J'ai honte d'évoquer cette affaire alors que, par exemple, en Guinée, l'armée a durement réprimé une manifestation. Il y a plus de cent cinquante morts (Le Monde).
Pourtant, ce qui est advenu à Roman Polanski, arrêté en Suisse, emprisonné dans l'attente de son extradition vers les Etats-Unis, n'est pas dérisoire et mérite bien plus, à mon sens, que les commentaires contrastés mais prévisibles des tenants de cette double vision : Roman Polanski est un artiste, on n'a pas le droit d'y "toucher" ; la justice doit s'appliquer à tout le monde, même trente-deux ans après les faits.
La première version est la pire. Elle a été développée notamment par deux ministres Bernard Kouchner et surtout Frédéric Mitterrand. Ce dernier a poussé des hauts cris au nom de la culture et invoqué le génie du cinéaste. Kouchner, à le suivre, estimerait injustifiables des poursuites contre le talent. Derrière ces pétitions vagues et indignées pointe l'idée dangereuse que l'art devrait bénéficier d'un statut particulier. On récuse la justice de classe mais on nous propose une justice de célébrité. Frédéric Mitterrand s'est fait une réputation littéraire en suscitant la pâmoison de la critique pour avoir narré ses rapports tarifés en Asie avec des "garçons" : ce qui émeut le "bas peuple" avec Polanski ne l'a sans doute pas bouleversé.
Au contraire, soutenir sans nuance que la procédure américaine est normale, que les dernières péripéties suisses sont légales et qu'au fond il n'y a pas de quoi s'agiter constitue une perception un peu courte.
Roman Polanski est accusé d'avoir violé (il nie qu'il y ait eu viol) à Los Angeles Samantha Geimer, âgée de treize ans, en lui administrant un puissant sédatif. Les faits ont été commis en 1977. En libération conditionnelle, le cinéaste qui avait environ trente ans de plus que sa victime a pris la fuite et depuis, n'est jamais revenu aux Etats-Unis par précaution. Il s'est rendu en revanche régulièrement en Suisse où il était propriétaire d'un chalet. Il semble qu'en 2005, le processus d'extradition ait été réactivé et paradoxalement, tout récemment, à la suite d'une intervention des avocats américains de Polanski mettant au défi les autorités de leur pays. Ils laissaient entendre que Polanski ne serait jamais interpellé parce que la justice américaine craignait de voir gravement contestées ses méthodes. Cette maladresse a entraîné probablement la suite qu'on connaît.
Le cinéaste, en dépit de la demande de mise en liberté sous caution déposée par ses avocats dont Me Temime et de la plainte dénonçant un processus fautif selon sa défense, risque de demeurer incarcéré durant plusieurs mois en Suisse (Le Monde et Le Parisien).
On peut concevoir que tel ou tel accusateur américain ait désiré profiter de cette douteuse affaire pour sa propre illustration. On peut s'étonner de cette mansuétude suisse longtemps manifestée. On peut constater l'ancienneté des faits et regretter la conception extrême qu'ont les Etats-Unis de la prescription. Mais, face à ces considérations, il y a eu une fuite dont Roman Polanski était à même de prévoir qu'elle aurait un jour une conclusion préjudiciable. Il y a eu un événement grave en 1977, de quelque manière qu'on l'analyse, et ce n'est pas notre modernité qui protège obsessionnellement les enfants qui en démentira la portée.
J'ai fait allusion au double discours facile de l'immunité artistique ou de la répression brute. Il y a eu tout de même ces derniers jours des voix heureusement discordantes. Je songe à la liberté imprévisible d'un Cohn Bendit qui fait son charme. N'a-t-il pas eu raison de conseiller au ministre de la Culture d'examiner les dossiers avant de parler ? Au sein de l'UMP, des interventions ont rassuré qui ont critiqué la bienveillance conformiste des deux ministres. Sur le blog de Jean-Marcel Bouguereau (nouvelobs.com) on trouve une remarquable synthèse des points de vue sur cette affaire et il me semble deviner que son esprit n'est pas loin de pencher vers la sévérité. Il n'est pas neutre non plus de constater que les Américains ne sont pas scandalisés mais, pour ceux dont on a recueilli les réactions, approuvent sans états d'âme le cours de leur justice.
Il aurait fallu au moins mesurer la complexité du problème avant de s'enflammer et montrer un peu de respect pour la légalité, pour avoir le droit ensuite d'en discuter l'esprit. Il me semble qu'en effet – je l'écris sans être péremptoire - le légal n'est pas forcément légitime en toutes circonstances et que l'Etat de droit, à se vouloir détaché du contexte et de la vie, gagne en dureté certes mais perd en validité. Je suis persuadé qu'en l'occurrence le sens de l'opportunité n'aurait pas été l'adversaire de l'Etat de droit mais son intelligence. Il y a des téléscopages parfois nécessaires entre la pureté de la légalité et la finesse de l'équité. Il y a des applications de la loi qui créent plus de trouble à l'égard d'une situation particulière et pour la société que l'abstention réfléchie. L'ancienneté des faits, la volonté de la victime, rapportée dans un document de 2008, de retirer sa plainte – elle a d'ailleurs exprimé publiquement son pardon – (Le Canard enchaîné), le long délai procédural, le hiatus entre ce qu'était Polanski et ce qu'il est devenu constituent autant d'éléments qui, malgré sa fuite qui a pu valablement irriter, mériteraient d'être invoqués pour solliciter de la justice américaine non pas la bienveillance mais la pertinence. Il y a à l'évidence, si la raison l'emportait, matière à un accord avec un cinéaste qui a autant intérêt que ses adversaires américains à la mesure et à la conciliation.
Faut-il plaindre Roman Polanski ? Peut-être. Pas parce qu'il est artiste. Parce que la justice, c'est aussi de savoir sagement s'arrêter à temps.
Merci pour ce post Monsieur Bilger que j’attendais depuis lundi… Cependant, pour le coup, je trouve celui de Maître Eolas beaucoup plus approfondi et juridique ; ce n’était cependant peut-être pas votre volonté de nous faire un cours sur le droit de l’extradition et de la prescription en droit pénal californien…
Encore une fois, certaines élites françaises ont montré qu’elles étaient dans leur monde et l’ami Mitterrand aurait sûrement mieux fait de rester à Rome, ce n’est pas C. Albanel qui aurait ridiculisé la France avec un communiqué aussi stupide !
Le cas Polanski est limpide comme l’eau de pluie aux matins du monde.
Il a effectivement violé donc doit être jugé.
La plaignante a depuis pardonné – et peut-être aimé ses films souvent remarquables, c’est un grand cinéaste, Le Locataire, Rosemary… – et il n’y a nulle société à protéger, ce n’est pas un récidiviste, comme pas – plutôt, plus – de famille à rasséréner, alors la sentence devra être symbolique, car la justice doit quand même passer.
Les pétitionnaires se sont, comme souvent, trompés d’objectifs, demandant une relaxe pure et simple, une absence de jugement, donnant la détestable impression d’une caste de privilégiés se serrant les coudes
pour rester hors de portée du vulgum pecus, sinistre démarche.
Une pétition de soutien demandant une peine appropriée eut été autrement intelligente.
Drôle cet argumentaire à front renversé depuis Cohn Bendit jusqu’à XBertrand…
Interventions médiatiques intelligentes de G Halimi et de Marie Colmant*, femmes intelligentes.
De plus entendre cette expression « petit juge voulant se payer une star », au sortir de la bouche de tous ces peoples… cela met mal à l’aise.
Les parvenus n’ont jamais aimé les demi parvenus, le peuple ils ne l’attaquent jamais de front, mais ses représentants, surtout ceux de l’ordre, on aime à dire « la petitesse » (comme Fred BecdedLièvre) de leurs visées, cueillir un ex violeur** – eut-il eu ses moments de génie – quelle mesquinerie…
Les artistes sont comme les autres, sortis de leur registre ils ne valent pas tripette.
AO
*quoique qu’elle rigole toujours un peu « connement » aux pitreries pas drôle de l’Ariel W.
** requalifié en « acteur d’une affaire scabreuse » ou quelque chose d’approchant.
Le plus ridicule c’est que les indignations bruyantes ne font que desservir la cause qu’elles prétendent défendre.
Il y a une inquiétante déconnexion des réalités chez les peoples et certains politiques.
En ce qui me concerne, j’aurais plus tendance à ne pas regarder les écrans de fumée tels qu’ils sont présentés ; à savoir, le temps qui passe, ou encore le génie artistique de l’homme. Je ne regarde que les faits ; une gamine de 13 ans qui a des relations sexuelles avec un homme de plus de 40 ans, alors même qu’elle est sous l’emprise de certaines substances. Ajoutons à cela que l’homme était en liberté conditionnelle, et qu’il a violé (une fois encore) cette mesure. Je crois que parfois, même si nul n’empêche la réflexion, il faut rester simple et concret.
Donc, rien ne me choque dans cette affaire ; la seule question qu’il soit permis de se poser serait « pourquoi maintenant » ? Mais en fait, cela importe peu, quand bien même cette affaire pourrait servir tel ou tel accusateur américain peut-être en campagne ou en manque de résultats !
Après, effectivement, peut-être monsieur Polanski a-t-il changé, évidemment qu’il a du talent.
Mais la justice ne doit pas se faire en considération d’une classe sociale ou d’une profession, tout aussi remarquable qu’elle soit.
On nous parle ensuite de la victime qui a « pardonné » ; forcément, elle a été indemnisée. Certainement, et je le lui souhaite, a-t-elle appris à vivre avec un tel fardeau. Mais si l’on ne faisait rien, quel message passerait-on auprès des centaines de victimes de viol ? Toutes celles qui mènent un combat tout juste pour oser parler ? De quelle justice leur parle-t-on ? C’est en « excusant » Polanski que l’on va encourager ces victimes à parler ? Je ne le crois pas.
La classe politique, Messieurs Mitterrand et Kouchner en tête, aurait mieux fait de réfléchir, avant de crier au scandale, sur les répercussions de leurs paroles.
Lecteurs, allez voir, un peu, sur les forums qui traitent des viols, de la pédophilie ; allez vous rendre compte du calvaire que vivent ces personnes. Et vous serez alors un peu plus au fait de ce que M. Polanski est accusé; voyez la souffrance des gens. Pour ce qui concerne ces victimes, 30 ans après, leurs nuits sont encore faites de cauchemars ; leur vie est, à jamais, différente, meurtrie.
Alors, un peu de respect, s’il vous plaît.
Certains comportements judiciaires s’apparentent à ceux des médecins de Molière : sans victime donc sans coupable, le droit continue son chemin en roue libre. A la jeune fille devenue femme équilibrée, il est interdit de ne plus être victime. Qu’elle ne s’avise pas de ne plus être victime sans l’ordonnance du juge.
Il ne s’agit pas, comme vous le dites très justement, d’exonérer Polanski de sa faute sous quelque prétexte que ce soit, mais de constater qu’avec le temps, la faute a disparu, qu’elle n’a plus de trace visible dans la vie des acteurs, qu’elle n’est plus qu’une procédure sur les papiers jaunis d’un dossier négligé fort longtemps. La justice tape dans le vide, le droit se nourrit de lui-même sans considération pour le contenu humain qui, lui, s’est évaporé. Le dossier n’est certes pas vide, mais il est sec, mort.
Tel que vous le posez, c’est un vrai problème de philosophie du droit.
Bonjour Monsieur Bilger,
J’ai suivi les aspects juridiques de l’affaire Polanski sur le blog d’Eolas. Il n’est pas certain, comme l’a prétendu Me Kiejman, que ce genre d’affaire serait en France prescrit au bout de 15 ans. Votre collègue procureur « sub lege libertas » démontre qu’en la matière, la foultitude de dispositions du code de procédure pénal concernant les délais de prescription des viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans s’apparente à une forme de diptérosodomie aérienne.
Il y a de quoi y perdre son latin, surtout lorsque l’on n’est pas juriste. Quant au droit californien, n’en parlons même pas.
Dans l’affaire Emile Louis, que vous connaissez bien, le problème de la prescription des crimes s’était également posé et je ne me souviens plus par quel truchement juridique l’action publique avait pu se poursuivre. Peut-être m’éclairerez-vous ?
Mais pour revenir au cas Polanski, je partage complètement votre analyse, le droit doit s’appliquer mais une longue peine n’aurait guère de sens aussi longtemps après les faits et alors même que la victime a retiré sa plainte.
Un bien bel article, tout en nuances, mon cher Philippe.
Mais, mais… Monsieur le Procureur, c’est bien à un juge « assis » de « peser » tous ces éléments, non ?
A celui qui ère sur le parquet d’en éclairer, au nom de la société, les tenants et les aboutissants, non ?
En quoi le « génie de la manivelle » devrait échapper à cette règle commune qu’on tente d’appliquer avec autant de mal au commun des mortels entre Outreau et les tournantes de banlieues (quand ce ne sont pas des choses encore pire, ou plus modestes) ?
Ce « travail » doit aboutir, sans ça nous assisterions vraisemblablement à la naissance d’une « race supérieure », celle qui s’exonère, par son talent, par son génie des belles lettres et beaux-z’arts à vivre comme tout le monde mais au-dessus des lois, telles des divinités sorties de la cuisse de Jupiter « soi-même »…
Roman, qui nous a donné « Le Pianiste », notamment, doit savoir de quoi qu’on cause !
Ou alors son « génie » qui nous a tant émus, voire révoltés à l’occasion n’est vraiment que de strass et paillettes…
Que voilà une belle synthèse, mon cher Philippe, et j’apprécie beaucoup l’attention à la dérive de justice de classe à justice de caste, on n’en parle pas assez à mon goût. Il y a un point que je n’ai guère vu évoquer dans la presse, c’est qu’apparemment, personne ne se pose de question sur les motivations de la mère de la victime. Il semble bien qu’à un moment, il y ait eu accord sur une compensation financière du préjudice, et qu’elle ait été versée. Je m’étonne qu’en particulier ceux qui emploient le toujours efficace argument « et si c’était votre fille… » ne posent pas la question corollaire : Vous, laisseriez-vous votre fille de treize ans SEULE avec Roman Polanski, pour la soirée, dans la villa de Jack Nicholson, même sous le prétexte avouable d’une séance photo ? (Et avec Luc Besson ?)
François Truffaut disait, je crois, que le cinéma c’est l’occasion de faire faire de jolies choses à de jolies femmes. Il faut être bien Tartuffe pour refuser de voir que des femmes (surtout) se compromettent dans l’espoir d’un rôle ou d’une carrière (des hommes aussi, d’ailleurs)… Triste, abject, mais réel. Tout le monde n’a pas l’éthique de Truffaut. Quand le surmoi défaille, on arrive à des choses difficilement acceptables, et les argumentaires subtils ou tortueux de Jean-Claude Brisseau ne me convaincront pas du contraire.
Mais il n’est pas interdit de se demander si la mère, à l’époque, n’avait pas des arrière-pensées franchement financières…
Amicalement… J-Y BOUCHICOT
Il fallut que parmi les rares personnes modérées à propos de l’affaire Polanski figure un procureur de métier…
Votre post est exemplaire d’humanité, merci pour la rigueur paisible que vous diffusez avec douceur et talent.
Est-ce nécessaire, dans cette même perspective, de dire une fois pour toutes que, quelle que soit la gravité de l’infraction commise il y a 32 ans, elle ne constitue en aucun cas un acte de pédophilie ? la victime, certes mineure, n’est PAS une enfant impubère !
Cher M. Bilger
Vous êtes ici plus dans votre domaine que moi (médecin) mais je vais essayer de résumer ma pensée.
-l’ancienneté des faits est vraie mais cette ancienneté n’est pas due, comme le prévoit la prescription, à une plainte tardive de la victime se manifestant 30 ans après. La victime a déposé plainte tout de suite, c’est M. Polanski qui s’est évadé, et les Etats comme la France l’ayant protégé sont responsables de l’ancienneté des faits en empêchant pendant 30 ans la justice de faire son travail. Alors pourquoi serait-ce à la victime encore une fois de payer le prix de cette justice tardive dont elle n’est pas responsable, mais encore une fois la victime (de voir ce crime ainsi impuni) ?
-si la victime dit avoir pardonné à Polanski, elle a aussi dit avoir reçu des pressions (tout comme un témoin qui reçoit des menaces et se rétracte avant de déposer devant un jury aux assises, ce qui arrive souvent) et encore l’année dernière elle a bien confirmé avoir été violée
de toute façon. Pour un crime même si la victime retire sa plainte et pardonne, cela ne change rien et la société continue la procédure par l’intermédiaire du procureur (en tout cas pour tout individu lambda), ce n’est pas la victime qui décide, du moment que les faits sont connus de la société.
-l’opinion publique ne peut tolérer l’évasion, 30 ans d’impunité et de vie dorée dans des palaces pour l’accusé d’un viol sur mineure, alors qu’un jeune, fumant juste un joint et une mère de famille de 50 ans disant juste hou la menteuse à une ministre sur internet risquent une peine bien plus lourde.
-comment imposer à la population des lois répressives, avec une tolérance zéro, pour un délit mineur, tout en défendant et demandant juste une peine symbolique (voire la libération immédiate) aux privilégiés à propos d’un crime sur une fillette de 13 ans.
Un boulanger brillant faisant des baguettes succulentes aurait-il la même justice qu’un bon cinéaste ? j’ai bien peur que non.
La révolution française a été un point fulminant de l’histoire, alors ne l’empiétons pas en redonnant naissance à 2 castes avec des privilèges insupportables pour certains.
Et puis son âge avancé n’est pas une excuse pour la prison ferme, les prisons sont remplies de papys pointeurs (=violeurs) de 80 ou 85 ans dont certains meurent en détention et cela n’inquiète personne car ils ne sont pas cinéastes !
A bientôt
Bonsoir M. Bilger
Votre billet est posé, humaniste… Je ne suis pas d’accord avec les tenants d’une égalité de traitement qui sent bon la guillotine et l’épuration obsessionnelle ! Je crains que l’on oublie tout de même que le contexte des faits pourrait être différent de ce qui relève des souffrances d’une pauvre fille naïve violée dans le RER.
Ce que je dis peut sembler horrible vu l’âge de la demoiselle, etc. mais… que faisait-elle bien là, qu’en pensaient ses parents, tiens !
Cela me fait songer au comparse de M. Val, le pédophile Font, dont on découvrit un beau jour les tendances pour les jeunes et plus. Il suffisait d’écouter une seule chanson des Font et Val du moment (j’aimais bien d’ailleurs) pour ne pas avoir envie de confier son enfant au montreur de marionnette Font !
Ce que je pense, c’est que l’on ne peut pas se frotter aux flammes, y laisser sa gamine y frotter les poils, et se demander ensuite ce qui arrive !
Cordialement
Bruno Testa est un chroniqueur foudroyant dans la presse qui chaque jour tient une toute petite chronique dans l’Union de Reims intitulée «Billet doux …» … Le lire est un vrai bonheur car manifestement l’homme a du cran; ainsi quand, par exemple et quant à un autre sujet, il nomme carrément lèche-cul beaucoup de ses confrères et soeurs de la presse et des médias nationaux … Aujourd’hui, son billet a pour objet non le cas Polanski mais le cas des pipoles et autres politiques qui soutiennent Polanski, ce qui est différent … Ce qu’il dit avec brio, c’est ce que je voulais dire ici mais comme il me précède je le cite donc. Ainsi -je résume à ma manière, sans retranscrire donc-, ces pétitionnaires en forme de longue procession dorée de la haute cinématographique avec à leur tête deux ministres dont l’un a des affaires au Gabon sur lesquelles ils serait temps qu’il s’explique et l’autre des affaires en Thaïlande sur lesquelles il s’est -avec brio et succès, il faut le dire- expliqué, cette procession donc s’est-elle émue et insurgée de la sorte contre le sort fait à nos compatriotes (certes, pas des Polanski; des Mohamed, des Rachid plutôt et à barbe qui plus est …) arrêtés et détenus injustement des années au mépris même de leur propre Droit par nos amis américains dans leurs sinistres geôles Guantanamo? On n’a pas entendu grand monde en effet …
Guantanamo ou le Droit américain, l’état de Droit? Il faudrait savoir …
Transition
Je vous trouve plus indulgent avec Polanski qu’avec Battisti, cher PB … Dès lors que vous avez consacré ici même autant de hargne à faire livrer le second à la Justice italienne quand aujourd’hui vous appelez à une souplesse intelligence de la Justice américaine pour le premier, il serait non moins temps pour vous de vous expliquer car sauf à prendre tous vos locuteurs et lecteurs pour de parfaits imbéciles il n’est plus rien à vous y comprendre, n’est-ce pas … Polanski est puissant; c’est pour cela que vous feriez le dos rond et Battisti faible, c’est pour cela que vous asseniez vos terribles et hypocrites leçons -hypocrites car jamais on ne vous a entendu ni vu agir lorsqu’il vivait paisiblement depuis des années et publiquement près de vous à Paris jusqu’à ce jour où la meute s’est mise à aboyer contre lui … Il y a vraiment de quoi rire doucement quand on vous lit certaines fois!
Aïssa.
Finalement, à part le Dr NS – marrant de nous coller son titre, beaucoup en possède un, voire même un plus gros, « Pr », et n’en font pas étalage, enfin, juste question de génération j’imagine – nous sommes d’avis convergents quant à qualifier les faits et la suite qui nous semblerait pertinente : fermeté sur la forme, cette affaire doit être jugée une bonne fois pour toute, dans tout son formalisme, notamment celui d’un examen précis qui autorise une certaine mansuétude sur le fond, à savoir le jugement à rendre, celui-là ne pouvant être que symbolique, les faits s’étant desséchés et non vidés (ou alors juste de la double raison d’être d’une peine, protection sociétale et compensation d’une souffrance) de leur sens, comme l’a dit brillamment JDR.
Nous ne devons pas être les seuls à voir le juste avec quelque discernement, gageons que l’affaire ira dans cette voie ; si elle n’y allait, il faudrait en tirer des conséquences.
AO
Monsieur
Merci pour cette analyse équilibrée qui comme à l’accoutumée est aussi pleine d’humanité.
Ce qui me choque le plus dans cette affaire, ce sont les réactions de nos deux ministres MITTERRAND et KOUCHNER.
Quelle impudence, quel mépris !
Dans le genre auto-ridiculisé, aussi fort que KouKouch (pas niais ?) et MiMit (dans le KouKouch des autres, comme les coucous ?), il y eut la sublime sortie de cette and… (ce n’est pas Andin, là ma sortie) de G. Durand qui nous excusa – fort de son statut de star médiatique, on arrête de rire, en notre nom, celui de la République française, la sienne j’imagine – auprès de Robert De Niro quand celui-ci fut mêlé à une affaire de prostitution de luxe – pas de quoi fouetter une chatte, quoique le SM y ait peut-être eu ses quartiers, voire Cartier* – et qu’il fut retenu et entendu par la french justice avant de se rendre chez le sublime, le grandiose, le magnificent Durand(t?, je dirais même plus, manie… manie… manie fissa).
AO
* dans quel monde Vuitton ?
En même temps Philippe, si « affaire Polanski » il y a c’est en raison des prises de position surprenantes, genre cris du coeur, de la part de deux ministres de la République relayant d’un coup d’un seul l’émotion présidentielle. Avec le soutien d’un parlementaire comme Dominique Paillé et celui de Frédéric Lefebvre.
Au-delà de cette fracture entre une justice pour les petits et une justice pour les célébrités, il y a aussi chez les deux ministres et chez les politiques missionnés pour dire tout le mal de cette arrestation, l’impossibilité d’envisager une seconde l’idée d’une justice américaine indépendante du pouvoir exécutif. C’est également cela, cette pauvreté conceptuelle, qui saute aux yeux dans les réactions spontanées et très précipitées de nos indignés ministres et politiques.
Vous nous dites que la justice c’est aussi de savoir sagement s’arrêter à temps. Dans le blog d’Eolas j’ai parlé de vous et de votre réquisitoire concernant Hélène Castel il y a cinq ans.
Là vous aviez su arrêter la justice à temps après tout ce temps. Mais si la justice a pu s’arrêter à temps pour Hélène Castel je pense que c’est très précisément parce qu’il y a eu un procès.
Un bien bel article, tout en nuances, monsieur Bilger.
Mais, au fait, y a-t-il eu une victime?
En tout cas il y a eu une plaignante et la justice n’a pu faire son travail par la faute du sire Polanski.
Bientôt on nous démontrera que la victime, c’est lui.
« leur propre Droit par nos amis américains dans leurs sinistres geôles Guantanamo? On n’a pas entendu grand monde en effet … »
Quels beaux sophismes, cher Aïssa,
La France a accueilli – recueilli ? – et il n’y a pas si longtemps un Musulman, pour dire les choses par leur nom, qui reconnu innocent des faits qui lui étaient reprochés en ces geôles en effet injustifiables, avait été justement libéré, et n’avait – chose à scruter, cf presse sérieuse – pas la nationalité française.
De ces zones de non droit, il y eut beaucoup de monde ici pour en dire l’iniquité, et même aux Etats-Unis.
Quant au mansuétudes juridiques accordées aux immigrés ici, et plus particulièrement aux Africains noirs et du nord, on sait tous la quantité conséquente de ces gens arrêtés et relâchés de suite ; eux que leurs victimes reconnaissaient dans la rue dès le lendemain…
Vu sur France2 samedi midi, il y a une dizaine, un reportage sur une prison dont les « résidents » étaient pour la plupart Musulmans ; puis, quelques jours plus loin au pied de chez une amie, une bagarre de femmes dans un bar (Paris 20ème) fréquenté uniquement par des Nord-Africains, bris de verre et tentative de lacération à la clef, le lendemain (Paris 13ème) croisé une bagarre très violente entre jeunes Noirs et Arabes (et je l’écris poliment)…
Ma présence ou simple proximité ne leur réussit pas, ou alors c’est un peu généralisé ?
Alors, alors… je nous trouve finalement bien patients.
AO
Aïssa, je suis en désaccord avec Philippe concernant le cas Battisti mais, dans son affaire, il y a eu mort d’hommes. Les victimes sont bel et bien là – sont-elles les victimes de Battisti ? C’est ce que la justice italienne ne tient pas à éclaircir et je le regrette – mais il y a des enfants qui ont perdu leurs pères. Ils n’ont semble-t-il pas demandé l’abandon des poursuites contre Battisti.
A l’évidence, ça n’est pas comparable.
Pour faire bref, le plus normal serait qu’il revienne aux USA, qu’il y passe un mois de prison ferme et prenne le reste en sursis.
Le fait de s’échapper en liberté conditionnelle est quand même grave.
En même temps, lui et la victime méritent de tirer un trait sur cette histoire d’ici quelques mois.
Rédigé par: oursivi | 30 septembre 2009 à 18:29
« …le Dr NS – marrant de nous coller son titre, beaucoup en possède un, voire même un plus gros, « Pr »,… »
Sinon on aurait pu penser que le « Grand Nicolas » s’adressait a nous ! Qui sait ?
Bonne soiree.
@PB
« Je suis persuadé qu’en l’occurrence le sens de l’opportunité n’aurait pas été l’adversaire de l’Etat de droit mais son intelligence. »
ah… si la magistrature pouvait vous entendre… ou vous lire…
Tiens, je vous verrais bien (conditionnel présent) donner des cours d’éthique à l’ENM.
En plus, Bordeaux est plein de charme et d’avantages, soleil, mer, bien vivre et bon climat.
Et nos chères têtes bien faites ne pourraient qu’en tirer utile profit pour le justiciable.
Ceci étant dit, je pense à la femme enceinte de RP massacrée avec ses amis par un fou et aussi à cette gamine de 13 ans.
Mais l’inexplicable autorise-t-il l’inexcusable ?
Il a reconnu les fait, négocié avec la justice, il connaissait très bien les conséquences du choix qu’il faisait en quittant les USA.
Si cela avait été une adolescente française et un touriste américain lambda : nous applaudirions des deux mains si les US nous le renvoyaient.
Il n’est pas sûr que nous invoquerions l’intelligence d’un état de droit pour clore cette affaire.
Que justice se fasse, d’autant plus que la victime (peut-être grand-mère maintenant) serait pour l’arrêt des poursuites.
Cordialement
Pierre-Antoine
@ oursivi (AO)
Franchement j’ai déjà écrit avec d’autres pseudos et sans étaler mes diplômes.
C’est juste un pseudo, j’aurais pu écrire aussi mickey. Etes-vous frustré, ayant raté certains diplômes, ou juste pas assez pertinent intellectuellement pour vous prononcer sur la demi-page de commentaire que j’ai écrite, au lieu de bloquer sur un pseudo ?
Pour vous faire plaisir la prochaine fois je choisirai « mickey »
Ce qui m’a le plus choquée dans cette affaire, ce sont les réaction de Mitterrand et Kouchner. Cohn-Bendit a trouvé les mots justes, je partage votre avis.
Pour le reste de cette affaire, je me fais juste une réflexion : un homme de 45 ans, cinéaste connu, qui drogue et abuse d’une toute jeune fille de treize ans, je trouve cela très laid. Cela me dégoûte. Le comportement de la mère est assez douteux mais je dirai : et alors ? Si la mère est douteuse, on peut se taper la fille de 13 ans ? Ce raisonnement ne tient pas. La société a le devoir de protéger les plus faibles.
La jeune fille, devenue femme, qui a eu la force de caractère de surmonter ce viol et qui pardonne publiquement est moralement mille fois supérieure à Polanski qui a fui la justice américaine pendant 30 ans.
Le monde entier est en mesure de juger cet homme à sa juste valeur et c’est tant mieux. Quelle honte ! Une honte planétaire : le châtiment est à la hauteur de ce qu’il a fait.
Monsieur Polanski, « un homme, un vrai, ça s’empêche ».
Notre flamboyant ministre de la cul-ture, qui avoue s’être « payé des garçons » et qui défend un violeur de petite fille parce qu’il s’appelle Polanski, on est dans la fange républicaine !!!
Toute cette histoire ressemble à Une pure formalité.
Le film est visible sur dailymotion, il suffit de rechercher le titre. C’est mal, mais comme ce film a été très peu distribué en France, c’est un peu la seule solution.
Je l’ai vu par hasard à la télé italienne.
En France, il s’était fait massacrer par la critique au moment de sa sortie. Moi j’avais bien aimé voir Polanski en juge et Depardieu en homme revivant son crime, surtout connaissant l’histoire personnelle de Polanski…
M. Bilger,
Pendant 30 ans, on nous a servi les bons films produits par Polanski. On a fini par oublier cette histoire. Et d’un coup, quand elle revient, on a presque du mal à croire et à accepter. Vous avez tout remis à sa place.
Ce qui est dommage dans tout ça c’est, comme beaucoup l’ont dit, le temps pour que ça se passe. On ne peut pas croire que la justice américaine ne savait pas où il se trouvait. S’il est extradé, il sera jugé pour la forme, pour une question de rigueur technique.
Je ne sais pas quand la victime a retiré sa plainte, ni s’il y a eu des discussions entre eux. Mais ce que je trouve vraiment dommage, c’est que la justice américaine n’a pas fait ce qu’elle aurait dû faire il y a longtemps.
C’est du pareil au même, Jean-Dominique, ne touillez pas, c’est inutile …
Comme il faut foutre la paix maintenant à Battisti, il faut en faire de même pour Polanski. Je ne reviendrai pas sur les circonstances et les conditions qui ont motivé à cette époque Battisti, vous les avez très bien décrites et expliquées, cher Jean-Dominique … Pour Polanski, il en va de même voire pire des circonstances et conditions politiques -et personnelles- de sa vie. C’est à cette aune qu’il faut s’élever pour discuter sereinement de cela. Qui est sorti totalement indemne des ghettos nazis en Pologne où il fut enfermé enfant et y vit sa famille massacrée? Qui est sorti totalement indemne des persécutions staliniennes qui suivirent? Qui est sorti totalement indemne du massacre de son épouse enceinte de son enfant (les photos des corps ensanglantés dans cette villa californienne sont sur le Net, c’est moche à voir et plus triste encore qu’elles y soient mais c’est ainsi …)? Combien seraient devenus fous à sa place? auraient versé dans les pires crimes, itérant et réitérant jusqu’à ce qu’on l’arrête ou le tue ces scènes atroces de crimes gravées dans sa mémoire depuis son plus jeune âge? Roman Polanski s’en sort bien et c’est heureux, pour lui, pour tous, pour la dignité humaine … S’il a demandé pardon à cette jeune fille devenue femme qu’il a violentée, s’il a réparé auprès d’elle autant qu’il le pouvait le mal qu’il lui a fait, qui lui a demandé pardon à lui? qui réparera le mal qu’on lui a fait? C’est trop complexe à juger en vérité; je crois qu’il faut en rester là …
Aïssa.
@ Valérie et AO
Valérie merci pour votre remarque rigolote !
En effet j’ai les mêmes initiales que le président actuel , mais tout de même beaucoup d’autres divergences avec !
en fait le Dr et le fait de préciser que je suis médecin c’était juste un petit coucou particulier à M. Bilger que j’ai eu la chance de rencontrer, afin qu’il se souvienne de moi et surtout pour expliquer dès le départ que je ne suis ni juriste ni avocat ni magistrat et que je donne mon avis de simple citoyen sur un sujet spécialisé en démarquant ma différence de pensée !
Merci
A bientôt Valérie
@ Jean-Dominique
Je partage le reproche d’Aïssa à l’encontre du billet de Philippe.
Il est tout de même compliqué d’une part d’avoir sans cesse fustigé les soutiens dont a bénéficié C. Battisti, et de l’autre d’invoquer une justice qui devrait s’arrêter à temps pour R. Polanski.
Encore une fois s’il y a polémique c’est en raison des positions de nos ministres people qui n’ont rien à faire du droit, et qui « réagissent » dans le registre de l’émotionnel indigné.
Pour soustraire C. Battisti à la justice italienne une jurisprudence Mitterrand était invoquée par les célébrités du moment.
Pour dénoncer l’arrestation de R. Polanski est invoqué par nos politiques-people-VIP un statut d’artiste qui, selon eux, devrait suffire pour soustraire R. Polanski à la justice américaine.
Philippe n’a eu de cesse de dénoncer les premiers, alors que dans son billet il exprime une position médiane qui renvoie dos à dos les célébrités faisant valoir une justice d’exception en faveur des VIP, et les petits considérant qu’un même droit doit être le repère commun, et doit s’appliquer à tous.
Philippe a évidemment raison sur le fond « parce que la justice, c’est aussi de savoir sagement s’arrêter à temps. » En sa qualité d’avocat général il a su fait preuve de cet équilibre qui est la marque d’une justice acceptée parce qu’elle est équitable. Mais il ne peut pas avoir toutes les rigueurs et toutes les sévérités contre C. Battisti, et exprimer une forme de compassion pour ce qui arrive à R. Polanski.
Philippe doit garder le cap de l’équité.
« Mais ce que je trouve vraiment dommage, c’est que la justice américaine n’a pas fait ce qu’elle aurait dû faire il y a longtemps. »
Oui, jmarcio, c’est le mal des Empires…
BONJOUR
QUE CELUI QUI SE RECONNAIT DANS CE QU IL A ETE IL Y A 30 ANS LUI JETTE LA PREMIERE PIERRE.
POUR LE RESTE JE SUIS D ACCORD AVEC MONSIEUR BILGER ET AVEC MAITRE EOLAS.
C EST EN EFFET UN PROBLEME PHILOSOPHIQUE
DUVAL UZAN
Rédigé par: Dr N S | 30 septembre 2009 à 21:28
Cher confrère…
Chuuuuuuut.
« j’ai déjà écrit avec d’autres pseudos »
Il est plus digne – et surtout courageux – de s’en choisir un, une bonne fois pour toutes, et de s’y tenir, quelle que soit votre tête ou la couleur de vos chaussettes, qu’on ait l’impression d’identifier les personnes qui écrivent ajoute de la noblesse au débat. L’alternative est de se balader toujours masqué, et d’en changer en sus. Pas glorieux. Mais, bon, je ne vous cherche pas spécialement, je vous trouve un peu maladroit, c’est tout.
Tiens d’ailleurs, si j’y arrive, je vous inviterai à mon HdR. On a les médiocrités que l’on peut.
;o)
Sur le fond, votre argumentaire se tenait ; l’utilisation du boulanger est pertinente, celle des papys taulards, moins. Je suppose, j’ose espérer que si ceux-ci sont là, c’est pour une des deux raisons que j’évoquais à 18:29, là où dans cette affaire, nul de celles-là ne subsistent.
Cette différence est capitale.
AO
Véronique Raffeneau et Aïssa Lacheb-Boukachache,
Plusieurs assassinats ne sont pas tout à fait l’équivalent d’un viol sur mineur – même si un tel acte est d’une extrême gravité. Et vous savez mieux que moi que la prise en compte des circonstances permet de rendre la justice plus humaine. Polanski, ce n’est pas Battisti. Pour autant, j’ai été choqué par les propos de Bernard Kouchner et de Frédéric Mitterrand.
@Dr N.S.
« les Etats comme la France l’ayant protégé sont responsables de l’ancienneté des faits en empêchant pendant 30 ans la justice de faire son travail »
Vous vous fourvoyez cher Docteur, Roman Polanski est de nationalité française et polonaise, et la France comme tous les autres pays du reste, n’extrade jamais ses ressortissants.
Ah non, Véronique, je vous prends en flagrant délit de lecture tronquée. Ca me fait tout drôle de défendre la position de Philippe sur Battisti, mais j’en défends la cohérence et non le principe, sur lequel j’ai déjà dit que j’étais en désaccord.
Il me paraît que Philippe est constant : les camarillas d’intellos lui brisent l’intimité, qu’il s’agisse du corporatisme littéraire ou cinéphile. Battisti, il y a eu mort d’hommes, les victimes n’ont pas pardonné, cela mérite que la justice s’en mêle quelques années après. Polanski, c’est un acte vilain, à renvoyer à la perception que l’on avait de ce type d’actes à l’époque, personne n’est mort et il n’y a plus de victime, au sens moral et factuel du terme. D’un côté la justice italienne peut vouloir faire droit à la douleur toujours présente de victimes. De l’autre, la justice américaine ne donne plus droit qu’à elle-même, sans victime. Cette position de Philippe m’apparaît cohérente et, surtout, parfaitement déconnectée d’une quelconque complaisance à l’égard de la doxocratie artistique.
La question posée est : est-ce que le droit ne divorce pas de la justice lorsqu’il n’y a plus d’enjeux humains ? Je pense ne pas me tromper sur cet énoncé.
Aïssa, je suis parfaitement d’accord avec vous sur le fond des deux affaires mais pas sur la comparaison. Que répondez-vous aux enfants des victimes que Battisti est accusé d’avoir tué ? Cela mérite un autre traitement judiciaire que l’affaire Polanski où il n’y a plus de victime, vous ne trouvez pas ?
J’ai trouvé la position juridique de Philippe excessive au sujet de Battisti, parce qu’il persistait à méconnaître les conditions effroyables des années de plomb, de la justice italienne dans ce contexte pourri, du rôle épouvantable qu’a tenu Berlusconi à cette époque. Il n’empêche que, si les conditions d’une justice sereine était réunies en Italie, je serais favorable à un nouveau procès équitable pour Battisti, parce qu’il faut répondre à ceux qui ont perdu un père ou un mari. Le temps, dans ce cas, n’a pas supprimé la souffrance humaine.
Je vous renvoie à un autre exemple : celui de la réhabilitation de Seznec, devenue impossible malgré tous les éléments qui aujourd’hui permettent de douter sérieusement de la culpabilité de Seznec. Là encore, le droit a fonctionné en circuit fermé et, dans cet exemple, les juges ont saisi l’argument du temps passé pour refuser la révision, sans tenir compte des éléments factuels apportés en nombre par la famille Seznec. Déni de justice au nom du droit. Problématique complexe.
Vous dites : « Il aurait fallu au moins mesurer la complexité du problème avant de s’enflammer et montrer un peu de respect pour la légalité, pour avoir le droit ensuite d’en discuter l’esprit. »
Nos chers z’hommes (et femmes) politiques sont spécialistes en la matière : rappelez-vous le concert d’indignation après la soi-disant agression antisémite de cette jeune paumée dans le RER …..
Les politiques ont ceci en commun que les erreurs passées ne sont jamais assimilées et toujours reproduites. Place à l’émotion, jamais à la raison.
Désolant.
« Les artistes sont comme les autres, sortis de leur registre ils ne valent pas tripette. »
Rédigé par: oursivi | 30 septembre 2009 à 12:26
C’est un peu mon impression aussi !
« Le plus ridicule c’est que les indignations bruyantes ne font que desservir la cause qu’elles prétendent défendre.
Il y a une inquiétante déconnection des réalités chez les peoples et certains politiques. »
Rédigé par: Schnorchel | 30 septembre 2009 à 12:27
J’adhere !
Finalement, il me semble qu’une condamnation symbolique est indispensable, qui permettrait par la meme occasion a la justice Californienne de « sauver la face » vis-a-vis de l’intelligentsia francaise.
En aucun cas, il ne devrait etre incarcere 30 ans apres les faits si son terrible crime est du a un « egarement atroce » et qu’il n’a jamais recidive. Represente-t-il une menace pour la societe ? Est-il un dangereux predateur ?
Certains sont-ils assez ages parmi les commentateurs pour se rappeler de la notoriete du photographe Britannique David Hamilton qui appartient a la meme generation que le realisateur qui nous occupe ici.
Dans les annees 70, il adorait photographier dans un joli flou artistique des jeunes filles diaphanes (enfants) avec leurs longues chevelures dorees, leurs vetements plus ou moins transparents. A l’epoque, en France, c’etait du plus grand chic que de posseder ces posters et autres reproductions. Personne ne s’offusquait, meme pas moi !
Peut-etre RP devrait-il etre juge aussi en fonction de l’epoque a laquelle les faits se sont deroules…bien plus laxiste dans ce domaine.
Une bonne journee ensoleillee a tous.
Jean-Dominique, Battisti a toujours maintenu n’avoir jamais tué. Ce n’est pas parce qu’un tribunal a dit qu’il avait tué, qu’il a effectivement tué… La vérité judiciaire est une chose, la réalité des faits une autre. Souvent les deux coïncident mais souvent aussi elles divergent trop pour qu’on puisse accorder un tant soit peu crédit et considération à la première… Ainsi, voyez Seznec que vous citez.
Aïssa.
« La première version est la pire. Elle a été développée notamment par deux ministres Bernard Kouchner et surtout Frédéric Mitterrand. »
Plus un ex-ministre de la culture et de l’éducation: Jack Lang à l’occasion d’une interview qui portait sur sa candidature ou non candidature à un poste ministériel franco-allemand.
« Derrière ces pétitions vagues et indignées pointe l’idée dangereuse que l’art devrait bénéficier d’un statut particulier. On récuse la justice de classe mais on nous propose une justice de célébrité. »
J’ai le souvenir du passage chez Bernard Pivot d’un auteur français élevé en Indochine par une nourrice dont il aurait bénéficié des bons services pour s’endormir jusqu’à un âge relativement avancé, lesquels bons services justifieraient pour nous une qualification pénale pour pédophilie, mais desquels il gardait apparemment un très bon souvenir et qui lui avaient servir d’exemple justificatif de certaines pratiques pudiquement attribuées en ce temps là aux seuls grecs et réputées sans conséquences s’agissant, précisément, de l’artiste ou encore des auteurs! Son nom m’échappe et je ne voudrais pas porter le discrédit sur un autre auteur en me trompant, mais ça me reviendra. J’avais pour ma part été également choquée par la sophistique développée dans une inqualifiable atmosphère d’hypocrisie.
« Aïssa, je suis parfaitement d’accord avec vous sur le fond des deux affaires mais pas sur la comparaison. Que répondez-vous aux enfants des victimes que Battisti est accusé d’avoir tué ? Cela mérite un autre traitement judiciaire que l’affaire Polanski où il n’y a plus de victime, vous ne trouvez pas ? »
JDR aussi le post de LD, oui, arguments chargés d’évidence.
« Jean-Dominique, Battisti a toujours maintenu n’avoir jamais tué. »
Aissa,
Le type qui a tué la pauvre « joggeuse » en forêt longtemps aussi et des centaines d’autres dans son cas, tel celui de cette femme présenté à FEAccusé dimanche dernier, qui rata le meurtre de son premier mari mais réussi celui du second et qui malgré les mégatonnes d’évidences clame son innocence… percluse dans sa psyché d’assassin.
Concernant l’éventuelle culpabilité de CBattisti, je n’ai aucune preuve, ni même d’intime conviction – quoique ai lu des témoignages plutôt accablants à son endroit – mais un procès permettrait aux extérieurs, cad nous, d’en savoir plus. Maintenant je puis comprendre qu’il ait préféré fuir celui-là, qu’il soit coupable ou non, surtout dans l’Italie de « Farça Italia ». Ses allégations de non-culpabilité sont peut-être plus que tel, mais elle ne peuvent jamais, Au Grand Jamais, être seules un argument.
Les contre exemples le ridiculisant sont légions. Un procès s’intéresserait aux faits, aux seuls faits, avec je l’espère, une présomption d’innocence.
AO
Fort belle analyse, cher Philippe…
@Véronique (18:53)
Les opinions diverses et variables sur cet événement sont toutes légitimes – sauf les expressions de vindicte sans mesure et outrancières, malheureusement habituelles dans ce genre d’affaires de moeurs – mais il doit effectivement y avoir accord sur le manque de décence des soutiens sans réserve apportés à M. Polanski par nos deux ministres et quelques représentants de la classe politique ou médiatique.
C’est bien pénible d’entendre la posture moralisante de F. Mitterrand à propos de « l’Amérique qui fait peur », les assurances de M. Kouchner que l’exécutif porte le plus fort intérêt au dossier, ainsi que ses critiques sur « les conditions de l’arrestation », pour ne pas parler des leçons sentencieuses prodiguées par d’autres personnages publics (BHL alléguait à tort et à travers « l’autorité de la chose jugée » dans le cas Battisti, et maintenant il se plaît à enseigner des banalités philosophiques sur la justification de la prescription).
A la limite, les déclarations hâtives en faveur du réalisateur se comprennent mieux lorsqu’elles proviennent de professionnels du cinéma, qui se sentent redevables de solidarité envers le confrère respecté, l’homme côtoyé sur les plateaux, voire l’ami. L’empathie explique cette attitude. Fallait-il cependant noircir autant les protagonistes américains de l’action judiciaire, forcément ivres de vengeance et avides de publicité, ainsi que la victime, accusée inévitablement d’être portée sur la bagatelle et d’être elle-même responsable de son sort. Même l’invocation des paroles de cette femme, à dessein de servir la cause du prévenu, est hypocrite: le « pardon » supposément accordé par la victime correspond avant tout à un désir de sa part de clore l’affaire afin de retrouver l’anonymat.
La teneur et l’opportunité de toutes ces proclamations malvenues interrogent, quels que peuvent être ses propres questionnements sur la ténacité d’une justice qui montre l’acharnement du capitaine Achab poursuivant sa cible. Et encore, il ne nous appartient pas de sonder les motivations de la justice américaine, peut-être que sa main a été rendue inexorable du fait de la fuite du prévenu plutôt que par la gravité de ses torts passés.
(ne seriez-vous pas la célèbre « Véronique » de chez Eolas, puis-je me permettre de demander ?)
J’ignorais le fait que ce réalisateur franco-polonais avait été l’objet d’une plainte pour pédophilie en 1977, époque à laquelle j’étais davantage passionnée par le cinéma japonais, et s’agissant de films hors du commun, notamment par l’Empire des sens (愛のコリーダ, Ai no corrida, littéralement « La Corrida de l’amour ») vu lors de sa sortie en 1976 dans les salles japonaises où il avait provoqué un vrai scandale, et dont les scènes à caractère par trop pornographique y avaient été floutées ; ce film faisait l’objet de discussions passionnées avec une amie philosophe avec laquelle j’avais travaillé en binôme, et vis-à-vis de laquelle je cherchais à défendre la culture japonaise, mais qui elle l’avait vu en France en version non censurée, et j’étais assez loin de ce qui pouvait se passer aux USA.
Rappelons accessoirement qu’il s’agit avec l’Empire des sens d’une oeuvre dont le titre français est emprunté à ‘l’Empire de signes’ de Roland Barthes, ce qui lui donne une dimension qui n’est pas dans l’original japonais; Roland Barthes a publié en effet cet ouvrage après un relativement court séjour au Japon, séjour dans le laps de temps duquel il semblerait qu’il ait été essentiellement occupé des acteurs de Kabuki spécialisés dans les rôles féminins, sur scène mais aussi beaucoup, hors scène ; et lequel film ‘interroge les limites de l’érotisme’ dans une dimension qui n’est pas précisément celle du signe.
Ceci étant, la nouvelle de cette affaire éclaire pour moi d’un jour nouveau un film de Polanski, qui se situe lui aussi, phénomène d’époque? dans une perspective de NO LIMIT, et qui m’avait mise relativement mal à l’aise, du fait probablement que je ne savais pas encore véritablement prendre suffisamment de distance avec l’image choc, cette distance qui précisément autorise notamment l’analyse objective. Il s’agit de ‘Rosemary’s Baby’ dans lequel de nos jours, je verrais beaucoup plus qu’un film d’horreur satanique, à savoir un film sur le non dit de l’inceste et les stigmates pédophiles.
Le rôle principal y était tenu par Mia Farrow (de son patronyme Maria de Lourdes Villiers-Farrow, qui pour un film satanique sans doute s’imposait), et sur laquelle j’ai bizarrement reporté tout le malaise engendré par le film, ce que je m’explique également de nos jours par le fait qu’elle devait être dans une sorte de spirale infernale qui transparaît non maîtrisée et donc sans possibilité de sublimation, spirale qui manifestement est ce qui l’a conduite à l’âshram de Rishikesh qui aurait motivé la chanson de Lennon ‘Sexy Sadie’. Mais, ce qui interpelle encore, c’est que la pédophilie est au coeur du divorce de l’actrice d’avec Woody Allen, et d’une façon assez curieuse, si l’on considère les choses ainsi que les présente Wikipédia : « Le couple se sépare lorsque l’actrice découvre une relation sexuelle entre Woody Allen et Soon-Yi, la petite fille que Previn et elle avaient adoptée vers 1978. Au cours de la bataille juridique qui s’ensuit pour la garde de leurs trois enfants, Farrow dépose une plainte contre Allen pour avoir abusé de leur fille Dylan alors âgée de sept ans. Allen rejette énergiquement ces accusations. Un médecin mandaté par la justice conclut que Dylan « ou bien avait inventé l’histoire sous l’emprise du stress de vivre une situation explosive et insalubre ou bien que sa mère la lui avait implanté dans l’esprit. » [« either invented the story under the stress of living in a volatile and unhealthy home or that it was planted in her mind by her mother »].
Donc, pour moi, comme ça, a priori, il semble qu’il pourrait y avoir davantage en jeu qu’une simple ‘vieille affaire’ de 32ans mise au frigo pour la ressortir au besoin et qui mettrait à mal sur la scène publique une célébrité que derechef des personnalités se mobilisent pour défendre, mais quelque chose qu’il pourrait en effet être intéressant d’interroger à travers un épisode judiciaire, quand bien même la victime de ces faits là, paraît souhaiter ne plus vouloir s’y retrouver à nouveau brusquement confrontée dans le cadre d’une sorte de nouvelle victimisation secondaire.
Le propre de l’artiste en effet, n’est-il pas de nous présenter, par exemple, un négatif de notre société, jusques et y compris parfois, et c’est en cela aussi qu’il est quelque part ‘maudit’ et mérite dès lors peut-être davantage notre compassion (=/= notre absolution) dans une vie privée trop intimement imbriquée dans les problèmes traités. Toutefois, davantage que la vie privée elle-même, c’est sa dimension cinématographique à une époque donnée qui, je pense, devrait, avec du recul, nous interpeller. C’est pourquoi, l’important n’est pas que le bras vengeur de la Justice s’allonge sur 32 ans pour saisir au collet l’auteur des faits et le faire condamner, mais que ce dernier s’en explique avec la même sincérité qu’il mettrait à les dérouler dans un scénario, parce qu’il y aurait là, peut-être, et la vérité de l’homme et la vérité, universelle, de l’Art.
Chère Catherine,
« …mais que ce dernier s’en explique avec la même sincérité qu’il mettrait à les dérouler dans un scénario, parce qu’il y aurait là, peut-être, et la vérité de l’homme et la vérité, universelle, de l’Art. »
C’est vrai mais… je vois dans ce billet quelque similitude avec un autre billet récent sur Kennedy, où M. Bilger a rappelé qu’il ne s’est jamais vraiment expliqué sur les événements de 69. Le mot utilisé par PB a été « lâcheté ». Et pourtant, ce même Kennedy semble avoir fait beaucoup de bonnes choses en tant que sénateur.
Eh bien, pour Polanski, j’ai un sentiment similaire. Il a maintenant l’opportunité de s’expliquer vis-à-vis de la justice et de la victime. En l’honneur de toute sa contribution à l’art, j’aurais aimé que cette explication vienne spontanément et non pas au forceps. Ca aurait été plus noble de sa part. Ce n’est même plus une question de condamnation pénale – ce serait, à mon avis, ridicule maintenant.
jmarcio
@Catherine Jacob,
« J’ignorais le fait que ce réalisateur franco-polonais avait été l’objet d’une plainte pour pédophilie en 1977 »
Il ne s’agit pas exactement de pédophilie, mais d’une qualification de viol, qui à la suite d’un accord passé avec l’accusation et au plaider coupable de Roman Polanski, a été requalifié en abus sexuel sur mineur, ce qui même en Californie, constitue un délit et non pas un crime (4 ans de prison maximum dixit Eolas selon l’article 261.5 du code pénal de l’Etat de Californie).
A propos des aberrations de la justice américaine, je laisse à chacun le soin de méditer cette information glanée sur le site Slate.fr du 25 septembre dernier:
« Les mœurs des citoyens américains restent passées au crible d’un ordre moral d’une sévérité toute puritaine. Wendy Whitaker, une citoyenne américaine poursuivie et condamnée pour une fellation en a fait les frais, raconte le site du magazine «The Economist».
La cour suprême des États-Unis n’a définitivement renoncé à la pénalisation de la sodomie qu’en 2003. La loi entend par sodomie, toute pratique sexuelle non reproductive, y compris au sein du couple hétérosexuel. La fellation relève donc du délit de sodomie, mais la justice a évolué depuis 1998 afin de la rendre possible sans poursuites. Mais la loi n’étant pas rétroactive, Wendy reste fichée.
A bientôt 30 ans, elle porte encore le stigmate de délinquante sexuelle pour avoir été surprise, à l’âge de 17 ans, en train de faire une fellation. Son partenaire devait fêter ses 16 ans trois semaines plus tard et était considéré sexuellement comme mineur. Ce détail a fait de la lycéenne une délinquante condamnée à 5 ans de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Elle restera fichée à vie sur le registre des délinquants sexuels de l’État de Géorgie. Ce fichier est accessible sur le net et chaque citoyen peut localiser les personnes condamnées habitant dans son voisinage.
Les «délinquants sexuels» sont obligés de pointer tous les ans auprès des autorités, et n’ont pas le droit de vivre ou de travailler à moins de 300 mètres d’un lieu public fréquenté par des enfants. Wendy a été par exemple contrainte de quitter sa paroisse, son mari a perdu son emploi. Cette situation invivable a conduit la jeune femme à déménager quelque temps chez sa mère cet été, en oubliant d’en informer les forces de l’ordre.
La police a alors lancé un mandat d’arrêt à son encontre, et l’a interpellée le 24 août, rapporte le site «Bug Brother». La femme n’a pas été prudente: elle avait déjà fait plus d’une année de prison en 2006 pour avoir oublié de pointer. Faute de pouvoir s’acquitter de 10 000 dollars de caution qu’elle ne peut pas payer, elle reste en cellule et risque entre 10 et 30 ans de prison. »
Quelle merveilleuse justice !
Pour abonder dans votre sens, Ludovic, je signale aussi cette affaire :
« Pour avoir pris des clichés de leurs enfants sortant du bain, des parents américains ont été traînés en justice. Ils portent plainte à leur tour ».
http://fr.news.yahoo.com/80/20090930/twl-il-photographie-ses-enfants-on-le-ju-554568f_2.html
Ceci étant dit, attention à ne pas donner trop de leçons aux autres nations. En creusant bien, nous pourrions trouver quelques cas ubuesques ici aussi, en France.
Et, comme disait Me Thierry Lévy, que j’ai peut-être injustement critiqué en son temps, il faut savoir balayer devant sa porte.
Polanski ou pas, il risque gros aux USA … Pour trois hamburgers volé, c’est perpétuité dans certains Etats au nom de la loi dite des trois fois et perpet’ là-bas c’est vraiment perpet’, tu crèves en prison, pas de rédemption … Il a plaidé coupable plus trente ans de fuite, mettons trente ans alors et à 76 ans, le pauvre Roman bernique pour continuer à vivre et tourner … Les Etats-Unis donnent des leçons d’humanité et de Droit au monde -même à la Chine, un comble!- mais faut voir leur cirque judiciaire, leur immondice pénitentiaire!… Si encore c’était efficace mais c’est les pires crimes qui sont toujours commis là-bas, les taux de récidive qui explosent, une criminalité des plus constante, tenace et perspicace qui soit, personne de ceux-là en leurs délits et leurs crimes qu’on veut éradiquer qui n’en a rien à foutre de la peine de mort, des peines hallucinantes et disproportionnées d’enfermement, des prisons des plus sordides au monde … On se massacre et se viole et se vole et j’en passe au quotidien en pleine ville et campagne à tour de bras là-bas et un système judiciaire et pénitentiaire dont la seule ambition est d’être aussi sordide que ceux qu’il a à juger … Je passe sur le gouvernement de la Suisse qui après avoir baissé sa culotte face à un procureur américain dans l’affaire UBS (les banques et les comptes secrets des ressortissants américains) veut en rajouter dans la soumission et l’obséquiosité faisant honte au monde à tout son peuple … Nicolas Sarkozy veut nous mener à une justice à l’américaine, on le sait, il est fasciné par elle. Que va-t-il faire pour Polanski, citoyen français? Le laisser expédier à Sing-Sing au nom de cet amour aveugle pour une justice pénale carrément débile … Ca devient intéressant tiens tiens … Obama n’aimant pas notre Président et cet amour inconsidéré qu’il a pour une Amérique si injuste et moche que lui-même honnit, qu’il y ait un piège là ne m’étonnerait pas. Sarko va-t-il l’ouvrir ou louer encore les procureurs indépendants de la justice américaine et ses systèmes plus qu’étranges et singuliers?…
Aïssa.
J’ajoute que l’assassinat de Marie-Christine Hodeau relance, une nouvelle fois, la polémique sur la récidive, et la surveillance des délinquants sexuels. Je vais faire plaisir à Véronique en disant qu’il ne faut sans doute plus de nouvelles lois, mais des mesures concrètes sur le terrain. J’apprends notamment que 17 départements n’ont aucun médecins pour accompagner ces délinquants après leur sortie de prison.
Ceci seulement pour illustrer la nécessité que nous avons de régler nos propres problèmes avant de chapitrer les autres.
@ Jean-Dominique
Des poursuites, un procès, une éventuelle condamnation ne sont pas que le problème des victimes.
La ou les victimes, celles qui ont pardonné et/ou celles qui n’ont pas pardonné, ne sont qu’une partie dans une procédure. Comme l’est l’accusé et comme l’est la société représentée par le ministère public. Un procès juge avant toute autre considération des actes et un accusé. Le procès condamne d’abord pour réparer un dommage à la Cité.
Comparer le délit reproché à R. Polanski et le crime reproché à B. Battisti en les évaluant avec le critère du dommage causé à leur victime respective n’a simplement pas de sens. La société italienne pour l’un, la société américaine pour l’autre, avant les victimes, ont leur mot à dire par l’intermédiaire de leur justice.
« J’ai fait allusion au double discours facile de l’immunité artistique ou de la répression brute. » (billet PB)
Ce qui est en cause dans le billet de PB est son étrange idée de renvoyer dos à dos les indignations des politiques et les réactions hostiles dans le débat public. Ces réactions ne sont pas dirigées contre R. Polanski. Elles sont dirigées contre l’outrance et la désinvolture mélangées des indignations ministérielles faisant valoir un statut à part pour les célébrités.
@ Laurent
Mais qui dit que R. Polanski est égal à C. Battisti ?
Quand PB fustige Fred Vargas soutenant C. Battisti avec au fond les mêmes arguments que nos politiques : le temps qui a passé, un statut d’écrivain, une époque où somme toute, s’engager dans la lutte armée était dans un certain ordre des choses, une justice italienne implacable et primaire, etc. Philippe devrait, selon moi, fustiger nos Mitterrand, Kouchner, Paillé, Lefebvre avec la même sévérité.
@ Olivier
Je partage votre vision des choses. Le scandale de cette affaire n’est pas R. Polanski, mais les soutiens institutionnels et politiques de premier plan et irresponsables dont il bénéficie.
Ce sont pour R. Polanski, au fond, des handicaps.
Euh… oui, oui… c’est bien moi qui écris avec mon prénom Véronique chez Eolas.
J’y apprends énormément.
Il semble, tout de même, dans ce pays, beaucoup plus « in » d’être pédophile si on est cinéaste que si on est par exemple prêtre catholique… non ?
Les pétitions de ces gens sont tout simplement à vomir.
« Il y a l’Amérique qui fait peur… » disait le bouffon di Ministère de la Kultûr. Et la Thaïlande elle fait quoi ?
@Laurent Dingli,
J’ai également lu cette information, j’hésitais d’ailleurs à publier ici l’une ou l’autre, grâce à vous, les deux s’y trouvent, merci à vous. Je ne juge pas les autres nations, mais lorsque des décisions de justice confinent au paroxysme de l’absurde, il faut le souligner. Les Américains sont champions en la matière, et ils ne sont pas les derniers à donner des leçons de démocratie au monde entier.
@Erig le Brun et Bruno,
Votre humour douteux frise l’abjection, il faut dire que dans la calomnie envers F. Mitterrand, notre hôte vous ouvre la porte. C’est le seul point que je n’ai pas apprécié dans son billet. Certes, F.M. a perdu une occasion de se taire, mais les allusions déplacées à sa sexualité, et l’homophobie qui en découle me dérangent.
Il a eu recours à des relations tarifées et pas seulement en Thaïlande, mais il ne s’agissait pas de mineurs. Bien sûr se payer des prostituées en France c’est banal, mais un homo qui rétribue des gigolos ça choque.
Je vous signale qu’il n’est nul besoin de partir à l’étranger pour trouver des gigolos, il y en a des centaines à Paris et des milliers en France.
Ce qui me désole en la matière, c’est l’hypocrisie de notre législation, la prostitution (qu’elle soit masculine ou féminine peu importe) est tolérée, les prostitué(e)s sont d’ailleurs censé(e)s déclarer leurs revenus au fisc et sont imposés (l’Etat est donc coupable de proxénétisme), mais le racolage est un délit comme l’incitation à la prostitution (en clair faire une offre). Alors ce genre de morale grotesque je m’en passe.
Combien de nazis criminels de guerre ou contre l’Humanité réfugiés et accueillis après 1945 aux USA … C’est à croire que les mandats d’arrêts internationaux américains seraient supérieurs à ceux de quiconque. Ainsi John Demjanjuk … C’est vrai que l’Allemagne n’est pas un Etat de Droit pour que les USA fassent les sourds à leur demande comme ils l’ont fait durant plus de soixante ans … C’est une fois qu’il a bien vécu, bien rendu je ne saurais quels services à ce pays, qu’ils se décident enfin, en 2002 à le déchoir de sa nationalité américaine alors à lui ainsi que d’autres tels offerte sans difficulté et en 2005 à décider -je dis bien décider- qu’il était extradable. Depuis, les Allemands ont réussi à le récupérer, enfin un corps grabataire plutôt, une fin de vie qui ne coûtait plus rien aux Américains de l’expédier et faire Droit enfin au Droit allemand …
Cependant ils ont combattu ainsi que d’autre le nazisme. Ils ont accueilli avant, pendant et après la guerre aussi d’innombrables réfugiés Juifs ou autres. Von Braun créateur des V1 et V2 -dont Hergé s’est inspiré, tiens, pour dessiner sa fusée dans deux autres albums; qu’on regarde, c’est ni plus ni moins qu’un V2 à la ligne-, Von Braun donc dans le même navire pour New-York et la liberté américaine que Elie Wiesel et juste auparavant Einstein … Il n’y a rien à y comprendre et c’est parce qu’il n’y a rien à y comprendre qu’il faut que nous soyons, nous européens, fermes, logiques et compréhensibles.
Comment synthétiser tout cela, formuler des jugements péremptoires et définitifs? Tout ce qui touche aux USA relève des passions et des contradictions, on s’y perd … Mais ce n’est pas une raison pour être subjugué, béat d’admiration devant le meilleur, tenant pour secondaire voire rien le pire … Ils ne détiennent aucune vérité davantage que les autres et puisqu’on devrait rendre des comptes quant à Polanski, qu’ils rendent alors et d’abord des comptes quant à Demjanjuk! Suffit les caniches européens!
Aïssa.
« Il me semble qu’en effet – je l’écris sans être péremptoire – le légal n’est pas forcément légitime en toutes circonstances et que l’Etat de droit, à se vouloir détaché du contexte et de la vie, gagne en dureté certes mais perd en validité. »
Si le légal n’est pas légitime, quelle est la légitimité du juge dont le rôle est d’appliquer la loi ?
Qui apprécierait les « circonstances » dans lesquelles le légal est légitime ou pas ? Le juge ? A priori non puisqu’il ne serait légitime que dans certaines circonstances.
Si la loi aboutit à un résultat moralement inacceptable (ça se discute ici), c’est le travail du législateur d’y remédier, pas celui du juge.
@ LUDOVIC
Calomnie ou médisance ? De la part de PB ?
Une banale histoire de moeurs qui mêle fric, célébrité et sexe est devenue le miroir d’une réalité bien pire : celle de la politique française qui décide de l’issue d’un procès judiciaire. Avant un naturel confondant la bande d’humanistes ( Kouchner, Lang, Mitterrand ) s’est proposé de mettre à bas la justice américaine par un coup de fil à Hillary Clinton, Sécrétaire d’Etat. Un travers bien français.
@Mike,
Vous avez raison « médisance » est plus approprié.
Je suis désolé de contredire la majorité d’entre vous et, bien que ne les appréciant pas particulièrement, je me sens, une fois n’étant pas coutume, en osmose avec les déclarations de MM. Mitterrand et Kouchner.
Sans vouloir défendre outre mesure Roman Polanski, ce dernier s’est expliqué, devant les caméras françaises, à l’époque, de cet épisode de sa vie, où d’ailleurs il n’a pas nié que les très jeunes femmes l’attiraient mais réfuté l’accusation de viol. Répétons-le encore, Roman Polanski n’est ni un violeur ni un pédophile. Pas plus qu’un auteur magnifique mais considéré comme sulfureux en raison de sa philopédie (terme qu’il inventa), Gabriel Matzneff.
On pourra donc épiloguer à l’infini sur leurs cas respectifs sans jamais nous mettre en harmonie.
Ce qui m’interroge dans cette affaire est tout d’abord les motivations des Suisses qui, de mon point de vue, lui ont tendu un traquenard pour complaire aux intérêts bancaires, car il ne faut pas oublier que Polanski possède, à son nom, un chalet à Gstaad où il se rendait depuis longtemps sans être inquiété et d’autre part la validité du plaider-coupable pour une justice sereine.
Si cette aberration n’existait pas aux USA, y aurait-il aujourd’hui une affaire Polanski ?
Et on voudrait qu’il en fût ainsi en France !
Deux remarques. 1) Ce qui a été diffusé de l’intervention de Frédéric Mitterrand est révélateur de l’antiaméricanisme primaire qui caractérise l’intelligentsia française, et donc son ministre de la Culture. Même s’il désapprouvait l’épisode Polanski, il n’avait pas à manifester ce racisme antiaméricain, transformant un problème individuel en dénonciation collective. 2) Il est évident que les Français, et notamment leurs responsables politiques, sont de plus en plus étrangers à l’idée de Droit et aux règles juridiques, et à ce que cela peut représenter pour assurer la stabilité et la pérennité du lien social… On n’a pas assez remarqué à quel point les récentes variations gouvernementales sur les tests ADN – quelle que soit l’opinion sur le fond – révélaient d’esprit a-juridique et de méconnaissance et de mépris pour la notion juridique de « loi ».
Mes respects Monsieur l’avocat général, après une interruption de presque deux ans de commentaires sur ce blog pour des raisons « pro » me revoilà.
_________________________________
Pour donner mon avis sur l’affaire qui concerne ce billet.
Je ne connais rien à la justice des Etats-Unis, mais Roman Polanski dont j’ai admiré certains films doit avoir le courage d’affronter celle-ci. En tant que citoyen lambda et gratuitement, sans fondement donc bêtement et en faisant référence à ce qui a été écrit et dit sur l’accusation, j’écrirais qu’il doit quand même avoir pas mal de choses à se reprocher et la fuite de son pays d’origine constitue à mes yeux un aveu. J’ai du mal à croire qu’il craigne d’avoir face à lui une justice arbitraire. Il serait d’ailleurs difficile pour la justice de la Californie de donner dans l’arbitraire vu la médiatisation, au moins européenne, de l’événement.
Maintenant, la mort tragique de sa femme Sharon Tate peut avoir perturbé sa « libido » et lui valoir des circonstances atténuantes s’il était reconnu coupable des faits qui le concernent.
Mais ne crions pas « Haro sur le baudet » et faisons confiance aux justices concernées ainsi qu’aux sens de la responsabilité – et de l’honneur aussi – de Roman Polanski.
Une question que je me pose : « Comment a-t-on pu donner la nationalité française à Roman Polanski alors que la présomption de viol sur une ado était de notoriété publique ? » N’est on pas un peu complice quelque part ?
@ Ludovic
On ne peut pas, comme le fait F.Mitterrand, profiter dans une campagne de promotion pour le coup réellement abjecte (celle qu’il conduisit pour la sortie de son « ouvrage ») de l’ambiguïté des termes, de l’appétence d’un certain lectorat pour le glauque et les remugles d’entre-draps et s’étonner ensuite de se le voir reprocher.
C’est lui-même (relisez-le) qui qualifie ses prestataires de « gosses ».
Par ailleurs, il n’est pas question d’homophobie là-dedans, le même aurait pris son plaisir avec des petites filles thaïlandaises dans un rapport de domination économique similaire que le dégoût que cela m’inspire serait le même.
Le tourisme sexuel est un tourisme de porc, point-barre.
S’attaquer à un gay devient systématiquement de l’homophobie, s’attaquer à un noir du racisme, à un juif de l’antisémitisme… Assumez-vous plus tranquillement cher Ludo.
Ludovic
Le passage introductif sur Frédéric Mitterrand est venimeux, il est vrai.
Mais l’hypocrisie serait de cacher le dégoût envers l’accumulation de pratiques pourtant tolérées comme
– se moquer de l’individu en devenir: faire joujou avec son élastique à 40 ans avec une jeunette aux USA ou avec des jeunots en Thaïlande, c’est pathétique.
– l’utilisation du passage de frontières pour ne pas être soumis à la morale ou la justice environnante. Un passeport n’est pas fait pour ça.
– l’usage de moyens (substances « relaxantes » ou bien corruption par l’argent) pour arriver à une fin de consommation sexuelle. L’alcool n’est pas fait pour ça, non plus. Ni l’argent.
Autant je ne veux pas savoir l’orientation sexuelle du prof à qui le service public confiera ma fille en 6ème, autant je réprouve un fils à tonton qui se drape publiquement (avec talent ?) de la volupté avec laquelle il « consomme » des éphèbes en Thaïlande, puis se scandalise qu’un artiste soit inquiété pour des faits avérés devant la justice américaine qu’il a trompée en fuyant sous caution.
Y voir de l’homophobie est très réducteur et, pour tout dire, plutôt nul.
Les moeurs élastiques des artistes, comme dans le couple Cantat-Trintignant, cela peut finir mal. Il suffit de regarder le passé sentimental « show-biz » des deux intervenants. C’est compliqué la vie d’artiste… moi je suis pour l’art dans la contrainte.
Mais ce qui compte à la fin, et pour tout le monde, c’est le code pénal. Polanski aurait dû écouter Léo Ferré à Bobino en 1969 (cf lien).
Au passage, je remarque comment les mêmes commentateurs se moquent de la sévérité de la justice américaine envers un fuyard qui a trahi sa confiance, et condamnent en même temps l’usage excessif de la détention provisoire en France…
Mais qu’en France on vérifie le trou de balle du chef d’un journal de gauche parce qu’un commentaire malheureux sur son passé judiciaire a vexé un important entrepreneur… c’est la procédure, ça.
Ils n’y connaissent rien, ces amerloques, aux libertés…
@Bernard longtemps absent
« Une question que je me pose : « Comment a-t-on pu donner la nationalité française à Roman Polanski alors que la présomption de viol sur une ado était de notoriété publique ? » N’est on pas un peu complice quelque part ? »
Effet peut-être d’une traditionnelle habitude d’immixtion?
= Je connais un tel qui connaît un tel qui doit un service à un tel qui m’a rendu service à moi-même et hop, l’affaire est dans le sac. Et, s’il arrive qu’on ait eu tort de s’entremettre, on pourra toujours plaider la culpabilité d’un(e) stagiaire qui n’est par ailleurs plus dans le service depuis longtemps au point qu’il sera trop compliqué techniquement de savoir comment il ou elle s’y est pris(e) pour pirater les codes d’accès aux dossiers qui n’étaient pas de sa compétence. Hors donc, élémentaire mon cher Watson et si français…!
@ Ludovic,
Je crois moi aussi que l’on peut s’interroger sur certaines incohérences de Frédéric Mitterrand sans être pour autant homophobe.
@ Véronique Raffeneau,
Je ne crois pas que Philippe Bilger ait employé les mêmes arguments que « les politiques », mais il vous répondra sans doute lui-même.
Pour la récidive, plutôt que de nous opposer immanquablement en deux camps bien retranchés (partisans d’un renforcement de la loi, partisans d’une augmentation de moyens), pourquoi ne pas lancer des états généraux avec tous les intervenants du monde politique, médical et judiciaire. Cette question de société essentielle mériterait une telle réflexion collective, et cela nous changerait des petites polémiques ou des mesures prises dans l’urgence. Je trouve que l’attitude d’Hortefeux consistant à se défausser sur les JAP n’est pas très courageuse.
@Alex paulista
« le passé sentimental ‘show-biz’ »
C’est également là où le bât blesse considérablement à mon sens. Ce milieu paraît en effet fonctionner de telle façon qu’on se voit désormais contraint de le préciser, lorsqu’on ne doit une brillante carrière, ou de nos jours tout simplement un travail, qu’à son seul talent. Par ex. : ‘J’ai (il ou elle a) réussi sans ‘coucher’ – ou sans compromission de quelque ordre que ce soit -‘ Et a contrario, apparaît naïf qui lève timidement le doigt pour poser la question du harcèlement sexuel au travail qui peut aussi se présenter sous les espèces du simple harcèlement moral. Pourquoi? Mais tout simplement vous dira-t-on, parce que « c’est comme cela que ça marche ». Le milieu artistique où, pour ce qui se passe hors concours, les engagements se font au simple feeling relativement à cela qui ‘plaît sans concept’ via une traduction du jugement de goût kantien qui le pense ‘sans justification quelconque’, a en effet la réputation d’accréditer spontanément le droit de cuissage du seul fait de ‘la nature de la sensibilité artistique si fragile’ et qui ressent les choses de façon nécessairement disproportionnée – ex. le caprice de star qui, tant chez les hommes que chez le femmes, fonctionne sur le modèle du caprice de la femme enceinte, sans, en revanche, se limiter à quelques mois vu que l’accouchement de l’oeuvre se doit d’être permanent-.
Vous connaissez beaucoup de milieux où l’on s’appelle spontanément ‘chéri(e)’ et où la façon de dire ‘bonjour’ passe obligatoirement par une embrassade vu que la simulation d’une bonne ambiance est de règle pour le bon fonctionnement de la troupe, en même temps qu’un bon exercice? Exit le ‘complexe du bureau’. Vous êtes encore petit(e) et voulez obtenir quoique ce soit, un travail, un rôle, qu’on nuise à quelqu’un à votre bénéfice, une seule voie: la voie royale et express du canapé. Attention, trop moches s’abstenir. Quoique…, si l’on en croit l’un des protagonistes de l »Empire des sens’ précédemment évoqué, toutes les expériences ont manifestement leur intérêt!
Et du show-biz au show politique, il n’y a souvent qu’un Ce_gay_là…!
La récidive a encore tué.
Cette situation intolérable nous renvoie évidement au rôle des magistrats. Le ressenti de la population est en train d’atteindre son paroxysme, aucun progrès, pour la récidive, pour les conditions pénitentiaires, pour la détention préventive, désolé mais trop c’est trop, il est grand temps de « mettre la crosse en l’air ». Sans la révolte de la magistrature, les politiques ne bougeront jamais. Le moment est venu, choisir d’être des citoyens au service de la nation, ou continuer à être des féaux soumis et de là, se retrouver complices de toutes les abominations commises au non du droit au détriment de la société.
« Il n’y a rien à y comprendre et c’est parce qu’il n’y a rien à y comprendre qu’il faut que nous soyons, nous européens, fermes, logiques et compréhensibles. »
Aïssa,
Tout y est au contraire on ne peut plus compréhensible. Les Américains ont – suffisamment y ont laissé la peau pour que, paradoxale popularité de Lindbergh comprise, on en soit assuré – eu un comportement d’une clarté quasi cristalline quant au nazisme.
Il y a certes bien à redire quant au racisme latent des états du Sud, mais dans la guerre confédérale, c’est le Nord qui a gagné et a imposé sa vision universaliste – et impérialiste – à l’ensemble ; cet ensemble sécrète-t-il même des Timothy McVeigh, il est quand même un Etat plus vivable que 90% du reste de la planète (la Chine et son extrême violence d’Etat, l’Inde et ses castes qui foule au pied tout universalisme, ne parlons pas de l’Afrique, noire et du nord qui font pouffer toute personne normalement cérébrée, quant à la la Russie et ses ex satellites , ahahaha…).
Alors comprendre les accueils temporellement proches de Von Braun d’Einstein et de millions de simples migrants, rien de bien abscons là-dessous.
Comme Einstein, WVB était un génie précieux avec des décennies d’avance sur ses confrères, et comme Einstein, même si ce dernier n’a directement travaillé sur des armes, ce qui fait un distinguo notable, je vous l’accorde, il était un savant que l’accouchement de ses idées transcendantes seul obsédait, de ceux, génériques, en négligent les conséquences.
Je rappelle aussi que même s’il ne participa pas au programme Manhattan, Albert (j’aime beaucoup, c’est mon second prénom), écrivit la lettre que l’on sait à Roosevelt… Accueillir ces deux génies relevait du même intérêt bien compris, avec un arrière-fond d’heureux humanisme dans celui d’AE et d’anti communisme commun pour WVB. Les dégâts concrets que les oeuvres de WVB avaient occasionnés n’ont jamais été cachés ou dénaturés, aucun révisionnisme là-dessous, juste une peur du bolchévisme qui créait des priorités.
Quant à votre comparaison Obama-Sarkozy, elle prête à sourire. BO est avant tout un Américain – nous prouvant que les US réussissent parfois leur pari d’unité par delà toute considération raciale – et pas le noir qu’aimeriez qu’il soit.
Pas si sûr que Sarkozy soit plus à droite – dans l’acception naïve du terme qui doit vous réjouir – que lui.
AO
Depuis que Ludovic a fait son coming out, on ne peut dire un mot sur les homos sans qu’il nous sorte des leçons de morale à deux balles !!!!
Rédigé par: Alex paulista | 02 octobre 2009 à 08:43
Excellent post, mais les noms des intervenants finaux m’échappent, j’en aurais aimé le détail.
AO
Cette tragique histoire de ‘joggueuse’ est un sale revers aux déjà sept années d’exercice du pouvoir par la droite ! Sept ans et demi que Nicolas gesticule à des postes pourtant conséquents quant à ces problématiques, et toujours les mêmes bêtises, les mêmes errements, les mêmes victimes…
AO
Le Realisateur pourrait « faire tourner » le Gouverneur de Californie dans son prochain film ! ?
@Erig Le Brun,
Je veux bien avoir été un peu vif avec vous, mais je trouve que la « confession » de Frédéric Mitterrand dans « La mauvaise vie » relève d’un courage certain et qu’il est un peu mesquin de le lui reprocher.
De ce livre de 351 pages, on ne retient qu’un chapitre que j’ai relu et sans y avoir trouvé le terme de « gosse » que vous employez. Il faut être prudent car ce n’est pas tout à fait la même chose.
Je ne partage pas l’idée que Frédéric Mitterrand ait fait ce livre par pure opération marketing. Que vous ne l’aimiez pas est votre droit le plus strict. Ceci dit, la prostitution existe en France, et on ne fait pas tant de cas de ceux qui y ont recours. Je ne suis nullement un adepte de la prostitution, ni du tourisme sexuel, je vous rassure, mais je trouve qu’il y a beaucoup d’hypocrisie de part et d’autre sur le sujet.
@Bruno,
Je ne vous ai pas attendu pour faire mon coming out, et en terme de critique à deux balles, vous n’êtes pas le mieux placé.
Il est sain de nettoyer ce sujet des strates d’émotion qui le submergent pour en revenir un peu aux fondamentaux.
A quoi sert de mettre les gens en prison ?
1 – A favoriser le travail de deuil et de guérison de la victime en la reconnaissant comme telle et en châtiant le coupable.
Ici, la victime a clairement indiqué que rouvrir l’affaire aurait un effet inverse.
2 – A empêcher le coupable de récidiver en le privant de contact avec la société.
On peut douter de la dangerosité extrême pour la gent féminine d’une personne de 76 ans.
3 – A dissuader le coupable de récidiver.
Les 30 années écoulées montrent qu’il n’est pas besoin de dissuader Roman Polanski.
4 – A dissuader les autres délinquants potentiels de passer à l’acte.
Ce dernier point mérite qu’on s’y arrête, car son analyse est plus délicate. Rappelons que l’enjeu est bien de protéger la société, y compris le cas échéant contre l’avis de la victime. Dans le contexte de la politique pénale américaine, qui utilise très peu la détention provisoire, on peut comprendre qu’une attention particulière soit mise à poursuivre longtemps des criminels en fuite (en France, où la justice est très généreuse en matière d’accueil en maison d’arrêt des prévenus, le risque d’évaporation est bien sûr moindre).
Cela justifie-t-il pour autant que les crimes soient imprescriptibles et les fuyards poursuivis à vie ? De mon point de vue, non. Il est fort douteux qu’un criminel sur le point de passer à l’acte se demande s’il va se faire coincer à un festival de cinéma en Suisse à 76 ans, et qu’il renonce pour cette raison.
On peut discuter du délai de prescription pour les crimes les plus graves, comme les crimes contre l’humanité ou les assassinats en série, mais cela n’a rien à voir avec une agression sexuelle, voire un viol, même sur une mineure.
Continuons donc à dire haut et fort que la prescription et, plus généralement, le droit à l’oubli sont des facteurs d’apaisement et que la poursuite éternelle des délinquants est une idée, certes américaine, mais pas forcément humaniste ni efficiente.
Bonsoir M. Bilger,
A mon sens, la question de plaindre ou pas M. Polanski ne se pose pas encore. Elle se posera à l’issue de son jugement, à supposer que celui-ci ait lieu.
Aujourd’hui, M. Polanski est poursuivi, mais il n’est pour autant pas condamné.
Vous dites : « le légal n’est pas forcément légitime en toutes circonstances et que l’Etat de droit, à se vouloir détaché du contexte et de la vie, gagne en dureté certes mais perd en validité ».
Ne peut-on pas considérer qu’il appartient à la Justice – en l’occurrence américaine – de tenir compte de tous les éléments que vous citez, y compris le pardon de la victime ou l’ancienneté des faits ? Le contexte et la vie que vous évoquez sont à intégrer par les humains qui composent le tribunal, à commencer par les jurés, mais sans s’y limiter.
Sans naïveté – j’imagine à quel point ces moments peuvent être pénibles pour M. Polanski comme pour tout justiciable qui serait à sa place – ne peut-on pas supposer que cette issue, fuie depuis trente ans, est l’occasion pour lui comme pour la société américaine d’en finir une fois pour toute avec cette histoire ?
Tel que je conçois le système judiciaire, en tant que citoyen, donc sans en faire partie, la solution n’est pas dans la fuite, ni dans l’abandon du légal au vu de sa légitimité morale. Le légal est toujours légitime et c’est vouloir lui retirer cette légitimité au vu de la particularité d’un cas qui peut laisser planer le doute quant à la valeur de la Justice.
En tant qu’avocat général vous avez largement montré que le ministère public est capable d’intégrer la dimension humaine dans ses réquisitions – et pourtant au grand bénéfice de la société. Pourquoi ne pas laisser cette chance à vos confrères américains ? Si cette chance est saisie – ce qui ne signifie pas nécessairement faire preuve d’une clémence particulière, mais seulement de la juste intégration des valeurs humaines que vous évoquez – la victoire est totale, au bénéfice du justiciable comme de la société.
Evidemment, cette réflexion est emprunte d’un certain idéalisme. Mais je le crois nécessaire pour que la confiance en la justice puisse être maintenue : personne ne se serait posé toute ces questions si M. Polanski n’était pas un célèbre cinéaste (que j’aime beaucoup au demeurant, mais là n’est pas la question).
Monsieur Bilger ne « dénonce » pas les crimes et les délits, il s’en repaît !
Qu’il n’oublie pas qu’il sera appelé à comparaître pour non dénonciation auprès de son collègue Marin d’une situation pouvant entraîner un crime dont preuve est qu’il en a eu connaissance, le jour où la police française me tuera lors d’un contrôle d’alcoolémie comme cela a failli se passer en juin 2009 alors que, trachéotomisé, je ne peux souffler par le trou à la base du cou qui me sert à respirer dans le dispositif de contrôle…
Exista bien entendu aussi le cas de Louis halte tu sers*, qui fut soustrait à la justice par ses influents confrères et élèves de l’ENS, hors tout cadre juridique raisonnable.
D’aucuns eurent même le toupet de le faire réagir à la pourtant pertinente petite phrase de Claude Sarraute quant à l’affront à eux fait d’oser évoquer la victime…
De la folie, ils tètent sur la marche.
AO
* quelque conséquent philosophe qu’il fut, en effet.
@Patrick Handicap expatrié,
« Monsieur Bilger ne « dénonce » pas les crimes et les délits, il s’en repaît ! »
Ne seriez-vous pas un tantinet injuste?
Si tous les magistrats partageaient le même humanisme que notre hôte, il y aurait sans doute moins d’erreurs judiciaires.
J’ai lu votre témoignage lors d’un précédent billet, et je ne vous accable pas. Mais il fallait porter plainte contre la police, si vous ne l’avez déjà fait, vous pouvez vous adresser directement au parquet ou au doyen des juges d’instruction (avant leur disparition programmée) avec constitution de partie civile. Mais Philippe Bilger n’est pour rien dans votre histoire, alors pourquoi vous en prenez-vous à lui ?
@Ludovic
Monsieur Bilger a fait preuve de son « indépendance » et ma triste aventure est connue des deux précédents et de l’actuel ministre de l’Intérieur ainsi que de l’IGPS et de la Présidence de la République qui m’a promis une réponse à chacun des trois rappels téléphoniques aux multiples messages écrits adressés. Tant mieux pour Monsieur Bilger, qu’il s’expose ainsi au travers de son blog, malgré sa fonction et donc, tant mieux pour ma famille.
Toutes ces personnes, doubles des e-mails et enregistrements des appels téléphoniques, dont mes échanges avec Monsieur Bilger, qui m’a également répondu personnellement, seront bien cités à comparaître par le Conseil de ma famille s’il m’arrive la même mésaventure qu’en juin dernier en France, avec des circonstances funestes loin d’être exclues compte tenu de mon état de santé.
Je ne me fous pas de mourir mais souhaite que les conséquences financières en soient bien assumées tant par les auteurs que par tous ceux qui ont eu connaissance d’une situation pouvant conduire à un crime et qui n’auraient pas agi pour l’éviter.
Cette incrimination existe tant dans le droit du pays qui m’accueille que dans le code pénal français. La différence étant que c’est appliqué sans distinctions et sans aucun coût financier dans le pays qui m’accueille et, pour le moment, en tout cas pas pour tout le monde en France.
Merci, cher Ludovic, de me payer le prix de la consignation de la plainte avec constitution de partie civile (frais d’avocat compris), j’ai déjà donné 4500 euros de frais d’avocat et un infarctus dans une précédente aventure pour laquelle mon bon droit a été reconnu. Ma pension d’invalidité de 1250 euros nets (vu que je ne paie plus la csg et la crds) me permet difficilement de faire face et par ailleurs les démarches sont au-dessus de mes forces, vous l’aurez aisément compris.
Merci d’avance et en attendant je joins votre réponse au dossier constitué. Un de plus…
The Sunday Times October 4, 2009
Glitterati throw their ugly halos around Polanski
Minette Marrin
http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/columnists/minette_marrin/article6860199.ece
@Valerie | « The Sunday Times October 4, 2009 » :
Merci Valérie d’avoir porté à notre attention cet article, dont pour ma part je retiens en particulier les passages suivants :
« Polanski decided in 1977 to plead guilty to one crime in order to avoid facing many more and worse charges; it is hard to know, in such cases, what a man really is, or considers himself, guilty of since he is more concerned with a deal than with the truth — and so is the court.
Charged at first with rape by use of drugs, perversion, sodomy and a lewd and lascivious act (oral sex) upon a child under 14, and giving illegal drugs to a minor, he then, under the plea bargain, admitted to unlawful sexual intercourse with a girl under 14, but fled the United States before he was sentenced. »
Or, « fuir, n’est-ce pas toujours emporter avec soi ses problèmes non résolus. … »
« So why the cries of outraged support from bohemia? There is a horrible irony in the way Polanski’s defenders talk of his family’s horrible suffering under the Nazis, as if his victimhood somehow excused his victimising someone else. And would those supporters argue that Nazi war criminals should also be allowed to put their crimes behind them, now so much time has passed, and live free from fear of prosecution and retributive justice, particularly if they are rather talented and charming? Of course not. »
A ce dernier propos on rappellera tout de même que, par ex. « 235 juifs s’échappent du ghetto de Horochov (district de Luzk, Pologne) pour rejoindre dans les bois les partisans qui luttent contre les Allemands; » ou encore la vie exemplaire de Marek Edelman tout récemment décédé à 87ans, chef du soulèvement du ghetto de Varsovie « créé en 1940 et où jusqu’à un demi-million de personnes ont dû y vivre simultanément. […] Après l’échec de l’insurrection dans le ghetto de Varsovie, Edelman avait combattu lors du soulèvement de la capitale polonaise en 1944. Il fut ensuite un membre du syndicat Solidarité, qui a contribué en 1989 à la chute du communisme. » © Thomson Reuters 2009.
Ce qui est tout de même autre chose que de droguer les petites filles pour en abuser plus facilement !
« In response to his arrest last weekend in Switzerland, celebrities such as Woody Allen, Martin Scorsese, Salman Rushdie, Milan Kundera, Pedro Almodovar, David Lynch, Harvey Weinstein and Robert Harris called indignantly for him to be freed at once. So did Radek Sikorski, the foreign minister of Poland, and two French ministers. » + rappelons également le célèbre Jack Lang!
Personnellement, je pense au final que comme d’habitude ces gens n’ont pas sérieusement consulté le dossier avant d’énoncer des paroles plus ou moins convenues selon le contexte. Ainsi, on a entendu Papy d’Ormesson, contre toute censure ainsi qu’il l’a lui-même rappelé, dire vendredi dernier sur le plateau de ‘Vous aurez le dernier mot » (F.-O. G.), qu’il n’était pas opposé à ce qu’on ‘brise les codes sexuels’ (quelle formule !), mais qu’il était en revanche, bien entendu, contre le viol ! C’est tout de même une chose que de ‘briser des codes’ cinématographiques, littéraires, musicaux (Gainsbourg et Lemon Incest) et abuser du plus faible, ce qu’est nécessairement dans le monde réel, une mineure de 15 ans qui s’en plaint, comme l’a heureusement souligné une journaliste invitée qui avec la présidente de ‘Ni pute, ni soumise’ également présente et applaudie, était la seule à s’être au préalable un peu sérieusement plongée dans ses dossiers !
Mais bon, on a également entendu sur ce plateau :
– 1) Elsa Zylberstein laisser entendre qu’elle avait beaucoup lu Hannah Arendt (=/= autour de cet auteur) pour travailler le rôle (laissez-moi rire doucement !),
– 2) le présentateur faire un sort à Martin Heidegger dont il n’a manifestement jamais lu une seule ligne sur la seule base de l’adhésion du philosophe au NSDAP en 1933 alors qu’il était recteur de l’Université de Friburg sans corriger cette mention en précisant que MH s’était retiré de toute action politique au bout de quelques mois, ni l’inscrire dans la préoccupation qui s’était fait jour jusqu’à ce qu’il perçoive le danger de le penser dans l’immédiateté de la circonstance historique de l’accession au pouvoir de cette forme de gouvernement qu’était le nazisme, « de saisir la dimension politique qui construit l’homme, son appartenance à un peuple qui est son trait distinctif, et l’importance de la nationalité (Volkstum). », ni dire qu’il faudrait consacrer pour le moins une émission entière
– à cet auteur en convoquant des gens qui l’ont effectivement lu et seraient en mesure de s’expliquer sur la polémique qui depuis 1946 le concerne toujours, et
– à ce philosophe manifestement évoqué pour dédouaner Polanski en l’élevant ainsi à la dimension du monument de la philosophie, d’avoir abusé d’une enfant de 13 ans après l’avoir droguée, du seul fait de ses relations amoureuses, mais néanmoins pour sa part platoniques, avec sa jolie étudiante Hannah Arendt, laquelle n’était cependant pas mineure à l’époque, et qui plus est fermement invitée à penser, et qui donc est resté dans son rôle. Ou encore rappeler que les critiques lui font précisément grief de sa neutralité ultérieure, pointant l’absence de pensée politique, en expliquant en quoi, ce peut être, en effet, une critique.
– 3) Enfin, Raphaël Enthoven, l’agrégé de philo de service enseignant à l’ école Polytechnique et à Sciences Po, destiné par son duo, baptisé ‘entretien’, avec la comédienne qui joue le rôle de la philosophe HA, à figurer un autre duo célèbre, présent de ce fait bien qu’absent, donner quitus de ces procédés retors, et en rajouter une petite couche en précisant, tout en restant suffisamment ambigu pour autoriser tous les contre sens, que MH voyait au départ dans le national socialisme une incarnation de ‘l’Authenticité’ sans donner autrement de sens à cette assertion, puis paraître l’excuser tout en n’expliquant pas en quoi et de quoi il pouvait être effectivement coupable, et enfin certifier à l’adresse de l’animateur qu’il s’agissait bien en effet d’un ‘immense philosophe’, avant de parler de son dernier bouquin à lui, « L’Endroit du décor, Paris, Gallimard cependant, 2009″, ou » Combien il est banal -mais grisant- de se méfier des apparences, que l’essentiel est invisible aux yeux pour avoir, comme tout le monde, le sentiment d’être seul contre tous » (cf. : http://bibliobs.nouvelobs.com/20090525/12702/lendroit-du-decor )
@Patrick Handicap expatrié
Excusez-moi mais je peine à comprendre, je ne vois toujours pas ce que Philippe Bilger a à voir dans votre histoire.
Toujours est-il que ce n’est pas à moi de régler votre « consignation de la plainte avec constitution de partie civile (frais d’avocat compris) » et que je ne vous autorise nullement à joindre ma « réponse » à votre prétendu « dossier constitué. Un de plus… ».
lol
On se demande comment ce monsieur a pu violer une gamine avec son popaul en ski ???? s’il le faut il sait même pas faire de ski… c’est du roman tout ça.
Il est vrai qu’on peut donner des leçons de justice aux Américains et même aux Chinois quand on voit ce qu’a encore fait la justice chez nous avec le crime de la jeune joggueuse par le monstre libéré par un autre monstre… A Pékin ou à Los Angeles, cette jeune femme serait encore en vie ; malheureusement, en France, sévit l’idéologie criminelle de l’ère soixante-huitarde badintérisée de l’excuse aux bourreaux. Tout le monde le pense mais il faut pas le dire ; ben tant pis je le dis et le dirai même au bout d’une corde…
J’ai bondi au plafond quand un intervenant a dit : c’est pas parce que Battisti… etc.
looooooooooooooooool
Je rajoute si vous le voulez bien : c’est pas parce que la justice accuse Fofana d’avoir tué Halimi qu’il est coupable, Halimi a pu lui-même s’infliger les tortures, brûlures et autres joyeusetés pour « charger » ses ravisseurs qui voulaient juste l’inviter à une soirée « spéciale » qui a « mal tourné » et qui s’est « prolongée » un mois à l’insu de son plein gré, si on schématise maintenant, où va-t-on ?
@Dr NS. Excellent commentaire.
Tout ça pour dire que la justice nous fait beaucoup plus froid dans le dos que tous ces monstres qu’elle relâche ; il y a un gros problème chez vous mais je ne suis pas docteur…
« Tout l’univers obéit à l’Amour ; Aimez, aimez, tout le reste n’est rien »
Jean de la Fontaine
Poète français né à Château-Thierry le 8 septembre 1621, décédé le 13 avril 1695
Le secret du Bonheur ? Soyez Heureux ! Souriez à la Vie, la vie vous sourira, ce n’est pas du Blablabla
Paul Gordeaux
Homme de Lettres français
Académicien de l’humour
né le 4 avril 1891, décédé le 4 mars 1974
paulgordeaux.fr
Commentaire par Amable Aimée — lundi 5 octobre 2009 @ 20:47
Polanski ? Possible sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille ! Pardonner l’impardonnable ? La victime a pardonné en échange de 500 000$ !
Si les juges accordaient le $ symbolique aux victimes de stars il y aurait moins de parents indignes ! Que la profession fasse corps avec Polanski est honorable, ils connaissent le cinéma et de quoi sont capables les prétendants à la réussite ! Après 32 ans on aurait pu éviter de rallumer un feu qui masque sûrement quelque chose ! En tout cas même les vieux soixante-huitard pédophiles, eux le diable rouge ne peut s’empêcher une pub gratuite ! Il me rappelle le mot de Pierre Lazareff : il vaut mieux que l’on dise de vous sur 5 colonnes ce monsieur est un salaud qu’à la page des petites annonces il est très bien ce garçon, il cherche du travail ! Le Pen le savait bien quand il lançait ses mots immondes repris dans la presse mondiale ! A qui profite le crime ? Il devrait y avoir des tribunaux spéciaux pour les affaires de cinéma à huis clos pour éviter de violer plusieurs fois la victime innocente ou pas !
Le moustique Pacifique
La maladie « médiatique » oblige à être le premier à réagir…
Voilà un sujet de réflexion pour une nouvelle loi puisque nous semblons en manquer, « deux jours de silence imposé avant de répondre aux questions sur un sujet nouvellement étalé en place publique ».
Peut-être pas génial, mais tellement reposant pour nos oreilles !
Que viennent faire les Suisses en France ? Je peux vous dire qu’ils font pire au bois de Boulogne avec les travestis, et autour du circulaire à Paris avec les filles de l’est… Pensez-vous qu’ils leur demandent un papier d’identité à Zurich ? LAISSEZ M.POLANSKI SORTIR DE VOTRE PAYS D’HYPOCRITES. MOI JE SUIS AUTRICHIEN ET LES SUISSES JE CONNAIS LEURS MOEURS.