Que ce billet soit considéré comme populiste, voire démagogique est tout à fait possible et je l’assume.
Depuis la réélection d’Emmanuel Macron le 24 avril et cette forme de subtil sadisme présidentiel qui fait patienter le Premier ministre, les ministres, les forces politiques du pays comme la communauté nationale, on ne peut pas dire que l’esprit républicain ne soit pas respecté mais pourtant je m’interroge : où est la France en peine ?
On a été les témoins, heureux ou indignés selon nos convictions, de la domination de LFI inspirée par un Jean-Luc Mélenchon prenant sa revanche après tant de frustrations. Les autres partis de gauche se soumettant peu ou prou aux diktats d’un programme d’extrême gauche pour sauver les meubles avant les élections législatives du mois de juin, en oubliant la pureté de leurs principes socialistes, écologiques et communistes. Pourquoi pas après tout ? Il ne faut pas se moquer d’un Créon qui ne pouvait plus se permettre d’être Antigone mais cependant je m’interroge : où est la France en peine ?
La République en marche est devenue Renaissance, on a vu un trio feignant une parfaite concorde : Richard Ferrand, François Bayrou et Edouard Philippe, apparemment heureux d’avoir sauvegardé leur autonomie dans une structure globale qui, paraît-il, ne les ligotera pas. Le président de la République, qui n’a pas eu le temps de débattre avant le premier tour, se penche attentivement sur la liste de « ses » candidats pour les législatives à venir et il donnera son aval. Il n’y a rien, dans cette emprise et cette vigilance, de particulièrement choquant mais j’ai le droit de m’interroger : où est la France en peine ?
On continue d’annoncer la mort de LR. Nicolas Sarkozy a déserté, il a rejoint le camp d’Emmanuel Macron et Valérie Pécresse a a bien fait de refuser son don humiliant. Il y a des personnalités qui dans la tourmente tiennent bon et portent haut et fort l’honneur d’une identité qui n’a pas sombré au prétexte qu’elle a été mal défendue durant la campagne présidentielle. D’autres ont trahi en simulant une compatibilité entre le macronisme victorieux et la droite républicaine. Rien de dramatique dans tout cela, il y a des combats apparemment désespérés qui sont les plus beaux parce qu’ils ne peuvent que faire gagner demain mais je suis enclin à m’interroger : où est la France en peine ?
La cérémonie d’investiture pour, selon Emmanuel Macron, « un président nouveau et un mandat nouveau », a eu lieu le 7 mai et le formalisme républicain, dans son rituel, sa solennité à la fois civile et militaire, a battu son plein face à une assistance hétérogène où se mêlaient des personnalités à la présence évidente et des artistes et people dont on pouvait se demander ce qu’ils faisaient là, probablement des choix du couple présidentiel. Des salutations longues, familières, affectueuses du président, des embrassades avec Alexis Kohler et François Bayrou, avec ses parents, les enfants et la famille de son épouse, rien que de très doux et sympathique mais me lancinait cette interrogation : où est la France en peine ?
Le sourire et l’émotion du Premier ministre qui probablement sera remplacé, le visage des ministres, cette multitude politique questionnant de quoi demain sera fait, les ambitions et les inconditionnalités mélangées, deux anciens présidents de la République, l’un tout heureux de sa complicité délétère avec Emmanuel Macron, l’autre parvenant à sembler cordial face à celui qui l’avait trahi, rien que de très usuel dans l’univers de la monarchie républicaine, de ses grandeurs et de ses coups fourrés mais je continue à m’interroger : où est la France en peine ?
J’ai entendu le discours d’une dizaine de minutes du président réélu après l’annonce des résultats par le président du Conseil constitutionnel s’étant trompé dans les chiffres ! On a eu droit de la part d’Emmanuel Macron à ce qu’on attendait, une dénonciation du repli et de la France qui n’avait pas voté pour lui tout en prônant l’exigence du rassemblement. Tout sera nouveau, il y aura de l’action, mais j’ai eu beau chercher, écouter avec intérêt et impatience, rien ne m’est apparu qui mette le peuple au centre, rien n’a fait surgir cette France en peine qui n’en peut plus d’avoir été oubliée durant cinq ans et qui craint de le rester.
Et ce n’est pas cette brillante et disparate péripétie démocratique d’avant, enfin, l’empoignade avec le réel multiforme qui de partout fait peur, qui nous rassurera.
Je sais, ma conclusion va faire mauvais genre, mais au milieu de tant de pompe, de grâces républicaines, des hommages qu’un pouvoir renouvelé se rendait à lui-même, considérant le garde des Sceaux et le ministre de l’Intérieur, je ne suis pas parvenu à oublier qu’à Nancy, un homme qui avait poignardé à 82 reprises sa victime avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle et que bénéficiant d’une libération conditionnelle au bout de 11 ans, il avait été mis en examen tout récemment pour viol. J’ai conscience que ce scandale judiciaire et pénitentiaire ne va indigner que la France profonde, celle que la cérémonie d’investiture a veillé à ne pas inviter. On préfère rester entre soi. Mais je ressasse mon angoisse.
La France en peine, où est-elle ?
M. Bilger, il serait peut-être temps de vous pencher sur votre aigritude.
Je vous ai suivi sur votre blog depuis 2007/2008. Tout le monde évolue, et j’ai bien constaté que nous prenions des chemins différents.
Votre mauvaise foi ou votre manque de nuance devient affligeant et je me trouve heureux de votre retraite de la magistrature. J’espère que vous trouverez un petit peu de bonheur et d’espoir dans les générations futures qui ne souhaitent pas forcément vous ressembler.
Bien à vous
Personnellement je ne crois pas que le délai plus long que prévu pour nommer un Premier ministre soit l’effet d’un « subtil sadisme » de Macron. Je crois qu’une fois de plus il s’est fait des illusions sur lui-même et qu’il a beaucoup plus de difficulté qu’il ne pensait pour trouver une personnalité conforme à ses souhaits et qui accepte.
On verra si l’OPA de Mélenchon sur la gauche se concrétise à l’Assemblée nationale.
Je crois que Sarkozy n’est pas capable de se rendre compte du caractère humiliant de son geste. C’est un marchand de tapis et pour lui 2 000 euros c’est toujours bon à prendre. Il ne pouvait même pas imaginer que Pécresse le refuse.
À Versailles on aurait pu envisager d’oublier le passé à partir du million d’euros, mais certainement pas en dessous.
L’affaire criminelle de Nancy pose bien le problème de la sécurité et de la Justice en France. Il ne reste plus qu’à raisonner.
Ah, j’oubliais… la France en peine, où est-elle ?
En Algérie, mais elle arrive.
La France en peine est ignorée, sans doute méprisée, parce qu’elle est en peine. Elle ne devrait pas être en peine.
Et c’est offensant pour celui qui sait, qui a compris la France, qui incarne le salut dans le Progrès divinisé des « anywhere » et qui invite celles-et-ceux qui le veulent, à le suivre sur ce chemin de béatitude.
C’est contrariant pour l’homme universel réélu de savoir qu’il y a une France qui peine… à le suivre, à coller au peloton de tête quand le parcours se fait pentu.
Il ne ralentira jamais ; il ne sait sans doute pas qu’il est, lui aussi, soumis à la finitude.
Merci M. Bilger pour ce billet ressasseur d’angoisse. Tandis que l’optimisme implacable nous enjoint de positiver, y compris et surtout quand on est en peine.
@ Eric | 07 mai 2022 à 15:44
Pour les non initiés dont je fais partie, « d’où parles-tu, camarade ? »
Idolâtre de Macron ? de Sarko ? de Mélenchon ou simplement « New wave » ?
Votre Scud peut venir de toutes les directions.
Monsieur Bilger, de grâce votez NUPES, que vos souhaits soient enfin exaucés.
Quelle brochette sombre, raide et compassée ! Ils sont tous au garde-à-vous.
Certains regardent vers la gauche, d’autres vers la droite. Mais aucun espoir en vue, dirait-on.
Ils n’attendent visiblement rien de bon. Ils ne sont pas les seuls.
« Mais la France en peine, où est-elle ? »
La France en peine elle est là .
C’est sans doute pour cela que l’on a tant de mal à la trouver…
Mon cher Philippe,
Vous pensez au « subtil sadisme » qu’il a pour nommer son Premier ministre.
Savez-vous que :
1°) Le peuple s’en moque vu que l’on ne s’attend à rien
2°) Vu que la tâche sera immense voire extrêmement délicate car les déficits sont colossaux donc les marges de manoeuvre très étroites
3°) Vu que en définitive c’est Macron qui gouvernera comme on l’a vu précédemment
4°) La France du repli dit-il c’est la France désabusée de lui mais en espérance d’un autre
5°) Il prône le rassemblement alors même qu’il a fracturé la France
Conclusion : comme usuellement il est à des années-lumière des soucis des Français qu’il a d’ailleurs toujours ignorés et tenté de bâillonner avec ses rencontres lui permettant de monologuer, on n’attend rien de lui, pire on attend sa chute avant qu’il ne fasse trop régresser et ruiner la France !
SOS LA FRANCE
@ Achille | 07 mai 2022 à 17:41
J’applaudirai des deux mains votre message mais pas avant que vous n’ayez fourni la source de ces graphiques.
Ils confirment trop bien mon sentiment que nous sommes parmi les pays les plus égalitaires et le plus redistributifs pour que je les gobe sans pouvoir en vérifier le sérieux.
Comme on connaît ses saints on les honore.
La France en peine n’existe pas, il y a juste des gagnants et des perdants dans le jeu de la vie.
Le problème est que les perdants commencent à comprendre jusqu’à quel point ils se sont fait enfler.
La France en peine, cher Philippe, a voté Poutou, Arthaud, Roussel et Le Pen. Et la France qui n’est pas en peine, je suis du nombre (à Neuilly et dans le XVIe aussi), n’a voté pour aucun des quatre candidats ci-dessus. Je veux croire que vous ne faites pas partie, vous non plus, des catégories souffrantes.
Le cliché m’a fait sourire !
Une belle collection de « repris de justesse » comme aurait dit Coluche !
À moins qu’il ne s’agisse d’un enterrement de première classe, gauches droites traditionnelles confondues !
Je suppose que c’est Bayrou qui a pris la photo ?
@ Pierre Durand | 07 mai 2022 à 18:33
J’ai trouvé ces graphiques sur Twitter ce qui peut certes être discutable.
Toutefois le chiffre de 31 % du PIB en dépenses sociales se retrouve très facilement dans des articles de médias qui ont pignon sur rue comme le Figaro, BFM, les Echos ou encore Capital et en cherchant bien il est possible d’en trouver d’autres.
Concernant le salaire minimum en France, ci-joint un article de Sud Ouest qui indique que la France est un des États de l’U.E. où le salaire est le plus élevé.
Mais la France est sans doute aussi le pays où il y a le plus de râleurs…
En terme de taux de pauvreté , cet article semble démontrer que la France est, parmi les grands pays riches, celui où le taux de pauvreté (8,3 %) est de loin le plus faible.
Bref, la « France en peine » n’est pas si mal lotie que ça.
« Mais la France en peine, où est-elle ?
Que ce billet soit considéré comme populiste, voire démagogique est tout à fait possible et je l’assume. » (PB)
Cette interrogation n’a rien de populiste, elle est tout simplement humaine.
Roselyne Bachelot et ses incontournables tenues voyantes frôlant le mauvais goût. Voilà maintenant qu’elle fait de la pub pour Cetelem.
L’avantage est qu’il est facile de la repérer parmi les invités…😊
« Des salutations longues, familières, affectueuses du président… » (PB)
Pardon de m’attarder sur un détail de la sarkozysation d’EM. Et ce n’est pas un compliment.
Vous vous souvenez sans doute de Sarkozy tripoteur tel les mafiosi, tapotant « amicalement » la joue ou la nuque de ses collègues dont Angela Merkel peu ravie (doux euphémisme).
Voir EM tapoter la joue des uns et des autres, franchement ce n’est pas la grande classe.
Moi, on me fait ça, je ne réponds pas de mes automatismes.
« En même temps », peu de risque que l’on m’invite.
« La France en peine » n’est pas une entité, pas plus que « le peuple ». Je suppose que j’en fais partie, avec des revenus mensuels à 3 chiffres. Il y a la même diversité dans cette France – qui est aussi la vôtre – que dans « la jeunesse » ou « les CSP+ » . Non, tous ne sont pas giletjaunistes, préoccupés seulement du prix du carburant. Certains, beaucoup plus que vous ne semblez le croire, M. Bilger, lisent, réfléchissent, et votent en conscience, pas que pour leur fin de mois mais aussi en pensant à l’OTAN, la capacité des futurs dirigeants sur la scène internationale, leur vision de l’économie à long terme…
Ceux-là ont perçu que la baisse du chômage les concernait, ainsi que le zéro reste à charge, ont vu arriver le chèque inflation, la sécu pour les étudiants…
« La France en peine » était, comme vous, ce samedi à ses activités favorites du samedi : lecture, promenade, jardinage… Des activités gratuites et gratifiantes. Vous vouliez voir qui, dans la cour de l’Elysée ? Et l’investiture ne se prête guère à un discours militant sur le pouvoir d’achat ou autre thème de politique générale.
Merci à Achille de remettre les pendules à l’heure avec ses graphiques… Ne craignez-vous pas de vous montrer méprisant en « essentialisant » ainsi ?
@ Augier | 07 mai 2022 à 22:47
« Merci à Achille de remettre les pendules à l’heure avec ses graphiques… Ne craignez-vous pas de vous montrer méprisant en « essentialisant » ainsi ? »
C’est un peu le problème. La vérité quand elle est trop directe provoque toujours cette sensation de mépris chez ceux qui la reçoivent.
Toute vérité n’est pas bonne à dire paraît-il, mais elle vaut toujours mieux que le mensonge.
Ne pas aimer Macron est une chose, l’intronisation du Président élu en est une autre, écrire :
« cette forme de subtil sadisme présidentiel qui fait patienter le Premier ministre, les ministres… »
*sadisme ?*
N’est-ce pas pousser le curseur un peu loin ?
« …des embrassades avec Alexis Kohler et François Bayrou, avec ses parents, les enfants et la famille de son épouse »
Mais aussi les parents de Samuel Paty… ou en aurions-nous fini avec les fous d’Allah et oublié leurs victimes ?
Rien n’oblige Macron à nommer son Premier ministre dès maintenant !
En outre il évite ainsi à celui ou celle qu’il choisira d’être critiqué(e), vilipendé(e)… immédiatement par tous nos médias et commentateurs et nous évite les manifs Black blocs compris qui ne manqueraient pas de suivre !!
Nous avons un gouvernement et le parlement n’a pas encore été renouvelé ?
Il semble sage de prévoir, calculer, sinon savoir, avec qui il va devoir gouverner à partir de juin !
Entre-temps il doit aussi se soucier des élections législatives, de l’Europe et de gens qui sont vraiment à la peine, genre Ukrainiens, et il doit continuer à murmurer à l’oreille d’un vrai sadique nommé Poutine, étrangement ignoré ici, outre les berlues d’un certain Mélenchon !
La France peut attendre, les grandes vacances sont proches Philippe, vous nous avez avoué l’an passé que dans votre cas elles vous sont particulièrement douces et bichonnées, patience ! 🙂
@ Achille
Mon commentaire était mal formulé : c’est à M. Bilger que je m’adressais dans ma dernière phrase. Il « essentialise » « la France en peine », comme parfois « le peuple » . Relisez, mon post va dans ce sens. D’autant qu’on ne peut « essentialiser » des chiffres, des graphiques.
C’est mon côté « revenu modeste » que je ne veux pas qu’on assimile à un vote (cf M. Charoulet : « la France en peine vote Poutou, Roussel… » ce qui signifie que j’ai un vote CSP+, non conforme ou à une façon de vivre ou de penser).
En bref, je revendique de n’être pas définie par mes revenus. Toutes mes excuses.
@ Augier
« »La France en peine » n’est pas une entité, pas plus que « le peuple ». Je suppose que j’en fais partie, avec des revenus mensuels à 3 chiffres. Il y a la même diversité dans cette France – qui est aussi la vôtre – que dans « la jeunesse » ou « les CSP+ ». Non, tous ne sont pas giletjaunistes, préoccupés seulement du prix du carburant. Certains, beaucoup plus que vous ne semblez le croire, M. Bilger, lisent, réfléchissent, et votent en conscience, pas que pour leur fin de mois mais aussi en pensant à l’OTAN, la capacité des futurs dirigeants sur la scène internationale, leur vision de l’économie à long terme… »
Bien que votre pique me paraisse un peu excessive compte tenu de mon impression que vous extrapolez un peu le sens de ce billet au-delà de la pensée de Monsieur Bilger, je ne peux que vous féliciter de ce que vous venez d’écrire. Sentiment que je partage entièrement.
Vous savez, les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être en matière de stéréotypes sociaux. J’ai eu par exemple la surprise de découvrir sur le net que les Américains parmi les plus résolus dans leur opposition à Poutine sont d’anciens détenus US, incarcérés pour des motifs relativement mineurs. Ils semblent être bien conscients qu’un système poutinien n’est pas un système où leur désir d’un système plus juste serait mieux servi. Ils ont conscience que leur ressentiment vis-à-vis du système pénitentiaire américain ne justifie nullement qu’on jette le bébé avec l’eau du bain au nom de méfaits de leur pays.
Est-ce surprenant que ce soit des détenus qui défendent la liberté ? Pas complètement, soyons honnêtes. C’est juste triste que nombre de personnes fassent peu de cas d’une liberté qu’ils prennent trop pour acquise.
Je suis heureux que la portion de la « France en peine » que vous semblez prétendre représenter ne cède pas aux démagogues qui leur promettent de raser gratis.
Il me semble toutefois net que les Français ne brillent pas ou plus par leur esprit civique, et que remettre un peu d’ordre serait nécessaire. Je ne sais pas pour autant comment il convient de traiter la question du violeur meurtrier nancéen soulevée par Monsieur Bilger. Mais je pense qu’il convient quand même de dresser davantage les Français, avec des prunes salées pour les mégots jetés par terre, les crottes de chien non ramassées, et toute une gamme d’incivilités de ce type.
Et l’individualisation des peines, je n’y crois pas trop. J’en ai même un peu marre de voir s’installer une justice à deux vitesses sous prétexte d’humanité en jugeant les gens, littéralement, à la tête du client.
2 000 € ! Et en plus il est radin !
« Depuis la réélection d’Emmanuel Macron le 24 avril et cette forme de subtil sadisme présidentiel qui fait patienter… » (PB)
Pourquoi désigner le Premier ministre dès son investiture alors que les élections législatives n’ont pas encore établi la majorité parlementaire ?
La logique voudrait d’attendre les résultats de ces dernières.
Le gouvernement actuel est à la tâche et assure parfaitement les affaires courantes en attendant la venue de son remplaçant.
Toutefois Emmanuel Macron a prévu de désigner son prochain Premier ministre le 13 mai prochain, quitte à être obligé de le remplacer un mois plus tard dans le cas où ce serait le RN ou le NUPES qui serait majoritaire à l’Assemblée nationale.
Si l’on écoute son discours à Aubervilliers devant ses troupes chauffées à blanc, J-L Mélenchon n’a manifestement aucun doute sur la victoire de sa Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale (NUPES) et se voit déjà Premier ministre. Discours au demeurant particulièrement mauvais soit dit en passant car outrancier, mensonger et digne d’un bateleur de foire.
Marine Le Pen, si l’on en croit Jordan Bardella, semble plutôt effrayée par la tâche de PM. Cela importe peu car il se trouvera toujours quelqu’un au RN pour accepter le poste le cas échéant.
Mais la cohabitation tant désirée relève de l’utopie, car déjà les sondeurs sont à pied d’œuvre et leurs premières estimations semblent indiquer qu’Emmanuel Macron disposera d’une majorité à l’Assemblée nationale comparable à celle dont il dispose aujourd’hui.
Quant à J-L Mélenchon il aura peut-être augmenté son nombre de députés, mais pas suffisamment pour devenir Premier ministre et même pas pour être le chef de l’opposition.
Il y a loin de la coupe aux lèvres ! Va falloir attendre 2027. 🙂
@ Achille | 07 mai 2022 à 20:10
« Bref, la « France en peine » n’est pas si mal lotie que ça. »
Je vous remercie des précisions. Le tableau était séduisant.
Il y a, c’est sûr, des études qui rassemblent et discutent des statistiques à jour, comme par (mauvais) exemple celles de Thomas Piketty, mais elles ne font pas partie de mes lectures.
J’en reste à mon sentiment fragilement appuyé sur des statistiques disparates et je partage votre conclusion, que Thomas Piketty pulvérise.
@ Augier
Vous avez raison de ne pas vouloir être défini par vos revenus. Personne n’a à accepter d’être assigné(e) par ce qui s’impose à lui : c’est sur ses choix qu’on doit être jugé !
Si vraiment on doit l’être…
Sinon, pour la petite histoire, il vous faut savoir que Patrice Charoulet assigne constamment les gens à ses petites cases.
Aujourd’hui, il s’agit de revenus… En général, il fait plutôt la diabolisation des pseudonymes.
Ne pas vouloir être défini par ce qu’on subit, c’est défendre sa liberté ; préférer promouvoir la liberté du monde avant celle de ses revenus, c’est défendre la liberté et la justice dans ce monde.
Vous détonnez en bien au milieu de certains dont le fin du fin est la liberté pour quoi faire et la liberté c’est bien relatif.
Des manières d’être faisant de la liberté une sorte d’accessoire, de monnaie à échanger contre argent, expression de ressentiment, croyance ou n’importe quoi d’autre.
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que d’aucuns pensent que quand on n’est pas riche, on va mettre en péril la liberté, ce gadget dont on n’aurait pas l’usage.
Difficile de comprendre pour tant de Français que ce sont les Ukrainiens qui pourraient dire la liberté ou la mort. Et pas eux, qui l’ont tant de fois abandonnée, troquée par exemple contre la gloriole napoléonienne dont on n’est pas encore désensorcelé.
Sauf que les Ukrainiens ont mieux à faire que des phrases.
Et que des concitoyens bien moins aisés qu’eux peuvent vouloir préserver leur liberté sans parler de celle de leurs fils ou de leurs neveux.
Vous êtes un défenseur de la liberté, et c’est ce qui doit compter pour tous, ici. Les plaisirs dont vous savez jouir ne sont ni ceux des masses ni ceux du snobisme mais ceux de la liberté.
Toute vérité est bonne à dire, toute liberté à défendre.
Par chacun : le seul examen qu’on passe pour aller à la rencontre d’un Graal est d’en entendre l’appel et de ne jamais renoncer à sa quête.
La France en peine est au cœur de chacun, qui revendique alors contre un autre son viatique, les opprimés d’un jour toujours redeviendront les oppresseurs.
Jamais nous ne saurons tirer la conclusion du mouvement circulaire, et nous retombons sans cesse, comme le dit Muray, « comme Hugo, à l’alexandrin, c’est à dire à la «versification métampsycotique à l’égyptienne, à l’orphique ou à la pythagoricienne» » :
« L’objet de Philippe Muray, c’est la littérature. L’histoire littéraire pour être plus exact, ou plutôt encore, comme il se plaît à l’affirmer, l’histoire religieuse. Puisque notre société est hantée par un «éternel religieux» (p. 325), ce n’est pas exclusivement dans les lieux traditionnels — rituels, cultes, textes sacrés — qu’il faut chercher la marque du religieux, mais partout ailleurs, et surtout dans la littérature. Et celle que nous connaissons, au 19e siècle, en
France, est l’espace d’une véritable guerre de religions. Gauche contre droite. Progressisme contre réaction. Social-occultisme contre catholicisme. Les protagonistes de cet affrontement, nous les connaissons ou du moins nous croyions les connaître. Baudelaire, Flaubert, Huysmans, Bloy d’une part. Hugo, Michelet, Renan, Comte, Zola d’autre part. Philippe Muray ne manque pas de nous signaler où est la lucidité. Il ne manque pas non plus de désigner les dindons de la farce social-occultiste. Auguste Comte, coupable pour cause de mysticisme. Zola, dénoncé pour avoir versé, tout à la fin, dans l’évangélisme. Mme de Staël, pendable pour avoir trouvé trop d’occultisme en Allemagne. Hugo et ses goûts répréhensibles
pour les tables tournantes. On le voit, tout ce qui, au 19e est de «gauche» et continue à être considéré comme tel aujourd’hui, s’est plus ou moins frotté à l’occultisme. »
https://www.persee.fr/docAsPDF/rbph_0035-0818_1986_num_64_3_5609_t1_0675_0000_2.pdf
Continuons donc à faire tourner les tables, la peine et le chagrin resteront, ils sont le ressort des profits, et finiront avant le prochain Marioupol à tenir lieu de religions :
« Eh bien, que voulez-vous que je vous dise, moi !
Vous avez tort. J’entends les cris, je vois l’effroi,
L’horreur, le sang, la mer, les fosses, les mitrailles,
Je blâme. Est-ce ma faute enfin ? j’ai des entrailles.
Éternel Dieu ! c’est donc au mal que nous allons ?
Ah ! pourquoi déchaîner de si durs aquilons
Sur tant d’aveuglements et sur tant d’indigences ?
Je frémis.
Sans compter que toutes ces vengeances,
C’est l’avenir qu’on rend d’avance furieux !
Travailler pour le pire en faisant pour le mieux,
Finir tout de façon qu’un jour tout recommence,
Nous appelons sagesse, hélas ! cette démence.
Flux, reflux. La souffrance et la haine sont sœurs.
Les opprimés refont plus tard des oppresseurs. »
https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ann%C3%A9e_terrible/%C3%80_ceux_qu%E2%80%99on_foule_aux_pieds
Qui donc alors est le défenseur, l’accusateur ?
La place sainte est occupée, qu’importe que chacun cherche à jouer le rôle interprété depuis deux mille ans, tentant de démontrer sa propre unicité, alors qu’il n’est que l’usurpateur dissimulant qu’il ne nous reste, ô toute simplicité, qu’à l’imiter, que l’occulte alexandrin alors n’est que le témoignage responsable de toutes les apocalypses, le témoignage de notre romantique et coupable vanité, la mort de Dieu ne démontrera jamais notre divinité :
« Poings montrés qui jadis chassiez Rousseau de Bienne,
Cris plus noirs que les vents de l’ombre libyenne,
Plus vils que le fouet sombre aux lanières de cuir,
Qui forciez le cercueil de Molière à s’enfuir,
Ironie idiote, anathèmes farouches,
Ô reste de salive encor blanchâtre aux bouches
Qui crachèrent au front du pâle Jésus-Christ,
Pierre éternellement jetée à tout proscrit,
Acharnez-vous ! Soyez les bien venus, outrages.
C’est pour vous obtenir, injures, fureurs, rages,
Que nous, les combattants du peuple, nous souffrons,
La gloire la plus haute étant faite d’affronts. » (Ibid)
Ainsi, et comprenant cela avec humilité, il nous resterait la joie d’incarner notre secondarité, enfin acceptant de n’être pas premier, laissant gloires et fouets, souffrances et chagrins, qui ne sont que les effets de notre orgueil, au passé qui voulut être Dieu, accédant à ce présent de ne pas L’être mais de L’avoir entendu, ouvrant à la confiance qu’Il nous fait les occasions de construire l’espérance d’un futur qui alors n’est plus révolu.
Dimanche me semble le jour approprié pour commenter votre billet car c’est un sentiment religieux qui vous conduit à ces réflexions sur la place que les élites ne feraient pas dans leur coeur à la France en peine (FeP).
Il y a dans vos tourments d’aujourd’hui et imprécations de naguère, du saint Benoît et du saint Bernard. Vous avez conservé de notre héritage une vraie morale, et c’est d’abord par amour du prochain, préoccupation de justice et crainte du désordre que vous écrivez ces lignes.
La paix je l’ai trouvée en me tournant (avec circonspection) plutôt vers les Jésuites.
Pour la FeP vous déplorez que même Mélenchon ne soit pas un recours car en échange du pouvoir d’achat il lui impose l’islamo-gauchisme qu’elle rejette fermement.
La FeP ne peut pas se tourner non plus vers Macron et les élites qui l’entourent (on le dit mais je ne m’en suis pas aperçu).
En matière de pouvoir d’achat si vous n’êtes pas convaincu que ce pays fait déjà trop compte tenu de ses ressources, et que le plat à partager n’est pas assez grand pour tous les pique-assiette qui se sont invités, ce n’est pas moi qui pourrai le faire. Je ne peux qu’espérer que vous restiez « vox clamantis in deserto ».
Vous êtes également tourmenté par ce qui serait une confiscation du pouvoir politique.
Je ne crois pas au référendum d’initiative populaire, mais la proportionnelle serait déjà un progrès.
Je ne suis pas sûr que vous ayez aussi en tête la question des bizarreries sociétales. Je trouve chez la FeP une bien grande tolérance à cet égard, et je lui en veux d’avoir contribué à me les imposer.
À les voir les mains jointes et le regard de circonstance, j’ai l’impression qu’ils se réunissent pour commémorer la chute de Diên Biên Phu survenue le 7 mai 1954. Après le cessez-le-feu ils furent environ 10 000 à partir en captivité dans des camps par de longues marches, quatre mois plus tard ils n’étaient plus que 3 000 à revoir la France… Cette défaite méritait au minimum une gerbe… Puisse le ciel qu’elle ne soit pas un présage…
Humour noir à propos de la photo de famille:
« La Java des bombes atomiques » de Boris Vian
https://www.youtube.com/watch?v=eryzp0Pklc8
Mon oncle, un fameux bricoleur
Faisait en amateur
Des bombes atomiques
Sans avoir jamais rien appris
C’était un vrai génie
Question travaux pratiques
Il s’enfermait toute la journée
Au fond d’son atelier
Pour faire des expériences
Et le soir il rentrait chez nous
Et nous mettait en transe
En nous racontant tout
Pour fabriquer une bombe A
Mes enfants, croyez-moi
C’est vraiment de la tarte
La question du détonateur
S’résout en un quart d’heure
C’est de celles qu’on écarte
En c’qui concerne la bombe H
C’est pas beaucoup plus vache
Mais une chose me tourmente
C’est qu’celles de ma fabrication
N’ont qu’un rayon d’action
De trois mètres cinquante
Y’a quelqu’chose qui cloche là-d’dans
J’y retourne immédiatement
Il a bossé pendant des jours
Tachant avec amour
D’améliorer l’modèle
Quand il déjeunait avec nous
Il avalait d’un coup
Sa soupe au vermicelle
On voyait à son air féroce
Qu’il tombait sur un os
Mais on n’osait rien dire
Et puis un soir pendant l’repas
V’là tonton qui soupire
Et qui nous fait comme ça
À mesure que je deviens vieux
Je m’en aperçois mieux
J’ai le cerveau qui flanche
Soyons sérieux, disons le mot
C’est même plus un cerveau
C’est comme de la sauce blanche
Voilà des mois et des années
Que j’essaye d’augmenter
La portée de ma bombe
Et je n’me suis pas rendu compte
Que la seule chose qui compte
C’est l’endroit où c’qu’elle tombe
Y’a quelqu’chose qui cloche là-d’dans,
J’y retourne immédiatement
Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d’Etat
Lui ont rendu visite
Il les reçut et s’excusa
De ce que sa cagna
Etait aussi petite
Mais sitôt qu’ils sont tous entrés
Il les a enfermés
En disant « Soyez sages! »
Et, quand la bombe a explosé
De tous ces personnages
Il n’en est rien resté
Tonton devant ce résultat
Ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles
Au tribunal on l’a traîné
Et devant les jurés
Le voilà qui bafouille
Messieurs, c’est un hasard affreux
Mais je jure devant Dieu
Qu’en mon âme et conscience
En détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D’avoir servi la France
On était dans l’embarras
Alors on l’condamna
Et puis on l’amnistia
Et le pays reconnaissant
L’élu immédiatement
Chef du gouvernement
@ Pierre Durand | 08 mai 2022 à 08:27
« J’en reste à mon sentiment fragilement appuyé sur des statistiques disparates et je partage votre conclusion, que Thomas Piketty pulvérise. »
Je n’ai évidemment pas les prestigieux diplômes de Thomas Piketty en matière d’économie.
Je me souviens avoir lu son bouquin « Le capital au XXIe siècle » voici déjà quelques années. J’ai été véritablement impressionné par son contenu rempli de chiffres, de graphes et de doctes explications auxquelles j’avoue ne pas avoir tout compris, n’ayant pas les prérequis indispensables pour cela. Mais j’ai quand même essayé.
En simple citoyen pragmatique je me fie aux événements de l’actualité et à des chiffres qui sont avérés. Ces derniers ne semblent pas confirmer les belles théories de ce grand économiste, en tout cas pour l’instant.
Quand le savoir ne colle pas avec la réalité des faits c’est qu’il y a quand même quelque chose qui cloche quelque part…
Mais la France en peine, où est-elle ? (PB)
…Ben… Elle est là.
Je me permets, elle est excellente:
Soutien à
@fhollande
On a tous déjà vécu ce qu’il vit, au mariage d’une connaissance lointaine ou d’un ami de la famille…
https://twitter.com/Ilyesramdani1/status/1522872793200828416
Achille, j’espère que vous aviez chaussé les crampons hier pour encourager Antoine Dupont… Que la victoire est belle ! Y croire jusqu’au bout ! Extraordinaire match !
Bon, on peut comprendre l’attitude de Pépère, et celle aussi de Macron.
Il fait beau, et le noisette sous le plus beau panorama du monde, j’exagère à peine.
La France en peine, elle se trouve certainement parmi ceux qui sont depuis longtemps déjà désenchantés par la politique et ne croient plus dans la capacité de ceux (celles) qui l’exercent de changer leur destin.
La politique n’est que ce que les hommes et les femmes qui l’exercent en font. Qu’attendre de la politique si ceux qui l’exercent ne savent pas honorer leur mandat, n’ont d’autre motivation que celle de satisfaire leur ego plutôt que celle du bien commun, peuvent abjurer leur parole, renier leurs convictions, leurs valeurs, avec une telle aisance que cela en devient confondant ?
Alors oui, la France en peine est celle qui en a assez de ces pratiques grossières où le débat sur les idées cède finalement la place au jeu des ambitions personnelles.
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@ Achille 07/05/22 17:41
Bien sûr que TOUT ne va pas si mal que cela en notre beau pays et heureusement ! Mais s’il est toujours possible de trouver des statistiques à l’appui de cette thèse, il en existe aussi qui assombrissent le tableau. Que dire par exemple du niveau de la dette publique, de celui des dépenses publiques et des dépenses sociales, de celui encore du déficit commercial, du nombre d’emplois perdus dans l’industrie, du niveau de notre système éducatif, de l’état de notre système de santé et même de l’entretien de notre réseau routier pour lequel nous régressons du 1er au 18e rang ?
Je ne comprends pas tellement votre billet Monsieur Bilger, vous insinuez que la cérémonie d’investiture d’hier à la salle des fêtes de l’Elysée n’a pas invité la France qui souffre, cette France qui n’a pas été évoquée comme elle aurait dû l’être, mais la cérémonie d’hier n’a rien à voir avec la politique à mener.
Il s’agissait d’un usage protocolaire où le président du Conseil constitutionnel reconnaît devant caméras avec les honneurs de la République l’élection d’un candidat à l’élection présidentielle, en proclamant les résultats officiels.
La cérémonie d’hier n’était autre qu’un rite républicain, il ne s’agissait pas d’une manoeuvre politicienne ou d’un débat, aux termes duquel les thèmes régaliens de l’économie se doivent d’être évoqués.
Ce n’est pas dans cette pratique que le président dévoile sa vision de la France et sa perception du monde, c’est la campagne électorale qui doit être le vecteur de cette démarche, ensuite c’est au Premier ministre lors du discours de politique générale au Parlement qui doit poursuivre, voire approfondir cette démarche, mais certainement pas à la cérémonie d’investiture, tel n’est pas le but de cette cérémonie.
Cette France à la peine, je l’ai perçue ce matin dans les premières pages du Journal du Dimanche, consacrées à l’inflation et aux mesures à apporter pour favoriser le pouvoir d’achat des Français, avec l’indexation des retraites sur l’inflation, l’indexation du RSA, de l’allocation adulte handicapée (AAH), des allocations familiales sur l’inflation. Le dégel du point d’indice des fonctionnaires a été évoqué, le chèque alimentaire également, huit millions de Français soufrant aujourd’hui d’insécurité alimentaire. C’est cette France qui est à la peine.
Tout ceci sera étudié et officialisé lors du prochain projet de loi de finances rectificative qui sera voté à l’automne prochain, mais avant il y a les élections législatives avec l’incertitude de ces dernières.
Nul ne connaît aujourd’hui la majorité qui votera le texte ci-dessus évoqué.
La politique a son temps et ses étapes.
La dénonciation que vous évoquez lors de la conclusion de votre billet est déconcertante, certes, mais là encore ce n’est pas hier qu’il fallait parler du problème de la non application des peines.
Ceci est un problème récurrent de notre démocratie, je suis pleinement à vos côtés, Monsieur Bilger, lorsque vous défendez la stricte applicabilité des peines, vingt années de prison devraient se traduire par 7 305 jours de prison, n’omettons surtout pas les cinq années bissextiles que comportent deux décennies, il faut donc rajouter cinq jours de peine !
On applique tout simplement les dispositions du Code pénal.
Mes écrits n’ont rien de réactionnaire ou de fantaisiste, mais tout d’un citoyen lassé et irrité comme vous de la non application des peines.
La stricte applicabilité des peines ne garantit en rien l’absence de récidive, pour reprendre l’exemple ci-dessus, rien n’empêcherait une récidive dans le mois de la libération du détenu, agissons donc autrement !
Emmanuel Macron a promis un nouveau chef d’Etat et une nouvelle méthode, mais que se cache-t-il exactement derrière ces termes ?
Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à faire cette tête de chien battu ?
Pas contents de se retrouver en arrière-plan après avoir été Présidents (NS-FH), et ministres pour les autres, de l’ancien monde et de se voir dominés aujourd’hui par le bébé Macron grandi dans le nouveau monde ?
MM. et Mmes les politiques, voilà ce que ça donne quand on ne sait pas regarder plus loin que le bout de son nez…
@ Giuseppe | 08 mai 2022 à 10:42
Ça a dû être une journée très dure pour « Pépère » ainsi que vous l’appelez affectueusement.
Il n’a toujours pas digéré son renoncement à se représenter, d’autant qu’avec les déboires de François Fillon, il avait une petite opportunité. Enfin très petite quand même !
Concernant le match hier j’avais pris mes dispositions . Toulouse ira jusqu’au bout, c’est sûr !
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@ Michel Deluré | 08 mai 2022 à 10:47
« Que dire par exemple du niveau de la dette publique, de celui des dépenses publiques et des dépenses sociales, de celui encore du déficit commercial, du nombre d’emplois perdus dans l’industrie, du niveau de notre système éducatif, de l’état de notre système de santé et même de l’entretien de notre réseau routier pour lequel nous régressons du 1er au 18e rang ? »
Le meilleur des mondes n’existe pas et surtout pas celui d’Aldous Huxley.
Les cinq années que la France a vécues ont été sans doute les plus mouvementées depuis des décennies : Gilets jaunes qui ont été très vite exfiltrés pour être remplacés par des Black blocs, la pandémie Covid-19, maintenant la guerre en Ukraine, sans oublier le terrorisme islamique qui est toujours latent. Tout cela a chamboulé l’économie française, mais aussi mondiale, provoqué des conflits sociaux et communautaires.
La vie n’est pas un fleuve tranquille et il faut donc être réactif dès qu’un fléau se présente.
La France est endettée certes, comme de nombreux pays de l’U.E. Ce n’est que par la reprise économique qu’elle parviendra à réduire la dette et cela prendra du temps. Mais il fallait faire face aux priorités, à commencer par la survie des entreprises et des commerces. D’où le « Quoi qu’il en coûte ».
Concernant l’emploi, les chiffres indiquent que le chômage a baissé, ceci grâce notamment à la politique de l’apprentissage déjà utilisée depuis des lustres en Allemagne et qui marche très bien. On n’a pas besoin d’une pléthore de bac +10 qui n’apportent rien de concret dans la vie de tous les jours.
Le système éducatif est un relais pour y parvenir.
Le système de santé a été bousculé par la pandémie, mais il est plutôt efficace si on le compare à d’autres pays.
Quant à l’entretien des routes, il est soumis au financement des conseils régionaux et généraux. À chaque président de département et de région d’en prendre conscience. L’État ne peut pas être partout.
@ Achille | 08 mai 2022 à 10:40
« Quand le savoir ne colle pas avec la réalité des faits c’est qu’il y a quand même quelque chose qui cloche quelque part… »
Superbe maxime philosophique de notre ami Achille à graver dans le marbre après l’avoir inculquée dans le crâne de tous ceux qui prétendent gouverner quelque chose.
Et ce ne sera pas facile, au vu de leur appétence pour le déni de réalité.
@ Eric
Accuser monsieur Bilger de mauvaise foi ou de manque de nuance, ça suppose un début de commencement d’argument. Sinon, ça ne reste qu’un propos sans nuance dont la bonne foi reste à déterminer.
@ Louis
« À les voir les mains jointes et le regard de circonstance, j’ai l’impression qu’ils se réunissent pour commémorer la chute de Diên Biên Phu survenue le 7 mai 1954 »
Ah !! Vous êtes le seul pour l’instant à y avoir pensé.
En passant par la portière, n’oublions pas Geneviève de Galard, l’ange de Diên Biên Phu.
Il n’y a aucun engagement sincère, cher hôte, dans quelque domaine que ce soit, d’Emmanuel Macron.
Quinquennat écologique, une blague, voir le premier vote au Parlement européen concernant la surpêche.
Engagement démocratique, supprimer au moins 150 postes de députés qui coûtent un pognon de dingue et ne servent à rien, pas près de le voir.
La proportionnelle, pas près de la voir.
Les moyens à la justice, une farce. À la police, du mépris.
Les voyous qui l’entourent ne sont pas près de disparaître.
La France qui se lève tôt pour bosser n’est pas la sienne, ni celle de Hollande, Sarkozy, Zemmour, Le Pen, Pécresse, Hidalgo…
La France de Macron, c’est celle des retraités froussards et profiteurs, celle qui applaudit les Pétain tant que ça les protège.
Celle des fortunés qui l’ont porté au pouvoir pour servir servilement leurs intérêts.
Celle qui pense que ce qui est doit demeurer. Des conservateurs en charentaises.
Celle qui pense à ne pas trop s’engager, en rien, sait-on jamais, Vlad va leur faire les gros yeux
Pendant ce temps, des mamans, des fils, des filles, des pères, des grands-parents, se font dessouder, violer, violenter par des soudards.
Il est élu par la génération de son épouse. C’est un faiblard qui aime rouler des mécaniques.
Méprisable. D’ailleurs je le méprise.
Lors de la cérémonie d’investiture on a eu droit au petit cours de morale habituel de Fabius: c’est vrai que lui et ses fistons ont les mains propres et que c’est le rôle du président du Conseil constitutionnel de faire de la politique !
Macron avait dit, paraît-il, que la cérémonie devait être modeste et brève.
Il n’en a rien été avec les ors du pouvoir étalés ainsi que les courtisans déployés représentant le « bloc élitaire ».
Peut-être que les Français, en voyant ces images, ont eu une pensée émue pour les frasques de Benalla, les arrangements douteux de Ferrand avec la vérité, la disparition d’institutions comme l’ENA, le corps préfectoral, le corps diplomatique…
Macron casse ses jouets les uns après les autres tout en méprisant les manants qui ont osé l’importuner…
Pas sûr que son quinquennat sera un long fleuve tranquille !
@ Lionel (@ Louis)
« Ah !! Vous êtes le seul pour l’instant à y avoir pensé. En passant par la portière, n’oublions pas Geneviève de Galard, l’ange de Diên Biên Phu. » — Lionel
Bien que je ne l’ai jamais lu, je vous suggère Quand les canons se taisent… de Jean-Marie Juteau. Paraît-il que ce livre fut établi en exploitant nombre de documents communiqués par les familles de gens qui ont connu Diên Biên Phu. Et je crois que ma grand-mère n’a jamais revu les documents qu’elle communiqua.
Mon grand-père, alors lieutenant, sauta le 22 mars avec 15 hommes du 35e régiment d’artillerie légère parachutiste sur Isabelle.
« Après le cessez-le-feu ils furent environ 10 000 à partir en captivité dans des camps par de longues marches, quatre mois plus tard ils n’étaient plus que 3 000 à revoir la France… » — Louis
Mon grand-père a bien revu la France. Et il est mort en se prenant un camion dans la face en France à peine revenu.
Ma grand-mère, elle, n’a pas eu le temps de le revoir.
De ce billet qui s’interroge à juste raison sur la France en peine, je retiens, Monsieur Bilger, ce court passage :
« On a eu droit de la part d’Emmanuel Macron à ce qu’on attendait, une dénonciation du repli et de la France qui n’avait pas voté pour lui tout en prônant l’exigence du rassemblement. Tout sera nouveau, il y aura de l’action, mais j’ai eu beau chercher, écouter avec intérêt et impatience, rien ne m’est apparu qui mette le peuple au centre, rien n’a fait surgir cette France en peine qui n’en peut plus d’avoir été oubliée durant cinq ans et qui craint de le rester. »
Effectivement, monsieur Macron a placé son discours sous le vocable « nouveau ». « Tout sera nouveau » écrivez-vous. J’ajouterai que monsieur Macron a parlé d’un « peuple nouveau » à la suite des dernières élections. Je voudrais comprendre comment une élection qui a renouvelé monsieur Macron dans ses fonctions présidentielles peut entraîner l’irruption d’un « peuple nouveau », sauf à le remplacer dans ses propres racines. Car c’est ignorer les constantes géographiques, humaines, historiques, civilisationnelles même !
Sans doute faudrait-il que monsieur Macron se plonge dans la lecture du livre de Jérôme Fourquet et du journaliste Jean-Laurent Cassely paru en 2021 : « La France sous nos yeux » (Seuil).
On pourra en trouver une excellente recension sur le site Hérodote : https://www.herodote.net/Economie_paysages_nouveaux_modes_de_vie-article-2807.php
J’en extrais quelques passages fort éclairants :
> La France sans industries :
– « Les médias et le président de la République mettent en exergue la réussite de quelques « licornes ». Il s’agit d’entreprises du numérique à l’image de Doctolib, dont la capitalisation boursière a dépassé le milliard de dollars en quelques années. Mais ces entreprises à la remorque des géants américains, les Gafam, représentent très peu d’emplois. Plus gravement, elles contribuent à la perte d’emplois qualifiés en développant ce que les auteurs qualifient de nouveau « larbinat » urbain : manutentionnaires, livreurs, aides-ménagères, etc. À côté de cela, la raréfaction des usines et des exploitations agricoles dans les villes moyennes et les villages ne laisse plus guère aux jeunes d’autres perspectives d’embauche que dans les « services à la personne » (aides à domicile, aides-soignants, Ehpad, etc.) ».
D’une manière générale, nous arrivons à la fin de la désindustrialisation. Les ouvriers, techniciens et ingénieurs travaillant en usine sont en passe de devenir aussi rares que les agriculteurs en activité, ces derniers étant d’ores et déjà devenus trop peu nombreux pour être identifiés par les sondeurs, note Jérôme Fourquet ! »
> L’agriculture :
« Le phénomène s’est emballé au début du siècle, il y a vingt ans, suite à des choix idéologiques :
• La monnaie unique a d’une part désarmé les agriculteurs et les industriels français face au rouleau-compresseur allemand. Comment résister à des agro-industriels qui exploitent des travailleurs roumains payés quelques euros de l’heure ? Il s’ensuit que la France, pays d’Europe le mieux doté par la Nature, a réussi l’exploit de devenir importatrice nette de produits agroalimentaires (en 2020, le solde agroalimentaire de 6,1 milliards d’euros, en diminution depuis deux décennies, masquait un déficit de 4,3 milliards d’euros au sein de l’Union européenne).
[…] La pandémie de covid-19 a révélé l’ampleur du désastre avec des pénuries de masques, de Doliprane, de composants électroniques, etc. Malgré cela, tous bords confondus, la classe politique continue de se désintéresser de la production et s’en tient à une antienne absurde : « La croissance française est tirée par la consommation ». Comme si l’on pouvait se dispenser de produire des biens réels, pour combler nos besoins et acheter à l’extérieur ce qui nous fait défaut ! À l’équilibre avant 2002 et l’instauration de la monnaie unique, la balance commerciale de la France accuse un déficit grandissant d’année en année (85 milliards d’euros en 2021, soit 20 % des importations et 3,4 % du produit intérieur brut). »
> Tandis que disparaissent les paysans et les ouvriers d’usine, la France se transforme en une gigantesque zone de chalandise. Aux cinq ou six géants français de la grande distribution se sont ajoutés ces dernières années les leaders allemands du hard discount, Lidl et Aldi, et de nouveaux venus qui surfent sur la paupérisation en voie d’accélération d’une partie des classes moyennes. Il y a aussi Amazon qui connaît une expansion fulgurante. »
Il me paraît inutile de citer d’autres passages de ce texte.
Ne parlons pas de notre industrie nucléaire, quasiment la meilleure au monde dans les années 1970-80, qui a perdu jusqu’à son savoir-faire.
Deux commentateurs ont évoqué à juste raison la chute de Diên Biên Phu le 7 mai 1954.
Cela rappelle combien la France, alors même qu’elle dispose de l’armée la plus opérationnelle de l’Union européenne, n’est plus capable de produire son armement individuel (pistolets, fusils notamment), ni même ses munitions de petit calibre… Tout est « acheté sur étagère », en Allemagne notamment.
Quant à ses stocks des autres armements et munitions (chars, canons, obus, missiles, etc.) ils sont extrêmement réduits.
Depuis longtemps les chefs militaires ont informé la Représentation nationale, évoquant notamment le risque de survenue de conflits de haute intensité sans que cela change fondamentalement les priorités gouvernementales. Bien au contraire, le général de Villiers s’est retrouvé contraint à la démission dès la Fête nationale de 2017.
Or, la guerre frappe actuellement aux portes de l’Union européenne dans les conditions que l’on sait. Il paraît que « gouverner, c’est prévoir ». L’on mesure ici la prévoyance de ceux, de droite, du centre comme de gauche, qui nous ont gouvernés depuis plus de trois décennies…
@ Louis
@ Lionel
Pas besoin d’une date pour me remémorer cette grande patriote de 18 ans mon aînée et qui figura notamment parmi mes modèles en matière de courage, d’abnégation et d’exemple à suivre. Notamment lorsque je dus revivre au Vietnam (et par procuration) son propre chemin de croix, à peine la guerre d’Algérie terminée !
@ Lionel | 08 mai 2022 à 15:42
« En passant par la portière, n’oublions pas Geneviève de Galard, l’ange de Diên Biên Phu. »
Ah ! Il ne manquait plus que celle-là ! Si vous saviez – vous le savez peut-être – ce que le peu, très peu d’anciens de Diên Biên Phu restant en vie en pensent…
@ Robert | 08 mai 2022 à 17:37
Très bon commentaire résumant bien la situation.
Où est la France en peine ? Mais souvent elle se cache car dès qu’elle montre le bout de son nez ici même, « on », enfin certains, la stigmatise en la traitant de ratée, de Gilet jaune, d’alcoolique, de communiste ou de fasciste selon les circonstances. Certains, souvent le ou les mêmes, disent aussi que l’on n’a plus besoin d’ouvriers, de paysans. Des retraités se déclarant avec des revenus à trois chiffres en parlent en n’ayant jamais pris l’escalier de service.
Mon épouse a aussi des revenus à trois chiffres: sa retraite sans la complémentaire est de 319 euros. La mienne est de 800. On tient parce que l’on est deux et que l’on vit comme si on était un et demi. C’est à dire sans resto ni sortie d’aucune sorte sauf celle d’aller voir les petits-enfants. La musique va changer pour le survivant ayant les mêmes frais fixes et devant faire face aux imprévus.
Ici la maternité avait déjà fermée, le bloc opératoire le week-end, faute de réanimateur anesthésiste et maintenant ce sont les urgences jusqu’en septembre.
https://www.youtube.com/watch?v=_FerAaiXO54&ab_channel=LeMondedesAvengers
Excusez-moi, j’ai vu de la lumière… Et le titre m’a attiré…
@ Robert | 08 mai 2022 à 17:37
« …le général de Villiers s’est retrouvé contraint à la démission dès la Fête nationale de 2017. Or, la guerre frappe actuellement aux portes de l’Union européenne dans les conditions que l’on sait. Il paraît que « gouverner, c’est prévoir ».
Ces politicards sont incapables de prévoir. Ils ont construit l’UE sans frontières et sans armées.
C’est comme avec les masques de protection contre les virus, jetés par centaines de millions sans renouveler le stock en cas d’urgence.
Maintenant qu’il y a le feu au lac, c’est la panique à bord.
Ah j’oubliais cher hôte, la France de la peine ne peut pas être celle de l’accréditation d’un ancien Premier ministre qui se sent Espagnol quand il y a quelque chose à en tirer, Français quand le profit refranchit les Pyrénées, quitte une belle femme, artiste et désargenté, para casarse a una mujer muy fea pero rica.
Un sale type absolu, copain de Ferrand, le truand de l’Assemblée.
C’est ça le nouveau monde.
@ Cyril Lafon | 08 mai 2022 à 11:42
« Emmanuel Macron a promis un nouveau chef d’État et une nouvelle méthode, mais que se cache-t-il exactement derrière ces termes ? »
Tout simplement une technique mercatique comme une autre, propre aux marchands de soupe ou de lessive pour faire vendre leur produit sans l’avoir modifié hormis l’emballage.
La délation tourne à plein, ça sent l’épuration.
Pourtant en France, Kadyrov prône le renoncement aux invectives, il est donc nécessaire d’indiquer à ceux qui pensent vivre au Venezuela que ce n’est pas ici qu’ils trouveront du pétrole tchétchène.
@ Robert | 08 mai 2022 à 17:37
Je ne sais pas ce que vaut le livre que vous citez, « La France sous nos yeux », mais l’extrait que vous en donnez enquille de monumentales sottises (ou est-ce la faute du rédacteur d’Hérodote qui en fait la critique ?). Votre texte dit entre autres ceci : « La pandémie de Covid-19 a révélé l’ampleur du désastre avec des pénuries de masques, de Doliprane, de composants électroniques, etc. »
La pandémie n’a rien révélé du tout. Elle a juste mis en évidence… l’évidence : aucun pays dans le monde n’est auto-suffisant, et l’auto-suffisance n’est ni possible, ni souhaitable. Donc lorsqu’une pandémie survient (catastrophe exceptionnelle et imprévisible), il y a des cahots. C’est inévitable. Personne ne vous a jamais promis que la vie serait une douce rivière de lait et de miel — sauf les communistes, et ils vous ont menti.
Lorsqu’une pandémie survient, on est dans la m… et c’est normal. On se retrousse les manches, et au bout d’un certain temps, on en sort. C’est ce qui s’est passé : au bout de quelques mois, on s’est procuré des masques — et les Français ont alors protesté contre le masque, après en avoir volé dans les hôpitaux pour les revendre au marché noir.
La preuve de l’insondable sottise de ceux qui se tordent les mains à cette occasion, c’est la fameuse promesse de « rapatrier les usines de Doliprane afin de disposer de stocks stratégiques ». Euh… des stocks stratégiques de Doliprane, vous êtes sûrs ? Des stocks stratégiques d’essence, je veux bien : mais de Doliprane ?
Remarquez qu’aucun des candidats à la présidentielle n’a proposé de « relocaliser les usines de Doliprane » — Doliprane dont nous n’avons jamais manqué, d’ailleurs, il me semble. Une fois le choc de l’épidémie passé, tout le monde s’est bien rendu compte du ridicule de la chose.
Au demeurant, la pénurie de masques n’avait rien de spécifique à la France. C’est le monde entier qui en a souffert, à l’exception de quelques pays asiatiques qui les produisaient, avaient l’habitude de les porter avant l’épidémie, ou les deux.
Votre livre (ou son critique) dit aussi : « Les médias et le président de la République mettent en exergue la réussite de quelques ‘licornes’. Il s’agit d’entreprises du numérique à l’image de Doctolib, dont la capitalisation boursière a dépassé le milliard de dollars en quelques années. Mais ces entreprises à la remorque des géants américains, les Gafam, représentent très peu d’emplois. »
« Plus gravement, elles contribuent à la perte d’emplois qualifiés en développant ce que les auteurs qualifient de nouveau ‘larbinat’ urbain : manutentionnaires, livreurs, aides-ménagères, etc. »
« À côté de cela, la raréfaction des usines et des exploitations agricoles dans les villes moyennes et les villages ne laisse plus guère aux jeunes d’autres perspectives d’embauche que dans les ‘services à la personne’ (aides à domicile, aides-soignants, Ehpad, etc.) ».
Que voilà une monumentale enfilade de sottises. Que la France manque d’entreprises industrielles, c’est certain. Cependant, j’aimerais que ces messieurs répondent à la question : pourquoi ? et à cette autre question : comment y remédier ? J’ai comme une idée que nous ne serions pas d’accord.
Je commence à en avoir plein le dos de ces nouveaux luddites, qui crachent sur les startups et sur l’industrie numérique. S’il y a un secteur économique stratégique pour l’avenir, c’est bien celui-là. Donc on dit merci Monsieur Macron, et on lèche consciencieusement les pompes au président pour avoir défendu, au cours de son règne, la « startup nation ».
Les auteurs trouvent malin, pour dénigrer le numérique et les licornes, de citer Doctolib. Je comprends que l’insolente réussite de cette entreprise les contrarie. Elle humilie profondément la Sécurité sociale, les fonctionnaires et plus généralement le système de santé que le monde entier nous envie : même les hôpitaux publics confient leur prise de rendez-vous à Doctolib !
Voilà un truc que la sainte Sécu n’a jamais été capable de mettre sur pied, malgré le déluge de « moyens » dont elle bénéficie.
Doctolib améliore spectaculairement la vie de tout le monde : les patients, les médecins, les hôpitaux, ses employés et ses actionnaires ! Et, concernant les patients, pour pas un rond ! Évidemment, c’est un scandale ! C’est la preuve que l’entreprise privée et le libéralisme procurent le bien-être à tous, alors que l’État fort et stratège se contente de voler le fruit du travail des gens et d’échouer lamentablement.
J’aimerais bien que ces messieurs me disent combien de manutentionnaires ou de livreurs emploie Doctolib. La réponse est : zéro. Doctolib emploie des informaticiens, des spécialistes du marketing et d’autres professions similaires, lesquels s’arrachent à prix d’or sur le marché.
Mais ça, évidemment, c’est mal ! C’est du « service », ce ne sont pas de beaux « ouvriers » qui sentent mauvais et qui peuvent être manipulés par le Parti communiste français !
Et puis ces gens-là jouissent de salaires confortables, ce sont des sales riches, nous on préfère des gentils Gilets jaunes qui n’ont rien à mettre dans le frigo après le 15 du mois.
J’aimerais bien qu’on me dise ce que signifie, pour ces entreprises, « être à la remorque des Gafam ». Voilà bien un slogan irréfléchi et dépourvu de toute signification. Mais tout le monde sait bien que les Gafam, c’est l’abomination de la désolation, n’est-ce pas ?
Le but d’une entreprise, ce n’est pas de « créer des emplois » : c’est de produire des biens et des services dont les gens ont besoin. Il est exact que les entreprises numériques créent peu d’emplois, relativement à leur chiffre d’affaires, par rapport aux industries et aux services traditionnels. C’est une excellente chose : ça s’appelle le progrès.
Si vous voulez « créer des emplois » à tout prix, faites-nous un grand ministère de la Création d’emplois, et demandez-lui de recruter des ouvriers d’État pour construire 50 autoroutes avec des pelles, des pioches et des brouettes. Ça vous créera beaucoup d’emplois. C’est ce qu’a fait Staline en URSS — sauf que ses ouvriers n’avaient même pas de pelles.
Certes, des entreprises comme Uber Eats ou Amazon emploient beaucoup de livreurs pas forcément bien payés. Mais les diffamateurs des entreprises du numérique ne nous parlent jamais des emplois fort bien payés que ces entreprises génèrent également.
D’un côté, les éternels étatistes se plaignent de la création d’un « larbinat urbain » composé de manutentionnaires et de livreurs, de l’autre côté, les mêmes se lamentent de la disparition des ouvriers dont ils nous disaient pourtant, lorsqu’ils étaient en grand nombre, qu’ils étaient horriblement « exploités ». Il faudrait savoir.
D’un côté, ils se lamentent de l’existence d’emplois de services à la personne, présumés pénibles et mal payés, de l’autre, ils regrettent que les jeunes Français ne trouvent plus à s’employer dans l’agriculture — métier où l’on roule sur l’or en n’en fichant pas une rame, comme chacun sait.
En fait, c’est l’inverse : les exploitants n’arrivent pas à recruter des ouvriers agricoles, précisément parce que ce sont des emplois pénibles et mal payés. Ils ont essentiellement recours à des travailleurs immigrés (quand ils en trouvent).
Bien sûr, nous avons droit à l’éternel couplet selon lequel il n’y aurait pas assez d’agriculteurs. Comment le savent-ils ? Le nombre de paysans prévu par le Sixième plan quinquennal n’a pas été atteint ? Non ! Ils sont trop peu nombreux pour être sondés !
En fait, les agriculteurs servent aux sondeurs pour être sondés, et aux étatistes qui écrivent des livres en déplorant qu’on n’en soit plus à l’époque où la CGT était toute-puissante ! Dans un pays développé, il y a peu d’agriculteurs parce qu’ils sont très productifs. C’est dans les « shithole countries » que tout le monde et sa mère est « paysan ».
Les entreprises du numérique « contribuent à la perte d’emplois qualifiés en développant ce que les auteurs qualifient de nouveau ‘larbinat’ urbain ». Euh… non. Quand Uber crée un emploi de chauffeur de taxi, ça ne supprime pas un emploi de soudeur à l’argon : ça crée simplement un emploi de chauffeur de taxi.
Et, je le rappelle, une tripotée d’emplois qualifiés dans l’informatique, le marketing, la finance, etc.
« Tandis que disparaissent les paysans et les ouvriers d’usine, la France se transforme en une gigantesque zone de chalandise. Aux cinq ou six géants français de la grande distribution se sont ajoutés ces dernières années les leaders allemands du hard discount, Lidl et Aldi, et de nouveaux venus qui surfent sur la paupérisation en voie d’accélération d’une partie des classes moyennes. Il y a aussi Amazon qui connaît une expansion fulgurante. »
Tûtafé. C’est très mal, les gigantesques zones de chalandise. C’était bien mieux en URSS, où les gens ne sortaient jamais de chez eux sans cabas à provisions, au cas bien improbable où un magasin ayant été approvisionné, il serait urgent de faire la queue quelques heures pour obtenir ce que le Parti voulait bien vous fournir ce jour-là.
Et en plus, nous avons les leaders allemands du hard discount, qui viennent nous narguer en nous vendant des produits encore moins chers ! Les salopards ! Ils « surfent sur la paupérisation », c’est un scandale ! Remplacez-moi tout ça par des magasins d’État français, et multipliez-moi les prix par deux ! Voilà qui résoudra le problème du « pouvoir d’achat » !
Sans compter Amazon, qui connaît une expansion fulgurante… ralàlà… c’est très mal, l’expansion fulgurante. Vive la récession, c’est sûrement mieux.
Concernant la désindustrialisation, je ne vois nulle part d’explication sur le fait qu’elle est bien plus forte en France que dans les pays comparables (Allemagne, Suisse…), qui sont pourtant soumis à la même concurrence internationale.
Je croirai à ce genre de pleurnicherie communiste lorsque ses auteurs préconiseront, simultanément, une libéralisation massive de la France et une privatisation massive des prétendus services publics.
@ Robert Marchenoir
« Le but d’une entreprise, ce n’est pas de « créer des emplois » : c’est de produire des biens et des services dont les gens ont besoin. »
Objection votre honneur !
Le but d’une entreprise c’est de faire du bénéfice pour ses actionnaires, du blé, du flouze, du fric… même si les produits créés ne répondent pas au besoin des gens…mais parfois au superflu et à l’inutile.
C’est ce que je me tuais a dire devant les chambres sociales à la Cour… face à des magistrats qui me roulaient des gros yeux comme si je leur avais fait un doigt d’honneur. Pour eux l’entreprise était, avant tout, et exclusivement, créatrice d’emplois…
Le reste de votre commentaire est plaisir matinal de fin gourmet.
i-MAGE
Un remake de « Le Viager » ?
@ sbriglia | 09 mai 2022 à 07:11
« Pour eux l’entreprise était, avant tout, et exclusivement, créatrice d’emplois… »
Il faut savoir que le terme emploi est ambigu, à telle enseigne que certains secteurs de la fonction publique ne veulent pas admettre que l’occupation d’un emploi, parfois confondu avec une sinécure, implique la fourniture d’une certaine charge de travail.
@ Robert Marchenoir
@ sbriglia
Vous avez compris beaucoup de choses dans le fonctionnement de l’entreprise mais permettez-moi de compléter vos analyses respectives. Retraité du secteur privé, dans des sociétés de service, j’ai eu la chance de travailler dans des EPICS et autres entreprises publiques. Je suis allé dans des usines, des industries, des banques, chez des artisans, etc.
Pour moi, le but de l’entreprise est d’atteindre ses objectifs !
Si le business plan prévoit de rendre les clients mécontents afin qu’ils appellent un numéro surfacturé, alors l’objectif est atteint, l’entreprise va perdre de l’argent mais en faire gagner à l’entreprise du copain. CQFD.
Les entreprises publiques ne cherchent pas forcément à faire de l’argent, c’est l’Etat qui paie. Comme le disait si bien Thierry Le Luron avec la voix de Georges Marchais : « CGT l’argent par les fenêtres ».
@ Antoine Marquet | 08 mai 2022 à 20:07
Vous, vous allez vous prendre une rafale de Prudy la tanceuse, ça ne va pas traîner.
@ sbriglia | 09 mai 2022 à 07:11
C’est tout à fait juste.
Même les entreprises les moins virtuelles comme le BTP ont rebaptisé leurs agences en « Centre de profit » dans leur recrutement.
Comme vous le dites si bien il faut rémunérer les actionnaires.
Quand nous avions été repris, notre actionnaire était considéré comme peu gourmand.
Bob a parfois des raisonnements un peu… décalés.
Quant aux emplois, il faut savoir que l’actionnaire principal adorait la branche des courants industriels, c’était des résultats à deux chiffres.
Il faut savoir que le béton c’est du résultat à un chiffre. En période difficile je me souviens que Bouygues TP ne dégageait que 1 % mais c’était une vitrine, le prestige, la carte de visite et la crédibilité pour avaler tout cru TF1 et le reste.
D’ailleurs il suffit de regarder vers quoi se tournent les majors, je n’ose même pas parler de la tirelire des autoroutes, des traitements de déchets, ainsi que des courants faibles et forts chers à Bob.
https://www.optioncarriere.com/emploi-centre-de-profit-btp.html?msclkid=92ff566fcf6f11ecb05c034b05de23f4
@ sbriglia 09/05/22 07:11
« faire du bénéfice pour ses actionnaires, du blé, du flouze, du fric… »
Vision tout de même biaisée de l’entreprise qui oublie que pour atteindre cet objectif, si tant est que ce dernier soit la seule véritable et première motivation de l’entrepreneur, faut-il encore que la production de l’entreprise soit en adéquation avec l’attente du marché et le prix que ce dernier est prêt à payer !
L’existence de l’entreprise est en effet conditionnée par l’existence d’un marché sur lequel elle peut écouler sa production et sur lequel s’établit le prix auquel le consommateur est prêt à acheter cette production, sachant que ce prix n’est pas forcément celui qui permettra à l’entreprise de dégager « le plus de bénéfice, de flouze, de fric ».
Il me semble que « le profit » est la preuve que l’entreprise produit une valeur ajoutée, c’est à dire que son travail sert à quelque chose.
Il est normal qu’elle vende ce qu’elle produit. Normal aussi qu’elle en tire un profit. Et même nécessaire. Sinon c’est la faillite. Normal et nécessaire donc, mais aussi difficile. Dans un marché libre, cela veut dire que ce qu’elle produit est utile et que le prix correspond à la qualité offerte, sinon elle ne vendrait rien et disparaîtrait. Un centre de profits est une entreprise qui réussit à produire et à vendre des biens ou des services utiles sans dépasser ses coûts de production et même en faisant un peu mieux. Elle dégage un profit si elle est saine. Dans un marché concurrentiel, si elle y parvient, c’est qu’elle travaille bien.
Le profit est partagé entre l’État (impôts), les salariés qui travaillent, et les investisseurs, qui prêtent leurs économies. Mais les profits sert aussi à préparer l’avenir de ladite entreprise ; en effet celle-ci doit sans cesse améliorer ses produits et ses techniques de production.
Le profit pour une entreprise est une nécessité vitale, il y va de sa survie. Ce n’est pas un gros mot ! On ne va pas glorifier les entreprises qui perdent de l’argent. Si elles survivent en en perdant, ce ne peut être qu’en recevant artificiellement des subventions, subventions soutirées à des particuliers et surtout à des entreprises qui, elles se donnent la peine de dégager des profits. « Centre de profit », cela signifie simplement que l’entreprise fonctionne sans subventions. Si elle prospère, qui s’en plaindra ? Ce ne sont pas les profits dégagés par les entreprises qui appauvrissent un pays, c’est le manque de profit d’entreprises mal gérées, artificiellement maintenues en vie par la contribution forcée des citoyens.
En dehors de la répartition des profits souvent critiquée, mais qui n’est pas le plus gros problème dans nos sociétés, les vraies questions surviennent lorsque les gouvernements sont peu ou prou sous l’influence de très grosses entreprises ou de quelques entreprises regroupées entre elles, à l’échelle nationale ou internationale. La production dans son ensemble tombe entre les mains d’intérêts particuliers non seulement très riches mais aussi disposant de leviers politiques puissants, à tel point que les gouvernements eux-mêmes commencent à dépendre de ces intérêts particuliers, et le risque est qu’ils leur obéissent. On parle par exemple des lobbies de l’armement, qui peuvent avoir intérêt à la guerre, plus récemment de l’industrie pharmaceutique, etc. Dans les deux cas, les particuliers n’achètent pas directement les produits de ces entreprises. Leur production est essentielle, on a besoin d’elles, mais leurs profits ont parfois de quoi faire sourciller. Quand il n’y a plus de concurrence, la fixation des prix peut devenir arbitraire. Et la corruption sous toutes ses formes doit être pourchassée sous peine de pourrissement de l’Etat.
Autre problème, qui a débuté à la fin du XXe siècle : certaines entreprises ont commencé à gagner plus d’argent grâce à leurs financiers que grâce à leurs ingénieurs. La façon de gérer la partie financière est devenue essentielle, très technique et spéculative, au point que la production n’est plus apparue parfois comme la fonction vitale de l’entreprise.
Mais le profit lui-même n’est une tare économique que lorsqu’il fait défaut. C’est plutôt son absence qui laisse actuellement la France « en peine ».
@ Antoine Marquet 8 mai 2022 à 20.07
Ah bon expliquez, je n’y étais pas moi.
@ Ninive | 09 mai 2022 à 11:52
Vous avez oublié Bach.
Et puis au fond, tout le reste est littérature et n’a que peu d’importance et je m’en tamponne allègrement le coquillard.
Je fais ce que bon me semble, surtout pour me faire plaisir.
Je ne vais pas vous faire une exégèse sur la résistance des matériaux et les cours magistraux de celui qui donnait des cours en Russie à l’époque, ni vous raconter…
Enfin vous n’êtes pas obligé de me lire. Si vous croisez Achille, dites-lui bien mes amitiés et qu’ils se prépare pour le prochain match du Stade toulousain.
Ne voyez là ni malice ni condescendance – je suis un peu soupe au lait.
Je n’ai ni le fleuret de sbriglia, ni la puissance de Bob, j’aurais pu vous répondre à la manière de Flambeau, sans compter chausser la plume superbement acérée de duvent et vous ressemeler de mes crampons. Je n’en ai pas le talent. Alors avec tout le respect que je vous dois, ce que vous dites je n’en ai rien à f… Bref… Maman aurait soutenu Achille, elle aurait apprécié aussi les saltos arrières de Savonarole.
Rien de plus détestable que de parler de ce que l’on ne maîtrise pas, encore un exemple de toutes ces batouilles de médias qui nous ont abreuvés, gavés jusqu’à l’épuisement, d’un potentiel discours de l’apocalypse de Poutine… Ils peuvent retourner à la niche de la bêtise, de leur bêtise crasse, toutologues affirmés de leur ignorance.
Au fait savez-vous pourquoi Azovstal est bombardé en surface ? Là-dessus je pourrais vous répondre, ainsi qu’à toutes ces batouilles des plateaux TV.
Nul n’est parfait. Je ramasse les copies dans deux heures. Je taquine bien sûr. Un ancien pointeur-tireur amateur. Vous vous prenez trop au sérieux, cela vous jouera de mauvais tours. Je taquine bien sûr.
Cher Philippe,
Vous étiez ce lundi matin dans l’émission de Pascal Praud, sur CNews. Il a loué l’entretien que Mitterrand avait eu en 1994 avec Elkabbach. Il n’a indiqué ni l’heure ni la chaîne où on pouvait le revoir. C’était sur LCP, la chaîne parlementaire, ce dimanche de 21 h à 22 h30, dans Rembob’INA, l’émission présentée par Patrick Cohen.
https://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/r1549444126-rembobina/22161441-rembobina/
En 1994, je n’étais pas socialiste et je ne le suis toujours pas. Mais cet entretien vaut le détour. Mitterrand, très malade (il avait eu deux opérations pour un cancer) a fait un étonnant plaidoyer pro domo. Il était la cible d’attaques nombreuses et graves (Vichy, Bousquet, etc.). Très près de la mort (Praud n’a pas craint de parler de « masque mortuaire »), le très grand avocat Mitterrand s’est battu avec une incroyable énergie pour tenter d’embellir son image.
C’est à regarder, si l’on est intéressé par la politique et l’éloquence. Chacun dira s’il a été convaincu ou non. Mais chapeau, l’artiste !
@ Lucile
« Il me semble que « le profit » est la preuve que l’entreprise produit une valeur ajoutée, c’est à dire que son travail sert à quelque chose. Il est normal qu’elle vende ce qu’elle produit. Normal aussi qu’elle en tire un profit. Et même nécessaire. Sinon c’est la faillite. »
L’absence de bénéfice, certes, nuirait à sa marche, ne permettrait pas d’investissements et de recrutements. Il y a donc un juste équilibre à trouver. Mais le profit, ce n’est pas sa valeur ajoutée. Sa valeur ajoutée, c’est la transformation d’une matière première en matériau essentiel.
À vrai dire, une entreprise peut aussi être simplement rentable. Sa valeur ajoutée, ce n’est pas un bénéfice particulier, c’est sa production même. La valeur ajoutée d’une scierie, c’est de produire des planches, ressource utile. Sans planche, on fait un bond dans le passé. Une scierie pourrait n’être que rentable, sans aucun bénéfice, et pour autant être très utile, « servir à quelque chose ».
Et poussée à l’extrême, la recherche du profit a conduit à dézinguer l’industrie française et européenne, alors qu’elle avait une valeur ajoutée réelle. Mais, par exemple, parce qu’il était profitable de supprimer la concurrence en la rachetant et en la disséquant, on a vu des entreprises françaises familiales être massacrées, sur la base de fausses promesses, accords foireux et choix politiques faibles.
« On ne va pas glorifier les entreprises qui perdent de l’argent. Si elles survivent en en perdant, ce ne peut être qu’en recevant artificiellement des subventions, subventions soutirées à des particuliers et surtout à des entreprises »
La France a refusé de subventionner des industries desquelles dépendait son indépendance stratégique, économique, militaire. On peut bien passer son temps à pleurer parce qu’on dépend des USA pour tout, y compris notre défense.
Parfois, le profit n’est pas la réponse à tout. C’est un paramètre important mais souvent insuffisant.
Et cette problématique se retrouve aussi dans les nouvelles technologies. Pas de numérique souverain lorsqu’on en est incapable d’en maîtriser le développement.
@ Robert 8 mai à 17 h 37
« Les médias et le président de la République mettent en exergue la réussite de quelques « licornes ». Il s’agit d’entreprises du numérique à l’image de Doctolib, dont la capitalisation boursière a dépassé le milliard de dollars en quelques années » extrait du livre de J. Fourquet.
Doctolib est l’exemple type d’une superbe réussite quant à son utilité pour les médecins d’abord (temps gagné, économie d’un secrétariat, échanges parfois houleux avec les patients) mais avant de voir cette réussite uniquement sur le plan financier, j’y vois d’abord une déshumanisation catastrophique.
Des prises de rendez-vous standardisées et donc figées ne permettant aucune question.
Tant mieux pour ces sociétés du monde numérique si elles voient bondir leur capitalisation boursière, mais on ne peut s’empêcher de voir le monde de demain à l’instar de ce nouveau mode de fonctionnement avec la perte de contacts et d’échanges entre êtres humains. Ce genre de services est également utilisé par les banques, les compagnies de transport ou les services sociaux pour des raisons pratiques mais surtout économiques. Il n’en reste pas moins vrai qu’il s’agit bel et bien d’une standardisation de la pensée, de la méthode, de l’action humaine qui est en marche. Vous pouvez poser une question mais à condition qu’elle soit prévue dans la nomenclature du site, pour le reste débrouillez-vous. Dans le seul but de rentabilité, on gomme toute personnalité, toute fantaisie.
Le but est assumé, les économies de personnel, le gain, le capital boursier.
Or on a vu les problèmes honteux engendrés par un pareil système dans des EHPAD tandis que le capital assurait aux actionnaires un bon rendement et que le PDG recevait un salaire indécent, les personnes âgées payant le prix fort (c’est toujours vrai aujourd’hui) pour un service, notamment alimentaire, particulièrement chiche pour ne pas dire pire.
Des scandales de l’agro-alimentaire récents démontrent également qu’il y a des limites à la course financière. Car pour cela tous les moyens sont bons.
Si je rejoins Lucile pour dire que c’est normal qu’une entreprise tire des profits de son travail et de ses techniques de production ou de fabrication soigneuse, je pense qu’il y a des limites au tout-financier.
L’éthique semble avoir disparu pour le profit et la satisfaction des actionnaires.
Lorsqu’une multinationale de l’agro-alimentaire regroupe ses achats pour les redistribuer dans ses usines du monde entier, au moindre coût, cela paraît efficace et rationnel, or on apprend que ces achats de matières premières alimentaires proviennent des pays les plus crasseux du monde et c’est ainsi qu’on se retrouve avec des farines arrivées d’Egypte (bien que les champs de blé en Egypte…) accompagnées de leurs rongeurs et de leurs bactéries. Mais à un prix battant toute concurrence. Encore heureux, le produit fini n’avait pas le label BIO.
Sans parler des transports qui en terme d’écologie posent problème. Pourtant pour faire bonne mesure les dirigeants de ces sociétés mondialisées et modernistes ne parlent que de cela : l’écologie, leur dada pour la galerie.
Tout cela pour dire que je n’ai pas lu le livre « La France sous nos yeux » mais que de simples extraits démontrent à la fois les incohérences, les tâtonnements et les problèmes engendrés par l’économie d’un monde moderne où l’action boursière resterait la seule finalité.
Le libéralisme a ses limites car l’homme là-dedans ? D’autant que plus on creuse les écarts entre les plus riches et les plus pauvres, plus on prépare et même on favorise immanquablement des révoltes à venir.
@ Marcel P | 09 mai 2022 à 15:29
Je comprends bien pourquoi on se sent porté à faire tourner certaines entreprises vitales pour les intérêts nationaux, bien qu’elles soient déficitaires. Ce sont quand même des exceptions. Je les range plus du côté du secteur public que du secteur privé dans la mesure où elles ne sont pas soumises aux mêmes impératifs de rentabilité et de croissance tout en assurant une sorte de service public.
Cela dit, entre les subventions que peut accorder un État, il y a toujours des arbitrages douloureux à opérer. Vous me direz, on a englouti de telles sommes pour la SNCF que l’on aurait pu faire un geste pour d’autres. Mais ce sont nos descendants qui paieront, et personnellement j’aurais aimé leur laisser une économie saine sans aucune dette à financer.
Je ne m’y connais pas suffisamment en économie pour défendre la notion de profit, mais il me semble intuitivement qu’une entreprise qui ne dégage pas de profit mais est juste à l’équilibre dans ses comptes est dans une situation beaucoup plus précaire qu’une entreprise qui dégage des profits. Les marchés évoluent sans cesse ; si les revenus sont supérieurs aux dépenses, cela laisse de la marge pour s’adapter à des conditions plus difficiles. Ce n’est pas à la recherche de profit que j’impute nos déboires économiques et la mauvaise qualité de nos services publics. Une entreprise (privée) ne peut pas dégager de profit si elle travaille mal.
Il y a peu de vrais entrepreneurs, ce sont des métiers difficiles qui demandent d’avoir le sens du risque tout en gardant la tête sur les épaules ; il y faut des gens fortement motivés, surtout à l’heure actuelle où la concurrence avec l’Asie devient rude. Nous avons besoin de ces profils. Nous avons aussi besoin d’investisseurs. Si les pouvoirs publics et l’ensemble de la population trouvent leur recherche de profit suspecte, je crains qu’ils n’aillent exercer leurs talents ailleurs. Et s’ils réussissent à y faire du profit, leurs pays d’accueil n’en seront que plus prospères.
Putin a-t-il attendu que le petit Français soit chef d’Europe (une fois tous les 13 ans) pour engager son offensive ukrainienne ?
Cette question ne me lancine plus !
@ Lucile
« Il me semble intuitivement qu’une entreprise qui ne dégage pas de profit mais est juste à l’équilibre dans ses comptes est dans une situation beaucoup plus précaire qu’une entreprise qui dégage des profits. Les marchés évoluent sans cesse ; si les revenus sont supérieurs aux dépenses, cela laisse de la marge pour s’adapter à des conditions plus difficiles »
Il y a tellement de paramètres à prendre en compte que je ne pense pas qu’on puisse utiliser la notion de bénéfice de façon heureuse.
Pour certaines entreprises, le profit va naître dans l’absence de recherche et de développement, dans l’absence de maintenance et de renouvellement des équipements. L’entreprise en question se condamne, le citron va être pressé et jeté. Mais en terme de profit, ça marchera à court et moyen terme. Ça s’est vu, ça se voit encore.
« On se sent porté à faire tourner certaines entreprises vitales pour les intérêts nationaux, bien qu’elles soient déficitaires. Ce sont quand même des exceptions. Je les range plus du côté du secteur public que du secteur privé »
Si on reprend l’exemple de la scierie, peut-on vraiment parler d’intérêt stratégique ? Doit-on nationaliser des scieries ? Mais peut-on s’en passer pour autant ?
Si on parle de l’obsession écologique du moment, c’est bien une raison de pur profit qui fait qu’on vend en France des produits qui ont traversé le monde.
On ne peut pas parler d’intérêt stratégique immédiat pour la friperie ou les fruits et légumes. Et pourtant, on pourrait avoir un intérêt évident en terme écologique à produire moins loin. Et nous n’aurions pas les mains politiquement liées, en cas de conflit international.
« Il y a peu de vrais entrepreneurs, ce sont des métiers difficiles qui demandent d’avoir le sens du risque tout en gardant la tête sur les épaules »
C’est vrai. Il y aussi des entrepreneurs qui n’entreprennent rien, qui se contentent de jouer avec le marché pour générer du profit sorti du néant (spéculation, etc.). Forcément, le profit qui naît du néant manque dans d’autres poches, celles des entrepreneurs réels.
Mais je suis d’accord avec vous pour dire que le mot profil ne doit pas être traité comme un mot grossier. Disons que je trouverais plus judicieux de parler d’efficience, de ce qu’on parvient à obtenir ou réaliser avec les moyens donnés.
Une ligne de train ne pourra pas toujours être bénéficiaire. Les transports ferroviaires, collectifs, sont déjà bien souvent peu ou pas attractifs par rapport à l’automobile, en dépit des prix du carburant et des difficultés de circulation (parfois en large part délibérées et artificielles, selon l’exemple de la réussite Hidalgo). Si on veut susciter un changement des habitudes, il faut un service de qualité (flexibilité horaires, destinations desservies, etc). Ça ne pourra pas toujours générer de profit. Par contre, il importe que chaque denier dépensé le soit judicieusement, qu’on en tire le maximum.
@ Ninive | 09 mai 2022 à 11:52
« …monsieur Macron a parlé d’un « peuple nouveau » »
S’il a évoqué un « peuple nouveau », c’est donc qu’il existe ou a existé aussi un « peuple ancien » auquel il s’est substitué ou tend à le faire.
Donc, M. Macron valide bel et bien le phénomène du Grand Remplacement évoqué depuis quelque temps par des esprits clairvoyants, qui cesse d’être une théorie pour devenir une réalité reconnue en haut lieu.
@ Lucile | 09 mai 2022 à 12:16
« Il me semble que « le profit » est la preuve que l’entreprise produit une valeur ajoutée, c’est à dire que son travail sert à quelque chose. »
Un des buts du profit est aussi et surtout, après avoir rémunéré les actionnaires, de valoriser financièrement les salariés. L’intéressement et la participation font partie des dispositifs légaux permettant aux salariés de se constituer une épargne salariale grâce à la performance de leur entreprise. Une belle performance permet de rémunérer jusqu’à trois mois supplémentaires de salaire.
Mongénéral l’avait initiée: la participation consiste en la distribution d’une quote-part du résultat fiscal aux salariés.
Portée par le général de Gaulle dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’idée de participation a été mise en place sous sa présidence, dans le but de concilier patronat et salariat en leur donnant des intérêts communs.
Le revers de la médaille est que pour une partie des salariés cela deviendrait de l’acquis, ce qui n’est pas le cas, et quand les temps sont durs, cela « frotte » un peu. C’est un bon dispositif.
@ Michelle D-LEROY | 09 mai 2022 à 17:57
« Doctolib est l’exemple type d’une superbe réussite quant à son utilité pour les médecins d’abord (temps gagné, économie d’un secrétariat, échanges parfois houleux avec les patients) mais avant de voir cette réussite uniquement sur le plan financier, j’y vois d’abord une déshumanisation catastrophique. Des prises de rendez-vous standardisées et donc figées ne permettant aucune question. »
C’est mignon, le contact humain, mais ça coûte de l’argent. Il y a vingt ans, avez-vous protesté contre le prix dérisoire des consultations médicales en France, et exigé une augmentation du tarif de 50 à 100 % ? Non ? Eh bien, remerciez le ciel d’avoir Doctolib.
Dans tous les pays normaux, les médecins exercent en groupe, et se partagent des services communs. Dont une secrétaire, qui fournit le fameux contact humain vous permettant de poser des questions.
En France, jusqu’à une époque récente, le médecin-type exerçait seul, dans un local d’habitation peu adapté à une activité professionnelle. Comment voulez-vous qu’il se paye une secrétaire, si ses honoraires sont bloqués à un niveau scandaleusement bas sous prétexte de socialisme ?
On assiste donc à cette autre aberration bien franchouille, le médecin qui décroche lui-même au beau milieu de ses consultations pour prendre ses rendez-vous. Vous avez donc une secrétaire qui a fait dix ans d’études. Malin.
Face à l’effroyable conservatisme français, il se trouve des entrepreneurs comme le créateur de Doctolib pour dynamiter tout ça et nous mettre un peu d’air. Dieu merci.
Mais effectivement, ce serait mieux si les médecins étaient libres de fixer leur tarif — et les assureurs-maladie libres de concurrencer la Sécurité sociale dès le premier euro.
Vous auriez alors tout le « contact humain » que vous voulez — et, bien sûr, une médecine à mille vitesses, par opposition à l’abominable « médecine à deux vitesses » dont tous les communistes de droite et de gauche passent leur temps à déplorer l’arrivée imminente, alors que la médecine, comme l’épicerie, la prostitution et toutes les activités humaines, est évidemment à trois, quatre, dix vitesses depuis toujours, mais, chut ! il ne faut pas le dire, ça risquerait de réveiller tant de naïfs de leur somnambulisme socialiste.
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@ Marcel P | 10 mai 2022 à 10:28
« Une ligne de train ne pourra pas toujours être bénéficiaire. »
Eh bien, il faut alors supprimer ces lignes. Vous partez du principe que le train doit être communiste, c’est à dire financé à fonds perdus par l’État. Vous avez lu ça dans quel bouquin ?
« Les transports ferroviaires, collectifs, sont déjà bien souvent peu ou pas attractifs par rapport à l’automobile […] »
Autrement dit, personne n’en veut ? Eh bien, raison de plus pour les supprimer.
« Si on veut susciter un changement des habitudes, il faut un service de qualité (flexibilité horaires, destinations desservies, etc.). Ça ne pourra pas toujours générer de profit. »
Mais on ne veut pas susciter un changement des habitudes. Seuls les communistes enragés le désirent. Ceux qui tiennent la SNCF par les parties depuis sa création, et les néo-communistes qui ont trouvé la religion écologiste comme substitut au dogme marxiste, quelque peu discrédité.
C’est marrant la façon dont vous partez du principe qu’il faut des trains, qu’il faut des trains d’État, qu’il faut de l’écologie punitive imposée par l’État — et après, on discute. Ces choses-là, c’est ce qu’il conviendrait de démontrer. Vous faites l’économie de cette phase, et vous érigez votre conclusion hypothétique en axiome de départ. Cela s’appelle une pétition de principe.
Quant aux « lignes pas rentables et peu attractives qu’il faut quand même maintenir » — autrement dit, les fameuses « petites lignes », j’ai rappelé ici que la SNCF, créée en 1937 par le Front populaire pour nationaliser le chemin de fer, avait, parmi ses objectifs principaux… leur suppression.
Chose qu’elle a essentiellement mené à bien, mais pas entièrement. Près d’un siècle plus tard, les gauchistes réclament le contraire de ce qu’ils avaient imposé à l’époque : le rétablissement de lignes de chemin de fer que personne n’emprunte mais que tout le monde réclame, et que des politiciens madrés subventionnent par pure démagogie.
Pour vous débarrasser d’un siècle de mythes communistes, lisez cette thèse au titre fort austère mais si révélatrice : La Coordination des transports en France, de 1918 à nos jours. En guise d’introduction rapide, voyez, sur Wikipédia, les articles Histoire des chemins de fer français et Plan Freycinet.
L’un des sales petits secrets révélés par ces documents, c’est la façon systématique dont l’État français, depuis un siècle, entrave, par la loi, le libre développement du transport routier de voyageurs et de marchandises. L’État et ses obligés ont beau jeu, ensuite, de nous dire : voyez, il faut des trains communistes, sinon vous n’allez pas pouvoir vous déplacer.
La dictature écologique vient à point nommé pour prendre le relais.
@ Michelle D-LEROY | 09 mai 2022 à 17:57
@ Lucile | 09 mai 2022 à 12:16
@ Marcel P | 10 mai 2022 à 10:28
Nous avons des analyses assez proches, notamment fondées sur l’intérêt général d’une nation. Tout le problème reste que les décideurs français, au plan économique comme politique, ont procédé par pure idéologie au bradage de pans entiers de notre industrie sur le fondement de la « philosophie mondialisée » vantée par Robert Marchenoir qui ne manque pas une occasion de nous interpeller. En qualifiant systématiquement ceux qui n’ont pas adopté ses points de vue de « communistes »… Alors même qu’il s’agit d’une conception républicaine de la vie commune et de la sauvegarde des intérêts de notre nation, la France.
Aussi je rejoins la conclusion du commentaire de Marcel P | 09 mai 2022 à 15:29 :
« La France a refusé de subventionner des industries desquelles dépendait son indépendance stratégique, économique, militaire. On peut bien passer son temps à pleurer parce qu’on dépend des USA pour tout, y compris notre défense. Parfois, le profit n’est pas la réponse à tout. C’est un paramètre important mais souvent insuffisant.
Et cette problématique se retrouve aussi dans les nouvelles technologies. Pas de numérique souverain lorsqu’on en est incapable d’en maîtriser le développement. »
C’est effectivement le bradage de toutes nos entreprises et services de taille mondiale auquel nous avons assisté depuis trois décennies
De fait, il est loin le temps des patrons français ayant un sentiment national chevillé au corps comme Jean-Luc Lagardère, Marcel Dassault et bien d’autres qui ont fait la France des Trente Glorieuses.
Le patronat français s’est transformé en MEDEF en 1998 pour acter le passage de la vision « industrialiste » de la France à la vision strictement « financiariste » avec les effets que l’on sait, tout au moins pour les esprits non sectaires.
Ce matin sur CNews, on railla la Reine d ‘Angleterre.
Quand on a un Macron II pour chef d’État, on « s’oblige » à plus de réserve !
@ Robert Marchenoir
Vous insistez sur le côté financier, personnellement sans vouloir l’occulter totalement puisque sans argent, sans recettes ou salaires convenables, la motivation serait nulle et la recherche également, mais j’insiste sur le côté humain, l’un ne peut aller sans l’autre. On ne pourra pas laisser de côté des milliers d’individus pendant que d’autres verraient leurs rémunérations sans limites.
Il n’est pas question de communisme dont vous faites apparemment une obsession, il est question d’humaniser les relations. Et pour donner de l’espérance au plus grand nombre, reste le moteur de la motivation avec l’intérêt d’un travail un minimum créatif et un revenu décent.
Quant aux tarifs médicaux, je les trouve évidemment inadaptés. Mais en matière de santé, c’est tout le système qui devrait être remis à niveau et repensé.
En ce moment même des services entiers de médecine ferment ou sont en difficulté dans nos grands hôpitaux par manque de personnel. Un personnel soignant près du burn-out et mal payé pour des tâches épuisantes et ingrates, un manque de lits dont 5 à 6 000 fermetures depuis le début 2021 sur les conseils de ces grands cabinets qui tirent des plans sur le papier sans jamais regarder la réalité et ses complexités, ses problèmes ponctuels et dans ce domaine précisément, vitaux.
La réalité, c’est d’abord et surtout le manque de médecins.
Dans les années 80, les syndicats de médecins ont insisté pour créer le numerus clausus afin de se protéger d’une trop grande concurrence, organisant eux-mêmes la pénurie de ces métiers. Et aujourd’hui ce qui se passe est grave, malgré Doctolib, malgré des consultations en visio-conférences, la saturation des urgences et des spécialistes est à son comble, même dans certains grands services parisiens. Dans ma ville mieux vaut ne pas être malade, les urgences sont proches du blackout et les cliniques saturées, la médecine de ville déficiente depuis des mois. Même mieux payés, il y a des limites à tout. Reste que le fameux numerus clausus a été supprimé depuis la rentrée mais remplacé par un système presque aussi bloquant.
Après, il faut savoir ce que l’on veut, le système américain moins coûteux pour l’Etat ne semble pas non plus être le rêve… toujours le même rapport à doser entre l’humain et l’argent.
Et pour couronner le tout, supprimer des lits, réduire l’offre de soins pour faire des économies alors qu’on laisse entrer bon an mal an 200 000 migrants, cela paraît inversement proportionnel. Rien à voir avec le communisme ou je ne sais quelle idéologie, rien à voir avec des programmes informatiques, c’est mathématique. Que de l’humain avec ses faiblesses et ses maladies.
@ Robert | 10 mai 2022 à 17:43
« Tout le problème reste que les décideurs français, au plan économique comme politique, ont procédé par pure idéologie au bradage de pans entiers de notre industrie sur le fondement de la ‘philosophie mondialisée’ vantée par Robert Marchenoir qui ne manque pas une occasion de nous interpeller. En qualifiant systématiquement ceux qui n’ont pas adopté ses points de vue de ‘communistes’… »
Tout à fait. Vous êtes un communiste dissimulé. Moi, je suis un libéral : c’est le contraire. Notez bien que pour moi, dans cet usage, communiste est synonyme d’étatiste. Je ne vous accuse pas de massacres d’opposants ou de viols d’adolescentes. On peut faire plus et mieux dans cette direction, je vous le concède.
Mais la malfaisance de vos conceptions est déjà considérable. Elles plongent la France dans la pauvreté et l’oppression. C’est déjà bien assez grave. Et elles viennent en droite ligne de la mainmise des communistes sur les institutions du pays à la Libération.
J’ai, pour ma part, amplement expliqué en quoi vos idées étaient communistes, et en quoi c’était nocif. De votre côté, vous vous contentez de turbiner les mêmes slogans ronflants et fatigués qu’on entend depuis des décennies.
« Conception républicaine de la vie commune » : ça veut dire quoi ? vous ne l’expliquez jamais. Entendez-vous, ainsi, vous opposer à la monarchie ? Personne n’en réclame le retour, ce n’est certainement pas mon cas, et ce serait de toute façon impossible.
Le libéralisme est parfaitement compatible avec la république. Je serais curieux que vous nous expliquiez le contraire.
« Sauvegarde des intérêts de notre nation, la France » : j’adore cette précision. Vous avez bien raison de faire rouler la Frônce dans votre palais, telle une gorgée de mouton-rothschild : des fois que les personnes présentes penseraient que notre pays, c’est la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Le problème est qu’à l’instar de Marcel P, vous procédez à une pétition de principe. Le but du débat politique est précisément de déterminer quels sont les intérêts de la nation. Figurez-vous que dans une démocratie, il y a désaccord continu à ce sujet. Le but des institutions est justement d’arbitrer sur ce point, et pour cela, chaque citoyen est censé présenter des arguments basés sur des faits, avant qu’ils ne soient départagés par l’élection.
Taper sur la table en hurlant : « intérêt national ! » ne va pas suffire — sauf, bien sûr, si vous êtes communiste. Je vous renvoie au discours de Vladimir Poutine hier, sur la place Rouge : il se résumait essentiellement à cela.
« Le bradage de toutes nos entreprises et services de taille mondiale auquel nous avons assisté depuis trois décennies » : cette phrase prouve que vous êtes un communiste. Si l’État a pu « brader nos entreprises », c’est qu’il en est propriétaire. Désolé de vous réveiller de votre songe bolchevique : ce n’est pas le cas.
Ce vieux clicheton du « bradage » de nos « fleurons » (vous avez oublié les « fleurons ») suppose : a) que le présidôn de la République de la Frônce possède toutes les entreprises du pays, b) qu’il décide, comme ça, sur un coup de tête, de les vendre bien en dessous de leur valeur à de sales étrangers, c) le tout, bien sûr, pour se mettre la différence dans la poche, car sinon, pourquoi le ferait-il ?
Ah mais non, zut, ça marche pas, s’il les vend pas cher, alors il se mettra très peu de flouze dans la poche. Bon, il faudrait que vous repreniez votre explication de zéro, là ça ne tient pas debout.
Donc moi, ce que je vous propose, c’est de parler de choses concrètes. Vous n’êtes pas candidat au poste de premier ministre, et moi non plus. Brasser de l’air ne nous mènera pas bien loin.
Mon commentaire, que vous prétendez contredire sans y arriver, traitait de points précis de la vie quotidienne : la façon de prendre rendez-vous avec un médecin, le prix de la consultation, la meilleure façon de se déplacer à travers le pays (en voiture, en autocar, en train communiste ou en train libéral…).
Voilà sur quoi il conviendrait que nous discutions. Voilà le genre de choses sur lesquels les arguments devraient être confrontés. J’ai fourni les miens. J’attends les vôtres.
@ Michelle D-LEROY | 10 mai 2022 à 19:28
« Vous insistez sur le côté financier, personnellement sans vouloir l’occulter totalement puisque sans argent, sans recettes ou salaires convenables, la motivation serait nulle et la recherche également, mais j’insiste sur le côté humain, l’un ne peut aller sans l’autre. »
Je n’insiste pas sur le côté financier. Je rappelle les lois de l’économie.
Votre insistance sur le côté humain n’a pas de sens : l’économie est une science humaine. C’est la science qui rend compte du comportement de l’homme face à des ressources limitées. Il est donc futile d’opposer le côté financier et le côté humain, d’affirmer qu’il faut plus d’humain et moins de financier, etc.
C’est précisément cette opposition que je récuse. Les anti-libéraux, même modérés comme vous, expliquent qu’ils sont plus vertueux que les autres parce qu’ils veulent plus d’humain et moins de financier.
Mais c’est faux. Ce sont les premiers à chouiner lorsque, par exemple, en tant que Gilets jaunes, ils se plaignent d’avoir « le frigo vide à partir du 15 du mois ». Ils s’intéressent énormément au côté financier quand ça les arrange.
« Il n’est pas question de communisme dont vous faites apparemment une obsession, il est question d’humaniser les relations. »
Et c’est précisément en éradiquant le communisme qui infecte notre pays qu’on pourra humaniser les relations. Je fais une obsession du communisme parce que la France est un pays communiste. Un pays où l’on vous envoie la police quand vous ne vous inscrivez pas à la Sécurité sociale est un pays communiste. Un pays où la Sécurité sociale fixe les tarifs des médecins est un pays communiste.
Lorsque je téléphone à la Sécurité sociale, je me fais insulter et traiter comme un esclave. Lorsque je téléphone à une grande société privée cotée en Bourse, l’employé fait assaut de politesses et se met en quatre pour me satisfaire.
C’est le libéralisme qui humanise les relations, et c’est le communisme qui les dégrade.
Une fois de plus : il faut arrêter avec les mots ronflants. Vous avez parlé de choses concrètes, j’ai parlé de choses concrètes, restons sur ce terrain : comment avoir une bonne médecine à un prix abordable, avec de bonnes relations humaines ?
Votre problème, c’était de parler à quelqu’un au moment de prendre un rendez-vous avec votre médecin. Je vous ai fourni la solution, elle est libérale.
Il faut libérer les tarifs des médecins, ce qui leur permettra de payer une secrétaire avec laquelle vous pourrez parler.
Il faut libéraliser l’assurance-maladie, ce qui vous permettra de payer infiniment moins cher qu’à la Sécu pour des remboursements bien meilleurs.
Tout cela a été étudié, des centaines de livres ont été écrits sur le sujet, des milliers d’études se sont penchées sur ce qui fonctionne à l’étranger.
« En ce moment même des services entiers de médecine ferment ou sont en difficulté dans nos grands hôpitaux par manque de personnel. »
C’est faux. Vous oubliez un point capital : c’est ce qui se passe dans les hôpitaux publics. Les hôpitaux privés ne sont pas concernés, ou moins. Vous succombez à la propagande communiste en faisant comme si hôpital voulait nécessairement dire : hôpital peuplé de fonctionnaires et dirigé par l’État.
Si l’hôpital public fonctionne si mal, c’est justement parce qu’il est public. La solution ne consiste pas à lui donner plus de « moyens ». Elle consiste à le privatiser. Et là, nous cesserons d’avoir ce genre de discussions idiotes sur le fait de savoir s’il faut fermer des hôpitaux ou en ouvrir. Ce sera le marché qui s’en chargera.
« La réalité, c’est d’abord et surtout le manque de médecins. Dans les années 80, les syndicats de médecins ont insisté pour créer le numerus clausus afin de se protéger d’une trop grande concurrence, organisant eux-mêmes la pénurie de ces métiers. »
Par conséquent, il faut libéraliser la formation des médecins. Au passage, vous négligez une cause très importante du numerus clausus : l’État a largement poussé à la roue, avec cet argument imbécile que si l’on limitait l’augmentation du nombre de médecins, alors ça ferait faire des économies à la Sécurité sociale.
Une fois de plus : la solution, c’est la privatisation. Aucun fonctionnaire ou politicien ne peut prévoir l’offre ou la demande à l’avance. Ça, c’est le communisme. Ça n’a pas marché en URSS, ça ne marche pas en France. Le numerus clausus, c’est communiste. Sa suppression, c’est libéral.
« Après, il faut savoir ce que l’on veut, le système américain moins coûteux pour l’État ne semble pas non plus être le rêve… toujours le même rapport à doser entre l’humain et l’argent. »
Arrêtez avec le système américain. Je vais faire mon petit facho de poche cinq minutes, et vous dire : je vous interdis de parler du système de santé américain. Dès que les anti-libéraux se voient contestés dans leurs croyances, ils nous sortent le système américain. Révélation pour vous : il y a d’autres pays dans le monde à part la France et les États-Unis.
En l’occurrence, le système de santé américain n’est pas un modèle, pour d’innombrables raisons dont j’ai parlé en détail dans ces colonnes. Il y a bien des pays dans le monde qui ont des systèmes de santé plus libéraux que le système français, et qui donnent bien plus satisfaction que chez nous.
Cela étant dit, sur le plan des relations humaines, le système de santé américain est infiniment meilleur que le nôtre. Il n’y a tout simplement pas de comparaison possible. Il y a à cela une raison simple : les médecins sont privés, et ils sont payés la peau du dos. Heureusement qu’ils sont aimables avec le cochon de payant, il ne manquerait plus que ça…
Dissimulé dans l’UE, dont le chef prépondérant est Macron II, Deutschland s’emploie à rebâtir sa puissance dominatrice.
@ Exilé | 10 mai 2022 à 14:05
« S’il a évoqué un « peuple nouveau », c’est donc qu’il existe ou a existé aussi un « peuple ancien » auquel il s’est substitué ou tend à le faire. Donc, M. Macron valide bel et bien le phénomène du Grand Remplacement évoqué depuis quelque temps par des esprits clairvoyants, qui cesse d’être une théorie pour devenir une réalité reconnue en haut lieu. »
Je vais déplorer ici une méthode. Son auteur n’est pas mon sujet.
L’auteur croit-il sincèrement que Macron, lorsqu’il emploie cette expression de « peuple nouveau », a en tête ce qu’il lui prête ?
« Peuple nouveau » peut renvoyer à des contenus variés, parmi lesquels l’auditeur doit choisir. N’importe quelle personne de bonne volonté sait que le choix incriminé n’est pas dans la liste des possibles.
L’auteur instrumentalise ce discours pour servir ses fins contre la logique la plus évidente. Il le fait probablement en pleine conscience, je lui accorde le bénéfice du doute. Peut-être veut-il simplement badiner. Ce peut être aussi une malhonnêteté intellectuelle, qui consiste en pleine conscience à attribuer à une personne une pensée qu’il ne peut pas avoir eue compte tenu de son histoire. Avouez que cela y ressemble. Je ne sais pas, on s’interroge sur le but recherché.
En toute hypothèse je le lui dis : Macron ne valide pas par cette expression la théorie du Grand Remplacement.
Si l’auteur souhaite entendre 1 minute et 46 secondes de réflexion intelligente sur l’usage répété de cet adjectif dans le discours de Macron, je lui suggère d’écouter cet édito de Ghislaine Ottenheimer pour Challenges. En 1 minute et 46 secondes elle fait le tour de la question.
https://www.challenges.fr/videos/discours-dinvestiture-ce-quil-faut-comprendre-de-lexpression-peuple-nouveau-demmanuel-macron-ledito-de-ghislaine-ottenheimer_q3ksrrk
Ceci dit j’adhère personnellement à la théorie du Grand Remplacement et ce faisant le prix à payer est de se retrouver parfois en étrange compagnie.
@ Pierre Durand | 11 mai 2022 à 09:06
Au sujet du nouveau en général et du « peuple nouveau » en particulier.
Le lien que vous donnez de G. Ottenheimer est amusant.
Il conforte l’impression que j’avais :
Le Président n’ayant pas grand-chose à dire, ou ne voulant pas le dire, sur le fond, essaie d’envelopper son vide par un nouveau packaging comme on dit en marketing (vous remarquerez que j’emploie des mots nouveaux dans la langue française).
La nouveauté n’est pas nouvelle. C’est un grand classique des hommes politiques que d’expliquer qu’ils ont changé et qu’ils sont devenus nouveaux.
Erreur sémantique, on ne fait pas du neuf avec du vieux, il reste toujours les traces de l’ancien. Cela se voit et est toujours péjoratif, ils ne sont alors que du matériel reconditionné.
Un Président reconditionné sera-t-il meilleur que le vraiment neuf, qui n’a pas été brillant face aux Gilets jaunes ou à la pandémie, fluctuat souvent et sur le point de mergitur parfois.
Il vaut mieux assumer l’ancien, la patine qui va avec qui est l’expérience, dont certains pensent qu’elle est utile parfois.
Pour le peuple nouveau, expression que vous avez l’air de défendre, elle traduit effectivement le désir profond de Macron.
Un peuple ne saurait être nouveau, il est porteur de la continuité historique qui est la sienne.
Parler de peuple nouveau c’est nier son passé et vouloir faire du présent une discontinuité historique.
C’est effectivement ce que cherche Macron, en essayant de promouvoir implicitement dans chacune de ses interventions et actions la fusion du peuple français historique en un peuple européen qu’il élargit chaque fois de plus en plus.
Cette vision fédéraliste de l’Europe l’empêche de prendre la mesure de l’invasion musulmane, à moins qu’il ne considère que cette invasion ne soit un élément catalyseur facilitant la dissolution du peuple français en un peuple vraiment nouveau puisque constitué d’éléments européens et extra-européens.
@ Robert Marchenoir | 11 mai 2022 à 08:00 (@ Michelle D-LEROY | 10 mai 2022 à 19:28)
« Arrêtez avec le système américain. Je vais faire mon petit facho de poche cinq minutes, et vous dire : je vous interdis de parler du système de santé américain. Dès que les anti-libéraux se voient contestés dans leurs croyances, ils nous sortent le système américain. Révélation pour vous : il y a d’autres pays dans le monde à part la France et les États-Unis. En l’occurrence, le système de santé américain n’est pas un modèle, pour d’innombrables raisons dont j’ai parlé en détail dans ces colonnes. Il y a bien des pays dans le monde qui ont des systèmes de santé plus libéraux que le système français, et qui donnent bien plus satisfaction que chez nous. Cela étant dit, sur le plan des relations humaines, le système de santé américain est infiniment meilleur que le nôtre. Il n’y a tout simplement pas de comparaison possible. Il y a à cela une raison simple : les médecins sont privés, et ils sont payés la peau du dos. Heureusement qu’ils sont aimables avec le cochon de payant, il ne manquerait plus que ça… » (RM)
On peut dire que vous terminez votre démonstration de la façon la plus grotesque qui soit… Puisque vous voyez des communistes partout, il serait bon et même recommandé pour le plaisir des lecteurs de vos œuvres, que vous alliez un peu plus loin, et plutôt que d’interdire à votre contradicteur « de parler du système américain », lui interdire purement et simplement de vous contredire.
Cette interdiction, bon enfant, permettrait il me semble une avancée notable et appréciable, sur une base de ce qui s’appellerait « l’échange équilibré de point de vue ».
Et c’est ainsi que moi qui me tamponne mollement le coquillard des échanges équilibrés, je crois déceler chez vous une quantité de mauvaise foi qui fait plaisir à lire.
Je manque malheureusement de temps pour développer comme il conviendrait cette réflexion, qui je ne vous le cache pas est d’une excellente facture…
Je m’en tiendrai donc à ceci : lorsqu’une personne expose son avis, il peut être, quelquefois, rarement, mais possible, intéressant d’en prendre pleinement connaissance.
Dès lors, je crois pouvoir dire que le système est toujours mis à profit contre l’humain, que cela vous défrise est une extraordinaire surprise, puisque vous nous dites souvent que votre QI de blanc supérieur met en œuvre merveilleusement bien « votre système de comprenure ».
Donc, Marchenoir, j’aimerais vous proposer une vision drôle et originale de votre pays de Cocagne, qui est la suivante, certes vous pourrez la trouver scandaleusement communiste, outrageusement raciste, honteusement stupide, mais, à cela je ne vois pas d’inconvénients, la voici donc :
– Le pays de Cocagne de Marchenoir est un pays de repris de justice, de traîne-savates venant d’Europe et d’ailleurs, ce pays de Cocagne est une contrée où la lie de l’humanité s’est installée pour construire grâce aux pères fondateurs, aux puritains hideux, aux bandits de grand chemin, aux incultes et autres visionnaires abscons, un « système à chi*r ».
Qu’en pensez-vous ? Pas mal, non ? Pour une communiste… Dites-moi, je vous en prie, que je suis tombée à pieds joints dans votre piège… Il est vrai que, comme vous l’avez rapidement découvert, je suis une « grosse pouffiasse » ! Bien le bonjour chez vous !
@ Robert Marchenoir | 10 mai 2022 à 22:55
Je n’ai guère pour habitude d’obéir à de quelconques injonctions de répondre, surtout venant d’un quidam comme vous qui sans doute vous prenez pour le centre du monde.
Fort de vos seules certitudes, vous croyez « avoir démontré » et donc considérez que les autres commentateurs doivent se plier à vos affirmations qui ne sont qu’enfilage de perles aussi grosses que nombreuses.
Par ailleurs, contrairement à vous, en tant que commentateur des billets de monsieur Bilger, je me force à rester dans l’esprit du billet du jour et, contrairement à vos réactions épidermiques systématiques, évite le plus généralement d’interpeller les autres commentateurs. Qui plus est, j’essaie de rédiger dans un nombre restreint de lignes pour ne pas occuper plus que de raison l’espace de liberté offert par monsieur Bilger, alors que vous-même tartinez à loisir… Sans doute n’avez-vous que cela à faire dans votre vie.
En conclusion, si j’apprécie le débat, je ne me résoudrai jamais à perdre mon temps avec vous. Pour paraphraser un ancien commentateur : prière de me laisser tranquille !
@ Pierre Durand | 11 mai 2022 à 09:06
Ne forcez pas votre talent, cantonnez-vous à la littérature, vous y êtes excellent, c’est un plaisir de vous lire.
Nous proposer aujourd’hui un édito de Ghislaine Ottenheimer, qui aura sucé la roue de toute la Ve République (terme cycliste) nous amuse, c’est à se taper sur les cuisses.
Comme depuis 25 ans, elle ne dit rien qui puisse contrarier sa carrière, toujours mi-chèvre mi-chou, elle aura traversé le siècle mais aura disparu des médias.
Jolie sexagénaire, je suppose qu’elle vous a séduit.
Et puis, franchement, Challenges, l’hebdo des papys de gauche qui penchent à droite et inversement ; quand on a le c*l bordé de nouilles on lit Challenges.
@ Ninive | 09 mai 2022 à 14:19
« Il serait nécessaire qu’un psy intervienne sur ce blog quand on voit, sans le lire, le commentaire du 08 mai 2022 à 23:42. »
C’est un plaisir infini de relire les pages de commentaires même lorsqu’elles datent un peu, on y retrouve des perles -dans le meilleur sens du mot – auxquelles on n’avait pas eu le temps de prêter l’attention méritée.
S’il s’était agi de l’insolence d’un jeune homme envers un talentueux ancien je ne m’y serais pas arrêté davantage mais ce commentaire tout sauf creux a ouvert chez moi un abyme de réflexion.
J’ai été ému par la sympathie, la compassion (une grecque et une latine pour ne pas faire de jalouse), le désir d’assistance à personne en danger, dont on déplore le manque chez trop de nos concitoyens.
Je ne l’avais pas attendu pour lire avec intérêt le commentaire, détaillé en effet, signé Robert Marchenoir.
Robert Marchenoir aurait-il dû faire plus court ?
Je profite de l’occasion pour dire combien la prose agile des commentaires signés Robert Marchenoir me régale. Je retiens particulièrement dans les exemples récents celui où est décrit en termes achevés ce que le communisme voulait être et ce qu’il était en réalité.
Vous aurez remarqué que ces commentaires suscitent un nombre très important de réactions. Ils sont écrits pour cela. Le commentateur se fait une obligation de répondre à chacun. C’est un véritable sacerdoce, et une marque de respect qui sera récompensée le moment venu.
Si l’on était entre nous et si je ne craignais pas de fournir du bois pour les flèches de personnes mal intentionnées, je lui dirais que parfois il s’amuse à faire du Robert Marchenoir. Mais moi, ça m’amuse aussi.
Je rassure Ninive, « faire long » dans ce cas n’est pas un trouble psychique.
Faire court est facile quand les idées sont courtes.
@ Exilé
« S’il a évoqué un « peuple nouveau », c’est donc qu’il existe ou a existé aussi un « peuple ancien » auquel il s’est substitué ou tend à le faire. Donc, M. Macron valide bel et bien le phénomène du Grand Remplacement évoqué depuis quelque temps par des esprits clairvoyants, qui cesse d’être une théorie pour devenir une réalité reconnue en haut lieu. »
Je suis à peu près certain que vous voulez lire là-dedans essentiellement ce que vous voulez y lire.
« Ce peuple nouveau, différent d’il y a cinq ans, a confié à un président nouveau un mandat nouveau. » — Jupiter
Il s’agit essentiellement de projeter dans l’espace médiatique l’idée qu’il incarne (ou veut incarner) une facette du peuple français qui est nouvelle. En gros, il s’agit de discréditer et déligitimer les tentations vers le RN et LFI – implicitement qualifiées de vieilles lunes – afin de mettre en avant un centre pro-européen et « libéral » (comparativement à l’étatisme pathologique français qui n’épargne pas non plus le macronisme) comme légitime et dominant. « Nouveau », quoi…
En toute franchise, il n’y a là pas grand-chose de nouveau: « progrès scientifique » et « Lumières », cela fait un petit bout de temps qu’on l’entend. Cela me convient certes… mais c’est quand même une non-nouveauté.
M’enfin, quand on a 230 ans de coups d’État derrière nous, je ne vois pas complètement d’un mauvais œil qu’on fasse passer cette non-nouveauté pour une nouveauté, comparativement à la tentation française bien old-school de s’asseoir sur la Constitution avec, par exemple, l’article 11.
Mais non: cette tirade macronienne n’a rien à voir avec le « Grand Remplacement »…
N.B.: 1. Les changements démographiques ne font pas l’objet d’une négation systématique de la part des gens au pouvoir. 2. La gauche pro-immigration n’est pas au pouvoir. 3. Qu’il y ait des critiques légitimes à faire sur l’idéologie anti-anti-immigration, c’est l’évidence même. 4. Affirmer que le Grand Remplacement résulte d’un complot qui va au-delà de la complaisance face à l’immigration pour relever de la complicité active avec les passeurs, c’est justement le point qui fait que certains parlent de compl… aïe… le mot tabou… Bref: il n’est pas interdit de faire un minimum la part des choses si le but n’est pas l’hystérisation perpétuelle. Si le but est l’hystérisation perpétuelle, alors, oui, ne vous gênez pas. Sachez toutefois que certains n’apprécient pas trop.
@ Pierre Durand | 11 mai 2022 à 11:52
Très joli.
(En fait, je suis loin de répondre à tout le monde. La grossière provocation qui a retenu votre attention en est un exemple…)
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@ Robert | 11 mai 2022 à 11:41
Votre réaction est très intéressante. S’agissant de votre cas, je pensais, dans ma grande naïveté, que vous étiez un Français moyen régurgitant sans malice la propagande étatique qu’il a absorbée bien malgré lui depuis sa naissance. D’où mon indulgence à votre égard.
L’insolence de votre réponse et sa mauvaise foi caractérisée montrent que le qualificatif de communiste n’est, vous concernant, nullement une exagération.
Vous commencez par me prendre à partie dans un commentaire que vous adressez ostensiblement à des tiers et non à moi (10 mai à 17 h 43), puis, lorsque je vous réponds, vous montez sur vos ergots d’adjudant de caserne assurant « [qu’il] n’a guère pour habitude d’obéir à de quelconques injonctions de répondre ».
Vous prétendez « apprécier le débat », mais bien sûr, « [vous] ne [vous] résoudrez jamais à perdre votre temps avec [moi] » — ce que vous venez pourtant de faire à l’instant, le 11 mai à 11 h 41, et auparavant, le 10 mai à 17 h 43.
Vous m’assurez que « [je] crois avoir démontré » un certain nombre de points, « fort de [mes] seules certitudes » — et en effet, j’ai démontré mes propos en vertu, non de certitudes péremptoires comme vous le faites, mais sur la base de faits précis, en l’absence volontaire et explicite de réfutation de votre part.
Vous prétendez que « contrairement à [moi], en tant que commentateur des billets de monsieur Bilger, [vous vous forcez] à rester dans l’esprit du billet du jour et, contrairement à [mes] réactions épidermiques systématiques, [évitez] le plus généralement d’interpeller les autres commentateurs ». Sauf lors de vos commentaires du 11 mai à 11 h 41, et du 10 mai à 17 h 43, préalables aux miens.
Vous me reprochez de « sans doute [me prendre] pour le centre du monde », mais quelqu’un qui, comme vous, se sent en droit d’interpeller autrui tout en lui interdisant de répondre, quelqu’un qui prétend réfuter autrui sans admettre d’être contredit à son tour, quelqu’un qui se montre en exemple et prétend que tout le monde devrait faire comme lui, cette personne me paraît assez bien correspondre à la définition de quelqu’un qui « se prend pour le centre du monde ».
Au demeurant, mes différentes interventions, sur ce fil, apportent toutes une réponse à l’interrogation de Philippe Bilger : comment satisfaire aux revendications de « la France en peine » ? Évidemment, elles ont le tort d’apporter la mauvaise réponse au regard de la pensée unique rouge-brune dont vous êtes, ici, l’un des représentants : c’est en appliquant les solutions libérales que l’on rendra les Français plus prospères, plus maîtres de leur sort, plus libres de choisir l’avenir qu’ils souhaitent pour eux et leurs enfants.
Votre inconséquence est telle que vous ne vous rendez même pas compte que vous me donnez raison, par votre comportement même.
Vous posez ici au brave gars raisonnable, modéré, avec des revendications légitimes. En réalité, dès que vous êtes confronté à l’inanité de vos thèses, vous montrez votre vraie nature de petit dictateur de poche, aussi arrogant qu’intolérant.
Vous êtes la preuve vivante de ce que j’avance, à savoir que la France est vérolée par un virus communiste qui a intimement pénétré les cerveaux. Ces gens-là sont prêts à discuter de tout, à condition que l’on soit d’accord avec eux sur l’essentiel : les valeurs communistes, l’être-de-gauche. Dès qu’il comprennent que cela ne va pas être aussi facile, qu’ils ont une véritable contradiction devant eux, alors ils montrent les dents. Combien de fois n’ai-je pas assisté à cette comédie…
@ Robert Marchenoir | 11 mai 2022 à 22:52 (@ Robert | 11 mai 2022 à 11:41)
« Vous êtes la preuve vivante de ce que j’avance, à savoir que la France est vérolée par un virus communiste qui a intimement pénétré les cerveaux. Ces gens-là sont prêts à discuter de tout, à condition que l’on soit d’accord avec eux sur l’essentiel : les valeurs communistes, l’être-de-gauche. Dès qu’il comprennent que cela ne va pas être aussi facile, qu’ils ont une véritable contradiction devant eux, alors ils montrent les dents. Combien de fois n’ai-je pas assisté à cette comédie… »
Bonté divine !
La France est vérolée… Ni plus ni moins ???
Bon, mettons d’une part : que Marchenoir dans sa grande bonté soit le Messie, mettons que Marchenoir soit français, mettons que comme d’habitude nul n’est prophète en son pays, mettons que Marchenoir ait un boulon dévissé, mettons ceci, mettons cela, eh ben, me*de alors !!!
Mettons d’autre part : que je sois aussi française que Marchenoir, mettons que je comprenne absolument tout à la chose publique, mettons que je nourrisse pour tous les politiques un mépris sans fond, mettons que j’ai une case en moins, mettons ceci, mettons cela, eh ben, me*de alors !!!
Il convient sur la base de ces hypothèses parfaitement crédibles, de faire son profit des arguments du débatteur susnommé Marchenoir…
Et comment s’il vous plaît ? Mais c’est très simple, je m’en vais porter de l’eau au moulin de notre illustre et si affectionné Marchenoir. Il le faut, sans quoi rien de bon ne viendra de tous ses efforts, et ça, ça fait mal au cœur…
Revenons donc à nos moutons de Panurge, la France est vérolée, est-ce que ce n’est pas vrai ?
De mon point de vue qui est d’une grande finesse, je dirai que non, pas du tout, et loin de là, nous pourrions tout au plus dire qu’elle a, aux détours d’un siècle rempli d’ordures et d’horreurs, fait une roséole (si ce mot existe et qu’il a un sens, j’espère qu’il entre dans le champ lexical du jardinier…).
Cette petite poussée fleurie donne une fièvre carabinée, pas mortelle, même si la contagion est féroce…
Voilà qui est rassurant, c’est normal, j’ai un don pour réconforter les autres, et puis je suis d’un naturel optimiste, de cet optimisme qui conduit aux camps d’extermination…
Ce réconfort que je vous apporte ne doit pas vous faire perdre de vue que le virus dont s’inquiète Marchenoir est le pire qui soit, en effet, il s’agit du « virus communiste », moi, je n’aime pas le communisme, et je sais pourquoi…
Il existe des trucs comme ça que je n’aime pas, comme par exemple la religion, la gloutonnerie, la sottise, l’indélicatesse, enfin, toutes ces choses graves…
Non, je n’aime pas le communisme, il faut dire que je n’ai jamais de ma vie parlé à un communiste, je n’en connais pas, et à mon humble avis, il est aussi peu envisageable que je rencontre un communiste qu’un expert en optimisation fiscale…
Ceci étant posé, il me faut vous éclairer sur les bienfaits des alertes sans nombre que s’échine Marchenoir à déposer ici.
Mais oui, des bienfaits existent, il faut toujours considérer les bienfaits venant des autres surtout si les autres n’ont pas l’intention d’être bienfaisants.
Quels bienfaits, me direz-vous ? à quoi je répondrai, ceux que procurent les lectures de certains écrits, dont l’outrance et la bêtise sont aussi délicieuses et drôles que de se bourrer la gue*le à des funérailles.
Enfin, et pour ne pas encombrer inutilement ce lieu bien agréable, il ne sera pas inutile d’évoquer le pays de Cocagne, qui certainement ne souffre pas de ce haut mal qu’est la « vérole communiste », non, dans le nouveau monde c’est l’autre puante vérole… Inter malis minima !
Nota bene : vous aurez noté que le terme Marchenoir a été écrit de nombreuses fois, j’ai pensé que cela lui donnerait bien du plaisir…
@ Marcel P | 10 mai 2022 à 10:28
Toujours à propos des aides de l’État auprès des entreprises en déroute :
Tout de même, ne trouvez-vous pas loufoque un gouvernement qui prélève un impôt sur les entreprises si salé qu’il met en jeu leur compétitivité, puis qui, voyant ces entreprises vaciller sous le matraquage qu’il leur inflige, leur attribue des enveloppes pour tenter de les remettre debout ? (Même raisonnement avec les carburants. L’État les impose fortement, mais distribue ensuite des bons d’achats à ceux qui ne peuvent pas s’en payer.)
Au total, même sans compter que l’État emprunte ce qu’il donne (ce qui entre parenthèses accroît notre dépendance), l’opération est loin d’être gratuite, parce qu’il faut entretenir des bureaucrates et des bureaux pour organiser cette redistribution. Mais surtout, le système est faussé par ces pratiques, il est vicieux. Ces tours de passe-passe donnent des évaluations truquées, privilégient les moins rentables et alourdissent le fardeau des plus performants. Pis encore, ce qui était exception devient règle, et en peu de temps tout le monde considère non seulement comme normal mais aussi comme souhaitable un fonctionnement aussi délirant, au point de le réclamer à la moindre occasion. On le justifie au nom de la moralité, et on part du principe qu’on ne peut pas faire autrement. On doit pourtant se demander si le remède n’aggrave pas le mal.
Comment font certains petits pays européens pour héberger des industries florissantes capables de produire et de vendre sans recevoir de subventions ; comment font-ils pour avoir une balance commerciale favorable ; et pour élever le niveau de vie de la population, le tout sans s’endetter ni bénéficier de l’exploitation de puits de pétrole ou de mines de diamants ? Qu’est-ce qui nous empêche d’en faire autant ?
@ duvent | 12 mai 2022 à 10:38
Excellente adresse !
Quand on sait que je suis anti-marxiste viscéral (non quant à l’analyse que Marx fait de la situation de son époque, mais dans les conclusions qu’il en tire et que l’on a vu mettre en œuvre avec le succès que l’on sait dans le système léniniste puis stalinien, notamment en Union soviétique et ses satellites ou affidés), il est assez amusant d’apprendre par quelqu’un qui ne me connaît ni d’Eve ni d’Adam que mon cerveau serait vérolé par le « virus communiste »…
@ Savonarole | 11 mai 2022 à 11:46 (@ Pierre Durand)
« Ne forcez pas votre talent, cantonnez-vous à la littérature… Nous proposer aujourd’hui un édito de Ghislaine Ottenheimer, qui aura sucé la roue de toute la Ve République (terme cycliste) nous amuse, c’est à se taper sur les cuisses. Comme depuis 25 ans, elle ne dit rien qui puisse contrarier sa carrière, toujours mi-chèvre mi-chou, elle aura traversé le siècle mais aura disparu des médias.
Jolie sexagénaire, je suppose qu’elle vous a séduit.
Et puis, franchement, Challenges, l’hebdo des papys de gauche qui penchent à droite et inversement ; quand on a le c*l bordé de nouilles on lit Challenges. »
:-))
Je suis heureux que ma prose ait pu à l’occasion vous apporter quelque plaisir, et je vous remercie de vos propos aimables. Je regrette que vous n’ayez pas pour la journaliste dont j’ai dû citer le nom la même indulgence que vous avez pour moi car elle la mérite davantage.
Maintenant je vais suivre votre conseil, et la dernière phrase de votre message m’en donne l’occasion.
J’ai été particulièrement intéressé par l’expression que vous avez choisie pour signifier que le lectorat de la revue Challenges est composé de personnes âgées aisées ou fortunées. Cette expression que je désignerai par les initiales cbn m’a frappé (et même assez violemment). J’avais l’impression de l’avoir déjà lue sur ce blog, or la probabilité de l’y trouver une fois est quasiment nulle, alors deux fois, vous pensez.
J’ai donc mené une recherche et j’ai retrouvé 4 messages de ce blog qui comportaient cette expression. Probabilité proche de 00. Je ne vais par prolonger le suspense : il y eut un seul utilisateur de cette expression, 4 fois vous. Celle que je commente et 3 autres fois :
Savonarole | 03 novembre 2021 à 12:45
« une gauche friquée qui plus elle a le c*l bordé de nouilles, plus elle se réclame de gauche. »
Savonarole | 30 décembre 2018 à 20:34
« une gauche embourgeoisée, le c*l bordé de nouilles… »
Savonarole | 11 décembre 2019 à 21:46
Le voilà, le c*l bordé de nouilles, les doigts de pieds en éventail…
J’ai eu dans ma vie très peu d’occasions de l’employer car j’y mets des conditions très restrictives. Dans ma jeunesse, entre potaches. En famille dans une intimité stricte et hors de la présence des enfants. À chaque fois pour signifier très familièrement que la personne avait une chance insolente.
La fréquence m’a donc étonné, mais aussi le sens que vous lui donnez, à savoir la richesse. Je ne l’ai jamais employée pour désigner des gens fortunés, mais effectivement la première partie de l’expression peut évoquer « l’aisance » et la seconde partie « le gratin », et il est vrai que la fortune financière peut être regardée comme le fruit d’un hasard heureux.
Les premiers emplois de cette expression apparaissent vers 1950. À l’origine il y a l’expression plus ancienne « avoir ou ne pas avoir de c*l » pour dire vulgairement « avoir ou ne pas avoir de chance ». On conçoit facilement que les occasions de l’employer puissent être rares. On a donc inventé ce qu’on appelle un « euphémisme » et on a dit « bol » ou « pot » à la place. « Manquer de pot », « en avoir ras le bol » sont des euphémismes.
À titre d’illustration de ce qu’est un euphémisme, je vais rappeler trois exemples où le locuteur souhaite éviter de blasphémer en prononçant le nom de la divinité : au lieu de dire « pardieu ! » qui est un juron et un blasphème on pouvait dire « parbleu ! » De même on disait jarnibleu et même jarnicoton pour ne pas dire la monstruosité « je renie… », palsambleu au lieu de « par le sang de… ».
Que viennent faire les pâtes alimentaires dans cette galère ? Il n’y a aucune certitude (de même qu’on ne sait pas trop expliquer ce rapport établi entre la chance et la partie du corps humain). il pourrait s’agir d’un gag de comique qui a fait florès. Mais cette affaire de nouilles me paraît secondaire. En tout cas ce doit être sacrément inconfortable et je conseille de rester debout en attendant la guigne.
@ duvent | 12 mai 2022 à 10:38
« Quels bienfaits, me direz-vous ? à quoi je répondrai, ceux que procurent les lectures de certains écrits, dont l’outrance et la bêtise sont aussi délicieuses et drôles que de se bourrer la gue*le à des funérailles. »
On voit par là que vous plagiez effrontément les écrits apocryphes de la Comtesse de Ségur à moins que ce ne soient ceux de Badebec, illustre mère de Pantagruel, dont les funérailles mirent Gargantua dans un grand embarras, tiraillé qu’il était entre la douleur du deuil et la joie de la paternité.
@ Robert | 12 mai 2022 à 17:41
C’est peine perdue que de tenter d’opposer un raisonnement sain à quelqu’un qui a des obsessions, des idées fixes, bref un cerveau gravement embrumé, drapé dans de faux savoirs fait surtout de préjugés, voire bouché jusqu’aux écoutilles !
@ Pierre Durand | 12 mai 2022 à 18:27
Vous avez raison et j’accepte vos remontrances très diplomatiques et feutrées.
C’est un art qui disparaît.
@ Pierre Durand | 12 mai 2022 à 18:27
Si vous connaissiez Savonarole comme seuls quelques habitués de ce blog peuvent s’en honorer, vous sauriez qu’un compliment de sa part cache toujours un petit croc-en-jambe.
C’est toujours joliment dit mais au final on ne sait jamais si c’est du lard ou du cochon. 😊
@ Lucile | 12 mai 2022 à 15:01
« Comment font certains petits pays européens pour héberger des industries florissantes capables de produire et de vendre sans recevoir de subventions ? »
Eh bien ! ils ne sont pas communistes, tout simplement. Un fait parmi des millions saisi au vol sur BFM Business il y a quelques jours : les hôpitaux communistes français possèdent 35 % de personnel administratif ; la moyenne européenne est de 24 % (cité de mémoire : vérifiez, mais c’est l’ordre de grandeur qui importe).
Donc, toutes choses égales par ailleurs, il suffirait de réduire la masse salariale des hôpitaux d’État de 11 points (et non de l’augmenter !) pour immédiatement améliorer leur fonctionnement, puisque tout le monde s’accorde à dire que l’une des causes de l’incurie hospitalière française est le poids excessif du personnel non médical, qui empêche les autres de travailler.
Exemple concret donné par l’intervenant ayant cité ce chiffre : en France, un fonctionnaire de l’Agence régionale de santé se déplace périodiquement dans les hôpitaux de son ressort pour contrôler le nombre de compresses dans les stocks (par exemple). Donc non seulement il faut payer un fonctionnaire supplémentaire, mais en plus le travail est mal fait, parce que dès que le gars a le dos tourné, il ne contrôle plus rien.
Dans un hôpital normal, c’est à dire non communiste, privé, piloté selon les nobles règles du profit, de la concurrence et du marché, on n’embauche personne pour vérifier que personne ne vole les compresses pour les revendre au marché noir : comme dans n’importe quelle entreprise, le chef du service de pédiatrie (par exemple) est responsable de son budget et de son exécution. C’est donc lui qui s’assure en permanence qu’il y a assez de compresses et pas trop, que personne ne pique dans les stocks, etc.
Remarquez que les Britanniques, eux aussi, dénoncent l’influence excessive du personnel administratif dans le fonctionnement désastreux de leurs hôpitaux, qui, eux, sont 100 % communistes, contrairement aux nôtres, et par conséquent fonctionnent encore moins bien.
Les journaux anglais sont remplis de nouvelles du genre : Madame Machin s’est plainte dix fois de maux de tête insupportables, son médecin (fonctionnaire de fait) l’a renvoyée dix fois chez elle en lui disant que c’était psychosomatique, elle vient de mourir, c’était une tumeur au cerveau.
Ou bien : Monsieur Machin, 90 ans, a fait une mauvaise chute dans la rue, il s’est cassé quelque chose, il a attendu 12 heures par terre que l’ambulance arrive.
Ça n’empêche pas la majorité des Britanniques (y compris leur Premier ministre soi-disant conservateur) de parler sans cesse de « our beloved NHS » (notre bien-aimé Système national de santé), lui vouant un culte encore plus enragé et irrationnel que celui que les Français vouent à leur sainte Sécu.
Malgré tout, de plus en plus de voix s’élèvent, là-bas, pour dénoncer les méfaits du communisme dans la santé : Les 49 heures qui m’ont ôté mes dernières illusions sur le NHS (le beau-frère de l’auteur a passé deux jours sur un brancard à l’hôpital sans soins, dans des douleurs abominables dues à une affection à la colonne vertébrale, avant d’être renvoyé chez lui… sans avoir été ni examiné ni soigné) ; Ce comté où il est devenu impossible d’obtenir un rendez-vous chez le dentiste ; C’est un scandale que rien n’ait été fait pour obliger le NHS à se mettre au service de ses patients, plutôt qu’à celui de ses employés ; et finalement, Le NHS a échoué à remplir ses missions les plus élémentaires, il est temps de le réformer de fond en comble.
« La gauche et les élites culturelles britanniques veulent nous faire croire que le NHS est notre nouvelle religion nationale séculière. L’Occident compte de multiples systèmes de santé bien plus performants, qui ne sont pas financés comme le nôtre [c’est à dire où les patients payent de leur poche leur assurance-maladie privée, au lieu de financer leurs médecins par l’impôt comme en Grande-Bretagne]. Pourtant, nos dirigeants s’obstinent à cultiver l’idée que le monde entier nous envie notre système. »
Je ne vois pas l’équivalent se produire en France, probablement parce que le système ne fonctionne pas encore assez mal pour que les gens se révoltent, et se réveillent de leur mauvais rêve soviétique.
Encore une fois : les abrutis malfaisants qui ont créé la Sécurité sociale (et qui étaient d’authentiques communistes encartés) ont donné le nom d’URSSAF à son bras armé d’extorsion fiscale. Ce n’était évidemment pas un hasard, mais un message.
L’URSS est morte, du moins officiellement. L’URSSAF demeure, et ne fait pas mystère de ses objectifs : « ce modèle de solidarité traduit un véritable choix de société », lit-on sur son site. En effet. C’est bien le problème. « Chaque année, l’URSSAF collecte et répartit 500 milliards d’euros, soit 22 % des richesses produites annuellement en France ». Et ils s’en vantent. Ils font ça sous notre nez.
@ Achille | 12 mai 2022 à 22:02
Toute personne dotée d’un minimum d’objectivité sait reconnaître un homme de conviction et d’esprit possédant en outre l’art de faire passer habilement ses messages avec humour et à-propos, sans en faire des tonnes…
Ce qui est la marque de fabrique de Savonarole, que je n’irai pas jusqu’à me vanter de bien connaître en dépit de ma fréquentation assidue de ce blog remontant à plus de quatorze ans.
Sans pour autant faire l’impasse sur son côté grand Seigneur, capable de reconnaître simplement ses erreurs quand il estime être allé trop loin dans l’ironie blessante, honnéteté que d’aucuns jugeront artificielle ou surannée mais que pour ma part j’apprécie à sa juste valeur venant d’une personne entière, sincère et à l’esprit à la fois caustique et indépendant.
@ Robert Marchenoir (@ Lucile)
« Encore une fois : les abrutis malfaisants qui ont créé la Sécurité sociale (et qui étaient d’authentiques communistes encartés) ont donné le nom d’URSSAF à son bras armé d’extorsion fiscale. Ce n’était évidemment pas un hasard, mais un message. »
Nous sommes URSAFF, CAMCRAS et CARBALAS
Qui que tu sois, quoi que tu fasses
Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes
Pas possible que t’en réchappes
Nous sommes les frères qui rappent tout
P**a*n, ils étaient quand même doués, les Inconnus.
@ Savonarole | 12 mai 2022 à 20:41
Ne changez surtout rien. Quand une expression s’impose on peut braver les pisse-vinaigre. 🙂
Avis d’obsèques dans mon journal local…
En France profonde.
Les prénoms des défunts : Berthe, Serge, Jacques, Catherine, Jeannette, Marinette, Jeanine, Georgette, Suzanne…
Caricatural… mais vrai.
La France du bas, des humbles, des sans gloire…
La France oubliée…
La France rance diraient les bobos.
La France que j’aime…