Contre les margoulins du bonheur…

Sur mon blog, une passion chasse l’autre, une admiration suit une indignation et la politique veut bien parfois céder le pas à autre chose.

Je ne parlerai pas de la troisième et dernière joute médiatique de la primaire de gauche parce que je la regarderai en replay, comme l’a fait pour le deuxième débat le président de la République qui a préféré aller applaudir la dernière représentation de la pièce de Michel Drucker.

Pour ma part j’avais une bonne excuse puisque je devais intervenir dans le cadre d’une soirée réunissant 500 personnes et organisée par le Cercle K2 qui remettait des Trophées célébrant dans des domaines divers une relation réussie entre les sphères universitaires et professionnelles.

Comme rien d’urgent ne me sollicite, je peux enfin m’abandonner à ce qui depuis plusieurs jours me titille. Un agacement face à une modernité qui croit pouvoir vendre le bonheur comme du savon et qui énonce des platitudes ou des absurdités.

Il y a des spécialistes pour cette littérature très lue parce que les gens tournent moins des pages qu’ils ne cherchent la recette miracle qui métamorphosera leur quotidien. Des expériences personnelles visent à édicter des règles générales et des banalités se piquent d’être applicables à l’existence de n’importe qui malgré les infinies diversités des tempéraments.

Sérénité

Je suis dans un couloir de métro et je vois une affiche vantant un livre d’Alexandre Jollien, une personnalité très estimable, mais qui nous donne le conseil suivant : Mieux vaut être qu’avoir !

D’abord on a envie de répondre que les deux, je l’espère, sont compatibles et que pour le reste on a bien conscience qu’il ne faut pas laisser étouffer l’être par l’avoir. Ce sont des poncifs psychologiques et en quelque sorte des « marronniers » de l’humain, des préceptes tout pleins de sagesse convenue et qui ne sont à peu près utiles, tels quels, qu’à ceux qui les écrivent. Car l’ouvrage trouvera forcément des lecteurs avec de l’espoir, de la naïveté et de la bonne volonté. Chacun se débrouillera comme il peut pour se partager entre avoir et être.

Dans certains quotidiens ou hebdomadaires, il existe des rubriques « psychologie » qui offrent aux lecteurs des réponses à des interrogations capitales comme par exemple « Avoir l’esprit tranquille, pur fantasme ? » (Le Figaro du 16 janvier).

Mais qui peut donc avoir l’idée saugrenue de proposer comme modèle d’intelligence et d’humanité, la tranquillité, la sérénité de l’esprit ? Comme si l’esprit n’avait pas vocation à l’effervescence, l’excitation, le trouble et la contradiction, comme s’il devait aspirer à une sorte de mort puisque l’esprit tranquille est un esprit qui n’en est plus un ? Cette injonction qui nous présente comme un objectif à atteindre ce qui serait au contraire un dessèchement, montre bien à quel point ces pseudo-enseignements de morale personnelle sont mensongers, combien ces margoulins du bonheur qui prospèrent pour venir s’engouffrer dans notre quotidienneté sont insupportables.

Que nous soyons heureux ou non, bien ou mal dans notre peau, personne, sur ce mode profane, ne sera assez légitime et compétent pour nous débarrasser de notre difficulté d’être, de notre souci d’avoir ou de ne pas avoir, de nos malaises intellectuels, de notre insécurité vitale.

Le doux ou le dur métier de vivre ne regarde que nous.

Qu’on nous laisse tranquilles et que les margoulins du bonheur ne s’occupent que d’eux !

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  1. Marc GHINSBERG

    « Que nous soyons heureux ou non, bien ou mal dans notre peau, personne n’est assez légitime et compétent, et surtout sur ce mode profane, pour nous débarrasser de notre difficulté d’être, de notre souci d’avoir ou de ne pas avoir, de nos malaises intellectuels, de notre insécurité vitale. »
    Pourquoi cher Philippe cette précision « et surtout sur ce mode profane », voulez-vous dire que les religions seraient, elles, un peu légitimes ? C’est bien ce qu’elles essaient de faire : donner un sens à la vie de leurs adeptes, les débarrasser de leur difficulté d’être. C’est bien aussi l’objet de la philosophie, celle des stoïciens, celle des épicuriens, c’est ce que Montaigne a cherché toute sa vie.
    Rien de méprisable à la recherche de la sérénité, de la sagesse. Vous devriez relire Sénèque, Épicure, Montaigne, ne me dites pas que ce sont des « margoulins du bonheur ».

  2. Cher Philippe,
    Nous aimons beaucoup ce billet.
    La vie ne serait-elle qu’un simple passage codé par nos gènes et conduite par des lois violentes nous rendant obligés de nous soumettre aux vertus ou bonnes attitudes sociologiques ou serait-elle infiniment plus complexe, habitée du chemin et des pensées tracées du doigt, sculptées dans le marbre ouvrant à notre propre liberté, graffitis des murs de vieilles pierres ou des cloisons bétonnées de nos cités et de nos prisons vitales ?
    Le vide ne peut satisfaire qu’un trop-plein émotionnel, un débordement pulsionnel nécessaire parfois dans l’existence. Mais ce n’est pas le bonheur de celui qui perd le sommeil de l’ouverture des livres aime se perdre dans la recherche de l’autre.
    Une transmission fermée, figée est vaine. Vous avez raison.
    françoise et karell Semtob

  3. Claude Luçon

    « Une personnalité très estimable, mais qui nous donne le conseil suivant : « Mieux vaut être qu’avoir ! » »
    Le bonheur devant précéder la sagesse, et comme écrit Philippe « d’abord on a envie de répondre que les deux, je l’espère, sont compatibles. »
    Mieux encore serait de dire « Mieux vaut être, avoir, penser et dépenser ! »
    Ce qui justifierait une visite à Venise, des séjours à Capri ou à Tahiti, ou un séjour safari au Tree Hotel au Kenya ou une visite aux Chutes Victoria à Livingstone en Zambie,
    une croisière d’été à deux ou quatre sur voilier dans les îles grecques, un séjour au Plaza Hotel à Manhattan proche de Saks, the Met, Guggenheim, Carnegie Hall et Times Square en évitant Wall Street, célébrer un anniversaire à la Tour d’Argent un jour ensoleillé,
    visiter l’Ermitage à Saint-Pétersbourg et le Bolchoï à Moscou ou, plus simplement, une semaine de thalassothérapie à Biarritz, suivant le montant du « avoir » bien sûr.
    Liste non limitative d’opportunités plus plaisantes que la Primaire du PS.
    C’est peut-être à cela que pensent les margoulins du bonheur.

  4. « …parce que les gens tournent moins des pages qu’ils ne cherchent la recette miracle qui métamorphosera leur quotidien »
    On pourrait compléter « qui métamorphosera leur quotidien » en précisant : sans effort.
    C’est peut-être la donnée essentielle de notre société qui se veut hédoniste à peu de frais, et dans la facilité.
    Facilité à tous niveaux, puisque même l’Église s’y est mise avec sa nouvelle version du « Notre Père » qui nous fait dire à présent :
    « Ne nous soumets pas à la tentation »,
    après nous avoir fait dire, pendant des siècles :
    « Ne nous laisse pas succomber à la tentation ».
    Ce qui on en conviendra est d’un autre niveau moral.
    Entre le soutien dans un combat contre le Mal, où l’homme assume en adulte sa condition humaine et donc faillible, de l’ancienne version et l’évitement de l’affrontement dans une posture infantile d’adolescent fuyant le danger qu’est la tentation, il y a toute l’évolution d’une société sinon en décadence, du moins sur le chemin du moindre effort, ce qui est à peu près la même chose.
    Heureusement, il reste quand même, dans ce monde du moindre effort, une minorité prête à accepter l’épreuve et la difficulté, et qui le dit dans la :
    Prière du Para
    « Je m’adresse à vous, mon Dieu,
    Car vous donnez ce qu’on ne peut obtenir que de soi.
    Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste,
    Donnez-moi qu’on ne vous demande jamais.
    Je ne vous demande pas le repos,
    Ni le succès, ni même la santé.
    Tout ça, mon Dieu, on vous le demande tellement,
    Que vous ne devez plus en avoir !
    Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste,
    Donnez-moi ce que l’on vous refuse.
    Je veux l’insécurité et l’inquiétude.
    Je veux la tourmente et la bagarre.
    Et que vous me les donniez, mon Dieu,
    Définitivement.
    Que je sois sûr de les avoir toujours
    Car je n’aurai pas toujours le courage
    De vous les demander.
    Donnez-moi ce dont les autres ne veulent pas.
    Mais donnez-moi aussi le courage,
    Et la force et la foi.
    Car vous êtes seul à donner
    Ce qu’on ne peut obtenir que de soi. »
    Et sans aller chercher dans l’ailleurs la posture morale digne des Spartiates, qui nous dira, reprenant les mots célèbres de Churchill :
    « Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur. Nous avons devant nous une épreuve des plus douloureuses. Nous avons devant nous de nombreux et longs mois de combat et de souffrance.(…) Vous demandez, quel est notre but ? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera ; car sans victoire, il n’y a pas de survie. »
    Moins facile à dire que la promesse d’une aube éternellement bienheureuse, « l’Aube du revenu universel ».
    Ça pourrait être un très bon titre pour un livre de SF, dans lequel les margoulins du bonheur, partisans du revenu universel financé par des taxes sur les robots, apparemment les seuls qui travailleront à l’avenir, nous décriront les bienfaits du farniente.
    Le « Rien faire » comme promesse de l’aube nouvelle.
    Commencer sa vie par la retraite, dire que je l’ai si souvent souhaité et voilà que Hamon, dont le nom sonne comme celui d’un dieu de l’Égypte antique, le propose.
    Il manque une belle Isis à sa présentation pour être parfaitement convaincante, parce que sa tête à lui serait plutôt celle d’Anubis.

  5. « Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, 26 les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées. 27 Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire. 28 Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche.

    Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s’appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l’improviste ; 35 car il viendra comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. 36 Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. »
    http://saintebible.com/lsg/luke/21.htm

  6. Bonjour,
    « Mais qui peut donc avoir l’idée saugrenue de proposer comme modèle d’intelligence et d’humanité, la tranquillité, la sérénité de l’esprit ? Comme si l’esprit n’avait pas vocation à l’effervescence, l’excitation, le trouble et la contradiction, comme s’il devait aspirer à une sorte de mort puisque l’esprit tranquille est un esprit qui n’en est plus un ? »
    Vous avez parfaitement raison Philippe Bilger c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne lis jamais ces articles que l’on retrouve généralement dans les magazines féminins qui traînent dans les salles d’attente de notre dentiste et notre généraliste et qui nous donnent des recettes pour améliorer les relations dans notre couple, les rapports avec votre chef de service, ou encore pour épater les copines et j’en passe.
    Tout comme je ne lis pas davantage cette littérature lénifiante qui est exposée en bonne place sur les rayonnages des kiosques de quai de gare et dont les auteurs sont tous des docteurs et des chercheurs émérites.
    Quand je veux affûter mes neurones, aérer mon esprit quelque peu embrumé par toutes les analyses plus ou moins manipulatoires que nous déversent quotidiennement les médias et réseaux sociaux, je viens sur ce blog, le vôtre.
    On y trouve de tout : des farfelus à l’humour caustique, des « sachants » dont les posts ressemblent à des cours de profs de philo pour classe de 6e, des mystiques qui communiquent avec l’au-delà, des gens qui nous racontent leur vie, des doctrinaires qui prennent les autres intervenants pour des beaufs.
    Là au moins, ainsi que vous le dites, notre esprit se plonge dans « l’effervescence, l’excitation, le trouble et la contradiction ». Que demander de plus ?

  7. M. Bilger !
    Pardonnez-leur ils ne savent pas ce qu’ils disent, par contre ils savent ce qui se vend…
    D’ailleurs, il n’y a qu’à lire la liste non exhaustive de M. Luçon, pour comprendre que le bonheur 2017 est surtout une consommation folle de biens terrestres.
    En outre M. Ghinsberg rappelle, en citant les hommes de bien, un aspect « capital » (mot inapproprié ici ??).
    Et puis, ce genre d’évocation, de sommation, de convocation lorsqu’il s’agit du bonheur ne vise pas des personnes de votre parage, car en effet, il existe en ce bas monde de gens qui ne trouvent rien dans leur vie et qui n’y trouveront jamais rien si ce n’est l’illusion qu’ils ont une chance d’être heureux, qui ne relève pas de ce qu’ils possèdent (c’est-à-dire rien) mais de ce dont ils rêvent (c’est-à-dire tout).
    Enfin, l’effet des mots sur les hommes, le connaissez-vous ? Il est grand, il est immense, il est même étonnant, puisqu’il suffit d’évoquer certains mots à forte connotation : (une vie) euphorique, optimiste, heureuse et bienheureuse, fraternelle, bienveillante, aimante, amoureuse, riche, belle, parfumée, bleue, lumineuse et voilà ! De l’art de tromper ou d’hypnotiser, ou d’opiumiser… ou plus simplement donner un peu d’espérance, ce n’est pas pire, n’est-ce-pas ?

  8. calamity jane

    @Achille
    « On y trouve… pour des beaufs »
    Me permettez-vous une question : où vous situez-vous ?

  9. Précision sur cette délivrance, ce retournement de tout l’être qui approche et demande une vigilance de chaque instant :
    « Il faut et il suffit de changer d’anthropo-logique, de se déprendre des réflexes mimético-sacrificiels. Sans doute plus facile à dire qu’à vivre !
    Il faut et il suffit de ‘convertir’ son désir : l’opération sera tant physique, économique que spirituelle. Cette métanoïa est un retournement de tout l’être : se soustraire à la polarisation des prestiges, s’extraire à la gravitation d’une orbe pour entrer dans une autre, moins brillante mais plus lumineuse et libératrice. Pour le christianisme cette conversion n’est pas volontariste, elle est le fruit d’un dialogue entre la liberté et la grâce, d’un consentement au don.
    L’imitation de Jésus demande un sursaut initial d’abandon et de dénuement « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids ; le Fils de l’Homme, lui, n’a pas où reposer la tête » (Luc, 9, 58). Il s’agit d’entrer dans un tout autre ordre de valeur : « celui qui est le plus petit parmi vous tous c’est celui-la qui est grand » (Luc 9, 48). « Quiconque parmi vous ne renonce pas à tous ses biens ne peut être mon disciple » (Luc 14, 33). Mais quelles récompenses ultérieures ! (Luc 18, 30)
    Chaque verset évangélique renferme des ressources inouïes pour construire une stratégie de non violence. »
    Aussi, par la relation juste, accédons-nous au statut de personne (sans l’autre, tu n’es personne !) :
    « La personne n’est pas l’individu qui feint l’autonomie ni l’indépendance dans le mensonge romantique. Loin d’occulter l’autre et la relation fondatrice à l’autre qui nourrit son existence, la personne se définit dans et par la relation. De cette relation dans une co-création conjointe se dessinent et émergent, à l’interface, le soi, l’autre et le social « dans le souci de soi de l’autre et de l’institution juste  » (Paul Ricœur). La relation, facilement blessée par les pathologies du lien, sera restaurée, choyée. La relation de la personne contourne et subvertit la règle de l’anthropogenèse violente instaurée par la culture caïnique. Celle-ci est schématisée par la triangulation du deux contre-contre-un. On y voit la collusion fusionnelle de deux (au moins) s’affairer contre l’expulsion d’un ou plusieurs. Ce processus varie selon les circonstances interpersonnelles et institutionnelles (famille, école, entreprise, prison, etc.) où il se déploie. Il a cependant pour caractéristique constante de créer des ravages et des dégâts qui humilient et meurtrissent l’humain.
    Quel que soit le rôle relationnel occupé dans la triade, on est blessé par cette « intersubjectivité dégradée » (Gabriel Marcel). La culture caïnique est fondée sur le déni de la faiblesse, elle se perpétue par le mensonge, la rivalité, l’exclusion et l’irresponsabilité vis à vis de l’autre « suis-je le gardien de mon frère ? » (Gen, 4, 9). La relation personnelle répond à l’appel adressé à l’homme dès l’origine. On peut s’élever à la protection et à la responsabilité devant la faiblesse en soi et en l’autre. Véritable source d’énergie et de force puisée dans une solidarité nouvelle. Pacte d’inventivité où tous rivaliseraient, mais dans une saine émulation et s’uniraient dans une union sacrée, non pas contre le tiers exclu mais pour son accueil, afin que « pas un seul ne se perde » (Jean, 18, 9). Les fondements du sacré ne changent pas, le désir mimétique et l’union sont là mais leur sens change radicalement, on est passé du sacré violent au sacré renouvelé et non-violent. La configuration de base d’une triangulation bonne pour l’anthropogenèse non violente se souvient du formidable modèle de la théologie trinitaire. Là chacun partage avec l’autre le souci du tiers pour et par qui ils sont mis en communication. C’est la perfection de la relation juste, celle du plus grand amour, la circumcession de la relation trinitaire comme modèle idéal où chacun intercède auprès de l’autre en faveur du tiers non plus exclu mais élu. »
    http://home.nordnet.fr/~jpkornobis/Textes/Biblique5.html
    On a le droit de traiter tout cela de bondieuseries de mystique illuminé.

  10. @ calamity jane | 20 janvier 2017 à 09:57
    Mais ma chère calamity on est tous le beauf de quelqu’un et même vous n’échappez pas à la règle.

  11. @Achille | 20 janvier 2017 à 09:17
    Vous avez sans doute raison, alors pour être de bonne humeur vous êtes un des premiers que je consulte le matin devant mon noisette et bien sûr… devant le plus beau panorama du monde.

    Mon bonheur actuellement est plutôt de courte durée devant la vague, l’avalanche de mises en examen chez les maires : encore un ce matin !
    Assez de ces pourris, pas un candidat n’y fait allusion, une vraie chape de béton armé. Aujourd’hui le système est gangrené, le ver est dans le fruit – cinq ans d’inéligibilité, une misère.
    Il faut en parler plus fort, plus haut car sinon je n’aurai plus la même vision de ce qui nous entoure.
    Quant à ces revues de salles d’attente elles nous préparent au crissement métallique de cette satanée roulette.
    Bon j’en reste là, le soleil est magnifique le piémont n’a jamais été aussi lumineux. Mais que l’on bannisse à jamais tous ces marchands du temple, voleurs de notre démocratie, voraces du bien public.

  12. Patrice Charoulet

    Vous avez raison d’envoyer promener, je vous cite, les « margoulins du bonheur ».
    On en connaît tous au moins un : « Répéter vingt fois chaque matin : Tous les jours, à tout point de vue, je vais de mieux en mieux. » (Louis Coué)
    Voici quelques avis, qui ne me semblent pas mauvais. Je n’ai rien à vendre.
    La plus heureuse personne du monde est celle à qui peu de chose suffit. (La Rochefoucauld)
    Le plus grand secret pour le bonheur, c’est d’être bien avec soi. (Fontenelle)
    Nous croyons les autres plus heureux qu’ils ne sont. (Montesquieu)
    Le plus beau courage est celui d’être heureux. (Joubert)
    Il est difficile de ne pas s’exagérer le bonheur dont on ne jouit pas. (Stendhal)
    Il est impossible que l’on soit heureux heureux si l’on ne veut pas l’être ; il faut donc vouloir son bonheur et le faire.(Alain)
    L’homme heureux est celui qui se trouve avec plaisir au réveil. (Valéry)
    Les hommes conquièrent rarement le bonheur : ils n’en sont pas assez dignes. L’ayant manqué, ils le calomnient.(Montherlant)
    L’amour, l’art, le bonheur sont des produits d’alambics. (Chardonne) (Pour sbriglia)
    Le bonheur est un chef-d’oeuvre. (Yourcenar)

  13. @Giuseppe | 20 janvier 2017 à 11:35
    Heureux Giuseppe ! Superbe photographie.
    Choisir d’aller se percher si haut, si loin de nos congénères révèle une espérance de pureté, blancheur aveuglante de ces pics de glace, le froid de cette contrée éliminant par sélection naturelle tous les crétins, un monde blanc, vierge.
    A contrario, j’ai fait le même choix que vous, seul dans la foule je ne peux me passer de la rue, la foule, the crowd, les lumières, le bruit, les visages croisés, le tohu-bohu d’une grande ville, comme Baudelaire dans « À une passante ».
    « La rue assourdissante autour de moi hurlait.
    Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
    Une femme passa, d’une main fastueuse
    Soulevant, balançant le feston et l’ourlet »…
    C’est pas à Prapoutel les Sept Laux qu’on ressent de telles émotions.
    Songez tout de même un jour à redescendre dans la vallée.

  14. Bon, vous regarderez le débat de la primaire de gauche en replay. Mais, mis à part un type sérieux comme Valls, vous verrez encore des margoulins.
    Que nous prépare-t-on ? Un remake de Mitterrand ou Hollande qui sont contraints de renier leurs promesses et de changer de politique après deux ans de pouvoir car leurs experts leur disent qu’ils font fausse route. Le matraquage fiscal au profit de la redistribution ‘farniente’ est une aberration. On fige l’initiative, les forces vives font le gros dos en attendant mieux et les plus audacieux quittent le pays. En réalité, il nous manque une politique économique intelligente, capable de donner une dynamique au marché de l’emploi. C’est un peu plus difficile que de faire voter des augmentations d’impôt à l’Assemblée nationale. La dépense publique représente 57 % du PIB (9% de plus que la moyenne européenne) pour quels résultats en terme d’emplois ?

  15. Catherine JACOB

    Sujets de philo :
    1. Avoir ou Être ? avec Erich Fromm – Éditions Robert Laffont © 1978
    2. « Avoir, être »
    3. Etre et Avoir
    4. Etre ou Avoir
    Bien. Ma petite contribution personnelle est que c’est un problème qui n’est pas que philosophique, mais également d’ordre linguistique.
    Pour commencer, je dirai que la distinction entre « avoir » et « être » n’existe pas dans toutes les langues et que leur utilisation en tant qu’auxiliaires dépend de quelle langue les emploiera.
    Exemple simple :
    En allemand, « J’ai chaud », « J’ai froid » – emploi de l’auxiliaire ‘avoir’ -, se dira-t-il « Ich bin warm », « Ich bin kalt » – emploi de l’auxiliaire ‘être’ soit ‘Sein’ conjugué à la première personne du singulier ‘Ich bin’. C’est possible, mais le sens va subir des modifications « If you say Ich bin warm it means I am homosexual» nous explique-t-on sur la BBC.
    Si vous voulez juste signifier la sensation de chaleur, il convient de dire « Mir ist kalt » ou encore « Ich friere » dernière expression qui résout la question de l’auxiliaire qui n’y est pas employé.
    Qu’expliquera-t-on en allemand ?
    « Ich bin warm heißt, dass der eigene Körper warm ist. Mir ist warm heißt,dass man Wärme empfindet wie z.b. an einem heißen Sommertag. » – Traduction :
    Lorsqu’on parle de sa propre température corporelle on dira « Ich bin warm » mais si on veut indiquer que l’on ressent de la chaleur, comme par exemple à l’occasion d’une chaude journée d’été, on dira « Mir ist warm ».
    « Ich bin warm » traduit littéralement, y compris l’auxiliaire, par les gens de culture germanique qui ont dû s’exprimer en français, par ex. les Alsaciens-Lorrains, donne bien évidemment : « Je suis chaud(e) » qui est l’origine de plaisanteries douteuses.
    Même si on dit « Il est froid » en français, on ne dit pas la même chose que lorsqu’on dit « il a froid » si ce n’est chez Rimbaud :
    « Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
    Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
    Nature, berce-le chaudement : il a froid.
    » – Le dormeur du Val
    En ce qui concerne le japonais, on pourra dire « Samu-i » qui signifiera tout aussi bien « J’ai froid », qu’« il fait froid », ainsi que « Atsu-i » qui signifiera tout aussi bien « j’ai chaud », qu’ « il fait chaud ». On pourra les assortir d’un certain nombre de précisions en rapport avec le degré de politesse ou de spontanéité avec lequel on souhaite s’exprimer.
    Si l’on veut dire qu’il y a du poisson dans le frigo – auxiliaire ‘avoir’ avec l’idée que quelque chose « est/ se trouve » quelque part – on emploiera la forme verbale « A-ru » ; si l’on veut dire qu’il y a des poissons dans l’aquarium – auxiliaire ‘avoir’ avec cette même idée cependant ce c’est en un lieu déterminé que se trouvent des poissons -, on emploiera la forme verbale « I-ru », la différence alors exprimée étant que dans un cas il s’agit de chair de poisson, et dans l’autre de bestioles vivantes.
    Si l’on rentre dans le monde de l’idéogramme, ça se complique encore un peu.
    Le premier sens donné visiblement au verbe « avoir » dans les sujets de philosophie est l’idée que l’on possède quelque chose, un bien matériel qui s’oppose alors à l’idée que l’on est quelqu’un, par ex. « de bien ».
    L’idée de la possession s’exprimera, soit dit pour faire court, soit par le verbe déjà cité ci-dessus comme une possible traduction de « être » dans la circonstance où cet « être là » concerne une chose, soit « A-ru : 有 », soit par une idée qui est la même que celle de l’ancien mot de « tenure », en japonais « Mo-tsu : 持 / 用».
    D’une façon générale, on peut dire que ce qu’il y a à penser, ce n’est pas tant « avoir » ou que « être » et leur différence, que celle qui existe entre leur « présence : 在 », le fait qu’il ait « de l’avoir » ou « de l’être », et leur « absence : 無 » qui constitue la grande pierre d’achoppement entre Orient et Occident, ou encore entre ce qui est bon (是 : non tabou, permis) et ce qui ne l’est pas (非 : mauvais). Et, si l’on interroge l’étymon des caractères, ce qui importe c’est « 有 : la main qui tend / dépose l’offrande qu’elle tient », vers « 在 : le lieu sacré d’une présence que représente un corps / matériau qui en est le réceptacle » dont 無 viendrait comme désigner la présence abolie dont l’abolissement même est encore le témoin (grosso modo position heideggérienne) ou serait l’absolu du néant que nous dissimule le phénomène (grosso modo position orientale).
    Ceci étant dit extrêmement très rapidement et succinctement, en sorte de juste donner à entendre qu’il y a une espèce d’identité comme de différence entre « avoir » et « être » qui est fonction de la langue qui nomme et de la pensée qui la gouverne dans un double mouvement d’aller et retour.

  16. Durant l’émission sur les petits prodiges de la musique au moment des fêtes, après la jolie prestation à la harpe d’une petite jeune fille, les juges ont trouvé à lui reprocher publiquement de ne pas avoir l’air suffisamment heureux pendant qu’elle jouait. Cette intrusion brutale dans son espace personnel venant d’adultes brillants dans leur spécialité l’a visiblement blessée et mise mal à l’aise. Comment peut-on demander à une jeune adolescente réservée et un peu gauche, comme il est naturel de l’être dans de telles circonstances, de garder à 13 ans l’assurance et les joues rebondies de la petite enfance, alors qu’elle venait pourtant de donner en toute confiance le meilleur d’elle-même ? Ces éminents interprètes auraient-ils demandé à Schubert par exemple de sourire comme un publicitaire en interprétant sa musique ?

  17. Claude Luçon

    @ duvent | 20 janvier 2017 à 09:36
    « …le bonheur 2017 est surtout une consommation folle de biens terrestres. »
    Des biens terrestres, les beautés de la Nature et des Arts de l’homme ? Une consommation folle ??
    De la Tour d’Argent, en plus du canard délicieux qu’on consomme pas nécessairement follement, on a une vue superbe sur l’Ile de la Cité, Notre-Dame, l’Ile Saint-Louis et la Seine. En sortant du massage on retrouve une très jolie ville, Biarritz et la côte Atlantique.
    Mais c’était avant, le bonheur en 2017, hélas, est devenu une vue imprenable sur la Beauce, le Sahara était plus spectaculaire, il y avait des dunes baladeuses.
    Encore que, à un bout de la Beauce il y a la Cathédrale de Chartres et à l’autre les Châteaux de la Loire ! Pas si mal non plus !
    On peut y « être » et « n’avoir » qu’avec une petite automobile en réduisant la consommation au minimum.
    Le bonheur est de voir et d’écouter aussi les innombrables beautés de notre monde, en particulier en France d’ailleurs, pas seulement visiter les couloirs du métro et entendre les harangues de Mélenchon, Montebourg et Macron, les 3M nouveau genre mais tout aussi collants.
    En choisissant bien son métier on peut même le faire en travaillant ce qui permet « d’être, avoir et penser, sans trop dépenser ».
    Le monde est beau Mr/Mme duvent c’est l’homme qui ne l’est guère, Philippe a raison quand il écrit :
    « Personne, sur ce monde profane, ne sera assez légitime et compétent pour nous débarrasser de notre difficulté d’être ».
    Homo sapiens doit enfin apprendre à surmonter cette difficulté d’ « être », pleinement par soi-même.

  18. « La relation de la personne contourne et subvertit la règle de l’anthropogenèse violente instaurée par la culture caïnique. »
    A lire certains commentateurs, on comprend pourquoi les Khalil Gibran, Paulo Coelho et autres Stéphane Hessel ont encore de beaux jours devant eux…

  19. Je n’imagine pas un camion du SAMU Social du Bonheur qui marauderait dans les rues glaciales de France pour expliquer à nos SDF qu’il vaut mieux « être que d’avoir ».
    Je pense qu’il se prendrait quelques canettes de bière sur le capot.

  20. « Qui peut donc avoir l’idée saugrenue de proposer comme modèle d’intelligence et d’humanité, la tranquillité, la sérénité de l’esprit ? »
    Euh, d’affreux modernistes, sans doute gauchistes, homosexuels et autres, plus connus comme philosophes de la Grèce ancienne.
    Bref, que des « méchants ».

  21. Xavier NEBOUT

    « Comme si l’esprit n’avait pas vocation à l’effervescence, l’excitation, le trouble et la contradiction ».
    Sans préjuger du contexte de l’espèce qui relève probablement de la daillade, il convient de rappeler que le premier devoir religieux est le respect du vocabulaire ainsi que le rappelle justement le catéchisme de l’Eglise catholique, et donc de savoir au sens de savourer ce que l’on entend par « esprit ».
    Or, « l’esprit », c’est intention sur soi, et avec un grand E, l’intention intemporelle sur le monde.
    Il convient donc effectivement d’avoir l’esprit apaisé plutôt que téméraire pour avoir l’âme en paix. D’où le souhait d’être pauvre d’esprit qui ne signifie pas débile, mais de se comporter comme un pauvre.

  22. @ jack
    Il n’y pas de politique possible permettant de relancer l’emploi. Dans le contexte actuel marqué par la hausse tendancielle du prix des hydrocarbures (toujours vitaux pour notre économie) et la robotisation et la dématérialisation de l’économie (qui supprime des emplois), on a le choix entre deux options :
    – créer des emplois mal payés et non qualifiés, comme aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne ;
    – ou payer les chômeurs ou ceux qui n’ont pas de possibilité de retrouver du travail, comme en France.
    Personnellement, je préfère toucher 400 euros à ne rien faire chez moi plutôt que d’aller me faire exploiter dans un entrepôt pour engraisser des patrons toujours plus riches pour 200 ou 300 euros de plus, ça ne vaut franchement pas le coup.
    La solution est de passer à un autre modèle économique où nous consommerons moins pour préserver ce qui peut l’être des ressources de notre planète, qui ne suffiront plus très longtemps à ce rythme non seulement à nourrir tout le monde mais également à entretenir notre dispendieux mode de vie. C’est comme cela que nous serons peut-être un jour heureux, sinon dans un siècle ou deux nous serons tous morts, laissant les rats et les pigeons repeupler la planète !

  23. Pour continuer à détruire la France, ils ont accéléré le processus d’invasion. Ce sont des contingents de misères qui nous arrivent du fin fond de l’Afrique, de Roumanie et de Bulgarie. Nos finances et nos biens sont offerts en pâtures et nos femmes en complément.
    Ces hordes sont dispersées sur l’ensemble de notre pays.
    Une secte veut rayer de la carte la France et Hollande et sa bande appartiennent ou sont soumis à cette secte.
    Inutile de continuer à philosopher lorsqu’on vous tranche la gorge !

  24. C’est curieux, Donald Trump parle comme Montebourg et Mélenchon, où va se nicher le socialisme !
    J’en ris encore.

  25. @ Catherine JACOB
    « D’une façon générale, on peut dire que ce qu’il y a à penser, ce n’est pas tant « avoir » ou que « être » et leur différence, que celle qui existe entre leur « présence : 在 », le fait qu’il ait « de l’avoir » ou « de l’être », et leur « absence : 無 » qui constitue la grande pierre d’achoppement entre Orient et Occident »
    Ca me rappelle qu’il paraît que les Japonais ne disent pas qu’ils s’aiment mais qu’il y a de l’amour. Il paraît que les Japonais ne disent pas je mais déclinent des identités différentes selon le contexte, enfin, c’est dans Les sept roses de Tokyo d’Inoue. Un gradé américain veut obliger les Japonais à passer à l’alphabet romain voire à changer de langue pour diverses raisons, entre autres l’idée que ne pas se définir avec un je donne une identité mouvante donc trop manipulable par la propagande et indéchiffrable pour les autres peuples. Cela en s’appuyant sur des velléités japonaises d’avant-guerre dans ce sens.
    Est-ce que les Américains ont vraiment voulu réformer la langue japonaise, ou est-ce une fable d’Inoue ?
    La différence entre présence-absence et être et avoir est vraiment très intéressante.
    Pour savoir quelle est la manière originelle de penser des Hommes, il faudrait avoir fini de reconstituer la langue originelle. Où en est-on ? Sait-on si on a commencé par avoir-être ou présence-absence, ou autre découpage plus originel de la réalité ?
    Dans Le Pavillon d’Or, Mishima qui semble surtout traiter de la beauté, tissée de néant, semble critiquer le rôle du bouddhisme dans et après la guerre. Mais le bouddhisme était moins compromis que le shintoïsme dans les excès nationalistes japonais.
    Alors, puisque Lucile dit que le bouddhisme incite à se faire en soi des contre-pouvoirs, ce qui implique peut-être (oui, non ? A tous ceux qui ont des connaissances en bouddhisme) d’être capable de voir ses fautes, je me demandais si le bouddhisme pouvait avoir participé après à la démocratisation du Japon.
    D’où aussi des questions plus générales sur le bouddhisme et autres religions ou pas religions, tout le monde n’est pas d’accord pour voir le bouddhisme comme ça.

  26. Michelle D-LEROY

    « …se partager entre avoir et être ».
    Chacun peut se contenter d’être, surtout s’il est en forme et en bonne santé. Etre et se sentir bien peut être une sensation régulière ou ponctuelle.
    Mais être et se sentir bien, c’est souvent parce qu’on est bien entouré, qu’on a exercé ou qu’on exerce le métier de son choix, intéressant et prenant. Mais aussi être et se sentir bien c’est avoir une certaine sécurité financière, donc avoir.
    On a beau regarder les beautés qui nous entourent et en être ébloui, dans le monde d’aujourd’hui où tout est payant même le moindre accès à un musée, une salle de concert, le moindre voyage pour une sortie entre amis, il me paraît difficile de ne pas avoir un minimum sans se sentir frustré. Avoir rassure et donc être sans avoir me paraît difficile.
    Par contre, avoir et faire la course au toujours plus peut être tout aussi nuisible à l’être, qui ne serait jamais satisfait, qui deviendrait envieux et serait constamment déçu.
    Il y a tant de choses qui peuvent rendre heureux, durablement, brièvement ou ponctuellement… mais c’est un ressenti si personnel que cela est très difficile à généraliser. Un sentiment fluctuant au jour le jour.

  27. Mary Preud'homme

    @Lucile | 20 janvier 2017 à 13:57
    Comme vous, j’ai été choquée par cette intrusion, ce manque de tact absolu pour ne pas dire cette « férocité » !
    Cette jeune fille (eu égard à son âge) avait pourtant fait preuve d’un grand talent et d’une virtuosité remarquable dans une discipline musicale qui est loin d’être facile.

  28. @ Giuseppe | 20 janvier 2017 à 11:35
    Vous avez bien de la chance de pouvoir contempler ce magnifique spectacle de montagnes tous les matins en ouvrant vos volets.
    En ce qui me concerne j’ai une vue imprenable sur les quatre tours de la centrale nucléaire de Cattenom, une des plus puissantes de France et qui attaque gaillardement cette année ses trente-neuf printemps.
    Le bonheur ne se trouve certainement pas dans ces livres essentiellement destinés aux gens de la ville perpétuellement stressés par leurs problèmes de transport. J’ai bien connu ça durant la courte période pendant laquelle j’ai vécu à Paris.
    Désormais je vis le reste de mon âge à la campagne où je peux enfin goûter aux plaisirs bucoliques si apaisants.

  29. @ M. Luçon
    Vous êtes légèrement de mauvaise foi ? Ou bien c’est moi M.Mme duvent qui ai l’esprit mal placé ?
    M. Bilger s’insurge contre la vacuité médiatique et cela est une posture.
    Il ne fait de doute pour personne que le bonheur nécessite le détachement, car voyez-vous, le bonheur n’est pas le plaisir, que je ne bouderai pas si vous m’invitiez à partager un verre où il vous plaira pourvu que cela soit de qualité nec plus ultra… (Ne vous inquiétez pas cette phrase est purement rhétorique)

  30. @ Noblejoué | 20 janvier 2017 à 19:36
    Etes-vous allé voir au moins une fois le « pavillon d’or » pour en parler si bien, connaissez-vous Nara, Himeji, Kyoto ?

  31. @ Tipaza
    « Et sans aller chercher dans l’ailleurs la posture morale digne des Spartiates, qui nous dira, reprenant les mots célèbres de Churchill :
    « Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur. Nous avons devant nous une épreuve des plus douloureuses. Nous avons devant nous de nombreux et longs mois de combat et de souffrance.(…) Vous demandez, quel est notre but ? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera ; car sans victoire, il n’y a pas de survie. » »
    Il s’agissait, dans le cas de Churchill, de sauver le monde d’une dictature, de gagner une guerre.
    De même, les citoyens des cités grecques se devaient d’être sur le pied de guerre pour éviter d’être conquis par d’autres cités donc, en principe, d’être tués ou réduits en esclavage.
    Il n’est pas pertinent de demander aux gens de faire des efforts aussi intenses ou de se sacrifier pour moins que la vie et la liberté. Faire des efforts pour faire des efforts, souffrir pour souffrir ?
    L’effort n’est pas une fin en soi mais un moyen.
    Moyen de rester libre, ou moyen, chez certains, comme les légionnaires, pour atteindre un niveau d’excellence.
    Mais si la pression n’est pas si grande, ou la manière d’envisager la vie, non désir d’excellence, ou excellence accessible autrement que par la souffrance, la sérénité de la contemplation, par exemple, effort ou souffrance n’ont pas de sens.
    En passant, les légionnaires suivent une idée chrétienne. Mais les gens du revenu universel, qu’ils en aient conscience ou non, aussi, voir le lis des champs et ne vous inquiétez pas de comment vous vivrez de Jésus. Je crois assez à la hiérarchie des normes. Paul a dit que qui ne travaille pas ne doit pas manger. Jésus, Dieu fait homme dans la même foi, parle de lis des champs.
    Quant à Hamon délit de sale gueule car ressemblant à Anubis, Anubis est un dieu égyptien très respectable.
    En fait, même Seth n’est pas si mal, en fait, c’est le gros serpent assaillant de la barque solaire qui est irrécupérable.

  32. Catherine JACOB

    Dans l’hindouisme, la mudrā (qui signifie « signe » ou « sceau », en japonais 印相) est une position codifiée et symbolique des mains d’une personne (danseur, yogi) qui se rattache à la culture védique.
    Symboliquement, le pouce représente l’Âme universelle. Il est en lien avec l’élément Feu et l’index avec l’Air. On dit que l’un nourrit l’autre en vue de la transformation : lorsque le niveau d’énergie augmente, cela favorise, dit-on, une élévation de la conscience. Il existe différentes manières de joindre le pouce et l’index.
    Lorsque la paume est tournée vers le haut comme dans votre cliché : la Mudrā s’appelle Jnana Mudrā, le « Geste de la sagesse » : elle propose un travail sur la compréhension de l’Univers, qu’elle met en relation avec l’âme individuelle.
    Je ne sais pas où vous avez trouvé votre posture de Yoga qui est assez typique de ce qu’on imagine de la zen attitude, mais l’ambiance du cliché m’évoque la lumière utérine.
    Quand j’étais petite, j’aimais bien cette atmosphère que je retrouvais sous la tente installée pour les jeux des enfants dans le jardin et dont l’intérieur baignait dans ce type de lumière diffuse accompagnée d’une douce chaleur que mon père avait toujours du mal à me faire quitter dès que le soleil montait à l’horizon pour que j’aille plutôt lire à l’ombre au lieu d’y cuire à petit feu…
    Certains des mudrā se retrouvent également dans la culture occidentale magique avec une signification globalement équivalente, comme par ex. la Karana mudra, censée éloigner les démons et les pensées négatives et qu’avec ma sœur nous avons apprise, d’où ? je ne saurais plus le dire, étant petites.

  33. Franchement merci ! mais avec Jollien vous vous attaquez à un second couteau. Que dire de Frédéric Lenoir sinon « combien déclarez vous de revenus chaque année depuis que vous avez découvert le bonheur ? »
    Et je ne parle pas du Cristiano Ronaldo de la catégorie, j’ai nommé Matthieu Ricard, lou ravi de la zénitude, un gars qui vit six mois par an au milieu de moinillons tibétains et jamais un problème de pédophilie… le bonheur !!

  34. Allez cher Philippe, les margoulins de la peur font certainement plus de dégâts que les margoulins du bonheur.

  35. @Savonarole | 20 janvier 2017 à 12:53
    Rassurez-vous mon camp de base est plus bas mais pas besoin de jumelles et de sherpas non plus.
    Il me suffit de peu pour voir aussi la foule sans perdre de vue l’essentiel.
    Et dire qu’on a du mal à trouver des médecins…

    Deux petites heures de route…
    Il y a encore des pépites beaucoup n’y voient que des cailloux.

  36. @ sbriglia | 20 janvier 2017 à 15:23
    Effectivement, comme les Cervantès, Racine, Molière, Stendhal, Hölderlin, Baudelaire, Nietzsche, Flaubert, Dostoïevski, Tchekhov, Proust, Claudel, Péguy…

  37. Catherine JACOB

    @ Noblejoué | 20 janvier 2017 à 19:36
    « Est-ce que les Américains ont vraiment voulu réformer la langue japonaise, ou est-ce une fable d’Inoue ? »
    En ce qui concerne le vietnamien,
    « le chữ quốc ngữ (chữ nôm: 𡨸國語 « écriture de la langue nationale ») est une romanisation de la langue vietnamienne possédant le statut d’orthographe officielle. C’est un alphabet latin augmenté de nombreux diacritiques servant à noter tant la valeur phonétique de certaines lettres que les tons de la langue et qui a en effet remplacé d’anciennes écritures locales comme :
    1. le chữ nôm, système d’idéo-phonogrammes formés à partir des sinogrammes et utilisé entre les 12e et 20e siècles apr. J.-C.,
    2. le chữ Hán, « écriture han », (ou chữ nho, « écriture savante »), qui est du chinois classique ; la langue chinoise étant celle de l’administration et du pouvoir pendant la domination chinoise (de 111 av. J.-C. à 939 apr. J.-C.). Elle a été en usage jusqu’en 1954.
    C’est le jésuite Alexandre de Rhodes (1591-1660), natif d’Avignon, qui a compilé, amélioré et systématisé les systèmes de transcription de ses prédécesseurs missionnaires, notamment Francisco de Pina, entre 1624 et 1644.
    Son premier ouvrage, imprimé dans l’écriture latinisée actuelle, est un dictionnaire vietnamien-portugais-latin paru en 1651, le Dictionarium Annamiticum Lusitanum et Latinum, reprise d’un dictionnaire portugais-vietnamien ;
    Cette transcription, devenue très populaire, a acquis en 1918 le statut d’orthographe officielle de la langue dans le système scolaire français destiné aux indigènes (en concurrence jusque-là avec les deux autres écritures). Cette initiative du pouvoir colonial français, souhaitant disposer rapidement d’interprètes pour relayer de l’action des colonisateurs, visait à déraciner les mouvements indépendantistes liés à une intelligentsia qui écrivait en caractères chinois. » – Toutes infos wiki.
    Je ne sache pas que les Américains aient tenté une telle chose.
    Il existe cependant la méthode dite Hepburn qui est un système de romanisation du japonais, introduit par le missionnaire américain James Curtis Hepburn en 1887. Ce système a été remplacé par le système Kunrei (訓令式系統) institué comme norme officielle de transcription du japonais en 1989, mais introduit progressivement entre 1937 et 1954 comme doublet des toponymes en idéogrammes sur les cartes et les panneaux, par ex.
    Dans les méthodes d’apprentissage du japonais à destination des non Japonais, les deux systèmes existent concurremment. Je suis d’avis qu’il convient de s’en passer si on veut aller loin dans l’apprentissage de cette langue et en particulier dès lors que l’anglais américanisé n’est pas votre langue maternelle.
    La romanisation du japonais est le rêve des paresseux.
    Imposer son système d’écriture c’est comme imposer sa langue et Claude Hagège dit que c’est là une manière d’imposer sa pensée et que jamais, dans l’histoire de l’humanité, une langue n’a été « comparable en extension dans le monde à ce qu’est aujourd’hui l’anglais ». Mais bon, à l’époque romaine, l’aviation n’existait pas… !
    À ses yeux, cette domination constitue une menace pour le patrimoine de l’humanité. Il dit aussi que plus une langue est complexe, plus elle a des chances de survivre. À partir de là, je pense qu’il y a beaucoup moins à s’inquiéter pour le japonais et le chinois que pour nous.
    « Pour savoir quelle est la manière originelle de penser des Hommes, il faudrait avoir fini de reconstituer la langue originelle. Où en est-on ? »
    Je l’ignore et cela ne m’intéresse pas. Qui plus est, je pense que c’est une entreprise vouée à l’échec et qui n’a pas grand sens. En revanche, l’histoire des langues et leurs avatars me passionne.
    Enfin, la passion des Occidentaux pour ce pyromane suicidaire homosexuel qu’a été Michima n’a d’égal que leur intérêt pour la romanisation du japonais qui leur paraît d’une façon tout à fait fallacieuse, contourner la difficulté, à leurs yeux inutile, que représente le système des sinogrammes et des Kanji japonais.
    Or, il semble qu’il y ait beaucoup plus de Japonais amoureux de la vie et des fêtes, que fascinés par la mort.
    Maintenant, cela fait très longtemps que j’ai lu « Le Pavillon d’Or » et ne l’ai plus précisément en mémoire.

  38. Alex paulista

    Faudrait déjà croire au concept de bonheur.
    Comme disaient Einstein et Souchon, faut avancer. Mais aussi éviter de rouler bêtement comme un caillou (ça c’est Dylan ou Nietzsche, je sais plus).
    Tout ça me rappelle que Souchon est un des derniers très grands qu’il nous reste.

  39. calamity jane

    @Achille
    Bonjour ! Vous esquivâtes ma question. Je vous demandais dans cette description « où vous situez-vous » !
    En tant que femme, je ne puis être « beauf »… Et toc ! :-}

  40. calamity jane

    Jeunes enfants dans la vie du village, nous nous improvisions dans l’atelier du menuisier, dans celui du sculpteur et même celui du maréchal-ferrant (un
    des derniers ou le dernier) où il fallait se tenir à carreaux tout en observant scrupuleusement leurs gestes et après, seulement après une ou des visites se permettre de poser des questions (saugrenues parfois)…
    Il me semble que nous prenions conscience de l’effort, du travail conduit avec amour. Conscience qui empêchait les copains de sortir leur dictionnaire de grimaces.
    Cette douceur comparée aux couloirs interminables de plastrons publicitaires dans la capitale et à l’anonymat y afférent préparait déjà l’indifférence à l’autre et la nécessité de s’enfermer dans l’entre-soi du bonheur
    absolu proposé par des margoulins qui ont vu l’homme qui a vu l’homme qui avait vu l’homme qui… ne s’était pas empêché !

  41. @ Aliocha | 20 janvier 2017 à 10:11
    Je ne comprends toujours rien à ce que vous racontez. C’est grave docteur ?

  42. HAMON PÊCHE LA TRUITE
    Dans votre billet vous parlez d' »une modernité qui croit pouvoir vendre le bonheur comme du savon et qui énonce des platitudes ou des absurdités ». Cela me fait penser à Benoît Hamon qui entre bien dans ce cadre.
    Un jour où je me promenais sur les quais à Paris j’ai eu envie que questionner un pêcheur pour lui demander ce qu’il pêchait. Il m’a répondu « Je pêche la truite ». Alors je lui ai dit qu’il n’y avait jamais eu de truites dans la Seine à Paris et il m’a répondu « Comme de toutes façons je n’attrape jamais rien, je me dis que ce sont des truites que je n’attrape pas et ça me console ». Belle philosophie ! Et elle me fait penser à Hamon qui propose de verser 800€ à tous les Français s’il est élu. Mais comme il sait qu’il ne le sera jamais, lui non plus cet engagement ne l’engage pas à grand-chose. Il pêche la truite.

  43. Michel Deluré

    Etre et avoir peuvent heureusement être compatibles. Mais, si j’ose la comparaison, c’est comme en cuisine. Pour que la recette soit réussie, encore faut-il trouver le dosage parfait de ces deux ingrédients. C’est à ce prix que l’on peut sans doute, non plus espérer le bonheur mais le vivre. Il me semble cependant que si la possession est un ingrédient nécessaire au bonheur, elle n’en épuise pas pour autant celui-ci, le bonheur étant avant tout une ligne de conduite.

  44. Patrice Charoulet

    Vous allez voir le débat de la primaire de la gauche, en replay, dites-vous.
    Je devancerai l’appel, avec votre permission.
    1. Trois candidats sur sept ont des oreilles décollées. Cela fait beaucoup.
    2. Le moins laid est M.Montebourg.
    3. M.Minc avait promis, chez Finkielkraut, de voter à cette primaire-là pour « le plus modéré ». Mme Pinel attend sa voix.
    4. La proposition la plus ruineuse (revenu universel) aura tout pour plaire aux gens de gauche.
    5. N’étant pas de gauche, je ne voterai pas à cette primaire. A la présidentielle, je ne voterai donc ni pour le gagnant de cette farce, ni pour MM. Mélenchon et Macron, tous deux, sans contredit, de gauche.

  45. Catherine JACOB

    @ Achille | 21 janvier 2017 à 08:56 @ Aliocha | 20 janvier 2017 à 10:11
    « Je ne comprends toujours rien à ce que vous racontez. C’est grave docteur ? »
    De deux choses l’une, ou c’est lui ou c’est vous le problème…

  46. @ calamity jane | 21 janvier 2017 à 07:24
    « En tant que femme, je ne puis être « beauf »… Et toc ! :-} »
    Preuve qu’être femme permet de disposer encore de quelques petits avantages. Ce qui ne sera plus le cas lorsqu’elles seront mises sur le même pied d’égalité que les hommes, ces êtres souvent frustes, si fiers de leur virilité souvent surfaite (je le dis avant que vous ne m’en fassiez ma remarque).
    Pour répondre plus précisément à votre question , je me situe dans la catégorie des commentateurs « normaux », c’est-à-dire qui s’efforcent, autant que faire se peut, de répondre au thème du jour sans partir dans des circonlocutions tarabiscotées qui n’ont plus rien à voir avec le billet.
    On est encore quelques-uns comme ça sur ce blog. Heureusement !

  47. @ Achille | 21 janvier 2017 à 08:56
    « Je ne comprends toujours rien à ce que vous racontez ».
    La réponse est dans la question.
    Vous, vous voulez comprendre, donc rationaliser l’irrationalisable, un peu comme si vous vouliez éclairer le soleil.
    Allons, changez de fournisseur.
    Je vous conseille l’herbe du lac Titicaca, elle pousse dans les hauteurs, et les UV qu’elle subit lui donnent une intensité qui vous feront planer tel le condor sur l’Altiplano et rejoindre la vision extatique d’Aliocha !!
    C’est clair Achille, mon ami ??

  48. Garry Gaspary

    Etre, c’est vivre une histoire avec l’autre.
    Avoir, c’est nier l’être parce que l’on n’est rien.
    Pour l’exemple, je suis Français alors qu’un beauf christianisé n’a que la nationalité française.
    D’ailleurs, être, c’est pouvoir dire je, alors que le beauf ne sait dire que nous ou on…
    « On est chez nous », telle est la devise du beauf.
    « Je suis qui je suis », telle est la devise du déchristianisé.

  49. François Hollande nous a habitués, depuis sa triste comédie du « président normal », à la médiocrité de la parole et de l’action.
    Point n’est besoin, je pense, de développer davantage cette évidence.
    La présidence de la République qui, dans la tradition républicaine française – singulièrement depuis l’avènement de la Ve République en 1958 – est largement héritière de la monarchie, est une fonction qui, outre une compétence et une autorité indiscutables, exige une retenue, une dignité, voire une élégance dont nous sommes, hélas, fort éloignés depuis les deux derniers titulaires de la fonction.
    Ce qui m’a décidé à revenir sur ce thème du respect dû à la fonction présidentielle et surtout aux Français, c’est Hollande se rendant à la dernière de la pièce de Michel Drucker, « Seul avec vous » que vous évoquez en passant, Philippe, mais qui me semble plus que significative.
    Passe encore qu’il ait, en sortant ce soir-là au spectacle, gravement insulté les candidats à la primaire de gauche, c’est-à-dire ses anciens ministres et le premier d’entre eux. Cela est une petitesse mesquine de plus à son palmarès, à peu près équivalente à la façon dont il tourna les talons devant le président sortant le jour de son entrée à l’Elysée, qui augurait mal de la suite de son mandat et qui témoigne d’une nature mesquine, aigrie et vindicative.
    Mais que dans une ville comme Paris, où tant de spectacles de grande qualité sont donnés tous les jours, où tant de créateurs attendent d’être soutenus, le premier des Français n’ait pas d’autre envie que de se rendre chez Drucker, témoigne de son niveau d’inculture et de sa médiocrité.
    Il y a là, j’avoue, de quoi être quelque peu désespéré.

  50. @ Tomas
    Rester à la maison et percevoir un revenu universel n’est pas la panacée. La dignité humaine est aussi fondée sur le sentiment d’être utile et d’être ‘sociabilisé’. Voyez par exemple ces jeunes de banlieue qui conduisent des VTC. Certes, c’est encore une forme de précarité, mais peu à peu s’instaure une représentativité des salariés et une revendication pour un minimum de droits qui va prospérer. Il existe encore de multiples niches de création d’emplois en raison du vieillissement de la population par exemple, et bien d’autres pistes. En ce sens, un ‘revenu décent’, en accompagnement d’un revenu salarial faible est une hypothèse plus crédible. Et Monsieur Valls a raison sur ce point.
    Je suis d’accord sur le fait qu’il faudrait passer à un autre mode de consommation et j’admire le travail de Pierre Rabhi. J’attends les solutions pour y parvenir alors que sévissent des voraces économiques chinois à gouvernement communiste, ou bien américains républicains ultralibéraux. Et vous voyez bien en France que les socialos comme la droite n’ont qu’un mot à la bouche : la croissance.

  51. calamity jane

    Les Maristes doivent être contents d’eux pour avoir formé des gens « normaux » qui savent mieux que les margoulins où est le bonheur cad dans la normalité.
    Je comprends combien il doit vous être difficile de lire certains commentaires et revenir prestement ouvrir la porte
    de la normalité dont vous pourriez également me donner la définition Achille ! pour un bilan de compétences complet. MDR !
    « L’autre jour j’ai vu écrit sur un mur « faites l’amour ne faites pas la guerre » ! On vous met devant un choix ! Y en a p’têt qui voudraient faire aut’ choz’ ? » R. Devos.
    Jusque-là vous me comprenez ? Sinon, voyez le commentaire de Tipaza !
    Relativisons nos intentions : on est toujours l’a-normal de quelqu’un, quelqu’une… 🙂

  52. @ Mary Preud’homme | 20 janvier 2017 à 19:53
    « Comme vous, j’ai été choquée »
    Bien d’accord avec vous, il y avait une sorte de férocité dans cette injonction. Même si le conseil n’est pas sans fondement pour réussir à la télévision, le moins que l’on puisse dire c’est que la diva qui conseillait à cette jeune fille d’avoir l’air heureux l’a fait de façon tellement négative qu’elle a obtenu l’effet inverse.
    Une amie m’a rapporté avoir été reçue à New Delhi par une personne qui avait à son service un personnel assez nombreux. Cette dame lui a expliqué qu’elle aimait que ses domestiques aient l’air content, sans quoi elle s’en séparait.
    Le spectacle de la douleur est bouleversant, son étalage pénible, mais celui du bonheur peut l’être tout autant, et il est souvent suspect.
    Comme le fait remarquer Noblejoué en citant Churchill, nous sommes surtout faits de telle sorte que nous agissons pour que la vie continue. Nous sommes aussi programmés biologiquement pour éviter la douleur, mais cela vient en second, car nous acceptons malgré tout de souffrir pour vivre, survivre, ou donner la vie. Et enfin, il semble que nous soyons programmés non pas tant pour le bonheur, que pour la recherche du bonheur, d’ailleurs reconnue comme un droit par la constitution américaine ! Cela nous rend fous ou raisonnables, selon l’idée que nous nous en faisons.
    Je sais bien, « il faut imaginer Sisyphe heureux », mais tout de même pas du matin jusqu’au soir.
    @Patrice Charoulet
    Merci pour vos citations, ma préférée étant peut-être celle de Yourcenar (le bonheur vu comme un chef-d’œuvre). J’en aime aussi une autre, qui dit à peu près « épargnez-moi la douleur, le bonheur je m’en occupe », mais je ne sais plus de qui elle est.

  53. @ Tipaza | 21 janvier 2017 à 10:53
    « Je vous conseille l’herbe du lac Titicaca, elle pousse dans les hauteurs. »
    C’est, en effet, une solution qu’il va me falloir envisager. Reste à trouver le fournisseur. Peut-être que Jean-Luc Bennahmias pourrait me rencarder. J’avais essayé de reprendre les commentaires d’Aliocha après avoir bu deux verres de whisky pur malt 18 ans d’âge. Mais l’effet, bien que positif, ne donne pas entièrement satisfaction.
    @ Catherine JACOB | 21 janvier 2017 à 10:43
    « De deux choses l’une, ou c’est lui ou c’est vous le problème… »
    Je me suis déjà posé la question. Ce qui me rassure c’est que je comprends parfaitement vos commentaires, même si le plus souvent, je fais des pauses en cours de route, histoire de faire « refroidir la machine ».
    Mais je reconnais que j’ai toujours eu beaucoup du mal avec les mystiques. Ce qui n’est pas votre cas avec vos démonstrations abondamment documentées (et avec des images) qui correspondent mieux à mon mode d’interprétation cartésien.

  54. Il est où le bonheur, il est où ?
    On peut le trouver partout et c’est en général une somme de petits riens qui rendent heureux tout simplement.

  55. @Frank THOMAS | 21 janvier 2017 à 11:10
    En allant voir une pièce de médiocre il signifiait par là le manque de valeur encore plus grand de la primaire PS, il la réduisait à moins que rien.
    Mélenchon trahi par FH après son dernier congrès ne lui a jamais pardonné, et chaque jour écrase un peu plus un marin d’eau douce qui n’était surtout pas fait pour la France.
    Et ce n’est pas fini.

  56. @ calamity jane | 21 janvier 2017 à 11:25
    « Je comprends combien il doit vous être difficile de lire certains commentaires et revenir prestement ouvrir la porte de la normalité dont vous pourriez également me donner la définition Achille ! pour un bilan de compétences complet. MDR ! »
    Je vous sens un brin moqueuse sur ce coup-là. Mais ce n’est pas moi qui vous le reprocherai vu que je ne dédaigne pas, moi aussi, manier l’ironie.
    Concernant la normalité, ma définition est exactement la même que celle qu’avait donnée François Hollande lors de la campagne électorale de 2012, ni plus ni moins. Sauf qu’un président, lui, doit se situer au-dessus de la normalité pour exercer sa charge. Il ne semble pas l’avoir compris et il en paie aujourd’hui les conséquences.

  57. @Achille | 20 janvier 2017 à 19:53
    Et encore, d’une époque je subis quelques contraintes de toitures.
    PLU aujourd’hui plus rigoureux mais sans doute pas assez pour certains environnements.
    La hauteur des faîtages devrait être encore revue plus drastiquement.

  58. @ Catherine JACOB
    « Il dit aussi que plus une langue est complexe, plus elle a des chances de survivre »
    Pourquoi ?
    « Enfin, la passion des Occidentaux pour ce pyromane suicidaire homosexuel qu’a été Michima n’a d’égal que leur intérêt pour la romanisation du japonais qui leur paraît d’une façon tout à fait fallacieuse, contourner la difficulté, à leurs yeux inutile, que représente le système des sinogrammes et des Kanji japonais.
    Or, il semble qu’il y ait beaucoup plus de Japonais amoureux de la vie et des fêtes, que fascinés par la mort.
    Maintenant, cela fait très longtemps que j’ai lu « Le Pavillon d’Or » et ne l’ai plus précisément en mémoire. »
    Eh bien, les gens veulent ramener l’autre à soi. C’est quelque peu inévitable, tyrannique et irréaliste, et me rappelle cette personne disant que son chat essayait de l’amener à elle, bon courage ! De ma part, cette histoire de romanisation n’est qu’un avatar de la manie de vouloir faire passer les autres par un moule, un cas intéressant.
    Mishima me semble attirant, et pas seulement parce que théâtral, comme dans son suicide médiatique. Dans Le Pavillon d’Or, il ne s’attaque pas à moins que le problème de la beauté, et reprend mais en l’en ennoblissant, un fait divers où un bonze avait incendié le pavillon d’or en parlant de haine de la beauté, avant de se rabattre sur des explications plus banales.
    Dans ses livres, il me semble qu’il y a un heurt fécond entre un désir de pureté et la corruption, parfois du personnage, parfois du monde, amour de la vie et mouvement, soit des personnages, soit du monde extérieur, vers la mort. Tout cela est bien évidemment dur à tenir, mais à mon avis, maîtrisé, enfin, je n’ai lu que le Pavillon, La Mer de la fertilité, Confession d’un masque, deux autres histoires, une d’enfants assassins et l’autre idylle genre Daphnis et Chloé et une ou deux nouvelles moins marquantes.
    « Or, il semble qu’il y ait beaucoup plus de Japonais amoureux de la vie et des fêtes, que fascinés par la mort. »
    Vous connaissez les Japonais actuels. Mais aussi leur culture ancienne, avec les samouraïs et leur fameux seppuku. Peut-être l’arbre qui cache la forêt ? Quoi qu’il en soit, la fascination pour la brièveté de la vie célébrée par les cerisiers en fleurs, le hara-kiri, l’arrangement des fleurs, un art éphémère, comme la cérémonie du thé, tout cela peut donner l’impression d’une fascination pour la mort.
    D’un autre côté, on sait bien que le Japon doit une très grande part de sa culture à la Chine, fascinée, elle, par la vie.
    Alors la culture japonaise est-elle fascinée par la vie comme la chinoise ou, disons beaucoup moins, peut-être à cause des tremblements de terre et des samouraïs, d’où qui sait une tension qui serait alors exprimée par les manières que j’ai cru percevoir et serait aussi l’inspiration et la raison du succès de Mishima ?

  59. Patrice Charoulet

    @Lucile
    Vous avez la gentillesse de me remercier pour mes citations. Ce qui me donne l’occasion de vous remercier pour vos textes sur ce blog.

  60. @ jack
    Hélas oui les socialistes comme les autres nous font croire que la croissance pourra continuer indéfiniment. C’est bien ça le problème avec les hommes politiques, ils essayent de nous vendre du bonheur en nous faisant croire que tout pourra continuer comme avant, alors que l’on sait depuis le rapport du club de Rome de 1971 que ce n’est pas possible.
    Vous avez aussi raison sur le sentiment d’utilité aux autres qui est une des conditions du bonheur, l’homme étant altruiste par nature. Le revenu universel (qu’il est complètement irréaliste de promettre à un montant de 700 euros d’ici 2022, Hamon que j’aime bien m’a beaucoup déçu en faisant croire cela) permettrait des activités associatives ou sociales permettant d’être utile ou de travailler gratuitement pour le bien commun.
    Enfin, les Américains comprendront tôt ou tard que leur mode de vie non négociable comme disait Reagan est intenable. Quant aux Chinois ils ont déjà compris qu’il leur fallait être plus sobre en émissions de CO2 et de particules fines, la pollution des grandes villes atteignant désormais chez eux des niveaux insupportables. Bien sûr que la France ne règlera pas les problèmes mondiaux à elle toute seule mais nous avons encore assez d’influence pour montrer l’exemple, ce que nous sommes loin de faire pour l’instant.

  61. @ Achille
    Vous ne lisez pas car, en commentaire de ce billet, je n’ai fait que citer des textes dont j’indique, de surcroît, la source. Donc ce n’est pas moi que vous ne comprenez pas mais d’éminents universitaires dont je doute, Tipaza, qu’ils aient goûté aucun psychotrope, quoique… Non, moi j’ai juste affirmé, en commentaire du texte cité :
    Aussi, par la relation juste, accédons-nous au statut de personne (sans l’autre, tu n’es personne !).

  62. Michelle D-LEROY

    Juste une petite pensée pour Louis XVI aujourd’hui.
    Chaque 21 janvier, je ne suis pas fière de mes aïeux qui l’ont condamné à mort et exécuté.
    Nos voisins européens ont encore leurs rois et reines, avec des monarchies constitutionnelles et aucune différence avec nous dans leur vie quotidienne. Parfois même la démocratie fonctionne mieux chez eux que chez nous. Au moins les peuples ont un pilier qui reste une référence et un repère que nous n’avons pas et ne semblent pas plus pauvres pour autant. Ils gardent aussi une part de rêve en regardant princes et princesses dont la plupart se conduisent parfaitement et souvent mieux que certains de nos politiques décadents ou dévoyés.
    Une nostalgie comme une autre devant le spectacle affligeant d’une campagne aux multiples candidats amnésiques ou jeune prestidigitateur.

  63. calamity jane

    @Tipaza
    « Je vous conseille l’herbe du lac Titicaca »
    Bon ! Voilà une nouveauté : l’herbe du lac !
    Ben ! en France on n’a pas de pétrole mais on a l’herbe du lac ! Youpi.
    Je l’avais bien prédit en début d’année : 2017 quel régal d’inepties et autres couleuvres… Réjouissant.
    @Achille
    Enfin, vous compris-je cher Achille !
    Normal dans la sérénité comme Papili cad sans aucune responsabilité… En fait, le propre des grands esprits esthètes et/ou ermites parce que les tribulations de la vie n’ont plus prise sur eux.
    Sauf que ces esprits ne se hasardent pas à se faire élire connaissant leurs limites… C’est votre cas…!?
    Caramba ! et devant le plus beau panorama du plus haut sommet d’Europe, j’ai cité le Mont-Blanc, café-genépi pour tous et toutes (ceux, celles qui veulent évidemment). Bonne sieste.

  64. De passage à Paris, je vais aller voter à la primaire de la gauche.
    La gauche nous a enfumés avec Juppé qui ne pesait pas plus de 20%, ils y ont rajouté 10% en allant voter aux primaires de la droite.
    Je vais voter Peillon, histoire de couler Valls.
    Ça lui fera une claque de plus.
    C’est Jésus ce benêt, il tend toujours la fesse droite pour qu’on lui botte le fondement.

  65. Margoulins et effets d’annonce, celle de M. Sapin « Hollande le seul capable de rassembler la gauche et les Français ».
    Chiche !!

  66. Patrice Charoulet

    En attendant l’avis de notre hôte sur le débat de la primaire de la gauche, je lis Le Figaro (21/01). Longue interview de Jean d’Ormesson, interrogé sur tous les sujets politiques du moment, dont Macron. Il compare, très justement, ce monsieur (qui ne m’éblouit nullement) à la « chauve-souris de la fable » (II, 5).
    « Moi, souris !(…)Je suis oiseau : voyez mes ailes. » Et, plus tard : « Qui fait l’oiseau ? C’est le plumage./Je suis souris : vivent les rats ! »
    On me permettra de ne parler ni du Japon, ni du japonais. Je fuis cette lice.

  67. @ épilogue
    « Etes-vous allé voir au moins une fois le « pavillon d’or » pour en parler si bien, connaissez-vous Nara, Himeji, Kyoto ? »
    Parlez de vos voyages, lectures, idées… Je ne sais que très peu de choses et ai une curiosité insatiable.
    Ah, Le Pavillon d’Or de Mishima ! Un peu avant de brûler le temple, le moine en vient à comprendre que l’acte est inutile car il en a compris l’essence mais il le fait quand même car…
    Tout cela donne à penser sur la nature du bouddhisme, de l’enseignement, de l’action, tout.
    Le personnage principal, a vrai dire les autres aussi, est désagréable, mais sa quête et ses souffrances le rendent attachant… A force d’en écrire, j’aurais envie de le relire alors que je l’ai déjà fait plusieurs fois, mais…

  68. anne-marie marson

    Je ne parlerai pas de la troisième et dernière joute médiatique de la primaire de gauche parce que je la regarderai en replay, comme l’a fait pour le deuxième débat le président de la République qui a préféré aller applaudir la dernière représentation de la pièce de Michel Drucker.
    Entre F.Hollande qui préfère aller voir du boulevard avec M.Drucker, et A.Merkel qui préfère aller voir une exposition de peintures pendant l’investiture de D.Trump, on ne se demande plus pourquoi on a besoin de gourous.
    Face au vide de la pensée et de l’argumentation, en l’absence de toute explication, c’est un boulevard pour les margoulins du bonheur.
    En voyant les soi-disant milliers de personnes qui défilent à Washington contre leur Président élu, je me dis que ni Obama, ni Merkel, ni Hollande n’ont laissé leur pays en état de démocratie, et pour Obama, tout démocrate qu’il soit.
    J’ai zappé BFM.
    Seul H.Védrine a eu une attitude cohérente en disant qu’il était inutile de protester contre l’élection de D.Trump, mais qu’il fallait s’organiser contre.
    Ce n’est pas l’attitude des milliers de décérébrés qui défilent à Washington et pire encore à Paris (de quoi je me mêle).
    Et ce n’est pas fini. On attend les commentaires de C.Fleury, E.Quin, N.Daam… les mêmes salades que les gourous du bonheur.

  69. @ Aliocha | 21 janvier 2017 à 15:11
    Je ne suis pas contre une petite citation de temps en temps. Moi-même il m’arrive d’en placer une parfois pour étayer un commentaire. Mais nous en balancer toute une palanquée, fussent-elles d’éminents universitaires, ne présente guère d’intérêt si ce n’est d’épater la galerie.
    Le mieux est encore de penser par soi-même en exprimant ses idées avec ses propres mots. Certes cela fait moins savant, mais souvent la simplicité permet de mieux transmettre le message que l’on veut adresser à ses interlocuteurs.
    Mais bien sûr vous faites comme vous voulez.

  70. Catherine JACOB

    @ Noblejoué | 21 janvier 2017 à 14:08
    « « Il dit aussi que plus une langue est complexe, plus elle a des chances de survivre »
    Pourquoi ?
    »
    Je l’ai entendu exposer cette idée à l’occasion d’une interview télévisée mais je ne saurais plus refaire la démonstration. Ceci dit, toute langue est complexe en ce qu’elle charrie toutes sortes d’intentions tant clairement exprimées qu’implicites, toutefois une langue complexe est non seulement une langue à la syntaxe complexe mais également une langue dont le vocabulaire n’est pas excessivement perméable aux simplifications ainsi qu’aux emprunts étrangers au point de tendre vers l’effacement.
    « De toute façon, les langues ont toujours évolué en empruntant aux autres : l’anglais emprunte aussi au français, et on ne s’en chagrine pas.
    Mais c’est la force économique et politique qui fait le rayonnement d’une langue… »
    D’où il est envisageable que le tournant protectionniste américain de Trump devienne le tombeau de l’influence de l’anglais puisqu’on n’en aura plus besoin pour commercer avec un pays qui se renferme sur lui-même. De ce point de vue également, le FN c’est, à terme, la mort du rayonnement culturel du français.
    En 1992, Hagège disait que « Dans l’Europe de demain, la langue commune sera peut-être celle des institutions supranationales (qui devrait avoir du mal à se justifier de survivre au Brexit s’agissant de l’anglais), mais il est souhaitable que les trois langues principales, le français, l’anglais, l’allemand, aient chacune une mission commune. Aux Etats-Unis, terre nouvelle, l’adoption d’une langue unique fut, pour les immigrants, un facteur d’identité par-delà la diversité de leurs origines. Au contraire, en Europe, vieux continent, c’est la diversité des langues et des cultures qui fonde la cohésion. »
    Il ajoute « le potentiel linguistique de l’Europe n’est pourtant pas aussi riche qu’on le croit : une soixantaine de langues, tout au plus, c’est-à-dire beaucoup moins qu’en Inde.
    – L’Europe a beau être l’un des pôles civilisateurs du monde, elle est un petit continent, composé d’un nombre limité d’Etats-nations. La raison pour laquelle le nombre des langues y est restreint, c’est que le nationalisme linguistique et politique s’est toujours voulu normatif et réformateur : les langues régionales y ont été pourchassées sans cesse au profit des nationales. En Inde, en Chine, qui foisonnent de langues extrêmement diverses, cela n’a pas été le cas. Il en est des langues comme des espèces naturelles : elles évoluent en se diversifiant, en se croisant, en produisant des variétés à l’infini. D’où la complexité du tissu linguistique de l’Inde et de la Chine est leur richesse et leur chance de perdurer. »
    Ceci étant, je pense qu’il convient de nuancer ce jugement, vu la nette prédominance en Chine d’une ethnie principale et de sa langue tendant à s’imposer dans cet espace comme pensée unique.
    ——————–
    « Quoi qu’il en soit, la fascination pour la brièveté de la vie célébrée par les cerisiers en fleurs, le hara-kiri, l’arrangement des fleurs, un art éphémère, comme la cérémonie du thé, tout cela peut donner l’impression d’une fascination pour la mort. »
    Le sentiment d’impermanence, le « MUJOKAN(無常観), le se savoir en transit dans cette vie», la brièveté de la vie, le pathos et l’empathie envers les choses, le « Mono no Aware, (物の哀れ) », la sensibilité à l’éphémère n’est pas propre aux Japonais.
    On les rapproche du « lacrimae rerum » ou du « memento mori : ne perds pas de vue que tu vas mourir » injonction qu’on peut rapprocher de l’inscription se donnant à lire au fronton du temple d’Apollon à Delphes et qu’on met au fondement des leçons socratiques : « Connais-toi toi-même, toi qui entre dans mon temple = sais qui tu es devant la divinité que je suis = tu n’es qu’un homme », donc aussi au « carpe diem » du poète latin Horace avec cette différence que dans le « carpe diem » le sujet est actif et non dans le pathos.
    Ex. La Madeleine à la veilleuse – 1640-1645- du peintre lorrain du XVIIe, Georges de la Tour commentaire du Louvre où le tableau est conservé: « Madeleine est en pleine méditation, le regard fixé sur la grande flamme qui éclaire son visage. Elle est pieds nus et tient de la main gauche son menton et de la droite, un crâne tourné vers le spectateur et luisant sous l’effet de la lumière. Guérie par le Christ des démons qui l’habitaient, Marie Madeleine médite sur la vie et sa fragilité, évoquée par le crâne et par la petite flamme éphémère et tremblante. »
    Ce tableau a inspiré le poème de René Char de même intitulé qu’est celui-ci : « Je voudrais aujourd’hui que l’herbe fût blanche pour fouler l’évidence de vous voir souffrir : je ne regarderais pas sous votre main si jeune la forme dure, sans crépi de la mort. Un jour discrétionnaire, d’autres pourtant moins avides que moi, retireront votre chemise de toile, occuperont vôtre alcôve. Mais ils oublieront en partant de noyer la veilleuse et un peu d’huile se répandra par le poignard de la flamme sur l’impossible solution. »
    S’agissant du Carpe diem :
    1. « Que Jupiter t’accorde plusieurs hivers, ou que celui-ci soit le dernier, qui heurte maintenant la mer Tyrrhénienne contre les rochers immuables, sois sage, filtre tes vins et mesure tes longues espérances à la brièveté de la vie. Pendant que nous parlons, le temps jaloux s’enfuit.
    Cueille le jour, et ne crois pas au lendemain. » Carpe est une forme impérative venant du verbe latin carpo, carpis, carpere, carpsi, carptum. Ce verbe a pour signification primitive « brouter » (de l’herbe), « cueillir » (une fleur) ; puis « déchirer, censurer, trier, choisir, goûter, profiter ».
    2. Plus proche de nous, le poème dédié à Cassandre par Pierre de Ronsard :
    « Mignonne, allons voir si la rose [.. etc…]
    Donc, si vous me croyez, mignonne,
    Tandis que vôtre âge fleuronne
    En sa plus verte nouveauté,
    Cueillez, cueillez votre jeunesse :
    Comme à cette fleur la vieillesse
    Fera ternir votre beauté. » – Ronsard (Odes, I,17) à la différence d’Horace, Ronsard s’en prend à la vanité féminine.
    S’agissant du Lacrimae rerum, il vient du vers 462 au Livre I de l’Enéide :
    « Énée s’arrête et, tout en pleurs, dit : « Achate, quel lieu désormais,
    quel endroit de la terre n’est empli du bruit de notre malheur ?
    Voici Priam ! Même ici, la valeur trouve sa récompense ;
    les larmes existent, et les malheurs humains touchent les cœurs: sunt lacrimae rerum et mentem mortalia tangunt .
    Renonce à tes craintes ! Ce renom nous vaudra peut-être le salut. »
    En parlant ainsi, il se repaît l’esprit de ces vaines images,
    poussant force gémissements, le visage inondé de larmes. »

  71. Le doux ou le dur métier de vivre ne regarde que nous.
    Qu’on nous laisse tranquilles et que les margoulins du bonheur ne s’occupent que d’eux !

    Exactement.
    Quelle plaie que ces gens qui veulent faire le bonheur des gens malgré eux, en répandant des flots de sang au besoin : révolution dite française, révolution de 1917, etc.
    Nos aïeux ont généralement vécu pendant des siècles dans la religion catholique qui les accompagnait tout le long de leur vie et qui les aidait à mourir paisiblement le moment venu.
    Mais en 1789 une poignée d’excités a décrété que cela ne pouvait être le bonheur, qui pour eux ne pouvait se concevoir que dans une série de dépravations.
    Leurs successeurs ne peuvent admettre que des gens puissent se satisfaire de la vision simple d’une crèche de Noël et il faut qu’ils rentrent alors en transes pour demander à la justice locale d’interdire ce nouveau type de scandale, comme si la prétendue laïcité était une condition sine qua non du bonheur…

  72. Le terme « margoulin » accolé au mot bonheur est une composition à la limite de l’oxymore, susceptible de provoquer des commentaires. En tout premier lieu ce terme de margoulin me semble exagéré voire péjoratif pour qualifier dans son ensemble toute une corporation de professionnels qui font du bonheur leur fonds de commerce. Le bonheur ne doit pas être entaché de malhonnêteté, il est pur, conduit à un état extatique que rien ne peut corrompre. Ensuite, permettez-moi de rappeler une évidence, le bonheur ne peut pas être acheté dans la mesure ou pour l’atteindre cet état, il faut se trouver dans un état d’esprit avec des aptitudes correspondantes. En d’autres termes, le bonheur est affaire de circonstances, d’aptitudes et de souplesse intellectuelle. Pour une adolescente, l’écoute d’une musique actuelle procure un « pur bonheur », alors que cette même musique déconcentre un joueur de go qui trouve son bonheur dans l’agencement de pions noirs et blancs.
    On ne mesure pas la misère physique et morale dans ce pays. Le nombre de pauvres a encore augmenté. Dans le même temps les sollicitations publicitaires et les contraintes matérielles ont augmenté. La tentation est grande d’écouter des religieux, des psychologues, des professeurs, des écrivains, des journalistes ou des personnels de la santé qui expliquent patiemment que le bonheur n’est pas incompatible avec la pauvreté. Le consommateur se trouve pris dans un système où la dépense de quelques euros est un réel soulagement, il consomme quelques pages, il écoute quelques mots, il pratique quelques gestes et ainsi pendant quelques instants il arrête de souffrir de son état d’insatisfaction chronique. Le don de quelques euros ressemble à une offrande propitiatoire que les anciens faisaient aux dieux pour que les récoltes soient bonnes, que leur prochain enfant soit en bonne santé, que les objectifs de vie soient atteints. Le bonheur sera atteint si les autres membres de la communauté reconnaissent la bonne position sociale de l’individu. Il a atteint le bonheur. Ceci nécessite une éducation, une discipline et beaucoup de travail.
    Avec une deuxième grille d’analyse, je serais plutôt de l’avis de M. Bilger en constatant la vacuité des moyens et méthodes proposés dans certains livres pour que le lecteur atteigne le bonheur. Vu de l’extérieur d’une séance de méditation, un novice voit des personnes assises par terre sur leur postérieur. Les vêtements sont minimalistes, les gens sont immobiles, ils ne font rien. Le coach est tellement sûr de lui que son arrogance est palpable, jusqu’au jour où il tombe lui-même malade ou bien, abandonné par ses clients ou suiveurs, il finit par se résigner, il n’a plus qu’à abdiquer.

  73. @ Exilé
    Là vous vous surpassez. Savez-vous quelles étaient les conditions de vie de la paysannerie française sous l’Ancien Régime, et celles de la paysannerie russe avant 1917 ? Les supplices de la roue et du knout, ça vous dit quelque chose ?
    Ce ne sont pas « les gens » qui font les révolutions, celles-ci surviennent lorsque la structure politique de la société ne correspond plus à l’ordre social, il suffit ensuite d’un simple accident historique (éruption du Laki en 1783 et Première Guerre mondiale, respectivement) pour les déclencher. Si la noblesse qui se gobergeait sur le dos d’une paysannerie quasi esclave en rackettant la bourgeoisie naissante avait lâché le lest nécessaire plus tôt, 1789 et les excès qui suivirent ne seraient jamais arrivés. Idem en 1917, l’autocratie tsariste était vraiment trop anachronique et ne pouvait pas survivre à l’effort de guerre imposé à son peuple par le tsar, les réformes avaient été vraiment trop tardives pour produire leur effet et surtout n’avaient pas remis en cause le rôle dirigeant de la noblesse. En quoi la naissance est-elle un critère de légitimité pour dominer les autres ?
    Je suppose qu’avant 1789 mes ancêtres trimaient au bénéfice d’un seigneur qui les payait en poignées de fèves tout en violant leurs filles quand elles avaient l’heur de leur plaire. Merci à tous ceux qui se sont sacrifiés pour qu’il n’en soit plus ainsi. C’est facile de jouer dans la nostalgie réactionnaire quand on n’a pas connu les difficultés de la misère !

  74. Claude Luçon

    @ duvent | 20 janvier 2017 à 19:58
    J’aurais grand plaisir à vous offrir un verre, pourquoi ne serait-ce pas un peu de bonheur, nous aurions sans doute des tas de choses à nous dire pour notre bonheur réciproque ?
    C’est quoi au fond le bonheur ?
    Admirer un tableau de Turner ? Ecouter un gamin de 12 ans sur « Prodiges » jouer le concerto de Mozart pour clarinette ? Aimer une femme et les chansons de Brassens bien qu’il ait chanté « Il n’y a pas d’amour heureux » ? Faire le tour du monde à voile en 74 jours ? Tenir un nouveau-né dans ses bras ? Se pâmer devant la Joconde au Louvre ou la Pieta à Saint-Pierre ? Réussir son bac quand on n’est pas particulièrement brillant ? Aller passer six mois dans l’IFF et regarder la terre sans voir la pollution ? Passer une nuit, ensablé au creux d’une dune, au Sahara et contempler le ciel tout noir plein de petites lumières qui ne sont pas celles d’écrans des téléphones portables ?
    C’est sans doute tout cela et beaucoup de choses en plus.
    Ce qui est certain, c’est que le bonheur est introuvable dans nos médias où les rabats-joie règnent en maîtres. Eux sont les publicitaires de ces margoulins du bonheur, le bonheur c’est aussi gagner beaucoup d’argent en vendant des illusions aux amateurs de bonheur qui ne savent pas le trouver tout seuls.

  75. @ Catherine JACOB | 21 janvier 2017 à 19:54
    « Au contraire, en Europe, vieux continent, c’est la diversité des langues et des cultures qui fonde la cohésion. »
    Oserai-je vous dire que je ne suis pas du tout de cet avis. La diversité des langues et des dialectes ne peut apporter que confusion et esprit cocardier voire indépendantiste ainsi qu’on peut le constater avec le « peuple corse », les autonomistes bretons et basques qui se glorifient de leur différence à la moindre occasion.
    Il est clair que s’il y avait une langue unique en Europe les choses se passeraient bien mieux. Cela aurait déjà le mérite de faire communiquer directement entre eux les dirigeants des pays européens sans passer par un interprète avec toutes les approximations que peut apporter un intermédiaire. On a pu le constater dernièrement sur ce blog avec les différentes interprétations du mot « Quiet ! » prononcé par Donald Trump à l’encontre d’un journaliste de CNN.
    Certes les Chinois et les Indiens ont de multiples dialectes, mais ces peuples arrivent malgré tout à communiquer entre eux, parce qu’ils utilisent les mêmes pictogrammes permettant ainsi à toutes les régions de Chine de lire les mêmes informations malgré le fait qu’ils ne se comprennent pas sur le plan oral.

  76. @Achille
    Épater la galerie !
    Si c’était mon dessein, il y a bien longtemps que je me serais drapé dans l’orgueil du rejet que j’engendre ici, pour partager ce que je ressens comme essentiel sous d’autre cieux, et ma tendance à la citation est bien loin d’un désir de me faire mousser, mais plutôt la reconnaissance, peut-être étayée par une certaine paresse et un manque de temps, que quand une idée est bien formulée, il n’est pas nécessaire de la reformuler.
    Sans doute cela donne-t-il à mes productions un côté péremptoire qui en irrite plus d’un dont vous, ce qui ne justifie en rien certaines réactions stupéfiantes qui confirment ce que j’essaie, sans relâche et certainement maladroitement, d’exprimer, et que Marie-Louise Martinez formule, à mon sens et apparemment contre le vôtre, si bien, il ne me paraît alors pas inutile de la reciter :
    « La culture caïnique est fondée sur le déni de la faiblesse, elle se perpétue par le mensonge, la rivalité, l’exclusion et l’irresponsabilité vis à vis de l’autre « suis-je le gardien de mon frère ? » (Gen, 4, 9). La relation personnelle répond à l’appel adressé à l’homme dès l’origine. On peut s’élever à la protection et à la responsabilité devant la faiblesse en soi et en l’autre. Véritable source d’énergie et de force puisée dans une solidarité nouvelle. Pacte d’inventivité où tous rivaliseraient, mais dans une saine émulation et s’uniraient dans une union sacrée, non pas contre le tiers exclu mais pour son accueil, afin que « pas un seul ne se perde » (Jean, 18, 9). Les fondements du sacré ne changent pas, le désir mimétique et l’union sont là mais leur sens change radicalement, on est passé du sacré violent au sacré renouvelé et non-violent. »
    Toute la littérature, des textes religieux aux romans, décrypte cette incapacité qu’a l’être humain à passer d’un mode de fonctionnement à l’autre, et les chasses ici à certains commentateurs n’en sont qu’une démonstration supplémentaire, où de petits clans, pour mieux celer leur union, s’inventent leur Saniette (tête de Turc du clan Verdurin chez Proust).
    Je vous sais gré de me laisser le loisir et la liberté de continuer à dénoncer cette incapacité et, sans violence ni ressentiment, permettez-moi de vous le déclarer : Je ne serai pas votre Saniette !

  77. @ Claude Luçon | 22 janvier 2017 à 03:59
    «C’est quoi au fond le bonheur ? »
    Mais vous avez très bien répondu !
    Il n’y a pas de bonheur, il n’y a que des instants de bonheur que le temps s’empresse de nous dérober dès qu’ils apparaissent.

  78. Catherine JACOB

    @Wik ips | 21 janvier 2017 à 13:52
    Toutes les images du post Catherine JACOB | 20 janvier 2017 à 08:57 sont des réductions de clichés dont je suis l’auteur (sans e car je déteste la féminisation arbitraire à outrance).
    Je ne suis pas l’auteur des images du post Catherine JACOB | 19 janvier 2017 à 18:22 à l’exception d’un travail sur une seule (le col de l’urne hongroise) :
    le cliché original a été repris du blog d’un visiteur britannique du musée de Vienne en Autriche, puis nettoyé, puis utilisé dans un fichier perso d’étude perso de l’objet en parallèle avec des clichés communiqués directement par un gradé d’une DRAC bavaroise ou encore d’Arte etc., puis repris dudit fichier et découpé pour n’en garder ici que le col.
    Les autres sont des clichés pris et repris par divers auteurs sur le web au point qu’il est difficile d’en retrouver l’auteur. Ceci étant, avec google images vous pouvez au besoin retrouver tous les sites qui les utilisent, s’agissant des images de l’Antiquité, statuettes et fresques.
    S’agissant des dieux du vent japonais, les images viennent effectivement de Wikipédia.
    S’agissant du premier , comme vous pourrez le constater, l’auteur n’est pas indiqué mais seulement le ‘user’ et les autres pages de Wikipédia qui l’utilisent. S’agissant du second, gomen nasai, mea culpa, l’auteur en est Takehara Shunsen (竹原春泉) – ISBN 4-0438-3001-7 Kaze-no-kami (風の神, Fūjin) from the Ehon Hyaku monogatari (絵本百物語) qui est un livre de cent contes en images.
    S’agissant du joueur de flûte dont il existe moult représentations et interprétations, l’image sélectionnée parmi elles vient du « Deutsches Heft = cahier allemand » du Blog de alemán de Antonio qui ne me paraît pas indiquer de quel ouvrage il l’a récupéré.
    Maintenant si je voulais établir un parallèle entre cet objet crétois et cette gravure murale, tombe du clan Wu 武, Shandong, Han orientaux utilisée sur wikipedia par un contributeur nommé Miuki ainsi qu’avec cette lithographie , l’intéressant ce ne serait pas les auteurs initiaux des clichés dont l’un est le propriétaire de la litho, mais l’auteur du parallèle qui les enrichit d’un sens établi en tant qu’il peut de plus être justifié dans le cadre d’une étude iconographique perso, à savoir « Je ». Comme par ex. celle-ci ou le ‘Elles’ initial renvoie aux banshees: et qui fut initiée par cette remarque de l’auteur japonais d’un article en français sur le cycle de « Tristan et Iseut au Japon » dont j’ai assuré la correction :
    « Dans « Momotarō no tanjō: La naissance de Momotarō » du folkloriste japonais Yanagita Kunio, il y a un court article intitulé « Kamininaga-himé : La princesse aux longs cheveux » où il est indiqué que les femmes dont les cheveux sont transportés par des oiseaux sont des chamanes. »
    Ce qui est remarquable est en effet ce détail significatif que sont les oiseaux dans les chevelures des trois représentations, la plus ancienne comme la plus moderne étant occidentales. Conclusion, dans la mesure où on peut rattacher les oiseaux dans les cheveux au Sidh, soit à l’Autre monde de la mythologie celtique, sans doute peut-on envisager également pour les Poppy goddess crétoises.
    Satisfait ?

  79. Claude Luçon

    @ Tipaza | 22 janvier 2017 à 10:11
    Merci !
    J’oubliais la chanson préférée de mes parents : « Plaisir d’amour ! »
    C’est vrai, comme le plaisir, le bonheur ne dure qu’un moment.

  80. « Juste une petite pensée pour Louis XVI aujourd’hui. Chaque 21 janvier, je ne suis pas fière de mes aïeux qui l’ont condamné à mort et exécuté. Nos voisins européens ont encore leurs rois et reines »
    Rédigé par : Michelle D-LEROY | 21 janvier 2017 à 15:20
    « @Michelle D-LEROY | 21 janvier 2017 à 15:20
    Merci pour cette pensée. »
    Rédigé par : Savonarole | 21 janvier 2017 à 16:19
    Gardez une larmichette pour le 30 janvier.
    En effet, d’après Wiki, « Charles Ier fut de nouveau battu, puis arrêté, jugé et exécuté pour haute trahison. La monarchie fut alors abolie et une république appelée Commonwealth d’Angleterre fut instaurée… Charles Ier fut décapité le 30 janvier 1649. »
    Ils ont fait la course en tête – si j’ose – les Grands-Bretons.

  81. @ Catherine JACOB
    « « Quoi qu’il en soit, la fascination pour la brièveté de la vie célébrée par les cerisiers en fleurs, le hara-kiri, l’arrangement des fleurs, un art éphémère, comme la cérémonie du thé, tout cela peut donner l’impression d’une fascination pour la mort. »
    Le sentiment d’impermanence, le « MUJOKAN(無常観), le se savoir en transit dans cette vie», la brièveté de la vie, le pathos et l’empathie envers les choses, le « Mono no Aware, (物の哀れ) », la sensibilité à l’éphémère n’est pas propre aux Japonais. »
    Oui, bien sûr, ceci dit ce sentiment m’a l’air bien plus développé qu’en Chine voire que chez les anciens Romains. Aussi développé que chez les chrétiens. J’ai d’ailleurs l’impression que les chrétiens sont plus morbides que les Juifs. Si c’est vrai, pourquoi cette dérive ?

  82. @ Aliocha
    Continuez vos citations. Elles sont intéressantes, et ne le seraient-elles pas, vous auriez tout autant le droit de les faire. Il est normal qu’on vous soupçonne de vouloir épater la galerie : il faut bien avouer qu’un certain nombre de gens font des citations comme argument d’autorité auquel on ne devrait pas répliquer. Mais je ne crois pas que ce soit votre cas. Je comprends donc votre sentiment d’injustice, et aussi, sachant ce que vous savez, votre peur de devenir un bouc émissaire. La peur qu’on surmonte est du courage, le fait de ne pas sombrer dans le ressentiment est aussi surmonter un obstacle, non de peur, mais de mépris. C’est remarquable.
    Pour les citations, il faudrait que nous ayons la même énergie, les approuver, si possible en disant pourquoi, ou les désapprouver, tout aussi en raison, en disant pourquoi.
    Dans un cas comme dans l’autre, cela serait souvent bien du travail. Remarquez, pour vous aussi : vous devriez représenter l’auteur. Enfin, vous ne courez pas trop de risques, bien des gens pensent souvent comme moi « à quoi bon ? » même s’ils ne le disent pas.
    @ Achille
    Je crois que vous n’êtes pas le seul à croire Aliocha désireux d’épater la galerie. En le lui disant, vous lui avez donné l’occasion de mettre les choses au point comme à moi d’avouer que je n’ai pas le courage de répondre point par point à tout cela voire de le lire.
    Vous ne trouvez pas que pour bien des choses, on peut se dire « à quoi bon ? »

  83. calamity jane

    Pour bien des choses on peut se dire « à quoi bon » !
    Ceci est non seulement exact mais même souhaitable SAUF pour les attaques gratuites ad hominem ! où cela devient de la rabaisse pour pouvoir y ajouter l’épate…
    Les blogs de La Croix sont particulièrement fournis pour des citations de textes bibliques notamment ; et il en existe d’autres plus sectaires.

  84. @ M. Luçon
    « J’aurais grand plaisir à vous offrir un verre, pourquoi ne serait-ce pas un peu de bonheur, nous aurions sans doute des tas de choses à nous dire pour notre bonheur réciproque ? »
    Je n’en espérais pas moins de vous !
    @ Achille / Aliocha
    Je ne vous trouve pas très aimable Achille, et je trouve Aliocha très patient avec vous. Pourquoi le tenez-vous responsable de ce que vous ne comprenez pas ? Cherchez et vous trouverez certainement ce qu’il y a d’intéressant dans la façon singulière qu’il a d’aborder les questions.
    Obiter dictum, il a raison sur bien des points.

  85. @ calamity jane
    « Pour bien des choses on peut se dire « à quoi bon » !
    Ceci est non seulement exact mais même souhaitable SAUF pour les attaques gratuites ad hominem ! »
    Pas faux.
    Et remarque qui prouve que vous êtes chevaleresque, ce qui n’est pas interdit par principe aux femmes, sans compter que des femmes ont été chevaleresses.
    Je crois que ceci pourrait vous intéresser :
    http://www.editions-perrin.fr/livre/chevaleresses/9782262036416

  86. @ duvent | 22 janvier 2017 à 20:25
    S’il plaît à Aliocha de nous débiter ses citations à longueur de commentaires, grand bien lui fasse. Tout comme à Catherine JACOB de nous faire des copier-coller de Wikipédia sur des thèmes qui n’ont plus rien à voir avec le billet.
    Je constate toutefois que certains ici ont tendance à oublier que nous ne sommes pas sur un forum où l’on parle de tout et de n’importe quoi, un peu comme on le ferait au café du commerce, mais sur un blog et qu’il convient de respecter les règles de ce genre de site d’échange, à savoir s’exprimer sur le thème qui est proposé.
    La meilleure façon d’aborder une question est encore d’y répondre sans se perdre dans des développements abscons à grand renfort de références littéraires et philosophiques plus ou moins bien maîtrisées.
    Puisque vous semblez aimer les citations, je terminerai sur celle de Rabelais dans Gargantua : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » ce qui plus prosaïquement peut se traduire par « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine. »

  87. Le pouvoir est exsangue, trituré depuis des décennies pour le confort inavoué de beaucoup.
    Que vient faire un Peillon depuis la Suisse, profitant d’un mandat européen lui assurant sans aucun doute une vie confortable pour une présence transparente.
    On n’en finira jamais avec ces prébendes, pour lesquelles tous ces pirates de mandats s’accrochent.
    Le pire de nos maux sont tous ces margoulins qui lutteraient pour nous et qui ne pensent qu’à eux.
    Dufflot discuterait déjà avec Benoît pour une circonscription facile, c’est tellement plus agréable que de toucher le RSA ou le revenu universel.
    Elle pense à sauver les meubles et son estomac, le reste c’est du vent.
    Personne ne veut remettre en cause ces avantages colossaux, le nombre d’élus, et pour cause !
    Tous ces goinfres déstabilisent une démocratie, nous avons 9% de plus dépenses publiques que les autres pays de notre niveau.
    Qu’ils aillent donc se retrousser les manches dans une entreprise, lutter, ensuite ils pourront être élus mais sans contrat à vie, renouvelable une fois, une seule fois.

  88. « Claude Guéant a été condamné, lundi 23 janvier, par la cour d’appel de Paris à deux ans de prison dont un ferme dans l’affaire des primes en liquide du ministère de l’intérieur. Une peine d’amende de 75 000 euros, assortie de l’interdiction d’exercer toute fonction publique pendant cinq ans, est confirmée. » M.Deléan, Mediapart.
    Lui aussi voulait notre bonheur.
    Il faut dénoncer ces hold-up, très fort, cette morgue sans vergogne qui se croit au-dessus des lois, j’espère que les médias sauront agiter les bons réflexes pour éviter ces pillages constitutionnels de l’Etat.
    Il serait si facile d’y mettre bon ordre.
    Le pire à venir bien sûr, ce personnage va se déclarer innocent, un livre à la clef sans doute… pour notre bonheur.

  89. @Tomas
    Je suppose qu’avant 1789 mes ancêtres trimaient au bénéfice d’un seigneur qui les payait en poignées de fèves tout en violant leurs filles quand elles avaient l’heur de leur plaire. Merci à tous ceux qui se sont sacrifiés pour qu’il n’en soit plus ainsi.
    Ceux qui se seraient « sacrifiés » étaient plutôt des gens qui massacraient les autres avec cruauté.
    Vous reprenez là le comportement de ces mouvements totalitaires qui transforment les victimes en bourreaux et réciproquement.
    Quant à votre vision de l’Histoire, elle est particulièrement caricaturale.
    Vous êtes manifestement un exemple de ces personnes dépourvues d’esprit critique, formatées par le Régime selon une histoire frelatée, et conditionnées pour le reste par des slogans reposant sur des idées reçues.

  90. @ Exilé
    « Quant à votre vision de l’Histoire, elle est particulièrement caricaturale.
    Vous êtes manifestement un exemple de ces personnes dépourvues d’esprit critique, formatées par le Régime selon une histoire frelatée, et conditionnées pour le reste par des slogans reposant sur des idées reçues. »
    Je ne demande qu’a m’instruire. Demontrez-moi en quoi l’ordre immuable de l’Ancien Regime etait juste. Demontrez-moi en quoi il etait juste que les nobles ne payent pas d’impots. Demontrez-moi qu’il n’y avait pas de disettes, famines et epidemies durant la periode benie de la royaute. Et ne repondez pas en me citant la Terreur ou le genocide vendeen s’il vous plait, je suis au courant. Citez-moi plutot des historiens, des vrais, pas des theoriciens de l’Action francaise, a l’appui de vos croyances medievales.
    Pour parler comme vous car j’en suis capable aussi, vous etes un exemple de ces reactionnaires conserves dans le formol de la paranoia de l’autre. Un exemplaire rare de la France moisie qui ne veut pas disparaitre. Tant qu’il y aura des chiffons rouges comme vous on trouvera des brutes epaisses pretes a tout casser au nom des ideaux de justice et d’egalite alors que la simple persuasion devrait suffire pour changer l’injustice de l’ordre des choses.

  91. @ Giuseppe | 23 janvier 2017 à 16:05
    « Il faut dénoncer ces hold-up… »
    …et surtout y mettre fin tellement ils sont sans doute nombreux. Celui des attachés parlementaires resurgissant avec la femme de Fillon, même si c’est légal.
    J’avais relevé ceci en son temps :
    « …Or, si de telles primes, en liquide et non déclarées, ont bien été versées dans le passé dans les cabinets ministériels, elles ont été supprimées, par un décret de Lionel Jospin, le 31 décembre 2001.
    Le décret prévoyait toutefois comment requalifier ces primes occultes en versements officiels. Depuis, en plus de leur salaire, les membres de cabinet peuvent toucher une «indemnité de sujétion particulière» (ISP). En clair, une prime » (source Le Fig 2013).
    Donc si les ISP sont encore légales ça à forcément concerné d’autres personnes sous le précédent et le présent quinquennat.
    Alors pour Guéant, je cherche encore à comprendre pourquoi il se retrouve seul dans les filets tendus.

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