« Ignobles » est de trop, Luc Ferry…

Invité au micro de France Inter, l’ex-ministre Luc Ferry a déclaré sur les caricatures de Charlie Hebdo : « On n’est pas obligé de montrer ces caricatures qui sont à la limite de la pornographie et qui sont quand même ignobles ».

« Ignobles » est de trop.

Les seuls actes incontestablement « ignobles » récemment ont été la décapitation de Samuel Paty et les assassinats commis à la basilique Notre-Dame de Nice.

Luc Ferry qui maîtrise parfaitement la langue française n’ignorait pas à quel point ce paroxysme du vocabulaire pouvait être dangereux dans la mesure où il semble mettre sur un même plan l’offense par les caricatures et les crimes par l’islamisme.

Je le dis d’autant plus volontiers que la pensée de Luc Ferry, qualifiant les dessins « d’être à la limite de la pornographie », peut susciter l’adhésion de beaucoup.

Mais, avant de s’aventurer dans cette brutale sincérité, il convenait de fixer avec une vigueur absolue cet interdit : l’assassinat jamais ne doit avoir la plus petite justification. Que cette horreur résulte de la contradiction apportée à des idées ou de la dérision à l’encontre de croyances.

Il est clair cependant que, si on admet qu’une idée n’a pas de sens si elle n’a pas le droit d’être contredite, une croyance, en revanche, est infiniment plus fragile et touche des couches plus profondes quand elle est moquée. On a le droit, sans être rétrograde, de ne pas aimer les caricatures, de ne pas rire d’elles, pas plus qu’on ne s’esclafferait automatiquement face à celles qui traîneraient dans la boue d’autres religions.

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Il n’est pas honteux de demeurer de glace ou dans une indignation relative et tempérée à l’égard de comportements médiatiques qui relèvent d’une tradition française en effet – la caricature, sans qu’on distingue suffisamment le registre politique de l’attaque religieuse – laissant le lecteur dans une totale liberté : acheter l’hebdomadaire, adorer les caricatures, ne pas les juger drôles ou craindre leurs effets sur des esprits malades ou fanatisés.

Mais, dans la réflexion sur elles, prendre toujours garde au fait que rien, jamais, ne doit venir au secours d’une cause odieuse, meurtrière, « ignoble ».

C’est d’autant plus nécessaire que, de plus en plus, peut-être précisément pour rendre la pareille à ces associations, imams et personnalités musulmanes qui n’ont pas hésité à fustiger clairement les crimes islamiques, on cherche à comprendre et à expliquer les réactions d’une multitude de musulmans, pratiquants de bonne foi et honnêtes citoyens.

Notamment en soulignant que « les défenseurs de la caricature à tous vents sont aveugles aux conséquences de la mondialisation » (Le Monde), ce qui est sans doute vrai mais aussi périlleux : mettre si peu que ce soit de la nuance dans le processus d’une malfaisance barbare.

Car pour les tueurs, qu’ils agissent seuls mais stimulés ou en lien direct avec Al-Qaïda ou Daech, il ne faut pas espérer autre chose, avec les précautions de pensée et de langage dont on use, qu’à les renforcer encore davantage dans leurs desseins mortifères. En effet, qu’attendre par exemple d’un assassin comme celui de Nice qui est allé prier le matin dans une mosquée, avant d’assassiner dans la journée !

Si je dénie la justesse de l’adjectif « ignobles », je considère toutefois que Luc Ferry contraint à nous interroger sur notre rapport avec la religion, quelle qu’elle soit.

En effet on a dorénavant l’impression que pour paraître un esprit fort, dans le divertissement, dans la caricature ou en politique, il convient nécessairement de s’en prendre aux religions – à l’islam comme au catholicisme – et que le blasphème est devenu quasiment obligatoire. Comme si le salut, pour l’intelligence, résidait prioritairement dans cette aptitude à la dérision et au sarcasme sur les croyances – j’insiste – et non pas les idées.

Maintenir le terrorisme islamique au plus haut de l’opprobre et du dégoût et accepter, en même temps, que les religions ne soient plus l’obsession d’un monde devenu pauvre en ironie et en humour : double exigence.

« Ignobles » a été vraiment de trop, Luc Ferry.

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Voir les Commentaires (112)
  1. Liberté de pensée et d’expression : s’empêcher de pouvoir critiquer qu’on ressent une moche médiocrité dans telle caricature, ce serait avaliser en pleine contradiction ce qu’on reproche aux égorgeurs-bâillonneurs en l’espèce spiritualistes et théocratistes fanatisants sanguinaires.
    Ce billet frivole et incohérent a été vraiment de trop, « Luc » Bilger.
    Même dans le cadre d’une obsession « Parolière », il faut savoir se taire à l’occasion.

  2. Luc Ferry, le prétendu philosophe fantôme payé 120 000 euros pour une seule année sur un arrangement exceptionnel mis en place sur mesure par Matignon sous l’égide d’une pratique administrative quelque peu opaque pour des cours qu’il n’a jamais donnés à l’Université Paris-VII vient aujourd’hui piaffer des propos « ignobles » sur les caricatures de Charlie.
    Le petit écran devrait le flouter et fermer le micro parce qu’avec son air de chien battu, sa suffisance prétentieuse et hautaine et ses propos provocateurs, qui sont en opposition totale à un vrai philosophe, ce sinoque ne fait que mettre de l’huile sur le feu et alimente la violence des islamistes terroristes.
    Mais qu’est-ce qu’il cherche ? le chaos ?

  3. @ Henri Gibaud
    « Ce billet frivole et incohérent a été vraiment de trop, « Luc » Bilger. »
    J’ai relu plusieurs fois le billet de Monsieur Bilger pour m’éviter de m’en méprendre sur le sens. Et non, je dois avouer que le billet de Monsieur Bilger est plutôt juste. Je ne partage probablement pas son sens de l’esthétique, et je pinaillerai quand même un peu sur la pertinence de la distinction qu’il opère entre « croyances » et « idées », concepts qui ne me semblent pas aussi dissociables en ce bas monde qu’il ne semble le croire. Il suffit pour se convaincre de cela de constater que l’enseignement de la liberté d’expression au Pakistan, cela consiste à apprendre aux petites filles comment décapiter des blasphémateurs français. Samuel Paty, si tant est qu’une existence post mortem fait sens, appréciera ce corporatisme du monde enseignant. Mais sinon, le billet me semble assez juste. Peut-être pas suffisamment en prise avec la folie du monde réel, mais un rappel à l’évidence pour des esprits qui se veulent un minimum fins et éclairés.
    Quant à moi, j’avoue avoir divorcé de la finesse il y a maintenant quelques années de cela, et l’avoir remplacée par un cynisme à toute épreuve. Et un sens de l’humour un peu particulier, car je trouve que certains sont leurs propres caricatures, et je ne peux m’empêcher de les trouver hillarants.

  4. « Les seuls actes incontestablement « ignobles » récemment ont été la décapitation de Samuel Paty et les assassinats commis à la basilique Notre-Dame de Nice. »
    Certes on se saurait mettre sur le même plan les caricatures de Charlie Hebdo et l’atroce décapitation de Samuel Paty.
    Dans le premier cas il s’agit de simples dessins qui se veulent provocants à défaut d’être drôles.
    Dans le second, il s’agit d’un crime que l’on peut vraiment qualifier d’ignoble.
    Il n’est pas rare aujourd’hui que les mots soient détournés de leur signification originelle. Cela peut paraître surprenant de la part d’un professeur agrégé de philosophie qui est censé maîtriser les subtilités de la sémantique, mais il n’est pas le seul dans ce cas.
    Il suffit d’écouter les journalistes, en particulier sur les chaînes d’info continue qui baragouinent un français approximatif. C’est tout simplement consternant de la part de professionnels de la parole.
    Il est vrai que Luc Ferry a l’indignation facile et n’a jamais fait vraiment dans la subtilité. Il est le digne représentant de ce puritanisme guindé de droite.
    Tartufe n’est pas mort. En fait ces derniers temps il ne s’est jamais aussi bien porté.

  5. C’est le trop-plein de philosophes dans nos lucarnes. Ils sont saoulants.
    Il fut un temps où même le plus cynique d’entre eux vivait misérablement dans son tonneau et envoyait balader Alexandre le Grand.
    On peut remercier Michel Onfray d’avoir démonté en pièces détachées l’école philosophique d’après-guerre, le structuralisme, la French Theory, et autres assommoirs de gauche, mais dès lors qu’il s’avise de pérorer économie il est consternant, on en revient au Familistère de Guise, inspiré par Charles Fourier. On a envie de lui envoyer la lettre de Voltaire à Rousseau où il se refusait de “se mettre à quatre pattes et brouter de l’herbe”.
    Sans évoquer une autre sommité, Enthoven, qui se regarde le nombril devant son miroir.
    Ce spectacle permanent ajoute au désarroi de nos lycéens devant la feuille blanche d’un examen de philosophie,
    le cauchemar du bac, dont un auteur malicieux avait relevé les perles. Un taboulé ahurissant.
    Quand j’entends Luc Ferry tutoyer “Dany” (Daniel Cohn-Bendit) je passe sur CNews.

  6. « Comme si le salut, pour l’intelligence, résidait prioritairement dans cette aptitude à la dérision et au sarcasme sur les croyances – j’insiste – et non pas les idées. »
    Il y a des cas où on peut distinguer les deux, et des cas où ce n’est pas possible.
    Je n’ai pas de caricature en tête, mais j’ai l’idée d’un dessin, voyons… Les monothéistes proclament en général que leur dieu est tout-puissant, mais attention, mettent nos malheurs sur le dos des humains.
    La souffrance et la mort ? La faute d’Adam, péché originel, les victimes de volcans ? Des humains alors que dans un monde de rareté, mieux vaut le risque d’une explosion que de terres infertiles…
    Bref, vous voyez l’idée.
    Alors on pourrait, forme littéraire ou de dessin, un ou une petite bande dessinée, représenter un humain mouton et un dieu loup sur le modèle de la fable « le Loup et l’Agneau », Dieu déroulant ses accusations, l’humain répondant mais montrer, à la fin, le dieu loup le dévorant, et pas une seule fois : toujours car c’est l’idée d’enfer, oui, non ?
    Disons que Dieu fait digérer ses victimes par le diable diabolisé, amusant comme il n’assumerait pas ce qu’il est et ce qu’il fait : ne vous vengez pas, j’ai le monopole de punir des gens qui sont ce qu’ils sont car je les ai faits pour mieux les défaire, à part ça, je suis juste et bon.
    Au cas improbable où il y ait un ou des dieux, on peut douter que ce qui vaut plus que moi soit plus bas que moi, quand même, étant donné que je ne ferais jamais une chose pareille.
    Enfin, on peut se demander pourquoi le monde est si mal fait pour un esprit tout-puissant, c’est piteux… Je suppose que le ou les dieux ne sont pas tout-puissants, ça sent trop le bricolage, cette affaire.
    Mais pas le sadisme délibéré… La divinité devrait donc plutôt trouver que c’est la blasphémer que de la définir comme une abominable injustice car créer des êtres et leur reprocher d’être ce qu’ils sont, les sadiser quand en plus on aurait conseillé l’inverse, ça atteint d’une bassesse peu commune, et pour tout dire digne des croyants.
    Enfin, si un dieu vaut quelque chose, il ne peut renier sa création et ses fans. Comme il est plus digne d’un être supérieur d’être supérieur, soit la divinité ne s’occupe du monde que sous un aspect artistique et scientifique, un océan d’injuste et de douleur est justifié par une ode, soit elle rédime le monde.
    Car quel être tout-puissant et créateur peut bien être assez vil pour torturer des créatures qui ne peuvent lui nuire en rien et dont elle est responsable de la venue au monde comme de la nature ?
    Je sais bien que les croyants sont souvent un peu limités, obsédés par le sexe, par exemple, et qu’il n’y a rien de situé dans le bas-ventre, mais ce n’est quand même pas très flatteur pour leur idole, donc l’élite des enragés pourrait crier au blasphème et agir en conséquence.
    Mon idole est un monstre mais il ne faut pas le dire, je suis un fanatique mais il ne faut pas le dire. La bienséance des abominables.
    « Il est clair cependant que, si on admet qu’une idée n’a pas de sens si elle n’a pas le droit d’être contredite, une croyance, en revanche, est infiniment plus fragile et touche des couches plus profondes quand elle est moquée. »
    Oui, les croyants seraient des gens sensibles, méritant des égards particuliers de la part des incroyants qu’ils ne cessent de vomir copieusement, chacun peut consulter les textes sacrés pour s’en rendre compte.
    Dès qu’ils se sont assez coalisés, ils imposent leurs règles à la société, oui ou non ? Ils réclament des égards qu’ils ne se sont pas montrés au cours de l’Histoire, oui ou non ?
    Si avec tout cela, on ne trouve pas les croyants abusifs et dérisoires, comiques, je ne sais pas ce qu’il faut pour rire.
    Il y a des gens bien plus sensibles que les croyants : les artistes. Qu’est-ce qu’un créateur ne met pas dans sa création !
    Mais on n’a pas de traditions d’artistes ou de supporter des artistes brûlant des critiques, c’est pourquoi on ne réclame pas d’égards particuliers pour eux. Ils n’ont jamais eu la force d’imposer leurs caprices au monde.
    Les nobles si, il a même fallu des siècles et une Révolution pour délivrer les roturiers de leur pouvoir, c’est dire.
    Alors le coup des musulmans qui s’estiment des droits à la domination parce que leurs ancêtres ont dominé et veulent l’imposer par la terreur, qu’en dire ? Qu’ils se prennent pour l’élite et ne valent pas la noblesse.
    Bref, ni les artistes ni les nobles n’imposent leur sensibilité, à ce qu’ils créent ou à leur nom ou honneur, à coup de privilèges et violence.
    Si un critique estime que le roman de Du Guet aveugle, est nul et que d’ailleurs, les aristocrates sont imbuvables, il ne fera rien de pire que de montrer dans quelques romans que s’il y a bien quelques titrés à éviter, il existe surtout de pauvres nobles en butte à trop de malentendus.
    Tiens, puisqu’on en est à ça, injustices subies par les nobles :
    https://www.courrierinternational.com/article/1999/03/25/des-associations-d-aide-aux-nobles-en-difficulte
    Non seulement écarter les nobles est injuste mais je trouve même ça idiot, soit dit en passant. Et l’anecdote apprise ailleurs d’une noble disant noblement à son employeur de la payer ce qu’il veut, et qui donc la sous-paie d’une mesquinerie plus déshonorante pour le roturier que délicieusement ingénue pour l’aristocrate…
    En fait, c’est bête : des nobles et des autres, il faut toujours encourager la loyauté, une qualité aussi rare que précieuse.
    Bref, les nobles et les artistes ne sont ni assez puissants ni, il faut le reconnaître, assez enragés pour ambitionner d’imposer leur susceptibilité à coup d’assassinats et la réclamations de privilèges en tout genre.
    Ne cédons rien à la force, accordons tout à la justice en donnant ce qu’ils méritent à des gens qui ne renverseront pas la table pour l’obtenir.
    Oui, et si vous tombez sur un artiste ou un noble imbuvable ? Eh bien, soyez-le plus que lui, tout simplement, il y a des gisements infini de mépris chez l’être humain, et si quelqu’un l’a mérité de vous, déversez.
    Moi, je dois dire que les musulmans dont trop rendent pour le bien d’être ici le mal de l’ingratitude, et plus généralement, les croyants entêtés à imposer leur pouvoir aux autres n’obtiendront pas de traitement de faveur de ma part… Pour peu que j’en parle, il y a d’autres sujets.
    Mais je pense aussi aux croyants innocents… Qui ont un cerveau et un cœur, ça existe. Eh bien, il faudrait les défendre et qu’ils se défendent, y compris avec des caricatures. Caricature sur le fait qu’ils sont pris en otage par les fanatiques, et leur croyance aussi, les ennemis inconscients, ça va sans dire, inconscients de Dieu.
    Ce sont les gens qui tuent toute respectabilité intellectuelle et morale au fait d’être croyant pour, disons, le commun des agnostiques et des athées, d’où l’horreur de penser qu’on peut croire qu’on en est et la moquerie rituelle pour s’en désolidariser.
    Mais moi, les rites… Encore un cas où un rite est à abolir, c’est ce que je peux en dire de mieux.

  7. Luc Ferry, le « filousofe » à la mèche. Puisqu’il vient de se faire de nouveaux amis, les islamistes, on lui suggère de vider sa bibliothèque et d’acheter un Coran afin de l’étudier séance tenante. On va donc le laisser avec ses nouveaux « camarades » de combat.

  8. Denis Monod-Broca

    « J’ose dire pourtant que je n’ai mérité
    Ni cet excès d’honneur ni cette indignité »
    Si des caricatures parlaient, celles de Charlie pourraient prendre à leur compte ces mots de Junie dans Britannicus.

  9. hameau dans les nuages

    @ Ellen | 04 novembre 2020 à 01:47
    Le chaos est presque là.
    Est-ce le moment de jeter de l’huile sur le feu ?
    C’est totalement contre-productif. Pour passer le licol à un cheval fou il faut d’abord le calmer, lui parler, voire le flatter.
    Provoquer et ne rien faire. La pire des solutions. Pour quelle finalité ?

  10. Tout à fait d’accord. Que dire de la culture médiatique qui tend à réduire la singularité de l’Occident au droit au blasphème ? Que dire de cet avocat (!) qui explique que la liberté d’expression est une liberté qui ne respecte rien et ne doit rien respecter ! Le même qui, sans doute, quelques jours plus tôt devait déplorer une crise de l’autorité qui ne respecte plus les professeurs… ou la présomption d »innocence de Carlos Ghosn ! Le même qui doit approuver la condamnation légale de l’homophobie ou du négationnisme…! On ne peut plus arrêter le déluge d’imbécillités qui se déverse dans le tsunami des talk shows…

  11. Ce pseudo-expert dit n’importe quoi pour exister et trouvera bien dans son auditoire des faibles pour lui acheter des bouquins via Amatruc… Clairement ce fut quoi son bilan à l’Education nationale, enrichissez-vous, faites comme moi…

  12. …il convient nécessairement de s’en prendre aux religions – à l’islam comme au catholicisme – et que le blasphème est devenu quasiment obligatoire.
    « Aux religions » : cette façon de mettre toutes les religions dans le même sac, déplaisante à entendre en France pour qui sait ce que ce pluriel a historiquement de choquant, est reprise de la langue de bois de l’athéisme militant et agressif.
    De plus, placer sur le même plan islam et catholicisme n’a pas de sens.
    Peut-être serait-il plus convenable et neutre d’écrire par exemple : « il convient nécessairement de s’en prendre aux choses de la religion » ou bien « aux choses touchant au domaine religieux ».
    « Ignobles » est de trop.
    Nous touchons ici un point intéressant.
    Un jugement de valeur peut-il être porté dans l’absolu, de façon intemporelle, ou bien désormais doit-il tenir compte des derniers développements de l’actualité à un endroit particulier du monde ?
    Le genre de production propre à Charlie Hebdo qui pouvait sans aucun problème être qualifié en globalité « d’ignoble » il y a mettons une dizaine d’années, doit-il être apprécié différemment aujourd’hui pour des raisons de conformisme politique ?
    La liberté d’expression doit-elle tenir compte de la mode ?
    Ceux d’entre nous qui ne regardent pas la télévision et ne suivent pas les moutons de Panurge conditionnés par la bien-pensance obligatoire du temps présent, risquent-ils par ignorance des dernières péripéties médiatiques de se faire accuser des plus noires intentions ?

  13. Pierre-Antoine

    À la liberté d’expression j’oppose l’expression de la liberté !
    Se tenir immobile et silencieux devant un fauve sanguinaire pour ne pas s’exposer au danger de sa nature violente ne s’appelle pas censure mais prudence !
    Mais laisser les animaux sauvages dans leur jungle sans les inviter dans notre jardin cela s’appelle prudente sagesse !

  14. @ Achille
    « Il n’est pas rare aujourd’hui que les mots soient détournés de leur signification originelle. »
    Très juste, et cela peut parfois avoir diverses conséquences fâcheuses, par exemple dans le domaine de la liberté d’expression, quand des tribuns ou des journalistes voient leurs propos interprétés de travers par des sots ou des magistrats qui ne connaissent pas le sens premier des mots.
    Un petit exemple : n’est-il pas inquiétant que le terme « haine », qui définit en principe un sentiment assez fort d’hostilité, soit désormais employé à tort et à travers, souvent pour disqualifier simplement une opinion divergente ?
    Alors que l’on vante l’essor des moyens de communication dans la société actuelle, il est frappant de constater que les gens ont de plus en plus de mal à se comprendre…
    Il faut aussi savoir que le détournement du sens des mots a été une des techniques de choix des manipulateurs marxistes-léninistes pour tromper les « masses » dans leurs discours, selon l’exemple exposé par Orwell : « La guerre c’est la paix ».
    Comme le disait Camus :« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. »

  15. Catherine JACOB

    « Il n’est pas honteux de demeurer de glace ou dans une indignation relative et tempérée à l’égard de comportements médiatiques qui relèvent d’une tradition française en effet – la caricature, sans qu’on distingue suffisamment le registre politique de l’attaque religieuse – laissant le lecteur dans une totale liberté : acheter l’hebdomadaire, adorer les caricatures, ne pas les juger drôles ou craindre leurs effets sur des esprits malades ou fanatisés. »
    Oui et non. C’est vrai qu’une certaine forme de caricature relève de la tradition française mais cette tradition ne s’attaque sous certaines formes à certains personnages que dans des circonstances très particulières. Prenez les attaques contre Marie-Antoinette, certaines sont amusantes notamment celles qui moquent le style de Léonard, son coiffeur, en l’exagérant. Ou encore la caricature politique de Louis-Philippe en Gargantua par Daumier, qui joue aussi quelque part une fonction d’avertissement à l’adresse du pouvoir. Il semblerait toutefois qu’à partir du moment où la caricature tombe dans le pornographique comme certaines caricatures de Marie-Antoinette vers lesquelles je ne mettrai pas de lien car elles me semblent pouvoir offenser la pudeur et, vu qu’elles existent à profusion, chacun peut les rechercher au besoin, elles ne fonctionnent plus comme un avertissement au pouvoir mais cherchent plutôt à attiser la haine envers ce dernier dans des circonstances difficiles.
    La caricature ne prend pas toujours la forme d’un dessin mais également celle de l’anecdote et il semblerait que celle-ci se répète quasiment à l’identique quelle que soit la culture en cause.
    Par exemple de nos jours, qui dit Marie-Antoinette dit aussi presque aussitôt « Qu’ils mangent de la brioche ! ». Or, il est parfaitement douteux que la reine ait été idiote et inconsciente au point de se laisser aller à proférer une telle ineptie dont le sens paraît plutôt en fait de souligner l’écart des situations dans un contexte d’émeute de la faim. On trouve en fait des versions curieusement semblables par exemple à Mysore, ville du sud de l’Inde où ses sujets crient « À bas le roi ; nous voulons du roti [aliment de base fait à partir de blé]. » Le roi connaît-il les difficultés du peuple ? Il demande aux ministres « Pourquoi font-ils tant de bruit parce qu’ils n’ont pas de roti ? S’il n’y a pas de roti, qu’ils mangent du holige [dessert des jours de fête]. Le roi qui s’est oublié dans les plaisirs loin des difficultés du peuple sera finalement pendu à un arbre-gibet par le peuple en colère, pour cette parole… de trop qu’il n’a sans doute même jamais prononcée. De même « à Bombay au début du XXe siècle. Pendant une famine désastreuse dans le Gujarât, le prince héritier voit les foules affamées défiler devant le palais : Il demande : pourquoi ne restent-ils pas chez eux en mangeant du khoja et du sucre ?. »
    Le peuple en colère ne se compose pas seulement de quelques esprits fanatiques et malades, mais d’une foule excédée par « le mot de trop » qui lui est en somme « servi sur un plateau ».
    C’est toutefois souvent l’individu fragile qui va en devenir le bras armé. Il existe par ailleurs d’autres exemples qui n’ont pas vraiment trait au religieux.
    Cela étant, ont été ci-dessus évoquées des circonstances où la caricature a exacerbé la haine contre le caricaturé alors que dans les circonstances que nous connaissons, la caricature a suscité l’intolérance de celui ou ceux qui l’ont estimée insupportable aux yeux de leurs croyances. Mais je suis bien d’accord avec vous sur le fait que, de nos jours, dans nos contrées « rien, jamais, ne doit venir au secours d’une cause odieuse, meurtrière » et en effet, « ignoble » s’agissant de suspendre au-dessus de la tête d’innocents citoyens lambda qui n’en peuvent mais, une épée de Damoclès susceptible de s’abattre n’importe quand, autrement dit de faire régner la terreur au sein de nos concitoyens.
    De même, alors que dans le cas des caricatures initialement évoquées, il était question des circonstances insupportables à une foule affamée qui a réagi quand on (!!?) a pressé sur le bon bouton, dans le cas qui nous occupe, la circonstance est celle d’un dessin qui ne saurait affamer personne et qui en effet « laisse le lecteur dans une totale liberté : acheter l’hebdomadaire, adorer les caricatures, ne pas les juger drôles ou craindre leurs effets sur des esprits malades ou fanatisés ». Mais aussi dès lors, les juger pour le moins imprudentes dans le contexte que nous connaissons, lorsqu’il s’agit d’en rajouter égoïstement une petite couche.

  16. La petite musique reprend, bien évidemment avec le philosophe de mocassins à glands. Tant que Charlie sera publié je me sentirai en sécurité, il est un thermomètre de la démocratie, mais certains, rampants, cherchent à le casser.
    Allez voir ailleurs, Franco n’est pas si loin, ni les autres, la pire des discussions de zinc a encore sa place dans notre pays, il lui faut quoi à Luc Ferry, la Stasi ?
    Philosophe d’opérette aux convictions de prébendes, a-t-il au moins remboursé des salaires indus, avant de déblatérer des insanités telles que « ignobles », c’est tellement facile, depuis la hauteur d’un plateau TV bien au chaud.
    Ses lacets de chaussures méritent mieux que ce qu’il propose, d’ailleurs les mocassins à glands n’ont pas de lacets, on peut comprendre les lacets.

  17. Monsieur Bilger,
    Je vous prie d’accepter mes excuses pour ce qui suit, et sachez que j’aimerais vraiment, mais vraiment me taire… Impossible silence, impossible parole !
    Le choix de votre billet sur Luc Ferry n’est pas très judicieux, il y a tant de sujets d’inquiétude et d’interrogations, mais vous êtes chez vous, et je devrais rester silencieuse.
    Accoler dans votre titre tous ces mots est ennuyeux.
    Je n’ai pas vu les caricatures, et en tant que caricatures, je ne vois pas de limites à mettre, sauf à être dans le non-sens…
    Dans le cadre d’un programme scolaire, un ordre, une direction, un apprentissage patient et profond pour atteindre son achèvement, doivent permettre de comprendre un monde de me*de…
    La méthode qui consiste à tout mélanger est celle des hommes de peu, et ils sont les plus nombreux.
    Par ailleurs, l’idée que vous développez est tout à fait déloyale, qui fait dire à ce philosophe de bazar ce qu’il n’a pas soutenu, je vous cite :
    « Mais, avant de s’aventurer dans cette brutale sincérité, il convenait de fixer avec une vigueur absolue cet interdit : l’assassinat jamais ne doit avoir la plus petite justification. »
    Dès lors, et vous pouvez choisir de ne pas publier ce commentaire, je n’approuve pas votre critique, mais je relève que la fin de votre billet en atténue la charge.
    Ainsi, Luc Ferry n’a pas cherché une justification à des actes indéfendables, et puisque vous parliez de la liberté d’expression, il me semble envisageable de la lui laisser.
    Un jour, quand ceux qui peuvent porter la voix sauront qu’ils ont un devoir à accomplir, et qu’il ne s’agit pas de se convaincre soi-même ou les siens, mais les autres, ce jour-là, le sophisme, le syllogisme dans le cul-de-sac, l’intérêt personnel et toutes sortes de plaisirs intenses, devront s’effacer devant l’intérêt général.
    Enfin, je voudrais poser une question à celui qui détient la réponse, en quoi étudier le réel est-il supérieur à l’étude d’Eschyle ?
    Les Perses ou les caricatures ? Ce monde est vraiment à ch*er ! Ces hommes sont à chi*er ! Et Prométhée le savait…

  18. – Marie-Caroline, notre ami Philippe Bilger s’amuse à faire de la sémantique sur son blog ce matin ! Va pour porno mais pas d’accord sur ignoble…
    – Crénom !
    – Ne jurez pas, Marie-Caroline !

  19. Les terroristes et leurs affidés se fichent des caricatures comme de leur première Kalachnikov, un prétexte de plus, cela ne va pas plus loin :
    « Je ne pense pas que l’Autriche a été ciblée directement. Nous avons vu des actes terroristes dans plusieurs pays ces derniers temps, surtout en France, et nous avons toujours dit que c’est un terrorisme qui ne vise pas de pays, qui n’a pas visé la France en soi, a estimé sur notre antenne l’ambassadeur d’Autriche en France, Michael Linhart, lundi soir. Il vise notre civilisation ouverte et nos valeurs républicaines et européennes », a ajouté le diplomate.
    https://www.bfmtv.com/international/attaque-a-vienne-pourquoi-l-autriche-a-t-elle-ete-frappee_AN-202011030138.html
    Ecoutez Pierre Conesa aussi.
    Il fallait s’y attendre, on y arrive doucement, comme si se taire, ne pas caricaturer, va sauver nos petites peaux, surtout celle de ces penseurs et leurs livres de hall de gare, Ferry nous a-t-il guéri des écrouelles ?
    « Ce n’est pas un fromage », la réponse est dans l’affirmation.
    https://www.lepoint.fr/politique/luc-ferry-etablit-un-lien-entre-ses-propos-controverses-et-l-article-du-canard-enchaine-09-06-2011-1340339_20.php
    Un grand serviteur de l’Etat qui attend sa régularisation, diantre !
    Il me fera toujours rire. Et par les temps qui courent tout est bon, surtout ce qu’il nous raconte.
    Il vit une époque « lourde et formidable » !

  20. Michel Deluré

    En la circonstance, le terme est sans nul doute inadapté et trop fort si l’on compare l’objet qu’il qualifie aux conséquences qu’il a engendrées.
    Sans vouloir trouver d’excuses à Luc Ferry, nous sommes cependant là dans le cadre d’une entrevue et nous savons parfaitement qu’en de telles circonstances les mots échappent parfois avec une spontanéité telle que la pensée ne peut maîtriser les mots autant qu’elle le ferait avec l’écrit.
    En ces temps tellement troublés où les émotions, les haines sont exacerbées et où certains s’emploient à merveille à profiter de cette situation, qui ne se demande pas en fait si le langage qu’il utilise est approprié ou non ?
    De l’usage du vocable « ignoble » par Luc Ferry ou de l’utilisation des caricatures incriminées par Samuel Paty aux fins et dans le contexte que l’on connaît, quel était en fait le plus inapproprié ?
    Cela ne nous démontre-t-il pas combien l’usage de la liberté d’expression est finalement délicat ?

  21. Claude Luçon

    « …l’assassinat jamais ne doit avoir la plus petite justification… » (PB)
    Ce postulat est admis, incontestable au point qu’il doit être un dogme en plus de la Loi !

    Ceci établi et admis, remontons un peu le temps !
    D’abord, nous avons débattu ici ;
    ** où s’arrête la liberté d’expression ?
    ** un homme ça s’empêche !
    ** la terminologie excessive utilisée par nos commentateurs politiques tels que Luc Ferry (mais aussi, ne l’oublions pas, Eric Zemmour) !
    puis
    ** remontons à 2014 avant le massacre de Charlie Hebdo.
    À l’époque pré-2014, pour moi, Charlie Hebdo, après Hara Kiri, est un journal repoussant qui aurait dû contrôler sa liberté d’expression et ses journalistes s’empêcher !
    Car parmi nous quel grand-père, ou quelle grand-mère, aurait pu expliquer à ses petits-enfants un dessin montrant le Pape sodomisant une bonne soeur ?
    C’est non seulement ignoble, mais une infamie.
    Pour ne citer que celle-là !
    Quand un homme, ou une femme, ne respecte pas son semblable, il ne se respecte pas lui-même, il ne s’empêche pas, l’ignominie se retourne contre lui.
    C’est le prix qu’en ont payé les journalistes de Charlie Hebdo !
    Le père de Cabu (M. Cabut qui fut un des mes professeurs à Chalons alors sur Marne) était catholique, aurait-il approuvé cette infamie du fils qu’il avait élevé ?
    La liberté d’expression ne devrait-elle pas être limitée là où commence la dignité d’un individu ?
    Nos sociétés modernes, nos démocraties, mettent l’individu au centre du débat, chacun méritant le respect de l’autre. Nos ancêtres se sont révoltés en 1789 pour obtenir les droits de l’homme et du citoyen. Sauf pour Charlie Hebdo ?
    Charlie Hebdo est devenu un sujet d’importance mondiale, mais le mérite-t-il ?
    Depuis au moins 2012 et Mohamed Merah, depuis que nous marins, aviateurs, soldats et commandos se battent contre Al-Qaïda et Daech au Moyen-Orient, au Sahel et chez nous, nous sommes en guerre contre des organisations terroristes.
    Cabu et ses compagnons l’avaient-ils oublié ?
    Tragique comme l’a été le drame de janvier 2015, il n’était qu’une escarmouche dans cette guerre ou, pour utiliser le terme politiquement correct, qu’un dommage collatéral !
    Cette escarmouche ne peut continuer à être un sujet majeur de géopolitique.
    Il est temps d’y mettre un terme.
    De tout temps ce sont les mots, les harangues qui ont servi de détonateurs aux guerres !
    Hitler et Mussolini excellaient dans le genre !
    Il serait temps que Charlie Hebdo le sache, s’empêche et se civilise, Luc Ferry a raison !

  22. olivier seutet

    « Sine nobilitate », si ignoble vous offusque. Il reste qu’encenser un professeur pour avoir avoir montré des dessins obscènes à de jeunes adolescents est injustifiable ; son sort atroce ne vaut pas absolution de ses errements passés. Je préfère concentrer ma compassion sur les victimes de la cathédrale de Nice : assassinés pour avoir prié ; pas de Légion d’honneur pour eux, pas de marche blanche ; pas d’entrée dans l’église d’un président ou d’un Premier ministre terrifiés d’être traités de calotins.
    Le traitement différencié de ces deux actes abjects de terrorisme par la sphère médiatico-politique est instructif.

  23. Les propos de Luc Ferry s’inscrivent dans une vaste série de coups de canif au détriment de la liberté d’expression et au profit de petits pas vers la peur et la soumission.
    Si j’étais prof, il est sûr que je m’autocensurerais. Qui serait tenté de perdre la vie atrocement pour faire de la pédagogie avec des caricatures qu’un philosophe ex-ministre de l’Education juge ignobles ?
    Ferry n’est qu’un exemple. Bien d’autres lui emboîtent le pas.
    J’espère me tromper, mais je crains que les sabres soient dissuasifs au point de bâillonner. Qui aura gagné dans cette histoire ?

  24. Ce billet est une bénédiction (au sens de « bien dit »). Il me fait dire : vive la justice.
    Le premier problème avec ce qu’a dit Ferry est que quand un « philosophe » ouvre la bouche, on a tendance à croire qu’il philosophe, quoi qu’il dise.
    Luc Ferry énonce quelque chose qui peut se discuter mais qui est surtout une constatation, en affirmant que ces caricatures frisent la pornographie : même si le mot « porno » n’est pas le plus juste ni le plus neutre, il est vrai que Charlie Hebdo ne recule dans l’ensemble ni devant le sexuel ni devant le scatologique ni devant la dérision. Il en use largement et ouvertement pour choquer.
    Mais avec la fin de sa phrase, « quand même ignobles », voilà que notre philosophe saute à pieds joints dans le jugement de valeur. En étant un peu méchant, on se dit qu’on a là un exemple de philosophie de comptoir ou de discours de tribun. Il parle plus en politique qu’en philosophe. Placée en point d’orgue à la fin de la phrase, la condamnation morale sans appel qu’il énonce contre Charlie découle peut-être dans son esprit de sa première proposition concernant la nature pornographique des images, à moins qu’elle ne vienne simplement en rajouter une couche dans la désapprobation déjà latente au début de la phrase malgré le ton factuel – cela du fait que la pornographie, si elle est licite dans des lieux bien circonscrits, devient douteuse dans un lycée, surtout si elle fait partie de l’enseignement.
    Ce n’est pas très clair, les reproches sont imprécis, et cela donne au total un sentiment de vague soupçon sur la moralité de Charlie et partant sur celle du prof. Attribuons cela à l’émotion, et à la superficialité fréquente du discours télévisuel.
    Le mélange le plus gênant à mon avis vient du lien implicite qui est fait entre la décapitation et l’utilisation des caricatures par le prof pendant son cours. Ce qui est à dénoncer, c’est le crime, pas le prof. Suggérer, même sans le dire, que le meurtre découle moralement du comportement du supplicié, c’est endosser le rôle du loup dans « Le Loup et l’Agneau », et faire sienne la supercherie de son raisonnement.
    L’assassin du prof s’est de lui-même érigé en procureur, en juge et en exécuteur, soutenu par une communauté qui ne demande qu’à trouver cela juste, alors que c’est la négation même de la loi, et de la justice. À partir du moment où l’on examine sur la place publique la valeur morale du comportement du prof, que ce soit pour émettre des réserves façon réquisitoire ou pour le justifier façon avocat, on raisonne inconsciemment comme l’assassin.
    Toutes les raisons qu’on peut donner à un meurtre sont de mauvaises raisons. Personne, seul ou en groupe, ne peut se substituer à la justice. La pire des caricatures, c’est cette caricature de justice, qui consiste à faire de la victime un prévenu, et à faire mine de se demander s’il était plus ou moins responsable de sa décapitation, tout en protestant qu’on se garderait bien de le faire. Dire d’une victime qu' »elle ne méritait pas de mourir comme ça », comme on l’entend si souvent, est déjà une façon de considérer le tueur comme le bras armé d’une justice immanente, et entrer dans son jeu.
    La victime ne doit pas être traitée en coupable, ni de près ni de loin. On n’a que trop tendance à le faire, presque naturellement, peut-être parce qu’on voudrait à tout prix y trouver une parcelle de justice, et rattacher l’assassinat à une forme lointaine de légitime défense. Un philosophe ne devrait pas tomber dans ce panneau. L’argument que donnent le tueur et ses supporters en guise de justification se résume toujours à « il ou elle l’a bien cherché. Il le méritait ». Et ce cas ne fait pas exception. Or, derrière les paroles de Luc Ferry, cet argument se tient tapi, avec son appel à l’indignation, précisément dans l’emploi du mot « ignoble » accolé au matériel pédagogique du professeur, et donc à l’honorabilité de son comportement.
    C’est dès le départ de la discussion que Ferry aurait dû refuser de s’y prêter. Il ne fallait pas mettre le doigt dans cet engrenage tordu.
    Il aurait dû comprendre et affirmer que ce n’était surtout pas le moment de discuter de la valeur de Charlie, ni du bien-fondé de la pédagogie de nos écoles publiques, même pour dire que ça n’avait aucun lien avec le meurtre, alors qu’il démontrait le contraire en acceptant de traiter les deux questions ensemble.
    « Quand même », comme il dit, il n’était pas obligé d’en rajouter.

  25. @ Claude Luçon
    Avez-vous réellement écrit « Quand un homme, ou une femme, ne respecte pas son semblable, il ne se respecte pas lui-même, il ne s’empêche pas, l’ignominie se retourne contre lui. C’est le prix qu’en ont payé les journalistes de Charlie Hebdo ! » ?
    Vous avez donc fait une équation entre des dessins et des assassinats au fusil d’assaut ?
    Là, très franchement, vous me mettez dans une situation impossible : impossible de vous respecter dans ces conditions. Dois-je donc être abattu ?
    Êtes-vous assez ignare sur le sujet pour croire que les Kouachi aurait agi d’une manière ou d’une autre, que Charlie Hebdo existe ou pas, vu que c’était déjà leur projet antérieur et vu les cibles de leur complice Coulibaly ?
    Êtes-vous assez ignare sur le sujet pour penser que la France est la cible de l’islamisme seulement depuis 2012 ?
    « La liberté d’expression ne devrait-elle pas être limitée là où commence la dignité d’un individu ? »
    Vous pouvez demander à la justice de sévir si vous estimez qu’un dessin dans une revue, qu’on est libre de ne pas acheter, pose un problème fondamental. Ça ne vous autorise pas à dire que les assassinats en bande organisée correspondent à un juste retournement de l’ignominie.
    En l’occurrence, puisque vous êtes un apôtre de ceux qui trouvent bon de s’empêcher, montrez l’exemple.

  26. Robert Marchenoir

    Je ne fais pas partie de ceux qui ont suivi votre carrière de près, mais cet article me rassure : voilà le genre de justesse que l’on attend d’un magistrat dans son activité professionnelle, et plus encore d’un avocat général.
    Le débat sur le caractère ignoble ou non des caricatures est faussé d’avance, puisque nous n’avons pas le droit de les voir. Tout le monde se prononce en fonction de ce qu’il suppose de Charlie Hebdo, et non au vu des pièces.
    C’est le même mécanisme que pour les propos « pabien » tombant sous le coup de la loi. Machin a dit quelque chose d’horriblement « raciste » ou « haineux », nous assure-t-on dans les gazettes, en conséquence de quoi il est cloué au pilori, harcelé, voué à la mort sociale, voire, finalement, condamné en justice.
    Mais, la plupart du temps, on n’a pas le droit de prendre connaissance de ce qu’il a dit. Vous comprenez, c’est trop horrible, on ne peut pas reproduire ça, c’est « raciste », ou dépendeur d’andouilles-o-phobe, ou je ne sais quoi encore. Vous allez donc devoir nous croire sur parole.
    Il s’agit là exactement du mode d’administration du droit en vigueur dans les pays totalitaires : on fait savoir bien fort que Machin est un ennemi du peuple soviétique, ou poutinien, ou tout ce que vous voulez, mais on ne nous dit pas précisément ce qu’il a fait pour mériter cet opprobre.
    Ou bien, on sait qu’il a violé l’article 58 du code pénal soviétique — pardon, je voulais dire la loi Avia –, mais comme cet article couvre tout ce qui peut tomber sous le coup de l’arbitraire du pouvoir, et qu’il est impossible de savoir à l’avance comment il sera appliqué, cela revient au même.
    L’essentiel est de maintenir la population dans la terreur due à l’incertitude. L’État peut vous frapper à tout moment : vous ne savez jamais si tel acte ou telle parole seront sanctionnés. L’effet dissuasif est maximum, même si les condamnations restent relativement rares.
    On remarque que, malgré les fortes proclamations de soutien à Charlie Hebdo, fort peu de médias, aujourd’hui, reproduisent ses « caricatures », ou même les décrivent. Non pas même en guise de soutien, mais, simplement, pour montrer de quoi l’on parle.
    Comme quoi, les islamistes ont gagné. L’auto-censure joue à plein.
    Comme la plupart des gens, j’ignore ce que Samuel Paty a montré à ses élèves. Toutefois, je sais (pour l’avoir étudié à l’époque), que les fameuses « caricatures de Charlie Hebdo » n’étaient autres que la reproduction pure et simple des « caricatures » publiées, en 2005, par le quotidien danois Jyllands Posten.
    Publication qui avait valu, à l’époque, à ce journal, le déchaînement de la haine musulmane internationale (avec scènes de « rage » obligatoires au Pakistan, et ainsi de suite). C’est pourquoi, précisément, un certain nombre d’autres journaux à travers le monde (et pas seulement Charlie Hebdo !) les avaient reproduites : par solidarité. Y compris dans le monde musulman.
    Et si le Jyllands Posten avait publié ces dessins, c’était, à son tour, par solidarité avec l’auteur d’une biographie de Mahomet destinée aux enfants, qui se plaignait d’avoir eu du mal à trouver un dessinateur pour l’illustrer.
    Cela, en raison du climat créé par l’assassinat, en 2004, par un fanatique musulman, de Theo Van Gogh qui avait, lui-même, réalisé un film sur les méfaits de l’islam.
    Vous suivez ? Voilà la chronologie des événements qui n’est jamais rappelée, lorsque les dhimmis occidentaux se tordent les mains en disant : non mais alors, quand même, ces caricatures, c’est pas gentil, faut pas leur faire de peine, à ces pauvres musulmans.
    Constamment, d’un côté, vous avez des menaces de mort suivies d’effet, et, de l’autre côté… des dessins.
    Et ce qui n’est jamais rappelé, non plus, c’est que les prétendues « caricatures » du Jyllands Posten étaient exceptionnellement gentillettes, complètement inoffensives, dix fois moins méchantes que le dessin de presse le moins polémique qui met en scène n’importe quel politicien occidental de nos jours.
    Elles étaient tellement anodines, qu’au moins l’une d’entre elles pouvait être considérée comme favorable à Mahomet — et non l’inverse. Tandis qu’une autre critiquait carrément l’initiative du journal !
    Le « crime » matérialisé par le Jyllands Posten était bien celui du dogme musulman : la représentation du prophète tout court, et non pas le fait de publier je ne sais quel dessin insultant.
    Quant aux dessins rajoutés au fil du temps, dans ses pages, par Charlie Hebdo (dont je ne suis pas un lecteur assidu, j’ai pu en manquer certains), le plus connu est explicitement favorable à l’islam et à Mahomet, puisqu’il représente, en couverture, ce dernier se plaignant : « C’est dur d’être aimé par des cons ».
    Symbolisant ainsi la thèse 100 % politiquement correcte, et même celle de la plupart des musulmans : l’islamisme qui massacre n’a rien à voir avec l’islam, ce sont des gens qui ont compris le Bouquin tout de travers.
    En fait, il est probable que les Blancs qui tordent le nez, aujourd’hui, face aux « caricatures » de Charlie Hebdo, défendant ainsi les musulmans, pensent avant tout à des dessins anti-catholiques publiés par ce dernier, qui, eux, ont pu être, en effet, d’une vulgarité et d’une méchanceté extrêmes.
    Je serais curieux que l’un des dizaines de milliers de chochiologues de gauche payés par nos impôts se livre à un banc d’essai comparatif des dessins anti-musulmans et anti-catholiques publiés par Charlie. Je gage que la balance pencherait largement en défaveur des catholiques, une fois pris en compte les critères quantitatif comme qualitatif.
    Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’à l’origine, la publication des « caricatures de Mahomet » n’avait provoqué qu’une réaction relativement modérée de la part des musulmans.
    Il a fallu qu’un groupe d’imams danois se livre à une conspiration, à une manipulation, à une opération de désinformation — une fèque niouze avant la lettre –, et fasse la tournée des capitales musulmanes, en insérant, dans le dossier de « caricatures » exhibé aux autorités religieuses à l’étranger, trois faux, trois dessins qui n’avaient absolument pas été publiés par le Jyllands Posten, et qui étaient, eux, effectivement offensants.
    L’un d’entre eux représentait Mahomet prosterné en prière, en train de se faire sodomiser par un chien — animal impur dans l’islam.
    Ce n’est qu’après cette opération de déstabilisation internationale que les braves « musulmans de base » ont commencé à hurler leur « rage » en brûlant des drapeaux danois, selon leur bonne habitude.
    On peut reprocher, à Emmanuel Macron, un certain manque de finesse diplomatique dans sa réaction : il n’était pas indispensable de mettre les « caricatures du prophète » au centre de sa prise de position. Il lui suffisait d’exprimer une défense inconditionnelle de la liberté d’expression, et tout le monde aurait compris.
    D’autre part, on peut déplorer une certaine naïveté dans les réactions de l’opinion en général, qui ont placé les dessins au centre du problème. Vous nous tuez des profs parce qu’ils montrent des dessins ? Très bien, on va vous les remontrer et les projeter en grand sur les murs.
    Non seulement cela manque de sagesse — il faut savoir défendre ses intérêts fondamentaux sans provoquer inutilement l’adversaire — mais c’est tomber dans le panneau. On s’en moque, des caricatures. Ce n’est pas le problème.
    Le problème, c’est d’empêcher les musulmans (et pas seulement les « islamistes ») de prendre le pouvoir dans notre pays. Ce coup-ci, les musulmans font semblant de s’indigner des caricatures, mais le coup d’après, ce sera autre chose : le voile, les chiens d’aveugle, les gens qui boivent des orangeades pendant le ramadan…
    Les caricatures, c’est un prétexte. Comme le reste. Demain, les types vont grimper aux rideaux comme des dératés parce que leur religion leur interdit de porter des chaussures en daim bleu, et donc si vous portez des chaussures en daim bleu, vous aurez gravement offensé la religion musulmane.
    Ils font mine d’avoir des vapeurs à cause de simples dessins, mais pendant ce temps, il n’y a aucune manifestation devant l’ambassade de Chine, où un million de musulmans font pourtant l’objet d’une opération de génocide organisée.
    Le fond de l’affaire, c’est qu’on est chez nous, et qu’ici, c’est nous qui fixons les règles. On s’en contretape, de Mahomet.
    Cela étant, bien évidemment que la liberté d’expression, ça consiste à avoir le droit de dire, ou de montrer, des trucs extraordinairement offensants pour Alphonse ou Gudule. C’est même le fond de la chose. Si ça n’offense personne, c’est probablement que ça ne mérite pas d’être dit.
    Donc contrairement à ce que prétend une autre race d’abrutis, non, il n’y a pas de « limites » à la liberté d’expression. S’il y a des limites, par définition ce n’est plus la liberté.
    On a le droit de dire les choses les plus fausses et les plus offensantes.
    La seule limite doit être l’appel au meurtre ou à la violence — et dans ce registre, ce sont nos amis musulmans qui s’illustrent, ce n’est pas nous.
    Cette frontière-là est facile à discerner. Tout le reste, ce qui est « ignoble » ou pas spécialement gentil, cela relève de la subjectivité la plus totale, et c’est précisément cela que doit protéger la liberté d’expression.
    Je précise, cependant, qu’il est parfaitement légitime de fermer des mosquées au motif qu’on y prononce des discours subversifs — même en l’absence d’appels à la violence.
    Encore une fois : on est chez nous. C’est une question de sûreté nationale. Toute nation possède ce mécanisme d’exception, qui supplante les règles en vigueur au profit de sa survie pure et simple.

  27. @ Claude Luçon
    « mais aussi, ne l’oublions pas, Eric Zemmour »
    Cher Claude, vous avez rappelé le combat de nos soldats en Opex contre l’ennemi, ce qui implique qu’ils ne peuvent pas s’encombrer de considérations sentimentales ou pseudo-humanitaires déplacées s’ils cherchent à rester à la fois efficaces et en vie, tout cela au nom de la victoire sur le Mal.
    Eh bien, Eric Zemmour mène aussi un combat contre le même adversaire chez nous, avec ses moyens, et il se contente d’aller rapidement droit au but sans employer de faux-fuyants hypocrites.
    Bien entendu, cela peut choquer les belles âmes habituées à recevoir la bouillie pour chats conformiste édulcorée à grand coups de censure par des médias au jeu ambigu, mais il ne sert à rien de chercher à nous leurrer sur la réalité, qui nous rattrapera de toute façon.
    Et contrairement à nos militaires au Sahel, il est entouré d’une armée de traîtres qui en veulent à sa peau…

  28. Ignoble, la décapitation de Samuel Paty. Vous avez bien lu DECAPITATION, en France au XXIe siècle. Ignobles, les égorgements d’innocents dans les rues de France. Voilà ce qui est IGNOBLE.
    « L’homme courageux n’abrège point sa vie en affrontant les dangers. Le lâche ne la conserve point en multipliant les précautions », chantait le poète Ahmed Chawqi
    Combien d’innocentes victimes parce que certains trouvent des excuses à l’inexcusable.

  29. @ Pierre-Antoine
    « Se tenir immobile et silencieux devant un fauve sanguinaire pour ne pas s’exposer au danger de sa nature violente ne s’appelle pas censure mais prudence ! »
    Vous avez raison de rappeler à notre souvenir la vertu méconnue de prudence, sans laquelle d’autres comme la générosité, le courage et bien d’autres encore sont vaines.
    Que penser d’un combattant qui, au nom du courage, provoquerait le danger en prenant des risques inutiles ?
    Que pourrions-nous penser d’un homme qui viendrait à distribuer inconsidérément sa fortune à la volée à n’importe qui au nom de la générosité, ou bien encore du même qui, au nom de l’hospitalité, accueillerait chez lui en nombre et sur le long terme de faux nécessiteux au détriment de la sécurité et de l’entretien de ses enfants ?

  30. @ Claude Luçon 11h46$
    « Quand un homme, ou une femme, ne respecte pas son semblable, il ne se respecte pas lui-même, il ne s’empêche pas, l’ignominie se retourne contre lui.
    C’est le prix qu’en ont payé les journalistes de Charlie Hebdo ! »
    Eh bien dites donc Claude Luçon, vous ne vous empêchez pas d’insulter celui qui a essayé d’expliquer la liberté d’expression à la française au détriment de sa propre vie.
    Blanc-seing à tous les criminels islamistes qui ont répliqué à la « provocation » !
    Dans quelle autre religion a-t-on affaire à de semblables répliques ?
    Aucune autre… et maintenant que plus de 10 % de la population de notre pays est d’origine musulmane il faudrait s’empêcher ?
    Voulez-vous nous expliquer où fixer les bornes de ce qu’il vous semble bon de ne pas exprimer par les mots ou par les dessins ?
    Voila une religion bien fragile qui s’offusque de caricatures d’un chef de guerre pédophile…
    Je me souviens que, catholique pratiquant dans ma prime jeunesse, un camarade de lycée m’avait tendu Hara-Kiri pour se moquer de ma croyance. Interloqué et un peu choqué, j’avais fini par me dire que l’Eglise des catacombes en avait vu d’autres et qu’il valait mieux soit en sourire soit ignorer ces méchancetés !
    L’esprit français ce n’est pas l’esprit de sérieux, ni les offuscations de chaisière, ou de chaisier dans votre cas !

  31. Quand des musulmans donnent des leçons de courage au sieur Luc Ferry.
    https://www.lematindalgerie.com/abandonner-cest-refuser-le-reel

    « Sur Allah le prophète je vais te venger, ces saletés de profs vont payer » : un homme arrêté après des menaces près d’une école.
    L’individu traînait autour d’une école primaire à Athis-Mons (Essonne). Il menaçait de « venger le prophète ».
    Qu’en pense le « filousofe » Luc Ferry ? « Ignoble » est le terme exact dans ce cas précis.
    Les bien-pensants, les islamo-gauchistes, les gaucho-progressistes vont devoir choisir leur camp. Nous attendons à présent un positionnement clair de la part des femmes et des hommes politiques ou de ces pseudo-intellectuels.

    Nouvelles de la France des couteaux
    Mulhouse : rixe entre bandes rivales roumaines armées de couteaux, de hachettes et de clubs de golf. Il faut bien passer le temps quand on n’a rien d’autre à faire.
    France, terre d’asile des sauvages et des barbares.
    Que pense le « filousofe » Luc Ferry de la vie quotidienne en France ? Ignoble ou non ?

  32. Ce blog est impayable.
    Au premier massacre on défile, on est tous Charlie, puis vient le temps de l’assassinat individuel de loups solitaires, au coup par coup, une gorge par ci, une gorge par là, alors on entonne un chant pseudo-patriotique, “on est tous pour la liberté d’expression, le droit au blasphème, la laïcité. Vive Charlie !”
    Puis, tout à coup, on s’avise que ça pourrait survenir au pied de notre immeuble, alors là c’est pas pareil, faut raison garder, je tiens à ma carotide, Charlie commence à nous pomper l’air. Une somme de ce que nous sommes. Une décadence.

  33. @ olivier seutet
    « « Sine nobilitate », si ignoble vous offusque. Il reste qu’encenser un professeur pour avoir avoir montré des dessins obscènes à de jeunes adolescents est injustifiable… »
    Oh ! Choupinou. Un jour je vous raconterai comment se passent les cours d’éducation sexuelle en Afrique. Le Monsieur montre quelque chose de factuel au sujet de choses réelles. On ne dissimule pas la réalité sous des prétextes fallacieux ! Et ce professeur a pris ses précautions en invitant les élèves à sortir. Mais tout cela apparemment, vous vous en tapez.
    « …son sort atroce ne vaut pas absolution de ses errements passés. »
    Ses « errements passés », desquels il n’est nullement tenu de rechercher l' »absolution », n’ont pas à être mis en rapport avec son « sort atroce ». Il y a des filles qui portent des jupes qui se font violer. Je ne suis pas certain qu’elles recherchaient une forme d’absolution du crime de portage de jupe.
    « Je préfère concentrer ma compassion sur les victimes de la cathédrale de Nice… »
    Et pourquoi donc ?
    « …assassinés pour avoir prié ; pas de Légion d’honneur pour eux, pas de marche blanche ; pas d’entrée dans l’église d’un président ou d’un Premier ministre terrifiés d’être traités de calotins. »
    Ah voilà. Le petit esprit revanchard envers les non-croyants. Quel calotin ce Macron !
    « Je veux ici dire, d’abord et avant tout le soutien de la nation toute entière aux catholiques, de France et d’ailleurs. Après l’assassinat du père Hamel à l’été 2016, c’est une nouvelle fois les catholiques qui sont attaqués, dans notre pays, menacés, avant les fêtes de la Toussaint. » — Jupiter.
    Je suis d’ailleurs tellement calotin en tant qu’athée buté que j’ai été un des rares à mentionner cet acte qui me semble être passé relativement inaperçu. Le Daily Mail en a parlé… et puis c’est tout.
    « Le traitement différencié de ces deux actes abjects de terrorisme par la sphère médiatico-politique est instructif. »
    Oui, il est instructif, et en partie légitime. Simplement parce que comparativement 1. il est plus dangereux d’enseigner la réalité de la liberté d’expression que d’encore aller à l’Eglise car la violence en est plus ciblée 2. la question de la liberté d’expression est plus centrale à la vie civique de ce pays que la liberté d’aller à l’Eglise car la liberté d’expression est, entre autres, une des conditions de l’exercice de la liberté religieuse dans un pays qui n’en fait pas une religion d’Etat.
    Avez-vous un problème avec l’un de ces deux constats ?
    Il y a aussi une autre raison: celle qui consiste à éviter de déclencher une guerre spécifiquement religieuse juste avant Noël. Ce serait sympa que le Père Noël ait le temps de passer remplir les chaussettes des gosses avant de lancer les catholiques et les musulmans à la gorge l’un de l’autre. Laissons passer les fêtes… Et puis laissons au Bangladesh et à l’Inde la primauté du déchaînement de violences populaires et religieuses brutes: si cela s’enflamme, le carnage sera somptueux.
    Il y a aussi un autre point politiquement un peu incorrect. Je ne me suis pas exprimé beaucoup sur l’immigration sur ce blog. Mais si jamais l’Etat interdit de jure ou de facto le blasphème, si jamais il recule, alors soyons clair: je réclamerai alors une immigration zéro de musulmans. Et si les catholiques emboîtent le pas de manière suffisamment marquée dans la dénonciation du blasphème, je réclamerai alors aussi une immigration zéro de catholiques.
    ——————————————————————-
    @ Lucile
    « Placée en point d’orgue à la fin de la phrase… »
    Vous avez dû cartonner à l’épreuve de commentaire composé dans votre jeunesse !

  34. Mary Preud'homme

    @ olivier seutet | 04 novembre 2020 à 11:51
    Dans le premier cas nous avons affaire à un homme qui en vertu de sa fonction d’enseignant a voulu faire une démonstration magistrale de ce qu’était le droit d’expression pouvant aller jusqu’à la caricature.
    Dans le second, nous sommes en présence de chrétiens qui sans avoir d’aucune manière manifesté ouvertement quelque critique, satire ou blasphème supposé à l’égard de l’islam, se retrouvent otages d’une situation qui leur échappe totalement, jusqu’à être sacrifiés au titre de représailles.
    Sachant qu’il y en a eu et en aura certainement encore beaucoup d’autres à payer la rançon au prix fort de la libre expression, ce gouvernement a délibérément choisi de rendre hommage d’abord à celui qui défend ses couleurs et la laïcité, plutôt qu’à ceux, inconnus ou neutres, qui en sont les victimes collatérales, leur nombre ne pouvant hélas que croître !
    Et concernant plus particulièrement les victimes de la basilique de Nice, ce qui me choque énormément, c’est la frilosité de l’Eglise pour ne pas dire la frousse qui de plus en plus par le biais de nombre de ses clercs se montre de plus en plus complaisante et d’une indulgence lâche et honteuse à l’égard de l’islam.

  35. « Donc contrairement à ce que prétend une autre race d’abrutis, non, il n’y a pas de « limites » à la liberté d’expression. S’il y a des limites, par définition ce n’est plus la liberté.
    On a le droit de dire les choses les plus fausses et les plus offensantes.
    La seule limite doit être l’appel au meurtre ou à la violence » (Robert Marchenoir)
    Approuvant l’ensemble de votre texte, je bute (pardon pour l’expression mal choisie… « je marque une pause » ?) sur le paragraphe ci-dessus.
    Si je conteste la Shoah en hurlant place de la Concorde (fort pour couvrir le vacarme des voitures), si je clame dans l’amphi de socio de la fac de Nanterre que l’homosexualité est une déviance pathologique, si je tiens les chambres à gaz pour un détail de l’histoire dans une émission de radio, si ,dans une cour de récréation, j’incite des mineurs à jouer aux chevaliers teutoniques avec des tiges de bambou en guise de lance (rigolez pas c’est 227-4 du code pénal) si je diffuse dans les boîtes aux lettres des photos pornographiques (rigolez toujours pas, idem)
    …ai-je, au nom de la liberté d’expression, le droit ?
    (Merci de ne pas me traiter ab initio d’abruti… je me renseigne tout simplement)

  36. Michel Deluré

    @ Louis 29 04/11 09:18
    Ce n’est point être faible que d’acheter des livres d’un auteur dont on ne partage pas forcément les idées.
    C’est simplement être capable de faire preuve d’ouverture d’esprit, d’écouter les arguments des autres, de confronter ses propres analyses à celles d’autrui pour les invalider ou les conforter, en un mot s’enrichir, intellectuellement cela va de soi.
    Je ne vois pas quelle faiblesse il y aurait dans un tel comportement.

  37. sbriglia@olivier seutet

    « Il reste qu’encenser un professeur pour avoir avoir montré des dessins obscènes à de jeunes adolescents est injustifiable »
    Rédigé par : olivier seutet | 04 novembre 2020 à 11:51
    Allez jusqu’au bout de votre pensée : si vous qualifiez les caricatures d' »obscènes » vous pouvez alors poursuivre le professeur sur le fondement de 227-24 du Code pénal qui réprime, entre autres, « le fait…de diffuser…un message de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine »…(Jurisprudence sur l’offre à la vue de mineurs de dessins ou images « obscènes » sous l’article susdit.)
    Et si on poursuit le raisonnement à l’absurde : monsieur Paty a enfreint la loi pénale française, il aurait dû passer, au moins, en conseil de discipline…
    Mais si on se place du côté de l’enseignement de la liberté d’expression et du discernement à des mômes c’est une tout autre vision…
    On peut gloser sur Ferry et le terme « ignoble » : de fins juristes pourraient arguer qu’en utilisant le terme « ignoble », qui n’a pas de qualification pénale, au lieu d' »obscène », qui en a une (pas dans les textes mais en jurisprudence… « Les Fleurs du mal » sont passées par là…), Ferry ne renvoie pas à une infraction…
    Et rétorquer à notre magistrat honoraire préféré que c’est au contraire l’usage de l’adjectif « pornographique » qui, renvoyant à 227-4 du CP, est reprochable à Ferry…
    (Pardon monsieur Paty, je glose comme un avocaillon de bas étage et on vous a assassiné… j’ai honte.)

  38. Bonjour Philippe,
    Je blasphème moins souvent que je n’entends sonner le clocher de mon église.
    Vous êtes, cher Philippe, dans une posture qui me semble toujours un peu facile.
    Il faudrait être de gauche pour être un homme bien.
    Il faudrait être blasphémateur pour le même motif… et du coup le contre-courant serait plus légitime.
    Le blasphème n’existe que grâce à la religion.
    Si celle-ci blasphème souvent la réalité et l’humanité, vous nous pardonnerez de lui rendre la pareille.
    Le Barbarin qui couvre des pédophiles après avoir cancané sur les ondes lors de l’épisode du mariage gay qu’on allait bientôt ouvrir celui-ci aux zoophiles.
    Probablement préfèrerait-il qu’on l’ouvre aux pédophiles.
    Un enfant c’est une maman et un papa.
    Célèbre citation de Xavier Dupont de Ligonnès, catho traditionaliste si l’on en croit son parcours.
    Tariq Ramadan, le célèbre moraliste qui ne peut la tenir enfermée derrière sa braguette.
    L’invention de l’Immaculée conception au… 18ème, 19ème, les spécialistes chercheront.
    Dans le Coran les trois sourates qui vous expliquent l’une que l’homme a été créé d’une goutte de sperme, l’autre de sang, l’autre d’eau.
    Dites donc, l’archange Gabriel il avait bu un coup ou il savait pas lire les directives du patron ?
    Tout est à l’encan.
    Les religieux bassinent tout le monde avec leur religion et se plaignent de se faire brocarder.
    Le nombre de neuneus qui croient encore que la terre est plate (10 % des Français) et que l’homme a été créé il y a sept mille ans d’un coup de baguette du trop célèbre barbu.
    L’apologie du viol et de la ségrégation religieuse dans le Coran on en pense quoi ?
    La sourate qui nous dit qu’un homme peut assouvir ses besoins sexuels sur ses esclaves non mariées.
    Ah tiens, j’avais oublié, apologie de l’esclavage.
    Ce bouquin, écrit aujourd’hui par quelque secte que ce soit serait interdit sur-le-champ.
    Ze baillebeule serait illico rangée au rayon des bouquins d’horreur et de science-fiction.
    Je ne me sens pas bien parce que je raille la religion, je raille la religion parce qu’elle raille la réalité et voudrait éclairer ma vessie en me la faisant prendre pour une lanterne.
    Quand à Luc Ferry, si c’est ça un intellectuel, alors je suis reine d’Angleterre.

  39. Claude Luçon

    Décidément ce billet m’inspire !
    Me revoilà !
    @ Exilé | 04 novembre 2020 à 13:17
    Cher Exilé basiquement je suis d’accord avec vous en ce qui concerne le combat plus que nécessaire que nous devons mener contre l’Islamisme
    Première différence : la nature de la bataille que nous devons mener ! Nos soldats y risquent leur vie au service et pour la sécurité du pays sous les ordres du gouvernement, certainement pas Zemmour !
    Deuxième différence : Zemmour l’envenime, l’amplifie, au lieu de chercher à la réduire sinon l’éliminer.
    Ma philosophie est que quand on combat une situation, quelle qu’elle soit, même commerciale, encore plus belligérante, avec des paroles, il faut que ces paroles suivent un plan, aient un but.
    Ce qui est précisément l’objet de ce blog et de son auteur je crois ?
    Pour moi, cette planification de notre combat actuel, comme tous les autres, est de diviser l’adversaire, pas de mobiliser des forces supplémentaires pour l’assister dans son agression !
    Or c’est précisément ce que je reproche à Zemmour, à hurler aux loups comme il le fait, il pousse les musulmans modérés à rejoindre les fanatiques. Il encourage des alliances, ne serait-ce qu’entre les voyous et les fous d’Allah ! Il incite les jeunes, rebelles comme tous les jeunes, à rejoindre ceux qu’on devrait leur enseigner à combattre.
    Je ne mets aucunement en doute l’intelligence de Zemmour, même quand je le traite de noms d’oiseau de mauvais augure et autres, il n’est pas là où il est par hasard, c’est son but : sa célébrité ! Il y réussit mais il met en danger notre démocratie ce faisant en divisant les citoyens de ce pays déjà portés à la violence et la division en cette curieuse époque.
    Sa vanité l’emporte sur sa raison !
    Il faut creuser, élargir des fractures entre les diverses tendances de l’Islam, elles existent déjà et sont nombreuses en commençant par chiites et sunnites, mais aussi au sein des sunnites.
    C’est à cela que Zemmour devrait penser et se consacrer !
    Pas à mettre le feu aux poudres en assemblant la bombe !
    Le seul résultat qu’il obtient est de se faire attaquer en justice par diverses organisations dont nous nous passerions bien.
    Nous n’avons pas besoin de lui pour voir ce qui se passe !
    —————————————————————
    @ Marcel | 04 novembre 2020 à 13:05
    Je suis désolé de vous mettre dans une situation impossible, ce n’était pas mon but, je ne vous visais pas personnellement.
    Par contre ce faisant vous faites exactement ce que fait Charlie avec ses dessins, pour mon raisonnement qui se veut plus général vous me donnez une cible : vous !
    Ce qui me permet de vous retourner le compliment !
    Vous êtes l’ignare ! Vous confondez guerre totale et une simple cible !
    J’ai vécu à travers une guerre totale de 1940 à 45, WW2; puis une guerre civile qui cachait son nom de 1961 à 1964, l’Algérie. Civil j’étais dans les deux cas.
    J’étais résident en Iran, toujours civil, de 1976 à 1979 et vécu une guerre civile stimulée avec enthousiasme par les journaux démocrates américains.
    Je regrette mais je ne respecte pas Charlie parce qu’ils ne respectent personne suivant le bon vieux principe de physique action/réaction. Principe qui s’applique aussi aux paroles !
    La sagesse populaire dit : « qui sème le vent, récolte la tempête ».
    Ce n’était qu’un souffle dans le cas de Charlie mais ils se sont exposés à la tempête.
    Une autre forme de l’effet papillon peut-être ?
    Vous ne pouvez pas me respecter ?
    Rassurez-vous j’en survivrais, j’ai survécu à pire !
    Seul le temps aura ma peau, Covid19 exclu
    D’autant plus que j’aime bien débattre, qu’on me contredise peut-être soit un défi, soit une leçon, j’accepte les deux !

  40. @ Lucile
    « Personne, seul ou en groupe, ne peut se substituer à la justice. »
    Certes, mais laquelle ?
    Actuellement, il y en a deux en France, avec la bénédiction de fait des gens qui sont supposés gouverner quelque chose…

  41. Luc Ferry avait été, lundi dernier sur Radio Classique, plus prudent dans son expression. Il faisait alors manifestement allusion à une caricature qui circulait sur Internet et dans laquelle un personnage faisait une réflexion après avoir sodomisé un islamiste (je ne saurais dire s’il s’agissait du Prophète).
    Effectivement ce genre de caricature n’était pas à présenter à des élèves de primaire ou de collège.
    De fait, l’humour et les caricatures de Charlie Hebdo ne sont pas ma tasse de thé, pas plus que la présentation d’une prétendue œuvre nommée Piss Christ.
    On peut individuellement considérer qu’il y aurait abus, mais c’est le principe de libre expression. Si ça ne plaît pas, on n’achète pas la revue ou on détourne le regard et on passe son chemin. À défaut, la Justice est là pour juger si l’on est ou pas dans le cadre de la loi.
    D’évidence, à force de multiplier la fréquentation les plateaux de radio ou de télévision sur un même sujet, on s’expose à finir par exprimer des propos mal ficelés et regrettables. Monsieur Ferry n’échappe pas à cette règle…

  42. @ Savonarole
    « Puis, tout à coup, on s’avise que ça pourrait survenir au pied de notre immeuble, alors là c’est pas pareil, faut raison garder, je tiens à ma carotide, Charlie commence à nous pomper l’air. Une somme de ce que nous sommes. Une décadence. »
    Parlez pour vous.

  43. @ Robert | 04 novembre 2020 à 17:52
    Le danger des débats télévisés c’est que les intervenants sont de différents niveaux.
    Par un processus bien connu, lorsqu’on débat avec quelqu’un de plus faible intellectuellement, on a tendance à baisser le niveau pour se faire comprendre, ou alors on laisse tomber et on quitte le débat.
    Le cas de Luc Ferry est emblématique de cette problématique.
    À force de débattre avec Cohn-Bendit, il s’est mis involontairement au niveau de son interlocuteur. Et donc il finit par être aussi nul, non seulement dans son argumentaire mais aussi dans sa réflexion, que DCB.
    Au hasard des zappings quand je tombe sur le débat Ferry-DCB, je ne reste pas longtemps, et je me dis que Luc Ferry doit avoir besoin d’arrondir ses fins de mois pour accepter une situation aussi inconfortable intellectuellement.
    Puisqu’il a employé le mot « ignobles », sujet du billet, je dirais en miroir, que ses débats avec DCB sont grotesques.
    Ceci dit, sur Radio Classique, Luc Ferry ne m’impressionne pas non plus par la qualité de ses analyses. Je crois que le personnage est surévalué.
    Franchement, il a fait illusion un moment, mais le temps passe et dans la situation critique qui est la nôtre, il ne pèse pas du même poids médiatique que d’autres intervenants comme Michel Onfray ou Éric Zemmour.
    Il n’est pas donné à tout le monde d’être capable de traduire dans l’action politique, les qualités intellectuelles avec lesquelles on a obtenu les titres universitaires et la renommée qui va avec.
    Et pour Luc Ferry c’est raté !

  44. @ F68.10 | 04 novembre 2020 à 14:15
    « Vous avez dû cartonner à l’épreuve de commentaire composé dans votre jeunesse ! »
    Je suis toujours jeune. Bon, enfin plus tout à fait.
    Mais si en plus vous me prenez pour un bas-bleu…
    En fait ma définition du point d’orgue est un peu approximative, mais ça illustrait en un volume réduit ce que je voulais dire.

  45. Ceux qui s’offusquent tellement du dessin de Charlie oublient de dire que des enfants de plus en jeunes ont déjà vu des scènes porno exposées à la Une des magazines bien en vue et au premier rang dans les kiosques à journaux, vont sur leurs smartphones et sur les chaînes TV se documenter. Demandez-leur comment on fait les enfants, ils vous le disent avec un naturel à en rester bouche bée.
    Sur les plages de naturistes, ils en ont vu des milliers. Et ce n’est pas la nudité d’un corps qui les choque, mais les mensonges et la brutalité des mots.

  46. @sbriglia@olivier seutet
    Vous êtes à vous seul un album Panini !
    Mais vous vous êtes renouvelé.
    Bien !

  47. @ Mary Preud’homme
    « …c’est la frilosité de l’Eglise pour ne pas dire la frousse qui de plus en plus par le biais de nombre de ses clercs se montre de plus en plus complaisante et d’une indulgence lâche et honteuse à l’égard de l’islam. »
    Nos évêques – enfin je dis « nos » comme on dit « nos » députés – devraient méditer la décision du pape Pie V qui a réuni une coalition de diverses nations chrétiennes contre le Turc ayant permis à l’Europe par la victoire de Lépante en 1571 d’échapper à l’invasion ottomane, ce dont elle ne se serait pas remise jusqu’à nos jours.
    Pour mémoire, Pie V a été porté sur les autels, ce qui signifie entre autres pour les chrétiens que sa vie a été exemplaire et digne d’imitation.

  48. Dans notre société moderne, aucune cause, aucun motif ne peuvent apporter le moindre début de justification à un assassinat. Avant tout autre qualificatif, ce geste est donc d’abord « inhumain »… Ensuite, en fonction du degré d’émotion qu’il provoque, les termes pour le distinguer ne manquent pas. « Ignoble » en est un, du latin « ignobilis », qui désigne une personne de basse naissance et donc, par extension, l’acte, l’attitude, les idées, les paroles… et les dessins d’un individu vulgaire, dans le sens latin du terme, qui oppose la plèbe à la noblesse. Mais on peut aussi utiliser « immonde », « abominable », « abject », « infâme », répugnant », « ignominieux », « odieux », « exécrable », « horrible », effrayant », « épouvantable », « terrifiant »… La liste n’est pas exhaustive.
    Pour qualifier les attentats de Nice et de Conflans-Sainte-Honorine, pour ma part, je dirais qu’ils sont « abjects », du latin « abjectus », qui exprime la bassesse morale d’un individu. Réduits dans leur délire au rôle de justiciers obéissant aveuglément à un ordre supérieur – d’Allah lui-même, pas même, semble-t-il, d’un quelconque chef terroriste -, les deux tueurs ont annihilé toute trace de morale dans leur comportement, toute once d’humanité.
    En ce sens, on pourrait aussi dire qu’il s’agit de crimes « sauvages »…
    Ce qui les relie à la dérive actuelle de notre société qui – que Dupond-Moretti le veuille ou non – s’enfonce dans l’ensauvagement. Il est d’ailleurs permis de penser que ce terreau n’a pas été sans résonance dans leur décision de passer à l’acte.
    Quant aux dessins de Mahomet, le terme utilisé par Luc Ferry me convient. D’autres, qui, comme moi, jugent qu’ils ne sont pas à la hauteur de la cause qu’ils défendent – le sentiment antireligieux plus que la laïcité – diront qu’ils sont « déplacés », « inconvenants » ou encore « choquants ». Mais ces termes n’expriment pas le rejet moral qu’ils provoquent. Chez les musulmans, c’est évident, mais aussi chez ceux qui estiment que, s’ils insultent une religion – ce qui, heureusement, est permis dans notre droit -, ils portent aussi atteinte à la foi intime de chacun des fidèles, donc à sa liberté de pensée.
    Il me semble qu’il serait peut-être temps de cesser de considérer ces caricatures comme le meilleur symbole de l’exercice de la liberté d’expression. Non pas qu’il faille se coucher face à la vindicte des peuples musulmans. Non pas qu’il faille oublier les drames qui ont suivi leur publication et leur réédition. Mais parce qu’il est des centaines d’exemples meilleurs pour l’illustrer ce pilier majeur de notre société.
    Tel le « J’accuse » de Zola, publié, pleine « une », par « L’Aurore », qui allait à l’encontre du sentiment antijuif qui faisait florès dans la société de l’époque, qui s’élevait sans la moindre précaution de langage face au pouvoir politique et qui osait défier la toute-puissante institution militaire. Ce qui avait obligé l’écrivain à l’exil pour échapper à la prison.

  49. Michelle D-LEROY

    Encore une fois, si les caricatures déplaisent on ne les regarde pas mais on n’abonde pas dans le sens des obscurantistes qui ne demandent que cela.
    Notre tradition française a toujours été de faire de l’humour et la religion catholique n’a pas été épargnée. Il faut se remémorer nos humoristes, nos émissions telles que « Nulle part Ailleurs », où quasi quotidiennement les curés, les bonnes soeurs, le Christ et même ce pauvre Pape âgé et malade – Jean-Paul II – étaient la cible et la risée de tout un plateau.
    Plus récemment, dans un contexte où des minorités utilisent tout pour faire avancer leur cause, en l’occurrence la PMA, on a entendu que la famille de Joseph et Marie était une famille recomposée qui avait bénéficié de la PMA avant l’heure.
    Personne ne se plaignait, personne n’insultait ni ne prenait les armes. La tradition française depuis toujours est de se moquer au travers de pamphlets, pièces de théâtre, de chansonniers et autres dessins à l’humour fin ou lourdingue. Chacun pouvait choisir de rire, de tourner les talons ou de hausser les épaules.
    En tout cas, je ne me souviens pas avoir entendu nos belles âmes sensibles de gauche ni nos vieux radicaux laïcards s’indigner…les mêmes qui semblent s’apitoyer aujourd’hui sur le sort des musulmans.
    Force est de constater que nous pouvions rire de tout, même du plus mauvais goût, critiquer les religions mais aussi les humoristes et les caricatures douteuses, et que depuis un certain temps, on ne peut plus rire de rien.
    Quelle époque !
    ————————————
    Et, dans un tout autre domaine, j’ai aussi regardé la série sur le Général de Gaulle que j’ai trouvée assez moyenne en ce sens que les personnages paraissent un peu trop coincés.
    Récemment interviewé par Paris Match, l’Amiral de Gaulle a dit que dans l’intimité ses parents se tutoyaient. Et il est de notoriété publique que de Gaulle aimait beaucoup sa fille trisomique mais aussi sa femme. À la façon de cette époque, celle de mes grands-parents. Un contexte où les gens avaient d’abord le souci du devoir, du respect et des convenances….du coup les personnages nous paraissent plus figés.
    Constance Dollé incarne bien le personnage de Mme de Gaulle. Une excellente comédienne qui jouait parfaitement une résistante communiste dans « Un village français ».
    Avant le premier confinement, le dernier film que j’aie vu, « De Gaulle », sur la même période avec Lambert Wilson, était mieux rendu.
    Ce qui transparaît dans cette série et qui, sans doute était voulu, c’est la politique hautaine de M. Roosevelt envers de Gaulle et donc envers la France. Il souhaitait faire abstraction de la France pour mieux se partager l’Europe en zones d’influence avec Staline.
    Encore un démocrate dont il y aurait beaucoup à dire.

  50. Robert Marchenoir

    @ sbriglia(@RM | 04 novembre 2020 à 15:37)
    « Merci de ne pas me traiter ab initio d’abruti… je me renseigne tout simplement. »
    Toutes les questions de bonne foi sont les bienvenues, et la vôtre me semble de ce tonneau. Donc, voyons voir :
    « Si je conteste la Shoah en hurlant place de la Concorde (fort pour couvrir le vacarme des voitures), si je clame dans l’amphi de socio de la fac de Nanterre que l’homosexualité est une déviance pathologique, si je tiens les chambres à gaz pour un détail de l’histoire dans une émission de radio, si, dans une cour de récréation, j’incite des mineurs à jouer aux chevaliers teutoniques avec des tiges de bambou en guise de lance (rigolez pas c’est 227-4 du code pénal) si je diffuse dans les boîtes aux lettres des photos pornographiques (rigolez toujours pas, idem). »
    Dans votre liste, seul le dernier fait me paraît manifestement répréhensible. J’ai toujours trouvé que la jurisprudence américaine rangeant la pornographie sous la bannière de l’expression des opinions (moyen qu’ont trouvé ses marchands pour la protéger) était profondément grotesque.
    On peut tirer la loi dans tous les sens, mais prétendre que la pornographie est l’équivalent d’un traité philosophique, ou même d’un tract politique, c’est se moquer du monde.
    J’hésite sur votre histoire de tiges de bambou. En fait, je ne comprends pas vraiment le cas que vous évoquez.
    En revanche, sur les trois autres exemples, la négation de la Shoah place de la Concorde (rue du Bac, ce serait moins grave ?), l’homosexualité tenue pour une déviance et le fameux « détail », oui, cela relève clairement de l’expression des opinions, et en effet, je souhaite que l’on soit libre de les exprimer.
    Quitte à se faire traiter d’abruti, ici ou ailleurs, par vous-même ou votre serviteur, mais c’est la différence entre la condamnation intellectuelle ou politique, et la condamnation juridique.
    J’ai personnellement beaucoup appris en m’appuyant une heure de discours négationniste de Robert Faurisson au banquet annuel de Rivarol, propos illégaux actuellement en France — et j’ai beaucoup appris également à l’écoute d’une réfutation savante de ses allégations (à laquelle j’ai fait écho ici) ; réfutation qui aurait été impossible, si l’accès à ses propos l’avait été.
    Vous aurez bien compris que lorsque je parlais de limites à la liberté d’expression, je parlais des limites fixées par la loi.
    Il est d’autres limites, celles de la morale, de la décence, de la dignité, tout ce que vous voulez, mais elles sont d’un autre ordre, et il est fondamental, je crois, de ne pas confondre les deux.

  51. @ Robert 04 novembre 2020 à 17:52
    « …Si ça ne plaît pas, on n’achète pas la revue ou on détourne le regard et on passe son chemin. »
    N’est-ce pas là la définition de la politique de l’autruche ? Après le « pas vu-pas pris », le « pas vu-pas concerné » …
    Si je comprends bien, il suffisait de se boucher quelques secondes les oreilles et de ne pas entendre le mot « détail » pour que Le Pen s’en sorte blanc comme neige…
    Idem, il suffit de ne pas écouter France Inter pour exonérer ses journalistes d’un procès en manque de respect du pluralisme…

  52. @ sbriglia
    « Si je conteste la Shoah en hurlant place de la Concorde (fort pour couvrir le vacarme des voitures)… »
    Dans un pays civilisé, tout le monde se moquerait de vous et vous vous retrouveriez sur Internet en moins de deux en étant la risée de tout le monde. Dans un pays pseudo-humaniste, cela vous garantirait de plus un tour en hôpital psychiatrique. Mais dans un pays libre, si vous avez des arguments sensés à faire valoir, vous devriez parfaitement être libre de défendre ce « point de vue ». Si vous n’avez pas d’arguments sensés à faire valoir, je vous suggère de vous diriger vers le premier magasin où vous pourriez vous acheter un entonnoir et du papier aluminium pour vous protéger des ondes maléfiques.
    « …si je clame dans l’amphi de socio de la fac de Nanterre que l’homosexualité est une déviance pathologique… »
    La fac de socio de Nanterre risque de réagir de manière hostile. Mais idem, si vous avez des arguments solides, il devrait être normal que vous les fassiez valoir. Cela étant, je vous suggère de plutôt faire un tour dans les facs de psychologie clinique, où des oreilles attentives et sympathisantes à vos thèses vous accueilleront, et vous expliqueront les codes de reconnaissance mutuelle entre intellectuels homophobes. Mais si vous prônez par ce genre de propos l’utilisation de violence physique en instrumentalisant la médecine à cette fin, il ne faudra pas vous étonner que, indépendamment de la position de l’Etat en la matière, certains homosexuels souhaitent vous faire tâter de la violence pour vous faire prendre conscience de la nature réelle de vos propos.
    « …si je tiens les chambres à gaz pour un détail de l’histoire dans une émission de radio… »
    Il ne devrait pas y avoir besoin de l’Etat en la matière pour vous couper la chique. Une mobilisation de la société civile pour humilier la radio en question sur sa responsabilité sociale devrait y suffire. C’est d’ailleurs ainsi que les réseaux sociaux fonctionnent à l’heure actuelle avec la cancel culture. Qui, malgré tous ses défauts et dangers manifestes, reste préférable à la pénalisation de propos par l’Etat.
    « …ai-je, au nom de la liberté d’expression, le droit ? »
    En fait, le problème est plus large. Si vous regardez la situation de la liberté d’expression au niveau mondial, il est difficilement envisageable de laisser les propos visant des individus ou des communautés humaines en tant que telles avoir libre cours. Que la censure s’exerce via l’Etat ou via la société civile. En effet, si on reprend la thématique actuelle du blasphème, il y a une confusion totale du monde musulman identifiant critique de l’islam et haine d’une ethnie ou nation que serait l’Oumma. Si nous permettions les propos dits « haineux », la position de la France récusant la pénalisation du blasphème en serait beaucoup plus fragile qu’actuellement, car nous serions accusés par le monde entier de permettre la persécution de gens pour ce qu’ils sont et non de permettre la critique de ce qu’ils pensent. Et là, nous serions véritablement très largement minoritaires, et nous ferions l’union d’une très large partie du monde post-colonial avec le monde musulman contre nous. L’Inde ne serait pas de notre côté, contrairement à la situation actuelle. Ce soutien pèse 1 milliard d’individus. Que nous perdrions.
    Mais trêve de realpolitik: normalement, nous devrions autoriser les propos odieux dans la mesure où les gens qui les tiennent acceptent d’en débattre et d’être confrontés à de la contradiction sévère. Nous n’y sommes pas. Et ce ne serait pas complètement illégitime d’aborder des sujets tendancieux de ce style. Comme par exemple des résultats scientifiques et répliqués autour des ressentis rétrospectifs des transsexuels qui ont vécu des transitions de sexe précoces. Des études qui fâchent les transsexuels, et sur lesquels il serait assez marrant de connaître les positions morales… disons… pakistanaises. (Au hasard…)

  53. Denis Monod-Broca

    Mon commentaire à 8h31 ne semble pas avoir intéressé qui que ce soit. Forcément, il n’accuse nommément personne.
    Dommage, ces deux vers de Racine, ces deux éternels vers de Racine disent tellement bien les choses…

  54. @ Exilé
    Entre deux maux il faut choisir. Il me paraîtrait encore plus dangereux de laisser chacun appliquer sa propre loi que de s’en remettre à une justice même imparfaite, je précise en temps ordinaire, dans une démocratie elle aussi imparfaite mais dont le chef de l’Etat et le parlement sont élus. Tant qu’on a légalement les moyens d’amender le système, l’excuse d’une justice imparfaite ne vaut pas grand-chose pour désobéir aux lois et trucider ceux dont les idées nous déplaisent. Rien ne nous empêche de militer contre ce qui nous paraît injuste.

  55. Mary Preud'homme

    @ Serge HIREL 04 novembre 2020 à 20:01
    « Il me semble qu’il serait peut-être temps de cesser de considérer ces caricatures comme le meilleur symbole de l’exercice de la liberté d’expression. »
    C’est le cas eu égard au nombre infime de lecteurs de Charlie Hebdo. Il n’empêche que ce journal satirique, ainsi que quelques autres publications du même genre, n’ont pas à être censurés pour quelque raison que ce soit, en vertu du droit à la liberté d’expression dans notre pays.

  56. Philippe Bilger nous laisse débattre sur la liberté d’expression, notre vision de ce que le professeur aurait dû faire selon certains ou ne pas faire selon d’autres, sans même publier dans son blog les caricatures. Cela ne vous alerte pas sur le caractère superflu de leur diffusion lors de telles discussions ? Et en plus on n’est pas à l’école.
    Je me sens conforté dans mon point de vue d’autant qu’en face je n’ai pas trouvé tellement d’arguments.
    Nous avons tous un point commun sorti de cette perception, nous voulons lutter contre l’invasion islamiste.
    Ce qui nous rapproche doit triompher contre l’ennemi identifié.

  57. Denis Monod-Broca

    @ Serge HIREL
    Vous dites d’un assassinat qu’il est d’abord un acte « inhumain ». Je trouve ce qualificatif inadapté. L’homme est le seul animal qui tue ses propres congénères. Un assassinat est donc un acte typiquement humain.
    Ne pas tuer est, aussi, un acte typiquement humain, au sens non plus de l’instinct mais tout au contraire de la conscience et de la culture cette fois.

  58. Robert Marchenoir

    La dissociation de la personnalité est une maladie grave.
    @ Savonarole | 04 novembre 2020 à 13:52
    « Ce blog est impayable. Au premier massacre on défile, on est tous Charlie, puis vient le temps de l’assassinat individuel de loups solitaires […]. Puis, tout à coup, on s’avise que ça pourrait survenir au pied de notre immeuble, alors là c’est pas pareil, faut raison garder, je tiens à ma carotide, Charlie commence à nous pomper l’air. Une somme de ce que nous sommes. Une décadence. »
    Il y a à peine trois semaines, un certain Savonarole écrivait ici même :
    « Toutefois, on ne remerciera jamais assez Charlie Hebdo (une bande de c**nards) de nous faire égorger au nom de la liberté d’expression. Charlie Hebdo ça suffit. » (16 octobre 2020 à 20:57)
    Pathologie mentale ? Cynisme absolu ? Moquage de figure permanent ? Il y a quand même, sur ce blog, des gens qui ont une sérieuse tendance à nous prendre pour des imbéciles…

  59. @ Denis Monod-Broca
    « Mon commentaire à 8h31 ne semble pas avoir intéressé qui que ce soit. Forcément, il n’accuse nommément personne. »
    Alors, je m’y colle: ces caricatures méritent bien leur statut actuel. Elles démontrent avec limpidité la prétention des musulmans à travers le monde d’imposer leur façon de voir les choses aux autres. Ce délire iconoclaste nous fait revenir 1200 à 1600 ans en arrière. Il prouve de manière limpide qu’il y a un problème urgent à régler et qu’il n’est plus temps de tergiverser. Pourquoi ne pas aller un faire un carnage au Pakistan quand on voit que certains se permettent de détruire des idoles hindoues? C’est pas choquant, cela ? Entre deux pays qui ont la bombe ? Pourquoi devrais-je considérer que les caricatures sont pâbô et simultanément tolérer ces comportements outrageants s’accompagnant de violences physiques ? Et tenez ! Pourquoi ne devrais-je pas considérer que quiconque affirme l’existence de Dieu outrage mes sentiments et agir « en conséquence » ?
    « Violente, irrationnelle, intolérante, alliée au racisme, au tribalisme et à la bigoterie, investie d’ignorance et hostile à l’esprit critique, dénigrant les femmes et coercitive vis-à-vis des enfants: l’idée même de religion organisée devrait en avoir gros sur la conscience. » — C. Hitchens.
    Bon. Ben voilà pourquoi: ici, on tente de construire une civilisation. Pas un coupe-gorge.
    « L’homme est le seul animal qui tue ses propres congénères. »
    L’ours polaire mange ses petits et les fourmis se font la guerre.
    ——————————————————————
    @ stephane
    « Je me sens conforté dans mon point de vue d’autant qu’en face je n’ai pas trouvé tellement d’arguments. »
    Ah bon ?

  60. @ Serge HIREL | 04 novembre 2020 à 20:21
    Vous prêtez aux autres des intentions qu’ils n’ont manifestement pas et vous jouez d’une interprétation fallacieuse.
    La liberté d’expression, quel qu’en soit le support, n’est limitée que par les dispositions de la loi. Tant que celle-ci n’est pas transgressée, on peut se trouver choqué à titre personnel ou profondément blessé en son for intérieur, mais on est forcé de se plier à la loi et donc de « détourner son regard ».
    Jusqu’à preuve du contraire, la loi ne codifie pas les sentiments éprouvés par un citoyen. D’où l’imbécillité de vouloir ériger la haine en infraction et la qualifier pénalement.
    Si l’on considère qu’un document, un texte, une sculpture dépasse par sa provocation le cadre de la loi, alors il appartient à celui qui l’estime ainsi de déposer plainte en bonne et due forme. La Justice tranchera, condamnera l’auteur ou déboutera le demandeur selon qu’elle établira qu’il y a ou non infraction. Un point, c’est tout !

  61. @ Exilé
    « « Aux religions ». Cette façon de mettre toutes les religions dans le même sac, déplaisante à entendre en France pour qui sait ce que ce pluriel a historiquement de choquant, est reprise de la langue de bois de l’athéisme militant et agressif. De plus, placer sur le même plan islam et catholicisme n’a pas de sens. »
    Je commence à en avoir plus qu’assez de ces descriptions médisantes de ce qu’est l’athéisme militant et… comment dites-vous ? agressif ?
    Ce qui dit le pape de l’antithéisme brutal (عَلَيْهِ ٱلسَّلَامُ) est la chose suivante:
    « Comme je l’ai dit, je pense que toutes les religions sont fausses de la même manière en ce qu’elles privilégient la foi au détriment de la raison mais elles ne sont pas aussi malfaisantes de la même manière tout le temps. Je veux dire que si j’étais en train d’écrire dans les années 1930, j’aurais certainement affirmé que l’Eglise catholique romaine était la plus dangereuse des religions au monde en raison de son alliance manifeste avec le fascisme et l’antisémitisme – les conséquences desquelles notre culture n’a pas guéri et ne guérira jamais – mais en ce moment, il est clair pour moi que la forme la plus toxique que la religion revête est la forme islamique ; l’horrible idée de vouloir aboutir à la Charia, avec un état gouverné par la religion – un Etat de droit religieux – et que le meilleur moyen d’y arriver est le djihad – la guerre sainte – et que les musulmans ont un droit exceptionnel de se sentir suffisamment lésés pour exiger cela, je pense que cela relève du vice le plus absolument obscène, et je pense que leur religion est une absurdité et… ceci dans son intégralité. » — C. Hitchens, 23 mars 2010.
    Pourriez-vous cesser vos procès en équivalence fallacieuse à l’endroit de l’intégralité des athées militants et agressifs ? Nous ne sommes pas tous des trotskos. (Hitchens était un peu un soviet dans sa jeunesse, mais a compris que l’athéisme, ce n’est pas le communisme mais bien quelque chose de plus pertinent.)
    Si vous ne souhaitez pas entendre d’éructations athées agressives, le meilleur moyen est de ne pas les susciter. Donc 1. de ne pas ramener la religion dans des arguments foireux sur la bioéthique comme l’avortement mais d’argumenter avec des arguments communément compréhensibles 2. éviter les décapitations à tout bout de champ 3. ne pas généraliser les comportements des trostkos sur des athées comme moi, qui défendent les fonds spéculatifs, et qui ont des références à portée de main pour démentir ces procès d’intention bien trop faciles.
    Cela étant, oui: je ne laisserai pas instrumentaliser les décapitations pour valider des soutiens à un retour du catholicisme dans l’ordre juridique. Ce qui n’a rien à voir avec une équivalence fallacieuse: les religions ne sont pas toutes dangereuses de la même manière au même moment. Et en ce moment, je n’ai pas trop l’impression de mettre le catholicisme exactement au même plan que l’islam.
    Au détail près que François semble se coucher devant les Chinois, mais c’est une autre histoire…

  62. herman kerhost

    @ Robert Marchenoir | 04 novembre 2020 à 21:39
    Cynisme absolu et moquage de figure permanent. Sans la moindre hésitation.

  63. @ F68.10 | 04 novembre 2020 à 03:25 et du reste à quiconque !
    Oui vous soulignez la difficulté à discerner « croyances » de « idées », on peut vous suivre ! Récemment Pierre Vermeren (« On a cassé la République ») a cité judicieusement un passage peu connu de Proust où il règle son compte à la faiblesse de l’exercice psycho-affectif humain face au phénomène d’adhésion crédule au détriment de la « constabilité » du Réel.
    Peut-être bien que M. « anti-Luc » Bilger souhaite aussi s’aligner sur le tandem Retailly-Bellameau qui « jure Son Grand Dieu d’adorer le Blasphème »
    https://www.lefigaro.fr/politique/islamophobie-bellamy-y-voit-un-outil-dangereux-des-islamistes-pour-reinstaurer-le-delit-de-blaspheme-20201030, puisque hélas le brave curé breton Le Gall devenu archevêque en la Capitoule des Robins, i. e. Toulouse, a « fait son Véran » au travers d’un débagoulis un peu affligeant…
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/on-ne-se-moque-pas-des-religions-l-archeveque-de-toulouse-cree-la-polemique-20201031
    Permettez-moi de maintenir ma « subtilité » ainsi précisée : il me vient que le raffinement en soutien à une bonne Valeur peut occasionnellement comporter « si faut-y » (tournure médiévale) la critique froide sereine impavide d’une expression contre-productive voire « à ch… » qui voulait servir le concept approuvé mais n’aboutit qu’à l’exact contraire avec gros dégât.
    Un exemple datant de la traînée post-Dutroux et péri-PACS (vers les 98 à 2003) : le Charlie Hebdo donnant une caricature avec la légende :
    « Lutte contre la pédophilie : mettons des vieux au monde »,
    le dessin figurant une tête fripée-ridée extorquée entre lèvres gynécolos par une paire de gants obstétricaux…
    Le concept hasardeux de « blasphème » n’étant que présomption secondaire, il ne reste que la question de la liberté de critique sous toutes ses formes. On peut être agacé par la voix Ferry (et ses vapeurs ! pas toujours des panaches !) mais quant au fond la liberté (que vous défendez) ne peut que s’appliquer aussi bien quand il agonit, suivant sa sensibilité, telle saillie dont il veut nous faire partager qu’elle est disons merdique.
    Toujours recevable.
    N’est plus Mornet-Fouquier/Tinville-Vichy’nsky qui veut.

  64. « Pathologie mentale ? Cynisme absolu ? Moquage de figure permanent ? Il y a quand même, sur ce blog, des gens qui ont une sérieuse tendance à nous prendre pour des imbéciles… » 
    Rédigé par : Robert Marchenoir | 04 novembre 2020 à 21:39
    Je ne vois pas où est la pathologie mentale : Savonarole a toujours écrit ce qu’il pensait sur, à ses yeux, l’irresponsabilité des dessinateurs de CH et leur persévérance dans celle-ci.
    Les deux commentaires par vous relevés ne sont en aucune façon contradictoires mais bien dans la même pensée.
    Ce n’est pas politiquement correct mais Savonarole n’a jamais été politiquement correct.
    C’est pour cela que beaucoup ici l’apprécient.
    Dont moi.

  65. @ Claude Luçon | 04 novembre 2020 à 16:59
    Il ne faut pas vous formaliser des propos de ce Marcel venu de nulle part, Claude Luçon.
    Il y a sur ce blog quelques intervenants qui ne peuvent pas supporter que l’on ne partage pas leurs inepties. Alors, bien sûr, pour ces gens-là, quiconque ose s’écarter de ses certitudes est un ignare, ceci quel que soit le parcours de son contradicteur ; et le vôtre est loin d’être celui d’un rond-de-cuir d’une obscure administration.
    Par contre le sien, je n’en suis pas sûr…
    Après tout, se faire traiter d‘ignare par un Marcel est une volupté de fin gourmet. 😉

  66. revnonausujai
  67. Le droit au blasphème n’est pas non plus une religion, et il serait bon de savoir pour ses adeptes, ne pas monter aux extrêmes de la provocation en se comportant comme les ministres d’un nouveau culte, démontrant que la rationalité, si elle ne sait pas se contenir, est un intégrisme comme un autre. Il est donc permis de blasphémer le droit au blasphème, qui n’est pas à remettre en cause, et de laisser à leur place les provocations adolescentes de ceux qui voudraient faire de leur ressentiment la base du treillis de leur violence.
    Il s’agirait, mon cher sbriglia, de savoir entendre ce qu’enseignent sur nous les religions, gardant à l’intime leurs particularités culturelles et cultuelles, pour partager, si nous voulons établir la paix, à quel effort de relation elles invitent, qu’il est possible, pour ceux qui ont su régler les problèmes de leur petite enfance, de ne pas estimer ce qu’ils considèrent comme des cochonneries sans avoir besoin de les interdire, ce qui n’est pas non plus légitimer la vraie obscénité, qui est le meurtre.
    Ainsi, nous serions à même de se méfier de toute unanimité, d’entendre ce que les textes ont révélé, et d’accéder en majorité à l’âge adulte de l’humanité, se rappelant que καθολικός (katholikos) signifiait universel avant d’être préempté par un clergé égaré, qu’il est des mécanismes que seulement la connaissance du religieux décrit, ce que nos Torquemada ici devraient s’appliquer s’il voulaient ne pas devenir ce qu’ils dénoncent, et finalement interdire de blasphémer le blasphème, tombant dans le piège de vouloir imposer, alors qu’il n’est évidemment en démocratie possible que d’inviter à partager un savoir, que ce partage est la seule, donc la meilleure protection contre le pire, qu’il n’y a qu’en renforçant la justice que nous puissions justifier la force nécessaire pour tenter de contenir tous ceux qui n’ont pas assez de lumière à tous les étages, et ne désirent qu’en découdre pour imposer leur vue.
    Ainsi, il serait possible en appliquant le seul principe transcendant qu’est le respect de l’autre que le travail multiséculaire effectué pour dégager sa réalité a su s’inscrire dans nos textes, d’encadrer par cette loi nouvelle son application, qui finalement ne demande en ses jurisprudences que des efforts de police et d’éducation, aboutissant enfin à faire admettre ce à quoi tend toute religion qui est renseignée sur elle-même, l’incroyance en la violence par l’établissement de la justice, cette vérité encore si faible bien que si parfaitement, pour ceux qui savent résister au scandale de la croix et gardent la capacité d’entendre et d’accepter l’invitation, si bien formulée :
    Voyez se presser à la porte
    Cette foule en rumeur d’adorateurs sans voix
    Qui court après ses dieux que la raison emporte,
    Comme autrefois Laban après ses dieux de bois !
    Ne tirez plus les siens de l’arche des symboles,
    Mais dites-lui qu’aux sens le temps les a repris,
    Que tous ces dieux de chair n’étaient que des idoles,
    Et d’aller au Dieu des esprits !
    Hâtez cette heure fortunée,
    Où tout ce qui languit de la soif d’adorer,
    Sous l’arche du Très-Haut, d’astres illuminée.
    Pour aimer et bénir viendra se rencontrer !
    Que le mystère entier s’éclaire et se consomme !
    Le Verbe où s’incarna l’antique vérité
    Se transfigure encor ; le Verbe s’est fait homme,
    Le Verbe est fait humanité !
    La foi n’a-t-elle point d’aurore ?
    Avant qu’à l’horizon l’astre des cieux ait lui,
    Dans ces foyers des nuits qu’un jour lointain colore,
    On croit le reconnaître à ces feux teints de lui ;
    Mais lui-même, noyant les phares de ses plages
    Dans des flots de splendeur et de sérénité,
    Efface en avançant ses multiples images
    Sous sa rayonnante unité !
    https://fr.wikisource.org/wiki/Recueillements_po%C3%A9tiques/%C3%80_M._de_Genoude,_sur_son_ordination

  68. Denis Monod-Broca

    @ F68.10
    « Pourquoi ne pas aller un faire un carnage au Pakistan…? » (DMB)
    « Ben voilà pourquoi: ici, on tente de construire une civilisation. Pas un coupe-gorge »

    Faudrait savoir, faudrait choisir, entre « carnage et « civilisation qui ne serait pas un coupe-gorge ».
    C’est ça, l’ennui d’être civilisé, c’est qu’on s’interdit ce qu’on ne s’interdisait pas avant de l’être…
    Poussés par la faim, des animaux peuvent manger leurs petits, c’est vrai, mais c’est autre chose que le meurtre d’un homme par un autre.
    Quant aux fourmis qui se font la guerre, il s’agit de guerres entre fourmis d’espèces différentes.
    Vous ne voulez pas voir les choses en face : l’homme à l’état naturel est un meurtrier, l’homme civilisé s’efforce de ne pas l’être.
    Vous voudriez, vous, continuer à tuer mais au nom de la civilisation. Comme les Croisés, au fond…

  69. @ Robert
    « Jusqu’à preuve du contraire, la loi ne codifie pas les sentiments éprouvés par un citoyen. D’où l’imbécillité de vouloir ériger la haine en infraction et la qualifier pénalement. »
    Exactement.
    Et comment pourrait-elle parvenir à la codifier, en degré et en nature ?
    Depuis quand les magistrats peuvent-ils sonder les reins et les cœurs ?
    ————————————————————
    @ Lucile | 04 novembre 2020 à 20:42
    En fait, je ne faisais pas allusion à la perfection ou non de la justice ou de son lien avec la « démocratie », je voulais plutôt dire que du fait du choc des civilisations qui gagne la France, deux types de justice cohabitent désormais sur son sol, même si pour l’instant ce n’est que de façon larvée pour la Charia, qui est aussi une justice que nous le voulions ou non, même si nous pouvons la contester.
    Quand la polygamie et l’excision sont tolérées – donc quasiment reconnues -, quand des horaires de piscines sont aménagés, quand le port de vêtements-uniformes affichant ostensiblement l’appartenance à un système de conquête est autorisé, quand des discriminations sexistes sont tolérées, quand les règles du mariage civil sont ouvertement transgressées, quand les appels à égorger les mécréants ne sont pas poursuivis, quand des animaux sont abattus au mépris de la législation etc. c’est donc la preuve que les gens qui sont supposés représenter l’autorité en France ont reconnu de fait la validité du droit islamique en plusieurs domaines, ce qui peut être compris par certains membres de ce système politico-religieux comme une reconnaissance par extension de l’intégralité du droit donc de la justice qui y est associée.
    Et comme cette justice traite également d’autres domaines comme le blasphème, l’apostasie, le manque de respect des infidèles à l’encontre des croyants etc. il ne faut pas ensuite trouver surprenant qu’elle soit parfois appliquée de la façon que nous savons.
    Ce n’est qu’une constatation et bien entendu en aucun cas une approbation.
    Et les premiers responsables sont les idiots de chez nous qui ont cru intelligent de jouer avec le feu.
    Mais le fond du problème est que deux civilisations antagonistes ne peuvent pas cohabiter sur un même territoire sans donner lieu tôt ou tard à des affrontements sanglants.
    Mais ceci est une autre histoire…

  70. @ Monsieur BILGER
    Bonjour Monsieur,
    « Droit au blasphème » ? Il m’apparaît inouï de votre part de parler d’un « droit » qui – juridiquement – n’existe pas et si j’ai tort, je vous prie de bien vouloir nous indiquer l’article de la loi française qui le définit.
    Bien respectueusement

  71. @ Serge HIREL | 04 novembre 2020 à 20:21
    « Si l’on considère qu’un document, un texte, une sculpture dépasse par sa provocation le cadre de la loi, alors il appartient à celui qui l’estime ainsi de déposer plainte en bonne et due forme…»
    Mais n’est-ce pas déjà pas ce qui se fait à profusion ? La justice n’est-elle pas déjà abusivement sollicitée par des plaignants hypersusceptibles, voire loufoques, qui considèrent que l’institution n’aurait pas des dossiers plus importants, plus vitaux à traiter ?
    Faut-il dès lors s’étonner de la criminalisation à outrance du moindre de nos actes, de nos opinions, hier encore parfaitement libres ?
    Considérez-vous qu’il soit normal que la justice se penche sur un dossier dans lequel un plaignant demande de retirer une statue (par exemple) alors que cette même justice brille par son absence pour poursuivre ceux qui ont décidé, selon leurs seuls critères, de la déboulonner ? On marche sur la tête.
    La justice devrait estimer quantité de plaintes irrecevables ou mieux : téméraires et vexatoires, surtout en matière de délits d’opinion. Elle y gagnerait. D’abord en termes de passif judiciaire, mais surtout en crédibilité.
    La liberté d’expression devrait permettre à tout un chacun de dire, d’écrire ce qu’il veut. À charge pour les personnes ciblées, blessées ou trop chatouilleuses, de répliquer par la même voie.
    Et le judiciaire n’intervenir que dans les cas extrêmes, d’ailleurs prévus par la loi, comme la calomnie, la diffamation, l’appel au meurtre ou à la violence qui eux sont des forfaits intentionnels, malveillants et potentiellement périlleux.
    Quand on pense au demi-siècle de chape de plomb idéologique, entretenue par les politiques comme par les associations liberticides et grassement subventionnées, qui saisissent la justice pour un pet de travers, sans que cela n’ait en rien changé le fond de la pensée d’une majorité de Français et d’Européens désormais encore plus prolixes, on ne peut que mesurer le gâchis et l’échec de la judiciarisation des opinions.

  72. @ Denis Monod-Broca 04 novembre 2020 à 21:02
    L’homme est-il un animal ? Vaste question qui n’est pas près d’être résolu, même si l’une des définitions de l’animal est qu’il s’agit d’ « un être vivant non végétal, ne possédant pas les caractéristiques de l’espèce humaine »…
    Seul l’homme tue ses congénères. Faux. Les espèces s’entretuent. Les animaux d’une même espèce s’entretuent. Ce qui est exact, c’est qu’à la différence des espèces animales, qui ne tuent que par instinct, pour assurer leur survie physique, l’homme motive ses crimes par une réflexion, il est vrai plus ou moins consciente, plus ou moins primaire.
    Ne pas tuer relève de la conscience et de la culture, dites-vous. Les assassins de Nice et de Conflans-Sainte-Honorine n’avaient ni conscience, ni culture. Sous l’empire d’une pulsion provoquée par une foi qu’ils ne maîtrisaient pas, ils étaient au plus proche de l’animal. Je maintiens donc la pertinence du terme « inhumain », d’autant que le sens courant de ce mot qualifie un geste « sans humanité », « humanité », dans ce cas, signifiant tout autant bienveillance que genre humain.
    ——————————————————————-
    @ Robert 04 novembre 2020 à 20:49
    Détourner son regard c’est adopter doublement une attitude passive. C’est laisser faire, mais aussi ne pas chercher à faire cesser le trouble. Détourner son regard parce que la loi permet ce trouble, c’est ignorer que la loi n’est pas immuable, même si elle doit être appliquée sans faille jusqu’à ce qu’elle soit modifiée.
    Si les rescapés de la Shoah et les familles des victimes, horrifiés par la terreur nazie, avaient « détourné le regard », une loi mémorielle n’interdirait pas le discours des négationnistes. Une loi qui réduit la liberté d’expression, mais qui, néanmoins, est parfaitement conforme avec l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789.
    Aux Etats-Unis, l’Amendement n° 1 n’autorise pas une telle législation et les Faurisson américains peuvent s’exprimer en toute impunité. Mais ils rencontrent sur leur chemin des contradicteurs qui, par le discours, savent les faire taire. Ceux-là, non seulement n’ont pas « détourné le regard », mais ont entrepris de combattre, bien qu’ils ne puissent rien attendre de la loi. La liberté reste totale, mais la Shoah n’en est pas moins respectée.
    Par ailleurs, si la justice ne peut pas codifier les sentiments du citoyen – et donc ériger la haine en délit -, elle peut néanmoins définir des infractions à l’encontre de ceux qui, par leurs attitudes, leurs écrits, leurs paroles, leurs œuvres, expriment publiquement ceux-ci. Les réseaux sociaux regorgent de messages comportant des termes qui démontrent cette haine, ce qui constitue un élément matériel qui permettrait d’ouvrir une procédure si la loi ouvrait une telle possibilité (*).
    Ce serait certes un nouveau recul de la liberté d’expression, mais n’est-il pas pour l’heure nécessaire d’en passer par là pour que ce nouveau média s’assagisse et cesse d’être le principal vecteur du climat détestable qui s’est installé dans notre société depuis son apparition ?
    (*) Dans son message du 4 novembre à 16 :28, sbriglia offre un point de vue de professionnel tout à fait intéressant sur cette question en rappelant que l’obscénité est passible de poursuites judiciaires. L’obscénité – par exemple celle de dessins pornographiques – blesse le sentiment de pudeur et porte atteinte à la dignité humaine…
    ———————————————————–
    @ Mary Preud’homme 04 novembre à 20:42
    Relisez de près mon message et la phrase que vous en avez extraite. Je m’élève contre toute censure, y compris celle des dessins ignobles de Charlie, mais j’ajoute qu’il me semble malsain d’en faire le nec plus ultra de la liberté d’expression.

  73. @ Claude Luçon
    « Par contre ce faisant vous faites exactement ce que fait Charlie avec ses dessins, pour mon raisonnement qui se veut plus général vous me donnez une cible : vous !
    […] Vous êtes l’ignare ! Vous confondez guerre totale et une simple cible ! »
    Je ne comprends pas ce charabia qui nous éloigne du sujet.
    Le fait de constituer ou pas une cible n’est pas un critère qui me semble parlant. Les juifs sont ciblés par les islamistes parce qu’ils sont juifs. Ils « donnent une cible » eux aussi ? C’est la sagesse populaire ? Vous pensez que toute victime est toujours en cause ?
    Je m’en moque d’être votre cible, et personne ne devrait avoir à se soucier d’être ciblé pour ce qu’il est ou pense.
    Vous avez fait l’équation entre des assassinats abjects et des dessins. Ça reste proprement délirant, peu importe vos digressions.

  74. @ sbriglia |05 novembre 2020 à 06:48
    “Ce n’est pas politiquement correct mais Savonarole n’a jamais été politiquement correct.
    C’est pour cela que beaucoup ici l’apprécient.
    Dont moi.”
    C’est de ma faute, j’ai cru que même les pervers narcissiques savaient lire le français, décidément ils sont dans un monde à part. Le mode accusatoire est leur seul argument. Une ritournelle Fouquier-Tinville.

  75. @ Exilé | 05 novembre 2020 à 09:52
    D’accord avec votre deuxième paragraphe (« quand la polygamie… »), sauf que tout cela n’est pas toléré ouvertement, ni officiellement. Cela s’est mis en place à petites doses et subrepticement. À ceux qui s’en inquiètent, les tenants de cette politique prétendent devoir s’en accommoder au nom de la paix sociale. L’argument ne tient pas la route, comme le prouvent les faits, mais avant qu’on en tire les conséquences, la situation ne fera que se confirmer.

  76. @ Denis Monod-Broca
    « Faudrait savoir, faudrait choisir, entre carnage et civilisation qui ne serait pas un coupe-gorge ».
    Je suis un peu un nostalgique de l’île de la Tortue, mais en toute franchise, à l’échelle nationale et globale, je signe pour le concept de civilisation ; que j’honore pourtant moins que celui de culture. Je n’ai par contre rien contre l’idée que, sur Terre, nous préservions certains îlots culturels pour en faire des coupe-gorges. Il faut de tout pour faire un monde. Mais mon choix global est clair.
    « C’est ça, l’ennui d’être civilisé, c’est qu’on s’interdit ce qu’on ne s’interdisait pas avant de l’être… »
    Je n’ai pas trop de problème avec cela. Mais la civilisation, c’est comme tout: ce n’est pas au-delà de la critique. Si on constate qu’un peu de barbarie fait du bien de temps en temps, alors il importe de le reconnaître.
    « Quant aux fourmis qui se font la guerre, il s’agit de guerres entre fourmis d’espèces différentes. »
    Non.
    « Vous ne voulez pas voir les choses en face : l’homme à l’état naturel est un meurtrier, l’homme civilisé s’efforce de ne pas l’être. »
    Quelles données avez-vous à l’appui de cette thèse ? Cela n’a pas trop l’air d’être la position de John Horgan, qui a pourtant pas mal bossé le sujet.
    « Vous voudriez, vous, continuer à tuer mais au nom de la civilisation. Comme les Croisés, au fond… »
    Voilà. Le court-jus cérébral… Non. Je veux défendre une zone culturelle dans laquelle on considère normal que tout soit critiquable. Et s’il faut la force pour cela, je signe. Par contre, au sujet du reste du monde, je défends l’urgence d’engager des formes bien plus approfondies de dialogues au niveau global qu’il n’en existe à l’heure actuelle, ce qui présuppose qu’on puisse critiquer autrui sur les points qui fâchent. Il importe donc de prendre le pli assez vite, à l’heure d’Internet.
    Et sur le fond, oui, je souhaite la fin de la religion et de la croyance. Ce qui est parfaitement mon droit. De la même manière que certains souhaitent convertir le reste du monde à leur croyance. Mais je me trouve beaucoup moins violent, car je défends l’emploi de l’argumentation sévère pour arriver à cette fin, comparativement à d’autres qui réclament l’interdiction du blasphème, les décapiteurs n’en formant qu’un sous-groupe.
    —————————————————————
    @ Aliocha
    « Le droit au blasphème n’est pas non plus une religion. »
    Exact. La caractéristique du droit au blasphème en tant que position intellectuelle, c’est qu’elle légitime le droit à la critique, ce qui inclut le droit de critiquer, si on y parvient, le droit au blasphème lui-même. Comparativement, le blasphème verrouille un ordre religieux et le rend incritiquable. C’est bien ce type de différence qui fait que le droit au blasphème n’est pas une religion. Merci d’abonder dans mon sens.
    « …se comportant comme les ministres d’un nouveau culte… »
    Vous aurais-je lu trop vite ?
    ————————————————————
    @ Henri Gibaud
    On voit très bien, dans les passes d’armes Bellamy-Retailleau, les questions sur la liberté d’expression qui n’ont toujours pas été socialement digérées depuis l’invention de l’imprimerie. Le respect d’autrui, c’est le respect de ses arguments. Si quelqu’un est sourd à des arguments basiques, il importe de pouvoir le ridiculiser, et donc de lui manquer de respect, socialement, pour forcer l’existence d’un dialogue. C’est bien tout l’enjeu du manque de respect: empêcher les gens de pouvoir se défiler. Le souci est que cela heurte des comportements humains bien ancrés en ce qui concerne la bienséance et le respect de l’autorité. Mais c’est aussi pour cela qu’il importe, pour discriminer une réelle offense d’un légitime manque de respect, d’avoir les idées claires sur les enjeux sous-jacents aux dialogues que les gens refusent d’avoir.

  77. @ Denis Monod-Broca
    « Vous voudriez, vous, continuer à tuer mais au nom de la civilisation. Comme les Croisés, au fond… »
    Les Croisés, du moins ceux des premières croisades qui n’avaient pas servi de vecteurs à des enjeux politiques, n’étaient pas des tueurs, ils protégeaient les pèlerins et ils affrontaient les Sarrasins à armes égales, sauf quand ces derniers faisaient preuve de fourberie…
    —————————————————————
    @ Claude Luçon
    « Première différence : la nature de la bataille que nous devons mener ! Nos soldats y risquent leur vie au service et pour la sécurité du pays sous les ordres du gouvernement, certainement pas Zemmour ! »
    Je ne vais pas vous faire l’injure de croire que vous ignorez que l’art de la guerre se limite à des affrontements armés, en laissant de côté les autres formes de combat comme la guerre révolutionnaire, la guerre subversive etc.
    Rappelons que la guerre du Vietnam a été perdue sur les campus étasuniens grâce au travail de sape gauchiste.
    Eric Zemmour est donc aussi un combattant à sa manière, comme quelques autres, et s’il ne court pas exactement les mêmes risques que des militaires, il risque dans notre pays qui se gargarise de liberté d’expression pour ne surtout pas la pratiquer, la mort sociale, sous forme de procès ruineux, intentés par des sycophantes qui font exprès de comprendre les choses de travers.

  78. Denis Monod-Broca

    @ F68.10
    Vous écrivez « Et sur le fond, oui, je souhaite la fin de la religion et de la croyance », sans vous rendre compte que, écrivant cela, vous êtes le jouet d’une croyance, la croyance en la fin de toute croyance. Il faut bien que les mots aient un sens…
    ———————————————————–
    @ Serge HIREL
    Quand deux loups se battent, il arrive un moment où l’un des deux cesse le combat, s’avouant vaincu, et l’autre alors, le vainqueur, cesse le combat aussi, n’achevant pas le vaincu. La fameuse affirmation « l’homme est un loup pour l’homme » est très injuste à l’égard du loup.
    Nous Européens, à la civilisation si haut vantée, avons commis les pires horreurs que l’humanité ait connues. D’accord, il ne faut pas tomber dans la repentance à tout bout de champ, mais tout de même, aussi révoltants que soient les assassinats terroristes, sachons raison et mesure garder. En matière de barbarie nous n’avons, à notre grande honte, de leçons à recevoir de personne.

  79. @ Denis Monod-Broca
    « Vous écrivez « Et sur le fond, oui, je souhaite la fin de la religion et de la croyance », sans vous rendre compte que, écrivant cela, vous êtes le jouet d’une croyance, la croyance en la fin de toute croyance. Il faut bien que les mots aient un sens… »
    Vous en avez beaucoup des comme ça ? La « croyance en la fin de toute croyance », qu’est-ce que cela veut dire précisément ? Si vous avez des critiques à m’adresser, si vous voyez des « croyances » dans mes propos – c’est-à-dire essentiellement des positions qui sont mal argumentées, soit que je suspende artificiellement un jugement, soit que j’affirme des choses avec des arguments attaquables sur le fond – eh bien je vous serais reconnaissant de m’en faire part.
    En l’état, je ne vois pas ce que la « croyance en la fin de toute croyance » signifie précisément. Dois-je tenter de jouer au télépathe pour tenter de traiter un argument aussi mal formulé ? Dois-je comprendre par là que vous pensez que c’est un objectif irréalisable ? Je concède que ce n’est pas un objectif aisé, et qu’il est en large partie difficilement atteignable. Dois-je pour autant y renoncer ? Je ne le pense pas. Surtout quand on constate toutes les billevesées que les gens croient et qui motivent leurs actions.

  80. @ F68.10 | 05 novembre 2020 à 15:58 autant qu’@utrui qui veut
    Vous avez une productivité de jeune homme ! (né français en octobre 1968 ? à moins que F68.10 soit votre item dans la nosographie DSM de l’OMS ?)
    Souffrez que l’on introduise un distinguo entre respect d’autrui et respect de ses arguments. Peut-être est-ce devenu « ancien monde » (??) mais si vous usez de la notion de respect alors c’est classiquement en culture humaniste « eurogénétique » (générée en Europe) : un impératif absolu à l’égard de la dignité de la personne en ses attributs universels.
    Mais attention, en revanche le Puissant, le Prophète, la Star, le Mage, le Magistrat, la Boursoufflure etc. peuvent être agonis à cause de leur enflure extra-ordinaire : car alors un progrès acquis par notre civilisation c’est qu’ils encourent le trait, vecteur, flèche, pique qui puisse déballonner Leur Grossiummité… (ce fut un immense enjeu voltairien au XVIIIe).
    Vous avez mêlé avec le « respect des arguments », et je sue pour « me » traduire « à moi » les lignes de vos raisonnements. Car en phrases de suite je crois comprendre que l’irrespect peut, dans votre pensée, devenir un comportement légitime s’il peut se justifier par une sorte d' »excuse de provocation » (je vous guillemette : « tout l’enjeu du manque de respect: empêcher les gens de pouvoir se défiler »).
    Laissez-nous être perplexe sur la pertinence à manier ensemble l’obligation de Respect de la Personne et d’autre part la liberté nécessaire et bien-aimée envers voire en-contre les idéations (idées) d’autres consciences que la mienne (chaque conscience étant une parcelle du trésor humaniste post-divin et somme toute théo-clastique).
    J’ai toujours regretté de ne pas avoir soutenu feu le bachot « Philo », mais des efforts peuvent être entrepris : vous pouvez vous aussi étudier la Rhétorique notamment ses productions les plus techniques des deux derniers siècles, et on peut sans prétention vous recommander, de Schopenhauer,
    « L’Art d’avoir toujours Raison ».
    Toutefois, signant sous mon état-si-vil non-factice, je précise que la sagesse à laquelle j’adhère considère cette réflexion de Schopenhauer (sa dialectique dite éristique) comme une « arme de défense massive » pour se préparer à des risques psycho-sociaux. Il y a des oeuvres bien plus récentes que pour ma part j’ai apprécié au même titre comme : « Traité de manipulation à l’usage des gens honnêtes » de MM. Joule et Beauvois, alors professeurs à l’école Hautes Etudes Commerciales (HEC).
    J’ajouterai encore « La guerre psychologique » de François Géré.

  81. Jean le Cauchois

    @ Claude Luçon
    « Après tout, se faire traiter d’ignare par un Marcel est une volupté de fin gourmet » (Achille)
    Cher Claude, pour ma part, je vous recommande de ne plus répondre et ainsi d’éviter, à votre âge, le marcèlement textuel.

  82. «  »Droit au blasphème » ? Il m’apparaît inouï de votre part de parler d’un « droit » qui – juridiquement – n’existe pas et si j’ai tort, je vous prie de bien vouloir nous indiquer l’article de la loi française qui le définit.
    Bien respectueusement
    Rédigé par : Alain CELSE | 05 novembre 2020 à 09:54
    Je m’y colle.
    Tout ce qui n’est pas interdit est autorisé.
    Je peux donc pisser dans le bois communal, montrer mon cul aux merles, clamer que Dieu n’existe pas devant le parvis de mon église et faire un doigt d’honneur au monument aux morts de mon village
    Donc le droit au blasphème existe a contrario.
    Attendez au moins la deuxième année de droit pour donner des leçons à notre hôte.

  83. Denis Monod-Broca

    @ F68.10
    Je lis ce que vous écrivez, « je souhaite la fin de la religion et de la croyance », et j’en conclus que vous croyez en la fin de la religion et de la croyance. On ne souhaite pas quelque chose qu’on croit impossible.
    Si je relève cela, cette croyance en la non-croyance, c’est que j’y vois l’erreur fondamentale que font certains défenseurs de la laïcité, croire qu’on peut ne croire en rien.
    Peut-être nos échanges sont-ils vains mais ma conviction est celle-ci :
    La laïcité est quelque chose de difficile à comprendre. Elle est rejet des idolâtries. Mais si elle n’est pas vécue comme une forme évoluée du judéo-christianisme, si elle se veut née des Lumières, autosuffisante, sans autre transcendance qu’elle-même, détachée de toute croyance, surplombant les dieux, elle se condamne. Et elle nous condamne, sous l’apparence du progrès, à régresser au stade pré-hébraïque.
    En d’autres termes, si nous oublions la source de la laïcité, nous retombons dans l’idolâtrie. Et si nous retombons dans l’idolâtrie, nous risquons d’aller vers une guerre d’intégrismes, l’intégrisme de ceux qui croient en Dieu (eux) contre l’intégrisme de ceux qui croient en l’absence de Dieu (nous).

  84. @ GERARD R. 05 novembre 2020 à 10 :15
    Je ne comprends pas les raisons pour lesquelles vous m’adressez le message. La phrase en exergue n’est pas de moi… Et j’ai plutôt tendance à partager votre opinion sur les recours incessants à la justice, en particulier dans le cadre de l’exercice de la liberté d’expression. Pour le dire plus clairement que je ne l’ai fait dans un autre commentaire, je préfère en ce domaine le droit américain – l’Amendement n° 1 interdit toute restriction de cette liberté – au nôtre, où le risque est de l’amputer toujours un peu plus, au gré des émotions, et des dérives de quelques-unes.
    C’est le cas actuellement avec le projet de l’ex-garde des Sceaux de sortir l’injure et la diffamation de la loi de 1881 sur la liberté de presse et de rattacher ces deux délits au droit pénal commun afin de lutter contre la haine que véhiculent les réseaux sociaux. Cela part d’une bonne intention, mais viderait d’une grande partie de sa substance cette loi fondamentale.

  85. Xavier NEBOUT

    Tout faux, M. Bilger, et ce n’est pas Luc mais Jules Ferry qui vous le dit dans sa Lettre aux instituteurs:
    « Vous êtes l’auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille : parlez donc à son enfant comme vous voudriez que l’on parlât au vôtre ; avec force et autorité, toutes les fois qu’il s’agit d’une vérité incontestée, d’un précepte de la morale commune ; avec la plus grande réserve, dès que vous risquez d’effleurer un sentiment religieux dont vous n’êtes pas juge. »
    Lorsqu’on a été assez idiot et inconséquent pour faire venir en France des millions de musulmans, il ne faut pas ensuite démolir le psychisme de leurs enfants en tournant leurs religions et leurs pères en dérision.

  86. Xavier NEBOUT

    @ sbriglia
    Aucune loi non plus n’interdit de dire que votre père est ou était une ordure.
    Ne parlez donc pas de droit sans en avoir la moindre notion.

  87. @ Denis Monod-Broca
    « On ne souhaite pas quelque chose qu’on croit impossible. »
    On peut tout à fait souhaiter l’impossible. Descartes avait souhaité diminuer la misère avec la médecine. Musk veut aller sur Mars. On a décroché la Lune. Pour raffiner mon but, je dirais surtout que je souhaite réduire l’empire du régime de la croyance sur les foules. Sûrement plus réalisable qu’éradiquer la croyance de chaque individu sur Terre…
    « Si je relève cela, cette croyance en la non-croyance, c’est que j’y vois l’erreur fondamentale que font certains défenseurs de la laïcité, croire qu’on peut ne croire en rien. »
    C’est tout à fait possible d’appliquer une discipline mentale qui consiste à n’accorder du crédit qu’à des choses rationnelles. Il est faux de dire que la rationalité est à géométrie variable. Elle est soumise à des tensions sociales et intellectuelles, mais elle n’est pas à géométrie variable.
    « La laïcité […] est rejet des idolâtries. »
    Non. C’est un cadre politique tentant de garantir liberté de religion et liberté de conscience. Je veux les deux, comme beaucoup de gens, et je souhaite de ce fait un cadre politique pour que des Hindous puissent vénérer leurs idoles en forme de pénis cosmique en France. Je ne veux pas pour autant tapisser la France de pénis cosmiques géants. D’où la laïcité.
    « Mais si elle n’est pas vécue comme une forme évoluée du judéo-christianisme, si elle se veut née des Lumières, autosuffisante, sans autre transcendance qu’elle-même, détachée de toute croyance, surplombant les dieux, elle se condamne. »
    Voilà. On bute sur l’antagonisme réel: les Lumières… Des opinions comme celles qui suivent sont-elles admissibles en France ? Ou doivent-elles relever de la psychiatrie ?
    « Méfie-toi de l’irrationnel, aussi séducteur soit-il. Fuis le ‘transcendant’ et tous ceux qui t’incitent à te soumettre ou à annihiler ton être. Méfie-toi de la compassion ; préfères-y la dignité de ta personne et d’autrui. N’aie crainte d’être perçu comme arrogant ou égoïste. Représente-toi tous les experts comme s’ils étaient des mammifères. Ne sois jamais un spectateur passif de l’injustice ou de la stupidité. Recherche l’argumentation et la disputatio pour leur valeur intrinsèque ; la tombe te procurera d’amples moments de silence. Sois suspicieux de tes propres motivations, et de tout prétexte à tenir tes opinions. Ne vis pas pour autrui plus que tu ne t’attendrais à ce qu’autrui vive pour toi. » — C. Hitchens.
    « Et elle nous condamne, sous l’apparence du progrès, à régresser au stade pré-hébraïque. »
    Navré: ceci n’est pas un argument. En tout cas, pas sous cette forme.
    « En d’autres termes, si nous oublions la source de la laïcité, nous retombons dans l’idolâtrie. Et si nous retombons dans l’idolâtrie, nous risquons d’aller vers une guerre d’intégrismes, l’intégrisme de ceux qui croient en Dieu (eux) contre l’intégrisme de ceux qui croient en l’absence de Dieu (nous). »
    Je ne peux pas cautionner ce type d’heuristique qui conditionne la paix ou la guerre à l’acceptation de croyances relatives à l’idolâtrie, quoi que cela signifie réellement. Et je ne comprends pas en quoi on peut qualifier les Lumières d’idolâtrie en un quelconque sens.
    La source de la laïcité, ce sont les différents régimes de tolérance en Europe qui lui préexistaient. La Hollande ou la Bohême au XVIIe, par exemple, ou l’Angleterre suite aux péripéties du XVIIe. C’était pas Byzance, cela n’en résume pas l’histoire, mais cela vient quand même de ces expériences.
    ——————————————————————–
    @ Henri Gibaud
    Je veux bien discuter de nombre de détails, mais il me paraît intellectuellement outrageant de prétendre qu’on puisse respecter une personne en ignorant les arguments qu’elle vous fournit. Ce qui dérive d’une expérience qui m’a effectivement fait piocher mon pseudonyme dans la CIM-10, à l’époque.

  88. Patrice Charoulet

    « LE MUNICH DE L’ECOLE REPUBLICAINE »
    Le 2 novembre 1989, Elisabeth Badinter, Elisabeth de Fontenay, Alain Finkielkraut… adressent à Lionel Jospin
    une lettre ouverte sur la laïcité à propos de l’affaire du voile islamique. Elle commence ainsi : « Monsieur le Ministre,
    L’avenir dira si l’année du Bicentenaire aura vu le Munich de l’école républicaine… »

  89. Robert Marchenoir

    @ sbriglia | 05 novembre 2020 à 06:48
    « Je ne vois pas où est la pathologie mentale : Savonarole a toujours écrit ce qu’il pensait sur, à ses yeux, l’irresponsabilité des dessinateurs de Charlie Hebdo et leur persévérance dans celle-ci. Les deux commentaires par vous relevés ne sont en aucune façon contradictoires mais bien dans la même pensée. »
    Vous m’étonnez. Parfois, vous me faites l’impression de ne pas savoir lire. Le premier commentaire accuse Charlie Hebdo d’être le vrai responsable des attentats islamistes, tandis que le second déplore la lâcheté des commentateurs du blog, qui, d’après l’auteur, se laissent aller à une telle accusation.
    La preuve que Savonarole n’a aucune conviction en la matière, qu’il en change comme de chemise et que son seul but est de faire le malin en traînant les autres dans la boue — tout en s’attribuant le beau rôle — c’est qu’il vient d’intervenir pour me répondre… sans me répondre.
    Il avait une occasion en or de nous faire savoir sa véritable position à ce sujet, de rectifier ma prétendue incompréhension de ses propos. Et que fait-il ?
    Il me traite de « pervers narcissique », tout en prétendant que « mon seul argument est le mode accusatoire ». Accuser les autres d’être des pervers narcissiques sans apporter le moindre argument sur le fond, ce n’est, bien sûr, pas du tout du « mode accusatoire », ni « de la ritournelle Fouquier-Tinville ».
    Savonarole est un exemple éclatant de commentateur qui fonctionne exclusivement sur le mode de la projection — mais il n’est pas le seul, ici.
    A pathologie mentale, cynisme absolu et moquage de figure permanent, il faudrait ajouter, sans doute, trollage systématique d’un mondain fatigué.
    Quant à l’incorrection politique dont vous le gratifiez, tout le monde est politiquement incorrect, ici. Cela fait belle lurette que ce n’est plus un brevet de vertu.
    Et puis il faudrait s’entendre sur ce que signifie politiquement incorrect. Chacun voit la correction à sa porte. Le politiquement correct de droite existe aussi, je vous le signale. Il se porte même à merveille, nous en avons de nombreux exemples ici.
    A force de critiquer le politiquement correct, certains en ont échafaudé un symétrique, qui n’est pas moins détestable.
    Je préfère, pour ma part, l’indépendance d’esprit. Et cela passe par le fait de démasquer tous les imposteurs, dont Savonarole, quels que soient les oripeaux idéologiques dont ils s’affublent au gré de leurs jeux pervers.

  90. @ F68.10 qui @dressa 05 novembre 2020 à 20:57, et @ tout le monde
    Je vous prête ces guillemets :
    « outrageant de prétendre qu’on puisse respecter une personne en ignorant les arguments qu’elle vous fournit ».
    Vous évoquez là des circonstances issues d’un dossier particulier face à des prétendus responsables d’une dite Autorité qui aurait violé vos droits, piétiné même peut-être vos intérêts concurremment à d’autres intérêts.
    Les abuseurs que j’imagine n’ont pas manqué de respect à votre personne mais à vos droits ou à vos intérêts juridiques-sociaux (etc.).
    Ce que je crois entrevoir de votre souffrance, d’où le CIM, est plus banal qu’on imagine et ressortit à des fautes professionnelles notamment de magistrats et d’avocats. La réflexion épistémologique ordinaire ne s’applique pas dès lors qu’il y a des robins juridiquement irresponsables, du fait de la demi-divinité exécrable du type « Mur-des-Cons ». Il faut vous recommander de poursuivre votre dignité de conscience réfléchie en faisant abstraction de votre ressentiment vis-à-vis de ces criminels en robes noires. Leur infliger votre superbe résistance mais sans céder aux mécanismes réactionnels que ces pervers espèrent chez leurs victimes pour pseudo-justifier a posteriori leurs violences… (« vous voyez bien : c’est un excité ! »).

  91. @ Henri Gibaud
    « Les abuseurs que j’imagine n’ont pas manqué de respect à votre personne mais à vos droits ou à vos intérêts juridiques-sociaux (etc.). »
    Euh… pas tout à fait. C’est quand même bien plus profond que simplement mes intérêts juridiques et sociaux. Cela étant, la vengeance étant un plat qui se mange froid, permettez-moi de mettre ici en lien de récents propos de la Cour des comptes. Ils me détendent.
    « Leur infliger votre superbe résistance mais sans céder aux mécanismes réactionnels que ces pervers espèrent chez leurs victimes pour pseudo-justifier a posteriori leurs violences… (« vous voyez bien : c’est un excité ! »). »
    Eh bien, qu’ils aillent qualifier la Cour des comptes d’être une bande d’excités.
    « La Cour estime que l’ouverture de la gouvernance de tous les ordres de professions de santé à des représentants de patients est l’une des conditions essentielles de leur remise en ordre. » — Cour des comptes.
    J’aime bien le petit sourire de reptilienne de la dame qui présente ce rapport de la Cour des comptes.

  92. Bonjour Philippe,
    C’est donc ça le merle qui est arrivé dans mon jardin avec un slip sur la tête.
    Il était au bord de l’asphyxie, je l’ai sauvé 🙂
    Une lingerie du plus classique me dois-je de préciser, kangourou, une face hiver une face été. On a été obligé de l’enterrer.

  93. Ben alors, quoi ?
    Je m’attendais à ce qu’une foultitude soutienne le Maître de ces lieux, où sont donc les Herman Kerhost ou l’autre cinglé ? Que dalle, tous silencieux. Avec ces deux gugusses comme soutien, on peut toujours attendre. Le pervers narcissique mesure aujourd’hui sa solitude.

  94. @ Savonarole
    « Je m’attendais à ce qu’une foultitude soutienne le Maître de ces lieux, où sont donc les Herman Kerhost ou l’autre cinglé ? »
    J’infère que « l’autre cinglé » me désigne.
    « Que dalle, tous silencieux. »
    J’ai soutenu Monsieur Bilger.
    Faut-il que je me mette à hurler comme le muezzin de bon matin pour rendre cela plus explicite ? Et je trouve qu’un commentaire à 03:25 est quand même déjà assez matinal.

  95. Robert Marchenoir

    @ Savonarole | 06 novembre 2020 à 17:55
    « Ben alors, quoi ? Je m’attendais à ce qu’une foultitude soutienne le Maître de ces lieux, où sont donc les Herman Kerhost ou l’autre cinglé ? Que dalle, tous silencieux. Avec ces deux gugusses comme soutien, on peut toujours attendre. Le pervers narcissique mesure aujourd’hui sa solitude. »
    Mais je n’ai besoin d’aucun soutien, Savonarole. Je ne suis pas un bouffon exhibitionniste comme vous. Je me contente de partager les faits et les analyses que je crois pertinents, c’est tout.
    Si certains veulent intervenir pour exprimer leur approbation, c’est très bien. Si certains apprécient sans commenter, c’est très bien aussi. Si d’autres veulent discuter, c’est encore mieux. Et si personne n’apprécie, ce n’est pas grave.
    Je ne suis pas candidat à un concours de popularité. Je ne confonds pas le blog de Philippe Bilger avec Meetic. La solitude est de votre côté : celle du lâche qui passe son temps à me diffamer, sans même avoir le courage de me nommer, qui prend bien soin de harceler quiconque oserait manifester son intérêt envers mes écrits, afin, croyez-vous, de m’isoler et de me décourager, et qui s’échine en pure perte à provoquer des altercations à propos de rien, parce qu’il n’a rien d’intéressant à partager.
    Et au fait, Charlie Hebdo ? Où sont vos explications sur le mépris que vous déversez sur les commentateurs de ce blog, qui reprochent à Charlie Hebdo de les mettre en danger de mort, juste après en avoir fait autant vous-même ? Elles brillent toujours par leur absence.
    Vous n’en avez rien à faire, de Charlie Hebdo. Ses douze cadavres fumants ne sont pour vous qu’un prétexte à manier le sarcasme, la calomnie et l’attaque personnelle. Vous marchez dans le sang en prenant la pose.

  96. @ Robert Marchenoir | 05 novembre 202
    « Je préfère, pour ma part, l’indépendance d’esprit. Et cela passe par le fait de démasquer tous les imposteurs, dont Savonarole, quels que soient les oripeaux idéologiques dont ils s’affublent au gré de leurs jeux pervers. »
    Bob – je me permets -, vous me faites dresser le poil, parfois vous mériteriez la trique, détestable aussi, mais il arrive aussi qu’au milieu de tout ce fatras, la lucidité et la finesse vous caressent parfois.
    Le knout aujourd’hui ne vous frappera pas, mais ce que vous dénoncez n’a pas échappé à grand monde, mais il faut reconnaître que pour exceller dans le genre il faut être un peu mercenaire et risquer quelques balles perdues.
    De mon côté à propos de Charlie, je me sentirai en sécurité dans notre pays tant qu’il pourra publier… Il est vrai que chez nous les Républicains et les autres – « tras los montes » – étaient nombreux à une époque, aujourd’hui tout cela est bien loin et José Cubéro pour en rappeler quelques témoignages.

  97. @ F68.10
    Vous avez bien raison de défendre la liberté et ceux qui la soutiennent !
    Et expliquer qu’on peut désirer l’impossible – ou présumé tel, j’en sais quelque chose.
    À propos de moi, merci de me dédiaboliser : à force qu’on m’invente des bassesses, je pourrais fuir de dégoût ou devenir ce qu’on dit de moi, c’est vite arrivé.
    L’être humain n’est pas fort mais faible : en intelligence, force physique, justice, empathie, enfin, en tout ce qui existe.
    En justice : on peut faire mon procès en pseudo et dire allez savoir pourquoi que j’ai eu trois pseudos alors que non.
    Enfin…
    Oui et non ! Je viens de me rappeler, en fait, deux et demi… J’avais complètement oublié parce qu’il n’avait pas un sens profond et que je l’ai donc oublié comme tout ce qui ne l’est pas, ce qui ne m’aide pas dans la vie.
    A l’origine, Noblejoué, pour être noble, il faut jouer à l’être dans son esprit, s’identifier à toutes les qualités les plus sublimes. Ensuite, cela peut faire oublier la bassesse des gens, et ils vous trahiront, décevront, vous donneront envie de mourir si on n’avait pas des raisons plus importantes d’en finir. Et enfin, dans la vie, il y a le jeu, pour le plaisir et ne pas se prendre au sérieux.
    Ensuite, il y a eu Lodi, les offreurs d’immortalité, parce que des pionniers s’activent à nous la conférer, ou Lodi, l’offreur d’immortalité, moi, parce que j’invite les gens à participer à cette quête ou du moins accepter l’ambroisie si un jour on leur en tendait la coupe.
    Cependant, quelqu’un qui prétend parler à tout le monde avec sérénité m’a dit sans talent. D’autre fois, ce puissant cerveau m’assimile aux nazis, aux insectes, à je ne sais quoi encore et je lui réponds évidemment sur le même ton.
    Et donc sans talent, ça m’a semblé absurde, talent ou pas, parce que ce n’est pas comme si on rendait copie ou commettait un livre, on est dans la conversation, et ce grand art collectif n’est pas en principe fait pour que les professeurs corrigent l’orthographe ou vous disent un « peut pas mieux faire », car en somme, si on n’a pas de talent, on n’a pas de talent, la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a.
    Donc agression injuste, ABSURDE et plus impardonnable que de m’assimiler aux nazis et de me ravaler à je ne sais quelle créature insectoïde.
    Ce qui n’est pas peu dire… Mais alors, j’ai pris le pseudonyme de Sans Talent, que j’ai dû abandonner car indisposant les gens.
    Les gens qui s’écoutent parler, trop souvent, déclament de grands principes, dialoguer avec tous, que tout être a sa chance, fût-il né dans la fange.
    Mais tout ce qu’ils disent, tout ce qu’ils font prouve…
    Vous l’aurez deviné, ce qu’ils font prouve le contraire de ce qu’ils avancent.
    Alors que moi, je prouve, et par mes dires, et par ce qu’ils me font, que j’ai raison.
    Il y a des exceptions, il y a toujours des exceptions, mais c’est normal, c’est la loi des grands nombres, il y a même du clonage de fourmis mâle dans la nature, c’est dire.
    Pour en revenir aux humains, le monde est rempli de malheur et d’imposture.
    Je ne vais pas dire être dans le malheur, mais certaines attitudes envers moi prouvent l’imposture.
    Malheur de subir l’injustice, bonheur que si les gens ne veulent pas entendre raison, leur déraison prouve mes dires ?
    Au fond, peu importe, ce qui compte, c’est que la vérité avance.
    Je soutiens toujours qu’il y a bien plus de victimes qu’on le dit, cachées, mais comment voudriez-vous que j’avance un chiffre inconnu ou montre un cas en live, hein ? Je peux bien inventer quelque fable illustrative ou évoquer des cas sans divulguer rien de précis…
    …mais rien ne vaut de voir les gens en action, non ?
    Bien sûr, je ne me charge pas de l’éducation de mes dénigreurs, mais par contre, quelques lecteurs pourraient réfléchir.
    Parce qu’évidemment, ce qui me concerne le plus est ce qu’on m’inflige, mais adulte planqué derrière mon ordinateur comme on me le reproche, sans doute pour me nuire plus précisément en en sachant plus sur moi…
    …C’est mon choix de me risquer à subir les gens quand il serait plus sage et plus heureux de prendre de l’opium.
    Laisser le monde dériver dans ses horreurs quand on se berce d’indifférence, sans jonque, bercé par les flots.
    Tandis que les malheureux subissant la misère ou le désamour, eux, ne l’ont pas voulu, accablés de peine, croyant la soulager avec un enfant, ne feront qu’accabler du poids de leur malheur.
    Une réticence ? Leur milieu les y poussera, et l’accroissement du malheur des à présent parents adviendra, puis l’enfant, à son tour, subira, subira, subira, il faudrait avoir quelque talent voire du génie pour en marteler l’agonie, se retrouvera accablé de sa détresse comme prisonnier de sa chaîne.
    Pour certains, le monde est vide de lumière.
    D’autres leur en apportent – une fausse, et une masse de perdition n’aura rien d’autre à faire qu’à subir pour qu’en contraste les heureux se trouvent encore plus satisfaits de leur bonheur comme on jouit, en sécurité, de contempler le spectacle d’un naufrage.

  98. Chemin de traverse

    @ Giuseppe
    Une subtilité de la langue espagnole « tras os montes » ou bien « tras los montes »…
    Je vou remerci, si bous le souétez de me l’esspliqué.
    ———————————————
    @ Robert Marchenoir
    « bouffon exhibitionniste » !
    Quel talen ! Pourtant « sycophante » lui convenés bien…
    Il ador être trété pour venir en suite verser sa bile de vieu perver narcissique niveau certificat d’études primaires.
    Mais attention car son alter ego sbriglia va le defend au tribunal des vieu chnoks en mal de recon naissance…

  99. @ Chemin de traverse
    « Mais attention car son alter ego sbriglia va le defend au tribunal des vieu chnoks en mal de recon naissance… »
    Je n’arrive pas à les mettre sur le même plan. Les interactions avec sbriglia sont beaucoup plus aisées.

  100. herman kerhost

    @ Savonarole | 06 novembre 2020 à 17:55
    « où sont donc les Herman Kerhost ou l’autre cinglé ? »
    Vous avez dû rater mon commentaire, dans lequel j’approuvais implicitement la critique de Robert Marchenoir sur vos positions contradictoires.
    « cynisme absolu et foutage de figure permanent », repris-je. Relisez donc.

  101. Mary Preud'homme

    @ Chemin de traverse | 07 novembre 2020 à 07:33
    Curieux vous me rappelez calamity jane ! Vous êtes de la famille ?

  102. @ Chemin de traverse | 07 novembre 2020 à 07:33
    Je vous la fais en combien de lignes ?
    Il y avait cela :
    « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » (Pascal, Pensées).
    Pour tous les réfugiés de la guerre d’Espagne, « Tras los montes », derrière les montagnes, je dirais au-delà des montagnes si j’étais traducteur.
    Je ne pensais pas une seconde à :
    http://fr.visitportoandnorth.travel/Porto-et-le-Nord/Visiter/Tras-os-Montes
    J’étais plutôt du côté de Théophile Gautier, régional de l’étape :
    https://i.goopics.net/xOpZQ.png
    Il manque ici le s… Ne me demandez pas pourquoi, il faudrait que j’interroge une très, très proche, qui a fait une partie de ses études et de ses recherches à l’université de Salamanque. Si j’y pense je m’en inquièterai.
    Là c’est une des places les plus belles d’Espagne… du monde, de style baroque elle fut construite selon le plan d’Alberto Churriguera.
    J’habite aussi le plus beau pays du monde, avec la plus belle vue du monde, mais je ne suis pas objectif, je vous l’assure.
    Je pourrais continuer ainsi – mais ce n’est pas le lieu – toute la nuit.
    Pourquoi vous est venue l’idée du Portugal ? Effectivement je ne savais pas, la ressemblance est à s’y méprendre, pourtant j’ai visité les caves de Porto en voyage post-affaires, dont une magnifique, et emporté avec nous quelques millésimes.
    Je ne sais si j’ai répondu à ce que vous attendiez, mais au fond ce n’est pas grave.

  103. Robert Marchenoir

    @ Giuseppe | 06 novembre 2020 à 21:24
    J’ai bien noté vos mots aimables, mais je vous ferai remarquer que c’est au moins la vingtième fois que vous vous plaignez que je vous hérisse le poil. Sans jamais donner de motif à ce curieux symptôme.
    Je pense que vous devriez consulter un dermatologue de toute urgence. Voire un poilologue. Il y a visiblement un truc qui cloche chez vous. Le cas échéant, demandez à votre coiffeuse, elle a sûrement des adresses.
    Par ailleurs, il est inutile de tenter de me faire des compliments, si dans le même temps, vous me menacez de coups de bâton — et que vous vous donnez, de surcroît, le ridicule de prétendre que « le knout ne me frappera pas aujourd’hui ». Ça aussi, c’est une sale habitude que vous avez.
    Il y a vraiment des gens qui se font de drôles de films dans leur tête.

  104. @ breizmabro | 05 novembre 2020 à 20:41
    « C’est qui Luc Ferry ?
    C’est un mec qui a touché 250 000 € du labo américain Gilead pour flinguer Raoult et qui, en même temps comme dirait Manu, a financé une liposuccion des cuisses pour sa femme et une liposuccion des fesses pour sa maîtresse.
    Je le sais parce que c’est vrai ! (Copyright ©breizmabro)

  105. @ Deviro
    « C’est un mec qui a touché 250 000 € du labo américain Gilead pour flinguer Raoult. »
    Je n’ai pas trouvé de références permettant d’appuyer cette « thèse ».
    « Je le sais parce que c’est vrai ! (Copyright ©breizmabro) »
    Il faudra aussi que j’engage une réflexion appuyée sur la nature profonde de votre sens de l’humour.

  106. @ Chemin de traverse | 07 novembre 2020 à 07:33
    C’est voulu les fautes d’orthographe ou c’est notre correctrice-modératrice qui aurait eu seize moments d’inattention ?

  107. Prurits « labo-français »
    « S’il y a une chose qui me frappe vraiment, et qui me choque vraiment, c’est que ce pays croit qu’il existe une science française, et ce n’est pas vrai. C’est un problème auquel j’ai déjà été confronté il y a vingt ans, quand j’étais chargé de mission au ministère de la Santé. À l’époque, c’était le vaccin contre l’hépatite B, que Kouchner avait arrêté en pensant que ça avait un lien avec la sclérose en plaques. On était les seuls au monde à penser ça, et je n’arrivais pas à leur dire “Mais comment pouvez-vous penser contre l’avis du monde entier ?”. Il y a un véritable problème: pourquoi la France serait-elle un pays si particulier qu’elle refuse de réfléchir comme les autres ? Comment, à l’heure où on échange toutes nos données, et toujours plus rapidement, au point que nous mettons nos données à disposition des chercheurs étrangers avant même de les publier, pour qu’elles soient utilisées dans le monde entier, comment peut-on encore avoir une pensée franco-française en se disant que nous, on sait mieux que les autres pays ? »
    Pr. Didier Raoult, sur Radio Classique

  108. @ Robert Marchenoir | 07 novembre 2020 à 23:45
    Ne soyez pas épineux, Bob, on ne peut pas se prosterner sur tout, surtout avec vous.
    Ma leste coiffeuse pourrait profiter du confinement pour vous épiler, et en même temps vous rafraîchir la nuque, vous dites des énormités parfois, même Joe Biden en dit aussi, et pourtant il est sur le toit du monde… Tous les espoirs vous sont permis Bob, la preuve !
    Elle n’est pas dermatologue, mais ciseau sculpteur au bout des doigts elle serait prête à vous affronter.

  109. Robert Marchenoir

    @ Giuseppe | 08 novembre 2020 à 13:19
    Vous nous offrez là un saississant exemple de la grave pathologie mentale dont souffre Didier Raoult : la projection. La propension à accuser les autres des fautes dont il se rend coupable.
    S’il y a un homme qui croit qu’il existe une science française (et même une science marseillaise), c’est bien Raoult. S’il y a un homme qui est seul au monde à penser que la chloroquine est efficace contre le Covid, c’est bien Raoult. S’il y a un homme qui pense qu’il sait mieux que tout le monde, et qui ignore délibérément que la totalité des scientifiques du monde entier ont démonté sa chloroquine en petits morceaux, c’est bien Raoult.
    Il y a des dizaines d’exemples de ce culot monumental de Raoult, qui, à ce niveau-là, relève véritablement de la maladie mentale.

  110. @ Robert Marchenoir | 08 novembre 2020 à 23:23
    Bob, je me permets, je vous concède c’est vrai que parfois Didier Raoult possède un ego hypertrophié.
    Ceci dit il a été le précipité de toutes les incohérences entendues par beaucoup de pontifiants tous azimuts.
    Je me fie désormais à l’analyse de Bruno Megarbane.

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