe tout.
    Agénor, lui, finit de butter ses oliviers, son chien l’accompagne en râlant un peu.
    Et pendant ce temps, les colins froids mayonnaise font leur pelote.

  9. Michelle D-LEROY

    « Et il a oublié que deux bévues de cette sorte sont irrémédiables. On n’est presque plus rien, on est ostracisé, jeté en enfer par ces étranges juges que sont les médias qui déclarent la culpabilité des autres mais en s’épargnant toujours eux-mêmes ». Tout est dit.
    Les journalistes, même si leur avis dans certains cas est un peu différent de celui de la meute, savent qu’ils faut aller dans le sens du vent, pour subsister et c’est tout de même très dérangeant car cela rappelle l’ambiance de toute dictature. C’est devenu tellement visible que ceux qui sont lynchés pour des paroles trop franches, même s’ils ne sont pas des personnes attirantes au premier degré en deviennent des sortes de martyrs ou des héros pour les uns, des personnes à abattre pour les autres.
    « Le tout est de ne pas le faire savoir. »
    Non avec cela je ne suis pas d’accord. Dans un pays démocratique, chacun doit pourvoir dire ce qu’il pense si cela n’insulte personne.
    C’est bien là la limite de la liberté d’expression qui, dans la France d’aujourd’hui, est remise en cause tous les jours.
    Il existe bel et bien des censeurs qui décident de ce qui doit être pensé, dit et colporté. Pourtant ces censeurs, lorsqu’on les voit vivre, agir, ne semblent pas être de véritables humanistes. Des humanistes autoproclamés qui vivent dans l’entre-soi mais se moquent de leur prochain comme de leur première chaussette. Des artistes ou des politiques qui défilent ou manifestent pour des causes qui servent à relancer leur aura devenue terne. Des gouvernants qui détestent les « sans-dents », qui vivent dans les ors feutrés de la République mais qui passent une heure de leur temps avec des gens modestes pour soigner leur campagne électorale.
    Jean Roucas est effectivement un artiste de second plan, admettons, mais tant d’autres le sont aussi. Idem pour sportifs, intellectuels ou politiques : ne pas dévier de la pensée conforme pour paraître intelligent, humain et dans l’air du temps. Même les plus falots deviennent intéressants.
    On l’a vu encore avec ces deux pilotes qui ont pris la fuite en République dominicaine… qui va les plaindre, essayer de comprendre ou de les réhabiliter maintenant qu’ils ont flirté avec un député FN ?
    A ce point de misérabilité des esprits qui craignent de penser et de dire, même les idées les plus sensées, les plus réalistes avec des analyses fines et intelligentes, comme on le voit avec de vrais intellectuels « dissidents » de cette gauche puante et méprisante, on a peur pour le devenir de son pays. Un pays désormais sous la loi du renseignement, capable d’être exploité contre chacun d’entre nous. Comme dans les pires dictatures.
    Et presque adoubée par une opposition servile et amorphe, qui elle aussi a peur. Peur d’être traitée de politique de seconde zone, d’extrémiste, de populiste et autres nombreux qualificatifs peu amènes. Seuls les politiques de gauche peuvent sortir des petites phrases assassines. Imaginons Nicolas Sarkozy ou pire Marine Le Pen dire d’ouvriers qu’ils sont analphabètes. Un mépris toléré et compris parce qu’il vient de la gauche supposée.
    Je m’intéresse à la politique depuis 1956, lors de l’invasion des chars soviétiques à Budapest. J’avais 8 ans. Devant l’énervement de mon père à ce sujet, m’expliquant sommairement la situation, j’ai compris ce qu’était la liberté des peuples. Dans cette période où la France est grandement perturbée par la mondialisation, diluée dans l’universalisme, je n’ai jamais ressenti un tel malaise ni une telle ambiance aussi glauque, justement depuis 60 ans. Une ambiance amplifiée par les dirigeants européens.
    Car en France nous avons des têtes de turc trop réactionnaires mais l’Europe n’échappe pas à cette règle et on voit un Viktor Orban exécré, cloué au pilori, alors que certaines de ses prises de position sont bel et bien de bon sens. On met Poutine au piquet mais on est ami avec la Turquie d’Erdogan ou avec l’Arabie Saoudite qui piétine les droits de l’homme quotidiennement. Une diplomatie à deux vitesses qui mène dans le mur.
    Mais chut ! toute vérité n’est pas bonne à dire. Finalement, non, ne rééditons surtout pas Mein Kampf car dans cette ambiance, certains, par trop excédés, pourraient y trouver du bon. Et, là cela fait vraiment peur car on peut regimber ou s’agacer de la pensée conforme ambiante mais il y a des limites (et là je ne plaisante pas). Pourtant à force de piétiner les mal-pensants, un jour, cela finira très mal.

  10. Jean le Cauchois

    Va-t-on avoir le Babette Show prochainement ? La sympathique cuisinière Babette de Rozières, fortement médiatisée, vient de laisser connaître son soutien actif à la candidate LR aux régionales 2015 Valérie Pécresse , alors qu’elle soutenait aux municipales 2014 la candidate PS Anne Hidalgo. Je vais être attentif non pas à son absence sur les plateaux pendant la campagne électorale, ce qui est normal, mais à son éventuel retour à ses fourneaux de C à Vous, pour le plaisir gustatif de Patrick Cohen et accessoirement des invités de l’émission.

  11. J’aime le microcosme médiatique qui vous interpelle, comme la ménagère qui récure ses casseroles, sans l’effort de celle-ci et sans ses dernières, pas de repas trois étoiles. Alors, toujours, il est instructif d’aller renifler l’odeur des cuisines, le tampon Jex à la main, pour l’hygiène bien sûr, et pour le plaisir des convives toujours.
    Pas de grand repas sans petites sauces de derrière les fagots, celle que l’on n’attend pas, simplissime et qui vous fait grimper aux rideaux.
    La dernière en date était celle du restaurant de l’aéroport de La Réunion, peut-être depuis le cuisinier a-t-il changé, à la vanille avec un Saumur-Champigny, que du petit, du simple, pour un peu je ratais mon départ.
    Je m’ éloigne, Roucas, un de plus parmi les autres, il en faut aussi pour tous les goûts, à chacun son plat et ses ingrédients. « Bébête », pourquoi pas, et de susciter des souvenirs, aujourd’hui lui demain un autre.

  12. Robert Marchenoir

    Belle illustration de l’infection du milieu des juges par l’idéologie gauchiste :
    Nicolas Sarkozy a été géolocalisé dans l’enquête sur «Air Cocaïne»
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/11/01/01016-20151101ARTFIG00044-la-geolocalisation-de-nicolas-sarkozy-a-ete-demandee-dans-l-enquete-sur-air-cocaine.php
    On peut reprocher bien des défauts à Nicolas Sarkozy et il est sûrement susceptible d’avoir trempé dans un certain nombre de magouilles, mais de là à le soupçonner de complicité de trafic de drogue, il y a tout l’écart qui sépare un magistrat acharné à poursuivre les délits des puissants d’un militant prévaricateur résolu à « se faire Sarkozy ».
    Enquêter sur Sarko sous prétexte qu’il a jadis emprunté le même avion que les pilotes évadés de République dominicaine, c’est comme si un juge mettait en cause les conducteurs successifs d’une voiture de location ultérieurement employée pour commettre un crime.

  13. Je me faisais la réflexion que le seul parti politique qui n’ait jamais à ma connaissance manifesté la volonté de faire de la pédagogie, ni attribué à son électorat diverses psychoses dès qu’il pose certaines questions interdites, c’est le FN. Cette façon, plébéienne peut-être, mais au moins sans condescendance, de se situer vis-à-vis de l’électorat, explique me semble-t-il une grande partie de son succès. Le FN ne dit pas aux gens ce qu’ils devraient vouloir, mais leur dit « nous défendons la politique que vous voulez ». Cela donne un sentiment de pouvoir indubitable à ceux qui votent FN. Au lieu d’obéir, ils s’expriment en votant, et plus ils gênent, plus ce sentiment réconfortant s’installe chez eux.
    Que ça ne plaise pas à l’establishment des professionnels de l’information n’est pas étonnant parce que eux aussi se croient là pour éclairer, quand ce n’est pas éduquer, les masses, par identification aux politiques, c’est-à-dire à la classe dirigeante, elle-même dans cette illusion de grandeur. Qu’ils fassent cher payer ses prises de position politiques à un amuseur public fort naïf et un peu bébête – je suis d’accord sur l’adjectif – est dans le droit fil de leur logique.
    Si jamais nous, le public, envions quelque chose à certaines gens des media, ce serait ces pouvoirs de mentor et de guichetier réunis qu’ils ont gagnés sur nous – contre nous – et qu’ils exercent avec une intransigeance revendiquée à l’égal d’une vertu, contre des intellectuels, des comiques, mais aussi tous ceux qui pensent en dehors de leur chapelle, pourtant minoritaire dans le pays. L’accès au public de ceux qu’ils tolèrent un temps malgré tout, est attentivement comptabilisé, et des mises en garde entrelardées d’anathèmes s’élèvent à la moindre de leurs interventions, jusqu’à ce qu’ils soient purement et simplement chassés du domaine réservé, comme Zemmour, ou Roucas. Loin de voir leur monopole comme un privilège usurpé, ces censeurs des media le considèrent comme une charge sacrée. Avec zèle ils dénoncent l’internet qui échappe encore à leur emprise, car nous nous y passons des médiateurs patentés.
    S’ils se lamentent haut et fort sur la montée du FN, la dernière chose qu’ils sacrifieront pour l’enrayer est leur plat de lentilles. Pourtant, des partis politiques simplement à l’écoute de leur électorat, et des media dépouillés de leur prétendu magistère moral, pourraient avoir une incidence bénéfique sur l’adhésion des Français à la démocratie. Et le FN y jouerait avec moins de succès cette carte du défi qui lui confère une audience disproportionnée par rapport à ce qu’il représente vraiment.

  14. calamity jane

    Quelle drôle de justification en introduction pour pouvoir parler d’une personne dont le rôle sur le place publique a fait son temps.
    Cela semble devenir une habitude…
    Christian Clavier et Nicolas Sarkozy des amis de bancs d’écoles paraît-il !
    Que viennent-ils faire en gouvernance ? Franchement…
    Avec tous les copains et copines de promo que l’on se trimballe avec Papili se connaissant comme des larrons en foire, il fallait choisir Monsieur Valls pour se refaire une virginité.
    Monsieur Bilger croyez-m’en : de plus en plus de personnes ne veulent pas pratiquer devant la ou les caméras. C’est un monde qui triche et la fierté réside aujourd’hui à n’avoir pas été touché par leurs scenarii cad devenir leurs complices.

  15. @Laurent Dingli
    « Ah ! Ah ! Vraiment très drôle et très subtile, votre allusion, Philippe Bilger etc. »
    Le tanceur a encore tancé. Tout va bien.

  16. Jean-Dominique Reffait

    Si le sujet de ce billet est évidemment important, l’objet, en l’occurrence Jean Roucas, confine à l’insignifiance et répond en partie à la question posée. L’engagement politique d’un artiste ou supposé ne lui confère pas le talent qui lui faisait défaut auparavant et ne doit pas nous contraindre à remplir des salles antérieurement désertes. J’ignore si Jean Roucas a professionnellement pâti de son engagement au FN mais il ne partait pas de bien haut et n’a pas dû se faire très mal en tombant.
    Je ne conteste pas qu’il y ait un tropisme de gauche dans la vie culturelle mais je ne crois pas que cela soit imputable à la gauche et à ceux qui, dans les médias, valorisent ce penchant. C’est une donnée culturelle en soi, historiquement ancienne et universelle, qui conduit la sensibilité artistique vers des courants de pensée opposés à l’ordre établi. La médiatisation amplifie la visibilité des artistes et, mécaniquement, le corpus idéologique qu’ils portent. Il n’est dès lors pas étonnant que cette même médiatisation amplifie l’adhésion des artistes aux valeurs de gauche et délégitime en partie ceux qui portent des valeurs de droite. Cette caisse de résonance pousse à la caricature et du même coup, au suivisme des générations suivantes : tel humoriste, par exemple, sentira la nécessité de rejoindre ces valeurs parce qu’elles auraient été partagées par des aînés qu’il admire et dont il tend à s’inspirer.
    C’est ainsi que je comprends le rejet de gens comme Doc Gynéco lorsque celui-ci s’est affiché en soutien de N. Sarkozy. Le public du rap ne se retrouve pas dans un discours politique sécuritaire et qui se propose de passer au kärcher ce public lui-même. Il y a là, de la part de Doc Gynéco, une mauvaise appréciation des attentes de son « marché ». Pour autant, si j’ai trouvé désagréable le soutien de C. Clavier à N. Sarkozy, je n’ai pas, pour ma part, renoncé à apprécier son talent qui est réel. Il semble qu’il ait fort mal vécu les réactions de son microcosme professionnel au point de se mettre au vert en Angleterre. Le sectarisme propre à certains milieux très étroitement fermés n’est pas une nouveauté et s’exprime tant à gauche qu’à droite.
    Pour le FN, c’est évidemment un cran au-dessus. Ça sent le soufre et le FN, même édulcoré dans ses apparences, demeure un parti extrême dans ses propositions. Nombre d’artistes ne souhaitent pas partager l’affiche d’un soutien affiché à ce parti, ce qui revient à rendre tricard celui qui s’y aventure. Mais chacun le sait avant et, à la liberté de soutenir le FN, correspond la liberté des autres à ne pas se confondre avec ce soutien. Peu de gens ont envie de voir la promotion de leur film ou de leur spectacle polluée par un questionnement sur l’engagement au FN d’un des membres de la distribution.
    Qu’on se rassure, la déception, pour rester dans la litote, engendrée par la gauche actuelle, de gouvernement ou d’opposition, n’invite pas les artistes à se poser en soutien et l’on aura fort à faire, en 2017, pour trouver des artistes acceptant de figurer sur un comité de soutien à F. Hollande.

  17. Ah si Jean Roucas et quelle que soit l’appréciation que l’on puisse avoir sur son humour, avait pris parti pour le PS, EELV, PCF, Front de gauche et autres chapelles gauchistes… il aurait été alors sanctifié, ou a minima n’aurait suscité que l’indifférence, mais oser se compromettre et même une seule fois avec le FN, ah on le tient ce maudit, ce néo-facho, ce suppôt de la droite la plus extrême !…
    Étrangement tous les esprits et fort brillants qui ont soutenu sans réserve le PCF jusqu’à l’aube des années 90, déifié Mao et le maoïsme, fait de même vis-à-vis des Khmers rouges, etc. eh bien on ne les a jamais vilipendés, au plus juste rappelé qu’emportés par leur idéal de jeunesse ils avaient eu des paroles malheureuses.
    Désolé, le FN et même celui du passé, a moins de mort à se reprocher que les partis et idéologies cités ci-avant. On peut ne pas aimer le FN, ses positions idéologiques et ses dirigeants, mais de là à pratiquer pareil ostracisme à son encontre !…
    @ Laurent Dingli | 01 novembre 2015 à 09:43
    Dans votre immense objectivité et respect des opinions d’autrui, vous vous livrez à une attaque d’une grande bassesse à l’encontre de notre hôte. Celle-ci serait-elle motivée par son non soutien au pire criminel de guerre contemporain, le sieur Kagamé dictateur du Rwanda et qui s’est livré et se livre toujours à un génocide au Kivu (province limitrophe de la RDC) pour qui vous avez les yeux de Chimène ?

  18. Dans les années 2015, Jean Roucas est interdit de spectacle, la censure est là, implacable.
    Les années ont passé, l’alternance politique a fait son oeuvre, sur les plateaux télévisuels, les commandes ont changé de main.
    Dans les années 70, François Bérenger était interdit d’ORTF, les paroles de ses chansons étaient jugées libertaires, démoralisantes pour la jeunesse.
    Ted Holworth était un notable
    Dont l’argent venait de la mer
    Tous les paroissiens respectables
    Admiraient sa piété de fer
    Sans doute il ne confondait guère
    Les affaires et les sentiments
    Mais sa parole était sincère
    C’est du moins ce que disaient les gens
    Il avait tout d’un homme honnête
    Mais il faut vous dire la vérité
    Il était noir sous l’étiquette
    Et ses bateaux étaient damnés
    Ils transportaient aux antipodes
    Des hommes attachés par le pied
    Bagnards de sang et de maraude
    Et criminels de majesté
    Ils avaient offensé la Reine
    Ou bien massacré pour voler
    Mais ils tiraient à la même chaîne
    Que des innocents humiliés
    Ceux-là s’en allaient vers l’enfer
    Pour un crime abominé.
    Ils n’avaient pas voulu se taire
    Par amour de la vérité
    La coque était puante et noire
    Les gardiens comme des loups
    Tant de misère, de désespoir
    Avaient de quoi vous rendre fou.
    Depuis les temps ont bien changé
    La Ligne Holworth a fait peau neuve
    Elle est très bien considérée
    Sa réussite est un chef-d’oeuvre
    Il n’y a plus de bagnards dans les cales
    Mais les marins crient comme avant
    Sous son pavillon triomphal
    Elle transporte des émigrants.
    Ces deux censures sont les deux faces de la même médaille. Les deux artistes, Jean et François, n’ont pas voulu se taire par amour de la vérité ; mais qui tire les marrons du feu ? Qui profite de la situation ? Le propriétaire de la Ligne Holworth continue à gagner de l’argent, le spectacle continue.

  19. @ Claggart 01 novembre 2015 à 15:06
    Evel-just…
    a galon 😉
    @ Michel G. | 01 novembre 2015 à 12:34
    Evel-just
    kousk mat !

  20. D’emblée, pour prévenir les grincheux qui méprisent les sujets apparemment superficiels et un univers qu’au fond ils envient, je voudrais leur remettre en mémoire cette phrase d’Henry de Montherlant : « celui qui abaisse, c’est qu’il est bas » et leur rappeler Marcel Proust pour qui rien n’est dérisoire, tout dépend du regard qu’on porte.
    Je partage l’avis de Frank Thomas qui parle d’attaque ad hominem. Les blogueurs visés, pourtant, ne veulent que le bien du blog. Ils ne cherchent pas à rabaisser par un discours critique. Ils se fondent sur la définition du blog inscrite dans son titre Justice au singulier pour proposer des sujets de billets sans qu’il y ait – bien sûr – la moindre obligation d’esquisse de suivi. Le développement de certains thèmes nécessite en effet un travail de documentation évident, parfois lourd, qui s’oppose naturellement à celui sous-tendu par des sujets, souvent volatils – pêchés au fil de l’actualité. Ce n’est qu’un constat. Mais volatilité ne signifie pas pour autant superficialité.
    Faire l’inventaire des thèmes judiciaires majeurs à traiter constitue une deuxième somme de réflexion à mener dans l’intemporalité, hors du feu de l’actualité. Vouloir stigmatiser ceux qui osent soulever cette question est assez violent alors qu’ils ne sont pourtant animés que par un esprit de bienveillance constructive vis-à-vis du blog qui leur est précieux à cause, entre autres, de la personnalité de celui qui l’anime.
    Quant à les déclarer jaloux de ce milieu médiatique, sans plagier Laurent Dingli, cela inspire une stupéfaction cocasse. Saillie facile, tout de même. L’idée même de côtoyer ce milieu ne déclenche au contraire, chez certains, que haut-le-cœur et répulsion. Chacun à sa place, où il se sent bien, où il estime n’être pas trop mauvais.

  21. Véronique Raffeneau

    Dans Madame H., Régis Debray raconte cette anecdote.
    Un généreuse et influente relation lui avait permis d’assister en qualité de VIP badgé au festival de Cannes. Quand il se présente au bureau des accréditations, l’hôtesse d’accueil lui demande :
    « C’est quoi, votre événementiel ? »
    RD doit bien avouer qu’en fait il n’avait rien à annoncer, présenter ou commenter :
    « J’étais venu là pour prendre le vent et m’ébahir des images. Son visage se durcit, ses charmantes collègues, stagiaires d’une grande école de communication, me tournèrent le dos aussitôt. Cet aveu maladroit me fit dévaler la pente en une demi-minute »
    « La politique est partout. Elle se cache, rôde et dénature. Elle imprègne, gangrène, élève, dégrade les esprits, les lucidités et la bonne foi. Dans l’univers médiatique et artistique, rares sont ceux qui échappent à son poison. » (le billet)
    Le poison, c’est en premier, à mes yeux, la connivence – la communauté d’intérêts politique-médias-artistes – où se fabrique « l’événementiel » à la chaîne.
    Jean Roucas, en réalité, est ostracisé bien plus selon moi parce qu’il n’est plus utile à personne.
    Sa mise à l’écart médiatique n’est-elle que la conséquence de l’expression de sa préférence pour le FN ?
    En politique, en artistique, comme en médiatique – nous parlons de la même chose – la disgrâce s’installe quand la fréquentation d’une supposée célébrité ou ex-célébrité n’a pas, n’a plus de caractère utilitaire.
    En fait, nos célébrités politiques, médiatiques et artistiques du moment, celles qui sont de tous les talk-shows, ressemblent comme des jumelles aux hôtesses-stagiaires du festival de Cannes décrites par Régis Debray.

  22. …se tromper de parti rien n’est moins sûr.
    Si des hommes politiques de troisième plan, des énarques tout frais pondus se placent au Front National, pourquoi pas un humoriste « vu à la TV » même un peu passé de mode ? Lorsqu’on est intermittent du spectacle et soixantenaire, pas simple tous les jours de faire bouillir la marmite… Jean Roucas est issu de ce milieu chansonnier/humoriste qui n’est pas à gauche, avec des personnalités comme Jean Amadou, Philippe Bouvard, Stéphane Collaro. Peut-être a-t-il cru qu’il y avait là quelque débouché naturel, visant l’animation de meetings d’un mouvement droitiste qui a le vent en poupe et fait de plus en plus de dates, sous couvert du discours habituel : les gens en ont marre, ils se sentent dépossédés, paupérisés gna gna gna, ils votent donc Marine. Ce qui a un petit côté Marseille, Jean jeune s’était bricolé un pseudo avec un de ses quartiers : Roucas Blanc.
    Opportunisme maladroit, désespéré peut-être, l’imitateur strabique a intérêt de travailler ses spectacles au quart de poil s’il y croit encore. Jaunir ou rajeunir, rien de bébête, que de l’organique.

  23. @Trekker
    Si vous-même, soit par votre naissance, soit par votre couleur de peau, soit par vos idées, étiez vilipendé à longueur de temps par un parti politique, quel qu’il soit, ne croyez-vous pas que vous choisiriez de l’ostraciser ?

  24. Attention Philippe l’envie est un péché capital, surtout lorsqu’on soupçonne les autres d’y succomber !!

  25. Philippe Bilger

    Je peux subir une multitude d’attaques ad hominem explicites mais je n’aurais pas le droit de faire un court paragraphe dans un billet avec une abstraction critique que chacun est libre de reprendre à son compte ou non ? Surprenante conception de la liberté et de la contradiction. Je me suis fait une règle de publier tout ce qui m’accable, y compris de vous, et je n’aurais même pas droit à l’ombre d’une réplique ! Vous plaisantez, j’espère. Bon dimanche
    Réponse que j’ai faite à Frank Thomas et que je publie avec son accord. Elle réagit à la leçon de « morale et de dignité » que son commentaire croit nécessaire de me donner.

  26. Laurent Dingli

    Je reviens sur Alain Delon car son cas s’intègre pleinement dans votre article. Une certaine presse (Europe 1, Le Monde, etc.) n’a cessé de lui faire des procès en sorcellerie frontiste, déformant et manipulant allègrement ses propos. C’est aussi odieux que lassant. Et c’est surtout faux. Alain Delon n’a jamais renié son amitié pour Jean-Marie Le Pen, amitié qui date de la guerre d’Algérie, celle des frères d’arme ; elle n’induit aucune connivence politique. De mémoire, la seule fois où il s’est vraiment engagé, c’était en faveur de Raymond Barre. Aujourd’hui, il se dit sarkozyste et gaulliste (il l’est depuis 40 ans). Mais rien n’y fait, le bobo a décidé que cet homme de conviction était coupable. Heureusement, l’immense majorité des Français l’admire et ne tombe pas dans les pièges grossiers de la bien-pensance.
    J’espère, Philippe Bilger, que vous aurez la curiosité de regarder le portrait émouvant qui sera consacré ce soir à cet immense acteur à l’occasion de ses 80 ans. Et vous comprendrez sûrement que sa quête de reconnaissance affective, que vous prenez très superficiellement pour de la vanité, est liée à l’absence du père, comme c’est le cas pour Nicolas Sarkozy et sans doute pour vous, et que, si les tentatives que nous faisons tous, vous comme moi, pour nous réparer, peuvent sembler dérisoires, elles ne sont pas plus estimables que ridicules.

  27. Je crois que c’est Kundera qui disait : « Ce ne sont pas les ennemis, mais les amis qui condamnent l’homme à la solitude. »
    Vous verrez Philippe, on ne reçoit jamais autant de leçons de morale de ses ennemis que de ses amis… il n’y a rien de pire qu’un ami qui vous veut du bien : à fuir derechef !

  28. @ Laurent Dingli | 02 novembre 2015 à 09:03
    « Aujourd’hui, il se dit sarkozyste et gaulliste (il l’est depuis 40 ans). »
    Pour paraphraser une célèbre pub, le sarkozysme ça a la couleur du gaullisme, le goût du gaullisme mais ce n’est pas du gaullisme.
    C’est un peu comme si on disait que l’on est mitterrandiste et valliste. 🙂

  29. @ Jean-Dominique Reffait | 01 novembre 2015 à 19:40
    « Je ne conteste pas qu’il y ait un tropisme de gauche dans la vie culturelle mais je ne crois pas que cela soit imputable à la gauche et à ceux qui, dans les médias, valorisent ce penchant. C’est une donnée culturelle en soi, historiquement ancienne et universelle, qui conduit la sensibilité artistique vers des courants de pensée opposés à l’ordre établi. »
    Il existe également un ordre établi qui consiste à taper de façon moutonnière toujours dans le même sens et relève moins d’une sensibilité que d’une immaturité artistique. L’espace d’expression d’un artiste n’est pas une tribune, dans son plus beau service c’est même une fosse. « Les vrais artistes ne méprisent rien, ils s’obligent à comprendre au lieu de juger » disait Camus. A défaut, la « donnée culturelle » – artistes et médias en étroite collusion – est d’étaler son sectarisme au nom même du bel esprit si peu sectaire dont on se réclame. Premier paradoxe.
    Deuxième paradoxe, ces grands pourvoyeurs de chambres d’accusation se posent en chantres de la tolérance, et rebelles en sus, convaincus de tailler leurs petites banderoles agitées dans une étoffe pure de résistant.
    Leur sincérité est peut-être moins en cause que leur immaturité patente, ou leur paresse intellectuelle, encore que faire courir dans les échines l’héroïque frisson d’une résistance présente en régime démocratique et temps de paix le double agrément de gonfler son âme et les rangs derrière soi.

  30. « Réponse que j’ai faite à Frank THOMAS et que je publie avec son accord. Elle réagit à la leçon de « morale et de dignité » que son commentaire croit nécessaire de me donner »
    Les lecteurs de ce blog peuvent, s’ils le souhaitent, se reporter au commentaire qui suscite son mécontentement ; ils constateront que je ne parle à aucun moment de « morale » ou de « dignité », et que ces mots présentés par M. Bilger comme une citation sont pure invention de sa part.
    Si je suis un lecteur de ce blog c’est que j’apprécie la qualité aussi bien des billets de son auteur que de la plupart des commentaires qui l’enrichissent.
    Pour autant je n’admets pas que la moindre critique soit vécue comme une attaque ad hominem comme c’est évidemment le cas en l’occurrence.
    Pour en revenir au sujet de départ, on peut, Monsieur Bilger, être insensible au charme des médias et à l’aura des « vedettes » et le dire, sans que vous vous croyiez autorisé à mettre cette insensibilité sur le compte d’un vilain sentiment de frustration et d’envie.
    Il y a dans cette accusation récurrente chez vous je ne sais quoi de mesquin qui jure avec le reste de vos propos et qui, encore une fois, en dit plus sur vous sur ceux que vos stigmatisez.

  31. @ Jean-Dominique [19:40 hier]
    C’est une donnée culturelle en soi (NDR le tropisme de gauche dans la vie culturelle), historiquement ancienne et universelle, qui conduit la sensibilité artistique vers des courants de pensée opposés à l’ordre établi.
    Ordre établi tu parles, quand on voit tout l’argent que les socialistes ont ventilé à la « Kulture » lorsqu’ils étaient ou sont en responsabilité. Cela s’appelle la reconnaissance du ventre, Jean-Dominique, notamment dans des secteurs hautement subventionnés comme le théâtre « sérieux » ou la musique. Ne vous en faites pas, pour cette raison, si le président de la République se représente, il en trouvera des artistes, ils savent trop ce que leur portefeuille privé et professionnel doit à cette gauche au pouvoir. Remisez donc votre sinistrose à la mode, elle peut attendre le prochain billet.
    Doc Gynéco – la première fois que j’écris ce pseudo – avait pris un risque éditorial baroque en s’affichant avec Sarko, étant d’un naturel moins onirique que son collègue MC Solaar, malgré des nuages de tarpeuh au soutien 😮
    Jean Roucas et son « petit » talent, eux aussi, ne font pas partie de cette culture subventionnée, c’est l’avantage…

  32. Xavier NEBOUT

    @Jean-Dominique Reffait
    « C’est une donnée culturelle en soi, historiquement ancienne et universelle, qui conduit la sensibilité artistique vers des courants de pensée opposés à l’ordre établi. »
    Il y a deux sortes d’artistes : ceux qui élèvent la pensée et ceux qui l’abaissent.
    Les premiers exaltent le beau.
    Les seconds se prennent pour des génies en tentant de justifier le laid.
    Au temps où nous étions civilisés, on les rangeait dans le diabolique, et ce n’est évidement pas un hasard si les artistes du laid et de l’abaissement de l’humanité sont généralement de gauche et athées.

  33. Michelle D-LEROY

    Les commentaires mordants de ce blog ne sont pas, dans leur ensemble, une expression offensante envers l’hôte de celui-ci, en l’occurrence Philippe Bilger. La grande majorité d’entre eux manifestent la plus grande politesse envers lui sans toutefois être d’accord avec tout ce qu’il dit. Certains de ses traits d’humour étant parfois incompris.
    Les manifestations de mauvaise humeur d’une grande partie des internautes qui fréquentent assidûment la lecture de ces billets si bien écrits ne sont pas dus à la personne de M. Bilger mais à l’ambiance politique générale qui exaspère la plupart d’entre nous et notamment les mises à l’index récurrentes par d’insupportables donneurs de leçons.
    Il existe un contexte général en France où il devient impossible de donner avec franchise son opinion. Il faut choisir avec soin ses mots tandis que des humoristes peuvent insulter sous couvert d’humour, pourvu qu’ils se revendiquent à gauche. C’est un nouvel environnement où des personnalités sont traînées dans la boue par d’autres non moins intègres, où l’économie, les finances, la justice, l’éducation vont à vau-l’eau et où chacun en subit les conséquences indirectement. Il règne vraiment un climat délétère de grogne et de mécontentement rarement atteint.
    Du coup les commentateurs de ce blog se lâchent sans toutefois en vouloir à Philippe Bilger… enfin dans leur majorité du moins. Disons qu’à travers la lecture de ses billets si agréables à lire, les phrases sous couvert d’humour sont prises à l’état brut ce qui de prime abord agace vu le degré d’irritation général.
    J’ai toujours beaucoup de plaisir à venir lire ses billets, dont les sujets m’emballent parce que justement ils pointent les défauts et tares de nos élites et dirigeants qui vivent dans leur tour d’ivoire, nous conduisant dans le mur, celui des c…s, of course.

  34. sylvain de race blanche et de race chrétienne

    Tout a déjà été dit ici sur les Roucasseries ; s’il était de gauche il serait adulé porté aux nues, mais étant catalogué de droite donc il sera impitoyablement châtié.
    Cette gauchisserie suinte l’infection par tous ses orifices et comme le dit si bien un intervenant, leur mayonnaise est périmée et ne prend plus, les gens ne le écoutent plus et les méprisent. Basta !

  35. @Laurent Dingli | 02 novembre 2015 à 09:03
    « Alain Delon n’a jamais renié son amitié pour Jean-Marie Le Pen, amitié qui date de la guerre d’Algérie, celle des frères d’arme… »
    Pour un historien vous manquez pour le moins de rigueur !….
    Alain Delon a servi dans la Marine en tant qu’engagé au début des années 50, il fut alors envoyé en Indochine mais de par ses fonctions il ne participa à aucun combat. Il fut viré au bout d’environ deux ou trois ans pour un affaire de droit commun, et ne fut pas rappelé lors de la guerre d’Algérie. Bien évidemment cela n’enlève rien à son incontestable talent d’acteur.
    Jean-Marie Le Pen en tant que sous-lieutenant EOR (Élève Officier de Réserve) demanda à servir dans un BEP (Bataillon Étranger de Parachutistes de la Légion) fin 1953 ou début 54 et son bataillon fut envoyé en Indochine après la défaite de Dien Bien Phu. Stationné dans la région d’Hanoï ce BEP ne participa quasiment à aucun combat d’importance, logique car on était en pleine négociation des accord de Genève et de facto la guerre était quasiment terminée.
    En octobre 1956, Jean-Marie Le Pen demanda a être relevé de son mandat de député pour servir en Algérie : s’il n’avait pas été parlementaire il aurait dû faire partie des rappelés. Il fut alors affecté au 1° REP (Régiment Etranger de Parachutistes de la Légion) en tant que lieutenant ORSA (Officier de Réserve en Situation d’Active), logique la majorité des rappelés parachutistes, ou volontaires dans la même situation, étaient affectés à leurs régiments d’origine ou ceux leur ayant succédé. Jean-Marie Le Pen servit au 1° REP pendant six mois, cas de tous les rappelés, et participa aux opérations de ce régiment : Suez, bataille dite d’Alger, etc.
    Alors au vu des cursus militaires des deux hommes, ils ne sont en rien des frères d’armes et notamment de la guerre d’Algérie. Leur seul point commun est d’avoir servi en Indochine, mais là Delon n’appartenait pas à une unité combattante et séjourna en prison près de la moitié de son temps de séjour. Ce qui lui vaudra d’être rapatrié d’office en métropole, et la révocation de son engagement.

  36. On dit que Jean Roucas a pris pour nom de guerre le nom d’un quartier de Marseille (en fait, le Roucas blanc, qu’on débaptisera prochainement par crainte de provocation).
    D’un peu plus, avec les mêmes lettres, il aurait pu abuser de la célébrité d’un chanteur méditerranéen : Caruso.

  37. Se disputer sur Jean Roucas révèle le niveau qu’a atteint ce blog.
    Mon incommensurable altitude m’interdisait de participer aux commentaires de ce billet, toutefois m’y voici contraint.
    Concernant Alain Delon et afin de rectifier certaines erreurs, il convient de préciser que c’est en Indochine qu’il était troufion, avec un CAP de boucher-charcutier et ne sachant pas quoi faire de ses dix doigts. On imagine mal les pertes qu’il a fait subir aux « faces de citron » dans les rizières, il fut « rapatrié sanitaire » très rapidement.
    Il n’a jamais été soldat en Algérie, même pour le tournage des Centurions qui fut réalisé en Espagne.
    Toutefois le bonhomme ne manquait pas de panache, il achète en salle des ventes en 1970 le manuscrit de la déclaration du 18 juin 40 de Charles de Gaulle et l’offre à l’institut Charles de Gaulle, rue de Solférino, juste en face du siège du PS, où Hollande jouait déjà en culottes courtes au cerceau dans la cour.
    Qu’Alain Delon ait toujours été de droite ne fait pas de doute, qu’il ait aujourd’hui 80 ans cela ne fait plus aucun doute…

  38. Ne pourriez-vous, comme Le Canard Enchaîné, rappeler à qui appartiennent les médias, qui font la pluie et le beau temps ?
    A quelle mangeoire ces gens-là vont croûter gratis, avant de clouer au pilori les uns et les autres ?
    La presse, dans sa totalité, est vénale (sauf La Croix et Le Canard).
    Alors, que valent leurs rubriques ?

  39. @Xavier NEBOUT | 02 novembre 2015 à 12:47
    Non non, je ne suis pas de gauche, et encore moins gôchiste ou « gauchiasse »… mais les deux dernières lignes de votre commentaire révèlent une pathologie gravissime : la c….rie congénitale. Aucun toubib ne vous l’a dit ?
    Citation :
    « …et ce n’est évidement pas un hasard si les artistes du laid et de l’abaissement de l’humanité sont généralement de gauche et athées. »
    Vous auriez pu ajouter « et par dessus le marché, ils ont mauvaise haleine et puent des pieds » !
    Dans ce blog (que j’apprécie bien) il y a vraiment de tout !
    Pauvre Picasso…

  40. Laurent Dingli

    En effet, je citais de mémoire et ai confondu les guerres d’Indochine et d’Algérie. Idem pour les « frères d’armes ».

  41. @Savonarole | 02 novembre 2015 à 18:51
    Votre incommensurable altitude ne vous épargne pas de commettre des erreurs, et notamment au sujet de Delon. En Indochine il était simple matelot à la compagnie assurant la garde d’un entrepôt de la Marine à Saïgon, lieu ou il ne risquait guère de « casser du viet ». En outre dans son cas vous confondez « rapatrié sanitaire » avec rapatrié disciplinaire, ce qui est quand même différent et implique des choses maintenant amnistiés.
    PS : Les seuls marins qui combattirent en Indochine furent les pilotes de l’aéronavale, entre autre un jeune lieutenant du nom de Klotz qui terminera vice-amiral d’escadre, les commandos marine et les équipages des unités fluviales. Au sein de ces dernières un certain lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume, qui sera en 1977 incarné par Jacques Perrin dans « Le Crabe-tambour » : très beau film de Pierre Schoendoerffer.

  42. De ce billet, Monsieur Bilger, je retiendrai ces deux passages qui me paraissent caractériser cet univers médiatique :
    « On n’est presque plus rien, on est ostracisé, jeté en enfer par ces étranges juges que sont les médias qui déclarent la culpabilité des autres mais en s’épargnant toujours eux-mêmes.
    […] La politique est partout. Elle se cache, rôde et dénature. Elle imprègne, gangrène, élève, dégrade les esprits, les lucidités et la bonne foi. Dans l’univers médiatique et artistique, rares sont ceux qui échappent à son poison ».
    Les médias sont devenus le miroir aux alouettes. Ils permettent, certes, d’être connu et reconnu dans une grande quantité de foyers. Cela flatte sûrement les ego. Mais cette mécanique a ses règles d’éjection de ceux qui ne pensent pas comme les « guides d’opinions » qu’ils s’ingénient à vouloir être.
    La collusion est évidente entre ceux qui y officient, les saltimbanques et le personnel politique qui, pour une part de plus en plus grande, s’est coulé à leur moule par volonté d’influencer plus que de convaincre les esprits par la logique d’un raisonnement solide et critique. D’où le glissement commun vers la « communication », perversion de la parole politique qui fait que celle-ci n’est plus crue par une grande majorité de citoyens.
    Le phénomène est évidemment aggravé par la polarisation parisienne qui facilite l’entre-soi et le sentiment d’appartenir à l’élite du pays, celle qui a seule voix au chapitre et donc qui excommunie qui se refuse à se plier au moule de la pensée majoritaire, pour ne pas dire unique.
    Au fond, c’est bien un mode de fonctionnement totalitaire avec le sentiment profond de détenir LA vérité, ce qui y contrevient devant alors être ostracisé sans répit.

  43. Dans l’affaire des écoutes illégales de Madame Bettencourt, les journalistes de Mediapart Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, et du Point Hervé Gattegno, ainsi que les directeurs de publication des deux médias, Edwy Plenel et à l’époque Franz-Olivier Giesbert, comparaissent demain pour «détention et diffusion de documents portant atteinte à l’intimité de la vie privée», en compagnie de l’auteur des enregistrements, l’ex-majordome de Liliane Bettencourt, Pascal Bonnefoy.
    Curieusement la presse n’en parle pas.
    Taper sur un petit Monsieur qui gagne sa vie comme il veut, qui préfère Marine Le Pen à Hollande et Lucette ça fait moins mal à leur ego 😀

  44. daniel ciccia

    Relire La trahison des clercs de Julien Benda devrait s’imposer parfois.
    Comme la plupart des gens, j’ignorais jusqu’à son nom. C’est par l’immortel Jean Cau que j’ai appris son nom et me suis interrogé sur cet homme. Dans les années 90, ayant dû faire quelques lignes pour relater les obsèques de Jean Cau, qui était injustement honni sur le plan médiatique, j’ai acheté un de ses derniers livres. C’était une série de portraits, essentiellement de figures politiques. L’un des portraits attira doublement mon attention car il y était question de Carcassonne et il y avait je crois me rappeler une furtive évocation d’une scène où Julien Benda, venu se réfugier dans la préfecture audoise, avait été maltraité par des autochtones.
    Cela m’a rendu Julien Benda sympathique. Son nom m’est resté, avec l’oeuvre qui lui est attachée : La trahison des clercs.
    Je l’ai parcouru il y a peu et sa lecture m’a confirmé dans cet attachement, cette tendresse intellectuelle qu’il est possible d’entretenir avec une pensée fraternelle.
    Mais je m’égare. Comme nous sommes loin de Jean Roucas… Enfin peut-être pas tant. Il y a des crépuscules qui nécessitent des trahisons ou leur sont propices. Il n’est pas sûr en effet que la nuit tombe parce que vos paupières sont lourdes.
    J’ai découvert que Julien Benda avait écrit également sur la manière dont les démocraties pouvaient être mises à l’épreuve d’elles-mêmes et comment Julien Benda était parvenu à considérer que les démocraties pouvaient avoir statut de « clerc trahissant », au même titre que les autres.
    C’est assez désespérant j’en conviens même si beaucoup par militantisme, convictions politiques, aveuglement ou vanité, tiendront assurément les signes, comme leur accumulation, de cette corruption pour une revitalisation.
    Après que subsiste-t-il ? Quelques révoltes personnelles réprimées comme le fit dans l’évocation citée plus haut un Carcassonnais à l’égard de Benda.
    Les religions du Christ à Mahomet en passant par Abraham, Moïse, Bouddha, etc., appartiennent à l’histoire de la démocratie car si l’ensemble des clercs trahissent, il faut bien, et c’est probablement l’espoir de chacun et de tous, que naisse, par ailleurs, une fidélité.
    Bien à vous.

  45. Jean le Cauchois

    @ Trekker à 21:45
    « Les seuls marins qui combattirent en Indochine sont les pilotes de l’Aéronavale… »
    Les pilotes, bien sûr, mais aussi les équipages des porte-avions >> pour la mémoire des quatre engagés successivement = le Dixmude, le Bois-Belleau, le La Fayette et l’Arromanches. Vous excuserez Savonarole, qui est un artilleur de temps de paix, mais qui a néanmoins toute notre estime.

  46. @ Trekker et Jean le Cauchois
    En effet, mea culpissima, j’ai dû lire un article tendancieux comme souvent sur AD.
    L’émission d’hier soir remet les pendules à l’heure également.

  47. sylvain de race blanche et de race chrétienne

    Très bon reportage sur Alain Delon, un des rares vrais Français appelés à disparaître et qui redonne de la fierté à ce que nous étions avant cette dépravation que connaît la France du grand remplacement culturel religieux et social ; comme Morano, on peut dire qu’il « en a », le peuple avachi étant soumis par trouille et lâcheté les approuve mais en silence, celui des agneaux qui vont à l’abattoir, halal de préférence. les grandes invasions planifiées et programmées ont commencé, qui va l’emporter ? Le clocher ou le minaret ? Je vous le donne en mille !

  48. Laurent Dingli

    @ Trekker
    J’aime bien Alain Delon mais enfin, sa biographie n’est pas de l’Histoire. Quant au reste, je constate que vous revenez inlassablement sur le Rwanda, montrant ainsi que la blessure infligée à votre orgueil n’est pas guérie. Il est vrai que vous n’aviez fait preuve à cette occasion ni de rigueur ni d’esprit critique. Il faut tout de même que vous acceptiez la divergence de point de vue, nous ne sommes pas au régiment.
    @ Franck Thomas,
    Absolument d’accord avec votre commentaire du 02 novembre 2015 à 10:32.

  49. Très bon reportage sur Alain Delon, un des rares vrais Français appelés à disparaître et qui… bon j’arrête ici avec le post de sylvain de race blanche et ainsi de suite. Tout de même : cette volonté qu’il avait de s’entourer de femmes, et pourquoi s’en serait-il privé, ça fait pas un peu harem ? Cette tentative hollywoodienne qui a fait long feu, et que j’ignorais, cela n’a-t-il un petit côté 11 septembre 2001 west coast ? Un père insaisissable, une maman envahissante. Alain a peut-être même été conçu dans une salle de cinéma suburbaine avec la participation très active d’une liaison de sa mère, si l’on en croit une interview du magazine Actuel parue il y a plusieurs années !
    Un bien bel animal de cinéma, son côté écorché encore à vif l’a aussi privé d’une fin de carrière à la Gabin, c’est peut-être dommage pour nous.

  50. Xavier NEBOUT

    @Deviro
    Vous avez tout à fait raison au sujet de la c… congénitale.
    Cela concerne notamment ceux qui ne savent pas lire, car je n’ai pas dit que tous les gens de gauche abaissaient la pensée, mais que ceux qui le font le sont généralement…

  51. @Laurent Dingli | 03 novembre 2015 à 09:50
    « Vous revenez inlassablement sur le Rwanda, montrant ainsi que la blessure infligée à votre orgueil n’est pas guérie. Il est vrai que vous n’aviez fait preuve à cette occasion ni de rigueur ni d’esprit critique. Il faut tout de même que vous acceptiez la divergence de point de vue » 
    Primo je suis certes revenu plusieurs fois sur ce triste sire de Kagame, mais moins que vous qui avez consacré X commentaires à sa défense : tellement que j’ai renoncé alors à tenter de vous amener à un peu plus de pondération et d’objectivité. Traiter comme vous l’avez fait les militaires français présents avant et après ces génocides, ce n’est pas faire preuve d’objectivité et d’esprit critique mais d’une propension à l’injure et à la diffamation : tous témoignages ou écrits émanant d’eux est sans valeur à vos yeux, un bel exemple de l’objectivité dont vous osez vous targuer !
    Secondo, à chaque fois vous omettez sciemment de parler du rôle capital de Kagame et de ses troupes dans le génocide du Kivu (3 à 5 millions de morts : source rapport ONU). Car autant les génocides internes au Rwandais peuvent éventuellement prêter à discussion sur les responsabilités de leurs protagonistes, mais pour le génocide cité ci-avant il n’y a hélas pas « photo », mais à votre grand dam il n’y a pas de militaires français à tenter d’impliquer.
    Occulter voire nier un génocide de 3 à 5 millions de morts et son ou ses responsables, cela s’appelle du négationnisme et j’avoue que pareil comportement me révulse : aussi bien pour le Kivu, Khmers rouges, maoïsme, nazisme et stalinisme. Certes ce sont rarement les mêmes qui occultent ou nient tous ces génocides, mais au final ils partagent un même aveuglement idéologique : leurs amis ou modèles politiques ne peuvent être que des saints !…
    Désolé de vous dire cela mais vous avez vis-à-vis des crimes de masse et génocides de Kagame la même attitude que les révisionnistes (« La vieille taupe », Faurisson, Reynouard, etc.) à l’encontre de ceux des nazis. Mais dans votre immense orgueil de soi-disant « sachant », vous êtes bien incapable de l’admettre.

  52. @Xavier NEBOUT | 03 novembre 2015 à 12:50
    CITATION 1 (02 novembre 2015 à 12:47)
    « …et ce n’est évidement pas un hasard si les artistes du laid et de l’abaissement de l’humanité sont généralement de gauche et athées. »
    CITATION 2 (03 novembre 2015 à 12:50)
    « …car je n’ai pas dit que tous les gens de gauche abaissaient la pensée, mais que ceux qui le font le sont généralement… »
    Vite, vite, des NOMS !
    (estampillés de gauche et athées, SVP, on laisse tomber ceux de droite et croyants merci…) !
    Vous avez vu votre toubib ?

  53. C’est marrant, notre colonel Trekker me rappelle par moments le général Buzard, immortalisé par l’humoriste Guy Montagné, un des collègues de Roucas justement 😮

  54. @ Trekker
    J’ai dit tout ce que j’avais à dire sur le Rwanda cet été (voir les commentaires de l’article Un vieil homme indigne), je n’y reviens donc pas. Le fait d’avoir critiqué de manière argumentée la thèse officielle du double génocide, qui est aussi la vôtre, vous est absolument insupportable, au point que vous tenez des propos qui relèvent clairement de la diffamation. Je préfère toutefois les ignorer car votre insignifiance ne justifie ni d’encombrer les tribunaux, déjà surchargés, ni d’entretenir une polémique manifestement stérile. En revanche, je publierai sans doute sur mon site mes arguments au regard des vôtres, sans plus de commentaires, laissant à chacun la liberté de se faire une opinion. A l’instar de Philippe Bilger, je suis favorable à la liberté d’expression. Je ne prétends d’ailleurs pas détenir une quelconque vérité sur ce sujet très complexe qui, comme je l’avais indiqué alors, est trop récent pour faire réellement l’objet d’une analyse historique. Peut-être avez-vous raison, peut-être ai-je raison, peut-être encore la « vérité » se situe-t-elle entre nos deux points de vue, comme c’est souvent le cas. Nous en saurons certainement davantage dans vingt, trente ou cinquante ans. Pour le reste, je ne reviendrai pas sur une interpellation qui n’est, une fois encore, que l’expression d’une blessure d’amour-propre mal cicatrisée.

  55. Juste une brève réponse à Robert Marchenoir, qui semble croire que N. Sarkozy serait soupçonné de complicité de trafic de drogue, alors que ce qui est éventuellement reproché à Sarkozy, à tort ou à raison peu importe car ce n’est pas mon sujet, c’est un recel d’abus de biens sociaux. Serait-ce trop demander à ceux qui se lancent dans les commentaires de commencer par s’informer sur le fond du sujet ?

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