Et si Hees était un as ?

A dire le vrai, je ne crois pas que la République soit en péril parce que les humoristes (?) Stéphane Guillon et Didier Porte ont été licenciés. France Inter non plus ne va pas s'effondrer parce que ces deux personnalités ne s'exprimeront plus sur cette antenne. D'autant plus que Patrick Cohen remplacera Nicolas Demorand et qu'il sera associé à Audrey Pulvar. Un double gage d'indépendance et de plus grande diversité.  La France adore sonner le tocsin à la suite d'événements somme toute dérisoires – et moi, parfois, écrire des billets ! – comme la débâcle du foot, l'annulation de la garden-party de l'Elysée (il faut savoir : on reproche sa gabegie au Pouvoir et quand il fait un effort d'économie, on se plaint encore !) ou le renvoi de persifleurs politiques (nouvelobs.com, Marianne 2, Le Figaro, Le Parisien). La France s'émeut pour de petites choses et laisse passer, indifférente ou blasée, les grandes.

Quand Jean-Luc Hees officiait sur Radio Classique à la suite de l'inénarrable Claire Chazal, si je reconnaissais son talent  et son intelligence, si sa voix de velours grave me touchait, je n'étais pas toujours séduit par ses prestations qui, pour les entretiens, fleuraient bon la gauche mondaine surabondant en stéréotypes. Aucun progressisme de salon ne nous était épargné et on était sûr que révérence serait faite à tout ce qu'il convenait de penser pour être un soir invité. J'aurais hésité à miser sur sa détermination et son courage professionnel. Cet homme de belle allure, absurdement, ne me semblait pas porter en lui des qualités exceptionnelles. Je me suis trompé.

Ceux qui apprécient le président de la République diront que celui-ci naturellement avait effectué le bon choix. Ceux qui ne l'aiment pas auront l'honnêteté de reconnaître que Jean-Luc Hees est bien tout de même ! Certes il a emmené avec lui Philippe Val qui grince et fait grincer (JDD.fr) mais on ne résiste pas aux désirs de la première Dame !

Je ne connais pas bien Didier Porte qui a été licencié par Val. En revanche, j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises d'entendre Stéphane Guillon et j'ai même consacré un billet à son type d'humour sans doute trop élogieux puisque j'analysais le "rire républicain" dont il aurait été le représentant selon Nicolas Demorand. J'ai de moins en moins aimé les chroniques de Guillon non pas seulement parce qu'il n'y avait plus d'humour dans son outrance (Emmanuel Beretta dans le Point) mais surtout parce que l'encens déversé sur lui rendait chaque jour plus éclatant le contraste entre une aura fabriquée de toutes pièces et largement pour des motifs politiques, et la réalité de sa pauvre acidité. Ce qui pour moi a représenté le coup de grâce a été sa participation à l'émission de Frédéric Taddéï pour sa "revue de presse" du mardi. A cette occasion, Guillon, malgré la gentillesse empressée de l'animateur, n'a pas été "fichu", en dépit du contentement de soi qu'il exprimait, de formuler la moindre idée, la moindre pensée, le moindre trait réfléchi et sérieux qui aurait pu révéler de sa part une capacité à sortir de ses aigreurs à la longue lassantes. Le pire, c'est que celles-ci ne cessaient pas de reprendre d'anciens contentieux au sujet desquels il se donnait le beau rôle en continuant d'offenser les absents, notamment Eric Besson qu'il avait refusé d'affronter en direct. Il m'est apparu, à cette occasion, clairement surestimé et, pour tout dire, le contraire d'un Bruno Gaccio qui a été capable de montrer, au-delà des Guignols, une alacrité, une curiosité et un esprit rares.

Le licenciement de Stéphane Guillon est tout sauf un drame national. Pour certains, il deviendra un martyr de la liberté d'expression (Mediapart). S'il était tout simplement un salarié renvoyé par un employeur légitimement agacé, à force et à la longue ?

Jean-Luc Hees, déjà, s'était manifesté à plusieurs reprises en n'hésitant pas à présenter ses excuses au nom de Radio France pour la bassesse de certaines attaques intimes ou, pire, sur l'apparence physique. Il faut du courage à notre époque pour se camper sans peur ni complaisance contre le "vent debout" de la démagogie et du rire grossier et dégradant. On sera toujours seul dans cet exercice puisque la multitude n'aime rien tant que le mal qu'on fait aux puissants réels ou prétendus tels même si ce ne sont que des piqûres d'épingle. Encore conviendrait-il que nos "fous de la démocratie" aient un indéniable talent et ne se prennent pas pour des bâtisseurs quand ils ne sont au mieux que des pourfendeurs spirituels.

Je rends hommage à ce patron qui, pour licencier, ne s'est pas caché derrière d'oiseuses considérations. Jean-Luc Hees a expliqué qu'il avait eu de nombreuses conversations avec Stéphane Guillon, qu'il avait tenté de lui faire comprendre que " l'humour ne se résumait pas à l'insulte" et qu'il ne pouvait le tolérer pas plus pour les autres que pour lui-même. Il ajoutait "qu'ayant un certain sens de l'honneur, il ne pouvait accepter qu'on lui crache dessus en direct". Il n'y a que sur un blog consacré notamment à la défense de la liberté d'expression qu'on se sent tenu de publier le pire proféré sur soi par certains commentateurs,  pour ne pas se contredire ! 

Au-delà, Jean-Luc Hees élargissait utilement son point de vue. Soutenant que "l'humour n'avait pas à être confisqué par de petits tyrans" dont je constate qu'ils sont tout étonnés de se voir rendre, parfois, la menue monnaie de leur misérable méchanceté, il déniait toute intervention politique et justifiait sa démarche par le recours aux "valeurs minimales d'éducation et de service public", ce qui n'est pas loin de représenter encore un nouvel exploit, un singulier défi (Le Monde).

J'espère que je ne me trompe pas sur lui aujourd'hui comme j'ai pu m'égarer hier. Il est gratifiant de pouvoir s'interroger sur quelqu'un, dans une actualité où le délitement apparaît comme une fatalité quotidienne, en se demandant : "Et si après tout il était un as" ?

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  1. Ces deux messieurs ne sont ni interdits de territoire, ni privés de leur droit d’exercer leur profession. Alors où est le problème ?
    D’un autre côté, ces messieurs sont très importants. La vie est courte. « All I need is laught ». Il faut des critiqueurs, des persifleurs, des amuseurs, des comiques, des clowns.
    Qu’ils restent polis. Cela n’enlève aucune force á leur propos.
    Bien au contraire…

  2. On sent bien que Guillon aimerait bien être un chevalier républicain bravant les interdits avec détermination. Au mieux il s’est enfermé avec détermination dans un rôle d’aiguillon talentueux et pathétique. Mais le talent il le partage avec bien d’autres chroniqueurs. Par contre il a de plus en plus alimenté ses chroniques à l’humour noir d’une dose de plus en plus écoeurante d’attaques personnelles, montrant la vacuité de sa propre réflexion sans doute.
    Pathétique d’autant plus qu’il supporte tout Guillon, sauf la critique de son propre travail. Ça le met dans une humeur triste et touchante même. Touchante pour ceux qui n’ont pas été victimes de l’incroyable tribune qu’une radio publique lui offrait.
    un exemple?
    http://www.dailymotion.com/video/x2xy8f_stephane-guillon-se-fache_people
    à pleurer j’vous dis
    Donc sans peur et sans reproche Guillon face aux despotes. Tenant le cap! Malgré tout!
    Mais voilà les despotes sont plus qu’exagérés voire imaginaires et les chevaliers comme lui et Porte sont devenus des petits barons républicains très « bankable » sur les plateaux.
    Cracher sur un ministre de droite, quel courage Messieurs. Il faut dire que Guillon a perdu sa place dans l’histoire. C’est sans voir que tout ceci était écrit depuis bien longtemps dans les médias. Bon nombre de commentateurs ont opiné bien avant son éviction que se faire virer juste avant sa tournée de one man show est une excellente opération de com. Quelle qu’ait été la décision de France Inter Guillon sortait gagnant.
    Dorénavant ceux qui l’écouteront se faire plaisir seront volontaires. Ouf!

  3. Aïssa Lacheb-Boukachache

    J’ai le souvenir de mon ami Martin Winckler viré sans façon par Jean-Luc Hees de sa chronique matinale sur Inter – chronique que lui avait pourtant proposée Jean-Luc Hees. Ce fut brutal, déloyal et pour tout dire, mesquin. Le sujet de ce licenciement (une volonté de censure en vérité) était une chronique de Martin qui n’eut pas l’heur de plaire à une certaine industrie pharmaceutique … Martin – qui est médecin avant tout – y mettait celle-ci face à ses scandales, ses mensonges, ses corruptions et autres anomalies de fonctionnement et de recherche scientifique … Hees a démontré déjà sa tendance à subir facilement l’intimidation de puissants et lorsque vous faites son portrait aujourd’hui, on oscille entre l’envie d’éclater de rire et une certaine inquiétude quant à votre capacité à réfléchir et réagir qui irait peut-être se dégradant. Vous pouvez détester Stéphane Guillon, lui donner tort en bien des manières, le condamner même, mais cela n’est pas conditionné à une adhésion voire une affection quasi aveugle à son patron dont les façons détestables en ces choses ne sont plus à prouver … Au contraire, cela vous ridiculise et vous discrédite à un point que vous ne soupçonnez pas.
    Sur le cas de la chronique matinale incriminée de Guillon ainsi que celle de Porte … Il n’y a jamais eu de quoi en faire toute une tartine, que ce fut Strauss-Kahn, Besson ou d’autres qu’ils ont étrillés … Le malentendu est qu’on a présenté ces moments comme des billets d’humour quand ils étaient en fait des commentaires satiriques. C’étaient des chroniques satiriques et si on les avait présentées dès le début comme telles, je gage que la suite n’aurait pas pris cette tournure lamentable et Porte et Guillon officieraient encore chaque matin à l’antenne pour y verser avec entrain et énergie ces poisons dans nos oreilles qui n’en furent jamais mortels cependant. Croira-t-on une seconde seulement qu’un ministre se serait suicidé ou aurait été étranglé par sa femme ou la chute du gouvernement ou des élections anticipées ou la République salie, en danger …etc., parce que Guillon et Porte en «assassins» de radio chaque matin?… Allons, soyons sérieux deux minutes s’il vous plaiî; on toucherait là à l’étiage de la pensée … On ne s’entend pas sur les mots et ce qu’on y met; là est le problème. Humour n’est pas satire et inversement même si la seconde peut être portée par le premier et l’accompagner tout de son temps … Ces deux-là sont des fous de la République, au sens propre comme au figuré, au sens le plus respectable également et vous faites aujourd’hui l’impression triste et désolante de ces nobles d’antan qui arrivant à la Cour pour la première fois n’y comprenaient rien et voulaient fouetter l’insolent insultant fou qui s’adressait ainsi au Roi dans les moments qui lui étaient autorisés et qui étaient (ces instants) la garantie et la preuve que la royauté était alors plus forte que jamais.
    As oui … de la stupidité crasse! Garde que vous n’en deveniez par ce chemin singulier que vous prenez, le misérable valet. Et que vous invoquiez là encore à votre décharge que vous pensez contre vous-même ne vous accordera plus autant de circonstances atténuantes, doutez-en …
    Aïssa.

  4. Christian C

    Cher Philippe Bilger,
    La réponse à votre billet se trouve dans votre entame de ce dernier ; je vous cite en effet : « France Inter non plus ne va pas s’effondrer parce que ces deux personnalités ne s’exprimeront plus sur cette antenne. D’autant plus que Patrick Cohen remplacera Nicolas Demorand et qu’il sera associé à Audrey Pulvar ».
    Votre préférence revendiquée de Patrick Cohen à Stéphane Guillon et d’Audrey Pulvar à Didier Porte (ou l’inverse, si vous préférez) est à mon sens la justification du soupçon permanent qui pèsera sur la moindre décision de l’inénarrable couple Hees/Val, en ce qu’elle exprimera une « préférence » qui leur sera, soit personnelle, soit « inspirée ».
    J’écoutais très régulièrement les chroniques de Guillon, Porte et Morel (tiens, à propos, que devient-il ?), ils m’ont fait rire sporadiquement, énervé ou dérangé de temps en temps, fait sourire très souvent.
    Je reconnais à tous mes contemporains le droit d’être d’un avis contraire, mais pas de me priver du plaisir de les entendre. Laurent Gerra et Philippe Bouvard ne me font pas rire ; je n’ai jamais demandé pour autant à la direction de RTL de les sortir de leur antenne. De même que je ne vois pas au nom de quelle « liberté » j’aurais pu demander que l’on sorte Jean-Marc Sylvestre de l’antenne, bien qu’il me portât considérablement sur le système.
    « Je ne crois pas que la République soit en péril parce que les humoristes (?) Stéphane Guillon et Didier Porte ont été licenciés », écrivez-vous ; j’espère que vous avez raison. Mais je ne vois aucun progrès, ni républicain, ni démocratique, dans cette initiative qui n’a pour but que de les priver de leur expression, qui ne manquait pourtant pas de talent. Je ne vois aucune preuve de santé républicaine et démocratique dans les pressions exercées par le président de la république sur Eric Fottorino dans la procédure de « reprise en main » du quotidien « Le Monde ».
    Derrière le fond, il y a aussi la forme. Philippe Val n’a reçu ni Didier Porte, ni Stéphane Guillon avant de les licencier. Philippe Val s’était même engagé à ce que Porte conserve sa chronique quotidienne au « Fou du roi » auprès de Stéphane Bern, qui, bien connu pour son trotskisme rampant, avait sollicité le maintien de son chroniqueur.
    Il est vrai aussi que Jean-Luc Hees, le 15 mai 2009 – jour de son intronisation à Radio France – avait déclaré sur l’antenne de France Info : « Au nom d’un principe qui a été ignoré en ce qui me concerne et dont je me souviens très bien : on ne pousse pas les gens dehors… On parle, on essaie de trouver des tas de solutions, et après on dit – quand on a vu tout le monde, quand on a parlé, quand on a trouvé des solutions, pour tous les gens (il y en a beaucoup, de talents ici) – donc après, on dit ben voilà… j’ai trouvé de nouvelles solutions ».
    Quand Philippe Val indique, sur leparisien.fr de ce jour : « Il y aura toujours de l’humour dans la matinale, il est dans l’ADN de la station », on voit bien la communauté de vue entre lui et Jean-Luc Hees sur ce que doit être la ligne de cette antenne qui est, qu’on le veuille ou non, « la nôtre ».

  5. Bonjour Philippe Bilger,
    Je ne sais pas si J-L Hees est un as – encore faudrait-il pour cela définir dans quel domaine, car on est toujours un as de quelque chose, pas un as tout court.
    Enfin une chose est sûre c’est que ses nouvelles fonctions lui ont singulièrement fait attraper la grosse tête et surtout lui ont fait oublier la liberté d’expression dont il était, avec son ami Philippe Val, un fervent défenseur et que tous deux ont largement utilisée lorsqu’il exerçait le métier de journaliste. (Souvenons-nous des propos de Philippe Val sur les caricatures de Mahomet…)
    Je vous ferais juste remarquer que ceux qui ont été amenés à travailler aux côtés de Stéphane Guillon et Didier Porte ont tous regretté cette décision. Il suffit pour cela de lire la lettre ouverte aux auditeurs écrite par le personnel de France Inter.
    Les seuls qui pouvaient vraiment virer les humoristes « indélicats » d’une façon efficace et définitive, ce sont les auditeurs eux-mêmes.
    A partir du moment ou Guillon ou Porte ou Morel ne les faisaient plus rire, ni même sourire, ils auraient été naturellement écartés du « cirque » médiatique. Cette éviction est non seulement une erreur de management mais surtout un aveu de faiblesse voire de susceptibilité déplacée.
    J-L Hees, avec un mépris assez nauséabond, dit qu’il ne s’appelle pas Domenech. Mais ainsi que le lui fait remarquer François Morel, ce type de comportement semble indiquer qu’il n’en est pas loin.
    Coluche avant lui, mais aussi Le Luron (qui pourtant n’était pas de gauche) ainsi que Desproges ont connu les mêmes déboires que les (ex-) humoristes de France Inter et sont cités maintenant en référence dans tous les bons salons parisiens où l’on se gausse de leur effronterie. Gageons que le licenciement de Guillon et Porte (et sans doute de Morel) ne fera que renforcer l’humour caustique qui déplaît tant à certains esprits bien-pensants et à l’orgueil mal placé.

  6. Alex paulista

    L’éviction de Didier Porte du Fou du Roi en dépit du souhait de Stéphane Bern montre bien qu’il s’agit d’une vengeance personnelle et non d’un choix de programmation.
    J’ai souvent remarqué que les patrons despotiques viennent souvent du public, où ils ont fantasmé des années sur ce qu’est un dirigeant. France Télécom, La Poste le montrent assez par leurs taux de suicides.
    Etre un patron c’est tout sauf ce que fait Hees, qui prend le micro, évince, désavoue publiquement ses collaborateurs.

  7. Si sa mission est de saboter la seule radio à peu près audible de France: Hees est un as !
    Le perfectionnement de la communication politique (E. Bernays « Propaganda ») soumet le citoyen un peu curieux au désespoir le plus complet. Il faut se résigner à voir la réalité travestie, tordue ou superbement ignorée (Aaaah, TF1 !). La fonction journalistique, d’intérêt général, a déserté les médias généralistes, désormais peuplés de « benêts impartiaux » (Chateaubriand). Alors oui, ne restent que quelques « comiques » plus ou moins drôles pour se faire l’écho du désarroi populaire.
    Quand l’unanimisme est de mise sur des questions politiques vitales (traité constitutionnel) et , ayant échoué, débouche sur une forfaiture éhontée (traité de Lisbonne), quand le ridicule le plus grotesque ne fait plus rougir personne (Sarkozy le jeune et l’EPAD…), quand le populisme racial se drape dans la robe de Marianne (Besson), etc, etc, on ne chipote pas devant le peu de noblesse de celui qui dit « merde » à tous ces drôles. Cela n’est pas d’ailleurs d’un fin politique que de supprimer le sifflet de la cocotte : « Aux puissants assez insensés pour dire : la populace ne rira pas, le Peuple répond par la terre qui tremble ! » (d’après Hugo…) Copé n’a-t-il pas évoqué 93 à propos de l’injuste chasse aux sorcières dont est victime ce monument d’intégrité qu’est notre ministre du travail ?
    Et puis cette nouvelle mode, consistant à parer du beau nom de courage l’exécution effrontée des basses œuvres ! Je sens que nous allons assister dans les temps qui viennent à des manifestations d’héroïsme sans précédent.

  8. «Il n’y a que sur un blog consacré notamment à la défense de la liberté d’expression qu’on se sent tenu de publier le pire proféré sur soi par certains commentaires, pour ne pas se contredire ! »
    Mais cette discipline spirituelle qui vous contraint à chaque fois à satisfaire au principe plutôt que de céder à la pression de l’affect vous met tellement au-dessus de ce style de commentaires ainsi que de leurs auteurs…!

  9. @PB
    A la fin de votre précédent billet « Des affaires d’Etat » vous avez écrit:
    « Ce qui distingue la pensée libre de l’ignominie intellectuelle, c’est, comme l’a toujours soutenu si lucidement Raoul Vaneigem, d’être ou non à la source de comportements et d’attitudes qui font mal. Quand on n’est plus dans le mot, dans l’écriture mais déjà dans le réel inquiétant et pervers qu’on s’acharne à légitimer. »
    C’est exactement ce qui se passe, on veut légitimer la perversion des mots qui font mal de ces « humoristes » par le corporatisme, pire le copinage.
    Les syndicats de France Inter appellent le 1er juillet à la manifestation de soutien des « licenciés » (quel est le montant de leurs indemnités svp ?).
    http://www.dgmic.culture.gouv.fr/afp/francais/topics/internet/100626184330.gc9z885m.php
    Même votre ancienne collègue Eva Joly qui prend leur défense au nom du nécessaire contre-pouvoir de la presse. Confondant ainsi « humoriste » et journaliste. N’est pas « Dany le rouge » qui veut !
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/06/23/97001-20100623FILWWW00664-joly-denonce-l-eviction-de-guillon-et-porte.php
    D’ici à ce qu’on les élève au rang de martyrs offert sur le bûcher du sarkozysme il n’y a qu’un pas.
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  10. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ces courageux humoristes que sont Porte, Guillon, Anelka, le gars de la Courneuve, « sodomisent » toujours des hommes (Sarkozy, Domenech) et jamais des femmes, Ségolène, Martine, Michèle, Cécile, Marie-Georges ou d’autres.
    Ca leur poserait plus de problèmes ?
    Auraient-ils quand même un ultime tabou, une ultime frontière à leur LIBERTE CHERIE ?
    Serait-ce par homophobie ? par intégrisme religieux sexuel ?
    Leur toute-puissance s’est heurtée à un mur.
    Ils s’en remettront.

  11. Jean-Yves Bouchicot

    Alors, là on est au coeur du sujet.
    Procédons par ordre et calmement.
    1. Stéphane Guillon est, de façon emblématique, victime du syndrome du « Talent Obligatoire Quotidien » (TOQ). C’est vrai pour moi qu’il tape souvent facilement sur des détails physiques ou de petites faiblesses personnelles, parce qu’il fait trop de choses et que c’est dur d’être génial au quotidien (ce blog en témoigne). N’est pas Desproges qui veut. Mais qui lui a fait accepter ce rythme de production ?
    2. L’annulation de la garden-party de l’Elysée est, comme l’a dit cette pauvre Ségolène, de la poudre aux yeux : les commandes sont déjà passées, et seront payées, sauf à mettre des entreprises en grande difficulté. Il faut être à l’abri feutré des prétoires pour ignorer ces bases de la relation Etat-entreprises. L’Etat Français est le plus mauvais payeur, le plus chicaneur que le monde Réel connaisse.
    3.Même si Guillon m’énerve, par sa facilité, parfois racoleuse (« ex-Lang de pute à Canal », se présentait-il naguère…) il a été engagé pour produire du vinaigre tous les matins. Mais Radio France, c’est comme le Ministère de la Culture : Il n’y a pas de ministère, il n’y a que le ministre.
    4. Jean-Luc Hees est un journaliste dont la carrière mérite en tous points d’être connue et écoutée. A un détail près : il y a quelques années, il a échoué à l ‘élection au poste de directeur de Radio France. Pour le consoler, on l’a nommé correspondant aux Etats-Unis. Il en est revenu avec des méthodes de management « à l’américaine » et une capacité de négociation avec M. Sarkozy qu’on ne lui aurait pas imaginée auparavant.
    5.Philippe Val, quant à lui, représente de façon outrancière ce qu’on appelle le « désir d’Empire » : trublion se permettant tout et n’importe quoi dans les années 70-80, il a monnayé sa capacité de nuisance par le truchement de la première Dame, exactement comme ces leaders lycéens de l’époque du CPE se sont vu aussitôt proposer des postes clés chez les Jeunes Socialistes. Toute veste est réversible quand on veut « faire carrière ». M. Besson ayant donné l’exemple, suivi de près par M. Couche-Nerfs, et Mme Oh-Craintes. Ne faites pas semblant de le découvrir, grand idéaliste que vous faites semblant d’être…!
    6.Je me fais fort de prouver, avec l’aide de quelques amis et un peu de temps, que la « lettre de mission » de Val incluait un règlement de compte avec Guillon et autres agaceurs de Néron . On parie ?

  12. Aïssa Lacheb-Boukachache

    J’ai jamais autant mangé de chips que depuis cette coupe du monde … J’ai dû prendre au moins trois kilos … J’ose même plus me peser … Nom d’une pipe!
    Je reviens vers vous, mon cher … (expression favorite des avocats («je reviens vers vous pour vous informer que NOUS sommes définitivement acquittés …») et des attachés de presse («je reviens vers vous pour vous dire que Jean-Luc Hees maintient son refus de ne pas consacrer une seconde d’antenne à votre dernier livre … Nous nous rabattrons donc (superbe ce «rabattrons» en la circonstance) sur …») …; donc je reviens vers vous, mon cher PB au sujet de ce que vous laissez à entendre quant à la stupidité et l’inculture qui seraient celles de Stéphane Guillon puisqu’il n’aurait pas, selon vous, «été «fichu» en dépit du contentement de soi qu’il exprimait de formuler la moindre idée, la moindre pensée, le moindre trait réfléchi et sérieux qui auraient pu révéler de sa part … etc.» … Ce que vous écrivez là me laisse à penser que vous seriez de ces juges et procureurs qui dans une affaire à juger où le doute est présent partout induiraient de la timidité, des hésitations, des balbutiements, des silences, des maladresses d’un accusé la preuve ou la quasi preuve de sa culpabilité. «Il s’est si mal défendu, le pauvre, c’est pourquoi il a été reconnu coupable» disent alors certains qui passent ensuite à autre chose … C’est un peu facile, je trouve et davantage étrange d’une intelligence telle la vôtre en ces choses des ressorts de l’esprit humain. Guillon innocent serait condamné; Gaccio coupable serait acquitté … Hum … Selon que vous serez réservé voire maladroit ou non … Tenez, en tête à tête sur une radio ou un plateau télé, je vous engage à entretenir Modiano de son dernier livre ou des choses de la vie tout simplement … Quelle rigolade vous nous offririez là tous deux!… Ecrirez-vous ensuite «que cet écrivain est surestimé puisqu’il n’a pas été «fichu» de formuler la moindre idée, la moindre pensée … etc.»? A cet endroit déjà votre argumentation est sapée et c’est ce que je vous écrivais tout à l’heure: vous frôlez à l’inepte réflexion, méfiez-vous …
    Guillon est avant toutes ces choses un artiste qui se produit devant un large public. Il ne le voit pas, ce public; la lumière est sur lui et c’est cet effet bien connu et expliqué qui, comme pour nombre d’artistes qui se produisent ainsi, le désinhibe en quelque sorte. Et c’est alors -ses textes étant écrits par lui qui plus est- qu’on voit combien est grande son intelligence et sa culture générale. Ce n’est pas l’abruti du coin qui connaît Shakespeare pour en extraire Iago dans la satire à Besson même si on peut en discuter le fondement … La confrontation en d’autres conditions publiques (un plateau télé, un simple face à face sur le plateau même d’Inter …) peut «couper les pattes» sans rien démontrer pourtant sinon que ce n’était pas la façon la plus appropriée pour faire ressortir le meilleur de celui qu’on interpelle … De même le tribunal, la cour d’assises … Il ne faut pas juger sur les apparences; c’est vieux comme le monde, ce principe et vous ne devriez pas l’ignorer. Or il s’agit là d’apparences incontestables. On ne leste pas sans risque sa démonstration avec des idées aussi légères …
    On est ainsi et on n’y peut rien; c’est à chacun sa nature. Vous sombrez dans ce travers que vous dénoncez chez lui et pire vous y sombrez en le dénonçant, ce travers … Ainsi, il se moque du physique de Besson (vous ne l’acceptez pas, vous l’écrivez …); vous pour l’incriminer vous moquez de son psychisme … Est-ce que vous l’acceptez?
    Aïssa.

  13. Jean-Yves Bouchicot

    Ah oui, j’allais oublier : Last but not least, je me demande maintenant si Val n’avait pas déjà été mandaté pour profiter du début d’Alzheimer de Cavanna, (qui lui a vendu le titre !!!) pour torpiller « Charlie-Hebdo ». Vu ce qu’il en a laissé, on est fondé à se poser la question. Mon cher Cavanna réduit à radoter sa Nième chronique resuçotée à travers son dentier sur je ne sais quelle histoire de Reine Margot ou autre … : on dirait du Maurice Druon, les Maudits Rois Fainéants. C’est ce qui est Beau dans l’Histoire : Cavanna rejoint Charles de Gaulle, enfin, aux portes du Ciel : « La Vieillesse est un Naufrage ». Bal Tragique à Charlie : victime collatérale.

  14. Au moins une fois dans sa vie, il faut avoir entendu Michel Drucker raconter : « comment j’ai été viré de l’ ORTF en mai 68 ».
    C’est à se taper sur les cuisses.
    Ou bien Bernard Kouchner nous expliquer comment il a « mis fin à la guerre du Vietnam »… (hallucinant)…
    Orphelins de Jean Moulin et de Guy Môquet, ces gugusses du show biz n’en finissent plus de se fabriquer des biographies.
    Dans un curriculum vitae, rien de plus précieux qu’un : « j’ai-été-viré-de… ».
    Plus sobre, mais assez flashy, vous avez également : « je me suis battu pour… »
    Compte tenu du fait que la guerre mondiale de 40 est terminée, et que l’on ne rencontre plus guère de gens ayant connu Napoléon, il faut absolument se trouver une page sanglante, un truc qui vous distinguera.
    On nous a fait le coup avec les QHS et la littérature de Roger Knobelspiess (Quartiers de Haute Sécurité), sans revenir sur les concierges du XVIe arrondissement « qui ont tous fui le franquisme dès 1936 ».
    C’est un travers bien français que celui de toujours vouloir jouer les héros, avec des sabres en bois et les ergots plantés sur un tas de fumier.
    Guillon et Porte resteront comme les Bouvard et Pécuchet du ricanement.

  15. Cher M. Bilger,
    A force de prendre systématiquement l’opinion dominante à rebours, on peut finir par occulter le vrai problème. Si la pensée gauchiste un poil démago que vous dénoncez, qui tend à présenter Guillon comme un Zorro de la liberté d’expression sacrifié au nom de la bien-pensance, peut agacer, il n’en reste pas moins qu’un poil à gratter pas toujours fin mais souvent drôle car appuyant là où ça fait mal a été supprimé de l’antenne sans ménagement, malgré son succès et son utilité, par confort et lâcheté pour un président de radio qui ne l’assumait pas.
    Guillon a certes proféré des attaques qui visaient directement son patron Val à l’antenne, mais, sauf erreur de ma part, il se savait déjà quasi viré et cette chronique, qui soutenait Didier Porte, était franchement réussie. Quitte à perdre la guerre, autant le faire la tête haute, et je ne lui en ai pas voulu pour ce dernier camouflet mérité.
    Hurler avec les loups n’est jamais bien glorieux, mais il faut aussi savoir prendre du recul sur son propre recul. Non, effectivement, la République n’est pas en péril. Je pense que Guillon est un grossier personnage mais qui a fait son boulot de chroniqueur satirique, et que Hees est un couard, ce qui est dommage pour un président de radio. Et je préfère soutenir le grossier personnage, même si c’est aussi le choix de gens dont je n’aime pas le discours.

  16. @Aïssa
    … donc je reviens vers vous, mon cher PB au sujet de ce que vous laissez à entendre quant à la stupidité et l’inculture qui seraient celles de Stéphane Guillon puisqu’il n’aurait pas, selon vous, «été «fichu» en dépit du contentement de soi qu’il exprimait de formuler la moindre idée, la moindre pensée, le moindre trait réfléchi et sérieux qui auraient pu révéler de sa part … etc.» … Ce que vous écrivez là me laisse à penser que vous seriez de ces juges et procureurs qui dans une affaire à juger où le doute est présent partout induiraient de la timidité, des hésitations, des balbutiements, des silences, des maladresses d’un accusé la preuve ou la quasi preuve de sa culpabilité. «Il s’est si mal défendu, le pauvre, c’est pourquoi il a été reconnu coupable» disent alors certains qui passent ensuite à autre chose …
    C’est un raccourci sommaire. Il faut trois termes pour un syllogisme.
    Exemple :
    1.Un innocent accablé dans son box peut sans doute avoir autant de mal parfois à se défendre qu’un coupable que tout accable.
    2.L’innocent n’est pas à sa place, le coupable ne l’est que trop.
    3.Conséquemment, s’il est innocent, Stéphane Guillon n’est pas à sa place dans les médias.

  17. Curieuse étude syllogistique, cher Aïssa. On pourrait même dire enthymémique.
    De la conclusion induite on ne remonte guère aux prémisses, car elles concernent deux sujets qui figurent dans la majeure et dans la mineure, sans se retrouver dans la conclusion. Ce qui, à mon avis, ne peut résulter que d’une tendance subconsciente à l’immanentisme spinozien.
    On peut toujours rigoler, non ?

  18. Nathalie DIVAL

    Hees n’est pas un as.
    NON, la France ne s’émeut pas pour de petites choses pour laisser passer, indifférente ou blasée, les grandes.
    NON, la France n’adore pas sonner le tocsin à la suite d’événements somme toute dérisoires.
    Et NON, Monsieur HEES n’est pas un as !
    J’écrivais hier (sur Marianne2), que je n’aurai plus guère l’occasion d’être en désaccord, merci de m’en donner à nouveau l’opportunité !
    L’émotion ne devrait donc s’exprimer que pour de grandes choses : quelle définition donnez-vous donc à « GRANDES CHOSES » ?
    Convenez qu’il faudrait que l’on s’accorde sur ce point ! ce qui est petit pour vous l’est-il également pour d’autres ?
    C’est avec les petits ruisseaux que l’on fait les grandes rivières et les grandes choses ne sont que la somme des petites.
    Les penseurs qui ont la chance d’avoir le temps de se pencher sur ce qui est grand ou pas, dérisoire ou non, n’ont probablement pas le même quotidien que cette France.
    La France n’a pas toujours le talent d’analyser avec hauteur les grandes choses….
    En revanche elle a souvent un certain flair pour pister les signes avant-coureur de ce qui deviendra, peut-être, un grand problème ou un grand danger.
    Ce n’est pas le remerciement de Monsieur Guillon ou Porte, ad nominem, qui émeut la France. Ils ne sont qu’un symbole et certainement pas des martyrs.
    La question n’est pas de savoir si le licenciement de ces personnes est une grande chose, mais elle est de savoir pourquoi tout le monde s’en émeut.
    Vous dites qu’il a fallu du courage à Monsieur Hees.
    Je n’appelle pas « courage » la position qui a consisté simplement à prendre une décision au pied d’un certain mur, le courage, quelquefois, n’est que l’expression de la peur.
    Vous rappelez qu’il a dû à plusieurs reprises se manifester.
    C’est vrai, et le vrai courage n’aurait-il pas été de prendre sa décision à ce moment-là ?
    Qu’on ne me dise pas qu’à ce « moment-là » la décision n’était pas facile à prendre (le courage n’est pas facile), qu’il leur a été donné une seconde (ou énieme) chance de changer de cap .
    Soit Monsieur HEES n’a rien vu venir et n’a pu percevoir chez ces personnes une incapacité à ne pas aller trop loin, soit il s’est dit que la décision serait plus facile à prendre en les laissant justement aller encore plus loin.
    On a laissé les auditeurs se nourrir de ce conflit entre le patron et ses salariés, on les a laissés, finalement, devenir juges de ce conflit. Et ils ont jugé, à tort ou à raison.
    Le licenciement de Stéphane Guillon n’est pas un drame national, bien sûr, mais la France a manifestement décidé d’en faire un fait national et pourquoi ?!
    Comme pour la débâcle du foot : même ceux qui n’aiment pas le football se sont émus ce que vous appelez un événement dérisoire. Pourquoi ?! Remarquez il eut été difficile de penser à de grandes choses à ce moment là puisque les médias n’ont parlé que de ça !
    On maintiendrait donc l’attention de la France sur ces petites choses dérisoires ? Pour lui faire reproche de s’en émouvoir !
    Le conflit Hees/Guillon est une petite chose en soi, je suis entièrement d’accord avec vous, mais ce qui m’inquiète c’est que cette petite chose ait eu une telle conséquence, une forme d’effet papillon en sorte.
    Je n’écris jamais, ou quasiment, en public, et pourtant, je l’ai fait et pour cette toute petite chose.
    Je m’interroge donc ! et je m’inquiète aussi d’être peut-être tombé dans le petit, dans le dérisoire.
    Ce doit être une déformation professionnelle, certainement, car voilà 20 ans que je persiste, dans les prétoires, à m’émouvoir des petites choses de mes clients, et, pire, de tenter d’émouvoir mes interlocuteurs et cela au nom d’une très grande chose : la justice.
    Tous les jours, nous avocats, nous nous battons pour ces grandes choses que sont la justice et l’équité et pourtant avec des petits riens, sur des petits litiges dérisoires.
    Devrais-je ne défendre que de Grandes Causes ?
    Vous avez du talent Monsieur et pas seulement dans vos billets, mais là, permettez-moi de vous dire que vous aussi vous êtes allé, à mon sens, un peu loin :
    « Qui trop embrasse, mal étreint » et à trop embrasser Monsieur Hees, vous avez mal étreint la France.

  19. Bonjour M. Bilger,
    Je ne partage pas votre opinion sur Stéphane Guillon et Didier Porte, que vous mettez un peu vite dans le même sac tout en reconnaissant dans le même élan mal connaître Didier Porte.
    Toutefois je ne serai pas de ceux qui crieront à la liberté d’expression bafouée ou à la République en péril. Même si j’ai peu d’estime pour le président de la République, je répugne à voir partout la main du pouvoir, y compris pour le choix des animateurs de radio. Je crois que le chef de l’Etat a d’autres chats à fouetter en ce moment.
    Je m’indignerais plus volontiers sur le sort de ce journaliste de France 3, giflé par un sarkoboy lors de la visite vespérale de notre président à la Courneuve. Là on est clairement dans le cadre d’une atteinte à la liberté de la presse.
    Je viens de lire que des manifestations devraient être organisées le 1er juillet devant la Maison de la Radio et en province pour soutenir Guillon et Porte, le ridicule est à son comble, fort heureusement il ne tue pas.

  20. Bonjour monsieur Bilger
    Je ne suis pas d’accord.
    Par qui vais-je remplacer un talent aussi indépendant que celui de Didier Porte ? mh ? Jean Roucas ?
    Il va falloir suivre les humoristes courageux sur le sentier de l’underground…
    « D’autant plus que Patrick Cohen remplacera Nicolas Demorand et qu’il sera associé à Audrey Pulvar. Un double gage d’indépendance et de plus grande diversité. »
    Patrick Cohen d’Europe 1 ? l’organe central de l’UMP ? là ou officie le très offensif ‘La Druque’ ?
    MMmmmfff !
    Presse propriété des marchands d’armes et autres combinat, télé-gentille, radios passées au Kärcher,…
    Ne restera que les salles et l’internet.
    Neuf ‘moins de trente ans’ sur dix s’informent sur Internet et non plus par la presse.
    « il faut savoir : on reproche sa gabegie au Pouvoir et quand il fait un effort d’économie, on se plaint encore ! »
    Coluche disait pareil avec les chômeurs et ceux qui se plaignent de leur emploi. Mais Coluche, c’était du second degré.
    « Je ne connais pas bien Didier Porte qui a été licencié par Val. »
    Je ne peux que vous recommander de lire ses livres, tirés de ses chroniques.
    Didier Porte possède un champ lexical et de la formule qui égale largement le vôtre.
    Et des convictions.
    Quelque part, vous êtes très proches.

  21. Rédigé par Monsieur Savonarole le 27 juin 2010 à 06:41
    Cruel… mais, sans aucun doute, assez bien vu !
    Combien se réinventent une biographie ?!

  22. Laurent Dingli

    Vous savez, Philippe, Stéphane Guillon est un enfant de choeur dans le domaine de la satire ordurière. Je viens de voir par exemple la une du journal papier « Le Monte », grotesque caricature du Monde, édité il me semble par le publicitaire Stéphane de Rosnay, où on voit à la une un photomontage présentant Nicolas Sarkozy en train d’être sodomisé par un homosexuel vêtu de cuir. Ailleurs encore, dans le même « journal », le photomontage montre le président de la République française sodomisant une chèvre… Je ne l’aurais pas cru si je n’avais vu il y a une heure l’édition papier. Il paraît que c’est de l’humour et de la liberté d’expression…

  23. @ MS
    « 1.Un innocent accablé dans son box peut sans doute avoir autant de mal parfois à se défendre qu’un coupable que tout accable.
    2.L’innocent n’est pas à sa place, le coupable ne l’est que trop.
    3.Conséquemment, s’il est innocent, Stéphane Guillon n’est pas à sa place dans les médias. »

    Personnellement je trouve que cela ressemble plus à un sophisme qu’à un syllogisme.

  24. Cher monsieur Bilger,
    Vous avez tout à fait le droit de ne pas aimer ou ne pas connaître Stéphane Guillon et Didier Porte, mais pouvez-vous me dire quel humoriste génial, excellent tous les jours, sans grossièretés aucune mais pas gnangnan non plus vous proposez à la place ? C’étaient quelques minutes qui me faisaient du bien le matin avant de partir travailler, cela compensait les éléments de langage que l’on avait pu entendre avant… Et par rapport aux humoristes en général, je les trouve bons, et les termes employés ne me choquaient pas étant donné ce que l’on entend tous les jours. Le licenciement brutal de Didier
    Porte après dix ans à France Inter ne me paraît pas anodin. J’apprends en même temps que le directeur du Monde a été convoqué à l’Elysée pour le conseiller dans son choix d’actionnaires, donc cela ne me paraît pas du tout être un hasard de programmation et de rénovation des grilles de programme…

  25. @Achille
    Sophisme ou syllogisme selon que l’on adhère ou pas à la conclusion. En l’espèce et en réponse à Aïssa, elle voulait signifier que l’on ne peut assimiler l’homme de média Stéphane Guillon à un innocent dans son box quand sur un plateau de télévision, c’est-à-dire dans son élément, il s’avère peu à même de produire « pour sa défense » une pensée véritable.

  26. Mary Preud'homme

    Mary P avait écrit :
    quote
    « …on fait clairement allusion à un gang… »
    unquote
    A Catherine Jacob
    Dommage que dans votre exposé, ô combien soigné et savant, vous ayez omis de développer le mot gang qui était pourtant proposé en premier… et qui du point de vue du criminologue semble le plus adéquat pour qualifier les bandes violentes des cités.

  27. Qu’aurait-on dit si ces licenciements avaient eu lieu dès l’arrivée du tandem Val/Hess à Radio-France, en même temps que le « remerciement » de Frédéric Pommier de la revue de presse ? Là aussi, le succès était au rendez-vous… Mais voilà que Siné-hebdo était plus souvent cité que Charlie, et ça, ça ne plaisait pas beaucoup à l’ex « Kim Jong-Il » de la rue de Turbigo !
    Mais je remercie J-L « As » de sa décision, car je vais pouvoir suivre Porte à « Arrêt sur images », à 7h53 tous les jeudis, formidable non ?
    Et par la même occasion, les avertis remarqueront l’attachement d' »As » à la laisse d’or du journaliste le plus servile (« la lutte est acharnée mais le Plan B ne décerne la laisse d’or qu’au plus servile »), obtenue sans peine par ce grand monsieur.

  28. Véronique Raffeneau

    « Certes il (Jean-Luc Hees) a emmené avec lui Philippe Val qui grince et fait grincer (JDD.fr) mais on ne résiste pas aux désirs de la première Dame ! »
    « il déniait toute intervention politique et justifiait sa démarche par le recours aux « valeurs minimales d’éducation et de service public », ce qui n’est pas loin de représenter encore un nouvel exploit, un singulier défi (Le Monde). »
    Vous ne pensez pas, Philippe, qu’il y a une totale contradiction chez votre as d’une part à invoquer des « valeurs minimales d’éducation et de service public », de l’autre à accepter une nomination à la direction de France Inter inspirée et imposée que par l’officieux et ce qui ne relève que des relations privées ?
    Je ne suis pas du tout certaine que dans ces conditions la position de Jean-Luc Hees Hees soit seulement tenable et crédible.
    Je pense que vous surestimez ce qui motive ses décisions de renvoi.
    « Il (Stéphane Guillon) m’est apparu, à cette occasion, clairement surestimé et, pour tout dire, le contraire d’un Bruno Gaccio qui a été capable de montrer, au-delà des Guignols, une alacrité, une curiosité et un esprit rares. »
    Mais est-ce un motif réel et sérieux de licenciement ?
    A mon avis, si tel est le cas, alors il faut d’entrée licencier tout ce qui est surestimé dans les services publics.
    Croyez-moi, il y a du boulot… gigantesque.

  29. Jean-Dominique Reffait

    Faute avouée est à moitié pardonnée et votre billet eut été autre si vous aviez connu Didier Porte qui est aussi dissemblable de Guillon que Veel l’est d’As. Val est un teigneux, un acariâtre, un jaloux. Il a une idée très précise de ce que doit être une chronique humoristique : ayant tenté des années durant d’en imposer le ton comminatoire dans les queues d’émissions qu’il squattait sans parvenir à émouvoir massivement les auditeurs, Philippe Val sait qu’une bonne chronique est une chronique de Philippe Val.
    Alors le pic d’audience de Porte dans le Fou du Roi, c’en est trop. Parce que celui qui dérange Val, c’est Didier Porte : une vraie ironie politique, un vrai style (parfois bien répétitif…). Porte a commis une bourde, c’est vrai qu’elle était de taille mais ne justifiait pas qu’on vire l’humoriste d’une émission humoristique. Passe encore que l’on supprime la case humour de la tranche d’info, mais j’ai du mal à voir dans l’éviction de Porte du Fou du Roi autre chose qu’une collusion objective d’aigreurs : Val vire un talent, l’Elysée exige la tête du sodomisateur, allo Carla, qu’en penses-tu ? tope là ! Les chiens aboient, la CarlaVal passe.
    Et Hees dans tout cela ? Il promène son regard de cocker sans plus d’esprit de décision qu’auparavant, trop soucieux, et c’est son charme, de plaire, de séduire laissant à Val ce qu’il appelle son « projet culturel » qui commence tout de même par la suppression d’émissions remarquables (Esprit critique, Et pourtant elle tourne, Allo la planète…). Devant la brutalité de ce nazillon, Hees lui a adjoint une collègue chargée d’arrondir les angles.
    Que Guillon dégage m’est égal mais Porte et lui ne se Val pas.

  30. Le Droit du Travail et la Liberté d’Expression, c’est sans doute sur ce point que JL Hees a été le plus pertinent.
    A plusieurs reprises il a rappelé dans son interview au Monde : « je suis chef d’entreprise ».
    C’est bien là que se situe le noeud gordien.
    Des millions de salariés du « privé » sont soumis au Droit du Travail qui consacre plusieurs articles sur le licenciement des cadres pour « perte de confiance » ou « insuffisance professionnelle ». Lorsque ces thèmes sont évoqués par un DRH, il ne reste plus au salarié que les Prud’hommes pour pleurer.
    Il n’en va pas de même dans la Fonction Publique, ou un juge qui se met le doigt dans l’oeil et flanque en taule une dizaine de citoyens d’Outreau, conserve son statut, son salaire, se voit attribuer un nouveau poste, sans jamais connaître les affres du licenciement ou du chômage.
    En somme, France Inter, qui se réfère sans cesse à un étrange statut de « Service Public », échapperait, dans tous ses cas de dérive, à une quelconque sanction. Nous serions devant une excuse incontournable : la liberté d’expression.
    « L’infaillibilité pontificale » pour la fonction publique, les Prud’hommes pour les autres.
    Encore un exemple de cette « France à deux vitesses » : la liberté d’expression pour Bibi, le Droit du Travail pour toi !
    « Au banquet de la Vie, infortuné convive ! »

  31. M. Reffait, arrêtez de vous prendre la tête avec Carla et Nicolas. Votre société est donc si infantile ? Personne ne décide plus rien sans passer par l’Elysée ?
    C’est vrai que se sont des sujets vitaux pour un chef d’Etat… (Qui sodomise qui ?)
    Comme je le dis plus bas M. Porte n’est pas interdit d’exercer et ne doit pas quitter le territoire.
    Au contraire, á partir de maintenant il va être le martyr du méchant système, ce qui va lui faire une bonne pub.
    La preuve je ne connaissais pas ce chroniqueur, maintenant je lis son nom partout.
    Arrêtez de vous faire peur.
    Ouvrez les placards de Tonton et faites-en sortir les journalistes. Au moins vous ferez une bonne action.

  32. Véronique Raffeneau

    @ Savonarole
    « Le Droit du Travail et la Liberté d’Expression, c’est sans doute sur ce point que JL Hees a été le plus pertinent.
    A plusieurs reprises il a rappelé dans son interview au Monde : « je suis chef d’entreprise ». »
    Ben, en fait de chef d’entreprise, Jean-Luc Hees ne se conduit pas comme tel quand il valide la nomination de Philippe Val à la direction de France Inter au regard de l’amitié entre Philippe Val et Carla Sarkozy.
    Le souci de cette nomination Val c’est qu’elle fragilise, dénature et discrédite pour la suite les positions que Jean-Luc Hees aura à défendre en qualité de patron. Quand bien même ses décisions seraient valides ou appropriées.
    Un chef d’entreprise, un vrai, sait qu’il ne peut pas compromettre de cette façon la crédibilité de ses décisions à venir.

  33. Monsieur Bilger
    J’ai lu votre dernière chronique avec contentement. Vous êtes le seul, ou une des très rares personnalités, à oser écrire que les licenciements de Porte et Guillon ne constituent pas un drame national ; et vous avez raison ! Guillon n’était pas drôle, simplement caustique, et jamais envers lui-même et son entourage/environnement de bobos. C’était un exercice très simple, surpayé. Des milliers de gens sont capables d’en faire autant. Quant à Porte, je le trouvais plus comique lors de certaines de ses interventions chez Bern, mais je ne me fais pas de souci pour lui, il s’en sortira. Vous avez raison d’attirer l’attention sur des événements vraiment graves qui ont lieu chez nous au sommet de l’Etat. Je vous remercie de commettre de temps en temps un article de réflexion et d’humeur.

  34. Jean-Yves Bouchicot

    Cher Alex Paulista, je vous ai répondu sur votre pique à propos de mon supposé anti-américanisme, mais j’ai commis la sottise de la mettre à la suite de votre philippique. A consulter sur la chronique originale, donc. A bientôt, j’espère.

  35. Radio France n’est pas là pour protéger la liberté d’expression mais pour élever le débat public, pour apporter de l’intelligence, de la pédagogie en vue de faire progresser, même modestement, la conscience collective vers quelque chose de plus noble, plus vertueux, plus humain.
    Si le patron de Radio-France estime que ces humoristes posent problème dans cette démarche, qu’il leur demande de changer, de s’adapter. Si ces derniers ne le font pas, qu’il prenne alors sa décision de mettre fin à leur présence à l’antenne.
    Bien souvent, ces humoristes se font plus de mal à eux-mêmes qu’à leurs cibles, l’intégrité au sens d’éviter deux poids deux mesures trouve vite ses limites, les dérapages sont énormes et ce n’est pas vraiment la liberté d’expression qui est en jeu, mais le respect de la république, des citoyens et des contribuables.
    Bravo à Hees de décider et d’assumer, il fait preuve d’authenticité, d’humanité.

  36. Jean-Dominique Reffait

    JP Ledun, je ne me prends pas la tête, je constate. Virer un humoriste d’une émission humoristique n’est pas de même nature que supprimer la case humour d’une tranche d’info. Convenez-en tout de même.
    Il est clair que dans ce cas précis, la vengeance saute aux yeux. Expliquez-moi sinon pourquoi virer Porte du Fou du Roi ?
    Je m’en étonne d’autant plus tranquillement que j’ai détesté la chronique sodomisatrice de Porte.
    Quant au sens des priorités du président : annuler une réunion préparatoire du G8/G20 avec les ONG pour recevoir d’urgence Thierry Henry à sa descente d’avion ne traduit pas un sens indiscutable du timing. Que N. Sarkozy prenne 5 minutes pour dire à Carla : « Débrouille-toi avec ton copain Val pour virer Porte » me paraît plus que probable.

  37. Laurent Dingli

    Je suis d’accord pour une fois avec JDR lorsqu’il écrit :
    « Quant au sens des priorités du président : annuler une réunion préparatoire du G8/G20 avec les ONG pour recevoir d’urgence Thierry Henry à sa descente d’avion ne traduit pas un sens indiscutable du timing ».
    J’ajoute quant à moi que le fait d’écarter d’un revers de mains les questions qui se posent légitimement à propos d’Eric Woerth n’est pas une attitude acceptable en démocratie. Je sais bien que Nicolas Sarkozy joue (en partie seulement) son avenir politique sur la réussite de la réforme des retraites, mais l’on ne peut prétendre désirer une république irréprochable et faire en même temps l’autruche à propos d’attitudes pour le moins suspectes.
    En revanche, JDR, évitez de qualifier de nazillons les personnalités qui vous déplaisent et qui n’ont aucun rapport avec l’extrême droite, c’est très déplacé pour ne pas dire franchement ridicule.

  38. Jean-Yves Bouchicot

    @Gaspadyin (« Seigneur », en Russe, pour ceux qui ne le sauraient pas 🙂 )
    Je trouve important le distinguo que vous soulignez dans l’affaire Guillon-Porte : ce n’est effectivement pas un drame national que leur licenciement, en tous cas pas pour eux. Ils s’en sortiront, et probablement retourneront la situation à leur avantage, dans deux ans au plus tard… (J’espère !) Toutefois, je ne vous suis pas quand vous dites que « tout le monde peut en faire autant ». Essayez d’en écrire une par jour, avec la pression de l’audience, vous verrez. Par ailleurs, vous dites que Guillon n’est pas capable d’auto-dérision : pas d’accord non plus. Outre qu’il navigue sans cesse dans plusieurs niveaux de langue, et du second au Nième degré dans ses chroniques, ce qui implique ipso facto un certain recul sur lui-même et sa fonction médiatique, contrairement à beaucoup de vedettes, dont Val, il n’a jamais cherché à effacer ou censurer sur le Net des séquences qui le ridiculisaient un brin, comme la fois où Lio lui a claqué le baigneur en lui enjoignant de se renseigner sur la fonction clitoridienne lui qui a la langue bien pendue, après une vanne minable sur Michel Blanc. On ne peut pas en dire autant de tous les « bobos » que vous dénoncez, de Séguéla à BHL. « La censure lave plus blanc », cf le réquisitoire de Desproges sur Séguéla…
    Au fond, je me demande si le dialogue avec le Blog de Philippe Bilger, qui continue à me stimuler, n’est pas nourri de cela : trop de choses sincères, mais souvent au premier degré, « engagées ». Vivent les écrivains « dégagés » !
    Le drame, si drame il y a, qui fait que chacun se sent concerné, est pour France Inter et pour ses rapports avec le Château.

  39. Gageons que le député Arnaud M. n’aura rien à redire à l' »indépendance journalistique » d’Audrey P. ! S’il n’y avait pas quelque précédent en pull mohair au P.S., nul doute qu’il faudrait réclamer la démission de la promue au journal de France Inter.

  40. Alex paulista

    @ Savonarole
    Vous avez raison sur le droit du travail et la France à deux vitesses.
    Avec un bémol tout de même: le siège du patron est éjectable lui aussi, et il est bon de conserver quelques appuis parmi les cadres exécutifs. En conséquence un patron ne peut pas être aussi méprisant avec ses cadres principaux sans risquer lui-même une épuration rapide.
    Stéphane Bern s’est fait désavouer publiquement pour rien, Philippe Val a dû reprendre sa parole donnée… c’est très maladroit.
    Un patron plus subtil n’aurait pas viré Porte du Fou du Roi. Du moins pas tout de suite.

  41. @ Savonarole
    « Le Droit du Travail et la Liberté d’Expression, c’est sans doute sur ce point que JL Hees a été le plus pertinent.
    A plusieurs reprises il a rappelé dans son interview au Monde : « je suis chef d’entreprise » ».
    Non, justement, c’est là où sa défense est le moins crédible.
    – D’abord parce que le contrat de travail d’une artiste de spectacle (c’est le statut de Porte et Guillon) a la particularité, contrairement aux autres contrats de travail, de ne pas être assujetti au « lien de subordination. C’est son originalité, consacrée par l’article L 7121-4 du code du travail.
    La liberté d’expression de l’artiste est donc totale, ce qui signifie qu’il peut rire de tout, s’il est humoriste, les seules limites étant celles du code pénal, à savoir l’injure et la diffamation.
    Bref, ce que dit un artiste, et plus encore un humoriste, dans le cadre d’une chronique d’humour, ne peut en aucun cas motiver son licenciement.
    – ensuite parce que Jean-Luc Hees n’est pas le « patron » de France Inter. Ni Sarkozy d’ailleurs, qui n’en est pas « l’actionnaire », contrairement au terme malheureux employé par Philippe Val, qui s’était pris un retour de volée (mérité) de Guillon dans une chronique hilarante de janvier dernier -celle que Hees estime insultante.
    France Inter est une radio de service public, qui appartient à l’ensemble des Français. C’est donc la satisfaction et le respect des auditeurs qui doit guider les choix d’un directeur.
    Que je sache, ces chroniques étaient très appréciées, et, contrairement à ce que je peux lire ici où là, elles éveillaient notre conscience politique et nous « élevait » (je parle en tout cas de Didier Porte, que j’appréciais beaucoup). Et Stéphane Guillon était parfois très drôle.
    Peut-être n’est-il pas sympathique dans la vie réelle… mais cela m’est égal, car ce n’est pas ce qu’on lui demande.
    Hees a par exemple menti à des millions d’auditeurs en prétendant avoir eu autant de lettres de soutien que de critiques au limogeage de Porte et Guillon, alors que le service auditeur de France Inter dit le contraire (plus de 10 000 lettres d’auditeurs furieux en 1 journée). Ce n’est pas une grande marque de respect pour les auditeurs, mais il n’est pas licencié pour cela.
    A noter qu’un fonctionnaire peut parfaitement critiquer son ministre, et même dire du mal de lui en se présentant contre lui à des élections. Justement parce qu’il n’est pas son « patron ». Il existe certes un devoir de réserve propre à certaines professions particulières (magistrats, hauts fonctionnaires) mais ce n’est évidemment pas le cas de celle des humoristes, qui, comme artistes, doivent jouir de leur liberté d’expression.
    – Juridiquement enfin, Didier Porte avait reçu officiellement un avertissement écrit pour sa chronique sur Villepin (qu’il avait d’ailleurs très honnêtement reconnue comme ratée, non à cause des mots utilisés, mais parce qu’il ne la considérait pas très drôle).
    Selon le principe «non bis in idem», une même faute ne peut faire l’objet de deux sanctions successives (Cass. soc., 12 mars 1981, no 79-41.110). Un licenciement motivé par les seuls griefs déjà sanctionnés sur le plan disciplinaire est illégitime (Cass. soc., 19 juin 2002, no 00-42.813, no 2118 F-D).
    Le prononcé de la première sanction « épuise » le pouvoir disciplinaire de l’employeur (Cass. soc., 19 juin 2002, no 00-42.813, no 2118 F-D).
    Et l’avertissement étant intervenu juste avant le licenciement, sans que l’intéressé ait eu la possibilité de réitérer les faits qualifiés de fautifs (aucune autre chronique n’a donné lieu au moindre incident) la rupture du contrat doit s’analyser en un licenciement sans cause réelle et sérieuse.
    Car Didier Porte, qui était à France Inter depuis 10 à 15 ans, obtiendra sans problème la requalification de son contrat de travail en CDI.
    Bref, par son incompétence, Hees nous prive non seulement d’un chroniqueur talentueux, qui ne sera jamais récupéré par le privé (il s’est fait trop d’ennemis chez Lagardère, Dassault avec les Arthur et autres Morandini), mais en plus il va nous coûter de l’argent en tant que contribuables.
    C’est Hees qu’on devrait virer pour insuffisance professionnelle !

  42. Et si Philippe était un as ?
    As du blog, c’est certain, mais as du plaidoyer ?
    Ce n’est pas la première fois que je termine la lecture d’un billet en me disant : non seulement c’est bien écrit et convaincant, mais encore je partage pour l’essentiel les arguments avancés…et pourtant, la conclusion me va mal. C’était déjà un peu le cas avec François Morel ; et cette défense de JL Hees me met mal à l’aise. Beaucoup de choses sont justes, mais il manque tellement de grands pans de réflexion à charge !
    1- si tout ceci se passait sur RTL ou Europe 1, votre papier serait en béton ! Mais on est sur Radio France et notre Président a eu l’idée d’en nommer lui-même le Responsable. Ca change considérablement la donne. S. Guillon affirme (Grand journal de C+) que Hees et Val ont été nommés avec pour contrepartie l’élimination de Guillon et Porte. On ne saura jamais si c’est vrai, mais c’est tellement crédible ! Peyrefitte passait les messages du Président à ceux qui devaient exécuter les indésirables. Pourquoi Hees n’en ferait-il pas autant ? Quelle preuve avancer ? On réfléchit sûrement à toutes ces contraintes avant d’accepter une nomination dans un tel contexte. On remarquera au passage la manœuvre particulièrement sotte de NS : tous ses opposants lui reprochent d’avoir mis la radio d’Etat à sa botte et tous ses partisans se demandent pourquoi la radio d’Etat est sa plus dure critique !
    2- Alors JL Hees nous aurait déjà donné des gages de sa fermeté d’esprit ? Non, vous le décrivez (en creux) comme un arriviste opportuniste et mou. Pour lui avoir écrit du temps où il était patron de France Inter afin de mettre en cause l’absence de pluralisme des points de vue (c’était l’époque où JM Sylvestre était bien le seul à ne pas pencher à gauche…), j’ai obtenu une réponse de bottage en touche mi-chèvre mi-chou qui prouve qu’il avait autour de lui au moins un énarque et un élève des jésuites, mais qu’en tant que signataire il avait surtout le désir de ne pas se mouiller. Un chef d’œuvre de salmigondis !
    3- Et puis la méthode ! quel courage ! JL Hees évoque des conversations (fréquentes ?) avec les intéressés. Porte et Guillon ne semblent pas avoir la même version et prétendent que leur licenciement ne leur a pas été annoncé les yeux dans les yeux, ni par Val ni par Hees. Zut ! Qui croire ? (à Radio France, il doit y avoir des micros partout, on aura des preuves !
    4- Val/Siné, Hees/Winckler ; il s’agit de marcher droit chez ces grands progressistes ! Des révolutionnaires plutôt tendance 1793 que 1789, comme dirait Philippe Nemo !
    Voila pourquoi je suis bien en peine d’adhérer à la partie « à décharge » qu’est votre billet en faveur de JL Hees, (qui me surprendrait s’il prouvait un jour être un AS) !
    Mais mon désaccord est catégorique avec votre phrase : « D’autant plus que Patrick Cohen remplacera Nicolas Demorand et qu’il sera associé à Audrey Pulvar. Un double gage d’indépendance et de plus grande diversité ». France Inter est depuis longtemps une radio exclusivement de gauche ou vaguement ectoplasmique (de Mermet à Bern…). Et vous voulez nous dire que les deux nouveaux incarneront différents courants du PS ? Audrey Pulvar en choisissant pour compagnon A. Montebourg, montre tout le prix qu’elle attache à la finesse, aux nuances et son effroi face aux excès et aux jugements à l’emporte-pièce. Et donc selon vous ce serait, pour la « diversité » P. Cohen le représentant de la droite ?
    Vous galéjez, cher Philippe ?

  43. Le divertissement fait aussi partie des mission de France Inter. Mission que remplissaient parfaitement Guillon et Porte, à en croire leurs audiences et les avalanches de protestations que la station a reçues depuis l’annonce de leur licenciement.
    Etes-vous vous-même un auditeur de FI Monsieur Bilger ?
    J’ai le sentiment que la plupart des personnes se félicitant de l’éviction de ces deux humoristes ne le sont pas et n’ont comme connaissance de la situation que l’écoute des chroniques « scandaleuses » dont les florilèges pullulent sur un grand nombre de sites de presse.
    Pour reprendre les mots de JL Hees, Stéphane Guillon me faisait rire une fois sur deux et c’était déjà beaucoup. Je suis effaré par le pouvoir de bienfaisance ou de nuisance qui a pu lui être prêté, quel besoin d’indignations grandiloquentes pour quelques ego froissés, quand le silence et l’indifférence suffisaient lorsqu’il tirait sur la corde de l’outrance pour masquer certains manques d’inspiration.
    Mais le sort de S. Guillon m’indiffère au regard de celui de D. Porte. Je regrette la suppression de la « case humour » de la matinale. Son licenciement du Fou du Roi, contre la volonté de son animateur et producteur, Stéphane Bern, me scandalise. Il est la preuve flagrante d’un acharnement de la direction contre une figure de la station, et il n’y a absolument pas matière ici à faire l’éloge de Hees.

  44. Recevoir d’urgence T.Henry, je l’ai dit, était ridicule et abusif.
    Vous êtes fan de M. Porte, vous allez pouvoir continuer á écouter ses chroniques.
    Je ne vois vraiment pas l’intérêt de Sarko de se mêler de ca. Je ne vois aucune pertinence dans vos propos, si ce n’est de tomber sur cet homme que vous ne sauriez voir.
    Hess, Val : hommes de gauche. C’est bien la peine de pratiquer l’ouverture… Quoi qu’il fasse, vous trouverez toujours que cela ne va pas dans VOTRE direction.
    Question á 1000 Zlotys.
    Qui a dit : « Je préfère trop de caricature á pas de caricature » ?
    Si vous avez la réponse, vous ne pouvez que me donner raison sur ce coup-ci.
    Au sujet de Woerth. J’espère qu’il va porter plainte contre Montebourg et Mamère.
    Mamère : l’homme politique le plus inutile de France. Il ne sort que pour remuer la m…
    M. Woerth s’escrime depuis une semaine á l’Assemblée, á la télé, á la radio, à répondre á toutes les questions que certains se font un malin plaisir de répéter á l’envi.
    On ne peut pas dire, sauf à être de mauvaise foi, qu’il balaye le problème d’un revers de main…

  45. Oui, quel parcours amusant que celui de PV, attention le V et le B sont proches, la glissade est interdite sous peine d’un contresens majeur à en être vague Siné !
    Passer de la détestation la plus radicale et affichée du pouvoir à l’intronisation que l’on sait à ce poste exposé et bouffi de pouvoirs régaliens, quelle tartuferie !
    Guillon est un amuseur à peine mieux que médiocre, mettons moyen pour ne pas s’auto emballer, son fond de commerce n’étant que faiblement renouvelé, les occasions de s’enthousiasmer de son pensé contre soi, rarissimes…
    Porte est un peu plus fou et créatif, même s’il part inutilement dans le décor, quelquefois, en l’occurrence de trop.
    Hees… que dire de Hees qu’eus un certain plaisir à écouter quand il était correspondant à Washington, je crois, puis au début de « Synergie » sur FI, déjà parce qu’il avait choisi – ou qu’on lui avait – pour indicatif l’intro d’un des plus géniaux opus de Steely Dan, jusqu’à ce que, les années passant sans que jamais il en nomme les auteurs pas davantage que n’en passe l’intégralité ni aucun autre morceau qui changeât le train-train de ses propos veloutés et mondains comme le choix des sempiternels Joe Cocker Tina Turner et autres FM classics de stations services qui complétaient ‘fédérativement’ ses soulantes rondeurs, bref, jusqu’à ce, comment dire, que je finisse par le trouver un peu con, le Jean-Luc.
    Drucker avait les chiens, lui les chevaux, et tous deux l’incapacité à se faire de vrais ennemis, ce sans quoi on n’est rien.
    Val reste le plus drôle, avec son côté vieille précieuse que l’on imaginerait sans peine en costume teuton pointu du casque dans un bal masqué ; pas si masqué que cela d’ailleurs et avec un monocle, aussi.
    Mais déjà je dérape et vais passer sous les fourches qu’on dit caudines de l’ami PB, alors à vous les studieux.
    AO

  46. Recevoir d’urgence T.Henry, je l’ai dit, était ridicule et abusif.
    JPL
    Comment cela, Thierry Handy aurait reçu Sarkozy ?
    Mais on le paie à faire quoi, celui-là ?
    AO

  47. @-oursivi | 28 juin 2010 à 19:10
    « Steely Dan », ça alors !
    Bravo Oursivi !
    Sur un blog on avance à tâtons, on devine des profils, on ne sait jamais très bien à qui on cause, puis soudain au détour d’une phrase on découvre un pan de personnalité insoupçonné.
    Pour ceux qui ne connaissent pas, commencez par « Can’t Buy a Thrill » (1972).

  48. @Anne
    La liberté d’expression de l’artiste est donc totale, ce qui signifie qu’il peut rire de tout, s’il est humoriste, les seules limites étant celles du code pénal, à savoir l’injure et la diffamation.
    Certainement pas. Ce que vous décrivez est la limite de la liberté d’expression de tout citoyen.
    Le cadre d’expression d’un artiste est formellement plus contraint. C’est l’art du métier, lequel a ses règles et exigences, donc ses limites, de l’humoriste au dentiste. Le rire gras et le ricanement sont ceux d’un bridge de travers, une injure à l’élégance d’un travail proprement accompli.

  49. Monsieur Bilger,
    S’il est inacceptable de voir une antenne publique confisquée au nom d’intérêts partisans, que penser de la mainmise grandissante de Philippe Val sur France Inter ? Ce garçon ne cesse de m’inquiéter. Voilà des années que nous voyons ce Machiavel des Prisunic se boursouffler. Pour ceux d’entre nous qui ont encore un peu de mémoire, le pseudo-débat contradictoire qui fût organisé entre lui et un Jean-Marie Messier au faîte de sa gloriole avait jeté une lumière crue sur une ambition effarante. Qui des deux a emmené l’autre avec lui dans ses bagages à Radio France, Jean-Luc Hees ou Philippe Val ? Lecteur de Charlie Hebdo, j’ai assisté à la mise en coupe réglée de l’hebdomadaire par monsieur Val. Quelques courageux collaborateurs avaient alors brisé l’omerta, révélant une ambiance en rédaction tout aussi guillerette que celle des couloirs de la Loubianka…
    La pantomime ayant présidé à l’éviction de Didier Porte n’a trompé personne au sein du personnel de France Inter : du grand Philippe Val, en pleine imitation du Génie des Carpathes, du Danube de la pensée. Je conçois que sa jalousie face au talent du chroniqueur remercié puisse engendrer de l’amertume, mais tant d’aigreur fait froid dans le dos !
    Afin de mieux cerner Didier Porte, je vous recommande la lecture d’un de ses opuscules : « les pipoles à la porte », publié aux éditions La Découverte, en collaboration avec… France Inter. Pour la modique somme de quatorze euros, il vous sera permis de constater que la grande majorité des écrits de monsieur Porte contiennent un esprit et un vocabulaire autrement plus riches que ceux que la caricature véhiculée par tous les paresseux de service s’est complu à dépeindre.
    Bien cordialement.

  50. @MS
    Vous abordez là le problème de l’insuffisance professionnelle.
    Laquelle ne se confond pas avec la faute disciplinaire. Les deux notions sont même incompatibles: c’est soit l’un, soit l’autre.
    Mais Monsieur Hees, et avec lui M. Bilger, se sont clairement placés sur le terrain disciplinaire.
    Et puis, les goûts et les couleurs…
    Moi, je trouvais Guillon très drôle (vous devriez écouter sa chronique des élections du parti socialiste, ou celle du Prince Jean, ou celle de l’enterrement de Sarko) et j’adorais celles de Didier Porte. Sans lui, qu’aurait-on su de l’affaire de Tarnac ?
    C’est la perte de ce dernier qui va être dure à vivre, surtout, car les chroniqueurs d’extrême gauche, de surcroît drôles, ne courent pas les rues et ne sont pas « recasables » dans le privé.
    Il restera l’émission de Mermet.
    Jusqu’à quand ?
    Moi, je trouve la publicité qui commence à envahir France Inter beaucoup plus abrutissante et vulgaire que nos deux humoristes !
    PS: Quand Desproges a dit, à propos de Michel Droit, «c’est une vieille chose fripée qui devrait aller prendre sa retraite sur la tombe du général de Gaulle (…) Il ne va jamais aux toilettes sans éteindre la lumière. Alors quelquefois il se trompe et s’essuie la figure. Les gens disent qu’il a mauvaise haleine, mais ce sont de mauvaises langues», il se moquait bien de son physique, non ?

  51. Maunoir Charbonnel

    Et bien pour écrire des âneries pareilles, il y a des matins où il faudrait mieux rester couché. Quelle prose, quelle verve, quel écrivain, le centre du monde vient de se déplacer là devant mes yeux, c’est Bilger. Et alors là j’ai vraiment pas l’impression qu’on vit dans le même monde, chèèèèèr Monsieur. Et propre sur lui en plus à en voir la photo

  52. Pour ceux qui ne connaissent pas, commencez par « Can’t Buy a Thrill » (1972).
    Rédigé par : Savonarole | 28 juin 2010 à 21:00
    Peuvent bien commencer par quelque bout que ce soit – même les 4 albums solo sont monstrueux – ils ne risquent pas de s’égarer, on ne s’égare pas au paradis, que diable.
    Un chef d’oeuvre parmi tant d’autres
    http://www.youtube.com/watch?v=ylr2D4Pwn58
    Avec une petite pépite clin d’oeil à notre hôte
    « Clean this mess up else we’ll all end up in jail
    Those test tubes and the scale
    Just get them all out of here  »
    Deux génies dans un même groupe, Mc Cartney-Lennon, Jagger-Richards, Shorter-Zawinul, et bien sûr Fagen-Becker…
    AOnarole

  53. Tiens, à propos de ceux que l’as all forgot to mention (all parce que sont deux, entre autres), me revient que j’avais projet de m’occuper de leur cas dans une série consacrée aux duos magiques de la Pop, série qu’un formidable producteur de FMus voulait produire avec mézigues sur FCul après avoir déjà offert en cette même terre fertile une première série en vingt fois vingt minutes détaillant avec une rare intelligence l’histoire complète de la meilleure musique populaire, d’Elvis aux plus récents groupes du milieu des années 2000…
    Un vrai feu d’artifice, ce boulot !
    Mais on s’est fait retoquer, David H avait dû déjà saturer les oreilles de Voinchet ou de la môme Adler, à moins que ce fût déjà Kessler*, qu’avait rien d’une caisse claire, ustensile réservé au Jazz ou au Rock, probablement pas son truc.
    AO
    * quoique FCult, sous sa présidence comme avant et après elle, reste ce lieu magique, unique, de la pensée et du savoir, gloire à ceux qui en gardent ou en ont gardé l’esprit !

  54. L’injure qui fait rire doit-elle être élevée au rang de liberté d’expression ?
    Hees a tranché (pour l’instant) ce sera non.
    A 1750 euros quelques minutes par jour sur le service public, je dirais que ça valait la peine de s’interroger.
    Le niveau de réflexion de bon nombre ici ne m’est pas accessible, pourtant je souhaite vous faire part de ce que l’on trouve sur Guillon ici et là. Cela permet de mieux juger la décision de Hees.
    En particulier à ceux qui se jettent sur notre hôte pour dénoncer ici et presque partout l’atteinte à la liberté d’expression, voyez ce que disent les crabes de leurs semblables :
    http://www.jeanmarcmorandini.com/article-24865-stephane-bern-regle-ses-comptes-avec-stephane-guillon.html
    On y cite des montants de 18 000 euros à l’époque et 9 000 aujourd’hui pour le seul Guillon en guise de salaire… hebdomadaire à Canal. Mais ceci vient de Stéphane Bern (autre crabe du même panier) qui l’a fait travailler sur Canal avant de se brouiller avec lui. Pourquoi ? Monsieur Guillon n’a semble-t-il pas supporté que l’autre vire sa compagne Muriel Cousin. Copinage Monsieur Guillon ?!
    Pas beau tout ça pour un humoriste qui a comme carburant les piqûres de morale du snipeur. Sorte de moraliste de la Doxa.
    Comme je le dis ailleurs Guillon est en train de dépasser ses cibles et ses propres fantasmes.
    Mais au-delà il y a quelque chose de très intéressant dans tout ça, c’est la défense des commentateurs de blogs farouchement pro Guillon. Je résume : « ben comme c’est bien ce qu’il fait y’a pas de raison qu’il ne touche pas 9 keur par semaine, et critiquer ça c’est très populiste, et y’en a assez d’avoir honte de gagner beaucoup d’argent en France ». Bon…
    Quand on imagine la sensibilité politique de son auditoire… ça fait doucement rire.
    Qui sait ! le web arrivera-t-il à surpasser l’unanimité ambiante pour montrer qui est Guillon ? Pour moi c’est un gars sympathique (sans aucun doute) mais qui n’a pas encore prouvé son talent une foi délesté de sa morgue, son mépris et ses propres contradictions. Un gars qui pourrait bien voler la vedette de ses propres cibles.
    Mais, au final, comment reprocher à Guillon de cracher (aussi) dans la soupe…

  55. Jean-Dominique Reffait@JP Ledun

    JP Ledun, sans rire, vous êtes émouvant. Est-ce le romantisme allemand qui vous éloigne du climat français ? Ainsi donc vous seriez le dernier Français à citer N. Sarkozy en imaginant clouer le bec pantois du contradicteur ?
    « Qui a dit : « Je préfère trop de caricature á pas de caricature » ?
    Si vous avez la réponse, vous ne pouvez que me donner raison sur ce coup-ci. »

    On joue, Jean-Paul ?
    Qui a dit : « Travailler plus pour gagner plus » ?
    Qui a dit : « Il n’y aura pas de privatisation de GDF, c’est clair, c’est simple et c’est net » ?
    Qui a dit : « Chaque fois que quelqu’un est humilié, est persécuté, est opprimé, il devient automatiquement Français » ?
    Qu’est-ce qu’on rigole ! On continue ?
    Qui a dit : « Il faut nettoyer certaines cités. Et quand je dis qu’il faut les nettoyer au Kärcher, cela veut dire qu’il faut les nettoyer en profondeur » ?
    Qui a dit : « Il faut en finir avec les pratiques monarchiques dans la Vème République » ?
    Qui a dit : « les jeunes qui se sont suicidés, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable » ?
    A vous, JP Ledun, encore, encore ! On ne s’en lasse pas.
    Une dernière pour la route : « Ils se batturent… »

  56. « on découvre un pan de personnalité insoupçonné. »
    Rédigé par : Savonarole | 28 juin 2010 à 21:00
    Si vous saviez le nombre de paons qui sommeillent en moi…
    AO

  57. @Savonarole
    Savonarole, mon coco !
    Pourquoi t’acharnes-tu à faire baisser le niveau du blog de Monsieur Bilger ?
    Là on y apprend plein de trucs et M. Bilger, entre autres intervenants, il mouille sa chemise !
    Je doute que tu sois un avatar de M. Bilger !
    Le doute ferait merveilleuse promesse…
    Pourquoi M. Bilger te reconduit-t-il ?
    Bizarre.
    Et l’ennui qui se pointe, comment l’expliquer ?
    S’il te plaît, comprends que M. Bilger est très réceptif, et fais le feu plutôt que jeter de l’huile.
    Beaucoup sur ce blog sont à « l’intérieur », et c’est déjà beaucoup.
    Tu ne dis, avec tes dires, que d’être à « l’extérieur ».
    Cela convient-il ?

  58. Anne,
    Mon propos était d’ordre général, bien au-delà du cas Guillon.
    Je crois que le rôle d’un artiste est de tenter de s’approcher de la vérité du fond par la beauté de la forme, même lorsque la vérité est si peu belle qu’elle ressemble au mensonge. Ça n’ouvre alors aucun droit à la facilité mais impose un surcroît d’exigence, et probablement de talent.
    Quant à savoir qui peut juger du résultat et comment, évidemment tous les goûts sont dans la nature…
    Mais on décerne des Molière.

  59. Laurent Dingli

    Le jeu des petites phrases est puéril, Jean-Dominique Reffait, on peut d’ailleurs le pratiquer avec tous les responsables politiques.
    Tiens, au hasard, qui a dit sans rire qu’il n’y avait pas d’insécurité en France, mais seulement un sentiment d’insécurité ? Ce à quoi une partie de l’électorat a répondu en votant pour le Front National. Je vous le donne en mille. Non, ce n’est pas un comique…

  60. Jean-Dominique, toujours aussi grand amateur de M. Schopenhauer. Vous noyez le poisson dans un flot de vérités pour fuir le sujet donné (stratagème 7 si mes souvenirs sont bons).
    Mais bon j’aime les jeux (de société), alors jouons.
    Les phrases que vous citez, je les crois honnêtes, dites avec conviction.
    Il est comme ça, il parle comme ça. Laissez-le donc sur la forme et attaquez le fond. Pourquoi toujours vouloir changer ou refuser la nature des hommes. Vous n’allez quand même essayer de nous en faire un petit Hollande.
    « Batturent.“ Dans le feu de l’action il peut m’arriver de faire la même erreur. Vous non ? Est ce que je perds alors toutes mes qualités, qui vous émeuvent ici !?
    Le temps d’un billet je fus anti Sarko. C’est très jouissif et gratifiant… mais mon coach sbriglia est venu me remettre dans le droit chemin (merci coach).
    M. Reffait, moi je ne vous ferai pas l’affront de lister ici toutes les citations ennuyeuses de vos amis politiques.
    Trop facile et cela ne répondrait pas á la question initiale.
    « Ha vous 2 jou hé » (bof).
    PS : Je n’aime pas quand il parle génétique.

  61. J’ajoute que le romantisme allemand n’y est pour rien. Je suis trop sur les routes dans d’autres pays, pour qu’il m’influence.
    Je reste toujours très bien informé.
    Même dans un boui-boui de Trzin, près de Ljubljana, il y a Internet (gratuit et sans fil)…
    Le monde bouge M.Reffait, c’est fou !

  62. Rédigé par : Laurent Dingli | 29 juin 2010 à 11:15
    Oui et non.
    Evoquer les perles de la couronne vous courrouce peut-être, mais si vous cherchez à établir un match Sarko-Jospin – à ce que crois entendre de votre propre citation – je crains que le parvenu ne surdomine par trop le combat dans le domaine perlier, qualitativement et quantitativement.
    Choisissez-lui un adversaire à sa mesure en matière de grotesque, sa copine de second tour (2007), par exemple.
    Un peu de pertinence ne saurait nuire.
    AO

  63. Laurent Dingli

    Oursivi, on pourrait trouver bien d’autres perles, au sujet dudit Jospin comme d’un certain nombre de ses camarades (les socialistes ne sont pas avares de sottises !). Et puis, traiter le président de « parvenu » ou lui reprocher une faute de français (qui n’en a pas fait) constitue l’argument du pauvre, une sorte de délit de sale gueule répétitif et lassant. Si je critique sévèrement Nicolas Sarkozy sur certains sujets, je me réjouis qu’il déplaise aux petits intellos de gauche dont les plus grandes prouesses se limitent souvent à composer de bons mots sur les blogs. C’est plutôt bon signe.

  64. Alex paulista

    @ Laurent Dingli
    « lui reprocher une faute de français (qui n’en a pas faite) »
    Accord avec un pronom neutre. Excellent !

  65. Rédigé par : Laurent Dingli | 29 juin 2010 à 14:03
    Dans les yeux, je le maintiens.
    Traiter Sarkozy de « parvenu » ne saurait être une insulte, c’est la plus nue la plus crue la plus drue des vérités.
    Ce type a déclaré un jour, le jeu des petites phrases vous agace, alors continuons, qu’il avait fait de la politique parce que cela lui « semblait le plus rapide moyen de parvenir socialement » (ou quelque formulation équivalente).
    Si ce n’est là faire de soi un portrait de parvenu absolument parfait et d’une superbe impudence, qu’est-ce ?
    Allez mon LD que j’ai, faites-vous son avocat et comme lui, laissez-vous aller à un, « je vais vous le dire », un peu passé de mode, j’en conviens.
    Je ne me suis jamais embarrassé de trop de précaution quant à savater ce qui semble, à vos yeux, être ma famille politique, au point que ladite famille me réserverait si jamais folie me prenait d’aller y faire un tour et d’en attendre quoi que ce soit, pas davantage qu’une vague paillasse au fond du couloir à gauche si la place n’en est déjà prise.
    Alors, je ne vais quand même pas me gêner pour dire le vrai en disant de notre président qu’il est l’archétype du Rastignac ?
    Me voilà très honoré de votre… « se limite souvent à composer de bons mots sur les blogs ».
    Tout est dans le souvent…
    AO

  66. Merci Epaminondas pour votre commentaire.
    Par contre je ne crois pas, comme J.D.Reffait, que le licenciement de Porte soit une conséquence de le jalousie de Val, mais tout simplement celle de la collaboration du chroniqueur à Siné Hebdo.
    Voir à ce sujet « l’affaire Pommier », du nom de l’ex teneur de la revue de presse de la station « Val-Inter »…
    S’il y a des heureux de la nomination du « Kim Jong-Il de la rue de Turbigo » à la présidence de cette station, c’est bien à Charlie qu’on peut les trouver…

  67. Vous avez sans doute raison, cher Laurent, au sujet des attaques de l’opposition sur la seule forme du pouvoir en place, ce qui permet de camoufler un temps la détresse, ou le savoir de l’impuissance de cette dite opposition à régler les difficultés du moment. Par contre un certain Mélenchon y arrive très bien, et vous ne pourrez pas lui reprocher d’attaquer sous la ceinture…!
    Mais franchement, J.P.Ledun, vous, vous êtes ridicule!
    Question, façon Jean-Dominique :
    Qui a porté plainte contre un manifestant portant une pancarte où était inscrite la phrase: « Sarkozy je te vois ! » devant un gendarme?
    Je vous laisse un indice :
    Le même qui a dit : « Je préfère un excès de caricature à l’absence de caricature ».
    Un deuxième indice ?
    Celui-ci est rusé comme un renard…
    A vous de jouer ! comme vous aimez cela…

  68. Laurent Dingli

    Peu m’importe, Oursivi, que vous soyez du centre, de gauche ou de droite, vous méprisez un homme dont vous n’avez toujours su faire qu’une grossière et sotte caricature. Il mérite mieux que des petits découpages de phrases et des insultes de collégiens. Parvenu toi-même ! C’est celui qui l’a dit qui l’est ! etc, etc.
    Vous avez bien raison Alexandre pour le neutre : cqfd ! J’ai fait la sottise de corriger la première version qui était la bonne. Enfin, je suis un parfait exemple de ce que j’avance, n’est-ce pas rassurant ? Vous nous aviez déjà rappelé cette règle. Mais où ai-je donc la tête ? Eh ben, oui, justement à mes épreuves !

  69. Laurent Dingli

    Oui, Herman, que l’on critique le président de la République sur le fond, il y a matière, mais de grâce, laissons les petites phrases et les attaques personnelles sur le « parvenu », « l’inculte », que sais-je encore, c’est médiocre, c’est même minable. Oui, je préfère encore les attaques de gauche franche à la Mélenchon, que les petites vapeurs et les traits mesquins des bobos: ça, vraiment, c’est le niveau zéro de la politique…
    Ah ! voilà que je suis un représentant de la gauche primaire, d’après ce bon J. P. Ledun. On aura vraiment tout entendu…

  70. Mais où ai-je donc la tête ? Eh ben, oui, justement à mes épreuves !
    Rédigé par : Laurent Dingli | 29 juin 2010 à 21:08
    Ahh, parce que vous en avez une…? Petit prétentieux, va !
    Corrigez vos coloriages, y a du laisser-aller depuis quelque temps, on ne reconnaît plus les personnages…
    AO
    PS : pour votre gouverne si savez ce que c’est, je rappelle qu’ai même été jusqu’à faire cadeau à JPL d’une note où je disais tout le bien qu’il convient de penser de CERTAINS traits de caractères de NS. Mais vous deviez encore tendre la langue pour peaufiner vos coloriages, ou mettre un coup de pelle à un de vos condisciples de bac à sable…

  71. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Je crois que cette polémique telle qu’elle est menée par vous Jean-Dominique ainsi que Laurent et Jean-Paul (pour ne citer que les plus passionnés et campés sur leurs positions) ne mènera à rien sinon qu’à exacerber les attitudes pour finir dans le n’importe quoi et ça commence déjà … Le plus étonnant cependant est que chacune de ces choses vue par chacun de vous est juste et incontestable. Cela ressemble pour tout dire à une guerre de tranchée et on vu comment cela (les tranchées 14-18) à pourri longtemps et pour n’en sortir personne vainqueur … Le 11 novembre est tous les aboutissements sordides que l’on voudra sauf une victoire, qu’on ne s’y trompe pas. Vous posez chacun à votre façon la même équation et vous vous affrontez de ne pas conclure au même résultat, c’est drôle … Moi je prend chacune de vos équations, tous leurs termes et je n’en fais qu’une d’où je sors un résultat qu’aucun de vous ne contestera et qui vous unira enfin dans la même indignation contre cette même chose que vous dénoncez en vous affrontant lamentablement. Ainsi il faut poser déjà que la corruption (mettez dans ce terme tous ce que vous dénoncez chez votre adversaire politique) d’hier (sous la gauche puisqu’il s’agit de cela (équation de Laurent Dingli, Jean-Paul Ledun) …) n’exonère pas celle d’aujourd’hui (sous la droite puisqu’il s’agit de cela aussi (équation de Jean-Dominique Reffait) …). Il faut poser également que depuis mettons trente ans voire trente-cinq, elle va grandissant, par trop flagrante et méprisante, semble impunissable … Plus le temps passe, moins elle régresse; c’est de cela dont il s’agit. Plus le temps passe, plus elle est ostensible. Et naturellement, plus le temps passe, moins elle est supportable par le peuple qui in fine la subit et en souffre. La droite, la gauche, devraient mener le même combat contre ce fléau; il n’y a là rien de saugrenu ni de contradictoire … La corruption n’a pas de parti ni d’idéologie ni de convictions politiques et sociales. A partir de là, chacun de vous trois pourra sans peine, sans renier ses choix et son appartenance politiques, trouver de la justesse et de la pertinence dans les dénonciations des autres et même y ajouter sa voix … Autrement, c’est de stupidité obstinée dont vous faites montre, d’immaturité politique et pire de vanité et d’orgueil … «C’est pas moi, m’dame Marianne République, c’est lui qui l’a fait, j’l’ai vu, j’m’en souviens …», vos discours ressemblent à ça … Et encore, celle qui prospèrera plus que jamais de vos divisions en cette chose qui la concerne est précisément elle, la corruption. Elle rit de vous lire …
    Aïssa.

  72. Jean-Dominique Reffait

    JP Ledun, je n’aurais pas joué aux citations si vous n’aviez pas naïvement cité N. Sarkozy sur l’excès de caricature et, dans le coeur d’un billet consacré à des amuseurs de mauvaise foi, je peux m’amuser à cela en toute mauvaise foi. « Ils se batturent » n’est pas le résultat très excusable d’une langue qui fourche : le malheureux Woerth vient d’en faire les frais en annonçant qu’il allait « renforcer la fraude fiscale » (Il y a des jours comme ça où la grâce fait défaut).
    « Ils se batturent » est dans le texte primitif du discours transmis aux journalistes, ce qui signifie que, pour un événement aussi symbolique que celui-ci, il y a un gus qui a écrit un discours avec cette faute, une autre personne qui l’a éventuellement tapé, admettons que quelqu’un le relise, on ose espérer que le président y jette un oeil avant, eh bien non : en bout de chaîne il prononce la bourde, le 18 juin, à Londres. Pas beaucoup d’excuses.
    Et cela me gêne, moi, cela me dérange d’être représenté par un « parvenu », par un « inculte ». Je passerais encore là-dessus si j’étais ébloui par une politique originale et décoiffante, mais non, c’est du pompidolisme de la vieille école que l’on nous sert, une politique qui sent le rance et qui plastronne en Rolex. Ca n’est définitivement pas mon monde, j’y suis allergique. Cela n’a rien à voir avec la droite ou la gauche, pas du tout : la répulsion que m’inspire ce régime de jean-foutre est en dehors de tout clivage idéologique, j’aspire, vous ne pouvez pas imaginer combien je suis sincère, à l’émergence d’une droite bourgeoise fidèle à une droiture morale certes un peu lourde mais honorable et qui n’insulte pas l’effort des plus humbles. Il faudrait séparer le fond et la forme quand l’un comme l’autre traduisent cette médiocrité des ambitions politicardes d’un homme qui annonce tout de go qu’après son mandat, il ira gagner de l’argent, ah la sale race que cela, ah le peu de considération où il tient la fonction présidentielle à n’être que l’examen préparatoire au brevet de consultant international surpayé. Chaque jour du mandat de cet homme est une purge pour la noblesse et l’idéal de ce vieux pays et partout où l’on se tourne, ce ne sont que rodomontades, prévarications cyniques, prébendes sur fond d’insulte à Vaugelas et quel bénéfice pour le peuple ? Rien, que dalle, nada, que tchi. De la droite ? De la vraie ? J’en appelle à Mme Merkel qui mène une vraie politique, qui sait où elle veut aller, qui n’hésite pas à interdire l’hyper-spéculation financière sous l’oeil timide et effrayé du locataire de l’Elysée. Mais non, ni élégance, ni efficacité, ni courage politique – ah, ça, ne me parlez pas de quelques roulements de tambour en lieu et place de courage politique ni de cette courageuse réforme des retraites qui n’accouche que de l’ajustement d’une seule et unique variable, ah non ! Quoi alors ? Des ministres qu’aucun manquement ne saurait réduire au départ tant ils sont – je ne l’aurais pas immédiatement parié – indispensables au salut du pays ?
    Parce que tout le monde a bien conscience que le personnage est formellement crasse, il faudrait s’interdire de fustiger la vulgarité et l’inculture du président comme s’il s’agissait de ne pas moquer un handicapé irresponsable de son état. Je comprends bien toute la déception qu’il y a à s’apercevoir que l’on a voté, en vérité, pour Sganarelle quand on s’imaginait assez futé pour choisir Scapin. Et moi je dis que cette crasse formelle, ces phrases sans verbe et sans syntaxe, ces inélégances répétitives sont constitutives d’une idéologie brouillonne et moralement incertaine.

  73. Alex paulista

    « Je ne connais pas bien Didier Porte qui a été licencié par Val. »
    Apparemment, Didier Porte a bien été viré par Hees, alors que Val aurait au contraire donné des garanties à Stéphane Bern qu’il pourrait le conserver comme chroniqueur, avant d’être désavoué.
    Il est amusant de voir comment la manifestation de l’autorité suffit à séduire notre hôte.

  74. Dire que ce n’est pas grave d’une chose qui est grave, c’est de la soumission. Votre Suffisance M. Bilger inspire un esprit à la hauteur du bouffon de LouisXIV. Guillon et Porte ne sont que des caricaturistes de notre société. Chacun est libre d’aimer ou de détester. Le service public, France Inter offrait justement l’opportunité d’entendre un autre discours ce qui est tout d’abord son vrai rôle. Hees a vraiment la mémoire courte et que dire de Val qui placardait dans tout Paris son image en train de sodomiser Léotard alors ministre. Je suis sûr Monsieur Bilger, que devant Coluche ou Desproges vous auriez fait semblant de sourire. Non, ce qui se passe est grave. Hees et Val sont devenus les chèvres du pouvoir et les soutenir vous nomme bouffon du roi. Il suffit simplement d’assumer…

  75. Laurent Dingli

    Et moi je dis, Jean-Dominique Reffait, que votre haine du personnage vous aveugle ainsi que votre énième philippique l’indique. Mais bon, vous n’êtes pas Demosthène et Sarkozy n’est pas le roi de Macédoine.
    Aïssa, chaussez vos lunettes, mon vieux, au lieu d’écrire que je campe sur mes positions : j’ai écrit depuis quelques billets déjà qu’il était irresponsable de la part du président de la République d’écarter l’affaire Woerth d’un revers de phrase, à tel point que l’inénarrable J. P. Ledun me qualifie de « gauchiste primaire » (après tout, pourquoi pas, si ça lui fait plaisir).
    Pardon, Oursivi, de n’avoir pas lu toutes les subtiles pensées que vous avez publiées sur ce blog. J’ai dû m’égarer entre l’un de vos jeux de mots hilarants (eh, à propos de bac à sable !) et l’un de vos coups de coeur hors sujet sur tel ou tel groupe de musique.

  76. Rédigé par : Laurent Dingli | 30 juin 2010 à 09:38
    Sacré LD, même les portugaises et les doigts ensablés, au sortir des épreuves du bac, il bouge encore !
    Junior, BRAVO pour vos posts récents, le sujet vous transcende, comme quoi NS a bien une utilité dans ce pays, même si vous vous donnez ainsi un peu tort…
    AO

  77. Laurent Dingli

    Je me pose tout de même une question, Philippe. Je n’ai jamais écouté de chroniques de Porte et de Guillon : mais leurs propos sont-ils moins acceptables que ceux de Zemmour (dans un registre très différent, il est vrai) et la liberté d’expression, qui vaut pour l’un, ne serait-elle pas valable pour les autres, malgré sottises, dérapages et autres méchancetés gratuites ?

  78. M. Reffait vous en remettez une tonne sur Sarko. Le sujet ici était : caricature ou non caricature.
    Je m’étonne que vous digressiez á ce point. Vous qui êtes toujours prompt á rappeler vos petits camarades de blog á l’ordre.
    Je ne sais pas où vous avez lu que je regrettais d’avoir voté pour Sarko !?
    S’il se représente, ma voix lui appartient. J’ai voté non pour l’homme (il ne me plaît pas des masses) mais pour son programme (que j’ai lu et relu). Non pas pour qu’il fasse les bouquinistes du quai de Seine, non pas pour qu’il me parle comme une élite intouchable.
    Sarko n’a pour l’instant pas rempli son contrat loin de là. Ca on peut le lui reprocher. Ce n’est pas une raison pour moi pour lui cracher dessus á tous les coins de rue, comme la Ségo hier.
    Votre point de vue ne me dérange pas. Je tique seulement quand vous appelez de vos vœux « une bourgeoisie de droite sincère » (encore une technique de Schopenhauer).
    Vous aviez placé tous vos espoirs dans un gouvernement de gauche. C’est un gouvernement de droite qui dirige votre pays. C’est frustrant je le conçois mais il me semble que c’est la règle démocratique.
    Je souhaite vraiment que l’opposition trouve un autre angle d’attaque. Il en faudra quand même plus que des fautes de goûts et de dictions pour renverser le bonhomme.
    Ce n’est pas votre angle qui fera changer d’avis bon nombre de Français.
    A mon « humble » avis.

  79. En effet Aïssa, rien n’exonère jamais rien.
    Pour moi si un c.. dit une connerie il reste surtout un c.. Qu’il soit de droite, de gauche ou d’ailleurs.

  80. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Mes lunettes sont très bien chaussées, Laurent, mon non moins vieux … Les vôtres, par contre, semblent vous faire voir des prismes et kaléidoscopes bien étranges et drôles… Je ne fais pas allusion à Woerth mais à tout ce qui est et serait corruption -vous avez bien vu, lu: CORRUPTION- et en ce tout, puisque vous portez de même des gaffass (lunettes: argot …), changez-les alors car manifestement elles n’y sont plus … Vous êtes arc-bouté sur une défense de ce Président et ce gouvernement qui en devient franchement ridicule et d’autant ridicule que pour plaider vous renvoyez inlassablement à ce qui s’est -se serait- fait sous d’autres temps où la gauche gouvernait … De temps en temps, pour éloigner tout soupçon et quand les choses sont par trop flagrantes, alors vous commettez une discrète critique de ceux-là que vous aimez et admirez ainsi Woerth aujourd’hui et cette sordide affaire … A d’autres, mon cher; c’est usé jusque la corde cette technique de diversion … Soyez pugnace et sans concession avec ce et ceux que vous aimez; on ne vous en accordera que plus de crédit. Jean-Dominique a raison sur bien des points; n’ayez aucune honte d’en prendre acte parfois … Il est dans le discours argumenté; vous -chose singulière car vous connaissant haïssant tout ce qui serait subversion gratuite et révolution sanglante-, vous donnez justement dans cela par cette haine irrationnelle que vous montrez des gens et des idées de gauche … Votre formation d’historien, Robespierre peut-être … C’est lamentable, je vous l’écris amicalement. En bref: il faut vous calmer, prenez de l’aspirine ou que sais-je … Des choses vous échappent, c’est consternant; restez à droite puisque vous y êtes bien mais de grâce levez le nez de votre guidon ou alors c’est que cette droite bien crasseuse et répugnante par certains d’entre elle (mettez vos lunettes neuves ici: J’AI ECRIT: CERTAINS D’ENTRE ELLE) et par certaines choses (idem, vos lunettes …) qu’ils font vous convient également … Sur ce, on ne va pas s’entretuer, on se respecte et on s’aime bien, je l’espère bien … (Je n’ai plus votre mail au fait; passez-moi un message si vous chaut pour causer comme l’Oursivi qui lui vous déteste franchement a contrario de Jean-Dominique que vous décevez -j’en suis sûr- par votre attitude péremptoire qui confine parfois (en avez-vous conscience?) au mépris facile …) …
    Aïssa.

  81. M. Bilger, j’ai particulièrement apprécié ce passage, fort bien vu et exprimé :
    « je n’étais pas toujours séduit par ses prestations qui, pour les entretiens, fleuraient bon la gauche mondaine surabondant en stéréotypes. Aucun progressisme de salon ne nous était épargné et on était sûr que révérence serait faite à tout ce qu’il convenait de penser pour être un soir invité. »
    Quand je tombais sur cette émission, j’étais assez rapidement lassé par cette sorte de guimauve version bonne conscience de gauche, et je finissais par changer de fréquence, malgré l’intérêt que pouvait représenter l’invité. De plus, Hees était relativement bavard, dans mon souvenir.

  82. « l’Oursivi qui lui vous déteste franchement »
    Aïssa
    Mais comment ça, Aïssa, qui êtes voute pour me caver de la sorte ?
    Pas la moindre détestation pour LD, il m’agace de ses critiques sans argument quand il écrit :
    « NAVET su faire qu’une grossière et sotte caricature »
    là où j’écrivais posément et pour une fois sans tournerouerie de langage l’étayage du qualificatif de « parvenu » que JDR reprit joliment à son compte.
    Je l’ai déjà écrit mais le répète puisque c’est nécessaire, ma seule façon de mépriser est de ne même pas répondre, de ne même pas condescendre à répondre.
    Dès que je m’adresse à quelqu’un, c’est qu’il existe et qu’il mérite d’être éclairé de ce que je crois être la vérité, ou le juste.
    Après, il en fait ce que bon lui semble, je m’en tape.
    AO

  83. Laurent Dingli

    Vous n’êtes pas très psychologue, mon cher Aïssa et me connaissez fort mal si vous imaginez une seule seconde que je tente une quelconque « diversion » dans l’affaire Woerth. A vrai dire, c’est est même ridicule. Sachez que j’ai toujours eu l’habitude d’assumer mes idées et n’ai point pour coutume de manigancer ainsi que vous le supposez de manière cocasse, induisant peut-être ce qu’il vous arrive de faire de temps à autre, quand vous dérapez (ce qui arrive tout de même assez fréquemment). J’aime bien votre style et vos digressions fantaisistes qui mettent un peu de sel dans ce blog, mais vraiment, point de vue psy, c’est pas votre vocation, mon cher. Je vous le dis en toute camaraderie et afin que vous évitiez de nouvelles glissades à l’avenir.

  84. malgré sottises, dérapages et autres méchancetés gratuites ?
    Rédigé par : Laurent Dingli | 30 juin 2010 à 10:42
    Et si les sottises dérapages et autres vulgarités étaient LA raison ?
    J’ai lu pendant des années Charly et bedeau le seul journal gaulliste et clérical tout à la fois, nouvelle aversion du sabre et du goupillon, l’outrance y traversait tout dans une joyeuse démesure, mais encore fallait-il l’acheter, n’était-il point en libre service à la portée de toutes les paires d’yeux ou d’oreilles.
    C’est peut-être ce que l’on pourrait reprocher à Guillon, que de vouloir nous doigter à chaque tournant de couloir de métro, du viol au violon, comme de ronronner sur des terrains trop parcourus, toujours là où on l’attend et à la portée des enfants, dans la simplicité de ses attaques comme dans ses lieu et heure de pas sage.
    Cela valait-il une éviction, je ne sais, mais son talent valait-il de le maintenir, n’en suis nullement sûr.
    N’a pas le génie des dessinateurs de Charlie qui veut, ou des Guignols, en leurs meilleurs moments.
    Que Porte l’ait prise est déjà plus étonnant.
    Toujours pas un mot quant aux atroces pas drôleries d’Alévêque sur les victimes de la grippe A.
    Y a des coups de pied au c.. qui se perdent. Mais c’est vrai que toutes ces pauvres gens n’ont aucun poids dans quelque lieu de pouvoir que ce soit.
    Ou alors Carla a avalé la guitare comme nos incapables en short, la trompette.
    AO

  85. christian Dulcy

    Le licenciement de Stéphane Guillon, mais aussi celui de Didier Porte, n’est certes pas un drame national. Ces deux-là se croyaient tout permis et ont oublié que le service public nécessite une certaine éthique.
    Les humoristes ont pour mission de nous distraire mais pour être drôle, il n’est pas nécessaire d’être graveleux.
    Ces deux personnages ont perdu depuis de nombreux mois le sens de la mesure et leur règlements de comptes quotidiens avec toujours les mêmes cibles devenaient insupportables.
    Une cure de silence sur les ondes leur fera le plus grand bien.
    Il ne manque pas de confrères de talent qui sans être méchants nous font rire sans être blessants : Jacques Mailhot en est un exemple.

  86. L’un de vos coups de coeur hors sujet sur tel ou tel groupe de musique.
    Rédigé par : Laurent Dingli | 30 juin 2010 à 09:38
    Avec vous, quand on aime on ne conte pas ?
    AO

  87. Notre ministre de l’Intérieur a été condamné pour « injure raciale ». Un député PS pour « corruption ». Christian Blanc fume des cigares avec notre argent, Christine Boutin et bien d’autres cumulent leurs rémunérations. On ne parlera pas des cas Éric Raoult, Frédéric Mitterrand, George Frêche et de tous les politiciens du Royaume de France. Alors oui pour un auditeur qui gagne 9€ brut par heure, les licenciements de Guillon et Porte peuvent être mal interprétés. Ces deux chroniqueurs sont payés (par Radio France) pour nous faire rire et pas pour rester bien sages. Nous font-ils rires? La parole est à vous…
    À noter que ces licenciements sont néanmoins instructifs puisqu’ils ne prennent pas en compte l’audimat des deux trublions. Ceci devrait nous rassurer et appeler à une réflexion plus générale sur la toute-puissance de l’audience dans les médias…

  88. Vous avez raison. Hees est un as… sur le registre de l’illégalité et avec de l’argent parapublic de surcroît.
    (http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/01/28/radio-france-condamnee-pour-le-licenciement-de-stephane-guillon_1471734_3236.html).
    En outre et pour le coup (mais pas pour tout le monde. Attention !), exit la liberté d’expression.
    Et cette « France s’émeut pour de petites choses et laisse passer, indifférente ou blasée, les grandes »…
    Tout fout le camp !

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