Les élections régionales, à l'issue du premier tour, ont permis aux médias et aux analystes spécialisés de présenter, sur un plan politique et en quelque sorte technique, le tableau d'une France écartelée entre une considérable abstention et une poussée sensible de la gauche – avec l'ancrage du vote écologique et la résurgence du Front national évidemment et comme mécaniquement requinqué par le débat sur l'identité nationale. On peut étouffer une fois, pas deux, l'adversaire en reprenant ses thèmes. A la seconde, il en profite au lieu d'en pâtir. Chacun y va de son commentaire mais, quels que soient les antagonismes et les clivages, un consensus s'établit sur les leçons de ce premier tour (Le Monde, Libération, Le Parisien, Le Figaro, nouvelobs.com, Marianne 2). Celles-ci ne relèvent pas de l'objet de ce blog et elles m'entraîneraient sur un terrain risqué.
Au demeurant, je me sens beaucoup plus concerné par le phénomène de l'abstention dont le caractère massif autorise chaque citoyen que la politique passionne, à formuler ses hypothèses, ses convictions.
Comment nier que la campagne des régionales n'a pas suscité un immense intérêt, que le fait régional est très peu connu de nos concitoyens et que les polémiques périphériques ont été à la fois la cause et la conséquence d'une curiosité républicaine défaillante ? Tout naturellement, entre la nécessité de laisser croire à la validité de l'enjeu régional et la volonté d'en découdre sur le plan national, nous avons pu observer une démocratie de guingois qui à force de ne pas savoir sur quel socle danser a créé du désarroi, de l'hésitation, de l'abstention.
Peut-on aller jusqu'à qualifier cette dernière "d'insurrection civique" selon l'expression du sénateur Mélenchon qui préjuge sans doute trop rapidement le caractère homogène de cette masse ayant fui ou négligé les urnes ? On ne doit pas non plus interpréter cette désinvolture comme "une lâcheté civique" même si la réflexion d'un électeur justifiant sa participation pour avoir le droit de protester ensuite (JDD.fr) n'est pas dénuée de pertinence. Il y a aussi les "gavés" de la démocratie, les "gâtés" de la liberté qui n'ont pas ou plus l'élémentaire décence d'user d'une faculté refusée ou si chichement accordée à d'autres ailleurs.
Reste que cette abstention, pour sa part principale, interpelle profondément et qu'il ne suffit pas, pour écarter la sanction dont elle est au moins partiellement porteuse, de la percevoir comme la manifestation d'une dépression qui serait moins inquiétante, parce que plus diffuse et impalpable, pour le Pouvoir. Il me semble que le premier tour nous confronte plutôt à la nécessité d'une explication mêlant les raisons politiques classiques à un désenchantement venu de plus loin.
Avant d'approfondir cette élucidation, doit-on négliger l'incidence d'une forme accentuée de personnalisation du pouvoir présidentiel sur les échéances intermédiaires, quelle que soit leur importance relative ? Pour un certain nombre de nos concitoyens dont la vision a été conduite, depuis 2007, à se focaliser sur le président de la République qui de manière contrastée, de leur part, a suscité soutien ou hostilité, les autres élections – surtout régionales – qui sont aux antipodes d'une conception aussi manichéenne et subjective n'ont sans doute pas la moindre saveur. Pour eux, l'essentiel ne résidera jamais dans cette grisaille pourtant indispensable de la démocratie au quotidien. Nicolas Sarkozy a donné, de manière irréversible, un visage, un corps à la politique et celle-ci ne peut plus se passer d'eux.
L'indifférence à l'égard des élections régionales a laissé la critique et l'esprit libres pour d'autres dénonciations. Des frustrations, des déceptions, des oppositions ont occupé une place sans commune mesure avec ce qu'aurait imposé la stricte prise en compte du facteur régional. Combien de messages de sarkozystes déçus dans cette abstention, combien d'appels pour une autre politique, combien de rêves brisés et d'illusions perdues, combien, ce qui serait plus grave, de mépris et de rages, combien de retours vers cette période d'avant l'élection présidentielle où l'impuissance de la politique s'accordait avec la médiocre considération de l'opinion pour ceux qui en faisaient profession !
J'avance que cette abstention est certes une sanction mais parce qu'on ne pardonne pas la dépression où le désenchantement a fait tomber le pays. Rappelons-nous cette formidable campagne présidentielle où le candidat Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou, chacun dans un registre différent, avaient semblé tourner la page de l'immobilité pour nous persuader qu'enfin notre pays allait se mettre ou se remettre en mouvement, en vie, en action. Ils n'étaient pas d'accord entre eux mais le terreau commun venait de l'espoir insufflé à l'esprit public. L'élection présidentielle elle-même, avec son impressionnante participation, n'avait fait que confirmer ce pressentiment d'une République où la politique enfin serait restaurée dans tous ses droits avec l'enthousiasme d'une communauté trop longtemps privée d'un fort et intense destin collectif.
Je suis persuadé que l'élection de 2007 n'était pas comme celles qui l'avaient précédée où, avec beaucoup d'attente, il y avait aussi l'intuition qu'inéluctablement il conviendrait "d'en prendre et d'en laisser", que tout ne serait pas possible et que c'était déjà beaucoup de voir quelques projets incarnés. La politique inévitablement ne pouvait être qu'une trahison de l'idéal par le réel. L'élection de Nicolas Sarkozy, à cause de sa personnalité et d'une énergie intellectuelle qui rendaient infiniment plausible une action qui ne détournerait pas de la politique mais serait une glorification de la puissance de celle-ci, en a enivré beaucoup, fait rêver d'autres. Ils étaient sûrs de ne jamais retomber dans la banalité d'un pouvoir qui ne saurait pas. Comme tous les autres. Le poison du doute et de la méfiance à nouveau inoculé, ils retombent de très haut. La croyance en la politique au pinacle hier, aujourd'hui enfuie.
Tous ces citoyens d'autant plus blessés qu'ils avaient été au faîte. D'autant plus amers qu'ils avaient été enchantés. Les pessimistes absolus sont les idéalistes absolus, a écrit Romain Rolland.
Déprime civique que cette abstention venant blesser notre démocratie au coeur. Après l'ivresse, c'est comme un pays qui dessaoule.
Concernant le Front National, une fois de plus, la question de l’insécurité est soigneusement évitée. Autrefois, c’était l’approche de la gauche, soucieuse de rendre incontestable son fond de commerce immigrationniste. Maintenant, elle est rejointe dans ses silences par la droite, pourtant prompte à l’expulsion de clandestins, peu désireuse de rendre des comptes de son efficacité.
Le silence est le terreau du succès du Front National.
Prétendre que débattre de l’identité nationale est discutable revient à insulter Fustel de Coulanges, Marc Bloch et bien d’autres dont nos misérables élus se réclament.
Je n’ai pas voté. Et ce pour la première fois depuis que je suis en âge de le faire.
Pourquoi ? Parce que je n’y ai vu nul enjeu. Pourquoi ? Parce que j’estime qu’il faut mettre un terme à la notion de politique en temps que profession, en tant que carrière. Je suis pour l’interdiction de toute réélection, peu importe les circonstances (faites confiance à Hugo Chavez pour vous expliquez les contre-arguments), je suis pour l’interdiction absolue et durable de toute candidature d’individu reconnu coupable de crime ou délit. Fini les mauvaises habitudes, fini les traditions, fini les petits fours, les chauffeurs avec véhicule à gyrophare bleu ; fini les élus qui ne connaissent pas le prix d’une baguette de pain, qui vivent hors du monde qu’ils prétendent régenter.
Et je ne connais aucun candidat aux dernières élections susceptible de mettre en oeuvre une telle réforme. Toutes les réformes sur le mode électif sont portées par des élus occupés à s’assurer que le nouveau mode d’élection ne sera pas défavorable à l’oligarchie en place.
Philippe, je ne suis pas gavée de démocratie, loin s’en faut. J’en aimerais même davantage mais je comprends la tentation de l’abstention et j’y succombe parfois ; parce que le vote blanc en France n’est pas reconnu et que donc l’électeur qui se déplace et ne met dans l’enveloppe aucun bulletin est considéré comme étant parti à la pêche ; pas étonnant donc que certains y aillent vraiment. J’irais sans doute parfois si l’idée de voir suffoquer au bout d’une ligne un poisson qui ne demandait rien ne me révulsait pas.
« infiniment plausible une action qui ne détournerait pas de la politique mais serait une glorification de la puissance de celle-ci »
PB,
Oui, enfin… NS avait tout de même au départ, plus un credo visant à affaiblir l’Etat – certes, pourvu de nombreuses tares qui gagneraient à être réformées – et donc la politique puisqu’elle n’est que le moteur de celui-là, le réduire c’est la réduire, réduire son champ d’action, l’ampleur et l’influence qu’elle entend avoir sur nos vies, le reste relevant de l’économie marchande, qui est celle qui a le plus failli depuis 2007, la merveilleuse (salut Alex ;o) loi des marchés finissant de convaincre les attardés que le vent ne saurait faire des murs, qu’hors visée commune et forcément politique, le reste allait un peu au hasard pour tous à trop être tiré au mieux pour le plus grand bien d’un tout petit nombre.
NS qui n’est pas un sot – cependant manque par trop de goût pour la culture et un quelconque idéalisme pour avoir mon estime et ma sympathie – l’a compris qui a réorienté non à 90 degrés comme il eut plu à Olive Beuh qu’il le fît, mais à 45 degrés sa politique économique, comprenant que si l’Etat ne reprenait les rênes, il n’aurait même bientôt plus de police ou d’armée pour dissuader pas mal de marcher sur l’Elysée.
Et se réfugier au Fouquet’s, c’est léger.
Bolloré, avec nous, Bolloré…
AO
Bonjour Monsieur Bilger. Déprime civique ? Non ! La démocratie fonctionne ! Il n’y a pas obligation ; pour quel enjeu ? L’hiver a été rude et a fatigué plus d’un citoyen, qui n’a pas cherché un regain d’espoir dans les urnes ! Les trains passent, les TGV foncent ! Pour un peuple sur le quai ! Quant aux Régions, demain Bruxelles-Paris-Madrid…
Le taux significatif de « non participation » à ce vote régional s’explique par de multiples raisons que vous avez évoquées.
Dans la plupart des « nons votants » on retrouve les blasés, des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent, du mouvement Brownien des annonces de réformes en tous genres et qui partent dans tous les sens, de la cacophonie des annonces et des reculades. La coupe est pleine et ils baissent les bras !
On ne peut pas remettre tout à plat et tout de suite. Il me semble que l’efficacité et la crédibilité d’un gouvernement passerait par un cap portant sur 20% de réformes souhaitables mais pesant 80% des enjeux.
Il me semble aussi qu’un chef d’Etat devrait se poser la question suivante : sur quelles actions me jugera-t-on à la fin de mon mandat ?
S’il n’en avait que 3 ou 5 de remarquables ce ne serait déjà pas si mal !
On confond modernisation indispensable de l’administration publique et mouvement Brownien qui fait tourner la tête et c’est bien dommage !
Et comme dirait ma grand-mère,on n’y comprend plus rien. Alors à quoi bon ?
Bonjour Philippe Bilger,
Vous nous dites : « Tous ces citoyens d’autant plus blessés qu’ils avaient été au faîte. D’autant plus amers qu’ils avaient été enchantés. Les pessimistes absolus sont les idéalistes absolus, a écrit Romain Rolland.
Déprime civique que cette abstention venant blesser notre démocratie au coeur. Après l’ivresse, c’est comme un pays qui dessaoule. »
Je pense effectivement que l’abstention d’une part et le mauvais score de l’UMP d’autre part sont d’abord la conséquence de l’immense déception ressentie par ceux qui avaient cru aux promesses de Sarkozy pendant les élections présidentielles.
Il nous avait promis un monde féérique : la croissance qu’il irait chercher avec les dents, plus de SDF dans les rues. Bref l’eau chaude à tous les étages, allant jusqu’à dire qu’il ne sacrifierait pas les Droits de l’Homme sur l’hôtel de la real politique.. What else ?
La réalité nous le voyons bien aujourd’hui est bien différente. Alors bien sûr il y a eu la crise qui a changé la donne, mais Sarkozy s’est présenté comme celui qui résoudrait tous nos problèmes. Qu’avec lui tout était possible !
En fait, cela me rappelle l’excellent film de Claude Berri Manon des Sources et notamment le passage savoureux où « l’ingénieur du génie rural » s’adresse aux villageois en leur donnant, avec force détails techniques, un cours d’orographie destiné à leur expliquer les raisons pour lesquelles ils n’ont plus d’eau dans le village.
Les braves villageois se foutent comme d’une guigne des raisons apportées par le « monsieur qui vient de Paris ». Ce qu’ils veulent c’est d’avoir à nouveau de l’eau.
Certes certains diront que les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Le problème c’est que ce sont eux aussi qui votent… ou qui s’abstiennent.
Il arrive toujours un moment où il faut payer la note.
Lorsqu’on suit le reportage effectué dans l’un des départements qui s’est le plus abstenu, la Moselle, le français moyen (il n’y a là rien de méprisant) explique son abstention par des « A quoi, ça sert, y disent tous des conneries », ou des « Ah ! oui, y’avait une élection, j’ai oublié » ; et le plus souvent des « de toute façon, la droite ou la gauche, ça changera rien à notre situation ». Bref, ce qui ressort c’est le sentiment que le vote est absolument inutile. Ce qui est tout aussi inquiétant, de la part des plus jeunes, c’est qu’ils n’ont plus la culture politique de leurs aînés. Ils disent : j’ai oublié d’aller voter, comme ils diraient, j’ai oublié de faire un truc casse-pied auquel je ne comprends rien et qui m’est de toute façon absolument étranger.
Le vote, l’instruction civique, voilà des sujets qui, parmi d’autres, auraient pu nourrir le débat sur l’identité nationale plutôt que de transformer celui-ci en épouvantail sécuritaire.
Une démocratie de guingois ou une démocratie de guignols ???
Après la mélancolie, la déprime, là, monsieur Bilger, il est temps que le printemps arrive. Vous allez nous plonger dans la dépression… !!!
J’entendais il y a peu que pour lutter contre la déprime il faut mé-di-ter… !!!
J’aime beaucoup l’expression du député UMP, Lionnel Luca, fort lucide, lui (ce qui ne fut pas le cas de Xavier Bertrand et/ou de Rama Yade, par exemple), qui explique ce désastre électoral pour la droite en dénonçant « le strabisme présidentiel de gauche » du président ! (Pour partie)
Un taux pareil d’abstention est bien significatif. A une signification.
Exaspération ?
Avertissement ?
Ras le bol de trop de mesquineries durant la campagne : « affaire Ali Soumaré » par exemple ?
Indécision ?
Pas assez de campagne électorale ?
Refus de voter puisque le vote « blanc » ne représente rien ?
Dommage pour l’UMP que, telle l’histoire belge : « tant qu’on peut remplir des enveloppes, on joue ! » Ils auraient ainsi fait passer leurs candidats qu’une moitié de la France au moins considère comme des « godillots » et des « mauvais » !
Aussi pour monsieur Bilger qui glisse doucement vers la dépression : « Le coeur gros »
« Quand revient le vent de l’automne,
Je pense à tout ce temps perdu.
Je n’ai fait de mal à personne.
Je n’ai pas fait de bien non plus
Et j’ai le cœur gros…. »
Hugues Aufray
A écouter si le coeur vous en dit. Ne rien toucher, tout s’installe… Il suffit de prêter l’oreille…
Je me pose la question de savoir si l’existence de régions est vraiment utile à la démocratie et au fonctionnement du pays. Je crois comme sans doute beaucoup de Français que les départements conservent le rôle essentiel qu’ils ont eu depuis la fin de l’ancien régime alors que les régions ont été créées pour faire comme les autres pays. La France n’a pas la même histoire et reste très jacobine.
Cette opinion ne m’a pas empêché de voter hier mais sans goût et par « devoir ».
Monsieur,
Voici que, cette fois, je me trouve en accord avec votre titre : « Déprime civique ». Mais il me semble, pour ma part, que le phénomène n’est pas nouveau, même s’il semble atteindre des profondeurs abyssales aujourd’hui. L’abstention n’est pas dans notre pays démocratiquement surdosé en fait d’élections, une soudaine apparition. J’en ai entendu déjà parler dans le passé, même assez lointain. Chaque fois on battait des records. Ceux qui prônaient un autre système de consultation du peuple, demeurant souverain, se faisaient traiter d’utopistes, ce qui n’était pas flatteur, ou d’idéologues, ce qui est en soi une infamie, paraît-il.
Vous voulez bien examiner les motifs de cette nouvelle abstention-record. Je ne postule aucun résultat définitif et j’attends sagement dimanche prochain, avec le calme des troupes qui ont mené beaucoup de combats. Ceci étant, j’abonde dans votre sens, lorsque je lis que cette déprime abstentionniste trouverait sa source dans le désappointement de nombre de nos compatriotes, qui fuient les urnes parce qu’elles les ont trop souvent et trop récemment trompés. Je ne suis même pas sûr que les bénéficiaires des consultations
précédentes aient eu le sentiment intime de l’imposture qu’ils traînaient avec eux. Vous parler de « dessaouler ». L’expression est exacte. Mais les candidats, plus on s’élève vers le sommet de la pyramide, sont pris d’une ivresse qui les conduit à proférer n’importe quoi. Nous venons de tourner une page, matériellement. C’est, devant nos yeux, la même que celle d’avant, mais toute tordue, illisible souvent, barbouillée parfois, avec des intrus qui en ont « rajouté ». S’arranger de ce cadeau est, pour moi, hors de mes capacités et je le pense, hors des capacités de beaucoup.
Alors ? Il ne faut pas avoir peur des mots. Vous n’êtes pas révolutionnaire.
Moi, je le suis. Oh! non pas dans le sens des caniveaux charriant du sang, vous l’imaginez bien. Mais une révolution, au sens étymologique, des esprits des Français. Je sais qu’une révolution est un circuit complet. Comme en Formule1. Rien n’interdit d’essayer et pour cela d’éduquer « civiquement » la Nation, droits et devoirs à égalité, dans le sens de notre belle devise républicaine. Comme en Formule 1, on n’est pas sûr de finir en « pole position ». Mais on associe les meilleurs metteurs aux point, les
représentants de ce secteur associatif qui n’est pas une fumisterie (il y a des « fumistes », je le sais…), des manuels et des « intellos ». Au fur et à mesure, on acquiert de l’expérience et on peut commencer à entrevoir un rai de lumière dans notre déprime. Je sais bien que, suivant Oscar Wilde, « l’expérience n’est que la somme des erreurs ». Nous devrions découvrir qu’à cette aune, la France doit avoir une assez belle expérience !
Mais il faut du temps, sinon, ce sont du sparadrap et des rustines qui sortiront encore des sacs à promesses…
Un homme politique français répétait sans cesse qu’il faut savoir « donner du temps au temps ».
Il est vrai que cet homme-là est peu apprécié d’une partie de votre lectorat.
Nota : Si une commentatrice ou un commentateur confirme ou infirme ce que j’ai écrit plus haut, concernant Oscar Wilde, je n’en serai nullement contrit. Si je me suis trompé, cela fera une erreur qui viendra, en plus de toutes les autres, tapisser ma propre « expérience ».
La seule façon de faire le tri entre ceux qui n’ont vraiment que faire de la vie politique, et ceux qui ne trouvent simplement pas leur compte dans le choix proposé, serait de comptabiliser les bulletins blancs comme tels.
J’ai le sentiment que le résultat permettrait de pas mal relativiser la notion d’abstention. Mais ça n’arrivera pas de sitôt, les politiques ayant je pense perçu le danger (pour eux).
Je pense que l’abstention était la seule possibilité pour dire je ne me sens pas concerné par ces baronnies que sont les conseils régionaux avec leur pléthore d’élus et de fonctionnaires régionaux, leurs distributions de subventions à n’en plus finir, leurs nébuleuses d’organismes et d’associations qui gravitent autour, dont on ne saisit pas vraiment, voire pas du tout, comment tout cela se traduit et agit dans et sur le réel.
Je suis d’accord avec votre analyse. Je pense comme vous qu’en 2007, beaucoup ont pensé que quelque chose de neuf était possible.
J’ai du mal à situer le moment où les choses se cassent.
Peut-être, mais ce n’est qu’une hypothèse, que la volonté de réforme de Nicolas Sarkozy a sous-estimé l’état réel d’une puissance publique profondément délabrée.
Peut-être aussi que la limite de NS est qu’il est trop politique, au sens de ce que nous ne voulions plus voir. Trop vulnérable aux airs du temps.
Son obstination dans l’erreur au sujet de l’EPAD, par exemple, a été catastrophique. Je pense que la nature des « soutiens » du président, ceux qui à ce moment-là n’ont pas su dire à NS qu’il se trompait lourdement, a eu des conséquences. Là il y a eu un gros doute concernant la capacité de l’équipe au pouvoir de vouloir et de savoir réformer sérieusement le pays.
Par ailleurs, Hadopi n’était pas un chantier prioritaire. La taxe carbone, le sommet de Copenhague, la suppression du juge d’instruction, non plus.
Ce qui comptait, c’était selon moi, de remettre en marche les fonctionnements de l’Etat.
Exemple dans votre domaine.
J’ai approuvé les peines plancher jusqu’au jour où le GDS sort son rapport sur la non exécution des peines.
A mon avis, résoudre la question d’une exécution effective des peines, avec un vrai projet pénitentiaire, était beaucoup plus prioritaire – et sans doute plus ingrat à initier – que de voter à toute vitesse les peines plancher.
Bonjour Monsieur Bilger,
Je n’ai pas été voter, je ne vote plus depuis un certain temps.
Pourtant je peux me targuer de connaître les rouages de notre système administratif et constitutionnel.
Alors pourquoi ? En 1969, je n’avais que 20 ans et bien que sous-officier je n’avais pas le droit de vote. Sinon j’aurais voté oui à la Régionalisation du Général de Gaulle, qui, en homme politique accompli, savait prévoir lui.
Tous les pseudo-défenseurs de la décentralisation, aujourd’hui, sortent tous des partis politiques, Valéry Giscard d’Estaing en tête, qui ont dit non en 1969. Je les considère non seulement comme imméritants de recevoir mon vote et ce, d’autant plus, que le soi-disant père de la décentralisation était Monsieur Gaston Deffere, grand ami du truand Mémé Guérini, et qui a décentralisé le département, alors que celui-ci était déjà déconcentré depuis Napoléon I°, créateur des Préfets. Tant d’argent gaspillé à la création de ce 2° département inutile (Conseils généraux construits en marbre de Carrare) plus une strate supplémentaire de pouvoirs inutiles et l’embauche stupide de fonctionnaires territoriaux. Cela n’a pu que freiner le pays dans son essor et pressurer inutilement le portefeuille du contribuable français. Maintenant « on » rafistole, et depuis 40 ans notre pays connaît une désorganisation « organisée » et dépensière sur tous les plans, tout ceci sans améliorer un tant soit peu le sort des Français. Au contraire, tous les droits à une vie meilleure chèrement acquis nous sont supprimés les uns après les autres, que ce soit par une gauche irresponsable ou une droite qui n’ose s’affirmer de droite que depuis qu’existe le Front National.
Regardez les, dès ce soir et jusqu’à samedi aligner des arguments loufoques et stupides. Ils ont seulement la chance que les Français ne connaissent pas plus leur histoire que leur géographie.
Au deuxième tour je n’irai pas voter non plus. Je tiens à ce que mon pays soit dirigé par des hommes et des femmes responsables, pas par des incapables qui jouent aux guignols. Le mot est trop fort ? Regardez la télévision pendant une semaine et jugez. Juger ses responsables politiques appartient au peuple souverain. Quand ceux-ci détournent les institutions à leur profit il est temps de ne plus leur servir la soupe.
Si ce billet passe, j’aurai de la chance…
Michel PETROCCHI
@Jean Reffait
M. Reffait,
Ce n’est pas d’Oscar Wilde, mais nous avons bien compris votre sentiment et ce que vous vouliez exprimer.
Les « aphorismes » de Wilde sont aujourd’hui illisibles ou à tomber à la renverse de niaiserie maniérée.
Sans le savoir vous citez Aldous Huxley, dont l’oeuvre a aussi terriblement vieilli.
Mais peut être n’aviez-vous pas voulu exprimer sa citation exacte et ne serez-vous plus du tout d’accord avec :
« L’expérience des anciens.. » ? C’est la somme de leurs erreurs »
Comme c’est du Huxley, toute une génération a trouvé ça « super cool »…
M. Reffait (suite)
…d’autant qu’en matière « d’expérience », il vaut mieux rester classique :
» l’expérience est une lanterne qui n’éclaire que celui qui la porte »
…mais me voilà piégé à mon tour, j’ai oublié l’auteur !
L’ivresse des sarkozistes peut retomber, on ne s’en portera que mieux.
Le pays a besoin d’idées claires fussent-elles un peu noires.
De manière générale, ivresse ou colère, je suis assez effrayé quand les masses ressentent toutes la même chose en même temps.
L’individualisme, parfois, est plus rassurant.
@ Marcel Patoulatchi
Votre désir me semble dangereux : on n’aurait plus que des prête-noms qui n’ont jamais rien vécu, avec des vieux de la vieille tirant les ficelles par derrière.
Attendez, mince, c’est déjà comme ça…
« Comment nier que la campagne des régionales n’a pas suscité un immense intérêt, »
Elle a suscité un désintérêt jusque dans les mairies elles-mêmes, puisque tôt le matin les électeurs, dont moi-même, étaient nombreux à s’être déjà plaints de n’avoir pas pu prendre connaissance des listes avant de devoir se déplacer jusqu’au bureau de vote.
Qui plus est, pour savoir que « PRIORITE EMPLOI- RASSEMBLONS LES LORRAINS » était une liste UMP, que « LA LORRAINE DE TOUTES NOS FORCES » était une liste Ecologie et démocratie, que « NON AUX MINARETS EN LORRAINE » était une liste soutenue par MNR-NDP-Pdf, que « Jean-Pierre Masseret, La vie, le Coeur, l’Action Radicalement Lorrain, était une liste PS » sollicitant la reconduction de son mandat, que « LA VOIX LORRAINE » était une liste « LA VOIX LORRAINE », que « LA LORRAINE DES GENERATIONS SOLIDAIRES » était une liste circonscrite aux seniors, il fallait le regarder le logo UMP etc. minuscule en bas de page, ou même tourner la page.
Seuls EUROPE ECOLOGIE, le FRONT NATIONAL, Le FRONT LORRAIN DE GAUCHE défini néanmoins seulement en bas de page (en tant que JCNancy – Cflg – Gauche quelque chose (attendez voir où est ma loupe?), ah voilà, c’est Gauche alternative, Parti de gauche, La Fédération (illisible), République solidarité, MPEP (Gauche solidaire), ainsi que LUTTE OUVRIERE, NPA et « Debout la Lorraine Alliance des Gaullistes, Centristes & Indépendants pour l’avenir de la Lorraine » – mais essayez de lire cet intitulé de liste d’une seule traite -, affichaient clairement la couleur politique en tête de liste !!
A l’inverse, pour connaître les personnes elles-mêmes département par département, sur la liste EUROPE ECOLOGIE où le vice-président du conseil régional de Lorraine maire-adjoint de Fénétrange et illustre inconnu pour les autres départements, prend toute la place au verso, il faut penser à tourner la page.
Enfin, je me serai au moins largement pourvue en papier brouillon…
Voir deux listes témoins:
http://alyte.perso.sfr.fr/Regionales_2010.html
Les fichiers sont un peu lourds toutefois à récupérer.
Beaucoup de gens ne s’y retrouvent plus, cher PB, n’y comprennent plus rien, à tout ce Politique, c’est ce qui explique cette abstention grandissante… Je vois cette abstention, plutôt qu’une protestation, une vaste interrogation. L’exemple significatif est celui de ce fameux débat sur l’Identité nationale française. Tenez, je ne pense pas être stupide non plus que vous ; ainsi expliquez-moi dans ce cas la nécessité de ce débat et surtout son contenu à l’heure où les Nations explosent sans vacarme mais sûrement, en Europe, au profit précisément de l’Europe de plus en plus unie institutionnellement et politiquement, ce qui, d’une façon inéluctable et rédhibitoire, diluera à terme (déjà même) chaque identité nationale au sein de cette autre vaste identité qui sera tout sauf – j’en suis sûr – la somme de ces trente ou quarante identités… Eh bien moi et ce malgré les apparences et les professions de foi de nos Besson et consort de ce gouvernement, je ne subodore que trop (sourire) combien c’est un vaste leurre que ce débat. Tronqué pour tromper. Mais tromper pour une cause noble, pour une haute Idée de ce que nous pouvons – aussi – être, nous les hommes. Combien ont encore le souvenir vif et douloureux de ce que fut le siècle dernier mais encore tous les siècles précédents aux moment qu’elles se constituaient et se maintenaient, les Nations de cette Europe ? La politique se fait par ruse souvent et c’est non moins souvent une nécessité. Ainsi on cause saucisson de Lyon, salami et autre baguette de pain et béret basque (le cliché évidemment mais qui parle tant à nos concitoyens hésitants, qui les émeut aux larmes presque) ; on dénigre le couscous (cf Jean-Dominique Reffait qui n’est pas sot pourtant) et tous ces merveilleux plats d’Orient (là, c’est mon avis culinaire), pendant que dans le même temps on élit un Exécutif européen, on éclate les frontières (Schengen)… Les Anglais «colonisent» notre sud-ouest jusque Toulouse et à la tartine beurrée et au bon vieux bol de café au lait du matin dont je ne saurai, moi, me passer, substituent peu à peu le thé breakfast, des oeufs et des lardons dès le réveil. En retour, Londres est devenue la quatrième ville française par le nombre de nos concitoyens qui y vivent… Idem l’Allemagne, la Pologne, l’Italie et l’Espagne sans oublier le Portugal, idem tout et tous quoi… Si le saucisson de Lyon durera longtemps ainsi le couscous, le reste est appelé à disparaître ou à tout le moins être substantiellement reformulé, modifié, c’est ainsi… Le nationalisme, c’est la guerre ; je ne sais plus qui avait dit cela mais c’est juste, c’est tellement juste et les armes étant ce qu’elles sont, on ne peut plus se permettre ce vilain retour en arrière. Alors, les prénoms, l’intégration, le saucisson ? Laissons, laissons le temps agir et faire simplement, ça viendra tout seul, comme le reste, comme tout, comme l’Europe… Quant à l’autre sujet, je sais bien que insécurité rime avec identité mais tout de même… Les sources de ce mal sont ailleurs, il me semble. Enfin, ailleurs ; pas si loin que ça finalement et je ne crois pas que cela ait à voir avec l’intitulé nominatif d’une quelconque identité… Une interrogation, je vous ai dit. Non «qui suis-je?». Mais «comment suis-je?». Répondez à ça, cher PB, et vous serez fin prêt pour postuler au ministère et faire de la vraie, grande et haute politique…
Aïssa.
Sans doute une bonne part des abstentions résulte-t-elle du désenchantement d’une partie de l’électorat de l’UMP, ce que montre l’accroissement relatif du PS et le retour des électeurs du FN, déçus et se sentant floués par la politique du Président Sarkozy. Il convient encore d’observer les reculs sensibles d’Europe Écologie par rapport aux dernières élections européennes et la chute profonde du MoDem.
Il est un peu trop commode de se servir de l’ignorance supposée des électeurs vis-à-vis du conseil régional. Il me semble que ceux qui payent leurs impôts voient chaque année monter les quotes-parts des communes, groupements de communes, départements et régions. Sans compter que chaque année l’État facture de plus en plus cher sa prestation de levée de l’impôt pour le compte des collectivités territoriales… sans justification aucune. Et d’autant plus que les nouvelles plaques d’immatriculation des automobiles portent les macarons des départements et régions !
Non. Le problème reste que la politique est phagocytée par des professionnels de la politique dont le positionnement est plus dicté par la possibilité de faire carrière dans telle ou telle formation que par l’adhésion et la fidélité à des idées ou principes. Par ailleurs, le citoyen se sent floué par le système de communication utilisé par les formations et dirigeants politiques qui se réfèrent non pas au fait qu’il sont délégués du Peuple, mais seulement au fait qu’ils ont reçu quitus pour mener à bien le programme du parti majoritaire… Il y a donc un dévoiement dont beaucoup de citoyens ont conscience, sachant par ailleurs que leurs votes ne sont qu’une justification d’une apparence de démocratie.
A cela s’ajoutent des médias qui ne traitent que de la politique à l’échelon national et ignorent pratiquement tout de la vie en Province, seules Paris et ses couronnes restant le cœur de leurs interventions (sauf bien sûr en cas de catastrophe ou de procès médiatique…).
En outre, le système de formation ne crée plus de « citoyen politique », la politique devant être réservée aux seuls « sachants ». De quel poids pèsent les militants des partis politiques au sein de leurs formations ?
Enfin, quel que soit le parti politique, le discours est ressemblant selon qu’il se trouve au pouvoir ou dans l’opposition, avec les mêmes incantations et la même faible prise sur les événements et la vie des gens ordinaires.
Dès lors comment s’étonner du désenchantement des gens ordinaires et du fait qu’ils en arrivent à conclure que voter ou pas aboutit au même résultat pour leur vie quotidienne ?
Je souhaite également rajouter que la confidentialité n’est pas suffisamment respectée ici et que des incidents concernant l’identité des électeurs ou qui avait la procuration de qui etc. se sont produits de façon extrêmement désagréable, la faute en étant absolument imputable aux organisateurs/responsables, et qu’il est intolérable que les électeurs ne puissent pas accomplir leur devoir électoral en toute discrétion et toute tranquillité.
Et le pire c’est que quand vous tentez de l’expliquer, les contrevenants ne comprennent pas ce que vous leur reprochez.
Il convient donc d’être extrêmement motivé pour sortir voter dans ces conditions !
» La Droite n’avance qu’à grands coups de pied au cul » et sa plus belle illustration reste la photo de Paris Match où l’on voit en 1968 un million de français sur les Champs-Elysées, avec à leur tête un Michel Debré en transes, accroché à un Malraux déjanté, devant la tombe du soldat inconnu…
Ils n’avaient rien vu venir.
Bûcher des Vanités !
Il ne me semble pas avoir lu une chose bien simple : quand le Président de la République dit à peu près : « Vous pouvez voter ce que vous voulez, je ne changerai en rien », pourquoi voudriez-vous que les citoyens se dérangent ?
Il y a là un sentiment de terrible impuissance.
« Après l’ivresse, c’est comme un pays qui dessaoule. »
Et plus le vin était mauvais, plus la gueule de bois est forte…
Le neuf espéré a accouché d’un très vieux style pompidolien jusqu’aux vedettes de Guy Lux. Le siphonneur se fait siphonner. Les paillettes d’hier ont laissé place aux rougeurs allergiques.
Trop de politiques et pas assez de Politique. Omniprésence du discours jusqu’à la saturation, avis sur tout et n’importe quoi, et, pour finir, rien. Le long trottoir roulant de la station Montparnasse est en travaux. Une palissade nous informe en gros caractères que ces travaux font partie, non je ne rigole pas, du Plan de Relance. Un ministre pour un trottoir roulant… Au coeur de la plus grave crise économique et financière depuis des décennies, l’action visible du pouvoir se réduit à légiférer hors sujet – loppsi, procédure pénale, identité nationale – tout en affirmant qu’aucun scrutin ne viendra troubler la sereine passivité qui prévaut.
Il n’aura pas duré longtemps le brillant quinquennat et il aura bien nui à la démocratie.
PS : une pertinente journaliste d’Inter nous annonce à l’instant qu’à l’occasion des obsèques de Jean Ferrat, il n’y aura pas de messe. Pour un juif athée, c’est la moindre des choses…
@ Alex paulista,
Vous me donnez quand même envie de voter UMP au second tour. Et puis, il n’y a pas de CNPT dans ma région. Merci à vous.
@ Véronique Raffeneau,
Mais bien sûr que si : le sommet de Copenhague était la priorité des priorités et Nicolas Sarkozy a eu raison de s’engager comme il l’a fait. Qu’un certain nombre de Français ne comprennent pas cet engagement, surtout en temps de crise, est compréhensible.
@ Aïssa,
Je partage une grande part de votre analyse sur le fait que le système politique avance masqué en ce qui concerne la construction européenne. A savoir que l’UE n’est qu’une association d’États et que la mort des nations est au programme sans que cet objectif soit jamais annoncé. Ce qui n’empêche pas les politiques de se référer au sentiment national, aux nations ou à la République dont alors ils se soucient comme d’une guigne !
Mais pour autant, les fondements de cette UE sont loin d’être enchanteurs car ils sont fort peu démocratiques au fond, bien qu’ils en aient l’apparence.
Mais cette union ne manquera pas de se heurter à de difficiles lendemains car elle n’est qu’une superstructure exclusivement technocratique. Et que les habitants de ce vaste territoire en auront vite marre d’être traités comme des numéros.
Il me semble enfin que construire un tel édifice en rejetant les nations et leur histoire est une prise de responsabilité énorme et qu’elle n’annonce pas des lendemains qui chantent. Étant précisé qu’il ne faut pas confondre nationisme et nationalisme.
Si l’on ne peut que rejeter un nationalisme étroit, le passage à un système d’États fédéraux ayant moins de pouvoir que les états aux USA, voire moins que les länder allemands sans être passé préalablement par un système confédéral de nations me semble devoir s’appeler « mettre la charrue avant les bœufs ».
@ Laurent Dingli
Vous m’en voyez ravi.
L’alternance au niveau régional est également une saine pratique. Cela empêche les calmars d’enrouler leurs tentacules.
Votez donc pour moi, je prendrai le soleil à Mongaguá pour vous.
La déprime civique que vous évoquez, Philippe Bilger, ne serait-elle pas due au fait que les citoyens ne savent plus vraiment interpréter le langage de nos politiques et surtout distinguer les programmes des partis.
Un des responsables de cet état de fait est sans nul doute notre Président. Il va prospecter les « clients » des autres partis, allant même jusqu’à leur piquer leurs idées (les bonnes, mais aussi parfois les mauvaises) et se les approprier sans vergogne.
Combien de fois nous a-t-il montré que, quand les circonstances l’exigent, il pouvait être plus vert que les Verts, plus rose que les socialos, plus couleur muraille que les centristes et même plus bleu marine que le FN ?
Le seul problème, en faisant cela, c’est qu’il a peu à peu perdu ses « bons clients »…..ceux qui votent UMP.
@ Aïssa,
Voici un extrait de ce que j’écrivais sur ce blog, le 6 décembre 2007 (pardon de me citer, c’est toujours un peu ridicule, mais je ne saurais dire mieux, aujourd’hui) :
« En France, je crois que nous assistons non pas à la résurrection, mais au chant du cygne de l’idée nationale. Cette dernière ne sera pas remplacée par un sentiment fort d’appartenance à l’Europe, mais par une nouvelle forme d‘expression d‘identité d’échelle internationale ».
C’est dire à quel point je partage en grande partie votre analyse (sauf que je ne limiterais pas l’idée nationale à la guerre). Dès le départ, j’étais en désaccord avec ce qu’écrivait Marcel Gauchet (de manière fort intéressante) sur la résurrection des nations.
Pour autant, la démarche du pouvoir visant à resserrer le lien national autour de certains symboles historiques n’était pas absurde en soi, même si les choix se sont parfois révélés discutables et l’ont été.
Les opposants au président ne lui accordent en général crédit sur rien. Tente-t-il une ouverture vers l’opposition ? Ce n’est, sans nuance, que du débauchage, une attaque perverse, un coup bas visant à miner l’adversaire, un effet « bling-bling ». Veut-il réfléchir à ce qui fait aujourd’hui la cohésion d’une nation ? Ce sera tout au plus une façon de « draguer » le Front national. Les préoccupations sociales ? Un simple calcul électoraliste. Bref, on ne sort pas un seul instant du discours purement polémique. Certes, qui peut croire que ce pouvoir, comme tous ceux qui l’ont précédé, n’a pas, aussi, des arrière-pensées partisanes, des plans de carrières, des vues électoralistes à courte vue, mesquines et même minables : la majorité présidentielle n’est pas une association de boy-scout et son chef un enfant de choeur, mais enfin, nous sommes loin de cette caricature piteuse qui ne grandit pas le débat politique. Prenons l’exemple de l’ouverture, tant critiquée dans les rangs de l’UMP, quel gain partisan Nicolas Sarkozy en retire-t-il, puisque, non seulement il agace la gauche mais fait même enrager son propre camp. Idem pour les questions environnementales qui ont demandé beaucoup de volonté et de courage, la droite n’ayant aucune culture écologique ; elle y est même souvent hostile. Or là encore, Nicolas Sarkozy a su aller contre les habitudes et contrarier quelques conceptions traditionalistes. On peut être d’accord ou pas, critiquer le fond ou la méthode, mais il serait honnête de lui reconnaître cela.
Merci, Monsieur Savonarole, de m’avoir corrigé. Mais je ne puis vous rendre la pareille : je ne connais pas plus que vous l’auteur de la sentence que vous rapportez.
Vous avez raison quant à Oscar Wilde qui n’a jamais été adapté à n’importe quel temps. Je partage votre opinion sur son caractère artificiel et dénué d’humour, du moins de celui qui se pratique en faisant sourire
intelligemment. Quant à Aldous Huxley, quand j’étais jeune, je n’avais pas le droit de le dire. Trop « osé » pour moi, me disait-on ! La citation très sage que vous rapportez a des allures, comme ça, de proverbe chinois. Je ne risquerais pas mes baguettes à prendre le pari !
N’avons-nous pas, vous et moi, quelque peu apporté un adoucissement à la déprime, « unique objet de notre ressentiment ». Chaque fois qu’on fait naître un sourire, c’est une étoile filante qui s’ouvre en marguerite. Libre à chacun de l’effeuiller, à la chance de tomber sur « passionnément ». Au risque de tomber sur « pas du tout »…
Jean Reffait
Ce qui m’attriste le plus dans cette élection comme dans celle des Européennes, c’est évidement cette énorme abstention. Je ne la comprends pas, ne l’accepte pas.
Quand on veut délivrer un message contre un régime, contre un gouvernement, on se déplace et on vote contre celui-ci.
S’abstenir, c’est bon pour les hypocrites (je pèse le mot). Les absents ont toujours tort. Ne pas aller voter c’est se priver soi-même de dire ce que l’on pense. Vraiment un petit jeu de nul…
Quand on habite hors de France c’est la croix et la bannière pour obtenir une procuration de vote. Je dois me déplacer á Vienne (440 kms aller retour) parce que monsieur le consul n’a pas fait sa tournée et le consul honoraire du coin (un Autrichien) n’a pas le droit de délivrer ce genre de document.
Je me donne ce mal parce que l’on me fait l’honneur de me poser une question : « Quel président pour votre région ? »
Moi je tiens á y répondre. Ce n’est pas banal.
Alors vous qui habitez la métropole et qui avez les bureaux de vote á portée de main, bougez-vous le c.. ! (Je m’adresse au 53% )
Un autre point que je ne comprends pas. Comment tous nos fins analystes politiques peuvent-ils se promener sur les plateaux de télévision en affirmant que le FN a augmenté son score ?
Faire 11,7 % avec 53% d’abstention c’est plus que 18% avec 29 % de celle-ci ? (á la louche, je n’ai pas les chiffres sous la main)
Je suis nul en français et en maths, mais quand même…
Pour l’analyse de fond, comme tout électeur à qui l’on a promis deux tours, j’attends la fin de celui-ci.
Je ne vois rien à rajouter ! Serais-je en train de déprimer, moi aussi ?
Juste ceci, sinon :
Ca tourne au vinaigre depuis quelque temps !
Alors j’ose cette question :
« Un vinaigre peut-il être périmé ? »
Ce serait un comble, non ?
« Prenons l’exemple de l’ouverture, tant critiquée dans les rangs de l’UMP, quel gain partisan Nicolas Sarkozy en retire-t-il ? »
LD
C’est pourtant écrit dessus, comme sur les petits LU : désorganiser ses futurs adversaires, semer le trouble dans le camp adverse, satisfaire son incommensurable ego que de diriger MEME ses ennemis, asseoir partout sa parole et son pouvoir décisionnaire, agiter tant de buzz à la fois que la carte, elle est pas là, elle est ici… eh oui, par ici la monnaie.
Cela s’appelle le bonneteau dont l’exercice public est interdit, du moins je le crois, et le croyais, en politoc.
On tapote et… le bruit sonne faux.
AO
Robert ainsi que Laurent, c’est le retour des nationalismes qu’il faut craindre et combattre… L’Europe (ses Institutions) a la tentation de normaliser les cultures et les Histoires. C’est un risque et moi-même je veux faire le pari de ce risque. La difficulté qui me paraît la plus difficilement surmontable et d’où partent en vérité ces velléités des retours en arrière nationalistes avec tous leur cortège de risques plus grands encore, c’est celle de la langue. Comment unifierez-vous durablement (dans les coeurs et dans les esprits, j’entends bien…) des millions d’hommes aux langues aussi diverses ? C’est la tentation de la Tour de Babel et la Bible nous dit bien comment finit cette tour… Le langage, c’est l’être. Et qu’on ne s’y trompe pas; malgré les apparences de culture visible, artificielle écrirons-nous, communes, entre les Anglais et nous, nous et les Allemands, les Allemands et les Espagnols, etc., le fond est bien plus différent que nous n’osons le croire… Dans les mentalités, il y a moins de différence entre un marocain et un irakien (voyez les distances pourtant) qu’entre un français et un allemand ou un finlandais. C’est que le marocain s’exprime, lit, écrit, rêve et pense dans la même langue que l’irakien. Tout est là en vérité. Le danger est de faire croire à cette culture visible, artificielle (au sens de l’artifice philosophique) que j’évoquais ci-dessus. Un nationaliste français par exemple (pas forcément raciste; le racisme, c’est autre chose…) dira oui aujourd’hui à un hollandais ou un autrichien contre moi ou Jamel Debbouze ou Malek Boutih. Il ignore alors que de tous, c’est Boutih, Debbouze et moi qui sommes plus proches de lui, qui sommes ce qu’il est même, que ces autres qu’il aura cru. Par ce seul fait de la langue maternelle qui, dans la conscience comme dans l’inconscience, exprime la même chose à chaque fois… Je n’ai pas de solution à ça, sinon, comme vous l’avez écrit, Robert, une Confédération d’Etats très unie institutionnellement au niveau confédéral et très autonome au niveau de chacun. Puis laisser les siècles faire et avancer à leur rythme… Telle qu’elle va aujourd’hui, cette Europe, à se faire au pas de charge et dans l’ignorance de ce fondamental qu’est la Langue, c’est l’implosion qui s’annonce, je n’en doute pas une seconde.
Aïssa.
@ Laurent
« Qu’un certain nombre de Français ne comprennent pas cet engagement, surtout en temps de crise, est compréhensible. »
Mais enfin, ce temps de crise économique est vieux de plus de trente ans…
Que le président de la République soit un fervent du catéchisme écologiste, a priori cela ne me gêne pas, tant je peux comprendre que chacun, y compris un président de la République, éprouve le besoin de rechercher le confort des transcendances quand le temps est clair, l’horizon dégagé, la sérénité du quotidien et sa sécurité assurées.
Seulement voilà, la majorité de nos concitoyens se débattent dans des précarités où les transcendances sont un luxe.
Leur souci premier est d’assurer les difficultés et les sévérités du quotidien. De construire des bouts d’avenir proche. Car leurs existences sont dans des sortes de flux tendu en permanence.
Il ne me paraît pas aberrant pour tous ceux-là de compter d’abord sur le pouvoir politique pour dégager les chemins et les routes familières, afin de traverser moins mal et en se faisant moins mal les duretés des quotidiens désespérants.
C’est en ce sens que la grande messe médiatique de Copenhague et sa célébration à n’en plus finir était totalement à côté. Pas franchement prioritaire.
Comment expliquer une déroute ?
Par l’utilisation d ‘ »éléments de langage », voilà un sujet passionnant !
Depuis ce matin, les chroniqueurs politiques semblent découvrir cette science de « communicants ».
Mais c’est vieux comme le monde !
En juin 40, Radio Paris annonçait : « l’armée française se replie en bon ordre »…
Pourtant un témoin racontait cela dans « Les Beaux Draps » (Ferdinand Céline)
« Moi j’ai fait la retraite comme bien d’autres, j’ai pourchassé l’Armée Française de Bezons jusqu’à La Rochelle, j’ai jamais pu la rattraper. Ce fut une course à l’échalote comme on en a pas vu souvent. Je suis parti de Courbevoie à poil, le 13 au matin. Je voulais tout voir ! Vous m’entendez ! Pris entre deux feux ! Entre les feux et les derrières pour être plus exact !
Croyez-moi si vous voulez, on pouvait pas aller plus vite, on a bien fait tout ce qu’on a pu, pour rattraper l’Armée Française, des routes et des routes, des zigs zags, des traites en bolides, toujours elle nous a fait du poivre, jamais elle s’est fait rattraper, l’Armée Française.
J’ai vu des tanks de 40 tonnes bousculer nos orphelins, nous bazarder dans les colzas pour foncer plus vite au couvert, la foire au cul, orageante ferraille à panique. Charge aux pantoufles ! La tripotée ! »…
C’était pas plus clair de dire simplement les choses ?
Bonjour M. Bilger,
Les raisons d’une abstention aussi massive sont évidemment plurielles, il sera tout de même difficile d’incriminer la météo comme parfois, quant à la méconnaissance des institutions régionales par nos concitoyens je ne suis pas convaincu car ce n’est pas la première élection régionale et l’abstention n’avait jamais atteint ce niveau.
Pour ma part, je vois dans cette abstention majoritaire une défiance des citoyens à l’égard des politiques. Les tribuns ont fait place aux bonimenteurs de droite comme de gauche qui ont fini par lasser une majorité du corps civique.
Et ce n’est pas le discours sidérant tenu par les représentants de l’UMP dimanche soir sur les plateaux de télévision qui inversera la tendance. Dans un même élan de mauvaise foi, ces derniers sont venus nous expliquer qu’il ne s’agissait nullement d’un désaveu de la droite, ni d’un désenchantement du sarkozysme. Rien de tout cela, la faute incombant aux présidents de région sortants, presque tous socialistes, incapables de défendre leur bilan et de susciter un intérêt des citoyens pour leur assemblée régionale. Pour un peu ils nous expliquaient presque qu’ils avaient gagné les élections,en tout cas que rien n’était perdu. S’agit-il d’autisme ou prend-on les citoyens pour des crétins ?
Quant à la résurgence du Front National, l’UMP paye là l’inconséquence du débat sur l’identité nationale et les échecs du gouvernement en matière de sécurité publique. Finalement, les électeurs préfèrent l’original à la mauvaise copie.
Déprime civique.
Paroles : Léo Ferré 1961
En même temps que vos impôts
Vous pouvez faire monter vos bières
Un jour, vous n’aurez que la peau
Messieurs les mecs des ministères
Y en a marre !
En même temps que nos chagrins
Vous pouvez préparer vos larmes
Un jour, nous ferons notre pain
Dans vos pétrins avec nos armes
Y en a marre !
En même temps que nos frangins
Qui se préparent dans le monde
À réviser tous vos machins
Nous autres, on compte vos secondes
Y en a marre… y en a marre… !
Y a quelque temps, Christophe Colomb
Croyant découvrir l’Amérique
A découvert dans le coton
Des blancs jouant avec la trique
Y en a marre !
Y a quelque temps Monsieur Franco
À peu près au temps des cerises
A descendu tous les oiseaux
Qui chantaient la Terre promise
Y en a marre !
Monsieur Einstein, loin des canons
Croyant travailler pour lui seul
A découvert des équations
Qui vont nous tomber sur la gueule
Y en a marre… Y en a marre… !
Qu’est-ce qu’elle vous a donc fait la lune
Pour vouloir lui r’filer vos puces ?
La vie est courte et y en a qu’une
Qu’on soit Ricain ou qu’on soit Russe
Y en a marre !
Qu’est-ce qu’elles vous ont fait les étoiles
Pour vouloir leur filer les miches ?
D’ailleurs, au train où elles cavalent
Faudrait p’t-être consulter vos fiches
Y en a marre !
Qu’est-ce qu’ils vous ont donc fait les hommes
Pour vouloir leur filer la cerise ?
C’est p’t-être des poires, c’est p’t-être des pommes
Mais laissez-leur au moins la ch’mise
Y en a marre… Y en a marre… !
On vit, on mange et puis on meurt
Vous n’ trouvez pas que c’est charmant
Et que ça suffit à not’ bonheur
Et à tous nos emmerdements ?
Y en a marre !
Qu’on vive à Paris ou à Rio
Qu’on soit enceinte ou bien en quarte
Qu’on soit sans un ou plein d’ fafiots
La société, c’est pas d’ la tarte
Y en a marre !
Mais p’t-être qu’un jour le Crucifié
Lâchera ses clous et ses épines
Sa rédemption et tout le paquet
Et viendra gueuler dans nos ruines :
Y en a marre… y en a marre… !
@ Aïssa,
Le fond du problème est que cette Europe très techniciste et technocratique est en train de se construire avec une certaine forme de mépris des Peuples. Les nations existent toujours selon la définition ancienne : un territoire sur lequel vit un peuple (lui-même constitué de populations diverses) partageant une langue, une culture, une Histoire communes et réuni autour d’un certain nombre de symboles comme le drapeau ou l’hymne national.
Je crains que l’ignorance ou le rejet des nations par les élites (sauf erreur de ma part, l’un de nos présidents de la République s’est même écrié « mort aux nations »…) ne débouche sur des pulsions « d’identitarisme » excessives, y compris de nationalisme exacerbé. Il suffit de voir comment les choses se sont passées en Tchécoslovaquie et surtout en ex-Yougoslavie.
Plus près de nous, les tensions en Belgique voire en Espagne (Pays Basque, Catalogne) sont susceptibles de créer des épisodes douloureux pour l’Europe. Et, si la Belgique inaugurait le « bal » des scissions, la catastrophe des nationalismes étroits parce que strictement régionalistes ne manquerait pas de surgir avec son cortège d’horreurs.
La culture des langues minoritaires, qui se conçoit sur la base de celles pré-existantes en Europe, ne sera-t-elle pas la source de revendications de la part des importantes communautés récemment immigrées (turcophones, arabophones ou autres dialectes africains par exemple, voire le Chinois). C’est un peu ce qu’il se passe aux USA avec les hispanophones devenus très nombreux, conservant leurs langue et coutumes, menaçant l’unité linguistique de la nation US. Or en Europe, aucune langue commune n’existe pour constituer Un Peuple européen en nation européenne. Faudra-t-il se résoudre à uniformiser par le seul anglais et vouer les autre langues à un statut « régional » à l’échelle de l’Europe ? Ou faudra-t-il enfin enseigner partout l’Esperanto, bel équilibre de nos langues européennes ? Dans tous les cas de figure, l’Europe y perdrait alors sa civilisation. Est-ce là que certaines élites voudraient, consciemment ou pas, nous conduire ?
@J.P. Ledun
Je ne sais pas si vous êtes aussi nul en maths que moi mais votre calcul ne tient pas. Vous comparez les scores du FN des régionales de 2010 à celui de 2004, c’est-à-dire avant l’élection présidentielle et l’effondrement du vote FN. En revanche, si vous comparez le score réalisé par le FN aux européennes de juin 2009 à celui de mars 2010, vous constaterez que ce dernier vient de réaliser une performance puisque son score est multiplié par deux en moins d’un an.
D’accord avec vous, mon cher Aïssa, sur l’importance unificatrice de la langue en Europe, même si je suis moins pessimiste quant au risque d’implosion causé par le maintien d’une diversité linguistique.
@ Oursivi,
Vous répétez ce que des milliers d’internautes ont déjà décliné sur tous les tons et dans toutes les gammes. Le narcissisme est une réalité ; il constitue un socle de l’ambition et du pouvoir, rien de très surprenant à cela. Cependant, il n’y a pas que cette motivation-là dans la politique de Nicolas Sarkozy, ne vous en déplaise et même s’il vous convient de faire litière de ses convictions.
@ Véronique,
Nous ne pouvons pas nous entendre, parce que, à l’instar de Philippe Bilger, vous commettez, dès le départ, une erreur d’analyse, en estimant que Copenhague en particulier, et l’écologie en général, sont des « transcendances », ou pour mieux dire des espèces d’abstraction dont on aurait le temps de s’occuper quand les choses vraiment sérieuses seraient réglées. Mais NON, les questions environnementales ne sont pas une transcendance, elles sont la réalité quotidienne. Allez sur les plages bretonnes et vous sentirez l’odeur nauséabonde de cette transcendance ; testez le taux de nitrate dans les nappes phréatiques de la même région ou celui des PCB dans le Rhône, et vous aurez une image très loquace de la « transcendance ». Allez dire aux thoniers artisanaux du sud qui doivent maintenant détruire leurs bateaux flambant neuf que l’ancien pouvoir avait fait subventionner à grands frais et de manière irresponsable, allez leur dire que leur désarroi est transcendantal. Allez dire encore aux personnes qui ont des respirateurs artificiels ou aux veuves des ouvriers de l’amiante que leur maladie était transcendantale. Allez dire à ceux qui ont tout perdu en Charente et en Vendée, parce que des promoteurs et des maires irresponsables ont fait fi de l’environnement, allez leur dire que leur désespoir est le résultat d‘une transcendance. Mais pour rester sur Copenhague, l’intensification des dérèglements climatiques accroît l’exode de populations entières, comme celles des habitants du Bangladesh qui traversent dans des conditions effroyables la frontière indienne et sont souvent abattus par les garde-frontière tandis que leurs femmes finissent dans la prostitution. Je ne vois là rien de transcendantal. Par ailleurs, des engagements très concrets et très importants ont été pris pour tenter de sauver ce qui reste des derniers lambeaux de forêt primaire (les mêmes qui abritent 80% de la biodiversité mondiale, excusez du peu), même si je crains que nous n’arrivions pas à les préserver, étant donné l’insatiable avidité de l’être humain. Allez dire enfin aux pays pauvres auxquels les participants aisés de Copenhague ont promis des milliards pour faire face aux changements climatiques, allez donc leur dire que ces milliards sont l’effet d’une transcendance… Nicolas Sarkozy s’est battu avec acharnement pour obtenir des accords contraignants. Ce fut un échec sur ce point crucial et je le regrette. Pour finir, Véronique, j’aimerais que vous compreniez avec Philippe Bilger, qu’il n’y a pas d’un côté l’écologie, et de l’autre les questions sérieuses de la société. Il s’agit d’un tout. Il ne faut pas lutter contre la pollution ou contre l’injustice sociale, il faut lutter contre les deux.
@ Laurent
« L’obsession environnementale est devenue un culte pour les uns et une formidable opportunité pour les autres, notamment les politiques : elle cumule le mythe de l’avenir radieux parce qu’appauvri avec les méfaits d’une crise qui, elle, ne se laisse pas aisément maîtriser. Elle panse aujourd’hui avec demain, l’ensemble demeurant assez flou pour n’imposer rien de déterminant. »
(PB – billet « Hulot, tu nous fatigues ! » – 06-10-09)
C’est vrai que je partage en totalité ce qui est dit par Philippe dans ce paragraphe.
Et encore, Nicolas Hulot en long et en large, précédait de très peu le délirant matraquage médiatique au sujet de Cophenhague. Avec, l’anecdote m’avait alors fait mourir de rire tristement, les pages du Figaro peintes en vert. Vous savez, le journal d’Etienne (cf. le billet « Etienne, Etienne… » 18-10-09).
« Il s’agit d’un tout. Il ne faut pas lutter contre la pollution ou contre l’injustice sociale, il faut lutter contre les deux. »
Très simplement, Laurent.
Que ce soit en matière d’environnement ou d’emploi, je suis profondément méfiante quand le dogme structure et commande tout.
Dans un domaine comme dans l’autre, je voudrais juste qu’on m’expose comment ont été employées et comment sont employées concrètement, avec quels résultats, les ressources publiques mobilisées et investies par exemple dans ces deux dossiers, en s’appuyant sur l’évolution de leurs traductions ministérielles, institutionnelles, administratives (directions régionales, agences X, pôle Y) et territoriales (exemple les Conseils régionaux) plus les saupoudrages aux multiples associations depuis… quarante ans.
Sachant que (source wikipedia)
« Le ministère de l’environnement a été créé en janvier 1971, le premier titulaire du poste fut Robert Poujade, sous le gouvernement de Pierre Messmer. »
et que
« le 8 mai 1967, Jacques Chirac est nommé secrétaire d’État à l’Emploi auprès du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney, dans le troisième gouvernement Pompidou ».
Il me semble que le premier travail à accomplir est celui-là.
PS : j’ai oublié Ludovic dans les personnes que j’aimerais bien convaincre
PS 2 : Véronique, il ne vous a pas échappé que près de 12% des électeurs ont voté pour les listes écolos au premier tour ; même si, dans ce choix il faut faire la part du vote protestataire ou de l’effet de mode (le second tour peut réserver des surprises), je ne crois pas que ces 12% là soient tous des philosophes bobos déconnectés de la réalité. Sortez un peu de la caricature, please.
Véronique Raffeneau,
Je désespère de vous convaincre, car, aux exemples concrets que je vous donne, vous rétorquez inlassablement par des généralités que vous aviez déjà servies il y a un mois, six mois, un an, etc. Je crois que le « dogme » est de votre côté, vu le peu de souplesse avec lequel vous acceptez de discuter de ce dossier. Du ministère Poujade au saupoudrage des associations en passant par la présentation du Figaro, quelle triste ratatouille !
L’utilisation des primes, des fonds publiques sont connus (crédits d’impôts pour les travaux d’habitats HQE, primes à la casse, investissement dans les nouveaux métiers liés à l’environnement etc., ne dissimulez pas constamment, et inlassablement, votre incompréhension du problème derrière ce paravent. Ou alors, paraphrasant (pour faire plaisir à Marie) ce cher Généraaaal, je dirais que vous sautez comme un cabri en répétant « Audit », « Audit » !
Je vous livre, ci-dessous, un seul exemple concret, pour éviter de surcharger le blog de Philippe Bilger :
Dominique Bussereau, Chantal Jouanno et Jean-Louis Léonard ont présenté mardi 23 février 2010 les conclusions du rapport d’étape 2008-2009 du PREDIT, programme de recherche et d’innovation dans les transports terrestres.
Dominique Bussereau, Chantal Jouanno et Jean-Louis Léonard, ont retenu les principaux
enseignements suivants (source MEDAD) :
1. Les engagements de l’Etat pour le soutien de la recherche dans les transports terrestres sont tenus : le Predit 2008-2012 est globalement en accord avec les objectifs budgétaires et thématiques qui ont fait l’objet du protocole signé en 2008. 180 M€ de fonds publics ont été engagés sur ces deux premières années, auxquels il faut ajouter 80 M€ au titre du Fonds démonstrateurs de recherche de l’ADEME.
2. La recherche-développement partenariale résiste bien à la crise et ceci est vrai également de l’innovation dans les PME. La politique accentuée de soutien public reçoit donc un accueil très positif dans les laboratoires et les entreprises.
3. Avec le Predit et le Fonds démonstrateurs de recherche créé à la suite du Grenelle Environnement, le dispositif français pour la R&D sur les véhicules décarbonés est complet et cohérent. Il permet de viser à la fois une percée décisive pour les véhicules électriques et hybrides et la poursuite des progrès des moteurs thermiques en termes d’efficacité énergétique et de réduction des pollutions locales et du bruit.
4. La gouvernance du programme permet des interactions riches, au plan national, notamment avec les pôles de compétitivité (une dizaine de pôles sont impliqués dans l’activité du Predit) et les collectivités territoriales, comme au plan européen.
@ Laurent
Eh bien figurez-vous que mon étonnement tient au fait que nous n’ayons pas assisté à un raz de marée du vote écologiste.
Tant le président de la République avec ses services de communication s’est donné un mal fou pour séduire bien au-delà d’un piètre 12%: Grenelle, Taxe carbone, Copenhague, le Figaro déguisé en vert, etc…
Je pense que les 12% ignorent que :
« D’abord, dans un pays qui détient le record des prélèvements dans le monde développé (44 % du PIB),(que) la fiscalité écologique rapporte déjà plus de 50 milliards d’euros, soit 3 % du PIB (le niveau des taxes sur l’essence s’élève par exemple à plus de 150 %, contre 80 % au Japon et 12 % aux Etats-Unis). » (Nicolas Baverez – Le Point) »
et je crois également qu’ils ne sont pas curieux quant à l’emploi et à l’utilisation de cette fiscalité déjà existante.
Sur l’environnement:
Véronique
Cessez de nous trouver des excuses pour ne surtout rien faire. Avez-vous déjà loupé une manoeuvre de marine avec un aviso ou tout autre bâtiment avec une grande inertie ? On sait qu’on va taper violemment le quai de toute façon, pour autant c’est un peu le moment de s’énerver et se sortir les doigts pour amortir un peu…
Comme dit Mickey 3D dans la chanson: il faut que tu respires…
Laurent
Nicolas Sarkozy disait vouloir être jugé sur les résultats. Rendez-lui justice et ne soyez pas satisfait de ses propositions environnementales retoquées par les autres. Cela s’appelle hurler au vent.
Surtout quand on doit faire quelque chose déjà chez nous: on ne peut déjà plus respirer à certaines portes de Paris, le nombre de cancers augmente, les côtes reçoivent les dégazages du rail d’Ouessant…
Donner l’exemple, tout passe par là. Voilà ce que peut faire un petit pays tout seul. Surtout que les solutions valables restent à inventer. Les Français ont la réputation d’être créatifs et révolutionnaires, soyons à la hauteur !
Non non Ludovic je ne compare pas ces deux années. Il faut comparer ce qui est comparable.
Personne ne croit avec sérieux qu’un homme va en politique pour prendre les citoyens pour des crétins. En tout cas pas moi. De quelque bord qu’il soit, je tire mon chapeau á l’homme politique.
Nous, nous pouvons faire semblant de nous faire peur et de donner des conseils. Pas eux.
Quand on me demande de voter pour une région je regarde évidemment ce que le président de cette région a fait ou non et je vote en conséquence.
Le discours de l’UMP, même s’il est un peu contraint et forcé, avouons-le, n’est pas si illogique que cela.
Il faut arrêter de répondre á côté de la question pour donner « une claque », « un signal », « un coup de semonce »…
C’est de la démocratie de petit niveau.
Et je trouve cela très nul.
Tous les commentaires contre Sarko par rapport aux régionales sont nuls et non avenus puisque la question n’est pas : « Quel président voulez-vous pour les deux prochaines années ? »
Sur sa politique en général c’est autre chose…
Alex paulista,
Vous prenez de mauvais exemples. Vous n’avez pas entendu parler d’un plan national de lutte contre le cancer et des moyens importants qui sont débloqués dans ce but ? Des cancers ? Certains critiquent l’abus du principe de précaution. Il faudrait savoir. Jamais contents ces Gaulois. Autre mauvais exemple : le rail d’Ouessant. S’il reste bien des choses à faire en matière de lutte contre les dégazages, la situation s’est franchement améliorée depuis quelques années. Je le sais, parce que je vis là-bas une grande partie de l’année et que j’observe les plages à la loupe (je participe aussi à les nettoyer chaque année de leurs déchets). En matière de dégazage, les amendes sont plus lourdes (bien qu’encore insuffisantes), la surveillance plus étroite. Pour autant, nous ne sommes pas à l’abri de dégazages ni de marées noires (les premiers sont encore fréquents, notamment en Méditerranée). Bref, à propos des hurlements dans le « vent », trouvez donc autre chose, cher ami.
Réfléchissez un peu, Véronique. Vous est-il apparu que si les Etats-Unis étaient les premiers pollueurs de la planète, c’est, notamment, que l’essence n’y coûtait presque rien ?
Mazette ! J’abandonne !
Dingli-Dingli-Dingli ! Allo ? Allo ?
« La recherche-développement partenariale résiste bien à la crise » et avec « le Predit et le Fonds démonstrateurs de recherche »…
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« Laissez tomber tout ça, prenez une mappemonde ! »
(De Gaulle à son Etat-Major à Londres)…
Je suis content d’apprendre que les côtes près du rail d’Ouessant se sont améliorées. Avant c’était franchement dégueulasse de croiser le rail et son eau trouble, en plus du danger de frôler la poupe de super tankers de 300m sans double coque et avec seulement trois hirsutes en short qui se relayent aux commandes. Il faudrait matérialiser le rail avec des bouées qui empêchent la pollution de se répandre, au cas où. Et laisser seulement quelques passages pour le traverser.
Je ne veux pas fustiger le gouvernement sur l’écologie vu que personne n’a rien fait jusqu’à maintenant, mais mon impression est que rien ne bouge. On ne respire toujours pas Porte de Bagnolet, Jussieu et Montparnasse ne sont pas désamiantés, on fait la promotion de fausses solutions subventionnées comme la voiture électrique ou le diesel, on ne développe pas le ferroviaire ni les voitures ultra-légères ni le multi-soupapes pour cause de rentabilité, on se repose sur notre faible émission de CO2 grâce au nucléaire, on continue de se chauffer au fuel, quand les extracteurs de chaleur sont bien plus efficaces sauf en période très froide…
Malgré votre soutien fréquent à ce gouvernement, je suis surpris de vous trouver aussi satisfait de ses mesures pour l’environnement.
Alex paulista,
Ne m’en veuillez pas, mais je ne vais pas poursuivre la digression au-delà de ce commentaire, par égard pour le billet de Philippe Bilger duquel nous nous sommes déjà trop éloignés, en partie par ma faute (mais ce n’est que partie remise). Je vous mets juste un lien sur l’un des sujets que vous abordez (ferroutage).
http://www.actu-environnement.com/ae/news/ferroutage_france_italie_9570.php4
@ Alex
Comment ça, je ne ferais donc rien selon vous pour… sauver la planète !
Nicolas Baverez m’a expliqué (« La taxe carbone, aberration fiscale, économique, écologique » Le Point – 17 septembre 2009) qu’à chaque fois que je mets de l’essence dans ma voiture, je contribue à hauteur de 150% aux 50 milliards d’euros de recette fiscale écologique annuelle.
Permettez-moi de penser que ma contribution ajoutée à celle de tous ceux qui utilisent un véhicule n’est pas une paille.
Et permettez-moi aussi de penser qu’il est pour le moins surprenant et décevant de lire qu’en termes de résultat concret, nos contributions collectives actuelles – je redis, 50 milliards d’euros – en vue, selon l’expression mécanique et consacrée, de « sauver la Planète », se résument à permettre, par exemple :
« des interactions riches, au plan national, notamment avec les pôles de compétitivité (une dizaine de pôles sont impliqués dans l’activité du Predit) et les collectivités territoriales, comme au plan européen. »
D’accord, je grossis le trait. Mais pas tant que ça.
Je reviens à l’interrogation de Philippe au sujet de l’abstention.
Je pense qu’il ne faut pas négliger le fait que nos concitoyens ont à leur disposition des outils d’information qui les aident à se forger une opinion – forcément grossière et générale certes – au sujet de tel ou tel projet gouvernemental.
Je pense vraiment que la volonté de Nicolas Sarkozy d’instaurer une taxe supplémentaire en matière de fiscalité écologiste s’est AUSSI heurtée très simplement, dans l’esprit d’un grand nombre, à des évidences comme celles rapportées par Nicolas Baverez.
Je crois également que dans l’élection de 2007, il y avait l’espoir précisément pour l’ensemble des projets à venir du nouveau président élu, que nous en finissions avec ce type de fonctionnement et de vocabulaire – mélange caricatural de technocratie et de communication – exposés dans le post de Laurent au sujet du Predit.
Ce que le langage commun nomme usine à gaz.
Laurent
Vous avez raison. Mais notre digression démontre que l’écologie est probablement le domaine où la politique reprend ses lettres de noblesse.
Il n’est pas étonnant que ce soit ce sujet qui puisse nous tirer de notre « déprime civique ».
J’espère que les politiciens le comprendront et nous proposeront des programmes ambitieux sur le volet environnemental.
Alex paulista,
Je suis absolument d’accord avec vous.
Chère Véronique
Votre propos me fait penser à ces personnes, souvent des femmes ravissantes d’un style BCBG ravageur, qui ne veulent surtout pas ouvrir le capot de leur voiture et tendent la clef au garagiste pour qu’il fasse toutes les révisions en temps voulu. Elles ne regardent ni la température de l’eau, ni sa couleur, ni le niveau d’huile, ni l’usure des freins, ni les soufflets de direction. Elles montent sur les trottoirs en braquant les roues sans avoir mal pour les cardans qui se disloquent en torsion comme le genou d’un sportif sans ligament croisé…
Elles font le bonheur financier des garagistes, mais doivent changer souvent de véhicule. Le prix de la négligence.
Celui qui aime la mécanique, ça le déprime, et pas tellement pour l’argent gaspillé.
Mais comme l’indiquait Laurent Dingli, ce n’est pas le coeur du sujet.
Insurrection ? Bien sûr !
Monsieur Dingli a raison lorsqu’il écrit : « la gauche, la droite, idem ».
Mais encore lassitude, dégoût, rejet des politiques… Ecoeurement envers ces individus au passé sulfureux… qui font la morale. Des protégés du système qui modifient jusqu’à la Constitution, les codes, la Justice : en leur faveur, pour leurs copains, au mépris du peuple.
Des politiques, d’un même camp, qui n’ont pas grandi et passent leur temps à s’envoyer des piques… Rivalités de clan… Rien n’en sort !
Politiques qui coûtent beaucoup trop à la France, qui cumulent. Et des parlementaires qui, en plus de leur mandat, continuent une activité extérieure durant la durée de celui-ci !
A quand le système scandinave pour eux ?
Par ailleurs, comme le relève très justement Ludovic, il est assez étonnant d’entendre des politiques rejeter la faute des impôts trop élevés, du chômage, de la délocalisation des industries, entreprises… sur le dos des régions… de gauche !
Alors qu’il est question de délocaliser le Parlement européen de Strasbourg qui se tient actuellement durant trois semaines sur quatre à Bruxelles ! Est-ce la faute des régions de gauche ?
Leurs commentaires sur l’abstention :
Pour Rama Yade : « nous sommes à la mi-temps… Les jeux ne sont pas faits ».
Pour Xavier Bertrand : « nous sommes à la mi-temps… Les jeux ne sont pas faits ».
Pour Valérie Létard : « nous sommes à la mi-temps… Les jeux ne sont pas faits »…
La bande à Sarkozy ne connaît-elle pas l’histoire du disque rayé ? Significatif là encore.
Xavier Bertrand a déclaré, le soir du 1er tour, que ce taux d’abstention démontrait qu’il fallait réformer les régions (et les élections évidemment !).
Nicolas Sarkozy a annoncé de son côté qu’il ferait une pause dans les réformes !
Nadine Morano a indiqué qu’il fallait réformer ce mode d’élections. Qu’un seul tour, aurait fait gagner à l’UMP des régions, mais qu’avec deux tours. Il y a un tour de trop ! C’est l’évidence ! Mais la réforme n’est-elle pas déjà en cours ?
Alors, « Lâcheté civique » ? Certainement pas.
Monsieur Jean Reffait a magnifiquement dépeint ce que bon nombre de Français ressentent. La trahison. Ne faut-il pas pour défendre la France des racines françaises ? On peut se poser la question ? Ne sommes-nous pas revenus à l’époque de Vichy, au temps où la Justice était aux ordres ? A-t-on seulement encore un seul mot à dire ?
Et là, je ne suis pas d’accord avec monsieur Ledun.
Les Français en ont assez de voir des politiques qui ne respectent pas « leurs votes » ! Les Français ont voté CONTRE la « Constitution Européenne ». A grand renfort de voix ! Sarkozy à peine installé au pouvoir, change illico la Constitution Française, pour imposer ce que les Français refusaient, devenu avec lui « traité européen », mélasse indigeste de la première rejetée. Pour qu’ils s’entendent ensuite dire que le problème des agriculteurs français n’est que la résultante du traité de Lisbonne !!! Imposé !
Nicolas Sarkozy a ainsi fait supprimer toute consultation du peuple par référendum, tant pour l’élargissement de l’Europe que pour la question de la Turquie !
On peut donc constater que la construction de l’Europe s’effectue sans les Peuples. Leur volonté n’étant pas respectée. Par ailleurs, cette Europe, contrairement à ce qui avait été annoncé, se construit sur le modèle américain. J’entends encore monsieur Fabius clamer à la veille d’élections Maastricht, il me semble : « La France ne sera pas un Etat fédéral ! ».
Quel journal français, lors du référendum sur la Constitution Européenne, a fait état du scandale Barroso ? Ce n’est que « Die Welt » qui le révéla !
http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN12065cadeannosio0/Cadeau-empoisonne.html
Les Français ne sont pas considérés comme des gens dotés d’une intelligence et munis d’une capacité de discernement. Aussi, à chaque élection, ils ont droit à la même soupe pourtant devenue rance depuis qu’elle leur est servie ! Même avec des aulx ! Et cette langue débitée qui leur fut mitonnée, a comme un goût de bois !
Faire peur à chaque élection revient à considérer les électeurs comme des moutons de panurge ! Sont-ils si benêts ?
Ne voilà-t-il pas que se profile, pour le second tour, une fois encore, une nouvelle loi, après un fait divers qui a touché la police, sur laquelle, il n’y a pas si longtemps, on tapait encore !
Les Français furent pourtant informés au moment des débats sur la Constitution Européenne que les présidentielles de 2007 étaient les plus importantes. Ils ont voté pour un avocat qui pratique le mensonge à dose exponentielle, pendant que ses godillots chantent a capella le refrain qu’il leur a, qui leur est écrit : « Petit Sarko, basse-ton » !
Sa politique tout démanteler. Vive le libéralisme à la Sarkozy !
Quant à l’identité nationale dont parlait monsieur Aïssa, elle n’existera plus. Ne nous a-t-on pas contraints à abandonner jusqu’à nos plaques minéralogiques pour de vulgaires plaques européennes ? Les mêmes d’ailleurs qu’en Italie ! Les informations Euronews sont déjà sous titrées en anglais. La liste est longue de ce que nous sommes contraints d’abandonner ! En quoi cela fait-il avancer l’Europe ? Sinon qu’à niveler les identités des pays respectifs pour en construire une, dans l’hypocrisie la plus totale, européenne ! Monsieur Besson a enfin avoué que nous devions envisager d’évoquer l’identité européenne. D’où l’abandon des valeurs françaises au profit de valeurs européennes !
Mais, au fait, il est où monsieur Besson ?
Après trois ans de sarkozysme, la France est minée. Elle a bon dos la mondialisation.
Ah ! Suis-je bête, c’est vrai : « C’est la faute à l’Europe ! »
Alors voter ? Bien sûr qu’il faut voter, les régionales sont mêmes très importantes. C’est bien pour cela que Sarkozy veut les réformer. L’économie n’a rien à voir. Encore une hallucination ! Ce qu’il veut c’est une France de droite pour imposer encore plus sa politique libérale… Pour avoir l’adhésion totale du Parlement puisqu’il a retiré au peuple son droit au référendum. Et il va venir le jour où il faudra s’exprimer sur un nouvel élargissement de l’Europe ! Et là, le Parlement, seul, s’exprimera !
Marie, Présidente !
@jpledun,
« Comme à juste titre on me prend pour un crétin,
Comme on m’a barré la carrière de mannequin,
Comme je n’ai pas été élu roi du mambo
Et que devenir chanteur est au-dessus de mon niveau
Comme je suis fauché, malhonnête et fainéant,
Il me faut un métier lucratif et reposant
Autrement dit avec toutes ces qualités là
Je suis destiné à devenir « Homme d’Etat »…
…….
Autrefois avant les élections j’étais confus
Maintenant ma voix est à ceux qui m’offrent le plus
Et chaque fois que ma fraction manque d’appui
Ma conscience m’ordonne de changer de parti
J’ai fait mes preuves et ce, d’autant plus vite,
Que je me suis décerné l’ordre du Mérite
Je suis reçu par le Pape et on m’a anobli
On dit que les bons comptes font les bons amis
Je sais que mes chers collègues sont vraiment contents pour moi,
C’est en surveillant leurs téléphones l’impression qu’on a
Et si par miracle un jour la femme s’était trahie
J’anticipe ma retraite pour cause de maladie
Qu’y a t-il de plus beau sur terre
Que d’avoir un ministère
Et l’esprit de sacrifice
Qui permet d’accumuler des bénéfices
N’est-il plus belle tâche au monde
Satisfaction plus profonde
Que de porter ce fardeau
Sans reproches et sans impôts !
http://www.youtube.com/watch?v=1vuZ-ezwYRc&feature=related
Le Politicien
(Frederik Mey)
Merci pour votre soutien !
Je vous réserve la Culture ! :o)
Paroles tellement justes, à écouter !
L’UMP annonce sa victoire à La Réunion à 17 h 27 ; je croyais qu’il fallait attendre 20 h pour annoncer des résultats, sous peine d’amende ?
Votre Herr Mey rejoint le :
« Ah ! si l’on m’avait aidé ! » de mon cher Raymond Devos… Mais lui était très ironique en disant son sketch.
J’accepte la culture 🙁
Bonjour,
Je suis abstentionniste parce que je suis très feignant le week-end après un trop-plein d’activités la semaine. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle je ne vais plus à la messe. Dans ma ville, et ma région, tout était déjà joué : le PS serait premier, l’UMP second, le troisième EE, et le quatrième peut-être FN mais pas certain, puis tous les autres petits partis. Comme je connais bien la présidence des deux premiers partis et que je savais que dans tous les cas, le PS l’emporterait, ce qui me laissait plutôt indifférent puisque le PS déjà en place dans ma région n’a rien fait d’extraordinaire mais rien non plus de désastreux, ma fainéantise du week-end a pris le dessus. Je pense que je ne suis pas le seul et que pour beaucoup, il y a d’autres priorités que d’aller voter pour un paysage qu’on connaît déjà pour l’avoir maintes fois expérimenté sans en mourir mais sans sauter de joie. D’autres que nous se chargeront de mettre encore en place ce « bof » que nous ressentons. Lorsqu’on essaie un petit parti pour voir ce que ça pourrait bien donner s’il était aux manettes, histoire de changer un peu, ce dernier fait à peine 3 % des voix alors ça va une fois, deux fois, trois fois et on n’y va plus. On se lasse. Pour mon cas, seul un vote en semaine donnant droit à une demi-journée de congé exceptionnel avec justificatif du vote (sur carte électeur), pourrait me faire retrouver le chemin de l’urne.
Il faut laisser les régions à la gauche, ils sont plus compétents que la droite en gestion de déchetteries, dépotoirs, stations d’épuration, curages de trottoirs, de fossés et de caniveaux ; ils sont maîtres en l’art de ramassages divers : scolaires, poubelles, déjections canines…
La droite a un niveau supérieur et plus noble : pour les affaires sérieuses du pays qui demandent de hautes compétences en gestion, diplomatie, prises de risques internationales, les grandes décisions, les réformes, etc.
Si en 2012 la gauche passe, là on pourra dire que la France sera dans le caniveau.
Sarko est l’homme qu’il nous faut, malheureusement il se heurte à ce peuple crétinisé et anesthésié par les gourous sectaires de la gauche, passés maîtres en enfumage de citoyens naïfs.
Ce que veulent les Français, en définitive,
c’est la gestion tranquille du déclin, pas de réforme, tout le monde fonctionnaire, on travaille moins et on gagne autant, et on prend l’argent aux riches.
Les Français ne sont jamais aussi heureux que dans l’immobilisme petit-bourgeois, comme lors des septennats de Mitterrand et du quinquennat Chirac.
Ce qu’il ne faut surtout pas faire, c’est essayer de changer les choses.
Il y a en France des bastions corporatistes absolument inexpugnables qui minent notre société et l’empêchent d’évoluer, mais qui dans le fond ne gênent pas grand-monde, car la plupart en profitent ou espèrent en profiter un jour.
Même de Gaulle a laissé tomber à la fin.
Nos petits Français astucieux sont plus malins que le reste du monde.
Assez piteux et consternant l’agitation de certains députés UMP autour du bouclier fiscal. Qu’on change les modalités en temps de crise de cette mesure prise par de Villepin-Chirac et accentuée par Sarkozy, pourquoi pas, même s’il y a une furieuse démagogie autour de ce dossier. Mais que ne l’ont-ils dit plus tôt, au début de la crise, au lieu d’attendre la claque électorale. Opportunistes, minables…
Quant aux socialistes, ce feu nourri leur permet habilement de détourner l’attention du vide absolu de leurs propositions. Ils ont réussi à faire croire aux « vrais gens » dont Jean Reffait avait raison de nous rappeler la nature envieuse, que les 589 millions d’euros de remboursements fiscaux empêchaient de solutionner les crises structurelles dont souffre notre pays, pays dont le déficit avoisine les 1200 milliards. Chapeau les artistes ! Glapir « cadeau aux riches ! cadeau aux riches » ! est toujours payant.
Qu’on augmente les impôts jusqu’à atteindre 100% des revenus comme c’était parfois le cas avant le plafonnement, obligeant des personnes à vendre leur patrimoine et à s’expatrier, qu’on ponctionne surtout les plus hauts revenus si cela résout les injustices sociales…
Mais est-ce le cas ? Je lis dans une célèbre encyclopédie en ligne :
« Alors que le nombre d’expatriations fiscales de redevables de l’ISF n’avait cessé d’augmenter depuis 2003, l’année 2007 a pour la première fois vu une diminution du nombre de départs (-15%) et une hausse des retours (+9%). Bien qu’il soit difficile d’établir avec certitude un lien de causalité, ce changement coïncide avec la mise en place du bouclier fiscal et validerait son utilité dans la lutte contre les départs de riches contribuables[21].
La rentabilité économique de ces retours comparée au coût du bouclier fiscal (578 millions d’euros en 2008) en matière de recettes fiscales est aussi l’objet de débats (voir Expatriation fiscale) ».
Eh bien, mes chers amis, si l’homme n’était pas ce qu’il est, je ne serais ni socialiste ni UMP, mais communiste et révolutionnaire. Mais voilà, je crois connaître un peu l’être humain et n’ai pas envie de nourrir trop d’illusions à son sujet. Il est d’ailleurs assez cocasse que les mêmes qui, à gauche, souhaitent une harmonisation de la taxe carbone au niveau européen, n’appliquent pas le même principe aux autres questions fiscales. La loi du marché mondialisé ne se limite pas, que je sache, aux questions d’environnement. Je sais bien que, inversement, cela a souvent été un argument dont la droite a abusé, expliquant en substance que, puisque la concurrence était une réalité mondiale, il ne fallait pas grever les entreprises de charges sociales trop importantes. Mais faut-il s’aligner sur le demi-esclavage de certains ouvriers des pays émergents ? Certes non. Donc, please, pas de démagogie, ni de droite ni de gauche (comme le dirait Pierre-Antoine : on a le droit de rêver).
J’ajoute que plusieurs milliards ont été dépensés en matière sociale, notamment pour le RSA (9 milliards d’euros). Il faut remettre les choses en perspective. J’ignore combien ont coûté les autres mesures sociales, comme les primes accordées aux foyers les plus modestes, sans parler du plafonnement des niches fiscales, mais je vais me renseigner de ce pas…
Très intéressant échange chez Finkie entre Minc et Julliard sur la crise, pour peu de temps encore en rediff.
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/repliques/fiche.php?diffusion_id=81654
@ Valérie ! au secours ! help ! aiuto ! comment permettez-vous, chère, que je soliloque comme une misérable… De grâce, venez vite prêter votre plume charitable à un pauvre radoteur. Caramba !
Rédigé par Monsieur Laurent Dingli le 03 avril 2010 à 11:49
« @ Valérie ! au secours ! help ! aiuto ! comment permettez-vous, chère, que je soliloque comme une misérable… De grâce, venez vite prêter votre plume charitable à un pauvre radoteur. Caramba ! »
« …comme une miserable… » …en parlant de vous ; ainsi donc vous vous etes feminise depuis notre dernier echange ?
ou alors est-ce un Lapsus Calami !
A moins que cette petite erreur ne soit due a un aperitif trop arrose !
Bon, de toute facon, nous avons transmis le relais (quant aux chamailleries) a deux autres commentateurs… notre tour etant passe.
Sur ce, passez une bonne fin de semaine.
M. l’avocat général,
Je vous vois vous répandre dans les médias alors même que dans votre Palais de Justice, les fonctionnaires du service pénal sont en grande difficulté… Vous pourriez avoir une oreille attentive aux problèmes des personnels à deux pas de vos bureaux. C’est comme cela que l’on reconnaît les véritables « humanistes » et non ceux qui noircissent du papier ou de façon plus moderne occupent les médias.
Je lis que « Vincent Peillon, eurodéputé PS, estime que l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) pourrait, «pourquoi pas», être supprimé «si on trouve un système intelligent» pour réformer la fiscalité, notamment avec «des tranches supérieures d’impôt sur le revenu» » (source : 20 mn).
Enfin, un véritable débat ! Si les choses avancent ainsi en matière de retraite, après avoir évolué en matière d’environnement (malgré les échecs) ou d’autonomie des universités, on peut espérer que l’approche politique change enfin dans notre pays.
@Laurent Dingli
« on peut espérer que l’approche politique change enfin dans notre pays. »
Je crains qu’il y ait trop d’intérêts individuels et corporatistes en jeu pour qu’une réforme touchant la collectivité soit possible.
Les propos de VP sont un effet d’annonce.
Il faut bien qu’il justifie ses indemnités de député européen en faisant une incursion dans la politique intérieure que le PS n’a pas su ou voulu (voir mon premier paragraphe) réformer quand il en avait le temps et les moyens.
Mais il est permis de rêver à un 2089… moins sanglant, plus démocratique 🙂
Cordialement
Pierre-Antoine
Il faut être Juif pour avoir la liberté d’expression en France.
Il faut être Juif pour avoir la liberté d’expression en France.
Rédigé par : Dieudo | 13 janvier 2011 à 23:59
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Cher Monsieur, vous confondez la societé médiatique avec la France. Toutefois, quel livre grinçant aurait pu écrire Voltaire sur les Falashas…