Cette démocratie chahutée s’appellerait-elle l’aurore ?

Chaque époque se persuade qu’elle est unique pour le meilleur et pour le pire, chacune se vit comme l’un de ces moments charnières qui ouvriront sur un futur inimaginable au sens propre.

Pourtant ces derniers mois, sur les plans politique et médiatique mais pas seulement, ont multiplié les surprises, les provocations, les bouleversements et les transgressions, suscité des polémiques et des controverses, découragé les citoyens, brisé des espérances, fait surgir de l’inédit.

A tel point que la démocratie ne ressemble plus vraiment à cette structure familière et convenue à laquelle on adhérait presque par réflexe et que, chahutée, elle nous prive de nos repères traditionnels et classiques.

Un président de la République qui jette l’éponge.

Une droite en perte de vitesse, une extrême droite au plus haut, un socialisme écartelé ne concédant à son candidat officiel que la portion congrue et se livrant pour l’essentiel à un rebelle atypique et soyeux, une extrême gauche magnifiée par un verbe tribunitien et caustique, des promesses solennelles reniées, des désertions sans honte, des frontières devenues volatiles, du flou à foison, un espace médiatique de plus en plus contesté avec parfois des confrontations honteuses, des puretés affichées se révélant problématiques, des joutes médiatiques acceptées puis refusées, une Justice prenant une importance démesurée puisqu’il ne s’agit plus seulement de proclamer les lumières des projets mais de cibler les ombres de ceux qui les portent, des privilèges si longtemps inscrits dans l’exercice du pouvoir, des responsabilités et des charges qu’il était impensable de voir battues en brèche, chaque jour apportant son lot d’étonnements, une masse impressionnante d’indécis demeurant en lisière, prêts ou non à sauter demain le pas du vote (Le Monde).

Une démocratie bouleversée. Qu’on a du mal à reconnaître.

Et qui est trop aisément vilipendée. La campagne présidentielle serait médiocre, une « farce », les programmes d’une pauvreté préoccupante, la République serait gangrenée par les affaires alors que pourtant une forte majorité de Français considère qu’il est normal d’en parler. Une chape d’opprobre et de pessimisme pèse sur ces séquences dont on redoute l’issue.

Si cette vision n’allait pas plus loin que le bout d’une démocratie banale alors que nous sommes plongés dans un territoire inconnu qui déjoue nos habitudes et rend vaines les résistances de ceux qui s’accrochent à hier ? Quand la droite classique gagnait ou perdait mais n’était opposée qu’à la gauche conventionnelle ? Si tout ce que je viens d’écrire pouvait être renversé sur la table et se muer de désordre en trésor, de désastre en embellie ?

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La découverte que la qualité de la parole et l’argumentation chaleureuse et structurée grâce à un verbe supérieur entraînent d’infinis bénéfices.

Des indignations presqu’unanimes devant d’indécentes et vulgaires haines médiatiques.

Un pouvoir présidentiel qui n’a pas pu compter sur sa seule existence pour démontrer son utilité.

La tentation de promettre moins dans la campagne qu’on ne tiendra dans la réalité.

La morale personnelle et l’éthique publique ne se contentant plus d’être invoquées en façade mais étant mises au premier plan par les citoyens et leurs exigences.

La possibilité inouïe de voir s’affronter au deuxième tour le FN et Emmanuel Macron avec la victoire de celui-ci qui serait alors notre président de trente-neuf ans. Le vieux monde derrière avec devant l’obligation d’inventer, de comprendre, de dialoguer et de rassembler.

Les trahisons dénoncées étant peut-être moins de choquants revirements que la consécration des idées face au dogmatisme des partis, de la spontanéité et de la liberté contre la massification des structures.

Un socialisme orthodoxe réduit à sa plus simple expression parce qu’il ne mérite pas mieux.

Une droite qui aura peut-être besoin de son échec pour cesser de trembler dans ses profondeurs devant une gauche s’évertuant à lui donner mauvaise conscience.

Une démocratie chahutée parce qu’elle s’effondre ou pour se renouveler et repartir de plus belle sans se changer en VIe République hypothétique ?

Ne se trouve-t-on pas dans un grincement de porte historique, politique et social, selon Gramsci, où l’ancien renâcle à laisser la place mais doit pourtant céder le pas au neuf, à l’inconnu, au singulier, au jamais vu ?

Une France déboussolée mais une France prête peut-être à apprendre l’avenir.

Derrière le tohu-bohu et les incohérences, une effervescence positive qui n’attend que de se démontrer.

Je ne peux pas m’empêcher de songer à la magnifique fin d’Electre par Jean Giraudoux. Elle explique mon titre et elle me semble accordée à aujourd’hui et encore plus aux suites probables de l’élection présidentielle au début du mois de mai.

Lisez.

« Oui, explique. Je ne saisis jamais bien vite. Je sens évidemment qu’il se passe quelque chose mais je me rends mal compte. Comment cela s’appelle-t-il quand le jour se lève comme aujourd’hui et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire et qu’on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s’entretuent mais que les coupables agonisent dans un coin du jour qui se lève ?

Et le mendiant répond : Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s’appelle l’aurore ».

Et si nous y étions ?

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Voir les Commentaires (100)
  1. Marc GHINSBERG

    Aurores boréales…
    Cette présidentielle m’apparaît chaotique pour deux types de raisons que je qualifierai, au risque de paraître pédant, pour certaines de nécessaires et pour d’autres de contingentes.
    Ce qui se passe à gauche relève de l’inéluctable. Le quinquennat de François Hollande a exacerbé les contradictions du PS entre ceux qui appartiennent à la gauche gestionnaire qui a pris acte qu’il n’y avait pas, depuis l’effondrement de l’URSS, d’alternative sérieuse au libéralisme, et ceux qui se réclament d’une gauche traditionnelle généreuse, utopiste, anti-capitaliste qui préfère exercer un pouvoir d’influence dans l’opposition plutôt que de mettre les mains dans le cambouis de l’exercice des responsabilités. Cela s’est traduit par la constitution d’une opposition interne à la majorité : les frondeurs, qui ont pourri la vie de ceux qui voulaient conduire une politique sociale-libérale : les hollandais. L’opposition entre ces deux lignes a atteint un tel degré, allant jusqu’au dépôt d’une motion de censure, que la scission était inévitable. Les hollandais rejoignent Macron, les socialistes les plus durs rallient Mélenchon, et le PS devient un parti croupion, d’où ce sentiment de chaos. Mais cette clarification est salutaire, elle est le préalable à une recomposition du paysage politique qui corresponde à la réalité d’aujourd’hui.
    Ce qui se passe à droite relève pour une large part de l’ordre du contingent. Après la primaire de la droite et du centre remportée brillamment par François Fillon, rien ne semblait pouvoir contrarier l’irrésistible ascension du candidat LR. Mais voilà, il s’est produit ce qui s’apparente à un accident industriel imprévisible et catastrophique. Les révélations concernant l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy qui s’était construit une réputation de parangon de vertu, chrétien de surcroît, le font apparaître comme un triste sire aux pratiques peu catholiques dans son rapport avec l’argent. Du coup, si un socle significatif de ses partisans lui demeure fidèle, une partie importante de ses soutiens l’abandonne, au profit d’Emmanuel Macron, de Marine Le Pen ou va se réfugier dans l’abstention. La scission est plus morale que politique. Elle ne participe pas à une claire recomposition des forces politiques suivant les nouvelles lignes de fractures : européens-souverainistes, libéraux-conservateurs. Elle provoque le désordre.
    De ce point de vue je dirai que la situation actuelle fait penser aux aurores boréales qui offrent de fantasmatiques spectacles, fascinants mais inquiétants, féériques et chaotiques.

  2. Véronique Raffeneau

    Philippe, il y a onze ans, en juin, vous évoquiez l’aurore-épilogue d’Electre, l’entre-deux de plomb saturé d’avenir radieux et consolateur de Giraudoux :
    Je me souviens fort bien de ce billet parce que grâce à lui, à sa suite, j’ai lu Electre. Je me souviens comme si c’était hier de la découverte émerveillée de cette pièce de théâtre.
    https://www.philippebilger.com/blog/2006/06/cela_sappelle_l.html
    Il y avait alors en vous ce même optimisme, cette même espérance :
    « Derrière le tohu-bohu et les incohérences, une effervescence positive qui n’attend que de se démontrer. »
    Je crains juste qu’à nouveau les onze années qui viennent ne dénaturent, ne dévitalisent et n’assombrissent l’effervescence positive que vous exprimez dans votre billet-aurore 2017 de la nuit.
    Rendez-vous dans onze ans !
    Et aussi, je pense que la sublime définition de l’aurore de Giraudoux s’applique à des désastres intimes. On peut être à la fois dévasté mais confiant.
    L’indignité, l’expéditif comme marqueurs de cette campagne présidentielle ruinent selon moi toute référence à la littérature et à la gravité douce et délicieuse d’Electre.

  3. La scission est plus morale que politique, dites-vous. Il a beaucoup, trop, été question de morale ces dernières semaines, conférant à celle-ci le pouvoir d’arbitrer la bataille électorale en cours en expulsant du terrain l’un des joueurs pour cause de dopage de son train de vie par addiction aux privilèges de son statut.
    Si l’on considère que certaines pratiques délictueuses et connues de certain élu des Hauts-de-Seine n’ont en rien pesé sur le résultat d’élections locales par lui gagnées, on peut mesurer l’exagération consistant à faire de la morale un juge de paix en matière politique.
    Vous me direz que les Hauts-de-Seine ne sont pas la France en terme de composition du corps électoral, un peu comme si l’on appliquait les données issues de sondages des lecteurs du Figaro à l’ensemble des votants.
    Admettons que la morale, par essence subjective, n’influe qu’à la marge. C’est en fait l’espoir auquel se raccrochent les supporters de ce joueur qui refusent d’admettre être entrés dans la phase crépusculaire d’un monde si bien incarné par leur héros.
    Il reste que celui-ci a concédé un peu benoîtement, dans un instant de faiblesse certainement, qu’il n’avait pas mesuré combien les Français refusaient à présent certains types de comportement. Dont les siens.
    Nous quittons alors le subjectif et entrons dans le factuel : ce prétendant à l’élection suprême admet donc son incapacité à percevoir les évolutions des attentes de ce bon peuple devant lequel il se présente.
    Oui, il est temps de lui signifier que la partie est perdue et qu’il faut laisser leurs chances à d’autres challenges plus exaltants sans plus attendre.

  4. C’est une belle fin de conte de fées que vous nous racontez, aussi belle que les aurores boréales de Marc, qui a saisi la poésie du billet.
    Il me semble qu’il y a longtemps, très longtemps, avant la présidentielle qui vit arriver Sarkozy, vous aviez abordé ce thème de l’aurore naissante au milieu du chaos, cher à Giraudoux. Cette référence m’avait frappé et c’est pourquoi je m’en souviens.
    Hélas, trois fois hélas comme disait le Général, une belle aurore qui se lève sur un champ de ruines fait du bien à l’âme, mais ne résout en rien les problèmes qui se posent à nous.
    Onze ans sont passés depuis la précédente annonce de la belle aurore de Giraudoux, et malgré le beau soleil annoncé à chaque campagne électorale, un beau soleil qui devait donner de belles moissons, il ne s’est rien passé, rien de bien je veux dire. Et en fait de moissons ce sont les citoyens qui ont été moissonnés par l’impôt et les taxes, qui n’ont pu remplir le tonneau des Danaïdes du socialisme rampant.
    Si la poésie de Giraudoux nous laisse encore l’espérance vivante, elle ne suffira pas.
    Il nous faut, les pieds dans le fumier de cette République qui se dissout lentement, chanter haut et fort pour faire lever le soleil et l’aurore qui ne pourront pas le faire si nous ne les aidons pas
    Giraudoux doit être suivi d’un Edmond Rostand et de son hymne au soleil, celui qui fait lever le soleil.
    « J’ai tellement la foi que mon cocorico
    Fera crouler la Nuit comme une Jéricho,
    Et, sonnant, d’avance, sa victoire,
    Mon chant jaillit si net, si fier, si péremptoire,
    Que l’horizon saisi d’un rose tremblement
    M’obéit !
    Je chante ! Vainement,
    La Nuit, pour transiger, m’offre le crépuscule;
    Je chante ! Et, tout à coup,
    Je recule,
    Ébloui de me voir, moi-même, tout vermeil,
    Et d’avoir, moi, le coq, fait lever le soleil ! »
    Qui sera le coq ou la poule, car Rostand ignorait des exigences de la parité ou du moins il en avait une autre vision (mais c’est un autre sujet), qui sera « celle ou celui » (parlons Macron comme dirait Finkielkraut) qui en chantant fera se lever une aube nouvelle ? Il ne faudra pas se contenter de chanter il faudra aussi agir vite et fort, pour nettoyer ces écuries d’Augias, tout en se libérant des contraintes de la ferme opprimante qu’est l’Union européenne, « ce pelé, ce galeux par qui vient tout le mal » (La Fontaine).
    Et ayant épuisé mes connaissances poétiques, j’en resterai là.
    Une information qui vaut bien les sondages officiels. En parlant autour de moi, j’ai l’impression que nous allons vers une finale Marine versus Mélenchon.
    Les gens, enfin « celles et ceux » avec qui je discute, me parlent de leur désarroi, de leurs interrogations, et finissent par m’avouer qu’ils finiront probablement par voter les uns Marine, les autres Mélenchon.
    J’ai peut-être un échantillon limité dans sa variété sociologique, mais quand même je suis surpris.

  5. Jean-Yves BOUCHICOT

    J’ai reçu ma carte d’électeur au courrier.
    Mais je n’ai pas eu l’énergie de décacheter l’enveloppe.
    J’espère que c’est du papier recyclable.

  6. Patrice Charoulet

    Vous avez vraiment l’esprit de synthèse. J’en manque trop cruellement pour commenter vos propos de ce jour et passe donc mon tour.

  7. @Marc GHINSBERG | 01 avril 2017 à 00:07
    « Il s’est produit ce qui s’apparente à un accident industriel imprévisible et catastrophique »
    Sauf que cet accident était bien organisé, planifié, orchestré par le cabinet noir du pouvoir.
    « …le font apparaître comme un triste sire aux pratiques peu catholiques dans son rapport avec l’argent… »
    Sauf que tous sont des « tristes sires » normalement constitués, aux rapports normaux avec l’argent.
    Il vaut mieux offrir un diamant de chez Van Cleef & Arpels à sa bien-aimée qu’une batterie Tefal de chez LIDL ; tout le monde sait que les pauvres sont des goujats.
    Fillon et son rapport gourmand avec l’argent est tout à fait dans la norme, ceux qui le critiquent ne sont que des faux derches complices de ce pouvoir qui se frotte les mains depuis l’élimination de ce concurrent trop gênant.

  8. Bonjour,
    « Oui, explique. Je ne saisis jamais bien vite. Je sens évidemment qu’il se passe quelque chose mais je me rends mal compte. Comment cela s’appelle-t-il quand le jour se lève comme aujourd’hui et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire et qu’on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s’entretuent mais que les coupables agonisent dans un coin du jour qui se lève ?
    Et le mendiant répond : Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s’appelle l’aurore ».
    Et si nous y étions ?

    Pour y être on y est bien et on se demande bien qui pourra nous en sortir, vu que désormais nous n’avons même plus les trois repères qui nous ont guidés tout au long des différentes Républiques de notre Histoire : la gauche, la droite, le centre et leurs variantes.
    Désormais il faut que tout change pour que tout reste comme avant (Le Guépard) et ce n’est pas facile. Nous sommes ballottés entre les eurosceptiques souverainistes tendance traditionalistes et les libéraux progressistes mondialistes tendance multiculturalistes.
    Là aussi pas mal de variantes socio-économiques qui font que les mélenchonistes peuvent se trouver des points communs avec les lepénistes sur certains aspects économiques alors que socialement tout les oppose.
    Pas facile d’y retrouver ses petits. D’autant que les discours des candidats ne sont pas toujours en adéquation avec leur comportement. Bref c’est du « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
    Aurore est un très beau nom, tout comme République, démocratie, justice, paix, fraternité. Des mots que l’on entend surtout pendant les campagnes électorales et qui s’oublient très vite ensuite une fois les places distribuées…

  9. Merci pour ce billet.
    Je crains, malheureusement, que ce ne soit plutôt le crépuscule de la France.

  10. La démocratie est en perpétuelle reconstruction. Elle est « toujours à venir », disait Jacques Derrida. C’est ce que nous devrions trouver passionnant, même si le prix à payer est une crise douloureuse de temps à autre. En ce moment, on doute, mais le doute est un passage obligé sans quoi rien n’est crédible. C’est pourquoi j’approuve la coloration optimiste de ce billet.

  11. De source autorisée, le Sieur Macron aurait annoncé hier devant des journalistes que dans le cas d’une victoire au poste de président de la République, il choisirait F.Hollande comme Premier ministre. Confrontés à une telle annonce, il ne faudra pas s’étonner si le 23 avril les berges de nos rivières seront accueillantes pour nos pêcheurs. Décidément dans cette campagne qui n’en finit pas, on aura tout vu !

  12. Michel Deluré

    « A tel point que la démocratie… nous prive de nos repères traditionnels et classiques ».
    Je ne sais si vraiment nous sommes seulement décontenancés face à la perte de ces repères.
    Là où la démocratie est censée nous confier le pouvoir de maîtriser notre destin, nous faisons au contraire le constat de l’impuissance au final de notre vote.
    Nous sommes appelés à élire un président qui sera chargé de mettre en oeuvre le programme présenté aux électeurs et nous nous rendons compte par la suite que ce programme, qu’il soit de droite ou qu’il soit de gauche, n’est pas appliqué.
    Où est alors la crédibilité de la démocratie ?
    Pourquoi, dans ces circonstances, croire qu’en mai 2017 l’aurore sera plus belle que par le passé ?

  13. « Un pouvoir présidentiel qui n’a pas pu compter sur sa seule existence pour démontrer son utilité. »
    Je ne résiste pas à citer ces quelques lignes :
    « Je reconnais, certes, qu’il a, dans l’exercice de la fonction présidentielle, su conjuguer en un désastreux et paradoxal mariage, l’abus de pouvoir et l’impuissance à gouverner, l’arbitraire et l’indécision, l’omnipotence et l’impotence, la légitimité démocratique et le viol des lois, l’aveuglement croissant et l’illusion de l’infaillibilité, l’Etat républicain et le favoritisme monarchique, l’universalité des attributions et la pauvreté des résultats, la durée et l’inefficacité, l’échec et l’arrogance, l’impopularité et le contentement de soi. Je le reconnais, mais je me propose de démontrer que le coupable de ces maux n’est pas l’homme, c’est l’institution. »
    Beaucoup se diront que ces mots s’adressent à Hollande.
    Que nenni, signés de Jean-François Revel (« L’absolutisme inefficace » paru en 1992), ils concernent… François Mitterrand !!
    Rien de bien nouveau donc…..
    « La possibilité inouïe de voir s’affronter au deuxième tour le FN et Emmanuel Macron avec la victoire de celui-ci qui serait alors notre président de trente-neuf ans. Le vieux monde derrière avec devant l’obligation d’inventer, de comprendre, de dialoguer et de rassembler. »
    Pour ma part, je pense que Macron dont Dieu devrait nous préserver de la victoire, représente déjà le vieux monde, celui de l’héritage de 1968, un monde sans racines, sans repères que ceux de la « nouveauté », un monde sans frontières, sans culture, sans traditions… un monde d’errants se raccrochant à leurs smartphones délivrant en temps réel les cours du CAC 40 !!

  14. Ceux qui ont initié, propagé, géré et instrumentalisé les affaires des diamants de Bokassa, l’affaire Bettencourt et maintenant l’affaire Fillon, relèvent plutôt des ténèbres que de l’Aurore.
    La démocratie n’y a rien gagné et la justice non plus.

  15. Après l’aurore aux doigts de roses, après l’heure trouble où le blanc et le gris ne se distinguent pas, après l’heure sournoise où le noir et le gris se ressemblent, l’astre du jour dessine les ombres et enveloppe les objets d’une éclatante précision.
    Après les promesses de campagne, après les plus jamais ça, après les « vous allez voir ce que vous n’osez pas imaginer », le président sera au travail avec son premier ministre et tous les autres représentants du pouvoir exécutif.
    Dans le cas de Macron qui sera assis et en marche en même temps, le Premier ministre sera Hollande, parmi les représentants, on aurait la surprise de reconnaître Royal, Urvoas ou encore Cazeneuve. Tous ces braves gens continueraient de se servir de la République.
    Après le grand soir et l’aurore reviendrait le temps du désenchantement.
    Fillon est la seule alternative crédible, les sondages payés par le pouvoir en place ne changent rien à ma décision.

  16. Merci, Monsieur Bilger, pour cet excellent exercice de réflexion.
    Comme à mon habitude et en préambule, dès que l’on parle de démocratie, singulièrement de « démocratie française (titre d’un livre commis en son temps par Valéry Giscard d’Estaing), j’en reviens toujours aux principes fondamentaux figurant dans notre Constitution de 1958 :
    « Art. 1 : La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale.
    Art. 2 : Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
    La démocratie est donc un élément de la République, celle-ci primant sur tout le reste. Ce que trop veulent oublier ou ignorer, voire ignorent.
    Si ceux qui nous ont dirigés et prétendent à le faire revenaient à ces principes (et non « valeurs »), alors nous n’en serions pas réduits à cette surenchère digne du Bas-Empire romain…
    Quant à votre billet du jour, je le résumerai à ces quelques extraits :
    « La possibilité inouïe de voir s’affronter au deuxième tour le FN et Emmanuel Macron avec la victoire de celui-ci qui serait alors notre président de trente-neuf ans. Le vieux monde derrière avec devant l’obligation d’inventer, de comprendre, de dialoguer et de rassembler.
    […] Ne se trouve-t-on pas dans un grincement de porte historique, politique et social, selon Gramsci, où l’ancien renâcle à laisser la place mais doit pourtant céder le pas au neuf, à l’inconnu, au singulier, au jamais vu ?
    […] Une France déboussolée mais une France prête peut-être à apprendre l’avenir.
    Derrière le tohu-bohu et les incohérences, une effervescence positive qui n’attend que de se démontrer. »
    En réalité deux options s’opposent entre lesquelles le peuple français devra choisir : la poursuite de la mondialisation à outrance, fondement du « projet » de Monsieur Macron ; le retour aux principes de souveraineté des nations européennes dans leur interdépendance au sein d’une communauté européenne à totalement reconstruire sur d’autres fondements que le libéralisme totalement dérégulé qui opprime les peuples et les appauvrit incontestablement, même s’il permet à une minorité d’en profiter au plus haut point.
    Je crains que le moyen démocratique ne soit dévoyé pour aboutir à l’élection d’un Emmanuel (avec un tel prénom, ne se sentirait-il pas une âme de prophète ?) Macron qui poursuivra dans l’ersatz de démocratie que nous sert l’actuelle UE : en réalité un « totalitarisme soft », purement technocratique, qui sait mieux que le peuple où serait son intérêt !
    Alors je reste pessimiste pour cette élection de 2017 qui risque d’augurer de lendemains qui déchanteront.

  17. Franck Boizard

    Nous assistons à une lutte de pouvoir entre l’oligarchie mondialiste et la partie du peuple français qui reste enracinée. Et cette lutte est d’une extrême brutalité.
    Tout le reste est littérature.

  18. @ Lambda | 01 avril 2017 à 10:05
    Comme vous je pense que c’est plutôt le crépuscule de ceux qui se prennent pour des dieux…
    Il y a quelques jours j’écrivais que Macron c’était « je règle mon pas sur le pas de mon père » film de Rémi Waterhouse qui relate l’histoire d’un jeune homme qui, se faisant passer pour un autre, devient le complice de son père et participe avec lui à une escroquerie dont son père s’est fait une spécialité.
    Scénario imaginaire naturellement.
    Aujourd’hui le fils est meilleur que le père puisqu’il réussit, lui, à faire la « synthèse » (c’est plus… courtois), capable d’entourlouper la droite ET la gauche.
    L’élève à dépassé le maître 😀
    (J’ai toujours été pour l’apprentissage ;-))
    @ Jabiru | 01 avril 2017 à 10:39
    C’est bien ce que je disais, Hollande/Macron c’est Poutine/Medvedev, un coup pour moi, le prochain pour toi.
    (Et après il y en a qui osent critiquer Poutine et ses méthodes !:-D)
    En même temps c’est logique puisque Hollande ne SAIT faire QUE de la politique…

  19. @Patrice Charoulet
    Alors, votre « Cabinet noir » ? On attend vos preuves ! Ça reste secret ?
    Nous sommes frustrés.

  20. @Jabiru
    « De source autorisée, le Sieur Macron aurait annoncé hier devant des journalistes que dans le cas d’une victoire au poste de président de la République, il choisirait F.Hollande comme Premier ministre »
    Vous êtes sûr que ce n’est pas aujourd’hui 1er avril qu’il aurait fait cette déclaration ?? LOL !

  21. Décidément encore du nouveau dans la course à la présidentielle. Philippe Poutou renonce et rejoint Macron ! Ne trouvez-vous pas ça un peu louche ?

  22. Bonjour,
    Je suis plus inquiète de la non-réforme, la non-réglementation et la non-protection des frontières autour de l’UE vu l’influence russe, du djihadisme terroriste et de la montée du populisme de l’extrême droite gagnant de plus en plus de voix, que des élections présidentielles en France. « En marche ! », le « FN » ou « LR » l’un des trois élus à l’Elysée, devra composer avec le peuple par référendum pour mener, dans les meilleures conditions, les réformes qui préoccupent les Français. Sans l’accord des électeurs, le pays risque de connaître une énorme paralysie à tous les niveaux.

  23. @ Marc GHINSBERG |e 01 avril 2017 à 00:07
    « …la situation actuelle fait penser aux aurores boréales qui offrent de fantasmatiques spectacles, fascinants mais inquiétants, féériques et chaotiques… »
    Votre phrase résume bien l’incertitude générée par la situation actuelle : chamboulement positif de notre système politique, ou chaos indescriptible à venir ?
    Totalement d’accord avec vos analyses concernant les crises que connaissent la gauche et la droite : pour la première il s’agit d’une clarification idéologique salutaire qui n’a que trop tardé, quant à celles de la droite elle sont bien plus d’ordre moral que politique. Mais pour autant ces deux crises ne sont pas provoquées par ce qui est à mon sens, l’enjeu majeur pour notre avenir : l’européisme et son opposé le souverainisme.
    Ce débat sur la nature de la construction européenne n’est pas nouveau, dès celui sur la ratification du traité de Rome en 1957, fondement de ce qui deviendra au fil du temps l’actuelle Europe, le 18 janvier 1957 à l’Assemblée nationale, Pierre Mendès France posa fort bien les limites et dangers des postulats sur lesquels cette Europe en devenir reposait. Hélas son analyse, hormis sur des points de détail, est toujours d’actualité et même encore plus !
    https://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article526

  24. Catherine JACOB

    Un président de la République qui jette l’éponge.
    Si l’on en croit le reportage de lundi dernier sur sa « tournée d’adieu » internationale, de l’interview de Hollande assis à son bureau design dans l’avion où avaient été parsemés quelques dossiers à la demi-couverture verte raccord avec la blondeur de la table du bureau, aux discours prononcés depuis un pupitre étranger, le président Hollande ne s’accorde aucun repos, il travaillera jusqu’au bout afin de « lutter contre le populisme, l’extrémisme et le nationalisme, jusque dans mon (=son) propre pays. »
    C’est juste qu’ em….er Fillon était sans doute une bonne façon de lutter contre tous ces maux.
    Est-ce que dès lors il faut comprendre que le contact canard, c’est pas lui ? 😉
    Cf. La dépêche de ce samedi 01/04 : « François Hollande s’est donné lundi pour ultime mission avant la fin de son mandat d' »éviter que le populisme, le nationalisme, l’extrémisme ne puissent l’emporter » dans le monde et particulièrement en France, devant la prestigieuse « Conférence de Singapour ».
    « J’ai encore à faire pour éviter que le populisme, le nationalisme, l’extrémisme ne puissent l’emporter, y compris dans mon propre pays », a souligné le chef de l’État, qui avait entamé dimanche dans la cité-État la dernière grande tournée internationale de son mandat.
    « Par ailleurs, pour les activités privées, je n’en avais pas avant, je n’en ai pas eu pendant (ma présidence), je vous l’assure, et je n’en aurai pas après », a-t-il répondu à une question d’un jeune patron français qui faisait allusion à Nicolas Sarkozy, entré au Conseil d’administration du groupe Accor.
    « Le refus (du populisme), ce n’est pas une mission qui est simplement celle du président de la République, c’est une affaire de citoyens, une affaire de responsables qui, à un moment ou un autre, doivent élever la voix », a cependant souligné le chef de l’État sortant.
    « Et pour ce qui me concerne, je continuerai à parler autant que nécessaire et à faire en sorte que ce que j’ai fait comme président puisse avoir une suite », a-t-il enchaîné sans plus de précisions, évoquant son action à l’égard de l’Asie, de l’Afrique, du Moyen-Orient et « bien sûr » aussi de l’Europe.
    Pour François Hollande, on ne peut pas « juger une présidence » immédiatement après son terme alors qu’on ne « sait ce qu’elle a pu avoir comme conséquences que bien après ».
    « Mais pour qu’on puisse vraiment le savoir, je veillerai à en parler directement et autant que nécessaire », a-t-il ajouté avant de plaisanter : « C’est mieux que je le fasse moi-même (plutôt) que d’autres le fassent à ma place ». »
    Mais quelle bonne idée et ce n’est pas un poisson d’avril.
    J’imagine qu’avec le Penelopegate, il a bien compris qu’il ne fallait pas laisser les médias s’exprimer sur des sujets qui fuitent avant que les principaux intéressés sachent de quoi il retourne !

  25. @ Jabiru
    « Macron aurait annoncé hier devant des journalistes que dans le cas d’une victoire au poste de président de la République, il choisirait F.Hollande comme Premier ministre ».
    Et il accepte, à condition qu’Emmanuel et Brigitte lui servent de témoins à son mariage avec Julie Gayet.

  26. anne-marie marson

    Si F.Hollande devient Premier ministre, la droite filloniste et LR ne reviendra jamais au pouvoir.
    La gauche hollandaise va préempter le pouvoir pendant longtemps.
    L’aurore sera repoussée au bout d’un long tunnel sombre dont on ne sortira que par les extrêmes, extrême droite bien sûr, l’extrême gauche se ralliant à Hollande.

  27. Pierre Turbang

    Très admiratif, ne demandant qu’à être rassuré par votre billet reçu avec la réserve de celui qui n’a ni votre connaissance ni votre optimisme, j’exprime cependant mon inquiétude : « Ne sommes-nous pas à la veille de ce qu’on appelle, en chimie, un précipité ? »

  28. François Hollande Premier ministre ? Nous sommes bien le 1er avril ?
    Blague à part, notre société n’est pas chamboulée mais déconstruite, méthodiquement, sur la base de l’idéologie trotskiste qui a nourri au biberon la part la plus influente de la gauche française. Le résultat est atteint. Plus du quart de la population est taxé de populisme, la gauche est un bateau ivre, un petit malin joue le jeu du capitalisme mondialisé en attrapant tout ce qui passe. Serait-on le peuple le plus intelligent du monde ?

  29. M. Bilger
    1er avril ?
    Mais qu’est-ce donc que cette phrase, ces phrases ?
    « Une démocratie bouleversée. Qu’on a du mal à reconnaître. »
    Là vous m’avez bouleversé, voire bouleversifié ou peut-être époustouflé, je ne sais plus… Depuis que les bons, les gentils, les vauriens, les bandits portent les mêmes montres et vont en vacances où vous savez ma balise n’indique plus le Nord.
    Mais bientôt les Rameaux et Pâques enfin ! La passion… c’est la passion qui se lève et non pas l’aurore M. Bilger, que diable nous parlez-vous d’Electre quand gisent les corps de tant de fortes âmes de héros précipités chez Hadès ?

  30. Au moment de voter, je me pose la question sous l’angle de la croissance économique, c’est-à-dire de l’emploi et du niveau de vie des Français. Sans oublier notre liberté, compte tenu que la pénurie et les dettes rendent dépendants.
    Je sais de manière certaine que Macron appartient à la même école de pensée que Hollande, Chirac et Mitterrand. Objectivement, la France a, grâce à cette école de pensée, un des plus faibles taux de croissance du monde. Et ça peut continuer encore pendant cinq ans. Au fur et à mesure de ces cinq années, on aura de moins en moins d’argent pour les hôpitaux, la justice, les écoles et l’industrie, et on accusera l’Europe ou le libéralisme sauvage. Le chômage grimpera encore, surtout pour les jeunes, et les emplois seront de plus en plus précaires.
    On comprend que ceux qui en profitent, qui ont apprécié Hollande et qui veulent que ça continue, tel BHL, votent avec la plus grande satisfaction pour son ex-ministre de l’Economie. Leur conservatisme est normal et raisonnable puisqu’ils occupent une situation avantageuse et qu’ils veulent la garder. Mais les autres ? À quoi pensent-ils ? Ou plutôt à quoi ne pensent-ils pas ? Ils se laissent hypnotiser par les costumes de Fillon, sans d’ailleurs se demander pourquoi Mesdames Valls et Macron assistent aux défilés de la maison Dior, et s’habillent chez les grands couturiers. C’est toute la classe politique qui a besoin de se réformer. Mais il y a vraiment plus urgent, juste maintenant.
    Après avoir monté Hamon en épingle sans lui poser les questions qui s’imposaient (mais c’est un idéaliste), nos journalistes ont complaisamment servi de chambre d’écho à des accusations peut-être méritées en partie, mais ciblées sur un seul, et égrenées pour faire le plus de dégâts politiques possibles. Leur légèreté et leur irresponsabilité au moment d’un choix politique crucial n’apparaîtront que plus tard. Ils veulent faire durer le hollandisme, où ils se sentent bien, et sont en passe d’y réussir. Le réveil sera une fois de plus difficile. Cela finira par déboucher sur une prise de conscience, une aurore, du moins on peut l’espérer ; sinon sur une révolte que quelqu’un de beaucoup plus dangereux que Madame Le Pen pourrait organiser à son profit, quand une majorité de Français sera mûre pour cela.
    Pour que ce soit une aurore, il va nous falloir en lieu et place de voeux pieux et d’angélisme, un peu de lucidité et de courage. Et pour cela, une résistance accrue aux sirènes de la propagande immobiliste dans laquelle nous baignons.

  31. Il est hélas difficile de croire que du marigot politique français, si lent à renouveler ses eaux stagnantes, pourra sortir une nouvelle configuration politique, mais néanmoins on peut toujours espérer après la présidentielle une division du pays en cinq blocs matérialisés par autant de partis qui auraient le mérite de bien refléter les divisions idéologiques du pays :
    – une gauche communisante incarnée par M. Mélenchon, à laquelle les frondeurs du PS devraient logiquement s’agréger
    – une gauche rose pâle dont M. Valls et les autres « socialistes réformateurs » prendraient la tête sur les décombres du PS
    – une droite modérée penchant vers le centre, cette droite ouverte dont M. Juppé a été le chantre durant les primaires
    – une droite conservatrice composée de Sens commun, ce « Tea Party » à la française
    – un FN réduit à sa composante néo-fascisme, le reste du parti étant condamné a rejoindre la droite, à connaître le même sort que M. Dupont-Aignan, ou à gonfler les rangs de l’UPR de M. Asselineau
    Cela donnerait lieu à d’intéressantes coalitions parlementaires. Au-delà du clivage gauche-droite qui demeurera d’actualité aussi longtemps qu’il y aura des riches et des pauvres et des employés et des patrons, s’est ajouté le clivage national-protectionniste contre euro-mondialiste qui transcende depuis Maastricht les deux camps traditionnels.
    Enfin, cette élection sera marquée par le début du crépuscule électoral et politique des baby-boomers qui ont fait la France depuis les années 70 et 80. Une jeunesse pour qui la Seconde Guerre mondiale est déjà de l’histoire ancienne et n’a pas connu la guerre froide va prendre de plus en plus de place dans notre pays. C’est finalement elle l’enjeu : succombera-t-elle aux chimères du repli national comme elle le fait actuellement (Mme Le Pen est la candidate des jeunes, ce qui a de quoi désespérer), réinventera-t-elle les vieilles utopies libertaires comme le font les zadistes ou les militants de Nuit Debout, sera-t-elle novatrice ou suivra-t-elle les vieux chemins piétinés par ses parents ?
    Dans ce monde du XXIe siècle qui sera placé sous le signe de la pénurie et qui voit une profonde transformation des circuits économiques traditionnels, une révolution est à craindre (ou à espérer, ça dépend toujours des points de vue !), mais elle n’arrivera pas en 2017, pas encore, le vieux monde de François Fillon dont M. Macron incarne la jeune génération, celui des notables provinciaux et des élites administratives, est toujours là et bien là.

  32. Une droite qui aura peut-être besoin de son échec pour cesser de trembler dans ses profondeurs devant une gauche s’évertuant à lui donner mauvaise conscience.
    Effectivement cette droite en peau de lapin ayant peur de son ombre qui, au lieu de porter fièrement les valeurs françaises éternelles que sont entre autres le courage, la droiture, le sens du devoir et l’esprit de sacrifice, se comporte en serpillière faire-valoir de la gauche en trahissant en permanence son électorat, ne suscite que le mépris.

  33. Patrice Charoulet

    J’ai dit à l’aurore pourquoi je ne commenterai pas vos excellents propos de ce jour.
    Je n’ai pas varié.
    Je trouve étonnant qu’une commentatrice ait lu « Electre », grâce à vous, il y a onze ans.
    Je signale qu’une de mes idoles littéraires, Paul Morand, fut confié, tout jeune homme, à un brillantissime précepteur nommé… Jean Giraudoux.
    De même, le jeune Maupassant fut confié par sa mère, amie du maître, à l’expert en style Flaubert. Des années durant Maupassant eut la bonne idée de soumettre sa prose au maître illustre, qui ne manqua pas de le former.
    Ce fut le cas pour presque tous les grands écrivains français du XVIe au XIXe siècles.
    Ce fut le cas, aussi, en peinture des siècles durant.
    Ecrire ou peindre s’apprenait avec un maître ou plusieurs.
    Tout ça est bien fini.

  34. Ces élections offrent une chance extraordinaire de moment démocratique.
    Les primaires ont viré les candidats dont la base militante ne voulait plus. Les autonomes et détachés se battent en direct pour leurs idées.
    Il faudrait larmoyer parce que les deux partis traditionnels sont morts ?
    Là est l’opportunité de rincer, essorer, nettoyer un vieux système planplan qui ronronnait.
    Ce n’est pas maintenant qu’il faut avoir peur, et on sent chez les biens-pensants ce repli sur ce qu’aujourd’hui les citoyens ont jeté aux orties, refoulé, balayé.
    Le renouveau fait peur, il fait toujours peur, pourtant il évolue avec ce qui l’entoure, rien de plus.
    La probité exigée n’est pas le fruit du hasard, elle suit la courbe d’équipement du numérique et s’étale partout. Il y a peu toutes ces malversations auraient été confinées au petit périmètre de certains journaux. Il en va de même de toutes les idées.
    Eh bien non ce ne sera pas Valls, non plus Sarkozy ou Hollande. Le citoyen électeur se déplace au gré de l’offre numérique, sa vision s’est augmentée et les participants à l’élection sont bien le reflet de notre société.
    Forcément l’élection à deux tours va équarrir toute cette nouveauté, mais elle aura permis sans doute qu’on puisse espérer autre chose, une autre vision.
    Il faut laisser les craintes au vestiaire, les législatives corrigeront ou amplifieront cet espoir de changement. Il est temps que tout bouge, le pays avait l’âge des assemblées, des immuables dans des maisons de retraite, les citoyens n’en pouvaient plus.

  35. Régis ANTOINE

    À voir le succès du poisson d’avril « Hollande Premier ministre », je comprends mieux l’aisance avec laquelle de nombreux commentateurs de ce blog gobent la fable du « cabinet noir » ou deviennent adeptes de la théorie du complot.

  36. Jean-Dominique Reffait

    Eh bien oui, il se peut donc que notre pays se choisisse enfin pour président un homme nouveau, délié de toutes les amarres anciennes. Il se peut donc que les vieux ratiocineurs marxistes ou conservateurs soient balayés avec la poussière des vieilles années qui nous ont essoufflés. Soudain, la vieillerie politique apparaît sous son visage le plus morne, les masques polis dégoulinent, la gauche politique n’est plus progressiste, la droite vertueuse se confie à Tartufe, l’extrême droite sonne creux et lugubre. Demeure celui qui n’a pas de masque, qui n’a pas même pris la peine de faire semblant d’en prendre un, qui s’en rit.
    Va-t-on enfin accepter de penser la France comme un pays jeune, un pays en devenir qui ne se recroqueville pas comme un grabataire sur des acquis épuisés et des identités illusoires ? Comment ne pas espérer qu’enfin les vieilles lunes s’éteignent et qu’une aventure nouvelle s’offre à ce pays qui le mérite ?
    Trop d’illusions déçues succèderaient sans doute à trop d’espoir et notre pays est tant rouillé par ses institutions cacochymes qu’il faudra bien plus qu’un jeune président inédit pour le relever de son lit de mouroir. Mais l’aventure est tentante, le personnage est culotté, la démarche prometteuse. Tout ce que lui reprochent les autres sont autant de qualités.
    De l’air !

  37. Claude Luçon

    @ Régis ANTOINE | 02 avril 2017 à 00:21
    Lisez le dernier bouquin en vogue : Bienvenue Place Beauvau et vous pourrez y constater qu’il n’est nul besoin de parler de cabinet noir et de complot.
    Si l’on en croit les trois journalistes, évidemment à prendre avec des pinces stérilisées, il s’agit de réseaux soigneusement mis en place l’un côté police avec tendance sarkozienne, et l’autre côté gendarmerie avec tendance hollandaise.
    Deux « veufs noirs » (il y a sûrement des mâles chez les araignées vénéneuses) ayant tissé leur toile avec un rien d’interférence entre les deux et quelques lambeaux de la vieille toile chiraquienne, le tout caressé par un zéphir permanent franc-maçonnien.
    Pas étonnant que nous ayons besoin des soldats pour assurer l’ordre public.
    Il s’agit plus d’un ring de catch qu’un cabinet, avec la Préfecture de Police comme troisième larron pour agrémenter le combat. Les coups bas sont de rigueur entre les pandores et les poulagas d’après les auteurs.
    Et je n’en suis qu’à la moitié du bouquin.

  38. @Jabiru
    « De source autorisée, le Sieur Macron aurait annoncé hier devant des journalistes que dans le cas d’une victoire au poste de président de la République, il choisirait F.Hollande comme Premier ministre »
    Je vois que la tradition des petites blagues du 1er avril est toujours bien vivace y compris sur ce blog où, mis à part les facéties de Savonarole, on ne rigole pas souvent.
    Même Philippe Poutou y est allé de son poisson d’avril en annonçant qu’il se ralliait à Emmanuel Macron, ce que bien sûr, personne n’a cru une seconde.
    J’ai vu aussi que le 1er avril, Christian Estrosi avait reçu Emmanuel Macron à Marseille où il a même tenu un meeting. Blague qui n’a pas vraiment été du goût de François Fillon qui lui a intimé de « faire attention à ce qu’il dit ».
    Sacré Estrosi qui s’était déjà distingué en demandant expressément à FF de se retirer de la campagne quand le Penelopegate était au plus fort de la tourmente et qui maintenant vient flirter avec le candidat direct de ce dernier. Une sorte de Talleyrand au petit pied (pour utiliser une expression bilgérienne), lui qui avait trahi tous ses maîtres pour se trouver toujours du bon côté du manche.
    J’ai également vu que certains sondages annoncent une forte remontée des intentions de vote de FF et un fléchissement de celles d’EM.
    Ce qui serait amusant, dans cette campagne complètement folle où tout est possible, c’est que si François Fillon venait à être élu, il décide de nommer Premier ministre Nicolas Sarkozy afin de lui resservir toutes les couleuvres qu’il a avalées pendant cinq ans. La revanche du « collaborateur » avec tout son côté jouissif… Je suis sûr qu’au fond de lui il en rêve ! 😀

  39. À voir le succès du poisson d’avril « Hollande Premier ministre », je comprends mieux l’aisance avec laquelle de nombreux commentateurs naïfs niais bisounours de ce blog nient l’existence réelle du « cabinet noir » destiné à fomenter des complots envers des adversaires gênants.
    Trop gros, trop recuit, trop ringard, trop has been, ce pouvoir de charlatans pris en flagrant délit s’est définitivement ridiculisé avec cette campagne délirante contre Fillon.

  40. Franck Boizard

    Puisque nous sommes à trois semaines du premier tour, voici mes prédictions (que j’essaie de distinguer de ce que je souhaite) :
    Le Pen 30 %
    Fillon 20 %. C’est la grosse inconnue, Fillon peut autant faire 20 que 10. Mon pari est risqué : pour qu’il atteigne 20 %, il faudrait que Fillon soit bon et ce qu’il nous a montré jusqu’à maintenant… Il manque à Fillon l’instinct électoral d’un Chirac ou d’un Sarkozy.
    Macron 15 %. Je ne crois pas à Macron. Il a toutes les caractéristiques de la bulle médiatico-sondagière et on sait ce que deviennent ces bulles en ce moment. Certes, il a un socle électoral constitué par les bobos, crétins (qui ne voient pas que c’est un Hollande-bis) ou malhonnêtes (qui font semblant de ne pas voir que c’est un Hollande-bis ou qui sont contents de Hollande), mais je doute que cela suffise.
    Mélenchon 15 %.
    Hamon 10 %.

  41. Michel Deluré

    @ Patrice Charoulet 01/04 21:20
    Votre comportement témoigne d’une incohérence certaine et en devient déroutant.
    En effet, dans le précédent billet de notre hôte, vous critiquez une formule qui pousse les commentateurs « à faire du ping-pong et de dialoguer entre eux, parfois interminablement, sur des sujets sans rapport avec les propos du blogueur ».
    Mais alors, votre digression littéraire, pour intéressante qu’elle soit, dans le cadre du présent billet de P. Bilger, a-t-elle un rapport direct avec le thème de ce même billet ?
    Par ailleurs, dans un accès de trop grande modestie vous avouez le 01/04 à 09:03 « passer votre tour parce que manquant de trop d’esprit de synthèse » pour vous permettre de commenter ce billet mais ne manquez pas cependant quelques heures plus tard, à 21:20, d’y aller d’un commentaire même hors sujet.
    Vous voyez bien que la formule de ce blog consistant à intervenir en continu n’est donc finalement pas si désagréable que cela et que vous trouvez vous-même plaisir à vous adonner à cette pratique et même à être pris en flagrant délit de dérapage !

  42. @ Franck Boizard
    C’est élégant de traiter les autres électeurs de crétins, vous devriez vous regarder dans la glace cinq minutes avant d’écrire cela. Vous confondez visiblement vos rêves avec la réalité malgré votre peu subtile mise en garde !

  43. calamity jane

    Le Machiavel de l’argent public rebaptise à tour de bras !
    Après Ali Juppé, c’est au tour d’Emmanuel Hollande et/ou François Macron !
    « Toujours par quelque endroit fourbe se laisse prendre »…
    Alors que les programmes sont vraiment très proches, l’un sous prétexte de contenter la finance et l’autre sous celui de sauver sa peau !
    Et de continuer à piquer dans les caisses sous couvert d’immunité…
    En fait, le fameux « cabinet noir » c’est l’absence de lumière dans cette campagne électorale.
    Le pervers est que ces trimballeurs parlent au nom des Français et des Françaises ! Pardon : « les Françaises et les Français » ainsi « qu’au nom du peuple », cette entité dont ils s’excluent de fait.

  44. @ Jean-Dominique Reffait | 02 avril 2017 à 02:42
    Superbe commentaire d’un lyrisme un peu vieillot, au temps d’Internet et de Twitter, mais que l’on pardonne à l’historien.
    Il réveille en moi des souvenirs, presque, mais pas tout à fait, aussi vieillots.
    Voici un « à la manière de », pour célébrer votre candidat.
    Ce siècle avait deux ans ! Bruxelles remplaçait Paris,
    Déjà Néron perçait sous Macron,
    Et de l’intrigant ministre, déjà, par maint endroit,
    Le front de l’ambitieux candidat brisait le masque étroit.
    Alors dans Amiens, vieille ville oubliée de tous,
    Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole,
    Naquit d’un sang bagnérais,
    Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
    Si débile qu’il fut, ainsi qu’une chimère,
    Abandonné de tous, excepté de sa grand-mère,
    Et que son cou ployé comme un frêle roseau
    Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
    Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
    Et qui n’avait pas même un lendemain à vivre
    Cet enfant c’était lui, le Petit chose,
    Qu’une grand-mère devenue sa femme assistait chaque jour.
    D’ailleurs il n’a pas encore passé les jours mauvais,
    Et il sait d’où il vient, s’il ignore où il va.
    L’orage des partis avec son vent de flamme
    Sans en altérer l’onde a remué son âme.
    Rien que d’immonde en son coeur, pas le moindre limon pur
    Qui n’attendît qu’un vent pour en troubler l’azur !
    Pcc : Victor Hugo – Ce siècle avait deux ans.
    PS : pour épargner les lecteurs bienveillants qui veulent bien me lire je n’ai utilisé que deux strophes de ce célèbre poème.

  45. @ Tipaza | 02 avril 2017 à 10:44
    Puisqu’on fait référence à Victor Hugo, on pourrait aussi rappeler cette sublime scène de Ruy Blas légèrement remaniée et qui est bien dans l’air du temps :
    Ô ministres intègres !
    Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
    De servir, serviteurs qui pillez la maison !
    Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
    L’heure sombre où la France agonisante pleure !
    Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts
    Que remplir votre poche et vous enfuir après !
    Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
    Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
    – Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
    La France et sa vertu, la France et sa grandeur,
    Tout s’en va.

  46. Une démocratie chahutée parce qu’elle s’effondre ou pour se renouveler et repartir de plus belle sans se changer en VIe République hypothétique ?
    Je me suis demandé où Philippe Bilger a bien pu trouver une once de démocratie sous ce régime digne d’une république bananière marxisée d’Amérique centrale qui est l’objet de la risée des nations civilisées.
    Puis je me suis rendu compte que ce billet avait été publié un premier avril…
    Ceci dit, quand bien même nous en serions à la version 33 de la « république », les problèmes de fond subsisteraient.
    On enseigne en algèbre qu’on ne peut résoudre un problème mal posé.

  47. @ sylvain | 02 avril 2017 à 09:34
    « ça a la couleur d’un poisson, ça a le goût d’un poisson MAIS ce n’est pas un poisson » (d’avril) car il y a bien un Hollande prévu à côté de Macron si par malheur il était élu, c’est juste une question de prénom ;-)).
    (Ce n’est pas moi qui l’assure c’est son parrain et sa mère…)

  48. @sylvain
    C’est comme croire le 1er avril que le Sieur Poutou avait rallié Macron !
    Et comme affirmer que l’astronaute Pesquet avait reçu une convocation de la police pour avoir publié sur les réseaux sociaux une photo d’un site classé défense, celui de la rade de Toulon. Faut bien se faire plaisir au moins une fois par an !

  49. Justice Justice !!
    Je viens de découvrir que Nicolas Sarkozy se pose des questions et porte plainte au sujet de l’instruction du dossier Air Cocaïne.
    Il avait déjà eu affaire à un curieux instructeur « zélé » dans l’affaire Bettencourt.

  50. Franck Boizard

    @ Tomas | 02 avril 2017 à 10:21
    « On ne peut pas être à la fois intelligent, honnête et socialiste » JF Revel.

  51. Pour qu’il y ait aurore, il faut qu’il y ait un soleil.
    N’en déplaise à ses admirateurs, Macron n’est même pas une lune…

  52. @ Patrice Charoulet | 01 avril 2017 à 21:20
    « Tout ça est bien fini. »
    Mais non, pourquoi ce pessimisme ? Simplement, le maître n’est pas toujours avoué. Ce serait d’ailleurs très instructif de demander à tel ou tel homme politique qui est son maître spirituel, indépendamment du mentor politique qu’il trahira éventuellement. Cela permettrait de les connaître mieux qu’en écoutant leurs paroles. Bien sûr à un certain moment on s’éloigne du maître pour devenir soi-même et former sa propre « ligne » (pour parler comme Cocteau), mais il reste un point brillant. J’observe ça avec ma fille violoniste.

  53. Patrice Charoulet

    @Michel Deluré et plusieurs
    Vous avez raison et j’ai eu tort.
    Mea culpa mea culpa mea maxima culpa.
    Je croyais avoir eu une bonne idée ; c’était une fausse bonne idée.
    Mes digressions infirment d’ailleurs ma proposition étourdie.
    Et nul n’est obligé de lire les digressions, à commencer par les miennes.

  54. Patrice Charoulet

    @isa
    Vous m’avez mal lu. Mon observation et mon regret ne portaient que sur l’art littéraire et l’art de peindre aux siècles précédents.
    Vous me parlez de votre fille violoniste. Personne, même en 2017, ne songerait à prétendre contre toute raison qu’on peut devenir grand violoniste ou grand pianiste sans maître.
    Vous élargissez hardiment jusqu’à la… politique .
    Vaste domaine…

  55. Hamon a perdu une belle occasion de se taire avec le « plafond » des électeurs de Mélenchon. Et lui, qui voit sa dégringolade s’accentuer tous les jours, où se situe donc son plancher ? Mais en a-t-il un seulement ?
    Si cette descente continue il pourra tenir ses réunions dans une cabine téléphonique chère au Palmipède.

  56. @ Popol | 02 avril 2017 à 12:14
    « Nicolas Sarkozy se pose des questions et porte plainte au sujet de l’instruction du dossier Air Cocaïne »
    « La juge d’instruction de Marseille, Christine Saunier-Ruellan, chargée de l’affaire Air Cocaïne, a soupçonné l’ancien président Sarkozy d’avoir été en prise avec le trafic de drogue de République dominicaine »
    Pas de cabinet black peut-être… mais des OFFICINES c’est certain.

  57. L’aurore, la voilà :
    « Emmanuel Macron et Marine Le Pen perdent chacun un point, alors que François Fillon commence à remonter et gagne deux points, selon un sondage Pop2017-Salesforce pour la presse régionale française et Orange »
    D’après le journal suisse, Le Temps.

  58. Une question que je me pose, peut-être un peu naïvement, est comment les principaux candidats parviennent-ils à remplir des salles de spectacle, des places publiques avec des milliers de gens de tout âge et de toute condition sociale ? Ils sont là, venus de toutes parts par bus entiers, parés de chapeaux, de T-shirt et autres colifichets à l’effigie de leur champion, pour l’écouter et l’applaudir. Ils agitent frénétiquement leurs petits drapeaux qu’ils ont achetés à l’entrée du meeting sous l’œil complaisant des caméras.
    Surprenant quand on entend autour de soi que nombre de personnes ne savent pas encore pour qui elles vont voter et même si elles iront voter.
    Il y a là un paradoxe que j’ai du mal à m’expliquer.
    Personnellement je préfère passer mes heures de loisirs dans un bon resto et aller voir un film à succès plutôt que de passer des heures à écouter les discours préformatés par des conseillers en communication d’un candidat à la présidentielle, quel que soit son talent oratoire.
    Mais sans doute suis-je un mauvais citoyen…

  59. Hors sujet, quoique sur le LT et MT, je conseille vivement de lire l’article de Michel Goya dont je donne le lien :
    http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2015/08/la-camisole-doree-petit-intermede.html
    Dans celui-ci il explique et démontre comment depuis près de quarante ans, nos deux partis dits de gouvernement ont plus que contribué chacun à leur tour à nous amener dans la situation économico-financière actuelle.
    La conclusion de son long article est prémonitoire « A ce rythme, il n’y aura d’ailleurs plus d’Etat régalien dans trente-cinq ans. Ce n’est évidemment pas possible. Il ne peut y avoir que réaction avant suicide et changement du sens de l’Histoire. Les temps à venir seront ceux de l’alliance, sous le drapeau français, de l’entrepreneuriat et de la protection ». 

  60. calamity jane

    @Jean-Dominique Reffait
    Le lyrisme du désespoir…
    « On ne va jusqu’à l’espérance qu’à travers la vérité, au prix de grands efforts. Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir ».
    G. Bernanos.

  61. @Tomas
    Vous n’aimez pas l’immense penseur libéral qu’était Jean-François Revel ?
    C’est normal, c’est de la confiture pour le cochon !
    Voici ce qui pourrait s’appliquer aux bègues de ce blog :
    « Le bon goût français requiert – disent les Français – l’art de la litote. En fait, ce qui n’est que suggéré risque fort de passer inaperçu, dans ce pays où, en politique comme en culture, tout est fondé sur la propagande, c’est-à-dire la répétition. Il est imprudent de croire qu’un lecteur français puisse assimiler plusieurs raisonnements et il vaut mieux, pour forcer le seuil de la conscience, lui exposer le même à plusieurs reprises. » (« En France » 1965)

  62. @Popol | 02 avril 2017 à 12:14
    « Je viens de découvrir que Nicolas Sarkozy se pose des questions et porte plainte au sujet de l’instruction du dossier Air Cocaïne. Il avait déjà eu affaire à un curieux instructeur « zélé » dans l’affaire Bettencourt. »
    Vous faites allusion, bien sûr, à l’ex-proc Courroye qui était en effet très « zélé » dans l’affaire Bettencourt ?
    @Franck Boizard | 02 avril 2017 à 12:27
    « On ne peut pas être à la fois intelligent, honnête et socialiste » JF Revel.
    Votre prochaine citation ou pensée profonde, c’est La Rochefoucauld, Confucius, Chateaubriand ou Pierre Dac ?

  63. @Jean-Dominique Reffait
    Trop d’illusions déçues succèderaient sans doute à trop d’espoir et notre pays est tant rouillé par ses institutions cacochymes qu’il faudra bien plus qu’un jeune président inédit pour le relever de son lit de mouroir. Mais l’aventure est tentante, le personnage est culotté, la démarche prometteuse. Tout ce que lui reprochent les autres sont autant de qualités.
    De l’air !

    Mais vous êtes-vous bien renseigné sur ses principaux soutiens ?
    https://www.lesechos.fr/politique-societe/diaporamas/DIAP1309162081_1D5A02-emmanuel-macron-qui-sont-ses-soutiens-2027614.php?id_photo=6
    Une belle liste d’évadés des hospices et d’échappés de la rue de Solférino, accompagnés de quelques hurluberlus aux idées aussi fumeuses que néfastes dont nous avons eu l’occasion d’apprécier pour certains le pouvoir de nuisance…
    Même Robert Hue, ayant abandonné ses rêves chimériques de Goulag pour tous, s’est raccroché à cette planche vermoulue.
    On me souffle dans l’oreillette que la momie de Lénine a fait savoir qu’elle n’était pas en état de faire le déplacement à Paris ce qui lui aurait pourtant rappelé sa jeunesse révolutionnaire…

  64. @Jean-Dominique Reffait
    En fait, vos arguments pour Macron, c’est seulement :
    c’est jeune, c’est nouveau, ça a l’air frais, donc ça nous changera des veilles lunes de la politique, des clivages gauche/droite…
    Si vous regardez qui le soutient et donc qui gouvernera avec lui, vous êtes bien obligé de reconnaître que ce n’est pas très jeune, ce n’est pas nouveau, ça ne sent pas vraiment le frais.
    Tous ses souteneurs l’ont en quelque sorte pris en otage et à la première difficulté, ce sont les vieux barbons qui vont reprendre le pouvoir.

  65. Franck Boizard

    @ Tomas | 02 avril 2017 à 15:26
    L’avez-vous au moins lu ?
    Ah non, c’est vrai, vous êtes comme Régis ANTOINE, tellement occupé à inonder les blogs de votre prose gauchiste que vous n’avez pas le temps de lire.

  66. En onze ans, après des centaines de sujets divers et variés, Philippe Bilger a cité deux fois Giraudoux, comme nous le rappelle une commentatrice de la première heure, la toujours très inspirée Véronique Raffeneau, aux interventions hélas trop rares…
    En trois mois et plus de soixante commentaires, Régis ANTOINE nous a vomi sa bile sur un candidat… Répétitif à souhait dans ses pauvres commentaires…
    On voit bien là la différence… aurait encore dit Vialatte…

  67. Robert Marchenoir

    Commentant les révélations du Canard et de Mediapart sur François Fillon, un journaliste d’une revue américaine conservatrice vient d’écrire : « Dans un Etat policier, il n’y a de journalisme d’investigation que lorsque de puissants intérêts cherchent à abattre leurs rivaux ».
    Ah… pardon ! J’ai mélangé mes fiches. La citation exacte commençait par « Dans un Etat policier comme la Russie », et suggérait que les révélations de l’opposant Alexeï Navalny sur la corruption du Premier ministre Medvedev, à l’origine des manifestations pan-russes de dimanche dernier, pouvaient venir de fuites habilement téléguidées par un clan anti-Medvedev au sein des cercles du pouvoir.
    Cela étant, rien n’interdit, à ceux qui s’intéressent à l’élection présidentielle française, de généraliser, de faire des amalgames — bref, de réfléchir.

  68. @Achille
    Un mauvais citoyen ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul car moi aussi j’ai pris un peu de recul sur les événements. Advienne que pourra, on fera avec. Obligé de choisir le moins mauvais ce n’est quand même pas très motivant.

  69. Pierre Renoir

    @ Achille
    Vous vous demandez comment on peut remplir une salle. D’abord ce sont les candidats les plus importants qui y arrivent, enfin si la salle est grande. Il s’agit d’abord d’un spectacle, on veut y aller pour se distraire, pour y être allé. Ensuite, il y a un certain nombre de techniques mises en oeuvre par des professionnels pour pousser les gens à venir. Enfin, on rémunère des jeunes, pas forcément en argent, pour être là, pour agiter des drapeaux, pour crier « On va gagner » à un signal donné ou « Untel président », ou mugir « ouououh au moment qui convient ».

  70. Pierre Blanchard

    @ Paul Duret 02 avril 2017 à 17:06
    Emmanuel Macron et Marine Le Pen perdent chacun un point, alors que François Fillon commence à remonter et gagne deux points, selon un sondage Pop2017-Salesforce pour la presse régionale française et Orange
    Vous avez raison, Paul Duret, se raccrocher aux branches quand le sol vacille est une solution, mais je préfère encore le résultat d’un melting-pot des instituts de sondages spécialisés en politique comme celui-ci :
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2017/03/07/sondages-parrainages-meetings-temps-de-parole-quatre-indicateurs-pour-suivre-la-campagne-presidentielle_5090550_4355770.html
    que votre vendeur de « relations clients » !!
    (N’hésitez pas à utiliser le zoom 400% de votre navigateur pour visualiser les courbes)
    https://www.salesforce.com/fr/form/sem/landing/salesforce-products.jsp?d=70130000000tEap&DCMP=KNC-Google&keyword=%2Bsalesforce&adused=69995185821&mkwid=so5GwYqwh&pcrid=69995185821&pkw=%2Bsalesforce&pmt=b&pdv=c&gclid=Cj0KEQjwwoLHBRDD0beVheu3lt0BEiQAvU4CKhr5pFcsSEbZ_rcRMIIC8zTTgD1TL_aPyqRiNenHrjgaAkus8P8HAQ&s_kwcid=AL!663!3!69995185821!b!!g!!%2Bsalesforce&ef_id=WOE-xwAAANG_TQH6:20170402182442:s
    Ventes
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    En PRIME, le lien vers
    https://www.youtube.com/user/PlaceauPeuple
    Et si certains insistent sur ce blog, la prochaine fois un lien vers Hamon !!
    :-))
    J’ai par ailleurs quelques difficultés « à suivre » Patrice Charoulet dans ses différentes interventions
    Patrice Charoulet | 02 avril 2017 à 15:22
    Patrice Charoulet | 02 avril 2017 à 14:38
    Patrice Charoulet | 01 avril 2017 à 21:20
    @ Solon 01 avril 2017 à 18:31
    Si la gauche est un « bateau ivre »
    « Plus du quart de la population est taxé de populisme, la gauche est un bateau ivre un petit malin joue le jeu du capitalisme mondialisé en attrapant tout ce qui passe. Serait-on le peuple le plus intelligent du monde ? « 
    Pouvez-vous m’indiquer quel est le taux d’alcoolémie de la droite à l’heure qu’il est ? (par pitié, je ne parle pas du vôtre, positif ou négatif, il ne rentre pas en ligne de compte et ne nous concerne pas !)

  71. @Franck Boizard | 02 avril 2017 à 10:09
    Euh… J’aurais tenté un rapprochement avec Laplace-Gauss, lui n’est pas candidat.

  72. @Ellen | 01 avril 2017 à 14:00
    « En marche ! », le « FN » ou « LR » l’un des trois élus à l’Elysée, devra composer avec le peuple par référendum pour mener, dans les meilleures conditions, les réformes qui préoccupent les Français. Sans l’accord des électeurs, le pays risque de connaître une énorme paralysie à tous les niveaux. »
    LOL !
    Vous rêvez ma pov’Ellen, même avec des décisions de justice béton et des OUI au référendum en faveur de tel ou tel projet, le pays sera toujours bloqué par ceux qui ont dit NON au référendum ; ce pays est ingouvernable, seul un roi fainéant peut y régner sans aucun risque pour la paix sociale et rester populaire.
    Si Fillon ou Marine Le Pen gagnait, aussitôt s’ensuivraient manifs, grèves, blocages, paralysie du pays, violences, casses, destructions organisées par nos très grands démocrates que sont nos « amis » de gauche, jusqu’à ce que le pouvoir plie.
    Vous êtes en France, ne l’oubliez pas !
    L’ordre économique est géré par les gauchistes, antifas, casseurs, haineux violents qui font capoter tous les grands projets régionaux industriels et immobiliers.
    L’ordre moral est géré par décrets et lois sociétales des lobbys de l’antiracisme, du LGBT, de la pensée unique gauchiste, ces inquisiteurs modernes qui brisent avec force procès, pénalités, amendes, prison, tous ceux qui oseraient protester ou contester ces nouveaux modes de pensée déviants et pervers qu’ils nous imposent.
    Peuple endormi, anesthésié, lobotomisé qui mérite sa perte et sa déchéance !

  73. @Pierre Blanchard
    …le taux d’alcoolémie de la droite ? Vous avez raison : c’est celui qui le dit qui y est ! Argument décisif quand on avait huit ans.

  74. Régis ANTOINE

    @Claude Luçon | 02 avril 2017 à 04:52
    Je n’ai pas lu Bienvenue Place Beauvau dont l’éditeur et les auteurs remercient chaque jour Fillon pour la promotion fantastique qu’il a faite pour leur livre. J’ai cependant lu divers articles consacrés au sujet et écouté des interviews des auteurs.
    Concernant l’affaire Fillon, vous avez dû lire la page 17 qui, d’après
    20 minutes, indique :
    « Le scandale du Penelopegate vient d’éclater et le parquet national financier a diligenté, à la lecture de l’hebdomadaire satirique paraissant le mercredi, une enquête sur l’emploi présumé fictif de Madame Fillon, comme assistante parlementaire de son mari. Mais cette fois, le supposé cabinet noir de l’Elysée n’y est pour rien ».
    Je ne sais pas si vous en êtes arrivé au passage mentionné par le quotidien suisseLe Temps qui relate en détail le déjeuner du 24 juin 2014 entre François Fillon et le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet, intime du président. Une rencontre sollicitée par Fillon, durant laquelle celui-ci aurait demandé à son interlocuteur de faire accélérer les procédures judiciaires contre Sarkozy. « Un passage que le candidat de la droite à la présidentielle s’est bien gardé d’évoquer à la télévision. » écrit Le Temps.
    Le Temps écrit aussi à propos du livre « si les combines politico-policières y sont dénoncées à longueur de pages, l’indépendance des juges, elle, en sort plutôt grandie.
    Après votre lecture complète, merci de nous indiquer si vous partagez les appréciations du Temps.
    @sbriglia | 02 avril 2017 à 19:30
    @Franck Boizard | 02 avril 2017 à 18:49
    Si j’ai bien compris, en langage filloniste borné, rappeler des faits incontestables se dit au choix « inonder les blogs de votre prose gauchiste » (variante Boizard) ou « vomir sa bile » (variante sbriglia). Continuez afin qu’on puisse étoffer le glossaire !

  75. Régis ANTOINE

    @Franck Boizard | 02 avril 2017 à 12:27
    « « On ne peut pas être à la fois intelligent, honnête et socialiste » JF Revel. »
    Si Jean-François Revel a effectivement dit ça (votre citation n’est pas sourcée et vos contributions ne sont pas spécialement marquées du sceau de la rigueur), il devait avoir une sombre vision de lui-même et de sa famille. En effet, Jean-François Revel a été socialiste jusqu’en 1970 et son fils Nicolas Revel a été un proche collaborateur de Delanoë à la mairie de Paris (porte-parole, puis directeur de cabinet) avant de devenir, de mai 2012 à novembre 2014, secrétaire général adjoint de la présidence de la République (l’autre secrétaire général adjoint était Emmanuel Macron).

  76. Jean-Dominique @ calamity jane, Exilé et Paul Duret

    @calamity jane
    « Le lyrisme du désespoir… »
    Pas faux. Mais c’est aussi mon tempérament de voir le verre à moitié plein, même quand il est sec.
    @Exilé
    Les soutiens politiques de Macron donnent une faible idée du bouillonnement local d’En Marche !, objet politique inédit où se côtoient des gens qui, pour beaucoup, avaient renoncé à s’engager politiquement, à droite ou à gauche. Je regarde la chose de l’intérieur et elle est bien nouvelle, si les soutiens médiatiques le sont moins.
    @Paul Duret
    Oui, c’est cela, c’est nouveau, frais, positif et ça me suffit. En un siècle, la France a essayé la droite, la gauche et l’extrême droite. Si Macron vous semble vieux, je n’ose imaginer dans quelle période paléontologique vous situez les autres candidats !
    Et vous mésestimez l’autorité de ce garçon, ce n’est pas un otage, loin de là.
    Macron, c’est Rocard ou Giscard au même âge mais qui n’a pas attendu d’être usé par les tergiversations des partis politiques. Pourquoi toujours attendre qu’un homme politique soit vieux, blasé et corrompu pour lui donner les clés ?

  77. Tous les médias sont sous le charme de Mélenchon – BFMTV, LCI ce soir -, bien sûr les intervenants de prendre leur distance avec le tribun, mais comme ce dernier fait vendre il faut bien vendre.
    Ahhh… L’amour… Pourvu qu’on se le dise juste ce qu’il faut, il faut bien vivre.

  78. @ Franck Boizard | 02 avril 2017 à 10:09
    La dynamique Mélenchon pourrait créer la surprise si ses vents porteurs se maintiennent jusqu’au 23 avril.
    Alors Mélenchon en second à 21% juste après MLP à 24%, voilà qui ne serait pour ma part qu’une demi-surprise !
    Macron 19%
    Fillon 17%
    Alors comment imaginer la suite ?

  79. Franck Boizard

    @ Régis ANTOINE
    C’est vous, le borgne, qui me parlez de rigueur !
    Revel s’est expliqué souvent sur le socialisme, le sien et celui des autres. Il n’est, comme nous tous, pas exempt de dire des fadaises.

  80. @Franck Boizard
    « « On ne peut pas être à la fois intelligent, honnête et socialiste » JF Revel. »
    Je crois qu’il s’agit d’un aphorisme de Charles Gave.

  81. Une droite en perte de vitesse, une extrême droite au plus haut
    Mais encore une fois, au-delà des conventions artificielles utilisées par facilité par les médias et par une partie du personnel politique, que l’on nous explique sur quels points précis cette « extrême droite » serait extrémiste.
    Et même en quoi cette forme de « droite » – bien pâlichonne pourtant – en serait bien une.
    Il est vrai qu’à côté du marécage que représente la fausse droite classique, tout mouvement qui tendrait à s’en écarter paraîtrait vite être extrémiste

  82. $rançois $i££on et son histoire de dossier « vide ». Ah bon… Je croyais qu’il avait apporté « toutes les preuves » ?
    Quand va-t-on lui dire qu’il s’enferre et les réseaux sociaux à chaque sortie rebondissent de plus belle.
    Son premier job serait de dégager ses communicants qui ne font qu’amplifier son discrédit. Vite.

  83. @Jean-Dominique Reffait
    En un siècle, la France a essayé la droite, la gauche et l’extrême droite.
    Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous préciser quand la France aurait selon vous essayé « l’extrême droite ».

  84. @fugace | 03 avril 2017 à 01:28
    Votre hypothèse de Mélenchon à 21 % juste après MLP à 24 %, Macron à 19 % et Fillon stagnant à 17 %, n’a rien d’irréaliste au vu de la dynamique qui le porte et ne fait que s’amplifier.
    Dans ce cas qu’est-ce qu’on va rire au soir des débats succédant au premier tour : Macron et Fillon appelant à voter Mélenchon ? a contrario une partie de leurs seconds couteaux ralliant MLP ?
    Comme disait feu Reiser : on vit une époque formidable !

  85. sbriglia @ JDR

    « Pourquoi toujours attendre qu’un homme politique soit vieux, blasé et corrompu pour lui donner les clés ? »
    Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 03 avril 2017 à 00:05
    Parce qu’il courra moins vite pour ouvrir le coffre…

  86. @ Franck Boizard
    Je ne passe pas mon temps à inonder les blogs de ma « prose gauchiste », réservant l’exclusivité de celle-ci à ce blog et à ses visiteurs.
    J’ai essayé il y a longtemps de lire un ouvrage de M. Revel qui s’appelait « Comment les démocraties finissent », ça m’est tombé des mains et je n’ai pas poursuivi.
    Les éditorialistes des news magazines sont de toutes façons souvent de piètres penseurs et de médiocres historiens, il n’est que de voir la prose zemmourienne et ses approximations historiques pour s’en convaincre.
    Tout ce que je sais, c’est qu’il n’est pas très courtois de traiter les électeurs du camp opposé de « crétins », même si rien n’empêche de le penser sans manquer aux usages. Mais comme l’a dit Robert Marchenoir dans une de ses citations les plus mythiques, la courtoisie française se perd !

  87. Jean-Dominique @ Exilé

    @Exilé
    « Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous préciser quand la France aurait selon vous essayé « l’extrême droite ». »
    Je crois que, sans crainte d’une grossière erreur, nous pouvons ranger le régime de Vichy à l’extrême droite. Je n’ai pas prétendu que la France l’avait choisi, mais du moins, a-t-elle connu une expérience de gouvernement d’extrême droite.

  88. Rédigé par : Jean-Dominique @ Exilé | 03 avril 2017 à 23:04
    « Je crois que, sans crainte d’une grossière erreur, nous pouvons ranger le régime de Vichy à l’extrême droite. Je n’ai pas prétendu que la France l’avait choisi, mais du moins, a-t-elle connu une expérience de gouvernement d’extrême droite. »
    Sauf que ce régime a été mis en place par le gouvernement de gauche de l’époque ; fastoche de rejeter vos socialoperies sur le FN.

  89. @ sylvain
    Je l’attendais celle-là.
    Sans dédouaner les partis de gauche de l’époque de leur responsabilité dans la nomination du maréchal Pétain, il faut tout de même préciser que ce ne sont pas eux qui ont mis en place le régime de Vichy mais Pétain lui-même et ses séides.
    Cela ne change de toutes façons rien à l’affaire, la France a bien connu quatre années où elle a connu un régime dictatorial qui a bafoué les principes élémentaires du droit.
    Et c’est au FN qu’on trouve le plus de défenseurs de l’action du maréchal Pétain, ne vous en déplaise.
    Personnellement les déportations de Juifs et les exactions de la milice m’ont vacciné contre toute tentative de retour à un tel type de régime.

  90. Franck Boizard

    @ JDR
    Il ne faut pas parler de ce qu’on ne connaît pas.
    Vichy était peuplé de socialistes (lire Un paradoxe français, de Simon Epstein), les pleins pouvoirs à Pétain ont été votés par la chambre du Front Populaire (moins les communistes, exclus en 1939).
    Mais surtout, recourir aux catégories politiques de temps de paix pour qualifier un gouvernement mis en place dans un pays occupé n’a aucun sens.
    Je sais bien que, comme tous les gauchistes d’aujourd’hui, vous n’êtes pas très intelligent, mais quand même …

  91. @Jean-Dominique Reffait
    Je crois que, sans crainte d’une grossière erreur, nous pouvons ranger le régime de Vichy à l’extrême droite.
    Eh bien, je crains que vous ne commettiez une grossière erreur.
    Il faudrait commencer par définir ce que d’aucuns appellent « l’extrême droite », mot valise permettant de ranger tout et n’importe quoi à des fins de basse politique contemporaine.
    Manifestement vous n’avez jamais consulté une liste de l’entourage du Maréchal Pétain – qui lui-même a été noté comme un « officier républicain » et pourquoi aurait-il subitement changé sur le tard ? -, entourage composé en majorité de gens venus des milieux pacifistes ainsi que de la gauche voire de l’extrême gauche.
    Le « régime de Vichy », né dans des circonstances exceptionnelles plus sous la pression des événements que suite à une volonté politique longuement mûrie, est plutôt atypique.
    Veuillez vous reporter à l’ouvrage Le paradoxe français de Simon Epstein.
    https://maximetandonnet.wordpress.com/2010/10/31/resume-livre-le-paradoxe-francais/

  92. @ Tomas et tous les révisionnistes de gauche
    Je l’attendais celle-là, dès qu’on égratigne les degauche avec cette vérité historique en leur défaveur, aussitôt ils sortent leur petit livre rose socialo, leur catéchisme gauchiste du révisionnisme ; je sais c’est dur à admettre, continuez à vous mentir si ça vous fait jouir.
    N’oubliez pas que votre gourou Mitterrand a été décoré de la Francisque par Pétain et que ça n’a pas fait bouger un sourcil chez les degauche ; par contre dès que Le Pen évoque le détail de l’histoire, on organise un charivari, une chasse aux sorcières, une inquisition contre lui, justice rouge et rose complices ; l’horreur gauchiste dans toute sa splendeur.
    Quant à moi, je suis fier d’être de droite, hétéro, chrétien, blanc, surtout quand je vous vois tous, vous, les de gauche, patauger dans la fange et atteindre de tels niveaux de crétinisme.

  93. @ sylvain
    Ou voyez-vous du revisionnisme ? Il y avait des gens de gauche et des gens de droite a Vichy, et on ne peut effectivement pas dire que les seconds aient ete nettement moins nombreux que les premiers. Mais citer les deux arguements ecules d’une majorite de gauche ayant donne les pleins pouvoirs a Petain et d’un Mitterrand decore de la francisque pour mettre sur le dos des forces de gauche le regime de Vichy, c’est fallacieux. Marcel Deat, Pierre Pucheu, Jacques Doriot n’etaient pas ou plus de gauche des 1939.
    Vichy est une periode complexe de notre histoire qui ne doit pas etre vue avec des simplifications grossieres, de la a vouer un culte au marechal Petain comme on l’observe dans les cercles d’extreme droite proches du FN il y a de la marge, n’oublions pas que ce regime a envoye 80 000 Juifs dans les camps de la mort et a sciemment choisi la voie de la collaboration des ses debuts.
    Il n’y a qu’un Le Pen pour faire de la Shoah (6 millions de morts, pour memoire) un detail de la Seconde Guerre mondiale. L’opprobre qui a suivi cette declaration scandaleuse etait bien plus meritee que ses recents propos sur l’occupation allemande en France, qui eux etaient plutot exacts, sauf pour les Juifs bien sur.
    Soyez fiers si vous voulez d’etre blanc et chretien, vous n’avez sans doute aucun merite la-dedans, vous avez comme nous tous ici tire le gros lot a la loterie de la naissance, il n’y a pas de quoi s’en vanter !

  94. @ sylvain |e 04 avril 2017 à 10:22
    Vous oubliez que Mitterrand ne fut hélas pas le seul à collaborer avec le pseudo-État de Vichy et à faire allégeance à Pétain entre 1940-43. Pas rares furent les mêmes à se recycler après 44 dans le jeu politique français, et cela avec la bienveillance – sans illusion sur ces politiciens – du général de Gaulle au nom de la réconciliation nationale. Voir entre autres les parcours entre 1940 et 1943 de ces deux figures du gaullisme à dater de 1958 que furent Michel Debré et Couve de Murville !
    @ Exilé |e 04 avril 2017 à 09:54
    Totalement d’accord avec vous, le maréchal Pétain jusqu’en 1940 était considéré par toute la classe politique, et notamment par la gauche, comme un « officier républicain ». J’ajoute qu’il ne trempa entre 1920 et 1939, dans aucune des conspirations ou complots de la droite extrême : Croix de feu et Cagoule entre autres. Mais n’empêche qu’il fut toujours dans ces années précitées, un homme aux idées les plus réactionnaires et ne s’en cacha pas. Donc il aurait été plus exact de le classer comme « officier républicain fort réactionnaire », certes cette catégorie était fort répandue parmi nombre d’officiers généraux : exemple Weygand et Giraud.
    Quant au livre de Simon Epstein « Le paradoxe français », soulevant nombre de tabous français, il n’est pas exempt de critiques. Certes en 1940-42 l’entourage de Pétain comptait nombre de politiques qui appartenaient à la gauche et/ou professaient antiracisme et philosémitisme encore en 1939 et début 40. Mais Epstein procède pour certains politiques qu’il classe alors comme venant de la gauche, à pas mal d’anachronisme : Laval avait rompu avec celle-ci au mieux dès 1920, quant à Doriot et Déat eux aussi avaient rompu avec la gauche certes plus tardivement en 35/36, etc.
    En toute honnêteté il convient de reconnaître que suite au désastre de juin 40, la classification politique de l’ensemble des leaders français – petits et grands – fut totalement bouleversée. Cela notamment entre 40-42, tant en France que dans l’entourage du général de Gaulle à Londres : se référer aux appartenances politiques anciennes ou récentes d’avant 40, ce n’est qu’une explication – certes intéressante – mais incomplète expliquant le basculement de nombre de politiques, tant de gauche que de droite. Les idéologies auxquels ils se référaient avant 40 sont loin d’expliquer totalement, voire dans certains cas même partiellement -désolé si je me répète – leurs engagements à partir de 1940-41.

  95. @ Tomas | 04 avril 2017 à 12:30
    Mais vous avez entièrement raison Tomas, vous nous apportez vos preuves, moi j’ai les miennes, continuez à révisionner en paix cher Tomas, vous êtes de gauche, moi de droite, à chacun sa chapelle. J’ai oublié : « de droite FNiste » excusez ce point de détail de l’histoire.

  96. Catherine JACOB

    @ Giuseppe | 03 avril 2017 à 11:17
    L’intéressé parle bien évidemment d’un dossier à charge. Quand les preuves à décharge sont suffisantes, le dossier à charge est vide !

  97. @ sylvain
    J’ai des arguments, pas vous. C’est ça la différence !
    Je ne saurais sinon trop recommander à ceux que l’Occupation intéresse le remarquable ouvrage de Julian Jackson, « La France sous l’occupation », qui rend bien compte de toute la complexité de la période.

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