Trop c’est trop.
Bertrand Cantat a commis un crime. Je rappelle : sans intention de donner la mort, les violences infligées à Marie Trintignant l’ont tuée.
Il a été condamné à huit ans d’emprisonnement. Il a purgé sa peine. Quatre ans d’incarcération puis une libération conditionnelle dont il a respecté toutes les obligations.
Il est chanteur et à plusieurs reprises il a été engagé dans des spectacles honorables qui ont suscité la polémique, seulement parce qu’il y était présent.
Le 30 septembre, il a sorti un album, Horizons, notamment avec une chanson co-écrite avec Wajdi Mouawad : Droit dans le soleil.
A ma connaissance, depuis le début de son existence totalement libre, il ne s’est pas montré spontanément une seule fois sur une chaîne de télévision et si nous avons pu savoir des bribes de son quotidien psychologique, c’est au travers d’un livre écrit par l’un des membres de Noir Désir, aujourd’hui dissout, et à la suite du suicide de son épouse Kristina Rady. Rien, de sa part, n’a jamais sollicité notre curiosité, attiré ostensiblement notre attention et il s’est bien gardé de toute intrusion vulgaire dans le monde dont sa victime, Marie Trintignant, faisait partie.
Dans ces conditions, à moins de se supprimer, que pouvait-il faire de plus pour complaire à ceux qui ont décidé de le condamner à perpétuité et de lui imposer un silence non pas seulement intime – qui est déjà respecté – mais professionnel, comme s’il n’avait plus le droit de pratiquer la seule activité où il excelle ? Rien de plus dur que de se projeter dans le présent quand le passé vous a vu commettre le pire et que la justice est passée : trop peu, on ne vit plus ; trop, on provoque. Il me semble que Bertrand Cantat n’a pas été mauvais ni indécent dans l’équilibre trouvé.
Dans certaines attaques à son encontre, je suis frappé de constater comme le souci de la famille Trintignant est le critère exclusif, par la compassion qu’elle inspire et l’amitié qui lui est portée, de l’hostilité renouvelée et violemment exprimée à l’égard de Cantat.
Michel Drucker, qui a toujours refusé d’inviter Marine Le Pen à Vivement dimanche à cause des souffrances subies par sa famille, est fermement – lui, si complaisant ordinairement – opposé à toute invitation de Bertrand Cantat à cause de ses liens affectueux avec la famille Trintignant.
Il a donc compris la diatribe de Catherine Ceylac. Celle-ci, dans un préambule à l’évidence mûri, dans son émission Thé ou Café, après avoir dénoncé les applaudissements qu’on pourrait prodiguer à l’artiste mais tout de même consciente du fait qu’il avait purgé sa peine, a éprouvé le besoin d’ajouter ceci : « J’entends déjà ses défenseurs : il a payé sa dette envers la société. Mais a-t-il payé sa dette envers les fils, les parents, les amis de Marie Trintignant ? Qu’il vive libre n’est pas le problème, qu’il vive dans la lumière est indécent. Il a choisi le noir, le désir c’est qu’il y reste… » (lepoint.fr).
Bertrand Cantat devrait donc se reconvertir en mineur de fond. Mais rien n’est drôle dans cette polémique sans cesse ravivée.
Je pourrais d’abord me féliciter que Catherine Ceylac et Michel Drucker se penchent avec autant de vraie commisération sur une victime et appréhendent comme il convient les affres d’une affaire criminelle.
Mais ce qui me choque tient au fait que cette extrême rigueur persévérante à l’encontre de Cantat n’a pour source que la sollicitude pour la famille Trintignant et qu’à partir de ce sentiment, toutes les considérations d’équité, de justice et de mesure sont balayées. Peu importe la sanction : Cantat doit continuer à payer bien au-delà. Parce que c’est Marie Trintignant qui est morte. Cantat est un monstre commode parce qu’il autorise, sans mauvaise conscience, une sévérité qu’on s’interdirait, j’en suis sûr, par ailleurs.
Mon immense regret est, en effet, de pressentir que cette intense indignation qui devrait être d’une certaine manière la règle est clairement, pour certains, l’exception. Pour avoir eu l’occasion de fréquenter au moins à deux ou trois reprises Catherine Ceylac et son mari Claude Sérillon – qui travaille auprès de François Hollande -, un couple au demeurant très sympathique, je suis persuadé qu’ils appartiennent à cette famille de la gauche humaniste pour laquelle Christiane Taubira est une personnalité emblématique et généreuse, les libérations anticipées de criminels une nécessité et la préoccupation des victimes un souci moins noble que celui de la condition des condamnés.
Pourtant, un propos tenu par Catherine Ceylac est fondamental et il devrait inspirer intellectuels, personnalités des médias, politiques de gauche et généralement tous ceux qui n’aiment rien tant que la mansuétude sur le dos et la souffrance d’autrui. En effet, comme elle a raison quand elle souligne que la douleur de la famille Trintignant ne s’est pas éteinte avec la condamnation et qu’elle sera durablement, douloureusement fichée, fixée en elle comme une blessure inguérissable.
C’est vrai de tous ceux qui survivent, modestes, anonymes, brisés, quand un être cher a été victime d’un criminel. Le condamné, lui, sortira quand le deuil, lui, s’éternisera.
Que Cantat soit laissé tranquille, aujourd’hui, comme il nous laisse tranquilles.
L’ombre ou la lumière ne font rien à l’affaire.
Bonjour Philippe Bilger,
« Bertrand Cantat : un monstre commode »
Certes Bertrand Cantat a tué sa femme sans intention de donner la mort. Personne n’en doute. Il était sous l’emprise de l’alcool et sans doute aussi de la drogue qui lui avaient ôté tout discernement.
Certes il a payé sa dette à la société en purgeant sa peine. On peut même supposer que ce geste fatal le travaille de temps en temps quand il est seul avec sa conscience.
Mais Bertrand Cantat est une « personne publique » tout comme l’était Marie Trintignant. Leurs deux noms sont indissociablement unis pour de longues années encore. Quand on parle de l’un on pense inévitablement à l’autre.
La Justice a ses valeurs, mais la nature humaine a les siennes qui ne sont pas exactement les mêmes.
Bertrant Cantat a du talent, pas tellement en tant que chanteur, mais d’auteur-compositeur. Il pourrait se contenter, au moins dans un premier temps, d’écrire des chansons pour d’autres célébrités du show-biz. Il est peut-être encore un peu tôt pour s’exposer devant un public qui n’a pas oublié même s’il a (en partie) pardonné.
Enfin c’est juste mon avis comme dirait un journaliste bien connu.
Vous parlez en juriste, Cantat a purgé sa peine, il est donc en règle avec la société.
C’est juridiquement vrai. Mais la morale et la justice sont souvent antagonistes.
Cantat souhaite à nouveau exercer le métier qu’il sait faire, chanter et se produire sur scène.
Chanter en public, c’est donner du plaisir toujours, de la joie souvent, du bonheur instantané parfois.
Quelqu’un qui a tué dans des conditions effroyables, avec ou sans intention de tuer, peut-il se donner en spectacle et offrir à son public ce que celui-ci attend d’un chanteur ?
Répondre oui me paraît relever du relativisme juridique le plus lamentable.
Sans souhaiter que Cantat devienne mineur de fond, on peut souhaiter qu’il s’écarte du domaine public. Simple respect d’une morale qui est supérieure à la justice.
Pardonner sans oublier…
Vieille formule qui a servi souvent les meilleures et les pires des causes, mais que je fais mienne.
Oui ! Trop c’est trop.
Marie Trintignant n’est plus avec nous et elle ne souffrira pas de ce billet.
Quand d’autres délinquants se livrent aux coups et blessures parfois devant leurs propres enfants.
Un homme qui estime pouvoir infliger des violences à une femme sans intention de donner la mort (!) ignore qu’il pourra donner des coups plus violents encore si la femme venait à se défendre ?
Pour le cas de ce monsieur, cela fait beaucoup : une femme et une maîtresse mortes, deux enfants dans la nature et… venir nous la raconter en chansons !
La soi-disant création quel que soit son mode d’expression n’excuse pas l’anéantissement de la vie.
Bonjour PB,
Très bon, de toute façon cela fait bien longtemps que je ne me fais plus d’illusions sur tout ce petit monde politico-médiatique !
Au fait, je suis en pleine lecture du « Bal des complaisants », livre dans lequel j’apprends plein de choses et qui fait écho à ma lecture très récente de « Bête noire » de mon confrère Eric Dupond-Moretti.
Quand on a tué sa « femme », quels que soient les attendus de la Cour, quand son autre « femme » s’est pendue de chagrin, on prend un boulot d’archiviste et on mange des conserves dans un petit deux-pièces perdu au milieu de la grande ville. On s’efface.
Bonjour Monsieur Bilger.
Le pardon fait partie de l’intime. Tant que la famille de la victime ne l’aura pas accordé, et l’idéal serait qu’elle le fasse, la société ne peut pas s’y substituer. En d’autres termes ce n’est pas parce que les protagonistes, criminel et victime, sont des personnages publics que c’est à la société de pardonner. Toute la médiatisation autour du retour de Bertrand Cantat est indécente. D’accord avec Catherine Ceylac et Michel Drucker.
Il a largement bénéficié des « amis » et de leur pub pour lancer son album.
A l’écoute sa voix est sans intérêt, son accompagnement guitare l’est autant.
On peut comparer avec la pub dont bénéficie Yves Duteil depuis l’avènement socialiste.
Il sera sans doute encore invité aux fêtes de L’Huma.
« Bertrand Cantat devrait donc se reconvertir en mineur de fond »
Pourquoi pas ? Même sans aller jusque-là vu qu’il n’y a plus de mines souterraines.
Vous semblez ignorer que il y a beaucoup de chômeurs que l’on oblige à changer de métier, on leur fait des « formations » pour cela. Que vous, ancien avocat général disiez « Bertrand Cantat a commis un crime. Je rappelle : sans intention de donner la mort, les violences infligées à Marie Trintignant l’ont tuée », comme si porter des coups, à qui que ce soit, devenait banal et que, dommage qu’elle en soit morte, m’inquiète.
« Trop c’est trop ». Oui Mr Bilger, trop c’est trop de donner quitus à celui ou à celle qui porte des coups. Vous le savez mieux que moi dès que l’on arme son bras pour frapper, la mort est au bout, volontaire ou pas, et c’est impardonnable, et celui qui a fait cela devrait se faire oublier pour que, justement, d’autres bras, chaque jour, ne s’arment pas et qu’un autre avocat général ne puisse dire « les violences infligées à… l’ont tuée ».
Sur ce coup-là vous auriez mieux fait de vous taire !
Philippe Bilger, votre raisonnement juridique est sans faille, comme toujours. Mais votre parti pris esthétique vous égare : toute initiative qui empêchera un brailleur comme Cantat de se produire en public est de bon aloi. Qu’il soit un criminel ou non ne change rien à l’affaire : c’est une question ni de cerveau ni de coeur mais d’oreille !
« Que Cantat soit laissé tranquille, aujourd’hui, comme il nous laisse tranquille. »
Sortir un album de chansons, ou remonter sur scène, être source d’interviews, faire périodiquement parler de lui dans les médias à propos de son travail, ce qui finit invariablement par le rappel de la mort tragique de Marie Trintignant, ce n’est pas du tout nous laisser tranquilles.
Son retour à la vie publique me choque profondément.
Le décès de Marie n’est pas seul en cause : au moment des faits, à Vilnius, Cantat a tenté de se défendre avec une indécence abjecte, en disant en substance, ce n’est pas moi, c’est de sa faute à elle. Ce n’est jamais de sa faute.
Mais enfin, quelle sorte d’homme est-il ?
Il dort quand une femme agonise dans la chambre voisine.
Ce scénario macabre se reproduit une deuxième fois, au moment du suicide de sa compagne Kristina Rady, la mère de ses deux enfants.
J’ai attendu pendant des années en vain de lire dans les médias un seul mot de regret de sa part, un hommage à ses compagnes décédées, mais rien. Il n’y en a que pour lui, il est enfermé dans son monde avec lui au centre.
Cantat a payé pour son acte de Vilnius, il a payé sa dette à la société, mais sa personnalité me semble être celle d’un narcissique pathologique irresponsable, ce qui explique son acharnement à vouloir revenir dans la lumière des projecteurs sur une scène. Il pourrait se contenter de rester compositeur, non, c’est regardez-moi, moi, moi, et applaudissez-moi.
Une telle personnalité, dangereuse pour lui et pour les autres, et qui ne se reconnaît pas comme telle, ne m’inspire que du rejet.
Catherine Ceylac, Michel Drucker le connaissent certainement d’encore plus près. Ils ne balayent pas toute considération d’équité et de justice, mais devant la faillite personnelle de Cantat d’être un homme, tout simplement, et pas un enfant narcissique, leur attitude se justifie.
« la seule activité où il excelle »
Ah bon ? Après ou avant JJ Goldman ?
B.Cantat est le symbole même de notre société déclinante. Un déclin organisé par des minorités bien-pensantes qui voudraient changer l’ordre moral trop vieillot à leur goût, trop handicapant pour leur « bien vivre comme ils en ont envie, sans se préoccuper des autres« .
Entre la société du début 1900 et la nôtre, c’est un changement radical où certains mots devraient être éradiqués, par exemple : respect de l’autre mais aussi de soi-même, honneur, amour-propre, discrétion… Un juste milieu serait à trouver.
J’ai le regret d’insister mais depuis 18 mois, c’est un nouveau monde galopant et encouragé par des lois et des attitudes, par des associations revendicatives et adulées par nos nouveaux dirigeants. Ce sont des symboles (la Femen comme effigie de Marianne sur le timbre national ou la statue de Zidane donnant un coup de boule devant Beaubourg…) qui donnent l’absolution et la glorification aux attitudes rebelles contre une société archaïque (selon eux). Un pied de nez aux valeurs culturelles séculaires et chrétiennes.
J’ajouterai que de ne pas suspendre officiellement « la Légion d’honneur » à certains récipiendaires soupçonnés d’avoir commis des délits au prétexte qu’ils sont des symboles de la diversité, c’est montrer le chemin à ceux qui ont envie d’enfreindre la loi et le respect des êtres humains en général… et je crains que ce ne soit que le début du pire qui nous attend.
L’exemple vient d’en haut.
Ce n’est pas quatre ans de prison qu’il aurait dû faire, mais vingt.
Brunerie qui n’avait pourtant fait de mal à personne a fait lui sept ans de prison.
Selon que vous serez puissant ou misérable…
Bonjour Monsieur Bilger,
Bravo pour vos analyses si souvent courageuses. Il est rare que je vous désapprouve mais dans la ligne de commentaires précédents, voici une belle contribution
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/15fad916-2f78-11e3-9c27-8216ef15956a|0#.UlfXKxBTCAk
Votre propos est : si Cantat avait tué une femme anonyme, serait-il l’objet de cette opprobre ?
Oui, de la part des amis de cette femme.
Il se trouve que ceux-ci sont des personnalités médiatiques,
et réagissent plus à titre personnel que professionnel.
Vous avez raison : toutes les familles, tous les proches de victimes de crimes doivent être respectés et écoutés.
Je n’aurais jamais imaginé que vous auriez un jour pu écrire « Bertrand Cantat a commis un crime. Je rappelle : sans intention de donner la mort, les violences infligées à Marie Trintignant l’ont tuée ».
Comment vous, ancien avocat général, pouvez-vous écrire cela alors que vous savez mieux que moi que, à chaque fois qu’un bras est armé pour frapper homme, femme ou enfant, la mort se met en place et que les deux protagonistes aient été ivres ou drogués ne change rien.
Le beau-père de la petite Fiona qui était un drogué notoire aurait donc quelques excuses ?
Clément Méric est mort, frappé par Esteban Morillo. Le monde politico-médiatique s’est ému, en a fait des tonnes mais Esteban Morillo n’avait pas voulu, non plus, la mort de ce garçon que je sache.
Je vais suivre attentivement les réquisitions de l’avocat général dans cette affaire.
Naturellement M. Cantat revient sous les projecteurs, il a un tel ego qu’il faut bien qu’il entende les gens l’applaudir. Quel manque de pudeur, pour le moins !
Savez-vous M. Bilger qu’il y a des chômeurs, pas criminels, que l’on oblige à changer de profession et que l’on appelle ça une reconversion ? M. Cantat aurait pu, aussi, bénéficier d’une reconversion, sans que la formation soit « la mine » s’il avait eu deux sous de respect envers la famille de la femme qui est morte sous ses coups.
Quelles réflexions vont avoir les enfants de Marie Trintignant en voyant s’exhiber, sous les applaudissements, l’assassin de leur mère ?
Certes d’autres crimes plus odieux ont été commis, mais, personnellement, je n’avais jamais revu ces criminels, une fois libérés, monter sur une scène pour se faire applaudir ! Du reste les législateurs ont interdit à ces criminels de tirer profit des publications tirées de leur « œuvre », alors pourquoi Cantat tire-t-il profit de chansons écrites sur cette histoire ?
Trop c’est trop M. Bilger, je ne lirai plus vos bulletins pourtant souvent frappés au coin du bon sens.
Contrairement à Cantat qui, lui, a frappé tout court.
Vous avez raison M. Bilger, Bertrand Cantat ne demande rien et ne sollicite rien. Il était chanteur avant sa condamnation et redevient chanteur après. Et s’il veut faire de la scène qui pourrait le lui interdire ? ira voir son spectacle qui veut. Ce sont justement ceux qui en parlent qui le mettent dans la lumière.
Que ce violent personnage garde, dans le silence, sa liberté de penser et qu’il se fasse oublier pour toujours. Pensons plutôt aux familles en deuil qui continuent à souffrir.
On dirait qu’au travers de l’affaire Cantat, la « compassion », mi sincère, mi de convenance, pour la famille Trintignant, et l’acharnement haineux contre Cantat, qui voudrait le voir en fait disparaître du monde public, certain(e)s déversent plutôt leur haine et leurs aigreurs. Une haine globale, diffuse, floue, où Cantat sert de bouc-émissaire, comme d’autres se servent des Roms… L’air du temps sans doute.
Michel Drucker, qui a toujours refusé d’inviter Marine Le Pen à Vivement dimanche à cause des souffrances subies par sa famille
Ah bon ?
Quel est le rapport avec Marine Le Pen ?
N’y aurait-il pas plutôt une autre explication possible ?
Cher Philippe,
Que voulez-vous démontrer ?
Que l’équipe personnelle de communication de Hollande est bien placée sur les antennes du petit-déjeuner au coucher ?
C’est une façon de prendre le pouvoir comme une autre.
Ce qu’il faut peut-être se dire c’est que de plus en plus de personnes désertent la télévision.
Tout le monde ne veut peut-être pas mourir d’une overdose de gauche ou d’extrême et les charognards de la démocratie pourront bientôt se ronger leurs propres os.
Nous en avons assez d’entendre le radotage sénile, stérile et moribond de tous les lèche-bottes du national-socialisme, de la stupidité de Pujadas particulièrement inculte, du faux économiste de l’émission, des blagues démentes des intervenants.
De ce service public sous l’emprise du mou et de sa bergère, nous en avons assez, juste ce qu’il faut pour nous informer ailleurs.
Ce n’est pas parce que l’on est une petite comédienne qui épouse un profiteur du système que l’on peut faire la justice à la télé. Mais c’est peut-être demander la lune que d’avoir un service public de qualité et neutre ? Un thé avec une tartine en écoutant les petits oiseaux, cela parasite moins le cerveau que d’écouter toutes ces considérations gluantes et vaseuses.
françoise et karell semtob
Sur le fond, d’accord avec vous. Mais le job de Cantat n’est pas celui de tout le monde. Il va se produire sur scène, se faire applaudir, ovationner, retrouver des fans béats d’admiration et cette admiration pour un meurtrier a quelque chose de choquant, de terriblement déplacé. Que Cantat ne le perçoive pas est extrêmement troublant.
Sur le plan juridique, les choses sont claires. Bertrand Cantat a été reconnu coupable d’homicide involontaire sur la personne de Marie Trintignant. Il a passé quatre ans en prison et, durant sa liberté conditionnelle, il a respecté ses obligations. Il a purgé sa peine et est donc en droit de reprendre ses activités musicales.
Sur le plan moral, c’est une autre affaire. Quatre ans de prison pour avoir tué une femme, c’est peu. Il y a aussi le suicide de sa femme, même si l’on ne saura sans doute jamais s’il avait une part de responsabilité.
Si l’on estime que Cantat n’a pas assez payé ou qu’il devrait faire profil bas, le mieux reste encore de ne pas acheter ses disques et de ne pas assister à ses concerts. On peut aussi boycotter tous les artistes qui font preuve de complaisance envers lui. A chacun de voir.
Cantat devait se produire au Canada, en 2011, dans un spectacle produit par son vieil ami Wajdi Mouawad (une trilogie inspirée de l’oeuvre de Sophocle !). Il y a renoncé, face aux réactions scandalisées de nombreux Canadiens.
Quand O. J. Simpson (ancien sportif reconverti dans le cinéma) a été accusé de deux meurtres (en 1994) et bien qu’il ait été acquitté, dans des conditions discutables (en 1995), aucun producteur n’a plus jamais accepté de travailler avec lui.
PS: je n’ai jamais acheté un seul disque de Noir Désir, parce que j’ai toujours trouvé la voix de Cantat pénible et ennuyeuse. S’il quittait définitivement la scène musicale, ça ne me ferait pas de chagrin.
Il me semble que même lorsque Noir Désir donnait son maximum, Bertrand Cantat livrait assez peu d’interviews, la musique du groupe girondin parlait pour quatre du moins l’estimait-il.
Même si un lobbying anti-Cantat ou pro-Trintignant s’exerce dans le milieu du spectacle à travers notamment les attitudes de Michel Drucker ou de Catherine Ceylac, cela me paraît très compatible avec la volonté du chanteur incriminé de raser les murs musicaux et médiatiques.
Reste les fans, souvent fidèles en France, qui continueront à aimer la production de Cantat, redevenu artiste maudit, underground de par son destin, comme avant la percée nationale de Noir Désir. Y compris pour la famille Trintignant bien sûr, que le romantisme peut être violent, a fortiori quand il est vendeur.
Sinon, le titre de Philippe a une petite connotation – volontaire ? – Stephen King qui donne un apprêt étonnamment fantastique à une affaire qui l’est très peu.
La mort et les circonstances de la mort de sa seconde femme, cela ne vous met pas mal à l’aise alors ?
Les années passent mais les douleurs restent figées !
Enfin c’est juste mon avis 🙂
L’attitude que vous dénoncez à juste titre n’est-elle pas tout simplement l’expression de la vieille-mais-toujours-vivace vengeance ?
« sans intention de donner la mort »
Vous étiez dans sa tête ? Quand on tape sur quelqu’un (homme ou femme) jusqu’à le laisser dans un tel état, c’est difficile de dire qu’on n’a pas l’intention de le tuer. N’oubliez pas qu’il avait aussi l’intention de se suicider après. Quand Sarkozy reçoit un non-lieu, vous êtes le premier à nous expliquer que cela signifie juste que c’est parce qu’on n’a pas pu prouver l’abus de faiblesse et que son absence était vraisemblable.
Cantat c’est pareil. On a choisi l’homicide involontaire parce que c’était une version vraisemblable et que l’homicide volontaire était impossible à prouver.
Sur le fond du problème, je suis d’accord avec les principes que vous énoncez.
Mais avez-vous écouté les paroles de « Droit dans le soleil » ?
Elles sont plutôt belles mais elles me gênent. Voilà le début:
Tous les jours on retourne la scène
Juste fauve au milieu de la reine
On ne renonce pas on essaye,
de regarder droit dans le soleil
Et ton cœur au labo de lumière
Quand l’amour revient à la poussière
On ne se console pas on essaye
de regarder droit dans le soleil
À la croisée des hommes sans sommeil
L’enfer est mien autant que le ciel
On t’avait dit que tout se paye
Regarde bien droit dans le soleil
…
Ça parle du drame, dans la vidéo le look barbu un peu défait est adapté sinon calculé, la posture est celle de celui qui regarde vers l’absolu. De l’initié, celui qui a vécu, qui est allé plus loin que nous et en est revenu.
Ça m’horripile. S’il nous avait écrit une chanson plus politique (comme Si rien ne bouge) ou plus légère (comme Pictures of yourself), pourquoi pas. S’il parlait du drame mais comme quelqu’un qui se sait malade et qui veut comprendre, pourquoi pas.
Mais la posture de l’initié qui, lui, regarde droit dans le soleil, non !
Je crois d’ailleurs que le groupe s’est séparé parce que les autres ne supportaient pas certaines postures du chanteur. Je pense qu’ils auraient trouvé cette chanson « indécente ».
L’attitude de ces donneurs de leçon me rappelle la confession de Joseph Rovan rapportée par Jean-François Revel dans ses Mémoires. Joseph Rovan, l’historien et politologue, conseiller de Helmut Kohl et Jacques Chirac, né Allemand et juif, en 1918, devenu Français quand ses parents eurent émigré, après la consolidation du nazisme, converti au catholicisme, entré dans la Résistance française en 1940, déporté à Dachau en 1944, fit cette observation : « J’ai eu deux chances dans ma vie. D’abord, si je n’avais pas été juif et si ma famille était donc restée en Allemagne, j’aurais sans doute été enclin à entrer dans les jeunesses hitlériennes. Elles paraissaient si exaltantes au début ! Ensuite, si je n’avais pas été à Dachau jusqu’à l’été 1945, et si j’avais passé à Paris l’année qui a suivi la Libération, d’août 1944 à août 1945, sans doute eussé-je été enclin à entrer au Parti communiste. Son influence était si envoûtante juste après la guerre ! » L’humilité de cette confession doit inciter à plus de modestie pour eux-mêmes et à plus d’indulgence pour autrui les intellectuels de ce siècle dépravé.
Bel et pertinent article, cher Philippe Bilger, aux termes délicatement mais judicieusement choisis. Sauf un, regrettable erreur d’appréciation concernant le mot « criminels » dont il est envisagé une libération anticipée contrainte selon le projet de loi Taubira. Ce sont en fait des « délinquants » qui seront concernés par cette loi… Ce qui fait une réelle différence, convenez-en ! Le vocable choisi par vous l’est à l’évidence par esprit partisan bien plus que par esprit de justice. C’est bien regrettable, pour ne pas dire dommageable venant du fondateur de l’Institut de la parole dont on attend, espère, escompte, présume en principe toujours le mot juste !…
M. Bilger,
Comme vous pouvez le constater par la récurrence de vos commentateurs, il est de bon ton d’avoir un avis sur tout, et de l’exprimer bruyamment. Par extension, il faut également juger, et tant qu’à faire condamner avec la plus grande virulence tout ce qui s’écarte de sa morale et du bon goût qu’on a soi-même défini. On se sent d’autant plus légitime pour cela lorsqu’on a une audience de niveau médiatique, et lorsqu’on peut revendiquer un lien affectif avec l’affaire dont il est question.
Ignorez donc ces bourdonnements dans vos oreilles, il y a trop de parfums de roses à découvrir et à apprécier.
Cher Philippe Bilger,
Quel délire vous prend-il d’écrire : « je suis persuadé qu’ils appartiennent à cette famille de la gauche humaniste pour laquelle Christiane Taubira est une personnalité emblématique et généreuse, les libérations anticipées de criminels une nécessité et la préoccupation des victimes un souci moins noble que celui de la condition des condamnés. » ?
Auriez-vous interrogé Catherine Ceylac ou Claude Sérillon à ce propos?
Je ne suis pas plus que vous fanatique de ce type de condamnation à vie d’un homme (ou d’une femme) au motif qu’il (elle) a commis un crime inexcusable.
Mais je dois avouer que je n’avais jamais entendu le nom de Bertrand Cantat avant qu’il n’ait tué sa compagne. Le nom de cet homme ne représente donc pour moi que celui d’un criminel.
Je dois fantasmer certainement, mais je me demande comment vous pourriez réagir si, à la fin d’une soirée chez des amis, le maître de cérémonie annonçait : « et maintenant, laissons la place à Marc Dutroux et son orchestre » ?
Il serait très drôle d’avoir l’avis d’une certaine Taubira, garde des sots.
« Mais a-t-il payé sa dette envers les fils, les parents, les amis de Marie Trintignant ? »
PB citant Ceylac
La paie-t-on jamais ?
« Qu’il vive libre n’est pas le problème, qu’il vive dans la lumière est indécent. Il a choisi le noir, le désir c’est qu’il y reste… » (lepoint.fr).
Idem
Bah, oui, cela me semble l’évidence et l’est d’autant plus que c’est un homme qui s’était donné en parangon de vertu qui aurait traité de salauds un tas de gens politiquement incorrects pourtant moins malveillants qu’il n’a prouvé l’être.
Donc, qu’il écrive des chansons si cela l’amuse, des livres tout autant – il n’était pas dépourvu de talent même si celui-là était à mes yeux assez secondaire – mais qu’il redevienne un artiste public que les gens aillent acclamer serait toujours entaché d’une incontournable indécence là qu’un exercice artistique moins extraverti sera une bien relative punition qu’il doit au moins aux quatre gosses qu’il a privés de mère.
Si n’était pas l’indémodable mode de se charger comme une mule dans ce milieu branché, ce drame n’aurait probablement jamais eu lieu. Ces gens se pensaient au-dessus de la salubrité la plus évidente, mal en prend toujours à jouer avec le feu trop tard dans sa vie.
Sinon, ce que vous écrivez sur la bien-pensance des Sérillon and co est une évidence de plus, même si cela va mieux en le rappelant.
AO
A la digestion de ce billet on est sûr que Monsieur Bilger appartient bien toujours à la caste magistrale dont les raisonnements et les arguments ne sont que des anathèmes catégoriels de propriétaires-boyards des valeurs dites encore républicaines.
Il se transforme en avocat style Vergès.
La tribu Cantat représente parfaitement notre pauvre société décadente assaillie par la misère du monde où il est préférable et très must d’être un délinquant, un assassin, un violeur, un menteur et même un escroc en tous genres et en tous domaines plutôt qu’un entrepreneur ou plus simplement un travailleur qui s’enrichit mais aussi, plus souvent, vivote par le fruit son travail et de ses capacités… normales.
Monsieur Bilger fait peu de cas du comportement et de la personnalité du tabasseur Bertrand qui a également détruit par ses brutalités sa femme officielle… peut-être à cause des origines hongroise de la mère de ses enfants… comme un certain Nicolas.
Quelle apothéose pour un destructeur de femmes.
Qu’en disent Najat, Marisol, Christiane, Ségolène et tout le régiment ?
Il nous faudrait des procureurs aussi humains et compréhensifs dans nos abattoirs judiciaires.
Quand on voit la bronca et les indignations des bisounours bobo et des faux-culs pour un caquètement au moment où une mièvre écolo servait une mauvaise soupe à la bonne pensée unique on se dit qu’il y a bien péril dans les valeurs fondamentales.
On préfère les tweets du frère Cantat qui salissent allègrement la République.
Vraiment tout est fait pour mettre du vent dans les voiles du bateau de Marine.
« Juste fauve au milieu de la reine »
Rédigé par : Alex paulista | 11 octobre 2013 à 16:53
Je suppose qu’il s’agissait d’un jeu de mots volontaire et non d’un problème acoustique qu’il faudrait soigner de toute urgence. Je me suis donné la peine d’écouter (trois fois, pour être sûr d’avoir bien compris, et à mon grand regret, tellement c’était pénible) la nouvelle chanson de Cantat. Il dit, chante, marmonne ou psalmodie (au choix) « Juste fauve au milieu de l’arène », comme s’il se croyait tellement important (fauve) que les médias le persécuteraient (arène). Les paroles de cette chanson sont plus que gênantes, elles sont effectivement indécentes.
Philippe Bilger a de la chance que Noël Godin ait pris sa retraite.
Ce franco-belge s’était rendu célèbre en entartant la planète Saint-Germain-des-Prés… BHL s’en souvient encore.
Si Sarkozy vous avait fracassé le crâne sur un radiateur à Vilnus, votre descendance nous en chierait des ronds de chapeau.
En vérité Catherine Ceylac vole au secours de son époux, Claude Sérillon, qui ne sert à rien à l’Elysée et qui s’enfonce… Faire parler d’elle c’est permettre un ricochet sur son époux, dont plus personne ne parle.
De plus Mme Ceylac représente la ménagère de plus de 99 ans, c’est dire si son avis compte.
« Michel Drucker, qui a toujours refusé d’inviter Marine Le Pen à Vivement dimanche à cause des souffrances subies par sa famille »
Ah bon, Marine Le Pen était en cuissardes et fouet à la main devant l’entrée d’Auschwitz ?
Expliquez-nous ça.
Il est de son bon droit et sa belle liberté artistique de se produire, chanter, de faire applaudir ou siffler pour sa production. Mais pour cela seulement.
Pour le reste, c’est une histoire entre lui et lui où nous n’avons pas à mettre le nez.
Personne n’est obligé d’ouvrir les portes de son studio ou la programmation de son festival à qui que ce soit. Cela relève également de la liberté artistique.
C’est un non sujet, Philippe, mais vous y mettez beaucoup d’ardeur (comme toujours).
Je ne sais pas. N’ayant pas été « fan » de Noir Désir avant – quelques titres sonnaient bien mais sans me bouleverser – j’ignorais qui était Bertrand Cantat avant son geste. Il ne m’est apparu dans la lumière qu’à l’occasion de ce fait divers. Pour moi donc, il n’est qu’un homme qui a frappé une femme à mort et rien d’autre.
Concernant le suicide de sa femme, je trouve culottés ceux qui portent un jugement sur une situation qui nous est inconnue. Je fais là-dessus confiance aux parents qui sont opposés à toute procédure judiciaire.
Vous avez raison, il a purgé sa peine, il est libre de revenir à son métier. J’aurais imaginé qu’il pouvait cependant l’exercer sans se mettre en lumière, en écrivant pour d’autres par exemple. Est-ce une obligation de le recevoir dans les médias ? Je ne pense pas. Je considère, en revanche, qu’il est très commode d’annoncer qu’on ne le recevra pas. Catherine Ceylac ou Michel Drucker auraient pu se contenter de l’écarter de leurs listes d’invités sans prendre la pose pour autant.
J’ignore à peu près tout du monde du « chaud-bise » en général – et je veux continuer à l’ignorer – et la première fois que j’ai entendu parler du sieur Cantat a été quand il s’est cru obligé de manifester pour je ne sais quelle raison contre des catholiques traditionalistes à Bordeaux.
Pourtant, je croyais que la liberté de culte était reconnue en France.
Et c’est ce personnage qui se croit autorisé à donner des leçons aux autres.
Passons.
Ceci dit, que Philippe Bilger me permette de faire remarquer que Cantat n’est pas un simple quidam.
En tant que « vedette », il risque d’être pris par certains membres de son public comme un modèle, fût-ce à son corps défendant.
Il faut savoir que le désir d’identification présent chez certains « fans » (traduire fanatiques) peut aller très loin dans ce milieu.
Donc, il ne suffit pas de s’en tenir aux considérations juridiques ou bien-pensantes du type « il a payé etc. ».
Ce personnage a transgressé des interdictions graves et c’est ce qui est gênant dans la mesure où cela risque de lever des inhibitions chez certains de ses admirateurs potentiels fragiles enclins à l’imitation.
Si Bertrand Cantat avait été Monsieur tout-le-monde, j’aurais tout à fait suivi votre raisonnement.
Mais en tant qu’artiste et vedette du show bizz, il sert, qu’on le veuille ou non, d’exemple. C’est un homme public. Aussi, je n’apprécierais pas qu’il participe à une émission à grande audience comme « Vivement dimanche » qui, par définition, met en valeur l’artiste invité.
Mettre en valeur un criminel qui, certes, a payé sa dette envers la société, mais qui n’a pas eu de compassion pour la famille de sa victime et qui a montré à plusieurs reprises son tempérament violent, est pour moi contraire à la décence et serait une grave erreur.
J’appliquerais le même raisonnement pour tout homme public qui serait dans ce cas.
« mais qui n’a pas eu de compassion pour la famille de sa victime et qui a montré à plusieurs reprises son tempérament violent »
Pfff… Serait-ce possible que quelqu’un l’ouvre sur ce sujet en prenant garde de fonder ce qu’il dit, au lieu de spéculer, voire mentir ?
Au fond, ce que montre cette affaire, c’est à quel point les gens, qui paraissent rationnels pour traiter des choses simples, ne le sont en vérité que bien faiblement.
Bonjour Monsieur Bilger,
Merci de votre texte concernant Bertrand Cantat, je retrouve dans vos lignes tout ce que je pense, mais ne saurais l’écrire avec autant de qualité, d’humanisme et d’équité. Et en effet, la mort même de Bertrand Cantat ne saurait apaiser les souffrances de la famille Trintignant… J’étais un fan de Noir Désir et de Bertrand Cantat, je le resterai et irais l’écouter s’il devait donner un concert, mais en effet, je n’oublierai jamais la mort de Marie Trintignant… Je respecte Bertrand Cantat et n’envie pas la vie qu’il doit avoir, le remords certainement collé au coeur et à l’âme…
Un monstre tout court…
Pourquoi ce superlatif étrange… Commode ? ça permet aux humanistes Ponce Pilate d’étaler leur bonté… il a payé sa dette.
Même si la société et surtout la justice bonne fille lui en a fait cadeau de la moitié.
Chez cet artiste de la violence il y a quand même de l’intelligence puisqu’il semblerait qu’il a poussé à l’autolyse sa femme sans risque d’accusation directe de récidive de coups mortels… sans intention de la donner.
Se lamenter et s’apitoyer sur la réinsertion médiatique d’un criminel est un vrai pied de nez insupportable à tous ceux qui ont perdu leur permis pour 51 au lieu de 50, ou un défaut de ceinture, qui maintenant et sans répit galèrent pour leur liberté de travailler ou simplement pour se déplacer.
Pour eux le pardon n’existe pas.
Le spectacle repose sur le beau qui est subconsciemment l’image du bien.
Or, réaliser un spectacle en recevant un artiste pour entendre ses œuvres et connaître sa vie, revient à lier l’un à l’autre.
Si donc l’artiste a commis un crime, ce dernier vient inéluctablement à l’esprit du spectateur, ce qui est incompatible avec le beau. Bref : quelle que soit notre volonté, on ne peut prendre plaisir à regarder un spectacle en l’associant fût-ce inconsciemment à un crime.
Rien à voir avec le refus de recevoir JM ou M. Le Pen qui sont complètement étrangers aux persécutions nazies. Là, il s’agirait plutôt d’utiliser celles-ci pour se venger du christianisme en faisant chorus avec les mécréants du monde du spectacle – christianisme en ce que son fondement est le reniement du judaïsme.
@ stalen illitch guevara
Se lamenter et s’apitoyer sur la réinsertion médiatique d’un criminel est un vrai pied de nez insupportable à tous ceux qui ont perdu leur permis pour 51 au lieu de 50…
Rien à voir. Les seconds n’ont qu’à marcher à pied ou s’acheter un ticket mieux un vélo, ça soulage un chouia le bilan énergétique de la planète tout en désengorgeant les tribunaux, puisque 45% des affaires jugées concerneraient des retraits de points. A pied, à pédales et à l’eau claire, le galbe de la fesse et du mollet ! Et si par bonheur on croise un pommier, on n’a même pas besoin de mettre le cligno pour cueillir le fruit rond convoité.
Ah, la bêtise humaine, je ne m’y ferai jamais, pourtant j’essaie.
Pour un commentateur, la « bêtise humaine » est de préférer la voiture au vélo.
Et si c’était plutôt d’enfourcher tous les dadas à la mode, comme l’irritant et stupide : « sauver la planète ».
Une collègue, par ailleurs fort antipathique, collait sous les interrupteurs de mon lycée des post-it « ne faites pas pleurer la planète ! »
1. «Dans ces conditions, à moins de se supprimer, que pouvait-il faire de plus pour complaire à ceux qui ont décidé de le condamner à perpétuité et de lui imposer un silence non pas seulement intime – qui est déjà respecté – mais professionnel, comme s’il n’avait plus le droit de pratiquer la seule activité où il excelle ? »
2. «Cantat doit continuer à payer bien au-delà. Parce que c’est Marie Trintignant qui est morte. Cantat est un monstre commode parce qu’il autorise, sans mauvaise conscience, une sévérité qu’on s’interdirait, j’en suis sûr, par ailleurs. »
3. «Pourtant, un propos tenu par Catherine Ceylac est fondamental et il devrait inspirer intellectuels, personnalités des médias, politiques de gauche et généralement tous ceux qui n’aiment rien tant que la mansuétude sur le dos et la souffrance d’autrui. En effet, comme elle a raison quand elle souligne que la douleur de la famille Trintignant ne s’est pas éteinte avec la condamnation et qu’elle sera durablement, douloureusement fichée, fixée en elle comme une blessure inguérissable. C’est vrai de tous ceux qui survivent, modestes, anonymes, brisés, quand un être cher a été victime d’un criminel. Le condamné, lui, sortira quand le deuil, lui, s’éternisera.»
Je dois dire que j’avais prévu un tout autre programme pour ma matinée qu’un commentaire de votre nouveau billet, mais comme je viens déjà de passer une heure et demie avec le 3631, le service de réclamations de la poste qui m’a dans un premier temps raccroché au nez et que j’ai dû rappeler en commençant par la lecture du code de postes et télécommunications à la rubrique des modalités de prise en compte des réclamations des usagers pour obtenir qu’on m’écoute sans m’interrompre, commenter votre billet à propos duquel effectivement un certain nombre de remarques s’imposent relativement aux extraits cités ci-dessus, me détendra.
Mais dans un premier temps je souhaite juste vous faire savoir que j’ai apprécié votre intervention d’hier soir à «Ce soir (ou jamais !)», ne serait-ce que du simple fait que peu d’intervenants se sont montrés à la hauteur de la clarté de votre exposition et de votre finesse d’analyse, la plupart n’avaient en effet que peu d’idées de ce que peut signifier « argumenter » ou encore « enjeu de société ». J’ai aussi bien aimé que vous évoquiez la possibilité de modifier votre opinion au terme d’un débat. Ceci étant j’imagine qu’il faut pour cela des débatteurs de qualité. Et j’ai trouvé que Me Dupond-Moretti vous a adressé un très beau compliment qui avait trait à votre liberté d’esprit.
Je n’ai toutefois pas compris en quoi le président du tribunal pour enfants pouvait qualifier votre échange avec l’avocat de ‘débat codé’, d’où je suppose que s’il l’était, il devait l’être extrêmement bien vu que j’ai en général un sixième sens qui tilte dans ces cas-là, ce qui fait que je ne me fatigue plus à écouter ce qui ne m’est pas destiné.
Bien sur ce, j’ai d’abord des courses à faire et je mets les extraits ci-dessus en délibéré à tantôt.
Rédigé par : Catherine JACOB | 12 octobre 2013 à 11:13
Vous avez raison, l’enfer est là, nommons-le à la tête de la Poste, plutôt qu’à celle de l’art, il l’est déjà.
Nous pourrons le juger au pied de la lettre, son être l’ayant déjà été.
Et puis comme un éventuel conflit né de vos réclamations
passera par le rapport distancié de l’écrit ou du téléphonique, nul risque de récidive.
Taubira, battue.
AO
« 45% des affaires jugées concerneraient des retraits de points… ».
Donc il y aurait environ 45% pour cent des affaires jugées pour les délinquants de la route, c’est-à-dire une forme préventive avant d’en arriver à plus grave.
Pour les plaintes des femmes battues et/ou enfants maltraités où en est-on exactement de la forme préventive ?
N’avoir plus que :
« Des mots qui retombent à l’envers »
Comme dans le texte de son dernier clip.
Retomber encore et toujours à l’envers, ce qui l’attend s’il persiste à chanter en plein soleil. Alors que sa place est désormais dans l’ombre et qu’il devrait avoir la décence de se retirer, se contentant désormais de composer pour d’autres. D’autant qu’il est meilleur auteur compositeur qu‘interprète ou même guitariste. Rien à voir question talent avec son bassiste Pascal Humbert.
Il a fait en outre l’expérience que fixer le soleil avec trop d’intensité jusqu’à s’y voir en miroir, comme pour en dérober une parcelle, ou vouloir retenir une étoile filante après une bonne défonce peut rendre fou et aveugle jusqu’à commettre l’irréparable.
Malheureusement, cet homme à la personnalité paranoïaque semble (avec cet album) revenir à ses vieux démons, ce à quoi son ex-femme faisait clairement allusion dans son ultime message. Auquel cas il est probable qu’il continuera à pallier sur le mode de la projection délirante obstinée (et donc en pleine lumière) certaines blessures narcissiques initiales, que la mort tragique de ses deux compagnes, dont il porte l’entière responsabilité, du moins pour la première, ajoutée à sa détention et à sa mise à l’écart du public, n’ont fait qu‘exacerber.
Oui, commode : il permet à certain(e)s de se la jouer redresseurs de torts, à la fois psychos, justiciers, moralisateurs. Mais cela prend mal. Cantat n’est pas Mesrine et les « redresseurs » le savent, sinon ils ne s’acharneraient pas dessus… ce serait trop risqué. On retrouve là un comportement de défoulement agressif facile et pervers, bref : projection, violence, récup… tout cela ne vaut pas mieux : un beau lynchage psychologique.
Au commentateur anonyme de 19:45
Quelqu’un en effet qui débarque et a une vision de loin, de très loin de l’affaire évoquée. A moins que ce soit de trop près. Dans le premier cas, il voit très très floue et dans le second, il est aveuglé et incapable d’objectivité et d’empathie pour les victimes. Or, vu sa partialité et l’aigreur de ses propos, je pencherais plutôt pour la seconde hypothèse.
Sans doute Mary sans doute. Cela étant une des caractéristiques de l’expression artistique est d’utiliser ou de transcender un substrat psychologique chargé. Ce qui n’exclut pas bien sûr d’éventuels débordements dans sa vie privée. La vie publique ou artistique peut même mettre à vif la première. L’art est sauvage, il vient de loin, de bas parfois.
Une question dérangeante : occire une femme rend-il un auteur-compositeur-interprète meilleur dans son savoir-faire, son tour de main ?
Les artistes seraient-ils plus criminogènes que la moyenne de la population en raison d’un «substrat psychologique» surchargé ? Vous devriez écrire un mémoire sur le sujet. Qui sait, cela intéresserait peut-être criminologues et psychiatres qui ne semblent pas s‘être encore penchés sur la question !
Petite précision, les hommes qui frappent et maltraitent leurs femmes, hélas fort nombreux, ce qui était le cas de Bertrand Cantat, (y compris sous l’emprise de l’alcool ou d’une drogue) n’ont généralement pas l’intention de la tuer (ou de « l’occire » pour reprendre votre formulation triviale). En cas de coups ayant entraîné la mort, les faits relèvent donc, à de très rares exceptions près, de l’homicide involontaire. Conclusions qui ressortent d’ailleurs des attendus du procès Cantat à Vilnius, dont le PV est consultable en ligne.
@Mary (commentaire n°1)
La qualification ne serait pas forcément l’homicide involontaire (article 221-6 CP) dont l’infraction simple fait encourir 3 ans à son auteur (quantum augmenté par de nombreuses circonstances aggravantes), mais davantage des « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, punies de quinze ans de réclusion criminelle » qui font encourir 15 ans à leurs auteurs. C’est donc un crime, alors que dans votre présentation cela n’est qu’un délit. La difficulté de l’affaire Cantat réside dans la qualification lituanienne qui n’est pas tout à fait la même.
Sans flagornerie aucune M. Bilger, je trouve vos développements remarquables et nuancés. Je ne crois pas que vous puissiez toujours donner votre avis sur une justice pénale désarmée notamment dans l’exécution des peines, prise dans ce mouvement qui prive la peine de sa vocation répressive pour ne conserver (hyperbole) que sa vocation de réinsertion. Mais, pour une personne lambda, une peine exécutée de 4 ans et 3 mois pour une peine prononcée de 8 ans, et une peine prononçable (en France sous la qualification de l’article 222-7 CP) de 15 ans, on peut aussi entendre cette incompréhension. C’est pour quelques-uns davantage un procès fait à la justice pénale qu’au retour de Bertrand Cantat.
Personnellement, j’apprécie les textes de Monsieur Cantat. J’arrive parfaitement à distinguer l’auteur de ses oeuvres, ce sans quoi il nous aurait été difficile d’apprécier, dans une autre mesure, le génie de Louis Althusser. Peut-être est-ce plus malaisé dans ces deux cas (Althusser-Cantat) quand les auteurs entendent prodiguer une éthique, une philosophie ou des textes moralisateurs dans le bon sens du terme.
A force de monter sur vos grands chevaux Mary, ceux-ci vont finir par se cabrer. J’ai employé le mot occire qui n’est pas trivial mais plutôt médiéval parce que le verbe tuer me gênait. Peut-être ai-je eu tort… toujours est-il que dans ce fait divers balte, la réalisation supplante hélas la non-intention de tuer, nous sommes bien d’accord.
S’il me fallait faire un mémoire sur la criminalité dans les milieux artistiques, je serais bien en peine. A première vue et au doigt mouillé, elle ne doit pas être plus élevée qu’ailleurs. Non ce qui me fascine, c’est le rapport entre certaines pathologies et la création dans l’art. Un sujet très riche et des exemples qui ne manquent pas. Par exemple, la maniaco-dépression y est bien représentée. Quant aux génies c’est différent – Bertrand Cantat n’émarge sûrement pas dans cette catégorie – ils leur manque une case. Alors qu’on peut les croire plus intelligents, intuitifs ou extravertis. Ce défaut d’un sens commun fait qu’ils compensent par une sorte de déséquilibre superbe, un génie peut même être idiot. Ce n’est que mon avis étayé par aucune enquête.
@ charlottetxoutxou
D’accord avec vous, bien que la qualification retenue par les magistrats de Vilnius prête à confusion et diverge dans les conclusions, il s’agit à l’évidence dans l’affaire Cantat de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner (art. 222-7 et suivants du code pénal) – punie selon notre législation de 15 ans de réclusion criminelle lorsqu’elle est commise par le conjoint ou le concubin de la victime.
Ne perdez pas de vue cependant que c’est le jugement des magistrats lituaniens qui prévaut et fait autorité.
Merci pour ce billet équilibré.
-Juste un peu surpris que le lettré que vous êtes n’ait pas saisi le sens caché de sa dernière chanson, et le clin d’oeil à La Rochefoucauld : « seuls le soleil et la mort ne peuvent se regarder en face ».
-Un peu déçu aussi que votre refus du politiquement correct ne vous ait pas amené à dire ce que tout le monde sait ou pressent confusément.
C’est-à-dire que la levée de bouclier ad libitum contre Cantat n’est pas liée aux « CBV ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Si ces CBV avaient entraîné la mort d’un bijoutier, ou d’un inconnu dans une bagarre d’automobilistes avinés à laquelle aurait participé Cantat, le bon peuple s’en moquerait.
Le bon peuple dirait, « OK, il a fait son temps, c’est-à-dire mi-peine, mais c’est mi-peine pour tout le monde, violeur ou braqueur, alors… »
Non, le problème, c’est que Cantat n’a pas tué à poings nus un bijoutier ou un automobiliste. Il a tué une femme. Il a tué sa compagne.
Et ça, pour le bon peuple, ça change tout.
Pour le code pénal non, mais pour la persistance à vie de l’opprobre dans l’inconscient populaire, oui.
C’est tout.
C’est (hélas) cela la question.
« Il a tué une femme. Il a tué sa compagne. »
Rédigé par : Sandro Ferretti | 14 octobre 2013 à 15:01
Mais puisqu’on vous dit que c’était la commode !
@ Sandro Ferretti
1° Petite précision : si « Ni le soleil ni la mort ne peuvent se regarder fixement » est bien une maxime de La Rochefoucauld, Wajdi Mouawad, directeur de théâtre, est l’auteur d’une pièce « Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face », jouée au théâtre de Bordeaux.
C’est lui qui, en 2011, avait invité Bertrand Cantat à participer à sa dernière création et à se produire à Avignon, créant la polémique qu’on sait ; la famille Trintignant a crié au scandale, et Bertrand Cantat a annulé sa participation.
2° Commentaire : si la victime n’était pas Marie Trintignant, fille de Nadine et Jean-Louis Trintignant, on n’en ferait pas une telle affaire.
Pourtant, rien ne peut se produire sans cause, écrivait Spinoza…
Chez moi, famille de paysans qui n’a pas lu Spinoza, on dit tout simplement qu’on récolte ce que l’on sème.
Si Marie Trintignant avait eu un foyer sécurisant avec des repères solides et structurants, elle aurait probablement eu une vie moins compliquée.
Vous avez seulement oublié de parler du suicide de l’autre femme… Vous savez ce témoin à titre posthume. Ou encore ce dossier classé par la justice en moins de 24h ou encore Cantat auditionné comme n’importe qui… Oui mais voilà, lui il déjà tué ! Depuis quand la justice interroge un homme violent comme n’importe qui ? Condamné oui. Violent et « fou » toujours…
Deux femmes mortes… Ca fait beaucoup pour un seul homme.
Et si il y a une différence entre l’ombre et la lumière… Deux ne verront jamais plus la lumière et il n’est pas étranger à leur mise à l’ombre… Alors le moins qu’il puisse faire c’est de vivre dans l’ombre de celles qui ne sont plus.
Justement, qu’il nous laisse tranquilles.
@Kristina
PB en a parlé au moment de l’affaire, début août, par ici :
https://www.philippebilger.com/blog/2013/08/bertrand-cantat-%C3%A9ternel-accus%C3%A9-.html
Son interview-promo dans les Inrocks me fait vomir.
Rappel : l’autopsie de Marie Trintignant a permis d’identifier au moins dix-neuf coups différents, dont quatre au visage.
Il dit que c’est dur pour ses enfants. Je me souviens qu’avant le drame, cet homme intègre qui faisait la morale à toute la planète laissait sa femme une semaine après son accouchement.
La classe.
Donc dès le début ça s’annonçait mal pour cette enfant. L’aîné a découvert sa mère pendue, ce qui ne doit pas aider dans la vie.
Thiéfaine doit regretter son « Les salauds sont pas ceux qu’on croit » : parfois, si.
Reprise de la curée médiatique. Je pensais votre blog un espace de « modération » et de « contradiction » M. Bilger, pourquoi ce commentaire n’est-il donc pas « approuvé » ?
François Truffaut a réalisé un film, « La femme d’à côté » où l’histoire d’amour, qui finit mal entre G.Depardieu et F.Ardant se résume à « ni avec toi, ni sans toi ».
Pour avoir suivi cette histoire au moment où elle est arrivée, je crois que l’histoire d’amour entre B.Cantat et M. Trintignant ressemblait un peu à celle du film, et il paraît que les derniers jours de tournage du film à Vilnius ont été éprouvants pour tous.
M.Trintignant recevait des messages de son ancien mari, ce qui mettait B.Cantat dans une rage folle, il retournait auprès de sa femme pour finalement revenir vers M.Trintignant.
Et comme disent les Rita Mitsouko, les histoires d’amour finissent mal, en général.
Je n’excuse pas B.Cantat.
Amadou et Mariam, qui sont aveugles, je vais dire une banalité, ont eu les yeux du coeur pour B.Cantat et l’ont pris dans leur spectacle.
Et moi j’aime toujours la chanson « Le vent l’emportera ».
Cela n’est pas le cas pour l’instant pour B.Cantat. Il faudrait une tornade.