Note précédemment publiée le 15 décembre 2014
La sollicitude de ce pouvoir socialiste, à force d’être bienveillante, devient étouffante.
Il s’est mêlé il y a quelque temps de nos choix de vie en venant poser sa lourde patte sur le mariage, sur les homosexuels et ceux qui ne le sont pas, sur la nature et sur la culture.
Son totalitarisme inspiré par sa conception du Bien pour tous, à cause de son emprise insinuante, sournoise et cependant impérieuse, par moments me fait considérer que celui du Mal, avec ses violences et sa domination à visage découvert, est moins pervers, plus facile à affronter parce qu’ostensible.
Maintenant, cet Etat est à ce point indiscret et sans pudeur qu’il vient se glisser dans nos lits de mort.
Je pourrais me contenter de citer Philippe Pozzo di Borgo tétraplégique depuis plus de vingt ans : « Il faut aider à vivre, pas à mourir » (Le Parisien).
Mais ce serait me réfugier lâchement sous une bannière exemplaire et que le film Intouchables a magnifiquement sublimée.
Les députés PS Alain Claeys et UMP Jean Leonetti – décidément, ce dernier ne quitte pas le funèbre – ont remis au président de la République un rapport « qui servira de base à l’élaboration d’une nouvelle loi pour définir les conditions de prise en charge de la fin de vie ».
Trois mesures sont préconisées qui en réalité se réduisent à deux fondamentales (Le Monde).
D’une part l’autorisation de la sédation terminale qui serait une synthèse entre l’intangibilité de la vie et l’euthanasie dont le nom est à proscrire à défaut de sa réalité. Car qu’est d’autre cette proposition de « sédation terminale » qu’une euthanasie consentie ? Elle ne serait en effet pratiquée que pour les patients en fin d’existence et la réclamant. Selon Jean Leonetti – admirons cette subtilité toute médicale ! -, « il s’agit de laisser partir le patient en dormant… mais sans provoquer directement sa mort ».
Ce dispositif, d’autre part, sera facilité par les directives de fin de vie qui, d’indicatives, vont devenir contraignantes. Elles s’imposeront aux médecins.
Cette manière d’insister sur ce processus conduisant une personne, à un certain moment de sa trajectoire, à décréter les conditions de sa mort future a pour effet pervers d’ancrer dans l’esprit collectif la validité, voire la nécessité d’une telle démarche. Il y a là comme une sorte d’appel à sortir notre fin à venir du champ intime et familial pour l’ancrer dans une sorte de disparition administrative programmée.
J’entends bien que chacun est libre de se croire, à un instant précis de son parcours, suffisamment sûr de soi, assez conscient de ses forces et de ses faiblesses pour édicter une instruction que la nouvelle loi ne permettra plus d’éluder.
Mais si les résolutions de l’âme ont changé sans que leur traduction ait pu être extériorisée ? Si, juste avant, la peur de mourir fait qu’on préfère encore un peu mal vivre plutôt qu’être endormi par sédation avant l’heure ?
Plus gravement, si je ne veux pas dire comment je ne veux pas mourir, c’est parce que je refuse d’abandonner, malgré l’inéluctabilité de notre condition mortelle, mon humanité aujourd’hui vaillante, demain peut-être souffrante, pour la confier à d’autres. Je déteste cette volonté bureaucratique de s’insérer entre soi et soi, entre soi et ses états d’âme, ses peurs, ses courages, sa résignation ou ses révoltes, je récuse cette obsession de venir en surplomb peser sur nos destins et nous enjoindre de décider par avance de ce que délibérément beaucoup préfèrent laisser dans un flou frileux et rassurant ou dans une incertitude métaphysique.
Je ne désire pas que ce pouvoir s’occupe de nous, de moi, pour tout. S’il y a une dernière prérogative qui devrait nous être laissée, c’est bien celle de n’avoir personne, jamais, qui viendrait écouter aux portes de notre difficulté d’être, de notre angoisse, de notre résistance ou de notre soulagement face à l’issue prévisible ou imminente.
Ce n’est pas pour nous qu’on va légiférer.
Seulement pour permettre aux médecins, avec bonne conscience, de devenir les bureaucrates de notre mort.
De ce qui devrait demeurer, dans une intimité jalousement préservée, comme un scandale absolu, une lutte finale dont nous sortirions vaincus mais vainqueurs.
Cher Philippe,
En voilà un sujet convivial en cette fin d’année !
De la dignité d’être en fin de vie, ou handicapé il faudrait pondre une loi.
C’est vrai quoi, cela sert à quoi de vivre, de vieillir ?
C’est une excellente idée que de convaincre une partie de la population qu’elle n’est plus digne de rester sur cette terre.
Cela fait de la place aux autres, cela permet de ne pas engager des fonds dans des constructions de maisons de retraite, cela réduit les versements de retraite.
Et puis quoi, féliciter ces médecins, ces chercheurs qui pouvaient s’honorer de repousser l’évolution d’une maladie de quelques mois ou de quelques années, mais pourquoi donc ?
Nous avions déjà vu la justice plaindre le parent qui avait noyé son enfant handicapé. Demain nous pourrions plaindre tous ces gens dont la vie serait pourrie par la présence d’une personne âgée, d’une bouche inutile, d’un accidenté.
C’est la colère qui monte en nous quand les humains s’abaissent à déterminer qui mérite de vivre.
Les périodes de fêtes sont les périodes les plus fortes en suicide.
Faut-il le rappeler ?
Mesdames soyez au rendez-vous x rue de l’hôpital de la mort.
Elle n’aurait plus pu sortir de chez elle.
Nous n’avons pas pu dire que cela faisait dix ans que c’était le cas.
Et qu’elle aimait vivre et lire. Et qu’elle voulait voir son fils.
C’est un tas de petits prétentieux, fiers de leur protocole qui ont provoqué un coma et lui ont rapté sa vie. Bande de salauds, bande de salauds.
Ce n’était pas sa volonté.
Bande de salauds. Nous avons étouffé ces mots au fond de nos gorges.
Ce jour-là, le médecin n’était pas là.
L’équipe de réanimation ? Ce tourniquet de la mort.
Dans ce pays, à partir de 60, 70 ans, les préventions sont déjà relâchées. Vous avez plus de chance de survie en faisant un tour du monde ou de France que de tomber dans les pattes d’un marchand de mort.
Les vrais médecins préservent la vie.
françoise et karell Semtob
Vous prenez le problème par le mauvais bout. Il ne s’agit ici de rien d’autre que de constater un problème existant et de mettre au point un protocole, des modalités.
C’est du même ordre que le droit à l’avortement: on peut pousser des cris d’orfraie et condamner tout avortement, il reste que le problème se pose et qu’on ne peut se satisfaire des aiguilles à tricoter.
Toute personne qui a accompagné des proches au seuil de la mort, par exemple à l’issue d’un cancer, sait que le problème se pose dans les faits: contre la douleur on donne de la morphine, mais la morphine empêche de manger et de déglutir et accélère la mort.
De fait, les soins palliatifs sont déjà le lieu d’une discussion voilée pour savoir à quel moment on commence une sédation terminale.
Il faut mettre un cadre légal à tout cela, sinon on s’expose à des dérives.
Votre position, c’est un peu cachez cette sédation que je ne saurais voir…
En prétendant nous conférer ce droit à une mort digne sous une forme, on nous en dépossède sous une autre forme, qui est celle que nous avons depuis que nous avons conscience de la souffrance, de la mort, du deuil, et qui fait que nous savons entourer et soulager ceux qui souffrent.
Que nous en soyons à un tel débat, auquel la magistrature a cru bon de se laisser entraîner, est éloquent sur l’état d’égarement de notre civilisation qui renverse ses totems et abolit ses tabous.
Une humanité sans Histoire, avec consommation de droits.
Rêvons bien.
Bonjour Philippe Bilger,
« Je pourrais me contenter de citer Philippe Pozzo di Borgo tétraplégique depuis plus de vingt ans : « Il faut aider à vivre, pas à mourir » (Le Parisien). »
Personne n’a la même attitude devant la mort. Ce tétraplégique, tout comme celui du film « Intouchables » continue à avoir une relation avec le monde qui l’entoure, il peut voir ses proches, leur parler, avoir des activités intellectuelles car seuls ses membres sont atteints ce qui est un handicap certes gênant mais pas rédhibitoire.
Rien de comparable avec Vincent Lambert qui ne peut plus communiquer que par signes et attend qu’on le délivre d’une vie végétative, c’est-à-dire d’un enfer.
Je trouve que vouloir trouver une issue pour mourir dans la dignité, à savoir sans sondes qui vous relient à des appareils médicaux et du personnel soignant qui vient changer vos couches et faire votre toilette est une cause qu’il convient de défendre car elle nous concerne tous.
La solution retenue, par contre, est totalement inadaptée. Elle est le résultat de compromis, d’atermoiements et autres tergiversations hypocrites destinés à ménager les convictions archaïques de certains médecins qui se refusent à abréger les souffrances physiques et mentales contre la propre volonté d’une personne qui ne peut plus rien attendre de la vie, tout en essayant de l’accompagner dans ses derniers instants.
Si l’on ajoute à cela les conditions à remplir pour disposer de ce traitement « de faveur », des mois peuvent se passer qui seront une éternité pour le patient (mot qui revêt toute sa signification).
Dans ces conditions, nombre de personnes qui ne peuvent supporter leur souffrance quotidienne continueront, avec l’aide de leurs proches, à se rendre dans des pays où l’euthanasie n’est pas un mot tabou et mourir dans la dignité a sa vraie signification comme en Belgique ou en Suisse. Pays au demeurant tout aussi « civilisés » que la France.
Encore une loi qui ne satisfera personne et qui donc sera ignorée ou contournée… une de plus. La France étant devenue championne du monde dans ce domaine.
Bonjour Monsieur Bilger, ce billet au demeurant fort intéressant va, à n’en pas douter, faire bouillir de « colère inversée » (jargon psy) les « anciens » qui, sur votre blog, ne cessent de pleurnicher sur un monde qui leur échappe et qui les conduit vers où nous allons tous… et qui vont polluer ce site de leurs grands principes.
N’ayons pas peur LOL LOL
Bien évidemment qu’il faut nous laisser le droit de mourir dans la dignité et si possible sans souffrance.
J’espère, sans grand espoir cependant, un billet sur la « Semaine des Confiseurs », tellement d’actualité en cette période de festivités « commerciales » et d’abus en tout genre, en attendant la naissance de Jésus pour les croyants !
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@giuseppe
Je m’associe bien volontiers à votre « point de colère », désormais quasiment toutes les publicités sont faites/écrites en anglais ou dites par un ou une Européenne… avec en dessous en caractères minuscules une traduction en français.
Notre colère est inutile, il est trop tard, les Anglo-Saxons savent parfaitement bien imposer leur langue partout dans le monde, jamais (ou très rarement) ils n’ont cédé, ils parlent anglais, américain, que l’autre comprenne ou non… ils persistent !
Ce qui est regrettable c’est que cette méthode ne permettra pas à ceux qui ne pratiquent pas, d’être bilingues, ils pratiqueront une sorte de broken english, de globish que personne ne comprend… puisqu’il s’agit de jargonner.
Tout dans mon héritage personnel et mon cursus devrait me réjouir de cette ouverture vers la langue de Shakespeare, alors qu’en fait je le déplore ; l’anglo-américain est devenu une sorte de novlangue pour peuple en voie de disparition, pour pauvres ! LOL
Et les Français y ont cédé, comme autrefois d’autres pays qu’ils regardent pourtant avec condescendance !
Tocqueville avait déjà tout dit :
« Au-dessus de ceux-la s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre?
C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre; qu’il renferme l’action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu a peu chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui-même. L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses: elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait. »
La cruauté a changé d’âge ! on n’envoie plus la jeunesse à la mort sur les champs de bataille alors on choisit de s’occuper d’une autre tranche d’âge !
Entièrement d’accord avec le billet.
D’ailleurs, dans le cas de personne hospitalisée, il a été décreté que dans une fratrie on nommera un représentant (dans le meilleur des cas d’entente familiale) qui donnera des nouvelles aux autres membres de la famille… et
qui pourrait donc décider pour le reste de la fratrie dans certains cas…
Bonjour.
Comme à l’occasion du débat autour de la loi Taubira, vous ne pouvez vous empêcher d’user à nouveau d’effets de manches pour aborder un sujet qu’il serait préférable d’aborder avec sérénité.
Une fois de plus, vous agitez le spectre d’une société chamboulée dans ses fondations par quelques articles de lois prenant en compte, ni plus ni moins, l’évolution de notre perception quant à certains aspects de la vie.
Après coup, vous aviez pourtant eu l’honnêteté de reconnaître que la promulgation de la loi instaurant le mariage pour tous n’avait pas eu les effets que vous redoutiez.
Alors, pourquoi présenter ce projet, dont on peut supputer les répercussions sociétales bien moindres (en fonction du nombre de cas où le problème pourrait se poser) comme le nouvel avatar d’une pensée, d’un pouvoir présenté bien entendu totalitaire dans ses intentions ?
A se demander s’il ne s’agit pas là d’une simple astuce dialectique destinée à enflammer et multiplier les avis sur cet espace où les flots d’imprécations prennent de plus en plus de place au détriment de véritables et constructifs débats.
@semtob
Les médecins préservent la vie… oui mais quelle vie ?
Il y a un moment, me semble-t-il, ou celui qui souffre le martyre souhaite partir dans la dignité et dans l’apaisement. A quoi bon repousser le départ dans ces conditions ? Il est nécessaire de légiférer chez nous car ceux qui auraient fait ce choix respectable n’ont pas forcément les moyens d’aller hors de nos frontières pour trouver l’apaisement.
Ce n’est pas pour nous qu’on va légiférer.
Seulement pour permettre aux médecins, avec bonne conscience, de devenir les bureaucrates de notre mort.
Disons qu’il y a du vrai dans cette approche, mais elle n’est que secondaire dans le plan initial.
Ce plan est que tout ces gens se sont attribués d’autorité une mission prométhéenne consistant ni plus ni moins à s’accaparer des fonctions ayant relevé jusqu’ici de Dieu le Père à savoir la mainmise sur la Vie et sur le Destin de chacun d’entre nous, de la naissance – pour ceux qui parviennent à échapper à l’avortement – à la tombe, en passant par diverses phases intermédiaires comme celles correspondant au prétendu genre ainsi que des méthodes de procréation artificielle dignes d’une charcuterie à la Frankenstein.
Il feraient mieux de se consacrer aux tâches pour lesquelles ils ont en principe été élus (gestion et administration d’un pays et surtout protection et défense de ses habitants) au lieu de faire les guignols.
On a compris. C’est l’euthanasie obligatoire intégrée dans les protocoles de « soins » en fin de vie. L’état-nazi, quoi ! Heil Hitler !
« Seulement pour permettre aux médecins, avec bonne conscience, de devenir les bureaucrates de notre mort. »
Même pas si vous écoutez les médecins belges témoigner de l’infinie douleur morale qu’ils éprouvent à exécuter une loi qui fait violence à leur conscience et leur vocation de soignants.
Vous ne voulez pas dire comment vous ne voulez pas mourir. C’est votre droit le plus absolu et personne n’entend vous y obliger. Mais au nom de quoi m’interdiriez-vous de le faire ?
Il faut aider à vivre et pas à mourir dites-vous en citant Philippe Pozzo di Borgo. Bien sûr qu’il faut aider à vivre. Mais il faut bien mourir (même pour ceux qui ressuscitent), alors pourquoi ne pourrait-on pas aider à mourir ceux qui en expriment le désir ? Tout le monde n’est pas obligé de croire en la rédemption par la douleur.
Et puisque vous faites le parallèle avec le mariage pour tous, ce n’est pas parce qu’il a été voté que vous êtes obligé de vous marier avec un homosexuel !
Vous utilisez une fois encore le terme totalitaire avec beaucoup de légèreté, selon moi, que vous accolez évidemment à celui de socialiste. La Suisse, qui va déjà beaucoup plus loin que les propositions Claeys-Leonetti, n’est pas, que je sache, un pays socialiste ni totalitaire.
En réalité votre définition du totalitarisme est le fait d’accorder à ceux qui le souhaitent une possibilité que vous réprouvez. Dites-moi, cher Philippe, qui est vraiment totalitaire dans cette affaire ?
Pour ma part, je demande à pouvoir dire comment je souhaite mourir. Je demande, lorsque l’inéluctable approche, à pouvoir sortir dignement et sans souffrances inutiles d’une « pièce trop enfumée » pour reprendre la belle expression des stoïciens. Merci de me reconnaître cette liberté…
Il en va de l’euthanasie comme de l’avortement. Ce sont des droits (des libertés) offerts à ceux qui en ont vraiment besoin, mais que personne n’est obligé d’exercer. Tout le monde n’a pas la chance de vivre ses dernières heures entouré de l’affection de ses proches. Je songe aux personnes qui sont seules et qui souffrent, sans aucun espoir d’aller mieux. Ces hommes et ces femmes qui attendent la mort comme une délivrance. Pourquoi leur refuser le droit de mourir sans souffrances inutiles ?
Pierre Bergé pour la GPA, Jean-Luc Romero pour l’euthanasie, Florian Philippot pour le FN, l’extension du domaine d’un lobby.
Vous citez Philippe Pozzo di Borgo tétraplégique depuis plus de vingt ans : « Il faut aider à vivre, pas à mourir ».
Honnêtement vous auriez dû dire « Comme dirait le milliardaire Pozzo di Borgo tétraplégique depuis plus de vingt ans » puisque chacun sait maintenant qu’il vaut mieux lorsqu’on est tétraplégique être milliardaire, la douleur est mieux supportée, la dépendance aux autres dédommagée par des salaires… harmonisés.
Les pensées sur l’avenir sont plus positives lorsqu’on peut affréter un avion pour « décompresser » ses angoisses et que l’on a quatre permanents à son service, n’est-il pas ?
Du reste le film auquel vous faites référence nous l’a démontré.
Dans ce cas nous sommes d’accord avec Pozzo di Borgo, « Il faut aider à vivre, pas à mourir ». Evidemment.
Mais présentez-moi celui ou celle qui a 75-80-85 ans, qui ne perçoit pas la retraite d’un haut fonctionnaire mais 700 euros de pension, qui souffre d’une maladie douloureuse, incurable, qui est placé dans un mouroir et qui crie « aidez-moi à vivre, pas à mourir », là j’entendrais.
« Je ne désire pas que ce pouvoir s’occupe de nous, de moi, pour tout ».
Pourtant c’est vous et vos semblables qui avez mis au pouvoir cette politique dite socialiste qui veut faire le bien du peuple malgré lui !
C’est vous et vos semblables qui avez favorisé cette posture de « justice (sic) sociale » pour tous y compris dans le mariage, à l’exception naturellement de la vie quotidienne de certains « pauvres et malades » qui hésitent à aller chez le médecin avec leurs maigres revenus imposables, quand d’autres bénéficient de soins gratuits sans avoir jamais travaillé/cotisé…
Alors ne soyez pas étonné, maintenant qu’ils ont fourré leur nez jusque dans les chambres à coucher, qu’ils vous accompagnent jusqu’au cimetière !
Contrairement à vous, moi je veux choisir de ne pas mourir dans la souffrance, je préfère, si le cas se présente, que l’on m’endorme après avoir embrassé ceux que j’aime.
C’est la seule liberté qui me reste, qu’on ne me l’enlève pas !
Les emportements ne sont pas de mise dans cette question, qu’il s’agisse de spiritualité, de critique politique ou de dénonciation du rôle étouffant de l’Etat, voire de sa tendance à privilégier la mort des gens âgés, en tout cas, leur effacement de la vie hospitalière.
Par ailleurs, tout a été dit, depuis Hans Jonas, Bacon, Marie de Hennezel, que je pose aussi haut, et la Loi Leonetti était une bonne loi.
Il n’est pas besoin, pour se justifier, de dresser le tableau effarant des portes de l’Hades, de toutes façons, nous irons tous dans le monde des particules.
Les médecins, dont certains se moquaient comme d’une guigne de la souffrance, quand ils ne lui conféraient pas une vertu pénitentielle, ont cependant joué un rôle miséricordieux dans bien des cas, et pousser sur le piston ne les rebutait pas, mais ils le faisaient avec conscience et liberté, approuvés par l’entourage. Pas toujours, sans doute, pas toujours, mais souvent.
Alors, pourquoi réveiller les laideurs du vivant avide d’héritage, la saison en est passée, même si l’avidité demeure et la laideur aussi.
Pourquoi imaginer que Mme la ministre est encore plus laide qu’en apparence extérieure et qu’elle soupèse le poids des vies ?
Pourquoi mettre en balance ces deux pays avec le vôtre, si ce n’est pour constater que la France est capable de dissiper, incapable d’être généreuse.
Elle entend tracer un périmètre torturé alors qu’un simple accord entre le médecin et la famille, légalisé par un officier public, suffisait.
En revanche, la question des dispositions individuelles paraît avoir été correctement envisagée, selon le vieux principe que « le mort saisit le vif ». Il suffisait de le rappeler au lieu de se livrer à une inquisition prétentieuse et contournée.
Il reste cette période indécise dont personne ne sait de quoi elle est faite, où le mourant allume encore la flamme de la perception et voudrait en jouir encore alors que son pauvre corps l’incline déjà aux bords mystérieux des rêves inconnus. Nul ne réduira jamais cette frange à un canon administratif. Et que dire de celui dont la conscience évanouie ne laisse la place qu’à une fonction végétative, ambulante encore, mais dénuée de sens, dont nul ne sait si une profonde souffrance, intolérable, ne l’envahit pas à chaque instant ?
Comment comparer les yeux fous de douleur qui voudraient se fermer calmement et le son aigre d’un mal qui vous ronge sans vous déchirer ? Quel rapport entre la lassitude de la vie et l’ardent désir d’en arrêter le cours ?
Un ami mourant, que je croyais soulager, accompagner en lui prenant la main, m’a sévèrement renvoyé en levant seulement un doigt pour signifier sa volonté de ne pas avoir de regret humain dans sa rapide descente hors de notre monde. Leçon cruelle, flétrissante à bien des égards mais combien salutaire au vivant.
Les Français parlent toujours de liberté, mais la confondent avec la licence, d’égalité qu’il assimilent à l’uniformité et de fraternité qu’il confondent avec l’assistance dégradante ; comment vos politiques pourraient-ils faire mieux que leurs électeurs ?
Sur ce blog s’expriment de bonnes idées et des colères salutaires, mais rien n’y fera, cher M.Bilger, il faudra bien avoir peur une dernière fois.
Ainsi donc ce pouvoir socialiste vire au totalitarisme en vous imposant sa conception du Bien. Il s’immisce dans votre lit de mort en vous obligeant à vous prononcer sur les modalités de votre fin de vie.
Prenez par exemple le cas du Luxembourg. Une population catholique à 90%. Un évêché possédant journaux et télévision. Un gouvernement de centre droit. Eh bien la loi de fin de vie autorisant l’euthanasie est passée comme une lettre à la poste. Pareil pour le mariage gay en Grande-Bretagne. Aucune contre-manifestation, aucune protestation.
Il n’y a qu’en France que ces deux questions sociétales font monter une minorité de réacs catholiques aux rideaux.
C’est bien pour cette raison que la loi Leonetti est d’une hypocrisie sans pareille. La sédation profonde qui endort le patient sans l’intention de donner la mort. Faut le faire, non ?
En quoi cette question vous taraude-t-elle et vous fait-elle écrire que nous sommes sous un pouvoir dictatorial ? C’est bien la première fois, M Bilger, alors que je vous considère comme quelqu’un de sage, de modéré et de très intelligent, que votre billet me surprend et me déçoit.
Qui vous demande de vous prononcer ? Et si, au moment de la décision, le patient qui avait donné son accord pour l’euthanasie change d’avis comme vous l’évoquez, ne pensez-vous pas que l’équipe médicale, au moment crucial, pose une dernière fois la question ? Sauf dans le cas extrême de M. Lambert – où c’est bien le totalitarisme religieux qui s’impose – où aucun signe n’est possible, l’on pourra dans la plupart des cas demander, au moins, au patient de cligner de l’œil gauche ou du droit, de faire une pression ou deux de la main pour donner une réponse positive ou négative.
M. Alex paulista vous a donné la juste réponse : comme pour le droit à l’avortement, il s’agit de légiférer sur un problème qui se pose depuis des années et qui met hors-la-loi les équipes médicales ainsi que les proches qui débranchent ni vu ni connu le patient.
Malheureusement la loi Leonetti amendée reste dans le flou artistique et dans l’hypocrisie. Je m’y attendais d‘ailleurs. En Belgique, en Suisse ou au Luxembourg, c’est le patient lui-même, quand il le peut, qui libère la perfusion mortelle en actionnant une petite roulette.
Encore une fois, comme c’était déjà le cas pour le mariage pour tous, c’est ceux qui ne sont en aucune façon concernés qui imposent leur totalitarisme à autrui.
Par ailleurs, je vous souhaite, M Bilger, une longue vie encore afin d’entretenir le plus longtemps possible nos neurones par vos intéressants billets (sauf celui-là qui n’est qu’une toute petite exception à la règle). Et puis le moment venu, rien ne vaut un arrêt du cœur en plein sommeil. Pouf ! C’est tout le bien que je vous souhaite.
Magnifique billet sur un sujet très délicat.
Si, comme pour l’avortement, chacun aura le droit de choisir en utilisant ou pas le dispositif de la loi, cela ne me gêne pas. Choisir sa fin de vie, pourquoi pas. Une facilité pour mourir sans acharnement, pour en finir un peu plus tôt avec une mort inéluctable et proche, mais je suis d’accord avec Philippe Bilger lorsqu’il dit : « Ce dispositif, d’autre part, sera facilité par les directives de fin de vie qui, d’indicatives, vont devenir contraignantes. Elles s’imposeront aux médecins. »
C’est bien ce qu’il y a à craindre : l’automatisme de la réaction médicale pour tous.
Je me réfère à plusieurs proches qui, sans être dans des unités de soins palliatifs, ont terminé lentement leur vie, sans acharnement, dans différents centres hospitaliers pourtant décriés par les partisans de cette loi. Je ne les ai pas vu souffrir, pas vu se dégrader. Qu’y avait-il d’indigne à leur fin de vie ? J’en profite pour saluer un personnel médical discret, respectueux de la personne humaine, et empressé. Sédatés mais semi-conscients, ils nous reconnaissaient brièvement encore et nous souriaient. Qu’y avait-il de si terrible que d’attendre quelque jours de plus ? C’est déjà si difficile pour l’entourage.
Je me souviens aussi de ma grand-mère atteinte d’un cancer et qui, quelques années avant de mourir, souffrait énormément la nuit. Une époque où les calmants étaient encore peu distribués. Elle se levait la nuit et appelait la mort de ses voeux. Au matin, apaisée, elle ne pensait plus à mourir, heureuse parce qu’entourée de ses petites-filles. Avec la nouvelle loi elle serait partie au moins trois ans plus tôt.
Alors si cette loi permet de choisir sa mort, admettons le choix des uns sans pour autant l’imposer implicitement aux autres. Car je crains aussi qu’elle ne devienne automatique et décrétée d’emblée, surtout quand on connaît le manque de place dans les hôpitaux, l’indigence de la Sécurité Sociale, dans une société où la jeunesse, la beauté et la forme sont mises en exergue constamment et où la maladie et la mort semblent presqu’incongrues. Bref, je crains que ce choix ne devienne surtout celui du médecin pressé et sûr de son jugement ou pire d’une famille pressée d’en finir avec cette langueur, ou encore pire, pressée de récupérer l’héritage. Une famille qui ferait le forcing.
Un testament médical peut paraître une bonne solution mais choisir lorsque nous sommes en pleine santé et en pleine possession de nos moyens ce n’est pas du tout comme lorsque nous sommes malades à des degrés divers. Un engagement pris et sur lequel on voudrait revenir.
Il reste les cas ultimes tels celui du jeune Vincent Humbert. Certes je n’aurais pas voulu être à la place terrible de cette maman et je n’aurais peut-être pas eu son courage ultime. Comment savoir. Comment imaginer le dilemme du médecin, lui dont le principe est basé sur le serment d’Hippocrate auquel il s’est prêté avant d’exercer.
En résumé, à chacun son choix mais attention aux abus, car il y en aura.
On fait un débat de société de ce qui devrait rester confiné à la sphère médicale.
Il faut avoir vu des personnes en détresse respiratoire par exemple pour comprendre qu’abréger les souffrances est un geste d’humanité. La douleur est le lot de l’homme, la douleur excessive ne l’est pas, surtout lorsque le corps médical a les moyens techniques de l’apaiser par la sédation.
La seule question qui reste posée est bien « l’acharnement thérapeutique » que certains médecins continuent d’imposer à certains patients au seul prétexte de leur serment d’Hippocrate qui les conduit à s’acharner à maintenir la vie. Quelle vie d’ailleurs quand on voit les moyens déployés pour faire survivre des très grands prématurés.
Certes la médecine peut s’enorgueillir de ses prouesses techniques, mais à quels coûts pour le patient, mais aussi pour la société ?
Alors il ne s’agit pas d’introduire le suicide assisté, mais bien de régler le problème de la fin de vie quand il se pose : aux malades, aux familles et au corps médical. Et d’y répondre de la manière la plus humaine possible, dans le respect des convictions intimes.
Cela rejoint le choix de souscrire ou pas un contrat de garanties d’obsèques. A chacun de traiter cette question de la manière qui correspond le mieux à ses convictions les plus intimes.
@Michelle D-LEROY
Bonne conclusion, tout est dit et bien dit.
A partir du moment ou le diagnostic vital est engagé, où la souffrance devient intolérable et où le patient souhaite en finir et l’a fait savoir en son temps, le médecin doit pouvoir aider le départ sans crainte d’être inquiété.
@moncreiffe
J’approuve votre commentaire dans son intégralité : jamais on ne dira que l’on a droit à une appendicectomie, à une prostatectomie, parce que l’excroissance d’un diverticule doit être supprimée.
On passe sous silence la vasectomie pour convenance personnelle (intervention dont la finalité est proche de l’IVG) mais on continue de culpabiliser les femmes re l’avortement.
Jamais je ne pourrai dire que je suis POUR le droit à l’avortement, je suis POUR la contraception. Dire être POUR le droit à l’avortement c’est un abus de langage qui m’est insupportable. Au fin fond de son cœur personne ne peut être POUR l’avortement, cependant je suis satisfaite que les femmes puissent décider de ce qu’elles veulent ou non, je suis satisfaite que les femmes qui l’ont décidé puissent y recourir en toute sécurité médicale et d’hygiène, sans risque judiciaire.
Il en est de même pour la fin de vie, c’est un choix personnel, ce doit être une liberté. Le pays qui – me semble-t-il – propose une méthode qui ne demande pas à un médecin de donner l’injection finale, c’est la Suisse ; la dernière potion est administrée par des membres d’associations qui plaident pour cette forme de fin de vie, après qu’un médecin a attesté par écrit que la personne avait reçu tous les traitements médicaux disponibles pour soigner une pathologie incurable et que le pire était à venir.
Il faut encadrer cette forme de fin de vie, il faut le faire dans le cadre d’un protocole comme l’est toute intervention quelle qu’elle soit. Bien évidemment je ne fais pas allusion à ces officines qui moyennant quelque €7500 donnent la mort, se faisant expulser de certains quartiers de Zürich par des résidents las de voir passer des fourgons mortuaires à longueur de semaine.
Le rôle des politiques est de donner des libertés pour que des situations difficiles soient traitées avec sérénité sans culpabiliser les personnes.
Le rôle des politiques n’est pas de décider de notre mort ou de notre vie, comme Martine Aubry qui décide que le dimanche doit être consacré à la famille et non à la consommation, mais de quoi se mêle-t-elle ? Le dimanche je veux faire ce qu’il me plaît, je veux avoir le droit d’acheter ce que je veux, quand je veux, et aussi de l’habillement LOL LOL sans que Madame Aubry y mette son grain de sel, il est vrai que son habillement ne lui prend que peu de temps LOL LOL
Le rôle des politiques n’est pas de faire le bonheur des personnes malgré eux, ceux qui ont tenté de le faire ont fait la démonstration de leurs sinistres et détestables méthodes.
Ouvrez grand la porte du diable car l’enfer est pavé de bonnes intentions :
http://www.les7duquebec.com/wp-content/uploads/2014/01/attali1-300×200.jpg
Quel âge a-t-il au fait ce prophète de Mammon ?
Effectivement, on pourrait se passer du pouvoir socialiste pour envisager la fin de notre vie. J’aurais tendance à faire confiance à la conscience collective des médecins. A notre époque, une ‘agonie dans d’atroces et longues souffrances’ n’a plus aucune justification. Le malade n’est pas un objet, il est principalement un sujet. Certes, ce n’est pas facile, mais on doit trouver le moyen de ne pas s’écarter de la volonté du malade. Le flou, les conflits, le parcours judiciaire qui entourent le cas de Monsieur Vincent Lambert démontrent qu’on ne peut pas se contenter du statu quo. Les médecins sont prêts à prendre leurs responsabilités, mais ils se heurtent à l’archaïsme, au fanatisme religieux et à un dispositif législatif lacunaire.
Un pauvre Bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier, et la corvée
Lui font d’un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la Mort. Elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu’il faut faire
« C’est, dit-il, afin de m’aider
À recharger ce bois ; tu ne tarderas guère. »
Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d’où nous sommes:
Plutôt souffrir que mourir,
C’est la devise des hommes.
[Jean de La Fontaine – La Mort et le Bûcheron]
Encore une loi sociétale « avant-gardiste-moderniste-progressiste ». Nous avons eu droit au grand-guignol du mariage pour tous, les PMA GPA, le grand soir du meilleur des mondes sexuels et des éprouvettes de contrefaçon de labos clandestins, où tout le monde pourra enfin sauter sur tout le monde selon ses fantasmes, ses facilités, ses profits ; ses foetus préférentiels bientôt sur eBay et Le bon coin. Le grand retour en arrière aux heures « préhystériques » de la jungle sexuelle. Bien entendu ces lobbys puissants oeuvrent pour le bien de l’humanité, c’est évident, et non pour les futurs profits financiers colossaux qui vont en découler pour cette mafia qui ne veut pas dire son nom. D’ailleurs les réfractaires à ces horreurs eugénistes qui se profilent à l’horizon sont déjà taxés de réacs fachos homophobes par le catéchisme socialiste du gouvernement complice. Le début de vie est bouclé, passons donc à la fin de vie avec les mêmes programmes de choix sociétaux sur l’accompagnement vers des mondes meilleurs que ceux qui nous coûtent cher en maison de retraite, qui tardent à nous transmettre leur héritage et qui sentent mauvais sur leurs paillasses.
Ô Dieu, comme ils sont odieux !
Que viennent faire le mariage pour tous et l’avortement pour répondre à un billet concernant un débat sur la fin de vie choisie ?
Mais c’est socialo-laïque ! dans le sens où la vie éternelle leur est étrangère et que donc le passage ne les concerne pas ! Car qui sait combien de croyants, pratiquants itou, ont accepté les souffrances en leur corps parce qu’elles leur permettaient de rejoindre celui du chemin de croix ? Combien ont accepté la désagrégation, la décrépitude ainsi qu’un comportement de proches exagérément condescendant devant leur souffrance ? Parce qu’ils respectaient la vie donnée, la vie reçue ? Comment le saurait-on me direz-vous ? Ya des indices.
Nous devenons des bureaucrates de la laïcité au lieu d’en être restés les artistes incorrigibles créateurs… car notre culture n’a pas encore décidé des incinérations publiques qui, pour le mieux, correspondent à un détachement de soi, du Soi, pour le minimum d’explications.
Merci breizmabro pour votre billet car vous êtes en plein dans le vrai, et je sais de quoi je parle.
Le parcours est indissociable de l’argent, surtout pour le confort de l’entourage et de l’entouré.
Sans argent, c’est un investissement au-delà du supportable, parfois insurmontable pour qui n’a pas les moyens de payer une maison de retraite digne de ce nom, ou du maintien à domicile digne de ce nom aussi ; et tout reste à faire en ce domaine, tout.
Le reste est bon sentiment et compagnie, tant que vous n’avez pas le vécu.
M. Mélenchon, avec beaucoup de respect, avait salué l’intervention humaine et bénévole d’un interlocuteur, et lui avait répondu que c’était malgré tout du bricolage, je confirme aussi, du pur bricolage, qui n’aide à pas grand-chose à partir d’un niveau de dépendance certain.
Sans rentrer dans les niveaux de référentiel pour l’assistance, ce gouvernement aurait pu créer la loi, la belle loi, une grande loi, celle où un consensus se serait formé même si nous avions dû participer financièrement, comme pour la sécurité sociale.
Il aura décidément tout loupé, ce gouvernement, et ce n’est pas avec des rustines que l’on s’attaque à un phénomène de cette ampleur à venir.
Nous sommes tous des vieux en puissance.
Leonetti ferait dans le funèbre, dit Philippe Bilger.
La Mort a toujours eu un succès fou qui ne se dément pas de siècle en siècle et l’actualité le confirme :
– Valls « la gauche peut mourir »
– Julien Dray » la gauche se meurt »
– Attali « les partis politiques sont morts »
L’ombre portée sur un phénomène de société révèle souvent ses propres angoisses.
C’est à se demander si la gauche hésite devant les meilleures circonstances et dispositions à prévoir pour sa propre disparition et sans trop souffrir. Surtout qu’il n’y aura pas d’héritage ou alors « sous bénéfice d’inventaire » comme en parlait déjà Lionel Jospin… décidément la Grande Faucheuse trouble les socialistes.
On regrettera que ce billet ne fasse aucune allusion à la courageuse attitude de Sarkozy devant la supplique de cette dame atteinte d’un cancer de la face et qui voulait mourir. Sarkozy a reçu son médecin à l’Elysée, le lendemain elle était morte.
Était-ce aussi « bureaucratique » que cela ?
Une visite à l’admirable centre de soins palliatifs Jeanne Garnier, 106 avenue Émile Zola à Paris, vous passera toute envie de philosopher sur ce sujet.
Edmond Haraucourt, dans son poème « Rondel de l’Adieu », 1880, nous avait beaucoup émus avec son « partir, c’est mourir un peu », ce à quoi Alphonse Allais lui avait rétorqué « partir c’est mourir un peu mais mourir c’est partir beaucoup »…
Luc Ferry que, pourtant, je ne porte pas dans mon coeur, a très bien résumé la question de l’euthanasie : « Derrière la propagande pour l’euthanasie, il y a l’idée que des gens pourraient être de trop, se juger eux-mêmes de trop. Je ne veux pas que ma mère puisse jamais avoir la moindre idée, le moindre soupçon, de se sentir de trop. »
C’est toujours le même cinéma chez les socialistes et autres étatistes : ils nous inventent un problème qui n’existe pas et ensuite se proposent (avec sollicitude et générosité, bien entendu) de s’immiscer dans nos vies pour le résoudre.
En effet, il n’y a aucune nécessité de légiférer sur l’euthanasie : ces choses-là s’arrangent dans l’intimité entre familles et médecins et il est bien que la loi reste la condamnation, cela incite à y réfléchir à deux fois avant de faire ce qui pourrait être une bêtise.
Et ceux qui parlent d’hypocrisie tombent bien : la civilisation, c’est justement l’hypocrisie en société, afin que chacun ne s’y exprime ni ne s’y comporte avec une franchise et un égoïsme blessants pour les autres.
Le vrai problème, c’est l’organisation et le financement des soins palliatifs. Là, il faut bien gérer. Vous imaginez ? Des socialistes ? Bien gérer ? Et pourquoi pas leur demander de voter de Villiers, pendant que vous y êtes ?
C’est plus facile de discourir et de légiférer sur la vie des autres. Ca, ils savent faire. De bagout de bateleurs de foire, ils ne sont jamais en manque.
calamity jane devrait aller jusqu’au bout de son raisonnement, et proposer la suppression de tout analgésique, de tout protocole de lutte contre la douleur, la péridurale* et pourquoi pas de toutes les anesthésies, puisque la douleur, la décrépitude seraient utiles parce que sans doute rédemptrices.
Tellement facile de prétendre n’importe quoi quand on n’est pas confronté à la douleur, la vraie douleur insoutenable, celle qui ne laisse aucun répit !
*L’église elle-même a abandonné le « Tu enfanteras dans la douleur », digne de ce que les Talibans et autres « Daeschistes » ont théorisé pour les femmes.
@Marc Ghinsberg
« La loi suisse n’autorise jamais explicitement l’euthanasie mais cherche à protéger les individus de « fausse euthanasie ».
La loi suisse considère donc par principe qu’il s’agit d’un homicide atténué. Ainsi, l’homicide intentionnel dans le but d’abréger les souffrances d’une personne reste illégal en Suisse même sur la demande de la victime (article 114 du code pénal suisse4). De même que l’assistance au suicide (Exit) mais uniquement si cette aide est poussée par « un mobile égoïste » (article 115 du code pénal5). »
Que voulez-vous ?
Quand on est incapable de s’occuper des affaires de la France, on se rabat sur les questions sociétales…
Quand on est incapable de resister à une finance devenue folle, on s’en prend aux vieux et aux mourants…
Quand on est incapable de décider la mort d’une monnaie, aussi nocive soit-elle, on organise la mort des gens…
Quand on est incapable de croire, c’est-à-dire de douter, on se sent capable de tout, et on se mêle de contrôler la vie de la naissance à la mort…
Tout va très bien, Madame la Marquise, tout va très bien…
Le chantre de l’euthanasie s’appelle Jean-Luc Romero, marié à un jeune homme de 25 ans son cadet, militant de la cause gay, du mariage pour tous, de la PMA GPA. Il organise des soirées avec des travestis où se trémousse Valérie T. Il est interdit de le critiquer car il met en avant son VIH, il est passé de l’UMP au PS pour continuer à siéger au conseil régional. Il fait de l’euthanasie un enjeu personnel qui doit s’imposer à l’ensemble de la nation car il a peur de sa propre mort. Son constat repose sur son expérience avec ses amis décédés du VIH, leur souffrance doit être celle de tous les autres. Il me devient pénible de commenter le cynisme de ces affairistes que sont Pierre Bergé, Jean-Luc Romero…
J’avoue être de plus en plus mal à l’aise avec cette société socialiste ou d’inspiration socialiste. La doxa de gauche ayant gagné les esprits les plus fragiles à droite, et ils sont nombreux. L’intrusion de l’État dans la vie, la vraie, la privée, celle où c’est aux sentiments de la personne de faire la loi et pas à l’État, est de plus en plus insupportable.
Le problème de l’euthanasie n’est pas le seul qui porte atteinte à l’intégrité de la personne..
Il y a aussi celui du prélèvement d’organes. Le mot prélèvement me paraît plus justifié que celui de don, car il semble que, si l’on veut préserver son corps après la mort clinique décidée par les médecins, il faille faire une demande spécifique avant terme si je puis dire.
Autrement dit, une fois morts nous ne sommes plus maîtres de notre corps qui peut devenir une banque de pièces détachées.
Le progrès technique de la médecine s’accompagne d’une certaine indifférence de ce qu’est une personne dans les profondeurs de son être. L’enfer est pavé de bonnes intentions.
Interchangeable dans ses organes, limité volontairement dans sa durée, on sait comment ça commence, mais on ne sait pas comment ça va se poursuivre.
De la mort souhaitée par le malade et programmée, parce qu’il n’en peut plus de souffrir, qui sait si nous ne dériverons pas vers la mort décidée par une instance administrative pour mille et une bonnes raisons.
L’administration a toujours de bonnes raisons. On pourrait même envisager la création d’un service gérant la fin de vie des malades ou des vieillards. Les économies faites par la sécurité sociale seraient affectées au recrutement de fonctionnaires pour ce service.
Je me demande si certains dans le cadre de la lutte contre le chômage n’envisagent pas froidement cette possibilité.
Je force le trait évidemment… quoique avec les socialistes et leur sens de la gestion tout soit à craindre.
Peut être que nous atteignons la limite de ce qu’est une société laïque dans laquelle l’individu est une fourmi de la fourmilière, et non plus un fils de Dieu, et respectable ès qualité, du moins dans notre religion chrétienne.
Chez les Hindous, la veuve participait à la crémation du mort… à l’insu de son plein gré ??
Enfin, un dernier point matérialiste, donc recevable par des socialistes laïques. Avant d’accéder à la demande d’une famille empressée à soulager l’agonisant, il serait bon de s’informer chez son notaire de l’héritage qu’il laisse.
Cette règle pourrait faire l’objet d’un article de loi !!
@eileen
J’ai avancé un argument qui reste à sa place d’argument ; je n’ai donné de leçons à personne.
Pour qui vous prenez-vous ? Alors d’après votre insinuation, il y aurait ceux qui parlent dans le vent et ceux qui parlent d’après le vécu ? Vous n’avez pas eu votre boeuf mironton aujourd’hui ??
Quelqu’un a dit récemment (est-ce Zemmour ?) : « Quand j’entends Hollande parler d’euthanasie, j’ai l’impression que c’est métaphorique, qu’en réalité, il a en tête d’officialiser la mort de la France, qui, pour lui et pour ses camarades, est morte depuis longtemps ».
Je suis très sensible au nihilisme qui se dégage de la politique hollandienne : ne croire en rien, n’avoir foi en rien, ne se projeter en rien, couper chez les autres toutes les raisons d’espérer pour les entraîner dans sa chute, refuser l’idée même de grandeur, acheter des clientèles avec des mesures payées par d’autres (et si ces autres sont des enfants ou des vieux, pas grave), faire ses petites magouilles dans sa petite marmite sur son petit feu…
François Hollande n’a pas inventé ce nihilisme étriqué. D’ailleurs, il n’a jamais rien inventé. Même pas cet art du mensonge pathologique qui le caractérise, en privé, en public, à deux, à trois, à soixante millions, assurément il se ment aussi à lui-même, le matin, le midi, le soir, peut-être ment-il même dans son sommeil.
La politique française, tous partis confondus, est désespérante.
@ breizmabro
« Contrairement à vous, moi je veux choisir de ne pas mourir dans la souffrance, je préfère, si le cas se présente, que l’on m’endorme après avoir embrassé ceux que j’aime. »
Je suis d’accord avec vous sur un point : tout le monde a peur de souffrir au moment de mourir mais pourquoi une nouvelle loi puisque la loi Leonetti permet déjà de soulager la douleur par des soins palliatifs ? La sédation terminale n’est qu’un premier pas vers le suicide assisté et l’euthanasie.
En Belgique, toutes les barrières tombent peu à peu puisque maintenant on peut euthanasier des enfants.
N’avez-vous jamais entendu autour de vous des personnes raconter qu’un de leurs proches, âgé et en maison de retraite, était décédé alors qu’il se portait bien ?
La loi Leonetti actuelle est une bonne loi qui a fait l’objet d’un consensus. Faute d’argent (oui, les soins palliatifs coûtent cher) et de volonté politique, elle n’est pas assez appliquée.
Aller plus loin, c’est franchir une frontière dangereuse qui va nous emmener vers l’euthanasie et l’obligation de mourir dans l’indignité, quand le budget de la sécu ne permettra plus de soigner dignement certains patients, que les EHPAD seront surbookées ou quand une infirmière décidera de son propre chef qu’il faut en finir.
@adamastor
Comme vous j’ai lu le rapport « Penser solidairement la fin de vie », dit Claeys-Leonetti, publié en ligne, et notamment les pages 66 à 69 sur la Suisse. Chacun peut se faire son opinion, ainsi que sur les autres expériences à l’étranger.
Comme chaque fois que l’on aborde ce type de sujet tellement sensible qui touche à notre intimité la plus profonde, les mêmes propos reviennent, oubliant qu’un droit est une liberté, une possibilité et non pas une obligation. Ces nouvelles lois donnent le « choix de choisir » à ceux qui sont concernés.
Je ne comprends pas votre propos. Pas plus qu’une femme ne sera jamais obligée d’avorter parce que la loi existe qui permet cet avortement, personne ne va vous euthanasier malgré vous. Il est simplement question de permettre à celui qui veut mourir et qui ne peut pas se donner la mort de l’aider. C’est sa dernière liberté. Aussi respectable que celle d’une personne qui veut laisser la mort arriver toute seule, quelles que soient les souffrances qui la précèdent. Personne n’a le droit de la lui refuser au nom de je ne sais quel droit, quelle morale, quelle religion. Ma vie m’appartient. Elle n’appartient ni aux députés, ni aux prêtres ni à je ne sais quels bien-pensants qui de toute façon me laisseront seule face à ma détresse, face à ma souffrance, face à mes souffrances.
Bonjour, je reviens sur un blog aéré, plus large et donc aisé à lire.
Concernant les pirouettes de langage, euthanasie ou sédation douce ou petit coup de bâton salvateur, que sais-je encore? c’est très français de susurrer les mots quand on ne sait pas comment les dire pour satisfaire sa conscience d’homme digne (et conserver son électorat).
D’autre cultures, les Russes mais pas qu’eux, parlent très directement. Pour eux, nous parlons beaucoup pour rien avec nos entrechats verbaux et nous passons pour des nouilles, qu’on se le dise 🙂
Ce n’est pas faux.
Il vont parler de terminer une personne âgée, ou dire qu’il est temps qu’elle parte. Oui, cela surprend en France, où on est franchement mielleux, trop même, à en être d’une hypocrisie totale et absolue.
Il me semble que nous devons voir la poutre dans notre œil plutôt que la paille dans celle du voisin.
L’hypocrisie verbale française me gêne. On peut parler directement, franchement, mais poliment.
@calamity jane
Madame vous avez tous les droits, cependant permettez que certains de vos propos choquent, puissent choquer voire blesser ceux qui accompagnent – au quotidien dans un dévouement exemplaire – ceux qui veulent terminer leur vie dans la dignité, la dignité telle qu’ils la conçoivent.
La fin de votre com est tout simplement lamentable re le thème proposé. GOMER !
Le mariage pour tous ne contraint personne à épouser quelqu’un de son sexe. De même, que je rédige mes « directives anticipées » (c’est fait, merci) ne vous oblige pas à rédiger les vôtres. Le choix reste à chacun. Mais cela permettra à mes enfants de ne pas avoir à prendre les difficiles décisions que j’ai dû prendre, de ne pas avoir les difficiles conversations qu’il a bien fallu avoir avec le corps médical, humain, Dieu (?) merci ! Avez-vous pensé à ce que vos enfants pourraient avoir à endurer ? Vous êtes libres de vos choix, permettez la liberté pour les miens…
Rédigé par augier
Et bien moi je vais vous dire comment je ne veux pas mourir idiot :
C’EST NOEL !
Donnant-donnant : pour que nos chers amis intellos bobos de la gauchaillerie socialo FDG EELV ne soient ni pénalisés ni perturbés par nos crèches chrétiennes, j’ai une idée !
La « chécreu » d’extrême gauche pour les parcs à seringues, salles de shoot et halls de « revente » de produits « krischniques » * des teucies :
Une barre HLM taguée avec des santons encagoulés baseball batés deuxièmes chances pour la ceufran en train de brûler des voitures et de caillasser les rois mages ; ça aurait de la gueule « allah » mairie de Saint-Denis et toutes autres mairies socialistes.
Pensons à nos chers divercitistes gauchouillards islamouillards !
Ecrivez-moi si vous avez d’autres idées tout aussi lumineuses.
* je n’ai pas dit « krischnique-sa-mère », ne schématisons pas.
@eileen
« …un droit est une liberté, une possibilité et non pas une obligation. Ces nouvelles lois donnent le « choix de choisir » à ceux qui sont concernés »
Certes, mais vous oubliez qu’une loi devient petit à petit la norme à cause de la pression sociale ou de celle des médias.
Ainsi en est-il de l’avortement thérapeutique qui laisse de côté 96% des enfants qui seraient nés trisomiques. On pourrait citer beaucoup d’autres exemples.
Si le législateur promulgue des lois en fonction des sondages, en général, cela va toujours dans le sens de la facilité mais pas forcément dans celui de l' »humanité ».
« Mais si les résolutions de l’âme ont changé sans que leur traduction ait pu être extériorisée ? Si, juste avant, la peur de mourir fait qu’on préfère encore un peu mal vivre plutôt qu’être endormi par sédation avant l’heure ? »
Cher Philippe Bilger, je crains que vous ne fassiez des amalgames entre les lois sociétales peu enthousiasmantes tel le mariage gay et son cortège de transgressions à venir (filiation, PMA, GPA…), et le choix d’une fin de vie qui rend sa dignité à l’homme par le choix de son mode de disparition.
Non ! Pour les pathologies fatales terminales, douloureuses et avilissantes (déchéance physique atroce), la nature n’invente pas de marche arrière, de way-back anglo-saxon. L’expérience montre que lesdites maladies vont s’aggravant toujours plus. La rémission ? Une chimère. Seul compte le pronostic avancé s’il est pertinent, ce qui n’est pas toujours le cas. Le malade, s’il est encore conscient, cela n’étant souvent plus vrai en réanimation médico-chirurgicale, en arrive presque à supplier le médecin d’initier cette divine sédation terminale. La famille suppliciée à l’identique voit aussi dans la méthode une issue inespérée permettant à l’être aimé de finir sa vie dans des conditions supportables.
Pour une fois, les socialistes ont fait une bonne loi, qui offre ce choix aux personnes concernées.
C’est assez singulier pour être souligné. Ne leur jetons pas la pierre, mais remercions-les plutôt.
Si ce n’est pas maintenant, le remerciement – pour chacun – viendra peut-être plus tard, en situation. On appréhendera alors toute la portée de la loi.
Tous ceux qui tiennent le raisonnement « un nouveau droit n’oblige personne » et patati et patata soit ont des cervelles de colibri, soit sont malhonnêtes, voire les deux à la fois.
Un droit est fait pour être utilisé. Le fait qu’il existe déforme donc nécessairement le comportement social et a donc nécessairement une influence sur la société. C’est d’ailleurs pourquoi ceux qui ne sont pas directement concernés peuvent donner leur avis : parce qu’ils font partie de la même société. Vivre en société signifie se sentir concerné par des choses qui ne nous touchent pas directement.
@eileen
Que savez-vous de qui j’ai accompagné dans leurs derniers jours ?
Particulièrement cette année ?
Ecoutez, si mes commentaires vous gênent, ne les lisez plus. Cependant voyez celui de François qui note comment on se cache devant des réalités.
Qui a envie de vieillir dans les conditions qu’elle ignore ? Qui ?
Quelle femme ne voudrait pas rester dans son corps comme dans son esprit, avec l’âge ?
L’homme augmenté qui pourra vivre plusieurs siècles est à nos portes et on voudra nous imposer de partir légalement ?
La dernière phrase de mon commentaire ? Vous l’avez mal ressentie ?
Pourtant cela vous a occupé quelques commentaires… Ah ! la petite note amicale qui passe pour de l’agressivité ! Bien le bonsoir.
@SR | 15 décembre 2014 à 10:56
Très bonne remarque.
En ce qui concerne JL. Romero, je l’ai entendu dire à plusieurs reprises : « les Français veulent l’euthanasie ».
Pour ma part, je voudrais dire à JL. Romero et à ses semblables qu’ils parlent en leur nom, parce que je leur dénie le droit de parler à ma place.
Mais je sais qu’ils ne s’arrêteront pas, parce que leur fond de commerce est plus important que l’avis (la vie) des gens.
@ Paul Duret | 15 décembre 2014 à 16:47
« la loi Leonetti permet déjà de soulager la douleur par des soins palliatifs »
Non ce n’est pas la loi Leonetti qui a « autorisé » les soins palliatifs, la loi Leonetti donne autorisation aux médecins de mettre fin à l’acharnement thérapeutique en cessant l’alimentation artificielle du patient.
Cette méthode choquant le personnel médical, celui-ci refuse de l’appliquer la plupart du temps.
Il était bon que la méthode consistant à laisser mourir le patient en le privant d’alimentation soit améliorée et devienne plus humaine.
C’est fait, et je m’en réjouis.
Malhonnêteté intellectuelle ou ignorance ? Ce thème tellement difficile aura permis à certains/certaines d’exprimer un peu n’importe quoi. Quant à la loi Leonetti, peu la connaissent, très peu l’ont lue, qui peut affirmer avoir dû l’appliquer ? Même son auteur a reconnu qu’elle méritait d’être améliorée pour une meilleure compréhension !
Affirmer qu’un droit puisse devenir une obligation est vide de sens !
Tout le monde craint ce moment du passage, avec toujours la même lancinante question « où, comment, quand ? » ; question qui restera toujours sans réponse, même si l’on affirme qu’il/elle est parti(e) en douceur ou en paix ! Personne jamais ne saura !
Ce sont les vivants LOL qui en parlent le mieux !
Notre seul avenir commun est d’être mortels LOL
Au diable les grincheux, les mal embauchés de tout poil et ceux qui détestent cette gabegie commerciale, suffit de l’ignorer… réjouissons-nous c’est Noël !
Adoptons l’esprit de Noël, profitons de la trêve des confiseurs et Happy Holiday Seasons à tous et à toutes !
@eileen
« Affirmer qu’un droit puisse devenir une obligation est vide de sens ! »
Non, absolument pas, c’est même un mécanisme social très courant.
L’avantage de la mort c’est que certains deviennent enfin muets…
Ma grand-mère est décédée il y a quelques mois. Elle m’avait dit plusieurs fois ces dernières années : « c’est quand le bon dieu voudra ». Comme son état s’était fortement dégradé depuis quelques semaines, elle disait les jours où elle était lucide qu’elle en avait marre. Mon père catholique aurait préféré moins d’accompagnement ou d’acharnement thérapeutique. Ma tante elle aussi catholique pratiquante, chez qui ma grand-mère vivait puisque c’était sa fille, n’avait pas le même avis, peut-être pour ne pas éprouver de remords. Du coup, les perfusions ont continué, ma grand-mère s’alimentant très peu. En définitive, elle est morte au bout d’une quinzaine de jours. J’ai craint que cela ne dure beaucoup plus longtemps, lorsque son coeur a lâché.
Soulagement et peine ont été mes sentiments lorsque mes parents m’ont appris la nouvelle. Qu’aurais-je décidé si j’avais été à la place de mon père, ma tante, en concertation avec le corps médical ? A ce jour je ne peux pas dire comment mes autres ne veulent pas mourir.
@Tipaza
Il y a aussi celui du prélèvement d’organes. Le mot prélèvement me paraît plus justifié que celui de don, car il semble que, si l’on veut préserver son corps après la mort clinique décidée par les médecins, il faille faire une demande spécifique avant terme si je puis dire.
Autrement dit, une fois morts nous ne sommes plus maîtres de notre corps qui peut devenir une banque de pièces détachées.
Nous voilà tous menacés par une définition technocratique…
La définition de la mort clinique est-elle suffisante ?
Des exemples récents nous ont montré que des gens répondant aux critères de la mort clinique étaient en fait bien vivants même s’ils ne réagissaient à aucune des tortures infligées par les médecins pour constater leur état.
Voir par exemple :
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/06/krystel-cahanin-caillaud-revient-sur-son-exp%C3%A9rience-du-coma.html
Un homme s’est même retrouvé à la morgue, angoissé par le fait qu’il risquait peut-être de se faire incinérer vivant ou bien de se voir prélever des organes sans anesthésie et pour cause…
Donc prudence, et évitons d’agiter de prétendus droits revendiqués par quelques-uns, au détriment du plus grand nombre.
Bien prétentieux en effet, celui qui peut prédire son attitude face à la mort, et fous ceux qui le forceraient à le faire.
Cependant, deux questions de droit se posent : comme on peut prolonger la vie ad vitam aeternam avec des moyens artificiels, qui peut décider d’y mettre fin ? Qui peut décider de mettre fin à la vie pour en épargner les souffrances ?
Les humanistes aussi talentueux soient-ils n’ont d’autre but que de fuir la définition de la vie, et lorsqu’ils sont de surcroît athées, car l’humanisme à la mode est le paravent du rationalisme le plus obtus, d’éviter de parler de la vie hors du corps.
Or, avant de parler de l’opportunité de mettre fin à la vie, encore faudrait-il savoir ce qu’on entend par vie, et quel est son sens. Il a été scientifiquement constaté qu’on pouvait revenir d’une sortie du corps présentant un encéphalogramme plat ; donc ce dernier n’est pas probant pour définir la fin de la vie.
D’autre part, qu’entend-on par souffrance ? Les souffrances psychiques sont-elles indépendantes des souffrances physiques ?
Le corps du père Pio reste intact sans le moindre embaumement. Les cicatrices des stigmates ont disparu.
L’abbé Pierre disait qu’il était fatigué de la vie sur terre et qu’il y avait mieux à faire.
@Franck Boizard
Vous confondez « droit » et « devoir » !
Un droit n’est ni obligation, ni contrainte ; un devoir est une obligation, une contrainte qui s’impose à chacun de nous, sous peine de « punition » selon la faute commise !
« Avoir le droit » est une liberté pour ceux concernés, personne jamais ne pourra contraindre quelqu’un à subir un avortement, une intervention chirurgicale non acceptée, à contracter un mariage gay etc. à suivre les préceptes du « Droit de mourir dans la dignité » ; un droit donne le « choix de choisir » !
Chacun de nous avons le droit (et aussi le devoir LOL) de passer un permis de conduire, de conduire un véhicule mais nous avons tous le devoir de respecter les règles du code de la route.
Vive la trêve des confiseurs, vive l’esprit de Noël pour peut-être calmer ceux qui gesticulent comme de pauvres diables, comme pour retarder le moment que nous craignons tous et vers lequel nous allons pourtant tous, au même pas, avec chaque jour qui passe… alors carpe diem !
Avoir été devient un fait éternel.
Une éternité dont on ne profite pas, mais qui n‘en est pas moins vraie.
Méditez !!
La grande faucheuse ne s’y reprend jamais à deux fois pour porter l’estocade. Elle ne fait pas dans le détail. Ni dans le sentiment. Les scénarios de fin de vie sont divers. L’issue est unique. Il y a un pas entre l’endormissement dans son lit, où le coeur programmé pour un nombre défini de battements alimentant l’étincelle d’existence, s’arrête subitement comme surpris d’avoir produit tant de cycles de pompe. La fameuse mort de vieillesse est tant désirée – comme mode de clôture de chapitre – par les familles d’un proche d’âge très avancé.
Le coeur est un organe synonyme de sentiments et d’amour, alors que rien ne l’y prédispose. Le foie est une véritable fabrique métabolique d’une incommensurable complexité au sortir du cycle digestif et à un carrefour circulatoire. Le cerveau n’a rien à lui envier car il constitue une énigme maximale aux confins de la compréhension même de l’intelligence et de la commande électrique de la biologie. La biologie, elle-même, est un secteur intarissable de recherches et de découvertes. À l’opposé, le coeur est simple tant dans sa destination que dans sa compréhension. La chirurgie cardiaque stagne dans ses révolutions après avoir conquis des territoires magiques. Elle se rapproche en cela d’une discipline presque morte qu’est l’anatomie, base ancestrale de la médecine et des frayeurs remontant aux anciens (autopsies prohibées assimilées à des profanations). La médecine a longtemps été condamnée à la stupidité à cause notamment des principes de Galien qui ont perduré pendant des siècles avant d’être tournés en dérision par la vérité scientifique. Le foie – antérieurement aux travaux de William Harvey – n’était-il pas considéré comme le centre de la circulation sanguine ?
La fin de vie se fonde notamment sur les pathologies du cerveau et de la cellule (dérèglement dans la division). La médecine sait prolonger les fonctions circulatoire, respiratoire et urinaire. La sédation terminale est considérée par certains comme un mal pour le motif que l’homme n’aurait pas le droit (ni le devoir) d’abréger les souffrances de l’homme lors d’une maladie crucifiante et incurable. Aux dégâts de la maladie s’ajoutent ceux du décubitus prolongé en milieu principalement hospitalier (infections nosocomiales…). Pour comprendre le désir d’en finir parfois, il faut voir la façon dont se déroulent les soins infirmiers que nécessitent les escarres, la gestion des trocarts et tuyaux en tous genres qui profanent la peau, sans oublier l’humiliante trachéotomie reliée à une assistance respiratoire. N’évoquons même pas les douleurs propres à la maladie (cancer, métastases…) ou à une éventuelle zone opératoire.
On a compris que parfois, trop c’est trop ! Il y a des limites à ne pas franchir au supplice.
En cas de coma profond, des patients peuvent se retrouver à l’état de plante verte, soumis aux complications hospitalières de l’immobilité prolongée. Ces malades condamnés à ne plus jamais être conscients et à ne plus avoir d’échanges avec leurs proches, sont maintenus en vie par l’assistance technique des fonctions vitales.
Enfin le crabe, le cancer est le véritable ALIEN qui dévore irrémédiablement les entrailles. Il n’engendre pas de néo-monstre et disparaît heureusement avec la victime. Une forme de suicide du malin. Le cancer qu’on désignait dans les seventies et les eighties comme guérissable grâce à la recherche et aux découvertes qu’on prédisait miraculeuses. Le bilan est mitigé un demi-siècle après. Le cancer n’a pas été vaincu. C’est le moins qu’on puisse dire. Il demeure une cause de mortalité majeure des sociétés modernes. Son incidence continue de croître, touchant des sujets de plus en plus jeunes.
La liste de ses victimes expiatoires est longue. Elle s’étend aux personnalités les plus célèbres.
Humphrey Bogart dévoré par un cancer de l’oesophage est arrivé dans un état cachectique avancé refusant jusqu’au dernier moment l’aide des médecins. Fallait-il le doper à une réanimation de pointe (inexistante à l’époque dans les années cinquante) pour que la mort n’ait pas à le siffler ? If you want anything, just whistle…
Steve McQueen confronté à un redoutable cancer pulmonaire, retardé par un avatar de médecines douces, était-il prolongeable et devait-il se faire opérer [mortellement] au Mexique (refusé ailleurs) d’une tumeur inextirpable ?
Steve Jobs a certes gagné plusieurs années dans une lutte sans merci contre un cancer du pancréas (le cancer était l’ennemi à tuer. Il fallait être aussi [ou plus] cruel à son encontre qu’il ne l’était lui même vis-à-vis de l’hôte). Qui connaît les conditions de sa disparition en 2011, lorsqu’il était avéré que le crabe avait emporté la partie ? N’a-t-il pas bénéficié d’une assistance de confort en fin de round ?
Qui ignore les modalités dramatiques de la disparition de David Servan-Schreiber en 2011, lorsqu’il a été vaincu à 50 ans par un cancer du cerveau qu’il combattait depuis 19 ans ? Horriblement mutilé les dernières semaines de sa vie, le praticien, lucide, s’est vu humilié et crucifié par la bête qu’il voulait abattre. DSS était heureusement formidablement encadré par sa fratrie. Sa méthode douce anticancer lui a survécu. Elle a depuis été copiée par des pontes de la cancérologie.
La camarde ne leur a jamais pardonné. Elle les a poursuivis de son zèle imbécile.
…Et la loi Claeys/Leonetti constitue sans doute une avancée et un choix décisif pour les victimes de fins de vie abominables…
Ce qui m’emm…. c’est que quand je serai mort, je pourrai plus ouvrir ma gueule !
Quand on s’imagine confronté au problème de l’euthanasie, pour soi ou pour les autres, on voit le mourant entouré de médecins bienveillants, patients et à l’écoute, qui vous donnent le choix, dans un hôpital qui n’estime pas que vous occupez indûment un lit puisqu’on ne peut plus vous soigner davantage.
Ce n’est pas comme ça que ça se passe en réalité. Il n’y a personne pour proposer des choix, vous avez du mal à voir un médecin, et les assistantes sociales se chargent sur ordre de l’administration de vous demander de débarrasser le plancher au plus vite, vous et votre mort en puissance. La nuit, le médecin de garde dira à la famille qu’il faut attendre jusqu’au lendemain, parce que lui ne peut rien décider, il s’enfermera dans son bureau, et le mourant même pantelant restera seul pour mourir, seul et parfois pleinement conscient, surtout si c’est un vieux. Ca peut lui prendre des heures. Pour certaines maladies, on condescendra à distribuer de la morphine, mais pas pour toutes. Je crois que les hôpitaux français en donnent beaucoup moins que certains autres d’Europe (du Nord bien sûr, et protestante) dans des proportions qui vont du simple au double, à moins que ça ait changé. J’aimerais connaître les chiffres. Ca fait mal de mourir, très mal, dans certains hôpitaux français, si votre maladie n’est pas intéressante et si vous n’êtes pas jeune. Demandez aux gens qui dépendent de l’hôpital dont le Dr Leonetti est le maire. Si vous aimez l’humour noir, vous serez servi. Pourtant je trouve que sa loi est bonne, encore faudrait-il qu’elle s’applique. Les députés feraient bien d’écouter les simples « usagers ».
Commençons par améliorer les hôpitaux, commençons à lutter contre la souffrance, on pourra ensuite se poser gravement les questions philosophiques comme nos députés aiment le faire.
@Savonarole | 16 décembre 2014 à 09:36
« L’avantage de la mort c’est que certains deviennent enfin muets… »
En êtes-vous si sûr ?
« Catherine A. ma vie m’appartient | 15 décembre 2014 à 17:33 »
Croyez-vous ? Si c’était le cas, certains choisiraient de l’allonger et pas seulement de la raccourcir !
« Personne ne va vous euthanasier malgré vous. »
En effet, car cela serait dès lors un meurtre déguisé.
@ Andriant | 15 décembre 2014 à 18:56
« Le mariage pour tous ne contraint personne à épouser quelqu’un de son sexe. »
Non, mais il contraint quelqu’un à vous marier même si cela est contre ses convictions sociétales.
D’autre part, une fois que le mariage pour tous aura adopté – et on ne voit pas ce qui s’y opposerait – tous les travers du mariage tel que nous le connaissions jusqu’à présent, et travers qui sont à combattre, on verra de jeunes garçons mariés bon gré mal gré hors de France puis rapatriés ici, ce qui est une forme de légalisation de la pédophilie, tout comme de jeunes hommes épouseront de vieux barbons avec en vue leur prochaine ‘euthanasie’ !!
J’attendais avec une certaine curiosité le commentaire pseudo-scientifique de notre mystique de service Xavier Nebout. J’avoue que je n’ai pas été déçu ! 🙂
@Boeuf Mironton
« Vive la trêve des confiseurs, vive l’esprit de Noël ! »
En effet, tout cela est bien vrai, c’est le moment où la ménagère doit se consacrer à ses fourneaux et nous concocter avec amour un boeuf mironton, avec des patates.
C’est le moment où le spectacle d’une croupe en tablier devant son fourneau réjouit le preux chevalier qui revient de Jérusalem, couvert de sang et de sueur, comme Xavier Nebout avec son casque à pointe et sa cote de maille.
L’essentiel est de ne pas mourir idiot et la médecine n’y peut strictement rien, à quand une loi sur l’accompagnement en phase terminale des crétins ?
Quand on chasse le sacré par la loi, il revient par le désir.
Qu’ont-ils donc tous, nos princes, l’un après l’autre, à vouloir légiférer sur la mort ? A quel devoir sacré obéissent-ils ? Ils appellent ça la « fin de vie ». Et c’est immanquable : intercesseur de nos peurs, chacun y va de sa loi sur la « fin de vie ». De septennat en septennat, de quinquennat en quinquennat, ça ne rate pas. C’est plus fort qu’eux, et que nous. La vie est un infini – et merveilleux – mystère. La mort, par définition, est une part du mystère de la vie. Le sacré s’est construit sur le refus de ce mystère. Il donne, lui, une explication certaine et certifiée à tout, toujours, fût-ce au prix de vies sacrifiées. Il a prospéré ainsi, le sacré, sur le sacrifice, depuis la nuit des temps. Et puis, à la longue, il s’est institutionnalisé, symbolisé, il a perdu sa violence, il a inventé le doute, il a remplacé la chair et le sang par le pain et le vin. Devenu inoffensif, dieu fait verbe, il a été éjecté de la sphère publique. La loi l’a banni. Sans coup férir. Ils se croient quittes, nos fiers législateurs. Mais le désir de tout expliquer, de tout maîtriser, est si fort que le sacré revient, le vrai sacré, pas le symbolique, le vrai sacré avec ses vrais sacrifices. Ça va s’appeler « sédation terminale ». Elle sera administrée avec l’accord écrit préalable de l’intéressé. La victime ainsi sacrifiée sera consentante, comme il se doit pour un sacrifice réussi. Et comme il se doit pour la bonne conscience satisfaite des sacrificateurs…
« La mort pour tous », c’est encore un truc inventé par un socialiste ça, ou un communiste (certains le disent, chuuuut… ;-))
Vivement les Pâques chrétiennes pour tous, car à part ceux qui croient en la réincarnation en chat de château qui ronronne toute la journée sur un piano Pleyel, pour les autres c’est « aeternam » 🙁
Bien fait ! (comme disait Salvador : « faut rigoler, faut rigoler avant… etc. »)
@ eileen
Décidément, vous êtes dure de la comprenette.
Juridiquement, un droit n’est pas un devoir. Merci, j’avais compris.
Mais il se peut que, sous la pression sociale, l’exercice d’un droit légal se transforme en devoir social. Par exemple, de nos jours, l’avortement des enfants trisomiques : c’est un droit mais tout l’environnement vous le présente comme un devoir.
J’ose croire que tout le monde sera d’accord pour considérer que des souffrances inutiles ne sont pas tolérables. La loi du 22 avril 2005 (dite loi Leonetti) abordait la question des soins palliatifs. Hélas, cette loi est encore mal connue et peu appliquée. Ce que Jean Leonetti lui-même regrette. Ses propositions étaient pourtant modérées. Il constate aujourd’hui que si les soins palliatifs étaient mieux développés, la question de la fin de vie diviserait moins.
Ce qui semble déranger c’est le caractère contraignant des directives anticipées. Il s’agit pourtant de respecter les dernières volontés et le libre-arbitre de personnes qui vont bientôt mourir, comme lorsqu’on rédige un testament. L’intérêt de la sédation en phase terminale, c’est qu’elle est réversible. Elle permet de s’assurer plusieurs fois que la personne concernée n’a pas changé d’avis, tout en atténuant ses souffrances.
Prudemment, le rapport Claeys-Leonetti ne s’engage pas sur la voie du suicide assisté. Alain Claeys dit par exemple : Toute personne a droit à une fin de vie digne et apaisée jusqu’à la mort, et les professionnels de santé mettent en œuvre tous les moyens à leur disposition pour y parvenir, et toute personne a le droit de refuser ou de ne pas subir tout traitement qu’il estime relever d’une obstination déraisonnable.
Ou encore : Dans les situations où le patient est atteint d’une maladie incurable, où son pronostic vital est engagé à court terme, si le patient souhaite mourir, alors il y a d’abord la possibilité de l’arrêt de tout traitement de survie. Ensuite, nous proposons la possibilité d’une sédation profonde et terminale jusqu’au décès et dans un délai non déraisonnable.
@ eileen
Vous avez parfaitement raison. Même si certains mots dérangent, à cause de leurs connotations eugénistes passées, l’avortement et l’euthanasie constituent bien des droits, non des obligations. Curieusement, ceux qui sont « farouchement » contre l’euthanasie et l’avortement approuvent volontiers la torture, autrement dit, des souffrances infligées à d’autres. On dirait qu’ils ne se soucient pas des conséquences, mais seulement des principes.
La Mort doit bien rigoler devant la loi Claeys/Leonetti.
Un peu comme la Crise devant la loi Macron.
Et nous qui n’avons pas le droit de sourire en voyant le #2 du FN sortir d’un hammam avec son compagnon journaliste de TV…
La France est vraiment coincée !
L’idée suivant laquelle l’obsession de la mort qui travaille actuellement les socialistes serait à rattacher à la mort de la gauche, voire de la France, me plaît bien. Ces gens se croyant le centre du monde, ils veulent entraîner les autres dans leur propre mort.
Comme l’écrit breizmabro, le pourtoussisme a encore frappé : après l’avortement pour tous, le mariage pour tous, l’hygiénisme pour tous, la mort pour tous est une suite logique.
Notons que les communistes, dont Lionel Jospin se disait fier, ont déjà quelques longueurs d’avance. Cent millions de morts, ça vous pose une idéologie. Les Romero et compagnie sont des rigolos à côté de Beria.
« Philippe Bilger : 72 Heures »
Quelqu’un peut me renseigner ? C’est un vrai roman ? c’est le récit romancé d’une vraie affaire ? ou c’est le roman d’une affaire ?
Et pendant ce temps-là : déficit des caisses AGIRC, ARCO !
Des types qui annoncent un déficit d’un milliard et quelques millions hier, et aujourd’hui presque cent milliards ! des branleurs incapables de gérer et qui viennent faire la charité pour spolier benoîtement les employés du privé ! qui comme chacun sait paient les retraites du public.
Alerte à tous les pigeons voyageurs : rentrez fissa dans votre pigeonnier, un message va vous parvenir !
@Savonarole
à quand une loi sur l’accompagnement en phase terminale des crétins ?
Nous nous sentirions vite un peu seuls, cher Savonarole…
@Franck Boizard
« Ces gens se croyant le centre du monde »
C’est bien la seule chose à laquelle ils croient.
On retrouve toujours les mêmes, jouisseurs pathologiques dont la vie se résume à faire du manège pour enfants brillant et bruyant en essayant d’attraper à chaque tour la queue du Mickey. Leur peur de la mort, que tout le monde a en soi, croyant ou pas, se transforme en une véritable hystérie : eux, pas encore moi… encore un tour…
Monsieur Attali, vous avez 71 ans, il est temps de partir… c’est fini la foire du Trône.
« »Philippe Bilger : 72 Heures »
Quelqu’un peut me renseigner ? C’est un vrai roman ? c’est le récit romancé d’une vraie affaire ? ou c’est le roman d’une affaire ? »
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 décembre 2014 à 15:36″
Je l’ai commandé sur Amazon.
Pas encore lu. Mais il s’agit d’un ancien président de la République qui assassine tous ses opposants, avec la plus grande cruauté, comme Caligula, et tout en donnant des conférences rémunérées à l’étranger, il envahissait avec BHL des pays pétroliers étrangers pour financer ses campagnes électorales, bref un scénario dément ! Ça promet !
@ gone with the bling | 16 décembre 2014 à 11:27
Merci pour ce commentaire fort intéressant.
« Je ne veux pas dire comment je ne veux pas mourir. »
À la première lecture on traduirait par « je vais vous dire comment je veux mourir « . Eh bien oui, deux négations valent bien une affirmation, mais à mes yeux cela paraissait bien simple.
Je me suis torturé les méninges, il y avait bien sûr la loi, pas la loi, qui était à coup sûr la cible immédiate du billet, mais cette façon d’aborder le sujet était… plutôt me ramenait à résoudre une énigme (je dois avoir l’esprit bien torturé), donc ce qui me perturbait c’est le double « ne veux pas » et au bout de chacun de ces deux bras, d’un côté « dire » et de l’autre « mourir ».
En fait, plus j’y pensais et plus je voyais la dimension la plus obscure, et à la fois la plus limpide. Cette dimension qui fait que nous nous accrochons en permanence à la vie : on ne sait pas de quoi sera faite notre mort et on ne veut surtout pas le savoir.
Du coup j’ai relu le billet et j’ai été rassuré, le dernier mot était « vainqueur ». Toutes les discussions, toutes les lois, toutes les douleurs et incertitudes étaient balayées d’un revers de main, seul comptait désormais l’horizon qui s’ouvrait, il n’était pas question une seconde de l’obstacle de la mort. « Lutte », « vainqueurs », deux mots, notre soleil d’Austerlitz… peut-être.
« Nous avons toute la vie pour nous amuser
Nous avons toute la mort pour nous reposer. »
Paroles et chanson de Georges Moustaki.
Quand j’étais plus jeune, un peu plus jeune j’aimais entendre cette chanson. Je l’aime de plus en plus.
@Savonarole
Un sophisme n’est pas un argument ; ou alors malhonnête.
J’approuve chaque mot de votre billet.
« Seulement pour permettre aux médecins, avec bonne conscience, de devenir les bureaucrates de notre mort. »
Philippe, pas seulement aux médecins.
Cette proposition de loi, si elle est votée, transformera l’ensemble de la structure soignante en bureaucratie de la mort.
Il ne faut pas ouvrir, ni même entrouvrir la porte à la toute-puissance de cette bureaucratie de l’esprit et de l’âme qui, sous couvert de « devoir d’humanité », ne veut pas admettre que notre condition humaine est en premier un gigantesque mystère, que nous sommes une énigme pour nous-mêmes, que personne ne peut anticiper et affirmer quelle sera notre volonté au moment ultime – ou celle d’un tiers qui ne peut pas ou qui ne peut plus s’exprimer.
J’approuve aussi chaque mot de ce billet. Pourtant aujourd’hui face à Facebook, je me sens bien seule, en face des insultes qu’on y déverse.
Par exemple, en réponse à un post d’une personne faisant partie du Front de Gauche intitulé « Faut-il interdire E.Zemmour. Votez », j’ai posté ceci, peut-être un peu maladroitement : « Il faudrait aussi interdire JL.Romero », voici la réponse que j’ai reçue à mon commentaire, réponse d’une certaine Catherine Martin habitant Metz :
« Anne vous me faites vomir. Vous aimez sûrement regarder souffrir les gens, les regarder chercher chaque souffle après l’autre. Ma mère s’est suicidée seule dans son salon parce que votre législation de merde m’aurait considérée comme une criminelle si j’avais été là et vous osez poser votre petit commentaire puant pour comparer à Zemmour ceux qui cherchent à faire cesser cette situation infâme..
Voilà, une « amie » Facebook de moins. Pas dramatique.
@Véronique Raffeneau | 18 décembre 2014 à 05:34
En effet, la haine des professions médicales est une constante en France, pourtant on y va en serrant les fesses, du radiologue au chirurgien dentiste, la haine est palpable.
C’est d’autant plus vérifiable à gauche où Mitterrand à l’occasion d’une élection a bien voulu se faire refaire un piano dentaire à l’endroit. Et que dire de Mélenchon, éduqué par des parents anti-professions libérales, et qui devrait se faire faire un dentier, cette bouche haineuse le dessert. Avec un piano tout neuf de 32 dents je serais presque d’accord avec lui…
Le comique de cette haine réside dans le fait qu’ils finissent tous au Val-de-Grâce entre les mains d’un Bernard Debré (UMP) et autres, Bouteflika inclus…
Mon élégance naturelle m’interdit d’évoquer le miracle chirurgical de Ségolène Royal, passée du statut de boudin à celui de quinquagénaire séduisante.
La Médecine c’est comme l’Ecole alsacienne de Paris, les meilleurs clients sont de gauche…
@ Savonarole
Je ne saisis pas bien votre post à mon attention.
En écho au billet, Louis Aragon a si bien dit l’incertitude absolue de notre condition humaine :
« Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu’on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu’on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes… »
Quand un patient en récidive d’un cancer du poumon s’entend dire par son oncologue « je ne peux plus rien pour vous », quand ce patient passe ses journées sur son lit de souffrance, quand il n’a plus de vie, quand son cerveau divague sous l’effet des drogues, quand il prie pour que le seigneur le rappelle, que peut-on lui offrir sinon une sédation douce pour s’endormir dans la dignité ? La loi doit évoluer et permettre au patient de décider de son sort car c’est le dernier droit qui lui reste.
Je ne désire pas que ce pouvoir s’occupe de nous, de moi, pour tout.
Que ce « pouvoir » (?) s’occupe de ce qui le regarde et de ce pour quoi il a été en principe élu, au lieu de vouloir s’immiscer de force dans les foyers pour tout y régenter, de la fessée au dernier soupir, alors qu’il n’est même pas capable de faire régner l’ordre et la sécurité en France.
@ Jabiru | 10 mars 2015 à 13:30
Non.
Les partisans de l’euthanasie utilisent toujours le même sophisme : ils vous présentent un cas bien défini et vous coincent de telle manière à ce que vous ne puissiez qu’être d’accord avec ce cas. D’où ils en concluent qu’il faut une loi ad hoc.
Mais la réalité, c’est tout le contraire de cet argument fallacieux. Les lois sont faites pour tous et s’appliquent à tous, les méchants comme les bons, les malintentionnés comme les bien intentionnés.
Ensuite, on nous parle de malheureuses « dérives ». Mais quand ces « dérives » sont en germe dans la loi, n’est-ce pas que la loi est mal faite ou que ses promoteurs cachaient leurs véritables intentions ?
Les partisans de l’euthanasie font toujours comme si les soins palliatifs n’existaient pas. N’est-ce pas parce qu’au fond, contrairement à leur discours de façade, le soulagement des souffrances ne les intéresse pas vraiment ?
Ce qui intéresse vraiment les partisans de l’euthanasie, c’est de nier le tragique de la vie humaine, c’est de faire comme si tout était contrôlable, c’est de montrer que l’homme est une machine qu’on débranche en bout de course.
Mais, évidemment, cela coûte moins cher de piquouser un malade (et l’héritage tombe plus vite) que de l’accompagner en soins palliatifs, de le visiter tous les jours et de souffrir de le voir agoniser.
Cher Philippe,
Le surf sur l’angoisse de la maladie, le vieillissement, la mort, le handicap n’a pas fini de faire des vagues.
Il souffle un vent de folie dans la multiplication des lois, des distributions de pouvoir, des stratégies électorales.
Si les personnes qui répondent comme des moutons de Panurge s’interrogeaient un peu sur le nombre d’erreurs de diagnostic, elles donneraient beaucoup moins de pouvoir à la médecine qui n’est qu’une approche à un moment T et non une perfection.
Qu’elles interrogent les personnes autour d’elles, victimes d’erreur ou de guérison non expliquée actuellement, des sportifs auxquels les médecins ont recommandé l’arrêt de leur discipline et qui ont décroché des médailles, des femmes déclarées stériles et qui ont enfanté.
La vie n’est faite que de singularités et vouloir enfermer la vie et la mort dans des grilles législatives n’est que production d’esprit scolaire, ratatiné.
Certaines personnes qui découvrent qu’elles portent un cancer commencent des séances de karaté, ou font le tour du monde ou font appel à leur pulsion de vie et dépassent parfois l’espérance de vie de leur cancérologue qui n’avait pas détecté le problème pour lui-même. L’EPO interdite au sportif permet d’avoir des bons jours devant soi. Les anti-vomitifs non remboursés par la sécu permettent de ne pas perdre sa force.
Au lieu de financer des recherches qui permettent d’abattre des maladies, l’idée serait de baisser les bras et de mourir de l’idiotie d’une société fataliste, blasée.
Pourquoi pas demain une loi qui interdirait à toute personne de plus de trente, trente-cinq ans de continuer à vivre ? C’est laid, ridé, une personne de plus de trente ans, un infirme de l’audition puisque les capacités auditives baissent à partir de quinze ans.
Pourquoi, demain, ne pas interdire la fonction de nez en parfumerie et dans les métiers de bouche puisque les moins de cinquante ans n’ont pas développé leur odorat et le goût.
Nous souhaitons à toutes les personnes d’être inscrites sur le livre de la vie plus d’années que les enfants de cette célèbre chienne qui a eu beaucoup, beaucoup de dalmatiens.
françoise et karell Semtob
Lorsqu’on réfléchit à ce projet de modification de la loi Leonetti, il s’agit moins d’infliger au patient une drogue sédative qui l’endormira à jamais que d’obliger les médecins à y procéder lorsque ledit mourant le demande expressément et en pleine possession de sa conscience. Car actuellement certains médecins s’y refusent. Par ailleurs, cela protègera les médecins d’une accusation d’euthanasie tant par des proches du mourant que par des membres de la profession médicale malintentionnés.
Il ne s’agit ici en aucune façon de suicide assisté tel qu’il a cours en Suisse.
Il faut avoir assisté à la longue agonie d’un malade atteint d’un cancer du poumon, donc de très longs jours en détresse respiratoire, pour estimer qu’un tel geste reste celui d’une réelle humanité et non pas une euthanasie déguisée.
Monsieur Bilger,
Au-delà de votre incapacité à mobiliser vos ressources d’indignation à l’encontre de situations qui la justifieraient, je ne comprends pas votre volonté de nuire à l’exercice du libre arbitre des autres.
Si, à la fin de ce quinquennat, François Hollande n’avait contribué qu’à permettre aux homosexuels de vivre leur sexualité librement, et aux personnes le désirant de choisir à la fois la durée de leur vie et les conditions de leur fin de vie, je jugerais ce quinquennat fécond.
Je ne peux me résoudre à ce que des individus qui refusent pour eux-mêmes ce type de choix se croient autorisés à s’opposer à ce que d’autres puissent décider de leur propre vie dès lors qu’ils ne nuisent à l’exercice de la liberté de quiconque.
Dites à qui vous voulez ou ne voulez pas de quelle façon vous voulez mourir, mais n’en dégoûtez pas les autres.
Il est d’une remarquable malhonnêteté intellectuelle d’oser écrire : « Ce dispositif, d’autre part, sera facilité par les directives de fin de vie qui, d’indicatives, vont devenir contraignantes. Elles s’imposeront aux médecins. »
Le serment d’Hippocrate ne vous a été proposé que dans une version rédigée en sanskrit ou en akkadien ?
@Franck Boizard
Je comprends votre réserve car bien malheureusement il peut y avoir des dérives pour des raisons vénales. Mais quand les soins palliatifs deviennent inopérants que fait-on ? Il me semble quand même qu’en cas de volonté avérée d’en finir du patient, une équipe de médecins pourrait statuer en toute indépendance et offrir un départ vers l’au-delà dans la sérénité. J’ai assisté à l’agonie de mon père dans des conditions abominables et il me tardait qu’il soit soulagé.
J’ai écouté Leonetti ce matin exposer la seconde mouture de la loi Leonetti. J’ai cru comprendre de son gloubiboulga de sophismes, qu’il ne s’agissait pas d’euthanasie et pas non plus de suicide, puisque que le patient objet à sa demande (et pourtant tout est là, du degré de réelle liberté et conscience de ladite demande) d’une sédation profonde, subirait alors une sorte d’anesthésie dont il serait cependant prévu qu’il ne se réveillerait pas et qui lui permettrait de jouir de quelques heures à quelques jours d’une parfaite inconscience, et de son sort et de l’approche de la mort dont il serait ainsi privé de vivre le dernier instant, car ce dernier n’eût été sans doute que souffrance.
Cette sorte d’anesthésie létale devrait permettre d’éviter la dérive qui est constatée dans les pays où l’euthanasie est légale et qui serait de 30%. Or une dérive de 30% ne signifie rien d’autre que 30% de meurtres et de bon débarras déguisés.
Autrement dit, on serait donc dans le cas de figure d’une ‘sédation’ profonde ayant entraîné la mort sans intention de la donner car cette dernière n’interviendrait qu’au bout de quelques heures ou quelques jours d’un état d’inconscience, bien que provoqué par l’administration délibérée d’un produit anesthésique.
Cette nouvelle mouture aurait recueilli l’assentiment présidentiel, ce qui n’est pas étonnant vu qu’elle participe du même mauvais jésuitisme et la même rhétorique hypocrite que le discours élyséen en général.
La vie n’a d’intérêt que dans la mesure où l’on est conscient de son existence, que l’on est capable d’apprécier ce qu’elle peut nous offrir.
Être réduit à un état végétatif, devoir supporter des soins palliatifs pour éviter la souffrance, ce n’est plus la vie, cela devient un calvaire tant pour la personne en fin de vie que pour ses proches.
Alors arrêtons les considérations pseudo-philosophiques à deux balles et les leçons de morale de chaisière.
Dans certains cas extrêmes la mort est une délivrance.
La camarde ne leur a jamais pardonné. Elle les a poursuivis de son zèle imbécile.
La liste est longue des crucifiés sur l’autel de la maladie et des modalités opératoires de la grande faucheuse (billet du 16/12/2014, 11:27). Il se pose légitimement la question des moyens d’accompagnement de fin de vie en cas de circonstances morbides particulièrement horribles.
Les opposants à l’euthanasie le restent – comme par hasard – jusqu’au moment où ils se retrouvent – éventuellement – eux-mêmes dans la situation de choisir face à une maladie particulièrement agressive et sans pitié. Ils retournent alors la veste de leurs convictions et supplient qu’on abrège le supplice. Comme par hasard, ces farouches adversaires de la mort décidée n’ont jamais mis les pieds dans un hôpital, en particulier dans un service de réanimation et soins intensifs. Ils ne comptent pas non plus parmi leurs proches ou dans leur famille un membre du corps soignant, notamment un médecin. Sinon, ils sauraient la réalité des choses. Et auraient une opinion à contre-courant.
À la mouture originelle de la loi Claeys/Leonetti, 122 députés socialistes tentent actuellement d’adjoindre un amendement qui va encore plus loin encore vers une forme de suicide assisté.
Selon ledit suicide assisté, en phase terminale de maladie incurable provoquant douleur physique et souffrance psychique atroces, les moribonds auraient la faculté de demander – révocablement – à un collège de trois médecins une assistance médicalisée active à mourir. Sous réserve d’accord dudit collège, une dose létale de sédatifs serait administrée – par le patient lui-même (en compagnie du médecin) ou par le médecin – au plus tard quatre jours après la demande.
Cela va beaucoup plus loin que le projet initial qui prévoyait la possibilité d’une sédation terminale (différent du cocktail lytique radical) et offrait la possibilité au patient de faire état d’un refus d’acharnement thérapeutique (revêtant alors un caractère contraignant) en cas de maladie grave.
Tout en respectant la volonté des patients d’un accompagnement digne vers la mort, le texte souche se gardait de franchir la ligne jaune vers la dérive euthanasique.
Le projet d’amendement va sans doute trop loin.
@Jabiru | 10 mars 2015 à 17:40
Vous parlez de conditions abominables. C’est bien ce qui me gêne.
Je ne suis pas médecin, mais, d’après ce que j’ai lu, les conditions abominables dont vous parlez peuvent être évitées à condition de s’en donner les moyens humains et financiers.
Et vous ne répondez pas à mon argument principal, à savoir que la loi est faite pour toute la société et qu’autoriser quelqu’un à tuer autrui, même à sa demande, est la porte ouverte à toutes les horreurs.
Je l’ai déjà dit dans un commentaire en décembre : je préfère de très loin, comme on préfère le Bien au Mal, l’ancien système où tuer autrui était toujours un homicide condamnable, quitte à ce que celui-ci soit étouffé par l’unanimité des acteurs ou que le jury relaxe souverainement.
« Je ne veux pas dire comment je ne veux pas mourir ! »
Eh bien moi je veux dire à mes enfants et à mes petits-enfants comment je veux mourir et comment je préfèrerais mourir.
Chacun son truc.
Perso j’ai tout écrit pour que mes enfants et mes petits-enfants ne se chicanent pas pour cette formalité du passage (à l’acte ;-))
En même temps c’est vrai qu’à part mes livres (un millier quand même, ça va leur faire drôle) et mes 33 tours de Brel, Brassens, Bechet, Cloclo et tutti quanti, ils ne seront pas tentés par l’injection préalable au testament, mon compte en banque ne recelant que ma maigre retraite (dont le fameux RSI) qui, grâce à notre caudillo, sera réduite en sa partie… ‘complémentaire’ dans pas longtemps.
Je note que les députés et les sénateurs sont contre cette décision en ce qui les concerne (je ne sais pas comment on dit dans la religion musulmane mais chez les cathos on dit « charité bien ordonnée commence toujours par soi-même » :-D)
Bien sûr ils (mes enfants) se disputeront sur autres choses : les photos, mes masques de Venise ou… De toutes façons ils se disputeront. Basta ! (comme on dit en breton :-D)
Bref. J’adore l’idée que, vieille ‘très’ souffrante (quand même…!) ou retombée en enfance 😉 (= maladie d’Alzheimer, le principe étant de mettre le nom d’une sommité sur une pathologie vieille comme le monde), je m’endorme sous l’effet de drogues diverses et variées moi qui, même en 68, n’ai jamais pris comme expédients que de l’aspirine et des pilules contraceptives, en espérant que, quelque part, Bob Marley me dise que j’avais fait le bon choix ce jour-là (je ne sais même pas ce qu’est un champignon hallucinogène, j’espère que ce sera dans la mixture de la perf, je ne veux pas mourir trop bête !).
Ceci dit : je ne suis pas trop pressée ;-))
« Si, à la fin de ce quinquennat, François Hollande n’avait contribué qu’à permettre aux homosexuels de vivre leur sexualité librement, et aux personnes le désirant de choisir à la fois la durée de leur vie et les conditions de leur fin de vie, je jugerais ce quinquennat fécond ».
Rédigé par : Christian C | 10 mars 2015 à 17:32
Dites Christian, vous le faites exprès ou c’est à l’insu de votre plein gré ?
Si je pose cette question c’est juste parce qu’on peut orthographier « fécond » de façon moins synthétique !
Oui Achille, dans le cas que vous évoquez, la mort est vraiment une délivrance.
@Tipaza
Si vous insériez une idée, une étincelle de réflexion, j’allais écrire : « d’intelligence » dans votre commentaire (on a le droit de rêver ?), ce serait indiscutablement une innovation.
@Jabiru | 10 mars 2015 à 20:50
« Oui Achille, dans le cas que vous évoquez, la mort est vraiment une délivrance. »
Savez-vous que la souffrance appartient dans la nosologie, aux symptômes et phénomènes dits « subjectifs ».
« Subjectif » n’est pas ici une forme de négation mais un qualificatif qui exprime des différences individuelles dans la façon de la ressentir et de la supporter. C’est cette qualité subjective qui est notamment prise en compte dans la préparation à l’accouchement dit ‘sans douleur’. Comme tout un chacun qui a suivi une telle préparation, on sait qu’il ne s’agit pas de suppression médicamenteuse de la douleur de l’accouchement, mais d’une forme d’approche de la sensation par son propre corps.
L’accouchement occasionne certes une douleur ponctuelle qui tend vers l’effacement, tandis que les douleurs des maladies incurables tendent en fin de vie vers semble-t-il un accroissement intrinsèque sans compter le phénomène ayant donné lieu au supplice chinois de la goutte d’eau qui tend lui à abaisser le seuil de tolérance.
Toutefois, je trouve que l’on ne ‘planche’ pas assez sur les pouvoirs de l’esprit sur le corps, ceux notamment pris en compte dans l’anesthésie sous hypnose ou encore par la méthode Coué qui associe le patient non seulement à la prise en charge de la douleur, mais aussi de la dégradation du corps sous l’action de la maladie.
Je trouve également dès lors que la sédation médicamenteuse revient à une solution de facilité qui fait l’économie de la relation patient-soignant. Mais bon, ce que j’en dis…!
« Sagesse salutaire » dit l’éditorial du Monde d’hier soir sur le sujet.
Salutaire !
Tout est dans ce mot.
Nous retombons sans cesse dans la pensée sacrificielle.
Il serait salutaire de tuer des vieux, comme il serait salutaire de tuer des enfants dans le ventre de leur mère, comme il serait salutaire de tuer sous nos bombes des ennemis ou ennemis supposés ici et là-bas, comme il serait salutaire de tuer le peuple grec sous nos mesures d’austérité…
Mais c’est faux.
Il n’est pas salutaire de tuer.
Le salut ne vient pas de la mort d’autrui.
Ne le savons-nous donc pas ?
@Catherine JACOB@Jabiru | 11 mars 2015 à 09:05
Le vision de la fin de vie vue par le maître Capello du blog est vraiment savoureuse. Je la mets dans mes favoris.
J’espère que quelqu’un pourra la communiquer à Vincent Lambert. Ça pourrait l’intéresser. S’il lui reste un peu d’humour sur son lit de souffrance il pourra même esquisser un sourire, qui sait ?
Ah ces « intellectuels ». Ils sont pleins de ressources ! 🙂
Ce commentaire ne s’adresse pas aux psychorigides.
Si on intéressait à l’après vie sur terre, on saurait mieux comment gérer la mort.
L’ignorance totale à ce sujet est devenue impardonnable depuis que les NDE sont largement scientifiquement prouvées. Mais comme ce serait le retour des religions, et que la république ne le supporterait pas, on ne sait comment achever les mourants.
Reprenons les quelques connaissances qui sont à la portée des esprits pas trop fermés. Après la mort, nous avons :
– les réincarnations, phénomène amplement prouvé par des cicatrices que l’on retrouve de naissance après avoir été infligées à un autre dans le passé, ainsi que par les régressions faites sous hypnose ou contemplation, sans parler de la numérologie et visions karmiques
– les âmes errantes, visibles pour un regard exercé
– les « fantômes »
– les saints, qui peuvent accomplir des actes physiques sur terre ou miracles
– la hiérarchie des anges qui se manifeste sous la forme d’inspirations, ou idées, d’où les déesses. Là, comme le spirituel se mêle au matériel, c’est très compliqué. Les « anges gardiens » qui peuvent se voir dans les songes sous la forme d’effigie nous sont plus familiers.
Si on ajoute à cela les livres Tibétains et Égyptiens des morts, ainsi que la théologie et les prières chrétiennes pour les morts, on commence à avoir de quoi réfléchir.
Ceci fait, se pose donc la question de savoir si on doit être maître de sa mort, autrement dit : choisir son heure.
La réponse est la même que pour le suicide. C’est non, car tout ce qui relève de la raison est une entrave à la sérénité qu’exige l’examen de passage.
Par contre, qu’un prêtre dans sa fonction de sorcier des civilisation archaïques en décide au vu des auras du mourant, là, c’est oui.
En somme, le problème du moment est que la société n’a pas le courage d’admettre son ignorance, et encore moins celui de trancher. Alors, il faudrait que ce soit l’individu qui décide tout en sachant très bien qu’il est d’autant moins en mesure de savoir le faire, qu’on lui a interdit de le savoir.
Je ne doute pas avoir bien fait rire quelques imbéciles, mais il y en d’autres qui seront peut-être contents de trouver matière à réflexion.
« Si, à la fin de ce quinquennat, François Hollande n’avait contribué qu’à permettre aux homosexuels de vivre leur sexualité librement, et aux personnes le désirant de choisir à la fois la durée de leur vie et les conditions de leur fin de vie, je jugerais ce quinquennat fécond ».
Rédigé par : Christian C | 10 mars 2015 à 17:32 et 11 mars à 8:07
Vous souhaitez un peu de réflexion, à défaut d’intelligence de ma part, je me contenterai de constatations.
Je remarque que les seuls points « positifs » à votre avis relèvent de l’intime le plus profond.
L’amour ou disons la sexualité, puisque pour les socialistes il y a confusion, et la mort.
Vous ne trouvez pas qu’il y a beaucoup, beaucoup trop de vanité à vouloir régler ces deux fondamentaux de l’Homme ?
Principes constitutifs qui relèvent du spirituel et non de l’ordre social, et encore moins de l’ordre socialiste.
Il est vrai que l’impuissance socialiste à résoudre les problèmes de société conduit la clique au pouvoir à tenter de gérer les seuls domaines où l’échec ne leur sera pas reproché.
La fuite en avant devant les vraies responsabilités de gouvernants.
Devant le gavage de lois nouvelles concernant la vie intime de chacun d’entre nous, et la manière autoritaire, presque menaçante avec laquelle le gouvernement tient à nous les faire avaler, je veux citer un petit passage du blog du Telegraph de Daniel Hannan qui se posait la question « qu’est-ce qu’être conservateur ? »
Il commence par dire que les conservateurs font un travail permanent de sauvetage (rescue) de ce qu’il y a de bon dans la société. Il écrit « Dans un climat qui privilégie les systèmes, les conservateurs se tiennent obstinément du côté du pragmatisme et des coutumes héritées. Les bonnes choses sont faciles à détruire et pas si faciles à reconstruire. Cela est particulièrement vrai de ces bonnes choses qui représentent des atouts pour la collectivité : la paix, la liberté, la civilité, le sens civique, la sécurité des biens et des familles, toutes choses pour lesquelles chacun d’entre nous dépend de la coopération d’autrui. Pour tout cela, le travail de destruction est rapide, facile, et hilarant. Le travail de création est lent, laborieux, et morne. C’est la raison pour laquelle, nous, les conservateurs, nous nous trouvons souvent désavantagés dans le débat public. Notre cause est juste, mais ennuyeuse. C’est là notre tragédie ». Il dit par ailleurs dans le même article l’importance aux yeux des conservateurs que tout le monde dans le pays se retrouve autour de ces notions (blog de Daniel Hannan, What does it mean to be conservative. Le blog est maintenant arrêté).
Si nous pouvions avoir en France un vrai parti conservateur qui revendique ce rôle, peut-être que nous ne verrions pas grandir le FN à vitesse V, et peut-être qu’au lieu de défaire sans cesse les lois et de les refaire à la va-vite, nous saurions mieux protéger les acquis. Le sujet de la fin de vie m’intéresse, mais je suis arrivée à la saturation, et je n’attends qu’une chose, c’est qu’un autre gouvernement moins dogmatique remette les compteurs à zéro. Mais quel gâchis !
@Xavier NEBOUT | 11 mars 2015 à 10:09
« Je ne doute pas avoir bien fait rire quelques imbéciles, mais il y en d’autres qui seront peut-être contents de trouver matière à réflexion. »
Vous pouvez d’ores et déjà me ranger dans la catégorie des imbéciles, voire des crétins, j’assume ! 🙂
@Catherine JACOB
La perception de la souffrance est subjective mais pas la souffrance. Souffrance et plaisir sont des structurants biologiques et psychiques.
Je n’y connais rien en biologie, mais je crois me souvenir d’expériences au lycée avec de malheureuses grenouilles plus ou moins décérébrées, sur les pattes desquelles on déposait une goutte d’acide, et qui réagissaient avec ce qui leur restait de substance nerveuse. Je ne sais pas si elles souffraient à proprement parler, en tout cas, elles n’avaient pas l’air de trouver ça confortable, et elles tentaient d’y échapper de manière réflexe, parce que la plupart des êtres vivants sont programmés biologiquement pour éviter la souffrance et pour rechercher le plaisir. Freud y a vu une des grandes lois auxquelles notre nature nous soumet, à juste titre me semble-t-il (avec bien sûr des équipements nous permettant de retarder la satisfaction immédiate et d’endurer du déplaisir pour un plaisir ultérieur). Notre subjectivité nous fait ressentir les choses à notre façon, mais la souffrance est une dure réalité qui régit tous nos comportements et tous nos affects, du début jusqu’à la fin.
Pourquoi ce billet de décembre a-t-il été republié ?
Quelqu’un est malade ?
Après Harrison Ford et les sportifs « dropped », on pouvait plutôt s’attendre à un billet sur les dangers de l’aéronautique.
Je réécrirais aujourd’hui, sans rien changer, mon message du 14.12.2014 à 14h07.
Celui qui n’a jamais été accompagnant, ne sait pas.
Tipaza, merci d’avoir enfin avancé vos arguments.
1) Je n’ai pas écrit que les seuls points positifs (du quinquennat) relevaient de l’intime le plus profond.
2) Qui vous a dit que les socialistes (c’est ce qu’on appelle une généralité abusive digne du « prêt-à-penser idéologique », si vous considérez que les socialistes partagent les mêmes convictions sur tous les sujets) confondaient amour et sexualité ?
3) Je souhaite avant tout que ni gouvernement, ni parlement ne cherchent à régler ce que vous appelez les « fondamentaux ». Je souhaite choisir moi-même, sans avoir à en rendre compte à quiconque, ma vie personnelle, ma vie amoureuse, ma vie sexuelle, ma vie familiale et ma vie sociale, tout comme je souhaite choisir à quel terme je devrais passer de vie à trépas si les conditions indépendantes de ma volonté me conduisaient à endurer des souffrances que je ne souhaiterais pas poursuivre.
Je conclus pour ma part à un satisfecit du pouvoir en place sur les deux lois qui semblent vous déranger. Elles ne retirent rien à personne et élargissent notre liberté de conscience.
Plus largement, je ne considère pas que les gouvernements en place depuis mai 2012 aient résolu toutes les difficultés, pour l’essentiel économiques, accumulées, me semble-t-il, un peu avant mai 2012.
Je vais m’arrêter là, car si je poursuivais, je sens que je vous énerverais, ce qui pourrait avoir des conséquences terribles.
@ l’attention du Monsieur Bresilien sur un tout autre sujet et en date du 09 mars 2015 à 16:05
« …Valérie qu’en pensez-vous ?… »
Je laisse la fulgurance de l’esprit a d’autres, je passe mon tour… et continue ma lecture toujours instructive !!
P.S. Que devient le regrette commentateur « Sieur Oursivi » ; sa contribution manque a ce blog… ainsi que celle de Maitre Savonarole !!
@ M. Bilger et Christian C
Je vous invite à lire le texte qu’a rédigé sur ce sujet mon frère Jean-Claude sur son blog.
http://www.jean-claude-trutt.com/bloc_notes.php?annee=2015&id=129
@ Christian C
J’approuve totalement votre point de vue et vous remercie de l’exprimer avec autant de justesse.
Bien à vous
Les fachocialistes au pouvoir détruisent la France, sa culture, ses valeurs, ses traditions, ses racines religieuses…
C’est la fin des Français.
Français de souche est devenu une expression raciste.
Le dogme nouveau voudrait que le Français soit Africain sinon juif depuis plus de 2000 ans mais en aucun cas issu de peuples européens.
Les corrompus idéologues socialistes disent exactement la même chose aux Suédois, Norvégiens, Polonais etc.
Nos kapos fachocialos ont un humour sauce Goebbels sans aucune limite de démence dans leur paranoïa schizophrénique de l’eugénisme nazislamiste nouveau !
C’est aussi la fin des cultures et traditions françaises.
A la lumière de ces kapocialos kulturels, les Français n’ont bien sûr jamais rien construit eux-mêmes, que ce soit en matière de littérature, art, monuments, châteaux etc.
Soyez patients, dans quelques années on nous expliquera que les châteaux de la Loire ont été construits par des immigrés extracontinentaux et que Charlemagne était Africain.
@ Pierre T
Merci pour ce témoignage.
@Alex paulista
« Pourquoi ce billet de décembre a-t-il été republié ? »
Une fois de plus, les députés sont en train de discuter des articles d’une nouvelle loi. Ainsi, ils vont repousser un peu plus loin la frontière qui sépare l’humain civilisé du barbare assoiffé de sang. Petit à petit, le parti politique socialiste parvient à rendre légalement possible le meurtre des personnes malades. A chaque fois qu’une nouvelle loi passe, ils se congratulent. Je devrais avoir l’habitude ; mais je ne m’y fais pas. L’avortement que j’ai toujours estimé être le meurtre d’un foetus est entré dans les moeurs, il semble que la banalisation du meurtre des vieillards soit dans les tuyaux.
Philippe, vous ne pouvez pas dire une chose et son contraire. Le mariage est régi par la loi, il n’est pas question d’intime mais d’organisation sociale. Dans la mesure où la loi se mêle depuis des siècles du mariage entre hommes et femmes, il est normal que la loi se mêle aussi, mutatis mutandis, d’élargir ou pas le mariage à d’autres catégories de personnes. C’est exactement de même nature. On apprécie ou pas l’évolution de la loi, c’est autre chose et j’ai dis ici mon peu d’appétence pour le mariage homosexuel tout en restant conscient que je n’étais pas concerné et, qu’au final, la meilleure résolution était l’indifférence à une évolution dont je ne suis pas partie.
S’agissant de la fin de vie, c’est exactement la même configuration. Il y a une loi qui existe et qui, pour un nombre croissant de Français, n’est plus suffisante. Ce qu’une loi peut faire, une loi peut le défaire et si la loi d’aujourd’hui viole l’intime en permettant, celle d’hier, par sa nature identique, la violait tout autant en interdisant. Il appartient après à chacun de nous de décider, dans le cadre légal choisi, hier comme aujourd’hui, comment il va sortir de l’existence.
Si une évolution de la loi sur la fin de vie viole l’intime, le refus de son évolution le viole tout autant et si nous ne voulons pas que la loi se mêle de nos vies intimes, il faut abolir le mariage légal et supprimer tous les encadrements légaux sur la fin de vie, laissant à chacun le choix de s’unir ou pas avec qui il veut en passant contrat éventuellement devant notaire, laissant à chacun le choix des solutions envisagées pour sa fin de vie. C’est un autre modèle social qui a ses avantages mais ce n’est pas le nôtre aujourd’hui, et ce, depuis des siècles.
@Jean-Dominique
Ce n’est pas tant le champ intime qui est visé dans le billet que la crainte d’une bureaucratisation de la mort.
Vous écrivez :
« Il y a une loi qui existe et qui, pour un nombre croissant de Français, n’est plus suffisante. »
La désespérance de nos concitoyens exprimée dans les sondages hautement favorables à la légalisation de l’euthanasie tient plus, selon moi, au constat spontané et impuissant qu’en dépit des lois successives destinées à protéger le malade, on meurt en France abandonné à l’hôpital, livré à la surmédicalisation et aux « protocoles » bureaucratiques : le contraire du rapport de confiance qui fonde la relation médecin-patient.
Comme il est signalisé à la fin du rapport Sicard – à l’origine de la loi Claeys-Leonetti actuellement débattue :
« L’absence de droit est parfois plus protectrice que le droit. »
Sans recopier ici l’intégralité du serment d’Hippocrate que tous les médecins prêtent à l’issue de leurs études, je rappelle le fragment dédié au médicament devenu poison et à l’artifice abortif.
« Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. »
Ainsi la loi va à l’encontre des us et coutumes d’une communauté professionnelle.
@Achille
« Vous pouvez d’ores et déjà me ranger dans la catégorie des imbéciles, voire des crétins, j’assume ! 🙂 »
La clairvoyance sur soi-même est une grande vertu.
Par ailleurs, je vous avoue au sujet des anges que les situer entre le spirituel et le matériel était un peu provocateur.
Entre spirituel et réalité aurait été mieux compris, d’autant que sachant que la réalité est l’énergie de la pensée, et que vous connaissez la formule E=MC2, vous aviez assurément fait le lien.
Il faut dire qu’Einstein n’avait fait que trouver la formule selon laquelle le monde est issu d’une pensée de Dieu, n’est-ce pas ?
@ breizmabro
En soutien avec votre billet du 15.12.2014 10h57.
Le discours de Bernard Debré dans le cadre du dernier débat sur la fin de vie à l’Assemblée nationale est digne d’intérêt :
« Madame la présidente, madame la ministre, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, cinq ans après la loi dite Leonetti, notre assemblée est appelée à élaborer une nouvelle loi. Ce n’est pas une nouveauté instituée par François Hollande, mais bien l’issue d’une réflexion conduite depuis des années.
Ce texte comporte trois aspects importants. D’abord, ne pas laisser souffrir un patient en fin de vie. Nous avions légiféré en 2005 afin de recommander la prescription de médicaments antalgiques. Même si ces médicaments accélèrent la mort, l’intentionnalité était de traiter la douleur, de la diminuer.
Qu’y a-t-il de plus dans le texte que nous examinons aujourd’hui ? En réalité, pas grand-chose, si ce n’est l’affirmation que les traitements sédatifs antalgiques, qui étaient prescrits, peuvent aller jusqu’à la sédation profonde ou « sédation terminale ». L’expression était déjà utilisée en 2005 ! Je le redis avec force, ces traitements de sédation étaient déjà administrés jusqu’à ce que la mort survienne. Ils l’accompagnaient, ils permettaient de l’attendre, l’accéléraient parfois. Ce texte apporte une précision sémantique. Dont acte.
Le deuxième axe est d’obtenir des Français des « directives anticipées ». Elles étaient déjà dictées dans la loi de 2005. Mais aujourd’hui, elles s’imposent aux médecins. Est-ce bien raisonnable ? Attention au suicide, ou plutôt aux tentatives de suicide ! Beaucoup d’entre elles sont des appels au secours, témoignant d’un mal essentiellement psychologique. Pourtant, ce patient arrivant aux urgences dans un état grave serait en fin de vie si rien n’était fait. En Belgique, les troubles psychologiques graves conduisant à des tentatives de suicide sont considérés comme des maladies graves pouvant justifier un « suicide assisté ». Que faire si cette personne a laissé des directives anticipées, qui s’imposent ? Faut-il l’aider à réaliser son suicide, ou la sauver ? C’est toute l’ambiguïté de cette nouvelle disposition.
Le refus de soins constitue le troisième point fort repris dans ce texte. Il fait déjà l’objet de l’article 1111-4 du code de la santé. Il s’agit du refus de soins. Il est naturel et constitue l’une des libertés du patient, à condition qu’il soit réservé aux patients en fin de vie et dont la mort est certaine. Il faut qu’il n’existe aucun traitement adapté qui pourrait le guérir ou le mettre en rémission sur un long terme. Nous savons tous que lors des traitements, parfois difficiles, de maladies graves pouvant néanmoins guérir, le malade flanche, cède et, las, peut refuser les soins. Je l’ai déjà dit : il faut refuser l’acharnement médical, sans espoir de guérison, mais être suffisamment persuasif lorsqu’il s’agit d’un acharnement thérapeutique, avec la guérison au bout du chemin. Mais c’est vrai, la volonté du malade doit être respectée ; la loi devient ici péremptoire et dangereuse, le dialogue entre le médecin et le malade peut en être biaisé. L’article équivalent de la loi de 2005 me semblait plus souple et plus clair.
Administration de traitements antalgiques, directives anticipées et refus de soin constituent les trois piliers de ce texte. Alors, pourquoi cette nouvelle proposition de loi ? Je n’ai pas de réponse satisfaisante.
Par contre, j’aurais aimé que la diffusion de l’information sur la loi de 2005 soit plus efficace et plus complète, que l’enseignement à destination des étudiants en médecine consacré à la fin de vie soit plus important et que la loi Leonetti leur soit davantage explicitée. Je prends acte de ce qu’a déclaré le Président de la République et de ce que vous-même avez dit, madame la ministre.
J’aurais aimé que les unités de fin de vie soient développées, en particulier les unités fixes. Elles sont si peu nombreuses que cela en est indécent. J’en profite pour dire ici toute l’admiration que je porte au personnel qui y travaille. Le nombre d’unités de fin de vie doit être multiplié, il manque 20 000 lits !
Au XXIe siècle, en 2015, les médecins, les scientifiques, les patients ont en leur possession le crayon pour dessiner l’enfant à naître. Avec l’euthanasie, nous maîtriserions la gomme pour effacer l’homme qui le déciderait. C’est pour cette raison que je suis très opposé à l’euthanasie et au suicide assisté. Mais ce texte n’en parle pas. C’est pourquoi je le voterai tel quel. »
« …La chirurgie cardiaque stagne dans ses révolutions après avoir conquis des territoires magiques. Elle se rapproche en cela d’une discipline presque morte qu’est l’anatomie, base ancestrale de la médecine et des frayeurs remontant aux anciens (autopsies prohibées assimilées à des profanations). La médecine a longtemps été condamnée à la stupidité à cause notamment des principes de Galien qui ont perduré pendant des siècles avant d’être tournés en dérision par la vérité scientifique. Le foie – antérieurement aux travaux de William Harvey – n’était-il pas considéré comme le centre de la circulation sanguine ? » gone with the bling 16/12/14 -11:27
D’accord… La chirurgie cardiaque stagne… mais elle vient quand même de remporter une victoire éclatante en faisant le saut dans le futur avec l’implantation du coeur artificiel Carmat chez un deuxième patient, en excellente santé huit mois après l’opération. Est-ce franchir une marche vers l’immortalité ? Un livre venant de sortir s’intitulant « Le coeur éternel », écrit par deux chirurgiens cardiaques Alain Deloche et Gilles Dreyfus, est susceptible de répondre à cette question. Il est à rapprocher d’un autre livre, plus philosophique La mort de la mort écrit par Laurent Alexandre.
Le livre sur Carmat (dont l’inventeur est le professeur Alain Carpentier, qui voit ainsi se réaliser son rêve d’exploitation de ses découvertes en France) précise bien le rôle qu’ont tenu André Vésale (rétablissement de la vérité anatomique, en particulier l’absence de communication entre les ventricules), Michel Servet (petite circulation) et William Harvey (grande circulation et compréhension globale) dans la mise à mort des principes falots de Claude Galien sur la circulation sanguine qui avaient perduré 1500 ans. Voici un extrait de ce livre :
« …Claude Galien, ce Grec de Pergame, qui, au IIe siècle de notre ère, se fit médecin, chirurgien, chercheur. Il écrivit une œuvre considérable : plus de quatre cents traités où se mêlent la recherche scientifique, les petites aventures quotidiennes, quelques traits philosophiques et des couronnes tressées à sa propre gloire. Parlant du coeur, Galien écrivait : » L’organe se dilate lorsqu’il veut attirer quelques substances utiles, se replie sur lui-même pendant qu’il doit profiter des substances attirées, et se contracte lorsqu’il se hâte d’expulser le résidu de ces substances. «
Quel bavardage pour décrire les contractions cardiaques !
Concernant le coeur lui-même, Galien décrivit un muscle à l’organisation très particulière : » Une chair dure, constituée de fibres de diverses espèces, droites, transverses ou obliques. » Il repéra avec précision les ventricules et les oreillettes et observa les valves, donnant du coeur une image intelligible.
Hélas la suite est plus délirante… À partir de constatations exactes, mais cherchant à tout expliquer, Galien élabora un schéma de circulation sanguine que son imaginaire avait tracé.
Suivons un instant le maître dans ses élucubrations… Les aliments ingurgités traversent le tube digestif, ils sont alors absorbés par les veines de l’intestin et transmis au foie, où ils macèrent et mijotent dans une grande cuisson interne… qui produit le sang ! Une partie de ce sang descend par les veines vers les organes du bas du corps, une autre remonte vers l’oreillette droite du coeur, second réservoir sanguin. Du ventricule droit, une partie du sang va nourrir les poumons tandis qu’une autre partie traverse la cloison qui sépare les deux ventricules du coeur et passe dans le ventricule gauche. Là, le sang fait la jonction avec le pneuma venu des poumons, vapeur énigmatique où se mêlent chaleur et souffle. Et plus loin, le sang se dissout, avalé par les tissus, en flux continu, sans retour. Et voilà comment on prépare un millénaire et demi d’erreurs !
En effet, Galien fut, durant quinze siècles, la référence médicale absolue, le maître incontesté, le savant suprême soutenu par l’Église. Les théories qu’il avait énoncées étaient devenues des dogmes incontestés. Bien plus tard, lorsque l’observation ne parut plus vraiment corroborer les écrits de l’inévitable oracle, beaucoup refusèrent d’en accuser le maître grec et s’en prirent à la Nature… Elle se serait transformée en catimini et aurait, au cours des âges, modifié l’organisme humain !
Avec le XVIè siècle s’imposa le désir de comprendre. André Vésale fut de ceux qui firent de la curiosité une des bases de la science. Allemand d’origine, brabançon de naissance, espagnol de nationalité, français puis italien d’adoption, cet Européen avant la lettre n’était animé que par la seule passion de percer les mystères de la vie.
Pour aller au bout de sa curiosité, il lui fallait des coeurs à dépecer, des membres à découper, des estomacs à scruter, des cerveaux à fouiller, des intestins à déplier. Dans ces organes inanimés, il était sûr le trouver une vérité plus éclatante que celles énoncées dans les vieux ouvrages des maîtres du passé. En 1537, à l’âge de vingt-trois ans, il s’établit à Padoue, en Italie, où l’attirait la prestigieuse école d’anatomie.
Désormais, il pouvait s’atteler à la grande mission de sa vie : rédiger un traité complet de l’anatomie humaine, ouvrage qui permettrait de mettre sous les yeux de tous les savants médecins l’œuvre de la nature, comme s’ils se trouvaient devant un corps disséqué. Il s’appliqua non seulement à décrire les organes, mais aussi à mettre un nom sur chacun d’eux, établissant un premier dictionnaire du corps.
À Padoue, on se pressait pour suivre ses cours de dissection dans le théâtre d’anatomie :
» Admirez les vaisseaux qui sort du cœur… » expliquait-il… « …À la droite, voici l’artère pulmonaire, que je nomme ainsi car elle va aux poumons. À la gauche, ce que nous appelons l’aorte. Et regardez maintenant les vaisseaux qui arrivent au cœur, ce que nous désignons comme veine cave inférieure et veine cave supérieure. Observez encore, à la surface de l’organe, ces petits vaisseaux que je nomme coronaires, parce qu’ils sont tressés en couronne autour du cœur… Ce que vous voyez ici, c’est le ventricule droit. Sa paroi, en forme de croissant, se moule sur le ventricule gauche, qui se trouve à l’arrière. Regardez ces formes stupéfiantes, imprégnez-vous de cette merveilleuse architecture en cône ! Par-dessus se trouvent ce que l’on nomme les oreillettes. À quoi servent-elles ? La nature a créé ces petites chambres de réserve pour le sang afin que la contraction rapide du cœur ne cause pas de dommages à la veine cave et à l’aorte. «
…Vésale ouvrait alors le cœur pour faire admirer la merveille des merveilles, la soupape d’admission dans le cœur de gauche, la valve mitrale qu’il appela ainsi car sa forme rappelait celle de la mitre, la coiffure des évêques. Il faisait remarquer les deux voiles retenues au ventricule par de petits cordages qui assurent les parfaites ouverture et fermeture de la valve.
[Il reprenait : ] « …Entre les deux ventricules se situe une solide cloison… Je ne vois pas comment la moindre quantité de sang pourrait passer du ventricule droit au ventricule gauche à travers cette cloison. Je n’ai jamais rencontré les conduits qui la traverseraient et dont parlent certains qui pourtant les décrivent au cours de leur dissection, persuadés que le sang passe du ventricule droit au gauche. «
Une cloison étanche entre les ventricules ? Galien, au contraire, assurait que cette cloison était piquetée de petites ouvertures ! Cette attaque frontale contre les dogmes médicaux stupéfiait l’auditoire mais faisait avancer la science. Car Vésale avait raison.
Les leçons du maître de Padoue nous ont été transmises par son ouvrage De humani corporis fabrica une somme de plus de six cents pages illustrées de trois cents planches. Ces plaques de bois gravé, réalisées à Venise, furent acheminées à Bâle pour être imprimées. De la Suisse, le Fabrica de Vésale inonda l’Europe.
Pourtant, si Vésale faisait entrer l’anatomie dans l’époque moderne, s’il décrivait le cœur à la perfection, il demeurait bien peu innovant en ce qui concerne le mouvement du sang… dans cette matière fondamentale, il en restait au jargon de son époque.
Cette criante insuffisance devait être comblée par un homme étrange, rebelle à tous les dogmes, prêt à en découdre avec la terre entière pour faire triompher ses idées. Michel Servet était né en 1511 en Espagne. Cet homme austère, aux joues creusées, à la barbiche en pointe, se rangea du côté de la réforme qui agitait l’Europe et devint un adepte passionné de Martin Luther, l’homme qui, dans les pays germaniques, cherchait à transformer l’Église en prônant un retour scrupuleux aux Écritures. Passionné de théologie, Servet s’attaqua à la Sainte Trinité ; passionné de médecine, il chercha à comprendre la circulation sanguine. En janvier 1553, il publia l’ouvrage qui allait le faire entrer dans l’histoire : Magna Opus, Christianismi restitutio. Sur sept cents pages, six seulement sont consacrées à la médecine, mais ces six pages sont originales, audacieuses, inattendues. Michel Servet y décrit en effet le circuit complet de ce que nous appelons la petite circulation : « la communication, c’est-à-dire le passage du sang du ventricule droit dans le ventricule gauche, ne se fait pas à travers la cloison entre les ventricules, comme on se l’imagine communément ». Jusque-là, il ne fait que reprendre les théories de Vésale, rien de nouveau. Mais la suite est fascinante : « La communication se fait par un long et merveilleux détour, le sang est conduit à travers le poumon, où il est agité, préparé, où il devient rougeâtre. (…) Le sang sorti du cœur droit par l’artère pulmonaire revient au cœur gauche par la veine pulmonaire. Le sang sorti du cœur revient au cœur. Il y a, par conséquent, circulation, circuit. »
Ces découvertes rencontrèrent la plus grande indifférence du monde scientifique. En revanche, sur le plan théologique, les avancées médicales de Servet furent comprises comme un corollaire direct de sa négation de la Trinité ! Servet lui-même avait donné des arguments à ses opposants en affirmant que l’homme et le sang étaient une seule et même chose, que le souffle divin se trouvait dans l’air et que l’air – donc le souffle divin – purifiait le sang. Il tenta, maladroitement, de faire le lien entre sa ferveur religieuse et son exigence scientifique : « Dieu par le moyen de l’air rougit le sang, de même que le Christ illumine le cœur. » On a peine à comprendre aujourd’hui le lien établi entre une position religieuse et une découverte purement physiologique.
Les contempteurs de Servet, eux, firent ce lien fort aisément. Ils expliquèrent que si Dieu est Un, à travers la Trinité, il ne peut y avoir deux sangs, celui chargé d’aller alimenter les organes en air et celui qui remonte vers le cœur pour se régénérer dans les poumons. Puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu, il ne peut exister qu’un seul sang ! Obscur et inquiétant raisonnement…
Prudemment, Servet n’avait pas signé son ouvrage, mais il fut dénoncé à l’Inquisition et accusé d’hérésie. Il quitta Lyon pendant que s’ouvrait son procès, s’arrêta à Genève, ville sur laquelle régnait Calvin. Il espérait trouver la paix dans la cité, mais fut jeté dans un cul-de-basse-fosse, jugé pour hérésie et condamné à périr par les flammes. Le 27 octobre 1553, sur le plateau de Champel, aux portes de Genève, Michel Servet, en aube blanche, monta sur le bûcher. On l’attacha par une forte chaîne sur le poteau de supplice et l’on prit soin de fixer sur son bras droit et sa jambe gauche deux exemplaires de son livre hérétique. Il fallait que ces pages abominables disparaissent en même temps que leur auteur. La circulation pulmonaire, si bien décrite, partit en fumée… Heureusement, il restait d’autres exemplaires.
Quoi qu’il en soit, la pression des médecins fidèles aux thèses antiques, conjuguée à la menace religieuse, fermait les esprits clairvoyants et obscurcissait l’entendement de tous. Soixante-quinze ans allaient être encore nécessaires pour franchir un nouveau pas, essentiel : celui qui mènerait à la découverte de la grande circulation…
Au début du XVIIè siècle, un médecin anglais, William Harvey, se mit en tête d’étudier le cœur de plus près encore. Il pratiqua la vivisection sur des porcs, des chiens, des cerfs, des biches. Il vit des cœurs battre et des vaisseaux conduire le sang, mais que distinguer dans ces pulsations rapides qui s’agitaient à cent vingt contractions par minute ? Finalement, il se tourna vers les espèces à sang froid, serpents, limaces ou grenouilles dont le rythme cardiaque plus lent – autour de quarante contractions par minute – lui offrait la possibilité d’examiner de près le fonctionnement du muscle cardiaque.
En 1628, après plus de dix ans au fond de son laboratoire, Harvey publia à Francfort le petit ouvrage en latin qui devait bouleverser l’exercice de la médecine : Exercitatio anatomica de motu cordis et sanguinis in animalibus. (…)
Sur soixante-dix-huit pages, sans un mot de trop, Harvey dévidait ses constatations et énumérait ces axiomes fondamentaux :
Le cœur est une pompe qui expulse et fait circuler le sang.
Le sang s’éloigne du cœur par les artères et remonte vers lui par le réseau veineux.
Le sang accomplit un mouvement perpétuel.
En clair, cela signifiait que le sang circulait à travers le corps en un circuit fermé et toujours recommencé. Harvey définissait ainsi définitivement la double circulation : la circulation pulmonaire, dite aussi petite circulation, qui dirige le sang vers les poumons pour l’oxygène ; la circulation systémique, dite encore grande circulation, destinée à alimenter toutes les cellules de l’organisme.
L’opuscule signé William Harvey provoqua évidemment l’indignation d’une grande partie de la communauté scientifique… et de l’Église. En effet, l’Inquisition lança ses foudres vengeresses. La circulation du sang à travers le corps représentait une idée inacceptable pour les religieux arc-boutés sur les vérités révélées. Mais ils pouvaient bien anathématiser les incrédules, s’ils le voulaient, Harvey était anglais et anglican : dans son île, les délires des gardiens du dogme ne le touchaient pas, ne l’impressionnaient pas, ne le concernaient pas.
Au cours des décennies qui suivirent, le débat entre les circulateurs et les anti-circulateurs anima le monde pensant. (…)
Finalement, en France, on demanda au Roi-Soleil de trancher. Louis XIV portait en grande estime un chirurgien nommé Pierre Donis, qui influença heureusement Sa Majesté. Bénéficiant d’une longue expérience, Dionis avait compris et admis le principe de la circulation et, quarante-sept ans après la publication du livre d’Harvey, il parvint à convaincre le souverain. Un décret royal adopté en 1675 permit au chirurgien d’enseigner ces théories nouvelles. L’opposition véhémente de la très conservatrice faculté de médecine n’y changea rien : désormais, dans le royaume de France, et bientôt dans l’Europe entière, le sang circulait !
Sans le savoir, Harvey avait ouvert la voie à une nouvelle spécialité médicale : la cardiologie… qui apparaîtrait quarante ans après sa mort. On savait désormais à quoi servait le cœur, encore fallait-il percer les secrets de ses dysfonctionnements et tenter d’y apporter un soulagement. »
« D’accord… La chirurgie cardiaque stagne… mais elle vient quand même de remporter une victoire éclatante en faisant le saut dans le futur avec l’implantation du coeur artificiel Carmat chez un deuxième patient, en excellente santé huit mois après l’opération. Est-ce franchir une marche vers l’immortalité ? » finch | 08 avril 2015 à 17:05
Très intéressante, la description sur la manière dont a été révélée la circulation sanguine. 1500 ans d’erreurs basées sur les principes de Galien, avant que William Harvey ne vienne, avec brio, mettre de l’ordre dans tout cela en n’utilisant, dans sa démonstration, pas un mot de trop.
De l’euthanasie à l’immortalité, il y a un large fossé à franchir. Au terme du processus, l’euthanasie conservera une indication sociale (quelle horreur !), mais plus médicale dans certaines indications (la mort de la mort).
C’est d’ailleurs le problème métaphysique que pose le coeur artificiel Carmat recouvert dans son intérieur de membranes biologiques pour éviter tout problème de coagulation et de traumatisme globulaire. Un prothèse éternelle (?), lorsqu’elle sera au point, évitant tout recours à un traitement anticoagulant ou immunologique. On ne mourra plus de défaillance cardiaque mais d’autres raisons. Comme les maladies cardio-vasculaires sont, avec le cancer, la première cause de mortalité, on va engendrer toute une génération d’hommes bioniques prétendant à l’immortalité. Du problème en perspective pour l’équilibre financier des régimes sociaux.
Mais le coeur artificiel Carmat n’est pas encore au point. C’est un euphémisme de dire qu’il est plus que jamais au stade expérimental.
Après le décès du premier patient au soixante-quatorzième jour après l’implantation, voici que vient de disparaître le deuxième patient neuf mois après la mise en place (ce qui est déjà en soi un succès relatif). Là encore une panne moteur, si l’on ose s’exprimer ainsi. Sauf qu’en la circonstance, la panne c’est la mort. Pour ce deuxième patient en état d’arrêt circulatoire en ce soir du 1er mai, l’équipe chirurgicale a tenté de récupérer le coup en implantant en catastrophe un deuxième Carmat (sorte d’échange standard moteur si l’on ose l’analogie) mais sans succès, l’opéré décédant presque aussitôt dans un état de défaillance multi-viscérale.
La pose de ces prothèses a lieu dans le cadre d’un essai clinique, autorisé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, pour cinq patients en insuffisance cardiaque terminale dont les jours sont comptés.
Il n’existe donc à ce jour plus qu’un seul patient vivant porteur de la prothèse (implantée à Georges Pompidou le 8 avril) et deux encore à venir avant de clore la phase préliminaire de l’essai.
De la réussite des essais dépendent d’énormes intérêts financiers et surtout la question primordiale de savoir si l’implantation de ce type de prothèse est justifiée au plan éthique, technique, et du bénéfice attendu au regard du risque et de la souffrance encourus.
Suite au décès du deuxième patient le 2 mai dernier, Carmat suspend ses essais cliniques (Europe 1) :
» C’est désormais l’Agence du médicament qui donnera son accord pour une nouvelle implantation.
Après la mort des deux premiers transplantés, la société Carmat qui a conçu le premier cœur artificiel a décidé de suspendre ses essais cliniques. Elle veut ainsi se donner le temps d’améliorer son produit et demander l’avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour poursuivre ses implantations. Un troisième patient est actuellement sous haute surveillance à l’hôpital Georges Pompidou après avoir reçu le cœur Carmat le 8 avril dernier. (…)
Il n’y aura donc pour le moment aucune nouvelle transplantation. L’essai clinique sur le cœur artificiel est en effet momentanément suspendu suite au décès le 2 mai dernier au CHU de Nantes, du second patient implanté, neuf mois après avoir reçu le cœur Carmat. Un premier transplanté était également décédé en mars 2014, 74 jours après l’opération. Il reste donc à ce jour un seul patient vivant avec cet organe artificiel, toujours hospitalisé. (…)
Carmat va cependant bien poursuivre ses investigations. Cette suspension est un temps de travail nécessaire pour que les médecins mais aussi les ingénieurs analysent les données enregistrées par la machine. Ils veulent notamment comprendre pourquoi les moteurs du cœur se sont arrêtés de fonctionner chez le deuxième patient alors que pendant neuf mois, ils avaient marché sans accrocs. (…)
Pour voir un quatrième patient bénéficier de cette greffe, il faudra attendre que les autorités donnent leur feu vert. Selon une information Europe 1, une réunion est prévue dans une quinzaine de jours où Carmat présentera ses conclusions à l’ANSM. La société y présentera les modifications qu’elle souhaite apporter à la prothèse pour l’améliorer. L’Agence pourra donner alors son accord, ce qui devrait être le cas, a-t-elle confié à Europe 1.
À partir de là, une quatrième opération pourrait vite arriver. Le recrutement de patients du côté de chez Carmat n’a en tout cas pas cessé. La société continue de recevoir chaque jour des dossiers de patients candidats envoyés par des cardiologues français, mais aussi étrangers. «
À ce titre l’interview (http://www.europe1.fr/societe/alain-deloche-les-progres-fait-en30-ans-sont-enormes-2424941) des deux chirurgiens cardiaques Alain Deloche et Gilles Dreyfus, trois semaines avant que ne disparaisse le deuxième patient, était très intéressante.