Hulot, tu nous fatigues !

Son visage sympathique est trompeur : on sent que l'apocalypse à venir, dont il nous rebat les oreilles depuis la dernière élection présidentielle, l'emplit de joie car elle le place sur le devant de la scène politique et médiatique et offre le grand mérite de nous faire peur. Chez Nicolas Hulot, il y a quelque chose qui relève de l'écologiste fouettard.

D'abord, on le voit trop, on l'entend trop, il occupe trop de place dans les quotidiens et les magazines (Le Monde, Le Figaro Magazine, Le Parisien, Le Nouvel Obs, Le Journal du Dimanche, Metro). La saturation ne me guette pas, je l'éprouve dans son intensité surabondante. Je quitte Paris, Nicolas Hulot ne me quitte pas. Je reviens, j'allume la radio, sa voix sur France Inter m'annonce des catastrophes. Je lui suggère une cure d'effacement et de silence. Il me semble qu'on a compris son message, qu'il fasse trembler ou non.

Surprenant comme dans notre pays on constate, à intervalles réguliers, l'apparition de "Savonarole du pauvre". On a eu Alain Finkielkraut, dans sa période de légitime vitupération sociétale et éducative. Courtisé par les médias, il en profitait pour diffuser avec lucidité une aigreur démocratique. Maintenant, Nicolas Hulot a pris la suite. Il ne se contente pas de l'état intellectuel et moral de la France, il prend en charge la planète et sur un ton chaleureusement comminatoire nous enjoint de respirer avec mauvaise conscience. Il ne supporte plus de nous deviner bêtement heureux, malgré tout. Pour l'homme ordinaire, la félicité se conquiert contre les malheurs du monde. Pour Hulot, ces derniers, qui sont nombreux et bouleversants, doivent entrer dans notre cuisine. Il est hors de question de se mettre à l'abri même de ce sur quoi on n'a nulle prise. Il faut boire l'écologie jusqu'à la lie. L'hallali résonne sans cesse dans nos oreilles. Savonarole au petit pied et au verbe assuré, il délivre des sermons et, à l'écouter religieusement, on s'étonne qu'une part de l'humanité n'ait pas déjà décidé de se supprimer ou choisi de revenir aux temps confortables et écologiquement purs de l'âge de pierre. Ces vocations de prêcheur pourraient être drôles, elles finissent par être lassantes. Le pire adviendra un jour, c'est sûr, mais la décence ne serait-elle pas de nous en épargner à chaque seconde de notre existence le récit fantasmé ? Le clergé laïque ne m'a jamais enthousiasmé.

Sur le fond, qui peut réellement soutenir que derrière la musique crépusculaire il a parfaitement saisi la portée des paroles ? Effet de serre et réchauffement climatique, développement durable, taxe carbone (un président de la République qui le prend au tragique vaut largement une infinité de citoyens qui au bord du gouffre continue à se divertir), désertification, surpopulation, combien de thèmes ressassés aujourd'hui qui au mieux constituent un vague et lancinant accompagnement dans notre quotidien, au pire un insupportable bruit de désastre qui à la longue nous émeut moins qu'il ne nous fait rire, bizarrement ! Le tocsin qui sonne en permanence a en effet comme conséquence perverse de créer, au sein de la société, une indifférence mais nerveuse, agitée, sans qu'on puisse espérer l'ombre d'une véritable prise de conscience. Cette manière qui n'est pas loin d'un processus totalitaire, comme le souligne Daniel Cohn-Bendit dans Marianne, au lieu de nous entraîner doucement vers les pays désirés, nous en écarte. L'injonction, pour être républicaine, n'est tout de même pas le meilleur moyen pour mobiliser. On fuit, alors, plus qu'on n'adhère.

Pas seulement parce qu'à la longue nous serons tous morts, selon la formule célèbre de Keynes.

 Aussi, et c'est plus sérieux, en raison du fait qu'à tort ou à raison l'écologie, passion extrême, semble moins prioritaire pour le commun des citoyens que les drames lourds, immédiatement tangibles, destructeurs sur-le-champ, que l'univers secrète pour son plus grand malheur : guerres, famines et indignités politiques. L'obsession environnementale est devenue un culte pour les uns et une formidable opportunité pour les autres, notamment les politiques : elle cumule le mythe de l'avenir radieux parce qu'appauvri avec les méfaits d'une crise qui, elle, ne se laisse pas aisément maîtriser. Elle panse aujourd'hui avec demain, l'ensemble demeurant assez flou pour n'imposer rien de déterminant.

 Enfin, puis-je, sans légitimité particulière, suggérer à Nicolas Hulot de changer de ton pour nous donner envie d'accomplir de petits pas vers un mode de vie plus sain, plus économe ? Je n'irais jamais faire de mon quotidien une sorte de pensum domestique où le moindre élan devrait être aboli parce qu'à tout instant le poids du destin mondial pèserait sur mes épaules. Mais il y a une marge. Il y a, j'en suis persuadé, une écologie pour honnêtes gens. Pourquoi Hulot n'aurait-il pas l'habileté et la sagesse de  ces médecins non spécialisés dans la diététique qui, pourtant, vous convainquent bien mieux de la nécessité d'un régime acceptable que les diététiciens les plus rigides qui vous en dégoûtent ? Il est clair qu'on n'a pas envie d'un avenir encore plus sombre avec le remède qu'avec le mal. Un peu d'humanité ne nuirait pas.

Je déteste ces bonnes idées qui se dégradent en idéologie. Premier conseil : que Nicolas Hulot nous laisse un peu vivre et rabâche moins ! 

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  1. Son omniprésence médiatique s’explique juste par le fait qu’il soit en « promo », non ?
    Arthus-Bertrand, BHL, Beigbeder ont eu leur tour ces derniers mois… Il suffit juste d’éviter le cirque usuel (Paris Match, Ruquier, Ardisson et cie)
    Bonjour chez vous

  2. Patrick Handicap expatrié

    Monsieur Bilger n’a pas envie d’un avenir plus sombre… pour lui. Mais pour ceux qui lui succéderont, il s’en tape…
    Petit bourgeois, il s’avoue bien plus concerné et passionné par les crimes de sang qui se passent à côté de chez lui car ils frappent les esprits, depuis l’homme des cavernes qui tuait son concurrent chasseur pour lui voler sa proie. Tout ce qui peut vous arriver vous touche…
    Le rapt de quelques-uns qui conduit à la misère, au suicide et à la désolation de la multitude ne concerne pas Monsieur Bilger, qui ne vit pas dans ces pays dont on émigre parce que la terre est submergée.
    Les viols et les meurtres de l’Afrique en déshérence que nos économies ont condamnée à mourir de faim en marchandisant la nourriture qui ne peut plus être produite sur place sont des images d’Epinal pour Monsieur Bilger.
    Le crime économique n’existe pas pour Monsieur Bilger, les suicidés de France Télécom sont des mauvaises farces sans que personne ne soit amené à comparaître pour incitation au suicide.
    Les enfants maintenus en rétention au mépris des conventions internationales auxquelles la France a adhéré ne sont pas les enfants des voisins de Monsieur Bilger. Ils ne sont que les enfants de la faim, du malheur et de la persécution – rien dans le code pénal.
    Les hommes du Conseil National de la Résistance avaient une autre hauteur de vue car ils connaissaient le prix du sang mais aussi celui de la lâcheté et de la trahison avant celui de la liberté.
    Ceux qui connaissent la souffrance et la mort imminente sont capables d’altruisme, car, au travers des autres, ils souhaitent survivre. Leur projet s’intéresse à l’avenir des leurs et des autres.
    Les gens normaux qui pensent comme eux sont suspects aux yeux de Monsieur Bilger qui est demeuré ce petit bourgeois au confort inaltérable.
    L’humanité qu’il réclame c’est pour lui, ne vous y trompez pas. Les autres, ailleurs, autour du monde, les prochaines générations, il n’en a cure.

  3. Sans vouloir en faire trop, peut-être serait-il temps de faire le minimum : tri des déchets efficient ; obligations légales pour les producteurs de moteurs de faire baisser sensiblement les émissions de gaz nocifs ; respect drastique des normes environnementales existantes (en France) pour TOUS les producteurs ; respect des quotas de pêche et chasse aux pollueurs des mers ; économies d’électricité (y compris pour l’État et tous ses bâtiments publics qui restent allumés toute la nuit sans besoin… Mais pourquoi au fait : ah oui, nucléaire oblige)…
    Peut-être que certains en font trop, mais quand j’entends MM. Allègre ou Ferry débiter des âneries à propos de « l’intégrisme vert », je me dis que vu la liberté d’expression effective de notre société, il vaut mieux en faire plus que pas assez (si certains ont la chance de bénéficier d’une fenêtre médiatique bienveillante).
    Après, il est vrai que le mieux est l’ennemi du bien. Commençons donc par faire « bien » les choses et, ensuite, fustigeons les Hulot, décroissants & Cie parce qu’ils en font trop.

  4. Jean-Dominique Reffait

    Jusqu’à la lie, l’hallali, ah là là !
    Excellent billet, ne touchez rien, ils nous les brisent ! J’en ai assez qu’on me dise ce que je dois faire du moindre rouleau de papier toilette vide, j’ai bien compris que je surconsomme de l’emballage gigogne mais ce n’est pas moi qui emballe, on vient de m’apprendre qu’une recherche sur Google consomme autant d’énergie qu’une ampoule pendant une journée, je suis coupable mais comment recycler mes recherches sur Google ?
    Oh, j’ai bien compris les conséquences de mon irresponsabilité écologique : hier, pensant bien faire, j’ai donné des petits morceaux de saumon aux poissons rouges de mon fils. Ce matin, ils étaient agonisants, l’un d’eux est mort malgré le bouche à bouche et, en quelques heures, j’ai anéanti la planète des poissons rouges. Mon fils, nouvel Attila du réchauffement climatique, était ravi : enfin il se passait quelque chose dans son aquarium, l’eau était trouble avec une mousse suspecte à la surface, la friture sur le flanc, la mer d’Aral plus vraie que nature.
    Là où je vis, j’ai bien fait les choses : on a traqué la moindre fuite de chaleur, triple vitrage, isolation, joints aux portes. Qu’est-ce que j’apprends ? Que j’empoisonne toute ma famille ? Que je condamne mon fils à respirer des particules mortifères qui vont réduire son espérance de vie de 95 à 90 ans, criminel que je suis ? Je fais quoi ? J’ouvre, je ferme, j’ouvre, je ferme toute la journée.
    A la vérité, je pense que je ne suis responsable de rien, que je n’ai pas demandé à acheter plein de carton pour un pot de yaourt, que je ne prends ma voiture que pour aller d’un point à un autre parce qu’il faut bien travailler pour payer la taxe carbone. Bientôt nous aurons la côte d’Azur au Touquet, ça fera moins loin donc moins d’essence. Les îles du Pacifique auront disparu : fini les vacances lointaines et polluantes.
    Allez Philippe, à vélo ! Ca fera plaisir à votre diététicien dont on sent bien, à vous lire, que vous nourrissez contre lui une sourde rancoeur.

  5. Bonjour M. Bilger,
    Magnifique réquisitoire, je dois dire que les « ayatollahs » de l’écologie commencent aussi à me piétiner l’aorte, n’oublions pas Yann Arthus-Bertrand qui n’est pas mal non plus dans le genre. Nicolas Hulot a tout de même un mérite, celui de nous avoir épargné le retour de Claude Allègre au gouvernement.
    Mais enfin, attaquer Nicolas Hulot aujourd’hui c’est risqué, attention à la volée de bois vert. Il figure au top 50 des personnalités préférées des Français, autant vous en prendre à l’abbé Pierre, à soeur Emmanuelle ou à Mère Teresa.
    Bon courage à vous.

  6. Catherine JACOB

    « A la longue nous serons tous morts, selon la formule célèbre de Keynes. »
    Mais pas « Monsieur Hulot qui arrive en vacances dans une paisible pension de famille au bord de la mer, se montre maladroit et commet de nombreuses bourdes. A la fin de la semaine, les vacanciers repartent sans que rien d’important ne se soit passé…
    Sa démarche caractéristique, ainsi que son éternel imperméable, sa pipe et son chapeau, son inadaptation à la société en font un personnage attachant. »
    « Son visage est sympathique » dans une certaine fidélité à l’ancêtre en somme, ce « personnage échappé du cinéma muet dans le monde du parlant qui se heurte à la technologie, à un monde impersonnel et gadgétisé, et dont Jacques Tati s’est servi des capacités de mime pour le confronter aux dérèglements, aux rites et au ridicule d’un monde en mutation. » (Wikipédia) – Jacques Tati, 1953, in Les Vacances de monsieur Hulot.
    Dans une certaine fidélité à l’ancêtre donc, « que Nicolas se mette au vert » et qu’en effet Monsieur « Hulot nous laisse un peu vivre et rabâche moins ! »

  7. Véronique Raffeneau

    Ah mais moi aussi les verts et leurs nouveaux convertis commencent sérieusement à me fatiguer !
    A propos de la taxe carbone. J’ai appris depuis peu que la « TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers ) rapporte environ 25 milliards d’euros par an aux finances publiques » (wikipédia)
    Alors tant qu’on ne m’explique pas comment sont employés ces 25 milliards, et tant qu’on ne m’expose pas les résultats obtenus en termes d’environnement grâce à cette taxe déjà existante, je crains fort d’être très peu réceptive à l’idée de considérer d’un bon oeil l’opportunité, l’utilité et l’efficacité de la taxe carbone.
    Avant d’instituer un nouvel impôt comme la taxe carbone, je pense qu’un audit clair quant à l’emploi et à l’utilisation de la TIPP s’imposait.
    A Patrick Handicap expatrié qui vous reproche de ne pas vous préoccuper de l’avenir de nos enfants, je serais rassurée s’il pouvait me dire comment il compte protéger l’avenir et préserver nos enfants avec le déficit effarant et vertigineux que vient d’atteindre notre dette publique.

  8. Catherine JACOB | 06 octobre 2009 à 15:06
    Zut… au moment ou j’allais dire « qu’il prenne des vacances ce Monsieur Hulot », je tombe sur votre sympathique commentaire ! J’ai ete « doublee »…trop tard !
    Enfin, ne lui detruisons pas son fond(s ?) de commerce, ni celui de Monsieur Arthus-Bertrand. De quoi vivraient-ils sinon ? en cette periode de crise ! N’oublions pas que tout cet « ecologisme » est devenu un secteur economique…comme un autre !
    Une excellente journee pluvieuse a tous.

  9. Michel Paquot

    Comme ça fait du bien de lire « tout haut » ce que bien des habitués du bistrot du coin (dont je suis) osent encore dire uniquement aux autres habitués.

  10. @J.D. Reffait,
    Vous avez bien raison et ceux-là même qui nous reprochent notre surconsommation d’énergie et prônent la taxe carbone, passent l’essentiel de leur temps en hélicoptère à polluer l’atmosphère de l’Amazonie ou la Nouvelle-Guinée, à moins qu’il ne s’agisse d’hélicoptères à moteur électrique, allez savoir.
    En revanche, donner du saumon à vos poissons rouges, franchement, quelle idée. Inciter ces pauvres characidés au cannibalisme, c’est grave lol. Je ne vous confierai pas la garde de mes cichlidés du Malawi, même si certains sont piscivores.

  11. Bravo Monsieur Bilger, ça fait du bien de lire ici ce que beaucoup pensent de Nicolas Hulot et des ayatollahs de l’écologie !

  12. « Ma foi ! sur l’avenir bien fou qui se fiera », et nous voilà avec des prophètes qui nous prédisent un avenir bien sombre sans pouvoir démontrer la moindre loi physique, chimique, régissant la planète. Le catastrophisme-business se porte bien face à l’inculture générale liée à la physique du globe ; le : « Vu à la télévision »… et surtout « Entendu » de la bouche d’un des hommes préférés des Français… paraît-il. Comment peut-on accorder du crédit à des Hulot ou Arthus-Bertrand ? Est-ce lui qui fait les photos ?
    La terre a 5 milliards d’années. Depuis ces temps, qui peut dire quelle est la température moyenne de celle-ci ? Nous avons une vue anthropocentrique de la Terre, de la vie terrestre, qui sombre dans un narcissisme grossier. La terre a-t-elle vraiment besoin de nous pour modifier son climat, sa pollution ? Elle sait très bien le faire elle-même malgré les cris d’orfraie et les anathèmes de Nicolas Hulot.
    La vie s’adapte et les informations qui dérangent la nouvelle religion, l’écologie, sont souvent passées sous silence. Par exemple des bactéries, c’est-à-dire de la vie, ont été trouvées par des spéléologues en Roumanie il y a quelques années (l’équipe était française). Ces bactéries avaient la particularité d’être confinées dans une atmosphère de soufre, sans azote, sans oxygène. Cette découverte renvoie le pire scénario catastrophe au panier et Hulot en cage à Medrano (pour paraphraser le chanteur Antoine qui à une époque y envoyait « Johnny »).
    Nous-mêmes en tant que mammifères sommes là depuis 200 millions d’années, nous sommes apparus un peu après les dinosaures, au trias et avons traversé les pires climats et pollutions que la planète puisse subir, séparation des continents, volcanisme très violent, astéroïde qui tombe à la fin du crétacé, alors si nous pensions en mammifères et non en homme peut-être serions-nous plus optimistes sur notre avenir.
    @ Catherine JACOB
    Le nom de Monsieur Hulot, celui des vacances de Jacques Tati, n’était autre que celui du grand-père de Nicolas… Ils habitaient le même immeuble.

  13. Ahhh… cher Philippe, merci de nous rappeler au « bon sens » de feu Joseph Staline qui, dans sa grande lucidité politique, aurait dit : « Une mort est une tragédie ; un million de morts est une statistique. »

  14. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Comme disait Voltaire à Rousseau : «A vous lire, cher ami, il nous vient soudain l’envie de marcher à quatre pattes et de brouter l’herbe.»… C’est une marotte de riche qui vieillit mal, gâteux gâté craintif et qui s’ennuie, cher PB, que voulez-vous… Salarié à 200 000 euros par mois par TF1, sponsorisé par EDF, Total et consort, peut-être même France-Télécom et le revendiquer chichement sous le terme mécénat et pour travail s’éclater en tous les coins de la planète, par avion, bateau, hélicoptère et j’en passe (à lui seul il pollue autant qu’une ville de 5000 habitants …), il faut bien un moment qu’il donne l’illusion d’être utile et important … Il n’y a pas besoin de sortir de la cuisse d’Einstein pour savoir que le seul problème de l’Humanité qui induit de fait tous les autres, c’est celui de sa démographie. A 16 ans, je m’inquiétais déjà de cela … On est trop nombreux sur cette terre et, plus singulier, trop nombreux à vouloir être heureux sans être même capable de définir le bonheur. Je crois qu’on veut tous avoir autant d »argent qu’Hulot et jouir autant que lui des choses de la vie, c’est ça le canon admis socialement et généralement, c’est notre culture, c’est notre école … Il n’y a que les riches pour s’inquiéter autant que la terre pourrisse tant par ce nombre infini de pauvres.
    Le discours de ces écologistes high tech est trompeur en vérité. C’est toujours la terre qu’ils mettent en avant, sa destruction qu’ils annoncent ou contre laquelle ils mettent en garde … La terre nous survivra, qu’ils se rassurent; elle était avant l’homme, elle sera après. Ce n’est pas cinq ou dix ou cent milliards de petites personnes humaines rampant sur ses flancs au même titre que n’importe quel autre vivant qui vont précipiter son destin, sa fin dans le néant … Elle aura le dernier mot ainsi que les planètes, le soleil, la galaxie quand leur heure sera venue.
    Quelle dimension donner à l’homme? Qu’est l’homme? Que veut-il être et que sera-t-il? C’est de cela dont il s’agit …
    Agnostique je suis foncièrement mais cela ne m’interdit pas de connaître les religions et de m’intéresser au rôle cardinal qu’elles ont eu -et ont- dans la politique humaine. Ainsi, s’il est une chose que je n’ai pas comprise à ce jour, c’est le «croissez et multipliez» biblique que l’on retrouve aussi pour l’essentiel dans les grands dogmes religieux … Il induit encore le refus de tout ce qui attente à la vie humaine et, partant, inclus dans ces attentats et l’avortement et les contraceptions et toutes autres préventions et limitations … La vie absolument en somme. La laïcité trouve ses limites dans l’inconscient humain; ce qui fait que même en République et malgré les apparences, les résistances sont infinies. Cet inconscient fut et est formé et travaillé de mille façons par des prophètes, des messies, des mystiques, des prêtres et autres de toutes confessions et originalités qui à peu de choses près et même à distance d’espace et de temps et sans se connaître souvent professaient -et professent- les mêmes termes durant des millénaires par ce coeur religieux que même là où on l’a cru à jamais délivré de ces certitudes, durant 70 ans en Union soviétique par exemple, il a ressurgi plus prégnant et puissant qu’auparavant … Une politique non religieuse n’existe pas en vérité; on peut juste en atténuer la violence et la laïcité en est un des moyens. Ce «croissez et multipliez» qui va nous mener assurément à d’autres catastrophes humaines, nous n’y échappons pas, nous ne nous en libérons pas et ainsi, de 300 millions d’individus sur la terre aux jours de Jésus, c’est cinq milliards aujourd’hui et demain, dans trente ans, sans doute dix milliards et ainsi de suite … Jusqu’où dans le nombre sur une terre limitée dans l’espace? Et pourquoi ? Quand tant de principes raisonnables en ces textes fondamentaux, une telle invitation à l’apocalypse ?
    Aïssa.

  15. Quel bonheur que de vous lire , Philippe ! Et quel plaisir de lire aussi Jean-Dominique Reffait, Ludovic, Bernard, Catherine Jacob, Véronique et les autres !
    Moi non plus, je n’en puis plus ! Et pourtant, je suis totalement convaincue que nous devons produire une énergie propre et penser dès aujourd’hui l’après-pétrole. Mais je suis lasse de ce discours débilitant. Le slogan « sauvons la planète » m’horripile au plus haut point. Comme si nous devions sauver la planète, comme si nous le pouvions ? Et la sauver de quoi, s’il vous plaît ? Quelle vanité ! quelle vacuité !
    Et tous ces petits moutons qui bêlent en choeur le slogan me font peur. Bientôt, ils vous insulteront puis ils vous caillasseront quand vous passerez en voiture, ils viendront chez vous couper le chauffage, ils retourneront vos enfants contre vous, leur demanderont de vous dénoncer. Un véritable cauchemar …
    J’exagère un peu mais, sérieusement, je vois le moment proche où des verts militants viendront faire la morale en tapant aux fenêtres des automobilistes. C’est pour très bientôt et là, je risque de voir rouge.

  16. OUF… C’est lassant d’entendre que je fais tout mal depuis 66 ans et je me demande comment j’ai pu arriver jusque-là quand j’écoute, mais je coupe le plus souvent, ces donneurs de leçons. Je fais ce que je veux, quand je veux, avec qui je veux, comme je veux. Laissez-nous vivre et MERCI à vous, Monsieur, d’élever un peu le ton. Combien sommes-nous à ne pouvoir nous exprimer contre cette bêtise du tout répressif. Dutronc avait raison : « Fais pas ci, fais pas ça »… Ras la casquette !!!!

  17. Marrant quelque part votre billet 🙂
    Ce qui me gêne en effet chez ces écolos, et particulièrement chez Hulot, c’est ce côté extrémiste… le choix s’impose alors c’est soit la nature soit l’homme mais pas les deux !
    Et dire que la médecine ne s’est développée qu’après le Moyen Age obscurantiste et qu’on n’a commencé à aseptiser les blocs opératoires qu’à l’après guerre…
    Que représentent 300 ans dans l’histoire de la terre ? Franchement, Hulot n’a donc pas l’évolution et l’histoire des hommes en tête, quand on pense que dans les pays tiers mondistes ils ne parviennent même pas à se procurer un traitement complet aux antibiotiques, mais bon s’il veut un retour à l’ère subhumaine, soit !
    J’ai en mémoire un gag, je ne sais plus qui l’imitait en train d’explorer le fond de sa baignoire équipé d’un tuba…

  18. Cher Philippe Bilger, vous « deviner bêtement heureux » me met en joie, positivement. Je crois néanmoins que vous n’avez pas raison ; si le titre de son film, « Le syndrome du Titanic », semble aller dans le sens qu’évoque votre billet, NH a au moins eu le mérite, avec quelques autres, d’être parvenu à créer dans l’opinion – en France tout au moins – une prise de conscience en forme de choc, qui est peut-être à l’origine de certains changements dans nos comportements. Non spécialiste de ce sujet, j’avais jusqu’à ces derniers temps le réflexe du scepticisme ironique sur les mises en garde répétées depuis quarante ans par René Dumont et ses héritiers en écologie. Alors, certes, René Dumont n’a jamais squatté les plateaux de télévision ni les studios des radios. Mais il n’a eu aucune influence sur les politiques menées depuis quarante ans dans notre pays. Nous déranger un peu est peut-être plus efficace.

  19. Oui, moi aussi je trouve qu’ils nous les gonflent pas mal !
    Il paraît que le réchauffement climatique fait l’unanimité parmi les scientifiques !
    J’ai trouvé ce site :
    http://www.pensee-unique.fr/
    On nous cache des choses !
    Cordialement

  20. Patrick Handicap expatrié

    @Véronique Raffeneau
    Vous avez raison et j’en ai tiré la leçon en m’expatriant dans un autre pays européen plus raisonnable à tous points de vue. Ainsi je ne contribue plus à la CSG CRDS et mes lourdes pathologies sont prises en charge sans avoir à débourser un seul euro (transplanté hépatique, ischémie cardiaque, insuffisance rénale chronique, diabète insulino dépendant et trachéotomie après ablation totale de larynx). Quant à ma fille, avocate, elle a choisi d’exercer hors de France afin de ne pas être déçue par l’absence de retraite et, en attendant, elle peut faire des économies…

  21. @ Aïssa
    Rassurez vous, la terre semble avoir un pouvoir d’autorégulation de ses habitants – les dinosaures sont restés 160 millions d’années sur terre, est-ce qu’ils furent en surplus… non, et pourtant malgré les prédateurs il devait y avoir du monde. Il y a 74 000 ans le volcan Toba au nord de Sumatra entre en éruption, 90 % de la population humaine de l’époque qui est estimée à 3 000 000 d’individus aurait disparu (je reste au conditionnel)… Le Toba c’est un cratère 5 fois comme le lac Léman. Plus proche de nous : lors de l’essai d’une caméra d’un satellite, la NASA se rend compte que le beau parc de YellowStone n’est autre que le cratère d’un volcan qui semble donner des signes d’activité. Regardez sur une carte la taille de ce parc… ou cratère, s’il rentre en éruption c’est une baisse de 2°, 3° du climat terrestre avec une pollution qui ramène celle prévue par le sieur Hulot à un pet de vache… Les volcans semblent de temps en temps modifier et modeler le climat terrestre, même la politique puisque l’éruption de 1783 du Laki en Islande semble avoir été « un des » facteurs déclenchant de la Révolution française en modifiant et refroidissant momentanément le climat sur l’hémisphère nord, d’où une disette.
    « Allez et reproduisez vous », c’était avant que l’homme ne cueille le fruit de l’arbre de la connaissance. Puisque l’homme a désobéi à Dieu, Dieu lui a fait comprendre qu’il n’avait plus qu’à se débrouiller sans son aide puisqu’il était en passe ce devenir l’égal de (des ?) Dieu : « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous pour connaître le bien et le mal » (Genèse 4 – 22 )
    Pas facile de vouloir être vizir à la place du vizir.

  22. @ Monik
    De la répression que beaucoup souhaitent sélective, ce n’est peut-être pas le bon post, le précédent aurait été plus approprié… Certains artistes, producteurs, réalisateurs, élus… souhaitent voir celui qui leur aura piraté trois chansons ou films sévèrement puni (Loi Hadopi) mais ces mêmes s’indignent si l’un des leurs est arrêté car supposé coupable du viol d’une mineure de 13 ans… Cherchez l’erreur.

  23. Qu’il est agréable de lire enfin quelques propos iconoclastes.
    Nous sommes, et c’est un truisme, dans une société de la COMMUNICATION. Il suffit qu’un sujet quelconque tombe sur les (ex-) téléscripteurs, et toute la presse écrite, radio et télévisuelle reprend en chœur jusqu’à l’écœurement des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs.
    On y a droit à toute sortie de film ou spectacle avec la promotion en boucle des artistes sur tous les médias.
    On y a droit pour les sujets comme le réchauffement climatique, qui serait exclusivement d’origine anthropique, ou pour la grippe A où il conviendrait d’éternuer dans le creux du coude de ses vêtements, etc.
    Depuis le début des années 80, c’est la culture pour ne pas dire le culte permanent de la mauvaise conscience qui doit guider les peuples, notamment ceux comme les nôtres qui ont bénéficié du progrès technique.
    Pour en revenir au sujet de Monsieur Hulot, sans doute oublie-t-on un peu vite que tous les animaux, et les êtres humains tout particulièrement, du fait même de leur respiration et de leur digestion,sont des émetteurs de gaz carbonique (dit aussi dioxyde de carbone), de vapeur d’eau et de méthane, tous gaz à effet de serre. Vu leur nombre (croissez et multipliez, rappelait-on un peu plus haut), sans doute faudrait-il contraindre tous les humains sans exception à ne plus se nourrir ni à respirer. Ainsi, la guerre contre les gaz à effet de serre d’origine anthropique serait-elle gagnée… à coup sûr.

  24. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Rapidement car il gonfle sévère avec ses vitupérations limite racistes et d’une mauvaise foi crasse … Le Brun de la Bouexière, si la Bretagne était occupée et tyrannisée par le reste de la France, cela se saurait. Si les Bretons majoritairement voulaient parler, lire, écrire, vivre breton, cela se saurait aussi! On légifèrerait pour vous simplement, une loi à titre personnelle en somme, une loi pour Erig lui tout seul et sa famille et ses enfants parce qu’il a le gosier fort et qu’il gueule à écorcher les oreilles … Que de mensonges dans vos propos qui dissimulent si mal une haine lamentable de l’autre. Cet autre qui vous dit vous savez quoi …
    Sans transition
    Il faut voir autrement … L’homme prolonge par la science et son intelligence sa vie à une vitesse que jamais aucun animal n’a su atteindre par son évolution naturelle … De ce fait sa croissance numérique est sans commune mesure, même en quelques siècles seulement, comparée à celle, par exemple, des dinosaures en 160 millions d’années.
    Yellowstone ainsi que Toba sont ce qu’on appelle des super volcans. Il y en a quelques-uns ainsi, sous marins … Si l’un d’eux pète, adieu nos tronches d’enfoirés; seuls les pétoncles (quel mot infect!) survivront et encore …
    Aïssa.

  25. Ce que Nicolas Hulot ne dit pas, c’est que la redistribution de masse provoquée par les grands séismes ou tsunamis contribuent à rééquilibrer la planète en modifiant l’écliptique (axe de la terre). Ainsi le tsunami de 2004 a modifié l’écliptique de 6 cm ce qui va forcément contribuer à une variation climatique même minime, mais répété plusieurs fois par siècle, ça fait beaucoup… De combien l’écliptique a-t-il bougé en 1958 ? La vague qui s’est abattue sur l’Alaska faisait 514 m de haut !
    Quant à la fonte des glaciers il convient de dire que jusqu’à une certaine époque, faire la topographie d’une montagne relevait aussi du pifomètre, chaque pays ayant sa sauce… Maintenant elles sont faites par satellite et on se rend compte sur les dernières cartes qu’à défaut de perdre de la hauteur certains glaciers en ont gagné… Le Mont Blanc par exemple (carte ign 1/25000). Mais ça ne va pas dans le sens de la mafia verte… alors silence.

  26. Je ne suis pas d’accord avec vous, surtout sur la fin ironique de votre billet. Allez expliquer aux habitants des archipels du Pacifique qui subissent la montée des eaux sur des îles qui ne s’élèvent pas plus de un à deux mètres. On les appelle les déplacés climatiques pour ceux qui s’exilent en Australie, Nouvelle-Zélande, ils souhaiteraient vivre tout simplement.

  27. Pourtant, pourtant… Sans approuver inconditionnellement l’écologisme, il faut remercier l’écologie d’avoir réintroduit dans le débat public l’idée qu’il peut exister un intérêt collectif ou un intérêt général et un intérêt à moyen terme ou à long terme qui peuvent être différents de l’intérêt individuel immédiat, ce qui, ailleurs, en dehors de l’écologie, est devenue une idée totalement inaudible dans le climat d’anarchisme individualiste aujourd’hui dominant…

  28. « comminatoire nous enjoint de respirer avec mauvaise conscience. »
    PB
    J’aurais peut-être écrit avec ‘parcimonie’ plutôt « qu’avec mauvaise conscience », mais l’image est bonne.
    Hulot est en effet le personnage médiatique répugnant par excellence.
    Faites ce que je dis pas ce que je fais, repentez-vous d’espérer un jour vivre comme moi (pour ceux, fort nombreux au demeurant ou plutôt aux demeurés, assez stupides pour suivre ses «  » »oeuvres » » » sans parler de ses préceptes), vous aspirant à la consommation chic et aux déplacements nombreux et lointains des années durant explicitement et depuis peu à la repentance la plus caricaturale, vous qui y espérez enfin une reconnaissance ou visibilité sociale que votre insignifiance intellectuelle ou/et humaine vous dénie chaque seconde qu’Hulot, moi, ne fait pas.
    Que ce triste sire qui a sillonné la planète pendant des décennies en avions et hélico – anti Théodore Monod dont je l’ai un jour entendu se réclamer – vienne après avoir laissé en son sillage tant de carbone nous faire la morale quant à nos miséreuses pratiques est une des plus belles impostures du siècle commençant.
    Que ce type qui n’a jamais su ‘nous montrer’ le monde comme il s’était autoadjugé de le faire que de la manière la plus grotesquement spectaculaire, en appelle à la sobriété est bien l’acte le plus risible, le plus déplacé qu’on ait vu depuis longtemps.
    Nous faire redécouvrir les pyramides d’Egypte approchées après un lent et long cheminement pédestre à fleur de sable d’où elles auraient semblé émerger, tout cela baigné d’un commentaire savant ou poétique, vous n’y songez pas, pas chez Hulot, chez lui, il faut que ça balance, surtout dans le vide, alors va-y que je te convoque avion, d’où je me ‘jet’ en parachute, un beau avec des couleurs bien criardes, et aussi hélico pour suivre cela en vol stationnaire, qu’on voie bien le le huitième héros fondre sur la seule septième merveille, sous lui si petite.
    Cette manie puérile de donner dans l’exploit à deux balles, comme si les lieux traversés ne pouvaient à eux seuls avoir d’intérêt que comme écrin aux galipettes du Blaireau, juste bons à faire toiles de fond aux incrustations vidéo du sponsor ?…!
    Faut être gonflé pour venir nous causer écologie après une carrière et une empreinte carbone pareille…!!!
    L’autre passager d’hélico, le Yann Fauxculs Bertrand est de la même eau croupie.
    Tous culottés, ou plutôt tout ce qu’hulot tait, il est temps de le dire.
    Que ce mec est à ch…
    Que ‘les gens’ sont c…
    AO

  29. Alex paulista

    Un peu grognons, les derniers billets…
    PB, je sais ce qui vous arrive : l’hiver vous guette, la nuit avance. Luttez !
    De manière générale, on a toujours tort de s’habituer beaucoup plus vite à nos grands bonheurs qu’à nos petits soucis.
    Cher Erig, pensez à l’Épagneul Breton et à ses problèmes de consanguinité. On a croisé la race avec des bâtards, elle est de nouveau belle, robuste et tranquille.
    Pour moi le printemps commence, l’état d’esprit est bien joyeux.
    Enthousiaste !
    Je demande un billet enthousiaste !

  30. Ce genre d’humour me fait penser à celui de Brice Hortefeux ou de Eric Besson. Les écolos, c’est comme les auvergnats, un seul ça va, c’est quand il y en a plusieurs que ça pose des problèmes.
    La meilleure pédagogie, c’est de répéter encore et encore, inlassablement les mêmes choses. Sans jouer les Cassandre, il est trop tard, ce qu’il dit est vrai, même si cela vous déplaît… mais c’est fait pour. Je partage avec lui au moins un point de vue, il y a des gens dont on est fier d’être l’imbécile…

  31. Vous qui ne vous laissez pas aller à la condamnation péremptoire, vous qui étudiez les différentes approches d’une question et ainsi permettez de sortir de la lecture de vos notes chargé de questions fécondes, quelle déception que votre dernier billet !
    Y a-t-il une autre histoire, un contentieux peut-être qui vous oppose à Nicolas Hulot, pour tenir une telle position ?
    Bref je suis très surpris, et perplexe par la pauvreté de vos arguments. Une provocation peut-être ?
    Marc

  32. @Bibou
    Il n’y a pas plus instable que le plancher océanique du Pacifique. Parler de « déplacés climatiques » n’a aucun sens hormis le fait qu’on y a introduit une fois de plus le mot ou la racine climat avec un sous-entendu de causes anthropiques. La tectonique fait que l’ensemble de l’écorce terrestre est en perpétuel mouvement. Par exemple, promenez-vous dans le Doubs. C’est loin de la mer, pourtant ce département fut sous l’eau à une époque assez proche (100 millions d’années c’est à côté à l’échelle du temps). Regardez les très hautes falaises de Dieppe ou du Tréport, elles furent aussi sous l’eau… Plus proche de nous, l’entrée de la grotte Cosquer (elle possède des peintures rupestres d’un intérêt certain) a été trouvée par 35 mètres de fond dans les calanques de Marseille, donc à une époque ou l’homme barbouillait les grottes… 35 000 ans ? La Méditerranée avait donc un niveau d’au moins 35 mètres plus bas, la montée des eaux est d’ailleurs peut-être due à une cause tectonique importante à moins que cro-magnon fut un sacré pollueur. Alors un mètre dans le Pacifique, c’est une vaguelette…
    Pour finir je conseillerai de lire deux livres :
    « Histoire du climat depuis l’an mil » (et non mille) d’Emmanuel Le Roy Ladurie (au moins le tome I) et
    « La terre va-t-elle s’arrêter de tourner » d’Haroun Tazieff, livre dans lequel il nous explique aussi que le « dogme » de Seveso avec la Dioxine fut un immense lavage de cerveau.

  33. Etonnant que vous mettiez votre plume, votre  »intelligence », pour parler uniquement de la forme et pas du fond.
    Est-ce satisfaisant pour vous monsieur Bilger de dénoncer un homme plutôt que de vous poser les vraies questions de notre responsabilité vis-à-vis de ceux qui subiront (et subissent déjà) les conséquences de notre insouciance ? Responsabilité et pas culpabilité… mais la culpabilité commence quand on n’a pas pris ses responsabilités…
    A bon entendeur. MERCI MONSIEUR HULOT.

  34. Philippe Bilger déteste Nicolas Hulot parce que ce dernier a une petite chance de changer un peu nos façons de penser et d’agir tandis que Philippe Bilger lui ne changera rien.
    On peut donc trouver un peu compréhensible son énervement.

  35. cornaille martine

    Bonsoir Monsieur,
    Je ne peux vous pardonner que parce que votre ignorance est crasse…
    Salutations à un Monsieur qui pérore SANS SAVOIR mais qui, comble de malchance, le fait publiquement. Pour le bonheur de mes enfants, puissiez-vous ne jamais regretter vos propos…
    Mme Cornaille

  36. Jean-Dominique Reffait

    Aux derniers intervenants, je voudrais dire que cette mine catastrophée, cette prise d’otage de nos enfants, cette apocalypse toujours promise mais qui n’arrive jamais, c’est cela que nous sommes quelques-uns à ne plus supporter.
    De quoi accouche notre siècle ? Fini les lendemains qui chantent – et peu importe s’ils n’ont jamais chanté – fini les élans collectifs, l’énergie créatrice, il faut craindre, le doigt de Dieu pointe notre furoncle et s’apprête à l’éclater, il faut dîner en récitant le benedicite plaintif du pauvre agneau sacrifié dans l’assiette, être triste, sinistre, grave, lourd.
    Ne peut-on concevoir un nouveau projet idéologique et joyeux ? Où nous boirons du vin sous la tonnelle ? Où dix centrales solaires installées sur la Lune fourniront l’énergie de l’Europe, qui conservera, pour complaire aux accrocs du patrimoine, quelques éoliennes restaurées ? Ne peut-on concevoir une nombreuse population humaine nourrie par les bienfaits de la mer, grâce à d’immenses fermes marines qui auront vite repeuplé les océans et supprimé les algues vertes ? Où sont les projets radieux de l’écologie ?
    Oui, il y a une autre façon de rêver un monde plus propre que de crier au loup, d’interdire, de taxer, de contraindre. Un monde propre et moderne, sans pollution et suréquipé technologiquement, un monde où 10 milliards d’individus commentent le blog de Philippe Bilger depuis leur terminal spatial en dégustant du poulpe élevé par 4000 mètres de fond (le meilleur).
    Quant à nos enfants, pitié : ils feront des conneries en plus grand nombre que nous, c’est une constante historique. Et s’ils n’ont plus d’eau, qu’ils boivent du vin. Qu’ils pètent et rotent à foison pour nourrir ce Baal moderne, l’effet de serre, je leur fais confiance. Ils seront pires que nous car plus nombreux.

  37. Contrairement à certains de vos commentateurs, je trouve votre billet très décevant et même désolant, non pas en raison de la charge contre Nicolas Hulot, encore que je la considère à bien des égards excessive et injuste, mais parce qu’il révèle votre méconnaissance d’un sujet que vous traitez de manière caricaturale.
    Nicolas Hulot tout d’abord. Je vous ai déjà dit ce que je pensais du personnage dont j’ai soutenu l’action, comme tant d’autres, dans le cadre des élections présidentielles. J’ai lu ses écrits, assisté à ses émissions et il m’est arrivé d’échanger de vive voix avec lui au sein de la Fondation qui porte son nom. De ce que j’ai pu humblement percevoir, Nicolas Hulot a un caractère égocentrique très marqué qui confine parfois au ridicule. Quant à son double discours sur le capitalisme, je lui ai écrit directement, il y a longtemps déjà, pour lui dire tout le mal que j’en pensais. Je n’irai sans doute pas voir son film, tout d’abord parce que je connais déjà ces questions douloureuses et ensuite, parce que les grand-messes narcissiques ne m’intéressent pas. Mais si vous aviez instruit un tout petit peu ce procès à décharge, vous auriez aussi évoqué le rôle qu’a joué Nicolas Hulot dans la prise de conscience de l’opinion publique, notamment lors des dernières élections présidentielles et vous auriez reconnu quelle a été sa contribution dans la mise en place d’un « Grenelle » de l‘écologie. Si nous avons aujourd’hui une charte de l’environnement adossée à la constitution, c’est aussi parce que Nicolas Hulot a noué une amitié sincère avec Jacques Chirac, et c’est Jacques Chirac qui a donné l’impulsion à des carrières non méprisables, comme celle de Nathalie Kosciusko-Morizet. Je m’étonne enfin que vous interpelliez Nicolas Hulot en le tutoyant, cette familiarité n’est pourtant pas dans vos habitudes.
    Mais laissons Hulot dont le sort ne m’intéresse que très secondairement. Comme dans le cas de Yann Arthus-Bertrand, vous réduisez l’écologie à des questions de personnes et vous en restez aux apparences. Mais que sont Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand comparés aux défis dont il est question ?
    Car, encore une fois, ce qui me choque dans vos propos, ce n’est nullement le réquisitoire contre un ancien présentateur de télévision qui fanfaronne et dont les contradictions sont, parfois, aussi manifestes que risibles ; non, ce qui me navre, c’est votre méconnaissance d’un sujet sur lequel vous vous contentez d’ironiser à grand renfort de caricatures. L’effet de serre, le réchauffement climatique, la désertification, la surpopulation, etc. constituent un bruit de fond qui finit par vous faire rire. Tous les jours vous entendez aussi parler de viols, de meurtres, d’émigrés clandestins qui se noient et finissent échoués sur des plages, et tous ces drames humains, même déclamés par quelques poseurs sur un ton inconvenant, même débités par d’incontinents idéologues, ces drames-là, dis-je, n’en perdent pas pour autant à vos yeux leur caractère horrible, et personne d’ailleurs n’a envie d’en rire.
    Vous dites fuir le discours alarmiste parce que, à tort ou à raison, « l’écologie, passion extrême, semble moins prioritaire pour le commun des citoyens que les drames lourds immédiats, tangibles, destructeurs sur-le-champ, que l’univers secrète pour son plus grand malheur : guerres, famines et indignités politiques ».
    Voilà le pire, c’est que vous ne faites pas le rapprochement entre les dégradations de notre environnement et les calamités que vous évoquez ; vous ne voyez pas que la désertification due aux activités humaines, le manque d’eau, la surpopulation, la famine et la guerre peuvent avoir un lien, notamment dans le Sahel, et dans une grande partie de l’Afrique orientale où hommes et animaux sont déjà en train de mourir de faim par milliers. Vous ne voyez pas que la modification du climat dans la partie la plus peuplée de l’Asie, est une catastrophe incommensurable, due notamment aux gaz à effet de serre et au « Brown Haze », vous ne voyez pas que les incendies monstres qui ravagent notamment la Californie et l‘Australie, les inondations qui endeuillent le Bangladesh, sont des problèmes écologiques « prioritaires » pour le commun des mortels. Si ces fléaux n’ont pas encore atteint votre cuisine, comme vous dites, croyez qu’ils frappent déjà cruellement des millions de personnes à travers le monde. Le pire enfin, c’est que vous ne voyez, dans la crise écologique, qu’un « culte » pour les uns et une formidable « opportunité » pour les autres (les politiques). Je trouve cette analyse indigente et réductrice. Est-ce donc tout ce que vous retenez de l’un des défis majeurs de notre temps ? Est-ce donc la seule alternative à vos yeux, la croyance dogmatique ou l’opportunisme mesquin ? Et ne pouvez-vous pas imaginer que l’on puisse aussi avoir des convictions, même si vous n’en comprenez pas la substance ?

  38. Monsieur Bilger. Aussi respectable soit votre propos, je crois que vous vous placez du côté de ceux qui écoutent la radio, lisent les journaux, bref, s’informent.
    Or, je pense que le public que vise N. Hulot dans ses propos rabâchés est un public moins élitiste (ce n’est pas péjoratif) que celui auquel vous appartenez. Je prends un exemple : mes beaux-parents. Ils sont persuadés que le réchauffement climatique est une lubie de scientifiques (« la preuve : il y a toujours de la neige en hiver ! »), et que l’écologie est une nouvelle mode, qui n’a aucune conséquence sur la planète, car « de toute façon les Chinois et les Américains, ils polluent plus que nous ». Bref : c’est à eux que s’adresse l' »éducation » faite par N. Hulot. Et au vu de ce que pensent mes beaux-parents sur la question, je crois que Monsieur Hulot peut continuer à rabâcher sans cesse ses propos : il a encore beaucoup à faire avant de faire comprendre à tout le monde l’importance de sa cause.

  39. Vos rêves sont sympathiques Jean-Dominique, mais la réalité est notre quotidien…
    Enfin, quitte à critiquer le discours écologique, ne serait-il pas souhaitable de fournir un effort un peu plus sérieux que ces lieux communs ?
    Marc

  40. Un livre déjà ancien (1991) d’Albert Jacquard : « Voici le temps du monde fini », nous présentait déjà ce problème, sûrement vrai. Nous sommes habitués à considérer que les ressources naturelles sont inépuisables, alors qu’elles sont limitées. Mais Albert Jacquard, polytechnicien, généticien, n’a pas la carrure médiatique de Nicolas Hulot.
    La fin du 20ème siècle a posé un tas de problèmes que la société doit résoudre *sereinement* (surtout sereinement) : l’écologie et d’autres. Par exemple : les changements des valeurs de la société, et dont le dernier billet de PB (au sujet des primes que l’on donne aux élèves pour qu’ils ne sèchent pas les cours) ne représente qu’un petit bout de l’iceberg.

  41. Finalement, à force d’exagérer, NH commence à irriter beaucoup et à obtenir un résultat contraire à celui qu’il espère (du moins je le pense sincère)
    Il lui manque l’humilité ou le doute scientifique.

  42. Je ne comprends pas pourquoi mon post a été trapé. Je le répète, la mode est à l’anti écologie, du fait des médias qui transforment, dans leur commerce, le discours écologique révolutionnaire en une soupe moraliste et dépolitisée parce que personnifiée ! Pour une réelle politique écologique et révolutionnaire, et à des années-lumières de la « bien-pensance » tellement dénoncée qu’on va finir par mal-penser… rendez-vous sur le site de Jean Zin.
    Petite rectification pour Aïssa Lacheb-Boukachache, ce n’est 200 000 Euro mais 30 000 que touche Hulot à TF1.

  43. Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. Au moins, les simples d’esprit vivent heureux (eux).
    Accablez Nicolas Hulot de tous les maux, considérez que la crise écologique est un fantasme, que le réchauffement climatique n’existe pas et que les ressources sont infinies, bouffez du thon rouge tous les jours, persuadez-vous que si le prix de pétrole augmente c’est uniquement à cause des taxes, continuez à vivre dans votre paradigme du siècle dernier et profitez-en bien. N’oubliez pas au passage de vous plaindre qu’on vous infantilise, ça vous évitera de penser à mûrir un peu à la place.
    Sinon vous pouvez aussi vous informer vraiment, vous intéresser à des concepts scientifiques tout simples (Robert, je vous invite à étudier le cycle du carbone, vous comprendrez peut-être pourquoi respirer et péter n’ajoutent pas des gaz à effet de serre dans l’atmosphère), ça peut vous éviter de prendre pour argent comptant les croyances ressassées (toujours les mêmes) dans les commentaires des sceptiques.
    Vous pouvez même revoir la définition d’ayatollah et comprendre que c’est vous qui êtes dans la croyance quand les écolos sont dans les faits.
    Aïssa, vous avez raison en disant que la planète aura le dernier mot, mais pas pour démontrer que l’action de l’homme est insignifiante. La planète n’est pas en danger car elle n’est pas à quelques millions d’années près ; l’homme, lui, l’est. La planète finit toujours par se remettre des crises. L’homme préfère s’autodétruire pour les régler.
    Regardez la cohue et les bagarres entre ménagères à l’ouverture des soldes, regardez les scènes de tension aux abords des stations-services quand une grève de camionneurs menace l’approvisionnement en carburant, ça vous donnera un petit aperçu de ce qui nous attend quand surviendront les vraies pénuries (énergie, nourriture, principalement). Bien avant que vos petits-enfants soient grands-parents.
    Pour ma part, c’est davantage vos commentaires que le constat de Nicolas Hulot qui m’effraie.

  44. Florence Lanaud

    J’espère que Laurent Dingli qui m’a fortement sensibilisée sur le respect de la planète et de ses habitants, via son blog (le carnet de Laurent Dingli), saura éclairer votre raison, sans tomber dans l’extrême, car enfin, nous ne sommes pas que des résidents de la France, nos préoccupations peuvent aussi aller vers le devenir de notre planète sans que cela soit ridicule.

  45. D’après un sondage du Figaro via Internet, 67,95% des votants pensent que Nicolas Hulot n’est pas crédible.
    Le 7 octobre à 13h23, avec 18 082 suffrages exprimés.

  46. Rédigé par: Laurent Dingli | 07 octobre 2009 à 11:04
    Pas mal votre billet, équilibré et finalement assez fouillé.
    PB est peut-être un peu négligent quant à la part que prennent les réels problèmes (là, on ne peut plus écrire pb pour aller vite) dans son aplat du jour (mais qui peut encore voir Hulot en peinture ?) ; billet en effet plus virulent qu’à l’habitude, un peu badin, donc, dans cet examen où il néglige le fond, les désordres que posent et poseront la croissance économique à marche forcée et l’industrialisation du monde dans tous ses aspects, du bétonnage contrariant « l’éternelle miction » de la terre par le ciel – it sounds a little bit new age, so sorry, les problèmes de ruissellement vont s’accentuer – aux conséquentes modifications des propriétés énergétiques de l’atmosphère.
    Mais PB, dont on aime à se faire l’avocat, se moque du médiatique (il en suce bien les pouvoirs d’aura) baroudeur, et ne nie probablement pas fondamentalement les travers de nos sociétés modernes que toute personne intelligente a saisis depuis des lustres, y compris dans leurs conséquences, même si l’ampleur de celles-là est justement le coeur du débat.
    Le titre de sa sortie est tout de même assez parlant pour qu’on lui épargne ce mauvais procès. Votre critique d’Hulot rejoint toutes celles que j’ai lues ici, ou écrites. Sommes encore d’accord.
    AO

  47. PB, c’était « média tique » en deux mots, tique comme la bête. Il faut jouer avec la langue pour lui faire rendre gorge de la raideur et des automatismes de nos compréhensions.
    AO

  48. « Je lui suggère une cure d’effacement et de silence. Il me semble qu’on a compris son message… »
    Pourvu qu’il entende votre bon conseil !!!
    Merci de ce billet

  49. Laurent Dingli,
    je pense tout comme vous que notre société doit vite évoluer vers un nouveau mode de vie et arrêter tout ce gâchis. Je pense également qu’il nous faut revoir nos modes de production, nos sources d’énergie. Je pense également que nombre d’entre nous en sommes parfaitement conscients
    Ce que je crois aussi, c’est que le discours actuel de Hulot et des autres est totalement contre-productif. Caricatures et culpabilisation, voilà le discours qui comme tous les discours qui ne font pas appel à la raison, sont sources de fanatisme.
    Que l’on arrête de nous prendre pour des imbéciles, que l’on arrête de nous culpabiliser et de nous faire peur. On est assez grand et intelligent pour comprendre et faire des choix parce que ce qu’il y a derrière ce discours pour abrutis, c’est aussi « laissez-nous faire, on s’occupe de tout ».
    Eh bien non, justement, Monsieur Hulot et comparses, nous avons notre mot à dire et vous ne nous mènerez pas par la peur.

  50. Chère Florence Lanaud,
    Merci pour votre gentillesse et vos propos nuancés. Par le passé, lorsque je m’interrogeais sur l’utilité de mes articles et celle de mon blog, quand j’avais le sentiment de la vacuité de mes idées et de mes mots, je repensais à votre sensibilité, à votre soutien, et cela me redonnait du courage. Je me souviens notamment du si beau poème de Rilke que vous m’aviez envoyé à propos de la disparition du tigre à l’état sauvage. Merci à vous donc de tout coeur.
    Je ne désespére pas de convaincre Philippe Bilger, qui est un ami, et dont la compréhension, sinon l’adhésion, pour ce motif, m’importe particulièrement. Je ne tomberai pas dans l’extrême, vous le savez, ce n’est pas mon genre, et j’ai d’ailleurs trop de choses à apprendre pour avoir la prétention d’éclairer qui que ce soit.
    Oursivi
    Je ne sais pas si vous avez vu l’un des documentaires que Yann Arthus-Bertrand a consacré à la planète, notamment celui sur le problème crucial de l’eau : c’est un dossier passionnant, fouillé et argumenté qui permet aux jeunes, et aux moins jeunes, d’élargir leurs horizons, de sortir un peu du pré carré franco-français tout en nous sensibilisant à des questions vitales. C’est à mes yeux une forme d’éducation civique et le message est loin d’être apocalyptique. Que Yann Arthus-Bertrand passe beaucoup de temps en hélicoptère pour un tel résultat ne me choque pas. Je suis par ailleurs persuadé que si vous le rencontriez, vous le trouveriez très sympathique, car il l’est en vérité.
    Enfin, j’aime aussi l’autodérision. Quand, sur Europe 1, Nicolas Canteloup imite avec brio le ton de Yann commentant son film Home, je trouve cela très drôle. Heureusement que nous pouvons rire de cela, et, au premier chef, de nous-mêmes. Dans un contexte aussi difficile, je dirais que c’est une question d’hygiène mentale. Mais je constate que, derrière la saillie de Philippe, se cache une incompréhension profonde du défi écologique. En somme la question est simple. La majorité des scientifiques du monde entier nous prévient que si nous dépassons les deux degrés d’augmentation de la température terrestre, les choses deviendront absolument incontrôlables. Il ne sert à rien de répéter, pour se déresponsabiliser, ainsi que je l’entends comme une litanie depuis plus de dix ans, que les dinosaures ont disparu, que la nature est plus forte que nous, que la température a varié bien plus que cela, que le volcan de Yellowstone va exploser un jour, et autres poncifs du genre. Il faut partir de la situation actuelle, c’est-à-dire celle des années 2009-2015 avec une terre qui n’est pas peuplée de dinosaures mais de six milliards d’êtres humains qui doivent se loger, se chauffer, se nourrir… Enfin, il n’est pas aisé de trouver le ton juste pour évoquer ces problèmes (celui de Nicolas Hulot n’est sans doute pas, aujourd’hui, le plus approprié, bien qu’il ait fait ses preuves par le passé). Il faut atteindre un équilibre entre l’espérance nécessaire et la lucidité : l’exercice est difficile ; il devrait justement conduire à l’humilité…

  51. La planète ira très bien, oui.
    Mais nos sociétés, nos pays, nos jolies villes et nos gens, c’est pas du tout sûr.
    Plus que la énième mode écologiste (attention je suis un écolo convaincu, je n’ai pas de voiture, je fais ce que je peux, etc etc, et pas seulement depuis que le vert a été inventé), comme beaucoup, c’est davantage la démographie humaine qui est inquiétante.
    Les déséquilibres incroyables de population et de richesse qui tôt ou tard nous forceront à des actions drastiques m’inquiètent bien plus (va-t-on abattre les gens qui veulent mieux vivre ou accepter de travailler collectivement pour mieux ?)
    Cependant, parce qu’il faut aussi dire certaines choses dérangeantes : les messieurs Hulot et autres parachutés, en nous remuant comme jamais, ils ont forcé le débat !
    Il y a des tonnes de gens très sincères, très humbles, très gentils, dont plus d’un dont j’ai suivi la carrière et le cheminement, qui ont essayé de travailler poliment et calmement pour informer et qui sont arrivés à _RIEN_ (rien de rien, zéro loi, zéro éducation, pas un reportage aux grandes heures de télé, rien)
    Il faut assumer que pour bouger EN MASSE, il faut emmerder.
    Quelque part, Hulot nous lit peut-être et ptet bien qu’entre deux voyages exotiques, on lui brise le moral.

  52. @ Laurent Dingli… et autres
    Heureusement qu’il y a l’effet de serre sinon il ferait – 18° sur la planète !
    Les talibans de l’écologie mettent toujours en avant le futur… lointain, mais la terre a surtout un passé et on trouve dans ses strates des zones où elle fut bien plus polluée que maintenant sans qu’il y ait la moindre explication rationnelle.
    Je ne nie pas la pollution, mais les seuls endroits où je l’ai vue dans toute sa splendeur c’est sur les nappes phréatiques, au fond des gouffres, et là je n’ai jamais vu le moindre écolo représentatif de la secte. L’écologie est plus agréable devant une caméra en alignant des mots qui donnent bonne conscience et pour démontrer que le vide est plein et le plein est vide, démonstration qui va davantage alimenter un compte en banque qu’au fond d’un gouffre à 1000 m de profondeur par 12 ° et 95 % d’humidité… Je passerai sur la logistique qui n’a rien d’un hôtel grand luxe ou de la table d’un *** au Michelin ou des aventures d’Indiana Jones.
    L’écologie n’est pas non plus une affaire de « Grandes écoles ». Je connais des X, normaliens et autres qui ont un discours tout à fait opposé à ceux qui se vendent comme des lessives à la télévision.
    Si j’avais à comparer Hulot, je le comparerais à Le Pen, j’ajouterais bien toutes proportions gardées, mais je ne suis pas certain que l’extrémisme vert ne finissent pas par croiser l’extrémisme… brun puisqu’il faut lui donner une couleur. A une époque la gauche s’est servie de Le Pen pour diviser la droite et à quelques mois des élections régionales la droite va se servir d’Hulot pour mieux diviser à gauche. Il semblerait qu’avec Besancenot ça n’ait pas marché, il faut autre chose qu’un pétoncle pour détourner un certain électorat… Merci mon général pour le pétoncle.

  53. Patrick Tanang

    > Les viols et les meurtres de l’Afrique en déshérence que nos économies ont condamnée à mourir de faim
    Prenons l’exemple d’un pays africain qui meurt de faim : le Zimbabwe. Il y a quelques années, c’était l’abondance. Les fermiers étaient surtout des blancs. Les fermiers blancs ont été tués, les fermières blanches violées, et tous ces blancs forcément racistes (puisque blancs, le racisme est génétiquement blanc uniquement, comme chacun le sait, n’est-ce pas ?) remplacés par des locaux (noirs, donc, on est en Afrique). Bilan : pénurie, famine.
    Alors dire que ce sont nos économies qui font mourir de faim l’Afrique, c’est amusant.
    L’Afrique n’a pas besoin de nous pour auto-réguler sa population par le meurtre et la faim : c’est ce qu’ils ont toujours fait, bien avant qu’on aille leur construire des routes et les vacciner.

  54. N. Hulot use de moyens propres au débat médiatique pour se faire entendre. Il privilégie la puissance du slogan, avec comme corollaire l’abréviation du discours. Est-ce le seul à qui peut s’adresser ce reproche ?
    Maintenant au-delà de ce constat, c’est effectivement dommageable que la rhétorique écologiste s’emploie à présenter sous un rapport antagoniste le développement humain et la protection de l’environnement (bien que les environnementalistes protestent du contraire). Il serait plus approprié de tenter d’accorder les deux.
    J’éviterai le débat sur les questions climatologiques, engagé par d’autres commentaires ci-dessus. Je ne suis pas qualifié sur le sujet (tout comme Claude Allègre). Mais n’existe-t-il pas des raisons manifestes et incontestables pour remettre en question notre dépendance aux énergies fossiles. En premier lieu, en matière géopolitique, la rente pétrolière semble favoriser l’autocratie : le Gabon, la sinistre théocratie saoudienne, la politique chaviste au Venezuela, et les rêves poutiniens de grandeur impériale ont bénéficié de cette manne inespérée, qui a favorisé encore plus les tentations autoritaires et le refus des réformes lorsque le coût du baril a explosé à des niveaux irrationnels il y a quelques années.
    En matière d’urbanisme, pour ne prendre qu’un exemple dans nos sociétés occidentales, le couple voiture particulière/résidence individuelle correspondait à un idéal inquestionné jusque dans les années 80 (Giscard et Barre en leur temps avaient voulu transformer la France en banlieue américaine, depuis cette époque le pays se couvrent de voies express et de lotissements pavillonnaires).
    On commence à mesurer le prix de ce modèle aboutissant à une extension urbaine non maîtrisée : renchérissement du prix du foncier par sa raréfaction, inflation des coûts de réseaux (routes, assainissement etc…), ségrégation spatiale, et difficulté de proposer des modes de déplacement alternatifs à la voiture (c’est une loi d’airain, un transport collectif ne peut desservir que des zones densément peuplées). Pour ne pas parler bien entendu de l’aggravation des risques naturels induit par ce modèle (l’imperméabilisation du sol par l’asphalte et la disparition des vergers, bosquets, haies dans les zones périurbaines forment un ensemble de facteurs propres à accroître les risques d’inondations, lesquels ont un coût économique et humain réel).
    Il est également facile de voir que la dépendance à la voiture comme mode de déplacement exclusif crée des charges difficilement supportables pour les ménages à faible revenu (et qui vont s’aggraver avec le temps). Le pouvoir d’achat était un thème débattu lors de la campagne présidentielle, on évoque le cas problématique des chômeurs qui refusent une offre d’emploi éloignée de leur domicile pour des motifs totalement rationnels. J’en déduis que le fait d’offrir à ces gens un accès à des transports collectifs efficaces et bien entretenus présente un enjeu social autant qu’environnemental. De même qu’en matière d’habitat, la prégnance d’une offre immobilière majoritairement restreinte à la maison individuel pour les accédants à la propriété (le pavillon planté au milieu d’un terrain de 6 ares), peut être remise en question: si les logements sont groupés l’un à côté de l’autre, les maisons construites en bande plutôt que disséminées, les charges de consommation énergétique peuvent diminuer jusqu’à 30% pour les résidents. Et on libère de la surface pour la réalisation de parcs et espaces publics, sources d’aménités. (Je ne parle pas de grands ensembles à la mode des années 60, de charte d’Athènes et autres utopies urbanistiques, juste d’un concept d’habitat semi-collectif plus approprié).
    Les propositions du « Grenelle » de l’environnement qui vont être transcrites dans un projet de loi encore à l’étude apportent sur ces questions des contributions intéressantes. Pas mal de propositions qui ne visent pas forcément l’application d’un dogme malthusien désenchanteur, mais plutôt des actions pragmatiques, susceptibles d’effets positifs sur le long terme, comme la recherche de la densification urbaine, l’évolution des méthodes de construction par de nouvelles réglementations, une nouvelle politique de transport. Bref, réinventer la ville, réinvestir l’espace, retrouver dans le collectif de l’urbanité le plaisir de vivre ensemble, dessiner une vision positive. Et mettre en oeuvre ces préceptes contribuera à une diminution sensible de la consommation énergétique de la collectivité et de la production de CO2

  55. La comparaison entre M. Hulot et M. Finkielkraut n’est pas pertinente… sans vouloir rabaisser M. Hulot, M. Finkielkraut ne surfe pas sur la vox populi.

  56. Il y a quelques jours, je brûlais un tas de feuilles mortes dans un pré. Des gendarmes passèrent et me firent remarquer que c’était interdit car ce n’était pas écologique et que pour cette fois, je ne serai pas verbalisé.
    Je pensais en mon for intérieur que la drogue était autrement plus dangereuse pour la santé physique et morale de nos concitoyens et qu’ils feraient mieux de contrôler les grosses cylindrées de la cité voisine.

  57. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Herman, 30 000 euros c’est à dire 200 000 francs; j’avais les deux en tête et je mélange encore …
    Sebi, bien sûr que j’ai raison car c’est l’évidence même … Les longs développements de ce cher Laurent Dingli sont intéressants mais qui les ignore sinon celui qui vit reclus -et encore!-? Il nous énumère une litanie d’effets dramatiques en prenant garde d’aborder de face non les causes mais LA CAUSE de ceux-ci. On sait tous cela mais il est comme tout le monde: il ne répond pas à la seule question qui tienne: Comment résoudre le problème de la démographie humaine galopante qui SEULE ET ELLE SEULE induit les problèmes écologiques menaçant à terme l’existence de toute espèce vivante? Mon animal préféré est le tigre … Si on réduit de jour en jour son espace d’habitat naturel en Inde, en Malaisie ou en Russie, c’est bien parce qu’il est occupé par l’homme proliférant. Qu’on prenne le problème par où l’on veut, on retombe toujours sur ça: la population humaine.
    Bientôt ils seront deux milliards en Inde dont les deux tiers qui crèveront la dalle … Qu’il aille leur parler de la planète, Hulot, leur dire de faire attention de ne pas polluer … Même avec la politique volontariste de l’enfant unique, la Chine voit sa population croître … Cette politique qui, soit-dit, cause les pires drames: grossesses cachées et si c’est une fille qui naît, on la jette aussitôt dans un puits car la «culture», la nécessité absolue croient-ils est d’avoir un garçon; les enlèvements de garçons aux profits de trafiquants ou couples qui ne peuvent procréer ou qui en souhaitent clandestinement plusieurs, etc. Le Japon, trois cent millions sur une île infime et sujette à tous les tremblements de terre … L’Indonésie … L’Afrique sub-saharienne même frappée endémique de toutes ces maladies, ces famines, ces guerres, ces corruptions, etc., s’en va à une vitesse incroyable vers son milliard d’habitants … L’Algérie: six millions d’individus à l’indépendance; trente-cinq millions aujourd’hui et dans une vingtaine d’années sans doute l’équivalent de la population française … Israël et la Palestine … Croit-on que quand bien même une totale et réelle indépendance de celle-ci, ce sera longtemps vivable à Gaza, en Cisjordanie, quand on sait la mentalité et la religion arabo-musulmanes absolument réfractaires à toute forme de limitation des naissances, d’avortement, de contraception? Est-ce qu’un Besson va empêcher ces terribles flux migratoires de millions de damnés de la terre qui s’annoncent? Est-ce qu’un Hulot va les convaincre: restez chez vous, ne vous reproduisez plus et surtout, surtout, ne polluez pas … Il faut être lucide; les milliards de crève de faim et de misère sur terre ont autre chose à faire que de se distraire en regardant Home ou Ushuaïa … Il faudrait déjà qu’ils aient et l’électricité et le cinéma ou la télé. Que la terre explose, qu’elle crève de pollution et l’homme avec, ils n’en ont rien à faire; leur misère n’en sera pas pire; même, c’en sera une forme de fin, c’est ainsi, une fin à leurs souffrances … Alors les beaux discours théoriques des petits bourgeois tsouin tsouin, ça va deux minutes … Déjà en France on n’est pas capable, même avec la meilleure technologie qui soit, de résoudre les problèmes sociaux de millions des nôtres et l’on voudrait, Hulot millionnaire en tête, sauver le monde et lui dire ce qu’il doit faire … C’est d’une prétention et d’un ridicule …
    Le dialogue quant à ces problème existe entre les gouvernements des nations. Mais c’est patent: chacun est sûr d’être dans son bon droit et soupçonne l’autre de le vouloir tromper, on biaise, on ruse, on ment, que des pieuses et vaines intentions … Et quand bien même des consensus d’Etat à Etat sont trouvés ça et là sur tel ou tel point, qu’est-ce face au lancinant défi de cette démographie mondiale? On atteint au coeur même de l’homme … Est bien naïf qui ne voit pas que nous entrons lentement dans un nouveau cycle de guerres mondiales. C’est encore une fois ce fléau qui remettra tout à plat et imposera par cette frayeur une nouvelle façon de penser la vie. C’est ainsi: depuis que l’homme est homme, il n’a jamais trouvé mieux que ça pour se préserver et se sauvegarder dans son environnement …
    Aïssa.

  58. Je suis bien « content » de voir l’énervement de la grande majorité des commentateurs ici.
    S’il nous énerve le petit-fils de Jacques, c’est que quelque part il a raison…
    Nous n’aimons pas être dérangés dans notre confort (moi non plus). Nous n’aimons pas être bousculés dans nos certitudes (moi de même).
    C’est vrai qu’il pourrait se faire un peu plus rare sur nos écrans. Son discours s’en grandirait…

  59. Catherine JACOB

    @Bernard | 07 octobre 2009 à 15:53
    « Merci mon général pour le pétoncle. »
    Ha, ha ! ça m’a bien fait rire moi aussi d’apprendre de la bouche même de celui que les médias nomment ‘l’ex-espion’, que ce dernier n’avait pas un Q.I de pétoncle. Qu’avec art, ce sexisme se pare ! Moi qui ne prétends pas tout à fait au Q.I à la noix de Pecten maximus ou encore de la St Jacques de Sandro Botticelli, théâtre de la naissance de Vénus, je n’aurais bien évidemment jamais eu l’idée de faire remarquer que je n’étais pas dotée d’un Q.I d’âne bâté, ou encore à l’allemande, de la paille qui le nourrit et dont Karl Lagerfeld nous a gratifié avec sa dernière collection Chanel : « Dumm wie Stroh sein » (bête comme de la paille) ! Et que dire du cageot de pétoncles sur la paille porté par un âne !!

  60. « La majorité des scientifiques du monde entier nous prévient que si nous dépassons les deux degrés d’augmentation de la température terrestre, les choses deviendront absolument incontrôlables. »
    Cela me paraît un peu hasardeux (je n’aime pas trop me définir, mais docteur en maths applis j’ai quelques compétences en modélisations, alors dis ce que je crois être le plus juste et surtout le plus utile) que, déjà, de cerner le problème avec, non cette gravité, mais cette précision qui fait sourire tout scientifique un peu sérieux.
    Non que le problème n’existe pas, même Allègre sait et admet que les productions humaines dans leurs croissances et leur nature tendent à modifier de plus en plus notre environnement (celui que maîtrisons à peu près bien, le sol, les eaux – si si, pas la mer bien sûr, mais nombre de cours d’eau – mais pas du tout l’atmosphère et c’est là qu’est l’essentiel du problème)
    mais c’est la nature du danger dans sa progression qui est contestable. Les deux degrés avancés font pouffer quiconque sait que l’on ne peut pas prévoir la météo à plus de trois jours de manière réellement sérieuse, ni même localement à quelques heures près – allez sur le site de MétéoFrance et tester leur planificateur « à une heure », notez enfin la différence entre ce qui prévu dans l’irruption de la pluie et son irruption réelle – ce qui ne signifie en rien que MFrance soit une secte de charlatans, mais qu’ils proposent la solution en temps long d’un système assez chaotique pour que le temps long efficient nous semble déjà bien court…
    Il peut certes arriver que des systèmes plus complexes donc plus vastes se comportent de manière paradoxalement plus stables du fait des oppositions déphasées qui en grand nombre ont peu de chance de tirer toutes dans le même sens, comme les atomes de votre poêle à frire ont le bon goût de le faire pour que l’ensemble ne vous saute pas au visage.
    Certes.
    Donc, le travail des climatologues a bien sûr du sens. Mais pour le certifier quantitativement nous manquons de données, l’échelle de temps de leurs travaux n’étant pas celle de la météo, les vérifications d’évolution sur des décennies ou des siècles sont pour l’instant un peu jeunes.
    Les deux degrés annoncés sont noyés là-dedans…
    Maintenant, la croissance comme le peuplement progressif, il faudra bien l’arrêter quelque part, alors autant y réfléchir de suite. Mais pas sous les injonctions des pires pollueurs et pas à la manière millénariste voire eschatologique qui est chez certains devenue tant à la mode, qu’elle leur tient lieu de « pensée unique », surtout quand est pétrie de ces appels au repentir qu’on aimerait surtout leur voir déjà endosser.
    AO
    Quant à YFB, dont je fais Feux du H sans le fumer pour autant, il a intégré récemment, probablement de bonne foi, une dimension écologique à ses pérégrinations héliportées (pedigree pale comme votre toutou) pour nous faire prendre conscience de ce que savions (certes pour les plus « éduqués » ou les plus « sensibles ») depuis des lustres (ceux au-dessus de, même, son hélico), oubliant de s’auto-admonester au passage, lui qui nous pondit certes de belles cartes postales, mais au prix de quelle pollution et surtout de quelle renoncement à toute éthique, brouillant un message pourtant simple, et comme Hulot, calamiteuse mal placé pour nous entretenir de ces problèmes cependant réels.
    Me reviennent ces mots du philosophe Yves Michaud ouïs à « l’esprit public » – FCulture le dimanche matin – qui relataient sa grande surprise que de voir sur un sentier corse descendre de deux gros 4*4 les familles Hulot et Barnier, MB, troisième larron de cette sinistre farce.

  61. Christophe Brunel

    Aaahh ça fait du bien, ça dégage les humeurs mauvaises, bref ce billet est tout à fait écologique.
    Merci M. Bilger.

  62. Bon billet, si je puis me permettre.
    Hulot agace, c’est un fait.
    Il ne faut pas se servir de la voiture, mais les pets d’une vache polluent plus que la voiture au niveau de l’effet de serre !
    Le fanatisme écolo est guidé par la décroissance, mais seule la technologie nouvelle, et donc la croissance, va sauver la planète.
    L’écologie traîne un parfum de gauchisme mal digéré, mais ce sont les VRP payés à la « com » qui mettent en œuvre la révolution domestique de l’électricité propre, solaire, et pas un quelconque plan quinquennal !
    Cordialement

  63. « Finalement » je me demande si il n’y a pas une sorte de millénarisme à retardement dans la phase que nous traversons. Si ce n’est pas aussi ce sentiment de vastitude devant un siècle et un millénaire à inventer ou au moins à bien initier qui motive une partie de ces appels à un renversement si radical de nos modes de vie, cet appel à cet examen de conscience généralisé ?
    Les sociologues des décennies à venir en feront leur miel, comme les philosophes et les psychanalystes, heureux eux.
    AO

  64. Nous savons, nous affirmons les pour comme les contre… Pourtant si nous méditions cette maxime attribuée à Socrate :
    « Je sais que je ne sais rien »
    Et cette autre attribuée à Pyrrhon (d’après Fénelon) :
    « Celui qui sait qu’il ne sait rien sait déjà beaucoup »
    La seule conclusion que je puisse tirer c’est que nous ne savons pas grand-chose, en sommes-nous conscients ?
    @ Catherine Jacob
    Le général n’a certes pas un QI de pétoncle, mais il n’a pas précisé de combien de points au-dessus de celui-ci le sien s’élevait.

  65. « Ainsi, s’il est une chose que je n’ai pas comprise à ce jour, c’est le «croissez et multipliez» biblique que l’on retrouve aussi pour l’essentiel dans les grands dogmes religieux …  »
    Aïssa,
    Le principe premier de tout organisme vivant est de maintenir sa condition, aux suicides près, triste exception à cette solide règle.
    Il en va d’un organisme social comme des autres, plus nombreux sont les semblables le constituant, plus il est fort. Les auteurs des livres sacrés l’avaient compris comme nous (disons 3000 ans pour la Bible pour faire simple et pour faire une sorte de zeugma, aussi).
    AO

  66. Gloups, ai oublié de préciser que cette règle de proportionnalité liant nombre et force est vraie tant que d’autres contraintes (alimentation, oxygénation… accès aux éléments indispensables à ses membres) ne sont pas rencontrées, ce qui étaient bien évidemment le cas au temps des auteurs desdits livres.
    Sorry.
    AO

  67. Aïssa, toujours votre suffisance qui vous faisait dire, il y a peu, en vous adressant à Daniel Zagury qu’il débitait des lieux communs psychiatriques et à moi-même, aujourd’hui, que je ne parle que de choses bien connues. Parce que vous imaginez peut-être que votre long développement sur la démographie nous apprend quelque chose ?
    Oursivi,
    Je suis bien content pour vous que vous ayez un beau diplôme, mais pardon, je préfère écouter les cinq cents scientifiques du GIEC.

  68. « Je suis bien content pour vous que vous ayez un beau diplôme, mais pardon, je préfère écouter les cinq cents scientifiques du GIEC. »
    Rédigé par: Laurent Dingli | 07 octobre 2009 à 19:06
    Merci.
    Ahhh malheureux… que dis-je, misérable que suis, je savais qu’avais oublié quelqu’un à mon lointain pot de thèse.
    Ah si comme vous j’avais pu prophétiser !…
    Bon, un peu de sérieux, et on se moque pas de ses petits camarades.
    Je ne prétends pas détenir la vérité, je sais le sérieux de la plupart d’entre eux, je vous donne juste quelques éléments difficilement contestables, non aux fins de contredire ce qu’ils avancent, juste à celles de relativiser ce genre d’assertions péremptoires, et de mener une réflexion personnelle qui complète dans le cadre des maigres explications défendables ici, la leur. Je n’ai pas l’immodestie de contredire le fond du travail du GIEC, juste celle de vérifier l’usage qu’on en fait…
    Sur le fond, bien entendu, il faut commencer à se coltiner le problème, mais ne ressemblez pas à ce scientifique (prof de méca de je ne sais plus quelle grande école) qui prédisait en 1888 que passé cent et je ne sais plus combien de mètres, l’alors embryon de tour Eiffel s’effondrerait sous son propre poids…!
    Qu’on se soit posé le problème de l’ordre de grandeur de la hauteur maximale de ce type de structure, comme Koechlin* et Nougier l’avaient bien évidemment fait, est une chose utile, pas celle de prophétiser un résultat au quart de poil près qui n’épate que les gogos.
    AO pas GaOgaO
    * salut Anne !

  69. « je brûlais un tas de feuilles mortes dans un pré. »
    Rédigé par: Polochon | 07 octobre 2009 à 17:20
    Auriez mieux fait de les laisser se décomposer comme les dealers de la cité voisine qui fument pas les mêmes herbes mais polluent autrement plus, je suis d’accord, et avec vous, et avec les gendarmes, et avec votre esprit aussi, pour rester dans le zeugma, car il faut battre le faire pendant qu’il est show.
    AO

  70. Dire que Nicolas Hulot est heureux d’annoncer des catastrophes car ça le propulse au devant des médias, c’est un procès d’intention. Avant de critiquer, il faut bien s’informer ; et écouter, par exemple, les conférences de Jean-Marc Jancovici qu’on trouve très facilement sur le net. Tout y est dit (très bien) et démontré.
    Vous parlez d’une dérive totalitaire de cette idéologie écologique. Mais il y a un principe absolument totalitaire qui nous arrive dessus à grande vitesse, c’est le principe de réalité, qui s’imposera violemment si on ne fait rien. Nicolas Hulot ne cesse de répéter qu’il croit en l’intelligence, en l’imagination, dans le bon sens de l’Homme pour surmonter les défis à venir. Le problème, c’est que maintenant, pardonnez-moi l’expression, il faut se bouger le cul !
    Un dicton dit : « Quand le sage pointe le doigt pour montrer la lune, le fou (ou le simple d’esprit) regarde le doigt. Je m’aperçois que beaucoup, beaucoup de gens regardent le doigt.

  71. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Laurent, bien sûr que ce sont des lieux communs psychiatriques, Zagury ou pas … Qu’est-ce que vous croyez? que je suis impressionné par un nom, un titre?… Ces lieux communs, je les accepte tels et d’aucuns qui sont au fait de ces choses également; il n’y a rien de péjoratif à être un lieu commun; c’est la restitution d’une leçon bien apprise … Innover, créer, c’est autre chose et en ce domaine par exemple n’est pas Charcot, Freud ou Henri Ey qui veut. Vous-même êtes dans la restitution de leçon apprise et il est tentant, puisque vous dissertez brillamment, que l’on vous incite à aller au-delà … Or vous n’y allez pas; vous vous contentez d’une sortie rapide me concernant (j’ai l’habitude, je ne vous en veux pas …) et cette fois d’attaquer lamentablement Oursivi en ses diplômes, ce qui n’est pas très malin vous en conviendrez et ne vous honore pas … Oursivi qui soit dit semble davantage avoir compris mon propos et sa pertinence. D’ailleurs je réponds …
    Excellent Oursivi! Ce qui était juste et légitime à une époque ne l’est plus à une autre … Ainsi, oui, les rédacteurs de la Bible et, plus généralement, des livres fondateurs des religions dominantes n’étaient pas forcément dans l’erreur en cette chose quand ils la prescrivaient, je ne le nie pas … Cependant aujourd’hui nous sommes plus que jamais en ces fameuses contraintes matérielles que vous évoquez et néanmoins le principe religieux reste figé, tenu encore à la lettre en somme. Or on ne saurait faire fi de la prégnance sur l’inconscient humain de ce fait religieux. Des millénaires de ce travail sourd … Ainsi ces interdictions dogmatiques qui demeurent telles l’interdiction de l’avortement, des limitations de naissances, etc. Même au bord du gouffre, c’est encore et toujours «croissez et multipliez» … Si on ne s’attache pas à résoudre en même temps ce qui est devenu un réel et grave problème d’humanité qui est comme le pire dilemme jamais rencontré par l’homme, vouloir faire une quelconque écologie environnementale est comme pisser dans un violon …
    Aïssa.

  72. @ Laurent Dingli
    500 scientifiques au GIEC… C’était avant les démissions de beaucoup d’entre eux qui ont vite pris conscience qu’ils étaient là pour cautionner quelques gourou verts. Et ceux qui sont restés, c’est parce qu’ils sont tenus par les subventions. « Pas de caution, pas de pognon pour la recherche ».
    Je vous fatigue, j’en suis fort aise… Aurais-je touché une corde sensible ?

  73. Catherine JACOB

    @Bernard | 07 octobre 2009 à 18:47
    « Le général n’a certes pas un QI de pétoncle, mais il n’a pas précisé de combien de points au-dessus de celui-ci le sien s’élevait. »
    Gageons qu’il s’élève suffisamment au-dessus des noix pour soulager la coquille du prévenu de son corail et mettre un TGV dans celle de l’homme politique.

  74. « Or on ne saurait faire fi de la prégnance sur l’inconscient humain de ce fait religieux »
    Aïssa
    Oui, c’est tout à fait cela, mais les peuples Occident, Chine… ont là sacrément progressé, même l’Afrique s’y met aussi, cela sera plus long mais la lumière finira par percer.
    ‘You must believe in spring*.’
    Bill Evans*
    AO
    * garçon qui ne manquait pas de ressort

  75. 28 degrés un 7 octobre…
    Les cinq années les plus chaudes depuis qu’on relève les températures, sont comprises entre 1999 et 2009…
    Continuons notre égoïsme petit bourgeois. Et laissons nos enfants gérer les problèmes que nous créons. Quelle lâcheté, quel égoïsme, quelle bêtise…
    Trois mots qui qualifient assez bien ce billet qui finalement, nous demande de ne rien changer à nos habitudes qui, nous le savons, sont mortifères pour nous, nos enfants et la planète.
    Déçu qu’un esprit aussi brillant soit finalement si étroit.

  76. @Bernard : « La seule conclusion que je puisse tirer c’est que nous ne savons pas grand-chose, en sommes-nous conscients ? »
    A lire vos divers commentaires, cette maxime s’applique particulièrement bien à vous. Vous ignorez des concepts scientifiques pourtant très basiques et vous semblez même ne pas connaître non plus ce discours des écologistes que vous critiquez…
    Extraits :
    « Heureusement qu’il y a l’effet de serre sinon il ferait – 18° sur la planète ! » (les écolos ne disent pas le contraire, mais utiliser cet argument pour suggérer que les GES sont inoffensifs est à peu près aussi idiot que de laisser brûler sa maison, au prétexte que « heureusement que j’ai du feu dans la cheminée, sinon j’aurais froid »)
    « Les talibans de l’écologie mettent toujours en avant le futur… lointain » : vous en êtes restés au discours des écolos des années 70… mais entre temps les catastrophes qu’on nous annonçait sont désormais dans un futur proche (pour ma part, j’espère être encore vivant dans quinze-vingt ans), voire déjà enclenchées (inondations, famines, feux de forêt, montée des eaux…)
    « mais la terre a surtout un passé et on trouve dans ses strates des zones où elle fut bien plus polluée que maintenant sans qu’il y ait la moindre explication rationnelle. »
    Cette fois vous confondez pollution et forte proportion de CO2 dans l’atmosphère, c’est vraiment désespérant.
    Ailleurs vous comparez la montée des eaux à venir (« 1 mètre, une vaguelette ») avec celle qui a inondé le passage de la grotte Cosquer, en oubliant que depuis Cro-Magnon l’homme n’est plus quelques centaines de milliers mais quelques milliards, dont une bonne partie vit sur le littoral. Un détail, direz-vous ?
    Vous arguez que 67 % des Français trouvent Nicolas Hulot crédible, mais pensez-vous l’être davantage, avec toutes ces approximations du café du commerce alignées à chacun de vos commentaires ?
    Il est illusoire de les corriger toutes, car de toute façon vous répondrez par d’autres croyances, d’ailleurs votre vocabulaire (« talibans », « ayatollahs ») montre bien que votre rapport à l’écologie est une affaire de croyance, de magie. Informez-vous et vous sortirez peut-être de cet obscurantisme que vous reprochez. N’ayez pas peur d’entrer dans l’âge des lumières ! Mais attention, ça demande de l’exercice.
    @ Olivier : « c’est effectivement dommageable que la rhétorique écologiste s’emploie à présenter sous un rapport antagoniste le développement humain et la protection de l’environnement »
    C’est faux ! La rhétorique dit au contraire que la protection de l’environnement protégera le développement humain. Continuons comme ça et le développement humain se soldera par un effondrement général (chômage pour tous, guerres, famines, compétition acharnée autour des dernières ressources, quelle belle vision du développement humain !). Vous semblez confondre « développement humain » et « société de consommation », c’est bien triste je trouve.
    (Cela dit j’apprécie vos propos mesurés) (pas comme les miens)
    @ Aïssa : « Comment résoudre le problème de la démographie humaine galopante qui SEULE ET ELLE SEULE induit les problèmes écologiques menaçant à terme l’existence de toute espèce vivante? »
    C’est encore faux !
    Certes l’aspiration au mode de vie occidental des pays en développement (Brésil, Inde, Chine…) + les quelques milliards de terriens supplémentaires qui vont arriver d’ici deux ou trois décennies ne manqueront pas d’aggraver à l’extrême la crise en cours, mais n’oubliez pas que les mécanismes qui commencent à se faire sentir depuis quelques années se sont déclenchés avec l’avènement de la société industrielle pour un petit nombre de terriens (monde occidental, grosso modo)… On n’a pas attendu la surpopulation pour tout dérégler. C’est il y a 20/30 ans qu’il aurait fallu commencer à réagir.
    Mais à l’époque les écolos on ne les écoutait pas, parce que leur discours était trop gentil. Et aujourd’hui on voudrait refuser de les entendre car ils seraient trop catastrophistes ?
    Délire complet.

  77. @ Bernard : « Je vous fatigue, j’en suis fort aise… Aurais-je touché une corde sensible ? »
    Vous avez surtout touché le fond, mais Laurent Dingli est trop distingué pour l’exprimer comme ça.

  78. Libre à vous, l’auteur, de faire partie des autruches. Comment peut-on décemment choisir de nier l’évidence à ce point, à savoir que notre planète va droit dans le mur ?? Bonne soirée pantoufles, alors.

  79. @Laurent Dingli, Oursivi et quelques autres
    Cher Laurent,
    Votre commentaire initial est excellent, je vous apprécie et vous le savez.
    Toutefois, vous et moi ne sommes pas spécialistes qualifiés en sciences, contrairement à d’autres sur ce blog. Je me doutais bien que le billet de Philippe entraînerait ces réactions, il le savait aussi. Je ne me place pas sur le terrain du scientifique, j’en serais bien incapable, en matière d’écologie. Ce que je n’accepte plus c’est le diktat de deux ou trois écologistes clinquants qui prétendent nous culpabiliser et qui parviennent à nous taxer (la fameuse taxe carbone), alors qu’ils ne sont eux-mêmes qualifiés en rien au passage. Hulot et Arthus-Bertrand sont insupportables, ils ne sont en rien des scientifiques reconnus, mais usent et abusent d’une aura médiatique qui finit par écoeurer.
    Personne ne dit qu’il faut polluer davantage ou que l’on se fout du sort de la planète, encore faudrait-il prouver que l’homme en soit seul responsable.
    Cher Axel Oursivi,
    Je ne vous avais pas encore répondu, mais j’apprécie votre bon sens et les superbes photos de votre blog qui valent bien celles de l’hélicologiste.

  80. On peut à la fois trouver que Hulot est insupportable et penser qu’on ne peut pas continuer à gâcher et brûler toutes les ressources de la planète. Cela n’a rien d’incompatible. Au contraire. Hulot ne fait qu’angoisser les gens, les jeunes surtout, je le constate autour de moi. Désolée de le dire mais je le trouve stupide ce gars. On a tout de même le droit de le penser et de le dire. On est encore libre dans ce pays ou bien on va me condamner pour lèse-majesté envers le nouveau Dieu Hulot ?
    Je précise que le développement durable, je m’y intéresse depuis plus de 10 ans. C’est peut-être pour cela que Hulot m’insupporte. Il gâche tout avec son discours pour abrutis. Parce que maintenant, il faut faire des choix : les choix on les fait en réfléchissant pas en faisant péter de trouille et de culpabilité.

  81. @ Nekkonezumi
    Notre planète ne va pas dans le mur. Le climat se réchauffe dangereusement pour l’équilibre actuel mais la planète ne va pas dans le mur, elle a encore 5 milliards d’années devant elle, avec ou sans nous.
    C’est une des raisons pour lesquelles j’en veux à Hulot et ses copains, c’est qu’ils disent des non-sens que les gens répètent sans se rendre compte que c’est idiot !
    Dire que la planète va dans le mur, c’est idiot et c’est faux. « L’humanité va peut-être dans le mur » est plus proche de la réalité.
    Nom d’un chien, les mots ont un sens !

  82. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Tout de suite, là, un orage violent sur Reims, sérieux, ça vole dans tous les sens, les rues en bas de ma tour sont comme des petites rivières, comme quand j’étais petit et que je vagabondais sous ces pluies… Des arbres emportés près de chez moi, la bourgeoise a fermé les fenêtres, les chats se sont enfuis… Foutus pollueurs ! c’est de leur faute, ça… Et ma bagnole ? elle a morflé ma bagnole ? Je vais voir par l’ouverture des volets si elle est toujours bien garée… Putains de pollueurs responsables dérèglement climatique ! si ma bagnole est cassée à cause vos gueules !…
    Aïssa.

  83. Chers… plusieurs commentateurs :
    Je voulais juste recopier les deux derniers paragraphes du billet pour ajouter un commentaire :
    « Enfin, puis-je, sans légitimité particulière, suggérer à Nicolas Hulot de changer de ton pour nous donner envie d’accomplir de petits pas vers un mode de vie plus sain, plus économe ? Je n’irais jamais faire de mon quotidien une sorte de pensum domestique où le moindre élan devrait être aboli parce qu’à tout instant le poids du destin mondial pèserait sur mes épaules. Mais il y a une marge. Il y a, j’en suis persuadé, une écologie pour honnêtes gens. Pourquoi Hulot n’aurait-il pas l’habileté et la sagesse de ces médecins non spécialisés dans la diététique qui, pourtant, vous convainquent bien mieux de la nécessité d’un régime acceptable que les diététiciens les plus rigides qui vous en dégoûtent ? Il est clair qu’on n’a pas envie d’un avenir encore plus sombre avec le remède qu’avec le mal. Un peu d’humanité ne nuirait pas.
    Je déteste ces bonnes idées qui se dégradent en idéologie. Premier conseil : que Nicolas Hulot nous laisse un peu vivre et rabâche moins !  »
    Je ne crois pas que PB critique le fond, mais la forme. Et il a raison !

  84. Et pour finir (après je me tais) :
    à ceux qui trouvent qu’on entend trop les écolos, les Hulot, les YAB et compagnie, essayez de vous représenter la part réelle de leur discours dans le bavardage médiatique général (pubs, journaux, hommes politiques…) qui nous rabâche au contraire toute la journée de dépenser, acheter, consommer, remplacer, jeter, toujours mieux, toujours plus, qui nous bourre le crâne à propos de la croissance, la croissance, la croissance, et des Français qui vont bien sous prétexte qu’ils ont beaucoup dépensé, et du moral des ménages qui baisse parce qu’ils n’ont pas acheté beaucoup, et du moins cher, du moins cher, du moins cher, et du deux pour le prix d’un, et du 20% gratuit…
    Vous trouvez vraiment que le discours d’un Hulot est déprimant et omniprésent comparé à ce vacarme perpétuel et débilitant ?
    C’est pour sauver ce système malade que vous vous battrez ? Vous croyez seulement que rejeter tous les Hulot de la terre ça le sauvera ?
    Sortez de la torpeur avant que la réalité ne vous rattrape.
    (à Florence : « il faut faire des choix : les choix on les fait en réfléchissant pas en faisant péter de trouille et de culpabilité. »
    Certes certes, seulement beaucoup de gens ici n’en sont même pas à se poser la question du choix, ils vivent uniquement dans le présent et sont juste certains qu’il n’y a qu’à continuer comme ça ; à un moment il faut bien poser le constat pour montrer, même de façon positive, qu’il y a des choses à faire) (sinon en face ce sera « mais ça sert à rien, et puis moi je m’en fous, et d’abord tout va bien puisque je mets la doudoune l’hiver, je mange à ma faim et il y a de l’essence à ma pompe ») (rayer la mention inutile)

  85. Il y a d’autres sites très documentés parlant du réchauffement « climatique », j’allais dire « médiatique »…, à savoir : http://www.climat sceptique.fr, écrit par de vrais scientifiques, uniquement scientifiques, pas des politiques ou responsables d’associations. Mon opinion, comme celle de beaucoup de personnes que je rencontre, est qu’il fallait un prétexte « écologique », pour taxer encore et toujours… J’ai des photos que j’ai prises au-dessus de la Baie James en mai 2007, glacée comme jamais ! Comment les faire publier ?

  86. L’écologie sortie de tout
    Il est une maladie médiatique bien courante qui cherche à limiter les champs de l’esprit à une unité de temps et d’action. L’écologie n’échappe pas à ce travers. Il n’y a pas une crise écologie comme il n’est de sauveur suprême. Mais le malheur veut que nous nous fassions peur avec une prédiction sans vouloir comprendre la somme des dangers que nous nous sommes posés.
    Dérèglement climatique… certes. Mais quid de la biodiversité qui fond comme banquise en été, quid des crises de l’eau présentes et à venir… Et que dire des limites si proches de notre petit éco-système, tant en terme de ressources que d’absorption des impacts. Le danger étant cette incapacité à mener une analyse systémique un tant soit peu fiable pour construire un avenir.
    Et que dire de ce rapport au temps si immédiat qui oublie avenir et Histoire? Faut-il alors s’étonner que les prophètes soient cathodiques et les messages si dépouillés. Nous, un nous qui parle d’humanité, nous avons donc franchi une étape historique en quittant le temps des chasseur-cueilleur pour entrer dans l’âge nouveau qui est le nôtre. Cette deuxième humanité ne cessera de s’urbaniser, de partager le travail, de se capitaliser. Là voilà aujourd’hui face au temps du changement pour une troisième phase de cette histoire au chapitre beaucoup trop long pour tenir dans un 60 mn, hors soustraction publicitaire.
    Faut-il pour autant, sous un coup de colère ou d’exaspération passagère se priver de toute réflexion sur la construction d’un futur viable et sur l’invention de cette nouvelle phase qui doit se faire à périmètre constant (La conquête de Mars ne nous apportant que peu de répit) mais à bientôt 8 milliards ? Faut-il oublier que l’écologie est une science, un de celle qui nous donna aussi le feu, la roue ou la relativité restreinte…
    Non, Monsieur Hulot a bien peu d’importance. Il est de cette sphère médiatique qui vit au jour le jour du fait divers et de catastrophes. Mais une presse attachée au spectaculaire qui se gave de meurtres est-elle la preuve de la non-existence du crime ? Un article mal écrit, mal informé, pour tout dire, un article qui n’a plus de lien avec le journalisme fait-il du fait une illusion ?
    Monsieur Hulot vous fatigue ? Mais est-ce là la question qui nous intéresse ? Magistrat, cesseriez-vous de pratiquer parce que France Soir ne vous convient plus dans sa relation des crimes ? Face à quelques malins qui vivent sur le dos des dangers que nous nous créons par inconscience, devons-nous perdre l’esprit ?
    Allons, cessons de chercher une nouvelle façon de repousser ce que nous ne voulons pas voir en créant d’artificielles polémiques. Ce ne sont encore que des mots sur les maux, une consommation de diversion contre une écologie de punition. N’est-il pas temps de passer à une écologie de solutions ?

  87. Je vois que personne n’est allé visiter le site de Jean Zin, pourtant les écolo-sceptique-pessimiste-positivistes y trouveront, malgré parfois l’ésotérisme du philosophe révolutionnaire, du grain à moudre ou des passions à étouffer…

  88. Alex paulista

    Cher Ludovic
    Vous écrivez:
    « Personne ne dit qu’il faut polluer davantage ou que l’on se fout du sort de la planète, encore faudrait-il prouver que l’homme en soit seul responsable. »
    Je pense le contraire. Toutes ces pressions pour la prise de conscience qui se basent sur le sentiment de culpabilité sont justement de nature à faire perdre foi en l’humanité, et sont contre-productives.
    Car enfin, en quoi savoir que l’homme en soit le seul responsable ou non change-t-il un iota au problème ?
    Vous êtes dans une vision religieuse du monde, Hulot aussi. Ce n’est pas productif.
    Les scientifiques du GIEC croient juste que la probabilité qu’il nous arrive des gros pépins incontrôlables est grande, sans savoir exactement lesquels.
    Mais les gens ont besoin d’images pour fixer les idées, et ces scientifiques ont compris que c’était le seul moyen d’avancer. Ils sont en mission.
    Un Allègre, qui étudie depuis des décennies les climats des autres planètes, peut sans difficulté mettre à mal ces théories sur le plan scientifique en se faisant mousser.
    Ce n’est pas que les 500 scientifiques du GIEC sont moins bons, c’est juste qu’ils ne sont pas dans le même registre…
    Et Allègre a le don de les énerver, car son discours est un argument pour des politiques qui ne veulent rien faire.
    Cher Laurent, ce que veut dire notre docteur en maths, c’est que mathématiquement, il est presque certain que l’avenir sera très différent du scénario le plus probable.
    Comme dans tous les processus stochastiques, la chose qu’on prévoit le mieux, c’est la propagation du chaos lui-même, pas tellement la direction…
    D’ailleurs, j’attends avec impatience qu’on demande de pricer en bourse des dérivés de produits climatiques.
    J’achèterai quelques straddles.

  89. Sebi
    Du côté catastrophes j’essaierais d’être plus crédible que vous l’êtes, vous avez une certaine concurrence avec les témoins de Jehovah.
    Quant à m’exprimer, je le fais toujours au conditionnel…
    Effectivement on peut constater un certain réchauffement climatique, hier 7 octobre il a fait plus chaud qu’avant-hier 6 octobre… Une hausse de 3 degrés en deux jours c’est grave.
    Votre écologie est une écologie de « salon » comparable au spiritisme du XIXème siècle.
    Je rectifie votre réponse : 67% des Français trouvent Nicolas Hulot non crédibles, c’est vrai qu’ils n’ont pas appris le B.A-BA de l’écologie dans le Marabout Flash…
    Pour m’amuser un peu, il y a un problème freudien chez les écologistes, une lutte entre un surmoi sadique et un moi masochiste.
    Mais je sais, vous allez me répondre « On voit que vous n’avez pas lu Freud »… Je suis heureux pour vous, vous êtes comme Mallarmé – Amen – Ite, missa est

  90. @ Sebi
    « J’ai touché le fond ». Pas la peine que je vous cite le proverbe arabe « les chiens aboient… etc. »
    Pour paraphraser Michel Audiard : « Une personne qui se déplace pour toucher le fond va toujours plus loin et en apprend toujours plus… que deux écolos assis devant leur poste de télé. »

  91. Cher Ludovic,
    Je vous apprécie aussi et vous le savez. Pour vous répondre au passage suivant :
    « Ce que je n’accepte plus c’est le diktat de deux ou trois écologistes clinquants qui prétendent nous culpabiliser et qui parviennent à nous taxer (la fameuse taxe carbone), alors qu’ils ne sont eux-mêmes qualifiés en rien au passage. Hulot et Arthus-Bertrand sont insupportables, ils ne sont en rien des scientifiques reconnus, mais usent et abusent d’une aura médiatique qui finit par écoeurer ».
    Je vous dirai que la question de la taxe carbone dépasse, et de loin, les revendications de deux ou trois écologistes clinquants, comme vous dites. Elle n’est pas non plus le fruit d’une divagation sortie de je ne sais quel esprit avide d’impositions. La taxe carbone n’est que l’un des éléments du dispositif mis en place par le Grenelle de l’environnement. Si l’incitation et les mesures d’accompagnement sont indispensables, elles ne suffisent pourtant pas à modifier les habitudes de consommation avec la rapidité que le changement climatique nous impose, il faut donc donner un prix aux émissions de carbone. Vous savez peut-être que l’Union européenne est probablement sur le point de se doter d’une taxe carbone harmonisée afin d’affronter le plus « sereinement » possible le sommet crucial de Copenhague. Vous m’accorderez que si tous les pays européens envisagent sérieusement d’emprunter une telle voie, ce n’est pas pour faire plaisir à Nicolas Hulot, ni même pour sanctionner les citoyens de l’Union, ce qui serait étonnant de la part d’une Europe libérale. Je vous renvoie au lien de Futura-sciences sur cette info :
    http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/en-bref-bientot-une-taxe-carbone-europeenne_20672/

  92. J’ajoute en lien, mon cher Ludovic, le texte très intéressant de la dépêche AFP du 3 octobre sur l’instauration possible d’une taxe carbone par les 27. Vous y verrez que les ministres des Finances, qui ne sont pas des « écolos clinquants », mais des gens pragmatiques, sont loin d’être hostiles à ce projet qu’ils étudient même le plus sérieusement du monde.
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hckShbO8wX9_wL0z5QuSiNSCFL2w

  93. PS : donc, si des « écolos clinquants » ont permis modestement (bon, l’adverbe jure un peu avec Hulot), s’ils ont permis avec bien d’autres d’en arriver à une mobilisation européenne, je leur dis bravo, et je les remercie, avec ou sans narcissisme, avec ou sans hélicoptère. Bien sûr, mon cher Ludovic, que vous et moi ne sommes pas des scientifiques, mais cela ne nous empêche pas d’écouter et de nous forger des opinions. Pour ma part, je n’essaie pas de les travestir en vérités révélées. Bien sûr encore, les scientifiques n’ont jamais eu la prétention d’affirmer que la température terrestre aura augmenté de deux degrés à onze heures du matin, le 20 janvier 2025, mais ils nous font part de leurs préoccupations, et ceux qui comprennent plus vite que les autres, comme l’astro-physicien canadien Hubert Reeves le répètent depuis très longtemps déjà. Alors, on peut se limiter à des déclarations de comptoir sur les dinosaures et le Yellowstone, mais on peut aussi essayer, humblement, d’anticiper au maximum les difficultés à venir. Ce ne peut être que profitable pour l’humanité d’une part parce que cela nous oblige à travailler de concert en mettant un peu de côté les égoïsmes nationaux. Si nous y parvenons, même timidement, ce serait déjà une grande réussite ; d’autre part parce que, pour une fois, le politique essaie d’anticiper, contrairement à ce que nous répètent certains esprits paresseux.

  94. @ Bernard : vous persistez à tout confondre, cette fois c’est météo et climat, comme ce bon vieux Claude Allègre. Bravo pour votre pertinence.
    (désolé, effectivement j’ai éludé le « non » par mégarde, sans doute un lapsus)
    @ Florence : oui enfin faut pas non plus s’absoudre du problème. Certes la planète, à terme, se remettra de la crise (l’homme c’est nettement moins sûr), mais faut pas non plus s’imaginer pour autant que l’homme, lui, est inoffensif. Il provoque quand même actuellement la sixième extinction de masse de biodiversité, c’est pas rien… (chercher dans google)
    @ tous : ça me fait bien marrer l’idée que le réchauffement climatique puisse être un canular, comme s’il n’y avait pas assez de problèmes comme ça pour que les véreux de tout poil puissent en tirer profit…
    Par ailleurs, supposons que ce soit effectivement un canular, ça n’enlève rien au problème de la raréfaction des ressources, qui a déjà commencé lui aussi (ou alors c’est encore un complot ? Ah oui j’avais oublié, le pétrole cher c’est uniquement à cause des taxes)

  95. Cher Axel Oursivi,
    Je ne vous avais pas encore répondu, mais j’apprécie votre bon sens et les superbes photos de votre blog qui valent bien celles de l’hélicologiste.
    Rédigé par: Ludovic | 07 octobre 2009 à 21:39
    J’en rougis de confusion.
    BàV et à pas mal d’autres, aussi, ici.
    AO

  96. Bon, finalement nous avons bien avancé, on a réchauffé la planète et l’ambiance, conclu que Finkielkraut (mon croquemitaine que j’aime) n’est pas un dinosaure car n’a pas disparu – ou alors quelqu’un a inventé Philosophic Park – et compris qu’Hulot n’en manque pas, aussi que YFB shoote à la vitesse de son reflex, hélico presto.
    Merci PB, une vraie cour de récréation intellectuelle, votre BilBlog.
    Bon, quel est le programme du jour ?… OK, on passe au neveu du Tonton et au pouvoir d’achat en Asie.
    Allons voir de l’autre côté si existe aussi un pouvoir de rachat, au FN ils ont déjà le pouvoir de crachat.
    AO

  97. Citation : journal The Age (Australie)
    « There is not, now, much value in arguing about the science of climate change.
    Even if it’s wrong, enough people now believe it that it may as well be right. »
    [Désormais il n’y a pas tellement d’intérêt à discuter de la science du
    changement climatique. Même si c’est faux, il y a maintenant assez de gens qui y croient comme si c’était vrai. »]

  98. Oui, vraiment, instrumentaliser l’écologie comme un épouvantail pour faire peur et contraindre à des mesures avec lesquelles on n’est pas d’accord, mais qu’il est politiquement incorrect de refuser, c’est agir contre l’écologie même.
    Moi, les gens qui m’ont « convertie » à l’écologie, ce sont des gens qui construisaient leur maison avec des matériaux non polluants, malgré leur faible budget, et qui se donnaient la peine de cultiver un jardin bio avec intelligence, et qui n’enquiquinaient pas tout le monde: eux, ils ont fait changer plein de gens dans leur entourage, et dans le bon sens.

  99. Quant aux problèmes des pays pauvres, il faudrait d’abord que le gouvernement de la France arrête de faire élire des monstres à leur tête pour piller leurs ressources, avec un simulacre de démocratie comme ça vient de se faire au Gabon pour la n_ième fois.
    Et ça, Nicolas Hulot ne l’a pas beaucoup dénoncé !

  100. J’adore votre humour dans cet article, vous m’avez balancé à droite, à gauche, retourné, un franc régal ! je partage tout fait votre vision du sieur Hulot… Pourtant il s’oublie facilement, mais quand il est là, il fait barrage, il prend tout l’écran, on culpabilise si on l’écoute, et même si on l’écoute pas, on sait qu’il a dit…
    Faut respirer avec conscience, ni trop, ni pas assez, mais vaut quand même mieux pas assez que de trop, ca ferait desordre dans le monde de Monsieur Hulot autrement…
    J’arrête là, je tente de vous imiter, j’ai honte, vous avez été excellent, je m’en vais le relire histoire de m’offrir une bonne tranche de rire…

  101. Sur France Inter, dans l’émission de Stéphane Paoli ce samedi 10 octobre portant sur ce sujet, est intervenu Vincent Courtillot, directeur de l’Institut de Physique du Globe de Paris et professeur de géophysique à l’université Denis-Diderot à Paris.
    Son propos m’a paru d’une grande clarté, notamment quant au doute scientifique pesant sur les conclusions du GIEC affirmant que la hausse des températures actuellement constatée (ceci est un fait scientifique incontestable) serait quasi exclusivement due à l’augmentation du dioxyde de carbone, résultant principalement de l’activité humaine. En oubliant d’autres facteurs : l’activité solaire, les variations de l’orbite terrestre et l’activité volcanique.
    Son livre, « Nouveau voyage au centre de la Terre » (Ed Odile Jacob. Septembre 2009) me semble donc mériter une lecture attentive.

  102. Alain Juppé « a estimé que la taxe carbone devait être «douloureuse» pour permettre «un vrai changement» vers plus de vertu écologique dans les habitudes de déplacements des Français ». (source : journal 20 mn).
    Alain Juppé, Michel Rocard, deux anciens Premiers ministres, sans parler du projet de l’Union européenne… Bigre ! que d’écolos clinquants, mon cher Ludovic et combien de prétendus « idéologues » ne se montrent-ils pas partisans de la taxe carbone ! Ils sont nombreux à reprendre l’idée de Nicolas Hulot et de Jean-Claude Jancovici, cela ne vient-il pas fissurer vos certitudes ?…

  103. PS : quand je dis qu’ils sont nombreux à être favorables à la taxe carbone, je sous-entend nombreux de la trempe d’un Rocard, car le nombre n’a jamais été le gage de quoi que ce soit – Rocard donc, qui a longuement étudié la question et qui n’est pas du genre à se prononcer pour faire plaisir à Pierre, Paul ou Jacques. Les arguments de la politique spectacle, de la mesurette prise pour plaire aux écolos et autres idées paresseuses, ne tiennent pas une seconde. Juppé non plus ne mâche pas ses mots lorsqu’il est en désaccord avec Nicolas Sarkozy et il ne porte aucune idéologie. Mais il a réfléchi, il a observé, et il en est venu à la conclusion que c’était la seule alternative. Wake up guys !

  104. @Laurent Dingli
    Je n’ai pas de certitudes, c’est d’ailleurs bien tout le problème. Le scénario catastrophe que l’on nous sert régulièrement n’est qu’une hypothèse. Je vois surtout un nouvel impôt poindre. Vous n’en payez pas assez ?

  105. Vous devez en avoir suffisamment, mon cher confrère, de certitudes pour déclarer, d’ores et déjà, que vous ne partagerez sans doute jamais mon opinion sur la taxe carbone. Ceci dit, je n’en fais pas un article de foi, même si je crois cette taxe incontournable. Comme l’a encore rappelé Alain Juppé, elle doit s’accompagner de toute une série d’autres mesures visant à encourager nos changements d’habitude. Comprenez-moi bien, Ludovic, la catastrophe n’est pas une hypothèse, elle a déjà commencé : regardez l’incidence du changement climatique sur la famine en Afrique, sur les inondations/sécheresse dans le Sahel, les incendies monstres et tous les exemples si connus, pour reprendre l’appréciation d’Aïssa Lacheb-Boukachache. Les changements climatiques ont des effets très lourds. L’homme n’en est responsable que pour une partie qu’il est difficile à évaluer. Il n’en reste pas moins qu’il faut agir sur cette partie qui dépend de nous. C’est aussi simple que cela.

  106. Alex paulista

    Sur ce sujet je suis bien d’accord avec vous Laurent Dingli.
    Rien ne se passera tant que le pétrole ne sera pas 3 fois plus cher.
    Et l’énergie en général…
    Car le nucléaire pollue aussi (1/3 va dans les fils), et on a toute la technologie nécessaire pour en consommer bien moins: les systèmes de pompe à chaleur, d’énergie totale, les couches fines pour laisser rentrer les UVs ou les IRs, les fenêtres à pont thermique et doubles-vitrages, les moteurs thermiques à haut rendement, les transports en commun accessibles à toute heure, l’aménagement du territoire et l’urbanisation avec les transports en commun comme fils conducteurs pour créer de la ville intelligente…
    Tous ces sujets ne sont pas exactement de la décroissance, et tant que le porte-monnaie ne sera pas attaqué nous les remettrons aux calendes.
    Il faut que ça fasse TRÈS mal.

  107. Véronique Raffeneau

    @ Laurent
    « Ceci dit, je n’en fais pas un article de foi, même si je crois cette taxe incontournable. Comme l’a encore rappelé Alain Juppé, elle doit s’accompagner de toute une série d’autres mesures visant à encourager nos changements d’habitude. »
    Une taxe incontournable ?
    Mais nous pouvons envisager qu’une partie du produit de la TIPP ( 25 milliards de recettes par an pour l’Etat) devrait déjà pouvoir permettre une politique significative en matière d’environnement. Non ?
    Qu’en est-il de ces 25 milliards annuels ?
    Comment sont-ils répartis, que financent-ils ? Pour quels résultats ?
    Nicolas Sarkozy avait dit au début de son mandat qu’il comptait mettre un place un audit géant visant à scanner au plus précis l’emploi des recettes publiques.
    Voilà à mon avis une première étape totalement nécessaire avant de s’ingénier à imposer une taxe supplémentaire sous prétexte qu’il faut à la fois complaire à Nicolas Hulot, et amortir la perte occasionnée par la disparition nécessaire de la Taxe Professionnelle. Cette charge est prioritairement meurtrière en ce qui concerne les entreprises industrielles depuis plus de trente ans.
    Alain Juppé craint pour les finances de Bordeaux. Avant de s’effrayer, que le maire de Bordeaux passe au scanneur les dépenses de sa ville.
    C’est moins fun que de prêcher pour l’écologie, c’est évidemment plus ingrat.
    Commencer par cet arrêt sur images pour rationaliser les dépenses publiques et diminuer la dette publique est indispensable pour remettre notre pays debout économiquement. Et pour préserver l’avenir.
    Commencer par rendre transparent l’emploi des recettes de l’Etat est absolument prioritaire avant de vouloir séduire les Nicolas Hulot à n’importe quel prix.
    C’est ce que Nicolas Sarkozy a dit qu’il ferait. C’est ce qu’il n’a pas fait.
    Profondément je pense que Nicolas Sarkozy a été élu pour ce programme : pour le bénéfice d’un intérêt général remettre en marche une puissance publique dévoyée à tous les niveaux. Il n’a pas été élu pour satisfaire des intérêts privés, particuliers, ponctuels, vus à la télé et/ou idéologiques.

  108. Alex, les pompes à chaleur ne créent pas d’énergie thermique, contrairement au combustion des énergies fossiles, au fission ou fusion nucléaires (là uniquement dans les bombes mais on espère mieux d’ici trois quatre décennies), ou directement électrique via éoliennes, barrages ou panneaux solaires qui convertissent toutes une forme d’énergie, chimique, nucléaire, cinétique, potentielle, en chaleur ou en courant électrique, via le bon vieux couple rotor-stator. La pompe à chaleur ne « crée » rien, au sens du transfert d’une nature à une autre, elle déplace comme votre frigo qui pour déplacer chauffe et pas seulement parce qu’il recrache vers l’extérieur mais aussi car il doit en consommer et en dissiper en en perdant beaucoup, comme le moteur de votre auto qui chauffe bêtement là où on ne lui demande que de convertir en énergie mécanique le carburant brûlé. Toute machine thermique dans sa conversion en consomme pas mal au sens où on ne sait pas la réutiliser et donc celle-là est perdu pour notre usage, cependant pas pour l’Univers. Donc, dans les pompes citées l’énergie que vous mettez dedans pour leur faire déplacer de l’énergie thermique – la chaleur – vu les rendements d’icelles, il aurait souvent mieux valu l’utiliser directement. Plus vous mettez d’intermédiaires dans vos chaînes de conversion-transfert plus vous réduisez l’efficacité, le rendement du tout, car à chaque étape interviendra une dissipation entropique aussi inévitable qu’irréversible. Les travaux de recherche et développement visent à amoindrir celle-ci, mais ne pourront jamais l’éradiquer. Donc, plus c’est direct, meilleur c’est en terme de rendement.
    Mais un frigo n’en demeure pas moins utile utile, voire indispensable.
    Concernant les taxes, on pourrait peut-être commencer par taxer davantage les gros véhicules (ceux qui font en sus le plus de dégâts lors des cartons, et bien sûr pas pour leur occupants) et ne pas considérer seulement le taux de CO² produit comme seul marqueur de pollution, les particules cancérigènes des diesels sont largement aussi dommageables à l’homme, cependant souvent tues, elles qui tuent tant.
    AO

  109. Alex paulista

    Cher Oursivi
    Je suis bien d’accord avec vous (je suis physicien de formation).
    C’est justement pour cette raison que je trouve catastrophique d’utiliser l’énergie électrique pour se chauffer avec les simples résistances chauffantes que sont les radiateurs électriques classiques.
    On en voit la pub à la télé française comme si c’était un moyen moderne et écologique, alors que c’est une hérésie sur le plan du bilan entropique. Inversement, les climatiseurs ont mauvaise réputation sur le plan écologique, alors qu’ils sont bien plus optimaux dans leur principe.
    Remplacez vos convecteurs par des clims réversibles et vous multiplierez votre rendement par un facteur entre 3 et 4, selon la différence entre la température extérieure et intérieure.
    A l’échelle de la France, pendant les mois d’hiver, c’est énorme. C’est ce qui dimensionne nos centrales nucléaires.
    C’est cela que je veux dire, et que l’EDF a intérêt à taire.

  110. Alex paulista

    PS:
    Par rendement 3 fois supérieur, je veux dire que pour remplacer votre radiateur de 1500 Watts, une pompe à chaleur consommera moins de 500 Watts pour faire le travail d’extraire de l’extérieur (plus froid) le même nombre de calories.
    C’est le propre d’une énergie peu entropique: dans un système ouvert sur l’extérieur, elle ne crée pas de l’énergie, mais est capable d’en extraire. C’est là qu’un raisonnement trop « 1er principe » sur le bilan d’énergie atteint ses limites.

  111. @Véronique
    J’ai du mal à partager vos observations sur la TIPP, car cette taxe reste avant tout une ressource financière pour le budget général de l’Etat, et suivant le principe d’universalité des dépenses et des recettes budgétaires, il n’y a pas obligation d’affecter le produit de la TIPP à une rubrique particulière de dépenses plutôt qu’à une autre. La prospérité de cette taxe tient pour sûr à la nécessité ressentie depuis les années 70 de limiter la dépendance énergétique au pétrole. Mais quoiqu’on en dise, cela reste une taxe, une contribution budgétaire à l’égal de la TVA, de l’impôt sur le revenu etc.
    Par ailleurs, en son état actuel, la TIPP ne représente certainement pas un outil adéquat pour répondre à tous les enjeux socioenvironnementaux, du moins pour le secteur des transports. Le parcours d’un camion sur une route nationale en pleine cambrousse sera soumis à une taxation au titre de la TIPP, jugée trop élevée selon les professionnels routiers ou pas assez importante pour les écologistes. La discussion sur le juste niveau de taxation est encore ouverte, mais il reste indéniable et incontestable (même les routiers le rappellent à l’envi !) que la TIPP est insuffisante comme outil de régulation des transports dans les territoires urbains et périurbains. Dans ces périmètres, il faudrait alors une modulation spatiale pour aboutir à une taxation additionnelle réflétant la totalité des effets négatifs qui sont directement ou indirectement occasionnées par les déplacements : coûts sociaux de congestion, nuisances sonores, pollutions locales des véhicules avec leurs conséquences néfastes pour la morbidité des populations (il n’y a pas que l’effet de serre) etc.
    A la limite, le vocable de « taxe carbone » reste sujet à débat ou source de méprise. Beaucoup de confusions semblent naître de cette appellation. Je me demande s’il n’y avait pas d’autres pistes à explorer. Humblement dit, je trouve préférable l’instauration d’une redevance d’usage des infrastructures routières par le biais de péages urbains, afin de coller strictement au coût réel des déplacements routiers et prenant effectivement en compte leurs nuisances (un coût social généralisé pour employer le jargon des économistes). Comme il s’agit d’une redevance d’usage, il est alors possible d’en affecter spécifiquement le produit au financement d’investissements dans les transports collectifs. Cette proposition semble plus à même de favoriser l’adhésion de la société et influera durablement les choix des individus dans le bon sens (préférer le transport collectif, choisir une localisation résidentielle proche des centres urbains pour limiter les déplacements).
    On ne répond ici qu’à une partie du problème global, quoique significative (le secteur des transports produit 26% des émissions de gaz à effet de serre). En ce qui concerne l’habitat et la consommation énergétique des bâtiments, source de 19% des émissions globales de GES, la bonne entrée en matière pourrait plutôt être la mise en place d’une réglementation contraignante, visant résolument des objectifs « bâtiment basse consommation » ou même « énergie passive ». Aujourd’hui, les constructeurs s’estiment incapables de respecter ces objectifs sans surcoût, mais ils rappellent également que la donne peut changer avec le développement de techniques et de procédés, aujourd’hui novateurs mais pas encore universels. Leur généralisation sous l’effet de la nécessité aboutira à moyen terme à minorer leur incidence financière, comme par exemple les freins ABS pour les véhicules dans le passé: lorsque ce dispositif a été produit en série, qu’il n’a plus été proposé en option à l’acheteur mais intégré systématiquement à tous les véhicules, son impact sur leur coût de revient a été réduit à presque rien.
    Je partage vos questionnements sur cette « taxe », je trouve la dénomination inappropriée et impropre à susciter un consensus sociétal. Il y avait peut-être d’autres méthodes et d’autres actions plus efficaces et pertinentes. Mais peu importe la nature précise des outils et des moyens à mettre en place, il est difficile de ne pas partager les intentions générales du Président et sa volonté d’agir. Quoique de temps à autre le chef de l’Etat pourrait se rappeler opportunément la maxime « rien ne réussit moins que la passion et plus que la prévoyance ». Sur ce sujet comme sur les autres.

  112. Rédigé par: Alex paulista | 13 octobre 2009 à 02:58
    Cher AP, je crains que ne finissions par les fatiguer avec nos précisions techniques, d’ailleurs j’entends déjà leurs hélicos qui s’éloignent.
    Attendez-nous, (Nicolas Culot et Yann Focus qui ont embarqué JDR Ludo CJ F LD Aïssa et les autres) !!!
    Pauvres de nous, abandonnés sur un post désormais inhabité.
    Euh, vous avez lu Robinson ?
    AO

  113. « du poulpe élevé par 4000 mètres de fond »
    JDR 7 oct 10:51
    Sa position initiale dans la grande machine océanique ne devait pas être moins qu’habits sales !
    J’aime beaucoup les fonds élevés, moi aussi, moins les plafonds sous marins.
    Allez donc savoir pourquoi ?
    AO

  114. Véronique Raffeneau

    @ Olivier
    Je tiens à vous remercier pour la pédagogie de votre post.
    Je n’ai pas écrit qu’il fallait affecter les 25 milliards d’euros de la TIPP à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
    Avant d’envisager l’opportunité et la pertinence de la taxe carbone, je veux juste savoir précisément l’emploi de cette recette annuelle de 25 milliards d’euros et ses résultats.
    « Mais peu importe la nature précise des outils et des moyens à mettre en place, il est difficile de ne pas partager les intentions générales du Président et sa volonté d’agir. »
    Non, pas peu importe.
    La transparence sur les outils et les moyens déjà existants est le seul gage de nature à créer du consensus sociétal.
    C’est ce que Nicolas Sarkozy avait dit en début de mandat qu’il ferait, et qu’il n’a pas fait.
    Je partage l’avis de Philippe quand il écrit :
    « L’obsession environnementale est devenue un culte pour les uns et une formidable opportunité pour les autres, notamment les politiques : elle cumule le mythe de l’avenir radieux parce qu’appauvri avec les méfaits d’une crise qui, elle, ne se laisse pas aisément maîtriser. Elle panse aujourd’hui avec demain, l’ensemble demeurant assez flou pour n’imposer rien de déterminant. »

  115. Alex paulista

    @ Oursivi
    L’ennui est une activité hautement écologique !
    C’est vrai, les purs discours sont souvent plus aériens que les détails techniques où le diable a coutume de se cacher.
    Je pense que ce n’est pas propre aux sciences, et pour cette raison ce gouvernement ne m’inspire pas confiance, même quand je suis d’accord avec ses orientations.
    Vivement 2012.

  116. Pour les sceptiques (septiques tant cet aveuglement frise la maladie) voilà un article tiré du site de UCLA, l’université de Californie, une des universités en pointe sur la paléo-climatologie.
    La traduction est en bas de ce post.
    Last time carbon dioxide levels were this high: 15 million years ago, scientists report
    By Stuart Wolpert October 08, 2009
    You would have to go back at least 15 million years to find carbon dioxide levels on Earth as high as they are today, a UCLA scientist and colleagues report Oct. 8 in the online edition of the journal Science.
    « The last time carbon dioxide levels were apparently as high as they are today — and were sustained at those levels — global temperatures were 5 to 10 degrees Fahrenheit higher than they are today, the sea level was approximately 75 to 120 feet higher than today, there was no permanent sea ice cap in the Arctic and very little ice on Antarctica and Greenland, » said the paper’s lead author, Aradhna Tripati, a UCLA assistant professor in the department of Earth and space sciences and the department of atmospheric and oceanic sciences.
    « Carbon dioxide is a potent greenhouse gas, and geological observations that we now have for the last 20 million years lend strong support to the idea that carbon dioxide is an important agent for driving climate change throughout Earth’s history, » she said.
    By analyzing the chemistry of bubbles of ancient air trapped in Antarctic ice, scientists have been able to determine the composition of Earth’s atmosphere going back as far as 800,000 years, and they have developed a good understanding of how carbon dioxide levels have varied in the atmosphere since that time. But there has been little agreement before this study on how to reconstruct carbon dioxide levels prior to 800,000 years ago.
    Tripati, before joining UCLA’s faculty, was part of a research team at England’s University of Cambridge that developed a new technique to assess carbon dioxide levels in the much more distant past — by studying the ratio of the chemical element boron to calcium in the shells of ancient single-celled marine algae. Tripati has now used this method to determine the amount of carbon dioxide in Earth’s atmosphere as far back as 20 million years ago.
    « We are able, for the first time, to accurately reproduce the ice-core record for the last 800,000 years — the record of atmospheric C02 based on measurements of carbon dioxide in gas bubbles in ice, » Tripati said. « This suggests that the technique we are using is valid.
    « We then applied this technique to study the history of carbon dioxide from 800,000 years ago to 20 million years ago, » she said. « We report evidence for a very close coupling between carbon dioxide levels and climate. When there is evidence for the growth of a large ice sheet on Antarctica or on Greenland or the growth of sea ice in the Arctic Ocean, we see evidence for a dramatic change in carbon dioxide levels over the last 20 million years.
    « A slightly shocking finding, » Tripati said, « is that the only time in the last 20 million years that we find evidence for carbon dioxide levels similar to the modern level of 387 parts per million was 15 to 20 million years ago, when the planet was dramatically different. »
    Levels of carbon dioxide have varied only between 180 and 300 parts per million over the last 800,000 years — until recent decades, said Tripati, who is also a member of UCLA’s Institute of Geophysics and Planetary Physics. It has been known that modern-day levels of carbon dioxide are unprecedented over the last 800,000 years, but the finding that modern levels have not been reached in the last 15 million years is new.
    Prior to the Industrial Revolution of the late 19th and early 20th centuries, the carbon dioxide level was about 280 parts per million, Tripati said. That figure had changed very little over the previous 1,000 years. But since the Industrial Revolution, the carbon dioxide level has been rising and is likely to soar unless action is taken to reverse the trend, Tripati said.
    « During the Middle Miocene (the time period approximately 14 to 20 million years ago), carbon dioxide levels were sustained at about 400 parts per million, which is about where we are today, » Tripati said. « Globally, temperatures were 5 to 10 degrees Fahrenheit warmer, a huge amount. »
    Tripati’s new chemical technique has an average uncertainty rate of only 14 parts per million.
    « We can now have confidence in making statements about how carbon dioxide has varied throughout history, » Tripati said.
    In the last 20 million years, key features of the climate record include the sudden appearance of ice on Antarctica about 14 million years ago and a rise in sea level of approximately 75 to 120 feet.
    « We have shown that this dramatic rise in sea level is associated with an increase in carbon dioxide levels of about 100 parts per million, a huge change, » Tripati said. « This record is the first evidence that carbon dioxide may be linked with environmental changes, such as changes in the terrestrial ecosystem, distribution of ice, sea level and monsoon intensity. »
    Today, the Arctic Ocean is covered with frozen ice all year long, an ice cap that has been there for about 14 million years.
    « Prior to that, there was no permanent sea ice cap in the Arctic, » Tripati said.
    Some projections show carbon dioxide levels rising as high as 600 or even 900 parts per million in the next century if no action is taken to reduce carbon dioxide, Tripati said. Such levels may have been reached on Earth 50 million years ago or earlier, said Tripati, who is working to push her data back much farther than 20 million years and to study the last 20 million years in detail.
    More than 50 million years ago, there were no ice sheets on Earth, and there were expanded deserts in the subtropics, Tripati noted. The planet was radically different.
    Co-authors on the Science paper are Christopher Roberts, a Ph.D. student in the department of Earth sciences at the University of Cambridge, and Robert Eagle, a postdoctoral scholar in the division of geological and planetary sciences at the California Institute of Technology.
    The research was funded by UCLA’s Division of Physical Sciences and the United Kingdom’s National Environmental Research Council.
    Tripati’s research focuses on the development and application of chemical tools to study climate change throughout history. She studies the evolution of climate and seawater chemistry through time.
    « I’m interested in understanding how the carbon cycle and climate have been coupled, and why they have been coupled, over a range of time-scales, from hundreds of years to tens of millions of years, » Tripati said.
    In addition to being published on the Science Express website, the paper will be published in the print edition of Science at a later date.
    UCLA is California’s largest university, with an enrollment of nearly 38,000 undergraduate and graduate students. The UCLA College of Letters and Science and the university’s 11 professional schools feature renowned faculty and offer more than 323 degree programs and majors. UCLA is a national and international leader in the breadth and quality of its academic, research, health care, cultural, continuing education and athletic programs. Four alumni and five faculty have been awarded the Nobel Prize.
    ****
    Paléo Climat : A 400 ppm de CO2, la terre était plus chaude de 3 à 6°C et les mers plus hautes de 25 à 40 mètres
    12 octobre 2009
    Une nouvelle méthode d’analyse des sédiments a permis de reconstituer les niveaux de CO2 durant les derniers 20 millions d’années. Il faut remonter 15 millions d’années en arrière pour trouver un niveau de CO2 proche des 387 ppm actuels. A cette époque, durant le Miocene, l’athmosphère contenait 400 ppm de CO2. Les températures étaient alors supérieures de 3 à 6°C par rapport à aujourd’hui, et le niveau des mers de 25 à 40 mètres. Selon ses auteurs, cette nouvelle étude apporte la preuve du très fort couplage entre niveau de CO2 et climat.
    Par Stuart Wolpert, UCLA, 8 octobre 2009
    Il faut remonter au moins 15 millions d’années en arrière pour retrouver des niveaux de dioxyde de carbone aussi élevés qu’aujourd’hui, révèle une étude scientifique publiée le 8 octobre dans l’édition en ligne du journal Science.
    « La dernière fois que les niveaux de dioxyde de carbone étaient apparemment aussi élevés qu’ils le sont aujourd’hui – et sont restés à ces niveaux – la température globale était supérieure de 3 à 6 degrés Centigrades à aujourd’hui, le niveau des mers était plus haut d’environ 25 à 40 mètres, il n’y avait pas de banquise permanente en Arctique et très peu de glace sur l’Antarctique et au Groenland », précise Aradhna Tripati, qui a dirigé cette étude et est professeur assistant à l’UCLA dans le département des Sciences de la Terre et de l’Espace et au Département des Sciences de l’Atmosphère et de l’Océan.
    « Le dioxyde de carbone est un puissant gaz à effet de serre, et les observations géologiques dont nous disposons maintenant pour les 20 derniers millions d’années étayent fortement l’idée que c’est un agent important du changement climatique durant l’histoire de la Terre, dit-elle.
    En analysant la composition chimique des bulles d’air emprisonnées dans les glaces de l’Antarctique, les scientifiques ont pu déterminer la composition de l’atmosphère terrestre en remontant aussi loin que 800 000 années, et ils ont acquis une bonne compréhension de la façon dont les niveaux de dioxyde de carbone ont varié dans l’atmosphère depuis cette époque. Mais avant cette étude il n’existait pas de consensus sur la façon de reconstruire les niveaux de dioxyde de carbone au-delà de 800 000 ans.
    Avant de rejoindre l’UCLA, Mme. Tripati faisait partie d’une équipe de recherche de l’Université de Cambridge en Angleterre, qui a développé une nouvelle technique pour évaluer les niveaux de dioxyde de carbone dans un passé beaucoup plus lointain – en étudiant les ratios entre le bore et le calcium de sédiments marins. Elle a utilisé cette méthode pour déterminer la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère de la Terre jusqu’à 20 millions d’années en arrière.
    « Nous sommes en mesure, pour la première fois, de reproduire avec précision les niveaux de CO2 mesurés dans les bulles des carottes de glace durant les 800 000 dernières années », indique M. Tripati. « Ce qui suggère que la technique que nous utilisons est valide. »
    « Nous avons ensuite appliqué cette technique pour étudier l’histoire de dioxyde de carbone entre moins 800 000 ans et moins 20 millions d’années, dit-elle. « Nous avons des preuves établissant un couplage très étroit entre les niveaux de dioxyde de carbone et le climat. Lorsque l’on trouve des preuves de l’extension des calottes glaciaires en Antarctique ou au Groenland ou de la croissance de la banquise dans l’océan Arctique, nous observons une modification spectaculaire des niveaux de dioxyde de carbone au cours des 20 derniers millions d’années. »
    « Ce qui est un peu dérangeant », note Mme Tripati, « c’est que la seule fois au cours des 20 derniers millions d’années où nous trouvons des preuves d’un niveau de dioxyde de carbone similaire au niveau actuel de 387 ppm se situe il y a 15 à 20 millions d’années de cela, lorsque la planète était radicalement différente. »
    Les niveaux de dioxyde de carbone ont varié entre 180 et 300 ppm au cours des 800 000 dernières années – jusqu’à ces dernières décennies, rappelle M. Tripati, qui est également membre de l’Institut de géophysique et de l’UCLA. On savait que les niveaux actuels de CO2 sont sans précédent au cours des 800 000 dernières années, mais la constatation qu’ils n’avaient pas été atteints depuis 15 derniers millions d’années est nouvelle.
    Avant la révolution industrielle de la fin du 19ème, le niveau de CO2 était d’environ 280 parties par million. Ce chiffre a très peu changé au cours des 1000 dernières années. Mais depuis la révolution industrielle, le niveau de CO2 s’est élevé et risque d’exploser si rien n’est fait pour inverser la tendance, prévient-elle.
    « Au cours du Miocène moyen (environ de -14 à -20 millions d’années), les niveaux de dioxyde de carbone sont restés à environ 400 ppm, proche de la où nous en sommes aujourd’hui » indique la chercheuse. « Globalement, les températures étaient de 3 à 6°C plus chaudes, une différence énorme. »
    La technique mise en œuvre par Mme Tripati a un taux d’incertitude moyen de seulement 14 parties par million.
    « Nous pouvons désormais nous prononcer en confiance sur la manière dont le dioxyde de carbone a varié tout au long de l’histoire », juge-t-elle.
    Au cours des 20 derniers millions d’années, les principaux évènements liés au climat incluent l’apparition soudaine de la glace en Antarctique, il y a environ 14 millions d’années et une hausse du niveau des mers d’environ 25 à 40 mètres.
    « Nous avons montré que cette augmentation spectaculaire du niveau de la mer est associée à une augmentation des niveaux de CO2 d’environ 100 ppm, un changement énorme », dit-elle. « Ces données apportent la première preuve que le CO2 pourrait être lié à des changements environnementaux, tels que les changements dans l’écosystème terrestre, la distribution des glaces, le niveau des mers et l’intensité de la mousson. »
    Aujourd’hui, l’océan Arctique est recouvert d’une banquise toute l’année, et ce depuis environ 14 millions d’années.
    « Avant cela, il n’y avait pas de présence permanente de la banquise dans l’Arctique », note-t-elle.
    Certaines projections montrent que les niveaux de CO2 pourraient atteindre 600 ou même 900 ppm durant le siècle prochain si aucune mesure n’est prise pour réduire les émissions. Ces niveaux ont pu être atteints sur Terre il ya 50 millions d’années ou plus, déclare Mme Tripati, qui travaille pour pousser ses investigations beaucoup plus loin en arrière que 20 millions d’années et étudier les derniers 20 millions d’années en détail.
    Il y a plus de 50 millions d’années, il n’y avait pas de calotte glaciaire sur Terre, et les déserts s’étendaient aux zones subtropicales. La planète était radicalement différente.
    Les Co-auteurs de l’étude sont Christopher Roberts, Ph.D. étudiante au département des sciences de la Terre à l’Université de Cambridge, et Robert Eagle, un chercheur postdoctoral à la Division des sciences géologiques et planétaires au California Institute of Technology.
    « Je cherche à comprendre comment le cycle du carbone et le climat ont été couplés, et pourquoi ils ont été couplés, sur une échelle de plage de temps allant de plusieurs centaines d’années à des dizaines de millions d’années », précise-t-elle.
    SCIENCE MAG
    Coupling of CO2 and Ice Sheet Stability Over Major Climate Transitions of the Last 20 Million Years
    Aradhna K. Tripati, Christopher D. Roberts, Robert A. Eagle
    The CO2 content of the atmosphere has varied cyclically between 180 and 280 ppmv over the last 800,000 years, closely coupled with temperature and sea level.
    For earlier periods in Earth’s history, pCO2 is much less certain and the relationship between pCO2 and climate remains poorly constrained.
    We use boron/calcium ratios in foraminifera to estimate pCO2 during major climate transitions of the last 20 million years (myr).
    During the Middle Miocene, when temperatures were 3 to 6°C warmer and sea level 25 to 40 meters higher than present, pCO2 was similar to modern levels.
    Decreases in pCO2 were synchronous with major episodes of glacial expansion during the Middle Miocene ( 14 to 10 million years ago ; Ma) and Late Pliocene ( 3.3 to -2.4 Ma).

  117. Alex paulista

    Cher Emmanuel
    « « Ce qui est un peu dérangeant », note Mme Tripati, « c’est que la seule fois au cours des 20 derniers millions d’années où nous trouvons des preuves d’un niveau de dioxyde de carbone similaire au niveau actuel de 387 ppm se situe il y a 15 à 20 millions d’années de cela, lorsque la planète était radicalement différente. » »
    En effet, que les corrélations supposées soient établies à partir d’échantillons datant d’une époque où tous les autres paramètres étaient différents (pas seulement le CO2), c’est un peu dérangeant pour la force scientifique de la découverte.
    Surtout quand on sait que l’azote, la vapeur d’eau, les gradients thermiques, l’ozone, le niveau d’ionisation de la haute atmosphère, etc, etc, sont tous des éléments déterminants des phénomènes climatiques.
    Permettez-moi de ne pas être convaincu de la thèse (ni de son contraire) malgré cet article, même si je suppose que ces scientifiques ont dû évoquer les autres aspects dans d’autres publications.
    « Toutes choses égales par ailleurs » est une condition que l’on aime entendre en physique, mais qui est difficile à réaliser sur ces processus chaotiques.

  118. Cher Alex
    « Vivement 2012 », vivement 2012, vois pas bien pour qui voterai…?
    Je ne crois plus en l’homme, comme en l’homme politique.
    AO

  119. Cactus lit dans le Saint-marc de café

    Entièrement d’accord avec vous ;
    repartez donc en vacances , Monsieur Hulot !
    Sissi

  120. Véronique Raffeneau,
    J’avais envoyé trois commentaires le 12 octobre qui n’ont pas été publiés. Je n’ai pas le temps de recommencer. Mais, une fois encore, vous déviez le débat comme vous en avez l’habitude. Aujourd’hui, plutôt que de répondre sur le principe de la taxe carbone défendu, notamment par Alain Juppé, vous détournez encore le sujet en évoquant la gestion de la ville de Bordeaux ; c’est un peu mesquin. Qu’allez-vous trouver à propos de Michel Rocard pour éviter de remettre en cause vos a priori ? Il est très difficile d’argumenter avec quelqu’un dont la position est fondée sur un procès d’intention : le président de la République, répétez-vous inlassablement, voudrait séduire les écolos et faire de l’idéologie. Quelle réflexion profonde ! On dirait du Jean-François Khan ou du Sylvie Pierre-Brossolette, c’est-à-dire le niveau zéro de l’analyse, c’est absolument navrant ! On a beau vous rappeler que des personnalités aussi différentes que Michel Rocard et Alain Juppé, y sont favorables, et que cette question vitale dépasse largement je ne sais quel petit calcul électoraliste, vous ne voulez pas en démordre. Si vous pensez que d’anciens premiers ministres, de droite comme de gauche, que le MEDEF, que, demain peut-être, l’Union européenne dans son ensemble, ont comme objectif de séduire Nicolas Hulot – « vu à la télé », c’est que vous avez une vision bien superficielle de la situation tant sur le plan environnemental que politique. En outre, ni vous, ni Philippe Bilger ne songent qu’il en coûte beaucoup à Nicolas Sarkozy d’aller contre la tradition libérale de la droite, de multiplier les mécontentements au sein de la majorité, et qu’il préfère tenir ses engagements du Grenelle, plutôt que de plaire à l‘opinion publique évidemment hostile à une nouvelle contribution. Cela s’appelle pourtant du courage politique (il n’en a montré aucun en revanche dans le cadre des rencontres « Animal et société » qui ont été une gigantesque farce, de même qu’il ne manifeste aucune souplesse en matière de sécurité nucléaire). Perdre autant d’appuis pour gagner celui hypothétique d’une prétendue nébuleuse que dirigerait Nicolas Hulot : cela ne tient pas une seule seconde. En vérité, le Grenelle de l’environnement est la seule question qui a entraîné un tel consensus au sein de l’Assemblée nationale : c’est un bel exemple pour notre démocratie que ce soit justement la question de l’environnement qui suscite une adhésion semblable et permette de transcender les clivages politiques traditionnels. Peut-être un jour en sera-t-il ainsi en matière d’immigration, question trop souvent instrumentalisée aussi bien par la droite que par la gauche. La taxe carbone faisait partie du Grenelle et toutes les parties s’étaient accordées sur la question : associations, patronat, syndicats. Les modalités restaient à définir. Les uns trouvent la taxe insuffisante ; les autres trop lourdes, mal préparée, etc.
    Pour tout vous dire, j’ai déjà commencé à douter de la finesse de vos analyses quand, commentaire après commentaire, vous affirmiez que les politiques étaient tous des incapables. Un peu d’humilité que diable !
    Philippe,
    Je sais que vous pensez « contre vous-même », notamment lorsque vous préparez vos réquisitoires. J’aurais tellement voulu que cela apparaisse sur la question de l’environnement. Mais ce n’est absolument pas le cas.

  121. Bernard-27400

    @ Emmanuel
    Je ne sais pas si ces lignes seront publiées et si elles l’étaient, je ne sais pas si elles seront lues, mais 37 laboratoires différents de par le monde travaillent sur le cycle du carbone… et aucun n’a le même avis. Normalement on pense, toujours au conditionnel, qu’il peut y avoir un décalage de huit siècles (8 siècles) entre un pic de chaleur et une émission de carbone.
    @ Les autres
    Claude Allègre, sans partager ses idées politiques, a certainement le savoir pour parler climat, dans le domaine des sciences le diplôme ne fait pas forcément le chercheur… Hubble qui a prouvé que l’univers était en expansion en donnant tort à Einstein (Constante delta) était avocat… Les frères Wright qui inventèrent l’avion étaient réparateurs de vélos, presque illettrés et n’avaient aucune connaissance des lois physiques démontrant qu’un plus lourd que l’air ne peut pas voler….loi toujours démontrée en 2009…

  122. Véronique Raffeneau

    @ Laurent
    « le président de la République, répétez-vous inlassablement, voudrait séduire les écolos et faire de l’idéologie. Quelle réflexion profonde ! On dirait du Jean-François Kahn ou du Sylvie Pierre-Brossolette, c’est-à-dire le niveau zéro de l’analyse, c’est absolument navrant ! »
    Dans votre catégorie navrante vous pouvez ajouter Claude Imbert du Point.
    Extrait de son éditorial du 08 octobre:
    « L’art majeur de nos politiques sera désormais de naviguer entre ces deux exigences sans que l’une ­défonce l’autre : la conscience puis la vogue écologique auront heureusement ouvert les esprits, mais l’intégrisme écologique, tenté par la décroissance, jetterait nos peuples dans la misère et le soulèvement. Il est des potions du docteur Hulot qui ne guériraient qu’un mort. Sous la vague écolo, l’emballement démagogique bêtifie, collectionne les sparadraps ou bâcle une taxe carbone, hâtive et discutable. »
    « En vérité, le Grenelle de l’environnement est la seule question qui a entraîné un tel consensus au sein de l’Assemblée nationale : c’est un bel exemple pour notre démocratie que ce soit justement la question de l’environnement qui suscite une adhésion semblable et permette de transcender les clivages politiques traditionnels. » (votre post)
    Philippe explique très bien dans son billet le consensus au sein de l’Assemblée nationale, bref l’écologie ça ne mange pas de pain :
    « L’obsession environnementale est devenue un culte pour les uns et une formidable opportunité pour les autres, notamment les politiques : elle cumule le mythe de l’avenir radieux parce qu’appauvri avec les méfaits d’une crise qui, elle, ne se laisse pas aisément maîtriser. Elle panse aujourd’hui avec demain, l’ensemble demeurant assez flou pour n’imposer rien de déterminant. »
    « Pour tout vous dire, j’ai déjà commencé à douter de la finesse de vos analyses quand, commentaire après commentaire, vous affirmiez que les politiques étaient tous des incapables. Un peu d’humilité que diable » (vous toujours)
    Soyez gentil de considérer qu’en réalité je ne me risque jamais ici à aucune analyse. Trop fort pour moi. je fais de la conversation avec Philippe au sujet de ce qu’il écrit.
    Je n’écris ici que parce que j’aime vraiment beaucoup ce garçon.
    Au fait, avez-vous une réponse au sujet de l’emploi des 25 milliards d’euros de recette de la TIPP ?

  123. J’ouvre Le Point de cette semaine. Page 84, Claude Allègre se dit « ravi » par l’annonce du plan français pour développer les véhicules électriques et hybrides. Je vous livre ce passage intéressant car il montre que l’on peut ne pas apprécier Nicolas Hulot (de la part d’Allègre, c’est un doux euphémisme) et se montrer favorable à la taxe carbone complétée par des moyens concrets d’économie d’énergie. Je suis réservé sur la dernière phrase concernant le nucléaire, mais la question n’est pas là :
    « Ce qui me semble réconfortant, dans le plan français pour développer la voiture électrique, c’est de constater que le gouvernement se lance enfin dans la mise en œuvre d’une écologie moteur de la croissance et refuse clairement la philosophie des Verts et autres Nicolas Hulot qui théorisent la décroissance.
    « Certains diront que ce programme a aussi l’avantage de donner du sens à une taxe carbone aujourd’hui symbolique et dont l’efficacité concrète n’apparaîtra que dans quelques années, lorsque le véhicule électrique sera sur le marché. Il tourne le dos à la stratégie de ceux qui veulent taxer et punir et réclament qu’on taxe l’électricité, c’est-à-dire le nucléaire ! »
    Claude Allègre. Le Point du 15 octobre 2009.

  124. Alex paulista

    A Bernard-27400
    « lois physiques démontrant qu’un plus lourd que l’air ne peut pas voler… loi toujours démontrée en 2009 »
    Visiblement nous n’avons pas suivi les mêmes cours de méca-flotte. Je vous prescris une cure de tenseurs, vous me semblez bien scalaire…
    Sinon, plus généralement, avoir raison ou tort au final n’est pas très important: on peut avoir compris 95% du problème et avoir tort au final, ou bien tirer au sort le résultat et avoir raison. Einstein, par exemple, osait prédire des résultats vérifiables 80 ans plus tard (comme les condensats de Bose-Einstein qui ont valu leur prix Nobel à Claude Cohen-Tannoudji, Keterlee et Chu). Il lui est arrivé de se tromper, comme dans la phrase « Dieu ne joue pas aux dés ».
    Le moyen fait partie de la vérité, aussi bien que le résultat. Il faut que la recherche de la vérité soit elle-même vraie; la recherche vraie, c’est la vérité déployée, dont les membres épars se réunissent dans le résultat.
    Karl Marx – Les Choses – Georges Perec

  125. Véronique Raffeneau,
    Encore vos formules simplistes, du genre « l’écologie, ça ne mange pas de pain ».
    Très intéressant ! Cela me confirme en effet que le terme d’analyse sonne de manière un peu pompeuse en ce qui vous concerne.
    Philippe Bilger n’explique rien du tout sur le consensus de l’Assemblée nationale, parce qu’il n’a pas suivi les débats parlementaires sur le Grenelle 1 ni d’ailleurs les rapports des ateliers de travail qui ont réunis syndicats, patronat, scientifiques, représentants politiques et associatifs.
    Oui, je trouve votre approche non seulement simpliste, mais aussi très méprisante à l’égard d’un travail acharné de plusieurs mois dont vous ne savez rien, mais que vous vous permettez de juger avec condescendance par de petites formules. Je vous l’ai dit, à défaut d’être perspicace, tentez au moins d’être un peu plus humble.

  126. Véronique Raffeneau

    @ Laurent
    Discours de Nicolas Sarkozy à l’issue du Grenelle de l’environnement, octobre 2007:
    « Je m’engage à ce que la REVISION GENERALE DES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES se penche sur la création d’une taxe climat-énergie en contrepartie d’un allègement de la taxation du travail pour préserver le pouvoir d’achat et la compétitivité. »
    (en lettres capitales, c’est à mon initiative)
    Discours de Christine Largarde, novembre 07:
     » Ce débat sur la TVA sociale, qui reste, comme le voyez, entièrement ouvert, s’inscrira tout naturellement aux côtés de LA REVUE GENERALE DES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES que j’animerai dans les prochains mois, et qui sera bouclée au printemps 2008. Les thèmes de la compétitivité des entreprises, du coût du travail, de la consommation, seront approfondis dans le cadre d’une réflexion plus globale sur notre fiscalité (…).
    Cette revue générale des prélèvements obligatoires se déroulera en trois temps.
    Premier temps : établir un diagnostic. Je rendrai public à la fin de l’année un document d’orientation déterminant les principaux enjeux d’une réforme globale. L’ensemble des prélèvements obligatoires, qu’ils soient sociaux ou fiscaux, sera remis à plat.
    Deuxième temps : imaginer un traitement. Sur la base des orientations retenues, je constituerai un ou plusieurs groupes de travail dont la mission sera d’organiser la concertation sur les modalités concrètes des réformes et leur calendrier.
    Troisième temps : mettre en oeuvre les remèdes. Avant l’été prochain, le Gouvernement disposera d’une véritable stratégie pluriannuelle en matière de prélèvements obligatoires, assortie d’un calendrier pour l’ensemble de la législature. (…)
    Moins d’impôts, et mieux d’impôts : ce sera une bouffée d’air frais pour tous les hommes et les femmes qui font la richesse de notre économie. »
    Je rappelle que l’engagement de Nicolas Sarkozy concernant la Taxe carbone était totalement et fondamentalement lié à la mission de révision générale des prélèvements obligatoires dont était chargée C. Lagarde.
    Avant de m’inonder de leçons, commencez par démontrer votre maîtrise de la question taxe carbone et votre sérieux en nous informant où nous en sommes au sujet de la mission de Christine Lagarde qui conditionnait dans l’esprit de Nicolas Sarkozy la mise en place de cette nouveau taxe et de ce nouveau prélèvement obligatoire.

  127. Et, vous, Véronique Raffeneau, avant de mettre bout à bout des citations, souvenez-vous qu’il y a un petit détail que vous avez omis et qui s’appelle la gestion de la crise économique mondiale, une crise plus grave que celle de 1929, dixit Jacques Attali. Mais cela vous a sans doute échappé. Laissez donc tomber un peu vos manuels et ce ton professoral ennuyeux que vous affectez et qui cadre mal avec votre ignorance des débats du Grenelle. Vous me faites penser à ces vieilles maîtresses qu’on a envie de chahuter quand elle font leurs soporifiques leçons parce qu’elles passent toujours à côté de l’essentiel.

  128. Alex,
    « Einstein, par exemple, osait prédire des résultats vérifiables 80 ans plus tard … Il lui est arrivé de se tromper, comme dans la phrase « Dieu ne joue pas aux dés ».
    Il me semble, mais je peux me tromper, que beaucoup de choses qu’on modélise comme des processus stochastiques, par simplicité, relèvent plutot du chaos.
    Je ne sais pas si Dieu joue aux dés, mais s’il le fait, je pense que c’est moins qu’on ne le pense.

  129. Véronique Raffeneau@Laurent Dingli

    @Laurent
    Depuis plus de trente ans pas un seul responsable politique – et encore moins un chef d’Etat – ne peut ignorer l’état de crises économiques successives.
    Nicolas Sarkozy est suffisamment entouré de spécialistes et de professionnels de l’économie et de la finance pour avoir été conscient à l’automne 2007 des fragilités extrêmes du système financier international.
    Qu’à la marge il y ait une inconnue ou des inconnues, je vous l’accorde très volontiers. Mais certainement pas au point que ces inconnues réduisent à néant des préconisations et des engagements présidentiels en l’espace d’à peine un, deux ou trois mois.
    Au début de son mandat NS s’est engagé à une révision générale des prélèvements obligatoires et des politiques publiques. Il a fondamentalement lié l’instauration d’une taxe carbone à cette obligation.
    Cette mise à plat et cette évaluation en forme d’examen au scanner de l’existant et de l’emploi précis des ressources fiscales et sociales restent selon moi le SEUL départ possible et crédible à l’instauration éventuelle d’une nouvelle charge comme la taxe carbone.
    Si cette évaluation a été souhaitée par le Président, force est de constater aujourd’hui que cette évaluation n’a pas été faite et qu’elle a été abandonnée en chemin. C’est tout.
    Par ailleurs, je ne vois pas l’intérêt de poursuivre une discussion au sujet de la taxe carbone si nous devons tout ignorer du sujet de la fiscalité.

  130. Alex paulista

    Cher jmarcio
    « Il me semble, mais je peux me tromper, que beaucoup de choses qu’on modélise comme des processus stochastiques, par simplicité, relèvent plutot du chaos. »
    Il me sera difficile de vous contredire, après cette crise financière qui a vu voler en éclat toutes les modélisations basées sur la continuité des cours et de leur volatilité.
    La théorie des vols de Levy serait plus adaptée (sans mauvaise blague antisémite)…

  131. Cher Alex,
    Je crois que j’ai bien fait d’utiliser le mot « chaos » et non pas « chaos déterministe ».
    Si on pinaille… on pourrait quand même dire que la crise financière était parmi les hypothèses possibles, mais vu que les conditions initiales ne pouvaient pas être connues avec précision, il aurait été difficile de savoir si ça viendrait un jour (certainement que oui) et quand.
    C’est intéressant… mais… pour ne pas s’éloigner du sujet du billet (ou pas trop quand même), je suis curieux de savoir s’il y a des recherches utilisant les modèles de chaos deterministe pour modéliser les évolutions écologiques de la planète (sûrement) ou les ecosystèmes politiques (moins sûr) : intéressant pour prévoir le résultat des élections.

  132. Alex paulista

    Cher jmarcio
    Les modèles financiers avec sauts existent, même s’ils sont difficilement calibrés.
    Mais je crois, pour ma part (et cela nous remet dans le sujet), que le problème n’est pas dans l’application de modèles mathématiques ni dans leur mise en place pratique, mais plutôt dans la réalité d’un modèle psychologique assez facile à comprendre:
    si je suis un trader rémunéré avec un bonus proportionnel au bénéfice, quel est mon intérêt de considérer l’événement presque sûr à terme, mais qui a la probabilité très faible d’arriver aujourd’hui (1/3000 par exemple), même si son poids dans l’espérance est non négligeable car s’il se produit il sera très fort ?
    En effet, en le prenant en compte je vais moins gagner d’argent les jours de non-crise, et le jour de la grande crise j’en perdrai moins que les autres, mais si cette grande crise arrive j’en perdrai de toute façon, donc mon bonus sera nul. En temps de crise même si je gagne de l’argent je risque de ne pas avoir mon bonus !
    Mon intérêt particulier est de faire l’autruche et ne pas prévoir l’événement rare, terrible, même s’il est presque sûr à terme. Quand ça arrivera, ce sera tellement global et cela touchera tellement tout le monde que l’on ne pourra pas m’en considérer responsable personnellement…
    Pour le climat, c’est le même mécanisme: tout le monde ou presque est d’accord pour dire qu’il faut globalement traiter le problème, mais personne ne veut être le premier à faire l’effort. Comme dans le dilemme du prisonnier, chacun a intérêt à être une ordure pour son complice.
    Derrière il y a le problème philosophique de savoir ce qu’est la responsabilité collective…

  133. Nicolas Hulot, celui qui pour faire ses reportages et se faire du fric a voyagé sur terre, sur et sous les mers, dans les airs et l’espace, se fichant pas mal de la pollution qu’il pouvait générer pour faire ses reportages, vient maintenant me donner des leçons et essaie de me culpabiliser parce que je vais travailler avec ma voiture ; il n’a pas honte ce Monsieur, en fait il a trouvé ce créneau pour en faire son fond de commerce. On le voit trop, il devrait se recycler, nous oublier un peu pour nous éviter de nouvelles taxes.

  134. Quel dommage de rédiger des propos si durs !
    C’est à désespérer des grands juristes qui, manifestement, n’ont pas eu la chance de recevoir un enseignement en sciences dures.
    Certes, les rapports du GIEC, véritablement édifiants, sont là mais à l’évidence, ils demeurent incompris ou inaccessibles.

  135. Cher Pascal,
    Votre lien du GIEC est intéressant. Néanmoins, je vous fais remarquer juste deux choses : M. Bilger, si j’ai bien compris, n’a pas contesté l’existence des problèmes écologiques, mais plutôt la forme.
    Aussi, je me suis donné la peine d’un petit exercice sur le site web du GIEC. Il y a une possibilité de rechercher des thèmes sur le site du GIEC (en haut à droite). On tape « Hulot », et la réponse est vide. Si l’on utilise Google, on voit que Nicolas Hulot fait référence aux documents du GIEC, mais pas l’inverse. On comprend que Nicolas Hulot connaît le GIEC mais pas l’inverse. Je me trompe ? Etonnant ?

  136. Tous et toutes,
    Ne manquez pas le document exceptionnel que la chaîne M6 consacrera, mercredi prochain, à l’impact de notre alimentation sur la planète (vous voyez, mon cher Philippe, on y arrive, finalement, à votre cuisine). Un dossier complémentaire dans le magazine GEO.
    Voici le synopsis de « Capital Terre », qui sera donc diffusé sur M6, mercredi 24 mars 2010 :
    « Chaque jour, il y a 200 000 personnes de plus sur Terre qu’il faut nourrir, mais les ressources de la planète ne sont pas inépuisables. Pêches à outrance, élevages intensifs, surexploitations des surfaces agricoles : tout ce qui est produit pour manger a un impact sur l’environnement. Pour mieux comprendre les conséquences de la consommation quotidienne et quelles sont les solutions qui existent, Guy Lagache propose une enquête d’un bout à l’autre de la planète. Le voyage qu’il propose emmène le téléspectateur sur quatre continents, des rayons des supermarchés occidentaux aux nouvelles réserves agricoles de l’Afrique, sans oublier les élevages géants de l’Ouest américain et les forêts tropicales d’Extrême-Orient en voie de disparition ».

  137. Rédigé par Monsieur Laurent Dingli le 21 mars 2010 à 10:05
    Merci de l’information transmise a l’avance… ainsi je me « brancherai » surtout sur une autre chaine parce que le nouveau catechisme ecologique… je n’en peux plus.
    Tous ces gens finiront par me donner envie de polluer volontairement s’ils continuent ce lessivage de cerveau du matin au soir !
    Toutefois, cela me fait plaisir d’apprendre que M6 se lance dans l’education ; il y a la une dichotomie… mais bon, comme c’est le nouveau fonds de commerce qui marche le mieux, ils ne doivent pas « faire la fine bouche ».
    Sur ce, pour etre honnete, je vous prefere en historien ; vos commentaires sur la Premiere Guerre mondiale, la Revolution, etc. sont captivants.
    Bonne fin de week-end.

  138. Echec de Copenhague.
    Echec de l’interdiction de la pêche du thon rouge.
    Echec de l’interdiction de la pêche des requins en voie d’extinction.
    Annulation du projet de taxe carbone.
    Poursuite de la destruction des forêts primaires dont on fait de l’huile pour pizzas préparées, pour papier machine ou pour papier Q (eh oui, c’est toute la poésie de notre superbe société d’imaginer se torcher le cul avec la beauté du monde).
    Reprise du commerce de la fourrure.
    Croissance astronomique de l’élevage.
    Exploitation des sables bitumineux.
    Animaux empoisonnés et forêts brûlées au napalm.
    Populations appauvries et entassées dans les bidonvilles des mégapoles, etc., etc.
    Pour des terroristes, des ayatollahs, des khmers verts, des catéchumènes d’un autre âge, quel manque d’influence tout de même !
    Vous avez raison, pauvres gens qu’on harcèle, changez donc de chaîne de télévision, tout cela ne vous concerne pas.

  139. Rédigé par: Laurent Dingli | 23 mars 2010 à 13:59
    Laurent, ne mettez pas tout dans le même sac.
    Le thon rouge (un joli ton) quand tant de gens meurent de faim… n’est pas d’une importance flagrante.
    Tous savons – surtout à Marseille – que l’Homme doit sérieusement freiner ses consommations de ressources naturelles ; mais pour ajouter le plus de pertinence, de force, à votre propos, ne mélangez pas l’indispensable à l’accessoire.
    Ce n’est pas faire oeuvre utile.
    AO

  140. @Dingli
    « Echec de Copenhague.
    Echec de l’interdiction de la pêche du thon rouge.
    Echec de l’interdiction de la pêche des requins en voie d’extinction.
    Annulation du projet de taxe carbone »
    _________________________________________
    Dans les années 70 il y a eu aux USA un mouvement « NO NUKES ». Des méga-concerts étaient organisés avec des artistes très populaires (James Talor, Jackson Browne, etc). Ce mouvement anti-nucléaire eut un énorme succès, un Woodstock intellectuel. On s’amusait à se faire peur. Le fils Douglas tournait « Le Syndrome Chinois » et autres « Three Miles Island » : Bullshit !
    10 ans plus tard, une enquête journalistique démontrait que « NO NUKES » était financé par les compagnies pétrolières qui voulaient saper le développement du nucléaire aux USA.
    L’Ecologie représente un « buziness » monstrueux, des lampes 220 volts qui nous seront imposées aux cure-dents en plastique pour éviter la déforestation.
    Il n’y a guère que Cécile Duflot et D. Cohn Bendit qui n’ont pas compris.

  141. Rédigé par Monsieur Laurent Dingli le 23 mars 2010 à 13:59
    « Reprise du commerce de la fourrure »
    Chic, quand je serai riche j’acheterai un joli manteau de vison pour ma retraite !
    Ah, si maintenant je vais boire un cafe sucre…je fais du tort a qui et a quoi ?
    Sur ce, une excellente journee et n’oubliez pas : « souriez, vous etes filme » !

  142. Non Axel Oursivi, la disparition d’une espèce n’est jamais accessoire. Par ailleurs, il ne s’agit que d’un exemple parmi bien d’autres concernant l’alimentation mondiale.
    Valérie,
    Je suis bien triste de constater que vous êtes indifférente à la souffrance d’un animal. Mais, étant donné vos commentaires, je ne crois pas avoir grand-chose de plus à vous dire.
    Savonarole ?
    Quel rapport ? (merci aussi de m’appeler Laurent Dingli et de ne pas m’apostropher par mon nom).

  143. @ Dingli Toys
    Il y a « Alice au Pays des Merveilles » qui vient de sortir.
    Tim Burton, voilà le penseur qu’il vous faut.

  144. Rédigé par Monsieur Laurent Dingli le 23 mars 2010 à 17:50
    Bon, vous mordez vite a l’hamecon aussi !
    Alors, la tentation pour moi a ete trop forte et je n’ai pu m’empecher de jouer la provocation pour susciter une reaction previsible.
    Dans le meme temps et volontairement aussi, j’ai quand meme permis de faire remonter votre commentaire auquel personne ne semblait reagir. Ainsi, peut-etre, « le schmilblick » qui vous tient tant a coeur avancera.
    L’ironie que j’ai apportee ne me semble pas deplacee puisque c est un sujet sur lequel on peut encore rire (pour combien de temps encore ?) et l’atmosphere n’en devient que plus respirable !
    « La pitrerie » de Monsieur Savonarole n’a, selon moi, rien de choquant a votre egard et me fait rire.
    Detendez-vous afin de ne pas faire fuir les lecteurs (les lectrices) qui ne sont pas necessairement commentateurs (commentatrices) sur cet espace.
    Quant a moi, etant donne que le sujet sur ce « Monsieur Menate » ne me passionne guere… je serai une fois de plus ce soir fidele a France 2 et regarderai « Contes et nouvelles du XIXe siècle ».

  145. On peut rire de tout, Valérie, même d’un désastre, même de la souffrance, mais certains ont tendance à ne faire que cela. Pour le reste, si vous ne comprenez pas que faire des jeux de mots sur un nom de famille, comme à l’école maternelle, n’est pas très courtois pour la personne visée, je ne saurais vous l’expliquer autrement. Mais si cela vous détend, c’est l’essentiel.
    Au fond, vous avez raison, le gâchis épouvantable auquel j’assiste, notamment la disparition des espèces végétales et animales, ne me fait pas rire ; il me rend très triste et me met en colère. Je suis heureux pour vous que vous ayez la faculté de vous amuser, notamment du fait qu’un animal passe sa vie dans une cage étroite avant de finir électrocuté, gazé ou assommé pour sa fourrure. En ce qui me concerne, c’est au-delà de mes forces. Je ne me sens pas pour autant ni meilleur ni pire que vous. J’aurais pu aussi m’amuser et faire de la « provoc » sur les enfants nés sous x, quand vous avez exposé votre détresse à ce sujet (enfin, il me semble, vous me corrigerez si ce ne fut pas le cas). Mais je crois que cela aurait manqué un peu de panache, ne trouvez-vous pas ? Heureux les rieurs et les détendus car le monde d’ici bas leur appartient…

  146. @Laurent Dingli
    Allons Laurent, ne vous fâchez pas, je plaisantais.
    Je vous connais mieux aujourd’hui, car j’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article sur l’extermination des chiens errants au Caire.
    J’ai vécu trois ans dans cette ville, entre 1969 et 72, et déjà à l’époque ces méthodes barbares existaient.
    Mais à l’époque je les approuvais car les hôpitaux étaient remplis de gamins et vieillards (proies faciles) mordus et infectés par ces chiens.
    Ce qui tend à prouver que le degré d’indignation varie en fonction du côté de la barrière ou l’on se trouve…

  147. Rédigé par Monsieur Laurent Dingli @ Valérie le 26 mars 2010 à 09:58
    “On peut rire de tout, Valérie, même d’un désastre, même de la souffrance, mais certains ont tendance à ne faire que cela. Pour le reste, si vous ne comprenez pas que faire des jeux de mots sur un nom de famille, comme à l’école maternelle, n’est pas très courtois pour la personne visée, je ne saurais vous l’expliquer autrement. Mais si cela vous détend, c’est l’essentiel…”
    Je ne me reconnais guere dans le debut de ce tableau que vous brossez de moi mais, reconnaissez que s’il faut faire les choses serieusement, il ne faut pas etre trop serieux…la vie passera et nous avec… quoique l’on fasse !
    Alors, je prends du recul et comme je suis devenue trop “self-conscious” ; je me visualise malheureusement dans trop de situations et meme si elles ne me sont pas trop favorables, j’ai pris le parti d’en rire.
    Je trouve que vous faites bien « un pataques » de cette plaisanterie enfantine sur votre nom ; avez-vous fait l’armee ? Il s’agit, pour ce que j’en comprends, d’une blague virile qui permet d’etablir un contact…rien de plus a mon avis.
    Connaissez vous les Dinky Toys, il s’agissait de petites voitures en metal vraisemblablement onereuses et donc reserves aux petit garcons gates. Ce sont des jouets de collection et c’est plutot flatteur d’etre compare a eux, leur cote aujourd’hui est devenue astronomique.
    “…Je suis heureux pour vous que vous ayez la faculté de vous amuser, notamment du fait qu’un animal passe sa vie dans une cage étroite avant de finir électrocuté, gazé ou assommé pour sa fourrure…”
    C’est une etonnante image de moi que vous voulez donner aux autres lecteurs/lectrices !
    J’ai assiste a l’abattage d’un cochon en 1973 ou 1974 et c’est vrai qu’il hurlait et sentait sa fin arriver mais que suggerez-vous donc ? La fin de la charcuterie ?
    J’ai vu tuer des lapins et ensuite leur depecage, j’ai plume des poulets…en deux mots, j’ai vecu a la campagne tout simplement et c’est la vie…belle ou moche…rien de plus, rien de moins. C’est une vie qui ne m’interesse pas c’est tout !
    Je n’avais aucune intention de continuer ce debat sur l’ecologie ; un sujet qui ne me passionne pas personnellement. A toutes fins utiles, je vous rappelle que Dame Nature qui vous emeut comme le serait une midinette, est d’une infinite cruaute ; pour ne prendre qu’un exemple, quoi de plus naturel que la maladie ou la fin de vie lorsque l’on est arrive a son terme…et pourtant quelle douleur infinie cela engendre pour l’etre humain.
    Aussi, je vous precise dans le meme temps que seul(e) l’homme (la femme, l’enfant) peut se projeter dans son avenir et ressasser son passé. Il me semble aussi que la seule chose qui ne vieillisse pas chez lui ou elle soit son psychisme (je demande confirmation aux lecteurs(lectrices) specialistes du sujet) et ainsi son chagrin est sans limites.
    Oui, je l’affirme haut et clair, pour moi, l’etre humain est au-dessus de tout meme si ce n’est pas facile tous les jours.
    Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ; a savoir que j’ai grandement conscience qu’il faut respecter la Nature mais je vous signale que nos ancetres en avaient pris conscience bien avant nous qui savaient vivre en harmonie avec elle mais sans la sanctifier outre mesure.
    “…J’aurais pu aussi m’amuser et faire de la « provoc » sur les enfants nés sous x…”
    Pourquoi le feriez-vous si c’est un sujet qui ne vous concerne pas ?
    A moins que…cherchez bien au sein de votre famille ; les cas sont beaucoup plus repandus qu’il n’y paraissent et extremement verrouilles en France.
    “…quand vous avez expose votre détresse à ce sujet (enfin, il me semble, vous me corrigerez si ce ne fut pas le cas)…”
    Non, ce n’est pas mon cas, je fus reconnue et ensuite abandonnee sous “le secret le plus absolu” ; cela afin de ne pas amputer mes chances d’etre adoptee. Je ferai mon « coming-out » en temps utile lorsqu’il y aura prescription…
    Pour vous convaincre du prix a payer d’une telle opportunite de vie, merci de vous referer au cas de Pascale Odievre aupres de la Cour Europeenne… et surtout une pensee pour elle que je ne connais pas mais dont j’admire le courage et la tenacite.
    “…Mais je crois que cela aurait manqué un peu de panache, ne trouvez-vous pas ?…”
    Sachez qu’un certain humoriste dont j’ai oublie le nom ne s’en est pas prive… j’ai bien ri lorsqu’il a mentionne que les tueurs en serie ont souvent pour nom de famille un second prenom qui signe souvent un abandon sous X…meme ancien et toujours marquant pour la descendance…
    Oui en France, le debat est tellement musele sur ce sujet que la Presse ne relate pas l’origine non certifiee de certains criminels (ce type dans l’Est de la France, ne sous X et qui a ecrase volontairement une jeune fille, cette autre jeune fille a Rouen, il me semble, qui a tue de je-ne-sais-combien de coups de couteau sa meilleure amie) …pourquoi donc ce silence ? Faisons face a la realite meme si elle est desobligeante et cela sans proces a la clef.
    Sur ce, je vais lire ce qui peut encore se dire sur ce qu’ “un charmant petit lemurien” a declenche sous la ferule d’un cadichon de misere…
    Un excellent week-end a tous/toutes.

  148. @ Savonarole,
    Je ne suis pas fâché. Merci aussi d’avoir lu mon article sur les chiens du Caire. Je suis d’accord avec vous sur la relativité du regard que l’on peut porter. Mais vous avez noté justement que j’évoque cette question, celle de la misère. Certaines études montrent qu’il y a souvent un lien entre la violence exercée contre les animaux et celle dont l’être humain est victime. Je crois sincèrement à cette unité dans le respect. Pour répondre à Valérie dans la foulée, je sais bien que le monde naturel ignore la pitié, je l’ai écrit après tant d’autres, notamment Théodore Monod, qui citait lui-même son père… Vous voyez une vieille histoire. Et cela n’a pas empêché le biologiste d’être un défenseur de la cause animale. Elle était une part intégrante de son humanisme. Et lui aussi, comme tous les gens que j’aime, les Gary, les Schweitzer, ces hommes qui avaient connu la guerre et la souffrance, éprouvaient pourtant des émotions de midinette pour Dame nature, comme vous dites si brillamment.

  149. N’ayant pas eu le temps d’achever ma réponse tout à l’heure, j’ajoute ceci :
    1. Se préoccuper de la dernière extinction massive des espèces – celle que nous vivons actuellement – n’est pas le fruit de la sensiblerie ou d’une idéalisation de la nature, de même que le fait de s’en désintéresser n’est pas forcément le fruit de la bêtise (mais tout est discutable).
    2. Il ne s’agit pas d’interdire la charcuterie pour reprendre votre énième ironie, mais d’arrêter le système délirant dans lequel nous sommes engagés. Je crois que vous vivez dans un pays qui s’est tristement illustré en matière de farines animales et d’encéphalopathie spongiforme bovine. Je ne vous ferai donc pas un dessin. Il ne s’agit pas non plus de tuer un cochon dans sa chaumière, une fois l’an, comme dans le bon vieux temps, mais de stopper l’industrialisation et la réification sans limite du vivant. Je vous signale qu’en Bretagne seulement, il y a aujourd’hui plus de porcs que d’habitants et que l‘on parle encore d‘augmenter la « productivité ». Si vous ne faites pas la différence entre un animal vivant en liberté dans une ferme ou dans les champs et des millions d’animaux entassés dans des cages exiguës, nous ne parlons pas en effet la même langue.
    3. Et non, ni mes ancêtres, ni sans doute les vôtres ne respectaient particulièrement la nature. Les aborigènes d’Australie ont ravagé leur milieu naturel, bien avant l’arrivée des Anglais qui, il est vrai, ont largement accéléré le processus ; les Indiens de Palenque ont détruit leur environnement jusqu’au point de ruiner leur civilisation, tous les Européens ont fait de même. C’est vous qui idéalisez ce que vous ne connaissez pas.
    4. Merci de m’apprendre que l’être humain souffre. Quel scoop ! Je vais vite noter ça dans mes tablettes.
    5. Merci aussi d’avoir eu la charité de daigner répondre à mon commentaire, qui, sans cela, n’aurait attiré l’attention de personne, comme vous l’avez rappelé avec modestie !!!! Sans vous offenser, je vous assure que je n’ai pas besoin de votre aide (ni de vos sarcasmes) pour débattre de ce sujet, et tant pis si l’on n’y réagit pas. Sous couvert d’humour, vous vous prenez un peu trop au sérieux, ma chère.
    6. Vous dites avoir « grandement conscience qu’il faut respecter la Nature », mais avouez en même temps n’être pas passionnée par l’environnement. Si vous étiez si « grandement » consciente, vous comprendriez alors que l’élevage intensif est la première cause de pollution au monde. Réveillez-vous donc, il ne s’agit plus d’écorcher un lapin ou de plumer une oie comme dans votre ferme natale. Bienvenue au XXIème siècle, Valérie…

  150. Rédigé par Monsieur Laurent Dingli le 26 mars 2010 à 19:48
    Merci de votre reponse.
    A vous lire sur un autre sujet.

  151. De rien, Valérie. J’ai appris l’autre jour que la chaîne Casino avait décidé de bannir l’huile de palme de ses étalages : il y a aussi parfois de très bonnes nouvelles. Et cela prouve que l’information, même diffusée par des casse-pieds comme moi, peut parfois porter ses fruits. Si Casino a pris cette décision importante, c’est qu’il sent une demande plus respectueuse de l’environnement (et de la santé) de la part de ses clients, et c’est parce que ces derniers ont été sensibilisés (bassinés ?) par des écolos militants comme Yann Arthus-Bertrand, et d’autres gens que certains passent leur temps à dénigrer.

  152. Ludovic@Laurent Dingli

    Cher Laurent,
    Je sais bien que vous avez raison, permettez-moi de vous offrir cette magnifique chanson en forme de mise en garde de l’Humanité (pas le journal) :
    « On portera nos regrets
    Si nous survivons peut-être
    Le souvenir dévasté
    De notre ancienne planète
    On emportera nos remords
    De ce temps où l’on savait
    Si honteux d’avoir eu tort
    D’oublier que l’on pouvait
    J’ai rêvé la douceur de certains soirs
    J’ai rêvé surtout qu’il n’était pas trop tard
    Espéré que l’on pouvait changer
    J’ai rêvé d’être encore avant Le jour d’après
    Devant notre indifférence
    A l’essence de la terre
    Quand la nature se venge
    Il n’est plus temps des prières
    On peut détourner nos têtes
    S’enfermer dans nos armures
    Se noyer de vin de fête
    Et puis foncer dans le mur
    J’ai rêvé la douceur de certains soirs
    J’ai rêvé surtout qu’il n’était pas trop tard
    Espéré encore de pouvoir tout changer
    J’ai rêvé d’être encore avant Le jour d’après
    Il est temps
    Nous sommes encore hier
    Juste l’instant d’avant
    On peut encore tout faire
    Désormais cet absurde ballet
    Et que ne vienne jamais
    Jamais Le jour d’après. »
    Bien à vous.

  153. Le Grenelle de l’environnement ne comprend pas que la taxe carbone. M. Hulot fait la chochotte, un caprice d’enfant gâté, voilà la démonstration qu’au moindre obstacle, il est un velléitaire en qui on ne peut avoir confiance. Lui qui pollue sans compter, je ne l’ai pas entendu défendre la taxe carbone. En résumé lui et ses collègues écologistes ne sont que de sales types qui ont décidé de détruire notre société. Ce sont les nouveaux communistes sectaires de l’anti France.

  154. Mon cher Aïssa, ce sont des questions bien passionnantes que vous posez là. Je n’ai pas la prétention de pouvoir y répondre, mais seulement de vous soumettre quelques pistes de réflexion. Tout d’abord, vous savez que la démographie des sociétés anciennes (ou sous-développées aujourd’hui), est caractérisée par l’importance de la mortalité infantile, catastrophique jusqu’à un an voire deux ans. Si l’enfant franchissait ce cap fatidique, alors il avait une chance sérieuse de connaître une longévité relative. Relative car les progrès immenses enregistrés par la médecine au XIXème et au XXème siècle, avec une extraordinaire accélération depuis une soixantaine d’années, ont considérablement modifié la situation. Si l’on était en effet bien plus rapidement « usé » au XVIIème et XVIIIème siècle à la quarantaine qu’on ne l’est aujourd’hui à la soixantaine, il n’était pas si rare cependant d’observer quelques vénérables (comme le centenaire Fontenelle ou ce bon croqueur d’Huguenots de Louis Dieudonné). Il faut donc toujours conserver à l’esprit cet impact de la mortalité infantile. J’en viens donc au fond de votre question. Pourquoi la pollution et les multiples atteintes à l’environnement n’ont-elles pas plus de conséquences (du moins visibles) sur notre santé et surtout sur notre espérance de vie. Premier point, les progrès immenses de la médecine que j’évoquais compensent en grande partie les atteintes « environnementales » dont vous parlez. Mais, il faut pourtant considérer deux points : d’une part la profonde inégalité qui existe entre les êtres humains suivant qu’ils sont riches ou pauvres, que leur métier les expose ou non à certaines pollutions (l’agriculteur avec les pesticides, l’ouvrier et l’amiante) ou géographique (les habitants du sous-continents indien qui désossent nos poubelles flottantes, les Africains, les Asiatiques qui recyclent nos produits dangereux, les Nigérians qui subissent les conséquences mortelles de la récolte d’uranium pour notre consommation nationale etc, etc). D’une manière générale, un habitant d’une mégapole surpeuplée comme Mexico, Le Caire ou Mumbaï, souffrira évidemment davantage de la pollution atmosphérique et sera plus facilement touché par certains cancers qu’un habitant des campagnes ou même d‘une grande ville française, allemande, italienne ou anglaise.
    Deuxième point, si l’augmentation de l’espérance de vie est un fait acquis grâce aux progrès de la médecine moderne, il n’en va pas toujours de même de la « qualité » de la vie. Sans pouvoir être catégorique, on soupçonne que l’augmentation des cas d’Alzheimer par exemple, maladie qui fait des ravages dans nos sociétés développées, soit liée à des facteurs environnementaux (omniprésence des produits chimiques de synthèse). Si encore, dans les pays riches, nous ne souffrons plus ou exceptionnellement de la tuberculose ou du choléra, d’autres maladies, comme certains cancers, paraissent en nette progression.
    Il ne faut surtout pas oublier que la révolution chimique de l’après-guerre est encore trop récente (soixante ans) pour que nous puissions en mesurer pleinement tous les effets sur la santé humaine (nos parents et grands-parents nés avant 1950 ne sont pas concernés) bien qu’il y ait déjà une multitude d’études (notamment sur la baisse de fertilité masculine, les modifications hormonales liées à la composition de certains plastiques, la présence de métaux lourds dans les organismes vivants), etc. Vous avez d’autant plus raison, mon cher Aïssa, de soulever cette question cruciale, qu’elle sert d’éternel argument aux écolo-sceptiques pour nier quasiment tous les problèmes environnementaux. « Ben, on n’a jamais vécu aussi vieux, alors toutes ces histoires d’écolo sont des fadaises ! répètent-ils en substance, sans considérer, entre autres, non seulement les facteurs que je viens d’énumérer, mais aussi le fait majeur que l’homme est dépendant de la biodiversité qui lui permet de se soigner et de se nourrir.
    (Ps : je n’ai pas besoin de préciser que ce ne sont là que les hypothèses et les réflexions d’un non spécialiste)

  155. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Quant à l’augmentation (contemporaine) des cas de maladie d’Alzheimer, Parkinson et autres démences neurodégénératives que vous évoquez, Laurent, elle entre directement en contradiction avec que vous avez plus globalement soulevé quelques lignes plus haut … En effet, Aloïs Alzheimer, James Parkinson, Jean-Martin Charcot, etc., étaient, comme vous l’avez souligné en vous référant aux progrès de la médecine durant le XIXème siècle, des personnages de ce siècle. Qu’ils aient découvert et décrit ces maladies ne signifient naturellement pas qu’elles n’existaient pas avant eux, vous serez d’accord avec moi … De fait, on ne pourra conclure d’aucune comparaison de ces prévalences entre notre époque (aujourd’hui) et les époques antérieures à l’existence de ces savants puisque précisément, n’ayant alors aucune idée de ce que sont ces maladies, ces périodes antérieures ne sauraient fournir quelconque matière à comparaison. On peut raisonnablement penser qu’antérieurement au début du XIXème siècle, toutes ces maladies spécifiques ainsi que nombreuses autres étaient sommairement rassemblées médicalement sous les vocables vagues «fou» ou «débile» ou autres de la sorte … De même par exemple une maladie autre que mentale et/ou neurologique: l’Hépatite C. On a découvert ce virus fin des années 1980, début 1990. Auparavant il n’était pas censé exister puisqu’on l’ignorait absolument. Cela n’induit pas que ces 600 000 cas officiellement diagnostiqués aujourd’hui en France seraient supérieurs à un quelconque nombre antérieur à la découverte de cette pathologie et même iraient augmentant en rapport à celui-ci … Il y a peut-être (fort probablement même) toujours eu des Hépatite C en nombre égal à 600 000; il y en a eu peut-être toujours plus et la tendance irait naturellement déclinante; on ne sait … Ce n’est pas simple, en vérité. Ma question originelle pourrait se formuler autrement. Ainsi généralisant, écartant de notre questionnement tous les Fontenelle d’hier et les nourrissons mourant de mort subite aujourd’hui encore ainsi qu’écartant également la donnée «environnement social» (à ce sujet d’ailleurs, hier n’était pas meilleur qu’aujourd’hui): Entre un individu du XVIIIème ou XVIIème voire XVème siècle et un individu du XXIème siècle, tous deux ne tombant durant leur vie aucunement malade, ne voyant aucun médecin jamais, ne tâtant d’aucune médecine, il est incontestable que notre contemporain vit en meilleure forme et plus longtemps que les précédents. Il y a bel et bien une mutation physiologique dont la conséquence est un allongement de la vie (la vie en bonne santé ou relativement en bonne santé). Pourtant, l’environnement naturel est X fois plus pollué et pourri que celui d’hier … Elle est ici cette contradiction qui semble pour le moment insoluble.
    Aïssa.

  156. Alex paulista

    Cher Aïssa
    Si vous avez des animaux vous savez que le premier des médicaments est l’alimentation. Je crois que plus on avance plus on est confronté à des gens qui ont été bien alimentés une grande partie de leur vie.
    En comparaison, la pollution a un effet secondaire.
    J’ai appris en visitant des châteaux que la moyenne de taille des nobles au Moyen Age était comparable à celle de nos contemporains et bien supérieure à celle des simples soldats (1m55) à cause de leur régime riche en viandes.
    Ce qui participait à leur prestige de demi-dieux au combat, surtout qu’ils montaient des chevaux de grande taille également.
    Je crois que l’on sait cela par la taille des armures retrouvées…
    En excès, ce régime carné pouvait aussi provoquer la goutte ou l’obésité, comme pour Louis XVI le Roi Fauteuil.
    Mais c’était toujours mieux que de manger seulement du pain.
    D’où la poule au pot comme outil de santé publique.
    D’avance pardon aux historiens de mélanger autant les époques, mais pour faire court je crois que l’alimentation et les conditions de vie (chauffage) jouent plus que les soins ou la pollution.

  157. Aïssa, on peut mesurer l’évolution d’une maladie sur une période beaucoup plus courte, ce qui est assez éloquent. Il en va de même pour l’apparition de pathologies nouvelles qui ne sont pas forcément liées au vieillissement de la population dans les pays riches.
    Pour l’Alzheimer, il faut en effet rester prudent puisque je lis, entre autres, dans Wiki (eh oui ! chère Preud’homme !) :
    « Alors que l’hygiène de vie joue un rôle avéré dans le risque d’apparition et de progression de la maladie, diverses études épidémiologiques et toxicologiques ont aussi mis en exergue des facteurs de risques environnementaux tels que la présence de métaux comme l’aluminium dans l’environnement, tout particulièrement sous forme hydrique (Henri Pézerat, André Picot et l’étude Paquid menée par l’Inserm dans 75 communes françaises[3]). Évoquant le doute, les autorités sanitaires et politiques (conférence de presse du ministère de la Santé, 14 octobre 1998) n’ont pas encore décidé de réduire les normes applicables aux taux d’aluminium dans l’eau de consommation. De même, ont été soulevés le problème de l’exposition à des solvants ou aux champs électromagnétiques ou encore le contact avec les métaux lourds (notamment le mercure des amalgames dentaires). Mais, à l’heure actuelle, la communauté médico-scientifique ne s’accorde pas sur l’interprétation des résultats de recherche ».
    Pour le reste, Jean-Marie Pelt précisait dans une communication en 2007 :
    « Si la charge chimique de l’environnement n’est probablement pas la cause unique des pathologies aujourd’hui en pleine expansion, telles que la bronchiolite, l’asthme, les allergies, la stérilité masculine, les malformations néonatales chez les garçons et naturellement les cancers, il n’en reste pas moins que la rapide montée en puissance de ces pathologies doit être évaluée en songeant qu’entre 1930 et 2004, la production mondiale de substance chimiques, la plupart non testées avant leur mise sur le marché, est passée d’un million de tonnes à 400 millions de tonnes. Parmi ces nouvelles pathologies, le cas du cancer mérite réflexion. Passant de 125 000 à 150 000 décès entre 1980 et 2000, le nombre de cancers nouveaux décelés passait de son côté, durant le même laps de temps, de 170 000 à 278 000, une progression massive et rapide d’autant plus inquiétante que les progrès de la médecine permettent désormais de guérir près d’un cancer sur deux (…)
    « Parmi ces molécules, les pesticides font déjà l’objet d’une expertise scientifique approfondie avant leur utilisation. Pourtant on sait aujourd’hui que les effets nuisibles consécutifs à leur usage se multiplient. La plupart d’entre eux sont des perturbateurs endocriniens mimant les effets des hormones femelles, les œstrogènes. La lente imprégnation de tous les milieux, l’eau, les sols, se poursuit depuis plus d’un demi-siècle et contamine les organismes animaux entraînant leur féminisation. Celle-ci a été observée chez de très nombreuses espèces animales, notamment aux Etats-Unis (…).
    « http://www.asmp.fr/travaux/communications/2007/pelt.htm

  158. Alex paulista,
    L’alimentation est fondamentale, mais elle n’est pas plus importante que la pollution. Vous pouvez mangez tous les fruits et légumes que vous voudrez, si vous manipulez de l’amiante, des pesticides ou respirez à longueur de journée du dioxyde de carbone, vos efforts alimentaires renforceront peut-être vos défenses, mais elles ne vous immuniseront pas pour autant contre de telles agressions.
    Ceci dit, l’impact de l’alimentation sur la santé est depuis longtemps prouvé.
    PS : Je crois que le calcium a plus de conséquences sur la taille que la consommation de viande. Je ne suis pas biologiste, mais pour le monde vivant en général, l’adaptation au milieu n’est-il pas le critère principal de la croissance ? Il me semble que les plus grands animaux terrestres de la préhistoire étaient végétariens. Allez, cher viandard, arrêtez de défendre votre amour du beefsteack par des moyens détournés (je plaisante !)

  159. @Laurent Dingli | 14 mai 2010 à 09:48
    « Ceci dit, l’impact de l’alimentation sur la santé est depuis longtemps prouvé. »
    Il a même été récemment prouvé que l’alimentation pouvait être à l’origine de nombre de fausses couches. Or donc, évitons de changer de régime alimentaire sans rime ni raison et surtout au p’tit bonheur la chance dans les premiers mois de la grossesse, ce qui implique je pense d’éviter de voyager, car qui dit voyage, dit forcément autre mode d’alimentation!

  160. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Cher Alexandre, elle ne tient pas, votre hypothèse pour la raison évidente (je suis très étonné que celle-ci ne vous soit pas venue à l’esprit) que les animaux sont des êtres vivants et qu’en tant que tels ils sont soumis aux mêmes pollutions naturelles que nous… Un exemple: nous les mangeons, oui, mais que mangent-ils, eux ?
    Cher Laurent, c’est votre réflexion qui est intéressante… Wikipédia et tous les dictionnaires, on s’en fiche. Cherchez en vous… Enfin, si vous le voulez… (sourire).
    Aïssa.

  161. Cher Aïssa, le recours à quelques exemples précis n’empêche pas de réfléchir. A moins d’être soi-même un ordinateur ambulant… Je dirais même que, paradoxalement, moins on a la tête encombrée de faits, plus notre esprit se trouve pour ainsi dire à son aise (sourire).

  162. Mon cher Aïssa,
    Il y a quelque chose que, peut-être, vous ne concevez pas ; c’est qu’il ne s’agit plus de savoir désormais quelle sera l’espérance de vie de l’humanité, mais si l’humanité a encore un avenir. Vous savez certainement que les poissons pourraient disparaître d’ici une quarantaine d’années si une modification de notre système délirant de prédation n’est pas mise en place. Ne vous focalisez donc pas sur l’espérance de vie du troupeau de vieillards bedonnants que nous sommes ; cela ne veut strictement rien dire.

  163. Alex paulista

    @ Laurent
    On ne peut pas savoir. Certaines carpes pullulent dans les ports les plus sales.
    Toutes ces batailles d’experts me fatiguent. Tout le monde constate que notre empreinte sur l’environnement atteint des proportions dangereuses, tâchons de la réduire.
    Tout le reste est inutile et malfaisant.
    Mieux que des paroles verbales, envoyons les sceptiques nettoyer les plages mazoutées.
    J’ai vu les eaux libanaises après les attaques israéliennes sur leur centrale thermique n fois détruite et reconstruite. C’était vraiment immonde.

  164. @ Alexandre,
    Le problème c’est que les facteurs se conjuguent pour aboutir à une situation alarmante, pour ne pas dire catastrophique.
    Dites-moi, cher ami, des « paroles verbales », vous ne trouvez pas le pléonasme un peu osé ?

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