François Sureau est le défenseur de nos droits !

François Sureau (FS), défenseur de nos droits et non pas, je tiens à la nuance, défenseur des droits, ce salmigondis humaniste qui se présente comme une référence absolue, refusant toute adaptation au réel et la moindre brèche dans son bloc à la fois naïf et irresponsable. Décidément je préférerai toujours Créon et sa morale pragmatique à Antigone et sa pureté abstraite.

FS ne laisse jamais indifférent. Avocat, intellectuel, écrivain, là où sa pensée passe, le sommaire et le péremptoire trépassent et j’ose soutenir qu’il y a presque plus de joie à se trouver dans une contradiction stimulante avec lui qu’accordé à d’apparents consensus plus confortables.

Parce que, malgré la profonde estime qu’il m’inspire, on a le droit de ne pas tomber dans une inconditionnalité que son esprit ne serait d’ailleurs pas loin de trouver détestable. Par exemple, quand il déclare que « les lois liberticides prospèrent sur notre démission collective » (Le Figaro), il est éblouissant dans sa mise en pièces d’une proposition de loi « visant à lutter contre la haine sur Internet » défendue par la députée LREM Laetitia Avia. Mais j’ai toujours été plus réservé quand, d’une certaine manière fidèle à une conception intégriste de la liberté, il a pourfendu également tous les dispositifs légaux votés contre le terrorisme.

Je ne le rejoins évidemment pas sur ce plan puisque la différence considérable entre ces deux problématiques est que le terrorisme nous fait mal et que nous nous apprêtons à faire du mal à la liberté d’expression. On a donc à se protéger contre le premier et à protéger au contraire la seconde.

Sur ce dernier point, on semble même vouloir s’engager dans une voie infiniment plus perverse puisque, au-delà de la proposition de loi, Nicole Belloubet ouvre un débat sur la loi sur la liberté de la presse en s’interrogeant sur la possibilité « de sortir l’injure et la diffamation à caractère raciste ou antisémite de la loi de 1881 pour les inscrire dans le code pénal » (Le Monde).

Sept ministres dont elle-même, Blanquer et Castaner soutiennent la proposition de Laetitia Avia « contre la haine en ligne » (Le Monde).

La garde des Sceaux est malheureusement inspirée ou suivie dans cette dérive éventuelle par quelques élus LR qui cherchent à soustraire les injures par voie de presse à la loi de 1881 et par la procureure générale de Paris qui souhaite que la diffamation subisse la même exclusion. Injures et diffamations qui sont, il faut le noter, les infractions de presse principales (Le Canard enchaîné).

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Pour fustiger cette aberration judiciaire et ce risque démocratique, je pourrais reprendre intégralement l’argumentation limpide et vigoureuse de FS mais je répugne à être un total parasite.

Je relève que la tentation de n’importe quel pouvoir, de droite comme de gauche, est de discuter la légitimité et l’utilité des sauvegardes singulières pour s’efforcer de les banaliser, de les noyer dans le droit pénal ordinaire. Au prétexte qu’elles feraient la part trop belle aux médias, à Internet et aux transgresseurs qui peuvent porter atteinte à leur réputation. Les journalistes en l’occurrence ne sont pas privilégiés par cette loi de 1881 même si la procédure et son pointillisme permettent parfois de les sauver avant même tout débat sur le fond. Mais beaucoup sont condamnés et aucune immunité ni impunité ne leur est octroyée.

Il est manifeste que ce désir de « désosser » de toutes parts la loi de 1881 prend pour prétexte essentiel la lutte contre la haine sur Internet, ce qui de prime abord lui garantit une adhésion facile où la bonne conscience ne s’encombrerait pas de réflexion. Mais il s’agit d’une démarche à courte vue qui, pour combattre un fléau, mettrait à bas l’édifice tout entier. Rien de pire que ces élans motivés par un humanisme qui ne fait confiance ni à une loi emblématique consacrée par le temps ni à la vigilance et aux ripostes citoyennes. On ne s’oppose pas à Internet et à ses dérives en suscitant un tremblement intellectuel et démocratique pire que le mal conjoncturel.

Le coeur de cette controverse qui n’en finit pas, confrontant les tenants d’une liberté d’expression, principe républicain, aux partisans du soutien à apporter à chaque clientélisme se jugeant offensé, tient à cette évidence que l’écrit et la parole même dévoyés ne relèvent pas de la délinquance ordinaire et que les soumettre à ce registre commun serait beaucoup plus dangereux pour la démocratie que bienfaisant pour la singularité des causes et des personnes concernées.

Ces dernières acceptent mal, j’en ai conscience, qu’on n’induise pas des blessures qu’elles ont subies par le verbe et par l’écrit une obligatoire mise à disposition de la liberté à leur profit et que leurs multiples chapelles privatisant une richesse universelle ne soient pas prioritaires par rapport à la cathédrale enfermant celle-ci tel un trésor.

Comme FS le souligne finement, « le législateur s’arroge le droit de pénétrer dans les consciences. Et que celles-ci soient mal inspirées ne change rien à l’affaire ».

Il n’est pas non plus sans intérêt de faire valoir que le retour des délits de presse dans le giron pénal ordinaire redonnerait une place dominante au ministère public et faciliterait, si l’envie lui en prenait, la domestication de la justice par le pouvoir pour certaines affaires susceptibles de mettre en cause celui-ci ou tel ou tel de ses affidés.

FS est le défenseur de nos droits et je m’inscris modestement dans son sillage.

Nos droits, notre être, notre pensée, nos mots, nos écrits, nos échanges, nos contradictions, nos fulgurances et nos provocations.

Bref, de notre humanité.

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Voir les Commentaires (89)
  1. Il est manifeste que ce désir de « désosser » de toutes parts la loi de 1881 prend pour prétexte essentiel la lutte contre la haine sur Internet, ce qui de prime abord lui garantit une adhésion facile où la bonne conscience ne s’encombrerait pas de réflexion.
    Ah, la haine, encore un de ces mots piégés à la mode qui permettent de recouvrir tout et n’importe quoi, comme par exemple le mot « racisme »…
    Si je dis que je n’aime pas le football, pourrais-je être suspecté de haïr par la même occasion tous ceux qui, joueurs, supporteurs, spectateurs, journalistes sportifs et autres trempent de près ou de loin dans cette activité ?
    Qui pourra nous dire exactement où commence la « haine » ?
    Une simple critique négative pourra-t-elle être assimilée à de la « haine » ?

  2. Marc GHINSBERG

    « Nos droits, notre être, notre pensée, nos mots, nos écrits, nos échanges, nos contradictions, nos fulgurances et nos provocations. »
    D’accord avec vous Philippe. J’aurais souhaité une précision. Ces possessifs ne peuvent s’accommoder de l’anonymat.

  3. « Je préférerai toujours Créon et sa morale pragmatique à Antigone et sa pureté abstraite »
    Je suppose cher Monsieur, que vous êtes là dans l’humour au second degré, ou alors, pardon excuse, vous n’avez jamais lu Sophocle !
    Alors pour vous un tyran sanguinaire et corrompu, ayant toujours sous la main quelque maxime sophiste pour justifier sa puissance et son arbitraire (c’est cela sans doute que vous appelez la morale pragmatique) serait préférable à une femme qui va jusqu’au sacrifice suprême et nous déclare :
    Je suis née pour l’amour, et non pas pour la haine.
    Si vous considérez cela comme une pureté abstraite, vous n’avez rien compris au film !
    Je me permets en conclusion, en espérant qu’ils vous feront revoir votre jugement, de vous citer les dernières paroles d’Antigone :
    « Avant d’être arrivée vers le bout de la vie,
    Je descends la dernière et la plus misérable,
    Mais garde au moins l’espoir que mon sort déplorable
    Sera cher à mon père, et cher à toi, ma mère,
    Et cher à toi aussi, visage de mon frère.
    Lorsque vous êtes morts je vous ai de mes mains,
    Bien lavés et parés, et j’ai, selon l’honneur
    Versé l’eau que l’on doit aux restes des défunts.
    On m’a lié les mains, maintenant l’on m’entraîne
    Et je n’ai pas connu les noces, leur plaisir,
    ……………………………………..
    Mais délaissée de tous, et sous le poids des peines
    Vers les tombes des morts, vivante, je m’en vais »
    (traduction de Robert Brasillach)
    Mais il y a une justice : vous vous rappelez sûrement ce qui est arrivé à Hémon.

  4. En une simple phrase : « Macron le détestable veut une fois de plus nous faire taire ».
    Le psychopathe pathétique n’est vraiment pas sympathique. Trois années encore à le supporter, c’est trop !

  5. Bien sûr avocat et lauréat de l’Académie…
    Mais encore plus : fumeur de pipe…
    Pas n’importe laquelle : tuyau droit… et non courbe ; tout le jus peut donc être évacué facilement par des chenilles cure-pipes sans qu’elles ne se tordent.
    Un homme qui a compris ça a déjà fait un grand pas dans la vie…
    Surtout s’il l’allume avec du sureau : un peu long mais tellement écolo !
    Ne me donnez pas le nom de son tabac j’aurais le sentiment de violer son intimité…

  6. On ne dira jamais assez l’importance de la liberté.
    On peut faire remarquer à tous ceux qui de droite et de gauche se gargarisent des valeurs républicaines, que les pères de la République ont placé la liberté en tête de la devise, considérant qu’elle était essentielle, primordiale à toute vie républicaine.
    L’égalité, qui prend le pas sur la liberté dans la doxa actuelle, ne vient qu’après et encore il ne s’agissait pas d’égalité de conditions de vie et encore moins d’égalité de réussite au bac, comme certains mal informés semblent le croire.
    Quant à la fraternité, qui a été utilisée récemment pour relaxer un individu qui aidait des immigrés illégaux, elle vient bien après.
    Et il faut rappeler que dans le contexte de l’époque, l’aîné avait préséance sur les puinés, même si le droit d’aînesse avait été aboli.
    C’est dire si la liberté était première dans l’esprit des révolutionnaires et des républicains, bien qu’ils aient eu tendance à l’oublier quelque peu par la suite, et qu’ils l’oublient de plus en plus.
    Cette loi qu’on nous propose pour « lutter contre la haine en ligne » est au fond une loi pour imposer une fraternité mondialisée que l’on ne pourrait plus refuser.
    Être frères c’est d’abord se reconnaître d’une famille, d’une religion, ou d’un pays avec la destinée qui va avec et à laquelle on adhère.
    On n’est pas frères dans l’abstrait, et comment être de la même famille avec ceux qui veulent nous imposer une autre façon de vivre que la nôtre.
    La supercherie subtile pour nous faire avaliser ce type de loi consiste à confondre volontairement la solidarité du vivant avec la fraternité, et c’est cela qui est développé dans le cadre du réchauffement climatique.
    Tous les hommes sont menacés donc tous les hommes sont frères, y compris ceux qui n’ont pas envie de l’être parce que leur religion et leur mode de vie ne le permettent pas !
    Alors que tout simplement il y a une solidarité devant un danger sans que cette solidarité efface les différences au nom d‘une fratrie idéologique et purement artificielle.
    PS : Lorsque Macron traite les souverainistes et tous ceux qui ne partagent pas sa vision mondialiste de « lèpre et lépreux populistes » s’agit-il de propos haineux ou d’un simple diagnostic médical auquel on peut répondre par un autre diagnostic, que les mondialistes sont des pestiférés porteurs de la peste noire bubonique, la pire.

  7. Denis Monod-Broca

    Légiférer contre la haine en ligne, comment n’y avons-nous pas pensé plus tôt ? Et pourquoi ne légiférerions-nous pas aussi contre la haine tout court, contre la haine en général ? Et vieille idée toujours neuve, pourquoi ne légiférerions-nous pas aussi contre… la bêtise ?
    Que le monde serait bel et bon si, par la grâce de telles lois, il était ainsi débarrassé de la haine et de la bêtise !
    Seul ennui : un tel projet est plein de haine et de bêtise…

  8. J’avais bien l’intention de vous répondre en m’étonnant de votre délicieuse naïveté, mais au fond, il me semble que je m’en soucie comme d’une guigne parce que ce fruit, si petit, regorge de vers blancs ou rouges, en ne gardant de sa chair que le noyau.
    Ça ne vaut plus la peine de se battre, les victimes sont consentantes et c’est peine de voir ces centaines de jeunes gens applaudir la Playmobil de la politique qu’on nous vend comme une conscience. Elle serait très bien au cabinet des curiosités et nous épargnerait le ridicule de sa présence. Il est vrai que ceux qui s’en servent sont à un niveau de conscience qui ferait rougir un joueur de bonneteau.

  9. François Sureau, défenseur de nos droits et non pas, je tiens à la nuance, défenseur des droits, ce salmigondis humaniste qui se présente comme une référence absolue, refusant toute adaptation au réel et la moindre brèche dans son bloc à la fois naïf et irresponsable.
    Soyez remercié pour avoir dissipé la confusion qui pourrait exister avec un curieux « défenseur des droits » qui se pique de défendre les prétendus droits de gens venus de l’autre bout de la Terre et entrés illégalement en France, donc en ayant violé nos droits…
    Ce « défenseur des droits » à géométrie variable ne semble pas se précipiter pour défendre les droits des Franco-Français qui sont aussi des êtres humains – mais si, mais si, qu’il se renseigne… – y compris quand ils sont victimes des agissements de ses chouchous.

  10. @ Tipaza | 20 juin 2019 à 16:28
    Ivan Rioufol vient de faire un excellent billet sur Macron, sa bande et la liberté d’expression. A propos de liberté et de sécurité nos amis chinois de France commencent à se réveiller alors que nous sommes incapables de nous organiser contre le banditisme :
    https://www.liberation.fr/france/2019/05/23/la-communaute-chinoise-de-seine-saint-denis-fait-bloc-face-a-l-insecurite_1728092
    Pourtant le président Xi Jinping a prévenu Pinocchio qui ne semble pas avoir entendu, une bonne leçon lui serait profitable. Mais Pinocchio est obsédé et semble préférer continuer à punir injustement les patriotes blancs hétéros athées de souche française.

  11. « CRÉON la secoue soudain, hors de lui.
    Mais, bon Dieu ! Essaie de comprendre une minute, toi aussi, petite idiote ! J’ai bien essayé de te comprendre, moi. Il faut pourtant qu’il y en ait qui disent oui. Il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l’eau de toutes parts, c’est plein de crimes, de bêtise, de misère… Et le gouvernail est là qui ballotte. L’équipage ne veut plus rien faire, il ne pense qu’à piller la cale et les officiers sont déjà en train de se construire un petit radeau confortable, rien que pour eux, avec toute la provision d’eau douce, pour tirer au moins leurs os de là. Et le mât craque, et le vent siffle, et les voiles vont se déchirer, et toutes ces brutes vont crever toutes ensemble, parce qu’elles ne pensent qu’à leur peau, à leur précieuse peau et à leurs petites affaires. Crois-tu, alors, qu’on a le temps de faire le raffiné, de savoir s’il faut dire « oui » ou « non », de se demander s’il ne faudra pas payer trop cher un jour, et si on pourra encore être un homme après ? On prend le bout de bois, on redresse devant la montagne d’eau, on gueule un ordre et on tire dans le tas, sur le premier qui s’avance. Dans le tas ! Cela n’a pas de nom. C’est comme la vague qui vient de s’abattre sur le pont devant vous ; le vent qui vous gifle, et la chose qui tombe devant le groupe n’a pas de nom. C’était peut-être celui qui t’avait donné du feu en souriant la veille. Il n’a plus de nom. Et toi non plus tu n’as plus de nom, cramponné à la barre. Il n’y a plus que le bateau qui ait un nom et la tempête. Est-ce que tu le comprends, cela ? »
    Est-ce que vous comprenez, Claggart ?
    Et avez-vous lu tous les post de Philippe Bilger sur Antigone et Créon, dans « Justice au singulier » ?…
    C’est aussi, un peu, sa marotte…
    Chacun son Sophocle, chacun son Anouilh…

  12. @ Tipaza | 20 juin 2019 à 16:28
    @ Denis Monod-Broca | 20 juin 2019 à 16:37
    Vous avez tout dit et je ne saurais rédiger meilleur commentaire que les vôtres.
    Au-delà de la loi de 1881, monsieur Macron voudrait aussi s’attaquer de la même manière à celle de 1905.
    Sa conception de la laïcité est aussi assez étrange. D’ailleurs les députés de LaREM me semblent avoir voté récemment la loi Blanquer qui accorde l’autorisation aux femmes voilées de remplir les fonctions d’accompagnatrices scolaires. Oubliant que cette fonction pendant son exercice est celle de collaborateur occasionnel du service public. Et donc exige par définition la neutralité religieuse. Et pour ne pas stigmatiser ces braves dames, on ne respecte même plus les principes fondamentaux de la République.
    C’est ce que l’on appelle faire preuve « d’ouverture d’esprit » : le nouveau monde sans doute… celui où l’on s’aplatit devant les rodomontades des islamistes pour des raisons purement électoralistes !

  13. Patrice Charoulet

    Cher Philippe,
    J’avais scribouillé ce qui suit AVANT d’ouvrir votre blog et donc avant de lire vos réflexions sur François Sureau. Je viens de les lire à l’instant avec intérêt.
    ———————-
    EN LISANT LA PRESSE QUOTIDIENNE
    J’ai parcouru quelques quotidiens nationaux. Trois pages ont retenu mon attention. Tout d’abord, dans Le Figaro, un long entretien avec François Sureau, écrivain et avocat aux conseils, sur la question de la liberté d’expression. J’en attendais beaucoup. Il ne m’a pas entièrement convaincu.
    Je préfère mille fois la législation française à la législation américaine en la matière. Je n’admettrai jamais qu’on pense et qu’on dise : les nazis ou le KKK ont le droit de dire et d’écrire tout ce qu’ils veulent. Et sur la Toile,
    hélas, même en France, tout peut se dire, sous le couvert de l’anonymat. Je le déplore. Je souhaite une évolution.
    Un deuxième page m’a paru très riche. Le Figaro a donné la parole à Michel Duclos, qui fut ambassadeur de France à Damas et qui est maintenant conseiller spécial à l’Institut Montaigne. Tout ce qu’il dit de cette région du globe est éclairant et nous change des banalités dont on nous abreuve la plupart du temps. J’adore ses propos sur Bachar el-Assad :
    « Ce n’est pas parce qu’il a passé un an à Londres dans un hôpital qu’il est occidentalisé. »
    Enfin, Le Monde offre une pleine page à Philippe Raynaud, professeur de philosophie politique à Paris II. Je recommande l’analyse qu’il y fait de la droite française. Il en parle sans passion et avec toute l’objectivité qu’on lui connaît.
    P.-S.: Dans une chronique judiciaire du Figaro, cette phrase de Me Hervé Temime au tribunal : « Si j’ai tort, qu’on me mette un bonnet d’âne. » Pas banal. C’est l’occasion de relire son dialogue d’une heure avec Philippe Bilger.
    https://www.youtube.com/watch?v=3GcMnxxFvaM&list=UUL6QQLpH4T5oyiwVuDn8juQ

  14. « François Sureau est le défenseur de nos droits »
    Excellent prolongement de l’esprit de l’article de F. Sureau cher P. Bilger.
    Cette manie de légiférer sur tout et rien de nos gouvernants, cache en réalité une absence totale de volonté de surveiller l’application réelle et efficace des innombrables lois déjà votées par les prédécesseurs. Tâche beaucoup moins noble sans doute, mais si importante pour le bien vivre ensemble. Madame Belloubet hélas, ne fait pas exception à la règle d’inefficacité !
    « Décidément je préférerai toujours Créon et sa morale pragmatique à Antigone et sa pureté abstraite », dites-vous.
    Sans doute – et j’espère – dans l’esprit de la pièce de Jean Anouilh qui a dû vous marquer. Car dans la plupart des tragédies grecques, Créon est un champion de l’ambiguïté.

  15. Michelle D-LEROY

    Personnellement je suis de plus en plus sceptique en voyant cette société se déliter au profit de minorités qui revendiquent haut et fort leurs idées et obtiennent des résultats face à la majorité, au profit de communautés qui s’imposent au détriment des us et traditions françaises.
    Je suis aussi très agacée de voir les ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy rebondir au moment même où certains parlaient de son retour possible en politique. On voit bien que ça tombe à pic.
    « On » torpille tout les gêneurs, de Fillon à Sarkozy en passant même par Gérard Collomb et aujourd’hui, « on » donne l’autorisation à M. Cahuzac de reprendre ses activités médicales en Corse. Certes on manque de médecins, mais au-delà de la plaisanterie on voit bien que ce n’est plus « si vous êtes puissant ou misérable », aujourd’hui, on peut dire « si vous êtes de la belle gauche irréprochable, ou de la méchante droite forcément populiste ».
    Flagrant.
    Alors là encore, cette condamnation de la « haine en ligne » qui devrait faire consensus, n’est en fait qu’un moyen de plus de museler les réfractaires et les rebelles, ceux qui pensent mal.
    JM Blanquer, incapable de remettre des verrous à l’école, C. Castaner, comme son ami Macron, ferait n’importe quoi pour être dans la com et enfin Mme Belloubet préfère se préoccuper de ce genre de question que des problèmes difficiles de la Justice et ceux des prisons. Bien plus facile que les grandes réformes.
    « Les lois liberticides prospèrent sur notre démission collective » : entièrement d’accord avec F. Sureau.
    Démission collective avec des idéologues à la tête de l’Etat et l’ère Macron est la pire que j’aie connue car faisant croire aux plus naïfs qu’il est de droite, il applique résolument sa vision socialiste.
    Pourvu que « En Marche » ne soit pas un remake de la révolution culturelle façon Mao qui lui aussi avait entamé une « longue marche ».

  16. Il serait intéressant d’avoir un panorama des solutions possibles et envisageables pour arrêter le fléau sur Internet.
    On ne peut se contenter de s’insurger contre une possible entrave à la liberté d’expression alors que le terrorisme, le racisme, la haine, l’injure, prospèrent anonymement.
    Il est tellement facile de s’installer devant son PC et de déverser impunément des tombereaux d’infamies.
    Alors, quelle est la meilleure façon d’agir contre ce phénomène ? Je n’ai pas vu de réponses.

  17. Belle illustration de la dégradation de notre droit en matière de liberté de conscience.
    Car enfin, la méthode gouvernementale consistant à vider le cœur de la loi de 1881 au motif de la lutte contre les fake news et l’envahissement d’Internet par les saillies racistes ressemble fort à une autre opération du même type.
    Ainsi les dernières intégrations de dispositifs exceptionnels de lutte contre le terrorisme dans notre droit pénal ordinaire procédaient du même raisonnement.
    Certes il est question dans le premier cas de défendre la liberté d’expression et dans le deuxième de nous protéger physiquement.
    Mais la méthode reste la même.
    Qui peut en effet s’opposer à la lutte contre le terrorisme et les dérives inadmissibles qu’héberge Internet ?
    C’est le raisonnement adopté en matière de « téléprotection », autrement dit télésurveillance: « Comment, vous êtes opposé à la mise en place généralisée de caméras dans les lieux publics ? » « Mais vous n’avez rien à craindre, puisque vous n’avez rien à vous reprocher. »
    F.S a raison lorsqu’il dit que « les lois liberticides prospèrent sur notre démission collective ».
    On sait bien que les Français demandent majoritairement à être en sécurité. C’est légitime dans le contexte, mais leur ignorance en matière juridique, aggravée par l’incompétence de leurs représentants au Parlement, leur fait avaler n’importe quoi dès lors que les médias relaient la communication gouvernementale avec servilité et une ignorance crasse du droit.
    Cette gouvernance, occupée par la communication de tous les instants, réduit drastiquement la qualité du débat politique.
    Déléguer au Parquet, malheureusement dépendant du pouvoir (Philippe Bilger et quelques autres sont l’exception à la règle), la responsabilité de juger à l’instant la légalité d’une mesure attentatoire aux libertés en attendant le contrôle juridictionnel éventuel a posteriori, est objectivement une atteinte aux droits individuels.
    Déléguer aux GAFA, sous peine de sanctions tout à fait éventuelles, le contrôle de l’activité du Net, est tout aussi inadmissible.
    Car dans les deux cas, les vraies raisons de cette démission judiciaire sont prosaïquement financières ; notre pays a démissionné et n’accorde au pouvoir judiciaire (qualifié d’« autorité judiciaire » au plan constitutionnel), que des crédits indignes d’une démocratie moderne.
    Le droit pénal et les procédures pénales ordinaires offrent toutes possibilités d’action contre le terrorisme et les dérives du Net.
    Mais notre pays n’accorde à sa Justice qu’un budget honteux, digne des pays de seconde zone ; comment admettre que le budget français soit dans les derniers dans l’Europe élargie, et, au mieux, au 40e rang des pays dits développés, derrière la Russie et la Turquie ?
    Il y a là l’illustration du peu de cas que font les Français de l’état de droit.

  18. Marc GHINSBERG

    A propos de liberté d’expression, je salue la décision de Didier Maïsto de mettre un terme à l’émission hebdomadaire d’Étienne Chouard sur Sud Radio.

  19. La loi contre la haine que préparent Macron, Belloubet, Avia, Castaner contre la lèpre qui monte va se retourner contre eux.
    En 1881, nos anciens ne vivaient pas la même que la nôtre ; l’immigration islamiste envahissante et les attentats terroristes contre les Occidentaux n’existaient pas, alors que ces politiques de pacotille ne viennent pas faussement nous jouer la Marseillaise avec la main sur le coeur.
    Macron et sa bande de marcheurs aveugles cherchent décidément à mettre la France à genoux. Avant, ce n’était déjà pas joli-joli en France, mais depuis l’arrivée de Macron, la liberté d’expression ne cesse de se réduire en peau de chagrin. Certains journalistes, surtout Praud, le faux-cul, le trouillard, ne se gênent pas pour mettre de l’huile sur le feu, il coupe sans cesse la parole à celui ou celle qui ne le rejoint pas dans sa logique, il n’ose plus appeler un chat un chat, si un intervenant n’est pas d’accord avec lui, il le traite tout de suite de fasciste.

  20. A propos de liberté d’expression, comme dit un honorable correspondant, il vient de nous être présenté le nouveau responsable de la communication élyséenne :
    Brigitte Macron herself !
    Les journalistes sont déjà aux ordres : toute la journée, sur toutes les chaînes, il n’était question que de Brigitte Macron. Avec les courtisaneries d’usage : de face, de côté, de dos, marchant, serrant les mains, discutant, souriant…
    Si gentille, si avenante, si aimante, si simple, si souriante, si intelligente, si discrète, si…, si…
    C’est Macron II sans doute qui s’annonce dans une nouvelle formule: les femmes devant ?
    Pendant qu’Emmanuel, à Bruxelles, terriblement isolé par sa faute, tente désespérément de sauver ce qu’il peut (en lâchant quoi, ou qui ?) dans les postes à pourvoir à l’Union européenne, Brigitte fait le job en son absence et tient la maison France.
    C’est bien connu, ce sont toujours les femmes qui ont sauvé la royauté : Blanche de Castille, Jeanne d’Arc… et peut-être Brigitte Macron !
    Quelques points de plus dans les sondages, c’est toujours bon à prendre par ces temps de disette.
    Cordialement.

  21. @ sbriglia 20 juin 18 h 01
    Je comprends surtout que j’ai réagi un peu vite : quand on me parle d’Antigone je sors mon Sophocle ; notre hôte sort son Anouilh.
    A chacun ses références, question d’éducation.
    Et comme dirait le savant Professeur Charoulet, Anouilh n’est pas dans la liste de mes trente auteurs préférés.

  22. Robert Marchenoir

    Peu d’indignation au sujet de ces différentes lois. Rappelons que c’est la liberté même qui est en jeu. Le pouvoir — que dis-je : l’obligation de censure qui est ici donnée à des entreprises privées (ne parlons pas de la latitude donnée à la justice) est véritablement effrayante. Sous prétexte de combattre le terrorisme, on en vient à accréditer l’existence d’une chose imaginaire, les « discours de haine ».
    De même qu’on avait accrédité, auparavant, l’existence d’une chose tout aussi imaginaire : le « racisme ».
    Dans les deux cas, bien entendu, il s’agit de réprimer quiconque déplaît au pouvoir.
    Il est absolument extravagant que le gouvernement prétende s’ingérer dans le droit le plus strict de tout un chacun d’aimer ou de haïr qui il veut et ce qu’il veut. Et de le dire.
    Cet article de La Quadrature du Net est édifiant. L’association en question milite pour la liberté d’Internet, et elle est franchement à gauche, ainsi que le montre son recours à l’écriture prétendument « inclusive ». Pourtant, les entretiens qu’ont eus ses représentants avec différents députés, au sujet de cette loi, l’amènent à faire l’éloge d’élus de droite comme du centre, tout en fustigeant la position de ceux du parti au pouvoir.
    On relèvera le travail de cochon fait par Laetitia Avia sur ce dossier, sa nullité technique, les erreurs dont est émaillé le texte qu’elle propose.
    On relèvera également que, parmi les députés les plus réticents à cette loi liberticide, figurent curieusement des membres de La France insoumise. Se faire donner des leçons de liberté d’expression par des communistes enragés, c’est tout de même un comble !…
    D’après La Quadrature du Net, même le Syndicat de la magistrature et la LICRA sont opposés à cette loi. C’est dire…
    Ultime paradoxe, que j’appelle nos amis poutinistes, rouges-bruns et souverainistes à la noix à soupeser : La Quadrature du Net, qui mène un vigoureux lobbying destiné, par exemple, à permettre aux frontistes ou aux identitaires de tenir en ligne des propos jugés « racistes » contre l’immigration, est financé par nul autre que… le diable mondialiste ultra-libéral George Soros.
    De l’aveu même de La Quadrature du Net, une partie de son budget provient des Open Society Foundations de George Soros, arme de destruction massive de la finance internationale dérégulée contre les nations (paraît-il). Les poutinous, marinistes et autres dupont-aignistes ont le droit de commencer à réfléchir.
    ______
    @ Patrice Charoulet | 20 juin 2019 à 18:49
    « Je préfère mille fois la législation française à la législation américaine en la matière. »
    Personne n’en doutait. Pour ceux qui l’ignoreraient, la loi américaine correspondante est basée sur la liberté, tandis que la loi française est basée sur l’interdiction et le fichage.
    « Je n’admettrai jamais qu’on pense et qu’on dise : les nazis ou le KKK ont le droit de dire et d’écrire tout ce qu’ils veulent. Et sur la Toile, hélas, même en France, tout peut se dire, sous le couvert de l’anonymat. Je le déplore. Je souhaite une évolution. »
    En revanche, cela n’a pas l’air de trop vous déranger que les communistes (auto-proclamés ou de fait) aient le droit de dire et d’écrire tout ce qu’ils veulent.

  23. @ jack | 20 juin 2019 à 19:25
    « Alors, quelle est la meilleure façon d’agir contre ce phénomène ? Je n’ai pas vu de réponses. »
    Je cherche la vôtre ! Si vous avez des idées, allez-y, dites-nous quelles mesures appliquer avant que Macron ne censure notre liberté de penser.

  24. @ Ellen 20 juin 2019 21!21
    Vous avez raison, Pascal Praud est devenu infect avec ceux qui ne partagent pas son point de vue. Infect ! Il a changé. Il a dû recevoir des remarques discrètes mais fermes, bien fermes : retour au politiquement correct dare-dare sinon…
    Encore un espace de liberté qui se ferme !
    Je vois notre hôte bien souvent isolé le mercredi dans cette émission. Quand on ne lui coupe pas la parole pour dire des âneries. Quelquefois cela me fait de la peine de le voir traiter ainsi, lui qui a besoin de calme pour exprimer et faire entendre quelques phrases construites et intelligentes dans une débauche d’onomatopées glapissantes et stupides.
    Et puis, derrière, attention, il y a la statue du Commandeur : Gérard Leclerc. Gardien de la bible bobo-correct style « garde rouge ». L’un des pires !
    Cordialement.

  25. Je me demande pourquoi je ne trouve pas de raison d’être convaincue par ce Monsieur Sureau ??
    Puis, je m’interroge sur l’usage que fait chacun de sa propre liberté, car en effet, lorsque je regarde, lorsque je lis, lorsque j’écoute, je ne vois pas tellement d’énigme à résoudre, je ne vois pas le Sphinx, ni l’autre aveugle… Il reste des borgnes…
    Non ! Ce que je regarde, ce que je lis et ce que j’écoute, ce n’est rien d’autre qu’une répétition de lieux communs, de déclarations pleines de fatuité, et alors m’intriguent les tics de langages ramassés dans les poubelles, succédanés de la pensée de groupes, de clubs et autres essaims, faisandés par l’intérêt privé.
    Alors, la Liberté est un mot trop grand, trop beau, trop puissant, il ne s’accole pas avantageusement à l’intérêt particulier, il s’étiole, ce mot si noble et pur, il se fane, pourrit, et finit par se faisander tandis que la Loi, le Droit, se dressent de chaque côté pour soutenir ce qui n’est plus présent.
    Donc, et puisque la Liberté importe, disons qu’il faudrait savoir ce que le Devoir et l’Honneur engageraient à faire, et c’est certain, le Devoir et l’Honneur ne voudraient pas dans le Code, ajouter même un « iota ».
    Désormais, les défenseurs sont nombreux qui sont les héros de nombreux clients.
    Le dégoût qui n’inspire jamais, toujours tue l’enthousiasme.
    Dès lors, l’héroïque Liberté de dire, de penser, de croire, de vivre se confond salement avec le désir de voir venir des bureaux secrètement silencieux, celui-ci Sureau, grand et brillant défenseur qui parlera des Droits, des Lois, des souris et des hommes…
    La Liberté, il faut savoir quoi en faire. Vivre libre ou mourir !

  26. Le seul défenseur des Droits que je connaisse c’est Jacques Toubon qui prend son rôle très au sérieux et n’hésite pas à faire dans l’humanisme bon teint, voire dans le misérabilisme à la moindre occasion, ne serait-ce que pour donner à sa fonction l’importance qu’il lui accorde. Attitude qu’on ne lui connaissait pas du temps où il était ministre de la Justice de Jacques Chirac dans les années 90.
    Ceci étant, la possibilité « de sortir l’injure et la diffamation à caractère raciste ou antisémite de la loi de 1881 pour les inscrire dans le code pénal » est une proposition qui mérite réflexion, tant nous sommes inondés d’affirmations péremptoires et pas toujours vérifiées, non seulement par les réseaux sociaux, mais aussi par certains talk shows et émissions radio qui donnent la parole à des individus pas toujours très bien filtrés.
    Certains de ces propos diffamatoires peuvent porter gravement atteinte à des personnes et à leurs proches qui n’ont alors d’autre choix que de se lancer dans des procès longs, coûteux et douloureux pour recouvrer leur honneur.
    Même après avoir obtenu gain de cause, ces personnes ne sont pas sorties d’affaire car le feu n’est jamais complètement éteint et la rumeur continue à se répandre insidieusement.
    Il est donc grand temps que ça s’arrête. La liberté d’expression s’arrête là où commencent l’injure et la diffamation.

  27. « Non ! Ce que je regarde, ce que je lis et ce que j’écoute, ce n’est rien d’autre qu’une répétition de lieux communs, de déclarations pleines de fatuité, et alors m’intriguent les tics de langages ramassés dans les poubelles, succédanés de la pensée de groupes, de clubs et autres essaims, faisandés par l’intérêt privé. » (duvent)
    Reprenez-vous, duvent : vous fûtes, parfois, dans la grâce ; vous sombrez, depuis quelque temps, dans la pesanteur.

  28. N’y aurait-il d’autre vérité que les rivalités, structure profonde de nos relations, chaque partie défendant sa liberté en opposition à celle de l’adversaire, car voulant lui imposer sa loi ?
    En ce sens, Crèon comme Antigone, dans leur opposition même, sont parfaitement identiques :
    « L’affrontement Créon-Antigone n’est que la description du processus de décomposition de leurs différences initiales autour du cadavre de Polynice, objet de leur rivalité. Il s’agit d’un affrontement mimétique, et c’est pour cela que chacun est conduit « à lire dans l’autre, à être le miroir de l’autre » comme le note Steiner, jusqu’à ne plus pouvoir distinguer qui est qui, qui dit quoi… L’objet initial de la rivalité a depuis longtemps disparu, il ne reste que deux rivaux qui se regardent, totalement fascinés l’un par l’autre. Plus le débat tragique avance, plus ce qui semble les séparer contribue en fait à les rapprocher, à les rendre identiques. »
    http://www.cottet.org/girard/antigone.htm
    La justice alors ne serait-elle pas garantie du renoncement mutuel à la haine, comme la liberté, selon la grande Germaine de Staël, serait la garantie politique de la justice ?
    Ainsi les droits individuels seraient garantis, dans la mesure où l’on ne cède plus à la négation d’autrui, dégageant ce qui fonde nos lois, l’amour du prochain, vu comme le respect d’autrui en sa différence, car vouloir affirmer la sienne propre contre lui, nous rend irrémédiablement semblable en nos désirs de le détruire, Créon comme Antigone n’étant que les deux faces du même mensonge :
    « Ne sont-ils pas en fait profondément semblables ? (…) Chacun se lit l’un dans l’autre et le langage même de la pièce indique cette fatale symétrie.(…) Leur obsession commune de la loi fait quasiment de chacun une image en miroir de l’autre. D’où l’étroite concordance, en ampleur comme en tonalité, des catastrophes qu’ils subissent successivement. » (G.Steiner, Les Antigones, page 203 – Gallimard – 1986)

  29. @ Tipaza
    « Alors que tout simplement il y a une solidarité devant un danger sans que cette solidarité efface les différences au nom d‘une fratrie idéologique et purement artificielle. »
    Même pas !
    Il y a eu il y a quelques années des exemples de catastrophes ayant montré, en fonction de clivages communautaires, que si d’un côté la solidarité pouvait jouer entre personnes ayant des points communs ou partageant les mêmes références culturelles, de l’autre des instincts de pillards se sont parfois manifestés au détriment de la première catégorie…
    Ceci dit, la « fraternité » forcée et obligatoire relève de l’escroquerie.
    Comme le disait une blague de l’ère soviétique, il fallait distinguer les pays amis des pays frères car si l’on peut choisir ses amis on ne choisit pas ses frères.

  30. Pour mémoire, le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis est rédigé ainsi:
    « Le Congrès ne pourra faire aucune loi ayant pour objet l’établissement d’une religion ou interdisant son libre exercice, de limiter la liberté de parole ou de presse, ou le droit des citoyens de s’assembler pacifiquement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour qu’il mette fin aux abus » (1791)
    La haine et l’amour, l’indifférence aussi, font partie des sentiments humains. S’attaquer à l’expression d’un d’entre eux en ne laissant suinter que les deux autres me paraît très dangereux.
    Notre pays a décidé depuis longtemps, avec les lois Gayssot et Taubira, de confier aux juges le soin de sonder les reins et les coeurs en restreignant ou en interdisant le droit de débattre…
    Déplorable !

  31. @ sbriglia | 21 juin 2019 à 08:59
    « Reprenez-vous, duvent : vous fûtes, parfois, dans la grâce ; vous sombrez, depuis quelque temps, dans la pesanteur. »
    Je n’ai jamais été dans la grâce, et si vous l’avez cru, je dois vous détromper, de même pour la pesanteur…
    Dans la phrase extraite que vous m’indiquez, quelque chose est semble-t-il indigeste pour votre esprit délicat, voulez-vous me préciser quoi ?
    Par ailleurs, vous imaginez qu’il est possible de rendre ce petit service à une sombre crétine comme moi, et alors vous me dites : « reprenez-vous », savez-vous que je ne vous le permets pas ?
    Car en effet, il faut choisir, on ne peut être à la fois bienveillant et méprisant.
    Je reprends donc la phrase qui vous a heurté et qui vous permet de m’interpeller : 
    « Non ! Ce que je regarde, ce que je lis et ce que j’écoute, ce n’est rien d’autre qu’une répétition de lieux communs, de déclarations pleines de fatuité, et alors m’intriguent les tics de langages ramassés dans les poubelles, succédanés de la pensée de groupes, de clubs et autres essaims, faisandés par l’intérêt privé. »
    J’y ajoute que s’il est bon d’affûter sa lame contre une autre de grande qualité, il est particulièrement idiot de l’utiliser contre du bois pourri ou de la boue. Ainsi, je maintiens que ces lieux où s’agglutinent des esprits médiocres, des hommes sans envergure, des parangons de vertu, des commensaux gloutons, des prétentieux incultes, des héros qui tremblent à la vue de leur ombre, de sycophantes en puissance, oui, ces lieux ne sont pas recommandables parce qu’il est connu que ces réservoirs sont pleins de la lie…
    Alors, si la réalité est aussi la pesanteur, j’attends avec une impatience non dissimulée que vous me racontiez combien vous êtes heureux dans ce monde déliquescent où règne le cynisme, la volupté et l’ignorance.
    Ceci n’est pas nouveau, mais ce qui l’est, c’est que duvent sans grâce ni pesanteur, les yeux grands ouverts, peut dire à sbriglia qu’il est bon de refuser ce qui aliène la liberté mais aussi qu’elle n’appartient qu’à ceux qui la désirent beaucoup plus que la gamelle !

  32. Le pays tout entier, journalistes en tête toutes opinions confondues, devrait être soulevé d’horreur à l’idée que des élus manœuvrent pour amputer la liberté d’expression des Français. Nous savions cependant implicitement en élisant ce nouveau président qu’il allait, au nom du progressisme, se mêler de tout et intervenir dans nos vies par d’incessantes innovations législatives, certaines bénignes d’autres désastreuses, et beaucoup d’entre elles inconsidérées. Il s’en vantait déjà. Il parlait même de « révolution ». Comme promis, lui et ses acolytes ne font que cela, parce que disent-ils ils ont été élus pour ça. En fait parce que c’est voluptueux, c’est du moins ce que je soupçonne, car je trouve à leur zèle un arrière-goût pulsionnel.
    Et pas grand monde ne bronche. Il nous a tous mithridatisés. Il pense pour nous, le mari de Brigitte. Nous sommes devenus les marionnettes du politiquement correct. Il n’y a pourtant pas besoin de dissertations savantes, c’est de la tyrannie déguisée.
    Pendant que j’en ai encore le droit, je les hais, tous ces censeurs bouffis, ces saboteurs, ces ignorants qui s’imaginent que la République commence avec eux, et qui considèrent justifié de gommer peut-être définitivement les siècles d’efforts qui nous avaient gagné le droit de parler en hommes libres.

  33. @ duvent | 21 juin 2019 à 00:20
    « La Liberté, il faut savoir quoi en faire. »
    Quelle horrible remarque !
    La Liberté n’est pas un utilitaire, c’est un indispensable comme la Beauté.
    On ne se sert pas de la liberté pas plus qu’on ne se sert de la beauté, on en jouit.
    Les deux vont l’amble si on ne les entrave pas comme le fait la doxa écolo-gauchiste dans la mouvance de laquelle s’intègre parfaitement la macronie.
    Un exemple d’entrave de liberté d’opinion esthétique.
    Si je dis que je n’aime pas les jeunes femmes noires courtaudes, boulottes, dont la coiffure ressemble à un toit de case africaine, habillées de couleurs outrancières, et si « en même temps » je dis que j’aime les jeunes femmes blondes élégantes à la façon de Charlize Theron, je vais être accusé de racisme par la doxa alors que je ne fais que modestement exprimer une opinion d’esthète dont les critères sont ceux de l’ancien monde ce qui est ma liberté esthétique fondamentale.
    Hum, je me demande si je vous ai convaincue. Probablement pas.
    Alors je fais appel à la poésie, cette fenêtre ouverte sur la liberté et l’inutile beauté de la langue.
    La liberté ne s’écrit pas sur la forme changeante des nuages.
    La liberté n’est pas une sirène cachée au fond des eaux.
    La liberté ne vole pas au gré des vents
    Comme la lunule du pissenlit.
    La liberté en robe de ciel ne va pas dîner chez les rats,
    Elle n’allume pas ses bougies de Noël
    Aux lampions du 14-Juillet.
    La liberté je lui connais un nom plus court,
    Ma liberté s’appelle Amour
    Elle a la forme d’un visage
    Elle a le visage du bonheur
    De Marcel BÉALU

  34. François Sureau n’a pas changé mon quotidien, il est des postes qui sont des positions dont on fait redondance, demandez à votre crémière qui est-il ? Notre pays aime bien se décharger auprès des autres, c’est tellement facile, il a la pipe droite sans doute, mais rien n’empêche qu’elle soit bouchée ou se bouche. J’ai vu des dégâts importants sur des portions de tuyaux moins grands.
    Il n’a pas changé ma vie, la liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, tout le reste est littérature, quand les décisions ne s’entendent pas jusqu’en bas du poulailler, elles sont de l’entre-soi, et c’est bien dommage, trop loin, trop d’étages, trop de millefeuille, la démocratie et la liberté viennent d’en bas surtout pas à travers des spécialistes, l’après-Franco est le plus bel exemple de la conquête d’un nouveau souffle, les techniciens ne sont que des emplâtres surtout quand ils sortent de l’ENA, et leurs écrits leur ressemblent malheureusement.

  35. @ caroff
    « Notre pays a décidé depuis longtemps, avec les lois Gayssot et Taubira, de confier aux juges le soin de sonder les reins et les coeurs en restreignant ou en interdisant le droit de débattre… »
    Et les gens sont jugés et condamnés non plus sur ce qu’ils ont dit ou fait mais sur ce qu’ils sont supposés avoir pensé en fonction de l’étiquette qui leur a été collée sur le dos à leur corps défendant, à telle enseigne qu’un même propos tenu par un individu lambda ou bien vu en cour ne suscitera que l’indifférence alors qu’il soulèvera un tollé venant d’un homme caricaturé à des fins de basse politique comme le méchant de service…

  36. Et comment appelle-t-on ceux qui censurent les censeurs, haïssent les haineux, des êtres libres ?
    Il avait raison, l’autre, quand il disait que chacun se croyant seul en enfer, c’est justement la définition de l’enfer, chacun défendant son particularisme, non, non, quelle horreur, je ne suis pas comme vous, imitant la chorégraphie des différences de ses contempteurs :
    « D’où vient la supériorité de la révélation romanesque ? Au lieu, comme le philosophe, d’opposer deux attitudes face au désastre de la mort de Dieu (pour faire vite), celle de la foule, qui s’abandonne au ressentiment et peut pencher vers le nihilisme, et celle du « créateur » de valeurs nouvelles, qui s’élève vers le surhumain et reste incompris, le romancier, lui, révèle que ces deux attitudes, celle de l’esprit grégaire et celle de l’orgueilleuse solitude habitent une seule et même personne : l’homme moderne, un petit bureaucrate de Saint-Pétersbourg, par exemple, en qui on peut reconnaître la volonté de puissance nietzschéenne et le ressentiment attribué aux faibles ; il se veut « à la conquête du monde » dans ses rêves, et en réalité se conduit comme un fou parce qu’il est le siège d’une « incessante oscillation entre la toute-puissance imaginaire du moi dans la solitude et la toute-puissance réelle de l’autre dans la société. » (La voix méconnue du réel, p.139)
    Tout cela pour enfoncer le clou : lire Dostoïevski et René Girard permet d’éclairer à la fois les maladies de l’époque et les remèdes proposés pour y remédier. La supériorité de Dostoïevski, c’est-à-dire de la révélation du désir mimétique, vient surtout de ce que le romancier ne s’excepte pas de sa description de « l’homme du ressentiment ». Le roman fait coïncider l’observation et l’introspection : « Madame Bovary, c’est moi » ! »
    https://emissaire.blog/2019/03/31/dostoievski-encore-et-toujours/

  37. Marc GHINSBERG

    @ sbriglia
    Question :
    Lorsque l’on tient entre ses dents une pipe, fût-ce une Dunhill en bruyère, comment éviter de parler la langue de bois ?

  38. Et nous continuons à tourner en rond et à nous mordre la queue, pendant que Macron et sa bande ont décidé de casser la nation française par tous les moyens.
    Ils veulent une Europe à eux et tant que nous ne nous opposerons pas formellement à ce massacre, ils marcheront sans obstacle vers leur victoire.
    On peut quand même constater que nos journalistes et généraux sont bien lamentables et nos parlementaires des limaces.

  39. hameau dans les nuages

    @ Marc GHINSBERG | 20 juin 2019 à 21:00
    C’est quasiment du Saint-Just que vous écrivez là ! 🙂

  40. @ Tipaza | 21 juin 2019 à 14:05 @ duvent | 21 juin 2019 à 00:20
    « La Liberté, il faut savoir quoi en faire. »
    « Quelle horrible remarque !
    La Liberté n’est pas un utilitaire, c’est un indispensable comme la Beauté. »
    ___
    Vous, je n’ai pas encore réussi à dessiner votre silhouette… Cependant, je sais (et de cela je suis certaine) que vos lunettes sont différentes de celles du sieur Charoulet.
    Je viens donc vous affranchir, vous qui êtes un poète, soyez prêt car cela est douloureux, figurez-vous que la distinction que vous faites entre l’utile et l’indispensable n’est pas particulièrement fine, ni de toute beauté…
    D’une part tout ce qui est utile n’est pas laid et tout ce qui est beau n’est pas indispensable.
    D’autre part, vous vous égarez dans votre exemple qui nous dit combien votre pensée est étroite, votre sens esthétique n’est pas l’expression de la liberté, au contraire il dit combien votre liberté est entravée et combien vous en êtes privé, de façon consciente ou inconsciente, je n’en sais rien et cela ne m’importe pas.
    Je pourrais aussi vous dire que TOUT ce qui existe est beau, que ce qui est beau est quelquefois dangereux, que ce qui est beau est d’autres fois mortel, que ce qui est beau est UNIVERSEL, que ce qui est beau est OBJECTIF, mais aussi que ce qui est beau peut être une patate, et la patate Monsieur Tipaza peut un jour vous faire rêver plus que votre blonde évanescente…
    Par ailleurs, je suis également en mesure de vous affirmer que la liberté ne bouge et ne vit qu’à l’approche du tyran, que la liberté est effrayante, que le vertige qu’elle donne n’est pas supportable par tous, que certains sont dans la servitude volontaire, que d’autres sont subjugués par les plus forts, que les plus forts ne sont pas les meilleurs, que les plus faibles ne sont pas les meilleurs, que vous n’êtes pas libre, c’est pourquoi vous aimez la poésie.
    Que je ne suis pas libre, c’est pourquoi je vous réponds.
    Je vous dis à toutes fins utiles que la Liberté est un mythe, qu’il est beau, et qu’il est hors de portée ! Mais comme pour la tangente, le point de contact existe…
    Qui cupit aut metuit liber non erit unquam.
    Horace (Epîtres)
    Qui craint ou désire quelque chose ne sera jamais libre.
    Obiter dictum : Black is beautiful !

  41. @ Exilé 14h22
    « Et les gens sont jugés et condamnés non plus sur ce qu’ils ont dit ou fait mais sur ce qu’ils sont supposés avoir pensé en fonction de l’étiquette qui leur a été collée sur le dos à leur corps défendant… »
    Exactement.
    Tout cela relève de la loufoquerie. L’important n’est pas la haine ou l’amour que chacun a le droit d’exprimer, selon moi dans les limites de la bienséance (quel mot bizarre aujourd’hui !!), l’important c’est la vérité, qu’importe si la révélation de celle-ci conduit à ressentir cette fameuse haine.
    Si je rappelle que l’invocation de sourates coraniques enseignées dans les mosquées permet à certains de tuer, de torturer et de tenir pour négligeable la moitié de l’humanité (les femmes…), c’est la vérité toute nue que j’ose proclamer.
    Un extrait du préambule du projet de loi donne le ton :
    « Ce qui n’est pas toléré dans la rue ou dans l’espace public ne doit pas l’être sur Internet. Il revient alors au législateur de prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer de la protection de chacun et du respect d’un certain civisme sur Internet comme en tous lieux. Il en va de l’intérêt général, et de la restauration de l’État de droit sur internet, pour y assurer la protection et la sécurité de chacun que cette proposition s’inscrit. »
    J’adore « ce qui n’est pas toléré dans la rue ou l’espace public » : les rapporteurs ne sortent jamais de chez eux ? Ils n’empruntent jamais les transports en commun ??
    Risqué-je une condamnation si cette funeste loi vient à être adoptée ?
    Je ne donne pas cher non plus de la survie du blog de notre hôte…

  42. @ Giuseppe 21 juin 2019 à 14:16
    « La liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, tout le reste est littérature.. »
    Vous avez raison pour la liberté… et tout le reste.
    Ce midi j’ai sorti de mon casier un homard (bleu) de presque UN kilo (on ne l’a pesé qu’à la main).
    Demain ce sera grillade sur feu de bois et partage entre ami(e)s, le reste n’est que littérature.
    Au fait Giuseppe c’est qui Sureau ? Un inspecteur Maigret du droit ?
    Adéo Giuseppe.
    ——————————————————-
    @ Savonarole
    J’ai eu comme un coup de biniou en lisant votre post (je plaisante).
    C’est vrai vous avez raison, le biniou ça scie les nerfs, et deuxième fois raison il y a des congères au large d’Ouessant d’où la demande – incessante – des habitants de cette île de vouloir faire venir des brise-glaces.(*)
    Concernant le chouchen je ne suis pas d’accord, je dirai plutôt qu’il faut être aveugle AVANT de le boire car, sauf preuve contraire, aucun Breton ne boit de chouchen…
    Adéo ?
    (*) Il paraît que la cryothérapie fait fureur dans le monde du sport… et autres payant. Je pense que je vais me faire un blé d’enfer en taxant chaque baigneur entrant dans l’eau entre la pointe Saint-Mathieu et Roscoff car « la cryothérapie en eau de mer c’est plus cher » ;))

  43. @ Mary
    Vous aviez bien lu mon post, du coup vous aviez compris que je ne quittais ce blog que pour le temps de relever mes (2) casiers, le temps de quelques jours, le temps de prendre un grand coup d’iode revigorant.
    J’ai donc laissé les garçons deviser entre eux, comme d’hab.
    C’est donc à la lueur de ma bougie que j’ai pu prendre connaissance de la vie du monde via ce blog.
    Au fait : le sureau c’est pas un truc toxique ?
    Adéo Mary

  44. Michelle D-LEROY

    @ Lucile
    Les journalistes ? mais la majorité d’entre eux sont issus des mêmes écoles que les politiques actuels, même formation, même moule culturel et idéologique. Ils sont censés détenir la vérité et la pensée conforme. Ils appartiennent au même monde, s’épousant ou se fréquentant dans l’intimité.
    « Pendant que j’en ai encore le droit, je les hais, tous ces censeurs bouffis, ces saboteurs, ces ignorants qui s’imaginent que la République commence avec eux, et qui considèrent justifié de gommer peut-être définitivement les siècles d’efforts qui nous avaient gagné le droit de parler en hommes libres. »
    J’aurais pu écrire la même chose tant je suis d’accord.
    Ce qui est inquiétant en effet, c’est que pour regagner tout pan de liberté perdue, il faut généralement des années.

  45. Eh oui, le mythe devient par l’humain vérité, et la crainte du désir disparaît quand on y renonce, va, je ne te hais point et suis libéré de toi, sinon, regrets et blasphèmes, mensonges et trahisons :
    https://www.youtube.com/watch?v=kIwsC9tZr8A
    Macbeth – 4°acte, scène 5 (Macbeth – Verdi)
    Paroles originales
    Perfidi! All’anglo contro me v’unite!
    Le potenze presaghe han profetato:
    «Esser puoi sanguinario, feroce;
    Nessuno nato da donna ti nuoce»
    No, non temo di voi, n’ del fanciullo
    Che vi conduce! Raffermar sul trono
    Questo assalto mi debbe,
    O sbalzarmi per sempre. Eppur la vita
    Sento nelle mie fibre inaridita!
    Pietà, rispetto, amore,
    Conforto ai di cadenti,Non spargeran d’un fiore
    La tua canuta età.
    N’ sul tuo regio sasso
    Sperar soavi accenti:
    Sol la bestemmia, ahi lasso!
    La nenia tua sarà!
    Traduction :
    Perfides, vous passez aux Anglais contre moi ! Les puissants présages ont prophétisé: « Tu peux être sanguinaire, féroce, nul être né d’une femme ne te nuira ». Non, je ne crains ni vous ni l’enfant qui vous conduit. Cet assaut doit me raffermir sur le trône, ou m’en chasser pour jamais… Et pourtant je sens la vie se dessécher dans toutes les fibres de mon corps.
    Honneurs, respect, tendresse, si doux à la vieillesse, douceur des jours décadents ne répandront pas une seule fleur sur ta vieillesse
    Et sur ta pierre tombale
    n’espère pas de douces paroles:
    Seul, le blasphème, hélas sera ton chant funèbre.

  46. @ Lucile | 21 juin 2019 à 14:04
    Je savoure vos propos.
    Une fois de plus vous montrez que les femmes sont plus courageuses que les hommes.
    Si nous étions des hommes au lieu d’être des zombis, il y a longtemps qu’il aurait dû être stoppé définitivement.

  47. A la relecture de ce billet, Monsieur Bilger, mon attention a été retenue par ces phrases: « Parce que, malgré la profonde estime qu’il m’inspire, on a le droit de ne pas tomber dans une inconditionnalité que son esprit ne serait d’ailleurs pas loin de trouver détestable. Par exemple, quand il déclare que « les lois liberticides prospèrent sur notre démission collective », il est éblouissant dans sa mise en pièces d’une proposition de loi « visant à lutter contre la haine sur Internet » défendue par la députée LREM Laetitia Avia. […] Sept ministres dont elle-même, Blanquer et Castaner soutiennent la proposition de Laetitia Avia « contre la haine en ligne ». »
    Il n’est pas inintéressant de préciser que la députée Laetitia Avia avait dans sa proposition de loi introduit dans l’exposé des motifs le terme d' »islamophobie ». Il me semblait que le législateur se devait d’utiliser des notions et termes juridiques précis, exempts de toute ambiguïté. Par suite de pressions justifiées, ce terme a été exclu du texte définitif.
    Je complète ainsi mon précédent commentaire.
    Pour un complément d’information, en espérant ne pas trop froisser notre hôte, je renverrai à un texte d’Aurélien Marcq que je viens de découvrir : https://www.causeur.fr/laetitia-avia-islamophobie-haine-en-ligne-162517

  48. @ breizmabro 21 juin 2019 16:48
    Toxique le sureau ?
    Malheureuse ! C’est une plante exceptionnelle pour l’homme depuis toujours !
    Avec ses fleurs, on fait de la confiture, du vin, des liqueurs, de la gelée, des gâteaux…
    Bambins, dans les branches en tube on réalisait des sortes de pipeaux.
    En été, de merveilleux scarabées vert émeraude viennent se poser sur leurs fleurs. Etant enfants, on transperçait ces scarabées (inoffensifs) avec une aiguille et du fil et on les faisait voler en les tenant par le fil. La cruauté des enfants n’a pas de limites !
    C’est aussi un anti-inflammatoire connu depuis l’Antiquité. Et bien d’autres choses encore.
    N’en plantez surtout pas dans votre jardin. Après la floraison, apparaissent de petites boules dont les oiseaux sont friands et qu’ils répandent partout. Cet arbuste pousse comme du chiendent. Vous aurez du mal à vous en débarrasser, ses racines vont très profond ! De plus, ils sont des pouponnières à pucerons qui se répandent partout ensuite.
    Quant à l’autre Sureau, le fait que notre hôte fasse son éloge nous épargne une toxicité potentielle !
    Cordialement
    P.-S.: Jamais les très beaux homards bleus bretons n’ont été aussi bas : 29 € le kilo !

  49. Cher Philippe,
    Nous ignorions totalement la fibre écologiste de Philippe.
    Si Antigone est la première résistante féministe, il faut reconnaître à Créon le talent de précurseur écologiste à l’image de l’inspiration du Parlement de l’Etat de Washington qui a voté la légalisation du compost humain pour mai 2020.
    Il ne s’agit plus de polluer l’atmosphère dans des crémations, ni de couper des sapins pour assurer des lieux de recueillement, ni même d’utiliser le cercueil biodégradable préconisé par la Chine, il faut écouter Créon et rendre à la nature les précieux minéraux et oligoéléments des corps privés de vie.
    Mourir en bonne action et en respectant les générations futures, c’est écouter les ordres de Créon.
    C’est bien l’art de manifester sa dernière liberté d’expression, d’honorer la nature et de ne plus parasiter l’espace, de ne plus participer à la déforestation et de favoriser la biodiversité.
    Pour rester dans l’admiration de scénarios cruels et découvrir un réalisme cru ou profiter de la fraîcheur anti-caniculaire, il suffit d’aller voir la version moderne du Neveu de Rameau, « Parasite » de Bong Joon-ho ou de parcourir la savoureuse promenade dans le livre des morts proposée par l’exposition Toutânkhamon.
    Autre proposition cavernicole, l’art pariétal au Centre Pompidou ou se réjouir de la représentation picturale de Picasso par Dora Maar.
    Ou encore plonger dans la théorie de l’effondrement dans la revue Science & Vie.
    Mais pourquoi donc s’attacher à la liberté d’expression en pleine accélération de la dématérialisation ? Une solution serait d’accélérer cette accélération.
    françoise et karell Semtob

  50. Bonjour monsieur,
    François Sureau ne semble pas défenseur de nos droits mais défenseur de nos mots, nuance.
    La police du langage est une tentation quérulente des pouvoirs aux abois, la Macronie si « nouveau monde » n’y échappe pas, la start-up tente la muselière.
    L’acte 2 sera un retour aux archaïsmes dénoncés à l’acte 1. Aïe le « progrès ».
    La police du langage passe par des décrets qui interdisent certains mots, puis de plus en plus jusqu’à la situation décrite par Orwel dans 1984.
    Dans la France, si verbeuse, la police des mots est un pouvoir puissant… à défaut d’autres leviers de politiques, de projets fédérateurs, de visions.
    Sur les définitions (du Littré)
    HAINE: Sentiment d’aversion qu’on éprouve pour certaines choses.
    VICE: Disposition habituelle au mal ; en ce sens il est l’opposé de vertu.
    DOGME: Point de doctrine établi comme fondamental, incontesté, certain.
    Ainsi, la Loi « contre le VICE sur Internet » impose les DOGMES macroniens, pour lesquels je n’éprouve que de la HAINE dans le monde non-virtuel.
    Selon mon opinion, cette Loi ne vise qu’à protéger la Macronie de la haine. Cette Loi n’est pas générale et impersonnelle, elle est sectaire et élitaire.
    Bonne chance, je vous hais TOUS (car j’ai ce droit, pour l’instant…)
    Ch A.

  51. Le jour où les gens défendront leurs droits sans s’attaquer à ceux des autres, le pouvoir ne pourra pas gagner en… pouvoir, à leur détriment. Le choix est simple : soit on accepte un monde pas tout à fait à son goût, par exemple, pour les uns, l’existence voire le droit des homosexuels de se marier, pour les autres, l’existence voire le droit des homophobes à s’exprimer et pour certains à revenir sur cet aquis, toute autorité qui le voudra, l’Etat, les entreprises ou que sais-je encore, se servira du dégoût et de l’intolérance mutuelle pour diviser et limiter les droits des gens, dans un sens ou dans l’autre, selon le rapport de force.
    Tandis que si chacun fait ou dit ce qu’il veut, aucun pouvoir ne s’immisce et n’alourdit le fardeau de quiconque.
    Les gens apprennent à se confronter et à tolérer l’autre, ni les uns, ni les autres ne vont détruire notre monde – tandis que les islamistes en viendront peut-être à répudier la liberté de tous.
    Non seulement les atteintes à la liberté sont intolérables en principe, destructrices des individus, infantilisantes, encourageant leur injustice, mais en plus, elles distraient des menaces les plus graves et menaçant le plus de monde.
    Bref, contrairement à ce qu’on raconte, la liberté ne va pas contre la sécurité, mais la division, par exemple de ceux qui essaient de s’entre-arracher la liberté, si.
    Quand je pense qu’on fait une histoire quand des gens, inconsciemment, tirent la couverture à soi ou ronflent dans leur sommeil ! Inconsciemment, et un objet, vaut toujours mieux que sciemment et un droit, et quant au ronflement, cela vaut toujours mieux que les discours ineptes, car le bruit se supporte mieux que le canelage à la Orwell, et qui ronfle vit encore, si cela prouve d’autre part que nous ne savons pas encore trouver des solutions à tous les problèmes, notamment de confort. Enfin, quand on aime, on renforce ses oreilles, comme les propriétaires de siamois parfois hurlant comme des sirènes le savent fort bien !
    Je m’égare ? Disons que je respire hors des désirs tyranniques de trop de gens. Ils devraient m’effrayer : qui ne tolère pas que l’autre soit différent peut en venir à le contraindre et à le tuer, et chacun peut se prendre un coup dans une rixe et a fortiori une guerre civile.
    Mais ils me dégoûtent surtout, et m’inquiètent : tout le monde risque de suivre des exemples déplorables, surtout drapés de discours. La tyrannie et la trahison sont si générales qu’on est conduit à s’y laisser aller insensiblement, de même qu’à trahir quand tout le monde le fait…
    Pour éviter ces maux, sans parler de la pauvreté, l’échec, vivre sans ceux que l’on aime, qu’ils soient morts ou pris ailleurs ou les deux, il n’y a qu’une solution, se tuer, bien sûr, mais il faut bien du courage et ne pas se rater, sinon, les ennuis empirent, que c’est embêtant… Il n’y a qu’une issue de secours, et elle est encombrée d’obstacles, c’est positivement inhumain.
    Les gens regardent les autres comme un décor, et que j’essaie de te changer de force, et que je te maintiens en vie quand, joueur sans cartes, tu n’as, en vérité, plus qu’à abandonner.
    Mais personne n’est un décor bricolable par l’autre, ou par des institutions ; ni les individus ni les groupes ne sont l’arrière-plan de quelque théâtre intime.
    La liberté c’est n’être pas le pantin de l’autre, la justice, ne pas faire de l’autre sa marionnette.
    Quand on s’égare, c’est à cause de l’idée de liberté intérieure, je peux contraindre ou être contraint, ce n’est qu’un détail.
    Non.
    Si la liberté intérieure existe, elle n’abolit pas la liberté extérieure, comme la liberté d’expression n’anéantit pas celle d’aller et venir.
    Si la liberté intérieure est un mirage, il ne faut pas abandonner la proie pour l’ombre.
    Dans tous les cas, celui qui cède sur le moindre de ses droits prouve qu’il ne se respecte pas plus que le droit.
    Il faut donc réagir immédiatement, mieux vaut se montrer surréactif qu’endormi, chat sauvage.
    Le peuple qui a déjà eu besoin d’être libéré et est ingrat envers ses libérateurs en donnant des leçons aux autres, il ne m’étonnerait pas qu’il perde, on dira, encore, sa liberté.
    Il y a des trompe-la-mort ? Les Français sont des trompe-la-liberté, un jour, ils finiront bien par la perdre, et de même qu’il n’y pas toujours des gens pour rendre les affaires des distraits, ils pourraient bien courber la tête pour toujours, peut-être, avec le feu nucléaire et notre ingratitude, je ne vois pas qui viendrait rompre nos chaînes, or nous ne sommes pas précisément des as de l’évasion.
    C’est triste, nous avions, c’est inespéré, été rendus à la liberté, nous persévérions dans un certain art de vivre, et tout tombera en décadence comme une bibliothèque envahie de crottes de mouche se nichant jusqu’entre les pages d’un Pléiade.
    A moins qu’au lieu de chercher la faille de l’autre pour l’asservir, on déniche plutôt quelque liberté pour soi, et même les autres, comme on pousse une porte d’un espace public sans la claquer derrière soi.

  52. Mary Preud'homme

    @ Achille 21 juin 2019 à 07:16
    Je me suis arrêtée à votre premier paragraphe tant cela était délirant eu égard au sujet et à l’objet : Toubon, cumulard de 77 ans, réputé pour avoir arrosé tous ses proches et copains lorsqu’il était garde des Sceaux et qui touche aujourd’hui rien moins que 30 000 € par mois, non compris des avantages en nature, à se les rouler, défenseur ou défonceur autoproclamé des droits, et de quels droits, vous rigolez je suppose, ou vous avez trop bu ou sniffé je ne sais quelle saloperie ?!
    ———–
    @ breizmabro | 21 juin 2019 à 16:48
    Le sureau yèble (Sambucus ébulus) est toxique en raison de ses propriétés vomitives et laxatives très puissantes.
    Le sureau toxique ?
    Il ne s’agirait pas là d’un arbuste comme le bon sureau noir (Sambucus nigra), qui au contraire a de multiples usages bénéfiques tant en pharmacologie qu’en « musique »(*), mais d’une herbacée rhizomique, qui donne une grappe dont les fruits ont un goût très amer et son odeur est très désagréable en fin d’automne lors du pourrissement de cette herbacée.
    *Cet arbuste (et non plante) étant du bois dont on fait les flûtes !! Propos on ne peut plus d’actualité en cette fête de la Musique où je me rends de ce pas…

  53. Claude Luçon

    « François Sureau est le défenseur de nos droits ! » ??
    De quel droit défend-il nos droits ?
    Qu’ils défendent les siens, et nous laisse défendre les nôtres.
    Jusqu’ici c’étaient les minorités qui imposaient leurs vues, maintenant nous sommes descendus au niveau des hurluberlus ?

  54. @ jack | 20 juin 2019 à 19:25
    « Alors, quelle est la meilleure façon d’agir contre ce phénomène ? Je n’ai pas vu de réponses. »
    Réponses à quoi ? En quoi cela vous chiffonne-t-il que des inconnus sur les réseaux sociaux s’injurient et se défoulent verbalement ? Pourquoi diable voulez-vous leur enlever ce passe-temps ?
    Pourquoi les gauchistes sont-ils convaincus que c’est leur devoir d’encadrer les autres, tout en restreignant leur liberté ? Encore je comprendrais si vous nous sortiez quelques études savantes prouvant de façon définitive que de telles injures engendrent toujours de la violence physique par la suite, mais là…
    Et encore j’en passe quand c’est votre tour:
    « les bas du front »,
    « les populistes »,
    « la peste brune ».
    Il n’y a que les autres qui doivent montrer patte blanche ; quand c’est vous, les injures soudainement sont tolérées. Ben voyons.

  55. @ Mary Preud’homme | 21 juin 2019 à 19:04
    « …défenseur ou défonceur autoproclamé des droits, et de quels droits, vous rigolez je suppose, ou vous avez trop bu ou sniffé je ne sais quelle saloperie ?! »
    A toutes fins utiles je vous signale que Jacques Toubon a été nommé officiellement défenseur des Droits en juin 2014, sur proposition au Parlement, par le président de la République François Hollande en remplacement de Dominique Baudis, décédé.
    Sa fonction est donc tout ce qu’il y a de plus officielle.
    Ceci étant je crains que vous n’ayez (encore une fois) lu un peu trop rapidement mon commentaire sur Toubon, car il n’était pas particulièrement flatteur. A moins que vous ne soyez pas réceptive au second degré…

  56. Il s’agit moins ici de droits, de la liberté sous-jacente que du lisier qui va avec.
    Faut bien que les baveux, les mal b…, les couards et autres badernes trouvent matière à s’exprimer. Internet en est le média idoine. La presse papier d’opinion d’il y a un siècle était au moins aussi redoutable, faisant écho à la foultitude de cafés ruraux où les hommes monopolisant alors le vote jactaient politique. L’antisémitisme était un sport national ramené aujourd’hui à l’étiage des combats de coqs, illicite mais encore pratiqué. Qu’est-ce que la tectonique des tables de la loi peut changer à ça ?
    Tant que ces rageux se déchargent sur leur clavier d’un thème l’autre, ils ne violentent pas femme, gosses, épagneul breton ou acariens. C’est le plus important… ah oui c’est vrai j’oubliais. Pour l’épagneul c’est pas important vu qu’ils comptent de toute façon le lâcher dans la nature en partant en vacances au bord de la mer 😉

  57. @ breizmabro | 21 juin 2019 à 16:33
    « Ce midi j’ai sorti de mon casier un homard (bleu) de presque UN kilo (on ne l’a pesé qu’à la main). »
    Je sais bien qu’il y a eu la sardine qui a bouché le port de Marseille, on dit aussi trouver un semi de cèpes https://i.goopics.net/Wbpar.png pour quelques kilos, mais un homard d’un kilo… faut voir quand même.
    Le doute s’installe (mon voisin opine du chef et mâchouille son mégot éternellement éteint) ; on veut voir le ticket de la bascule de l’octroi – seul juge de paix dans le Sud-Ouest. Il paraît que le vent du large a des effets euphorisants.
    Si on écoute les chasseurs de palombes du coin, tous ont vu des vols qui traversaient les Pyrénées du premier de l’an à la Saint-Sylvestre, et tellement denses que la nuit tombait en plein jour ; d’ailleurs s’ils n’ont rien rapporté c’est qu’ils n’y voyaient plus rien.

  58. @ Mary Preud’homme 21 juin 2019 à 19:04
    Bonne réponse, vous pouvez revenir en deuxième semaine 😀
    Adéo Mary
    ————————————————-
    @ boureau 21 juin 2019 à 18:06
    Vous n’êtes pas à la défaite de la musique à cette heure ? 😀
    « C’est une plante exceptionnelle pour l’homme depuis toujours ! »
    « N’en plantez surtout pas dans votre jardin »
    Faudrait savoir… Je m’interroge… Tisane pour ma belle-mère ou pas ? Je plaisante évidemment (je vous dis ça en douce au cas où un ancien proc lirait mon commentaire… ;))

  59. @ Gavroche
    Vu la composition de l’Assemblée nationale, n’importe quel projet de loi a toutes les chances d’être voté. L’opposition est faible et impuissante, peut-être inconsciente également, j’espère me tromper sur ce point. Pour faire reculer le gouvernement il faudrait que la majorité de la population soit mobilisée et qu’elle soit soutenue par la presse. On en est loin. Donc nous devrons nous résoudre, et laisser faire les apprentis sorciers aux commandes, en attendant de nouveaux élus qui aient le sens du bien commun et pour qui la liberté de parole soit une condition nécessaire de la démocratie.

  60. @ Lucile | 21 juin 2019 à 23:01
    « Donc nous devrons nous résoudre, et laisser faire les apprentis sorciers aux commandes, en attendant de nouveaux élus qui aient le sens du bien commun et pour qui la liberté de parole soit une condition nécessaire de la démocratie. »
    Quel défaitisme, mon Dieu, quel défaitisme ! Concernant les nouveaux élus, je crains que vous n’alliez au-devant d’une grande désillusion.
    La cote d’Emmanuel Macron remonte en flèche pendant que celle de ses adversaires est à la cave. Quant au mouvement des Gilets jaunes il est en train de s’éteindre doucement. Tout ça pour rien !
    Enfin, avec Christian Jacob qui va prendre les rênes de LR, la droite va sans doute connaître un nouvel élan. Elle était au bord du gouffre, elle va faire un grand pas en avant ! 🙂

  61. Xavier NEBOUT

    Vous avez dit « liberté d’expression » ?
    Le Christ a a été condamné (un comble) pour avoir dit en somme que c’est l’amour filial qui a créé l’homme, et donc qu’il existe une religion naturelle et consubstantielle en l’homme qui est celle de de-us pater (lumière du ciel-père), et non les couillonnades de raison d’Etat juif.
    De nos jours, un enseignant le serait aussi s’il tenait un tel discours en classe.
    Il se retrouverait en prison dans l’heure pour incitation à la haine etc. etc.
    Là vous allez dire que je vous rase, attendez, vous allez vous marrer !
    En 1957, en Algérie, on avait mis la population de nombreux villages en « camps de regroupement » pour ne pas qu’ils soutiennent les rebelles.
    Mais comme on n’avait pas bien prévu le ravitaillement, et ainsi que le dénoncera M. Rocard, on y mourait plus vite qu’à Auschwitz.
    Ça, on a le droit de le dire…
    Mais ce n’est pas dit, parce que si vous vous demandez ensuite si ce n’est pas pour la même raison qu’on mourrait dans les camps de concentration en Allemagne à la fin de la guerre, là, vous allez en prison !
    Et si vous faites appel au défenseur des droits, vous pouvez même vous prendre une amende pour injure à magistrat !…
    Il y a quelqu’un dans la classe qui parle de la liberté d’expression en Russie ?

  62. Mary Preud'homme

    @ Achille
    « …A moins que vous ne soyez pas réceptive au second degré…) ?! » (21 juin 20:49)
    « Attitude qu’on ne lui connaissait pas du temps où il (Toubon) était ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac dans les années 90… » (21 juin 7:16)
    ___
    Parce que Toubon ministre de l’Intérieur ce serait (aussi) du second degré ?

  63. Michel Deluré

    Evoquant les positions de François Sureau, vous affirmez Philippe Bilger : « Je ne le rejoins évidemment pas sur ce plan puisque la différence considérable entre ces deux problématiques est que le terrorisme nous fait mal et que nous nous apprêtons à faire du mal à la liberté d’expression ».
    Nulle intention de ma part de pourfendre la liberté d’expression à laquelle je suis trop attachée, mais il faut bien reconnaître que celle-ci peut aussi, en certaines circonstances, faire mal. Tout dépend de la nature des propos tenus et de la manière dont ceux-ci sont assénés.
    Liberté d’expression n’est pas liberté de dire tout et n’importe quoi, de n’importe quelle manière et en n’importe quelles circonstances.
    Nous appréhendons trop généralement la notion de liberté sous un angle purement individuel, oubliant que l’homme vit en fait en collectivité et qu’il est certes un homme libre mais parmi d’autres hommes libres.
    En dehors de sa sphère privée, l’homme, pris en tant qu’élément d’une collectivité, peut-il en conséquence agir systématiquement selon son gré, sans se soucier des conséquences de ces agissements ? Ce droit d’agir ou de s’exprimer selon son gré et que l’on appelle liberté ne se heurte-t-il pas à certaines limites que constituent la morale, la tolérance, le respect, l’humilité ?

  64. @ Mary Preud’homme | 22 juin 2019 à 09:06
    « Parce que Toubon ministre de l’Intérieur ce serait (aussi) du second degré ? »
    Non ça c’est une étourderie. En fait il a été ministre de la Justice. Mais les deux ministres (Intérieur et Justice) ont affaire aux mêmes clients.
    Mais évidemment quand on n’a rien à dire sur le fond, il est facile de se rattraper sur la forme. C’est un peu mesquin comme attitude.

  65. Mary Preud'homme

    @ Achille
    Il me semble que l’étroitesse d’esprit est plutôt de votre fait, dès lors que vous n’acceptez jamais les remarques justifiées qui vous sont faites sans éprouver le besoin de réagir par de petites vengeances.
    Quant à votre dernière trouvaille en forme de justification :
    « Mais les deux ministres (Intérieur et Justice) ont affaire aux mêmes clients. » (Achille | 22 juin 2019 à 09:49)
    …c’est sans doute pourquoi ils s’entendent si bien en affaires !!! Comme Valls et Taubira pour ne citer que le premier exemple qui me vienne à l’esprit !

  66. @ Michel Deluré | 22 juin 2019 à 09:43
    Ce serait selon vous une question de choix, selon les circonstances, entre le collectivisme et le respect des libertés individuelles. Or jusqu’à maintenant, nous nous efforcions de créer une société qui respecte les droits des individus, en pensant que la liberté individuelle était favorable non seulement aux personnes, mais aussi aux collectivités. Donc ce n’était pas ou l’un ou l’autre. C’est l’un et l’autre, au profit des deux. Une gageure certainement, car c’est un équilibre difficile à atteindre, et qui se maintient par la négociation, mais c’est tout l’objet de la démocratie où l’accent est mis sur la responsabilité individuelle plutôt que collective. La liberté de chacun est assortie de l’obligation morale collective de prendre soin des plus faibles, et d’une obligation de réciprocité.
    Si les opinions subversives et leur expression tombent sous le coup de la loi, nous nous éloignons de cet idéal. De même si la spontanéité des sentiments et leur expression verbale sont pénalisées. La haine n’est pas un sentiment philosophique, d’accord, mais c’est un sentiment humain, et tant qu’elle ne s’exprime que par des mots, c’est un moindre mal, elle est moins dangereuse en tous cas que camouflée. Nous ne sommes pas des anges. Dans une société civilisée, pour régler les dissensions, on remplace le plus possible les coups par des disputes, les disputes par des insultes, les insultes par la discussion. Le débat ouvre sur la négociation, et sur le vote.
    Depuis quelques années, on en est venu à parler de violence pour de simples paroles. Hollande accusait Sarkozy de tenir un discours « d’une violence, mais d’une violence… », puis ce furent les adversaires du mariage gay qui furent taxés de déviance et de haine, maintenant toute critique contre la religion musulmane – qui prône elle-même la violence -, toute critique contre certaines pratiques pourtant contraires à nos lois, est considérée comme un acte délictueux. La moindre opposition à la doxa devient « clivante », autrement dit antisociale.
    On voit déjà de faux sentiments collectifs s’étaler complaisamment à longueur d’année et d’écran, sous forme de marches blanches, de défilés (contre le réchauffement ! Absurde…), de commémorations larmoyantes, de déclarations publiques, toutes ces manifestations collectives qui ne font pas avancer les choses d’un iota, quand elles n’enkystent pas les problèmes. Il s’agit de faire communier les foules dans de bons sentiments, quitte à ce qu’ils soient artificiels ; ça ne change rien aux problèmes mais on croit ainsi calmer les tensions sociales. On endort les gens dans une religiosité sans Dieu, mise au service d’une collectivité abstraite, et idéalisée. On leur donne un faux-self en groupe, c’est tout ce qu’on réussit à faire.
    Nous ne nous donnons pas un gouvernement pour qu’il s’occupe de nos sentiments, ni de nos disputes sur Internet.

  67. @ breizmabro 21 juin 2019 21:24
    Sureau (suite)
    Si vous en plantez dans votre jardin, attendez-vous à en être envahi rapidement. Les pucerons seront ravis, et sachez qu’à certaines périodes de l’année, le sureau sent mauvais !
    Si vous voulez des fleurs pour faire de la confiture, volez-les chez votre voisin ou plus simple, achetez les pots de confiture dans n’importe quel bon magasin bio !
    Quant à votre belle-mère, il existe d’autre solutions que la tisane… pour bien dormir je suppose !
    Défaite de la musique !
    Cela en fut une!
    En quelques années, une véritable descente aux enfers. De moins en moins d’instruments de musique. Des sonos énormes avec leur boum boum ! Des groupes rachitiques avec des chanteuses aphones et des gratteurs de guitare dégoulinants de crasse !
    Des rues enfumées par l’odeur de merguez, de crêpes ou de galettes incertaines ! De la chair saoule à partir de 22h ! Et dès 23h des bandes colorées descendues des quartiers métissés ! Bandes d’ados de 12/14 ans, arrogants, agressifs, bousculant les spectateurs, ricanant d’on ne sait quoi en vous regardant, distribuant des petits sachets (?) d’images pieuses sans doute, sous la surveillance de quelques grands frères, lunettes noires et visages fermés, qui relevaient les compteurs et empochaient la donne. Les maquereaux du nouveau monde !
    J’ai relevé en fait d’instrument de musique véritable une contrebasse. Dont je n’ai jamais pu apprécier le son noyé dans le brouhaha !
    Quand même quelques rares exceptions dont une chorale endimanchée de retraités de l’armée, vaillants septuagénaires qui égrenaient un peu de nostalgie en chantant les « marsouins » et autres héros de la reconquête de la France (celle de 1944/45 pas celle de 2019 !). Avec pour seul instrument de musique un biniou (que nous appelons affectueusement un « ouin-ouin »).
    Ici comme ailleurs, le « grand changement » est en route. Mais seulement à ses débuts. Profitons de ce qu’il nous reste de liberté pendant quelques années encore.
    Cordialement.
    ————————————————-
    @ Giuseppe 21 juin 2019 15:19
    Votre YouTube avec la chorale d’Arielès et vos chères montagnes : un rare moment de bonheur et… de nostalgie. Merci.
    Cordialement.
    —————————————–
    @ Achille 22 juin 2019 07:25
    « La cote de Macron remonte en flèche »
    Bigre ! Dans ce sondage publié par L’Express, Macron est à 34% d’opinions favorables et 64 % d’opinions défavorables ! Quelle flèche ! Une flèche brisée sans doute !
    Cordialement.

  68. @ Achille
    « Le seul défenseur des Droits que je connaisse c’est Jacques Toubon qui prend son rôle très au sérieux et n’hésite pas à faire dans l’humanisme bon teint »
    J’avoue ne pas éprouver une admiration sans borne envers ces personnages qui se font passer pour des équivalent de Mère Teresa en matière d’humanisme, la pauvreté et l’implication en moins mais avec un traitement somptuaire en plus et qui se montrent généreux avec un argent extorqué au contribuable, trop souvent au service de fausses bonnes causes.
    Le fait que la fonction de ce monsieur soit « officielle » (en France, tout ce qui n’est pas « officiel » n’existe pas…) ne garantit en rien qu’elle soit assumée correctement selon un cahier des charges fixé à l’avance.
    Au fait, lui a-t-on demandé de s’occuper en priorité des droits des Français, souvent oubliés, plutôt que ceux d’étrangers qui n’ont que celui de ne pas entrer illégalement chez nous ?

  69. @ breizmabro | 21 juin 2019 à 16:33
    Vous avez écrit « UN », pensez donc, c’est l’unité de mesure qui fait peur, UN ? Quézaco ? Vous rendez-vous compte que vous avez perturbé le marché local ? Le kilo de patates, le kilo de carottes, mais UN majuscule ! Cela fait peur, on s’imagine, on suppute, on « ragotte », UN !… comme un étendard, un pour tous, tous pour un ! Pour nos cousins du Gers. Au fait, la programmation est exceptionnelle aussi cette année à Marciac.
    Bon, je m’emballe, je m’emballe, mais avec quoi on les savoure ? Nous sommes difficiles, simples, mais difficiles.

  70. Robert Marchenoir

    @ breizmabro | 21 juin 2019 à 21:24
    « La défaite de la musique. »
    Très bien. Je note et je pille sans vergogne.
    ______
    @ Xavier NEBOUT | 22 juin 2019 à 08:55
    « Il y a quelqu’un dans la classe qui parle de la liberté d’expression en Russie ? »
    Arrêtez avec vos mensonges. A vous en croire, les Juifs seraient « seulement » morts de faim dans les camps d’extermination (ce qui serait censé dédouaner les nazis…), et la liberté d’expression règnerait en Russie (*).
    Vous êtes agent immobilier ? Je suppose que lorsqu’on vous achète un château, il faut s’attendre à se retrouver avec un cabinet d’aisance au fond d’un jardin.
    La différence entre la France et la Russie en matière de liberté d’expression, et en particulier à propos des « détails » de la Seconde Guerre mondiale (puisque telle est votre obsession), c’est qu’en France, on peut être condamné par la justice quand on ment, tandis qu’en Russie, on peut être condamné par la justice quand on dit la vérité.
    En France (et plus généralement dans les pays libres en Occident), on peut être condamné à une amende, ou au grand maximum à de la prison avec sursis, si on prétend que la Shoah n’a pas eu lieu pour faire son intéressant. Les condamnations à la prison ferme sont exceptionnelles (**).
    En Russie, on peut être condamné à une amende de 200 000 roubles, simplement pour avoir rappelé que l’histoire à la sauce de Pou-poutine est un mensonge éhonté et une réhabilitation du stalinisme : par exemple, lorsqu’on donne un lien vers un article qui rappelle que la Russie est co-responsable du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, ayant envahi la Pologne de concert avec l’Allemagne nazie, suite aux clauses secrètes de l’accord entre Hitler et Staline.
    Mais on peut aussi écoper de trois ans de prison ferme en Sibérie, pour un simple clic de souris. Ainsi, ce Russe dont le seul crime fut d’avoir « liké » sur Internet un écrit qui déplaisait au pouvoir.
    Quant aux prisons russes, elles n’ont rien à voir avec les prisons françaises. En Russie, on vous met un tuberculeux dans votre cellule pour vous faire tomber malade. Ou bien les gardiens de prison vous torturent (quand la police ne s’en est pas chargée avant). Ou bien, carrément, ils vous violent.
    Ça, c’est quand vous avez de la chance, parce que dans le cas contraire, ils vous tuent.
    Continuez à nous faire rire, Xavier Nebout. Au passage, je vous signale que vos délires pro-nazis et négationnistes, qui s’exercent ici en toute impunité, vous vaudraient la prison en Russie. Contrairement à ce que vous croyez, le pays de Poupou n’est pas un paradis pour les nostalgiques du petit moustachu mono-testiculaire. La « réhabilitation du nazisme » y tombe sous le coup de la loi réprimant « l’extrémisme ». Cinq mille personnes ont été mises en prison en l’espace de cinq ans, simplement pour avoir diffusé des symboles nazis (parfois sans aucune intention apologétique).
    Et au cas où vous vous poseriez la question, « l’incitation à la haine » et le « racisme » sont également réprimés par la loi russe. L’ignorance délibérée des poutinistes dans votre genre est abyssale.
    ______
    @ Michel Deluré | 22 juin 2019 à 09:43
    « Liberté d’expression n’est pas liberté de dire tout et n’importe quoi, de n’importe quelle manière et en n’importe quelles circonstances. »
    Bien sûr que si. Les seules limites admissibles sont l’incitation au meurtre ou à la commission de délits, et, possiblement et avec de grandes précautions, la diffamation.
    Idéalement, j’exclurais la diffamation du champ des limites législatives à la liberté d’expression, tellement cette notion est exploitée abusivement pour faire taire des opinions — et même l’expression de simples faits — parfaitement légitimes.
    Les dommages susceptibles d’être infligés par de réelles campagnes de diffamation sont tels, toutefois, que le recours à la loi est nécessaire. Hélas, en la matière, l’appréciation du juge est subjective, ce qui requiert une grande sagesse et un respect résolu de la liberté d’expression.
    « Ce droit d’agir ou de s’exprimer selon son gré et que l’on appelle liberté ne se heurte-t-il pas à certaines limites que constituent la morale, la tolérance, le respect, l’humilité ? »
    Bien évidemment, mais toutes ces vertus ne sont pas du ressort de la loi. Là est l’amalgame scélérat fait par les ennemis de la liberté.
    Et même l’usage de ces vertus doit être tempéré en fonction des circonstances. Allez-vous me dire qu’Hitler méritait la « tolérance », le « respect » et « l’humilité » de ses adversaires ?
    Aujourd’hui, les djihadistes et leur idéologie musulmane méritent-ils notre « tolérance », notre « respect » et notre « humilité » ? Bien sûr que non.
    ______
    (*) Les nazis ont utilisé délibérément l’arme de la faim, pendant la Seconde Guerre mondiale, pour exterminer un nombre effroyable de personnes. Comme les Russes avant eux dans les années 30, au passage. Une ressemblance de plus entre le nazisme et le communisme.
    (**) Naturellement, la prison ferme « pour de rire », à la française, ne compte pas. Je veux parler des condamnations qui sont faites pour que les médias puissent écrire « le gros méchant X a été condamné à Y de prison ferme », mais où le condamné reste libre, parce qu’en dessous de deux ans ce n’est pas exécuté, ou bien parce que la prison ferme sans mandat de dépôt ça équivaut à la liberté.

  71. @ Exilé | 22 juin 2019 à 14:38
    « Au fait, lui a-t-on demandé de s’occuper en priorité des droits des Français, souvent oubliés, plutôt que ceux d’étrangers qui n’ont que celui de ne pas entrer illégalement chez nous ? »
    Bah ce n’est pas pire que l’Institut du monde arabe situé place Mohammed V et dont l’incontournable Jack Lang est le président.
    Que de comités Théodule pour assurer des responsabilités de façade à des politiciens en fin de parcours et bien sûr les confortables émoluments qui vont avec.

  72. @ Giuseppe 22 juin 2019 à 15:36
    Pas tout à fait un kilo… il fait 903 grammes. C’est déjà pas mal.
    Mais comme ce n’est pas UN il n’y en aura pas pour tous 😉
    Adéo Giuseppe

  73. Michel Deluré

    @ Lucile 22/06 13:03
    Je n’introduis nullement la dimension politique dans mon commentaire.
    Je constate simplement que, l’homme vivant en société, une concurrence inéluctable naît de ce fait entre deux conceptions de la liberté : l’une individuelle, celle de l’homme voulant vivre selon son propre gré et l’autre collective, celle de l’homme certes libre mais parmi d’autres hommes eux aussi libres et qui aspirent autant à vivre selon leur propre gré.
    Ces notions apparaissaient d’ailleurs déjà dans la philosophie grecque et elles sont communes à toutes les sociétés, qu’elles soient primitives ou modernes et quel que soit leur régime politique.
    ——————————————————
    @ Robert Marchenoir 22/06 16:57
    Les valeurs que je cite (morale, respect, tolérance, humilité) n’ont nul besoin d’être gravées dans la loi pour constituer une limite à ne pas franchir dans l’exercice par chaque individu de sa liberté.
    Ces limites devraient s’imposer naturellement parce que ces valeurs devraient être dans la nature de tout homme qui ne devrait plus agir, comme l’animal, par instinct.

  74. @ Michel Deluré | 22 juin 2019 à 09:43
    « Ce droit d’agir ou de s’exprimer selon son gré et que l’on appelle liberté ne se heurte-t-il pas à certaines limites que constituent la morale, la tolérance, le respect, l’humilité ? »
    On ne peut pas confondre le droit d’agir et celui de s’exprimer à moins de considérer que l’intention vaut l’action, position philosophique intéressante mais sans intérêt concret.
    Et pourtant je me demande si votre confusion entre ces deux droits est involontaire, un lapsus en quelque sorte, ou si elle procède de la doxa macroniste ambiante.
    C’est effectivement cette confusion que semble vouloir entretenir cette loi scélérate: faire taire parce le verbe vaut action.
    C’est une procédure bien connue des Etats totalitaire, où dans certains cas l’opposant est considéré comme un déviant, un malade mental qu’il convient d’écarter de la société, et c’est ainsi que fut créé le Goulag.
    On n’en est pas loin, puisque les souverainistes sont considérés comme des lépreux. Pour le moment il n’est pas encore (?) prévu de lazarets pour les parquer !
    Donc il faut différencier le droit d’agir, que la vox populi limite en disant qu’on ne doit pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait qu’il nous fasse, d’avec le droit de s’exprimer.
    La liberté d’expression se heurterait aux limites que vous citez.
    Le drame de ces vertus idéales est qu’elles ne prennent un sens, une utilité que lorsqu’elles sont mises en application en société.
    De quelle morale parlez-vous ? Car là est le problème !
    La morale repose sur des postulats qui doivent transcender le caractère humain de celui qui la met en application.
    La morale traditionnelle repose sur des postulats religieux définis par la religion chrétienne, pour lesquels par exemple l’homosexualité est le péché majeur qui a conduit à la fin de Sodome et Gomorrhe par une pluie de feu d’origine divine. Peu importe que ce soit vrai ou pas, que vous y croyiez ou pas, cet exemple définit la punition maximale sur laquelle repose l’interdit homosexuel traditionnel.
    À l’inverse la morale post-moderne célèbre l’homosexualité, c’est le sens littéral de Gay Pride, la fierté d’être homo !
    Cette morale post-moderne ne repose que sur la déclaration des droits de l’homme devenus au fil du temps les droits de l’humain en attendant ceux du vivant, animal compris et pourquoi pas végétal.
    Aucune transcendance là, seulement le terrestre, tout le terrestre, rien que le terrestre, avec la volonté de s’opposer à tout ce que la morale traditionnelle imposait et pire s’empêcher ceux qui voudraient suivre la morale traditionnelle de la suivre.
    Imaginez-vous une Hétéro Pride ? Pourquoi pas !
    Et quid de la morale musulmane dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est différente de la post-moderne, et pas seulement dans le domaine de la sexualité, mais aussi de la vie courante.
    Bref, tout ça pour dire que la liberté d’expression ne se négocie pas.
    Pour le reste je ne reprendrai pas les arguments de Robert Marchenoir | 22 juin 2019 à 16:57 auxquels j’adhère.

  75. @ Robert Marchenoir | 22 juin 2019 à 16:57
    « Bien sûr que si. Les seules limites admissibles sont l’incitation au meurtre ou à la commission de délits, et, possiblement et avec de grandes précautions, la diffamation.
    Idéalement, j’exclurais la diffamation du champ des limites législatives à la liberté d’expression, tellement cette notion est exploitée abusivement pour faire taire des opinions — et même l’expression de simples faits — parfaitement légitimes.
    Les dommages susceptibles d’être infligés par de réelles campagnes de diffamation sont tels, toutefois, que le recours à la loi est nécessaire. Hélas, en la matière, l’appréciation du juge est subjective, ce qui requiert une grande sagesse et un respect résolu de la liberté d’expression. »
    ___
    Voilà ! Idéalement, la liberté d’expression est un sport réservé à des gens passés au tamis de Marchenoir, sinon, le calibrage sera inadapté et alors, si le juge « subjectif » est saisi, qu’adviendra-t-il ? Sera-t-il en mesure de trier le bon grain de l’ivraie ?
    On ne sait pas… Voyez en Russie !
    « Contrairement à ce que vous croyez, le pays de Poupou n’est pas un paradis pour les nostalgiques du petit moustachu mono-testiculaire »
    Bon, ici, il faut bien le reconnaître, je n’ai pas su distinguer si le drame du Paradis Perdu a pour origine la « petite moustache » ou le « mono-testicule » !!
    D’après moi, qui porte avantageusement une légère petite moustache, le problème ne saurait venir de ce genre de coquet attribut, par ailleurs, l’absence de testicule dont je peux me vanter ne me semble pas plus « paradis-cide », que la présence de plusieurs testicules.
    Donc, je déduis finement que votre liberté d’expression, que je respecte plus que tout, vous engage à soutenir votre propos sans à-propos, par des arguments percutants et dignes d’intérêt.
    Enfin, moi, je les trouve particulièrement pertinents, ils sont le sel de votre style de concierge, qui dit tout et son contraire, ce qui est la preuve incontestable que votre réflexion a la profondeur d’une mare…
    Je me demande si quand j’écris que vous avez un style de concierge, c’est diffamatoire ? Vous m’accorderez qu’il n’en est rien, n’est-ce pas ? D’ailleurs, je m’en tamponne le coquillard, à l’abri de votre proposition d’exclure la diffamation du champ, blablabla…
    En outre, nous savons tous que les concierges sont les mieux informés, qu’ils sont aimés des occupants des immeubles dont ils ont la charge, qu’ils sont aimables, que souvent leurs femmes portent la moustache, et qu’il arrive une fois sur deux qu’eux-mêmes ne portent qu’un seul testicule ce qui ne dérange pas du tout la réflexion…

  76. Adrien Quatennens devient coordinateur de La France insoumise.

    Il aura pour mission de l’animer et de superviser la création de ses nouvelles instances, a annoncé le mouvement.
    Ce n’est plus du dégagisme, c’est du masochisme !
    En fait le rôle du coordinateur sera de rappeler aux insoumis qu’ils sont les soumis de Jean-Luc Mélenchon qui après ses déconvenues successives prend un peu de recul, mais continue à tirer les ficelles.

  77. Michel Deluré

    @ Tipaza 22/06 22:14
    Il n’y a dans mon esprit nulle confusion entre droit d’agir et droit de s’exprimer et je ne pensais pas et ne pense toujours pas que mon propos laissait planer cette confusion. Mais, si cette impression persiste, alors me suis-je certainement mal exprimé.
    Je différencie bien les deux notions même si cette différence est souvent ténue car ce que nous exprimons, vous en conviendrez, est le reflet de la manière dont nous agirions. Ne serions-nous point incohérents si nos actes n’étaient pas en conformité avec notre pensée et donc avec l’expression de celle-ci ?
    « Le drame de ces vertus idéales est qu’elles ne prennent un sens, une utilité que lorsqu’elles sont mises en application en société »
    Bien d’accord avec vous, mais ne soyons pas trop pessimistes, elles le sont heureusement parfois.
    Il est de la responsabilité de la société et donc de toutes ses composantes (parents, système éducatif, politiques, médias) de veiller à leur acquisition.
    Il faut bien reconnaître que depuis longtemps hélas, notre société n’a guère pris ce chemin.
    « De quelle morale parlez-vous ? »
    Celle qui affirme que dans notre société l’individu n’est pas qu’un simple citoyen pour qui le droit n’est pas tout, la politique n’est pas tout, mais que son statut d’individu appartenant à une collectivité lui impose plus de devoirs qu’au simple citoyen.
    La loi décréterait-elle que la diffamation est légale, cela vous inciterait-il pour autant du point de vue de la seule morale à la pratiquer ?

  78. @ Michel Deluré | 22 juin 2019 à 19:11
    Je saisis votre objection. La liberté est en effet un concept abstrait, surtout la liberté absolue, c’est toujours d’une liberté particulière qu’il s’agit. Celle qui paraît menacée actuellement est la liberté de parole, la liberté d’exprimer ce qu’on pense y compris des objections et des critiques. Le tour de passe-passe des politiques qui veulent la pénaliser est de nier qu’il s’agit de choix politiques, ils en font une pure question d’éthique. Mais autrement je suis d’accord avec vous, la vie en société n’autorise pas l’omnipotence.
    Les petits Américains apprennent très tôt à éclater en sanglots dès qu’on leur fait la moindre observation du style : « C’est la troisième glace que tu manges en une heure », ou « Tu es sûr que tu as besoin de laisser toutes les lumières allumées dans ta chambre quand tu n’y es pas ? ». Ils vont se faire consoler en hoquetant « She/he hurt my feelings » (il/elle a blessé mes sentiments). Le pire, c’est que ça marche. Les étrangers éberlués se demandent comment il se peut que les enfants américains soient de nos jours si « soft », mous, tendres et vulnérables. On les retrouve à l’université en « snowflakes », (flocons de neige), ne supportant pas d’entendre une opinion divergente, se regroupant pour se protéger de toute contradiction, hurlant, trépignant et cassant tout pour ne pas l’entendre. Même en sciences ils n’admettent pas par exemple que les biologistes leur enseignent que les individus sont biologiquement sexués. C’est pour eux un discours de haine et d’exclusion, qui blesse les sentiments des « trans ». Les universités n’osent plus inviter certains conférenciers tellement ça leur coûte cher en service d’ordre, à rebours de la vocation même de l’université. C’est une catastrophe nationale.
    J’ai résolu le problème à la maison en expliquant à mes petits-enfants et aux copains qui défilent à la maison maintenant qu’ils sont adolescents, que si je me permets de faire des remarques sur certains comportements, c’est parce que 1) je suis de leur côté, 2) je considère qu’ils sont capables de supporter la contradiction, et 3) que c’est un honneur que je leur fais : les gens dont je me fiche, je ne prends pas la peine de leur expliquer ce que je pense.
    Je leur demande de savoir eux aussi dire ce qui ne leur convient pas dans le comportement des autres, si possible sans animosité, sans insister, en passant, et en critiquant les comportements plutôt que les personnes. Non seulement il s’y font, mais ils en redemandent, et ont l’air de bien apprécier.
    Et tout ça avec des Américains, autrefois les champions de la liberté d’expression ! C’est malheureux à dire.

  79. @ breizmabro | 22 juin 2019 à 18:05
    Ayant été colon dans ma jeune jeunesse, j’avais compris qu’il fallait se mettre du côté où les plats devaient être servis, j’ai continué à l’armée et ainsi les bouts de table et les fonds de classe n’étaient pas pour moi.
    Le moi est haïssable, mais si vous n’avez pas les yeux qui brillent vous ne goûtez que les carcasses, et puis aujourd’hui je suis en forme, le soleil est là.
    A ma table on se contentera des 903 grammes, nous savons encore diviser, partager, peut-être que les parts seront plus petites mais ne vous inquiétez pas, le foie gras du Gers n’est pas loin – tant pis pour les interdits – il complètera le tout.
    Picpoul de Pinet frais pour un prix modique et une grande satisfaction, pour les plus délicats ce sera Château Bouscassé Argile, et comme tout ce qui est partagé fait du bien, pour vous les homards pour moi le breuvage et ce qu’ils veulent pour les autres.
    ————————————
    @ Robert Marchenoir @ duvent
    Bob – je me permets – aujourd’hui est une très belle journée, – je ne suis pas Sugar Ray Leonard – le swing de duvent est magnifique, elle est bien sur ses appuis et très souple, je ne suis pas sûr d’une victoire aux points et aux poings, mais en tant que bookmaker je miserais duvent je suis pour les gros rapports, et puis l’élégance l’emporte toujours.
    Bon ce n’est pas très malin, mais tant pis, je ne serai pas excommunié et après tout je m’en fiche, la vie est belle et on peut dire ce que l’on ve

  80. @ Lucile | 23 juin 2019 à 11:03
    Ah, vous m’avez bien fait sourire lorsque j’ai lu comment vous vous comportiez avec vos petits-enfants.
    C’est encore un peu une éducation anglo-saxonne qui tente d’expliquer et de justifier certaines attitudes d’adultes. C’est un choix !
    Si je vous disais que je me suis trouvé dans une configuration analogue avec les enfants de ma fille, qui vit aux USA après avoir vécu en Angleterre.
    Il ne faut jamais donner une trop bonne éducation à la française à ses enfants, et surtout pas les envoyer dans une grande école, on les perd définitivement. Mais c’est un autre sujet.
    Donc ces petits-enfants, après avoir reçu l’éducation de Cambridge puis celle du Texas n’étaient pas des flocons, mais de sacrés revendicateurs de leurs droits. Résultat d’une éducation anglo-saxonne où on leur avait appris que les enfants avaient beaucoup, et peut-être tous les droits face à des adultes.
    Chaque fois qu’on se voyait à la maison ou chez ma fille, et qu’enfants ils revendiquaient leurs droits, je répondais en bon partisan d’une éducation à la spartiate : Tu n’as qu’un seul droit, celui de te taire et d’en abuser, tu auras des droits quand tu gagneras ta vie, point barre.
    Quand ils étaient petits, ils sursautaient chaque fois, tellement c’était loin de ce qu’on leur avait appris…
    Maintenant qu’ils sont plus grands, passés par l’université, et qu’ils gagnent leur vie, c’est devenu un sujet de plaisanterie qu’ils abordent eux-mêmes en rigolant chaque fois qu’on se rencontre.
    Une façon de construire des souvenirs familiaux qu’ils pourront raconter à leurs petits-enfants dont je me demande ce que sera l’éducation ?
    Bon voilà, modération et fermeté intransigeante, deux approches de l’éducation et de la politique 😉

  81. @ Lucile | 23 juin 2019 à 11:03
    Ah, enfin un constat désagréable sur l’éducation américaine dont vous nous avez rebattu les oreilles.
    « Stop that Norman Rockwell bullshitt ! » disait Alec Baldwin dans un de ses films, cette réplique avait heurté nombre d’Américains pour qui Norman Rockwell était l’icône d’une Amérique évanouie. Je ne suis pas certain d’être compris ici par les tenants de la 7e Compagnie, mais ça vaut son pesant d’or, je suis certain que vous connaissez Norman Rockwell…

  82. @ Lucile 23 juin 2019 à 11:03
    Et encore vous avez échappé au pire ! Moi par contre j’ai un petit-fils qui a été élevé dans une école Montessori aux USA (je crois que ma belle-fille souhaitait que son fils devienne le Bill Gates français ;))
    Non seulement il n’est pas devenu Bill Gates mais comme il est réfractaire aux ordres et qu’il ne supporte pas la frustration, c’est devenu un inadapté de la vie en entreprise.
    Tous les ans il y avait changement de collège puis de lycée. Il a obtenu son bac difficilement, à 18 ans, on ne sait comment puisqu’en philo il avait répondu « reformulez vos offres celles-ci sont débiles » (maintenant on en rit entre ami(e)s, mais bon…)
    Aujourd’hui il a vingt-cinq ans et on ne voit toujours ni Steve Jobs, ni Bill Gates poindre derrière son « gros potentiel » comme disaient ses profs.
    Mais comme l’espoir fait vivre, toute la famille est aux aguets.
    Heureusement des fois je vais à Ouessant… en attendant 😀

  83. Robert Marchenoir

    @ breizmabro | 24 juin 2019 à 12:45
    On remarquera la multiplicité des témoignages personnels, sur ce blog, qui montrent que la France est devenue une terre d’émigration.
    J’allais dire comme la Russie — mais ceux à qui ça donne des boutons pourront toujours remplacer par l’Algérie : c’est vrai aussi.

  84. @ Robert M. 25 juin 2019 à 08:18
    « On remarquera la multiplicité des témoignages personnels »
    Ça vaut bien la lecture de Sputnik 😀

  85. @ breizmabro | 24 juin 2019 à 12:45
    « Aujourd’hui il (le petit-fils de breizmabro, NDR) a vingt-cinq ans et on ne voit toujours ni Steve Jobs, ni Bill Gates poindre derrière son « gros potentiel » comme disaient ses profs. »
    Remarque classique. Les parents mettent une pression de dingue sur leur progéniture. Laissez-le vivre sa vie qui passe par la confection d’erreurs. Si vous croyez que Steve Jobs était facile à vivre… pas sûr que votre chère tête blonde lui arrive à la cheville à cet égard :))

  86. @ scoubab00 25 juin 2019 à 21:26
    Pour commenter il faut tout lire, c’est plus simple.
    « Laissez-le vivre sa vie qui passe par la confection d’erreurs »
    Ouaaah, c’est très beau, ça fait un peu tricot (une maille à l’endroit une maille à l’envers) mais ça a un p’tit côté psy de bon ton.
    En même temps, comme dit l’autre, comme je ne suis pas sa mère…

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