J’ai peur

Non, ce gouvernement n’est pas lâche, sur aucun plan.

Le président de la République, devant nos ambassadeurs réunis, a, dans un discours lucide et responsable consacré notamment à la tragédie syrienne, mis l’accent sur l’alternative, qu’il n’a cessé de développer, entre agir ou ne pas agir, laisser faire ou intervenir, demeurer témoin des massacres ou s’y opposer militairement, le courage ou l’abstention, la France tranquille ou la France solidaire. A ces interrogations si légitimes, une réponse sera donnée à très bref délai (Libération, Le Monde, Le Figaro, Dauphiné Libéré) avec un débat parlementaire sans vote le 4 septembre (BFM TV).

J’ai peur.

« La France est prête à punir ceux qui ont gazé des innocents » et à ne pas laisser impunie l’attaque chimique du 21 août. Elle envisage d’apporter son concours aux Britanniques et aux Américains, fer de lance de cette coalition de l’humanisme international. Elle ne serait pas en première ligne mais après la Libye, avec les résultats désastreux qu’on sait, et le Mali, elle s’engagerait à nouveau dans une aventure en s’assignant une mission morale sûrement mais imprudente peut-être.

J’ai peur.

On s’en prendra à l’ignoble Bachar Al-Assad mais on apportera notre soutien au front de ses adversaires – coalition nationale syrienne et groupes rebelles autonomes – dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’inspire pas plus confiance que le dictateur sanguinaire. Pour sanctionner l’un en nous mêlant, si tardivement, des affaires horribles de ce magnifique pays, ne va-t-on pas abusivement et dangereusement conforter les autres ?

J’ai peur.

Est-il possible d’entraver un processus inouï de terreur et de sauvagerie d’Etat en venant y ajouter l’irruption d’un autre désordre, aussi nécessaire qu’il puisse apparaître pour la fierté éthique de la patrie des droits de l’Homme ?

J’ai peur.

L’Irak, aux quelques-uns qui ont soutenu l’intervention américaine si bien préparée en amont mais si catastrophique en aval, a servi de leçon. Je ne veux plus m’abandonner à ce réflexe de justifier toute action guerrière au prétexte qu’un tyran en sera victime. La Syrie ne serait-elle pas une tentation périlleuse, et sur le même registre que l’irakien, pour tous les jusqu’aux boutistes prêts à faire de la France un gendarme universel au petit pied quand tout appelle notre pays à se créer d’abord puissance et force à l’intérieur de lui-même ?

J’ai peur.

Garder l’arme au pied ne serait pas lâche. Manifester une autorité de feu et de sang en Syrie ne serait pas forcément une absurdité, un cocorico inutile et destructeur. Quand il y a tant de doutes et d’obligatoires hésitations, quand une partie de notre classe politique, à droite et à gauche, s’inquiète ou s’oppose, le message n’est-il pas clairement de remiser l’orgueil national et avec audace de s’abstenir ?

J’ai peur.

Si le président de la République tranche en faveur d’une France dans la coalition, il songera aux risques, aux souffrances, aux tragédies là-bas mais aussi dans nos rangs. Ce n’est pas parce qu’une armée ne craint jamais la guerre et qu’elle est par principe et par vocation courageuse qu’il faut l’exposer à tous les mauvais vents de l’Histoire.

J’ai peur.

Les justiciers créent du danger partout.

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  1. Ô combien d’accord !
    Hier soir chez Ruth Elkrief, Jean-François Kahn a été, pour une fois, très clair et a mis en cause BHL, Kouchner et Glucksmann qui appellent à envahir la Syrie.
    Ben voyons, envoyons la garnison d’Istres pour sauver des opposants encore plus enragés que leur dictateur…
    BHL, Kouchner, Glucksmann, sont trois Marx Brothers médiatiques et je le dis ici tout net, je ne pars envahir la Syrie que s’ils sont chefs d’escadrille, devant moi, et au feu.

  2. Vos craintes sont légitimes.
    Ce qui me fait « peur », c’est bien que le président de la République, dans un domaine ressortissant de la diplomatie, utilise le verbe « punir ».
    On est donc dans la posture morale, celle du bien et du mal, celle de Monsieur Bush en son temps, celle donc de l’alignement systématique avec les États-Unis, tentant de faire concurrence aux Britanniques.
    Ce n’est pas l’action elle-même qui soit la plus problématique, mais bien le risque de voir à nouveau poindre les attentats aveugles en France. Si encore cette action avait objectivement pour but d’accélérer le processus diplomatique, on pourrait comprendre. Mais le plus probable est qu’elle l’enterre.

  3. Je n’ai pas peur, mais je doute. Le mot « punir » surtout me gène. Définition : Punir ; Infliger à quelqu’un un châtiment, une peine en expiation d’une faute.
    A quelqu’un. Qui doit expier une faute. Quel(s) responsables(s)? Jusqu’à quel niveau de responsabilité ? Qui s’arroge le droit de punir ? Et qui fixe la juste expiation de la faute ? (Cela me rappelle aussi une vague histoire de jet de la première pierre…).
    Je trouve cette citation à titre d’exemple d’usage du mot « punir » sur le site du CNRTL : « Le goût de punir, on le verra plus loin, est souvent fort trouble: humilier, dompter, frapper un être fragile, le réduire au silence ou à l’immobilité, ces jeux cruels sont savourés par plus de bonnes âmes qu’on ne croit. » Mounier,Traité caract., 1946, p. 99.
    Nul doute là-dessus. Bien que je ne considère pas Assad comme un être fragile.
    Je m’interroge donc, et je suis d’autant plus mal à l’aise que ma famille a connu les chambres à gaz et que le laisser faire en la matière me paraît parfaitement intolérable.

  4. marie dumont

    N’avons-nous pas été assez échaudés par les interventions précédentes en Afrique?
    Qui sommes-nous, Occidentaux, pour nous instituer défenseurs de la morale chez les autres ?
    Bachar al-Assad est un tyran. Avons-nous la certitude que ses adversaires respecteront les droits de l’homme ?
    Notre pays, la France, dont les intérêts doivent être notre principale préoccupation, doit-il se mêler de ce qui est une guerre civile ?
    Moi aussi, monsieur Bilger, j’ai peur.

  5. calamity jane

    J’ai peur !
    C’est exactement ce que m’a dit un ado avant de m’annoncer la décision qui allait être prise alors que j’étais occupée à tout autre chose. Et il a ajouté : mais qu’est-ce que je vais faire ?
    Rien. Et tu vas continuer à faire ce que tu connais par les jours que tu vis aujourd’hui.
    Je me suis gardée de lui donner une ou d’autres idées et me sens prête à, éventuellement, les réaliser moi-même.

  6. Punir !
    Mais pour qui se prend t-il soudain !
    A-t-il conscience des éventuels dégâts collatéraux et de revanches sanglantes sur le sol national ?
    A-t-il besoin de jouer les tartarins pour redorer son blason ?
    La situation en Syrie relève d’une réunion à Genève sous l’égide de l’ONU et non d’un mouvement de menton d’un Président français décidé à en découdre pour punir un Etat en proie à une opposition dont on peut douter qu’elle soit à même de rendre plus heureux le peuple syrien qui souhaite comme tous les autres peuples vivre dans la paix et la modernité. Les Irakiens sont-ils plus heureux depuis la mort de Saddam Hussein, les Libyens depuis la mort de Kadhafi, les Tunisiens depuis le départ de Ben Ali ?
    Et ces pauvres Afghans en butte aux talibans et le dos au mur après le départ des soi-disant libérateurs…
    Les Egyptiens font actuellement les frais de l’accession au pouvoir des frères musulmans qu’ils viennent de mettre à la porte. Quant à aider des rebelles intégristes qui n’ont qu’une idée, le retour au califat partout et même en Occident, alors oui, moi aussi j’ai bien peur des scénarios d’apocalypse.
    Il y a tant à faire chez nous, à Marseille notamment et dans nos banlieues, que va-t-on aller faire dans cette galère alors que financièrement nous sommes à sec ? Mais au fait, quel est l’avis du Parlement sur cette éventuelle punition et quelle est la position de nos amis allemands ?
    Ils préfèrent jouer les fourmis pendant que nous jouons aux cigales.

  7. D’après la FAO un enfant meurt de faim toutes les six secondes dans le monde. Cela représente plus de cinq millions d’enfants morts chaque année pour ces raisons particulièrement révoltantes.
    Alors mille morts en Syrie et nous allons y jouer les matamores ?
    Parce que lorsqu’Assad utilisait les mitrailleuses lourdes et faisait des centaines de milliers de morts c’était plus « correct » ?
    Je n’ai pas peur, je me mets l’index sur la tempe : à la folie meurtrière d’un homme s’ajoutera la folie des Folamour en chambre.

  8. Je n’ai pas vraiment peur, parce que les risques ne sont pas immédiats. Ce sont les futures générations qui en subiront les conséquences, parce que l’Occident sera de plus en plus détesté, et que les « punis » d’aujourd’hui, ou leurs enfants, sont les punisseurs de demain. Je n’ai pas peur, mais je suis ulcérée.
    Je souhaiterais que le peuple français soit mieux protégé de ses gouvernants (ceux qui n’ont que le mot « pédagogie », à la bouche, (laissez-moi rire, ils nous prennent pour des enfants et veulent nous éduquer !). Je souhaiterais que notre constitution leur interdise :
    – d’entamer une guerre ou une expédition punitive sans l’assentiment du parlement français, à défaut de celui de l’ONU.
    – de dépenser plus qu’il n’y a de recettes, ce qui équivaut à faire payer par les générations futures les dépenses inconsidérées d’aujourd’hui.

  9. Michelle D-LEROY

    Globalement je suis d’accord avec ce billet.
    Personnellement j’ai surtout peur d’un embrasement général au Moyen-Orient qui pourrait aboutir à un conflit mondial, vu que cette pétaudière commencée en révolution est devenue une guerre de religion entre chiites et sunnites, envenimée par l’Iran, les pays du Golfe, les USA, la Russie, la Chine et même Israël.
    B.El Assad est un dictateur, on le sait, on le désapprouve. Ce n’est pas nouveau, il ne fait que suivre les traces de son père, soutenu par les Soviétiques en son temps. Pendant son long règne, il n’était pas contesté par la gauche française, si peu critique à l’égard de l’URSS et de ses amis.
    Mais face à ce dictateur, les rebelles qui voudraient prendre le pouvoir en Syrie sont bel et bien pour la plupart des islamistes voire des fanatiques djihadistes dont nous combattons les frères au Mali. Cet imbroglio doit se régler en dehors des Occidentaux. Pourquoi refaire les mêmes erreurs qu’en Iran ou en Irak ?
    D’autant que les Occidentaux, dont notre piètre Président, n’ont même pas eu un mot de compassion envers les chrétiens coptes d’Egypte récemment tués, pourchassés, malmenés, les pro-Morsi ayant brûlé leurs églises et leurs habitations. Un silence assourdissant qui en dit long sur son soutien inconditionnel et partial.
    J’espère que les voix les plus sages vont se faire entendre pour que nous n’allions pas nous égarer dans cette guerre.
    Bien sûr que l’utilisation des gaz chimiques est condamnable mais on en n’a pas la preuve formelle, d’autant que cela pourrait être aussi un subterfuge des opposants d’Assad pour faire réagir les Occidentaux. Tout est possible.
    Par contre, en ce qui concerne notre Président, une opération de diversion pour la rentrée, voilà qui le réjouit, l’occasion est trop belle. Il espère redorer son blason, en berne auprès des Français de bon sens. L’opération au Mali lui avait été favorable, pourquoi ne pas recommencer ?
    « Punir« , dit-il, lui qui n’est même pas capable d’employer ce mot pour sévir contre la délinquance qui mine son propre pays. Si la situation n’était pas si triste, on rirait un bon coup.
    Chacun voit bien que la situation économique de la France est en plein marasme et que le Président et son Premier ministre ne sont pas capables de redresser la barre. Voilà trois mois qu’ils parlent d’une réforme des retraites et aujourd’hui la montagne accouche d’une souris. Une réforme ? une réformette ? ni l’une ni l’autre, juste quelques mesures prévues pour 2035 et évidemment une seule à retenir : l’augmentation de la CSG pour les salariés et les retraités, la suppression du bénéfice fiscal (10% supplémentaires) pour les retraités… enfin, ceux qui paient des impôts.
    C’est tout ce que les socialistes savent faire depuis quinze mois, prendre dans la poche des Français moyens pour redistribuer, alors aller faire une guerre inutile qui nous coûterait cher, ce ne serait qu’une c…e de plus.

  10. Bonjour Philippe Bilger
    « La France est prête à punir ceux qui ont gazé des innocents et à ne pas laisser impunie l’attaque chimique du 21 août. Elle envisage d’apporter son concours aux Britanniques et aux Américains, fer de lance de cette coalition de l’humanisme international. Elle ne serait pas en première ligne mais après la Libye, avec les résultats désastreux qu’on sait, et le Mali, elle s’engagerait à nouveau dans une aventure en s’assignant une mission morale sûrement mais imprudente peut-être. »
    Noble sentiment que de vouloir « punir » un acte odieux comme celui qui consiste à gazer son propre peuple.
    Qui pourrait, en effet, rester insensible face à ces images insoutenables ? Ces femmes, ces enfants morts, enveloppés dans des draps ostensiblement montrés par toutes les chaînes de télévision.
    Ce qui me gêne un peu dans cette affaire, c’est que les responsables des pays qui affichent cette indignation bien compréhensible n’attendent même pas le résultat des investigations des enquêteurs de l’ONU et sont prêts à se passer de l’accord de cet organisme international pour intervenir. Exactement comme ils l’ont fait pour l’Irak.
    Et lorsqu’on se souvient des communiqués de presse mensongers de l’époque (le secrétaire à la défense américain brandissant devant les caméras du monde entier une pipette d’anthrax prélevée dans une usine irakienne), il y a tout lieu d’être prudent sur la validité des informations livrées au grand public.
    Et puisqu’il faut absolument « punir » cette tuerie immonde, ne faudrait-il pas aussi punir les pays qui fabriquent et qui fournissent ces armes de destruction chimique à la Syrie ? Sans doute les mêmes pays ont-ils fourni, en leur temps, au dictateur irakien, les gaz mortels destinés à asphyxier des civils iraniens.
    Le seul problème est que ces pays en question sont d’une autre dimension que la modeste Syrie. Il s’agit là de grandes puissances pratiquement intouchables et parmi lesquelles figurent même certains pays toujours prompts à joueur les grands défenseurs des droits de l’Homme.
    Faut-il également écouter ces philosophes un brin mystiques qui nous font de vibrants plaidoyers la main sur le cœur sur la défense des peuples opprimés et qui en fait n’ont d’autre objectif que de soutenir des desseins géopolitiques bien plus obscurs, ainsi que des enjeux financiers de grandes multinationales.
    Tant que ces philosophes va-t-en guerre du genre BHL pourront se servir des médias pour répandre leur propagande, alors oui, je pense que nous pourrons avoir peur.

  11. Alex paulista

    @ Robert | 28 août 2013 à 12:45
    « punir »
    Cela semble inadapté mais c’est pourtant bien de cela qu’il s’agit : on ne peut pas laisser utiliser du gaz mortel sur des gens qui résistent contre une dictature, même si ces rebelles nous font peur.
    Vous voulez décider de la politique à suivre en fonction du risque d’attentats. Je ne préfère pas votre approche.
    Si on veut que les gens se détournent du fanatisme, il faut aussi leur donner une raison d’espérer de nos démocraties.
    Et puis il y a le Liban à côté. Nous ne sommes pas les gendarmes du monde, mais nous devons conserver notre influence dans les pays qui nous sont restés proches, comme au Mali et pas comme en Libye ou en Irak.
    Je ne sais pas s’il est très avisé d’intervenir directement, mais les forces françaises devraient se positionner pour protéger le Liban des scories syriennes comme des interventions israéliennes.
    Mais ça ne sera pas simple de composer avec le Hezbollah allié à Damas…

  12. @marie dumont | 28 août 2013 à 13:42
    « Bachar al-Assad est un tyran. Avons-nous la certitude que ses adversaires respecteront les droits de l’homme ? »
    Ce sont bien évidemment des choses qui se négocient avant toute intervention et avec des garanties sérieuses.
    Ceci étant, il n’est pas question de prêter main-forte aux adversaires de celui qui n’a pas appris des British que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme », mais seulement de faire en sorte de limiter la capacité d’utilisation des armes chimiques ce qui implique qu’on en connaisse la planque et qu’on puisse les neutraliser dans le respect de l’environnement ; autrement dit voilà une équation diablement difficile à solutionner.
    Mon grand-père maternel a été gazé lors de la Première Guerre mondiale. Rappelez-moi voir le nom de l’inventeur de ces gaz ainsi que celui de leur premier utilisateur à grande échelle.

  13. Rousselot Jean-Paul

    Bonjour,
    « Et si le courage était à vendre qu’en ferait-il ? »
    Eh bien moi P. Bilger quinze mois plus tard je m’interroge et je suis très déçu.
    Je crains d’avoir la confirmation et de savoir que nos dirigeants n’ont pas la capacité, la connaissance, l’érudition, la valeur morale et le bon sens pour la gouvernance de notre pays.
    Après le discours du Bourget j’ai cru et j’étais rassuré de pouvoir voter en mai 2012 sans arrière-pensées.
    Président, Premier ministre, ministres, députés, sénateurs, sont persuadés d’avoir les bonnes clefs pour ouvrir les portes de la croissance, du chômage et réduire la dette, mais se sont-ils informés de l’état des serrures ?
    J’ai peur d’un possible désordre de grande ampleur dans notre pays.

  14. « La France est prête à punir ceux qui ont gazé des innocents »
    Dès lors qu’il est plus que probable que se sont les mercenaires djihadistes qui l’ont perpétré, et qu’ils ne l’ont pas fait de leur propre initiative, mais sur ordre de ceux qui ont intérêt à détruire la Syrie,
    Hollande et Fabius sont au moins complices, si ce n’est principaux responsables d’un crime contre l’humanité.
    Qui sait si un jour la France les punira !

  15. Dans le cas malien, nous n’aviez pas peur, au contraire, vous étiez très optimiste et en phase avec notre président va-t-en guerre.
    Peut-être cette fois-ci ne voyez-vous pas les intérêts de la France. Eh oui pas de pétrole, gaz, uranium, Areva en Syrie.

  16. @ Alex paulista | 28 août 2013 à 17:35
    Je n’ai certes pas développé mon raisonnement. Quand on déclenche des hostilités sur des bases sûres, alors on peut assumer tous les risques qui en découlent.
    Dans le cas de la Syrie, rien n’est moins sûr. Je vous renvoie à un entretien fort instructif avec un opposant au régime syrien :
    http://theatrum-belli.org/syrie-pour-lopposant-exile-haytham-manna-les-attaques-chimiques-sont-un-coup-monte/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=syrie-pour-lopposant-exile-haytham-manna-les-attaques-chimiques-sont-un-coup-monte
    D’où le fait que je suis plus dans la pensée de notre hôte que la vôtre sur ce cas d’espèce. Surtout avec une poudrière proche et moyen-orientale qui ne demande qu’à exploser sans que l’on soit sûr d’en maîtriser toutes les suites. La Syrie n’est pas le Mali, d’autant que les rebelles islamistes se préparent dans les confins libyens, nigériens et algériens où ils reconstituent leurs forces.
    Enfin je n’ai pas une confiance absolue dans les analyses officielles de Washington dont il appartient à des pays comme la France de se démarquer pour rester autonome dans ses choix et non se livrer au même suivisme que Monsieur Sarkozy en son temps.

  17. sbriglia a écrit :
    « D’après la FAO un enfant meurt de faim toutes les six secondes dans le monde. Cela représente plus de cinq millions d’enfants morts [de faim] chaque année ».
    Ces chiffres et d’autres du même tonneau concernant les morts de faim sont notoirement bidon.
    Soixante millions d’humains meurent chaque année. Si un douzième de ces morts étaient des enfants (ce qui paraît peu probable), cela ferait cinq millions d’enfants morts par an toutes causes confondues. Les maladies tuent évidemment beaucoup plus que la faim.
    Je vous laisse effectuer les recherches vous-même (puisque, aussi bien, c’est vous qui avez publié ce chiffre), nous ramener un chiffre sensé, et nous expliquer comment et où vous avez ramassé le chiffre bidon.

  18. @Achille a écrit :
    « ne faudrait-il pas aussi punir les pays qui fabriquent et qui fournissent ces armes de destruction chimique à la Syrie ? Sans doute les mêmes pays ont-ils fourni, en leur temps, au dictateur irakien, les gaz mortels destinés à asphyxier des civils iraniens.
    Le seul problème est que ces pays en question sont d’une autre dimension que la modeste Syrie. Il s’agit là de grandes puissances pratiquement intouchables et parmi lesquelles figurent même certains pays toujours prompts à joueur les grands défenseurs des droits de l’Homme. »
    N’importe quoi. Rien de plus facile que de fabriquer une arme chimique. Elles sont produites en Syrie. Toujours cette manie de chercher les coupables hors du tiers-monde parmi de mystérieures grandes puissances probablement occidentales puisque droit-de-l’hommistes…

  19. Punir !!
    Le gros mot est lâché par un président qui s’affiche socialiste.
    Punir pourquoi faire ?
    Punir pour éduquer Bachar el Assad ?
    Punir pour suivre l’éducateur en chef, Barack Obama, Prix Nobel de la paix ?
    Pas de peine de probation. Pas la moindre présomption d’innocence en attendant que les experts de l’ONU signent le rapport déjà rédigé par la CIA et la NSA ?
    Qu’en pensent les rousseauistes du PS ?
    Punir pour le principe. Quel principe ?
    Pas de gaz a dit Obama. Tout le reste est donc autorisé, enfin presque.
    Je dis presque parce que je ne sais pas si l’agent orange, ce défoliant largement répandu sur les forêts du Vietnam, est autorisé dans ce conflit. Mais sur les vergers et les oasis syriens, serait-il aussi efficace, certainement aussi cancérigène à long terme.
    Je dis presque parce que je ne sais pas si les bombes à sous-munitions sont autorisées dans ce conflit.
    Il faut savoir que les USA n’ont pas signé le traité de Dublin interdisant les armes à sous-munitions, et adopté par les représentants de 107 pays. Ils ne sont pas les seuls, puisque la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Inde, l’Iran, Israël et le Pakistan, n’ont pas signé non plus.
    Toutefois dans un souci d’efficacité qui les « honore », un mémorandum du 19 juin 2008 du Secrétaire de la Défense des États-Unis ordonne qu’à partir de 2018, les sous-munitions ayant un taux de raté dangereux ou non-dangereux supérieur à un 1 % ne seront plus produites et retirées du service (Wiki).
    Je dis presque, mais j’exagère, parce qu’il est évident que seuls les USA ont le droit d’utiliser la bombe atomique pour liquéfier Hiroshima et Nagasaki, pour punir les Japonais.
    Et si Hollande envoyait plutôt les paras dans les zones de non-droit des banlieues ? En Algérie, dans la Casbah, ils furent efficaces.
    Mais voilà, les sondages montrent que les banlieues ont voté Hollande très majoritairement.

  20. @Achille a écrit :
    « Faut-il également écouter ces philosophes un brin mystiques qui nous font de vibrants plaidoyers la main sur le cœur sur la défense des peuples opprimés et qui en fait n’ont d’autre objectif que de soutenir des desseins géopolitiques bien plus obscurs, ainsi que des enjeux financiers de grandes multinationales ? »
    Lévy, Glucksmann, et Cie agents des multinationales, lesquelles poussent à la guerre avec la Syrie ?
    Vous vous surpassez dans la déraison…

  21. @Catherine JACOB@marie dumont a écrit :
    « Ceci étant, il n’est pas question de prêter main-forte aux adversaires de celui qui n’a pas appris des British que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » « .
    Que viennent faire ici les Anglais ? La formule se trouve dans Pantagruel, d’un auteur français, que je sache.

  22. Arobase du Ban

    Merci M. Bilger. Votre crainte est justifiée.
    Permettez-moi d’adresser avant leur rédemption un message de sympathie à mes amis syriens.
    « Hommes, femmes et enfants de Syrie qui allez recevoir les missiles occidentaux sur la tête, dites-vous que c’est pour vous sauver de ce dictateur sanguinaire de Bachar, que c’est pour votre bien car c’est pour LES DROITS DE L’HOMME.
    Vous pouvez bien consentir quelques sacrifices pour les droits de l’homme !
    C’est l’Absolu, notre nouvelle religion, et nos grands prêtres Kouchner, Bernard-Henri Lévy, et d’autres sommités envoyées de notre dieu sont ses représentants sur terre. Vous devez vous convertir à cette foi obligatoire.
    Sinon le Tribunal de la Bonne Pensée vous jugera et vous enverra à la Géhenne.
    Notre très grand maître Hollande a décidé de le PUNIR parce qu’il a un peu trop tué, tué comme tout le monde dans le monde depuis que le monde est monde, et que l’homme est l’homme, votre vilain chef qui empêchait jusqu’alors les vilains islamistes d’asseoir leur pouvoir sur votre région.
    Cet alibi est spécieux, c’est une oeuvre du diable. C’est l’intelligence.
    Nous avons renoncé à cette tentation.
    Nous voulons l’homme nouveau.
    Il n’y a pas de place dans la foi pour l’exercice de l’intelligence. C’est un venin mortel.
    Nous sommes le Bien, nous Sommes la Vérité, et notre Mission est Impérieuse et Haute.
    Les bonnes intentions ne pavent jamais l’enfer.
    Remerciez-nous ! »

  23. Perplexe-gb

    Les arabes ne veulent pas de l’intervention des occidentaux dans leur sphère d’influence. Il est à craindre que les populations musulmanes de France n’approuvent pas une opération en Syrie, qui se révèlerait par trop meurtrière du fait de la résistance des troupes syriennes. Entre les deux guerres les Français de gauche ont réprimé dans le sang des émeutes syriennes.

  24. @ Buridan
    Il est vrai que maintenant il est, paraît-il, possible de se fabriquer une petite bombe atomique dans son garage simplement à partir de données trouvées sur Internet. Alors pourquoi pas en effet, un petit gaz toxique pour peu qu’on ait eu dans sa jeunesse une panoplie du petit chimiste pour se faire la main.
    Ceci étant, je suis certain que si les enquêteurs de l’ONU disposent des moyens leur permettant de faire des investigations sérieuses, il sera possible de démontrer que ces armes chimiques ont été fabriquées dans un pays qui est un grand fournisseur d’armes, ainsi que cela a été le cas pour les armes chimiques utilisées par l’Irak contre l’Iran.

  25. @Buridan | 28 août 2013 à 19:31
    « Que viennent faire ici les Anglais ? La formule se trouve dans Pantagruel, d’un auteur français, que je sache. »
    Exact, dans Pantagruel, Gargantua adresse en effet à son fils un programme d’études et une réflexion humanistes où l’on retrouve notamment l’avertissement suivant : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »
    It was not I who said : ‘Science without conscience ruins the soul’ diraient sans doute les Anglais mais bon, le Syrien n’a pas fait d’études en France et je ne connais pas de citation de Shakespeare équivalente, mais vous peut-être ?

  26. Buridan ne risque pas de mourir de faim ou de soif comme son célèbre homonyme, car il se nourrit de ce que les autres essaient de faire valoir ici.
    Buridan, pondez-nous une idée personnelle.

  27. @ Buridan
    Concernant Glucksmann, je me permets de vous rappeler qu’il a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy en 2007 qui est, comme chacun sait, un atlantiste convaincu. Son penchant pour le maoïsme de mai 1968 n’est plus qu’un lointain souvenir.
    BHL lui, a été le conseiller diplomatique particulier de ce même Nicolas Sarkozy lors de la chute de Kadhafi, ce qui ne l’a pas empêché de voter pour François Hollande en mai 2012.
    Surtout ne cherchez pas à comprendre la logique d’un intellectuel « de haut niveau ». Il n’en a pas et est capable de vous démontrer un jour exactement l’inverse que ce qu’il vous a expliqué la veille.
    Ils ne fonctionnent pas comme nous… enfin comme moi. Vous je ne sais pas encore.

  28. @ Rousselot Jean-Paul
    Après le discours du Bourget j’ai cru et j’étais rassuré de pouvoir voter en mai 2012 sans arrière-pensées.
    Président, Premier ministre, ministres, députés, sénateurs, sont persuadés d’avoir les bonnes clefs pour ouvrir les portes de la croissance, du chômage et réduire la dette, mais se sont-ils informés de l’état des serrures ?
    J’ai peur d’un possible désordre de grande ampleur dans notre pays.

    Réflexe pénible et classique du consumérisme moyen appliqué à la politique : qu’il était beau mon gros joujou qu’il est maintenant tout rayé, booouhh. Et aussi un peu ébréché sur les côtés. Vous êtes mûr J-P pour le premier Mussolini qui passe, les portes de la bonne vieille sagesse populaire vous sont définitivement barricadées, désolé.
    Avez-vous pensé à vous marier avec un autre homme ? Ce serait déjà ça de sauvé. En plus ça ferait remonter un peu les stats de Savonarole céans. Non ? Bon, bon.

  29. Certes on peut dire : ‘j’ai peur’ en France.
    Mais la peur est décuplée en Syrie : les 100 000 morts, le million de réfugiés, les villes que l’on détruit, les enfants qu’on torture, les populations civiles que l’on gaze…
    La communauté internationale occidentale peut-elle jouer les Ponce Pilate ? ne rien faire ?
    La Russie et la Chine n’ont pas à donner de leçons. Elles s’arc-boutent sur la non ingérence et on les comprend. Elles veulent nous dire : « laissez-nous faire ce qui nous convient place Tian’anmen, au Tibet, en Tchétchénie, etc. »
    Il ne s’agit pas de refaire la même guerre qu’en Irak ou en Libye. Les stratèges militaires ont d’autres solutions.
    Hafez el Assad n’a appris que la dictature à son fils Bachar. Ce dernier n’a pas été suffisamment intelligent pour négocier alors qu’il ne représente que 20% de la communauté syrienne, les alaouites. Il a préféré l’intimidation, la persécution. Ses nervis de la police secrète n’ont fait que de sinistres besognes dont l’arrachage des ongles d’enfants.

  30. @ Lucile – 28 août 2013 à 15:32
    « Je n’ai pas vraiment peur, parce que les risques ne sont pas immédiats. »
    Certes en France et Europe on n’a guère de risques de subir les conséquences de cette future guerre en Syrie, quoique… Mais pour environ un tiers du peuple syrien (Alaouites, Chiites, Chrétiens, Druzes et Ismaéliens), leur génocide est quasi certain ou du moins pour la majorité qui ne pourra fuir à l’étranger.
    Il ne faut pas s’illusionner, derrière les propos parlant seulement de punir Assad pour ce massacre chimique dont rien ne prouve à ce jour qu’il en est réellement l’auteur, il y a une volonté US de détruire le régime en place. Les frappes aériennes ciblées et fort limitées dans le temps, donc la « punition », c’est juste pour tenter de convaincre populations et gouvernements de laisser faire et y participer pour certains (France entre autres). Mais une fois celles-ci enclenchées, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin et cela continuera jusqu’à l’anéantissement de la majorité des forces militaires d’Assad.
    En plus quelques malencontreux tirs de missiles de croisières ou/et lâcher de bombes téléguidées sur les palais présidentiels et les principaux ministères, pourraient bien éliminer « accidentellement » Assad et ses proches.
    Après cela il ne sera pas trop difficile pour la rébellion, pourvue généreusement en armes et en équipements par les USA (via l’Arabie, Qatar, Emirats arabes unis et Turquie) de s’emparer du pouvoir par la force. Mais problème qui n’en est guère un pour les USA, et que Hollande ne veut surtout pas voir, les plus aguerris-encadrés-organisés-armés au sein de la rébellion sont les Islamistes salafistes. En outre ils ont marginalisé l’ALS, bras armé de l’opposition modérée, et cette dernière est fort divisée.
    Suite à un effondrement de l’armée d’Assad, et surtout à l’anéantissement de ses structures de commandement et transmissions par les frappes aériennes, le pouvoir sera immanquablement conquis et contrôlé par ces islamistes salafistes, et ils ne sont pas du genre à pratiquer le partage.
    Vu ce qui se passe déjà à l’échelle artisanale dans les zones qu’ils ont libérées, le fanatisme sanglant de ces islamistes et les haines intercommunautaires accumulées au fil des décennies, il est donc facile d’anticiper ce qui se passera : génocide du tiers de la population non musulmane sunnite qui n’aura pu fuir.
    Même si on fait abstraction de l’horreur humaine d’un tel génocide, trois à cinq millions de civils massacrés au Kivu en RDC lors des quinze années écoulées ne scandalisent quasiment personne, il ne sera pas sans répercussion dans tout le Moyen-Orient.

  31. Maître Jean DAMNED

    « Rappelez-moi voir le nom de l’inventeur de ces gaz […] »
    (Catherine JACOB)
    Pour ne pas se tromper, à coup sûr, au choix :
    – le Tout-Puissant
    – l’Etre Suprême
    – la Nature des Choses.
    Pour la petite histoire, la boucherie avec option gazeuse d’il y aura tantôt un siècle a servi de banc d’essais techniques : chars, aviation de combat, gaz d’extermination entre autres joyeusetés.
    Ce qui aura invalidé sentimentalement les effluves létales c’est leur emploi par les deux grands totalitarismes (soviétique : les camions à gaz ; nazi : les « chambres »). Car en 1940 le masque individuel a fait partie du trousseau obligatoire du pékin civil. Curieusement les deux camps ont renoncé à l’emploi tactique de cette chimie-là sur les théâtres d’opérations de même dans les tapis de bombes offertes aux villes.
    Il y aurait une chimie « propre », celle des explosifs propulsant des débris de métal dans les barbaques (c’est « viril » ?) et une chimie sournoise de l’expédition ad patres par inhalation voire cheminement systémique par pénétration cutanée…
    Il y aurait donc une sorte de Carte du Tendre lovée dans le Livre des Recettes pour l’Au-delà… ?
    Ah oui, c’est vrai : Genève.
    Que l’humanité progresse en allongeant la liste des supplices qu’elle met hors-jeu, c’est bien ainsi. Pour autant il n’est pas interdit de s’interroger sur les étranges réactions émotionnelles collectives envers cette pauvre chimie. Qui pourtant fait notre substrat biologique. Sans laquelle la pharmacie serait de la magie médiévale, etc.
    Prenons un des funestes anti-héros des tranchées, le chlore moléculaire que même un Nul n’ignore. Certes c’est un puissant caustique capable de ravager les parois pulmonaires par inhalation. A partir de lui et moyennant un peu de synthèse digne du XIXe siècle, les poilus ont eu droit aussi à un mal-nommé « phosgène » O=C<(Cl)2 plus aisé à manipuler et stocker, et puis des ypérites, etc. Mais combien de ménagères et ménagers savent qu'ils peuvent générer des vapeurs de chlore à la maison en mélangeant de la Javel concentrée et un acide de batterie ou de "l'Esprit de Sel" concentré, le tout en vente libre ? Tiens, tiens, tiens... : Javel ! LA préparation emblématique du miracle de l'Hygiène au XIXe siècle, qui a sauvé des millions de vies ! Et pourquoi cette "eau" venait-elle du quai de Javel ? Cherchez et vous trouverez sur l'Arantèle électronique. Mots-clés : sel de mer / barge / Volta / électrolyse / ... Je vous quitte, je vais me gazer au méchant CO2 grâce à une bonne petite blonde bien fraîche et joyeuse.

  32. Cher Philippe,
    C’est Bonaparte qui a envahi la Syrie en 1799, date connue de tous les Syriens pour lesquels Bonaparte est un dictateur sanguinaire.
    En 1840 la pression militaire européenne intervient dans l’histoire de la Syrie.
    Depuis 1930, la Syrie est dotée d’un régime parlementaire.
    En 1939, la France suspend la Constitution syrienne et exerce directement le pouvoir.
    En 1943, la Syrie a connu une invasion militaire française et anglaise et les militaires n’étaient pas du tout du bon côté de l’Histoire.
    En 1945, la France a bombardé Damas.
    En 1973, une Constitution définit la Syrie comme un Etat démocratique populaire socialiste et maintient son alliance avec l’URSS.
    En 1980, la Syrie fait face à une agitation menée par les Frères musulmans, en lutte ouverte contre le Régime alaouite.
    Pendant la première guerre du golfe, Damas soutient l’Iran contre l’Irak.
    L’Heure est grave. Mais plus l’heure est grave et plus elle nécessite une réflexion pesée et internationale.
    En Syrie se déroule une guerre civile orchestrée par l’extérieur. La guerre civile aurait pris fin il y a bien longtemps si des trafiquants d’armes n’alimentaient pas de vieilles haines ancestrales pour y trouver des recettes. La Russie fournit des armes au régime en place et Hollande arme les djihadistes rebelles.
    Obama veut placer ses troupes en observation préventive pour aider Israël, puisque le Liban est considéré comme une province syrienne actuelle.
    Les conséquences seront dramatiques pour la Turquie qui tente une avancée dans la laïcité et son développement touristique.
    Les Chinois vont être en difficulté dans le placement de leurs devises placées en Europe et principalement aux Etats-Unis.
    Ils disposent d’un super moyen de pression pour orchestrer le déclin de l’Europe avec l’aide des Etats-Unis qui se retireront au moment stratégique.
    Notre plus grande réflexion se fera en plein hiver, lorsque les fournitures d’alimentation en gaz transitant par la Turquie et sous le contrôle de la Russie ne parviendront plus en Europe.
    L’Allemagne qui dispose de gaz de schiste, tout comme la Pologne, le Canada, les Etats-Unis, n’auront pas trop de problème de chauffage. Les Français peuvent prévoir des réserves de bois de chauffage et de bonnes couvertures pour affronter l’hiver.
    Nous devons exiger un vote à l’Assemblée le 4 septembre 2013, pour que les sages puissent s’exprimer car ils sont en droit de le faire.
    Hollande peut également écouter les conseils de l’ONU parce que si sa conduite suicidaire vers l’inconnu est son bon plaisir, les Français demandent des preuves, des justifications et non des présomptions.
    La Justice internationale doit faire son travail, pour lequel elle est mandatée.
    Autre chose à prévoir et à éviter de toutes nos forces, c’est que sur les endroits de frappes prévus par des drones, il existe des probabilités immenses que dans la semaine qui suit, ces lieux se transforment en lieux de refuge pour des familles et nous serons les principaux responsables de charniers relayés sur internet.
    Oui, nous tremblons fort.
    françoise et karell semtob

  33. @Achille a écrit :
    « je suis certain que si les enquêteurs de l’ONU disposent des moyens leur permettant de faire des investigations sérieuses, il sera possible de démontrer que ces armes chimiques ont été fabriquées dans un pays qui est un grand fournisseur d’armes »
    Votre petit doigt l’a dit ? Et quand votre petit doigt le dit, vous êtes « certain » ?
    « …ainsi que cela a été le cas pour les armes chimiques utilisées par l’Irak contre l’Iran »
    Ha ha, les armes chimiques utilisées par l’Irak ont été « FABRIQUEES DANS un pays qui est un grand fournisseur d’armes ».
    Lequel ?

  34. @Savonarole a écrit :
    « Buridan ne risque pas de mourir de faim ou de soif comme son célèbre homonyme… ».
    Buridan mort de faim ou de soif ?
    N’importe quoi. Retournez à l’école primaire avant d’ouvrir la bouche.

  35. @Achille
    Vous avez écrit que « … ces philosophes… n’ont d’autre objectif que de soutenir des desseins géopolitiques bien plus obscurs, ainsi que des enjeux financiers de grandes multinationales. »
    Cela implique que
    1° « les multinationales » poussent à la guerre en Syrie.
    2° Glucksmann et Cie poussent à la guerre par souci des intérêts de ces mêmes multinationales.
    Je vous ai dit que ces propos étaient contraires à toute raison (et, je voudrais dire monstrueux, si je peux échapper aux ciseaux du modérateur).
    Vous me répondez que Glucksmann, Lévy et Cie sont de droite.
    Vous appelez ça une réponse ?
    Que vous appeliez ça une réponse vous qualifie, je veux dire vous disqualifie.
    Répondre, ça voudrait dire :
    1° expliquer comment la guerre en Syrie répond aux intérêts « des multinationales ».
    2° Expliquer que, quand Glucksmann et Cie sont de droite, c’est par souci des intérêts de ces mêmes « multinationales ».
    La réponse que vous m’avez faite vous qualifie, je veux dire vous disqualifie.

  36. @Trekker :
    Vous avez écrit que
    a) la victoire des rebelles entraînerait l’extermination ou l’expulsion des minorités religieuses [et ça me paraît effectivement probable]
    b) les Etats-Unis veulent cette victoire.
    Ne trouvez-vous pas ces deux points un peu contradictoires ?
    Peut-être après tout les Etats-Unis vont-ils se contenter de quelques frappes ? Ils se relèvent à peine du désastre qu’a été la guerre en Irak du fait des violences qui ont suivi le renversement de Saddam Hussein, guerre à laquelle d’ailleurs l’actuel président s’était opposé.
    Je ne dis pas que je soutiens cette politique de frappes limitées, je pointe le fait qu’il est peu probable que les E.-U. soient prêts à s’engager dans une politique qui entraînerait l’anéantissement des minoritaires.
    Pourquoi les E.-U. voudraient-ils à tout prix renverser le régime syrien, surtout pour le voir remplacé par une dictature de type djihadiste ? Ce sont les régimes musulmans sunnites qui veulent à tout prix le renversement de ce régime, pas les pays occidentaux.

  37. Je défends le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Même les Corses, Basques… Rouergats, non là j’exagère. Une intervention coalisée en Syrie a toute mon hostilité, même si l’on ne peut empêcher certaines forces séditieuses d’acheter, ou simplement de recevoir des armes de l’étranger. Je ne crois pas aux frappes chirurgicales d’une coalition « des gentils ». Il faudrait autant que possible circonscrire le conflit aux Syriens. D’abord et surtout pour limiter la casse vis-à-vis des civils.
    Nous devrions intervenir parce que Bachar n’a pas le talent de son père ? On peut très bien se contenter de couper ses transmissions, kidnapper proprement un ou deux de ses proches, clôturer ses comptes bancaires offshore, bref saper ses propres bases. Lui faire peur justement, levier psychologique essentiel.
    Laissons-les se débrouiller est terrible à dire mais c’est un pis-aller si l’on ne veut pas transformer cette région, cette belle et intrigante région il y a peu, en no man’s land bosselé avec des poupées sales dans la flaque d’essence.
    Notre peur à deux balles me fait rire jaune quand j’essaye de ressentir celle de Zeinah ou de Ghais.

  38. @ Buridan
    Vous n’avez rien compris à ce que j’ai dit, mais peut-être est-ce moi qui me suis mal exprimé.
    Vous faites une fixette sur les multinationales, évitant soigneusement les intérêts géopolitiques.
    Je n’ai pas dit que Glucksmann et Lévy sont de droite, mais que le premier a voté pour Sarkozy et que le second a été conseiller de celui-ci. Or Nicolas Sarkozy, sauf erreur de ma part est bien de droite, atlantiste convaincu et libéral.
    Ceci étant, ces philosophes ne justifient pas leurs discours et encore moins leurs actions par le classique clivage gauche-droite que se plaisent à nous imposer les journalistes politiques.
    Ils ont leur propre vision sociétale qui cache chez certains une appartenance aux intérêts d’un pays. Concernant BHL il s’agit d’Israël et sa position concernant la Syrie est en parfaite harmonie avec ce pays.
    Maintenant, qu’il ne soit pas forcément un grand supporter des grandes multinationales et du monde de la haute finance c’est possible, mais beaucoup de ses amis le sont. Et il faut bien faire plaisir aux amis.

  39. « L’âne de Buridan »
    Connaissez-vous cette histoire frivole
    D’un certain âne illustre dans l’école?
    Dans l’écurie on vint lui présenter
    Pour son dîner deux mesures égales,
    De même force, à pareils intervalles;
    Des deux côtés l’âne se vit tenter
    Également, et, dressant ses oreilles,
    Juste au milieu des deux formes pareilles,
    De l’équilibre accomplissant les lois,
    Mourut de faim, de peur de faire un choix.
    (Voltaire, La Pucelle d’Orléans, œuvre en 21 chants, chant XII, vers 16 et sq.)

  40. sbriglia @ ce cher "traviole trois étoiles"

    @Buridan, bien au chaud dans sa bibliothèque, distribuant bons et mauvais points, maniant les épithètes, Epictète au petit pied, entêté de l’arrière-train (au contraire du bélier, entêté de l’avant-train qui ne veut pas reculer, l’âne buridanesque ne veut pas avancer, Vialatte y voyait là tout un symbole)
    …ces quelques références, non des moindres, ONU, UNICEF, etc. :
    – Programme alimentaire mondial (PAM) : toutes les 5 secondes, un enfant en dessous de 10 ans meurt de faim ; 37 000 personnes meurent de faim chaque jour et, sur les 7 milliards de personnes que nous sommes, presque un milliard sont en permanence sous-alimentés
    http://www.unicef.org/french/mdg/poverty.html
    http://www.planetoscope.com/mortalite/778-nombre-d-enfants-mourants-de-faim-dans-le-monde.html
    http://www.courrierinternational.com/article/2011/10/18/un-enfant-qui-meurt-de-faim-est-un-enfant-assassine
    Buridan, ou les dérives de la seule culture livresque…

  41. @ Buridan
    Je me permets de soumettre à votre attention cet article du Figaro concernant l’utilisation d’armes chimiques par l’Irak lors du conflit qui l’avait opposé à l’Iran.
    http://www.lefigaro.fr/international/2013/08/27/01003-20130827ARTFIG00219-guerre-iran-irak-la-cia-renseignait-saddam-hussein-malgre-les-armes-chimiques.php
    Vous pourrez constater qu’à cette époque les USA avaient beaucoup moins de scrupules qu’aujourd’hui concernant l’utilisation des armes chimiques. S’ils ne les ont pas fournies (officiellement) ils ont laissé Saddam Hussein les utiliser. Sans doute que les intérêts supérieurs de ce pays passaient avant les sacro-saints Droits de l’Homme.

  42. hameau dans les nuages

    @Maître Jean DAMNED
    Votre commentaire sur les produits d’entretien ménager est intéressant mais incomplet.
    Pour aller dans l’au-delà… piscine je voudrais rajouter les pastilles de chlore. Afin de respecter la charte du blog de Monsieur Bilger je ne vous indiquerai pas d’autres éléments miscibles en vente libre aussi qui permettent d’en faire un produit hautement toxique.
    Nous avons en France un animal fort sympathique, gros consommateur et ayant la particularité tout au long de l’année d’emprunter les mêmes chemins et de creuser un trou pour déféquer. Ces derniers points peuvent lui être fatals si on veut retrouver son domicile. Il ne s’agit pas de vous ou de moi ou de n’importe quel quidam mais du blaireau.
    Or cet animal prolifique et malgré tout protégé a la fâcheuse habitude de prendre les champs de maïs pour des drive-in transformant ceux-ci en champ de bataille. Pour peu que l’on puisse accéder à son sweet home la mixture gazeuse lui est fatale.
    Quand on prend de la hauteur et aussi de l’âge on s’aperçoit bien que nous sommes les dindons de la farce et que l’on nous prend pour des blaireaux.
    Et pour « chlore » de ma part cette discussion :
    http://www.youtube.com/watch?v=4JhWF7JOjBQ
    Ce qu’avait confirmé madame Carla Del Ponte.
    Nous sommes dans l’enfumage.

  43. @Trekker
    Si vous me lisez jusqu’au bout, je n’ai certes pas vraiment peur, mais je suis plutôt ulcérée de ce qui se prépare, et je crains que les conséquences à long terme soient encore pires que les conséquences à court terme. Je suis donc entièrement d’accord avec vous, et avec Semtob.
    Toutefois, je m’attends qu’avant la fin du week-end, Obama se rende compte qu’il n’a pas intérêt à mettre une nouvelle fois le doigt dans un engrenage néfaste. Il se contentera espérons-le d’un coup de bluff qui lui permettra de sauver à peu près la face, même si ça ne doit tromper que les naïfs. J’espère aussi que le Parlement anglais, au nom du peuple échaudé par Blair lors de la guerre d’Irak, tempèrera les ardeurs guerrières de Cameron. Je n’ose cependant pas espèrer que notre Chambre des députés sache jouer le rôle de garde-fou. Non seulement le Président peut se passer de son avis, mais en plus la majorité des députés est capable de le suivre avec ivresse dans ses improvisations hasardeuses et belliqueuses.
    Lors de la dernière guerre mondiale, le mal était franchement d’un seul côté. Ici le mal est des deux côtés ; dans ces conditions, je ne vois pas comment une intervention militaire pourrait être utile, ou humanitaire. Quant à rétablir la justice, ce n’est pas le rôle de la guerre, il y a des tribunaux pour cela.
    Que penser aussi de cette façon de court-circuiter l’ONU, que l’on achève ainsi peu à peu avec mépris ?
    Je me demande si la politique ne se fait pas au gré des sondages. Les élus sont en mal de popularité. Ils sont tentés par des coups d’éclat pour asseoir l’image de leur courage et de leur puissance, eux qui sont suspendus d’ordinaire aux variations des taux de croissance, nombre de demandeurs d’emplois, résultats de la balance commerciale, etc. Ce genre de potion magique est une drogue dure, archi-dangereuse, dont les effets à long terme font froid dans le dos.

  44. @Achille
    Vous avez écrit (j’y reviens sans cesse, ce texte est digne d’une anthologie et aurait fasciné Flaubert trois jours…) que « … ces philosophes… n’ont d’autre objectif que de soutenir des desseins géopolitiques bien plus obscurs, ainsi que des enjeux financiers de grandes multinationales. »
    1° Ce style primaire, on a envie même de dire sous-primaire… peut-être appris chez LO… :
    Vous dites « grandes multinationales » parce que vous pensez que Glucksmann et Cie négligent les petites multinationales ?
    Ou bien parce que vous supposez vos lecteurs bêtes et distraits au point de ne pas savoir que les multinationales, en général, sont grandes, comme vous diriez « borgne et qui n’a qu’un oeil », ou « mer marine » ?
    2° Vous dites que Glucksmann et Cie soutiennent les desseins « de grandes multinationales », et non pas « des grandes multinationales ». Donc, de certaines multinationales. Donc ce n’est pas l’intérêt des multinationales en général qui importe à Glucksmann et Cie, mais l’intérêt de multinationales spécifiques. Mais pourquoi Glucksmann et Cie s’intéresseraient-ils de façon spécifique aux intérêts de certaines multinationales, sinon parce qu’ils en sont les agents, parce qu’ils ont été payés par elles.
    La bassesse de cette insinuation…
    A part ça, vous avez des preuves ?

  45. Le pire n’est pas sûr !
    On peut imaginer que les chancelleries s’affairent pour l’éviter.
    La Russie a la clé de la porte de sortie.
    Il doit bien y avoir dans les contentieux États-Unis-Russie la possibilité d’une concession américaine capable « d’attendrir » le partenaire.
    Assad n’est pas obligatoirement aussi obtus que Saddam (qui a préféré laisser détruire son pays, son régime et sa personne, plutôt que de faire acter qu’il n’avait pas les fameuses armes de destruction massive).
    La rébellion doit l’essentiel de ses moyens à l’Occident, au Qatar et à l’Arabie, puissances qui trouvent sûrement que la situation dérive dangereusement.
    La population est saturée de violence.
    La conclusion d’une cote mal taillée, en forme d’armistice, sous la menace du tonnerre de la Navy, et sous l’aimable pression des sponsors respectifs, n’est pas à exclure, qui demanderait des renoncements temporaires à chacun.
    Inch’ Allah !

  46. @Trekker a écrit :
    « trois à cinq millions de civils massacrés au Kivu en RDC lors des quinze années écoulées… »
    Chiffre évidemment bidon, à moins qu’il ne s’agisse d’une écriture hystérique. Wikipédia dit : « Durant la guerre interafricaine (1997-2005), 3,9 millions de Congolais sont décédés majoritairement de maladies infectieuses dues à la malnutrition et à l’exode. » Des décès par maladies infectieuses dues elles-mêmes à un délabrement sanitaire du fait de troubles politiques ne sont pas des décès par massacres.
    Ils meurent, inutile d’en rajouter sur la cause de leurs décès.

  47. Je n’ai plus peur…
    David Cameron – « It is without modern precedent for a prime minister to lose control of his foreign policy, let alone decisions about peace and war » (BBC) – vient d’essuyer le bide de sa carrière, il a voulu jouer les Tony Blair fonçant derrière les Américains en Irak, quant à Obama il joue les décontractés sur les télévisions, mais ce président qui connaît bien le droit international a fait un pas en arrière. Toujours élégant et avec sa classe naturelle, il sait manger son chapeau et sa cravate avec distinction.
    Du coup, comment rattraper notre frégate qui fonce vers la Syrie ?
    J’imagine Hollande : « c’était pour rire, revenez à la base de Brest immédiatement, c’était une blagounette de Tulle ! »
    On est en plein Dr Folamour.
    Tout cela se terminera par un bombardement de chèvres dans un coin paumé de la Syrie pour calmer Assad.
    Mitterrand nous avait déjà fait le coup avec les Mirage bombardant Baalbek dans les années 80 : on dénombra quinze victimes, des chèvres et un âne.
    Pour les amateurs, relire de Pierre Loti « Trois jours de guerre en Annam ».

  48. @ Buridan
    Mon cher Buridan, je vois que vous continuez votre fixette sur les multinationales. Arrêtons là si vous le voulez bien. Oubliez les multinationales et fixez-vous plus sur les enjeux géopolitiques qui sont en fait les plus importants.
    Maintenant concernant Glucksmann, je me fiche de ce philosophe comme de ma première layette.
    C’est vous qui en avez parlé le premier. Moi je parlais de BHL qui depuis quelques jours ne cesse de parcourir tous les plateaux de télévision pour répandre sa propagande antisyrienne, comme il l’a fait en son temps contre la Libye et même contre l’Irak si l’on remonte plus avant dans le temps.
    Ce type veut envoyer la France au casse-pipe et personnellement je ne suis pas du tout d’accord avec sa position. C’est tout ce que je voulais dire.
    Mais il est vrai qu’ainsi que vous le soulignez doctement mon style est primaire, voire sous-primaire. Veuillez me pardonner pour la rugosité de ma plume qui est loin de valoir, loin s’en faut, celle de Philippe Bilger à l’onctuosité délicieuse.
    Je m’exprime avec mes mots à moi, maladroits et sans élégance.
    J’essaie toutefois d’y mettre un peu de courtoisie en évitant d’agresser ceux avec qui j’échange. Je vous invite à en faire autant. Vous verrez, cela est beaucoup plus agréable pour tout le monde.

  49. @Buridan | 29 août 2013 à 06:58
    «Buridan mort de faim ou de soif ?
    N’importe quoi. Retournez à l’école primaire avant d’ouvrir la bouche.
    »
    Oui, bon, inutile d’être trop sévère avec Savonarole. Il voulait simplement évoquer «Le paradoxe de l’âne de Buridan».
    Votre illustre homonyme en effet, Joannes Buridanus (1292 – 1363), philosophe français, docteur scolastique instigateur du scepticisme religieux en Europe, fut vers 1340 en Occident, le redécouvreur en quelque sorte de la théorie de l’impetus : la doctrine élaborée à Alexandrie par les savants arabes pour améliorer la physique d’Aristote et expliquer le mouvement des corps physiques par celui des corps célestes.
    Toutefois son nom est plus fréquemment connu pour l’expérience de pensée dite de «l’âne de Buridan» selon laquelle un âne lambda serait mort de faim et de soif entre son picotin d’avoine et son seau d’eau, faute de choisir par quoi commencer.
    De fait, Buridan ne discute pas du problème particulier d’un âne, mais du déterminisme moral où, sauf par ignorance ou embarras, un humain qui fait face à des comportements possibles ne peut que choisir le plus grand bien.
    Le problème général serait apparu dans De Caelo ou Περί ουρανού, (295b32), où Aristote beaucoup lu par Buridanus, se demande comment un chien qui doit choisir entre deux nourritures également attirantes choisit entre elles.
    Objet de cette expérience, j’ai pu observer que mon chien laisse tomber de sa gueule la première, pose la patte dessus et s’empresse d’engloutir en premier la seconde.
    Une autre façon de poser le problème dit que ‘choisir c’est renoncer’ ou d’une façon plus triviale bien qu’un peu différente dans la visée mais pas dans les conséquences qui restent catastrophiques, que ne pas renoncer donc ne pas choisir c’est comme ‘vouloir le beurre et l’argent du beurre’.
    Des présentateurs ultérieurs ont satirisé cette vue en un âne assoiffé et affamé, positionné à égale distance entre un seau d’eau et un seau d’avoine. L’âne meurt de faim et de soif alors qu’il hésite entre ses deux besoins.
    Ayant à cette époque lointaine tenté de rethéoriser l’expérience dans une dissertation de philo de classe prépa, elle m’avait valu un grand trait rouge à travers la copie par un enseignant phénoménologue qui m’a dit par la suite qu’on ne pouvait avoir atteint le centre de la cible qu’en connaissance de cause, autrement dit en sachant l’avoir visée.
    En tout état de cause, ce paradoxe inspira Voltaire :
    Connaissez-vous cette histoire frivole
    D’un certain âne illustre dans l’école?
    Dans l’écurie on vint lui présenter
    Pour son dîner deux mesures égales,
    De même force, à pareils intervalles;
    Des deux côtés l’âne se vit tenter
    Également, et, dressant ses oreilles,
    Juste au milieu des deux formes pareilles,
    De l’équilibre accomplissant les lois,
    Mourut de faim, de peur de faire un choix.
    (Voltaire, La Pucelle d’Orléans, œuvre en 21 chants, chant XII, vers 16 et sq.Œuvres complètes de Voltaire, t. XI, Paris, 1784) – Remixé avec l’aide de Wikipédia, of corse.
    Rapporté à la situation internationale actuelle, cela signifie que nos modernes ânes de Buridanus ne sont pas sortis de l’auberge.
    En tout cas, il ne faut pas se laisser abattre et ayant le choix ce midi entre boire un Cos d’Estournel Saint Estèphe millésime 1985 avec une simple entrecôte ou le laisser dormir dans une cave un peu trop humide au risque qu’il ne finisse par s’abîmer, nous n’avons pas hésité très longtemps avant de nous dire : « Au moins un que le terrorisme n’aura pas. »
    Il a fallu le laisser décanter un peu mais son arôme de fruits rouges était parfaitement coordonné et à l’entrecôte et au dessert.

  50. @Achille
    Vous avez écrit que les armes chimiques utilisées par l’Irak dans la guerre contre l’Iran avaient été « fabriquées dans un grand pays ».
    Je vous ai sommé de justifier cette assertion.
    Vous me répondez en me communiquant un lien qui dit que les E.-U. ont donné des renseignements militaires à l’Iran.
    Et vous appelez ça une réponse.
    Les bras m’en tombent…

  51. On sent du mou dans les ardeurs !
    C’est la raison pour laquelle je reste persuadé qu’à part quelques tirs de semonce pour la forme et pour s’asseoir autour d’une table, il na va pas se passer grand-chose.
    Autant il était imaginable que la France participe à une opération cadrée par l’ONU alors qu’une ligne jaune avait été franchie, autant se targuer d’aller punir avec vigueur relevait d’une posture périlleuse à tous égards. Si notre fier-à-bras comptait sur cette posture personnelle pour améliorer sa cote de popularité, il en sera pour ses frais. Quand on dit on fait, si on ne fait pas on mange son chapeau.

  52. @sbriglia
    Vous avez écrit qu’il y avait cinq millions d’enfants morts de faim chaque année.
    Je vous ai écrit que ce chiffre était bidon.
    Vous m’avez répondu par des liens bidon-nunuche.
    Cinq millions d’enfant meurent chaque année, toutes causes confondues, il ne peut pas en mourir cinq millions de faim, ou même de sous-nutrition.

  53. Denis Monod-Broca

    Comme « on ne peut tout de même pas ne rien faire » et que, ce qu’on sait faire, c’est bombarder, on va bombarder. La Syrie en l’occurrence, pays ami. C’est insensé. Il n’y a pas de meilleur mot : c’est proprement insensé. Ça n’a pas de sens. On ne vainc pas la violence par la violence, on l’alimente tout au contraire. Les résultats seront calamiteux. Comme au Kosovo, comme en Afghanistan, comme en Irak, comme en Libye, en attendant le Mali… N’est-il pas flagrant pourtant qu’il n’y a pas en Syrie, s’il n’y a jamais eu nulle part…, un camp du Bien et un camp du Mal ? N’est-il pas établi de science sûre que l’usage de la force sert toujours de justification à l’usage de la force ? A-t-on oublié que le justicier est l’ennemi, et non l’allié, de la justice ? N’est-il pas à peu près certain que le principal effet de nos bombes, si elles étaient jetées sur la Syrie, serait le durcissement du conflit ? Est-ce vraiment cela que nous voulons ?

  54. @ Buridan
    Je vous ai montré, plus exactement, un document démontrant que les USA avaient connaissance que Saddam Hussein utilisait des armes chimiques contre la population iranienne.
    Cela ne leur posait pas, à l’époque, les mêmes problèmes qu’aujourd’hui et ce d’autant moins qu’ils fournissaient à l’Irak toutes les informations utiles pour lui permettre d’agir.
    Maintenant, trouver un document prouvant que les USA fournissaient les armes chimiques en question, vous pensez bien que l’on n’en trouvera nulle part vu que ces armes sont proscrites par le droit international depuis 1993.

  55. Buridan @ Trekker – 29 août 2013 à 07:37 :
    « Vous avez écrit que
    a) la victoire des rebelles entraînerait l’extermination ou l’expulsion des minorités religieuses [et ça me paraît effectivement probable]
    b) les Etats-Unis veulent cette victoire.
    Ne trouvez-vous pas ces deux points un peu contradictoires ? »
    Contradiction uniquement d’apparence, les USA et depuis des décennies se sont toujours bien entendus avec les régimes salafistes les plus rétrogrades : Arabie Saoudite (pacte du Quincy en février 1945), et autres pétromonarchies du golfe. Lors de la guerre civile des années 90 en Algérie, ils ont été d’une grande neutralité car une prise du pouvoir par le FIS-GIA ne les inquiétait guère.
    La raison est avant tout économique, les salafistes n’ont jamais mis et ne mettent pas en cause l’économie de marché ultralibérale et les libre-échange internationaux. Ils n’ont jamais proposé, ou pire tenté de nationaliser les exploitations pétrolières dans les pays où ils sont au pouvoir. Donc n’ont jamais remis en cause les intérêts économiques stratégiques US. Ce qui n’était pas le cas des régimes « laïcs » tels Irak et Libye, et actuellement Syrie et Algérie.
    L’erreur de Ben Laden et d’Al Qaïda fut de commettre sur le sol américain les attentats du 11 septembre, et d’attaquer à l’étranger des ambassades et navires US. S’ils ne s’étaient pas lancés dans pareille folie, ils régneraient toujours en Afghanistan et feraient de fructueuses affaires avec les compagnies américaines.
    En Syrie le risque d’une dérive anti-américaine à la Ben Laden des bandes islamistes est faible. De plus même si elles avaient ce type de velléités, elles ne pourraient les concrétiser vu leur dépendance financière vis-à-vis du Qatar et de l’Arabie Saoudite.

  56. @ Buridan – 29 août 2013 à 12:43
    « Trekker a écrit :
    « trois à cinq millions de civils massacrés au Kivu en RDC lors des quinze années écoulées… »
    Chiffre évidemment bidon, à moins qu’il ne s’agisse d’une écriture hystérique. »
    Ces chiffres figurent dans un long et fort précis rapport d’enquête de l’ONU, et qui remonte à près d’un an. Rapport guère médiatisé, mais que l’on trouve aisément si on le veut. Le gouvernement des USA a tout fait pour le faire enterrer, et s’est opposé à sa transmission officielle à l’assemblée générale de l’ONU et de même au conseil de sécurité. Logique, le principal instigateur de ce génocide, armant et encadrant la rébellion qui les commet, profitant de cela pour piller les richesses minières du Kivu… c’est Kagamé le tyran règnant sur le Rwanda, et fidèle allié de longue date des USA : stage à West Point au milieu des années 70 quand il était encore officier dans l’armée rwandaise, et dont le fils est actuellement élève officier dans cette même école, etc.

  57. Moi j’ai peur d’une troisième guerre mondiale.
    Dernières nouvelles :
    Moscou annonce le déploiement « dans les prochains jours » d’un navire anti-sous-marins et d’un croiseur équipé de missiles.

  58. sbriglia@Achille, Trekker, Savo and C°

    Sans cesse à Buridan
    Il faut son picotin,
    Car donnant l’avoinée
    A qui le contredit
    Il finira, c’est sûr,
    Comme Pietri l’a vécu,
    En triste feu de paille.
    Laissez faire mes amis,
    Le troll se lassera
    D’éblouir de son art
    Les vilains que nous sommes,
    Au maître de céans
    De corriger la phrase
    Et à la terre entière
    De clamer son savoir.

  59. sbriglia @ Achille, Trekker, Savo and C° | 29 août 2013 à 17:05
    C’est du Voltaire, félicitations !
    Le malheureux s’est choisi un pseudo impossible.
    Laissons-le braire.
    Je vais le marier à Margot, qui craint une troisième guerre mondiale soviétique.

  60. « …J’espère aussi que le Parlement anglais, au nom du peuple échaudé par Blair lors de la guerre d’Irak, tempèrera les ardeurs guerrières de Cameron… »
    Rédigé par Dame Lucile le 29 août 2013 à 12:16
    Dieu, dans sa grande Misericorde, vous entende.
    Le peuple anglais « morfle » assez comme ca sans aller s’embringuer, une fois de plus, dans des affaires qui ne le concernent pas.

  61. « La France est prête à punir ceux qui ont gazé des innocents » et à ne pas laisser impunie l’attaque chimique du 21 août. Elle envisage d’apporter son concours aux Britanniques et aux Américains, fer de lance de cette coalition de l’humanisme international. Elle ne serait pas en première ligne mais après la Libye, avec les résultats désastreux qu’on sait, et le Mali, elle s’engagerait à nouveau dans une aventure en s’assignant une mission morale sûrement mais imprudente peut-être. »
    PB citant le pédaleur mou
    Fou ce que la politique et la mesquinerie leur font clamer de buridâneries*…
    Quels « résultats désastreux » ?
    -Ceux que la respiration quotidienne des habitants de Benghazi leur rappelle ?
    -Ceux de la mise à mort du terroriste violeur par ses administrés à coup de crosse ? (« administrés » longtemps et « mis à mort » brièvement)
    -Ceux de l’exemplarité de ce qui n’aurait jamais dû manquer d’advenir aux tyrans et que les Arabes se sont enfin décidés à copier – comme tout le reste – issu de l’Occident ?
    Tout cela entre autre, qualifié de « désastreux », par ce que fut décidé par Sarkozy ?
    Il pédale dans le couscoussier, le François II.
    Philippe, votre comparaison avec l’Irak est elle aussi totalement dans les choux, voire à genoux, que de mériter tant de cailloux et d’y voir aussi mal qu’une légion de hiboux.
    Vous aviez appelé une intervention en 2003 qui était sotte par nature puisque la situation qu’elle prétendait mettre à bas était stable et en rien particulièrement pathogène…
    En tout cas pas davantage et même moins qu’elle ne l’avait été en la fin des années 80 où Hussein gazait ses Kurdes sans autre réaction que quelques déplorations ici, je veux dire en Occident ; aussi en 92, où il décima sans trop de contrariétés occidentales ses opposants chiites malvenus que de le croire affaibli après la première guerre du 18 trous…
    En 2003, la situation était stable, et quelques commune que pût être la détestation de l’Occident – et des USA en particulier – aux terroristes de « la Base »
    et au régime de Saddam, ils étaient quand même inconciliables au vu des options laïques du dictateur…
    Là, ce n’est en rien comparable avec la situation stable de l’Irak d’alors.
    Jugeons un peu.
    Une guerre civile déclarée, deux millions de réfugiés, des pays voisins apeurés et atterrés de l’enlisement de cette tuerie dont ils payent l’essentiel des dommages collatéraux, la Turquie et le Liban en tête, et peut-être pire que tout, le sentiment qu’un dictateur peut se maintenir à condition de l’être assez et bien, au sens de cruellement je veux dire.
    Je ne sais si devons intervenir, assurément pas au sol, mais à détruire les moyens de violence massive de Bachar, probablement, et ceux de ses adversaires aussi s’ils en profitaient pour trop mal se tenir à leur tour.
    Cela, cet exercice aérien où n’avons que peu à risquer avec de tels alliés, cela, oui, mérite peut-être le détour, un peu comme des adultes qui savent venir au coeur de la cour de récré désarmer les petits quand ils ont troqué leur épée de bois contre des couteaux de cuisine.
    Les Arabes sont de grands enfants, de grands enfants cruels.
    Ne désespérons ceux d’entre eux qui ne demandent qu’à s’amender.
    AO
    * that’s some joke, hey sbrig

  62. scoubab00 tournez manège

    @ sbriglia, Achille, Trekker…
    Pauvre Margot, entre les poussiéreuses travées à encyclopédies et les piles de traités de logique encore sous blister, elle aurait du mal à se trouver une petite place. Comme entremetteur vous vous posez un peu là, Savo.

  63. oursivi@hameau

    « Pour peu que l’on puisse accéder à son sweet home la mixture gazeuse lui est fatale. »
    Rédigé par : hameau dans les nuages | 29 août 2013 à 09:28
    Hameau, vous nous faites une petite Treibererie ?
    Marrant, parfois les enquêteurs cherchent pendant des années et un commentateur donne d’un ton badin le fin mot de l’affaire.
    AO

  64. oursivi@hameau

    D’ailleurs, quel est le comble de l’understatement délateur ?
    Une taupe qui déclare, « je ne vous dirai rien de plus mais suivez mon regard. »
    AO

  65. Je prie Philippe Bilger de bien vouloir m’excuser si je m’écarte un instant du sujet de son billet. A ceux qui aiment citer Voltaire, je leur propose de méditer sur ce que leur « grand homme » écrivait à propos des gens du peuple.
    « Je crois que nous ne nous entendons pas sur l’article du peuple, que vous croyez digne d’être instruit. J’entends par peuple la populace, qui n’a que ses bras pour vivre. Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s’instruire; ils mourraient de faim avant de devenir philosophes. Il me paraît essentiel qu’il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme moi une terre, et si vous aviez des charrues, vous seriez bien de mon avis. Ce n’est pas le manœuvre qu’il faut instruire, c’est le bon bourgeois, c’est l’habitant des villes; […] Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. » « Lettre à M. Damillaville » (1er avril 1766), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Lefèvre, 1828, t. 69, p. 131
    « A l’égard du peuple, il sera toujours sot et barbare […]. Ce sont des bœufs auxquels il faut un joug, un aiguillon et du foin. » « Lettre à M. Tabareau » (A Ferney, 3 février 1769), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Delagrave, 1885, t. 69, p. 428
    « Il est à propos que le peuple soit guidé, et non pas qu’il soit instruit; il n’est pas digne de l’être. » « Lettre à d’Amilaville » (19 mars 1766), dans Œuvres de Voltaire, Voltaire, éd. Hachette, 1862, t. 31, p. 164
    http://fr.wikiquote.org/wiki/Voltaire
    Pour revenir au sujet du billet de Philippe Bilger, la question est, me semble-t-il : faut-il que la France intervienne militairement en Syrie ? N’étant ni spécialiste en science politique, ni en histoire militaire, ni en relations internationales, je me bornerai à quelques questions simples.
    1. Pourquoi intervenir aujourd’hui, alors que la guerre civile syrienne a débuté en mars 2011 ? Que des Syriens meurent à cause de l’utilisation d’armes chimiques serait-il plus atroce et révoltant que de les voir mourir lors de tirs à balles réelles, lors de l’effondrement d’un immeuble ou encore à cause de la malnutrition ou de la dysenterie, dans des camps de réfugiés ?
    2. Faut-il invoquer le détestable « droit d’ingérence », brandi en son temps par Bernard Kouchner, au nom d’un humanisme mal compris et d’une prétendue supériorité occidentale non assumée ?
    3. Doit-on passer sous silence la complicité active et coupable des gouvernements russe et chinois, pour des raisons « géostratégiques » dans la perpétuation d’une situation insoluble en Syrie ?
    4. Faut-il courir le risque de voir des islamistes prendre le pouvoir en Syrie et éventuellement retourner les armes fournies par l’Occident (si détesté) contre lui ?
    5. Les gouvernants français ne feraient-ils pas mieux de s’occuper concrètement de leurs concitoyens au lieu de rêver de grandeur internationale, en essayant encore de jouer les gendarmes du monde, sans en avoir les moyens ?
    J’arrête là. Trop de questions, pas assez de réponses.

  66. Les militaires syriens sont si mauvais qu’ils ratent les adversaires armés et ne touchent que les civils ?
    Je me souviens des armes de destruction massive ??
    Victimes à l’hôpital de Kafr Batna © Violation documentation center
    L’ONG confirme aussi la nature civile des cibles : à Zamalka, un missile est tombé sur la rue Tawfik, à côté de la mosquée, une zone très peuplée. Si la Ghouta-est et la Ghouta-ouest sont les bastions de l’insurrection et la base opérationnelle de l’armée syrienne libre (ASL), les cibles atteintes par les missiles étaient loin des zones de combats et des positions militaires de l’ASL. « Ils n’ont pas visé l’Armée syrienne libre mais des positions civiles, assure al-Attar, le chef du conseil unifié de Damas et sa région (commandement militaire de l’ASL), joint par Skype samedi. Deux kilomètres séparaient nos positions des places civiles visées. »
    En frappant la population, le régime cherchait-il à la punir de son soutien à l’ASL ? Ou bien ce bombardement répondait-il à des objectifs militaires pour déloger l’ASL ? Les deux à la fois. « Le régime a recouru à l’arme chimique pour infliger des pertes à l’ASL, estime l’opposant Imad Eddin Rachid, en lien avec le commandement de l’ASL de Damas, mais en procédant de nuit, comme il l’a fait, sur des civils, il s’agissait surtout de la détourner du combat en l’obligeant à quitter son poste pour faire face à la crise humanitaire et venir au secours des populations civiles. »
    Selon le rapport établi par la Coalition qui a reconstitué la chronologie de la nuit de mardi à mercredi, les attaques ont été menées par la Brigade 155 du régime, sous la responsabilité du général Tahir Hamid Khalil, directeur de l’agence balistique des missiles de l’armée. Elles ont été étalées sur toute la nuit dans une volonté évidente « d’étouffer » la Ghouta et de ne laisser aucun répit aux habitants et aux secours.
    Les premiers missiles sont ainsi tombés à 2 h 31 à l’est de Zamalka puis, dix minutes plus tard, à Ayn Tarma. Près de deux heures plus tard, 18 missiles visent à nouveau la Ghouta-est et c’est seulement à 5 h 41 que Moadamiyeh, dans la Ghouta-ouest, est frappée à son tour. Les centres médicaux de Daraya, qui jouxtent cette localité, reçoivent en effet les victimes à partir de 6 heures du matin, toujours selon le rapport de la Coalition. Les tirs de missiles portant des armes chimiques ont été accompagnés de bombardements conventionnels, missiles et tirs de mortiers, afin d’entraver les secours.

  67. A l’Assemblée nationale, il y a un an, M. Fabius affirmait (questions au gouvernement) que le président Bachar allait tomber dans les prochains jours voire les prochaines semaines…
    Et puis plus aucune initiative.
    L’Etat n’est peut-être pas lâche, il est en tout cas très peu réactif.
    Il ne s’est trouvé aucun journaleux pour titiller le Fabius ou le Hollande sur le sujet. Dormez braves gens. Nous nous réveillons et nous avons peur (relative la peur derrière le bouclier de mon lap top).
    Nous n’en serions pas là (voir Philippe trembler pour nous, pour eux) si M. le ministre des Affaires étrangères avait un peu plus mouillé la chemise.
    Quant à François H., lui il évite tout ce qui fâche.
    Nous voilà dans de jolis draps.
    A cette heure-ci, quelle que soit la décision, c’est la honte ou le ridicule qui nous pend au nez. Je parie pour le ridicule vu que celui-là ne tue pas.

  68. Quand donc arrêterons-nous de nous prendre pour les gendarmes du monde ? Au nom de quoi est-ce à la France de « punir » Bachar El Assad ? N’est-ce pas, une fois de plus, le meilleur moyen d’opposer l’Occident aux pays musulmans ? N’y a-t-il pas des pays musulmans capables d’intervenir dans cette région ?

  69. @moncreiffe a écrit :
    « Que des Syriens meurent à cause de l’utilisation d’armes chimiques serait-il plus atroce et révoltant que de les voir mourir [d’autres manières] ? »
    Oui.
    Il y a un droit de la guerre. L’effort pour éviter la guerre va de pair avec un effort pour réglementer la guerre. Les armes chimiques sont particulièrement détestables pour diverses raisons. Leur utilisation est proscrite. Leur utilisation dans des zones habitées est particulièrement barbare.

  70. Cela me rappelle la chanson de Milva qui avait repris une rengaine célébrissime de Vangelis.
    http://www.youtube.com/watch?v=HvtlO5JYspY
    Soldat Bilger, vous nous ferez trois chansons de corps de garde.
    Trois !
    Et que cela saute (sur Kolwezi, avec l’accordéon de Giscard en bandoulière pour tout viatique).
    AO

  71. F. Hollande : « La France est prête à punir ceux qui ont gazé des innocents » [titre du Monde].
    Notre président s’exprime en nunuche-contemporain. Il veut dire des civils (appelés aussi non-combattants). Les qualifier d’innocents implique qu’un non-civil, c’est-à-dire un combattant, est un coupable…

  72. @moncreiffe | 29 août 2013 à 19:40
    « Ce n’est pas le manœuvre qu’il faut instruire, c’est le bon bourgeois, c’est l’habitant des villes; »
    Et c’est en effet celui-là qui a fait et en réalité tiré profit de la Révolution française.

  73. Maître Jean DAMNED

    « @Buridan | 29 août 2013 à 06:58
    […]
    le redécouvreur en quelque sorte de la théorie de l’impetus ».
    C’est lui faire grand honneur de parer sa rêverie sur l’âne de la formule « expérience de pensée ». Pour la bonne raison que dans son univers mental, celui de la scolastique, l’expérience au sens où nous la concevons n’avait aucune valeur. Jusqu’à Galilée inclus, l’instrumentation était accusée de tromper les sens… Le professeur à l’Université de Bologne aura dû endurer des imprécations contre ses observations concrètes au travers de sa lunette, taxées d’illusions. Il aura eu l’habileté psychologique de dédier « médicéennes » les quatre lunes de Jupiter (dont une « Europe », hélas !) pour honorer ses princes protecteurs.
    L’expression « expérience de pensée » du moins en histoire des sciences et épistémologie est bien postérieure, ainsi dans Einstein & Infeld ce travail mental est évoqué avec notamment la rêverie s’imaginant chevaucher l’onde lumineuse pour s’expliquer contraction des longueurs et dilatation des durées.
    Buridan fit partie avec Nicole (Nicolas) Oresme de l’école dite de la « physique parisienne ». La notion d’impetus s’efforçait de raccorder l’apparence du début de trajectoire oblique d’un projectile avec in fine la spéculation aristotélicienne classique du « lieu naturel » (destinée, destination) d’un corps grave vers le sol (Terre).
    D’où des élucubrations restées stériles, souvent teintées d’anthropomorphisme où le corps animé par l’impetus finit par se soumettre à la raison du Lieu Naturel.
    La trajectoire imaginée mais surtout pas expérimentée DEVAIT pour Buridan et Oresme ressembler à deux côtés curvilignes, le premier faiblement infléchi vers le bas, un point angulaire à l’instant où l’impetus meurt, puis une chute presque verticale.
    En tout cas rien à voir avec la parabole calculée pour un avion dit à « zéro-G ».
    Le terme ‘impetus’ évoque nettement ‘impulsion’. Reconnaissons que cette scolastique parisienne se voulant physicienne posait la bonne question d’une grandeur observable déterminante pour le début de la trajectoire du projectile. Le concept opérationnel et valide se dit ‘momentum’ en anglais, alliant l’inertie de matière et la vitesse à l’instant T.
    Il fallut la première relativité, celle de Galilée, pour commencer à enjamber l’obstacle épistémologique en identifiant le pouvoir de l’inertie de matière. Et renoncer à ce que la cause soit liée directement à la vitesse (mouvement immédiat) pour admettre que la cause agit sur le degré de changement de la vitesse.
    Si l’âne de Buridan a manqué d’impetus vital ce n’est plus que de la zoo-psychologie …
    SANS WIKIBLABLA

  74. Maître Jean DAMNED

    « @ Buridan
    Je me permets […] »
    C’est une attitude désinvolte et grossière que de SE permettre. On doit dire :
    « permettez-moi etc. » pour rester policé.
    Mais que ne peut-on SE refuser s’il s’agit de crier HARO SUR LE BURIDAN…
    René Girard, au secours, voici l’avènement du baudet émissaire pour tenir compagnie au bouc. C’est tout nouveau, ça vient de sortir. Ici même.

  75. On peut avoir peur et même très peur quand un mauvais imitateur à l’expérience d’un replet sous-préfet dans un département agricole se prend à jouer les va-t-en guerre.
    L’affaire se présente encore plus périlleuse quand le généralissime d’opérette ne connaît ni la géopolitique ni l’histoire politique et encore moins les subtilités compliquées des renards et des requins des guerroyeurs professionnels et impitoyables.
    Son « Talleyrand » guignolesque au petit pied le traitait de « fraise des bois » quand les erreurs du hasard de l’orgie luxurieuse ont projeté Pépère au rang de candidat à la charge de roi élu sans expérience de gouvernement.
    Il est vrai que les loupés dans « l’art de la guerre » sont plus immédiats, visibles et conséquents que les mensonges économiques ou les mascarades sociétales.
    Un regain de lucidité après une sortie de la frileuse enfilade des thuriféraires béats de la gôôôche caviar et bobo, repue et insatiable, ne peut qu’amplifier la peur salvatrice des tranquilles bisounours serveurs de soupe.

  76. Maître Jean DAMNED

    « je ne vous indiquerai pas d’autres éléments miscibles en vente libre aussi qui permettent d’en faire un produit hautement toxique »
    Nous sommes bien d’accord !
    L’inconscience attelée à l’ignorance a toujours été une bonne méthode de gouvernement des sujets par les Oints puis de nouveau par les Briguants-de-Mandats.
    L’huile de ricin est en vente libre en pharmacie mais en petites quantités et le Potard a obligation de consigner identité et adresse du client : je ne vous fais pas l’injure de vous expliquer pourquoi.
    Récemment ce brave désherbant bon marché chlorate de potassium a disparu des rayons de ladite droguerie : ambiance, ambiance.
    Il y a une trentaine d’années, un professeur à l’école normale de La Rochelle a initié son jeune fils à la propulsion de fusées « faites à la maison » grâce à l’intimité de ce chlorate avec du bon vieux sucre en poudre : il n’y eut point de justice immanente car c’est le gosse dont une main fut à demi arrachée.
    C’était un brave père syndiqué du bon côté : l’ASE ne s’y est point mêlée …
    Nos amis les agriculteurs recèlent des masses d’ammonitrates supposés stabilisés, c’est un label rassurant sauf à Toulouse…
    Pour avorter au forceps la direction plaidée par Mon Cher Confrère Soulez-Larivière, les expertises ad-hoc ont utilisé la piste chimique de l’instabilité résultant d’une mise en intimité avec un composé chloré. Invocation scientifiquement valide car la formation du trichlorure d’azote qui est auto-explosif « aisé » (modèle acido-basique hors solution de Lewis) peut servir fortuitement à amorcer la décomposition violente du nitrate d’ammonium (lequel intrinsèquement est méta-stable cinétiquement même si instable thermodynamiquement).
    Les étudiants juro-chimistes garnements de notre regretté DEA des Sciences Juridiques de la Bombe aimaient à produire un précipité de triiodure d’azote par ajout de paillettes d’iode moléculaire (passées préalablement au mortier juridique) dans une solution subsaturée de NH4NO3. Une fois filtré lavé et essoré, le produit était vespéralement saupoudré sur un cheminement de leur victime du lendemain…
    Et vous savez bien ce qui arrivait alors sous le léger apport d’énergie des semelles au perfide NI3… « il n’est pire sourd que qui a piétiné un trihalogénure d’azote »…
    Nos amis les casseurs de cailloux (qui ont pris la relève des bagnes) sont de plus en plus contraints à fournitures d’explosifs parachevés par des camions-usines in situ juste avant les tirs de mines, tant la tentation est grande du larcin qui fait boum. Quand un Djeunz entend parler de « nitrate-fioul », il devient bon en français : pourquoi ne pas re-latiniser la nomenclature chimique ?
    Mais vous en savez déjà trop, ce serait manquer à la Charte.

  77. oursivi@hameau

    Rédigé par : hameau dans les nuages | 29 août 2013 à 21:39
    Je conviens de l’abstrusité du truc.
    Je voulais juste dire que bien que sans rapport avec une affaire criminelle médiatisée, vous avez glissé dans votre précédent commentaire tout de son déroulé incompris. Et en une seule phrase.
    Explicitant un principe simple et juste, vous avez donné une clef universelle bien connue qui en l’occurrence ouvre aussi la compréhension de cette affaire-là.
    Les principes sont génériques. C’est juste leur adéquation à telle ou telle situation parfois d’apparence confuse avant qu’on les rappelle qu’il convient de remarquer.
    Relisez la phrase extraite que je soulignais, reprenez le contexte auquel je la lie et sans doute comprendrez-vous mon allusion à une affaire célèbre.
    Sinon, aucune importance.
    AO

  78. Rédigé par : moncreiffe | 29 août 2013 à 19:40
    Ce qui est délicieux est que, sans le vouloir le moins du monde, Voltaire a beaucoup oeuvré à infirmer ses propres thèses, judicieuses autant qu’intolérables aux oreilles d’un honnête homme du 21ème siècle, celui qu’il a beaucoup fait être, et se désespérer de lui qui ne désespérait même plus de ceux dont ses visées et mépris allaient joliment accoucher.
    Il serait né sans lui, cet homme du peuple du 21ème siècle qui sait toujours lire mais pas toujours comprendre l’intérêt qu’il devrait y trouver, mais il est né de lui plus vite, et lui doit beaucoup, même de son mépris.
    AO

  79. Votre papier est indécent et munichois. Les actes du gouvernement syrien sont intolérables, et moralement mais aussi politiquement (pour ne pas laisser penser aux masses arabes que leur vie pour nous ne compte pas – ce qui serait alimenter le « djihadisme »), il faut intervenir. Les risques existent et doivent être mesurés par les experts militaires et le gouvernement, mais la seule considération des risques ne peut tenir lieu de politique. Je suis déçu par vos propos. Avec des raisonnements de ce type, la peur, vous faites de la France l’équivalent des Pays-Bas ou de la Norvège, des pays platement bourgeois.

  80. Dame Valérie,
    Cameron s’incline devant le Parlement, qui estime qu’on lui présente des preuves insuffisantes pour approuver une expédition « punitive » en Syrie. Je serais curieuse de savoir ce qu’un vote à l’Assemblée nationale donnerait.

  81. Commentaire obsolète…! Après l’unanimisme médiatique pour annoncer la « punition » de la Syrie (c’est plus facile que de discipliner ses ministres ou sa concubine !), c’est le repli… Comme en toutes choses militaires, dit-on, après l’ordre il faut attendre le contrordre. C’est désormais vrai aussi pour l’information médiatique et ses unanimités suspectes…

  82. @ hameau dans les nuages
    « Excusez-moi oursivi mais je n’ai rien compris à votre commentaire. »
    Ne vous inquiétez pas. C’est tout à fait normal ! 🙂

  83. sbriglia@Bâtonnier Bescherelle

    « C’est une attitude désinvolte et grossière que de SE permettre. On doit dire :
    « permettez-moi etc. » pour rester policé. »
    Damned !
    Alors aux poubelles, Montherlant : « Je me permettrai de venir vous voir à cinq heures » Costals à Solange D., cité par Petit Robert édit. 1977 p.1406.
    Mon cher Damned, vous n’êtes pas un perdreau de l’année, vous avez donc nécessairement dû entendre ad nauseam confrères et magistrats vous sortir le « Je me permets… » critiqué…
    Leur faites-vous remarquer alors leur désinvolture et leur grossièreté ?
    (- « Maître ,je me permets de vous faire remarquer que vous avez largement dépassé votre temps de parole ! »
    – « Monsieur le Président, vous êtes grossier et désinvolte : vous auriez dû me dire « Permettez-moi, Maître… etc.)
    Incident d’audience, Bâtonnier, et les confrères présents de se taper sur les cuisses : « décidément Damned est un cuistre ! »)
    …Ou ne permettez-vous pas qu’un autre vous les serve ?
    Où va-t-on si, sur ce blog policé, une police du style et de l’orthographe se met à sévir comme ridicules précieuses !

  84. Après avoir menacé de punir Bachar el Assad, F.Hollande convient que la recherche d’une solution politique s’impose.
    Une case en avant, deux cases en arrière, le nouveau jeu de l’oie de la présidence qui n’a rien à voir avec le pas de l’oie martial.

  85. Xavier NEBOUT

    « L’ignoble Bachar », l' »ignoble Saddam »…
    La vraie question est de savoir si de tels dictateurs ne sont pas indispensables dans des régions où la démocratie ne peut régir les antagonismes religieux conduisant à des guerres civiles dévastatrices.
    Et alors, cette vraie question, pourquoi n’est-elle pas posée ?
    La vraie question contre le péril de l’Islam en Occident est de savoir si on pourra le contenir autrement qu’avec des arguments d’ordre spirituel.
    Et alors, pourquoi cette question n’est-elle pas posée ?

  86. hameau dans les nuages

    J’aime bien les clins d’œil de l’Histoire se faisant au fil de l’actualité. Notre marin d’eau douce en chef, sourire aux lèvres en venant annoncer sa volonté de punir l’indiscipliné Assad en lui tapant sur les doigts avec sa règle métallique occidentale, va envoyer sur conseil de son état-major la frégate « Chevalier Paul ».
    Et voici les propos d’un militaire de carrière relevés sur un forum qui leur est dédié :
    « Quelle symbolique que d’envoyer le “Chevalier Paul”. Avec un nom de catholique monarchiste, avec dans ses couleurs l’ordre de Malte, avec pour mission de participer à la destruction d’un des derniers refuges des chrétiens d’Orient, les initiés aiment l’inversion des valeurs. A noter que le dernier navire qui portait ce nom, loyal à la France de Pétain, a été coulé au large de la Syrie par la perfide Albion »
    Cette nuit le conseil de discipline du Parlement anglais vient de couler le Chevalier Paul.
    Bis repetita.
    Boum !
    Sinon je voudrais féliciter ici le petits-fils du grand leader nord-coréen récemment disparu pour son entrée à Sciences Po. J’espère qu’il sera parrainé dans le cadre d’Erasmus par Monsieur Cambacérès qui lui-même avait envoyé sa fille cet été là-bas dans un camp de vacances.
    Dis papa, c’est loin la Corrèze ?

  87. @hameau dans les nuages
    Je crois qu’il s’agit de Jean-Marie Cambacérès et non de Cambadélis, qui a envoyé un proche en vacances en Corée du Nord… Les Cambacérès ne se sont pas arrêtés au Duc de Parme…

  88. @Sta
    Pour éviter les procès d’intention à votre intention je vous propose :
    – perception des équipements ce jour 18 heures 30, cela vous donnera le temps de vous retourner
    – demain 08 heures 00, en tenue de campagne, perception de l’armement, des munitions (« balles réelles ») et des rations de combat individuelles.
    Si vous ne respectez pas ces horaires ce sera « armons-nous et partez ! » et vous manquerez la fête et les médailles !

  89. « Le massacre de Damas ne peut ni ne doit rester impuni » dit François Hollande.
    Ça n’en prend pas le chemin.

  90. N’ayez plus peur Philippe !
    L’expédition punitive a du plomb dans l’aile et nos fiers-à-bras se sont calmés.
    Le positif dans l’affaire c’est que l’opinion publique ça compte encore et qu’elle a le pouvoir de refroidir certaines ardeurs. Reste à remettre de l’ordre entre Valls et Taubira et à prendre à bras-le-corps le problème des banlieues.
    S’agissant de la Syrie, Poutine et Obama sont assez grands pour s’en occuper.

  91. @ X. NEBOUT
    Je vous salue Xavier, rare camarade pétri de crin. Dictateur indispensable dans certaines zones du monde ? Si c’est Hafez en effet c’est une idée qui se défend bien. Pour son médecin « sabraque » de fils, je suis beaucoup beaucoup moins sûr. Le dictateur, c’est comme le poisson frais, ça doit pas virer sur le jaunâtre ou sentir l’ammoniac.
    Contenir l’Islam avec des arguments autres que spirituels dites-vous ? Eh bien, à un Coran imprimé ou téléchargé, on pourrait adjoindre deux tomes au moins des « Mille et une nuits », ces merveilleux contes arabes. Une bonne fantasia de pourpre et de stupre, ça vous rhabille n’importe quelle religion.

  92. Les critiques vis-à-vis de David Cameron sont injustes. Il a convoqué toute la chambre des représentants, dont beaucoup ont dû quitter précipitamment le Luberon où ils se prélassaient. Fissa et dare-dare il les a fait voter pour ou contre. Le vote lui étant défavorable, il en tient compte.
    En voilà une curieuse démocratie. Chapeau.
    C’est un message subliminal pour Obama et ses successeurs : désormais le Royaume-Uni n’est plus le caniche de Washington. Quant au Canada il propose de la logistique en cas de conflit, mais pas plus.
    L’attitude de Cameron a été impeccable. Et la sphère anglo-saxonne d’influence vient d’en prendre un coup.
    En revanche la séance de claquettes d’Obama changeant de pied de jour en jour, est dérisoire.
    C’est un bouleversement de l’ordre du monde, certains vont comprendre que les démocraties ne veulent plus faire tuer des GI’s et autres fantassins anglais pour les sauver.
    « La guerre des pâtissiers », c’est terminé. (*)
    (*) Le 4 septembre 1838, le saccage à Mexico d’une pâtisserie tenue par un Français entraîne une guerre entre la France de Louis-Philippe et le tout jeune Mexique. Cette « guerre de la pâtisserie » se soldera par la destruction du port de Veracruz. À cette occasion s’illustreront le prince de Joinville, François d’Orléans, et le général Antonio López de Santa Anna.

  93. Dans les écoles américaines de stratégie – militaire, politique, entrepreneuriale… – il est recommandé avant de prendre une décision importante de rassembler et analyser le plus grand nombre possible de données, de rechercher les conseils experts, de soupeser le pour et le contre (pros & cons), de planifier avec soin l’exit strategy (qu’est-ce qu’on fait après avoir atteint l’objectif ou, surtout, si on ne l’atteint pas ?).
    À s’être mise en avant comme elle l’a fait, la France n’a peut-être pas pris le temps de ce mûrissement. Pourvu que les retards s’ajoutent aux retards, que l’on mette au rancart la politique de la canonnière et qu’apparaisse une sortie de crise qui sauve la face, de part et d’autre !

  94. hameau dans les nuages

    @adamastor | 30 août 2013 à 10:29
    Exact. Deuxième fois que je fais cette erreur.
    En fait monsieur Cambadélis ferait partie de la loge gay et lesbienne « Les enfants de Cambacérès », d’où ma confusion.
    Mais cela me conforte dans le fait qu’ils nous font un petit dans le dos.

  95. Une petite digression pour titiller Monsieur Bilger :
    Hollande a reçu Taubira et Valls ce matin et Ayrault vient d’annoncer la création d’une peine de probation et la suppression des peines plancher.
    Taubira et le SM semblent avoir terrassé Valls !

  96. @Maître Jean DAMNED | 29 août 2013 à 22:20
    «Jusqu’à Galilée inclus, l’instrumentation était accusée de tromper les sens… [….] Il fallut la première relativité, celle de Galilée […]SANS WIKIBLABLA »
    Galilée (Pise ,15 février 1564 – Arcetri, près de Florence, 8 janvier 1642) est initié aux mathématiques par Ostilio Ricci, un homonyme du jésuite, célèbre auteur du dictionnaire chinois-français, Matteo Ricci (利氏 : Italie , 6 octobre 1552 – Pékin, 11 mai 1610).
    Bien que un savant peu renommé, Ricci (Ostilio) avait l’habitude, rare à l’époque, de lier la théorie à la pratique par l’expérience.
    1) C’est cette notion que vous semblez viser bien qu’aucune des définitions disponibles de l’«instrumentation» ne vous permette de substituer ce vocable à celui érigé en concept, d’«expérience».
    La façon de procéder de Ricci est donc ainsi à l’origine de la découverte par son jeune élève du pendule dit galiléen. Ce à quoi l’expérience dans les faits s’oppose, c’est ce à quoi elle est susceptible d’apporter un démenti, autrement dit à la théorie au sens moderne du terme, ou encore au sens religieux, le dogme. Qui dit ‘démenti’ dit cependant aussi ‘confirmation’, par ex. d’une «intuition». Élaborer une expérience implique donc une prise de risque, celle de devoir admettre une erreur de raisonnement. Mais cette élaboration ne va pas sans imagination et il ne s’agit pas des données de l’expérience telle celle contre laquelle le disciple de Buridan, l’évêque de Lisieux Nicole d’Oresme, défend sa théorie de la rotation de la Terre.
    2)«Trompe les sens» ce qui est de l’ordre d’une apparence, laquelle lorsqu’elle est trompeuse crée l’Illusion, celle déjà théorisée au IVe siècle av. J.-C par un tenant du principe de «Non action» fatal à l’âne qui l’a mal intégré et pense qu’il doit agir mais sans savoir par quoi commencer (= que choisir), au lieu de laisser faire sa soif ou sa faim, autrement dit «le cours naturel et spontané des choses » et est ainsi victime d’une illusion, non des sens mais en quelque sorte transcendantale. Il s’agit du taoïste Tchouang-tseu et de son «rêve du papillon :Ledit Tchouang Tseu rêva jadis qu’il était un papillon voltigeant et satisfait de son sort et ignorant qu’il était Tchouang Tseu lui-même. Brusquement réveillé, il s’aperçut avec étonnement qu’il était Tchouang Tseu. Il ne sut plus si c’était Tcheou rêvant qu’il était un papillon, ou un papillon rêvant qu’il était Tcheou. »; Autrement dit, si l’âne avait été rêvé par Tchouang Tseu il ne fut pas tombé dans des affres métaphysiques. Il eût gambadé dans la prairie satisfait de son sort, mangé quand il avait faim, bu quand il avait soif et se serait réveillé au matin à Cirey-sur-Blaise auprès de la belle Émilie du Châtelet…!
    Plus proche de nous, un mathématicien contemporain de Galilée, René Descartes et son illusion d’optique. Par ex. «Le bâton plongé dans l’eau paraît brisé: c’est une illusion d’optique».
    Mais même l’aigle pécheur connaît les propriétés de l’eau et tient notamment compte de ce que l’écolier qui a appris sa leçon appelle «l’indice de réfraction» bien qu’il ne l’ait pas théorisé dans son principe mais seulement empiriquement intuitionné, donc sans le savoir, tout comme M. Jourdain fait de la prose.
    Contrairement à l’âne de Voltaire, l’oiseau aux fesses blanches, autrement dit le pygargue, mu par ce que faute de mieux on appellera «instinct de prédation» ne se pose pas de questions. Il plonge serres en avant, dès qu’une proie est repérée. C’est tout. Et quand bien même elle serait trop grosse pour ce Gargantua à plumes.
    De même c’est nous qui nommons relativité galiléenne la propriété confirmée par l’expérience et non démontrée avant Henri Poincaré, que les lois physiques de la mécanique sont identiques pour tous les référentiels inertiels (expérience réalisée sur un bateau immobile, puis en mouvement), la théorie en étant restée à l’intuition aristotélicienne en partie modifiées au Moyen Âge, et selon lesquelles le mouvement était dû à une force, imprimée au mobile par un moteur initial et capable de mouvoir le corps, l’impetus, qui devait être constamment soutenu pour durer.
    Donc le contraire du principe de «Non agir», tel celui qui correspondrait à l’un des passifs du japonais le 自発 (JIHATSU soit Ji – de soi – hatsu – se met en mouvement) qui voudrait pas exemple que le mouvement procède d’une organisation interne au mobile donc sans intervention initiale d’un moteur extérieur à l’origine de l’impulsion et dont un exemple pourrait être une forme de magnétisme propre au cobalt, au nickel et à un grand nombre de leurs alliages.

  97. Rédigé par : Xavier NEBOUT | 30 août 2013 à 09:21
    Mon bon Nebout, vous allez les brancher en continu sur un Coran alternatif, vous ferez le tri(phasé) entre les bons et les méchants pour savoir si nous autres Judéo-chrétiens sommes davantage compatibles avec les barbapoux Sunnites ou Chiites, et quelle prise pourrait permettre à un courant mystique de dissuader tous ces fous furieux de s’entretuer et nous de nous sentir obligés de les contenir.
    Vous avez là un bel exemple de ce que sont les êtres – aussi de ce qu’étaient les nôtres – des sociétés régies par un suivisme de la religion au pied de la lettre, ou des êtres qu’ils sont alors, de simples pieds de la suivre ainsi.
    Vous avez quatre heures.
    On relève les âmes de suite après, votre esprit, je viens de le faire.
    AO

  98. calamity jane

    Cette tendance à s’illustrer sur des cadavres !
    En politique étrangère comme en politique intérieure, cela vous surprend, n’est-il pas Savonarole ?

  99. Billet très… courageux, oui courageux et « humain » de Philippe Bilger, sur cette tragédie là-bas et notre dilemme à nous. Pas simple du tout !
    Mais que dire des commentaires qui suivent et qui me donnent la nausée…

  100. Moi j’ai peur pour le « Chevalier Paul », ainsi que pour le « Dixmude » qui l’a suivi de peu, et probablement d’autres bâtiments de guerre dans les jours à venir, tous partis « la fleur au fusil » dans cette expédition punitive mal préparée (ou plutôt pas préparée du tout). Les Russes ont déployé il y a peu de temps en Syrie plusieurs batteries côtières de missiles anti-navires du type « Yakhont », le missile le plus perfectionné au monde de ce type, que ne savent pas contrer nos systèmes anti-aériens les plus modernes, y compris ceux embarqués sur le « Chevalier Paul ».
    Si on « frappe » la Syrie, de quelque façon que ce soit, et qui que soit l’auteur du récent massacre au sarin, on aura aussi des morts à déplorer chez nous. Pour rien.

  101. Alex paulista

    @ Catherine JACOB
    La force magnétique n’a rien de tellement particulier : vous pouvez voir sa répulsion comme un ressort et son attraction comme la gravité.
    Une simple « force », si elle peut être qualifiée de « motrice », ne peut être à proprement parler considérée comme un moteur. Un moteur transforme de l’énergie, donc implique aussi un déplacement. Il implique aussi un fonctionnement durant une certaine durée, sa puissance étant l’énergie qu’il peut fournir par unité de temps.
    Pour faire tourner un moteur électrique, il faut fournir du courant pour faire changer le champ magnétique. Sinon les aimants ne vont pas aller beaucoup plus loin qu’avec une pichenette, et il est plus correct de parler d’impulsion que de moteur.
    Pas de matériaux aux propriétés magiques donc, on récupère toujours l’énergie qu’on y met dedans, comme avec un simple ressort.

  102. Charlemagne

    En Syrie (c’était aussi le cas en Lybie), l’Etat est en butte à une rébellion armée (qui plus est majoritairement composée d’éléments étrangers, et suscitée et fomentée par des puissances occidentales).
    Monsieur Bilger trouve-t-il anormal que l’Etat syrien se défende contre des menées subversives et séditieuses menaçant sa stabilité et sa continuité et contestant son autorité, et qu’il intervienne militairement pour les mater et les réprimer, comme le ferait dans pareille situation n’importe quel autre Etat de la planète ?
    Ou lui suggère-t-il au contraire d’attendre de se laisser gentiment renverser ?
    Qu’est-ce qui vaut à Bachar El-Assad le privilège d’être traité par Monsieur Bilger de « dictateur sanguinaire », d' »ignoble », de Dracula assoiffé de sang et égorgeant par plaisir sadique les petits enfants, à part le fait d’être coupable de se défendre contre une insurrection armée, fomentée et soutenue par l’Axe américano-sioniste et composée majoritairement d’éléments étrangers, visant à le renverser car jugé pas assez coopératif par cet Axe et trop jaloux de sa souveraineté, notamment en ce qui concerne le pétrole et le gaz ?
    Si j’en crois Monsieur Bilger et si j’en adopte les critères et chausse ses lunettes d’occidental du 21ème siècle, faut-il alors frapper d’indignité les grands hommes de notre Histoire nationale et cesser de les admirer (quoique ce soit déjà le cas remarquez), tels qu’au hasard Richelieu sous prétexte qu’il a réduit la Rochelle, nos rois et empereurs parce qu’ils ont fait la guerre à toute l’Europe, été prodigues plus souvent qu’à leur tour du sang de leurs contemporains et impitoyablement châtié ceux des féodaux qui étaient devenus un peu trop puissants à leur goût ou avaient des velléités d’émancipation du pouvoir royal, ou ceux auxquels ils étaient tenus par des créances, et plus près de nous Clemenceau dit le Père la Victoire parce qu’il a réprimé dans le sang des mouvements sociaux pourtant eux pacifiques ?
    A ce compte-là je crains Monsieur Bilger qu’il ne nous reste plus personne à admirer.
    Monsieur Bilger croit-il encore à la fable pour enfants d’un peuple qui se serait soulevé contre un « tyran », Bachar El-Assad, qui l’opprimait ?
    C’est une agression perpétrée à partir de l’extérieur, les Syriens vivaient tranquillement et en paix sous Bachar auxquels ils savaient gré d’avoir su être le garant de l’unité du pays et de la concorde religieuse, ils n’ont rien demandé et sont derrière Bachar, même les Sunnites.
    Les Dracula se trouvent plutôt du côté des prétendus « rebelles » qui arrachent le coeur de leurs prisonniers vivants, se livrent à des actes de cannibalisme et à des exécutions d’enfants.
    Je ne sais pas si Monsieur Bilger, en reprenant à son compte les habituels qualificatifs obligés de la grande presse aux ordres à l’encontre de Bachar, manifeste par là qu’il se croit obligé de payer en préalable son écot au terrorisme intellectuel des prescripteurs d’opinion et des bien-pensants pour s’excuser de prendre, timidement, par la suite position contre une intervention militaire de la France en Syrie, ou s’il reprend ces qualificatifs par automatisme, comme des évidences qu’il n’a pas songé une seule seconde à questionner, tellement le matraquage a été puissant au point de lui faire abdiquer son sens critique. Il est dommage que Monsieur Bilger donne toujours l’impression de rester à mi-chemin du conformisme et d’une entrée en dissidence assumée, s’effrayant de ses propres audaces, semblant hésiter en permanence, retenu par on ne sait quelle convenance de son imagination.
    Si demain la Corse, la Bretagne ou le pays Basque proclamaient unilatéralement leur indépendance et que leurs populations se soulevaient et prenaient les armes contre l’Etat français, gageons que celui-ci réagirait, de manière parfaitement compréhensible, de la même façon et aussi fermement que Kadhafi ou Bachar et réprimerait sans pitié les séditieux (je vous concède cependant que j’en suis beaucoup moins sûr dans le cas où ce seraient les banlieues islamisées qui se soulèveraient ; vis-à-vis des racailles allogènes la lâcheté semble en effet être de règle chez les politiques qui nous gouvernent, qui préfèrent s’en prendre très courageusement aux mères de famille avec poussettes qui manifestent contre le mariage gay) et on se scandaliserait à juste titre que les Etats-Unis ou Israël, uniquement parce qu’ils ont la puissance militaire que les autres n’ont pas, s’ingèrent dans nos affaires internes, se permettent de dire qui a raison et qui a tort et prennent militairement parti pour les foyers sécessionnistes, et ce quand bien même les revendications de ces derniers pourraient avoir leur propre légitimité et s’avérer aussi valables et recevables (selon le point de vue que l’on adopte et l’endroit où l’on se place) que la légitimité de la défense par l’Etat de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national.
    Il est absolument insupportable que les dirigeants occidentaux s’érigent, selon une grille de lecture occidentalo-centrée, présumant la supériorité des valeurs occidentales et du modèle de démocratie libérale sur tout autre modèle d’organisation et de gouvernement de la société (modèle que les pays émergents ou la Russie ne semblent guère enclins à imiter, au vu de la médiocrité satisfaite et fière d’elle-même dans laquelle s’enfoncent toujours plus nos démocraties libérales vermoulues par l’individualisme, le règne et le primat des lobbys et des intérêts privés de tout poil sur les intérêts général et national, et le refus de tout projet collectif d’avenir, au vu encore de leur stérilité effrayante en matière d’oeuvres de la matière et de l’esprit à léguer aux générations futures et qui passeront l’épreuve du temps, à l’opposé de la daube périssable à moindre frais actuelle) et ignorante du décalage dans le temps des évolutions respectives (à supposer qu’il existe un progrès de la civilisation vers lequel tendre comme il existe un progrès technique, ce que je ne crois absolument pas, m’opposant en cela aux totalitarismes brun, rouge et rose-arc-en-ciel actuel qui le postulent et que la quête de ce progrès a conduit, et conduit encore, à massacrer des millions de personnes) des différentes régions de la planète en matière de moeurs, de « droits », de « démocratie » (les régions « retardataires » étant sommées à coup de bombes de rattraper en un clin d’oeil leur « retard », quand les Occidentaux oublient qu’ils ont mis eux-mêmes plusieurs siècles pour parcourir ce chemin, pour un résultat actuel au final guère brillant, ne suscitant guère l’appétence et dont on peut interroger la supériorité) en juges de leurs homologues étrangers et de ce qui est bien ou n’est pas bien, et s’arrogent le droit au gré de leurs foucades, de leurs antipathies ou intérêts du moment de tourner le pouce vers le bas et de déclencher la chasse à l’homme.
    Les dirigeants étrangers sont sans doute tout aussi sincèrement choqués par par exemple les moeurs qu’ils peuvent juger décadentes de nos sociétés occidentales, la soumission de nos dirigeants aux lobbys bancaire et industriel et le racket délibéré, conscient et voulu de nos peuples opéré par ces lobbys, et ils pourraient tout à fait y trouver matière à intervenir militairement, s’ils en avaient les moyens (et s’ils étaient mus par la même intolérance et le même besoin d’imposer leurs propres valeurs aux autres), contre nos pays pour y mettre fin et installer des dirigeants alignés sur leurs vues.
    Le prétendu droit d’ingérence donc est un droit inepte en ce qu’il est un droit du fort au faible, et uniquement du fort au faible.
    Ce qu’on ne pardonne pas à Bachar, mais aussi à Poutine, Chavez ou leur homologue chinois, c’est d’être des dirigeants nationalistes forts, c’est-à-dire intransigeants sur l’indépendance nationale et incorruptibles par les puissances occidentales, défendant leur peuple contre les lobbys et intérêts privés de tout poil qu’ils n’hésitent pas à mettre au pas (lobbys qui en représailles orchestrent les campagnes de dénigrement international dont on commence à être familiers, après s’être parés des atours de défenseurs de la démocratie), porteurs d’une stratégie à long terme de puissance et de développement pour leur pays, et capables de mettre entre parenthèse la démocratie s’ils estiment que la cohésion du pays est menacée.
    Bref tout le contraire de nos médiocres et veules dirigeants occidentaux, couchés devant les lobbys bancaires, rampant devant Obama, lui-même couché devant les lobbys bancaire, pétrolier et militaro-industriel et se faisant commanditer par eux ses guerres, ce qui explique la jalousie médisante de ces gens-là à l’égard de Bachar, Poutine ou Chavez, et l’envie d’en découdre avec eux qui leur tendent le miroir de leur propre lâcheté.
    P.S : ci-après les liens tendant à accréditer l’hypothèse d’une manipulation et de la responsabilité des « rebelles » et des Saoudiens dans l’attaque chimique (par Eric Dénécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) et The Voice of Russia) :
    http://www.algerie360.com/international/eric-denece-president-du-cf2r-au-temps-dalgerie-%C2%ABles-armes-chimiques-c%E2%80%99est-un-montage-total%C2%BB/
    http://voiceofrussia.com/news/2013_08_30/Syrian-rebels-take-responsibility-for-the-chemical-attack-admitting-the-weapons-were-provided-by-Saudis-1203/

  103. « à part le fait d’être coupable de se défendre contre une insurrection armée, fomentée et soutenue par l’Axe américano-sioniste et composée majoritairement d’éléments étrangers, visant à le renverser car jugé pas assez coopératif par cet Axe et trop jaloux de sa souveraineté, notamment en ce qui concerne le pétrole et le gaz ? »
    ArrêteTonCharLeMagne
    Incroyable, à croire que certains sont de maladroits sous marins de la thèse qu’ils font semblant de pourfendre tant il mettent de sottise dans leur entreprise.
    Bachar comme son père le tendre Hafez (et la dynastie Kadhafi et la dynastie Moubarak et celle par alliance des facétieux Traboulsi et…) sont nés rois, chefs, tyrans ou reis et ce doux népotisme est incontournable, historiquement avéré et inscrit au patrimoine de l’humanité, ses critiques et vils pourfendeurs ne sont que vilains Américano-gancia, pardon, sionnistes…
    Que leurs vilains peuples respectifs veuillent chasser ces humanistes incompris est bien vilain sortilège… que ne leur envoyions-nous la division Charlemagne pour remettre un peu d’ordre là-bas.
    Trêve de la moquerie facile de telles âneries, les quelques Syriens qu’ai croisés avaient surtout la peur au ventre quand ils rentraient au pays… Au point même de ne pas s’exprimer franchement pourtant à des milliers de kilomètres de leur cher maître…
    Un vieux réflexe salvateur ?
    Et ils n’étaient pas terroristes, juste médecins ou scientifiques…
    La bêtise, cela s’empêche, comme tout le reste de ce qui nuit.
    AO

  104. « Cette tendance à s’illustrer sur des cadavres !
    En politique étrangère comme en politique intérieure, cela vous surprend, n’est-il pas Savonarole ? »
    Rédigé par : calamity jane | 30 août 2013 à 14:51
    « Mais qu’est ce qu’elle me veut la mégère ? Mes couilles sur un plateau ? »
    (Jacques Chirac devant Margaret Thatcher lors d’une conférence au sommet)

  105. Les socialistes battent tous les records de bêtise en ce moment :
    1 – la réforme pénale de Taubira arrive, et, en gros, les délinquants n’iront plus jamais en prison. Ils pensent que le laxisme peut quelque chose contre l’insécurité !
    2 – La réforme des retraites, avec une nouvelle augmentation des prélèvements obligatoires, ce qui est en train d’asphyxier complètement l’économie française, alors qu’il y a beaucoup d’autres économies à faire !
    3 – La guerre en Syrie, où Hollande se met à la remorque des Américains et ce pour mettre des islamistes radicaux au pouvoir. Bref, la lutte contre leurs bêtises devient de plus en plus impérative !

  106. A propos de Charlemagne (17:28)
    C’est choquant dans un exposé si long de ne pas avoir une ou deux phrases pour les civils syriens qui en prennent présentement plein la g… évocation touchante à signaler des mères de famille avec poussettes… les Françaises qui manifestaient le printemps dernier contre le mariage gay. Aucun rapport avec la choucroute et le zakouski mais bon.
    Ceci dit, si vous voulez avoir pour ce conflit le point de vue des alliés chevaleresques et désintéressés de Bachar, alors vous pouvez lire ce post de Charlemagne II. Prévoir une pose toilettes et un verre d’eau. Chantal Lauby s’abstenir, c’est pas rigolo à quelque degré que ce soit et les parenthèses sont roboratives.

  107. hameau dans les nuages

    Scoubab00 / 30 août 2013 à 19:58 : « Aucun rapport avec la choucroute et le zakouski mais bon »
    En êtes-vous sûr ? On peut s’inquiéter qu’un ministre de l’Intérieur naturalisé français depuis peu fasse matraquer, gazer au lacrymo, embarquer des personnes (hommes âgés ou pas, femmes et enfants) totalement pacifiques et dont le crime est de protester contre une loi bouleversant notre mode de société d’autant plus avec les dérives qui vont en découler.
    Mon épouse vient de retrouver l’état civil de la Réunion, étant disponible maintenant sur le net les actes d’affranchissement de certains de mes aïeux, esclaves. Ces actes leur permettaient enfin de se marier à l’âge de 50 ans car les esclaves n’avaient pas le doit de le faire. C’était en 1844. Ils avaient quatre enfants esclaves eux aussi dont Argine, mon arrière-arrière-arrière-grand-mère paternelle. Cette cérémonie qui s’est déroulée à Saint-Benoît leur a permis aussi d’avoir un patronyme, chose qu’ils n’avaient pas.
    Là on pouvait parler de véritable « mariage pour tous » et non pas cette pantomime d’une extrême minorité de précieux ridicules. Embastiller les opposants et ouvrir la cage aux folles.
    Dans l’une des dernières éditions du journal Libération, il y avait un article sur le fait que chaque homme devrait se faire pénétrer au moins une fois dans sa vie.
    C’est fait et d’ailleurs c’était une chose promise dans le programme de François Hollande :
    http://www.youtube.com/watch?v=AHAPyxnATZk
    Les comportements de monsieur Valls et de madame Taubira ont été inqualifiables. La suite de leur action ne le dément pas.
    Pour en revenir à la Syrie, les premières manifestations ont été pacifiques et n’ont pas fait l’objet de répression. Mais le ver était déjà dans le fruit. J’aurais pu écrire vert, couleur de l’islam sunnite des Saoud.
    Je rejoins l’analyse de Charlemagne sur les véritables raisons et les conséquences.
    Arrêtons de se lamenter sur les droits de l’Homme je vous en prie ! Ce ne sont qu’enjeux géostratégiques et réserves naturelles de gaz ! Et non pas la défense des pauvres blaireaux, Syriens ou pas.
    Quant à sa comparaison avec une situation à la syrienne en France, elle tient la route hélas. Charlemagne parle du Pays basque. Je parlerais plutôt du triangle Lille -Roubaix-Tourcoing.
    Le Qatar est déjà dans la place.

  108. Monsieur,
    Votre candidat est visiblement victime du principe de Peter. Il a atteint son seuil d’incompétence et malheureusement, cet homme, tout juste digne d’être président de conseil général du plus pauvre des départements français, est prêt à participer au déclenchement d’une troisième guerre mondiale.
    Il a probablement « pété un câble » comme l’on dit vulgairement. Il n’est pas capable de résister au pouvoir. Il est en train d’en devenir fou.
    Vous avez peur mais sachez que nous sommes nombreux à avoir peur et que nous avons peur depuis le début. Cet homme n’est pas capable de résister à la folie du pouvoir et cela se voyait depuis toujours. Cela n’est pas pour rien qu’il avait été écarté des responsabilités par Mitterrand et Jospin.

  109. @ hameau dans les nuages
    Pas d’illusions siouplet : l’entente Russie-Chine-Liban-Syrie est aussi toxique que l’axe USA-Israël-Europe-Syrie révoltée. Il n’y a pas de gentils, chacun défend ses intérêts, pousse ses pions. Par bonté d’âme, Charlemagne II ne nous a pas parlé des enjeux russes et chinois. Moi je ne prends pas parti parce que j’ai peur pour les gens là-bas. « Les droits de l’Homme » n’ont rien à voir, petit village, là je vous parle de survie : bouffer, se cacher, protéger les enfants et les vieux, se laver quand c’est possible, pas dans le gave hélas.
    Vous pouvez être tranquille : les bronzés de la métropole LRT sont aux antipodes de votre Béarn et je ne vois pas en quoi ils pourraient intéresser le Qatar, qui méprise les pauvres, fussent-ils eux aussi arabes. Hey, grâce à la TV et Internet, vous vous en faites des films dans votre beau ciel étoilé des Pyrénées : la guerre par procuration !
    Pour ce que je sais, le nouveau mariage peut aussi concerner des gens très virils pas obligés de se vêtir en précieuses gloussantes façon Jean Poiret ! Ne soyez pas esclave des clichés en réunion, camarade montagnard.

  110. calamity jane

    Savonarole perd de sa superbe en citant des mièvreries à la J. Chirac !
    En direction de la gent féminine.
    D’ailleurs J. Chirac semblait faire une fixette sur ses cojones ! Vous me répondrez bien qu’on a les maîtres qu’on peut.

  111. « La Chambre des communes britannique a voté contre une intervention militaire en Syrie.
    Après l’annonce de ce résultat, le chef du gouvernement s’est engagé à respecter ce refus. « Il est clair que le Parlement britannique, qui reflète les opinions du peuple britannique, ne veut pas d’intervention militaire britannique. J’en prends note et le gouvernement agira en conséquence », a-t-il réagi. »

    La Grande-Bretagne qui est une monarchie constitutionnelle nous donnerait-elle des leçons de démocratie ? On pourrait le penser puisque notre gouvernement se contentera mercredi prochain, de « convoquer » les parlementaires français en session extraordinaire pour débattre de la situation en Syrie, mais ils ne pourront pas voter sur la décision d’intervenir.
    Il y a dix ans les médias avaient donné le sobriquet de « toutou de Washington » à Tony Blair, qui avait cependant eu le mérite de consulter son Parlement avant de prendre la décision de s’allier aux Etats-Unis concernant l’intervention en Irak.
    Comment doit-on appeler François Hollande qui a décidé de mener une action « punitive » sans consulter les élus nationaux et malgré l’avis très défavorable de l’opinion publique ?

  112. Personne se semble se poser LA question qui me semble essentielle. De quel droit l’Occident serait-il investi pour jouer le gendarme du Proche-Orient ? Et la France en particulier, est-elle en mesure de donner des leçons, notamment de démocratie, au reste du monde ?
    La Grande-Bretagne vient de nous montrer qu’elle reste, contrairement à la France, une grande démocratie.
    Tous ces interventionnistes, souvent aussi partisans du mondialisme apatride, ne semblent pas mesurer la haine que peut susciter dans les populations l’immixtion de puissances étrangères dans les affaires internes. Et si demain (cela arrivera) nos banlieues flambent, accepteront-ils que des pays musulmans envoient leurs troupes soutenir les insurgés ?

  113. @scoubab00
    La littérature ne doit pas « Les mille et une nuits » aux Arabes, mais aux Perses. Comme bien d’autres choses que les Bédouins se sont attribuées.
    Et ça change tout.

  114. @ celtibère
    Le Petit Larousse 2006 parle de « contes arabes ». L’Encyclopaedia Britannica sous-titre les contes « The Arabian Nights’ Entertainment ». En fait, ces aventures débordent très largement les limites de la Perse et de l’Arabie. Le cadre de l’intrigue est possiblement indien et pas mal de noms sont arabiques. 4667589979220… et pour les chiffres « arabes », c’est quoi votre avis, galicien ou asturien putatif ?

  115. « D’ailleurs J. Chirac semblait faire une fixette sur ses cojones ! Vous me répondrez bien qu’on a les maîtres qu’on peut. »
    Rédigé par : calamity jane | 31 août 2013 à 04:59
    J’aime bien Cambronne également…

  116. @celtibère
    Vous avez raison, mais scoubab00 n’a pas tort, je vois ce qu’il veut dire, j’aurais plutôt choisi d’illustrer son propos par la peinture orientaliste pleine de sensualité, nos Croisés sont revenus moins bourrins que lorsqu’ils sont partis délivrer le tombeau du Christ à Jérusalem.
    Un livre devrait vous mettre d’accord :
    « Aristote au mont Saint-Michel : Les racines grecques de l’Europe chrétienne », est un essai de Sylvain Gouguenheim, historien médiéviste français. Dans ce livre, l’auteur prend le contre-pied de l’historiographie traditionnelle qui veut que le monde musulman ait joué un rôle clé dans la transmission à l’Occident médiéval de l’héritage culturel grec antique. »

  117. Parmi les prises de position au sujet d’une intervention en Syrie, il y a celle de Mélenchon. Il s’y oppose, et a pour conclusion (selon l’AFP) : il faut travailler « à une solution politique ».
    Le propos le plus en dehors du réel que j’ai lu sur ce genre de sujet depuis le « Ni Bush ni Saddam », qui était le titre d’un article de Kouchner en première page du Monde (avant que Kouchner ne consente à admettre que le choix était entre Saddam et Bush, et qu’il choisissait Bush).
    Il n’y a pas de solution politique possible entre le régime et les rebelles. Mélenchon est donc partisan de laisser la guerre se poursuivre. C’est un choix qui n’a rien de déshonorant. Mais il est déshonorant de ne pas l’assumer. Ca me rappelle le PC au moment de Munich : « Il ne faut pas céder, d’ailleurs Hitler bluffe, il n’y aura pas la guerre. »
    Hitler ne bluffait pas.
    Ou cela rappelle le slogan du Front Républicain aux élections de 1956 : « Paix en Algérie ».
    Alors que le choix était entre la guerre et la victoire du FLN.
    Démagogues toujours à prétendre qu’on peut avoir à la fois le beurre et l’argent du beurre…

  118. Lu sur ce blog :
    « On peut s’inquiéter qu’un ministre de l’Intérieur naturalisé français depuis peu (etc.) »
    Parmi ceux qui font des fixettes, il y en a qui en font sur les « fraîches dates ». J’avais déjà suggéré les dattes fraîches mais… La date franchisée du francisé (même de fraîche datte) semblerait poser problème quant à la date limite de consommation.
    Et dire qu’un bon tiers (comme dirait Pagnol) des Français, je dirais la moitié, soyons généreux, sont venus d’outre-Gaule ou issus d’invasions, siècles après siècles !
    Enfin, ma bonne dame, on a les fantasmes qu’on peut…

  119. hameau dans les nuages

    @ Nath | 31 août 2013 à 15:38
    Do you talk to me ?
    Je crois avoir prouvé que moi aussi je venais de la diversité. De la mer du Nord à l’océan Indien.
    Mais je n’aime pas les gardons qui viennent frétiller et nous donner des leçons parce qu’ils sont arrivés et accueillis sur le territoire depuis même pas une génération.
    Un peu trop jeune le Valls pour relever le menton, la narine retroussée et frémissante, l’œil noir, même s’il mouille la chemise.
    Qu’il fasse son chemin de Damas.
    C’est d’actualité.

  120. Ai parcouru le numéro double de la revue Euroorient (2013), consacré à la guerre civile en Syrie.
    J’en ai retenu notamment ceci :
    . Toutes les minorités religieuses se trouvent essentiellement du côté du régime.
    . La rébellion est à peu près exclusivement mue par un sentiment sunnite, et non par un sentiment démocratique.
    . Il y aurait environ 1/3 des gens pour le régime, 1/3 de neutres, et 1/3 du côté des rebelles.
    . Sauf accident, le régime ne peut pas être vaincu rapidement. Si cela arrivait malgré tout, il est très probable qu’il se replierait sur la zone alaouite : la bande côtière entre Liban et Turquie, plus des extensions vers l’Est de cette bande. Elle est bien équipée, tout à fait viable économiquement, facile à défendre.
    . Il est peu probable que le régime vainque rapidement.
    . Le plus probable est une continuation des combats. Tout le pays souffrira, mais plus spécialement les zones aux mains des rebelles, détruites par l’aviation et les missiles du régime. Les regroupements ethniques, déjà en cours, continueront.
    . Plus aucun pays occidental ne souhaite la victoire des rebelles : d’une part ils sont dans l’ensemble extrêmement anti-occidentaux, voire djihadistes, d’autre part leur victoire semblerait conduire à des massacres importants parmi les non-sunnites.
    . Israël souhaite plutôt la continuation du conflit : il n’aime ni les rebelles, ni le régime.
    En conclusion, les Occidentaux qui veulent renverser le régime – Kouchner et Cie – ne peuvent que proposer :
    a) Une intervention militaire.
    b) Une occupation qui durera des années, pour protéger les non-sunnites, d’ailleurs sans aucune garantie que cette occupation réussira à éviter l’épuration ethnique. Les E.-U., échaudés par l’Irak, ne sont évidemment pas prêts à une intervention de ce genre. Les Européens non plus.

  121. Lisez bien cette phrase :
    « C’est pourquoi, au nom des socialistes, je demande qu’un autre débat soit prévu ici (à l’Assemblée nationale), cette fois avec vote, avant que la France n’ait à faire connaître sa décision »
    Cette phrase est tirée d’un discours d’un certain François Hollande alors député de Corrèze prononcé le 26/2/2003 à l’Assemblée nationale au sujet de l’intervention en Irak.
    Voici d’ailleurs le lien du discours entier :
    http://discours.parti-socialiste.fr/2003/02/26/debat-sur-la-question-de-lirak-assemblee-nationale-26-fevrier-2003/

  122. @Nath a écrit : « Et dire qu’un bon tiers (comme dirait Pagnol) des Français, je dirais la moitié, soyons généreux, sont venus d’outre-Gaule ou issus d’invasions ».
    Il n’a a pas eu d’enquête génétique sur les origines des Français (j’attends avec une curiosité particulière l’enquête sur la proportion d’ancêtres vikings chez les Normands, laquelle proportion je suppose être insignifiante), mais j’en ai lu une sur les habitants des Iles Britanniques.
    On comparait leur stock génétique à celui des Britanniques d’il y a deux mille ans. Eh bien la réponse était que, malgré la conquête romaine, malgré la conquête germanique qui a conduit l’immense majorité des Britanniques à troquer une langue celtique contre une langue germanique, malgré les conquêtes scandinaves puis la conquête normande, laquelle a conduit à une telle importation de vocabulaire français en anglais, les Britanniques actuels descendent des Britanniques d’il y a deux mille ans, au point que les origines germaniques sont infimes ou même non perceptibles (je ne me le rappelle plus).
    Certes, la Grande-Bretagne et l’Irlande sont des îles. Cela dit, il est très probable que, en 1850, les Français descendaient effectivement des Gallo-Romains, et peut-être beaucoup plus des Gaulois que de Romains divers.
    Quant aux Britanniques, on peut penser qu’il est même probable qu’ils descendent, pour l’essentiel, des premiers agriculteurs des Iles britanniques (antérieurs à l’invasion celtique, donc).
    Le mythe de la France creuset de races diverses, a essentiellement deux origines :
    . Le fait incontestable que les Français parlent une langue romane et qu’il y a eu au moins une invasion qui, au moins culturellement, a énormément compté. D’où la présence de « l’invasion » et « du mélange » dans l’imaginaire français (une forme populaire et amusante de cet imaginaire : dans « Astérix », tous les Gaulois sont blonds ou roux, et tous les Romains sont bruns : les Français, qui sont châtains, bruns, blonds ou roux sont donc éminemment une race composite).
    . Le mythe des immenses armées et des grandes migrations, alors que les armées étaient réduites, et que les conquérants étaient en général un superstrat, sauf exceptions, par exemple, je crois, en Alsace, relativement dépeuplée, et repeuplée par des Germains.
    Maintenant, les Français de 1850 n’étaient peut-être pas identiques aux Gallo-Romains : certaines provinces avaient dû être plus prolifiques que d’autres, certaines avaient dû être plus touchées par les épidémies ou les désastres que d’autres.
    Quant aux Gaulois, certains peuples ont évidemment beaucoup plus souffert de la (dévastatrice) conquête romaine que d’autres, si bien que les Français descendent certainement de certains Gaulois plus que d’autres.
    Il est tout à fait possible que les Gaulois eux-mêmes (les Gaulois de l’époque de César) ne descendaient pas essentiellement des conquérants celtes mais des premiers agriculteurs (ceux qui nous ont laissé essentiellement deux vestiges : les mégalithes et la langue basque). Il n’est pas exclu même que les premiers agriculteurs de France descendaient en fait, très significativement, des chasseurs-cueilleurs locaux, mais la question est actuellement disputée : la thèse de la migration a ses partisans.
    Bref, l’immigration à laquelle nous assistons depuis quelque temps est très probablement sans précédent depuis deux mille ans. Elle est peut-être même sans précédent depuis trois mille ans, ou depuis cinq mille ans, ou depuis plus longtemps encore.
    Ce n’est pas une raison pour s’y opposer, d’ailleurs : je rappelais simplement les faits (probables d’ailleurs plus que certains).

  123. @Buridan
    J’ai peut-être eu la main lourde dans mes estimations… mais
    *Les Huns (et les autres aussi)
    *Les Basques dont la langue est loin d’être romane mais plutôt finno-ougrienne, ou même d’origine magyare, on ne sait d’ailleurs pas vraiment
    *L’Alsace (allemande entre 1870 et 1918)
    *Les Incursions arabes, barbaresques, sur les côtes de la Méditerranée entre les XVe et XVIe siècles ; des noms de lieux tels L’Almanarre, une tour de guet, à rapprocher de « minaret » (hauts de Fréjus), deux villes nommées Roquemaure (Gard et Tarn)…
    *La Corse (Tête de Maure), certainement visitée par les Ottomans, ou Barbaresques
    Le phénomène est certes plus « parlant » pour l’Espagne, la Sardaigne, la Sicile, l’Europe Centrale du 8ème au 17ème siècle… Tout ceci pour dire que cela a dû laisser des « traces » dans la génétique…

  124. @Buridan
    « On comparait leur « stock génétique « … à celui des Britanniques d’il y a deux mille ans ».
    Vous bossez dans la confection ou le prêt-à-porter ?
    « Stock génétique »… même Bouvard et Pécuchet y zauraient pas osé, sur la vie de ma mère !

  125. Nos deux Bouvard et Pécuchet nous ont ici gratifiés de leurs connaissances pour nous prouver que les Français au fond n’existaient pas et que nous ne sommes que le produit d’invasions successives qui en violant nos petites bergères ont produit le Français d’aujourd’hui.
    Ce n’est pas faux, l’histoire de l’humanité regorge de ces mouvements de population.
    Un exemple intéressant ci-joint qui viendra certainement éclairer nos deux experts :
    http://www.rfi.fr/sites/filesrfi/Ethiopie%20Falashas.doc

  126. Oui, il y a des raisons d’avoir peur, mais à mon humble avis, la guerre en Syrie n’est pas le début d’une guerre mondiale, elle n’en est qu’un épisode parmi d’autres… La guerre mondiale a déjà commencé, elle ne se propage pas comme lors de l’émergence du IIIe Reich qui envahissait les territoires avec ses chars, elle a commencé par l’envahissement du territoire des pensées et des coeurs.
    La Syrie fait suite au « printemps arabe », qui lui-même fait suite aux « conflits ethniques » tant en Asie qu’en Afrique, qui eux-mêmes font suite aux guerres d’indépendance de la deuxième moitié du XXe siècle.
    La dernière bataille de cette guerre sera Armageddon car l’enjeu de cette guerre mondiale c’est de faire haïr Israël par les nations… d’où la nécessité d’envahir les pensées et les coeurs.
    Hélas y compris au sein de la « chrétienté ».
    Par contre là où j’ai plus peur, c’est que le président de la République française a décidé d’écouter les élus du peuple avant de s’engager dans une guerre à l’issue incertaine et aux conséquences inéluctablement catastrophiques.
    Je parle bien sûr des élus anglais et américains…
    Le président normal n’en a rien à faire de la voix des élus français avant de s’engager tambour devant…
    C’est constitutionnel, mais complètement irrespectueux du peuple et de ses élus… mais ça on en avait l’habitude.
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  127. hameau dans les nuages

    @ Buridan
    Je ne sais pas si le nombre de descendants de Vikings est insignifiant en Normandie. L’un des départements de Normandie est celui qui comporte le plus de noms correspondant à mon patronyme.
    Celui d’une province des Pays-Bas qui avait été occupée majoritairement par les Vikings.
    On retrouve ce patronyme, le mien, dans un village normand en 1320.
    Descendants comme moi, de Rollon et de Popa, ils s’assagirent et devinrent agriculteurs.
    Ceci c’est pour le côté lichen de mon arbre généalogique. D’autres racines plongent dans l’Océan Indien.
    Après une pause assez longue je m’attaque présentement au Béarn.
    Mes fils, plus vaillants guerriers, sont déjà aux portes de Toulouse…
    Non Nath je n’absorbe aucune potion de l’abbé Soury.

  128. « Nos deux Bouvard et Pécuchet nous ont ici gratifiés de leurs connaissances pour nous prouver que les Français au fond n’existaient pas » (Savonarole)
    Certes, Bouchet et Pécuvard (ou l’inverse) ont des « connaissances ». Mais pas la science infuse, je le reconnais. Les « Français » historiques viennent de l’Ile-de-France. Après, la suite on la connaît. Les différentes conquêtes des Rois de France, sur l’Occitanie, la Bretagne ou la Bourgogne (pour ne citer qu’eux)… sur le territoire physique ont créé le Royaume puis la République de France… comme bien des pays.
    Sans compter l’Outre-Mer.
    @hameau dans les nuages
    L’Abbé Sourit ou Soury ? Pourquoi cette référence ?

  129. hameau dans les nuages

    Comment Nath ! Vous ne connaissez pas la pharmacopée à base de plantes ?
    1745, l’abbé normand Soury avec un autre ecclésiastique met au point cette tisane pour combattre les problèmes veineux et notamment les chevilles qui enflent. D’où mon allusion.
    Elle n’est plus remboursée par la sécurité sociale mais toujours en vente.
    Je ne consomme pas non plus de plantes hallucinogènes .
    Par contre en fonction des décrets d’application de la loi Taubira je me réserve le droit d’en cultiver.
    Savez-vous planter le schnouff… à la mode… à la mode…

  130. @hameau dans les nuages
    Bien sûr, je connais la Jouvence de cet abbé. Une chaîne de radio nationale se terminant par le chiffre 1 en faisait la pub (j’ai bon là ?).
    Je ne voyais pas la subtile allusion aux chevilles qui enflent.
    Y a aussi les bas de contention mais je n’en porte pas non plus, ayant été chez le toubib récemment.
    Restons jeunes !

  131. Un petit dégât collatéral de ce conflit syrien : l’apparition d’un nouvel anglicisme dans la presse. Il y est constamment question de « combats féroces ». Calque manifeste, pour : « acharnés ».

  132. Relativement aux interventions extérieures, la France se trouve dans la même situation que les Etats-Unis et le Royaume-Uni : la constitution ne requiert pas l’accord de l’Assemblée nationale avant toute intervention extérieure – et c’est très juste, car quelquefois, il faut agir très vite – mais elle permet de solliciter le vote de l’assemblée.
    C’est ce que Cameron a fait, ce qu’Obama va faire. Et c’est ce que l’exécutif français devrait faire : l’exécutif n’est pas le seul représentant de la volonté nationale, et le cas d’une intervention armée à l’étranger est si grave qu’il est juste qu’il faille l’accord des deux organes de la volonté nationale : l’exécutif et le parlement, représenté par l’Assemblée nationale.
    (Taubira là-dessus, comme d’habitude, lamentable : « Il faut respecter la constitution ». Mais la constitution n’impose pas que le Parlement ne soit pas consulté)
    Ajoutons qu’il est à souhaiter que, dans un cas pareil, les groupes parlementaires laissent aux députés la liberté de leur vote (comme ça a été le cas au R.-U., où la discipline de vote est portant la règle, si je ne me trompe).

  133. « …ce magnifique pays »
    Il y a une certaine tendance, quand il est question d’un pays non occidental, à l’affubler d’épithètes flatteuses.
    Pourquoi la Syrie est-elle « magnifique » ? Elle semble plutôt relativement barbare.
    Mais peut-être est-ce qu’elle est économiquement et culturellement si arriérée et si fermée qu’un Européen ne peut y aller que pour le tourisme, et que « magnifique » ici est mis pour : « vide d’intérêt autre que touristique » ?

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