Bertrand Cantat, éternel accusé ?

Une avocate parisienne, Me Yaël Mellul, spécialisée dans les violences conjugales, veut faire poursuivre Bertrand Cantat pour avoir causé le suicide de son épouse Krisztina Rady le 3 janvier 2010, deux ans après que lui-même soit sorti de prison après sa condamnation pour son implication criminelle dans la mort de Marie Trintignant.

Il serait injurieux de penser que Me Mellul est motivée par un désir de publicité, une envie de se faire connaître en cette période creuse pour beaucoup de cabinets d’avocats.

Elle admet elle-même que sa seule préoccupation en l’occurrence est celle d’une militante qui ne cache pas qu’elle n’est mandatée par personne. Ni par une association de défense des droits des femmes ni par les parents de Krisztina Rady.

Sa volonté d’alerter le procureur de Bordeaux sur le seul fondement d’un livre : L’amour à mort, est pour le moins sujette à caution, de même d’ailleurs que son interprétation de certains de ses extraits qui décrivent une Krisztina Rady abattue, face à un Bertrand Cantat violent, voire « fou », et désireuse de s’enfuir. Me Mellul en déduit « qu’à l’examen très attentif de ce message, on voit que pour elle la seule issue, c’est le suicide » (20 minutes).

Sans aller plus loin, quelle présomption que de prétendre établir un tel constat alors que d’une part tout suicide est un mystère qui ouvre des perspectives vertigineuses sur l’être qui a résolu de s’effacer et sur ceux qui restent et qui l’entouraient et que d’autre part évoquer un « suicide forcé » par des violences psychologiques est téméraire.

Persiste, dans n’importe quel contexte, même le plus oppressant, l’infinie liberté qui demeure pour celui ou celle qui souffre ou subit un quotidien difficile, voire douloureux. Il est absurde – et indélicat – de faire passer le suicide pour une implacable solution scientifique à un problème de vie et d’humanité infiniment complexe et sans doute nuancé, voire contrasté.

Ces coups et blessures volontaires qui auraient entraîné la mort de Krisztina Rady, Bertrand Cantat se voyant reprocher les premiers sans avoir voulu la seconde, représenteraient une qualification pénale choquante, plus fondée sur une idéologie que sur la nécessaire alliance de la plausibilité du droit et de la vérité de la vie.

Me Mellul semble tenir pour acquis le lien entre les violences psychologiques, si elles sont établies, et l’acte suicidaire de la victime. En raisonnant de la sorte, elle frappe à coups de marteau sur le velours tragique et chaotique du destin d’un couple déchiré. Elle présuppose ce qu’elle serait bien en peine de pouvoir démontrer parce que Krisztina Rady a emporté avec elle les secrets qui ont justifié son existence jusqu’au 2 janvier 2010 puis sa décision fatale du 3.

Au-delà de l’obsession d’une nouvelle mise en cause de Bertrand Cantat, j’ose souligner que la démarche de Me Mellul fait trop vite bon marché, pour plus d’unions qu’on ne le dit ou qui l’avouent, non pas des bienfaits de psychologies tourmentées même dans les couples les plus complices et les plus heureux mais de l’engrais positif et créateur des tensions, des contradictions et des affrontements qui ne détruisent pas la félicité ni la passion mais leur permettent au contraire de durer avec intensité.

A force de prétendre raboter tout ce qui de près ou de loin risque de porter atteinte à une harmonie et à une concorde irréalistes plus dangereuses que l’apport maîtrisé des conflits, on va tendre à nous fabriquer un monde qui certes sera idéal mais n’aura plus de tête, d’humeur, de sang, de corps et de mains pour paraphraser Sartre dans sa réplique à Camus.

Je continue à ne pas imputer à Me Mellul la vulgarité d’une promotion personnelle mais il y a dans le métier d’avocat une sorte d’envie permanente de faire justice de tout bois et de pousser à la roue pour que toutes les controverses, tous les aléas de la vie trouvent leur traduction judiciaire.

On ne sait pas si Bertrand Cantat doit être puni pour avoir fait véritablement du mal ou seulement, parce que cette avocate militante, devant n’importe quelle violence conjugale réelle ou prétendue, psychologique ou non, se l’approprie et est prête à se battre jusqu’au dernier Cantat pour manifester hautement ce en quoi elle croit. Au risque de torturer ou d’oublier le droit et l’équité.

Bertrand Cantat sera le seul coupable à perpétuité.

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  1. Cher Philippe Bilger,
    si vous lire est toujours un plaisir, il aurait été également appréciable que soient mentionnées certaines informations.
    La première est relative à votre expression originelle « faire poursuivre ». De quelle façon ? Elle ne semble ni répondre aux conditions de l’article 2 du code de procédure pénale, ni appartenir (quoique) à une association mentionnée aux indices de cet article 2. S’il s’agit simplement de transmettre des informations au parquet compétent, le rôle de cette dame est alors limité et la portée de cet acte bien davantage encore.
    La seconde information aurait été la qualification éventuelle. Provocation au suicide ? Vous insistez à juste titre sur la double difficulté présomptive : démontrer l’existence d’actes positifs de violences psychologiques, démontrer le lien de causalité entre celles-ci et ledit suicide.
    Mais revient-il à Me Mellul de démontrer cela ? Il me semble que la réponse est a priori négative.
    Ce qui me semble critiquable est la résonance médiatique de ce signalement qui aurait tout aussi bien pu l’être discrètement. La problématique du militantisme est qu’il a vocation à véhiculer un message, un combat en l’occurrence des plus méritoires. Ce faisant, ne fait-il pas fi de la présomption d’innocence ?
    En somme, il y a ici comme une accumulation de coups portés à cette présomption d’innocence : présomption de matérialité (violences psychiques), présomption de causalité, et coup direct à l’endroit de la présomption d’innocence par ce battage médiatique.

  2. « Bertrand Cantat sera le seul coupable à perpétuité ».
    Ne pas oublier DSK. On ne pardonne pas aux sales types qui continuent leur vie comme si de rien n’était.

  3. Votre billet qui fait mention d’une avocate, m’a immédiatement et spontanément fait penser à une de mes lectures vagabondes, toute récente.
    En-tête du blog d’une psychothérapeute :
    « PERVERS NARCISSIQUES
    Cellule de sortie de crise pour les femmes qui souffrent de violences psychologiques »

    Ce titre en gros et en gras, tel que, peut heurter.
    En effet, à le lire on pourrait penser que seuls les hommes sont capables de pareilles violences or nous savons que le phénomène peut être encore pire lorsqu’il émane d’une femme. Ce n’est pas une compétition, rassurons-nous.
    En cherchant un peu plus, je vois que le sujet est repris essentiellement par des femmes, qui plus prudemment parlent de femmes victimes sans pour autant exclure la possibilité inverse mais de façon un peu trop minime de mon point de vue. Ce qui prête à penser que c’est un travers, bien évidemment et essentiellement masculin.
    Pardonnez-moi l’expression, mais je pense que LA perverse narcissique peut être aussi, sinon plus, parfaitement « rosse »
    Pourquoi alors ne pas nous pencher sur le passé de Me Mellul pendant que nous y sommes ? De quoi a été faite sa propre vie privée, quelle a été son enfance, sa sexualité, etc.
    Ce monsieur a payé pour ce qu’il a commis mais ce n’est pas une raison pour lui flanquer, et ce gratuitement, sans explication tangible, tout au mieux un vague parallèle avec son passé.
    D’autre part, une personne qui se suicide est une personne fragile et il y aura le plus souvent une part de mystère.
    Certaines personnes sont prêtes à TOUT, y compris à faire du « cinéma » pour se faire un nom le plus facilement possible et ce, à moindre frais. Etre brillant dans une profession est bien plus difficile et demande bien des efforts.
    A ce stade, parler de cette avocate ne m’intéresse plus. Défendre est une chose, soutenir une cause en est une autre.
    Ce monsieur porte et portera le poids de ce qu’il a vraiment commis de toutes façons.
    Merci pour l’équilibre de votre billet, le fléau n’est pas encore tordu 🙂

  4. Belle Saintonge

    Je ne pense pas que Maître Yaël Mellul cherche à tout prix une publicité ni qu’elle soit en mal de reconnaissance.
    Mais sa spécialité, le droit de la famille, et son « militantisme » quant aux violences faites aux femmes semblent être « toute sa vie »…
    Pas étonnant, dans ces conditions, que la passion qui l’habite la conduise à dénoncer la violence putative d’un Bertrand Cantat. Mais ce faisant, je ne pense pas qu’elle agisse à l’insu ni contre le gré des proches de Krisztina Rady (pour le peu que je sache…)
    http://www.yaelmellul.fr/

  5. Bonjour Philippe Bilger,
    « Une avocate parisienne, Me Yaël Mellul, spécialisée dans les violences conjugales, veut faire poursuivre Bertrand Cantat pour avoir causé le suicide de son épouse Krisztina Rady le 3 janvier 2010, deux ans après que lui-même soit sorti de prison après sa condamnation pour son implication criminelle dans la mort de Marie Trintignant. »
    Comment peut-on reprocher à Bertrand Cantat le suicide de son ex-épouse alors que le couple était séparé depuis une dizaine d’années ?
    La provocation au suicide peut certes être condamnée, comme c’est le cas pour cette adolescente qui s’est suicidée dernièrement parce qu’elle était harcelée sur un réseau social.
    Or dans le cas présent nous ne sommes pas du tout dans ce cas de figure.
    Je crains que cette avocate ne prenne sa lutte contre les violences conjugales un peu trop à cœur. Il est vrai que le lourd passé de Bertrand Cantat en fait un bouc émissaire idéal.
    Mais une cause si noble soit-elle, ne saurait être défendue que dans la mesure où les arguments avancés sont juridiquement recevables et non le fruit d’états d’âme de féministes hystériques.

  6. Maître Jean DAMNED

    Mon cher François | 10 août 2013 à 18:52,
    Pourquoi tant d’acrimonie envers ces si belles professions d’avocates et de psychothérapeutes ?
    Auriez-vous quelque pension alimentaire voire prestation compensatoire en gésine ?
    Pourquoi refuser au Droit la belle Mission d’éclaircir les prétendus mystères du suicide ? Préférez-vous les ordalies et autres jugements de Dieu ?
    Je crois déceler dans votre emphase une ori-gyne délétère celle de deux traîtresses US les Nicki Crick et Jennifer Grotpeter qui ont prétendu démontrer une propension féminine très supérieure à pratiquer les violences « relationnelles, indirectes, à couvert ».
    Il y a dans l’ouest un pervers narcissique qui s’efforce de contrefaire mon identité : n’en soyez pas victime.
    Venez dans notre belle ville de NaoNED qui rime avec mon nemonyme, vous y verrez un somptueux « Espace Simone de Beauvoir » et puis une glorieuse association « SOS-femmes », rue du Bâtonnier Guinaudeau, où vous pourrez être convenablement ré-éduqué.
    Votre bien dévoué,

  7. Arobase du Ban

    La haine.
    Vous êtes bien bon M. Bilger dans la modération qui est la vôtre.
    Me Yaël Mellul, la militante « militanteuse », semble atteinte d’un « mal » que j’ai eu l’occasion de diagnostiquer dans ma vie chez des femmes dont certaines ont eu envie de tuer l’homme qui ne se soumettait pas à leur domination permanente et ont été traitées médicalement pour cela.
    Un racisme du « moi féminin » qui ne tolère pas la différence ineffaçable qui existe entre l’homme et la femme, insupportable, que ni les manipulations philosophiques, biologiques, sociétales ou sexistes ne parviendront à occulter.
    Dans les sociétés primitives noires, on a tué l’albinos et dans d’autres on a tué « l’autre » en raison de sa différence. La différence est menaçante, car elle trouble l’équilibre de la société. Elle est toujours ressentie de cette manière par de trop nombreuses populations.
    Les féministes « militantes », débordantes d’orgueil, voulant refaire l’ordre du monde, sont en réalité à ce stade de développement mental.
    Qu’elles aient des ressentiments à l’égard des hommes, en raison du passé, rien de plus banal même si c’est stupide.
    Ce qui compte, c’est que l’on trouve dans cette « haine vengeresse » un champ où s’investit la violence foncière des « hommes », en l’occurrence des femmes, qui dit-on, n’aiment pas la guerre.
    Cantat coupable par nécessité idéologique.
    Quant à l’avocate, laissez-moi vous indiquer que j’en ai vu une torpiller au civil sans rien lui dire et sans se récuser la cause d’un client ancien militaire, qui n’était pas au courant qu’elle venait de la Ligue communiste révolutionnaire, et qui était persuadée que par définition un ancien militaire est un facho émule de Le Pen.
    Et que j’en ai vu un autre, avocat commis d’office, ne pas déposer son mémoire et ne pas venir à l’audience déjà reportée dans une affaire de pension d’invalidité.
    En toute hypothèse, les hommes vont-ils bientôt devoir se voiler ?

  8. Chatte Anna

    Les condamnations pour harcèlement dans le cadre du travail ne sont prises qu’après examen d’une quantité conséquente d’éléments précis et concordants.
    La quantité et la qualité des éléments sur lesquels maître Mellul s’appuie pour construire son raisonnement semblent extrêmement faibles pour l’instant.

  9. Cher Philippe,
    Toute parole est violence psychologique.
    Tout silence également.
    Monsieur Fillon s’est engagé sur le projet de Maître Mellul.
    Le problème de droit posé par la violence psychologique conjugale réside dans la difficulté de définition même de violence psychologique conjugale.
    Où se situe la limite entre le manque de respect et la violence ?
    Les humains ne sont pas faits pour vivre en couple si ce n’est de façon éphémère. Le couple est une violence psychologique, une suite de compromis qui détruit deux personnalités, une privation de liberté.
    Etre soi-même et se respecter, c’est fuir la situation de couple et être libre.
    françoise et karell semtob

  10. Alex paulista

    Et si Cantat se suicide ?
    Me Mellul va en prison ?
    On n’en finit pas avec cette approche…

  11. @Jean DAMNED
    Visiblement l’analyse de Philippe Bilger au sujet de Bertrand Cantat et de Madame Mellul semble porteuse. C’est tant mieux.
    Ainsi, je montrerais de l’acrimonie, j’aurais des pensions dans la gésine… etc. Fichtre ! C’est ce que l’on appelle, devinez quoi ?
    Allez ! Je vais vous aider un peu à comprendre, cela s’appelle : « du verbiage ». Vous me direz, c’est gratuit donc dénué de T.T.C. que vous devez indiquer systématiquement dans vos factures, en gros et en relief.
    Pourquoi utilisez-vous un vocabulaire ampoulé, plutôt que précis, simple et efficace ? Lorsque vous parlez d’Ordalies et de Jugements de Dieu, vous vous égarez Jean.
    Exprimez mieux votre pensée, plutôt que de jeter en pâture une formule toute faite. Soit cela manque cruellement de finesse, soit cela tente de jeter le discrédit à moindre frais. Cela peut marcher mais je doute que cela soit la meilleure façon de défendre le noble rôle d’une avocate ou d’une psychothérapeute, pour reprendre vos propres termes.
    Certains avocat/e respectent leur serment : « Je jure, comme Avocat, d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité ».
    D’autres s’assoient dessus avec une très grande aisance et pas seulement les avocats/politiciens. Certains/es avocats/tes de base. Vous le savez.
    Les psychothérapeutes tentent d’avoir une charte de déontologie, mais il n’y a encore rien de bien clair et de précis dans ce domaine, je puis vous l’assurer.
    Quant au suicide, je pense à peu près la même chose que notre hôte. Même avec une analyse médicale sérieuse, quand bien même on sait que le sujet est complexe et difficile, vos Ordalies, Jugements de Dieu, etc. tombent à plat, un peu comme un avocat qui rate son plongeon dans la défense de sa consœur.
    Ce n’est pas très efficace et cela vous dessert. Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul à servir ce genre de français qui peut satisfaire l’ego d’un client, à ses frais. De plus c’est plus vite rédigé, ce n’est donc que tout « bénef » enfin, à vos yeux très certainement.
    Le « cher François » et vos réflexions sur mon commentaire est d’un style fort simpliste, qui ne gruge que vous et doit bien amuser notre hôte.
    « Votre bien dévoué » est donc assez hilarant derrière un paragraphe qui n’a, en l’état, aucun sens.
    Je vous cite :
    « Il y a dans l’ouest un pervers narcissique qui s’efforce de contrefaire mon identité : n’en soyez pas victime.
    Venez dans notre belle ville de NaoNED qui rime avec mon nemonyme, vous y verrez un somptueux « Espace Simone de Beauvoir » et puis une glorieuse association « SOS-femmes », rue du Bâtonnier Guinaudeau, où vous pourrez être convenablement ré-éduqué. »

    Votre français n’est vraiment pas très clair et mériterait d’être retravaillé. Vous attribuez bien facilement des « glorieuses » (jugements) et vous volez si haut que je devrais être rééduqué.
    Connaissez-vous le dicton français qui dit, les aigles vont seuls, les dindons en groupe, telle sera ma conclusion à vos propos, mon « cher Jean »
    Et si vous le daignez, lisez un peu aussi les autres commentaires, forts intéressants eux aussi, sur ce billet.

  12. stalen illitch guevara

    Quelle mansuétude envers une fratrie de franchouillards, de pseudo-chevaliers de la culture décadente qui emballe les détraqués et les bobos caviar, toujours à l’affût de jouissances canailles, perverses voire interdites qu’ils n’osent exécuter ou initier eux-mêmes.
    L’un tabasse et persécute les femmes tellement ils les aime et l’autre, le colocataire d’alcôve de la sur-hormonée verte qui s’accroche à son maroquin, vomit officiellement et par écrit sur nos soldats le jour où la France les honore.
    Je n’ose imaginer la célérité et les sanctions de la justice et des professionnels soviets de la répression sociale, leur code à la main et leurs criailleries de Pygargue, devant les médias également outragés mais bien complices, s’il s’agissait de chefs d’entreprise ou de politicards de droite.
    Certes, cette obscure avocate inconnue, avide de lumière et de reconnaissance bon marché, enfourche une cause marronnier pour se faire une bonne pub et une couche de notoriété bienvenue pour les généreux honoraires surgonflés des gogos qui taperont à son huis de baveuse.
    Pour rejoindre avec retard l’hommage fait à Agnel sur ce blog, je rajouterai la fratrie Renaud & Valentin les perchistes et Christophe le sprinter, actuellement à Moscou qui nous font du bien par leur classe, leur travail, leurs efforts, leurs qualités physiques et morales, qualités évidemment ringardes aux yeux des snobinards et des bobos repus d’argent facile, gardiens de la pensée unique décadente.

  13. @Françoise et Karell
    Votre commentaire m’intrigue un peu, bien que je trouve votre idée assez juste et parfaitement défendable. Il serait intéressant de la développer un jour.
    « Les humains ne sont pas faits pour vivre en couple si ce n’est de façon éphémère. Le couple est une violence psychologique, une suite de compromis qui détruit deux personnalités, une privation de liberté. »
    Pourquoi alors signez-vous par vos deux prénoms ? Car c’est un couple qui signe. Si je me trompe, merci de me le dire, je souhaite juste comprendre.
    Bonne journée

  14. Arrêtez le tir !
    Après la gésine et les ordalies, voilà les criailleries de Pygargue.
    Pensez à tous ceux qui n’ont pas fait Normale Sup ou l’Ecole de la magistrature mais une simple école d’ingénieur.
    J’ai bien aimé par contre la « verte sur-hormonée » et le T.T.C., pas besoin de dico pour comprendre.

  15. Aujourd’hui, Le Parisien :
    « Hier, une femme de 55 ans a tué son compagnon, ex-légionnaire, en lui portant un coup de hache à la nuque suite à une dispute ».
    La soupe était-elle trop froide ?
    La dernière nuit, pas assez chaude ?
    Le prix du beurre a-t-il augmenté ?
    Le désamour, dommage collatéral de l’amour.
    Selon l’Itinérant de juillet 2013 :
    « 174 personnes sont mortes en 2012 des coups de leur conjoint. 148 femmes, 26 hommes ».
    Tiens, les femmes tuent aussi…
    « Une femme meurt tous les trois jours ».
    L’homme tue en semaine…
    « Un homme meurt tous les quatorze jours ».
    Les femmes tuent le week-end…
    « Dans 50% des cas a été constatée la présence de substances (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) susceptibles d’altérer le discernement de l’agresseur ou de la victime ».
    Lorsqu’on picole, fume du cannabis et mange du Valium c’est que la vie est belle…
    Lorsque le discernement de l’agresseur et de la victime sont altérés on est susceptible de se demander qui devient l’agresseur et qui devient la victime…
    « L’auteur masculin est le plus souvent marié, Français, a entre 41 et 60 ans et n’a plus d’activité professionnelle. Sa motivation principale est la non-acceptation de la séparation.
    L’auteur féminin est le plus souvent mariée, Française et sans emploi ».
    L’info ne précise pas l’âge de la femme, son intention de se séparer de l’homme et la raison de cette séparation.
    On sait néanmoins que les auteurs sont sans emploi ; peut-être trouvent-ils que leurs partenaires gagnent trop d’argent ou ne sont pas prêteurs ajouté à l’humilité d’avoir à quémander ? Ou peut-être leurs partenaires les traitent-ils d’incapables, de parasites ajouté à l’immanente culpabilité d’être inutile ?
    « Dans les deux cas, les auteurs commettent l’homicide à domicile et sans préméditation. Par arme à feu pour l’homme, par arme blanche pour la femme ».
    Les armes à feu se trouvent dans le tiroir de la table de chevet, les armes blanches dans les tiroirs de la cuisine…
    Ou trouve-t-on les cadavres ?
    Violence du miroir insolent et ténacité des illusions.

  16. @ polochon
    « Pensez à tous ceux qui n’ont pas fait Normale Sup ou l’Ecole de la magistrature mais une simple école d’ingénieur. »
    Etant précisément dans le cas que vous citez, je vous avoue que parfois j’ai l’impression d’être « l’homme de la pampa » au milieu de ces vénérables juristes, ces fins lettrés et autres docteurs en Histoire contemporaine, pour la plupart à la retraite et qui font assaut de connaissances, prenant pour des sots insolents ceux qui ont l’outrecuidance de les contredire.
    Heureusement, ainsi que le faisait remarquer une « érudite » de ce blog, il nous reste Wikipédia pour nous mettre à niveau et essayer de pondre un commentaire pas trop stupide. 🙂

  17. « Je t’aime moi non plus »
    Ce simple titre d’une chanson de Serge Gainsbourg est l’un des plus beaux poèmes d’amour que je connaisse.
    Un verbe, deux pronoms et deux négations suffisent à résumer de façon magistrale les relations tumultueuses entre deux êtres qui s’aiment et se détestent en même temps.
    Tout Cantat est là, dans l’ambiguïté du personnage et des deux femmes qui l’ont aimé.
    Le reste de la chanson ne vaut pas grand-chose, à mon avis, mais dans ce titre tout est dit.
    Alors, qu’une avocate cherche à se faire une publicité facile ou soit névrosée au point de croire à ce qu’elle raconte, relève de l’anecdotique, et de la banalité médiatique si fréquente de nos jours.
    On ne peut que le déplorer, mais cela rentre dans le cadre de la surestimation des droits des minorités à qui l’on a fait croire que la faiblesse est une valeur sûre.

  18. C’est une affaire tout de même ennuyeuse en ce qu’elle reflète une passion grandissante à tout pénaliser. Dans mon jeune temps, nos maîtres s’interrogeaient sur cette tendance naissante, aujourd’hui, c’est une déferlante qui justifie leurs craintes d’alors. Nul doute que Me Mellul a suivi, à cet égard, un enseignement qui intégrait sans état d’âme la « clause pénale » de toute loi.
    Impossible d’accuser qui que ce soit en particulier, seulement la République en tant que système politique qui n’a tenu aucun compte de l’avertissement des spécialistes et laissé prospérer le cancer administratif, car la clause pénale est un commode substitut de la raison mais sa négation en même temps, supposant les citoyens incapables de respecter par raison la pensée du législateur. Il est vrai que celle-ci connaît quelques ratés.
    Il en va de cet état de droit comme de l’intolérance religieuse, la mise à l’écart de celui qui dévie quelque peu, oh, d’un kilomètre/heure parfois, le punir, le priver, le marquer, le laisser sous la menace sans possibilité de rémission, inscrit à vie sur B1 du casier judiciaire, sans possibilité d’effacement.
    Ainsi en va-t-il également des différences : comme un médecin apprenti qui refuserait de soigner les hommes ou les femmes, dépendrait-il de la révérence envers le droit à la différence ou de la non-assistance en personne en danger, voire de la violation du serment d’Hippocrate, ou au contraire serait-il protégé contre la stigmatisation de sa conviction religieuse ? La pénalité de la conviction existe, la conviction de l’indépendance absolue du statut personnel envers les obligations sociales existe aussi, je l’ai rencontrée chez une étudiante musulmane dont je souhaite qu’elle ne réussisse jamais ses cliniques.
    L’établissement d’un lien causal est déjà en soi un risque considérable dont nos juridictions ne se sortent pas toujours avec succès. Salut aux proculiens et sabiniens…
    S’acharner à établir une permanence causale subjective est la négation du droit.

  19. Elle a le mérite de mettre en lumière un tabou : l’emprise morale d’un pervers narcissique sur son conjoint. Deux femmes mortes sous l’acharnement d’un seul homme : la première par des violences physiques, la seconde par des violences morales, ça fait beaucoup. Mais il est vrai que les violences morales assénées au quotidien sont rarement prises en compte, il faut du sang et des cocards à l’oeil. Le suicide peut rester sans réponse, mais dans le cas de cette femme, les antécédents du conjoint, son emprise sur elle, le rabaissement quotidien, les enfants témoins, amène une mère à se libérer de cette façon.

  20. stalen illitch guevara

    Polochon & Achille
    Je n’ai même pas le bac car de mon temps on ne cotait pas sur 30 pour 20 de référence finale.
    La culture est la seule richesse accessible à tout le monde sans voler quiconque.
    Quant à la retraite (franchouillarde) c’est une pleurnicherie d’égoïstes en mal de reconnaissance ou bien un droit à la jouissance pour menteurs professionnels fatigués.
    Mais quand le facteur « chance » sonne ou que les maîtres nous font signe sur le chemin et nous admettent pour un bout de marche à leurs côtés, à la façon Socrate, Christ, Aristote, Qiu Zhongni (Confucius plus simplement), faut pas louper ce bonheur.
    Pour rester dans la veine du présent blog, PB accorde beaucoup trop d’honneur aux Cantat brothers en citant leur nom qui appartient à la braillerie stérile, à l’infamie du superficiel féminin et du caniveau politique.
    Capito ?

  21. @Achille, polochon
    je pense que le métier qui conviendrait parfois le mieux sur ce blog c’est celui de médecin et non pas celui d’ingénieur de X ou d’un sociétaire de Normale sup.
    Je m’explique, certains ont tellement tendance à ce gargariser de leur fatuité, à se rengorger du jabot que cela relève sans aucun doute de la médecine.
    A leur décharge ils sont parfois amusants.

  22. Ce sujet ne m’inspire que fort peu. En revanche j’ai particulièrement apprécié les interventions de stalen illitch guevara et l’analyse juridico-philosophique d’amfortas.
    Notre société décadente a pris le virage américain de la judiciarisation liée à la communication publicitaire. Le fond ne compte plus : seules importent l’apparence et l’interdiction de penser autrement que ce que la société impose dans tous les domaines, même les plus intimes.

  23. Catherine JACOB

    « Bertrand Cantat sera le seul coupable à perpétuité. »
    « Parmi les pays de l’OCDE, les taux de suicide sont les plus forts en France et au Japon (de 15 à 20 pour 100 000) et les plus faibles en Italie, Grande-Bretagne et aux États-Unis (Mais bon, peut-être que dans les pays où la mafia est importante – Sicile, USA – soit les gens n’ont pas le temps de se suicider, soit au contraire ils ont davantage le goût de vivre ? Quant à la Grande-Bretagne peut-être que l’ombre de sa Majesté les en préserve qui sait). Curieusement, la Suède garde en France la réputation d’un pays où l’on se suicide beaucoup, alors que la pratique y est 30 % inférieure à celle de la France. Les taux de suicide sont en revanche encore supérieurs en Autriche et Hongrie (l’épouse de Bertrand Cantat n’était-elle pas hongroise ?).
    En 2010, 10 509 personnes se sont suicidées en France – Source http://fr.wikipedia.org/wiki/Suicide#France
    Si on devait cumuler des facteurs de risque, un agriculteur autrichien ou hongrois, homosexuel, abusé dans sa petite enfance et dont la récolte serait victime de la grêle ou le cheptel d’une épidémie serait un bon candidat au suicide, mais il faudrait encore savoir quelle est sa banque. Est-ce que quelqu’un sait s’il existe des statistiques de suicide dont le critère d’évaluation du risque serait la banque dont ils seraient les clients ?

  24. Maître Jean DAMNED

    Mon cher polochon,
    aux plumes si douillettes mais aux batailles si mémorables.
    Vous avez d’abord fait montre d’une exquise délicatesse en mettant sur un même pied d’égalité Normale Sup’ et l’école provinciale bordelaise dite ENM. Nous pourrons « donc » vous épargner notre imminent Mur Mental des Cons.
    Toutefois votre sensibilité – d’aucuns diraient votre émotivité – vous a fait hurler « Arrêtez le tir ! », une variante du fameux
    « Halte au feu ! » algérois.
    Mais cher ingénieur (selon vos indications), vous si proche de l’observation du Réel, n’avez-vous donc point consigné que tout bonnement le Conflit : c’est LA Vie.
    Nous toutes et tous Serviteurs de Justice :
    nous sommes vos accoucheurs de votre vraie Nature Humaine de Fond.
    Une population sans une puissante profession d’Avocats régresse vers la zoologie.
    Nolens Volens.
    Votre bien dévoué,

  25. poil à gratter

    Hé bé ! le blog de notre Hermine se paye une émouvante faiblesse du talon d’Achille et une bataille cosinus de polochon… avé la bénédiction enthousiaste d’un baveux de Satan… quoi de plus normal avec de telles cartes de visite !
    C’est la vacance et ça fait du bien tout en ne perdant pas de vue la tristesse et le dépit qu’inspirent les deux Bogdanov de la bande à Pépère.

  26. Alex paulista

    @ Maître Jean DAMNED | 11 août 2013 à 23:18
    Ah que ferait-on sans ce fameux même pied d’égalité !
    @ Surcouf | 11 août 2013 à 18:09
    C’est clair. Heureusement que certaines vraies personnes comme vous gardent un regard affûté sur la vie et en font profiter leurs contemporains, jusqu’à leur indiquer quand ils doivent aller consulter.
    Et quand bien même quelqu’un trouverait ça fat et arrogant, avec vous il aurait – si j’ai bien compris – bien du mal à l’imputer à un quelconque diplôme connu.
    Donc je vais faire mon provincial pyrénéen et vous traiter de parisien. C’est tout aussi idiot mais ça défoule.
    C’est vrai qu’à Paris le diplôme est la clef et l’explication de tout, dans un sens ou dans l’autre.

  27. Catherine JACOB@François

    @François | 11 août 2013 à 12:28
    « Pourquoi alors signez-vous par vos deux prénoms ? Car c’est un couple qui signe. Si je me trompe, merci de me le dire, je souhaite juste comprendre.Bonne journée
    Vu que ce sont deux prénoms féminins (il me semble que ‘Karell’ est un prénom breton donné en tout cas aux filles), pourquoi pas ce couple infernal entre tous que sont des sœurs ?

  28. hameau dans les nuages

    Rédigé par : Maître Jean DAMNED | 11 août 2013 à 23:18
    « Nous sommes vos accoucheurs de votre vraie Nature Humaine de Fond.
    Une population sans une puissante profession d’Avocats régresse vers la zoologie.
    Nolens Volens.
    Votre bien dévoué »
    J’ai été assez choqué par votre comparaison mais à la réflexion celle-ci me paraît assez opportune.
    Pas si sage femme que ça, le principe d’un avocat est de faire commencer la parturition à sa patiente. Ainsi bloquée au risque de tout perdre, l’accoucheur peut faire durer « le plaisir » en ayant menti sur la taille du nouveau-né et la date du jugement dernier.
    Le tout en se sustentant avec de copieuses provisions. En tétant le téton. Le Dalloz devenant Guigoz.
    Quatorze années de procédure m’ont laissé de belles cicatrices.
    Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
    D’où leur nombre exponentiel à venir se nourrir sur la bête et la floraison de plaques de cuivre comme autant d’ex-voto de mauvaise facture.
    Par ces motifs je n’y crois plus et je vais faire mon Pyrénéen : un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès.

  29. Si Verlaine avait tué Rimbaud d’un coup de revolver on aurait trouvé cela sublimissime. Hélas pour les gazettes, les chroniqueurs et chroniqueuses, Verlaine tirait comme un cochon.
    Avec Cantat on doit se contenter d’un radiateur à Vilnius et d’une corde à Paris, notre « Jim Morrison français » est à la hauteur de son œuvre.
    On aurait pu éviter ces deux morts si notre justice l’avait condamné à perpétuité dès la sortie de son premier album. Les motifs étaient tout trouvés : acte de barbarie et torture.
    Un roi anglais avait décrété que lors d’une bataille tout Ecossais porteur d’une cornemuse serait exécuté car cet instrument insupportable était assimilé à une arme. Derrière le comique de cette affirmation il y avait pourtant une grande part de vérité.

  30. Michelle D-LEROY

    Pourquoi ne pas rejuger B.Cantat si la famille de son épouse pense qu’il l’a poussée au suicide ? Les violences conjugales sont véritablement un fléau et il est trop facile de passer sa vie tranquille après avoir joué au macho jusqu’à pousser une femme à la mort. Etre un chanteur engagé, beau-frère d’une ministre, n’excuse pas tout.
    Toutefois, je pense qu’il est plus facile de parler de ce sujet que d’évoquer la violence quotidienne qui sévit en France. De Marseille à Lille en passant par Grenoble, une violence récurrente où on tue pour un regard, un sourire de travers, un portable… Une violence excusée par des faux-semblants, par une justice trop clémente, par une société trop individualiste. Une violence que nos ministres voudraient cacher en laissant croire que les assassins sont psychologiquement dérangés, qu’ils sont le fruit de la société du rejet, que la police les persécute.
    Ces ministres-là préfèrent arrêter et même emprisonner ceux qui osent les braver avec des idées différentes des leurs… et donc condamner le délit d’opinions. Une dérive dangereuse pour la démocratie.
    La fréquence de ces assassinats le plus souvent à l’arme blanche démontre que notre société laxiste finit par tout normaliser. Un poison dont personne ne veut parler. Pourtant, plus on fait semblant d’ignorer les faits plus on les excuse, plus on les normalise plus on les encourage.
    La France est malade d’une société égoïste et bien-pensante et d’une justice trop clémente par posture. Et actuellement nos ministres cherchent à nous enfumer pour nous faire accepter l’inacceptable. Les coups de menton du ministre de l’Intérieur et son rappel aux valeurs de la République ne servent qu’à faire illusion sur ceux qui sont dupes, quant à la ministre de la Justice, sa prestation est si sectaire et partiale qu’elle n’a aucune qualité pour exercer cette fonction.
    Mais en parler est déjà subversif, sans doute.

  31. Krisztina est morte. Elle aurait droit au recueillement, à la pensée émue de celles et ceux qui l’ont connue et appréciée. Mais non, encore une avocat pour qui cette mort doit s’accompagner d’un remugle. La souffrance qui chevauche la souffrance… Pour ces proches à devoir encore se farcir un procès, trouver un coupable. Qui refusera de l’admettre, hé, procès encore, voire re-re-procès, cela peut durer des années. amfortas le dit mieux que je ne saurais le faire : la raison dans tout cela, elle est où ? Faire son deuil c’est se laisser gagner progressivement par le silence et la paix, même de façon erratique. Battre procès c’est raviver les braises de la mort et laisser le « cancer administratif » grignoter, donc prendre le risque d’éloigner ou de détourner ce processus si naturel d’abandon.
    C’est ça qu’on veut ?

  32. Toujours laisser filtrer la vérité, c’est la seule façon de progresser et de protéger les traînards et les aveugles.
    La bêtise et les frissons jouissifs troubles des nantis de la culture borderline voudraient pérenniser l’anormalité spectacle.
    Eternel accusé ?
    Oui, oui, oui quand Superman torture et élimine deux femmes après leur avoir hurlé des mots d’amour… à sa façon.
    Eternel accusé ?
    C’est peut-être ça la vraie et bonne justice du peuple, à l’inverse des professionnels tortueux et retors.

  33. Si vraiment ces écrits sont la traduction fidèle du message laissé à ses parents, c’est un véritable appel au secours !

  34. Rédigé par Monsieur scoubab00 le 12 août 2013 à 12:32
    Excellent commentaire ! et votre definition du deuil est parfaite.
    « …Faire son deuil c’est se laisser gagner progressivement par le silence et la paix, même de façon erratique. Battre procès c’est raviver les braises de la mort… »
    Faire feu de tout bois ou fric de toute douleur, un metier de charognard ?

  35. Rédigé par : Savonarole | 12 août 2013 à 10:59
    Ah, du vrai du grand Savonarole !
    Rhooo, Noir c’est dire* n’était pas si calamiteux que le dites, même si je ne me suis jamais rincé les oreilles de leur trash parfois plutôt poétisé.
    Même si le personnage de Cantat ne m’est pas sympathique (son frère est plus distrayant dans la catégorie « totalement con ») il semble que les accusations de cette avocate soient pour le moins légères, à moins qu’elle en sache plus que ce qu’ai lu.
    Vous me direz… une avocate, à part chanteur engagé – Ahh les sans papiers, quel beau filon – je ne vois pas plus sot métier.
    AO
    * le guitariste du groupe eut autrement de tenue quand il jugea avec classe et discernement que ND ne pouvait, ne pourrait continuer comme si de rien n’était. Gloire à lui. Sont quand même des gens estimables là aussi.

  36. Bertrand Cantat est responsable de la mort de deux femmes, pénalement, dans le cas de Marie Trintignant (cela ne fait aucun doute) et moralement, dans le cas de Krisztina Rady (là subsistent des doutes). Je doute fort que l’action en justice de Yaël Mellul aboutisse, au vu de l’insuffisance des preuves.
    Si l’on considère que Cantat n’a pas assez payé (seulement trois ans et demi de prison pour un homicide), alors il faut refuser d’acheter son prochain album et dénoncer tous ceux qui font preuve de complaisance à son égard et lui permettent ainsi de continuer à sévir dans le milieu de la musique.
    Dites non à la pollution des oreilles et des cerveaux !

  37. Monsieur Alex paulista je ne pensais pas particulièrement à vous en écrivant mes quelques remarques mais si vous vous sentez concerné je n’y peux rien.
    C’est un fait cependant qu’ici ou là, certains aiment bien étaler le fait qu’ils sont plus ou moins bardés de diplômes, comme si instruction et intelligence était liées.
    Il n’en est rien malheureusement sinon nous serions mieux gouvernés à n’en pas douter.
    Donc vous n’avez nullement besoin de faire votre provincial et pas de chance pour vous je ne suis pas parisien.
    Bien à vous.

  38. Rédigé par : Alex paulista | 12 août 2013 à 22:39
    Mouais, c’est vrai que ce n’est pas mauvais, mais la posture Jim Morrisonienne est un peu pesante, même si l’original chargeait lui aussi la mule, ce qui s’est traduit par deux tombes cultes au Père Lachaise, c’est beau et con à la fois.
    Comme chez Brel, « Etre une fois, une fois seulement, … à la fois ».
    AO

  39. Alex paulista

    @ Surcouf | 12 août 2013 à 20:23
    Bien sûr que je me sens concerné, même indirectement. Si quelqu’un qui a fait des études est fat et pédant, c’est toujours, pour ceux qui n’ont pas fait les mêmes études, forcément la marque de fabrique du diplôme. Les normaliens seraient comme ci, les énarques comme ça, les gadzarts encore autrement, qui seraient totalement différents des thésards ou que sais-je…
    Alors que la plupart des gens acquièrent leur caractère à l’adolescence, et que le pourcentage de têtes à claques est le même dans toutes les filières.
    Bon ce n’est pas le sujet, mais je suis allergique à ce mépris satisfait mêlé de clichés éculés, qui emporte l’approbation facile des idiots qui sont fiers d’avoir loupé leur bac.
    Entendez-moi bien: on n’est pas un idiot quand on a loupé un quelconque examen, mais quand on brandit cela comme un trophée.

  40. Josiane Lacombe Minguell

    Il n’est pas impossible que je redise quelque chose qui se trouverait déjà dans les commentaires car je n’ai pas encore pris le temps de les lire.
    La démarche de cette avocate, selon moi, est plutôt liée à une connaissance concrète du phénomène des violences conjugales qu’à une « idéologie », et d’ailleurs de quel type d’idéologie pourrait-il s’agir ?
    Marie-France Hirigoyen a analysé l’un des aspects de ce fait de société – non exceptionnel d’après les statistiques maintenant bien connues : celui des violences commises sur leurs compagnes par des hommes décrits comme « pervers narcissiques » et, dans une étude sur le « harcèlement moral » dans le couple d’une part, au travail d’autre part, elle a décrit ces personnes comme des « tueurs en série » qui parviennent sinon à tuer leurs compagnes ou leurs collègues physiquement du moins moralement, en les poussant au suicide, ou à une mort sociale sous la forme d’une dépression.
    Je pense que cette possibilité mérite d’être envisagée dans le cas que vous évoquez, cher Monsieur Bilger : pourquoi un homme qui a été capable de tuer sa compagne aimante dans un accès de colère, avec un acharnement sans nom, ne serait-il pas également un harceleur moral au sens défini par Marie-France Hirigoyen et quel rôle ce harcèlement – s’il existe- a-t-il pu jouer dans le passage à l’acte désespéré de cette mère de famille ? Une ex-épouse qui s’est fortement mobilisée pour faire libérer le plus tôt possible le père de ses enfants et qui se suicide quelques années plus tard, à son propre domicile, pour être en fait découverte par son fils pendue ? Etait-elle suicidaire ? dépressive ? était-ce sa première tentative ? était-elle victime de violences physiques et/ou morales ? depuis quand ? qu’a-t-elle voulu dire dans ce dernier geste désepéré ? que craignait-elle qui l’ait empêchée de s’enfuir avec ses enfants pour ne plus subir les violences – si elles existaient – de cet homme ? Si cet homme a eu un comportement « normal » ce sera démontré. Mais n’est-il pas juste et normal que les enfants et les parents de cette femme qui a connu cette mort tragique soient renseignés sur les motivations réelles de cet acte ?
    Et puis les interrogations de cette avocate sont bel et bien dans l’air du temps et de l’évolution de notre société : nous ne tolèrons plus les actes de violence (contre les femmes, contre les enfants, contre les vieux, contre les handicapés, contre les plus fragiles d’entre nous) et nous ne pouvons plus dire simplement qu’ils sont le résultat d’une fatalité aveugle. Autrefois lorsqu’une femme mourait sous les coups de son époux, on disait : passion, aujourd’hui, on dit violence. Autrefois la violence se reconnaissait à ses gestes et armes, aujourd’hui la violence peut-être également morale, et c’est je pense dans ce cadre-là qu’il faut placer la démarche de cette avocate qui n’a aucune certitude quant au résultat qu’elle obtiendra mais qui a le mérite de confier ses interrogations à la Justice.

  41. catherine A

    Un suicide est toujours une extrême violence, celui de l’ex-épouse de Cantat l’est d’autant plus qu’elle a choisi la pendaison, un mode opératoire extrêmement rare pour une femme. Et la retranscription du dernier appel téléphonique de Krisztyna à ses parents est terrifiant. Difficile de ne pas se poser de questions sur la personnalité de cet homme dont la vie est parsemée des morts des femmes qu’il a aimées.

  42. Alex paulista

    @ Josiane Lacombe Minguell
    Vous avez raison mais je ne pense pas que la réponse judiciaire soit applicable. Elle ne fait qu’empirer les choses, victimisant le tyran. Cet homme a déjà tout perdu et le regard de ses enfants le poursuivra dans la tombe, rendez-vous compte.
    Le guitariste du groupe serait parti parce qu’il entendait Cantat se présenter comme une victime des suites de Vilnius. Il se trouve qu’il était aussi ami avec KR, qui s’était peut-être confiée à lui.
    Je ne crois pas pourtant que dans ces couples celui qui martyrise l’autre en ait toujours conscience, ni que la victime ne soit pas piégée par ses propres ressorts psychologiques.
    C’est à ce niveau qu’on peut agir, en apprenant aux jeunes à déjouer certains jeux psychologiques délétères.

  43. @Josiane Lacombe Minguell
    Madame, il est dommage que vous n’ayez pas lu les autres propos sur le sujet, ils sont variés.
    Votre commentaire, très intéressant, porte sur les violences masculines envers les femmes et en l’occurrence du pervers narcissique.
    Nous ne nions pas la réalité de ce triste phénomène. Mais lorsque nous lisons la littérature à ce sujet, il n’est quasiment fait mention QUE de violences d’hommes vis-à-vis de femmes et dans l’immense majorité des cas, dénoncées par des femmes. Que vous dénoncez vous aussi, Josiane.
    Mais où sont les violences TERRIBLES exercées par les femmes envers les hommes de façon extrêmement perfide ? Vous n’en parlez pas, vous parlez de femmes, d’enfants et de vieux.
    Pourquoi ne pas parler de ces monstres au féminin ? Cela équilibrerait la conversation et rendrait plus crédibles vos propos. Ces femmes ont ou n’ont pas des responsabilités mais peuvent créer des dégâts colossaux, chez les hommes et les enfants.
    Vous semblez donc vous aussi tirer un grand drap blanc sur le sujet.
    A vous lire, les femmes sont uniquement des victimes. A qui voulez-vous faire avaler cette couleuvre par omission ? A part les femmes convaincues d’avance de la responsabilité purement masculine à ces phénomènes de harcèlements ?
    C’est un peu comme la pédophilie que l’on attribue plus volontiers aux hommes mais lorsqu’il s’agit de femmes pédophiles, même les psychologues en perdent leur latin et se demandent si les enfants vont bien tant le phénomène est caché, occulte et hors des sentiers de la pensée traditionnelle.
    Alors certes, pourquoi ne pas alerter la justice sur ce phénomène ? Vous avez raison mais par le biais de cette avocate, il semble, à certains tout au moins, que cela ne relève pas de son rôle surtout au vu de son militantisme en la matière.
    Cela relèverait plutôt de la publicité à bon marché autour de son nom à mon sens. Taper sur un « nom » reste trop facile.
    Alors oui, alertons la justice mais certainement pas par le biais d’une avocate « Robin des Bois ». Alertons aussi la justice sur les violences faites aux hommes par les femmes, nous y gagnerions en équilibre au lieu de batailles aussi stériles qu’inutiles.

  44. anne-marie marson

    @Alex paulista
    « C’est à ce niveau qu’on peut agir, en apprenant aux jeunes à déjouer certains jeux psychologiques délétères. »
    Pour une fois, je suis d’accord avec vos propos.
    Si on n’accepte pas cette future possible violence, il faut savoir la détecter.

  45. Alex paulista | 13 août 2013
    Eh bien il ne fallait pas vous sentir concerné, tant pis pour vous si vous n’avez pas compris mon message. Ce n’est pas du mépris mais de l’agacement.
    Mais je persiste, rabâcher la hauteur de ses diplômes n’a jamais été une preuve d’intelligence. Tout au plus et c’est très bien, c’est une preuve d’instruction.
    Les énarques, j’ai une dent contre eux vu que je bosse avec un certain nombre d’entre eux au quotidien depuis des années, et qu’honnêtement, ils ne seraient pas là on bosserait plus vite et plus efficacement.

  46. Josiane Lacombe Minguell

    @Alex paulista
    La Justice est un élément incontournable dans notre société dans la résolution de certains abus, même si, et vous avez bien raison de me le faire remarquer, elle n’a pas toujours la possibilité de répondre correctement aux situations si complexes posées par les relations humaines, et particulièrement lorsque celles-ci comportent la maltraitance. Comment en effet prendre en flagrant délit un agresseur qui sait fort bien dissimuler son sadisme ? Combien de fois les assistantes sociales n’ont-elles rien vu lorsqu’un enfant était maltraité ? Ou une compagne, ou un compagnon ? Comment les juges peuvent-ils se faire une idée exacte de la situation au sein d’une famille lorsque, dans notre société, la vie privée est protégée par le secret ?
    Je sais que la réponse apportée par la Justice sera forcément insatisfaisante mais quelle autre choix s’offre à nous ?
    « Le guitariste du groupe serait parti parce qu’il entendait Cantat se présenter comme une victime des suites de Vilnius. »
    Dans ce cas précis il y a donc des personnes qui pourront témoigner et apporter des éléments d’analyse.
    « Je ne crois pas pourtant que dans ces couples celui qui martyrise l’autre en ait toujours conscience, ni que la victime ne soit pas piégée par ses propres ressorts psychologiques. »
    Justement, c’est bien pour cela qu’il faut enquêter et éclairer la situation de façon rationnelle et sans passion.
    « C’est à ce niveau qu’on peut agir, en apprenant aux jeunes à déjouer certains jeux psychologiques délétères. »
    Oui, la prévention par l’éducation, je ne puis qu’être d’accord.

  47. Info lue dans L’Express :
    Les parents de Krisztina Rady, l’épouse de Bertrand Cantat qui s’est suicidée en janvier 2010, ont dit mardi se « désolidariser totalement » de l’initiative d’une avocate spécialisée dans les violences conjugales, qui souhaite voir poursuivre le musicien pour son suicide.
    Me Yaël Mellul doit se sentir bien isolée…

  48. Josiane Lacombe Minguell

    @François
    Si ! J’ai parlé des violences commises par des femmes, mais il est objectivement reconnu que les hommes sont « statistiquement » moins souvent victimes que les femmes, et donc effectivement il y a un effet de loupe sur ces cas plus nombreux.
    D’accord avec vous pour dire que s’acharner sur un nom est malsain, mais alors se taire ?
    @Achille
    Vous apportez une info intéressante, il semble que les parents se désolidarisent de l’action de cette avocate, mais alors, qu’ont-ils voulu faire en remettant cet enregistrement ? ne sont-ils pas en partie à l’origine des interrogations portées par cette avocate ? Voilà de nouvelles questions qui se posent (encore une fois rien ne prouve que cet homme soit responsable du suicide de cette femme et il ne faudrait pas le condamner par avance avec un acharnement sans fin). Mais du coup si les parents ne veulent pas agir, sachant que les enfants sont trop jeunes pour se lancer dans une telle épreuve, on ne voit plus quelles sont les motivations pour agir de cette avocate, ni les intérêts de qui elle envisage de défendre. Mais elle aura au moins posé une pierre d’un vaste chantier à venir.
    Achille Il ne m’a pas échappé que vous n’éprouviez guère d’estime pour les féministes que vous traitez d' »hystériques » : mais alors si les personnes qui défendent la cause des femmes victimes (hommes ou femmes) sont « hystériques », comment désigneriez-vous un homme qui frappe une femme jusqu’à lui faire perdre la vie ?

  49. @ Josiane Lacombe Minguell
    « Achille, il ne m’a pas échappé que vous n’éprouviez guère d’estime pour les féministes que vous traitez d' »hystériques » : mais alors si les personnes qui défendent la cause des femmes victimes (hommes ou femmes) sont « hystériques », comment désigneriez-vous un homme qui frappe une femme jusqu’à lui faire perdre la vie ? »
    Ne vous méprenez pas sur mes propos.
    Je suis absolument contre les violences conjugales et je condamne évidement le comportement de Bertrand Cantat ainsi que celui de tous les hommes violents.
    Je suis par contre agacé par certaines militantes féministes qui font de l’homme la cause de tous leurs maux.
    L’excès dessert plus qu’il ne renforce la cause que l’on défend, ceci quelles que soient les revendications : religieuses ou sociétales.
    C’est tout ce que je voulais dire.

  50. @Josiane
    Merci pour vos précisions et il est juste de dire que c’est beaucoup plus visible chez les hommes. Chez les femmes c’est souvent plus « secret » et pardonnez-moi le mot, assez sournois. Les hommes et les femmes sont égaux et complémentaires mais différents dans leur mode de fonctionnement.
    Je n’aime franchement pas les féministes car elles vont trop souvent dans des excès qui les desservent en bout de course.
    Vous disiez à Achille : « comment désigneriez-vous un homme qui frappe une femme jusqu’à lui faire perdre la vie ? »
    Cela s’appelle un criminel tout simplement. Un criminel homme qui se doit d’avoir un ticket en bonne et due forme pour la geôle la plus proche.
    Vous voyez, tout se discute, merci Josiane pour vos précisions, c’est constructif.
    Bien à vous

  51. Josiane Lacombe Minguell

    François, j’aime beaucoup ce mot utilisé par vous, « constructif », et j’apprécie votre courtoisie ; je constate également que, sur l’essentiel, nous partageons le même point de vue, et que c’est un certain humanisme, tout à fait digne de Montaigne que j’admire énormément, qui vous motive tout comme moi (du moins je m’y essaye, sans savoir si j’y parviendrai un jour).
    Achille, je suis satisfaite de voir que nous partageons le même point de vue sur les violences conjugales notamment et aussi de retrouver dans votre réponse un ton mesuré et une pertinence d’analyse qui me font lire vos commentaires habituellement. Certaines féministes vous irritent, moi aussi, et ce n’est pas les féministes dans leur ensemble qu’il faut juger mais l’attitude de certaines personnes qui effectivement peuvent être excessives et intolérantes et qui ne représentent qu’une infime minorité.

  52. oursivi@MFA

    Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 14 août 2013 à 18:59
    Rédigé par : Francois | 14 août 2013 à 13:53
    Rédigé par : Achille | 14 août 2013 à 13:18
    Quand en aurez fini de vous passer des seaux d’eau tièdes, on pourra peut-être s’attaquer au feu.
    AO

  53. Josiane Lacombe Minguell

    Oursivi il n’est pas vain de laver le pont à grand coups de seaux d’eau, généralement froide et probablement salée, et vous, qui semblez préférer le conflit au dialogue, ne prendriez-vous pas ce blog pour un navire de guerre pour croire que nous devrions ensemble aller au feu ?

  54. Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 15 août 2013 à 17:30
    On peut préférer les noms d’oiseux au nom d’oiseaux, c’est sûr.
    AO

  55. Que cela fait du bien d’entendre des propos aussi mesurés et respectueux des personnes, loin de la recrudescence de la curée médiatique anti-Cantat, de la sortie du torchon immonde de Stéphane Bouchet, et des commentaires pseudo-avisés et pseudo-psy des uns et des autres : « Bertrand Cantat pervers narcissique ».
    Il est tout ce que l’on veut (ou pas) mais le pervers narcissique ce n’est pas ça du tout !
    Il est par contre possible de dire que lui et la regrettée Marie Trintignant étaient des personnalités « borderline », ce qui est dejà moralement beaucoup moins condamnable (voire pas du tout), et ils sont très loin d’être les seuls.
    Le féminisme c’est génial car c’est un accroissement de la liberté des femmes. Mais toute augmentation de la liberté doit s’accompagner d’un plus de la responsabilité (comme avec l’usage d’internet par exemple).
    Il me semble à moi que le féminisme est en quelque sorte à mi-parcours, et au nom du féminisme on s’est emparé d’un fait divers tragique pour la transformer parfois quasiment en sainte (voir les trucs insensés sur sa tombe le 15 août 2003, jour saint de Marie la vierge), alors que très objectivement cette femme avait d’énormes problèmes psychologiques, à mon sens engendrés par des liens extrêmement malsains avec ses parents, mère abusive et mortifère (elle-même à cause de la souffrance extrême liée à la mort d’une première fille ne laissait pas sa fille respirer), un père psychiquement incestueux et idolâtre face à sa fille, débouchant sur de l’hystérie, de nombreuses tentatives d’isolation de ses partenaires, une jalousie maladive et le besoin pathologique d’être au centre absolu de l’attention de son aimé.
    ET ON NE PEUT PAS ETRE UNE FEMINISTE ACCOMPLIE ET EPANOUIE QUAND ON EST RESTE ENFERME PSYCHIQUEMENT DANS LA PETITE FILLE DE PARENTS QUI LUI ONT FAIT JOUER UN RÔLE EXTREMEMENT MALSAIN.
    Marie Trintignant a eu beau jouer dans « Victoire ou la douleur des femmes », c’était tout sauf une femme libre et libérée, et aujourd’hui on confond et mélange tout.
    Bertrand Cantat a lui aussi ses problèmes, à mon sens beaucoup moins graves que ceux de Marie Trintignant (une vie affective antérieure à leur relation beaucoup plus stable pour lui que pour elle), celui de s’être laissé piéger dans la toile mortifère de sa partenaire par exemple.
    Et des problèmes nous en avons tous, à des degrés divers… Sans compter des périodes plus ou moins propices au déclenchement de certaines problématiques au cours d’une vie et à la faveur des rencontres successives.
    Quant à Kristina Rady il faudrait cesser de faire parler une morte : on peut se tuer dans un moment de détresse totale, mais qui reste UN moment.
    Il y a effectivement beaucoup de créativité dans une relation conflictuelle, malheureusement les mots crise et conflit sont très mal compris encore de nos jours.
    On ne tient pas la route dix ans avec quelqu’un si les choses sont toxiques comme on l’a ici et là lu et entendu.
    Rien n’était écrit au départ, le destin n’est ni fatal ni aveugle (on n’est plus à l’époque de Sophocle, l’homme se pense différemment).
    Betrand Cantat porte le poids terriblement lourd de celui qui « reste » : il a survécu à deux femmes ? Donc c’est un monstre pervers et patati et blablabla.
    Les mêmes qui l’auraient d’ailleurs taxé de lâche s’il avait réussi son suicide en 2003 ! C’est vraiment n’importe quoi.
    Comme l’a dit Wajdi Mouawad au moment du problème rencontré au Québec lors de la création de sa trilogie grecque « Des Femmes », avec Bertrand Cantat dans le choeur, on peut ne pas oublier celle qui est morte et « PRENDRE SOIN DU VIVANT ».

  56. Mary Preud'homme (Quel Circe !)

    Circe a écrit :
    « mère abusive et mortifère (elle-même à cause de la souffrance extrême liée à la mort d’une première fille ne laissait pas sa fille respirer), un père psychiquement incestueux et idolâtre face à sa fille, débouchant sur de l’hystérie, de nombreuses tentatives d’isolation de ses partenaires, une jalousie maladive et le besoin pathologique d’être au centre absolu de l’attention de son aimé.

    Psy de bazar ou marabout, au fond c’est kif kif ! Con-fondant !

  57. Il existe un article très intéressant et instructif d’Isabelle Monnin qui ose donner quelques pistes (elle ne juge ni ne condamne) sur les dessous psychiques de la famille Trintignant.
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20130723.OBS0664/bertrand-cantat-marie-trintignant-retour-sur-une-tragedie-moderne.html
    A mon sens à moi (et rien que moi !) ensuite nous avons là un exemple poussé jusqu’à la caricature d’une éducation incroyablement dépourvue des limites nécessaires, une permanente confusion des genres, on se croit très libéral, branché, artiste, novateur, anticonventionnel, original et (le pire) SANS TABOUS.
    Mais le psychisme et ses besoins fondamentaux ne se laisse pas ignorer éternellement, les limites on en a besoin pour se construire, se limiter pour se délimiter, sinon on n’est jamais meilleur que (on n’est d’ailleurs capable que de ça) dans l’amour fusionnel, la maturité alors à quarante ans largement sonnés n’a jamais réussi à advenir. On est dans le règne des apparences, on se trompe et on trompe l’autre (et l’autre en face fait pareil).
    Dans cet article Jean-Louis Trintignant dit avoir toujours admiré le côté mante-religieuse de sa fille chérie ! Ca fait peur à ce stade.
    Sauf qu’il y a juste un tout petit détail qu’il n’a pas intégré à sa « réflexion » : les hommes croisés par sa fille ne se sont pas tous laissés manipuler et « rendre objets » par sa fille chérie. Les plus forts psychologiquement ont réussi à se faire quitter par elle et ils ont eu la vie sauve.
    Elle a continué son projet mortifère inconscient avec son dernier amour, qui était dans l’incapacité absolue d’être lucide sur celle qu’il aimait à la folie.
    Incapable de l’aider à se limiter pour se délimiter, se différencier, afin de vraiment parvenir à adresser des demandes décentes et recevables par l’autre, autre dévoré par ses exigences et complètement déboussolé de voir qu’elle ne s’appliquait pas à elle-même de semblables exigences (couper avec ses proches comme elle avait exigé que lui qu’il coupe avec les siens).
    Incapable de l’aider mais également incapable de la fuir à temps, manque cruel d’instinct de survie chez Cantat.
    Mais la vie ne se laisse pas manipuler : c’est elle qui est morte.
    Mais comment pourrait-on se comporter « normalement » avec un homme quand on a été, par exemple et il y en a plein d’autres, obligée de se faire tatouer certaine partie du corps pour se protéger d’une mère qui voulait lui faire tourner des scènes de nudité (elle très pudique) dans des films historiques ? C’est ça qu’on a tenté il y a dix ans et hop à nouveau maintenant (que Bertrand Cantat a l’outrecuidance d’oser continuer sa vie malgré tout !) de nous vendre comme un exemple de respect et d’amour sain et constructif de sa fille ? Tout est faussé dès l’origine, biaisé et Cantat le comprenait déjà il y a dix ans quand il a tenté de donner sa version.
    Symboliquement on lui en veut d’avoir résisté à ce « projet » mortifère féminin matriarcal indifférencié, au-delà de la mort d’une femme.
    Mais ce n’est pas à la mode, ce n’est pas politiquement correct de dire que le matriarcat triomphant, aveugle, indifférencié, toxique, grand pourvoyeur d’illusions en tout genre de la famille « élargie-tolérante-créative-recomposée-pseudo libre » (en fait tout le contraire de la liberté) Trintignant, c’est juste… terrifiant.
    C’est très bien dans l’art, c’est super dans le cinéma, le théâtre et la littérature.
    Dans la vraie vie c’est beaucoup plus compliqué.
    Bertrand Cantat aujourd’hui c’est ça qu’il paye derrière le reproche hurlant ou muet qui lui est adressé de la mort tragique de deux femmes.
    Alors qu’il est loin loin d’être seul en cause dans cette toxique confusion des valeurs et gravissime immaturité émotionnelle et affective de tous ces « adultes » célèbres.

  58. Une phrase de Carl Gustav Jung
    « Tout ce qui ne remonte pas à la conscience, revient sous forme de destin »
    N’en déplaise à certains que cela agace, offusque, scandalise (au choix), cette tragique histoire, qui remonte à plus de dix ans maintenant et fait encore « des petits », est bel et bien un mythe moderne.
    Ce n’est ni bien ni mal, on voit ici et là que dire « c’est un mythe » est interprété comme une approbation du geste fatal de Bertrand Cantat : il y a de quoi s’étrangler.
    Toute notre vie est mythique. Il n’y a pas que dans l’art, l’art se nourrit et s’inspire de la vie. Jamais l’inverse (du moins dans un premier temps).
    La citation de Jung est la pierre angulaire de son oeuvre immense. L’idée maîtresse, la cause et l’objectif de son travail : quand on est resté sourd pendant des années aux demandes maintes fois réitérées de notre inconscient et aux événements de la vie qui, par leur dangerosité et leur toxicité auraient dû nous alerter, en nous et autour de nous, un jour (et c’est là qu’on introduit le mot « fatalement », comme ça on se dédouane de sa responsabilité) l’inconscient se venge : accident, maladie, suicide, meurtre etc.
    Le suicide de Kristina Rady est aussi la conséquence de comment ces dix ans ont été décrits et surtout abusivement interprétés, pression médiatique et errances psychologiques.
    Autre chose intéressante dans l’article de Madame Monnin, Bertrand Cantat est devenu violent avec sa femme APRES son séjour en prison, jamais avant (ni avec elle ni avec une autre).
    Cela pose le problème crucial de la post incarcération, car sortir de prison n’est jamais la fin des problèmes qui vous y ont conduit. Cela aussi est tabou, on vit dans un monde d’apparences satisfaites.
    On les a laissés à eux-mêmes « gérer » quelque chose de trop grand et complexe pour eux, Bertrand et Kristina.

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