Exemplaire en retard, exemplaire trop tard !

Je me suis demandé pourquoi l'annonce que le président de la République allait mettre les ministres "au régime sec" (Le Parisien) avec d'autres économies dans le train de l'Etat, avait été assez généralement critiquée, en tout cas jugée insuffisante. Pourquoi cette volonté clairement manifestée au plus haut niveau – enfin !- de conserver le nécessaire mais de réduire le somptuaire a-t-elle été, en définitive, si peu appréciée, comme si en ce temps de crise et de moralisation forcée on attendait bien plus ?

Vient-elle trop tard pour apparaître comme une démarche spontanée de rigueur et d'honnêteté ? Les circonstances l'ont imposée et sans doute a-t-on du mal à en créditer le président.

Cette politique de réduction des coûts, cette exigence toute nouvelle de combattre le luxe et le superfétatoire, de ne plus faire du pouvoir un espace de privilèges mais un lieu d'obligations et de responsabilités n'est-elle pas devenue illisible avec cette polémique grave et épuisante pour la démocratie qui voit Eric Woerth mis en cause quotidiennement par la gauche, Alain Juppé et Christine Lagarde prendre leurs distances à son égard et le président de la République le soutenir politiquement avec un acharnement qui révèle autant sa confiance que son absence de choix ? Cette stratégie globale de rigueur est-elle cohérente avec cette défense jusqu'au boutiste de situations particulières qui semble souffler le contraire de ce que la première laissait entendre ? La justice attend l'arme au pied mais personne ne la saisit (Le Monde, Le Figaro, nouvelobs.com, Marianne 2).

Enfin, la raison fondamentale de ce peu d'enthousiasme résulte du fait que le président de la République paie, aussi bien auprès de certains de ses partisans que de ses adversaires de bonne foi, son déficit en exemplarité dans les premiers temps de son quinquennat quand il était attendu par tous, espéré par beaucoup et guetté dans l'exercice quotidien de sa pratique personnelle de l'Etat. Cela peut apparaître injuste mais une exemplarité perdue ne se rattrape pas. C'est elle au contraire, indiscutable et indiscutée, qui est seule capable de donner son sens à un avenir plus rude et plus austère. Ce ne sont pas les actes ou les mesures qui suivent qui créent l'exemplarité, c'est elle qui, originelle, rend plausibles les suivants. Qu'on me pardonne ces comparaisons profanes par rapport à la majesté de la République mais c'est la même chose pour un avocat général lors des sessions d'assises : loyal une fois, il sera toujours perçu comme tel et sera jugé fiable. A peine Laurent Blanc nommé, parce qu'il est d'emblée cet homme et cet entraîneur, la future équipe de France sortait déjà tout émoustillée de ses limbes.

Une politique nécessaire ne se suffit pas à elle seule. Celui qui la propose doit avoir une légitimité éthique, plus que politique, pour la proposer. Exemplaire un jour, exemplaire toujours. Exemplaire en retard, exemplaire trop tard !

Article précédent

La Woerth attitude

Article suivant

Les parents coupables de leurs enfants ?

Ecrire un commentaire
  1. Je crois qu’en la matière, la population est dans un tel état que rien ne pourra ne pas être mal pris. Je ne saurais expliquer rationnellement ce phénomène mais je l’ai déjà constaté notamment sur les marchés financiers qui peuvent se montrer optimistes ou pessimistes à l’excès pendant des mois et des années, sans qu’aucune nouvelle ne change rien à l’affaire.
    Il en est de même aujourd’hui. Les vents sont contraires à Nicolas Sarkozy. Jusqu’où, jusqu’à quand, qui pourrait bien le dire ? Il a perdu la main à l’automne dernier avec les affaires Mitterrand, Polanski et du l’EPAD. Il a perdu le contact avec la population, avec la réalité du pays. Ce ne sont pas des courtisans et son entourage actuel qui lui feront reprendre pied.

  2. Bonjour PB,
    L’exemplarité est effectivement la priorité sine qua non de toute charge honorable. Il fut un temps ou un ministre de l’Intérieur s’exclama: « on a arrêté l’assassin ! » Cela n’était pas son rôle et il bafouait la présomption d’innocence de l’homme ainsi interpellé. Il fut un temps où deux procès ont condamné cet homme sans que des témoignages probants ne soient pris en compte. Pourquoi ? Sous quelles pressions ?
    Au bout de sept ans, la Cour de Cassation a fait son travail. C’est long 7 ans, quand ses moyens de défenses sont soit négligés, soient vilipendés par des gens qui ignorent sciemment la séparation des trois pouvoirs de notre démocratie.
    J’espère que les coups de fils de soutien à Madame Erignac seront sincères et personnels, et qu’ils n’auront aucune connotation politique cette fois-ci.
    Faut-il que je nomme le citoyen français à qui l’on a volé ses droits et sa liberté ?
    Je souhaite que cette fois-ci, Yvan Colonna soit justement jugé.
    Michel PETROCCHI
    http://jepeuxaussitoutdire.blogspot.com

  3. Comment faites-vous, Philippe, pour savoir si vite que ces dernières annonces ne sont pas les bienvenues dans la France entière ?
    Vous parlez de votre arrondissement ou de Paris, mais de la France entière?
    Ceci étant dit, c’est vrai que l’on peut être déçu de ne pas avoir eu ces décisions dès le début du quinquennat. C’est vrai.
    Pensée du soir : « Il n’est jamais trop tard pour bien faire »…

  4. A peine Laurent Blanc …
    PB
    Attention Philippe, LD va vous accuser de nourrir d’oiseuses digressions sommairement nées de coupables coups de… coeur !
    Sur le fond, que dire… vous êtes vraiment le dernier idéaliste, un beau mélange de candeur et de sévérité si bien mêlées qu’à peine discernables.
    AO

  5. Très bien ce procès introduit au sujet de « l’exemplarité ».
    Cela fait en effet des lustres que la généralité se démontre, en France, grâce à l’exemplarité.
    La politique en alphabétisation:
    La grande bibliothèque y a perdu de sa superbe.
    La politique culturelle:
    Beaubourg d’accord, mais ceux qui ont la capacité d’imaginer, ils l’imaginent très bien avec des façades genre Marais du XVII°.
    Le développement durable?
    Quelques opérations exemplaires disséminées pour preuve…
    Le mélange des genres urbains en zone de constructions neuves:
    Des, sinon une, opérations pilotes à ne pas renouveler pour cause de complexité juridique et administrative.
    Néanmoins un succès commercial !
    Etc,etc,etc…
    L’exemplarité, c’est bien de la publicité confite en consumérisme de bon aloi !
    Alors effectivement,les postes ministériels paraissent consommables.
    Exemplairement, les Allemands ont construit à Strasbourg entre deux guerres un magnifique établissement de Bains municipaux, que la municipalité s’apprête à vendre… au privé (hôtel, thalasso, casino, etc…!)
    Jamais une ville allemande n’aurait pensé cela, envisagé cela, alors que ses semblables établissements d’époque ont été bombardés.
    Exemplairement, une municipalité allemande rachètera-t-elle ces Bains municipaux ?

  6. Je crains qu’à l’instar de nos politiques, vous soyez bien éloigné de la rue, du point de vue du bon père de famille. Dans mon secteur (Marseille) le simple comportement des habitants,des automobilistes et des flics (absents ou arrogants, selon le chiffre à faire) montre que nous sommes simplement dans la jungle, celle d’une république bananière qui a trahi ses pouvoirs régaliens. Quant aux décisions de Cour, elle témoignent avant tout du plaisir des magistrats à affirmer leur autorité ou leur idéologie personnelle, bien plus que d’une quelconque idée de justice. Leur incompétence revendiquée dans leurs jugements n’est après tout qu’une cerise amère sur le gâteau. En résumé, l’idée républicaine d’un Etat et de son administration au service du peuple est révolue. Il ne reste plus qu’une population mise en coupe réglée pour répondre aux « objectifs » et bon plaisirs de fonctionnaires dont la nocivité et le parasitisme sont chaque jour de plus en plus insupportables… C’est ainsi que les plus modérés des citoyens aspirent à une révolution drastique. Police, Justice, Education : plus rien n’est désormais crédible. Lorsque des citoyens se suicident ce n’est pas seulement en raison d’un différend professionnel ou affectif. C’est qu’au delà de leur problématique personnelle, ils n’ont plus aucun espoir d’un recours ou d’une écoute institutionnelle qui réponde à leurs valeurs, quelles qu’elles soient.

  7. christian Dulcy

    Hélas, vous avez une fois de plus raison, cher Philippe.
    Sans être donneur de leçon, il est vrai que l’exemplarité quelque peu forcée, même s’il elle est salutaire perd un peu de sa crédibilité.

  8. Blanc Cassis

    Juppé ne manque pas d’air quand on sait que Woerth est devenu trésorier de l’UMP à sa création et qu’il n’a jamais contesté le fait qu’il cumule ce poste avec celui de ministre.
    Juppé doit commencer à s’ennuyer depuis qu’il a verdi Bordeaux et doit certainement être intéressé par un poste de ministre aux Affaires Etrangères pour retraité bénévole.
    La classe politique est hypocrite car si Woerth avait démissionné de son poste de trésorier, je suppose qu’il n’aurait plus eu connaissance des noms des principaux donateurs dont la liste est inconnue du Château.
    Il est aussi étonnant d’entendre des vierges effarouchées qui contestent les dons de personnes physiques conformément à la loi électorale.
    J’attends des mêmes qu’ils ferment les associations, bras armés électoraux, financées par l’argent public des collectivités territoriales. De même je suppose que toutes les embauches de copains, camarades et affidés vont cesser puisque ces recrutements sont utilisés pour le marketing électoral du potentat local généralement cumulard dont les attachés parlementaires sont souvent membres de la famille. De même, on va assister à la disparition de plein de partis politiques locaux qui drainaient l’argent des particuliers au lieu d’irriguer les partis nationaux.
    Quant à Mme Lagarde, en plombant son collègue, la voilà candidate au poste de Premier Ministre pour accompagner le Président pour le G20 2011. Quelle belle perspective de carrière en vue d’un futur retour aux affaires comme lobbyiste mondial.

  9. M. Bilger :
    Vous évoquez à propos d’ Eric Woerth : « Alain Juppé et Christine Lagarde qui prennent leurs distances à son égard » …
    En effet, mais je n’y vois pas la même manifestation vertueuse, chez l’un ou chez l’autre.
    Mme Lagarde, au brillant parcours anglo saxon, manifeste un profond sens de l’éthique et du comportement, probablement acquis chez Baker & McKenzie.
    Il n’en va pas de même pour Monsieur Juppé, vieux canasson couvert de cendres, qui tel Pierre, après le chant du coq, dit ne pas connaître Eric Woerth !
    M. Juppé détourne la tête et se drape dans sa toge .
    Encore un effort Monsieur Juppé, de Pierre à Escariote, il n’y a pas loin…

  10. « Exemplaire en retard, exemplaire trop tard ! »
    M. Bilger, le titre de votre billet fait penser à l’audition d’enregistrements des dernières paroles de pilotes avant un crash.
    C’est très émouvant. On en trouve des extraits sur internet. Certains invoquent Dieu, d’autres leur mère. C’est souvent pathétique.
    Dans le crash du Concorde à Roissy, on entend ce dernier extrait entre le copi et le commandant :
    « Il y a Le Bourget ! »
    « Trop tard ! »…
    Pour Sarko, c’est trop tard également.

  11. Jean-Yves Bouchicot

    Encore une fois, absolument d’accord. Rien à ajouter ni sur le fond ni sur la forme. Un détail, cependant : si le gouvernement Sarkozy-Fillon propose aussi des mesures nécessaires et parfois justes, même difficiles à avaler symboliquement, le problème ne tient-il pas dans la dichotomie entre les processus transparents et les processus occultes ? Qu’en est-il de l’influence de la Première Dame, qui était au départ perçue comme une passerelle entre le Président et un certain monde de la culture et des intellectuels… Or, que voit-on à présent ? la propre soeur de Carla Bruni s’investir dans un film (« Les mains en l’air ») qui bat sérieusement en brèche la politique Sarkozy-Hortefeux-Besson, pour ne pas dire plus… Je crains bien que Valeria Bruni-Tedeschi n’ait monopolisé tous les neurones de la fratrie, et que Carla soit simplement une jolie femme à la recherche du « Mâle dominant »… Mais alors que penser du projet de Woody Allen de la faire tourner dans son prochain film ? Sénilité ? Attrait du Bling-bling à la Française ? Appel à budgets et retombées publicitaires ? J’avoue ma perplexité…

  12. Exemplarité : ce député – de la majorité ou de l’opposition, ça n’a pas beaucoup d’importance – qui, en violant le huis-clos de l’Assemblée, s’affranchit des règles de fonctionnement de son institution, en faisant senne la doctrine de Michel Onfray « Chacun doit être à soi-même sa propre norme », pour mieux critiquer l’anarchie régnant dans l’équipe de France de football…! Très révélateur des membres d’une « élite » qui n’ont plus aucun surmoi pour réguler leurs comportements…

  13. Il y a, hélas, toujours des « méchants », des râleurs ou des redresseurs de torts pour jeter la première voire la dernière pierre. Ainsi va la société des hommes !

  14. Cher Philippe Bilger,
    Le bling-bling est à Nicolas Sarkozy ce qu’était le sparadrap au capitaine Haddock : indécollable.
    Depuis qu’au soir de son élection, il a reçu, ce qui était par ailleurs son droit, un certain nombre de leaders du CAC 40 au Fouquet’s, soirée suivie de vacances sur le yacht de son ami Bolloré, le tout ponctué de cette réplique lors d’une interview télévisée : « je ne vais tout de même pas m’en excuser », notre président s’est collé une étiquette que même son tout nouveau A 330 superéquipé, sans oublier le Carla One (un des deux nouveaux Falcon 7x de chez Dassault), ne parviendront jamais à décoller.
    Bien sûr, ces réflexions sont issues du populisme le plus vulgaire.
    Aussi longtemps que notre « république » ne se dotera pas de règles de fonctionnement inspirées de démocraties plus nordiques, le soupçon pèsera sur la réalité de la volonté exprimée par nos gouvernants d’être exemplaires.
    Quatre ministres (ou ex ministres) viennent de se faire épingler : Mme Boutin, M. Blanc, M. Estrosi, Mme Amara. M. Blanc a été condamné par M. Fillon à rembourser ses cigares. Quelle sévérité !
    Deux personnalités de l’UMP – Alain Juppé et Christine Lagarde – ont estimé que le cumul des fonctions de trésorier de l’UMP avec des responsabilités ministérielles méritaient « une clarification ».
    Juste pour le « fun », lepoint.fr publie ce matin une info intéressante, même si elle est hors-bling-bling : « L’Élysée a recommandé son avocat à Liliane Bettencourt », article enrichi de cette citation de M. de Maistre à propos de Me Lombard : « On l’a pris parce que l’Élysée m’avait dit qu’il avait un très bon contact avec le procureur, ce qui était vrai. »
    Mes contradicteurs préférés objecteront qu’avec Mitterrand, c’était pire. Et alors ? Ce serait une excuse ?

  15. Jean-Dominique Reffait

    C’est un grand classique : le gamin pris les doigts dans le pot de confiture jure ses grands dieux que jamais plus on ne l’y reprendra. Et chacun sait qu’il faudra avoir à l’oeil le garnement malgré ses protestations enflammées de rigueur morale miraculeusement retrouvée.
    Voici deux ans que la France traverse une crise économique profonde, dont on ne mesure sans doute pas encore les conséquences durables sur l’industrie. Voici trois ans que le gouvernement a lancé sa fameuse RGPP (Révision générale des politiques publiques). L’Etat serait en faillite depuis des années, si l’on en croit le Premier Ministre lui-même. Les dotations aux collectivités territoriales sont purement supprimées tandis que celles-ci, notamment les départements, assurent une part énorme des dépenses sociales. Tout cela n’y a rien fait. Le président s’est octroyé une augmentation record, un avion luxueusement équipé lui est livré ces jours-ci, le train de vie de l’Etat au plus haut niveau est à son zénith.
    On rétorquera que cela s’est toujours fait comme si les frasques d’aujourd’hui se justifiaient par les fastes de Louis XIV. Les temps changent et la classe politique peine à le comprendre. Et les temps changent notamment sur la perception que les citoyens ont de l’efficacité réelle du pouvoir. Tout le monde a bien conscience que le gouvernement économique de la France se fait à la Bourse et dans les agences de notation et que les ministères ne sont au mieux que des officines gérant statistiques et ajustements marginaux. Chacun devine bien qu’en se saisissant du dossier football, le gouvernement espère s’emparer d’un des rares domaines qui soit encore à sa mesure. S’agissant même d’un sujet comme les retraites, le Président claironne qu’il s’agit d’une réforme historique alors que nous sommes en présence de quelques mesures cosmétiques qui ne remettent pas en cause la structure même du financement.
    Je n’ai jamais compris, mais sans doute suis-je idiot, pourquoi le train de vie de l’Etat ne baissait pas à proportion des transfert de charge vers les collectivités. C’est une arithmétique qui m’échappe. On fustige l’augmentation des impôts dans lesdites collectivités à qui on transfère de nouvelles dépenses et, tandis que les dépenses constantes de l’Etat devraient baisser, elles continuent de progresser.
    Les Français ne sont pas éternellement enfumables. Ils ont bien voulu croire au Président-Mickey si c’était la contrepartie d’un dynamisme nouveau de la société. Le compte n’y est pas. Le rimmel coule sur les joues après la fête et l’on s’aperçoit que les amis se portent très bien, merci pour eux, tandis que la richesse des Français s’évapore dans la crise.
    On tente alors de donner des gages sous la contrainte. La gabegie ministérielle n’est corrigée qu’à proportion des manquements constatés. Il s’agit moins d’une politique d’exemplarité que d’une politique de Canard Enchaîné : à chaque coin-coin du volatile correspond un arrêté du Premier ministre. On ne chamboule pas tout, on colmate, on ne moralise pas, on maquille les verrues en grains de beauté. Voit-on dans la lettre du Président au Premier Ministre l’esquisse d’une vraie politique de réduction du train de vie gouvernemental ? Evoque-t-on les systèmes opaques de primes ? Les contournements systématiques des marchés publics ? Le Canard Enchaîné n’en parle pas, pourquoi s’en préoccuper.
    Enfin que cache cette exemplarité aussi soudaine que circonstantielle ? Ne s’agit-il pas plutôt de sacrifier quelques avantages de sous-ministres pour mieux protéger les prébendes indispensables ? Le budget de l’Elysée explose, la Cour des Comptes pointe les manquements et rien n’y fait. Il nous a été expliqué que l’immunité présidentielle s’étendait jusqu’au chat de la concierge. Quelques voitures seront sacrifiées pour protéger un ministre-trésorier qui s’en va mendier des sous à une milliardaire pour une association jusque là inconnue d’elle et de tous (à quel ordre le chèque, M. Woerth ? Hou là, épelez doucement s’il vous plaît).
    Ca ne trompe plus personne. On attend juste la fin pour récupérer nos pots de confiture et ce qu’il en restera.

  16. Bonjour Philippe Bilger,
    Vous nous dites : « Cela peut apparaître injuste mais une exemplarité perdue ne se rattrape pas. C’est elle au contraire, indiscutable et indiscutée, qui est seule capable de donner son sens à un avenir plus rude et plus austère. Ce ne sont pas les actes ou les mesures qui suivent qui créent l’exemplarité, c’est elle qui, originelle, rend plausibles les suivants.»
    Il est clair que la première année du mandat de notre Président a énormément « plombé » sa crédibilité quand il parle aujourd’hui d’exemplarité. Et les frasques de ses ministres qui se succèdent donnent vraiment l’impression d’un laxisme coupable qui n’a rien à envier à celui de l’époque mitterrandienne que les sarkozistes ne manquent pas de désigner d’un doigt accusateur.
    En fait Sarkozy me fait penser à un professeur des écoles qui n’arrive pas à tenir sa classe. Il vocifère, il menace, mais ne sanctionne pas. Et in fine, c’est toujours autant le « bordel » pendant ses cours… et ça fait trois ans que ça dure…

  17. « … une exemplarité perdue ne se rattrape pas. »
    Pour ceux qui suivent depuis l’origine de ce blog l’évolution de la pensée bilgérienne, pensée qui ne s’épanouit jamais autant que dans les jardins à l’anglaise, la ligne droite lui étant haïssable tout autant que le raccourci réducteur, pour ceux, donc, qui ont parfois « piaffé » devant les grands écarts de notre hôte et ses délicates indulgences face aux gesticulations régaliennes, une telle sentence, venant d’un haut magistrat en activité, est le signe révélateur que la descente présidentielle aux enfers, désormais entamée, s’achèvera comme le dernier acte de Don Giovanni : à vos places pour deviner qui sera le Commandeur !

  18. Denis Monod-Broca

    On connaît l’histoire du moine qui voulait être humble et qui, après de longs efforts, une patiente lutte contre lui-même et moult exercices de contrition, s’écrie enfin un beau matin: « ça y est ! j’ai réussi ! je suis humble ! », se rendant compte aussitôt, désespéré, que sa vanité l’avait emporté, que son cri de triomphe signait son échec… Car l’humilité n’est ni un objectif qu’on s’assigne ni un résultat qu’on atteint, elle est un état d’esprit de tous les instants. Il en est de même de la « République irréprochable » voulue par le Président de la république. Elle ne peut résulter que d’un état d’esprit de tous les instants, tant de la part des simples citoyens que de ceux qui assurent le fonctionnement des pouvoirs publics. Si on fait d’elle un objectif à atteindre, un résultat dont on se vantera, l’échec est assuré. Cette « République irréprochable » fut une promesse du candidat, elle est une volonté du président, elle fera partie n’en doutons pas des lauriers de son bilan. Mais en vérité on la sent s’éloigner inexorablement, sous l’effet-même du désir exprimé de l’atteindre ; ce désir lui-même s’exacerbant en retour du sentiment de cet inexorable éloignement. Tout cela n’est pas nouveau, Corneille l’a dit beaucoup mieux que je ne saurais le faire, en un seul vers, archi-célèbre : « Et le désir s’accroit quand l’effet se recule ». C’est une vérité très connue. Son oubli est regrettable. En nous donnant un objectif par nature inatteignable, nous faisons fausse route. Efforçons-nous d’être irréprochables, oui certes, bien sûr, tous autant que nous sommes, autant que nous le pouvons, en permanence. Mais ne courons pas après un mirage. Nous ne trouverions que désillusion, découragement, désespoir…

  19. On constate que le Chef de l’Etat s’est mis hors du périmètre de la réduction du train de vie des membres de l’Exécutif, puisqu’il n’a pas divisé par deux son traitement – multiplié par deux dès son arrivée à l’Elysée.
    Une réforme pour laquelle on ne paye pas soi-même n’est pas une réforme.
    La décision présidentielle de cette semaine est un populisme à l’envers, si on y réfléchit bien : intérieurement le peuple voulait qu’en cette période de crise les « responsables » politiques fassent des gestes ; Sarkozy a répondu à cette demande du peuple en imposant une petite « cure » à ses ministres, tout en considérant cependant que ses propres services ne devaient pas également la subir.
    Il y a ce nouvel avion présidentiel qui est le signe de la passion de Sarkozy pour la démesure relativement à des choses le concernant directement. La suppression de la garden party a peut-être été décidée pour facilement faire accepter ce nouvel avion présidentiel au peuple, lequel n’avait pas été informé à cet égard lors de la trompeuse campagne pour l’élection présidentielle de 2007.
    On voit surtout que cette Présidence et ce gouvernement n’étaient pas préparés à gouverner la France; l’improvisation et la courte vue sont ce qui les caractérisent.
    Ils ne sont pas sincères, sinon les mesures présentées par Sarkozy avant-hier auraient été incluses depuis bien longtemps dans cette fameuse RGPP dont Sarkozy a bien pris soin de s’exempter.
    Monsieur l’Avocat général Bilger écrit sagement : « une exemplarité perdue ne se rattrape pas ».
    Je trouve qu’il est un peu gentil avec cette Présidence et ce gouvernement : en effet, l’une et l’autre n’ont jamais perdu une exemplarité puisqu’ils n’en ont jamais eu.
    Pour terminer, je relayerai l’intervention de Michel Petrocchi relativement à la grande décision prise par la chambre criminelle de la Cour de cassation.
    Tout en ayant une pensée pour Madame Erignac et ses enfants, je suis sincèrement heureux de cette décision courageuse qui montre bien qu’en France les juges sont encore capables de prendre une orientation contraire à celle que veut une puissance.
    La vérité est que le procès devant les juges de fond ne fut pas équitable, cette situation pouvant s’expliquer par l’influence de probables interférences politiques : précisément, on peut se demander si les déclarations politiques des uns et des autres n’ont pas abouti à faire commettre aux magistrats des erreurs qu’ils auraient pu éviter dans l’hypothèse d’un procès apaisé, plus neutre, indépendamment de la qualité de la victime – préfet – et de celle de la personne poursuivie – Corse.
    Je ne sais si Colonna est coupable ou innocent. Il reviendra à une juridiction plus respectueuse du droit de répondre à cette question. Celle dont le jugement a été cassé par la chambre criminelle n’avait pas respecté le droit, comme j’avais pu le constater moi-même dans la salle d’audience.

  20. Aïssa Lacheb-Boukachache

    J’apprends à l’instant une très bonne nouvelle, moi qui m’intéresse tant à cette triste affaire: Dany Leprince va être libéré suite à une décision de la commission de révision des affaires pénales … Une première car la commission ne s’est pas encore prononcée sur le fond. Après plus de 18 ans de réclusion. Exemplaire en retard (la justice), exemplaire trop tard? Je ne crois pas … Il sera malgré tout libre et les assassins sordides de sa famille peut-être, enfin trouvés …
    Aïssa.

  21. Je suis assez sensible à la portée générale de votre billet.
    Certes, comme le fait remarquer à très juste titre Florence, il y a le phénomène du « vent contraire » et contre le phénomène naturel, il n’y a d’autre attitude que de se résigner et si possible plus ou moins à l’abri, en attendant que ça tourne (Stoïcisme).
    Ce « vent contraire », c’est la tourmente générale dans laquelle nous sommes pris et qui fait que toute survenue d’un événement nouveau n’est plus considérée du point de vue de ses possibles effets, bénéfiques ou nuisibles, mais uniquement ressenti du point de vue mathématique du « phénomène perturbatoire » qui vient à nouveau comme ‘bouleverser la donne’ de laquelle on tentait de s’accommoder ou dans laquelle on tentait de mettre un semblant d’ordre.
    Autrement dit, même le mouvement qui remet le navire sur sa route est d’abord une nouvelle turbulence.
    Mais il y a aussi autre chose. Cette autre chose a trait à notre capacité de remise en question de ce que nous avons, à juste et moins juste titre, considéré comme vrai, confondant les étapes de la connaissance avec son aboutissement (ex. la récente découverte qui a permis de faire reculer d’un milliard et demi d’années – si encore notre mode de calcul à du sens – le passage de l’inerte au vivant) , ou encore à notre capacité de repérer et désactiver les phénomènes écran.
    Parmi les pires des phénomènes écran, la désinformation. La désinformation est ce qui nous donne a priori, donc avant toute expérience, une image de la réalité qui aura été délibérément faussée dans le but de nous en éloigner suivant quelque dessein où notre propre intérêt joue rarement le premier rôle. Notre capacité à la repérer et en désactiver les effets pernicieux dépend de notre capacité à mettre en cause la fiabilité de sa source sous l’égide d’une connaissance directe (= expérience) des choses; autrement dit, sous l’égide de ce dont précisément elle s’efforce de nous éloigner, autrement dit, dépend de notre capacité à vivre sans certitude absolue dans un espace à la fois doté d’une certaine stabilité et à la fois ouvert à une éventuelle mutation.
    Nous sommes en effet fait de telle façon, nous autres pauvres humains, que nous avons à la fois besoin d’une forme schématique pré-formatrice et à la fois besoin de pouvoir en changer ou la moduler.
    Ensuite le manque d’informations crédibles suffisantes peut plomber notre capacité à réagir dans l’urgence face à une situation de stress intense : Par ex. les habitants de Pompéi ont enfermé leurs animaux pour qu’ils ne se sauvent pas et pouvoir ainsi les retrouver une fois la situation redevenue normale. Est-ce que s’ils avaient su que seuls ces animaux avaient une chance de pouvoir courir assez vite pour échapper au nuage de cendres qui les feraient eux-mêmes périr en moins de trois de minutes, ils les auraient libérés, ou bien est-ce qu’ils auraient été tétanisés par l’annonce/prise de conscience de leur propre mort ou est-ce que leur esprit aurait chassé la nouvelle inacceptable et que cela n’aurait rien changé, ou est-ce qu’ils auraient tenté de chevaucher ânes et bœufs pour augmenter leurs chances et pour autant que ces derniers se soient laissés faire qui n’en avaient probablement pas l’habitude ainsi que pris la décision avant qu’il ne soit trop tard?
    Par conséquent, il importe sans doute d’accepter a priori, c’est-à-dire avant toute survenue d’une catastrophe effective, d’avoir à nous fier en priorité un jour à notre intuition et autre savoir archaïque en dépassant notre tendance à thésauriser ainsi que d’accepter simultanément avant qu’une situation ne nous y contraigne, que tout peut finir sans prévenir et sans que nous y puissions quelque chose.
    Mais bon, s’agissant des dépenses somptuaires auxquelles nous avons eu droit, il s’agit bien d’un vécu eu égard auquel il nous est demandé de rester néanmoins capables d’envisager une mutation telle que celle qui paraît être en train de se produire en lui accordant un crédit fondé sur autre chose que l’expérience. Or donc, et là est tout le problème, fondé sur quoi? Personnellement j’aurai tendance à dire, fondée sur rien d’autre que l’espoir ainsi qu’une capacité à réagir positivement relativement à la possibilité d’une telle mutation. Le président nous a montré qu’il était capable de tout et n’importe quoi alors pourquoi pas d’inaugurer une ère grandiose de d’obligations et de responsabilités qui ne prendra pas aussi rapidement fin qu’elle aura commencé. Soyons donc stoïciens!

  22. Bonjour
    Je répète ma question :
    Le problème que je me repose c’est celui du rôle de l’avocat.
    Si Madame Liliane Bettencourt est en état de faiblesse qui a donc a missionné Maître Kiejman pour défendre ses « intérêts » ?
    Si l’expertise établit l’abus de faiblesse, quel rôle joue Maître Kiejman dans cette affaire ?
    Peut-on parler de complicité d’abus de faiblesse ??
    Enfin de qui maître Kiejman est l’avocat ?
    A-t-il le droit de parler au nom de Liliane Bettencourt ? Ne faut-il pas attendre le résultat de l’expertise ?
    J’ai regardé hier un petit feuilleton (ou pièce de théâtre), le Président demande à l’accusé : « Avez vous quelque chose à rajouter à ce qu’a dit votre avocat ? »
    Ne pourrons-nous pas élargir ce genre de question au procès civil ?
    Pourquoi dans un procès civil le justiciable doit -il rester MUET ?
    J’aimerais bien que Monsieur Philippe Bilger nous écrive un billet à ce sujet.
    Duval Uzan

  23. Exemplarité de la justice :
    On va vers un 3ème procès Colonna. Les magistrats n’ont-ils rien d’autre à faire que de passer leur temps à juger et à se déjuger ?
    Pourquoi tant dépenser pour un assassin alors que nos prisons sont, paraît-il, sordides.

  24. Philippe Bilger, vous dites : « Une politique nécessaire ne se suffit pas à elle seule. Celui qui la propose doit avoir une légitimité éthique, plus que politique, pour la proposer. Exemplaire un jour, exemplaire toujours. Exemplaire en retard, exemplaire trop tard ! »
    Entre nous, le seul membre du gouvernement à qui j’avais, jusqu’à ces derniers jours, appliqué le label d’une légitimité éthique était Eric Woerth.
    Mais maintenant vu la tournure des évènements, je me demande si je ne vais pas changer d’avis…

  25. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Sous votre plume, cher PB, je n’ai jamais rien lu d’aussi faible. Je suis étonné … En somme et tels ces magistrats à l’esprit roide et obtus, borné, vous le jugez (Nicolas Sarkozy) sur son «casier judiciaire» en quelque sorte … il n’a pas été éthique, il ne le sera jamais; qui vole un boeuf volera encore un boeuf et même s’il ne le volera pas, s’il le rendra même et plus, en offrira un second à sa victime, ce sera tout comme … Etc. C’est de la marque au fer rouge que vous justifiez par cela, c’est inquiétant. On ne peut vous suivre raisonnablement sur ce chemin sauf à modifier radicalement votre conclusion par trop péremptoire, définitive, sans appel en somme, manichéenne pour finir … Vous l’écrivez vous-même: «Cela peut paraître injuste …» … L’homme -n’importe quel homme- n’est pas tout d’un bloc et c’est heureux, c’est cela qui fait sa nature passionnante et mystérieuse au sens métaphysique. A une cruauté sans nom d’hier peut succéder l’acte le plus sublime qui soit et ce sera toujours le même qui aura commis ces deux choses-là … L’inverse vaut pareillement. Comment juger de l’auteur unique de ces deux moments de sa vie si dissemblables, opposés, contradictoires? Oui, Sarko est lamentable, ridicule, insultant au peuple et à la République, sans éthique (présidentielle, s’entend …) quand on le trouvait hier sur le yacht de Bolloré à Malte sitôt élu à la fonction suprême … Mais Sarko est digne, soucieux du peuple et des principes de la République, plein d’éthique, quand on le trouve aujourd’hui décidant de faire multiplier par trois l’amende à ces employeurs (publics et privés confondus) de plus de 20 salariés qui s’obstinent (pour des raisons d’absence absolue d’éthique et de morale) à ne point recruter de personnes handicapées tel que la loi les y oblige pourtant … Alors quoi? Qu’il aille ce jour-là sur le yacht de Bolloré importe si peu en comparaison du droit qu’il fait et rend à ceux-là handicapés les plus vulnérables et méprisés de notre société … Qu’il soit entouré de crétins voire de crapules l’accablerait davantage? De toute façon, il rendra des comptes au peuple; il n’est pas inamovible et irresponsable tel vous … Cela seul devrait vous empêcher de traiter de ces choses ainsi et vous en percevez tant la pertinence que vous n’omettez pas de précisément prendre cet exemple des magistrats, des avocats généraux puisque vous en êtes … Cela n’appuie en rien votre démonstration; cela la discrédite davantage car enfin et par exemple, éthique ou pas éthique, la clique des juges et procureurs d’Outreau et cette affaire perçoit toujours son salaire en fin de mois et continuerait toujours d’être -je cite l’esprit de votre billet- sans exemplarité … Sans éthique donc. En attendant la fin de leur longue carrière, le peuple, lui, ne peut rien leur dire; il se tait et en silence doit subir ce qu’ils ont été, ce qu’ils sont et ce qu’ils seront peut-être encore longtemps … Francis Nachbar cet avocat général dont on découvre chaque jour, aujourd’hui encore (Cf L’Union de Reims hier et aujourd’hui et avant-hier également), le manque d’honneur, de dignité, d’éthique, le manque de tout ce qui fait un homme digne de ce nom et dont même les magistrats qui l’ont côtoyé avant n’osent plus prononcer le nom sans avoir honte, le manque de tous ces principes qui font un avocat général digne de représenter et défendre la société, est toujours au Parquet (celui du Havre maintenant) a dire la loi, la morale, l’éthique et j’en passe au peuple … Quel compte rendra-t-il à la société, au peuple, de ses conduites et attitudes plus que nauséeuses rapportées par l’Union de Reims, dans l’exercice de sa fonction judiciaire? Aucun, il est intouchable, inamovible et pour comble de tout, on lui décerne récemment une Légion d’honneur, sans doute la même qu’on a décernée à Maistre ce factotum aux propos pourris d’antisémitisme si j’en crois J.F. Kahn de Woerth et Bettencourt … Et la même qu’à vous aussi qui certainement la valez autrement et dignement mieux. Vous (les magistrats puisque vous êtes magistrats et que vous citez en exemple comparable pour accabler le Président élu par le peuple ceux de votre corporation dont la seule légitimité est d’avoir justement été d’un vague décret nommé par le Président …), vous donc causez d’éthique et d’exemple honorable à bon compte en vérité, cela ne vous coûte pas, ne vous coûte rien même puisque quoi que vous la violiiez et la piétiniiez un jour ou chaque jour cette morale simple pourtant, vous n’en payerez jamais aucun prix qui signifie quelque chose; vous donnez des leçons faciles qui vous exonèrent aussi vite que vous les prodiguez et vous voudriez qu’on vous suive sur cette voie et qu’on vous donne foi … Allons, cher PB et excusez-moi de vous l’écrire aussi crûment: vous faites rire tout le monde avec ce genre de salade … Il est plus urgent et pertinent d’attaquer les magistrats sur leur conduite professionnelle sans éthique quand elle apparaît au grand jour que le Président sur sa conduite personnelle non moins ostentatoire. Sa conduite personnelle, tout le monde s’en fiche si sa politique des choses du pays est dans l’ensemble positive … Et si elle ne l’est pas, c’est sur ce terrain qu’il faut l’attaquer car c’est cela l’intérêt général; pas ses histoires bling-bling … c’est cela et uniquement cela qui compte. Berlusconi a été élu et réélu; le peuple italien ne serait pas plus stupide qu’un autre et si son Président aime les partouzes et les jeunes femmes, pousser la chansonnette dans les télés une mandoline à la main, il le sait et s’en balance comme d’une chose insignifiante … Au moins leur Président est vivant, c’est ce qu’il se dit, «il a nos défauts et nos qualités, peut-être même un peu plus de qualités …» … Qu’est-ce que vous souhaiteriez? une momie à l’Elysée et qui en plus d’être sinistre serait peut-être moins compétente que tous … Tel certains de vos collègues magistrats en toute impunité … Allons, un peu de sérieux … La République n’est pas une apparence ni ne se décline en apparences!
    Aïssa.

  26. « Je ne sais si Colonna est coupable ou innocent. Il reviendra à une juridiction plus respectueuse du droit de répondre à cette question. » Laboca
    Pour M. Colonna une juridiction plus respecteuse. Oui.
    Pas pour M. Woerth ?
    Enlevez-moi vite un doute.

  27. @Catherine Jacob
    Finalement, pour décliner votre démonstration sur l’exemplarité, vous passez par une vison mathématique du « phénomène perturbatoire », puis par la récente découverte d’un organisme multicellulaire qui remonte à un milliard et demi d’années, et enfin par le comportement des habitants de Pompéi face à la catastrophe qui devait les anéantir, pour finalement nous dire qu’il faut être stoïcien face à la mutation de notre société qui est fondée sur l’expérience.
    Bon je résume, bien sûr. J’avoue sincèrement que je n’y aurais jamais pensé.
    Je comprends mieux maintenant pourquoi je n’aurais jamais été philosophe.

  28. Bonjour M. Bilger,
    L’exemplarité, la République irréprochable, l’Etat modeste, tous les présidents ou presque nous ont fait le coup.
    Alors il y a les mesures symboliques, la suppression de la garden party dont il faudra malgré tout régler la note, la suppression des chasses présidentielles qui revenaient il me semble à 12000€ par an (une paille en somme) et puis les ministères « au régime sec ».
    En matière d’exemplarité, il est déjà trop tard, le mal est fait. Les scandales à répétition des dernières semaines n’ont pas donné une image très exemplaire de ceux qui nous gouvernent, des cigares de Blanc, aux logements de fonction multiples, en passant par le coût de la chambre d’hôtel de Rama Yade qu’elle a renoncé à occuper mais qu’il a fallu tout de même payer en sus de son séjour au consulat de France, j’en passe avec le bâtisseur Joyandet et la fâcheuse affaire Woerth.
    Attendons de voir les économies qui seront effectivement réalisées dans le train de vie de l’Etat, mais le constat de Didier Migaud est déjà accablant.
    Sans compter, si je puis dire, que l’Elysée se garde bien de se mettre au régime sec. Il n’est pas question de revenir sur l’augmentation de revenu du chef de l’Etat, ni sur le nombre pléthorique de ses conseillers, spéciaux ou pas, ni sur le nombre des fonctionnaires affectés au service présidentiel, pas question non plus d’annuler la commande d’Air Farce 1 à 180 millions d’euros pour que Sarkozy puisse rivaliser avec Obama.
    Je ne vois qu’un leurre dans l’exemplarité annoncée et je doute fort que l’opinion publique se laisse berner.

  29. Personnellement, et modestement, je pense avec le recul, que finalement le Sarkozy en campagne, même s’il n’écrivait pas ses discours, pensait vraiment présider dans l’exemplarité, et détenir le plan parfait pour « remettre la France sur les rails », mais qu’il ignorait que le pouvoir le griserait. A tel point qu’il est incapable de reconnaître ses erreurs, admettre que la crise est responsable de ses difficultés, ok, ça permet de s’exonérer de certaines responsabilités, mais changer de plan à cause justement de la crise, ça, surtout pas! peux pas m’être trompé! Sauf qu’aujourd’hui, la situation est tellement catastrophique que s’il ne fait que taper sur les mêmes, il sait que ça va mal finir pour lui!
    Le temps passe vite, plus que 2 ans, comment faire pour « me remettre rapidement sur les rails? », devrait lancer ses mots clés sur Google…
    Humain, trop humain…!

  30. Ah ! Ca y est ! le groupe d’humain que j’aime le plus se déchaîne de nouveau :
    Les Hypocrites.
    Puisque tous ces efforts ne sont qu’une paille, de la poudre au yeux, de l’affichage, un rideau de fumée, (j’en oublie en route mais tant pis) pourquoi alors, avant, donc il y a quelques jours, c’était « les lustres de la république » « les gens qui se nourrissent au caviar » « une honte de vivre dans le luxe comme cela » « quand je pense qu’il se paye des chasses avec MES impôts » (j’en oublie certainement encore plus encore, mais tant pis).
    Il faudrait savoir.
    Cela vous ferait trop mal aux mâchoires d’articuler cette simple phrase :
    « Pas mal. Ce n’est qu’un début. Il était temps »
    Voilà. Reconnaître quelque chose pour ce qu’elle est, tout simplement et ne pas en profiter pour fourguer des tonnes d’idéologie partisane.
    Très dur ? Trop dur ? Impossible ?
    Il y a peu, chez Taddéï, quelqu’un, critique sur le gouvernement, disait :
    « Le jour où l’on servira de la limonade á la garden party de l’Elysée, j’applaudirai »
    Ben voilà. Il peut donc applaudir des deux mains. Entre nous soit dit je trouve cette décision idiote. Il me semble qu’un certain public, associatif, méritant, était gratifié ce jour-là d’une journée exceptionnelle. Donc on prive par cette décision ceux qui déjà n’ont pas grand-chose. La bonne décision n’est pas d’annuler mais d’alléger de 90% la liste des invités pique-assiettes de la république (ministres compris).
    Je vous le dis, il ne sait pas y faire Sarko.
    Le phantasme sur la rémunération continue avec le chiffre qui tue : 175% d’augmentation
    Oui certainement. Seulement personne ne dit que son salaire est maintenant un peu plus élevé que le salaire des Premiers ministres (dont Jospin). Personne ne dit que les fonds secrets ont été supprimés. Pourquoi omettre la moitié de l’histoire ?
    Alors oui Messieurs continuez á geindre sur votre Blog préféré, cela ne vous fait toujours pas un programme pour renverser le bonhomme, non toujours pas. Dépêchez-vous il ne vous reste que deux ans.
    Quel bonhomme ? Celui qui veut être á tout prix populaire !
    Mais si, vous savez bien. Celui qui lance la réforme des retraites et qui va bloquer les salaires des fonctionnaires un an avant l »échéance présidentielle. Il est trop nul ce mec-là. Juste bon á être serveur au Fouquet’s (et encore).
    A mon humble avis Sarko ne se représentera pas. Il savonne la planche á l’autre poète qui a déjà au moins un partisan (bonsoir M. Reffait).
    Les hypocrites et les journalistes, je ne sais pas mais en ce moment j’ai du mal.
    150 accrédités pour tirer le portrait de M. Domenech á l’Assemblée nationale… Je ne vois pas bien l’utilité. Et c’est sur les papiers de ces gens-là (Il faut dire Monsieur…) que vous construisez vos post ?
    Allez une tisane et dodo. Vous m’avez énervé…

  31. @PB (avec mes excuses je voulais poster sur ce dernier billet)
    Bis repetitas
    Votre billet m’a renvoyé quelques années en arrière quand en blouse grise je m’appliquais à structurer ma mémoire, plus par peur de la règle sur les doigts que par amour du fabuliste :
    Les Grenouilles qui demandent un Roi
    (Livre III – Fable 4)
    Les grenouilles se lassant
    De l’état démocratique,
    Par leurs clameurs firent tant
    Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
    Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique:
    Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
    Que la gent marécageuse,
    Gent fort sotte et fort peureuse,
    S’alla cacher sous les eaux,
    Dans les joncs, les roseaux,
    Dans les trous du marécage,
    Sans oser de longtemps regarder au visage
    Celui qu’elles croyaient être un géant nouveau.
    Or c’était un soliveau,
    De qui la gravité fit peur à la première
    Qui, de le voir s’aventurant,
    Osa bien quitter sa tanière.
    Elle approcha, mais en tremblant;
    Une autre la suivit, une autre en fit autant:
    Il en vint une fourmilière;
    Et leur troupe à la fin se rendit familière
    Jusqu’à sauter sur l’épaule du roi.
    Le bon sire le souffre et se tient toujours coi.
    Jupin en a bientôt la cervelle rompue:
    «Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue.»
    Le monarque des dieux leur envoie une grue,
    Qui les croque, qui les tue,
    Qui les gobe à son plaisir;
    Et grenouilles de se plaindre.
    Et Jupin de leur dire:« Eh quoi? votre désir
    A ses lois croit-il nous astreindre?
    Vous avez dû premièrement
    Garder votre gouvernement;
    Mais, ne l’ayant pas fait, il vous devait suffire
    Que votre premier roi fut débonnaire et doux
    De celui-ci contentez-vous,
    De peur d’en rencontrer un pire.»

    La morale que j’actualise est celle-ci :
    On a le roi qu’on mérite !
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  32. Jean-Dominique Reffait

    Et allez hop, Mme Bettencourt a perçu 30 millions d’euros au titre du bouclier fiscal. Chèque signé par le ministre en personne, ah le brave homme. C’est plus un bouclier, c’est un abri anti-atomique ! Exemplaire, on vous dit, exemplaire ! Ne sombrons pas dans le populisme, continuons donc de nous réjouir à ce spectacle de l’exemplarité en action, 6.250 années de RSA d’un coup pour la vieille dame, c’est de la solidarité bien pensée, non ? C’est gentil d’aider quelqu’un qui a déjà du mal à payer ses impôts, c’est galant. Ca permet de construire une chtite cabane sur l’île d’Arros et même de rajouter une barcasse pour pêcher la sardine, c’est pas à négliger la petite monnaie. On peut même payer un ou deux petits ministres avec ce qui reste, vraiment touchant comme attention.
    En apprenant cela, maintenant qu’il se sait viré, Christian Blanc va dévaliser toutes les civettes de Paris, Partagas, Romeo & Juliette, du gros module s’il vous plaît, mettez m’en pour 30 millions, oui je sais, ça fait 3 semi-remorques mais j’aime ça, c’est l’honorable M. Woerth qui régale, celui qui n’a pas la tête de ce qu’il est.
    Une question : ça va finir comment ce délire ?

  33. Véronique Raffeneau

    « Enfin, la raison fondamentale de ce peu d’enthousiasme résulte du fait que le président de la République paie, aussi bien auprès de certains de ses partisans que de ses adversaires de bonne foi, son déficit en exemplarité dans les premiers temps de son quinquennat (…) Cela peut apparaître injuste mais une exemplarité perdue ne se rattrape pas. »
    Je ne suis pas vraiment d’accord avec vous.
    Je ne pense pas que ce qui était attendu de Nicolas Sarkozy était une exemplarité.
    Je ne partage pas cette idée selon laquelle Le Fouquet’s , les yachts, l’ostentatoire auraient traumatisé les Français.
    Non, la déception tient beaucoup plus selon moi au fait que les priorités aient été totalement inversées puis escamotées.
    Je pense que la grande majorité de nos concitoyens étaient très conscients en 2007 que la rigueur – au sens économique certes, mais au sens plus large aussi – devait s’imposer dans un Etat qu’ils savaient en faillite de partout.
    Le gros souci c’est que pour Nicolas Sarkozy, en réalité, ces vérités-là n’étaient que des slogans de campagne.
    En fait, je ne suis pas du tout certaine que le candidat VOULAIT ce qu’il disait.
    Ce qui de mon point de vue est infiniment regrettable est cette occasion loupée de vérité et de volonté de réformes de fond que les Français étaient disposés à entendre et à accepter dès le début du quinquennat.
    Le lamentable total, comme l’écrit Jean-Dominique, est qu’il faut aujourd’hui pratiquement compter sur Le Canard enchaîné pour voir dénoncer des anormalités évidentes et espérer de l’ordre et une rigueur minimale là où ces questions ne devraient même pas se poser.
    Le consternant, l’affligeant ++++++++++++++ est qu’il faut que Mediapart publie des conversations privées pour que nous ayons le sentiment que l’intérêt public et général soit encore défendu et protégé quelque part.
    Et aussi ce sentiment, l’humiliation, d’être pris pour des imbéciles par les Baroin, les Alliot-Marie, etc… et le substitut du procureur du tribunal de Nanterre qui déclare sans rire qu’il est normal qu’une partie dans une procédure judiciaire soit informée en exclusivité et en catimini des positions du Parquet.

  34. @Achille | 01 juillet 2010 à 18:59
    « @Catherine Jacob
    Finalement, pour décliner votre démonstration sur l’exemplarité,
     »
    Vous confondez ‘faire montre d’une qualité qui peut servir de modèle’ et ‘qui peut servir de leçon ou concrétise une explication’ ainsi que les deux termes précédents avec la logique d’un exposé, processus abstrait.
    1)’qui peut servir de modèle’ est exemplaire au sens du billet de notre hôte.
    2)’qui peut servir de leçon ou concrétise en explication’ revient à appliquer une logique à un cas concret pour la rendre plus accessible en disant : « c’est comme si… » les choses se passaient de telle ou telle manière; « c’est comme quand… » les choses se passent de telle ou telle manière. L’exemple est en effet tel le doigt qui montre la lune…
    3)la logique d’un exposé autrement dit la démonstration.
    L’exemple de la vison mathématique du « phénomène perturbatoire » sert à sortir le changement ou la mutation de l’appréciation subjective qui en fait un heur ou un malheur.
    La récente (2008) découverte d’un organisme multicellulaire qui remonte non pas à un milliard et demi d’années mais il y 2,1 milliards d’années en 250 exemplaires, autrement dit qui fait reculer d’1,5 milliard d’années l’âge des plus anciens fossiles connus (paléozoïque) est convoquée pour dire : « Les fossiles étaient bien visibles, comme le nez au milieu de la figure. Et l’endroit (écosystème d’Ediacara au Gabon) n’est pas une contrée inconnue, c’est une carrière qui a vu passer d’innombrables gratteurs de sol. Cela fait des décennies qu’on creuse à cet endroit en passant à côté » et on ne les a pas vus tout simplement parce que on n’était pas préparés à les voir et qu’on était même plutôt préparé à ne rien voir. Il aura fallu un esprit neuf (= non fossilisé par la vérité établie qui représente un phénomène écran des plus coriaces), autrement dit sans préjugés (tel: il ne saurait rien avoir qui ressemble à des fossiles dans des couches aussi anciennes) pour se laisse convaincre par l’existence de ce qu’il voyait. Autrement dit, il faut être doté d’une capacité husserlienne de retour à l’expérience première que la science ou le sens commun et leur bâti, spécifique et réciproque, de l’expérience, aura oublié.
    Je pourrais vous en faire la démonstration depuis mon propre travail ou mon propre vécu, mais bon, ce n’est pas ni le lieu ni la thématique du billet et vu que j’ai été récemment rappelée à l’ordre aux fins de les respecter….!
    L’exemple enfin, du comportement des habitants de Pompéi sert à illustrer le « si on avait su, mais on ne savait pas et eût-on su que cela n’aurait sans doute rien changé vu que » pour mettre en œuvre le comportement salvateur ou qui eût été le plus favorable à la survie, il eût fallu un esprit structuré d’une autre manière.
    «pour finalement nous dire qu’il faut être stoïcien face à la mutation de notre société qui est fondée sur l’expérience.»
    Euh, non. Ce n’est pas ce que j’ai dit. J’ai dit que face à ce sur quoi on ne peut rien, il est inutile de de gesticuler d’une façon qui n’aboutirait à rien d’autre qu’à accentuer une situation de garrot espagnol, mais il convient au contraire d’accepter par avance une issus éventuellement défavorable de façon à mobiliser toutes forces en vue d’être à même de repérer et profiter d’une « ouverture ». Appliqué à « l’exemplarité tardive » de PB, c’est dire « il est trop tard si on veut qu’il soit trop tard et fermons notre esprit tout autre possibilité. » Ce qui cependant ne préjuge pas des cas désepérés.
    « Je comprends mieux maintenant pourquoi je n’aurais jamais été philosophe.
    Je ne sais pas comment je dois le prendre, mais bon il faut bien un Achille face à la Tortue…

  35. sbriglia@JDR

    @J-D. Reffait
    J’attendais, me demandant qui dégainerait le premier : je suis un peu affligé que le coup vienne de vous, imaginant plutôt la marque de SR pour cette grosse démagogie de comptoir : voulez-vous que Madame B. s’exile en Suisse comme nos footeux, comme Delon ou Aznavour et autres exilés fiscaux ? Si elle a reçu un chèque de ce montant c’est qu’elle a versé sans doute le double ou le triple en IRPP et autres ISF. Tenez, faites une petite recherche : montant cumulé des impôts de ladite dame sur les dix dernières années, je soustrais le bouclier fiscal, il me reste largement de quoi faire fonctionner les chaudières de Bercy…
    Et dire que si elle était domiciliée en Belgique ou à Monaco, elle ne verserait que des cacahuètes à la France : quelle patriote bornée que notre bonne dame !.. Ou il faut imaginer Monsieur de Maistre incompétent ?
    Je vous préfère dans d’autres registres, cher JD !

  36. Jean-Yves Bouchicot

    Au vu des autres commentaires, je me rends compte que j’ai oublié une question essentielle, cher Philippe : ayant plusieurs fois démontré votre honnêteté intellectuelle, notamment en révisant votre opinion après réflexion, comme sur le cas Polanski, je me demande quand vous nous direz, si oui ou non, vous regrettez à présent d’avoir soutenu la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle… Je sais bien que l’élection de Ségolène Royal avait de quoi faire peur (à moi aussi, croyez-le), à moins de l’hypothèse d’un gouvernement Bayrou : au moins je suis persuadé que la corruption, collusion et la prévarication n’auraient pas atteint ce niveau. Qu’en pensez-vous ?

  37. @Catherine Jacob
    « Je ne sais pas comment je dois le prendre, mais bon il faut bien un Achille face à la Tortue… »
    Surtout ne le prenez pas mal. Nous n’avons simplement pas le même cursus et donc nos pensées ne sont pas formatées de la même façon.
    C’est ce qui fait le charme de la différence et qui est parfois aussi la source de bien des différends.

  38. Je ne voudrais pas apparaître comme cynique. Mais disons-le tout net je préfère des corrompus aux Saint-Just. Ne me faites pas dire que j’aime les escrocs. Mais je hais les idéologues. Rien ne me fait plus peur que ces deux expressions : il est intransigeant sur ses idées, il n’a jamais changé d’idées ; pourquoi admirer des gens qui sont sourds et rigides ?
    Mais les Saint-Just ont le verbe haut. Pour eux le verbe est une arme. Ils l’utilisent, pour comme à la grande époque de la Terreur, assimiler doucement un suspect à un coupable. Puis, toujours en référence à cette époque révérée du jacobinisme triomphant, ils assènent qu’il convient de sanctionner préalablement les suspects pour éviter qu’ils ne deviennent coupables. Et l’on arrive à entendre des discours tout à fait surprenants du style :
    – mais pourquoi n’a-t-il pas lancé des contrôles fiscaux ! (il faut des coupables réclamaient les jacobins à la tribune de leur club).
    – mais comment peut-il (M. Woerth) côtoyer quelqu’un (Madame Bettencourt) pour qui il a appliqué la loi (des rétrocessions fiscales) ! Ce ne sont plus les actes qui posent problème aux censeurs, ce sont les fréquentations, les sous-entendus de ce qu’ils ont peut-être fait , l’absence de moralité du suspect érigée en dogme.
    – Si sa femme est soupçonnée (de quoi, personne ne précise), alors par transitivité l’époux doit être soupçonné ! Toute notion d’autonomie individuelle est foulée au pied au nom de la solidarité proclamée du groupe des suspects.
    Et aussitôt pour péroraison sont tenus ces éternels discours rousseauistes sur la vertu nécessaire de nos hommes politiques ; héritage de la vertu républicaine des Romains. Refont surface au nom de l’exemplarité la nécessité de donner une image de transparence, d’une éthique qui transcende les banales règles de droit, une déontologie qui exige plus que ce que dit le droit et les usages. Discours effrayants.

  39. M. Reffait,
    Vous sombrez dans le populisme !
    Le bouclier fiscal est certainement discutable, mais ne faites pas semblant de croire que M. Woerth a enfreint la loi en restituant par son administration la somme que vous indiquez.
    Oui cela me choque aussi, quelque part.
    Il faut juste que vous rappeliez á la fin de votre brillant exposé que pour choquant que cela soit, c’est le cadre actuel de la loi. Au successeur de le changer.
    Vous êtes dans l’insinuation permanente. Cela me désole.
    Si vous dites « C’est comme un gamin qui est pris les doigts dans le pot de confiture », vous insinuez qu’il y a mis les doigts.
    Moi je dis simplement : « oui peut-être. Enquêtons ». Mais pas avec le volatile coin- coin et pas avec Mediapart (auquel Alex Paulista vient courageusement de s’abonner…)
    Il me semble qu’il y a encore en France quelque structures républicaines indépendantes. Utilisons-les et punissons le, la, les coupable(s).

  40. « On peut être farouchement opposé au bouclier fiscal pour de bonnes ou mauvaises raisons, mais pour l’instant il est parfaitement légal. Rien n’indique que Liliane Bettencourt ait enfreint la loi »
    Voila qui résume ma pensée.
    Trouvé sur le net.

  41. Laurent Dingli

    En revanche, mon cher Sbriglia, je ne m’étonne pas que ce soit vous qui dénonciez avec raison la « grosse démagogie de comptoir » de notre ami JDR. Le meilleur d’entre nous, avais-je dit un jour à votre sujet, ce qui avait bien fait rire cette chère tigresse de Catherine A. Mais je persiste et signe…

  42. Laurent Dingli

    Je suis moins catégorique que vous sur l’exemplarité. Mieux vaut tard que jamais. Voyez le passé, les fonds secrets (ou spéciaux) supprimés par le bon Jospin, vingt ans après l’accession au pouvoir de Tonton.
    Vous savez aussi que le livre d’une fonctionnaire du conseil régional d’Aquitaine fait pas mal de bruit ces temps-ci. Elle y dénonce entre autres la fainéantise organisée d’un certain nombre de ses collègues qui assurent 35h de travail effectif… par mois ! ou encore le népotisme éhonté des élus, etc.
    Vous voyez, il n’est jamais trop tard pour bien faire…

  43. Notre Président prend soudain conscience du besoin d’exemplarité. Comme quoi il n’est jamais trop tard pour revenir vers les chemins de la sagesse et que tous les cas ne sont pas désespérés.
    D’ailleurs n’était-ce par lui qui le premier avait évoqué au premier G20 le besoin de moraliser les marchés, sans grand succès d’ailleurs…
    Et puis il s’est rendu compte qu’il fallait « moraliser » un tas d’autres choses :
    – Le football qui a perdu toute sa valeur d’exemplarité auprès des jeunes, vicié par l’argent, les ego et les enjeux.
    – L’exercice du pouvoir où les lignes budgétaires destinées à améliorer le confort de nos ministres étaient sans doute un peu trop généreuses. Et ne parlons pas du cumul des indemnités et des pensions parlementaires.
    – Les propos tenus par certains humoristes dont la causticité est parfois un peu trop âpre au bon goût de ceux qui en sont la cible.
    – Et sans doute aussi la façon dont certains médias obtiennent des informations très compromettantes : enregistrements clandestins, reportages en caméra cachée, subtilisation de propos privés échappés d’un micro resté ouvert par mégarde, etc.
    On regrette simplement que les leçons de morale nous viennent principalement de la part de ceux qui ne les appliquent pas.

  44. @JDR
    Le bouclier fiscal est actuellement à hauteur symbolique de 50%. Est-ce le bon étiage ? Est-ce que ça empêche certaines fortunes de s’expatrier, est-ce que ça en incite d’autres à revenir payer leurs impôts en France, est-ce 50% est globalement plus incitatif à la création de richesses que 55 ou 60% ? Je n’en sais rien.
    Ce qui est sûr est que, sauf à tout prendre, il y a toujours de fait un bouclier fiscal.
    Selon vous, quelle serait sa jauge idéale et pourquoi ?

  45. Jean-Dominique Reffait

    Sbriglia, je tâche de sourire de situations étranges et, forcément, la charge n’est pas nuancée. J’ai prévenu à la deuxième ligne que j’allais dans le registre populiste, ne me le reprochez pas !
    Nous parlons ici d’exemplarité, pas de légalité. Oui tout cela est légal parce qu’on légalise certaines fripouilleries.
    Les cigares de Blanc ne sont pas illégaux non plus, la famille Amara qui tourne dans l’appartement de fonction non plus, tout cela ne relève d’aucune loi. C’est légal. Est-ce moral ? Est-ce exemplaire ?
    Quand il nous est dit que « M. Woerth n’est jamais intervenu dans le dossier Bettencourt », je dis que c’est justement ce qu’il faut lui reprocher ! Informé par le parquet de possibilités de fraudes, il aurait dû intervenir.
    Désormais on nous fait croire que 30 millions sortent des caisses sans que le ministre en soit informé : belle gestion de trésorerie ! Moi ministre du budget en tant de crise, j’aurais dit « Bouclier fiscal soit, mais je vous mets la somme en crédit d’impôts parce que l’Etat a besoin de cette trésorerie aujourd’hui. » Ce chèque à Mme Bettencourt représente le quart de tout le bouclier fiscal français sur une année : une loi au profit principal d’une personne.
    Quant aux trémolos sur la brave dame qui reste en France malgré l’holocauste fiscal dont elle est victime, ça va bien. Il me semble avoir entendu qu’il y avait tout ce qu’il fallait en Suisse, à Singapour, à Hong Kong, des grains de sable aux Seychelles. Mme Bettencourt n’est pas tenue à l’exemplarité et ne s’en prive pas.

  46. Jean-Dominique Reffait

    Et puis Sbriglia, ne vous croyez pas malin : ce n’est pas en me comparant à SR – l’insulte est caractérisée ! – que vous pourrez obtenir de moi que je change de registre ! « A qui pourrais-je le comparer pour qu’il n’ose plus s’engager sur ce terrain ? SR c’est vache, mais ça devrait marcher. » Ouais, ouais !

  47. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Il ne faut pas en vouloir à mémé Liliane; comment des rapaces politiques et autres ne lui tourneraient pas autour … Sauf Bannier; lui je le crois sincère et ce procès qu’on lui fait ressemble comme deux gouttes d’eau se ressemblent à celui d’une amitié vraie … La fiscalité française est la plus folle et la plus compliquée du monde … Les résistances opposées par ces employés du fisc à tous les niveaux quand il s’agit de la moindre réforme qui tendrait à la simplifier pour l’intérêt de tous sont sidérantes … Breton avait essayé; il s’y est cassé le stylo … Quand on voit ces dizaines de milliers d’employés inutiles soit au Trésor soit aux Impôts, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il y a quelque chose qui ne tourne franchement pas rond dans notre pays … Ils sont dix pour examiner un paperasse qu’ils vous demandent et mettent des semaines à vous le retourner ensuite … On les voit glander devant leurs bureaux de pause en pause, prenant tout leur temps, n’ayant rien à faire en vérité et tout ce monde singulier s’accroche à ses fonctions virtuelles, à son gâteau facile et bon … Il n’est que d’aller se promener l’air de rien dans un centre des impôts ou une trésorerie pour s’en rendre compte … La belle planque, mazette!… Aux frais du contribuable naturellement, ce singulier château. Si Sarko (enfin ce gouvernement) commet une grave erreur d’appréciation en ces choses de la rationalisation des dépenses publiques, elle est là assurément. Au lieu de mettre en coupe réglée l’Hôpital public jusqu’à n’en faire bientôt plus qu’une étrange peau de chagrin, il ferait mieux de se pencher plutôt sur le cas de ces parasites fonctionnaires des Impôts et du Trésor … Il n’y a pas besoin de tout ce monde là-dedans pour une fiscalité efficiente, surtout à l’heure de l’informatisation de toute donnée. Par contre, le jour où malade vous aurez en lieu et place d’un médecin et d’une infirmière à votre chevet de l’hosto, un PC ou un bon vieux Mac pour vous dispensez les soins, j’aimerais voir vos tronches à ce moment-là pour me marrer comme un dingue … Et je ne plaisante pas; on n’en est pas loin …
    Il existe aux USA depuis quelques années un ordinateur crée spécialement à cet effet par l’administration fiscale … Il n’est consacré qu’à la fiscalité de Bill Gates, tant elle est complexe en regard de son patrimoine. D’autres ordinateurs ont suivi pour d’autres ainsi … On serait bien avisé d’en créer autant en France pour les quelques contribuables particuliers, ceux riches à milliards d’euros, dont les fortunes ne sont pas aussi évidentes à recenser et imposer qu’on voudrait le faire croire … Au moins là ces choses dépassant -il faut le dire- un peu l’entendement commun seront circonscrites et clarifiées davantage par quelques fonctionnaires et non toute une armée absolument inutile.
    Pour conclure, le problème en ces tourments de la République n’est pas tant Bettencourt-Woerth et cie que les cigares du secrétaire d’Etat Blanc … Ces cigares sont un peu comme la (supposée?) brioche de Marie-Antoinette, qu’on ne s’y trompe pas … Certes Blanc n’est pas le roi et n’a pas dit: «Il n’ont plus de gauloises? qu’ils fument donc du gris …» … Le principe de fond est le même cependant … A l’inconscient collectif populaire, ces cigares parlent et blessent infiniment plus que ces histoires politico-familiales des Bettencourt et autres dont la population dans son ensemble qui n’est pas aussi vindicatrice aux riches qu’on le croit sait bien que ces aléas sont quasi dans l’ordre des choses et qu’elles ne l’humilient pas ni ne l’attaquent frontalement et violemment tel ce qu’on peut d’ores et déjà appeler appeler «l’affaire des cigares» … C’est la brioche qui mit en fureur subite le peuple en 1789 et le dirigea sur Versailles; Danton ne s’y était pas trompé quand il martelait à la foule cette phrase terrible présumée dite par la reine … Il savait que cette chose parlait au peuple affamé et humilié davantage que toutes les courtisaneries et manigances, erreur et fautes de gouvernement et corruption au niveau des Bettencourt on dirait aujourd’hui, politiques ou para politiques de la Cour… Woerth, sa femme, les 30 millions de retour, etc., ce sont des discussions politico-financières qui sortent de l’ordinaire sans plus; la vie républicaine en a vu d’autres; c’est même drôle par moment sauf quand il y a mort d’homme ou de femme ainsi ce malheureux Béré … Les gens liraient cela dans Voici ou Gala que cela serait pareil et aussi passionnant voire mieux car ce serait autrement écrit … Les 400 millions rendus par le Trésor à Tapie et Tapie est plus populaire que jamais aujourd’hui … Qu’on y songe …
    On apprend qu’hier un vieux de 72 ans a assassiné en Ariège la directrice de l’aide sociale aux personnes âgées, femme de 32 ans et mère de deux enfants … Il s’est suicidé sur le lieu même de son acte. On lui aurait refusé une aide sociale supplémentaire, des bons de nourriture ou quelque chose chose comme ça … C’était pas des cigares qu’il voulait, lui, non pas des havanes, j’en suis sûr … N’est-ce pas, Blanc? Pas des cigares…
    Aïssa.

  48. @Jean-Yves Bouchicot | 02 juillet 2010 à 09:35
    au moins je suis persuadé que la corruption, collusion et la prévarication n’auraient pas atteint ce niveau. Qu’en pensez-vous ?
    Les nuisances de gauche n’empruntent pas les mêmes chemins que les nuisances de droite – forcement, vu qu’elles ne respectent pas les mêmes priorités – mais croyez-moi, elles ne sont pas moins nuisibles et le choc n’en fait pas moins de dégâts !
    L’absence de franchise et la confusion entre bon droit et arguties idéologiques sont les deux mamelles de la nuisance de gauche !

  49. Alex paulista

    @ Olivier Seutet
    C’est votre résignation qui est insupportable.
    Les versements de la plus grosse bénéficiaire du bouclier fiscal au micro-parti de celui qui le déploie en Picardie, le fait qu’elle embauche sa femme dans le family business, les Légions d’honneur en remerciement…
    En plus cette épouse qui se prend un rôle chez Hermès.
    Ces gens n’ont aucun principe, aucune déontologie, une capacité de résistance au déshonneur hors du commun.
    Le droit sert à mettre les gens en prison. On ne met pas en prison quelqu’un qui se fiche ouvertement de votre gueule.
    On le vire, c’est tout.
    C’est votre recours au droit qui est idéologie.

  50. Laurent Dingli

    Je ne comprends pas toutes ces positions extrêmes sur l’affaire Woerth, ou plutôt je les comprends malheureusement trop bien. La position qui est celle de Philippe Bilger et la mienne est pourtant simple. Ce qui nous a choqués, ce n’est nullement que le président de la République ait renouvelé sa confiance à son ministre, mais qu’il ait annoncé de manière péremptoire qu’il la lui accorderait quelle que soit l’évolution du dossier. C’est aussi simple que cela. Ce que certains qualifient de « diversion » ou de « gauchisme primaire » (sic) n’est qu’un sens de la nuance qui me semble légitime en démocratie. Et cela ne présume en rien du fond de cette « affaire » dont nous ne savons quasiment rien.
    Vous avez écrit un beau commentaire, Olivier Seutet. Une petite critique seulement, il faut faire attention lorsqu’on qualifie ses adversaires de Saint-Just, même si la parenté semble évidente. Mais, de même que je n’aime pas que le vertueux Jean-Dominique Reffait qualifie le patron d’une radio nationale de « nazillon », de même je trouve excessif d’assimiler un journaliste ex-trotskiste à Saint-Just ou à Fouquier-Tinville, lesquels ont envoyé tant de malheureux à la mort. Je le dis d’autant plus facilement que j’ai cédé moi-même à ce genre de facilités.

  51. Alex paulista

    @ Sbriglia
    Je ne crois pas que LB, dont l’histoire est française et la marque aussi, et qui n’hésite pas à donner des millions aux gens qu’elle aime bien, ira s’installer en Suisse pour économiser 30 millions.
    Sa fille non plus.
    Le photographe, probablement.
    Cette femme est 100000 fois plus riche que le Français moyen. 30 millions pour elle c’est 300 euros pour nous.
    Elle peut encore se payer le luxe d’être française.
    D’ailleurs, la Suisse est un truc de parvenu. Le marketing du luxe est basé sur le fait que les riches aiment se distinguer en faisant ce qui coûte cher. Dans cette optique, on voit bien que le bouclier fiscal est une grosse erreur marketing.
    Si j’étais président, j’organiserais des soirées de gala pour montrer les œuvres du gouvernement. Les plus gros contribuables seraient mis à l’honneur, avec photos retouchées dans Paris Match.
    Et sans Johnny.

  52. sbriglia@Laurent et JDR

    @Laurent
    Je ne suis le meilleur que dans le regard de mon labrador lorsque je lui donne ses croquettes… Pour le reste, tous les matins en me rasant, je me répète que « l’humilité est l’antichambre de toutes les perfections ! »… tout bas, pour ne pas faire mourir de rire mon épouse…
    @JDR
    A mes yeux la décision de virer sur-le-champ le sieur Blanc aurait dû être prise par le Premier Ministre… La reporter au prochain remaniement est une grave erreur politique, y compris et surtout pour certains hommes de droite qui croient à l’exemplarité des vertus de la République : je suis de ceux-là…
    Quant au bouclier fiscal, tout a été dit… mais malheureusement, rien n’a été expliqué : le plus gros des boucliers fiscaux est celui qui dispense plus de la moitié des Français de l’IRPP !
    Caillaux, lorsqu’il a créé l’IR au début du siècle dernier, disait devant l’Assemblée : « Messieurs, pas plus de 2% de taux car au-delà cela devient confiscatoire ! »
    PS : je vous rassure, vous êtes à SR ce que Chardonne (je vous taquine en choisissant un écrivain de droite !) est à Jean Bruce !

  53. M. Bilger
    Pensez à l’énoncé d’un verdict déclarant Mme mère « Bête en cour » jugée sénile.
    Pensez, dans ce cas, à tous ces improbables vautours prédatés, se délectant goulûment de cette colossale fortune, tournoyant autour d’une conscience infirme.
    Pensez M. Bilger, pensez !?
    Avec humour, et déraison.

  54. A celles et à ceux :
    -dont le défaut principal est l’impatience
    -dont la qualité essentielle est l’envie d’exister et la passion de comprendre les ressorts humains
    -dont le livre préféré est « La recherche… »
    -dont la devise pourrait être « je suis de l’opposition qui s’appelle la vie »
    -qui s’embrasent pour « Champ de blé aux corbeaux » de Vincent…
    -qui peuvent dire « merde » ou « pauvre con » sans ciller
    -qui aiment qu’Isabelle H. rende obligatoire un féminisme de bon aloi
    -dont les madeleines d’enfance sont les coquilles Saint-Jacques
    -qu’Alexandre le Grand fascine… et aide à vivre
    -qui pourraient, somme toute, faire autre chose de leur vie… par exemple metteur en scène…
    Que celles et ceux qui se reconnaissent alors dans ce portrait chinois acceptent alors d’être frères et soeurs en humanité avec notre hôte…
    …Il comprendra, sa modestie lui interdisant
    de nous tendre le miroir tenue par Clémence… au prénom prédestiné pour l’auteur de l’interview dudit avocat général !

  55. Jean-Yves Bouchicot

    @ Catherine Jacob
    Vous avez parfaitement raison : quand j’écrivais « ce niveau » , je voulais parler à la foi de quantité et de niveau de responsabilité dans l’Etat. Il va sans dire que, vivant dans le sud-ouest, je n’ignore rien de la corruption des élus socialistes, mais ça se passe plus au niveau Région, département et communes. On dit dans mon village que si on présente une chèvre avec un badge PS ici, elle est élue… En revanche, je crois François Bayrou plus scrupuleux, mais c’est peut-être une impression trompeuse…

  56. Selon vous, quelle serait sa jauge idéale et pourquoi ?
    Rédigé par : MS | 02 juillet 2010 à 11:45
    La jauge serait* de faire une interprétation – qui sera imparfaite, mais on ne meurt surtout que de n’avoir tenté, et de honte, déjà – de l’utilité de chaque tâche, de là de chaque revenu.
    Qu’on essaie, en commençant par pénaliser faiblement de coef au départ peu différents de 1 inférieurement comme supérieurement, puis d’intensité croissante à mesure que des vérités mêmes partielles s’affermiraient, de pondérer les revenus en fonction – fort complexe – d’un intérêt commun, notion, je vous le concède déjà ardue à dégager.
    Vous me direz, c’est déjà plus ou moins ce qui se fait, certes, mais cela se fait localement avec toutes les dérives que nous constatons, tous les biais de copinage et de serrage de coude.
    Je vais fâcher les gauchos de base comme les bons petits soldats de l’ordre établi, LD et JPL entre autres, mais si je ne suis pas choqué que certains gagnent 50 fois ce que d’autres peinent à gagner, je serais très favorable au passage par mon filtre même encore balbutiant de ce risible bouclier fiscal (fist call, tant il donne envie de montrer le poing) qui plaît tant aux copains de notre parvenu en chef, qualificatif choisi à dessein pour complaire à notre proviseur en chef, LD**.
    Je l’ai dit redit et le redis pour les cancres du fond qui ne veulent rien entendre, pour un Dassault* combien de Bébéar ?
    AO
    * le présent est de voir une infirmière gagner 10 fois moins qu’un vendeur de bagnole d’occase quand la conjoncture est bonne, bonne suffit, même pas exceptionnelle…
    ** qui va encore me coller 50 lignes, mais le regrettera sitôt leur teneur connue…
    *** Marcel, pas le rejeton qui chasse le cerf en 4*4 (le serf l’a échappé belle).

  57. …tant de malheureux à la mort. Je le dis d’autant plus facilement que j’ai cédé moi-même à ce genre de facilités.
    Rédigé par : Laurent Dingli | 02 juillet 2010 à 13:25
    Philippe… faites chauffer le moteur du panier à salade, on va vous ramener le serial blogueur illico, StJust le temps que signiez le mandat de dépôt. C’est comme si c’était (Re) fait !
    AllezhOp au trou

  58. Cher Philippe Bilger,
    En raison du grand nombre de commentaires digressant vers l’affaire Bettencourt, je vais me glisser dans l’ouverture pour vous poser une question intéressée, mais réellement naïve :
    Est-il admissible que le procureur Courroye, mis en cause dans les enregistrements du majordome pour avoir communiqué plusieurs semaines à l’avance à l’Elysée (ce dont il se défend aujourd’hui en indiquant avoir simplement communiqué ses conclusions à sa « hiérarchie »), ainsi que pour avoir manifesté son opposition au déroulement du procès, est-il normal donc que ce magistrat du parquet puisse interjeter appel de la décision de report de la présidente Isabelle Prévost-Desprez, par ailleurs ennemie jurée dudit procureur ?
    La notion de « suspicion légitime » ne peut-elle être invoquée, compte tenu de l’intérêt particulier de Philippe Courroye dans cette affaire ?

  59. « Exemplaire trop tard »…
    Des citoyens de gauche critiquent Sarkozy sur ce blog. Ils ont bien raison . Mais ne leur laissons pas cette exclusivité ou ce privilège.
    J’ai trop voyagé pour être de « gauche » ou de « droite », surtout quand on a tout vu et son contraire, aux quatre coins de la planète.
    J’ai voté Sarkozy aux deux tours en 2007 et je m’en mords les doigts.
    J’ai voté dès le premier tour pour « ce jeune homme de sang mêlé », comme l’a si bien dit André Glucksmann. Un jeune homme qui nous parlait si bien de « La France », alors que ses adversaires se gargarisaient avec un monopoly de « jeunes », de « retraités », du « SMIC » et des « handicapés moteurs »…
    Dès le premier soir, lorsqu’il s’est pointé au « Fouquet’s », j’ai compris que je m’étais trompé sur l’identité du bonhomme.
    Inutile de revenir ici sur « l’ouverture », l’épisode Khadafi, le bonze inutile du Tibet, la Villa Medicis, la Rolex, l’EPAD, ses choix de ministres, ni sur ses poules.
    Ce ne fut qu’un long cauchemar.
    Patrick Rambaud sera lu dans 100 ans, quand des étudiants de la Sorbonne se pencheront sur cet accident industriel que fut Sarkozy.
    Eric Zemmour l’écrivait il y a 3 ans : « Sarkozy sera sorti comme Giscard ».

  60. « Sarkozy sera sorti comme Giscard »
    Savo 18h55
    Vous voulez dire, quand il arriva « la France était coupée en deux » et quand il partira « elle sera pliée en quatre », comme le disait un motard célèbre et en salopette ?
    AO

  61. @sbriglia
    Juste pour vous signaler que L.Bettencourt place déjà de l’argent là où il faut, et que visiblement elle n’avait pas attendu le bouclier pour rester chez elle !…

  62. Laurent Dingli

    Mais bien sûr, mon cher Sbriglia, mettez donc cela sur le compte de mon esprit romanesque. Enfin, c’était une autre façon de dire que j’aime bien votre panache. Tout cela est bien naïf et désuet, n’est-ce pas ?
    « Je ne suis le meilleur que dans le regard de mon labrador lorsque je lui donne ses croquettes ».
    Je suis sûr que son regard vers vous est loin de se limiter à la reconnaissance du ventre.

  63. Jean-Dominique Reffait

    Christian C : « La notion de « suspicion légitime » ne peut-elle être invoquée, compte tenu de l’intérêt particulier de Philippe Courroye dans cette affaire ? »
    Je ne suis pas certain qu’en allant chercher un microscopique substitut au fin fond de la Lozère, celui-ci ne soit pas déjà approché par la coiffeuse locale qui distribue des produits capillaires de Mme Bettencourt. Tout est suspicion légitime dans cette affaire, de la cave au grenier et, à raison de 50.000 euros de gratifications éparpillées par semaine durant des décennies, je me demande si le billet de 10 euros que j’étais tout heureux de dénicher dans une veste revenant du pressing ne provient pas d’un don qui m’aurait été fait à mon insu. Depuis des vacances désastreuses à Crans-Montana, j’évite la Suisse comme la peste, donc ça n’est pas là. De même que nous sommes génétiquement tous cousins d’un même australopithèque, la monnaie de nos poches est génétiquement issue du même coffre-fort de Mme Bettencourt. Inutile de demander une analyse de ce phénomène à M. Woerth, il ne sait rien, il n’a rien vu, il vient d’apprendre avec effarement que sa femme s’appelle Florence mais il n’y est pour rien.
    J’ai bien une voisine israélienne qui travaille dans les cosmétiques, je crois qu’elle conçoit des flacons, je ne me suis pas méfié, L’Oréal associé au Mossad, je suis fait et refait.
    J’irai demain aux impôts pour déclarer ce billet et réclamer 30 millions de remboursement, selon la procédure ordinaire.

  64. M. Woerth, il ne sait rien, il n’a rien vu, il vient d’apprendre avec effarement que sa femme s’appelle Florence mais il n’y est pour rien.
    JDR
    Comment cela, des malfaisants ont tenté de faire croire que ce brave homme avait une femme… une femme, quelle horreur !
    Alors que tous savon(a rôle aussi) qu’il prend sa chambre avec le valet de pied, qui prend même des photos qu’il revend en Suisse, au poids, sous le manteau d’un VRP qui offici(n)e chez l’eau, l’eau, quelque chose, de Cologne non, du Real… si !
    Bref, que des incongruités confuses, un lit de sous-entendus, sous un coulis de Françoise, ou de Florence, je ne sais plus.
    N’avez qu’à demander à Alex, il est aux abonnés présents et en séance plein, pleine, pleine-quelque chose.
    Au fait Alex, visez l’ironie, LD qui nous traite de bobos, quelle plaie, parce qu’avons écornillé le parvenu et qui se fait traiter de gaucho par un plus plus fana que lui, oubliant de se contempler dans le miroir de la mise en abyme que lui tend bien involontairement le camarade (quoique) JPL… C’est d’un drôle.
    AO
    PS : Savo – LD coupez le son, je vais digresser une ligne – hier soir avons ouï S Wonder et Prince à Bercy, deux génies, encore…

  65. « …c’est la stratégie du story telling qui consiste à raconter une foule d’histoires, certaines vraies d’autres fausses, pour créer une adhésion sur des fondements biaisés.. »
    Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 12 novembre 2009 à 17:17
    No comment.

  66. Véronique Raffeneau

    « Je ne suis pas certain qu’en allant chercher un microscopique substitut au fin fond de la Lozère, celui-ci ne soit pas déjà approché par la coiffeuse locale qui distribue des produits capillaires de Mme Bettencourt. » (JDR)
    Oui, sûrement.
    Mais cela n’implique pas que l’obscur substitut n’aurait pas d’autre choix que celui d’informer clandestinement la coiffeuse locale.
    Il peut choisir la voie du droit et celle de l’équité qui consistent à ne pas favoriser, et de cette façon défendre implicitement les intérêts privés d’une partie – par la divulgation de la stratégie et de la position du Parquet -, au détriment des intérêts de l’autre.
    J’ai lu, mais je ne sais plus où, que le Parquet de Nanterre, indigné du climat de suspicion à son encontre, avait fait appel de la décision du juge de reporter le procès de François-Marie Banier.
    Je peux comprendre qu’en l’état actuel des dispositions qui ordonnent les rapports entre le Parquet et l’Exécutif, compte tenu de la personnalité de Madame Bettencourt et des enjeux liés à sa position, le GDS soit informé de la position du procureur. Bien que ce soit également dans ce genre d’exemple qu’apparaissent au grand jour toutes les nocivités de la dépendance du Parquet.
    Mais bon, peut-être cela fait-il partie des instructions particulières que le GDS affirme légitime de donner aux procureurs généraux, mais que par ailleurs, elle déclare ne leur imposer que transparentes et motivées ?
    Peut-être… je ne suis pas suffisamment savante en matière de droit et de mœurs judiciaires et politiques pour le dire.
    En revanche, je ne peux pas comprendre qu’un procureur d’entrée informe clandestinement un conseiller Justice de l’Elysée, et encore moins applique dans le traitement de son dossier les instructions officieuses de ce dernier.
    Donc, dans cette affaire, la suspicion contenue dans l’arrêté du juge m’apparaît légitime.
    Puisqu’a priori, il n’est pas mentionné dans le débat public les questions posées ou les instructions motivées données par le GDS au procureur de Nanterre pour cette affaire, alors que son substitut admet à l’audience avoir informé l’exécutif.
    Alors on me répondra sans doute que Michèle Alliot-Marie et Patrick Ouart c’est somme toute du pareil au même. Il s’agit du même exécutif.
    Je pense profondément qu’un GDS et un conseiller Justice de l’Elysée ne sont pas équivalents, et qu’en matière judiciaire la forme officielle et la voie hiérarchique normale, même si elles restent bien entendu discutables, sont absolument essentielles à respecter.

  67. Concernant l’affaire Bettencourt, la seule réflexion que je ferai concerne l’origine de cette immense fortune.
    Il me paraît impossible d’accumuler autant d’argent de manière honnête, sans l’avoir volé.
    Il n’est pas normal qu’une famille puisse accumuler autant d’argent. C’est amoral, c’est dangereux pour la démocratie, c’est dangereux pour la famille elle-même, c’est dangereux pour l’entourage.
    Je propose donc de plafonner toute fortune à un niveau décent (10 millions d’euros me parait un maximum).
    Ce sera mon programme pour 2012.

  68. Oursivi
    Vous par contre vous êtes loin de me distraire avec vos phrases alambiquées et vos « jeux de mots » niveau jardin d’enfant. Devos repose en paix. Quelle chance.
    Je vous prie, une fois de plus, de ne pas déformer mes propos.
    M. Dingli n’est pas un gauchiste primaire, il s’amuse á se faire peur en endossant parfois ce rôle.
    . / (Point barre… ah que c’est drôle)
    Restez factuel svp. Sinon je vais de nouveau devoir me fâcher.
    GRrrrr…

  69. Principaux faits et chiffres du Groupe L’Oréal pour l’année 2009 :
    •100 ans d’expérience en cosmétique
    •5 métiers phares : Soin du cheveu, Coloration, Soin de la Peau, Maquillage, Parfum
    •23 marques internationales*
    •Produits distribués dans 130 pays
    •Chiffre d’affaires consolidé : 17,5 milliards d’euros en 2009
    •609 millions d’euros investi en R&D
    •674 brevets déposés en 2009
    •64 600 employés
    Que du vol Polochon !
    Dormez sur vos deux oreilles.

  70. @jpledun
    Je ne conteste pas la « réussite » de L’Oréal.
    Je n’en connais d’ailleurs pas les causes.
    Je redis qu’il est malsain que des milliards d’euros soient à la disposition d’une seule famille.
    Quant au vol, L’Oréal étant souvent en situation de monopole, le premier volé est le consommateur, donc vous et moi.

  71. Laurent Dingli

    Jean-Paul Ledun et Oursivi,
    Je m’étonne que vous ne compreniez pas que l’on puisse porter un regard critique sur quelqu’un que l’on a soutenu. Il n’y a là, me semble-t-il, rien de contradictoire et je ne cherche ni « à me faire peur » ni à édulcorer un prétendu « fanatisme ». Ai-je été déçu par Nicolas Sarkozy ? Oui, sur un certain nombre de points. Mais je ne sens pas pour autant contraint de passer d’un extrême à l’autre, d’être totalement pour ou absolument contre, en un mot, de renoncer à toutes forme d’équilibre, de nuances, d’empathie critique. Je vous répète ce que j’ai souvent écrit ici : Nicolas Sarkozy n’est pour moi ni le Diable ni le Bon Dieu, mais un homme d’Etat qui a beaucoup de défauts, certes, mais aussi d’indéniables qualités. Voterai-je de nouveau pour lui s’il se représentait ? Sans doute pas, parce qu’il n’a pas tenu ses promesses sur des questions qui me sont chères et que je ne vais pas rappeler ici (vous les connaissez tous). Je me réserve donc encore le droit d’apprécier certaines de ses actions et d’en condamner d’autres, quitte à ce qu’un Ludovic veuille y voir seulement de la déception non avouée, qu’un Oursivi me qualifie de demi-fanatique, qu’un Ledun s’imagine que je suis pris par des accès irrépressible de masochisme et qu’un Aïssa pousse le fantasme jusqu’à concevoir quelques « diversions » bien tordues. Les hommes sont ainsi faits ; ils ne sont pas d’une pièce et il est de leur nature de nous décevoir comme nous décevons sans doute, à notre échelle, ceux qui placent beaucoup (trop) d’espoir en nous.

  72. Jean-Yves Bouchicot

    Encore d’accord avec vous, cher Philippe… Cela me fait penser à une analogie que je viens de vivre pendant un an : la directive qui veut qu’on retienne les prestations sociales aux parents des élèves absentéistes scolaires EXISTE DEJA, mais elle n’est JAMAIS appliquée : parce que les parents d’élèves qui ont un minimum d’entregent et de réseaux sociaux, que ce soit pour la carte scolaire ou pour l’absentéisme, ont toujours un moyen de justifier des absences injustifiables. Les pauvres, les isolés, les étrangers, ceux qui ont besoin de l’aide de leurs enfants pour survivre, n’accèdent pas à ces réseaux. La directive, ou la loi reportent donc la pression sur les plus pauvres et les exclus…

  73. Je comprends très bien que l’on soit critique avec sa propre famille (politique).
    Personnellement je n’en fais pas un fond de commerce. Philippe et vous, oui. Et ceci me fait tiquer.
    L’image du fana á Sarkozy que l’on essaye de me coller ici est fausse mais tant pis je ne vais pas commencer á me justifier.
    Vous ne lisez pas tout mes post, soit.
    Mais alors ne m’affublez pas de qualitatifs qui ne représentent pas la réalité (olé !).
    Pour le reste je suis sarkozyste. Pas pour l’homme, mais pour la politique qu’il essaye de mener et dont la France a bien besoin.
    A mon humble avis.

  74. Mes amis, je suis ému aux larmes, JPL qui voit en mes saillies « des plaisanteries de jardin d’enfant »…
    Ahhh, comment le dire, c’est le plus beau jour de ma vie, et le découvrant ce soir… enfin le GRAND soir !
    Je n’aurai pas vécu en vain.
    « Je m’étonne que vous ne compreniez pas que l’on puisse porter un regard critique sur quelqu’un que l’on a soutenu. »
    Rédigé par : Laurent Dingli | 03 juillet 2010 à 23:46
    LD, moi qui ne cesse de répéter ici qu’ai voté pour la « gourde » face au « parvenu »… et je ne comprendrais pas que l’on « puisse porter un regard critique… ».
    .
    .
    .
    Faut vraiment arrêter les épreuves, old fellow, cela vous abrutit.
    Rhhha, ils sont irrésistibles en ce moment.
    Garçons, prenez des vacances, voire votre retraite si le pouvez – cela tombe mal quant à la thématique du haut de l’affiche accueillant nos basses chamailleries, je sais – comme me le disait à raison LD il y a deux mois, sont des périodes où on est mou des genoux.
    Moi, j’ai fait cold turkey pendant un mois – heureux vous – et cela ne m’a pas fait de mal, et à vous grand bien, je sais.
    So, n’hésitez pas à… quoique non, êtes trop drôles en ce moment, non, non, ne partez surtout pas en vacances, et vous LD, corrigez et corrigez encore.
    AO

  75. « Les hommes sont ainsi faits ; ils ne sont pas d’une pièce »
    LD
    Vous vous sentez un puzzle ? Mais non, meuh nan, il ne faut pas, vous n’êtes pas seul, on est là, tenez, je vais vous chercher vos épreuves, et vous allumer la lampe, aussi, je vous entends grommeler d’ici.
    AO

  76. On relève les digues après que la marée et le vent les ont submergées, on annonce la France exemplaire après que les scandales l’ont salie.
    C’est installer un paratonnerre après la foudre.
    Il me semblait que gouverner c’était…

  77. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Je vous ai écouté ce soir télé avec Roland Agret … Vous avez dit avec justesse quelque chose qui a retenu mon attention. C’est celle-ci: «Un avocat général est là pour donner son ressenti; soit la culpabilité, soit le doute, soit l’innocence (ou un terme qui voulait dire cela) … » … C’est très intéressant et pour tout dire, inédit de la bouche d’un avocat général précisément. Du jamais entendu à mon sens … C’est bien ce que je pensais: vous êtes révolutionnaire.
    Vous êtes au courant que le 15 juin dernier, j’ai été jugé par le tribunal correctionnel de Reims pour les faits (je cite mot à mot la notification de renvoi): «Avoir exercé des atteintes sexuelles sur la personne de mlle N…. stagiaire mineure de 17 ans en lui touchant la main et l’avant-bras et ce sans menace ni violence ni chantage ni surprise ainsi que lui avoir dit des obscénités, ce dans l’exercice de sa fonction d’infirmier et par personne ayant autorité sur ladite stagiaire …» … Accusations de ladite jeune femme que je contestais absolument. Au terme d’une heure et demi environ de débat, le tribunal a rendu sa décision: ABSENCE D’INFRACTION. Le tribunal m’a renvoyé de toute poursuite puisqu’il a constaté à cet égard l’absence de la moindre infraction de ma part. Je risquais cependant, selon le Code, jusqu’à deux ans de prison ainsi qu’une interdiction d’exercer …
    NB/ A ce moment, il conviendrait déjà de s’interroger et savoir comment un Parquet supposé intelligent et pertinent renvoyant cette, mettons, affaire, fait pour la qualifier d’atteinte sexuelle sauf à considérer que pour lui le sexe des femmes se situe au niveau de la main et de l’avant-bras … Quant aux obscénités que j’aurais là encore proférées, il aurait été plus inspiré de les qualifier au pire d’injures. Mais bref …
    Considérant cela: savoir que le tribunal constatait une absence d’infraction (ce qui n’est pas une relaxe; la relaxe supposant déjà une infraction constituée …), on ne peut que s’interroger sur ce Parquet qui me poursuivait de ce chef depuis cinq années et qui lui, a constaté une infraction puisqu’il la renvoyait près le tribunal correctionnel pour en juger … De la décision du tribunal, on induira naturellement que ce Parquet a imaginé une infraction. De cette imagination du Parquet en amont, l’avocate générale, au moment du procès, s’est tenue obligée de prononcer un réquisitoire où elle tentait de démontrer ma culpabilité. Pas un moment il n’est venu à l’idée de cette magistrate avocate générale que cette infraction qu’elle poursuivait à travers moi était de la pure imagination de son collègue procureur … Autrement, aussi compétente en droit que ses collègues du Siège qui me jugeaient alors, elle n’aurait pas manqué elle aussi de constater au vu du dossier l’absence d’infraction et de requérir justement en ce sens. Non, tout le contraire plutôt; ainsi, absence d’infraction ou pas, elle a considéré que c’était son rôle, son devoir même, de requérir absolument une condamnation. Même pour une infraction qui n’existe pas, qui n’a jamais existé!
    Ce qui m’amène à ce que vous disiez lors de cette émission … Pourquoi les avocats généraux, même au prix du ridicule le plus affligeant, se sentent-ils tenus de requérir toujours dans le sens d’une condamnation? La réalité est là et elle bat gravement en brèche ce que vous disiez quant au rôle de l’avocat général qui constaterait aussi l’innocence et en ferait part …
    L’avocat général Legrand, lors du procès Roman-Gentil (viol et assassinat de la petite Céline Jourdan à la Motte-du-Caire), était allé justement dans ce sens de l’accusation publique que vous évoquiez, lors qu’il constata l’innocence de Richard Roman et requit pour lui en ce sens … Cela lui fut de mille et une façons reproché par ses collègues; certains l’ayant même insulté, l’accusant de salir la robe de l’accusation, de trahir la vocation, sic, de l’accusation.
    De même, puisque hier vous étiez avec Roland Agret pour qui, je le dis, mon estime est sincère et grande … Vous ne sauriez ignorer l’affaire Dany Leprince et ce terrible carnage que sans lui la justice considérait qu’elle avait résolu ce crime. Or, on sait maintenant que n’importe qui jusqu’au dernier des profanes en matière judiciaire qui lirait un tant soit peu ce dossier y verrait immédiatement tant de lacunes et d’aberrations qu’il ne lui viendrait jamais à l’idée de renvoyer en cour d’assises en l’état … Ceci a été fait cependant et par des magistrats du Parquet supposés là encore intelligents. Jusqu’aux assises, là encore, il n’est pas venu à l’esprit de l’avocat général de réfléchir même un instant et se dire qu’effectivement ce dossier était par bien des manières plus qu’insuffisant. Au contraire, insuffisant ou pas, délirant ou pas, débile ou pas, il s’est tenu de requérir la condamnation (perpétuité en l’occurrence) et … fermez le ban! C’est hallucinant et là davantage effrayant pour chaque citoyen qu’une telle façon judiciaire généralisée de procéder … Pas un moment l’avocat général n’a eu l’initiative d’invoquer plus que le doute en cette affaire, carrément la stupidité crasse d’une telle instruction. Non, il faut qu’il requiert, bêtement, avec des oeillères, sans cervelle aucune, il faut qu’il requiert une condamnation puisque c’est -ce serait- son rôle …
    Alors quoi?! Est-ce que tous les avocats généraux de France à l’exception de vous et Legrand n’auraient pas compris leur mission publique ou bien leur fonction a-t-elle été dévoyée (par qui? quoi?) à ce point que même des infractions n’existant pas, ils les poursuivrait quand même … Pas un d’eux ne serait capable de dire dans la salle d’audience même: «Dans ce dossier, il n’y a rien; l’accusation n’accusera donc pas ni ne requerra …» … Quoi qu’il en sera d’un dossier qui arrivera en audience, même le plus vide des vides, les avocats généraux devront toujours, même au prix de mille et une contorsions rhétoriques subtiles ou plus stupides les unes que les autres, trouver absolument le moyen de faire condamner?… Dans ce cas, des ordinateurs programmés selon chaque affaire et mis à jour selon chaque dossier à juger pourront très bien les remplacer dans leur box; ils ne feront certainement pas moins bien … Puisqu’après tout, leur rôle ne serait pas de réfléchir mais de faire condamner; ce qui est différent, vous en conviendrez … Réfléchir, ce serait à la cour et au tribunal de le faire.
    Je trouverais plus que judicieux et utile -puisqu’aussi et en premier c’est la raison de votre blog-, après vos propos ce soir à cette émission, que vous consacriez un billet assez exhaustif quant à ce qui est et doit être selon vous et selon le droit la fonction qui est celle d’avocat général … Autrement le justiciable ne pourra vous suivre sérieusement dans ce cas de cette émission où vous donnez un peu trop rapidement et facilement un beau rôle à votre fonction.
    Je poste mon texte en cette colonne car son titre s’y prête absolument … Exemplaire en retard … Soit! Et l’accusation publique?
    Aïssa.

  78. A propos d’exemplarité, le journal allemand Bild dans un article intitulé « Sarkozy lebt wie Gott in Frankreich » compare le train de vie présidentiel à la cour de Louis XIV.
    Quelques exemples devraient nous interpeller sur les économies que l’on pourrait réaliser à l’Elysée :
    « Dans les 300 m2 de l’appartement privé du président, des fleurs fraîches toute l’année. Coût annuel : 280 000 euros.
    Pour ses déplacements privés, Sarkozy est accompagné par un avion vide. En cas d’urgence, il peut ainsi retourner immédiatement à Paris.
    Le couple dispose de 61 véhicules officiels, deux Airbus et 6 Falcons (le dernier est affectueusement surnommé Carla).
    1 millions d’euros par an pour les boissons.
    Il a près de 1.000 employés (deux fois plus que la Reine d’Angleterre).
    87 cuisiniers, parmi les 1000 employés. Et en plus, M. et Mme Sarkozy peuvent commander à toute heure du jour et de la nuit. »
    Sa Majesté est bien servie au moins.

  79. Alex paulista

    @ Ludovic
    « M. et Mme Sarkozy peuvent commander à toute heure du jour et de la nuit »
    Ça, c’est la moindre des choses !
    Si avec 87 cuisiniers on n’arrivait pas à égaler le service du premier Ibis venu pour les chefs d’État en visite, on pourrait accuser l’Élysée d’emplois fictifs !
    Heureusement, on n’est pas à l’ancienne Mairie de Paris.
    D’après la Cour des Comptes, il y a du net progrès dans la transparence des comptes de l’Élysée. Pas mal de zones d’ombre semblent subsister sur les frais élyséens transférés aux niveaux des ministères: à mon avis, le diable est dans ce détail.
    Mais il faut saluer ce progrès, même partiel, insuffisant et à retardement sous la pression des médias (aux méthodes fascistes).

Laisser un Commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *