Qu’on se rassure : je ne suis pas obsédé par Jean-Jacques Goldman (JJG) au point de lui consacrer billet sur billet. Malgré l’excellent livre d’Ivan Jablonka (IJ) sur lui auquel je ne ferai qu’un reproche : avoir oublié que JJG déniait être « un gourou » et qu’il se voulait « chanteur ». Cela n’infirme pas les analyses pertinentes de l’auteur sur le plan politique et social mais incite à les relativiser : il y a de la joie, du rythme, un entraînement vif et allègre dans les chansons de JJG et si on peut chercher dans beaucoup de leurs paroles une conception civique et morale de la société, du monde et des rapports avec autrui, il est loisible à chacun de les interpréter avec une écoute fondée sur le pur plaisir. Et « avec les pieds pour danser ».
IJ a été questionné par l’Obs et les journalistes ont évoqué « le coup de gueule de JJG contre Brassens, dont il jugeait « obscène » la chanson « Mourir pour des idées » ». IJ a répondu qu’en effet JJG avait été « choqué par cette chanson un peu défaitiste et munichoise, qui dit en substance: laissons les autres mourir pour notre liberté, pendant que nous nous planquons dans la France de l’Occupation ».
On apprend que JJG demeure plus que jamais fidèle à lui-même : il désapprouve la médiatisation autour de ce livre dont l’auteur n’a pu échanger ni avec lui ni avec aucun de ses amis et donc craint que les lecteurs soient dupes (Le Canard enchaîné).
Je suis écartelé, pour ma part, entre deux admirations essentielles : celle de Georges Brassens (GB) le poète impeccable et salubre dont pas une chanson n’est à refaire et n’a vieilli et celle de JJG. Elles m’ont habité dès l’origine et, pour la seconde, elle s’est nourrie, en particulier et à rebours, du mépris scandaleux dont de prétendues élites l’accablaient.
Je perçois d’ailleurs deux similitudes capitales entre eux qui me les rendent encore plus proches et chers. La première est que ces deux personnalités, au cours des multiples entretiens qu’ils ont accordés – l’un et l’autre n’en étant pas friands – n’ont jamais proféré à mon sens la moindre bêtise, la plus petite absurdité. Le seconde est qu’au-delà de leur génie musical et d’auteurs, dans un registre évidemment différent, un attachement profond était voué à leur personne, à leur être, grâce à une même qualité d’humanité et de générosité.
Je comprends bien ce qui immédiatement a pu paraître « obscène » à JJG dans le texte de « Mourir pour des idées » de GB. Celui-ci est imprégné d’une conception individualiste, anarchiste de la vie et éprouve la plus grande méfiance à l’égard des idéologies et même – ce qui déçoit JJG – à l’égard des idées les plus nobles, des combats les plus nécessaires, des solidarités les plus éclatantes.
Là où JJG, grâce à l’exemple de son père qui a refusé stalinisme et nazisme, ne discute pas une seconde l’obligation de certaines luttes, le devoir de certaines résistances en paraissant accepter toutes leurs conséquences, la rançon à payer, la mort à affronter, GB, au contraire, a pour ennemie principale la mort des hommes. Il y a même, à bien l’écouter, une tragique ironie à se laisser embarquer dans des conflits et des disputes fatals, mortifères qui demain seront dépassés, devenus caducs. De la mort pour rien donc !
GB, par ailleurs, éprouve la plus vive détestation pour les boutefeux poussant à la mort au nom des idées mais demeurant eux à l’abri, durant plus longtemps que « Mathusalem ».
Je suis persuadé que GB, même s’il est parti au STO sans chercher à y échapper, dans la suite de son existence, à titre individuel, n’aurait pas hésité à faire preuve de courage et de solidarité pour aider autrui. Ce qui le distingue de JJG est son anarchisme, sa haine de la guerre, sa volonté de fraternité universelle qui le conduisent sans doute à « mourir pour des idées mais de mort lente ». Il y a une gravité chez JJG tenant au passé familial, des deux côtés, l’adhésion à un engagement non négociable dès lors que des valeurs fondamentales sont offensées, niées : racisme, antisémitisme, humiliation des modestes et des humbles.
Sans prétendre aboutir à une impossible concordance, l’accord aurait pu se faire, j’en suis sûr, entre ces deux artistes si pleinement humains, sur les quelques idées justifiant les sacrifices pour JJG et moins d’apparent retrait et détachement chez GB.
Il n’est pas concevable qu’on les laisse à distance l’un de l’autre.
« Une même qualité d’humanité et de générosité » entre GB et JJG rendrait « inconcevable qu’on les laisse à distance » sans comparer « leur talent d’auteur », dont l’inégalité crève les yeux ?
Si les deux chanteurs, comme vous le dites, cher Philippe, ne sont pas « friands » des entretiens, JJG semble vivre dans une retraite méprisante en encaissant des royalties pour ses bluettes quand GB, les rares fois qu’il s’est commis en se sacrifiant à ce service de l’interview, donnait l’impression d’être un camarade, et plus encore une sorte de Socrate, cherchant en vous la meilleure part, à votre manière, Philippe, qui êtes un maïeuticien et tirez le meilleur de vos invités, tandis que JJG, par contraste, reproche à son historien de s’être intéressé à lui et d’avoir osé écrire ce qui pourrait passer pour une biographie autorisée ?
Donc, les talents étant incomparables, l’humanité et la générosité ne le sont pas davantage.
Et pour cause. Né après-guerre, JJG a souffert du préjugé défavorable contre le peuple dont il était issu « par procuration », même s’il en a très bien décrit les terribles conséquences dans une chanson telle que « Comme toi » qui n’en reste pas moins une fable, une transposition dans la fiction.
GB, quant à lui, est revenu du STO tellement vidé de lui-même qu’il vivait comme entre parenthèses, ayant perdu toute conscience d’être seulement quelqu’un. C’est dans ces conditions que « la Jeanne » l’a recueilli et qu’à mesure que s’opérait sa reconstruction, qu’il recollait ses propres morceaux et qu’il étudiait les grand poètes sans volonté de les imiter (l’émulation est venue plus tard), qu’un grand chanteur devait naître, couvé par la patience, l’humanité de Jeanne qui veillait sur cet enfant meurtri et sur cet autre grand enfant qu’était son mari Marcel.
Humanité de Jeanne, mais humanité de Georges Brassens, physiquement et psychologiquement détruit et qui dut rechercher sa renaissance à l’intérieur de lui-même. Que je sache, JJG n’a jamais dû faire face à une telle épreuve, excepté la mort de son frère dont le deuil est inexorable bien qu’imputable à l’activisme de celui-ci.
« Brassens ou Goldman : qui a raison ? »
Comparer les deux est curieux ?!
L’un bourgeois ayant servi chez les Eclaireurs de France où il ne pouvait qu’apprendre l’ordre et la discipline !
L’autre bohème, que ses copains surnommaient Brasse-seins, un rien voyou durant son adolescence, rien du boy-scout en lui !
L’un rangé, dur en affaires, l’autre dévoyé, qui aurait pu servir de modèle à E. Macron mais cachant son infidélité à sa Jeanne, et prêtant ses sous à tout ses copains sans demander de remboursement, pensant que lui en avait trop !
Il y a de la nostalgie chez l’un, de la poésie chez l’autre.
Rien ! Ces deux-là n’avait rien de commun !
On peut aimer les deux, mais ils représentent deux périodes, deux styles, deux sens social, deux mondes totalement différents.
Chacun, à sa façon, a raison !
Ils sont plus complémentaires que comparables !
On a besoin des deux !
L’anarchisme est une forme de suicide. Le renversement de la hiérarchie ne peut se faire que dans la violence. La couleur noire de la terre brûlée, l’odeur de la mort, le fracas des bombes, la déchirure du plastique qui dévore l’oxygène, tout cela ne s’oublie pas.
Alors, quand j’entends qu’il faut mourir mais de mort lente, je sais qu’il s’agit de propos d’un opportuniste bien calé sans un fauteuil, qui donne des leçons et qui reçoit un virement en fin de mois ce qui lui permet de s’acheter des cigarettes ou une drogue plus dure.
L’anarchisant et l’anarchiste se côtoient mais le second finit mal beaucoup plus vite que le premier. Brassens a pourri la jeunesse de la France comme d’autres qui étaient interdits de plateau à l’ORTF.
Lorsque Goldman chante qu’il se fiche de tout et qu’il marche seul, il est dans le même registre que Brassens.
« Et qu’on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D’avoir à choisir un camp. »
La dernière strophe de « Né en 17 à Leidenstadt » semble sur une longueur d’onde voisine du « Mourir pour des idées ».
La grâce immédiate que l’auteur demande, ou exige, croise la supplique du tenant de l’indolence, de la douceur apathique.
L’onde de Goldman balaye grand.
Naître l’année de la gâteuse révolution bolchevique de 1917, avoir 25 ans en 42, ratiboiser l’Ukraine dans la Wehrmacht ou lutter clandestinement dans le Paris occupé avec les FTP-MOI, c’est le tangible choix qu’édicte la chanson.
Unser altes Leiden.
Beaucoup plus de monde dans le premier cas que dans le second, l’horrible mot ‘camp’ s’affichant tout nu dans les beaux draps de sa polysémie.
L’onde de Brassens est beaucoup plus petite de rayon.
Le poète embrasse et étreint son impasse Florimont, en devient le dandy de la cour des minuscules miracles.
Renaît en obligé de ces dames, se soumet au Service du Désir Dérogatoire.
Lieber leiden als sterben.
Il endura la faim, et ne vit absolument pas pourquoi cela devait durer jusqu’à la fin.
De toute cette crasse à la fois mentale et physique sortirent des chansonnettes (son terme à lui), comme du tambour d’une machine à laver les péchés, instantanément essorés.
Pas éloigné d’une sorte de « résistance » à la Morland.
Le titre de Goldman retrace le tragique d’une situation qui n’offre finalement pas beaucoup d’espace au choix.
Il en disait magnifiquement plus avec une délicate rétention d’images dans « Comme toi. »
Un sort rapide, ou une mort lente, deux pommes qui roulent aux pieds de l’Homme.
Laquelle croquer ?
Il faut toujours qu’un biographe cultive son biographé. Il n’y a que Jablonka pour savoir s’en faire un (beau ?) verger.
Comme vous.
C’est toujours une histoire de radio, celle qui émettait depuis Londres, jusqu’à peu, et celle qui chantait « À Paris ».
« GB, au contraire, a pour ennemie principale la mort des hommes. » (PB)
Si on veut… La mort provoquée par d’autres hommes, et ce au prix d’abandonner les autres hommes, et la liberté.
Cette chanson que j’adore a véritablement pour ennemie la mort des hommes, sans en discriminer les causes.
Et ce aux dépens de rien ni de personne :
https://www.google.com/search?q=je+suis+la+mort+des+hommes+paroles&rlz=1C1VFKB_enFR765FR765&oq=je+suis+la+mort+des+hommes+&aqs=chrome.1.69i57j0i512j46i512.13782j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8#fpstate=ive&vld=cid:396691e6,vid:3Io2ME3QMkE
Sinon, l’être humain doit-il surtout défendre sa cité ou son individualité, la liberté pour tous ou ses chemins de traverse ?
Vu le niveau général, je dirais que quand il ne porte atteinte ni à l’un ni à l’autre, c’est déjà énorme !
La cité doit se défendre et fait ce qu’elle peut pour mobiliser, l’individu a un mouvement de recul : sans groupe, pas de vie, l’être humain est une créature sociale, mais le groupe menace souvent d’être invivable, et l’anarchiste sert un peu de lanceur d’alerte préventif aux abus.
Se battre ? Il faudrait être non seulement prêt à risquer sa vie, ce qui est dur pour tous, mais en plus, s’infuser un collectif avec des chefs, l’horreur…
L’être humain répond à l’indécence par l’indécence, des idéologies mortifères ayant ravagé le monde, toute idée, toute défense de la liberté au risque de sa vie sera tournée en dérision.
Réaction à la réaction, Goldman réagit… Plaignons deux troubadours éclaboussés par la boue et le sang des combats !
Enfin, plus directement au combat, bien des gens on ne peut plus civils se réinventent comme guerriers pour défendre leur pays, au hasard, entrepreneur, artistes :
https://www.google.com/search?q=clip+pour+ukraine&sca_esv=559611812&rlz=1C1VFKB_enFR765FR765&tbm=vid&ei=dODmZIGoGP3skdUP1cKk6Ao&start=20&sa=N&ved=2ahUKEwiBsqCzvvSAAxV9dqQEHVUhCa04ZBDy0wN6BAgXEAg&biw=1360&bih=625&dpr=1#fpstate=ive&vld=cid:fb96ec28,vid:wG5sKrhUk9Y
« Mourir pour des idées d’accord mais de mort lente… » Brassens avait raison, « moi mon colon celle que je préfère c’est la guerre de 14/18… »
Boris Vian : « Messieurs qu’on dit grands je vous fais une lettre que vous lirez peut-être… allez verser le sang, allez verser le vôtre messieurs les bons apôtres »
Goldman lui « ne nous promet pas le grand soir mais simplement à manger et à boire » c’est presque aussi vieux que le monde, comme tous les petits-bourgeois de ce bas monde, le cœur à gauche mais le portefeuille à droite.
La grande, l’immense différence c’est que l’un nous parle de l’humain, l’autre nous classe entre bons et méchants.
Il faut reconnaître que Brassens, dans cette chanson, à prêché contre sa paroisse. Immédiatement liée à l’idée de mourir pour ses idées est celle de tuer pour ses idées – idée qui dans son camp n’était pas devenue réellement tabou, puisqu’on la retrouve dans ses chansons sur un air joyeux, tant qu’il s’agit de tuer certaines catégories de population.
Evidemment, la même chanson n’a pas le même sens pour ceux qui ont combattu les communistes que ceux qui les ont soutenus.
Brassens a prêché contre sa paroisse. Mais c’était bien un prêcheur, comme tous les poètes anarchistes. Un gourou, car tous les prétendus sans loi sont en fait faits de lois non édictées, tacites. Et, justement, n’est-ce pas ce que Jean-Jacques Goldman s’est refusé à être ?
Les iconoclastes brisent les icônes, abattent les idoles, et se rejoignent aux gibets destinés aux pourfendeurs d’hypocrisie.
Ce jour-là, le rôle du Christ(e),
Bonne aubaine pour le touriste,
Etait joué par un pendu.
https://www.youtube.com/watch?v=dpGQPc6UOzI
Difficile de reprocher à Georges Brassens son ironie dans sa chanson « La guerre de 14-18 ». GB était un poète volontiers provocateur ainsi que le montre nombre de ses chansons.
Il a égratigné les pandores (les gendarmes), un jeune juge (le gorille), les « passants honnêtes » et bien sûr les guerres qui ne sèment que désolation et misère. Il aimait les gens de mauvaise réputation. C’était son côté anar mais pacifiste.
Sa plus belle chanson est pour moi « Les copains d’abord ». Une merveille !
Quant à JJG, régulièrement personnalité préférée des Français si l’on en croit le classement du JDD (ancienne version) et membre fondateur des Enfoirés, ses chansons ont toujours de très bons textes et la musique est bonne. Qu’il soit milliardaire ne change rien à l’affaire. Les meilleurs sont toujours devant et les aigris qui lui reprochent sa fortune n’ont qu’à essayer de l’imiter. Eux aussi deviendront riches.
Il y a des gens ainsi, qui savent dire les choses, avec la tonalité, qui font exemple et toute la masse, derrière, qui peine à délabyrinther de son esprit les sensations accumulées, passées au filtre de l’habitude, crevassées par les grandes idées des gens importants, torturées par les idéologies.
Il n’y a aucune injustice là-dedans, quelle que soit l’idée qu’on se fait de la justice. Il n’y a que la mort qui soit injuste car ce n’est jamais « celle qui nous est due ». Faust a corrompu pour toujours l’idée de la jeunesse, sans doute parce que Goethe était à Valmy et qu’il a eu la faiblesse de croire à la naissance d’une nouvelle Histoire.
Le poète livre une création, l’homme la chante en montant au combat ou au Capitole et c’est ainsi que le chant des légionnaires romains a pu passer pour l’origine mélodique du Tantum ergo.
L’œuvre reste, les interprètes se renouvellent pour mourir anonymement au moment même où ils devraient célébrer leurs noces avec la vie. Et toujours le nombre des hommes augmente, reculant sans arrêt les limites de son éclatement dans une nouvelle histoire qui anéantira bien l’ensemble de l’espèce, n’en déplaise aux poètes et aux penseurs de l’impossible.
Mais où es-tu figure admirable, en ce 24 août, où tu naquis ?
@ Achille
« Il a égratigné les pandores (les gendarmes), un jeune juge (le gorille), les « passants honnêtes » et bien sûr les guerres qui ne sèment que désolation et misère. »
Il n’égratigne pas. Il est dans le camp des gentils qui a le droit de faire l’apologie de l’homicide d’un groupe ou d’une fonction. Il est de l’époque des idéologies totalitaires, d’une époque où on pouvait dire mort aux cons et le penser. C’est un mensonge grossier de dire qu’il était contre la mort des hommes. Si la cause lui va, aucun problème.
Jean-Jacques Goldman, sauf erreur de ma part, n’est absolument pas de cette génération et de ce mode de pensée. Lui, loin des grandes théories, il changeait la vie en chantant, sans prétention, comme un cordonnier de village.
Jean-Jacques Goldman, c’est l’anti-Brassens, les donneurs de leçons qui ont été du côté de tous les bouchers du siècle, de toutes les boucheries du siècle, toujours du bon côté du manche tout en se prétendant du côté des rebelles et de la droite morale.
Qui a raison ? Raison avec Aron ou tort avec Sartre ? Vouloir concilier avec ceux qui décernent à des catégories d’humains des jugements d’exécution (qui sont des chiens ?) tout en acceptant la petite compromission commode pour obtenir une chaire, n’est-ce pas trahir les justes ?
Que des gens aiment Brassens, la chansonnette rebelle qui sonne bien, OK. En faire une référence morale, au secours !
« Mourir pour des idées » est une jolie manière de dire ce que Paul Valéry me semble-t-il exprimait : la guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas.
Eh bien, je suis d’accord.
Il a fait de bien beaux textes, poétiques, aussi bien troussés que, que…
L’orage, La ballade des gens qui sont nés quelque part, Hécatombe, Trompettes de la renommée…
Quant à l’autre voix de fausset j’aurais été curieux de le voir en 40.
À l’époque lointaine où j’étais lycéen, j’avais obtenu en français l’une de mes meilleures notes lors d’une étude comparative du ressort dramatique chez Corneille et Racine. S’agissant de la chanson française, il me serait beaucoup plus difficile aujourd’hui de réaliser une telle prouesse, avouant que je ne demande pas autant d’effort à mes neurones et ne pousse pas mon esprit critique à se lancer dans de telles analyses comparatives complexes entre nos troubadours modernes.
En ce domaine, je préfère tout simplement laisser aller mon instinct, me laisser guider par mon goût, appréciant ou non, selon les circonstances, telle ou telle musique, telles ou telles paroles, telle ou telle interprétation. Disons que j’ai l’oreille éclectique, ne recherchant en ce domaine que le seul plaisir brut ressenti à l’écoute, sans pousser plus loin l’analyse comme dans une sorte de paresse intellectuelle. Le superficiel ici me suffit.
C’est pourquoi j’ai toujours beaucoup de mal à comprendre que les Français puissent désigner, et cela depuis plusieurs années, JJG – et il en serait de même s’il s’agissait de tout autre artiste de variétés françaises – comme leur personnalité préférée, quelles que soient les qualités que vous lui attribuez Philippe et que je ne conteste pas.
Deuil de la figure admirable laissa au cœur physique la forme de sa définition.
Veni Creator, offre-nous la parole véritable qui libère de toute oppression, salut de la victoire sur les craintes des légionnaires de la mort.
« La résurrection au réveil — après ce bienfaisant accès d’aliénation mentale qu’est le sommeil — doit ressembler au fond à ce qui se passe quand on retrouve un nom, un vers, un refrain oubliés. Et peut-être la résurrection de l’âme après la mort est-elle concevable comme un phénomène de mémoire. »
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_%C3%80_la_recherche_du_temps_perdu_%C3%A9dition_1919_tome_6.djvu/109
@ Jérôme
« « Mourir pour des idées » est une jolie manière de dire ce que Paul Valéry me semble-t-il exprimait : la guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas.
Eh bien, je suis d’accord. »
Et donc si un pays voisin décide de planter son drapeau sur la France, d’imposer son chef de l’Etat, vous vous ne vous opposeriez pas ?
C’est bien de cela qu’il s’agit dès lors que vous faites partie d’un corps civique. Un corps civique sans défense n’est rien.
« Il a fait de bien beaux textes, poétiques, aussi bien troussés que, que…
L’orage, La ballade des gens qui sont nés quelque part, Hécatombe, Trompettes de la renommée… »
Que des hymnes à la bienveillance. On sent le type qui honore l’humanité, plutôt que se prendre pour un petit commissaire politique.
Autant je serais incapable de citer le titre d’une chansonnette de Goldman, autant je peux réciter par cœur quelques œuvres de Brassens, parmi lesquelles : « Les Trompettes de la renommée » ce concentré de truculence provocatrice, qui chez la stupide Armanet, aurait sans doute provoqué une descente de matrice.
Rendez-nous ces chansons populaires, qui excellaient en textes, en drôleries et qui donnaient envie d’apprendre la langue française. Je peux comprendre que beaucoup de pseudo-chanteurs contemporains se sentiraient démunis, si les chansons de Brassens, Brel, Trenet, Dalida, Lama, sans oublier Sardou, revenaient à la mode.
Chassons ces borborygmes bestiaux, répétitifs, vociférés sur des rythmes abrutissants pour en revenir à la mélodie et au texte, qui ont fait de la variété française une des plus belles époques. Le prétexte des goûts qui ne se discutent pas ne peut pas tout excuser. Goldman et sa voix de fausset a été lancé par Drucker, à coups de : « Il est génial » et de compliments sur son physique (star system).
Qu’est-ce qu’un vrai mélomane a à faire du physique de l’interprète ? Je m’en souviens d’autant mieux que c’est à cette époque que j’ai définitivement benné ma téloche, qu’un Jean-Christophe Averty, qualifiait déjà de : (je cite) boîte à merdes. Or plus averti que lui en la matière…
Petite remarque en passant.
On reproche à Georges Brassens sa chanson « Mourir pour des idées », ne comprenant pas l’esprit libertaire dans lequel il l’a composé, plus que par esprit anarchiste à mon avis.
GB s’est toujours élevé contre l’emprise de toute idéologie, y compris l’anarchie qui en est une parmi d’autres, structurée en syndicat et groupes de combat pendant la guerre d’Espagne.
C’est la bêtise de la guerre que GB dénonce, après avoir dénoncé toute forme de structure oppressante, la Justice, dans « Le Gorille », les gendarmes dans « Hécatombe », et bien que dans cette chanson il fasse crier aux pandores « Vive l’anarchie », ses chansons ne célébraient pas l’anarchie proprement dite.
Une chanson complète et explicite très bien ce qu’il a voulu dire dans « Mourir pour des idées », c’est la chanson « Les deux oncles », qui pourrait être d’actualité en changeant simplement Tommies et Teutons par d’autres. ;-(
https://www.paroles.cc/chanson,les-deux-oncles,12077
GB parle de sa chanson dans une émission d’Apostrophes, il clarifie un peu, à sa façon modeste, ce qu’il a écrit.
On peut remarquer que le général Bigeard, présent dans l’émission, était un fan de Brassens… et moi aussi, en toute modestie. ,-)
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04077320/georges-brassens-parle-des-critiques-autour-de-la-chanson-les-deux-oncles
Ignorant tout de JJG, je n’en dirai rien, et pourtant il est bien connu que l’on parle souvent le mieux de ce que l’on ignore.
Je suis trop timide probablement. 😉
@ Marcel P | 24 août 2023 à 12:19 + 24 août 2023 à 16:36
Je comprends un peu mieux, désormais, votre intolérance radicale à toute critique de la police ou de la fonction publique. Comment pouvez-vous dire des choses aussi manifestement fausses que ceci :
« [Georges Brassens] est dans le camp des gentils qui [ont] le droit de faire l’apologie de l’homicide d’un groupe ou d’une fonction. Il est de l’époque des idéologies totalitaires, d’une époque où on pouvait dire mort aux cons et le penser. C’est un mensonge grossier de dire qu’il était contre la mort des hommes. Si la cause lui va, aucun problème. »
« [Il fait partie des] donneurs de leçons qui ont été du côté de tous les bouchers du siècle, de toutes les boucheries du siècle, toujours du bon côté du manche tout en se prétendant du côté des rebelles et de la droite morale. »
« On sent le type qui honore l’humanité, plutôt que [de] se prendre pour un petit commissaire politique. »
Pourriez-vous nous indiquer où Brassens aurait fait « l’apologie de l’homicide d’un groupe ou d’une fonction » ? je veux dire réellement, pas sous forme de licence poétique ? en quoi il aurait défendu « toutes les boucheries du siècle », en quoi il serait partie aux « idéologies totalitaires » ? à quel moment il se serait comporté en « petit commissaire politique » ?
Ou même en quoi il aurait toujours été « du bon côté du manche », lui qui a longtemps vécu dans une maison sans électricité ni WC ?
Il y a, dans votre critique, un manque total de recul, d’empathie, de compréhension humaine qui éclaire votre côté jugulaire-jugulaire sur d’autres sujets.
Goldman a été un showman, Brassens fut un troubadour… L’un fut chanteur, comme Bécaud et Hallyday, l’autre était poète, comme Nougaro et Ferrat… Le premier s’exposait sous les sunlights, le second, sa guitare lui suffisait…
Brassens, avant de percer, a mangé de la vache enragée… Goldman, dès sa jeunesse, fut une vache sacrée… L’un fréquentait les scouts, l’autre les calanques… Georges se fichait de sa « mauvaise réputation », Jean-Jacques l’a placée au centre de sa vie… L’un, sans vergogne, proclamait ses méchantes vérités, l’autre, en douceur, déclamait de plates certitudes…
Brassens est un immense artiste, Goldman a été une vedette. Brassens, mort, reste lumineux, Goldman, éteint, sans le JDD appartiendrait au passé. L’un, engagé et sincère, était passionné par son art et aimait son public. L’autre, depuis vingt ans, se gausse de ses admirateurs dont, à l’occasion, il dénigre la ferveur.
Bref, oublier le « dieu » Goldman est possible… Il le sera. Brassens, lui, a apporté sa pierre, fût-elle anar, à notre culture… Ne lui en déplaise, les « trompettes de [sa] renommée » ne sont pas « mal embouchées »…
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@ Achille | 24 août 2023 à 09:53
« Les meilleurs sont toujours devant et les aigris qui lui reprochent sa fortune n’ont qu’à essayer de l’imiter… »
Donc, selon vous, l’odeur de l’argent aigrirait certains commentateurs de ce blog. Soit… Mais expliquez-nous pourquoi celui de Goldman provoquerait une telle réaction épidermique de ceux-ci quand les mêmes ne pipent mot quand il s’agit de celui de Bolloré ? Je vous offre une piste. Le Breton ne fait pas mine d’ignorer qu’il est riche… Il ne cherche pas non plus à être aimé…
Quant à votre conseil pour faire fortune, imiter ceux qui y sont parvenus, il est particulièrement foireux. La production de clones, ça n’existe qu’en Macronie…
@ Marcel P
« Et donc si un pays voisin décide de planter son drapeau sur la France, d’imposer son chef de l’Etat, vous vous ne vous opposeriez pas ? C’est bien de cela qu’il s’agit dès lors que vous faites partie d’un corps civique. Un corps civique sans défense n’est rien. »
Ah ben j’vous dénonce direct. Si en plus y’a moyen de se faire un p’tit billet.
Allez, binouze.
@ Serge HIREL | 24 août 2023 à 18:36
« Quant à votre conseil pour faire fortune, imiter ceux qui y sont parvenus, il est particulièrement foireux. La production de clones, ça n’existe qu’en Macronie… »
Désolé mais je n’ai rien de mieux à vous proposer. Mais peut-être devriez-vous relire la fable « Le laboureur et ses enfants ».
Une fable que Bruno Le Maire semble vouloir remettre au goût du jour…
Je précise que je n’ai absolument rien contre Vincent Bolloré et ses milliards
Son groupe permet à des dizaines de milliers de travailleurs d’avoir un emploi et de faire vivre leur famille.
Plus il y a de riches en France et plus l’économie du pays se porte bien.
Comme l’a dit Confucius « Quand les riches maigrissent, les pauvres meurent de faim ». Alors souhaitons-les bien gras ! 🙂
Dommage que de Brassens, on ne connaisse pas le compositeur.
Toutes ses chansons faisaient l’objet d’une jolie partition pour piano.
Comme chanteur, il ne fatiguait pas les méninges ni les cordes vocales.
J’ai 78 ans. Traduisons : bientôt octogénaire.
Je vais au cinéma une ou deux fois par an. La raison : le prix d’une place de cinéma équivaut à un mois d’abonnement sur Netflix, qui offre une infinité de films et de séries.
J’ai hésité, ce 24 août, mais je suis allé dans un des deux cinémas de ma sous-préfecture ; on offrait aux amateurs le film qui a obtenu la Palme d’or au dernier festival de Cannes, « Anatomie d’une chute ». J’ai acheté ma place en arrivant cinq minutes en retard. Ne supportant pas les luminaires qui se trouvent sur les murs latéraux, je me mets généralement au premier ou au deuxième rang pour ne pas être ébloui ou gêné par ces éclairages.
En me plaçant au milieu du deuxième rang, j’ai remarqué qu’une dame était au troisième rang derrière moi.
Trouvant le son du cinéma trop fort, je viens avec en poche une boîte de boules Quies et ma première occupation est de sortir ma boîte et de mettre mes boules Quies. Ma deuxième occupation, bien que je sois mince, est de desserrer quand je suis assis ma ceinture d’un ou deux crans pour être tout à fait à l’aise.
J’avais demandé à la caisse le durée du film : 2 h 30. Je m’étais exclamé. Je me préparais à un marathon.
Le film était moyen ; il ne restera pas dans l’histoire mondiale du cinéma. Palme d’or ? Le jury n’a rien trouvé de mieux ?
Vu mon âge, et bien que n’ayant aucun cancer, j’ai des mictions fréquentes (prostate !). J’avais bu trop (d’eau) avant de venir, j’ai dû sortir pour aller aux toilettes une première fois. J’ai fouillé dans ma poche, pris ma boîte et remis mes boules Quies dedans, puis j’ai remis ma boîte dans ma poche. J’ai resserré ma ceinture avant de me lever. Et me suis dirigé vers les toilettes, près de la caisse.
J’ai dit que le film durait deux heures et demie. À la deuxième heure, nouvelle envie de miction. Boîte, boules Quies, ceinture… Cela m’a pris une ou deux minutes.
La dame qui était derrière moi m’avait précédé vivement (elle a dû foncer) et je suis tombée sur elle devant la caisse et les toilettes. Elle avait ameuté la caissière et le responsables de la salle. Et elle a déclaré en me montrant : « Ce monsieur était en train de se masturber ! ». J’ai répliqué : « Madame, j’ai 78 ans, je dois aller aux toilettes pour des raisons de prostate, et vous m’avez vu fouiller dans ma poche car j’y mets des boules Quiès ». Réponse de la dame : « Je l’ai vu ! ». Elle : « Allons à la police ! ». « Madame, vous fantasmez ! C’est incroyable ! ». La dame : « Moi, fantasmer, retirez ce mot ! Je vous ai vu ».
Le responsable de la salle a déclaré ne pas vouloir prendre parti, a invité la dame à rentrer par une porte et moi par une autre.
J’ai vu la fin de ce film moyen non pas au deuxième rang mais plus loin.
Voilà le récit de ma Palme d’or 2023. Je crois que je vais continuer à regarder des films sur Netflix.
@ Jérôme
« Ah ben j’vous dénonce direct. Si en plus y’a moyen de se faire un p’tit billet. Allez, binouze. »
Je ne vois pas le lien logique entre votre propos et celui auquel il répond. Mais c’est aussi une forme de réponse, à vrai dire.
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@ Robert Marchenoir,
« Pourriez-vous nous indiquer où Brassens aurait fait « l’apologie de l’homicide d’un groupe ou d’une fonction » ? je veux dire réellement, pas sous forme de licence poétique
[…] Il y a, dans votre critique, un manque total de recul, d’empathie, de compréhension humaine qui éclaire votre côté jugulaire-jugulaire sur d’autres sujets. »
Le sujet vous intéresse-t-il vraiment, où celui qui vous préoccupe ne serait-il pas l’existence odieuse de la fonction publique ?
Cela vous plaît, un type qui fait des chansons pour décrier « la race des chauvins », qui seraient « les imbéciles heureux qui sont nés quelque part » ? Doivent-ils vraiment être « maudits » ? Ou bien suffit-il que le poète proclame avoir la « preuve peut-être bien de [leur] inexistence » ?
C’est bourré d’empathie, de compréhension humaine ? Inexistence, on efface ceux dont le mode de vie diffère ? De qui se moque t-on !? La poésie de Brassens est aussi souriante, riante que haineuse. Tout dans Brassens est jugement, voire négation de l’humanité de ceux dont il ne comprend pas un seul instant le mode de vie et les actions.
« Ou même en quoi il aurait toujours été « du bon côté du manche », lui qui a longtemps vécu dans une maison sans électricité ni WC ? »
À ce rythme, vous allez finir par militer avec Cédric Herrou, si le critère fondamental est le recours aux toilettes sèches. Attention à l’excès de recul.
Oh la gaffe, la gamelle, le lapsus, commis dans les brumes d’un réveil mal assumé. Il s’agit du Tantum ergo, pas du Veni Creator. Bon, c’est passé au crible Bilger, pas une raison pour que ça passe au mien.
@ Patrice Charoulet
Mais c’est qu’elle est intéressante votre histoire.
Vous avez failli vous trouver devant un juge d’instruction pour lui jurer que vous ne vous étiez pas trompé de boules.
Je comprends qu’elle ait sa place dans le sujet du jour, car Brassens le poète en aurait sûrement fait une chanson.
@ Patrice Charoulet | 24 août 2023 à 22:12
Je vous suggère d’aller aux toilettes du cinéma avant le film et d’y desserrer votre ceinture. De vous asseoir à l’extrémité d’une rangée donnant sur la sortie pour aller plus facilement aux toilettes.
Et d’arriver le plus en avance possible… Quand on a des problèmes de santé ou qu’on est handicapé, il faut prendre position de manière stratégique dans une salle de cinéma.
Netflix, les rediffusions d’Arte, emprunter aux médiathèques, souvent d’anciennes bibliothèques, c’est très bien.
Mais il serait triste que vous vous priviez d’un plaisir qui vous importe assez pour que vous racontiez votre déconvenue.
@ Patrice Charoulet | 24 août 2023 à 22:12
Vos mésaventures me rappellent certains sketches de Coluche. J’aime bien votre humour pince-sans-rire.
L’histoire du chien qui se noyait et qui s’est avéré être un phoque, était pas mal non plus.
Même si vos participations sont régulièrement hors sujet, elles apportent une petite note de fraîcheur sur ce blog où certains habitués ont un peu trop tendance à s’échauffer.
Ceci étant, il existe dans toute bonne pharmacie et aussi sur Internet, des protections urinaires qui vous permettent d’assister à un film de 2 h 30 sans problème de miction. Vous devriez vous renseigner auprès du pharmacien de votre sous-préfecture.
@ genau
Ce matin-là, les brumes nappaient la résurrection mémorielle et les doigts gourds s’offraient au lapsus de toutes les révélations.
https://www.youtube.com/watch?v=Gk4BTe1pyyI
« À l’Esprit du Père et du Fils, égale acclamation de gloire.
Amen »
https://gregorien.info/chant/id/8013/0/fr
Ou, quand l’esprit faillible à la juste place du cœur blessé laisse place à l’Esprit de toute éternité :
« Deo Patri sit gloria,
Et Filio, qui a mortuis
Surrexit, ac Paraclito
In saeculorum saecula.
Amen »
https://toulouse.dominicains.com/paroles-doms/tresors-dominicains/veni-creator-spiritus/
Amitiés.
Que dit Brassens ?
Prenons la chanson des gens qui sont nés quelque part.
Il se contente de dire que sont des imbéciles heureux ceux qui pensent qu’être né quelque part leur accorde une quelconque supériorité sur ceux qui sont nés autre part.
Le transformer en la dénégation du sentiment d’être heureux d’être ou l’on est témoigne d’une légère incompréhension que peuvent commettre les mal-comprenants, ça va de soi.
Que de beaux coins dans ce pays, qui pour certains seraient bien plus agréables sans leurs imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
Trompettes de la renommée, chanson prémonitoire sur le voyeurisme, l’intérêt malsain sur les détails d’une vie privée qui par définition est… privée.
Il chantait les plaisirs simples, pourfendait les pleins de certitudes, les nationalismes crétins dont on fait les guerres…
Il est sûr qu’il ne peut que s’attirer les foudres desdits crétins.
La gauche toujours aussi faux-derche.
Certains clichés perdurent : les riches à droite, les pauvres à gauche.
Et pourtant la réalité n’est pas celle-là.
La droite aime l’argent ni plus ni moins que la gauche mais elle ne craint pas de le dire, voilà toute la différence.
La gauche offre un faux visage d’austérité, en parfaite hypocrisie.
La droite étale et c’est cela qui est insupportable aux gens de gauche.
Seule la gauche peut étaler son argent, car elle n’est pas suspectée de l’aimer, on croira toujours qu’elle consomme par devoir.
Finalement le seul qui ait raison sur ce sujet c’est Louis de Funès :
« Les riches c’est fait pour être très riches et les pauvres pour être très pauvres »
Et paf !
@ Patrice Charoulet | 24 août 2023 à 22:12
« Je suis allé dans un des deux cinémas de ma sous-préfecture ; on offrait aux amateurs le film qui a obtenu la Palme d’or au dernier festival de Cannes, « Anatomie d’une chute ». »
C’est bien le titre, et vous avez commis l’erreur fatale de croire qu’il s’agissait d' »Anatomie d’une chute de reins ».
C’est ainsi que les déboires commencent dans la vie, au moment où s’y attend le moins !
« Et elle a déclaré en me montrant : « Ce monsieur était en train de se masturber ! ». J’ai répliqué : « Madame, j’ai 78 ans… »
Vous n’avez pas honte d’être suspecté de telles manières à votre âge, et quelles preuves avez-vous données de votre innocence ?
Comment était l’objet du délit ? La voilà la preuve indiscutable !
Bon en attendant je vous enjoins de ne plus me lire, je ne supporte pas d’être lu par quelqu’un suspecté de telles turpitudes.
@ Patrice Charoulet | 24 août 2023 à 22:12
Il me semble qu’inversé, le titre de ce film primé pourrait aussi servir pour résumer votre mésaventure… « Chute d’une anatomie »… Tous les ingrédients sont réunis pour que, grâce à vous, s’inspirant d’un tel scénario universel, le cinéma français accouche d’un nouveau chef-d’œuvre que Cannes portera aux nues… On peut aussi en rester à une simple morale de l’histoire : pour éviter les quiproquos, mieux vaut fréquenter ses dicos… Aveugles, eux ne pipent mot…
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@ Achille | 24 août 2023 à 21:25
Je ne comprends pas bien ce que viennent faire Esope, Confucius, La Fontaine et Le Maire dans votre propos… À moins que vous ne tentiez de démontrer que la Macronie détient « en même temps » la sagesse, la parole, la morale et… ce je ne sais quoi qui fait qu’on ne peut y croire…
@ Patrice Charoulet | 24 août 2023 à 22:12
Il faut être maso et avoir le coeur bien accroché pour aller au cinéma ; s’asseoir dans une salle bondée de vioques aux relents de naphtaline, de meufs bobos au parfums de supérette, de barbus tatoués crasseux suant leurs haleines fétides et leurs aisselles bouillons de cultures bactériologiques, non merci ! Surtout pour aller se coltiner des navets gauchistes qui gangrènent la culture française et se lever au bout d’une demi-heure, pas pour aller aux toilettes, mais pour éviter de vomir.
Ni Canal + ni Netflix, nous sommes revenus des décennies en arrière avec nos 6 chaînes classiques, du moment que le tournoi des six nations, coupe d’Europe, coupe du monde rugby, foot y sont encore visibles, quelques divertissements, jeux, chaînes infos, ça suffit amplement.
Rien ne vaut les journées barbeuc en plein air, les randos, les footing, piscine, plage, etc. avec les potes, des gens de choix label extrême droite, propres, rasés de près, cheveux courts, civiques, républicains qui respectent les valeurs patriotiques de la France, bien loin de tous ces chiens galeux sales crados fachos islamo-gauchistes haineux losers génétiques woke progressistes racistes anti-France anti-Blancs.
Bien entendu, le bénédicité à la gloire de Zemmour est récité avant l’apéro et le menu le plus anti-halal possible : cochonnailles, grillades de porc, pinard à volonté, doigt d’honneur général pointé vers le ciel en direction de toutes les racailleries gauchistes Nupes macroniennes.
Aucun film au monde ne vaut ces super moments de liesse d’amitié, de morale, d’honneur et de fierté, mais il faut être de droite, extrême ultra-droite pour le comprendre.
@ Patrice Charoulet
Confondre des boules Quies avec des roubignoles, c’est d’un mesquin ! Et même plutôt vexant !
Allez, une petite dans le registre coquin où Brassens excellait !
https://youtu.be/bkirolsaOUM?si=VgtWM5_KCEP-lAYn
@ Patrice Charoulet | 24 août 2023 à 22:12
La dame a cru voir une tête de branleur… c’est tout… probablement perturbée elle s’est rappelé d’un seul coup l’affaire du juge qui se masturbait pendant les audiences.
https://www.leparisien.fr/societe/le-magistrat-masturbateur-31-12-2003-2004650745.php
Vous avez eu de la chance que ne se trouve pas au même moment, dans la salle de cinéma, un gorille et qu’il vous prenne en plus pour un juge.
« Brassens ou Goldman : qui a raison ? » (PB)
Là c’est du vice, un écrivain de la vie, et un chanteur-compositeur-écrivain de variétés, Franco-Français…
Il ne faut pas tout mélanger. 600 pages plus loin comme Louis-Ferdinand Detouches, je pourrais vous expliquer ma vision, mais n’ayant pas le batteur électrique de Sarko pour monter des blancs en neige, je me contenterai de souligner que l’un n’a strictement rien à voir avec l’autre.
Le premier… On le lit, on le relit, on le découvre, il est plus contemporain que jamais, La Fontaine, et d’autres encore, JJG est un bon faiseur de chansons, sans plus, sa discrétion fait sa valeur, et donc elle est recherchée des curieux, pour le reste c’est du music-hall de bonne facture. Il ne faut pas tout confondre.
Qui connaît László Krasznahorkai ? Et pourtant tout le monde connaît Jôôôhnny et Laetitia… Bon je m’ arrête ici je vais être désagréable:
« Elvis, Chuck Berry, les Beatles : les 400 adaptations de Johnny Hallyday (et leur VO)
Le rockeur a bâti une grande partie de sa carrière sur des adaptations de succès anglo-saxons. Découvrez la VO de son répertoire. »
https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/musique/elvis-chuck-berry-les-beatles-les-400-adaptations-de-johnny-hallyday-et-leur-vo-23-12-2017-7469007.php
@ Vamonos | 24 août 2023 à 03:03
« La couleur noire de la terre brûlée, l’odeur de la mort, le fracas des bombes, la déchirure du plastique qui dévore l’oxygène, tout cela ne s’oublie pas »
« Brassens a pourri la jeunesse de la France »
Quel rabat-joie vous êtes cher Vamonos.
Que savez-vous de l’odeur de la mort et du fracas des bombes ?
Vous n’avez pas pu connaître le fracas des bombes ni l’odeur de la mort, même pas en Algérie que je sache !
Brassens a permis à toute une jeunesse de France qui a connu cela de se construire, de redevenir les citoyens d’un pays libre !
C’est cela que Brassens chante !
Il nous a ouvert toutes grandes les portes de la Liberté !
De retrouver le Gaulois naturellement râleur, batailleur, rêveur, mais copain épris de SA liberté!
Une jeunesse qui n’avait pas eu d’adolescence dans une France colonisée par des brutes et dirigée par des lâches.
Lui et mon frère aîné, nés tous deux en 1921, ont été cueillis par la guerre dans leur jeunesse, à 20 ans, et ont payé chèrement. L’un pas de nature à se battre mais à rêver, l’autre se battant l’arme à la main pendant quatre ans.
C’est cela un vrai Français, un mélange de rêveur et de guerrier !
Les plus jeunes, qui n’ont pas connu d’adolescence, sont passés de la puberté à la maturité et, ensemble, eux et nous, nés de la grande dépression de 1929 avons reconstruit une France dont nous sommes tous fiers, l’un en chantant, l’autre construisant un réseau de distribution d’électricité à toute la France.
Une vie ça se construit on n’a pas le droit de la subir !
C’est cela que Brassens nous a donné, la joie de vivre, le besoin de se battre, pas une vie de bisounours et de pleureurs !
C’est la génération d’après-guerre, celle née en 1950, qui nous a pondu 1968, pendant que leurs pères construisaient et reconstruisaient la France, barrage, chemins de fer, aéroports, autoroutes et toutes ces choses que vous trouvez normales, de la 2CV au smartphone !
Vous vivez dans le luxe sans le savoir !
La différence entre Goldman et Brassens est que l’un est né de 1968, l’autre de 1914/18.
Tous ces Français qui pleuraient faute du confinement ne pouvant plus faire la fête ou sortir s’acheter le dernier modèle de smartphone !
Geindre à la maison alors qu’Internet permettait de s’occuper, papoter avec des inconnus, de lire et écouter de la musique, mettre ses archives et sa vie en ordre !
« Brassens a pourri la jeunesse de la France »
Cela Vamonos vous n’avez pas le droit de l’écrire !
Il y a des milliards d’hommes, femmes et enfants dans ce monde qui aimeraient bien « souffrir » comme vous !
Le monde ne se limite pas à vous !
« Humanité de Jeanne, mais humanité de Georges Brassens, physiquement et psychologiquement détruit et qui dut rechercher sa renaissance à l’intérieur de lui-même. » Lisez le texte de Julien WEINZAEPFLEN
@ Achille | 25 août 2023 à 07:54
Pour être fin prêts:
https://www.amiparis.com/fr/
Netflix, grand écran et la prose tarte.
Passionnant ce blog.
Où l’on apprend qu’il ne faut pas sortir ses boules au cinéma sinon le film tant attendu, « Salop*s au pensionnat 12 », le dernier de la douzologie, primé Phallus d’or au festival du X, se transforme en « Mixion impossible », sur une musique de JJG et des paroles de GB.
Épisode à suivre, « Moi, l’opéra et mon proctologue ».
« …les journalistes ont évoqué « le coup de gueule de JJ Goldman contre Brassens, dont il jugeait « obscène » la chanson « Mourir pour des idées » ». Ivan Jablonka a répondu qu’en effet JJG avait été « choqué par cette chanson un peu défaitiste et munichoise, qui dit en substance: laissons les autres mourir pour notre liberté, pendant que nous nous planquons dans la France de l’Occupation ». » (PB)
Si le style, c’est l’homme, cet aphorisme s’applique-t-il aussi à Georges Brassens ?
https://leregardlibre.com/musique/brassens-au-sto-un-tabou-francais/
Merci Aliocha, témoignage et illustration de la langue des voûtes sonores.
@ Patrice Charoulet 24/08 à 22h12
J’avoue que c’est la première fois que je viens de passer un grand moment de rigolade en vous lisant. C’est aussi la première fois que j’entends un spectateur se munir de boules Quies pour aller au cinéma et se plaindre des lumières de la salle en arrivant en retard. Auriez-vous oublié aussi vos lunettes fumées ? Le ventilateur de poche et son éventail de secours ; quelques pâtes de fruits dans un minuscule coffret en bois pour éviter le froissage du papier ; quelques gouttes d’eau de Cologne sur le mouchoir à gouttes au nez ; et la mini-peau de chamois pour vos verres de lunettes. En spectateur avisé, vous avez coupé la sonnerie de votre portable que vous gardez allumé en cas de retard en salle obscure.
Oui, mais il y a la miction. Moi qui ai seize ans de plus que vous, je n’y échappe pas, avec supplément d’arthrose dans les deux mains ; je fais donc tomber tout ce que je touche mais une sciatique carabinée m’empêche de me baisser pour ramasser avec succès. Je passe donc une partie de ma vie à m’insulter et une autre partie à trouver des variantes parce que salace !
Y’a les témoins qui croivent (du verbe croiver) qu’ils ont TOUT vu, ils peuvent le jurer. Autrefois, c’était la mémère derrière sa persienne du premier étage. Aujourd’hui c’est tout le monde. La dame qui vous accuse est certainement une brave personne qui en d’autres circonstances vous aurait prêté une main secouRable, mais n’a vu chez vous qu’une main seouAble !
@ Marcel P | 24 août 2023 à 23:36
Vous nous confirmez votre incapacité foncière à comprendre autrui, votre manque radical d’humanité, votre hargne pinailleuse tous azimuts.
C’est sans doute à vous que Brassens songeait lorsqu’il se payait la fiole des gendarmes. Vous avez un carnet de contraventions à la place du cœur.
Georges Brassens était l’incarnation même de la gentillesse. Faut-il être amputé d’une partie du cerveau, pour le qualifier de « haineux », pour lui reprocher de porter des « jugements » ! Parce que vous ne jugez personne, vous, bien entendu ? S’il y a quelqu’un qui était partisan du « vivre et laisser vivre », c’était bien Brassens.
Tout ça parce que vous êtes flic, et qu’il malmène les flics dans ses chansons, avec la bonhomie inoffensive de la tradition anarchiste française… Quelle étroitesse d’esprit qui est la vôtre ! Quel manque d’humour, quelle absence de sagesse ! Quel atterrant contresens !
Vous nous faites du copier-coller de bas du front avec les paroles de ses chansons, mais vous est-il venu à l’esprit que vous pourriez peut-être vous tromper, en lisant l’éloge de Brassens par Philippe Bilger ?
Bilger, ancien magistrat, admire l’homme qui s’est délecté, en vers, du viol imaginaire d’un juge par un gorille. Il est masochiste ? gauchiste ? abruti ? Ou discerne-t-il quelque chose qui vous échappe ?
Oui, Brassens avait bien raison de fustiger, entre autres, « la race des chauvins, des porteurs de cocardes, les imbéciles heureux qui sont nés quelque part ». Vous êtes incapable de faire la différence entre le patriotisme, qui consiste à défendre sa liberté et son identité, et le chauvinisme, qui consiste à écraser l’étranger d’un mépris injustifié.
Vous nous portraiturez Brassens en mondialiste immigrationniste, en militant communiste et je ne sais quoi encore. Expliquez-nous donc quels sont les chanteurs qui auraient votre agrément : le sinistre Jean-Pax Méfret ? les nullissimes Brigandes ? C’est quoi, votre genre de beauté, en matière de musique populaire française ?
L’une des principales qualités requises des policiers, c’est, non pas la connaissance du Code, mais l’intuition, la capacité de comprendre les hommes, l’aptitude à établir des relations avec le premier venu. Vous en semblez fort dépourvu.
Vous croyez malin de me demander si je ne serais pas préoccupé, plutôt que par vos accusations idiotes contre Brassens, « par l’existence odieuse de la fonction publique ».
Comme s’il s’agissait d’un délit que vous seriez en mesure de verbaliser.
Comme si la dévotion inconditionnelle à la fonction publique française était un devoir religieux indiscutable.
Comme si je n’avais pas mille fois expliqué que oui, je suis, non pas préoccupé, mais indigné par l’existence odieuse, non pas de la fonction publique, menteur que vous êtes car j’ai mille fois réfuté cette fausse accusation que vous me portez sans cesse, mais de la fonction publique telle que vous la défendez, dans toute la mesquinerie odieuse, imbécile et dictatoriale qui vous permet d’englober dans votre vindicte Georges Brassens, à l’instar de quiconque ne défère pas à la race supérieure que vous représentez, en tant que fonctionnaire.
Vive Georges Brassens, et mort aux vaches !
@ Patrice Charoulet 24/08/23 22:12
Vous avez frôlé la garde à vue mais risquez en revanche l’interdiction à vie de salles obscures en votre sous-préfecture s’il prend à votre accusatrice outrée, dans un louable souci protecteur de la bonne société dieppoise, l’idée de s’épancher sur les réseaux sociaux pour y dresser le portrait robot de ce vicieux-presque-octogénaire qui sévit en ces lieux normalement affectés à la culture.
« Anatomie d’une chute » risque ainsi de se transformer pour vous en « Anatomie de l’enfer » et tout cela pour une histoire de boules mal placées et de prostate défaillante !
Prenez vite des conseils juridiques auprès de notre hôte.
@ Patrice Charoulet | 24 août 2023 à 22:12
J’ai un peu de mal à prendre votre mésaventure au sérieux. La probabilité qu’un vieux monsieur aille s’installer au milieu du deuxième rang pour se masturber me paraît assez faible, même s’il est du genre exhibitionniste ; je l’aurais plutôt imaginé installé au fond et dans un coin. Et surtout la probabilité qu’il procède en se touchant les oreilles me paraît encore moins élevée. Enfin, ça s’est bien terminé, c’est le principal. Brassens en aurait peut-être fait une jolie chanson.
@ Claude Luçon
Vous avez connu l’Algérie après la création de l’OAS et la mise hors d’état de nuire de Lapointe qui fabriquait les bombes à retardement dans sa maison de la Kasbah.
Vous étiez protégé par des caïds en plein désert. Vous n’avez pas connu le fracas des bombes posées par les terroristes, cela ne s’oublie pas.
Nous sommes dans le même cas. Vous pensez encore aux bombes déversées sur Orléans pendant la Seconde Guerre mondiale, je pense à celles des cinémas et dancings d’Alger.
Vous aimez Brassens et Mai 68, moi pas ; vous estimez que la vente de disques qui font la promotion de l’anarchisme a été une aubaine pour la société française, moi pas.
Toutes les envolées lyriques et les mensonges enrobés de morale gauchiste s’effondrent quand on compare les pays communistes et les pays normaux. En 1960, l’Algérie et la Corée du Sud affichaient des performances économiques équivalentes, regardez la réalité d’aujourd’hui. Les jeunes Algériens s’en vont ailleurs et les dirigeants continuent de prédire monts et merveilles comme au premier jour de l’indépendance alors que la Corée du Sud est une vitrine qui fait rêver plus d’un chef d’Etat.
Parlons de la Corée du Sud qui a mis en application l’idéologie chantée par Brassens le séditieux. Son dictateur menace l’Amérique en lançant des missiles balistiques qui tombent dans l’océan Pacifique aussitôt qu’ils ont survolé le Japon. Pendant ce temps, une compagnie privée américaine ravitaille la station spatiale.
Vous écrivez que je souffre, ce faisant, vous écrivez des mensonges. Tout va bien pour moi. Je suis très heureux de mon patrimoine et de ma retraite.
Je compatis toutefois lorsque j’apprends qu’il est devenu difficile de se masturber dans les cinémas de province. Déjà, la fermeture des maisons closes m’avait laissé perplexe. Comment peut-on fermer une maison qui est déjà close ?
@ Robert Marchenoir
OK, vous avez le monopole du coeur, et Brassens lorsqu’il raconte que l’existence d’untel est inexistence, c’est un chic type.
Mon commentaire porte sur ses propos et chansons. Vous, tel un Brassens, vous vous contentez de spéculer et juger.
« Tout ça parce que vous êtes flic, et qu’il malmène les flics dans ses chansons »
Je n’ai pas commenté la chanson qui appelle à l’homicide de policiers. On pourrait le faire, bien sûr. Mais j’ai bien remarqué que c’était là votre passion, attaquer la fonction publique. J’ai donc soigneusement évité cette chanson, qui de toute façon n’a guère d’intérêt. Mais vous y revenez parce que ça vous démange. Il n y a que cela qui vous intéresse, votre pauvre petite obsession à trois centimes. Vous ne pouvez pas comprendre qu’un raisonnement puisse dépasser une simple question catégorielle, tout comme vous êtes persuadé qu’il faille être fonctionnaire français pour trouver quelques mérites à la fonction publique française.
« Vous êtes incapable de faire la différence entre le patriotisme, qui consiste à défendre sa liberté et son identité, et le chauvinisme, qui consiste à écraser l’étranger d’un mépris injustifié. »
Cette différence est à l’image de tout votre commentaire. Une distinction à trois balles supplémentaire, du niveau du bon et du mauvais chasseur des Inconnus – qu’il est douteux que Brassens approuve.
« Vous nous portraiturez Brassens en mondialiste immigrationniste, en militant communiste et je ne sais quoi encore. »
Non, j’ai simplement lu les paroles de la chanson citée comme référence par autrui dans ce fil. Et c’est à gerber.
Mais vous pouvez toujours proposer une lecture alternative.
« Expliquez-nous donc quels sont les chanteurs qui auraient votre agrément. : le sinistre Jean-Pax Méfret ? les nullissimes Brigandes ? C’est quoi, votre genre de beauté, en matière de musique populaire française ? »
Pourquoi donc une telle explication serait pertinente ? Il faut pouvoir citer un auteur pour avoir le droit d’en critiquer un autre ?
« L’une des principales qualités requises des policiers, c’est, non pas la connaissance du Code, mais l’intuition, la capacité de comprendre les hommes, l’aptitude à établir des relations avec le premier venu. Vous en semblez fort dépourvu. Vous croyez malin de me demander si je ne serais pas préoccupé, plutôt que par vos accusations idiotes contre Brassens, « par l’existence odieuse de la fonction publique ». Comme s’il s’agissait d’un délit que vous seriez en mesure de verbaliser. Comme si la dévotion inconditionnelle à la fonction publique française était un devoir religieux indiscutable. »
Si j’étais policier, mon travail ne serait pas d’utiliser l’intuition, le raisonnement et la capacité à comprendre les hommes afin d’ « établir des relations », ce qui veut tout et rien dire et qui n’est absolument pas une finalité, au mieux un moyen, mais plutôt de déterminer leurs intentions et état d’esprit.
Notamment se rendre compte que le sujet qui vous intéresse vraiment ici, c’est votre monomanie sur la fonction publique, au point que vous n’êtes pas fichu un seul instant de justifier votre défense de Brassens par un commentaire de texte à son appui.
« Vive Georges Brassens, et mort aux vaches ! »
Oui oui, vive machin et mort à untel. C’est l’esprit. Et c’est justement le type d’état d’esprit bien gerbant, peu importe qui est désigné comme cible.
@ Vamonos (@ Claude Luçon)
« Vous aimez Brassens et Mai 68, moi pas ; vous estimez que la vente de disques qui font la promotion de l’anarchisme a été une aubaine pour la société française, moi pas. […] Toutes les envolées lyriques et les mensonges enrobés de morale gauchiste s’effondrent quand on compare les pays communistes et les pays normaux. En 1960, l’Algérie et la Corée du Sud affichaient des performances économiques équivalentes, regardez la réalité d’aujourd’hui. »
Parce que l’Algérie aurait quoi que ce soit d' »anarchiste » ??
Je connais quelques Algériens qui fuient, en immigrant en France, un pays où ils se font cogner quand ils refusent de faire le Ramadan. En quoi ce type de réalité contemporaine en Algérie aurait quoi que ce soit à voir avec l’anarchisme ??
L’anarchisme n’est pas le communisme ou le socialisme. Il y a des racines historiques communes, mais, non, ce n’est pas le même mouvement du tout.
Quand on regarde l’histoire de l’anarchisme, c’est une mouvance qui est initialement tirée par quelques déterminants sociologiques très simples: vous prenez une classe sociale de petits artisans, qui vivent de leur travail, hostiles au carcan religieux de leur époque, et qui découvrent les livres car l’analphabétisme et l’illettrisme reculent dans la société. Ils ont des besoins pour leur métier d’artisan qui recoupent les avancées scientifiques de l’époque. Ils sont éduqués, sur le tas, dans les livres, et prennent en main non seulement la consommation de savoir mais aussi les conditions de la propagation du savoir puis celle de la création de savoir, à leur échelle.
C’est ainsi qu’un Proudhon, artisan dans le domaine de l’imprimerie, utilise son outil de travail pour aller un cran plus loin et se mettre à écrire. C’est ainsi que, par exemple, dans le Jura suisse, toute une classe d’artisans éduqués s’intéressent à la science de leur époque (la mesure et la maîtrise du temps) et exploitent, en indépendants, les découvertes scientifiques, technologiques et artisanales relatives au temps, frontière scientifique de l’époque. Cela donne les artisans du domaine de l’horlogerie, sur lesquels l’industrie de la montre en Suisse puis de la microtechnique s’est bâtie. Vous avez encore, à l’heure actuelle, un centre de cet anarchisme historique à Saint-Imier, en Suisse, qui héberge de temps à autre la fête internationale de l’anarchisme.
L’anarchisme, c’est l’esprit start-up néchione de l’époque. Il est contestataire jusqu’à avoir eu une histoire symbiotique avec le communisme, mais ce n’est pas le communisme. Pas plus que, l’anarchisme, ce ne serait les punks à chien tapant du Skenan et fumant du rachacha, population qui ferait probablement vomir ces anarchistes-artisans de cette époque par leur passivité et leur fatalisme social.
L’anarchisme a une histoire plutôt noble, qui n’est pas assimilable ni au communisme, ni à l’illégalisme, ni aux punks à chiens, bien qu’il en ait une histoire commune.
L’anarchisme, c’est bien plus un truc comme le mouvement punk et son fameux DIY: Do It Yourself, i.e. Fais-Le Toi-Même.
C’est un mouvement, dans l’ensemble, qui a vocation a libérer les gens. Que Lénine se soit morfondu en Suisse avant de rentrer en Russie pour lancer la révolution, c’est un fait. Que Lénine ait été influencé par la culture de démocratie semi-directe et l’anarchisme sporadique du coin où il se morfondait, c’est très probable. Mais que Lénine fut anarchiste ou que les anarchistes fussent communistes, c’est une falsification historique.
Et un pays où on cogne les gens qui refusent de faire le Ramadan, ce n’est pas un pays anarchiste où on hurle Ni Dieu Ni Maître. C’est même tout l’inverse.
Bien que je sois centriste à la sauce MoDem, LREM ou PLR suisse, je ne peux souscrire à l’amalgame entre anarchisme et communisme. Et encore moins à l’amalgame entre théocratie molle algérienne socialistoïde et anarchisme. Cela n’a absolument rien à voir.
Le jour où vous vous me montrerez une preuve que Léo Ferré tabassait les gens qui refusaient d’aller à l’Eglise, alors je consentirai à qualifier l’Algérie de pays d’anarchistes.
Pour l’instant, je persévère dans mon jugement: l’Algérie est une théocratie molle socialistoïde, et sûrement pas un havre de l’anarchisme.
P.S.: Saturne est l’un des plus beaux textes de Brassens.
@ Patrice Charoulet | 24 août 2023 à 22:12
Je dois reconnaître une qualité littéraire indéniable aux historiettes personnelles dont vous nous gratifiez régulièrement. Il n’est pas trop tôt pour songer au titre du recueil qui les réunira.
Mais les nombreuses réactions à vos dernières aventures m’incitent à me joindre à ceux qui prodiguent leurs conseils : pourquoi diable retirer vos boules Quies avant d’aller aux toilettes ?
D’autre part, si un homme défait sa ceinture en public, ce ne peut être que pour latter d’importance les féministes importunes pouvant se trouver alentour. En deçà, toute autre action ne saurait qu’être mal interprétée par ces dernières.
D’autant que le tableautin consécutif serait digne d’une chanson de Brassens. Charoulet châtiant les emmerdeuses à coups de ceinture, cela vaut bien les commères du marché matraquant les cognes à l’aide de leurs mamelles gigantesques.
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@ Vamonos | 25 août 2023 à 18:30
« Parlons de la Corée du Sud qui a mis en application l’idéologie chantée par Brassens le séditieux. Son dictateur menace l’Amérique en lançant des missiles balistiques qui tombent dans l’océan Pacifique aussitôt qu’ils ont survolé le Japon. Pendant ce temps, une compagnie privée américaine ravitaille la station spatiale. »
Vous vouliez sans doute parler de la Corée du Nord, mais une fois la correction faite, votre accusation laisse quand même pantois. Brassens, adepte du communisme qui affame et massacre ? Vous avez vu ça où ?
Quel rapport entre la défiance passive envers toute autorité, qui était celle de Brassens, l’anti-militarisme, le pacifisme de celui qui s’occupe de ses oignons, et la « sédition » que vous dénoncez, consistant à renverser un gouvernement plus ou moins pacifique pour instaurer à sa place une autorité dictatoriale et sanguinaire ?
Encore une fois, comment peut-on faire un contresens aussi radical ? L’étatisme, l’autoritarisme constants dans la pensée française seraient-ils vivaces à ce point, qu’ils amèneraient à confondre un amoureux de la liberté avec ses ennemis les plus actifs ?
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@ Exilé | 25 août 2023 à 15:23
Il va sans dire que tous les commentateurs de ce blog ont participé à la Résistance les armes à la main. Pour autant, pourrait-on solliciter de leur part un peu de compassion, consistant à ne pas se hâter de décerner un blâme rétrospectif à Brassens, qui s’est montré moins héroïque qu’eux en se soumettant au STO ?
La caractéristique du Service du travail obligatoire, c’était qu’il était obligatoire, comme son nom l’indique. Et à l’époque, se soustraire aux ordres entraînait des conséquences un peu plus fâcheuses que de refuser le vaccin du « nazi Macron ».
L’article que vous mettez en lien fait semblant de découvrir que Brassens a fait le STO. Il prétend que ce serait « un tabou français », dissimulé, donc, par les médias pour préserver la réputation du grand homme. Ce n’est une découverte que pour les ignorants et les manipulateurs. Le fait est parfaitement connu. Près d’un million de Français ont agi comme lui. Donc la vertueuse indignation de gens qui sont nés bien après, hein…
@ Patrice Charoulet
Étienne Chatiliez va vous contacter. Vous êtes phénoménal.
La bonne nouvelle est l’économie d’une boîte de boules Quies puisqu’il paraît que votre activité rend sourd.
En fait il y a trois conséquences à votre activité perverse : ça rend sourd, ça fait perdre la mémoire et la troisième je ne me souviens plus.
@ Marcel P | 25 août 2023 à 19:52
Votre réaction à l’éloge de Brassens par Philippe Bilger fut une authentique surprise pour moi, tout comme celle de Vamonos. Ce dernier se contente d’être incompréhensible, toutefois. Vous y ajoutez la hargne venimeuse et personnelle, ce qui change tout.
Il y a, en somme, un moyen infaillible de détecter les méchants : les mettre en présence d’un authentique gentil. Dès lors, leur rage ne connaît pas de bornes.
@ Vamonos | 25 août 2023 à 18:30
« Vous aimez Brassens et Mai 68 »
J’adore toujours Brassens mais où voyez-vous que j’ai aimé Mai 68 ?
J’ai été révolté par Mai 68, tous les Cohn-Bendit et autres bandits de 68 ! Dont au moins un pavoise sur LCI tous les dimanches, devenu conservateur dans ses vieux jours.
Je l’ai suffisamment répété ici, sur JaS !
Ce que je n’aime pas (je ne hais personne), ce sont plutôt le gens de l’Est lointain, Indiens et Chinois en tête. Pardon, si, j’ai haï Singapour.
Eux et leurs civilisations vieilles de 5 000 ans qui n’ont rien découvert pendant ces cinq millénaires et se dépêchent de nous copier.
J’ai aimé l’Indonésie par contre, le chaos de Djakarta me rappelait Lagos, et j’ai adoré mon mois passé à Balikpapan.
« vous estimez que la vente de disques qui font la promotion de l’anarchisme a été une aubaine pour la société française »
Là, franchement, curieux commentaire.
Brassens était un chanteur poète, pas un politicien, il s’en gardait bien !
C’était un rêveur, nous avions besoin de rêver avec lui !
Il a été une aubaine pour la société, on sortait d’une guerre, nous avions besoin d’enterrer WW2, le pétainisme et l’Indochine, ce qui faisait de l’Algérie une simple action de police, du moins c’est ce que les socialistes d’alors prétendaient tout en nous embarquant dans la reconquête du Canal de Suez pour la commodité du Royaume-Uni !
Je pensais que vous m’accorderiez un peu plus d’intelligence.
J’ai passé un total de 9 ans en Algérie, l’Algérie française puis l’Algérie algérienne, vous combien ?
Lisez l’histoire de la vie de Georges Brassens, dès qu’il a pu il a passé son temps à aider les autres, et vous ?
L’Algérie est une colossale erreur de la gauche française, dès le départ !
Pourquoi ignorer les indigènes pour les remplacer par des immigrants ?
Une colonisation par proxies que, en fin de compte, la République a laissé tomber !
En arrivant en Algérie en avril 1961, sur une base pétrolière où travaillaient 1 400 hommes (pas une seule femme), dont au moins 1 000 Arabes et Kabyles, pas un seul, un seul, n’était contremaître ou chef d’équipe, pas un seul cadre !
Je n’ai pas cru celui qui me l’a dit et menacé de le virer s’il me mentait !
Contrôle fait, c’était vrai !
J’ai fait de lui le premier contremaître musulman travaillant à In Amenas, il s’appelait Hadjmaoui !
Après lui avoir précisé qu’il allait passer du côté du bâton, ce qu’il a fait !
Si vous aimez la France, vous devez aimer Brassens.
@ Lucile | 25 août 2023 à 17:59
Cela peut dépendre de la longueur des oreilles !
Droit de réponse :
La Corée du Sud a un président élu et un parlement. D’un point de vue économique, ce pays figure dans les 15 premiers pays du monde.
La Corée du Nord a un dirigeant despotique qui a confisqué la dictature du prolétariat. D’un point de vue économique, ce pays figure dans les profondeurs du classement.
Entre les deux pays, vous préférez lequel ? Brassens aurait choisi lequel ?
En fait, vous ne choisissez pas, Brassens aurait critiqué encore et toujours le capitalisme. Mais il capitalisait confortablement en vendant des disques. Le paradoxe ne le gênait pas trop, pour se racheter une conscience, il faisait une fois de temps en temps un gala gratuitement devant un parterre d’anarchistes libertaires.
Plus je lis les « aventures de Charoulet » plus j’imagine un mélange de Pierre Richard, Jacques Tati et Jacques Villeret.
Le prochain épisode, « Patrice Charoulet au bureau de vote » ou comment en ayant oublié ses lunettes et ayant un besoin urgent il s’est retrouvé dans une situation confuse.
Il a déclaré aux policiers municipaux « je ne vous entends pas, j’ai cassé mes lunettes ».
Sacré Charoulet chanterait France Gall.
@ stephane | 26 août 2023 à 08:01
« Plus je lis les « aventures de Charoulet » plus j’imagine un mélange de Pierre Richard, Jacques Tati et Jacques Villeret. »
Je crois surtout que Charoulet nous charrie avec son charabia de Charlot sans charme chargeant la mule.
On peut lui faire la charité de lui répondre ou pas !
« Si vous aimez la France, vous devez aimer Brassens. » (Claude Luçon).
Si vous aimez Brassens vous aimez la France.
Mongénéral débarque en Algérie et s’aperçoit que pas un indigène n’occupait un poste de l’administration française, en un seul regard il avait compris que jamais l’intégration, comme on dit maintenant, ne s’était faite. C’était trop tard, c’était fichu.
Post-scriptum à « Ma Palme d’or 2023 »
Un. La dame hallucinée qui a cru voir ce qu’elle n’a pas vu a cru devoir dire, en deux minutes, pour appuyer ses dires : « Je suis fonctionnaire ! »
Deux. Pour qui n’aurait pas vu ce (trop) long film quelconque, explication du titre : « Anatomie », car il s’agit d’un procès assez banal, et « chute », car toute la question du film est de savoir si un homme, en tombant du deuxième étage, s’est suicidé ou si sa femme, assez grosse et sans beauté, l’a poussé dans le vide.
Si les gens savaient cela, ils ne se précipiteraient pas au cinéma… et ils auraient bien raison, Palme d’or ou non.
@ Vamonos
« La Corée du Sud a un président élu et un parlement. D’un point de vue économique, ce pays figure dans les 15 premiers pays du monde. La Corée du Nord a un dirigeant despotique qui a confisqué la dictature du prolétariat. D’un point de vue économique, ce pays figure dans les profondeurs du classement. Entre les deux pays, vous préférez lequel ? Brassens aurait choisi lequel ? »
Eh bien, probablement la Corée du Sud.
Ouvrez les yeux: de nombreux gauchistes condamnent le totalitarisme. C’est d’ailleurs un point de fracture assez constant dans le monde des gauchistes. En général, les anars ne supportent pas les pulsions totalitaristes des autres gauchistes et optent pour la Corée du Sud plutôt que pour la Corée du Nord dès qu’on leur donne le choix.
Brassens a pris des options politiques anti-staliniennes dans ses écrits.
« En fait, vous ne choisissez pas, Brassens aurait critiqué encore et toujours le capitalisme. Mais il capitalisait confortablement en vendant des disques. Le paradoxe ne le gênait pas trop, pour se racheter une conscience, il faisait une fois de temps en temps un gala gratuitement devant un parterre d’anarchistes libertaires. »
Ce n’est nullement un paradoxe: chacun est libre d’avoir ses idées, et chacun est contraint de faire son chemin dans la vie dans le monde tel qu’il est.
Le seul dont j’ai l’intégrale des chansons, un joli bouquin offert.
Il chantait cette ritournelle qui nous est à tous adaptée de temps à autre :
Le temps ne fait rien à l’affaire
Quand on est con, on est con
Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père
Quand on est con, on est con
Entre vous, plus de controverses
Cons caducs ou cons débutants
Petits cons d’la dernière averse
Vieux cons des neiges d’antan
Petits cons d’la dernière averse
Vieux cons des neiges d’antan
Longue vie aux chansons de ce tendre et si taquin poète.
@ F68.10
@ Claude Luçon
Ali la Pointe, de son vrai nom Ali Ammar, né le 14 mai 1930 à Miliana et mort le 8 octobre 1957 à la Casbah d’Alger, est un combattant algérien du FLN pendant la guerre d’Algérie, principalement connu pour sa participation à la bataille d’Alger.
L’OAS a été créée 4 ans plus tard.
Les bombes dans les cinémas c’était Ali qui les construisait.
@ Antoine Marquet | 25 août 2023 à 23:27
« Cela peut dépendre de la longueur des oreilles ! »
Et de leur largeur…
Langue française
Un Juif ou un juif ?
Voici l’avis du dictionnaire de l’Académie française, dernière édition :
« JUIF, JUIVE n. Personne descendant de l’ancien peuple d’Israël ; personne qui professe le judaïsme (dans les emplois où ce deuxième sens est prédominant, on ne met pas la majuscule). Les Juifs de France. Un juif pratiquant (…). »
J’ajoute que dans l’énumération suivante « Les juifs, les chrétiens, les musulmans », le mot « juifs » commence évidemment par une minuscule.
Après que
J’entends à la radio un général français dire « Après qu’il soit allé à Taïwan ».
Or, « après que » se construit avec l’indicatif ou le conditionnel (et non avec le subjonctif). Si
« avant que »veut le subjonctif, c’est qu’il annonce un fait futur, donc éventuel, « après que » annonce un fait accompli, passé.
Accaparer ou s’accaparer ?
À l’imitation de « s’emparer de », certains disent « s’accaparer de ». C’est une incorrection. Il n’existe pas de forme pronominale pour ce verbe. Exemple dans le Littré : « Cet avocat accapare toutes les affaires. »
@ Robert Marchenoir
« Quel rapport entre la défiance passive envers toute autorité, qui était celle de Brassens, l’anti-militarisme, le pacifisme de celui qui s’occupe de ses oignons, et la « sédition » que vous dénoncez, consistant à renverser un gouvernement plus ou moins pacifique pour instaurer à sa place une autorité dictatoriale et sanguinaire ?
Encore une fois, comment peut-on faire un contresens aussi radical ? L’étatisme, l’autoritarisme constants dans la pensée française seraient-ils vivaces à ce point, qu’ils amèneraient à confondre un amoureux de la liberté avec ses ennemis les plus actifs ? »
Imparable ! Et d’une grande justesse de fond.
Je me permets de faire suivre, il est indéniable que celui à qui vous répondez n’a pas le bon tamis ou la bonne batée, il ne trouvera jamais rien que des bouts de ferraille, jamais de l’or, ou le bon agrégat.
Je me permets de rappeler les éléments essentiels de l’intelligence:
https://www.ceaeq.gouv.qc.ca/methodes/pdf/Ma100Gran20.pdf
Celle qui permet de cribler ce que la nature peut fournir de meilleur.
S’il lit ces quelques lignes, l’insipide qui parle se penchera pour comprendre les inepties qu’il profère, brutes de décoffrage, mais là aussi c’est tout un art. S’il veut faire apparaître toutes les veines du bois, et lui n’imagine pas ce qu’il peut ânonner.
Il lui faudra un long parcours, en commençant par le sablage de son cerveau pour faire apparaître les circonvolutions cérébrales, il faut sauver ce soldat perdu dans la brume de ses réflexions.
@ Patrice Charoulet | 26 août 2023 à 13:43
Après les boules et le cochonnet vous venez nous réciter quelques passages d’un dictionnaire… Bref, relisez-vous et prenez le temps de réfléchir… à moins que le personnage de monsieur Hulot ne vous obsède ?
https://www.topito.com/top-personnages-historiques-obsedes-par-le-cul
@ Vamonos
« Ali la Pointe, de son vrai nom Ali Ammar, né le 14 mai 1930 à Miliana et mort le 8 octobre 1957 à la Casbah d’Alger, est un combattant algérien du FLN pendant la guerre d’Algérie, principalement connu pour sa participation à la bataille d’Alger. L’OAS a été créée 4 ans plus tard. Les bombes dans les cinémas c’était Ali qui les construisait. »
Le rapport avec la choucroute ? Un pays, comme l’Algérie, où on cogne à l’occasion les gens qui ne suivent pas le Ramadan N’EST PAS un régime d’anarchistes à la mode Ni Dieu Ni Maître. C’est une théocratie molle socialistoïde.
Cela n’a rien à voir avec l’anarchisme.
L’anarchisme, ce n’est pas poser des bombes. Cela, c’est l’illégalisme, qui se revendique certes de l’anarchisme, mais qui ne le lui est pas assimilable.
Quand à votre Ali La Pointe, je ne vois pas en lui un anarchiste. Quand les activités révolutionnaires consistent à interdire de picoler et de fumer, ce n’est nullement de l’anarchisme…
Le fait qu’il y ait eu des terros algériens ne changent rien à rien au fait que l’OAS avait des activités séditieuses violentes allant jusqu’à la tentative d’assassinat de De Gaulle.
Moi, je n’accepte pas de recevoir des leçons de terrorisme de la part de gens glorifiant l’OAS.
@ Vamonos | 26 août 2023 à 02:09
« Entre les deux pays [Corée du Nord et du Sud], vous préférez lequel ? Brassens aurait choisi lequel ? En fait, vous ne choisissez pas, Brassens aurait critiqué encore et toujours le capitalisme. Mais il capitalisait confortablement en vendant des disques. »
Ne sachant qui est ce « vous », je réponds quand même. Évidemment que tout le monde, ici, choisit la Corée du Sud. Enfin, c’est mon cas, et je ne crois pas me tromper pour la plupart de nos collègues (comme dit Poutine). Qu’est-ce qui peut bien vous en faire douter ? Lisez-vous, parfois, ce qu’écrivent les uns ou les autres ?
Quant à votre suggestion que Brassens « aurait choisi » la Corée du Nord, nul besoin de spéculer. La Corée du Nord est une dictature communiste depuis 1945, sans interruption. Georges Brassens est mort en 1981. Il vous appartient donc de démontrer votre thèse, en mettant sur la table des déclarations de l’intéressé selon lesquelles il aurait soutenu le régime politique de la Corée du Nord.
Ou celui de l’URSS, ou le communisme en général, ou la dictature en général, ou le totalitarisme en général…
Si vous préférez, vous pourriez aussi nous montrer des déclarations de sa part tendant à montrer qu’il était séduit par l’idée d’exécuter les adversaires politiques au canon anti-aérien, comme le fait aujourd’hui la Corée du Nord.
Il ne manque pas d’articles sur Brassens, d’interviews de sa part, de témoignages à son sujet, de livres à lui consacrés… si vous avez raison, vous ne devriez pas avoir de mal à le prouver.
De même, nul besoin de faire des hypothèses au sujet de Brassens qui « aurait critiqué » le capitalisme. Ce dernier était largement en vigueur le jour de sa naissance. Montrez-nous donc à quel moment il aurait fait de la critique du capitalisme un point central de sa vision du monde.
Vous semblez vous livrer à un anachronisme de première grandeur. Vous semblez faire l’amalgame entre les chanteurs de musique populaire contemporains, qui interviennent sans cesse dans le débat politique, qui professent massivement des opinions de gauche dérivées du communisme, et Georges Brassens, qui était le contraire d’un militant, et dont toute la vie montre à quel point il se tenait éloigné de la politique et de ses postures.
Ses chansons sont remplies de cette horreur des organisations collectives oppressantes (Église, armée…) et de son intérêt exclusif pour les hommes. (Et les femmes !)
Georges Brassens était ce que l’on appelle un anarchiste de droite, ce qui est à peu près le contraire des anarcho-communistes contemporains, type Black Blocs ou « antifas », qui se livrent à la violence et à la destruction, avec pour but le renversement du gouvernement.
Il était beaucoup plus proche des libéraux, voire des libertariens — bien qu’il se fichait comme de sa première chemise de tout ce qui pouvait ressembler à une doctrine politique, y compris celle-là.
Vous avez traité Brassens d’idéologue. C’est exactement le contraire ! « Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente »… on ne peut pas faire plus clair.
Un mot, pour finir, sur les deux Corée — et là, nous nous éloignons de Brassens. Vous présentez une image simpliste de la chose : au nord, la dictature, au sud, la démocratie.
C’est oublier que la démocratie en Corée du Sud est fort récente. En réalité, elle s’est construite selon le modèle asiatique très particulier de la dictature œuvrant à la démocratie. Comme Taïwan.
Les deux nations ont longtemps été menées par des régimes autoritaires résolus à mettre en place les conditions d’une économie de marché d’une façon progressive et stratégique. Ce n’est qu’une fois ces conditions en vigueur, une fois un certain niveau de développement atteint, que des institutions politiques démocratiques se sont substituées à l’autoritarisme et au « libéralisme dirigé ».
En ce sens, ce n’est pas la France qui est, comme le veut la vieille blague, le seul pays communiste qui ait réussi ; c’est la Corée du Sud et c’est Taïwan.
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@ Patrice Charoulet | 26 août 2023 à 10:41
« Post-scriptum à ‘Ma Palme d’or 2023’. Un. La dame hallucinée qui a cru voir ce qu’elle n’a pas vu a cru devoir dire, en deux minutes, pour appuyer ses dires : ‘Je suis fonctionnaire !’ […] »
Je ne doute pas une seconde de la véracité de cette anecdote. Mais il vaut mieux que ce soit vous qui la rapportiez. Pour ma part, je n’aurais pas été cru…
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Et pour en revenir au sujet : l’adresse mail de l’Institut de la Parole est philippe.bilger@florimont.com. Serait-ce un hommage à Georges Brassens, qui a longtemps habité l’impasse Florimont ? (ndlr : oui)
Ben moi, j’ai deux copains, ils sont vieux et aiment Mouloudji, Boby Lapointe et Brassens.
Ils vivent maintenant en coloc, depuis que leurs Xanthippe ont débarrassé le plancher, oui, de nos jours certaines vieilles prennent la tangente avant leurs vieux, elles font comme Ronsard, elles leur préparent la place…
Bref ! Gégé et le Dan ont dû manger pas mal de vaches folles et de veaux aux hormones trop arrosés, et voilà que leurs méninges déménagent, du coup, ils prennent l’habitude de faire la liste des courses ce qui donne ceci :
– Hé Gégé, il fait trop chaud, je vais aller chercher des glaces, t’en veux ?
– Ah ouais, bonne idée !
– Quels parfums ?
– Deux boules vanilles chocolat, et note-le hein, sinon tu vas encore oublier !
– Mais non je vais pas oublier, faut pas pousser quand même, tu me prends pour Mimile ?
Le voilà de retour avec deux hot-dogs !
-Tiens ton hot-dog !
– Quoi ??? Me*de alors ! et la moutarde hein, tu as oublié la moutarde ! Pourtant, je t’avais bien dit de le noter !!!
…
Mais les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux.
…
@ Giuseppe | 26 août 2023 à 10:25
Merci de l’information !
Je ne savais pas que Charles de Gaulle avait fait cette découverte à Alger trois ans avant moi !
J’étais au courant du « Je vous ai compris », quand j’ai débarqué dans ma mer de sable en arrivant du Nigeria, mais je n’ai fait qu’une redécouverte, vexant pour un pétrolier spécialiste de l’exploration !
Encore plus de l’apprendre 62 ans plus tard 🙁
J’avais quand même aussi compris que c’était effectivement fichu et pourquoi !
En fait c’était fichu dès 1830 !
Il fallait faire comme les Britanniques qui avaient des protectorats, pas des colonies, ils allaient protéger des pays de la colonisation des autres et se faisaient payer pour le service. Ce que fait Wagner en ce moment en Afrique !
@ Claude Luçon | 27 août 2023 à 01:59
La trilogie de Jean Lacouture est une mine d’informations. Si mes souvenirs sont bons c’est dans Le Politique.
En guise de conclusion, celle-ci où notre grand poète musicien et chanteur rend hommage à la maréchaussée après l’avoir copieusement démolie dans d’autres textes.
Un inclassable génial du verbe et du rythme qui se serait certainement gaussé des analyses prétentieuses, dolosives ou stupides lues ici et là !
« le r’présentant d’la loi vint, d’un pas débonnaire.
sitôt qu’il m’aperçut il s’écria : tonnerre !
on est en plein hiver et si vous vous geliez !
et de peur que j’n’attrape une fluxion d’poitrine,
le bougre, il me couvrit avec sa pèlerine.
Ça n’fait rien, il y a des flics bien singuliers…
et depuis ce jour-là, moi, le fier, le bravache,
moi, dont le cri de guerr’ fut toujours mort aux vaches !
plus une seule fois je n’ai pu le brailler.
j’essaye bien encor, mais ma langue honteuse
retombe lourdement dans ma bouche pâteuse.
Ça n’fait rien, nous vivons un temps bien singulier… »
(Georges Brassens, L’Epave)
@ Claude Luçon
« (JJG) ayant servi chez les Eclaireurs de France où il ne pouvait qu’apprendre l’ordre et la discipline ! ! »
Ce mouvement était, après la guerre, surveillé de très près par le PCF. De nombreux chefs de groupe en étaient, mais ils faisaient preuve de tant de scrupules que personne ne s’en apercevait.
La laïcité n’y était pas l’athéisme ; aux grands camps d’été, les catholiques allaient à la messe, et les protestants au temple, et si besoin, accompagnés en voiture par le chef de groupe.
Le scoutisme y était sacré, et des chefs avaient fait le camp de Gilwell de Baden-Powell.
L’ordre et la discipline n’y ont cependant jamais été le premier mot. Les Éclaireurs de France, pas plus que dans les autres mouvements, ne marchaient au pas.
Si bien qu’ils étaient très mal vus en entrant dans l’armée, classés en rebelles potentiels.
Par ailleurs, la catastrophe gauchiste couvait et a éclos dans les années 60 selon les groupes pour devenir une association plus proche des « francs camarades » du PC que du scoutisme si ce n’est un vague uniforme. Il semble que JJG en soit bien une illustration.
Les scouts de France suivaient la même voie gauchisante avec ses prêtres douteux.
Le scoutisme véritable a survécu avec les « scouts d’Europe » et les « ENF » selon les groupes. Pour le reste, les impostures diverses y règnent le plus souvent.
De très nombreux moines sont issus du scoutisme traditionnel, et c’est là tout son sens. L’éclaireur est celui qui montre la lumière divine, et le génie du scoutisme est de le faire sans qu’on en prenne conscience avant d’être adulte – du moins pour les meilleurs.
@ duvent | 26 août 2023 à 20:53
Michel Boujenah la raconte très bien aussi…
@ Giuseppe | 26 août 2023 à 10:25
« Mongénéral débarque en Algérie et s’aperçoit que pas un indigène n’occupait un poste de l’administration française, en un seul regard il avait compris que jamais l’intégration, comme on dit maintenant, ne s’était faite. C’était trop tard, c’était fichu. »
Je me méfie de ce genre de déclarations. Il se disait aussi que les Algériennes n’étaient pas acceptées dans les écoles publiques. Bien évidemment totalement faux car on omettait de dire que c’était souvent les familles qui le refusaient.
https://zupimages.net/viewer.php?id=23/34/ehoy.jpg
Photo de classe où figure ma belle-soeur, à Aïn Tedeles. Vous pouvez comparer aussi le nombre de filles indigènes et le nombre d’Européennes.
Et si vraiment c’était alors le cas, cela aggrave les propos tenus lors de son discours de Mostaganem, le fameux « Je vous ai compris » !
@ Robert Marchenoir
« Votre réaction à l’éloge de Brassens par Philippe Bilger fut une authentique surprise pour moi, tout comme celle de Vamonos. Ce dernier se contente d’être incompréhensible, toutefois. Vous y ajoutez la hargne venimeuse et personnelle, ce qui change tout.
Il y a, en somme, un moyen infaillible de détecter les méchants : les mettre en présence d’un authentique gentil. Dès lors, leur rage ne connaît pas de bornes. »
Vous vous faites des idées.
Brassens m’indiffère globalement. C’est un artiste. Et le concept d’artiste m’indiffère – c’est un travestissement de l’art tout comme le politicien est un travestissement de la politique.
Il me fait le même effet que Sartre. Si on peut lui reconnaître des talents artistiques, un sens de la formule, ce n’est pas un modèle, ce qu’il dit – parce que c’est bien ce qui reste d’un artiste – est un discours puéril digne des bonnes heures de la CNT rue des Vignoles.
Lorsque certains relèvent sa participation au STO, ce n’est pas nécessairement pour s’indigner de sa participation au STO comme d’autres ont été incorporés de force dans la Waffen-SS. C’est bien pour lui reprocher son ironie chansonnière et son mépris postérieur à l’attention de ceux qui ne s’y sont pas pliés, qui pour échapper au STO ont rejoint les FFL par exemple. Le pacifisme anarchiste avait ses charmes à l’époque de la Première Guerre mondiale, lorsqu’on pouvait s’amuser à prétendre que la guerre et les nations ne servaient que les élites et n’avaient aucun sens pour les peuples qui se moqueraient d’être français ou allemands, russes ou ukrainiens. Cela n’avait plus le même sens après la Seconde Guerre mondiale, où le pacifisme n’a été qu’un outil de collaboration avec une entreprise génocidaire, ou le refus du pacifisme et l’acceptation de la nécessité de l’engagement militaire à l’évidente supériorité morale d’avoir lutté contre l’entreprise génocidaire.
Bref, anarchisme puéril de militants pré ou post-adolescents qui pourrait faire sourire. Ce discours anarchiste cesse d’amuser lorsqu’il motive des jeunes gens à entrer dans l’action directe. Le cadre mental des Jean-Marc Rouillan et Audry Maupin, c’est aussi tout cet anarchisme, socialiste ou individualiste (en résumant par « de droite » ou « de gauche », peut-être maladroitement – difficile de concevoir une philosophie libérale sans garanties de droits, et donc de lois et d’interdits), qui désigne des ennemis dont la destruction est acceptable.
Il me semble que ce raisonnement est parfaitement rationnel et c’est bien cela qui compte pour moi, pas la perception d’être « gentil » ou « méchant » et autres notions romantiques qui m’indiffèrent au plus ou au point.
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@ F68.10
« L’anarchisme n’est pas le communisme ou le socialisme. Il y a des racines historiques communes, mais, non, ce n’est pas le même mouvement du tout. »
Anarchistes et communistes se sont souvent affrontés, en Espagne ou ailleurs. Leurs intérêts et conceptions étaient souvent divergents. C’est vrai.
Prétendre que ces mouvements n’ont pas d’histoire liée, par contre, c’est une blague. Leurs divergences se sont généralement révélées lors de combats communs, parce qu’ils ont en commun l’idée révolutionnaire animée par une poignée d’individus de race supérieure (qui savent mieux que les autres humains ce qui est bon pour l’humanité).
C’est d’autant plus vrai si on se pose la question du vecteur culturel de la diffusion de ces idéologies. Bérurier Noir, anarchistes ou communistes ?
Je suis de très près l’actualité politique française. Et je me pique de reconnaître la voix de la plupart des commentateurs politiques les plus fréquents.
À la radio, je rate le début d’une émission où l’on a invité une commentatrice politique dont je ne reconnais pas la voix. Pendant une heure, je me demande vingt fois, un peu agacé : « Mais qui est cette dame, mais qui est cette dame ? »
La fin de l’émission arrrive. Je vais enfin savoir le nom de la dame.
Or, c’était un monsieur.
@ Marcel P
« Prétendre que ces mouvements n’ont pas d’histoire liée, par contre, c’est une blague. »
Il me semble avoir bien précisé que l’histoire était commune. Mais j’insiste: anarchisme et communisme restent fondamentalement opposés, le communisme constituant, au fond, un schisme.
L’histoire de l’islam et du christianisme est aussi commune. Il y eu un schisme au Ve-VIe siècle, bien avant Momo.
Nul ne songerait pourtant à dire islam = christianisme, alors que l’histoire en est pourtant bien commune. Bon, ben c’est pareil pour l’anarchisme et le communisme.
Vous, vous semblez dire que anarchisme et communisme, c’est quand même un peu la même chose.
En tant qu’athée, je vous confirme que je trouve que l’islam et le christianisme, c’est un peu la même chose aussi…
Vous me parlez des Bérurier Noir. Ils sont essentiellement des anarchistes parmi lesquels dominent des positions antiracistes qu’on appellerait de nos jours antifas. Ce qui, en France, semble s’accompagner d’un positionnement assez compatible avec le mouvement communiste.
Moi, je ne comprends toujours pas pourquoi il convient, en France, pour ne pas être raciste, de devoir appeler à la fin du fric. C’est quoi le rapport ? Aucun.
Qu’en France les positions ostensiblement anarchistes soient assimilées indûment (à la fois par la droite et par la gauche) au communisme, je vous le concède.
Mais que voulez-vous que je vous dise ? Un pays où on croit qu’être hostile à l’Eglise et au Roi mène tout droit à la Corée du Nord, est un pays de cinglés.
L’anarchisme, c’est une hostilité à l’autorité indue. Un Chomsky illustre bien cette position. Il est anarcho-syndicaliste, socialiste libertaire, mais il défend l’idée de ce positionnement comme une extension du libéralisme « classique » des Lumières. Ce qui inclut une défense acharnée de la liberté d’expression jusqu’à prendre la défense de la liberté d’expression de Faurisson.
Tout le monde est au courant, sur ce blog, que l’anarchiste Chomsky défend la liberté d’expression de Faurisson, non ? Bon…
Nous sommes donc là à mille lieux de l’antiracisme bête et béat de nos antifascistes nationaux.
Et c’est pour cela, pour affirmer cet héritage relatif aux Lumières, qu’un Chomsky est fondamentalement hostile au marxisme et à l’Union soviétique. Comme devrait l’être tout anarchiste un peu conséquent. Ce qui n’est pas le cas en France, je vous le concède, où le romantisme hors-sol et l’irrationalité revendiquée semblent dominer.
Je vous donne un ex-trotsko un peu anar sur la Corée du Nord, pour rendre le positionnement explicite:
« Je suis allée en Corée du Nord. Ce pays a un homme décédé comme président: Kim Jong-Il n’est que chef du parti et chef de l’armée. Il n’est pas chef de l’État. Ce poste appartient à son père décédé, Kim Il-Sung. C’est une nécrocratie, une thanatocratie. C’est à peu de choses près une trinité, soit dit en passant: le Fils est la réincarnation du Père. C’est la tyrannie la plus révoltante, la plus totale, la plus absolue et la plus cruelle que l’espèce humaine ait jamais développée. »
Je vous réfère à la version longue de ce positionnement sur la Corée du Nord.
La gauche, en France, n’est pas une grande amoureuse de la liberté, ou ne l’est plus. Elle veut des protections, des zacquis-sociaux, du confort, des APL, des médecins partout, etc. la gauche, quoi… au détriment de la liberté.
Mais quand on voit un Brassens, par pitié, reconnaissons que l’anarchisme peut être autre chose qu’une caution par la gauche de tout le délire oppressif et fonctionnarial français, de l’acharnement de la gauche à répliquer en mode soviético-fonctionnarial tous les travers du corporatisme d’État de l’Ancien Régime.
Quand on est anarchiste et qu’on est pour toujours plus de services publics, c’est qu’on n’a rien compris à l’anarchisme. Il n’y a plus d’anarchistes en France. Il n’y a que des illégalistes, comme les Black Blocs. Qui doivent se faire défoncer.
Ou des crétins qui dessinent des grands « A » dans des cercles sur les murs tout en voulant doubler ou tripler le nombre de fonctionnaires. Le degré zéro ou même moins un de l’anarchisme.
Brassens était contre l’autorité, la religion, la police et d’autres composantes d’un Etat de droit. En somme, il était un anarchiste.
S’il est encore une idole sur ce blog, alors les Français ont un problème de positionnement politique.
Se réfugier derrière un oxymore en accolant les termes droite et anarchiste, c’est tout simplement se moquer de la poire du monde. Je n’ai toujours pas compris la portée de cette expression mais je l’utilise parce qu’elle est validée par un petit Suisse.
La droite est structurée avec un chef qui a le droit de veto tandis qu’un anarchiste refuse toute forme d’autorité. L’oxymore est caractéristique. Il faut choisir, camarade !
L’anarchisme est minoritaire au sein de la gauche, il n’est qu’une des composantes de forces qui visent à éradiquer la droite pour installer une dictature du prolétariat.
Brassens prenait les gens pour des cons, il l’a écrit et mis en chanson. La rime est pauvre, on est con et en plus, la rime est centrale donc pas à la bonne place.
Français, j’ai toujours voté à droite. Toute ma vie, les choses étaient claires et simples : l’électeur avait le choix entre le communisme, le socialisme, la droite et l’extrême droite.
Je ne suis pas antisémite, mais philosémite et j’admire et je soutiens depuis toujours l’Etat d’Israël, qui a par bonheur un gouvernement représentatif. Est-ce le cas en Chine, en Iran, en Afghanistan ?
Non. Les Israéliens ont le choix d’élire leurs représentants. En fonction des résultats, le gouvernement est parfois un peu plus à gauche ou un peu plus à droite. Pour l’instant, la droite gouverne avec un homme qui n’est pas un nouveau venu et applique le programme qu’il avait annoncé. Au lieu de protester dans les rues, ses opposants devraient rentrer chez eux et attendre les prochaines élections. Les électeurs peuvent d’ailleurs encore préférer la droite la prochaine fois et les fois d’après. Tel est le gouvernement représentatif.
J’ai dit que j’ai toujours voté à droite, mais je n’ai pas dit que j’avais voté à l’extrême droite. Sur Facebook, et sur plusieurs blogs influents, on m’a demandé plusieurs fois, ce que j’entendais par « extrême droite ». Cette façon de parler, manifestement, déplaît à certains. Elle me plaît.
L’extrême droite, en France, en gros, et pour faire simple, c’est le lepénisme. Laissons de côté les groupuscules
cagoulés. On m’objectera que M. Le Pen n’est pas Mme Le Pen. Certes mais, sur l’essentiel, n’est-ce plus l’extrême droite ? Si ! La fille de M. Le Pen, très habilement, et contrairement à son père, a compris qu’on ne pouvait plus en France faire huer des hommes politiques connus comme Juifs dans les meetings, qu’on ne pouvait plus dire « Durafour crématoire » et qu’ainsi on ne serait plus d’extrême droite, C’est loin de suffire. On a mis des masques très épais, on s’est ripoliné, on s’est adouci, on s’est respectabilisé (merci à Zemmour), on a parfois triangulé en reprenant des thèmes à l’extrême gauche (par exemple la retraite à soixante ans…), mais on reste l’extrême droite. On alimente les rumeurs les plus idiotes et les plus fausses sur la banque juive, M. Macron ayant travaillé quelque temps, comme Pompidou d’ailleurs, à la banque Rothschild. On encourage les calomnies d’après lesquelles ce président aurait été choisi par la franc-maçonnerie. C’est un retour aux plus beaux temps du pétainisme (on se souvient du slogan d’alors, répété ad nauseam, « judéo-maçonnique »). Eh bien non ! Le chef de l’Etat a été élu par une majorité d’électeurs, ni par la banque juive, ni par la franc-maçonnerie. Elu et réélu.
Comme en Israël, nous sommes en France, par bonheur, dans une vraie démocratie et nous avons un gouvernement représentatif. Et je ne souhaite à mon pays ni le sort de la Chine, ni celui de l’Iran ou de l’Afghanistan.
@ Vamonos | 28 août 2023 à 09:08
Il me semble que Brassens n’avait absolument rien à faire de la politique, des chapelles, des contingences, du conformisme, des partis de gauche ou de droite.
Bref, des étiquettes en tout genre que certains voudraient lui coller aux basques.
Son art consistait à mettre des paroles en chanson, avec un accompagnement sobre et une rythmique particulière afin de mieux faire ressortir les mots.
Il a mis en musique les textes de dizaines de poètes aussi divers d’idées que Paul Fort, Francis Jammes, Aragon, Antoine Pol, Lamartine, François Villon, Victor Hugo… et bien sûr son ami Aimé Duval (qu’il avait surnommé la calotte chantante).
Il s’est même fendu d’une composition purement fictive afin d’honorer à sa façon la maréchaussée qui l’avait un jour sauvé d’un mauvais pas.
C’est donc en vain que d’intarissables bavards s’acharnent ici à décortiquer ou mettre dans une case formatée par leur petit esprit, l’homme libre et lucide sur la société des hommes qu’il fut et demeura jusqu’à sa mort !
@ F68.10
« L’histoire de l’islam et du christianisme est aussi commune. Il y eu un schisme au Ve-VIe siècle, bien avant Momo. Nul ne songerait pourtant à dire islam = christianisme, alors que l’histoire en est pourtant bien commune. Bon, ben c’est pareil pour l’anarchisme et le communisme. »
Bof. La comparaison devrait se faire entre Eglises orthodoxes et romaines. Ou entre Sunnites et Chiites.
Il n’y a pas de schisme entre Islam et Chrétienté qui n’ont jamais constitué une même communauté ecclésiale.
« Vous me parlez des Bérurier Noir. Ils sont essentiellement des anarchistes parmi lesquels dominent des positions antiracistes qu’on appellerait de nos jours antifas »
Leur folklore revendiqué est largement communiste et déjà « antifa », ce qui a toujours été synonyme de communistes. Le terme « redskin » ne fait pas référence aux Indiens d’Amérique.
« L’anarchisme, c’est une hostilité à l’autorité indue. Un Chomsky illustre bien cette position. Il est anarcho-syndicaliste, socialiste libertaire, mais il défend l’idée de ce positionnement comme une extension du libéralisme « classique » des Lumières. »
On ne peut pas être dans le libéralisme classique, qui place l’individu comme citoyen acteur de sa vie, et socialiste, qui ne raisonne pas par l’individu mais par les groupes sociaux.
« Tout le monde est au courant, sur ce blog, que l’anarchiste Chomsky défend la liberté d’expression de Faurisson, non ? Bon… »
Tout le monde sait que Chomsky soutient les terroristes comme George Ibrahim Abdallah. Personne ne va s’étonner qu’il défende la liberté d’expression d’un négationniste.
Comme Bérurier Noir d’ailleurs, au positionnement tiers-mondiste pro-palestinien.
Convoquer ce genre de type ne rend pas le débat plus simple et limpide.
@ Vamonos | 28 août 2023 à 09:08
« Brassens était contre l’autorité, la religion, la police et d’autres composantes d’un État de droit. En somme, il était un anarchiste. »
La religion n’est pas une composante de l’État de droit. Dire que l’autorité et la police sont des composantes de l’État de droit est absurde : elles sont aussi des composantes des dictatures.
Ce qui est une caractéristique de l’État de droit (et non une composante, notion peu pertinente), c’est, par exemple, la séparation des pouvoirs, l’existence d’une constitution, la liberté d’expression, l’interdiction des arrestations arbitraires, l’existence de mécanisme institutionnels permettant de démettre les dirigeants… Brassens n’était opposé à rien de tout cela.
L’anarchie n’est pas l’opposition à l’État de droit. Elle est l’opposition à toute autorité. C’est différent.
Elle peut se concevoir comme mouvement politique organisé (paradoxalement), ou comme attitude personnelle, philosophie de la vie. Bien que Brassens ait brièvement écrit dans un journal anarchiste, il appartenait à ce second courant.
« La droite est structurée avec un chef qui a le droit de veto tandis qu’un anarchiste refuse toute forme d’autorité. »
Euh… non. Un chef qui a le droit de veto, ça s’appelle le nazisme, le communisme, la dictature… il y a des dictatures de droite, mais la droite n’est pas synonyme de dictature. Au contraire.
La monarchie britannique est-elle plutôt de droite ou de gauche ? A l’évidence, elle est de droite. Le roi d’Angleterre, chef de l’État, n’a pas le moindre droit de veto. En fait, il n’a même pas le droit de donner son avis sur la politique du gouvernement.
Si l’on parle d’anarchisme de droite, c’est pour le distinguer de l’anarchisme communément compris, qui est à gauche car révolutionnaire : il veut détruire les institutions, mettre à bas le gouvernement par la violence, et les remplacer par une utopie auto-gestionnaire.
L’anarchiste de droite est à l’opposé : il est en retrait de la vie politique, il est hostile à la violence, c’est un bougon qui se méfie de toute organisation collective (même anarchiste), et ne s’intéresse qu’à l’homme, à l’individu.
Quand on prononce le mot État (ou politique), l’anarchiste de droite fait la gueule, tandis que l’anarchiste de gauche prépare des cocktails Molotov. Ce n’est pas le même genre d’homme.
« Brassens prenait les gens pour des cons. »
Le malentendu est total. Portraiturer les travers de tel ou tel n’est pas prendre les gens pour des cons.
@ Marcel P
« Il n’y a pas de schisme entre Islam et Chrétienté qui n’ont jamais constitué une même communauté ecclésiale. »
Le califat Rashidun, c’est l’église nestorienne du Qatar.
Les alaouites de Syrie, techniquement, ils tracent leurs origines jusqu’à une bataille à l’époque de Momo où ils étaient alors identifiés comme chrétiens, et ils font partie des premiers musulmans sur le plan historique.
Le lien entre le christianisme syriaque et les débuts de l’islam crève les yeux. Tout comme le lien entre les ébionites et l’islam.
Bien sûr que si que l’islam dérive du christianisme. Il dérive d’un schisme entre les populations hellénisées et les chrétiens plus judaïsants hostiles à toutes ces « innovations ». Les premiers voyaient en Jésus une personne ayant l’autorité d’abolir la loi juive, ce qui nécessitait d’être le fils de Dieu, et les seconds voyaient en Jésus un messie de type royal, politique, entravé dans sa mission historique, accomplie plus tard par Momo. La question de la filiation de Jésus – filiation divine ou seulement humaine – est au cœur de ce schisme, et on peut la tracer dans les textes syriaques de moines chrétiens arabes du côté d’Ephèse / Osroène. Au Ve-VIe siècle. Avant Momo. L’essentiel des thèses théologiques de l’islam sont alors déjà en place.
Il y a plein d’autres points schismatiques: la trinité s’inscrit dans une vision métaphysique de type grec, où il fallait un liant entre le monde des idées et le monde de la matière, pour faire un lien entre le Père et le Fils. Ce point était inconcevable pour les chrétiens judaïsants rétifs à l’hellénisme. Ils n’en étaient pas moins chrétiens, et chantaient des Kyrie eleison avec des youyous dans la voix.
Tout ces points schismatiques ne changent donc rien au fait que les premiers musulmans furent largement chrétiens avant la grande poussée expansionniste militaire de l’islam d’après Momo, et qu’ils ne s’identifiaient pas en tant que musulmans mais en tant que croyants chrétiens soumis à l’autorité du commandeur des croyants. Le terme « musulman » est tardif, et ne date pas de l’époque de Momo.
Momo régnait sur une coalition de croyants, significativement chrétienne, significativement nestorienne, et tenta une unification du monothéisme qui devint, seulement plus tard, l’islam. En y agrégeant tous les divers monothéismes compatibles (arabes du désert, juifs, etc.) par un espèce d’œcuménisme coercitif assez dément par la suite. Mais, au début, c’était une jacquerie contre Byzance et les Perses qui se joua militairement, initialement, le long de la frontière Iran-Irak, du Qatar jusqu’au Kurdistan actuel.
Le Coran semble même être une resucée d’un livre de prières chrétiennes et nestoriennes écrit en araméen et non pas en arabe.
L’innovation de l’islam, c’est d’avoir pris un seigneur de guerre comme messie, par frustration que Jésus fut une c***ll* molle de pacifiste, puis d’avoir eu l’idée fabuleuse de prendre les décapitations de Momo à la mode Kadyrov comme l’exemple ultime de sainteté à suivre…
Mais, sinon, sur les fondamentaux, l’islam n’est que la continuation d’un christianisme par une population xénophobe à tout ce qui était grec. Hostilité qui ne date d’ailleurs pas d’hier, mais au moins des invasions d’Alexandre (siège de Tyr, statue de Zeus dans le temple de Jérusalem, etc. etc. etc.). L’hostilité semble même remonter aux troubles de la fin de l’Âge du Bronze, avec les Philistins comme précurseurs des Grecs. Bref…
P.S.: C’est pour cela qu’il est absurde de tenter de convertir un fondamentaliste musulman au christianisme. Lui, contrairement à vous, connaît son histoire, même maltraitée par sa propre historiographie délirante, et sait qu’il est déjà chrétien… c’est pour cela que cela ne prend pas et ne peut pas prendre…
@ F68.10
En terme de réflexion sur d’histoire des religions et la théologie, je lis avec intérêt votre démonstration.
Reste que pour parler de schisme, il faut que les schismatiques aient fait religion auparavant. Le fait que certaines nouvelles fois se basent sur d’autres – c’est généralement le cas, avec souvent comme formule clef de revenir à la pureté initiale de la foi – ne permet pas de l’affirmer. Le schisme, ça suppose une reconnaissance initiale de part et d’autre de l’ensemble comme une même communauté. Jésus était juif. Les juifs n’ont pas reconnu faire religion avec les chrétiens. Pas plus que les chrétiens n’ont reconnu faire religion avec les mahométans.
Enfin, l’Islam en tant que tel, c’est la production du prophète Mahomet. Cette religion est basée sur les actes de son seigneur de guerre, comme le christianisme est basé sur les actes du messie pacificiste – comme vous le relevez. D’emblée, il s’agit de religions fondamentalement distinctes dans leur sens, peu importe l’identité religieuse originelle des croyants, avant baptême si l’on peut dire. On ne peut pas prétendre que ces religions font une alors que leur texte de référence est en complète contradiction. Allez donc chercher un chapitre déterminant « le butin » légitime dans les paraboles.
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@ Robert Marchenoir
« L’anarchie n’est pas l’opposition à l’État de droit. Elle est l’opposition à toute autorité. C’est différent. »
Un droit, ce sont des interdits.
Chaque liberté est défendue et protégée par des interdits.
L’Etat de droit implique une force pour garantir ces interdits et une justice pour sanctionner leur offense. Bref, l’Etat de droit impose des autorités que l’anarchisme réprouve.
Sans arkhè, le quidam peut aller violer, tuer, piller, faire taire, bref abolir toutes les libertés. Parce que c’est la réalité de l’humain. Il lui faut un homme en arme, ou un OTAN, pour ne pas être la merci d’autrui.
« L’anarchiste de droite est à l’opposé : il est en retrait de la vie politique, il est hostile à la violence »
Brassens est-il opposé à la violence ? Est-il favorable au droit de propriété ? Etait-il en retrait de la vie politique lorsqu’il écrivait sur le syndicalisme chez Renault contre la CGT ou encore titrait « qu’attend la masse pour se soulever » ? Etait-il hostile à la violence dans ses chansons et dans ses articles de presse lorsqu’il vante « l’usage des pavés » contre « les valets du capitalisme », capitalisme auquel il ne serait pas opposé, ou se plaint qu’on « ne casse même pas la tête » d’un marchand vendant trop cher des crayons ou que le « cafetier ne couche pas le soir à l’hôpital » pour servir trop cher le café ? En retrait lorsqu’il dénonce les « patriotards » et autres « crétins et salauds » ? Hostile à la violence lorsqu’il fait l’apologie du vol, car lorsque des gens pillent une église, ce n’est que bien normal puisque s’y trouvent qui « dorment, inutiles, des valeurs susceptibles de leur accorder le pouvoir d’achat qui leur fait défaut ».
Brassens est un haineux, un agressif, un apologiste violent – au moins dans ses textes. Il vomit tout ce que vous défendez habituellement – liberté de propriété y compris. Lisez-le, c’est suffisamment explicite. « On n’amende pas le capitalisme, on le supprime. Tenter de faire le bonheur du peuple en régime capitaliste, c’est s’abandonner à la plus stérile utopie ». Il ne cadre pas avec le descriptif de l’anarchiste de droite que vous nous présentez.
@ Marcel P | 28 août 2023 à 19:28
« Bref, l’État de droit impose des autorités que l’anarchisme réprouve. »
Oui. Évidemment. Ce n’est pas contradictoire avec ce que je dis. Une fois de plus, vous pinaillez, vous déformez le sens des mots, en les sortant de leur contexte.
C’est Vamonos qui a allégué une prétendue opposition fondamentale de Brassens à l’État de droit. État de droit s’oppose à dictature, pas à anarchie. La police n’est pas, contrairement à ce qu’a suggéré Vamonos, caractéristique, spécifique de l’État de droit.
Je ne crois pas que ça gênait spécialement Brassens de vivre dans un État de droit, plutôt que dans une dictature. Tout montre, en fait, le contraire.
Brassens n’appelait pas de ses vœux une société sans police. Il n’a jamais échafaudé de théorie selon laquelle une telle société pourrait fonctionner. Il se contentait d’avoir les flics dans le nez — et encore, pas toujours, comme Axelle D vient de le rappeler. Votre littéralisme est consternant.
« Sans arkhè […] »
Et hop ! un peu de grec imbitable et inutile à l’argument histoire d’impressionner.
Quant aux brèves citations de Brassens que vous nous présentez, elles sont, elles aussi, sorties de leur contexte. Des sources, des dates seraient les bienvenues, afin que l’on puisse correctement les interpréter.
Sinon, moi je peux vous sortir des citations d’Adolf Hitler parfaitement raisonnables et même tout à fait libérales.
@ Robert Marchenoir | 28 août 2023 à 15:01
Vous estimez que :
« L’anarchie n’est pas l’opposition à l’État de droit. Elle est l’opposition à toute autorité. C’est différent. »
Vous intercalez autorité entre anarchie et Etat de droit. Et hop, ni vu ni connu, vous pensez m’embrouiller.
Si vous estimez qu’Etat de droit est une expression inappropriée ou peu pertinente, alors je peux faire référence à la vie en société de gens qui partagent des valeurs communément admises.
Mais cela ne change pas le résultat, l’anarchiste ne se soumet pas à l’autorité donc il n’admet pas par principe les structures de l’Etat de droit avec ses interdits et ses permissions.
L’anarchiste est pour la liberté surtout la sienne ; celle des autres il s’en moque complètement.
Peut-être devrais-je me taire, quand on est con, on est con, et cite alors Benoît XVI :
« Pour résumer, nous pouvons dire que toute l’histoire de Jésus, telle que le Nouveau Testament la raconte, du récit des tentations aux pèlerins d’EmmaÊs, montre que le temps de Jésus, le « temps des païens », n’est pas le temps d’une transformation cosmique, dans laquelle les décisions définitives entre Dieu et l’homme sont déjà prises, mais le temps de la liberté. Dans ce temps, Dieu rencontre les hommes à travers l’amour crucifié de Jésus-Christ, afin de les rassembler dans une libre acceptation du royaume de Dieu. C’est le temps de la liberté, et cela veut aussi dire, le temps dans lequel le mal continue à avoir du pouvoir. Le pouvoir de Dieu est, pendant tout ce temps, un pouvoir de la patience et de l’amour, face auquel le pouvoir du mal reste efficace. C’est un temps de la patience de Dieu qui nous paraît souvent démesurée – le temps des victoires, mais aussi des échecs de l’amour et de la vérité. L’ancienne Église a récapitulé l’essence de ce temps dans la phrase : « Regnavit a ligno Deus » (Dieu a régné par le bois [de la Croix [11]
[11]De l’hymne latine Vexilla Regis (vie siècle), chantée le…
]). En chemin avec Jésus à l’instar des disciples d’Emmaüs, l’Église apprend toujours à lire l’Ancien Testament avec lui et à comprendre d’une manière nouvelle. Elle apprend à reconnaître que c’est très précisément cela qui est dit par avance à propos du « Messie », et, dans le dialogue avec les juifs, elle doit essayer de montrer que tout cela est « conforme à l’Écriture ». C’est pourquoi la théologie spirituelle a toujours souligné que le temps de l’Église ne signifie pas l’arrivée au paradis, mais correspond à l’exode de quarante ans d’Israël dans le monde entier. C’est le chemin de ceux qui sont libérés. De même qu’il est toujours à nouveau rappelé à Israël que son chemin dans le désert est la conséquence de la libération de l’esclavage d’Égypte ; de même qu’Israël a toujours à nouveau voulu sur son chemin retourner en Égypte, car il n’était pas capable de reconnaître le bien de la liberté comme un bien, de même pour la chrétienté sur son chemin de l’exode : reconnaître le mystère de la libération et de la liberté comme don de la rédemption est toujours à nouveau difficile pour les hommes, et ils veulent retourner à l’état antérieur. Mais grâce aux actions miséricordieuses de Dieu, ils peuvent sans cesse réapprendre que la liberté est le grand don qui conduit à la vraie vie. »
https://www.cairn.info/revue-communio-2018-5-page-123.htm
Et puisque les trompettes de la renommée sont bien mal embouchées, j’en rajoute une couche, pour lever sur l’exacte expression de la vérité jamais entendue le voile des scandales qui préfèrent rester dans l’obscurité :
« C’est ainsi seulement que nous devenons capables d’un véritable dialogue des cultures et des religions, dont nous avons un besoin si urgent. Dans le monde occidental domine largement l’opinion que seule la raison positiviste et les formes de philosophie qui s’y rattachent seraient universelles. Mais les cultures profondément religieuses du monde voient cette exclusion du divin de l’universalité de la raison comme un outrage à leurs convictions les plus intimes. Une raison qui reste sourde au divin et repousse la religion dans le domaine des sous-cultures est inapte au dialogue des cultures. En cela, comme j’ai essayé de le montrer, la raison des sciences modernes de la nature, avec l’élément platonicien qui l’habite, porte en elle une question qui la transcende, ainsi que ses possibilités méthodologiques. Elle doit tout simplement accepter comme un donné la structure rationnelle de la matière tout comme la correspondance entre notre esprit et les structures qui régissent la nature : son parcours méthodologique est fondé sur ce donné. Mais la question « pourquoi en est-il ainsi ? » demeure. Les sciences de la nature doivent l’élever à d’autres niveaux et à d’autres façons de penser – à la philosophie et à la théologie. Pour la philosophie et, d’une autre façon, pour la théologie, écouter les grandes expériences et les grandes intuitions des traditions religieuses de l’humanité, mais spécialement de la foi chrétienne, est une source de connaissance à laquelle se refuser serait une réduction de notre faculté d’entendre et de trouver des réponses. Il me vient ici à l’esprit un mot de Socrate à Phédon. Dans les dialogues précédents, beaucoup d’opinions philosophiques erronées avaient été traitées, maintenant Socrate dit : « On comprendrait aisément que, par dépit devant tant de choses fausses, quelqu’un en vienne à haïr et à mépriser tous les discours sur l’être pour le reste de sa vie. Mais de cette façon, il se priverait de la vérité de l’être et pâtirait d’un grand dommage ». Depuis longtemps, l’Occident est menacé par cette aversion pour les interrogations fondamentales de la raison et il ne pourrait qu’en subir un grand dommage. Le courage de s’ouvrir à l’ampleur de la raison et non de nier sa grandeur – tel est le programme qu’une théologie se sachant engagée envers la foi biblique doit assumer dans le débat présent. « Ne pas agir selon la raison, ne pas agir avec le Logos, est en contradiction avec la nature de Dieu » a dit Manuel II à son interlocuteur persan, en se fondant sur sa vision chrétienne de Dieu. Dans ce grand Logos, dans cette amplitude de la raison, nous invitons nos interlocuteurs au dialogue des cultures. La retrouver nous-mêmes toujours à nouveau est la grande tâche de l’Université. »
« https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/speeches/2006/september/documents/hf_ben-xvi_spe_20060912_university-regensburg.html
La parole revient donc au poète pour conclure toutes disputes, et définitivement, à propos des « trois Lois » ou des « trois ordres de vie» : Ancien Testament – Nouveau Testament – Coran, qui savait au XIIe siècle ce que dira aussi Brassens au XXe, la liberté est le grand don qui conduit à la vraie vie :
« …
Quoi de plus surprenant
Qu’une gazelle voilée
Montrant un jujubier,
En faisant signe de ses paupières!
Une gazelle dont le pâturage
Se trouve entre côtes et entrailles!
Ah quel prodige!
Un jardin au milieu de feux!
Mon cœur est devenu capable
D’accueillir toute forme.
Il est pâturage pour gazelles
Et abbaye pour moines!
Il est un temple pour idoles
Et la Ka’ba pour qui en fait le tour,
Il est les Tables de la Torah
Et aussi les feuillets du Coran!
La religion que je professe
Est celle de l’Amour.
Partout où ses montures se tournent
L’amour est ma religion et ma foi! »
Ibn’Arabi, la Religion de l’Amour.
@ Robert Marchenoir
« Quant aux brèves citations de Brassens que vous nous présentez, elles sont, elles aussi, sorties de leur contexte. Des sources, des dates seraient les bienvenues, afin que l’on puisse correctement les interpréter. Sinon, moi je peux vous sortir des citations d’Adolf Hitler parfaitement raisonnables et même tout à fait libérales. »
La difficulté n’est pas de trouver une citation de telle ou telle personne demandant qu’on lui passe la salière.
Disons que ces citations ne devraient pas surprendre ceux qui font de Brassens un modèle. Les sources et dates conduiraient à une exégèse qui ne me séduit pas. Libre à chacun d’imaginer qu’elles sont détournées de leur sens. Peut-être s’agissait-il systématiquement d’ironie qui m’a échappé. Je trouve qu’elles concordent parfaitement avec le reste.
« »Bref, l’État de droit impose des autorités que l’anarchisme réprouve. »
« Oui. Évidemment. Ce n’est pas contradictoire avec ce que je dis. Une fois de plus, vous pinaillez, vous déformez le sens des mots, en les sortant de leur contexte.
C’est Vamonos qui a allégué une prétendue opposition fondamentale de Brassens à l’État de droit. État de droit s’oppose à dictature, pas à anarchie »
[…]
« Sans arkhè […] »
« Et hop ! un peu de grec imbitable et inutile à l’argument histoire d’impressionner. » »
Vous ne pouvez pas raisonnablement admettre que l’anarchisme réprouve le principe d’autorité publique prérequis de l’Etat de droit tout en proclamant que l’anarchisme s’accommode du même principe d’autorité publique au service de l’Etat de droit, tout en demandant à ce que le sens des mots ne soit pas déformé mais en critiquant toute lecture étymologique du terme même d’anarchisme.
@ Marcel P
« Reste que pour parler de schisme, il faut que les schismatiques aient fait religion auparavant. Le fait que certaines nouvelles fois se basent sur d’autres – c’est généralement le cas, avec souvent comme formule clef de revenir à la pureté initiale de la foi – ne permet pas de l’affirmer. »
Euh… si. Ce sont les mêmes bonshommes, il partageait la même religion: le christianisme. L’histoire des origines que les musulmans se racontent à eux-mêmes ne leur sert qu’à maquiller la réalité historique: ils dérivent du christianisme.
Apparemment, vous ressentez le même besoin de maquiller les origines de l’islam que les musulmans.
Je mets toutefois cela, pour l’instant, sur le compte d’une ignorance de votre part que je ne trouve ni inacceptable ni surprenante.
@ F68.10
« L’histoire des origines que les musulmans se racontent à eux-mêmes ne leur sert qu’à maquiller la réalité historique: ils dérivent du christianisme.
Apparemment, vous ressentez le même besoin de maquiller les origines de l’islam que les musulmans.
Je mets toutefois cela, pour l’instant, sur le compte d’une ignorance de votre part que je ne trouve ni inacceptable ni surprenante. »
Qu’est-ce qui est l’acte fondateur du christianisme ? Comme le nom l’indique, la croyance en Jésus-Christ fils de Dieu. Jésus n’est qu’un prophète pour les musulmans. Parce que les trois monothéismes ont un bagage commun, des origines communes, vous affirmez que l’Islam est un produit dérivé du christianisme. C’est proprement ridicule – des pans essentiels de l’Islam sont en parfaite contradiction avec le christianisme. Si l’Islam distingue les peuples du livre, avec lesquels il se reconnaît des liens, il ne les considère pas comme musulmans, membre d’une même foi et Église, pas plus que les chrétiens ne reconnaissent Mahomet comme pape ou patriarche.
Avant d’être baptisés, certains étaient juifs, d’autres païens. Le paganisme n’est pourtant pas schismatique avec la chrétienté. Avant de prêter des intentions de volonté de maquillage, démontrez donc l’erreur à considérer (message précédent) qu’il s’agit de religions fondamentalement distinctes dans leur sens, peu importe l’identité religieuse originelle des croyants, avant baptême si l’on peut dire, ou encore à considérer que (message précédent également) islam et chrétienté n’ont jamais constitué une même communauté ecclésiale.
L’expression schisme est inappropriée, même s’il semble que vous vous y accrochiez par incapacité de reconnaître un choix approximatif et malheureux de vocabulaire plus que par conviction bien élaborée et fondée, s’il s’agit de vous imiter en dialoguant par une évaluation des intentions que l’on peut prêter à ses interlocuteurs. Vous voulez causer théologie, encore faut-il en maîtriser le vocabulaire élémentaire, si on ne veut pas fabuler et tout amalgamer.
Votre démonstration de départ avait pour but de nous expliquer que communisme et anarchisme sont des choses très distinctes, « fondamentalement opposées », avec un lien semblable à celui entre christianisme et islam. Si ces derniers étaient membres d’une même Église selon vous, c’est vous alors qui affirmez que communistes et anarchistes appartiendraient à une même Église. Être membre d’une même Église schismatique, ce n’est pas être « fondamentalement opposé », c’est au contraire être « fondamentalement » accordés, avec une divergence non pas sur les fondations mais sur la construction.
Tout ceci est un peu brouillon. Je vous suggère de proclamer à votre tour qu’il ne faut pas pinailler, que peu importe ce qu’on raconte au juste, peu importe les mots qu’on emploie à tort et à travers, on peut avoir raison chacun dans son coin puisqu’on n’a pas de vocabulaire commun.
@ Marcel P | 29 août 2023 à 08:41
Donc, ni sources, ni dates, ni explicitation du contexte des quelques fragments de paroles que vous attribuez à Brassens et qui sont censées révéler sa malfaisance.
Vous avouez même votre malhonnêteté, en disant que révéler ces sources et dates « conduirait à une exégèse qui ne [vous] séduit pas ».
En somme, vous êtes occupé à pérorer, comme d’habitude. Vous coupez les cheveux en quatre jusqu’à détruire toute signification. Vous pratiquez la sophistique. Discuter avec vous n’a aucun intérêt, bien au contraire : cela vous encourage dans votre vice.
Votre rhétorique manque de simplicité comme elle manque d’humanité.
@ Marcel P
« Qu’est-ce qui est l’acte fondateur du christianisme ? Comme le nom l’indique, la croyance en Jésus-Christ fils de Dieu. »
Historiquement, non. Les débats christologiques du début du christianisme témoignent très clairement du fait que le statut de « fils de Dieu » ne fait pas l’unanimité au sein du christianisme.
C’est lors des controverses théologiques du Ve-VIe siècle que je mentionnais que la question devient cruciale. L’enjeu est le suivant: Jésus ne peut abolir la loi qui impose de se couper le bout du kiki que s’il est fils de Dieu. S’il n’est qu’un messie tel que les juifs l’entendaient, i.e. de la filiation humaine de David, il n’a pas l’autorité pour abolir une quelconque partie de la loi.
L’insistance d’en faire le fils de Dieu, c’est exactement ce qui manifeste le schisme au sein de la chrétienté entre ce qui s’appellera l’orthodoxie et ce qui deviendra l’islam.
Ce que vous prenez pour un dogme caractéristique du christianisme n’est rien d’autre que la manifestation et la preuve d’un schisme au sein du christianisme.
On se moque souvent de Kant, l’un des plus grands penseurs de tous les temps, pour cette raison : chaque jour, il faisait la même promenade, au point que certains réglaient leur montre sur son passage.
Loin de me moquer de lui, je suis bien content pour lui : sa promenade lui convenait et il ne voyait pas pourquoi il devrait changer d’itinéraire. Au fond, cette constance révélait une grande aptitude au bonheur.
Non seulement je ne suis pas un des plus grands penseurs de tous les temps, mais je ne suis même pas un tout petit philosophe. Et ma façon de vivre ne s’inspire pas de l’exemple kantien. Je repense à lui, en cet instant, en réfléchissant à la vie que je mène.
Voici. Chaque soir, je me couche vers dix heures. Je m’endors en cinq minutes. Je dors huit heures sans insomnie et sans somnifère. Chaque matin, je vais prendre un café au plus important café dieppois, le café des Tribunaux, avec mon meilleur ami, avocat de son métier. Je reviens chez moi après une heure de conversation. Toute la journée, je lis ce que j’ai envie de lire et j’écris ce que j’ai envie d’écrire. Il m’arrive d’écouter France Culture, que j’éteins quand cela ne m’intéresse pas.
Friand de diététique, j’ai réfléchi à mes trois repas par jour. Chaque lundi je mange pareil. Chaque mardi je mange pareil. Chaque mercredi je mange pareil. Chaque jeudi je mange pareil. Chaque vendredi je mange pareil. Chaque samedi je mange pareil. Chaque dimanche je mange pareil. J’aime tout ce que je mange et rien de ce que je mange n’est mauvais pour ma santé. Il va sans dire que je ne bois pas d’alcool, et ce n’est pas pour des raisons religieuses, mais parce que je n’aime le goût d’aucun alcool. Et n’aimant pas fumer, je ne fume pas. On devinera que je n’aurais pas l’idée saugrenue d’aller manger dans un restaurant.
Ma vie et ma ville me convenant, je n’ai aucune envie d’aller en vacances, ni en France, ni à l’étranger. Je ne vais même pas en voiture à dix kilomètres de chez moi. Qu’irais-je faire à dix kilomètres que je ne peux pas faire dans ma ville ?
Chaque après-midi, quand il ne pleut pas, je fais une promenade, une demi-heure durant, jusqu’au bout de la jetée – j’habite à Dieppe.
Et je ferai demain ce que j’ai fait aujourd’hui.
Mon armoire à pharmacie est vide. Et je ne me drogue pas.
Me croira-t-on, si j’avance que je ne suis pas malheureux ?
@ Patrice Charoulet 30/08 à16h15
« Chaque lundi je mange pareil. Chaque mardi je mange pareil. Chaque mercredi je mange pareil. Chaque jeudi je mange pareil. Chaque vendredi je mange pareil. Chaque samedi je mange pareil. Chaque dimanche je mange pareil. »
Ne pas confondre la tortore avec la bectance. Ni la bouffe avec la boustifaille. Et les années bissextiles, vous avalez quoi le 29 février ? Un échantillon de synonyme ? kif-kif équivalent ? Pour un ancien prof de français, vous avez la rédaction un tantinet souffreteuse, mais un don certain pour le paupérisme littéraire.
Je me suis même laissé dire, en découvrant votre mépris des restaurants, qu’un soupçon de ladrerie aurait pu vous effleurer ; chiche ?
Une vieille mouette dieppoise qui vous connaît bien m’a même dit que vous aviez un bon fond. Vous lui auriez confié que, quand vous donnez un billet de cinq euros, vous ne donnez jamais le plus sale. Vous apprécierez cette affirmation car elle est gratuite.
@ Patrice Charoulet | 30 août 2023 à 16:15
« Me croira-t-on, si j’avance que je ne suis pas malheureux ? »
C’est parce que vous manquez d’imagination.
C’est une maladie mentale, bien connue, l’aphantasie, que je préfère appeler pour ma part, l’afantaisie, le manque de fantaisie dans la vie.
Ça ne se soigne que par de fréquentes visites dans des maisons qui n’existent plus, puisqu’on les a fermées alors qu’elles étaient closes.
Un paradoxe de la langue française que vous pourriez nous expliquer.
@ Patrice Charoulet | 30 août 2023 à 16:15
Kant a dit qu’on ne doit jamais mentir. Controverse connue : même si on savait qu’une personne voulait en tuer une autre, on ne devrait pas lui en fournir une fausse localisation.
Bonjour l’irresponsable !
Je pense que la rigidité mentale de cet absolu, encore un unique, vient, outre bien sûr du monothéisme, du fait, ou bien était corrélé, avec son implacable routine.
Bien sûr, je comprends, et j’approuve dans une certaine mesure, qu’on se simplifie l’existence en en répétant certains aspects pour mieux se consacrer aux autres, dans votre cas, amitié, occupations intellectuelles.
Qui vous en blâmerait ?
Néanmoins, comme je l’ai signalé, une trop grande rigidité peut amener à préférer le processus au résultat, c’est-à-dire la fin au moyen, ce qui me paraît absurde et potentiellement source d’erreurs.
@ Tipaza
Libre à vous de penser que je manque de fantaisie, dont je n’ai nul besoin.
Je conteste votre affirmation. À vous en croire, la manque de fantaisie devrait se soigner par le recours à la prostitution. Quelle horreur ! Votre thèse est du niveau Michel Audiard, dialoguiste très rigolo, mais penseur médiocre.
J’avoue n’avoir pas encore compris, à 78 ans, comment des hommes peuvent recourir à ces pauvres dames.
@ F68.10
« « Qu’est-ce qui est l’acte fondateur du christianisme ? Comme le nom l’indique, la croyance en Jésus-Christ fils de Dieu. »
Historiquement, non. Les débats christologiques du début »
Vous n’avez toujours pas présenté le début d’un indice qui indiquerait que musulmans et chrétiens se seraient considérés membre d’une même église, d’une même foi.
J’aurais dû formuler ainsi : Qu’est-ce qui est l’acte fondateur du christianisme ? Comme le nom l’indique, la croyance en Jésus-Christ.
(Et on s’épargne ainsi le détour inutile vers la question de la notion de Fils de Dieu)
« L’insistance d’en faire le fils de Dieu, c’est exactement ce qui manifeste le schisme au sein de la chrétienté entre ce qui s’appellera l’orthodoxie et ce qui deviendra l’islam.
Ce que vous prenez pour un dogme caractéristique du christianisme n’est rien d’autre que la manifestation et la preuve d’un schisme au sein du christianisme. »
En fait, vous inventez au fil de l’eau et mélangez un peu tout au besoin, non ?
La définition du dogme de la Trinité et de la divinité du Fils se passe au premier concile de Constantinople en 381.
Mahomet, c’est vers 570/632.
Le grand schisme d’Orient/de Rome, c’est 1054, et son origine théologique est bien plus complexe, portant notamment plutôt sur la nature du Saint-Esprit.
Du coup, je comprends maintenant qu’il convient d’examiner attentivement chacune de vos assertions. Vous écriviez que « le califat Rashidun, c’est l’église nestorienne du Qatar ».
Ah bon ? Parce que vous l’avez décidé ?
Abou Bakr As-Siddiq serait un nestorien du Qatar… né à La Mecque et mort à Médine, membre de la tribu Quraysh ?
Omar ibn al-Khattâb serait un nestorien du Qatar… lui aussi né à La Mecque et mort à Médine, qui au début défendait la religion polythéiste des Quraych ?
Omar ibn al-Khattâb serait un nestorien du Qatar… né à Taëf et mort à Médine, né dans un clan mecquois, les Omeyyades, de la tribu des Quraych lui aussi ?
Ali ibn Abi Talib serait un nestorien du Qatar… né à La Mecque et mort à Koufa ?
Pareil concernant « Les alaouites de Syrie, techniquement, ils tracent leurs origines jusqu’à une bataille à l’époque de Momo où ils étaient alors identifiés comme chrétiens, et ils font partie des premiers musulmans sur le plan historique. ».
Les alaouites de Syrie qui trouvent leur origine dans le noséirisme, apparu deux siècles après l’Islam, feraient partie des premiers musulmans ?
Je m’arrête là. Tout ceci est du bricolage.
Pour plus de sérieux, ici est présentée l’évolution du christianisme selon les instances chrétiennes
ttps://fr.wikipedia.org/wiki/Monophysisme#/media/Fichier:Diversit%C3%A9_historique_du_Christianisme.png
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@ Robert Marchenoir
« Donc, ni sources, ni dates, ni explicitation du contexte des quelques fragments de paroles que vous attribuez à Brassens et qui sont censées révéler sa malfaisance. »
Et donc en exigeant qu’on vous serve sur un plateau des sources, dates, explicitation du contexte, vous estimez ainsi pouvoir faire l’économie de leur lecture et explication.
Si je cite Romain Gary écrivant « Il faut toujours connaître les limites du possible. Pas pour s’arrêter, mais pour tenter l’impossible dans les meilleures conditions » ou encore « L’humour est une affirmation de la dignité, une déclaration de la supériorité de l’Homme face à ce qui lui arrive », est-il besoin de sources, dates, explications ? Non, c’est parfaitement superflu.
C’est pareil lorsqu’un autre écrit « On n’amende pas le capitalisme, on le supprime. Tenter de faire le bonheur du peuple en régime capitaliste, c’est s’abandonner à la plus stérile utopie » ou vante « l’usage des pavés » contre « les valets du capitalisme ». Quelle date et contexte rendraient ces propos cohérents avec votre libéralisme affirmé ?
A la rigueur, la seule cohérence entre Brassens et vos propos ici, c’est que vous osez contester l’humanité de ceux, moi en l’occurrence, dont les propos vous déplaisent. Or moi, qui manque très certainement d’humanité car j’ai le tort de ne pas être d’accord avec vous, je ne m’y risquerais pas.
@ Marcel P
« Vous n’avez toujours pas présenté le début d’un indice qui indiquerait que musulmans et chrétiens se seraient considérés membre d’une même église, d’une même foi. »
Si: Les Ébionites.
@ Marcel P | 03 septembre 2023 à 13:59
« Et donc en exigeant qu’on vous serve sur un plateau des sources, dates, explicitation du contexte, vous estimez ainsi pouvoir faire l’économie de leur lecture et explication. »
Pas du tout. J’ai lu ces citations de Brassens que vous donnez, puisque je vous en parle. En revanche, j’ai dit, et je vous répète, qu’il est impossible de les « expliquer », comme vous dites, à moins d’en connaître le contexte. Or, vous refusez une fois de plus de le donner.
C’est vous qui tripotez des fragments de citations alléguées du chanteur, alternant ses mots avec les vôtres, afin de leur faire dire ce que vous voulez.
Votre refus d’en fournir la source signe votre mauvaise foi. Pour commencer, rien ne dit que vous ne les avez pas inventées.
En admettant qu’elles soient authentiques, il est impossible de les interpréter correctement à moins de savoir ce que Brassens a dit avant et après, à quelle date il aurait dit cela, dans quel cadre, et ainsi de suite.
Vous vous enferrez dans votre mauvaise foi qui est désormais éclatante. Vous venez de fournir la confirmation que votre interminable pinaillage sur tout et n’importe quoi est surtout une méthode assez pénible et prétentieuse de répandre le mensonge en faveur de je ne sais quelles thèses politiques.
Concernant votre humanité alléguée, je note votre formule méprisante selon laquelle vous seriez une personnalité trop importante pour nous fournir vos sources, car alors ce serait « sur un plateau », et vous seriez insulté dans votre honneur car cela vous ravalerait au rang de domestique.
Dans mon monde à moi, on ne se sent pas insulté lorsqu’on vous demande de fournir vos sources. On le fait spontanément, sans attendre qu’on vous le demande, et on ne se considère pas pour autant comme un esclave — sinon de la vérité, ce qui est nécessaire.
Tiens, je vais écouter un peu de Brassens pour me laver les oreilles de votre funeste verbiage.
Je dois d’abord confesser avoir été professeur de Lettres toute ma vie et on devinera que je suis assez sensible aux erreurs d’orthographe.
En lisant la presse écrite, toute erreur d’orthographe me fait sursauter. Plusieurs journaux peuvent s’offrir un correcteur. Tous ne le peuvent pas.
Sur les blogs, l’orthographe est aussi un problème. Ce blog a une chance exceptionnelle. La femme du blogueur est correctrice de profession dans l’édition. Elle corrige non seulement les (très rares) inadvertances de son mari, mais aussi les erreurs des commentateurs.
Tous les blogs n’ont pas cette chance, qu’ils acceptent ou non des commentateurs. À mon humble avis, tout blogueur qui n’est pas aidé d’un correcteur compétent, devrait au moins se relire trois fois avant d’enregistrer sa prose.
Cela ne suffit pas. Il doit recourir le plus souvent possible au petit Larousse ou au petit Robert. Cela ne suffit pas. Il est in-dis-pen-sable d’utiliser un bon Dictionnaire des difficultés de la langue française, le meilleur étant à mon sens celui de Jean-Paul Colin, éd. Le Robert.
Je me résume. Tout blogueur devrait se soucier le plus possible de l’orthographe, et, pendant que j’y suis, de la langue française.
Il est aussi conseillé de penser avant d’écrire.
Rebecca Manzoni remplacera Jérôme Garcin et Hervé Gardette remplacera Patrick Cohen. Le premier remplacement aura lieu dans l’émission « Le masque
et la plume ». Le second dans l’émission « L’esprit public ».
Avant un débat d’une heure, à la radio, l’animateur indique aimablement le nom et la profession des participants. Je suis un peu surpris d’apprendre que le métier de l’un d’entre eux serait « éditorialiste ». Le nombre des métiers est immense. J’ignorais qu’éditorialiste soit un métier.
Le dictionnaire de l’Académie française, dernière édition, définit « éditorialiste » en ces termes : « Journaliste qui rédige habituellement l’éditorial d’un périodique » ; et « éditorial » ainsi : « Article qui exprime, sur une question de fond ou d’actualité, l’opinion de la direction du journal, d’une revue ».
Autrement dit, le participant du débat était journaliste de profession et non pas éditorialiste. C’est la direction du journal qui le charge, parfois, d’un certain type d’article.
Au vrai, annoncer quelqu’un comme « éditorialiste » est une façon de louer l’invité, qui ne serait pas un journaliste ordinaire, mais une sorte de super-journaliste, de journaliste-vedette.
J’ai connu Adèle Van Reeth quelques années, en écoutant chaque matin sur France Culture une émission consacrée à la philosophie. Depuis quelques trimestres, elle a été remplacée par Géraldine Muhlmann. Et j’ai appris qu’Adèle Van Reeth avait été nommée directrice de France Inter. Je n’en savais pas plus.
J’apprends qu’un article vient de lui être consacré dans « M, le magazine du Monde ». N’achetant pas « Le Monde », je ne peux lire ce magazine hebdomadaire qui est vendu avec « Le Monde ».
Je viens d’aller lire cet article dans ma médiathèque dieppoise.
J’apprends bien des choses. Après une prépa littéraire, elle avait été admise à Normale Sup Lyon, mais n’a pas passé l’agrég. En 2011, elle succède à Raphaël Enthoven, dans l’émission qui s’appelait alors « Les Nouveaux chemins de la connaissance ». En cours de route, Adèle Van Reeth appellera l’émission « Les chemins de la philosophie ».
Elle invite parfois chez elle outre des amis peu connus du grand public, Caroline Fourest, l’avocat Richard Malka, Philippe Val (ancien directeur de France Inter), l’auteur de BD Joann Sfar, la rabbine Delphine Horvilleur, le comédien Jean-Paul Rouve, la philosophe Cynthia Fleury, l’écrivain David Foenkinos, le philosophe Michaël Fœssel (qui fut reçu premier à l’agrégation)…
Elle a eu deux fils avec son compagnon Raphaël Enthoven.
J’écoute rarement France Inter. J’apprends à l’instant au téléphone par l’un de mes fils que des humoristes (que je ne connais pas), peu contents des changements décidés par la nouvelle directrice, ont beaucoup parlé d’elle sur France Inter.
Langue française
Impavide ou impassible ?
En février 1970, sur la proposition de l’Association Défense de la langue française, l’Académie française a diffusé la mise en garde suivante. « Impassible et impavide. On confond à tort ces deux adjectifs que sépare une nuance de sens importante. « Impassible », dont le premier sens est : « non susceptible de souffrance », signifie, par extension : « qui est assez maître de lui pour dissimuler ses émotions ».
« Impavide, repris du latin en 1801, qualifie la personne qui n’éprouve aucune peur. »
Escalier ou escaliers ?
Un très large immeuble peut certes avoir plusieurs escaliers (escalier A, escalier B, escalier C…), mais un petit immeuble qui n’a qu’une seule suite de degrés a un escalier et non pas des escaliers. Dans ce dernier cas, on dira « monter ou descendre l’escalier ».
La faute (« des escaliers ») est néanmoins courante.
Prémisses ou prémices ?
On confond parfois l’orthographe de ces deux homonymes.
« Prémices » (pas de singulier) désigne les premiers produits de la terre ou du bétail. Au figuré, signifie début. Ex. « Les prémices de la tyrannie de Néron ».
Le second terme, « prémisse », désigne chacune des deux premières propositions d’un syllogisme, la majeure et la mineure. Ex. « La conclusion ne doit pas dépasser les prémisses ».
« L’Equipe », le foot, le rugby, les supporters
Un. « L’Equipe ». Je n’ai jamais acheté ce journal de ma vie.
Deux. Le foot. Je suis un des hommes, en France, qui s’y intéresse le moins. Je n’aurais pas l’idée de payer pour aller voir un match de foot.
Trois. Le rugby. C’est le dernier spectacle sur Terre que j’irais voir. Et à la télé, il y a cent choses à regarder au lieu d’un match de rugby.
Quatre. Les supporters. Ce sont des gens qui m’étonnent. Pourquoi soutenir une équipe de foot de sa ville contre les joueurs d’une autre ville ? Pourquoi soutenir une équipe de foot de son pays contre les joueurs d’un autre pays ? Pourquoi se réjouir ou se désoler qu’un ballon arrive au fond d’un filet ?
En lisant, j’écoute parfois, assez distraitement, la radio. Quand ce que j’entends ne me plaît pas, je change de radio. Ce lundi, j’écoute, sur France Info, ce matin, ce que l’on dit de l’Arabie saoudite.
Soudain, je n’en crois pas mes oreilles, j’entends le journaliste dire, incidemment « le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou » ! C’est mal parler.
Je ne suis pas de ceux qui refusent que l’on puisse parler d’extrême droite. Quand on parle de Hitler, de Mussolini, de Franco, de Pinochet… on peut très bien user de ces mots. Mais dans le cas du gouvernement de Benyamin Netanyahou, non !
Rappels pour qui ne saurait rien. Israël est une vraie démocratie, ce qui n’est pas fréquent dans cette partie du monde. Il y a des élections libres, sérieuses, non truquées. Ce n’est pas un parti unique.
Benyamin Netanyahou est le chef du Likoud. Qu’est-ce que ce parti ? Un grand parti de droite. Un peu comme l’était le RPR, devenu UMP, devenu LR. Continuons les comparaisons. Rien à voir avec le Front national, le parti de Jean-Marie Le Pen – friand de blagues antisémites – qui pouvait très exactement être dit d’extrême droite.
Une précision importante pour qui ne saurait vraiment rien de la politique en Israël : les élections législatives se font à la proportionnelle, comme ce qui se pratiquait en France sous la IVe République. Conséquence : presque tout gouvernement est forcé d’être un gouvernement de coalition.
Le dernier gouvernement est dirigé par le chef du grand parti de droite. Il a été ambassadeur, ministre, Premier ministre. tout le monde le connaît bien. On l’appelle d’ailleurs « Bibi ». Pour constituer son gouvernement, il a dû s’appuyer sur plusieurs petits partis, notamment sur un parti religieux. Si un Français avait l’idée saugrenue de s’en étonner ou, pire, de s’en offusquer, on pourrait lui répondre que dans l’Etat juif, le judaïsme (et les synagogues) peuvent difficilement être… zappés, même en politique.
Enfin, la situation très particulière du petit Etat hébreu, entouré de millions (de milliards ?) d’adversaires qui rêvent de pouvoir un jour le rayer de la carte, fera comprendre que le souci primordial de sa défense et de sa sécurité est plus fort en Israël qu’en Suisse ou que dans la principauté de Monaco.
Alors, Monsieur le journaliste de France Info, la prochaine fois, réfléchissez avant de parler.
Langue française
Voir ou visionner ?
Le mot « visionner » a indigné les défenseurs de la langue française : ils lui ont reproché son inutilité, le mot « voir » devant suffire à tous les besoins. Mais « voir » un film n’est pas le « visionner ». On peut admettre « visionner » en lui donnant un sens technique. Au montage, un spécialiste examine le film à l’aide d’une « visionneuse » et peut donc le « visionner ». Hors de ce sens technique, «voir » suffit. On ne dira donc pas à un ami: « Je te conseille de visionner cette émission ».
Plain ou plein ?
« Plain » comme substantif désigne « le plus haut niveau de la marée ». Il ne s’emploie couramment que dans la locution « de plain-pied », c’est-à-dire « au même niveau », au propre ou au figuré. Se garder de le confondre avec « plein ».
Décompter ou compter ?
« Décompter » veut dire « rabattre d’une somme ». Ex. «décompter les frais sur un total ».
« Décompter » ne signifie pas « compter ». On ne dira donc pas « Le produit de la quête sera décompté » mais « sera compté ».
God save Charoulet (prononcé Charoulette in english).
@ Patrice Charoulet | 31 août 2023 à 14:01 (@ Tipaza | 30 août 2023 à 23:50)
« Quelle horreur ! Votre thèse est du niveau Michel Audiard, dialoguiste très rigolo, mais penseur médiocre. »
Vous avez un point commun avec Michel Audiard mais vous n’êtes pas rigolo.
« J’avoue n’avoir pas encore compris, à 78 ans, comment des hommes peuvent recourir à ces pauvres dames. »
Vous êtes peut-être membre de la confrérie de la veuve poignée.
Ceci dit je constate que vous n’êtes pas un scientifique mais que vous venez de vous créer une prépublication grâce à Brassens et Justice au singulier.
Je constate que vous êtes un admirateur de Benyamin Netanyahou et que vous reprochez à un journaliste de France Info de le classer comme un leader d’un parti d’extrême droite (Patrice Charoulet | 11 septembre 2023 à 15:26) alors que vous classifiez le RN comme ayant cette appartenance, pourtant :
« Le 8 juillet 2014, à la suite du meurtre de trois adolescents israéliens et de l’intensification des tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza, il déclenche l’opération Bordure protectrice, contre le Hamas. Au 25 juillet, plus de 800 morts palestiniens étaient à déplorer et plusieurs bavures graves constatées. Le 8 août, malgré plus de 1 900 morts palestiniens depuis le 8 juillet, le Hamas refusait de prolonger la trêve en vigueur depuis le 5 août. L’image d’Israël auprès de la communauté mondiale est ternie, après des révélations concernant le fait que Tsahal eut délibérément attaqué des ambulances à Gaza, et que l’armée « tire dans le tas pour avoir un terroriste, peu importe le nombre de victimes civiles » »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Benyamin_Netanyahou
Lire ce passage au Troisième gouvernement (2013-2015).
Rassurez-vous je ne mange pas tous les jours du merlan cuit à l’eau et je pense que Benyamin Netanyahou serait l’homme qu’il manque à notre échiquier politique en France… cela vous dissuadera peut-être de me qualifier d’antisémite.
Langue française. Post-scriptum.
Récemment j’avais fait trois remarques sur la langue française. L’une était qu’on était mal inspiré de dire « Je te conseille de visionner cette émission (ou ce film) ». Au lieu de « voir ».
Un de mes aimables correspondants numériques m’honore d’un commentaire. Il m’oppose deux mots trouvés dans un roman de Victor Hugo, « maison visionnée » et me demande si le grand écrivain est réputé pour avoir massacré la langue. Grand merci à ce commentateur. L’ennui est que ces deux mots cités sont dans un contexte. Le voici : « Cette maison est, dit-on, visionnée. Hantée ou non, l’aspect en est étrange. » (Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer). « Hantée » permet de saisir le sens, rarissime, ici, de « visionnée ».
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Evelyne Dhéliat présente – fort bien – la météo sur TF1 depuis… 32 ans.
Ce soir, ce n’est pas la première fois, je l’entends dire « sur nos cottes ». On aura compris qu’elle voulait dire « sur nos côtes ».
En 32 ans, personne, chez elle, parmi ses amis, dans sa société, n’a osé lui dire qu’elle prononçait mal les mots «sur nos côtes » ?
J’ai du mal à le croire. Reste une hypothèse : on le lui a dit, mais elle ne veut rien savoir.