Guerre civile à ONPC

Eblouissante intervention, réponses profondes et argumentées d’Alain Finkielkraut (AF) à l’émission animée (?) par Laurent Ruquier « On n’est pas couché ! » Parfois on se demande bien pourquoi.

Convié à s’exprimer sur son livre « L’identité malheureuse », AF a, avec un infini courage intellectuel, une qualité de langage indépassable et un art de la dialectique remarquable parce que fondé sur la conviction et la lucidité, magnifiquement porté haut le combat contre les « vigiles de la bien-pensance ».

Et quel mérite il a eu !

Un Laurent Ruquier estimant nécessaire de se mêler au débat, de poser les questions « qui le dérangent » – il l’a répété -, mais en définitive inutile. Trop présent pour le peu qu’il offre. Il y a des silences aussi méritoires que la volubilité.

Un Aymeric Caron affligeant. Après l’avoir écouté, j’ai envie de copier Roger Nimier publiant en Une du magazine Opéra ce gros titre : « Surprise hier soir à l’Odéon : Barrault encore plus mauvais que d’habitude ». Aymeric Caron, en effet, se surpassant dans la médiocrité, la condescendance – et celle-ci est forcément bête – et se permettant de s’adresser à un grand esprit comme s’il se parlait à lui-même. Lamentable prestation suffisante et étrangère à la richesse des problématiques abordées par le philosophe. Tous les téléspectateurs avaient compris – et même Ruquier – qu’il était peu pertinent de dénoncer l’islamophobie en France quand le nombre des mosquées et des salles de prière a considérablement augmenté, et pas seulement en Seine-Saint-Denis.

De plus, dans l’arc arabo-musulman, on ne peut pas soutenir que la réciprocité existe, bien au contraire, puisque des chrétiens sont persécutés et leurs lieux de culte parfois dévastés.

Je ne m’attarderai pas sur Aymeric Caron puisque par mégarde il nous a fait un aveu qui dit tout : il ne sait pas lire puisqu’il ne sait que lire entre les lignes où il n’y a rien. Et, en dépit de la coalition opportune contre Natacha Polony, sur ce plan comme sur d’autres, elle avait raison. La parfaite maîtrise du langage rend l’implicite moins évident puisque l’explicite est détaillé dans toutes ses finesses et complexités.

Natacha Polony – ce n’est pas une surprise – intelligente et au niveau. Interlocutrice capable d’analyser ou de répliquer. Elle n’avait pas lu entre les lignes mais les lignes, elle avait lu le livre. Quand l’invité est brillant, elle est trop seule en face de lui. Le clash devait survenir.

Ce qui a été extraordinaire – j’attendais ce moment depuis si longtemps – s’est produit quand la différence éclatante de classe et de pertinence entre elle et Aymeric Caron s’est enfin manifestée dans une querelle entre eux, dans une guerre civile qui a fait exploser la configuration convenue de cette émission qui, de chèvre et de chou, n’est pas drôle pour le divertissement et pas décisive sur le plan de la pensée sauf quand un Finkielkraut ou un BHL vient en relever la saveur et l’intérêt.

Les masques sont tombés et le verdict a été rendu.

Il ne s’agit même plus de nourrir des sentiments nostalgiques mais de souhaiter que ces empoignades continuent, s’aggravent, fassent exploser ce ONPC : le contraste entre deux contradicteurs n’a de sens que si l’un et l’autre proposent une valeur ajoutée, disposent d’un potentiel indéniable.

Je cherche ce qu’apporte Aymeric Caron. On ne peut pas déboulonner Ruquier. Mais lui est tout de même capable de se rendre compte qu’à force de ménager l’homme, il va détruire le couple.

Ou faut-il aspirer à ce que la guerre civile permette de repartir à zéro ?

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  1. D’accord avec vous sur la brillante prestation de A. Finkielkraut, sur les compétences de Mme Polony et sur l’insignifiance de M. Caron. Mais pas d’accord sur la sévérité dont vous faites preuve à l’égard de Ruquier et de ONPC. Cette émission a certes, des défauts mais rares sont les émissions comme celle-ci où les invités ont le temps de parler et de développer une argumentation. Si A. Finkielkraut a pu développer un propos argumenté et construit, c’est aussi parce que L. Ruquier lui a laissé le temps de le faire sans l’interrompre. La présence de N. Polony montre que L. Ruquier est loin d’être sectaire.
    On a le sentiment que dans votre panthéon de la détestation, L. Ruquier n’est pas très loin de C. Taubira. Cette déstestation peut vous rendre aveugle.

  2. Frederic ZAGLI

    Caron, passant son temps à se recoiffer avec des poses de romantique tourmenté, se contente de réciter le bréviaire du journaliste militant de « gôche ». C’est creux, c’est convenu, c’est ennuyeux. Il se carbonise à se mesurer à Natacha Polony, seule véritable intellectuelle de ce plateau. Parfois le courage est de fuir ; l’aura-t-il ?

  3. Carl+Larmonier

    Je n’ai malheureusement pu visionner ce débat mais pour la prochaine ils pourraient inviter Elisabeth Lévy et toute l’équipe de Causeur. Aymeric Caron pourra faire un nervous breakdown en direct et partir se faire soigner chez Doctor House où ce dernier ne trouvera aucun traitement pour pouvoir le récupérer.
    J’ai tellement d’admiration pour Natacha Polony que je l’écoute sans aucun manquement sur Europe 1 mais que je ne la regarde plus sur ONPC. J’attends qu’elle présente une émission littéraire digne du temps d’Apostrophes qui serait sa véritable place sur les ondes.
    Alain Finkielkraut, j’ai déjà dit tout le bien que je pensais de lui. Une partie de ma bibliothèque personnelle est constellée de ses ouvrages à z.

  4. Michelle D-LEROY

    Merci pour ce billet si juste.
    J’aime bien cette émission pourtant pas toujours de bon goût. Natacha Polony remonte incontestablement le niveau par sa culture, sa façon claire de s’exprimer et ses analyses fines et justes. Un vrai plaisir de l’écouter, elle a gardé un côté enseignante d’où l’intérêt de ses arguments ou de ses références littéraires ou historiques.
    Cette émission permet aussi de connaître mieux les invités qui viennent faire la promotion de leurs livres, de leurs pièces ou films ou albums.
    Souvent, cela donne (ou non) envie de les lire, d’aller les voir.
    En ce qui concerne Alain Finkielkraut, c’est un plaisir de l’écouter tant il s’exprime avec justesse, dans un français impeccable, avec une réflexion profonde et donc très intéressante, sans être ni compliqué ni alambiqué, ce qui le rend agréable et audible.
    Il était déjà venu sur le plateau de « Ce soir (ou jamais !) » où malgré un Frédéric Taddéï très correct avec ses invités, il avait essuyé des critiques acerbes voire insultantes d’un cinéaste. Ce soir-là, dérouté et sans doute contrarié, il n’avait pas aussi bien exprimé sa pensée sur le sujet de l’identité.
    Forcément, il traite d’un sujet hypersensible, quasi inabordable, et automatiquement condamnable par une grande partie de la bien-pensance, dont fait partie Aymeric Caron. Pourtant si on écoute ce qu’il dit ou si en le lisant on lit les lignes, le racisme n’est pas de mise. Il décortique le monde dans lequel nous vivons et les changements profonds qui affectent notre société.
    Si ce livre et les réflexions d’A.F. pouvaient aider non pas à diviser mais à rassembler ceux qui aiment notre pays dans un projet commun, assainissant la pétaudière dans laquelle nous sommes, où chacun veut faire sa loi dès l’école…
    Pour cela il est évident que nous devrons non pas oublier mais dépasser notre passé et arrêter de toujours donner raison à « l’étranger » plutôt qu’aux Français de plus longue date. Il reste à changer les esprits butés sur le sujet, ceux qui véhiculent une pensée unique extrêmement bloquante pour la société actuelle. Il faudra bien.

  5. Pourquoi ce Caron essaie-t-il de rivaliser avec Finkielkraut…?? N’a-t-il pas perçu sa médiocrité, son incapacité de réflexion sur les sujets graves, pire il essaie de convaincre sur des utopies mortifères… Natacha s’oppose à lui, modérément, mais pas facile sur un plateau ! Elle sauve la mise. Quelle raison a-t-elle de rester dans ce tandem disparate ?? Quant à Ruquier… Depuis le départ de Zemmour, je ne fais qu’un tour de piste et je m’en vais, hier soir le philosophe m’a retenu !

  6. Arobase du Ban

    « Un jour, au creux d’un vallon, un serpent mordit Aymeric Caron. Que croyez-vous qu’il arriva ? Ce fut le serpent qui creva ».
    Je pastiche Voltaire parlant de son contempteur, Jean Fréron, possédé par la haine.
    En fait, Aymeric Caron est possédé par l’orgueil, l’indécrottable orgueil des gens de gauche qui croient qu’ils savent et qu’ils peuvent juger, car ils sont leur propre transcendance. Orgueil qui, obscurcissant complètement son jugement, le rend inapte à la réception de la parole d’un autre. Il est dans les ténèbres de l’incompréhension, c’est-à-dire de « la prise avec soi » de l’autre et de ce qu’il tente d’exprimer.
    Il est donc foncièrement intolérant et prétentieux.
    Il faut l’exfiltrer des antennes publiques car l’exaspération qu’il suscite est un puissant moteur sinon de guerre civile, au moins de vote FN.
    L. Ruquier, on le sait depuis longtemps, est un gauchiste masqué, préposé à la déconstruction, à la déculturation générale, à l’inversion ou au mélange des valeurs, au politiquement « Korrect » et il est devenu présomptueux. N’a-t-il pas mis en balance le droit pour lui de n’inviter à ses émissions que les gens qui lui plaisent, du moment qu’il a une audience.
    Sur le service public !
    Qu’il a cannibalisé comme son confrère M. Drucker au profit de ses « copains politico-idéologico-culturels ».
    Un « nettoyage civique » s’impose de toute urgence.

  7. Le besoin de dénoncer la vacuité d’Aymeric Caron en pondant une page sur le vide revient à s’infliger le supplice des Danaïdes. Quant à la problématique soulevée par AF, au risque de me faire taxer une nouvelle fois de vilains mots par le sieur sbriglia, je conseillerai la lecture de La Grande Migration par Hans Magnus Enzensberger. Cet homme de gauche (il faut aller en Allemagne pour en trouver qui soit de qualité) décrivait – il y a dix-huit ans – d’un style impeccable ce qui agite le landerneau français.

  8. Formidable Finkielkraut, toutefois il devra prendre une agence de communication afin de ne pas se transformer en Docteur Folamour, ou en Malraux lorsque l’ORTF nous avait infligé ses dernières interviews où il se tordait les doigts dès qu’il évoquait Franco ou Guernica.
    Je vais lire son livre, comme ses précédents, mais je garde en mémoire les sombres années 80 où lui et ses confrères philosophes ont transformé les Français en collaborateurs passifs des pires horreurs sous l’Occupation. Nous étions tous des tenants d’une certaine « Idéologie française ». Ça, ça ne passe pas…
    Aujourd’hui les barbus en babouches encerclent la Closerie des Lilas, et ils se ravisent : « Vive la France ! », nous disent-ils, je vais lire avec un grand plaisir la repentance de Finkielkraut.

  9. Bonjour Philippe Bilger,
    « Convié à s’exprimer sur son livre « L’identité malheureuse », AF a, avec un infini courage intellectuel, une qualité de langage indépassable et un art de la dialectique remarquable parce que fondé sur la conviction et la lucidité, magnifiquement porté haut le combat contre les « vigiles de la bien-pensance ».
    Et quel mérite il a eu ! »

    J’avoue que j’ai été surpris de voir « Finkie » invité de Laurent Ruquier samedi dernier, surtout après les déconvenues qu’il avait rencontrées dans l’émission CSOJ où il avait piqué une grosse colère avec Abdel Raouf Dafri.
    Il est vrai que son livre « L’identité malheureuse » parle d’un sujet particulièrement délicat dans la mesure où le multiculturalisme crée polémique. Les uns comme Caron estimant qu’il est une richesse, d’autres comme Finkielkraut considérant qu’il est une menace pour le patrimoine culturel national.
    N’oublions pas toutefois que notre civilisation française a été bâtie sur les bases de la civilisation gréco-romaine. Au cours des millénaires il s’est également enrichi avec des échanges, avec d’autres civilisations (arabe, indienne, chinoise, etc.).
    Chaque pays a son histoire, ses coutumes. Vouloir s’isoler culturellement serait une erreur. D’ailleurs avec la mondialisation, les moyens de communication actuels produisent un brassage culturel que rien ni personne ne pourra empêcher.

  10. Catherine JACOB

    Rien à retrancher, rien à ajouter si ce n’est que j’ai rêvé la nuit suivante que je poursuivais moi-même le dialogue avec Finkielkraut (c’est la première fois que je retrouve le personnage d’une émission de télé dans un de mes rêves, c’est dire si j’ai souffert pour lui du fait d’Aymeric Caron). Bref, tout à fait d’accord avec vous.

  11. Cher Philippe,
    Le comment vivre ensemble d’aujourd’hui et de demain ne peut qu’intéresser chacun d’entre nous.
    Dire que se poser cette question est nourri de mauvaises intentions, comme le fait Caron, est l’expression d’une pensée simpliste.
    Il faudrait que cette question nourrisse la pensée des politiques, des journalistes, des architectes, des enseignants, des citoyens car c’est la clé de l’harmonie.
    françoise et karell semtob

  12. J’ai toujours été étonné qu’une personne ayant comme tout viatique l’école de journalisme de Lille ose affronter un normalien agrégé de philo, qui plus est, sur un terrain qu’il n’appréhende pas !!
    Comme disait Audiard « les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ».

  13. L’homosexualité subliminale : on remarquera le parti pris du cameraman ou du réalisateur à faire un zoom interminable sur le visage d’Aymeric Caron, alors qu’une toute petite pastille en bas à gauche de l’écran filme Finkielkraut ferraillant avec l’Adonis/Narcisse qui l’accable. Tandis que Natacha Polony est toujours cadrée en « plan américain », soit buste et visage, sans aucun autre artifice de focale.
    Une curieuse façon de procéder.

  14. Comme vous y allez, Monsieur Bilger, avec vos titres à double entrée !
    Je ne regarde plus depuis très longtemps cette émission, fatigué par le contentement de soi de Ruquier qui m’indispose.
    En revanche, j’ai découvert un nouveau Finkielkraut. Je l’avais déjà entendu sur France Inter. La manière dont il aborde le sujet de l’identité m’est apparue neuve, surtout après ce qu’il a longtemps tenu comme prises de position. Mais ici son analyse sonne juste et je vais m’empresser d’acheter son livre qui me semble d’une très haute tenue.
    Quant à Aymeric Caron, plus que de l’orgueil, je crois qu’il souffre d’un syndrome de narcissisme aigu et et qu’il se regarde un peu trop parler, s’estimant au-dessus d’un esprit comme celui de Finkielkraut. Sans doute que la modestie est ce qui lui manque le plus…

  15. hameau dans les nuages

    @Achille
    « Chaque pays a son histoire, ses coutumes. Vouloir s’isoler culturellement serait une erreur. »
    On est dans la contradiction justement. Les traditions et les cultures se sont construites dans l’isolement. L’apport extérieur venant en complément.
    Et le brassage actuel sans précédent aura pour corollaire la destruction de ces cultures ou la prédominance de certaines d’entre elles sur les autres.
    Les nouveaux arrivants en masse chercheront à imposer la leur.
    Et ce ne sera pas avec des fleurs.
    Cela s’est toujours passé ainsi.
    C’est imparable.

  16. C’est pas un peu « bizarre » de regarder une émission de télé qu’on n’aime pas ? Avec un animateur qu’on n’aime pas ?
    Faut être un brin masochiste !

  17. Aymeric Caron n’est qu’un bien pâle et médiocre ectoplasme d’Eric Naulleau. Lui aussi avait une sensibilité de gauche, mais il était d’un tout autre niveau intellectuel et indépendance d’esprit.
    Caron devrait se reconvertir en éditorialiste à Libération, ou comme porte-parole de Cécile Duflot.
    Bien dommage que M6 ait stoppé la rediffusion de Zemmour & Naulleau.

  18. Jean-Dominique Reffait

    Je suis d’autant plus solidaire de Finkielkraut face au verrouillage des esprits que j’expérimente moi-même, à mon petit niveau, l’immense difficulté qu’il y a à aborder un tel sujet sans que les excommunications ne vous pleuvent sur la figure. Il se trouve qu’au moment où sort le livre de Finkielkraut, je publie modestement un petit pamphlet dont le titre m’a tourmenté des nuits entières : « Français de souche », vous pensez, c’est bien la dernière formule à employer, ne serait-ce qu’en raison de sa généalogie douteuse. Et je retrouve, dans les propos de Finkielkraut sur l’accueil fait à son livre par certains critiques la même assignation à résidence idéologique, les mêmes placards à balai de sorcières où il convient d’enfermer celui qui ose relever de sa boue une expression maudite, celui qui émet une opinion éventuellement étayée mais déplaisante. C’est alors qu’on ressort le sous-texte, l’entre-les-lignes parce que si l’on n’adhère pas d’enthousiasme au sous-développement de Barbès, l’on est un immonde raciste quoi qu’on dise et quoi qu’on pense. J’ai moi-même hésité longtemps à user de ce titre honteux pour mon opuscule : « Français de souche », ça n’existe pas, ça n’a pas de sens, c’est crasseux et mal lavé et, en tout état de cause, c’est rangé dans le gourbi du Front National. J’ai relevé l’expression comme on relève un gant. Rien qu’en une semaine de publication, j’en prends plein la figure. J’imagine donc l’épreuve au centuple de Finkielkraut.
    J’ai des divergences de fond avec Finkielkraut tant sur la nature de ses constats que sur les craintes qu’il exprime mais je comprends ce qu’il pense et, dans la forme, il dénonce avec justesse les aveuglements idéologiques qui prétendent lire autre chose que ce qui est écrit et qui associent toujours une idéologie à une opinion singulière.
    Sur la forme, Finkielkraut commet des maladresses importantes. Il n’est pas pertinent de renvoyer les Musulmans de France au sort réservé aux Chrétiens dans le monde musulman. Finkielkraut se plaint avec justesse de ce que tout Juif soit apprécié en fonction d’Israël et commet la même faute à l’égard des Musulmans. Non, la question n’est même pas là : la question porte sur le niveau de visibilité acceptable de l’islam en France, quel que soit le sort des Chrétiens ailleurs.
    Comme vous, j’ai apprécié la remarque de Natacha Polony. Mais, si elle et nous avons raison de penser ainsi sur la nature d’une langue maîtrisée pour exprimer avec précision tout ce qui doit l’être, nous avons tort en pratique : parce que cette langue maîtrisée n’est pas lue, n’est pas comprise, parce que, vous le savez fort bien ici, malgré tous vos efforts pour choisir l’expression la plus adaptée, il se trouve toujours des crétins fort avisés pour sombrer dans le contresens. Oui, celui qui maîtrise la langue est condamné à n’être lu qu’entre les lignes et à être soupçonné de manipulation rhétorique : Ruquier n’avait pas tort pour ce qui ressort du commun.
    Caron, que dire. Il a récité son bréviaire insipide sans apporter la moindre contradiction factuelle sur le fond. Ce garçon ne sert à rien.
    Bon, moi je ne passe pas chez Ruquier mais chez Bilger, donc un peu de promo sans être hors-sujet :
    « Français de souche » – JD Reffait – Court, musclé, langue à peu près maîtrisée, peu onéreux, disponible notamment chez Amazon en broché ou électronique (encore moins cher !)
    http://www.amazon.fr/Fran%C3%A7ais-souche-Jean-Dominique-Reffait/dp/1291577718
    Faites passer.

  19. Un grand merci à Ph. Bilger de nous permettre d’échanger ici. Si les billets de Ph. B. sont pour moi quelquefois trop alambiqués, devant relire certaines phrases pour bien les comprendre en raison d’un style bien à lui, ce dernier billet a le mérite d’être très clair et sans doute largement partagé. J’ai pris le soin de ne pas lire les commentaires avant d’engager le mien. J’ai souvent cherché le mot qui qualifierait le mieux Aymeric Caron, tant ils sont nombreux et hélas souvent à son désavantage. C’est sans doute F. Mitterrand qui me l’a donné lors d’une récente intervention, lorsqu’il indiqua à A.C. qu’il avait une « manière assez perverse » de présenter les situations en déformant le réel. A.C. nous donne au moins dans cette émission légère l’occasion renouvelée de me faire jouir de sa grande médiocrité en effet. Et le mot est faible. Fort heureusement N. Polony est là pour relever le niveau avec classe et talent professionnel.
    En tous les cas ce fut aussi pour moi un réel plaisir de retrouver Monsieur A. Finkielkraut déjà félicité pour son intervention sur un autre plateau. On en redemande !!

  20. poil à gratter

    C’est surprenant d’être surpris…
    Les aboyeurs des « qu’est-ce-qu’on-est-bien-entre-nous » sont tellement immergés dans la jouissance de leurs petites affaires glauques d’anormaux, pétant dans la soie de leurs petites alcôves parisiennes, qu’ils ne voient pas et n’entendent pas la France qui râle, rame et souffre.
    Après être tombé le 20 octobre dans le piège du serveur de soupe Taddéï qui lui a mis dans le débat, truqué, un Abdel Raouf Dafri pseudo cinéaste et un Pascal Blanchard bobo du CNRS, le pauvre Alain se fait allumer sur la même chaîne par la bande à Ruquier.
    Voilà comment un penseur qui réfléchit, cherche la vérité mais plus grave l’écrit et la dit quand c’est trop tôt, se fait démolir par les propriétaires de pensée unique politiquement correcte.
    On peut craindre que ce cher Alain ne finisse comme Galilée dans des geôles… d’Allah ou d’un vaudou.
    On a appris comment bien lire avec la méthode bibiche Aymeric Caron… suffit de suivre le « blanc »… entre les lignes.
    Appelons cette méthode moderne, très actuelle, méthode cynique pépère.
    Conseillons à Alain un rapprochement avec Eric.

  21. calamity jane

    Le doigt dans le pot de confiture : on échange les idées après étiquetage sinon à quoi bon discuter ?
    N. Polony a dû ferrailler pour pouvoir parler distinctement en ayant construit sa pensée pour étayer ses arguments quand Monsieur Caron essayait de lui damer le
    pion.
    Par la présence de N. Polony, Monsieur Finkielkrault a pu maîtriser l’agacement dans lequel on le repousse régulièrement dans les studios de télévision avec des contradicteurs du service du tri postal humectateurs d’étiquettes.
    (Et pourtant, je n’ai pris l’émission qu’après 0h30).

  22. Véronique Raffeneau

    Je suis d’accord avec votre billet, sachant que je n’ai regardé en différé que l’extrait du programme où s’exprime A. Finkielkraut.
    « Il ne s’agit même plus de nourrir des sentiments nostalgiques mais de souhaiter que ces empoignades continuent, s’aggravent, fassent exploser ce ONPC… »
    Si je peux permettre une critique à la marge.
    Cela fait bien longtemps que les insuffisances façon Aymeric Caron et Laurent Ruquier ont explosé.
    Pour le grand public, dès qu’une parole s’exprime et porte par le haut, comme celle d’A. Finkielkraut dans l’extrait, elle est immédiatement écoutée, reconnue et respectée.
    Il ne s’agit donc pas de souhaiter que « ces empoignades continuent, s’aggravent, fassent exploser ce ONPC ».
    Plus simplement, il s’agit pour les pseudo-élites labellisées PAF de cesser de nourrir l’illusion que ces configurations convenues et omniprésentes puissent avoir le moindre impact ou influence sur une opinion devenue totalement indifférente et imperméable à ces incantations.

  23. Léon Bloy suggérait la création d’une chaire d’enseignement de la lecture entre les lignes. Mais là où A. Caron préfère insinuer un filet d’eau sale sous une porte qu’il ne se donne pas la peine d’ouvrir, Bloy sait d’expérience qu’une pensée libre n’emboîte pas ses mots comme un lego, qu’elle laisse au contraire des interstices comme autant d’éclairages et de respirations. Cet entre-deux n’est en rien l’apanage d’une canalisation souterraine à contre-sens mais celui à l’air libre d’une eau trop abondante pour ne pas déborder un peu de son cadre.
    PS : JDR, je lirai avec plaisir votre livre. Si je puis me permettre, « Souches de français » (forme d’interstice) m’est venu à l’esprit en imaginant le contenu en contre-pied du livre.

  24. Description lucide, perspicace et pertinente par Alain Finkielkraut de ce qu’il ne se résout pas pourtant à analyser comme la fin d’un monde – et qui l’est – face au monde « nouveau » que représentaient ici les autres membres du plateau (à l’exception de N. Polony). Cela dit, rien ne garantit que ce monde « nouveau » et « multiculturel » soit l’Eden paradisiaque qu’annonce, unanime, le messianisme sans mémoire des élites parisiennes mondialisées. A noter que les inquiétudes exprimées sur ce point le sont par des intellectuels d’origine juive (Finkielkraut, Pierre Nora), peut-être parce que, tout en étant insultés, ils sont écoutés, alors que des écrivains français dits « de souche » ne seraient même pas entendus par la caisse de résonance médiatique…

  25. @ caroff | 27 octobre 2013 à 20:40
    « J’ai toujours été étonné qu’une personne ayant comme tout viatique l’école de journalisme de Lille ose affronter un normalien agrégé de philo, qui plus est, sur un terrain qu’il n’appréhende pas !! »
    Lire entre les lignes: (Figuré) Comprendre, deviner les idées d’un texte qui n’y sont pas formulées explicitement. Soit: Lire en devinant même ce qui n’est pas écrit explicitement. Pour cela, il faut en effet plus qu’une simple présomption qu’autre chose que ce qui figure dans les lignes est à lire entre elles et que d’une certaine façon, les lignes nous y invitent. Autrement dit, il faut d’abord lire ces lignes et les comprendre afin d’en justifier un éventuel au-delà. Or, dès lors que l’auteur récuse tout ‘entre deux… lignes’, c’est lui faire un mauvais procès que d’y forcer le sens ou d’en investir l’espace d’un sens arbitraire, ce qui arrive malheureusement assez souvent quand on veut comprendre de travers, ou qu’on ne comprend rien, tout court et qu’on veut faire le malin.
    Ceci étant, il est indiqué par son biographe wikipédia qu' »après ses études secondaires, Alain Finkielkraut a préparé, au lycée Henri-IV, le concours d’entrée des Écoles normales supérieures et qu’après avoir échoué à celle de la rue d’Ulm en 1968, il est finalement reçu à celle de Saint-Cloud en 1969, puis en 1972à l’agrégation de lettres modernes […] Depuis novembre 1989, il est professeur de philosophie et d’histoire des idées au département Humanités et sciences sociales de l’École polytechnique. Atteint par la limite d’âge, Il sera remplacé par Michaël Foessel à la chaire de philosophie à partir de la rentrée 2014. »
    Je constate qu’il a également enseigné à Berkeley, mais semble-t-il à une époque où un couple d’amis composé d’un professeur de japonais et d’un professeur d’anglais qui aimait pianoter et parler français entre autres choses, étaient en année sabbatique au Japon et qu’il ne les a sans doute pas connus ou alors peut-être sur la fin. Je me pose la question mais qu’on se rassure, je n’irai pas farfouiller entre les lignes pour la trouver.
    @Bouguignon | 27 octobre 2013 à 22:26
    « C’est pas un peu « bizarre » de regarder une émission de télé qu’on n’aime pas ? Avec un animateur qu’on n’aime pas ? Faut être un brin masochiste ! »
    Vous oubliez qu’on peut regarder une émission non pour sa formule ou des animateurs, mais pour ses invités… et parfois même parce qu’on a la flemme de se lever du canapé ou encore parce que la télécommande est posée trop loin du bras du fauteuil.

  26. Depuis cet hiver je ne regarde plus ONPC, lassé de ces insultes permanentes envers la même typologie de population. Et il faut entendre des propos favorables dans les médias pour augmenter la redevance soit sur les résidences secondaires, soit sur les ordinateurs et tablettes. Il faut donc donner plus d’argent pour un service dont on peut très bien se passer.
    Ruquier a du talent, mais souffre d’un manque total d’éducation, il est devenu un parvenu alors qu’on pouvait attendre d’un homosexuel une plus grande facilité pour acquérir les subtilités de l’éducation à la française. Dommage qu' »Aymeric » n’ait reçu que son prénom en héritage pour aider son patron.

  27. hameau dans les nuages

    @ Jean-Dominique Reffait
    le drageon, tel un volcan depuis trop longtemps endormi, se réveille.
    La taille sévère régénère la souche.

  28. Pauvre Ameyric Caron, qu’est-ce qu’il prend dans ce billet ! Et personne, même pas J-D Reffait, pour venir à son secours. Bon, même si je ne trouve pas le personnage particulièrement sympathique, je veux bien « m’y coller ».
    Il faut dire qu’Ameyric Caron, malgré son visage avenant qui fait penser à celui de Jésus-Christ sur une image pieuse de missel, ne fait rien pour se faire apprécier.
    On sent bien qu’il prend un plaisir sadique à humilier les invités de Ruquier qui ont pris le risque inconsidéré de vouloir présenter leur dernier ouvrage dans ONPC.
    Ainsi donc certains lui reprochent ici, à commencer par Philippe Bilger en personne, d’avoir voulu « lire entre les lignes » le livre d’Alain Finkielkraut.
    Oui, et alors ? Un livre d’un philosophe aussi brillant que AF ne se lit pas comme une autobiographie de Michel Drucker, me semble-t-il.
    Dans tout ouvrage de philosophe, en particulier lorsque celui-ci sort des canons de la bien-pensance, il est même parfaitement normal de regarder ce qui se passe derrière les mots utilisés et les petites phrases soigneusement élaborées.
    Et bien sûr, l’interprétation qui en est faite est différente selon la sensibilité de chacun. Outre Ameyric Caron, d’autres journalistes et critiques littéraires se sont prêtés à ce jeu-là. Rien d’anormal à cela, c’est même plutôt recommandé.
    Certes les propos de l’ouvrage ont été soigneusement pesés, lissés, de façon à gommer tout soupçon d’islamophobie. Mais certains passages du livre, en particulier ceux soulevés par Laurent Ruquier dont les questions étaient plutôt pertinentes, nécessitent des éclaircissements afin de bien comprendre la pensée de l’auteur.
    Les gens de droite, surtout d’une droite forte, verront dans cet ouvrage un hymne au patriotisme et à l’amour de la tradition française transmise au cours des siècles.
    Les gens de gauche, surtout de la gauche humaniste, y verront plutôt un brûlot nationaliste et une méfiance craintive de tout ce qui vient de l’étranger.
    Mais un philosophe comme Alain Finkielkraut connaît très bien le poids des mots et la force des phrases qu’il utilise. C’est ce qui fait toute la différence avec un écrivain de circonstance tels que ceux que l’on voit passer généralement à ONPC.

  29. Cher Philippe Bilger,
    Votre billet ayant piqué ma curiosité, je viens de regarder – et d’écouter – les échanges autour de « l’identité malheureuse ».
    Je ne comprends pas votre ire. Voilà en effet un échange de cinquante minutes au cours duquel Alain Finkielkraut a pu développer face aux trois interlocuteurs habituels l’essence de son livre, sans être interrompu ou presque par les habituels snipers télévisuels qui avaient notamment perturbé la soirée organisée par Taddéï. Je vous trouve très sévère aussi avec Ruquier, qui a, comme son rôle de médiation le lui impose, posé sur un mode tout juste un peu trop bêta des questions que beaucoup de lecteurs de Finkielkraut auraient été tentés de lui poser.
    Alain Finkielkraut, dont l’expression orale, c’est le moins que l’on puisse dire, ne facilite pas la compréhension, a disposé de temps pour s’exprimer clairement, et si Aymeric Caron tenait le rôle du méchant avec peu de conviction, il a au moins facilité la tâche du philosophe qui m’a semblé pour le coup d’une clarté quasi-biblique en référence à son habituel débit encombré, compliqué à dessein.
    On dirait de Finkielkraut que c’est un supplicié permanent ; il est la shoah à lui seul, et chaque mot péniblement émis pourrait apparaître comme son dernier tant il lui a arraché de souffrance.
    Natacha Polony a été pertinente, fine exégète d’une prose parfois ampoulée.
    Vous m’avez donné, avec ce billet, l’occasion, pour une fois, de comprendre Alain Finkielkraut. Soyez-en remercié.

  30. Je suis totalement de votre avis et vous remercie pour votre excellente analyse, j’avoue que j’avais boycotté cette émission, et c’est grâce au lien déposé par un inconnu sur Twitter que j’ai pu vous lire et écouter en replay la prestation brillante d’Alain Finkielkraut. J’ai été comme vous indignée par le comportement de L.Ruquier lorsqu’il a pris parti pour A.Caron contre N.Polony qui faisait remarquer avec élégance sa stupidité, j’allais dire son… inculture ? Non je n’irai pas jusque-là, mais n’est-ce pas ce genre de personnage que l’on nomme « bobo de gauche » ? J’ai fui ONPC car j’ai l’impression que le service public (dans ce cas-là) sert de vitrine au pouvoir actuel et cela m’agace profondément. Il n’empêche que ce « duel » a été pour moi un moment savoureux, mais je continuerai à me servir des commentaires sur Twitter pour écouter ou non cette émission quitte à m’entendre dire que je suis sectaire.

  31. Les émissions de télé comme ONPC et autres du même style sont les nouveaux jeux du cirque, où les bien-pensants de la doxa socialiste s’amusent à dévorer ceux qui refusent le nouvel asservissement.
    Lorsque le Néron au petit pied en place au sommet de l’État trouve plaisant de déclarer, urbi et orbi, qu’il n’a pas de candidat à la succession de Benoît XVI, qu’attendre de la meute qui lui rabat le gibier.
    Alors, une révolution dans l’audiovisuel ?
    Elle ne ferait d’ailleurs que relayer la révolution des idées qui prend place et dont Alain Finkielkraut est l’un des premiers hérauts, sinon le premier.
    Le peuple gronde, les jacqueries se développent.
    Puisque le peuple de souche, et surtout le peuple de gauche, ne veut plus d’elle, la gauche du pays bas (*), je veux dire celle de Hollande, a décidé de le remplacer. Naïve et stupide gauche qui ne comprend pas que le nouveau peuple la rejettera. Les primaires de Marseille devraient lui ouvrir les yeux. Mais voilà, ils ont des yeux et ne voient pas, ils ont des oreilles et n’entendent pas, ou si mal.
    L’idée que cette gauche puisse être remplacée ne lui est pas encore venue.
    Il faut dire que cette idée doit se perdre dans l’immensité de l’intelligence de gauche, qui ne peut même pas se mesurer en années-lumière, il y a longtemps qu’il n’y a plus de lumière dans cette partie de l’espace.
    (*) Bon d’accord c’est facile, mais le triste c’est que c’est vrai !

  32. Alex paulista

    Oui Aymeric Caron a été très mauvais, mais Natacha Polony aussi. Car il y avait beaucoup à dire sur ce thème.
    Audrey Dana a été interrogée et a donné des éléments de réponse : elle partageait le souci d’Alain Finkielkraut sur la perte de qualité de l’enseignement et l’importance de la transmission d’un héritage culturel, et en même temps elle n’arrivait pas à accompagner sa désignation du « multiculturalisme » comme source de tous les maux : elle est en partie française, américaine et je ne sais quoi d’autre, issue d’une famille qui valorisait ses trois cultures.
    Car enfin, c’est quoi le « multiculturalisme » ? C’est un faux nez, un angle policé que certains intellectuels ont pris pour dire qu’on a trop de bronzés naturels en France ou (et ?) que l’islam nous pompe l’air. Écoutez-les théoriser. Un Richard Millet ne cesse de citer le Brésil comme « société multiculturelle », alors qu’au Brésil 95% de la population est chrétienne et parle la même langue. Les derniers « multiculturels » du Brésil sont les descendants de Japonais, les Libanais (Turcos), les Espagnols, Allemands et Italiens, bref parmi ceux qui font le plus fonctionner le pays, qui sont les avocats d’un enseignement de qualité. Même les Nipo-Brésiliens finissent tout naturellement par devenir catholiques et à se détacher de leur pays d’origine, souvent à l’occasion du retour d’un des leurs (un dekassegui) qui s’est fait humilier quelques années au Japon.
    Non, par « multiculturalisme » ces intellectuels identitaires veulent dire « métissage » sans oser l’aborder de front.
    En France, on a une population issue de l’immigration dont une grande partie est pauvre et marginalisée. La misère culturelle vient de la misère tout court. AF croit peut-être que les pauvres de souche ont toujours récité Apollinaire et se privaient de massacrer la langue. En tout cas il professe que c’est parce que certains de ces pauvres ont une double culture que la France a tous ses problèmes d’éducation, de perte de valeurs.
    Je pense au contraire qu’une double ou triple culture est une richesse. Dans les catégories socio-culturelles élevées elle peut se déployer mais chez les pauvres la concentration et le rejet des différences créent un problème de marginalisation.
    Je connais un peu AF et je ne pense pas qu’il soit raciste. Mais il semble avoir une dent contre l’islam. Il ferait mieux de le dire clairement et de centrer son combat sur la laïcité. Mais quand un invité regrette qu’on ne voie pas autant de kippas à Paris qu’à New York, il semble qu’il acquiesce.
    Tout cela est confus.
    En tout cas cela donne envie de lire les lignes de Finkie, qui énerve parfois mais donne souvent à penser.

  33. Je suis restée sur ma faim. Je trouvais Caron malveillant et borné, mais il est peut-être là pour ça, Polony tout le contraire ; en tout cas, comme cela a tourné, elle a complètement pris parti pour AF contre son partenaire, l’accusateur public auto-proclamé de l’émission. De sorte que l’analyse du bouquin a tourné un peu court.
    On les sentait tous sur un terrain glissant, on ne peut plus aborder ces thèmes posément, même AF qui s’y est coltiné. N’ayant pas lu son livre, je ne sais pas s’il se réfère à Gramsci, mais à voir comment ça se passait sur le plateau, on se disait que sa pensée n’est pas si démodée que cela : tout était posé en termes de conflit, avec des enjeux pas seulement culturels. Chaque camp défendait son hégémonie et revendiquait le pouvoir. La question est de savoir si c’est vraiment ce qui se cache derrière ces questions. Du fait du rôle pédagogique que se donne quelqu’un comme Caron – avec le mépris du peuple que cela implique, mais c’est un autre problème – et du fait de l’influence culturelle (au sens large du terme) de la télévision, si l’hégémonie politique naît de l’hégémonie culturelle, on comprend la férocité avec laquelle il s’attaque à la dissidence.

  34. 1 – Qu’est-ce qu’un français de souche ? Si je ne me trompe, depuis les premières lois antijuives du gouvernement de Vichy personne ne s’est exercé précisément à cette définition. N’est-ce pas affligeant qu’un philosophe appuie sa démonstration sur un concept indéfinissable ?
    2 – Pour le sens commun, un français de souche, c’est un blanc. Point barre. N’est-ce pas affligeant qu’un maître de la langue française utilise une expression aussi connotée pour exprimer une notion prétendument nuancée ?
    3 – Personne n’a le droit de questionner ma francité disait en gros un représentant du culte musulman d’après Finkielkraut, scandalisé. Je pense la même chose. La police peut contrôler ma carte d’identité, le reste, c’est une incivilité. Et ceux qui se plaignent partout des incivilités verbales provenant des « jeunes de banlieues » (autre expression indéfinissable signifiant noirs et arabes mais aussi délinquants probables)… seraient incapables d’encaisser ces incivilités provenant d’honnêtes français, parfois en charge des responsabilités de l’Etat ou de la société médiatique. L’insulte d’un délinquant n’a rien à voir avec l’insulte d’un honnête homme. Mais il faut le vivre pour le comprendre.
    4 – Au fait, entre Natacha Polony, Alain Finkielkraut, Laurent Ruquier et Aymeric Caron… qui sont ces fameux français de souche dont le raisonnement et la connaissance de la France serait a priori supérieure ? Et entre Manuel Valls et Christiane Taubira ? La vérité c’est que derrière la notion de « Français de fraîche date » se cache la notion de « mauvais Français ». Ceux dont on voudrait disqualifier la parole sans même prendre la peine d’un deuxième argument.
    5 – Concernant ONPC, le duo Zemmour/Naulleau était spectaculairement bancal. D’un côté un journaliste politique idéologue… de l’autre, un éditeur incapable de faire une interview politique sans un dossier de presse fourni. Les deux se cautionnant mutuellement, dans une franche ambiance de connivence. Si c’est cela que vous avez comme référence pour une interview politique équilibrée, pas moi. Disons que votre équilibre penche un peu à droite.
    Tout ceci dit bien sûr avec l’amitié d’un lecteur fidèle.

  35. Philippe,
    Un de vos lecteurs parle de « boycotter cette émission » ; je lui emboîterais volontiers le pas, mais plus généralement je pense qu’il faudrait boycotter toutes celles qui sont construites sur cette montruosité qui prétend mêler éclats de rire faciles et même forcés et analyses et débats sérieux et profonds.
    La pitrerie ôte toute crédibilité aux tentatives de dire des choses pertinentes, et ces dernières plombent la gaudriole.
    Bref c’est un mélange impossible à réussir.
    Pour ce qui est du monsieur que vous épinglez, je ne l’ai jamais vu ni entendu, mais si ce que vous en dites est vrai, comme je le crois, je ne m’étonne pas qu’il ose prendre Finkielkraut de haut.
    Les médias pullulent de ces médiocres qui ne savent plus à qui ils parlent et qui se croient leurs égaux parce qu’ils sont devant un micro, sous les projecteurs.
    Ces gens-là propagent une sous-culture qui finira bien par tuer la vraie, et ils savent mettre de leur côté la masse bêlante.
    Une phrase de Pascal me revient à l’esprit qui illustre votre billet d’humeur :
    « Les esprits du commun ne voient pas de différence entre les hommes »
    Ce n’est donc pas une dérive nouvelle, mais les médias risquent de la faire triompher.

  36. Aymeric Caron lit entre les lignes de Finkielkraut.
    Beaumarchais a remarqué que :
    « Feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce que l’on ignore… voilà toute la politique ».
    Conclusion : tous les Caron ne font pas le même métier. Celui du XVIII° siècle observait la politique, alors que notre contemporain « fait » de la politique.

  37. Quelle « identité malheureuse » ?
    On peut se demander si les illuminés qui composent la commission européenne n’a pas dans l’idée de pousser les peuples à la rébellion ! On comprend mieux cette volonté de supprimer des livres d’Histoire de France plusieurs siècles après avoir pris connaissance de cette nouvelle trouvaille des destructeurs de Nations :
    « projet de règlement européen sur les données personnelles, qui vise à supprimer ou anonymiser ces données pour éviter leur exploitation dans un autre but (y compris de recherche historique) que celui pour lequel elles ont été collectées. »
    http://www.archivistes.org/Petition-EudataP-et-maintenant
    « La Commission euro­péenne et le Parlement euro­péen se pré­pa­rent à adop­ter, pour le prin­temps 2013, une solu­tion radi­cale : un règle­ment qui obli­gera tous les orga­nis­mes publics et privés à détruire ou à ano­ny­mi­ser ces don­nées une fois que le trai­te­ment pour lequel elles auront été col­lec­tées sera achevé, ou passé un court délai. La com­mis­sion veut ainsi assu­rer aux Européens un droit à l’oubli qui garan­ti­rait le res­pect de leur vie privée.
    Ce règle­ment por­tera sur les don­nées per­son­nel­les sur toutes leurs formes, infor­ma­ti­ques ou papier. Il s’appli­quera immé­dia­te­ment et s’impo­sera aux légis­la­tions natio­na­les déjà en place.
    Vous avez fini vos études ? L’école ou l’uni­ver­sité éliminera votre dos­sier. Vous avez vendu un bien immo­bi­lier ? Les ser­vi­ces du cadas­tre détrui­ront les traces de votre pro­priété. Vous n’êtes plus employé par votre entre­prise ? Celle-ci sup­pri­mera les infor­ma­tions vous concer­nant. A chacun de veiller sur ses pro­pres don­nées, ne comp­tez plus sur les ser­vi­ces publics ou sur votre employeur !
    S’il est évident que la réu­ti­li­sa­tion des infor­ma­tions per­son­nel­les à l’insu des citoyens et à des fins com­mer­cia­les, qui est lar­ge­ment faci­li­tée par les tech­ni­ques infor­ma­ti­ques, doit être com­bat­tue par tous les moyens, la des­truc­tion sys­té­ma­ti­que de ces don­nées ou leur ano­ny­mi­sa­tion pour éviter des déri­ves revient en revan­che à jeter le bébé avec l’eau du bain. Comme si, plutôt que de ren­for­cer l’action des ser­vi­ces d’archi­ves qui assu­rent déjà une conser­va­tion sécu­ri­sée de notre patri­moine et l’accès à celui-ci dans des condi­tions res­pec­tueu­ses des liber­tés indi­vi­duel­les, l’Europe, pour notre bien, nous impo­sait une amné­sie col­lec­tive… »
    http://www.archivistes.org/Au-nom-du-droit-a-l-oubli-quel
    Rapport Albrecht
    http://www.archivistes.org/IMG/pdf/201301_rapport_albrecht.pdf

  38. Jean-Dominique @ Achille

    Achille, je réfute l’idée selon laquelle être de gauche condamnerait à la torpeur humaniste. Je me définis politiquement à gauche sans ambiguïté mais je dénonce le multiculturalisme comme une forme de racisme qui refuse l’assimilation des immigrés au nom d’une pseudo-culture de miséreux, je dénonce l’importation des sales manies du sous-développement sous couvert de diversité, je dénonce un islam dont les mosquées décorées comme des restos à couscous sont inaugurées par des ministres de pays arabes. Mais je dénonce tout autant le mythe d’une identité nationale en France que l’on confond avec l’identité de la France, je dénonce le repli identitaire et une fermeture illusoire des frontières. Et je somme les immigrés de s’assimiler sans complexe à la civilisation française, je leur dénie tout droit à la différence pour profiter pleinement du droit à l’indifférence, je les mets en demeure de planter ici, en terre de France, leur souche, sans l’apport stérile des sables du désert. C’est parce que je suis de gauche que je défends l’idéal républicain d’assimilation, pour que les talents s’expriment non plus en vertu d’une origine supposée dont on se fiche mais dans la pleine possession des valeurs occidentales. Et c’est être humaniste que de ne pas laisser croire à quelqu’un que son boubou élimé vaut un tailleur bien coupé.
    J’ai écrit ce petit livre justement parce que personne à gauche ne veut oser défendre ce à quoi tout le monde aspire. Certes je me retrouve un peu coincé, un peu solitaire dans cette expression mais j’attends impatiemment les réfutations rationnelles !

  39. M. Bilger a dit excellement tout ce qu’il fallait dire sur cette emission. Pour moi, reste une enigme, comment une intellectuelle de haut niveau comme Mme Natacha Polony qui joint une grande culture, une parfaite education a (chose rare) un physique exceptionnel peut-elle se commettre avec un Aymeric Caron paradigme du bobo-gaucho aux reactions stereotypees ne surprenant que par une niaiserie toujours plus affirmee. L’interet financier doit etre bien grand pour qu’elle accepte de s’abaisser ainsi, et ceci toutes les semaines. M. Finkielkraut, lui non plus pas a sa place, a au moins l’excuse de la promotion de son livre pour paraitre dans cette emission presentee par un pitre de bas etage.
    Nous sommes tombes bien bas !

  40. J’ai été conquis par la prestation d’Alain Finkielkraut que j’ai écouté avec la plus grande attention pour tenter de tout comprendre. Natacha Polony intervient à bon escient et de façon pertinente contrairement à Aymeric Caron qui n’a rien à dire d’intéressant sauf à ramener sa rengaine actuelle sur l’islamisme.
    Quant à Ruquier je le trouve bien dans son rôle de médiateur, de relanceur de débat. Sans lui, l’émission n’existerait pas. Et pour tout dire, je le trouve agréable, toujours correct avec les invités. Il reste toujours maître du jeu et ne se laisse pas déborder par des intervenants trop impétueux.

  41. Longtemps, après qu’ont été sottement remerciés les deux Z, j’ai plus regardé qu’écouté les deux chroniqueuses, nous en avons largement glosé ici-même en ce temps, puis quand la belle et un poil creuse Audrey a joué au couple glamour avec Nono l’ambigu, chacun se contemplant plus dans le reflet des objectifs qu’il ne chérissait la présence de l’autre (c’était tellement froidement manifeste qu’en devenait touchant d’être tant dans l’amour de l’image qu’aussi peu image de l’amour…) et qu’elle a été remplacée par le bellâtre Caron, je me suis dit, à ne jamais retenir la moindre de ses phrases, que c’était fichu et qu’il fallait savoir enterrer ce qui devait l’être.
    Et puis un soir de la saison passée, par désœuvrement autant que curiosité et par mon sacro-saint goût pour l’équitable et pour valider ou infirmer les propos du brillant Naulleau (« deux lettres de trop ») j’ai écouté attentivement les prises de position de ce monsieur Caron.
    Finalement, celles-là se tenaient à ceci près qu’il avait été choisi pour représenter et contrebalancer de son politiquement correct gauchisant, la rigueur un poil réactionnaire et républicaine de Natacha qu’avais elle rencontrée quand elle représentait J.P. le Ché dans le 13ème (déjà teigneuse, brillante et agacée, quoique moins alors puisque plus jeune et devant séduire les ouailles électrices qu’elle y visait).
    Rien de calamiteux chez Caron, à part ce côté brushing et cette bien-pensance centrée lambda, mais s’il ne fait oublier aucun des deux Z, on a vu tellement pire sur moult concurrents talkshowisants (l’inénarrable Durand, Drubeurk, et même le FOG dernière manière qui s’était égaré dans le télévisuel entre-nous), que l’assommer comme le faites vous a un côté un peu surréaliste, et ce d’autant plus que Natacha comme son compère se sont pliés aux nullissimes blagues éculées du baveux Bedos dont je devine pourtant qu’il a dû vous agacer autrement plus avant de son extravagante bêtise, de son désir minable de pulvériser les rares limites que se posait encore son vieux père, et dont pourtant vous ne soufflez mot…?!
    On sait votre quasi inconditionnelle ferveur pour le croquemitaine de grand talent qu’est AF, ses dénégations de vos preuves d’affection comme d’estime, son superbe détachement à votre endroit, ses non réponses, ces lettres à la mer que sont vos posts sur ce blog, mais, bon, Philippe, pas un mot sur le baveux et tant de haine sur le bellâtre semi-ennuyeux…?
    Ce ne serait pas une grande et forte cour que lui feriez, à l’Alain numéro 2 ?
    Mais bon, on a tous nos faiblesses et vous les vôtres, Finkielkraut n’est pas la pire qu’on puisse avoir.
    Si vous aviez déclaré votre flamme pour E. Semoun et son besoin d’aspirine, là j’aurais sorti bien plus que mon épée de bois.
    Alex l’a dit pertinemment, ne rien vouloir dire de l’antisémitisme essentiellement musulman – enfin, soyons honnêtes, celui de ses jeunes banlieusards et guère au-delà – qu’on voit ici et se plaindre faussement benoîtement qu’on ne puisse croiser autant de types en kippa qu’à NY, relève soit de l’hypocrisie, soit de la bêtise.
    Mais E. Semoun aura toujours le rôle choisi du comique sympathoche, personne ne lui dira jamais son fait.
    Enfin, presque.
    Pour en revenir à ONPC, si avez regardé la concurrente qu’on a laissée monter aux deux talentueux Zéric, vous aurez certainement noté qu’il lui manque quelque chose… Que la sauce n’y a jamais complétement pris que d’être privée de ce M. Loyal (vous diriez, Dé…) de LR, qui s’il m’agace parfois de s’amuser autant, sait bien s’immiscer pour donner le liant au plat qu’il est un des rares à pimenter avec intelligence.
    AO
    Rédigé par : oursivi | 28 octobre 2013 à 15:48

  42. Caron est un type dangereux. En effet, il lit ‘entre les lignes’ ce qui lui permet de faire des procès d’intention de manière superficielle… Il interprète donc à sa façon et en tire des conclusions tout à fait fausses. C’est bien ainsi que les régimes communistes soviétiques ou est-allemand agissaient pour dégommer des intellectuels et leur faire subir les pires souffrances.
    Mais on peut aussi penser que devant un esprit aussi brillant que A Finkielkraut il n’a trouvé le moyen d’exister que par la contradiction systématique tentant ainsi de minimiser sa platitude flagrante.

  43. Manifestement, le discours d’Alain Finkielkraut a du mal à être entendu et compris, lorsqu’il parle de crise de l’intégration, de dissolution du sentiment national et du multiculturalisme. Déjà, en 1994, l’écrivain canadien Neil Bissoondath dénonçait les dangers du multiculturalisme, dans un livre intitulé « Selling Illusions ». Il soulignait notamment le fait que le respect des différences ethniques et culturelles des nouveaux arrivants retardait leur intégration et minait l’unité et l’identité du pays d’accueil.
    Le parcours de Neil Bissoondath (accessoirement neveu de V. S. Naipaul) est intéressant. Né à Trinidad, dans une famille indienne, il a choisi de faire des études supérieures au Canada. Il rêvait de s’intégrer dans la société canadienne. Mais aujourd’hui encore on le renvoie à ses origines « exotiques », alors que qu’il vit au Canada depuis quarante ans, que sa femme et ses enfants sont Canadiens et qu’il enseigne en anglais et en français dans différentes universités canadiennes.
    Pour ceux que ça intéresse, voici un article rédigé en anglais par Neil Bissoondath : http://newint.org/features/1998/09/05/multiculturalism/

  44. @ Jean-Dominique @ Achille | 28 octobre 2013 à 15:22
    Le républicain que je suis adhère sans restriction à votre démonstration.
    Le mot essentiel est, comme dans l’esprit d’Alain Finkielkraut, celui d' »assimilation » que, vous revendiquant de gauche, vous êtes bien seul à exprimer.
    Quant à l’expression « Français de souche », il est bien évident que cela ne doit être que la revendication à l’imprégnation, à l’adoption de notre culture française. Tous les Français, quelle que soit leur origine proche ou lointaine, qui ont fait souche et ont adopté notre culture et nos modes de vie deviennent de facto eux aussi de souche en très peu de générations, voire en une génération. Il y a quelques décennies l’on se revendiquait « Français, non par le sang reçu, mais par le sang versé »… Ce temps est à présent bien lointain.
    L’importation des coutumes étrangères que nous connaissons ne peut que heurter tous ceux, singulièrement ceux d’origine étrangère, qui ont fait l’effort de s’assimiler au peuple français sans revendiquer autre chose que d’être pleinement Français, donc laïcs (ou laïques si l’on préfère), et par là libres, égaux et frères au sens de notre devise nationale.
    Le problème reste que c’est bien la gauche de Monsieur Jack Lang qui a pratiqué le relativisme qui voulait que toute expression d’une sous-culture de banlieue soit l’égale de la culture française polie par sa langue, les générations et les siècles.
    Et ce n’est pas l’Education nationale, sous le règne de quelques « pédagolos » idéologues, qui peut se vanter d’avoir été l’instrument de l’assimilation, elle qui a failli dans l’apprentissage du français et de notre Histoire !

  45. Alex paulista

    @ Jean-Dominique Reffait | 28 octobre 2013 à 00:28
    Votre position est proche de celle qui était la mienne quand j’étais plein de certitudes sur ces sujets sans jamais m’être mis dans la position de l’immigré. Ensuite j’ai vécu aux US, maintenant au Brésil plus quelques autres pays l’espace de quelques mois.
    Cela m’a permis de repenser ces idées:
    – on peut très bien s’intégrer sans être assimilé. Au contraire, pour avoir des amis il ne faut pas forcément être exactement comme les autres, mais il faut au moins être bien dans sa peau, et cela nécessite parfois d’assumer ses différences. En revanche il faut parler la même langue, fréquenter les même quartiers. Ne serait-ce que pour se connaître mutuellement.
    – pour que l’assimilation soit souhaitable, il faut qu’elle soit bien vécue. Il s’agit d’une histoire d’amour et de confiance avec une autre culture. Cela n’est pas compatible avec les procès d’intention que certains intentent aux binationaux (franco-israéliens, franco-algériens ou autres). Plus vous émettrez de doutes et de contraintes sur les binationaux, plus ils se garderont une porte de sortie et moins ils couperont le cordon. Ces mesures seront contre-productives.
    – l’immigration n’a pas vocation à seulement combler les couches les plus basses de la société. Il faut créer les conditions pour accueillir les talents. En France on ne « pense » l’immigration qu’en termes de travaux non qualifiés, de délinquance, de prestations sociales, de contraintes additionnelles faites aux candidats. On ne reconnaît les diplômes étrangers que lorsqu’on y est forcé (comme pour faire tourner les hôpitaux avec des médecins sous-payés). Ce n’est pas normal, il y a un bug dans notre logiciel, ne serait-ce qu’au niveau de la considération. Dites-vous bien que là où nous voyons un immense raffinement (comme dans le vin), d’autres ne voient que des « boubous colorés ».
    – la laïcité est une belle idée très française, mais elle n’est pas l’alpha et l’oméga de tout problème d’immigration. D’autres pays en ont une idée bien différente sans être communautaristes. Le Brésil est tout sauf laïque mais n’est pas communautariste, par exemple.
    Bref, mettez vous à la place des immigrés.

  46. Mary Preud'homme

    « Je pense au contraire qu’une double ou triple culture est une richesse. Dans les catégories socio-culturelles élevées elle peut se déployer… »
    Cent pour cent d’accord avec Alex paulista. Il est vrai que je parle en connaissance de cause, là où d’autres préfèrent continuer à théoriser ou pérorer par rapport à des on-dit et autres préjugés sans fondements. Ma progéniture (d’authentique souchienne femme de métis) me dépassant largement étant ainsi la parfaite illustration de ce qui est dit plus haut. Pas seulement ma propre descendance, mais toutes celles qui à son image se sont considérablement enrichies en s’ouvrant à d’autres cultures sans pour autant renier leurs racines multiples.
    —-
    Par ailleurs, intéressante remarque de Caroff (27/10 à 20:40 soulignée par Catherine Jacob le 28 à 8h.27) au sujet de la faible culture de nombre de journalistes (bac + 2 ou 3) qui n’hésitent pas cependant à se mesurer, voire à corriger et reprendre beaucoup plus forts qu’eux, y compris dans des domaines où ils ignorent manifestement le b.a.-ba. L’élève je sais tout corrigeant le maître sans vergogne et parfois sans l’avoir lu ni compris, lui enjoignant même de s’expliquer sur des présupposés ou des écrits entre les lignes.
    Et comme le dit aussi fort justement Frank Thomas dans son commentaire de 13:29, « les médias pullulent de ces médiocres » etc.
    Procédé magnifiquement illustré par Aymeric Caron, ce bellâtre prétentieux qui n’a rien d’un chroniqueur ou d’un critique. Tout juste un contradicteur sectaire qui remplit servilement le rôle de mouche du coche et de repoussoir qui lui a été sournoisement attribué par son maître Ruquier. Sachant que ce même Ruquier se réserve le beau rôle en jouant le cas échéant les médiateurs et en rectifiant habilement le tir s’il réalise que son valet trop zélé est allé trop loin dans l’outrance, l’entêtement ou la sottise et que cela risque d’être contre-productif pour son émission.

  47. http://jevousecrisdoran.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/10/27/alain-finkielkraut-ou-est-il-mon-moulin-de-la-place-blanche.html
    Si vous me le permettez, cher Philippe, vous plaidez bien votre billet.
    OK pour toute la tartine du début sur A.Finkielkraut, mais enfin L.Ruquier a le mérite de l’assiduité et l’innocence d’un perchoir à bascule et admettez que N.Polony soit un tantinet cuistre et je l’avoue, A.Caron pas aussi brillant que sa mèche ; mais, cher Philippe, vos paroles ont été assassines. Je sais bien que les miennes veulent l’être parfois aussi mais votre prestigieuse carrière et votre discours de magistrat éduqué, comme disent les Américains, ont la force d’un javelot ultraperformant sur une portée prête à recevoir votre bénédiction sans broncher ou si peu.
    So, please Philip : be a little bit more cool.

  48. @ Jean-Dominique
    Dites-moi, vous ne seriez pas un peu chevènementiste ?
    Notez que je n’y verrais aucun mal. J’ai beaucoup pratiqué, et je ne souhaite pas en dégoûter les autres…
    En revanche, votre « je somme les immigrés de s’assimiler sans complexe » me laisse perplexe, surtout l’emploi de la sommation. Ce mot me rappelle la discussion de l’article sur l’adultère dans le Code civil. Le Premier consul demande quels dispositifs sont prévus pour ramener l’épouse découcheuse au domicile conjugal. Réponse de Portalis : « D’abord, on la sommera ». – Napoléon : Enfin, qu’est-ce que c’est que ces procédés de sauvages ! Et une fois qu’on l’aura assommée, on sera bien avancé !
    Bon, je vous laisse, il est tard et je viens de me sommer de dormir…

  49. Jean-Dominique @ Alex

    Alex paulista, je me mets effectivement à la place de l’immigré à qui la bonne conscience multiculturelle enjoint de ne pas se départir des reliefs maigrelets d’une culture mal maîtrisée. Nous ne sommes pas au Brésil mais en France, les immigrés ne sont pas des expatriés diplômés mais de pauvres gens poussés au dehors de chez eux par la misère. A quoi bon quitter cette misère pour les inviter à y croupir à nouveau ici ?
    Alex, quelques milliers d’arabo-berbères ont créé au 8ème siècle un pôle de civilisation important en Andalousie. Parce que ces envahisseurs musulmans sont arrivés avec leurs élites et une culture en bonne et due forme. Quelques siècles plus tard, des centaines de milliers d’arabo-berbères ont débarqué en Espagne poussés par la pauvreté. Dix fois, cent fois plus nombreux, ils sont bien incapables de reproduire le millième d’Al Andalous. Telle est la réalité du mensonge multiculturel : pour qu’il y ait métissage culturel, il faut qu’il y ait au moins deux cultures en présence. Tel n’est pas le cas, il n’y a pas de culture immigrée, rien que de petites habitudes et pas les meilleures.
    Si la France se réduisait au verre de pinard et au cassoulet cela ne vaudrait guère mieux qu’un couscous ordinaire. Mais la France, c’est le pinard associé à Montaigne, le cassoulet qui cohabite avec Versailles. Et il en va de même dans les pays d’origine des immigrés : un couscous ordinaire partagé avec Tahar Ben Jelloun fait culture. Mais l’immigré ne vient pas avec Ben Jelloun, juste le couscous et pas riche encore. L’Afrique produit quelques maigres films de temps en temps, souvent des bijoux, parfois des chefs-d’oeuvre (Souleymane Cissé par exemple). Nous méprisons ces cultures mais nous tenons à nous extasier devant la cuisson de la banane plantain chez la voisine : hypocrisie et insulte. Nous irons lui claironner qu’elle détient là un secret magnifique et nous l’assignerons à résidence : ne quitte pas ton pot de fleur fêlé, cultive tes maigres racines étriquées, fuis l’effort de faire souche en civilisation occidentale. Et la bonne conscience dégoulinera de plaisir de ce que cet immigré claquemuré dans son misérable folklore aura toujours besoin d’aide, toujours besoin d’être défendu par les bonnes âmes.

  50. Il y a chez Alex et Mary la confusion classique entre le biculturalisme individuel et celui rapporté au niveau de la nation.
    À titre individuel, le vrai biculturalisme est inné, cela veut dire qu’il est le résultat d’une imprégnation dès la naissance dans un milieu familial soit biculturel, soit plongé dans un milieu qui n’est pas le sien mais dans lequel il s’est intégré.
    Ëtre biculturel, c’est être capable non seulement de comprendre et d’agir en biculturel, mais aussi et surtout de penser. La simple observation de ces situations montre que le plus souvent en situation extrême de survie, l’une des deux cultures prend le dessus. Ce qui en soi est naturel, le cerveau allant à l’essentiel.
    Il y a, à côté de ce vrai biculturalisme, le biculturalisme acquis, qui est celui de l’individu qui se plonge une fois adulte dans un milieu et une culture qui ne sont pas ceux de sa naissance.
    Ce biculturalisme intellectuellement acquis est rarement vrai en ce sens que l’individu ne pense pas dans une autre culture que celle donnée par l’inné.
    Au niveau d’une Nation, le biculturalisme ne peut exister, il en est des cultures comme de la monnaie. La mauvaise monnaie chasse la bonne et la mauvaise culture chasse la bonne.
    À ceux qui me demanderaient comment définir une bonne culture et la différencier d’une mauvaise, il est une réponse simple : la bonne c’est celle qui est chez elle, la mauvaise est celle d’importation, laquelle est bonne chez elle.

  51. Les discours assimilationnistes ont fait leur temps. Il n’est nul besoin d’être assimilé pour être parfaitement intégré. Demande-t-on aux Bretons, Corses, Antillais etc. d’oublier leur culture, de taire leurs différences ? Non !
    L’identité ne se décrète pas.

  52. « Tous les téléspectateurs avaient compris – et même Ruquier – qu’il était peu pertinent de dénoncer l’islamophobie en France quand le nombre des mosquées et des salles de prière a considérablement augmenté, et pas seulement en Seine-Saint-Denis. »
    Monsieur Bilger, on mesure l’islamophobie aux actes islamophobes qui sont en constante augmentation (57 % au 1er semestre 2013). De plus en plus de femmes voilées sont agressées, insultées, passées à tabac. En juin dernier l’une d’elles a perdu son bébé après les coups qu’elle a reçus. Vous pouvez vous boucher les oreilles autant que vous voudrez ça ne changera pas la réalité des faits.

  53. calamity jane

    Parler d’assimilation quand l’on constate que les Français eux-mêmes ont les yeux de Chimène pour les U.S.A. ?
    En cas d’incapacité d’un pays à reconnaître son patrimoine constitutionnel fait de sa sensibilité propre (politique notamment), par quoi pourrait être comblé le vide ainsi constitué ?
    Pour l’heure l’accusé est l’islam avec une lecture brutale et sanguinaire alors qu’il n’en est qu’un élément.
    Et ensuite l’on constaterait l’assimilation du pays à la mondialisation donc à la dissolution.
    A moins d’en revenir au génocide des Indiens dont les quelques descendants conservent la trace de ce douloureux passé historique, il vaudrait mieux être capable de se poser à sa place dans la mondialisation avec ses faiblesses et ses atouts que d’attendre par des luttes internes relevant d’un manque de compréhension, émigré comme de souche, qu’un tiers y vienne mettre un terme.
    En cela l’identité française est déjà une communauté. Elle rejoint l’égalité qui dans sa définition mathématique exprime une réalité quelles que soient les valeurs attribuées aux termes qui la constituent.
    A. Finkielkrault induirait une guerre (civile) des identités en lieu et place des ressemblances fraternelles dont le partage
    de la langue. C’est important.
    On ne pourra pas indéfiniment être l’ennemi de ceux, même nés sur le sol français, qu’on contrôle au faciès les ramenant, ce faisant, sans cesse à leurs origines après moult injonctions d’adaptation et d’assimilation.
    L’identité n’est pas une monnaie d’échange politique comme on voudrait nous le faire croire.
    Quel subterfuge trouvera-t-on pour supprimer chez les futurs émigrés climatiques l’identité du ressenti sensuel épanoui dans une nature généreuse et parfois violente ?

  54. M. Bilger,
    Votre analyse de la prestation de Finkielkraut et des deux chroniqueurs est d’une décevante subjectivité. Caron était dans son rôle pour relever les dangereuses dérives (surtout sous-entendues) d’un philosophe qui ne cache plus sa sympathie pour Marine Le Pen. A quelle France aspirent Finkielkraut et Polony ? Une France émasculée de laquelle ne feront pas partie les noirs, les arabes et les musulmans. Cela fait quand même du monde !
    Contrairement à votre analyse, Polony n’était plus dans son rôle de chroniqueuse (aucune nuance dans l’analyse d’un livre), mais dans celui de militante d’extrême droite qui fait dans la manipulation pour empêcher coûte que coûte son collègue de mettre en difficulté ce philosophe hystérique (il l’a démontré chez Taddéï une semaine avant).
    Ces intellectuels qui veulent réécrire l’histoire de la France pour en exclure tout ce qui n’est pas de souche sont certes soutenus par de brillants esprits comme vous M. Bilger, mais leur tentative est vouée à l’échec.
    J’ai visité une dizaine de fois votre pays (je suis un africain qui vit en Afrique) et je constate qu’il perd contrairement à d’autres, sa chaleur et son humanisme. Mais heureusement qu’il y a encore des Ameyric Caron…

  55. @Caroff (27/10 à 20:40 soulignée par Catherine Jacob le 28 à 8h.27)et Mary Preud’homme
    Sur le journalisme, Revel a écrit un livre en 1988 – La connaissance inutile – qui couvre un large pan des problématiques que la profession soulève. Il y écrivait notamment:
    « Quoi que l’on dise du journalisme (…), on doit se garder d’incriminer les journalistes. Si un trop petit nombre d’entre eux, en effet, servent réellement l’idéal théorique de leur profession, c’est (…) que le public ne les y incite guère ; et c’est donc dans le public, en chacun de nous, qu’il faut chercher la cause de la suprématie des journalistes peu compétents ou peu scrupuleux. L’offre s’explique par la demande. Or la demande, en matière d’information et d’analyse, émane de nos convictions. Et comment se forment-elles? Nous prenons nos partis les plus chers dans de tels abîmes d’approximation, de prévention et de passion que, par la suite, nous humons et soupesons dans un fait nouveau moins son exactitude que sa capacité à servir ou à desservir un système d’interprétation, un sentiment de confort moral ou un réseau d’alliances.
    (…)
    Les écoles de journalisme ne sont d’ailleurs pas des lieux où l’on enseigne particulièrement à rechercher l’information et à la contrôler. Les élèves y développent plutôt le sens de leur mission sociale au service d’une noble cause, qu’ils définissent eux-mêmes, et doivent aider à triompher. (…) Pour eux, la déontologie [n’a] rien à voir avec la quête de l’information authentique et inédite, avec la collecte de documents nouveaux et originaux, avec le débat d’idées fondé sur les seuls arguments. Elle [impose], d’abord, de soutenir la gauche. (…)
    Le recrutement dans les rédactions (nationalisées ou privées) se fait surtout par relations, par hasard ou par choix politique. On espère que le talent viendra.
    (…)
    La plus importante de toutes les questions [n’est pas liée à] des autocritiques relatives à la vérité et à la fausseté de l’information, à la raison d’être du journalisme, relatives à l’erreur, au mensonge, à la compétence. La plus importante de toutes les questions: la presse et les médias nous servent-ils à mieux connaître notre monde ou pas? Quelle est la part de vérité de ce qu’ils véhiculent? On conviendra que c’est le problème principal: c’est rarement celui qui est abordé. »

  56. Mary Preud'homme

    Pressés d’avoir raison, certains n’ont même pas pris la peine de lire ou relire en entier le commentaire d’Alex paulista du 28/10 à 11:23 dont j’avais cité (à dessein) un extrait qui me paraissait pourtant limpide, alors que pour Tipaza il est qualifié de confus.
    La confusion, le parti pris et l’incohérence ne seraient-elles pas plutôt du côté de ceux qui continuent à « assimiler » l’émigré (essentiellement) à un miséreux sans feu ni lieu, ne maîtrisant pas sa propre langue et bien incapable d’en apprendre une autre. Par conséquent un paria d’où qu’il vienne et où qu’il se trouve, assigné à vie à la marginalisation, au charabia, à l‘insignifiance et au mépris, y compris dans son pays d’origine, non en raison de sa culture (dont il ne détient d’ailleurs que quelques bribes en forme de clichés et méconnaît pour l’essentiel) mais de sa pauvreté endémique, ici comme ailleurs, aggravée, le cas échéant, par son déracinement et le rejet dont il fait l‘objet dans le pays où il a échoué, non par choix mais poussé par la nécessité de survivre.
    Alors que l’on ne parle jamais des centaines d’émigrés (intellectuels, scientifiques, artistes, écrivains, ingénieurs, médecins, sportifs, chefs d’entreprise etc.) qui, non seulement ont réussi la symbiose entre leur culture d’origine et celle du pays d’accueil, sans pour autant rejeter leurs propres racines, mais ont su la transmettre (naturellement) à leur descendance, apportant ainsi, outre leurs talents professionnels respectifs, leur rayonnement intellectuel ou artistique, une valeur ajoutée indéniable (en termes d’héritage) à ce que l’on entend généralement par culture nationale.

  57. calamity jane

    @Ibrah
    Un intervenant de l’émission « Ce soir (ou jamais !) » s’adressait à A. Finkielkrault en lui disant que depuis sa présence en France, et en sa qualité de fils d’émigrés,
    il n’avait pas remarqué que le pays faisait une telle discrimination au faciès notamment, précisant qu’il n’avait jamais ressenti sa présence sur le sol français comme une
    discrimination. Presque disant regretter le « bon temps » où untel était au même niveau qu’Untel (distinction des majuscules pour émigré et de souche). En fait, les deux
    pensaient la même chose avec des expériences
    de vie différentes… Pas simple.

  58. oursivi@MaryTudor

    « …une valeur ajoutée indéniable (en termes d’héritage) à ce que l’on entend généralement par culture nationale »
    Rédigé par : Mary Preud’homme | 29 octobre 2013 à 13:10
    Ah, notre bonne vieille Mary.
    Personne n’a nié l’apport de ceux dont vous parlez, hélas, ils ne constituent pas la masse principale des arrivants.
    Il y a vingt minutes, une femme africaine m’a demandé le chemin de la CAF, j’ai pris une minute pour lui indiquer en la menant même jusqu’à la bonne façon de s’y rendre au plus vite, vu qu’elle ne comprenait pas tout de mes explications.
    Elle était douce et polie, sympathique, mais elle avait manifestement un niveau intellectuel de coléoptère, aussi quatre jolis bambins entre un et quatre ans (à vue d’oeil), et au jugé de sa taille, probablement un cinquième en route.
    Pour faire plaisir à zefir, j’ajoute qu’elle avait aussi un foulard islamique sur la tête.
    Nous en avons de la chance, la civilisation débarque enfin.
    Il était temps.
    AO

  59. Alex paulista

    @ Mary Preud’homme, zefir
    Satisfait d’être d’accord avec vous sur ces sujets importants. Le bon sens n’est ni de droite ni de gauche. Le mépris des étrangers non plus.
    @ Jean-Dominique @ Alex | 29 octobre 2013 à 01:52
    Votre manque de considération est sidérant.
    Mais que croyez-vous donc ? Que l’immigré pauvre va s’installer à Versailles et deviser sur Montaigne ?
    Arrêtez de fantasmer sur notre propre réalité ! L’immigré pauvre, en arrivant, va souvent rencontrer des Français pauvres qui auront le même niveau de simplicité. Dans ces conditions son goût pour les tajines de sa mère, pour la musique du bled, sa connaissance même limitée de l’arabe ne sont pas des atouts qu’il faut lui intimer d’oublier. Il faudrait au contraire cultiver tout ça, proposer l’arabe classique en seconde langue. Au moins une matière où un élève pourra être valorisé d’emblée. Les Arabes démêleront le maghrébin de l’arabe classique et les Français de souche apprendront une nouvelle langue. Et la logique qu’il apprendront en arabe classique leur servira dans la grammaire française comme en mathématiques.
    Si un Français de banlieue qui écrit avec une faute à chaque mot va s’installer dans un pays tiers et que ce pays, au prétexte que les gens y font moins de fautes d’orthographe, le somme d’oublier toute culture française, même simple, ça me choque !
    Pour vous, l’immigré n’a point de salut sans oublier son « misérable folklore », sinon il « aura toujours besoin d’aide ». Ainsi vous justifiez la nécessité d’une humiliation première, une sorte de déconstruction psychique.
    Je crois que notre pays est malade d’un ressentiment profond, qui vient en partie d’idées comme les vôtres.
    @ Tipaza | 29 octobre 2013 à 08:25
    Vous écrivez : « La simple observation de ces situations montre que le plus souvent en situation extrême de survie, l’une des deux cultures prend le dessus. Ce qui en soi est naturel, le cerveau allant à l’essentiel. (…) Ce biculturalisme intellectuellement acquis est rarement vrai en ce sens que l’individu ne pense pas dans une autre culture que celle donnée par l’inné. »
    Je suis intéressé par vos sources parce que c’est contraire à ma propre expérience et à celle de tous les immigrés que je connais. Par exemple, au bout de quelques mois que vous vivez dans un pays la fatigue initiale disparaît parce que vous pensez directement dans la langue. Si vous vous réveillez brusquement vous réalisez que vous rêviez dans la langue. D’ailleurs c’est amusant, même s’il vous manque des mots lors de vos rêves le cerveau s’adapte.
    Aujourd’hui, si je passe en France, il faudra quelques jours pour que les mots reviennent. En situation d’urgence, je vais crier « cuidado ». Si je bouscule quelqu’un par inadvertance, je vais demander pardon en portugais, puis reprendre mes esprits et dire pardon en français. Ça me l’a fait avec l’anglais, l’italien et maintenant le portugais, à chaque fois au bout de quelques mois, avant même de maîtriser parfaitement la langue. Ça aide à « deviner » la langue et à penser comme les locaux, le verbe conduisant parfois la pensée.
    Sur votre idée du biculturalisme inné, je n’y crois pas. Je refuse de bourrer la tête de mes enfants trop tôt, je préfère qu’ils apprennent d’abord correctement le portugais. Pour moi le bon moment est lors de l’apprentissage de l’écriture.
    Mais je dois dire que j’ai des amis franco-brésiliens qui pensent différemment sur ce point.

  60. hameau dans les nuages

    @Ibrah
    Eln lisant votre prose on peut constater qu’il y eut quand même des bienfaits dans la colonisation.
    Il est certain qu’avec des gens comme vous qui veulent bien venir en France dans la mesure où elle ressemblerait à votre Afrique, ça ne va pas le faire.
    Mais alors pas du tout.
    Etant africain d’Afrique, croyez-vous être bien placé pour discourir sur nos querelles intestines en nous insultant alors que ce ne sont chez vous que rezzous, clanisme, chefferies et trafics ?
    La Chine va s’occuper de vous. Faites-lui bon accueil. Car j’ai cru comprendre que leurs coutumes étaient bien différentes des vôtres.

  61. @ zefir – 29 octobre 2013 à 09:31
    « Les discours assimilationnistes ont fait leur temps. Il n’est nul besoin d’être assimilé pour être parfaitement intégré. Demande-t-on aux Bretons, Corses, Antillais etc. d’oublier leur culture, de taire leurs différences ? Non ! »
    Les discours et nos pratiques assimilationnistes n’ont jamais demandé à l’autre d’oublier sa culture d’origine, uniquement d’intégrer ce qui est le socle de notre identité : valeurs républicaines-laïques, langue, culture et histoire. Au final de devenir des citoyens égaux en droits et devoirs avec ceux qu’on dit maintenant « de souche », et s’inscrire dans une même histoire et communauté de destin.
    Cet assimilationnisme que vous rejetez, il a permis entre 1880-1960 (périodes de forte immigration) d’intégrer rapidement et sans grand heurt, des populations initialement bien éloignées en terme culturel et pratiques de vie notre société d’alors. Pour autant les Polonais, Italiens, Juifs, Maghrébins et Portugais entrés dans ce processus d’assimilation, ne l’ont pas vécu comme une aliénation et bien au contraire l’ont recherché.
    Libre à vous de préférer une société communautariste à l’anglo-saxonne, notamment de type USA, mais n’oubliez pas qu’elle enferme chaque communauté dans un ghetto et crée des hiérarchies entre elles. De plus et surtout on ne décrète pas le basculement d’un mode de société à un autre, assimilationnisme à communautariste, sans déclencher de forts tensions et conflits.
    Je vous conseille vivement de lire « Le destin des immigrés » d’Emmanuel Todd paru en 1998. Vous constaterez que l’assimilationnisme à la française préserve autant les cultures originelles que le communautarisme et cela sans enfermer les individus dans une forme d’apartheid.

  62. Zefir, l’islamophobie n’existe pas en France ! TAISEZ-VOUS, TAISEZ-VOOOOOOOUS ! (Rions un peu^^)
    Pas d’islamophobie en France parce que tout plein de mosquées tout partout. Ce n’est pas un argument, c’est un tour de magie. Comme l’a rappelé zefir les actes islamophobes sont en augmentation constante. Les pourfendeurs du politiquement correct pris en flagrant déni, qu’ils sont si prompts à dénoncer chez les autres.
    @JDR
    Quand vous cesserez de sommer les immigrés de se conformer à vos normes identitaires, vous viderez les mosquées. Le repli communautaire que vous dénoncez, sans le savoir, vous l’organisez.
    Suivez le conseil d’Alex, mettez-vous vraiment à leur place, vous apprécierez peut-être quelle somme de malentendus entretient la radicalisation de tous les camps.

  63. Alex paulista

    « Les discours et nos pratique assimilationnistes n’ont jamais demandé à l’autre d’oublier sa culture d’origine, uniquement d’intégrer ce qui est le socle de notre identité »
    Rédigé par : Trekker | 29 octobre 2013 à 15:30
    Vous avez raison. Jusqu’à peu on ne demandait rien de tout ça, on acquérait la nationalité en naissant ou en se mariant, et l’assimilation se faisait sans qu’on en parle. Ces humiliations ont commencé sous Pasqua.
    Zefir et moi-même réagissions aux propos de JDR et aux nouvelles idées en vogue qui pensent pouvoir « forcer » cette assimilation. De fait, depuis quelques années, lorsqu’un étranger qui a de la famille française ou résidant en France demande un visa vie privée familiale, on le suspecte a priori de vouloir profiter du système, de faire un mariage blanc, on le fait attendre des années, puis on lui demande s’il a conservé des liens dans son pays d’origine, s’il parle la langue de ses origines, s’il pratique une autre religion, s’il/elle porte un foulard (pas une burqa, un foulard). À chaque réponse positive, ses chances d’obtenir le visa diminuent.
    Je trouve ça choquant et contre-productif.

  64. Cher Philippe Bilger,
    Suite à mon commentaire sous l’article relatif à Monsieur Dupontel, j’ai bien reçu votre mail m’invitant à discuter vos propos, notamment ceux relatifs à la justice, si je ne me trouvais pas en accord avec eux. La difficulté est que je suis en total accord avec votre vision de la justice. Je ne critiquais pas davantage votre droit à la critique cinématographique, j’aurais même apprécié lire votre analyse du film « Welcome » diffusé ce dimanche sur France 2 et véhiculant une image à mon avis faussée de l’administration française (douanes, police aux frontières, police judiciaire).
    Quant à ONPC, vous avez tout dit. Ce qui m’aura personnellement marqué est l’incapacité d’Aymeric Caron à voir ses arguments discutés. La qualité qu’il formulait à l’endroit de Finkielkraut (la dialectique) ne perçait pas chez lui. Il y a un Saint-Just en lui, une volonté de ne pas laisser de liberté de parole aux ennemis de la liberté, du moins sa conception de la liberté.
    Et c’est là qu’est apparu l’argument le plus pertinent de Finkielkraut : la césure entre inquiétude et phobie. Si on assimile Valls à FN, alors il n’y a plus de nuances. Il n’y a plus de place pour l’amour de la patrie à gauche, et il y a fuite des électeurs attachés à leurs racines vers l’extrême droite parce que la gauche, comme la droite, deviennent rétives à l’idée de nation, de patrie comme terre des ancêtres, à la passion de l’histoire. Je suis de gauche, c’est ainsi, c’est viscéral. Mais je ne me reconnais ni dans l’attitude d’Aymeric Caron qui m’a paru plus extrémiste et sectaire que les idées qu’il entendait combattre, ni dans la position actuelle de la gauche qui abhorre l’idée de nation fut-elle celle de Renan.

  65. @ Trekker
    « Les discours et nos pratiques assimilationnistes n’ont jamais demandé à l’autre d’oublier sa culture d’origine, uniquement d’intégrer ce qui est le socle de notre identité : valeurs républicaines-laïques, langue, culture et histoire ».
    Si la pratique assimilationniste française se résume à ce que vous écrivez, il suffit de vivre en France et d’y avoir été scolarisé pour intégrer toutes ces valeurs. Ce qui est le cas de tous les enfants issus de l’immigration. Alors où est le problème ? Pourquoi parle-t-on tant d’intégration/assimilation alors que quasi tout le monde est déjà parfaitement intégré ?

  66. hameau dans les nuages

    Alex paulista :
    « L’immigré pauvre, en arrivant, va souvent rencontrer des Français pauvres qui auront le même niveau de simplicité. Dans ces conditions son goût pour les tajines de sa mère, pour la musique du bled, sa connaissance même limitée de l’arabe ne sont pas des atouts qu’il faut lui intimer d’oublier. Il faudrait au contraire cultiver tout ça, proposer l’arabe classique en seconde langue. »
    Absolument pas d’accord.
    La règle absolue est l’assimilation s’il veut s’ancrer dans le pays. Qu’il fasse son couscous et sa prière cinq fois par jour chez lui m’importe peu. Qu’il parle sa langue m’importe peu aussi même si on en voit les dégâts dans le système scolaire où des enfants arrivant en 6ème ne maîtrisent pas encore la langue du pays d’accueil.
    En voulant généraliser votre principe aux différentes nationalités et donc langues je vous laisse imaginer le chaos.
    Un de mes petits-fils vient de faire sa première rentrée scolaire. Il y a quinze nationalités dans sa classe.
    Dans la classe de ma belle-fille institutrice, 17 enfants étaient absents à cause de l’Aïd.
    Que fait-on ?
    Je crois qu’on ne mesure pas l’ampleur du problème.
    L’enfer est pavé de bonnes intentions.
    http://www.letempsdz.com/content/view/104918/1/

  67. @ Alex paulista | 29 octobre 2013 à 14:55
    « …Sur votre idée du biculturalisme inné, je n’y crois pas. Je refuse de bourrer la tête de mes enfants trop tôt, je préfère qu’ils apprennent d’abord correctement le portugais. Pour moi le bon moment est lors de l’apprentissage de l’écriture.
    Mais je dois dire que j’ai des amis franco-brésiliens qui pensent différemment sur ce point « .
    Vous êtes dans votre logique et vous êtes parfaitement libre de faire en sorte que vos enfants se sentent prioritairement Brésiliens et donc vous les préparez à une assimilation à la culture brésilienne. De fait, il ne renonceront pas à une seconde culture, française héritée de leur père, notamment.
    Mais comme vous le précisez, vos amis franco-brésiliens pensent différemment.
    Et c’est exactement ce que JDR et moi pensons : l’assimilation est la fusion volontaire dans le corps social qui vous accueille en en acceptant toutes les règles qui y ont cours, la langue, l’Histoire, etc., et non en rejetant cette nouvelle culture comme étrangère. C’est là ce que zefir ou Nordine ou vous-même vous refusez à considérer : cela n’est pas propre à la France.
    Les Français dits de souche ne se limitent pas à ceux nés de dixième génération (au sens de l’aristocratie d’Ancien Régime).
    Mais tout est aussi affaire de réciprocité : je voudrais que l’on me précise si pour le mécréant que je suis il serait facile de me faire naturaliser Algérien. La réponse est d’emblée et immédiate : non.
    Demandez aux Européens qui ont soutenu le FLN pendant la guerre d’Algérie et qui se sont considérés comme ayant gagné le droit d’être citoyens algériens : lorsque ce débat a eu lieu en 1962-63, du fait de leurs origines (juifs, chrétiens ou sans religion), ils en ont été exclus de fait parce que non Algériens depuis la énième génération. Oubliant que les communautés juives d’Algérie pour la plupart s’y trouvaient depuis la diaspora à l’époque de la colonisation romaine !

  68. Je viens de regarder l’émission ONPC. J’ai été frappée par la promiscuité intellectuelle entre Mme Polony et M. Finkielkraut. Promiscuité telle qu’elle ne pouvait même pas tolérer les questions posées par M. Caron à l’invité. On aurait dit une fan incapable de supporter la moindre critique à l’encontre de son idole. Pourtant les téléspectateurs étaient en droit de connaître en quoi M. Finkielkraut se distingue du Front National sur les questions liées à l’immigration et à l’islam. Mme Polony a empêché ce débat.

  69. @ hameau dans les nuages (en réponse à Alex paulista)
    « En voulant généraliser votre principe aux différentes nationalités et donc langues je vous laisse imaginer le chaos. »
    Rédigé par : hameau dans les nuages | 29 octobre 2013 à 17:25
    Je souscris entièrement aux propos d’Alex. J’ajoute que parler deux langues (ou plus) n’est pas un handicap qui mènerait forcément à l’échec scolaire. C’est même la règle dans de nombreux pays, notamment en Inde. L’échec scolaire provient d’un manque de vocabulaire qui empêche de lire, écrire et compter correctement, indépendamment des origines ethniques ou sociales.
    Je suis né et j’ai grandi au Canada, dans une famille franco-écossaise dans laquelle on parlait surtout anglais et parfois français. Lorsque je me suis installé en France, en 1998, j’avais un fort accent manitobain (un peu comme le chanteur Daniel Lavoie). Mais je me suis intégré facilement dans la société française, parce que je parlais déjà français, et surtout parce que j’ai trouvé assez vite un emploi.
    Non, les immigrés ne sont pas tous pauvres. D’ailleurs, ceux qui sont vraiment pauvres (ou miséreux) n’émigrent pas. Ils se résignent à leur sort, survivent comme ils peuvent et crèvent sur place, dans l’indifférence générale.

  70. calamity jane

    C’est bien pour « L’identité malheureuse » que A. Finkielkrault était l’invité d’ONPC ? Rassurez-moi s’il vous plaît !
    Le vaste monde et ses contes et légendes que racontaient les aînés des aînés, c’est en classe que j’ai pu les comparer à d’autres cultures, parce qu’il y avait un tas de nationalités différentes, hameau dans les nuages.

  71. zefir – 29 octobre 2013 à 17:08
    « Si la pratique assimilationniste française se résume à ce que vous écrivez, il suffit de vivre en France et d’y avoir été scolarisé pour intégrer toutes ces valeurs. Ce qui est le cas de tous les enfants issus de l’immigration. Alors où est le problème ? Pourquoi parle-t-on tant d’intégration/assimilation alors que quasi tout le monde est déjà parfaitement intégré ?  »
    Quand de fortes minorités, je dis bien minorités et non majorités, de ces enfants issus de l’immigration contestent certains cours donnés dans nos écoles, exigent des menus confessionnels à l’école et dans les entreprises, tentent et hélas souvent réussissent à imposer dans leurs quartiers un rapport hommes/femmes tel qu’il était de mise dans les régions rurales de leurs parents, pratiquent souvent les mêmes hors de leurs quartiers vis-à-vis des femmes ne venant par de leurs communautés, considèrent que la loi divine prime sur la loi civile, n’ont que propos méprisants voire haineux sur l’histoire de la France… désolé ces descendants d’immigrés ne sont pas intégrés et encore moins assimilés, notions que d’ailleurs ils rejettent.
    Avec leur communautarisme exacerbé, on est dans une forme de colonisation inversée : imposer aux habitants d’un pays, dont une partie sont issus d’immigrés parfaitement assimilés, des cultures et des pratiques de vie qui ont cours dans les pays d’origine de leurs parents. Plus précisément, bien souvent dans leurs zones rurales aux coutumes archaïques.

  72. « Si un Français de banlieue qui écrit avec une faute à chaque mot va s’installer dans un pays tiers et que ce pays, au prétexte que les gens y font moins de fautes d’orthographe, le somme d’oublier toute culture française, même simple, ça me choque ! »
    AP
    Vous oubliez un important aspect, Alex, qui est que la moyenne des Français qui émigrent est constituée de gens qui comme vous vont vendre ailleurs des talents haut de gamme qui sont les produits de la culture française, son école, sa laïcité, sa science, sa distanciation du religieux, son sens démocratique.
    Dans l’autre sens, c’est presque toujours l’inverse pour les gens venant de l’Afrique (noire et du nord) et de l’Asie. Et quand ceux qui arrivent sont performants selon nos normes, ils le sont car ont été formés à l’occidentale, lycée français ou d’inspiration occidentale.
    Arrêtons l’angélisme, j’ai les oreilles qui bourdonnent.
    Vos suggestions sont aussi alambiquées que ce que reprochez à JDR de produire, à savoir une idéalisation de la culture classique arabe qui est si rarement maîtrisée par la population qu’elle pourrait intéresser qu’elle en est encore plus exotique à eux que les oeuvres de Montaigne ou Voltaire ou Diderot ne le sont à un Français moyen.
    Mais la différence est qu’un français moyen est déjà beaucoup plus évolué qu’un immigrant moyen qui cherche justement à venir en France parce qu’il a bien compris quel en est le niveau de vie moyen, économique, éducatif, démocratique, sanitaire, entre autres…
    L’immigrant moyen est souvent rudimentaire mais il n’est pas idiot, il sait où est son intérêt et que ne sommes pas des monstres – ou d’humanité – sinon il ne viendrait pas, ou bien il est idiot de faire l’inverse de ses intérêts…?
    Poire ou éconduire, il nous faut choisir, qu’on garde ceux qui viennent dans le même état d’esprit que vous quand vous installez au Brésil, et que n’ayons pas peur de renvoyer les autres.
    D’un, respecter les coutumes locales (vous ne vous êtes pas choisi un pseudo tel Paulista par dédain pour vos pays ni ville d’adoption, j’imagine), de deux, être solidaire et sincère dans vos rapprochements de la société visée.
    Ce second point n’est pas toujours le cas de l’immigration provenant d’anciennes colonies, d’autant plus que nombre d’entre elles n’ont pas été délivrées par le succès de leur lutte armée mais par un consentement finalement perçu comme presque insultant de leurs colons – certes, pas exempts de défauts – ou de l’état métropolitain les ayant lâchés. La délinquance issue de populations venues d’ex-colonies asiatiques parvenus à l’indépendance d’une victorieuse façon, est autrement plus rare que celle que le ressentiment maghrébin ou africain a générée. Sans être sa seule explication, c’en est probablement une.
    Mais, pour ne revenir à votre réaction aux propos sans faiblesse de Jean-Dominique, votre appel à l’enseignement de l’arabe classique est un non-sens.
    L’arabe classique a justement – dans sa complexité et sa richesse – été une culture vecteur de développement de sociétés qui se sont mal développées. Mal au sens de moins vite, moins bien, sans relativisme religieux, creuset de plus de croyances et moins de raisons, aussi d’un pesant mektoub dans lequel se sont enfermés ses adeptes comme dans les rets d’une histoire religieuse engluée en son premier degré, ce pourtant bien plus que millénaire et proposant une vérité éternelle à un univers dans une constante évolution humaine comme matérielle.
    Tout l’inverse du messianisme, une belle aberration.
    La pression migratoire de tous ces gens provenant des pays que cette culture a inspirés est une bonne mesure de sa faillite relative.
    Le simple fait que les pays arabes aient autant de retard sur nous et soient encore à s’entredéchirer comme le faisions il y a déjà un siècle, là qu’ont pourtant des exemples tout tracés sous les yeux (grâce à la technologie qu’a inventée l’Occident, en y ajoutant le Japon), est encore une mesure de cela.
    Soit ces gens sont ontologiquement inférieurs, soit ils ont été mal orientés.
    Qu’ils choisissent, il n’y a pas mille interprétations à cette constatation têtue.
    Alors suggérer de faire ici la promotion de ce qui les a freinés dans leur développement en excipant de l’argument sympathoche (je fais du Finkiel) que leur formidable culture n’est qu’une alternative parmi d’autres pour ne fâcher ni ne vexer personne, est quand même en sus d’une sacrée lâcheté, une insulte faite à la raison et à leur attente d’évolution.
    Sans compter que ce n’est pas en leur faisant étudier ce qui chez eux n’est réservé qu’à une petite caste, qu’aiderez les enfants maghrébins ou africains ; eux qui ont déjà du mal avec le français et les matières classiques qui ont fait votre éducation comme la mienne, même en flattant un étrange ego identitaire qui se tapirait sottement par là.
    La seule promotion sensée existe déjà, elle a pour fondement des copies comme des cv anonymisés et un respect strict de la méritocratie telle que la définit depuis des lustres la République. Y sont de brillants élus (socialement) issus de l’immigration et reconnus comme tels par leurs hôtes devenus ainsi leurs entiers concitoyens. Et que ceux-là soient de bons médecins comme de bons boulangers, d’ailleurs le mien est kabyle et il fait un excellent pain.
    Le reste, c’est des caronneries.
    Des courbettes faites à la déraison de qui cherche à se rendre sympathique à lui-même, quitte à nier le réel pour minimiser ce qu’il croit naïvement être une hybris de trop, là où notre société est très probablement parmi les plus autocritiques que la terre ait jamais portées.
    AO

  73. @ Trekker
    Précédemment vous écriviez que la pratique assimilationniste française reposait sur un socle : valeurs républicaines laïques, langue, culture et histoire.
    Maintenant, vous mettez en exergue de « fortes minorités » qui contestent certains cours, exigent des menus confessionnels, imposent un rapport homme/femme que vous contestez, pour qui la loi divine prime sur le droit civil et qui en plus seraient d’un communautarisme exacerbé. Avouez que votre discours a bien changé.
    Ces « fortes minorités » comme vous dites représentent en fait la minorité de la minorité ce qui à l’échelle nationale reste un épiphénomène. L’écrasante majorité des immigrés et leur descendance ne posent aucun problème à la République. Il n’y a pas de revendications communautaristes dans ce pays (lorsqu’une communauté revendique de légiférer pour elle-même) mais simplement des individus qui se regroupent en fonction d’intérêts communs (communautés homosexuelle, féministe, identitaires, etc.). Ca s’appelle l’exercice de la démocratie.
    Revenez à la raison. Comment voulez-vous que la minorité de la minorité puisse imposer à la majorité des habitudes comportementales qui ne sont pas les siennes ? C’est impossible. Vous délirez quand vous évoquez une pseudo colonisation inversée.

  74. hameau dans les nuages

    @ moncreiffe | 29 octobre 2013 à 19:36
    Comparaison n’est pas raison. Vous me parlez d’un cas franco-écossais…
    Je souscris à mon tour aux propos d’oursivi et de Trekker.
    Madame Bilger, vous avez eu raison de supprimer deux phrases de mon commentaire à Ibrah. Restons correct.
    Je suis comme dans la vie, brut de décoffrage, métier oblige, et ne me laisse pas insulter sans réagir.
    Quand on dépasse les bornes, il n’y a plus de limites.
    Nous arrivons à une époque où le parisianisme avec ses entrechats et ses pointes en ballerines a vécu. La modeste éducation que j’ai reçue me permet, maladroitement certes, au point que certains se gaussent, d’accéder « aux salons où l’on cause ».
    Vient le temps des rustiques.
    Et le rustre, il ne cause pas, il déménage.

  75. Alex paulista

    @ oursivi@AP | 29 octobre 2013 à 20:01
    Chou ??? Ana zerelani !
    Ce que vous écrivez me fait peur et m’attriste. Ainsi, la difficulté économique de certains pays arabes serait une justification de l’infériorité intrinsèque de leur langue. Ce que certains font avec les races, vous le faites avec les cultures. Oubliez donc le français et ne parlez que l’anglais, alors !
    Le portugais aussi faut l’oublier, c’est bien connu c’est la langue des concierges. L’italien ça ne sert que pour cuire les pizzas et l’espagnol à cueillir les scaroles.
    C’est prouvé, sinon ils ne voudraient pas tous venir en France ! Car ils veulent tous venir en France, c’est sûr. D’ailleurs, si leurs pays et cultures d’origine n’étaient pas inférieurs, ils ne viendraient pas, CQFD. JF Copé nous l’a dit, il y a des appels d’air et tout et tout !
    Affligeant.
    Sachez que beaucoup de pays arabes pratiquent un arabe classique impeccable (Liban, Syrie, Émirats). Et si un fils d’immigré arabe devient ingénieur Pétroles et Moteurs, il se trouvera bien bête au moment de l’embauche de ne pas avoir approfondi une langue étrangère riche, où il pouvait avoir des facilités et qu’il ne fait que baragouiner.
    Quand je lis des gens intelligents par ailleurs écrire des choses comme ça, j’ai l’impression que si je revenais dans mon pays je me sentirais étranger.
    Ça me rappelle ces employeurs qui voulaient un diplôme français prouvant que ma femme parlait le portugais (alors qu’elle a fait des études supérieures au Brésil). L’ethnocentrisme français ne connaît aucune limite.

  76. Jean-Dominique @ zefir

    @zefir
    « L’identité ne se décrète pas »
    Si, elle se décrète. Comme un décret de naturalisation. Personne n’est contraint ni à la demander ni à l’accorder : c’est un échange que ce décret.
    « Demande-t-on aux Bretons, Corses, Antillais etc. d’oublier leur culture, de taire leurs différences ? »
    Vous aurait-il échappé que Bretons, Corses et Antillais sont constitutifs de la culture française ?
    « Les discours assimilationnistes ont fait leur temps »
    Vous voulez rire ? Ce sont les discours multiculturalistes qui ont fait leur temps ! Tous les racistes, ceux de gauche cajolant le bon sauvage et ceux de droite par haine ethnique ont fait perdurer cette fable qui nous mène dans le mur. L’assimilation n’a jamais été tentée et savez-vous pourquoi ? Parce que l’assimilation induit l’égalité parfaite de tous les hommes. Peu de gens en veulent. Moi oui. Je n’accepte aucune discrimination, ni celle qu’on impose à l’étranger ni celle que l’étranger voudrait m’imposer.
    L’islamophobie – terme idéologique qui regroupe tout ce qu’on veut selon l’endroit d’où l’on parle – existe évidemment en France : elle est le fait majoritaire de Musulmans qui détestent l’islam et prétendent en imposer une lecture contrefaite et hideuse aux autres Musulmans. Derrière suivent marginalement quelques skinheads décérébrés que personne ne songe à défendre mais tous les skinheads de l’univers réunis ne parviendront jamais à massacrer autant de femmes musulmanes que certains Musulmans eux-mêmes.
    Zefir, je comprends la colère qui est la vôtre à lire des propos comme les miens : j’assume leur caractère très désagréable. Mais je vous fais une prière : oubliez votre grille de lecture comme je tente d’oublier la mienne, lisez ce qui est écrit et rien que cela.

  77. hameau dans les nuages

    @ Alex paulista
    Une minute 08 de bonheur.
    http://www.youtube.com/watch?v=xGBpyGVcuqI
    Il faut qu’elle reste mais j’ai peur pour elle. On va peut-être lui reprocher d’avoir épousé la France et de prendre racine…
    Les immigrationnistes ne veulent pas de ces gens-là. Ils sont obligés d’en faire venir d’autres pour les remplacer.

  78. Bravo M. Bilger, je lis toujours avec attention vos « billets » et j’aime vos interventions sur les ondes (depuis bien longtemps alors que vous fûtes encore magistrat), par la pertinence de vos démonstrations, par la justesse et le brio de la construction intellectuelle qui guident votre point de vue, même s’il m’arrive de ne pas toujours souscrire à vos allégations. Il n’en demeure pas moins que vous suscitez la réflexion, et il y en a bien besoin. Continuez ainsi…

  79. @ Jean-Dominique
    La nationalité est un lien juridique, elle n’est qu’une partie de l’identité qui est constituée de différentes composantes. Je répète que l’identité ne se décrète pas. Les pays qui ont fait cela l’ont chèrement payé.
    Oui je suis au courant qu’il existe des minorités nationales en France. Apprenez que les autres minorités ont vocation à obtenir la même considération. C’est une question de temps.
    La société française est déjà multiculturelle et multi-confessionnelle. Je le redis, les discours assimilationnistes ont fait leur temps. C’est un combat d’arrière-garde.
    Concernant l’islamophobie, lisez le dernier bouquin des sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat. Vous verrez que votre constat est erroné.
    Vous n’êtes pas le contributeur qui me choque le plus ici. Je trouve simplement que votre discours est dépassé. J’ai l’impression que vous n’avez pas rencontré beaucoup d’immigrés dans votre vie. J’en suis une et je ne me reconnais pas dans la description que vous en faites.

  80. Alex paulista – 29 octobre 2013 à 16:33
    « Vous avez raison. Jusqu’à peu on ne demandait rien de tout ça, on acquérait la nationalité en naissant ou en se mariant, et l’assimilation se faisait sans qu’on en parle. Ces humiliations ont commencé sous Pasqua. »
    De 1880 (création de l’école publique obligatoire) au début 1980, l’assimilation des immigrés et surtout ceux à faible niveau culturel originel, se faisait principalement par l’école (primaire et secondaire) : apprentissage strict du français, de notre Histoire, et littérature. Donc des fondements de notre culture et de nos valeurs. Mais depuis le milieu des années 80 avec le relativisme post 68, l’élève au centre de la classe, le saccage de l’enseignement de l’histoire et la déification du multiculturalisme, l’école joue peu voire plus ce rôle d’assimilation.
    Cette assimilation se faisait aussi via la vie associative : associations de quartier (sportive et culturelle), et via les syndicats pour ceux devenant salariés. Dans cette période la CGT fut un puissant facteur d’intégration sociale des immigrés, elle leur apprenait vite que la parole du délégué syndical comptait bien plus que celle de l’iman !… De même dans les municipalités ouvrières tenues alors par le PCF, les associations de quartier quadrillant ces villes et contrôlées par les communistes. CGT et PCF expliquaient et faisaient vite comprendre aux immigrés qu’ils devaient abandonner le folklore vestimentaire et religieux de leurs pays d’origine. Certes leurs méthodes éducatives-assimilatrices étaient parfois rudes, et tournaient souvent à l’encadrement systématique.
    Ce passage obligé par l’école et où il n’était pas question de discuter l’enseignement dispensé, et obligation de fait de respecter les principes diffusés par les associations voire souvent s’insérer en elle pour ne pas être marginalisé, était la matrice assimilatrice des émigrés. Ceux qui refusaient cela repartaient souvent rapidement dans leurs pays d’origine. Ce fut le cas fin des années 20, de près de 1/3 des Polonais en pays minier et sidérurgiste ; d’origine rurale et dont tous les aspects de la vie étaient imprégnés par un catholicisme rigoriste, ils ne purent s’adapter à notre société bien trop laïcisée pour eux.
    La politique Pasqua en matière d’immigration fin des années 80 et courant 90, ce n’était que du gadget ne s’attaquant nullement aux causes de la non assimilation. D’ailleurs hors « coups clientélistes » ponctuels, je doute beaucoup que Pasqua était un adepte de l’assimilation. Quand il régnait sur le département des Hauts-de-Seine, il a largement aidé et promu X associations à caractère religieux pour faire contrepoids au tissu associatif du PCF. En caricaturant il jouait l’iman contre le secrétaire de cellule.

  81. Alex, soyez sérieux cinq minutes.
    Déclarer ce que déclarez d’un des pays les plus ouverts et curieux des autres est quand même un sacré tour de force.
    Vous en connaissez beaucoup des pays où les lieux de culte sont potentiellement aussi divers et nombreux dans leur implantation récente qu’ils ne le sont en France ?
    Beaucoup de pays où des musées disent l’extraordinaire des cultures autres que la sienne ?
    Beaucoup de pays qui attirent et intègrent autant de populations aussi diverses que la France ne l’a fait et le fait toujours sous la droite comme la gauche ?
    Ces dernières années, passant à NY où n’avais plus mis les pieds depuis quinze ans, j’ai trouvé la ville ethniquement moins colorée que le Paris que venais de quitter, alors que quinze ans plus tôt c’était l’inverse (je venais justement à NY pour être dans le grand bain planétaire, et cela m’amusait beaucoup), passant à Milan ou Turin, je trouvais leurs populations uniformément sélectionnées, même chose à Lisbonne, même chose à Oslo, même chose à Santiago, même chose à Tunis, je ne parle même pas de Séoul, etc.
    A Rio c’est plus mélangé, mais sauf à compter quelques touristes chinois, les Asiats ne s’y bousculent pas.
    Seuls NY, Londres et Paris m’ont donné cette impression de « ville-monde » où tous s’y baladent dans la relative indifférence que d’être toujours entourés de tout ce qui peut s’imaginer, fait d’abord distrayant mais qui banalise que de tout offrir.
    J’adore ces trois villes, horizontales de leurs ethnies mêlées, comme j’aime aller dans des villes aux identités étroites et verticales, qu’elles soient microscopiques et aveyronnaises ou macropolesques et asiatiques.
    Je n’ai aucun a priori, ou tente de les chasser quand les vois poindre ou stagner en moi ou chez autrui et crois que ce type d’Occidental que je « symbolise » est parmi les plus aptes à voir le réel, se fichant bien de se rendre sympathique, souvent euphorisé que d’agacer tant à droite qu’à gauche au point d’en passer pour un provocateur.
    Oui, Finkielkraut comme cent autres (parallèle amusant avec L. Rebatet, lisez son « Histoire de la musique » où l’écrivain est aussi grand que le musicologue et ses partis pris très réacs mais diablement argumentés comme stylés seraient inaudibles et désespérants à vous lire) intellos réactionnaires ont raison de le clamer loin de la posture, toutes les cultures ne se valent pas.
    Même si toutes sont intéressantes.
    Mais pas au même degré.
    « Le Voyage » comme « La Recherche » ne sont pas à la portée d’écrits de rappeur, tout comme Bach ou Ravel ne pratiquaient pas même un art en quoi que ce soit comparable à ces vols de mélodie qui tapissent les fonds (vrais) mu(sic)aux des douzièmes couteaux cités.
    Ce n’est pas moi, plutôt nous qui argumentons face à vous qui sommes ethnocentrés, je crains plutôt que ce ne sois vous qui prêtiez à toute forme d’émigration les vertus qui sont les vôtres.
    Chacun voit toujours midi à sa frontière, certains le voient partout que d’avoir un statut social faisant du monde entier un efficace tremplin de carrière.
    Ne vous méprenez pas ; il est fort probable que vous soyez tout autant antipathique à ceux que croyez défendre ou promouvoir de la sorte, que je ne me plais moi à l’être.
    AO

  82. Alex, est aussi chez vous une déformation purement professionnelle presque corporatiste – de celle des expats haut de gamme – qui trouve réel et juste tout ce que le marché de l’expertise transfrontalière dicte à l’aune de son réalisme à lui.
    Entendez, ou plutôt lisez, tout ce qui est bon pour son propre bizness.
    Vous nous introduisez les « Émirats » (centre économique influent du pur artefact de son pétrole, et du prix exorbitant qu’avons la sottise de lui acheter) comme destination rêvée de futur diplômé comme si ce qui s’y imposait avait quoi que ce soit de vertueux dont il faudrait s’inspirer, notamment, en effet, une bonne pratique de l’arabe classique…
    Donc, si je vous suis bien, il conviendrait pour notre vilaine et passéiste société francaouie d’être prête à faciliter l’embauche de jeunes qui se seraient fait former en France aux frais du contribuable pour les envoyer au chaud de ces vertueux pays (de pures infamies, pour dire le vrai sans perdre son temps en prétéritions inutiles) devenir de parfaits cadres vivant selon les standards moraux comme énergétiques les plus infâmes, et qui pourraient d’ailleurs là-bas aider à concurrencer encore plus avant les quelques champs d’expertise que nos entreprises occidentales espéraient garder jalousement que d’en être les inventeuses (pas comme le pétrole, qui d’ailleurs devrait être autrement à tous que les idées qui elles sortent bien de la tête de certains et ne seraient pas sans eux, mais je m’éloigne), il faudrait donc que nous nous adaptions au marché le plus moderne et sans frontière ni valeurs autres que matérielles, est-ce bien cela ?
    Vous êtes un sacré idéaliste, vous.
    Quant aux autres pays mentionnés, comme vous j’ai croisé quelques de leurs ressortissants estudiantins, certains brillants, qui ne rêvaient que de France, d’Angleterre et d’Amérique. En général, on ne leur fait vraiment pas beaucoup de tracas, à ceux-là.
    AO

  83. Alex paulista

    @ oursivi@AP | 30 octobre 2013 à 00:51
    En gros pour vous tout est sale: les banques, les compagnies pétrolières, le fait de monter un « bizness » et d’employer des gens, avec la responsabilité morale que cela implique.
    Tout sauf faire de la recherche théorique et long terme sans trop de contrainte opérationnelle ni un chef ou un client qui fait un caprice pour le lendemain, recevoir un traitement sur son compte en banque payé par les impôts de Total, des banques et autres « biznesses » qui payent la taxe professionnelle. Vous achetez votre maison en empruntant à 4% par an et avec la garantie de l’emploi. Le tout en vous chauffant au fuel et en allant au boulot en voiture. À la fin vous toucherez une retraite avant tout le monde et payée par des cotisations venant du privé.
    De ce point de vue sympathique vous vous permettez de juger définitivement la civilisation et le « bizness » des uns et des autres.
    Ah quel confort intellectuel, je vous envie !
    Je vais juste vous donner à penser: quelle est la différence entre une économie des émirats et une économie occidentale ? Le nombre de cycles de l’argent dans l’économie, son réinvestissement. Et c’est dû à quoi ? En grande partie au système financier. Et les taux à 4% sont dus à quoi ? À la liquidité du marché, qui vient du système financier.
    Les gens à double culture sont des passeurs, des vecteurs d’échanges culturels et économiques.
    Ils sont très précieux, pour ces pays comme pour le nôtre.

  84. Philippe, vous imaginez l’ouverture du prochain ONPC et sa liste de flops où s’insérerait « guerre civile chez Bilger suite au passage de Finkielkraut » ?
    On sent que vous agace de n’y être pas invité, mais vous aggravez à chaque fois votre cas.
    Vivement que Jean-Dominique aille y présenter son livre, il glissera quelques mots sur ce qu’il convient de lire sur le Net francophone.
    Si faites partielle repentance, qui sait si un jour…
    AO

  85. Je n’ai pas le temps de commenter, mais… lorsque j’ai évoqué ici même le livre d’Isaac Blümchen, « A nous la France », Savonarole a immédiatement réagi… !
    Lorsque Rokhaya Diallo écrit : « A nous la France », qui a réagi ?
    Petit rappel :
    « En France la Gauche trahit l’Etat, la Droite trahit la Nation.
    « On a préféré un truc, un organisme bizarre, l’intégration, plutôt qu’une entente entre les nations. Depuis, le Marché commun est entre le zist et le zest. »
    Les traités, voyez-vous, sont comme les jeunes filles et les roses ; ça dure ce que ça dure. »
    Charles de Gaulle
    Enfin, petit clin d’oeil à moncreiffe… voilà un anglais, monsieur Nigel Farage, que je commence à apprécier. Ecoutez-le, un régal !
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=6oLYd4pczMk#t=6

  86. Mary Preud'homme

    « Je n’ai aucun a priori, ou tente de les chasser quand les vois poindre… » (oursivi, 30/10 ; 00:06)

  87. @ Marie
    Merci pour le clin d’oeil. C’est amusant de voir un Anglais faire allusion à Charles de Gaulle au Parlement européen.

  88. @ oursivi@AP | 30 octobre 2013 à 00:06
    On tourne en rond. On parlait du multiculturalisme et vous revenez aux races que vous avez vues à Rio. Au Brésil les noirs ont la même culture que les blancs. Sur les asiats, la prochaine fois vous passerez à São Paulo et on ira manger à Liberdade, vous verrez ça:
    https://maps.google.fr/maps?q=-23.556188,-46.635184&num=1&vpsrc=0&hl=fr&ie=UTF8&ll=-23.556257,-46.63516&spn=0.008448,0.013937&t=m&z=17&iwloc=A
    Puis on ira parler bizness avec des amis issus du Proche-Orient. Vous verrez que si notre civilisation est belle, la Phénicie, aussi…
    Trekker disait à juste titre qu’en France l’école était parfois stricte dans le passé. Mais elle l’était avec tout le monde: ma mère a dû cesser de parler l’occitan et mon père le catalan. Comme les immigrants venaient souvent pour travailler dans les champs, il ne pouvait pas y avoir une concentration et une ghettoïsation comme ce qu’on voit aujourd’hui dans certaines banlieues.
    Notez que je n’ai rien contre l’assimilation. C’est juste qu’on ne peut pas la forcer et que le fait de considérer a priori l’immigré et sa culture comme inférieurs est une tare française qui contribue au ressentiment et à l’exclusion qui minent la société française. Valoriser celui qui arrive lui permettrait au contraire de se sentir mieux. Quand on se sent bien on s’intègre bien et l’assimilation vient naturellement avec le temps.

  89. @ zefir – 29 octobre 2013 à 21:20
    « Ces « fortes minorités » comme vous dites représentent en fait la minorité de la minorité ce qui à l’échelle nationale reste un épiphénomène. »
    Le total des Français issus de l’immigration des 30 / 40 dernières décennies (2ème et 3ème génération) est estimé à 10 / 12 millions de personnes : aucun chiffre exact vu que les statistiques ethniques sont interdites. Même si l’on ne retient en leur sein que le chiffre de 25 % non assimilés ou le refusant *, donc ceux qui posent problème, cette minorité au sein de la minorité, c’est quand même 2,5 à 3 millions de personnes. On est donc loin d’un épiphénomène !….
    * En retenant 25 % je suis certainement très optimiste, car dans les banlieues ou quartiers dits difficiles, ce chiffre est a minima de 50 %. En outre l’immigration de ces 30 / 40 dernières années s’est peu diluée géographiquement dans l’ensemble du pays, et la majorité s’est concentrée dans certaines banlieues ou quartiers des grandes métropoles urbaines.
    « Il n’y a pas de revendications communautaristes dans ce pays »
    Quand des groupes ethniques contestent certains cours donnés dans nos écoles, exigent des menus confessionnels à l’école et dans les entreprises, tentent et hélas souvent réussissent à imposer dans leurs quartiers un rapport hommes/femmes tel qu’il était de mise dans les régions rurales de leurs parents, pratiquent souvent les mêmes hors de leurs quartiers vis-à-vis des femmes ne venant pas de leurs communautés, considèrent que la loi divine prime sur la loi civile, n’ont que propos méprisants voire haineux sur l’histoire de la France… pour vous ce ne serait donc pas des revendications d’ordre communautariste mais seulement le juste l’exercice de la démocratie par des personnes se regroupant par affinités d’intérêts communs !…
    Dans votre logique ce qui s’est passé avec la crèche Baby Loup, contrainte de déménager dans une autre commune, n’est donc que l’exercice légitime de la démocratie.
    « Revenez à la raison. Comment voulez-vous que la minorité de la minorité puisse imposer à la majorité des habitudes comportementales qui ne sont pas les siennes ? »
    Pourtant ne vous en déplaise c’est bien ce qui se passe dans nombre de banlieues ou quartiers dits difficiles, une forte minorité active y impose sa loi et cela même aux descendants d’immigrés voulant s’assimiler. Quand les représentants des services publics ne peuvent plus entrer dans ces banlieues et quartiers qu’avec la protection de la police, les visiteurs extérieurs filtrés par les « grands frères « , commerçants pré existant ont dû fermer suite à x agressions et remplacés par des commerces « ethniques-religieux » qui eux sont laissés en paix, il y a bien imposition et souvent par une violence endémique d’habitudes comportementales.
    Certes vous allez me rétorquer que dans les cas que je vous cite, ce n’est pas une minorité qui impose des comportements à une majorité… car ces derniers le sont par des personnes appartenant à la ou les communautés maintenant majoritaires dans ces banlieues et quartiers difficiles. Mais… mais ces communautés ne sont devenus majoritaires là, qu’en contraignant au départ ceux qui n’en étaient pas membres !…
    « Vous délirez quand vous évoquez une pseudo-colonisation inversée. »
    Je vous rappelle que la colonisation à la française consistait à imposer un corpus de règles françaises aux populations colonisées, et dans sa forme la plus achevée (cas de l’Algérie) à lui adjoindre un peuplement minoritaire venant d’un autre continent (Europe).
    Dans les banlieues et quartiers dits difficiles dont j’ai exposé la situation, on est bien face à un processus similaire à ce qu’était la colonisation à la française du passé. Quantitativement le phénomène est même bien plus conséquent : en 1950 dans tout l’ex-empire colonial français il n’y avait qu’un peu plus de 1 million de résidents permanents issus de la métropole (5 à 600 000 en Algérie et le même nombre réparti dans toutes les autres colonies).

  90. Alex,
    Argh, avez tapé dans le mille mais dans une anti-phase presque parfaite.
    Je n’ai rien – quoique dans le détails, je pourrais dire beaucoup qui ne soit en rien délirant – contre les banques quand elles font leur boulot de banque, et pas de joueuses foldingues au casino boursier.
    Rien contre les compagnies pétrolières puisque je me déplace parfois en auto, bien que contrairement à vos suppositions, 90% de mes trajets vers mon travail se font en RER ; mais qui ne sait pas peut toujours essayer, c’est de bonne guerre.
    D’ailleurs, je n’attaquais pas ces secteurs d’industrie pointue et intellectuellement estimables mais ceux qui les contrôlent du simple fait de leur naissance les babouches sur un champ d’or noir, auxquels les Occidentaux ont donné sa valeur, car sans leur thermodynamique et leurs sciences électriques, cela fut resté plus noir qu’or et Aladin n’avait pas de gros besoins.
    Ahhh, cette idée miraculeuse d’apprendre l’arabe classique pour complaire à ces merveilles d’employeurs qui font se tuer à la tâche des dizaines de travailleurs tels ceux des chantiers de la Coupe du Monde pour construire des stades qui auront 90 minutes de raison d’être.
    Passons…
    Pour en revenir au type de travail salarié dont nous structurons nos vies, je ne vais pas vous faire perdre votre temps à vous raconter les miens successifs, toutefois sachez juste pour en revenir à Total – que vous mentionniez – qu’une année j’ai travaillé sur un contrat de recherches exploratoires financées par ses soins et que quand le géant a tout d’un coup décidé de reprendre ses billes à la micro start-up qui m’avait embauché sur celles-là, on s’est retrouvé eux sur le sable et moi à la porte.
    Bizness is bizness me direz-vous, oubliant que ceux que présentez comme les papes de la rationalité économique peuvent parfaitement payer des gens le temps qu’ils se forment à un secteur scientifique pointu et les virer quand ceux-là maîtrisent enfin le sujet, parce qu’un nouveau directeur de la R&D trouve cela sans intérêt ou tout autre motif futile qui de toute façon est noyé dans le bruit de leur moyens considérables.
    Après, on n’a pas honte de travailler dans le public et d’oeuvrer ainsi sur le long terme. Et, si on est de bonne volonté et capable d’éviter d’autres types d’écueil, de trouver plus de sens à la vie que cette option-là vous fait mener.
    Surtout si en plus de théorie, comme vous dites, on essaie de réaliser et de rendre accessibles quelques applis qui tenteront d’être utiles à leurs contemporains, ceux qui me payent et que je respecte mieux ainsi.
    N’opposez pas public et privé avec ce dédain. J’ai travaillé dans les deux et les deux ont leurs vertus et leurs tares.
    Ne sont que les idéologues de droite comme de gauche qui ne le savent pas.
    Et moi qui aime à ferrailler avec les uns et les autres.
    AO

  91. « Valoriser celui qui arrive lui permettrait au contraire de se sentir mieux. Quand on se sent bien on s’intègre bien et l’assimilation vient naturellement avec le temps. »
    Rédigé par : Alex paulista | 30 octobre 2013 à 14:10
    Tout est une question de proportion.
    Si vous lisez le post rédigé par : Trekker | 30 octobre 2013 à 15:17 – qui à mon avis noircit un poil le tableau, non que ce qu’il écrit soit faux mais je lui verrais le tort de trop le généraliser – il ne semble pas aller dans votre sens.
    A trop valoriser l’arrivant, allez le laisser dans sa condition qu’il est justement venu fuir ici… je ne parle pas de l’étudiant qui vient faire un post-doc en France, bien entendu.
    Il ne s’agit pas de le mettre dans un camp de rééducation, il s’agit juste de lui offrir avec insistance notre modèle républicain à spectre large, et ce s’il n’a pas compris qu’ici ce n’est pas un supermarché où il choisit juste ce qui l’arrange.
    Les parents de Leonarda qui ne devaient pas voir l’intérêt de s’assurer que leur fille allait à la généreuse école républicaine, nous ont offert le plus bel exemple de ce qu’il faut savoir refuser.
    Vous n’aimez pas Valls, c’est regrettable.
    Cependant, comme nous savons quel a été le comportement stupide de ceux qui vous ont tracassé pour des raisons débiles, nous comprenons que soyez remonté. M’est avis qu’un Valls bien informé ne vous aurait pas traité de la sorte, ou alors il en perdrait une grosse partie de notre estime.
    AO
    * sinon, bien volontiers pour le resto, mais je ne pense repasser si loin de sitôt.
    Par contre nous serons certainement pas mal à prendre plaisir à faire votre connaissance quand repasserez vers Paris, Catherine s’achètera des tongs neuves pour venir jusqu’à nous et Mary une nouvelle bouteille d’essence à brûler pour cracher plus de flemme, pardon, de flamme**.
    ** comme Leclerc de Gary, une flamme libérée.

  92. @ zefir – 29 octobre 2013 à 21:20
    Je m’apprêtais à vous faire une réponse partant de vos propres phrases et je viens de me rendre compte que Trekker | 30 octobre 2013 à 15:17 a déjà fait cette réponse à laquelle je n’aurai pas de mots à changer. Je ne vais donc pas rédiger un texte qui ne serait qu’un démarquage du sien.
    L’islamophobie alléguée par certains n’est pas une réalité institutionnelle en France, car elle est l’une des rares si ce n’est la seule République qui constitutionnellement prescrit la laïcité dans ses principes fondateurs. Y compris parmi les démocraties européennes.
    La laïcité à la française gêne uniquement celles et ceux qui font du prosélytisme religieux revendiquant des reconnaissances d’Etat qui les différencieraient des autres citoyens. Or la République est une et ne distingue pas ses citoyens sur des bases religieuses qui relèvent de la sphère privée et non publique.
    Pour se sentir Français, encore faut-il considérer que ce principe n’est pas obsolète et qu’il conditionne la paix civile, fuyant comme la peste le nombrilisme de beaucoup.

  93. Mary Preud'homme (à chacun sa flamme)

    A oursivi qui ne court pas assez vite pour moi et ne sait que botter en touche ou ironiser quand il est pris le doigt dans la confiture (à la plume d’oie !) :
    « La flamme sacrée partie le 30 octobre à 10 heures de l’Arc de Triomphe arrivera demain soir 1er novembre à Verdun pour être transférée après une cérémonie officielle, avec musiciens et choristes, dans la crypte du Monument de la Victoire. Elle sera ensuite reprise et acheminée à l’Ossuaire de Douaumont pour les cérémonies commémoratives du 11 novembre. »
    Dans l’intervalle, rendez-vous à la roulante pour déguster la célèbre soupe aux cailloux !

  94. oursivi@MaDalton

    Rédigé par : Mary Preud’homme (à chacun sa flamme) | 31 octobre 2013 à 13:33
    On brûlait de vous l’entendre dire.
    J’espère qu’avez breveté ce concept de flamme fatale qui vous va si bien.
    Ne mets jamais mes doigts dans la confiture, une cuillère est autrement plus pratique.
    Je finirai bien par les éduquer.
    AO*
    *qui a glissé son commentaire goldmanien dans la colonne lagerfeldienne par mégarde avoue.

  95. Alex paulista

    « N’opposez pas public et privé avec ce dédain. J’ai travaillé dans les deux et les deux ont leurs vertus et leurs tares. »
    Rédigé par : oursivi@AP | 30 octobre 2013 à 18:08
    Moi aussi j’ai travaillé dans les deux. Je ne crois pas faire preuve de dédain, relisez-moi. Ce que je dédaigne, c’est votre amalgame consistant à mépriser tout le Proche-Orient avec des clichés ridicules. Au final, tous les arabes seraient soit des misérables, soit des émirs du pétrole, soit des esclavagistes.
    C’est beau la culture TF1.

  96. C’est beau la culture TF1.
    Rédigé par : Alex paulista | 31 octobre 2013 à 15:52
    Bon, finalement, vais vous laisser aller au McDo tout seul.
    AO

  97. sbriglia@Alex

    « C’est beau la culture TF1. »
    Alex, pour connaître personnellement oursivi, tout le mal que je puis vous souhaiter c’est de posséder sa culture, son élégance, son humour et sa profonde humanité…
    Ne dégainez pas votre clavier comme Lucky Luke !

  98. Mary Preud'homme

    @ sbriglia
    Puisque vous nous dites si bien connaître et apprécier cet anonyme, alias oursivi, que ne lui conseillez-vous de ne pas juger à tout propos avec des a priori et des préjugés dont il se défend d’ailleurs vigoureusement, se permettant en outre sarcasmes et grossièretés à l’égard d’une dame qui a eu l’audace de les lui faire remarquer, tout en restant dans les limites de la politesse et de l’ironie fine et non blessante.

  99. Alex paulista

    @ sbriglia, oursivi
    Je le dis en toute amitié, justement parce que je suis très souvent d’accord avec oursivi. Je ne parle pas de sa culture en général mais de l’amalgame qu’il nous sert sur la culture arabe.
    Le contraste est d’autant plus marquant.
    Sinon, Brest, c’est très bien, j’y habitais par intermittence. Au F781.

  100. « L’amalgame qu’il nous sert sur la culture arabe ».
    Alex
    Je reconnais tout à fait qu’il y a une culture arabe et qu’elle eut sa grandeur.
    D’ailleurs l’art musulman version abstraite, version sunnite, est à mes yeux un des plus achevés des arts plastiques, toutes civilisations confondues.
    Mais je maintiens qu’une société issue d’une culture nimbée de religieux qui se demande encore dans les premières décennies du vingtième siècle lors d’un sien « conclave » si les récentes inventions électromagnétiques occidentales sont halal ou diaboliques, mérite qu’on fasse plus qu’hasarder quelques critiques.
    Qu’ayez des collègues issus du haut Machrek très brillants, c’est l’évidence, l’ai déjà écrit, me relire si nécessaire.
    Simplement ils le sont parce qu’ont suivi les filières de la science occidentale qui est encore combattue voire diabolisée par des pans non négligeables de leur société.
    Je n’ai jamais écrit qu’ils en étaient eux responsables.
    Que cette science soit aussi fille de l’apport que les traductions arabes ont mené jusqu’à nos ancêtres des géniaux écrits grecs est une chose admise que je ne méconnais pas.
    Mais leur part, leur apport originaux depuis un millénaire est plutôt mince, même si sont maintenant des scientifiques musulmans de haut niveau.
    La vérité oblige à dire que c’est depuis longtemps ici qu’ils viennent se former ou perfectionner, et pas l’inverse.
    Dans deux siècles, nous verrons bien.
    Service militaire d’X à Brest, si je vous lis bien.
    AO

  101. Bon, je me rends compte que je fais une grossière erreur de ne pas venir plus souvent sur ce blog.
    Je vais exceptionnellement voir cette émission, et je dois dire que la suffisance, le manque de respect envers l’invité (et le téléspectateur) de Caron, est inacceptable .
    Mais le manque de considération du téléspectateur, n’est-ce pas devenu la marque de fabrique du service information de France 2 et de France 5 ?

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