Il ne faut pas le faire Vallser !

J’avoue cette faiblesse : être plus sensible à l’irradiation des êtres qu’à l’abstraction des idées, à la force des rapports humains qu’aux rapports de force politiques.

On comprendra alors qu’en correspondance directe avec ma sympathie pour la personnalité de notre nouveau président, je sois tenté de défendre Manuel Valls et en tout cas de déplorer ce qui est apparu, dans un premier temps, comme un jeu d’indifférence, voire de mépris à son encontre.

Il n’était pas scandaleux qu’il sollicite l’investiture de la République En Marche (REM) même si initialement il semble ne pas s’être plié au processus commun. Son cas heureusement traité par le président lui-même (L’Express) a abouti à une synthèse dont il convient de saluer l’habileté politicienne. Il n’aura donc pas l’investiture de REM mais cette dernière ne présentera pas de candidat contre lui. Manuel Valls a salué cette délicatesse républicaine après avoir d’abord réagi en qualifiant Emmanuel Macron de « méchant » et de « sans limites ».

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D’autres, à droite, bénéficieront d’une telle faveur (Le Figaro) : notamment Edouard Philippe (le futur Premier ministre ?), Gilles Boyer, Thierry Solère et Bruno Le Maire (il aurait été dommage que son offre de service tombe totalement à plat !).

Le désir d’adhésion exprimé par MV n’était guère choquant à considérer cette multitude de socialistes ou autres qui vont clairement à la soupe. Il est piquant de relever, par exemple, les appétences très prosaïques – redevenir ministre des Affaires étrangères – d’un Dominique de Villepin, laudateur sur le tard, dont la flamboyance à l’évidence a des ratés.

Pourtant la droite résiste, dans l’attente peut-être de la divine surprise d’un Premier ministre choisi dans son camp. Pour amadouer ou étouffer celui-ci ? Le président de la République, avant et depuis son élection, a en effet montré qu’il n’est pas maladroit dans la tactique et que la séduction rouée fait partie de ses atouts.

Par rapport à cette débandade clientéliste, le sort de Manuel Valls méritait en effet d’être traité avec mesure et justice. La décision de REM à son sujet va-t-elle lui permettre, s’il le désire, de se maintenir au sein du PS qui, annoncé mort assez régulièrement, a cependant par intermittences quelques soubresauts de vie ?

Ceux-ci vont-ils continuer à réclamer l’exclusion de l’ancien Premier ministre ? Il y aurait de la volupté pour certains à obliger Manuel Valls à tirer les conséquences de son hostilité à l’égard du PS et de son incapacité à se situer utilement dans la nouvelle configuration politique initiée par l’élection d’Emmanuel Macron. Autrement dit, le PS l’exclurait avec plaisir. Vous n’avez jamais vraiment voulu de nous, on ne veut plus de vous à notre tour ! Sur de telles susceptibilités, les complicités ou les fractures se créent.

Jean-Christophe Cambadélis a déclaré : « Valls va être confronté à un problème très simple : il veut aller dans La République en marche… qui ne le veut pas. Donc, à la fin, il va se retrouver sans soutien ».

Heureusement le pire n’est pas toujours sûr et on ne l’a pas privé de toute chance. Le contraire aurait été saumâtre quand on nous annonce que ses adversaires vont ici ou là constituer des mouvements, par exemple aussi attractifs que celui réunissant Anne Hidalgo, Martine Aubry et Christiane Taubira. De quoi nous faire entonner un péan en l’honneur de MV !

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Je n’oublie pas son volontarisme toujours courroucé, son caractère si ombrageux mais je ne détestais pas sa fierté trop facilement blessée.

Je n’oublie pas que lors de la primaire de la gauche qui a permis la victoire de François Hollande, il a vaillamment soutenu la cause d’une authentique social-démocratie et qu’il n’a jamais eu peur d’affirmer et d’afficher cette identité au sein d’idéologues et de dogmatiques même pas guéris du marxisme.

Je n’oublie pas qu’il a tenté – et ce n’était pas un mince exploit – d’abord comme ministre de l’Intérieur puis comme Premier ministre de sauvegarder autant qu’il pouvait l’autorité de l’Etat, les exigences de la sécurité et la fermeté de la Justice. Je considère que ses désaccords avec Christiane Taubira n’étaient pas loin d’un titre de gloire qui aurait dû montrer le chemin clairvoyant à François Hollande.

Je n’oublie qu’il a favorisé l’ascension d’Emmanuel Macron, qu’il a insisté pour qu’il devienne ministre et je peux comprendre, sans l’approuver, la sourde hostilité qu’il a éprouvée face à ce rival qui osait venir sur son terrain et qui en plus était meilleur que lui. Au moins MV n’a-t-il jamais pris EM pour une bulle, une créature médiatique. Ce qu’il lui a fait subir comme Premier ministre, subtilement ou ostensiblement, montrait au moins qu’il ne sous-estimait pas le talent ni la menace. Et qu’il avait eu raison.

Je n’oublie pas sa puissance de travail et de dévouement, son énergie, ses combats contre les Frondeurs, l’obligation qui a été la sienne de se défier de presque tous, entre un Président de la République qui parlait trop aux journalistes, un gouvernement qui ne l’aimait pas et des Français qui ne le comprenaient plus.

Je n’oublie pas que, s’il a persuadé François Hollande de ne pas se représenter, il a eu raison.

Je n’oublie pas qu’il a avalé trop de couleuvres avec résignation ou avec superbe pour qu’on puisse le traiter comme n’importe qui.

Loin de moi d’avoir tout aimé chez lui. L’affaire Dieudonné me reste en travers de la gorge et son soutien inconditionnel à Israël m’a toujours énervé mais qu’importe !

Je n’oublie pas qu’il m’a fait rêver à une gauche pragmatique et presque désirable.

Je n’oublie pas qu’il a été un précurseur et que sous lui perçait déjà peut-être déjà Emmanuel Macron.

Je n’oublie pas que la classe politique est trop pauvre pour pouvoir se priver de lui.

Il ne faut pas le faire Vallser et j’espère que le président Macron saura qu’il y a des bienveillances nécessaires qui offensent au moins autant qu’elles rassurent.

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Voir les Commentaires (61)
  1. Mary Preud'homme

    Manuel Valls (dont je ne partage pas les options et que j’ai souvent critiqué) est néanmoins un homme d’honneur, je n’en ai jamais douté. Contrairement à certains courtisans parasites qui se plaisent à l’humilier pour complaire au nouveau Grand mamamouchi.

  2. Franck Boizard

    Votre introduction a le mérite de la franchise : vous ne vous intéressez pas à la politique et vous n’y comprenez pas grand-chose.
    Franchise pour franchise : nous sommes un certain nombre à l’avoir compris depuis longtemps.
    Le charme de votre blog est ailleurs. Dans sa liberté.

  3. Cher Philippe,
    Les Républicains ne sont pas stupides au point d’embrasser l’absence de cap de Macron. REM proche de Rex, utilise la simple devise « Diviser pour régner ».
    Il est clair qu’il va tenter d’attirer à gauche, à droite et au centre, en échange de quelques postes, postes qu’il pourra défaire sans problème lors du premier remaniement, lorsque tout le monde sera dans la rue, ce qui est inévitable et correspond à la colère de plus de 80% de la population.
    Après avoir bien humilié les uns et les autres, le sort de Hollande avec les rires de Royal, Valls, Bayrou qui comprend l’imposture Macron, il tend un piège grossier à la droite. Mais la marche n’est pas dans ce sens. La marche ne signifie pas l’écrasement de ceux qui ont servi la France, la marche n’est pas un piétinement rageur ou infantile.
    Il ne serait pas étonnant de voir Macron s’essuyer les pieds en sortant de chez vous ! Cette stratégie n’a rien d’innovant.
    Il est impossible de labourer un champ avec des bœufs qui tirent à droite et à gauche. Le résultat : le travail cesse.
    Quant à la priorité de Bayrou, la moralisation de la vie publique, cela n’est absolument pas la priorité des Français. Interdire l’emploi de membres de la famille aux postes de responsabilité et sortir une liste de députés comprenant les membres des familles des députés sortants, leurs enfants, il faut saisir la nuance. Les députés qui n’auront plus de contact avec les électeurs seront totalement coupés du terrain et ne seront plus leur représentation réelle. Il faut du lien, redonner du sens aux institutions.
    L’on retombe dans les mêmes erreurs. C’est du travail qu’il faut, de la croissance et en principe, les grèves cela n’a jamais fait revenir les touristes ni remonter la croissance !
    Si Macron continue la diplomatie telle qu’elle a été régentée sous Hollande, nous serons mis à l’écart de toute la planète. La position de Hollande par rapport à Israël restera à jamais incompréhensible. Dans sa tête, le pauvre en était resté dans les années 80 et encore. Et si Macron s’inscrit dans cette continuité, le processus de paix n’est pas pour demain.
    Sans Valls, il n’y aurait déjà plus de juifs en France et ce qui s’est passé dans les rues de Paris sous Hollande est honteux. Nous souhaitons que dans toutes les chambres dans lesquels il se reposera, soit affichée la charte de la laïcité. Parce que le rôle d’un président, c’est aussi de rappeler les principes de la laïcité, les principes de neutralité des juges, d’impartialité de ceux-ci. Il faudrait que la presse s’approprie ce sujet avant qu’il ne soit trop tard. Trop peu d’intellectuels sont responsables et réactifs.
    Les lois s’expliquent en général, pas par le bout du voile, ou du bikini mais en définissant les règles. Ceci est une nécessité.
    françoise et karell Semtob

  4. Bonjour,
    Etant un des rares intervenants sur ce blog (si ce n’est le seul) à soutenir Manuel Valls, tout en reconnaissant certains de ses fâcheux travers et notamment sa sympathie un peu trop appuyée pour le régime nationaliste voire expansionniste actuellement en place en Israël, votre billet m’a soulagé. Manuel Valls n’a pas été abandonné de tous.
    Si Emmanuel Macron aujourd’hui est président, c’est quand même grâce à – ou à cause de ! – Manuel Valls qui l’a fait entrer au gouvernement. Ensuite les atermoiements de François Hollande puis sa démission et enfin l’action pernicieuse des frondeurs ont fait le reste.
    Certes aujourd’hui MV doit amèrement regretter d’avoir appelé EM pour remplacer Arnaud Montebourg car il ne se doutait pas qu’ainsi il mettait le pied à l’étrier à son principal rival. Rival qui s’est bien gardé de passer par la case primaire de gauche où il aurait connu le même sort que l’ex-Premier ministre.
    Primaire de gauche dont les effets dévastateurs continuent à se répandre dans un PS explosé, exsangue et qui continue à s’émietter avec la création de mouvements « transpartisans » comme celui de la pathétique triplette Taubira, Aubry, Hidalgo et celui de Benoît Hamon qui malgré ses 6,5% rédhibitoires, continue à croire qu’il a un destin politique.
    Si Manuel Valls n’a pas soutenu Benoît Hamon c’est tout simplement parce le programme de ce dernier était totalement incompatible avec ses idées, qui étaient bien plus proches de celles d’Emmanuel Macron.
    Contrairement à ceux qui pensent que MV s’abaisse en voulant rallier le parti REM, au risque de se faire exclure du PS, je trouve, au contraire qu’il fait preuve de clairvoyance et même d’abnégation en voulant contribuer à défendre les actions d’EM qui collent assez bien avec celles qu’il avait envisagées, bien que, sur certains points, il affiche plus de discernement.
    Je pense notamment à la mondialisation débridée et au multiculturalisme sans frontières du nouveau président. Deux thèmes sensibles qui peuvent créer des turbulences dans le monde du travail dans le premier cas et des conflits communautaires dans le second.
    Emmanuel Macron ou plutôt ses sergents-recruteurs qui s’occupent de valider les candidatures REM pour les élections législatives, ont fait une grave erreur en refusant de prendre MV dans leurs rangs. Son expérience de Premier ministre, sa détermination, pouvaient apporter bien plus que le zèle intéressé de certains ministres et autres personnalités politiques qui viennent à la soupe et se limiteront à un rôle de simple exécutant obéissant.
    Le fait de n’avoir pas mis de candidat REM face à MV dans la circonscription où il se présente, ressemble à un geste de générosité un peu condescendant envers un adversaire qui ne présente plus aucun danger. L’avenir risque de donner tort à ceux qui ont enterré un peu trop vite l’ancien Premier ministre. Ceci d’autant que la période de grâce du nouveau président risque de s’émousser très vite face aux énormes difficultés qui l’attendent et sans doute aussi à cause de sa façon de diriger les opérations tout en maniant l’ambiguïté. Le coup du « Je vous ai compris » suite à son impair sur la colonisation est bien dans le style du personnage. Pas sûr que le peuple, lui, l’ait bien compris. Il ne faudrait pas qu’il oublie qu’il est un président par défaut.

  5. J’accuse M. Bilger de provocation à mon égard : il sait très bien que que j’ai des nausées dès que je vois des photos comme celles qu’il a mises sur son dernier article ; je suis certain qu’il a dû penser avec un petit sourire : « hahaha le père sylvain va bondir sur son siège » ! Effectivement !
    Pitié, plus jamais ça ! J’ai fait le copié-collé le plus rapide de l’histoire des copiés-collés afin de lire votre article plus sereinement sans ces portraits horribles.

  6. Un parti unique est en train de se construire comme dans une dictature et personne ne s’en émeut.

  7. Frank THOMAS

    « Manuel Valls a salué cette délicatesse républicaine. »
    On peut appeler cette petite manœuvre ainsi ; mais on peut tout aussi légitimement y voir le visage éternel de la politicaillerie la plus traditionnelle.
    Je regrette un peu, Philippe, que vous mêliez votre voix au concert quasi unanime des medias qui vantent la nouveauté extraordinaire de la période que nous sommes en train de vivre.
    Le moins que je puisse dire est que je ne suis pas grisé par ce parfum artificiel d’innovation qu’on vaporise à nos narines. Il aurait même tendance à m’écoeurer un peu.
    Jour après jour la préparation chaotique des élections législatives par le mouvement du nouveau président de la République laisse apparaître que sous le vernis du renouvellement des hommes et des méthodes, se cache la plus classique des méthodes politiques.
    Outre que le renouvellement des têtes est une conséquence non de la volonté vertueuse de Monsieur Macron, mais de la loi sur le non cumul des mandats qui touche tous les partis, on assiste plus à une valse des ego et des petites ambitions qu’à un renouveau profond et sincère des moeurs politiques.
    Le pas de deux entre Messieurs Macron et Bayrou, le traitement de faveur réservé à Manuel Valls et à certains sortants de poids, l’éviction (temporaire ?) de Gaspard Gantzer, conseiller en communication de Hollande et camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA, sont autant de signes que la cuisine politicienne fait chauffer ses fourneaux.
    On apprend aussi que la fille de l’épouse de Monsieur Macron, Tiphaine Auzière, sera suppléante du candidat de « REM » dans la circonscription de Montreuil-sur-Mer dans le Pas-de-Calais.
    C’est un peu comme si une famille commençait à s’installer au pouvoir en prévision des années futures. Copinage et népotisme.
    Imaginons un moment, en effet, que le candidat, Thibaut Guilluy, dont Madame Auzière, belle-fille du président est la suppléante, soit élu député et, dans un avenir plus ou moins proche, nommé au gouvernement. La belle-fille de Monsieur Macron se retrouverait alors immédiatement député.
    Ce n’est certes qu’une hypothèse, mais qui oserait dire, les choses allant du train que nous voyons, que cela n’arrivera pas ?
    Petite cuisine électorale, arrangements entre amis, favoritisme familial : je ne vois rien dans tout cela qui soit la marque du changement profond et de la moralisation radicale qu’on nous promet ; je n’y trouve pas non plus cette « délicatesse républicaine » que vous dites.

  8. Bonjour,
    Je ne regarde pas France 2 mais d’après ce que j’ai lu, l’émission Envoyé Spécial du jeudi 11 mai donne une explication à la posture du candidat bardé de diplômes lorsqu’il s’affiche les bras en croix. Il ne s’agit pas d’une posture christique ou évangélique, non pas du tout, mais selon ce qu’il a dit clairement au sujet des électeurs de François Flllon : « Je cherche à les faire venir, je cherche à les déstabiliser en leur ouvrant les bras ».
    L’angelot devient ainsi un cynique politicard.
    Les LR qui ont fait voter Macron pour que les panzer n’occupent pas la Concorde, ouvriront peut-être les yeux.
    Juppé et Bertrand ont visiblement compris, reste le champion de motocyclette !
    Pour ce qui est de monsieur Valls, il me déconcerte totalement, comment peut-il se mettre dans une telle position de soumission ! Je lui propose de prendre rapidement Monsieur Gantzer, bientôt sans emploi, comme conseiller en communication.

  9. Philippe Bilger, pardon de vous le dire mais je ne comprends pas votre ode à Valls.
    Quand j’ai appris qu’EM ne validait pas son adhésion, j’ai jubilé.
    L’affaire Dieudonné, une belle idiotie !
    Mais prétendre que Michel Onfray frôle l’extrême droite parce qu’il affirme « J’ai dit que je préférais une idée juste d’Alain de Benoist à une idée fausse de Bernard-Henri Lévy, et que si l’idée était juste chez Bernard-Henri Lévy et fausse chez Alain de Benoist, je préférerais l’idée juste de Bernard-Henri Lévy. Donc, je n’ai jamais dit que je préférais Alain de Benoist à Bernard-Henri Lévy », c’est de la crétinerie !
    Et enfin clamer que « La France ça n’est pas Michel Houellebecq » et « ça n’est pas l’intolérance, la haine, la peur » à propos de son chef-d’oeuvre « Soumission », témoigne de l’incapacité de l’ancien maire d’Evry d’apprécier la finesse et l’intelligence de gens qui le dépassent de cent coudées.
    Le problème de Valls c’est sa médiocrité d’apparatchik et son bilan aussi calamiteux que celui de Flanby !!

  10. …la personnalité de notre nouveau président (…)
    La pédagogie étant faite de répétition, rappelons encore une fois que ce personnage n’est absolument pas notre président mais celui du régime provisoirement en vigueur.

  11. Régis ANTOINE

    @Mary Preud’homme | 13 mai 2017 à 00:23
    « Manuel Valls […] est néanmoins un homme d’honneur ».
    Merci de m’avoir offert ce moment rare : vous venez d’exprimer un point de vue sensé que je peux partager !

  12. Manuel Valls est l’incarnation meme de la gauche triste, celle qui veut reformer l’economie vers la droite et interdire. On l’a qualifie d’homme d’honneur ici, je trouve qu’il en manque singulierement pour aller quemander une investiture a quelqu’un qu’il a tres vite cordialement deteste quand il etait a Matignon.
    Ses amities avec les officines de communication parisienne me font par ailleurs douter de sa probite.
    Sont-ce ses origines espagnoles, en tout cas son discours sur les musulmans est a la limite du racisme.
    On finira par une note positive : c’est un bon ministre qui sait trancher et il ne merite pas le proces en deloyaute qui lui est fait vu l’attitude des frondeurs durant le quinquennat passe. Mais neanmoins, je pense que nous avons suffisamment de talents visibles et caches en France pour nous passer de lui. Et j’espere que c’est ce qui se passera. Avoir ete Premier ministre, c’est deja tres bien !
    @ semtob
    « Sans Valls, il n’y aurait plus un Juif en France ».
    J’ai deja lu des enormites ici, et en ai peut-etre moi-meme commises, mais de ce tonneau jamais. Vous ne vous embarrassez pas de nuance !
    La position de M. Hollande vis-a-vis d’Israel est la meme que celle de ses predecesseurs : reprise des pourparlers pour une solution a deux Etats. Et meme si la paix n’est pas pour demain ni meme pour apres-demain vu la situation sur place, ou chaque camp s’arc-boute toujours plus sur ses positions…

  13. Cambadélis n’est pas qualifié pour donner des avis que d’ailleurs personne n’écoute. Le PS de Cambadélis n’a pas su régler la question des frondeurs qui a empoisonné l’action du gouvernement. Et maintenant, ce caporal-chef joue les Néron et baisse le pouce afin de nuire à Valls. Valls a eu le courage de conduire une politique social-démocrate tournée vers l’avenir. Cependant les vieux briscards et les doux rêveurs du PS, fans du passé ou de leur idéologie, s’arc-boutent, forment des clans. A noter : REM devrait réserver un sort plus enviable à Malek Boutih.

  14. Patrice Charoulet

    Votre analyse, très approfondie, de Valls est lumineuse et indiscutable. Votre anaphore finale (« Je n’oublie pas (…) Je n’oublie pas (…)) est plaisante.
    Le cas Valls est, habilement, réglé.
    Le cas Bayrou me semble autrement problématique. Certes, s’il avait été candidat à la présidentielle, Macron perdait quelques points, et, peut-être, l’Elysée. Mais quand Bayrou, après son renoncement, est venu offrir son alliance devant micros et caméras à Macron, on ne pouvait s’empêcher de sourire. Bayrou, combien de divisions ? Bayrou, combien de députés ? Qu’il ose réclamer un si grand nombre d’investitures est stupéfiant.
    J’ajouterai qu’investiture ne veut pas dire élection. Pour les proches de Bayrou, comme pour les candidats macroniens. J’ai hâte de connaître les résultats des législatives. La droite LR-UDI a bien raison de les préparer. C’est la grande affaire.

  15. Un jour, le diable réunit ses associés et leur dit : « Ca va ». Et il leur parle de la terre.
    On peut se demander si les chimères des cathédrales ne vont pas tirer plus loin leur langue et si le tdc de la cathédrale de Strasbourg ne va pas se dilater encore pour laisser passer toutes les bourrasques.
    Il faut donc jeter ses sentiments, ses opinions aux orties, oublier ses pudeurs, endosser le frac du météore politique, lui chercher des origines, des amitiés qui gèrent ses compétences par exposition mathématique.
    Cet homme sort d’un milieu grand bourgeois ; là, on ne plaisante pas avec les canons de la conduite, bonne ou mauvaise, pourvu qu’elle soit avantageuse. Son épouse, dans ce cadre-là, n’est pas mal non plus et joue sans nul doute un rôle essentiel, fait de rouerie et de féminines intuitions. Elle n’a pas enterré son compagnon, elle le lustre.
    L’environnement intellectuel et politique du champion est plus obscur, il doit posséder une particularité qui reste à découvrir et qui est peut-être la clé de l’énigme de son accession.
    Un élément de découverte est la frénésie des gens en place, pour rejeter ou mignoter. Le cas de M.Baroin est un bon exemple. Il y a là le paradigme de la perte de nerfs devant la béance des organes de décision et de délibération et la peur de ce qui va les combler. Cela, M.Macron le sait, comme il sait que la prochaine assemblée ne sera guère gérable, dans sa fraîcheur. Il est donc sûr de son environnement personnel et le fait qu’il suscite quelques napoléonides ne fait rien à l’affaire, il connaît son état-major dont il n’est pas forcément le chef.
    Plus les critiques le viseront, sur des sujets convenus ou traditionnels, plus la forteresse se renforcera. Ainsi, parler de l’homme des banques est aussi efficace que dire d’un gendarme qu’il est tributaire des fabricants de baudrier.
    Il est certain que Mediapart et le Canard fourbissent leurs armes.

  16. @ Mary Preud’homme | 13 mai 2017 à 00:23
    « Manuel Valls (dont je ne partage pas les options et que j’ai souvent critiqué) est néanmoins un homme d’honneur, je n’en ai jamais douté. Contrairement à certains courtisans parasites qui se plaisent à l’humilier pour complaire au
    nouveau Grand mamamouchi. »
    Valls, de l’honneur ? J’ai failli m’étrangler ! Vous voulez dire : un doigt seulement ? Comme le whisky ?
    Arrêtez de faire des louanges en permanence à tous ces traîtres collabos vendus corrompus, bons qu’à becqueter dans les bonnes gamelles du pouvoir devant toute cette populace de sans-dents qu’ils méprisent, humilient et manipulent à volonté avec leur arrogance insupportable.
    Paris est devenu leur dernier bunker avant qu’ils se suicident ; le score nord-coréen, 90% en leur faveur, restera marqué pour longtemps comme une tache de honte sur le tissu social du pays.

  17. Pas d’accord, Valls s’il avait été bon aurait fait ce qu’a fait Macron, il était trop dans les appareils pour voir ce qui se passait autour de lui.
    Il est nourri au biberon du PS depuis des décennies, il faisait une cirrhose de mandats, il ne voyait plus, pour réussir il faut avoir faim, demandez à tous les boxeurs.
    Macron répète à ses troupes de se galvaniser dans les quinze derniers jours, les citoyens voient celui qui a le plus envie.
    La pire des humiliations c’est Valls qui la crée, après avoir été Premier ministre sortant, aller mendier, pleurnicher pour une investiture… N’importe quoi, et laminé dans son camp.
    Manque de vision de sa part il croyait conquérir le pouvoir à partir de son berceau, qu’il fasse une déclaration en faveur de Macron pourquoi pas, mais ramper pour une investiture et ne pas voir que REM ne voulait surtout pas de lui alors que c’était une évidence…
    Macron a des talents à revendre ils étaient quelque 15 000 pour la moitié des investitures, Valls m’a fait pitié, il ne reviendra plus.
    Le pire de tout c’est qu’il va faire du shadow boxing dans sa ville, cela ne fait pas une compétition.

  18. Pas un mot sur Hollande et son calamiteux bilan, à l’heure de son départ ?
    Sic transit gloria, du passé faisons table rase, et oublions le fantôme de l’Élysée pour ne conserver en mémoire que le régisseur Manuel Valls.
    Mais seulement parce que l’homme nous a démontré une fois de plus la différence qu’il y a entre avoir mauvais caractère et avoir du caractère.
    Il a reculé l’instant de sa démission du gouvernement et s’est fait doubler par Macron, plus audacieux, qui a joué sa partie avec un cynisme digne des intrigues de cour d’autrefois. Encore qu’en politique il n’y a pas d’autrefois, il y a un éternel présent d’ambitions et d’ambitieux.
    En quittant le gouvernement, en refusant la primaire à gauche, Macron brûlait ses vaisseaux, pendant que Valls aux mâchoires serrées et aux lèvres pincées, voulait se conserver un canot de sauvetage. Manque de courage, dans une bataille les demi-mesures dans l’offensive se paient souvent par l’échec, c’est ce qui est arrivé.
    Trop tôt, trop maladroit pour demander à celui qu’on a commandé un peu vertement, le pardon et ses bénéfices.
    Je pense que Valls traverse une période de déprime compréhensible, pour aller quémander, même pas un poste, une circonscription où rien ne dit qu’il sera élu, et s’il ne l’était pas, double peine et multiple humiliation, pour un Catalan à la fierté ombrageuse.
    Il faut savoir faire retraite, au sens d’introspection, et rompre au moins provisoirement avec le passé quand l’échec a été aussi grand.
    Encore une fois Valls fait la même erreur qui semble constitutive de sa personnalité, avancer sans prendre de risques, ce que la députation lui permettrait, alors que l’échec de Benoît Hamon, les divagations des trois grâces de la gauche, Aubry, Taubira, Hidalgo, lui laissent le champ libre pour un social-libéralisme, moins libéral que celui de Macron.
    Macron va surprendre par sa dureté libérale et son alignement sans conditions à Bruxelles et Berlin, Valls pourrait choisir d’être plus social et moins libéral que lui.
    La fameuse recomposition dont se gargarisent les médias sera plus complexe que ce qui est annoncé. La vie est toujours pleine de rebondissements inattendus.
    Rien n’est joué encore pour le PS, LR et même le FN. La fine Marion l’a bien compris, elle, qui sans grimaces est capable d’au moins autant de dureté que Valls.

  19. @SR
    Un parti unique est en train de se construire comme dans une dictature et personne ne s’en émeut.
    En fait, ce parti unique couvait déjà sous la cendre depuis plusieurs années sous la forme de collusions et de connivences entre la vraie gauche et la fausse droite, que j’ai pour ma part dénoncées depuis longtemps.
    Tous les masques qui sont tombés récemment démontrent cette réalité, dont La République en Marche ! n’est que la concrétisation.
    Bien entendu, pour maintenir l’illusion qu’un semblant de démocratie régnerait en France, quelques petits partis privés de moyens et d’accès à la parole seraient tolérés.

  20. Patrice Charoulet

    J’écoute « Zemmour & Naulleau » avec retard. Invité principal : Finkielkraut.
    Ses impressions après la présidentielle ? Soulagement et abattement. Pas de Le Pen à l’Elysée : soulagement. Macron : abattement. On apprend qu’il a voté Macron au second tour. Et au premier ? Réponse : « Je ne vous le dirai pas ».
    Borloo avait fait le même coup sur RTL, voilà peu. Macron, au second. Au premier tour ? « Cela ne regarde que moi ».
    Pour qui diable ont-ils pu voter ? Asselineau, Arthaud, Poutou, Mélenchon, Dupont-Aignan, MLP, Hamon, le berger chanteur…?
    Tous deux ont évidemment voté FF. Mais cela ne se dit pas ! FF est, maintenant, un pestiféré. Et, d’ailleurs, vae victis !
    Vous avez clairement dit, vous : FF au premier tour et Macron au second tour. Et vous aviez dit pour quelles raisons.
    Moi aussi, au quatrième sous-sol de la société française, parmi les clampins.
    Saint Pierre, déjà…

  21. Jen-Christophe Lagarde cèdera la mairie à sa femme s’il est élu… Et les services municipaux à son chat.

  22. @semtob
    « REM proche de Rex, utilise la simple devise « Diviser pour régner ». »
    Qui plus est ça n’a de cesse, pour ma part, de me rappeler la dose acceptable ou non d’irradiation. Il ne va pas falloir oublier le mot d’ordre : Temps/Ecran/Distance.
    @ Achille | 13 mai 2017 à 07:50
    Le coup du « Je vous ai compris » et le reste en ont choqué, si ce n’est blessé, beaucoup. Des blessures par des mots certes, mais qui ne sont certainement pas si superficielles que l’on pourrait croire. Car rouvrant des plaies à peine cicatrisées.
    Et du Tipp-Ex ne suffira pas à les effacer.
    « Emmanuel Macron ou plutôt ses sergents-recruteurs qui s’occupent de valider les candidatures REM pour les élections législatives, ont fait une grave erreur en refusant de prendre Manuel Valls dans leurs rangs. »
    La règle du nombre de mandats exercés consécutivement, ne devrait donc pas s’appliquer à MV ? Et pour quelle raison ?
    Qu’on l’aime ou pas, au moins M.V. a le mérite d’être bien connu. S’il a des qualités et des défauts, il est probable qu’il n’a pas la stature d’un président de la République. J’oserais dire moins que Hollande et bien moins a priori que Macron. Ca reste à démontrer. La dernière preuve pour moi est qu’il s’est fait déborder par un E.M. bien plus stratège que lui, et la stratégie à ce niveau, ça compte énormément, dont à l’international.
    Bref la période des législatives va être à coup sûr une nouvelle période de surchauffe pour la pays. En espérant que de ces surchauffes successives, n’en ressorte pas un pays dévasté plus qu’il ne l’est déjà.
    @ SR | 13 mai 2017 à 08:34
    Thalès de Milet (celui du fameux théorème) avait aussi déterminé la succession répétitive des régimes politiques :
    – dictature
    – révolution
    – démocratie
    – oligarchie
    – dictature.
    Un cycle inéluctable, disait-il. Et il vivait 600 ans avant J.-C. !
    Nous en sommes il me semble à oligarchie ; donc le théorème devrait se vérifier…pétrodollars obligent.
    Un seul espoir : l’Histoire, cyclique et paroxysmique, est capable d’accélérations surprenantes…
    @ Popol | 13 mai 2017 à 09:55
    Valls privé de de cette qualité innée de haute vision politique, pas stratège pour un sou et mauvais tacticien, n’a même pas le courage politique de choisir entre les Insoumis (même provisoirement) ou Les Républicains (même provisoirement).
    Pour le reste, il lui reste sa ville d’Evry comme modèle de réussite, et pour des chiffres plus récents :
    http://www.journaldunet.com/business/budget-ville/evry/ville-91228
    @ Mary Preud’homme | 13 mai 2017 à 00:23
    Intègre Valls ?
    https://planetes360.fr/matignon-aurait-depense-dizaines-de-milliers-deuros-sondages-mesurer-limage-de-valls/
    Vu de ma petite fenêtre, il m’apparaît comme un apparatchik assez médiocre.
    Les qualités/défauts intrinsèques qu’ont lui reconnaît lui auront permis d’accéder au poste de Premier ministre, c’est à désespérer de la politique, si on commence à le comparer à ses prédécesseurs de haut niveau. Finalement il y de l’espoir pour les nuls forts en gueule.
    Au suivant !

  23. @Patrice Charoulet
    J’ai hâte de connaître les résultats des législatives. La droite LR-UDI a bien raison de les préparer.
    A en croire le magnifique document en quadrichromie que j’ai reçu dans mon exil, cette « droite » montre une fois de plus qu’elle n’a toujours rien compris aux attentes des Français, ou plutôt, que les connaissant trop bien, elle refuse catégoriquement de les voir en face par déni du réel.
    En gros, le document que j’ai reçu fait de la réclame pour les réalisations qui ont été faites selon des propositions d’élus de « droite » à l’échelon local, mais autour de thèmes secondaires comme le sport, le haut débit etc. qui sont loin de préoccuper tout le monde à l’heure actuelle.
    Bref, il s’agit d’un document électoral adapté à une élection cantonale.
    En revanche, il n’y a rigoureusement rien en ce qui concerne les sujets importants d’ordre régalien qui inquiètent des millions de Français – quelle que soit leur sensibilité politique – en ce qui concerne les problèmes de plus en plus considérables concernant la submersion migratoire non maîtrisée et ses conséquences graves et parfois dramatiques en matière de coûts sociaux, de communautarisation de la France, de grignotage culturel et religieux, d’encombrement des services sociaux, de conquête de territoires « perdus » devenus hors-la-loi, de hausse de la délinquance et de la criminalité dont les tristes attentats que nous savons ne sont qu’un épiphénomène.
    Rien non plus à propos de la dilution de la souveraineté française dans le magma européiste.
    Rien encore sur la non-maîtrise des frontières, celles de la France ou celles de l’Union européenne, qui sont de véritables passoires ouvertes aux éléments les plus indésirables.
    Pourtant, ces sujets devraient relever directement et en priorité de l’attention de gens qui prétendent être de « droite » et qui en principe devraient être guidés avant tout par l’amour de leur pays et par le souci de protéger leurs compatriotes.
    Alors ?

  24. Claude Luçon

    @ sylvain | 13 mai 2017 à 08:07
    « Pitié, plus jamais ça ! J’ai fait le copié-collé le plus rapide de l’histoire des copiés-collés afin de lire votre article plus sereinement sans ces portraits horribles. »
    Pire, c’est de la trahison !
    Les femmes françaises sont réputées à l’étranger pour leur beauté, leur féminité et leur élégance, si ce texte passe à l’international nous allons perdre des dizaines de millions de visiteurs à cause de cette triplette.
    Il y a des moments où on se demande si tout compte fait la burqa ne serait pas une bonne idée.

  25. Que fait-on quand la lecture d’une liste fait craindre d’être bayroulé ?
    Réponse en trois temps :
    – pour alerter la steppe, hurler comme un loup de Sibérie pris dans un piège à skons ;
    – quand la meute vous a libéré, rédiger avec elle une nouvelle liste de loups méritants ;
    – faire comme si le chef des trappeurs n’avait plus qu’à apposer sa signature en bas et à droite.
    Parfois, ça marche !

  26. @ Tipaza | 13 mai 2017 à 10:58
    Si Valls était paysan, je craindrais demain en ouvrant la grande porte de la remise à foin, de l’apercevoir dans toute sa grandeur.
    Fort heureusement pour lui, la solitude même du pouvoir ne l’a pas encore rencontré.

  27. Je n’oublie pas que la classe politique est trop pauvre pour pouvoir se priver de lui.
    Vous parlez d’une pépite !
    Voilà un personnage que nous devrions admirer alors qu’il a fait donner en 2013 des forces considérables de police contre des manifestants pacifiques – oui, pacifiques – certains d’entre eux dont des vieillards et des enfants ayant été traités avec une brutalité inutile alors que dans le même temps les réseaux islamistes continuaient de proliférer et d’ourdir leurs machinations sans être inquiétés, avec les conséquences que nous savons.
    Sans parler des violences extrêmes non réprimées créées par des milices gauchistes qui elles peuvent tout se permettre sans jamais être dissoutes.
    Ce personnage auto-satisfait et ses clones de la vraie gauche et de la fausse droite dont la liste est longue comme le bras devraient disparaître de notre vue pour tous les méfaits dont ils se sont rendus coupables par incurie ou par cynisme voire pire et s’estimer heureux qu’on ne leur demande pas de rendre des comptes, du moins pour l’instant.

  28. Certes, Monsieur Bilger, Manuel Valls, par son volontarisme affiché, tranche avec les ectoplasmes au pouvoir au PS, à commencer par MM. Cambadélis ou Ayrault, voire la grande majorité des ministres que M. Hollande a nommés pendant ses cinq années de présidence.
    Ceci étant, M. Valls reste un apparatchik qui n’a fait qu’une carrière politique et ne semble pas savoir se recycler. Dès lors, il vient quémander une accréditation dans le parti dont le chef a remporté la présidentielle. D’une certaine manière, rejeté par le PS, il se retrouve « nulle part » sur l’échiquier politique en cours de restructuration. Donc, comme d’autres commentateurs l’ont souligné, il est condamné à venir à la soupe politicienne en cours qui rappelle fort les errements de la IVe République pour empêcher certains partis d’exercer le pouvoir. Comme disait Edgar Faure, ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent qui change de direction…
    Compte tenu de sa situation actuelle, notamment du fait de son élimination aux primaires du PS et de son absence dans la période électorale présidentielle, j’en suis venu parfois à me demander s’il n’aurait pas intérêt à faire bénéficier sa Catalogne natale de son expérience acquise à la tête de notre pays !
    Simple boutade bien sûr, plaisanterie sans doute de mauvais goût. Mais, plus sérieusement, pourquoi n’entrerait-il pas dans une période « sabbatique » d’une législature en n’exerçant aucun mandat ? Une traversée du désert propice à un retour ressourcé et, pourquoi pas, gagnant au sein de sa famille politique d’origine.

  29. « Pendant cinq ans, je compterai sur vous pour porter notre responsabilité collective et tenir nos promesses », leur a-t-il dit. « Le renouvellement que vous représentez devant moi n’a jamais été réalisé avant sous la Ve République », a-t-il estimé, demandant aux candidats de ne « jamais (être) des assis, des installés, des habitués ».
    « Vos visages, ce que vous représentez », cela « n’a encore jamais existé dans notre pays », a lancé M. Macron.
    Tout ce qu’ont compris les citoyens et que Valls n’ a jamais entendu.
    Dehors tous ces repus de mandats, du neuf, de l’énergie, pas de rentiers de système : Valls était un rentier du système, il a fallu qu’un journal lui reproche de garder une pension dans sa bonne ville pour qu’il en démissionne, cela ne s’oublie pas.

  30. Philippe Dubois

    @ Tipaza | 13 mai 2017 à 10:58
    « En quittant le gouvernement, en refusant la primaire à gauche, Macron brûlait ses vaisseaux »
    Euh non, pas vraiment
    Macron quittait un rafiot pourri pour aller s’installer sur un discret mais formidable navire de guerre, construit sur mesure par la caste qui l’avait choisi, et financé par cette même caste.
    Parce que j’aimerais bien savoir qui a avancé les dizaines de millions d’euros destinés à financer les campagnes présidentielle et législatives, à un parti qui ne dispose d’aucun financement public.
    Quant à Valls, j’ai un peu de mal avec ce personnage qui a lâché ses chiens de garde sur les familles avec poussette de LMPT mais a laissé agir les casseurs antifas et autres gauchistes en toute impunité.

  31. @Claude Luçon
    …si ce texte passe à l’international nous allons perdre des dizaines de millions de visiteurs à cause de cette triplette.
    Cela me rappelle ces photographies de supporteurs de tout poil de M.Macron que certains journaux bien-pensants se croyaient obligés de publier à la queue leu leu.
    A se demander comment il a réussi à se faire élire avec autant de personnages d’aspect patibulaire en sa faveur…

  32. Noblejoué

    Valls et autres avaient prétendu ne pas toucher au droit du travail, et ils l’ont fait. Comme cela était douloureux et déloyal, cela a révolté et rendu toute réforme ou dialogue social plus difficile pour l’avenir. Valls avait prétendu se plier à la Primaire socialiste mais a encore trahi, et s’est trahi lui-même en perdant toute dignité par la manière dont il a fait la carpette face à Macron. Démarchant comme il l’a fait, un reste de fierté mal placée l’a empêché de suivre la procédure, car l’homme est trop lâche pour être loyal, et trop lâche pour assumer sa lâcheté.
    Ce n’est pas parce qu’on use du 49.3 et qu’on a une grande gueule qu’on a du caractère. Non, il a juste été capable d’écraser, s’écraser, trahir et minauder en ne trahissant même pas selon les formes : se plier à la procédure d’investiture du mouvement La République en marche.
    Je comprends néanmoins que Macron le ménage parce qu’il représente encore une certaine force politique et que le geste de lui laisser une circonscription est magnanime a peu de frais. Pourquoi user son crédit à écraser un Valls ? Il doit au contraire le grandir le plus possible s’il ambitionne de rassembler et réformer.
    Le PS ferait mieux d’expulser ce traître : les traîtres trahissent toujours et on n’est jamais trop fort pour ne pas mourir d’un coup de poignard dans le dos. En plus, le PS est faible. Enfin, se rassembler contre Valls peut conforter son unité.
    Peut-être faudrait-il aussi le faire autour du chef, Hamon ? Mais le jour où les gens qui parlent de démocratie participative en tiendront compte, le jour où les gens préféreront qui promeut un revenu pour tous plutôt que la soumission des faibles ou la guerre sociale, ce jour-là ne pourra venir en France que de l’imitation de l’étranger. Nous, nous aimons les hommes providentiels, et tout en nous prétendant novateurs, recycler de vieilles recettes.
    Tout pour le style – mauvais, d’ailleurs – un Valls grande gueule passera pour ferme à cause de ses colères et de traits du visage souvent rigides quand faible avec les forts et fort avec les faibles, il est un de Funès de plus.
    Adopter un Valls, pour un parti, est un signe d’inconscience ou de force : trop faible, soumis, il ne trahira pas. Macron a eu raison de le laisser de côté. Que Valls se débrouille pour vivoter électoralement en indépendant, qu’il fasse donc l’auto-entrepreneur que tant de gens incitent les Français à être. Que les politiciens créent donc leur entreprise ou leur parti ou du moins bossent dans le privé avant d’en faire l’apologie. Car soit une chose est bonne et il faut la faire, soit elle n’est pas bonne et il est des plus hypocrite d’en écrire des odes… De ce point de vue, Montebourg me semble l’exception qui confirme la règle. Il parle de produire français ? Après l’avoir encouragé, il s’y emploie. Bref, quand les gens à la tête de l’Etat cesseront de dénigrer les fonctionnaires qu’ils ont souvent été et montreront l’implication qu’ils demandent aux autres dans l’entreprise, il y aura un certain progrès.

  33. Bravo Monsieur Philippe Bilger pour ce billet concernant Manuel Valls, certes on peut déplorer certains travers de sa personnalité ainsi que sa quasi-prosternation face à Israël. Mais il est loin de mériter l’indifférence et souvent le mépris dont on l’accable, il fut un des rares dans les gouvernements successifs de Hollande à avoir tenté d’extraire le PS de ses vieilles lunes, et il a fait preuve de fermeté. De plus il fut d’une loyauté exemplaire, frisant parfois le masochisme, vis-à-vis de Hollande qui lui ne le fut guère à son encontre, et au final sa loyauté fut sa principale erreur.
    S’il avait quitté plus tôt le pédalo de Hollande tel un Macron, il aurait pu aisément incarner une gauche sociale, démocrate et centriste. Macron tout à son autocratie et dans sa grande mansuétude, ne lui fera pas barrage avec un candidat « République en marche ». Quant à Cambadélis qui se prend pour feu Thorez ou Marchais, il en est quasi à instruire un procès en sorcellerie contre lui sous l’oeil fort bienveillant du trio Hidalgo, Aubry et Taubira. A défaut de se faire oublier, ces dernières se complaisent dans leur haine recuite et leur utopie bobo, auxquelles elles sont quasiment les seules à croire.
    L’attitude de Macron n’étonnera que se dévots, en parfait autocrate il ne se repose que sur quelques zélés serviteurs de la première heure. L’épisode des investitures des candidats de « REM » * en est l’illustration : hormis lesdits serviteurs, tout le reste n’est composé quasi à part égale que de politiciens ralliés uniquement pour la gamelle, et de néophytes.
    Avec un tel futur groupe parlementaire, il ne risquera guère de contestation de sa politique, dont on sait très bien quels en sont les discrets inspirateurs et futurs bénéficiaires : monde de la finance mondialisée, ultra européistes et otaniens de toujours. D’ailleurs sa prosternation à Berlin face à dame Merkel et cela au lendemain de son investiture, n’est que la traduction de cette soumission. En un temps lointain où la France était la France, le chancelier Adenauer se rendit dans notre pays pour négocier les termes de la réconciliation franco-allemande avec le général de Gaulle.
    * Bayrou en fit l’amère expérience, le fils spirituel du capitaine de pédalo était bien plus ingrat et roué que ce dernier !

  34. « …constituer des mouvements, par exemple aussi attractifs que celui réunissant Anne Hidalgo, Martine Aubry et Christiane Taubira. De quoi nous faire entonner un péan en l’honneur de MV ! » (PB).
    « Massacre à la tronçonneuse », la liste des films va être longue et ce n’est que le début d’une longue liste.
    Bientôt la suite de « Ce que ne devrait pas dire un président » version « Le journal d’une femme de chambre ».

  35. Beaucoup d’éloges et de préoccupations, cher P. Bilger, pour un homme politique qui, autant comme ministre de l’Intérieur que comme Premier ministre, n’a pas montré des réalisations et des résultats qui les justifieraient.
    D’ailleurs, je ne vois pas non plus de quelle « irradiation » brilleraient la personnalité et les actions de Manuel Valls.
    Cordialement.

  36. Marc Servera

    Rien ne vous est dû, et certainement pas dans la sphère publique où il devrait être d’abord question de servir. Valls dans son auto-investiture l’a un peu oublié.
    L’heure « macronienne » est au symbole fort, la bienveillance viendra plus tard, quand les principes auront été posés. Valls à la mode de toujours, peine à l’intégrer.
    La mode de toujours finira inévitablement par resurgir, le plus tard sera le mieux.

  37. @ fugace | 13 mai 2017 à 14:01
    La carrière politique de Manuel Valls débute en 2001 quand il devient maire d’Evry et 2002 où il est élu député de la première circonscription de l’Essonne. On ne peut donc pas dire que sa carrière politique soit jalonnée d’un cumul de mandats comme certains vieux politicards qui ont quarante années de vie politique derrière eux et qui ont occupé toutes les cases du parcours (député, maire, ministre, président de conseil régional ou général, etc.).
    Concernant la stature des présidents de la République, les deux derniers ne se sont pas vraiment distingués dans ce domaine. Entre les coups de sang du premier et les tergiversations du second, ce n’est pas très glorieux.
    Nous verrons bien après quelques réunions internationales si Emmanuel Macron saura imposer sa personnalité. Contrairement à ses deux prédécesseurs, il parle un excellent anglais ce qui peut l’aider dans certaines négociations. La présence d’un interprète ne permettant pas de tisser des liens personnels entre les interlocuteurs qui peuvent s’avérer déterminants dans certains cas.
    Je ne saurais attribuer la victoire d’EM à ses qualités de stratège, comme vous le faites.
    Je trouve, pour ma part, qu’il commet beaucoup de bourdes, ce qui n’est pas vraiment la qualité première d’un grand stratège.
    En fait, il a surtout bénéficié de l’influence de personnalités très puissantes (patrons de presse, ex-conseillers présidentiels, philosophes et journalistes engagés) qui l’ont porté vers la victoire grâce à leurs réseaux.
    Les législatives s’annoncent, en effet, déterminantes puisqu’elles décideront du mode de gouvernance du pays pendant cinq ans : majorité présidentielle ou cohabitation.
    Emmanuel Macron n’a pas encore fini sa conquête du pouvoir. Sa cote de sympathie est très fragile car il irrite beaucoup de monde et sa chance insolente peut tourner.

  38. Mary Preud'homme

    En 2012 les louanges de Valls alors nouveau ministre de l’Intérieur étaient chantées dans une quasi-unanimité, à commencer sur ce blog (admirateurs dont je ne faisais pas partie loin s’en faut l’ayant connu à Evry à partir de 2001 et m’étant même présentée aux municipales de cette ville sur une liste adverse). Pour les curieux, il suffit de se référer aux archives dudit blog.
    Néanmoins, je ne saurais être injuste et nier les qualités de cet homme, sa probité, sa fierté et un courage politique certain. Et surtout je trouve odieuse et lâche cette manière de s’acharner sur un vaincu (qui n’est qu’un simple adversaire idéologique et non un ennemi).
    Que serait-ce en temps de guerre, à voir la haine et l’acharnement de certains qui ne figurent certes pas parmi les plus courageux, mais au contraire s’empressent de se rallier au triomphateur du moment, lynchant à tout-va celui qui est désigné à la vindicte.
    Pouah !

  39. Valls est un cliveur, ou un clivé. Macron rassemble, et a l’occasion de démontrer où est la véritable autorité.

  40. calamity jane

    @Aliocha
    On sent dans votre commentaire poindre ce que l’on pouvait deviner depuis un certain temps : l’autorité d’un seul, souvent exprimée par vos textes bibliques en copié-collé…
    « Valls est un cliveur, un clivé. »
    J’ai remplacé cliveur par menteur et penseur et je n’arrive pas à comprendre votre choix !
    Sinon, certain sur cet espace le voyait en très bonne position pour 2022 et je ne comprends pas pourquoi il fait dans la précipitation…
    Un peu comme le nouvel élu !

  41. J-C Cambadélis en campagne pour les élections législatives.

    François Mitterrand là où il est doit se demander comment le PS en est arrivé là. Manifestement les forces de l’esprit n’ont rien pu faire !

  42. Catherine JACOB

    « J’avoue cette faiblesse : être plus sensible à l’irradiation des êtres qu’à l’abstraction des idées, à la force des rapports humains qu’aux rapports de force politiques.
    On comprendra alors qu’en correspondance directe avec ma sympathie pour la personnalité de notre nouveau président…
     »
    Donc, vous aussi vous pensez comme les médias d’aujourd’hui que ce personnage qui va être incessamment investi ‘Chef des Français’, comme le disent ceux qui ignorent la différence entre ‘Chef des Armées’ et ‘Président de la République française’, est une vieille âme de 2500 ans sous une apparence de jeune homme ? Je crois qu’il faut tout de même savoir, quand on aime les symboles, que la vieille âme dans un corps d’apparence jeune est souvent la métaphore du vampire des Carpates avant d’être la croyance à la transmigration des âmes telle celle de Pythagore qui reconnaît le bouclier de Ménélas et se donne pour une réincarnation d’Hermotime – penseur et chaman grec semi-légendaire du VI siècle – ou encore un clin d’œil au Dalaï Lama…!
    Je suis particulièrement agacée aujourd’hui de ce que, dans la foulée de la célébration de la Vierge de Fatima à la chapelle Sainte Bernadette dans le XVIe arrondissement de Paris qui s’est terminée assez tôt, le terrain soit occupé en l’attente de l’arrivée de l’heureux lauréat des élections présidentielles et de son épouse, heureux lauréat qui va être incessamment investi comme également futur co-prince d’Andorre (territoire souverain de 468 km2 et paradis fiscal dont le co-prince est l’évêque catalan d’Urgell à l’égard duquel une co-princesse introduirait, sans aucun doute, une sorte de déséquilibre dès lors qu’elle ne serait pas sortie des urnes…), on ait droit à un matraquage publicitaire style matraquage Régis Antoine anti-Penelope, en faveur de la création d’un « statut de première dame », lequel statut était initialement aux USA comme l’a rappelé quelqu’un qui a peut-être mis en péril sa carrière par ce rappel à l’humilité, celui de la mère du Président avant de glisser vers celui affecté à son épouse, statut dont plus de 68% de Français ne veulent très clairement pas.
    Mais qu’à cela ne tienne, à force de leur en mettre plein les oreilles et plein la vue selon la méthode d’arrivée fulgurante au pouvoir récemment mise à l’honneur, peut-être que…!!
    En tout cas, on a également appris par N. Saint-Cricq-que le grand cric me croque et me fasse avaler ma barbe, que Mme Brigitte Trogneux-Macron serait en Louis Vuitton avec un accessoire cependant payé 450€ de sa poche, mais que, selon la méthode allusive désormais de règle, contrairement à certain(e)s l’ayant précédée que l’on ne nommera pas, elle rendra la tenue bleu lavande à double boutonnage.
    Enfin, dans la foulée de « plus d’hypocrisie, levons les masques pour la moralisation de la vie publique », Tiphaine Auzière sera investie par REM comme suppléante, vu que comme la maison du Touquet est à Brigitte Trogneux et ne saurait donc avoir figuré sur la déclaration de patrimoine d’EM bien qu’ayant été réhabilitée grâce à des fonds dont on ne connaît pas officiellement l’origine, pour un montant avoisinant plus de la moitié de la valeur actuelle du domicile des Fillon dans la Sarthe, Tiphaine qui a salué comme les starlettes sur les marches de Cannes, son compagnon s’étant présenté sans cravate faisant ainsi renouvellement des codes, est la fille de Brigitte et qu’elle ne sera pas employée pour faire des photocopies au Palais Bourbon…

  43. Macron est méchant, dit Valls. Le jeune président, avec autorité, va doucement l’amener à l’âge adulte.

  44. @Achille
    Contrairement à ses deux prédécesseurs, il parle un excellent anglais ce qui peut l’aider dans certaines négociations. La présence d’un interprète ne permettant pas de tisser des liens personnels entre les interlocuteurs qui peuvent s’avérer déterminants dans certains cas.
    Veuillez me permettre de protester contre cette vision des choses.
    Accepter de parler anglais, c’est déjà se comporter en soumis, voire en vaincu et s’attirer le mépris (non exprimé) de ses interlocuteurs.
    Un chef d’État français se doit d’ignorer une langue étrangère, même s’il la maîtrise.

  45. Monsieur Valls semble au bord de la déprime, mais il reste lucide ; il vient de se rendre compte que Hollande est méchant (viendrait-il de lire le livre relatif au cabinet Moreno) et que notre jeune président, que le monde nous envie, est encore plus méchant. Là je pense qu’il cherche un adversaire marcheur pour les législatives.
    Je suis triste pour Monsieur Valls !

  46. Mary Preud'homme

    @Exilé | 14 mai 2017 à 12:00
    Achille est impayable. Qualifier d’excellent anglais l’idiome de Macron qui certes s’exprime couramment en anglais, mais avec un accent frenchie à couper au couteau, est du plus haut comique !

  47. @Giuseppe
    Aujourd’hui il fait beau et lumineux alors on peut rêver.
    Manifestement, vous semblez ignorer les innombrables leçons de l’histoire ayant montré que les rêves promis se sont le plus souvent terminés en catastrophe ou en tragédie.
    Nous ne demandons pas aux hommes politiques de nous faire rêver ou de nous asperger de poudre de perlimpinpin hallucinogène mais de faire humblement leur travail, jour après jour, dans l’intérêt de la France.
    Est-ce trop leur demander ?

  48. Chère Calamité,
    La pédagogie, c’est l’exemple, et vos interprétations ne témoignent que de vos obsessions.

  49. @ Mary Preud’homme | 14 mai 2017 à 14:34
    Je vois qu’il ne vous faut pas grand-chose pour vous amuser. Après ce genre de propos à la limite du condescendant, faut pas vous étonner que vous preniez quelques répliques bien senties en retour.
    Pour avoir participé pendant une quinzaine d’années à des groupes de travail internationaux, j’ai eu l’occasion d’entendre la langue de Shakespeare avec une multitude d’accents, tous plus exotiques les uns que les autres. L’important était de comprendre les autres membres du groupe et de se faire comprendre par eux. Généralement tout se passait très bien.
    Je ne vois pas en quoi avoir un accent franchouillard signifierait que l’on a un mauvais anglais. Maurice Chevalier avec son accent de Ménilmontant avait un succès fou auprès des Américains.
    Il est vrai qu’avoir l’accent d’Oxford fait plus distingué, mais dans une négociation, au risque de vous décevoir, tout le monde s’en fiche.
    @ Exilé | 14 mai 2017 à 12:00
    Il est vrai qu’il fut une époque, pas si lointaine, où le français était la langue diplomatique de référence. Toutefois, même si on peut le regretter, ce n’est manifestement plus le cas aujourd’hui. Progressivement l’anglais est devenu la langue utilisée dans toutes les rencontres internationales (G7, G20…), y compris d’ailleurs dans les colloques et symposiums scientifiques.
    Il est dommage de constater que dans les réunions de chefs d’Etat, le Français soit toujours celui qui n’est pas en mesure de dialoguer directement avec ses homologues et doit faire appel à l’assistance d’un interprète, donnant ainsi une image particulièrement rétrograde de l’exception française.

  50. Valls a marché dedans, mais pas avec le pied gauche. Il semblerait que son pied gauche ait frondé, obligeant le droit à marcher dedans, avec les conséquences qu’on voit.

  51. @Exilé | 14 mai 2017 à 14:38
    Rassurez-vous pour moi c’est toujours 350 kg de ciment, 1200 m3 d’agrégats, bon, on peut rêver encore un peu.

  52. Robert Marchenoir

    @ Exilé | 14 mai 2017 à 12:00
    « Accepter de parler anglais, c’est déjà se comporter en soumis, voire en vaincu et s’attirer le mépris (non exprimé) de ses interlocuteurs. Un chef d’État français se doit d’ignorer une langue étrangère, même s’il la maîtrise. »
    Vous pensez donc, je suppose, que Vladimir Poutine se comporte en soumis et en vaincu lorsqu’il parle en allemand avec Angela Merkel, voire lorsqu’il fait, à l’occasion, des discours en anglais ? De même, j’imagine que vous avez vigoureusement protesté lorsqu’un haut responsable américain a, dernièrement, fait un discours en français, dans le but explicite de manifester son respect à l’égard de la France ?
    Votre remarque est un cas typique de projection : vous méprisez les responsables politiques français qui parlent en anglais. Il n’existe aucun fait à l’appui de votre allégation selon laquelle les étrangers mépriseraient les politiciens français parlant anglais. Cela sort tout droit de votre imagination.
    Il y a certes des raisons, pour un chef d’Etat, de s’exprimer dans sa langue même s’il en connaît d’autres : le souci de précision, et aussi le protocole, la représentation. Mais votre affirmation montre que vous êtes totalement déconnecté de la vie réelle. Vous n’avez pas conscience de ce qui se passe au-delà des frontières. Il y a d’innombrables pays, pas moins libres et dignes que le nôtre, dont les chefs discutent en anglais avec leurs homologues étrangers — ou dans des langues qui ne sont pas les leurs.
    Vous les étonneriez bien avec vos histoires de mépris. Ils parlent anglais entre eux parce que cela leur permet de mieux se comprendre. Est-ce si difficile à… comprendre, justement ? Auriez-vous reproché, il y a cinq ou dix siècles, à des ecclésiastiques ou à des universitaires européens de s’exprimer en latin avec leurs homologues étrangers ? La fameuse messe en latin, qui est l’un des totems des traditionalistes, c’est justement l’incarnation du mondialisme et du cosmopolitisme exacerbés. Cela ne vous gêne pas trop, que les catholiques traditionalistes « se comportent en soumis, voire en vaincus » en exigeant l’emploi du latin ? Ces abrutis ne se rendent-ils donc pas compte que le pape les méprise profondément de ce fait ?
    Il faut vivre dans cette prison mentale qu’est la France pour s’imaginer que parler anglais à l’étranger est une marque de soumission (à qui, d’ailleurs ?). Avez-vous des enfants ? Dans quel pays travaillent-ils ? Et s’ils font partie des rares privilégiés qui trouvent encore du travail en France, dans quel pays ont émigré leurs amis ? Pour cette génération, l’anglais est normal, il va de soi.
    Cessez donc de vous imaginer que la France est un pays spécial où les règles normales de l’humanité n’ont pas cours. C’est vrai pour l’anglais, c’est vrai en économie, c’est vrai dans pas mal de domaines. C’est cette illusion, aussi, qui est à la racine des maux français.

  53. @ Achille, Exilé, Robert Marchenoir
    Pour vous mettre tous d’accord, je vous rappelle qu’il y a des interprètes dans tous les entretiens présidentiels, quelle que soit la maîtrise de la langue par le chef d’Etat. Et que des relations de complicité peuvent parfaitement s’établir par le truchement de ceux-ci.
    L’anglais peut servir pour s’exprimer devant une assemblée étrangère, comme M. Chirac l’avait fait devant le Congrès américain, mais c’est assez rare.
    Il n’est en tout cas jamais un handicap de comprendre les langues étrangères !

  54. @ Tomas | 14 mai 2017 à 22:33
    Lors des réunions internationales qui durent généralement deux ou trois jours, les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pas leurs interprètes collés en permanence à leurs basques.
    En dehors des réunions, il leur arrive de se retrouver entre eux pour visiter les curiosités de la ville qui les a accueillis, déjeuner loin des projecteurs, micros et caméras et parler de choses et d’autres comme tout un chacun, histoire de se reposer l’esprit. Ce sont lors de ces moments privilégiés que se tissent des liens d’amitiés entre les dirigeants. Liens qui peuvent parfois contribuer à faire progresser les négociations dans le bon sens lorsqu’ils se retrouvent dans les séances de travail.
    Mais ceci n’est vraiment possible qu’à la condition de bien maîtriser l’anglais et si possible d’autres langues notamment l’allemand, l’espagnol et bien sûr le français qui, heureusement, occupe une place importante sur le plan international, mais plus la première comme il fut un temps.
    A noter que des échanges directs seront toujours préférables à des entretiens interrompus en permanence par la traduction des interprètes.
    Ceci d’autant que certaines expressions formulées dans une langue n’ont pas toujours exactement la même signification dans une autre langue et peuvent parfois conduire à de la confusion. Aussi des discussions entre personnes maîtrisant parfaitement la langue dans laquelle ils se parlent est toujours préférable. Rien ne vaut le contact direct sans passer par des intermédiaires.

  55. revnonausujai

    @Achille
    Une langue commune, c’est effectivement bien pour faire du tourisme ou papoter entre responsables ; quand vient l’heure des discussions sérieuses ou des négociations, mieux vaut échanger par l’intermédiaire d’un interprète, y compris et a fortiori si on maîtrise la langue de l’interlocuteur, pour la simple raison que cela donne un temps de réflexion pendant le temps de la traduction.

  56. @Giuseppe | 15 mai 2017 à 12:03
    A mon avis il doit être interprète lui-même. Il défend son job, c’est humain ! ☺

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