Il aurait fait beau voir que le procureur de Lille, en dépit de ses réquisitions de non-lieu en faveur de DSK, interjetât appel de l’ordonnance des juges d’instruction renvoyant celui-ci devant le tribunal correctionnel pour proxénétisme aggravé en réunion. Le parquet ne pouvait pas risquer une telle surenchère au moins dans l’apparence de la mansuétude.
Me Dupond-Moretti, conseil de David Roquet dans cette même affaire, nous a offert une de ces formules dont il a le secret, qu’il réserve aux médias et qui est aussi éloignée d’une véritable argumentation que tel avocat abusivement vanté – il y en a trop ! – l’est de sa force et de son talent. En gros, il s’agissait de rien moins que de la défaite de l’état de droit et de la victoire du puritanisme. On a envie de s’écrier affectueusement : sacré Eric !
Je n’ai plus envie, même s’il m’a semblé que je suis toujours demeuré convenable à son égard, de rajouter même la flèche la plus bénigne sur ses plaies multiples. Il a eu son compte d’offenses et d’humiliations même s’il a tout fait pour qu’un jour elles l’accablent publiquement, politiquement.
Si j’osais sourire, je m’amuserais du contraste entre l’air infiniment sérieux et grave de DSK sur la plupart de ses photographies et ce que ses escapades intimes révélaient au contraire de son tempérament débridé et léger.
Il n’était pas concevable en effet, même si la lucidité rétrospective est commode, que dans cet arbitrage sans cesse périlleux entre d’une part ses tâches et sa mission et de l’autre ses obsessions et ses plaisirs, un jour le destin ne lui joue pas un tour funeste.
Ce qui s’est déroulé à New York et a été purgé financièrement, ce qui est toujours en cours à Lille et attend son issue ont constitué, en définitive, des coups bénéfiques du sort qui ont contraint DSK à tirer des conclusions que, malgré son intelligence, il répugnait à dégager spontanément.
DSK a annoncé qu’il avait décidé d’abandonner la politique même si sans ironie on pourrait prétendre que la politique avait pris les devants. « La politique, c’est du passé », a-t-il déclaré.
Je crois qu’il a bien fait en choisissant de se consacrer à des activités et à des consultations qui ne subiront pas, ou très peu, l’impact négatif de ses dérives qui, cette fois, relèveront véritablement de l’intimité de sa vie privée puisque n’aspirant plus à se présenter au suffrage de ses concitoyens, DSK sera évidemment libre de tous ses mouvements personnels.
Quoi qu’on pense de DSK, quelle que soit l’incompréhension ou l’hostilité qu’il a suscitées, la survenue du scandale Cahuzac, les mensonges réitérés de ce dernier et l’arrogance faussement contrite qu’il n’a cessé de manifester depuis sa déconfiture morale et politique permettent de réévaluer à la hausse d’une forme d’estime la tenue du premier depuis le désastre américain.
Ses apparitions publiques avec sa nouvelle compagne, ses interventions au Sénat ou ailleurs, sa relative discrétion médiatique et la manière dont il a surmonté le nauséabond épisode livresque dû à Marcela Iacub ne donnent pas une image trop déplaisante de son humanité alors que durant plusieurs mois il a pâti du comble de la détestation et d’apologies infiniment maladroites.
Ce serait se tromper sur lui que de prendre pour de la provocation la tranquille et superficielle assurance avec laquelle il se meut dorénavant dans l’espace public. Sans fierté évidemment mais sans honte non plus. Il ne faut pas ignorer sur quels tréfonds douloureux et honteux s’édifie parfois une apparente reconstruction.
DSK a pris congé de la politique.
Peut-être aussi d’une part de lui-même.
Et ses turpitudes n’enlèvent rien à sa compétence.
Quel gâchis !
J’hésite dans le choix des maux, puritanisme ? muselières de la frustration entassées, Thaïlande pays accueillant, être gay peinard et vivre caché pour vivre heureux ? et tout cela d’une main, sans la religion à l’heure du détecteur de sexe via le ou la gynécologue, saperlipopette ! je m’en vais me flageller et me lapider au cas ou mon regard s’égarerait, passant pour un harcèlement sexuel… mieux vaut prévenir qu’être ainsi humilié, souffrir, pas guérir…
La censure me guette, je prends de très gros risques, exclusion, mise au banc, bannissement, condamnation unanime, encore qu’importe, j’envoie !
Il est évident que le cas DSK comme celui de Cahuzac illustre – avec l’indulgence complice des médias – l’effondrement de toute régulation des comportements individuels ou collectifs qui ne serait pas fondée sur des règles juridiques de plus en plus nombreuses, de plus en plus précises, de plus en plus intrusives, et sur leur sanction policière et judiciaire… On peut s’étonner qu’un ancien magistrat ne perçoive pas qu’une judiciarisation croissante de la vie sociale est la conséquence inéluctable de l’effacement de toute autodiscipline spontanée fondée sur le sentiment intime d’une culpabilité morale ou sociale. Comme le disait Soljenitsyne, « Quand il n’y a plus de moeurs on fait des lois ».
Bonjour Philippe Bilger,
« Ce serait se tromper sur lui que de prendre pour de la provocation la tranquille et superficielle assurance avec laquelle il se meut dorénavant dans l’espace public. Sans fierté évidemment mais sans honte non plus. Il ne faut pas ignorer sur quels tréfonds douloureux et honteux s’édifie parfois une apparente reconstruction. »
Il ne fallait pas grand-chose pour que DSK devienne un homme d’Etat. Il en avait les capacités et celles-ci étaient reconnues au niveau international.
Mais il semblerait que dame Nature s’ingénie à toujours introduire le grain de sable qui va gripper une belle mécanique intellectuelle promis à un destin glorieux.
D’autres moins doués sont parvenus au poste suprême, et cela fait trente ans que l’on galère avec des incapables au pouvoir. Il est grand temps de renouveler le vivier politique.
Si je ne craignais que vous croyiez que cela s’adresse à vous, Monsieur Bilger, j’oserais écrire : « La messe est dite ».
Strauss arrête la politique, Cahuzac devrait sans doute bientôt n’y plus songer, Tapie préfère les scènes aux palais de la République. Tout est bien.
C’est étrange de constater comme les qualités de ces deux ministres ne vous apparaissent pas comme telles. Strauss-Kahn joyeux partouzard et économiste sérieux ; Cahuzac ministre arrogant et mécanique intellectuelle rigoureuse. Ce sont sans doute elles ensemble, ces qualités, qui les ont faits. C’est comme tels qu’il faut les prendre. Auriez-vous déconseillé le cognac au saut du lit à Sir Winston ? Et pour autant, lui auriez-vous dénié ses qualités d’homme politique ?
La morale n’est jamais sauve dans tous ses aspects.
Mais, tout de même, je m’interroge, la science économique et budgétaire ne serait-elle pas de quelque néfaste influence sur nos plus beaux esprits ? Ne conviendrait-il pas d’interdire une discipline si délétère, en ce cas ?
M’agace cette légende tenace, forgée par des communicants grassement rémunérés, qui veut que DSK soit un hommme intelligent et un excellent économiste.
Son talent d’économiste lui a permis d’inventer les 35 h payées 39 (lui, et non Martine Aubry) qui sont un désastre économique, notamment pour les moins formés.
Et son passage au FMI a confirmé son excellence en économie : il a enchaîné allègrement diagnostics faux et prévisions erronées (si vous ne me croyez pas, faites l’exercice de reprendre ses déclarations).
Quant à son intelligence, ses aventures à répétition montrent qu’il l’utilise avec une grande modération. Sans doute pour ne pas l’user.
Je vous rappelle ce qu’est un bon ministre des Finances (les points communs de cette description avec DSK sont – comment dire ? – très fugaces) :
http://fboizard.blogspot.fr/2013/05/louis-xv-francois-president-et-un-bon.html
@ Guzet
Merci de rappeler Soljenytsine et sa déploration. A cette aune, la France est vraiment le plus amoral qui existe, en raison même de sa diarrhée législative. Lequel a créé l’autre ? Dans tous les cas, c’est irrattrapable.
Cela évoque aussi l’édit de Digne, dit édit du maximum, en 310, analysé par Seston. Touts les dispositions ont été détournées par les populations qui ont remplacé la monnaie par le troc.
Ainsi DSK, Tapie, Cahuzac remplacent la politique par le mano a mano des réunions privées en public (amphibologie voulue et maintenue).
Excellente « lecture » du cas DSK.
Un personnage complexe, trop habitué à « briller » parce qu’il est naturellement brillant, qui porte aujourd’hui le lourd fardeau des fautes qu’il a commises et que la vulgate ne lui pardonnera pas, précisément parce qu’il est brillant, alors que sa lumière n’éblouit plus…
Pour l’avoir personnellement connu alors qu’il n’était encore qu’un jeune Secrétaire du Commissariat au Plan, sous Mitterrand, je puis attester qu’il possède un talent d’orateur et un pouvoir de séduction efficaces même devant ceux qui ne partageaient pas ses engagements politiques…
C’est tout de même un peu fort de café de vouloir rendre hommage malgré ses turpitudes à un « génie de la science économique », mais de quel génie parle-t-on lorsqu’il a déclaré qu’il fallait « savoir ramasser sa mise » en évoquant la Grèce et en préconisant un sauvetage, sans fond et à jet continu, d’un pays irresponsable et qui devrait être mis sous curatelle de justice sur-le-champ ? Comme un vieillard sénile (entretien avec Claire Chazal).
« Ramasser sa mise », ce détestable terme nous évoque le poker. Où est donc le « génie » de ce brillant économiste ?
En France on a dans notre boîte à bijoux deux boucles d’oreilles ; oreille gauche : DSK, oreille droite : Attali. Le problème fondamental c’est que tous les deux se sont lamentablement gourés, l’un va finir dans l’infamie, l’autre a été viré de la BERD en moins d’un an.
Et quand on enfile les perles de DSK, d’Attali et de Minc, vous avez un tableau catastrophique de ce qu’il ne faut pas faire ; rajoutez un zeste de Terra Nova et c’est l’Apocalypse.
(Nath, vous seriez très aimable de ne pas me faire un procès de Nuremberg, s’il vous plaît)
Aucun économiste ne pourra battre cette leçon de morale à la française, pays où les chômeurs sont laissés pour compte, mais où les bonnes âmes vantent la réhabilitation : Quand la sécurité sociale verse une pension aux terroristes victimes de leurs attentats… « Les enquêteurs ont découvert que le nationaliste corse Charles Pieri percevait une pension d’invalidité depuis 1998, pour un attentat dont il avait été victime et dans lequel il avait perdu un oeil et partiellement l’audition. « Il y a pire : ceux qui ont sauté ‘accidentellement’ sur leur propre bombe », précise un magistrat. C’est le cas de Christian Berfini, devenu aveugle en manipulant un explosif. Difficile d’annuler un tel « droit » : Roger Marion, l’ancien patron de la Division nationale antiterroriste, avait en vain tenté de faire supprimer la pension dont jouissait Jean-Marc Rouillan (Action directe), qui s’était blessé en plastiquant le palais de justice d’Albi. » (Journal Le Point du 1er août 2013)
@Savonarole
Ah… Minc… Ce visionnaire qui a développé le minitel pour contrer Internet. Et Attali, celui dont Tony Judt écrivait en 2006 : « Jacques Attali, un temps conseiller spécial du président Mitterrand, a publié l’an passé un livre sur Karl Marx. Il y prétend que la chute de l’Union soviétique a libéré Marx de ses héritiers en nous permettant de voir en lui le prophète pénétrant du capitalisme qui a anticipé les dilemmes contemporains, notamment les inégalités mondiales engendrées par une concurrence effrénée. Le livre d’Attali s’est bien vendu. Sa thèse a été amplement discutée : en France, mais aussi en Grande-Bretagne (où en 2005, à l’occasion d’un sondage de la BBC, les auditeurs ont couronné Karl Marx comme « le plus grand philosophe de tous les temps »). » C’est effrayant. Effrayant.
« …en Grande-Bretagne (où en 2005, à l’occasion d’un sondage de la BBC, les auditeurs ont couronné Karl Marx comme « le plus grand philosophe de tous les temps »). C’est effrayant. Effrayant. »
Rédigé par : Archibald | 01 août 2013 à 13:20
Ces sondages sont sujets à caution. Cela n’a aucune signification, le bourrin anglais est identique au bourrin français, voyez Christine Boutin, régulièrement présentée comme une « personne politique qui compte », voyez Simone Veil qui pendant 175 ans nous a été présentée comme une deuxième mère. Merci Le Figaro…
Le Français n’aime pas être sondé et répond à côté de la plaque.
Seulement le business des sondages exige la coloscopie du Français.
Au fait, blague à part, avez vous fait la vôtre ? C’est important.
(Consultation gratuite)
« En gros, il s’agissait de rien moins que de la défaite de l’état de droit et de la victoire du puritanisme. On a envie de s’écrier affectueusement : sacré Eric ! »
PB
Je préférais mes « sacré JDR »* d’il y a quelques années, lisibles ici voulais-je dire.
Vous avez décidément toutes les mansuétudes à l’endroit de cet escroc enrobé.
L’amitié perd aussi sûrement que la collusion. La diversité de vos goûts est-elle à votre honneur, chacun jugera, j’aime plutôt là l’exotisme même si ces contrées là me chagrinent plutôt dans la confusion qu’elles laissent non planer mais peser.
Amusant qu’ayez repris quelques d’entre nous dont moi, quand il s’agissait de relativiser la très probable mauvaise conduite new-yorkaise de DSK – cependant assurément pas un viol au sens où cet acte nous horrifie tous – et qu’ayez depuis trouvé quelque humanité à cet homme un peu contrarié.
Ce qui me dérange avec DSK n’est point ce côté incontinent de l’entre deux, plutôt cette propension à vouloir enjamber la plèbe qu’il prétendait représenter à son avantage à elle. Relire ce qu’en avait écrit tel blogueur ici qualifié de « sacré » quant à cette façon de couper les files d’attente où sagement les moutons bien élevés – et assez fiers de l’être – que nous sommes se rangent dans la parfaite humilité du premier arrivé premier servi.
Qu’il ait sailli, 500, 1000 ou davantage de professionnelles des obsessions masculines, m’amuse plutôt.
Par contre, il aurait pu payer comme le fait tout honnête homme, la fréquentation de gens aux moyens sans limite l’aura égaré quant à ce qu’il convient de devoir aux autres.
Passer souplement de Madame Sinclair à ses noirs desseins n’est pas sans esprit.
Je confesse de mon côté avoir avancé une bêtise en écrivant ici-même qu’il reviendrait au plus haut niveau en politique avant deux ans. Je connaissais ses frasques depuis des lustres mais ne savais pas quel sillage légalement redevable il avait cumulé.
Soit à le constater moins intelligent qu’on l’avait cru, soit à conclure sur son absolue perte du sens commun.
Même Sarkozy, friand des mêmes griseries sociales où les paillettes nimbent le yacht et miroitent si gaiement dans les Ray-Ban, n’a pas tant perdu le sens du réel dont toute la société attend d’être rassurée du partage.
Pour faire société, justement.
AO
* ou LABOCA, mais là c’était moins élogieux.
Hé bé ! la cour dépenaillée des bisounours bobo, des faux-culs à multi-nationalité juteuse et des amnésiques volontaires béats ne s’en relèvera pas.
Est-ce le début de la fin ??
Enfin le vrai troisième pouvoir remet à sa place le mystificateur grand « queutard ». Dans le box des escrocs lubriques. Faut-il lui joindre le proc complice dont il faudrait analyser le profil ??
Tous les snobinards et tous les gavés de la République trompée, outragée, abusée et culbutée dans ses ultimes vertus oublient que DSK fut l’inventeur des 35h sur un coin de table (comme on lutine et outrage une servante naïve), avec l’autoritaire mère Denis chargée de la faire avaler au peuple incrédule…
Pépère qui l’a doublé sur la moquette invente un sus de remise étatique aux ruineuses et mortifères 35h, l’enfumante CICE redondante et imbécile.
Merci les marchands du « travaille moins et tu gagneras plus »… et… rien à voir avec Sarko.
DSK est un sanguin, cela rend le personnage sympathique. Mais il ne faut pas oublier le peu de considération qu’il a pour « le matériel ».
C’est déjà moins drôle. Quand on va aux putes on leur doit un minimum de respect.
@ Savonarole
Ayant prêté l’oreille à tous les délires des cocardiers depuis que je chôme, je rechigne à confier davantage de mon anatomie…
Soupçons concordants dans de multiples affaires d’agressions sexuelles, de tentatives de viols ou de viols, à Paris, New-York, en Belgique, auprès de journaliste, femme de chambre, prostituées, contre un simple compte en Suisse ouvert il y a quinze ans ?
Moi aussi je relativise, mais pas dans le même sens.
Cahuzac, je lui ouvrirais ma porte.
DSK, non (ou bien ma femme lui servirait le bouillon de 11h suivi de tarte aux pruneaux).
Question de valeurs.
« Cahuzac, je lui ouvrirais ma porte.
DSK », non.
Alex
Moi, c’est plutôt l’inverse, surtout si DSK amène deux-trois bonasses.
Quoique Cahuzac soit si transparent en ses mensonges qu’on ne soit pas loin de le voir nu même à l’assemblée et qu’il en devient extrêmement distrayant.
AO
Je considère que la honte qu’il a infligée à la France n’est pas purgée. Le patron du FMI a quitté honteusement son mandat et son pays a été ridiculisé. C’était un spectacle fracassant. Il est vrai cependant qu’il faut une personnalité très solide pour traîner de tels boulets et s’en relever. Mais quid des dommages collatéraux dans son entourage ?
« Il aurait fallu beau voir que le procureur interjetât… »
1° L’expression est « faire beau voir », et non « falloir beau voir », et donc : « il fait beau voir », « il faudrait beau voir », « il aurait fait beau voir ».
2° Elle est généralement suivie de l’infinitif. Donc : « il aurait fait beau voir le procureur interjeter appel ».
3° Avec le subjonctif, il faut la concordance des temps :
« Il fait beau voir que le procureur interjette appel et que, nous, nous fassions notre travail »
« Il ferait beau voir que le procureur interjetât appel et que, nous, nous fissions notre travail »
(et, si je ne m’abuse) « Il aurait fait beau voir que le procureur eût interjeté appel et que, nous, nous eussions fait notre travail ».
Correction du message précédent :
L’expression employée à l’indicatif et non au conditionnel, et non suivie d’un infinitif…
1° est suivie de l’indicatif et non du subjonctif : « Dans un Etat policé il fait beau voir que les juges font leur travail. » (= »il est agréable de voir que… »)
2° est suivie du futur si l’action envisagée est possible, du passé sinon :
a) « Il ferait beau voir que les juges fassent (à l’avenir) leur travail. »
b) « Il ferait beau voir que les juges fissent leur travail » (et ils ne le font pas, c’est pour ça que le conditionnel est employé dans la principale).
3° Evidemment, quand le verbe de la principale est lui-même au passé, on est dans le cas b.
« Il aurait fait beau voir que les juges eussent fait… ».
Je suis surpris par la magnanimité (je n’ose croire qu’il s’agisse de complaisance) dont Philippe Bilger fait preuve à l’égard de DSK. Si j’ai bien compris, le crime de Cahuzac (fraude fiscale) serait plus difficile à pardonner que ceux (délinquance sexuelle) de DSK, parce que le premier a menti effrontément pendant des mois, tandis que le second aurait su garder profil bas. DSK n’a jamais reconnu ses torts. Il s’est même affiché au bras de sa dernière conquête lors du festival de Cannes.
Je ne vois là aucune dignité, aucun remords, aucune « tranquille et superficielle assurance ». J’y vois seulement de la morgue et de l’arrogance. C’est très répandu chez ceux qui se croient au-dessus des lois. Si DSK avait vécu à Outreau, ça fait belle lurette qu’il croupirait derrière les barreaux et se ferait tarauder le joufflu par ses co-détenus.
DSK renonce à la politique ? Tant mieux ! La politique ne veut plus de lui, de toute façon. D’ailleurs ses talents d’économiste et d’homme d’État restent encore à démontrer. La politique ne veut plus de Cahuzac ? Tant mieux ! Un peu de morale en politique, ça ne peut pas faire de mal. Vous l’aurez compris, je pardonne plus facilement les actes (certes répréhensibles) de Cahuzac que ceux du pervers libidineux du FMI.
@Archibald
N’oublions pas que Minc interrogé fin 2008 sur la crise bancaire qui se déclarait et que nous connaissons aujourd’hui encore, annonçait péremptoirement : « Dans trois mois on n’en parlera plus, c’est une crisette ». Parole d’expert !