Il me semble que doucement, au fil des jours, on tombe sur la tête. L'hystérie de l'anti-sarkozysme ou du sarkozysme fait des ravages. La France est comme tourneboulée et révèle une inaptitude de plus en plus préoccupante à raison garder en distinguant l'accessoire de l'essentiel. Tout se mélange et risque de faire apparaître notre pays pour une démocratie du dérisoire.
Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy était présent le 9 novembre 1989 devant le Mur de Berlin. Bernard Kouchner, sur France Inter, a souligné qu'il croyait à sa parole. Il a ajouté que la question était tout de même insignifiante au regard de la réalité du monde et de Berlin. Je partage absolument cette opinion que le bon sens valide. Cette interrogation est d'autant plus anecdotique – même si Nicolas Sarkozy s'était vanté à tort – que le magnifique spectacle allemand de liberté et d'allure internationales aurait dû rendre inutile toute autre considération. Il y a des moments qui appellent le silence sur le peu pour pouvoir mieux glorifier l'immense et l'intense. Que cette misérable polémique ne soit pas encore éteinte est le vrai scandale (nouvelobs.com, le site du JDD, Le Monde, Marianne 2 ).
Dans le même registre, qu'on tente de hisser un épisode en définitive parfaitement anodin au rang d'une péripétie indécente, parce qu'il concernerait encore un fils du président, Pierre Sarkozy, manifeste qu'une forme de partialité politique peut conduire à de graves aberrations. Même si un conseiller de l'Elysée s'était entremis auprès de la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP), la démarche de Pierre Sarkozy auprès de cet organisme n'aurait rien eu que de très normal. Il a présenté une demande d'aide qui a été refusée parce que sa société n'est pas membre de la SCPP. Aussi bien le patron de cette société, Marc Guez, que l'Elysée ont démenti tout favoritisme au bénéfice de Pierre Sarkozy (Le Parisien). Celui-ci, âgé de 24 ans et producteur de rap, est d'autant plus légèrement mis en cause qu'il s'est obstinément gardé, contrairement à son frère Jean qui s'est mis en position de voir son parcours politique forcément facilité par son père, de toute publicité, promotion ou dépendance qui l'auraient abrité sous l'aile du président. Je trouve choquante, dans ces conditions, la propagation de cette rumeur négative sur un jeune homme discret et apparemment compétent. Comme si on s'acharnait à confondre en permanence les sollicitudes admissibles avec les abus de pouvoir et d'influence !
Mais qu'on se rassure, le sarkozysme, aussi, a ses fièvres grotesques. Depuis quelque temps, on ne peut plus retenir Eric Raoult. Il a d'abord commencé, en attaquant Le Monde, à justifier abusivement le régime tunisien en gommant toutes ses ombres pour ne vanter que ses succès indéniables. Il a continué sur un rythme qui l'a conduit à dépasser les bornes. Ne propose-t-il pas de contraindre les lauréats des prix littéraires à une sorte d'obligation de réserve qui aurait pour but d'interdire aux écrivains de dire du mal par exemple du président de la République ? Notre député UMP vise Marie Ndiaye qui n'a jamais caché son hostilité au pouvoir et à Nicolas Sarkozy. Elle vit d'ailleurs avec sa famille à Berlin. Ses propos, il faut l'admettre, ne brillent pas par la nuance, sont susceptibles de variation et même, pour certains, indignes de son talent qui sait peser les mots. Ce qui se passe en France serait "monstrueux" (elle a d'ailleurs regretté le 10 novembre sur Europe 1 l'emploi de ce vocabulaire puis est revenue sur ce regret !). Elle reprend par ailleurs à son compte une absurdité (une de plus !) de Marguerite Duras selon qui "la droite c'est la mort". Elle recouvre sa lucidité en rendant hommage à la Chancelière Angela Merkel. Y a-t-il dans cet insensé et dans ce pertinent de quoi légitimer une telle élucubration formulée sérieusement par Eric Raoult ? Faudra-t-il museler les esprits libres pour qu'ils entonnent l'air de la soumission ? Comment peut-on même concevoir de remettre un prix Goncourt et de murmurer à l'oreille de la lauréate de prendre garde à l'expression de sa pensée ? Qu'une personne sensée s'avance sur un tel terrain manifeste à quel point le délitement banal et quotidien de la liberté a déjà fait son oeuvre. Pour oser une telle provocation, c'est que l'ordinaire de la République a sans doute déjà été atteint par le travail de sape des censeurs moins ostensibles ! Raoult est en avance, c'est tout.
La France mérite d'avoir autre chose que cette démocratie de l'outrance dans l'infiniment médiocre. Il est temps que l'idolâtrie ou la détestation sortent du champ pour laisser place à l'intelligence. Qui n'interdit pas le combat mais donne aux citoyens l'envie d'y participer.
Certes, peu importe que la photographie ait été prise le 9 novembre ou le 10 novembre, mais vraisemblablement le 10 novembre puisqu’aucun service de renseignement ne savait que le mur s’ouvrirait ce jour là (documentaire diffusé sur TF1 dimanche soir).
Ce qui important, c’est le message politique que l’on veut faire passer et notamment que le Président de la République est un visionnaire.
Regardez : il y a 20 ans, j’étais déjà un visionnaire.
Ce qui pose problème, c’est ce besoin irrésistible d’être toujours au centre de tout. La psychiatrie trouverait certainement une explication à cette attitude.
Excellent, Philippe, mais…
Quel besoin a le président de la République de bobarder stupidement sur une date ? Tous les documents le démontrent aujourd’hui, il est allé à Berlin quelques jours après la chute du mur, comme tant d’autres dont moi.
Quel besoin sinon, et cela rejoint le coeur profond de votre billet, de se faire passer pour un visionnaire précoce qui devance l’histoire, l’homme providentiel qui voit tout avant tout le monde ? Ne convient-il pas de révérer celui qui a la prescience de l’événement quand les autres ne se doutent de rien ? Ce « génie politique », comme il fut qualifié par l’un de ses affidés des Hauts-de-Seine, ne convient-il pas d’en interdire la critique comme le suggère Eric Raoult ? Nous sommes là au coeur du problème Sarkozy, cette magnification du leader à la clairvoyance surnaturelle qui n’engendre que détestation ou idolâtrie. La tentation du parti unique qui irait de la gauche à la droite, le jumelage UMP/PC chinois écoeurant et signifiant, l’assèchement du débat politique par des annonces incessantes ne laissant aucun répit à la réflexion, le malaxage de l’opinion à coup de sondages sollicités, le berlusconisme judiciaire, oui, comme vous le dites : « à quel point le délitement banal et quotidien de la liberté a déjà fait son oeuvre ».
Oui, tout cela est grotesque et vampirise outrageusement l’essentiel, mais à qui la faute ?
Oui le cas de Pierre est à disjoindre totalement de celui de Jean quand l’un fait son chemin tandis que l’autre suce la roue de papa.
L’essentiel, c’était cette émotion retrouvée du 9 novembre où je me souviens avoir pleuré des heures devant la beauté de cette liberté conquise avant d’emmener à Berlin, avec moi, une dizaine d’enfants de Pontault-Combault pour voir l’histoire en marche.
J’avoue que cet hymne européen, musique indépassable sur un texte audacieux, me remue désormais autant que la Marseillaise ou le Bro Goz (hymne breton, identique à l’hymne gallois entonné lors des matches de rugby). J’aime cette Europe et je me réjouis, après les errements anglophiles du début de mandat, qu’enfin l’union de l’Allemagne et de la France retrouve le chemin oublié. Seuls ces deux pays, unis toujours plus étroitement jusqu’à une fusion que j’espère, sauront donner à l’Europe la dimension poétique qui lui fait tant défaut.
Vous affirmez des choses qui vous dépassent. Vous supposez pompeusement que Pierre Sarkozy alias Mosey ne bénéficie pas de la bienveillance de son père dans la mesure où il est engagé dans la production de hip hop, soul et r’n’b. Grossière erreur, toute sa jeune carrière musicale est orchestrée en sous-main par l’Elysée. Il est conseillé par Doc Gyneco un rappeur proche de N. Sarkozy. L’intervention du père a permis au rejeton de composer le générique de Rayon X des frères aliens Bogdanoff sur France 2 bruyamment programmés sur la volonté du Président. Dernièrement, le fiston a pu rencontrer une star du rap américaine Jay Z grâce à son papa, la scène circule sur internet, elle est pathétique pour le gamin qu’on voit en compagnie de son idole, la star américaine ricane en insistant sur le physique de Carla Bruni.
Personne n’a demandé à Nicolas Sarkozy de glorifier son passé, il a inventé sa présence sur un événement marquant de l’histoire européenne. Par là, on peut légitimement s’interroger sur la fiabilité d’un homme qui est Président de la République. Il ment. Vous parliez de moralité, nous en sommes très loin. Vous distinguez l’accessoire de l’essentiel en fonction de votre capacité à cerner un domaine.
Je lis depuis quelques semaines et bien que citoyen suisse résident en Suisse les questions de la réforme judiciaire en France m’intéresse.
C’est pourquoi je me permets de vous transmettre deux articles parus dans le quotidien Le Temps concernant le Procureur général de la République et Canton de Genève.
Je vous souhaite une bonne lecture.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9e668414-ce40-11de-9427-6b8d19b6fac7/Daniel_Zappelli_renvoyé_aux_limites_de_son_pouvoir
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/9e3662de-ce40-11de-9427-6b8d19b6fac7/Les_aveux_détaillés_dun_financier
En ce qui concerne la présence ou non du président le 9.11.1989 au mur de Berlin, ce qui est épatant, c’est qu’il s’est mis dans la nasse tout seul : personne ne lui a rien demandé, a priori tout le monde s’en fichait un peu qu’il y soit ou pas (surtout qu’il était très jeune à l’époque et que seuls les électeurs de son quartier le connaissaient), mais non, il n’a pas pu s’en empêcher, il a fallu qu’il auto-célèbre son génie supposé et qu’il réécrive l’histoire à son avantage, comme si rien n’était plus important que sa petite personne… c’est fatigant et c’est insultant pour nous, le peuple, et c’est une fois de plus une image catastrophique pour le reste de la planète (on les entend rire jusqu’ici !).
Parfois l’essentiel est dans le détail.
Concernant la présence ou non de Nicolas Sarkozy à Berlin le 9 novembre 1989, qui s’en soucie ? L’intéressé s’est-il recomposé un passé ? (http://decodeurs.blog.lemonde.fr/2009/11/09/sarkozy-etait-il-a-berlin-le-9-novembre-1989/). On sait néanmoins qu’il est déjà apparu comme enclin à être un adepte de la méthode Coué dans une matière où, étant avocat de formation, il n’a pu se méprendre sur le sens des mots (Colonna assassin, Villepin coupable,…).
A propos de Pierre Sarkozy, il convient de ne pas déporter l’enjeu où il n’est pas. La personne du fils de notre Président n’est pas en cause. Le véritable souci, c’est l’intervention d’un membre du personnel de l’Elysée pour influer sur le cours d’une affaire purement privée et particulière. Où a-t-on vu que les contribuables payent ce Monsieur pour utiliser son temps et sa fatale autorité pour agir de la sorte ?
Au lieu de ridiculiser ces choses anodines seulement en apparence, il est plutôt urgent de les mettre en lumière et de les dénoncer.
Bien sûr, cher Philippe Bilger, la polémique relative à la présence -ou non- de Nicolas Sarkozy le 9 plutôt que le 10 ou le 16 novembre 1989 est ridicule. Mais cette habitude de vouloir à tout prix être ou avoir été le premier partout, quitte à tordre la réalité, est-elle, ou non, ridicule? Nous apprendrons bientôt qu’un lointain grand-oncle de Nicolas Sarkozy a pris la Bastille dès le 13 juillet 1789. Pour tout dire, je suis même sûr que, sous la combinaison de l’astronaute, c’est Nicolas Sarkozy qui a le premier posé le pied sur la lune le 20 juillet 1969.
Quant à Eric Raoult, son enthousiasme manifeste pour l’action du président Ben Ali, et sa demande adressée au ministre de la culture de faire taire Marie Ndiaye, n’ont donné lieu à aucune réaction de ses amis de droite. Vous avez dit monstrueuse?
Je suis malheureux de vous lire ce matin.
Dans ma précédente réponse, j’ai insisté sur la valeur de l’exemplarité. Je n’ai pas l’intention de parler des problèmes « psy » qui habitent le grand témoin.
Ce mercredi 11 novembre, il ne reste plus de « Poilus » à décorer.
Pourtant, cette horrible boucherie avec toutes les conséquences qui suivront, sont le fruit de la bêtise des chefs, de la puissance de l’argent. Combien de millions de morts, de vies brisées ?
J’ai la conviction que l’on perd son temps, chaque fois que l’on se préoccupe des conséquences avant d’examiner les causes. Le magistrat que vous êtes ne peut l’ignorer.
Votre indignation de ce matin me fait mal, les faits auxquels vous faites référence sont tous des feux oranges bien près du rouge, cette attitude est potentiellement dangereuse et qui sait, selon les circonstances si elle ne risque pas de devenir beaucoup plus grave encore.
Franchement, avec tout le respect que j’ai pour vous, votre blog mérite mieux que cela.
C’est la conséquence de l’hyper-démocratie : à partir du moment où l’on considère, de façon tout à fait grotesque, que tout le monde est légitime à donner son avis sur tout, on s’abaisse jusqu’au plus petit dénominateur, jusqu’au vulgaire, au bas, au minable, au ridicule.
Le vulgaire Nicolas Sarkozy et le vide intellectuel sidéral de la gauche exacerbent peut-être cette tendance, mais c’est anecdotique.
Pour que la démocratie fonctionne, il y faut un certain esprit aristocratique, de la retenue.
Que notre président ait voulu se faire mousser, il n’y a pas l’ombre d’un doute. C’est ridicule et même politiquement stupide.
Mais il faut constater que rien n’est laissé dans l’ignorance du bon peuple par les censeurs de tous poils.
Bientôt on va pouvoir discuter, faire le buzz sur la couleur du papier toilette du président. parfumé, pas parfumé ?
Quelle chance avons-nous !
Dénonçons, dénonçons ai-je pu lire dans les commentaires.
Je ne sais rien mais je dirai tout.
C’est vrai qu’il n’y a que cela d’important en ces jours de fêtes de réconciliation.
La gauche bien-pensante s’acharne depuis dès mois, des années à brocarder l’ennemi, car il ne saurait plus être question d’adversaire au regard de la haine répandue, on en a l’habitude. Après Chirac, Sarkozy et celui-ci donnent bien le flanc à ce genre d’attitude.
Ce qui m’étonne c’est que nos chiens de guerre n’aient toujours pas compris après trois présidentielles perdues qu’il serait bon de changer de tactique, d’apporter une vraie vision de l’avenir afin de satisfaire les Français et respecter enfin des principes de gestion saine, qui, il faut bien l’avouer, n’ont jamais été appliqués depuis des lustres.
Cela dit, pour parler d’Eric Raoult, voici encore un personnage qui ferait mieux de réfléchir deux secondes avant d’ouvrir la bouche. On l’a connu en de meilleures dispositions. Lamentable.
Ce n’est pas en bâillonnant les gens qu’on arrêtera la critique, fut-elle virulente.
Autant je suis d’accord avec vous concernant la polémique ridicule créée autour de Pierre Sarkozy et la totale idiotie de la demande d’Eric Raoult, autant je ne partage pas votre indulgence pour le « Je me souviens » du Président sur sa page Facebook.
Il y a quelques jours j’ai mentionné dans votre blog la lecture du livre « Le Sorcier de l’Elysée » consacré à Jacques Pilhan.
Je pense vraiment que la communication de Nicolas Sarkozy est une sorte de parachèvement de la méthode Pilhan.
Ce qui peut apparaître paradoxal.
Car l’auteur du livre, François Bazin, met en exergue le fait que la stratégie de Jacques Pilhan s’appuyant sur la rareté de la parole elyséenne, la stratégie de communication de Nicolas Sarkozy parie elle au contraire sur la profusion et l’abondance de l’omniprésence présidentielle.
Mais fondamentalement, les scénarisations de la fonction présidentielle si chères à Jacques Pilhan sont ce qui constitue et structure la communication du Président actuel.
Pour moi, la seule différence avec François Mitterrand et Jacques Chirac est que cette stratégie est aujourd’hui utilisée en continu et sans répit à l’Elysée.
L’épisode « Chute du mur » en est une énième illustration. Avec un casting rôdé : Juppé, Fillon, etc, dans les rôles secondaires pour justifier le n’importe quoi, comme il y a quelques semaines les responsables UMP et ministériels ont été des figurants de choix dans le casting de l’épisode Epad.
Honnêtement, je m’en fiche totalement de cette polémique.
Mais bon, la narration de l’histoire et de l’Histoire sur Facebook reprise dans la presse, le soin du détail pour faire authentique, cette façon quand même d’ajouter et d’en rajouter, alors que personne ne songerait à faire grief à NS de n’être allé à Berlin que quelques jours plus tard, cela démontre pour moi les limites et les talents très surestimés des conseillers com du Président.
Vous voyez, je ne suis même pas certaine que Nicolas Sarkozy en demandait tant à Henri Guaino.
Oui, le ridicule ne tue plus; il nourrit les ego.
« Il est temps que l’idolâtrie ou la détestation sortent du champ pour laisser place à l’intelligence. »
La justification-même de la Constitution, c’est cela : qu’intelligence et raison prennent le pas sur sentiments et tentations dans le gouvernement des hommes.
Or, sans rencontrer sur ce sujet de véritable opposition, notre actuel président foule aux pieds la Constitution allègrement depuis le premier jour. Il veut être le chef. Et les Français, cédant à la tentation, se comportent vis-à-vis de lui comme une foule se comporte toujours vis-à-vis d’un chef, dans ce mélange de vénération et de détestation que vous mentionnez.
Tout cela est désolant et relève de notre responsabilité collective.
A vouloir « bouffer » du sarko à toutes les sauces certains deviennent des sarkophages.
Ce n’est même pas de l’ergotage, mais un ridicule nauséabond qui sert, non pas à masquer l’essentiel comme on voudrait nous le faire croire, mais le peu d’intelligence et la myopie de certains commentateurs de la vie politique.
Le 9 novembre est la date historique, elle englobe tous les jours qui ont suivi. Ils sont tous essentiels.
Comme aurait pu dire un M. Palloy : « j’ai fait le 14 juillet ».
Alors qu’il a commencé à démolir la Bastille à partir du 15 et pendant plusieurs jours.
Il aurait même vendu des pierres en souvenir. Comme quoi l’histoire se répète…
Allez, pour rigoler un peu devant ce ridicule, savez-vous où sont les clefs de la Bastille ?
Cordialement
Pierre-Antoine
« … indigne de son talent qui sait peser les mots.», écrivez-vous de Marie Ndiaye … C’est justement de cela dont il s’agit, cher PB, quant à votre précédent billet et que vous avouez ne pas comprendre quand on vous reprend sur l’origine serbe de ce convoyeur que vous citez. Les mots sont pesés par vous, compris par nous et … incompris, dévoyés et instrumentalisés par d’autres, n’en doutez pas, qui ne sont pas moins nombreux. Même à votre corps défendant, votre parole et vos écrits pèsent et d’aucuns, si vous n’y prenez garde, ne manqueront pas de les interpréter malheureusement autrement ou de s’en servir coupablement à d’autres fins. Vous avez vu un Marchenoir s’engouffrer aussitôt dans cette brèche pour y déverser, sous votre caution a-t-il cru, sa bille; d’autres auraient suivi ici même si je n’avais immédiatement pointé la chose et remise à sa place …
Le 9, le 10 ou le 11 voire maintenant le 16 novembre Sarko à Berlin, j’ai vu le buzz arriver de loin et l’ai signalé qui a occulté désormais le convoyeur … C’est pourquoi je vous écrivais de ne pas en faire tout un raouf et qu’à cette aune « républicaine », on comprend pourquoi l’autre s’est fait la tangente avec le fourgon …
Eric Raoult, je ne vais pas revenir sur cette sorte d’élu imbécile qui peuplent légion les couloirs des Assemblées et ministères … J’avais déjà traité de lui ici-même lors des émeutes de Clichy/bois quand on le voyait à la télé, suant littéralement, sa chemise débraillée, courant partout les caméras et la télé, hurlant tel une bête traquée, affolé que l’émeute s’étende à sa paisible bourgade voisine grand’bourgeoise … Il était lamentable ces pénibles journées; au lieu d’appeler au calme et la raison voire la Justice, il suppliait que le feu ne s’étende pas chez lui, que ça reste là-bas à Clichy toute cette merde chez le populo, que ça n’aille pas effrayer «chez lui» … On avait envie de le frapper, lui mettre des baffes ce jour-là pour le secouer, le réveiller, tant il était odieux de cette stupidité crasse et renvoyait au monde l’image d’une bourgeoisie française absolument veule et irresponsable, lâche, infiniment peureuse et lâche ….
Pierre Sarkozy, je crains fort qu’il ne puisse échapper à son nom. Quand bien même il le crierait fort qu’il n’en veut pas de leurs sollicitudes, les courtisans de toutes espèces chercheront même en secret à lui faciliter les choses, la vie … C’est le fils à son père et qu’il le veuille ou non, pour l’instant son père c’est le chef de tout. Les larbins ne manqueront pas pour lui lécher les pompes; qu’il en profite et dès maintenant assoie son pouvoir pour longtemps; plus tard, à la moindre occasion, ils chercheront à le dépecer et l’avilir autant qu’ils s’avilissent volontiers pour lui aujourd’hui … C’est ainsi.
Aïssa.
Ce n’est pas le sujet qui est important, c’est la démonstration d’un modèle : il se trompe : OK, c’est pas grave.
On lui dit qu’il se trompe et il insiste : ça devient du mensonge.
Il force tous les barons du parti à le soutenir dans sa version, ça illustre un système.
Ce système est souvent utilisé mais d’habitude sur des choses qui ouvrent à plus de discussion : « ça dépend de la lecture qu’on en fait », « ce qu’il a voulu dire c’est que… », « vous jouez sur les mots… »
Là le fait ne porte pas à discussion : il est prouvé qu’il n’y était pas le 9 et pourtant des gens mentent pour soutenir sa version (Juppé, Madelin) et des médias aussi (TF1).
C’est donc la preuve d’une absence totale d’honnêteté des politiques.
Bien sûr le sujet n’a pas d’importance, mais si on ment sans mobile, imaginez quand il y en a un !
M.Bilger : je vous suis quand vous dites que ce ridicule nous mine, mais je ne vous suis pas quand vous laissez entendre que le mensonge du chef de l’État n’a pas d’importance. Car c’est de mensonge qu’il s’agit, comme a fini par le concéder Jean-Jacques de Peretti dans Le Monde. Un ridicule mensonge, mais mensonge quand même. L’incident lui-même est ridicule, mais pas anodin.
Sur i-télé, Cécile Duflot a dit une chose qui m’interpelle : « C’est à la fois dérisoire et ça suscite une véritable question. C’est dérisoire parce qu’il (M. Sarkozy) y était le 16 novembre, apparemment tout le monde converge, mais on oblige des gens à mentir pour dire qu’il y était le 9. Vraiment, ça a quel sens ? » Rapporté par l’AFP.
Qu’en pensez-vous M. Bilger ? Le mensonge du président de notre République est-il sans importance ?
Non ces polémiques ne sont pas insignifiantes car elles révèlent, mises bout à bout, une situation grave sur plusieurs aspects :
1) Notre Président utilise régulièrement l’appareil d’Etat à son profit, au profit de sa famille ou de ses amis. Cela est tout simplement intolérable.
2) Notre Président ment. Il ment en permanence et, plus grave, il demande à ses courtisans de mentir aussi.
Comment peut-on tolérer autant de manipulations et de mensonges à ce niveau de responsabilité ? Il y a là un grave problème de crédibilité.
3) Notre Président est entouré exclusivement de courtisans prêts à défendre n’importe quoi même lorsque le sujet est indéfendable.
4) Notre Président nous prend pour des idiots. Les manipulations et les mensonges utilisés sont grossiers et ne trompent pas la grande majorité du pays. Cela en dit long sur le peu de respect qu’il porte aux Français.
5) Notre Président nous ridiculise au yeux du monde entier. Il suffit de regarder la presse internationale depuis six mois pour constater à quel point notre pays est maintenant la risée du monde.
Vous continuez à penser que ces polémiques sont insignifiantes ?
@Jean-Dominique Reffait
Sie wunschen une fusion avec l’Allemagne ?
Avez-vous abusé de chouchen pour oser une telle énormité ?
Je vous lis avec soin, vos commentaires sont toujours posés, votre ton est très courtois, vous devriez peut-être consulter !!
Auf wiedersehen.
bruno
« Cette interrogation est d’autant plus anecdotique – même si Nicolas Sarkozy s’était vanté à tort – »
N’est-ce pas une erreur de ce genre qui, en son temps, a coûté des voix à Hillary Clinton ?
« le magnifique spectacle allemand de liberté et d’allure internationales aurait dû rendre inutile toute autre considération. Il y a des moments qui appellent le silence sur le peu pour pouvoir mieux glorifier l’immense et l’intense. »
Je suis bien d’accord avec vous. Pourquoi toutefois prétendre à tort ou à raison, avoir été à pied d’oeuvre dès la première heure dès lors que l’important c’est la dernière !!
@Franck Boizard
« Pour que la démocratie fonctionne, il y faut un certain esprit aristocratique, de la retenue. »
Quand on voit que même ceux qui sont réputés pour être des aristocrates de la politique se font piéger comme de vulgaires manipulateurs de dossiers, on peut douter que ce soit ce dont la démocratie ait vraiment besoin…
Cordialement
Pierre-Antoine
Mon cher M. Bilger,
20 ans auparavant, j’étais lycéen en terminale technologique, et suivais partiellement les cours de philosophie, dont le coefficient et la périodicité étaient ridiculement bas. Je profite de mon commentaire pour saluer ce professeur émérite.
De tempérament rural, j’avais sursauté aux propos de mon professeur, qui estimait, par le biais d’une provocation philosophique, que « le contenant est beaucoup plus important que le contenu ». Il précisait que sa maxime s’appliquait aux objets, et surtout aux personnes.
20 ans après, la multiplication des conseillers en communication est exponentielle, et la valorisation du contenant dépasse l’entendement du contenu. Ainsi, le principal défaut de notre président est-il d’embellir de façon ostentatoire sa personne, afin de dissimuler ses carences, son absence ; relayant à un niveau secondaire la chute du mur de Berlin.
Le caractère (le contenu) de M. Sarkozy se dévoile par l’interventionnisme public au profit de ses proches, et au détriment de la conception libérale.
« Mon travail, ma famille, ma patrie »
Pour ne vouloir, M. Bilger, provoquer votre ire, je m’abstiendrai d’une tirade à la Weber, concernant les élucubrations de M. Raoult.
@linuxmuana
Quand j’ai lu vos 5 premiers « notre président… » je me suis dit : que vient faire Mitterrand sur ce billet ?
Votre diatribe avait toute sa place dans les années 80… mais personne n’aurait osé…
Au sixième point je me suis dit : mais au moins on le sait… alors qu’avec Tonton on ne le savait même pas qu’il nous ridiculisait…
Cordialement
Pierre-Antoine
Hum ! Marie Ndiaye – Eric Raoult : match nul de sottise.
Mais aujourd’hui, j’ai la tête un peu ailleurs. Je suis haletant, mon coeur bat la chamade, j’ai des suées froides. J’entends déjà le son lugubre du sifflet ; pour l’instant, il pend toujours au cou de mon capitaine. Mais, dans quelques secondes, je vais devoir sortir du trou que je partage avec les cadavres et avec les rats, je vais escalader le parapet et cavaler sous la mitraille. Merde ! La préparation d’artillerie n’a rien donné ; ces foutus barbelés sont intacts ; combien de temps vais-je tenir ? Deux minutes ? Trois minutes ? Courir comme ça, comme un lièvre, comme une cible, avec la trouille vissée au bide, ce n’est même plus mourir pour la patrie, c’est mourir pour rien ; c’est consentir au sacrifice absurde d’une civilisation absurde ; dans quelques secondes, je fixerai la camarde, droit dans les yeux, j’affronterai le regard de la Gorgone et j’irai crever, avec les autres, dans ce gigantesque tas de boue, de merde et de sang qu’on appelle un champ de bataille. Je n’ai même pas eu le temps de boire un coup de gnole pour m‘abrutir ou m‘exalter davantage, enfin pour ricaner une dernière fois devant la grande faucheuse. Le tafias, c’est pour le colon ; lui, il est bien installé dans sa cagna, il va nous survivre, il sait bien, le salaud, qu’on va tous au casse-pipe, mais il veut quand même lancer son coup de dés, comme ça, par vanité, pour faire un baroud d’honneur, un coup de dés avec nos culs, nos tronches et nos tripes. Oui, je l’ai déjà dit, je me sens pousser des ailes noires d’anarchiste. Bah ! dans quelques minutes, le temps d’un coup de sifflet, je ne serai plus un révolté, pas même un homme, juste un macchabée qui va se gonfler de gaz comme un sac d’ordure et qu‘on sentira de loin puer la charogne.
Je me souviens des dernières paroles d’un frangin qu’on ramenait sur une civière, le poumon perforé, un frangin qu’on avait envoyé lui aussi s’entortiller dans les barbelés, ce sont des paroles simples, mais qui m’arrachent encore les larmes : « Quand même ! qu’est-ce qu’il faut souffrir pour la France ! ».
Voilà, mon cher Philippe, c’est cela, la vraie, la réelle monstruosité, j’ai horreur de ces galvaudages grotesques dont ce gargarisent tous nos bien-pensants, qu‘ils soient de droite ou de gauche.
La monstruosité, ce n’est pas la France de Sarkozy ou de Pierre, Abdel ou Jacques, ce sont ces corps de clandestins qu’on balance à la mer ; c’est ce monde qui est obscène. Ah ! Heureux les simples d’esprits qui croient en avoir trouvé le coupable !
PS : renvoyer trois Afghans dans un pays en guerre, même avec un pactole, ce n’est pas monstrueux, c‘est seulement minable.
@Jean-Dominique Reffait
Je suis moins optimiste que vous quant à l’union franco-allemande.Que nos deux pays vivent en paix c’est très bien, mais c’est comme un pressentiment chez moi, j’ai comme le sentiment que « Angela » va nous vampiriser.
Quant à la chute du mur, la seule image que je garde est celle de Rostropovitch jouant devant celui-ci, c’est beaucoup plus fort symboliquement parlant que de savoir si oui ou non le Président était présent, ce qui relève de la discussion byzantine ou du café du commerce.
Et puisque nous sommes dans la musique, Eric Raoult arrive comme un « couac » en ces jours symboliques de la chute d’un des plus redoutable régime que la Terre ait porté en se mettant à la recherche d’un Kabalevski ou d’un Chostakovitch. Aurait-il la prétention de reconstruire le mur ? A quand des symphonies à la gloire du Président ?
Je n’ai pas grand-chose à rajouter ; seulement redire que le diable se trouve souvent dans les détails et que je suis affligée d’avoir un Président aussi enfantin, toujours prêt à vouloir être le premier, le plus « grand », le plus tout… au point souvent d’être, hélas, le plus ridicule.
Rien à ajouter d’intéressant qui n’ait déjà été dit pourtant je le fais quand même, toute à la joie d’avoir retrouvé l’espace de commentaires enfin à nouveau accessible. Mais promis je n’en abuserai pas sauf quand la main me démangera vraiment trop 😉
Il est juste de dire que Pierre Sarkozy est un garçon correct, discret, qui n’a pas attendu d’être le fils de président pour vivre humblement. C’est un garçon donc très respectable, qui apparemment ne cherche ostentatoirement à tirer aucun avantage de son statut de fils de Nicolas Sarkozy. Je lui souhaite beaucoup de succès dans tout ce qu’il entreprendra.
Eric Raoult est le genre d’homme politique qui sera toujours un contre-modèle. Ainsi, lors d’une récente discussion à l’Assemblée nationale sur la loi redécoupant les circonscriptions électorales, il a, alors qu’il intervenait en séance publique, raconté des bêtises, allant jusqu’à faire des allusions sexuelles. Et le président de séance a dû le rappeler à l’ordre en lui expliquant qu’il devait se contrôler.
Eric Raoult semble manquer de sérieux, même si souvent il apparaît comme un polémiste. Il donne l’impression d’un amuseur.
Il était devenu sage et simple, après avoir essuyé, sous la présidence Chirac, une défaite aux législatives. Mais, depuis il semble avoir renoué avec une forme d’arrogance.
Comme déjà signalé dans les commentaires, le problème n’est pas tant le petit mensonge de Nicolas Sarkozy ou comment il aiderait son fils à percer comme producteur (cette ascendance est au contraire un handicap évident pour acquérir une crédibilité dans le Rap).
C’est plutôt de voir comment les courtisans se battent pour être le premier à s’humilier, le premier à complaire.
Même un Premier ministre.
Raoult fait du Lefebvre, il va au-delà des frontières de l' »improposable », en espérant tirer vers la droite les limites de l’inapplicable. Beau travail d’abnégation de cet éclaireur, dont la tâche est de préparer le terrain à la dérive fasciste. Son allure de gros bêta ne doit pas nous tromper, ce n’est pas un imbécile.
Rien de tout cela n’est anodin.
Du ridicule…
« Nicolas Sarkozy s’est vanté à tort d’être présent à Berlin » écrivez-vous.
En effet ! Mais si vous vous rendez sur son site privé « Nicolas Sarkozy président de la République », vous pouvez y lire : « tous ensemble tout devient possible » !
Seulement, personne ne lui a demandé d’aller écrire sur un site une bourde. Seule sa vanité tant exacerbée l’y a conduit et a contribué à l’enferrer dans son mensonge.
Voulait-il se faire mousser à la veille d’un anniversaire allemand ? Voler un peu de la vedette à Madame Merkel ? Ne supportant pas que d’autres que lui puissent être l’objet de médiatisation. Comme il ne supportât pas que madame Merkel, Chancelier, puisse toucher des honoraires plus importants que les siens !
Le ridicule des politiques qui ont tenté de le soutenir dans son mensonge me fait songer à un certain dictateur qu’on n’osait réveiller le soir ou contredire le jour même s’il se trompait…
Quelle belle image de la France que cet individu répand.
Quelle belle image reflètent à l’Europe, aux Français, nos politiques !
Tous des menteurs.
Les Etats européens ont bien sûr eu connaissance de cette fanfaronnade. Il en restera bien évidemment que Sarkozy n’est qu’un menteur et que sa parole est aussi fiable que celle d’un avocat qu’immanquablement il est !
Le Tagesspiegel avait écrit sur lui : « Sarkozy n’a pas l’intelligence de François Mitterrand ou la culture de Georges Pompidou. », le Spiegel dans son Wikipédia a ajouté un paragraphe intitulé : « Sarkozy et la chute du mur »…
« Il y a des moments qui appellent le silence sur le peu pour pouvoir mieux glorifier l’immense et l’intense. »
Imaginez, monsieur Bilger, que notre vaniteux président ait susurré à l’oreille de madame Merkel : « .. le 09 novembre 1989, à la chute du mur de Berlin, j’y étais… ! »
Que doit penser, monsieur Bilger, le Chancelier d’Allemagne, après la cérémonie anniversaire de 2009, lorsqu’elle eut pris connaissance de la presse et du mensonge révélé ?
Que pensait-elle lors de son recueillement devant la tombe du soldat inconnu ce jour, du hâbleur français qui se tenait à ses côtés ?
Cette situation est plus qu’inconfortable pour nous français et ce président n’est vraiment pas à la hauteur !
« Son allure de gros bêta ne doit pas nous tromper, ce n’est pas un imbécile.
Rien de tout cela n’est anodin ». Alex paulista
Point de vue partagé, il y a chez notre président une aptitude certaine à vouloir tout « réformer » sans y parvenir et en laissant le chaos s’installer. Rien de tel pour être amené à prendre des mesures autoritaires.
Sont vachement intelligents nos grands avocats. Quelle leçon !
Alors, pour défendre son client :
1- présenter l’essentiel (les actes du client) comme l’accessoire.
2- présenter l’accessoire comme l’essentiel en déviant sur d’autres actes, ceux des courtisans du client tout en chargeant un tiers impliqué dans l’accessoire.
3- Sombrer dans un lyrisme totalement hors de propos.
Pour ma part, il ne me semble pas franchement préoccupant qu’un sous-fifre s’emballe sur un sujet inintéressant.
Le népotisme et la falsification des faits dans le but de construire sa propre légende, qui plus est de la part du grand chef et non des seconds couteaux, me semblent beaucoup plus inquiétants.
Que certains s’offusquent qu’on puisse s’en offusquer en dénonçant au passage la presse vaguement d’opposition, m’inquiète plus encore. Enfin, il est des courtisans plus talentueux que d’autres.
Ah non ! C’est un peu court, je ne marche plus. Avoir voté pour Nicolas Sarkozy peut toujours se discuter. Refuser de voir qu’il tente de Berlusconiser le pays, même quand le diable est dans les détails, met en péril la raison d’être de ce blog et son honnêteté même… Ce serait dommage.
J’y étais, moi aussi, à Berlin, et j’en ai même rapporté un vrai morceau de mur dûment certifié… Seulement, c’était 18 mois plus tard et pour des raisons professionnelles. Peut-être pourrais-je tenter de revendiquer y avoir été à l’instant de la chute du mur ! Quelle absurdité : on est dans une forme d’infantilisme qui laisse pantois.
Oui, Monsieur Bilger, honte à nous d’avoir des dirigeants politiques qui se vautrent ainsi dans de la communication destinée aux gogos.
Pour en revenir au 11 novembre, j’ai favorablement accueilli l’initiative de Monsieur Sarkozy d’inviter Madame Merkel à assister à la cérémonie de l’Arc de Triomphe comme à ranimer la flamme du souvenir.
Seulement l’Arc de Triomphe n’est pas exclusivement réservé au Poilus de 1914-18. Il honore également les combattants de 1939-1945. Certes, l’Allemagne et ses actuels habitants ne sont pas responsables des atrocités commises par les nazis.
Cependant, entendre résonner le Deutchland Über Alles sous les voûtes de ce monument du Souvenir m’a profondément troublé. L’amitié avec l’Allemagne doit-elle faire oublier le défilé de 1940 des troupes allemandes sous ce même Arc de Triomphe ? J’en ai conçu un très profond malaise pour tous ceux qui, au cours de la Seconde guerre mondiale, sont morts en se battant contre l’occupant et pour tous ces innocents fusillés ou pendus par les SS.
Je crois que là encore le souci de la communication et de l’image a dépassé la décence. La seule présence de Madame Merkel suffisait à conforter et réaffirmer l’amitié de nos deux peuples. Mais on ne manie pas les symboles comme de vulgaires tracts de propagande ! Pour un Président qui rend chaque année hommage au Maquis du Vercors, comment peut-il ne pas comprendre combien cet hymne allemand en ces lieux ô combien symboliques peut choquer jusque dans le tréfonds de ceux qui ont souffert et de leurs descendants.
Bruno, Bernard 27400,
Oui, je souhaite qu’une union franco-allemande toujours plus étroite aboutisse à la fusion de deux peuples que les romains ne discernaient pas vraiment puisqu’ils ont dénommés « germains » (frères) les peuples d’outre-Rhin tant ils ressemblaient aux gaulois. Personne n’est plus proche dans le mode de vie, les attentes et les émotions d’un français qu’un allemand. Nous opposons trop rapidement notre latinité à la germanité, latinité de langue et non de comportement. C’est avec l’Allemagne que nous partageons les Lumières. Il nous faut dépasser la vision bismarkienne et son atroce avatar nazi pour retrouver cette superbe Allemagne de la douceur et de la liberté, véritable Allemagne, notre soeur.
J’ai été sensible au fait que le président français soit à la droite de la chancelière le 9 novembre, fier de ce que notre pays ait célébré cet événement Place de la Concorde à Paris, honoré de la présence de la chancelière ce 11 novembre.
Dans une Europe désormais trop élargie qui tire à hue et à dia, l’ensemble franco-allemand uni jusqu’à la fusion me semble seule porteuse d’un projet enthousiasmant et poétique.
D’autre part, face à la tentation française de l’autocratie, particulièrement visible en ce moment mais qui demeure une tare politique endémique chez nous, l’ancrage démocratique allemand, bien plus ancien qu’en France, joint à la terreur des fantômes du nazisme, m’apparaît bien davantage comme une garantie de rigueur et de bon sens. A droite ou à gauche, ce pays a toujours été bien gouverné, sans interruption, depuis 1945.
Cela dit sans chouchen (ça me donne des aigreurs ce truc, c’est breton mais c’est imbuvable !).
La déclaration de Raoult est scandaleuse, surtout pour demander un devoir de réserve rétroactif ! Mais la déclaration de l’intéressée ne l’est pas moins, même si ce n’est pas politiquement correct de le dire. On ne peut que s’interroger sur cet anarchisme généralisé qui se répand comme une traînée de poudre, et qui fait dire à Romane Bohringer, héroïne télévisée du soir, d’une façon très révélatrice de l’air du temps : « Nous sommes toujours les pantins d’un gouvernement ».
Rédigé par Monsieur Laurent Dingli le 11 novembre 2009 à 15:16
Texte magnifique.
« …une fusion avec l’Allemagne ?
Avez-vous abusé de chouchen pour oser une telle énormité ?
Je vous lis avec soin, vos commentaires sont toujours posés, votre ton est très courtois, vous devriez peut-être consulter !! »
Rédigé par Monsieur Bruno le 11 novembre 2009 à 13:29
Je partage l’avis ci-dessus, je suis sideree ! Dans plusieurs siecles peut-etre, je ne veux pas voir cela de mon vivant !!!
Rédigé par Monsieur Bernard-27400 le 11 novembre 2009 à 15:30
« Je suis moins optimiste que vous quant à l’union franco-allemande.Que nos deux pays vivent en paix c’est très bien, mais c’est comme un pressentiment chez moi, j’ai comme le sentiment que « Angela » va nous vampiriser. »
C’etait deja dans leurs projets, il n’y a pas si longtemps…
« Quant à la chute du mur, la seule image que je garde est celle de Rostropovitch jouant devant celui-ci, c’est beaucoup plus fort symboliquement parlant que de savoir si oui ou non le Président était présent, ce qui relève de la discussion byzantine ou du café du commerce. »
Rédigé par Monsieur Jean-Dominique Reffait le 11 novembre 2009 à 19:33
« Personne n’est plus proche dans le mode de vie, les attentes et les émotions d’un français qu’un allemand. »
Ca me suffira pour ce soir (un 11 Novembre de surcroit)…a moins que Monsieur Reffait veuille lancer un buzz ; la ce serait un coup de maitre !!!
Cher Philippe,
Juste trois petits trucs sur le mensonge…
Le meilleur moment du mensonge c’est lorsque l’on s’en soulage.
D. autorise les petits mensonges alors pourquoi serions-nous plus stricts dans une exigence qui ne nous est pas demandée.
Si je vous croise un matin où vous n’avez pas fermé l’oeil de la nuit et que je vous dis que vous avez une mine superbe votre fatigue va vous sembler plus légère. Si je vous dis que vous avez une petite mine, cela sera un poids de plus à porter.
Cela me rappelle une expérience qui a été menée auprès de deux populations d’enfants de niveaux scolaires différents.
Aux enseignants qui devaient s’occuper du groupe le plus faible, il a été dit que les enfants étaient d’un excellent niveau de compréhension.
Aux enseignants qui devaient s’occuper du groupe le plus évolué,il a été dit que les enfants étaient d’un niveau catastrophique.
A la fin de l’année,les niveaux des enfants étaient identiques.
Dans l’annonce d’une maladie, le même problème est posé : une personne qui bénéficie d’un bon entourage affectif et qui garde un espoir de guérison si petit soit-il a une espérance de vie supérieure.
A l’opposé, une parole déplacée au lit d’un malade peut le sidérer voire le tuer.
Dans le domaine diplomatique, harmoniser des relations est de l’ordre des interprétations, du dit, du non dit et de la subtilité.
Bien que cela puisse échapper à un grand nombre de personnes, pour des raisons de sécurité et pour des raisons de secret défense, la plupart des déplacements des politiques et des industriels ont le devoir de garder une confidentialité.
françoise et karell Semtob
Bien vu Philippe.
Je suis d’accord sur toute la ligne de ce billet.
Mais á mon avis, vous p… dans un violon.
Sauf le respect que je vous dois.
Il serait temps ô combien de commencer de casser ces murs dans nos têtes. Grand temps!
Bonne nuit.
Aïssa.
S’unir avec les Allemands.
Si on commençait plutôt par les Belges Wallons ?
L’expérience belge, justement, montre qu’il nous faudrait tous apprendre l’allemand…
Culturellement, les Bavarois pourquoi pas mais avec les Prussiens ce serait plus dur.
Et les Britanniques alors, vous les oubliez les Britanniques ?
D’ailleurs, on dit souvent que les Anglais et les Français ne se supportent pas surtout parce qu’ils se ressemblent.
Bon tout ça, c’est du débat bidon à la Besson, qui se base sur le passé et non dans le devenir.
Faisons des TGVs, facilitons les équivalences de diplômes, obligeons tout étudiant du supérieur à passer un an dans un pays européen en fusionnant les dernières années des grandes universités européennes.
On construira une identité européenne, toute nouvelle. Quelque chose d’unique et d’universel que le monde entier nous enviera, lui qui en sera resté au cosmopolitisme creux, aux voyages organisés et à la société de loisir.
Faisons avancer les projets d’Europe sociale. Par des traités qui ne concerneront que quelques membres au début.
L’élargissement excessif n’est pas une fatalité, rien ne nous empêche de commencer à géométrie variable.
Il faut juste un peu d’ambition politique pour redonner un moteur à l’Europe.
L’accumulation de détails qui font la Une du net et des media, ne va t-elle pas tuer le débat démocratique dans ce pays qui sonne de plus en plus creux dans ses réflexions sur l’avenir ?
Désindustrialisation de la France avec ses conséquences sociales, dette abyssale de la France et de ses comptes sociaux, grand emprunt dit productif à long terme sans parler des problèmes récurrents de l’Education et du reste, sont occultés par des coups d’épingle quotidiens.
L’Essentiel est oublié au profit du détail qui tue médiatiquement.
Hier 11 Novembre, quel était le plus important : la cérémonie simple et digne accompagnée de discours de haute tenue ou le Cher Nicolas d’Angela ou la présence de Mme Carla Bruni-Sarkozy qui a fait un bisou à François Fillon, ou la présence de Giscard et l’absence de Chirac.
Alors que l’Allemagne se réforme, refait tourner ses usines, vend ses machines aux pays émergents en pleine croissance, le Coq Français continue à gratter son fumier à la recherche de vermisseaux qui le nourrissent.
@ Jean-Dominique Reffait
Entre la France et l’Allemagne c’est juste une histoire de vocabulaire.
L’Allemand dit « Nous » quand le Français dit « Je », l’union face à l’individualisme, les « frères » unis faces aux « coqs » qui se pavanent.
Billet décevant.
Votre attachement à ramener vos lecteurs à la raison trouve ici ses limites.
Ce que toutes ces petites affaires révèlent est en définitive très grave : Nicolas Sarkozy, Président de la République française n’a rien de mieux à faire de ses journées que d’inventer des mensonges ridicules gentiment repris dans les 20h, commander des sondages à tour de bras sur des sujets largement secondaires, aider ses enfants, organiser le lynchage de tel ou tel ministre désobéissant, etc.
Le problème est là : l’Elysée vit au jour le jour pour gérer l’image de son patron. La France est abandonnée (et je pèse mes mots). Si vous jugez cela excessif, permettez-moi de croire que vous manquez de clairvoyance. Tout cela serait incroyable dans une république normale mais c’est pourtant vrai.
L’Elysée se contrefiche de la France. Et les pantins incompétents du gouvernement, seuls vont très vite montrer leur limites dans la gestion de crise: Bachelot et sa grippe A, Apparu et son plan logement en carton, etc.
Vraiment, est-ce futile ?
Depuis quand Monsieur Raoult est-il chargé de contrôler la liberté d’expression ?
Je lui conseille fortement de proposer une loi le plus rapidement possible, dans un premier temps cette loi interdirait de faire le moindre commentaire sur M. Sarkozy, en cas de récidive obligation de stage pour apprendre à aimer M. Sarkozy et ainsi corriger cette dangereuse déviance qui consiste à émettre un commentaire sur le roi Soleil.
Chacun a le droit d’exprimer sa sensibilité politique à travers le vote et dans les urnes, une voix vaut une voix.
Chacun peut aussi choisir d’appartenir à un groupe, un parti politique et éventuellement parler au nom du groupe et dans les médias, il existe un comptage du temps de parole majorité/opposition.
Et puis, il y a ceux qui ne peuvent se contenter de ces principes.
Vous avez évoqué il y a quelque temps les propos de Jacques Weber.
Les déclarations de cette jeune écrivaine sont du même ordre me semble-t-il.
La sensibilité politique de M.Weber ou de Me Ndiaye n’a pas à être mise sur la place publique comme ayant une importance plus significative que celle de Me Michu ou que la mienne…
Ils ont tout le loisir d’exprimer leurs idées à travers leur création dans le domaine artistique.
A lire la plupart des commentaires, je perçois une réelle jouissance de la part des intervenants à asséner leur jugement définitif sur N.S.
Il n’y a pas de nuance, juste des justiciers qui pointent de leur doigt l’incarnation de tous les défauts humains, étonnant…
Il y a en chacun de nous un donneur de leçon qui ne demande qu’à s’exprimer et internet permet à n’importe qui de faire part de son opinion avec exaltation et exultation.
La retenue, la réserve, le respect de l’autre qui pense autrement, tout cela ne tient pas face à l’agressivité, le sarcasme, le dénigrement, parfois la haine…
Il semblerait que notre président de la République ait été présent quand Dieu a créé le monde.
Merci, Valérie, vous êtes bien indulgente.
Mon cher Philippe, Frédéric Mitterrand vient de clore, je l’espère, cette piteuse polémique.
Marie Ndiaye persiste et signe. Elle a bien raison; ne serait-ce que pour emmerder ce tiède avachi de l’esprit Raoult … Se serait-il permis ça si le lauréat du Goncourt avait été autrement blanc et de souche s’il vous plaît qui aurait tenu exactement les mêmes propos? Cette espèce de sale condescendance et autorité qu’il s’est permise avec Marie parce qu’elle est noire et donc impressionnable, a-t-il pensé, redevable a-t-il cru, il peut se la coller où elle pense avec raison … Que dit-il quant au Renaudot? Beig …, Raoult t’enjoint maintenant que tu es primé et et portes haut l’honneur de la francophonie, de représenter la France au monde autrement qu’avec le nez enfariné, en garde-à-vue et les bimbos de chez Chléo… Raoult veille, gaffe l’arsouille!… Monsieur le député-maire, on voudrait vous entendre dire la même chose au lauréat du Renaudot, la même … C’est autrement plus dur là, c’est du lourd, n’est-ce pas, c’est qu’il vous en impose autrement le Beig… comme il en a imposé au procureur Marin qui vint aussitôt s’excuser au dépôt de cette méprise et l’amende honorable … Pays monstrueux a-t-elle dit … Hum … Allez, dites-le à Beigbeder qu’il a le devoir de réserve et tout votre délire, qu’on vous entende, qu’on rie par ces temps de grisaille …
Aïssa.
Le constat est très juste mais je lis les commentaires et je me dis que la situation est vaine, les gens rebondissent encore et encore sur ces polémiques qui sont l’arbre qui cache la forêt.
Les gens n’ont pas envie de s’impliquer, ils n’ont rien d’autres à faire que de critiquer, de droite comme de gauche, c’est édifiant.
Je ne dis pas que ces polémiques sont injustifiées, je pense simplement qu’il y a d’autres choses à faire en tant que citoyens.
@ carredas,
Excellent commentaire.
Il est parfaitement cohérent qu’Eric Raoult exige le devoir de réserve de la part des écrivains. Tous ceux qui gagnent leur vie dans la « culture » en France sont, de fait, des fonctionnaires.
Monsieur Bilger,
Comme à l’accoutumée, mais non pas en raison de celle-ci, j’agrée avec votre bon sens. Cette obsession ne date d’ailleurs pas d’hier et détourne de tout débat de fond. C’est un phénomène comparable à l’anti-racisme/anti-lepenisme : il y a tellement d’exagérations de part et d’autre qu’on en oublie d’identifier réellement ce qui est en face de nous. Le moindre geste insignifiant se voit accorder une importance démesurée, la moindre décision ou discours est pris pour argent comptant sans examen. Par exemple, si l’on écoute les détracteurs du président, la France expulse à tour de bras tout clandestin ; si l’on écoute ses supporters, la France tirerait des avantages substantiels de la politique de masse concernant la lutte contre la clandestinité. Pourtant les estimations chiffrées font état du fait que 80 % des clandestins appréhendés par la police sont remis en liberté, pourtant les estimations chiffrées indiquent que parmi les expulsions de clandestins revendiquées se trouvent inclues les très coûteuses aides au retour de l’ex ANAEM devenu OFII. Mais personne ne va s’intéresser au désarroi des fonctionnaires de l’OFII, chargés de distribuer des milliers d’euros à des Roumains pour gonfler les statistiques, sachant pertinemment que la plupart d’entre eux ne considèrent cela que comme un retour très temporaire et très bien rémunéré avant de revenir en France squatter ici ou là et y vivre de rapines diverses et variées.
Mais ça, ça n’intéresse personne. Ca n’intéresse pas les contradicteurs qui préfèrent l’image d’Epinal du malheureux clandestin, bon père de famille travailleur et volontaire pour s’intégrer ici, pourchassé par une police politique façon escadrons de la mort dans son pays, reconduit avec haine et violence par la police française. Ca n’intéresse pas les supporters qui préfèrent l’illusion qu’un changement de fond s’opère, que ça a un sens de dévouer tant de moyens à cette question, moyens qui sont nécessairement détournés d’autres préoccupations pourtant toujours vives.
Ceci étant précisé, il est probable, notamment concernant l’affaire du l’EPAD, que sans déchaînement médiatique, le pouvoir n’en fasse qu’à sa guise. C’est une partie du problème. Il est très gênant que la presse soit obsédée par le président de la République. Il est tout aussi gênant qu’un tel acharnement soit requis pour limiter un certain autocratisme, dans des affaires ayant tout de même de sérieuses implications – a contrario de l’affaire du jour, insignifiante à tous points de vue, couvrant de ridicule les intéressés.
J’approuve absolument cette chronique. Et je crois que les intellectuels dont vous vous défiez (BHL, Finkielkraut) auraient pu la signer eux-mêmes.
Rédigé par semtob le 11 novembre 2009 à 23:28
C’est tres joli…et tellement juste ce que vous dites. Merci de ce commentaire.
Une belle journee a tous.
@Aïssa
Marie Ndiaye a le droit de dire ce qu’elle pense de son pays ; elle a le droit de vivre à Berlin.
Mais je revendique le droit de dire qu’elle n’a aucune courtoisie envers la France et ses habitants qui ne s’exilent pas en Prusse et qu’elle a gagné une bonne occasion de se rendre ridicule.
Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi elle a pénétré dans ce pays « monstrueux » pour se rendre chez Drouant.
La dérision permanente et la polémique à tout propos risquent de conduire à de fâcheuses extrémités que les gens de bonne foi et de bon sens (vous en faites certainement partie) ne souhaitent pas.
Rédigé par Monsieur Louis SCHWEITZER le 12 novembre 2009 à 09:36
« Il semblerait que notre président de la République ait été présent quand Dieu a créé le monde. »
Vous faites erreur…notre president de la Republique a cree le monde !!!
« Marguerite Duras selon qui « la droite c’est la mort ». »
PB
Sartre avait ses « chiens d’anticommunistes », et Ndiaye son risible « monstrueux »… comme quoi on peut être sur équipé pour dire le monde avec des mots littérairement « bien pesés » comme vous le dites justement et être capables de produire des âneries elles aussi historiques.
Sur Sarkozy et le mur, je note juste que Juppé, après avoir écrit « le 9 », a corrigé d’un « ou peut-être le 10 ou le 11 » ce qui n’est pas malhonnête comme une affirmation péremptoire que l’on sent fragile et qui pourrait être ridiculisée de faits, mais qui prête à sourire à son désavantage de ce manque de précision dans le souvenir face à des moments qui ne relèvent pourtant en rien de la banalité oubliable du quotidien ! Pour un énarque et surtout un Ulmien…
D’accord avec vous sur le distinguo à apporter quant à l’analyse du parcours des deux fils. (Quoique, encore matière à sourire, être fils de NS et essayer de faire de la production de Rap, s’il ne finit pas schizo ..!)
Il est évident que la seule chose à dire de la sortie de Raoult est qu’il est le Balkany de l’Est. No comment…
Quelqu’un a-t-il évoqué, en tout cas pas PB, la minable sortie du non digne d’elle Fillon, contre le valeureux et injustement oublié Jospin ?
AO
« la minable sortie du non MOINS digne d’elle Fillon »
Quelques seules lettres vous manquent et tout est dénaturé.
AO
Un seul hêtre vous manque et tout est des peupliers (FBlanche)
Il n’est pas nécessaire d’ajouter de comment-taire à ceux précédemment écrits, mais de prendre en considération une parole et un écrit, et du coup, réentendre ou relire autrement.
1) La parole de B. Kouchner : ça n’est pas qu' »il croie à la parole » du Président Sarkozy, qui fasse problème, c’est l’ajout de l’adverbe « systématiquement » qui m’a fait sursauter en l’écoutant (réécoutez, svp, c’est ce qui est dit après que les journalistes ont insisté).
2) Quand vous écrivez que vous validez « le bon sens », car le « bon sens » aussi me fait sursauter.
Mais je pinaille, je pinaille… et vous laisse à vos comment taire.
Bonne journée (sans commentaires ; et je vous prie de me croire).
Carredas,
Vous réduisez la démocratie à bien peu de choses en la cantonnant au bulletin de vote. L’absence de hiérarchie entre les polémiques est regrettable mais tient justement au fait que les initiateurs de ces polémiques nous ensevelissent sous un flot indéterminé de déclarations. Polémiques ou débats, la stratégie consiste à tout mélanger pour dévaluer les débats par la lassitude des polémiques. Tandis que le citoyen éclairé tente de suivre le cortège gouvernemental, on lui jette pêle-mêle des déclarations, des annonces et des billes pour qu’il se casse la figure et ne rattrape jamais le train.
Le mensonge de N. Sarkozy quant à sa présence le 9 novembre 89 n’est pas anecdotique, c’est la stratégie du story telling qui consiste à raconter une foule d’histoires, certaines vraies d’autres fausses, pour créer une adhésion sur des fondements biaisés. Ca nous mène à la guerre en Irak avec des petites fiole de farine brandies au conseil de sécurité de l’ONU.
N. Sarkozy aurait écrit qu’il était à Berlin le 12 au lieu du 16, personne n’y aurait relevé autre chose qu’une erreur bien excusable. Dire qu’on y était au moment de l’événement n’est pas une erreur, c’est une manipulation. Et cela mérite d’être souligné auprès de l’opinion.
Alex Paulista,
« Culturellement, les Bavarois pourquoi pas mais avec les Prussiens ce serait plus dur. »
Ce serait plutôt l’inverse et l’humanisme européen doit bien plus à la Prusse qu’à la Bavière. La rondeur bavaroise est fort trompeuse ! Je préfère cent fois Berlin à Munich, je ne crois pas être le seul.
« Se serait-il permis ça si le lauréat du Goncourt avait été autrement blanc et de souche s’il vous plaît qui aurait tenu exactement les mêmes propos? »
Aïssa
Au contraire, détaché du risque de passer pour un raciste, il se fut autrement lâché.
Vous n’imaginez pas tout ce que l’individu moyen censure, déjà retenu par cette peur là !
AO
Rédigé par Monsieur oursivi le 12 novembre 2009 à 17:27
Merci d’avoir « releve » cette constante victimisation !
Sarkozy vient d’affirmer aujourd’hui que chez nous «il n’y a pas de place pour la burqa, il n’y a pas de place pour l’asservissement de la femme» … Je me demande bien sur quel principe juridique il va faire en sorte que la première partie de sa proposition soit validée et surtout appliquée; bref au nom de quelle loi singulière il interdira aux gens de s’habiller comme ils l’entendent … Enfin … encore un débat politicien foireux et stérile en perspective … Comment prendre ces élus et autres au sérieux, crénom?!… Dans un cirque (pardon Ledun si vous prenez ça mal mais j’adore le cirque et les clowns (les vrais) en particulier …), ils auraient leur place sans contredit. Vous avez vu Bachelot tout à l’heure avec son bras nu se faire piquer publique anti H1N1? J’aime beaucoup les beaux bras nus bien gras des femmes mais là, non, pas terrible le sien, manque du muscle … Et puis, quelle preuve qu’elle ne s’est pas faite piquer avec un placebo? C’est pas à mézigue qu’on va la faire celle-là … Qu’est-ce qu’il ne faut pas imaginer pour convaincre le populo … Ca me rappelle les pommes de terre à Parmentier, tiens, ce fameux champ «gardé» par les soldats du roi pour attiser la curiosité et la convoitise du peuple se disant que décidément si c’est si bien surveillé c’est que c’est bon … La patate, oui, c’est excellent; le vaccin, une autre histoire … A propos de patate, ce matin je faisais mes courses à Leclerc et ensuite un petit café à la, sic, cafétaria … Je m’amusais à compter les mecs seuls qui poussaient une poussette … J’étais sidéré! J’en ai recensé huit en mettons trois quarts d’heure le temps de mon cawa … Il paraît que c’est un phénomène qui va grandissant, un phénomène de société, de civilisation et d’identité … Grand Dieu, qu’elles portent la burqa même à Leclerc si ça leur chante mais elles ne me feront pas pousser même la poussette à mon bébé pendant qu’elles sont le diable lui sait où … Ca devient effectivement de plus en plus ridicule notre beau pays …
Aïssa.
Valérie, n’êtes en rien obligé de me donner du « Mr », AO me sied très bien.
D’ailleurs, je voulais écrire « Val » mais me suis dit que les plus étourdis vous prendraient pour le directeur de FInter et l’ex de Charlie et bedeau (le seul laïc du lot dans cette sainte chapelle de culs bénis du politiquement correct retourné, le bedeau pas Val, son pape), so… Valérie, oui, il bon que soyons nombreux à ne craindre de dire leur fait à ces autres culs bénis du racisme inversé, quoique on pense du risible Raoult, quoique on pense de la coexistence, et du talent et des propos ridicules de Marie Ndiaye qu’il visait maladroitement, quoique on pense de ce ridicule droit de réserve qu’il faut moquer sans réserve.
AO
Une chance pour François Mitterrand qu’internet n’en ait été qu’á ses balbutiements en 1981…
Nous aurions pu buzzer á coeur joie sur son dos.
Sur lui et les autres Sainte Nitouche d’ailleurs.
@carredas
« Chacun a le droit d’exprimer sa sensibilité politique à travers le vote et dans les urnes, une voix vaut une voix. »
Chacun a aussi le droit d’acheter ou non en fonction de ses goûts littéraires le bouquin du dernier prix « Albin Galli-Grasset » dont je ne suis pas sûr que l’existence se poursuive au-delà de la durée de l’intérêt médiatique suscitée par une diarrhée verbale.
Qui peut citer les dix derniers Goncourt ?
Combien les ont lus ?
Pour mémoire je ne pourrais citer qu’Erik Orsenna et Marguerite Duras, mais dans les années 80. Et je n’ai lu aucun de leurs livres.
Oui je sais je suis inculte paraît-il !
Quand on sait qu’en moyenne les prix littéraires assurent un tirage de quelques dizaines de milliers à une centaine de milliers d’exemplaires, je me dis que sur 60 millions de Français (sans compter les francophones) ça fait des dizaines de millions de personnes qui ne liront jamais le dernier Goncourt…
Je me dis que ça relativise l’intérêt monstrueux artificiellement créé.
Oui je sais je suis inculte !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par: Pierre-Antoine | 13 novembre 2009 à 00:26
Oui… bah non en fait.
Quand on regarde, lit plutôt, les oeuvres récentes récompensées par ce jury, on est plutôt surpris par leur qualité et le durable de cette conclusion, même lors d’examens rétrospectifs.
2009 Marie NDiaye Trois femmes puissantes Gallimard
2008 Atiq Rahimi Syngué Sabour. Pierre de Patience POL
2007 Gilles Leroy Alabama Song Mercure de France
2006 Jonathan Littell Les Bienveillantes Gallimard
2005 François Weyergans Trois jours chez ma mère Grasset
2004 Laurent Gaudé Le soleil des Scorta Actes Sud
2003 Jacques-Pierre Amette La maîtresse de Brecht Albin Michel
2002 Pascal Quignard Les ombres errantes Grasset
2001 Jean-Christophe Rufin Rouge Brésil Gallimard
2000 Jean-Jacques Schuhl Ingrid Caven Gallimard
1999 Jean Echenoz Je m’en vais Minuit
1998 Paule Constant Confidence pour confidence Gallimard
1997 Patrick Rambaud La Bataille Grasset
1996 Pascale Roze Le Chasseur zéro Albin Michel
1995 Andreï Makine Le Testament français Mercure de France
1994 Didier Van Cauwelaert Un aller simple Albin Michel
1993 Amin Maalouf Le rocher de Tanios Grasset
1992 Patrick Chamoiseau Texaco Gallimard
1991 Pierre Combescot Les filles du calvaire Grasset
1990 Jean Rouaud Les champs d’honneur Minuit
1989 Jean Vautrin Un grand pas vers le Bon Dieu Grasset
1988 Erik Orsenna L’exposition coloniale Seuil
1987 Tahar Ben Jelloun La nuit sacrée Seuil
1986 Michel Host Valet de nuit Grasset
1985 Yann Quéffelec Les noces barbares Gallimard
1984 Marguerite Duras L’amant Minuit
1983 Fréderick Tristan Les Egarés Balland
1982 Dominique Fernandez Dans la main de l’ange Grasset
1981 Lucien Bodard Anne-Marie Grasset
1980 Yves Navarre Le jardin d’acclimatation Flammarion
Quignard, Rufin, Weyergans, Littell, Orsenna, Rouaud, Echenoz, Rambaud…
pour citer déjà ceux qui m’enthousiasment le plus.
« du dernier prix « Albin Galli-Grasset » »
Tu parles, Charles.
Belle liste. J’y eus bien ajouté, Rolin, Houellebecq, Michon, mais… leur tour viendra.
AO
Deux réflexions à la suite de votre billet : « raison garder » est une expression très laide, et Marie Ndiaye dit des stupidités tout comme Eric Raoult.
Rédigé par: jpledun | 12 novembre 2009 à 23:06
Dieu sait (si est) si je ne dédaigne pas moquer certains travers mitterrandiens, mais il se trouve que les choix et de la date et de l’homme sont bien malheureux, puisque cette année marqua l’ouverture des moyens de communication (donc d’éventuelles critiques d’opposants ayant là facilement élargi leur auditoire, ce que le – par d’autres aspects pas trop indigne de l’avoir été – régime précédent avait frileusement interdit), ouverture dont peu des nouveaux actants le blâmèrent, non ingrats qu’ils furent, à votre grand dépit, nous le sentons bien.
Donc, d’alors buzz (beurk, quel vilain mot) point trop n’eut fallu attendre, puisque n’eut point.
Mais, plus tard, probablement, et pas toujours pour les bonnes raisons.
JPLedun, vous êtes un peu notre E Raoult local, ce que je trouve sympathique, plus le monde est divers, plus il me sied.
AO
@oursivi
Belle liste (copiée/collée ?) d’1/100000 acheteur de prix sur 60000000 de non acheteurs…
Tu parles, Charles… ça relativise…
Mais comme j’ai dit, je suis inculte…
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par Monsieur oursivi le 12 novembre 2009 à 19:00
Que voulez-vous, je suis de la vieille ecole !
Quant aux deux chansonniers, je les ai vus sur scene dans la petite ville de province ou j’etais interne a la fin des annees 70 (ca ne me rajeunit pas !).
« L’humour » (surtout bien crasseux) mene a tout… Les generations « d’humoristes » qui ont suivi l’ont tres bien compris !!!
Quant a s’exprimer, je ne me trouve aucun merite ; « planquee » a l’etranger et de surcroit derriere mon ecran.
Au quotidien, comme tout un chacun en Angleterre, je m’efforce de respecter le tres-puissant « politiquement correct » dans tous les domaines « sensibles » ; ce qui signifie que pratiquement aucun sujet n’est abordable puisque je n’aime pas le jardinage !
Ah, j’oubliais, en ce qui concerne mon prenom… je l’ai maintenant en horreur… il etait supportable dans l’enfance.
Ah, cette manie de vouloir « se distinguer » en donnant un prenom « original » a son enfant !
Non, il n’y a pas que la consonance etrangere d’un prenom qui stigmatise une personne.
Ici il pleut sans discontinuer…
Je serai un peu longue. Pardon, une fois encore !
Vous regrettez, dites-vous, la polémique dont l’origine se trouve sur Facebook ….
Le ridicule émanant du blog de monsieur Sarkozy, puis des politiques français … est peut-être ce qui a valu au Président de France d’être hué lors de son discours à Berlin le 09 novembre 2009. On finit parfois par récolter ce que l’on sème ! Dommage pour la France ! Bravo aux politiques français.
A cette occasion, lors du discours de NS, j’ai écouté attentivement ses quelques mots en allemand. J’ai eu beau tendre l’oreille, j’ai entendu : « Wir sind Brü…er, wir sind Berliner » à la place de : « Wir sind Brüder… » ! Ai-je eu une mauvaise oreille ?
Là, le Président NS a fait allusion aux conflits avec l’Allemagne, du 20ème siècle…… sans la guerre de 1870. Une défaite certes, mais c’est bien celle-ci qui est à l’origine du retrait du territoire français de l’Alsace et de la Lorraine et qui fut entre autres événements, le moteur de la guerre de 14 et le vecteur d’un héroïsme national, international, durant 4 années où des valeureux combattants sur notre territoire ont fait le sacrifice et le don de leur vie et ont nourri notre Terre de leur respectueux sang.
Pour cela, j’approuve totalement le commentaire de
Robert | 11 novembre 2009 à 19:28
ainsi que celui de
Jb | 12 novembre 2009 à 07:03.
Il y en a d’autres mais je ne les ai pas tous retenus !
Le 11 novembre « est » et doit rester la commémoration de tous les morts pour la France, de la guerre de 14/18. Il faut n’avoir aucune racine française pour admettre que la cérémonie commémorative puisse être effacée par une cérémonie dite « d’amitié franco-allemande » ! A quoi sert donc le 09 mai, date anniversaire de l’Europe !
Il faut quand même savoir qu’il y a encore dans le monde deux poilus qui se sont battus sur notre terre de France en tant qu’alliés, (sans parler de ceux qui ne furent pas enregistrés comme « poilus », peut-être encore en vie. En 2008, deux vétérans français :
« Monsieur Fernand Goux, 108 ans, appelé en avril 1918, s’est éteint deux jours avant le 90è anniversaire,
Monsieur Pierre Picault ( 27-02-1899 / mi-novembre 2008), 109 ans, incorporé le 15 avril 1918, s’est éteint après ladite cérémonie,
non reconnus comme poilus).
L’Angleterre a enterré en juillet dernier « Le Britannique Harry Patch, dernier combattant ayant vécu les horreurs des tranchées de la Première Guerre mondiale, il avait 111 ans. ».
Nous devons également notre reconnaissance à :
– Monsieur Franck Buckles (Etats-Unis né le 01-02-1901) dernier vétéran de l’armée américaine à avoir servi en zone de combat.
– Monsieur Claude Choules (Grande Bretagne/Australie, né le 03-03-1901) entré en 1916 dans la Royal Navy britannique.
Ces deux anciens soldats, qu’ont-ils pensé de cette cérémonie, de leurs lointaines contrées ?
De cette guerre effroyable a émergé une race non seulement d’héroïques combattants, mais surtout de centenaires ! Quelle leçon pour les générations cocoonées !
Madame Merkel fut très sobre. Cependant la guerre de 40 est encore proche pour ceux qui la vécurent.
Il ne faut pas se leurrer, l’amitié Franco-Allemande sera sans doute effective avec la jeunesse actuelle et à venir, mais pas avec les anciens qui gardent de chaque côté une rancœur pour les uns et une haine du français pour les autres !
Ils sont imprégnés d’une culture et d’une identité nationale que même la réforme sarkozienne n’effacera jamais ! Ces allemands comme ces français furent élevés dans le Devoir et l’Amour de la Patrie !
Les propos de l’Empereur Guillaume II, prononcés le 16 août 1888, à Francfort-sur-Oder, ont motivé les prussiens, les allemands et furent très significatifs :
« Je crois que tant au IIIè corps que dans l’ensemble de l’armée, nous sommes conscients d’être unanimes sur un point : nous préférons voir couchés sur le champ de bataille tous nos dix-huit corps d’armée et quarante-deux millions d’habitants plutôt que de céder un pouce de terrain de ce que mon père et le prince Frédéric-Charles ont conquis. C’est dans cet esprit que je lève mon verre….. »
C’est du passé, diront certains. Pas si sûr. L’extrême droite remonte dans tous les pays d’Europe… de l’Est. Pays qui n’apprécient pas la politique capitaliste européenne qui incite des étrangers à venir acheter leurs terres, s’installer, et les refoulent, eux, purs habitants du cru !
En 1989 après la chute du mur, les allemands de l’Est considéraient les français, ainsi que les autres alliés, comme des envahisseurs.. Une fois remis de leur stupeur, c’est-à-dire après avoir fait connaissance avec le capitalisme : l’orgie de la consommation à Berlin Ouest ou dans les villages le long du rideau de fer…. Car le 09 novembre 2009 est aussi l’anniversaire de la chute du rideau de fer, que l’on a à peine évoqué !
Il faut savoir qu’un allemand de l’Est devait payer durant 7 ans, avant d’avoir le droit d’entrer en possession de sa trabbi, au moteur à deux temps, alors que celui de l’ouest pouvait bénéficier d’un crédit pour l’obtenir presque immédiatement…
Eux qui vivaient au rythme des arrivages, (et manquant de tout) une fois le rideau ouvert, avec leur 50 DM, auxquels ils avaient droit, (leur monnaie n’était pas admise à l’Ouest), ils se rendirent dans les commerces et achetèrent, achetèrent, persuadés qu’après leur passage, il leur faudrait attendre le prochain approvisionnement !!! Lorsqu’ils comprirent que ce n’était pas la réalité à l’Ouest, ils estimèrent alors que leurs frères de l’autre côté, avaient assez profité du système pendant qu’eux avaient vécu sous les restrictions et que l’Ouest devait maintenant payer sa dette !
L’Ouest n’a pas été à la hauteur. Les industries de l’Est ne furent pas soutenues et firent faillites (les capitalistes de l’Ouest les achetèrent parfois pour une bouchée de pain, permettant ainsi le licenciement) et ce pays qui ne connaissait pas le chômage, le vit s’installer, ainsi que la mendicité. Même si les employés du régime de l’est ne travaillaient que 3 ou 4 heures par jour. Il était de bon ton de dire, que contrairement à l’Ouest, à l’Est, il n’y avait pas de chômage !
Une animosité et une incompréhension s’installèrent. Et l’on entendit alors : « vivement que le mur soit reconstruit, mais deux mètres plus haut ! »
Les allemands de l’Est pensaient qu’il y aurait des discussions entre les deux états allemands. Mais ils furent avalés sans qu’ils n’aient de mot à dire. Ils le vécurent un peu comme une trahison.
Et l’Ostalgie fit son apparition… !
P.S. : Il y a eu quelques morts, quelque temps avant l’ouverture du mur, côté Est, mais cela demanderait encore du terrain… non miné….
« Mais comme j’ai dit, je suis inculte…
Cordialement
Pierre-Antoine »
Rédigé par: Pierre-Antoine | 13 novembre 2009 à 15:55
« Belle liste (copiée/collée ?) »
Cher PAntoine, pour votre gouverne, sachez que n’ai pas écrit tous ces livres non plus…
Maintenant, le savoir est un vouloir, n’êtes pas obligé de le rester « inculte » (si l’êtes) il n’appartient qu’à vous de lire au lieu de railler (voire dérailler), je suis personnellement un tenant de « l’élitisme pour tous », et quand je relis cette liste, je pense que le jury du Goncourt doit penser de même, quelque petit arrangement que le choix final engage, il se fait quand même sur une short list toujours pertinente.
AO
« Ici il pleut sans discontinuer… »
Rédigé par: Valerie | 13 novembre 2009 à 16:09
Qu’est ce que vous foutez chez les railleurs de grenouilles, eux qui doivent aussi tant aimer l’eau, ou s’y être faits, at least.
Font et Val, voulez-vous dire ?
Les ai vus aussi, mais c’était il y « seulement » quinze ans, avant que Font ne fasse parler de lui pour de mauvaises raisons. Espérons qu’il s’est soigné depuis.
Je regretterai éternellement de n’avoir connu le Londres de l’avant rénovation (les quartiers populaires ou les docks lus ou vus chez Dickens ou dans « La Marque Jaune ») comme le Berlin d’avant la chute du mur.
Mais les villes passent comme les hommes.
Et leurs quartiers parfois même plus vite…
AO
@Mike,
« Mais je revendique le droit de dire qu’elle n’a aucune courtoisie envers la France et ses habitants qui ne s’exilent pas en Prusse et qu’elle a gagné une bonne occasion de se rendre ridicule. »
Ridicule certainement pas, excessive sans aucun doute. Le plus ridicule des deux est à l’évidence Eric Raoult, un vrai rantanplan politique celui-là pour rester poli. Oser proposer, à l’Assemblée Nationale qui plus est, d’imposer une obligation de réserve à des écrivains est d’un grotesque sans nom.
Je l’ai toujours tenu pour un imbécile hors concours, cette fois sa bêtise restera gravée dans les annales de la République, question 63353 publiée au J. O. du 10 novembre 2009. Un vrai bonheur pour les futurs historiens.
@ Marie
Votre récit est digne d’intérêt et 1870 et bien dans l’histoire et dans le malheur des hommes. Que dire de Boulanger Ministre de la guerre et de Clemenceau le Père la Victoire ou le Perd la Paix comme il fut dit en son époque ? Car la guerre… Toujours la guerre ! Les hommes s’en lassent ! Et j’ai cru voir plus qu’une flamme sous l’Arc ces derniers jours, une pointe d’espérance !
Monsieur l’anarchiste de service,
Contentez-vous de commenter, de répandre votre savoir et vos jeux de mots très drôles (quel talent).
Par contre je ne vous autorise pas á me comparer avec qui que soit.
Ni Chaplin, ni Hitler.
Par contre vous pouvez á la rigueur, dans votre grande compassion, m’accepter ici en tant que LEDUN JEAN-PAUL.
Si cela ne vous dérange pas, bien entendu.
AO = Anarchiste Online (On se fait une partie ?)
J’ajoute, Monsieur AO (je pouffe), que si vous lisiez les posts des autres (de tous les autres !) blogueurs au lieu de regarder votre nombril avec obsession, vous sauriez que sur ce billet-ci je suis tout á fait de l’avis de PB. Donc tout á fait contre ce M. Raoult.
Alors fermez votre chemise, vous allez prendre froid.
LEDUN JEAN-PAUL
Levez les yeux de vos calendriers…
Le monde avance… sans vous.
@ Monsieur Ledun,
Je crois que c’est W Churchill qui disait : « Plus vous saurez regarder loin dans le passé plus vous verrez loin dans le futur. »
@J.A.
« Toujours la guerre ! Les hommes s’en lassent ! Et j’ai cru voir plus qu’une flamme sous l’Arc ces derniers jours, une pointe d’espérance ! »
Vous avez entièrement raison. Après le carnage de la Grande Guerre, il y avait un espoir, celui du « plus jamais cela ». Il est compréhensible que les hommes d’aujourd’hui n’aient pas envie de connaître ce destin tragique. Toutefois, le peuple est à la merci de son dirigeant !
J’aspire, tout comme vous, au bonheur du monde, à la paix pour tous, mais, cela n’interdit pas la vigilance et d’avoir quelque respect dans le choix des dates, envers les anciens combattants… même si aujourd’hui leur combat fut celui du conflit de 40. Il y a diverses plaies qui ne sont pas toujours faciles à cicatriser… Et il est toujours aisé de dire « il faut pardonner, il faut oublier », lorsque soi-même on ne l’a pas vécu.
Les Allemands ont également la dent dure !
Le pardon n’est pas le même pour tous.
Ceux qui ont encore leurs parents qui ont connu la guerre de 1940, ont eu leurs propres parents qui ont subi, eux, les outrages de celle de 1870. Une vieille dame lilloise, il y a quelques décennies maintenant, racontait la rudesse de la vie et que durant cette période de sièges dans le Nord, les Lillois furent contraints de se nourrir de chats, de chiens, de rats….
Quand la vie vous a rendu témoin d’événements, on ne peut réagir comme celui qui, lui, n’a rien vu !
Je crois que c’est Bernard qui écrivait ceci : « j’ai comme le sentiment que « Angela » va nous vampiriser. »
Mme Merkel a vécu à l’est. Elle ne donne pas l’impression d’être spécialement bling-bling. Elle est excessivement sobre, digne, pleine de rigueur, comme le sont encore beaucoup d’allemands de sa génération.
Monsieur Ledun pourrait nous donner son avis sur la jeunesse d’aujourd’hui.
L’Allemagne a derrière elle la réputation d’être un peuple guerrier et celui d’un peuple qui a su se redresser après avoir eu un genou à terre….
@Oursivi,
« Je regretterai éternellement de n’avoir connu … le Berlin d’avant la chute du mur. »
Si vous le permettez, quelques souvenirs.
Sachez que le Berlin de l’Est à cette époque était une ville « triste », contrairement à l’ouest, aucune publicité, pas un panneau mural… ! Rien. L’éclairage nocturne était celui du mur ! Le régime avait fait démolir tout ce qui gênait sa construction, ainsi que la visibilité. Pour cela, de nombreux bâtiments furent détruits, comme une église. Il fut dit alors que Dieu en retour avait déposé son empreinte sur le globe de la tour de la télévision de Berlin Est sur laquelle se reflétait une croix !
Les habitants de l’Est n’avaient pas le droit de regarder à l’ouest et leurs fenêtres ouvertes sur l’ouest furent murées. Aucune tentation n’étant permise.
Le réseau hertzien de la télévision de l’Est était également différent, et seuls les frontaliers pouvaient capter les émissions de l’autre côté.
Une fois passé la façade « vitrine » aperçue de l’Ouest et que l’on pénétrait dans la ville on apercevait encore sur les murs des traces de balles… Et les campagnes de cette Allemagne ressemblaient à celles de la France de 1939.
Berlin Est a cherché toutefois face au capitalisme à être le pendant du Berlin de l’Ouest, mais le régime communiste n’avait pas les mêmes moyens. Aussi lorsque vous entriez dans leur grand magasin : le « Zentrum », il fallait d’abord prendre un ticket et faire la queue. Il y avait certes bien des articles, dont du luxe, comme la porcelaine de Meißen, très appréciée des étrangers de l’Ouest, mais qui n’avaient rien à voir avec le luxe du « KGV » de Berlin Ouest, sorte de Galeries Lafayette, où toutes les grandes marques, tous les grands noms, dont les français, se côtoyaient ! (Cuisine, couture, parfumerie…)
La très grande différence que l’on pouvait constater, alors, fut que la vitrine du magasin de l’est, comme son nom l’indiquait, n’était qu’une « vitrine » et qu’il était interdit d’acheter ce qui était exposé à l’intérieur. N’étaient vendues que les marchandises aux arrivages récents tant qu’il y avait du stock. Mais il n’était pas certain pour un vêtement ou des chaussures par exemple de trouver sa taille. Alors les articles étaient quand même achetés, pour alimenter un troc… Tous les arrivages étaient achetés : pièces de voitures, de plomberie, ou autres… Les marchandises étaient emballées dans du papier grossier, il n’existait pas de pochettes plastiques et les cadeaux étaient entourés d’une grosse ficelle…
Pour les étrangers de l’Ouest les achats étaient intéressants puisque la monnaie à cette époque était équivalente à notre euro actuel, à savoir 1 DM pour 7 Marks est…
Les petites boutiques d’alimentation que l’on longeait, n’avaient en vitrine que des boîtes de cornichons ! Et si vous vous attabliez dans un café pour consommer, se trouvait placé dans le vase posé sur la table, un micro…
Dans les librairies le nom des personnes qui achetaient les fournitures scolaires avec retard était relevé… Pour les logements, il y avait un responsable d’immeuble qui devait contrôler la propreté des logements…
Dans les campagnes, les petites villes, il n’y avait pas de commerces et les habitants devaient se rendre dans des coopératives éloignées. La tristesse « extérieure » était là aussi. Les adeptes au régime avaient leur maison crépie, profitaient d’avantages, tandis que les réfractaires avaient les parpaings à nu….
Le régime était particulièrement dur pour ceux qui habitaient à proximité du rideau…
Côté ouest des estrades ou des tours permettaient aux familles de faire des signes à leurs proches, à l’est. Celui qui voulait téléphoner à l’Est, devait demander une autorisation le matin, puis attendre la communication qui pouvait être obtenue seulement le soir.
Ceux qui voulaient rendre visite à leurs familles de l’Est devaient en faire la demande au tout début de l’année, pas après. Il n’y avait aucun assouplissement en cas d’imprévu.
A l’occasion de contrôles frontaliers, il pouvait arriver qu’un allemand de l’Ouest se blessât tombant d’une chaise ou chutât malencontreusement sur un radiateur, sur le bord d’un bureau et qu’il fut retrouvé raide mort… Les voitures étaient mal vues et les allemands de l’Ouest, en visite à l’Est, se trouvaient régulièrement verbalisés….
Ceux de l’Est ne faisaient aucun cadeau à leurs frères de l’Ouest !
En parallèle, plusieurs mois avant 11/89 entre les deux Allemagne se signaient des contrats, comme pour la construction automobile…. Et commença aussi le déminage du rideau. Une mine avait été posée pour chaque pas. Mais pas sur une seule ligne ! Un véhicule était utilisé pour cette tâche, qui baissait sa lame pour les faire exploser et par derrière marchaient des soldats qui de temps à autre…. sautaient… !
Durant cette période il est arrivé qu’un allemand de l’Est en train de sulfater en avion, se trompa soudainement de direction et passa à l’Ouest… Déclenchant ainsi une immense agitation…
Notez que je ne dis pas que les Allemands de l’Est étaient malheureux, ils vivaient avec un décalage dans le temps… ne connaissant rien d’autre. Lorsque vint le 09 novembre 1989, ils découvrirent le modernisme et le capitalisme dont ils souffrirent. Car lorsqu’un travailleur était à son poste pour 3 ou 4 heures d’activité, le reste de la journée, il était payé 1 mark de l’heure à lire la presse… Ils firent ainsi connaissance avec le chômage et la mendicité qui leur était inconnue fit son apparition.
Le régime ouest ne les protégeait plus. Mais la liberté était là !
AO = Anarchiste Online (On se fait une partie ?)
JPLedun
Je ne suis pas bien sûr que connaissiez le sens du mot « anarchie » (vite, filez sur Wikipédia), donc d’échanges online autres qu’ici, point.
Suis fort distrait de vos railleries immanentes ; il est bon que des êtres tels que vous me rappellent à ce qui m’entoure.
Merci.
AO*
* quant à mon soi-disant anonymat, il n’est que de taper mon nom sur Google pour s’en faire une idée… allez, vous devriez y arriver seul.
Chère Marie
Intéressant votre récit. Juste pour nuancer votre conclusion, on peut résumer le changement ainsi: avant, des micros dans les pots de fleur; après, des caméras dans les lampadaires.
@ Alex paulista,
Vous avez parfaitement raison.
Il y a une nuance que j’aimerais apporter, mais que vous aurez sans doute comprise, lorsque j’ai écrit : « Ceux de l’Est ne faisaient aucun cadeau à leurs frères de l’Ouest ! »
Je faisais allusion, bien sûr, à ceux qui avaient intégré les forces dites d’autorité et qui profitaient de cette supériorité.
@ Marie
Bon dimanche ! Et merci.
Si je peux me permettre d’apporter une petite correction, il ne s’agit pas du « KGV » mais bien du « KaDeWe » (Kaufhaus Des Westens).
En effet, un impressionnant magasin. Un bras d’honneur á Honecker.
Pour le reste je partage votre billet sur Berlin.
En 1984 lorsque j’y habité j’ai souvenir d’un mur á pleurer de honte mais aussi d’une ville flamboyante, pluri-culturelle, qui ne dort jamais.
J’ai adoré ce temps-lá, á cet endroit-lá.
PS : Churchill n’a pas toujours vu juste.
Marie, permettez-moi de vous offrir un bel et triste morceau d’éloquence … C’est rapporté par Benoist-Méchin dans son ouvrage CE QUI DEMEURE/ LETTRES DE SOLDATS 14-18 …
Paroles prononcées par un jeune pupille de l’Assistance publique sur le champ de bataille, à l’assaut de Douaumont, quelques secondes avant sa mort le 22 mai 1916.
« Ecrivez à monsieur Mesureur que Gaston est mort à Verdun, qu’il s’est perdu dans un grand champ de bataille, comme un jour il fut trouvé dans la rue. ».
Aïssa.
Marie,
Je ne sais pas comment la jeunesse allemande a réagi au dernier 11 novembre car je suis pour quelques jours á Lille.
Ma mère, « une vieille dame lilloise » qui a souffert comme les autres pendant la guerre de 40, m’a confié avoir beaucoup apprécié le geste de Merkel et d’avoir été émue aux larmes…
Pas rancunière la vieille dame.
@J.A,
Merci à vous et bon dimanche en retour.
@JPLedun,
Je vous permets monsieur Ledun, merci pour ce correctif. C’est en effet KDV. La première fois que j’ai entendu cette abréviation j’avais sursauté parce que mon oreille m’avait trompée et que j’avais cru entendre un autre sigle plus martial ! A ma grande stupeur d’ailleurs. Toutefois, ce magasin n’a rien à voir avec les Galeries Lafayette car, même si celles-ci sont un synonyme de luxe, le KDV est bien plus important et bien luxueux !
Lorsque l’on arrive du fond de sa petite province de France et que vous entrez dans ce magasin on se serait cru telle Alice, au pays des merveilles !
D’autant que les Allemands soignent particulièrement leur intérieur et qu’ils ont beaucoup de goût !
Vous avez encore raison lorsque vous écrivez que Berlin O. était et est une ville qui ne dort jamais ! C’était un énorme contraste, en effet. De mon passage, j’en ai gardé de merveilleux souvenirs.
P.S. : En ce qui concerne Churchill son dicton est bien applicable à la France. Regardez les conditions dans lesquelles les Français se sont engagés en 70, en 14 et en 40. La France n’avait jamais les moyens pour son armement…. comme aujourd’hui d’ailleurs !
Toutefois j’espère sincèrement que la paix continuera de régner…..
Merci à vous.
@ Aïssa,
Merci monsieur Aïssa, connaissant votre inclination pour cette période, l’ayant également, je l’accepte très volontiers. D’autant, puisque vous citez les paroles d’un jeune pupille de l’Assistance publique, que la France après cette période de carnage a parfois placé certains enfants orphelins de pères « tués à l’ennemi », comme cela est inscrit sur les carnets militaires de nombreux poilus, dans des maisons de correction !
Vous avez constaté lors de vos lectures, combien la vie était peu importante ! On a fait croire que tous les Français sont partis la fleur au fusil. Ce qui fut moins avancé, c’est que les tribunaux militaires, sans véritable juge, étaient instaurés dès septembre 14, la loi modifiée à cet effet et que tout combattant qui se trouvait atteint par exemple de commotion cérébrale était jugé pour désertion avec application immédiate de la peine. Sans possibilité de demande de grâce présidentielle !
Mon grand-oncle qui était nettoyeur disait que s’il n’avait obéi, il aurait été fusillé !
Comme cela dut l’être pour beaucoup, de son retour jusqu’à sa mort, soit plus de 70 ans, il a rêvé chaque nuit qu’il était dans les tranchées, au Chemin des Dames, et parfois il se laissait tomber sur le sol en hurlant, se croyant là encore au combat… !
Merci à vous, monsieur Aïssa.
@JPLedun,
Désolée pour cette bourde que vous aviez pourtant relevée, que j’ai malencontreusement reproduite, c’est bien « KaDeWe » (Kaufhaus Des Westens) en effet qu’il faut lire.
Encore un mot, je croyais que ce sigle était le diminutif de Kaufhaus des Waren !
Bravo à votre maman !
Marie et Jean-Paul Ledun, je ne peux que vous engager à lire l’excellent livre de ma très chère amie Kits Hilaire qui se trouve aujourd’hui, l’éternelle voyageuse, le diable sait où quelque part en le monde et que j’embrasse infiniment : BERLIN DERNIERE. Elle vivait depuis de longues années dans les squatts près du mur à ce moment de la rédaction de son ouvrage… Lire également tous ses ouvrages, tant c’est dur et beau ; notamment l’éloquent : VISE DIRECTEMENT LA TETE.
Aïssa.
@ Aïssa,
Merci pour vos références littéraires qui furent relevées, ainsi que pour Nina Hagen.
J’avoue que je ne connaissais pas les écrits de Kits Hilaire et tout particulièrement : « Berlin dernière ».
Il est vrai qu’avant la chute du mur les Allemands de l’Est laissaient entrer chez eux des « Turcs » pour ensuite les refouler à l’Ouest où ils n’étaient pas particulièrement les bienvenus.
Par ailleurs, après la chute du mur, les Français devenus indésirables qui se trouvaient en location à Berlin furent priés de partir et pour les y aider, leurs loyers furent augmentés assez conséquemment !
Merci à vous.
Rédigé par Monsieur Aïssa Lacheb-Boukachache le 15 novembre 2009 à 18:29
« Marie et Jean-Paul Ledun… »
Et beaucoup de bonheur a tous deux dans leur nouvelle vie commune !
Bonne soiree a eux et a tous…
A la semaine prochaine !
@Aïssa
Merci pour le « Tip ». C’est noté. Je le lirai sans aucun doute. Pas pour l’instant.
Je sors du « Furet du Nord », que PB doit connaître, où je me suis « rhabillé » pour l’hiver…
@ Valérie
C’est drôle en effet.
Ne vous emballez pas. Tout ceci n’est que virtuel
En fait, je suis une jeune ado de 18 ans et Marie de sexe masculin… (?)
Il me semble que la phrase de Marguerite Duras « La droite, c’est la mort » n’a rien d’absurde. La droite c’est le conservatisme selon lequel rien ne bouge, donc une sorte de mort. Marguerite Duras n’a pas dit « La droite tue », ce qui est vrai aussi mais pas plus que la gauche, elle dit: » La droite, c’est la mort » C’est court, mais c’est déjà de l’éloquence, que vous semblez par ailleurs apprécier même si elle subvertit, dites-vous. Je pense que la subversion était l’intention réelle de Duras en prononçant cette phrase. Quelle autre absurdité a-t-elle commise?
Cordialement
Alexou
Une fille de l’Est
Parce que nos cieux sont ténébreux
Et qu’ici on n’a pas la mer
On a mis le bleu dans nos yeux
C’est dans nos regards qu’on se perd
C’est peut-être à cause du soleil
Qui nous oublie longues saisons
On veut de l’or comme à Marseille
On l’a mis dans nos cheveux blonds
Je suis d’un pays d’un horizon d’une frontière
Qui sonne guerre, qui sonne éternel hiver
Et si tu veux m’apprendre
Si tu veux vraiment bien me connaître
Je suis dans chaque mot dans chacun de mes gestes
Une fille de l’Est
Ici le froid glace les corps
Mais la chaleur peut te brûler
Chez nous tout est intense et fort
On fait pas les choses à moitié
Et toutes ces croix, ces tranchées
Ici l’on sait le prix du sang
L’absurdité des combats quand
On est tombé des deux côtés
Je suis d’une région d’une langue d’une histoire
Qui sonne loin qui sonne batailles et mémoire
Celle qui m’a vue naître
Celle qui m’a faite ainsi que je suis faite
Une terre, un caractère celle que je reste
Je suis de ces gens dignes
Et debout dans leur silence
Où parole est parole, où promesse a un sens
Et si tu sais comprendre
Qui je suis quand j’aime ou je déteste
Je t’offrirai l’amour droit, simple et sincère
D’une fille de l’Est
Une fille de l’Est
Patricia Kaas
Rédigé par: Marie @ Oursivi | 14 novembre 2009 à 14:03
Excusez mon retard, mais il y a tant à lire par ici qu’on finit par en oublier des morceaux de choix.
Excellent portrait, mais qui semble répondre à une sortie nostalgique d’un ex pro RDA que ne suis en rien. Globalement j’ai toujours été un anticommuniste, non viscéral et haineux (enfin, je l’espère), mais assuré du bien fondé durable de son opinion.
Ce que je regrettais et même regrette, est non un prétendu paradis qu’il fallait être bien sot pour imaginer là-bas, mais l’existence de ce là-bas justement, vrai ailleurs du simple fait qu’on n’y puisse aller autrement qu’en pensée.
Ce mur était humainement détestable, mais esthétiquement fascinant, j’espère ne rien dire d’indécent en le disant ainsi puisque n’en appelle en rien la reconstruction, bien évidemment. Les peines que mentionnez étaient aussi parties intégrantes de cette fascination. Si on repense, et l’avons à peu près tous vécu, à ce qui fit le plus vif de nos peines passées, mettons un chagrin d’amour, étrangement on trouve toujours un charme vénéneux à ces périodes pourtant objectivement maudites. Cela tient peut-être, c’est une thèse que je hasarde, au fait que notre perception la plus profonde mesure autant la possibilité d’un bonheur – que l’Autre nous rappelle pour nous dire son tout tort et la renaissance tant attendue – que sa réalisation.
Et cette chose hideuse était bien propre à mettre en tension de tels sentiments, sans compter ni conter sa part de mystère, ce parfum d’espionnage où des êtres se risqueraient facilement à des enjeux qui dépassent largement leur propre vie.
Un mur, c’est une exaltation une limite à dépasser à abattre. C’est une démultiplication des possibles, la porte d’un champ imaginaire qui rendu à notre réel, le raccourcit d’autant.
Petite anecdote pour finir, chétive mais parlante. Quand j’étais gosse, mon père avait toujours de ces postes de radio qui captaient les ondes courtes, seuls chemins où se propageaient tant d’échanges entrecroisés en tant de langues qu’il fallait être cerné par la plus étroite immanence pour n’y ressentir quelque chose. Je me souviens avoir entretenu avec une improbable speakerine (de l’Est ou de l’Ouest, sans doute ne le saurai-je jamais) une passion à sens unique chaque samedi soir, où je passais plusieurs minutes à l’entendre psalmodier des messages codés à l’évidence destinés à transpercer ce mur, des suites de « eins, eins, vier, drei, eins, drei, zwei », et cela durait interminablement, jusqu’à ce que la production onirique que tout cela m’inspirait se tarisse. Puis revenant plus tard dans la soirée, régnait alors un silence encore plus parlant. Puis le samedi suivant, j’avais repéré la fréquence, la même voix monocorde psalmodiait à nouveau.
Fascinant.
Et puis le temps est passé et ai oublié de réécouter cette même fréquence. Et puis mon père est mort, le mur est tombé et j’ai commencé à sortir tous les samedis soirs.
La radio Grundig fonctionne encore mais j’ai oublié la valeur de cette fréquence ; et il n’y a certainement plus rien à y entendre.
AO