Emmanuel Macron : consensuel mais tacticien !

Le 2 mars, le président de la République est intervenu durant une quinzaine de minutes. J’ai analysé à chaud sur Sud Radio son discours comme étant remarquable et consensuel dans sa première partie mais roué, habile et discutable dans la seconde.

Tout en n’annonçant pas explicitement sa candidature – ce sera fait le 4 mars, en ligne le 3, par une lettre aux Français publiée dans la presse quotidienne régionale -, Emmanuel Macron a largement développé les axes de son argumentation de campagne à venir.

Consensuel évidemment, d’abord, dans la dénonciation de la culpabilité exclusive de Poutine pour l’invasion de l’Ukraine et les terrifiants désastres en résultant, morts, blessés, civils atteints, destructions. Pour l’hommage rendu au peuple ukrainien et à son président, incroyable de résistance et de lucidité, pour la volonté de la France de participer à l’accueil des réfugiés, et, de concert, pour favoriser la fermeté européenne.

Rien qui puisse, sur ce plan, altérer l’union nationale qui, naturelle ou contrainte pour quelques autres, s’est créée autour de l’action du président, qui malgré une naïveté initiale s’est mis à la hauteur de ces événements bouleversants dans tous les sens.

On me permettra, avant d’aborder la part plus politicienne de l’allocution du président, de formuler un double regret.

Fallait-il attendre la démonstration accablante des mensonges de Poutine sur l’invasion de l’Ukraine pour se persuader que, bien avant déjà, cette personnalité menait un jeu diplomatique singulier ? Épris du seul rapport de force et méprisant la faiblesse des Occidentaux qui croyaient l’amadouer en le courtisant ; alors qu’il aurait seulement respecté qui lui aurait tenu la dragée haute. Aussi, si le président Macron a raison quand il souligne l’obligation de poursuivre le dialogue avec Poutine, j’espère que la leçon aura porté ses fruits : les entretiens ne seront efficaces que si les interlocuteurs de Poutine ne le contredisent plus de manière classique mais avec un ton et une fermeté qui lui montreront que les temps ont changé et que l’illusion sur lui s’est dissipée.

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Le projet européen évoqué par Emmanuel Macron – c’est mon second regret – qui consiste à pourvoir l’Europe de tout ce qui lui a manqué et dont la tragique absence a été à déplorer bien avant cette guerre n’arrive-t-il pas, sinon trop tard, du moins comme une sorte de rattrapage ? On aurait souhaité qu’il n’ait pas été nécessaire parce que la politique de la France l’aurait rendu inutile par une anticipation plus lucide.

Le président de la République, pas encore déclaré officiellement candidat, nous a indiqué toutefois de manière limpide les ressorts de sa campagne, au demeurant facilement lisibles mais auxquels il conviendra de répliquer principalement en ne lui permettant pas de se servir de la situation internationale et du futur européen pour fuir le débat national.

Parce qu’il est clair que son propos sombre sur l’avenir de notre monde, et sur le destin européen, n’a visé qu’à instiller dans les têtes que lui seul, protecteur, tutélaire, lucide, expérimenté, pourrait être la personnalité adéquate pour cette immense tâche. Que lui seul pourrait prévenir les dangers. Relever les défis. Favoriser les réussites.

Après cet exercice d’autosatisfaction subtil mais sans équivoque, ses contradicteurs, demain, n’auront pas d’autre choix que de le ramener à plus de modestie, de le contraindre à quitter la poésie des horizons pour la prose de la France en état de malaise sur trop de plans pour être ainsi reléguée.

À la fin de son intervention, il s’est dévoilé. Tout en assurant que le débat démocratique aurait lieu, il s’est dit persuadé qu’on s’accorderait sur « l’essentiel », Ce qui était signifier que l’accessoire concernait les controverses franco-françaises qui aujourd’hui, selon le candidat Macron, pèsent peu face au bruit et à la fureur de monde.

Il faut sauver la campagne : la France l’attend, l’espère, la mérite. Trop de silences et de frustrations pour qu’elle ne soit pas enfin la démocratique opportunité de libérer toutes les contradictions retenues et la parole.

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Voir les Commentaires (105)
  1. Je crains que la campagne n’ait plus lieu, totalement indépendamment d’Emmanuel Macron.
    Parmi ses opposants notables, aucun ne sort grandi de la situation internationale.
    Seul Fabien Roussel semble cohérent, sur ce point aujourd’hui comme sur la défense de l’identité française hier.
    Mélenchon s’était déjà disqualifié par sa grossièreté, il est clair qu’il n’a rien à proposer à ceux qui ne sont pas de son fan-club. Qu’il soutienne Poutine hier comme il a soutenu tous les types les plus insupportables d’Amérique du Sud, c’est à l’image du reste.
    Pour la droite, l’incapacité de Valérie Pécresse de se démarquer d’Emmanuel Macron semble assez évidente. Le refus d’élargissement à la droite de Zemmour est symptomatique.
    Quant à la droite de Zemmour, on voit, en conséquence sans doute, qu’elle a malheureusement récolté trop de rescapés du FN avec leur bagage de malentendus, d’incohérence et de bêtise primitive. Que certains de ses soutiens revendiqués passent leur temps à soutenir la croisade antifasciste de Poutine, avec ses bataillons islamistes, et l’immigrationnisme tactique de Loukachenko, suscite forcément du doute.
    Zemmour hier, avant qu’il soit candidat, aurait peut-être reconnu s’être complètement égaré sur le sujet Poutine. Il aurait peut-être reconnu que l’offensive de la Biélorussie, pantin de la Russie, contre les frontières européennes à coup de clandestins d’importation, en préalable à cette guerre, révélait que la Russie est prête à broyer l’intérêt national de la France, où ces clandestins ne manqueront pas d’aller ensuite. Ainsi, on ne peut pas se plaindre d’un grand remplacement et de l’islamisation du pays et soutenir quelqu’un qui, délibérément, nous balance des clandestins dans les dents pour nous déstabiliser.
    Mais le Zemmour aujourd’hui semble être devenu homme politique, limitant sa parole pour ne pas heurter ses soutiens, et perdant ainsi ce qui le rendait unique parmi les candidats à la présidentielle. Finalement, oui, il aurait dû rester chroniqueur, comme le craignaient nombre de ses partisans de la première heure.

  2. Marc Ghinsberg

    Philippe Bilger se livre aux délices d’un exercice bien connu qui consiste à expliquer ce qu’il aurait fallu faire compte tenu des événements récemment survenus que personne n’avait anticipés. Les opérateurs de marché appellent cela le « back trading ».
    Je n’ai pas souvenir que dans l’un de ses billets, qui pourtant ne s’interdisent aucun sujet, P.B. nous ait alerté sur la façon de se comporter avec Vladimir Poutine.
    De même il faut un sacré culot pour écrire : « Le projet européen évoqué par Emmanuel Macron – c’est mon second regret – qui consiste à pourvoir l’Europe de tout ce qui lui a manqué et dont la tragique absence a été à déplorer bien avant cette guerre n’arrive-t-il pas, sinon trop tard, du moins comme une sorte de rattrapage ? On aurait souhaité qu’il n’ait pas été nécessaire parce que la politique de la France l’aurait rendu inutile par une anticipation plus lucide. »
    La sensibilité européenne de P.B., je le confesse, m’avait jusqu’ici échappé. Je ne saurai trop lui conseiller de lire le discours de la Sorbonne du 26 septembre 2017 dans lequel Emmanuel Macron donnait sa vision de l’Europe qui reste d’une parfaite actualité. C’est lui faire un mauvais procès que de lui attribuer les atermoiements de nos partenaires.
    Quant au fait que l’on serait privé de campagne, rengaine dont on nous rabat les oreilles depuis des semaines, il appartient à chaque candidat et à chaque candidate de se faire entendre. Ce n’est pas la faute d’Emmanuel Macron si Valérie Pécresse s’est plantée au Zénith et si elle multiplie les bourdes, la dernière étant l’image de la réunion de son « conseil de défense » avec Michèle Alliot-Marie, Hervé Morin, Gérard Longuet…

  3. Consensuel évidemment…
    Non.
    Désolé, mais en mon âme et conscience et avec une grande tristesse, je ne puis qu’être opposé au délire politico-médiatique actuel, susceptible d’entraîner de graves erreurs mettant en danger la paix, en France, en Europe et dans le monde.
    Veuillez noter, greffier…

  4. « Pour l’hommage rendu au peuple ukrainien et à son président, incroyable de résistance et de lucidité » (PB)
    Vos propos sur Macron sont déconcertants quand on sait que son collègue Zelinsky a toujours refusé d’appliquer les accords de Minsk. Ce n’est ni résistance ni lucidité, mais provocation. Si notre Président avait joué le rôle de médiateur en le rappelant à ce traité, il aurait montré sa hauteur de vue et peut-être que rien d’aussi dramatique ne serait arrivé. On peut s’étonner de la confiance qui lui est accordée par les sondages après ses positions unilatérales affichées publiquement avant l’invasion.

  5. Michelle D-LEROY

    Excellent billet, comme d’habitude.
    « Parce qu’il est clair que son propos sombre sur l’avenir de notre monde, et sur le destin européen, n’a visé qu’à instiller dans les têtes que lui seul, protecteur, tutélaire, lucide, expérimenté, pourrait être la personnalité adéquate pour cette immense tâche. Que lui seul pourrait prévenir les dangers. » (PB)
    À l’évidence Macron se sert subtilement de la peur instillée chez les Français, d’abord avec le virus, puis avec la guerre en Ukraine. Et, sans minimiser ni approuver l’attitude de l’autocrate russe, penser qu’EM serait le seul à pouvoir nous protéger de ces dangers, c’est d’une naïveté confondante.
    Il en jouait avec la crise sanitaire mais depuis qu’il est Président par intérim de l’U.E. il surjoue son rôle, il se croit le maître du monde mais seuls les macroniens en sont convaincus. C’est leur gourou en quelque sorte.
    On retrouve dans les va-t-en guerre d’aujourd’hui, les vaccinophiles d’hier, les mêmes qui nous répètent en boucle qu’il est le seul à pouvoir diriger la France, qu’il serait l’homme incontournable et indispensable.
    En 2017 on pouvait le penser. En 2022 on en doute fort.
    Il vient de se présenter officiellement, quel scoop !
    La crise ukrainienne tombe à pic pour lui, camouflant son bilan vide, la dette abyssale de la France, et tout le reste de problèmes non résolus et donc amplifiés depuis 5 ans.
    L’empêchant aussi de présenter un programme, il dira par manque de temps. Ainsi personne ne pourra dire il avait promis et pas tenu, il fera ce que bon lui semble, d’autant qu’il ne craindra plus pour sa réélection en 2027.
    Il fait le malin en prenant les Français pour des billes, mais qu’il se méfie bien car souvent la chance tourne, en politique encore plus qu’ailleurs.
    Il a snobé les Gaulois réfractaires et méprisé les gens du peuple et en ce moment il est aux petits soins pour le peuple ukrainien. C’est l’héritier direct de la gauche bobo ouverte aux étrangers mais dédaigneuse du petit peuple.
    Quant à la guerre, je crains que les interventions de Macron auprès de Vladimir Poutine ne soient plus néfastes que constructives. Poutine, cet être froid et sans état d’âme, professionnel de l’autocratie, qui a sévi du KGB à la tête de la Russie depuis des décennies, doit rester imperméable aux interventions d’EM, qu’il doit considérer comme un petit jeunot effronté et sans expérience dont il n’a malheureusement pas de leçons à recevoir. Ce qui est au final très peu rassurant. Tout le contraire de ce que EM nous fait croire.

  6. « Les responsables des guerres ne sont pas ceux qui les déclenchent, mais ceux qui les ont rendues inévitables… » Montesquieu.

  7. Oui, sans doute la position de M. Macron est-elle justifiée, suffisamment circonspecte et lucide. Il n’est pas sûr que M. Poutine soit capable de l’assimiler ou même ait envie d’entendre raison. Lui procède d’un monde où l’humanité humble a disparu dans les chuchotements des coeurs malheureux.
    Il ne lâchera rien de son orgueil territorial et peut-être pas sans raison car l’Ukraine est essentiellement russe, même si elle a eu une période d’indépendance.
    Le débat présidentiel français est sans aucun intérêt, les dés sont lancés, aucun candidat n’a la possibilité de remplacer M. Macron, même pas la carrure, et ceux qui ont été pro-Poutine pour des raisons de nostalgie autoritaire vont être très gênés aux entournures.
    Le phénomène de la prise de conscience européenne est bienvenu, mais restons lucides, si Poutine décide de faire une guerre à la Hitler, nous sommes écrasés.
    Donc, le débat démocratique, c’est très bien pour notre ego de maintenir le flambeau de la liberté en visuel, un peu comme la jouvence de l’abbé Soury.
    Les anticipations qu’aurait dû faire l’Europe, qu’elle aurait pu entamer, sont inimaginables pour ce semis d’Etats aux délais d’intervention à perte de vue, incroyablement lourds, vétilleux, préoccupés de la longueur de la queue des artichauts, mais incapables de former la moindre brigade offensive.
    La France, et là M. Macron est dans l’illusion, est incapable d’avancer à force d’avoir engraissé un corps d’énarques attachés aux virgules et aux détails mille fois zoomés, parce que nous ne vivons pas dans un concept conquérant. Un pays dans lequel il faut, en moyenne, huit mois pour avoir un branchement d’eau, où les agences de santé n’ont servi qu’à brouiller les cartes, où on s’est vanté de monter un hôpital militaire en une semaine alors qu’il faut normalement quelques heures, n’a rien pour convaincre M. Poutine. M. Macron est le provisoire capitaine d’un sabot.
    Quand l’Ukraine sera sous la botte soviétique de nouveau, dans quelques semaines, nous serons quinauds, sanctions économiques ou non.
    Notre chance sera que l’oligarchie n’ait pas envie d’aller se faire tuer et élimine M. Poutine.
    Débattons, débattons, dansons sur le volcan, en 1939, on dansait le jour de la déclaration de guerre. Tout le monde connaît l’aphorisme sur la guerre et l’honneur. Il est en cours de réécriture.
    Si j’ai tort dans mon propos, j’en serai heureux et le confesserai sans honte.

  8. Ce qui est impressionnant avec les LR c’est que les mêmes qui disaient que Sarkozy avait perdu contre Hollande car il était entré en campagne trop tard, se plaignent de la déclaration tardive de candidature de Macron.
    Et ça veut diriger le pays.
    Macron a fait son travail de chef de l’État. Reste à savoir s’il aurait pu emmener Benalla dans ses bagages pour régler la situation.

  9. hameau dans les nuages

    @ PAUL | 03 mars 2022 à 20:08
    « Les responsables des guerres ne sont pas ceux qui les déclenchent, mais ceux qui les ont rendues inévitables… » Montesquieu. »
    Comme ce genre d’actes ?
    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/ukraine-moscou-prend-le-controle-d-un-canal-cle-pour-approvisionner-en-eau-la-crimee-20220225
    La Crimée qui était privée d’eau potable depuis belle lurette.
    Mais pendant la guerre les affaires continuent:
    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/petrole-des-tankers-russes-autorises-a-decharger-en-france_4989190.html

  10. @ Paul
    Vous reprenez la conclusion de l’ex-communiste Régis de Castelnau
    https://www.vududroit.com/2022/02/vladimir-poutine-un-coup-plus-loin/ ?
    Encore un qui a raté une occasion de continuer à dissimuler sa nature profonde : un prétendu souverainiste qui ne croit pas en la souveraineté des nations, un souverainiste qui veut une France aux ordre d’une Russie qui se gausse d’elle, qui n’a aucun rapport de souveraineté avec personne (souverain, Loukachenko ?) et lui envoie des clandestins d’Afrique en masse, en même temps que des djihadistes face aux Ukrainiens.
    Le manque de pondération de ses articles sur Emmanuel Macron nuisait déjà à sa crédibilité – rien de tel, pour Emmanuel Macron, qu’être attaqué sans mesure et finesse par de pareils balourds.
    Ce bolchevique mal reconverti a quand même écrit le 22 février 2022 « Cette opération inattendue dans sa fermeté vient donc de fermer les portes de l’OTAN à Kiev pour fort longtemps. Et désormais, si une guerre devait se déclencher, ce ne pourrait être qu’à l’initiative de l’Ukraine voulant s’opposer à la sécession désormais reconnue par la Russie des provinces de l’Est ».
    Régis de Castelnau était un communiste à l’époque, avant Fabien Roussel, où le mot ne pouvait être qu’une insulte – du temps où l’ont niait l’existence des goulags -, il n’est jamais dans le bon camp : il est toujours dans le camp de ceux à qui l’histoire donnera tort, parfois même en l’espace de 48 heures.
    Il n’aurait pas joué un rôle bien reluisant s’il avait été figurant dans l’Ombre de Staline ou Enfant 44
    https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Ombre_de_Staline
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Enfant_44_(film)
    —————————————————-
    @ genau
    L’orgueil territorial de Poutine serait raisonné car « l’Ukraine est essentiellement russe, même si elle a eu une période d’indépendance ». L’Alsace est essentiellement allemande, l’Autriche aussi, vu de la sorte, si on fait abstraction de la capacité d’un groupe à se considérer comme nation ou appartenant à une nation.
    Vous écrivez que « le phénomène de la prise de conscience européenne est bienvenu, mais restons lucides, si Poutine décide de faire une guerre à la Hitler, nous sommes écrasés. » C’est bien ce qui différencie les slaves, Russes, Ukrainiens, Polonais, etc. Face à l’invasion, face à la défaite assurée, lâchés par leurs alliés, il se battent jusqu’au bout. Les Français vont signer des armistices alors même qu’ils sont défaits avec des forces largement comparables à celles de l’envahisseur.
    C’est sans doute une des raisons pour lesquelles Poutine est obligé de se montrer fou à lier : ça fait peur au petits caniches français, qui donne son téléphone en s’excusant à celui qui vient l’extorquer.
    « Débattons, débattons, dansons sur le volcan, en 1939, on dansait le jour de la déclaration de guerre. Tout le monde connaît l’aphorisme sur la guerre et l’honneur. Il est en cours de réécriture. »
    En 1938, les pacifistes applaudissaient le maintien de la paix face à un ennemi comme Poutine, avec tout un stock d’arguments pour justifier le fait de récupérer des anciens territoires ou en acquérir de nouveaux.
    Chaque pays d’Europe peut se trouver un catalogue de prétentions territoriales, plus ou bien moins fondées, plus ou moins pertinentes.
    En leur temps, les Allemands parlaient de la cathédrale de Strasbourg et de la langue alsacienne, du duché de Souabe berceau des Hohenstaufen, Frédéric Barberousse, donc…
    Pourquoi la Corse ne serait-elle pas italienne, le Pays basque espagnol, on peut encore reparler de la Belgique, de Fiume, de Gdansk, et pourquoi les Normands ne restituent pas d’abord la Normandie puis ensuite la Sicile et l’Angleterre… Beau bourbier.
    Pas plus qu’on ne dansait le 1er septembre 1939. Certains n’y ont toutefois pas perdu leur honneur. Tous n’ont pas déserté comme certains communistes notoires. De Gaulle, par exemple, a écrit une page sur l’honneur de la France qui lui a permis de rester dans le camp des vainqueurs – drôle d’aphorisme.
    ————————————————
    @ Ninive
    Cette vidéo de la rencontre Poutine-Sarkozy vous impressionne positivement ? C’est votre manière d’envisager la grandeur de la France que de respecter un type qui s’affirme surpuissant et qui propose d’en croquer (« je peux faire de toi le roi d’Europe) si on se soumet ?
    Le KO de Sarkozy, président de la France, vous plaît ? Nicolas Sarkozy me fait figure d’escroc – trop de mots, aucune action – mais je ne me résous pas à me réjouir de voir quelqu’un en état de sidération, probablement craignant pour sa propre vie.
    Si ce langage de Poutine marche avec les Français, c’est pour la même raison que les petits Blancs se font dépouiller dans les cours d’école de la mixité riante.
    Ça marche moins ou pas face à d’autres peuples qui se cognent des Poutine depuis des siècles – qui ont parfois les mêmes codes – et que ça n’a pas empêché de survivre, voire de battre les Russes par période.
    Du point de vue français, la seule conclusion logique, c’est que la Russie est un danger à démanteler. Un type qui explique qu’il est le plus fort et qu’il faut donc la boucler quand il assassine (parce que c’est ça le sujet abordé qui déplaît, la journaliste qui déplaisait fort à l’islamiste Kadyrov à sa botte), normalement, en bonne tactique de self defense, c’est un type qu’il faut frapper fort et vite dans les parties génitales et assommer une fois qu’il est plié en deux. La flagornerie en mode, ça marche beaucoup moins.

  11. Claude Luçon

    Dans la situation actuelle n’aurait-il pas été sage de la part des candidats à la Présidence de suggérer le report de l’élection, dans leur propre intérêt ?
    L’invasion de l’Ukraine avec toutes les conséquences désastreuses qu’elle provoque et qui ne feront que s’accroître, va rendre le débat politique complètement déséquilibré et être occulté par l’Ukraine.
    La peur, justifiée, du moment ne peut que pousser les Français à conserver le même gouvernement.
    En continuant à parler à Poutine, Macron n’a rien à perdre et tout à gagner !
    En étant le seul lien entre Poutine et Zelensky, ou il leur permet de parvenir à un cessez-le-feu et il devient le héros de la situation, ou il échoue et il aura l’honneur d’avoir essayé.
    À ce stade Macron est imbattable !

  12. Ex abrupto

    On nous annonce à grand renfort de tam-tam médiatique ce que tout le monde sait depuis cinq ans: Macron est candidat à sa réélection.

  13. « Tout en n’annonçant pas explicitement sa candidature – ce sera fait le 4 mars, en ligne le 3, par une lettre aux Français publiée dans la presse quotidienne régionale -, Emmanuel Macron a largement développé les axes de son argumentation de campagne à venir. »
    Et voilà, nous y sommes ! C’est le 4 mars et donc Emmanuel Macron va (enfin) annoncer sa candidature à l’élection présidentielle.
    Il ne faut pas trop lui en vouloir s’il a un peu tardé, mais il avait quelques priorités à traiter :
    – la crise sanitaire qui dure depuis plus de deux ans et continue à provoquer 200 à 300 morts par jour, malgré les mesures prises par le gouvernement.
    – la crise ukrainienne qui couvait déjà depuis des semaines et prend désormais des allures de guerre mondiale, vu que Vladimir Poutine est bien décidé à aller jusqu’au bout de son délire.
    Alors maintenant qu’il est officiellement candidat, il va essayer de trouver un peu de temps pour débattre avec ses adversaires.
    Ainsi qu’il l’a dit le débat démocratique aura bien lieu.
    * Non Emmanuel Macron ne se cache pas, contrairement à ce qu’affirme Valérie Pécresse qui, elle, ferait mieux de se montrer un moins souvent, vu qu’à chacune de ses apparitions elle accumule les bourdes.
    * Non EM n’a pas peur d’Éric Zemmour, le soi-disant débatteur que tout le monde redoute. Celui qui donne des leçons de diplomatie à J-Y Le Drian alors qu’il multiplie les dérapages.
    * Il n’est pas davantage impressionné par MLP qui soudain se découvre des vertus humanitaires en acceptant que la France accueille les réfugiés ukrainiens. Sans doute séduite par le nationalisme ukrainien, même s’il est un brin corrompu…
    * Et ne parlons même pas de J-L Mélenchon. Celui qui a dit un jour « quand on ne peut convaincre il faut contraindre ». Et ce monsieur se prend pour la République !
    Les autres, les moins de 10 %, inutile de s’y attarder ils ne sont là que pour faire de la figuration.
    Attention, mesdames et messieurs
    Dans un instant on va commencer
    Installez-vous dans votre fauteuil bien gentiment
    5, 4, 3, 2, 1, 0, partez, tous les projecteurs vont s’allumer
    Et tous les acteurs vont s’animer en même temps (Michel Fugain)

  14. L’aphorisme de Churchill est le bienvenu, le premier pas du travail est la prise de conscience de sa propre médiocrité.
    Il n’en demeure pas moins que le constat mille fois ressassé n’est pas infirmation de ce qui doit être fait, trop tard peut-être, hélas, mais clairement dessiné.
    Que Poutine se destine aux chemins hitlériens, l’oncle Xi dans son dos lui croquera la Sibérie pour lui signifier que le monde a changé et n’a plus la forme de son ressentiment, que l’humiliation de sa défaite qu’il tente en vain de déguiser en martyrisant l’Ukraine, n’est que la réaffirmation de l’incapacité russe à pouvoir s’émanciper des tyrans, ce que l’amollissement des nantis occidentaux rejoint finalement, tyrannisés comme émancipés tétant leur abrutissement aux mêmes mamelles mondialisées des psychotropes, de la pornographie, des séries ou jeux violents, similitude qui ne peut plus cacher que l’alliance objective, soi-disant, contre le fondamentalisme islamique, n’était que le faux nez de notre incapacité à savoir nous entendre et gérer nos conflits d’intérêt.
    Notre premier ennemi est nous-même, les conflits européens l’ont démontré, non seulement au XXe siècle, mais maintenant que le mal a mondialisé sa métastase.
    Il est fondamental qu’il reste un sabot à capitaine pour au moins formuler cette réalité qui a le tour d’un bois flotté sur les eaux en furie et pourtant ne coule pas, qu’il serait nécessaire que ses citoyens éclairés n’en restent pas au remugles aigris des manquements passés et du travail mal fait. Une élection jamais n’est gagnée à l’avance, qu’ils rejoignent la cohorte des petits rois barbares qui n’ont pas su assumer leur choix car ils ne se rendaient pas compte qu’ils l’opéraient librement, ils risquent de se retrouver gros-jean comme devant à devoir laver leur frustration à l’antique, dans le sang innocent.
    C’est futile, certainement, comme la comptine que murmure avant d’être bombardée la mère déportée à l’oreille de l’enfant – le temple de Jésus était son corps, plus besoin de martyrs désormais – mais a l’avantage éclatant du refus symétrique des mensonges de l’empire face à l’empire du mensonge, l’enfant blond comme le moricaud n’a plus besoin du cheval pour sortir en cent ans de l’ombre du tuba, ils ne veulent que poudre et balles à jamais pour accéder, réfugié ou migrant, à l’enceinte protégée du royaume de la vérité, celle qui, en plein cœur de la destruction totale, continuera de régner, délaissée aux ciels obscurcis de l’éternel retour de la barbarie, prouvant ainsi grâce aux témoins vaillants qui ne désertent pas le sabot insubmersible, la capacité de nommer la toute-puissance si fragile de ce qui est, était et sera, la liberté de proclamer jusqu’au martyr inutile, le mensonge inutile du martyr.

  15. Nous sommes loin du « Je parle, je décide ». Lorsqu’on ne veut ou peut rien décider on bavarde, pourtant ce ne sont pas les sujets qui manquent. En outre j’observe que le cœur de nos sociétés est technique et scientifique or nos dirigeants sont des Sciences Po et des énarques – généralistes sur tout et spécialistes sur rien (sauf peut-être les pantoufles) comme le montre notre dette publique et le niveau de notre désindustrialisation. Personnellement ce sera la lettre de licenciement.

  16. Mais que vient donc faire le drapeau ukrainien en arrière-plan du pupitre de M. Macron ?
    De quel droit et au nom de quoi le président du régime local met-il en avant un pays étranger avec lequel aucun traité d’alliance ou autre ne nous lie ?
    Ou bien alors, cherche-t-il à prendre la place du très corrompu M. Zelensky ?

  17. Une chose est sûre, cette campagne électorale aura démontré que les femmes ne sont pas encore vraiment opérationnelles pour prétendre occuper les plus hautes responsabilités de l’État.
    Les Britanniques ont eu Margaret Thatcher, les Allemands Angela Merkel.
    Nous nous avons eu Edith Cresson Premier ministre pendant dix mois et puis c’est tout.
    * Valérie Pécresse, beaucoup y ont cru pendant quelque temps. Son CV écrasait bien des candidats en lice. Mais à vouloir faire le grand écart centre-droit/droite dure, son message est devenu inaudible.
    * Anne Hidalgo, une émanation des frondeurs qui ont coulé le PS et qui mettra des années à se reconstruire. À fuir !
    * Christiane Taubira. Elle a empêché Lionel Jospin d’accéder au second tour et à la présidence de la République qui lui semblait acquise en 2002. Elle comptait bien refaire la même chose en 2022. Mais même sans elle le PS va se prendre un râteau.
    * Marine Le Pen est bien partie pour un nouveau second tour. Toujours placée mais jamais gagnante. C’est le sort des losers.
    * Sandrine Rousseau. Elle vient de se faire jeter de la campagne par Yannick Jadot qui en a assez de la voir rouler pour J-L Mélenchon.
    * Nathalie Arthaud, une Arlette Laguiller au petit pied. Arlette au moins savait donner un petit côté touchant à ses discours d’un autre temps.
    Non, aujourd’hui, en France, la politique est, encore et toujours, le pré carré des hommes.
    Après bien des controverses sur sa loi, la seule femme politique qui a eu droit à des honneurs nationaux ces cinquante dernières années, c’est Simone Veil. Certes, elle n’a pas été Premier ministre, mais elle repose désormais au Panthéon.
    Pour l’Élysée il faudra attendre encore. 2027 c’est encore un peu tôt. 2036 peut-être…
    En attendant, cinq ans de plus avec Emmanuel Macron dans les circonstances présentes, c’est encore le mieux que puissent espérer les Français. Carpe diem !

  18. Florestan68

    Cher Philippe Bilger,
    J’avoue ne pas comprendre l’intérêt qu’il peut y avoir à se pencher sur le programme à venir d’un Président sortant.
    Son action et son bilan doivent suffire à se faire un jugement. Si l’on considère qu’il a réussi, on le réélit. Sinon, on arrête les frais.
    Je ne comprends pas non plus pourquoi on lui tresse des lauriers par rapport à la situation internationale. À part des moulinets et des platitudes, son action n’a eu aucun résultat dans le conflit en cours.
    En fait, il fanfaronne et attise le feu.
    Il en profite aussi pour faire avancer son projet européen et partant, la disparition de ce pays.
    Mais si c’est cela que veulent les Français, il ne faudra pas venir pleurer ensuite : nous n’aurons que ce que nous avons mérité.
    P.-S.: pour ma part, je ne regarde plus les émissions politiques. En plus du parti pris insupportable des journalistes, il n’y a plus moyen d’entendre un candidat exposer sereinement un point de vue : il est sans cesse interrompu par un journaliste ou un opposant.
    À part bien sûr sa Majesté Emmanuel 1er, qui peut dérouler tout à loisir son propos mielleux. Que je ne supporte plus.

  19. Aux ordures de tous les bords qui n’ont rien appris, à ceux qui après des mois de pourrissement viral ont trouvé un autre amusement, à ceux qui sans plus voir leurs fins, sans plus sentir la fin, appellent de leurs vœux la guerre !
    Voilà le rien, qui sur ses pieds en ogives vient piétiner l’Homme… Ce n’est pas un grand malheur ??
    « En même temps ils portent, au bout de lances qu’ils élèvent en l’air, deux têtes, déplorable trophée ! qu’ils poursuivent de mille cris insultants : ce sont celles de Nisus et d’Euryale. Cependant les Troyens, endurcis par la guerre, portent toutes leurs forces à la gauche de leur camp, le fleuve couvrant la droite : les uns gardent les immenses fossés ; les autres se sont postés sur les hautes tours : tristes, et le cœur ému, ils voient les deux têtes, hélas ! trop connues d’eux, fixées au bout des piques, et dégouttant d’un sang noir.
    Bientôt la Renommée déployant ses ailes rapides fond à travers la ville épouvantée, et, funeste messagère, glisse jusqu’aux oreilles de la mère d’Euryale. Soudain la malheureuse sent la chaleur abandonner ses os ; les fuseaux tombent de ses mains, et le lin déroulé leur échappe. Enfin elle s’élance, désolée, poussant des hurlements lamentables, arrachant ses cheveux ; et elle vole éperdue jusqu’aux remparts et vers les premiers rangs. Les soldats, les périls, les traits, elle brave tout : puis elle remplit les airs de ces plaintes : « Est-ce toi, Euryale, que je vois, toi, le dernier soutien de ma vieillesse ? As-tu pu, cruel, me laisser seule ici ? Et quand tu t’allais jeter dans de si grands périls, ta malheureuse mère n’a pu te parler pour la dernière fois ! Hélas ! tu gis sur une terre étrangère, la proie des chiens du Latium ! Et moi, ta mère, je n’ai point mené tes funérailles, je ne t’ai point fermé les yeux, je n’ai point lavé tes blessures, te couvrant de ces tissus, douce tâche que je pressais pour toi les jours et les nuits, qui consolait les ennuis de ma triste vieillesse ! Où irai-je ? tes membres, tes restes déchirés, tes débris misérables, où les chercher ? Voilà donc, mon cher fils, ce que tu me rapportes de toi ; voilà ce que je suis venue chercher à travers tant de terres et tant de mers ! Percez-moi de vos épées, si vous avez quelque pitié de moi, ô Rutules ; lancez contre moi tous vos traits ; tuez-moi, tuez-moi la première. Ou toi, grand Jupiter, par pitié foudroie cette tête maudite et précipite-la dans le Tartare, puisque je ne puis autrement rompre la trame d’une si cruelle vie. »
    Ces plaintes ébranlent tous les cœurs ; un même gémissement éclate dans tout le camp ; la douleur a brisé et engourdi les courages. La malheureuse mère troublait les airs de ses cris lugubres, quand Idée et Actor, par l’ordre d’Ilionée et d’Ascagne en pleurs, l’enlèvent, et la portent dans leurs bras sous son toit désolé ».
    Virgile
    L’Énéide
    Traduction par Charles Nisard.
    Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus – Œuvres complètes, Firmin Didot, 1868 (p. 361-378).

  20. @ Marcel P
    Erreur de frappe, bien sûr, 1939.
    On peut faire votre réponse l’égale de « danser sur un volcan », ce que, physiquement, à part Empédocle, on n’a jamais fait.
    Pour les revendications territoriales, je partage votre avis sur les conséquences de l’analyse après redistribution des cartes, mais le réflexe irrédentiste existe toujours au coeur des hommes, quel qu’en soit le fondement, récent ou antique. Quelquefois même simplement familial. On ne détricote pas l’histoire, on utilise les bouts de laine, c’est tout.
    Les plus grands empires se sont effondrés, c’est la façon de penser de Toynbee et de Diamond, mais ils ont laissé des traces, non seulement savantes, mais aussi affectives. Il y a en Russie des nostalgiques de l’URSS, et c’est sans doute ce qui a conduit Poutine à commettre la monumentale erreur qu’il poursuit.
    Tant qu’il s’agissait de temps où on devait se tuer un à un, les dommages se réglaient à un niveau local ou régional. Ce ne fut pas toujours heureux. La situation actuelle est autrement dangereuse, ou moins, selon qu’on adopte ou non les paramètres eschatologiques.
    Poutine a eu le tort d’avoir cinquante ans de retard. Ça pourrait nous anéantir, comme le détruire lui-même. À suivre.
    Cordialement.

  21. @ Michelle D-LEROY | 03 mars 2022 à 19:44
    « Poutine, cet être froid et sans état d’âme… »
    C’est pire que cela, parce que s’il était rationnel, il serait moins dangereux. Voici une traduction très abrégée d’un portrait qu’en faisait Vlad Vexler (Russe auteur d’un blog, naturalisé anglais, marié à une Ukrainienne). L’entretien date du 28 février de cette année.
    « Poutine est quelqu’un de très affectif. Il a tendance à s’illusionner.
    Ses relations aux autres se résument à : ami, ennemi, ou ami passé à l’ennemi ( = traître). Sa méfiance naturelle a été accentuée par des années de pouvoir suprême dans un régime politique très complexe. Il a perdu ses repères par rapport à la vie normale. Il surestime la valeur de ses propres motivations. Il n’est pas dépourvu de sadisme ni de sociopathie (sans être pour autant psychopathe). Dans la vie de tous les jours il sait comment éviter de se mettre dans des situations défavorables.
    Il a un haut niveau de tolérance au risque.
    Il s’est forgé l’idée qu’il a une mission historique.
    Pour lui la vérité n’est qu’un dispositif au service de l’action, et le langage est « une technique politique ». Il distingue toutefois le vrai du faux, c’est à dire qu’il ment en sachant quand, pourquoi, et comment il ment. En revanche il a de grandes idées visionnaires rigides qu’il ne remet pas en question. Quand il interroge ses conseillers, ceux-ci lui répondent ce qu’ils croient qu’il veut entendre, et cela l’encourage dans ses idées fausses.
    Ce n’est pas quelqu’un qui crie ou s’énerve. Au contraire il utilise un langage administratif et bureaucratique qui banalise même des opérations criminelles. On ne repère le côté débordant de ses affects que dans la représentation qu’il se fait de lui-même comme héritier des tsars russes les plus répressifs. Il a pour héros Alexandre III, il a inauguré plusieurs statues en son honneur, mais l’idée qu’il s’en fait est éloignée de la réalité.
    Il est hyper sentimental, hyper émotif, à la manière d’un missionnaire. Il ne faut pas le voir comme un apparatchik froid, mais comme quelqu’un avec de grandes idées et des visées historiques.
    Il n’a confiance dans les informations qu’on lui donne que s’il peut les vérifier, ce qui ne veut pas dire qu’il soit bien informé. Mais quand il l’est, il interprètera certaines informations vraies comme fausses, même si elles sont tout à fait plausibles.
    Il a au moins aussi peur de voir s’installer la démocratie à ses frontières que les missiles de l’OTAN. Il a peur que cela ne rende possible un changement de régime en Russie. Il fait tout pour éviter cela.
    Il n’est pas assez fou pour ignorer que les choses ne se passent pas bien jusqu’ici concernant l’invasion de l’Ukraine et que sa technique de blitzkrieg a échoué. Ils se rend compte que ses troupes, dépourvues de fuel et de vivres, ont du mal à opérer. Mais s’il a le choix entre deux options : escalade ou désescalade, il choisira l’escalade.
    Il parle très mal les langues étrangères, mais en russe il a une aptitude étonnante à employer avec les gens le langage qui leur convient. Il le fait avec une telle habileté qu’il faut être très attentif pour s’en apercevoir. Il utilise un langage légal, par exemple concernant la condamnation de Navalny par le justice à 16 ans de prison sur ordre de sa part ; il parle de la justice comme d’une institution indépendante. Il le fait en public mais même aussi en privé. Pour lui les institutions fonctionnent bien quand elles ont l’air d’être ce qu’elles ne sont pas.
    Il tient à inscrire les événements dans l’histoire, mais sa compréhension de l’histoire est remplie d’erreurs et de fausseté. Il ne connaît de l’histoire que ce qu’en connaît un retraité moyen du KGB. C’est une faiblesse, il n’est pas rationnel.
    Poutine dit et répète tellement que l’Ukraine fait partie de la Russie qu’on pourrait croire qu’il éprouve pour elle un attachement charnel si profond qu’il ne supporte pas que les deux nations soient séparées. Mais il ne parle jamais de l’Ukraine que comme d’un « territoire » qui, juge-t-il, se voudrait indépendant alors que ce n’est qu’une province qui doit être aux ordres de Moscou ; l’Ukraine selon lui doit servir d’Etat-tampon, de façon à amortir les menaces qu’il imagine peser sur la Russie de la part de l’Occident ».
    https://www.youtube.com/watch?v=gYmt4qu00uc

  22. Emmanuel Macron consensuel. Ben non. Enfin perso je ne « consense » pas. Ni sur cette crise, ni sur la gestion du covid, ni sur son rapport à l’argent, aux Français, au pays dont il est le plus haut dirigeant, paraît-il…
    Son nouveau monde pétri de très ancien monde : Benalla, Ferrand, Kohler et son conflit d’intérêts, voir l’armateur MSC, Ducon Mojito… la liste des malveillants macro-déconostes est longue.
    Quant aux électeurs soutiens ils sont le pendant de LFI, ce sont les petits LFS de la campagne. La France Soumise.
    Parceuqueu sest leur prozêêê.

  23. Bonjour M. Bilger,
    Autant je vous approuve sur votre analyse du discours de Macron, autant je pense que vous ne comprenez rien à Poutine ni au peuple russe. Je devine que vous n’avez jamais mis les pieds en Russie, ni parlé avec des Russes.
    Si tout le monde, à part les Ukrainiens, a été pris de court sur cette guerre, tout se fomentait pourtant depuis des années.
    Pour connaître la Russie depuis vingt ans, je peux vous dire à quel point ils ont ressenti une grande déception à l’égard de l’Europe. Ils sont pour beaucoup francophiles, en tout cas à Moscou, et ils connaissent bien mieux notre culture que l’Américain moyen. Ils ne rêvaient que d’Europe, à la chute du mur. Ils n’ont reçu que mépris et humiliation.
    Je me souviens d’une émission sur France Culture, il y a 5 ou 6 ans, ou les reporters expliquaient comment dans certaines villes des pays baltes, à 90 % ou 100 % russophones, les russophones étaient humiliés car ils se voyaient interdire leur culture, et surtout leur langue, etc. par une sorte d’esprit de vengeance… Et cela, France Culture n’y trouvait rien à redire (imaginez cela dans un autre cas) car comme disait Emmanuel Todd, la russophobie est le racisme germanopratin autorisé.
    De même, imaginez qu’un Flamand gagne une élection en Belgique et interdise le français ? Scandaleux ? Pas pour les BHL et autres Enthoven très certainement, puisque c’est pourtant cela qui a mis le feu aux poudres en Crimée notamment.
    J’ai un ami ukrainien, de citoyenneté également russe, mais d’ethnie bulgare (pas la Bulgarie). En discutant avec lui, j’ai compris il y a dix ans déjà qu’un drame se préparait car une partie ukrainienne se détachait de la Russie et voulait humilier l’autre partie. Mais lui ne rêvait que de business avec l’Europe.
    Personnellement, je ne veux ni de l’Ukraine, ni de la Géorgie ou de la Moldavie dans l’UE, qui ne représente déjà plus grand-chose à mes yeux (j’ai pourtant fait une école de commerce européenne et voyagé et échangé un peu partout…).
    Le plus triste est que, culturellement, nous sommes bien plus proches d’un Moscovite que d’un Texan, quel échec ! Les Chinois se frottent les mains ! Et Macron le « young leader » qui a bradé Alstom aux USA (sinon on reparle des frégates russes et des sous-marins australiens ? du bombardement de la Serbie et de la Libye?) n’a pas à donner de leçons.

  24. Je me permets une incursion à partir du mot « tacticien » de nôtre hôte:
    Guerre en Ukraine: « La sortie possible pour Poutine, c’est une arme nucléaire tactique pour raser une ville » craint le général Desportes ».
    https://rmc.bfmtv.com/emission/guerre-en-ukraine-la-sortie-possible-pour-poutine-c-est-une-arme-nucleaire-tactique-pour-raser-une-ville-craint-le-general-desportes-2055310.html
    Déjà, si je peux me permettre, s’il pouvait la fermer cela nous ferait des vacances. Ensuite il est dans l’exacte lignée de tout ce qu’a détesté Marc Bloch dans l’Etrange défaite, et je sais de quoi je parle en tant qu’humble brigadier troufion à Verdun, et que je déteste encore aussi.
    Pour avoir monté des opérations « commando » pour la construction de bâti avec des délais paraît-il intenables, je me suis souvent rappelé des mots qu’il avait employés l’estimé Marc Bloch. Je n’ai pas écopé d’un seul jour de pénalité pour retard sur un calendrier d’exécution. Qu’il neige, qu’il pleuve, qu’il vente.
    Il est « possible »… et si ma tante en avait… Bref s’ils pouvaient la fermer, tous ces experts de bazar, de plateaux TV, « vieillards » qui n’ont rien compris à l’évolution d’un monde dont ils sont déconnectés.
    J’ai désormais coupé l’écoute de toutes ces batouilles qui non seulement ne sont plus sur le terrain, et qui au fond en sont restées à l’époque de la Débâcle. Les mêmes recettes.
    Je n’irai pas plus loin, la force des Ukrainiens est qu’ils étaient en état de guerre permanent et de résistance avant tout préalable – un dirigeant l’a explicité -, pas comme tous ces colonels et généraux ramollis de bureaux et de paperasses, dans des fauteuils capitonnés de confort qui viennent supputer sous les projecteurs les mêmes réflexions qu’à la taverne du coin.
    Tout ce qui est le pire pour « l’agilité » de l’esprit, à l’âme, cher à mon guide Marc Bloch qui m’a inspiré dans tant de décisions et de restructurations.
    Je me retiens de ne pas rentrer dans les détails, peut-être y reviendrai-je dans la foulée des billets.
    Pour en terminer avec Macron, il est imbattable parce qu’il a en face des nuls, un agriculteur qui raillait Pécresse en se demandant même où elle avait appris la ponctuation… Cela en dit long sur cette candidature, je passe sur son « stop » à Poutine comme si elle prononçait le même mot à la porte de ces cités imprenables à ce jour des quartiers perdus de la République… « Stop » et les bras en croix pour faire rire un peu plus de l’autre côté de ces no man’s land.
    Ils en rigolent encore, sa veste rouge sans doute et ses souliers vernis de la réflexion et de l’engagement.
    À mon humble avis Macron n’est pas tout à fait à la hauteur, mais il est le seul candidat qui rassure… un peu.
    Je ne le prendrais pas pour traverser le désert, les autres ne sont même pas des porteurs d’eau, par contre des courants de pensée se sont levés dont il faut tenir compte, mais au bout de la baguette il faut un immense chef d’orchestre, je ne connais que Bach et il n’est plus de ce monde et le général Motor ainsi que la motocyclette de Marc Bloch.
    Nous en sommes rendus à parler comme des boutiquiers, des tenanciers de bouclards alors que la guerre est à nos portes. L’élection est jouée.
    Ce passage terrifiant de la guerre a fait tomber les masques, et dévoilé qui fait quoi.
    Z a révélé des faiblesses et dit des énormités, appuyant avec vérité que nous avions une armée qui fait dans « l’échantillon », la Syrie en a été le miroir et le précipité, les USA fournissant tout ce qui manquait au bout de quelques jours en munitions stratégiques.
    Cela tout le monde le savait, le pays n’a pas les moyens de financer tout seul du conventionnel à moins d’en arriver à mettre à genoux l’économie, et ressembler à la Russie ou à la Corée du Nord.
    Il est à espérer que la chaîne de décision et de commandement soit plus efficace que celle des hôpitaux, sinon nous serons encore mal, très mal, très très mal… Le tout sous une dette abyssale, et un solde négatif extérieur stratosphérique.
    Il y a de quoi être inquiet, très inquiet:
    https://www.banque-france.fr/sites/default/files/media/2021/07/20/bdp2020_rapport_annuel.pdf

  25. Marc Ghinsberg

    « Consensuel et tacticien » nous dit Philippe Bilger d’Emmanuel Macron.
    « Monarchique et dictateur » nous dit Laurent Wauquiez du même, plombant un peu plus la campagne de Valérie Pécresse.
    Laurent Wauquiez a commencé sa campagne pour 2027.

  26. Dans une courte campagne, le candidat ne peut traiter tous les problèmes mineurs: la pandémie, la réindustrialisation, l’assainissement des finances publiques, le sauvetage des retraites…
    EM va se cantonner à un petit nombre de questions-clés.
    L’heure est venue de réactiver le programme politique élaboré par Pierre Dac lors de la guerre froide et qu’il résumait en un slogan:
    Achetez français et luttez russe !

  27. @ tom
    « Si tout le monde, à part les Ukrainiens, a été pris de court sur cette guerre, tout se fomentait pourtant depuis des années »
    Tous les pays qui ont des frontières communes avec la Russie parlaient de cette menace depuis au moins la Crimée. C’est pour cela que tous ces pays ont évoqué la possibilité ou ont rejoint l’OTAN. Pas pour le plaisir d’avoir des bases étrangères chez eux, mais pour ne pas avoir à subir Moscou. Ils ne sont pas surpris, et ils sont capables de mettre de côté leur différends historiques contre ce péril commun.
    Vous évoquez ces pays baltes où les russophones seraient humiliés : c’est exactement la raison pour laquelle ces pays baltes savent qu’à tout moment ils peuvent être dans le viseur du président russe, parce qu’ils ont déjà fait l’objet de tentative de déstabilisation avec cet argumentaire.
    Un article de 2018 qui parle de ce sujet https://www.cairn.info/revue-les-champs-de-mars-2018-1-page-139.htm montre que tout était déjà dit – et que personne ne peut prétendre ne pas avoir été averti :
    Les prétextes… « Une intervention militaire de la Russie dans les pays baltes pourrait d’abord être justifiée par sa prétention à défendre et soutenir ce que les autorités russes identifient comme les « compatriotes vivant à l’étranger ». Il s’agit, pour le Kremlin, des personnes qui parlent la langue russe ou qui se considèrent tout simplement comme faisant partie de la communauté russe sans qu’elles aient forcément des origines ethniques s’y rattachant. Or, l’occupation soviétique a largement modifié la composition ethno-démographique des pays baltes, notamment en Estonie et en Lettonie. Selon les dernières statistiques disponibles, les minorités russes représentent 26,5 % de la population en Estonie, 26 % en Lettonie et 5,8 % en Lituanie. La minorité polonaise dans cette dernière est néanmoins plus nombreuse puisqu’elle représente 6,6 % de la population totale du pays. Ces minorités, en particulier russophones, sont généralement situées dans les zones frontalières avec la Russie (ou la Biélorussie pour le cas lituanien), ainsi que dans les environs des capitales de ces trois États. »
    Les suites : « Scenarii de la stratégie d’action russe : de l’invasion conventionnelle à l’utilisation de l’arme nucléaire
    […]
    Selon l’un des scenarii militaires les plus répandus, la stratégie d’action de la Russie se fonde sur sa volonté d’établir un fait accompli sur le territoire des pays baltes, y compris par le recours à l’arme nucléaire, afin d’empêcher tout soutien et toute défense de la part de leurs alliés. Deux points sont à souligner dans cette stratégie. Premièrement, le développement des capacités militaires russes dans la région baltique s’oriente vers la transformation de cette zone en îlot stratégiquement inaccessible, notamment par le déploiement de forces de déni d’accès (A2/AD) à Kaliningrad. Deuxièmement, la doctrine nucléaire russe repose sur le principe des frappes en premier ».
    Et les conséquences transformées en nouveau prétexte :
    « Pour faire face aux menaces russes identifiées, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie mettent l’accent à la fois sur la consolidation de leurs capacités militaires nationales et sur la demande de renforcement des forces alliées dans la région, dans le but de dissuader et, de ce fait prévenir, toute action malveillante. »
    Vous pouvez disserter sur ce qui a mis le feu aux poudres en Crimée, la Russie essaye de soumettre ses voisins de manière répétée, chaque mesure anti-russe est une conséquence inévitable.
    Vous demandez comment nous percevrions l’interdiction du français en Belgique. Serait-ce étonnant si le président français proclamait que partout où il y a des francophones, la France serait susceptible d’intervenir militairement, avec un usage de l’arme nucléaire au besoin, si la France décidait seule et unilatéralement qu’il en allait de leur protection, en se torchant avec le mandat de l’ONU ?
    Pour prendre un exemple réel, en Alsace annexée à l’Allemagne (1870-1918), le français était interdit. Pendant l’entre-deux guerres, c’est l’inverse, l’allemand était proscrit. Rebelote lors de la nouvelle annexion lors de la IIe Guerre mondiale.
    La langue nationale est un fondement des nations, du royaume de France en particulier (cf. l’ordonnance d’août 1539 sur le fait de la justice, dite l’ordonnance de Villers-Cotterêts) : tolérer le développement au sein de son pays d’une langue étrangère d’un pays qui proclame que l’existence de population parlant cette langue ouvre possibilité d’action militaire, c’est absurde.
    Si une nation a en son sein une population dont la langue maternelle est autre et que cela est un casus belli permanent pour le pays d’origine, alors la plus élémentaire protection, c’est de limiter l’usage de cette langue, sachant que les concernés n’ont pas l’obligation de rester dans le pays.
    Il me semble qu’il s’agit d’une évidence, sauf si bien sûr on est devant un discours pour l’abolition des frontières et contre le droit des nations de protéger leur existence. Ça n’a rien à voir avec un esprit de vengeance. C’est une réaction face à un danger immédiat.
    ——————————————————-
    @ genau
    Je suis d’accord avec votre réponse. Notons quand même que d’autres grands empires ou royaumes n’ont désormais plus de prétentions territoriales. Qui se sent en danger du fait de l’Autriche-Hongrie, par exemple ? À suivre.

  28. Michel Deluré

    @ Achille 04/03/22 06:47
    Si je comprends bien, EM a donc bien d’autres chats à fouetter actuellement que de s’occuper des basses besognes hexagonales ?
    Certes, j’admets bien volontiers tout comme vous Achille que la situation internationale est grave et que notre pays, comme beaucoup d’autres, subira des conséquences de cette situation et pâtira de sa dégradation éventuelle.
    Mais la situation intérieure de notre pays, déjà affectée par la crise sanitaire que nous traversons et qui n’est toujours pas derrière nous, et qui sera encore impactée par la crise ukrainienne, est-elle accessoire et ne mérite-t-elle qu’un débat électoral bâclé ? N’est-elle pas suffisamment préoccupante en nombre de domaines ? Ne justifie-t-elle pas quelque attention ?
    Que la crise ukrainienne et la campagne présidentielle, par un dramatique et malheureux hasard, coïncident est regrettable mais cette situation exceptionnelle doit-elle conduire pour autant à escamoter l’indispensable débat électoral puisque celui-ci ne peut constitutionnellement être décalé ?
    Je regrette Achille, mais je n’entends pas qu’en avril prochain ce soit Vladimir Poutine qui, indirectement, me dicte le choix que je serai amené à effectuer.

  29. Vous livrez ici, Monsieur Bilger, une excellente analyse du discours ou plutôt de « l’adresse aux Français » de monsieur Macron. À cette déclaration répond la « lettre » de candidature de monsieur Macron à la prochaine élection présidentielle.
    De son discours je retiens ce passage qui me paraît très important :
    « Mais ne nous trompons pas. Ces événements n’auront pas seulement des conséquences immédiates, à la trame de quelques semaines. Ils sont le signal d’un changement d’époque.
    La guerre en Europe n’appartient plus à nos livres d’histoire ou de livres d’école, elle est là, sous nos yeux. La démocratie n’est plus considérée comme un régime incontestable, elle est remise en cause, sous nos yeux.
    Notre liberté, celle de nos enfants n’est plus un acquis. Elle est plus que jamais un système de courage, un combat de chaque instant.
    […] Notre Europe, dans cette épreuve, démontre, comme elle l’a fait ces derniers mois, une unité remarquable. Elle doit désormais accepter de payer le prix de la paix, de la liberté, de la démocratie. Elle doit investir davantage pour moins dépendre des autres continents et pouvoir décider pour elle-même. En d’autres termes : devenir une puissance, plus indépendante, plus souveraine.
    Puissance économique d’abord. Nous ne pouvons plus dépendre des autres pour nous nourrir, nous soigner, nous informer, nous financer. Voilà pourquoi, dans le prolongement des décisions prises au plus fort de la pandémie avec le plan de relance européen, nous devrons promouvoir un nouveau modèle économique fondé sur l’indépendance et le progrès. »
    Que voilà un plaidoyer contre la mondialisation échevelée à laquelle nous assistons depuis plus de deux décennies ! Où l’on voit une inflexion, pour ne pas dire un changement de cap à 180 degrés, en matière de réflexion stratégique qui ne serait plus la seule prise en compte des seuls intérêts du marché qui n’ont de vision que de court terme.
    Acceptons l’augure d’un renversement complet des choix faits antérieurement par toute notre classe politique et notre haute administration. Mais je crains qu’il ne s’agisse que d’une réflexion moins pratique que ne le laissent entendre ce propos faits sous la pression des événements tragiques d’Ukraine.
    Cependant je m’interroge sur le sens à donner à cette phrase : « Notre liberté, celle de nos enfants n’est plus un acquis. Elle est plus que jamais un système de courage, un combat de chaque instant. »
    Il faudrait que l’on nous définisse clairement ce qu’est « un système de courage » !
    À ce discours s’ajoute donc la déclaration, dite « Lettre aux Français », par laquelle monsieur Macron se déclare candidat à sa propre réélection. Je n’en retiens que ce très court passage :
    « Défendre notre singularité française implique enfin de promouvoir une certaine manière d’être au monde. Un art de vivre millénaire, enraciné dans chaque région, chaque canton, chaque ville et chaque village que ce soit en métropole ou dans nos outre-mer. Une histoire, une langue, une culture que lorsque l’on est Français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager. Une citoyenneté, qui ne repose pas seulement sur des droits, mais sur des devoirs et un engagement de chaque jour. Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice. Nous encouragerons l’engagement avec une ambition simple : former non pas seulement des individus et des consommateurs, mais des citoyens. Faire des républicains. »
    À cette lecture j’ai failli tomber de ma chaise tant cette pensée est exactement inverse des positions défendues par monsieur Macron lors de sa précédente campagne électorale.
    Voilà donc que monsieur Macron renie sa propre expression, à savoir qu’il n’existait pas « de culture française, mais des cultures en France », expression type du progressisme qu’il revendiquait, donc de l’intégration inclusive et autre « cancel culture »…
    L’on retrouve ici des thèses défendues de longue date par Michel Onfray ou Eric Zemmour. S’agit-il encore d’un positionnement circonstanciel, donc exclusivement de communication, face aux candidats dits souverainistes ? La question mérite d’être posée !
    Là aussi je m’interroge sur le sens de la phrase : « former non pas seulement des individus et des consommateurs, mais des citoyens. Faire des républicains. »
    Si l’expression « faire des républicains » me semble peut claire et peu compréhensible, il reconnaît ici explicitement que la classe politique dont il est l’émanation n’a plus formé des citoyens mais principalement « des individus et des consommateurs » et qu’il y a là le plus grand échec de son mandat.
    L’on peut évidemment considérer que monsieur Macron tire un bilan des échecs de son quinquennat et de ceux de ses prédécesseurs. Mais je trouve assez peu crédible cette conversion républicaine pour le moins très tardive de monsieur Macron.

  30. Michelle D-LEROY

    @ Lucile
    Merci pour cette analyse du caractère de V. Poutine. Toutefois, curieusement (ou pas), certaines phrases de cette description pourraient très bien s’adapter à E. Macron.
    Je suis persuadée que le pouvoir isole, rend mégalo et souvent pervers car il faut tout faire pour le garder coûte que coûte.
    Poutine est dangereux car jusqu’auboutiste mais je ne suis pas rassurée non plus en voyant Macron mettre à profit le conflit russo-ukrainien pour éclipser sa campagne et se faire réélire en répandant la peur, comme il l’a fait précédemment avec le virus pour camoufler ses inactions ou ses revirements.
    Entre Poutine, sa personnalité et sa formation soviétique, Macron stratège pour sa gloire, sa réélection et son ego surdimensionné, Zelensky, sans expérience politique et un Biden qui tire les ficelles pour améliorer son aura en politique intérieure, cette guerre tombe à pic pour eux.
    Ceux qui en font les frais sont toujours les mêmes.
    ————————————————–
    @ Florestan68
    « J’avoue ne pas comprendre l’intérêt qu’il peut y avoir à se pencher sur le programme à venir d’un Président sortant.
    Son action et son bilan doivent suffire à se faire un jugement. Si l’on considère qu’il a réussi, on le réélit. Sinon, on arrête les frais.
    Je ne comprends pas non plus pourquoi on lui tresse des lauriers par rapport à la situation internationale. À part des moulinets et des platitudes, son action n’a eu aucun résultat dans le conflit en cours.
    En fait, il fanfaronne et attise le feu.
    Il en profite aussi pour faire avancer son projet européen et partant, la disparition de ce pays. »
    D’accord 100 % avec cela, j’aurais pu écrire la même chose à la virgule près.
    Toutefois, depuis 2017, Emmanuel Macron n’est pas un candidat comme les autres, il est soutenu sans défection par l’ensemble des médias mainstream, et donc ceux qui croient tout ce qui est écrit, l’admirent. De plus il a un culot, une stratégie, une verve qui bluffent et déstabilisent, sans qu’il ait besoin de mener des réformes intéressantes. Beau parleur et pourtant petit faiseur… pour l’instant.
    C’est un phénomène particulier. Il faut dire que les médias qui lui tressent des lauriers sont soutenus financièrement par les mêmes grandes fortunes qui ont mis Macron a cette place.
    Le pire étant qu’une fois réélu et sans craindre pour 2027, il va imposer ses vues modernistes, celles qu’il prépare depuis 5 ans. C’est ainsi qu’il a dit qu’il préparait l’avenir de nos enfants et petits-enfants… ce qui en dit long sur le nouveau monde imaginé par les modernistes occidentaux, depuis longtemps si on relit Attali par exemple.
    Et pendant qu’on tourne les yeux vers l’Ukraine, qu’on déteste Poutine, lui et ses amis peaufinent leur programme qu’ils ne dévoileront qu’en partie avant avril.

  31. Il a commencé à botter en touche.
    Alstom pas lui.
    Il sera épaulé en cela par Valou dont le mari, engagé sur le sujet, lui interdit moralement de se lâcher sur le sujet.
    Qui lui parlera de la vente d’Alcatel à Nokia et de la perte de notre position sur le transfert de données via les câbles sous-marins intercontinentaux ?
    Qui lui parlera de ses engagements ? Assemblée réduite, proportionnelle, rôle accru de l’Assemblée.
    Ce type est un faqueniousiste de la pire espèce, un petit dictateur en puissance. Il n’est bon tacticien que pour des ânes sans mémoires, des profiteurs baby boomers, pleutres, lâches, ayant peur de tout et étant prêt à se protéger de tout au détriment de tous.
    La France Soumise en reveut pour cinq ans.
    Il a tout de Trump, sauf les couil**s, extrême vulgarité en plus.

  32. Florestan68

    Cher Philippe Bilger,
    Je me permets de vous renvoyer aux sondages concernant le RN un mois avant les échéances de 2017, 2019 et 2021.
    Vous constaterez que le RN et Marine Le Pen sont systématiquement surévalués.
    Il sera intéressant de voir quelle est la tendance juste avant l’élection. Je ne serais pas surpris de la voir baisser.
    Il convient donc d’être très prudent la concernant. Pour ma part, je la vois plutôt autour des 12 que des 17 %.

  33. Salut à toutes & tous :))))
    Pour reprendre une formule qui fit mouche lors d’une élection présidentielle, Vladimir Poutine c’est un homme du passé. Presque septuagénaire, ancien officier du renseignement soviétique, il ne se conçoit pas en homme du passif. Passionné/modelé d’Histoire, il a su restaurer la fierté russe et son goût immodéré pour l’autocratie.
    A réussi il y a sept ans sa guerre éclair pour la reconquête de la Crimée… la Russie a beau rester le pays le plus étendu de la planète, il veut plus d’espace. La volonté farouche de Poutine de souffler dans les pages du livre d’Histoire slave… s’il faut casser de l’ukrainien sans trop défigurer Kiev ancienne capitale russe – et cité jumelée avec Toulouse – il cochera la case sans ciller.
    Journaliste puisque tu me lis, une envie : tracer le prix des aliments de base semaine après semaine dans les grandes agglomérations. Le rouble affaibli, on nous serine quand même : « Poutine et ses oligarques sont coupés du monde ». Menacés qu’ils seront à moyen terme si les petites gens ont de plus en plus de mal à subvenir aux besoins élémentaires. Staline pourtant bien nourri a fini seul.
    Saper pour resaper de pied en cap la paix ?

  34. @ Michelle D-LEROY | 04 mars 2022 à 18:18
    Quelle lucidité ! Et cette façon que vous avez (généralement) de commenter l’actualité ou d’analyser les événements avec infiniment de justesse, de bon sens et sans la moindre acrimonie. Vraiment, c’est un don. Et sans doute la meilleure façon de faire passer un message et inciter à la réflexion sans jamais rebuter l’adversaire.

  35. Robert Marchenoir

    Pas un mot sur l’immigration dans la lettre de candidature d’Emmanuel Macron (en dehors de quelques platitudes sur l’importance de préserver notre culture, ce qui n’a rien à voir avec la nécessaire fermeture des frontières).
    ______
    @ Giuseppe | 04 mars 2022 à 14:30
    Hélas, vous avez tort. Le général Desportes a parfaitement raison d’évoquer l’hypothèse de l’utilisation, par la Russie, de l’arme nucléaire tactique en Ukraine. Ce n’est nullement une spéculation oiseuse, contrairement à ce que vous suggérez.
    Cela fait partie de la doctrine militaire russe. Elle admet comme parfaitement normal l’emploi de ces mini-bombes atomiques, en première frappe, qui ne sont considérées que comme des bombes un peu plus puissantes que les autres, voilà tout.
    D’ailleurs, d’après le gouvernement ukrainien (et la photo de la cible concernée semble le confirmer), l’armée russe a déjà utilisé une bombe thermobarique contre un bâtiment militaire. Cette arme est considérée comme la plus puissante avant l’arme nucléaire.
    Un autre point de la doctrine militaire russe, c’est l’escalade en vue de la désescalade. L’emploi de l’arme nucléaire du champ de bataille, par opposition aux armes plus puissantes, rentre parfaitement dans cette démarche.
    Dernièrement, Vladimir Poutine a dit que plus l’Ukraine tardait à céder, plus il hausserait ses exigences lors des négociations en cours.
    Dans une situation où la Russie a brandi la menace d’une frappe nucléaire stratégique à plusieurs reprises contre l’Europe, il est fondamental d’avoir une compréhension aussi exacte que possible des intentions et de la mentalité de l’ennemi.
    ______
    @ tom | 04 mars 2022 à 13:10
    Troll russe détecté. L’amusant, c’est que vous nous servez exactement la même soupe qu’il y a six ans. Vous devriez mettre à jour vos salades, maintenant que votre patron bombarde les hôpitaux en Ukraine et nous menace d’annihilation nucléaire.

  36. @ Michel Deluré | 04 mars 2022 à 17:19
    « Mais la situation intérieure de notre pays, déjà affectée par la crise sanitaire que nous traversons et qui n’est toujours pas derrière nous, et qui sera encore impactée par la crise ukrainienne, est-elle accessoire et ne mérite-t-elle qu’un débat électoral bâclé ? N’est-elle pas suffisamment préoccupante en nombre de domaines ? Ne justifie-t-elle pas quelque attention ? »
    Rassurez-vous le débat entre le candidat Macron et ses adversaires aura bien lieu, que ce soit sur la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, sans oublier, bien sûr, le bilan du président sortant qui suscite bien des controverses : dette publique, insécurité, pouvoir d’achat, immigration, etc.
    Mais je crains que les palabres des candidats à la présidence de la République concernant le conflit en Ukraine ne changent pas grand-chose. C’est Vladimir Poutine qui mène la danse et il se fiche complètement des sanctions économiques qui lui sont infligées tant par les pays européens que par les États-Unis.
    Même Emmanuel Macron, représentant la France, mais aussi l’U.E.ne parvient pas à le faire fléchir et je ne vois pas quel candidat à l’élection présidentielle pourrait faire mieux que lui. Même pas Valérie Pécresse qui se targue de parler le russe, ce qui est certes un avantage, mais qui ne saurait être déterminant.
    En fait le programme des candidats à l’élection présidentielle, quel qu’il soit, a de fortes chances (si l’on peut dire) d’être complètement faussé par la situation en Ukraine qui se dégrade de jour en jour.
    La seule façon de revenir à une situation apaisée est de « neutraliser » Poutine. Mais ça c’est une autre paire de manches. Seul le peuple russe est en mesure de le faire. Mais le fera-t-il ? Rien n’est moins sûr !

  37. @ Exilé
    Quelle conclusion tirez-vous du lien que vous communiquez ?
    Le titre parle d’Ukraine neutre. Et sa conclusion ? Elle ne me semble pas s’accorder avec vos propos antérieurs :
    « – L’Ukraine devrait avoir le droit de choisir librement ses associations économiques et politiques, y compris avec l’Europe.
    – L’Ukraine ne devrait pas adhérer à l’OTAN, une position que j’ai soutenue en 2007, lorsque la question a été soulevée pour la dernière fois.
    – L’Ukraine devrait être libre de créer tout gouvernement compatible avec la volonté exprimée par son peuple. Des dirigeants ukrainiens avisés opteraient alors pour une politique de réconciliation entre les différentes parties de leur pays. Sur le plan international, ils devraient adopter une attitude comparable à celle de la Finlande. Cette nation ne laisse aucun doute sur sa farouche indépendance et coopère avec l’Occident dans la plupart des domaines, mais évite soigneusement toute hostilité institutionnelle envers la Russie.
    – Il est incompatible avec les règles de l’ordre mondial existant que la Russie annexe la Crimée. Mais il devrait être possible de faire en sorte que la relation entre la Crimée et l’Ukraine soit moins tendue. À cette fin, la Russie reconnaîtrait la souveraineté de l’Ukraine sur la Crimée. L’Ukraine devrait renforcer l’autonomie de la Crimée lors d’élections organisées en présence d’observateurs internationaux. Le processus comprendrait la levée de toute ambiguïté sur le statut de la flotte de la mer Noire à Sébastopol. »
    Dans ce propos, l’Ukraine est libre : il n’est pas dit que les USA devraient refuser l’adhésion à l’OTAN, ni que l’adhésion à l’OTAN est un casus belli, il dit que l’Ukraine, libre de ses associations politiques et économiques, devrait faire le choix de ne pas adhérer à l’OTAN.
    Il est aussi dit que la Russie reconnaîtrait la souveraineté de l’Ukraine sur la Crimée, qui devrait renforcer son autonomie.
    Nous en sommes loin. Il est aussi dit que « Poutine devrait comprendre que, quels que soient ses griefs, une politique d’imposition militaire produirait une nouvelle guerre froide » et nous y sommes.
    Enfin, il prend l’exemple de la Finlande, à l’heure où justement le débat est ouvert en Finlande sur l’adhésion à l’OTAN, ce qui suscite des menaces de feu nucléaire.
    Alors, où vous mènent vos réflexions, à la lueur de cette lecture ?
    (Et, blague à part : « Kissinger avait prédit la guerre »… Comme tous les pays au contact de la Russie ?)

  38. @ Robert Marchenoir | 04 mars 2022 à 20:05
    « Le général Desportes a parfaitement raison d’évoquer l’hypothèse de l’utilisation, par la Russie, de l’arme nucléaire tactique en Ukraine. Ce n’est nullement une spéculation oiseuse, contrairement à ce que vous suggérez. »
    Bob, je me permets, pour commencer vous employez le bon terme, spéculer, il a le droit c’est vrai… En pantoufle, à quelques milliers de kilomètres quand même, devant sa boule de cristal, loin de la boue, des bombes et de la vie des locaux, il revient sans doute du théâtre des opérations – comme on dit – et en plus je spécule qu’il revient de parcourir en large et en travers l’Ukraine.
    A-t-il de la famille sur place, etc.
    Et bien sûr Poutine et les Ukrainiens vont le tenir informé, lui le grand chiromancien des plateaux TV.
    Spéculer, à la hausse ou à la baisse Bob ? Je peux vous affirmer que le taux de réussite est très très bas.
    En fait vous dites comme moi, oiseuse… spéculation et en plus oiseuse…
    Bon, Bob, si vous me le permettez, je le redis, quand on ne sait pas on la ferme. Général il devrait quand même être au courant, pour spéculer on n’a pas besoin de lui, Coluche est toujours autant d’actualité, et en terme de lucidité elle vaut bien celle d’un général qui spécule :
    https://youtu.be/-KFxmGbiUaE

  39. @ Robert Marchenoir | 04 mars 2022 à 20:05
    « Dernièrement, Vladimir Poutine a dit que plus l’Ukraine tardait à céder, plus il hausserait ses exigences lors des négociations en cours. »
    Je n’y connais rien en stratégie militaire, mais quand les robinets à pétrole et à gaz seront définitivement fermés – ils coulent encore leurs dernières gouttes, il faut le souhaiter -, on verra dans peu de temps les effets sur le rouble… enfin, sur cette pièce aride où plus rien ne poussera.
    Et en matière de pognon il faut le dire, les oligarques adorent cela, le clinquant, le brillant et le champagne, les en priver va sans doute leur provoquer de l’urticaire.
    Même Poutine pour sa part a réussi à extraire son yacht:
    https://www.rtl.fr/actu/international/crise-ukrainienne-vladimir-poutine-met-son-yacht-a-l-abri-7900123443
    Cela est un signe, sauver les meubles comme on dit, la Bourse ne ment pas. Lui le Tsar de toutes les Russie qui tente de sauver un misérable bateau, les Ukrainiens le savent, eux vont sauver leur liberté, cela n’a pas de prix et le courage qui va avec, celui à n’en plus finir, apparemment ils en regorgent. Les meubles ça ne compte plus.

  40. Denis Monod-Broca

    Sacrifice
    « Non ! laisse-lui la vie sauve ! » s’écrie la vraie mère, la mère par l’amour, juste avant que le bourreau, obéissant à Salomon, n’abaisse son sabre pour couper le bébé en deux. Elle se sacrifie pour que l’enfant vive.
    Faisons de même, sacrifions-nous pour que l’Ukraine vive !
    Sacrifions notre sécurité, notre amour-propre, notre désir d’Ukraine, notre croyance en la force, pour que Poutine suspende son action et que le sang des Ukrainiens cesse de couler.
    Aller à Canossa vaut mieux que de monter aux extrêmes.
    Il n’est jamais trop tard.
    L’Empire romain d’Orient et l’Empire romain d’Occident se séparèrent au IVe siècle.
    En 1054, schisme entre Rome et Byzance.
    Latente, « froide » depuis des décennies, la guerre resurgit entre Washington, la nouvelle Rome, et Moscou, la nouvelle Byzance.
    Ah, le poids de l’histoire…
    Mais quelle folie !
    Fondé sur l’amour du prochain, sur la fraternité, le monde judéo-chrétien trahit, une fois de plus, encore et toujours, son héritage.
    Et les Ukrainiens trinquent…
    Deux guerres mondiales et la Shoah ne nous suffisent-ils donc pas ? Il nous faut encore nous entretuer ! N’avons-nous donc rien appris ? Ne savons-nous donc toujours pas ce que nous faisons ?
    Faisons un pas de côté, fuyons l’unanimité, sortons de la foule accusatrice, haineuse, assoiffée de sang.
    Quoi qu’il lui en coûte, que la France choisisse librement la fidélité aux principes qu’elle a fait siens…

  41. Un qui n’est pas consensuel et tacticien, c’est Laurent Wauquiez.
    On se demandait quand est-ce qu’il se manifesterait. Maintenant c’est fait.
    Non, Valérie Pécresse n’est pas la seule à faire des bourdes. LW n’est pas mal non plus dans le genre.
    Le roi de la bullshit a osé comparer Emmanuel Macron à un dictateur dans un contexte où ce mot est particulièrement sensible.
    Le discours de Valérie Pécresse, quelques minutes plus tard, pourrait faire effet de recadrage, lorsqu’elle appelle à la « responsabilité » et à un certain « devoir de dignité ». Voilà un joli petit tacle à l’attention de celui qui œuvre en coulisse pour saborder sa campagne électorale.
    Devant la polémique qui commençait à monter, Laurent Wauquiez a préféré faire le dos rond : l’ex-patron des LR a reconnu sur Twitter que « l’usage, dans le contexte actuel, du terme de dictateur n’était pas adapté », et qu’il le retirait.
    Par ailleurs il est assez osé de la part de Laurent Wauquiez d’utiliser le terme de dictateur à l’encontre d’EM, lui qui s’est distingué, tout le temps ou il était président de LR, par son autoritarisme et son arrogance, au point de pousser Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et quelques autres adhérents à quitter le parti.
    Mais il n’y a pas de Laurent Wauquiez qui a du mal à utiliser les bons termes quand il s’exprime.
    Avant de donner des leçons sur le choix des mots à utiliser au ministre des Affaires étrangères, Éric Zemmour ferait bien d’appliquer cette recommandation à lui-même.
    Pour lui la guerre en Ukraine « distrait les Français » des vraies préoccupations qui sont les leurs. À commencer bien sûr par l’immigration qui est son obsession et pour tout dire son unique thème de campagne.
    Ceci lui a valu un petit rappel à l’ordre de sa coach en communication et accessoirement sa maîtresse, obligeant Zemmour à faire un rectificatif.
    La guerre en Ukraine n’est pas une distraction, mais un « détournement de la préoccupation des Français ». Vision franco-franchouillarde dont Zemmour est incapable de se départir.
    Décidément on sent une grande fébrilité chez les adversaires du président en ce moment. Cool ! Cool ! Tout va bien se passer ! 🙂

  42. Ainsi, les bisounours consuméristes sont-ils prêts, puisque Macron est Kadyrov, à voter Poutine, se laissant entraîner en ce qu’ils nomment insoumission à la plus parfaite confusion, puisque autrui est une ordure par définition, et qu’affirmer le mensonge inutile du martyr provoque l’inutilité du martyr.
    La nature a placé ici son eschatologie, nous nous entendons, ou nous disparaissons, laissant au bénéfice de la force notre incapacité à être juste, et renonçant à incarner les potentialités offertes à qui saurait inventer un langage autre que celui des dominations, destin proposé par le trop brillant président à ceux qui choisissent de renouveler leur stock de Saint-Amour avec la charrette à bras de leurs illusions, et retournent au confort bourgeois de toutes les révolutions qui ne savent que tourner autour du nombril d’elles-mêmes, et revenir au point éternel des incompréhensions, tout sauf Macron, restons à la maison qui danse sur le volcan de notre finitude, peut-être pourrions-nous nous convaincre que nous serions libres d’ainsi choisir cet esclavage en contemplant l’espace où désormais nous sommes incapables d’avoir assez de foi pour nous y élancer, et retourner sans cesse à l’auto-destruction du désir égoïste de l’éternité, qui n’empêchera jamais, la si vieille affaire, à la vérité, si faible et si puissante d’être la vérité, de triompher :
    Provinciale XII, 21. « Je ne vous dirai rien cependant sur les Avertissements pleins de faussetés scandaleuses par où vous finissez chaque imposture : je repartirai à tout cela dans la Lettre où j’espère montrer la source de vos calomnies. Je vous plains, mes Pères, d’avoir recours à de tels remèdes. Les injures que vous me dites n’éclairciront pas nos différends, et les menaces que vous me faites en tant de façons ne m’empêcheront pas de me défendre. Vous croyez avoir la force et l’impunité, mais je crois avoir la vérité et l’innocence. C’est une étrange et longue guerre que celle où la violence essaie d’opprimer la vérité. Tous les efforts de la violence ne peuvent affaiblir la vérité, et ne servent qu’à la relever davantage. Toutes les lumières de la vérité ne peuvent rien pour arrêter la violence, et ne font que l’irriter encore plus. Quand la force combat la force, la plus puissante détruit la moindre : quand l’on oppose les discours aux discours, ceux qui sont véritables et convaincants confondent et dissipent ceux qui n’ont que la vanité et le mensonge : mais la violence et la vérité ne peuvent rien l’une sur l’autre. Qu’on ne prétende pas de là néanmoins que les choses soient égales : car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque : au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu même. »

  43. Les oligarques fous : Poutine, Biden, Macron, Zelinsky mais aussi Erdogan, Trudeau etc.
    Macron, certains Français en redemandent. Ils auront ce qu’ils méritent !
    « C’est des hommes et d’eux seulement qu’il faut avoir peur, toujours.
    Combien de temps faudrait-il qu’il dure leur délire, pour qu’ils s’arrêtent épuisés enfin, ces monstres ?
    Combien de temps un accès comme celui-ci peut-il bien durer ? Des mois ? Des années ? Combien ? Peut-être jusqu’à la mort de tout le monde, de tous les fous ?  » L.F. Céline – « Voyage au bout de la nuit »
    Nous sommes dans la « société du spectacle » (Guy Debord) avec ce président qui se met sans arrêt en scène mais se garde bien de vouloir débattre. Manque de courage, il se défile !
    Quant aux médias et aux pseudo-intellectuels lèche-bottes, nous sommes à saturation !
    « La poésie héroïque possède sans résistance ceux qui ne vont pas à la guerre et mieux encore ceux que la guerre est en train d’enrichir énormément. C’est régulier ». L.F. Céline – Voyage au bout de la nuit
    Pour tous les Enthoven, BHL, Glucksmann, scribouillards qui s’enrichissent sur la mort des autres !
    Ce qui caractérise le « règne » de la macronie, c’est l’hystérisation continue et inlassable. Plus les macronistes sont dingues, plus les Français et certains médias les cautionnent. Cela ne relève plus de la politique ou de la géopolitique mais de la psychiatrie !

  44. @ Marcel P | 04 mars 2022 à 20:24
    Je me suis borné à soumettre à la sagacité des participants à ce blog la vision qu’avait il y a quelques années Henry Kissinger, qui a été une référence dans la politique étrangère des États-Unis, de la place de l’Ukraine dans la géostratégie mondiale.
    Le plus intéressant est le rappel du contexte historique de cette région, que beaucoup de ceux qui de nos jours émettent des avis à l’emporte-pièce ignorent.
    Ceci dit, je ne partage pas nécessairement toutes ses vues, en particulier le flou concernant le sort du port de Sébastopol, absolument vital pour la Russie et point probablement non négociable pour elle.
    Enfin, au lieu de nous jeter des invectives à la figure sur la base de d’approximations simplistes ou de conditionnement médiatiques stéréotypés, j’estime que nous devrions commencer par nous renseigner sur le fond des choses.
    Et avec un minimum d’honnêteté, il nous apparaîtra qu’elles sont plus complexes que nous le pensons parfois.

  45. Robert Marchenoir

    @ Giuseppe | 04 mars 2022 à 21:12
    « Quand on ne sait pas on la ferme. »
    Mais il sait. C’est vous qui ne savez pas.
    Si vous êtes jaloux de ses connaissances, vous n’êtes pas obligé de regarder l’émission. Mais n’entravez pas la liberté d’expression. N’essayez pas d’empêcher ceux qui veulent apprendre d’accéder à la connaissance.
    C’est insupportable, à la fin, ce ressentiment incessant qui est le vôtre. Il n’y a pas que vous et votre béton qui ayez fait des choses dans la vie.
    « En pantoufle, à quelques milliers de kilomètres quand même, devant sa boule de cristal, loin de la boue, des bombes et de la vie des locaux. »
    Exactement comme Vladimir Poutine, donc. Comme le chef d’état-major de la France. Comme tous ceux dont la responsabilité est d’appuyer (ou pas) sur le bouton nucléaire.
    Arrêtez un peu avec ce mythe populiste du terrain gna-gna. Les gens qui prennent les décisions stratégiques n’ont pas les pieds dans la boue, et heureusement.
    « Quand les robinets à pétrole et à gaz seront définitivement fermés – ils coulent encore leurs dernières gouttes, il faut le souhaiter -, on verra dans peu de temps les effets sur le rouble… »
    On a déjà vu les effets sur le rouble : il s’est effondré. Et ça n’a rien à voir avec les robinets du pétrole, qui sont ouverts. C’est dû aux sanctions qui ont été prises contre la banque centrale russe.

  46. Jamais autant de gradés battent campagne, autant d’états-majors envahissent… les chaînes d’info.
    Il est vrai que les journées sont longues, il faut meubler, meubler, occuper le terrain de ces plateaux TV avec rien ce qui est beaucoup aurait dit Raymond Devos. Ces bougres de chaînes sont friandes d’étoiles, avec gourmandise elles les invitent à converser, à supputer, regarder à la fois le doigt et la lune, un vrai spectacle, enfin pour certains vieillards et retraités la gloire des lampions, au son des trompettes et des musiques de génériques guerriers, le bruit et la fureur comme s’ils y étaient, le spectacle vu à travers les écrans.
    Je me souviens des commentaires extraordinairement documentés sur des images teintées d’un vert plein plein de lumière, que tous ces champions s’empressaient de commenter en nous expliquant les tirs de nuits en Irak, les caméras thermographiques et tutti quanti… Quand la supercherie se fut dévoilée, un monde péremptoire s’écroulait, ce n’était jamais qu’un montage de cuvette de WC, juste le fond de cuvette illuminé en vert.
    Les leçons ne sont jamais retenues, pour quelques lampions et une gloire éphémère, nous voilà repartis pour les mêmes aventures, Bibi Fricotin revisité.

  47. @ Aliocha | 05 mars 2022 à 08:56
    Avant tout je souhaite remercier M. Bilger pour son dernier billet et j’y reviendrai ultérieurement…
    Mais à vous Aliocha, je voudrais dire, si cela ne vous outrage pas trop, combien je vous trouve casse-couil*es, ce n’est pas poli mais c’est français !
    Quand donc allez-vous cesser de vous prendre pour l’étalon d’or de la morale et de la bonté divine ?
    Quand donc allez-vous cesser d’insinuer ?
    Quand donc allez-vous cesser d’en remontrer à celui-ci, à celle-là ?
    Et puis, il serait heureux de vous lire dans des phrases courtes et claires, mais que par vanité vous nous pondez au kilomètre, est-ce que par hasard il ne se trouve personne dans votre entourage pour vous dire combien vous êtes indigeste ?
    Il vous manque « un je ne sais quoi » d’humble et vrai, « un je ne sais quoi » qui ne soit pas du dogme et de la sottise…
    Dès lors, et avant de donner des leçons générales de bonne conduite, il conviendrait de dire à qui s’adressent vos phrases à rallonges ! Admettons qu’elles s’adressent à moi, ce qui est une hypothèse, je vous répondrais que je ne suis pas du tout prête à lire autant de vacuité, et pas davantage d’imbéciles lieux communs.
    L’hypothèse ayant pour qualité de n’être qu’une hypothèse, elle présente l’avantage considérable de revirements inattendus, lesquels pourraient conduire à une guerre totale et sans retour !
    Vous aimez la guerre ? Moi, je la hais, par contre, je ne la crains pas comme vous, pétochard de salon !
    Ayant par ailleurs un sens aigu du ridicule, je ne crains pas davantage d’être prise en défaut, cela me donne un avantage sur vous qui permet tout et son contraire…
    Avez-vous essayé de penser par vous-même ? Je vous y invite vivement, cependant il serait prudent de vous faire assister, car penser par soi-même donne le mal des montagnes, autrement dit, l’altitude et le manque d’oxygène nécessitent de l’expérience…
    Vous n’êtes qu’une figure de plat apothicaire et fort enluminé, d’un ennui mortel et d’une vanité sans fin !

  48. @ Robert Marchenoir | 05 mars 2022 à 10:31
    Il en sait aujourd’hui, ce galonné, autant que vous sur les disjoncteurs, vous n’avez qu’une connaissance très superficielle des choses, une vraie midinette de l’info, vous êtes.
    Un ancien collègue de l’ENSEEIHT qui vous lisait avait le sourire protecteur du sachant à celui qui découvre la lune, vous n’y pouvez rien, c’est un peu au-dessus de vos capacités au moins sur ces sujets.
    Ultracrépidarianiste vous êtes, mais comme disait un ancien Compagnon charpentier de mes amis, « bon à tout bon à rien ».
    « Exactement comme Vladimir Poutine, donc. Comme le chef d’état-major de la France. Comme tous ceux dont la responsabilité est d’appuyer (ou pas) sur le bouton nucléaire. »
    Vous comparez les carottes et les navets, l’autre est quand même le Tsar de toutes les Russie à son échelle.
    À ma connaissance il n’avait pas la commande au bout de ses doigts, votre général à la retraite, à part les cartes de tarot maintenant et la boule de cristal.
    Chez nous un joueur de rugby de votre trempe est affublé du sobriquet « c’est une pipe »: plein de bonne volonté, un peu taouaille, pas très adroit, mais il pourra suppléer les défections quand on ne trouvera plus personne.
    En fait on ne vous confierait pas non plus le poste de bétonnier, de peur que le béton soit durci avant emploi.
    « Arrêtez un peu avec ce mythe populiste du terrain gna-gna. Les gens qui prennent les décisions stratégiques n’ont pas les pieds dans la boue, et heureusement. »
    Et malheureusement pour nous en 40, vous devriez le savoir, non ?
    Ils auraient mieux fait de les mettre les pieds dans la boue et les mains dans le cambouis, les généraux de la retraite et de la Débâcle, la honte de notre histoire. Les très longues pages sur celle-ci d’ailleurs. L’approvisionnement en carburant des troupes – narré par Marc Bloch – vaut son pesant de pistaches, pas un de ces généraux (allez, presque tous) ne savaient au fond où il fallait puiser les réserves, par contre sur leurs fiches elles étaient compilées au millilitre près, je passe sur tout le reste, mais un raccourci qui en dit long.
    Un des livres que l’on nous faisait lire pour nourrir notre réflexion était bien celui de Marc Bloch, je peux vous dire que c’est tout gagnant pour le génie civil de notre pays, le directeur des études de l’époque était un grand visionnaire, les 3 T disait-il, le terrain, le terrain, le terrain, je m’en souviens encore. Tous les bâtisseurs connaissent cela.
    Il vous en manque beaucoup, Bob, du terrain.
    Les pages vécues et évoquées sont du Buster Keaton au plus haut de sa forme, alors quand j’entends ce qu’ils nous racontent sous les lampions, ce n’est pas d’eux ni de « taxis » qu’a besoin Zelensky, il sait faire, ce qu’il lui faut ce sont des avions et des munitions, le courage vaut bien toutes les étoiles et à ce que je sache les Ukrainiens sont d’excellents bâtisseurs, ils feront j’en suis sûr d’excellents généraux de terrain.
    Les 3 T Bob, pas la boule de cristal, les mains dans le cambouis:
    « Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, a inspecté vendredi ce site dont la localisation est gardée secrète pour des raisons de sécurité, et qui est géré par 22 pays, coordonnés par les Etats-Unis.
    Les quelques journalistes accompagnant le plus haut gradé américain, qui n’ont pas pu prendre de photos, ont vu une centaine de lance-missiles antichars Javelin en cours de chargement à destination de la frontière. »
    Bob je ne vous prendrais même pas pour rendre la monnaie dans un commerce:
    « Et ça n’a rien à voir avec les robinets du pétrole, qui sont ouverts. C’est dû aux sanctions qui ont été prises contre la banque centrale russe. » (RM)
    Bob, insuffisant Bob, ils vont être fermés les robinets, vous êtes aussi un piètre argentier. Plus de devises à changer quand la dernière goutte aura fini de couler.
    Vous êtes un vieux Bob, vous pensez vieux, « Jusqu’au bout, notre guerre aura été une guerre de vieilles gens (…) une guerre toute pénétrée par l’odeur de moisi qu’exhalent l’école, le bureau d’état-major du temps de paix ou la caserne. » Le terrain Bob, le terrain.

  49. @ Denis Monod-Broca
    Vous devriez relire le chapitre de « Des choses cachées… » sur le jugement de Salomon, vous vous apercevriez que vous défendez l’une de ces idées folles que vous dénoncez :
    « Si la solution proposée par le roi et agréée par la mère de l’enfant mort doit être définie comme sacrificielle, il ne serait pas juste, assurément, ce serait même une confusion abominable, que d’utiliser le même terme pour caractériser l’attitude de la vraie mère, celle qui fait preuve de sentiments maternels au lieu, justement, d’accepter la solution sacrificielle qu’elle repousse avec horreur.
    …La vraie mère n’a aucun désir de se sacrifier. Elle souhaite vivre auprès de son enfant. Mais elle est prête à abandonner à jamais celui-ci à son ennemie, et même s’il le faut à mourir pour le sauver lui-même de la mort.
    …Il faut voir en celle-ci la plus parfaite figura christi qu’on puisse imaginer. Le Christ accepte de mourir pour que les hommes vivent, dans une action qu’il faut se garder de définir comme sacrificielle, même si les mots et les catégories nous font défaut pour la signifier. »
    Cette vision permet de poser la question essentielle, nommant ce creux dans notre langage qui ne sait, comme l’affirme Rimbaud dans « Mauvais sang », s’exprimer sans paroles païennes, alors que la sensation oracle est très certaine qu’accéder au don de soi de la mère qui renonce à s’approprier son enfant n’est plus un mouvement sacrificiel, mais un renoncement au désir d’appropriation de l’enfant, nous faisant accéder à cette zone mentale inconnue où nous pourrions imaginer pouvoir, en renonçant à la structure sacrée induite par le sacrifice, nous en désaccoutumer entièrement, réinventant alors nos structures sociales sur la mutualité du don désintéressé.
    Michel Serres dans son dernier livre, il me semble, aborde par un autre angle le sujet :
    « À partir de la naissance du Christ,une ère neuve se lève, où la parenté ne se fondera plus en nature, même du ventre d’une femme, mais selon le précepte évangélique : aimez-vous les uns les autres. »
    Ainsi, pouvons-nous être à même d’inventer en nos interactions libérées de tout sacrifice un langage sain et saint nous permettant sans crainte d’exprimer la vérité et la vie, ce chemin sans chemin tracé par Celui qui, s’offrant au sacrifice tout humain pour en dévoiler l’erreur, nous permettrait alors de nous en passer.

  50. @ Marcel P | 04 mars 2022 à 20:24
    @ Exilé | 05 mars 2022 à 09:54
    Vos points de vue demeurent peu conciliables. Pourtant il est peut-être utile de revenir à l’année 1997 de parution du livre de Zbigniew Brzeziński « Le Grand Échiquier » que j’avais évoqué dans le billet « Poutine : une brute face aux douceurs diplomatiques ». Ce conseiller éminent de la Maison Blanche exprimait clairement l’hubris de l’élite des États-Unis, celle de l’État profond, après l’effondrement de l’URSS, les Etats-Unis devenant la seule puissance planétaire.
    C’est également l’époque où monsieur Fukuyama proclamait la fin de l’Histoire qu’il identifiait à l’avènement du libéralisme, « la chute du communisme, le recul des États totalitaires en Europe, des dictatures militaires en Amérique latine, et la conversion de la Chine à l’économie de marché constituent pour Fukuyama des victoires éclatantes pour le libéralisme économique. Le capitalisme apparaît alors comme la seule organisation rationnelle de la production et de la consommation. »
    L’année précédente Samuel P. Huntington avait fait paraître son fameux livre « Le Choc des civilisations ». Mais son titre en anglais est plus explicite : « The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order ».
    Dans son chapitre La dynamique des guerres civilisationnels, sur le conflit bosno-serbe, il écrivait :
    « Les Américains veulent identifier, dans chaque conflit étranger, les forces du bien et les forces du mal, puis s’aligner sur les premières. Les atrocités commises par les Serbes au début des affrontements en firent des « méchants », assassinant les innocents et perpétrant un génocide, alors que les Bosniaques parvinrent à donner d’eux-mêmes l’image des victimes impuissantes. Tout au long du conflit, la presse américaine s’attacha peu aux nettoyages ethniques commis par les Croates et les musulmans, aux crimes de guerre ou aux violations des zones de sûreté et des cessez-le-feu perpétrés par les forces bosniaques.
    […] Les élites américaines avaient aussi un préjugé favorable à l’égard des Bosniaques, car elles aiment le concept de pays multiculturel, image de lui-même que le gouvernement bosniaque réussit à promouvoir au début du conflit. Tout au long de la guerre, la politique américaine est restée attachée avec obstination à cette idée d’une Bosnie multiethnique, quand bien même les Croates et les Bosniaques la rejetaient majoritairement. […] L’idéalisme, le moralisme, les instincts humanitaires, la naïveté et l’ignorance des Balkans conduisirent les Américains sur des positions probosniaques et antiserberbes. »
    Ainsi Huntington identifie les erreurs de l’approche des décideurs des États-Unis dans les problèmes qui concernent les pays étrangers, notamment en Europe. Ce qui ramène à l’élargissement de l’OTAN qui avait été acté en 1997. Une personnalité de premier plan, George Kennan, « architecte » de la politique d’endiguement de l’URSS, y était opposé et avait alors écrit : « L’élargissement de l’OTAN serait la plus fatale erreur de la politique américaine depuis la fin de la guerre froide. On peut s’attendre à ce que cette décision attise les tendances nationalistes, anti-occidentales et militaristes de l’opinion publique russe ; qu’elle relance une atmosphère de guerre froide dans le relations Est-Ouest et oriente la politique étrangère russe dans une direction qui ne correspondra pas à nos souhaits » (citation d’un texte paru dans le Monde diplomatique de février 2022).
    L’honnêteté intellectuelle commande donc une certaine circonspection quand on considère la situation actuelle à l’Est de l’Union européenne, donc au cœur de l’Europe. Un cycle s’enclenche que certaines déclarations imprudentes de nos dirigeants ne peuvent qu’attiser, la diplomatie s’accommodant peu de déclarations publiques péremptoires.
    Je considère donc que monsieur Poutine se trouve actuellement dans des dispositions proches de celle du revanchisme allemand de Hitler en 1933 et que des « étincelles » imprévisibles seraient susceptibles de conduire à une conflagration impossible à maîtriser.

  51. Robert Marchenoir

    @ Denis Monod-Broca | 05 mars 2022 à 00:16
    « Faisons de même, sacrifions-nous pour que l’Ukraine vive ! »
    Admettons. Admettons votre allégorie répétée du bébé coupé en deux. Vous avez sûrement sur la situation des lumières que nous n’avons pas.
    Mais concrètement ? Que proposez-vous ? Que devrait faire l’Occident pour que le Hitler slave récupère ses soldats, cesse de tuer des bébés, justement, et laisse vivre les Ukrainiens en toute liberté et en toute sécurité ?
    Et le reste de l’Europe, par la même occasion ?
    C’est bien joli, de jouer les gourous mystiques d’une secte improbable, mais personne ne propose de couper un bébé en deux, dans le cas qui nous occupe. Donc concrètement, vous préconisez quoi ?
    « Fondé sur l’amour du prochain, sur la fraternité, le monde judéo-chrétien trahit, une fois de plus, encore et toujours, son héritage. Et les Ukrainiens trinquent… »
    Vous n’auriez pas une légère propension à vous payer notre poire ? Si l’Ukraine, berceau de l’orthodoxie russe, ayant élu un Juif à sa tête et comportant encore une communauté juive fort vivace, ne fait pas partie du monde judéo-chrétien, alors quelle est-elle, exactement ?

  52. @ Robert Marchenoir (@ Denis Monod-Broca)
    « Vous n’auriez pas une légère propension à vous payer notre poire ? Si l’Ukraine, berceau de l’orthodoxie russe, ayant élu un Juif à sa tête et comportant encore une communauté juive fort vivace, ne fait pas partie du monde judéo-chrétien, alors quelle est-elle, exactement ? »
    L’Ukraine est un pays de nazis.
    Tous les basanés du monde entier le disent.
    Parce qu’ils veulent casser du blanc.
    Parce qu’ils veulent que Poutine les venge.
    C’est donc que c’est vrai.
    Admettons-le: Zelensky est Hitler.

  53. @ Robert | 05 mars 2022 à 16:23
    Votre analyse est bien meilleure et complète que ce que j’ai pu écrire ici sur le sujet.
    Vous êtes un des rares commentateurs (et même au-delà) à avoir compris que la question faisant l’objet de l’actualité dépasse largement l’attitude de M. Poutine face à l’Ukraine qui n’est qu’un épiphénomène de l’affrontement géostratégique entre une puissance maritime et une puissance occidentale, dont les premières manifestations remontent à plus d’un siècle.

  54. Serge HIREL

    Guerre en Ukraine… Le peuple français est-il plus émotif que d’autres ? Oui, probablement. Et plus aujourd’hui qu’hier, matraqué qu’il est par les images résolument anxiogènes -mais néanmoins sans cadavres -, abasourdi par des propos officiels et des commentaires plus alarmants les uns que les autres. D’autant plus enclin à se délecter dans cette émotion que les conséquences de l’événement qui la produit restent hors de sa sphère de confort, n’affectent en rien son quotidien. Début 2020, par crainte d’une possible contamination, les Parisiens se réfugiant en province pour fuir la Covid n’ont pas tous reçu un accueil chaleureux… promis unanimement aujourd’hui aux Ukrainiennes et à leurs enfants. Promis…
    Depuis le 24 février, depuis la décision condamnable sans appel de Poutine d’envahir un Etat souverain, rien n’a changé dans notre vie quotidienne. Et pourtant, des dizaines de millions de Français sont prêts à en découdre avec ce « dictateur », ce « paranoïaque », ce « fou », prêts à réclamer le feu nucléaire contre lui, prêts à applaudir l’interdiction des sportifs para-olympiques russes aux JO de Pékin, à se priver de grands artistes moscovites… Et les collectes en faveur des Ukrainiens atteignent des sommets.
    Faut-il se féliciter de cet immense mouvement d’entraide ? Oui, bien sûr, parce qu’il est justifié et nécessaire. Faut-il se féliciter de ce soutien belliqueux ? Non, certainement non, parce qu’il est irréfléchi.
    L’émotion est toujours mauvaise conseillère. Réagir sous le coup de l’émotion conduit nécessairement à ignorer la raison, la mesure. Qu’un ministre de haut rang menace le président russe d’une « guerre totale » est scandaleux. Que des journalistes, devant des millions de téléspectateurs, sur la foi de dépêches émanant d’un pouvoir ukrainien aux abois, sans le recul qu’aurait apporté un scientifique, annoncent un possible nouveau Tchernobyl, est irresponsable.
    L’intolérable est atteint quand le chef d’Etat, sous la menace d’une réélection qui n’est acquise que selon les sondages, apporte sa pierre à cet édifice anxiogène en prédisant « des jours vraisemblablement de plus en plus durs ».
    Hier « foutriquet » (Onfray), Macron se présente désormais en « père de la nation ». En « père » qui protège le peuple, devenu par magie ses enfants. La ficelle est grosse – tout le monde n’est pas de Gaulle… – mais examinons néanmoins un instant cette posture… Il en a oublié l’essentiel : quand des parents ont pour but de protéger leurs enfants, leur première démarche n’est-elle pas de les rassurer ?
    Les rassurer en n’alimentant pas leurs angoisses, mais aussi en démontrant leur capacité à vaincre le danger, à terrasser le dragon… Sur ce point également, le président-candidat a déjà largement démontré ses faiblesses… au Liban, au Mali, où ses coups de menton se sont achevés par de peu glorieux fiascos, dans l’affaire des sous-marins australiens où il n’a rien vu venir et a dû se contenter de vagues excuses, dans ses rapports avec Poutine, qui s’est servi de lui jusqu’au dernier instant et l’a ridiculisé. Ses moulinets, ses gesticulations médiatiques et sa diplomatie du tutoiement n’y changeront rien.
    Aujourd’hui, seuls deux chefs d’Etats ont le pouvoir de mettre fin à la crise ukrainienne : le russe et l’américain, lequel est aussi le seul patron de l’OTAN. Les autres acteurs, dont Macron et Zelinsky, sont des seconds rôles, qui n’ont aucune marge de manœuvre. Y compris en matière de sanctions contre la Russie. Pas même l’Allemagne, le plus puissant et le plus fidèle allié européen des Etats-Unis, n’a son mot à dire…
    Aujourd’hui, le sang-froid et la réflexion – y compris sur les motifs de cet accès de fièvre de Poutine – qui conduisent à cette analyse, ne sont pas à la mode. L’émotion les a balayés et a provoqué une apparente unité nationale, qui interdirait toute critique du chef de l’Etat, sur sa gestion de la crise ukrainienne, mais aussi sur l’ensemble du bilan de son quinquennat, pourtant désastreux.
    Dans les jours qui viennent, quelle que soit l’intensité plus ou moins élevé des combats, il ne sera pas facile de s’exprimer en refusant de donner dans le pathos, d’oser dire que, même si la France y a une part de responsabilité pour avoir omis d’imposer un suivi digne de ce nom aux accords de Minsk signés sous le « Format Normandie », cette guerre n’est pas la nôtre, que notre seule obligation est celle qu’exige l’humanisme et que le chef de l’Etat, quel qu’il soit après le 24 avril, n’aura pas la capacité d’obtenir le règlement diplomatique du conflit.
    Macron, pour sa part, continuera à brasser l’air, entretiendra ainsi ce semblant d’unité nationale, avec l’unique objectif d’attirer quelques voix, mais surtout d’étouffer ses adversaires et de rejeter le débat pourtant indispensable à la crédibilité d’une élection à laquelle il se présente en guenilles.
    Par respect de la démocratie, ses concurrents ont le devoir de ne pas le laisser faire, d’imposer une véritable campagne présidentielle dans laquelle le regard apeuré d’un enfant ukrainien ne pourra pas servir de cache-misère à un examen approfondi de la décadence de la France pendant les années Macron. S’il en était autrement, le risque est grand que ce second quinquennat soit rapidement plus chaotique encore que le premier.

  55. Et pourtant, selon duvent avant que je lui dise que je l’aimais, volens nolens, j’avais raison.
    La haine est une prison.

  56. Robert Marchenoir

    @ Giuseppe | 05 mars 2022 à 14:48
    Vous venez de nous faire une saisissante démonstration de votre pathologie mentale. Ni la vérité ni le savoir ne vous intéressent — et ne parlons pas de l’échange d’idées.
    Vous produisez à jet continu, ici, une espèce de sécrétion physiologique composée de vos obsessions mentales, destinée à purger je ne sais quel ressentiment.
    À la moindre tentative de confrontation avec le réel, vous montrez les crocs, vous insultez. On a interrompu votre rêve éveillé, on a retiré sa barbaque au dogue. Le danger menace : il faut poutiniser l’importun.
    Vous êtes aussi ignorant sur l’arme atomique que sur les disjoncteurs différentiels, et d’ailleurs, j’attends toujours, concernant ces derniers, vos explications sur la raison pour laquelle leur absence supposée aurait pu provoquer l’incendie de Notre-Dame (vous vous souvenez ?).
    Vous vous bornez à nous dire, tel Jean Gabin : je sais, je sais, je sais… mais, hélas ! vous n’avez jamais l’insigne bonté de nous faire partager votre savoir.
    Maintenant, vous vous donnez le ridicule de faire du Mary Preud’homme, en vous dissimulant derrière un prétendu expert de vos amis. Elle avait toujours un « ami gendarme » sous la main qui trouvait mes propos ridicules (mais, curieusement, il n’avait jamais le courage de se manifester en personne) ; vous, vous avez un « ami » de l’école de mes fesses « qui [en me lisant] avait le sourire protecteur du sachant à celui qui découvre la lune ».
    Ce qui en dit long sur vos fantasmes et votre insécurité psychologique à vous. (Au passage, si l’on vous lit entre les lignes, votre « ami » me donnait raison.)
    Ce n’est pas grave d’avoir été un ouvrier ou un technicien toute votre vie, figurez-vous. Personne ne vous en veut pour cela, personne ne vous méprise pour autant. Pour une raison mystérieuse, vous semblez en faire un complexe gros comme un camion.
    Cela vous regarde, mais si vous pouviez nous épargner les dégâts collatéraux de votre statut social mal assumé, ça nous ferait des vacances, merci.
    En fait, vous me rappelez beaucoup hameau dans les nuages, qui lui aussi tient absolument à ce qu’on le méprise parce qu’il est agriculteur. Personne ne lui a jamais dit une chose pareille, mais ça ne fait rien : son statut de pauvre victime est essentiel à son bien-être mental.

  57. @ Serge HIREL | 05 mars 2022 à 18:55
    L’Américain Biden capable de mettre un terme à la guerre ? Alors là je pouffe !
    À votre avis qui à part lui et sa bande serait donc derrière le pitre Zelensky, lequel sans ses encouragements n’aurait jamais pris le risque inouï, après s’être fait élire comme une star banale de téléréalité, de se mesurer, provoquer et narguer son puissant voisin Poutine, tout en reniant sans vergogne les accords signés par ses prédécesseurs que manifestement il n’avait jamais lus attentivement ?
    Concernant le conflit en Ukraine, dûment retransmis en temps réel par tous les médias occidentaux, il n’est pas sans me rappeler celui de la première guerre du Golfe en 1991 où la propagande battait son plein et où l’on n’entendait qu’un seul son de cloche, celui des Américains à la manoeuvre ! Tandis que ceux d’en face que pouic ou calomnies !
    Voilà ce que j’avais écrit à l’époque à ce sujet :
    « Souvenez-vous, c’était hier à peine
    L’Occident en haleine
    A la télé péplum réalité,
    La guerre programmée en exclusivité
    Sur les chaînes du monde entier !
    Au pinacle les technocrates
    Des frappes aveugles
    Lâches et sans risques,
    Les pleutres et les journaleux,
    Les tâcherons scientifiques,
    Les experts et les spécialistes
    Prévariquant à qui dit mieux,
    Désert violé
    Couvre-feu
    Sur les matamores plein feu !
    Grands reporters plastronnant
    Et comédie de premier plan
    Avec guerriers d’apocalypse,
    Poltrons de choc en avant hisse
    Accoutrés de masques hilarants !
    Proclamant le Droit des nantis
    Le gros général bouffi,
    Haranguant ses soldats grimés et travestis
    Sous le regard éteint du président yankee
    Et d’une suite honteuse de conseillers serviles
    Justifiant le ballet des mirages imbéciles.
    Océan lubrifié et pipelines embrasés,
    Planqués sur galonnés
    Suffisants de discours, d’ordres désincarnés
    Boucliers patriotes
    Aux cieux empoisonnés,
    GI’s robotisés,
    Marines d’informatiques,
    Mercenaires fanatiques,
    Soldates enturbannées en short et maquillées
    De l’air climatisé au McDo calibré,
    Le spectacle est parfait.
    Oraisons pour la paix prudemment débriefées
    Conformant même Dieu à leur cupidité.
    Shérif mon commandant flinguant
    Il a le triomphe arrogant, pan pan !
    Deux cent mille Irakiens c’est rien,
    Broyés ratatinés sur mandat onusien,
    Ça craint.
    Record battu d’alignement les Grands !
    Au cœur du paradis maudit
    Pleure ô Mésopotamie !
    Sur le sable immortalisé ô gué,
    Ce fut une « sacrée soirée » aux pieds,
    Une légale félonie,
    Furie
    De sbires et d’artificiers branchés,
    Quant à l’odieuse tyrannie
    Un peuple innocent fut livré…
    Honte aux vainqueurs ! Gloire aux vaincus,
    Tandis que sans pudeur les médias s’évertuent
    Vendus !
    À nous escamoter les morts et disparus, ça pue !
    Au fond combien sont-ils combattants ou civils,
    Estropiés, orphelins, torturés ou reclus ?
    Qui donc confond victoire et massacre absolu,
    Conspuant sans péril le pseudo Belzébuth,
    Tyranneau par nos soins si longtemps soutenu ?
    Pourfendeur du Droit brut, l’intérêt mercantile.
    L’horreur est à son comble au soir du Kurdistan,
    Du Tigre à Bassora que Saddam obnubile
    Les pauvres Chaldéens déroutent par cent mille,
    Femmes, bébés, vieillards, enfants perdus errant,
    Sacrifiés sans remords au Pouvoir arrogant…
    Tandis que franc-tireur en la fosse anonyme,
    Entre un juif sermonneur, un docte musulman,
    Témoin du Seul Amour ami des mécréants,
    Un ermite aux pieds nus prie Jésus Tout-Puissant :
    – Souviens-toi, mon Seigneur, des tourments de l’exil.
    Souviens-toi des cœurs purs où ta paix se répand ! »

  58. @ Robert Marchenoir | 05 mars 2022 à 20:45
    Bob, malgré toute ma mansuétude à vous expliquer les états les plus simples, vous êtes imperméable, que voulez-vous, je voudrais bien hausser le niveau avec vous, vous parler de coutures de membrures tendues, que sais-je encore… j’userais de la salive pour rien.
    Dès que vous vous sentez acculé vous êtes comme Sonny Liston devant Cassius Clay, lors du match revanche, alors vous sortez des mots dont vous ne maîtrisez pas le sens, « populiste, insulte… ». Vous avez un certain sens de l’invective rampante, celle qui ne supporte pas la contradiction, celle qui fait de vous un merveilleux exemple du toutologue.
    Bref, je ne peux rien pour vous, alors je vous abandonne à votre sort, aérez-vous, respirez, chaussez votre cerveau de brodequins d’escalade, cela vous fera le plus grand bien, on vous aime Bob, on vous aime.

  59. @ Robert
    Disserter des méfaits nord-américains pour justifier l’invasion russe de l’Ukraine, c’est comme disserter des méfaits du colonialisme pour justifier l’invasion de la France revendiquée par les Indigènes de la République.
    Un mal relatif ancien ne signifie pas qu’il ne faille pas se battre face à un mal présent.
    Plus clairement encore, le fait que des Nord-Américains aient trouvé inopportun d’agrandir l’OTAN pour ne pas exciter le Russe ne me touche pas du tout : les Nord-Américains ont trouvé opportun de vendre la moitié de l’Europe aux Soviétiques à Yalta, pour les mêmes raisons, en signant l’arrêt de mort des élites de ces pays et en honorant, de fait, l’accord passé entre Soviétiques et nazis pour le partage de l’Europe.
    On s’en cogne, de l’intérêt des Nords-Américains : ce n’est pas le nôtre. Si nos intérêts étaient alignés en tout point, le bras de fer ne serait peut-être pas à l’initiative de Poutine.
    L’honnêteté intellectuelle que vous convoquez consiste à remarquer qu’une fois encore, la Russie, insatisfaite de sa situation, comme si souvent au cours du siècle écoulé, demande un nouveau partage du gâteau au détriment d’autres peuples et pays dont elle nie complètement le droit de décider pour eux-mêmes, parce qu’elle sent que c’est possible.
    Poutine fait en sorte qu’on le croit prêt à recourir à l’arme nucléaire pour y parvenir. C’est une configuration impossible à maîtriser.
    Se coucher, ça a déjà été tenté avec Hitler, le moins que l’on puisse dire, c’est que si nous ne sommes pas complètement sûrs que l’inaction en 1938 est responsable de millions de morts supplémentaires, nous sommes sûrs que cette inaction n’a rien obéré in fine.

  60. Robert Marchenoir

    @ Axelle D | 05 mars 2022 à 20:52
    Poutiniste à fond, donc, alors même que l’intéressé se révèle en émule d’Hitler, multiplie les crimes de guerre en Ukraine, menace ouvertement l’Europe d’annihilation nucléaire et ne fait plus aucun mystère de sa haine de l’Occident, de la liberté et de la démocratie.
    Pour être tout à fait franc, vous réussissez à m’épater. Je n’aurais jamais imaginé que vous seriez allée aussi loin dans l’ignominie.
    Rétrospectivement, votre amour immodéré de la police, joint à votre gaullisme fanatique, auraient dû me mettre la puce à l’oreille.
    Et vous en profitez pour nous recaser votre petit volume de poésie anti-américaine, qui avait, je crois, échappé jusqu’à présent aux populations. C’est complet…
    ______
    @ Giuseppe | 05 mars 2022 à 21:31
    Cessez vos vantardises : vous êtes absolument incapable de contredire qui que ce soit.

  61. Eh bien oui la guerre spectacle, la guerre propagande ressasée sur toutes les chaînes, dans tous les médias et à longueur de temps, m’écoeure !
    Il me semble en outre que ce tapage, cette hystérie permanente autour de ce conflit n’ont fait qu’envenimer la situation. Sachant que dans cet amas d’informations, il est pratiquement impossible de démêler le vrai du faux.
    J’ajoute que punir et sanctionner des centaines de milliers de gens de toutes nationalités qui ne sont pour rien dans cette guerre (artistes, créateurs, musiciens, entrepreneurs, etc.) est non seulement injuste mais d’une imbécillité crasse. Va-t-on bientôt interdire de parler ou enseigner le russe, fermer le Raspoutine, etc.
    Alors que seule une diplomatie bien conduite, avec doigté et discrétion, aurait pu sans aucun doute éviter cette escalade.
    Et ce n’est pas par hasard que j’ai évoqué la guerre du Golfe 1991, alias guerre en vidéo, où pour la première fois l’opinion publique avait été totalement abusée, manipulée, abrutie par des politiciens menteurs et sans scrupule et une propagande éhontée ! On connaît la suite.
    Enfin concernant les allégations calomnieuses et perverses de Robert Marchenoir, c’est la routine d’un esprit retors. Pas de quoi se formaliser pour si peu !
    À moins qu’il soit l’idiot qui ne regarde que le doigt quand on lui montre la lune !

  62. Et pourtant, Mary-Axelle, est-il donc nécessaire de reprendre la dialectique de Lavrov ?
    Vous avez raison, c’est signe de faiblesse que de céder à la censure au nom de la liberté, cela ne justifie pourtant pas qu’il ne faille pas tout tenter avant d’accéder au fracas des armes, si par malheur nous devions y être poussés.
    Il n’est plus temps de nous diviser, ce n’est pas d’aujourd’hui que la démocratie est en danger, il est du devoir absolu de faire bloc pour défendre la liberté, et rattraper les manques du passé qui nous ont dispersé aux querelles intestines, toutes légitimes qu’elles soient, qui ne pourront reprendre leurs cours que si l’essentiel est garanti, et clairement défendu, notamment par votre vaillance bienvenue.

  63. Le refus de solidarité avec l’Ukraine vient d’une peur bien naturelle de mourir dans un conflit nucléaire, et d’un ressentiment antiaméricain qui l’est un peu moins.
    Curieux pays où on est plein de fiel pour l’ami, et plein d’indulgence pour l’ennemi, en une curieuse alliance de revers – qui prend surtout nos propres intérêts à revers.
    On croirait un traître poussant le héros dans le vide et qui s’y retrouve lui-même ! Tout cela parce que jaloux de ne pas être à sa hauteur et incapable d’essayer de le devenir, il se venge de ses manques sur celui qui n’en peut mais.
    Pitoyable !
    Ce n’est jamais la vanité nationale qui me guide. Elle qui va avec l’antiaméricanisme et nous interdit d’imiter meilleur que soit pour devenir meilleur ?
    Non merci.
    Essayer de survivre et de rester libre voire progresser, voilà les seules préoccupations qui devraient être les nôtres.
    Donc, au départ, je n’étais guère favorable aux sanctions économiques, en général à la portée plus symbolique que réelle : en gros, se faire plaisir en niant qu’on abandonne ceux que le feu nucléaire nous interdit d’assister au combat.
    Cependant… l’interconnexion de plus en plus poussée des économies fait que cette arme n’est peut-être pas inutile. La Chine n’est par exemple pas si adossée à la Russie qu’on aurait pu le craindre, tant les perturbations économiques peuvent la toucher. Alors…
    Il faut attendre et voir.
    D’autre part, comme on le voit avec le gaz russe, le blé russe… C’est à double tranchant.
    Une partie du monde dont nous dépend en partie de la Russie, nous moins que d’autres, mais il faut encore réduire notre faiblesse face à elle.
    Il faut, si nous voulons rester libre, conserver une agriculture française et les centrales atomiques comptent, et pas seulement la bombe – et plus que nos ridicules rodomontades au sein de l’OTAN, quand il nous prend des démangeaisons historiques de faire parler de nous.
    Réagissons au présent, préparons l’avenir.
    Dit autrement, attendre et voir…

  64. Il parle, enfonce des portes ouvertes, ça y est il est revenu, le plus beau, l’extraordinaire écrivain de nos vies, le phare inénarrable de la pensée.
    Impossible de le louper, il a remis les Rangers, il est vrai que les plateaux TV sont des chausse-trappes, il nous explique, il détaille, plus il parle, plus il fait rire.
    Le Don Quichotte dont on ne se lasse pas des impostures, il faut les relire par temps de cafard, pour que la journée s’illumine à nouveau.
    Le comique dans toute sa splendeur, son hologramme Botul en bandoulière, il est reparti pour aller chercher sa médaille en chocolat.
    Toujours en quête de la vie extraordinaire de Malraux, il voudrait tant être cet homme-là de notre siècle, il voulait se faire boeuf il n’est qu’une grenouille, une toute petite grenouille, un amuseur public, un philosophe de bazar:
    https://www.monde-diplomatique.fr/dossier/BHL

  65. @ Axelle D
    Vous affirmez qu’il est impossible de démêler le vrai du faux, relativisme plutôt commode :
    Les troupes Russie sont en Ukraine, vrai ou faux ?
    La Russie n’intervient pas en tant que Casque bleu, après une résolution de l’ONU, vrai ou faux ?
    En France, vous ne risquez pas d’être arrêtée pour votre opinion sur cette guerre, vrai ou faux ?
    En Russie, vous risquez d’être arrêtée pour votre opinion sur cette guerre, vrai ou faux ?
    La Russie envoie en Ukraine les troupes islamistes de Kadyrov, vrai ou faux ?
    La Biélorussie a massé, en leur donnant des visas notamment par l’ambassade de Biélorussie en Syrie chez Bachar el-Assad, des milliers de candidats à l’immigration clandestine en Europe, hors sujet dans cette aire géographique à la frontière polonaise, vrai ou faux ?
    Seuls la Biélorussie, la Syrie, la Corée du Nord et l’Erythrée ont voté contre la condamnation de l’action russe à l’ONU, vrai ou faux ?
    C’est le problème, quand on prend le parti des Staline, Beria, Poutine, Etat islamique, etc. ces gens ne dissimulent pas leur action puisqu’ils l’annoncent.
    On peut, façon Régis de Castelnau qui se prétendait souverainiste, parler de « diplomatie bien conduite, avec doigté et discrétion [qui] aurait pu sans aucun doute éviter cette escalade », formules faciles à lancer. Mais on est condamné à devoir réajuster son discours en permanence. D’abord : il n’attaquera pas, il n’a pas de raison de faire cela, il ne dira pas cela… puis, une fois démenti par les faits, devoir expliquer : il a été obligé d’attaquer, de faire cela, de dire cela. Alors que dès le départ, la conclusion était annoncée d’emblée.
    Vous parlez d’éviter « cette escalade ». Laquelle ? Selon Poutine, son opération militaire se déroule telle que prévue. Aucune « escalade ».
    Ainsi, si l’on en revient à la prétendue impossibilité de démêler le vrai du faux, ce qui fait inévitablement passer pour des demeurés ceux qui veulent soutenir Poutine à tout prix, c’est que leur propre vrai et faux est beaucoup trop mouvant.
    Toujours en prenant l’exemple de Régis de Castelnau, il affirmait que la Russie n’attaquerait pas, qu’elle n’avait pas de raison de le faire. Maintenant, il affirme que c’était imprévisible pour limiter le mea culpa qu’on est en droit d’attendre. Mais il embraye en affirmant qu’elle était obligée de le faire et qu’elle est fondée à le faire.
    Forcément, ces discours sont complètements incohérents. Si la Russie était obligée et fondée à attaquer, alors c’était absurde d’affirmer que la Russie n’attaquerait pas et que c’était imprévisible.
    Et si on lit Poutine dans son De l’unité historique des Russes et des Ukrainiens (https://fr.wikipedia.org/wiki/De_l%27unit%C3%A9_historique_des_Russes_et_des_Ukrainiens https://france.mid.ru/fr/presse/russes_ukrainiens/ ), on y trouve le catalogue des arguments proposés par Castelnau pour justifier l’invasion russe – mais s’il avait connaissance de cet argumentaire, alors son pronostic antérieur sur l’invasion qui n’aurait pas dû avoir lieu est une farce.
    Et dans ce même texte se trouvent les éléments d’autres invasions potentielles.
    Le pitre, ce n’est pas celui qui se bat pour défendre son pays qui n’existe pas selon Poutine, mais celui qui croit qu’il défend le sien en soutenant quelqu’un qui, foncièrement, le prend pour un nabot insignifiant.

  66. @ Axelle D | 06 mars 2022 à 01:20
    « Eh bien oui la guerre spectacle, la guerre propagande ressassée sur toutes les chaînes, dans tous les médias et à longueur de temps, m’écœure ! »
    J’adhère à ce que vous exposez dans votre intervention.
    Si la guerre est consubstantielle à l’histoire de l’humanité, c’est la première fois qu’elle est récupérée par les saltimbanques médiatiques, qui marchent main dans la main avec des hommes politiques qui se comportent en véritables vautours en récupérant le malheur des autres pour faire avancer leurs petites affaires. Une honte.
    À ce petit jeu, M. Macron, qui nous a déjà joué la comédie de mauvais goût de la dictature sanitaire débridée ayant vu l’administration écarter et écraser la médecine, est dans son élément.
    Ce personnage, qui a été un grotesque chef de guerre face au virus chinois, délaisse les problèmes qui assaillent les Français pour reprendre son rôle de matamore au profit d’un pays qui nous est totalement étranger et envers lequel nous ne sommes redevables de rien, afin de faire diversion sur son bilan lamentable.
    Peut-être devrions-nous lui rappeler qu’il doit s’occuper avant tout de ce qui le regarde ?
    Par ailleurs, les perroquets ne savent que dire « la guerre », comme si dans le monde il n’existait pas divers points chauds où elle sévit, sans que nous les ayons entendu faire par exemple le même battage à propos des guerres du Yémen, du Haut Karabagh, du Tchad, de l’Afar-Somali, etc.
    Y aurait-il les bonnes guerres, à monter en épingle et à médiatiser à outrance et les autres, à cacher sous le tapis ?

  67. herman kerhost

    @ Marcel P | 06 mars 2022 à 10:52
    Autre chose que nous serions en droit d’attendre, ce sont des excuses de Zemmour aux Américains, concernant son allégation selon laquelle ils nous manipulaient pour nous faire croire que la Russie envisageait d’envahir l’Ukraine. Alors même que tout montrait que cette issue était largement concevable. On a vu ce que ça a donné.
    Nous pouvons toujours attendre pour des excuses envers cet allié que sont les Etats-Unis.

  68. @ Lodi | 06 mars 2022 à 10:10
    « Donc, au départ, je n’étais guère favorable aux sanctions économiques, en général à la portée plus symbolique que réelle : en gros, se faire plaisir en niant qu’on abandonne ceux que le feu nucléaire nous interdit d’assister au combat. »
    Tous ceux qui croient faire les malins en sautant sur leur chaise comme des cabris en criant « Sanctions ! Sanctions ! » ne se rendent absolument pas compte, faute d’avoir dressé un bilan des effets de ces dernières, qu’ils se tirent une balle dans le pied au lieu d’égratigner l’ours russe.
    C’est l’agriculture française qui avait déjà pâti des précédentes sanctions contre la Russie.
    «  La Chine n’est par exemple pas si adossée à la Russie qu’on aurait pu le craindre, tant les perturbations économiques peuvent la toucher. Alors… »
    Dans un autre domaine, le grand bénéficiaire actuel de l’interdiction de vol des compagnies aériennes russes ayant entraîné celle du survol du territoire russe par les compagnies occidentales, est la Chine, à travers ses compagnies aériennes (se reporter au site fligtradar24.com donnant en temps réel l’état du trafic aérien mondial, avec les identifications des appareils et leur trajet).
    Quoi de plus idiot que ces prétendus humanistes à la grande bouche mais à la tête de linotte ?

  69. @ Exilé
    « Y aurait-il les bonnes guerres, à monter en épingle et à médiatiser à outrance et les autres, à cacher sous le tapis ? »
    L’Europe ne partage pas de frontière avec le Tchad, le Yémen, etc. Ces pays ne sont pas attaqués pour annexion par un pays qui a un siège au conseil de sécurité de l’ONU et la force nucléaire. La France et l’Europe ne sont pas menacées du feu nucléaire si elles prennent part à ces conflits ou si elles décident de former une alliance militaire avec un pays d’Europe comme la Finlande.
    Toutes les guerres ne sont pas les mêmes. Il y a des guerres justes et des guerres injustes, il y a le droit de la guerre et le droit dans la guerre.
    Dans la guerre en Ukraine, la France et l’Europe sont visées en tant que membres de l’OTAN et ses alliés sont directement menacés.
    Les premiers réfugiés ukrainiens sont arrivés en France : ce sont des Africains ou des Proche-Orientaux. Faut-il que Loukachenko vous envoie un échantillon par Ouibus devant votre logement, pour que vous compreniez qu’avant l’offensive en Ukraine, la guerre hybride russo-européenne avait déjà débuté ? Vous rendez-vous compte que si vous devenez une cinquième colonne, la contestation de Macron, aussi fondée soit-elle, sera obligée de s’éteindre face à une nécessité d’union sacrée ?
    Autrement dit, les abrutis qui soutiennent Poutine en France rendent Macron inévitable.
    Les opposants à Macron qui soutiennent Poutine, c’est comme BHL (régulièrement cité ici par les pro-Poutine seuls) qui soutient les Ukrainiens : le genre de soutien dont la conséquence va à contresens du but affiché.

  70. @ Marcel P | 06 mars 2022 à 15:20
    Poutine, Poutine, Poutine…
    Vous n’avez donc pas encore compris que la question dépasse largement la personne de M. Poutine qui, quoi que nous puissions penser de lui, sera tôt ou tard obligé de céder sa place à quelqu’un d’autre – éventuellement un militaire plus dur que lui – qui s’appuiera sur un peuple russe humilié par la manière selon laquelle la Russie a été littéralement mise à sac par des oligarques appuyés par l’Occident sous prétexte de « démocratie » dans un chaos indicible ayant causé d’innombrables souffrances ?
    Ce peuple russe, qui a défait les Chevaliers teutoniques, Napoléon et Adolf Hitler, refusera de passer sous la tutelle des États-Unis d’Amérique (même de façon masquée derrière des organisations intermédiaires comme l’ONU et l’OTAN) et de leur doctrine énoncée par le président Wilson :
    « Plus aucune nation ne peut désormais vivre sur elle-même et l’Ouest devrait nécessairement dominer l’Est. L’Est doit être ouvert et transformé, qu’on le veuille ou non ; les standards de l’Ouest doivent lui être imposés »
    (Woodrow Wilson)
    Tout ce qui se passe depuis 1918 jusqu’à actuellement a été annoncé dans cette semonce.

  71. @ Exilé
    « C’est l’agriculture française qui avait déjà pâti des précédentes sanctions contre la Russie. »
    Elle pâtit encore plus de ceux qui croient pouvoir se passer d’agriculture. Ils ne se rendent pas compte que dépendre des autres pour manger diminue notre liberté !
    À mon avis, les sanctions vont faire comprendre l’importance des secteurs servant d’armes diplomatiques, et donc, revaloriser l’agriculture.
    Comme je vous l’ai dit : dans un monde plus globalisé, des sanctions multiformes peuvent peut-être avoir plus d’efficacité qu’avant.
    Bien sûr, l’agriculture française peut en pâtir, mais ça fait longtemps que l’agriculture devrait recevoir plus d’aide, et pour qu’on ne dépende pas de l’étranger, et peut-être être une arme diplomatique contre l’étranger. C’est un peu gênant de voir qu’on a oublié avoir été bien content d’avoir une agriculture importante, au plus fort du Covid !
    Le Covid plus les Russes envahissant l’Ukraine vont faire comprendre l’importance d’être le moins dépendant possible.
    Au moins au niveau de l’agriculture et de l’énergie avec les centrales atomiques.
    C’est comme une leçon que les événements doivent marteler, et qui sont oubliées sinon tant on a cru à la mondialisation en tout. Cette manie des gens de croire en un unique en quoi que ce soit cause bien du malheur.
    Bref, mais s’il ne faut pas oublier la question de la plus grande indépendance possible, la question actuelle et dramatique est d’éviter, si possible, et une guerre atomique, et de risquer l’asservissement par les Russes.
    Ce qui n’a rien d’impossible, de proche en proche… Un pays peut être mangé après l’autre, y compris nous, si ce n’est dans notre génération, dans la suivante. Le « plutôt rouge que mort » peut devenir « plutôt russe que mort » : plus l’adversaire est fort, plus il faut de courage. Mais dommage ! Les abdications successives ne font que vider les lâches de tout courage.
    « Dans un autre domaine, le grand bénéficiaire actuel de l’interdiction de vol des compagnies aériennes russes ayant entraîné celle du survol du territoire russe par les compagnies occidentales, est la Chine, à travers ses compagnies aériennes (se reporter au site fligtradar24.com donnant en temps réel l’état du trafic aérien mondial, avec les identifications des appareils et leur trajet). »
    Les avions sont un détail économique, à replacer dans un ensemble.
    https://www.bfmtv.com/economie/international/pourquoi-la-chine-ne-vole-pas-au-secours-de-l-economie-russe_AV-202203040369.html
    Et il n’y a pas que l’économie, il y a la stabilité politique favorable à l’économie et au reste. On ne risque pas de tout renverser parce qu’on a ses nerfs.
    Le communisme et le capitalisme, c’est bien beau, mais une vertu chinoise très importante est la… patience et d’essayer de voir loin, ce qui remonte aussi à… loin :
    « Qui ne médite ou ne prévoit pas les choses éloignées doit éprouver un chagrin prochain.
    Proverbe de Confucius ; Le livre des sentences – VIe s. av. J.-C.
    Mais n’est pas passé de mode : Confucius revient. Difficile de dire ce qui en sortira :
    http://ses.ens-lyon.fr/ses/fichiers/documents-attaches/ac08b.pdf

  72. @ Robert Marchenoir | 05 mars 2022 à 23:40
    « Cessez vos vantardises : vous êtes absolument incapable de contredire qui que ce soit. »
    J’adôôôre quand vous me parlez ainsi… Un psy vous expliquera.
    Attention quand même quand vous fermez votre porte d’entrée, Poutine est peut-être déjà dedans… Vous allez finir comme le docteur Baryton si vous n’y prenez garde.

  73. herman kerhost

    @ Exilé | 06 mars 2022 à 17:17
    Ah, parce que les communistes, eux, n’ont jamais eu l’intention d’exporter leur idéologie meurtrière partout sur le globe ? Et bien sûr, celle-ci est préférable à la démocratie libérale, n’est-ce pas ?
    Et Poutine, menaçant de détruire le monde avec son armement nucléaire, ça vous plaît aussi ? C’est beaucoup mieux que « les standards de l’Ouest doivent lui être imposés » de la chochotte Wilson (qui est mort il y a fort longtemps).
    Vous êtes un hypocrite, Exilé. Même derrière un pseudo, vous trouvez le moyen de ne pas dire clairement que vous êtes pro-russe, et détestez les Etats-Unis.
    Et vous êtes, à l’instar d’un certain nombre de commentateurs de ces pages, un traître.

  74. @ Exilé
    Si j’écris au sujet de Poutine, c’est parce qu’il ne représente pas à lui seul la population russe. Je pense que j’ai plus de sympathie pour le peuple russe que ceux qui vantent Poutine.
    Vous écrivez maintenant que les oligarques russes auraient été appuyés par l’Occident. Je me demande où vous êtes allé la chercher, celle-là.
    Arrêtez vos bêtises avec les « innombrables souffrances » : le Russe moyen ne souffre pas de savoir l’Ukraine indépendante. Ses problèmes sont tout autres. Pas plus que le Russe moyen croirait hypocritement que son niveau de vie dépend d’un complot mondial à son détriment : ce n’est pas l’Afrique avec son discours décolonial.
    Au final, à chaque message, il est permis de douter de vos connaissances.
    Vous écrivez « ce peuple russe, qui a défait les Chevaliers teutoniques ». Vous voulez dire : qui a gagné une bataille ?
    Les historiens s’accordent à dire que :
    – l’ordre Teutonique est fondé à Saint-Jean-d’Acre au début de la troisième croisade ;
    – il est organisé en ordre militaire en 1197, composé pour l’essentiel de chevaliers allemands ;
    – les croisades baltes débutent peu après ;
    – en 1226, la Pologne invite les chevaliers teutoniques pour lutter contre les tribus prussiennes païennes ;
    – la tentative de convertir la Russie orthodoxe au catholicisme, en profitant de sa faiblesse d’alors, est abandonnée après la bataille du lac Peïpous en 1242 ;
    – les chevaliers teutoniques quittent la Terre sainte en 1291 ;
    – en 1337, l’Ordre obtient le privilège impérial pour la conquête de la Lituanie et de la Russie ; après avoir battu la Lituanie à la Streva en 1348, ils sont obligés de faire marche arrière frappés par la peste noire ;
    – la période 1337 / 1402 est la période d’apogée de l’ordre, même si la christianisation et l’alliance de la Lituanie à la Pologne limitent ses perspectives ;
    – le début de la fin pour l’ordre Teutonique, le Stalingrad avéré, c’est la bataille de Grunwald en 1410, où les armées polonaises et lituaniennes commandées par Ladislas II Jagellon écrasent l’ordre, tuant notamment son grand maître du moment ;
    – en 1454, Marienbourg est définitivement investie par la Pologne, le grand maître étant obligé de vendre le château de cette ville pour éponger les dettes de l’ordre et de son administration ;
    – en 1511, le grand maître élu est niveau du roi de Pologne ; il est néanmoins hostile et s’allie au grand-prince de Moscou Vassili III dont l’armée attaque la Lituanie ; en 1519, la Pologne entre en guerre ; en 1525, l’ordre Teutonique est sécularisé et devient le duché héréditaire de Prusse reconnaissant le suzeraineté du roi de Pologne ;
    – en 1657 est soustrait à la suzeraineté polonaise et devient royaume de Prusse ;
    – en 1809 l’Empereur des Français prononce la dissolution de l’ordre ;
    – en 1834 l’ordre est rétabli sous tutelle autrichienne.
    Pour imaginer que les chevaliers teutoniques ont été défaits par la Russie, il faut vraiment lire des bouquins d’histoire édités par le KGB. La bataille du lac Peïpous n’est importante que pour les Russes. Et ce n’est pas une victoire russe mais une victoire russo-mongole, les Mongols étant alors suzerains des principautés russes. Dis comme ça, forcément, ça fait tache, s’il s’agit de proclamer que c’est un peuple autonome jamais soumis.
    Cette bataille, importante dans l’histoire russe, est insignifiante pour les autres, bien avant la période d’apogée de l’ordre Teutonique, avant la future alliance entre Russes et Teutoniques. Et si cet ordre, en pleine apogée, a éclaté en vol, c’est du fait de la Pologne-Lituanie qui en a fait son vassal.
    Parce que si on en est à compter les simples victoires, même si ça doit faire mal à l’arrière-train de Poutine, c’est toujours amusant de rappeler que :
    – en 1610, les armées polono-lituaniennes sont dans Moscou après la bataille de Klouchino, en dépit d’un rapport de forces défavorable, grâce à la tactique de l’Hetman Stanisław Żółkiewski et aux prouesses des hussards polonais (où Ladislas IV Vasa devient virtuellement tsar éphémère) ;
    – en 1920, la Pologne, alliée à la République populaire ukrainienne, avec le soutien notamment d’une mission militaire à laquelle participait notamment le jeune capitaine Charles de Gaulle, défont les rouges jusqu’à ce que les Soviétiques demandent la paix, menant à la paix de Riga officialisant un partage des territoires contesté en Biélorussie et Ukraine entre la Pologne et la Russie.
    Enfin, pour oser citer Hitler, là encore, il faut lire la presse du KGB. Lorsqu’on commence la guerre en allié de l’Allemagne nazie, profitant de l’aubaine pour envahir à moindre coût, que l’on en profite pour commettre des crimes de guerre comme à Katyn, on est très mal placé pour se vanter ensuite de sa victoire contre l’Allemagne nazie. Lorsqu’on a tiré une balle dans le dos de ceux qui combattaient l’Allemagne nazie pour tourner sa veste une fois soi-même attaqué, même si on a contribué de manière essentielle et indéniable à la victoire, on n’en sort pas avec toute sa dignité et toute sa gloire.
    Tout ce qu’on peut souhaiter à la Russie, c’est que l’Ukraine soit comme la Pologne pour l’Allemagne nazie. Et ce qu’on peut souhaiter aux Ukrainiens, c’est qu’elle n’aura pas comme la Pologne de faux alliés comme l’URSS lui ayant d’abord tiré une balle dans le dos, puis venue à la rescousse une fois la viande bien attendrie pour continuer l’extermination de ses résistants.
    Là-dedans, les bons mots de Wilson, tout le monde s’en cogne. Disserter des théories d’outre-Atlantique, c’est complètement ignorer l’histoire d’Europe centrale… et des alliances françaises.
    Le risque présenté par l’OTAN est complètement insignifiant dans cette histoire. Le risque à l’Est, c’est du concret, des bombes et des familles décimées, c’est pas un voeu de donner des standards en installant des chaînes de fast-food. Et lorsqu’à l’Est, un pays comme la Russie reprend les arguments qui ont servi pour les guerres précédentes, le bon sens, c’est d’être inquiet et d’y voir un danger mondial.
    Rien de ce qui s’est passé là-bas depuis 1918 n’est annoncé dans le propos de Wilson : certainement pas le fait d’abandonner toute l’Europe centrale à l’URSS qui s’était alliée aux nazis pour la conquérir, scandale de Yalta qui dura jusqu’à ce que l’URSS implose.
    L’enjeu aujourd’hui, c’est le nouveau Yalta à venir : comme lorsque Poutine exige de parler avec les USA en tant que chef de l’OTAN pour décider du devenir de l’Ukraine.
    Une fois encore, Poutine dépasse ses supporters, qui croient lutter contre l’influence de l’OTAN, alors que Poutine ne reconnaît que l’OTAN comme interlocuteur.
    (Il a ce talent Poutine, il fait passer pour des idiots ses supporteurs : il ne reconnaît que l’OTAN comme interlocuteur crédible, il catapulte en Europe des clandestins africains ou proche-orientaux, il envoie des bataillons d’islamistes pour exterminer des chrétiens, etc.)

  75. @ herman kerhost | 06 mars 2022 à 21:03
    « Même derrière un pseudo, vous trouvez le moyen de ne pas dire clairement que vous êtes pro-russe, et détestez les Etats-Unis. »
    Où est-il donc écrit que nous serions obligés de ne pas critiquer les États-Unis voire de nous livrer à une forme d’idolâtrie de ce pays qui a certes de grandes qualités mais qui a parfois tendance à abuser de sa position ?
    Reconnaissez tout de même que la vision du monde de Woodrow Wilson, qui a affiché nettement la couleur est plus qu’inquiétante. Même s’il est mort, il existe divers hommes politiques, milieux d’affaire ou réseaux d’influence voire militaires qui ont repris le flambeau en ayant adapté sa doctrine au monde actuel.
    Les exemples d’ukases juridiques, financiers voire culturels (accords Blum-Byrnes concernant le cinéma, 1946) imposés de façon léonine à nos dépens sont légion, comme si nous étions un pays vaincu forcé de payer tribut à un vainqueur.
    L’affaire des sous-marins australiens par exemple n’est pas non plus de la dernière élégance.
    Accepter sans réagir ce qui est tout simplement une forme de sujétion pour tout Français digne de ce nom, c’est cela qui relève de la trahison.
    Je pourrais faire référence au général de Gaulle, mais changeons un peu :
    « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. » 
    (François Mitterrand in Le dernier Mitterrand, Georges-Marc Benhamou)

  76. herman kerhost

    @ Exilé | 06 mars 2022 à 22:44
    « Où est-il donc écrit que nous serions obligés de ne pas critiquer les États-Unis ? »
    Personne n’a jamais interdit de critiquer les Etats-Unis. C’est même une activité française, hélas très répandue…
    Le problème, c’est quand on ne critique que les Etats-Unis. Et que l’on reste silencieux sur le grand criminel qui occupe l’actualité du moment. Ou qu’on lui apporte timidement (hypocritement) son soutien, en faisant des allusions selon lesquelles ce sont les Américains qui seraient coupable des malheurs du monde.
    « Reconnaissez tout de même que la vision du monde de Woodrow Wilson, qui a affiché nettement la couleur est plus qu’inquiétante. »
    Moi ça ne m’inquiète pas du tout. Wilson est mort. Il avait le droit de penser ce qu’il voulait, et il n’a pas envahi le monde. Contrairement à Poutine qui est même prêt à utiliser l’arme nucléaire pour arriver à ses fins. Ça, c’est inquiétant. Nettement plus inquiétant…

  77. Denis Monod-Broca

    @ Robert Marchenoir
    Ce que nous devrions faire pour que le sang cesse de couler ? : accepter la neutralité de l’Ukraine et, sur cette base, organiser une conférence sur la paix et la sécurité en Europe.
    ———————————————-
    @ Aliocha
    Le mot « sacrifice » est délicat d’emploi. René Girard a oscillé lui-même entre lecture sacrificielle et lecture non-sacrificielle de la Passion.
    Je ne crois pas déformer sa pensée, ni le sens de l’épisode biblique du jugement de Salomon. Comme les deux mères se disputant le même bébé, l’Est et l’Ouest se disputent le même pays, l’Ukraine. Si aucune des deux mères n’avait cédé, le bébé aurait été tué. Aucun des deux protagonistes, Est et Ouest, ne cédant, l’Ukraine est sur le point d’être détruite. C’est aussi simple, absurde, terrifiant que cela.
    Le récit biblique éclaire l’actualité, l’actualité révèle la force et la justesse du récit biblique.
    Que ceux qui ont des oreilles entendent, que ceux qui ont des yeux voient…

  78. Robert Marchenoir

    En fait, Poutine, c’est Hitler, moins l’Holocauste, plus l’arme nucléaire et la résolution de s’en servir.
    Lisez l’interview donnée à Politico par Fiona Hill, spécialiste de la Russie et des relations internationales, ancien conseiller du gouvernement américain et auteur d’une biographie de Vladimir Poutine.
    – La Troisième Guerre mondiale a déjà commencé.
    – Le but de Poutine est de détruire l’ordre mondial post-1945 basé sur le droit international, de le remplacer par le droit du plus fort, et d’en profiter pour élargir la Russie à ses anciennes frontières impériales.
    – Il ne s’arrêtera pas à l’Ukraine.
    – Il est prêt à utiliser l’arme nucléaire. Il l’a déjà utilisée, d’ailleurs, en Angleterre, contre Alexandre Litvinenko.
    – De même que la Seconde Guerre mondiale était le prolongement de la première, la troisième est le prolongement de la seconde.
    – La longue période de complaisance occidentale envers Poutine reflète la longue période de complaisance occidentale envers Hitler. Il y avait autant d’hitlérophiles avant 1939 qu’il y a de poutinophiles aujourd’hui.
    – De même que les entreprises allemandes ont permis la Seconde Guerre mondiale en finançant le régime hitlérien, de même les entreprises du monde entier ont permis la Troisième Guerre mondiale en finançant le régime poutinien.
    – La solution réside dans un boycott économique mondial de la Russie. Il a déjà commencé : il faut aller beaucoup plus loin.
    – La Chine ne peut servir de substitut, car elle ne traitera la Russie qu’en subordonnée, ce qui ne peut satisfaire cette dernière.
    Concernant les similitudes entre Poutine et Hitler, elles sont manifestes (dans la liste ci-dessous, je complète l’analyse de Fiona Hill par certains points qui ne figurent pas dans son interview) :
    – Excitation du ressentiment national lié à une défaite historique. Le traité de Versailles perçu comme injuste par Hitler, ajouté au « coup de poignard dans le dos » ; le démantèlement de l’URSS « pire catastrophe géopolitique du XXe siècle » selon Poutine.
    – Lien explicite fait par la propagande nationale entre la nouvelle guerre mondiale et la précédente. Hitler venge la défaite de 1918 par la guerre de 1939, Poutine justifie la Troisième Guerre mondiale par le rôle de la Russie dans la seconde.
    – Expansionnisme territorial par la force militaire, basé sur un principe ethnique. Le droit de la race allemande à annexer les territoires où se trouvent ses représentants, puis à en conquérir d’autres pour s’assurer l’espace vital qu’elle mérite. Le droit du monde russe à annexer les territoires où se trouvent ses représentants, puis à en conquérir d’autres pour rétablir les frontières de l’ancien empire russe.
    – Rôle messianique de l’ethnie nationale. La race aryenne, d’essence supérieure, a vocation à régner sur l’Europe tout entière pour éradiquer le capitalisme juif. L’ethnie russe, représentant la Troisième Rome, est la seule héritière légitime du christianisme, et a vocation de ce fait à régner sur l’Europe pour éradiquer le christianisme occidental dégénéré.
    – Suprématie de la force sur le droit, en interne comme vis-à-vis de l’étranger. État nazi militaro-policier, tenu par les SS et la Gestapo, emprisonnement de masse des opposants politiques. État russe tenu par les ex-dirigeants du KGB, avec les forces de sécurité en guise de classe dirigeante, emprisonnement de masse des opposants politiques.
    – Justification de la pauvreté de la population par la gloire militaire promise sur les fronts extérieurs.
    – Culte de l’homme fort, du dirigeant charismatique et chef de guerre.
    – Mépris affiché par le chef qui se sacrifie pour le bien de la nation, envers un vain peuple pas à la hauteur de sa mission historique. Hitler maudit le peuple allemand pour sa « lâcheté », dans son bunker, aux derniers jours de la guerre. Poutine affiche ouvertement son mépris envers les revendications de sa population, d’une façon qui serait impensable dans un pays démocratique.
    – Cruauté systématique et assumée dans la poursuite des intérêts supérieurs de la nation. Chez Hitler, chambres à gaz, extermination par la faim, exécution d’otages, torture et massacres de civils. Chez Poutine, assassinats d’opposants politiques avec les moyens raffinés du laboratoire des poisons de la Tchéka, torture systématique dans les prisons, utilisation massive de l’arme chimique sur les théâtres d’opération, bombardement délibéré d’hôpitaux pour terroriser les populations, attaques massives contre les civils, villes rasées, emploi de l’arme atomique en première frappe incluse dans la doctrine militaire et sans cesse brandie comme menace dans la « diplomatie ».
    – Exposition détaillée, et à l’avance, des objectifs d’asservissement des autres nations, à laquelle les ennemis désignés opposent un aveuglement prolongé. Mein Kampf chez Hitler, nombreux discours et exposés interminables chez Poutine, tous ignorés.
    – Parallèlement, pratique systématique du mensonge et déclaration d’intentions pacifiques envers les futures victimes. Hitler répétant à des médias occidentaux crédules qu’il n’a aucune intention guerrière, Poutine assurant qu’il n’a nulle intention d’envahir l’Ukraine quelques jours avant de faire le contraire.
    – Utilisation des attaques sous faux drapeau pour rejeter la faute sur les pays envahis. Chez Hitler, attaque de l’émetteur radio de Gleiwitz par de faux Polonais pour justifier l’invasion de la Pologne. Chez Poutine, innombrables « fake news » concernant des exactions ukrainiennes imaginaires pour justifier les exactions russes, bien réelles.
    – Dictature économique à l’encontre des chefs de grandes entreprises, sommés de se mettre au service des objectifs militaires et politiques dictés par le dirigeant, menacés de sanctions s’ils ne s’exécutent pas, au point qu’il devient difficile de distinguer l’État et les entreprises privées.
    – Paranoïa du chef, persuadé que le monde entier œuvre à la perte de sa nation (et qu’il n’y est pour rien).
    – Haine rabique des États-Unis et de l’Angleterre.
    – Lutte acharnée contre la démocratie et le libéralisme.
    – Derrière un discours apparemment, ou par moments, favorable au christianisme, attaque systématique de toutes les valeurs chrétiennes.
    – Et jusqu’à la persécution des homosexuels.
    J’ajoute que Vladimir Poutine a été le premier dirigeant russe, depuis la mort de Staline, à réhabiliter et à justifier le pacte par lequel l’Allemagne nazie et l’URSS se sont partagé l’Europe (dit pacte Molotov-Ribbentrop), ce qui est une façon supplémentaire de s’inscrire dans les pas d’Hitler — tout en hurlant comme un goret que ses invasions et ses massacres sont motivés par la chasse à des « nazis » parfaitement imaginaires. À l’instar de n’importe quel « antifa » occidental.
    Mais un « antifa » avec la bombe atomique, et la volonté de s’en servir le cas échéant.

  79. @ Denis Monod-Broca
    Le bébé ukrainien est devenu un grand garçon, et a choisi la liberté.
    Libre à vous de choisir le joug du sacrifice.

  80. @ Robert Marchenoir 11h34
    J’aurais beaucoup plus fait allusion à l’héritage stalinien de l’URSS en parlant de Poutine qu’à celui de l’hitlérisme.
    Dans une interview de Michel Eltchaninoff en 2017 (« Dans la tête de Vladimir Poutine ») on lit que « Staline lui, voulait faire rentrer toutes les Républiques dans la fédération de Russie, pour qu’elles ne puissent plus en sortir. C’est Lénine qui a, du moins formellement, gagné, et l’Union des républiques socialistes soviétiques a été créée. Aujourd’hui, Poutine prend le parti de Staline contre Lénine, en regrettant finalement que le démantèlement de l’URSS ait été rendu possible par cette disposition. Poutine a une vision qu’il veut «nuancée» de Staline: selon lui c’est un dictateur sanglant, mais il a gagné la Seconde guerre mondiale et a construit la grandeur de la Russie. »
    https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/2017/03/24/31005-20170324ARTFIG00338-centenaire-de-1917-poutine-prefere-staline-a-lenine.php
    Les circonstances historiques de l’avènement d’Hitler ne sont en rien comparables à celles qui ont vu celui de Poutine. Le seul élément qui pourrait les rapprocher serait la frustration née du Traité de Versailles chez l’un et celle de la disparition de l’URSS chez l’autre.
    Et en terme de cruauté et d’acharnement contre les opposants, Staline gagne de très loin devant Hitler, en laissant très loin derrière lui Poutine !

  81. @ Exilé | 06 mars 2022 à 22:44
    Je suis avec intérêt vos « démêlés » avec herman kerhost et Marcel P.
    Vous échangez ici avec des personnes qui ne connaissent que l’esprit binaire et strictement partisan, ce qui ne leur permet guère d’aborder des sujets comme celui de l’Ukraine dans leur complexité, notamment historique, nombre de situations actuelles étant de fait une suite logique de choix ou décisions remontant parfois à plusieurs décennies.
    Du fait de votre désaccord fondamental, j’ai pu constater que vous avez été traité de traître. Mais de traître à quoi précisément ? À une réalité que des filtres idéologiques empêchent de percevoir telle qu’elle se présente ?
    Comprendre une situation n’est aucunement faire état d’un esprit partisan ou adhérer le moins du monde aux thèses de monsieur Poutine et encore moins à sa manière d’engager une guerre visant à occuper l’intégralité d’un pays frontalier d’Europe pour lui interdire d’adhérer à l’OTAN et donc à l’Union européenne.
    Ceci étant, ce matin j’ai écouté Luc Ferry invité du lundi matin dans l’émission « Esprits libres » de Radio Classique (émission du lundi 7 mars), à retrouver ici
    https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/matinale-de-radio-classique/esprits-libres/
    L’on sait bien qu’il est difficile de considérer qu’il soit inféodé à Moscou et pourtant son propos remet d’une certaine manière les pendules à l’heure.
    Par ailleurs, l’envoi de troupes françaises décidé par monsieur Macron a permis de découvrir la base de l’OTAN implantée à Constanta en Roumanie qu’une simple recherche d’images permet de situer géographiquement https://i0.wp.com/croisiere-deluxe.fr/wp-content/uploads/2016/03/carte-mer-noire.jpg?resize=800%2C495
    Cette carte simple permet pour tout esprit sérieux de mieux comprendre les enjeux pour toutes les parties en cause : Ukraine bien sûr, mais aussi Union européenne, Turquie, OTAN et Russie en l’espèce.

  82. @ Exilé 6 mars 22:44
    Certains devraient bien méditer cette sentence :
    « Sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloge flatteur. »
    Oui, comme vous, ma sympathie pour les Etats-Unis que je connais de longue date (j’ai d’ailleurs gardé dans ce pays de nombreuses attaches familiales et amicales). Ce qui ne m’empêche nullement (bien au contraire) d’exercer mon esprit critique lorsque je l’estime nécessaire.
    Question d’intelligence, de franchise, de lucidité et d’objectivité dont tous ne sont pas capables loin de là.
    Concernant la guerre en Ukraine, dont on avait assez peu parlé (voire pas du tout) jusqu’à ces dernières semaines, il me semble que là encore, il y a une volonté (occidentale) d’orienter l’opinion à sens unique, en occultant totalement l’historique de ce conflit. De diaboliser et jeter l’opprobre sur les Russes dans leur ensemble, sous prétexte que le potentat Poutine, poussé dans ses derniers retranchements et exaspéré par l’intransigeance et les provocations de l’OTAN version américaine (petit jeu qui dure depuis près de dix ans) a fini par taper sur la table et choisir la manière forte. Au départ en reconnaissant l’indépendance de deux régions qui avaient fait sécession.
    Savoir si Kiev, ville historiquement plus russe que Moscou tiendra ou cédera !
    Ne pas oublier que Russes et Ukrainiens ont des racines mêlées depuis un millénaire…
    Le seul espoir de paix serait qu’ils s’en souviennent et en fassent un socle de réconciliation et ne se laissent plus polluer par des sirènes de malheur dont la seule ambition est de diviser pour régner…
    Tibie Paiom
    https://youtu.be/USw-lkI2Fy0

  83. @ Robert Marchenoir | 07 mars 2022 à 11:34
    On peut vous lire parfois avec attention, mais une fois le constat fait ?

  84. Face à la démesure du psychopathe russe et aux décisions à prendre vis-à-vis de ce furieux la problématique Macron devient secondaire.
    On peut se demander si l’attaque contre l’Ukraine n’a pas été déclenchée dans le moment même où notre petit président allait jouer sa réélection.
    Une confrontation entre la Providence d’Amiens et le Leningrad de Putin : ce ne sera pas un remake de « Guerre et Paix » !

  85. L’explication par l’histoire aide tout juste à voir comment le gouvernement russe cherche à se justifier de vouloir mettre l’Ukraine sous sa coupe par la destruction et les tueries. Personnellement je ne vois pas trop comment le gouvernement peut invoquer pour preuve les temps les plus anciens en oblitérant l’histoire plus récente.
    Car enfin il s’est passé pas mal de choses depuis le Moyen Âge… Entre autres la Russie a martyrisé l’Ukraine sous Staline en l’affamant. Des morts de faim par millions non pas parce que les vivres manquaient, mais parce que Staline le voulait. Ça aussi c’est écrit dans les livres d’histoire. Faut-il l’oublier ? Faut-il oublier que le peuple ukrainien a voté pour son indépendance ? Sa résistance actuelle à l’envahisseur confirme s’il était besoin qu’il n’a pas envie d’être dirigé par Moscou.
    Ceci pour montrer que le recours à l’histoire pour justifier les visées de Moscou n’est pas solide rationnellement.
    Mais surtout quelle que soit l’histoire ancienne ou récente, en quoi pourrait-elle justifier le recours à de telles horreurs ? L’amour du Kremlin pour ses amis est terriblement repoussant, terriblement dangereux. Poutine est un praticien de la désinformation. Son recours à une histoire révolue en est un exemple. Quant à ce qui se joue en ce moment, il vient de décider que l’entrée en Ukraine des chars russes n’était pas une guerre, et tout le monde est sommé d’acquiescer. Fake news. Le premier qui emploiera le mot « guerre » sera accusé d’avoir propagé une fausse information ; 15 ans de prison.

  86. @ Axelle D
    À chacun de vos commentaires, j’ai l’impression que vous faites table rase des commentaires antérieurs.
    Vous n’avez pas besoin ici de nous parler d’un complot occidental qui viserait à désinformer la population française sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie en taisant ses circonstances historiques.
    Il me semble qu’il a été amplement démontré que ceux qui s’opposent ici à l’invasion russe n’ont pas besoin de vous pour prendre des leçons sur l’histoire des conflits entre la Russie et ses pays limitrophes.
    Vous pouvez répéter le discours de Poutine autant de fois que vous le voulez, ça ne change pas le fait que la décision d’entrer en guerre est la sienne, et l’argument de la provocation ne vaut pas plus que celui du violeur qui se dit provoqué par des femmes qui portent une minijupe ou qui ne portent pas de voile islamique.
    ——————————————————
    @ Robert
    Luc Ferry a déjà fait connaître ses positions de manière très claire. Il est hostile à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, propos abondamment répétés avant le début de la guerre. Difficile de le considérer inféodé à Moscou ? peu importe. Il a pris le parti des arguments de Moscou et a explicitement écrit que la promesse d’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est un casus belli, donc qu’en fait la Russie aurait pu entrer en guerre contre l’OTAN depuis 2008, à tout moment.
    https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/ukraine-il-faut-renoncer-a-faire-entrer-kiev-dans-lotan-estime-luc-ferry/
    Son argument massue serait que Moscou ne pourrait pas tolérer la présence de missiles à 800 km de Moscou.
    Observations :
    OTAN 2004 : Kaunata – Moscou = 600 km
    OTAN 2004 : Vilnius – Moscou = 791 km
    OTAN 1999 : Białystok – Moscou = 980 km
    Étant constaté qu’au moins deux pays de l’OTAN ont leurs frontières à moins de 800 km de Moscou, la Russie aurait en fait un casus belli dès 2000, période où Lettonie, Estonie et Lituanie avait clairement fait connaître leur volonté de rejoindre l’OTAN
    https://www.senat.fr/rap/l03-193/l03-193_mono.html
    Il convient d’inciter à Luc Ferry de retourner faire de la philosophie au lieu se ridiculiser ici et là en jouant à l’expert en géopolitique. La liberté académique, ça suppose de parler de la matière que l’on maîtrise.
    Merci pour la carte pour situer Constanța : on aurait pu penser que c’était une carte d’intérêt particulier sur les bases de l’OTAN, mais non, c’est une carte d’une brochure de croisière touristique, pour nous aider à situer la seconde agglomération de Roumanie, pour découvrir le scoop qu’on n’envoie pas nos soldats à Casablanca lorsqu’on est menacés par la Russie.
    Vous auriez pu situer Constanța comme ville ravagée par la guerre de Crimée opposant l’Empire russe aux Empires ottomans, français, Royaume-Uni, etc. guerre survenue en pleine période d’expansionnisme russe. Dit ainsi, on comprend tout de suite son intérêt stratégique.
    Vous allez sans doute, dans les années à venir, vous faire plaisir à trouver de nouvelles bases de l’OTAN ci et là, avec un air étonné, comme si vous découvriez qu’il y en avait plus dans l’Est de la France qu’à la frontière espagnole en leur temps. Les militaires sont sans doute idiots mais devraient-ils, pour autant, placer des bases sans intérêt stratégique vis-à-vis du danger qu’ils sont mandatés pour prévenir ?
    Vous êtes sans doute de ceux qui trouvent discriminatoire que des policiers ne contrôlent que rarement des femmes blanches de 85 ans.
    Pour vous distraire, voici une petite carte sur laquelle vous pouvez vous amuser à placer des bases militaires, si vous étiez dans un pays revendiqué par la Russie (entourés en vert, bleu et rouge)
    https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Great_Catherine%27s_dream.png
    Vous revendiquez savoir épouser la complexité. Vous faites surtout étalage de méconnaissances et défaut de logique.
    ———————————————–
    @ Denis Monod-Broca
    Vous proclamez : « Ce que nous devrions faire pour que le sang cesse de couler ? : accepter la neutralité de l’Ukraine et, sur cette base, organiser une conférence sur la paix et la sécurité en Europe. ».
    La neutralité de l’Ukraine n’est pas sur la table, nous n’avons pas la possibilité d’accepter une chose qui n’est pas sur la table.
    À moins que vous vouliez dire imposer à l’Ukraine la neutralité. Donc lui dicter sa politique étrangère, ce qui n’est pas possible vis-à-vis d’un pays libre. Il semblerait que ce soit exactement ce que Poutine proclame être en train de faire : les Ukrainiens ne semblent pas se résoudre à devenir vassal.
    Quant à la « grande conférence sur la sécurité en Europe » (tiens, encore du Luc Ferry ?), les pays concernés par la Russie se torchent avec. Tout comme les Ukrainiens, ils veulent des armes pour se défendre, pas des belles paroles et des dîners mondains.

  87. Le provocateur payé qui a fait un salut nazi dans le dernier meeting de Zemmour à Toulon ne nous dissuadera pas de ne pas voter Le Pen !

  88. @ Robert Marchenoir | 07 mars 2022 à 11:34
    « En fait, Poutine, c’est Hitler, moins l’Holocauste, plus l’arme nucléaire et la résolution de s’en servir. »
    Je présume que cette phrase est de vous, puisqu’elle se trouve avant le nom de cette Mme Fiona Hill, dont le nom prête à… à rien du tout…
    Alors c’est la phrase que je comprends le mieux !
    Sachant que tout me laisse rêveuse, je m’interroge et conjecture ???
    Direz-vous, ô Grand Manitou, que la situation est telle que l’inquiétude est :
    1) prématurée
    2) inutile
    3) sans fondement
    4) urgente
    5) tyrannique
    6) ou que vous n’avez pas le temps ??
    Comme je suis tout à fait subjuguée par les propos originaux de Fiona des collines, et que par ailleurs, je suis américaine par le truchement de Marc Twain, qui n’est pas mon cousin, subjuguée sans mesure, je n’arrive pas, bien entendu, à comprendre l’importance remarquable des propos de Fiona.
    Il est naturellement vain que je me penche plus longtemps sur son travail de biographe, car elle a l’air de découvrir des choses incroyables comme :
    « Il est prêt à utiliser l’arme nucléaire. Il l’a déjà utilisée, d’ailleurs, en Angleterre, contre Alexandre Litvinenko. »
    Personnellement, je ne vois pas pour quelle raison ma raison s’affole à l’évocation de l’usage de l’arme nucléaire telle qu’elle nous la décrit…
    Diriez-vous que cela tient à ma bêtise, à la sienne ou au fait que je vois tout en grand et que cela nuit à la tranquillité de mon âme ?
    Évidemment, en allant plus loin je lis :
    « De même que la Seconde Guerre mondiale était le prolongement de la première, la troisième est le prolongement de la seconde. »
    Et là, je m’écrie, un cri légèrement étouffé par l’étonnement :
    – What the fuck !
    Et, j’étais où, quand cela a été révélé ?
    Encore en train de glandouiller sûrement…
    Le mal français par excellence, mais le Français glande de longue, surtout dans le sud, là, il glande à mort, et il galège, on ne sait pas pourquoi, mais des études scientifiques internationales sont en cours…On finira bien par savoir le comment du pourquoi, à moins que le Russe ne s’en mêle…
    On rigole, on rigole, enfin, je rigole, je rigole, mais est-ce que suis bien consciente de ce point-ci :
    « Paranoïa du chef, persuadé que le monde entier œuvre à la perte de sa nation (et qu’il n’y est pour rien). »
    Est-ce que c’est nouveau ? Hmmmm !
    Est-ce que ça fait mal ? Hmmmm !
    Est-ce que Hitler est mort ? Hmmmm !
    Est-ce que le tourisme est florissant dans les Carpates ? Hmmmm !
    Est-ce que les vampires ça aime toujours autant le sang ? Hmmmm !
    Est-ce que l’attaque nucléaire se fera avant ou après mon anniversaire ? Hmmmm !
    Ouais ! Ouais ! Ouais ! Il faut une attaque nucléaire, bien ciblée, pas trop piquante, un peu loin, oui loin, plus loin, encore, encore, loin, loin, loin…
    Marchenoir, vous avez un don, c’est certain, celui de me faire rire, tout ce que vous écrivez est drôle, tout, tout, tout !
    Il faudrait, si vous avez deux minutes, et par un effet de votre grande bonté m’indiquer l’endroit où je devrai me rendre lorsque vous aurez réussi à convaincre votre ami, celui assis près du bouton, d’appuyer, avant que l’autre, l’ennemi, ne le fasse, parce qu’il va le faire, ou l’autre va le faire, ou les deux vont le faire, ou je vais le faire…
    Il y a une baume près de chez moi, mais les vieux soldats que je connais me disent que je n’y serais pas mieux que 20 000 lieux sous les mers, vu que je ne suis pas un poulpe !
    Ils me disent aussi, ils sont bien braves, que les utilisateurs de l’arme nucléaire sont des gens sympathiques au dernier degré, et que je peux parfaitement le vérifier en lisant des documents sur la WW2…

  89. @ Robert | 07 mars 2022 à 12:13
    Merci cher Robert de votre soutien car j’ai parfois l’impression de prêcher dans le désert et d’être compris de travers, soit par des ignorants affectés de psittacisme soit par des gens qui ne sont pas de bonne foi.
    Et si même ici nous ne sommes pas capables d’échanger sur divers sujets autrement que de façon binaire, nous ne pouvons que nous attendre au pire à l’échelle d’un pays voire du monde.
    Et puis, comment est-il possible de prendre définitivement position à partir de seulement quelques jours d’actualités sur des situations complexes qui sont la résultante d’une genèse de plusieurs siècles ?

  90. @ Exilé
    Vous demandez un long temps de réflexion pour prendre position sur la guerre. Du genre attendre 659 jours (opération Barbarossa) ou 827 jours (Pearl Harbor) ?
    Ce délai de réflexion change-t-il la donne ?
    À partir de combien d’invasions hors du droit prend-on position ? Et combien de crimes de guerre attend-on pour se demander si l’ONU a un rôle à jouer ?
    Etait-il nécessaire pour évaluer au regard du droit de la guerre la légalité de l’invasion de Bohème-Moravie le 15 mars 1939, l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 (joker pour la Russie, évidemment : en réalité, position était déjà prise le 23 août 1939, peut-être même plus tôt étant considéré que le pacte germano-soviétique est l’aboutissement d’une longue série de sollicitations envoyées depuis 1934 par Staline à Hitler), l’invasion du Danemark et de la Norvège en avril 1940, l’invasion du Luxembourg, de la Belgique et des Pays-Bas en mai 1940, etc.
    Quant au droit dans la guerre… Je vois y vois bien, dans la forêt de Katyn au printemps 1940, expliquer à un type du NKVD qu’il se trouve là dans « une situation complexe résultant d’une genèse de plusieurs siècles » ou faire la morale pour raisonnement trop « binaire » au général de la Wehrmacht, Johannes Blaskowitz, qui faisait part à sa hiérarchie du dégoût de ses soldats devant les crimes commis dès 1939 par les Einsatzgruppen et Totenkopfverbände.
    Lorsqu’il s’agit de faire face à une action violente, en retard, c’est toujours trop tard – même si on prétend que c’est la voix de la sagesse, de la finesse d’esprit.
    Pendant ce temps-là : https://pbs.twimg.com/media/FNQMfS_XwAYdOUN?format=jpg

  91. @ Marcel P | 07 mars 2022 à 15:30
    Votre mépris des qualités éventuelles de vos interlocuteurs sont traduites dans votre rédaction de commentaire. D’évidence, cela ne permet guère des échanges d’intérêt. Comme je ne pratique pas la polémique gratuite ou l’insulte systématique, je ne poursuis guère des débats inutiles.
    Toutefois, ne vous en déplaise, si j’ai volontairement choisi une carte de la mer Noire situant parfaitement Constanta, c’est que, quelle que soit sa source, on perçoit immédiatement les positions relatives de régions stratégiques. La distance de Moscou n’est sans doute pas primordiale en l’espèce. En revanche la situation de Constanta par rapport à la Crimée et Sébastopol, d’une part, à Odessa et aux détroits d’Istanbul et des Dardanelles, d’autre part, permet à n’importe quel béotien d’en comprendre l’intérêt stratégique pour l’OTAN.
    Enfin, pour alimenter votre réflexion géostratégique, je vous fournis le lien vers un article de fond fort instructif :
    https://www.diploweb.com/D-une-Union-europeenne-pusillanime-a-une-UE-puissance.html
    Bonne lecture.

  92. Denis Monod-Broca

    @ Aliocha
    L’Ukraine n’est pas un bébé. Auriez-vous compris ma comparaison de travers ? Il est semblable au bébé des deux mères en tant qu’objet de convoitise.
    Choisir une tutelle plutôt qu’une autre, est-ce cela la liberté vraiment ?
    ———————————————-
    @ Marcel P
    Bien sûr que la neutralité de l’Ukraine est sur la table.
    Elle l’est depuis 30 ans.
    L’Est et l’Ouest veulent chacun l’Ukraine pour soi tout seul, alors viser la neutralité de l’Ukraine est une voie vers la paix.
    Mais manifestement la paix ne vous intéresse pas. Ce que vous voulez ce sont des Ukrainiens libres, morts ou vifs.
    Poutine est fou, d’accord, mais il a affaire à plus fous que lui…

  93. La foule s’est assemblée autour de Lui, sagement ils se sont assis. Il est debout au centre, Il se tourne vers les uns, vers les autres. Ils sont recueillis, ses paroles les transpercent. On a coupé le son… parce qu’on sait ce qu’Il dit. Il n’ira pas partout car le temps lui est compté mais ceux qui sont là – des privilégiés – rapporteront à ceux qui n’ont pu venir. Le spectacle est saisissant. On a le sentiment qu’on a déjà vu un tel phénomène il y a bien longtemps… des millénaires… on est rasséréné… Il va nous sauver !

  94. @ Robert
    Vous avez adressé votre message à Exilé pour répondre à herman kerhost et moi-même, en commençant par affirmer que nous sommes « des personnes qui ne connaissent que l’esprit binaire et strictement partisan ».
    Ne faites pas la vierge effarouchée en commençant votre nouveau message au sujet d’un « mépris des qualités éventuelles de vos interlocuteurs » au nom de de la capacité de « permettre des échanges d’intérêt ».
    Vous persistez à justifier l’emploi d’une carte de brochure touristique pour prouver l’intérêt stratégie de Constanța. Je viens pourtant de vous répondre que nul n’en doute. C’est rigolo d’enfoncer des portes ouvertes mais c’est inutile.
    Oui, l’alliance défensive de l’OTAN place des troupes et des bases dans des endroits stratégiques ! C’est le principe même.
    Je ne vois pas non plus où vous voulez en venir avec le lien que vous communiquez. L’avez-vous lu ?
    « A vrai dire, les pays de l’Union européenne ne devraient pas être surpris par ce « retour de la guerre » en Europe. Parce qu’en 2008 déjà, la Russie a franchi la frontière d’une ex-république soviétique, la Géorgie, pour en accaparer deux régions : l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Soit environ 20 % de la superficie de ce territoire. Il s’agissait – déjà – de l’empêcher de rejoindre l’OTAN. Mais de larges pans des opinions publiques des pays fondateurs de l’UE considèrent que la Géorgie… c’est loin. Ainsi, voici 14 ans, le signal était déjà clair pour qui voulait l’entendre. Les anciennes Républiques socialistes soviétiques baltes et certains anciens pays satellites de l’URSS ont mieux compris le signal.
    […]
    « Plus récemment, en 2014, la Russie a franchi les frontières de l’Ukraine en faisant main basse sur la Crimée puis en soutenant des forces de chaos dans l’Est de l’Ukraine, dans la région du Donbass. Ainsi, voici 8 ans, nous avions déjà eu une piqûre de rappel aux réalités géopolitiques et stratégiques. Et une fois encore, des pans des opinions publiques de pays de l’UE considèrent que « les sanctions économiques ne servent à rien, après tout, pourquoi ne pas laisser la Crimée aux Russes ? » Il est vrai que les réseaux et médias d’influence russes – RT et Sputnik – travaillent plus ou moins habilement ces réflexes de Pavlov.
    […]
    « Cette prospérité des poutinolâtres est l’écho inversé de l’isolement prononcé et prolongé de ceux qui depuis deux décennies alertent sur la nature autoritaire de V. Poutine.
    […]
    Pour d’autres poutinolâtres, il est bien pratique en mars 2022 de se prêter à un exercice d’auto-blanchiment en cherchant à identifier des périodes et des inflexions, des occasions ratées, pour surtout s’excuser de n’avoir pas vu que V. Poutine n’a jamais été démocrate et a toujours eu pour ambition de restaurer au bénéfice de la Russie la puissance disparue de l’URSS, y compris aux dépens de ses ex-républiques voisines de la Russie.
    […]
    Un des défis majeurs est de réaménager autant que faire se peut d’un commun accord le lien de sécurité entre les États-Unis et l’UE dans sa combinaison avec l’OTAN. Celle-ci prouve actuellement sa raison d’être. Par sa guerre en Ukraine, V. Poutine vient bien involontairement de prolonger la légitimité de l’OTAN aux yeux de nombreux citoyens et décideurs des pays membres de cette organisation. »
    Le but est-il d’alimenter ma réflexion en fournissant un lien qui représente la position que je défends ?
    J’ai lu l’article en diagonale mais je n’ai rien vu en discordance avec mon propos, au contraire.

  95. @ Robert Marchenoir | 07 mars 2022 à 11:34
    Quand on vous lit, il y a quelque chose du grand Cochise, certes d’un Cochise de bazar, mais en plus vous êtes un peu comme je l’ai écrit, un adepte de la spéculation.
    Alors, je pense qu’un grand avenir vous est ouvert dans l’immobilier de terrain, celui qui va vous faire toucher des mains la terre, la boue, la vie, le réel.
    Vous faites partie de cette caste de généraux sur lesquels Céline crache à la figure avec un style pur de normalien… Ce qui rend encore plus acerbe cette charge contre ces vieillards, qui vivaient une époque figée, alors que le moteur à explosion venait d’arriver.
    Vous en êtes resté, Bob, aux arcs et aux flèches de la pensée, quant à la puissance de votre esprit, le pistolet à bouchon suffira.
    Bon, je suis sollicité pour un problème de résistance et de poutre métallique, que faire Bob, l’épure de Cremona ? La RDM ? Ou plus simplement les signaux de fumée pour résoudre ce problème dans un tipi ? Je m’interroge Bob, je m’interroge…

  96. @ Marcel P | 07 mars 2022 à 15:30
    Dois-je préciser que mes différents commentaires sur la guerre russo-ukrainiennne n’ont d’autre intention que de rester la plus objective possible sur un sujet que beaucoup ne voient hélas qu’avec une optique tronquée, compte tenu des informations tendancieuses et orientées dont ils sont abreuvés à longueur de chaînes. Et que mes propos d’hier comme ceux d’aujourd’hui ne constituent en rien une approbation ou un soutien quelconque à une guerre que je réprouve de toute mon âme.
    Il n’empêche que pour trouver une solution à un conflit qui ne date pas d’hier mais perdure depuis huit ans, il convient d’écouter tous les partis et de ne pas se cantonner dans un soutien aveugle et totalement partisan. Voire soutenir sans risque bien à l’abri dans ses certitudes et son foyer douillet, une politique de mise en quarantaine et de blocus destinée surtout à se désengager et à mettre de l’huile sur le feu. Comme approuver sottement toutes les injonctions un peu bravaches depuis le début, tant des Américains que de ses alliés à la botte ! De même que les dernières déclarations de l’UE présidée par Macron annonçant examiner d’urgence la candidature de l’Ukraine et de la Moldavie pour intégrer l’OTAN.
    On ne peut être plus dangereusement maladroit, moins diplomate et cynique que ce Macron qui prend Poutine pour un marchand de tapis !
    Par ailleurs,
    Avez-vous écouté cette intervention de Poutine (voir lien) s’adressant à son peuple, mais aussi aux Ukrainiens, dont je vous le rappelle une majorité de locuteurs sont russophones, intervention évidemment non retransmise chez nous en intégralité, compte tenu de la censure de tous les médias russes, dont Sputnik et RT. Et saluons au passage (ironiquement !) le droit à l’information et à la liberté de la presse foulés au pied dans notre grand pays, champion des droits de l’homme et, prétendument, modèle en matière de liberté d’expression !
    Mais si, mais si !
    Quand je pense que Macron en dépit de toutes ses interdictions nouvelles d’acheter russe, de parler russe, de lire russe, de chanter russe, de manger ou boire tout ce qui viendrait de Russie, de s’habiller russe et de mettre à l’index sportif, musicien, peintre, chef d’orchestre, acteur, réalisateur, cuisinier, entrepreneur… ouf ! Quand je pense que ce Monsieur vient encore de nous réaffirmer que nous n’étions pas en guerre…
    Que serait-ce donc si nous l’étions !
    https://youtu.be/DWe8YcjFxpY

  97. Je crains d’avoir compris le jugement de Salomon bien droit.
    L’Europe, bouc émissaire des nationalistes, est émancipation.

  98. C’est vrai, ça, petit Billy des ténèbres, un petit même pas juif et pas errant, marié à une confiseuse de vingt ans de plus que lui, c’est pas bien catholique, fermez vos yeux, vos oreilles et bouchez-vous le nez, des fois que par malheur vous l’entendiez.

  99. @ Ninive
    « Vous êtes pour la consolidation du bloc de l’Ouest pour encadrer le bloc de l’Est. Vous êtes donc pour la confrontation armée. Eh bien oui, au diable les grandes phrases, cassons-nous la figure et que le plus fort gagne. »
    C’est l’argumentaire de Jean-Luc Mélenchon prônant le désarmement des policiers et la dissolution des brigades anti-criminalité, non ?
    Les policiers armés dans les cités, c’est la loi du plus fort ?
    Oui, je suis de ceux qui préfèrent savoir la France armée, à l’intérieur comme à l’extérieur.
    Il me semble évident que le discours type « si tu veux la paix, prépare la paix » a déjà montré ses limites : la défaite.
    Et si parfois ce discours est de bonne foi, ça fait le même effet qu’une cinquième colonne.
    ———————————————————-
    @ Exilé
    Vous avez tout à fait raison : « Les résolutions de l’ONU ont bon dos quand elles sont interprétées comme une carte blanche permettant de faire n’importe quoi, y compris et surtout le pire ». Par contre, l’intervention armée hors de toute résolution de l’ONU, ou condamnée par une résolution de l’ONU, ça laisse moins de marge d’interprétation.
    ———————————————————
    @ Axelle D
    Quand je trouve sur un réseau social une vidéo titrée « ce que vous ne verrez pas sur les réseaux », présentant une vidéo sans même de contexte (pas même sa date de publication originelle, le media concerné), publiée par un type qui par ailleurs publie des vidéos telles que « contrôler son subconscient », « comment acheter ton 1er appart », « comment se faire 100 euros en 10 minutes », « 1000 euros KSK J’FAIS », je me dis que son contenu doit être aussi intéressant que la première vidéo postée par ce type.
    C’est la suivante : https://www.youtube.com/watch?v=9fWCDpzu2Ug « http://www.des-livres-pour-devenir-riche.com: Qui je suis est quel est le but de ce blog pour ceux qui ont la flemme de lire. »
    J’ai quand même un peu l’impression que vous vous moquez du monde en favorisant la monétisation de contenu médiocre sur le dos de la guerre que vous réprouvez.
    À ce stade, vous croyez nécessaire de me rappeler que les Ukrainiens sont russophones ?
    C’est donc cela vos arguments ? Ne vous inquiétez pas : tous les habitants de plus de 50 ans des pays qui considèrent la Russie comme une menace sont russophones : c’était un enseignement obligatoire, du temps où les chars écrasaient les révoltes à Budapest, Prague, etc.
    Vous écrivez aussi « Quand je pense que Macron en dépit de toutes ses interdictions nouvelles d’acheter russe, de parler russe, de lire russe, de chanter russe, de manger ou boire tout ce qui viendrait de Russie » : nous sommes en France. Nous savons donc tous que ce que vous écrivez est absolument faux. C’est sans doute une façon de parler. Une exagération symbolique. Mais c’est cela que vous appelez « rester la plus objective possible » en vous plaignant « d’informations tendancieuses et orientées » ?
    Désolé, mais c’est indigent. Laissez donc la Russie aux Russes et aux pays qui sont à son contact. Je pense qu’ils n’ont pas besoin de vous. Même votre critique de Macron est si ridicule qu’elle ne peut que lui faire de la publicité.

  100. Robert Marchenoir

    @ caroff | 07 mars 2022 à 11:52
    « J’aurais beaucoup plus fait allusion à l’héritage stalinien de l’URSS en parlant de Poutine qu’à celui de l’hitlérisme. »
    L’un n’empêche pas l’autre, bien au contraire ! Bien sûr que Poutine a réhabilité Staline de façon absolument saisissante. Si vous suivez un peu mes interventions sur le sujet, vous aurez constaté que je ne cesse de le rappeler.
    Michel Eltchaninoff a parfaitement raison de dire que Poutine vote Staline contre Lénine. Dans le discours-fleuve par lequel il a justifié l’invasion de l’Ukraine, le boucher de Moscou a répété ce point : il accuse Lénine d’avoir été trop « démocrate », en autorisant (théoriquement) les républiques soviétiques à faire sécession. Tandis que Staline aurait pris soin de les maintenir à sa botte, comme lui, Poutine.
    En revanche, Eltchaninoff a tort de dire que Poutine aurait une vision nuancée de Staline, et l’accuserait d’être un dictateur sanglant. J’aimerais bien savoir à quel moment le voyou à bouton nucléaire aurait dit cela. Bien au contraire, il a fait mettre en prison pour de longues années, sous un prétexte de pédophilie parfaitement inventé, un homme dont le seul tort était de rechercher, et de faire connaître, les fosses communes où Staline avait jeté les victimes de ses persécutions ; et ce n’est qu’un exemple.
    Dans le commentaire auquel vous réagissez, je n’ai fait que rendre compte d’une importante interview de Fiona Hill, russologue américaine. Ce que vous dites sur la façon différente qu’ont eue Poutine et Hitler d’arriver au pouvoir est exact. Cela ne change rien à la similitude absolument frappante de leur politique étrangère, évoquée par Fiona Hill, et aussi, je le fais remarquer de surcroît, de leur politique intérieure.
    Il est très important de souligner ce point, car l’Holocauste a effacé tout le reste dans l’image populaire que l’on se fait d’Hitler. Sa politique ne se résumait pas à l’antisémitisme. Au demeurant, l’antisémitisme du socialiste Hitler, certes monstrueux par la forme qu’il a prise, n’était qu’une variation du bon vieil antisémitisme de Karl Marx. Dans cette perversion mentale, le Juif, c’est le capitalisme et c’est donc l’Amérique et l’Occident.
    Lesquels sont haïs par Poutine également, à ceci près qu’il n’est pas, personnellement, antisémite (mais certains de ses soutiens en Russie, et la propagande étrangère qu’il suscite, corrigent amplement cette « erreur »).
    Ce qui fait de Poutine un néo-nazi de stricte obédience (par opposition aux néo-nazis d’opérette qu’il voit partout, et particulièrement en Ukraine), c’est sa pratique systématique de la conquête territoriale par l’agression militaire non provoquée, empreinte de barbarie, et justifiée par un authentique suprématisme ethnique (contrairement au « suprématisme blanc » imaginaire détecté par les gauchistes en Occident) ; et par l’application du principe selon lequel la présence de nationaux sur un territoire étranger justifierait son annexion. Jusqu’à inventer cette présence, par la distribution massive de passeports.
    Poutine, en fait, est une illustration de plus de la proximité entre le nazisme et le communisme, puisqu’il incarne, dans sa seule personne, certaines des doctrines et des pratiques les plus néfastes de Staline comme d’Hitler.
    Extrait de l’interview de Fiona Hill par Politico :
    « Tout d’abord, il faut bien comprendre la nature ce que Vladimir Poutine est en train de faire [en Ukraine], et la nature des événements auxquels nous sommes confrontés. Les gens n’aiment pas évoquer Adolf Hitler et la Seconde Guerre mondiale à ce sujet, mais moi, je le fais. »
    « Rappelons-nous l’expansionnisme territorial de l’Allemagne, les actes de l’Allemagne à l’instigation d’Hitler à cette période : l’annexion des Sudètes, l’Anschluss avec l’Autriche, au prétexte qu’on y parlait l’allemand. L’invasion de la Pologne. Le traité avec l’URSS, dit pacte Molotov-Ribbentrop, qui a permis à l’Union soviétique de s’emparer d’une partie de la Pologne, mais fut un prélude à l’opération Barbarossa, l’invasion de l’URSS par l’Allemagne. »
    « L’invasion de la France et de tous les pays entourant l’Allemagne, y compris le Danemark, et, encore plus loin, la Norvège. L’Allemagne a fini par se livrer à une occupation et à une expansion territoriale absolument massives, jusqu’à ce que l’Union soviétique contre-attaque. La propre famille de Vladimir Poutine a souffert pendant le siège de Leningrad : et le voilà qui en fait autant. »

    Politico : « Donc, tout comme Hitler, Poutine exploite un sens aigu du ressentiment historique dans le but de nourrir ses ambitions de conquête, sous prétexte de protéger les Russes, tout en niant les droits des minorités ainsi que la souveraineté des autres nations ? »
    Fiona Hill : « Exactement. Et ce faisant, il rejette le blâme sur les autres, et nous pousse à nous blâmer nous-mêmes. »

  101. @ Robert Marchenoir
    « Ce qui fait de Poutine un néo-nazi de stricte obédience (par opposition aux néo-nazis d’opérette qu’il voit partout, et particulièrement en Ukraine), c’est sa pratique systématique de la conquête territoriale par l’agression militaire non provoquée, empreinte de barbarie, et justifiée par un authentique suprématisme ethnique (contrairement au « suprématisme blanc » imaginaire détecté par les gauchistes en Occident) ; et par l’application du principe selon lequel la présence de nationaux sur un territoire étranger justifierait son annexion. Jusqu’à inventer cette présence, par la distribution massive de passeports. »
    C’est exactement la conclusion à laquelle je suis arrivé dès que j’ai commencé à me documenter sur la crise ukrainienne.
    Ce niveau d’imposture dans le mensonge est tout bonnement inacceptable.

  102. @ Robert Marchenoir 07:53
    Merci de votre retour.
    « Poutine, en fait, est une illustration de plus de la proximité entre le nazisme et le communisme, puisqu’il incarne, dans sa seule personne, certaines des doctrines et des pratiques les plus néfastes de Staline comme d’Hitler. »
    Je fais mienne votre affirmation et j’y ajouterais le patriotisme chevillé au corps dans les deux camps !
    Lors de la guerre, les résidus tsaristes en France ont été à l’ambassade de l’URSS pour proposer leurs services !!

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