Derrière le drapeau

Derrière le drapeau français, il y a des morts, des héros, de la gloire, de l'Histoire, du sang et de la boue, des trahisons et des triomphes. Le souiller, c'est porter atteinte à bien plus que lui, à ce qui nous reste de sentiment collectif et d'union nationale.

En une de l'édition niçoise du journal gratuit Métro, le 19 mars, était publiée une photographie montrant un homme s'essuyant le postérieur avec le drapeau français. Elle faisait partie des "coups de coeur" du jury d'un concours photo organisé par la FNAC de Nice sous l'égide du "politiquement incorrect" (nouvelobs.com, Le Post).

Trois députés UMP alertés et scandalisés, Eric Ciotti, Lionnel Luca et Charles-Ange Ginésy, ont attiré l'attention des ministres. La garde des Sceaux a demandé que "des poursuites pénales soient engagées", présumant qu'elles étaient envisageables. Luc Chatel a déclaré qu'il était profondément choqué par cette photographie et l'outrage qu'elle constituait. On apprenait que le procureur de la République de Nice avait classé sans suite cette affaire pour des motifs juridiques semblant pertinents sauf à s'interroger sur la définition "d'oeuvre de l'esprit". Le ministère de la Justice a laissé entendre qu'on pourrait s'orienter vers la création d'une contravention de 5ème classe qui sanctionnerait ces insultes au drapeau non prévues par des dispositions récentes. Ces lacunes montrent à quel point on va trop vite et comme des hypothèses plausibles sont écartées du champ de la réflexion. En effet il n'aurait pas été compliqué de prévoir qu'un jour ou l'autre, par une avancée ridicule, choquante ou odieuse, un acte offensant le drapeau pourrait être commis de cette manière, soit par une provocation individuelle soit au nom d'un art "politiquement incorrect".

Le comble, à lire ici ou là des commentaires, c'est de constater que malheureusement l'indignation n'est pas le sentiment dominant et que pour quelques députés et ministres révoltés, il y a des citoyens complaisants, rigolards ou vaguement anarchistes. Quel est ce pays où le vulgaire sans nuance ne mobilise pas la communauté et où des voix osent se faire entendre pour prétendre justifier l'innommable même si aujourd'hui il faut être prudent car le sordide de ce jour pourra être dépassé par l'indécence du lendemain !

Que cette photographie ignominieuse ait pu être qualifiée de "coup de coeur" par un jury au nom d'un "politiquement incorrect" mal compris et mal assimilé manifeste, aussi et surtout, le degré d'avachissement des actuelles représentations artistiques. Celles-ci, obsédées par le nauséabond et la démolition de ce qui pourrait encore servir à structurer l'âme collective, s'en donnent à coeur joie, toute honte bue, pour honorer le vil et consacrer le sale. Dans quels cerveaux malades de telles adhésions peuvent-elles trouver place ? Qui peut valablement s'esbaudir devant la rencontre d'un drapeau et d'un séant sauf à devoir se faire redresser le goût ? Cet épisode en dit beaucoup sur la loi et ses lacunes, sur l'art et sa perversion.

Il ne faudrait jamais oublier – j'aime que la vérité soit souvent poncif et non rupture – que derrière le drapeau, il y a la France et tous ceux morts pour elle.

Et donc pour nous.

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  1. Je ne vous comprends pas, et je ne parle pas d’être d’accord ou pas avec vous sur cette photo et son contexte, mais bien de ce que ça implique.
    Vous souhaitez un sentiment collectif et d’union nationale mais en même temps vous souhaitez réprimer ce qui selon vous est le sentiment dominant (comprendre : l’acceptation de cette photo)
    On ne créera certainement pas un sentiment collectif en montant quelques ministres indignés contre une dominante dans la population et en organisant une répression contre ces derniers (fut-elle une simple contravention).
    On créera encore moins un sentiment collectif d’appartenance en forçant les gens par la contrainte légale à avoir une réaction qu’ils n’ont pas. Au mieux ils respecteront la nouvelle loi mais vous ne changerez pas ainsi la pensée de chacun, et donc la notion de collectif.
    Que faire alors ? je ne sais pas.
    Peut être valoriser se drapeau, faire en sorte que les gens n’aient pas envie – d’eux-mêmes – de cautionner qu’on s’essuie dessus, que pour eux l’appartenance à la France et à son symbole soit une fierté.
    Parce que ne nous y trompons pas, que des gens souhaitent s’exprimer ainsi n’est pas le problème ou la cause du manque de sentiment collectif, c’est bien un symptôme et une conséquence d’un malaise au départ.
    N’importe quel médecin vous le dira, interdire aux gens d’avoir la fièvre ne règlera pas la maladie. Certains feront disparaître le symptôme, d’autres se cacheront, mais les gens seront toujours autant malades, peut-être même plus.
    Bref, je n’ai pas la solution, mais je tiens pour acquis qu’établir une interdiction, vouloir forcer par la loi un sentiment collectif qui se désagrège ou la disparition d’un malaise général, non seulement ça ne fonctionnera pas mais ça aura à terme les effets contraires au but que vous poursuivez.

  2. Je réagis une seconde fois pour ne pas mélanger les deux argumentations qui sont totalement dissociables (la première étant vraiment indépendante du fait que je juge la photo acceptable ou pas).
    Des gens sont morts pour ce drapeau, ils nous représente tous. Je vous remercie de l’avoir rappelé, mais, sans aimer la photo ou ce qu’il est fait du symbole, je ne suis pas votre conclusion.
    Ces gens ne se sont pas simplement battus « pour la France », mais pour ses valeurs de liberté. Bref, ils sont morts justement pour qu’on puisse exprimer ce qu’on souhaite, y compris ce qui me fait horreur, y compris les critiques contre le système lui-même.
    Mieux, ce drapeau date justement d’une contestation du système et on a justement inséré dans notre constitution le droit à la révolution et à la rebellion.
    Sans en arriver là, sans oser donner cette signification à la photo, vouloir interdire les atteintes aux symboles ou les critiques du système (même mal faites, infondées et/ou sans raison), ce serait une honte pour eux, pour nous.
    Mes valeurs, et celles que je vois pour mon pays, sont justement celles qui permettent à quelqu’un de critiquer notre drapeau, l’Etat, ce qu’il y a derrière, et éventuellement de le faire d’une façon désobligeante ou odieuse à mon humble avis.
    La liberté d’expression implique, malheureusement, qu’on laisse les gens en faire aussi un usage idiot. Vouloir l’inverse c’est se poser en juge de qui est une idée juste ou pas, et c’est finalement aller à l’encontre du principe lui-même.
    Certes il faut des limites à cette liberté d’expression, et notre pays en a (heureusement) plusieurs, mais la contestation du système lui-même est la liberté du dernier recours, celle qu’il ne faut jamais supprimer, sauf à risquer que notre système devienne totalitaire dans un avenir que nous ne contrôlons pas encore.
    Et tant pis si cela veut dire supporter quelques photos odieuses de temps en temps. Le prix à payer est très faible par rapport aux risques ou à ce qu’il se passe quand on interdit de cracher sur l’Etat. Certains se sont battus pour ça, vous avez raison, ne l’oublions pas.

  3. Jean Meyran

    Personne n’aurait jamais entendu parler de ce « concours » et encore moins du lauréat si les spécialistes en réaction du 06 n’avaient pas, une fois de plus, sorti l’huile pour la balancer sur le feu.
    Grâce à ces « couillons » comme on dit chez nous, la diffusion nationale de ce cliché à la provocation gratuite est assurée…
    Encore bravo à ces guignols !

  4. Merci Eric je ne pouvais pas mieux dire. Je soutiens tous ceux qui souhaitent exprimer la colère que cette photo provoque chez eux, mais je serais triste pour notre pays que cette colère légitime soit masquée par un procès qui se tromperait de cible.

  5. Christian C

    Cher Philippe Bilger,
    comment ne pas faire écho à votre indignation? Et pourtant, devant cette levée de boucliers de quelques-uns, j’éprouve une gêne difficile à décrire.
    Le drapeau français a longtemps été pour moi un symbole dont je n’imaginais pas qu’il pût un jour être flétri: celui qu’adopta la Convention en 1794, et qui fut porté haut depuis en de nombreuses circonstances, glorieuses et parfois douloureuses.
    C’est, hélas, sous les couleurs de ce même drapeau que notre nation bafoue aujourd’hui des valeurs humanistes; c’est pour honorer ces couleurs que l’on promène Patrick Balkany dans tous les recoins de la planète; c’est aussi au nom de ce drapeau que l’on pare le revers de veste de Madame Daniela Lumbroso de l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur.
    Il m’arrive alors de me demander ce qui, de cet épisode qui vous traumatise si fort, ou des précédents, déshonore le plus nos couleurs.

  6. Cela me parait incroyable qu’aucunes dispositions ne prevoient des poursuites penales face a cette abjection.
    Devraient etre concernes par des sanctions :
    – le « modele »,
    – le « photographe »,
    – l’editeur du « journal » gratuit concerne,
    – les organisateurs du « concours photo »,
    et enfin les membres du « jury ».
    parce qu' »aujourd’hui il faut être prudent car le sordide de ce jour pourra être dépassé par l’indécence du lendemain ! »
    Ces gens « vendraient leur mere » pour faire parler d’eux. Ils ont choisi le « politiquement incorrect »… et bien qu’ils assument la responsabilite de leurs actes.
    Ce n’est pas une question de patriotisme car je serais tout aussi outree s’il s’agissait de l’Union Jack. Cette obscenite me donne envie de vomir.
    P.S. Desolee, mais je n’aime pas le titre que je trouve, en l’occurrence, trop ironique.

  7. Mary Preud'homme

    Il existe bien des manières de salir son drapeau, son pays, sa patrie, de déshonorer ses ancêtres, voire de renier l’héritage et les valeurs – universelles – qu’ils nous ont laissées, à force de courage, d’abnégation, d’amour allant parfois jusqu’au sacrifice de leur vie. Quand on est né comme moi à Verdun, ce sont des vertus que l’on ne peut oublier et pour lesquelles on garde toute sa vie, indépendamment de son parcours ou de ses préférences idéologiques, un infini respect. Or souiller son drapeau ou le brûler, c’est parfois comme dans ce cas, une manière de manifester sa haine, son mépris, son rejet, tout en marquant ostensiblement son adhésion à une forme d’anarchie proche du pathos et de l’exhibitionnisme, lesquels symptômes peuvent faire penser à une forme d’aliénation et que l’auteur ne jouit sans doute pas de toutes ses facultés mentales.
    Par ailleurs, que penser des personnes qui, tout en se présentant comme de bons français au-dessus de tout soupçon, trahissent de façon plus sournoise mais constante les valeurs de notre république et portent jour après jour gravement atteinte aux droits de l’homme, en raison de leur laxisme, lâcheté, malhonnêteté, ou de leur xénophobie, racisme, discrimination ou exclusion à l’égard de leurs semblables. Ces individus qui peuvent parfois, sans vergogne, saluer nos couleurs et arborer des décorations prestigieuses ne sont-ils pas tout aussi coupables, sinon plus, d’atteinte au drapeau tricolore qui symbolise notre nation ? Et par leurs agissements hypocrites ou leurs paroles fausses ne font-ils pas plus de mal à la France que ces souilleurs de drapeau névrosés ou ces siffleurs avinés et imbéciles de Marseillaise ?

  8. Jean Reffait

    Le Drapeau de notre pays n’est pas l’Etat. Que ceci soit bien entendu me paraît essentiel.
    Le Drapeau c’est la Nation elle-même, donc le Peuple qui la compose. Tout n’est que symbole, autrement la vie n’est plus vivable.
    Constitutionnellement le drapeau est soigneusement décrit. Chaque élève, si cancre soit-il, en connaît, au moins vaguement, les origines. D’autres peuples l’ont porté durant leurs révolutions pour leur Liberté. Il nous dépasse, et de très haut.
    Jean Zay, étudiant, avait écrit un texte « conchiant » le drapeau français. Patriote ensuite, Ministre, Résistant, assassiné par la milice de Pétain, il en supportera l’opprobre toute sa vie.
    Des gens de mon bord, qui ne se contentaient pas de se dire « de Gauche », et qui rédigeaient en cachette le Programme du Conseil National de la Résistance, y compris les anarchisants d’alors, se drapaient dans notre drapeau comme dans leur uniforme à tous. Ils ne supportaient plus la vue des villes françaises où seuls flottaient, tout le long des rues, les horribles chiffons du totalitarisme nazi. Je me rappelle les trois couleurs, drapeau reconstitué dans un coin du Loiret, fait, le long d’une corde, d’un pull bleu, d’une chemise blanche et d’un short rouge. C’était la Patrie, comme on n’avait pas honte de le dire alors, surtout si on luttait pour la Liberté de tous.
    Quand j’entends siffler la « Marseillaise » dans un stade, je suis écoeuré parce que nous sommes quelques-uns à avoir permis à ceux qui sifflent d’avoir eux aussi leur drapeau.
    Le chemin vers la fin de la liberté d’expression passera non pas par le respect obligatoire de notre symbole national. Est-ce une tolérable liberté d’expression que de couvrir de m… sa propre mère ?
    Il nous reste peu de vérités (je ne parle pas de la « Vérité » majuscule à laquelle j’ai de bonnes raisons de ne pas croire). Au rang de celles sous lesquelles nous pouvons trouver encore un abri contre l’écrasement individuel et collectif, il y a ces ultimes et précieux symboles sacrés.
    Jusqu’à mon dernier souffle, je ne cesserai pas de les vénérer, dont notre drapeau. Il n’est pas que celui des morts. Il est toujours celui de notre Vie et de celle de nos enfants, petits-enfants, etc.

  9. « On apprenait que le procureur de la République de Nice avait classé sans suite cette affaire pour des motifs juridiques indiscutables.  »
    « Article 433-5-1
    Créé par Loi n°2003-239 du 18 mars 2003 – art. 113 JORF 19 mars 2003
    Le fait, au cours d’une manifestation organisée ou réglementée par les autorités publiques, d’outrager publiquement l’hymne national ou le drapeau tricolore est puni de 7 500 euros d’amende.
    Lorsqu’il est commis en réunion, cet outrage est puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. »
    En effet, il n’est pas question de photo.

  10. Jean-Dominique Reffait

    Ca me choque, je ne comprends pas comment on peut faire cela avec n’importe quel drapeau d’ailleurs, ayant toujours été heurté par certaines manifestations où des drapeaux étrangers sont brûlés.
    Voici cependant une publicité à peu de frais. Qu’aurait-on su de cette photo si le choeur outragé ne s’était pas chargé d’amplifier sa diffusion ? Pourquoi taper dans les casseroles quand déjà localement tout le monde est passé à côté sans y prêter attention ? On se réveille bien tard, pour complaire à qui ?
    Oh pas la peine de chercher bien loin la haute portée de cette photo : il ne s’agit que d’une réponse vulgaire à la vulgarité électoraliste du débat sur l’identité nationale, une contribution sale à un sale débat. Et tous les mendiants de voix locaux de s’engouffrer dans ce boulevard de médiocrité pour donner à ce détritus stupide toute la surface médiatique qu’il ne méritait pas. Tout cela est très bête : la photo et la réaction locale à retardement.
    Maintenant que la fusée est partie, je comprends qu’on s’en émeuve. Le quidam qui a pris cette photo est sans intérêt, il n’y a pas lieu de le poursuivre, sauf à traîner en justice tous les crétins de ce pays. Plus grave est ce jury local, sans doute peu instruit et aussi faiblement artiste que possible. Ce sont à eux que j’irais demander quelques explications. Passe encore qu’un ivrogne ou qu’un abruti fasse une telle photo : tant qu’elle demeure la décoration de ses toilettes, qui s’en soucie. Mais qu’un jury constitué pour sélectionner des photos attribue à celle-ci une valeur particulière, voilà qui mérite discussion avec ces gens. Ce sont eux les responsables de la diffusion de l’image, pas le photographe qui conserve, à titre privé, le droit imprescriptible de se photographier les fesses comme il l’entend.
    Philippe, ne mêlez pas la démarche artistique à ce cirque commercial de province. C’est la FNAC locale, pas une galerie d’art, il s’agit de publicité commerciale pour un magasin, pas d’un élan créateur décoiffant. Et, personnellement, j’ai banni l’usage du terme « nauséabond » tant j’en ai ras le cocotier de tous ces gens qui manquent me vomir dessus à chaque idée déplaisante. Tout est désormais nauséabond, le recordman du vomitif étant ce malheureux Besancenot qui survit péniblement dans la nausée permanente.

  11. Sans oublier que derrière le drapeau, il y a la France et tous ceux morts pour elle, je n’approuve pas la réaction de nos députés et ministres.
    Deux raisons à cela :
    – La première est que l’on suppose que cette image représente le fond de la pensée du photographe. Pour cela on souhaiterait lui faire un procès.
    Mais qui nous prouve que cette supposition est exacte ? Au cinéma, on voit parfois des scènes horribles. Des scènes qui, si elles étaient réelles, pourraient conduire leurs auteurs au tribunal : incitation à la haine raciale, apologie de crimes de guerre, et j’en passe. Ces scènes, le cinéaste ne les pose pas en tant qu’expression de son opinion, mais au contraire comme choses horribles, à combattre.
    Fait-on un procès au cinéaste ? Non, bien entendu, lorsque l’esprit de son film n’est pas de promouvoir ce genre d’idées.
    Or on ne sait rien de l’intention du photographe dans le cas de l’image incriminée ici. Le sujet était « politiquement incorrect », et le photographe a photographié ce qu’il pensait être politiquement incorrect. Mais rien ne dit qu’il ne s’y oppose pas, à ce politiquement incorrect, tout comme le cinéaste peut s’opposer aux horreurs qu’il est amené à filmer.
    Puisse le doute bénéficier à notre photographe.
    – La seconde est que l’on se trompe de cible. Au travers de ce photographe, c’est en fait ceux qui se délectent de voir un drapeau souillé que l’on juge.
    Il s’agit d’un jugement moral : on s’insurge car cette image est rendue visible par son placement en rubrique « coup de coeur ». Si cela n’avait pas été le cas, notre photographe n’aurait jamais été inquiété.
    Autrement dit, on cherche à faire payer à ce photographe le succès de son image, car la morale la réprouve. On stigmatise un individu, non parce qu’il a commis un acte illégal, mais par son acte qui consiste à montrer que le moralement discutable semble plaire.
    C’est tout sauf honnête. Même si on déteste cette image (car elle me choque, cette image), on ne devrait pas s’en prendre à son auteur. On devrait s’en prendre à ceux qui se délectent de voir un drapeau souillé.
    Peut-être même que l’on pourrait féliciter son auteur, ainsi que le jury du concours. Tout dépend de l’esprit dans lequel ceci a été fait… mais cet aspect-ci nous ramène au premier point de ce commentaire.

  12. Cher Eric,
    Il importe de trouver ce subtil point d’équilibre entre d’une part un exercice aussi étendu que possible de la liberté d’expression et d’autre part l’autorité de l’Etat.
    Or, précisément la liberté d’expression dans notre démocratie libérale est elle-même tributaire de l’effectivité, et d’une certaine autorité de l’Etat.
    « Nous sommes libres parce que nous vivons sous des lois civiles » expliquait déjà Montesquieu. Nulle liberté n’est concevable sans un minimum d’ordre, de respect d’autorité. Or précisément cette autorité est finalisée, elle est destinée à permettre à chacun de se réaliser selon ses propres aspirations.
    Or une telle provocation jette volontairement le discrédit sur la France toute entière, sur tout ce que représente le drapeau tricolore. On comprend aisément que certaines personnes ne soient pas satisfaites de leurs conditions de vie, de l’environnement social dans lequel elles évoluent.
    Doit-on pour autant tolérer que l’on salisse ainsi le symbole de tout ce que représente la France ?
    Il y a là, à n’en pas douter, un problème de mesure.
    En effet, dans l’Etat de droit qui est le nôtre, il existe bien d’autres moyens de contester l’ordre, le pouvoir politique en place.
    Par ailleurs, et pour être précis la déclaration de 1789 reconnaît au titre des droits inaliénables et sacrés non pas la révolution (qui, d’un point de vue conceptuel ne se soucie guère de ce qui est permis ni la rébellion) mais bien le droit de résistance à l’oppression. Or, précisément il y a oppression lorsque la légalité entre en contradiction fondamentalement avec la légitimité. Ce ne semble pas être le cas actuellement en France.
    Un tel procédé paraît largement disproportionné, dans la mesure où s’essuyer avec le drapeau tricolore porte symboliquement atteinte non pas au gouvernement (qui doit être critiqué et contesté sans relâche) mais à l’idée de la France elle-même.
    Nul besoin alors de salir la cocarde tricolore qui matérialise précisément tous les acquis, en termes de libertés notamment, du cheminement politique et intellectuel qui débuta à la Révolution sous l’influence des penseurs du XVIIIème siècle.
    Une telle photographie d’ailleurs relève peut-être bien plus de la provocation. Rappelons qu’il s’agissait d’offrir une image du politiquement incorrect.
    Bref, il existe tellement d’autres moyens que cette outrance qui de fait porte atteinte symboliquement à des siècles d’Histoire de France, pour contester l’ordre politique en place, qu’un tel procédé devient finalement disproportionné et s’apparente bien plus à de la provocation gratuite.
    Dans une démocratie gouvernée par le principe majoritaire tout est fait pour que les gens soient fiers de leur pays. Néanmoins vous trouverez toujours des personnes fondamentalement insatisfaites, prêtes à exprimer leur colère de la manière la plus choquante qu’il soit.
    Ainsi, votre comparaison avec la médecine est-elle inopérante, dans la mesure où dans une démocratie « la guerre des Dieux » chère à Weber est inévitable. De plus, une maladie ne procède jamais d’un acte de volonté mais est toujours subie.
    De fait, prenant acte du fait qu’il existe d’autre moyens pour le moins efficaces, en démocratie, de relayer son mécontentement, sa colère à l’égard du pouvoir en place ; que le drapeau représente bien plus qu’une simple gestion actuelle des affaires publiques, il paraît démesuré de laisser à un certain nombre de mécontents la possibilité de salir le socle de la société française. Il ne s’agit nullement de forcer un sentiment collectif qui procède du consentement des citoyens, de la majeure partie, mais bien de faire cesser les injures, à ce qui a représenté pour beaucoup de Français à travers les siècles un facteur d’émancipation et de liberté.

  13. Pierre-Antoine

    Cela choque quelqu’un ?
    Mais ne soyez pas choqué, on n’a pas de respect pour les hommes, pourquoi en aurait-on pour un bout de tissu.
    Le drapeau c’est un symbole direz-vous ? et alors, derrière le symbole il y a l’homme, les hommes…
    On ne respecte plus les hommes on peut donc aussi en manquer pour les symboles !
    Cette photo est dans la continuité de la longue suite de caricatures humoristiques, de sketches scato.
    On lâche bien les salopes pour les tirer.
    On caricature à outrance un homme, malgré le symbolisme de sa fonction.
    Alors ce jeune homme n’a fait que nous montrer ce que l’on fait devant cette dérive, on baisse son pantalon et on s’essuie avec le symbole.
    Ne soyez pas choqués braves bourgeois… ce jeune a simplement fait usage de sa liberté d’expression artistique !
    Vous ne me croyez pas ? demandez donc au proc de Nice pourquoi il a abandonné les poursuites quand il a été saisi d’une plainte à ce sujet !
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/04/21/97001-20100421FILWWW00381-outragedrapeaumontgolfier-reserve.php
    On ne touche pas à l’art, c’est de la culture. Et la culture est sacrée en France, plus que les symboles !
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  14. Zemmour vous dirait qu’au contraire du politiquement incorrect, c’est le politiquement correct qui est célébré par cette sélection.
    Mais quel idiot, le type sur la photo ! s’essuyer avec le drapeau… Il aurait pu attendre le tirage du journal « Métro », afin de le faire avec un papier adéquat !…

  15. Catherine JACOB

    Cela va peut-être faire rire venant de ma part, mais je pense que la photo primée est hors sujet.
    Il ne s’agit pas en effet à mon sens de ‘politiquement incorrect’ mais carrément d’insulte publique à l’emblème de la Nation française, insulte abusivement déguisée en une ‘oeuvre de l’esprit’.
    Où est en effet l’esprit là-dedans ?
    Quelle noble cause se prétend-elle défendue par là en dehors de la cause du rire gras du gros beauf ignare et généralement d’autant plus arrogant qu’il est ignare, quel scandale stigmatisé qui méritait d’être défendu par là et vis-à-vis duquel le drapeau français aurait été préalablement offensant lui-même ?
    « Le préfet avait déjà saisi le procureur de la République à Nice, Eric de Montgolfier, qui avait classé l’affaire parce que les «œuvres de l’esprit» ne peuvent être concernées par l’outrage au drapeau. Pour la ministre, il faut faire «évoluer» la loi si elle ne prévoit pas de sanctionner un «acte aussi intolérable» peut-on lire à ce propos.
    Non madame le ministre d’Etat, garde des Sceaux, la loi n’a pas besoin d’évoluer de façon préjudiciable à ce qui est véritablement oeuvre de l’esprit en restreignant encore un peu plus la liberté d’expression. Il me semble que si une oeuvre de l’esprit telle une thèse négationniste est sanctionnable, l’outrage au drapeau par le moyen du détournement hors sujet du concept d’oeuvre de l’esprit qui n’est susceptible de produire aucune justification de l’ordre de celle des toilettes de Duchamp ou des fesses de Polnareff, doit l’être tout autant !
    Quid donc de la diffamation par voie de presse du drapeau français implicitement qualifié de papier toilettes ?

  16. Sincèrement, Eric, j’agrée à votre discours. Et de plus, je rajouterai que ce challenge mis en place par le Fnac n’avait rien de politique. Ce qui serait primordial pour comprendre cette photographie, c’est de savoir où elle a été prise. D’autre part, personne ne s’est jamais insurgé contre les reportages télévisés montrant le drapeau français brûlé et piétiné au Moyen-Orient. Ce silence n’était-il donc qu’une reculade géopolitique ?

  17. Il date de notre révolution le drapeau tricolore. Le bleu et le rouge de Paris n’y sont pas placés par hasard.
    Hélas ! Il n’a pas toujours couvert des actes républicain de liberté, d’égalité, de fraternité, mais c’est le drapeau du peuple et de la nation et il faut le défendre même s’il faut trop souvent le reconquérir.

  18. Pendez-le haut et court à la plus haute vergue !
    Mais on trouve forcément de braves gens qui vont nous expliquer tout un tas de choses, comme quoi c’est de l’art, de la provocation, de la jeunesse, que… que…
    Je ne parle pas spécialement d’Eric qui a pris soin de dissocier ses arguments même si je ne suis pas d’accord avec sa première réponse.
    Je crois bien que devant un tel fait je deviendrais particulièrement violent. Bien qu’étant de nature exubérante je ne le suis pourtant pas. Cette image m’a plus que choqué elle m’a frappé physiquement.
    Ce étendard est notre symbole et on ne se torche pas le cul avec le symbole de la France.
    Je ne sais si le bannissement existe encore dans notre droit mais cet homme s’il est français devrait être déchu de sa nationalité et expulsé à jamais du territoire national.
    La liberté d’expression permet et doit permettre de tout faire à condition d’en assumer les conséquences. Que cela soit le cas ici.

  19. Ludovic@Pierre-Antoine

    Bonjour M. Bilger,
    Je suis évidemment aussi choqué que vous par cette photo prétendument artistique.
    Il semble toutefois que ni la Fnac de Nice, ni l’auteur du cliché, ni le jury n’aient eu l’intention d’outrager le drapeau national, c’est encore la meilleure, était-ce un hommage alors ? Une nouvelle forme de salut au drapeau ?
    Je ne comprends pas qu’il ne puisse y avoir de poursuites, il me semblait que selon la loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, l’outrage à La Marseillaise et au drapeau français étaient passibles de 7.500 euros d’amende et de dix mois d’emprisonnement. Les conditions juridiques ne sont peut-être pas réunies mais que faut-il alors ?
    J’avoue que ça me dépasse, que n’aurait-on pas entendu s’il s’était agi d’un drapeau étranger.

  20. Cette photo nous fait honte. Et vous avez une très belle phrase, lorsque vous évoquez ce travail de sape, cette « démolition de ce qui pourrait encore servir à structurer l’âme collective ». Rien n’est plus tristement lucide que cela. Non, vraiment, sans vouloir me montrer grandiloquent, je pense à tout ce que représente ce drapeau ; le voir ainsi avili par notre société d’abêtissement et de divertissement à vocation commerciale, me fait mal. J’avais parlé ici un jour de ce Poilu qu’on ramenait sur une civière, agonisant, après l’une des offensives inutiles de la Grande Boucherie ; il avait dit à l’infirmier qui le ramenait : « Qu’est-ce qu’il faut souffrir pour la France ». Mais je pourrais aussi bien penser à nos soldats qui tombent aujourd’hui en Afghanistan pour un drapeau avec lequel d’autres se torchent le cul… Je ne suis pas nostalgique du nationalisme d’antan, mais je sais que, de tous temps, et dans toutes les sociétés, les hommes ont besoin de sacré.

  21. Avant il y avait des choses que l’on ne pouvait pas faire. Au nom d’une certaine morale.
    Aujourd’hui sous prétexte de ne plus interdire, de montrer sa sensibilité, d’être dans l’individuel et non dans le collectif, on assiste à des caricatures de prises de position.
    En faisant ce geste on bafoue un ensemble de valeurs. Pourquoi alors n’irais-je pas pisser dans un bénitier ? Là aussi je pourrais exprimer ce que mon petit « moi » a à dire.
    Bien sûr il y a des valeurs avec lesquelles je peux être en désaccord, mais je peux m’exprimer (en France on le peut, et d’ailleurs que la personne qui s’est essuyée le postérieur, aille le faire en Iran. Elle ne le refera pas deux fois).
    Cela me fait penser un peu à ces enfants à qui on laisse un peu tout faire. De cette éducation post-68, nous en revenons.

  22. @ Eric
    Vous écrivez,
    « Mes valeurs, et celles que je vois pour mon pays, sont justement celles qui permettent à quelqu’un de critiquer notre drapeau, l’Etat, ce qu’il y a derrière, et éventuellement de le faire d’une façon désobligeante ou odieuse à mon humble avis. »
    Votre commentaire m’indigne, me révulse.
    Un drapeau national représente un pays, un emblème, un symbole. Si on foule le drapeau français, je me sens insultée au plus profond de mon âme.
    Selon vous, c’est une preuve et même plus, une nécessité, que les citoyens soient libres de s’essuyer le postérieur avec le drapeau de leur pays pour exprimer leur mécontentement, leurs frustrations ou je ne sais quoi encore ?
    Eh bien vous avez une drôle de conception de la contestation…
    Avec de tels raisonnements, sous prétexte que l’on a quelque chose à dire, à exprimer, à revendiquer, à quémander, tous les moyens seraient bons… même l’appel à la désobéissance civile y compris se torcher avec le drapeau !…
    Selon vous toutes les incivilités qui vont du crachat à l’agression physique seraient un mode d’expression ?
    C’est en excusant l’inexcusable depuis plusieurs décennies que notre société est aujourd’hui au bord du clash.
    Après les sifflets pendant la Marseillaise, aujourd’hui c’est l’insulte au drapeau.
    Ma pauvre France, tu es en train de perdre ton âme.

  23. Eric,
    « Mes valeurs, et celles que je vois pour mon pays, sont justement celles qui permettent à quelqu’un de critiquer notre drapeau, l’Etat, ce qu’il y a derrière, et éventuellement de le faire d’une façon désobligeante ou odieuse à mon humble avis. »
    Le drapeau n’est pas l’État. Le drapeau c’est la France et tout ce qu’elle signifie depuis plusieurs siècles. L’État auquel vous faites référence, si j’ai compris, c’est notre pouvoir exécutif actuel – des « intermittents » embauchés pour gouverner la France pendant 5 ou 10 ans. Malgré tout le respect qu’ils méritent, ce n’est pas la même chose.

  24. Bernard76000 ex 27400

    Au-delà de celui qui a fait cette image que je ne qualifierai pas de photographe afin de ne pas jeter l’opprobre sur une profession qui mérite mieux que ça, il y a aussi un jury, et là, on peut s’interroger : « Comment un jury digne de ce nom a-t-il pu retenir et ensuite récompenser une telle ordure » ? Quand j’écris ordure je pense à l’image et non à celui qui a fait celle-ci, mon vocabulaire étant trop pauvre pour trouver un qualificatif à celui-ci. Dans ce jury, je suis comme Diogène avec sa lanterne, je cherche un homme.

  25. Denis Monod-Broca

    La loi ne peut pas tout Monsieur Bilger, elle n’a pas de pouvoir magique.
    Cette photo est idiote, le geste de s’essuyer le derrière dans un drapeau français est idiot, donner un prix à une telle photo est idiot, la publier en première page d’un journal est idiot… mais aucune loi jamais n’éradiquera l’idiotie.
    Et puis ne sacralisons pas un morceau de tissu.
    Oui il représente la France et ses valeurs.
    Mais en quoi sont-elles atteintes, elles, s’il est souillé, lui ?
    Ne confondons pas le symbole avec ce qu’il symbolise.

  26. « Acteur », photographe et jury se supposent sans doute dans la transgression, or il n’en est rien.
    « Là où tout est permis, rien n’est intéressant », disait Chesterton.
    La pire des sanctions est alors peut-être de requalifier ces actes pour ce qu’ils sont, de la muflerie, et de ne les mentionner que pour opposer à leurs auteurs une indifférence troublée de compassion.

  27. Jmarcio, vous avez raison, même si je suppose que bien des gens seraient prêts à attaquer le drapeau en pensant attaquer le gouvernement actuel. Mais vous avez raison de me rappeler à l’ordre, d’autant qu’ici il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit probablement que de pure provocation, pas d’exprimer réellement une idée.
    Maintenant oui Lisa, je tiens à ce que chacun puisse exprimer son mécontentement aussi par des actes symboliques, même si ça veut dire accepter des actes idiots. Mais comme vous le rappelez ce sont des symboles, ce ne sont *que* des symboles. Merci à Denis de l’avoir rappelé.
    Je met ma limite là, un acte symbolique qui attaque un symbole ? nous sommes dans la liberté d’expression (même si la réalisation est au caniveau). Il ne s’agit justement pas, contrairement à l’assimilation que vous tentez de placer, d’agressions physiques.
    Je préfère mille fois un contestataire qui respecte la liberté des autres avec pointillisme mais qui se torche avec les symboles qu’il conteste, plutôt que quelqu’un qui respecte au poil les symboles mais qui derrière crache sur les gens, les agresse, ou ne respecte pas les libertés des autres.

  28. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Lionnel Luca vient de s’en prendre également au dernier film de Rachid Bouchareb, «Hors la loi» … Il paraîtrait que le film, selon Luca et le général Robert du service historique des armées, serait truffé à ce point d’erreurs et de contrevérités que c’en serait ridicule pour une oeuvre dont l’ambition serait de narrer les événements de Sétif en Algérie en 1945. Possible … On verra à la sortie du film … De toute façon, n’importe; je n’ai pas souvenir que Bouchareb soit historien et professe de faire absolument oeuvre d’historien. Il est un artiste avant tout et à ce titre Luca comme n’importe qui n’a pas lieu de s’offusquer d’un travail où de la fiction serait mêlée à de la réalité historique. En ces choses, le cinéma hollywoodien nous a habitués à bien des contorsions et des arrangements avec l’Histoire, surtout quand elle a trait aux Etats-Unis. A l’art, chacun son Histoire … Lucas n’a qu’à réaliser son film pour rétablir «son» Histoire et ainsi une sorte d’équilibre sera instauré pour le grand bonheur des cinéphiles ayant un peu de recul et de méfiance quant aux artistes metteurs en scène se mêlant d’Histoire et aux metteurs en scène parlementaires se mêlant d’Histoire …
    Le drapeau tricolore … Bah, mon cher PB, vous voyez manifestement cette chose par le petit trou de la lorgnette … Le drapeau tricolore de 1914-1918 dont on forçait ces jeunes de 18 ans à s’agenouiller devant et l’embrasser avant de les fusiller parce qu’ils n’avaient pas envie de mourir dans ces conditions atroces de cette guerre que d’aucuns bien habiles et dissimulés ont créée un peu comme qui dirait pour leur plaisir, leur enrichissement et s’amuser aussi, moi aussi, oui, je m’essuie le derrière avec … Le drapeau tricolore de Vichy et sous lequel on entassait hommes, femmes et enfants juifs dans des camions et des trains pour les convoyer aux camps d’extermination nazis, de même, je m’essuie allègrement le séant avec … Le drapeau tricolore qu’on ôtait des mains des Harkis et qu’on repliait proprement avant de rembarquer pour la métropole, laissant ces malheureux fidèles à ce drapeau se faire massacrer sans même qu’ils puissent se défendre par une population lâche à l’infini, «résistante» de la toute dernière minute et zélée à donner alors les «meilleurs» gages de son patriotisme algérien à l’indépendance de ce pays, oui oui, mille fois oui, je m’en torchine le cul … A chacun son drapeau, mon cher, ce n’est pas d’un bloc tout ça, malgré les apparences et s’il fut grand à Valmy, il fut infect à Nantes, ne l’oubliez pas, c’est ainsi …
    L’inconvénient lorsque l’on débat de cette chose et surtout avec une personne aussi intègre que vous, c’est le manque de relativité, de nuance, de recul, du locuteur en face, vous en l’occurrence … Pourtant je ne saurais ne pas être d’accord avec vous en bien des points que vous exposez. Mais ces points, si pertinents et justes soient-ils, ne sauraient faire une innocence complète; il en est d’autres (j’en ai énuméré quelques-uns ci-dessus) non moins justes et pertinents et qui accablent tout autant que les vôtres honorent …
    Il ne faut pas à mon sens s’attarder sur cette image artistique ou «artistique», c’est selon, de ce type s’essuyant le cul avec ces couleurs … Le faire, c’est être ridicule, je le dis comme je le pense. Une loi pour pénaliser ce fait? Quelle législation singulière que celle-là qui voudrait que par la force on respectât voire aimât un symbole …
    J’ai toujours été étonné par une attitude des Français: c’est celle que l’on inspire quand on voudrait accrocher le drapeau tricolore devant sa maison, à sa fenêtre, sur sa voiture en petit fanion … Souvent une attitude presque sidérée, indignée parfois, moqueuse souvent … Et moins de la part des français blacks ou beurs que des français qu’on dit de souche, croyez-m’en … On a l’air tout à fait ringard si on affiche ostensiblement et personnellement ces couleurs. Par contre, lors des grandes manifestations sportives où l’équipe nationale est présente, on ne voit qu’elles. C’est étrange comme un paradoxe … On peut sans difficulté interpréter celui-ci par: patriotisme collectif et honte individuelle. Mais pourquoi cela?
    Je songe souvent à Parisot, Lagarde et tous ceux-là qui à longueur de temps nous bassinent avec des «Mais attention, si nous les taxons trop (les grands patrons, les «élites» soi-disant …), ils partiront ailleurs, quitteront le pays …» … Ainsi donc ils aiment leur pays ceux-là, son Histoire, son présent, son avenir possible et grand, ils aiment son drapeau, ils ne s’essuient certainement jamais le cul avec … Oui, bien sûr, c’est manifeste comme ils aiment leur pays au point de le laisser immédiatement tomber dès qu’on veut, pour leur pays, leur prendre un peu plus d’argent qui de toute façon ne les ruinera jamais … Allons, Lagarde, Parisot, allons Lucas de l’UMP, allons tous ceux-là de droite comme de gauche ou d’extrêmes, qu’ils dégagent, qu’ils déguerpissent de France ces pourris français prêts à abandonner leur pays pour un peu plus d’argent gagné, qu’on les bannisse, qu’on les dénaturalise sur-le-champ, qu’ils y restent là où ils veulent aller et conserver tout leur petit pognon misérable … Ce sont eux, oui eux, ceux-là, qui s’essuient réellement le fondement avec le drapeau de notre pays; pas ce type qu’on voit sur une banale photo … Lui, s’il devait un jour mourir pour son pays, peut-être le ferait-il sans regret. Les autres, j’ai la certitude que s’ils pouvaient le vendre et son drapeau avec, ils n’hésiteraient pas une seconde …
    Vous voyez un mec s’essuyer avec notre emblème national … Moi je vois un mec s’essuyer avec un bout de tissu teint de bleu, de blanc, de rouge … C’est dans le coeur qu’on l’a, son drapeau, avant de l’accrocher au bout d’une hampe et de le contempler avec des yeux fiers et heureux.
    Un petit truc simple pourtant et qui ferait plus que tous les discours et toutes les indignations: un petit drapeau tricolore discret et propre au fond de chaque classe des écoles primaires, depuis le CP jusqu’au CM2 … Tout est là; pas besoin d’en faire des tonnes, une montagne … Pourquoi est-ce qu’on ne le fait pas?
    Aïssa.

  29. Pierre-Antoine @ drapeau

    Servant sous les couleurs du drapeau bleu blanc rouge cet étranger est mort pour l’honneur de la France de 9 avril 2010
    Il a élevé bien haut avec honneur et fidélité ce que d’autres rabaissent sans honneur
    **********************
    Lettre d’un capitaine commandant une compagnie du 2ème REP en Afghanistan, à l’occasion du décès du légionnaire Robert HUTNIK (tué le 8 avril 2010).
    Supplique à un ami journaliste

    Cher ami,
    La nouvelle tombe dans les media aussi vite qu’Hutnik est lui-même tombé. C’est le droit à l’information. La France doit savoir que meurent ses enfants, même s’ils le sont d’adoption, comme lui, Slovaque.
    Tu le sais, je ne suis pas journaliste mais soldat. Je ne suis pas un professionnel de la communication comme toi. J’ai peu appris à relayer des informations d’une telle portée. C’est pourquoi il faut que tu m’aides.
    Il faut que tu m’aides, car j’ai le sentiment que dans la précipitation du spectaculaire, on le tue une deuxième fois. J’ai l’impression qu’on bafoue son patient travail avec son bataillon depuis trois mois – et pour lequel il est mort.
    J’ai besoin que tu m’aides à faire sentir ce qui se passe réellement ici, à faire comprendre ce qui justifie que je laisse ma femme et mes enfants le long temps de cette mission. Que tu m’aides à proclamer que malgré sa mort ce n’est pas un échec. Que tu m’aides… plutôt que tu l’aides…
    Hier après-midi, Hutnik a bravement accompli son devoir, sa mission jusqu’au bout, en bon légionnaire. Ce matin, le poste annonce : « un soldat français du 2ème Régiment étranger de parachutistes est tombé dans la vallée de Tagab en Kapisa, région où les Taliban sont toujours plus virulents ». Voilà. Ces derniers ont gagné. A la face du monde ils sont les puissants, incontrôlables et vainqueurs.
    Mais en fait, s’est-on interrogé sur ce qu’il se passe réellement dans la basse vallée de Tagab ? Ce sud Tagab où aucun occidental ne pouvait passer sans de sérieux accrochages. Ce sud Tagab où deux de tes confrères ont été, il y a cent jours, enlevés. Ce sud Tagab que notre armement permettrait de mettre à feu et à sang.
    Au contraire, Hutnik et ses camarades ont réussi l’incroyable pari de s’implanter dans la zone, d’y rester, sans heurts, d’y acquérir, progressivement, la confiance de la population, de confier, petit à petit, sa sécurité à l’armée Afghane plutôt que française. A quel prix ? Celui d’une stricte discipline au feu, d’une retenue des coups portés. Celui d’un certain dédain du danger, de ne pas répondre systématiquement et de manière aveugle. Accuser le choc, ne frapper que lorsqu’on est certain, cogner peu, mais taper à coup sûr, fort et ciblé, seulement alors qu’on l’a décidé. Etre sûr pour garder la main, préférer le feu rare mais précis, neutraliser seul celui qui nous tire dessus, en être persuadé et l’accepter.
    Ce travail de mesure, de patience d’un Hutnik rongeant son frein à force d’encaisser paie. Les femmes et les enfants, les hommes eux-mêmes, constatent que les seuls coups assenés ne tombent que contre les vrais adversaires. Ils voient nos troupes sans volonté de détruire, maîtresses de leur force.
    Alors qu’elle trouvait hier des combattants, Tagab l’insoumise cherche à présent son développement. Le travail du soldat est loin d’être terminé : il faut remonter plus au Nord vers ses camarades de l’autre groupement français, poursuivre son patient travail de pacification.
    Derniers tirs sporadiques, Hutnik tombe. Hutnik tombe sous les tirs des derniers groupes insurgés présents. Hutnik tombe car les Taliban sont justement de moins en moins virulents.
    Aussi, aide-moi à honorer la mémoire de cet ardent légionnaire. Qu’on ne gâche pas sa dernière tâche, qu’on ne gâche pas sa mort. Qu’on n’offre pas une victoire de communication à l’adversaire fébrile. Au contraire, avec tes confrères, appuyez le dernier combat d’Hutnik. Aidez cette population qui désormais, d’elle-même, dénonce l’insurgé. Je vous en conjure, parlez des projets d’essor qui peuvent et doivent être proposés au sud Tagab, évoquez la culture du safran qui pourrait remplacer celle du pavot, venez compléter l’œuvre de pacification par celle du développement…
    … et laissez à Hutnik les fruits de son travail.
    A…
    à Tora, le 09 avril 2010
    *******************
    Je préfère me rappeler des honneurs que j’ai rendu arme à la main devant des cercueils drapés de bleu blanc rouge !
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  30. Jean-Dominique Reffait

    Je reprends le fil des commentaires et je constate que nous sommes tous d’accord sur le fait que ce drapeau mérite plus que notre respect, notre amour, pour tous ceux qui s’en drapèrent en sacrifiant leur liberté ou leur vie.
    Mais, parce qu’il y a un mais. Si ce drapeau fut le symbole de la sédition, de la révolte, de la liberté arrachée, que symbolise-t-il aujourd’hui pour des générations qui ne se sont même jamais mis au garde à vous devant lui ? N’est-il donc plus qu’une enseigne de bâtiments administratifs ? De quelle fierté présente est-il l’emblème ? Est-il condamné à ne plus s’illustrer que dans des publicités ou dans des logos ? Le temps passe, les peines et les gloires s’éloignent, la mémoire courte transforme un tout jeune Guy Môquet en grand-père rébarbatif et le pays, privé d’enthousiasme et de luttes à conduire, se mue en fonds souverain, en machine économique maladroite et rien de mieux.
    La France n’est pas un pays comme les autres, de Gaulle et Mitterrand le savaient fort bien qui ressentaient les forces de dislocation toujours à l’oeuvre. Cette nation n’est unie par rien d’autre que par l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Elle n’a pas cette identité familiale des Allemands ou cette farouche insularité des Anglais. Ce drapeau ne peut être qu’un drapeau de combat, il fut fièrement porté en 2002 lors des manifestations contre Le Pen, puis vite oublié. Et il n’y a plus de combats et la France, qui ne vit qu’au travers d’un grand dessein, s’efface.
    Donnez-nous des bastilles à abattre !

  31. Il est vrai qu’il y a quelques décennies, J. JOHNS botte en art avec le drapeau des États-Unis.
    Du côté de la saine subversion, celle qui fait noble genre de fondement pour les arts, cela valait aux USA avec J. JOHNS en 1955 et ses « Flags ».
    Un quart de siècle plus tard, au Mexique, un autre artiste frappait monnaie.
    Quoi de plus normal, qu’en abord mercantile, la FNAC recycle telles allures de subversion, après un demi-siècle de délayage?
    Le plus désolant est que la FNAC soit revenue sur son choix de jury !
    Doublant la mise du délayage, elle alimente l’actualité de la propagande.
    Laissons le champ du médiocre à ce qu’il est, cela ne va pas plus loin qu’avec son doigt sans la lune…

  32. Jean-Dominique Reffait@Aïssa

    Je ne serais pas loin, Aïssa, d’aller dans votre sens : ce drapeau a bel et bien couvert malgré lui de belles atrocités – dont celle de Sétif le jour où la France gagnait sa libération tout en écrasant de son odieuse dictature un peuple qui réclamait sa propre libération. Il n’est pas un Luca, prophète du rôle positif de la colonisation ou quelqu’autre baderne qui pourra infirmer la réalité des 8 à 10000 morts de Sétif.
    Mais ce drapeau a une signification que les tortionnaires coloniaux ne peuvent lui ôter, à peine la travestir : il est né dans la Liberté, l’Egalité et la Fraternité, il est consubstantiel à cette utopie. Il est nourri des idéaux républicains que Pétain haïssait, il est l’étendard des soldats de l’An 2, pas celui de leurs maîtres qui s’y sont ralliés faute d’en trouver un autre plus présentable. Comme une belle fille, trop belle fille, on l’a prostitué sans doute dans toutes les mauvaises causes : est-ce pour autant que la belle fille souillée en devient laide ? Je n’ai pas l’ombre d’un début de confiance dans les motivations d’un Lionnel Luca et du reste de la classe politique corso-azuréenne qui se jettent sur cette affaire confidentielle pour servir je ne sais quelle soupe pas fraîche. Et je ne laisserai pas les couleurs de la République à ceux qui la mettent en coupe réglée avant de finir, sans grand risque, devant la cour de justice. Non, ce drapeau n’est pas celui de l’Etat et de ses obscurités. Il vient du fond du peuple et d’aspirations nobles et universelles, il est sans tâche.
    Lui, s’il devait un jour mourir pour son pays, peut-être le ferait-il sans regret. Les autres, j’ai la certitude que s’ils pouvaient le vendre et son drapeau avec, ils n’hésiteraient pas une seconde …
    Ca s’est vu souvent oui.

  33. Voici un lien: http://www.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10045&ssrubrique=10285&article=11964 vers le site du Ministère de la Justice qui indique comment on apprécie l’outrage au drapeau et aux symboles de la Nation dans quelques pays européens et aux USA. On constate que deux Etats fédéraux, l’Allemagne et les Etats-Unis ont deux approches radicalement opposées de ce concept de délit. J’ignore si la Constitution Européenne possède un article relatif à l’outrage de ses symboles. Si quelqu’un à l’information pour m’économiser du temps de recherche, je lui en saurai gré.

  34. Il y a à mon sens désormais une confusion constante entre les différentes provocations diverses et variées dont les médias s’emparent soudain, et la valeur qu’il faut y donner, et du même coup celle de leurs auteurs.
    Ici, si ça se trouve, ce garçon a « fait l’armée », est peut-être officier de réserve, et prêt s’il le fallait à mourir pour défendre un certain nombre de valeurs, justement…
    En quoi se moquer ainsi du drapeau français, ou de quoi que ce soit d’autre, impliquerait-il désormais obligatoirement d’être un porc décérébré piétinant les morts ?
    Desproges n’était pas exactement un ignare provocateur, n’est-ce pas ? Vous souvenez-vous de ses moqueries des Juifs, de la Résistance, de la Déportation ? On le ficherait au pilori et en prison, aujourd’hui ? Cela impliquait-il qu’il fût antisémite ou négationniste ?
    La France est un pays merveilleux, où les avocats, vous l’avez récemment rappelé, notamment, sont parmi les plus libres du monde : ils n’ont donc ni le droit de s’en moquer, ni le droit le cas échéant de la conspuer, y compris par la caricature, fût-elle vulgaire ou choquante ?
    L’auteur de cette mise en scène à été invité à faire du « politiquement incorrect », et l’a fait dans la facilité (en se trompant effectivement sur le sens de cette expression à mon avis, mais c’est un autre débat) : et alors ? Il piétine les morts pour le drapeau, pour autant ?
    D’où tire-t-on cet invraisemblable raccourci, quand le thème imposé était justement l’incorrect, pour ce qui ne demeure de toute façon qu’une mise en scène délibérément provocatrice, qui ne dit rien d’autre ?
    Il aurait, pour rebondir sur l’actualité passionnante et pas du tout monobloc du moment, photographié un curé entouré de petits-enfants, que les chrétiens l’auraient flagellé ; des hommes en burqa et des femmes en costume trois pièces autour, que le scandale serait venu de quinze associations contradictoires ; des policiers en garde à vue interrogés par des délinquants à casquettes que Synergie aurait hurlé l’atteinte à la dignité de ses membres…
    Je suis, simplement, frappé par le fait que de plus en plus, face à quelque chose que l’on désapprouve, la seule réponse que l’on trouve soit son interdiction : c’est d’une grande facilité, ça ne résout rien (lorsqu’il existe quelque chose à résoudre, et ici, franchement, je n’en suis pas du tout certain…), et, surtout, c’est forcément d’un niveau nettement inférieur à la provocation d’origine, tout en la mettant en valeur – à une valeur qu’elle n’a jamais eue.
    Laissons ce garçon « faire semblant » de se torcher avec le drapeau français : il en a vu un peu d’autres, je crois…
    Au point que je me demande si la véritable injure aux personnes qui lui ont donné leur vie ne réside pas dans le fait de prétendre défendre leur mémoire en une si piètre, si dérisoire et si stupide occasion…

  35. Bonjour Philippe Bilger,
    Comme, je pense, tous les Français qui ont un minimum de respect pour leur pays et donc implicitement pour son drapeau, j’ai été très choqué par cette photo. Le fait qu’elle ait été retenue pour un concours de photographie, fut-il sous l’égide du « politiquement incorrect » ne constitue en aucun cas une justification.
    Certes le mot Liberté figure sur tous les frontons des mairies de nos villes et de nos villages, mais galvauder ce droit donné par notre République c’est faire le lit de l’anarchie.
    Il reste toutefois à être prudent à une époque où la montée du communautarisme en particulier religieux se manifeste de plus en plus ostensiblement dans notre société.
    La propagande est une arme redoutable car elle attaque les points faibles de l’individu, en particulier sa propension à s’indigner sur tout ce qui n’est pas conforme aux valeurs qui sont les siennes.
    Cette photo est tellement outrancière qu’elle pourrait très bien être l’œuvre d’une officine ultra nationaliste. Cela c’est déjà vu pendant les périodes troubles des années 30.
    Alors comme vous le dites fort justement : » il faut être prudent car le sordide de ce jour pourra être dépassé par l’indécence du lendemain «
    Attendons donc d’en savoir plus sur cette lamentable affaire.

  36. Que voulez-vous ? Ce n’est qu’une étape de plus dans la renonciation à nous-mêmes.
    L’homme qui renonce à lui-même, à son pays, à sa culture, à son histoire, n’est pas digne d’admiration, mais de commisération.
    Je suis convaincu que, en moyenne, notre niveau intellectuel baisse (certaines études britanniques, dont je n’ai guère de raisons de penser qu’elles ne sont pas transposables chez nous, le prouvent), alors même que le niveau d’instruction montait.
    Nous nous retrouvons donc avec une foule de demi-habiles (l’expression est de Blaise Pascal), qui savent beaucoup de choses mais qui ne sont pas très intelligents.
    Les demi-habiles se recrutent dans les professions intellectuelles intermédiaires, journalistes, enseignants, ingénieurs …
    En perpétuelle admiration d’eux-mêmes de participer à la spéculation intellectuelle, ils en exagèrent la puissance et en méconnaissent les limites.
    Ils sont instruits des théories si valorisantes (si le monde était différent, je serais empereur au lieu d’être grouillot) qui remettent en cause le monde tel qu’il est, mais n’en cernent pas les faiblesses. Une théorie peut s’exprimer avec complexité tout en étant grossière.
    Ils n’ont pas la modestie du fatalisme et ne comprennent pas la nécessité de ne pas tout mesurer à l’aune de leur puissant cerveau.
    Ils se croient donc légitimes à juger de tout et, pour reprendre le mot de Blaise Pascal, ils jugent mal de tout.
    Or, ces demi-habiles dominent notre monde. On peut voir dans mai 68, issu de la «massification» de l’Université, la prise de pouvoir des demi-habiles.
    Après quarante ans à juger mal de tout, chaque jour, chaque heure, sur toutes les radios, dans toutes les télévisions, dans toutes les salles des profs, dans les couloirs des ministères et à la machine à café des bureaux d’études, comment peut-on s’étonner qu’on finisse par prendre la photographie d’un imbécile se torchant avec un drapeau pour une œuvre d’art ?

  37. On touche là du doigt le mal franco-français. Il ne reste plus aucune fierté de la patrie. Regardons un peu la fierté qu’ont les Américains de leur pays. Ou si on ne les aime pas, un peu plus près, les Allemands. Ils sont fiers de leur pays (pas forcément de leur histoire, faut pas tout mélanger), fiers de ce qu’ils sont, de ce qu’ils représentent.
    Et chez nous, on se fiche de tout. Là, ça va jusqu’au drapeau, quelques mois après l’hymne national.
    Cela devrait être une priorité pour le gouvernement. Que les Français retrouvent la fierté de leur nation. Une bonne dose d’éducation civique dans nos écoles ne ferait pas de mal.

  38. @Aïssa Lacheb-Boukachache | 22 avril 2010 à 23:11
    « Vous voyez un mec s’essuyer avec notre emblème national … Moi je vois un mec s’essuyer avec un bout de tissu teint de bleu, de blanc, de rouge … C’est dans le cœur qu’on l’a, son drapeau, avant de l’accrocher au bout d’une hampe et de le contempler avec des yeux fiers et heureux.»
    Pensez-vous qu’une petite crotte sur le symbole qui habite votre cœur est moins grave que la petite trace de rouge à lèvres d’un baiser volé sur la toile d’un peintre américain?
    « La jeune femme qui avait embrassé avec ses lèvres maquillées une toile du peintre américain Cy Twombly exposée à Avignon’ sera jugée par le tribunal correctionnel de cette ville le 9 octobre pour “dégradation d’œuvre d’art »»  
    cf. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-baiser-vole-a-cy-twombly_466055.html

  39. Cet épisode, comme celui de la burqa, remet en lumière la nécessité de la pression sociale.
    On n’en passe par la loi sur ces questions de comportement en société que parce qu’il n’y a plus guère de pression sociale.
    Il y a cent ans, il n’y aurait pas eu de femmes en burqa dans les rues ou de drapeaux conchiés parce que la désapprobation générale aurait été suffisamment dissuasive.
    Aujourd’hui, la pression sociale se réfugie dans des sujets mineurs : si vous battez votre chien ou si vous jetez votre huile de vidange dans le caniveau, vos voisins vont vous faire la tronche.
    On ne se croit plus légitime à émettre un jugement sur le comportement de nos contemporains. Beaucoup de nos amis anglais pense que «non judgemental» est une qualité.
    Mais, en fait, bien loin d’être une preuve de respect, cette attitude est d’un profond nihilisme et témoigne d’un véritable mépris de l’homme. Car refuser de juger revient à considérer que le comportement le plus élégant vaut le comportement le plus grossier.
    Le respect authentique consiste au contraire à ne jamais oublier le frère humain dans autrui, MALGRE le jugement sévère qu’on peut porter sur tel ou tel aspect de son comportement.
    Respect et exigence ne sont pas contradictoires mais complémentaires.
    Je suis navré de vivre dans une société telle qu’il faille rappeler ces évidences.

  40. – On est presque obligé d’acquiescer à vos propos, comme à la fin d’un sermon. Amen.
    – On est presque « obligé », à notre tour, de sombrer dans une espèce de « politiquement correct » à l’envers : « Outrage ! Horreur ! Debout les citoyens ! »
    Mais permettez moi de vous apporter la contradiction (au sens « controverse »).
    – Qui le premier s’est essuyé les pieds sur le drapeau ?
    Nicolas Sarkozy.
    S »insurger contre une provocation orchestrée par la FNAC et les germanopratins de la Closerie des Lilas, alors qu’on nous distille la Vulgarité en intraveineuse depuis 2007, c’est s’indigner d’un chahut de cantine au Couvent des Oiseaux !
    – Qui a appuyé sur l’accélérateur d’un tsunami de vulgarité qui nous submerge, à la TV, radio, etc ?
    – Qui nous a meurtri par son comportement, d’une vulgarité sans nom, en France, mais surtout à l’étranger ?
    – Qui n’a pas souffert devant sa télévision en voyant notre Président peloter abondamment Bush & Merkel ?
    Qui s’est torché avec les bulletins de vote, que j’ai déposés pour lui, dans l’urne en 2007 ?

  41. Bernard76000 ex 27400

    @MS
    Il y a les tabous freudiens qui sont les barrières sociales, morales à ne pas transgresser. L’art ..si art il y a, préférons l’image; à aussi ses tabous; et si on les cherchait, on vient d’en découvrir un.
    Faut il alors analyser l’auteur de l’image avec l’oeil de Freud et se dire que ce dernier à des pensées matricides, ne dit-on pas « Notre mère patrie »; une sorte de complexe d’Oedipe inversé ou mal digéré.

  42. Marre des enfants rois, des citoyens rois, des gouvernants rois. Une république sans valeurs n’est plus une république. Certes il faut commencer par monter l’exemple en haut pour l’imposer en bas. Pour certains le drapeau ne signifie rien, l’important c’est ce qu’on a dans le coeur : ok. Dans ce cas pourquoi des lois auraient-elles plus de signification ? Allez hop vive l’anarchie, la vie telle qu’on la ressent au fond de nous-mêmes sans limite !!!
    J’ai 32 ans, loin d’être un vieil aigri mais certaines valeurs comptent encore pour moi, le respect des profs, de la police, le respect des emblèmes, de la nature, le respect d’autrui… et mes indignations, mes coups des gueule, mon mal de vivre je l’exprime librement et fortement sans blesser autrui…

  43. Votre haine pour Sarko décrédibilise votre propos.
    Vous êtes comme DDV, vous confondez tout les sujets pour vous faire un petit plaisir virtuel.
    Cela ne va pas loin.
    Je n’aime pas les hypocrites qui ne trouvent pas bien de salir le drapeau français, mais qui l’excusent quand même !
    Et il y en a quelques-uns ici.

  44. Hier soir, cher Philippe, j’aurais marqué un accord plein sur ce texte.
    Comme vous je suis outré et écœuré.
    Ce matin j’ai envie d’en rajouter.
    Ce qui m’indigne le plus c’est que l’expression de la FNAC « politiquement incorrect » est totalement mensongère, une sorte de rengaine qui a perdu son sens et qui est devenue un contresens. Écoutez et voyez les commentaires (un peu moins ceux de ce blog) sur ce fait (pas divers), nos braves franchouillards trouvent qu’il n’y a pas à fouetter un chat et que l' »esprit français » y trouve son compte. Gainsbourg n’a t-il pas chanté une drôle de Marseillaise et assis sa carrière sur la provoc? Or c’était un « artiste de génie », « marqueur incontesté d’une génération », donc cette photo est tout aussi admirable. CQFD.
    Le correct et l’incorrect se définissent par rapport à l’opinion qu’en ont majoritairement nos contemporains. C’est une notion contingente.
    Le politiquement correct aujourd’hui, c’est la bien-pensance de tous ces éditorialistes et journaux héritiers de Sartre et Mao. Salir le drapeau français, c’est caresser dans le sens du poil toute une partie de la population habitant l’Hexagone à laquelle ces faiseurs d’opinion ne veulent que du bien. Ne suivez pas mon regard.
    Non, mon cher Philippe, les réacs comme moi ne sont plus qu’une minorité, ne définissent pas le politiquement correct, et il y a donc tromperie sur la marchandise à la FNAC!
    Je doute qu’il faille une nouvelle loi pour condamner si on le souhaitait vraiment les auteurs de cette sale affaire. Les juges et le Ministère ont plus besoin de bonne foi et de courage que de nouveaux textes.
    Mais la meilleure sanction est ailleurs. Boycottez la FNAC, voilà un langage qui lui parle! Utilisez ses comparatifs, encombrez ses magasins pour faire parler ses vendeurs (il faut du courage, je l’admets!) puis achetez sur Amazon disques et livres et sur n’importe quel site Internet les TV, ordinateurs et autres; c’est moins cher, livré et de toutes façons le SAV n’existe plus nulle part: en panne=à remplacer!
    Mon dernier point est le plus désespérant un matin à 10h par un beau soleil de printemps. Non seulement nos concitoyens (en un seul mot) ne s’émeuvent guère en grand nombre de ce genre d’information mais l’idée que tout ceci est de l’Art prévaut, et la FNAC suiveuse mercantile de toutes nos maisons de la culture et autres organisations subventionnées de l’art vivant, fait passer pour de l’art ce « foutage de gueule »; Ah les installations! Ah les fringues en carrés de M. Boltanski!!!
    La décadence galope, le choc des civilisations aura lieu…contre un ventre mou!

  45. Pierre-Antoine @ drapeau

    @Maître Mô
    « Ici, si ça se trouve, ce garçon a « fait l’armée », est peut-être officier de réserve, et prêt s’il le fallait à mourir pour défendre un certain nombre de valeurs, justement… »
    Ici si ça se trouve… c’est avec ce genre d’argument que l’on justifie l’injustifiable.
    Hier encore un jeune homme (qu’il ait fait ou non l’armée ne change rien)) s’est essuyé les mains sur le pull d’un ami après que le Président de la République la lui ait serrée (France Info de ce matin).
    Le mépris souille l’homme qui l’exprime !
    Ce jeune homme s’est torché avec son honneur d’homme !
    Qui sauve un homme sauve l’humanité…
    Qui insulte un homme insulte l’humanité !!!
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  46. Au siècle des « Lumières » on décapite le jeune chevalier de la Barre pour avoir brisé un crucifix… Aujourd’hui on donne un prix à qui se torche avec le drapeau français : on progresse quand même…

  47. J’ai pensé en lisant votre commentaire aux « Fleurs du mal » de Baudelaire, poursuivi pour outrage.
    Sans parler de la qualité de cette oeuvre, vous semblez vous placer comme héritier d’Ernest Pinard.
    Pour le plaisir :
    Viens sur mon cœur, âme cruelle et sourde,
    Tigre adoré, monstre aux airs indolents ;
    Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
    Dans l’épaisseur de ta crinière lourde ;
    Dans tes jupons remplis de ton parfum
    Ensevelir ma tête endolorie,
    Et respirer, comme une fleur flétrie,
    Le doux relent de mon amour défunt.
    Je veux dormir ! dormir plutôt que vivre !
    Dans un sommeil, douteux comme la mort,
    J’étalerai mes baisers sans remord
    Sur ton beau corps poli comme le cuivre.
    Pour engloutir mes sanglots apaisés –
    Rien ne me vaut l’abîme de ta couche ;
    L’oubli puissant habite sur ta bouche,
    Et le Léthé coule dans tes baisers.
    A mon destin, désormais mon délice,
    J’obéirai comme un prédestiné ;
    Martyr docile, innocent condamné,
    Dont la ferveur attise le supplice,
    Je sucerai, pour noyer ma rancœur,
    Le népenthès et la bonne ciguë
    Aux bouts charmants de cette gorge aiguë
    Qui n’a jamais emprisonné de cœur.

  48. 100 % en désaccord avec vous mais je manque cruellement de répartie et d’éloquence pour pouvoir exposer mon point de vue, contrairement à votre rhétorique implacable. Je me laisse aller quand même.
    Je trouve simplement que ce que vous dites est une vision atlantiste de la réalité de notre République, aujourd’hui héritage de révolutions populaires où tous les symboles de la République ont été parfois ouvertement bafoués (mai 68 – Renaud (L’Hexagone) -…)
    Au nom de la liberté d’expression (et celle d’Eric Zemmour), qu’un homme se soit essuyé avec un drapeau serait tout simplement l’expression de sa déception vis-à-vis de la France d’aujourd’hui et peut-être celle de demain.
    Comment peut-on dire que si Zemmour a exprimé un point de vue stigmatisant la France, c’est la liberté d’expression puis un mois plus tard, si un photographe prend une photo qui nuit à l’image de la France, il devrait être jugé sous l’unique motif que le drapeau est un symbole ; et ainsi la liberté d’expression est oubliée…
    Comment peut-on attribuer une telle force à des symboles, au point que la liberté d’expression ne soit plus qu’un vague souvenir ?
    Demain, les hommes devront être contraints à se plier aux symboles du pays dans lequel ils vivent, et pire encore, de telles obligations de respect seront incluses dans les textes de loi rattachés à une sanction.
    Alors messieurs (ou mesdames), cessez de nous faire croire qu’une telle photo vous a profondément choqués, voire même a engendré un traumatisme irréparable comme si vous aviez perdu votre fils. Cessez de jouer les patriotes ou alors mettez le drapeau français sur votre palier et chantez la Marseillaise tous les dimanches matins après la messe. Si pour vous c’est ça être français.
    Et si pire encore, C’EST ça être français.
    Alors je préfère, au nom de mes valeurs, m’exiler dans un havre de paix, d’égalité, de fraternité et de liberté. Et si cette terre n’existe pas, je me ferai apatride.
    PS : Ne croyez pas que je sois un anarchiste à tendance révolutionnaire, simplement j’ai peur que la France devienne un Etat liberticide plus qu’elle ne l’est déjà.
    (Pardonnez les fautes d’orthographes, si vous voulez bien)

  49. Ne faites pas l’amalgame entre identité nationale et art, et cela aussi provocateur qu’il soit.
    S’il paraît normal de pouvoir sanctionner au nom de la nation, les outrages.
    Il est évident que l’art doit en être exclu.
    En quoi aurions-nous le droit de censurer l’art par la répression ? Que cet art soit contemporain ou révolutionnaire nul ne peut et ne doit restreindre l’expression et la créativité.
    Il y a une différence entre siffler la Marseillaise et le fait de démontrer par quelque moyen que ce soit une idée de l’esprit. Idée contestataire propre à son auteur sur laquelle le droit n’a pas à empiéter.
    Faisons la différence entre l’expression d’une point de vue, propre à chacun, et l’atteinte à la nation, propre à la collectivité.

  50. Pierre-Antoine @JokerYG

    @JokerYG
    A mon humble avis, cette photo n’est pas à ranger dans la catégorie « liberté d’expression » au même titre que les propos d’un Eric Zemmour ou consort !
    EZ a exprimé un fait, reposant sur du subjectif et donc mal analysé… peut-être…
    Cette photo est à classer dans la même rubrique que si je venais chez vous et que devant toute la tablée je racontais toutes sortes d’insanités sur vous, votre famille (femme, enfant, parents) et que je me livrais à la même chose avec vos rideaux.
    Vous ne tarderiez pas au mieux à me mettre à la porte avec autant de gentillesse que mes propos en ont envers vous et au pire à sortir le fusil du grand-père qui a fait 14/18.
    La liberté d’expression va-t-elle jusqu’à faire la même photo avec une burqua ?
    Essayez donc et vous verrez de suite où se trouve les limites de votre commentaire !
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  51. Que n’aurait-on entendu s’il s’était agi du drapeau algérien ou israélien !!! Les défenseurs de la « liberté de création de l’artiste » me dégoûtent !

  52. Que d’énergie gaspillée à transformer une potacherie sans grand intérêt, ni artistique, ni politique (certains « outrages » montrés sur le site signalé par OrangeOrange sont autrement riches) en scandale national. Il faut faire une loi si celles dont on dispose ne suffisent pas. En urgence !
    Et on a droit à l’inévitable « c’est la faute à 68 ! » ; en 40, c’était « la faute à 36 ».
    Ah ! l’esprit de jouissance condamné par les habitués du Fouquet’s ; la facilité stigmatisée par ceux qui font retraite sur un yacht amical ; le patriotisme exalté par les exilés fiscaux. Misère…
    Heureusement qu’Eric et Aïssa (et quelques autres) redonnent du sens à ce soufflé insipide.

  53. Jean-Dominique Reffait

    M. Lionnel Luca a la gentillesse de confirmer mon pressentiment quant aux motivations peu nettes qui l’ont conduit à tonitruer sur cette stupidité déjà classée localement. Il déclare sans barguigner :
    « Ça, ce n’est pas du politiquement incorrect, c’est de la provocation gratuite, c’est une injure. Le politiquement incorrect aurait été de faire cette photo avec le drapeau algérien. »
    Je suggère à Mme Alliot-Marie de réserver une place dans dans le box à côté du photographe, pour ce si peu digne représentant du peuple français. Ils se valent.
    Tout ce monde-là, photographe et corsicains pasqualisants, barbotte au fond de la cuvette. Je tire la chasse.

  54. Je souscris en tout point à vos propos. Née et élevée aux « Colonies », j’ai grandi dans le respect et l’amour d’une mère-patrie que je ne connaissais pas mais que tout le monde autour de moi révérait, civils, militaires, religieux. Le drapeau évidemment était l’emblème de cet attachement indéfectible et indiscutable. Mais hélas le droit ne peut tout prévoir. Comment Napoléon aurait-il pu prévoir que des homosexuels veuillent se marier ? Comment aurait-on pu imaginer même il y a encore trente ans que des mères porteuses puissent exister ? Qui aurait pu prévoir que des femmes entièrement voilées se promènent dans nos rues ? Et ainsi de suite. Aujourd’hui même naissent des phénomènes qu’aucun législateur n’anticipe et qui poseront de graves problèmes dans l’avenir.

  55. Une autre utilisation du drapeau à Waterloo :
    « Alors que l’aile gauche française avançait, un jeune officier britannique désespéré, grièvement blessé et mourant, tend le drapeau anglais à l’officier français de la Garde Impériale : « Français, prenez ce drapeau, je sais que vous en prendrez soin, mais craignez la colère de mon régiment qui viendra le reprendre ! »
    Médusés par ce geste, les Hussards anglais sont électrisés et redoublant de courage, enfoncent les Français »…
    Ce serait un coup à faire au prochain Ploubalay/Prapoutel les Sept Laux, en match retour. Non ?

  56. René Jourdren

    Bonjour
    Il serait peut-être temps de faire évoluer les mentalités vers un monde qui demain, je l’espère, sera sans frontières, ces barrières virtuelles entre les hommes qui sont érigées de façon arbitraire au nom de la loi du plus fort en faisant des millions de morts innocentes dans des guerres qui sont l’expression la plus horrible de la bêtise humaine.
    Cette culture nationaliste a pour symbole des drapeaux dont on se sert, de chaque côté de la frontière, pour légitimer « au nom de la patrie » des actes qui transforment du jour au lendemain un assassin en héros involontaire mis devant le dilemme de tuer un homme qu’il ne connaît même pas pour ne pas être lui-même tué.
    Tant qu’on continuera de vénérer des symboles qui servent surtout à exciter le chauvinisme et le patriotisme, on continuera à produire des comportements irresponsables qu’on retrouve même jusque dans les stades.
    L’expression la plus intelligente de l’époque qui a vu la création du drapeau tricolore reste pour moi la Déclaration universelle des Droits de l’Homme que, même aujourd’hui, de mon point de vue, aucun pays n’applique vraiment à la lettre, y compris et surtout celui qui l’a vue naître et qui s’en vante.
    J’aimerais qu’on sorte de la préhistoire !

  57. Mary Preud'homme

    @ Joker
    Vous cherchez un havre de paix et de liberté dites-vous… Vous estimez que la liberté d’expression est mise à mal dès lors que l’on ne peut pas provoquer et insulter à sa guise des personnes pour qui le drapeau national est un symbole fort et respectable. Il vous semble tout à fait normal de choquer, de laisser salir à travers le symbole de leur drapeau des millions de personnes vivantes, de déshonorer ceux qui sont morts « pour la France » et dont le linceul fut parfois un drapeau ? Et pourquoi pas uriner et déféquer sur les monuments aux morts, ce que même les voyous ne feraient pas. Le droit de salir au nom de la liberté d’expression selon vous ? Et la liberté tout court vous l’oubliez ? La liberté qui s’arrête là où commence celle de votre voisin, un principe de morale qui va bien au-delà de la loi écrite et que l’on apprend (ou devrait) apprendre à un enfant dès son plus jeune âge. Une loi non écrite qui procède du respect et de la dignité et sans lesquels la liberté ne serait qu’un mot vide de sens. Une loi que l’on n’avait pas jugé bon de mettre dans le code jusqu’à présent tant elle paraissait naturelle et s’imposait à tous. Mais peut-être faudra-t-il en arriver là et à tout codifier à cause de gens comme vous qui raisonnent comme des sophistes et au nom d’une liberté individuelle, hypocritement partisane, n’hésitent pas à nuire à celle de leurs semblables.
    Et puisque vous êtes si sûr de vous, avant de faire vos bagages à la recherche d’un pays idyllique où l’on pourrait se torcher sans vergogne dans les drapeaux du monde entier, pourquoi ne pas préparer un bon coup de pub, par exemple la veille du 14 juillet sur les Champs-Elysées où vous iriez remplacer tous les drapeaux tricolores par des serpillières en loques et copieusement souillées naturellement ? Cela au moins ce serait un scoop ! Chiche !

  58. Désolé de pas vraiment comprendre l’indignation de l’auteur de ce blog.
    Il semble pourtant quelqu’un d’intelligent…
    N’avez-vous donc pas la capacité de comprendre l’art ? Puissant vecteur politique, qui exprime parfois bien plus le malaise social que mille discours (ou articles de blog).
    Oui, il y a une fracture entre la population française et la classe gouvernante.
    Oui, il y a frustration d’un peuple élevé par des idéaux dont il ne voit pas qu’ils s’appliquent dans les faits.
    Ces gens qui sont morts pour la France, il sont morts, entre autres, pour des idéaux de liberté, d’égalité, de fraternité.
    Aujourd’hui aucune de ces valeurs ne vit au sein de la société. Certes, il y a pire ailleurs, mais cela ne justifie rien.
    Il y a ainsi deux directions possible : se voiler la face, ou dire les choses.
    Ce drapeau fécal fait cale, mais au moins il dit clairement pour qui veut bien l’admettre que cette France qui est la nôtre est bien dans la « merde » à de nombreux niveaux.
    Ce que l’auteur dénonce comme complaisance est plus une identification à ce sentiment, celui de vivre une France qui n’assume pas ses valeurs. Ceci est un fait, un fait qui blesse tout individu, et éveille un sentiment d’impuissance chez de nombreux Français.
    Donc oui, pour l’instant ce drapeau ne nous apporte rien de ce qu’il est censé nous promettre.
    Eveiller le sentiment d’honneur national pour s’opposer à cette vérité qui blesse est compréhensible, mais c’est nier les faits.
    Invoquer les morts du passé ne changera rien au présent, et de plus c’est présumer qu’ils veulent s’associer à votre discours, ce dont je ne serais pas si certain.

  59. @JD Reffait
    « Mais ce drapeau a une signification que les tortionnaires coloniaux ne peuvent lui ôter, à peine la travestir : il est né dans la Liberté, l’Egalité et la Fraternité,… »
    Vous oubliez l’épisode de la Terreur et les milliers de Vendéens assassinés + quelques autres….
    Finalement ce drapeau a été souillé dès le départ par des idéologues, des fanatiques, des politiciens véreux, des militaires bornés…
    Ce qui manque le plus à la France, ce n’est pas le respect du drapeau ou de l’hymne national, c’est plutôt l’absence de valeurs communes, de projets d’avenir, de volonté de vivre ensemble.

  60. Quelle indigence d’esprit de la part de ce jury, persuadé sans doute d’être très courageux en distinguant ainsi cette photo.
    Quel conformisme chez ce soi-disant artiste, avec cette transgression sans risque : aurait-il fait de même avec certains drapeaux du Maghreb ou de pays du Moyen-Orient ?
    C’est pathétique de constater à quel point ces gens se croient audacieux alors qu’ils ne sont que minables.

  61. « Lui, s’il devait un jour mourir pour son pays, peut-être le ferait-il sans regret. Les autres, j’ai la certitude que s’ils pouvaient le vendre et son drapeau avec, ils n’hésiteraient pas une seconde … »
    Aïssa
    Oui, oui, c’est tout à fait cela.
    Il faut rappeler encore et encore que la plupart des grandes fortunes sont apatrides, souvent non construites d’inventions industrielles comme elles le furent depuis le XIXème, mais procédant par captation, par annexion, quand ce n’est pas par spoliation pure et simple.
    Rappeler aussi que le bon peuple en ses errements paradoxaux, ne se rebelle que faiblement contre cela, persuadé dans ses rêves absurdes, d’en être un jour partie, ou sa descendance…
    On a les rêves qu’on mérite.
    Cela écrit, toutes les réserves qu’avons décrites ici, je ne vais pas les rappeler à mon tour, quant à ce que charrie de nauséabond, « également », l’histoire nationale et qui se retrouvent qu’on le veuille ou non dans ce qu’on imagine ceint en la symbolique d’un drapeau, je ne suis pas certain que ceux que la situation actuelle désespère en sache même le début, cachant la médiocrité de leur visée sous une provocation dont d’autres se chargeraient d’expliciter la pertinence, eux pressentant juste ce qu’il est de vendable là-dedans.
    Acte minable, finalement.
    AO

  62. Alex paulista

    Chère Catherine Jacob
    Votre tableau souillé par du rouge à lèvres me rappelle l’histoire du Saint Suaire.
    Quand ils l’ont analysé, ils y ont vu des traces de rouge à lèvres… provenant paraît-il de l’épouse de Franco.
    AAAAHHHH la tr…
    Sinon, ce billet fait de la pub à des idiots qui se font eux-mêmes de la contre-publicité et permet à l’auteur de se présenter en creux comme un défenseur zélé de la FFFRRAANCE, le tout pour pas cher, comme le souligne justement Savonarole.
    Inutile et malfaisant.
    Sinon, on vend des rouleaux de PQ imprimés avec des dollars dessus. Je les ai utilisés chez un ami, c’est un bon produit, confortable et qui ne déteint pas.
    Vous les interdiriez, cher PB ?
    C’est la crise !

  63. Franck Boizard :
    « Aujourd’hui, la pression sociale se réfugie dans des sujets mineurs : si vous battez votre chien ou si vous jetez votre huile de vidange dans le caniveau, vos voisins vont vous faire la tronche ».
    Eh oui, malheureusement, il y a encore des gens comme vous…

  64. A voir cette fausse indignation de la classe politique et de M.Bilger, j’ai presque les larmes aux yeux… Ils veulent une loi… Mais la loi ne peut rien face à l’érosion de la mémoire, le recul dans l’enseignement de l’Histoire, l’affaiblissement de l’esprit civique dans la jeunesse. Quand l’élite de la France se permet d’humilier un pays comme la Chine (voir le cirque lors du passage de la flamme olympique à Paris), le pronostic est sombre… Quand le Président insulte en public, quel exemple de civilité voulez-vous donner ? Hum hum, l’élite française s’indigne et crie à tue tête sur le « respect dû » au drapeau français… Pourtant personne ne dit quoi que ce soit lorsque l’ambassadeur des USA en France ose se pointer en banlieue pour donner des leçons politiques à nos concitoyens ( http://www.20minutes.fr/article/397730/Paris-Hollywood-fait-une-descente-a-Bondy.php ). Vous avez dit « respect » ?

  65. La chanson et le clip du rappeur Monsieur R intitulés « FranSSe » étaient déjà classés ‘coup de cœur’ par la Fnac quand Sarkozy n’était pas encore élu. D’ailleurs dans le clip il y avait Chirac.

  66. Je suis d’accord qu’il s’agit d’une provocation de très très mauvais goût.
    Mais attention, nous sommes en train de perdre notre liberté d’expression, même une photo d’un morceau de tissu sur un postérieur devient intolérable et l’on veut en punir le responsable.
    Il n’y a rien de plus précieux que la liberté de pensée et la liberté d’expression. Quand on pose des bornes et des baillons, quand et où s’arrête-t-on et qui décide de vous bâillonner ?
    Personnellement, avant j’aimais mon pays, depuis les années 70 où un vent nouveau et de liberté avait réveillé la société coincée des années 60. C’est dans les 70 que j’ai découvert entre autre sex drug and rock and roll, Hara-Kiri, Charlie Hebdo, et c’était autrement plus débridé que maintenant. On pouvait se moquer (pour les débiles que cela faisait rire) des religions, des tristos, des coincés, des femmes, des nains du moment que l’on ne s’en prenait pas à une personne déterminée…
    Les jeunes de l’époque étaient cools et confiants en l’avenir…
    Et c’est les mêmes devenus vieux aujourd’hui qui veulent étouffer tout ce qui serait selon eux « déviant » !
    Les jeunes d’aujourd’hui sont arrêtés et menottés parce qu’ils ont pris le bus pendant les vacances avec leur carte scolaire, on met en garde à vue des jeunes qui ont des tee shirts « no sarkozy day », on leur offre un avenir de merde sans boulot et sans retraite… J’ai envie de quitter mon pays mais pour aller où, avez-vous des idées ?

  67. @P.A
    Merci de nous avoir proposé la lecture de cette belle lettre, qui nous change des postures politiciennes bien confortables sur la légitimité de ce conflit.
    Mais mourir au combat signifie t-il vraiment l’amour pour le drapeau ? Je ne le crois pas…
    Beaucoup de gens ne s’engagent que pour bouffer, peut-être même, pareillement au sport, trouve-t-on une majorité de « minorités visibles » dans l’infanterie, domaine dans lequel on chipote moins sur la couleur de la peau, du moment qu’on est prêt à la perdre…!

  68. M. Bilger,
    Je suis bien entendu choqué par cette histoire.
    Néanmoins, je pense que l’administration devrait elle aussi donner l’exemple.
    Je suis souvent étonné de voir le drapeau français hissé sur la façade de certains édifices de l’administration, vraisemblablement à l’abandon, empoussiéré, sale, roulé. On a l’impression qu’il a été mis là par obligation et oublié. Tant qu’il n’est pas en vraiment mauvais état, on le laisse.
    Bien cordialement

  69. Rédigé par Monsieur Franck Boizard le 23 avril 2010 à 09:06
    C’est un concept qui merite d’etre developpe que celui de « la nécessité de la pression sociale » et en l’occurrence son delitement.
    Il est exact qu’etre «non judgemental» est erige en vertu supreme en Angleterre. Au debut de ma vie en Angleterre, j’etais parfois horrifiee qu’il soit tres mal vu de manifester sa désapprobation ouvertement.
    Aujourd’hui, je me suis « adaptee » bon gre mal gre à ne pas emettre de jugement… meme si je n’en pense pas moins.
    Toutefois, peut-etre que je me trompe, mais le fait de ne pas porter de jugement me semble plutot reserve aux classes moyennes. J’ai remarque qu’aux deux extremes de l’echelon social, on se prive moins de donner un avis. « La plebe » peut difficilement etre plus meprisee, quant aux « toffs » (que je ne frequente pas au quotidien), ils ont l’assurance que seule une bonne education permet.
    Ainsi, il est pour moi interessant d’observer qu’il semble en aller de meme en France (ce qui n’etait pas le cas lorsque j’ai quitte la France au milieu des annees 90) ou la aussi « la pression sociale se réfugie dans des sujets mineurs » : les motifs d’indignation ont change egalement.
    On semble etre passe d’une epoque, celle ou j’ai grandi, ou l’on jugeait tout et n’importe quoi (qui ne nous concernait pas necessairement) a notre epoque ou tout est egal ; ce que je deplore mais c’est ainsi. Le seul « hic » c’est que la societe toute entiere paye les pots casses.

  70. @Bernard…
    Il faut certainement distinguer le champ artistique du champ social et sociétal, mais les deux ont partie liée.
    Dans le domaine artistique, il y a belle lurette que les tabous ont été transgressés.
    C’est l’enjeu et l’essence même d’un certain Art Contempourien, en tout cas de sa philosophie sous-jacente, que d’abolir tous les codes et les tabous du classicisme, de l’esthétisme, de l’académisme… et peu accessoirement du christianisme, à leur source.
    Sorte de bras armé d’une vision prométhéenne opposée à toute forme de transcendance, son bouclier est un terrorisme intellectuel qui a tôt fait de rendre illégitimes ses contradicteurs en les qualifiant de réactionnaires, voire carrément de fascistes. L’intimidation s’essouffle un peu mais fonctionne encore. Il y a des penseurs « bourdieusiens » pour en alimenter le courant, quand sur le terrain la plupart des acteurs ont seulement bien compris que c’est dorénavant la notoriété qui fait l’excellence, non l’inverse, et que provocation et transgression octroient – plus qu’un peu de talent et beaucoup de travail – la bonne assurance d’une exposition médiatique.
    La diffusion était inéluctable de cette même philosophie depuis le champ artistique vers le champ social et sociétal. Ici le refus de tout académisme, là conséquemment et rapidement la négation de toute autorité, avec ses codes et valeurs. C’était même une voie royale, parce que ce ver artistique (ou pseudo-artistique) dans le fruit est lui difficilement attaquable, sauf à censurer et alimenter la pompe à fascistes.
    C’est inversement la raison pour laquelle, me semble-t-il, il ne faut guère durablement s’en faire le relais et, de facto, l’écho. Quand il est interdit d’interdire (artistiquement sans doute toujours à juste titre), on peut toujours ignorer.
    Dans sa fuite en avant qu’est sa course à la surenchère, ce pseudo-art tombera aux oubliettes.
    Il demeure que son mal est largement déjà fait.

  71. Laurent Dingli,
    C’est tout ce que vous avez trouvé à me répondre ?
    Votre réponse est à la fois impolie et creuse, elle fait dans le pseudo-humour à deux balles.
    Je me permets donc de juger que vous êtes un grossier personnage, pas bien futé, qui se laisse aller à la facilité.
    Mais je peux me tromper. A vous de me démontrer mon erreur.

  72. Bernard76000 ex 27400

    @MS
    Votre réponse est fondée, juste, mais nous risquons de revoir ce « photographe » dans 40 ans donnant des leçons de moralité à la tête d’un mouvement politique.
    Cette photo est à mettre en parallèle avec Daniel Cohn-Bendit allant uriner sur la tombe du soldat inconnu en 68. Qui se souvient ? Qui maintenant condamne cet acte infâme de l’ex soixante-huitard ?
    Comme on pourrait le dire au Café du commerce : « Tout fout le camp ».

  73. Pierre-Antoine @Herman

    @Herman
    Je n’ai pas parlé de l’amour de la France, mais de l’honneur et de la fidélité.
    Personnellement je place l’honneur au-dessus de l’amour.
    Aimer ceux qui m’aiment et pensent comme moi, quoi de plus facile…
    Donner sa vie pour ceux qui s’en torchent, là est l’honneur !
    Honneur du drapeau pour lequel ces hommes se sont engagés à combattre avec fidélité à leur parole de servir la France y compris jusqu’à l’ultime limite.
    Ce sont des étrangers qui sont plus français par leur sang versé que certains par leur sang reçu.
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  74. Pierre-Antoine @Johann

    @Johann
    « Aujourd’hui aucune de ces valeurs ne vit au sein de la société. Certes, il y a pire ailleurs, mais cela ne justifie rien. »
    Faisant partie de cette société, j’ai la prétention de dire que ces valeurs existent, ne serait-ce que par mon engagement personnel à les vivre !
    Et je ne dois pas être le seul, y compris parmi les commentateurs de ce blog.
    Chez vous aussi j’espère… du moins je vous le souhaite !
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  75. Pierre-Antoine @Johann

    @W
    « S’il paraît normal de pouvoir sanctionner au nom de la nation, les outrages.
    Il est évident que l’art doit en être exclu. « 

    Au nom de l’art, les avant-gardistes post 68, mettaient des excréments dans un bocal, au nom de l’art ils pourraient y mettre tout ou n’importe quelle partie de votre anatomie.
    Ne le censurez pas… vous le dites si bien
    « Que cet art soit contemporain ou révolutionnaire nul ne peut et ne doit restreindre l’expression et la créativité. « 
    Pour ma part, je veux bien que l’art soit sociologique, mais s’il devient scatologique, ce n’est plus de l’art c’est du cochon dans son lisier.
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  76. Ah! Mes amis, mes amis! Il faut sans doute avoir été un père soudain seul, si seul devant le cercueil d’un fils, ce cercueil recouvert d’un drapeau, il faut avoir vécu ces instants d’infinie douleur, alors que la sonnerie aux morts cingle le vent, caresse les pins landais, brisant un silence autant immense que le tarmac d’une base tandis que s’avancent, lentement, si lentement comme pour mieux les espérer encore, portés par leurs camarades réprimant à peine leurs larmes, neuf cercueils comme des berceaux où dorment ceux qui n’étaient, hier encore, pour tel père effondré, tel autre ruminant sa colère, telle mère pleurant, telle autre retenue par des bras fraternels, que des enfants, il faut avoir vécu ces moments d’une vie qui soudain se cloître dans la désespérance pour savoir ce que représente vraiment le symbole d’un drapeau vêtant, luxe éphémère, une part de sa chair.
    Toutes les mères du monde, tous les pères qui ont fixé ce drapeau – quelle que soit sa couleur – à en perdre la raison, savent combien ce symbole est à la fois immense et dérisoire.
    Immense, car c’est l’hommage, non pas tant d’une nation, mais de leurs frères d’arme qui se rassemblent sous sa bannière.
    Dérisoire, car rien, non rien, ne remplacera jamais un enfant qui s’en va.
    Alors, voyez-vous, tout comme il peut représenter aux yeux de certains un symbole absolu, aux yeux des autres un drapeau peut n’être qu’un morceau de tissu sans importance; tout comme, dans un même esprit, ces sentiments peuvent être partagés.
    Aussi, tout comme je comprends ceux qui le sanctifient, je peux admettre que ceux qui n’en ont cure puissent exprimer leur rejet dans une représentation qu’ils souhaitent choquante afin d’être mieux comprise.
    Malheureusement pour eux, si je comprends parfaitement leur intention, ils ne m’ont en rien choqué, me laissant totalement indifférent, imperméable à cet humour qui se voudrait de l’art.
    Lorsque Courbet peignit son « Origine du monde », il choqua nécessairement les esprits prudes, mais, mine de rien, il s’agissait bel et bien d’une œuvre d’art qui, au-delà de sa crudité, présentait des perspectives neuves, inexplorées. Ici nous n’avons qu’une vulgaire photo, pas même bonne sur le plan technique, que n’importe quel étudiant en goguette aurait pu prendre, et je m’étonne qu’on puisse tant s’émouvoir pour si peu.
    Le mieux eût été de ne rien dire, ils en eussent été pour leurs frais. En l’inverse les auteurs de cette nullité peuvent être fiers d’avoir atteint leur but.
    Quant à savoir s’il faut légiférer, cessons un peu de nous laisser couler vers ce Niagara de lois qui ne servent à rien, quand elles ne sont pas redondantes.
    @Catherine Jacob : si le peintre en question, Cy Twombly, avait eu un soupçon d’intelligence il aurait fait mettre, à côté de sa signature, celle de la jeune chinoise (ou japonaise, je ne sais plus) pour avoir érigé en véritable œuvre d’art sa croûte blanche, plutôt que de l’assigner en justice. C’est du moins ce que je fais à chaque fois que j’offre à ma petite-fille une magnifique feuille immaculée qu’elle s’empresse de ponctuer de ses couleurs.

  77. « J’ai envie de quitter mon pays mais pour aller où, avez-vous des idées ? »
    Faites un bon, long voyage Charlotte.
    Peu importe la destination. Vous en reviendrez à votre France.
    Croyez-moi.

  78. @Alex paulista | 23 avril 2010 à 16:24
    « Sinon, on vend des rouleaux de PQ imprimés avec des dollars dessus. Je les ai utilisés chez un ami, c’est un bon produit, confortable et qui ne déteint pas. »
    « L’argent tourne toujours autour de la question de la dette inconsciente ; chacun sait qu’il y a des sujets qui ne veulent jamais s’acquitter de quoi que ce soit, alors que d’autres payent trop de leur personne, parfois au détriment de leur chair. […]Présent dans le registre symbolique de la dette, comme dans le registre imaginaire de la faute, l’argent est ici à l’œuvre dans ce que Freud nomme pulsion.
    Pour l’obsessionnel l’argent et la merde circulent dans la grammaire bien connue : chier/faire chier/se faire chier… qui déplie toute une gamme du rapport à l’Autre et au semblable. […]Mais l’analisation des objets est peut-être plus moderne qu’il n’y paraît car la publicité a le talent de rapidement transformer en merde tout produit au départ hypnotisant. Par la bouche, l’oreille, le regard, l’objet nous consomme avant de passer de mode.  »
    Or donc, un bon ex. d’analisation de l’objet, la photo du scandale!
    Si le contexte vous intéresse, cf. http://www.freud-lacan.com/articles/article.php?url_article=jjtyzsler090703

  79. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Jean-Dominique, les propos de ce député Luca que vous rapportez laissent entendre que le type sur la photo en question est beur d’origine algérienne… Sur quoi se fonde Luca pour avancer ça ? Moi je vois un type de dos et je serais incapable de dire s’il est basque, breton, parisien, alsacien, berrichon, corse, arabe ou chinois et je défie quiconque, au vu de ce cliché, de dire l’origine du poseur … Quant au photographe, qui est-il exactement ? On ne sait. Comme je ne doute pas que ces propos que vous citez soient exacts, c’est intéressant de les analyser un peu. Ainsi Luca fait l’amalgame d’un algérien et son drapeau algérien, en même temps qu’il s’attaque au film de Bouchareb… On voit tout de suite où il veut en venir et ce n’est pas sain, il faut en convenir. Peut-être a-t-il été traumatisé gravement quand il vit récemment ces jeunes de Marseille et ailleurs envahir les centres des villes, drapeau algérien à leurs bras, pour fêter la qualification de l’équipe de foot algérienne au prochain mondial ; cela l’aurait exaspéré, n’ayant pas vu ces mêmes jeunes français fêter pareillement et dans le même temps la qualification de l’équipe de France… Ainsi pour lui, seul un de ceux-là a pu poser en cet outrage. Comme c’est réducteur, comme c’est facile et comme c’est intellectuellement puant… J’aimerais qu’on découvre que c’est son fils ou le fils à son cousin qui pose en cette image et se torche avec le drapeau tricolore, on rirait bien… De même quant au film de Bouchareb. Il attaque violemment ce dernier l’accusant d’omettre de citer dans son film les tueries que subirent les français de Sétif… En somme, qui aurait commencé le premier à tuer… On peut lui répondre : Mon cher, il faut bien qu’un film commence quelque part et si le réalisateur décide qu’il commencera à cet endroit, c’est son droit le plus absolu. Autrement, on n’en finirait plus, n’est-ce pas ? Avant les massacres des Algériens à Sétif et Guelma, oui il y eut des attaques meurtrières contre les français du coins et injustes en ce sens qu’elles n’épargnèrent pas même les femmes et les enfants dans une cruauté sans nom. Le film pouvait commencer là, comme le souhaite ce député… Mais alors, pourquoi là uniquement ? Pourquoi pas également en 1880 lors des répressions françaises féroces contre les algériens, les kabyles également, femmes et enfants compris ? Pourquoi pas plus avant encore ? Allez, Rachid, fais-le commencer depuis 1830, comme cela, il sera content et satisfait le député, ton film fera mille heures et plus… Tout cela n’est pas sérieux de la part d’un représentant du Peuple, on croirait entendre un agité inculte profondément. Bouchareb fait commencer son film là ; c’est son droit absolu… Le mérite de celui-ci, comme pour son précédent «Indigène», sera d’ouvrir le débat et alors d’aucuns qui le voudront, dans un esprit ouvert et apaisé, à mille lieues des agitations folles d’un Luca, pourront débattre de cette Histoire commune et permettre à chacun, autant que faire se pourra et selon la belle formule de Walter Benjamin, «d’accéder à la totalité de son passé». Il n’y a pas de haine chez Bouchareb, il y a de l’intelligence lucide. Luca devrait se calmer et se montrer plus digne de sa fonction et cesser de voir partout, même quand ils seraient de dos et anonymes et non identifiables des algériens ou français d’origine algérienne s’essuyant, etc.
    Aïssa.

  80. Alex paulista

    @ Nicolas
    Je ne vois rien d’irrespectueux dans ce que vous avez mis en lien.
    C’est l’acteur qui s’exprime, et le plus naturellement du monde il essaie de trouver l’équivalent de ce qu’il connaît.
    Aux USA la vie de quartier est animée par les communautés. Elles organisent l’entraide et les radios locales.
    Il faut aussi savoir écouter ce qu’il y a de bon ailleurs, quitte à le transposer autrement chez nous.
    Par exemple, essayez au petit déjeuner de tremper le camembert bien fait dans le café (à la brésilienne).
    Ce n’est pas si mal.

  81. Cher Philippe,
    L’accès à la symbolisation est une victoire de l’évolution cognitive et artistique.
    Pour avoir tenu des mains angoissées de très jeunes enfants privés de leur père pendant de longs mois, partis pour défendre des valeurs de liberté, de paix, d’aide humanitaire, je pense que s’attaquer aux symboles est un délit.
    françoise et karell Semtob

  82. Hé ben Philippe Bilger, il semble que ce billet provoque beaucoup plus de réactions que le billet, au demeurant élogieux, sur Jean-Claude Magendie.
    Un prochain billet intitulé « Derrière la burqa » pourrait avoir un succès comparable. D’autant que c’est un très beau sujet pour un juriste chevronné tel que vous.

  83. La religion du drapeau, comme toute autre religion, devrait rester une affaire personnelle qu’on ne tente pas d’imposer aux autres. Si j’ai envie de blasphémer contre la religion du drapeau, c’est mon droit, et j’espère bien que ça le restera.
    Il faut rester vigilant face à cette tentative gouvernementale d’atteinte à la laïcité. On commence par interdire aux gens de s’essuyer les fesses avec un drapeau, et puis un jour on finit par imposer le bourrage de crâne à coup de Marseillaise dans les écoles.

  84. @ Franck Boizard,
    Vos élucubrations ne m’intéressent pas suffisamment pour que je perde mon temps à vous démontrer quoi que ce soit. S’il fallait rédiger des pages d’explications à chaque sottise qu’on lit sur les blogs, on n’en finirait pas. C’est pourquoi je me suis contenté de relever une de vos inepties. Elles sont tellement éloquentes qu’il suffit de les nommer pour en mesurer aussitôt toute l’immensité.

  85. Le prétendu anti-conformisme d’Oursivi et d’Aïssa qui tempêtent une nouvelle fois contre les riches expatriés fiscaux, répétant ce que tout le monde répète, et ne prenant surtout que cela comme exemple d’anti-patriotisme, cet anti-conformisme si conformiste me fait sourire. Pourquoi sélectionner ainsi ce que l’on juge être une attitude anti-nationale (aïe, un adjectif que l’on employait dans les régimes fort peu démocratiques). Les gens de gauche ne verront que l’anti-patriotisme des riches, reprenant la vieille antienne des 200 familles, comme aux belles heures des années trente ; ceux de droite fustigeront l’anti-patriotisme de tel chanteur de rap, de tel bâtisseur de minaret ou de tel grugeur des assedic, etc, etc. Toujours cet humanisme borgne, cette petite révolte de chapelle, ces obsessions univoques. La pensée sous oeillères et l’indignation à géométrie invariable… Pffft !

  86. Pierre-Antoine @Grasyop

    @Grasyop
    « La religion du drapeau (…) une affaire personnelle (..) si j’ai envie de blasphémer contre la religion du drapeau, c’est mon droit, et j’espère bien que ça le restera(…) On commence par interdire aux gens de s’essuyer les fesses avec un drapeau, et puis un jour on finit par imposer le bourrage de crâne à coup de Marseillaise dans les écoles. »
    Et un jour on… un jour… mais ce jour est déjà venu !
    Cher ami, depuis de nombreux jours, c’est vous et ceux qui pensent comme vous qui nous bourrez le crâne avec votre envie de liberté de blasphémer et votre désir de nous imposer votre religion de la laïcité.
    Et je vous ferai aimablement remarquer que vous n’êtes pas libre de blasphémer, vous êtes obligé… nuance !
    Vous n’êtes pas libre de choisir votre religion, on vous a bourré le crâne depuis tellement longtemps que vous êtes obligé de ne croire en aucune.
    Donnez-moi votre adresse que je vienne faire pareil avec vos rideaux. Mais rassurez-vous, je suis libre de ne même pas y penser !
    Cordialement
    Piuerre-Antoine

  87. Texte émouvant de Patrick Pike. Je partage aussi ce qu’il dit sur l’indigestion législative. Je ne suis pas persuadé, par exemple, qu’une interdiction générale de la burqa soit une bonne chose.

  88. Gilbert Prouët

    Lorsque Monsieur Michel Debré, l’un des pères de notre Vème République, entonna la Marseillaise lors du grand défilé gaulliste sur les Champs-Elysées en 1968, était-ce de l’Art… lyrique ? L’ enregistrement existe. Monsieur Debré chantait si faux qu’il y avait bien outrage à notre hymne national. Ce défilé siffla aussi la fin de la « chienlit »…

  89. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Cher Laurent Dingli, encore une fois vous racontez n’importe quoi… Je n’ai pas pris que celui-là comme exemple ; mon commentaire est suffisamment long et explicite ; vous n’y avez pas trouvé d’autres arguments ?… Allons, calmez-vous, mon vieux, vous me faites l’effet décevant d’un être borné sitôt qu’on pose le doigt sur certains sujets… Puis le patriotisme que vous évoquez, quelle antienne désolante de votre part qui êtes pourtant si instruit et intelligent… Expression fourre-tout qui permet bien des arrangements avec la réalité passé et actuelle de notre société… Eh oh, ressaisissez-vous ; je n’ai aucune haine et pas même l’once d’une jalousie contre les riches et si vous en êtes, tant mieux pour vous, je ne vous en estimerai pas moins… A propos, euh, t’as pas 100 balles ?… je te les rendrai… Hum…
    Allez, bonne journée ma caille (expression manouche pleine d’affection…)…
    Aïssa.

  90. @Pierre-Antoine
    « Cher ami, depuis de nombreux jours, c’est vous et ceux qui pensent comme vous qui nous bourrez le crâne avec votre envie de liberté de blasphémer et votre désir de nous imposer votre religion de la laïcité. »
    …ce qui n’est pas dit, c’est que cette citation est extraite de propos en coulisse au sujet du coup droit sur terre battue plutôt qu’en synthétique !
    Enfin, je crois…affaire de foi donc.
    J’aime bien comme ce combat entre « symboles » s’emballe !!!!
    Là, entre les uns et les autres, et l’autre comme soi-même, chacun trouvera midi à sa porte, et se torchera de quoi bon lui semble !
    Rideau please.

  91. Alex paulista

    Chère Catherine Jacob
    Ma riche amie Élisabeth m’a bien expliqué que le caca était le premier don d’une partie de soi, qu’il était souvent substitué par l’argent et qu’en conséquence il fallait remonter au traumatisme de l’apprentissage de la propreté pour expliquer la radinerie. Inversement que les radins étaient souvent maniaques de la propreté, et susceptibles de prendre beaucoup de plaisir en pratiquant le sexe anal.
    J’ai trouvé cela rigolo, mais bon, si on devait croire à toutes les c… des psychanalystes, on remercierait l’acteur de la photo pour le don de sa personne.

  92. @ Aïssa
    Déjà dans « Indigènes », Rachid Bouchareb avait passé sous silence la campagne de viols commis par les soldats musulmans en Ciociarie (Italie). 40.000 au total, et tout le monde en Italie, à droite comme à gauche, se souvient de cette tragédie pour les femmes de cette région ; heureusement le film « La Ciociara » de Vittorio de Sica est bien plus connu qu' »Indigènes ».

  93. suum_cuique

    A une époque où la France (qui n’est pas née en 1789) et les valeurs françaises (qui ne datent certes pas non plus de 1789) sont quotidiennement traînées dans la boue par une clique de politicards mondialistes parachutés par la haute finance apatride et religieusement élus au suffrage universel par une populace hagarde téléguidée par des médias qui sont aux mains et aux ordres de la haute finance, ceux qui considèrent que le seul symbole véritablement représentatif de la France est la fleur de lys ne s’étonneront pas de ce que certains purs produits de la République éprouvent de temps en temps le besoin de se torcher le cul avec le drapeau de la République.

  94. Baudricourt

    La musique, dit-on, adoucit les mœurs…
    Pas toujours, à propos du même sujet, ce qu’en pensait le regretté Johnny Cash :
    « I thank God for all the freedoms we have in this country, even the right to burn the flag.
    But we also have the right to bear arms, and if you burn my flag…
    I’ll shoot you ! »
    « Je remercie Dieu pour toutes les libertés que nous avons dans ce pays, même le droit de brûler le drapeau.
    Mais nous avons aussi le droit de porter des armes et si vous brûlez mon drapeau…
    Je vous flingue ! »

  95. Ludovic@suum_cuique

    Vous avez bien raison, restaurons la monarchie, les privilèges, le pouvoir à la noblesse et au clergé. Rétablissons la taille, la gabelle et la dîme, les justices seigneuriales et les officialités, Monseigneur le Comte de Paris nous guérira des écrouelles.
    Oh excusez-moi, un vilain Orléans, vous avez sûrement un meilleur prétendant au trône que cette vile engeance qui naguère vota la mort du Roi.

  96. Bonjour,
    Nous avançons pas à pas (et par à coups) vers une « normalisation » de l’esprit, de la culture, une sorte de formatage.
    Que l’on soit « indigné » par une telle photo, certes, elle est (quelque part) faite pour ça mais de là à demander des poursuites judiciaires ou mieux : créer une nouvelle classe d’infraction, il y a de quoi pleinement justifier (justement) ce genre de photos.
    D’autres « nations démocratiques » ont eu ce genre de photos avec leur propre drapeau.
    Peut-être que j’interprète cette photo d’une façon différente que les « choqués et indignés ». Certainement même.
    En effet, je ne vois là que l’expression de ce que font en réalité nos politiques, et pas qu’eux d’ailleurs, depuis quelques années.
    Ce ne sont pas les « artistes » qui ont démonté et démontent chaque jour un peu plus notre République s’essuyant, avec notre drapeau, le sang versé pour elle.
    Et justement, ce sang qui a été versé, l’a été pour que chacun puisse s’exprimer librement même si cela peut heurter.
    Avec une telle photo les amalgames sont faciles, classiques allais-je dire.
    Je me pose plus la question de la motivation d’une telle photo que la question s’il faut réagir tout suite à chaud avec de grandes diatribes qui forcément ne sont pas fausses non plus.
    Et surtout, pourquoi justement une telle réaction dominante de « citoyens complaisants, rigolards ou vaguement anarchistes » ?
    La vraie question est là.
    Et jamais la réponse ne sera ou ne pourra être « pénale »…. Jamais.
    Cordialement.

  97. Comme le remarque justement sbriglia, le jugement progresse et l’art atteint des sommets.
    Les vieux conservateurs dont je suis certainement ne peuvent être qu’admiratifs et remplis d’espoir.

  98. Jean-Dominique Reffait

    Laurent Dingli, le propos d’Aïssa est moins simpliste que vous le pensez et il ne s’agit pas d’opposer les mauvais français forcément riches aux bons français forcément pauvres. Il s’agit de dire une évidence : ceux qui en parlent le plus – de la Patrie, du sexe, du sport – sont ceux qui en font le moins. Il n’est pas interdit de penser que, dans une époque d’ennui idéologique comme la nôtre, un homme s’essuie avec le drapeau mais que le même homme en des circonstances urgentes pourrait parfaitement se conduire de façon exemplaire. Cela n’excuse pas le geste, cela relativise juste sa portée qui, sans l’empressement de quelques-uns, serait restée confidentielle.
    De même les exemples foisonnent de grands patriotes de comptoir qui détalent comme des lapins lorsqu’il s’agit de mouiller la chemise. Pour extrapoler sur un autre champ d’application, l’église catholique se retrouve dans une tourmente bien éprouvante alors qu’elle intervient beaucoup – comme les autres religions, pas plus pas moins – dans la moralisation de la vie sexuelle. Je me souviens du cardinal Danielou, grand pourfendeur de la corruption des moeurs que l’on retrouva mort entre des bras câlins. Je me souviens d’un attaché militaire d’ambassade, père de camarades de classe, tançant tout un chacun sur les faiblesses patriotiques et qui se révéla être une taupe soviétique. Dans un temps où le pays est confronté à tant de difficultés économiques et morales, les grands moralistes qui délocalisent ou planquent leur pognon aux Caïmans me paraissent effectivement plus indécents que cet imbécile sur la photo.
    Comme Aïssa j’aime mieux plein de petits drapeaux dans les écoles qu’une trop large étoffe qui recouvre on ne sait quoi de trouble.

  99. Il est regrettable que tous ces gens morts pour notre drapeau, pour nos libertés soient ainsi dénigrés par certains commentaires.
    Tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour que chacun d’entre nous soit libre doivent-ils être oubliés ? La liberté d’expression qu’ils ont gagnée en donnant leur sang doit-elle être traînée dans la boue ?

  100. Il est évident qu’une absence de service national manque à certains !
    Personnellement, dans le cadre de l’insulte au drapeau Français, je verrais fort bien l’individu en mal d’éducation civique, en mal de respect de notre symbole, sa prise en charge par l’Etat, allant jusqu’à lui fournir l’habit appelé treillis et son placement chez les paras pour une petite préparation militaire et « go » direction l’Afghanistan, il apprendra, sur le terrain, ainsi, ce que le symbole « drapeau » veut dire ! Et surtout, ce que veut dire, aussi, donner sa vie pour son drapeau !
    Et si certains ne comprennent pas encore bien ce qu’il représente, qu’ils regardent donc l’actualité ; il n’y a pas si loin pourtant, huit jours, où un drapeau, nos couleurs, fut mis en berne par respect envers un président, celui de la Pologne, et en hommage aux victimes de l’accident du Tu 154 accidenté près de Smolensk, jour de ses obsèques nationales !
    Que l’on remette donc le service national !

  101. Alex paulista

    @ Marie
    Mieux, que l’on organise des séances de rattrapage pour toutes les femmes !
    Allez hop, Marie, merci pour l’idée, je propose de vous envoyer 3 ans faire des tâches ménagères sans être payée (eh oui, pour la plupart des gens c’était surtout ça l’armée ma chère, pas que youkadi youkada dans les kékés ni rouler des mécaniques l’arme au poing).
    Encore un bon exemple de moralisme qui se drape dans le drapeau en invoquant le sang des autres, à peu de risque.
    Même si, au fond, je suis pour le retour du service national, mais pas inutile comme il était, et surtout pas dans l’état d’esprit avec lequel vous l’abordez.
    C’est justement ce qui l’a tué.

  102. Jean-Dominique Reffait

    Je viens de comprendre !
    Le gars est sans papier… « sans-papier » quoi, la faute à qui ? A la France, alors faute de papier, le drapeau…
    Ca se plaide.

  103. Sûr !
    Moi aussi je préfère ceux qui se lèvent pour le drapeau, avant qu’ils ne tombent.
    Quant à ceux qui tombent, ne se seraient-ils levés, ils méritent les honneurs de ceux qui restent, bien sûr.
    Toujours ce débat me rappelle, en simple littérature, Curzio Malaparte et « La peau ».
    Un ouvrage redoutable…

  104. « Les Sénégalais du régiment d’infanterie coloniale du Maroc avaient traversé Verdun en lançant leurs coupe-coupe en l’air et en criant : « Douaumont ! Douaumont ! ». Ils ne savaient pas ce qu’était Douaumont. Peut-être un être méchant à abattre, peut-être une divinité protectrice. Ce mot mille fois répété leur était une sorte de totem verbal.
    En arrivant devant les mitrailleurs allemands follement braves, qui avaient tenu sous le barrage roulant, qui ne bronchaient pas sous les grenades, les Sénégalais du quatrième bataillon hésitèrent. Cette boue, ce brouillard humide les dépaysaient trop ; ils ne s’attendaient pas à trouver les Allemands si près et ils ne comprenaient pas que les balles vinssent aussi sur les côtés. Il y eut un flottement, le chef du bataillon dut intervenir :
    – Quel est le con qui commande cette compagnie ? »
    « Verdun » de Georges Blond.

  105. @ Alex paulista
    Ce qui est choquant c’est qu’il s’agit là d’une ingérence dans les affaires intérieures de notre pays. Dans n’importe quel Etat se respectant, cette ingérence dans les affaires intérieures d’un pays, aurait au moins fait l’objet d’une protestation diplomatique, et dans n’importe quelle société se respectant, sa venue aurait soulevé un torrent d’indignation. Imaginons un seul instant l’impossible : que les ambassadeurs de Chine, d’Iran, de Russie, de Cuba, de Corée du Nord, de Syrie, du Venezuela, etc. viennent donner à ces mêmes « jeunes » des conseils sur la façon dont ils devraient envisager la future structuration politique et sociale de la France, en fonction des valeurs et des habitudes non moins respectables en vigueur dans chacun de leurs pays. Nos médiocrates nous ont depuis des décennies pourtant bassiné sur les « ingérences » des pays communistes ou islamistes dans les milieux populaires ! Et les voilà qui applaudissent à l’ingérence réelle.
    Vous dites qu’il faut savoir écouter ce qu’il y a de bon. Seriez-vous prêt à écouter les travers du modèle américain ? Quel est le pays où il y a le plus de prisonniers par tête d’habitant au monde, dont les prisons sont le témoignage de l’inégalité fondamentale desdites « communautés » devant la loi, devant la prison, devant la mort ?! L’acteur qui se permet de proposer à nos concitoyens hébétés des hochets identitaires en guise de cataplasme pour la misère dont le système promu par son pays est le principal responsable ! En « réponse » à ce conseil, nous avons eu droit à une déclaration, sans doute triée sur le volet, d’un « jeune participant » au « débat » :
    « C’est intéressant qu’il ait fait l’effort de venir. …Je n’ai pas vu Jean Reno ni Gérard Depardieu en banlieue dernièrement. J’ai aimé son attitude, il ne se fiche pas de son public. Son discours est très américain, très punchy. Il nous incite à nous constituer en lobby communautaire, comme ça se fait là-bas. En France, c’est mal vu, voire suspect. Mais qui sait, peut-être que la fin justifie les moyens ? »
    Aux USA c’est : un casting écrit d’avance par les maîtres du monde permettant de sélectionner un président métis pour faire gober par les peuples du monde le maintien des prisons privées, le maintien de l’archipel mondial des prisons et camps de la CIA et de ses succursales dictatoriales travaillant à plein régime pour le « grand satan », la poursuite des guerres d’agression et l’occupation militaire de pays entiers, le vol du travail de ses citoyens les plus pauvres pour financer le complexe militaro-industriel, le ponctionnement des richesses du monde pour financer le niveau de vie de ses élites prédatrices.

  106. Ma chère caille, j’espère que vous m’aimeriez bien riche, pauvre, noir ou blanc, malade ou bien portant, mais il faut varier les plaisirs et, après Laurence Parisot ou je ne sais plus quel patron que vous imaginiez pendu avec des billets dans la bouche (je sais, c’était pour rire), je trouve que la blague penche toujours un peu du même côté. Mais bon, ce n’est pas très grave. Et puis vous me connaissez un peu maintenant pour savoir que je n’ai pas besoin d’être riche pour pleurer sur les riches, Islandais pour plaindre les Islandais, sans le sou pour penser aux pauvres, aryen avec les grands blonds à lunettes ou de me transformer en animal de compagnie pour compatir au sort des cochons d’Inde.

  107. M. CHAUDRON

    Ce genre de photo est inquiétant à plus d’un titre.
    Il est impossible de lui trouver un sens, sauf l’insulte gratuite à tout un peuple, à son histoire et à tout ce qu’il représente au présent et au futur.
    Un drapeau, c’est aussi la solidarité…, jusqu’à la mort. Les militaires le savent bien. Pour cet auteur et ceux qui ont voté pour ce cliché, il semblerait que le mot solidarité s’arrête à ‘allocations’.
    Un acte politique ? Il ne faut pas oublier qu’à travers le drapeau, c’est toujours le peuple qu’on atteint. Pas le gouvernement. Ainsi, sous un régime despotique, une telle photo, quoique indigne, pourrait avoir un sens politique et relèverait d’un certain courage. En France, elle n’a pas de sens. L’auteur aurait-il seulement osé la publier en Chine par exemple ? Généralement, ce genre d’homme manque de courage.
    Un sans papier ? Alors quoi ? On ne change pas de nationalité comme on change de slip ! Il y a un engagement réel dans l’acquisition d’une nationalité ; il n’est pas seulement économique.
    Un lien avec l’art ? C’est ce que prétend l’auteur et c’est inquiétant. Nous aurions pu lui pardonner si son cliché avait été une œuvre. Mais non ! Pas de talent dans cette photo. Aucun sens artistique, aucune imagination, aucune mise en scène digne d’une belle œuvre. Rien à voir avec un Doisneau. Seulement un drapeau coincé entre deux fesses. Donc, rien ! Pas un soupçon d’art sauf à le réduire à l’art scatologique. Alors, ne faisons pas une affaire d’Etat d’un auteur sans talent qui donne dans le scato. Que la justice fasse son oeuvre !
    En revanche, comment qualifier les promoteurs de ce genre d’art ? Je cite le PDG de la FNAC de Nice et son jury par exemple.
    Autoriser la publication de ce genre de photo n’est pas une preuve de leur sens artistique ni de leur bon goût. Bref, les membres de ce jury ne sont pas crédibles.
    En outre, ce sont des crétins mal inspirés par la cupidité, car l’insulte aux emblèmes nationaux est punissable. A défaut de gains, cette affaire pourrait leur coûter cher.
    La morale de cette histoire, c’est que toute création de l’esprit ne peut pas être qualifié d’œuvre d’art sans raison, ou ne saurait trouver refuge dans l’art quand il ne trouve aucun sens à son existence. Car certains esprits déviants, convaincus de la beauté sublime de leurs actes criminels, pourraient aussi nous convaincre que le crime, même s’il ne paie pas, est une forme d’art. Gageons qu’il existe encore des gens intelligents en mesure de comprendre l’art et de refuser ce genre nouveau, l’art scatologique.
    M. CHAUDRON

  108. Alex paulista

    Cher Nicolas
    Vous avez oublié Haïti: les USA sont aussi probablement responsables du tremblement de terre.
    Arrêtez votre parano. Respirez, allez soigner votre mauvais trip au grand air, par exemple en vous promenant dans les allées d’un cimetière américain en Normandie.
    Si les symptômes persistent, partez vivre au Venezuela.

  109. Jean-Dominique Reffait,
    Vous m’expliquez, pour simplifier, qu’il existe des cordonniers mal chaussés. Bien, soit ! Quant à moi, je vous le répète : si l’on veut dénoncer des attitudes dont l’esprit de solidarité nationale n’est pas la première vertu, alors il faut les dénoncer toutes et ne pas se contenter d’un ou deux exemples – ou pour mieux dire d’une cible privilégiée – toujours la même. Le musulman polygame qui gruge les Assedic ; le financier qui pense davantage à faire un bon « coup » qu’à la solidarité nationale (sans parler des requins qui spéculent sur le prix des céréales au niveau mondial) ; les cheminots de la CGT et de SUD qui se moquent de bloquer un pays déjà fragilisé par une crise doublée d’un accident climatique ; les gens qui se gavent de médicaments dont ils n’ont pas besoin et se fichent du déficit de la Sécu, tous ceux-là et bien d’autres manifestent un certain mépris pour la solidarité nationale. Voyez-vous, tout est une question d’angle de vue, et je crois que nous sommes un petit peu borgnes, moi compris.

  110. « Quel est ce pays où le vulgaire sans nuance ne mobilise pas la communauté »
    Diantre (pardonnez la vulgarité de l’exclamation) Monsieur Bilger, vous lisez la presse et vous n’en voyez pas d’exemple plus frappant ?
    Je trouve votre réaction purement épidermique, et manquant de toute réflexion juridique. Bien sûr, derrière un drapeau il y a des morts, mais c’est une dramatisation un peu facile. On pourrait aussi facilement vous répondre que ces morts ne sont pas forcément ceux auxquels vous pensez, que c’est ce même drapeau qui flottait sur la Villa Sesini (ou Susini) à Alger, où les Parachutistes torturaient, violaient et tuaient….
    Mais je serais à côté de la vraie question, qui me semble celle de la liberté d’expression, à laquelle d’autres ont déjà réfléchi. Et en particulier la Cour suprême des Etats-Unis. Bien entendu leur 1er amendement n’est pas les articles 10 et 11 de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, qui fait la part belle à la notion très subjective d’ordre public. Mais je vous renvoie à l’article « Flag desacration » de wikipedia, où l’on voit les principes constitutionnels faire obstacle à la démagogie des parlementaires. Et à la célèbre phrase de Justice William J. Brennan, Jr, que je vous laisse méditer
    « if there is a bedrock principle underlying the First Amendment, it is that government may not prohibit the expression of an idea simply because society finds the idea offensive or disagreeable »

  111. Thierry Fernand

    J’aurais aimé savoir si vous estimez que la loi devrait interdire la publication d’une telle photo (on peut ne pas apprécier quelque chose tout en pensant qu’il ne faut pas l’interdire).
    « Derrière le drapeau français, il y a des morts, des héros, de la gloire, de l’Histoire, du sang et de la boue, des trahisons et des triomphes. Le souiller, c’est porter atteinte à bien plus que lui, à ce qui nous reste de sentiment collectif et d’union nationale. »
    L’union nationale est elle nécessairement un bien ?
    Le nationalisme était très répandu en 1914, il a conduit à une guerre tout à fait inutile et meurtrière.

  112. @ Alex Paulista,
    « Mieux, que l’on organise des séances de rattrapage pour toutes les femmes ! »
    Des séances de rattrapage de quoi, monsieur Paulista ?
    Dans un monde où la femme n’est pas reconnue pour l’égale de l’homme, sauf sur le papier, et où le « à travail égal, salaire égal » ne lui est pas applicable, je crois que pour celle qui fait le choix d’être mère au foyer, elle travaille déjà gratis ! Et pour plus de trois ans ! Et si elle a un peu de chance, elle ne grossira pas les rangs des femmes battues ou mortes sous les coups… là, où elle devrait trouver la sécurité ! Peut-être que cette femme là, justement, préfèrerait laisser sa vie pour la sauvegarde de sa patrie que de se la lui voir ôtée d’une tragique manière par un minable.
    « Encore un bon exemple de moralisme qui se drape dans le drapeau en invoquant le sang des autres, à peu de risque. »
    Invoquer le sang des autres, monsieur Paulista, dommage que vous ne puissiez déclamer votre propos aux poilus qui ne sont plus parmi nous. Car, fort heureusement pour la France, qu’au XIXème siècle il était inculqué l’esprit de la patrie, le respect du drapeau et le sens de l’Honneur…. S’il y avait eu, à cette époque, la même indolence, le même mépris, la même inconséquence… la France ne serait plus. Et ceux qui se posent des questions sur leur devenir, bon sang, qu’ils aillent fouler les terres du Nord et de l’Est de la France là, où dorment « les restes » de tous ceux qui ont donné leur vie pour qu’ils puissent, eux, exister ! Dieu sait combien il y existe de cimetières militaires dans ces régions ! Il y en a partout ! De toutes nations.
    Je suis d’autant plus scandalisée de ce que je lis étant donné que beaucoup n’ont rien connu de la guerre, parce que trop jeunes ou parents trop jeunes, et de ce fait n’ont aucune idée, à les lire, de la DOULEUR et du DESHONNEUR que représentaient pour les soldats au combat la prise de leur étendard ! qui valait plus que leur vie !

    Les drapeaux français livrés à Sedan sont présentés à Guillaume 1er.
    Je crois, Monsieur, que comme beaucoup de commentateurs vous oubliez une chose. On n’obtient pas la nationalité française d’office parce qu’on a le privilège d’être né en France, ou encore celui d’avoir obtenu la naturalisation française. Tout individu qui est français a un devoir envers le pays et envers son drapeau. Le problème d’aujourd’hui c’est que justement jusqu’à Chirac qui a bâclé sa réforme, en 1996, le devoir ne s’exprime plus dans le service national et il ne permet plus aux jeunes d’apprendre à respecter les couleurs, de les hisser, de les saluer !
    Quand on publie ce genre de photo, alors que des milliers, des millions d’individus se sont battus pour SAUVER leur drapeau en même temps que leur terre, c’est une honte ! Et que certains considèrent que c’est un droit à la protestation, cela dépasse tout. On voit le résultat du tout permis !
    Que croyez-vous que firent les nazis en 1940 ? Ils récupérèrent les 15 (il me semble) drapeaux qui leur avaient été saisis et exposés aux Invalides !

  113. Le débat dérive un peu trop sur le thème : « faut-il sanctionner ? »
    Je ne connais pas les lois sur ce sujet. Que ceux qui sont chargés de les faire appliquer le fassent, c’est tout.
    L’important n’est pas là, mais sur le fond. Et, en ce qui me concerne, je trouve cette photo scandaleuse.
    Sur un autre blog, j’ai répondu à quelqu’un qui faisait de cette photo une sorte d’acte de « résistance » à Sarkozy.
    Or, qu’on soit pour ou contre Sarkozy, ce n’est pas la question.
    Le drapeau national, ce n’est pas Sarkozy. Ou plutôt, Sarkozy ne représente qu’un moment de ce drapeau.
    Quelle que soit notre opinion politique, nous avons le choix pour mettre un nom derrière ce drapeau.
    – Napoléon ou Robespierre.
    – Les insurgés des « Trois Glorieuses » de 1830.
    – Le général Boulanger ou Jean Jaurès.
    – Les Ligues nationalistes (comme les Croix de Feu) ou le PCF mêlant le drapeau tricolore et le drapeau rouge.
    – De Gaulle ou Jean Moulin.
    – D’Estienne d’Orves (résistant d’extrême-droite)ou Péri et Fabien (résistants communistes).
    Un rappel : l’exécution de Guy Môquet.
    Certes, quand il fut arrêté, ce n’était pas pour un acte de résistance, puisque le pacte germano-soviétique était encore en vigueur.
    Certes, on peut s’interroger sur les attentats individuels organisés par le PCF après le 22 juin 1941. Attentats qui ne pouvaient qu’entraîner des représailles.
    Il n’empêche. Quand les otages furent exécutés, ils se comportèrent comme des résistants.
    Alors que le jeune Guy Môquet commençait à entonner « la Jeune Garde » (un chant révolutionnaire), les anciens (tous communistes) couvrirent sa voix (il comprit tout de suite et fit comme eux). Ce serait « la Marseillaise » (autre symbole de la France) et rien d’autre.
    Comme on le voit : qu’on soit de gauche, de droite, communiste ou d’extrême droite, chacun peut trouver un moment de l’Histoire qui le rattache au drapeau tricolore et à la Marseillaise.
    Le reste n’est que provocation ignoble. Provocation très politiquement correcte d’ailleurs.
    Car, pour la bien-pensance actuelle, celle des plateaux de télévision, la Nation est mal vue.
    Et cracher sur ses symboles est présenté comme un acte « héroïque ».
    D’autant plus « héroïque » que la « répression » contre ces actes est « terrible » (tremblez !) : les applaudissements des publics des plateaux de télévisions et un prix décerné par la FNAC !!

  114. Revenons sur le terme « politiquement incorrect ».
    1°- Qu’est-ce que cela veut dire ? Tout simplement être à contre-courant des idées répandues dans les milieux qui « font l’opinion ».
    Au début du XXe siècle, c’est la bourgeoisie qui « faisait l’opinion ». Être « politiquement incorrect », cela consistait donc à « choquer le bourgeois ».
    Aujourd’hui, c’est aussi une certaine bourgeoisie qui « fait l’opinion ». ce sont les « bourgeois bohèmes » appelés aussi « bobos ».
    Leurs idées dominent dans les médias, sur les plateaux de télévisions, dans le show-biz.
    Ces « bobos » sont « écolos », ou plutôt, ils donnent des leçons d’écologie au « bas peuple ».
    Ils sont « antiracistes », mais dans un sens très, très, très large. Ainsi, pour eux, dire qu’il faut contrôler l’immigration, c’est du « racisme ». Dire qu’il faut sanctionner des délinquants, cela devient pour eux du « racisme » si ces délinquants sont noirs ou d’origine maghrébine.
    Surtout, pour eux, la Nation, c’est « ringard ».
    Aujourd’hui, être « politiquement incorrect », cela consiste à « CHOQUER LE BOBO ».
    Or, les « bobos » ne sont nullement choqués par ce type de photos, au contraire trop souvent.
    2°- Qui est « politiquement incorrect » de nos jours ? Autrement dit, qui « choque le bobo » ?
    Certains dont je n’apprécie pas les provocations : Jean-Marie Le Pen, Dieudonné…
    D’autres dont j’apprécie assez les positions : Marine Le Pen (bien que je n’aie jamais voté pour le FN), Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon…
    Qui est « politiquement correct » ?
    On en trouve dans plusieurs partis : PS, PCF, NPA, mais aussi Modem ou UMP…
    Mais le parti qui symbolise le plus le « politiquement correct », ce sont les Verts.
    3°- Pour certains, le drapeau tricolore, c’est le nationalisme, donc la guerre.
    Ils retardent. On n’en est plus là.
    Observons les guerres depuis 20 ans.
    Ces guerres (Golfe en 1991, Kosovo en 1999, Irak en 2003, l’actuel prolongement en Afghanistan…) sont la conséquence d’une doctrine : « le devoir d’ingérence ».
    Qui a défendu cette doctrine en France ? Les « franchouillards », défenseurs du drapeau tricolore et de notre hymne national ? Nullement !
    – Pour le « devoir d’ingérence » : des « antifranchouillards » comme Kouchner, Madelin, BHL, Glucksmann, …
    – Contre le « devoir d’ingérence » : des « franchouillards » comme Le Pen, Zemmour, Mélenchon (ce dernier ne se dit-il pas « un peu vieille France » ?), …
    4°- Quant à l’icône des « bobos », Daniel Cohn-Bendit, drôle de « pacifiste » !
    Il défendait « l’objection de conscience », il est « antinationaliste ». Mais, en 1999, il fut partisan de l’intervention de l’OTAN au Kosovo, au nom du « devoir d’ingérence ».
    Il y gagna (mais pas pour longtemps, hélas) le surnom de « Vert-kaki » !

  115. Aïssa Lacheb-Boukachache

    «L’être humain, c’est de la merde», dit Richard Millet, à mon sens l’une des plus belle plume de la littérature française actuelle. On lui a longtemps et aujourd’hui encore reproché cette tendance à l’amour immodéré de la patrie, à ce point qu’on est allé jusqu’à même l’accuser de virer néo nazillon à la façon d’un Renaud Camus cet illustre auteur banni honteusement des médias pour les raisons désormais fallacieuses que l’on sait (moi-même, j’étais à ce moment tombé dans le panneau de cette manipulation hypocrite contre ce grand auteur français amoureux de la France …) … Son «Lauve le pur» à cet égard est magnifique et je ne comprends toujours pas comment d’aucuns ont pu lire là-dedans autre chose qu’un formidable et colère hommage à notre pays et ce qui la représente à son avantage plutôt que le contraire … En ces choses, plus intelligent et plus désespéré que Finkielkraut, il y a Millet et je ne suis pas loin de penser qu’il croit désormais, tel Finkielkraut ainsi que d’autres, à la vue de ce cliché qu’il n’y a plus d’espoir, que c’en est terminé de cette France qu’il aime tant, que l’être humain, c’est irrémédiablement de la merde et le Français n’y échappant pas …
    On peut voir ces choses ainsi et s’arrêter là; auquel cas, effectivement il y aurait grandement à craindre qu’il n’y ait, oui, plus d’espoir et que, s’essuyant avec le drapeau qui nous représente, lui compris, cet homme s’essuie avec la face de chacun de nous et la sienne également s’il est français …
    Mais on peut voir les choses autrement et donner heureusement tort à Richard Millet, à Finkielkraut aussi, à tous ceux-là les sincèrement offensés et humiliés de cet acte et d’autres encore …
    Il n’y aurait plus d’espoir; l’être humain serait de la merde … C’est fort, c’est dur, c’est impitoyable …
    Me promenant récemment entre Cernay-les-Reims et Berru, je vois une immense nécropole allemande que j’ignorais … 14-18, encore elle, évidemment, presque naturellement, elle raconte et explique tellement de choses … Je m’arrête, je vais voir, j’entre et parcours ce vaste cimetière. Des tombes individuelles et des tombes collectives; en tout, plus de 17 000 corps reposant là … C’était de ces monts de Berru que durant quatre années, les Allemands bombardèrent Reims et particulièrement sa cathédrale qui prit feu et faillit s’effondrer totalement et définitivement … Ca et là, au milieu des autres tombes plantées de croix en acier, des tombes juives avec pour chacune une stèle gravée du nom du soldat, de sa date de décès (souvent le même jour que beaucoup d’autres, lors d’offensives ou de coups de main nocturnes …), de son grade et de l’étoile de David … Alignées pareilles les autres, entretenues pareilles les autres … Je m’attardais sur une (j’aurais dû relever le nom) située elle aussi entre celles d’Allemands de part et d’autre dont les sépultures étaient, elles, surmontées de croix. Je me suis dit que là, à la place de celui-là, à côté de ce jeune juif mort au combat, il s’en serait fallu de peu que reposât également et dans la même douloureuse fraternité (ce soldat juif était caporal, je l’ai retenu …) le jeune caporal Adolf Hitler … Une misérable balle perdue, un tout petit éclat d’obus et le destin du monde en eut été changé radicalement et certainement en mieux car pire, cela n’aurait pu être. Seulement voilà, le caporal Hitler a survécu; la suite, on la connaît … C’est dans cette suite que je voudrais inclure en une phrase définitive cet espoir que j’évoquais tantôt: même les pires nazis qui vingt ans plus tard réoccupèrent ces lieux dans le monde à nouveau en guerre, même eux qui réaménagèrent leurs nécropoles en France de la précédente guerre, celles que je visitais alors notamment en ce vaste cimetière, même eux n’ont pas osé souiller ni détruire ces tombes ostensiblement juives de ces soldats juifs allemands et les ont relevées et alignées et entretenues pareillement aux autres … Cependant, le plus incroyablement ironique et tragique même s’il fut heureusement provisoire, fut que durant ces quatre années d’Occupation, ce fut l’étendard nazi à croix gammée noire qui flotta au centre de ce cimetière à l’endroit de la croix d’acier immense que l’on avait érigée en son centre …
    On est loin ici d’un quelconque concours de photographie du politiquement incorrect d’une quelconque FNAC ou que sais-je … Il faut savoir raison garder et relativiser ces petites choses insignifiantes de notre début de siècle pourrissant à sa manière mais nourri aussi et porteur d’immenses espoirs … Le bleu, le blanc, le rouge, se diluent déjà dans le grand bleu de l’Europe parsemé d’étoiles d’or … Il faut y croire, on n’a pas le choix si on se souvient … Et on se souvient.
    Aïssa.

  116. Alex paulista écrit : « Arrêtez votre parano. Respirez, allez soigner votre mauvais trip au grand air, par exemple en vous promenant dans les allées d’un cimetière américain en Normandie ».
    Je vous réponds par des arguments, vous me répondez par une insulte, « parano ». Ca ne vous grandit pas !
    Vous avez évoqué les cimetières américains en Normandie. Sachez que tous les historiens vous le diront : le Reich n’a pas été vaincu sur les plages de Normandie mais bien dans les plaines de Russie. Rappelons les faits et, surtout, les chiffres. Quand les Américains et les Britanniques débarquent sur le continent, ils se trouvent face à 56 divisions allemandes, disséminées en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Au même moment, les Soviétiques affrontent 193 divisions, sur un front qui s’étend de la Baltique aux Balkans. Au moment du débarquement allié en Normandie, l’Allemagne est déjà virtuellement vaincue. Sur 3,25 millions de soldats allemands tués ou disparus durant la guerre, 2 millions sont tombés entre juin 1941 (invasion de l’URSS) et le débarquement de juin 1944. Moins de 100.000 étaient tombés avant juin 41. Et sur les 1,2 millions de pertes allemandes après le 6 juin 44, les deux tiers se font encore sur le front de l’Est. La seule bataille de Stalingrad a éliminé (destruction ou capture) deux fois plus de divisions allemandes que l’ensemble des opérations menées à l’Ouest entre le débarquement et la capitulation. Au total, 85% des pertes militaires allemandes de la Seconde Guerre mondiale sont dues à l’Armée Rouge.
    Le prix payé par les différentes nations est à l’avenant. Dans cette guerre, les Etats-Unis ont perdu 400.000 soldats, marins et aviateurs et quelques 6.000 civils (essentiellement des hommes de la marine marchande). Les Soviétiques quant à eux ont subi, selon les sources, 9 à 12 millions de pertes militaires et entre 17 et 20 millions de pertes civiles. On a calculé que 80% des hommes russes nés en 1923 n’ont pas survécu à la Seconde Guerre mondiale. De même, les pertes chinoises dans la lutte contre le Japon – qui se chiffrent en millions – sont infiniment plus élevées – et infiniment moins connues – que les pertes américaines.
    Ces macabres statistiques n’enlèvent bien évidemment rien au mérite individuel de chacun des soldats américains qui se sont battus sur les plages de Omaha Beach, sur les ponts de Hollande ou dans les forêts des Ardennes. Chaque GI de la Seconde Guerre mondiale mérite autant notre estime et notre admiration que chaque soldat russe, britannique, français, belge, yougoslave ou chinois. Par contre, s’agissant non plus des individus mais des nations, la contribution des Etats-Unis à la victoire sur le nazisme est largement inférieure à celle que voudrait faire croire la mythologie du Jour J. Cela ne doit pas nous empêcher de critiquer les crimes américains en Irak ou ailleurs.

  117. Un drapeau français, plié, couvrait le bord du cercueil de mon père que nous avons enterré il y a six mois.
    Sapeur-pompier volontaire, il a sauvé quelques vies…
    Personnellement je ressens la photo en question et ceux qui la défendent comme une véritable injure et une offense á sa mémoire.
    Alors que dire des milliers et millions d’autres qui ont servi leur patrie ?
    Je rejoins totalement le commentaire de Marie.

  118. M. CHAUDRON

    Re à : cv ainsi qu’à tous ceux qui considèrent l’outrage comme normal.
    Tout d’abord, sachez que personne ne se grandit ni dans l’insulte, ni dans l’outrage. De même qu’il n’y a aucune raison d’outrager le peuple français.
    Par ailleurs, dans une Démocratie, la liberté d’expression est un droit sacré. C’est cohérent et le rôle de la justice est de défendre ce droit !
    Cependant, dans une Démocratie équilibrée et afin de ne pas porter atteinte aux personnes ni aux biens, la justice limite aussi les libertés tel que « toute personne victime d’un dommage, quelle qu’en soit la nature, a droit d’en obtenir réparation de celui qui l’a causé par sa faute et que le droit à réparation du préjudice éprouvé par la victime… se transmet à ses héritiers… »
    Ainsi, en France et dans n’importe quelle autre Démocratie, si un homme a le droit de s’exprimer ‘librement’ sur un de ses pairs, ce dernier, si offensé, a aussi le droit de requérir la justice pour obtenir réparation.
    Concernant notre affaire, le drapeau représente le peuple français. Il ne s’agit pas d’un homme, mais de millions d’hommes – et de femmes, bien entendu. En conséquence et quand il y a offense, il appartient au ministère public de requérir la justice pour défendre les intérêts du peuple français.
    Maintenant, libre à vous de vous sentir Français autrement, de ne pas être concernés par ce drapeau et par tout ce qu’il représente. De fait, je comprends que vous ne vous sentiez pas concernés par cette photo. Mais vous qui défendez les libertés et les droits, ne refuser ni le droit ni la liberté à ceux qui ne sont pas de votre avis. N’enlevez pas sa dignité à un homme offensé.
    En outre, le meilleur moyen d’enchaîner l’homme et de promouvoir l’injustice serait de décréter la liberté totale !

  119. @M.Chaudron
    Vous semblez ne pas concevoir que le fait que je me sente offensé ou non par la photo n’est pas du tout la question. Que nous puissions être offensés, sans que cela constitue un délit. Oui, je trouve cela offensant, mais à Nice je trouve encore plus offensant à quelques mètres de cette FNAC, une stèle mise en place par la municipalité, honorant un assassin, le lieutenant Degueldre, fondateur des commandos Delta de l’OAS, condamné à mort et exécuté. Et à Nice, comme par exemple à Perpignan, le drapeau français est largement utilisé pour honorer sa mémoire et celle d’autres membres de l’OAS.
    Et je suis encore plus offensé, parce que cela se passe aujourd’hui et tous les jours, par ce rapport (http://dl.avocatparis.org/Conseil/pdf/09_04_24_Rapport_visite_Conference_souriciere.pdf) sur le dépôt et la souricière du Palais de Justice de Paris. On y apprend, puisque le rapprochement du drapeau et d’excréments choque, que les murs sont couverts d’excréments, et que quelques mètres au-dessus, la justice est rendue au nom du Peuple Français.
    Et les morts pour la France, que l’on fait parler si facilement, sont peut-être morts aussi pour la liberté d’expression et les droits de l’homme. Alors je ne suis pas sûr que s’ils pouvaient parler, ce soit l’éphémère provocation d’un photographe qui les offenserait le plus. Si toutefois c’est votre opinion, je me battrai pour que cela ne soit pas un délit.

  120. Alex paulista

    Nicolas
    Appeler les USA le « Grand Satan » alors qu’ils sont venus nous aider à deux reprises dans les deux guerres mondiales, ce n’est pas un argument, ni une critique de leur action en Irak, c’est une insulte au drapeau américain qui a, vous le savez sûrement, des origines communes avec le nôtre.
    Je qualifie votre premier commentaire de paranoïaque car il interprète tout à charge de manière déraisonnable. Même la couleur de l’actuel président est pour vous un calcul machiavélique. Vous allez plus loin que Chavez !
    Gardez un peu de nuance…
    Marie
    Je vous parlais du Service National, pas des femmes battues. Et que je voudrais que vous vous appliquiez en premier la réforme que vous proposez : faire de 1 à 3 ans de service (majoritairement ménagers, car c’était malheureusement surtout cela, le service national).
    Franchement, si l’on rétablit le service, pourquoi serait-il réservé aux hommes ? les armes sont plus techniques que physiques, et un groupe commando se sert moins de ses poings que de son ingénieur transmission.
    Je suis personnellement favorable au service obligatoire pour tout le monde. Simplement parce que la scission actuelle entre le peuple et les militaires n’est pas saine dans une démocratie.
    Mais un service digne. Pas des TIG.

  121. Ce qui m’étonne dans l’affaire du niqab de Nantes et du mari intégriste, grugeur présumé d’alloc, c’est que B. Hortefeux se soit précipité à envisager la déchéance de la nationalité française. A moins que des faits de terrorisme soient prouvés, rien ne justifierait une telle peine, comme la presse l’a suffisamment souligné. Je me pose alors une question. Hortefeux réclamerait-il la déchéance de la nationalité française pour Edouard Balladur si les faits de corruptions dont ce dernier est soupçonné étaient prouvés ? (et avec lui Nicolas Sarkozy) ? Que l’on combatte les fraudes et autres délits, mais ne réveillons pas de vieux démons.
    @ Monsieur Ledun,
    Mes sincères condoléances pour votre père.

  122. Jean-Dominique Reffait

    @Laurent Dingli
    On digresse mais… cette équipe panique électoralement et ils nous envoient dans le mur avec eux : encore un petit effort et nous aurons droit à une vague d’attentats islamistes, c’est bien parti.
    Pour les polygames et grugeurs d’allocs, il y a la prison, les redressements et les amendes.

  123. @ Jean-Dominique Reffait,
    Nous sommes d’accord en partie. Je trouve en effet les propos de Brice Hortefeux très peu responsables, de même que l’éventualité d’un nouvel aménagement législatif annoncée par P. Besson. Lorsqu’on est à la tête de l’Etat, il faut bien prendre garde, notamment en temps de crise, de ne pas utiliser ce genre de facilités. En revanche, si les accusations du ministres étaient justifiées, ce n’est pas la menace d’une quelconque vague terroriste islamiste qui devrait nous faire reculer. Comme vous sans doute, je ne suis pas partisan de renier nos valeurs sous quelque menace que ce soit. Il faut entretenir le dialogue avec nos concitoyens musulmans croyants et, en même temps, se montrer ferme avec la minorité de fondamentalistes qui met en danger nos valeurs laïques, démocratiques et républicaines. Nous ne digressons pas, Jean-Dominique Reffait, puisqu’il s’agit bien d’identité nationale dont notre drapeau est l’un des symboles.

  124. @ Alex Paulista
    Que cela vous plaise ou pas, ce que font les Américains en Irak ou en Afganistan relève du satanisme. Les USA y perdent non seulement des hommes, mais le respect de soi-même. Les mauvais traitements, allant jusqu’à la torture et au meurtre, infligés à des prisonniers à Guantánamo, en Irak et en Afghanistan nous rappellent douloureusement les crimes commis naguère en Algérie. Ils révoltent beaucoup d’Américains et pèseront longtemps sur la conscience de leur pays. C’est un drame plus grave, plus destructeur encore que celui du Watergate en 1972. Quant à l’expression « grand satan », elle a été souvent utilisée par des Américains. C’est le cas par exemple de Noam Chomsky qui dénonce avec raison plusieurs péchés commis par les USA. Faudrait-il donc, pour pouvoir être « politically correct », utiliser des expressions plus favorables que les Américains eux-mêmes ? Savez-vous que signifie « french » dans les journaux américains qui sont de ardents adhérents du french bashing ?
    Désolé mais votre réponse sur les « Américains nos sauveurs » est un pur sophisme : il ne faudrait surtout pas dénoncer un médecin pédophile sous prétexte qu’il vous a sauvé la vie…

  125. @ CV
    Roger Degueldre, voici ce qu’il en reste sur Wikipedia :
    « Il est arrêté le 7 avril 1962, condamné à mort puis fusillé le 6 juillet 1962 au Fort d’Ivry. Une balle seulement sur les onze du peloton d’exécution l’atteint . Le sous-officier chargé de lui donner le coup de grâce s’y reprendra à six fois avant que Degueldre ne meure.
    Décorations :
    Cité avec Croix de guerre des TOE, celle-ci porte 2 étoiles de bronze (régiment ou brigade) , 2 étoiles d’argent (division), 2 étoiles de vermeil (corps d’armée) et 2 palmes (armée). En Algérie, il gagne la croix de la Valeur militaire. Sa condamnation le prive de ses prérogatives en matière de décorations ; toutefois, il a été décoré de la médaille militaire et a été fait chevalier de la Légion d’honneur ».
    Dites-moi CV, à la buvette de la FNACA de Nice, combien êtes-vous à aligner ça ?

  126. Alex paulista

    Sur l’affaire du niqab, c’est BH qui dévalorise la nationalité française en la remettant en question pour une histoire de gruge aux allocs et de ménage à cinq.
    Ce n’est pas du même niveau !

  127. Alex paulista

    Juste une remarque.
    Pour redonner des couleurs à ce drapeau et un sens à notre devise, et si on allait chercher le français Gilad Shalit ?
    Ce n’est pas parce qu’il est israélien qu’il n’est pas français. Je suis sûr que si on le sort de là il saura s’en souvenir.
    Les symboles, c’est beau de les défendre, mais il faut aussi les entretenir. Ah, mais nos ministres sont occupés à Nantes face à de dangereux terroristes…

  128. Une histoire d’imbéciles. Un imbécile pour poser, un imbécile pour prendre la photo (et vraisemblablement en être à l’initiative), et une bande d’imbécile pour qui ça représente un coup de coeur.
    Ca et les hymnes sifflés …
    Les gens n’ont plus de respect pour rien. On raille les Américains qui se lèvent la main sur le coeur en entendant leur hymne et qui sont prêt à tout ou presque quand on leur dit « c’est pour votre pays ».
    Parallèlement on affiche son attachement à certaines valeurs françaises, telles que le fait de promouvoir les droits et les libertés dans le monde, le système de soins juste, des retraites méritées, et en règle générale tout ce qui nous permet de vivre correctement grâce à notre pays, ses institutions, et en général tout ce que représente ce drapeau.
    Et malgré tout, certains qui n’ont visiblement aucune conscience de ce qu’est une difficulté dans la vie et le rôle que joue l’Etat, trouvent ça branché de cracher dans la soupe. Réaction prévisible de gens qui n’ont aucune culture tant institutionnelle qu’historique, et qui croient que leurs petits intérêts vont de soi.
    Mais je suis sûr qu’ils sont tout à fait capables de faire la leçon aux gens sur ce qu’est le respect !
    « Imbécile » reste encore bien en deçà de ce que ça mériterait …
    Le service national n’a que peu d’intérêt par rapport au gouffre financier qu’il représente. Moi je préfèrerais que les gens qui méprisent le pays soient déchus de leurs droits de citoyens. Pas seulement le droit de vote, mais le droit de percevoir des indemnités, d’avoir accès « gratuitement » à la justice, ou d’être remboursés de ses soins. Ne serait-ce que temporairement. Ce ne serait qu’un juste retour des choses.

  129. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Je ne connais pas de guerre, Fabrizio, où les femmes n’aient pas été les premières victimes… Vous ne ferez croire à personne que tous parmi les armées italiennes puis les colons italiens se sont comportés élégamment avec les femmes libyennes et éthiopiennes lorsqu’ils envahirent et occupèrent ces pays d’Afrique… Ceci ne justifie pas cela, naturellement, mais ne vous servez pas de ce genre d’argument spécieux pour accuser ici et en quelque sorte et de ce fait vous dédouaner là. C’est malhonnête…
    Il existe ici, à Château-Thierry, un important cimetière militaire américain de la Seconde Guerre mondiale… C’est une des rares nécropoles que les Américains pourtant si prompts à honorer leurs soldats morts à l’étranger, n’honorent pas. En cet endroit sont inhumés d’innombrables GI’s exécutés (pendus le plus souvent) pour avoir, pendant qu’ils libéraient notre pays, violé des milliers de françaises au fil de leur avancées… Les premiers viols eurent lieu quelques heures après les débarquements, sur le sol même de Normandie. Singulièrement, la justice militaire américaine condamnait à mort et faisait exécuter plus facilement et rapidement ces auteurs de crimes quand ils étaient noirs plutôt que blancs… Les GI’s blancs qui les violaient n’étaient pas en reste, pourtant ; les françaises qui vivent encore ou leurs enfants et parents qui savent peuvent en témoigner…
    De même des Allemands aux Russes puis en égal sinistre retour des Russes aux Allemandes… De même des Japonais et ce qu’ils nommèrent pudiquement «femmes de réconfort», ces centaines de milliers de femmes, des fillettes mêmes, qu’ils rassemblèrent de toute l’Asie conquise et qu’ils violèrent chaque jour dans des tripots qu’ils aménagèrent… Je n’entrerai pas dans les détails de ces horreurs ; vous en seriez peut-être traumatisé ; en ces matières, les Japonais avaient l’imagination rarement égalée…
    Récemment, dans les Balkans, ces milliers de femmes violées, tuées de part et d’autres par les uns et les autres…
    Récemment encore, au Moyen-Orient, certains de Tsahal violant les femmes palestiniennes et, ô perversion morale suprême, les condamnant de ce fait à mort car sachant que dans leurs familles, on ne permettrait pas qu’une seule demeure en vie qui fut souillée par l’ennemi israélien… Ainsi va encore la sordide mentalité arabo-musulmane en ces situations de la femme. Ces femmes pour rester en vie n’avaient alors que la fuite n’importe où pour issue ou supplier leurs bourreaux violeurs de les garder avec eux, de ne pas les renvoyer, ce qu’ils faisaient cependant… Souvent elles se suicidèrent.
    On pourrait continuer longtemps ainsi ce funèbre décompte, remonter dans le temps même, jusqu’aux Romains, les Auguste et les César et leur Empire, la civilisation qu’ils apportaient au monde en même temps qu’ils y répandaient les pires viols et les plus grands crimes …
    C’est triste, c’est bien triste et désespérant que cela, je suis le premier à le dire et le haïr…Vous vous souvenez : Si c’est un homme… Vous n’avez pas oublié, j’espère…
    Voilà, mon petit Fabrizio anonyme, vous serez désormais un peu plus prudent quand vous m’interpellerez de la sorte en manière de sotte bravade et stupide provocation…
    Aïssa.

  130. Question :
    La France a plusieurs symboles à son actif et le cas de ce drapeau « souillé » se trouve être l’un d’eux. Aussi, suis-je particulièrement surprise de constater que le législateur ne place le symbole de la France, son drapeau, au même niveau que sa monnaie, qui aujourd’hui n’existe plus puisqu’elle est devenue européenne !
    Pourquoi le pavillon tricolore, qui représente notre pays et qui flotte au gré du vent au bout d’un mât ou d’une hampe, qui pavoise les rues pour fêter un événement, qu’un Etat sort pour honorer son représentant à l’étranger, qui couvre un cercueil pour des funérailles, qui est arboré lors de jeux olympiques, qui est brandi lors de conflits armés, qui est mis en berne lorsqu’il honore un pays ou un président… n’a-t-il pour le faire respecter, lui, lorsqu’on lui porte atteinte, les mêmes sanctions que celles réservées aux trafiquants de la monnaie nationale ? N’a-t-il donc plus aucune valeur ce drapeau aux trois couleurs que l’on veut changer en un européen, lui, le symbole de tant de douleurs, de tant de sang versé, sur et pour une terre qui lui est devenue indigne, la terre de France ?

  131. @Aïssa Lacheb-Boukachache | 27 avril 2010 à 11:40
    Faire blog ce n’est pas faire rumeur ni diffamer.
    Ces propos ne vous grandissent pas
    malgré la sympathie que vous m’inspirez.
    Je pense important de conserver le haut niveau de ce blog.
    Duval Uzan

  132. Aïssa Lacheb-Boukachache

    De quoi parlez-vous, ma chère Duval Uzan? De quelle rumeur? quelle diffamation, je vous prie? Vous vous inscririez vous aussi dans cette logique sordide à ce Pierre-Antoine à qui je viens de répondre tantôt? Le grand rabbin de France (puisque c’est de cela dont il s’agit, je le devine bien: j’ai dit que les meurtriers de cet homme sont de la communauté juive, ce serait là mon crime …), le grand rabbin de France donc ne s’est-il pas exprimé aussitôt l’annonce de ce drame? N’en a-t-on pas fait état dans les médias, le 20 heures rapidement, Inter?… Qu’est-ce qui vous rend si enragés sitôt qu’on dit qu’un juif a mal tourné, causant un tort irréversible à un autre, surtout quand celui-ci est, comme le précise PB (PB et non moi), arabe? Pour moi, ils sont tous français, je l’ai précisé et ai même ajouté que n’importe s’ils ne le sont pas, la victime comme ses lâches assassins … Est-ce que vous me lisez bien certains? j’ai des doutes …
    Elevez le niveau, écrivez-vous? C’est de l’ironie … Comment songerait-on à l’élever avec des personnes telles vous qui au mieux ne comprennent rien, au pire comprennent tout de traviole …
    Allez, bonne nuit …
    Aïssa.

  133. Cher M. Bilger,
    Je suis breton de naissance et français de nationalité. Or, en mon for intérieur, je suis surtout citoyen de l’ humanité, et je n’ai que mépris pour tous les drapeaux du monde entier parce qu’au nom du drapeau, on expulse, on assassine, on ostracise, on bombe le torse pour au final détenir une bombe et menacer les autres de se la prendre sur la tronche si on touche au drapeau et à ce qu’il symbolise.
    Cette photo est pour moi la parfaite illustration de ce que je ressens quand je vois un drapeau, qu’il soit bleu blanc rouge ou d’une autre couleur.
    Amicalement.

  134. Marie@Aïssa

    « Est-ce que vous me lisez bien, certains ? J’ai des doutes …
    Elevez le niveau, écrivez-vous ? C’est de l’ironie… Comment songerait-on à l’élever avec des personnes telles vous qui au mieux ne comprennent rien, au pire comprennent tout de traviole… »
    Rédigé par: Aïssa Lacheb-Boukachache | 30 avril 2010 à 00:16″
    Merci, monsieur Aïssa, pour cet instant de fou-rire…
    En moins hilarant, je lisais dernièrement un article sur la bataille de la Somme durant laquelle Hitler avait été blessé. Certains pensent que sa monochordie soudaine, due à sa blessure de guerre, serait la cause de sa haine de l’humain et l’origine de tous ses crimes…

  135. Mary Preud'homme

    @ Air One
    Il semble facile de tenir ce genre de discours quand on vit en France et que par ennui, provocation ou simple fanfaronnade l’on se donne l‘illusion de la liberté en reniant puérilement ses attaches Erwan, tels les fils et filles à papa de mai 68 vociférant sur leurs barricades et pleurnichant au moindre bobo. Notez bien que je ne dis même pas anarchisme, car les anarchistes – eux – prennent des risques et parlent ou écrivent au grand jour. Et encore moins stoïcisme dès lors que votre intervention déborde d’agressivité et de rancœurs, si bien que vous vous apparentez encore moins à un stoïcien, amoureux du monde et de la nature et qui refuse l’aliénation à toute forme de passion, tels que se définissent habituellement les citoyens du monde. Car ne l’oubliez pas la haine fait partie des passions que vous reprenez justement à votre compte pour condamner la part d’excès des nationalistes cocardiers. Comme beaucoup donc vous entretenez ici une confusion entre patriotisme et nationalisme pour vous attaquer à un symbole dont vous dénaturez l’objet aux fins de justifier votre haine ou votre aversion irraisonnée. Soit exactement le même procédé utilisé par les personnes à fort préjugés idéologiques de toutes natures. Néanmoins, même se proclamant citoyen du monde, tout individu est conscient qu’il relève d’abord de l’autorité et de la protection d’un Etat, en l’occurrence s’agissant de la France d’un Etat démocratique. A ce titre ledit citoyen (voir genèse et définition de ce terme) a à la fois des droits et des devoirs. Et il ne peut prétendre jouir des premiers, parfois de façon excessive et au détriment de l’intérêt général, tout en s’exonérant de tout devoir, à commencer par celui de respecter les institutions, les symboles de la nation dont il relève et bien sûr ses semblables. Toutefois, il reste libre de renier ses origines, de quitter définitivement son pays et d’aller vivre là où l’herbe lui paraît plus verte et la liberté plus grande… Une expérience qui risque d’être décevante si avant d’entreprendre ce grand voyage initiatique, ce futur citoyen du monde a omis de passer par les étapes obligées de l’enracinement puis du détachement, conditions sine qua non permettant d’atteindre le nirvana auquel aspirent les vrais sages.

  136. @Aïssa,
    Voilà votre commentaire puisque vous y tenez
    @Aïssa Lacheb-Boukachache | 27 avril 2010 à 11:40
    Vous voulez donc que je vous cite, soit :
    « Récemment encore, au Moyen-Orient, certains de Tsahal violant les femmes palestiniennes et, ô perversion morale suprême, les condamnant de ce fait à mort car sachant que dans leurs familles, on ne permettrait pas qu’une seule demeure en vie qui fut souillée par l’ennemi israélien… Ainsi va encore la sordide mentalité arabo-musulmane en ces situations de la femme. Ces femmes pour rester en vie n’avaient alors que la fuite n’importe où pour issue ou supplier leurs bourreaux violeurs de les garder avec eux, de ne pas les renvoyer, ce qu’ils faisaient cependant… Souvent elles se suicidèrent. »
    Les femmes palestiniennes ne sont pas telles que vous les décrivez, ni les soldats israéliens.
    Je pense que l’on ne diffuse pas des rumeurs sur ce blog.
    Alors bonne soirée avec Pasqua vous allez avoir beaucoup de travail, inutile de vous en rajouter je vous sens tout comme moi retenir vos larmes cette fois-ci pour de vrai.
    DuvalUzan

  137. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Eh bien oui, ces faits ont eu lieu par certains membres de l’armée israélienne à une certaine époque … Ce n’est ni rumeur ni diffamation, ce sont des faits contre lesquels d’ailleurs une grande partie de l’Opinion israélienne s’est élevée ainsi qu’une non moins grande partie de l’armée israélienne, ce qui est à leur honneur. Quant aux femmes palestinennes victimes de de ces faits, oui elles ont été tuées par certains membres de leur famille quand ceux-ci étaient connus; oui, elles s’enfuirent quand elles le purent, oui elles se sont suicidées … Ils (ces sordides meurtriers) appellent ça: les actes (ces crimes) d’honneur, sic.
    Quant encore aux femmes palestiniennes plus généralement, elles n’en sont pas moins, ainsi que les femmes arabes de chacun de ces pays, soumises au même joug de cette mentalité masculine arabo-musulmane que j’ai citée … Alors certes, oui, il y a ici et là des exceptions visibles qui feraient croire le contraire et laisseraient entendre que les choses vont bien, iraient mieux, mais ne vous y fiez pas ; vous ignorez tout de ces choses et cela s’entend … Si les pays arabes faisaient toute la place qu’elles méritent aux femmes, dans la vie institutionnelle comme dans la vie civile, dans la vie familiale comme dans la vie professionnelle, s’ils cessaient de les considérer GENERALEMENT comme des sortes de demi espèce humaine, croyez-moi, ils sortiraient vite de cet étrange Moyen Age intellectuel et matérialiste, de cet abrutissement permanent, dans lesquels ils sont englués depuis des siècles maintenant.
    Quant à Charles, je n’ai pas grand’chose à dire, vous l’avez vu … Pour finir, ce n’est pas un travail pour moi que d’être ici; c’est un plaisir qui, cela vous étonnera certainement, ne me prend que très peu de temps voire presque rien …
    Bonne soirée, belle femme juive … Mais sachez que d’aucunes femmes arabes et/ou musulmanes n’ont elles aussi rien à vous envier en ces simples choses agréables …
    Aïssa.

  138. Duval Uzan

    @ Aïssa
    Je n’ai pas fait de statistiques pour savoir s’il y a plus de violeurs en Israël qu’ailleurs mais puisque vous semblez l’avoir fait cela doit sans doute être vrai.
    Pourquoi voulez-vous qu’il n’y en ait pas ?
    Vous croyez au peuple élu ?
    Pour les femmes aussi je ne vois pas en quoi
    les femmes palestiniennes seraient différentes des autres…
    Ce blog est ouvert à tous y compris aux incultes comme moi. J’espère que vous n’y voyez aucun inconvénient.
    Depuis que je vous lis je suis plus optimiste au sujet des prisons françaises.
    Vous avez le verbe aussi facile que Finkielkraut j’en suis doublement jalouse.
    Bonne soirée !
    Duval Uzan

  139. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Ne soyez pas si optimiste que cela quant aux prisons françaises, ma chère Duval Uzan. Je ne serais pas l’arbre chétif au ciel ouvert qui cache la forêt dangereuse, immense et sombre, si mal connue qu’elle est encore … Quant au reste, je suis doué, hélas, je n’y peux rien… Si j’étais plus stupide, je serais moins pauvre, j’aurais des sous, c’est une vérité… C’est ainsi.
    Joyeux muguet toutes tous…
    Aïssa.

  140. @Aïssa
    « Vous vous inscririez vous aussi dans cette logique sordide à ce Pierre-Antoine à qui je viens de répondre tantôt »
    Ah bon… c’était une réponse ? j’ai cru comprendre que c’était un cri de désespoir de votre part.
    Vous êtes doué dites-vous, je n’en soupçonne pas le contraire… et même « doué de raison » je l’espère !
    Comment jugeriez-vous le fait de violer une vierge sous prétexte que la charia interdisant de lapider une vierge, on peut le faire légitimement une fois qu’elle ne l’est plus… Et comment jugeriez-vous le fait de faire un acte de mariage le soir et un autre de divorce le matin pour qu’il n’y ait pas viol ?
    Comment jugeriez-vous le fait de faire sodomiser un non musulman dans une prison réservée aux homosexuels sous prétexte qu’on ne peut le condamner à l’apostasie mais qu’on peut le pendre à une grue pour acte sodomite ?
    C’est pas en Israël que l’on trouve ce « contournement » de la charia.
    Et je ne vous demande pas ce qu’on ressenti les parents de la jeune vierge quand ils ont reçu injonction de payer les actes administratifs du mariage et du divorce.
    Les sources de ce que j’avance sont du pays concerné.
    Mais je réprouve tout acte qui ne respecte pas la personne humaine dans sa dignité, dans quelque pays que ce soit et dans quelque blog que ce soit.
    Cordialement (eh oui)
    Pierre-Antoine

  141. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Pierre-Antoine, je crois que vous êtes fou; il n’y a pas d’autre raison à vos interpellations et vos lectures des commentaires, notamment les miens … Je ne sais ce que vous voulez ni où vous désirez en venir et pour tout dire d’acuns -dont moi- constateront votre perversion intellectuelle. Je veux bien mettre ceci sur le compte de l’âge car, dites-vous, vous êtes en retraite … Mais enfin, l’âge a bon dos; je connais des retraités largement moins ineptes. Vous commencez à me dégoûter, voilà, il n’y a pas d’autre mot …
    «Comment jugeriez-vous le fait de violer une vierge …?»; «Comment jugeriez-vous le fait de faire sodomiser un non musulman …?» (je reprends vos termes délirants et vos questions non moins délirantes) … Mais enfin, de quoi parlez-vous? quel rapport avec ce que j’ai écrit? Avez-vous lu comme il se devait ce que j’ai écrit? Au secours! que l’on m’aide! il est devenu taré cet ex aumônier ex militaire ex je ne sais quoi d’autre encore … C’est parce que j’ai écrit que je ne connais pas de guerre où les femmes n’aient été les premières victimes (et notamment victimes des soldats), que vous réagissez de la sorte au point de ne même plus vous rendre compte de votre ridicule ? Et bien oui, c’est vrai, les femmes ont de tous temps été les victimes des pires viols de la part d’êtres tels que vous, c’est à dire de la part des soldats! Je persiste et signe; l’Histoire témoigne avec moi et vous accuse à pleine voix! C’est parce que j’ai écrit que cela avait eu lieu aussi en Israël de la part de ses soldats? Et bien oui, c’est vrai, ne vous en déplaise … Ah, je comprends! C’est parce que j’ai omis d’écrire que cela avait eu lieu -et peut-être encore aujourd’hui- de la part des soldats arabes et/ou musulmans, que vous êtes agité tant; quand bien même j’ai eu précisé à la fin de mon discours que «je pourrais continuer longtemps ainsi, remonter dans le temps même …», ce qui allait de soi qu’alors je n’excluais aucun lieu ni aucune armée de mon propos, que j’y incluais même les Arabes musulmans ou non … Bref, que la guerre, c’est moche partout et pour tout le monde, les femmes les premières. Et que plus la guerre est longue et vaste et laissée à la seule appréciation des militaires, plus elle devient en toute chose dégueulasse! Voilà, c’est cela que vous vouliez me faire écrire, que vous n’aviez pas lu? que vous seul, singulièrement, n’aviez pas lu … Je l’avais dit, singulier homme; apprenez seulement à lire! Mais ce que je n’ai pas dit par contre et qui est tout autant vrai et odieux, c’est qu’en temps de paix comme en temps de guerre, vous autres prêtres et pasteur, combattant ou non, n’avez pas souvent été en reste en ces tristes choses … Un peu plus d’humilité, monsieur l’aumônier militaire; faites la leçon à certains de vos pairs qui se sont «amusés» à leurs manières aux dépends de la mouquère en Algérie et même ailleurs; pas à moi!
    Si je ne craignais de manquer de respect à ce cher PB, j’écrirais à cet endroit: Allez, maintenant dégage de moi! c’est à dire, oublie-moi ou deviens même un peu, même une seconde seulement, intelligent à ma lecture!
    Aïssa.

  142. @Aïssa
    « C’est parce que j’ai écrit que je ne connais pas de guerre où les femmes n’aient été les premières victimes (et notamment victimes des soldats), que vous réagissez de la sorte au point de ne même plus vous rendre compte de votre ridicule ? »
    Ce n’est pas cela que vous avez écrit : vous avez écrit « soldats israéliens violant des femmes palestiniennes » sans aucunement préciser de réciprocité !
    Ma lecture de votre commentaire était donc bonne et le mien ne faisait que préciser ce qui faisait défaut au vôtre.
    Les exactions sont plus insoutenables quand elles sont le fait de « l’autre camp » et mes commentaires sont bien moins longs et surtout bien moins virulents que les vôtres.
    Point n’est besoin d’en rajouter quand l’équité est inscrite dans les propos !
    Quant à l’intelligence que vous me recommandez d’avoir, je m’efforce d’en prendre exemple dans la précision de vos commentaires.
    Cordialement (toujours)
    Pierre-Antoine

  143. Duval Uzan

    réponse à Pierre-Antoine @Aïssa | 02 mai 2010 à 14:59 .
    Cher Pierre-Antoine,
    Aïssa cherche à provoquer, il est inutile de répondre. C’est de l’injure.
    Je ne comprends pas pourquoi Monsieur Bilger laisse passer cela !
    Sur ce blog nous nous devons une certaine courtoisie.
    Ne mettez pas ses phrases en gras c’est le but recherché. Et puis la mauvaise foi ça ne se discute pas.
    En tout cas moi je ne lirai plus ses commentaires. Voilà tout.
    Duval Uzan

  144. @Duval Uzan
    Merci de votre attention à mon égard. Je ne la mérite pas.
    Je ne réponds pas à Aïssa et dans mon esprit il n’y a aucun esprit vindicatif, j’use simplement de ma liberté et de l’espace qu’offre le webmaster de ce blog pour « commenter un commentaire ».
    Bien qu’ils me laissent dubitatif, je respecte leur rédacteur et ne jugerai aucun trait de sa personnalité. Il s’en charge lui-même bien mieux que moi.
    Comme je le lui ai déjà écrit sur ce blog, sa diatribe à mon égard (et d’autres commentateurs), au regard de ce qu’il nous a dit de son passé et surtout de l’incertitude de son avenir ressemble plus à un cri de souffrance. Qui ne ferait pareil en semblables circonstances ?
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  145. Ainsi donc, ma chère Duval Uzan, vous ne lirez plus mes commentaires… Quand je songe, ingrate, que depuis ces années je vous les livrais gratis ici même et que cela vous seyait à merveille de n’avoir pas à débourser un seul radis pour une si belle et si intelligente prose. Vous me reniez ? A la bonne heure ! Je devrais vous envoyer ma facture pour tous ces miens commentaires dont vous ne vous êtes jamais privée…
    Ne soyez donc pas obtuse, ô belle juive parisienne, quand on vous met le nez dans vos (pour le coup coupables) contradictions. Relisez donc entre autres les articles à ce sujet du Nouvel Observateur (les années 2000-2001), ce Nouvel Obs ainsi que Jean Daniel qu’on ne pourra jamais accuser (ce serait drôle assurément) d’antisémitisme voire de rumeurs et de diffamations gratuites… Tsahal, hélas, est comme toutes les armées en temps de guerre ; elle traîne sa vermine et ses criminels avec elle, c’est ainsi, tristement ainsi… Il faut simplement espérer qu’elle la démasque à chaque fois et la juge et condamne ensuite, comme a su le faire lors de la Seconde Guerre mondiale l’armée américaine en Europe et aujourd’hui encore en Irak. Vous n’êtes ni parfaits ni différents des autres parce que vous êtes juifs ; n’oubliez jamais cela…
    En autre exemple : savez-vous que les rues de Tel-Aviv ainsi que Jérusalem sont pleines de prostituées et autres travestis juifs et israéliens ? Diffamation, rumeur, encore ?… Je vous arrête de suite : David Ben Gourion, en son temps, voyant ces femmes se livrant à ce commerce, s’est exclamé, soulagé : Dieu merci, nous sommes un Peuple comme les autres !
    Cette anecdote vraie est très connue…
    Serez-vous plus juive que David Ben Gourion ? Serez-vous plus juive que Jean Daniel ?
    Cessez d’être sotte. Et n’oubliez pas : vous me devez des sous pour tous mes commentaires que vous avez lus gratuitement ; puisque maintenant vous me délaissez pour des raisons hypocrites, infondées et malhonnêtes, je vous envoie l’addition…
    Aïssa.

  146. @Aïssa
    Vous le savez bien et ne vous faites pas plus âne que vous voulez paraître!
    Il ne s’agit pas d’antisémitisme, ni de propalestinien, encore moins de défendre une armée et ses soldats.
    Il s’agit de replacer vos propos « sélectifs et partiaux » dans un contexte bien plus général, bien plus bassement humain.
    Mes exemples n’avaient pas d’autre objectif que montrer que les exactions que vous déploriez sont bien plus le fait des civils que des militaires.
    Bien plus le fait des « politiciens et gouvernements » qui se servent de leur masse laborieuse qu’ils enrôlent sous couvert de défendre la patrie.
    C’est prouvé que la majorité des militaires en temps de guerre ou conflits sont d’abord et en grand nombre des civils que l’on prend derrière leur charrue, leur bureau, leur machine outils et que l’on déguise en à peine 6 semaines en guerriers et j’en rajoute 2 pour en faire des caporaux et 2 de plus pour des sergents. Pour un sous-lieutenant comptez 12 semaines au total.
    Avec si peu de temps on apprend à manier un peu les armes, on n’inculque pas un état d’esprit et encore moins refaire une éducation.
    Je fais une énorme différence entre civil en uniforme et soldat de métier. De même que je fais une énorme différence entre armée d’un Etat démocratique capable de juger et condamner ses soldats violeurs et un Etat totalitaire qui endoctrine ses enfants dès la maternelle dans la haine de « l’autre » et leur donne un droit de vie et de mort sur l’ennemi désigné.
    D’où mes questions sur les exactions commises au nom de la loi de Dieu (quel Dieu d’ailleurs demande cela ?).
    Oui, je sais vous vous êtes adressé à Duval Uzan, mais en bon soldat je prends la défense du sexe dit faible.
    Si ça ne vous plaît pas, il faut voir avec ceux qui m’ont inculqué ce respect là (entre autre).
    De plus je trouve que mon commentaire va très bien avec le billet sur le respect au drapeau !
    Cordialement
    Pierre-Antoine

  147. Aïssa Lacheb-Boukachache

    Pierre-Antoine, ma supposée violence à votre égard n’a d’égal que votre réelle et gratuite provocation à mon égard… Que l’on feigne de ne point comprendre ce que j’écris clairement pourtant et que l’on se serve de cela pour m’attaquer indûment comme vous l’avez fait… permettez que je me défende alors. Puisqu’il semble cependant manifeste que c’est votre problème que celui-là: savoir comprendre correctement un texte; je ne puis que vous conseiller de lire mes commentaires deux voire trois fois et lentement s’il vous plait, puis de les ruminer longuement; vous éviterez toute agitation vaine et pour tout dire stupide et ridicule contre moi. Si votre incompréhension persiste, ne répondez pas plutôt que de m’interpeller ainsi en inepties graves … Si naturellement vous ne décidez pas, vous aussi, à l’instar de plusieurs dont Uzan la dernière, de me mettre en quarantaine … (rire).
    Quant à ma situation personnelle, je vous rassure, ça va … Même si cela pourrait aller mieux, mais pour qui toute chose n’irait-elle jamais mieux?…
    Bon, une redif formidable ce soir: LE JUGE ET L’ASSASSIN … Tavernier … Revoir Noiret, Galabru jeune … Joseph Vacher, grand malade schizophrène s’il en fut … A cette époque, cependant, la médecine psychiatrique ainsi que la Justice pénale ainsi que les politiques même ceux de meilleure foi avaient l’excuse d’ignorer ce qu’ils savent aujourd’hui de cette terrible maladie.
    Aïssa.

  148. Le juge et l’assassin, formidable prestation d’acteurs, histoire forte, mais en partie gâchée par le prêchi-prêcha gauchisant ultra-manichéen de Tavernier, avec les bons (le socialiste, le pauvre, le tueur d’enfants) et les méchants, représentants du pouvoir (le juge, le politicien, le militaire anti-dreyfusard et massacreur d’Algériens, le gendarme, etc.) Sans oublier le petit final de propagande avec grève, drapeau rouge, femmes et enfants ouvriers au regard clair, affrontant les méchants soldats baïonnettes au canon. Et puis, achevant ce pamphlet plein de finesse, la comparaison entre les enfants assassinés par Bouvier (alias Vacher) et ceux tués dans la mine par les vilains patrons… Ben, on est en France quoi. C’est la lutte finale…

  149. @Aïssa
    « Pierre-Antoine, ma supposée violence à votre égard n’a d’égal que votre réelle et gratuite provocation à mon égard… « 
    Si besoin était, soyez rassuré. Je ne ressens à vous lire aucune violence envers qui que ce soit sur ce blog!
    Par contre je pense que vous devez en avoir beaucoup envers vous !
    N’oubliez pas que la violence est un exutoire à la frustration ! Et je ne crois pas être à l’origine de la vôtre !
    Cordialement (toujours et encore)
    Pierre-Antoine

  150. Comme certain ou certaine se fatigue la cervelle pour écrire pompeusement des vacheries ! Pour revenir au sujet, je trouve effectivement honteux que le drapeau français, la Marseillaise ou tout autre symbole de la République soient régulièrement bafoués, par ceux qui ont été élevés dans la différence et le refus de ses valeurs, mais qui ne comptent que sur elle pour vivre. C’est ma principale révolte. Mais cette révolte grandit à chaque nouvelle insulte faite à mon pays.

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