Faut-il plaindre Gad Elmaleh ?

Je n’attache rigoureusement aucune importance à la dénonciation de Pierre Bergé, actionnaire du Monde, ni aux réserves de Matthieu Pigasse, à la suite de la révélation, par Le Monde et une soixantaine d’autres journaux, de cette immense fraude fiscale organisée par HSBC-Suisse qui a bénéficié à des particuliers, à des sociétés, à des groupes mafieux et à des structures terroristes.

Une vaste entreprise qui unissait, dans une même immoralité et transgression, l’établissement bancaire et tous ceux qui en connaissance de cause l’avaient acceptée.

On n’a pas besoin, en effet, de Pierre Bergé pour s’interroger sur la validité d’une telle démarche médiatique ciblée bizarrement quasiment sur le seul nom de Gad Elmaleh qui, a-t-on appris, avait régularisé sa situation. On a moins parlé de Christophe Dugarry et de quelques autres personnes plus ou moins célèbres. L’ombre portée sur elles, j’en suis persuadé, n’aura aucun effet sur leur carrière : tout glisse.

Je ne doute pas une seconde que les journalistes du Monde aient réfléchi avant de participer à cette opération de transparence, notamment en diffusant des noms.

D’abord, l’information ne tient parfois qu’au nom lui-même et une fausse pudeur serait de le dissimuler quand la personnalisation est l’essentiel.

Surtout, il me semble qu’on ne peut pas vouloir les droits sans les devoirs, la lumière, l’aura et les facilités du privilège, de l’argent et de la réputation sans les exigences de rectitude et d’intégrité qui devraient leur être naturellement associées. Au fond, si j’ai bien saisi le propos des contempteurs de ces révélations, il y a des êtres pour lesquels leur gloire, pour le meilleur, imposerait l’anonymat pour le pire. Ils gagneraient sur tous les tableaux.

Il n’y a donc rien de choquant à ce que le nom de Gad Elmaleh ait été divulgué alors qu’en revanche les dérisions, les sarcasmes et les moqueries qui ont suivi cette information sont, eux, tout à fait indécents. C’est une double peine dont la seconde est injustifiée.

Qu’on le déplore ou non, puisque force est de constater qu’à tous les niveaux et sur tous les registres, il y a un hiatus entre les pratiques et la morale, entre l’apparence convenable et la réalité douteuse, on n’a pas d’autre choix que de féliciter les médias honorables d’attirer l’attention sur ces distorsions, quel que soit leur secteur.

Le fait que cette fraude fiscale aux conséquences incalculables dépasse, et de très loin, le cas de Gad Elmaleh ne rend pas moins légitime la citation du nom de ce dernier qui, à ma connaissance, n’a pas réagi.

Contrairement à ce que prétend Pierre Bergé qui n’est pas mon exemple comme gardien de l’éthique, il ne s’agit pas de délation, sauf à considérer que tout ce qui porte atteinte à des personnalités insérées dans l’espace médiatique, politique et artistique devrait être nécessairement passé sous silence.

A partir du moment où la distinction est faite entre le sale voyeurisme suscité par l’envie et la jalousie et le processus démocratique imposant que soient communiquées aux citoyens les failles et les carences des puissants et des privilégiés, il n’y a aucune raison de jeter l’opprobre sur ces journalistes du Monde.

Mais à une seule condition. Que tous les titulaires de pouvoir, d’autorité, d’influence, que tous les acteurs en évidence dans l’espace public soient soumis au même régime. Y compris les journalistes.

Il ne faut pas plaindre Gad Elmaleh mais souhaiter que cette pureté, cette transparence, cette information qui se veut vertu plus que déviation et délation s’attachent à tous ceux pour lesquels la réussite doit avoir sa rançon.

Si ce n’était pas le cas, Gad Elmaleh pourrait alors vraiment se plaindre.

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Voir les Commentaires (75)
  1. Daniel Ciccia

    Monsieur Bilger,
    Je ne partage pas votre opinion et rejoins plutôt M. de Montgolfier dans l’analyse qu’il livre dans les colonnes du Point.
    Le désir de pureté que vous invoquez, au moins depuis Saint-Just, est-il le meilleur conseiller ?
    Je ne sache pas que la délation rétroactive, puisque selon les informations qui ont été produites, les intéressés ont régularisé leur situation aux yeux du fisc, figure dans la charte déontologique des journalistes.
    Quant à la transparence, elle est inférieure à l’acuité que procure un regard formé par « un esprit placé là où sont les yeux », pour paraphraser Dante (La divine comédie).
    Bien à vous.

  2. calamity jane

    Bof ! qu’il reste bien au chaud sur et avec les habitants du « confetti monégasque » pour reprendre l’expression d’un article de Marianne et les vaches de nos montagnes seront bien « Gadées ».
    Gagner son pognon en se moquant ouvertement de ceux qui paient leur place et arnaquer en suivant, ne vaut pas l’encre pour le billet.
    De même pour les tennismen prétendant être soutenus par le public français.
    Roger Federer, soi-même, avait rué dans les brancards étant davantage taxé dans son pays que les résidents dits français. On marche vraiment dans la choucroute. D’ailleurs, le fisc français s’est également intéressé aux
    ressortissants suisses qui achetaient des propriétés en France mais étaient exonérées de l’impôt successoral… Faut quand même pas pousser les bonnes intentions dans les orties !
    Alors, ces considérations sont bien complexes. Et je ne comprends pas l’intervention du Bergé de Saint Laurent qui s’imagine avoir droit à « opinion sur tout ».

  3. Bonjour Philippe Bilger,
    « On n’a pas besoin, en effet, de Pierre Bergé pour s’interroger sur la validité d’une telle démarche médiatique ciblée bizarrement quasiment sur le seul nom de Gad Elmaleh qui, a-t-on appris, avait régularisé sa situation. On a moins parlé de Christophe Dugarry et de quelques autres personnes plus ou moins célèbres. L’ombre portée sur elles, j’en suis persuadé, n’aura aucun effet sur leur carrière : tout glisse. »
    Dans la mesure où Gad Elmaleh a régularisé sa situation on ne voit pas très bien les raisons de cette cabale médiatique. Ce dernier se fait littéralement éreinter sur les réseaux sociaux depuis quelques jours. D’autant que la somme incriminée se monte à 80 000€, somme ridicule aux regards des millions d’euros déposés par des personnalités bien plus coupables mais qui bénéficient de l’anonymat.
    Sans doute lui reproche-t-on d’avoir fait une pub pour le Crédit Lyonnais qui n’était pas de très bon goût, surtout quand on se permet dans ses sketches de pointer du doigt les riches.
    Il est un peu l’archétype du bobo friqué que se la joue partageur. Doit-on pour cela le porter au pilori ? Je ne le pense pas.
    Et donc je serais plutôt d’accord avec Pierre Bergé qui reproche au journal dont il est un des principaux actionnaires de se mettre au niveau de la presse de caniveau pour stimuler ses ventes.
    Cette hystérie collective sur cet humoriste plutôt talentueux me donne la nausée.

  4. Plaindre Gad Elmaleh ? certainement pas… ce qui est cocasse c’est la concomitance entre cette évasion fiscale LOL €80 000 (pas grand-chose) et sa pub bien rémunérée pour LCL, rien de plus !
    Le Français lambda déteste et vilipende celui qui travaille, réussit et s’enrichit, suffit de s’intéresser à ce boulanger qui ouvrait son magasin 7/7… et les propos tenus par le nouveau secrétaire général CGT qui veut passer aux 32 heures de manière à ce que chacun ait une part de plus en plus petite du gâteau… pour un nivellement vers le moins disant et faire de la France un pays d’assistés.
    Pendant ce temps la Cour des comptes souligne un nouveau scandale d’Etat, ces 60 salariés de la CDC-Entreprises qui se sont partagés un magot auquel ils n’avaient pas droit, puisque cette disposition ne peut se faire que dans le cadre d’entreprises concurrentielles.
    Il est urgent qu’un coup de pied salutaire soit mis dans cette fourmilière de hauts fonctionnaires corrompus, d’artisans interdits de travailler au nom d’une loi qui date de 1923, de syndicats qui sont des serre-freins, etc.
    Si les parlementaires français étaient compétents et responsables, ils prendraient le rapport annuel de la Cour des comptes comme une base de travail pour améliorer le fonctionnement de l’Etat… pour ce faire il faut mettre les mains dans le cambouis, autrement dit il faut travailler dans l’ombre, cesser de pérorer, parader et pavoiser, cesser leurs yaka yakon.

  5. @ Daniel Ciccia
    J’ai relu trois fois l’article que vous citez de Montgolfier, il est devenu aussi obscur qu’un franc-maçon de Nice où pourtant il en a secoué des loges. Depuis sa Légion d’honneur en 2014 ce n’est plus le même homme.

  6. Lamentable et affligeante engeance !
    Quand l’insatiable et basse cupidité trouvera une fin, il pourra être envisagé que la possession ne fait pas l’HOMME !
    Pourquoi s’offusquer de la citation de noms, la responsabilité des choix ne demande pas un si grand courage… Pourtant, il semble que certains puissent tout se permettre et revendiquer un pardon, somme toute, dû.
    La rédemption !! Il ne reste plus que ça… La honte est toute bue !

  7. Daniel Ciccia

    J’ajoute un élément de réflexion allant au-delà de mon précédent commentaire. Il porte sur l’utilité des mythologies contemporaines et notamment celle du Ve pouvoir, celui de la presse et de la sphère médiatique donc, adossée à une autre mythologie en construction, celle des lanceurs d’alertes et autres bidules du genre « consortium des journalistes d’investigation ».
    Les institutions véritables plient sous le joug d’une institution qui n’en est pas une et qui s’autojustifie par le déficit des autres. Il y a donc intérêt pour la médiasphère si chère à , même si elle se défend par le pluralisme, d’imposer une forme de totalitarisme qu’avait accusé d’une certaine manière Jean-François Revel, qui avait su être critique à l’égard d’une société de l’information qui est allée bien au-delà de ce qu’elle était quand il s’est penché sur sa phénoménologie.
    Elle concourt à la démocratie et la sert, le « Comment » comme le « Pourquoi » n’y devant pas être à mes yeux étranger. Cela n’induit pas pour conséquence qu’elle puisse se servir de la démocratie, ce qu’elle fait à mes yeux.
    Je n’ai été, à un moment de mon existence, qu’un modeste localier, qui, je l’ai déjà dit, ne se reconnaissant plus ni avec son peuple ni dans sa profession, a pris sa responsabilité là où il l’a située.
    Et dans l’hiver de Paris de 2001/2002, dans les parages du Quartier Latin et jusque devant le Palais de Justice où vous auriez pu ne pas me voir en me croisant, alors qu’un juge du nom d’Alphen entamait une dérisoire et vaniteuse démonstration contre la « Chiraquie » le conduisant à contredire Goethe « Je préfère un désordre à une injustice », je marchais, moi, contre le désordre.
    Vous dirais-je qu’un jour, je me suis assis sur un banc devant l’entrée de La Sorbonne, les pieds dans un état tel qu’ils me brûlaient sous l’effet de mycose, et voyant entrer tant d’étudiants dans cette vénérable institution, je me désespérais moi-même de ne pouvoir y entrer.
    Je n’ai pas pu y entrer. Il y a des audaces qu’on peut se permettre. D’autres pas.
    Finalement, je m’en suis accommodé car les vrais cours magistraux, ceux qui manquent si cruellement à notre culture démocratique décadente, c’est dans la vraie vie, ses silences, ses bruissements, ses exagérations, qu’il faut les entendre et je travaille, dans ma mesure d’homme seul, à les rendre sensibles à mes contemporains.
    Toute modestie mise à part, je me suis trouvé des jours où je me trouvais infatigable. Une illusion, sans doute, car mon prochain toupet, sans doute, je l’ai défini, et songe à le formaliser, sera de demander sans doute à être déchu de ma citoyenneté.
    Bien à vous.

  8. Du temps de Sarkozy, Monsieur Bergé les trouvait sublissimes ces deux Tintin, plus ils cognaient sur Sarko, plus ça l’enchantait…
    Mais depuis qu’il a les plus belles pages de la Gazette Drouot avec de magnifiques ventes, il conviendrait de ne plus embarrasser les Suisses, les Monégasques, les émirs, les caïds, les pachas, bref, tous les Iznogoud friqués résidant à Genève ou Monaco.

  9. « Cette hystérie collective sur cet humoriste plutôt talentueux me donne la nausée »
    Quelle constitution fragile que la vôtre, Achille, si quelques saillies bien senties, moqueuses et sans doute méritées (où est donc l’indécence à arroser l’arroseur, cher PB ?…) sur un humoriste fraudeur fiscal sont de nature à vous donner un malaise vagal…
    Puis-je vous suggérer de moins fréquenter les réseaux sociaux, ce qui vous évitera de prendre des sels ainsi que d’éviter toute vision des nombreux conflits de la planète, des maltraitances diverses et variées lesquelles, en raison de votre fragilité, seraient alors, cette fois, de nature à vous envoyer illico ad patres, ce qui serait dommage pour vos fidèles – et méritants – lecteurs, vous en conviendrez…

  10. Cher Philippe Bilger,
    Votre défense des journalistes du Monde est en cohérence avec vos prises de position sur le journalisme d’investigation et notamment dans la défense aveugle de Mediapart. Ce qui me gêne dans cette enquête c’est d’une part la violation de la vie privée et d’autre part le rôle de juge que s’attribue ce journalisme militant. Si on doit se louer de la recherche des turpitudes commises par les petits et grands sous le prisme du droit essentiel à l’information, ce droit ne saurait en rien légitimer la violation du droit tout aussi fondamental du respect à la vie privée et partant de ne pas être jeté en pâture par des procureurs seuls juges de leur réquisitoire. Manifestement, le journalisme d’investigation à la française n’arrive pas à la cheville de l’anglo-saxonne et Le Monde verse une fois de plus dans la facilité pour acquérir quelques éloges trompeurs.

  11. Lorsque l’on est tête de gondole, il faut s’attendre à avoir son nom utilisé à tort et à travers.
    S’interroger sur la pertinence de nommer une tête de gondole du show-bizz français quand bien même sa situation aurait été régularisée revient à ignorer cet état de fait ainsi que la dimension marketing attachée bien souvent au fait journalistique, en particulier ce que l’on nomme journalisme d’investigation, lorsque celui-ci est devenu l’image de marque vendeuse de tel ou tel média.
    Ce n’est pas de morale qu’il s’agit mais de simple bon sens des affaires (business).

  12. Dès qu’il s’agit du monde des gens qui sont dans la lumière, et qui en vivent – ceux qui apparaissent à la télé et font partie de ce monde où s’entrecroisent, se mélangent et se remélangent showbiz, politiques, journalistes – on peut être certain qu’une dénonciation équivaut fatalement à une mise au pilori. On ne peut pas se leurrer en espérant que l’opinion sera mesurée ou fair-play. Fidèle aux lois du monde du spectacle, elle saisira ce qu’on lui offre pour se régaler et grossir l’événement au gré de son besoin de scandale, et de la même façon qu’elle choisit ses héros en fonction de la manière dont ils prennent la lumière, elle les sacrifie selon les mêmes critères.
    Et pendant ce temps-là, le procès du Carlton passionne dans toute sa crudité les lecteurs de la presse étrangère. Le spectacle est de premier choix tant par l’intrigue qui se suffit à elle-même, que par la mise en scène ; on atteint le niveau « quand la réalité imite la fiction » (ici le cinéma), ce qui est assez rare il faut le dire, en tout cas, plus rare en France qu’aux USA. Passées au filtre du cérémonial judiciaire, et de la gravité de sa parole, des partouzes sans doute assez banales dans le genre, une fois déballées au grand jour devant la cour, entrent dans la dimension mythique. Ca occupe bien l’opinion, tout ça.

  13. Mary Preud'homme

    Le montant de la fraude fiscale en France est estimé à plus de 80 milliards d’euros. Ce qui représente quasiment le budget de l’Education nationale, plus celui de la Défense. Sans compter les frais induits par la recherche et la poursuite des fraudeurs qui nécessitent un travail de longue haleine par des milliers de fonctionnaires afin de récupérer une infime partie de cette somme colossale.
    Honte à ces voleurs, ces escrocs et quand bien même ils auraient payé leurs dettes une fois pris la main dans le sac, qu’on ne les revoie plus venir faire la manche au nom du téléthon ou de toute autre association à but humanitaire.
    Graine de voyous et d’hypocrites, du balai ! Et que l’on cesse en outre de distribuer (à la légère) des médailles honorifiques à ces engeances (qui non seulement n’oeuvrent pas au rayonnement de la France, mais contribuent par une malhonnêteté foncière et décomplexée à la faire couler !).

  14. calamity jane

    Le procès de Lillehammer ?! Lucile, l’homme qui aimait les femmes les pensait toutes « journalistes ».
    C’est grave docteur ?

  15. Laurent Dingli

    Je suis en total désaccord avec vous et, pour une fois, en accord avec Achille.
    La question n’est pas de savoir si la fraude fiscale est bien ou pas, ce qui choque c’est de jeter un ou quelques noms en pâture à l’opprobre publique. C’est détestable, c’est du lynchage. Ou bien il faut citer tout le monde, ou bien on ne cite personne. Et pour extrapoler un peu, que dirions-nous Philippe, si on ne citait que les noms de Bilger et de Renault pour illustrer la collaboration présumée ou réelle avec l’ennemi (c’est quasiment le cas pour le second) ? Auriez-vous compris que, parmi des milliers de noms, on n’eût publié que celui de votre père, après qu’il eut purgé sa peine ? Le contexte et les proportions sont différents, mais la logique est la même.
    Je vous en prie, ne soyez pas procureur à géométrie variable…

  16. Alex paulista

    Accuser Gad Elmaleh d’évasion fiscale ?
    Pour 80 000 euros en Suisse alors qu’il a fait un enfant à la fille de Caroline de Monaco ?
    Mais si le gars veut payer moins d’impôts, il se met résident à Monaco et y met ses millions. C’est ce que je ferais à sa place, d’ailleurs. Il serait alors le Français du Rocher avec la meilleure raison d’y vivre : son fils, sa compagne membre de la famille princière !
    Il pourrait en faire un sketch, de cette accusation. Je suis sûr qu’à Monaco, les spectateurs seraient pliés de rire.
    À Roubaix un peu moins, mais bon…

  17. Xavier NEBOUT

    Pas si vite !
    Dans un état corrompu jusqu’à l’os où sous couvert de légalité, 50% des richesses partent en magouilles, salaires de directeur d’association superflue ou bidon, fonctionnaires surpayés et surprimés, indemnités de fonction de président de ceci et cela dont seule l’imagination pose des limites, train de vie de princes du Sénat avec salaires princiers pour le personnel, en passant par les congés maladie de complaisance sans limites pour le bon peuple, jusqu’aux honoraires de consultants et avocats copains dans tous les horizons, etc. etc. etc., il n’y a pas lieu de jouer les pucelles effarouchées lorsque l’un ou l’autre truande le fisc.
    Je fais partie de ceux qui n’ont pas l’occasion d’en passer à côté, mais je comprends que dans le grand merdier, la démerde soit la loi pour ceux qui le peuvent !

  18. @ sbriglia | 12 février 2015 à 11:48
    « Quelle constitution fragile que la vôtre, Achille, si quelques saillies bien senties, moqueuses et sans doute méritées (où est donc l’indécence à arroser l’arroseur, cher PB ?…) sur un humoriste fraudeur fiscal sont de nature à vous donner un malaise vagal…
    Puis-je vous suggérer de moins fréquenter les réseaux sociaux, ce qui vous évitera de prendre des sels ainsi que d’éviter toute vision des nombreux conflits de la planète, des maltraitances diverses et variées lesquelles, en raison de votre fragilité, seraient alors, cette fois, de nature à vous envoyer illico ad patres, ce qui serait dommage pour vos fidèles – et méritants – lecteurs, vous en conviendrez… »

    Mes lecteurs n’ont aucun mérite d’autant que je ne les oblige pas à me lire et encore moins à me répondre. Si certains le font pour me faire bénéficier de leurs sarcasmes, je veux bien leur répondre sur le même ton.
    Quant à mes nausées, rassurez-vous, elles ne durent jamais bien longtemps dans la mesure où je sais prendre la distance qui s’impose avec les réseaux sociaux et Twitter en particulier qui est au demeurant le seul que je fréquente.
    Avouez cependant que pour quelqu’un qui a été taxé d’antisémite sur ce blog par un intervenant, le fait que je prenne la défense de DSK et de Gad Elmaleh, tous deux de confession juive, est une chose qui, je l’espère, sera prise en compte dans le cas où je serais amené à comparaître devant un tribunal populaire.

  19. catherine A. beaucoup de bruit pour rien

    Bon certes c’est répréhensible ce qu’a fait Elmaleh mais je m’en fiche. C’est un histrion pas un homme politique et ses entorses à la loi le regardent lui et la justice.Par contre j’aimerais plus d’exigence à l’égard de certains politiciens véreux devant lesquels tant de monde met pourtant chapeau bas. Je ris par avance en imaginant les tombereaux de louanges sur le cercueil de certains. Dans une touchante unanimité.

  20. Robert Marchenoir

    La fraude fiscale est un devoir civique et un honneur.
    Tout ce qui étrangle l’Etat obèse et tyrannique, tout ce qui contribue à couper les vivres aux millions de politiciens et de fonctionnaires prévaricateurs qui oppriment et exploitent les Français honnêtes est le bienvenu.
    La fraude fiscale est répréhensible lorsque l’Etat reste modeste et se comporte comme le serviteur des citoyens qu’il est censé être. S’il se contente de prélever 35 % du PIB pour se nourrir (comme en Suisse), cette thèse est défendable.
    Lorsque la dépense publique atteint 57 % du PIB comme c’est le cas aujourd’hui en France, lorsque cette spoliation s’accompagne d’un budget en déficit sans interruption depuis quarante ans, lorsqu’un membre sur quatre de la population active est fonctionnaire (et probablement un sur trois si l’on tient compte des crypto-fonctionnaires employés par des associations subventionnées), lorsque cette classe qui s’arroge tous les droits s’emploie à défendre ses privilèges aux dépens de la liberté des Français, lorsqu’elle pille le fruit de leur travail et les opprime par une montagne de lois tyranniques destinées à asseoir son pouvoir, alors échapper à l’impôt par tous les moyens devient, pour les citoyens libres, le droit le plus strict et le plus sacré des devoirs.
    Déclaration des droits de l’homme de 1789 :
    Article 2 : Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.
    Déclaration des droits de l’homme de 1793 :
    Article 35 : Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
    C’est ça, les vraies « valeurs républicaines », et non les valeurs communistes telles qu’elles sont défendues par le pouvoir.
    La Révolution française a été une révolte contre l’impôt. Les soi-disant « républicains » qui constituent la classe politico-fonctionnariale feraient bien de s’en souvenir. A force de jouer avec les symboles révolutionnaires et de se payer notre tête, la Révolution pourrait bien leur revenir dans la figure.

  21. @Xavier Nebout
    Les personnes de nationalité française sont soumises à un régime spécial qui les oblige, même résidant à Monaco, à payer leurs impôts en France. Donc ce n’est pas le Brésil et encore moins… le Pérou !

  22. Il s’agit de savoir si les galipettes de tel ou tel homme public, lorsqu’elles sont dénoncées par tel ou tel organe de presse paraissant le mercredi sont plus importantes pour le citoyen que la dénonciation de la fraude fiscale et des milliards d’euros échappant à l’impôt.
    La mise en exergue de tel ou tel artiste fraudeur est-elle de la délation répugnante ?
    Le choix de tel ou tel fraudeur par les journalistes relève-t-il d’une honteuse discrimination ?
    Dans un pays qui n’hésite pas à gloser sans retenue sur les pratiques sexuelles croustillantes ou non de tel personnage, à organiser des procès médiatiques à cet égard, les pudeurs sur la fraude fiscale sont paradoxalement assez étonnantes alors même qu’elles mettent en péril, beaucoup plus gravement, le pacte républicain.
    Tout se passe dans le secret : le fisc ayant la maîtrise absolue des poursuites, celle-ci n’ont pas d’aboutissement judiciaire, et donc de médiatisation, dès qu’il y a transaction.
    Et quand un procès a lieu, c’est en catimini, dans une salle d’audience sans journalistes, tant le sujet et les chiffres sont rébarbatifs.
    Alors le fait par un journal d’écrire que tel humoriste avait à l’étranger des sommes dissimulées au fisc ne me choque pas nécessairement plus que les révélations ad nauseam sur la sexualité exacerbée de DSK…
    Il suffit de lire la presse régionale pour mesurer, à quel point, tous les jours, et pour des délits parfois mineurs, des noms sont jetés en pâture à l’opinion sans que nos bons apôtres s’émeuvent.
    On peut le regretter : tant qu’on n’aura pas supprimé la liberté de la presse, celle-ci continuera à pisser la copie et, parfois, vomir… c’est le corollaire de toute société démocratique et c’est heureux.
    Pour le reste il y a les articles 9 et suivants du Code civil…
    Frauder l’impôt justifie-t-il la protection due à la vie privée ?
    La CEDH a jugé en 1999 que les questions patrimoniales – et donc la volonté de se soustraire à l’impôt – concernant une personne menant une vie publique ne relèvent pas du domaine de la vie privée.
    Tout ceci participe du droit du citoyen à être informé ajoute la Cour de cassation.
    On peut le regretter, mais c’est ainsi…
    Maintenant mettre en exergue Elmaleh plutôt que Dessange, Renault plutôt que Citroën, c’est le choix cruel, forcément cruel, du journaliste…
    Il faut donc cesser l’hypocrisie.

  23. On ne peut pas reprocher à Pierre Bergé de donner son avis et je n’approuve pas que Gad Elmaleh soit jeté en pâture pour 80 000 euros qu’il a régularisés. Si nous bénéficiions tous de la niche fiscale des journalistes, nous serions peut-être moins tentés d’ouvrir un compte en Suisse sans le déclarer.
    Mais tout cela n’est pas trop méchant. Le véritable vol à grande échelle est commis par les multinationales qui domicilient leur siège social dans des paradis fiscaux pour échapper au fisc des pays où elles exercent leurs activités. Là, il y a du grain à moudre et des milliards à récupérer. Paradoxe, ce vol à grande échelle qui spolie les Etats et leurs contribuables n’est pas illégal mais simplement immoral…

  24. Vous écrivez, Monsieur Bilger :
    « Il me semble qu’on ne peut pas vouloir les droits sans les devoirs, la lumière, l’aura et les facilités du privilège, de l’argent et de la réputation sans les exigences de rectitude et d’intégrité qui devraient leur être naturellement associées. Au fond, si j’ai bien saisi le propos des contempteurs de ces révélations, il y a des êtres pour lesquels leur gloire, pour le meilleur, imposerait l’anonymat pour le pire ».
    L’éthique, que l’on pourrait aussi qualifier de morale publique, impose de facto que l’être recouvre le paraître. Or, nous sommes dans une société qui cultive exclusivement les apparences, singulièrement pour les riches et les puissants. Et ce sont ces gens d’apparence, par l’entremise des médias qu’ils contrôlent ou cajolent, qui font la leçon de comportement au peuple qui finit par comprendre au profit de qui les déficits publics sont en réalité creusés.
    Je viens de lire un court texte très édifiant :
    http://www.gaullistelibre.com/2015/02/lion-capital-saigne-les-surgeles-picard.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+gaullistelibre+%28Blog+gaulliste+libre%29
    L’on nous expliquera ensuite doctement que les Français sont contre l’argent, du fait notamment des conceptions d’un vieux pays catholique quant au rapport à l’argent…
    N’a-t-on pas célébré dans les années 85-90 la réussite d’un Bernard Tapie, l’investissement en actions et reproché aux Français de préférer le bas de laine de la Caisse d’épargne ?
    L’accusation de voyeurisme quand on se penche sur la constitution de certains patrimoines facilitée par une législation ad hoc et avantageuse grâce au lobbying effréné dans tous les domaines, est de fait hors de propos. Mais qu’il est agréable de ne pas subir le regard envieux des pauvres et de cultiver l’entre-soi… Le cynisme, politique en particulier, mais aussi de cette nomenklatura, est sans doute le sentiment le mieux cultivé.
    Et vous concluez à juste raison qu' »il n’y a aucune raison de jeter l’opprobre sur ces journalistes du Monde. Mais à une seule condition. Que tous les titulaires de pouvoir, d’autorité, d’influence, que tous les acteurs en évidence dans l’espace public soient soumis au même régime. Y compris les journalistes ».
    C’est là un concept qui entre dans la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen (principe d’égalité), mais selon que vous serez faible ou puissant… l’égalité sera plus ou moins élastique !

  25. @calamity jane
    DSK a une façon « surprenante », si j’ai bien compris, d’aimer les femmes…
    @Alex paulista
    Les Français qui résident à Monaco ne sont pas exemptés d’impôts, me semble-t-il.

  26. « Les Français qui résident à Monaco ne sont pas exemptés d’impôts, me semble-t-il. »
    Rédigé par : Lucile | 12 février 2015 à 17:44
    Voui, voui, voui, bien sûr, les Français installés à Monaco ont été séduits par l’intense vie intellectuelle qui y règne, ses cafés littéraires, sa jeunesse fougueuse et frondeuse, zavez vu les défilés « Je suis Charlie » à Monaco ? Bouleversants…
    Il y a à Monaco un « je-ne-sais-quoi-et-un-presque-rien » qui incite sa jeunesse à la révolte contre les oligarchies au service du grand Capital et qui opprime les masses populaires.

  27. Alex paulista

    « Les Français qui résident à Monaco ne sont pas exemptés d’impôts, me semble-t-il ».
    Rédigé par : Lucile | 12 février 2015 à 17:44
    Les Franco-Monégasques le sont, les conjoints de Monégasques également.
    Plusieurs solutions simples s’offrent donc à lui.
    Sans parler des solutions plus compliquées, qui existent bien sûr, comme le suggère Savonarole.
    Dans l’esprit, on voit mal la famille princière priver un de ses membres de l’avantage fiscal qu’elle donne au premier venu.
    C’est quand même la moindre des choses.

  28. @Lucile
    Vous avez parfaitement raison, les Français résidant à Monaco ne bénéficient pas du paradis fiscal et sont imposés comme ceux de Menton.
    C’est pour cela que les Français visent la Suisse par exemple.
    De plus une erreur habituelle est de penser qu’un Français résidant dans un pays étranger ne paye pas d’impôt sur ses revenus français.

  29. Laurent Dingli

    Combien de petits procureurs ne sommeillent-ils pas au sein des foules anonymes ? On tremble en sachant que tous ces vulgaires petits Fouquier-Tinville ne réclament qu’une belle occasion – guerre, crise ou révolution – pour s’éveiller au monde, sortir de la pénombre dans laquelle leur nullité les avait heureusement relégués et donner, enfin, toute la mesure de leur grandeur incomprise.
    Jack a raison, continuons de jeter quelques têtes au bon peuple et aux nigauds de base qui pourront ainsi ressasser leur haine des puissants et s’indigner innocemment devant leur clavier, pendant que les gros poissons, eux, continuent de prospérer.

  30. giuseppe@Laurent Dingli

    Pour le coup je ne suis pas du tout d’accord avec « ou bien il faut citer tout le monde ou on ne cite personne », Laurent Dingli.
    Grand écart incongru et comparaison très élastique avec la collaboration passée. Sauf votre respect.
    Ce qui fait le sel de la mise en avant de noms connus, Gad Elmaleh par exemple – on se fiche de lynchage – c’est le contraste moqueur, acide, entre le clown et ses travers de petit financier d’affaire pas très net. En somme le banquier plus préoccupé de tromper ses congénères en regard du sacerdoce du saltimbanque vivant d’eau fraîche et d’un peu d’amour bien sûr.
    Autre exemple qui va dans le même sens, et dans la même logique : notre saltimbanque national Jack Lang qui a une ardoise de 41 000 € dans le restaurant de l’IMA. C’est cela qui est frénétiquement rigolo, si je puis le dire ainsi. Des clowns au nez rouge, ivres d’espace, d’humour, de liberté, grands philosophes, et se comporter comme de vulgaires rapaces usuriers de fonds publics, dont ils profitent aux dépens de l’esprit le plus moral et humaniste qu’ils sont censés incarner.
    Voilà, les noms, je le rappelle, pour ma part je m’en fiche éperdument. Pour réveiller les esprits rien de plus salutaire qu’une pointe de vinaigre dans un vin liquoreux, c’est le but des articles parus.
    Ces personnes se veulent humaines et ne sont pas meilleures que toutes les autres justement, les anonymes de ces listings sans fin, inconnus du public. Pour toucher le citoyen il faut user des mêmes armes avec lesquelles ils se cachent et se servent pour vivre et dissimuler.
    Bon, d’ailleurs ils n’ont pas reçu les Gérard du plus grand profiteur, mais ce qui n’est pas si mal, ont obtenu la belle reconnaissance de la une du Canard et l’oblitération du magazine Closer, cela vaut bien toutes les médailles, belle image pour nos dieux des planches et de la restauration feutrée.
    Les noms peu importe, le lynchage aussi, c’est l’humour cocasse de la situation de deux protagonistes mesquins qui font rire la France entière, pour une fois ils en sont les victimes non consentantes… à pleurer de rire et non à mourir de lynchage.

  31. Même pas plaindre DSK qui s’en sortira et on le savait bien y compris E. Woerth dont au bout cela sent la relaxe (Mediapart).
    « Tout ça pour ça ». Eh bien oui, toujours la même antienne, des préliminaires ébouriffantes et des fins de pièce de théâtre des plus convenues.
    Désespérant, à quoi bon toute cette agitation, tout cet argent public dépensé, pourquoi ?
    A chaque fois c’est la même histoire, quel intérêt, le sentiment d’impunité s’incruste, à quoi bon ces convocations devant les tribunaux ?
    Qui faut-il plaindre le plus dans ces affaires, le banc des accusés ou la justice ?
    Finalement je plains notre ancien ministre Cahuzac, tant de sévices pour certainement pas grand-chose au bout, le pauvre… Sans rire, mais comment tout cela fonctionne et dire que l’on est dans une démocratie, finalement tout ce cirque sied bien à cette dernière et permet sans doute de la maintenir huilée et en bon état.

  32. A lire les billets on retrouve quelquefois les mots rectitude et intégrité ; ils sont beaux employés comme il faut avec parcimonie.
    Sans doute certains politiques et artistes devraient-ils s’en inspirer, ils sonnent franc, l’image de Malherbe en eux. Intégrité et tout le bruissement de la flamme étouffée sous ce mot.
    Même si quelques-uns parmi les cités ont les moyens de tricher, certains n’ont pas les moyens de manger. Les lapider par le verbe, pour les premiers, n’est pas bien méchant, ils s’en remettront plus vite que ceux qui peuvent attendre désespérément un emploi ou un quignon de pain.
    Alors ne pleurons pas trop sur leur sort, l’exemplarité ne les atteint pas, et puis dans le fond ils ne savent pas trop à quoi cela correspond, prêts à devancer l’amende et sans doute prêts à recommencer, et de se dire qu’ils ont été victimes… comme d’habitude.

  33. Oui, Giuseppe, je vois bien que nous sommes en désaccord total. Contrairement à vous, je considère qu’il est odieux de sélectionner des noms et de dénoncer certaines personnes plutôt que d’autres, en raison de leur notoriété, de leur engagement politique ou de bien d’autres raisons souvent inavouables. J’ai pris en exemple la collaboration, parce qu’on réfléchit bien plus sûrement lorsque l’exemple vous touche de près et parce que la limite entre pratique vertueuse (souvent autoproclamée) et délation est ténue. Il n’y a là ni grand écart ni élastique et, une fois encore, la logique de la sélection partisane des détestations est la même. Je ne crois pas davantage aux vertus que vous semblez trouver dans ce type de pratique. Comme je l’ai dit, je crois au contraire qu’elles ne changent les choses qu’en surface tout en permettant de se donner bonne conscience. Pour le reste, des fuites judiciaires, des coups médiatiques sont souvent organisés par des responsables politiques quel que soit leur bord afin d’atteindre un adversaire ou de manipuler l’opinion. Il existe des magistrats, des politiciens et des journalistes intègres, mais il ne faut pas être naïf au point de croire que de grands principes gouvernent le monde.

  34. « Si ce n’était pas le cas, Gad Elmaleh pourrait alors vraiment se plaindre. »
    Gad Elmaleh peut aussi tirer profit de cette situation, avec un peu d’intelligence et beaucoup d’humour, ou l’inverse.
    Imaginez un spectacle intitulé : « Gad Elmaleh Bashing ».
    Un visuel extraordinaire avec des lettres qui ont l’air d’avoir été distribuées au hasard.
    Et pour le son, essayez donc de le dire à haute voix. On croirait entendre la Voix de l’Amérique diffusant du tibétain.
    Exotisme de pacotille et donc succès garanti, de quoi se refaire une santé financière et recommencer plus habilement son évasion fiscale.
    Parce que si la forme du post de Robert Marchenoir à 16h10 est un tantinet brutale, sur le fond il n’a pas tort.
    Les impôts en France relèvent de la provocation ou de l’arnaque pure et simple quand on voit grâce aux rapports successifs de la Cour des comptes comment cet argent est dilapidé.
    On parle beaucoup de soigner l’hyperactivité infantile, il faudrait soigner également l’hyperactivité fiscale de nos députés au méthylphénidate.
    On pourrait également leur apprendre que si « charité bien ordonnée commence par soi-même », la réserve parlementaire dont ils se gratifient avec infiniment de largesse ne relève pas de la charité.

  35. @Alex paulista
    La solution pour Gad Elmaleh serait qu’il devienne monégasque. Mais à mon avis, il a de quoi se payer des conseillers. Ils lui expliqueront comment restaurer une propriété de famille, au Touquet, à la Baule ou à Megève, pour bien réduire le montant de ses contributions en toute légalité.
    @Laurent Dingli
    Complètement d’accord avec vous.

  36. Mary Preud'homme

    Rédigé par : giuseppe 12 février 2015 à 21:31
    Bien vu.
    Mais tant qu’à rire, je préfère encore le cas Thévenoud qui sans être un comique professionnel nous avait régalés comme personne dans le rôle de l’escroc distrait. Pensez donc, un secrétaire d’Etat qui oublie de déclarer ses impôts, falsifie sa déclaration d’activités, omet de payer son loyer, ses factures d’électricité, ses amendes, son kiné… et qui a des ardoises un peu partout, c’est quand même un champion du monde.

  37. Alex paulista

    Même si quelques-uns parmi les cités ont les moyens de tricher, certains n’ont pas les moyens de manger. Les lapider par le verbe, pour les premiers, n’est pas bien méchant, ils s’en remettront plus vite que ceux qui peuvent attendre désespérément un emploi ou un quignon de pain.
    Rédigé par : giuseppe | 12 février 2015 à 22:30

    Il y a des gens comme Bérégovoy qui se tirent une balle (ou deux ?) dans la tête en voyant leur nom piétiné dans la boue.
    Il y en a d’autres qui cherchent un emploi, mais quand on leur en propose, font la fine bouche.
    Gad Elmaleh a galéré à ses débuts, a tapé à toutes les portes, fait des interventions comiques dans nombre de spectacles. Je ne sais pas si tous les chômeurs ont la même persévérance, le même mérite que cet homme.

  38. @ Daniel Ciccia | 12 février 2015 à 11:45
    « Vous dirais-je qu’un jour, je me suis assis sur un banc devant l’entrée de La Sorbonne, les pieds dans un état tel qu’ils me brûlaient sous l’effet de mycose, et voyant entrer tant d’étudiants dans cette vénérable institution, je me désespérais moi-même de ne pouvoir y entrer. »
    Vous avez bien tort de vous désespérer de ne pas pouvoir entrer dans cette vénérable institution. On y trouve beaucoup de têtes bien pleines mais peu de bien faites.
    Quand on pense que les événements de Mai 68 se sont déclenchés au motif que nos apprentis intellos ne pouvaient pas aller dans le dortoir des filles cela relativise la portée intellectuelle de ces brillants philosophes en devenir.
    Pensez qu’aujourd’hui ces mêmes étudiants écrivent des thèses sur Frédéric Dard qui, sans le moindre diplôme, est devenu un écrivain à part entière reconnu par les meilleurs critiques littéraires…
    Vous me semblez disposer d’un style plutôt élaboré et agréable à lire, rien à voir avec le mien que certains forts en thème de ce blog comparent à celui d’un bûcheron analphabète. On espère simplement qu’ils sont meilleurs à l’oral qu’à l’écrit car leur plume est loin d’être à la hauteur de leur ego.

  39. Ah le salopard !! c’est bien cela qu’il faut retirer de la mise au pilori de cette personne par les médias.
    Si j’ai bien tout lu il a fraudé puis régularisé.
    Ne dit-on pas faute avouée à moitié pardonnée ?
    Tout cela pour 80.000€ alors qu’ensuite on parle de milliards de dollars…
    Ok c’est mal et il doit être puni mais pourquoi n’a-t-on pas la vraie liste au complet ?
    Pas celle des régularisés, c’est-à-dire de ceux qui sont revenus dans le droit commun. Non je parle de celle des autres, ceux qui espèrent toujours échapper à la justice et dont on connaît les noms.
    Si on doit mettre à jour une fraude massive il faut étayer avec de vraies preuves et non chercher un bouc émissaire étiqueté à droite.
    Cette débauche médiatique est écœurante.

  40. Garry Gaspary

    Ce journalisme dit d’investigation est uniquement basé sur une délation évidente, et on peut que souhaiter que cette « transparence » qui n’est que voyeurisme malsain ne s’applique à personne plutôt qu’à tout le monde.
    Car on ne peut effectivement pas vouloir les droits sans les devoirs, et il faut rappeler ici que le droit à être jugé dans les conditions optimales proposées par l’institution est directement lié au devoir de ne pas rendre justice (dans le sens large et fort du terme : enquête, procès, et condamnation publiques) soi-même. Et ce dernier point s’applique aussi et peut-être particulièrement à un journaliste dont le métier est d’informer.
    Affirmer de surcroît que Mediapart ou Le Monde apportent quoi que ce soit à la santé démocratique lorsqu’ils collaborent ainsi à des pratiques parfois staliniennes est le comble de l’ineptie.

  41. Dans la vie il y a ceux qui ont le souci de protéger leurs économies, l’argent qu’ils ont gagné, d’un plumage excessif. D’autres n’ont de cesse que de faire financer leur train de vie aux frais de la collectivité. Et dans cette catégorie il y a des spécialistes qui ont largement profité de certains frais de bouche qui ont fait la Une de l’actualité et de ce qui se passe actuellement au sein de l’Institut du monde arabe. Et curieusement dans cette catégorie ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent en boucle. Question à deux balles : lesquels sont les plus détestables ?

  42. Haro sur les paradis fiscaux !
    Telle est la nouvelle règle que tous les pays riches, et aussi les moins riches, ont décidé de mettre en œuvre.
    Me vient brusquement une pensée triste.
    Lorsque cette règle fonctionnera parfaitement et que les paradis fiscaux auront été asséchés de cette manne financière qu’est l’évasion fiscale, ils deviendront pauvres, puisque c’est leur seule source de revenus.
    Il faudra alors, sous l’égide de l’ONU, du FMI, et autres organismes internationaux, leur donner des moyens d’existence sous forme de prêts remboursables aux calendes grecques. Et on sait ce que sont les calendes grecques avant même que Syriza ne soit au pouvoir.
    Je me demande si cela ne va pas nous coûter plus cher que la situation présente.
    Évidemment les économistes, gens sérieux et doués pour prévoir le passé, traiteront ma question naïve par le mépris.
    Il n’empêche que j’ai le sentiment diffus (?) d’avoir raison ;-))

  43. Daniel Ciccia

    Une démocratie qui asservit la République à sa propre vacuité est un dévoiement. Il est d’autant plus redoutable que la vacuité est d’autant moins perceptible qu’elle est masquée par des obsessions passionnelles – telle que celle dont ressort le débat sur la publication des listings de HSBC -, auxquelles il ne manque pas de serviteurs.
    Même libre et consenti, rationnel dans son irrationnel, ce service épuise et consomme la raison d’une nation, et la consommant là elle s’en prive là où elle serait plus profitable et entraînante.
    La corruption la plus profonde, la mère de toutes celles dont il est possible de désoler, est dans celle-là, la plus inapparente et la plus désastreuse pour une nation car chacun la nourrit par la corruption du système médiatique qui soutient et alimente par toutes sortes de canaux, d’amplifications, sa propre mise en abîme.
    La question qu’il est peut-être temps de se poser, compte tenu des enjeux qui sont ceux auxquels nous sommes confrontés est celle de savoir s’il y a derrière le masque de l’opinion de chacun quelqu’un sur qui la démocratie peut compter plus sûrement.
    C’est une question de type copernicien, j’en conviens, mais sa révolution n’entraînerait pas de bain de sang. Le pire qu’elle peut faire, c’est la paix. Le mieux, nous permettre d’accomplir un petit pas en avant dans notre propre nature.

  44. Le cas de Gad Elmaleh est intéressant car il est le porte-drapeau d’une banque française – Le Crédit Lyonnais – qui déroule des publicités de plusieurs minutes mettant en scène un client honnête – Gad Elmaleh – qui recherche la confiance et la transparence dans une banque. La question de l’éthique et de la morale évidemment n’intéresse pas Gad Elmaleh et tous les autres lorsqu’ils vont en Suisse pour planquer leur thune. Mais quand on voit le public de Gad Elmaleh, plutôt des classes populaires et modestes, et une banque française faire appel à lui pour vendre son image et sa crédibilité c’est risible et grotesque, lorsqu’on le voit en plein hiver cigare au bec se prélasser au soleil avec sa très jeune princesse du Rocher dans les îles paradisiaques pour milliardaires.

  45. Daniel Ciccia

    @Achille
    Je ne me désespère pas. En effet, pour inaudible qu’il soit, je produis actuellement mon propre cours magistral. Et ce qui est écrit avec l’implication de sa propre vie est comme gravé, car la pointe de la plume est trempée.
    Rien n’est à reprocher, me semble-t-il, à votre style.
    Peu, ici, peuvent supporter cette critique.
    Bien à vous.

  46. @Laurent Dingli
    J’entends bien votre message il est votre opinion, elle est respectable. Par contre mon milieu professionnel avait tous les défauts, sauf celui de la naïveté. Pour évoluer dans les arcanes où j’ai été plongé, je puis vous dire – c’est un exemple – que vous ne fabriquez pas du béton et tout ce qui peut se construire avec sans lucidité, ténacité, pugnacité qui en sont les qualités essentielles.
    La naïveté et les bons sentiments étaient bannis de notre cahier des charges, on aurait disparu corps et biens à chaque nouvelle tâche.
    J’ ai lu ici et là que 80 000 € en regard d’autres sommes cachées, n’est pas grand-chose. Pour certains c’est peut-être vrai je l’accorde, mais commençons par ceux-ci et de monter en puissance pour chasser les autres.
    Quant à ceux donc qui font la fine bouche, je peux leur transmettre le numéro de mon compte en banque et de m’y verser ces malheureux petits 80 000 €. Cela m’aidera à rembourser une partie de mes impôts, justement, qui contiennent pour partie cette modeste somme dissimulée.
    Dans un édifice nous disions que c’est la première pierre qui compte, symbolique sans doute, mais ensuite la Tour Eiffel est facile à gravir il suffit de le vouloir.
    @ Mary Preud’homme
    Allez, mettons-y le vôtre, il le mérite bien aussi.
    Je sais qu’ils ne valent pas la corde pour les pendre. Un billet de M.Bilger m’a fourni un éclairage atténué de ma vision de la justice, la sienne aussi équitable que la mienne pouvait être hypertrophiée. Sans doute à cause de mes lectures de Saint-Just. Merci à lui.
    Par contre je le concède je vois désormais aussi le côté tellement puéril, chez certains, de leur fraude, finalement je préfère en rire que de leur tendre la corde.

  47. Laurent Dingli

    Je me réjouis de lire les commentaires de Jabiru, Tipaza, Garry Gaspary, Alex paulista, J. Marques, Achille, Lucile et quelques autres… Finalement les petits procureurs improvisés ne sont pas si nombreux, sur ce blog du moins…

  48. On peut souligner que Lhomme et Davet ont cédé à une tentation de teasing sur le dos du plus people des mis en cause à défaut d’être le plus tricheur parmi les tricheurs.
    Sans doute leur série de papiers y trouvera-t-elle un lectorat plus étendu.
    On peut en revanche s’interroger sur le zèle démontré par les autorités fiscales des Etats européens lésés. Les vagues font toujours un peu peur à celui qui est resté au sec.

  49. Ce que j’ai du mal à admettre c’est que le Crédit Lyonnais utilise des fraudeurs fiscaux, clients de HSBC, pour faire sa pub.
    Il y a quelques années, c’était l’épouse d’Eric Cantona qui vantait les mérites de LCL, pendant que son mari lançait un mouvement pour mettre les banques en difficulté.

  50. Daniel Ciccia

    Il y a quelques semaines, avant les événements du 7 janvier dernier, sur France Inter, a été diffusée une chronique au cours de laquelle une femme, analyste financière dans une grande agence de notation, avait accepté de se présenter pour expliquer son métier, son rôle, les méthodes qui étaient les leurs, afin de noter les Etats ou les entreprises.
    Je n’ai pas retenu le nom du chroniqueur qui a harcelé son invitée, accablé le système auquel elle appartient sans autre forme de procès que celui expéditif auquel notre époque – qui jette volontiers tout le bébé avec l’eau du bain – nous habitue.
    Cette analyste financière – dont le nom a été cité à l’antenne par une sorte de vengeance car elle avait demandé l’anonymat – a essayé de faire entendre à son interlocuteur qu’elle et ses pairs avaient un déontologie, n’étaient pas à l’abri des erreurs, mais c’était peine perdue et j’éprouvais de la peine pour elle et plus encore pour son méprisable contempteur, car on doit avoir de la compassion pour de tels êtres.
    La civilisation, c’est l’intelligence de l’horloger qui accorde les diamètres, les pressions, le nombre de dents des mécanismes et leur ajustement qui permettent de donner l’heure pour tous.
    On préfère avoir tous, en la plupart des sujets, midi à sa porte.
    Jusqu’à quand ?

  51. « La civilisation, c’est l’intelligence de l’horloger qui accorde les diamètres, les pressions, le nombre de dents des mécanismes et leur ajustement qui permettent de donner l’heure pour tous. »
    Rédigé par : Daniel Ciccia | 13 février 2015 à 12:01
    N’oublions pas que le temps et l’espace sont élastiques comme le montre la théorie de la relativité.
    Vous n’avez pas précisé si votre horloge est en mouvement.
    Une horloge en mouvement bat plus lentement qu’une horloge au repos.
    Heureusement,
    « Il se trouvera toujours des hommes qui tiennent la qualité du temps pour plus importante que sa mesurabilité. Il n’est au fond personne qui l’ignore. Le temps ne fournit pas seulement le cadre de la vie. Il est aussi le vêtement du destin.» (Ernst Jünger)

  52. @Laurent Dingli
    Dans la réquisition d’un procureur il est notamment question de défendre l’intérêt général au sens large. C’est plutôt honorable non ?

  53. Alex paulista

    « Une horloge en mouvement bat plus lentement qu’une horloge au repos. »
    Rédigé par : Tipaza | 13 février 2015 à 13:30
    Mouais… moi je porte la montre au bras, qui a le bon goût de ne pas s’éloigner de ma tête à une vitesse de l’ordre de celle de la lumière.
    Vous lisez trop les Bogdanov…

  54. J’avais écrit que les claques des cours de récré avaient eu pour effet pour certains de leur secouer le bulbe, expression très imagée reprise des lignes de sylvain. Et à mon sens très justes.
    J’avais écrit pour ma part qu’avec le temps les effets pouvaient s’estomper. Je me suis trompé, chez certains les symptômes perdurent.
    Tout de suite les grands mots, délation, procureur, tribunaux… J’ai tendance à voir le côté amusant des choses, pour l’instant on n’en est pas encore, comme en Chine, à appliquer la peine de mort comme récemment à un capitaine d’industrie, mais il m’est arrivé d’entendre dans le fond de nos vallées au coin du feu et sans doute au coin du bon sens, « il faut en tuer un pour faire peur aux autres ».
    Toute une philosophie. Réintroduite dans son contexte cela signifiait que les peines encourues était bien légères pour les citoyens qui eux payaient leur tribu au bien commun.
    Pour ceux qui prononçaient cette maxime il était très grave de se défausser par dissimulation financière à l’engagement que nous devons à notre démocratie.
    Bien payer nos policiers et notre justice c’est bien payer notre démocratie qui en sera redevable. Alors si quelques noms viennent écorcher la susceptibilité de certains, l’enjeu n’est pas là, par contre les punir à leur juste valeur serait sans doute plus cohérent.

  55. Laurent Dingli

    @ Jabiru
    Certes, la défense de l’intérêt général est une intention honorable. Mais combien d’injustices n’a-t-on pas commises au nom de très beaux principes ? Combien d’êtres et de vies n’a-t-on pas brisés en déguisant les pires instincts sous l’apparence du bonheur, du bien et de l’intérêt général ?

  56. Laurent Dingli

    @ giuseppe
    Je trouve vos propos assez effrayants et l’on sent que sommeille en vous l’instinct vengeur d’un petit procureur. L’exemple de quelques têtes coupées pour l’exemple, on connaît. C’est peut-être votre conception de la justice sociale « au coin du feu » ou quand vous faites des longueurs à la piscine, ce n’est pas la mienne et, sans jeu de mots, tous vos exemples sur le béton m’ont laissé de marbre. Surtout on sent bien dans l’un de vos commentaires que vous êtes bien plus stimulé par la jouissance manifeste que vous procurent l’abaissement et l’humiliation d’un puissant plutôt que par je ne sais quel souci de justice sociale sous lequel vous déguisez vos inavouables instincts. Chacun prend son plaisir où il peut, mais je vous rappelle que l’on est presque toujours le « puissant » de quelqu’un et qu’au cours des grandes périodes d’amour et de fraternité que furent la Terreur de l’an II et l’Occupation, plein de petits accusateurs publics et de délateurs, tout comme vous épris de « justice sociale » envoyaient ad patres ceux qui avaient une plus grosse bétonneuse que la leur. A se demander si vous n’avez pas reçu vous-même les claques dont vous parliez à propos d’Achille.

  57. Daniel Ciccia

    @Alex paulista
    Si vous ne vous êtes pas posé de question sur la nature du temps, c’est probablement que vous n’êtes pas allé au bout des questionnements fondamentaux. C’est bien sûr au-delà de l’entendement. Comme l’univers. Dans mes souvenirs, le début de La légende des siècles rime sur cette tentative d’appréhension. Les yeux, les étoiles, la conscience d’être soi. On a tous le cerveau, oserai-je l’âme, comme cet espace infini qui nous couvre. Une immensité et, parfois, quelques éclats de lumière…
    A des moments, je dis bien à des moments, j’ai le sentiment, nécessairement fugace, que nous sommes liés à la même conscience dont nous serions émanation, si bien qu’elle ne nous appartiendrait pas tout à fait et que nous aurions, par conséquent, à la rendre.
    On dit bien (disait) d’un défunt qu’il a rendu l’âme… Le Christianisme postule une permanence de l’esprit saint, et les Bouddhistes cherchent, d’après ce que j’ai vaguement compris, comment l’esprit de leur Océan de Sagesse se réincarne derrière les yeux d’une autre personne…
    Je vais déballer les courses.
    Bien à vous.

  58. @Laurent Dingli
    Vous n’avez pas saisi le sens de mon propos ou peut-être mal inspiré. Moins subtil que vous sans doute mais ce n’est pas grave, j’en resterai là. Je vois qu’un côté taquin n’est pas bien passé tant pis pour moi. Rassurez-vous je ne suis pas procureur, ni petit.
    Vous aimez juger mais ne supportez pas la contrariété. Une nouvelle fois je le redis, ce n’est pas grave, j’en resterai donc là.
    Bien à vous, comme le dit élégamment un contributeur.

  59. Laurent Dingli

    @ giuseppe
    Certes, l’esprit taquin de « il faut en tuer un pour faire peur aux autres » m’avait échappé !
    L’humour a posteriori est une échappatoire pratique. Quant à mes insupportables « contrariétés », c’est vous qui êtes revenu à la charge sur un sujet que je pensais clos, peut-être parce que vous sentiez confusément que vos interventions étaient, comment dire ? plutôt sommaires. Donc, pas de projection s.v.p. !
    Bien à vous, comme le dit élégamment un contributeur.
    Ou bien, laisse béton !

  60. Alex paulista

    @ Daniel Ciccia | 13 février 2015 à 16:59
    Certains recherchent dans les sciences dures une ivresse, un rêve, la poésie qui se dégage de certains concepts dont la complexité autorise à dire n’importe quoi, même en société.
    J’ai une approche totalement opposée : pour moi, les sciences dures sont un refuge contre cette imprécision, ce flou qui nous submerge. J’ai goûté quelquefois le délicieux moment où l’obscurité se dissipe, quand on sait qu’on tient la solution et qu’elle ne peut plus s’échapper, même si on ne l’a pas encore formalisée.
    Ces petits eurêkas ne sont souvent que des victoires personnelles, comme quand on redémontre un théorème célèbre dans sa tête des années après avoir étudié la solution. En physique et notamment en instrumentation, l’instant de l’expérimentation est magique, la première fois qu’un signal sort du bruit.
    Après, quand je lis les rêveries de ceux qui oublient le cadre précis de la relativité restreinte, où dès qu’il ne s’agit plus de pure translation les choses se compliquent, je repense à Georges Sagnac et à son fameux effet.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Sagnac
    Cet homme n’avait pas compris la relativité restreinte et croyait avoir prouvé que la relativité était une foutaise et que nous nagions dans l’éther.
    Il se trompait, mais son expérience était fabuleuse.
    Des dizaines de physiciens qui, eux, « croyaient » en la relativité mais ne l’avait pas mieux comprise, ont méprisé Sagnac et prétendu pendant des années qu’il avait trafiqué les résultats.
    Alors que, si on fait les calculs rigoureusement, on s’aperçoit que dans le cadre relativiste les contributions relativistes s’annulent après les différentes rotations et que l´on obtient le même résultat que sans la relativité. Parce que pour revenir au même point la lumière doit tourner, pour tourner il faut interagir avec des électrons, et des électrons qui oscillent dans un référentiel en rotation sont soumis à l’inertie et la cinématique habituelles.
    Bref, le diable est dans les mots, il faut s’en méfier comme de la peste.
    Sinon on ne peut pas appréhender correctement la relativité ou la quantique, et on dit n’importe quoi de manière entendue.
    Certains pensent que c’est génial pour de la vulgarisation, pour ma part je pense que c’est néfaste au développement cérébral. Il faut de la rigueur.
    Pour les évocations brodées sur des images, on a déjà l’astrologie.

  61. « Vous lisez trop les Bogdanov… »
    Rédigé par : Alex paulista | 13 février 2015 à 15:04
    C’est qui ça ?

  62. Plutôt que de blablater sur Gad Elmaleh qui fait le marronnier des médias, on pourrait s’interroger sur la disparition totale des SDF-qui-meurent-de-froid, en effet, ils ont disparu, sont-ils tous morts ? Les médias n’en parlent plus !
    Sous Sarkozy on entendait parler d’eux matin, midi et soir, on était tétanisés dans nos Louis XV sous nos plaids écossais en zappant sur nos chaînes, salaud de Sarkozy !
    C’est à croire que sous Hollande l’hiver est chaud et les SDF heureux de vivre sous les ponts.
    Faut-il plaindre les SDF ?

  63. Bonsoir Monsieur,
    Je viens de regarder sur LCP un documentaire extraordinaire, un scandale planétaire, sur HSBC qui a blanchi l’argent sale des cartels de la drogue et des ventes d’armes pour plus de 200 milliards de dollars. Donc, les 80.000 euros déjà régularisés par Gad Elmaleh sont une petite goutte dans l’océan. Parlons aussi de ceux qui ont caché des millions et dont les noms ne sont pas encore sortis. Sont-ils protégés ? Et par qui ? Pensez-vous que la France va pouvoir récupérer les 70 milliards manquant dans les caisses de l’Etat ? Certains vont encore s’en sortir à bon compte.
    Bonsoir

  64. J’ai toujours autant de mal avec le feutré et le convenu, d’autant plus de mal quand nos représentants sont impliqués dans la délinquance financière.
    Je le redis, ce ne sont pas les noms qui me semblent importants, je m’en fiche éperdument, c’est l’attitude, mais comment penser que ces auteurs de petits larcins, ou gros d’ailleurs, puissent le faire sans pudeur, en toute impunité, ou si peu.
    Cette fluidité à franchir les interdits, la remarque de Henri de Raincourt relevé par Mathilde Mathieu (Mediapart), c’était « à la bonne franquette » qu’il percevait 4000 €… Qui plus est, il se moque de nous… « A la bonne franquette »… Il aurait pu dire aussi bien « A votre santé ! » Pourquoi pas, ou encore « Merci pour le service ! »
    Incorrigibles mais tellement soyeux, restons admiratifs devant une telle attitude, Sénateur s’il vous plaît, merci monsieur.

  65. Insistons s’il est encore permis
    (après « Rédigé par : Cirsedal | 12 février 2015 à 10:31 »):
    Et y compris les magistrats ?
    (après avoir goûté dans l’antépénultième alinéa ceci :
    « Que tous les titulaires de pouvoir, d’autorité, d’influence, que tous les acteurs en évidence dans l’espace public soient soumis au même régime. Y compris les journalistes. »)
    On peut être amené à délaisser une affichée crèmerie si décidément la crème n’y est plus au rendez-vous…

  66. Je vais conter une histoire, la région qui m’occupe était il y a peu de temps dépeinte dans les dépliants touristiques de neige et de glisse comme « la frontière sauvage ».
    La vie était rude en ce temps-là, et les ours rôdaient autour des pâturages, parfois se servaient de brebis, il fallait bien manger, n’en déplaise au berger.
    Il fallait aussi dans ces temps de montreurs d’ours, éloigner ces derniers des troupeaux, donc en tuer un pour faire peur aux autres. Je ne sais pas si cela s’avérait efficace.
    Les ours sont partis et revenus, réintroduits aussi, toujours est-il que les maximes ont la peau (de l’ours) dure.

  67. Plaindre Gad Elmaleh ? certainement pas, il n’est qu’un lampiste qui a joué p’tit bras et qui a perdu (très provisoirement) un peu de son honorabilité !
    Le « gros bonnet » LOL est HSBC qui – selon la presse américaine – a commis un « crime » ! HSBC ? pas en totalité, puisque seulement quelques-unes des filiales de cette banque fédéraliste.
    Tellement plus facile – pour vendre du papier et faire de l’audimat – pour la presse française de jeter en pâture les noms de people pour amuser le Français lambda plutôt que ceux pour lesquels HSBC a construit ces montages financiers pour le plus grand bénéfice de tous ces intermédiaires facilitateurs dans la vente d’armes, pour faire écran au fameux ‘end users’ et donner bonne conscience aux pays exportateurs, et aussi bien sûr au business de la drogue.
    Exemplaire, ce type – top des clients HSBC – qui était tout à la fois dans le commerce de la drogue, des armes, des diamants (avec De Beers LOL ?) etc. etc. !
    Cette affaire HSBC illustre une nouvelle fois que les régulateurs qui existent n’ont pas fonctionné, que l’argent n’a pas d’odeur et que le Français lambda a un rapport moralisateur avec l’argent.
    Si les régulateurs ne fonctionnent pas comme ils le devraient, comme ils avaient été conçus, c’est peut-être parce qu’ils sont trop complexes et qu’il y a une forme de complicité dans une sorte de laisser-aller, de laisser-faire.
    Pour un financier de la trempe d’HSBC et d’autres dont les noms sont moins connus, comme ces officines qui ont – à Genève – pignon sur rue et sont les « conseillers vertueux » du blanchiment et de l’optimisation des revenus et fiscale !
    En France on préfère aller de suite au plus facile, au lampiste, Gad Elmaleh, aux USA on s’en prend aux têtes pensantes ! Qui connaît le nom des « victimes consentantes » de Madoff et ceux d’Exxon dont les dirigeants purgent de très longues peines de prison ?

  68. Les trafics bancaires comme disait le défunt Cruchade « plus c’est gros plus ça passe ». Certaines banques pratiquent assidûment ces errements, et bien sûr c’est uniquement avec les petits bras des Etats et les grands discours habituels, les mines affligées, les coup de menton et tout le reste que cela s’arrêtera.
    Pourquoi cela s’arrêterait-il ? « Tonton pourquoi tu tousses »…

  69. On pourra arguer de tout ce que l’on voudra de la Révolution, 16 000 morts je ne suis pas dupe, « Le principe était posé, rien n’arrêta ses progrès ; parce que le despotisme n’était plus, qu’il était dispersé, que ses ministres avaient pris la fuite, et que la frayeur agitent leurs conseils ». C’est un bon départ…
    Parfois il est désespérant de constater « …à diviniser les mains qui le frappent, et à baiser les pieds qui l’écrasent », John Lemoinne en un temps plus récent, rien ne change en somme, les mœurs sont restées les mêmes, et panpancucul à certains banquiers va leur être atrocement traumatisant.

  70. Billet par Olchantraine (Boulevard des mots dits, Mediapart).
    Citant Victor Hugo à propos du fameux « A la bonne franquette » de notre Henri de Raincourt national, « Bon appétit, Messieurs ! », a énoncé Hugo.
    J’avais écrit « A votre santé ! », finalement Hugo est bien plus cruel que moi, voyant le côté purement matériel… « Donnez-leur des brioches ! » ; y a-t-il pensé ?
    Bon, cette fois-ci il échappera à la guillotine.

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