Pour paraphraser Karl Marx, faute d’avoir eu le génie, au moins le talent d’inventer un monde, je n’ai que la ressource de le commenter. Avec ses lumières et ses ombres. Ses grandeurs et ses ridicules. Ses personnages emblématiques et ses histrions surestimés.
Heureusement il y a des livres qui permettent des contrastes, des rapprochements, des complicités ou des antagonismes. Le dernier livre de Renaud Revel, « Les visiteurs du soir« , est de ceux-là.
J’évoque dans mon titre une opposition entre Bernard-Henri Lévy et Michel Onfray. Elle existe. Onfray ne s’est jamais privé d’attaquer BHL mais c’est à lecture de l’ouvrage de Renaud Revel, qui présente un certain nombre de portraits des « visiteurs du soir » dont BHL, que m’est apparue l’éclatante divergence entre les deux hommes.
J’ai mieux compris alors pourquoi, malgré les incontestables qualités de BHL, ses dons pour l’écriture et l’oralité, je préférais MO.
Le premier est un intellectuel de Cour qui se love dans tous les pouvoirs présidentiels – François Mitterrand, Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac et François Hollande – parce qu’il a eu besoin d’eux pour des affaires personnelles ou familiales ou, moins égoïstement, pour soutenir les causes qu’il embrasse de manière répétitive et qui ont fait sa réputation de guerrier en chambre.
Philosophe si on veut, à condition d’admettre qu’il puisse cultiver sans cesse des liens avec le pouvoir suprême quelle que soit sa couleur politique, l’essentiel étant que ce pouvoir serve d’abord celui dont la jouissance est dans la proximité des puissants.
Il faut reconnaître qu’Emmanuel Macron, créateur d’une autarcie rigoureuse dans sa pratique de président, a échappé plus que d’autres à ce vice des « visiteurs du soir », qui superpose à l’action officielle le flou de conciliabules personnels et sélectifs.
On éprouve une véritable nausée démocratique face à ce prurit de l’entre-soi, des connivences dissimulées, des apartés discrets, à cette promiscuité qui fait se mêler, dans les coulisses, le pouvoir réel et les affinités électives, à cette révélation d’un monde clos se repaissant de ses confidences réciproques et de sa supériorité sur l’univers des citoyens ordinaires.
Deux exceptions à cet étrange processus national : Alain Minc a « fait » paraît-il tous les présidents mais il assure n’avoir jamais rien eu à solliciter. Et le président Georges Pompidou qui ne recevait à l’Elysée que des amis proches avec lesquels il s’entretenait de tout sauf de politique.
Contre BHL obstinément côté Cour, si confortablement installé dans la niche des pouvoirs successifs, Michel Onfray est exactement l’inverse. Lui se trouve côté peuple. Fidèlement, sans jamais trahir cette alliance fondamentale entre les modestes et lui.
Ses origines ne sont pas pour rien dans cette dépendance qui a construit son existence, tandis que le privilégié qu’a toujours été BHL – de son fait et grâce à d’autres – s’est en quelque sorte naturellement tourné vers les lumières du pouvoir, vers ce lieu dont l’une des définitions possibles est de dominer avec bonne conscience.
Pour MO, le peuple est ce qu’on cherche à soumettre, ce qui doit sans cesse résister, ce qui, avant de gagner sa vie, doit se battre pour ne pas la perdre.
Mon histoire personnelle m’a instinctivement conduit vers cette empathie qui, sur le plan social, me rend respectables les simples, les modestes, la France du bas et me détourne du pouvoir qui rutile, s’esclaffe, se moque, néglige, relègue ou oublie. Qui, trop souvent, prend sa dérision pour de l’intelligence.
Je ne méconnais pas ce qu’avec un talent identique pour l’oral et l’écrit, la condition de MO a pu lui inspirer de révolte brute, de détestation cinglante, de manichéisme trop évident et de haine pour les importants de l’appareil officiel. Mais il n’empêche qu’on manque de personnalités comme celle de MO tandis que, si BHL est unique, ils ne sont pas rares ceux qui s’abreuvent trop volontiers aux sources du pouvoir.
Le pouvoir fascine trop pour qu’on ne rende pas hommage aux intellectuels qui y sont rétifs. Pour BHL, il a toujours été une opportunité quand pour MO, il est comédie.
La vraie vie est ailleurs.
Pour rester honnête dans cette comparaison, certes BHL colle au pouvoir, comme une moule à son rocher, et lui-même en a un considérable pour favoriser ses affidés ou entraver ses adversaires.
Mais MO, aujourd’hui, ne dispose-t-il pas aussi d’un pouvoir, d’un réseau, d’admirateurs, de soutiens, d’une adhésion politique ? Ils ne constituent pas un écran entre le réel et lui.
Et ce n’est pas le même pouvoir que celui qu’on a créé ou celui dont on profite, dont on se sert.
BHL m’intéresse, MO nous impose un choix.
Je me tiens côté peuple. Côté Cour, je n’y tiens pas.
Ce que je retiendrai de ce guignol de BHL, c’est son reportage au Moyen-Orient où on le voit se cacher derrière un muret sous la mitraille, voulant se faire passer pour un héros affrontant les pires dangers ; malheureusement pour lui, la caméra avait dérapé et on pouvait voir des soldats totalement à découvert discutant entre eux en fumant une cigarette, pas de tirs, pas d’explosions, silence total ; ce que je qualifierai comme la plus belle mascarade digne d’une parodie bêtisier des bidasses en folie qu’il m’ait été donné de voir à ce jour.
En parallèle, Noël Mamère arrivant au studio devant les caméras, suant soufflant avec un vélo à la main, alors qu’il venait tout juste de descendre de sa voiture ; caramba encore ratée la revolouçion écolo.
Qu’attendre de tous ces pitres ? Mis à part la recette du col amidonné de sa chemise miraculeusement ultrablanche sous la mitraille, ça peut intéresser ma femme à la rigueur.
« Contre BHL obstinément côté Cour, si confortablement installé dans la niche des pouvoirs successifs, Michel Onfray est exactement l’inverse. Lui se trouve côté peuple. Fidèlement, sans jamais trahir cette alliance fondamentale entre les modestes et lui. »
Vous avez bien fait de séparer MO des modestes car il est loin d’appartenir à cette catégorie de gens.
Certes il est très cultivé, il est un excellent débatteur. Ceux qui l’ont affronté peuvent le certifier.
Sa proximité avec le peuple vient sans doute du fait qu’il en est issu, étant comme chacun sait, vu qu’il ne rate jamais une occasion de le signaler, fils de femme de ménage, ce qui n’est évidemment pas le cas de BHL qui appartient à une famille très fortunée.
MO qui à ses débuts était plutôt de gauche, semble avoir dérivé vers une droite résolument souverainiste que ne renierait pas Dupont-Aignan ou Florian Philippot.
Mais il se revendique libertaire, en ce sens que pour lui le Pouvoir c’est l’ennemi du peuple.
Cela ne s’est pas trop senti lorsque Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient au pouvoir, mais il est clair que MO déteste Emmanuel Macron, un peu trop « jupitérien » à son goût. Et sans doute aussi parce qu’il n’a jamais vraiment manifesté un grand intérêt pour ses nombreux ouvrages savants, tirés de la veine « la philosophie pour les Nuls », ce que MO ressent comme une insulte à son intelligence.
On a beau être issu d’une famille modeste on a malgré tout sa fierté… 🙂
« Plus jamais ça ! » disons-nous volontiers, par référence à l’Holocauste.
Cette exclamation a cependant deux sens opposés, qui peuvent servir à distinguer MO et BHL.
« Plus jamais victime comme ça ! » est sans conteste l’interprétation de BHL, lui qui est toujours prêt à faire usage de la force, c’est-à-dire à être bourreau, non pas victime.
« Plus jamais bourreau comme ça ! » est, je pense, celle de MO, qui se dit pacifiste et cherche, derrière le terrorisme qui nous frappe, notre propre part de responsabilité.
La lucidité est du côté de MO.
MONTAIGNE, PASCAL, LA BRUYÈRE
« Nous ne sommes jamais chez nous, nous sommes toujours au-delà. La crainte, le désir, l’espérance nous élancent vers l’avenir, et nous dérobent le sentiment et la considération de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus. « (Montaigne, I, 3)
« Nous ne pensons presque point au présent (…). Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre. » (Pascal)
La vie se passe toute à désirer. L’on remet à l’avenir son repos et ses joies, à cet âge souvent où les meilleurs biens ont déjà disparu, la santé et le jeunesse. Ce temps arrivé, qui nous surprend encore dans les désirs ; on en est là, quand la fièvre nous saisit et nous éteint. » (La Bruyère, XI, 19)
Je me tiens côté peuple. Côté Cour, je n’y tiens pas.
Bon choix.
Surtout que de nos jours le côté Cour dans son ensemble semble loin d’être édifiant (euphémisme).
Au théâtre on utilise le côté jardin pour les entrées : il est considéré comme un axe dynamique où les gens sont joyeux et positifs.
Le côté cour est employé pour les sorties. C’est un côté plutôt négatif où on met en scène tout ce qui est trahison, menace ou messe basse.
Il faut imaginer BHL sortant côté cour, Charvet blanche en bataille, son « tableau blanc avec liseré blanc » sous le bras, dans une resucée d’« Art » de Yasmina Reza, sous les quolibets de MO et du regretté Tillinac : « Il a toujours hanté les galeries de manière ridicule, il a toujours été un rat d’exposition… mais un rat avec qui on pouvait rire. Car vois-tu, au fond, ce qui me blesse réellement, c’est qu’on ne peut plus rire avec lui… »
« Le premier est un intellectuel de Cour qui se love dans tous les pouvoirs présidentiels » (PB)
Désolé mais je ne vois pas en quoi BHL est un intellectuel. Cultivé, oui. Intelligent, non. Courtisan, sûrement…
Je préfère aussi MO, de loin. Une question cependant le concernant et, quelque part, vous concernant aussi, M. Bilger : en cas de second tour Le Pen/Macron… ?
Il suffit de taper BHL et les semi-remorques de la bibliothèque Internet vous livrent toute sa vie d’imposture, son oralité creuse d’une pauvreté sans nom, faire-valoir de présidents qui pour se rassurer sur eux-mêmes s’en servaient de hochet.
Il faut l’écouter dérouler ses fadaises, et en arrière-plan penser à ce qu’il est, à ce qu’il ne cesse d’être, le Botul magnifique, l’entarté national le plus célèbre de la sphère philosophique et du débat intellectuel, médaillé d’or de la crème chantilly, on l’adore dans son rôle:
https://youtu.be/GoXwKOdpsss
Avec lui nous sommes sauvés !
https://i.goopics.net/AnlrA.png
Une petite dernière pour finir en chanson, nous devrions le remercier de nous faire tant rire, et d’être la risée de toute la planète, merci à ce philosophe de bazar :
https://youtu.be/mlElXhoPVWE
La Justice se rendrait donc côté Cour et plus AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS ?
Ma fille me dit que cette phrase est trop subtile pour la compréhension !
Exagère-t-elle ? se demanda la comtesse en posant sa chique sur le coin du piano ?
« Mon histoire personnelle m’a instinctivement conduit vers cette empathie qui, sur le plan social, me rend respectables les simples, les modestes, la France du bas et me détourne du pouvoir qui rutile, s’esclaffe, se moque, néglige, relègue ou oublie. Qui, trop souvent, prend sa dérision pour de l’intelligence.
[…] Je me tiens côté peuple. Côté Cour, je n’y tiens pas. » (PB)
Voici, Monsieur Bilger, ce que je retiens de votre billet.
C’est assurément un sentiment d’appartenance lié à une culture française qui est rejetée par nos élites qui, au-delà des opérations de communication censées démontrer le contraire, méprisent souverainement ce peuple français dont elles sont censées procéder.
De fait, l’inféodation culturelle à une certaine idée de l’Europe et à la domination culturelle venant d’outre-océan Atlantique – par essence la contre-culture incrustée dans les esprits incultes qui monopolisent les médias – rejette l’Histoire pour en faire un lieu de repentance éternelle, rejette la Nation en tant que telle. Ce qui n’empêche pas ceux qui la démolissent d’appeler à « faire nation » ou de s’y référer pour leurs besoins de politique intérieure.
Comment faire aimer « La France » quand on renie tout son passé en traitant son Histoire de « célébration angoissée du passé révolu d’une France chevrotante » (conseiller d’État Thierry Tuot, dans son « fameux » rapport sur « l’intégration inclusive » remis à monsieur Jean-Marc Ayrault alors Premier ministre) quand son dénigrement remplace sa célébration ? Comment faire aimer la France quand seule son exécration est célébrée ?
Pour en revenir aux deux personnages que vous évoquez dans ce billet, il est certain que la manière d’être Français d’un Michel Onfray me correspond sans conteste et que je rejette à coup sûr celle d’un BHL largement surfait.
BHL courtisan de haut vol sans intérêt, MO qui parle « peuple » mais pour qui votera-t-il en 2022 quand il faudra choisir ?!
En attendant, les citoyens français (j’ai horreur de cette appellation « peuple ») sont obligés d’éviter des zones de plus en plus étendues de leur territoire.
La France perd peu à peu son territoire. Un peu partout, les Français qui respectent ce pays sont obligés de fuir, d’éviter, de s’exfiltrer.
À l’image de cette désastreuse débauche (et non cérémonie de César) de l’entre-soi vulgaire, notre pays continue de décliner avec l’aval de la bien-pensance au pouvoir.
Le grand remplacement et le grand déclassement sont effectivement en Marche !
MES DIEUX
Mes dieux sont :
À l’époque de l’imprimerie:
Richelet (1),
Hatzfeld (2) et Darmesteter (2)
Littré
Adolphe V. Thomas (3)
Henri Bénac (4)
Jean-Paul Colin (5)
(1) Dictionnaire françois, Slatkine reprints
(2) Dictionnaire général de la langue française, Delagrave
(3) Dictionnaire des difficultés de la langue française, Larousse
(4) Dictionnaire des synonymes, Hachette
(5) Dictionnaire des difficultés du français, Le Robert
À l’ère numérique :
Le TLF i
Que ceux qui possèdent deux livres de BHL lèvent le doigt !
Je suis admiratif de la puissance de débatteur de MO, une grande partie de ses livres sont de haut vol, il est aussi un champion des plateaux TV, mais comment s’en passer ?
Il avait dit à propos de BHL qu’avant de s’occuper de la Libye il aurait été incapable de la situer sur une mappemonde. Tout est dit.
@ Achille | 16 mars 2021 à 07:39
« fils de femme de ménage… »
Comme monsieur Darmanin ? Ça alors… cette domesticité qui s’affiche, ce mimétisme, c’est insupportable ! À MO il ne manque qu’un deuxième prénom d’origine exotique !
Mais pourquoi faudrait-il absolument choisir entre BHL et MO ? Et que veut dire être du côté du peuple ? C’est quoi, le peuple, d’ailleurs ? On pourrait avoir une définition ? Qui sont les détenteurs d’une carte d’identité française qui ne font pas partie du peuple français ? Ce serait intéressant à savoir, il me semble.
Est-ce que Michel Onfray défend les intérêts des Français ? Des pauvres ? Des moyens-pauvres ? Des moyens-riches ? Et en quoi les défend-il ?
Je tiens, au contraire, qu’il les piétine et les compromet à chaque fois qu’il l’ouvre. Et aussi, bien sûr, à chaque fois qu’il la ferme.
Quant à inventer un monde à la Karl Marx, encore heureux que vous ne l’ayez pas fait. On en a soupé, de ceux qui inventent des mondes. L’invention de votre gazier a fait cent millions de morts, donc merci de n’avoir pas tenté de le concurrencer. Bien loin qu’une telle abstention signale une absence de génie, elle révèle la sagesse.
Et si vous pensiez à la littérature… eh bien, les étagères sont assez pleines, de ce côté-là. Des littérateurs, nous n’en manquons pas. L’obsession française pour la chose n’a que trop tendance à privilégier les bavards par rapport aux faiseurs — et je ne crois pas que Michel Onfray déroge à la règle.
Peut-être, d’ailleurs, est-ce pour cela que les Français sont tellement imbus de la mythologie du « peuple », avec ses ouvriers qui, eux, au moins, serrent des boulons et soudent des tôles…
@ Antoine Marquet | 16 mars 2021 à 12:32
« …fils de femme de ménage… »
Eh oui, comme Darmanin, EDM et même Henri Guaino. A croire qu’il fut une époque où l’Education nationale était véritablement un ascenseur social. Aujourd’hui, il est permis d’en douter…
Je vous invite à lire sa fiche Wiki, Il semblerait que sa jeunesse n’ait rien à envier à celle d’Oliver Twist du roman de Charles Dickens. 🙂
Tous deux semblent accablés d’un syndrome Malraux par destination, serait mon introduction et ma conclusion si je devais requérir contre eux, ou plaider pour eux.
Sartre et Aron statufiés, ils mettent un point d’honneur à nous montrer qu’ils n’ont pas un coeur de pierre, nous en font entendre chacun des battements, en bons barons du beau, du bien, du bon, ils jouent du bonnet, à la Anatole France plus qu’à la Gide, comme on peut le voir sur des photographies d’archives.
Bernard-Henri Lévy cajole à coups de Polaroids faits maison son être croulant sous les clichés, une façon de noyer les critiques sous leurs propres angles et objectifs, de destruction souvent.
Sa chemise n’a rien à envier au col Nehru du gilet que porte quelquefois Michel Onfray sur les plateaux indiens des nombreuses télévisions qui l’accueillent comme autant d’avatars de ses livres multipliés.
Philippe Cohen, dans sa biographie, dit tout, révéla tout du personnage.
Après ce rappel nécessaire, il est devient ridicule à notre tour de nier que son film Bosna !, par exemple, apporte une contribution au décryptage des guerres yougoslaves des années 90, au-delà d’une insupportable mise en scène du protagoniste, nous sommes encore loin des décors libyens dans le cas d’espèce.
Un Piéral, deux Pierrots, deux nains qui étouffent de voir leurs mouvements contrés par les lois physiques de leur proportion léguée par la nature, peut-être ?
Après tout, des maisons d’édition depuis les salons desquels ils écrivent, « il y a des lectorats pour ça », comme dirait l’homme de la rue qui se sent concerné.
Avec le long avènement de M. Mitterrand, dont la durée du banquet finissait à l’aube d’un éternel jour recommencé, normal que l’on vît des pères Joseph se bousculer au portillon des éminences.
Le président Mitterrand nourrissait les écrouelles des ego de chacun avec une truelle à onguent comme personne, on pouvait même se permettre d’incarner devant lui, soudaine apparition de Charles d’Orléans, pour un quart d’heure, l’hypothétique écume d’un François Villon.
Magie d’un certain cinéma personnel, fournisseur d’anecdotes pour la vie.
Je congnois tout, fors que moy-mesme.
Tous deux le proclament mais ne le mettent jamais en branle, le laissent reposer en eux.
Deux chantres de l’inaction, vous dis-je.
Michel Onfray obtint lui aussi des rendez-vous curiaux à France Culture, bien avant ses clandestines retransmissions populaires en différé de Caen, il se bâtit une figure de maître avec l’aide et la connivence de Francesca Piolot, entre autres.
Mystères de certaines productions à la Radio d’Etat.
Ceux qui ont lu son Cosmos auront peut-être remarqué que le fleuve de ses phrases coule, avec de belles harmoniques, douce sensation ligurienne, pour parfois se perdre dans les sables de ses mots, à la recherche d’un delta.
Il a raison de faire un sort au refrain qu’on lui jette toujours dans les pattes, selon lequel qui ne forgerait pas de concepts ne saurait se parer du titre envié de ‘philosophe’, citation deleuzienne en diable qui ne prouve rien en ce domaine.
Ne pas mentionner les réseauteurs matinaux du soir à la Pierre Bergé ou à la Monsieur le Neveu, qui sautèrent de Mitterrand en Sarkozy en passant par Chirac, nous fait des vacances.
Emmanuel Macron lirait tout et appellerait les personnes qui comptent directement au téléphone pour se tenir au courant.
Le syndrome d’Orgon, dans son cas, lui qui déjà donna dans la visite nocturne du temps de M. Hollande.
@ Robert Marchenoir | 16 mars 2021 à 13:01
« C’est quoi, le peuple, d’ailleurs ? On pourrait avoir une définition ? »
Oui, bien sûr, une définition, il n’y a rien de plus simple… Il faut cependant préciser qu’il existe autant de définitions que de têtes.
Dans la mienne par exemple, la définition est assez belle et éloquente, mais oui, elle parle d’elle-même, je vous la livre et faites-en votre profit !
Peuple : Masse de gens, lesquels « gens » ne sont ni d’en haut ni d’en bas, ces individus-là pensent, à tort, avoir des points communs que rien ne pourrait réduire, et encore à tort, croient qu’ils sont nécessaires à toute progression de l’humanité, puis toujours à tort, s’imaginent être légitimes quand ils sont réunis hasardeusement dans un espace, un temps, un lieu ; qu’ils ne comprennent, ni ne dominent, ni ne gouvernent…
Ils aiment les jeux du cirque, le pain frais, et aussi le sang versé abondamment à la condition qu’il soit le sang des autres ! Le « Peuple » est donc une masse de c*ns, dangereux et incultes !
Je me suis rendu compte de ce fait extraordinaire, le jour où j’ai mangé des violets !
Quel rapport, allez-vous me dire, et là, je reconnais bien votre petitesse d’esprit du « peuple » !
Le rapport est que pour ceux qui ont tenté cette expérience, la vie prend tout son sens…
Qui, ici, a déjà goûté des violets ??
Expérience qui en dit beaucoup plus long qu’il n’apparaît sur les personnes, et ce depuis la fin des guerres en Europe, lesquelles guerres donnaient à penser que le PEUPLE des nations ne s’habillait pas du tout pareil !!
V’là au’te chose, me direz-vous, et vous n’aurez pas tort mais je n’ai pas le temps d’examiner toutes ces difficultés, nous allons donc nous concentrer sur les violets.
Pour ceux qui ne savent pas si les violets sont des animaux, des végétaux, ou du peuple, je donnerai cette information véridique : le violet est un mollusque, qui depuis toujours a été exclu du peuple et on peut comprendre ce classement, si on l’a déjà goûté !!
Ce mollusque se présente sous une forme approximative, qui donne à penser que c’est un caillou, ce caillou mou est bien évidemment sécable, à l’intérieur se trouve une sorte d’éponge orange qui peut être dégustée, et qui a un goût ignoble ! Horresco referens !!
Le violet existe, il est exclu du peuple, pourtant, il est à vomir comme le peuple !
P.-S.: l’association pour la protection et la sauvegarde des violets me fait savoir que j’ai transgressé plusieurs lois, dont la plus importante, celle du respect des êtres vivants… Mais pour ma défense, il faut hurler haut et fort que je n’ai pas mangé autant de violets que j’aurais pu, ce qui est la preuve indiscutable que j’aime le peuple à mon corps défendant… Nondum amabam et amare amabam…
A-t-on le droit de trouver que les deux sont d’une nullité affligeante ?
Ecoutez plutôt Jean-Pierre Dupuy:
https://www.franceinter.fr/emissions/l-heure-bleue/l-heure-bleue-15-mars-2021
@ duvent
Vous confondez, volontairement, foule et peuple.
Il est vrai qu’il arrive que le peuple, quand il est traité comme il est traité par vous, puisse se transformer en foule. Ce n’est pas à souhaiter.
« A-t-on le droit de trouver que les deux sont d’une nullité affligeante ? »
Rédigé par : Alex paulista | 16 mars 2021 à 15:27
Si la prétendue nullité de Michel Onfray vous afflige, à coup sûr vous êtes le phénix des hôtes de ce blog… mais vos ailes de géant vous empêchent de marcher… comme quoi dans l’éther les buses côtoient les aigles…
Définition plutôt amusante du mot « peuple » par Cioran.
« Tel qu’il est, le peuple représente une invitation au despotisme. Il supporte ses épreuves, parfois il les sollicite, et ne se révolte contre elles que pour courir vers de nouvelles… La révolution étant son seul luxe, il s’y précipite, non tant pour en retirer quelques bénéfices ou améliorer son sort que pour acquérir lui aussi le droit d’être insolent, avantage qui le console de ses déconvenues habituelles, mais qu’il perd aussitôt qu’on abolit les privilèges du désordre ». Cioran. Histoire et Utopie.
@ Denis Monod-Broca | 16 mars 2021 à 15:44
« Vous confondez, volontairement, foule et peuple.
Il est vrai qu’il arrive que le peuple, quand il est traité comme il est traité par vous, puisse se transformer en foule. Ce n’est pas à souhaiter. »
Vous avez avec perspicacité deviné que je confondais volontairement, et donc…
Vous êtes membre de quel appareil ?
Je vous pose cette question, parce que votre prose tend à me convaincre que j’ai traité le peuple d’une façon telle qu’il se pourrait bien que ledit peuple (ne pas confondre avec foule) vienne me chercher au fond de mon lit pour m’apprendre à causer correct…
La crainte se profile au loin, et dans la nuit noire, je m’inquiète…
Est-ce que vous me permettez de dire que ces manières d’échanger avec des mots sacrés sont des manières infectes ? (Cette question est purement rhétorique.)
Je vous dirai que le peuple pour l’instant dort du sommeil d’Endymion et ne se réveillera que lorsque le philosophe qui, lui, dort du sommeil du sybarite, aura fait ce rêve étrange et pénétrant, dont il sera le héros à peu de frais. Il suffira alors de secouer les hochets habituels des damnés de la terre pour voir le peuple devenir foule…
Donc, je dis car je l’ai vérifié que le peuple d’aujourd’hui est une nouvelle fiction, qu’elle n’est pas aussi belle que les fictions de jadis, qu’elle n’a pas cette fiction de colonne vertébrale, qu’elle n’a qu’un œil tenu par trois sorcières, et que la faute n’est pas aux mots, mais aux bouffons qui se paient de mots !
PS : Je ne suis pas bonne, je n’aime pas l’humanité mais je ne lui souhaite pas de mal, pour cela il y a les bons…
@ Alex paulista | 16 mars 2021 à 15:27
C’est effectivement une interview qui tape en plein dans le mille, et qui nous change de ce qu’on entend habituellement. Le rappel du nombre des morts du Covid est significatif, surtout venant d’un homme qui a des liens avec le Brésil. De même que l’appel à la responsabilité individuelle, par opposition aux incessantes invectives contre l’État. Autrement dit, il s’agit d’un éloge du libéralisme.
« C’est un virus moral. Pour s’en protéger, il faut d’abord que les autres vous protègent. Il nous enjoint de penser aux autres avant de penser à nous-mêmes, et nous n’avons pas entendu sa leçon. »
Cher Philippe,
Nous n’avons pas du tout la même analyse que vous sur ce billet.
En effet, nous aimerions nous approcher du style littéraire de BHL et de son engagement même s’il a fait de nombreuses erreurs d’interprétation. Nous aimerions aussi vivre la voix d’Arielle Dombasle que l’une d’entre nous possède mais sur de très courts moments. Ces deux personnes sont créatrices et construisent.
Quant à Michel Onfray, il construit sa petite œuvre sur la destruction des autres et nous préférons lire les originaux aux pâles commentaires dits philosophiques.
Pour vous donner une approche de ce que nous ressentons, ce serait un torero piquant un animal mort. Ce n’est pas une ouverture de débat qu’il propose, mais un placage de ses impressions.
Reconnaître des qualités à de grands auteurs n’est pas une soumission. Ptolémée, Copernic, Newton, Kant, Descartes, Freud, Damasio ont avancé des idées, ont su composer avec le monde. Ils restent admirables et expliquent la construction de la pensée.
Il est trop tôt pour mesurer les conséquences des propositions d’Eric Dupond-Moretti et nous nous rassurons de voir que les droits de la défense, la confidentialité des communications entre avocat et client seront encadrés et protégés pour éviter les funestes épisodes que nous observons.
françoise et karell Semtob
Si l’on veut parler de manière commune et s’exprimer sur des notions claires quant au peuple, peut-être faudrait-il en revenir à ce qu’en disent le droit international et le droit constitutionnel. Pour en avoir une définition assez précise, sans doute que l’article ci-après permettrait de clarifier les choses :
https://www.cairn.info/revue-civitas-europa-2014-1-page-5.htm
@ duvent
Ah ça ! comme « bouffon qui se paie de mot » – ou bouffonne – vous vous posez un peu là !
@ Achille 16 mars 2021 à 13:45
« Eh oui, comme Darmanin, EDM et même Henri Guaino. A croire qu’il fut une époque où l’Education nationale était véritablement un ascenseur social. »
Darmanin et Dupond-Moretti sont des produits de l’enseignement privé catholique… Et Onfray a été pensionnaire, de 10 à 14 ans, d’un pensionnat catholique… dans lequel, semble-t-il, on lui a forgé le caractère.
@ Giuseppe | 16 mars 2021 à 10:55
Vous avez oublié celle-là, magnifique !..
https://i.pinimg.com/originals/fc/f8/90/fcf890d5ef026753f209cfcab206d444.jpg
Il se love aussi dans les canapés.
Entartons ! Entartons les cornichons !
https://www.youtube.com/watch?v=Sf1Jxm2M2zI&ab_channel=INAArditube
« Les visiteurs du soir » sont sans doute les mêmes que les participants aux dîners du « Siècle ». Un petit cercle fermé de guerriers en chambre, de conseillers du Roi. Des guerriers qui ont leur idée pour transformer notre pays et ça se voit tous les jours puisque le Président donne l’impression d’aller dans un sens puis dans un autre, sans doute pour plaire un peu à chacun.
Il paraîtrait que Le Président se moque de ces courtisans, c’est ce qu’il laisse entendre bien que d’avoir une Cour à ses pieds doit flatter sa vanité.
Reste que les Présidents sont comme nos Rois d’autrefois: pour ne pas rester trop isolés du peuple et de ses problèmes de tous les jours, ils doivent s’informer auprès des gens qui vivent encore dans la vraie vie. La vraie vie ? cela reste encore à le prouver car déjà ces patrons, journalistes, intellectuels ou artistes en sont bien loin.
Au moins avec Alexandre Benalla, il était mieux renseigné.
Ce doit être à qui saura mieux convaincre de créer une nouvelle taxe, de distribuer quelques subsides à une cause qui leur est chère, à employer un cabinet de leurs amis pour une tâche déterminée ou encore à placer enfants et proches dans de nouvelles fonctions aussi inutiles que lucratives.
Quant aux deux philosophes très présents sur la scène médiatique, ils sont très opposés dans leur approche. BHL, invité du soir au château, appartient ou fait tout pour appartenir à la grande bourgeoisie, se croyant un conseiller indispensable auprès des Présidents sur les problèmes internationaux et Michel Onfray resté proche du peuple est très français, trop franchouillard vous dirait l’autre.
Michel Onfray que j’ai vu récemment chez Laurent Ruquier est aussi naturel que BHL est affecté dans sa verve et ses gestes.
Alors, forcément, chacun trouve sa place dans son monde à lui.
En prenant de l’âge, on a tendance à faire un retour aux sources et pour ces deux-là, ça se voit.
« Côté cour / Côté peuple… »
Exercice de style cher P. Bilger. Et juste !
Il y a longtemps que je ne m’intéresse plus à BHL. Il brasse du vent avec des citations pêchées ça et là depuis quarante ans et son vent change de sens chaque printemps.
Je conserve de l’admiration pour Michel Onfray, mais je le vois commencer à tourner en rond.
À propos de « l’autarcie rigoureuse » de la pratique vespérale du pouvoir d’E. Macron, il me semble bien, au contraire, que cette activité des visiteurs du soir soit de plus en plus importante. C’est en tout cas ce qui se dit.
Mais, modernité oblige, on ne voit plus ces visiteurs emprunter les portes de l’Elysée, tout se passe par Internet cher P. Bilger. Il paraît même qu’E. Macron y passerait une partie de ses nuits.
Cordialement.
Bonjour Philippe,
Botul-Henri Lévy, c’est bien de lui dont on parle ?
Le type qui meurt de peur en coulisses et qui joue les matamores en chemise blanche pour les caméras.
« …faute d’avoir eu le génie, au moins le talent d’inventer un monde, je n’ai que la ressource de le commenter. Avec ses lumières et ses ombres. »
À ce sujet, pour ceux qui ne l’ont pas vu, puis-je suggérer de suivre ce qui suit ?
Armez-vous de patience, c’est long mais ça le mérite !
Visioconférence – Boris Cyrulnik
Monde(s) animal, monde(s) humain.
https://www.youtube.com/watch?v=3cTVCS7m1bo
@ Serge HIREL | 16 mars 2021 à 19:34
« Darmanin et Dupond-Moretti sont des produits de l’enseignement privé catholique… Et Onfray a été pensionnaire, de 10 à 14 ans, d’un pensionnat catholique… dans lequel, semble-t-il, on lui a forgé le caractère. »
Je connais bien ce genre d’enseignement puisque j’ai reçu le même. 🙂
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@ boureau | 16 mars 2021 à 20:35
« …on ne voit plus ces visiteurs emprunter les portes de l’Elysée, tout se passe par Internet (…) Il paraît même qu’E. Macron y passerait une partie de ses nuits. »
Allons bon Emmanuel Macron serait atteint du syndrome de Trump ?
Faut pas trop croire ce qui se dit sur les réseaux sociaux. C’est bourré de fake news. 🙂
@ hameau dans les nuages | 16 mars 2021 à 19:45
Comment ce type peut-il être encore crédible ?
https://www.monde-diplomatique.fr/dossier/BHL
Il se rêvait en Malraux, il n’est que la citrouille du conte, un illusionniste, et des imbéciles pour lui accorder quelque crédit.
https://i.goopics.net/2x9jr.png
« Ce virus qui rend fou, le dernier ouvrage du philosophe (BHL), sur le coronavirus, s’est écoulé à 14 222 exemplaires. Un score modeste par rapport à l’importante promotion dont l’ouvrage a bénéficié à la télévision. »
Il est capable de tous les avoir achetés.
André Malraux et les tirages de Michel Onfray doivent bien rigoler de la puissance de la diffusion de la pensée de ce canular ambulant.
« On éprouve une véritable nausée démocratique face à ce prurit de l’entre-soi, des connivences dissimulées, des apartés discrets… » (PB)
Je suis étonné par cet emploi du mot « prurit ». Dico : La démangeaison ou prurit est une sensation de picotement irritant qui donne envie de se gratter.
(J’espère que ma remarque ne suscitera aucun prurit chez vous. Au contraire votre phrase chez moi en a suscité un léger.)
J’ai reçu la dernière partie de ma bibliothèque (c’est un peu pompeux), que des panneaux laqués blancs d’excellente facture venant directement d’Allemagne.
Le seul endroit où moduler les dimensions se fait sans contraintes, du sur-mesure industriel en quelque sorte, comme leurs voitures (pour l’anecdote).
J’avais pas mal de livres éparpillés et en faire le tri m’a fait faire des découvertes. Donc j’ai déterré plus de MO que je ne pensais en détenir, quelques-uns ont été lus mais il m’en reste quelques autres.
BHL ? J’ai le souvenir d’avoir commencé un de ses premiers écrits (d’ailleurs je ne l’ai pas retrouvé), jamais achevé – j’ai dû le jeter – tellement c’était… À quoi bon l’enterrer… Quant à sa compagne elle a fini de… C’est cela, celle qui fête ses 20 ans depuis 50 ans, la chanteuse dont le mari BHL avait réservé toutes les places aux USA pour un concert d’entre-soi. Il était rigolo ce spectacle, dans ce reportage vu des coulisses, c’était ubuesque.
Sa voix, à elle bien sûr est… À quoi bon l’enterrer elle aussi, il vaut mieux qu’elle fasse des plateaux TV, ce n’est pas qu’elle y est mieux mais elle peut être une curiosité.
Au fond ils sont bien dans leur rôle de papier glacé… Euh… Je ne voudrais pas être un fossoyeur de plus, d’autres l’ont fait avec beaucoup plus d’élégance et en très grand nombre, ma pelletée se perdrait dans cette montagne de terre.
« Je suis étonné par cet emploi du mot « prurit ». Dico : La démangeaison ou prurit est une sensation de picotement irritant qui donne envie de se gratter.
(J’espère que ma remarque ne suscitera aucun prurit chez vous. Au contraire votre phrase chez moi en a suscité un léger.) »
Rédigé par : Jovien | 16 mars 2021 à 21:40
Et pourtant…
« Swann, tout à sa passion pour Odette, se demandait comment s’immiscer dans le salon des Verdurin. Peut-être, alors, calmerait-il sa jalousie, pensait-il, cette démangeaison permanente qu’Odette, un jour, en riant, lui avait dit qu’elle n’était qu’un prurit de l’entre-soi… »
Ne cherchez pas… c’est juste pour faire plaisir à notre hôte, proustophile voire proustomane…
@ Achille | 16 mars 2021 à 13:45
Merci.
Bonne soirée.
@ sbriglia
@ Jovien
Connaissez-vous le prurit des colonels ?
Une démangeaison obsessionnelle sur les avant-bras à force d’attendre que s’y posent les étoiles de général…
@ Antoine Marquet | 17 mars 2021 à 00:21
« Connaissez-vous le prurit des colonels ?
Une démangeaison obsessionnelle sur les avant-bras à force d’attendre que s’y posent les étoiles de général… »
Des étoiles filantes évidemment !
Ou des comètes sur lesquelles ils tiraient des plans, en vain. Leurs cartouchières étaient inépuisables de rêves.
@ sbriglia
@ Antoine Marquet
Oui, il est probable que par amour de Proust notre hôte a logé une expression de celui-ci (« prurit de l’entre-soi ») à un endroit indu, à mon sens. Proustification ratée… Cela dit, proustifier n’est pas si facile que ça.
Je pense qu’il aurait pu employer plutôt « marigot », ou « marécage » :
« On éprouve une véritable nausée démocratique face à ce marigot de l’entre-soi, des connivences dissimulées, des apartés discrets… ».
Plaire à notre hôte proustomane, sbriglia, comme vous y allez, accuser ainsi de manie le rédacteur de Justice « au Singulier » !
Prosélyte, pendant que vous y êtes, ce serait complet, et donnerait à penser que Michel Onfray comme BHL ferait partie d’un même peuple et d’une seule humanité, ce temps perdu à démontrer un rêve si français à penser l’unité universelle, même si ces deux membres d’une même élite s’acharnent l’un contre l’autre à se particulariser, recréant la séparation qui se vend si bien, le divorce qui songe à l’audience, à vouloir séparer les idées de l’émotion, le peuple des élites, la raison de la foi, la droite de la gauche, ne reste plus que la tyrannie des divisions qui, chez chacun, teinte de sa similitude les volontés singulières, si semblables à se faire ainsi la guerre.
Viendra-t-il, ce jour d’épaule nue, de feuillages et de palmes au front, où les gens s’aimeront ?
Parole d’Évangile qu’un communiste su proférer, si, si, Aragon était français comme Proust, suivant à la sortie du porche antique les mannes baudelairiennes de la nature, temple des correspondances sur le chemin unique et escarpé, celui qui sait s’extraire des obsessions des prurits de la domination:
« En suivant une route française entre les champs de sainfoin et les clos de pommiers qui se rangent de chaque côté pour la laisser passer « si belle », c’est presque à chaque pas que vous apercevez un clocher qui s’élève contre l’horizon orageux ou clair, traversant, les jours de pluie ensoleillée, un arc-en-ciel qui, comme une mystique auréole reflétée sur le ciel prochain de l’intérieur même de l’église entr’ouverte, juxtapose sur le ciel ses couleurs riches et distinctes de vitrail ; c’est presque à chaque pas que vous apercevez un clocher s’élevant au-dessus des maisons qui regardent à terre, comme un idéal, s’élançant dans la voix des cloches, à laquelle se mêle, si vous approchez, le cri des oiseaux. Et bien souvent vous pouvez affirmer que l’église au-dessus de laquelle il s’élève ainsi contient de belles et graves pensées sculptées et peintes, et d’autres pensées qui n’ayant pas été appelées à une vie aussi distincte et sont restées plus vagues, à l’état de belles lignes d’architecture, mais aussi puissantes ainsi, quoique plus obscures, et capables d’entraîner notre imagination dans le jaillissement de leur essor ou de l’enfermer tout entière dans la courbe de leur chute. Là, des balustres charmants d’un balcon roman ou du seuil mystérieux d’un porche gothique entr’ouvert qui unit à l’obscurité illuminée de l’église le soleil dormant à l’ombre des grands arbres qui l’entourent, il faut que nous continuions à voir la procession sortir de l’ombre multicolore qui tombe des arbres de pierre de la nef et suivre, dans la campagne, entre les piliers trapus que surmontent des chapiteaux de fleurs et de fruits, ces chemins dont on peut dire, comme le Prophète disait du Seigneur : « Tous ses sentiers sont la paix ». »
https://www.cabourg-balbec.fr/lire-proust-%C3%A9couter-voir/correspondance-et-autres-textes/la-mort-des-cath%C3%A9drales/
Difficile de comparer BHL et MO tellement leurs personnalités sont différentes, et surtout leurs niveaux intellectuels sont distants l’un de l’autre.
Il n’y a chez BHL aucune originalité de la pensée.
Il s’engouffre dans les lieux communs de la doxa mondialiste et droits de l’hommiste, avec une fougue qui a l’avantage de le dispenser de toute réflexion autonome.
Il adopte la position confortable, celle de toute l’intelligentsia qui règne sur l' »Établissement », ce qui lui permet d’avoir des références et des répondants implicites, sur lesquels il s’appuie. La nouvelle morale du plus grand nombre faisant pour lui autorité.
Ce suivisme de la pensée lui permet de se faire entendre des responsables politiques, qui pour l’essentiel ne visent qu’à une chose, leur réélection et donc à suivre le cours des événements.
La politique du chien crevé au fil de l’eau, ou de la feuille morte qui vole au vent, présentée sous la forme noble de l’évidence mondialiste et du nouvel humanisme.
L’élitisme qu’on ne saurait contester sans apparaître comme un plouc demeuré ou pire un réactionnaire.
Au bilan un moulin à prières politiques, qu’il suffit d’activer sur une chaîne d’infos en continu pour savoir ce qu’il ne faut surtout pas penser, si on veut penser juste.
L’attitude de MO est à l’opposé de cette vision fossilisée de la pensée.
MO a beaucoup évolué, en gardant les structures de base de sa pensée, ou de sa philosophie si on veut utiliser ce mot dans son acception première.
Est philosophe celui qui recherche la vérité et cultive la sagesse. Disons que MO recherche sa vérité et sa sagesse, ce qui n’est pas si mal déjà.
On ne peut pas en dire autant de BHL pour qui la vérité est celle de la doxa en vigueur.
Il y a un vrai travail de réflexion fait pas MO, avec lequel on peut être d’accord ou pas, mais qu’on ne peut nier.
MO a signé une remarquable préface des Essais de Montaigne, et il s’efforce de mettre en application la règle fondamentale de celui-ci : ne rien admettre qui ne passe au filtre de sa raison ou de son entendement.
Une recherche perpétuelle de l’esprit critique dans la vision du monde.
Au fond MO cherche le sens du monde qui l’entoure, politique ou culturel.
Le mot sens étant pris à la fois comme sensation, direction et signification.
On le voit, une autonomie de la pensée tout en restant attaché à ce qu’il est, c’est à dire à ses origines.
Il y a de l’arbre en MO, ses racines plongent dans son terroir d’enfance et ses branches le poussent vers le haut en résistant aux aléas de la météo et des vents mauvais ambiants.
MO ou BHL. Alain Finkielkraut ou Régis Debray ?
Sagesse des anciens ou bon sens des modernes ?
Humanisme de gauche ou méritocratie de droite ?
Qui croire ?
Trop de l’un, trop de l’autre conduit à des déséquilibres sociétaux qui ne sont plus gérables.
Nous sommes arrivés à un moment où le doute s’installe.
Les convictions font place aux certitudes. Dans les débats des plateaux TV plus personne ne s’écoute, tout le monde se coupe la parole et au final les citoyens ne savent plus qui croire.
Personnellement, j’ai beaucoup appris des erreurs que les gens ont faites en écoutant mes conseils.
« Heureusement il y a des livres qui permettent des contrastes, des rapprochements, des complicités ou des antagonismes. Le dernier livre de Renaud Revel, « Les visiteurs du soir », est de ceux-là. » (PB)
Le titre de l’ouvrage que vous citez m’a rappelé celui du film de Marcel Carné (1942) – Scénario et dialogues : Jacques Prévert et Pierre Laroche – et qui est présenté sur France Culture comme un conte poétique fantastique à messages cachés.
J’ai recherché alors le résumé de l’ouvrage pour voir s’il faisait, ou non, allusion au film de 1942 dans lequel les visiteurs cachés sont des envoyés du diable. Et c’est là que parmi les ouvrages présentés en bas de page, j’ai aperçu ce témoignage d’une femme Ouïghour réfugiée, bien qu’a-politique, à Paris et appelée à revenir dans cette région qu’est le Xinjiang sous un faux prétexte et arrêtée à son arrivée selon une méthode pratiquée et par l’administration japonaise en novembre 2018 à propos de Carlos Ghosn ou encore par le régime syrien à d’autres propos.
Il s’agit de Rescapée du goulag chinois (français) Broché – 13 janvier 2021.
J’ai feuilleté l’ouvrage en premier lieu parce que je m’intéresse à la préhistoire du Xīnjiāng (新疆) qui est de nos jours l’une des cinq régions autonomes de la République populaire de Chine qui sous donc, souveraineté chinoise, apparaît être le théâtre d’un vaste programme de « rééducation », autrement dit de répression politique des minorités ouïghoures, lesquelles présumées « terroristes » y feraient l’objet d’un véritable génocide.
Le nom donné par les Européens du Moyen Âge au XXe siècle à la partie de l’Asie centrale et septentrionale s’étendant de la mer Caspienne et de l’Oural à l’océan Pacifique, était Tartarie ou Grande Tartarie (lat. : Tataria ou Tataria Magna, du fait qu’elle était peuplée par les « Tartares », encore parfois appelés Tata, d’un nom générique donné aux peuples turco-mongols. Cette aire couvre la Sibérie, le Turkestan, la Mongolie, la Mandchourie et quelquefois le Tibet. Au XVIIe siècle, la Tartarie désignait encore l’ Empire mongol et la dénomination de Tatars s’est vue appliqué à l’ensemble des peuples turcs.
La Sibérie est le nom que l’on donne de nos jours à l’ancienne Tartarie russe et les armoiries de l’empire de Tartarie représentent ce rapace nocturne le hibou grand-duc (ici celui du Népal) et ici Bubo bubo, le grand duc d’Europe.
Bref, la façon dont la République populaire de Chine qui, de 1964 à 1996, a fait exploser dans cette région dont l’empire Qing a repris le contrôle en 1877 (cf. traité de Saint-Pétersbourg de 1881) puis le 18 novembre 1884 l’a alors érigée en province, autrement dit l’a annexée sous le nom de Xinjiang, quarante-six bombes nucléaires (cf. site de Lob Nor), est véritablement consternante et indigne de l’admirable culture chinoise.
Je me demande donc quel peut bien être le point de vue de vos visiteurs du soir, côté cour comme côté jardin, sur cette situation.
« PRURIT, subst. masc.
Au fig. Désir irrépressible, obsédant. Prurit d’écrire, de posséder; prurit de bavardage, de désirs, de nouveauté; prurit anticlérical, sentimental; prurit de bibelots, de japonaiseries. S’il tuait, il y aurait ça par terre. Son cœur battait à se rompre, son prurit de meurtre s’exaspérait comme une concupiscence au spectacle de ce mort tragique (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 49). Il ne faut pas oublier que les « pompiers » travaillent avec délices sur les grandes surfaces : quelle résistance trouveraient-ils à leur prurit pictural puisque, ignorant absolument ce qu’est la peinture, ils ne sont arrêtés par aucun scrupule? (LHOTE, Peint. d’abord, 1942, p. 127). Un enfant turbulent, c’est avant tout un enfant qui a de l’énergie à revendre, qui montre de la vivacité, même si elle n’est pas assez réglée, et comme un prurit de mouvement (Jeux et sports, 1967, p. 99) »
(TLFi)
Après le prestigieux siècle des philosophes des Lumières, voici le temps venu de celui, médiocre, des philosophes des Sunlights, qui résument leurs pensées en 125 livres ou en 280 signes… Au XVIIIe siècle, l’un aurait été bouffon du Roi, l’autre bateleur en attente de révolution…
Un jeune philosophe, Thibaut Giraud, qui a créé sa chaîne YouTube – Monsieur Phi, 280 000 abonnés -, résume mon opinion sur ces deux « vus à la TV » mieux que je ne saurais le faire.
https://www.youtube.com/watch?v=jSWFkGY6O-0
Tout est dit et bien dit. Michel Onfray, qui sait évoluer, peut devenir un excellent polémiste politique. Quant à BHL, il est aussi rigide et ringard que ses cols de chemise amidonnés… Il y a longtemps, bien longtemps que j’évite l’immaculée conception de sa philosophie de bazar. A ranger au rayon des fanfreluches…
Plus que la distinction entre la cour et le peuple, qui certes a sa raison d’être, la coupure pertinente serait entre ceux qui font partie d’un réseau, et ceux qui n’en ont pas.
Le journaliste Renaud Revel, auteur du livre « Les Visiteurs du soir », l’explique de cette manière dans une interview :
« — Cette culture des visiteurs est-elle propre à la France ? »
« — On ne retrouve pas cela aux États-Unis ou chez les Allemands, plus pragmatiques. […] La France est un pays de réseaux. On a des cénacles comme la franc-maçonnerie, le Siècle, Sciences Po, l’ENA, les grandes écoles, les banques d’affaires… Nulle part ailleurs on ne trouve cet entrelacs de réseaux qui remontent au XVIIe, au XVIIIe et au XIXe siècle. »
Les privilégiés, en la matière, ne sont pas seulement les puissants, ou présumés tels. En témoigne l’ahurissante affaire d’assassinat et de tentatives d’assassinat, qui a récemment révélé la collusion entre des francs-maçons, des membres de l’espionnage et du contre-espionnage, dans le but de régler des conflits triviaux : rivalités professionnelles ou commerciales.
Que cela soit simplement possible en France, et que l’un des assassinats prévus ait été déjoué par la police par le plus grand des hasards, en dit long sur des choses qui dépassent de loin la visibilité médiatique d’un Bernard-Henri Lévy ou d’un Michel Onfray.
Je n’ai jamais lu ni l’un ni l’autre, mais je les ai vus et entendus, du temps où je regardais régulièrement la télé, et j’en suis restée là.
D’un philosophe, j’attends, sans aller jusqu’à une approche nouvelle car les génies philosophiques ne courent pas les rues, au moins un effort dans l’angle de vue, il ne suffit pas de varier l’éclairage. C’est à dire le contraire de l’étroitesse intellectuelle et morale. Je ne tiens pas à me retrouver enfermée dans le moi hypertrophié d’un auteur à succès, dans ses polémiques et dans ses élucubrations, comme dans une toile d’araignée. La philosophie n’est pas seulement un transfert d’opinions ou de démonstrations, elle invite au partage.
À défaut, j’attends de la part de l’auteur une discrétion, pour ne pas dire une humilité, et une rigueur dans la recherche de la vérité, plutôt qu’un racolage par le paradoxe, la dénonciation ou l’hyperbole. Un auteur digne de ce nom secoue nos certitudes, il ne les renforce pas ; mais c’est amicalement qu’il nous gagne, par la persuasion, par le plaisir du partage, avec un art particulier de mettre les mots et les images ensemble de façon saisissante (Montaigne, Nietzsche), ou bien par la conduite inexorable et pas à pas d’un raisonnement austère et sans concession, mais foncièrement honnête intellectuellement (Kant, Descartes). Ou souvent les deux.
En caricaturant un peu, il me paraît que MO dorlote quoiqu’avec la sévérité du justicier, l’envie de détériorer de ceux qui l’écoutent, leur enjoignant fortement de penser comme lui. BHL, que je crois plus astucieux, manie l’épate et cajole le snobisme intellectuel de l’auditeur. Je suis réticente, peut-être à tort, parce qu’à la télé, ils m’ont donné le sentiment l’un comme l’autre de faire leur numéro, avec effectivement une tonalité « peuple » chez l’un, « salon littéraire » chez l’autre. J’aurais pu surmonter mes préjugés si j’avais pu pressentir autre chose. Ce ne fut pas le cas. Tant pis pour moi si j’ai raté deux phares de la pensée philosophique moderne. On ne peut pas tout lire.
Une petite dernière pour la route sur ce boutiquier-épicier de la philo, elle vaut son poids à lui en pistaches :
https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-04-26-BHL
@ xavier b. masset
« Ceux qui ont lu son Cosmos auront peut-être remarqué que le fleuve de ses phrases coule, avec de belles harmoniques, douce sensation ligurienne, pour parfois se perdre dans les sables de ses mots, à la recherche d’un delta. »
Subtil effet de miroir.
Bravo l’artiste.
@ Robert Marchenoir
« Que cela soit simplement possible en France, et que l’un des assassinats prévus ait été déjoué par la police par le plus grand des hasards, en dit long sur des choses qui dépassent de loin la visibilité médiatique d’un Bernard-Henri Lévy ou d’un Michel Onfray. »
Attention cher Robert, d’aucuns pourraient être tentés de vous qualifier de complotiste…
Que pensent BHL ou MO de cette épidémie de Covid de plus en plus surjouée ?
Toutes ces mesures anxiogènes ne servent à rien puisque le virus poursuit sa route et ce, malgré les confinements, les couvre-feux, les lois liberticides. L’être humain ne veut plus accepter sa finitude. Pourquoi pas un couvre-feu pour éviter la grippe saisonnière, le cancer dû à la pollution, les accidents de voiture en période de vacances ? On marche sur la tête à cause d’un virus qui ne ressemble en rien à Ebola, à la peste ou au choléra. Cela suffit !
« On veut euthanasier la mort » !
Ci-dessous, une réflexion intéressante d’un pasteur protestant. La science se veut toute-puissante. Elle en use et en abuse. À méditer :
https://www.franceculture.fr/emissions/careme-protestant/la-science-pourrait-elle-nous-sauver
Anniversaire du Coronacircus :
Intox et Infox continuent de plus belle en macronie, notre nouvelle dictature sanitaire islamogauchiste.
Un SDF dit à un autre SDF :
Pourquoi ne sommes-nous pas contaminés par la covid ?
L’autre lui répond : normal nous on n’a pas la télé !
VARIA
« Cette indolence occupée qui est un des charmes du voyage… » (Théophile Gautier)
« Mieux vaut Mozart que jamais. » (Christian Morin)
« Je suis animateur , je ne suis pas réanimateur. » (Pascal Praud)
« Un bon journaliste se méfie des pouvoirs. » (Laurent Joffrin)
« Celles (…) que le son d’un écu rend traitables à tous. »(Corneille)
Fabry, en 1661, fut brûlé pour sodomie.
« Les hommes ont des jambes pour marcher. » (La Bruyère)
L’écrivain (peu connu) Desmarest de Saint-Sorlin, dans son « Avis du Saint-Esprit au roi » (1661) rêve tout haut à un roi de France exterminant l’Islam.
« On est riche de tout ce dont on n’a pas besoin. » (La Bruyère)
« Dans la vie politique, quand on n’a plus d’identité, on n’a plus d’électeurs. » (François Hollande, 2021)
« Quel moyen de comprendre, dans la première heure de la digestion, qu’on puisse quelque part mourir de faim ? » (La Bruyère)
« C’est la profonde ignorance qui inspire le ton dogmatique. » (La Bruyère, V, 76)
« Il y a des gens d’une certaine étoffe ou d’un certain caractère avec qui il ne faut jamais se commettre (= se compromettre), de qui l’on ne doit se plaindre que le moins qu’il est possible, contre qui il n’est pas même permis d’avoir raison. » (La Bruyère, V, 28)
« En France, la Cour suprême, c’est le peuple. » (Charles de Gaulle)
« Qu’il est difficile d’être content de quelqu’un ! » (La Bruyère)
Selon un édit d’avril 1684, les magistrats devaient porter des habits noirs à la ville.
« Il a promis le Kärcher : on a eu Kouchner. » (Zemmour)
« Les vestales infidèles à leurs vœux étaient enterrées vivantes. » (Mme de Staël)
« La mort est la fin de la vie. Point. » (Jean-Claude Carrière)
« Je vous aime bien, mais je me préfère. » (Gilles-William Goldnadel)
« Tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut descendre la poubelle. » (Jean Yanne)
« Avant de savoir, on ne sait pas. » (Gérard Leclerc)
@ Lucile
« En caricaturant un peu, il me paraît que MO dorlote quoiqu’avec la sévérité du justicier, l’envie de détériorer de ceux qui l’écoutent, leur enjoignant fortement de penser comme lui. BHL, que je crois plus astucieux, manie l’épate et cajole le snobisme intellectuel de l’auditeur. »
Exact. Je partage votre avis sur la place que sont censés occuper les philosophes.
Onfray m’a semblé avoir effectué un tournant, peut-être pas intégralement idéologique, mais surtout en terme d’allégeances, après l’épisode de son livre sur Freud. Qui a déclenché plus de passions que n’importe lequel de ses brûlots. Je n’ai lu qu’un seul de ses livres. Disons que je trouve cela gentillet: il assène pas mal d’évidences, avec une tournure idéologique décelable, certes, mais néanmoins bien des évidences qui, sans faire de ses livres des œuvres d’une rigueur époustouflante, loin de là, sont quand même des évidences bonnes à dire. Maintenant, il me semble effectivement avoir entonné une autre chanson depuis ses démêlées sur Freud, et je peine un peu à le reconnaître depuis. (Bien que je me réjouisse de cette attaque sur Freud…)
BHL, quant à lui, vit dans le monde des grandes idées. Il n’a pas tort sur le fond du fond sur le bien-fondé de ses grandes idées. Mais à force de les défendre par le snobisme intellectuel, le déni de réalité, l’irresponsabilité géopolitique et le n’importe quoi argumentatif, il se flingue tout seul. Et surnage car il est porté par un milieu qui l’encense et qu’il tient aussi un peu par la peau des c******* avec son statut d’éditocrate qui lui permet de jouer le bateleur impénitent et impuni. Il ne favorise pas la santé du débat public.
J’ai d’ailleurs eu envie de m’arracher les cheveux quand je l’ai vu débattre avec Alexandre Douguine en septembre 2019 à Amsterdam… Il faut vraiment trouver d’autres personnes que lui pour défendre les idées philosophiques libérales. Et il nous joue d’odieux tours de passe-passe à ce sujet, faisant passer son libéralisme philosophique (tout à la fois d’ampleur modeste et complètement illuminé mais néanmoins bien décelable) pour du gauchisme, utilisant le terme « antitotalitaire » en lieu et place de « libéral », et rejetant la notion même du rationalisme au prétexte que Hitler, Mao, Marx, etc.
« Chacun sait aujourd’hui que le rationalisme a été un des moyens, un des trous d’aiguille par quoi s’est faufilée la tentative totalitaire. Le fascisme n’est pas issu de l’obscurantisme, mais de la lumière. Les hommes de l’ombre, ce sont les résistants… C’est la Gestapo qui brandit la torche. La raison, c’est le totalitarisme. Le totalitarisme, lui, s’est toujours drapé des prestiges de la torche du policier. Voilà la « barbarie à visage humain » qui menace le monde aujourd’hui » — Bernard-Henri Lévy, La Barbarie à visage humain.
Bref: Deleuze a bien eu raison de le renvoyer dans les cordes en lui niant son statut de philosophe. Non pas que Deleuze soit un parangon de clarté (ce qu’il n’est pas), mais Bernard-Henri Lévy, qui est probablement capable de penser plus qu’il n’en montre, a bien fait le choix de jouer de toutes les confusions mentales imaginables pour pousser ses idées. C’est cela qui le disqualifie.
À mon avis, Chomsky le méprise bien plus que l’impérialisme lui-même… à juste titre.
À lire les commentaires, il est manifeste que personne n’a lu ni l’un ni l’autre, j’ai pas lu Onfray ou BHL, mais que je t’en cause, je parlotte, je jacte, j’ai un avis sur la question. En somme on ne peut qu’être consterné par ces bourrins vissés sur leur divan Roche Bobois, et qui donnent leur avis. Une catastrophe intellectuelle.
@ Savonarole | 17 mars 2021 à 19:08
J’ai lu les deux, Zemmour et Polony en plus, je comprends maintenant pourquoi vous vous êtes réfugié au pays des taureaux, tout compte fait ces derniers sont plus intelligents et ils crient mieux que ne parlent nos intellos.
La preuve :
http://www.youtube.com/watch?v=52QZY7SdhTs
Si vous me permettez, Monsieur Bilger, de joindre un extrait de Mediapart, afin de nuancer vos propos sur un éventuel Michel Onfray côté peuple.
« Public fort peu populaire, autocratie du fondateur et inflation des notes de frais payées par les deniers publics… Ces trois défauts de l’université populaire de Caen se retrouvent à l’université populaire du goût (UPG), lancée en 2006 par Onfray à Argentan, commune où il vivait alors. Le propos initial était de proposer une éducation à la gastronomie. Dès l’été 2006, de grands chefs défilent dans la salle des fêtes d’Argentan pour y donner des cours de cuisine devant plus de 800 personnes, habitants de la ville ou de ses environs. Une association loi de 1901, Épicure & Co, est constituée l’année suivante. Laquelle achète un chapiteau de cirque, pour donner à l’UPG son lieu propre, au centre d’un vaste terrain communal de potagers et vergers exploités par Jardins dans la ville, une association d’insertion locale. Un partenariat se noue entre les deux associations, qui ont le même trésorier (Jean-Marie Leveau) et, pour l’essentiel, les mêmes militants. Jardins dans la ville assure la maintenance du chapiteau et l’intendance des évènements, moyennant 5 000 euros annuels versés par Épicure & Co, qui bénéficie vite d’une subvention de 75 000 euros du Conseil régional de Basse-Normandie. Cinq à six événements sont organisés chaque année : dégustations gastronomiques, concerts de musique classique, rencontres avec des artistes…
« Progressivement, le public a changé. Il n’y avait presque plus de gens d’Argentan ou des environs. Il suffisait de regarder les immatriculations des voitures pour voir que l’on venait de loin pour assister aux séances de cette université populaire qui n’avait plus rien de populaire », raconte Jean-Marie Leveau. Les personnes accompagnées par Jardins dans la ville désertent les événements de l’UPG. Une violente chronique de Onfray – qualifiant « les bras cassés de l’association » d’« anciens alcooliques, drogués repentis, propriétaires de longs casiers judiciaires, ici un pédophile ayant effectué sa peine, là un tatoué ayant renoncé aux coups et blessures »[1] – achève de creuser un fossé entre les deux associations.
La rupture a lieu à l’été 2012 à l’initiative de Onfray, qui lance de violentes attaques ad hominem contre les responsables de Jardins dans la Ville. La quasi-totalité du bureau de Épicure & Co démissionne (dont Jean-Marie Leveau), laissant Onfray, qui en est président, quasiment seul. L’activité de l’UPG, privée de ses forces vives associatives, se réduit et, surtout, se transforme en une succession d’événements-spectacles, bien éloignés de l’esprit originel : rencontre avec Guy Bedos, débat sur le journalisme avec Franz-Olivier Giesbert, Laurent Joffrin et Jean-François Kahn. « Le plus grave, à mon sens, c’est que Michel Onfray a détourné l’UPG de sa vocation associative initiale pour l’utiliser au profit de sa carrière, de son image, de l’entretien de ses relations… et de ses propres affaires », regrette Jean-Marie Leveau, qui a refusé, en qualité de trésorier d’Épicure & Co, de rembourser à Michel Onfray des frais relevant à l’évidence de dépenses personnelles. »
Enfin, dénommer son courant de pensée par l’appellation du front populaire, c’est s’asseoir sur l’Histoire en rabattant le couvercle, dans une ivresse olfactive de relent actuel.
@ Savonarole
« À lire les commentaires, il est manifeste que personne n’a lu ni l’un ni l’autre, j’ai pas lu Onfray ou BHL, mais que je t’en cause, je parlotte, je jacte, j’ai un avis sur la question. »
J’ai lu du Onfray. Voui. Du Bernard-Henri Lévy, non. Mais j’en ai écouté pas mal quand même en prenant des bains chauds et moussants. Les extraits de textes que je lis parfois de lui suffisent à me convaincre qu’il y a un problème dans son approche. Et pour tout vous dire, je préfère lire du Solomon Lefschetz.
Maintenant, si vous avez un bon texte de Bernard-Henri Lévy à proposer, je suis tout ouïe. En attente d’une telle proposition de votre part, je vais prendre votre critique en considération, et donc proactivement lire l’entretien de Bernard-Henri Lévy avec Philippe Forest et Jacques Henric intitulé American Vertigo. Et je vous tiendrai au courant de mes réflexions si vous le souhaitez.
« Après « American Vertigo » qui donnait des vertiges tellement ça sonnait creux et faux, il poursuit sa destruction massive de la littérature, que dis-je, de la philosophie. Or il annonça en grande pompe qu’il avait parcouru l’Amérique sur les pas de Tocqueville. Pourtant, il admirait le paysage depuis sa chambre d’hôtel. Ensuite vint l’escroquerie sur ses fameux entretiens avec Michel Houellebecq dont l’échec retentissant lui était resté en travers de la gorge après avoir reçu un a-valoir faramineux. Aujourd’hui, il récidive…. »
https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/la-nouvelle-imposture-de-bhl-69619
BHL dernière, un canular en marche, que du vent, de l’esbroufe, son univers ? les chambres d’hôtel… grand luxe, of course.
Une pensée, une vision pour magazines, Intimité, Nous Deux. Un philosophe ? J’ai cherché le seul exemplaire que j’avais tenté de lire, il a dû partir dans un vide-grenier qu’affectionne mon voisin, il en a fait cadeau en prime avec la boule en verre que l’on retourne pour faire tomber la neige.
@ F68.10 | 17 mars 2021 à 17:05
Oui j’ai déjà entendu assez récemment mais je ne sais plus où, cette idée que le nazisme et le communisme sont des produits directs de la philosophie des Lumières, en passant par la Révolution française. Qui l’a lancée ? À force de jongler avec les idées, on finit par dire n’importe quoi.
Prendre un courant de pensée comme s’il surgissait de nulle part et en faire la cause première de ce qui s’est produit dans l’Histoire par la suite est une supercherie, mais surtout c’est un argument vicieux ayant pour but de discréditer le rationalisme et l’esprit scientifique. Cela dit avant les Lumières il y a eu la Renaissance, et encore avant, la Grèce, ses philosophes et ses savants. De quoi alimenter le courant de pensée qui fait remonter tous les maux de la terre à la civilisation européenne et assigne à l’homme blanc le rôle du méchant.
@ Lucile
@ F68.10
Je pense qu’il y a une part de conviction mais aussi une part de stratégie à culpabiliser l’homme blanc. Pour illustrer rappelez-vous des paroles de la chanson des Restos du cœur : « J’ai pas mauvaise conscience, ça m’empêche pas d’dormir, Mais pour tout dire, ça gâche un peu l’goût d’mes plaisirs. C’est pas vraiment ma faute si y en a qui ont faim, Mais ça le deviendrait, si on n’y change rien. »
Il y a toujours des petits malins qui veulent impliquer des innocents dans leur problèmes pour les sauver. Je ne dis pas que nous soyons innocents de tout vu la colonisation, l’esclavage et le racisme, mais nous sommes innocents de certaines choses. Mais même dans les cas de notre innocence la plus manifeste, je ne sais pas ? Épidémie pour faire les actualités, on nous rend responsables comme si nous avions créé le monde avec ses virus. Par contre, silence radio sur le gouvernement chinois coupable de silence, le silence, le silence assimilable au mensonge est très répandu !
Je divise les petits malins entre confusion dans la tête, ceux qui nous assimilent aux dieux, sans le savoir et d’autres dont je parlerai plus tard. Assez racistes, inconsciemment, nous serions derrière tout ce qui va mal. Ou du moins, nous aurions le pouvoir de tout rédimer et donc… Pourquoi donc ? Nous aurions le pouvoir de tout sauver, et donc nous aurions le devoir d’y consacrer nos existences.
Mais il n’y a pas de donc, à mon avis : n’ayant pas créé le monde, nous n’avons pas le devoir de sauver ce qui en impacte les gens qui ne sont pas nos fils, nos alliés ou nos victimes. Et dans tous les cas, nul n’a le devoir de rendre la bien pour le mal : que ceux qui ont pris cette attitude en option pour mériter le Ciel ne la sous-traitent pas au voisin tout en prenant des airs de supériorité morale et de désintéressement aussi comiques qu’usurpés.
Il y a les petits malins plus lucides et sans doute plus malins. Nous ne sommes pas coupables de tout et nos pouvoirs sont rien moins que divins… Mais tout le monde a le devoir de se dévouer pour les autres.
Et certains de prétendre que qui laisse faire le mal est plus coupable que celui qui le commet.
Pour empêcher les gens d’être libres et d’empêcher certains de goûter un bonheur un peu semblables à celui que connaissent paraît-il les dieux dans les intermondes, on est vraiment prêt à dire et à croire n’importe quelle aberration.
La liberté pour quoi faire et la valorisation de la douleur : tel est le mélange donnant le fond de sauce de ce genre de plat. Personne n’a le droit d’être heureux tant qu’il reste un malheureux. Eh bien, à ce compte personne ne sera jamais heureux, et la déclaration américaine des droits où on parle de recherche du bonheur devrait logiquement être déclaré une faute morale.
À propos des Américains, les gens, et surtout les Français, les accablent comme d’autres les Blancs… Sauf qu’on aurait le droit à leur protection ad vitam aeternam alors qu’on ne cesse de leur cracher dessus. Nous n’avons aucun devoir de nous hausser à leur niveau, par exemple en imitant leur liberté d’expression, et aucun devoir de jamais leur rendre leurs services. En somme, les Français font aux Américains ce que certains non-Occidentaux font aux Occidentaux.
Mais notre culpabilité est plus grande, et de loin ! Les Américains ne nous ont pas réduits en esclavage, pas colonisés et ne se sont pas montrés racistes envers nous. Nous parlons de colonisation culturelle et enflons la moindre critique américaine pour en faire un outrage pour masquer que nous ne savons pas les concurrencer comme par exemple le Japon.
Nous dérobons à la vue les insulteurs. Or qui sont-ils ? Les Français, il y a une tradition d’antiaméricanisme en France remontant à la découverte de l’Amérique.
La mauvaise foi, les agressions et le désir d’impunité quand on a engagé une querelle sont des comportements de perdants incapables et indésireux de s’élever comme le Japon a pu le faire en son temps : sachons imiter les imitateurs et les meilleurs… Dans le cas du Japon, on a fromage et dessert.
Il serait plus juste et plus habile d’en appeler au fameux « noblesse oblige » pour engager les Occidentaux à sauver des gens dont ils ne sont pas forcément plus responsables que les Américains des Français*… Mais quand on le disait on était dans un monde où on ne crachait pas sur ceux dont on sollicitait les services.
Ou du moins, cette attitude était-elle universellement méprisée. Un mépris à restaurer : j’en ai des réserves, je peux fournir la clientèle !
Je propose donc de restaurer l’honnêteté intellectuelle : entre être responsable de tout et être responsable de rien, il y a de la marge… On est responsable de ses torts, peut-être des dettes des ancêtres, mais pas du reste. Si comme je le pense, les Noirs ne sont pas des inférieurs, nous ne sommes pas des dieux faits pour les secourir inconditionnellement, si comme je pense, nous ne sommes pas des anges, nous n’avons surtout pas le devoir d’accueillir des immigrés musulmans dont trop nous rendent le mal pour le bien.
Le devoir est pour ceux qui sont de notre communauté ou envers qui nous avons un lien de loyauté par engagement ou pour compenser un tort. Être encombré d’immigrés musulmans indésirables en signifie pas avoir l’obligation d’en avoir d’autre : rien de ce qui est extorqué n’engage.
Pour les torts envers les pays majoritairement musulmans que nous avons colonisés, j’estime qu’ils sont compensés par le fardeau de l’immigration actuelle et que nous n’avons pas à en endurer davantage.
* Cependant, il est à noter que quand les Occidentaux sont évidemment responsables d’abus ressortissant d’une nouvelle croyance, l’écologie prise comme quatrième religion monothéiste avec Gaïa, on n’en parle pas. Les peuples, les millions de gens expulsés de leurs terres, les réfugiés de la conservation…
Les gens sacrifiés à la création de parcs naturels, ces sanctuaires d’un genre nouveau… Eh bien, on n’en parle pas tellement, juste entre initiés. Dans les rares cas où on leur rend leur terre, c’est sous condition de ne pas polluer… Mais que dirait-on si telle multinationale polluante chassait des gens pour ne les laisser revenir que sous condition d’exploitation de leurs terres ? Là, alors là, l’abus passerait au 20 heures.
Le Blanc peut être coupable même innocent si d’autres Blancs l’ont décidé, et coupable il peut être blanchi aux mêmes conditions. Alors que si on se mêle de justice, il faut condamner les abus, et surtout ceux tombant sur les victimes les plus innocentes comme ces peuples premiers qu’on brandit contre la pollution et qu’on cache autrement comme on se sert de pions aux dames ou aux échecs.
MO côté peuple ? Je n’ai pas vu beaucoup d’autrices dépourvues d’entregent ni d’auteurs sans réseau puissant bénéficier de promotion gratuite dans les grands médias à chacune de ses publications ! MO est un marquis de la plume déguisé en charretier. Je n’ai lu ni l’un ni l’autre, pas besoin, ils s’étalent suffisamment partout.
Pour en revenir à MO, à 62 ans il a quand même écrit une bonne centaine d’ouvrages, tous magnifiquement documentés ce qui dénote une puissance de travail phénoménale.
N’en déplaise à Savonarole j’en ai lu trois ou quatre que l’on m’avait prêtés mais j’ai bien dû en acheter un. J’ai également écouté moult conférences et regardé de nombreux débats où il s’est toujours magnifiquement défendu.
Quand on l’écoute on a toujours tendance à se dire qu’il a finalement raison car il a un talent oratoire tel qu’il arriverait à convaincre une chèvre.
Mon principal reproche serait que parfois sa causticité est à la limite de l’insulte, ce qui aurait plutôt tendance à le desservir.
Quant à BHL j’ai lu un seul livre de lui intitulé « Ce grand cadavre à la renverse » paru en 2008 dans lequel il dénonçait déjà les faiblesses d’une gauche un peu trop sûre d’elle, ce qui l’a conduite à la défaite de Jospin en 2002 et à la situation qui est la sienne aujourd’hui, clivée entre une social-démocratie moribonde et une extrême gauche dogmatique et totalitaire.
Qu’on le veuille ou non, sur ce coup-là BHL s’est montré visionnaire.
Je n’ai jamais aimé ce terme de « peuple ». Quel peuple ? Le mien, le vôtre, celui de Méluche, celui de MLP, celui du 3e Reich (ein Volk, ein Reich, etc.) ?
Depuis Saint-Just jusqu’aux Gilets jaunes, tant de saloper..s ont été commises en son nom ! Jusqu’aux démocraties dires « populaires » dont la Chine et la Corée du Nord restent encore les plus fameux représentants.
Chaque fois qu’un politicard parle au nom du « peuple », je ne me sens pas concerné.
Je me souviens de Mitterrand avec son « peuple de gauche », le seul, le vrai qui méritât considération. Celui de droite était voué aux gémonies. Quelle escroquerie !
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@ duvent
« Peuple : Masse de gens, lesquels « gens » ne sont ni d’en haut ni d’en bas, ces individus-là pensent, à tort, avoir des points communs que rien ne pourrait réduire, et encore à tort, croient qu’ils sont nécessaires à toute progression de l’humanité, puis toujours à tort, s’imaginent être légitimes quand ils sont réunis hasardeusement dans un espace, un temps, un lieu ; qu’ils ne comprennent, ni ne dominent, ni ne gouvernent…
Ils aiment les jeux du cirque, le pain frais, et aussi le sang versé abondamment à la condition qu’il soit le sang des autres ! Le « Peuple » est donc une masse de c*ns, dangereux et incultes ! »
Merci duvent, voici une juste et pertinente définition du « peuple ». Sans oublier de brailler pour avoir toujours plus de pognon, à condition, là aussi, que ce soit celui des autres. Il faut faire payer les riches, le riche étant celui qui gagne un euro de plus que moi !
Et comme la justice est rendue « au nom du peuple français », c’est peut-être la raison pour laquelle elle est aussi mal rendue.
@ Achille | 18 mars 2021 à 09:17
Même une pendule arrêtée donne l’heure exacte deux fois par jour…
@ Alpi | 18 mars 2021 à 10:30
Il me semble que de nos jours le mot peuple n’est pas connoté comme vous le laissez entendre…
Ou alors, en seriez-vous resté à la Révolution française de 1789, etc. où ce mot désignait essentiellement la plèbe et où les termes citoyen et citoyenne vinrent remplacer ceux de monsieur et madame, afin de rabaisser le caquet des élites, faisant ainsi table rase des privilèges de classe du clergé et de la noblesse ?
@ Achille | 18 mars 2021 à 09:17
Bonjour Achille.
Venant de vous je veux bien le croire, je n’ai pas lu ce livre « « Ce grand cadavre à la renverse ».
Pour BHL j’en suis resté à « la Barbarie à visage humain », où il faisait le procès de tout ce qui est la France, nous y étions tous des salopards. Il n’avait pas vu arriver les barbus enturbannés.
C’est sans doute le remord de Narcisse qui l’a conduit à nous aventurer en Libye. Soudain il a découvert qu’il y avait pire que les Français à qui pourtant il voue une haine tenace.
@ Lodi | 18 mars 2021 à 07:52
Le problème est qu’aux yeux de ses détracteurs « l’homme blanc » n’en fait jamais assez. Les progrès médicaux, c’est normal qu’il en ait fait profiter tout le monde entier, les progrès dans l’assainissement de l’eau et dans la production agricole également.
Certes, il est normal que le monde entier en profite, mais anormal de dénigrer leurs auteurs, et de les accuser de malfaisance. Il est aussi très dangereux à mon avis, de déconsidérer les sociétés et les institutions qui ont permis de tels progrès. Pendant très longtemps elles ont été les seules. En acceptant de laisser calomnier et miner tout ce qui a remédié à la précarité de la condition humaine, nous nous infligeons à nous-mêmes blessure sur blessure ; or nous nous croyons peut-être plus résistants que nous le sommes face à de tels assauts.
Mais je ne pense pas qu’on puisse faire ce reproche à MO. À BHL, je ne sais pas. Tous deux s’occupent beaucoup de politique, c’est leur dada. J’ai du mal à évaluer leur pensée politique et leur impact.
@ Lodi
« Par contre, silence radio sur le gouvernement chinois coupable de silence, le silence, le silence assimilable au mensonge est très répandu ! »
Changez de média. Vous voulez des médias qui s’occupent réellement de la question chinoise ? Consultez les médias indiens. Avec le coup d’Etat en Birmanie et le réalignement post-Brexit de l’Angleterre sur la zone indo-Pacifique, l’actualité est riche à ce sujet.
Le ton des médias français au sujet de Boris Johnson à ce sujet est affligeant: 1. il délaisserait les alliances européennes au profit d’une alliance naissante avec les démocraties de l’indo-Pacifique (Inde, US, Japon, Australie) 2. il serait complaisant avec la Chine.
Il se trouve que ces deux accusations sont mutuellement contradictoires et ne font que refléter 1. l’absence de sens de pragmatisme sur des questions désormais lourdes engageant des milliards d’individus 2. un petit côté mauvais joueur: le Royaume-Uni prend bien un coup de bambou avec le Brexit, mais, à ma connaissance, il est quand même libre de mettre en place sa propre politique étrangère.
Et surtout, cela signale que l’eurocentrisme en terme de capacité d’attention empêche la réflexion: on ne parle de la Chine qu’à l’occasion, quand un truc émerge qui nous concerne directement. Alors qu’elle devrait figurer peu ou prou chaque jour dans l’actualité. Mais comme c’est loin, eh bien on reproche aux Anglais d’être mentalement en train de partir si loin…
Ce n’est pas être anti-national ou je ne sais quoi que de se rendre compte que les ancrages géopolitiques sont en train de basculer ou même ont déjà basculé. Et la presse française me semble complètement aveugle à ces changements lourds en cours. Ce n’est plus une simple question de droits de l’homme en Chine seule.
J’ai même l’impression qu’on se dirige de pied ferme vers l’affrontement armé dans cette zone.
@ Achille | 18 mars 2021 à 09:17
« Pour en revenir à MO, à 62 ans il a quand même écrit une bonne centaine d’ouvrages, tous magnifiquement documentés ce qui dénote une puissance de travail phénoménale. »
Ben… c’est justement le problème. Un soi-disant philosophe qui a écrit cent livres est forcément un pipoteur. On ne peut pas avoir écrit cent livres à l’âge de 62 ans, et prétendre avoir apporté quelque chose de fondamental au savoir humain. Ce n’est pas possible.
Surtout lorsqu’on s’en vante ! Avec une sidérante naïveté, Michel Onfray ne perd pas une occasion de rappeler qu’il a cent livres à son actif, comme un alpiniste qui se vanterait du nombre de ses ascensions, un chef d’entreprise qui se vanterait de son chiffre d’affaires, ou un séducteur qui se vanterait du nombre de femmes qu’il a mises dans son lit.
C’est bien la preuve qu’il ne comprend même pas en quoi consiste le travail intellectuel. Il est, définitivement, un fils de femme de ménage.
Et d’ailleurs, cela aussi, il s’en vante. Ce qui achève de démontrer qu’il est inutile de lire ses livres pour savoir qu’il est inutile de le faire.
Ajoutons que ce n’est pas comme si la pensée de Michel Onfray se faisait inaccessible. Entre ses incessantes interviews sur les médias qui le persécutent, son magazine, ses conférences, ses vidéos et ses billets de blog, on ne peut pas dire qu’il soit avare de ses propos.
L’examen de ces derniers suffit, d’ailleurs, à se convaincre de l’inanité de se taper ses bouquins.
Je m’empresse de préciser, à l’intention de Savonarole qui ne commente plus que de loin en loin pour troller de la façon la plus paresseuse qui soit, que j’ai, bien évidemment, lu Michel Onfray. Un seul livre de lui m’a suffi. Nous attendons, bien sûr, les analyses fulgurantes de Savonarole qui, lui, a lu tout Michel Onfray, tout Kant et tout Schopenhauer, et ne cesse de nous terrasser ici même avec ses prodigieux distillats des penseurs en question.
Assis sur son canapé Cassina, puisqu’il est trop snob pour poser ses précieuses fesses sur du Roche Bobois.
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@ jlm | 18 mars 2021 à 08:32
« MO est un marquis de la plume déguisé en charretier. »
Voilà.
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@ frederic | 17 mars 2021 à 20:16
Excellente initiative que de nous offrir cet extrait de Mediapart, qu’on ne peut lire sans abonnement. Je ne vais tout de même pas donner de l’argent à des communistes.
Cet amusant épisode montre bien la vraie nature de Michel Onfray. Mendier des subventions d’État pour se taper la cloche auprès de grands chefs grâce à l’argent gratuit des autres… sous prétexte de défendre le « patrimoine gastronomique »… tout en pleurnichant sur le « peuple »… bravo l’escroc.
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@ Lucile | 17 mars 2021 à 11:54
« En caricaturant un peu, il me paraît que MO dorlote quoiqu’avec la sévérité du justicier, l’envie de détériorer de ceux qui l’écoutent, leur enjoignant fortement de penser comme lui. »
Bien vu.
« On ne peut pas tout lire. »
On ne doit pas tout lire.
En France, en philosophie, nous avons la chance d’avoir deux cents ou trois cents profs de fac ou profs de khâgne. Ils pensent à haute voix devant leurs élèves et publient des livres appréciés par les connaisseurs.
Même s’ils ne vont pas chez Ruquier et consorts, ils sont bien supérieurs aux deux pseudo-philosophes de télé et de radio que toute la France connaît de nom : BHL et Onfray (très gros vendeur !).
@ Lucile
Les Occidentaux se calomnient : quoi d’étonnant que ceux qui ne les valent pas reprennent leurs critiques ? C’est plus facile que de se hausser à leur niveau… Mais ce sont ceux qui le feront et nous dépasseront qui s’en sortiront et nous obligeront à nous surpasser.
Bien sûr, les musulmans sont un problème pour nous mais aussi pour nos rivaux : des parasites du progrès comme des prédateurs des faibles à leur portée comme des tribus de chrétiens et d’animistes.
On n’en fera jamais assez pour nos détracteurs : entre ceux qui ont du ressentiment pour nous et ceux qui nous idéalisent, on n’est pas sorti de l’auberge.
Mon avis est de ne pas tenir compte de leur avis. Nous ne sommes pas les coupables que certains croient et n’avons pas à endosser le costume de sauveurs d’arriérés.
On prétend que la preuve de l’intelligence extraterrestre est que les Aliens ne répondent pas aux humains ? Faisons la preuve de l’intelligence occidentale en ne nous mêlant pas de gens qui nous en voudront toujours : colonisateurs si nous venons, égoïstes si nous ne venons pas.
Dans le doute, la solution la plus économique en temps, en argent et en soucis est la meilleure… N’aidons que ceux que nous avons un devoir inconstatable à aider et n’admettons plus d’immigrés musulmans chez nous.
Il n’y a plus de fardeau de l’homme blanc. Parce que l’homme blanc ne méprise plus les Noirs. C’est heureux, mais d’un autre côté, si on nous ôte notre prééminence, notre noblesse, on nous démet du devoir qui va avec.
Il n’y a pas de noblesse oblige pour ceux qui ne sont pas considérés comme nobles.
Voilà tout ce que les Occidentaux trop critiques et leurs disciples auront gagné : débrouillez-vous.
Nous avons mieux à faire que jouer les pompiers des incessants incendies du monde.
Nous avons le nôtre à bâtir : protéger la Terre de la pollution, des météorites, du déclassement des plus pauvres d’entre nous, nous mettre aux NBIC et conquérir mars ou l’équivalent tout en développant nos libertés.
Notre vraie vocation n’est pas de jouer les Atlas mais de suivre notre vocation d’enfants de Prométhée.
@ F68.10
Bien sûr qu’il risque d’y avoir des guerres dans le Pacifique : puisqu’il y a diverses puissances émergentes, il y a rivalité donc risque que chacune veuille s’imposer. D’autre part, entre l’Inde et le Pakistan, deux petites puissances nucléaires, il n’est pas dit qu’aucune ne presse le bouton… Et il y a la bouffonnerie sanglante de la Corée du Nord !
Au fait, mea culpa, on oublie toujours l’Inde : lire ses journaux peut être une bonne idée puisque l’éléphant est quand même sur place et s’avère une démocratie. Je suppose que ce qui reste du système des castes et la manière horrible dont les hindouistes représentent leurs dieux de nos jours a un effet répulsif sur bien des gens, et comme le sens de la justice et le bon goût ne sont pas des crimes, il est difficile de le leur reprocher.
Quand je conseille de se tourner vers le Pacifique, ce n’est pas pour dire que c’est un Eden mais parce que le développement est là et que si des gens rivalisent avec nous, ce ne sont pas nos ennemis.
Mais ils ne s’avèrent pas tous des gentlemen : la Chine n’est jamais qu’une dictature, même s’il ne faut pas le dire puisque nous faisons du commerce avec et que tout le monde met ce détail de côté. Le pire est que certains voudraient qu’on imite la Chine ! Le Japon et la Corée du Sud par contre sont des démocraties et des économies plus développées que celle de l’Inde. Culturellement, elles rayonnent incroyablement, surtout si on pense à leur taille. Cela doit faire bizarre pour la Chine et l’Inde, en principe les deux centres de rayonnement culturels principaux de l’Asie, de se voir coiffées au poteau par des gens qui n’ont pas inventé la poudre à l’origine, ni le bouddhisme, ni, ni… Mais c’est comme ça : un jour, les maîtres avachis sont dépassés par les disciples. Si cela n’incite pas à rattraper son retard, rien ne le peut. Après les barbares d’Occident, les disciples : c’en est trop, trop, donnez-moi mes sels.
Il serait triste pour les Asiatiques et perturbant pour nous qu’ils se fassent la guerre, mais comment l’éviter ? Ils ne nous considèrent pas comme des ennemis, certes, mais on les a un peu trop envahis pour être acclamés comme de gentils arbitres. Trop de forces dirigées contre eux avant, trop de mollesse maintenant, on fait mieux comme hermines internationales.
Or sans arbitre, que reste-t-il ? La force.
Reste à espérer que chacun trouve qu’il a d’autant plus à perdre par la guerre qu’il se développe par la paix. Comme l’homme ne vit pas seulement de pain mais d’ambition, de rivalités et de ressentiment historique, ce n’est quand même pas gagné. De nouveaux espaces, tel que l’espace, justement, la conquête spatiale pourrait être un puissant dérivatif.
Après la course à la lune, l’expansion galactique, qui préemptera des planètes à terraformer ?
@ Robert Marchenoir | 18 mars 2021 à 17:50
Article intéressant qui date déjà de 2019 concernant la prolixité de Michel Onfray qui n’a rien à envier à celle de Balzac qui lui s’est limité à 91 ouvrages avec sa Comédie humaine et ses milliers de personnages. Mais Balzac est mort à 51 ans et donc n’a pas pu poursuivre son œuvre romanesque mais aussi philosophique.
À noter qu’en 2018, MO a écrit pas moins de huit livres et mérite à ce titre de figurer dans le Guinness des records…
@ Claude Luçon
Merci, Claude, pour la conférence de Cyrulnik, car quand il dit: « Voilà, avant vous aviez les idées claires, maintenant j’espère qu’elles sont confuses, on va pouvoir en débattre », cela permet d’éviter, par créativité, les escrocs culturels qui menacent les démocraties.
Essentiel.
P.-S.: je précise, pour éviter tous malentendus autocentrés, que les escrocs sont les leaders politiques démagogues qui déguisent par l’élection leur dictature en démocratie.
@ frederic | 17 mars 2021 à 20:16
Michel Onfray a succombé aux charmes du copinage avec les vedettes du journalisme. Enfin, avec celles qui ont eu la bonne idée de ne surtout rien remettre en cause des publications pourtant vite rédigées du « philosophe populaire ».
MO n’est pas plus philosophe du peuple que BHL. Au moins ce dernier n’essaye pas de se faire passer pour ce qu’il n’est pas. Et de toute façon, qu’est-ce qu’un philosophe du peuple ? Cette dénomination n’a aucun sens, ou alors politique. MO est un politique, voilà. D’ailleurs ces bouquins ne parlent que de ça.
Note au troll subpyrénéen: j’ai lu une bonne douzaine de bouquins de MO. Aucun de ses livres ne m’a rien apporté. MO a trouvé l’astuce formidable pour s’exonérer de toute critique sur le fond de son oeuvre, qui consiste à décréter que tout a déjà été dit. Si tel est le cas, pourquoi n’a-t-il donc pas poursuivi l’enseignement ?
@ Achille | 19 mars 2021 à 08:13
Il y a une autre différence entre Balzac et Michel Onfray, c’est que Balzac a écrit un roman qui s’intitule « Le Nègre » !
Autre temps, autres moeurs !
Vous écrivez : « À noter qu’en 2018, MO a écrit pas moins de huit livres et mérite à ce titre de figurer dans le Guinness des records… »
Est-ce que vous insinuez qu’il les a écrits avec l’aide d’un nègre, comme le faisait Alexandre Dumas ?
Lequel nègre, Auguste Maquet, a eu l’impudence de demander à la mort d’AD de voir son nom mentionné comme coauteur sur les livres de Dumas ! Cela lui fut refusé.
Arrêtez de dire du mal de Michel Onfray, et lisez sa préface dans Les essais de Montaigne qui viennent de sortir dans une édition enfin lisible.
Vous verrez le long chemin parcouru sur le fond et la forme, le style, par MO.
La sérénité n’est pas loin. Tout est à craindre !
@ Tipaza | 19 mars 2021 à 09:47
« Arrêtez de dire du mal de Michel Onfray, et lisez sa préface dans Les essais de Montaigne qui viennent de sortir dans une édition enfin lisible. »
J’ai lu les Essais de Montaigne, il y a déjà fort longtemps avec le français de l’époque ce qui n’était pas très facile. C’est assez perturbant pendant les 50 premières pages mais ensuite on s’habitue au vocabulaire.
Je vais donc tâcher de me procurer la préface de MO concernant lesdits Essais.
Pour en revenir à Balzac, je ne pense pas que, contrairement à Alexandre Dumas dont c’était de notoriété publique, il ait utilisé les services d’un « nègre » pour écrire ses romans.
Je n’ai rien lu de tel à son sujet et de toute façon cela se serait vu dans l’ensemble de son œuvre qui ne laisse apparaître aucune variation de style.
Je n’ai rien contre MO que je ne porte certes pas au pinacle des grands philosophes. Je trouve simplement qu’il lui arrive parfois d’être un peu trop violent dans ses brûlots à l’encontre de ceux qu’il n’aime pas et personnellement je n’aime pas les violents.
La différence, selon Onfray lui-même, est qu’il n’a pas assez d’imagination pour écrire des fictions.
Quand l’âge est passé d’être poète :
« Quand il s’agit d’écrire, on est scrupuleux, on regarde de très près, on rejette tout ce qui n’est pas vérité. Mais tant qu’il ne s’agit que de la vie, on se ruine, on se rend malade, on se tue pour des mensonges. Il est vrai que c’est de la gangue de ces mensonges-là que (si l’âge est passé d’être poète) on peut seulement extraire un peu de vérité. Les chagrins sont des serviteurs obscurs, détestés, contre lesquels on lutte, sous l’empire de qui on tombe de plus en plus, des serviteurs atroces, impossibles à remplacer et qui par des voies souterraines nous mènent à la vérité et à la mort. »
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_Le_Temps_retrouv%C3%A9,_tome_2.djvu/72
On peut donc en conclure que nos vies sont fictions fécondes.
@ Achille | 19 mars 2021 à 08:13
Huit « livres » en une année… j’aimerais bien voir la tronche des « livres »…
La comparaison avec Balzac ne vaut pas : ce dernier était un romancier. Un romancier n’est limité que par la puissance de son imagination et sa capacité de travail. Michel Onfray prétend être un philosophe, c’est à dire un universitaire, bref un scientifique.
Quelle que soit sa discipline, un scientifique ne fait pas œuvre d’imagination, même si la créativité joue aussi en matière de recherche. Ajouter au savoir scientifique existant, même dans un domaine aussi abstrait que la philosophie, cela implique de faire des recherches, et de trouver quelque chose de suffisamment nouveau et important pour justifier la publication d’un livre (ne parlons pas de cent).
Quel que soit le talent, voire le génie de l’intéressé, cela nécessite un temps incompressible, qui n’a rien à voir avec le temps de l’intellectuel médiatique, de « l’éditorialiste », du blogueur…
Il y a une densité en dessous de laquelle un ouvrage prétendu savant sombre dans les tréfonds de l’insignifiance. Onfray n’est pas le seul coupable en la matière ; c’est une tendance générale.
L’exemple que j’aime à donner est celui de La France périphérique, de Christophe Guilluy. Voilà qui prétend être un travail de sociologie fondamental, la révélation d’un virage profond dans la société française, un ouvrage que tout le monde considère comme une référence, à tel point que son titre est entré dans le langage courant.
La première alerte est donnée dès l’abord : 185 pages en édition de poche, c’est ridiculement court au regard des ambitions du livre. Avant même de l’ouvrir, on peut être pratiquement certain que l’auteur échoue à démontrer sa thèse en si peu de pages.
Et la lecture du livre confirme le pressentiment : ce n’est pas un ouvrage scientifique, ce n’est pas un livre, c’est un tract. Le travail de recherche est pratiquement inexistant, et celui qui s’y trouve est d’une qualité désastreuse. Quant à la rigueur intellectuelle, n’en parlons pas.
Alors il est possible qu’il s’y trouve quelques vérités. Même au comptoir du Bar des amis, on entend des vérités qui pourraient faire l’objet d’un ouvrage scientifique. Il n’en reste pas moins qu’on ne fait pas un livre scientifique avec des propos de comptoir.
Plus de 100 livres pour Michel Onfray, certains esprits chagrins diront que c’est trop et la qualité de sa production inégale, soit. Jusqu’à preuve du contraire il ne les a pas écrits à quatre mains.
Il faut imaginer la production de Bach (pratiquement au même âge), même si l’on écarte certaines attributions (dérisoires) elle peut paraître de l’ordre de l’extraordinaire.
L’humain est une fantastique machine, tant pour le cerveau que pour le muscle, le saut de Bob Beamon à son époque vaut bien aussi dans ce domaine de l’impossible.
Allez, si vous êtes promeneur, en voiture vous referez la route et vous vous demanderez comment est-ce possible :
https://youtu.be/Wuz4wwXaMew
Je crois utile de donner le lien vers l’article complet consacré à Michel Onfray dont frederic a donné un extrait. Il s’agit d’un long texte publié en 2015, dans une revue co-éditée par Mediapart.
De nombreux spécialistes des différents sujets abordés par Onfray, dans ses livres, y confirment le caractère de pipoteur du personnage. Erreurs, paraphrases, sources douteuses… c’est un festival.
Les détails biographiques fournis par l’auteur achèvent de confirmer l’escroquerie : Onfray est un intellectuel médiatique qui tire beaucoup d’argent et de gloriole de sa dénonciation des intellectuels médiatiques et des puissances d’argent. Il pratique l’hédonisme forcené à son profit tout en faisant profession de dénoncer l’individualisme libéral.
Une arnaque vieille comme le monde.
@ Robert Mazrchenoir
« Michel Onfray prétend être un philosophe, c’est à dire un universitaire, bref un scientifique.. »
À partir du moment où on est capable d’écrire des âneries aussi énormes…
@ Socrate (@Robert Marchenoir)
« À partir du moment où on est capable d’écrire des âneries aussi énormes… »
Vous n’avez toujours pas digéré votre fessée face à ma pomme et Parménide ?
@ Socrate | 21 mars 2021 à 00:12
« À partir du moment où on est capable d’écrire des âneries aussi énormes… »
Mais je vous en prie, Monsieur le philosophe antique, éclairez-nous de vos lumières… expliquez-nous ce qu’il faut penser de l’escroc et du chef de secte Michel Onfray… ou votre science s’arrête-t-elle aux insultes ?