Gabriel Matzneff : liberté, complaisance et défaillances

Le seul bénéfice, parfois, de certaines polémiques est d’obliger à réfléchir sur des problématiques essentielles pour la démocratie. En l’occurrence celle de la liberté d’expression qui, avec l’affaire de Gabriel Matzneff et de ses journaux intimes, revient au premier plan.

Tout épris que je sois de la liberté d’expression et notamment de la défense de celle des autres, parce qu’elle m’est toujours apparue comme l’un des liens forts d’une société par ailleurs éclatée, je n’ai jamais considéré qu’elle devait être sans limites. Mais la réflexion sur celles-ci est beaucoup moins évidente que les censeurs compulsifs peuvent le penser.

Si on laissait faire ces derniers, ce principe démocratique, à force de se voir arracher une protection particulière pour chaque corporation, deviendrait exsangue et, de fait, interdirait toute pensée authentique qui porte atteinte nécessairement à autrui et risque de créer des plaignants et des victimes. Si la liberté est mise à la disposition des uns et des autres, elle risque de se résumer à des paroles et à des écrits tièdes et aseptisés.

La dérive sans doute fondamentale de cet étrange climat contemporain qui mélange audace médiatique vulgaire et pudeur ridicule au sujet du moindre propos qui sortirait du suave mou et immédiatement qualifié de clash, tient à la perversion de ne plus s’interroger sur l’exigence de vérité mais sur l’obligation de décence. Aujourd’hui ce n’est plus le droit à l’expression libre qui domine mais la retenue qui est imposée par un certain nombre de «maîtres» et de gardiens de la morale – la leur en tout cas – obsédés par la judiciarisation de la pensée plus que par le débat démocratique et contradictoire.

Cette conviction m’a habité dès que j’ai été amené, à partir de mes propres appétences, à me pencher, judiciairement et civiquement, sur la liberté d’expression. Sans doute ai-je parfois abusé de cette passion en comprenant trop bien telle ou telle outrance, telle globalisation dangereuse, ici un paradoxe sulfureux, là une incongruité choquante mais en général j’ai cherché à me tenir sur une crête évitant l’enfer du nauséabond et sauvegardant le bienfait de la critique et de l’admissible.

Mais plus enfle la controverse sur les journaux intimes de Matzneff, plus je me confronte à des interrogations qui ne sont pas simples à élucider.

D’abord je ne voudrais pas que tout soit mis sur le même plan systématiquement. Ainsi Frédéric Beigbeder, pour dénoncer, selon lui, un climat de haine et de violence, mélange la cause de Matzneff qui suscite trop tard l’indignation avec celle de Yann Moix, de Roman Polanski et de Peter Handke alors que ces derniers relèvent d’un registre évidemment différent.

Ensuite il me semble qu’un partage rigoureux, même si on use de la littérature depuis toujours comme un paravent commode, doit être opéré entre l’ignominie fictionnelle et l’ignominie vécue. Ce n’est pas la même chose d’inventer des horreurs ou de les vivre et les raconter. Que le style soit de qualité ne change rien à l’affaire et ne saurait faire oublier que la substance, le fond d’un livre ne sont pas purifiés systématiquement par une forme brillante.

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Ce qui agite au sujet de Matzneff – et comme il n’a jamais rien caché, bien au contraire, de ses comportements transgressifs au point d’offrir des relations univoques, répétitives et fières d’elles, mon ire irait plutôt vers tous ceux qui au nom d’un parisianisme exacerbé ont permis, validé, consacré ces écrits de l’abject – est le fait incontestable qu’il a été vanté et glorifié alors qu’il n’a pas cessé de mettre la main à des crimes et de justifier ostensiblement leur commission.

Cette revendication de la légitimité de l’ignoble fait toute la différence avec le fictionnel intégral et même avec un réalisme amendé, équivoque, ne projetant pas que des lumières sur un factuel odieux.

Il est invraisemblable que des jurys aient décerné des prix à de tels livres – mais hors de question de les interdire – sans doute gangrenés par la peur panique de ne pas être suffisamment modernes, c’est-à-dire de ne pas tenir pour rien la morale mais de sublimer la littérature.

Il est paradoxal de devoir constater que le livre utile de Vanessa Springora et la réplique de Matzneff dans L’Express ont limité le champ de l’indignation en reléguant, si j’ose dire, le pire, par exemple la sale satisfaction avec laquelle il narre ses ébats aux Philippines avec quatre petits enfants de 8 à 12 ans tandis que d’autres attendaient devant sa porte. C’est de la littérature ou de la cour d’assises ?

Je devine bien les risques de mon approche mais j’ai la faiblesse de croire qu’il est possible encore, dans notre monde, de séparer le nécessaire républicain de l’abjection criminelle et que ce ne serait pas réduire la liberté d’expression mais au contraire la sauver. Ce qui l’offense est que l’immonde l’instrumentalise.

Il ne faut plus avoir peur, à partir d’une lucidité se débarrassant de la mode, d’une judiciarisation non plus de la pensée mais de la perversion en acte ou de l’incitation au crime, par exemple à la mort d’autrui. Je serais heureux, même fier que l’institution judiciaire qui devrait davantage s’informer et lire pour agir plus rapidement (en tenant compte des méandres du droit de la presse) soit à l’avant-garde d’une lutte pour punir l’intolérable ou favoriser une pédagogie moins du décent que de l’allure. Une vigueur du fond et une courtoisie de la forme.

Ainsi pourquoi un Yassine Bellatar qui a clairement souhaité la mort en 2020 de Zineb El Rhazoui quotidiennement menacée et protégée est-il pour l’instant à l’abri de la plus petite investigation ?

Contrairement à ce que déclarent beaucoup d’esprits simples, la liberté d’expression est d’abord pour les autres. Pour soi, on est assez vigoureux, je l’espère, pour l’affirmer et la démontrer non négociable. J’aime, en concluant, retrouver l’une de mes admirations de jeunesse, le situationniste Raoul Vaneigem, qui sur la liberté d’expression avait ouvert une voie royale. On a le droit de tout dire, de tout écrire à condition d’échapper à la malfaisance des actes. Il a encore raison.

Le Parquet de Paris ouvre enfin une enquête pour viols sur mineur de 15 ans, et heureusement la saisine est élargie vers l’identification de toutes les autres victimes de l’écrivain. Rien ne garantit évidemment une issue favorable pour ces investigations ordonnées quelque trente-trois ans après la rencontre de Gabriel Matzneff avec Vanessa Springora.

Vanessa Springora

On a appris que Gabriel Matzneff avait été régulièrement convoqué par la brigade des mineurs, que tout s’était chaque fois bien déroulé, qu’il avait été très content de lui et qu’aucun rapport apparemment n’avait été transmis au Parquet de Paris.

Une plainte avait été déposée par l’association Innocence en danger et en 2013-2014, après la sortie du livre « Séraphin, c’est la fin ! », une information a été ouverte suite à une plainte avec constitution de partie civile pour apologie d’agression sexuelle. Un non-lieu a été édicté par le magistrat instructeur qui a pris acte d’une carence de la partie civile et dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’a pas poussé les feux (Le Point).

Et c’est tout.

Comment est-il concevable, admissible qu’au cours des années 70 et 80, alors que Gabriel Matzneff était dans sa gloire et son rayonnement parisien des plus sulfureux, avec une pédophilie revendiquée et des crimes affichés fièrement, au-delà de la complaisance du milieu intellectuel, littéraire et médiatique fasciné paraît-il par l’écrivain, la Justice ait été si scandaleusement inactive (JDD) ?

Un ancien juge des enfants voit sans doute clair quand il souligne qu' »à l’époque les parquets ne s’autosaisissaient pas à partir d’un article, d’un livre et ce genre de personnalité était protégée par le pouvoir politique et l’intelligentsia. La pédophilie était tolérée par une certaine société » (Le Parisien).

Les parquets ne s’autosaisissent pas davantage aujourd’hui sauf pour François Fillon à la suite du Canard enchaîné !

Je ne cesse pas depuis des jours de répondre sur Twitter que magistrat nommé à Lille en 1972 puis à Paris en 1982, après être passé par Bobigny, l’affaire Matzneff m’était demeurée forcément étrangère d’autant plus que je n’avais lu qu’un seul livre de l’écrivain.

J’ai vérifié. Il y a tout de même quelque chose d’hallucinant que sous toutes les présidences, les latitudes politiques, sous quelque hiérarchie judiciaire que ce soit – ministres de la Justice de droite ou de gauche, procureurs et procureurs généraux sous l’égide de n’importe quel pouvoir, des directeurs des affaires criminelles conservateurs ou progressistes – de 1970 à 1990, l’institution judiciaire ait été si indifférente, immobile, scandaleusement passive face à des transgressions gravissimes publiées et célébrées. Je ne peux concevoir qu’aucun magistrat en position de décider, de trancher, n’ait lu à l’époque tout ou partie des journaux intimes de Matzneff et je m’explique mal l’absence totale de réaction de cette institution qui aurait dû être la première à dresser un barrage contre l’ignominie et à la sanctionner.

Mais rien.

Un jour pourra-t-on faire vraiment, avec audace, l’autopsie de ce désastre judiciaire qui a accompagné et suivi un désastre intellectuel et moral, un désastre littéraire ? Ces crimes négligés. Toutes ces complaisances et ces défaillances laissées en jachère.

Dans ce champ de ruines, le témoignage de Vanessa Springora comme un espoir. Quand on a été affreusement manipulée par un écrivain qu’on a admiré, on peut se libérer aussi par un livre.

(Ce texte a été en grande partie publié le 3 janvier sur le Figaro Vox que je remercie. Je l’ai complété sur le plan judiciaire.)

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Voir les Commentaires (154)
  1. Denis Monod-Broca

    Je conseille en podcast sur France Culture l’interview de Vanessa Springora hier matin vendredi 3, suivie de l’interview de Pierre Verdrager, auteur de « L’enfant interdit », qui est une enquête sur l’évolution de notre regard vis-à-vis de la pédophilie.
    Il y cite en particulier Bachelard et sa « rupture épistémologique » qui n’est au fond, en termes pompeux, rien d’autre qu’une justification de la transgression. Je simplifie bien sûr mais je comprends que cette rupture consiste en effet à affirmer que penser c’est penser autrement et donc que penser c’est se mettre en dehors du sens commun. N’est-ce pas, de la part de Verdrager, une observation judicieuse ? Notre culture n’est-elle pas une culture du refus du sens commun et de la promotion de la transgression ? Cela n’explique-t-il pas non seulement notre complaisance d’il y a trente ans mais bien aussi notre éternelle complaisance ?
    N’entend-on pas couramment dire que les lois doivent s’adapter aux mœurs ? Si, en cas de transgression, le transgresseur n’est pas coupable mais que la loi l’est et qu’en conséquence elle doit être modifiée, il n’y a plus de limite… C’est comme s’il n’y avait plus de loi.
    « Conservateur » n’est-il pas une injure ? Pourtant, comme le dit là aussi Verdrager, conserver un acquis humain (la protection des mineurs par exemple) est éminemment légitime, fondamental même, comment en douter ? Sinon par addiction à la transgression…
    La justice a été prise, est prise, dans ce maelström pro-transgression, anti-loi.
    À quoi va servir l’enquête lancée par le Parquet ? Je suis dubitatif. Il avait fait d’elle, contre son gré, le personnage central de l’un de ses livres. Elle lui rend la monnaie de sa pièce, en faisant de lui, à ses dépens, le personnage central de son livre à elle. Cela ne suffit-il pas ?
    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/affaire-matzneff-pedophilie-et-litterature-vanessa-springora-est-linvitee-des-matins

  2. Et pourtant… la plupart de ceux qui devaient faire preuve d’initiative et prendre leur responsabilité sont des parents.
    Alors si en la circonstance ils n’ont pas exercé leur métier, leur fonction, pour enrayer le mal et protéger les très jeunes, au moins, ils ont peut-être pensé en eux-mêmes « ouf ce ne sont pas mes enfants qui subissent la pédophilie »…
    Pour la grandeur d’âme et la compassion, on repassera.
    Et qu’on ne nous serve pas le plat réchauffé ‘Dieu merci, c’est prescrit’.
    Pour les victimes ce n’est jamais oublié ni prescrit.

  3. « Ensuite il me semble qu’un partage rigoureux, même si on use de la littérature depuis toujours comme un paravent commode, doit être opéré entre l’ignominie fictionnelle et l’ignominie vécue. Ce n’est pas la même chose d’inventer des horreurs ou de les vivre et les raconter » (PB)
    Il faut raconter des horreurs car :
    – Il faut décrire le monde
    – Purger l’auteur et le lecteur
    – Montrer que si certaines choses arrivent, par exemple l’oppression, les portes de l’enfer sont ouvertes, et franchement, dans ce cas, il faut en peindre le tableau. En somme, on n’alerte pas avec du pastel, de la suggestion et des élégances surannées.
    Exemple 1984 d’Orwell
    Théorie au milieu d’une scène de torture :
    « – Comment un homme s’assure-t-il de son pouvoir sur un autre, Winston ?
    Winston réfléchit :
    – En le faisant souffrir, répondit-il.
    – Exactement. En le faisant souffrir. L’obéissance ne suffit pas. Comment, s’il ne souffre pas, peut-on être certain qu’il obéit, non à sa volonté, mais à la vôtre ? Le pouvoir est d’infliger des souffrances et des humiliations. Le pouvoir est de déchirer l’esprit humain en morceaux que l’on rassemble ensuite sous de nouvelles formes que l’on a choisies. Commencez-vous à voir quelle sorte de monde nous créons ? C’est exactement l’opposé des stupides utopies hédonistes qu’avaient imaginées les anciens réformateurs. Un monde de crainte, de trahison, de tourment. Un monde d’écraseurs et d’écrasés, un monde qui, au fur et à mesure qu’il s’affinera, deviendra plus impitoyable. Le progrès dans notre monde sera le progrès vers plus de souffrance. L’ancienne civilisation prétendait être fondée sur l’amour et la justice. La nôtre est fondée sur la haine. Dans notre monde, il n’y aura pas d’autres émotions que la crainte, la rage, le triomphe et l’humiliation. Nous détruirons tout le reste, tout.
    « Nous écrasons déjà les habitudes de pensée qui ont survécu à la Révolution. Nous avons coupé les liens entre l’enfant et les parents, entre l’homme et l’homme, entre l’homme et la femme. Personne n’ose plus se fier à une femme, un enfant ou un ami. Mais plus tard, il n’y aura ni femme ni ami. Les enfants seront à leur naissance enlevés aux mères, comme on enlève leurs œufs aux poules. L’instinct sexuel sera extirpé. La procréation sera une formalité annuelle, comme le renouvellement de la carte d’alimentation. Nous abolirons l’orgasme. Nos neurologistes y travaillent actuellement. Il n’y aura plus de loyauté qu’envers le Parti, il n’y aura plus d’amour que l’amour éprouvé pour Big Brother. Il n’y aura plus de rire que le rire de triomphe provoqué par la défaite d’un ennemi. Il n’y aura ni art, ni littérature, ni science. Quand nous serons tout-puissants, nous n’aurons plus besoin de science. Il n’y aura aucune distinction entre la beauté et la laideur. Il n’y aura ni curiosité, ni joie de vivre. Tous les plaisirs de l’émulation seront détruits. Mais il y aura toujours, n’oubliez pas cela, Winston, il y aura l’ivresse toujours croissante du pouvoir, qui s’affinera de plus en plus. Il y aura toujours, à chaque instant, le frisson de la victoire, la sensation de piétiner un ennemi impuissant. Si vous désirez une image de l’avenir, imaginez une botte piétinant un visage humain… éternellement. » »
    Mais il y a aussi l’illustration à son plus haut point dans la scène, comment dire ?
    Des rats.
    Et il y a « Modeste Proposition » de Swift. Qui oserait écrire ainsi de nos jours ? Non tant à cause de la censure que de la bêtise de certains lecteurs, à mon avis bien capables de faire ce que dit l’auteur pour dénoncer un abus et non promouvoir des horreurs sur les enfants.
    Quel esprit libre, quel style !
    https://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article1700

  4. Cette justice médiatique est pour le moins indispensable et légitime puisque la justice réelle n’a pas voulu fonctionner…
    Il ne faut pas oublier que c’est la Justice et elle seule qui devait faire respecter la loi…
    Cette justice médiatique est et sera bien pire que l’autre mais qui l’a voulu…?
    Pour un communicant, il est bizarre qu’il ignore la puissance d’Internet ou alors il est resté dans son monde idéal (que lui seul trouvait idéal d’ailleurs), comme beaucoup de vieux… qu’il soit écrivain ou pas…
    C’est comme l’affaire Weinstein : finalement il ne sera jugé que pour deux viols, mais… quand on voit le changement physique depuis trois ans, on voit qu’il est complètement démoli. Quant à son statut de roi du cinéma hollywoodien c’est déjà de l’histoire ancienne… Et c’est tant mieux.
    Mais que la déchéance leur sied bien…
    La bande des trois qui à longueur de commentaires condamnent les libéraux est comme par hasard totalement muette sur ces prédateurs qui non seulement détruisent des vies mais en plus font fortune en s’en vantant dans des livres écœurants d’après ce que l’on peut comprendre suite à ces révélations (je n’ai jamais lu de livre de ce Matzneff car un extrait lu dans une critique m’avait complètement rebuté !).
    En fait c’est très logique, Matzneff homme de gauche, porté aux nues par tout ce qui compte chez les bien-pensants germanopratins, auteurs, artistes, producteurs, bref tous ceux qui s’autocongratulent à longueur de médias complaisants en faisant la morale aux « libéraux de droite » coupables à leurs yeux de faire régner la misère en ce bas monde, a très certainement à leurs yeux l’excuse d’être de gauche pour être amnistié par ces procureurs !
    L’Opinion de samedi a publié plusieurs articles très clairs sur « Matzneff : les réseaux de l’impunité » et Nicolas Beytout a fait une chronique remarquable vendredi matin sur Europe 1 sur cette bien-pensance !
    Tout y est dit.
    https://www.lopinion.fr/edition/politique/l-impunite-dont-gabriel-matzneff-a-beneficie-est-manifestation-207541

  5. Claude Luçon

    « Un jour pourra-t-on faire vraiment, avec audace, l’autopsie de ce désastre judiciaire qui a suivi un désastre intellectuel et moral, un désastre littéraire. Ces crimes négligés. Toutes ces complaisances et ces défaillances laissées en jachère. » (PB)
    Il serait grand temps !
    Et pas seulement en France !
    Car la nouvelle de ces désastres, de ces crimes négligés, dépasse nos frontières et est un des principaux arguments des islamistes pour venir nous « guider » à les maîtriser, à l’aide de kalachnikovs, bombes et couteaux !
    L’intelligence c’est aussi comprendre et assumer la responsabilité et la portée de ses paroles, verbales comme publiées, c’est aussi savoir maîtriser ses pulsions.
    Car au bout du compte Gabriel Matzneff et ses semblables de toutes nationalités portent une bonne part de responsabilité dans la folie meurtrière des disciples de Ben Laden et al-Baghdadi, des trois mille morts des deux tours de New York en 2001 aux trois victimes du Parc de Villejuif hier !

  6. Le problème ne me paraît avoir qu’un rapport lointain avec la littérature. Contrairement à ce que veulent faire croire les défenseurs de GM, il n’est pas question d’empêcher les gens d’écrire ou de faire des films. Le seul problème est d’empêcher les gens, écrivains ou non, de se livrer à des activités criminelles répétées. La plupart des auteurs de polars se débrouillent pour décrire des atrocités sans les commettre.
    Ce qui est hallucinant, ce n’est pas que GM ait écrit des romans scandaleux, c’est qu’il ait pu se livrer sans encombre à des pratiques pédophiles pendant si longtemps.
    Pour que la justice ou la police l’empêchent de nuire, il aurait déjà fallu que son entourage amical et professionnel eût conscience de la gravité de son comportement, au lieu de le flatter. Nombre de ces faiseurs d’opinion que sont les écrivains et les journalistes ont œuvré pour que soient considérés comme ordinaires des agissements pervers ; c’est le secret de toute cette affaire.
    On mesure la faiblesse morale combinée au snobisme intellectuel de ce milieu élitiste couvert de prix et de décorations, et dont l’autorité est loin d’être négligeable jusqu’en politique. Denise Bombardier qui s’est insurgée contre sa dictature, a été aussitôt qualifiée de « connasse » par Philippe Sollers, expert délicat, reconnu, en amour et en vocabulaire choisi.
    Il y a aussi que les victimes de GM sont des enfants, tellement plus faciles à exploiter que des adultes. La désinvolture avec laquelle Bernard Pivot évoquait les « minettes » auxquelles s’intéressait GM montre à quel point le relativisme en matière de respect d’autrui est contagieux. Aucun intérêt pour ces petit(e)s figurant(e)s éphémères dans l’œuvre du maître.
    La justice est là pour dire ce qui est licite et ce qui ne l’est pas. Elle seule peut le faire, et c’est son rôle. Elle ne peut pas se dérober.

  7. Le cas Gabriel Matzneff n’est certainement pas unique. D’autres personnalités connues ou moins connues de toutes les couches sociales, se sont adonnées au plaisir pédéraste… Simplement ils l’ont fait en toute discrétion et n’ont pas poussé le cynisme jusqu’à faire de la pédophilie un thème de littérature.
    Qui sera donc le prochain sur la liste ? Un comédien célèbre, un homme politique en vue, un chanteur populaire, un philosophe de renom ?
    Et puis comme le souligne FOG faut-il reconsidérer certains grands auteurs au nom d’une sainte morale ?
    Louis-Ferdinand Céline, qui a écrit des pamphlets antisémites abjects, est toujours considéré comme l’un des plus grands écrivains français.
    J-J Rousseau qui a abandonné ses cinq enfants, doit-il être retiré des ouvrages scolaires ?
    De tout temps l’art a eu ses dévoyés et même ses pervers.

  8. Il semble que la prêtresse du Monde des livres, Josyane Savigneau, n’ait pas changé d’avis sur le pédophile encensé par son journal depuis le début de sa carrière.
    Elle aurait pu distinguer le talent littéraire de Matzneff, ce que je fais pour ma part, et les actes commis à l’égard de jeunes à peine pubères (ou pas du tout) relevant manifestement du code pénal…
    Et bien non, contrairement à Libération qui fait amende honorable en expliquant le contexte permissif de l’époque , Mme Savigneau affirme que « Soutenir Denise Bombardier est la dernière chose qui me viendrait à l’esprit. J’ai toujours détesté ce qu’elle écrit et ce qu’elle dit et je ne change pas d’avis sur Matzneff parce que la chasse aux sorcières a commencé. Et lui sait écrire au moins. Bombardier quelle purge ».
    Mme Savigneau est donc complice objective des turpitudes de Matzneff !

  9. @ Claude Luçon 21h34
    « Car au bout du compte Gabriel Matzneff et ses semblables de toutes nationalités portent une bonne part de responsabilité dans la folie meurtrière des disciples de Ben Laden et al-Baghdadi, des trois mille morts des deux tours de New York en 2001 aux trois victimes du Parc de Villejuif hier !
    Je ne pense pas que vous ayez toute votre raison en affirmant une telle chose !
    A vous lire cela signifierait que pour éviter les attentats islamistes nous devrions collectivement abdiquer nos libertés, à commencer par manger et boire ce qui nous chante, caricaturer et blasphémer si l’envie nous en prend et adopter des conduites amoureuses et sexuelles qui déplairaient aux fachos de l’islam ?

  10. @ Claude Luçon | 04 janvier 2020 à 21:34
    Comment pouvez-vous écrire que l’attentat des tours de Manhattan et le meurtre d’hier dans un jardin public ont pour cause la pédophilie, qui a toujours existé dans toutes les civilisations ? À moins que j’aie mal compris votre pensée.
    Il ne faut pas tout mélanger. À chercher des causes qui n’en sont pas et des coupables qui n’ont rien à voir, on s’empêche de résoudre les problèmes, et on crée dans les esprits un brouillage qui ne peut qu’être favorable au terrorisme. Vous êtes du côté des terroristes ?
    Par ailleurs, Gabriel Matzneff a suffisamment de choses à se reprocher, ce n’est pas sérieux de l’accuser d’avoir causé le 11 septembre. Pourquoi pas Hiroshima et Nagasaki pendant qu’on y est ?

  11. Désolé M. Bilger mais la liberté d’expression n’a rien à voir avec le cas Matzneff.
    Le cas Matzneff a tout à voir avec une justice défaillante, c’est tout.
    Qu’il se vante de supposés faits délictueux dans des bouquins plus ou moins bien écrits, c’est une chose mais ce n’est pas le problème de la liberté d’expression.
    D’ailleurs, il ne serait ni le premier ni le dernier à se vanter de ce genre de faits et il devrait en avoir tout à fait le droit selon moi.
    Je devrais avoir le droit de dire les pires horreurs tant qu’elles restent des paroles et je pourrais en donner des exemples mais Mme Bilger serait obligée de me censurer une fois de plus.
    Le problème est simplement que la justice ne fait pas son boulot. Pour certains, à certains moments, elle le fait de manière « exemplaire » et pour d’autres, jamais ou au mieux, mal.
    C’est un problème de justice, pas de liberté d’expression.
    La liberté d’expression est la base de la Liberté « tout court ».
    Tant qu’il n’y a pas de vraie liberté d’expression, il n’y a pas de vraie liberté.
    Je le répète, la liberté ne se divise pas. C’est tout ou rien. Il n’y a pas une « semi-liberté » ou un quart de liberté et pourquoi pas aussi « vous êtes libres entre 5 et 7 heures ». C’est absurde !
    Ensuite, vient le problème de l’anarchie mais c’est une autre discussion.

  12. « Mme Savigneau affirme que « Soutenir Denise Bombardier est la dernière chose qui me viendrait à l’esprit. J’ai toujours détesté ce qu’elle écrit et ce qu’elle dit et je ne change pas d’avis sur Matzneff parce que la chasse aux sorcières a commencé. Et lui sait écrire au moins. Bombardier quelle purge ».
    Mme Savigneau est donc complice objective des turpitudes de Matzneff ! »
    Rédigé par : caroff | 05 janvier 2020 à 00:02
    Ah, la Josyane ! La grande prêtresse Sollersienne du Monde des livres, lire ses critiques vous indiquait à coup sûr les chemins dépravés de la gauche salace, toujours méprisante de la morale bourgeoise, des ornières selon elle de la légitimité. Plus c’était croustillant, mieux elle se vautrait dans le douillet confort de sa myopie germanopratine…

  13. Je comprends maintenant, après toutes ces années, pourquoi je reviens de façon compulsive sur ce blog même quand j’en ai pas envie.
    Parce que d’abord, évidemment, je suis amoureux de Mme Bilger parce qu’elle m’offre à vue de pif (et du 13 degrés au moins !), un semblant de 3/4 de liberté d’expression que je ne trouve pas ailleurs.
    Dans l’absolu c’est lamentable mais il faut bien faire des concessions si on veut s’exprimer… euhh, attendez, cette phrase est totalement insupportable.
    « C’est la vie » comme disent les Ricains.

  14. Je viens de tomber là-dessus…
    « La justice a coulé la légitimité de François Fillon »
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/la-justice-a-coulé-la-légitimité-de-françois-fillon/ar-BBYBAnM?ocid=spartanntp
    Je vous le dis simplement M. Bilger, vous devriez avoir honte de dire ça maintenant alors que vous n’avez rien dit sur le moment parce que vous avez voté Macron, comme tous les autres médiacrates, et que sur le moment et pendant au moins un an vous en étiez très content de votre « lessive de supermarché », comme madame Michu.
    Combien de fois je vous l’ai dit et répété que vous viendriez là ?… on peut ressortir les « doss ».
    C’est pitoyable.

  15. Claude Luçon

    @ caroff | 05 janvier 2020 à 00:08
    Relisez mon commentaire :
    « L’intelligence c’est aussi comprendre et assumer la responsabilité et la portée de ses paroles, verbales comme publiées, c’est aussi savoir maîtriser ses pulsions. »
    Le billet de Philippe parle d’un pédophile notoire et de ses pulsions !
    Pensez à vos enfants, si vous en avez, et imaginez qu’ils tombent dans les mains d’un Matzneff !
    Dans l’intimité, libre à tous de faire ce que bon leur semble.
    En faire une gloire, s’en vanter, le publier et être célébré par une bande d’ex-soixante-huitards est une tout autre chose.
    Les islamistes usent de la « débauche sexuelle » de notre monde occidental comme du principal argument de leur folie meurtrière.
    Si vous pensez le contraire je peux vous retourner votre : *Je ne pense pas que vous ayez toute votre raison en affirmant une telle chose !*
    Possible ! Je n’ai sans doute plus toute ma raison ? On en perd toujours un peu au cours des décades, même la raison s’use en vieillissant, l’arthrite touche aussi les neurones je présume !
    Observez et écoutez la France d’aujourd’hui, surtout Mélenchon et Martinez, pourtant bien plus jeunes que moi, je suis loin d’être le seul à avoir perdu une bonne partie de sa raison !
    Bonne nuit !

  16. « Un ancien juge des enfants voit sans doute clair quand il souligne qu' »à l’époque les parquets ne s’autosaisissaient pas à partir d’un article, d’un livre et ce genre de personnalité était protégée par le pouvoir politique et l’intelligentsia. La pédophilie était tolérée par une certaine société ». »
    Protégés par le pouvoir politique.
    Quel aveu !
    Il n’existe pas de séparation des pouvoirs en France. D’ailleurs, quel pouvoirs ? Je rappelle qu’il n’existe de par la Constitution qu’une AUTORITÉ judiciaire chez nous.
    Notre Constitution est à jeter aux ordures.
    Il nous en faut une avec séparation et équilibre des pouvoirs. Plus d’expérimentation hasardeuse, imitions les Anglo-Saxons.
    Pour alléger l’atmosphère : des magistrats se vexent que certains leur donnent du Votre Honneur.
    Ils devraient se sentir… honorés mais frustrés de se trouver exaltés au-dessus de la dignité qui leur est reconnue dans notre pays.
    Appelés comme des magistrats anglo-saxons, je veux dire, de pays de séparation et d’équilibre des pouvoirs, où on a des Constitutions jouant ce rôle d’arbitre des pouvoirs que n’assume pas la nôtre – entre autre parce que le judiciaire n’est pas un pouvoir.
    Pays où la loi écrite ou la coutume sont honorés…
    Nous, on ne cesse de promulguer des lois à chaque problème, lois consensuelles ou contre un autre camp politique…
    …Cette pulsion entre magie du verbe, dire c’est faire, et souvent, tendance à limiter la liberté, on le voit dans les lois contre la liberté d’expression, tadam, provoque…
    …une pulsion anarchique à ne respecter aucune loi.
    Bref, nous faisons toujours n’importe quoi… Rien de nouveau, Molière le disait déjà :
    « Les hommes la plupart sont étrangement faits !
    Dans la juste nature on ne les voit jamais ;
    La raison a pour eux des bornes trop petites ;
    En chaque caractère ils passent ses limites ;
    Et la plus noble chose, ils la gâtent souvent
    Pour la vouloir outrer et pousser trop avant.
    Que cela vous soit dit en passant, mon beau-frère. »
    Les humains, les humains : voire, comme je l’ai dit, les Anglo-Saxons ne passent par leur temps à perdre la forme démocratique de leur gouvernement. C’est dû à leur sagesse supérieure, ils aiment plus la liberté que nous, se méfient du pouvoir et lui mettent des barrières, plus modestes, ils ne croient pas réinventer la roue tous les jours.
    Ils se méfient des extrêmes, des extrémistes, et ne passent par leur temps à se jeter d’un excès dans l’autre quand ils sont encore en démocratie, je veux dire ni dans la Terreur, Vichy, les Napoléon et je dois en oublier.
    Sinon, pour tout et pour rien, on pourra dire :
    « Les magistrats, égarés par l’atmosphère de l’époque et les vœux du pouvoir exécutif ont permis que… »
    à propos de tous les problèmes possibles et imaginables.

  17. Quelques réflexions qui me viennent à l’esprit, au vu des réactions suscitées ces jours-ci par cette « affaire Matzneff »…
    D’abord, on pourrait croire, à lire ou entendre certains, qu’on serait en présence d’un immense écrivain, et que la littérature française serait susceptible d’être entachée par ce scandale. « Au cours des années 70 et 80, alors que Gabriel Matzneff était dans sa gloire… », note l’auteur de ce blog ; mais il est vrai que la suite de la phrase relativise cette idée et peut laisser à penser qu’elle est empreinte d’ironie. Toujours est-il que, à l’époque et encore aujourd’hui, ce serait un grand nom de la littérature ! Eh bien non, n’en déplaise à certains. Gabriel Matzneff fait certes montre d’un style élaboré, mais l’admiration qu’il a pu susciter n’a jamais sérieusement dépassé certains milieux d’intellectuels. Ce n’est quand même pas Henry de Montherlant !… Pour ma part, je ne peux guère en dire davantage, les romans et les récits de Gabriel Matzneff, Guy Hocquenghem, Frédéric Mitterrand ou Daniel Cohn-Bendit n’étant pas au nombre de mes livres de chevet…
    Mais, comme je n’ai pas une trop mauvaise mémoire, je me suis souvenu d’une pétition, publiée dans la presse en 1977, qui faisait état de nombreux intellectuels qui s’indignaient de la détention provisoire, estimée excessive, de trois hommes accusés alors d’attentat à la pudeur sur des mineurs [de moins] de 15 ans.
    J’ai fait une petite recherche et ai pu retrouver ce document. Publié le 26 janvier 1977 dans le journal « le Monde », le texte s’achevait par cette phrase : « Trois ans de prison [de détention provisoire] pour des caresses et des baisers, cela suffit », après avoir réclamé, au fil des paragraphes, une liberté plus grande (voire totale ?) en faveur des mineurs dans l’expression de leur sexualité et de ceux qui sont attirés par eux. Enfin, le plus simple est de se reporter à cette pétition, qu’on peut trouver sur Internet en cherchant quelque peu, et chacun pourra se faire sa propre opinion. Il est intéressant d’observer que cette démarche avait été initiée par Gabriel Matzneff en personne, qu’elle était soutenue par ce qu’on pourrait appeler la gauche progressiste, et que parmi les signataires figuraient Louis Aragon, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Patrice Chéreau, Gilles Deleuze, André Glucksmann, Pierre Guyotat, Guy Hocquenghem, Bernard Kouchner, Jack Lang, Michel Leiris, Gabriel Matzneff, Francis Ponge, Danielle Sallenave, Jean-Paul Sartre, Philippe Sollers, etc. ; j’en passe, et des moins bons… Il est évident que jusqu’à la fin ou presque du XXe siècle, une certaine société tolérait certaines formes de pédophilie, voire souhaitait obtenir la légalisation de certains aspects de ces certaines formes…
    Mais je crois que ce blog a essentiellement pour but d’informer ; pour commenter, il y a les intellectuels, les élites (tiens ! peut-être que ce seront les mêmes – enfin, ceux qui sont encore en vie – qui vont monter au créneau, affirmant, la main sur le coeur, que leur signature avait alors été honteusement extorquée ?) ; et pour juger, il y a la justice. Alors, pour ma part, et vu qu’il se fait tard, je vais me retirer prudemment, sur la pointe des pieds…

  18. La photo d’illustration est particulièrement bien choisie pour illustrer le narcissisme débordant de ce grand pervers.
    Jusqu’à fin décembre, il avait aussi un site Internet à sa gloire. Il a été tout d’un coup désactivé, juste après la parution du livre de Vanessa Springora.
    J’ose espérer que l’information judiciaire actuelle – mieux vaut tard que jamais – pourra le retrouver.
    Force est de constater qu’un Monsieur Matzneff Gabriel, boulanger, comptable ou que sais-je, aurait sans doute connu un sort judiciaire différent.

  19. calamity jane

    … »tout épris de la liberté d’expression et notamment de la défense de celles des autres »…?!
    Celle de certains autres, voulez-vous dire ?!
    Elle a ses limites et est subjective, convenez-en une bonne fois pour toutes !

  20. Les dingues et les tarés du sexe.
    Les dingues et les tarés de la religion, en l’occurrence l’islam qui rend fou !
    L’être humain et toutes ses tares ! Incurable !

  21. Denis Monod-Broca

    @ Claude Luçon
    @ Caroff
    Il ne me semble pas absurde de trouver un lien entre la dépravation de nos mœurs, notre volonté farouche d’imposer ces mœurs dépravées au reste du monde et la haine dont en retour nous sommes l’objet.
    Un tel raccourci peut sembler simpliste mais il contient, j’en ai peur, une part de vérité.

  22. @ Achille
    « Qui sera donc le prochain sur la liste ? Un comédien célèbre, un homme politique en vue, un chanteur populaire, un philosophe de renom ? »
    Plus il en tombera, mieux cela vaudra.
    Des pervers seront mis hors d’état de nuire. On dit que la pédagogie, c’est la répétition ? A force de condamnations, les gens comprendront que quel que soit son rang, tous les abuseurs d’enfants seront punis. La dissuasion n’opère vraiment, dans la vie, que si on est sûr que la foudre s’abattra sur vous, oui, les pervers n’attendent qu’un signe de faiblesse !
    Nous n’avons certes pas de Zeus et son foudre pour rendre la Justice, chose que les croyants déplorent toujours ou déplacent dans l’au-delà… En revanche, nous sommes beaucoup, et pouvons nous passer le relais, les enseignants dont certains doivent j’imagine vouloir le bien des enfants, des magistrats plus protecteurs des enfants que passionnés par la censure de divers discours, et que sais-je encore ?
    Si un auteur est assez bête pour écrire qu’il a abusé d’enfant, que ses textes témoignent contre lui.
    La question du destin de ses textes n’a rien à voir, c’est l’homme qu’on doit punir, pas l’auteur, il n’est pas question de les détruire.
    C’est l’abuseur, non l’artiste, qui a commis le crime, le punir par son oeuvre, ainsi que le public par la même occasion à supposer que l’oeuvre vaille quelque chose, n’a aucun sens.
    Evidemment, si quiconque, sa victime par exemple, se sent d’attaquer littérairement l’abuseur d’enfant, pourquoi pas ?
    Mais ce n’est pas un jeu, comme Lovecraft tuant je ne sais plus lequel de ses amis dans son oeuvre, après que ce dernier l’a fait lui-même, je crois. Les adversaires ne sont pas des amis.
    Et le cadre n’est pas un duel s’arrêtant au premier sang, comme en principe les controverses littéraires.
    Non, le transgresseur est l’ogre, l’autre auteur, le Petit Poucet. Il s’agit donc d’une lutte à mort.
    Il faut débusquer l’ogre, l’attaquer littérairement, et si on le peut, judiciairement, le but étant d’en venir à bout, et certes pas de se réconcilier avec lui, pourquoi pas trinquer tant qu’on y est ?
    La question ne se pose même pas, quand elle le pourrait peut-être si le transgresseur demandait pardon et qu’on s’en vienne à supposer qu’il n’essaie pas de vous jouer quelque tour, les pervers étant expert à tricher, mentir et oeuvre à échapper aux conséquences de leurs actes.
    Pourquoi être impitoyable ?
    Pour l’empêcher de nuire, donner un exemple et passer du statut de victime, qui subit, pantin, esclave, bouffon, poupée, à celui de justicier.
    Savoir celui qui, dans un monde où la Justice, les intellectuels et autres se sont ligués contre les victimes, leur offrir de sortir de leur position de je tremble, je me tais, je me protège en me cachant comme des lapins s’enterrent face aux prédateurs.
    C’est en jetant le transgresseur dans le discrédit, dans l’ombre, en l’attaquant partout où il patrouille, où il tient du territoire, qu’on le fait.
    S’il ne finit pas en prison comme on peut l’espérer, il faut du moins qu’il soit un pestiféré, socialement parlant, les victimes doivent pouvoir y rentrer, et lui ne jamais y revenir, exilé des lieux de son ancienne gloire.

  23. Robert Marchenoir

    Ce n’est évidemment pas une question de liberté d’expression. Il s’agit de faits réels, et ce n’est pas contesté par l’auteur.
    Il faut féliciter Vanessa Springora pour l’honnêteté de son récit. Elle n’a pas choisi la voie de la facilité, celle de la plupart des dénonciatrices du mouvement Me Too, qui, elles, étaient adultes. Elle ne s’est pas rangée dans le camp du bien. Elle a reconnu sa participation active.
    Seule cette attitude permet de comprendre la réalité des choses, et la nature du forfait. Qui est éclairée par les réactions de Gabriel Matzneff, lequel ne comprend toujours pas le problème, ou fait mine de ne pas le comprendre.
    Le mal existe. Il y a, véritablement, des pervers. Des hommes qui nieront toujours la souffrance infligée à autrui pour leur satisfaction personnelle. Qui trouveront toujours des excuses ou des justifications. Ces individus-là ne changeront jamais.
    Matzneff chante aussi l’orthodoxie, les valeurs traditionnelles de la Sainte Russie… où ses exploits homosexuels lui vaudraient d’être torturé, voire assassiné. Toujours ce dandysme frelaté.

  24. Marc GHINSBERG

    Pour ma part j’ai toujours éprouvé une profonde aversion pour ce dandy pervers et prétentieux dont on ne pouvait ignorer les pratiques. Pour autant, comme vous, je n’ai pas pris ma plume pour dire à Bernard Pivot qu’il était totalement inconvenant d’inviter cet individu, quelles que soient ses qualités littéraires, à son émission suivie par plus d’un million de téléspectateurs.
    C’est trop facile de faire porter la responsabilité de cette affaire à la complaisance du « parisianisme ». Tous ceux qui suivaient « Apostrophes » savaient à quoi s’en tenir. Nous n’avons pas réagi, il n’y a pas lieu d’en être fier.
    Aujourd’hui on se dédouane en participant au tribunal médiatique, criant d’autant plus fort que l’on a été silencieux à l’époque. Pas très glorieux.
    Vanessa Springora raconte sa liaison avec Gabriel Matzneff dans un livre qui vient de paraître et dont on espère qu’il mettra un point final à ses souffrances.
    Le dandy pervers est devenu aujourd’hui un pitoyable vieillard désargenté. Peut-on imaginer pire punition que la publication de ce livre ? Est-il besoin d’en rajouter ?

  25. Notre société décadente porte en son sein des monstres, des pervers, des dépravés. M. Bilger pose la question légitime de l’impunité de leurs actes pourtant pénalement répréhensibles. Pourquoi ces actes n’ont-ils pas donné lieu à poursuites ? Peut-être parce que plainte n’a pas été déposée.
    La gauche caviar germanopratine a plus d’une corde à son arc pour défendre son territoire, se remettre en question et gagner de l’argent sur le dos des naïfs. Le mâle de 80 ans ne vend plus de livres, il faut redonner du souffle, ventiler, faire intervenir les fans, tous les fans, tous les ventilateurs.

  26. Le vrai scandale ce sont les complaisants.
    Le vrai scandale ce sont les complaisants qui ont gaspillé 160 000 € d’argent public sans aucun contrôle.

  27. hameau dans les nuages

    @ Lucile | 04 janvier 2020 à 23:16
    « La justice est là pour dire ce qui est licite et ce qui ne l’est pas. Elle seule peut le faire, et c’est son rôle. Elle ne peut pas se dérober. »
    Oh mais elle sait être intransigeante ! Mais elle choisit ses coupables. Selon que l’on est puissant ou misérable ou « déséquilibré »:
    https://blogs.mediapart.fr/etiennebilger/blog/040120/un-membre-du-18-25-de-jeuxvideocom-condamne-7-ans-de-prison-pour-un-simple-post
    Cela m’avait beaucoup amusé à l’époque et je crois l’avoir signalé ici, de voir dans la salle d’audience de la chambre correctionnelle de Pau le symbole de la justice, une balance stylisée au-dessus de l’estrade des juges. Elle était tellement stylisée qu’elle ressemblait plus à un joug dont on coiffe la paire de boeufs pour qu’ils marchent droit. Je m’en étais fait l’écho dans un entrefilet dans le journal local qui avait mentionné l’extrême condamnation d’une éleveuse de cochons qui avait « osé » tuer un porcelet malade d’une manière expéditive…

  28. Comment ne pas voir qu’à propos de cette affaire, s’opposent deux interprétations.
    Une interprétation RESTRICTIVE tend à réduire l’affaire au comportement daté d’une élite parisienne et germanopratine (en oubliant que la désormais fameuse tribune des intellectuels de 1977 évoquait une affaire judiciaire qui mettait en cause des inculpés sans rapport avec l’élitisme parisien !).
    L’autre interprétation, EXTENSIVE, est celle qui considère que cette affaire n’est qu’un exemple parmi bien d’autres d’une évolution générale qu’a symbolisée le célèbre slogan « il est interdit d’interdire ».
    Si, sur la pédophilie, ce principe a rencontré de manière relativement rapide ses limites, il est bien d’autres domaines – les plus nombreux – où ce principe reste d’actualité et est entré, avec le temps, dans les moeurs, en produisant encore de manière plus ou moins souterraine des effets et en constituant l’explication de bien des dérives contemporaines.
    Par exemple, entre bien d’autres choses, lorsqu’on déplore la « disparition des repères », l' »inflation des incivilités », ou la généralisation de « personnalités sans surmoi », etc. Aujourd’hui, l’interprétation restrictive est commode pour des commentateurs qui ont été les acteurs ou les bénéficiaires de cette évolution et qui ne veulent pas en voir les effets pervers.

  29. Catherine JACOB

    « Ensuite il me semble qu’un partage rigoureux, même si on use de la littérature depuis toujours comme un paravent commode, doit être opéré entre l’ignominie fictionnelle et l’ignominie vécue. Ce n’est pas la même chose d’inventer des horreurs ou de les vivre et les raconter. »
    Autrement dit, exit le Watakushi Shōshetsu (私小説) centré sur des pratiques sexuelles que notre époque en est venue à considérer comme déviantes.
    « Cette revendication de la légitimité de l’ignoble fait toute la différence avec le fictionnel intégral et même avec un réalisme amendé, équivoque, ne projetant pas que des lumières sur un factuel odieux »
    Par ex. Frédéric Mitterrand ?
    « Je devine bien les risques de mon approche »
    Laquelle, mal comprise, pourrait en effet conduire à
    I. Remettre à l’index, républicain cette fois.
    1. Mémoires de J. Casanova de Seingalt, écrits par lui-même dont le manuscrit a été acquis par la BNF pour sept millions d’euros. Ce personnage dont « en 1740, une servante de sa maison raconte même qu’elle a passé une nuit torride avec l’adolescent âgé seulement de 15 ans d’où une expression qui lui vient en tête : « Ciel ! Un vent de liberté », et qui émoustille ses partenaires en leur montrant la Puttana Errante, livre de fonds de toute bibliothèque érotique plus connu sous le nom de livre des postures érotiques de l’Arétin, personnage qui sur la fin de sa vie, abandonna la littérature érotique pour disserter sur l’humanité du Christ et qui, d’après ce que l’on raconte, «se fendit le crâne au cours d’un copieux repas, une plaisanterie particulièrement obscène lui ayant provoqué une incroyable crise de fou rire qui le fit tomber à la renverse ».
    2. Le divin marquis (Donatien Alphonse François de Sade) longtemps voué à l’anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à l’érotisme et à la pornographie, associés à des actes de violence et de cruauté (tortures, incestes, viols, pédophilie, meurtres, etc.), laquelle œuvre fut réhabilitée par Jean-Jacques Pauvert, éditeur spécialisé dans la réédition d’œuvres oubliées, proscrites ou considérées comme marginales, ce qui lui a valu un procès historique où il fut défendu par l’avocat Maurice Garçon également célèbre pour avoir défendu René Hardy, lui-même célèbre pour la controverse autour de son rôle dans l’arrestation de Jean Moulin et du général Delestraint.
    3. Les fameuses « estampes japonaises » qui ont fait passer par un moment l’intérêt pour la culture japonaise pour un intérêt caché pour la pornographie, ce qui peut s’avérer très gênant.
    4. Les poèmes de Sappho, la poétesse célèbre de l’île grecque de Lesbos, d’où la Lesbienne, d’une épithète ayant par la suite été appliquée aux pratiques célébrées mais qui auraient été exclusives de la pédophilie. L’île, centre de la tribu des Eoliens, aurait été nommée d’après l’un des petits-fils d’ Eole, le maître des vents, du nom duquel nos contemporains ont tiré la dénomination des éoliennes.
    5. Le Kamasutra ou « les aphorismes du désir », dont la traduction fut interdite en Angleterre jusqu’en 1963. Les autorités britanniques qualifiant les courtisanes d’« associations de prostituées » que les Indiens laissaient pénétrer dans les temples où elles faisaient habituellement des offrandes non négligeables. Il semble que l’homosexualité féminine et masculine y soit un aspect jugé naturel de la vie sexuelle. Toutes les conduites même celles qui seront jugées déviantes par la suite et interdites par la section 377 du code pénal indien qui punit « les rapports sexuels contre-nature », et qui seraient un héritage juridique du colonialisme, sont énumérées dans l’ouvrage.
    II. Affecter d’un ou d’un rectangle blanc (au fait, pourquoi « blanc » ?)
    1. La Barbe bleue, une variante de l’ogre qui s’attaque à ses femmes successives et aux enfants quand il en a, et qu’on associe à différents personnages historiques ou mythologiques tels Cronos, Médée, le Conomor breton, Gilles de Rais, Henri VIII d’Angleterre qui était effrayant, énorme et avait une barbe rousse et bien sûr mais de façon anachronique, Henri Désiré Landru surnommé « le Barbe-bleue de Gambais ». Cela dit, le conte fait lui non l’apologie, ce qui est reproché à GM par ex. et consorts, mais au contraire montre les conséquences de la démesure. Sachant la fascination que cette dernière est susceptible de susciter. On a ici une illustration anglaise fin XIXe du personnage, qui se passe quelque part de commentaires, surtout au pays des châtiments corporels à l’école…
    III. Fermer au public le Lupanare Grande, le célèbre bordel de Pompéi dont le bâtiment et les fresques ont été restaurés pour la dernière fois entre 2004 et 2006.
    « Ce qui l’offense est que l’immonde l’instrumentalise. »
    Autrement dit, réapprendre la différence entre apologie, pure évocation et, relation du crime à des fins édifiantes.

  30. Xavier NEBOUT

    « On a le droit de tout dire, de tout écrire à condition d’échapper à la malfaisance des actes ».
    Il convient d’ajouter « et à ne pas les provoquer » en en faisant l’apologie.
    Si bien qu’on tombe sous le le coup d’apologie de crime contre l’humanité pour peu qu’on s’avise de revisiter tant soit peu l’histoire de 39-45, ou seulement même de donner un appréciation de « détail ».
    Par contre, ériger la pédophilie en art de vivre, là, c’est de la littérature.
    Or, si faire même l’apologie du nazisme aurait bien peu de chance de faire des nazis – du moins dans notre pays -, faire l’apologie de la pédophilie entraîne assurément la déculpabilisation de ce penchant criminel.
    Combien de victimes indirectes ont fait les artistes du genre Matzneff et Frédéric Mitterrand qui doit en ce moment serrer les fesses ?
    Et puis, il faudrait avoir le courage de regarder derrière son petit doigt: derrière la pédophilie, se cache l’homosexualité.
    Allons encore plus au fond de la cause, Michel Fourniret n’a-t-il au travers de ses crimes, effectué une recherche d’intellectuel sur la liberté de commettre le pire ?
    Un éditeur devrait aller le voir pour nous proposer le livre du siècle !
    Ou alors, il faut songer à revenir au temps de la civilisation, celui ou l’on censurait ce qui va à l’encontre de la nature humaine telle que définie par le pouvoir spirituel.
    Le monde occidental a aussi peur de l’Iran que les hommes de leur conscience.

  31. Le 26 décembre 2019, Denise Bombardier avait déclaré à un journaliste du quotidien québécois « Le Devoir » que le milieu littéraire et la presse française se sont couchés pendant trente ans après les faits sexuels et criminels commis par le pédophile Gabriel Matzneff sur des enfants ; selon les dires du vieux porc, sodomiser de jeunes enfants c’était de l’amour pour lui et initier de jeunes enfants à cette pratique c’était les éduquer.
    Pour en revenir à Denise Bombardier, victime d’une calomnieuse polémique honteuse après avoir parlé vrai, elle a depuis cette conspiration du silence lâche, dit avoir ouvert grand les yeux sur une bien triste facette de la France.
    Moi, ce qui me choque profondément, en dehors des actes criminels commis par Gabriel Matzneff, c’est que malgré le fait que toute la presse en parlait, ces intellectuels de paille vantant les mérites de ce grand pédophile, jamais la justice ne s’est saisie de cette affaire scandaleuse et honteuse pour ouvrir une enquête judiciaire et interroger les enfants victimes de viol. Tout le monde a cultivé le silence.
    Pourquoi ?
    Ah oui, pour se dédouaner de leur lâcheté, ils disent que c’était une autre époque. Monnaie courante ? ou bien il est interdit d’interdire comme disait le magnat du même gabarit D.Cohn-Bendit, ajoutant que c’est très jouissif pour lui que de se laisser déshabiller par des petits enfants. Et alors, la suite ?
    C’est toujours d’actualité et dans l’air du temps présent :
    « Les procureurs français sont-ils vraiment des magistrats. Ils roulent pour qui ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2009/05/21/les-procureurs-francais-sont-ils-vraiment-des-magistrats_1196324_3232.html

  32. Xavier NEBOUT

    Qui a remarqué que les gendarmes et policiers ne savent plus immobiliser un dingue armé d’un couteau sans le tuer ?
    Tout porte à croire qu’ils ont ordre de tuer.
    Philippe Bilger peut aller se rhabiller avec sa désapprobation de la peine de mort. Et pourquoi pas invoquer le droit, voire la civilisation, tant que nous y sommes ?
    Vive Macron !

  33. Il me semble quant à moi que, hormis ce pédophile qu’est Matzneff, ses éditeurs ont également leur part de responsabilité pour avoir tiré profit des écrits de ce monsieur.
    Comme disent certains juges, « sans receleurs pas de voleurs ». Dans le cas Matzneff « sans éditeurs pas de romancier » ; à moins évidemment d’éditer à compte d’auteur ce qui ne l’aurait pas rendu le célèbre romancier parisien qu’il était devenu grâce à ses maisons d’édition et leurs talentueux/seuses attachés.e.s de presse.
    Il faut noter en outre que tous les écrits de Matzneff ont été publiés après accord du comité de lecture, comme le célèbre de la maison Gallimard par exemple…

  34. @ Sophie
    L’être humain incurable ? On n’en sait rien, on n’a jamais tenté d’augmenter ses capacités, intelligence, capacité d’empathie et que sais-je encore ?
    Je pense que cela va se faire… Si je le pouvais, je réserverais pour le voyage, non vers Cythère, mais quelque chose comme :
    https://www.dailymotion.com/video/x6lrpu9

  35. @ Lucile | 05 janvier 2020 à 00:29
    @ caroff | 05 janvier 2020 à 00:08
    Très bonnes réponses de vous deux. J’ai lu Claude Luçon [21:34] et suis tombée de haut. Il met tout le monde dans le même sac sans distinction et confond le terrorisme islamiste radical avec les actes de pédophiles, où qu’ils soient. Misère de misère. Ça me fait penser, à la lecture de ses avancées si incohérentes sur le fond, que son mode de pensée, ici, tend plus vers une forme psychédélique que vers celle bien structurée par un esprit clair et cohérent.

  36. Véronique Raffeneau

    Ce qui est en cause dans cette affaire ce ne sont pas des écrits mais bien la réalité abjecte et crue des actes criminels exposés et revendiqués.
    Ce qui frappe est la facilité et la constance avec lesquelles les milieux de pouvoir et d’influence ont dissocié les actes des écrits, reléguant les actes exposés à de l’accessoire.
    N’importe quel quidam qui, dans un journal intime porté à la connaissance de un ou de tous, aurait relaté des actes similaires, aurait sans nul doute fait l’objet de poursuites judiciaires, y compris dans les années 70, 80, 90.
    « …à l’époque les parquets ne s’autosaisissaient pas à partir d’un article, d’un livre et ce genre de personnalité était protégée par le pouvoir politique et l’intelligentsia. La pédophilie était tolérée par une certaine société » explique l’ancien juge.
    Je complète la phrase de l’ancien juge: la pédophilie était tolérée par une certaine société POUR une certaine société.
    Si la justice a toléré les actes criminels pédophiles d’une certaine société, elle ne l’aurait pas toléré, elle ne le tolérerait pas d’un Dupond ou d’un Durand. Et je n’imagine pas la justice et/ ou les milieux de pouvoir et d’influence invoquer la liberté d’expression et/ou la liberté de la presse pour justifier leur complaisance et l’inaction judiciaire à l’encontre de Dupond ou Durand.
    « Un jour pourra-t-on faire vraiment, avec audace, l’autopsie de ce désastre judiciaire qui a suivi un désastre intellectuel et moral, un désastre littéraire. Ces crimes négligés. Toutes ces complaisances et ces défaillances laissées en jachère. »
    Le préalable, pour les milieux littéraire, journalistique, judiciaire tient d’abord à savoir et à vouloir se soustraire des emprises et des mimétismes des cercles mondains, des cercles de pouvoir et d’influence pour se concentrer et ne s’en tenir qu’à ce qui révulse et indigne d’entrée.
    D’abord, cette liberté de soi.

  37. Herman Kerhost

    @ Denis Monod-Broca | 04 janvier à 19:45
    « Elle lui rend la monnaie de sa pièce, en faisant de lui, à ses dépens, le personnage central de son livre à elle. Cela ne suffit-il pas ? »
    Ouf ! on a échappé à:
    « après avoir désiré le désir de Matzneff, elle se laisse entraîner par le désir de vengeance, et répond à la violence par la violence. Quand enfin deviendrons-nous des gens responsables ? »

  38. Denis Monod-Broca

    Je pose à nouveau la question qui me tarabuste : quelles sont nos complaisance d’aujourd’hui qui seront incompréhensibles et scandaleuses demain ?
    J’en vois une, simple exemple parmi bien d’autres : notre complaisance pour le transsexualisme et pour les traitements chimiques et chirurgicaux qu’il suppose. Pourquoi acceptons-nous que la médecine, le droit, la sécu prêtent la main à de telles mutilations sexuelles ? Pourquoi ceux qui s’interrogent sur le bien-fondé de telles attitudes sont-ils rangés dans la catégorie honteuse, créée à cet effet, de « transphobes » ?
    Puisse l’« affaire Matzneff » ouvrir quelques yeux…

  39. Denis Monod-Broca

    En termes girardiens, au sein de cette petite tribu qu’est notre « élite » intellectuelle, Matzneff, idole puis bouc émissaire, suit typiquement la « route antique des hommes pervers »…

  40. olivier seutet

    Pour compléter ce qu’écrit Breizmabro :
    ne jamais oublier la composition du jury Renaudot qui a cru bon de décerner son prix de l’essai en 2013 à Gabriel Matzneff :
    – Christian Giudicelli
    – Dominique Bona (j’ai lu son livre intéressant sur les sœurs Lerolle, mais si mal écrit ; j’en pleure encore quand je pense qu’elle a été élue à l’Académie française contre Philippe Meyer)
    – Franz-Olivier Giesbert
    – Georges-Olivier Châteaureynaud
    – Le Clézio (un type bizarre, mais quel bel écrivain)
    – Jean-Noël Pancrazi
    – Louis Gardel
    – Patrick Besson (rappeler son article de décembre 2014 vantant Small Miracles de Djan Seylan : « le plus joli cadeau de Noël que l’on puisse faire à un pédophile »)
    – Jérôme Garcin (sorte de pape des lettres françaises grâce à l’influence de son émission le Masque et la Plume)
    – Frédéric Beigbeder
    De toutes ces personnalités (j’utilise ce terme car, à l’exception de Le Clézio, il s’agit plutôt d’influenceurs du monde littéraire), seul Frédéric Beigbeder a cru bon d’exprimer un regret pour l’octroi incongru de ce prix.
    Le petit monde des lettres se calfeutre ; ne sort du bois que l’éternel trouble-fête.

  41. @ Deviro
    Vous demandez si l’ogre mondain va se suicider. J’aimerais bien, mais ce ne sont pas prioritairement les coupables de crime qui prennent quelque poison, mais les gens frappés de malheur ou les gens ayant de très fortes ambitions manquées.
    En un mot, non des gens dérivant dans le n’importe quoi, mais des gens soucieux de garder un cap dans leur vie.
    Les abuseurs s’en prenant à des enfants sont souvent des lâches, et les déficitaires en courage n’ont que rarement celui d’en finir.
    Bien sûr, mieux aurait valu s’en prendre au pervers autrefois que maintenant, et que la Justice plutôt qu’un tribunal médiatique ne s’érige.
    Mais les humains sont ainsi, jamais dans le bien, toujours dans le moindre mal… Et ils avancent par étape.
    D’abord, les citoyens vont comprendre l’horreur d’abuser les enfants, et frapper très sévèrement ceux qui se sont fait une rente de cet abus.
    Puis ils vont être plus vigilants pour protéger toutes les victimes de cette sorte, ainsi d’aider les pédophiles voulant ne pas abuser d’enfants, il en existe, à ne pas se muer en ogre.
    ——————————————————–
    @ Denis Monod-Broca
    « Je pose à nouveau la question qui me tarabuste : quelles sont nos complaisance d’aujourd’hui qui seront incompréhensibles et scandaleuses demain ?
    J’en vois une, simple exemple parmi bien d’autres : notre complaisance pour le transsexualisme  »
    Les pédophiles portent tort aux enfants.
    A qui donc, selon vous, les gens changeant de sexe font-ils du mal ?
    Je m’étonne que vous n’ayez pas sorti les homosexuels du chapeau, d’habitude, les hors-sujet, je veux dire les gens s’en prenant à des personnes n’agressant pas plus leur prochain que la moyenne, essaient d’amalgamer les homosexuels aux pédophiles.
    Enfin, du moment que quelqu’un n’est pas hétérosexuel, pourquoi se gêner ?
    J’attends donc, pour compléter, que d’autres s’en prennent aux asexuels ou aux amateurs de poupées, il n’y a pas de raison.

  42. @ olivier seutet 05 janvier 16:06
    C’est exactement ça : « l’intelligentsia » à la parisienne.
    En même temps, comme dit l’autre, FOG, Georges-O Châteaureynaud, Le Clézio, Louis Gardel ou autre Patrick Besson, aucun de ces écrivains n’a été choqué par les publications de ce pédophile notoirement connu dans leur monde du « Paris people ».
    J’ai entendu dire que monsieur Matzneff est hébergé par la ville de Paris depuis vingt-cinq ans dans un logement social de 33 m2. A quel titre ?

  43. Il paraît que les artistes sont l’avant-garde culturelle de la société.
    Dans cette optique il convient de placer la perversion de GM dans le cadre plus général d’un effondrement de la morale traditionnelle. Une morale peut-elle être autre que traditionnelle, d’ailleurs ?
    On constate depuis 1968 une libération des moeurs qui a fait disparaître tous les cadres qui maintenaient la sexualité dans la sphère de l’intime pour l’exposer dans la sphère publique.
    La démonstration la plus éclatante de cet exhibitionnisme est la Gay Pride, mélange de provocation à l’égard de la morale traditionnelle et d’affirmation qu’aucun tabou ne doit s’opposer à la recherche du plaisir personnel.
    La phase suivante a été la place de plus en plus grande prise par ce qu’on désigne par l’acronyme LGBT dans les sphères médiatiques et politiques où son lobbying tend à devenir déterminant.
    L’affichage du « coming-out » devient presque un passage obligé dans certains domaines culturels et cet affichage devient pénible pour ceux qui ne partagent pas les goûts que la morale traditionnelle réprouve.
    Cette exaspération publique d’une sexualité qui devrait être intime n’est qu’un élément du phénomène plus général qui pourrit l’Occident, c’est-à-dire le relativisme.
    Tout se valant, la pédophilie est un sous-ensemble de la sexualité parmi d’autres.
    La notion de conscience n’existe plus, que ce soit la conscience élémentaire de ce que l’on fait subir physiquement ou la conscience de transgresser une morale qui ne vaut pas plus que l’absence de morale puisque tout se vaut dans un contexte de liberté qui n’est plus liberté mais licence libertaire.
    Ce relativisme est ancré dans les mentalités des élites.
    On le trouve dans les moeurs, mais aussi en politique où il se déguise sous l’aspect du « en même temps », qui évite de hiérarchiser les problèmes.
    La grande habileté des relativistes c’est d’avoir réussi à faire croire que le relativisme était l’état de progrès ultime de la société, avec comme règle juridique les « droits humains » qui utilisés comme ils le sont, constituent la négation de toute société hiérarchisée et donc viable.
    Puisque le relativisme est l’état ultime, celui qui l’accepte est porteur de progrès et celui qui le refuse est qualifié de ringard, c’est-à-dire frappé de mort médiatique et même sociale.
    C’est dans ce cadre que la sphère médiatique et intellectuelle branchée a applaudi les crimes pédophiles de GM, sans même peut-être se rendre compte de la nature vraie de ces crimes, au motif d’un caractère artistique qui reste à démontrer.
    Et le temps ne semble pas le démontrer.
    Bien entendu, que les crimes pédophiles de GM aient été faits dans ce cadre ne les excuse en rien, et les justifie encore moins, et ne saurait être une circonstance atténuante si peu que ce soit.

  44. Denis Monod-Broca

    @ Noblejoué
    « A qui donc, selon vous, les gens changeant de sexe font-ils du mal ? » 
    Réponse : à eux, avec notre complicité complaisante.

  45. Il y a quelques décennies, la pédophilie était cachée par une sorte d’omerta ou même prônée par une pseudo-élite intellectuelle influencée par Mai 68. Loin finalement de transgresser la mode mais seulement, excusez du peu, l’éthique élémentaire, Matzneff a été le produit conforme d’une époque révolue de permissivité à l’encontre des enfants.
    Entretemps, de nombreuses victimes ont parlé de ces faits condamnés par l’Évangile et depuis 200 ans par le code pénal français.
    Elles ont démontré ou rappelé que la pédocriminalité provoque des traumatismes souvent irréparables et irréversibles.
    La mode a changé. C’est un progrès. Mais la légitime indignation et l’unanimité des attaques contre ce vieil homme me met un peu mal à l’aise. Il ne faut pas tomber d’un excès à l’autre en instaurant une sorte de nouvel ordre moral conformiste.
    Je n’ai rien lu de Gabriel Matzneff, mais il a probablement écrit quelques très bons livres dans lesquels il ne fait pas l’apologie de la pédocriminalité. Si on brûlait plein d’excellents ouvrages écrits par des gens pour le moins contestables sur le plan de l’éthique, on retournerait aux siècles précédents, y compris le XXe, dans certains pays où se pratiquaient les autodafés. C’est trop facile de hurler avec les loups.
    Denise Bombardier s’est indignée courageusement il y a trente ans. Elle a plus que bien fait.
    Des personnes comme cela sont exemplaires.
    Je m’interroge: comment des parents peuvent-ils laisser partir leur enfant pendant le week-end ou après les cours sans s’inquiéter d’une certaine absence ? Il me semble qu’il y a là plus qu’une lacune.
    Cela ressemble aux parents qui laissaient leurs jeunes enfants en week-end ou en vacances avec un certain chanteur américain ! Sa renommée était déjà acquise. Est-ce de l’inconscience ou le désir de récupérer de l’argent quelques mois plus tard ?
    Je crois que ce sont les parents les premiers fautifs.
    Je ne fais partie ni des milieux littéraires, ni des milieux politiques et pourtant je sais depuis longtemps que G. M. occupe une HLM de la ville de Paris. Et dans un très beau quartier en plus (on ne l’a pas envoyé dans le XIXe, non non). Si je le sais, cela signifie que les journalistes et les hommes politiques savaient.

  46. Denis Monod-Broca

    @ Herman Kerhost
    « Ouf ! on a échappé à : »
    En autres termes, quand vous ne jugez pas mon commentaire stupide, vous inventez les propos, évidemment stupides, que j’aurais dû écrire et qui ajoutent ainsi à ma stupidité.

  47. Bien au-delà de la vengeance tardive de la victime, ou du remède qu’il lui apporte, « Le Consentement » projette une lumière crue sur l’un des pires méfaits commis par Mai 68 sur notre société : sous prétexte de liberté, offrir l’impunité, pendant des années, à des criminels, protégés aussi par leur statut social, tel GM, qui assouvissent leurs perversions en souillant, en anéantissant des enfants ; « assouvissent »… car, hélas, l’emploi de l’indicatif présent est encore probablement nécessaire.
    Des criminels qui, jusqu’à peu, outre leur cour dévote, sûre d’être sur la voie sacrée d’un monde nouveau sans entraves, ont profité de multiples complicités, actives et passives, que cela aille d’un regard détourné, d’un simple silence – y compris celui de la Justice – à la signature d’une pétition, en passant par l’octroi d’un prix littéraire, un sourire amusé sur un plateau TV ou des injures adressées à Denise Bombardier… Aujourd’hui encore, au milieu de l’opprobre générale, des voix, à peine feutrées, tentent de justifier l’injustifiable.
    Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment a-t-on pu accepter – pire, applaudir – les écrits de GM qui auraient dû n’être que d’infâmes aveux de première comparution ? Comment a-t-on pu, depuis cinquante ans, ne pas nous rendre compte que ce slogan de potache écervelé « Il est interdire d’interdire » causait d’irrémédiables dégâts ?
    Nos pères de la Révolution, eux, le 26 août 1789, bien qu’ils eussent dû se taire pendant des siècles, avaient rédigé la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen », dont l’article 4, comme tous les autres, est autrement plus intelligent, plus sage, plus juste : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. »
    Et la loi, à l’époque à laquelle GM violait VS, punissait un tel acte…
    Plus jamais ça… Plus jamais un pédocriminel, tel GM, étalant ses états d’âme à vomir en tout impunité… Plus jamais un pédocriminel sûr de sa liberté grâce aux règles de la prescription. La solution existe… et la France se grandirait en tentant d’en faire une règle mondiale via les instances onusiennes : considérer tout viol d’enfant comme un crime – imprescriptible – contre l’humanité.
    De même, il est nécessaire, sans porter une atteinte inadmissible à la liberté d’expression, d’interdire la narration et l’apologie d’un tel crime lorsqu’elles sont rédigées par l’auteur de celui-ci, à sa demande ou avec sa complicité. Une interdiction qui doit s’étendre à l’ensemble des médias disponibles. Accepterait-on que Dutroux ou Fourniret publient leurs mémoires ? La Justice, aujourd’hui, rencontrerait, semble-t-il, quelques difficultés à le leur interdire… L’actualité nous montre que relater par le menu les forfaits les plus odieux conduit quelques esprits malades à les reproduire. Mieux vaut donc armer la Justice que lui demander d’aider les victimes.

  48. @ Marc GHINSBERG
    Je n’aime pas le lynchage médiatique, comme vous ;
    Mais vous parlez de Pivot et vous ne savez pas, ou ne vous souvenez pas, que Busnel, le plus grand prescripteur de livres, a invité G. Matzneff en grande pompe, en faisant un doigt d’honneur aux bien-pensants, et c’était en 2015, oui, en 2015. Je ne lui ai jamais pardonné et ai boycotté La Grande Librairie que, pourtant, grande lectrice, je suivais depuis ses débuts.
    J’ai lu le livre de Vanessa Springora et j’ai été terrifiée par sa difficulté à se reconstruire parce que ce « vieux monsieur » continuait à publier sur sa relation avec elle, à lui écrire, la harceler chez elle, à son travail, etc.
    F. Busnel invite V. Springora à sa première émission de l’année, va-t-il présenter ses excuses ou fait-il seulement le buzz ? Je lui en veux plus à lui qu’à ce pédocriminel malade… d’autant plus qu’il passe à travers les gouttes et que personne ne se souvient de son ironie envers les « censeurs » en 2015, qui m’avait révoltée.

  49. @ Denis Monod-Broca
    Je ne pense pas que les transsexuels se fassent du mal, des gens pensent vraiment être d’un autre sexe que leur sexe apparent. Ils se sentent enfermés dans le sexe que les autres leur assignent.
    Je pense même que des gens devraient pouvoir changer de sexe pour d’autres raisons, du moment qu’ils le veulent.
    Mais quand bien même les personnes en question se feraient du tort, notion à préciser, nous n’avons pas le droit d’empêcher les gens de changer de sexe, à mon avis.
    Ce n’est même pas dégradant, comme prendre de la drogue peut l’être quand on en prend de trop puissantes pour soi ou dans de mauvaises conditions, puisqu’un sexe vaut l’autre.
    Quant à la question du remboursement des soins de transition corporelle, c’est comme pour d’autres cas : il faudrait voir ce qui est remboursé, selon quels critères, et opérer un tri.
    Si le critère est la santé des individus, et qu’on pense qu’il en va de la santé des gens d’avoir des enfants ou de changer de sexe, il faut rembourser tout cela.
    Si on pense que non, il vaut mieux s’en abstenir.
    Les transsexuels déplaisent parce qu’ils ne se soumettent pas à leur corps, mais c’est notre lot à tous, nous essayons d’être en bonne santé et de rendre notre apparence conforme à ce que nous croyons être.
    Ils ne font que nous révéler la réalité de ce que nous sommes. Pour une autre chose aussi : les gens croient que leur identité sexuelle est très importante, si on se trompe sur le sexe des gens, ils en font plus de cas que si on les traite de traîtres ou d’idiot, l’humain animal présumé raisonnable est obsédé par le bas-ventre.
    L’homme à l’allure peu virile et la femme à l’apparence masculine vous en voudront à mort d’avoir dit ce que semblait suggérer leur corps, et pour ma part, je pense prudent d’éviter de dire monsieur ou madame avant d’être bien sûr de la personne qu’on a en face de soi. L’ombre, les vêtements, le téléphone, peuvent, entre autre, induire en erreur, prudence donc, comme pour la question de l’âge.
    Non, pour moi, au contraire, les transsexuels sont, mais de moins en moins, des victimes de ce que nous refoulons en général.
    Ils sont peu nombreux, et même pas considérés par la majorité des homosexuels, pauvres gens, c’est dire, mais je défends leur liberté là, puisque j’en ai l’occasion.
    Si certains nous lisent, que leur dire ? Bon courage, et comme nous y sommes encore, bonne année.

  50. Au risque de décevoir, je ne suis pas un admirateur de la liberté d’expression, je lui préfère, et de loin, l’authenticité de l’expression.
    Une liberté de parole libre, trop libre ne peut générer que des excès, c’est la raison pour laquelle nous pouvons entendre nombre de propos d’une malhonnêteté intellectuelle repoussante.
    Ce refus de la liberté d’expression, à tort et à travers, me semble justifier dans une moindre mesure une judiciarisation de la pensée.
    Non pas qu’il faille des gardiens du temple de la morale publique, comme dirait Maître Eric Dupond-Moretti, mais cette morale doit être garantie, solidifiée par l’authenticité de l’expression, c’est-à-dire une expression intellectuellement fondée, scientifiquement prouvée, historiquement vérifiée, statistiquement quantifiable, philosophiquement construite.
    Combien de personnes se plaignent que des personnages publics mentent ?
    La liberté d’expression a permis à Claude Vorilhon, fondateur de la secte des Raéliens, d’affirmer sur un plateau de télévision, qu’il a été conçu par une entité extra-terrestre, belle est la liberté d’expression !
    D’autres vous diront que le sous-sol terrestre est habité, après tout si certaines personnes y croient !
    D’autres vous dirons que les chambres à gaz n’ont pas existé pendant la Seconde Guerre mondiale, après tout, si certaines personnes y croient !
    Non, je crois qu’à un moment donné, il faut responsabiliser le locuteur pour conforter le ou les interlocuteur(s) de la rectitude du langage, de la correction du verbe, en un mot ne pas proférer n’importe quoi.
    J’ai la liberté de penser que Charlemagne n’a jamais existé, la liberté d’expression me donne le droit de le dire, l’authenticité de l’expression, elle, ne me donne pas ce droit car elle fait de moi un falsificateur de l’histoire, un faussaire de la parole.

  51. Herman Kerhost

    @ Denis Monod-Broca | 05 janvier 2020 à 18:31
    Je ne comprends pas votre réaction. Ces propos que nous avons évités sont du même tonneau que ceux dont vous nous abreuvez ici tous les quatre matins. Et même si je me suis permis de m’amuser un peu à votre détriment, ils ne sont en rien exagérés, et reflètent parfaitement votre philosophie de la résignation. Pour ne dire de la lâcheté. Sans compter qu’ils cadrent très bien avec vos commentaires au sujet de cette affaire, et votre désaccord avec les répercussions que pourrait subir G. Matzneff en conséquence de celle-ci.

  52. Denis Monod-Broca

    @ Noblejoué
    « Les pédophiles portent tort aux enfants. »
    Oui, c’est vrai mais, vous savez, ce n’est pas si simple, ceux qui défendaient, ou défendent encore, la pédophilie sont convaincus de le faire pour le bien des enfants.

  53. Cher Philippe,
    « Le parquet de Paris ouvre enfin une enquête », dites-vous.
    C’est certain il y des priorités hautes et de petites défaillances.
    Est-ce si facile d’écrire une scène de sodomie dans un livre ou faut-il en placer une pour réveiller le lecteur ou l’éditeur ?
    Une librairie de livres anciens et de livres rares qui existait à Paris depuis 70 ans ferme et cela n’intéresse pas trop les médias.
    Les éditeurs vivent des jours difficiles et les aides sont rares.
    Sur un site près de Marseille les promoteurs rêvent de couler du béton sur les vestiges d’un oppidum gaulois avec des bols à oiseaux, des poteries étrusques et un rempart intéressant et la légende des noces de la femme à vautours va s’évanouir dans l’indifférence.
    C’est qu’il y en a des choses qui ne passent pas.
    Yannick Jadot, l’écolo, veut construire partout alors qu’il y a plein de restaurations de l’existant à mettre en oeuvre. Il n’a pas compris que ces développements encouragent la délinquance, augmentent les inondations et détruisent l’environnement.
    Quel cadeau pour la biodiversité et l’environnement !
    Tout cela, cela ne passe pas !
    Voilà le parcours: Femmes, n’empruntez plus les coulées vertes pour faire du jogging seules et au lieu de pratiquer un sport de combat pour défendre vos compagnes, messieurs apprenez quelques sourates en kit de survie.
    Le parquet s’est réveillé un peu tard encore une fois.
    Il est possible de blesser des enfants, de saccager des vies, de refuser de voir et même d’en être fier.
    Aujourd’hui, la relève de ces écrits, c’est de filmer ses crimes et de les diffuser au plus grand nombre sur le net.
    Aristote s’est bien trompé, Euclide n’avait pas compris qu’il n’existe pas une géométrie unique mais une infinité de géométries, Descartes a fait une erreur, Damasio une autre, alors pourquoi le parquet ne serait pas perfectible?
    françoise et karell Semtob

  54. @ Vamonos | 05 janvier 2020 à 09:43
    « Pourquoi ces actes n’ont-ils pas donné lieu à poursuites ? Peut-être parce que plainte n’a pas été déposée. »
    Je suis sciée. Pour instruire une affaire aussi énorme que dans le cas présent, est-il obligatoire de déposer une plainte auprès du procureur, alors au courant des faits par la presse et autres pour prendre l’initiative d’ouvrir le dossier sur des faits connus de tous ? La justice n’est-elle pas garante des lois par procuration de la protection des citoyens et des victimes ? Belle excuse, quand on veut protéger celui qui ne mérite pas et laisser la ou les victimes sur le bord de la route et dans leur désarroi, il suffit de prononcer « affaire classée sans suite » ou « non-lieu ». Ça arrange certains et il y en un paquet de ceux qui doivent se planquer en ce moment pour ne pas être mouillés à leur tour. Ils préfèrent jeter la pierre à Denise Bombardier et à Vanessa Springora. C’est le monde à l’envers ! D’un côté se taire c’est pas bien, et de l’autre parler c’est pas bien non plus. Alors quoi !

  55. @ Cyril Lafon | 05 janvier 2020 à 20:47
    Très joliment dit, c’est très juste. La liberté d’expression doit exprimer la vérité et les faits prouvés et pas diffuser les mensonges, des calomnies ou balancer des fausses rumeurs sans en vérifier la teneur à la source. Qu’elles soient orales ou écrites il faut être prudent. Beaucoup sont ceux, malheureusement, qui écrivent sur le Net des histoires à dormir debout, tellement grosses que seuls les avertis, les éduqués et instruits ne se laissent pas prendre dans le filet. Restent les incultes, les ignorants, les petits du cerveau qui gobent tout ce qu’ils lisent ou entendent. Les dégâts par la suite sont énormes. Difficile ensuite d’éteindre le feu. Le mal est fait.
    ———————————
    @ breizmabo | 05 janvier 2020 à 17:15
    « J’ai entendu dire que monsieur Matzneff est hébergé par la ville de Paris depuis vingt-cinq ans dans un logement social de 33 m2. A quel titre ? »
    J’attribue « monsieur » à quelqu’un de bien. Celui dont on parle n’est autre qu’un criminel qui a osé en plus aller pleurer à la Mairie de Paris pour avoir un logement dans le plus beau des quartiers à prix dérisoire. Le bouquet final, depuis 2002, c’est que G. Matzneff est bénéficiaire en plus de l’allocation annuelle aux auteurs. Il a reçu 160 500 euros d’argent public.
    Ils sont tous tombés la tête à l’envers ! C’était pour remercier le diabolique pervers, le dépravé, des bienfaits qu’il a produits en éduquant de très jeunes enfants à la sexualité morbide ? La Mairie de Paris : le maillon faible ou complice indirect qui prétend n’avoir aucune légitimité pour mettre fin à son bail ? Vous m’en direz tant !
    Combien Matzneff a gagné pour publier ses livres de gros cochon ?

  56. @ Denis Monod-Broca
    « …ceux qui défendaient, ou défendent encore, la pédophilie sont convaincus de le faire pour le bien des enfants ».
    Certains le disent, certains le croient. Mais enfin, on a aussi dit coloniser pour les sauvages, que les femmes avaient besoin de la juste tutelle des hommes et autres choses semblables.
    Pourquoi ? Il est plus valorisant de se voir comme un sauveur que comme un prédateur.
    Et puis, le discours passe mieux… Vous imaginez dire le plaisir pris à avilir ? Pourtant, ah, pourtant, il existe.
    Mais en somme, les concernés ne feront pas leur Sade, et il faudrait un écrivain allant plus loin que le « divin » marquis dans une époque qui s’y prête moins. L’abuseur normal abuse, il ne glose pas, surtout sans justification, en tout cas audible.
    Mais on peut faire le mal parce qu’on sait qu’il ne faut pas, « démon de la perversité », ou parce qu’on ne croit pas au mal, le type le plus fort a le droit et la vocation de piétiner le faible, et plus l’écart est grand, entre voyons au hasard, un génie riche et un enfant, plus le traitement est cruel, et plus on exprime, et artistiquement si on veut, son privilège.
    Si je n’étais pas si triste, je pourrais vous improviser un texte à jouer avec la censure.
    Mais je n’ai pas envie d’interpréter les pédophiles sadiques ou non ce soir, pour ne pas caricaturer, il faut de l’empathie, or j’ai déjà mal au cœur, et je ne vois pas de raison de m’acharner pour un commentaire.
    D’ailleurs personne ne veut croire que certains font le mal en le sachant et en le voulant ou alors au contraire que tous les pédophiles ne veulent pas faire le mal…
    …alors je ne vais pas écrire Cinquante nuances de pédophilie.
    Si j’avais le choix entre sauver l’âme, si ça existe, ou disons, rendre mille abuseurs d’enfants sains au prix de la vie d’un enfant, je n’hésiterais pas, je sacrifierais tous les abuseurs.
    Pour vous dire combien ils sont secondaire pour moi : c’est le salut des enfants qui prime.
    Car ils sont innocents, et la suite de leur vie sera déterminée par la souillure indélébile portée sur eux par l’abuseur.
    Question de priorité et non volonté de diaboliser : en somme, les humains ne s’étant pas créés eux-mêmes, on peut considérer qu’il est immérité d’être affecté de pédophilie – ni plus ni moins que toutes les tares qui nous frappent – plaindre les pédophiles et féliciter ceux qui ne passent pas à l’acte plutôt que des les mettre dans le même sac que les prédateurs.
    D’un autre côté, des gens s’en prennent aux enfants sans en avoir grand appétit, parce qu’ils sont un plat commode et à leur portée. Ils sont évidemment plus coupables que les personnes affligées de désirs pédophiles.
    Je pense qu’il n’est pas impossible que les humains se comportent à peu près bien, mais que cela leur est très difficile.
    Ce qui fait que quand je n’ai pas, en priorité, de victimes à défendre, je veux bien compatir au sort des transgresseurs. Quand on ne combat pas l’accroissement du malheur, on peut déplorer celui qui existe.
    Je ne veux ni dire des comportements injustifiés justifiés ni faire comme si les gens avaient choisi d’être mimétiques, donc lyncheurs, et je ne sais quoi qui après débouche chez certains sur la pédophilie.
    Il faut être juste avec tous, et veiller sur les plus faibles avant tous les autres. Dans cette optique, mieux vaut qu’on soit très brutal avec retard avec des abuseurs autrefois choyés que de continuer à les encenser voire de venir les mettre en cause avec des élégances qui sont tant imméritées qu’hors de saison.
    La honte extrême doit équilibrer l’entre-soi salonnard et la complaisance médiatique de tant d’années.
    C’est nécessaire, dans tous les sens du terme, un mécanisme et un moindre mal face à une réaction moins efficace.
    Moins on pense la prévention, plus la répression doit corriger le laxisme initial.
    Je pense que cela va changer peu à peu. Pourquoi ? Toutes les institutions comme les parents des victimes ont failli, il est clair qu’il faut tout réformer, ce qui évite de perdre son temps à chercher qui est plus ou moins coupable.
    Les enfants sont de plus en plus valorisés socialement et l’autorité, moins, on sera donc moins tenté de sacrifier les premiers aux secondes.

  57. Tous les scandalisés par le passé sulfureux de Gabriel Matzneff, à juste titre, mettent en cause le climat en matière de moeurs faisant suite à Mai 68. Mais ils omettent de dire que la complaisance de nos élites ne date pas de cette époque, ils devraient se souvenir de l’affaire des « Ballets roses » en 1959.
    Un ex-président du conseil, André Le Troquer, qui avait 73 ans au moment des faits, et plusieurs notables furent inculpés et condamnés pour avoir participé à des bacchanales en compagnie d’adolescentes âgées de 12 à 20 ans, et dont les parents de certaines les encourageaient à ces pratiques, espérant y trouver des avantages. Je rappelle que cela se passait en 59 et non après 68, le principal coupable avait 73 ans et non 50 comme Matzneff, et il était surtout connu comme politicien opportuniste !

  58. Marc GHINSBERG

    @ Jachri
    « Mais vous parlez de Pivot et vous ne savez pas, ou ne vous souvenez pas, que Busnel, le plus grand prescripteur de livres, a invité G. Matzneff en grande pompe, en faisant un doigt d’honneur aux bien-pensants, et c’était en 2015, oui, en 2015. Je ne lui ai jamais pardonné et ai boycotté La Grande Librairie que, pourtant, grande lectrice, je suivais depuis ses débuts. »
    Effectivement je ne connaissais pas cette invitation. En la recherchant sur Internet, j’ai trouvé plus étonnant encore : Frédéric Taddéï a reçu le 3 décembre 2019 GM dans son émission « Interdit d’interdire » sur RT France pour une interview d’une heure. Accablant.
    https://m.youtube.com/watch?v=eAbXDPXxyCo

  59. Denis Monod-Broca

    @ Herman Kerhost
    « …votre philosophie de la résignation. Pour ne pas dire de la lâcheté. »
    Crier avec la meute contre un vieillard sans défense, trente ans après les faits, c’est du courage, ça, selon vous ?!?…
    Matzneff est un moderne pharmakos, cette victime expiatoire des cités grecques de jadis, qui était promenée rituellement à travers les rues de la ville sous les injures, les crachats, les coups de la population rassemblée…

  60. L’Affaire progresse ! Va-t-elle s’effondrer comme un soufflé ?
    Philippe Bilger a réglé le compte de l’administration de la Justice, laquelle se retrouve discréditée. Cela ne va pas faire bouger les lignes, la question étant de nature politique !
    Toutefois trois faits nouveaux sont apparus qui pourraient provoquer un ébranlement salutaire.
    D’abord la découverte du statut d’ « auteur vieillissant ayant de faibles revenus » (!) – 160 000 € perçus depuis 2002 – pour s’être vu refuser une « bourse d’écriture » à laquelle les « écrivains retraités » n’ont pas droit.
    Pour obtenir ce statut, Matzneff aurait « remué ciel et terre pour faire pression sur le CNL, sur Aillagon ministre de la Culture, et sur des personnalités importantes, membres de l’Académie française ou prix Goncourt, qui sont intervenues en sa faveur ».
    Dans la bonne société on est toujours prêt à secourir les siens !
    Ensuite il bénéficiait depuis 1994, sous la mandature de Chirac, d’un appartement PLI de la Ville de Paris (33 m² dans le 5ème), dont il disposera à vie en raison de son âge et de ses faibles ressources financières !
    Bien entendu on ne peut pas ne pas se rappeler à cette occasion les trois appartements occupés par la famille Juppé dans les années 95 dans des conditions analogues.
    Dans la bonne société politique on est toujours prêt à secourir les siens !
    Mais tout ceci n’est que banale affaire d’argent. Il y a bien pire !
    Madame Vanessa Springora, la petite coquine immature, « le bonbon qui fondait dans sa bouche », vient de déclarer que sa mère avait employé le mot « pédophile » pour qualifier l’individu qui fréquentait assidument sa fille, un terme « associé à l’enfance » selon l’écrivaine qui ajoute :
    « Ce serait faux de dire qu’il n’y a eu aucune alerte. En revanche, il n’y a eu aucune tentative pour mettre fin à cette histoire. Ma mère est vraiment dans le regret de ne pas être allée plus loin. Elle était dans un état d’esprit qui ressemblait à celui de la fin des années 70, qui était : ‘Il est interdit d’interdire’. »
    Se rend-elle compte qu’elle charge ainsi sa mère de l’accusation de complicité de crime, d’incapacité notoire à élever des enfants, d’être une mère maquerelle ?
    Si ça veut marcher, combien vont-ils être dans le box des accusés dans ce procès à venir… qui ne viendra pas !

  61. Catherine JACOB

    @ Alain MEYET | 05 janvier 2020 à 03:34
    « Mais je crois que ce blog a essentiellement pour but d’informer »
    Mission remplie. Je viens d’apprendre grâce à vous l’existence de Guy Hocquenghem dont la lecture subséquente de sa biographie a été très instructive. J’ai vu que sa famille résidait à Châtenay-Malabry comme par ex. le philosophe Paul Ricoeur, qu’il avait fréquenté le lycée Henri IV comme Emmanuel Macron, que ce normalien qui n’a pas suivi le parcours classique des normaliens puisqu’il a négligé de se présenter à l’agrégation, avait situé la place des luttes homosexuelles au sein des luttes révolutionnaires, que sa thèse de philosophie résultait de la réunion de divers textes déjà édités par ailleurs ainsi que des inédits publiés ultérieurement, qu’il avait également été chargé de cours de philosophie à l’université de Vincennes-Paris-VIII, aux côtés de René Schérer – sa première relation amoureuse à l’âge de 15 ans, qui enseigna à Henri IV et qui dans ses écrits a fait l’apologie de la pédophilie -, Gilles Deleuze et François Châtelet, au sein du département fondé par Michel Foucault et que comme ce dernier, il était décédé du Sida mais avait eu le temps de publier une vingtaine d’ouvrages parmi lesquels, vu le sujet du billet, je retiens :
    1. Avec René Schérer, Co-ire : album systématique de l’enfance, 1976
    2. Fous d’enfance : qui a peur des pédophiles ? incluant une contribution de Gabriel Matzneff, 1979
    3. La Beauté du métis : réflexions d’un francophobe, Paris, Ramsay, 1979.
    4. Les Petits garçons : roman (1983) inspiré d’une affaire d’abus sexuels sur mineurs, l’affaire Coral
    J’ai également appris l’existence à l’occasion de cette lecture, de la théorie queer qui théorise le hors-norme. Je ne connaissais sous cette même phonétique, que les les Kères qui sont des divinités infernales qui apparaissent dans l’un des ouvrages de Philippe Lacoue-Labarthe qui a enseigné à la Faculté de philosophie de Strasbourg.
    J’ai jeté un œil également sur « L’affaire de Versailles » à l’occasion de laquelle trois hommes ont comparu devant la cour d’assises de cette ville pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de 15 ans et pour avoir pris en photo leurs partenaires ».
    Parmi les signataires d’une pétition estimant que les trois ans de détention préventive avaient suffisamment sanctionnés « quelques baisers et des caresses », figurent Louis Aragon, Francis Ponge, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Gilles Deleuze, André Glucksmann, Guy Hocquenghem, Bernard Kouchner, Jack Lang, Gabriel Matzneff, Catherine Millet, Jean-Paul Sartre, René Schérer et Philippe Sollers, ce qui est très instructif et explique beaucoup de choses relativement à cette époque, surtout lorsque l’on sait qu’un conseiller de l’Ambassade de France à Tokyo, agrégé de grammaire si je ne m’abuse, était de cette « confrérie » on va dire, particulièrement sectaire mais dont le sectarisme, quelque part, s’explique.

  62. A ceux qui ont un peu trop tendance à considérer que les pervers pédophiles sont par essence des bobos gauchistes germanopratins, je ferai remarquer que Gabriel Matzneff a toujours entretenu des liens privilégiés avec une partie de l’extrême droite.
    C’est ballot quand même !

  63. Article ci-dessous de Michel Onfray concernant la pédophilie…
    https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/antimanuel-de-pedophilie
    Personnellement, un peu lasse de toutes ces histoires.
    La pédophilie et l’écologie, deux excellents sujets très porteurs pour éviter les vrais sujets qui fâchent.
    E. Macron va aussi nous servir et resservir les commémorations en l’honneur de Charles de Gaulle… Il va copier Hollande et les commémorations sous la pluie ? Il sera si petit le roitelet comparé à notre grand homme de Gaulle. Pas certain que ce soit un bon plan pour nous faire oublier le présent !
    Après Villejuif , la ville de Metz est touchée.
    L’agresseur était fiché S et en plus connu « favorablement » pour sa radicalisation … Mais il continuait à se balader, libre comme l’air.
    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/metz-un-homme-brandissant-un-couteau-blesse-par-la-police-20200105
    Dommage, l’islamiste au couteau (appelons un chat, un chat) a seulement été blessé par la police. Va encore falloir lui payer les soins psychiatriques…

  64. Xavier NEBOUT

    Nous pouvons voir ici avec satisfaction que la plupart des Français n’avaient pas pris conscience de ce qu’a été 1968.
    Serge HIREL nous rappelle que pour les révolutionnaires de 1789, la liberté n’avait de limite que la nuisance à autrui.
    Frédéric Mitterrand va alors nous dire qu’il faisait oeuvre de bienfaisance en payant ses jeunes victimes, et l’autre que la jeune ado prenait du plaisir.
    Le problème est qu’ici comme ailleurs, on perd le sens des mots. On appelle en effet viol ce qui n’en est pas un pour ne pas avoir été commis par la force ou la ruse, cela pour dire que la violence peut être psychologique. Et ensuite, on n’a plus rien pour revenir à ce dont il s’agit réellement, et qui est le détournement de mineur.
    Et comme un détournement signifie que l’on s’est écarté du droit chemin alors qu’il n’y a plus de droit chemin depuis la « libération » de 1968, on en revient donc au viol qui n’en est pas un.
    Si bien que rien ne tient debout ni du côté de l’accusation ni du côté de la défense.
    Il faut donc en revenir à la définition du droit chemin. Or, cela relève d’une autorité spirituelle qu’on a reniée en 1905 notamment, et qui s’est effondrée avec Vatican II.
    Et voilà pourquoi l’Islam nous envahira si un miracle n’intervient pas.
    Seul espoir de salut à ce jour: Marion Maréchal si elle existe réellement.

  65. Mary Preud'homme

    @ Ellen | 05 janvier 2020 à 23:57
    « Combien Matzneff a gagné pour publier ses livres de gros cochon ? »
    Si ce pervers a publié à l’époque ce genre de « saloperie », c’est qu’après avoir passé la barre du comité de lecture (dont on connaît habituellement les exigences) il s’est trouvé un éditeur complaisant et complice aux goûts salaces qui a sacré ce tueur d’innocence comme nouveau génie de l’écriture et a fait sa promotion auprès des médias.
    Alors que bien des auteurs talentueux, mais qui refusent de se déshonorer et faire un racolage honteux en corsant leurs texte d’histoires graveleuses ou de pornographie, restent sur la touche. Sachant que dans l’esprit de nombre de ces marchands de papier Q pour vendre, il faut choquer et étaler sa laideur et sa pourriture !
    Ainsi, quelle décadence de ces éditeurs sans scrupule, seulement préoccupés par l’appât du gain et qui ont leur part de responsabilité dans cette décadence, contribuant de ce fait grandement à la dépravation des mœurs !
    Alors que la littérature (notamment la poésie) devrait avoir pour fonction première d’éduquer, élever, et faire rayonner tout ce qu’il y a de plus beau et de plus noble en l’homme.

  66. Enfonçons une porte largement ouverte: tout le monde connaissait le comportement déviant de ce pervers. Si on en croit le dossier publié hier par le Journal du Dimanche, Mitterrand, d’Ormesson, Sollers, Tillinac et combien d’autres n’ignoraient rien ni de ses frasques germanopratines, ni de son goût pour le tourisme sexuel. Quant à la justice, dès 1975, il aurait été visé par une plainte pour détournement de mineurs. Le journal parle d’un demi-siècle pendant lequel Matzneff a collectionné les victimes juvéniles.
    Le silence de tous est un délit: la non-dénonciation de crime ou délit est punie par le Code pénal. Tous ceux qui figurent sur le carnet d’adresses du délinquant présumé en sont coupables. Notamment ceux qui sont mentionnés ci-dessus. Et tel ou tel ministre de la Justice de l’époque qui frise avec une complaisance satisfaite son brin de moustache sur les plateaux de la télé.
    Dans ces conditions, s’en prendre au seul Pivot est une indignité. Confessons notre responsabilité au lieu de nous en prendre aux autres.

  67. @ Xavier NEBOUT 6 janvier à 10 h 59
    Pourquoi toujours conclure vos excellents commentaires par une phrase de mauvais goût ?

  68. Étant déjà intervenu sur le billet précédent portant sur Gabriel Matzneff, je n’envisageais pas de faire un commentaire sur le présent billet. Toutefois, les commentaires m’ont paru d’une excellente tenue. J’ai retenu notamment ceux d’Alain MEYET | 05 janvier 2020 à 03:34, de Tipaza | 05 janvier 2020 à 17:30, Serge HIREL | 05 janvier 2020 à 19:27, Véronique Raffeneau | 05 janvier 2020 à 14:04 et Catherine JACOB | 06 janvier 2020 à 09:38.
    Véronique Raffeneau rappelle à juste raison que l’indulgence des Parquets quant à la pédophilie visait essentiellement certains milieux parisianistes, notamment germanopratins. L’appartenance à certains milieux littéraires valait absolution. En province, les poursuites existaient. Quant à l’affaire des ballets roses évoquée par Trekker, elle a aussi en son temps montré les complicités qui existaient dans certains milieux parisiens.
    J’ai vu apparaître dans les signataires de 1977 le nom de Catherine Millet. Ce qu’écrit Tipaza sur la morale et le caractère initialement privé de la sexualité et exalté comme devant être public depuis quelques décennies (l’injonction d’ « outing », par exemple, considérée comme étant un progrès social ultime) m’a paru fondamentalement vrai. Il suffit d’observer qu’à présent l’islamisme progresse sur le terreau fertile de la dépravation apparente des sociétés occidentales, la française en particulier.
    Pour en revenir à Catherine Millet, l’ouvrage (?) qu’elle a fait paraître en 2001 s’intitulait « La vie sexuelle de Catherine M. ». A l’époque j’avais vu le livre dans les rayons de la FNAC : je l’avais simplement feuilleté et l’avais aussitôt reposé, pris par une forme d’écœurement lié à un tel étalage abject. De fait, elle s’inscrivait dans la même logique « littéraire » que Gabriel Matzneff d’étaler ses pratiques sexuelles. Que n’a-t-on entendu la presse parisienne louer la qualité de l’ouvrage… Je n’ai pas cherché à savoir si elle était passée elle aussi chez Bernard Pivot, mais dans mon souvenir, elle était bien passée dans des émissions littéraires ! Ah ! le style !
    En ce qui concerne Gabriel Matzneff, les faits me semblent prescrits et je vois mal la justice le poursuivre aujourd’hui. D’autant que Gide avait eu un parcours littéraire de même nature que lui et c’était avant la Seconde Guerre mondiale. Je ne sache pas qu’alors la Justice se serait auto-saisie pour le poursuivre…
    Mais cette question n’est pas nouvelle. Elle date d’au moins 2400 ans. Pour s’en persuader, il suffit de relire Platon et son banquet (http://rozsavolgyi.free.fr/cours/civilisations/platon banquet resume/).

  69. Denis Monod-Broca

    @ Archibald
    Il est assurément plus confortable d’être le chat que d’être la souris, d’être celui qui inflige crachats et coups que d’être celui qui les reçoit, mais à condition de s’aveugler sur soi-même et sur ce que l’on fait.
    La justice est saisie.
    Le premier rôle de la justice n’est-il pas de nous dissuader de jouer les justiciers ?

  70. « Ali – c’était le nom de mon jeune porteur(…)sur le sable en pente, jette châle et manteau; il s’y jette lui-même et, tout étendu sur le dos, les bras en croix, commence à me regarder en riant. Je n’étais pas niais au point de ne pas comprendre son invite; toutefois je n’y répondis pas aussitôt(…)Il rejeta au loin sa veste et se dressa nu comme un dieu(… )son corps était peut-être brûlant, mais parut à mes mains aussi rafraîchissant que l’ombre. » (Gide – « Si le grain ne meurt »)
    Comment juger ce souvenir de Tunisie d’un futur prix Nobel de littérature ?

  71. @ Achille | 06 janvier 2020 à 10:41
    « …je ferai remarquer que Gabriel Matzneff a toujours entretenu des liens privilégiés avec une partie de l’extrême droite. »
    Il a aussi entretenu des liens privilégiés avec Mitterrand. Et il a voté pour Mélenchon aux dernières présidentielles.
    Merci à Marc Ghinsberg du lien avec l’émission de Taddéï.
    GM m’y apparaît comme intransigeant à l’égard des autres et indulgent envers lui-même.
    En l’écoutant je me dis que Deviro n’a peut-être pas tort de se demander s’il va se suicider. On voit qu’il y pensait déjà du temps de sa splendeur. Et sa figure ressemble à un masque mortuaire. Ce serait culpabilisant pour tous ceux qui dénoncent ses pratiques, et en premier lieu pour Vanessa Springora. Affreux.

  72. @ Achille | 06 janvier 2020 à 10:41
    « A ceux qui ont un peu trop tendance à considérer que les pervers pédophiles sont par essence des bobos gauchistes germanopratins, je ferai remarquer que Gabriel Matzneff a toujours entretenu des liens privilégiés avec une partie de l’extrême droite. »
    @ Denis Monod-Broca | 06 janvier 2020 à 07:55
    « Crier avec la meute contre un vieillard sans défense, trente ans après les faits, c’est du courage, ça, selon vous ?!? »
    Totalement d’accord avec vos propos, Achille et Denis Monod-Broca. Par contre je m’étonne que mon commentaire sur André Le Troquer et les « Ballets roses », n’ait suscité aucune réaction sur ce blog, bien que les faits aient été a priori pires que ceux imputés à Matzneff !
    Mais le protagoniste principal étant décédé depuis des lustres et n’ayant pas brillé par ses écrits, cela explique peut-être cette différence ?
    Lyncher un vieillard, tenter de la faire expulser de son modeste logement et obtenir la suppression de ce qui s’apparente à son minimum vieillesse : les Fouquier-Tinvillle sont nombreux sur ce blog !
    Que Gabriel Matzneff ait été un personnage répugnant dans sa vie sexuelle et qu’il en ait fait des livres à succès ne justifie pas l’hallali actuel. Premièrement, tous ses faits pédocriminels et son emprise sur des filles de 14-15 ans semblent a priori prescrits*, et c’est un homme de 83 ans quasi ruiné.
    *Depuis les révélations de Vanessa Springora aucune autre plainte n’a été déposé, ni témoignage(s) à charge.

  73. Michelle D-LEROY

    La pédophilie de G. Matzneff était revendiquée et offerte à tous ses lecteurs. C’est donc bien qu’éditeurs, lecteurs, critiques littéraires n’étaient pas choqués. Pensaient-ils que cela restait fictionnel et seulement cela ?
    C’était une époque post-soixante-huitarde où les moeurs étaient dits libres et débridés. Admettons mais tout de même comment fermer les yeux sur de tels actes ?
    D’autres que Matzneff se vantaient de faire du tourisme sexuel avec des petits garçons, de se laisser déshabiller par des enfants, payaient des jeunes garçons dans leurs riads au Maroc, sur des péniches, sans que ne s’élèvent d’indignations par des intellectuels qui même outrés intérieurement se taisaient ; parce que les personnalités en vue auraient pu nuire à leur carrière ?
    Aujourd’hui, fort heureusement, les choses ont évolué et ces déviances pratiquées par des gens puissants et même lambda sont pourchassées. Tant mieux. Au moins, dans notre époque sombre, quelque chose de très positif… à condition par contre qu’on ne dénonce pas juste par détestation, ce qui serait pire que tout. Nous savons que des fausses déclarations sont parfois tragiques et que le rôle de la police et de la justice est difficile pour dénouer le vrai du faux.
    Sans vouloir amoindrir les actes pédophiles qui restent à mes yeux les pires « saloperies », je m’interroge sur les parents de ces ados ou de ces enfants. Fermaient-ils les yeux par confort financier ? Car dans ce cas ce serait aussi ignoble que la pratique pédophile elle-même.

  74. @ Marc GHINSBERG
    Merci pour le lien, encore plus récent, pour cette émission de Frédéric Taddéi… que je ne connaissais pas ! C’est accablant.
    François Busnel reçoit Vanessa Springora pour son livre digne et posant bien les problèmes, « Le consentement », à La Grande Librairie de ce mercredi soir… Je vais regarder l’émission, cette fois-ci, va-t-il présenter ses excuses ? En tout cas, je crois qu’il n’a pas intérêt à se louper parce que je ne suis pas la seule à l’avoir interpellé…

  75. @ Xavier NEBOUT
    L’acte de Gabriel Matzneff n’est pas un simple détournement de mineur. L’auteur (sans jeu de mots) ne s’est pas contenté d’empêcher Vanessa Springora de « rester sous la protection des personnes qui disposaient [vis-à-vis d’elle] de l’autorité parentale », en l’occurrence sa mère. Il y a eu viol, le consentement – avoué – de la victime ne pouvant pas être opposé à cette qualification dans la mesure où elle n’avait pas atteint l’âge de la majorité sexuelle (15 ans).
    En revanche, GM a fait usage de la force, l’un des critères qui définissent le viol. Non la force physique – bien que… -, mais la force mentale, qualifiée désormais d’ « emprise ». Ceci est d’ailleurs au cœur même de l’ouvrage de VS. A cette force, il semble permis d’ajouter la ruse, car quiconque sain d’esprit ne croit pas un instant à une parcelle de sincérité de ses déclarations d’amour à ses multiples amants et amantes. Il continue de se servir ce cette fable pour tenter d’éviter les assises si la Justice parvient à identifier un ou plusieurs de ses crimes non encore prescrits.
    —————————————–
    @ Trekker
    Les « Ballets roses »… Bien sûr ! Sinon le même milieu, du moins les mêmes dépravations. Mais dans un tout autre contexte : les incriminés, qui, eux, savaient être hors de la morale et des lois, ne revendiquaient pas leurs forfaits. Bien au contraire. Et c’est une enquête de police et un entrefilet dans « Le Monde » du 10 janvier 1959 se faisant l’écho d’un mandat de dépôt, qui a déclenché le scandale médiatique, alors que la Justice faisait déjà son travail. Les condamnations n’ont pas tardé. Elles ont été prononcées le 9 juin 1960.
    Pour ce qui est des adeptes de « l’interdiction d’interdire », il a fallu attendre plus de trois décennies pour que la Justice annonce un début de réaction. Et un passage par les assises de GM est tout sauf certain…
    ————————————————–
    @ Cyril Lafon
    « Au risque de décevoir, je ne suis pas un admirateur de la liberté d’expression, je lui préfère, et de loin, l’authenticité de l’expression »…« c’est-à-dire une expression intellectuellement fondée, scientifiquement prouvée, historiquement vérifiée, statistiquement quantifiable, philosophiquement construite. »
    Personnellement, je doute de la solidité de trois de ces critères.
    La vérité historique : l’actualité nous offre un exemple. CGT et Premier ministre s’accordent sur un point : la retraite par répartition a été voulue par le Conseil National de la Résistance et créée par les ordonnances du 4 octobre 1945. Ce qui est parfaitement faux. La répartition a été créée en France le 14 mars 1941 par une loi signée par le Maréchal Pétain, qui mettait fin ainsi au système de capitalisation jusqu’alors en vigueur (article de Philippe Simonnet, ancien professeur à Paris-X, dans « Le Monde » du 3 janvier 2020). L’Histoire est écrite par les vainqueurs…
    Autre exemple, lui quotidien : demandez aux gendarmes : si un banal accident de la circulation a dix témoins, ils enregistrent dix déclarations différentes…
    Les statistiques : sur le chômage et l’emploi, selon qu’ils proviennent de l’Insee, de Pôle Emploi ou du Bureau International du Travail, les chiffres sont différents, chacune de ces institutions ayant ses propres définitions… Cela est encore plus vrai pour les sondages. Le résultat dépend essentiellement de la formulation des questions…
    Les preuves scientifiques : au risque de provoquer un tollé, faut-il rappeler que la communauté scientifique ne compte pas que des tenants du réchauffement climatique et que les rapports du GIEC sont picorés par les médias qui, univoques, oublient les éléments développés par les climatosceptiques ?
    Pour ma part, je suis attaché viscéralement à la liberté d’expression, mais peut-être encore plus à l’honnêteté de l’émetteur, ce qui suppose une ferme volonté de sa part de contrôler ses affirmations, de croiser ses sources, de se montrer circonspect au moindre doute. L’erreur reste possible, mais elle doit être de bonne foi, sinon c’est une faute. Et celui qui la découvre ne la lui pardonnera pas et se détournera de lui. Le 10 mai 1927, « La Presse » un quotidien centenaire, a annoncé l’atterrissage à New York de Nungesser et Coli. Le titre a disparu quelques mois plus tard, faute de lecteurs. A bon entendeur salut, les « rézososios » !

  76. Robert Marchenoir

    @ Marc GHINSBERG | 06 janvier 2020 à 07:40
    Très intéressante, l’interview de Matzneff que vous nous indiquez (sur RT, hélas). Je conseille à tout le monde de l’écouter de près pour comprendre vraiment le personnage.
    Ne vous laissez pas distraire par des impressions superficielles. Notez bien ce qu’il dit. C’est un arnaqueur de première.
    Et attention : les propos révélateurs ne parlent pas de sexe. N’attendez pas de détails croustillants. Ce n’est pas le sujet.
    A part ça, il a pris, sur le tard, une ressemblance stupéfiante avec François Mitterrand. Une autre sacrée crapule.

  77. Eh bien, je serais pour la « damnatio memoriae » des pourceaux qui se prennent pour des dieux, et je voudrais ne pas en parler, mais il semble que cela soit sans issue…
    Dans ce cas, je soulignerai que l’hypocrisie, le mensonge et la forfaiture se battent pour se tenir sur le haut de cette vague médiatique.
    Ainsi, on peut s’interroger sur beaucoup de choses, mais une est acquise : il est difficile d’échapper, sans l’aide des adultes, à ceux qui avec eux, parmi eux se glissent, se lovent, s’entortillent, s’immiscent, et viennent sans danger flétrir et souiller l’âge tendre et fragile.
    Ceux là sont sans lumière, sans musique, sans couleur, sans paysage, sans le ciel, sans la terre, sans la forêt et sans la mer, ils sont vides, et ce vide ils veulent le remplir de ce qui est le plus vivant : l’enfance.
    Bien sûr, ils regardent partout, cherchant l’appui, le soutien, une épaule, une main, tandis que dans le cloaque, leur être s’enfonce.
    Ils s’étonnent et gémissent, car ils se prennent pour Apollon…
    Eros n’a pas de flèche d’or pour tous les déchets, il n’a pas non plus de flèche de plomb pour toutes les jeunes filles.
    Peuvent-elles fuir ?
    La métamorphose, qui fait échapper à l’étreinte refusée, de feuilles couvre les cheveux, de bois couvre la peau, et le cri reste dans la bouche béante.
    Ainsi, celui-ci patinait sur le lac gelé, et derrière lui, comme derrière la comète, brillaient les esprits forts, faisandés, mais cette femme a jeté sur la glace son livre.
    Vous et moi avons entendu le bruit strident, et voilà que se fend la glace par mille craquements, les remous tumultueux, les vagues souterraines, s’enflent et soulèvent, comme une coquille, la vitre derrière laquelle il se croyait à l’abri de la fin désastreuse.

  78. @ Mary Preud’homme | 06 janvier 2020 à 11:22
    « Alors que la littérature (notamment la poésie) devrait avoir pour fonction première d’éduquer, élever, et faire rayonner tout ce qu’il y a de plus beau et de plus noble en l’homme. »
    Bien d’accord avec vous. Et c’est là qu’est notre désolation générale.
    Il est urgent que la France se réveille et fasse un grand ménage dans tout ce qui nous détruit.

  79. @ Serge HIREL | 06 janvier 2020 à 19:35
    « …un entrefilet dans « Le Monde » du 10 janvier 1959 se faisant l’écho d’un mandat de dépôt, qui a déclenché le scandale médiatique, alors que la Justice faisait déjà son travail. Les condamnations n’ont pas tardé. Elles ont été prononcées le 9 juin 1960. »
    La justice fut d’une « extrême rigueur » dans ses condamnations : André Le Troquer écopa d’un an de prison avec sursis et 3 000 francs d’amende, trois autres protagonistes qui étaient des notables n’eurent que 18 mois avec sursis et de 3 000 à 6 000 francs d’amende ! Le pourvoyeur en chair fraîche de ces soirées, un ex-chauffeur de la DST, écopa lui de quatre ans de prison en appel…
    Bien sûr les incriminés ne publièrent pas leurs forfaits, et même ne les revendiquèrent jamais. Ne pas oublier qu’en 1959, époque où les faits furent découverts, la justice était plus que sévère en matière de moeurs : entre autres pour propagande ou usage de contraceptif, etc. Il en était de même pour l’immense majorité de la société civile.

  80. « Vous et moi avons entendu le bruit strident, et voilà que se fend la glace par mille craquements, les remous tumultueux, les vagues souterraines, s’enflent et soulèvent, comme une coquille, la vitre derrière laquelle il se croyait à l’abri de la fin désastreuse.
    Rédigé par : duvent | 06 janvier 2020 à 20:06 »
    Pfff !…

  81. @ Alain MEYET 5 janvier à 3 h 34
    @ olivier seutet 5 janvier à 16 h 06
    @ Catherine JACOB 6 janvier à 9 h 38
    @ Solon 6 janvier à 11 h 53
    Merci à vous de faire un inventaire extensif de ces dominateurs, faiseurs de rois, destructeurs de nation.
    Peu hardi je me contentais de nommer les premiers de la classe, grandgourous de leur époque – Sartre, Barthes, Foucault, Bourdieu – corrupteurs politiques au sens fort.
    Nommez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens !

  82. Ce qui se passe actuellement me rappelle la pièce de Friedrich Dürrenmatt « La Visite de la vieille dame », que tous les germanistes de ma génération ont étudiée (je suis de 1955, l’année où cette pièce a été montée pour la première fois). Matzneff finira-t-il, comme le personnage central de la pièce, assassiné dans une ruelle ? Je n’en serais pas étonné outre mesure…

  83. Et de la glace éparpillée, miroir brisé du sacrificateur au sacrifié, la poésie seule sait dire le vrai.
    Merci, duvent.

  84. Michel Deluré

    @ Mary Preud’homme 06/2011:22
    Vous soulevez en fait la question du rôle de l’art dans une société.
    Celui-ci a-t-il une fonction et la littérature entre autres doit-elle contribuer uniquement à « éduquer, élever et faire rayonner tout ce qu’il y a de plus beau et de plus noble en l’homme » ?
    Elles ne manquent pas, dans l’histoire de la littérature, les oeuvres d’auteurs ayant acquis la notoriété et qui ne répondent pas aux critères que vous énoncez.
    La liberté de l’écrivain ne doit-elle pas s’arrêter là où commence la morale ?
    Là où je vous rejoins, c’est sur le constat attristant que certains (éditeurs, médias) vont assurer la promotion et la diffusion de tels écrits pour souvent de sombres intérêts, bien éloignés de motivations purement artistiques.

  85. Catherine JACOB

    @ Robert | 06 janvier 2020 à 12:32
    « Mais cette question n’est pas nouvelle. Elle date d’au moins 2400 ans. Pour s’en persuader, il suffit de relire Platon et son banquet (http://rozsavolgyi.free.fr/cours/civilisations/platon banquet resume/). »
    Platon : 428 av. J.-C. / 427 ~ 348
    Lire le texte du Banquet sous-titré De l’Amour, autrement qu’en résumé, devrait vous permettre de faire la différence entre le traitement d’une question philosophique avec l’étalage de pratiques sexuelles.
    La façon dont Alcibiade, qui n’est pas un enfant, s’accuse de harcèlement sexuel envers le Vieux Maître avait essentiellement pour but de prouver la vertu de Socrate ainsi que la façon dont il convient qu’un maître, même marié comme Socrate à une véritable harpye, réponde, le cas échéant, aux avances de certains disciples.
    Le dialogue avec Diotime, la prophétesse de Mantinée, est également plein d’enseignement.

  86. Julien WEINZAEPFLEN

    Loin de moi de faire l’apologie de la pédophilie. J’ai rencontré plusieurs pédophiles dans ma vie et ils m’ont toujours dégoûté. J’ai été encore plus dégoûté par la connivence qu’ils rencontraient dans le champ social. L’un d’eux s’est jeté d’une falaise quand il a senti la justice se rapprocher de lui. Dieu ait son âme !
    Je trouverais dangereuse une société où la justice des hommes lirait les livres pour remettre directement leurs auteurs au bras séculier afin de pallier la carence de l’Index et se substituer au Saint-Office. Cela passerait le puritanisme ambiant dont je répète que j’excepte la pédophilie.
    J’ai lu deux livres de Matzneff, je ne l’emporte sur vous que d’un livre, cher Philippe. C’est dire que ça ne fait pas de moi un spécialiste de cet auteur. Pourtant je l’approuve de n’être pas un tricheur et de présenter le christianisme comme un amoralisme ou un illégalisme, un affranchissement de la loi qui sauve par la foi si on s’en remet pour se sauver à une instance qui est extérieure à soi et peut être plus exigeante que soi, ce qui prévient les accusations de quiétisme et de salut facile.
    Mais surtout, je crois que le pari qu’a fait Matzneff au-delà de donner libre cours à son inclination pour les amours enfantines, est celui que la sincérité peut racheter une multitude d’offenses comme la charité les recouvre, surtout quand s’y ajoute le parti pris de tout dire et de verbaliser.
    Sans du tout me prononcer sur les escapades philippines de ce touriste sexuel, je crois, pour l’avoir vu citer presque toutes les dix pages des deux livres que j’ai lus de Gabriel Matzneff, que le diariste précurseur de l’autofiction a sincèrement aimé Vanessa Springora. Celle-ci s’est d’abord sentie délivrée par cet amour. Et puis cet amour est devenu prison d’emprise dont il lui a fallu faire « déprise ». La difficulté à laquelle se heurte Matzneff aujourd’hui, dépossédé de son ancienne égérie qui a déboulonné sa statue et son statut d’écrivain au-dessus des lois, est de lâcher l’emprise. Il n’y arrive pas. Il n’y est jamais arrivé depuis que Vanessa a pris la décision de rompre avec lui, décision qui « les a tous les deux rendus très malheureux », affirme Matzneff. Lui n’a jamais cessé de la poursuivre de ses assiduités et de demandes en recontact ou de suppliques pour renouer, à faire porter par des amis communs, jusqu’à aujourd’hui. Est-ce le propre de qui ne l’aimait pas ou seulement d’un pervers narcissique dépité de ne plus posséder ce qui s’est arraché à lui ? Je penche pour l’amour d’un mal aimant, condition somme toute assez commune bien qu’ici transgressant le tabou de l’interdit de toucher à l’enfance et faisant du mal à l’enfance.
    Le pari de Matzneff, pour l’exprimer en d’autres termes, peut avoir été celui de considérer qu’il ne faut pas ajouter l’opprobre à la transgression. Un peu comme, toutes choses égales par ailleurs, le divorce a acquis un statut différent depuis qu’il est devenu monnaie courante. Je me souviens d’avoir entendu des mamans expliquer à de très jeunes enfants qu’il était normal et qu’ils devaient accepter que maman refasse sa vie. L’écho que ce discours renvoyait dans ma vie traversée d’expériences similaires, m’a fait penser que c’était un discours insupportable et très violent, même si j’ai souffert du divorce de mes parents à une autre époque que les enfants qui y font face aujourd’hui, à une époque où il n’était pas banalisé, ce qui ne me rendait pas bon juge pour savoir si un peu du traumatisme de la séparation était amoindri maintenant qu’il est banalisé. Gabriel Matzneff a usé du même subterfuge, peut-être avec une vraie volonté de consoler sa « proie », à l’épreuve de ses transgressions.
    Ne pas ajouter l’opprobre à la transgression sans pour autant banaliser l’interdit (banalisation qu’a sans doute souhaitée Gabriel Matzneff contrairement à moi), voilà un pari que j’aurais tendance à faire mien. Mais le retour de bâton que connaît la liberté dans nos sociétés de néo-puritanisme et de néo-morale n’est pas propice à ce pari. La tendance est plutôt à criminaliser comme on l’a fait du viol, sans doute avec raison, s’il s’agit de le juger avec la même sévérité que des coups et blessures pouvant le cas échéant entraîner la mort, avec ou sans intention de la donner. Mais seul le viol ayant provoqué la mort est un crime à proprement parler. Tout autre viol est une violence inacceptable que l’on doit juger et condamner sans qu’il soit utile d’en rajouter en le criminalisant. Soit dit avec toute la prudence requise quand on s’exprime sur des matières aussi sensibles ! J’espère l’avoir eue, mais n’en suis nullement assuré.

  87. La page internet de GM a été fermée très récemment, mais on peut la retrouver dans les archives:
    https://web.archive.org/web/20190303202802/http://matzneff.com/rencontres.php?une_rencontre=2001
    Il mentionne ses amours dans cette rubrique.
    Chacun en tirera les enseignements qu’il voudra suivant sa sensibilité.
    Une chose est sûre, et cela transparaissait dans l’interview réalisée début décembre 2019 par F. Taddéï sur RT, Matzneff est infatué de lui-même et n’a aucun sens du péché… drôle de chrétien !

  88. @ Lucile | 06 janvier 2020 à 14:26
    « Il a aussi entretenu des liens privilégiés avec Mitterrand. Et il a voté pour Mélenchon aux dernières présidentielles. »
    Je pense que ce qui a rapproché Gabriel Matzneff de François Mitterrand, c’est leur amour commun de la littérature (et pas seulement érotique).
    Quant au fait qu’il ait voté pour J-L Mélenchon au premier tour, on peut mettre cela sur le compte d’une bouffée délirante du genre de celles qui l’ont poussé à s’intéresser aux petits enfants.
    Mais tout laisse à penser qu’il a voté pour MLP au second tour vu ses liens privilégiés avec la famille Le Pen.

  89. @ Robert 6 janvier à 12 h 32
    « Pour en revenir à Catherine Millet, l’ouvrage (?) qu’elle a fait paraître en 2001 s’intitulait « La vie sexuelle de Catherine M. ». A l’époque j’avais vu le livre dans les rayons de la FNAC : je l’avais simplement feuilleté et l’avais aussitôt reposé, pris par une forme d’écœurement lié à un tel étalage abject. »
    Je crois pouvoir vous affirmer que cette dame est passée chez Pivot, première étape d’un parcours qui se terminait généralement dans les rayons de la FNAC où un doigt gourmand feuilletait !
    Je ne saurais vous dire combien cette évocation de souvenirs, communs à beaucoup d’entre nous, est pesante, amère, culpabilisante !
    Comment pendant plusieurs décennies cette brillante Nation a-t-elle pu se laisser manipuler par des mythologies libertaires/liberticides nées de l’enfer californien ?
    ————————————————–
    @ Denis Monod-Broca 6 janvier à 12 h 53
    De la morale ! Vous !
    Pas vous, pas ça !
    Quant à la Justice en cette affaire, Philippe Bilger lui a réglé définitivement son compte !
    ————————————————
    @ Claggart 6 janvier à 13 h 44
    « Comment juger ce souvenir de Tunisie d’un futur prix Nobel de Littérature ? »
    C’est une bonne question ! D’autant que les réponses pourraient s’égrener à l’infini !
    Littérairement cette évocation fugace d’une rencontre dans le désert tunisien est superbe, digne d’un futur prix Nobel « d’antan » !
    Encore faut-il connaître le contexte : les mœurs de l’époque dans un Maghreb colonisé ; la tradition du voyage en Orient lequel faisait parti intégrante de la formation des artistes (écrivains et peintres) dont Flaubert le Grand et ses potes usèrent et l’influence nulle d’une telle évocation dans une Europe rigoriste et une France encore catholique !
    Non seulement superbe mais pure ! Cette libre offrande idyllique, souvenance antique, impalpable résurgence d’Arcadie, pas forcément consommée, s’accommode de la couleur du désert, de la brûlure du soleil, de la sécheresse léchante de l’air, elle est bien éloignée des échanges « tarifés » d’aujourd’hui, toutes monnaies confondues !
    J’ajoute que le texte dans sa rédaction ne donne aucune référence explicite à la pédophilie pas plus qu’à la prostitution ! L’expression « jeune porteur » n’est pas signifiante en ce lieu, à cette époque !
    Un geste d’amour gratuit entre adultes n’est pas à exclure ! Il n’y a pas que les petites halopes dans la vie !
    Passons !
    Pour le reste je dois avouer ressentir une grande gêne. Celle de ceux qui sont rebutés par les vierges farouches qui mettent en exergue la sexualité de Gide et qui passent sous silence son influence politique !
    Faut-il rappeler une nouvelle fois ses dénonciations de la colonisation française en Afrique (Retour du Tchad) et celle de l’URSS (Retour de l’URSS) qui lui valurent la mise au ban de l’intelligentsia par toute la tourbe gaucho-communiste ?
    Pour cracher sur un écrivain il y a le choix !
    ——————————————————-
    @ Lucile 6 janvier à 14 h 26
    Les opinions politiques de GM n’ont et n’ont jamais eu la moindre importance. Ce ne fut qu’un pantin médiatique exhibant ses scrofules sexuelles que les pouvoirs régnants utilisèrent pour infecter la société !
    Quant au reste, souligné par Deviro, il faut bien reconnaître qu’il y a un réel problème. Mais dans l’autre plateau de la balance il y a une opportunité – peut-être la dernière – de sauver/récupérer/transcender une Nation en perdition.
    Alors !

  90. Dans l’interview de Taddéï, GM fait la morale aux chrétiens, c’est intéressant. Cette façon de sermonner les autres me paraît typique des pervers. Elle brouille la perception qu’on a d’eux, c’est ce qui rend si difficile à la victime de s’en dépêtrer. GM continue de faire la morale à VS, il est vraiment gonflé, mais ça on le savait déjà.
    C’est pour cela qu’il ne faut pas trop s’attendrir sur le fait qu’il a 83 ans, qu’il n’a pas beaucoup d’argent, et qu’on le montre du doigt. Si ça ne va pas plus loin, il s’en tire quand même à très bon compte.
    Le téléspectateur a le droit de ne pas accepter de se laisser berner, et surtout peut-on laisser prospérer l’exploitation sexuelle des enfants sans rien dire ?

  91. @ sbriglia | 07 janvier 2020 à 07:00
    « Pfff !… »
    En effet ! « Pfff » est le mot qui convient et vous l’avez trouvé car vous êtes celui qui par les mots a trouvé la voie.
    Dès lors, je vous félicite, car « Pfff ! » me conduit à réfléchir plus avant, sur ce qui dans le choix des armes a permis à Ulysse de l’emporter sur Ajax.
    Complimenti !

  92. Denis Monod-Broca

    Reste un mystère.
    Comment expliquer l’inexplicable, la pédophilie ?
    Invoquer la perversion ne suffit pas. Les parents, professeurs, journalistes, magistrats qui ont laissé faire ne sont pas des pervers. Les intellectuels qui ont fait sa promotion, continuent à faire qui sait ? sa promotion, ne sont pas non plus, ou pas tous, des pervers.
    La question est plutôt : quelle cause est plus impérieuse que l’innocence des enfants, quelle cause sacrée a voulu que soit volée l’enfance de tous ces enfants ?
    J’en vois une : le refus du sacré.
    Le refus de la morale bourgeoise, le refus de la morale religieuse, le refus du conformisme, le refus des grands principes… tous ces refus se résumant au refus du sacré.
    L’anti-sacré devenu cause sacrée : il a fallu quelque chose comme cela, aussi fort que cela, me semble-t-il, pour que tant de gens, tant de beaux esprits, se fourvoient ainsi, sûrs d’être dans le bon chemin.

  93. Outre faire le mal pour faire le mal, qui existe dans toute commission de faute, et l’idée d’abolir les protections pour les faibles qui va avec et s’exprime en passager clandestin de révoltes légitimes type avec la pilule il est enfin loisible de disjoindre efficacement sexe et reproduction pour les hétérosexuels, il y aurait plus, beaucoup plus courant :
    http://ange-bleu.com/fr/category_2015-3
    Les pédophiles refuseraient de grandir. Pourquoi pas ? Les impulsions sexuelles, on grandit, seraient là, mais les représentations seraient en quelque sorte de jeu d’enfants avec les enfants.
    Comme je disais, beaucoup de pédophiles, et c’est heureux, ne passent pas à l’acte.
    Il y a peu de recherches sur la pédophilie, cependant, quelques pistes émergent :
    https://www.realite-virtuelle.com/pedophilie-realite-virtuelle-0908/

  94. hameau dans les nuages

    @ Julien WEINZAEPFLEN | 07 janvier 2020 à 10:12
    « …je crois, pour l’avoir vu citer presque toutes les dix pages des deux livres que j’ai lus de Gabriel Matzneff, que le diariste précurseur de l’autofiction a sincèrement aimé Vanessa Springora »
    Vous êtes sérieux ? Vous y croyez aux amours à répétition tirant en rafale comme une mitrailleuse ?
    On parle aussi de gamins de 8 ans. Si c’est vrai cela veut dire que sodomisés ils ont été défoncés ! Défoncés !
    De l’amour ? Même dans le monde animal où l’instinct de reproduction prime sur le sentiment cela ne se fait pas.

  95. @ Julien WEINZAEPFLEN | 07 janvier 2020 à 10:12
    « Mais seul le viol ayant provoqué la mort est un crime à proprement parler »
    Vous confondez me semble-t-il « crime » et « meurtre ». Il y a des crimes qui ne sont pas des homicides. Au regard de la loi, un viol est plus qu’un délit, c’est un crime, qu’il soit suivi de meurtre ou non.
    D’autre part je pense hasardeux de chercher à entrer dans la tête d’un pervers, car ses raisons sont toujours trafiquées du point de vue de la morale. Il essaye de faire croire qu’il représente, lui, la normalité contrairement à ceux qui traitent ses comportements de déviances. Si l’on écoute trop un pervers, au bout d’un moment on se pose des questions sur soi (« Est-ce que c’est moi qui ai des préjugés ? » « Est-ce que je suis méchante, est-ce que je dénigre de façon négative ? » doit se demander Vanessa S). À partir du moment où l’on se sent déstabilisé moralement, on peut être sûr d’avoir affaire à un pervers. C’est ce qui est arrivé je pense à Vanessa S, dont il a su balayer les réticences. Un enfant est trop petit, trop influençable, pour se dire « Non, ce n’est pas lui qui a raison, c’est moi ».
    Se demander s’il aimait vraiment VS est peine perdue à mon avis. La question est insoluble. Il l’aimait comme l’alcoolique aime sa bouteille, ou les enfants qu’il tabasse. Quant à se demander s’il peut maintenant « consoler sa proie », il est le dernier à pouvoir le faire, au cas très improbable où il serait désintéressé dans l’affaire. Le pervers a une propension naturelle à exploiter la générosité d’autrui. La seule chose qui soit claire pour lui est la sanction. « 3 ans pour des caresses ». Il est indigné, mais il aura beau discuter, signer des pétitions, la loi l’emporte sur ses ratiocinations.
    Par conséquent, pourquoi essayer de lui chercher des bonnes intentions à peine commence-t-on à reconnaître officiellement la gravité de ses transgressions ? Le problème dans un cas pareil, c’est que lui donner raison un tant soit peu, c’est tomber dans son piège, et surtout, c’est donner tort à ses victimes, passées, présentes et futures. Il faut choisir.
    ————————————————–
    @ Achille
    D’accord avec Archie (bald), les opinions politiques de GM sont aussi vaseuses que ses opinions sur la sexualité. Je voulais simplement vous faire remarquer que se servir de lui pour discréditer la droite est un peu tiré par les cheveux. J’espère que vous avez des arguments plus solides contre les partis que vous combattez.

  96. Robert Marchenoir

    @ Lucile | 07 janvier 2020 à 13:59
    « Dans l’interview de Taddéï, GM fait la morale aux chrétiens, c’est intéressant. Cette façon de sermonner les autres me paraît typique des pervers. »
    C’est exactement l’un des points sur lesquels je souhaitais attirer l’attention. C’est pervers, dans la mesure où il se contredit systématiquement au cours de l’interview. Et toujours à son avantage.
    Il commence par dire qu’on ne doit pas juger les hommes (se défendant ainsi des accusations à son encontre), mais il passe l’interview à juger ceux qui lui déplaisent dans les termes les plus méprisants : les « Amerloques », Ségolène Royal, les cathos de droite, ceux qui ont oublié leur culture chrétienne…
    Il se prévaut bruyamment de sa foi, mais c’est pour revendiquer le droit au suicide assisté qu’elle interdit.
    Il se revendique de l’orthodoxie russe, mais il réclame l’impunité pour des mœurs qu’elle a en horreur, encore plus que le catholicisme romain.
    Il reproche aux Français d’avoir abandonné le catholicisme, mais c’est pour moquer leur répulsion face à l’islam, qui est pourtant son féroce ennemi.
    Il se vante d’être chrétien, religion qui considère la charité comme l’une des plus éminentes vertus, mais ne cache pas sa jouissance de voir l’islam punir ceux qui se sont éloignés du catholicisme (rejoignant sur ce point quelques éminents commentateurs de ce blog). Comme si l’islam s’attaquait aux Français parce qu’ils avaient abandonné leur foi, et non parce qu’ils sont chrétiens.
    Il pose en chevalier de la langue française, mais ne cache pas son mépris des Français qui fustigent les « jeunes » de banlieue, dans une posture « anti-raciste » dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elle doit quelque chose à ses inclinations sexuelles ; le (très) jeune Maghrébin étant un gibier traditionnel des membres de sa « secte », comme il l’appelle dans l’un de ses écrits.
    Il fait la leçon à ses compatriotes qui ne jeûnent pas lors du Carême, mais il se vante de « se taper la cloche » et « d’avoir une bonne descente ».
    Il se met en colère contre les Français qui dénoncent le ramadan tout en ne faisant pas carême, procédant ainsi à deux falsifications majeures : le reproche fait aux musulmans n’est pas celui de jeûner, c’est de se livrer à d’innombrables désordres à l’occasion de cette fête ; le ramadan n’est pas un jeûne, c’est au contraire une grande bouffe continuelle pendant un mois entier, compensée par la torture absurde d’un jeûne total et de l’interdiction de boire pendant la journée, excuse pour ne pas en faire une rame au travail et se livrer à plus d’exactions que d’habitude.
    Il prétend ne pas faire de politique et mettre la droite et la gauche dans le même sac, mais c’est pour avouer avoir voté Jean-Luc Mélenchon.
    Il prétend donc faire de la politique, laquelle est le souci de l’intérêt général, mais c’est pour affirmer que seuls deux critères ont guidé son vote : La France insoumise défend le suicide assisté, et promeut un rapprochement entre la France et la Russie. Autrement dit, seuls les intérêts les plus nombrilistes du Russe d’origine qu’il est préoccupent Gabriel Matzneff, dont on a bien compris qu’il aimerait bénéficier du suicide assisté le moment venu, exigeant de profiter de tous les plaisirs de la vie sans en accepter aucune des duretés.
    Il fait l’éloge du catholicisme et de l’orthodoxie, parce qu’ils procurent le pardon, et dénigre le protestantisme américain, jugé rigoriste. Mais c’est considérer la confession comme un blanc-seing à la débauche, et non comme un engagement à renoncer au péché.
    Il reproche à ses concitoyens d’avoir délaissé le christianisme, mais il oublie que le devoir du chrétien est de répandre la bonne parole et de prêcher par l’exemple, et non de donner des mauvaises notes aux pécheurs.
    Il porte son certificat de baptême en sautoir, mais lorsqu’il évoque la brièveté de la vie, c’est pour signifier qu’il faut profiter à fond de tous les plaisirs qu’elle offre, et non pour faire le bien ou préparer son salut.
    Et j’en oublie sûrement. Bref, c’est quand ça l’arrange. Matzneff présente ce vice caractéristique des pervers : l’asymétrie totale. Le même argument qui justifie ses intérêts est rejeté avec la dernière énergie lorsqu’il se met en travers de ceux-ci. On comprend comment il a pu attirer dans ses rêts des âmes peu formées.
    A cela, il ajoute une naïveté stupéfiante, réelle ou feinte. Il se donne le ridicule d’assurer à quel point les jeunes gens objets de ses attentions ont tiré bénéfice de leur passage dans son lit. Comme si c’était à lui de le dire. Il déclare son admiration à François Mitterrand, lequel l’a pourtant jeté comme une vieille chaussette, aux yeux de tous, dès qu’il est devenu politiquement importun. Mais Mitterrand aimait ses livres, du moins le lui a-t-il dit. C’est tout ce qui compte à ses yeux. Son narcissisme est indépassable.
    Après ce réquisitoire, je souhaiterais dire quelques mots au nom de la défense. J’entends plusieurs collègues, breizmabro par exemple, demander : à quel titre Matzneff bénéficie-t-il d’un logement social ?
    Eh bien ! au titre de la loi, et au nom de la « justice sociale » à laquelle vous êtes tant attachés (vous collectif, recouvrant beaucoup de monde). Matzneff a des revenus inférieurs au seuil légal, par conséquent il a droit à un logement social. Ce sont « les avantages pour lesquels nos ancêtres se sont battus ». Vous n’allez pas les renier, tout de même ?
    Soixante à 70 % de la population française a droit à un logement social, selon les sources — et 80 % des Parisiens. Eh oui. C’est ce que vous avez réclamé depuis trois quarts de siècle. Vous l’avez demandé, vous l’avez eu. Contents ?
    Évidemment, il est impossible de fournir un logement social à 70 % des Français, sauf à transformer le pays en Union soviétique — ce dont personne ne veut réellement. Donc il y a 17 % de logements sociaux en France (deux fois la moyenne européenne), la loi oblige à porter ce taux à 25 %, leur nombre a augmenté de 53 % entre 1985 et 2011, et 40 % des logements sociaux construits en Europe le sont en France. Ces chiffres délirants montrent que, contrairement aux pleurnicheries de 99 % de la population, il y a beaucoup trop de logements sociaux chez nous. Il y en a tellement, qu’on est obligés de les démolir.
    Mais comme l’écrasante majorité de la population a « droit » à un HLM, alors qu’ils représentent « seulement » 17 % des logements, l’attribution se fait par décision arbitraire du comité central du parti communiste, comme dans tout régime de ce genre.
    Ne vous avisez donc de vous plaindre du HLM de Gabriel Matzneff que si vous avez lutté contre la justice sociale, et si vous avez constamment réclamé la baisse du nombre des logements sociaux depuis dix ans.
    De même, il conviendrait de mettre en veilleuse la complainte selon laquelle les élites se protégeraient entre elles, ce qui serait la raison de l’impunité de Gabriel Matzneff. C’est tout à fait exact. Les lumières de l’édition et des médias ont protégé Matzneff, parce qu’elles étaient fascinées par la bonne fortune de ce dernier, et qu’elles auraient bien aimé être à sa place (du moins en ce qui concerne la partie féminine de ses conquêtes).
    Mais il en va de même des Français dans leur ensemble, qui étaient 61 % à approuver la grève contre la réforme des retraites, le 3 janvier dernier. Une majorité de Français envient les privilèges scandaleux et insoutenables des conducteurs de train et de métro, et la faculté qu’ils ont de satisfaire tous leurs caprices en bloquant le pays entier. Ils aimeraient bien être à leur place. Ils approuvent la « grève par procuration », de même que les directeurs de journaux et de maisons d’édition couchaient par procuration avec les demoiselles qu’un Gabriel Matzneff avait le pouvoir (reconnu, admiré) d’attirer en rangs serrés dans son lit.
    J’ajoute que toutes ne l’ont pas regretté. A l’heure où les autorités politiques se précipitent pour tenter de retirer à l’ogre les avantages qu’elles lui avaient accordé avant que le scandale n’éclate (alors que l’honneur, aujourd’hui, consisterait justement à les lui maintenir), un journaliste du JDD a eu l’honnêteté de citer le témoignage d’une femme qui, il y a un an encore, écrivait son « immense chance » d’avoir été sa maîtresse il y a près de trente ans, lorsqu’elle en avait seize.

  97. hameau dans les nuages

    @ F68.10 | 07 janvier 2020 à 20:00
    Ah si ce Gentil Membre est une punaise de lit alors… 🙂

  98. @ breizmabro | 05 janvier 2020 à 17:15
    Et aussi :
    ► Depuis l’été 2002, Gabriel ­Matzneff bénéficie du soutien financier de l’Etat. Au total, il a touché 160 500 euros du Centre national du livre (CNL). L’écrivain reçoit une « allocation annuelle aux auteurs » de la part de cet établissement public placé sous la tutelle du ministère de la Culture et chargé d’aider le secteur de l’­édition. Cette prestation est une aide sociale accordée à des écrivains vieillissants et parfois malades, ayant derrière eux, en général, des œuvres majeures mais de faibles revenus – 14 autres hommes et femmes âgés de 72 à 96 ans figuraient en 2019 sur la liste, non publique, des allocataires (un d’entre eux est mort depuis), pour un montant global de 140 000 euros ◄
    extrait de https://www.lejdd.fr/Societe/gabriel-matzneff-un-ecrivain-subventionne-par-letat-3941145
    Elle est pas belle la vie !?

  99. Quelques observations, à la suite, notamment, du message de Lucile (4 janvier 2020 à 23 h 16) et de celui de Wil (5 janvier 2020 à 0 h 40), à la lumière de ce billet proposé par M. Philippe Bilger à propos de Gabriel Matzneff…
    Lucile a écrit : « La justice est là pour dire ce qui est licite et ce qui ne l’est pas. Elle seule peut le faire, et c’est son rôle. Elle ne peut pas se dérober. » Quant à Wil, il déclare : « La liberté d’expression n’a rien à voir avec le cas Matzneff. Le cas Matzneff a tout à voir avec une justice défaillante, c’est tout. […] Le problème est simplement que la justice ne fait pas son boulot. Pour certains, à certains moments, elle le fait de manière « exemplaire » et pour d’autres, jamais ou au mieux, mal. C’est un problème de justice, pas de liberté d’expression. » « Commentez ces propos ; je ramasse les copies dans trois heures !… »
    Plus sérieusement, s’il est indéniable que cette « affaire Matzneff » conduit à s’interroger sur la liberté d’expression, sa nature, son exercice et ses limites, c’est tout de même la « justice » qui semble bien plutôt pouvoir être remise en cause.
    La « justice » : j’emploie à dessein ce mot abstrait, qui veut à la fois dire beaucoup (d’un point de vue philosophique) et ne pas dire grand-chose (du point de vue juridique). Si problème il y a, et je veux bien admettre qu’il y a lieu de s’interroger, faut-il incriminer au premier chef les juges, les magistrats ? En l’espèce, je ne le pense pas. On dira que la justice est rendue par des hommes et des femmes, qu’il est donc logique, inévitable, qu’à un moment donné leurs jugements soient en accord avec le « peuple français » (l’opinion publique ou l’intelligentsia, c’est selon), au nom duquel les décisions de justice sont rendues. Mais ce raisonnement paraît trop simpliste, c’est presque du niveau du café du Commerce, et nous n’avons pas besoin de ce blog pour tenir ces propos…
    Ce qui me semble bien plus intéressant de relever, c’est que ce qui apparaît aujourd’hui comme des négligences ou des défaillances de l’institution judiciaire est en réalité une conséquence du principe fondamental du droit pénal français qu’est le principe de l’opportunité des poursuites. C’est l’essence même de notre droit pénal qui se trouve ainsi susceptible d’être remise en cause. C’est ce principe qui, effectivement, va conduire, pour des faits similaires, à poursuivre et condamner Paul, quand il va permettre de relaxer Pierre ; d’appliquer la loi dans le premier cas, mais de l’écarter dans le second. Ce sera souvent à cause de la charge de travail des juges, parfois pour des raisons plus ou moins avouées de sévérité ou de complaisance. En outre, cela dépend des infractions : on a plus de chances d’échapper à la sanction pénale pour la commission de certains délits que pour les contraventions de stationnement interdit !
    Non, Lucile, ce n’est pas à la justice, c’est-à-dire aux tribunaux, de dire ce qui est licite et ce qui ne l’est pas ; son rôle est de dire le droit, ce qui n’est pas la même chose. En revanche, c’est au législateur (pour les délits et les crimes) et au pouvoir réglementaire (s’agissant des contraventions) qu’il revient de le faire – et ce librement, dans la limite du principe de nécessité des infractions et des peines. Et les juges ont « simplement », si l’on peut dire, pour tâche d’appliquer les lois et les décrets aux justiciables poursuivis devant eux. On peut cependant reconnaître à la Chambre criminelle de la Cour de cassation le rôle de préciser le champ d’application des incriminations pénales. En revanche, c’est bien l’autorité judiciaire, parfois d’ailleurs en accord avec la politique pénale défendue par la Chancellerie, qui décide des poursuites et des classements sans suite, autrement dit de la mise en mouvement de l’action publique (même s’il est possible pour la victime de se constituer partie civile).
    Dans le même ordre d’idées, on ne peut se prévaloir utilement devant un tribunal de ce qui a été jugé (relaxe ou condamnation, circonstances atténuantes…) devant une autre juridiction pour des faits comparables : le droit français n’adhère pas à la théorie (plutôt anglo-saxonne) dite du précédent, mais il s’est construit sur la notion de jurisprudence (plus intéressante d’un point de vue intellectuel, il est vrai).
    Ainsi, dans les années 1970 et 1980, alors qu’existaient bel et bien des lois répressives en cette matière de moeurs, une partie de la société française, celle ayant voix au chapitre, estimait qu’il convenait de se montrer compréhensif et indulgent (pourquoi ? cela est un autre sujet…). Situation qui conduisait la justice, au gré des affaires, soit à se montrer laxiste et pleine de mansuétude, soit au contraire à faire preuve de sévérité, voire d’acharnement : ce qui s’appelle, en quelque sorte, l’arbitraire (je systématise un peu, je l’admets…). Peut-il vraiment en être différemment, s’agissant du droit pénal français, qui est par nature un droit sanctionnateur ?

  100. Ainsi donc, cher Denis Monod-Broca, une question vous tarabuste (cf. votre message du 5 janvier 2020 à 14 h 13) [tiens, notre Président n’a pas encore usé de ce verbe, mais ça ne saurait sans doute tarder !]…
    Vous vous interrogez, si vous m’autorisez à élargir un peu votre propos, sur ce qui paraîtra incompréhensible ou scandaleux demain, au regard de ce que nous admettons ou revendiquons aujourd’hui.
    J’avoue que si cette idée est particulièrement intéressante (car il ne s’agit pas de pure uchronie), je ne l’ai pas encore vraiment creusée. Toutefois, il y a un élément qui me vient à l’esprit, et qui justifie mon message. Je suis certain que, dans quelques dizaines d’années, on tiendra pour incompréhensible et scandaleux qu’ait été mis au placard et stigmatisé l’un des plus grands scientifiques français : le biologiste Alexis Carrel, prix Nobel de médecine, auteur notamment de « l’Homme, cet inconnu », l’un des plus éblouissants ouvrages de vulgarisation de biologie et aussi d’humanisme.
    Peut-être vais-je avoir des détracteurs ; qu’ils sachent que, sur ce point, je ne céderai rien. Il est scandaleux que la plupart des rues ou des avenues qui portaient le nom d’Alexis Carrel (c’était le cas à Paris) aient été débaptisées, comme l’a été aussi la faculté de médecine de Lyon, sa ville natale (il est né en banlieue lyonnaise). Voilà un exemple parfait de ce qui, selon moi, sera considéré un jour comme une aberration, imputable à l’intelligentsia, à sa bien-pensance et son politiquement correct.

  101. Julien WEINZAEPFLEN

    @ Lucile | 07 janvier 2020 à 13:59
    Je ne crois pas confondre crime et meurtre, mais soutenir qu’on ne devrait parler de crime que quand il y a eu meurtre ou tentative d’hommicide, afin de garder l’esprit clair et de ne pas mélanger Éros et Thanatos ailleurs que dans la littérature, les crimes passionnels ou les viols ayant entraîné la mort.
    Vous dites qu’il est inutile de se mettre dans la tête d’un pervers, car on finirait par se poser des questions ou par se laisser déstabiliser. Il me semble que la relation humaine est déstabilisante ou elle nous amène à nous poser des questions ; ou elle n’est qu’une routine sans intérêt. L’adulte est évidemment plus fort que l’enfant, mais l’enfant réfléchit et peut être persuadé d’avoir raison ou peut même avoir raison avec un instinct très sûr. L’enfant réfléchit tellement qu’il ne supporte pas l’injonction: « Tu comprendras plus tard » parce que de fait, il comprend beaucoup plus tôt que les adultes ou qu’on le pense. L’enfant ne supporte pas que l’on dise qu’on va faire auprès de lui « de la pédagogie ». 😉 L’adulte est réputé abuser de sa force comme l’homme est dit plus fort que la femme dans une société qui se veut pourtant féministe. Quand c’est vrai, quand l’homme bat sa femme ou quand l’adulte place l’enfant dans un état de sidération, il faut se mettre du côté du plus faible, de la femme ou de l’enfant. Mais quand ce n’est pas vrai, faut-il ne pas respecter la volonté de l’enfant ?
    Le problème de Vanessa Springora est qu’elle était adolescente et que, tant qu’elle n’avait pas été désillusionnée par Gabriel Matzneff, tant qu’elle se croyait seule aimée et non aimée parce qu’enfant, adolescente, jeune fille ou appartenant aux objets de fantasme de l’écrivain, aimée comme un enfant, une jeune fille parmi d’autres, elle consentait à cette relation et elle ne voulait pas qu’on l’en prive. Son livre interroge ce consentement et conclut qu’il ne saurait avoir force de loi dans l’amour entre deux êtres d’un âge si différent. Mais c’est une conclusion rétrospective. Vanessa avait, à un an près, atteint la majorité sexuelle. De plus, elle a été capable de rupture quand elle a jugé que la relation n’était plus tenable.
    Le pervers comme le manipulateur ou le pervers narcissique sont entrés dans le vocabulaire du moraliste quoiqu’appartenant à l’origine au vocabulaire psychologique. L' »ogre » ou le « prédateur » me semblent plus appropriés, car ce sont des métaphores. Le viol est tenu à crime par le vocabulaire judiciaire parce que la justice prend le parti d’éprouver ce que ressent la victime atteinte dans son intégrité physique et qui surqualifie moralement cette atteinte à son intégrité. Le jour où on aura une notion claire et non pas floue de ce que sont le « pervers », le « manipulateur » ou le « pervers narcissique », on pourra les prendre comme base de jugement. Aujourd’hui, chacun y met ce qu’il veut, ce sont des notions trop élastiques pour faire autorité. Un simple exemple pour rappel: dans ses « Trois essais sur la théorie sexuelle », Freud paraît combattre les « perversions » infantiles et regretter que l’enfant soit « un pervers polymorphe ». Aujourd’hui, ses continuateurs nous expliquent que les perversions sont des déviances de la structure psychique normale, mais ne sont nullement à combattre. Ainsi, l’homosexualité, ou bien n’est plus une perversion psychologique et encore moins une maladie, ou bien demeure une perversion, mais n’est plus à combattre, car c’est une inclination sexuelle comme une autre.
    Je m’étonne que vous mêliez la notion de « préjugé » aux questions que risquent de vous faire vous poser le pervers. Car le propre de la littérature est de nous aider à combattre nos préjugés. Cela, j’en ai pris conscience en lisant d’une traite l’intégralité des nouvelles de Maupassant et notamment l’une d’entre elles, « Yvette », où Muscade, son amoureux un peu forcé, se définissait par « une absence presque totale de préjugés ». Il faut ajouter que Maupassant célébrait lui aussi dans une autre nouvelle, en « touriste sexuel » comme on ne disait pas à l’époque, l’amour des petites filles qui se succédaient comme en un sérail dans la chambre du narrateur, il me semble que la scène se passait dans un comptoir français des Indes. Comme quoi la littérature trafique avec la morale, comme les pervers, comme nous, parce que notre humanité n’est pas autre que celle des pervers, les monstres sont des hommes. La psychanalyse nous a certes appris l’ambivalence des sentiments, mais elle ne nous a pas appris à sortir du manichéisme.
    Je ne pense pas que Gabriel Matzneff veuille aujourd’hui consoler Vanessa S. Mais je crois qu’en n’ayant pas voulu, à l’époque, ajouter l’opprobre à la transgression, et en continuant de ne pas le vouloir dans ses relations actuelles ou plus récentes, c’était une manière de consoler celles et ceux qu’il savait mettre en difficulté, leur faisant vivre des amours interdites.
    Je défends cet écrivain car j’aime les livres que j’ai lus de lui et je me retrouve dans sa compréhension très minoritaire du christianisme. Mais je m’abstiens absolument, @hameau dans les nuages, de commenter ses relations tarifées avec des enfants qui ont à peine passé l’âge de raison. Ce n’est pas au-dessus de mes forces, mais de mon seuil de tolérance. Et je vous rejoins, Lucile, quand vous dites que la seule chose que puisse comprendre le pervers s’il faut employer ce mot, lorsque la loi, qui n’est pas le seul juge de nos moeurs, le convainc que ses relations sont malsaines, c’est la sanction qui seule peut l’arrêter. Tous les fous ne sont pas enfermés, mais il y en a beaucoup qui mériteraient de l’être, peut-être moi.

  102. La sexualité – comme toute chose – est inscrite dans la Création dès le premier instant sans durée comme le plus sûr moyen d’établir, de développer et de transmettre le dessein de Dieu.
    Elle est le filum continu par lequel l’intelligence se concentre et se sélectionne, de la première abeille jusqu’au dernier homme.
    La Pensée, moyen par lequel l’Homme reconnaît Dieu, est sa fille.
    Elle n’est pas sans rapport avec l’Incarnation.
    Que le Malin travaille sans relâche pour l’abîmer, l’humilier, la détériorer, la moquer, la mimer, l’annihiler, l’interdire, n’étonne pas !
    Toutes les voies sont bonnes, l’imagination est fertile. Les combinaisons sont quasiment à l’infini. Mais il est bien certain que la pédophilie en est un sommet !
    « Comprenne qui voudra
    Moi mon remords ce fut
    La victime raisonnable
    Au regard d’enfant perdue
    Celle qui ressemble aux morts
    Qui sont morts pour être aimés »

  103. Franck Riester, ministre de la Culture d’Emmanuel Macron, «  l’âme fendue (!) », annonce des mesures « drastiques » à l’encontre de GM !
    Le Parquet de Paris ouvre une enquête pour viol sur mineur visant GM !
    Les Éditions Gallimard « interrompent la commercialisation » du Journal de GM ( 9 tomes depuis 90) !
    La Table ronde retire de la vente 5 volumes du Journal de GM publiés entre 79 et 92 !
    Le Directeur de l’hebdomadaire Le Point annonce que GM a décidé de cesser sa collaboration !
    Comment on dit déjà le pluriel de chacal ? Chacaux !

  104. @ Archibald | 08 janvier 2020 à 08:48
    « Comment on dit déjà le pluriel de chacal ? Chacaux ! »
    On voit par là, la parfaite application de la règle des trois L.
    On Lèche, on Lâche, on Lynche.
    Ce n’est pas d’aujourd’hui que GM mérite d’être lynché, ce qui est intéressant c’est de constater le virage puritain de la bobocratie, cette gauche caviar qui ne rêvait que de transgression il n’y a pas si longtemps encore.
    Ce virage signe la fin de la pensée libertaire social-démocrate, telle qu’elle fut mise en oeuvre en Occident.
    Le mouvement MeToo, l’écologie version Greta, tout cela annonce des temps incorruptibles, où un ascétisme aussi rigoureux que la permissivité le fut autrefois, sera la règle.
    En l’absence d’un Dieu de référence, la société occidentale se cherche des transcendances qui peuvent la dépasser. Elle commence à se mortifier avant même que cette transcendance soit clairement visible, si je puis dire.
    La Planète objet de toutes les mesures conservatoires est la nouvelle déesse à laquelle on sacrifie, en y ajoutant le puritanisme moral qui a toujours été le fondement de toutes religions, et en particulier des monothéistes.
    C’est un peu tard pour inventer une nouveau paganisme, d’autant que l’islam est là, prêt à rendre le service que les bien-pensants en mal de mortification demandent, le nettoyage moral et pas que moral, hélas.
    Ils seront les premiers servis malgré une soumission qui pointe.
    Enfin, c’est un vaste sujet trop long à développer aujourd’hui, mais qui ne pourra pas être évité dans les années à venir.
    Lorsque l’incorruptible prend place dans une société tout est à craindre, comme dirait Robespierre.
    Cette réflexion générale ne signifiant pas qu’il faut absoudre si peu que ce soit GM !

  105. Je pense que l’interview d’Alain Finkielkraut par Pascal Praud concernant Gabriel Matzneff mérite sa relecture (passage 17 mn 20 s à 30 mn 20 s).
    Manifestement AF semble prendre la défense de GM tout en se défendant de le faire. A moins que j’ai mal compris…

  106. Le prochain film pédophile : La Beauté des choses, film danois et suédois, sortie française le 29 janvier 2020 ; enseignante donc une femme et mineur lycéen.
    Pour rappel : Lolita de Nabokov ; encensé par les élites sociales.
    Le film effroyable de 2002 : Ken Park, seulement interdit au moins de 16 ans, lors de sa sortie, puis grâce à une action en justice est passé aux moins de 18 ans.
    Film qui fait sans détour la promotion de la pédophilie ; une action auprès du Conseil d’État, car c’est une autorisation administrative, avait fini par faire reclasser le film.
    Les critiques disaient : film interdit aux USA, Canada, etc.
    En France UGC et la presse ne disaient pas pourquoi le film avait été interdit, ils accrochaient les spectateurs avec ça.
    Le cinéaste Larry Clark a fait, longtemps après son film crapuleux, une exposition de photos en 2010 à l’Hôtel de ville de Paris où il y exposait des mineurs nus et dont un en érection, cela avait déclenché des manifestations devant l’Hôtel de ville de Paris.
    Des artistes et des personnes de milieux sociaux favorisés injuriaient, en disant : « rétrogrades, fascistes, vous brûlez des livres et faites interdire de l’art ».
    Il y a bien un problème de classe sociale dans la pédophilie, les élites s’y complaisent.

  107. @ Tipaza 8 janvier à 10 h 39
    « C’est un peu tard pour inventer une nouveau paganisme, d’autant que l’islam est là, prêt à rendre le service que les bien-pensants en mal de mortification demandent, le nettoyage moral et pas que moral, hélas.
    Ils seront les premiers servis malgré une soumission qui pointe. »
    En somme l’ISLAM TOMBE À PIC !
    La question qui vient naturellement est d’une aridité quasi simpliste : nos six princes Souhmis seraient-ils de simples imbéciles ou étaient-ils dans le coup ?
    Quelle que soit la réponse – et tout en sachant qu’en cas de malheur ils seront assurés d’obtenir la juste récompense de leurs méfaits… notre seule satisfaction – ce qui nous importe c’est de mettre fin à cette marche agonique conduisant à la disparition de l’Espace Civilisationnel Européen !
    Il nous reste deux ans pour faire en sorte que Emmanuel M soit le dernier de la série. Si nous ne mettons pas en place une structure nationale de bon aloi, « qui ait les braies propres » comme on dit, nous sommes morts !
    Nous laisserons alors la place à de plus aptes que nous pour la plus grande gloire de Dieu !
    Voilà !

  108. Denis Monod-Broca

    Autre point de vue intéressant :
    Le Monde – Affaire Matzneff : « Je propose le procès de la complicité de l’intelligentsia »
    A l’occasion de la sortie du « Consentement », de Vanessa Springora, l’essayiste Laure Murat explore la notion de « victime consentante » et propose que ceux qui « hier célébraient » Gabriel Matzneff rendent des comptes.

  109. @ Alain MEYET
    Je crois avoir compris la distinction que vous faites entre la justice et les tribunaux. Ce que j’avais en tête est l’idée que le tribunal de l’opinion ne peut pas remplacer l’institution judiciaire. C’est elle et elle seule qui a l’autorité nécessaire pour faire entendre à GM que la loi s’impose à lui comme aux autres.
    À ce sujet, je suis étonnée qu’on puisse tout d’un coup lui ôter des subventions et un logement sans jugement. Il y a là une trace d’absolutisme qui, après avoir joué en sa faveur, lui nuit maintenant, sans que ce soit motivé dans un sens ou dans l’autre par quoi que ce soit d’autre que l’opinion. Je trouve effarant qu’il puisse être matériellement soumis à l’appréciation de certains au gré de leur bon vouloir et de l’idée personnelle qu’ils se font de la loi, du jour au lendemain, et qui tout seuls comme des grands peuvent décider de lui couper les vivres.
    J’ai appris grâce à vous l’existence de « l’opportunité des poursuites ». Dans un pays épris d’égalité, elle surprend, d’autant plus que comme vous le faites remarquer, elle n’est pas proportionnelle à la gravité des infractions. Les règles du jeu ne sont déjà pas toujours claires, et comme les arbitres chargés de veiller à leur respect ont des pratiques mystérieuses, on aboutit à des simulacres de procès dans les médias, expéditifs et inquiétants dans un état de droit.
    —————————————————-
    @ Julien WEINZAEPFLEN | 08 janvier 2020 à 06:46
    Je n’ai pas relu les Trois Essais de Freud depuis longtemps.
    Autant que je me souvienne, s’il parle de perversité polymorphe à propos de l’enfant, c’est parce que celui-ci n’a pas atteint physiquement sa maturité sexuelle, et que ses pulsions ne peuvent donc avoir le même objet que lorsqu’il aura atteint le stade génital. Elles sont partielles, et évoluent en fonction du stade (oral, anal etc.) où il passe et des plaisirs dits « sexuels » qu’il y puise. C’est transitoire, et normal dans un processus de maturation long, et ne justifie en aucun cas que des adultes lui imposent des pratiques d’adultes, ce qui perturbe son développement. Ces plaisirs sont dits « sexuels » simplement parce qu’ils sont déjà de même nature que ceux que l’adulte dérivera plus tard de la sexualité, mais ils sont partiels, ce qui fait toute la différence ; la perception d’autrui de l’enfant est encore en train de se construire. On retrouve ces pulsions en tant que composantes de la sexualité chez l’adulte, mais alors elles ne font plus partie comme chez l’enfant d’un puzzle dont les pièces principales sont manquantes, sauf chez le pervers. GM explique bien qu’il prend pour objets de très jeunes filles dociles et immatures, non encore « hystériques » comme elles le deviendront à coup sûr selon lui quand elles seront femmes, ou des petits garçons.
    Freud dit aussi qu’une fois qu’il a passé les stades oral, anal, phallique, et avant d’atteindre le stade génital, où ses organes sexuels seront mûrs pour la reproduction, l’enfant traverse une période dite de latence, l’âge de raison disait-on autrefois, une période de tranquillité pulsionnelle, avant d’affronter les transformations de l’adolescence. Cela me paraît une effraction particulièrement grave de la part d’un adulte que de le stimuler sexuellement pendant cette période.
    Il faudrait que je le relise pour savoir si Freud regrette vraiment que les pulsions de l’enfant soient partielles, à première vue, cela m’étonne un peu, et ne lui ressemble pas.
    Cela dit, je comprends que vous preniez la défense de Matzneff ; ce retournement brusque de l’opinion orchestré par les médias est aussi injuste et capricieux que l’étaient les protections dont il jouissait. Pour ma part, j’étais soufflée qu’il soit intouchable (si l’on peut dire), idem en ce qui concerne Frédéric Mitterrand, non seulement libre de manœuvrer à sa guise, mais promu ministre de la Culture avec sa bouche lippue et molle !! Et personne ne sourcille au gouvernement, dans la presse, dans la magistrature. Donc ce n’est pas si grave. Mais ça l’est quand même pour certains. Et l’égalité devant la loi est-elle un des piliers de notre civilisation, oui ou non ?
    Je me rappelle avoir été très étonnée aussi quand le Monde a consacré une page complète aux problèmes de drogue de Johnny. J’avais toujours cru que c’était un délit de se procurer de l’héroïne et d’en faire une grosse consommation, et voilà que Johnny n’avait pas besoin de s’en cacher, car il ne risquait pas d’être inquiété, et de cela personne ne parlait. Personne n’allait lui demander où il s’approvisionnait. Tout le monde le félicitait de sa franchise, et le plaignait de ses malheurs. Cela faisait partie de son vedettariat. Comment demander aux citoyens de respecter la loi et les gens chargés de la faire appliquer dans ces conditions ? Ces pratiques ridiculisent la loi et la Constitution. Et le pire est de constater la veulerie, le cynisme, la versatilité, des faiseurs d’opinion, des élus, de la magistrature, pourtant prompts à s’ériger en pédagogues du haut de leur grandeur.
    Pour ce qui est de mon utilisation du mot « préjugé », oui, si j’essaye de comprendre comment Matzneff, Sollers et autres partisans de la liberté sexuelle complète me voient, ils me voient comme une petite bourgeoise bourrée de préjugés, influencée par la vague de « puritanisme anglo-saxon » qui tue nos grands écrivains, tendance Boutin. Je suis obligée de m’interroger sur leur point de vue. Ma seule réponse est que je crois que la pédophilie est nuisible à titre individuel pour chaque enfant approché, et destructrice socialement. Autre remarque : il y a de très grands écrivains et cinéastes dans le monde anglo-saxon, autant qu’en France, malgré et peut-être parfois grâce au puritanisme. Dernière remarque, il n’y a pas de société sans interdits sexuels.

  110. @ Elusen | 08 janvier 2020 à 12:06
    « Il y a bien un problème de classe sociale dans la pédophilie, les élites s’y complaisent. »
    Violences sexuelles en 2016 19 700, 31 % dans le cadre familial
    Donc, si on reprenait votre phrase, « Il y a bien un problème dans la pédophilie, les FAMILLES s’y complaisent »…

  111. @ Lucile
    « Et l’égalité devant la loi est-elle un des piliers de notre civilisation, oui ou non ? »
    Il n’empêche que des pédophiles ont été protégés, comme celui dont nous parlons… Et n’incriminons pas les élites seulement : la moitié des commentateurs étaient pour qu’on passe l’éponge, concernant Polanski.
    Pourquoi à lui, pourquoi pas à l’écrivain dont on parle aujourd’hui ? Ce sont les profonds mystères de la popularité.
    A mon avis, il faut poursuivre tout le monde, tout le temps.
    Ou proclamer l’impunité générale.
    Le reste n’est qu’arbitraire, je tape sur ceux que je n’aime pas, et j’épargne les autres.
    Une chose qui aiderait à rétablir une certaine punissabilité des protégés : supprimer la prescription en cas de pédophilie.
    Les enfants ont le temps de devenir grands, éventuellement puissants, les puissants de décliner et d’être lâchés par leur groupe.
    Pour cela, arrêtons de nous amuser, à gauche de dire que c’est surtout la faute de l’Eglise, cas de pédophilie protégée, à droite de la gauche, idem, de dire que c’est la faute des traditions ou des révolutions.
    C’est la faute de je sacrifie toujours l’enfant au groupe, curieux que des gens qui parlent de sacrifice tout le temps n’évoquent même pas de celui du premier-né, enfin, d’autres choses sont prioritaires, défendre les pédophiles ou dire que F68.10 et moi, c’est la tête et la queue, sans cœur, quand on n’a pas d’idée, on sort le cœur, mais bizarre, il ne bat guère pour les enfants…
    …Et voilà, moi aussi je mêle mes petites histoires au triste sort des enfants, et pourquoi ?
    C’est obligé quand on est dans le ressort de l’indignation collective et non de la loi.
    Qui doit être changée, nulle part, jamais, un abuseur d’enfant ne doit être protégé, on ne devrait pas avoir à s’abaisser à dire que tel cas est plus ou moins grave. Abuseur d’enfant ? Preuve, par exemple si l’auteur, des faits et écrivain, va s’en vanter ?
    On l’arrête, le juge et l’enferme.
    Comme les gens sont moins dans l’admiration béate des institutions, famille où il s’en passe de belles, Eglises et Révolution où débridation des mœurs et puritanisme se donnent la main…
    …Ils sont moins tentés de sacrifier les enfants au groupe « conservateur » ou « révolutionnaire ».
    Pourtant, pourtant, on ne réprime pas assez, et quant à la prévention, je n’en parle même pas.
    Or il faut aider les pédophiles à rester abstinents.
    Tout le monde dit « comment peut-on être pédophile » et « curieusement », personne n’a réagi au lien où je montrais que souvent, il n’y a pas eu maturation de l’objet sexuel. Après, on peut aussi se demander pourquoi, oui…
    …on devrait promouvoir la recherche.
    Prétendre la droite ou la gauche responsable ? Par Perrault, on voit bien que la pédophilie existe depuis longtemps, simplement, on n’avait pas tant à cœur de défendre les enfants.
    L’arbre cache la forêt : si des provocateurs veulent faire admettre la pédophilie, ce n’est pas pour rien, l’enfant est plus considéré, on essaie de davantage le protéger qu’avant.
    Pour transformer l’essai, je propose :
    – La fin de la prescription
    – La promotion de la recherche

  112. @ Archibald 08 janvier 08:48
    Comme je l’ai écrit le 05 janvier (12:12) les éditeurs de Matzneff ont gagné beaucoup, beaucoup d’argent en le publiant, envoyant, pour mieux le vendre, leurs attaché.e.s de presse pour le faire inviter tant par Pivot que par d’autres prescripteurs.
    Aujourd’hui, après que son comité de lecture a donné son aval pour publier Matzneff, Gallimard ne veut plus le publier 🙁
    Dommage compte tenu de la pub qui lui est faite en ce moment.
    En même temps, comme dit l’autre, ‘R’né’ à bien brindillé ‘Ceuline’ lorsqu’elle n’avait que 14 ans et lui la quarantaine, et personne n’a jamais rien trouvé à redire.
    Et comme Finkielkraut je m’interroge sur le sort de Gabrielle Russier, prof agrégée de 32 ans qui était tombé amoureuse d’un de ses élèves de 17 ans (ascendance sur mineur) alors qu’il n’y avait QUE 15 ans de différence d’âge.

  113. Denis Monod-Broca

    @ Achille
    J’apprécie ce que dit AF au cours de cette interview.
    La distinction entre détournement de mineur et pédophilie, qu’il rappelle tout en regrettant que ce délit de détournement ait disparu du code pénal, est judicieuse.
    Il a raison aussi de dire tout le mal qu’il pense du lynchage, fût-il médiatique.
    ——————————————-
    @ Alain MEYET
    Alexis Carrel ne mérite en effet pas l’opprobre dans lequel il est tombé. Sans doute sera-t-il un jour réhabilité.
    Pensez-vous que GM, lui aussi, après avoir été porté aux nues puis jeté plus bas que terre sera un jour réhabilité ? Peut-être après tout…
    Mais ce n’est pas à cela que je pensais. Quelles sont, en matière sexuelle notamment, les attitudes et paroles qui, tenant aujourd’hui le haut du pavé, seront scandaleuses demain ?
    Quels sont les tabous qui, fièrement abattus aujourd’hui, reviendront au goût du jour demain ?
    Protéger les enfants des atteintes des adultes était un progrès. Il a semblé malin de ne pas en tenir compte, au nom d’une étrange conception de la liberté. Il est bon qu’on en revienne à cette légitime protection.
    Ne pourrait-on pas dire la même chose de l’enfant à naître ? Le protéger était un progrès. Il semble aujourd’hui malin, progressiste, justifié de passer outre. Il n’est pas exclu qu’on en revienne à sa protection.

  114. Mary Preud'homme

    @ Noblejoué | 08 janvier 2020 à 16:44
    « …la moitié des commentateurs étaient pour qu’on passe l’éponge, concernant Polanski.
    Pourquoi à lui, pourquoi pas à l’écrivain dont on parle aujourd’hui ?…
    Polanski avait abusé et violé une fille de treize ans après l’avoir fait boire, ce qu’il avait reconnu suite à la plainte des parents. Et à aucun moment ne s’en était vanté ou n’avait écrit et publié un texte relatant ses « forfaits ».
    Contrairement à Mazneff qui a assis une partie de sa réputation d’écrivain en relatant par le menu ses expériences de pédophile avec de jeunes enfants, notamment un garçon de 8 ans. Et c’est bien là le côté répugnant de cet individu.
    Si vous ne voyez pas la différence, c’est sans espoir pour vous !

  115. @ Charles | 08 janvier 2020 à 13:06
    ▬ « Violences sexuelles en 2016 19 700, 31 % dans le cadre familial »
    Internet étant propice aux mensonges et aux infox, veuillez sourcer vos chiffres s’il vous plaît, merci.
    ▬ « les FAMILLES s’y complaisent… »
    [100 % – 31 %] = 69 % ; votre phrase devient inexacte !
    De plus, j’ai parlé des élites sociales, non de familles, ainsi il aurait fallu que vous nous indiquiez quel type de famille.

  116. Robert Marchenoir

    En 1969, Pierre Viansson-Ponté traçait, dans Le Monde, un portrait prémonitoire de Gabriel Matzneff. Au passage, on admirera une qualité d’écriture qui a disparu de la presse aujourd’hui. L’article commence ainsi : « Si M. Gabriel Matzneff n’avait pas de talent, il serait proprement insupportable. »
    A l’époque, Matzneff était qualifié de réactionnaire. Pour les mêmes raisons qui le placent à droite de nos jours. Il est amusant, d’ailleurs, de voir Viansson-Ponté reprocher à Matzneff de ne pas être suffisamment marxiste, et de ne pas prôner la révolution.
    Même continuité entre sa joie mauvaise, sur le plateau de Taddéï, à voir la France humiliée par l’islam conquérant, et les idées exprimées en 1971 dans son Carnet arabe. Cette année-là, Le Monde en rendait compte en ces termes : « Admettant que les juifs sont le peuple le plus proche de Dieu, il reproche au sionisme, sans en contester la légitimité, de n’être qu’une copie servile de l’américanisme, aux antipodes de la vraie religion d’Israël. Quant à lui, sans dissimuler avec une certaine complaisance ce que son cas a de ‘singulier’, il aime les faibles et les vaincus. C’est dans cet état d’esprit qu’il s’est rendu en Orient arabe, persuadé que celui-ci est supérieur à l’Europe parce qu’il est ‘la terre de l’ascèse et de la volupté mêlées’. »
    Un vieille tendance française, donc, plus que jamais vivace aujourd’hui.

  117. @ Denis Monod-Broca 8 janvier 2020 à 19 h 21
    Vous posez la question de savoir si Gabriel Matzneff sera un jour réhabilité. Je serais enclin à poser la même question s’agissant de David Hamilton. Je m’étonne d’ailleurs que le sort de ce photographe n’ait pas été évoqué à l’occasion de cette « affaire Matzneff ». Certes ce n’est pas tout à fait la même chose, mais j’y vois cependant des éléments communs, surtout dans l’imaginaire de certains.
    Donc, Gabriel Matzneff et David Hamilton seront-ils un jour réhabilités ? Je ne sais pas si leur importance, que j’estime relative, dans leurs domaines respectifs y conduira. Flaubert et Baudelaire, victimes d’un puritanisme exacerbé, Rimbaud et Verlaine, objets d’un acharnement judiciaire, méritaient certainement de l’être, ne serait-ce que pour ne pas entacher l’histoire de la littérature française. Mais je ne pense pas que les deux premiers cités fassent partie des noms qui ont fait la littérature ou la photographie.
    Vous vous demandez aussi « quelles sont, en matière sexuelle notamment, les attitudes et paroles qui, tenant aujourd’hui le haut du pavé, seront scandaleuses demain » et « quels sont les tabous qui, fièrement abattus aujourd’hui, reviendront au goût du jour demain ».
    J’ai présent à l’esprit l’opprobre qui affecte actuellement la nudité. Dans l’ancien Code pénal, était incriminé l’outrage public à la pudeur, notion assez vague, car susceptible de dépendre de la définition que l’on donne de la pudeur. Aussi, dans le Code pénal révisé en 1994, c’est l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui qui a été désormais prohibée (article 222-32 du Code pénal). La matérialité des faits est plus aisée à établir, et surtout elle n’est plus subordonnée à la notion de pudeur.
    Mais, par une dérive constante, on en est arrivé, contrairement à ce qui se passait dans le dernier tiers du XXe siècle, à ce que le simple état de nudité soit sanctionné à ce titre. Bien plus, une autocensure a vu le jour ! Pour prendre un exemple, à la télévision, le film « A nous les garçons », réalisé en 1985 par Michel Lang, comédie française appréciée du grand public et qui était diffusée en moyenne trois fois par an, toutes chaînes confondues, n’est désormais plus (ou presque plus ?) programmé, et ce en raison d’une scène de nudité de jeunes gens (dont Franck Dubosc) dans des douches… On sait aussi la chasse à la nudité qui est opérée par Facebook et sur YouTube.
    Je suis persuadé qu’on reviendra à la situation précédente, d’un libéralisme normal, des années 1970-2000 ; reste à savoir quand !
    Vos propos s’agissant de la protection de l’enfant à naître me font penser à un adage latin, qui constitue une règle du droit civil français, essentiellement en matière patrimoniale et dans le domaine successoral : « Infans conceptus pro nato habetur, quoties de commodis ejus agitur » (l’enfant simplement conçu est tenu pour déjà né, chaque fois qu’il y va de son intérêt). A mettre en relation avec l’article 16 du Code civil, qui dispose : « La loi […] garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie. »
    —————————————————
    @ Tipaza 8 janvier 2020 8 h 39
    Vous prenez acte de « la fin de la pensée libertaire social-démocrate, telle qu’elle fut mise en oeuvre en Occident », et vous estimez que le virage actuel « annonce des temps incorruptibles, où un ascétisme aussi rigoureux que la permissivité le fut autrefois sera la règle ».
    Il y a toujours eu des fluctuations en matière de morale et de moeurs, l’évolution n’a pas été linéaire ; mais, prise dans son ensemble, cette évolution tendait vers le libéralisme. Peut-être se trouve-t-on dans un puritanisme seulement transitoire.
    Ce que je trouve beaucoup plus inquiétant, c’est qu’on en arrive à juger des situations passées et leurs auteurs à l’aune de nos valeurs d’aujourd’hui. Cela s’appelle la rétroactivité. C’est interdit en matière pénale, mais cette rétroactivité a droit de cité dans l’opprobre qui s’abat, en lieu et place de la justice, sur des individus que la société avait tendance à absoudre, pour ne pas dire encourager. Peut-on légitimement crier haro sur ceux qui ont agi naguère dans un contexte qui leur assurait alors la permissivité et l’impunité ? Nos sociétés, qui plus est, n’ont plus envie d’aller de l’avant, elles se complaisent à rechercher et à remuer ce qui est enfoui dans un passé plus ou moins lointain. Cela aussi est particulièrement inquiétant.
    Par ailleurs, la pensée libertaire social-démocrate de nos sociétés occidentales constituait un rempart contre d’éventuelles attaques, tant endogènes qu’exogènes. On peut penser à certaines formes de culture auxquelles des partis ou des régimes autoritaires pourraient vouloir s’attaquer. Mais ce libéralisme moral et culturel avait aussi pour effet, voire pour garantie, de nous protéger, le cas échéant, de dérives qui pourraient venir d’autres cultures, incompatibles avec les valeurs qui sont les nôtres. Affaiblir ainsi notre spécificité peut conduire à ouvrir les vannes de l’intrusion.

  118. @ Marc GHINSBERG
    @ Robert Marchenoir
    L’interview de Matzneff par Taddéï est proprement atterrante de pusillanimité et de vacuité.
    https://m.youtube.com/watch?v=eAbXDPXxyCo
    Quelques rares point d’accord: son choix de cravate, ses goûts cinématographiques et son rejet de l’hygiénisme. Le reste est tellement autocentré que je ne comprends pas que cet homme puisse avoir un intérêt littéraire.
    Dans la catégorie « sulfureux », je préfère mille fois Albert Caraco. Qu’est-ce que Matzneff apporte comme compréhension du monde et de l’homme d’autre que ses histoires de fesses et son « hédonisme » d’envergure très discutable ?
    Franchement, je ne vois pas.
    Sinon, j’ai bien aimé le regard semi-assassin d’Aurore Bergé:
    https://m.youtube.com/watch?v=nthgZt2vqjg
    ———————————————————-
    @ Elusen
    « Internet étant propice aux mensonges et aux infox, veuillez sourcer vos chiffres s’il vous plaît, merci. »
    La, vous jouez bien plus que la tête à claques. Ces chiffres sont connus depuis longtemps, et on les retrouve sous différentes formes et différentes couleurs un peu partout. Ici, par exemple:
    https://www.ncjrs.gov/pdffiles1/nij/194972.pdf
    Le gros mensonge et la grosse infox, c’était le coup de parano sur les bonhommes tout nus sous leurs imperméables qui attiraient des enfants en leur donnant des bonbons. Et à l’époque, c’était le minitel…
    « [100 % – 31 %] = 69 % ; votre phrase devient inexacte ! De plus, j’ai parlé des élites sociales, non de familles, ainsi il aurait fallu que vous nous indiquiez quel type de famille. »
    (Soupir…)
    Vous venez de vous effondrer en étoile à neutrons sous la pression gravitationnelle de votre incommensurable bêtise.
    https://m.youtube.com/watch?v=8en5uDqw0aM

  119. @ Mary Preud’homme
    « Contrairement à Mazneff qui a assis une partie de sa réputation d’écrivain en relatant par le menu ses expériences de pédophile avec de jeunes enfants, notamment un garçon de 8 ans. Et c’est bien là le côté répugnant de cet individu.
    Si vous ne voyez pas la différence, c’est sans espoir pour vous ! »
    C’est une différence pour son âme si cette chose existe, ou dit autrement, la possibilité d’une amélioration morale.
    Il n’empêche que ce qui est fait est fait. Pour les victimes, tous les criminels doivent être punis.
    Pour la société aussi, sinon, il suffit de se repentir ou de faire semblant pour échapper aux conséquences de ses actes.
    De plus, cette distinction réintroduit l’arbitraire, on va décider qu’il y a des gentils et des méchants criminels.
    Et enfin, cela va être plus le scandale que le crime qui sera puni… L’opportunité de poursuivre se fera pour les criminels qui ne se cachent pas ou dévoilés, par exemple, par un journal intime.
    Si les autorités, la société agit ainsi, des criminels en profiteront, des criminels si ce n’est vraiment repentant, discrets.
    Type j’agis mal, mais ce qui compte c’est que la famille ne soit pas éclaboussée, et la société, troublée.
    Si le criminel qui défend son crime agresse la victime aussi par son discours, il n’est pas le seul.
    Dire à une victime que le criminel, mon dieu, essaie de ne pas recommencer, mais que s’il le fait, il se confesse ou se soigne, ou les deux, qu’il faut prendre en compte ses efforts, et qu’elle n’a qu’à se taire au moment des faits, ou ne pas se venger après, n’est pas mieux que d’écrire des livres proclamant les vertus de son crime.
    Fausse vertu du crime, faux repentir car sans arrêter ou se dénoncer, l’un vaut l’autre, moralement, l’un vaut l’autre, pour la victime.
    La seule différence est le scandale redoublé pour la société de l’abuseur de l’enfant fier de lui.
    Pour moi, tout abuseur doit être puni, si on devrait prévoir une circonstance aggravante de promotion de la pédophilie.
    Mais je sens que je parle sans espoir pour beaucoup en dénonçant l’impunité, l’arbitraire et la confusion entre le « salut de l’âme » du criminel, et celui de l’enfant comme de la société, trois ordres d’idées qui n’ont rien à voir les unes avec les autres.
    Je n’imaginais pas la confusion amenant l’indulgence envers Polanski, c’est vraiment atterrant.
    Je vous remercie de m’avoir éclairé sur ce point.

  120. @ Denis Monod-Broca | 08 janvier 2020 à 19:21
    « La distinction entre détournement de mineur et pédophilie, qu’il rappelle tout en regrettant que ce délit de détournement ait disparu du code pénal, est judicieuse.
    Il a raison aussi de dire tout le mal qu’il pense du lynchage, fût-il médiatique. »
    Disparition du délit de détournement de mineur. En est-on bien sûr ? Quand a été opéré ce retrait ? Je n’en ai jamais entendu parler alors qu’il aurait dû faire l’objet d’un débat à l’A.N. et largement commenté dans les médias.
    Lynchage médiatique. Désormais il suffit du tweet d’une personne complètement inconnue pour provoquer le buzz et démolir la réputation d’une personnalité. Une fois l’accusation, fallacieuse ou non, lancée, le mal est fait et la victime est livrée à la vindicte populaire.
    C’est le côté démoniaque des réseaux sociaux pour qui toute personne dénoncée, fût-elle innocente, est présumée coupable.

  121. @ Mary Preud’homme 6 janvier à 11 h 22
    «Si ce pervers a publié à l’époque ce genre de « saloperie », c’est qu’après avoir passé la barre du comité de lecture (dont on connaît habituellement les exigences) il s’est trouvé un éditeur complaisant et complice aux goûts salaces qui a sacré ce tueur d’innocence comme nouveau génie de l’écriture et a fait sa promotion auprès des médias. Alors que bien des auteurs talentueux, mais qui refusent de se déshonorer et faire un racolage honteux en corsant leurs texte d’histoires graveleuses ou de pornographie, restent sur la touche. Sachant que dans l’esprit de nombre de ces marchands de papier Q pour vendre, il faut choquer et étaler sa laideur et sa pourriture !
    Ainsi, quelle décadence de ces éditeurs sans scrupule, seulement préoccupés par l’appât du gain et qui ont leur part de responsabilité dans cette décadence, contribuant de ce fait grandement à la dépravation des mœurs ! »
    Il n’y a pas que l’argent dans la vie !
    Le déviant sexuel (auteurs, éditeurs confondus) est d’abord un corrupteur. La sexualité délirante procède de/à l’avilissement du monde.
    Vous oubliez ce qui dans ces comportements est le plus « jouissif » : étaler devant le public le plus vaste possible sa puissance perverse ; entacher de boue une nation, une civilisation, l’entraîner dans des danses exhibitionnistes proches de la folie ; faire resurgir la « détente » suprême du rite sacrificiel ; faire resurgir un instant le sauvage dans le civilisé !
    Le pornocrate est forcément un politique !
    ——————————————————-
    @ breizmabro 8 janvier à 17 h 36
    « Et comme Finkielkraut je m’interroge sur le sort de Gabrielle Russier, prof agrégée de 32 ans qui était tombé amoureuse d’un de ses élèves de 17 ans (ascendance sur mineur) alors qu’il n’y avait QUE 15 ans de différence d’âge. »
    Et comme vous je songe souvent à Gabrielle Russier et à cet instant d’émotion indépassable que l’on doit à Georges Pompidou, le dernier de nos Présidents.
    Je m’interroge sur la qualité des parents du jeune homme, des universitaires post-68, bien-pensants, qui usèrent de leur entregent socialo-gaucho-syndicalo du milieu intello à la mode, action qui entraîna la mort d’une jeune femme du sérail !
    La pourriture s’installa en ces temps !
    —————–
    Pendant que nous débattons de GM une puissance montante, balayant toute l’Europe, avance avec ses femmes voilées.
    D’un côté la BRUTALITÉ, de l’autre la PERVERSITÉ. Une lutte asymétrique !
    Le sexe est une arme !
    Ceux qui s’emploient depuis des décennies à détruire la civilisation européenne ne se laisseront pas faire. Il n’est pas certain que nous sortions vainqueur de cette bataille autour de GM.
    Elle peut se clore par une défaite du droit, de l’équilibre, de la raison et de l’amour !

  122. @ Catherine JACOB 07 janvier 09::38
    Votre évocation de la relation entre Socrate et Alcibiade me conduit à souligner une caractéristique capitale de l’éducation des jeunes gens dans le monde grec de l’Antiquité : alors que la mère s’occupe des tout jeunes enfants et le père des affaires de la cité, l’adolescent est confié à un adulte ; et c’est alors que la formation pédagogique se conjugue progressivement et naturellement avec une relation amoureuse, que la « païdéia » se noue avec la « païderastia », c’est-à-dire l’éducation avec la pédérastie.
    Ce système nous paraît aujourd’hui totalement pervers, mais était tout à fait habituel en Grèce il y a plus de 2 000 ans, du moins dans les classes supérieures de la société ; il convient à ce sujet de lire l’ouvrage de Henri-Irénée Marrou « Histoire de l’éducation dans l’Antiquité », qui y consacre un chapitre.
    On le retrouve aussi à Rome et je l’illustre en citant Martial :
    « Mentula cum doleat puero, tibi, Naevole, culus.
    Non sum divinus sed scio quod facias ».

  123. Chemin de traverse

    Dans le monde, vivent des milliards de personnes qui ignorent des types comme celui du billet ! Qui ignorent Socrate et Marc-Aurèle, la foldingue des deux sexes Simone de Beauvoir et certains qui soutiennent « très finement » des types comme celui du billet… avec des arguments spécieux !
    La part mondiale d’anonymes qui vivent bien dans leurs basquets est hénaurme et personne ne s’avise de leur demander s’ils sont heureux ! ce serait prendre un sacré risque.

  124. @ Elusen | 08 janvier 2020 à 22:18
    « De plus, j’ai parlé des élites sociales, non de familles, ainsi il aurait fallu que vous nous indiquiez quel type de famille. »
    Quel types de familles ? vous débarquez de la Lune ?
    Familles d’origine maghrébine, familles musulmanes, islamistes, familles islamogauchistes, familles arabo-africaines, toutes sur la première place du podium des violences sexuelles, et de la violence tout court.
    C’est dans leur culture, dans leur religion, dans leurs coutumes moyenâgeuses arriérées.
    C’est autorisé et même encouragé par leur Coran, leurs imams prêcheurs de haine, de sexisme, de machisme.
    Pas besoin de Wikifake islamiste pour connaître les chiffres, suffit d’aller visiter tribunaux, postes de police, prisons, tous ces lieux où grouille toute la lie de la fange sociale de la haine islamiste.

  125. Mary Preud'homme

    @ Noblejoué | 09 janvier 2020 à 06:35
    Décidément vous êtes dur à la détente !
    Lisez plutôt le post d’Archibald qui faisait écho au mien, où est très bien analysée la jouissance du criminel pédophile (type Matzneff), étalant sa perversion sans vergogne, jusqu’à en faire son fonds de commerce, avec la complicité de toute une faune aux mœurs dépravées se prétendant intello et branchée !

  126. @ Mary Preud’homme
    Je suis d’accord avec la punition de l’apologie de l’abus d’enfant et d’en faire une circonstance aggravante en cas de crime pédophile.
    Mais ce n’est tout de même pas une raison pour ne pas punir Polanski ou d’autres ne se flattant pas de leurs turpitudes.
    Il NE FAUT PAS INVERSER L’ORDRE DES PRIORITÉS, pour moi, le plus grave est l’abus d’enfant, non de jouir, que ce soit en s’y préparant, dans l’acte ou en le relatant.
    Je sais que le sexe a tendance à faire perdre la tête, mais comparons : le pire serait-il qu’un tueur assassine ou qu’il le relate avec force vantardises dans ses écrits ?
    Si un tueur était complaisant, dirait-on qu’il est non seulement odieux à être plus puni que ce qui est prévu pour le sang répandu…
    …mais que, tant qu’on y est, à l’inverse, ceux qui se taisent ou se repentent ou font semblant ne doivent pas être punis ?
    Non.
    De même, je réclame la punition de tous les abuseurs d’enfants, si possible, sans prescription.
    C’est un crime très spécial, l’abus d’enfant, le pédo-criminel s’appuie sur le temps, la différence d’âge, pour soumettre sa victime, puis il compte toujours sur le temps pour échapper au châtiment : c’est la prescription.
    On ne peut abolir la différence d’âge, mais on peut supprimer la prescription.
    Pour moi il n’y a pas d’abuseur d’enfant à sauver de la Justice.
    Je réserve mes sympathies, en priorité, aux ENFANTS.
    Et accessoirement aux pédophiles ne PASSANT PAS A L’ACTE.
    Ils existent.
    Pour les aider, je conjure de donner des moyens à la recherche pour mieux savoir comment les assister dans leur résistance à leur nature.

  127. @ Mister Bean | 09 janvier 2020 à 11:37
    « …suffit d’aller visiter tribunaux, postes de police, prisons »
    L’autre zozo est visiteur de prison, trop drôle ?!
    ———————————————
    @ Charles | 09 janvier 2020 à 09:31
    « Source ONPE »
    En soi cela ne veut rien dire, puisque c’est un observateur et non un document.
    Si vous affirmez posséder des données, c’est que vous avez les références du document, où sont-elles ?
    J’ose espérer que ce n’est point balancé à la va-vite votre truc, du fait que l’ONPE ne semble pas faire de statistiques.
    Élite sociale et famille seraient la même chose selon vous, car c’est bien là-dessus que cela porte.
    Pourtant l’une est une catégorie politique, l’autre une structure sociale !
    Élite sociale cela s’entend par un truc du genre une Brigitte enseignante et un élève Emmanuel de 14- 15 ans ; à moins qu’une Brigitte soit une femme alibi pour ne pas exposer publiquement deux hommes en concubinage.
    Il y a deux rapports du Sénat et un du CNRS.
    Violences sexuelles sur mineurs en institutions : pouvoir confier ses enfants en toute sécurité – N°529
    Protéger les mineurs victimes d’infractions sexuelles – N° 289
    Les violences sexuelles à caractère incestueux sur mineur.e.s – CNRS
    —————————————–
    @ F68.10 | 09 janvier 2020 à 03:00
    « Ces chiffres sont connus depuis longtemps »
    Il a pris ses cachets lui ?!
    Nous parlons de la France et vous vous pointez pour balancer un document des USA ?!

  128. Bean sylvain

    @llo Elusen ici Bean
    « @ Mister Bean | 09 janvier 2020 à 11:37
    « …suffit d’aller visiter tribunaux, postes de police, prisons »
    L’autre zozo est visiteur de prison, trop drôle ?! »

  129. @ Elusen
    « Il a pris ses cachets lui ?! »
    Vous êtes assez gratiné.
    Eduquez-vous un peu avant de raconter des inepties:
    https://www.youtube.com/watch?v=Prg6r03MH9U
    « Nous parlons de la France et vous vous pointez pour balancer un document des USA ?! »
    La science se joue à un niveau mondial. Et plutôt que d’admettre que les données vont à l’encontre de vos préconceptions, comme en témoignent ces données, vous en remettez une couche et vous vous enfoncez davantage dans le terrier du lapin qui vous conduit tout droit dans votre monde imaginaire.
    Si les données aux States donnent un chiffre, il y a effectivement une présomption que la situation soit similaire en France. Si vous n’êtes pas capable de produire les données françaises, vous devez admettre que vous n’avez pas de données à l’encontre de celles que je vous ai fournies. Principe de base…
    Sinon, en se basant sur vos critères épistémologiques débiles, l’homosexualité n’existe pas en Arabie Saoudite.
    Vous êtes un danger public à endosser de tels modes de pensée fallacieux sur des sujets aussi graves. Vous devriez vraiment penser à aller vous cacher.

  130. @ Charles | 10 janvier 2020 à 10:04
    Il mélange plusieurs choses, les déclarations faites à la police, y compris des majeurs, les mineurs et la victimisation.
    La victimisation n’est pas une réalité, c’est un sondage où les gens déclarent ce qu’ils veulent et non pas à prouver, puisque ce n’est pas une accusation, ainsi aucun risque de poursuites pour faux, dénonciation, diffamation de crime imaginaire, etc.
    Quant à la statistique de la Police, ce ne sont que les déclarations et non des condamnations, la différence est que certaines déclarations faites à la Police peuvent être des faux, des diffamations, dénonciations…
    Ils parlent de violences sexuelles et non pas de viol, de pédophilie.
    La violence sexuelle regroupe le harcèlement ; les attentats à la pudeur – trois notions d’ailleurs, l’une un adulte nu, l’autre violation de l’intimité, attouchement –
    ; le voyeurisme ; photo de nu diffusé sur Internet ; mettre un coup de pied sur le sexe ; viol ; exposer des mineurs à de la pornographie ; agresser verbalement ou physiquement, voire les deux, une personne déclarée homosexuelle ou autres ; etc. etc.
    1° j’ai bien parlé de pédophilie
    2° de la complaisance de l’Élite sociale
    Vous m’avez interpellé avec autre chose : violence sexuelle et famille.
    —————————————
    @ F68.10 | 10 janvier 2020 à 01:49
    ▬ « La science se joue à un niveau mondial. »
    Les statistiques ne sont pas de la science !
    Les mathématiques sont de la science, les employer dans un autre domaine cela devient une technique et non de la science.
    Les sondages ne sont pas de la science !
    Il y a les faits constatés auprès des services de police, donc pas établis, car c’est la justice qui établit, une plainte n’est pas une vérité en soi ; ces faits constatés produisent de la statistique.
    Et il y a les sondages où il s’agit de déclaration sans preuve, qui peuvent relever de l’imaginaire, du fantasme, sondages dits de victimisation et non de victime.
    ▬ « Si les données aux States donnent un chiffre, il y a effectivement une présomption que la situation soit similaire en France. »
    C’est quoi cette imbécillité, cela sort d’où ?!
    Quelle est cette base scientifique ?!
    Parce que l’on génocide les Amérindiens d’Amérique du Nord aux USA, c’est qu’il y a une forte probabilité pour qu’il y ait la même chose en France et le tout sans Amérindien d’Amérique du Nord ?!
    Oh là là les théories du gugusse !!

  131. @ Elusen
    « Les statistiques ne sont pas de la science ! »
    Les statistiques descriptives fournissent le matériau de base à une large partie de la science. Elles constituent une large partie de la collection des faits qui permettent de pratiquer la science.
    « Les mathématiques sont de la science, les employer dans un autre domaine cela devient une technique et non de la science. »
    Les statistiques descriptives ne sont généralement pas considérées comme de la mathématique. La mathématique est, de plus, généralement considérée comme étant trop analytique et formaliste pour relever de la science, bien que cet argumentaire soit beaucoup trop simpliste à mon goût, et je rejoins donc votre opinion à ce sujet (bien que ce ne soit très probablement pas pour les mêmes raisons…)
    La science fournit effectivement des techniques, et en l’occurrence des techniques parfois à but épistémologique. Qu’elles constituent alors une technique ou pas n’invalide absolument pas le fait que leur application relève de la démarche scientifique au sens plein et entier du terme.
    « Les sondages ne sont pas de la science ! »
    Ben si, cela en fait partie. On peut discuter de multiples aspects de leurs limitations, et justement cela fait aussi partie de la science. Voici un cours de « théorie des sondages »:
    http://www.math.univ-montp2.fr/~ribatet/docs/Sondages/cours.pdf
    Alors ce n’est pas ma spécialité, mais je pense être capable de répondre à l’essentiel des questions que vous vous poseriez à ce sujet.
    « Il y a les faits constatés auprès des services de police, donc pas établis, car c’est la justice qui établit, une plainte n’est pas une vérité en soi ; ces faits constatés produisent de la statistique. »
    Bwahahahah !! Non… Cela ne fonctionne pas comme cela. Que ce soit la justice, la police, ou les alcooliques anonymes qui observent des faits, ce sont des observations, que cela vous plaise ou non. Bien sûr, on peut toujours effectuer des critiques sur tels ou tels aspects de la collecte des données, mais toutes les observations rentrent dans le cadre de la science, qui est en charge de critiquer leur fiabilité.
    « Et il y a les sondages où il s’agit de déclaration sans preuve, qui peuvent relever de l’imaginaire, du fantasme, sondages dits de victimisation et non de victime. »
    Il n’empêche que ce sont des observations. À charge ensuite, en les confrontant à d’autres données, de faire la part du réel et de l’imaginaire. Tout basculer automatiquement par principe dans le domaine de l’imaginaire, c’est de la mauvaise foi, et en l’occurrence une technique bien pratique pour s’immuniser à la critique. Péché capital du scientifique.
    « C’est quoi cette imbécillité, cela sort d’où ?! Quelle est cette base scientifique ?! »
    C’est une base d’épistémologie très simple: vous avez une donnée. Elle vous informe sur le réel. Cette donnée peut être précise dans un contexte donné, mais on peut l’extrapoler pour fournir des présomptions là où des analogies s’appliquent. Bien sûr, les analogies sont sujettes à caution, mais encore faut-il fournir des arguments concrets pour rejeter leur portée (en général, c’est assez facile, et parfois trop facile…). Si une analogie s’applique à peu près, elle informe tout de même sur le réel. Si vous n’êtes pas capable de fournir des données la précisant ou la réfutant dans le contexte d’une analogie, vous n’êtes pas à la hauteur de la charge de la preuve qui vous incombe alors. Et vous n’avez pas d’arguments à opposer à l’application de l’analogie.
    Si, par exemple, on fait une étude épidémiologique sur le lien hypothétique entre vaccins et autisme au Danemark, et qu’on ne mette pas en évidence de lien entre ces deux entités, il est vraisemblable qu’en France, ce soit la même chose. Si vous voulez prouvez que le phénomène en question est spécifique au Danemark et pas à la France, c’est alors à votre charge de venir avec des données infirmant l’analogie entre la France et le Danemark. Exemple de l’étude en question:
    https://annals.org/aim/fullarticle/2727726/measles-mumps-rubella-vaccination-autism-nationwide-cohort-study
    Cette étude n’est essentiellement possible qu’au Danemark en raison des spécificités des registres publics permettant de croiser dans ce pays les vaccinations et l’autisme chez les nains de manière exhaustive. Si d’autres pays n’ont pas d’infrastructure informationnelle permettant de répliquer cette étude, ils ne peuvent alors pas se cacher derrière leur petit doigt en prétendant que, sous prétexte qu’ils n’auraient pas les registres, ils ne peuvent pas faire d’études, donc ne pas avoir les résultats des études, et qu’en l’absence de données, on ne peut parler que du Danemark et pas de ce qui se passe chez eux. Parce que la science ne marche pas comme cela. L’hypocrisie, par contre, cela marche bien comme cela. Cela marche même très bien, l’hypocrisie.
    « Parce que l’on génocide les Amérindiens d’Amérique du Nord aux USA, c’est qu’il y a une forte probabilité pour qu’il y ait la même chose en France et le tout sans Amérindien d’Amérique du Nord ?! »
    À votre avis, les abus sexuels intrafamiliaux, c’est plutôt comparable à une problème de santé publique comme les vaccins, ou c’est assimilable à une question d’extermination de masse dans un contexte historique spécifique et très contingent ?…
    « Oh là là les théories du gugusse !! »
    J’aime bien taper sur l’hypocrisie. Cela me détend.

  132. Les maisons d’édition (quatre) cessent leur collaboration avec l’auteur devenu indésirable. Les rayons des libraires se vident. L’offre sur Amazon reste à un niveau presque normal, je regarde, je compare mais je n’achète rien.
    Mais tant qu’il y aura de la demande pour ce genre de littérature, les pédophiles trouveront toujours des circuits de distribution.
    La porte est ouverte à la délation, à la répression, aux tragiques erreurs judiciaires.

  133. @ F68.10 | 11 janvier 2020 à 02:12
    Vous ne lisez même pas les sources que vous donnez !
    Vous vous contentez, comme d’autres d’ailleurs, de balancer une source qui a un titre qui pourrait éventuellement vous arranger.
    Nulle part dans le document du Pr Mathieu Ribatet, il n’est dit que les sondages sont de la science !
    Il y est expliqué les méthodes utilisées par les sondages. L’auteur du document renvoie à :

    • Je dois avouer que les résultats présentés ici sont outrageusement pompés du livre de Yves Tillé Théorie des Sondages : Échantillonnage et estimation en populations finies. L’étudiant motivé pourra donc s’orienter vers ce livre s’il veut approfondir ses connaissances sur la thématique — ou tout simplement voir une rédaction bien meilleure que la mienne !

    Les sondages sont une technique et non de la science !
    Vous confondez science et technique vous êtes absurde ; la technique, c’est l’application de la science.
    Quand l’administration nazie a utilisé les mathématiques dans les camps pour comptabiliser les personnes, les exécutions, cela n’a pas fait de leur crime contre l’humanité de la science.
    Les mathématiques sont de la science, si je les utilise dans un autre domaine, c’est une technique.
    Pr Garrigou Alain Université de Nanterre, sur les sondages :

    • Il y a des données brutes qu’ils corrigent. Je ne savais pas que corriger c’était scientifique.

    Puis vos délires habituels, vous partez d’un truc aux USA sur les violences familiales pour affirmer que c’est la même chose en France, sans aucune preuve ; pour prétendre avoir une preuve au Danemark sur le nanisme, la vaccination et l’autisme.
    Le tout pour parler de pédophile ?!
    Je ne sais pas ce que vous prenez, mais consultez au plus vite !

  134. @ Elusen
    « Vous ne lisez même pas les sources que vous donnez ! […] Nulle part dans le document du Pr Mathieu Ribatet, il n’est dit que les sondages sont de la science ! »
    Tout d’abord, le fait que j’ai lu ce document ou pas est sans importance: ce qui importe est le fait que je vous informe que la théorie des sondages fait l’objet de développement théoriques sous diverses formes qui en font une discipline scientifique. Pour aborder le sujet, on commence par le cadre mathématique qui relève de la théorie statistique. B-A BA.
    « Les sondages sont une technique et non de la science ! »
    Le moteur à explosion est une « technique ». La thermodynamique et dans une certaine mesure l’ingénierie relèvent de la science. Aucune contradiction.
    Les sondages sont effectivement une technique, basée sur la science, qui à vocation à faire avancer la science d’une manière ou d’une autre. Ce que vous critiquez, et que vous n’arrivez pas à formuler correctement, c’est l’utilisation qui est faite médiatiquement des sondages, pour autant que j’en juge. Elle est parfois effectivement problématique, ce qui ne change en rien que ce type de technique est indispensable pour accroître la connaissance sur de nombreux aspects de la société, ce qui en soi relève de la science. Typiquement la sociologie.
    D’autres questions ?
    « Vous confondez science et technique vous êtes absurde; la technique c’est l’application de la science. »
    Donc, si j’utilise une pipette, je n’aurais pas le droit de publier quoi que ce soit sous prétexte qu’utiliser une pipette est une technique et ne serait pas de la science ? Vous êtes sérieux ? Pareil pour le CERN ? Un gros accélérateur de particules, c’est une technique et non pas de la science ! Je vous refais le coup de l’étoile à neutrons ?…
    « Quand l’administration nazie a utilisé les mathématiques dans les camps pour comptabiliser les personnes, les exécutions, cela n’a pas fait de leur crime contre l’humanité de la science. »
    C’est quand même pratique d’avoir des données pour objectiver l’ampleur des camps, non ? Même s’il ne faut pas trop compter sur les archives nazies sur le sujet, j’en conviens…
    Et quoi qu’on en pense, les expérimentations dans le cadre des camps ont participé de la recherche scientifique. Quelques applications de la recherche nazie dans les camps: des insecticides similaires au Tabun et au Sarin, la chloroquine pour le paludisme, la méthadone, certaines amphétamines, des recherches sur l’hypothermie, l’hypoxie, la déshydratation, etc. Et le problème n’est pas circonscrit à la science nazie: il y a aussi eu par exemple les expériences sur la syphilis menées par l’université de Tuskegee en Alabama qui posent deux ou trois légers problèmes éthiques…
    https://m.youtube.com/watch?v=fxeLohZEqs0
    « Les mathématiques sont de la science, si je les utilise dans un autre domaine, c’est une technique. »
    La physique fondamentale ne serait donc qu’une technique ? N’importe nawak… Et même votre conception de la mathématique comme une science me semble sujette à caution: je doute que vous seriez capable de justifier son statut.
    Au sujet de votre tirade sur le professeur Garrigou: 1. Oui, il est parfois tout à fait légitime de corriger des données, et ce sont des processus souvent standard. 2. Je vois dans ses propos une certaine dose d’irrationalisme (mais il faudrait que je fasse un transcript de ses propos et que je les critique un à un pour mettre de la chair sur mon propos). 3. Oui, il y a de nombreux problèmes de méthode sur les sondages, ce qui ne les exclut pas du domaine scientifique pour autant. 4. Oui, je n’écoute jamais les instituts de sondage français, que je trouve très peu sérieux en règle générale. 5. Contrairement au Pew Research Center, qui a quand même un niveau d’éthique et de rigueur nettement plus sérieux dans le domaine des sondages.
    Mais si vous voulez que je défende l’IFOP et Laurence Parisot dans le domaine des sondages, je crois que c’est râpé. (Si vous ne voyez pas la différence entre l’IFOP et le Pew Research Center, je ne peux pas grand-chose pour vous…)
    « Pour vos délires habituels, vous partez d’un truc aux USA sur les violences familiales pour affirmer que c’est la même chose en France sans aucune preuve ; pour prétendre avoir une preuve au Danemark sur le nanisme, la vaccination et l’autisme. Le tout pour parler de pédophilie ?! »
    Alors, mis à part le détail que constitue le constat que vous cherchez à nous éblouir par votre illettrisme, oui, tout à fait.
    J’étais en train de vous faire un cours sur le concept d’analogie. En effet, si une donnée est valable aux US ou au Danemark, elle l’est, sauf « raison contraire », en France.
    Pour les vaccins et les abus sexuels, c’est effectivement le cas. Pour le cas de l’extermination des Indiens d’Amérique, l’analogie tombe à plat, comme vous l’avez vous-même remarqué. Il y a en effet une « raison contraire »: il n’y a pas d’Indiens d’Amérique à exterminer en France. CQFD. Mais dans le cas des vaccins et des abus sexuels, vous n’avez pas avancé d’argument, de « raison contraire », permettant de faire tomber l’analogie à plat.
    Vous voulez un cours d’épistémologie sur les arguments par analogie ? Il suffit de demander… Je vous expliquerai comment Galilée a montré que la Terre tournait autour du Soleil (il y avait un bel argument par analogie avec Vénus plus ou moins dissimulé dans son argumentation).
    « Je ne sais pas ce que vous prenez, mais consultez au plus vite ! »
    C’est très dangereux pour un trouble factice de consulter. Vous devriez le savoir depuis le temps que vous me bassinez avec le sujet.

  135. @ Noblejoué 9 janvier 2020 à 14 h 21
    Discourant sur les comportements d’abus d’enfant et l’apologie qui peut en être faite, vous déclarez qu' »il ne faut pas inverser l’ordre des priorités ». Vous précisez ensuite votre pensée, en estimant que « pour [vous], le plus grave est l’abus d’enfant, non de jouir, que ce soit en s’y préparant, dans l’acte ou en le relatant »…
    Je crois bien que vous mettez ainsi l’accent sur une dérive qui se fait jour, de manière de plus en plus forte, dans notre société. En effet, en cette matière de délits ou de crimes à caractère sexuel, on en arrive à être autant offusqué par le plaisir qu’y a pris son auteur, reléguant presque au second plan le dommage subi par la victime.
    Pourtant, la Constitution est on ne peut plus claire. Rappelons ici trois articles de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, qui fait partie du bloc de constitutionnalité :
    Article IV. – « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. »
    Article V. – « La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. »
    Article VIII. – « La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires […]. »
    On me rétorquera que notre législation en matière de moeurs et d’infractions sexuelles répond bien à ces exigences. C’est exact, mais ce qui pose éventuellement problème, c’est l’interprétation qui en est donnée par les tribunaux, ainsi que l’exploitation que peuvent en faire les médias. Or, c’est le dommage effectivement subi qui doit avant tout être pris en compte. Des comportements ne constituant que des débuts d’exécution sont souvent assimilés à la commission de l’infraction (et cela, pas uniquement en cette matière). On peut même être en présence d’un viol ou d’un comportement « déviant » qui aura procuré du plaisir à son auteur, tout en n’engendrant aucun dommage à quiconque ; et pourtant, si l’existence de ce viol (au sens de la jurisprudence pénale) ou de ce comportement est connue, son auteur sera passible d’être traduit devant une cour d’assises ou un tribunal correctionnel…
    Je ne prétends pas que l’on soit, dans ces hypothèses, en présence d’attitudes irréprochables, loin de moi cette pensée. Mais alors, le droit doit se retirer, pour faire place à la morale. De plus en plus fréquemment, il y a, en tous domaines, un mélange incestueux du droit et de la morale, notamment dans les médias (je vise particulièrement les chaînes d’information continue). On a vu récemment des personnalités politiques clouées au pilori pour des faits qui paraissaient choquants à quelques censeurs, alors pourtant qu’ils ne constituaient pas a priori une infraction pénale. Le droit n’a pas pour but de régir nos moindres faits et gestes au quotidien, mais c’est bien le droit qui doit être invoqué en cas de différend, de litige ; sinon, c’est la loi du plus fort, ou du plus riche, ou du plus roublard qui s’impose…

  136. Cher Denis Monod-Broca, j’ai eu récemment l’occasion de commenter ici même votre message où vous vous interrogiez sur ce qui demain pourra paraître scandaleux, alors que pour nous cela semble banal ou anodin. Et vous déclariez tout de go que cette question vous « tarabuste »…
    Permettez-moi de vous interroger à ce sujet… Je veux bien vous croire, mais je me demande bien plutôt si cette question ne vous turlupine pas.
    Attention, attention, ne confondons pas ! Est-ce que ça vous tarabuste, ou est-ce que ça vous turlupine ? Vous dites que ça vous tarabuste, mais admettez que ça vous turlupine bien un peu aussi ! D’ailleurs, est-ce que ça ne vous turlupine pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette ? Je ne sais pas s’il vous arrive d’en manger, mais il me semble bien que si vous en mangiez, ça vous turlupinerait plus…

  137. @ Alain MEYET
    Oui, les gens oublient la proportionnalité des délits et des peines.
    Et ils prétendent aussi interdire des choses qui ne nuisent à personne.
    Ainsi :
    https://www.contrepoints.org/2018/03/21/312300-panique-les-poupees-sexuelles-debarquent-a-paris
    Ceci dit, ce n’est pas nouveau, autrefois on n’avait pas le droit d’avoir de relations homosexuelles, par exemple.
    Le sexe a toujours eu tendance sous nos climats à rendre liberticide, irrationnel, en un mot : lamentable.
    Le droit ne fait que suivre. Que ce soit au nom de Dieu ou de l’égalité homme-femme ou l’affirmation de la virilité, il se trouve toujours des gens pour jouer les rabat-joie.
    On n’aime pas que les gens soient heureux, surtout s’ils ne paient leur bonheur d’avoir été malheureux ou de donner des gages de conformisme.
    En somme, tu as le droit d’être heureux si on n’est pas malheureux de ton bonheur car tu ne l’as pas toujours été, ton bonheur n’est pas excessif, ou si nous pouvons tous être heureux par procuration avec toi.
    Et donc ? Les homosexuels minoritaires, à présent les clients ou acheteurs de poupées sont la proie des fâcheux.
    Ouverture : il en va de même pour la drogue. Ce n’est pas sa dangerosité qui fait que telle ou telle drogue est interdite :
    http://www.slate.fr/story/178929/sante-publique-classification-drogues-licites-illicites-politiques-internationale-prohibition-regulation
    Et puis, les drogués, on les chasse, si ce n’est à courre, jusqu’à la mort aux Philippines.
    Etant donné que par le crédit, le salariat, l’amour, le sexe, les jeux vidéos et je dois en oublier, on peut être dépendant, pas seulement la drogue, mais qu’on n’interdit pas le reste, j’en conclus que c’est le plaisir solitaire ouvrant sur le rêve qui est prohibé.
    Pour en revenir au sexe : à une époque, les fâcheux faisaient tout leur possible contre la masturbation. Je pense donc, et j’espère, qu’on permettra la drogue, ou du moins les moins dangereuses, puisqu’on permet des choses ne nuisant pas au prochain de nos jours.
    Oui, non ?
    D’un autre côté, on veut interdire des poupées, et on s’excite plus sur le bonheur des pédophiles que sur les abus d’enfants.
    Et c’est à mon avis une des raisons qui explique qu’on aide peu les pédophiles abstinents.
    On est si superficiels que dégoûtés par ce qu’ils sont, on oublie que certains ne font rien, alors qu’il faudrait les soutenir, pour aider les abstinents et en rendre d’autres abstinents.
    La question des poupées dans leur cas est très importantes. On a décidé, je crois sans preuve, qu’elles poussaient au crime. Mais comme on l’a dit sans preuve pour tout ce qui déplaît, prostitution, images pornographiques, et alors que tant de gens y croyaient, auraient volontiers prouvé leur dire, que j’aurais tendance à penser le contraire.
    Mais la question est qu’il est pour certains intolérable que les pédophiles puissent avoir du plaisir avec des simulacres d’enfants.
    Notre confort, la pédophilie est une poussière à mettre sous le tapis, compte plus que la frustration des pédophiles et le malheur des enfants victimes de pédophiles ne parvenant pas à se maintenir dans le manque.
    Nous ne sommes pas tout à fait sortis de la pensée magique, le mot ou l’image comptent plus que la chose, les efforts que le but.
    Nous nous plaisons à mettre les signes des choses qui nous déplaisent sous le tapis. Nous nous plaisons à regarder les efforts, par exemple de vertu des gens, nous délectons aussi, il n’y a pas que du bien là-dedans, de leur souffrance.
    Nous oublions que les efforts pour préserver des gens potentiellement victimes ne sont pas le but, non, seulement le moyen de préserver les victimes.
    Si des poupées d’enfants, si la réalité virtuelle, si quelque technique que ce soit détournait purgeait de désir ou le réorientait vers des simulacres ou faisaient d’un pédophile une personne orientant ses désirs vers les adultes, ce serait nettement mieux.
    Mais les doloristes, il faut en baver, et peu importe le drame du pédophile et la tragédie des victimes.
    Le vin tourner au vinaigre… Enfin, comparaison trop faible, après tout, le vinaigre est bon comme le vin si les usages diffèrent.
    Non, la morale devient immorale… C’est affreux, et le discours quasiment général, donc j’ai parfois l’impression d’être en enfer.
    Alors j’ai le droit de prendre de l’opium pour accéder au paradis artificiel ? Non.
    Pour me tuer ? Puisque le suicide n’est pas interdit.
    Non plus.
    Je n’ai pas beaucoup de droit, dites, si je rate mon suicide, il faut dire amen aux médecins, si je prends de la drogue, il faut que je me prosterne devant les policiers et les magistrats.
    Je ne nuirais à personne et aurais tout le monde contre moi, y compris ici, tout le monde.
    L’un dira qu’il me fallait bien fuir mon manque de talent, l’autre que ce serait mon manque de charité, un autre dirait qu’à force de raisonner faussement, on sort des clous et doit se retrouver au trou.
    Et pourquoi ? Parce qu’on trouve même des gens pour défendre la pédophilie en relativisant, en disant que nous faisons peut-être bien aussi mal.
    Et quoi de mal ? Les transsexuels se feraient du mal, ce que je ne crois pas mais qui les regarde.
    Plus intelligent, tout arrive, n’importe qui peut en avoir un éclair, il y a la question de l’avortement, mais disons qu’entre la certitude que si les femmes ne peuvent pas avorter elles sont des asservies à leur ventre, et la possibilité de considérer l’avorté comme un enfant, il y a un choix à opérer pour le moindre mal.
    Ceci dit, demain on pourra sauver et la mère, et l’enfant, par la matrice artificielle :
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/grossesse/des-chercheurs-creent-un-uterus-artificiel-pour-grands-prematures_112450
    Mais je parie que les gens côté « enfants » seront contre, et ceux côté « femmes », aussi, car personne ou presque ne veut concilier les choses, mais plutôt soumettre l’autre camp.
    Le fait de ne pas passer par la technique, dont la vue va choquer comme toute nouveauté, vaudra plus que la préservation de la liberté et de la vie, comme toujours.
    Comme dans le cas où on en veut plus à un pédophile d’avoir joui et exprimer son plaisir qu’avoir infligé son désir à sa victime.
    Confondre la fin et les moyens, tirer plaisir du malheur d’innocent et prétendre régenter les autres : que d’illusions et de sadisme inconscient !
    Il faudrait un nouveau Dante pour exprimer nos enfers dans une nouvelle divine comédie.
    Si on voulait quelque chose de moral, il n’y aurait pas de dieu, ou alors pas tout-puissant, et l’enfer n’existerait pas, serait une illusion des humains ou des démons, ces arriérés.

  138. @ F68.10 | 11 janvier 2020 à 19:33
    Pour sonder, nous faisons une carotte, un carottage !
    Sonder, c’est carotter !

  139. Catherine JACOB

    @ Claggart | 09 janvier 2020 à 10:27
    «On le retrouve aussi à Rome et je l’illustre en citant Martial (III, 71) »
    Du berger à la bergère :
    « (Quid faciat se scire Lyris negat ebria semper.)
    Quid faciat volt scire Lyris. Quod sobria: fellat
    . » Martial, II, 73

  140. Une brève réponse au dernier message de Noblejoué (12 janvier 2020 à 20 h 19)…
    Vous faites, à juste titre, état de l’ouverture d’une boutique à Paris proposant à des clients de passer du (bon ?) temps avec des poupées sexuelles, et vous renvoyez à un article publié en 2018 sur le site « Contrepoints ». Peut-être la morale peut-elle réprouver cette innovation, mais l’auteur dudit article affirme que cette situation est parfaitement légale. Sans doute, mais je serais moins catégorique que lui, ou plutôt moins optimiste, ou plus réaliste, comme on voudra…
    En effet, désormais en France, depuis les années 1990 (et cela est au besoin validé par nos plus hautes juridictions que sont la Cour de cassation, le Conseil d’Etat et le Conseil constitutionnel, de même que la Cour européenne des droits de l’homme), lorsqu’il y a des « trous » dans l’Etat de droit mais que la justice veut arriver à ses fins – autrement dit, veut interdire (du point de vue pénal ou administratif) -, elle a recours à une notion particulièrement flexible, celle de « dignité de la personne humaine », qui est invoquée pour colmater tout ce qui paraît devoir l’être.
    Je me limiterai à rappeler la fameuse affaire du « lancer de nains », qui a permis au Conseil d’Etat de consacrer la notion (ainsi que, accessoirement, de rendre un « grand arrêt). Je ne mettrais donc sûrement pas ma main à couper quant à la solution qui pourrait être apportée par la justice à cette affaire siliconée (d’autant plus que, si mon analyse se confirmait, il ne resterait plus que les yeux pour pleurer et la main comme ultime refuge…).
    Pour conclure, je recommande un article qu’a publié dans « le Figaro », le 24 mai 2008 (consultable sur Internet), Mme le professeur Anne-Marie Le Pourhiet. Intitulé « Touche pas à mon préambule ! ». Cette universitaire pourfend les dérives et les excès droit-de-l’hommistes de certains, déclarant ainsi : « Prenons garde à ce que l’on ne nous remplace subrepticement la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » par la trilogie « dignité, diversité, parité » […]. »

  141. @ Alain MEYET
    « Lorsqu’il y a des « trous » dans l’Etat de droit mais que la justice veut arriver à ses fins – autrement dit, veut interdire (du point de vue pénal ou administratif) -, elle a recours à une notion particulièrement flexible, celle de « dignité de la personne humaine », qui est invoquée pour colmater tout ce qui paraît devoir l’être. »
    Oui. Le lancer de nain était un exemple. Le concept est invoqué à de multiples reprises sur un peu tout: prostitution, GPA, drogue, diverses thématiques de santé non-publique, etc.
    Et il est difficile de tracer le pedigree philosophique de cette notion de manière explicite. Quand on entend Mme Agacinski, la dignité de l’homme relève d’un kantisme réchauffé. Quand on entend les cathos sur les thématiques de fin de vie, c’est un concept de nature nettement plus religieuse, ou plutôt récupéré par les discours catholiques. Quand on entend les médecins, c’est encore plus marrant: on perd sa dignité quand on sort des critères du kantisme, ce qui permet de décider à la place du patient… pour le maintenir en vie, par exemple… car il n’est plus considéré apte à prendre des décisions, et on assiste alors au mariage de la carpe et du lapin en matière de fin de vie et particulièrement en matière d’euthanasie avec les religieux qui ont une toute autre interprétation du concept !
    C’est un peu comme si on prenait plaisir à utiliser des mots pour faire dire ce qu’on veut en faisant croire aux autres interlocuteurs qu’on pense comme eux alors que… pas du tout.
    Cette notion de « dignité de l’homme » sert surtout à restreindre les libertés. Superbe tour de passe-passe. Ou d’hypnotiste.
    https://www.youtube.com/watch?v=MdP0AZrrayM

  142. @ Alain MEYET
    L’ordre, la dignité et j’en passe, que de chevaux de Troie à l’arbitraire ! On pourrait jouer aux petits chevaux avec.
    Que de jus de crâne pour empêcher les gens d’être libres !
    Haro sur la prostitution, les poupées et les lancers de nains.
    Avec des victimes collatérales :
    https://www.ledauphine.com/france-monde/2014/02/17/lancer-de-nains-l-interdiction-a-brise-sa-vie
    Outre les régents, il y a les VRP, des femmes veulent interdire la prostitution aux femmes, des nains le lancer de nains aux nains pour l’image des deux catégories en question.
    Je vais faire quelque chose de non liberticide en faveur des nains et plaisir aux amateurs des Game of Thrones grâce à Tyrion :
    https://www.youtube.com/watch?v=J1yvmQ34J9A

  143. Bonjour Philippe,
    Je comble un peu mon retard de lecture.
    Je suis étonné de votre étonnement quant à l’inaction des tenants du pouvoir dans ce domaine.

  144. luis matarese

    Bonjour
    Il semble qu’Evo Morales le dictateur bolivien déchu, mais toujours chef des narco soit protégé par le gouvernement argentin de Fernández qui l’entretient et lui paye même un salaire.
    L’affaire a été découverte et plutôt que de la raconter je joins des pages presse mais aussi la vidéo de la gamine de 14 ans.
    Stupre et fornication
    https://okdiario.com/investigacion/bolivia-investiga-si-evo-morales-mantuvo-relacion-menor-siendo-todavia-presidente-6000257
    http://www.cabildeodigital.com/2020/08/amores-que-son-pecado-de-una-vagoneta.html
    https://okdiario.com/video/evo-morales-niega-aclarar-si-mantuvo-relacion-menor-yo-no-hablo-esas-cosas-6004032
    https://correodelsur.com/seguridad/20200809_felcc-investiga-si-evo-morales-mantuvo-una-relacion-con-una-menor-de-edad.html
    https://brujuladigital.net/sociedad/periodista-que-obtuvo-informe-de-la-policia-asegura-que-hay-fotos-intimas-de-morales-con-noemi
    https://informateperu.pe/mundo/bolivia-investiga-si-evo-morales-mantuvo-romance-con-una-menor-de-edad-siendo-todavia-presidente/
    https://es.panampost.com/jose-gregorio-martinez/2020/08/10/romance-evo-menor-edad/
    https://elintranews.com/2020/08/en-problemas-evo-morales-investigado-por-presunta-relacion-con-una-menor-de-edad/
    http://radioenlaciudad.com.ar/bolivia-investiga-si-evo-morales-mantuvo-una-relacion-con-una-menor-de-edad/
    https://www.eldiario.net/movil/?n=20&a=2020&m=08&d=14
    https://apuntoenlinea.net/2020/08/10/bolivia-investiga-romance-de-evo-morales-con-una-menor-de-edad/
    https://www.paginasiete.bo/nacional/2020/8/14/robo-destapa-presunta-relacion-de-evo-con-joven-41-anos-menor-264475.html
    https://noticias.perfil.com/noticias/internacionales/acusan-a-evo-morales-por-presunta-pedofilia.phtml
    https://brujuladigital.net/sociedad/periodista-jon-lee-anderson-confirma-que-vio-a-noemi-cuando-entrevisto-a-evo-en-mexico
    https://okdiario.com/investigacion/vicepresidenta-del-senado-bolivia-denuncia-evo-morales-relacion-pedofila-revelada-okdiario-6024374
    La maison de BBAA
    https://www.larazon.es/internacional/20200308/omdkfibcyfaotfzh4g3eytoa2e.html
    https://www.lostiempos.com/actualidad/mundo/20200324/canal-argentino-muestra-presunta-casa-evo-morales-buenos-aires
    https://www.infobae.com/politica/2019/12/19/como-es-la-casa-en-colegiales-donde-vive-evo-morales-como-refugiado-politico/
    https://www.youtube.com/watch?v=jmY8ALMWqnU
    Non-respect des conditions de réfugié politique
    https://okdiario.com/internacional/evo-morales-imputado-terrorismo-fiscalia-boliviana-que-pide-detencion-5859017
    https://erbol.com.bo/nacional/crimin%C3%B3loga-mexicana-describe-un-perfil-de-evo-morales
    https://www.dw.com/es/ad%C3%B3nde-va-bolivia-con-evo-morales-acusado-de-terrorismo/a-54080712
    https://www.france24.com/es/20200811-bolivia-fiscal%C3%ADa-denuncias-evo-morales
    https://www.paginasiete.bo/opinion/2020/8/15/el-legado-criminal-de-evo-morales-264592.html
    Plus intéressant que des poupées Amazon ou même le cas Girard de la Mairie de Paris…

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