On comprend chaque jour davantage que le président de la République est un acteur, et non plus un arbitre, dans cette campagne pour les élections européennes – selon lui décisives – du 26 mai. Il affiche sa volonté de n’être pas un « spectateur », considérant la cause pour « son Europe » comme capitale et seule acceptable pour la France. Déplorant une tournure plébiscitaire que pourtant il a lui-même favorisée (presse régionale, Libération).
Avec cette double conséquence perverse.
Il ne cesse de donner un lustre sombre au RN qu’il a installé comme son adversaire exclusif. Etrange paradoxe que de pourfendre un grave danger pour l’Europe en mettant délibérément en lumière l’ennemi qui en serait le responsable. A des fins dangereusement partisanes consistant à entraver la montée d’une droite républicaine vivifiée par François-Xavier Bellamy.
Si sa liste est défaite, il demeurera. D’où le discrédit politique et démocratique suivant à peine sa sortie de la nasse des Gilets jaunes.
Il me semble que le président de la République s’est engagé dans ce combat avec le même sentiment de supériorité qui l’a animé au début de cet interminable conflit. L’exaltation de l’Europe d’aujourd’hui, même améliorée, et le mépris des populismes me paraissent représenter une sorte de moralité et de condescendance de luxe, une attitude que les Français ne supportent plus, comme d’ailleurs d’autres pays européens.
Il n’est pas nécessaire d’être favorable à ces populismes – après tout, le réveil de peuples longtemps jetés dans les poubelles de l’Histoire et de la modernité – pour estimer qu’Emmanuel Macron adopte à leur égard le pire comportement qui soit. La lucidité peut à la fois leur dénier toute faculté de métamorphoser les pratiques européennes et juger que leur populisme ne vient pas de rien et que leur irruption pourrait non pas dégrader mais stimuler les instances européennes.
Le président de la République a convié à déjeuner le 21 mai à l’Elysée un certain nombre de grands intellectuels et écrivains européens – dont évidemment Bernard-Henri Lévy. Je suis persuadé que ce groupe trouvera matière à se féliciter de ce que ses membres pensent ensemble et à jeter, sur ceux que leur quotidienneté rude et modeste détourne du rêve européen et de l’Europe qui n’est plus un rêve, un regard à la fois apitoyé et fier de son humanisme clivant plus qu’il n’unit.
Emmanuel Macron est peut-être un mauvais acteur et sa vision irénique de l’Europe alliée à sa détestation d’univers qui lui paraissent trop vulgaires, d’un réalisme trop grossier pour mériter sa compréhension, risquera d’être totalement contre-productive le 26 mai.
D’autant plus qu’il y aurait des causes plus fondamentales à soutenir pour son intelligence et sa sensibilité. On aurait pu croire que le désintérêt massif à l’égard de la politique relevait d’une indifférence à l’égard de son offre classique, orthodoxe et que le régime démocratique, aussi impuissant qu’il soit ici ou là, était toujours validé dans son principe.
Or une étude auprès de 36 395 Européens montre que la démocratie est menacée et que les jeunes sont les plus sceptiques, n’hésitant pas à plébisciter des régimes plus autoritaires.
Ce qui est confirmé par Dominique Reynié et sa Fondation pour l’innovation politique ayant tiré d’une consultation approfondie que « les jeunes générations éprouvent de la défiance à l’égard des institutions et qu’elles prennent leurs distances par rapport aux valeurs de la démocratie » (Le Parisien).
Pour résumer, la démocratie dans sa pureté est donc une denrée périssable, une matière qui va s’user si on s’en sert mal. On pourrait donc aller jusqu’à soutenir que le populisme n’est pas une cause mais une conséquence. Parce que la démocratie a montré ses limites face aux enjeux cruciaux d’aujourd’hui, le sentiment populaire s’en méfie et s’en écarte.
Il me semble que cette inquiétude justifierait, de la part du président de la République, moins d’arrogante autarcie, de certitudes persuadées de leur légitimité mais plus d’empathie européenne pour tous, de considération de tous les peuples et même de certains de leurs dirigeants qui n’ont eu que le tort d’être élus et réélus.
Le 26 mai, on saura sans équivoque si Emmanuel Macron a été un bon ou un mauvais acteur mais les sifflets éventuels ne lui feront pas quitter la scène.
Qu’en aurait pensé le général de Gaulle ?
Pour comprendre Emmanuel Macron, consulter Littré, 7 volumes:
« Macrologie: Terme de rhétorique. Longueur dans le discours, style diffus, pléonasme. »
En termes contemporains: « Fait trop entendre le son de sa voix ».
Hélas !
Parce que la démocratie a montré ses limites face aux enjeux cruciaux d’aujourd’hui, le sentiment populaire s’en méfie et s’en écarte.
Très bien vu.
Disons aussi que la situation actuelle est due au fait que des gens pas très bien intentionnés ont fait main basse sur elle pour servir leurs intérêts, souvent contraires à ceux des Français, tout en leur imposant sans les avoir consultés une vision du monde qui ne reflète pas la leur.
« Emmanuel Macron bon ou mauvais acteur ? »
Est-ce la bonne question cher P. Bilger ?
La question ne serait-elle pas plutôt: « Emmanuel Macron bon ou mauvais président ? » Et ce à mi-mandat ?
Croyez-vous vraiment que c’est la question que se posent des millions de Français ? D’autant plus qu’il ne partira pas (ce qui n’est pas souhaitable), quel que soit le résultat ! Tout au plus un remaniement ministériel ! Même s’il est devant – ce qui est peu probable – il y aura sans doute un remaniement…
Je vois l’effet inverse de ses souhaits dans ce déferlement démago dans la presse régionale. Plus il s’exprime, plus il exacerbe les passions et plus il réveille ses opposants. D’ailleurs, le croisement des courbes LREM et RN a commencé lorsqu’il s’est emparé du sujet pour se répandre dans les médias. A noter que dans son intervention dans la presse régionale, pas un mot effectif et précis sur ses projets sur l’Union européenne.
Dominique Reynié et sa Fondation:
« Les jeunes générations… prennent leur distance par rapport aux valeurs de la démocratie ».
Ce n’est pas la première fois que Dominique Reynié – qui s’avance souvent masqué – tire des conclusions erronées de ses « études » (?) pour justifier ses multiples attaques et condamnations des « populistes » comme il dit.
Les jeunes générations prennent leur distance avec les valeurs « de ce qu’est devenue la démocratie ». Ce n’est pas la même chose cher P. Bilger. A vouloir trop prouver, Dominique Reynié plie les résultats de son étude à sa propre opinion.
« A peine sorti (E. Macron) de la nasse des Gilets jaunes » écrivez-vous.
Vous croyez vraiment cher P. Bilger que ce mouvement est terminé dans l’esprit et l’inconscient de millions de Français ?
Cordialement.
« Le 26 mai, on saura sans équivoque si Emmanuel Macron a été un bon ou un mauvais acteur »
Il semblerait que la meilleure actrice française à cet Eurovision électoral sera Marine Le Pen, la plus convaincante à regarder sans l’écouter, avec le plus beau visage très bien maquillé exprimant la joie de vivre. Et elle sera réexportée pour plusieurs années à Bruxelles. Un bon tiers des Français partagera sa joie et les deux autres tiers seront contents de ne plus la revoir pour un an ou deux. Et Emmanuel Macron continuera à être un président de la République meilleur que Chirac car il ne dissoudra pas l’Assemblée nationale, meilleur que Mitterrand car il n’aura pas nationalisé l’économie française dès le début de son mandat, peut-être meilleur que Hollande, ou pas pire que Sarkozy.
Pour le groupe Bilderberg, tout ça est secondaire car l’Europe des élus des peuples restera sous son contrôle discret, comme l’économie anglo-saxonne, avec soeur Theresa ou frère Jeremy.
Il n’existe rien de pire qu’un élu légitime et qui ne représente pas la société.
Aujourd’hui les élus représentent au mieux 30 % des inscrits… Une misère et une victoire pour les régimes autoritaires ou dits populistes.
Que voulez-vous, les Balkany, Pépère, Sarko et consorts n’ont fait que conforter ce désengagement des citoyens d’un système représentatif de costumes, de prébendes, de places à gratter pour siéger à l’Europe des pays, des avantages en nature, sauf l’écoute et le soin des citoyens.
Macron et bien d’autres encore nous vantent un système politique et des orientations économiques qui ont conduit nombre de pays dont le nôtre dans une impasse. La financiarisation de l’économie, l’opacité des décisions, les réseaux de l’oligarchie qui captent les pouvoirs, la corruption, tout concourt à l’émergence d’une colère des classes moyennes qui ont le sentiment de rester au bord de la route (cf les Gilets jaunes).
Le jeune Macron, héritier idéologique de Giscard, tente de nous vendre de vieilles idées, enfin pas si vieilles que ça puisqu’elles datent des années 1980, qui ont constamment fait la preuve de leur faible efficacité.
La réponse à ces errements se trouve soit dans un supplément d’Etat paternel qui veille à ce que tout le monde puisse manger à sa faim et avoir un toit, bref à maintenir un peu moins de la moitié des Français juste au-dessus de la ligne de flottaison grâce aux aides sociales, soit dans plus de liberté avec l’introduction de mesures plus libérales pour l’entreprise et pour les salariés qui auraient le choix de leur système de retraite ou de sécurité sociale.
Compte tenu des habitudes prises depuis 1945 et de la transmission par l’EN aux élèves qu’il n’y a pas d’autres voies possibles pour assurer la prospérité, je crains que nous continuions à suivre des chemins où la moitié de la population paiera pour l’autre moitié grâce à un appareil redistributif que le monde entier nous envie.
A noter que deux millions de Français sont partis travailler à l’étranger dans des contrées où seul le travail et le principe de responsabilité font loi.
A l’inverse sont venus et continuent de venir chez nous des gens sous-qualifiés, peu familiers de notre culture et de notre langue, qui alourdissent les factures à payer (éducation, police, justice, logement) ; 16% seulement des immigrés récents ont un travail…
Emmanuel Macron bon ou mauvais acteur ?
Ça dépend du moment de la pièce (ou du film) qu’il nous propose et dont les actes se suivent mais ne se ressemblent pas.
E.M. joue volontairement plusieurs rôles successivement et « en même temps ». Toujours avec le même costume, ce qui est déstabilisant. Mais il est fort probable que ce soit plus son mode de fonctionnement qu’une (que sa) stratégie mûrement réfléchie.
Jeune président, il apprend le métier et vite. Il (y) aura un après le 26 mai 2019, et aura son après premier quinquennat, sauf accident majeur (politique).
Un président jeune et sans travestissement politique chronique aura été un mal pour un bien.
Même F. Fillon n’aurait pas fait mieux, c’est dire !
N’en rajoutons pas.
Je prends le pari que les Français voteront Macron, quitte à manger mon chapeau, de joie malsaine, d’ailleurs. Mais la participation sera faible (même pari), donc l’échappatoire déjà réussie (pénible ce mot, masculin/féminin) on ne sait jamais, selon le cas, ben oui, peut-être, mais il faut bien reconnaître que se défiler par la porte de derrière, c’est assez féminin, donc, ça colle avec Macron, toujours le leader des absents.
Quant à la pensée de de Gaulle, Monsieur Bilger, laissez-la donc là où elle s’est fracassée dans la honte. Obsédé ? Sans doute, et puis, pourquoi le nier ? J’aime la France des petits matins, du croissant chaud, de la godasse de montagne et du Saint-Emilion, même si elle a la faiblesse du rêve et les fumées de Craonne.
C’est bien de rechercher le sens de Macros (je ne sais pas mettre les lettres grecques), grand : macrobiologie, macrobiotique préfixe d’ampleur, et n’oublions pas Macrobe, poète et philologue de l’époque classique, qui a nourri tout le Moyen Âge ni Macer le cognomen de la maigreur, le plus souvent gentilice, avec une connotation un peu péjorative.
Mais l’étymologie n’apporte aucune clarté, nous disposons seulement d’un homme qui gouverne à sa façon, assoiffé de reconnaissance, avec des éclairs de lucidité remarquables comme dans l’affaire VL, des foucades fiscales qui dénoncent sa formation sur l’enclume du mépris capitaliste et son opportunisme qui le replace au rang du désolant Hollande.
Vers qui se tourner ? J’avais un petit béguin pour Bellamy, sans aller jusqu’à voter pour lui (je ne vote que dans ma commune, parce que le maire est un ami et que nous avons éclusé de bons canons dans notre vie) mais le voilà prônant l’attente dans l’affaire Lambert, i.e, hurlant avec les loups pétochards.
Etonnez-vous que les jeunes se tournent vers l’autorité: ils ne savent pas ce que c’est, ne connaissant que la police fiscale et les inspecteurs des assurances sociales, outre l’assistante qui vient porter les chèques à la maison. Alors, un peu d’autorité, ça rassure, en paroles, mais qu’elle s’installe et les cortèges vont descendre dans la rue en beuglant « liberté », comme les Corses incapables de l’assumer, soumis à la mafia mortifère et rigolarde, autre forme de socialisme.
Les jeunes ne se tournent vers rien du tout: ils pensent que le maréchal Pompidou a prononcé le discours de Bayeux lors de la condamnation à mort du factieux de Gaulle et ils affirment que depuis la préhistoire les choses ont bien changé.Ils ne font pas la différence entre Veil et Weil et affirment que les femmes de djihadistes ont été corrompues par la CIA.
Hier soir, je relisais le merveilleux Elie Halévy, emporté en 1937, qui avait pointé très clairement la conjonction entre le communisme, le nazisme et j’y voyais l’annonce de ce que nous vivons: la confusion qui justifie tous les complotismes et les populismes, sur le terreau du socialisme intégral.
Que personne ne s’avise de contredire Halévy, il est comme Marc Bloch, juif, génial et patriote.
Petit passage de Gabrielle Suchon (+ 1703, cherchez pas, c’est pas au programme, peut-être sur Wikipédia), et juste pour faire rager les féministes crocheteuses du port aux foins, style de H:
« La conduite souveraine du créateur de toutes choses impose silence aux subtils esprits par ce qu’ayant formé de ses propres mains la première des femmes il a bien montré que la production des autres n’est point casuelle, mais d’une nécessité absolue ».
On notera avec plaisir la fermeté des adjectifs balisant la phrase comme dans un narratoire sémiotique (là, c’est juste pour rire) qui fait dépendre toutes les femmes de l’oeuvre forte de la première, les rendant non seulement indiscutables mais aussi essentielles.
Explication de texte en Première L. Après, vous pourrez, jeunes gens, fonder votre révolution sur la charpente inébranlable du passé et non sur la logorrhée des hommes politiques actuels, tous élèves de la gauche marxiste, artisans de l’anéantissement des personnes.
Dans un édito de décembre dernier intitulé : « Je suis vulgaire comme un gilet jaune », Didier Maïsto, le désormais célèbre président de la non moins désormais célèbre station Sud Radio écrivait :
« La France qui se branle de l’Europe, mais qui adore les Italiens, les Espagnols, les Portugais ou les Grecs. Enfin, ça dépend des jours. »
Sauf votre respect, cher Philippe, je me demande si vous n’avez pas à l’égard de l’Europe la même attitude que celle que votre respecté président attribuait à la France des Gilets jaunes.
Je dois dire que les considérations sur les postures d’Emmanuel Macron, bon ou mauvais acteur, commencent à me lasser. Si on discutait du fond des choses ?
Faut-il être de l’avis de Florian Philippot qui a le mérite de la clarté : on sort de l’Europe car il n’y a rien en tirer, ou de celui incohérent de Marine Le Pen : on reste dans l’Europe et dans l’Euro tout en récupérant notre souveraineté monétaire, ou de l’avis de François-Xavier Bellamy et d’Emmanuel Macron finalement très proches : on approfondit l’harmonisation des politiques économiques, budgétaires, fiscales, sociales et militaires ?
Et savoir ce qu’aurait fait le Général de Gaulle franchement on s’en…
« L’exaltation de l’Europe d’aujourd’hui, même améliorée, et le mépris des populismes me paraissent représenter une sorte de moralité et de condescendance de luxe, une attitude que les Français ne supportent plus, comme d’ailleurs d’autres pays européens. » (PB)
Les Français ne supportent plus la bien-pensance, les ukases des pseudo-intellectuels, le chantage fiscal au réchauffement climatique, l’avalanche des textes contraignants et souvent abscons, les ors du parlement, les trahisons des ralliés à la soupe, les deux poids deux mesures entre islam et catholicisme… bref, ils étouffent. L’Europe ils s’en foutent…
Des amis qui ne votaient qu’UDR, RPR ou LR depuis des lustres vont se défouler en votant RN dimanche, écœurés par cette soupe infâme…
Et qu’on ne nous parle pas de gueule de bois à BFM TV lundi matin !
Et si son ambition était de diriger une Europe qui n’existe pas encore ?
La montagne paraît petite à l’alpiniste qui parvient au sommet.
Dès son accession au pouvoir suprême, la France ne l’intéressait déjà plus en tant que telle.
Son obsession, justifiée, de ramener le déficit du pays en deçà de 3 % du PIB ne pourrait-elle provenir aussi, voire seulement, de ce qu’il estime être une condition nécessaire pour devenir « primus inter pares » ?
Une telle ambition ne peut se réaliser que si la fonction de Président de l’Europe existe.
Et si sa haine affichée des populistes et d’une Europe des nations ne provenait que de cela ?
Son rôle maladroit d’acteur dramaturge pourrait alors s’expliquer…
Je n’ai pas encore réussi à me faire une idée précise des rôles respectifs réels du Parlement de l’UE et du Conseil de l’Europe. Sans parler des réunions entre chefs d’État au cours desquelles se dessinent des alliances particulières et les grandes lignes de la politique européenne. Mon impression générale, peut-être erronée, est que si E. Macron veut impérativement que son parti arrive en tête, ce n’est pas tant pour compter plus de représentants que les autres au Parlement européen, mais pour peser suffisamment auprès de ses pairs dans les circuits où se décide vraiment la politique européenne.
Les grandes questions se négocient, en fait, entre chefs d’État plutôt qu’au Parlement européen. Et encore… La décision prise par Angela Merkel de faire entrer en Allemagne un million d’immigrants nous concernait tous puisqu’on circule librement dans l’UE. Or elle l’a prise toute seule, sans violer je crois aucun traité, ni offusquer, officiellement du moins, les autres dirigeants de l’UE.
Au fond, les électeurs ne se trompent peut-être pas autant qu’on leur en fait le reproche quand ils conçoivent cette élection comme un plébiscite pour ou contre le président de la République. Dans ce cas, la question n’est pas de choisir entre le progressisme et le nationalisme. Le dilemme me paraît bien plus épineux : devons-nous permettre à E.M. de déployer sa vision politique de l’Europe, ou non, mais au risque de faire triompher celle d’autres dirigeants, en particulier des Allemands post-Merkel, maintenant que les Anglais ont à peu près tiré leur révérence ?
À moins qu’E.M. le politique n’ait déjà plus ou moins perdu l’espoir de façonner l’Europe à son idée, et qu’il ne s’agisse plus pour E.M. l’acteur que de le laisser penser.
Il me semble que cette inquiétude justifierait, de la part du président de la République, moins d’arrogante autarcie, de certitudes persuadées de leur légitimité mais plus d’empathie européenne pour tous, de considération de tous les peuples et même de certains de leurs dirigeants qui n’ont eu que le tort d’être élus et réélus. (PB)
Un très bon billet et cette conclusion me convient parfaitement car la première question à se poser c’est bien pourquoi une telle montée du populisme dans toute l’Europe ?
Si M. Macron et ses semblables pétris de leurs certitudes ne veulent pas en analyser les causes c’est bien qu’ils préfèrent ne pas comprendre ou faire semblant de ne pas comprendre les motifs d’une telle montée en puissance et donc ignorer les inquiétudes de leurs peuples. A contrario ils veulent imposer leur politique selon leur vision mondialiste et multiculturaliste. A force de nous répéter que l’Europe est d’abord un gage de paix, ce mélange détonnant entre volonté des peuples et volonté dirigiste des « sachants » pourrait finir en guerre civile.
Et réduire cette élection à un duel entre lREM (donc lui) et le RN, c’est encore un mépris pour toutes les autres listes… mais c’est à cela qu’on reconnaît notre Président. Une maladresse de plus.
« Le projet de transformation profonde que je mène ne va pas sans une nouvelle étape du projet européen. Les Français m’ont élu pour cela… »
C’est la première phrase de l’entretien de ce jour avec la presse régionale. C’est un postulat dans la tête de Monsieur Macron, ça ne se discute pas, tout part de là.
Et cela explique le malentendu entre le Président et la majorité des Français. Ils attendaient qu’on s’occupe de la France, le Président ne trouve pas la tâche à sa mesure. Il se voit un destin européen. Et, comme disait un autre, qui pensait à la France et aux Français, l’intendance doit suivre et les affaires domestiques passer après le projet européen.
Cela ne peut pas bien se terminer. Il faut que Monsieur Macron se recentre sur sa mission de gouverner la France et, ensuite seulement, de participer au nouveau projet européen. Sans donner de leçons ni à son peuple, ni aux autres peuples.
« Emmanuel Macron bon ou mauvais acteur ? » (PB)
Je n’ai pas été un spectateur assidu de ses prestations médiatiques récentes. Il en est aux figures imposées, à notations convenues. J’attends les figures libres, en deuxième partie de spectacle.
Il m’est apparu que l’acteur a des ressources : j’ai regardé récemment par hasard, sur YouTube / Mediapart Live « 2h38 d’entretien résumées en 14 minutes », avec l’accusateur/procureur Edwy Plenel, le Président et Jean-Jacques Bourdin.
https://www.youtube.com/watch?v=h-a2HYMnmfE
Le meilleur du trio était, pour le bonheur d’Achille, le Président (étendue des connaissances, adaptation de l’argumentation, fluidité de l’expression…). Giuseppe nous pose la question de sa représentativité de la société française actuelle : il ne sera jamais un Jean Gabin, allant du Singe en hiver au Président, et c’est tant mieux. La qualité de l’acteur fait-elle la qualité de la pièce ou du film ?
Pour le spectacle actuel « Quinquennat Quatre » – un titre avec trois Q – il est certainement le meilleur des trois M, ce Macron-là étant quand même, pour ce rôle, meilleur que les deux autres M, Marine et Mélenchon. Mais ce qui compte le plus, pour attendre le dénouement d’ici trois ans encore, après le retour de l’entracte qui suit l’Acte II, c’est la qualité du siège, du fauteuil dans lequel il va encore falloir somnoler, à moins que, comme après l’An II, les événements ne s’accélèrent brutalement. L’espoir d’Edwy, l’espoir de sa vie ?
@ fugace 21 mai 2019
« Même F. Fillon n’aurait pas fait mieux : c’est dire ! »
Qu’en savez-vous ? En êtes-vous à imaginer le destin des « morts » politiques pour valoriser E. Macron ? Curieuse analyse politique !
Cordialement.
Ce billet, Monsieur Bilger, traduit votre désenchantement, pour ne pas dire votre déception de l’action (d’où le jeu de mot sur l’acception d' »acteur ») de monsieur Macron au pouvoir depuis deux ans.
Je vous rejoins donc dans vos critiques qui sont sérieusement fondées.
En ce qui concerne la « démocratie », vous écrivez :
« Pour résumer, la démocratie dans sa pureté est donc une denrée périssable, une matière qui va s’user si on s’en sert mal. On pourrait donc aller jusqu’à soutenir que le populisme n’est pas une cause mais une conséquence. Parce que la démocratie a montré ses limites face aux enjeux cruciaux d’aujourd’hui, le sentiment populaire s’en méfie et s’en écarte. »
Le problème vient du fait de deux traditions : latine (française notamment) et anglo-saxonne (celle qui prime dans l’Union européenne et contrevient aux principes juridiques français).
Nous n’avons certainement pas le même concept de démocratie. L’une, anglo-saxonne, est essentiellement formelle : par le jeu des élections, on élit « démocratiquement » des « gouvernants », des « sachants » qui gouvernent ensuite à peu près à leur guise pendant leur mandat.
Dans la tradition politique française, la démocratie est seconde par rapport à la « République » dont elle n’est qu’un des moyens de l’exercice du peuple par l’intermédiaire des représentants qu’il désigne. Il suffit de se reporter à la première version de l’article 1 de la Constitution de 1958 pour s’en convaincre : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. » D’ailleurs la laïcité en est un principe supérieur si l’on en juge par la rédaction qu’a voulue le Constituant.
Les choses se corsent lorsqu’on se réfère à l’article 2 qui stipule que :
« La langue de la République est le français.
L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
L’hymne national est la « Marseillaise ».
La devise de la République est « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
Et le clou est enfoncé par l’article 3 : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. »
Et votre analyse de l’action de monsieur Macron démontre cruellement combien monsieur Macron, comme ses semblables depuis des décennies, ne se sentent aucunement « tenus » par les termes particulièrement exigeants de la Loi suprême et qu’il fait son maximum pour la contourner.
L’action des Gilets jaunes n’est en réalité qu’une réaction à cette évacuation du peuple et à la politique mise en œuvre pour détruire progressivement la « classe moyenne ». Ce que Jérôme Fourquet analyse parfaitement dans son article (https://jean-jaures.org/nos-productions/la-fin-de-la-grande-classe-moyenne), lien peut-être déjà fourni par un de vos commentateurs dans un billet précédent ?
Au bilan, nous ne sommes plus ni dans cette République avec ses principes, ni dans une démocratie à l’anglo-saxonne, la Grande-Bretagne étant plus respectueuse de l’avis de son peuple par la suite qu’elle donne au référendum sur le Brexit…
Cette attitude manichéenne est d’autant plus regrettable que la ligne de fracture est bien plus floue qu’il ne semble. A écouter les partis français et les médias, il y aurait les « pro-Europe » (Macron, Bruxelles, l’Allemagne…) et les « anti-Europe » (le RN, les partis souverainistes, l’Italie et l’Europe de l’Est).
En réalité, les positions des pays européens « anti-Europe » sont bien différentes, aussi bien en politique intérieure qu’en politique étrangère ; aussi bien vis-à-vis de Bruxelles que vis-à-vis de Moscou, ou de Washington.
Ce qui ouvre la voie à des négociations et des alliances, que l’on soit « pro » ou « anti ». Mais cela est trop subtil pour l’opinion française, qui raisonne toujours à la hache.
Comme exemple de ce stupéfiant provincialisme français, je retiendrai cette dépêche de l’AFP, publiée par Le Figaro : personne ne saurait à qui le Rassemblement national doit de l’argent, la banque russo-tchèque qui le lui a prêté ayant fait faillite.
Notons, incidemment, que Marine Le Pen a déclaré ouvertement : « Je ne me sens aucune obligation à l’égard de la banque qui m’a prêté cet argent », sachant que le Rassemblement national a reconnu ne pas l’avoir remboursé intégralement.
Vous êtes prévenus : si vous prêtez de l’argent à Marine Le Pen, elle vous le remboursera si elle veut. A méditer à l’heure où son parti fait appel à ses sympathisants… pour lui prêter de l’argent, justement.
On ne saurait mieux faire comprendre qu’on a une mentalité de voleur. Voilà qui promet, pour les finances publiques, si jamais Marine Le Pen arrivait au pouvoir.
Mais le plus incroyable est qu’on sait très bien qui a récupéré le prêt : c’est l’État russe. La banque prêteuse a été fermée par les régulateurs russes, qui l’ont accusée de mauvaise gestion. La créance sur le Rassemblement national a été vendue à une entreprise russe inconnue de location de machines. Puis elle a été revendue à une autre entreprise russe, spécialisée dans l’aviation militaire. Et très proche des services de renseignement russes : son numéro deux a été expulsé des Etats-Unis, en tant que faux diplomate et véritable espion. Son propriétaire possède un appartement près de l’Arc de Triomphe.
Et maintenant, c’est carrément le Kremlin qui revendique la propriété du prêt, via une procédure auprès des tribunaux russes…
Fin décembre, Wallerand de Saint-Just, le trésorier du Rassemblement national, reconnaissait que la créance appartenait légitimement à la Russie. Il a lui-même contacté les autorités russes, lorsque l’entreprise d’armement lui a réclamé des intérêts. Et il a déclaré verser ces derniers entre les mains d’un notaire de Moscou, en attendant l’issue de la procédure judiciaire.
Le premier parti d’opposition en France doit de l’argent (qu’il est incapable de rembourser) aux maîtres-chanteurs du Kremlin, lesquels sont la première puissance nucléaire du monde, la mafia russe internationale et le KGB réunis en une seule entité.
A part ça, tout va bien.
Tout cela, l’AFP fait semblant de ne pas le savoir, ou, plus grave, ne le sait carrément pas. Ces faits n’ont jamais été publiés que dans le Washington Post, mais il est vrai que c’est un journal de rednecks qui mangent des hamburgers.
Dans le bocal français, les responsables du Rassemblement national font semblant de ne rien savoir. Les médias font semblant de ne rien savoir. Et les Français insistent pour ne rien savoir.
A part ça, « les communistes » sont seulement « sous les lits », et « il faut s’allier avec Poutine », qui « n’est pas un Soviétique », selon Steve Bannon. (Il n’est jamais qu’un « tchékiste », selon ses propres déclarations…)
Et si vous dites le contraire, vous êtes un « fou » ou un « malade » (ce qui rappelle des souvenirs).
Cher P. Bilger,
J’ai une idée de la fonction présidentielle qui ne correspond pas à l’attitude tout en communication d’Emmanuel Macron.
Après cette séquence historique de six mois des Gilets jaunes où il a été, dans son attitude et dans ses conclusions, à mon avis, totalement hors sol, poser quelques jours avant une élection décisive la question de savoir s’il est, dans son action, bon ou mauvais acteur me semble inapproprié. Et si vain !
Quand je suis d’accord avec vous, j’ai plaisir à le dire et quand je trouve votre billet inadéquat je le dis aussi. N’est-ce pas l’esprit de votre blog ?
Nous nous connaissons suffisamment, à distance, pour apprécier ce qu’il peut y avoir, chez l’un comme chez l’autre, de convenu et d’attendu.
Autour de moi, je ressens, dans un milieu qui n’est pas populaire, que toute cette communication commence sérieusement à lasser.
La vision de ces intellectuels – invités par la Présidence – sortant ce soir de l’Elysée renforce encore cette impression désastreuse de « hors sol » du Président. Et voilà que Ruth Elkrief convoque Tapie ce soir également pour soutenir E. Macron. Ça baisse, ça baisse !
Alors E. Macron, bon ou mauvais acteur, quel intérêt sincèrement cher P. Bilger ?
Bien cordialement
Le 26 mai, on saura sans équivoque si Emmanuel Macron a été un bon ou un mauvais acteur mais les sifflets éventuels ne lui feront pas quitter la scène.
Mais qu’est-ce qu’un bon acteur ?
Un acteur qui est adulé de son vivant et oublié après sa mort ?
Qui se souvient de Rudolph Valentino, alors que Charlot est encore dans toutes les mémoires ?
Curieux que Macron joue son va-tout sur un seul chiffre, la première place de sa liste aux élections européennes.
C’est s’imposer inutilement un défi dangereux pour son image, et son autorité.
Il y a là une grande part de vanité, il veut être le premier et au fond de lui il voudrait probablement être le seul.
Hollande avait joué lui aussi sa présidence sur un chiffre, l’inversion de la courbe du chômage.
Au moins Hollande avait un argument recevable pour le pays, mais l’objectif chiffré de pure vanité de Macron est difficilement recevable.
Si la REM dépasse les 20 % des votants, il pourra s’estimer heureux.
Je trouve ridicule d’ailleurs de se battre sur un pourcentage. Tout dépend sur quelle base ce pourcentage est évalué.
Par exemple il a obtenu 18 % des inscrits au premier tour le présidentielle, ce qui est faible pour un socle de Français adhérents directement à son projet.
Il ne doit pas s’étonner de la brutalité des mouvements des Gilets jaunes, répondant à une brutalité de sa politique fiscale qui n’avait pas l’adhésion de plus de 18 % de Français.
Être le premier n’est rien en soi, tout dépend devant qui on est, pendant combien de temps et surtout pourquoi faire.
Les députés de LREM seront bien inutiles si Macron persiste dans son idée de quitter le PPE à l’Assemblée européenne pour créer un groupe centriste minoritaire.
Cher Philippe,
Faire parler de Gaulle serait bien insolent.
L’un a écrit l’Histoire et c’est un régal de lire la fraîcheur des textes de « Discours et messages », de « Mémoires de guerre ». Tandis que le pauvre président actuel se résume à arracher les pages et les cœurs et à les recoller.
En fait, il existe des bâtisseurs et des démolisseurs.
Macron vient du néant et si l’on vote pour lui, la voix que l’on pourrait lui apporter sera collée à celles de droite où de gauche en fonction des résultats, ce qui l’indiffère totalement.
C’est pourquoi, ne pas voter ou voter pour Macron revient au même, car si pour les élections présidentielles cela pouvait avoir un sens, en ce qui concerne les élections européennes, autant vous dire que démolir le vampire de la droite et de la gauche puisse être d’une jouissance inégalée.
Pourquoi drague-il ses voix sur les villes des LR ? Pourquoi se prend-il pour le père fondateur de l’Europe ? Pourquoi défait-il comme Pénélope pour refaire la même chose ? Pourquoi a-t-il toujours un métro de retard ?
Pourquoi isole-t-il la France de ses partenaires ?
Il n’a pas lu les bons manuels et s’oriente au petit bonheur la chance en évitant les erreurs qu’il a observées, mais en proposant un vide total, en n’incarnant que son personnage satisfait.
L’insolence n’est pas dans les mots. Elle se situe dans l’endormissement, dans l’indifférence, le laisser-faire.
Eh oui, il existe des moments où il faut exprimer haut et fort ce qui semble essentiel. Il existe des urgences à dire non à ce qui peut avoir des conséquences irréversibles.
Le Pape François est intervenu par tweet au bon moment, ce qui n’a pas été le cas de Macron qui est resté pleutre et engoncé dans son rôle supposé de protecteur des droits des handicapés. Et cet effacement lui restera collé à la peau tout comme son désintérêt concernant les chrétiens d’Orient qui vivent une persécution terrible.
Charles de Gaulle n’était pas un mondain, ni un dandy, ni une girouette alors il n’aurait pu que lui demander d’être enfin lui-même, de sortir de ses parades, de son roman photos, de se décoller de son narcissisme enfantin et d’apprendre à écouter. Il lui aurait appris le respect d’autrui, le respect du travail des générations précédentes, la patience.
Il aurait écrasé le jeune loup et sa meute en leur demandant de respecter ce qui fait une démocratie à savoir la culture du compromis, l’alternance gauche/droite, l’existence du débat qui se transforme en propagande même dans l’espace de l’Assemblée.
Le refus de débat avec Bellamy de la part de Dame Loiseau est une fuite dans l’imaginaire. Le calendrier des procès contre la famille Balkany en pleine élection est tissé de laides intentions. De la grosse ficelle de juges rouges et c’est cela qui tue la démocratie.
Nous remercions la cour d’appel de Paris d’avoir suspendu la mise à mort de 1 700 handicapés.
françoise et karell Semtob
@ Jean le Cauchois
Marine Le Pen est la dernière de la liste RN, elle n’a aucune chance d’être élue et de siéger à Bruxelles.
« Qu’en aurait pensé le général de Gaulle ? »
Comme toutes choses avec le général, cela aurait dépendu des circonstances… Face aux Gilets jaunes, par exemple, peut-être une variante du genre : « Etant le détenteur de la légitimité nationale et républicaine, j’ai envisagé, depuis vingt-quatre heures, toutes les éventualités, sans exception, qui me permettraient de la maintenir. J’ai pris mes résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. J’ai un mandat du peuple, je le remplirai ».
Ou bien au contraire, comme à l’été 42 à son aide de camp : « Le plus beau des métiers, c’est d’être bibliothécaire, un petit bibliothécaire dans une petite ville en Bretagne. Ah quelle belle vie ! On est là, on lit tout ce qu’on veut avec une très grande tranquillité et puis à soixante ans brusquement on est pris de frénésie et on pond une biographie de quatre-vingts pages : « Madame de Sévigné est-elle passée par Pontivy ? ». Et alors là on embête tout le monde, on se dispute avec le chanoine qui prétend que non, eh bien, croyez-moi, c’est la plus belle vie ».
Pour ce qui est de l’attitude des gens vis-à-vis de la chose politique, il semble que la boucle est bouclée : la monotonie actuelle cause le même désintérêt que le danger aigu d’il y a un siècle. Voir l’interrogatoire du Brave soldat Chveik, accusé du crime de haute trahison en 1914 :
« – Quels sont les gens que vous fréquentez habituellement ?
– Ma logeuse.
– Et dans les milieux politiques vous ne connaissez personne ?
– Si, j’achète tous les jours l’édition du soir de La Politique Nationale qu’on appelle La Petite Chienne, et elle me met au courant de tous les événements politiques.
– Foutez-moi le camp, lui cria l’homme aux yeux de bête cruelle ».
Bon déjà le problème avec l’Europe c’est qu’il faut être diplômé de droit européen, ou investir dans quelques dizaines d’heures de lectures fastidieuses (c’est du droit) pour comprendre un minimum comment ça marche.
Il n’est donc pas surprenant que le désintérêt pour l’Europe s’accompagne d’une défiance croissante de la démocratie, en particulier chez les jeunes qui ont compris que ce sera plus dur pour eux à l’avenir que pour leurs parents, surtout dans la position minoritaire où ils se trouvent démographiquement parlant. L’Europe n’est pas la seule cause des humeurs antidémocratiques qui s’observent ça et là, mais elle aggrave le phénomène. Il est facile pour les « populistes » de tous bords de taper sur l’Europe sans être contredits: qui peut sérieusement parler plus de deux minutes de l’Etat de droit en Hongrie ou du paquet routier européen parmi nos hommes politiques ou nos éditorialistes télés ?
Le décalage de l’opinion avec un quadragénaire né et élevé au coeur de la mondialisation, qui a étudié le droit européen (mieux même, il l’a pratiqué) et représente la classe des gagnants de la mondialisation n’en est que plus flagrant. L’impatience présidentielle (qui est celle des hommes politiques en général, et de notre époque d’hypercommunication en particulier) aggrave encore les choses. Et ce, quelle que soit la pertinence de ses propositions et actions pour la France et pour l’Europe. Ce n’est pas un mauvais acteur, mais il n’a visiblement pas la fibre pour parler au peuple, en dépit de ses qualités de pédagogue. Le macronisme n’est pas ma tasse de thé mais il est sans doute celui qui met le plus en adéquation ses actes avec son discours: on peut être mécontent des deux premières années du quinquennat mais pas surpris au vu de la campagne.
Bellamy a beau jeu de surnager dans ce contexte en ressassant la même soupe séguinochiraquienne sur l’Europe, grand classique de la droite d’opposition, de même que les glapissements sur l’Europe sociale estla ritournelle électorale de la gauche qui n’est pas au pouvoir. Observons qu’il fera moins que LREM, sauf surprise (avec 34 listes et six mois de Gilets jaunes, ça pourrait donner des résultats amusants).
Je vois mal Macron démissionner le 26 mai, il aurait tort, nous ne sommes pas vraiment dans le même contexte historique, et surtout il n’est pas octogénaire: sage fut le Général, car il mourut un an après en faisant une patience, il n’aurait pas tenu longtemps à l’Elysée de toutes façons !
C’est curieux cette manie de tout ramener au Général. Même François Fillon s’y est laissé prendre dans son discours du Trocadéro. Propos malheureux qui se sont retournés contre lui.
N’est pas de Gaulle qui veut.
Tous les politiciens sont des comédiens. Ils utilisent les mêmes règles : travailler sa diction, maîtriser sa gestuelle, retenir le texte pour le comédien, les chiffres pour le politicien, savoir trouver la réplique qui fait mouche et que personne n’attendait.
Ceux qui sont parvenus à atteindre l’Elysée étaient de bons comédiens et Emmanuel Macron n’échappe pas à la règle. Une campagne électorale est un excellent révélateur dans ce domaine. Les cabotins ne dépassent généralement pas les 5 % et le vainqueur est celui qui s’est le mieux exprimé, partant du fait avéré qu’un programme électoral, si séduisant soit-il, ne suffit pas pour emporter les suffrages. En politique la forme prime sur le fond.
Je ne sais pas si la liste Renaissance arrivera en tête dimanche prochain. Ou bien si elle sera battue par la liste du RN ainsi que semble l’indiquer les sondages.
Le problème des élections européennes est l’abstention qui fausse complètement le scrutin.
Raison pour laquelle le RN remporte régulièrement cette élection.
@ fugace | 21 mai 2019 à 15:01
« Même F. Fillon n’aurait pas fait mieux, c’est dire ! »
C’est-à-dire ?
POUR UNE NOUVELLE GOUVERNANCE
On peut retourner la situation dans tous les sens, formuler toutes les hypothèses, il restera toujours au fond du panier la vérité « vraie » : la responsabilité incombe à celui qui gouverne.
Chercher des atermoiements c’est travailler pour Macron. Ne pas le considérer comme foncièrement pervers et inapte à sa fonction le renforce dans son pouvoir destructeur.
Les GJ disent beaucoup de bêtises mais ils ont bien compris que le système de gouvernance qui a porté au pouvoir Macron et ses cinq prédécesseurs doit être abandonné.
Quand on ne sait plus où on en est, qu’on sent le sol se dérober sous ses pieds, qu’on est pris dans un tourbillon de menaces… on désigne un coupable, c’est humain, c’est vieux comme le monde, même si c’est déraisonnable autant qu’irrationnel. Ici le coupable tout désigné est bien sûr le RN après le FN (et avec lui le « populisme »).
Cette permanence dans l’aveuglement est désespérante.
Il faut dire que l’effort de conversion, l’effort vers un autre mode de pensée, vers une autre vision des choses, que cet effort à faire pour sortir de l’aveuglement est énorme, surhumain peut-être…
@ Achille | 22 mai 2019 à 06:08
« Le problème des élections européennes est l’abstention qui fausse complètement le scrutin.
Raison pour laquelle le RN remporte régulièrement cette élection. »
Croyez-vous vraiment ?
Je me souviens d’un sondage fait il y a quelques années qui montrait que la répartition des votes potentiels chez les abstentionnistes était à quelques points près la même que celle exprimée dans les urnes.
Compte tenu des erreurs de sondage la participation des abstentionnistes ne changerait pas fondamentalement les résultats du moins dans ses grandes tendances.
Ce sondage a été enterré parce qu’évidemment il mettait à mal la thèse que vous défendez.
Si votre thèse est juste, alors il faut imposer le vote obligatoire ou admettre le vote blanc, deux solutions que Macron, politique moderne et même post-moderne, se garde bien de mettre en oeuvre car précisément elles montreraient que le désamour manifesté dans les urnes est plus profond.
Si les jeunes se détournent de la démocratie comme le dit avec une certaine mauvaise foi et même une mauvaise foi certaine Dominique Reynié, car il ne rentre pas dans les détails, c’est que ces jeunes savent lire les événements bien mieux que D. Reynié.
Ils s’aperçoivent qu’il y a une contradiction et même une opposition entre d’une part la démocratie, gouvernement de la majorité dans le respect de la minorité, et d’autre part la réalité des gouvernances européennes qui sous couvert de nébuleuses valeurs républicaine et autres droits de l’homme nient précisément la volonté majoritaire.
Faut-il rappeler de quelle façon en France, Irlande, Pays-Bas, le Traité de Lisbonne a été imposé contre la volonté populaire et démocratique ?
Faut-il rappeler de quelle façon l’immigration est imposée en Europe pour répondre aux besoins de l’industrie allemande entre autres et compenser un déficit dit-on démographique, déficit démographique qui pénaliserait les grands groupes industriels ?
Est-on certain que la robotisation et l’IA ne pourrait pas le compenser, au prix d’un coût supérieur, et on retombe sur des considérations économiques qui priment dans l’UE en ce moment.
Bref, si mes arguments ne vous ont pas convaincu ce que je peux comprendre, j’attends que l’on m’explique comment la démocratie peut vivre dans une UE oligarchique avec une minorité de la population qui est gagnante de la mondialisation et une majorité qui est perdante et où c’est la minorité qui impose sa loi.
« Il faut dire que l’effort de conversion, l’effort vers un autre mode de pensée, vers une autre vision des choses, que cet effort à faire pour sortir de l’aveuglement est énorme, surhumain peut-être… »
Mais non, mais non ! Haut les cœurs Denis Monod-Broca !
Nous n’avons pas encore signé de décharge, nous ne sommes pas en situation de mort cérébrale.
Quoique !
« Le problème des élections européennes est l’abstention qui fausse complètement le scrutin.
Raison pour laquelle le RN remporte régulièrement cette élection. »
Rédigé par : Achille | 22 mai 2019 à 06:08
Ah, bon ?
Supposez une cour d’école.
Quatre garçons et une fille.
Le premier garçon se moque de la fille et préfère jouer aux billes…
Le deuxième révise ses cours pour la prochaine interro écrite.
Le troisième et le quatrième, seuls, se disputent la fille.
Le troisième emporte les faveurs de la donzelle.
C’est truqué ?
L’abstention ne fausse pas le scrutin : elle révèle ceux qui veulent faire vivre la démocratie et ceux qui n’en ont rien à faire. L’abstention est un droit fondamental : l’exercice d’un droit fondamental ne saurait fausser les rouages d’une démocratie.
(PS : je dis « droit fondamental » car le vote n’étant pas obligatoire en France, l’abstention est donc pleinement acceptée… on peut gloser sur « fondamental » si on veut, cela ne change rien à l’affirmation dénuée de pertinence selon laquelle l’abstention fausserait le scrutin : elle est un paramètre de celui-ci dont on doit tenir compte. Point final.)
@ Tipaza | 22 mai 2019 à 08:28
« Je me souviens d’un sondage fait il y a quelques années qui montrait que la répartition des votes potentiels chez les abstentionnistes était à quelques points près la même que celle exprimée dans les urnes. »
Je ne pense pas que l’on puisse véritablement se fier à un sondage sur les abstentionnistes. Là on entre dans le domaine de la logique floue. Ils n’ont aucune véritable vision sociale ou économique de la société.
Ils sont capables de soutenir le RN un jour puis, sans que l’on sache très bien pourquoi, se ranger derrière LREM quelques jours plus tard. Ce qui explique en partie les variations dans les sondages d’opinion.
En fait ces gens-là ne s’intéressent qu’à leur quotidien : leur petite famille, les échéances de leur maison payée à crédit, la sortie du week-end, la programmation des vacances d’été et d’hiver. Du moment que ça marche pour eux, tout le reste ils s’en fichent.
Les élections européennes n’ont pas vraiment de signification pour eux dans la mesure où ils pensent qu’elles n’ont aucun impact sur leur vie de tous les jours. En cela ils se trompent vu que, de plus en plus, les décisions se rapportant à notre économie se prennent au Parlement européen.
Jean-Yves Camus, expert médiatiquement reconnu en matière de FN-RN et qu’on ne saurait soupçonner d’en être un partisan, a malgré les instances sournoises de son interviewer, déclaré fermement sur France Inter que le RN n’était en rien compromis avec la Russie de Poutine, et que ses accointances avec celle-ci sont purement idéologiques, pour renouer avec les valeurs traditionnelles.
La Russie est la seule nation qui haïsse officiellement le politiquement correct et le LGBT. Cela suffit à se tourner vers elle comme sauveur de notre civilisation, mais il convient même d’aller au-delà car la France a stratégiquement tout intérêt à s’allier avec la Russie. C’est alors que notre pays retrouverait une place de premier rang dans le monde sans même devoir s’embourber avec l’Europe des 27.
Le fait de dire qu’on ne se sent aucune obligation envers son créancier se rapporte à des obligations morales et non financières.
Laisser penser l’inverse relève du type même d’escroquerie intellectuelle que les Français ne supportent plus au point de rejeter la démocratie si elle y est inévitable.
Prôner des harmonisations fiscales et sociales en Europe comme le font certains ici devient insupportable tant on sait qu’il faudrait pour cela une unanimité impossible.
La plaie de la démocratie, c’est le mensonge, et même sur ce blog, une ligne sur deux en relève.
Lorsqu’on refuse de dire pour qui on va voter, on devrait s’autoriser à fermer sa g… comme disait Coluche, sauf si l’on se pose commentateur car on ne peut être à la fois commentateur et partisan à condition de le faire honnêtement, ce qui n’est pas du tout le cas sur la plupart des stations radio chaînes de télé. RTL à peu près, RMC et Sud Radio oui, dans autres, d’Etat ou qui le sont de manière occulte comme Europe 1, c’est fripouille et compagnie.
Je vais voter pour le RN. Non que j’approuve tout de son programme, mais avant tout dans l’espoir de voir super marchand de vent et sa clique se prendre une claque.
@ Denis Monod-Broca
« Il faut dire que l’effort de conversion, l’effort vers un autre mode de pensée, vers une autre vision des choses, que cet effort à faire pour sortir de l’aveuglement est énorme, surhumain peut-être… »
Très juste.
Une grande partie du mal français actuel réside là: au prétendu pays de la liberté, la pensée est encadrée à grands renforts de lignes rouges et de politiquement conforme pour finir par ressembler à un dogme figé dont toute remise en cause même partielle est interdite, à l’image d’un certain ouvrage à caractère religieux dont la contestation est punie de mort.
La société française est donc obligée de tourner en rond à l’intérieur de cette prison intellectuelle, en ressassant les mêmes idées reçues et en reproduisant les mêmes erreurs, quels que soient ceux pour qui nous sommes supposés voter pour que cela change mais qui tremblent de peur à la seule idée de briser les chaînes virtuelles dont ils sont aussi recouverts afin d’aller voir ailleurs et selon d’autres schémas mentaux si l’air est plus pur et le soleil plus radieux.
« La majeure partie du genre humain, surtout en Europe centrale, feint de travailler, joue continuellement la comédie du travail qui a aussi peu à voir avec le travail véritable que la véritable et réelle comédie avec la vraie vie réelle. Cependant, comme les hommes préfèrent toujours voir la vie comme comédie plutôt que la vie elle-même, qui leur paraît finalement beaucoup trop pénible et aride, une humiliation scandaleuse, ils aiment mieux jouer la comédie plutôt que de vivre, ils aiment mieux jouer la comédie plutôt que de travailler. »
Thomas Bernhard, Extinction.
En ce sens, et si l’acteur est celui qui profite de l’irréel de la fiction pour mieux accéder à la vérité du réel, Macron est excellent comédien et sait formuler la nécessaire renaissance qui attend, et de toute façon, les peuples européens, mais il dépend du public qui l’observe et qui, hélas dans sa majorité, ne sait reconnaître en lui que son propre atavisme :
« La décadence du monde grec a commencé avec l’assassinat de Socrate. Et on a tué beaucoup de Socrate en Europe depuis quelques années. C’est une indication. C’est l’indication que seul l’esprit socratique d’indulgence envers les autres et de rigueur envers soi-même est dangereux pour les civilisations du meurtre. C’est donc l’indication que seul cet esprit peut régénérer le monde. »
Albert Camus, La crise de l’homme, dans Conférences et Discours.
Ainsi se pose la seule vraie question, les peuples d’Europe sont-ils enfin décidés à renoncer à la comédie des mensonges meurtriers pour accéder à la vérité poétique, où l’acteur n’est plus que l’interprète qui est joué par le réel, en est le vecteur fidèle, son expression permettant alors d’envisager le progrès indispensable à la survie humaine ?
Emmanuel Macron, bon acteur pour le nouveau film « les Charlots font l’Europe », avec une pensée pour Gérard Rinaldi.
@ Lucile | 21 mai 2019 à 17:16
Les grandes décisions sont prises au niveau des commissions européennes par des gens qui n’ont jamais été élus par qui que ce soit. Les parlementaires votent des lois qui doivent être conformes aux décisions des commissaires européens.
Le Conseil de l’Europe qui est le troisième pôle décisionnaire de l’Union européenne est quant à lui très utile pour faire de grandes bouffes entre potes et réaliser de la communication (et plus si affinités) avec les jeunes stagiaires.
@ Myta hier à 21:45
« Madame Le Pen ne siégera pas à Bruxelles »
Merci pour l’information. J’ai été trompé par ce que j’ai vu à la télé, puis sur les prospectus électoraux reçus à domicile: un beau jeune homme et une belle cougar, tous deux en bonne santé, souriants vers leur avenir radieux. Je crois que, symétriquement, Jean-Luc Mélenchon fait la même chose avec une jeune Manon, peut-être de la famille de la Martine. Il est instructif de constater que ces deux partis extrêmes utilisent une même méthode pour tromper le peuple, qu’ils prétendent chacun représenter alors qu’ils ne font que le diviser en lui proposant des programmes politiques opposés. Mais le peuple est plus malin que ça: la preuve, il s’est aperçu de la supercherie.
Pinocchio veut détruire la France pour sa gloire personnelle et pour plaire à ses mécènes :
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2019/05/europeennes-panique-en-macroni.html
la macronacha, la macronacha
no puede caminar
por que no tiene
porque le falta
las dos patitas de detras
@ genau 21 mai 15 h 24
« Les jeunes ne se tournent vers rien du tout: ils pensent que le maréchal Pompidou a prononcé le discours de Bayeux lors de la condamnation à mort du factieux de Gaulle et ils affirment que depuis la préhistoire les choses ont bien changé.Ils ne font pas la différence entre Veil et Weil et affirment que les femmes de djihadistes ont été corrompues par la CIA »
Cher genau, je ne partage pas toujours vos commentaires, même s’il sont fort bien écrits et dénotent une profonde culture, mais là vous faites mouche et me rappelez cette savoureuse saillie de Pierre Desproges (on a les références qu’on peut !) :
« C’est la faute au malaise des jeunes si, après trois années de fac et sept ans de lycée, ils croient encore que le Montherlant est un glacier alpin, Boris Vian un dissident soviétique, Sartre le chef-lieu de la rillette du Mans. »
Et l’ami Desproges est mort depuis trente ans…
——————-
@ Marc GHINSBERG
« Je dois dire que les considérations sur les postures d’Emmanuel Macron, bon ou mauvais acteur, commencent à me lasser. Si on discutait du fond des choses ?
Faut-il être de l’avis de Florian Philippot qui a le mérite de la clarté : on sort de l’Europe car il n’y a rien en tirer, ou de celui incohérent de Marine Le Pen : on reste dans l’Europe et dans l’Euro tout en récupérant notre souveraineté monétaire, ou de l’avis de François-Xavier Bellamy et d’Emmanuel Macron finalement très proches : on approfondit l’harmonisation des politiques économiques, budgétaires, fiscales, sociales et militaires ?
Et savoir ce qu’aurait fait le Général de Gaulle franchement on s’en… »
Cher Marc, je vous croyais plus urbain… Mais vous avez tout à fait raison !
Il n’existe pas de pire spectacle que celui de l’Europe, indispensable sur un plateau de la balance face aux autres poids lourds de l’économie elle est une misère d’efficacité.
Le spectacle est bien triste, les retraités français échouent au Portugal ou en Espagne voire en Italie du Sud, et notre pays se gargarise d’avoir un système de santé que le mondentiernousenvie… Et les retraités les mieux lotis qui soient de s’échapper de notre pays.
Un peu comme DSK le meilleuréconomistedudmonde qui ne casse pas trois pattes à un canard et dont on se passe très bien. Le cimetière est pavé de bonnes intentions et rempli d’indispensables.
Le parasol de son riyad devrait le tenir suffisamment éloigné de nos vies pour ne plus raconter ses exploits d’économiste entrepreneur.
Emmanuel Macron est de passage, on a eu Pépère on peut bien supporter un télé-évangéliste de plus, l’un qui n’en finit pas de disparaître le second d’apparaître.
Bon, heureusement qu’elles me parlent pendant que j’écris ces lignes, chaque année toujours plus belles, pas comme tous ces politiques qui se succèdent. Et dire que le nombre de fois qu’elles fleuriront à nouveau s’amenuise non pas à causes d’elles, elles sont éternelles, mais à cause… Bon ceci dit cette fois-ci ne sera pas le zinc mais la terre :
https://image.noelshack.com/fichiers/2019/21/3/1558529356-img-20190522-142328.jpg
Le Giro m’appelle pour une étape sous un ciel éclatant. Il n’existe pas de petits plaisirs, juste du plaisir… Et dire qu’un Bruno Le Roux employait ses filles pubères, je passe du coq à l’âne, mais nos journalistes sont bien gentils et devraient cracher avec plus de constance sur ces personnages prêts à user leurs ongles jusqu’au moignon pour quelques centimes de plus, ce petit rond chauve à qui on aurait donné son boyau de roue sans se poser de questions.
@ vamonos | 22 mai 2019 à 11:53
Merci des informations, c’est à peu près ce que je pensais.
Par ailleurs, je me souviens avoir lu des articles de presse étrangers avant nos élections présidentielles, où E. Macron était présenté comme l’intéressant et prometteur jeune homme seul à pouvoir, par son charisme exceptionnel, contenir l’inexorable progression du populisme dans les démocraties, et qui devait servir de rempart à la République contre la famille Le Pen.
Il continue à défendre farouchement cette réputation flatteuse alors qu’elle me paraît quelque peu usurpée :
– Le RN n’étant l’allié de personne ne peut pas accéder au pouvoir dans une élection à deux tours.
– Une fois E. Macron élu, l’immigration illégale a continué comme avant, alors qu’elle est la cause première de la progression du populisme.
– Les concessions faites aux Gilets jaunes sont d’essence populiste, et comme souvent, elles attisent plutôt qu’elles ne calment les revendications : entorses à la démocratie représentative, amputation de la Chambre des Députés, démantèlement des filières de formation sélectionnant l’excellence – après l’ENA, on parle de l’X -, augmentation de la dette publique pour distribuer un accroissement de la richesse nationale qui n’existe pas, le tout constituant un expédient désespéré peu propice au redressement proclamé.
Attendons dimanche soir, je suis surtout curieuse de savoir si les ralliés de droite à la Macronie le soutiennent toujours dans les mêmes proportions.
@ Catherine JACOB | 22 mai 2019 à 07:17
F. Fillon avec son programme annoncé et à supposer qu’il le mît en œuvre non pas en 100 jours mais pour partie en 500 jours (au-delà on sait tous ce qu’il advient des promesses), il est fort probable qu’il y aurait eu beaucoup de monde (de gauche) dans la rue, assez rapidement.
Mais ce n’est sorti que de mes rêvasseries évidemment.
@ Jean le Cauchois 22 mai 2019 à 13:26
« Mais le peuple est plus malin que ça: la preuve, il s’est aperçu de la supercherie »
Vous avez raison. Il ne suffit pas de mettre des d’jeunes têtes de liste, même s’ils sont passionnants et parfois remarquables mais les jeunes gens en âge de voter ne sont pas forcément séduits par ce marketing un peu trop voyant.
Les temps ont changé et les jeunes, actifs ou étudiants, ne se font plus piéger comme le furent leurs grand-parents.
Comme quoi l’éducation a du bon.
Adéo Jean le Cauchois (moitié breton ;))
« Emmanuel Macron bon ou mauvais acteur ? »
Je ne sais si Manu est un bon acteur par contre je soutiens que c’est un bon comédien.
Delon disait « un comédien c’est une personne qui est choisie pour jouer un rôle. Moi j’étais très bon dans les rôles que l’on m’a confié ».
A voir si Manu sera aussi bon que Delon dans le rôle que lui ont confié les financiers qui l’ont sélectionné pour jouer le rôle qu’il joue depuis plusieurs représentations, y compris celles payées par nos impôts : « Le Grand débat » (sic) qui, entre parenthèses, n’a servi à rien sinon à n’avoir pas séduit le public.
Un critique de cinéma aurait titré à la suite de ces représentations payantes « belle gueule mais sans envergure ».
@ Jean le Cauchois | 22 mai 2019 à 13:26
« Il est instructif de constater que ces deux partis extrêmes utilisent une même méthode pour tromper le peuple »
Vous êtes en retard effectivement car c’est ce qu’ont fait l’UMPS-les Verts depuis des décennies avec le peuple de France.
La mode consiste, aussi, à inculper les chefs de partis d’infractions soit qu’ils n’ont pas commises, soit illusoires ou mensongères afin de les neutraliser pendant plusieurs années avec des procès à répétition qui durent des décennies ; avec levée d’immunité parlementaire et mise en examen.
L’exemple parfait se sera produit avec la CPI et Laurent Gbagbo qui lui aura été incarcéré pendant des années dans l’attente de l’issue de son procès qui n’aura prouvé qu’une chose : que la CPI n’est que la branche judiciaire d’une Organisation Militaire Innommable.
Quelle est l’ambition, si l’on peut dire, de Macron pour la France ? La dissolution de notre pays dans une espèce de fédération placée sous la « protection » de l’OTAN, c’est-à-dire des États-Unis, et qui, bien sûr, parle anglais.
VARIA
Dans l’enceinte judiciaire où il est jugé, le téléphone de M. Balkany sonne… assez fort. La petite musique est celle que l’on peut entendre dans… « Les Tontons flingueurs ».
Aux européennes, la liste conduite par M.Sarkozy, en 1999, a fait 12, 88 % . Seulement.
Aux européennes toujours, mais la dernière fois, le Front national a fait 25%. C’était plus que ce qu’on prévoit pour dimanche prochain.
Raffarin et Ségolène ayant rallié la liste de M. Macron, le député LR Julien Aubert vient de dire : « A défaut de faire l’union de l’Europe, Macron aura fait l’union du Marais poitevin ».
(Ayant l’appui de Poutine et de Bannon) Le RN est le parti de l’étranger. (M. Macron)
Audrey Crespo-Mara, sur LCI ,l’ayant mis parmi les intellectuels, l’autre matin, Raphaël Enthoven a dit : « Je suis prof de philo ; je ne suis pas un intellectuel ».
« Cela va donner des ailes à Loiseau, qui en a bien besoin. » (Pascal Bruckner, dans la même émission)
Trump est une nouvelle figure de Calliclès. (Céline Spector, prof de philo en Sorbonne)
Il y a un cambriolage toutes les deux minutes. (Xavier Raufer, 2009)
L’exemple de Socrate* est le plus terrible argument qu’on puisse alléguer contre l’intolérance. (Voltaire)
*condamné à mort par des juges, pour des raisons absurdes.
Tout ce qui est atteint est détruit. (Montherlant)
(Parlant de la liste RN et de la liste macroniste, aux européennes du 26 mai de dimanche prochain) Une foule de figurants entourent les deux vedettes. (Naulleau, dans l’émission « Zemmour & Naulleau, 15 mai 2019)
Dans le moulin de Giverny, appartenant à M . Balkany, il y a neuf salles de bains.
Les jurys d’agrégation ont eu une suite de présidents, parfois muets, dans les médias. Le dernier, Paul Mathias, inspecteur général, a fait quelques interventions orales (conférences, dialogues…). J’invite chacun à les écouter. Il vaut très largement les deux ou trois « philosophes »
qui sont invités partout du matin au soir. Le président du jury d’agreg n’a pas été, à ma connaissance, invité chez Ruquier ou chez Ardisson.
En regardant ce soir C dans l’air, les orthodontistes doivent s’arracher les cheveux, les invités ont tous des dents de travers. Ce qui est curieux, c’est que plus on est de gauche, plus on a des dents pourries. Mitterrand a attendu la soixantaine avant se se faire limer, Ségolène aussi. La haine des professions libérales sans doute.
@ Ex abrupto | 22 mai 2019 à 17:27
Votre observation est parfaitement juste.
Les responsables de la LREM, madame Loiseau en particulier, nous ont asséné que « l’Europe c’est la paix ».
Ce faisant, ils oublient que cette Europe a été incapable de maîtriser l’affaire yougoslave, que les Etats-Unis, via l’OTAN ont imposé une intervention contre la seule Serbie, devenue le mouton noir, en soutenant en Bosnie un dirigeant islamiste qui a supprimé le régime laïc qui précédait ; que ces mêmes Etats-Unis, soucieux de créer une base militaire, ont soutenu la sécession albanaise du Kosovo au mépris de l’Histoire de la Serbie ; que la Serbie, pays de tradition orthodoxe, était religieusement proche de la Russie avec pour effet de braquer ce pays du fait de l’islamisation partielle de ce ventre mou de l’Europe qu’ont toujours été les Balkans.
De même, l’Europe de monsieur Macron est celle qui a soutenu l’extension à l’Est de l’OTAN, notamment en Ukraine avec les conséquences que l’on sait. Avec en sus et contre ses propres intérêts, le soutien aux sanctions contre la Russie. Et l’on vient ensuite vitupérer la Russie pour ses manœuvres hostiles à l’Occident…
Il suffit d’écouter la parole d’Hubert Védrine pour comprendre les erreurs diplomatiques ainsi commises par les dirigeants de l’Union européenne.
Emmanuel Macron est-il un bon acteur ?
Ça on ne pourra le dire que le 26 mai au soir car aura-t-il réussi à convaincre les Français de voter non pas pour la liste Loiseau mais pour sa vision personnelle de l’Europe de demain…
Comment pourrions-nous être convaincus par ses discours pour une nouvelle Europe alors que tous les Etats membres n’ont pas encore adopté l’Euro après bientôt vingt ans, et qu’on nous parle d’harmonisation sociale, alors qu’en France, après deux ans de macronisme qui devait réformer tous azimuts, on n’arrive même pas à harmoniser caisses de sécurité sociale et caisses de retraite.
Des graves événements récents en Afrique ont pointé du doigt le manque de soutien militaire européen dans cette région du Sahel. Ces événements ont mis l’éclairage sur une Union européenne qui ne sert pas à grand-chose côté défense. Et parce qu’on nous fait de beaux discours de campagne, cela changerait ?
Côté immigration, il ne suffira pas à Macron de jouer les gros durs en disant qu’il faut que chaque Etat membre en prenne à sa charge, il faudra au contraire du courage pour prendre des mesures à 28 pour stopper ou du moins freiner l’immigration qui devient réellement un danger civilisationnel. Les peuples d’Europe inquiets l’ont compris et c’est bien pour cela que le populisme se développe.
Comme sur d’autres sujets sociétaux, Emmanuel Macron croit être avant-gardiste, moderne et progressiste en s’en prenant aux partis populistes alors qu’il les fabrique.
Il ne lui suffira pas non plus de bloquer les comptes Internet au prétexte de fake news ou de soupçons de russophilie, il doit savoir que les gens se parlent, partout en famille, entre collègues, entre amis, au café du commerce, et maintenant sur les ronds-points… en dehors d’Internet.
La presse lui est plutôt favorable, mais cela ne l’empêche pas d’avoir des informations sous le manteau et en toute honnêteté, de les divulguer.
Comme pour toute élection, les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Et en dehors des discours de campagnes, du Grand débat (qui n’a servi à rien dirait FX Bellamy), M. Macron, s’il veut être crédible, devra prouver par des actes qu’il fait ce qu’il dit… et rapidement. =
@ Lucile et vamonos
Plus exactement même si très grossièrement, voici la répartition des pouvoirs entre les principales institutions de l’UE:
– La Commission propose des textes européens (directives ou règlements) et saisit la Cour de Justice quand un pays ne respecte pas les règles;
– Le Conseil européen (à ne pas confondre avec le Conseil de l’Europe, qui est une organisation internationale à part) décide à la majorité qualifiée (le calcul tient compte de la population de chaque pays pour le nombre de voix) ou à l’unanimité en fonction des matières (la majorité est la règle, sauf pour les sujets vraiment sensibles style fiscalité ou politique étrangère);
– Le Parlement peut amender les textes à la majorité qualifiée, vote le budget et nomme la Commission.
En gros bien sûr. Tout cela signifie que la Commission a effectivement un fort pouvoir technocratique puisqu’elle fait les propositions, mais c’est bien les Etats qui décident au Conseil européen (réunion des chefs d’Etat et de gouvernement) ou aux conseils qui réunissent périodiquement tous les ministres. Le Parlement a un pouvoir limité sur les textes car en général les compromis des Etats conviennent à leurs parlementaires, mais a un vrai pouvoir sur la nomination des commissaires, certains en ont fait l’expérience.
Pour l’intérêt national, si on considère que celui-ci passe par une Europe forte, le mieux serait une majorité LREM qui serait à l’unisson du gouvernement pour faire passer des textes qui aillent dans notre intérêt. Sauf qu’on ne voit pas bien comme l’a dit Tipaza dans quel groupe du Parlement européen ils vont siéger. Voter Bellamy reviendrait à peu près au même, le PS et son avatar LREM et LR n’ayant pas de différence fondamentale sur l’Europe.
Si on n’aime pas l’Europe et qu’on veut la démolir, il y a le choix, sachant qu’à l’arrivée tous les populistes d’Europe n’auront sitôt arrivés à Bruxelles rien de plus pressé que de détourner le plus d’argent et de satisfaire le plus d’obligés possibles, et que l’extrême gauche ne pèsera pas grand-chose.
@ sbriglia | 22 mai 2019 à 09:37
« L’abstention est un droit fondamental »
Et le vote, quand on est un citoyen responsable, est un devoir.
Mais aujourd’hui les gens sont plus préoccupés de leurs droits que de leurs devoirs et on voit le résultat !
@ Ex abrupto à 17:27
« L’ambition de Macron pour la France ? La dissolution de notre pays dans une espèce de fédération placée sous la protection de l’OTAN, c’est-à-dire des Etats-Unis, et qui, bien sûr, parle anglais »
Je ne sais pas si vous découvrez – ou feignez de découvrir – une situation qui dure depuis pile un siècle, pour vous en indigner aujourd’hui. Vous savez qu’à l’automne 1918, les Français ont vaincu les Allemands sur leur territoire, envahi depuis quatre ans, uniquement grâce à l’intervention des troupes venant des Etats-Unis, et que les conditions du Traité de Versailles n’ont été arrêtées que sous le contrôle de la diplomatie américaine.
Vous êtes certainement contemporain de ce qui s’est à nouveau passé depuis 1944 : une visite au cimetière américain de Colleville, près d’Omaha Beach, vous le résumerait. La faiblesse politique de la France est évidente pour le monde anglo-saxon mais aussi, maintenant, pour le monde chinois comme pour le monde musulman. Il n’y a qu’une partie des Français – mais qui heureusement a plutôt tendance à diminuer – pour ne pas vouloir le savoir, s’en rendre compte. L’intégration culturelle est acquise depuis Joséphine Baker, le jazz et le charleston de nos grands-parents, tout en laissant de grandes marges d’expression à nos particularités nationales. Cette situation me convient mieux que celle évitée à partir de 1942. Mais vous avez le droit d’essayer, avec d’autres Français, de vous en construire une plus adaptée à votre créativité. Bonne chance.
« Qu’en aurait pensé le général de Gaulle ? » (PB)
« Réveillez-vous ! », aurait-il dit aujourd’hui, le billet nous parle d’un présentateur de TV alors que lui réclamait une mappemonde il y a plus d’un demi-siècle.
« Qu’on affrète un avion je vais voir ma dernière vision ! », aurait-il réclamé sans doute:
https://i.goopics.net/wak84.png
@ Savonarole
J’ai déjà remarqué et on a souvent cela chez des gens de gauche bien payés mais assez avares (nourriture pas chère, diesel qui pollue…).
Par rapport aux pastilles de chewing-gum de Balkany, il y a un décalage.
Je crois que c’est aussi le problème de leur mutuelle qui ne rembourse qu’une fausse dent par an et donc quand la devanture est à refaire, cela prend un certain temps.
Pour certains, il n’y a pas d’empêchement pour rayer le parquet.
Deschamps serait-il leur modèle ?
Ribéry prochaine tête de liste ?
Si seulement les communistes n’étaient que sous les lits ! Hélas, ils sont aux commandes de la presse, et la tiennent à la gorge :
https://www.contrepoints.org/2019/05/20/344843-la-cgt-nouvel-editorialiste-au-point
Je signale à tout hasard que ce n’est pas la faute à « Macron » : ça dure sans interruption depuis la Libération.
Et ce n’est pas non plus la faute à « l’ultra-libéralisme » ou à la « mondialisation » : il faudrait m’expliquer en quoi la CGT est « ultra-libérale ». Ou même micro-libérale. Quant à la mondialisation, certes, la CGT a jadis marché main dans la main avec l’Internationale communiste, mais depuis, elle s’est contentée du socialisme dans un seul pays, et ça lui va très bien, merci.
Enfin, non, il ne nous faudrait surtout pas « un nouveau de Gaulle ». D’abord parce que ça ne veut rien dire. On ne fabrique pas les hommes sur commande, il n’y a pas un moule marqué « de Gaulle » au Conservatoire national des arts et métiers.
Ensuite, et surtout, parce que s’il y a un homme à qui l’on doit cette mainmise communiste sur la France (en dehors des communistes et des Soviétiques eux-mêmes, naturellement), c’est bien de Gaulle.
Donc il serait légèrement temps de tourner la page, et de vivre avec son époque. Le réactionnariat, c’est très bien, j’en suis. Mais il ne faudrait pas, pour autant, tomber dans le gâtisme, et croire qu’il suffit de faire un copié-collé du passé pour affronter les problèmes d’aujourd’hui.
Sans compter que les anti-Macron qui se réfèrent à de Gaulle nagent dans la contradiction : ils reprochent son arrogance et son mépris du peuple au président actuel, mais je peux vous garantir que si, par une opération conjointe du Saint-Esprit et de Sainte Marion, le général revenait aujourd’hui, ils ne supporteraient pas le dixième de l’arrogance et du mépris du peuple dont de Gaulle a toujours fait preuve.
L’histoire rétrospective est toujours fallacieuse. On regarde le passé avec des lunettes puissamment déformantes. Non seulement on l’enjolive au-delà de toute mesure, mais on oublie que les hommes d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier.
Je suis mort de rire d’imaginer les réactions des bisounours contemporains face à un autocrate qui ne se gênait pas pour les qualifier de « veaux », alors qu’ils réclament une cellule d’assistance psychologique dès qu’on leur conseille de traverser la rue pour trouver du travail, ou qu’on constate, à voix haute, que des ouvriers ont du mal à en trouver un parce qu’ils ne sont pas fichus de lire dix lignes de suite.
Comme disent les Américains, un « flocon de neige, guerrier de la justice sociale » né en 1990, face à de Gaulle président ?… le type implose sur place, je vous le garantis.
Sous de Gaulle, on ne portait pas plainte contre l’Etat quand on était une pétroleuse communiste de 73 ans qui se retrouve à l’hôpital après avoir été bousculée par la police, parce qu’elle s’est crue invulnérable lors d’une manifestation interdite.
D’ailleurs, les dames de 73 ans ne manifestaient pas avec des drapeaux ridicules en réclamant le communisme « pour le bien de leurs petits-enfants ». Leurs petits-enfants, elles leur faisaient la cuisine.
@ Tomas @ vamonos et Lucile | 22 mai 2019 à 20:40
Merci Tomas !
@ Xavier NEBOUT | 22 mai 2019 à 10:09
« La France a stratégiquement tout intérêt à s’allier avec la Russie. »
Ça y est, la machine à turbiner des affirmations péremptoires sans le moindre appui sur des faits est repartie. Ce n’est pas comme si vous vous creusiez la tête pour trouver des formules originales, non plus… Ça fait combien de millions de fois qu’un propagandiste quelconque a écrit ça mot pour mot sur Internet ?
« Jean-Yves Camus, expert médiatiquement reconnu en matière de FN-RN et qu’on ne saurait soupçonner d’en être un partisan, a malgré les instances sournoises de son interviewer, déclaré fermement sur France Inter que le RN n’était en rien compromis avec la Russie de Poutine, et que ses accointances avec celle-ci sont purement idéologiques, pour renouer avec les valeurs traditionnelles. »
Eh bien ! si c’est le cas, Jean-Yves Camus est un âne. Au minimum. Je vous signale qu’il fait partie de l’IRIS, qui est une officine notoirement poutiniste.
J’aimerais bien savoir, d’ailleurs, en quoi des « accointances purement idéologiques » seraient garantes d’une « absence de compromission ». C’est-à-dire, les communistes français qui avaient des « accointances purement idéologiques » avec l’URSS, sans, par exemple, toucher eux-mêmes des valises de billets de Moscou, n’étaient pas « compromis » avec la Russie ?
Les collaborateurs qui se cantonnaient à des « accointances purement idéologiques » avec le nazisme, sans, par exemple, dénoncer des Juifs, ou être invités à des petits voyages à Berlin, n’étaient pas « compromis » avec l’Allemagne nazie ?
Le fait, pour le Front national, d’obtenir un prêt de la part d’une banque russe pour financer ses frais de campagne, qu’aucune autre banque n’acceptait de financer, prêt qui n’a pu être accordé qu’avec l’aval de Poutine lui-même, ne serait pas une preuve incontestable de compromission avec la Russie ? Le fait de devoir, aujourd’hui, rembourser ce prêt directement à l’État russe, sans le cache-sexe de la banque, ne serait pas une compromission encore plus poussée avec la Russie ? Vous vous payez la tête de qui, au juste ?
« Le fait de dire qu’on ne se sent aucune obligation envers son créancier se rapporte à des obligations morales et non financières. Laisser penser l’inverse relève du type même d’escroquerie intellectuelle que les Français ne supportent plus au point de rejeter la démocratie si elle y est inévitable. »
L’escroc, c’est vous. C’est quoi, ce nouveau concept d’obligations morales envers son créancier, qui seraient différentes des obligations financières ? Vous voulez dire : l’obligation d’apporter des contreparties politiques au Kremlin ?
Même ça, c’est faux en ce qui concerne la phrase de Marine Le Pen que j’ai mise en cause. Elle a dit : « Je ne me sens aucune obligation à l’égard de la banque qui m’a prêté cet argent ». Il s’agit bien d’obligations financières. Marine Le Pen a bien une mentalité de voleur.
Marine Le Pen n’a pas dit : je ne me sens aucune obligation à l’égard de l’État russe, qui m’a aidé à obtenir cet argent. Et qui a aidé, au passage, mon ami et collègue Jean-Luc Schaffhauser, député européen Front national, à se mettre 140 000 euros de commission dans sa poche, au titre de son « travail » pour l’obtention de ce prêt. Tout à fait officiellement. De son propre aveu. Il ne s’en cache même pas. Le type est acheté directement par la Russie, il le dit en toutes lettres dans toutes les gazettes, personne ne moufte et il n’est pas en prison.
Ce n’est pas une compromission, ça ?
Marine Le Pen aurait eu du mal, d’ailleurs, à prétendre le contraire, car ses obligations politiques, à l’égard du Kremlin, elles les a remplies. En masse. En affirmant, lors d’une interview déjantée à CNN (« Mais, Madame… mais, Médêêême… » — à Christiane Amanpour, tout de même !) que la Crimée avait toujours été russe.
En envoyant son ministre des Affaires étrangères de l’époque, Aymeric Chauprade, « observer » le « référendum » d’indépendance de la Crimée, organisé sous la menace des canons russes.
Et avec cent autres initiatives, que je ne vais pas vous répéter pour la millième fois. Si l’honnêteté est votre truc, si c’est la vérité que vous recherchez, vous n’aurez pas de mal à les retrouver.
Les services de renseignement occidentaux ont même intercepté une conversation par laquelle ses officiers traitants russes la créditaient de ses bons efforts, et mentionnaient la nécessité de la récompenser. Tout cela est public.
Comme sont publics les liens de Jean-Marie Le Pen depuis longtemps avec la Russie. Liens qui remontent à l’URSS. Et qui ont harmonieusement muté en liens avec la Russie de Poutine. Montrant une fois de plus qu’il n’y a aucune rupture entre les deux.
Quant aux fameuses « valeurs traditionnelles » dont la Russie serait le parangon, autre affirmation péremptoire que vous nous servez, tel un magnétophone du KGB, sous couvert de Jean-Yves Camus, sans jamais apporter une seule justification à ce mensonge grotesque, il suffit de lire… eh bien ! ce qu’en disent les Russes, par exemple, pour savoir à quoi s’en tenir.
Quelques faits à ce sujet (par opposition aux slogans copiés-collés en provenance de n’importe quelle poubelle du KGB), à l’intention de ceux qui sont authentiquement intéressés par la Russie (par opposition à ceux qui préfèrent se bercer d’illusions) :
Maxime Trudolyubov, éditorialiste au journal très respecté Vedomosti, écrit : « La société russe n’est pas une société de valeurs traditionnelles. Comment pourrait-il en être autrement ? La Russie a traversé 74 ans d’éradication systématique et complète de tout ce qui pouvait ressembler à des croyances et des usages traditionnels. La Russie ne peut pas remonter le cours de l’histoire, malgré 30 ans de post-soviétisme. »
Si 80 % des Russes prétendent être orthodoxes, 3 % seulement (grand maximum) vont à la messe au moins… une fois par mois.
Un archiprêtre du Tatarstan estime que seuls 0,5 % des Russes sont des orthodoxes pratiquants.
Si 80 % des Russes disent avoir fêté Pâques cette année (la fête la plus importante de la religion orthodoxe), 3 % seulement ont, en fait, assisté à la messe de Pâques.
50 % seulement savent que le jour de Pâques marque la résurrection du Christ. 32 % n’ont même aucune idée de ce qu’il représente !
30 % de ceux qui se déclarent orthodoxes disent en même temps… ne pas croire en Dieu.
L’un des conflits sociaux les plus aigus du moment, en Russie (car oui, il y a de nombreux conflits sociaux qui inquiètent le régime, malgré ce que vous serinent les marionnettes poutinistes), a lieu à Iekaterinbourg. Les habitants ont organisé des manifestations de rue destinées à empêcher… la construction d’une église. Comme à d’autres endroits du pays.
Cent manifestants ont été placés en garde à vue. Poutine, prudemment, a fini par céder, en disant qu’il fallait tenir compte de l’hostilité populaire. Le maire de la ville s’est empressé de lécher les pompes du Chef en organisant… un référendum sur la question.
Nastya Rybka, la prostituée de luxe qui a fait scandale avec sa vidéo sur le yacht d’Oleg Deripaska (l’un des oligarques du régime et ami de Poutine), en compagnie de Sergei Prikhodko (l’un des plus hauts responsables de la politique étrangère du pays), a publiquement annoncé le prix d’une nuit en sa compagnie (2 000 euros).
Un site d’information couru, Snob, a publié un guide comparatif des prix de la prostitution dans différentes régions de Russie. Présenté comme un indice du « pouvoir d’achat sexuel », par rapport au revenu moyen.
La directrice du centre anti-Sida de Carélie, Inna Rozhkova, a déclaré que les retraités constituaient désormais un groupe à risque. « Cette population mène une vie sexuelle très active », a-t-elle expliqué. « Les retraités échangent leurs partenaires et se livrent à la sexualité de groupe. Les uns se rendent dans les appartements des autres, ils ont des rapports sexuels rapides, et ils sont aussi usagers de drogue. »
Le nombre de cas de Sida a explosé entre 2010 et 2016. De nombreux malades ne sont pas diagnostiqués, et beaucoup de ceux qui le sont n’ont pas accès aux médicaments.
La direction fédérale des services pénitentiaires a refusé de présenter des excuses pour les exactions des gardiens de la prison d’Orenbourg, qui avaient battu et violé des prisonniers, tuant l’un d’entre eux.
Des milliers de femmes vendent leur virginité en ligne, pour des sommes qui peuvent aller jusqu’à 20 000 euros.
Des agents organisent ce marché en faisant les intermédiaires. Des cliniques de reconstruction de virginité fleurissent. Une mère a été arrêtée après avoir tenté de vendre la virginité de sa fille de 13 ans.
Le nombre d’avortements par femme, en Russie, est l’un des plus élevés du monde.
C’est aussi le pays du monde où l’on divorce le plus, et où il y a le plus d’enfants abandonnés.
Un journaliste de sexe masculin, Renat Davletgildeyev, a accusé l’une des figures politiques les plus connues du pays, Vladimir Jirinovski, le chef du parti ultra-nationaliste LDPR (qui fait profession de défendre les « valeurs traditionnelles » mieux que Poutine), de s’être livré à une agression sexuelle à son encontre pendant une interview.
La Russie est l’un des pays les plus corrompus du monde, au 136e rang du classement mondial. Elle est au 3e rang mondial pour le nombre d’assassinats.
En guise de plaisanterie, Vladimir Poutine, au cours d’une visite officielle, a félicité le président israélien pour avoir violé 10 femmes (ce dont il a été effectivement accusé par la justice israélienne, qui l’a condamné à 7 ans de prison pour un viol et des faits de harcèlement sexuel — qu’il conteste).
Du coup, 70 % des décès, parmi les hommes russes en âge de travailler, sont liés à l’alcool (et on les comprend).
Voilà le genre de « valeurs traditionnelles » qui ont cours en Russie.
Maintenant, vous pouvez reprendre une activité normale, et vous replonger dans vos images pieuses de Saint Poutine terrassant le dragon de la décadence occidentale.
CALENDRIER LITURGIQUE
Aujourd’hui 23 mai c’est la fête de Xavier Nebout, Martyr !
@ Savonarole | 22 mai 2019 à 18:22
Vous voulez dire que François Hollande se moquant des sans dents était d’extrême droite ?
Le mal est à la racine.
Je croyais qu’avec le trio Pence, Bolton, Pompeo on avait ce qu’il y avait de pire aux manettes de la superpuissance mondiale.
Je téléphone vite à Trump pour qu’il leur adjoigne Marchenoir. On aura ainsi une chance de s’en sortir s’il prenait à ceux-là de vouloir le lire avant d’agir !
@ Robert Marchenoir 4h53
« La société russe n’est pas une société de valeurs traditionnelles. Comment pourrait-il en être autrement ? La Russie a traversé 74 ans d’éradication systématique et complète de tout ce qui pouvait ressembler à des croyances et des usages traditionnels. La Russie ne peut pas remonter le cours de l’histoire, malgré 30 ans de post-soviétisme. »
Vous pouvez remplacer Russie par France, je n’y verrais pas d’inconvénient majeur !
En fait, lorsque vous soulignez que les Russes ne sont pas plus pratiquants que la moyenne des autres Européens, qu’ils sont frappés des mêmes défauts et que leurs turpitudes (frénésie sexuelle, avortement, recours à la prostitution) condamnent leur régime de gouvernement (en fait plutôt son absence…), j’incline à penser que finalement ils se sont singulièrement rapprochés des us et coutumes « françois » ou « germaniques » ou « américains » !!
Ce que vous dites contredit fort bien Xavier Nebout qui croit à une singularité de l’âme slave et à des comportements plus « orthodoxes » (pardon !) que ceux des Occidentaux. Pour ma part vous apportez la preuve, mais je le savais déjà, que le processus de mondialisation comportementale est bien à l’oeuvre, y compris chez les Russes.
C’est assez triste car on aimerait croire en un peuple qui renoncerait consciemment à la sous-culture américaine, aux conséquences fâcheuses (obésité, alcoolisme) pour la santé de l’alimentation débile de la majorité des Américains du Nord… Mais non les Russes sont aussi atteints !
Pour le reste, j’estime que la Russie nous cause moins de torts que les monarchies pétrolières et que l’importation massive d’incultes sous-développés qui contribuent à faire plonger notre système éducatif. A tout prendre, importons des ingénieurs ukrainiens, biélorusses et même russes… mais les Français préfèrent ne pas entrer en concurrence avec des gens compétents…
FIN DE SEMAINE ÉLECTORALE !
L’ANESTHÉSISTE LÉTAL
Jean-Yves Le Borgne tient le rôle du défenseur : un avocat qui a le visage de sa voix.
L’année judiciaire a été particulièrement brillante. On a donné des grands textes du répertoire : TAPIE, BALKANY, FILLON, SARKOZY, BARBARIN ! Et à venir la fameuse trilogie GHOSN-RACHIDATI-ALAIN BAUER !
La Justice est un théâtre avec le mur des cons pour toile de fond !
Theresa May, le Brexit, un deuxième référendum. Aïe ! On savait bien qu’on leur ferait tout aux britiches pour qu’ils ne cassent pas la baraque !
Des enfants de prêtres bientôt reçus par des évêques. Les fils d’archevêques seront reçus à part !
Hérouville-Saint-Clair : un blancos abattu, trois personnes en fuite en Algérie ! On sait maintenant combien va nous coûter la réappropriation du sol national.
Selon Philippe Rygiel, chercheur au CNRS, il y aurait eu 123 050 personnes réfugiées en France depuis 1950. Cela nous rappelle les déclarations de Hervé le Bras, autre lumière de la statistique des populations, déclarant qu’il n’y a pas plus d’immigrés chez nous qu’il y a 50 ans.
ÉLECTION DÉCANTATION DÉCOCTION
ASSELINEAU : Ensemble pour le Frexit mais avec les Arabes !
Donnons LE POUVOIR AU PEUPLE et à la maison LE PEN and Co !
BROSSAT pour l’Europe des gens.
Les EUROPÉENS avec LAGARDE et un GISCARD nouveau. Ils existent encore ces gens-là ?
E M pour l’Europe avec Pascal CANFIN ex-DG d’une ONG… on aime ces choses !
BELLAMY n’a dans sa liste que 4 candidats de là-bas !
« Les océans vont monter de 2 mètres d’ici 2100 ». Mais où vont-ils prendre toute cette eau ?
Et la « lune qui est en train de se rétracter » ce qui va faire bien des heureux !
Votez ÉCOLO !
NDA est pour le contrôle des naissances en Afrique !
MARION dénonce l’euthanasie de Vincent Lambert !
PHILIPPOT a quitté le FN. Cela ne peut pas être véritablement retenu contre lui !
Jean-Marie LE PEN est un homme important qui a compté. Il a réussi à dissuader les Français d’être nationalistes.
Pendant 50 ans !
La marxisation du pays s’est opérée sous des gouvernements de droite comme de gauche. De la même façon. Avec le même succès !
À droite on débat sur les hommes (qui sera le chef ?). Au centre ils ont des idées mais elles sont de gauche. Euh !
Au RN ils ne seraient pas homophobes. Pourvu qu’ils ne soient pas arabophiles !
Naturellement il restera toujours le vote « le blanc est nul » de plus en plus de circonstance !
Quand nous serons dans l’isoloir dimanche nous serons sous son regard et n’oublierons pas le signe qu’il nous a envoyé le 15 avril !
On comprend chaque jour davantage que le président de la République est un acteur (…)
Nous l’avons compris dès avant son élection et il l’a confirmé ensuite jusqu’à maintenant, en ayant passé l’essentiel de son temps en représentation.
Mais au fait, sachant qu’il est quasiment en état de campagne électorale permanente, qu’en pensent les observateurs pointilleux qui cherchent des poux dans la tête des autres chefs de partis pour des dépassements supposés du temps de parole alors que sur ce point il écrase manifestement tout le monde ?
Si son parti remporte les élections le 26, sera-ce dû à son talent d’acteur ou bien à la saturation de l’espace médiatique qu’il a imposée à l’encontre des usages ?
@ fugace | 22 mai 2019 à 15:14
François Fillon est un homme d’Etat. Et il ne nous aurait sans doute pas mis les trois quarts des pays européens à dos, comme Laurent Wauquiez a fort bien démontré lors du grand débat sur France 2 que cela est le cas avec les rodomontades du président actuel auquel on doit l’extrême fragilisation de cette Europe sans laquelle les grands défis du monde contemporain nous malmèneront d’une façon que nous apprécierons encore moins.
Cela étant, le maire de Pau lui a bien sauvé la mise malgré le sale tour qui lui a été joué lorsque les résultats définitifs de la présidentielle 2017 ont été connus, ce qui prouve qu’il y a encore des gens dans notre pays pour servir, au-delà de leur petit ego personnel, ce qu’à tort ou à raison ils croient juste.
Le vide.
Le livide.
A l’extrême pâleur de son teint, on ne peut qu’ajouter le vide de son bilan.
Il ne règne pas, il stagne. Il ne s’exprime pas, il verbiage, il tartine sans fin, il vit logorrhéique, il monopolise l’espace qui appartient à tout le monde et le temps qui n’appartient à personne. L’albinos présidentiel dégoise, s’époumone sans modération, rabâche dans la litanie anti-RN comme un moulin à prières asiatique.
Il s’adresse aux Français comme Moïse au peuple d’Israël, il est le Démosthène du prêchi, le Cecil B. DeMille du prêcha. Si on ne vote pas pour LREM et sa très gracieuse représentante Nathalie dimanche, ce sera l’apocalypse. Le sermonneur du faubourg Saint-Honoré se prend pour Bossuet, Madame se meurt, Madame est morte ! Qu’on envoie les fleurs et qu’on oublie l’enflure !
Il y aura des milliers de courtisans pour s’incliner sous la conduite du larbin en chef Edouard Philippe qui n’en finit plus de compter les conseillers qui défilent à l’Elysée au rythme effarant de l’insulte chez un rappeur. Car Manu sait tout, sauf s’entourer de collaborateurs compétents. Il surnage dans le magma. Tout foire autour de lui mais il continue de parler au milieu des gravats, dans les décombres de son demi-quinquennat qu’il traîne comme un vieux jouet sans roues. C’est l’Etat-guimbarde et le président de guingois.
Il a fait de cette consultation européenne une sorte de vote-plébiscite pour ou contre sa propre personne. Manitou über alles ! Je n’en veux plus.
Manu tue tout.
Donc il faudrait que Macron reste silencieux alors que Madame Le Pen pérore, profère des contre-vérités ? Certainement pas.
L’épisode milanais avec Matteo Salvini était à pleurer. D’ailleurs le poulain Bardella n’a pas ouvert le bec. Seuls les ténors passéistes ont donné de la voix. L’Europe sacrifiée sur l’autel des nationalismes rétrécis.
Certes les institutions européennes ont besoin d’un rajeunissement pour les rendre plus efficaces. Mais de là à se jeter dans les bras de ceux qui pourfendent l’Europe tout en acceptant ses prébendes…
@ jack | 24 mai 2019 à 19:44
« Donc il faudrait que Macron reste silencieux alors que Madame Le Pen pérore, profère des contre-vérités ? Certainement pas. »
Rappelez-moi voir pourquoi c’est Bayrou, éphémère ministre de la Justice du gouvernement Edouard Philippe 1 et président du MoDem qui est allé au charbon pour LREM et pas Stanislas Guerini, Secrétaire général LREM ou encore Nathalie Loiseau qui, diplômée de chinois, semble n’avoir jamais été en poste dans aucun des pays de l’UE mais à Jakarta, en Indonésie, au Sénégal, au Maroc, et à Washington, se présente en tête de liste LREM aux européennes ??
Pourquoi c’est Raphaël Glucksmann, conseiller officieux du géorgien Mikheil Saakachvili aux idées libérales et pro-américaines dont le pays n’est pas dans l’UE et s’en trouve même géographiquement éloigné de plus de mille kilomètres à vol d’oiseau, qui tête de liste lui-même a défendu son programme au Grand débat tout en faisant des ronds de jambes à la tonique petite Marion Aubry l’insoumise, alors qu’il aurait dû s’agir pour lui en priorité de défendre son parti d’adoption non plénière et non pas de se livrer à des galanteries intellectuelles à la française.
Pourquoi ce n’est pas Mélenchon qui connaît bien l’action de Mme Le Pen en tant que député européen vu qu’il l’a été lui-même et vice et versa, qui a défendu lui-même le programme porté par sa tête de liste, laquelle n’est membre de son parti (FI) que depuis 2018 et connaît davantage l’Université de Colombia, le Congo et le Liberia que les pays de l’UE.
Expliquez-moi voir comment il se fait que ces gens multicompétents donc, en réalité fondamentalement en rien, auxquels on peut de plus reprocher de grossières lacunes quant à la culture, aux langues vernaculaires et à l’histoire des mentalités des 28 Etats membres, se présentent aux élections du parlement d’un ensemble dont ils n’ont pas d’idée plus exacte que Macron n’en avait de la Guyane en 2017.
Le plus euro-compatible, qualité essentielle quand on se présente à la députation européenne, et le plus crédible dans son implication, c’est Yannick Jadot, parce qu’il a lui la plus grande conscience de l’interdépendance de l’ensemble.
Le plus réaliste et celui qui a également le plus de chance de pouvoir faire peser les choix de la France, c’est, de par ses soutiens, le candidat LR qu’on aurait bien aimé ne pas voir se cacher derrière L. Wauquiez au grand débat.
Quant au poids lourd des six débattants de la première fournée sur France 2, ce n’est pas le sémillant Ian Brossat, membre de son parti depuis 1997 et non depuis 2018, qui a fait montre d’un certain talent pour monter sur ses ergots, mais c’est, il faut le reconnaître, le RN qui a mis beaucoup d’eau dans son vin depuis la présidence Marine Le Pen, malgré sa nette propension à la diffusion de fake news.
D’où, il ne faut pas voter pour quelqu’un, ni pour un parti, il faut voter pour le programme nous paraissant le plus propre à faire tenir le tout ensemble, sans trop de dislocation dans sa réponse aux grands défis de notre monde contemporain dont le premier est… la bouffe! Si vous me pardonnez cette expression triviale, ex æquo avec le bien vivre ensemble le plus longtemps possible.