Huppert, Luchini… et quelques autres

On a beaucoup parlé d’Isabelle Huppert ces derniers jours et on a beaucoup lu ses réponses sur sa conception d’artiste et son dernier film « Elle » de Paul Verhoeven.

On m’a beaucoup parlé de Fabrice Luchini durant ces deux derniers jours.

Le rapprochement que je fais entre ces deux acteurs n’est pas vain. La première n’a pas voulu prendre le temps de m’offrir sa présence pour un entretien vidéo et j’avais exprimé ma déception dans un précédent billet du 26 juin 2015 (Isabelle Huppert : autopsie d’une déception). Celle-ci a été ravivée pour des motifs que je vais expliquer. Et Fabrice Luchini a été incomparable dans la prestation qu’il avait bien voulu accepter.

Depuis que j’ai commencé l’expérience si enrichissante pour moi de ces entretiens au mois de novembre 2013, j’ai connu quelques rares désillusions qui m’ont empêché d’aller au bout de mes envies intellectuelles et humaines.

J’ai déjà évoqué comme Jean-Luc Mélenchon a été désagréable et a révélé une face peu séduisante de sa personnalité.

Pascal Bruckner s’est étonné que je sois fidèle à l’engagement qu’il avait pris et donc je n’ai pas insisté.

Daniel Cohn-Bendit s’est multiplié dans les médias officiels et après m’avoir donné un accord de principe m’a laissé entendre qu’il n’avait pas le temps pour ce que je lui proposais et qui sans doute n’était pas assez narcissiquement rentable.

Quant à Chantal Delsol, il était hors de question qu’elle perdît une heure avec moi : elle était trop occupée par ailleurs.

J’ai parfaitement conscience de la manière très péjorative dont on pourrait appréhender mon analyse. Pour qui se prend-il avec ses entretiens et ils font ce que bon leur semble ! Je ne minimise pas ce risque mais il me semble que si dans l’existence on tient pour rien, par modestie, tout ce à quoi on aspire et qu’on vous interdit, il n’est même plus nécessaire de vivre. Il faut se donner, sans aucune vanité, un zeste d’importance et ce n’est pas en abuser que d’affirmer un regret parce que des personnalités ne vous ont pas suivi.

Pourquoi le refus d’Isabelle Huppert m’a-t-il plus désappointé que celui des autres ?

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D’abord, évidemment, parce qu’elle fait preuve d’une intelligence et d’une sensibilité exceptionnelles en toutes circonstances, promotionnelles ou non, et que j’aurais aimé pouvoir, à mon tour, bénéficier de ses atouts.

Mais, plus particulièrement, pour deux raisons plus profondes.

Avec ses interventions dans les médias officiels et les propos qu’on lui prête dans les portraits qui lui sont consacrés, elle cherche manifestement à donner d’elle l’image d’une artiste singulière capable de fuir les sentiers battus et d’affronter des risques – au demeurant dérisoires pour ce qui concerne mes entretiens. Cette vision qu’elle cultive plus que jamais me laissait penser qu’elle ne serait pas hostile au fait de détourner une heure pour complaire à une démarche s’inscrivant dans un processus non conforme. C’est ce hiatus entre cette apparence atypique et son absence de curiosité pour autre chose qui m’a surpris.

Surtout, dans une analyse où elle est décrite comme « une athlète de la souffrance » (Le Monde), elle répond lumineusement sur les obscurités, les extrémités de l’âme et avoue sa dilection pour les passions dans ce qu’elles peuvent avoir « de scandaleux, de transgressif ». Elle dit exactement ceci : « Le cinéma sert à explorer les passions les plus extrêmes, dans tout ce qu’elles peuvent avoir de scandaleux, de transgressif. Voilà ce que je recherche comme actrice et comme spectatrice ».

Ce propos m’a infiniment touché en ce qu’il exprime au sujet du cinéma ce que moi-même je n’ai cessé d’éprouver pour la cour d’assises. Lisant cet aveu d’Isabelle Huppert sur ses tréfonds, j’ai regretté encore davantage que cette « atypique officielle » n’ait jamais eu envie d’aller vers une marge moins éclatante, plus subtile, moins conventionnelle.

Et Fabrice Luchini a été l’inverse. On a en effet beaucoup mentionné son nom et à chaque fois c’était pour me faire part de l’éblouissement qu’il avait suscité dans l’entretien au cours duquel il s’était surpassé. Tout entier lui-même sans tomber une seconde dans sa caricature.

Luchini

Que cet homme, qui n’était pas moins assujetti que d’autres à des obligations artistiques très contraignantes, ait accepté mon questionnement, demeure comme un cadeau de grande classe. Ce talent singulier et parfois épris de soi, cette autarcie souvent géniale, en roue libre, ont consenti, durant 50 minutes, à se mettre au service d’un questionnement qui les ont conduit à se scruter et à s’approfondir.

On comprendra pourquoi j’aurai toujours un faible pour Fabrice et une frustration à l’égard d’Isabelle.

Pour les autres, tant pis ou tant mieux.

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Voir les Commentaires (65)
  1. Que vous exprimiez publiquement vos désappointements sur les refus que vous avez reçus me semble être le signe de l’amour et l’estime que vous portez à votre propre personne.

  2. Isabelle Huppert a totalement exploité le registre émotionnel.
    De A à B…
    (Savo saura rétablir l’auteur(e) et l’actrice visée…)

  3. M. Bilger,
    Il est étonnant de lire votre surprise d’être congédié. Vous avez choisi de surcroît deux acteurs, à l’exact opposé quant à l’image qu’ils donnent, et conformes à cette opposition, ils vous ont livré des réponses ad hoc.
    En effet, Luchini étant un cabot il donnerait son spectacle devant un ver luisant en pensant qu’il s’agit d’une caméra, quant à Huppert, elle est si consciente de son rôle qu’elle pourrait le jouer devant son ombre en pensant qu’une foule intelligente (condition sine qua non) la compose…
    Ainsi, votre déception ne durera pas ! Cela prouve qu’il ne s’agit que d’un petit froissement sans importance.
    D’ailleurs et pour en convaincre il suffit de savoir que si l’un de vos contributeurs de ce site vous demandait un entretien pour les mêmes raisons que vous avez exposées ici, vous auriez sans aucun doute la même réponse que celle de la grande Huppert (que je n’apprécie guère !).
    Ce n’est pas une critique dirigée vers elle ou vers vous, car moi-même illustre inconnu je suis très regardant sur l’usage que je fais de mon temps, que je considère comme excessivement précieux et que je refuse de dilapider dans la plus grande inconséquence de notre époque. Remettez-vous donc, d’autres sujets abondent !

  4. Dans votre précédent billet d’admirateur d’Isabelle Huppert, éconduit dans sa demande d’interview, vous affirmiez : « Isabelle Huppert n’est pas « une star » pour tous mais pour quelques-uns. »
    C’est précisément cet étalage de déception qui doit déplaire – entre autres – souverainement à l’actrice. Elle ressent probablement dans cette démarche une vengeance masquée de bas étage. Vous récidivez et la confortez dans sa conviction que votre éviction antérieure avait été la bonne décision.
    Isabelle Huppert est une star pour tous, ne vous en déplaise. Sa difficulté d’accessibilité – même pour ceux qui ne se considèrent pas comme le tout-venant – fait partie de ses choix de gestion de vie publique. Elle demande simplement le respect, la décence, et son droit à la liberté de décider. Les deux premières qualités supposent l’absence, en mesure de rétorsion, de déballage superflu et intempestif de ses états d’âme. C’est la moindre des courtoisies, pour ne pas dire des galanteries.

      Isabelle Huppert est peut-être intouchable, mais elle savoure d’être préservée… comme elle l’entend…
  5. « Cinéphile pourtant, je suis désolé de contredire un élan puissant, mais j’ai du mal à rentrer dans son jeu d’actrice, elle sonne faux comme certains instruments de musique malgré les accordages attentifs dont ils ont pu être l’objet.
    A chaque apparition son demi-air coincé joue toujours en retard sur la partition et surtout pas du tout dans la tonalité.
    Ce n’est que mon avis, mais j’avoue avoir bien du mal à comprendre l’engouement suscité par sa personne. Je passe mon chemin, mais entre la qualité d’une histoire et la qualité d’une interprétation il y a un monde, et dans son cas à elle je ne suis jamais arrivé à la porter au niveau de ses rôles. Tant pis pour moi.
    Par contre j’attends avec impatience la venue de M. Altrad, d’autres ici aussi, personnage discret mais sans doute à la volonté de fer. Rien à voir avec la mijaurée qui vous a renvoyé dans vos 22. Avec le premier nous allons entrer dans la dimension du vrai, du faiseur, pas du superficiel. Bref il devrait être à la hauteur des espérances magnifiques d’un homme discret mais combien, semble-t-il, courageux et efficace. Tout le rugby en somme, toute une mentalité, que du construit. »
    Je ne changerai pas une virgule, je l’ai encore vue et écoutée, pour moi tout est pénible chez elle et surfait je me répète.
    Il est des personnages médiocres, allez donc savoir pourquoi, qui sont hissés au pinacle par les médias, confondant le fond et la forme, « singulier » ne veut pas dire talentueux.
    « On comprendra pourquoi j’aurai toujours un faible pour Fabrice et une frustration à l’égard d’Isabelle. » (PB).
    Vous gardez le premier vous vous débarrassez de la seconde, mauvaise interprète, désaccordée, mais pas pour un besoin artistique de l’instrument comme cela peut se faire avec certaines anches libres.

  6. Quand on lit la plupart des commentaires négatifs (et parfois pire que cela), on se demande pourquoi certaines personnalités acceptent encore de se prêter à cet exercice, qui ne dure peut-être que 50 minutes, mais qui leur demande de beaucoup donner d’elles-mêmes. Michel Bouquet et Mohed Altrad sont les exceptions qui confirment la règle ; pour les autres, la tendance au dénigrement l’emporte sur l’envie de comprendre ce qu’ils ont voulu dire. Ce n’est pas de Philippe Bilger que les pressentis se méfient, mais du verdict glaçant des commentateurs.
    C’est dommage, parce que ces entretiens sont de petites merveilles. Si de telles émissions passaient à la télévision, je n’en manquerais pas une. À ce propos, quelle perte que celle de « Ce soir (ou jamais !) ».

  7. Savonarole

    Rechercher l’ombre d’une trace d’esprit chez un comédien est une oeuvre de longue haleine.
    On reprochait au grand Jean-Pierre Marielle de déserter les médias, « quand je lis ce que racontent mes confrères, je préfère me taire, un comédien doit se taire ».
    De Pierre Arditi à Charles Berling, Josiane Balasko, Bruel, Kassovitz, la liste est longue de nos afflictions, un néant intellectuel les habite, sauf Michel Bouquet of course et Luchini, dont le dernier livre est épatant.
    Nietzsche déjà à son époque affirmait que « si un comédien devait vivre tout ce qu’il interprète il deviendrait fou » (page 37, pour Jouffrey).
    C’est un aveu que le comédien a une tête de piaf, rien de plus.
    Rien de comparable avec le musicien qui sue sang et eau pour trouver un instant de grâce, quelle que soit l’idée qu’on puisse avoir de Claude François, il a tout de même écrit My Way, chanté par Elvis Presley et Frank Sinatra.
    Robert Mitchum, grand cynique, s’était mis à dos tout Hollywood en déclarant que c’était le métier le plus bête du monde, « on vous trace des lignes au sol, vous avancez et vous dites « tu es la femme de ma vie », y a pas plus con et en plus on y fait fortune »…

  8. Martinet… Martinez et les autres.
    Les coups de martinet n’ont pas fait trop souffrir ; mais c’est bien quand ça s’arrête. Anagramme de ‘nuit debout’>> ‘tout un bide’.
    En revanche, le Staline aux accroche-cœurs prépare activement une situation insurrectionnelle. Il ne serait pas sage de laisser au gouvernement l’exclusivité de la résistance. Peut-être conviendrait-il que l’opinion, mesmérisée par une presse souvent complaisante et des sondeurs militants, sorte de sa léthargie et se fasse entendre.
    Et après viendra l’heure des distractions. Cela dit, j’aime bien Luchini et son interview par Télé Bilger.

  9. @Achille | 26 mai 2016 à 08:59
    Il faudrait que tous ces « bavards » aillent passer quelque temps sur Twitter. On y apprend à exprimer l’essentiel de sa pensée en 140 caractères.
    Excellent exercice pour être concis.

    —————-
    Jean-Christophe Jouffrey | 26 mai 2016 à 07:45
    60 lignes… !
    Exilé | 25 mai 2016 à 15:40
    59 lignes… !
    Jean-Christophe Jouffrey | 25 mai 2016 à 10:41
    47 lignes… !
    Jean-Christophe Jouffrey | 25 mai 2016 à 01:14
    44 lignes… !
    Au secours !!

  10. Mary Preud'homme

    Laisser découvrir la femme qui préexiste derrière l’actrice, au demeurant de grand talent, peut-être que tout simplement cela gêne Isabelle Huppert.
    A cet égard on peut comprendre sa retenue et sa réserve sans l’imaginer pour autant hautaine ou je ne sais quoi. Car même si votre questionnement est peu invasif sur le plan du privé, il n’exige pas moins de la part de l’interviewé un certain effort d’introspection étant donné qu’il s’exprime librement et longuement sans être jamais interrompu, contredit ou jugé. Ce qui peut lui donner l’impression d’être chez son psy.

  11. Jean-Pierre CASSAGNE

    Cher Philippe Bilger,
    Il est heureux que Fabrice Luchini vous soit apparu tel qu’en lui-même, généreux autant dans les mots que dans les actes. J’ai le souvenir, tout récent, d’un de vos intervenants sur votre blog, qui affublait notre comédien du « syndrome de l’autodidacte ». J’avais été choqué de cette classification « raciste » : faut-il sortir du sérail pour mériter considération ? Sans le connaître, je crois que cet homme est profondément naturel et ne fait pas mystère de ses origines modestes, même si un soupçon de cabotinage et de narcissisme perle toujours sous son habit de comédien. Quant à d’autres, ils sont comme la vie est : nous ne sommes pas tous égaux devant l’élégance !

  12. anne-marie marson

    Isabelle Huppert contrairement aux apparences se répand peu dans les médias.
    C’est pour cela qu’il aurait été intéressant de savoir ce qu’était réellement pour elle le métier d’actrice, devant un média qui ne lui donne pas l’occasion d’être autre chose qu’elle-même.
    Dommage, on ne saura jamais ce qu’elle pense.

  13. C’est dommage, mais ce n’est pas grave. Si Isabelle Huppert a décliné votre invitation, ce qui, sans conteste, n’a pas dû être facile pour elle, tient au fait que malgré son grand talent d’actrice, Isabelle est très réservée et ne se livre pas facilement à des interviews, même par d’autres médias. Là où Isabelle excelle c’est quand elle est dans son propre élément : le cinéma où elle est géniale. Elle a déjà refusé des interviews à d’autres. Sa façon à elle de se protéger est de parler le moins possible d’elle et de sa famille. Surtout devant un haut magistrat qui aussi excellait aux Assises. Deux sphères très différentes.

  14. sbriglia@Giuseppe

    @Giuseppe
    « Par contre j’attends avec impatience la venue de M. Altrad »
    Ohé, du bateau, Giuseppe ! Le REX est passé… et vous dormiez !
    Faut suivre l’ami !

  15. Savonarole

    @Deviro | 26 mai 2016 à 13:46
    Oui, d’accord, mais à présent il est 15h45 et toujours rien de Jouffrey sur Huppert, l’attente est insupportable, j’en ai pas dormi de toute l’après-midi.

  16. @finch
    « …gémir n’est pas de mise » disait Brel dans sa chanson crépusculaire sur les Marquises, dernier refuge de l’immense artiste. Alfred de Vigny a délivré un message voisin dans son poème narrant la fin d’un animal se déplaçant en meute. La dignité de l’abstention face à la déconvenue, noble pudeur naturelle, génère l’essence de l’élégance.

  17. Savonarole

    Isabelle Huppert aura inventé « le jeu décalé de gauche », qui met en transes France Inter et Télérama.
    Libération en raffole, son jeu glacé, désincarné, sa diction monocorde, tout indique qu’elle ne doit certainement pas voter à droite. Une Saint-Sylvestre avec Huppert ça doit pas être marrant.

  18. Je ne vais pas au cinéma avec le recueillement que certains manifestent quand ils vont à la Sainte-Table, ou à Bayreuth, ou, comme naguère, à une conférence de presse du Général. Le cinéma est d’abord pour moi une source de distraction, d’évasion et, par les temps qui courent, ce n’est pas un vain mot.
    A cause de l’infini talent d’Isabelle Huppert et de Fabrice Lucchini, je me suis précipité pour aller voir ELLE et MA LOUTE, de dernier film étant précédé d’une publicité délirante. Ma déception pour MA LOUTE n’a d’égale que mon enthousiasme pour ELLE.
    Je reproche à Luchini d’avoir cédé à je ne sais quelle sirène pour ce contre-emploi grotesque dans un film qui ne l’est pas moins. Certes, le cinéaste a voulu satiriser un certain nombre de milieux de l’époque (dite « la belle ») ; il l’a fait sur le mode potache attardé, grossier et outrancier, sans la moindre délicatesse tant pour ses acteurs que pour le public que l’on appelait autrefois le public de patronage. Bref, pour moi, un navet sans grâce et sans excuse.
    En revanche, avec ELLE, j’ai retrouvé l’immense Huppert dont le jeu subtil vous laisse toujours une nuée de mystère. Elle sait admirablement vous plonger dans l’extrême sensibilité de l’âme féminine en même temps que dans le mystère de ses réactions face à la brutalité ou à la goujaterie dont elle-même ne s’exempte pas. A mes yeux, un chef-d’œuvre qui aurait mérité à Cannes un prix d’excellence.
    Enfin, quand on a la chance d’être distingué par Ph. Bilger pour un entretien dont il a le secret de la qualité, on n’a pas le droit de faire la fine gueule, quel que le soit le niveau de célébrité auquel on s’estime arrivé. Ph. BIlger a cet art de la bonne question et surtout celui de laisser parler son interlocuteur, une rareté de nos jours. Ce qui fait que la lecture de ses « Entretiens » est un régal et permet parfois d’avoir un autre regard sur l’invité, dans un sens ou dans l’autre !

  19. @ Jean-Pierre CASSAGNE | 26 mai 2016 à 14:02
    « J’ai le souvenir, tout récent, d’un de vos intervenants sur votre blog, qui affublait notre comédien du « syndrome de l’autodidacte ». J’avais été choqué de cette classification « raciste » : faut-il sortir du sérail pour mériter considération ? »
    Hop ! hop ! hop ! C’est moi qui ai parlé du « complexe de l’autodidacte » (et non du syndrome) dans mon commentaire en date du 22 mai 2016 à 18:03 adressé à breizmabro dans le billet On est ce qu’on cite !
    Si vous prenez le temps de le relire posément jusqu’au bout, vous constaterez que mes propos n’étaient absolument pas désobligeants, bien au contraire.
    C’est curieux cette manie qu’ont certains de sortir une phrase de son contexte pour en faire une interprétation fallacieuse.
    Mais comme l’a dit fort justement Bernard Werber : « Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. »

  20. Il est compréhensible que vous puissiez désirer vous rapprocher des personnes qui sont dans la lumière (je n’ai pas écrit « qui l’attirent ») après une carrière dans l’antre obscur des passions tristes…
    Contrairement à J.-J. Goldman pour lequel c’est « tout le monde et/ou personne » et qui s’y tient parce que c’est un choix, Mademoiselle Huppert (cela va lui faire plaisir l’appellation Mademoiselle ! courante à la Comédie Française) a ses propres choix non définis puisqu’elle participe aux promotions de ses films !
    Franchement Monsieur Bilger comment supposeriez-vous que cette personne puisse « vous faire penser contre vous-même » ?
    Mais, je retiens les ceuss et celles qui estiment que la France doit être respectée d’un seul côté de sa médaille !

  21. Joséphyne

    J’ai toujours trouvé le jeu d’actrice d’Isabelle Huppert très mécanique, avec une diction froide un peu comme Catherine Deneuve. Une distanciation de sa personne qui lui permet sans doute de se prêter à ses rôles sulfureux qu’elle semble apprécier.
    Dans les critiques de son dernier film, une journaliste considérait qu’aucune femme n’aurait pu tourner « ELLE », tant cette histoire de viol est dérangeante. Non pas que l’on ne puisse pas parler de viol, mais la perversité féminine gêne.
    Tous les journalistes hommes le portaient aux nues, comme la future palme d’or. Comme quoi, les ressentis de « genre » sont intéressants.
    I.Huppert semble mystérieuse dans sa vie de femme, est-ce ce qui vous attire Monsieur Bilger pour la recevoir ?… Mais peut-être auriez-vous été déçu par ce qu’elle vous aurait raconté.

  22. Alex paulista

    Huppert n’est pas à l’aise dans l’exercice, comme on peut le voir par exemple dans son interview chez Ardisson. Elle ne sait pas s’échapper en cabotant comme Luchini. Elle a du mal avec les interviews, même quand elle y est contrainte par la promo.
    Mais au lieu de ressasser cette histoire d’entretien non accordé, parlez-nous d’Elle.
    J’ai vu la bande annonce et le personnage me rappelle celui de La Pianiste.

  23. Bonjour,
    Star ou pas star quand une femme dit non, c’est non. Vous vous faites du mal pour rien en revenant sur le refus qu’elle vous a opposé malgré votre insistance, même si vos intentions étaient louables d’accrocher à votre liste de personnalités une star de la dimension d’Isabelle Huppert.
    Par contre vous pouvez sans problème inviter une autre star au palmarès tout aussi prestigieux, si ce n’est plus que celui d’Isabelle Huppert, à savoir Catherine Deneuve. Je pense qu’elle acceptera votre invitation sans problème. Ce n’est en fait qu’une question de coût. Une heure de star ça se paie !…

  24. Bonjour Philippe,
    Et que dire de la déception de ceux que vous n’avez jamais sollicités.
    Tenez, moi :-).
    Pas une lettre, pas un coup de téléphone.
    Serait-ce que je n’ai rien à dire ?
    Euhhhhh oui.
    Mais bon, ce n’est pas une raison.
    Vous invitez bien Finkielkraut.

  25. @lev 26 mai à 15:52
    Pourquoi tant d’arrogance et de méchanceté envers notre hôte ? Cherchez-vous à régler quelque chose ou c’est l’indigestion foudroyante ?

  26. Seraye Yves

    « Le cinéma sert à explorer les passions les plus extrêmes, dans tout ce qu’elles peuvent avoir de scandaleux, de transgressif. Voilà ce que je recherche comme actrice et comme spectatrice ».
    C’est son avis mais ce n’est pas pour moi du cinéma, ou plutôt oui, c’est du cinéma, lorsqu’on n’a rien d’autre à faire ou à dire et que l’on manque de richesse d’esprit… Ce cinéma de dingos n’est pas le mien ni celui de la plupart des êtres vivants sur cette planète. Le sexe n’est pas tout et la vie mérite autre chose que des zombis qui ont le droit de s’exprimer et d’en faire du fric !
    La bêtise n’a jamais œuvré pour l’humanité et les déséquilibrés ne devraient pas être écoutés sauf par Freud et ses successeurs…. Avec ces gens-là nous serions toujours au Moyen Âge à brasser le culte du sexe !
    Cher monsieur Philippe Bilger, vous devriez plutôt inviter Francine Leca qui est la première femme chirurgien cardiaque en France.
    Chef des services de chirurgie cardiaque des hôpitaux Laennec et Necker et fondatrice en 1996 de « Chirurgie cardiaque mécénat ».
    Il y a des femmes dans notre pays dont on ne parle pas assez au détriment d’ânesses (politiques ou médiatiques) que l’on écoute braire !

  27. « …Vous gardez le premier vous vous débarrassez de la seconde, mauvaise interprète, désaccordée, mais pas pour un besoin artistique de l’instrument comme cela peut se faire avec certaines anches libres. »
    Rédigé par : Giuseppe | 26 mai 2016 à 10:25
    Vous persistez à confondre métronome et diapason.

  28. De viro (illustri), j’approuve votre 13.46.
    Les incontinents polluent leur voisinage.
    Puisque nous en sommes à commenter les commentaires, je me demande si les mamans de :
    09.10
    10.00
    15.52
    ont jamais expliqué à leur petit garçon qu’il ne fallait pas être malpoli et méchant quand on est en visite.
    Cela blesse inutilement les victimes, importune l’assistance et donne de vous une image exécrable.
    Message particulier pour 15.52 : vous devriez vous souvenir qu’il n’y a qu’une agence de notation ici, l’agence Ghinsberg, veilleur acharné du premier quart d’heure, coucou sans vergogne, et dont les pratiques nous suffisent largement.

  29. Cher Philippe,
    What else ?
    Ah non, voilà que cela vous reprend…
    Si vous continuez ainsi nous pourrions penser que vous vous acheminez vers l’écriture d’un best-seller des râteaux de l’entretien.
    Cependant, un petit tour en arrière vous permettrait bien au contraire de vous gratifier de la qualité de nombre de vos entretiens.
    Mais quelle idée vous prend de lancer vos invitations en pleine promotion de film ?
    Nous pensons qu’il est bon de savoir dire non, de connaître ses limites de fatigue.
    Un peu de patience et les entretiens tant espérés vous tendront les bras.
    françoise et karell Semtob

  30. @ Clafoutis | 26 mai 2016 à 18:25
    J’ai du mal me faire comprendre, elle, l’artiste, je trouve qu’elle renvoie un jeu artificiel fabriqué et qui sonne faux dans ses interprétations, sans être voulu.
    Une anche libre dans un accordéon de concert ou autre peut être accordé avec quelques Hz d’écart, volontairement dans ce cas, pour sonner swing, musette, jazz etc.
    Bon je ne sais pas si j’ai répondu à l’idée qui était la mienne.
    Dans tous les cas cette actrice détient une aura qui me semble injustifiée, en prenant des poses ou postures qui ne me correspondent pas.
    Ce n’est que mon avis bien sûr.

  31. Robert Marchenoir

    Bon, du coup, je crois que je vais être obligé d’aller écouter la prestation de Luchini. Je commence à croire que votre compil’ d’entretiens constitue une sacrée base de données pour qui veut vraiment savoir ce que les uns et les autres ont dans le ventre. Hélas, cela impose d’y consacrer beaucoup de temps. Je suppose que la connaissance est à ce prix…
    Je serais curieux de connaître le détail des mufleries que Jean-Luc Mélenchon a pu vous imposer. Cela ne vous surprend pas, j’espère ? Il est comme cela avec tout le monde, c’est sa nature de voyou. Il en joue et il en jouit. C’est l’un des personnages les plus détestables que je connaisse, et son succès d’estime auprès de certains Français en dit long sur leur nature.
    Quant à Pascal Bruckner, votre formulation est habile, mais là aussi on reste sur sa faim…

  32. Mary Preud'homme

    @Jérôme | 26 mai 2016 à 17:49
    Vous dites ça mais seriez peut-être bien ennuyé si Philippe Bilger vous prenait au mot ! Et devriez déjà commencer par vous présenter nom, prénom âge et qualité, ce que bien peu font ici…

  33. @ Joséphyne | 26 mai 2016 à 16:43
    « J’ai toujours trouvé le jeu d’actrice d’Isabelle Huppert très mécanique, avec une diction froide un peu comme Catherine Deneuve. »
    C’est pour cela que je n’adhère ni à l’une ni à l’autre.
    La première se livrant peu, entretenant une rareté, il est difficile de porter un jugement, pour moi éloigné tout de même de la star qu’en ont fait les médias. La seconde plus volubile et plus visible ne m’a jamais poussé vers un intérêt particulier pour ses films.

  34. Noblejoué

    « Exister c’est insister », a cité notre hôte sur son texte concernant les citations. Alors, pourquoi ne pas redire sa déception sur Huppert et, qui sait, faire une demande indirecte en se plaignant ? Il ne s’agit pas de harceler mais de redire en passant. Je suis disponible si vous voulez de moi, et pourquoi pas ? Je rappelle mes qualités.
    Outre que je suis d’accord avec ce exister… je crois que notre hôte a raison d’affirmer : « il me semble que si dans l’existence on tient pour rien, par modestie, tout ce à quoi on aspire et qu’on vous interdit, il n’est même plus nécessaire de vivre. »
    Dans la vie, on peut être critiqué pour laisser tomber ou pour s’acharner, alors se soumettre à l’avis des autres est non seulement destructeur de sa liberté mais, souvent, ne sert pas tant que ça. On trouve des « décourageurs » mais aussi des « encourageurs ».

  35. @Robert Marchenoir
    Jean-Luc Mélenchon est le fils naturel de « con-bandit » qui l’a procréé avec une hyène rousse !
    Que voulez-vous que nous fassions d’anormalités pareilles !
    Dans d’autres sociétés « normales » ils auraient été castrés dès l’enfance et donnés en pâture aux cochons. Faut-il en conclure que nous ne sommes même pas des cochons ?

  36. calamity jane

    @Deviro
    Vous avez oublié Salieri (Savonarole) 16 lignes !
    Celui qui en réclame 5 pour tous ! L’incontinent misogyne !
    @Yves
    Comment avez-vous trouvé « coucou sans vergogne » ? Croquignolant !
    @Lev
    Je ne suis pas sûre de votre « je me suis réjouis » car au féminin cela donnerait « je me suis réjouise »…
    Ah ! oui ! c’est pour faciliter la nouvelle orthographe ! sympatosheuh!

  37. breizmabro

    @ duvent | 26 mai 2016 à 10:00
    « Luchini étant un cabot il donnerait son spectacle devant un ver luisant en pensant qu’il s’agit d’une caméra, quant à Huppert, elle est si consciente de son rôle qu’elle pourrait le jouer devant son ombre en pensant qu’une foule intelligente (condition sine qua non) la compose… »
    J’aime beaucoup. Sans doute parce que c’est ce que je pense aussi 😉

  38. Jean-Christophe Jouffrey

    @Savonarole | 26 mai 2016 à 11:51
    « Nietzsche déjà à son époque affirmait que « si un comédien devait vivre tout ce qu’il interprète il deviendrait fou » (page 37, pour Jouffrey). »
    😉
    @Savonarole | 26 mai 2016 à 15:43
    J’ai eu l’occasion de dire à tel point mon ignorance était grande, et que je le savais.
    C’est donc que je ne connais pas cette actrice, car je ne connais pas le cinéma français contemporain, et je ne parle pas de ce que je ne connais pas même superficiellement 🙂
    @Mary Preud’homme | 26 mai 2016 à 19:57
    (la remarque suivante ne regarde ni Jérôme ; ni les personnes qui, par leur fonction, ont un devoir de réserve ; ni celles qui s’expriment avec modération)
    Avez-vous aussi remarqué que c’est parmi ceux qui sont couverts du voile de l’anonymat que l’on trouve les courageux qui vocifèrent le plus fort les opinions les plus arrêtées et les idées les plus courtes ?

  39. @Ellen | 26 mai 2016 à 15:00
    …malgré son grand talent d’actrice, Isabelle est très réservée et ne se livre pas facilement à des interviews, …/… Là où Isabelle excelle c’est quand elle est dans son propre élément : le cinéma où elle est géniale. Elle a déjà refusé des interviews à d’autres.
    Isa, c’est une copine à vous ?
    …surtout devant un haut magistrat qui aussi excellait aux Assises.
    Vous êtes une accro des Assises ?
    C’est quoi, votre marque de pommade ? moi, c’est Rosat.

  40. @Exilé | 26 mai 2016 à 15:25
    Ma référence à Twitter était une boutade. Il est bien évident qu’en 140 caractères il n’est pas possible de développer une idée complexe. D’ailleurs Twitter envisage d’augmenter le nombre de caractères prochainement au grand dam de certains twittos dont Bernard Pivot lui-même qui menace de quitter Twitter si ce dernier change sa formule.
    Outre le billet que je lis scrupuleusement de bout en bout, quelle que soit sa longueur, je lis pratiquement tous les commentaires, les longs comme les courts, sauf ceux de deux ou trois individus qui passent leur temps à radoter toujours les mêmes inepties.
    Les longs sont généralement très sérieux, très documentés et se perdent dans des considérations secondaires qui les rendent fort ennuyeux. Mais on ne peut qu’être admiratif pour le travail accompli par leurs rédacteurs qui ont dû passer un temps considérable en recherches diverses sur Wikipédia ou sur d’autres sources d’information pour les rédiger.
    Les courts sont souvent de belles réparties portant tant sur un passage du billet du jour que sur des commentaires un peu trop ampoulés. Ils sont souvent très drôles, comme par exemple les « savonarolinades » dont l’humour très particulier n’a pas l’heur de plaire à tout le monde.
    Mais une belle saillie dans le flot de commentaires sérieux se déguste comme une petite friandise après un gros effort et je suis plutôt preneur.

  41. Chère Mary,
    Ce n’était qu’une misérable tentative d’humour. Mon smiley, la teneur des propos un tantinet crétins, n’ont pas dû suffire. Je dois être obscur.
    C’est certainement pour cela que Philippe ne m’invite pas 🙂

  42. Robert Marchenoir

    L’entretien avec Luchini est en effet formidable. Moi aussi j’ai cru au début qu’il allait tenir le crachoir sans vous en laisser placer une, mais fort heureusement les choses ont pris une tout autre tournure.
    Il est préoccupant qu’on ne puisse, apparemment, pas monétiser ce genre de travail. Les médias ont entamé une course à la nullité pour faire rentrer de l’argent.

  43. Mary Preud'homme

    @Jérôme | 26 mai 2016 à 22:58
    J’avais compris mon cher qu’il s’agissait d’humour grinçant…
    C’est aussi par dérision que j’ai réagi d’où cette énumération… nom, prénom, âge et qualité… Une façon rigide et banale de se présenter à laquelle aucun des invités de PB n’échappe !

  44. Véronique Raffeneau

    « …j’ai regretté encore davantage que cette « atypique officielle » n’ait jamais eu envie d’aller vers une marge moins éclatante, plus subtile, moins conventionnelle.
    Et Fabrice Luchini a été l’inverse. »
    Je crois que ce qui sépare Isabelle Huppert de Fabrice Luchini tient au fait que pour le second le théâtre, la littérature, le cinéma, l’art n’allaient pas de soi si je considère ses débuts et le milieu dans lequel il évoluait jeune homme.
    Tout a a dû être conquis d’arrache-pied. Il y a chez F. Luchini cet éblouissement intime et chaleureux permanent d’être choisi, désiré, invité, aimé. Il y a sans doute également et pour toujours en arrière-plan l’angoisse douloureuse et sourde de ne plus être choisi, désiré, invité, aimé.
    Merci à lui d’avoir accepté de partager avec vous – avec nous – la grâce de votre conversation.
    J’adore Isabelle Huppert comme actrice ; elle est une des très rares actrices – et acteurs – pour lesquels je peux voir un film en me fichant totalement du metteur en scène, de l’histoire, etc.
    Elle seule compte.

  45. Il ne faut jamais oublier que le comédien est avant tout un menteur professionnel. C’est généralement une personne malheureuse qui a un irrépressible besoin d’amour et de reconnaissance. Pour résumer, c’est un égocentrique frustré. Quand on a fréquenté un peu les comédiens et le milieu de l’art dramatique où l’hypocrisie règne en maître, on sait que la plupart d’entre eux feraient et diraient tout et n’importe quoi pour être au centre de l’attention. Certaines personnes soignent leurs névroses en allant voir un psy et d’autres en faisant de la comédie, souvent les deux puisque le but est le même, se sentir mieux dans sa peau.
    J’ai rencontré des starlettes ayant fait deux ou trois rôles à la TV que personne n’avait vu qui ne se sentaient plus, alors des starlettes ayant réussi comme Huppert…
    N’importe qu’elle personne motivée peut être un comédien correct. La plupart des acteurs ou actrices connus ne sont pas plus doués que la moyenne mais la plupart des « grands » comédiens ayant pété les plombs à force d’entendre à longueur de temps combien ils sont géniaux, sont des gens imbuvables qui comme d’autres l’ont dit ici avant moi n’ont rien de plus dans le cerveau que la moyenne à part une bonne mémoire.
    C’est d’ailleurs assez éclairant sur la mentalité de l’époque actuelle de constater qu’elle fait de menteurs professionnels des dieux vivants, ça n’a pas toujours été le cas.

  46. breizmabro

    @Alex paulista le 26 mai 2016 à 16:45
    « Elle ne sait pas s’échapper en cabotant comme Luchini. »
    Merci pour le scoop. Je ne savais pas que Mademoiselle Huppert s’était mise à la navigation marchande côtière, ni que Luchini le faisait également 😀
    Mais je présume que vous vouliez dire « Elle ne sait pas s’échapper en caboTInant comme Luchini »
    Pour moi Isabelle Huppert et Jeanne Mas même combat, faire de leur état dépressif chronique un métier rémunérateur… 😉

  47. @breizmabro
    Cela n’est pas tout à fait exact ! C’est parce que c’est un peu de fiel que vous savez savourer…
    Il est dit ici que les comédiens ceci, cela, et puis encore, et encore beaucoup d’explications et de tentatives pour nous convaincre, en vain je crois.
    Le comédien est une personne comme vous et moi, dont la trivialité est si impossible à accepter qu’il faut quand on les aime s’en tenir éloigné, à une distance raisonnable, celle que l’on apprécie près du feu, ils sont réconfortants, réjouissants, éblouissants, et plus encore, à la condition que le talent ne soit pas absent.
    Et c’est ici que le bât blesse trop souvent ! Hélas ! Trois fois hélas…

  48. « Pourquoi suis-je si bonne dans les rôles de garce ? Probablement parce que je n’en suis pas une dans la vie. C’est sans doute pour la même raison que Marion Cotillard joue toujours des dames charmantes. »
    (apocryphe…)

  49. Denis Ducroz

    J’ai revu dernièrement « Habemus papam » de Nanni Moretti.
    L’angoisse de Michel Piccoli lorsqu’il réalise qu’on le charge d’une confiance qu’il n’est pas sûr de pouvoir assumer… Il me plairait de savoir comment ces juges, qui ne voient dans les acteurs que des menteurs névrosés ou des cervelles creuses quoique bien organisées, comment s’y prendraient-ils pour improviser ce drame en une présence muette, effarée, bouleversante.
    Alors, que ces acteurs – et de moins immenses – aillent chercher cette émotion dans leur narcissisme ou leur égocentrisme frustré, on s’en fiche puisque c’est ce qu’ils ont à offrir au réalisateur qui les a choisis, qui leur a fait confiance, et qui nous l’offre à son tour.
    C’est ce qu’ils offrent à la Vie qui leur a donné ce talent. N’oublions pas qu’il n’y a pas si longtemps, la grande Isabelle Huppert était moins filmée, moins enviée et peut-être moins interviewée que Claudia Schiffer. Moi, je préfère l’ivresse au flacon.

  50. Bonjour Monsieur Bilger, n’est-ce pas le bon moment LOL ? pour soumettre à votre blogosphère le « manuel de participation et de consignes » à votre blog que vous aviez proposé il y a trois, peut-être quatre ans.
    Vous rappeliez quelques règles de savoir-vivre : comme s’en tenir au sujet proposé, faire court et discret en évitant les multi-commentaires/jour du même commentateur.

  51. calamity jane

    @eileen
    Je sais, vous vous adressez à Monsieur Bilger.
    Précisément ce matin – dans le matin clairet – je me posais la question de savoir : qu’est-ce qui a fait de tels changements sur cet espace ?
    Il me revient avoir lu des tartines enrichissantes sans que quiconque ne le fasse remarquer sinon de manière conviviale et/ou fraternelle.
    C’est devenu l’exact miroir des comportements des hommes et femmes politiques (pour ne citer qu’un milieu) qui à court d’arguments se saisissent de la personnalité des intervenantes (le masculin est compris) pour faire genre. Et cela devient pénible.
    Entre adultes on pourrait concevoir une autre manière de partager un espace.

  52. @Deviro 26 mai à 22:19
    L’une de mes vertus est la discrétion. Vraiment navrée de ne pouvoir répondre à vos questions bouffonnes. Vous manquez de tact et de savoir-vivre.

  53. Je souscris entièrement aux demandes de respect des consignations d’eileen sous peine de délationnage.
    Nous avons trop subi, nous les vieillards du blog, les logorrhées des Pietri et autres Colette qui parsemaient leurs douzièmes commentaires du jour de LOL frénétiques !
    Respectons, marins mes frères, la loi bilgérienne sinon bannitude !

  54. A la question d’un journaliste qui demandait à Julie Depardieu comment elle faisait pour s’imprégner d’un rôle, les sentiments qu’elle pouvait ressentir… en fait toutes ces questions et fadaises habituelles, elle avait répondu – je ne me rappelle plus ses termes exacts – qu’il n’y avait pour elle aucune espèce de préparation, qu’elle tenait un rôle comme on enfile des perles (l’image est de moi), et qu’elle en changeait sans se tordre ni l’estomac, ni se torturer l’esprit.

  55. Jean-Pierre CASSAGNE

    @Achille
    Pardonnez-moi de vous avoir mal cité, loin de moi l’idée de rajouter au malheur du monde !
    En intervenant « sur le pouce » je vous ai évoqué de mémoire et mal m’en a pris. Par ailleurs, j’ai bien sorti de son contexte deux mots qui néanmoins se suffisent à eux-mêmes.
    Si je ne discute pas un seul instant votre bienveillance à l’égard de Fabrice Luchini, vous vous appuyez sur un constat qui m’a interpellé. Il se trouve que Fabrice Luchini est avant tout « un passeur » et sa monumentale mémoire de comédien est un outil qu’il utilise avec aisance en portant les auteurs avec la plus grande humilité malgré les apparences : il sert les mots et les phrases, rien de plus ! Je vois trop de savants hommes, fort instruits, étaler leur froide science dans un langage si peu clair qu’il en devient abscons pour le commun des mortels. Notre comédien préféré s’efface devant la pensée d’auteurs plus grands que lui.
    Plutôt que le « complexe de l’autodidacte », j’aurais dit « le syndrome du comédien » qui, fort de ses références, ne peut s’empêcher d’en faire usage. Mais moi c’est moi ! Vous c’est vous ! Il est tout naturel que nous n’ayons pas le même point de vue. Pour ma part, je me réjouis de toutes ces interventions suscitées par les billets d’humeur de Monsieur Philippe Bilger et les rebondissements féconds qu’elles provoquent.
    Bien à vous.

  56. @calamity jane
    Comme votre pseudo l’indique vous tirez à vue et vous devez être myope !
    Une petite colère ne fait jamais de mal, pour soi et pour les autres !
    Préférez-vous les femmes voilées ou celles entièrement dévoilées ?
    Préférez-vous les hommes en envolée lyrique (ce qui est le cas ici et maintenant) ou ceux qui bavassent (chez toutes les autres presses y compris les journalistes) ?
    En ce qui me concerne j’ai une réserve d’épinards qui rafraichît mon humeur !

  57. Isabelle Huppert, c’est dans « Coup de torchon » qu’elle aura eu son meilleur rôle, qui correspondait à l’anima du personnage !
    « Coup de torchon », quel superbe film français qui nous fait respirer les profondeurs de l’Afrique et de certains qui s’y étaient logés !
    Evidemment il y a « Out of Africa » ou bien d’autres qui nous font revivre avec délice la présence de ce que nous fûmes dans ces contrées lointaines… J’oubliais les films où « Burton » fut mis en scène et pourquoi pas « Lawrence d’Arabie » !
    Que de merveilles historiques que le cinéma nous aura données….mais aujourd’hui… il ne s’exprime que dans la fosse à purin du culte du c.. !

  58. Noblejoué

    Je ne sais pas si Luchini a un complexe d’autodidacte, je ne nie pas qu’il soit cabotin. Mais pour moi, la vérité est ailleurs : il est inspiré par les textes, comme ceux qui les ont produits ont été à certaines heures inspirés pour les écrire.
    Et c’est pour cela qu’il est inspirant.

  59. Alex paulista

    @ breizmabro | 27 mai 2016 à 10:40
    Vous chipotinez… C’était pour faire plus court.
    Mais sinon, quelqu’un a vu le film ? Pour savoir si ça vaut la peine que je retourne São Paulo pour trouver une projection ?
    J’aime bien Huppert en général, mais je n’aime pas trop les rôles stéréotypés comme Huppert femme glaciale, Julie Depardieu la gentille et naïve fofolle, Adjani la star étherée snobinarde, Dalle la folle à lier passionnée…

  60. @popeye
    Coup de torchon, un des plus grands films du cinéma.
    Noiret, Michel Beaune, Guy Marchand…
    L’Assemblée nationale me rappelle le congrès des chiens.
    Et il reste encore pas mal de questions et surtout une à laquelle les hommes n’ont jamais répondu.

  61. Herman Kerhost

    @Robert Marchenoir | 27 mai 2016 à 00:12
    C’est vrai, formidable entretien.
    Aveu de Luchini : « Cette fois, je ne sais pas comment… « ne pas comprendre« …
    L’important c’est de ne pas tricher…

  62. oeil de lynx à popeye

    Merci pour votre commentaire ! Je vous propose d’aller fouiller dans les archives du blog afin que vous puissiez me signaler quand, où, et à l’égard de qui j’aurais pu tirer à vue sans avoir auparavant été lâchement attaquée ?
    Après, nous pourrons discuter. Si c’est une question de pseudo, je ne pourrai rien faire pour vous : j’ai déjà donné…

  63. @Mary Preud´homme
    Vous êtes de retour ? Qu’est-ce que je n’ai pas pris en parlant de la non candidature irrévocable de Noël Mamère.
    Bon, vous ne m’aviez rien dit, vous étiez partie.
    LOL, Mdr, Ptdr…
    Bon je provoque, vos commentaires étant au moins aussi intelligents que les miens, même si j’ai un peu déserté le blog ces dernières semaines.

  64. Cher Philippe, je réitère mon commentaire de la dernière fois, il vous reste Christiane Taubira.
    En fait je pense que vous avez peur de vous attacher à elle car qu’on soit ou non d’accord avec elle, elle a un certain charisme dans la ternitude de la classe politique actuelle.
    C’est l’éternel fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis.
    Tant aimeraient être votre invité. Ardisson par exemple.
    Isabelle Huppert a un trophée, elle n’est pas passée chez BIlger, par contre chez Drucker…

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