Fier de me sentir paysan…

Petit-fils de paysan du côté paternel, fils de la première femme à avoir créé en France une société d’importation de machines agricoles, me souvenant de mes marches inlassables, à quatre ans, au côté du laboureur avec sa charrue dans une propriété du Loiret, me rappelant, adolescent, les rencontres chaleureuses que parfois j’avais avec des agriculteurs, je n’aurais pas la sottise de tirer de ces éléments une familiarité vraiment concrète avec le monde paysan. C’est à cause de cette lucidité que mon titre évoque seulement un sentiment. Une notion de paysan qui doit être prise au figuré.

J’ai toujours analysé la « notion » de paysannerie comme une certaine manière de se tenir dans le monde, avec la passion de la vérité allant jusqu’à la provocation, le goût d’un langage direct, sans fioritures, parfois abrupt, répudiant raffinement et civilités inutiles, une compréhension jamais condescendante d’autrui, une détestation du mépris des élites pour le sentiment populaire, un art de vivre fuyant le somptuaire, privilégiant le travail et les valeurs conservatrices, un décalage avec la modernité superficielle de l’air du temps.

Ce qui est paysan représente pour moi, à partir de mon histoire familiale qui a prolongé ses effets jusqu’à l’adulte aujourd’hui âgé que je suis, une implication forte, vigoureuse, parfois trop libre, dans la vie judiciaire hier, dans la vie intellectuelle, politique et médiatique de ces dernières années ; un besoin parfois obsessionnel de me camper face aux autres, quoi qu’il m’en coûte.

Combien de fois, sur les plateaux et dans les débats, ai-je refusé la prudence, la tiédeur, l’abstraction protectrice pour choisir au contraire la solution la plus extrême et la plus difficile, le ciblage le plus explicite, qui étaient les seuls que mon tempérament acceptait !

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Cette prise de conscience, cette sensation d’être paysan ne sont pas venues de rien. Elles me sont apparues surtout quand, observateur passionné du paysage démocratique, médiatique, de l’actualité littéraire et politique, j’ai été choqué par les humiliations qu’on infligeait à certains, par le surplomb vaniteux au nom duquel on ridiculisait ici ou là autrui qui n’avait pas les bons codes, qui n’appartenait pas à la coterie, au camp de la décence, de l’élégance et de l’humainement correct.

Il y a des personnalités que je n’ai jamais aimées sur un plan partisan mais que je ne discréditerais pas à cause de leurs origines, d’un passé qui ne leur a pas permis d’être à la hauteur de beaucoup d’autres plus favorisés. Ainsi Louis Boyard ou Sébastien Delogu par exemple. Ou Rachel Keke hier. Ce n’est pas leur simplicité ni leur inculture que je récuse mais leur inaptitude à se présenter sous leur meilleur jour politique puisqu’ils ont l’honneur d’être des élus de la République. Ne rien exiger d’eux ressemblerait fort à un mépris subtil.

Quand j’ai entendu les réactions médiatiques majoritaires à l’égard de Jordan Bardella et de son livre « Ce que je cherche », j’avoue avoir été effaré. On avait tout à fait le droit de contester sa substance, de s’interroger sur son auteur, mais quelle attitude scandaleuse que celle qui a prévalu ! Mépris, dérision, ironie, moquerie, condescendance, absence totale d’empathie pour un parcours exceptionnel : tous ces petits maîtres s’en sont donnés à coeur joie. Pas une once de critique digne et argumentée. Sur BFM TV, c’était caricatural !

Un peu de politique-fiction. Imaginons la même destinée, venue des mêmes lieux et du même environnement, témoin des mêmes malfaisances et défaillances sociales mais de gauche ou d’extrême gauche. Elle aurait été portée aux nues, on aurait applaudi cette victoire contre la fatalité !

J’espère que ces exemples éclaireront ceux qui me font l’honneur de me lire. Me sentir paysan, c’est ne rien laisser passer qui relève d’une injustice de principe, c’est valider tous les débats sur les idées et les convictions mais rejeter absolument les sarcasmes et les offenses causés par les privilégiés de l’existence à ceux qui n’ont pas obtenu d’elle le meilleur.

Se sentir paysan, c’est être du côté du « Petit Chose » qui se bat plutôt que du bien né qui écrase.

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  1. Les paysans sont écrasés dans toutes les civilisations : à la base de la hiérarchie sociale, ils sont moqués par les prêtres, les guerriers, bande de vilains et de serfs !
    On dit aux gens d’être utiles mais ceux dont on a le plus besoin pour manger, sont méprisés. Et ce qu’il y a de plus drôle, c’est que ça continue avec le Covid et la guerre en Ukraine, qui enseignent pourtant ce qui était déjà évident par une simple expérience de pensée.
    Savoir que les échanges internationaux n’ont rien de sûrs, on a autant besoin de paysans que d’une défense suffisante. Sans nourriture, on crève, sans bombe atomique, on est attaqué, et à terme abandonné, comme les malheureux et si admirables Ukrainiens. C’est à croire qu’on tablait sur une bienveillance universelle…
    Déplorable ! Quand jusqu’à chez nous, des indésirables nous rendent le mal pour le bien, et qu’on est assez inconséquent pour laisser la porte ouverte à des gens de leur sorte.
    De nos jours, où la majorité est urbaine, la moquerie envers les paysans ne s’en porte que mieux.
    Le paysan, entre autres crimes, ne parlerait pas bien… Si c’était vrai, il y aurait à cela bien des raisons. Par exemple, en France, à la base, bien des ruraux ne parlaient pas français, donc se sont coulés dans un langage imposé où on pouvait rire de leur gaucherie. Et pan dans les dents !
    Autre chose, le paysan parle moins vite que l’urbain qui n’a d’urbain que le nom. Parce qu’il n’écoute pas que l’être humain, mais aussi la voix du ciel et de son terroir, dit autrement, il est attentif à la météo et à ce que donne la terre.
    Et puis, le paysan sait qu’il n’a pas les codes.
    Il n’est d’ailleurs pas le seul… Voilà qui rend prudent comme au silence plutôt qu’aux mots.
    Stratégie de l’évitement.
    Et comme le paysan n’est pas un agité de l’actualité, il garde la mémoire des trahisons, pas de connivence type « les promesses n’engagent que ceux qui les croient ».
    Le paysan est celui qui risque d’être toujours dépossédé d’une part plus ou moins grande des fruits de son travail par ceux qui ne le sont pas… prêtres, guerriers, urbains.
    Il a aussi été arraché à sa langue, comme dit plus haut. Il a été dépossédé de sa religion, païen, on a détruit ses arbres sacrés, chrétien, ses églises pour des révolutions se masquant à elles-mêmes leur caractère religieux.
    Il a été dépossédé de son style de vie, par exemple par la collectivisation des terres, donc le paysan, prudent, préfère la droite pour éviter de loin de tels maux, ce qui ne veut pas dire qu’il ignore qu’on l’y méprise aussi.
    Enfin, il y a aussi l’excès inverse de l’idéaliser.
    Il y a, là comme ailleurs, bien des illusions et petitesses. Ainsi les paysans ne se rendent pas compte que minoritaires et méprisés, ils n’auraient pas de trop de l’union avec les ouvriers, les forestiers voire des retraités restant dans leur maison de campagne, pour établir un espace rural existant face à l’hégémonie des villes.
    Hégémonie ! Il est vrai que bien des néoruraux sont insupportables, prétendant adapter les mœurs des champs à leur venue et non s’intégrer à elles – ainsi, aux paysans est sommé de ne pas répandre de produits chimiques ou du moins seulement à certaines heures, à la disposition des néoruraux. Les chasseurs doivent ranger leurs fusils, et autres semblables diktats.
    Selon la tradition de tout ce qui n’est pas paysan d’écraser les « bouseux », et l’actualité d’immigrés jouant les allogènes s’imposant aux indigènes, pourquoi se gêneraient-ils ?
    Souvent, les paysans se taisent, noyés dans la masse… Ils ont bien conscience que le rapport de force leur est défavorable.
    Il sort toujours quelque nouvelle idée pour leur nuire, quand ils étaient païens, le dieu unique, transcendant, dont les prêtres méprisaient les débris relictuels de paganisme, et à présent, nous voyons les écologistes, nouveaux prêtres, cette fois, de Gaïa, leur reprochant de ne pas assez respecter, et pourquoi pas, adorer la nature.
    Alors la franchise du paysan, à d’autres !
    Souvent, ils se taisent, c’est bien plus prudent, survivre, transmettre, le flux des jours ne leur laisse guère l’opportunité d’autre chose, sans compter que se faire repérer peut être dangereux, le paysan, par exemple, est celui dont le bien ne se met pas en coffre-fort. Quant à sa personne, elle n’est guère protégée par les forces de l’ordre.
    Le paysan a donc plus à perdre qu’un urbain dans ses relations avec autrui, et n’a aucune raison d’apprécier qu’on veuille déverser chez lui de l’immigration musulmane, celle qui rend le mal pour le bien.
    À ceux qui idéalisent une si précieuse diversité d’en faire les frais, le paysan, qui depuis des milliers d’années se retranche dans le silence, n’a pas à en sortir pour jouer les professeurs d’arriérés arriérants… Les néo-ruraux sont déjà une gêne assez sensible.
    Le paysan, en ville ? Il doit vite faire oublier ses origines, s’il y a un crime islamophobie, l’interdit jeté sur ceux dénonçant une religion muse de terroristes, d’ingrats et de saboteurs de cours, il n’y a aucun interdit à se moquer du bouseux.
    Bien au contraire… Comme tout le monde sur Internet, l’ancien paysan doit avancer masqué. Enfin, sauf si assez éloigné de ses origines et assez haut dans la hiérarchie sociale pour s’en prévaloir, comme notre hôte. En plus, il est visible que ses parents faisaient partie de l’élite paysanne.
    Bon, défendre les paysans, et plus généralement ceux qui n’ont pas les codes, mérite des applaudissements.
    Mais j’ai aussi l’impression qu’il s’agit de justifier la franchise. Comme avec « je suis un réactionnaire » ? En somme, chacun a le droit de « tout dire »… Enfin non, pas d’éditer une méthode on l’espère fiable de suicide. Dans la vie, il est dit que beaucoup de gens ne sont rien, mais enfin, il ne sera pas dit qu’ils ne jouent pas leur rôle de figurants.
    Et si la majorité n’a guère de préoccupation de sens ou d’honneur, elle a le droit de menacer le minoritaire de suicide raté, savoir de finir handicapé, y compris mental, pour le grand crime d’avoir voulu être digne.
    On punit sans le dire et sans doute sans en avoir conscience, des gens qui ne font rien de mal, tandis qu’on garde des OQTF et qu’on vote pour des gens voulant rendre la loi plus douce pour les chantres du terrorisme.
    Justifier la franchise ? De deux choses l’une dans la vie… Soit on est trop bas socialement, ce serait le pire des suicides, le suicide social, de parler, on y perdait matériellement, sans parler du peu de proches qu’on peut avoir, condamné à un lent dépérissement.
    À mon avis, mieux vaut le suicide par la faim : on va quand même plus vite, et au but !
    Soit donc on est assez puissant, et on a le courage, muni d’armes et armure, de donner et de recevoir des coups.
    Dans le premier cas, on se tait, dans l’autre, on parle, enfin, si on en a le goût et/ou qu’on suppose que ses efforts pourraient qui sait, aboutir à un certain résultat.
    Ou bien s’agit-il de mieux se connaître et d’être encouragé ? Dans ce cas, pourquoi pas, cela peut ménager des découvertes, et je pense que les gens d’ici pourraient encourager.
    Cependant, il faut compter sur le fait qu’un jour quelqu’un d’ici a envoyé, il n’y a pas si longtemps, quelque chose de très injuste à la face de notre hermine… Et donc ? À plus forte raison, des adversaires idéologiques et médiatiques trop bas pour faire valoir des arguments, pourraient traquer des failles où verser du poison.

  2. Marc Ghinsberg

    « Quand j’ai entendu les réactions médiatiques majoritaires à l’égard de Jordan Bardella et de son livre « Ce que je cherche », j’avoue avoir été effaré. On avait tout à fait le droit de contester sa substance, de s’interroger sur son auteur, mais quelle attitude scandaleuse que celle qui a prévalu ! Mépris, dérision, ironie, moquerie, condescendance, absence totale d’empathie pour un parcours exceptionnel : tous ces petits maîtres s’en sont donnés à coeur joie. Pas une once de critique digne et argumentée. Sur BFM TV, c’était caricatural ! » (PB)
    Quel long détour pour évoquer le livre du président du RN que de passer par un billet intitulé « Fier de me sentir paysan… ».
    Le livre de celui qui, à 29 ans, quoi qu’il en dise, écrit déjà ses mémoires : « Les pages qui ouvrent ce livre sont le fruit d’une introspection dont je n’avais jamais eu le temps ni le goût. J’ai voulu partager mes joies et mes peines. On pourra ne pas croire à mon authenticité. Elle est pourtant réelle. » (J. Bardella)
    On connaît votre dilection pour la chose politique, notamment pour les livres signés par les personnalités politiques. Celui de Jordan Bardella est paru le 9 novembre. Nous sommes le 25. On attend toujours votre recension. On vous a connu plus vif dans vos réactions. Les méchants esprits, dont je suis, seront tentés d’y voir la difficulté d’en faire une critique honnête sans être dévastatrice pour l’auteur. Mais on vous fait confiance.
    P.-S. : c’est au cours de l’émission de BFM TV qualifiée ici de caricaturale que le journaliste Maxime Switek a fait préciser à Jordan Bardella que les candidats du RN devaient avoir un casier judiciaire vierge. Déclaration qui a provoqué dans ce parti un séisme de magnitude élevée.

  3. « Quand j’ai entendu les réactions médiatiques majoritaires à l’égard de Jordan Bardella et de son livre « Ce que je cherche », j’avoue avoir été effaré. On avait tout à fait le droit de contester sa substance, de s’interroger sur son auteur, mais quelle attitude scandaleuse que celle qui a prévalu ! Mépris, dérision, ironie, moquerie, condescendance, absence totale d’empathie pour un parcours exceptionnel. » (PB)
    En ce qui me concerne, je n’ai nullement l’intention de me procurer le livre de Jordan Bardella, en tout cas pour l’instant. Sans être mauvaise langue, j’imagine qu’il ne l’a pas écrit tout seul. Le RN ou Fayard disposent en leur sein de gens talentueux qui lui ont certainement apporté leur concours.
    Mais difficile d’en faire grief à JB, vu qu’à de rares exceptions, peu de personnalités politiques écrivent intégralement leurs livres et même leurs discours.
    Quitte à lire un ouvrage d’une personnalité de la droite radicale, je serais plutôt tenté par « Mémoricide » (Fayard) de Philippe de Villiers dont j’aime écouter l’émission qui lui est consacrée le vendredi soir sur CNews, « Face à Philippe de Villiers ».
    Je ne suis certes pas d’accord avec ses idées, mais enfin je dois bien lui reconnaître une grande culture, ainsi qu’un vécu politique exceptionnel, vu qu’il a côtoyé les plus grandes personnalités politiques de notre époque et donc à ce titre, il me paraît plus crédible dans ses exposés qu’un jeune homme de 29 ans qui manque encore d’expérience pour rentrer dans la cour des grands.
    Pour finir, je dirai que Jordan Bardella n’est pas le seul à devoir subir ce mépris condescendant des invités des plateaux télé et des éditorialistes de droite évidement. Oui, il y en a !
    Lucie Castets connaît le même mépris de la part de ceux-ci, me semble-t-il, même si ce n’est pas pour ses origines sociales.
    Parlera-t-on encore de ces deux-là dans cinq ans ? L’avenir nous le dira. Je me garderai bien de faire un pronostic. Mais le talent se mesure par la durée dans le monde médiatique.

  4. « La terre, elle, ne ment pas ! » a dit quelqu’un qu’il est malséant paraît-il de nommer, et inutile puisque tout le monde le connaît.
    Le problème c’est qu’elle est basse et qu’il faut se baisser pour dialoguer avec elle, la connaître et la faire fructifier.
    En un mot il faut avoir l’humilité d’admettre sa vérité.
    L’humilité est peut-être ce qui manque le plus, et l’accès à l’IA n’arrange pas la situation.
    Première réaction à chaud avec un vent qui emporte tout sur son passage, vérité et mensonge.

  5. « On avait tout à fait le droit de contester sa substance, de s’interroger sur son auteur, mais quelle attitude scandaleuse que celle qui a prévalu ! Mépris, dérision, ironie, moquerie, condescendance, absence totale d’empathie pour un parcours exceptionnel : tous ces petits maîtres s’en sont donnés à coeur joie. Pas une once de critique digne et argumentée. Sur BFM TV, c’était caricatural ! » (PB)
    Ouais, ouais… Il se voyait Premier ministre, Jordy, de l’avis général on peut se poser la question sur son approche et la réalité de ce qu’il en sait, enfilant des éléments de langage comme on enfile des perles.
    Un RN qui vit en autarcie, et lui encore un peu au biberon. Et c’est lui qui devrait prendre la France ? Il a renâclé sur le premier obstacle venu.
    Je veux bien être le Premier ministre de la France avec une majorité absolue et les caisses bien pleines… Enfin la suite on la connaît, l’opposition lui va très bien, qu’il y reste avec sa patronne qui s’embrouille avec ses fiches et qui est passée au trapèze… Pas très glorieux tout cela.
    Pour ses écrits une des critiques les plus élogieuses qui circulent :
    https://www.humanite.fr/politique/jordan-bardella/on-a-lu-le-livre-de-jordan-bardella-on-vous-le-resume-en-600-mots
    « Creux politiquement, sans détail ni réflexion sur son récit personnel, le livre du président du RN est à son image : un produit marketing lisse, sans relief, et pourtant populaire. On vous l’explique en quelques mots de plus. »
    La messe est dite.

  6. @ Tipaza | 25 novembre 2024 à 08:21
    « « La terre, elle, ne ment pas ! » a dit quelqu’un qu’il est malséant paraît-il de nommer, et inutile puisque tout le monde le connaît. »
    Oui, tout le monde devrait savoir qu’il s’agit d’Emmanuel Berl…

  7. Patrice Charoulet

    Cher Philippe Bilger,
    Vous avez eu beaucoup de sympathie pour M. Zemmour, vous avez beaucoup de sympathie pour CNews. Libre à vous. Tous les goûts sont dans la nature. Il y a quelques années, vous appréciiez des gens comme Bayrou ou Juppé. Vous avez changé. Moi aussi.
    RPR, UMP, LR, je défends, très sincèrement, désormais, notre président, alors que tout le monde l’abandonne et/ou le traîne dans la boue.
    Cette fois, vous plaidez pour M. Bardella au motif que beaucoup l’ont ridiculisé pour son livre. Je présume que vous avez acheté et lu son livre. 200 Pléiade m’attendent, j’ai 80 ans, et je lis la plume à la main. Je n’ai pas un centime à consacrer au livre de ce médiocre dirigeant politique. Je n’ai que faire de sa naissance, de son milieu, qu’il soit citadin ou campagnard. Il sera chef de l’État ou Premier ministre. Cinq ans de cauchemar pour moi… si je vis jusque-là.
    Un mot quand même dans votre texte me fait sourire. Une fois encore, vous dites grand mal du jugement des « élites ». Laissez-moi vous faire observer que vous faites partie, incontestablement, des élites. J’ose ajouter que j’en fais partie, moi aussi, même si vingt adversaires ici penseront et/ou diront que je suis un zéro.

  8. @ Giuseppe | 25 novembre 2024 à 10:26
    Si vous n’avez pas lu le livre de Bardella, alors quel intérêt d’en parler pour nous faire connaître et nous infliger « seulement » les critiques acerbes et venimeuses d’un journal communiste pas vraiment réputé pour son objectivité ? D’autant qu’il y a un monde entre ceux qui s’affirment fiers descendants de paysans et restés « terriens attachés à leurs racines » et les couches, masses ou classes laborieuses nous abreuvant à longueur de temps de leur progressisme, athéisme et adhésion à un monde nouveau, qui ne serait plus constitué de paysans de souche (considérés comme attardés et réactionnaires) mais par les ouvriers d’un monde sans frontières et une cohorte de prolétaires, parias et clandestins apatrides venus pour renflouer la nouvelle internationale. C’est la lutte finale etc. !
    Autrement dit des riens, des individus fictifs ou se présentant comme tels, censés détruire et remplacer le monde ancien pour devenir un tout !

  9. Jean sans terre

    Les Français sont ingrats. Au sortir de la Première Guerre mondiale, entre 500.000 et 700.000 agriculteurs sont morts ou ont été blessés au combat, soit environ 20 % des effectifs de cette classe d’actifs. Deux millions d’hectares furent dévastés ou abandonnés..
    Ils ne sont plus que 400.000. Combien seront-ils après-demain ? Il est certainement très utile de soutenir l’industrie germanique avec les accords du Mercosur. Il est certainement très utile de soutenir les intérêts américains en Ukraine.
    Une petite cérémonie du 11-Novembre, avec drapeau français aux pavois, le chapelet de morts pour la France égrené, des enfants qui chantent la Marseillaise à côté de leurs parents qui ont l’œil humide devant autant de vertus, les vœux pieux sur la construction européenne et le plus jamais cela, et hop la conscience est propre et on peut retourner à ses turpides habituelles. Tiens, on évoque même la possibilité de supprimer le 11 novembre comme jour férié. À quoi sert donc de commémorer le 11 novembre ? Ils sont tous bien morts et oubliés ; plus personne ne va sur leurs tombes. C’est bien l’oubli. Cela chasse toute velléité de mauvaise conscience ou d’obligation à rendre ou à réparer. Et, puis il y a la productivité, le défaut de compétitivité, il faut faire preuve de pragmatisme réaliste.
    Au niveau individuel, on ne peut pas faire grand-chose, penserons-nous. On peut au moins acheter français et pour ceux qui vivent à la campagne, aller à la ferme discuter avec le paysan et lui acheter ses produits. On peut aussi s’abstenir de voter pour ces salopa*ds qui font vivre un enfer à nos chers paysans. Il y a plein de petites choses à faire. Oh, bien sûr chacune ne changera pas grand-chose. Mais la somme de toutes ces petites actions peut faire beaucoup. Et puis, les dettes obligent, les morts aussi. Il ne faudrait pas s’en débarrasser si vite. Demandez un peu l’avis de Sonia Mabrouk. Elle vous répondra que les Français sont des sala*ds à oublier leurs morts et ceux qui les nourrissent.
    Jusqu’à présent, Bardella dans sa carrière de jeune politicien commet un sans-faute. Il est brillant et remarquable et pare admirablement tous les mauvais coups. Il me fait penser à Chirac.
    On ne va pas lui reprocher de n’avoir pas d’idées à son âge. On n’en a pas fait autant avec l’autre qui quand à un mois du premier tour de l’élection présidentielle de 2017 – il avait onze ans de plus et le cuir tanné de toute l’expérience qu’il avait accumulée ! – alors qu’on lui faisait observer qu’il n’avait pas encore établi de programme politique, s’exaspérait de cette incongruité et affirmait que ce qui importait n’était pas le programme mais la vision. « C’est notre projet » s’égosillait-il.
    Ceux qui ne pensaient pas printemps étaient ringardisés. On avait bien mangé des pommes sur la fracture sociale. On pouvait bien s’exalter sur le retour du printemps. Ne plus payer de taxe d’habitation, voilà une mesure qui avait du sens, pas du tout démagogique, si après cela on avait encore besoin de programme politique, définitivement on avait raté quelque chose. La French Touch, peut-être, qui valait certainement mieux que la Rolex ?
    On ne reprochera pas non plus à Bardella de n’avoir rien fait à part de la politique. Qu’avait fait Macron les trente-neuf premières années de sa longue vie ? Aimer maman Brigitte. Quoi d’autre encore ? Il faut reconnaître qu’il avait bien dépecé Alstom en cédant ses activités nucléaires à General Electric avec un confortable profit… pour lui et ses patrons. Il posait bien aussi avec son épouse à Paris Match.
    Ah si, il y a une chose que l’on peut reprocher à Bardella. Le crassouilleux inculte n’a passé que le baccalauréat. Ce n’est pas à lui qu’il viendrait à l’esprit de dire qu’il n’y a pas de culture française. Lui, la culture, il ne sait même pas ce que c’est. Macron parlait bien un babil désuet. Il avait fréquenté Ricoeur, s’est-on enthousiasmé. Il était aussi énarque et avait fait ses gammes chez Rothschild. Tout de suite, cela vous habille un homme. Le bourgeois se reconnaissait dans ce gendre idéal. Avec lui, c’était sûr, il n’encourait aucun danger pour ses revenus, ses pensions et son patrimoine. Elle n’était pas belle la vie avec le retour du joli printemps ?
    Quelle poisse Macron accumule ! Vraiment, il n’a pas de chance : Gilets jaunes, Notre-Dame qui brûle, pandémie, l’ogre Poutine, aspirants retraités qui voudraient autant que leurs aînés, agriculteurs en colère qui ne veulent pas crever, etc. Quel manque de bol ! Vous imaginez le paradis que l’on vivrait sinon ?
    Je ne sais pas vous. Je trouve le jeune Attal vraiment bien. Il ferait un substitut parfait à Macron. Vous avez vu ce qu’il a fait avec l’école ? Ouste les hijab et les djellabas, avec des cours d’empathie en plus, s’il vous plaît. Il en a de la poigne et des convictions et avec cela efficace et prometteur. Vraiment, ce petit est très bien. Et puis, il a fait l’École alsacienne. Il est des nôtres. On est sûr qu’avec lui, nos intérêts pécuniaires seront bien protégés et que pour les prochaines années la fête pourra continuer.
    Digression à part, n’oubliez pas l’essentiel : les paysans nous supplient de ne pas les laisser crever. Pas trop d’argent à donner à l’Ukraine, hein, cela pourrait exaspérer.

  10. hameau dans les nuages

    Monsieur Bilger se faisant l’avocat du monde paysan.
    C’est souvent parmi les « estrangers », les pièces rapportées, que la paysannerie trouve ses meilleurs défenseurs. Nourris d’images, de fonds sonores et d’odeurs depuis leur tendre enfance, ils partent pour faire « carrière » et puis s’aperçoivent qu’en effet, seule la terre ne ment pas. On ne peut pas tricher bien longtemps.
    Après près de 40 années de galère avec mon épouse, pièce rapportée elle aussi, de vicissitudes, de barrages de tous sortes, nous avons eu dernièrement l’un des plus beaux diplômes. Une agricultrice très âgée, un vélo des années 50 à côté d’elle, me disant lors d’une discussion en aparté place de l’Église devant le crucifix : « Toi t’es un ancien du village ! ».
    J’ai trouvé à vrai dire le bizutage un peu long. Ils me connaissaient depuis ma tendre enfance venant en vacances d’été mais ne comprenaient pas que je lâche un avenir faisant de moi une personne respectable et crainte, plus crainte que respectée : huissier de justice. Je l’avais dit à un ancien qui me l’avait demandé : Oh eh bé tu l’as faite là » m’avait-il répondu en secouant la main comme s’il avait un vieux thermomètre à mercure à faire baisser.
    Les anciens sont partis, restent des paysans perclus d’emprunts dont une partie croit encore au mirage de l’Europe distributrice d’aides alors ce n’est que de la morphine pour les endormir et sauver les apparences. Ajoutez-y une année catastrophique faite de pluies diluviennes.
    Et nous de continuer à restaurer dans son jus notre vieux corps de ferme, paquebot restant à quai. Je pense et j’espère que les anciens propriétaires, les deux frères célibataires qui avaient le dernier attelage du village, de là-haut sont apaisés de voir le fruit de leur travail respecté. Quand je vois maintenant le nombre de gosses classés HPI parce qu’ils n’arrivent pas à écrire deux phrases et que je compare avec les cahiers scolaires des deux frères trouvés dans le grenier… pauvre pays…
    Une très belle chanson mélancolique de Nadau :
    https://www.youtube.com/watch?v=Z_xfKZ5AbFo

  11. @ Axelle D | 25 novembre 2024 à 15:59
    Ce qui est sûr est qu’il n’est pas Victor Hugo, ça se saurait.
    J’ai écouté Perico Legasse vers midi, il est bien gentil lui aussi à nous parler de produits frais, de viandes et autres produits de qualité, de notre agriculture… 11 000 000 de pauvres contemplent ces rayons sans y toucher. De qualité mais chère, on peut se la raconter comme on voudra.
    Les agriculteurs n’y arrivent plus, les économies c’est chez les autres…
    Un pays endetté jusqu’aux yeux, ravagé par les frais de fonctionnement, ne génère que misère et pauvreté. Trop d’agriculteurs pour moins de consommateurs.
    Je n’oserais pas la comparaison aujourd’hui je ne connais pas ce milieu. Toujours est-il qu’à une époque il m’arrivait de prendre un café avec un très gros concessionnaire de matériel agricole qui me racontait déjà que ça ne durerait pas, sans compter ces petites exploitations à qui il vendait des tracteurs avec clim et tout le tralala… Alors que c’était superfétatoire à leur niveau.
    Mais Jordy a la solution sans doute.

  12. Le paysan n’est pas uniforme : il n’y a que les politiques pour présenter la même figure grimaçante d’avidité. Mais le paysan aussi peut être avide, odieux, accapareur, restriction alimentaire comprise : ma mère en larmes de n’avoir pas obtenu 5 kilos de patates. Mais bougon pudibond, laissant des vivres abandonnés pour les pauvres. Parce qu’il a, lui, toujours quelque chose à manger. Même en 40 on n’en était plus aux famines.
    Mettre JB dans cette arène ? Quel intérêt ? Est-il sincère ? Seriez-vous, omnes clamantes, de la classe de ceux qui votent ? N’avez-vous pas encore décidé de voter avec vos pieds ? Pour, électeur civique et cynique, rechigner, discutailler, critiquer, tout le monde rouspète mais ne prend pas la mesure de notre futur, parce qu’il faut faire partie du sérail et montrer qu’on sait, qu’on comprend, qu’on citoyennise comme autrefois on a civilisé. Balivernes.
    J’ai été interdit de correspondance par MSN Microsoft sur son forum MSN : enfin. Pendant des mois, j’ai testé la résistance du site à toutes sortes de provocations, mineures, en écartant tout ce qui est grossier ou insultant ou attaque personnelle. Puis, un jour, je me suis mis à utiliser la dérision : le site n’a pas résisté ni accepté et m’a mis à la porte. Les reproches que je formulais tenaient surtout à l’innommable syntaxe de ses folliculaires, à l’orthographe chancelante, l’illettrisme évident et à la sottise chronique des rubriques mondaines, people, à la tendance permanente aux clichés, tautologies et âneries populaires comme les « astuces » pour faire ceci ou cela, laver ses dessous ou éviter de brûler du mauvais bois : du grand art.
    Enfin, ça y est, par une phrase où le censeur sourcilleux sachant censurer a assorti mon éviction d’un cuir hilarant, malheureusement corrigé depuis.
    Pourquoi narrer cet événement sans intérêt ? parce qu’il est représentatif, je me gonfle, de l’intérêt pour la politique. On ne nous dévoilera jamais le but, la stratégie, seulement la partie apparente du décor, c’est une consubstantialité, comme la présence de Dieu dans l’hostie : il est aussi puéril de penser que tout est révélé comme de penser que tout est celé. Mais de grâce, ayons au moins la vertu de nous en tamponner le coquillard et d’opposer à la fois une abstention massive et une ironie grinçante, sans attaquer les personnes. En ce qui concerne Dieu, adoptons Voltaire : « nous nous saluons, mais ne nous parlons pas ».
    La taxopathie en cours, ubuesque par certains côtés, peut susciter des exercices cérébraux navrants, mais on peut aussi faire remarquer que si le peuple devenait sage, il pourrait refuser l’achat des produits trop taxés, faire chuter le chiffre de perception, se priver volontairement et non pas maugréer sous la férule savoyarde. Trahison dit-on, que non pas, compère, le déficit ne sera jamais rattrapé, noyé dans une perte d’indépendance, des tours de passe-passe politico-financiers, des dépréciations et des braderies, comme Macron/Le Maire ont si bien su les faire bouillir au feu du en même temps.
    Ou alors, la consommation s’effondrera (c’est déjà le cas dans l’immobilier) que les taxes ne rentreront plus et qu’il faudra taxer les absences de ventes, taxer le chiffre d’affaires non réalisé, taxer le chômage, prélever des cotisations URSSAF sur des emplois incréés, d’après des tables de retour au bonheur concoctées par des énarco-normaliens, installés à vie. La Suisse n’est-elle pas en train de nous voler notre grand illusionniste financier ?
    Là, toute honte bue, restera : le paysan… Pas l’agriculteur ou l’exploitant, ou l’industriel agricole greffé Palais Bourbon façon BMW 730, non, le paysan, épais, mais finaud, povpaysan caustique, les pieds dans la boue alors que les politiques les ont dans la…… Et revoilà l’impensable : on fait ses courses, on secoue la terre des carottes et on s’essuie avec les professions de foi.
    Personne n’y croit mais ça soulage.
    Il y a, chez Barnier, des balises intéressantes. Gageons que Mrs Kasbarian et Retaillleau seront les premières flinguées.

  13. @ Patrice Charoulet | 25 novembre 2024 à 15:31
    Il est vrai que le professeur honoraire Charoulet, président du jury du con du mois de Mediapart n’est pas n’importe qui… Et que les demeurés du blog qui le prennent pour une andouille aillent se rhabiller !

  14. @ Lodi | 25 novembre 2024 à 07:32
    « Les paysans sont écrasés dans toutes les civilisations : à la base de la hiérarchie sociale, ils sont moqués par les prêtres, les guerriers, bande de vilains et de serfs ! »
    Ils pouvaient cependant être intégrés et reconnus en tant que Laboratores selon la classification établie par Georges Dumézil dans les trois ordres composant la société médiévale, ayant comporté les Orarores, les Bellatores et les Laboratores.
    http://www.tradhistoire.com/pages/cours/laboratores-oratores-bellatores.html

  15. Mon père me ramenait parfois en voiture vers l’université, nous passions forcément devant cette ferme, et parfois aussi il me disait qu’il rapportait de celle-ci un sac de pommes de terre sur le dos (plus d’un kilomètre !), sous l’Occupation.
    Ce n’était pas l’exploit du transport qu’il relevait, je l’imaginais, c’était le fait qu’il allait faire du bois pour le paysan et sa famille, il avait dû le transpirer de toutes ses pores son sac de patates.
    De l’élargissement du pont de pierre de Bordeaux avec son bout de ruban bleu-blanc-rouge, jusqu’au tunnel qui venait de l’Espagne vers la France, il en avait vu du pays comme on dit parfois… il devait être très lourd à porter ce sac de pommes de terre, j’en parle encore.

  16. @ Exilé | 25 novembre 2024 à 21:20
    Je n’ai pas écrit que les paysans n’étaient pas intégrés : ce n’étaient pas des hors-caste, en Inde, des Juifs, servant de faire-valoir aux chrétiens, en Occident.
    J’ai dit qu’ils étaient inférieurs.
    Et pas que chez les Indo-Européens, d’ailleurs… Partout où des gens peuvent venir rafler tout le « surplus » des paysans, ils ne se privent pas.
    Il faut bien que les gens légitiment leur position, ils vont dire ce qu’ils disent chez les Indo-Européens, en Chine, je pense que les concours mandarinaux leur sont après tout, ouverts, et que sais-je, ailleurs ?
    On aura du mal à ne pas les voir, les bouseux, ils sont ceux sur qui tout repose, mais en tant qu’inférieurs, disons ce mot qu’on n’ose pas dire, mais qui est le bon… excellent comme le coup de fouet rappelant que l’esclave n’est jamais que le jouet du fouet, jouet du maître : un accessoire.
    Avant, en principe, de finir en déchet.
    Oui… L’esclave, lui, est nettement moins bien intégré, qu’il soit paysan ou autre. En principe on met en doute son humanité, le paysan libre – ou serf ? – lui n’est, comment dire ? pas fini, pas raffiné, sans courage – comment se battrait-il lui qui ne connaît pas les armes et se courbe sur la glèbe, regardé cavalièrement par le chevalier ?
    Humain, mais vil, ignoble.
    Pour faire tenir tout ça, il y a, choisissez votre justification, des théories qui me viennent à l’esprit. Je vais baptiser le bousin la roue de la Fortune : soit réincarnation, tu l’as dans l’os, tu as dû bien pécher pour morfler, mais au prochain coup, cela pourrait aller mieux.
    Soit tes ancêtres, Adam et Ève, ont fait un crime cosmique, croquer une pomme ! Et les humains sont aux travaux forcés, surtout toi, le paysan. Mais rira bien qui rira le dernier, tu iras au paradis, et les riches, en enfer.
    Et moi je dis qu’un dieu qui fait un monde de souffrance et de mort, pour en paraît-il punir les moins torturés, est carrément tordu. On dirait des parents commençant à davantage maltraiter Jean, puis s’en vengeant ensuite sur Pierre-Étienne.
    Des individus de cette sorte peuvent se garder leurs leçons de morale… Enfin, pour dieu, il a l’excuse de ne probablement être que la poupée de ventriloques conciliant le désir de maintenir la hiérarchie des dominants, et le désir de vengeance des dominés. Tous réconciliés aux dépens d’un sens de la justice tout à fait perverti.
    Ce n’est la faute de personne : c’est la nature humaine, l’Histoire et les Atlantes.. Non, pour les Atlantes, je rigole !
    Enfin, ce n’est pas parce que ce n’est la faute de personne qu’il ne faut en montrer l’injustice, une injustice se poursuivant dans le mépris qu’on continue à nourrir contre les paysans.
    Eux qui nous nourrissent !

  17. @ Patrice Charoulet | 25 novembre 2024 à 15:31
    « J’ose ajouter que j’en fais partie, moi aussi, même si vingt adversaires ici penseront et/ou diront que je suis un zéro. »
    De la relativité des chiffres !
    Être un zéro n’est rien en soi.
    Ce qui compte c’est sa place : à gauche ou à droite.
    Les zéros à droite sont les meilleurs évidemment.

  18. Georges Dumézil !! Quel bonheur de retrouver son nom, mais son époque c’est l’Inde védique, la trifonctionnalité, qu’on retrouve au Moyen Âge: le veda, le kshatriya et l’homme qui nourrit.
    De là sont issus les trois ordres jacobins, les trois pôles du pouvoir, la Sainte Trinité, alors, comment croire ? Comment se laisser aller à la polarité ? J’ai admiré ces monstres informatiques, d’une puissance aujourd’hui encore presque inconnue. Ils écument toutes les mers, dans un temps où les hommes, fatigués de leurs connaissances parcellaires, ne voient que la distraction là où siège le pouvoir : la connaissance.
    Imaginons Kepler, faisant des horoscopes alimentaires, quand sa mère est aux mains de l’Inquisition. Revoyons Galilée assigné à résidence parce que son esprit est trop fort, Anaximandre qui voit une terre cylindrique, manque l’équation, la représentation mathématique que des gens, nombreux, formicariens, assistants de machines impavides manient comme des déclarations d’amour… sans amour.
    Demain, des milliards de morts, par Poutine, Trump, non, non pas Macron, trop court, engraisseront la terre des futures récoltes et nous ? Toujours à discutailler de tel ou tel. L’éternité s’habille de blanc dans JS Bach ou dans Wagner, les politiciens sont, comme les alcades de Torquemada, toujours vêtus de noir. Ils sont les compères des puissants, ils ont bâti des palais avec le sang des peuples, ainsi que dit Cicéron, « deux augures ne peuvent se croiser sans sourire ». Ainsi, les Romains avaient automatisé leur nom: praenomen, sans intérêt, Caius, Marcus, en général, nomen, la familia et sa dépendance tribute Voltinia, p.ex. puis la vérité: le cognomen, Cicero « petit pois », Amphio, descendant d’esclave, ahenobarbus, le poète incendiaire empereur, etc. dans un véritable classement hiérarchique jusqu’à la désinence.
    Cela n’a pas résisté à de plus récentes hiérarchies, mais, dans le fond, le réflexe est le même. Alors, s’il n’y a pas de solution, malgré les efforts des fous du temps, c’est qu’il y a une vertu, dans le sens de virtus « courage » mal explorée, trop facilement confrontée au bonheur dont elle n’est que l’excrément : la dérision. Celle du juge Ti comme de Rabelais, de Erskine Caldwell comme d’Edgar Allan Poe, peut-être de Vian, trop engagé. La conscience d’être esclave dans une mine, comme Camus fusionnant dans un parfum de femme, éligible à l’éclat de rire de Raspail dans le Camp des saints, sous le bombardement de la fin des temps.
    Saurons-nous faire un pied de nez quand les noires escadrilles d’accompagnateurs d’enfants juifs à Auschwitz, bien français, bien uniformisés armés et galonnés, viendront écraser à coups de crosse ce qui restera de nos rires ou quand un multiétoilé, civil ou militaire, ne fera pas « reset » à l’aube du feu absolu.
    Crier à la désertion c’est engendrer autant de mépris que d’admiration. Au moment d’ouvrir les yeux sur l’absolu, il serait bon de se reprocher de n’avoir pas assez ri.

  19. @ genau
    Pourtant tout est accompli.
    On peut en rester aux vitupérations adolescentes, c’est confondre la Parole avec un salut.
    Mes respects, cher.

  20. @ Patrice Charoulet | 25 novembre 2024 à 15:31
    « J’ose ajouter que je fais partie [des élites] »
    Des « zélites », peut-être… des zélotes, ça c’est sûr… Des zélotes du Prince, bien sûr…
    —————————————————-
    @ Axelle D | 25 novembre 2024 à 20:39
    « Et que les demeurés du blog qui prennent [le professeur honoraire Charoulet] pour une andouille aillent se rhabiller ! »
    …ou se faire pendre… Restons dans l’atmosphère « terroir » du billet de notre hôte…
    —————————————————
    @ Tipaza | 25 novembre 2024 à 08:21
    « ‘La terre, elle, ne ment pas !’ a dit quelqu’un qu’il est malséant paraît-il de nommer »
    Est-il « malséant » d’écrire ou de prononcer le nom d’un Maréchal de France ?
    Écrite par sa plume, Emmanuel Berl, cette phrase a été prononcée par le Maréchal Pétain le 25 juin 1940. Il s’agissait pour lui de dénoncer les mensonges des politiciens qui avaient conduit la France dans le gouffre.
    Cette sentence du siècle passé ne serait-elle pas de retour au cœur de l’actualité ?

  21. Jean sans terre

    @ Lodi
    Je crois que vous avez dit tous les poncifs qu’il est possible de faire sur le sujet.
    —————————-
    @ Aliocha
    Vous avez oublié l’enfant que vous fûtes pour vos chimères.
    ——————————
    @ hameau dans les nuages
    Quelle belle façon vous avez eue de maintenir.
    ———————————–
    @ genau
    Faire une grève de citoyenneté. L’idée est terriblement suggestive. Ayn Rand en a fait un roman philosophique qui a eu un succès mondial considérable. Il se dit que ce livre aurait été le deuxième le plus influent après la Bible outre-Atlantique. Il n’a longtemps pas été accessible au lecteur français ; ce qui n’est guère étonnant.
    ————————————
    @ hameau dans les nuages
    @ genau
    Depuis quelques mois, j’ai démissionné sans regret de toutes mes précédentes fonctions. J’ai essayé de mettre en accord ma vie avec mes opinions. Je me suis mis en grève de citoyenneté. J’irai voter pour le maire que je connais et estime. Je ne voterai plus en faveur du moindre mal. Je m’abstiendrai. J’ai délibéré de ne plus collaborer. J’ai décidé en réduisant ma consommation taxable d’affamer à mon niveau le Léviathan. Ainsi que j’ai toujours fait dans ma vie, je continuerai à décliner l’obole qu’il souhaitera me verser pour prix de ma liberté. Je ne veux rien de lui. Je ne l’aime pas.
    Je m’applique à vivre le plus que je peux selon le rythme des saisons et des fêtes ancestrales. J’essaie d’être aimable et serviable avec chacun. Je n’ai pas peur de mourir. Rien ne me manque. Comme Patrice Charoulet, j’ai mes livres pour compagnons. Quelle agréable compagnie font ces morts illustres. Je ne pense qu’à une chose : ma femme qui est ma mie, qui m’a accompagné durant ma vie, bien passer le relais, et rendre plus que ce que j’ai reçu. Ce sera déjà bien si je n’y parviens qu’un peu.
    J’ai mal souvent pour la France. Que puis-je faire ? Mes contemporains désirent tous à peu près la même chose qui me scandalise. Qu’il soit fait selon leur volonté. Je ne suis pas désespéré. Je ne doute pas de la grâce de Dieu qui reviendra opportunément. En attendant, vivons comme les petits oiseaux en ne se souciant pas trop du lendemain. Si le ban est rappelé, je n’hésiterai pas à prendre mon vieux fusil. C’est une belle mort que de mourir les armes à la main pour plus grand que soi et à quoi on tient.

  22. Xavier NEBOUT

    Le pa y san, c’est celui qui est chez papa.
    C’est le grand-père qui dit à ses petits-enfants : le buffet, la table, l’armoire, ils sont là, ils y ont toujours été, ou encore : « le gros noyer, il doit bien faire 80 cm de diamètre maintenant, il se trouve bien ». Je me souviens de mon père disant à table, « il y a un noyer qui pousse au coin du poulailler, on va le laisser ».
    On dit « à l’écurie » où il n’y a plus de chevaux depuis longtemps. Les mors de toutes sortes et les selles sont toujours là, pleins de mystère, et ils seront sans doute toujours là. Ils auraient tant d’histoires à raconter. Qui oserait les enlever ?
    Le matériel électrique est dans « le box de Darius » – le cheval de Grand-Père qui a attendu, couché dans la paille, qu’il revienne pour mourir dans ses bras.
    Le bois de frênes, c’était un pré, il était trop loin pour qu’on le fauche régulièrement. Alors, ça a poussé.
    Le paysan, c’est l’histoire, le « chez soi ».
    Et c’est aussi celui à qui il ne viendrait pas à l’idée d’obéir à qui que ce soit d’autre que son père.
    Aussi, lorsque des gens de la ville se promènent à la campagne, bien habillés et sortant d’une belle voiture, des riches, et passent devant un « paysan » aussi mal habillé soit-il, et devant sa demeure aussi modeste soit-elle, ils croisent parfois un regard étrange, comme s’il leur disait, « tiens, voilà la racaille de la ville ».

  23. Xavier NEBOUT

    @ genau
    @ Lodi
    La trifonctionalité indoeuropéenne de Georges Dumézil n’est pas tout à fait celle de notre Moyen Âge.
    Les prêtres n’y sont plus en tête comme l’étaient les druides. Le roi à bâton en principe nommé pour la durée de la migration a usurpé le pouvoir du roi désigné par les anciens, et a en conservé sa fonction première. L’Église le tient certes par le sacré et l’excommunication, mais c’est plutôt un équilibre qu’une domination.
    La noblesse a gardé sa place avec sa hiérarchie nobilière, mais la chevalerie est en principe au service de l’Église.
    La « révolution » a par ailleurs induit une idée assez fausse du servage.
    Un serf maltraité se réfugiait dans une sauveté, la terre inviolable d’une abbaye. Dans celle de « la sauve majeure », chaque couple vivait heureux dans son lopin de terre, avec la sécurité sociale du temps qui valait, sur le plan spirituel, bien mieux que celle d’aujourd’hui.

  24. @ Giuseppe | 25 novembre 2024 à 22:35
    « …il devait être très lourd à porter ce sac de pommes de terre, j’en parle encore. »
    Bardella tétine au bec était encore en short quand vous portiez vos sacs de patates et tonneaux de picpoul sur vos épaules, je suis dans une époustouflante admiration allah lecture de vos aventures rocambobolesques ; si vous en avez d’autres n’hésitez pas, je suis fan.

  25. @ Tipaza | 25 novembre 2024 à 22:53
    « Être un zéro n’est rien en soi.
    Ce qui compte c’est sa place : à gauche ou à droite ».
    Très joli. On dirait un poème.
    Que dites-vous du « nonzero », en un seul mot, qui marche en anglais pour les jeux de type scrabble ? En dehors de cet usage, je suppose qu’il a une utilité en maths, mais surtout je trouve qu’il donne au zéro une valeur cruciale entre le positif et le négatif.

  26. @ genau | 25 novembre 2024 à 20:15
    « taxer le chiffre d’affaires non réalisé »
    Vous ne croyez pas si bien dire : des taxateurs fous caressent le projet de taxer le loyer fictif correspondant à la valeur locative du logement que vous avez acheté après une vie d’économies et de privations pour justement ne plus avoir à payer de loyer…
    ———————————————————————
    @ Giuseppe | 25 novembre 2024 à 18:34
    « Trop d’agriculteurs pour moins de consommateurs. »
    Et surtout, pour moins de paysans, trop de fonctionnaires inutiles voire nuisibles pour plus de tracassins et de dette publique.

  27. @ Jean sans terre
    Vous devriez éviter de parler sans savoir des promesses enfantines encore tenues aujourd’hui, vous continuez à témoigner de votre méprise.

  28. Michel Deluré

    Ce n’est pas une condition nécessaire et suffisante que l’homme possède des racines paysannes – nous sommes nombreux en France à pouvoir revendiquer de telles origines ! – pour qu’il se prétende vertueux et dispose et mette en pratique ces qualités élémentaires que sont la politesse, la courtoisie, l’humilité, l’écoute à l’égard d’autrui.
    Aucun argument ne justifie que Jordan Bardella ne bénéficie pas du même traitement médiatique que les autres acteurs de la scène politique
    Ne pas partager les valeurs de l’Autre, ses convictions, ne doit pas pour autant conduire à ostraciser cet Autre, à le traiter avec condescendance, irrespectueusement, affichant alors dédaigneusement une supériorité parfois injustifiée, toujours méprisante.
    Comme l’exprime le philosophe, la morale commence au plus bas et c’est donc par l’application au quotidien de ces qualités élémentaires citées plus haut qu’il faut bien qu’elle commence. Nombre de médias entre autres feraient bien de méditer cet enseignement.

  29. @ Exilé | 26 novembre 2024 à 10:30
    La taxe foncière, la machine infernale sur laquelle se grefffe une partie du millefeuille local, la valeur locative qui atteint des sommets revalorisée par l’État chaque année et c’est surtout sans compter des taux appliqués qui dépassent les 20 % !
    Où passe donc notre pognon ? Ces assoiffés dans un pays où nous sommes médaille d’or des prélèvements en tous genres.
    Jamais d’économies d’échelle, des structures redondantes, comment font les autres pays qui respectent les 3 % imposés par Bruxelles, les frais de fonctionnement sont de la mauvaise graisse, l’artériosclérose est déjà là, les pontages sont imminents. 3200 MILLIARDS! nous contemplent, nous sommes fous !
    Et en plus on sature de mauvaise graisse les entreprises qui on le voit bien après le Covid sont pour certaines à l’agonie, et vont se tourner ailleurs pour se refaire la cerise. Les Chinois se frottent les mains, la corde est juste tendue, juste ce qu’il faut pour qu’on respire un peu et surtout qu’on puisse les rembourser.

  30. Jean sans terre

    @ Aliocha
    Je vous prie d’excuser ma méprise. Je n’ai pas de raison de ne pas vous croire lorsque vous parlez de vous-même.
    Tolérez cependant que l’on vous questionne comme vous-même questionnez autrui.

  31. « Fier de me sentir paysan… » (PB)
    Le paysan, qualifié d’agriculteur en dialecte hexagonal déshumanisant, est souvent crédité d’un bon sens lié à la logique implacable de la nature : quand on sème du blé on ne récolte pas du maïs et quand un veau naît dans une écurie il ne s’appelle pas un poulain.
    Mais il semblerait que la justice française, éprise de constructions « sophistiquées » où le complexe le dispute à l’inextricable et à l’absurde, ait oublié, à l’instar de son complice le Législateur, cette notion de bon sens qui devrait être la pierre de touche de toute bonne loi et de toute bonne décision de justice.
    Les affaires de squat sont un exemple flagrant de cette discordance entre le bon sens le plus commun et des décisions rendues par des gens qui se gargarisent de satisfaction pour avoir au bout d’un délai parfois interminable maintenu en place sans intervenir les occupants illégaux d’un logement quasiment volé à son propriétaire ou locataire légitime, souvent au mépris de la Constitution si admirable (euphémisme) de la République française.
    Mais on peut dire et écrire tout ce que l’on veut, on ne pourra jamais empêcher quiconque de penser que de telles situations sont une injustice scandaleuse qui devrait recouvrir de honte tous ceux qui, de façon directe ou indirecte, y ont conduit ou l’ont rendue possible quelle que soit leur fonction, leur niveau d’intervention, leur silence tacite et l’époque où ils ont pu exercer leur capacité de nuisance.

  32. @ sylvain | 26 novembre 2024 à 08:47
    Vous parlez bien de Jordy ? L’ado qui écrit sur sa vie ? Celui qui raconte comment il a traversé l’Atlantique à la nage ? Jordy dont les Inrockuptibles ont qualifié le livre de « porte-clés » ou encore SensCritique qui a décrit le livre comme « l’indigence faite homme » ? Mais quelle poilade ce gamin qui vient de naître !
    Au fait, au cas où vous ne seriez pas au courant, aveuglé par un insipide, je vous informe que le premier joueur à être sacré meilleur joueur du monde à sept et à XV, après son premier titre en 2021, c’est bien Antoine Dupont. Médaille d’or of course. Je pense que le Général Motor aurait vite fait son choix entre les deux, Anquetil et Antoine cela aurait de la gueule.
    Allez vous pouvez l’entonner, le chant de ralliement, il est parfait, je ne peux m’empêcher d’en rire :
    https://youtu.be/7IiLZ0dvDWU?si=7ccGKly1y1B-m4Eh

  33. Michel Deluré

    @ Giuseppe 26/11/24 12:24
    Il ne faudrait pas non plus exonérer de toute responsabilité le citoyen français qui ne crache nullement sur toutes ces onéreuses redistributions sous forme d’allocations diverses, d’aides multiples, de subventions variées, de bonus de toutes sortes, de gratuité de service et j’en passe dans la longue et généreuse liste des assistances étatiques. Et c’est sans compter avec le petit jeu de la fraude auquel se livre avec ravissement ce même citoyen en raison de la multiplication de l’offre en la matière.
    Combien de citoyens pestent aujourd’hui à juste titre contre l’endettement déraisonnable du pays, contre le manque totale de rigueur dans sa gestion financière mais seront demain les premiers à descendre dans la rue si par malheur un gouvernement revient sur ces avantages ? Voyez déjà la teneur du débat budgétaire en cours par ceux qui sont censés nous représenter. Une honte.

  34. @ Giuseppe | 26 novembre 2024 à 15:32
    Bingo, merci cher Giusepicpoul, Antoine Dupont médaillé d’or en compétitions et pétitions anti-RN en resignera une deuxième contre Jordy Blédina pour 2027, vous aussi j’espère ?
    Sinon je vous conseille la lecture de son bouquin qui s’arrache comme des petits pains, j’en ai commandé une dizaine que je compte offrir à mes potes pour Noël, vous devriez faire pareil, il y a plein de bons conseils pour redresser le pays ruiné islamisé LGBTisé et picpoulisé par ses adversaires.
    Jordy, un homme exceptionnel, une star charismatique que le monde entier nous envie déjà.

  35. @ Lucile | 26 novembre 2024 à 10:07
    « Très joli. On dirait un poème.
    Que dites-vous du « nonzero », en un seul mot (…) je trouve qu’il donne au zéro une valeur cruciale entre le positif et le négatif. »
    Merci ! Voilà un compliment qui me va droit au coeur.
    Pas un jour sans lire deux ou trois poèmes, français, espagnol ou anglais – Yeats, Blake ou Emily Dickinson -, que vous connaissez certainement.
    Le « nonzero », je découvre cette expression.
    Je ne l’ai jamais rencontrée dans les maths que j’utilisais.
    Ceci dit le zéro est en lui-même un mystère, il n’existe que dans un nombre réduit de systèmes de numérotation.
    En arabe il est représenté par un point, qui symbolise bien qu’il est le vide mais un vide essentiel.
    Valeur cruciale ou interface entre le positif et le négatif, c’est une proposition intéressante qui m’a rappelé, par une association d’idées, ce qu’en logique on appelle « le Tiers inclus », de Lupasco.
    Une autre voie de réflexion ?

  36. @ Michel Deluré | 26 novembre 2024 à 16:09
    C’est vrai mais il faut bien en sortir. Alors que maintenant tout est pointé du doigt, pour faire il faudra une vraie majorité et surtout le courage immense de le faire. Seulement du courage.
    Dès qu’il faut serrer les boulons, chacun renvoie chez les autres, le quoi qu’il en coûte en a sauvé sans doute certains, le PIB illusoire porté par 500 milliards de dette par quinquennat, les prédécesseurs aussi, tout cela ne sent pas bon et à force de dire que la France n’est pas la Grèce, on met la tête dans le sable.
    Plus un rouble vaillant disponible pour de l’investissement futur, école et tout ce qui va avec, dernièrement j’ai appris que nombre de citoyens faisaient l’impasse sur une mutuelle sans pouvoir non plus acquérir la CSS, la dette c’est de nouveaux pauvres, le déclassement et la misère partout.
    La 6e puissance du monde et les prélèvements les plus élevés du monde, et 6 % de déficit. Où est l’argent ?
    https://www.european-datalab.com/wp-content/uploads/2020/12/pub27.pdf

  37. @ Jean sans terre | 26 novembre 2024 à 01:54
    Il est bon de rappeler ce qu’est le paysan, on a tendance à l’oublier parce que la nostalgie des racines ou l’idée de retour à la « nature » masque la réalité des choses.
    Il ne faut pas avoir peur de faire défiler les poncifs : ils valent mieux que les illusions.
    —————————————————————
    @ Xavier NEBOUT | 26 novembre 2024 à 07:02
    Toutes les trifonctionnalités sont différentes dans le temps et dans l’espace, c’est un domaine aussi complexe qu’intéressant.

  38. Jean sans terre

    @ Aliocha
    J’avais bien compris. Pour ma part, je me méfie des systèmes philosophiques ou théologiques, tout comme je préfère être prudent et expectatif à l’endroit des sciences humaines et sociales.
    Si l’on se place selon votre perspective, je vois trois pierres d’achoppement.
    La première est : qui peut venir après le Christ sinon l’Antéchrist ? Est-ce que René Girard ajoute quelque chose à la Révélation ? Jésus ne m’apparaît pas être venu pour apporter la paix mais pour délivrer de la mort.
    La seconde est la tendance à l’uniformisation du monde dans votre souhait de rassemblement universel et de paix perpétuelle. Or l’acte d’amour, me semble-t-il, nécessite préalablement de distinguer et de différencier et suppose donc la diversité et de ne point tout conformer. Sera-t-il encore possible d’aimer quand tous se ressembleront et seront standardisés ?
    Par ailleurs, l’évangéliste Jean distingue ceux qui sont du monde et ceux qui ne le sont pas. Les uns sont dits frères. Les autres ne le sont pas.
    La troisième que vous n’avez, semble-t-il, pas remarqué me paraît contradictoire avec vos aspirations : ne serait-ce pas quand tous seront frères et jumeaux, qu’il ne sera plus possible de les différencier, que la violence sera susceptible d’atteindre son plus haut paroxysme ? Ainsi, ce que vous préconisez me paraît être l’instant où le katechon cède, le moment paroxysmique annoncé par Girard tandis qu’il voyait tomber Satan.

  39. @ Tipaza | 26 novembre 2024 à 18:36
    Si je comprends bien, « nonzero » se traduit en français par « non nul » et représente toute la catégorie des chiffres qui ne sont pas zéro, le tout constituant une sorte d’ensemble, avec d’un côté tous les chiffres autres que le zéro, et de l’autre le zéro à lui tout seul.
    D’après les exemples que je trouve dans le Webster, « nonzero » peut se rapporter par exemple à une probabilité, même dans le langage courant, pour affirmer qu’il y a des chances, même faibles, que l’éventualité en question se réalise. Dans la théorie des jeux on parle aussi de « nonzero sum », quand les gains d’un joueur ne sont pas équivalents aux pertes de l’adversaire.
    Au fond, c’est presque décevant de voir comme ça s’explique, tant le concept intrigue…
    P.-S. : je pense qu’il s’agit de nombres plutôt que de chiffres, sauf que le zéro ne symbolise pas vraiment un nombre, sauf erreur de ma part.

  40. @ Jean sans terre
    Vous estimez, si j’ai bien saisi votre propos, que la France ne sait plus se défendre parce qu’elle n’est plus chrétienne.
    Quel ciment commun est désormais disponible ? La croyance dominante en France, selon l’INSEE, serait l’athéisme, je ne sais pas comment les statisticiens peuvent arriver à ce résultat sachant que les classifications ethniques sont interdites en France et que les races sont déclarées inexistantes.
    Il reste la haine des riches qu’il faut abattre. Les entrepreneurs pourvoyeurs d’emplois sont déclarés fascistes et exploiteurs.
    Il reste la haine de l’Amérique, de ses présidents et de ses places financières. Une starlette peut aller jusqu’à souhaiter la mort de Trump dans une émission à une heure de grande écoute. Un quidam peut de même regretter que la tentative d’assassinat ait échoué. Rien n’arrête la haine.
    Il reste la jalousie à l’égard de celui qui a réussi à se payer un morceau de terre avec une cabane sous un arbre.
    Il reste la haine contre l’autorité, la police, les pompiers, le maire de la communauté, etc.
    La France ne se défend plus, elle ne s’aime pas, ne s’aime plus, refuse les contraintes, les lois contradictoires. La France rejette toute responsabilité, c’est toujours la faute de l’autre, de l’Américain en dernier ressort. La France s’étourdit de mots qui ne servent à rien si ce n’est à la détruire un peu plus chaque jour.
    Le drapeau de la haine ne s’applique pas aux terroristes qui tuent, violent et mettent le feu. Les Français se regroupent sous l’étendard de la haine contre tout ce qui peut représenter la France.
    Jean sans terre, je suis comme vous, je n’ai plus de terre. Mon arrière-grand-père a défendu vainement son lopin de terre contre les républicains anti-royalistes pendant l’une des guerres d’Espagne. Mon grand-père a émigré et n’a pas réussi à acheter de la terre. Mon père est parvenu à acheter un terrain mais les droits de succession ont contraint les héritiers à perdre la terre. À la quarantaine, j’ai acheté en indivision mais à la soixantaine, j’ai revendu et j’ai émigré vers d’autres cieux. J’ai un drapeau français sur ma porte mais pas de terre.

  41. De même qu’on idéalise sa jeunesse et le mort ainsi que la vie qu’il a pu avoir, on idéalise le paysan qui était certes enraciné, mais j’y reviens, inférieur… Il y a aussi qu’en France, on est des « la liberté, pourquoi faire ? ». Donc on dit que peu importe le reste, le paysan avait, quelle grâce on lui fait, une place sur la terre qu’il cultivait.
    Il ne coûte pas grand-chose d’idéaliser le paysan. C’est abolir la réglementation qui le tue ou le soustraire à la concurrence qui joue contre lui sans ce handicap qui le piétine, qui compte.
    C’est lui laisser la mairie proche de lui, ne pas ignorer son petit village. Ne pas laisser la majorité urbaine en venir à interdire la chasse, comme tant le désireraient.
    C’est…
    En somme, c’est lui laisser ce qu’il a pu arracher de pouvoir aux pouvoirs anciens : la chasse, l’administration de ses propres affaires.
    Et desserrer l’emprise de nouveaux pouvoirs.
    Par contre, les gens ont beau dire, pour le côté spirituel, le pouvoir du paysan a été, est et me semble devoir rester nul dans le cadre catholique. Comme celui de la femme qui ne peut être prêtre, le rural est éloigné des centres de décision.
    Or que de décisions dans le monothéisme, des religions dogmatiques avec, souvent, une hiérarchie. Pour le Français, son chef est celui d’un souverain d’un État dans l’État italien.
    En passant : les églises protestantes avec un rapport plus immédiat à Dieu me semblent moins écarter les paysans du centre de pouvoir que le catholicisme où on attend la parole de Rome comme les cloches où même les cloches vont à Rome !
    Si le paysan aspire à quelque pouvoir, là comme ailleurs, il me semble devoir se tourner vers le protestantisme, en pleine expansion si on n’en parle guère, et alors ? Les cloches et les cris n’ont jamais valu la constance d’un effort savant et patient comparable à la musique de Bach.

  42. @ Tipaza | 26 novembre 2024 à 18:36
    Le zéro a été inventé pour séparer les chiffres parce que des conflits d’intérêts apparaissaient entre acheteurs et vendeurs. L’acheteur s’était engagé pour acheter ce qu’il pensait désigner 102 têtes de moutons alors que le vendeur avait lu 12 têtes. L’invention du zéro a permis de lever l’ambiguïté.

  43. @ Giuseppe | 26 novembre 2024 à 18:55
    « La 6e puissance du monde et les prélèvements les plus élevés du monde, et 6 % de.déficit. Où est l’argent ? »
    Veuillez poser la question aux gens qui se sont fait passer pour compétents en 2017 et en 2022 avec la complicité des médias.

  44. Patrice Charoulet

    @ Serge HIREL
    Vous me taxez de « bien-pensance ».
    Est-ce être bien-pensant de dire : « Deux et deux font quatre », « La Terre est ronde », « Il ne faut tuer personne », « Il ne faut frapper personne », « Il faut être juste », « Il ne faut pas être raciste », « Il ne faut pas jeter de pierres aux policiers », « Il ne faut pas brûler de voitures », « Il ne faut pas conduire ivre », « Il ne faut pas fumer de cigarettes », « Il ne faut pas se droguer », « Il faut signer ses écrits et ne pas écrire sous pseudo », « Il ne faut pas voter pour Trump », « Il ne faut pas voter pour Mme Le Pen », « Il ne faut envahir aucun pays », « Il ne faut pas rouler à 100 km/h en agglomération urbaine », « CNews est une chaîne d’extrême droite » ?
    Je suis bien-pensant. Et laisse les mal-pensants se rengorger indûment de leur mal-pensance.

  45. @ Jean sans terre
    J’avais raté votre réponse, mille excuses.
    C’est la violence et la haine qui uniformisent et empêchent la coexistence des différences, la paix n’est pas l’uniformisation, au contraire, mais l’équilibre relationnel des différences, définition de l’amour.
    Je ne préconise rien, encore une fois, et n’ai pas de projet, mais témoigne de l’observation du dévoilement antéchristique qui ôte tout frein à la violence des relations, quand les différences veulent s’imposer les unes aux autres et ne sont plus régulées par le mécanisme dévoilé du bouc émissaire, cette coïncidence de signification apocalyptique, fin du monde et révélation.
    Ne reste plus que la prise de conscience individuelle de notre réalité persécutrice comme fondement d’apaisement des relations sociales, ou l’anarchie que nous observons.

  46. Jean sans terre

    @ Vamonos
    J’estime que la France, avec la Révolution, a rompu avec ses origines et qu’elle ne s’est depuis toujours pas remise d’avoir tué et le roi et Dieu. Elle semble poursuivre une finalité téléologique contenue dès l’origine dans le projet révolutionnaire, inspiré des Lumières anglaises et françaises, qui doit aboutir à régénérer complètement l’homme et la société sur la base de nouveaux principes qui forment l’ossature et la religion de cette société régénérée. Le reste de l’Occident me paraît suivre la même pente prométhéenne.
    Ce n’est pas parce que les Français, dans leur majorité, se professent athée qu’ils n’ont pas un comportement religieux, des mythes et des idoles d’essence religieuse. Leurs principes idéaux sont de ce type.
    Est-ce que les Français savent encore ce que fut la France et ce qu’elle est désormais ? Est-ce que les Français connaissent et sauraient définir son identité ? Est-ce que l’idée de la France représente encore quelque chose pour eux à quoi ils tiennent ? Cela n’est pas flagrant. En revanche, ils ont été biberonnés au lait des principes révolutionnaires. Chaque homme est devenu pour lui-même centre de l’univers. Plus rien ne vaut au-delà de sa vie et de ses prolongations. Tout doit lui être sacrifié. Il ne forme plus un peuple, pas même une communauté. Il est l’Unique et sa propriété.
    À vouloir faire l’ange, il a fait la bête. Il est bien obligé de se comparer et de sentir toute sa débilité. Alors, il se trouvera quelques camarades d’accointance qui lui ressembleront. Il dépouillera à leur profit le moins qu’il pourra de son individualité sacrée. L’individu démuni et débile qu’est devenu l’homme occidental après qu’il s’est dévêtu de son ancien manteau qui le couvrait et le protégeait paraît bien vulnérable laissé à lui-même.
    Face à toutes les menaces qui lui font craindre de mourir et de perdre son unique bien qu’est sa propre vie, il lui sera obligé de se rassembler en troupeau, d’endosser sa nouvelle peau, et de se distraire frénétiquement pour oublier qu’il est devenu comme étranger à lui-même. Il survivra apeuré et rampant, le nez crotté contre la terre, à défaut de vivre dressé debout comme un homme.
    Dans la société qui vient, quelques-uns posséderont tout et la très grande majorité plus rien, pas même leur propre vie. On parviendra à cet état de société par l’effroi et le conditionnement. Chaque homme consentira à toutes les injures, se compromettra, dans l’espoir de préserver au mieux sa propriété et sa liberté ou de conserver ou de s’octroyer un indu et mesquin privilège. Il lui sera prélevé petit à petit jusqu’à ce qu’à la fin il ne lui restera plus rien. On saura le culpabiliser. On n’hésitera pas à le maltraiter.
    C’est dès maintenant qu’il faudrait résister. Je ne parle pas d’entreprendre des actions violentes. Je parle simplement de résister, de ne plus accepter, de ne plus continuer le jeu. Il vaut mieux vivre libre et pauvre que riche indignement. Que chaque homme franc plante chez lui le drapeau de l’honneur et de la liberté. Qu’il enseigne ces mâles vertus à ses enfants. S’il ne le peut complètement, qu’il le fasse au moins modestement. À la fin, ils seront des milliers, des millions et reprendront possession de leurs terres. Ou ils se coucheront et mourront parce que toute leur vie la liberté les aura effrayés.
    Les Lumières ne mènent pas au paradis sur terre. Elles mènent à l’assujettissement, à la mort lente et à l’enfer sur terre. L’homme ne peut être à lui-même son propre dieu.
    ——————————–
    @ Lodi
    « Je crois que vous avez dit tous les poncifs qu’il est possible de faire sur le sujet. »
    Je vous prie de m’excuser. Je vous avais mal lu et mal compris.
    Je crois comprendre ce que vous dites. Effectivement, représentant 1 % du corps social français, dans l’indifférence générale, ils paraissent condamnés à disparaître. Le consommateur préférera toujours acheter des céréales ou du poulet ukrainien ou centre-américain plutôt que de réduire sa consommation, si tant est qu’ils en soient capables. Quant à réduire les normes pour rétablir une concurrence équitable – ce qu’admettent nombre de paysans – c’est à se demander si l’Union européenne ne sert pas plutôt des intérêts étrangers que celui de ses ressortissants. Je ne me fais aucune illusion sur le niveau de corruption de cette administration totalitaire.

  47. Un professeur de français avait abordé le thème du Petit Chose en classe. Je me rappelle très bien de ma question alors que tous les élèves se taisaient.
    M’sieur ? Pourquoi Daudet compare son héros à une chose ? Les humains ne sont pas des choses.
    Je ne me rappelle pas de la réponse. Elle a sans doute contribué à forger ma personnalité. J’ai mis du temps à comprendre que les rêves, la fuite dans l’imaginaire, les fantasmes rendent l’être humain insignifiant par rapport au monde qui l’entoure, bien réel, dur et impitoyable.

  48. On doit beaucoup au paysan, par exemple, le vin… Cette liane dont on a oublié l’origine forestière, tant elle semble unir la forêt et le jardin, par ce breuvage, le vin, qui a beaucoup plus réconcilié les gens entre eux que tout ce qui peut me venir à l’esprit de pratiques alternatives.
    Autour du vin, les malentendus s’aplanissent, les verres trinquent, les moins poètes regardent la teinte du liquide, rêvant d’un horizon qu’ils tiennent dans la main.
    Le vin ? C’est comme regarder une carte, chez soi : rêver au monde en se sentant plus enraciné que jamais, sauf qu’on le déguste encore mieux avec des proches.
    Je ne saurais donc mieux finir ma défense des paysans qu’en leur rendant hommage par le vin, mieux souhaiter en avance le meilleur à tous que sous les auspices du bienveillant Bacchus.
    Enfin, vignes et bois sont toujours restés unis, nom d’un tonneau ! Sur ce sujet et quelques autres, un livre merveilleusement illustré :
    https://charlois.com/le-chene-en-majeste-doublement-recompense-par-le-jury-des-prix-de-loiv-2021/
    Si tant est qu’il y ait une date pour les vœux… S’il peut être embarrassant de ne pas souhaiter à date comme celle de la fête de quelqu’un, tout le bien possible, n’est-il pas, en vérité, plus triste d’exiler la bienveillance dans quelques jours assignés ?
    Et il ne me paraît pas mal de souhaiter le meilleur à tous, surtout dans les périodes sombres de l’hiver ou du budget de la nation, quand le sort de la Grèce nous menace.
    Car si elle va mieux qu’on ne pouvait l’espérer…
    https://www.lesechos.fr/monde/europe/comment-la-grece-est-sortie-du-purgatoire-financier-1988727
    …il serait préférable de ne pas en passer par ses épreuves.

  49. C’est le signe d’une impolitesse caractérisée, voire de mépris, que de désigner une personne par les termes de truc, machin, chose, trucmuche, tartempion, bidule etc.
    Et le fait de ne pas connaître une personne ou de ne pas se souvenir de son nom ou prénom (dans le cas d’un enfant) n’est nullement une excuse à cette grave incorrection. Alors que les règles de la politesse, sinon de la courtoisie, imposeraient de lui demander simplement de se présenter ou de rappeler son nom ou son prénom.
    « Le mot “truc”, le mot “machin”, ils veulent dire la même chose. On utilise aussi parfois, et ce n’est pas poli, le mot machin pour parler de quelqu’un dont on a oublié le nom. Encore une fois, c’est négatif, c’est péjoratif, ce n’est pas poli, mais tu peux entendre quelqu’un dire : « Tu peux appeler, comment il s’appelle, machin là ? » Si tu entends quelqu’un dire ça, ça veut dire qu’il veut que tu appelles quelqu’un, mais il ne se souvient plus de son prénom ; il a oublié son prénom, donc, il l’appelle machin. On peut dire “machin chose” aussi. « Tu peux appeler machin chose de la comptabilité pour qu’il vienne nous aider ? » Tu as oublié son nom et tu dis “machin”. Encore une fois, il ne faut pas le faire : c’est négatif, c’est péjoratif, ce n’est pas poli, mais je tenais à te le dire pour que tu saches que ça existe et pour que tu comprennes le jour où tu l’entendras ».
    https://www.francaisauthentique.com/que-veut-dire-truc-et-machin-en-francais/#:~:text=Le%20mot%20%E2%80%9Ctruc%E2%80%9D%2C%20le%20mot%20%E2%80%9Cmachin%E2%80%9D%2C,on%20a%20oubli%C3%A9%20le%20nom.

  50. @ Axelle D | 28 novembre 2024 à 14:51
    Pour la petite histoire, Alphonse Daudet a choisi ce titre pour son roman autobiographique en souvenir d’un professeur qui l’appelait « le petit Chose » en raison de sa petite taille.
    Les temps ont bien changé, aujourd’hui ce sont les élèves qui insultent leurs professeurs, quand ils ne les agressent pas.

  51. hameau dans les nuages

    @ Jean sans terre | 27 novembre 2024 à 17:48
    « C’est à se demander si l’Union européenne ne sert pas des intérêts étrangers plutôt que ceux de ses ressortissants. Je ne me fais aucune illusion sur le niveau de corruption de cette administration totalitaire. »
    Je rappellerai encore une fois les propos tenus à la tribune d’une réunion publique qui s’est tenue en 1996 à la Foire de Pau : « Les paysans vont devoir s’alléger pour traverser le gué, le mondialisme est inévitable, 100 000 paysans suffisent à la France ». Le représentant des RG que je connaissais m’a regardé les yeux effarés d’entendre ça. Il y avait du beau linge à la tribune : Monsieur François Bayrou, Monsieur Chalmin, économiste et Marcel Cazalé, président de la Chambre d’agriculture et de la Coop de Pau.
    Nul besoin d’aller chercher à Bruxelles des responsables, nous les avons chez nous ou au moins des complices. Nous sommes rentrés chez nous ayant compris que c’était fichu pour notre exploitation familiale.
    Pour la petite histoire, je suis allé avec mon épouse aux grands débats organisés par Macron des années plus tard et j’ai rappelé au micro à Monsieur Bayrou les propos qu’il avait tenus. Autant vous dire que je n’ai pas eu le micro très longtemps. Pendant que je parlais, mon épouse me donnait discrètement des coups de coude. C’est après avoir tenté de m’exprimer plus longtemps que j’en ai eu la raison : le représentant des RG était là, hilare, à quelques chaises de nous. Lui non plus n’avait pas oublié.

  52. @ Achille 28 nov 21:53
    Non Achille. Dans l’histoire réelle, le professeur appelait Daniel Eyssette « le petit chose » par dédain parce que cet enfant était pauvre, frêle et méprisé. Si ce professeur avait seulement fait allusion à sa taille, il aurait dit le petit Daniel ou le petit Eyssette…
    « Ce roman, largement autobiographique, conte l’enfance et la jeunesse de Daniel Eyssette : sa solitude timide d’enfant pauvre qu’un professeur appelle avec dédain « le petit chose », surnom que reprennent ses camarades ; puis celle du tout jeune surveillant de collège méprisé et moqué de tous, élèves comme collègues. Mais aussi ses rêves d’une carrière littéraire et d’un grand amour, ses balbutiements dans ces deux domaines, les tentations d’une vie plus facile qui se révèle sordide, l’aide affectueuse d’un frère aîné ».
    https://enseigner.tv5monde.com/fiches-pedagogiques-fle/le-petit-chose-dalphonse-daudet

  53. « Il y a des personnalités que je n’ai jamais aimées sur un plan partisan mais que je ne discréditerais pas à cause de leurs origines, d’un passé qui ne leur a pas permis d’être à la hauteur de beaucoup d’autres plus favorisés. Ainsi Louis Boyard ou Sébastien Delogu par exemple. Ou Rachel Keke hier. Ce n’est pas leur simplicité ni leur inculture que je récuse mais leur inaptitude à se présenter sous leur meilleur jour politique puisqu’ils ont l’honneur d’être des élus de la République. Ne rien exiger d’eux ressemblerait fort à un mépris subtil. » (PB)
    Ces individus malgré leur médiocrité intellectuelle évidente sont effectivement des représentants de la République. Vouloir les épargner au motif que ce sont de parfaits crétins serait faire preuve d’une mansuétude coupable, ceci d’autant qu’ils constituent un véritable danger pour notre République en prenant fait et cause pour les ennemis de notre pays.
    Certes selon Chateaubriand « il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux », mais il ne faut pas trop lésiner quand la situation l’impose.

  54. Jean sans terre

    @ hameau dans les nuages
    L’Occident contemporain est tellement désenchanté qu’il lui est nécessaire d’avoir tout un jeu de lumières et d’illusions qui colorent le monde afin de le rendre supportable et de faire croire que la direction qu’il prend n’est point que folle et insensée, et d’une certaine manière ontologiquement collectivement suicidaire.
    La société entière est mue par les intérêts égoïstes de chacun de ses participants. Chacun fait son petit calcul d’intérêts et arbitre. Tout le monde, avec une graduation variable selon la position où il se trouve dans l’échelle sociale, est à la fois bourreau et victime. Dans l’ensemble, tous participent et assentissent. Aucun ne s’indigne et ne se rebelle. Lorsque l’un se plaint et gronde, ce n’est jamais pour remettre en cause l’existence du gâteau mais pour en demander une plus grosse part à laquelle, croit-il, il aurait une légitime prétention.
    Il ne faut point s’étonner que dans une société devenue fondamentalement matérialiste, hédoniste, sans verticalité, le ciment des anciennes valeurs qui tout ensemble la tenait s’effrite. La société se désagrège et menace de s’effondrer, laissant les individus comme autant d’atomes désolidarisés. Pendant quelque temps encore, ces valeurs coupées de leur source nourricière subsisteront. On les rappellera pour mieux se convaincre que le monde n’a point complètement changé, qu’il dure encore quelques principes supérieurs protecteurs. Puis à force de délayage et d’essorage, elles perdront jusqu’à leur signification et disparaîtront, n’ayant plus ni sens ni utilité. Le maquillage dont aujourd’hui on les pare sert à dissimuler toute l’horreur de leur corruption.
    Lorsque chacun n’a que sa vie pour unique et fébrile bien, et que l’angoisse l’étreint, comme dans les camps de l’horreur, il fera tout pour la garantir et la sauver. Tout le reste est secondaire et passe au deuxième plan. On s’accommode. Il importe avant tout de survivre. L’autre, qui n’est plus le prochain, se débrouillera avec ses tourments.
    Bien évidemment, il est accablant de souffrir sa déshumanité. On s’habillera proprement. On revêtira ses plus beaux oripeaux d’humanité pour garder autant que l’on peut une contenance humaine, charitable. Dans le fond, on sait bien que l’on triche et que tout est faux. L’essentiel est que les autres et soi-même n’en voient rien. On deviendra maître en dissimulation.
    Dans un monde matérialiste, seuls les intérêts particuliers priment. Que représentent 400.000 agriculteurs ? 400.000 détresses. Et alors ? Ce n’est pas la mienne. Qu’y puis-je ? Plaignons-les charitablement et dès que la décence le permettra, détournons le regard.

  55. hameau dans les nuages

    @ Jean sans terre | 29 novembre 2024 à 13:04
    Je ne peux pas détourner le regard même si je sais que ma très modeste personne n’aura aucun pouvoir sur les événements à venir. J’en souffre physiquement, « je me tords les tripes » ce qui n’est pas raisonnable à mon âge. Il faudrait que je ferme les écoutilles et rabaisse les voiles. Accepter d’être un mouton.
    Et fermer mon PC quand j’écoute ce genre de propos de médecins plus commerciaux que médecins. Je bous de rage, je ne suis pas un numéro de sécu :
    https://x.com/i/status/1862272233495785599

  56. Jean sans terre

    @ hameau dans les nuages
    Quelles qu’en soient les raisons, ceux qui sont déterminés à ne pas voir ne verront pas.
    La lucidité, telle pour le corps la lame assassine, perce l’âme et la navre.
    S’ils sont capables de faire cela à leurs enfants, ils sont capables de tout. Le dernier frein a été rompu.
    Demain avec l’euthanasie, les vieux, les désespérés, les malades, les handicapés seront culpabilisés de vivre et considéreront comme une délivrance morale de se suicider et de débarrasser la terre de leurs souffrances, de leur pesante inutilité. La charité personnelle n’existera plus, substituée par une solidarité collective dépersonnalisée.
    La réalité est vue au travers de prismes idéologiques qui la déforment. Au nom du droit imprescriptible d’accomplir tout le potentiel des individualités, on justifiera les pires atrocités. Le meurtre sera légitimé et légalisé, pis il sera essentialisé dans le droit. On tuera, parfois en masse, au nom du progrès, de la science et des droits de l’homme. La multitude le croira. À force d’éducation et de répétition, les esprits y auront été méthodiquement préparés et se conformeront.
    Ils avaient tout sous les yeux. Pourtant ils ne voyaient rien. « Plus jamais cela » répétaient-ils. Ils ignoraient que ce n’était qu’un commencement, un balbutiement. Ils iraient plus loin dans l’horreur, une horreur inconsciente d’elle-même et n’en savaient rien. Ils ne s’étaient pas enquis de délibérer consciencieusement du substrat idéologique à l’origine de leurs pensées, de leurs actions, d’en juger bien aux fruits qu’il portait. Ils s’étaient laissé persuader de sa bonté immanente sans vérification. Ils croyaient poursuivre la droite raison, ils ignoraient qu’ils n’étaient pas plus que les croyants d’une nouvelle foi. Avant eux personne n’avait suivi pareille voie, ils étaient persuadés d’ouvrir un nouveau chemin pour l’humanité. Le reste du monde les hélait de se retenir, ils n’écoutaient plus personne, persuadés que les autres étaient fous et qu’eux n’étaient déterminés que par la droite raison.
    Dans la lutte spirituelle qui s’annonce, il y a ceux qui voient et les aveugles volontaires. Toute dialectique est vaine et inutile. Elle permettra tout au plus de reconnaître les siens. Il n’est point possible de convaincre un dément qui s’obstine dans sa folie.
    La démocratie, aussi, achoppera et se fracassera. Un peuple devenu fou ne saurait trouver de lui-même le remède qui le délivrera et lui permettra de revenir dans le droit chemin duquel il s’est dévoyé.
    Il est des moments dans l’histoire où il faut choisir son camp et ne plus pactiser. Nous sommes dans un tel instant.

  57. Patrice Charoulet

    @ Lodi
    « Combien de beaux esprits se sont crus acteurs de l’Histoire
    parce qu’ils s’étaient affublés d’un pseudonyme ! » (Alain Minc, « Dictionnaire amoureux du pouvoir », Grasset, 2023, p. 408)

  58. @ Patrice Charoulet | 06 décembre 2024 à 16:06
    « « Combien de beaux esprits se sont crus acteurs de l’Histoire parce qu’ils s’étaient affublés d’un pseudonyme ! » (Alain Minc, « Dictionnaire amoureux du pouvoir », Grasset, 2023, p. 408) »
    Encore une vedette, ici !
    Après quelqu’un me disant sans talent parce que sans celui de m’opposer des arguments, un autre m’imputant de me croire bel esprit, et plus fort encore, de m’imaginer acteur de l’Histoire parce qu’avec pseudonyme.
    Et si demain, je m’enveloppe de draps, je vais voir ou croire voir des fantômes ? Pitoyable.
    Je ne saurais dire si des gens se croient acteurs de l’Histoire parce qu’avec pseudonyme, et ignore sur quoi se base Minc pour le soutenir, à supposer que ce soit sous-tendu par autre chose qu’un préjugé contre les masques.
    Toutes les aberrations mentales sont possibles, dans le monde, et chacun a le biais de croire ce qui le prédispose à lui donner l’influence qu’il s’attribue, et pourquoi pas « faire l’Histoire », dans certains cas, faut-il le supposer.
    Mais je ne me vois pas « faire l’Histoire », en intervenant ici… Si on veut cependant parler d’Histoire, il y a certes un changement déplaisant aux gens de votre sorte : à présent, chacun peut parler librement.
    Je sais que dans votre monde, on ne devrait pas, non plus que boire, par Bacchus, pas appelé libérateur pour rien ! Par Apollon, duvent vous le dirait mieux que moi !
    Croyez bien que dans le monde des plus ennuyeux que vous préconisez, le débat comme la création, qui se nourrissent de liberté, déclineraient. Ainsi, le professeur, chargé de la transmission du passé, collaborerait-il à la décadence du futur.
    Peut-il mieux faire ? J’ai un doute.
    Que voulez-vous ? Je soutiens que porter un pseudonyme prédispose à s’exprimer librement… Ce qui n’est déjà pas si mal.
    Et d’autant mieux que les gens ayant tendance à rapprocher ce qu’ils disent et ce qu’ils pensent, le souci de l’acceptation sociale peut les déchoir de toute idée personnelle.
    Or c’est dans une société libre que la créativité, notamment scientifique et littéraire, se développe. Le chercheur et l’écrivain n’émergent pas dans un désert.
    Je pense que si les gens ne vous font pas relire leurs travaux alors que c’est si utile, c’est qu’en plus des raisons que je vous ai dites, ils sentent de loin combien vous êtes stérilisant, et ce pas dans le sens purifiant mais tout simplement, désinspirant, comme tout ce qui est liberticide.
    Car à la réflexion, je pense que ce qui me vaut votre acrimonie est de vous avoir écrit que votre façon de rabaisser les oeuvres des auteurs à leur brillante scolarité – qui en est une condition favorisante et non un élément – doit avoir sacrément tourné dans votre tête, d’où le commentaire que vous m’envoyez : pas vraiment de la bonne publicité pour ce pauvre Minc.
    Alors là… Il est vraiment peu probable que le fait que vous corrigiez ou non le texte de tel ou tel auteur « change l’Histoire ». Et donc a fortiori que vous avoir poussé à un comportement favorisant votre ambition m’y insère le moins du monde.
    Ou alors, tout le monde change l’Histoire pour la moindre amélioration apportée.
    Je souhaite bien sûr que tout aille mieux dans l’univers et au-delà, vaste programme… La très minuscule contribution littéraire de vos corrections éventuelles ne mérite pas ce nom. Même en supposant que vos auteurs soient tous des titans de la pensée dont nul ne peut se passer, ils ne sont pas dans l’ombre, sans secours.
    Vous n’êtes pas l’un de ces découvreurs de talent qui font toute la différence entre la vie et la mort d’une oeuvre. Vous ne courez qu’après la victoire, vous ne la faites pas.
    Si j’avais eu pour ambition de faire l’Histoire, et ce en misant sur une personne qui n’est pas faite pour ça, si j’étais capable de ce genre d’erreurs, je manquerais autant de lucidité que les Français croyant que le sort de la Grèce ne peut pas leur advenir.
    C’est tout dire… Espérons cependant que notre pays connaisse un sursaut de lucidité, comme le fut le fait de ne finalement pas renoncer au nucléaire.
    Si donc, je vous aurais incité à chercher des gens écrivant leur première oeuvre, à discerner dans l’ombre la lumière, et à jouer les mentors.
    Mais je n’encourage les gens que dans ce qu’ils laissent voir de leur vocation et capacité, rien de plus, rien de trop.
    Encore qu’au vu de votre réaction, ce geste de compassion ait, manifestement, été de trop !

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