Aujourd’hui on aurait eu besoin d’Albert Camus…

Plus on lit Albert Camus, plus on l’écoute, plus on le voit, plus on le commente, l’analyse, le critique, l’estime ou l’admire, plus on approfondit sa personnalité et plus on pactise avec son oeuvre, plus on appréhende ses tragédies et plus on partage ses polémiques, moins il s’use, plus il nous est familier, plus il est des nôtres, moins il nous quitte.

Un beau reportage sur La Chaîne Parlementaire, malgré quelques interventions superfétatoires, nous l’a encore démontré récemment.

Je sais bien qu’il est usuel de percevoir ainsi tout grand écrivain et de nous approprier ses pensées mais j’ose dire que pour Albert Camus cette pente est infiniment juste et légitime.

Aujourd’hui il manque.

Je sais que lui, qui a écrit un texte inédit retrouvé dans les archives du général de Gaulle pour définir ce qu’était un « intellectuel résistant » quand il est arrivé en France occupée à la fin de 1942, ne se serait jamais laissé abuser par des malfaisances criminelles au prétexte qu’on les aurait ornées de littérature.

Lui qui avait eu la cohérence et le courage de signer le recours en grâce pour Robert Brasillach, à cause de sa détestation de la peine de mort et en sachant parfaitement que ce dernier ne lui aurait pas rendu la pareille dans d’autres circonstances.

Lui qui avait toujours préféré la chaleur des humains à la rigidité des principes, lui qui n’avait jamais fait céder son intelligence et sa sensibilité face au cours prétendu implacable de l’Histoire.

Albert Camus qui, élucidant ce que doit être dans une période tragiquement troublée, la résistance de l’intellectuel, énonce cette formule dense, simple, irréfutable, qui touche d’autant plus qu’elle stigmatise notre actualité, la complaisance de notre modernité à célébrer les élites sans exiger d’elles une exemplarité.

Albert Camus écrit : « Une nation meurt parce que ses élites fondent » (Le Figaro).

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Au moment où le président de la République enjoint à Christophe Castaner – décidément c’est une nouvelle méthode : hier c’était à Edouard Philippe – de rappeler leur déontologie aux policiers et aux gendarmes pour les inciter à la maîtrise, je ne peux m’empêcher de considérer avec une ironie un peu amère ces conseils du pouvoir, quand il y a quelques mois encore l’affaire Benalla et la vie interne de l’Elysée révélaient la distance qui existait entre l’idéal et le réel.

On a le droit de se réformer et après tout pourquoi les élites un temps imparfaites, défaillantes, blâmables seraient-elles discréditées à vie parce que le souci de l’éthique publique les aurait abandonnées ici ou là ? J’entends bien, et c’est triste, qu’il y a plus de volupté pour elles à s’abandonner à l’abus et à se croire étrangères à la morale commune que de se camper en modèles.

Nos élites, dans quelque secteur que ce soit, ont fondu et la conséquence inéluctable en est que « notre nation meurt » ou se trouve à ce point clivée, désarticulée, déchirée que c’est tout comme.

Albert Camus, lucidement, froidement, nous signifie, hier comme aujourd’hui, qu’un pays s’effondre quand il pourrit par sa tête.

Nous y sommes, pas partout certes, mais il me semble que ce désespoir français exprimé en mille revendications, haines et combats, sur des registres infiniment différents, vient d’abord de cette constatation que s’il y a encore des élites, elles ont « fondu » et que chaque citoyen est condamné sans boussole à lui-même.

Albert Camus, reviens !

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Voir les Commentaires (107)
  1. Si Albert Camus revenait aujourd’hui, il serait bien sûr de gauche. Mais contrairement à son adversaire de toujours J-P Sartre, il ne serait certainement pas de la France Insoumise représentante de la gauche dogmatique qui a largement montré son incapacité à gouverner un pays et le démontre encore tous les jours.
    Je dirais plutôt que Camus serait d’une gauche pragmatique, éminemment pacifiste. Sa fameuse phrase qu’il prononça après la remise de son prix Nobel à un jeune Algérien est là pour le confirmer :
    « J’ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément dans les rues d’Alger, par exemple, et qui, un jour, peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice mais je défendrai ma mère avant la justice. »
    Propos qui lui valurent bien des critiques de la part de ses adversaires, Sartre le premier.
    Avec les attentats terroristes de 2015, les massacres perpétrés par des djihadistes endoctrinés, en Europe et en Afrique, cette phrase aujourd’hui n’a pas pris une ride.
    Albert Camus n’a plus là mais son œuvre, elle, est bien présente et il nous est toujours possible de nous inspirer de ses idées éminemment pacifistes.

  2. Merci pour ce beau billet qui résume parfaitement la situation actuelle.
    Ces personnages politiques qui en appellent à l’éthique alors qu’ils en sont totalement dénués.
    J’avais écrit précédemment que nous pouvions bannir le mot éthique du dictionnaire, tout comme déontologie ou sens de l’honneur…
    Les Français ne sont plus dupes, du moins ceux qui font preuve de lucidité, ils n’attendent plus rien des « élites ».

  3. Sartre le doctrinaire n’a pas ménagé Camus. Il l’a critiqué, voire moqué. Cependant, avec le recul, on n’hésite pas à penser que le plus intelligent, le plus clairvoyant était Camus.
    S’agissant des élites, je ne pense pas qu’elles aient fondu à ce point. C’est la confiance qui s’est effondrée. Les réseaux sociaux matraquent à tout-va et ceci à une vitesse fulgurante. Alors il est facile de franchir un pas. Le discrédit virtuel véhiculé par le web devient soudain une vérité révélée.
    Cela étant, il est vrai qu’une partie de l’élite y met du sien. Mais est-ce bien notre élite ?
    Mélenchon se regarde le nombril et se couvre de ridicule en considérant qu’il est au-dessus des lois. « La République, c’est moi ».
    L’affaire des assistants parlementaires éclabousse le MoDem et le RN. Ce dernier a en outre commercialisé des kits de campagne à 16 650 euros pièce. Excusez du peu ; et puis, évidemment, l’incompétence abyssale d’une candidate dévoilée lors du débat des élections présidentielles…

  4. Un président de la République qui a toujours vécu dans le confort matériel et intellectuel. Qui n’a pas connu de périodes de troubles majeurs. Un gamin qui est à la tête d’un Etat. Un Etat qui n’est même plus français, puisque « mondialisé », « globalisé » comme ils disent !
    Comment voulez-vous qu’il soit proche des réalités ? Impossible.
    De plus, il traite les autres avec mépris et condescendance… Dialogue aussi impossible. Nous sommes tous dans une impasse. Comme vous l’écriviez, nous n’avons plus de boussole.

  5. « Lui qui avait eu la cohérence et le courage de signer le recours en grâce pour Robert Brasillach, à cause de sa détestation de la peine de mort et en sachant parfaitement que ce dernier ne lui aurait pas rendu la pareille dans d’autres circonstances. »
    Qu’en savez-vous ?
    La lecture de votre livre sur le procès Brasillach m’en fait quelque peu douter.
    Pour le reste Camus manque autant que Bernanos ou Zweig.

  6. J’ai eu les larmes aux yeux en lisant votre hommage à Albert Camus, qui est aussi un cri sur l’impasse dans laquelle notre pays semble se trouver actuellement. Je ne connais pas aussi bien que vous, que d’autres, toute l’œuvre de ce grand homme, mais je le perçois et il m’est familier, en effet, comme vous dites.
    Ce que j’apprécie le plus à son contact, c’est l’incarnation « républicaine » qu’il représente totalement à mes yeux. Avec les valeurs attachées à la République française qui sont piétinées actuellement par tout ou partie de ses élites (une partie sans doute ?). La République saigne mais elle est là. La liberté, l’égalité devant la loi, la fraternité, la laïcité doivent survivre sinon nous allons sombrer, ou en tous cas basculer inexorablement vers autre chose.
    Pourtant ces valeurs ont déjà été malmenées et la France a réussi à vaincre de ces misères, sans en passer par les extrêmes mais en s’affranchissant des apparences, des jacqueries, des petitesses. La tâche est immense. Est-ce la fin d’une civilisation ou est-ce une civilisation à défendre car quelle autre civilisation serait à accueillir ? Il est vrai aussi que ce constat est fait depuis longtemps. Mais les solutions apportées par les uns et les autres semblent en deçà de ce que l’on suppose du regard qu’aurait pu poser Albert Camus et de ce qu’il aurait pu traduire en textes et en actions. Ce n’était pas un homme, ni même un intellectuel, parfait. Mais c’était un homme. Nous en cherchons et au pluriel même, féminin et masculin !! Merci de poursuivre à ses côtés. Bonne journée.

  7. Xavier NEBOUT

    Albert Camus est de ceux qui par leur sincérité, entraînent les peuples à mourir de ne rien comprendre à la religion, et par là même à l’humanité.
    Durant des dizaines de millénaires, et même probablement de centaines de millénaires, l’homme s’est confronté à ce que nous appelons aujourd’hui « le surnaturel ». Et, puis, les « intelligences supérieures » ont flatté le couillon en lui disant que ce qui n’était pas de manière évidente à sa portée n’existait pas.
    On a ainsi un nommé Girard qui a trouvé le moyen de faire de l’anthropologie des religions en ignorant ledit « surnaturel ». Il faut dire à son crédit qu’il a inventé la fabrication du fromage avec un fil à couper le beurre, et nous en avons ici un fin gourmet.
    Alors, l’absurdité de la vie, on n’a pas besoin de ça.
    Ceci dit, heureux de voir notre hôte mettre tout son talent à qualifier notre escroc national de pourri.

  8. @ jack
    M. Mélenchon s’est aussi couvert de ridicule par sa tirade en faveur de Carlos Ghosn qui a été l’un des plus durs de tous les patrons de l’industrie.

  9. Patrice Charoulet

    ELITE
    « Ensemble de ceux qui, dans un groupe, une société, sont considérés comme les meilleurs » (Dic. de l’Académie, dernière édition)
    Ex-obscur petit professeur, je ne fais, hélas, pas partie de l’élite française. Sans la moindre flatterie, la flatterie me donnerait quoi ?, je pense que vous avez des raisons de penser pouvoir y figurer. Ayant le sens du rang, reconnaissant les mérites, les talents, les capacités, en tous métiers, jamais on ne lira de moi une critique des élites. N’étant ni anar, ni cégétiste, ni gilet jaune, ni émeutier, ni incendiaire, ni pilleur, ni délinquant, ni jaloux, ni envieux, les élites ne me gênent pas, ne me vexent pas, ne m’humilient pas.
    Dans le dictionnaire cité plus haut, comme dans le dernière édition du petit Robert que je viens d’acheter (l’autre étant en loques), je cherche le mot « anti-élitisme », qu’on lit et qu’on entend partout. Dieu soit loué ! Il n’y figure pas. A quoi rime en effet d’être hostile aux meilleurs ? Dans les deux ou trois domaines qui m’importent, je respecte les meilleurs, je les lis, je les écoute, j’essaie de m’améliorer à leur contact.
    Camus, que vous citez, est d’excellente compagnie. Son théâtre, ses romans, ses essais, doivent être honorés… lus et relus.

  10. Merci Monsieur Bilger pour ce très beau billet. S’il me paraît peu utile de savoir quelle serait la place d’Albert Camus dans l’échiquier politique actuel, en revanche, et contrairement à Jean-Paul Sartre, la pensée qu’il a développée continue de servir de référence.
    L’on voit que ceux qui l’ont taxé d’auteur pour classes secondaires pourraient constater qu’il reste l’une des plus belles références de l’esprit français et des Lettres françaises. Sa pensée reste lumineuse dans l’actuel marigot intellectuel français.
    Sa phrase que vous rappelez concernant la fusion des élites d’une Nation n’était que le constat qu’il avait fait de la défaite des élites qui a conduit à celle de la France face à l’Allemagne et à leur basculement dans la Collaboration avec l’occupant et maître… Nos dirigeants depuis deux décennies ont-ils d’ailleurs changé de maître ?
    Oui ! Notre Nation se meurt parce que « le poisson pourrit par la tête ». Mais ce constat ne date pas d’aujourd’hui. Sur ce point, les dénégations récentes de monsieur Macron sur l’origine de la crise sont certes exactes, mais lui et « sa clique énarchique » se montrent incapables d’aimer la France, son peuple et son histoire et n’agissent que dans le cadre d’une idéologie mortifère pour notre pays.
    Cela me rappelle l’excellent essai éponyme paru en 1992 sous la plume de Denis Jeambar et José Frèches. Vingt-huit ans après sa parution, ce livre n’a pas perdu de son actualité.
    Je n’ai pas sorti le livre de ma bibliothèque et me suis contenté d’aller sur le site des éditions du Seuil où l’on peut lire le résumé suivant :
    http://www.seuil.com/ouvrage/le-poisson-pourrit-par-la-tete-jose-freches/9782020147071
    Si l’on analyse notre situation sans esprit partisan, l’on voit que pas un mot n’est à changer pour caractériser notre situation. Et ce n’est sûrement pas la politique de monsieur Macron et de son Premier ministre qui nous sortira de cette ornière qui, comme l’affirme le président de la République, ne date pas de son règne.
    Nous sombrons lentement et lui n’est qu’un commandant d’un Titanic dont il ne fera qu’accélérer le naufrage. Mais il n’est pas sûr qu’il restera à bord pour couler avec la France !

  11. @ Cn
    « La liberté, l’égalité devant la loi, la fraternité, la laïcité doivent survivre sinon nous allons sombrer, ou en tous cas basculer inexorablement vers autre chose. »
    Et si justement c’étaient ces fausses valeurs – d’ailleurs violées par ceux-là mêmes qui s’en font les hérauts – qui nous faisaient sombrer dans le chaos ?

  12. @ Exilé
    « Et si justement c’étaient ces fausses valeurs – d’ailleurs violées par ceux-là mêmes qui s’en font les hérauts – qui nous faisaient sombrer dans le chaos ? »
    Si on pouvait s’attacher un peu moins aux valeurs et plus aux questions concrètes, une à une, on pourrait peut-être un peu mieux répondre à la question, non ?
    La liberté, l’égalité devant la loi, et la fraternité, je me demande vraiment où elles sont. Quant à la laïcité, oui, j’y suis attaché. Mais je préfèrerais davantage de liberté d’expression effective sur les sujets religieux en France qu’une laïcité instrumentalisée par un peu tout le monde.

  13. Jean le Cauchois

    Nous avons, nous les Français, beaucoup plus de grands hommes de plume que de grands hommes d’Etat. Sur une époque de vingt années, de 1850 à 1870, la France a connu un développement remarquable (importante réduction de son retard pris sur l’Angleterre, à partir de 1789). Un homme de plume – devenu célèbre et adulé – a traité le chef d’Etat de l’époque de « Napoléon le Petit ». Un siècle et demi plus tard, un homme qui avait la capacité d’être un chef d’ Etat – et d’un Etat républicain – a écrit « Napoléon le Grand ». Je pense que nous aurions actuellement bien besoin – aussi – d’un Philippe Séguin. Les Franco-Méditerranéens sont parfois de précieux apports à la Nation.

  14. « Aujourd’hui on aurait eu besoin d’Albert Camus ».
    Pas tant que cela, hélas ! Camus en effet ressemblait fort à Cassandre, bien qu’il ne fût pas de souche princière. Tant sur le stalinisme que sur la bombe atomique, la peine de mort ou la crise algérienne, ses contemporains se sont allègrement dispensés de l’écouter, tout en lui concédant le prix Nobel in articulo mortis. Il faut dire que les maîtres à penser omniscients et dominateurs ne manquaient pas plus à son époque qu’à la nôtre. J’imagine que s’il vivait aujourd’hui, il aurait bradé son journal avant d’acheter, sur quelque plateau venteux de Champagne ou de Bourgogne, une de ces gentilhommières isolées où les sommités dégoûtées du monde aiment à dissimuler leur talent ou leur génie : tels Lévi-Strauss, Jules Roy, Romain Rolland, de Gaulle et même Danton.
    En parlant de prédictions vaines, j’attire votre attention sur un éditorial un peu oublié de « Combat », du 18 mai 1945 : « Les indigènes nord-africains se sont éloignés d’une démocratie dont ils se voyaient indéfiniment écartés ». Vox clamantis in deserto…

  15. Herman Kerhost

    Moi je dirais plutôt qu’une nation meurt lorsqu’elle ne sait plus porter, là où elle en a besoin, l’élite de demain.

  16. Véronique Raffeneau

    @ sbriglia
    « Lui qui avait eu la cohérence et le courage de signer le recours en grâce pour Robert Brasillach, à cause de sa détestation de la peine de mort et en sachant parfaitement que ce dernier ne lui aurait pas rendu la pareille dans d’autres circonstances. » (PB)
    Qu’en savez-vous ? »

  17. @ Sophie
    « Les Français ne sont plus dupes, du moins ceux qui font preuve de lucidité, ils n’attendent plus rien des « élites ». »
    Je n’attends rien de personne. Ainsi je ne suis jamais déçu.
    —————————————————————
    @ Isabelle
    « Un président de la République qui a toujours vécu dans le confort matériel et intellectuel. »
    1. Et alors ? Pauvreté n’est pas vice. Richesse non plus.
    2. Vous connaissez beaucoup de dirigeants, en France ou ailleurs, qui ont été élevés à la Cour des Miracles ?

  18. @ Exilé
    Ces « fausses valeurs » ? Il appartient à chacun de les faire siennes pour autant qu’on lui en laisse la possibilité… C’est-à-dire pour autant que chacun puisse s’inscrire dans une République libre, respectant la loi, respectant les individus dans leur chair, et séparée des pouvoirs d’un droit divin qui ne relève ni du peuple ni de ses représentants parmi lui…
    ——————————————————
    @ F68.10
    La laïcité est la garantie de la mise en œuvre d’une République telle que la République française. La laïcité, ce n’est pas la préférence à donner à telle ou telle religion. Ce n’est pas la destruction de telle ou telle religion. C’est juste la séparation de l’Etat (raison) et des croyances religieuses ou spirituelles (opinions). C’est surtout la séparation qui devrait être ferme entre tout retour aux pratiques de l’ancien régime où le Roi détenait son pouvoir d’un au-delà, subjectif et soustrait au débat, et des représentants sur terre de cet au-delà, ce qui revient à des pratiques antirépublicaines que je ne voudrais pas voir revenir car elles me semblent la négation de la liberté, l’égalité, la fraternité.. Mais je comprends ce que l’on peut émettre actuellement comme crainte derrière le terme laïcité, il reste pour moi pourtant un garant de ce qu’est notre pays à notre époque. Cela n’enlève rien aux religions contre lesquelles je n’ai pas de jugement car la foi, c’est très respectable, personnel et même intime. C’est la politisation de la religion, quelle qu’elle soit, qui me heurte.

  19. i-MAGE
    Il est certain qu’un costume-gilet-cravate-pochette, glabre comme il sied, c’est autre chose que les gugusses d’aujourd’hui.
    Imaginez un peu Beigbeder ou Martinez ainsi fagotés… Riss se rit !

  20. Qui est une élite, qui ne l’est pas ?
    Qui peut s’arroger ce titre ronflant d’élite, personne, strictement personne…
    L’être humain n’est qu’un pauvre mammifère territorial, alors voir dans un être humain, une élite…
    Quand on observe les actes de l’être humain depuis des millénaires, franchement, il n’y a pas de quoi être fier et jouer les matamores !
    L’être humain qui a pour devise : « Pousse-toi de là que je m’y mette ».
    Achille nous parle du pacifisme d’Albert Camus. Le problème du pacifiste c’est qu’il finit par se faire trucider par le belliciste.
    « J’ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément dans les rues d’Alger, par exemple, et qui, un jour, peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice mais je défendrai ma mère avant la justice. » A. Camus
    A. Camus n’était pas prêt, néanmoins, à se laisser broyer…
    Le bon vieux dicton populaire : « Trop bon, trop con » !

  21. Monsieur Bilger,
    Vous êtes étonnant car vous avez le choix des mots ; j’aime beaucoup que vous écriviez : « J’entends bien, et c’est triste, qu’il y a plus de volupté pour elles à s’abandonner à l’abus et à se croire étrangères à la morale commune que de se camper en modèles. »
    Vous décrivez ainsi parfaitement ce qui amène notre pays au naufrage. Alors Camus est-il encore lu et enseigné ?

  22. Mourir enroulé autour d’un platane à bord d’une superbe Facel-Vega à 150 km/ heure après un déjeuner dans un restaurant digne du guide Michelin, cela jette une ombre sur le personnage. On aurait rêvé pour lui de la mort de Sénèque.
    Avec un peu de chance, il aurait pu finir comme l’insupportable d’Ormesson, Académie française, Légion d’honneur, Mercedes décapotable, couvert de femmes, yeux bleus, humour IIIe République…
    Tipaza nous relate bien la chose.
    https://tipaza.typepad.fr/mon_weblog/2010/01/laccident-de-camus.html

  23. Nos élites ? Mais on veut les tuer. On veut supprimer l’ENA parce que ce n’est pas assez peuple, on ne veut plus de dissertations, de culture générale, d’orthographe. On veut des contingents obligatoires de tels ou tels. Le mérite est un mot à sens unique qui disparaît dans la masse plébéienne.

  24. La pierre angulaire rejetée par les bâtisseurs pousse le Nebout pas charmant au hors-sujet, que voulez-vous, les intégristes n’aiment pas qu’on lève le voile sur leur commerce radiesthésiste de charlatan.
    Quant à Camus et ses élites fondues, la mort a empêché ce qui s’annonçait dans « la Chute » :
    “Les guillemets de l’innocence et de la culpabilité dans la Théorie Mimétique de René Girard” (Ramond, 29-43). Charles Ramond s’appuie sur le deuxième chapitre de l’ouvrage “Critique dans un souterrain” de René Girard, intitulé “Pour un nouveau procès de L’Etranger” : “Girard propose une lecture extrêmement critique de “L’Étranger”, en s’appuyant sur “La Chute”, dans lequel il voit une auto-critique de Camus, et son authentique chef-d’œuvre. “L’Étranger” correspondrait, dans l’écriture et dans la vie de Camus, à une période romantique et infantile. L’auteur, par le biais de son héros Meursault, se serait engagé dans un geste contradictoire : clamer son indifférence à l’égard de la société en général, et en même temps faire un geste répréhensible qui fasse que la société remarque cette indifférence. De ce fait, Camus aurait essayé de construire dans “L’Étranger” la figure impossible d’un « meurtrier innocent ». Girard oppose à cette posture d’« indignation » et d’« authenticité », propre au « romantisme » juvénile de l’auteur, d’une part une défense de la justice institutionnelle, et d’autre part le fait que, dans “La Chute”, Camus renie tout ce qu’il soutenait dans “L’Étranger,” par une sorte de conversion très semblable à celles que Girard a étudiées dans “Mensonge Romantique et Vérité Romanesque”, à la fin des « grands romans », où le héros renonce à la fascination haineuse qu’il ressentait envers ses semblables, et se délivre du mimétisme en acceptant d’être semblable à eux.”
    http://pointcontemporain-pratiquescritiques.com/labsurde-comme-point-de-chute-2-3/
    Fascination haineuse, Xavier, accepterez-vous un jour ce qui fonde le religieux ?
    Relisez donc Eliade.

  25. Le documentaire sur La Chaîne Parlementaire a parlé de L’étranger, de L’homme révolté et de L’homme libre resté à l’état d’ébauche dans la carcasse désagrégée de la Facel-Vega 🌳🚗 des Gallimard en ce 4 janvier 1960.
    Curieusement, il n’a pas évoqué La peste, roman dont on admire, entre autres, le réalisme médical dans la description dans l’épidémie. Sans doute l’écrivain s’est-il inspiré pour l’écrire, outre des conseils d’experts, de la connaissance historique du fléau qui sévit dans la deuxième moitié du XIVe siècle.
    Fin 1959, cinq jours avant la percussion d’un platane, Camus, tandis qu’il passait Noël à Lourmarin avec sa femme Francine et les jumeaux, et était bientôt rejoint par les Gallimard pour le réveillon, envoya trois lettres à ses amoureuses dont une à Maria Casarès où il disait : « À bientôt, ma superbe, je suis si content à l’idée de te revoir que je ris en t’écrivant ».

  26. @ Sophie | 15 janvier 2020 à 08:52
    « J’avais écrit précédemment que nous pouvions bannir le mot éthique du dictionnaire, tout comme déontologie ou sens de l’honneur… »
    Qu’est ce que cela changerait ? Nous pouvons aussi bannir chapeau, suce-miel et pirouettes, ce qui serait dramatique de mon point de vue, n’est-ce pas…
    C’est étrange cette façon de croire que le dictionnaire est le lieu de tout, car en réalité il est le lieu de quelques…
    Mais, et cela est à examiner avec attention, les mots que vous avez choisis, s’ils étaient bannis de l’usage, ce serait remarquable, et il faudrait immédiatement réunir au sommet les agités du bocal, de façon à ce qu’ils nous indiquent exactement le mal dont souffre ce monde.
    Ainsi, le remède dont je sais qu’il existe dans la tête de quelqu’un qui pour l’instant dort du sommeil du juste serait livré sans plus attendre à « l’élite » qui est semble-t-il responsable de tout ce petit monde goulu et inconséquent.
    Moi, par exemple, je ne suis pas responsable, ni mes amis, ni les miens, car nous avons pour habitude de lire les dictionnaires et assidûment !
    Bonté divine ! Je pense une chose atroce ; qui est la suivante et que je vous livre comme elle vient : notre monde n’a pas plus besoin de Camus, que celui de Camus n’avait besoin de la génération X ou Y, de Netflix ou de Twitter.
    Pourquoi ? Mais parce que ! C’est ainsi, il faut se réveiller et cesser de gémir.
    Ce que c’est assommant les pleureuses, ce que c’est ennuyeux les jérémiades, ce que c’est pesant des contemporains accablés par tant de fastes et totalement incapables d’ouvrir les yeux !
    Oui, il faut le dire ce monde est particulièrement dépourvu de coui*les !
    —————————————————————–
    @ Patrice Charoulet | 15 janvier 2020 à 11:02
    « Ex-obscur petit professeur, je ne fais, hélas, pas partie de l’élite française. Sans la moindre flatterie, la flatterie me donnerait quoi ?, je pense que vous avez des raisons de penser pouvoir y figurer. Ayant le sens du rang, reconnaissant les mérites, les talents, les capacités, en tous métiers, jamais on ne lira de moi une critique des élites. N’étant ni anar, ni cégétiste, ni gilet jaune, ni émeutier, ni incendiaire, ni pilleur, ni délinquant, ni jaloux, ni envieux, les élites ne me gênent pas, ne me vexent pas, ne m’humilient pas. »
    Monsieur Charoulet le portrait que vous faites de vous est si humiliant, que j’en suis fascinée et horriblement gênée !
    « Jamais on ne lira de moi une critique des élites » écrivez-vous, cela doit tenir à quelque chose qui ressemble à l’absence totale d’amour-propre, car enfin, l’élite dont vous donnez une définition, vous subjugue-t-elle tant, que vous rampiez à ces pieds comme un laquais ?
    Quels sont ces mérites tous réunis en une seule fois, un seul lieu, une seule caste « l’élite », qui feraient de vous un total affidé ? Relevez-vous Monsieur et dites plutôt vos admirations pour tel et tel, plutôt que pour une caste !
    Obiter dictum, vous avez renouvelé votre dictionnaire malgré votre impécuniosité, c’est admirable d’abnégation !
    P.-S.: J’allais oublier, « l’élite », moi, je m’en tamponne le coquillard !

  27. « Chaque citoyen est condamné sans boussole à lui-même » (PB)
    Moi ça va, un ami m’a offert une boussole en 1976. J’ai toujours la boussole et j’ai toujours mon ami. Même s’il a beaucoup moins voyagé que moi (avec ma boussole), nous avons réussi aussi bien lui que moi à rester intègres et insoumis dans cette société décadente.
    La France ne pourrit pas que par la tête, les derniers de cordée sont également parfois bien ignobles, profiteurs et dédaigneux.
    Je réfléchis à mon prochain sac (avec la boussole) et à mon prochain billet d’avion. Et si c’était un aller simple ?

  28. Cinquante ans après sa mort, Albert Camus demeure largement plébiscité.
    Sa pensée reste encore un phare dans la nuit noire et permet à ceux qu’une époque difficile, voire incompréhensible, malmène de ne pas perdre de vue l’essentiel et ne pas s’échouer sur les récifs de l’argent, du pouvoir pour le pouvoir et de l’égoïsme exacerbé qui ne reconnaît que son propre intérêt.
    Quand, au début des années 1990, l’Algérie a basculé dans une barbarie dont on n’avait pas assisté à l’équivalent durant la guerre du même nom, Camus, plus que jamais, est revenu d’actualité.
    Dans un pays qui ne connaissait plus les mots ni leur signification, où le sang gargouillait dans la bouche de ceux qu’on voulait empêcher de parler, Camus paraissait encore plus pertinent.
    Le soleil peut bien briller pour tout le monde, il répand une lumière noire quand la justice et la liberté sont ignorées. Reste que le malheur du monde, quand il se répète tous les jours, suscite la même incompréhension hébétée.

  29. Bonjour monsieur Philippe Bilger,
    Votre billet de ce jour m’invite à dire ce que je pense de ce qui se passe actuellement dans notre pays.
    L’élimination de notre nation a été programmée par ceux qui veulent se l’approprier et seuls les pleutres ne voient rien, n’entendent rien, ne disent rien et empêchent toute discussion sur notre survie sociale, économique et ethnique.
    Avec un Pinocchio à la tête du pays, un Premier ministre à l’image de son chef, un parlement castré par vocation et une armée qui poursuit nos anciennes guerres coloniales (ce que les Africains ne veulent plus), peut-on dire que nous vivons dans un pays libre et démocratique ?
    La réforme des retraites n’est qu’un moyen de cacher l’incapacité de nos gouvernants à diriger la France. Toutes les professions dignes de ce nom sont contre cette réforme injuste proposée actuellement par Macron ce qui induit que notre Constitution devrait être changée pour ne plus permettre la mise en place de dictateurs en herbe car elle offre à n’importe qui de faire de nous n’importe quoi !
    « Dans sa lettre aux partenaires sociaux, Edouard Philippe esquisse deux scénarios. Soit la conférence de financement aboutit à un accord, qui sera retranscrit dans le texte, soit elle n’aboutit pas et le projet de loi habilitera le gouvernement à prendre par ordonnance « les mesures nécessaires pour atteindre l’équilibre d’ici 2027 et financer les nouvelles mesures de progrès social » contenues dans la réforme. » (Le Monde)
    « Il faut qu’on puisse examiner un projet dans toutes ses dimensions, il n’est absolument pas sérieux de vouloir nous faire adopter un projet en première lecture sans avoir tous les attendus », déplore le communiste Pierre Dharréville (Bouches-du-Rhône), qui plaide aussi pour le retrait de la réforme. « On parle d’un projet qui engage des générations sur près de 60 ans et on devrait voter sur un texte à trous ? C’est inadmissible ! », renchérit le socialiste Boris Vallaud (Landes) qui accuse le gouvernement de « marcher sur le Parlement ». « Je crains qu’après avoir maltraité le dialogue social le gouvernement s’apprête à maltraiter le débat parlementaire » (Le Monde)

  30. @ Herman Kerhost
    « Moi je dirais plutôt qu’une nation meurt lorsqu’elle ne sait plus porter, là où elle en a besoin, l’élite de demain. »
    Je trouve cette phrase absolument remarquable. Elle dit « tout ». De vous si je comprends bien ? Chapeau !

  31. NEBOUT Xavier

    @ Cn
    Il n’y a pas de société sans règles communément admises comme légitimes, il n’y a pas de règles légitimes communément admises sans philosophie commune, pas de philosophie commune sans notions communes de transcendance, et pas notions communes de transcendance sans religion commune.
    Faute de comprendre cela, l’islam envahit et envahira notre pays comme l’auront prédit Houellebecq, Raspail et bien d’autres.

  32. « Nos élites, dans quelque secteur que ce soit, ont fondu et la conséquence inéluctable en est que « notre nation meurt » ou se trouve à ce point clivée, désarticulée, déchirée que c’est tout comme. »
    Hélas, trois fois hélas ! Le XVIIIe siècle fut le siècle des Lumières. Tout semble indiquer que le XXIe sera celui des illuminés.

  33. Lisons les morts et accueillons les vivants.
    Ou alors, faisons apparaître les fantômes de nos personnages favoris*… Soit, curieusement, notre époque est vide de grands hommes, soit nous ne savons pas les discerner.
    Mais l’arbre nous cache la forêt, le grand homme, les failles de la France, je veux dire, entre autres, de mauvaises institutions et un manque de tradition, comment dire ?
    De coutumes de liberté.
    Nous n’avons pas de bonnes règles du jeu non plus que de fair-play.
    Une tare universelle.
    Selon la gauche, la droite n’a pas le droit d’exister, et vice versa : le vrai peuple, le cœur, la compétence et le reste, on le dénie à l’autre « camp », mot horrible, puant la guerre civile à plein nez.
    Or quand une nation ne sait pas se tenir, il lui faut des joueurs ou des arbitres exceptionnels.
    Le Général parlait de ferments de division… Il s’agit, selon moi, de tous œuvrer à tendre non à l’uniformité mais à l’harmonie.
    Par la règle et l’honnêteté, le sens du jeu et de la joie, aussi : il est merveilleux de vivre en démocratie.
    Surtout dans un pays où elle aussi fragile que chez nous, si nous nous comparons à ceux qui en valent la peine, à savoir les Anglo-Saxons.
    Et vite, car qui sait si, eux aussi, ils ne vont pas faillir ?
    Alors quelqu’un dira qu’il nous faudrait les Américains ou autres Anglais.
    Mais pas moi.
    A un moment, il est, tout simplement, trop tard.
    *Les morts sont morts, on leur fait dire ce qu’on veut : ce sont donc, d’un certain point de vue, des personnages de fiction.

  34. Nul ne conteste qu’Albert Camus – l’écrivain, le prix Nobel – est à tout jamais membre de notre élite nationale. Comme d’autres de nos grandes plumes – Molière, Victor Hugo, Zola… -, il a observé le monde réel à l’aune de ses convictions philosophiques – l’humanisme chez lui -, lesquelles l’ont conduit, pour sa part, à des engagements politiques forts et courageux, sans pour autant l’entraîner vers la gestion des affaires publiques.
    Dénoncer les attentats qui tuent des civils, dénoncer la torture sont naturellement honorables, mais cela ne dit rien des méthodes à employer pour parvenir à éradiquer ces fléaux. Autrement dit, l’appeler à notre secours pour que sa voix tonne face à nos défaillances – bien qu’en ce domaine, nous ayons déjà l’incontournable BHL – serait utile, mais en faire un démiurge salvateur serait parfaitement excessif.
    Nul ne conteste que notre nation est malade de l’affaiblissement de ses élites. Le phénomène n’est pas nouveau, Camus l’avait identifié, mais il paraît s’accélérer, du moins dans le personnel politique, et plus précisément dans celui qui détient le pouvoir central. Il n’en est pas de même au niveau local. A deux mois des municipales, on ne peut pas ne pas opposer à ce constat déprimant, celui, ô combien plus agréable, de la volonté de la quasi-totalité des maires de « mouiller la chemise » pour faire progresser les collectivités qu’ils dirigent et le bien vivre de leurs populations. Les Français ne s’y trompent pas : ils placent ces élites-là au premier rang.
    La France n’a pas non plus à rougir de ses élites économiques, culturelles, artistiques… Elles lui offrent une image internationale enviée, dans un monde où les moyens de communication modernes créent pourtant de nouvelles concurrences.
    Revenons aux politiques. Que faire ? Avant tout, identifier les causes du mal. La science a prouvé que les mariages consanguins conduisaient à des descendances chétives. Aujourd’hui, cette consanguinité sévit à grande échelle dans le personnel politique « central », qui forme une communauté dont un trop grand nombre de membres ont été nourris au même lait : l’Ecole Nationale d’Administration. Une communauté – grands élus et hauts fonctionnaires – qui, de plus, grâce au pantouflage, possède des ramifications dans les milieux de la haute finance et des grandes entreprises…
    L’ENA réunit les « bien-nés », unifie les esprits, formate les pensées… y compris au sein des quelques élèves issus, chaque année, de la « troisième voie ». Rares sont ceux qui échappent au moule. Parmi les anciens, combien de Chevènement qui savent dire non, au risque de planter leur carrière ? Lui, d’ailleurs, présentait un péché originel : ses parents étaient de simples instituteurs…
    En 2017, on a pu croire que le fondateur d’En Marche – lui-même énarque – avait trouvé la solution : créer ex nihilo, voire par tirage au sort, un nouveau corps d’élites politiques. Deux ans et demi plus tard, bien peu nombreux sont ceux qui, parmi la cohorte des députés « marcheurs », ont, non seulement, affiché leur indépendance d’esprit, mais aussi démontré leur aptitude à diriger le pays…
    Que faire donc ? Peut-être s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, au Canada, par exemple, où il n’est pas rare qu’un homme ou une femme d’affaires qui réussit dans le privé « traverse la rue » pour diriger un département ministériel ou une grande administration pendant quelques années, puis regagne l’autre rive. Et ce sans avoir profité des bienfaits d’une ENA locale et sans avoir jamais « milité »… En tout cas, les Canadiens semblent ne pas se plaindre de cette solution.

  35. « Une nation meurt parce que ses élites fondent »
    Encore un effet imprévu du réchauffement climatique. Ce n’est pas Ségolène Royal, la spécialiste des pôles, qui me contredira.
    Sinon, quand je regarde les élites économiques, je suis moins catégorique: il y a encore de grands patrons comme Carlos Tavares qui sont capables de remettre sur pied rapidement une grande entreprise, sauvant ainsi des milliers d’emplois.

  36. Mary Preud'homme

    Philippe Bilger a écrit :
    « Au moment où le président de la République enjoint à Christophe Castaner – décidément c’est une nouvelle méthode : hier c’était à Edouard Philippe – de rappeler leur déontologie aux policiers et aux gendarmes pour les inciter à la maîtrise, je ne peux m’empêcher de considérer avec une ironie un peu amère ces conseils du pouvoir, quand il y a quelques mois encore l’affaire Benalla et la vie interne de l’Elysée révélaient la distance qui existait entre l’idéal et le réel. »
    ___
    Une remarquable illustration de ce que peuvent être l’hypocrisie et les faux-semblants de prétendues élites, quand il s’agit de se refaire une « virginité », y compris en reniant et sacrifiant les plus fidèles parmi ses collaborateurs.
    Sans parler de la police et de la gendarmerie nationales qui se trouvent rappelées à l’ordre et semoncées alors que vient de se faire assassiner l’un des leurs à Bron dans des circonstances immondes, et cela dans l’indifférence générale…
    Dans dix ou vingt ans on parlera encore de l’affaire Cédric Chouviat victime d’une prétendue bavure policière, mais pour le gardien de la paix Franck Labois qui vient d’être lâchement assassiné par un délinquant fuyard, silence radio que dalle ! Pire on en profite pour remonter les bretelles aux collègues policiers de Franck (paix à son âme).
    Quelle honte !

  37. @ Cn
    « C’est juste la séparation de l’Etat (raison) et des croyances religieuses ou spirituelles (opinions). »
    (Raclements de gorge…) Vous trouvez vraiment que l’Etat est l’incarnation de la Raison ? Quand j’entends ce type de propos, j’hésite entre trois diagnostics: ironie, hypocrisie ou aveuglement. Dans votre cas, j’opte pour l’aveuglement, sur la base de ce que je lis de vous.
    Et au sujet de la laïcité comme « grand principe », petite citation de Camus, dans le Mythe de Sisyphe, que je reprends à mon compte à ce sujet:
    “Penser, ce n’est pas unifier, rendre familière l’apparence sous le visage d’un grand principe. Penser, c’est réapprendre à voir, diriger sa conscience, faire de chaque image un lieu privilégié.”
    https://ia800609.us.archive.org/27/items/le_mythe_de_sisyphe/mythe_de_sisyphe.pdf
    ———————————————————
    @ Xavier NEBOUT
    « Il n’y a pas de société sans règles communément admises comme légitimes, il n’y a pas de règles légitimes communément admises sans philosophie commune, pas de philosophie commune sans notions communes de transcendance, et pas notions communes de transcendance sans religion commune. »
    Il n’y a pas de société sans règles communément admises comme légitimes, il n’y a pas de règles légitimes communément admises sans pratique commune de la philosophie. Pour le reste, je n’arrive pas à vous suivre plus loin. Mais au moins, peut-être, reconnaîtriez-vous que ma position admet qu’on ne peut se contenter d’un légalisme républicain purement formel ou d’un positivisme légal creux et incritiquable sans cette pratique commune de la philosophie. Quand je vois l’état actuel du débat de société en France, j’ose espérer que vous pouvez me concéder être d’accord avec cette dernière phrase. Et ce, malgré mon athéisme impénitent.

  38. @ Savonarole | 15 janvier 2020 à 15:00
    Je précise que je n’ai rien à voir avec le blogueur Tipaza cité par Savonarole.

  39. i-MAGE Retouches
    Il lève la tête comme un cochon sourd. Les mains appuyées sur les genoux, les jambes écartées : on le croirait à la terrasse du Bar de la Marine en conversation avec Escartefigue.
    On ne prend jamais un personnage en le surplombant. Ces photographes à pellicules…
    Le visage, un peu gras peut-être… on ne retrouve pas le brillant jeune homme hâve plein d’avenir, abandonnant sa terre natale, qui vint en métropole – là où il était EVIDEMMENT à sa place – conquérir les cœurs et les têtes.
    Parce que, quand même, l’Algérie, avec tous ces arabes, c’était pas terrible  !
    Le documentaliste aurait pu mieux faire.
    Ou alors il tenait pour Sartre !

  40. Denis Monod-Broca

    Camus n’aurait pas dit, au sujet de Souleimani, comme l’a fait Kouchner, « il méritait 25 fois qu’on le tue ». Il se serait insurgé contre son assassinat. Il l’aurait dit haut et fort.
    Sans aller jusqu’aux excès kouchneriens, on entend dire très couramment « je ne vais pas pleurer Soleimani »
    De tels propos sont glaçants.
    Ils ne suscitent aucune protestation.
    « Je ne vais pas pleurer Soleimani », « il méritait 25 fois qu’on le tue » : on lit ça, on entend ça, on sait que de nombreux assassinats ciblés sont commis en notre nom, mais on n’entend ni le lit aucune protestation indignée.
    Depuis l’abolition de la peine de mort, aucun homme ne mérite, en France, à l’issue d’un procès, quels que soient ses crimes, qu’on le tue, et pourtant nous tuons sans procès, couramment, l’âme en paix, coupables et innocents mêlés, avons-nous donc perdu la raison ?!… Sommes-nous intellectuellement, spirituellement, morts ou, sinon morts, à l’agonie ?
    Il semble bien que ce soit le cas. Camus l’avait annoncé.
    Pire : conformément à notre propre « logique », nous méritons 25 fois, ou 25×25 fois, qu’on nous tue…

  41. Le peu que j’ai lu de Camus, je me suis endormi.
    A l’ère du paraître médiatique qui aseptise tout comme le nôtre, Nietzsche me semble bien plus intéressant par son intransigeance.

  42. Michelle D-LEROY

    Un très beau billet.
    Albert Camus dit en termes choisis que l’exemple vient d’en haut et il a bien raison. Tant que nos élites manqueront de probité, elles ne pourront pas demander au peuple des efforts de comportement.
    Un homme plein de sagesse vilipendé par ses amis sartriens vu qu’il n’était pas un communiste inconditionnel et qu’il maniait admirablement l’art de la critique.

  43. A l’occasion de ce billet, faisant référence à la pensée d’Albert Camus, M. Philippe Bilger semble s’inquiéter que « le président de la République [enjoigne] à Christophe Castaner […] de rappeler leur déontologie aux policiers et aux gendarmes pour les inciter à la maîtrise ». Cette demande fait référence à des violences policières qui ont pu être observées et à propos desquelles des plaintes ont été déposées et des procédures engagées.
    C’est précisément les deux récentes condamnations prononcées à l’encontre de deux policiers qui me paraissent mériter débat. Un débat qu’aucun média n’a cru bon d’engager. Qu’en est-il ?
    Un CRS lance un pavé (un vrai de vrai, digne de Mai 68 !) dans la foule, sans faire heureusement de victime (coup de chance, n’est-ce pas ?). Il est poursuivi sur le fondement de l’article 222-13 du Code pénal : violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique n’ayant entraîné aucune incapacité de travail (il encourt une peine de trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende).
    Un policier assène deux gifles à un manifestant (un manifestant digne de ce nom, pas Mme Michu, la tête couverte d’un fichu, revenant péniblement du marché). Il avait auparavant lancé à une autre personne l’invective : « Casse-toi, connard ! » (peut-être est-il un sympathisant du président Sarkozy ?). Il est poursuivi sur le fondement de l’article 222-12 du Code pénal : violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours (il encourt une peine de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende).
    C’est le même tribunal correctionnel qui est appelé à statuer sur ces deux affaires (ce qui évite a priori la différence des peines pouvant être prononcées par deux juridictions différentes) : le tribunal correctionnel de Paris (10e chambre). Le 19 décembre 2019, les sentences tombent, à peine moins sévères que les réquisitions du parquet : deux mois de prison avec sursis pour le CRS lanceur de pavé ; quatre mois de prison avec sursis à l’encontre du policier gifleur.
    De qui se moque notre justice ? Alors que le CRS n’a dû qu’à la chance d’échapper à une lourde condamnation pour homicide involontaire (article 222-8 du Code pénal), il s’en tire avec une peine très légère. En revanche, donner deux gifles est considéré par les mêmes juges comme doublement plus grave ! Pourtant, dans la vie courante, donner une gifle est normalement considéré comme une violence légère, simple contravention de 4e classe prévue par l’article R. 624-1 du Code pénal (amende de 750 € au plus). Mais dans le cas présent, un médecin a donné un arrêt de travail de plus de huit jours à la victime (je mets au défi quiconque d’obtenir un quelconque arrêt de travail pour une gifle !).
    La justice perd décidément tout repère. Je ne conteste pas qu’une condamnation ait pu être prononcée, notamment à l’encontre du premier policier (qui a peut-être voulu s’exercer pour le lancer du poids en athlétisme). Mais j’estime que ces deux jugements, quand on les compare, sont une insulte, un pied de nez, un bras d’honneur à notre société et au peuple français, au nom duquel ces jugements ont été pris.
    Je n’en dirai pas davantage, préférant laisser à chacun le soin de se faire sa propre opinion sur la question.

  44. @ Mary Preud’homme 15 janvier 2020 à 18 h 30
    Je crois tout simplement que nos dirigeants, nos médias, et je dirai carrément notre société, tombent dans une telle incohérence qu’on peut dire qu’ils sombrent dans le chaos. Et je n’emploie pas ces termes avec l’emphase qui leur sied habituellement : je pense sincèrement que la situation est grave, et qu’elle sera bientôt désespérée…
    Vous qualifiez cela de honte, un autre parlerait sans doute d’indignité… Je ne sais pas si les mots ont beaucoup d’importance… Ce sont des actes qu’il nous faut. Et je suis prêt à vous ficher mon billet que, n’en pouvant plus, dans deux ans (non, c’est trop proche), dans sept ans (peut-être bien) ou dans douze ans (si ce n’est pas fait avant), les Français s’en remettront aveuglément à une personnalité (sans doute encore inconnue en tant que telle) qui se présentera à leur suffrage (peut-être en toute bonne foi) comme un despote éclairé, mais s’avérera très vite comme étant certes un despote, mais dénué de toute lumière… Mais non, on préfère pinailler sur des limitations de vitesse à 80 km/h plutôt qu’à 90 km/h, ergoter sur les déclarations de patrimoine de nos élus, et tout le toutim…

  45. Après trois tentatives avortées, je renonce à écrire un commentaire sur Camus.
    Je suis placé dans la situation classique en amour.
    Lorsqu’on aime une femme, il suffit de lui dire : « je t’aime ».
    Si on commence à lui dire « je t’aime parce que… » alors c’est fini, parce que la raison l’emporte sur la passion, et que la raison en amour est toujours déraisonnable.
    Par contre on peut lui dire : « je t’aime malgré tes défauts », montrant ainsi que la passion l’emporte sur la raison.
    J’aime Camus malgré l’absence de transcendance dans son éthique. Une éthique de la dignité humaine, une éthique de l’homme fondu dans la nature, l’éthique de la Grèce antique, mais une éthique humaine trop humaine
    Un mot sur la photo.
    Elle colle parfaitement à la conclusion du billet :
    « Albert Camus, reviens !  »
    J’aurais préféré cependant qu’il revienne des Enfers, autrement que sous la forme d’un zombi décérébré.
    Il a l’air d’avoir subi un lavage de cerveau, fait par Hadès lui-même, qui lui a enlevé le charme et la légèreté de son intelligence pour lui insuffler l’esprit de lourdeur qui n’a jamais été celui de Camus.
    J’aimerais que parfois le choix de la photo dépasse la simple lecture littérale du texte pour passer au stade spirituel, dans tous les sens du mot.
    Vite, pour échapper à cet esprit de lourdeur que suggère la photo, lisons ces quelques lignes parmi les plus belles écrites par Camus :
    « Je me sou­viens du moins d’une grande fille magnifique qui avait dansé tout l’après-midi. Elle portait un collier de jasmin sur sa robe bleue collante, que la sueur mouillait depuis les reins jusqu’aux jambes. Elle riait en dansant et renversait la tête. Quand elle passait près des tables, elle lais­sait après elle une odeur mêlée de fleurs et de chair. Le soir venu, je ne voyais plus son corps collé contre son danseur, mais sur le ciel tour­naient les taches alternées du jasmin blanc et des cheveux noirs, et quand elle rejetait en arrière sa gorge gonflée, j’entendais son rire et voyais le profil de son danseur se pencher sou­dain. L’idée que je me fais de l’innocence, c’est à des soirs semblables que je la dois. Et ces êtres chargés de violence, j’apprends à ne plus les séparer du ciel où leurs désirs tournoient. »
    Noces, l’été à Alger.

  46. N’en déplaise à certains, je trouve que le platane en Facel Vega daninosienne vaut largement la Porsche de James Dean…
    Cela a plus de classe que le cabriolet nippon s’encastrant sous un trente tonnes ibérique.
    Et puis le prophète de l’absurde se tuant dans un absurde accident, ce qui démontre une certaine logique dans l’absurde, n’est-ce pas un magnifique pied de nez ?

  47. @ vamonos | 15 janvier 2020 à 16:03
    « Je réfléchis à mon prochain sac (avec la boussole) et à mon prochain billet d’avion. Et si c’était un aller simple ? »
    Vous n’êtes pas le seul et je rêve à ce grand départ que mon épouse ne désire pas encore, en attendant nous faisons des aller-retour.
    Lorsque la patrie crève sous nos yeux il est difficile de rester indifférent dans l’inaction contrainte et l’âme n’en pouvant plus voudrait s’envoler définitivement vers une autre terre promise.
    Ne nous trompons pas il ne s’agit pas du grand voyage qu’entreprit Stefan Zweig avec son épouse, mais de celui naturel aux esprits nomades lorsque la terre où ils sont cantonnés est devenue impropre.

  48. « Plus on lit Albert Camus, plus on l’écoute, plus on le voit, plus on le commente, l’analyse, le critique, l’estime ou l’admire, plus on approfondit sa personnalité et plus on pactise avec son oeuvre, plus on appréhende ses tragédies et plus on partage ses polémiques, moins il s’use, plus il nous est familier, plus il est des nôtres, moins il nous quitte. »
    Définition du classique, ou plutôt du classique qu’on fait sien. Le classique est celui que le temps laisse à la culture, son classique celui qu’on relit.
    Il est très important de relire, celui qui l’omet ne fait que le vain inventaire, vain car forcément incomplet et superficiel, des œuvres.
    « Pactise », le lecteur et l’oeuvre s’entre-apprivoisent. Il est des œuvres, pas que des livres d’ailleurs, dans lesquelles on se sent bien, ce qui rend d’autant plus aisé d’en découvrir sans cesse de nouvelles dimensions. L’oeuvre en question se mêle, de plus, aux différents moments de sa propre vie, l’accompagnant comme la vie lui en offre de nouveaux éclairages.
    Je ne veux évidemment pas conseiller de ne rien lire de nouveau pour soi, qu’il s’agisse de classiques ou de nouveaux codex.
    Pour les études et d’autres obligations, il faut lire certains livres, pour se nourrir des livres, certains sont plus indiqués que d’autres. Et c’est à soi de les découvrir, même si on pourrait imaginer un monde où ce soit les livres qui choisissent leurs lecteurs !
    La question « polémique » est vraie, mais déplorable : dans une société qui aurait dépassé les problèmes, les polémiques n’existeraient plus.
    Mais les livres polémiquant ne disparaîtraient pas quand classiques, car ils ont d’autres attraits, sans compter qu’il fait garder les polémiques pour la documentation.
    Enfin, une société où on interdirait les polémiques serait encore pire. Dans la nôtre, on étouffe sous leur nombre, et on a peur de l’effort liberticide de les interdire, par une multiplication de lois liberticides et diabolisation pour des gens qui ne font que dire que l’eau est humide.
    En passant, une polémique pourrait disparaître : celle sur l’avortement car avec les utérus artificiels, nulle femme ne désirant pas d’enfant ne devrait être contrainte de servir de réceptacle réquisitionné au sien, et nul enfant ne devrait finir avorté, privé de souffle avant d’avoir pu dire son premier mot.
    Encore faut-il que l’esprit de polémique n’empêche pas cette solution préservant les intérêts de tous, application désirable d’une technique inventée pour les prématurés.
    « Plus il est des nôtres, moins il nous quitte »
    C’est ce qu’on ressent quand rien n’a interdit dans une relation qu’on poursuive amitié, admiration ou amour ou un mélange des trois.
    Dans la vie comme dans les livres.
    « Plus on appréhende ses tragédies »
    Il faut nourrir un feu de tout, y compris si c’est utile, de soi… Mais il n’est pas non plus sot de ne rien dire de soi et de se masquer ou l’une ou l’autre de ces attitudes.
    Si le lecteur peut s’identifier à l’auteur comme le rejeter, le mystère a aussi ses avantages : protection et amplification de l’oeuvre par l’ombre.
    Que serait donc celui qui se montre autant qu’il se masque ?
    Celui du crépuscule ou de l’aube, du basculement de la lumière et du temps.
    Ce basculement peut aussi se produire quand on découvre, sur le tard, qui est l’auteur, ou qu’on trouve de nouvelles informations sur l’auteur ayant pourtant, semble-t-il, tout dit ou laissé voir de soi.
    Mais le plus beau est la découverte posthume des œuvres, de nouvelles techniques permettant de lire par exemple ce qui est écrit sous la dernière couche du parchemin.
    L’oeuvre qu’on relit, qui vous a nourri, est comme un parent, un asile qui permet de repartir avec d’autant plus d’audace à la découverte d’un monde où les œuvres même s’abîment dans le néant si certaines ressortent de la captivité qu’a été pour elle de se retrouver en parfois un seul lieu oublié comme « De natura rerum ».
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/01/31/le-poeme-retrouve-des-atomes_1825697_1650684.html
    Les œuvres se nourrissent les unes les autres.
    Nul ne sait et peu pensent au nombre d’œuvres disparues ayant présidé à la naissance de celle qui survit à son chevet.

  49. Catherine JACOB

    « …chaque citoyen est condamné sans boussole à lui-même.
    Albert Camus, reviens ! »
    Je ne sais pas pourquoi, je pense à Blanquette. Peut-être à cause de Lourmarin.
    « […]
    — Reviens ! reviens !… criait la trompe.
    […] Si jamais tu viens en Provence, nos ménagers te parleront souvent de la cabro de moussu Seguin, que se battégue touto la neui emé lou loup, e piei lou matin lou loup la mangé.
    Tu m’entends bien, Gringoire :
    E piei lou matin lou loup la mangé. »
    Sinon, sans boussole il nous restera toujours la grande ourse, la grande casserole, la grande louche ou la grande cuillère qui fait des sauts de gazelle ; autrement dit, le grand et le petit chariot du Paradis…
    Ce matin un merle s’est écrasé contre la vitre. Pourtant elle n’est pas si propre que ça. Lui aussi aurait-il perdu sa boussole interne ?

  50. « Je ne sais pas pourquoi, je pense à Blanquette. Peut-être à cause de Lourmarin. »
    Rédigé par : Catherine JACOB | 16 janvier 2020 à 09:07
    Moi aussi je pense à Blanquette mais à la blanquette de veau car tout ce que vous dites tous sent le réchauffé, le recuit, le mijoté intello bobo.
    On en a marre de tous ces penseurs qui nous intiment comment on doit penser comme eux.
    Fastoche de faire le kakou dans des bouquins, moins fastoche de se coltiner la réalité des faits en pleine tronche.
    Aujourd’hui on a de moins en moins besoin des Camus et toute cette smala de scribouillards, hier gauchistes maintenant islamogauchistes.
    L’avenir appartient à ceux qui se retrousseront les manches et feront le coup de poing devant la cruauté naissante et la sauvagerie sociale.

  51. @ Wil | 15 janvier 2020 à 22:58
    « Nietzsche me semble bien plus intéressant par son intransigeance. »
    Mais je trouve qu’il y a aussi chez Camus une sorte d’intransigeance dans la recherche de la perfection éthique, de l’attitude juste face à l’événement.
    Non pas juste au sens de justice, mais juste au sens de la bonne attitude, de l’attitude pertinente, celle qui participe au mouvement de la vie dans la dignité de la nature humaine en harmonie avec la nature dans laquelle l’homme est plongé.
    « Mais qu’est ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ? » (Noces, Camus)
    Une intransigeance énoncée dans la sérénité d’une sorte d’acceptation du destin, alors que chez Nietzsche il y a la recherche d’une maîtrise du destin.
    Il y a plus de liens qu’on ne peut penser entre Camus et Nietzsche, entre l’Homme dans la posture idéale athénienne et le Surhomme de Nietzsche.
    Dans la recherche de l’Homme parfait, l’un constate que Dieu est mort, et l’autre l’ignore.
    En cela ils participent de la modernité de la civilisation occidentale, s’en s’apercevoir que l’effacement de Dieu dans cette approche plus ou moins païenne de l’humanité annonce la fin de cette civilisation.
    Il y aurait beaucoup à dire sur cette approche.
    Pour faire le lien politique avec le présent, il n’y a pas chez nos élites, le moindre souci d’éthique ou de dignité accompagnant un souci apparent et illusoire d’efficacité mis en avant pour justifier l’injustifiable.

  52. Xavier NEBOUT

    @ F68.10
    Je m’étonne qu’un esprit tel que le vôtre, empreint au fond de philosophie, un cherchant souffrant comme on dit chez les frangins, ne se soit pas posé comme question préalable, ce qu’il entendait par Dieu pour ne pas y croire, et à commencer par en faire un objet de croyance.
    S’il s’agit du principe premier – il est, il n’existe pas.
    S’il s’agit de l’intention qui a présidé à la création du monde en lui donnant les constantes cosmologiques, elle est hors du temps et de l’espace, coéternelle à la création. On appelle cela l’Esprit, pour les chrétiens – du moins la plupart – la troisième personne, mais aussi en Inde avec la « trimurti ».
    S’il s’agit du tréfonds de la conscience, comment en nier l’existence ?
    S’il s’agit de l’image de la sainteté de Jésus donnée à la conscience ou au subconscient par l’Eglise, là, c’est déjà plus compliqué, mais comment en nier l’existence ?
    Ce ne sont là que quelques pistes dans lesquelles l’athéisme va perdre toute base.

  53. NEBOUT Xavier

    @ Elusen
    Avec vous, on s’amuse comme dans un stand de foire en envoyant des balles contre des mounaques – enfin, de temps en temps, pas plus de cinq minutes.
    La racine de nation se trouve dans naissance. C’est bête, hein ?
    Ça, c’est pour le français. Quant à votre niveau en matière juridique, il me fait penser à ceux qui ignorent que les lois ne sont qu’une composante du droit.
    Vous n’avez probablement pas remarqué que le niveau général de ce blog dépasse celui du NPA dans lequel vous pouvez briller.
    Vous y faites cependant oeuvre de charité, car avec vous, on est toujours rassuré sur son intelligence.
    Et puis, il vous arrive même d’être intéressant, quand vous quittez vos démons.
    ———————-
    @ Aliocha
    N’avez-vous pas remarqué que sur les vitraux et les icônes, les saints portent une aura dorée ?
    Alors, de quoi s’agit-il ?

  54. @ Achille
    Entièrement d’accord avec vous Achille. Le XXIe siècle est déjà le siècle des illuminés.
    Je pensais, naïvement, que les humains auraient cessé de croire en toutes ces fariboles mais c’est le contraire, ils se cramponnent à leurs fantasmes…
    Ah, tous ces individus qui veulent protéger les religions alors que nous n’avons jamais eu autant besoin de nous protéger d’elles.
    En France, soi-disant République laïque, nous n’avons jamais autant entendu parler de l’islam. Cela en est devenu repoussant et indigeste à l’extrême.
    Il y a seulement une trentaine d’années, mes copines kabyles n’auraient jamais pensé s’affubler d’un voile sur la tête… Nous ne parlions pas de nos religions respectives et tout se passait très bien.
    Aujourd’hui, cet islam conquérant nous em*erde chaque jour un peu plus. Plus que marre de tous ces obscurantistes !

  55. Une nation meurt parce que ses élites fondent.
    Mais qui peut nous dire en quoi consisteraient exactement ces élites de nos jours ?
    Ces majors de promotions vus comme les « meilleurs » par Patrice Charoulet, ces bêtes de concours dont nous ne comptons plus ceux qui ont fait couler une grande banque, conduit la France à un désastre militaire sans précédent ou bien des entreprises nationalisées à la quasi-faillite, sans oublier ceux qui s’acharnent à détruire l’âme de la France, peuvent-ils réellement représenter des élites ?
    Nous avons évoqué Carlos Ghosn qui est un des meilleurs chefs d’entreprise au monde, possède-t-il en dehors de sa partie des qualités humaines ou autres qui permettent de le ranger dans les meilleurs ?
    Bref, un technocrate est-il l’équivalent d’un aristocrate ?

  56. @ Alain MEYET | 16 janvier 2020 à 01:10
    Vous déformez les faits pour en arriver à quoi ? Les deux gifles étaient une multitude de gifles dont l’une seule vous aurait arraché la tête (tout cela a été filmé).
    Je ne lirai pas la réponse qui n’est pas nécessaire puisqu’elle sera de mauvaise foi.
    Vous travaillez ou travailliez probablement dans un cabinet d’avocat ou tout comme, c’est-à-dire dans l’un de ces lieux où l’on ne fait que manipuler la réalité pour en sortir des honoraires honteux !
    Mais nous sommes loin de Camus.

  57. Que dirait, que ferait, qu’écrirait Albert Camus face à la menace islamiste dans notre pays ? personne ne peut le dire.
    Après le siècle des Lumières, le XXIe siècle est le siècle des illuminés, comme le précisait Achille.
    Quant aux forces de police, elles auront à lutter toujours plus contre les ultra-gauches, les black blocs, les islamistes et les pro-islamistes… La bataille n’est pas finie et elle risque d’être de plus en plus rude. Les écrits d’A. Camus ne seront d’aucune utilité malheureusement.
    Au lieu de s’attaquer aux citoyens pacifiques qui défilaient au début du mouvement Gilets jaunes, la police aurait dû déposer le gilet bleu et défiler avec ces gilets jaunes : ceux qui ont défendu l’Arc de Triomphe et pas ceux qui ont voulu le souiller…
    Les inscriptions sur l’Arc de Triomphe comportaient
    4 E epsilon, marque de fabrique des Frères musulmans.
    « Le tag, « LεS GILεTS JAUNεS TRIOMPHεRONT », comporte 4 Epsilon (4ε). On peut y voir aussi une allusion numérique aux quatre doigts de la main du Tamkine, la « Main de R4bia », arborée par le fréro-jihadiste égyptien Abdurrahman Ezz. Quatre comme le quatrième pilier de l’allégeance aux Frères musulmans : le jihad. Un mot arabe comportant exactement quatre lettres (جهاد), visiblement attiré par le jaune. » M. Louizi
    http://mohamedlouizi.eu/2018/12/29/gilets-jaunes-et-alexandre-benalla-lours-islamiste-est-sorti-de-ses-banlieues-les-preuves/
    Mohamed Louizi ne cesse de nous alerter mais personne ne l’écoute. Désolant !

  58. Mary Preud'homme

    @ Alain MEYET | 16 janvier 2020 à 01:10 (cf 2ème à 4ème paragraphe)
    Ces deux exemples démontrent bien en effet l’incohérence de certains jugements et quand ils viennent du même tribunal, cela fait franchement désordre !

  59. @ Sophie | 16 janvier 2020 à 11:13
    Hélas ! En ce XXIe siècle il est clair que la pensée philosophique qui permettait à chacun d’épanouir sa pensée a cédé la place à une propagande idéologique totalement aliénante.
    Il fut une époque pas si lointaine où chrétiens, juifs, musulmans et laïcs vivaient en bonne intelligence que ce soit en France, au Maghreb et même au Moyen-Orient mais depuis une trentaine d’années tout a changé, le communautarisme renverse tout sur son passage et les réseaux sociaux sont leur agent viral.
    Reste maintenant à trouver l’antidote…

  60. @ Sophie
    « Que dirait, que ferait, qu’écrirait Albert Camus face à la menace islamiste dans notre pays ? personne ne peut le dire. »
    Personne ?? Si, moi !
    Il dirait la même chose que tous ces blablateurs gauchislamistes qui dirigent la pensée unique :
    « Padamalgame, vivrensemble, richesses culturelles et religieuses, chances pour la France… le couplet habituel que nous serinent nos collabos soumis de gauche culs tendus ».
    Et sur tous ceux qui ne se plieraient pas à ces débilités intellos, il les taxeraient de complotistes, racistes, fascistes, islamophobes, comme tous ses semblables fournisseurs de PQ de propagande islamogauchiste.
    Arrêtez de voir en lui un sauveur de l’humanité, il se mettrait à genoux comme les autres.

  61. @ Paul Duret
    « Encore un effet imprévu du réchauffement climatique. Ce n’est pas Ségolène Royal, la spécialiste des pôles, qui me contredira. »
    J’ai l’impression qu’elle n’y est pas souvent à l’ambassade de France au pôle nord, sous son igloo sur la banquise…

  62. Julien WEINZAEPFLEN

    De Camus et de son « intransigeance éthique » (Tipaza), je ne saurais rien dire, sinon que, malgré une certaine invention littéraire (« La chute ») et une dénonciation bienvenue du totalitarisme (« La peste »), malgré une maîtrise théâtrale (« Caligula », « Le malentendu », la pièce que je préfère de lui, mais je préfère « Les mains sales » de Sartre aux « Justes » de Camus), à cause de « la froideur » de « L’étranger » où ce portraitiste, ce décrivain de l’indifférence ne me paraît pas seulement jouer les indifférents, je ne retiens rien ou pas grand-chose.
    Je n’ai rien retenu ou presque de l’intrigue du « Malentendu ». De « La chute », je n’ai retenu que l’inclusion qui cerne le délire de l’ivrogne narrateur sous l’emprise du genièvre et ses fulgurances quand je les ai lues sur le moment. Des questions de « L’homme révolté », je n’ai retenu que leur intensité.
    Peu d’écrivains me font cet effet de tomber dans mon oubli. Mauriac disait tomber dans son propre oubli et que ses livres lui tombaient des mains. Je n’ai pas lu « Le mythe de Sisyphe ». Je ne sais pas si on peut imaginer Sisyphe heureux. On dit couramment que Camus est un auteur pour classes de terminale. J’ai tendance à le penser, même si c’est minorer le poète (j’inclus le dramaturge dans cette notion de poète) et le penseur. Les intransigeants éthiques me fatiguent. La sienne me fait l’effet d’une recherche agnostique de l’harmonie, qui me paraît inatteignable (Xavier Nebout l’exprime très bien) si on reste sur le plan (je n’ai pas dit en position) horizontal.
    « Les nations meurent si leurs élites fondent. » Les nations se morfondent. Exilé pose une bonne question quand il se demande si les technocrates sont des aristocrates. Évidemment non. De la toute petite fenêtre par où je vois le monde, j’ai observé la dégénérescence de la grande bourgeoisie. Certes, elle a toujours eu tendance à se réfugier dans l’opportunisme. Elle n’a jamais lésiné pour acquérir ses privilèges. Elle a toujours préféré que la conscription soit pour les autres. Elle a toujours râlé de devoir payer trop d’impôts et contribuer au pot commun en raison de l’intérêt général. L’insurrection des contribuables, c’est la révolte des avares. Mais il fut un temps où elle pensait devoir accomplir quelques actes de philanthropie pour compenser ce que la vie lui avait donné en surabondance. Elle s’investissait dans les bonnes oeuvres, le caritatif ou le mécénat, quand les meilleurs de ses enfants sont devenus des investisseurs ou des business angels.
    Noblesse obligeait, noblesse a cessé d’obliger. Il en résulte une déshumanisation des élites qui sont plus morveuses, plus morgueuses, plus arrogantes et plus déconnectées que la grande bourgeoisie d’hier, qui restait rattachée à la société qui dépendait d’elle et dont elle dépendait, bien que son mode de vie fût plus éloigné que la distance qui sépare aujourd’hui un jet-setter d’une personne appartenant à la classe moyenne. J’aime bien cette formule de Philippe de Villiers: « Autrefois, on avait plus de mœurs et moins de moralité. »
    Je n’aime pas notre hygiénisme moral. Je n’aime pas non plus l’habitude qui consiste à définir le populisme comme une opposition du peuple et des élites. Mais ce sont les secondes qui ont commencer d’ignorer le premier. Et si la nation française est en danger d’archipélisation, comme le dirait Jérôme Fourquet, c’est à cause de l’ignorance mutuelle entre les différentes composantes de la société, entre le centre et les périphéries, entre les périphéries entre elles. Triste sort d’un pays qui se désagrège.

  63. @ Xavier NEBOUT
    « Je m’étonne qu’un esprit tel que le vôtre, empreint au fond de philosophie, un cherchant souffrant comme on dit chez les frangins, ne se soit pas posé comme question préalable, ce qu’il entendait par Dieu pour ne pas y croire, et à commencer par en faire un objet de croyance. »
    C’est plutôt aux gens qui croient en Dieu de m’expliquer leur conception de sa nature. Par défaut, je pars du principe que l’on parle d’un être extérieur au monde sensible et qui en aurait été le créateur. Je ne tape donc pas uniquement sur le christianisme mais tout autant sur le déisme.
    Je pense qu’une des raisons pour lesquelles le concept de cherchant souffrant ne prend pas pied chez moi est que je dissocie la recherche et la souffrance, me refusant à instrumentaliser cette dernière pour me mentir à moi-même dans mon exercice de la recherche. Ce qui est concomitant d’un rejet de la notion de salut. Et cette thématique n’est pas qu’un débat théorique compte tenu des ramifications concrètes que cela a eues à la veille de la Révolution française (à partir de la page 9):
    https://www.academia.edu/10342059/Medicalization_Hospitals_Become_Site_of_Medical_Care_and_Learning
    « S’il s’agit du tréfonds de la conscience, comment en nier l’existence ? »
    Je ne nie absolument pas l’existence de la conscience, comme le font certains athées qui se croient malins. Mais je ne peux lui accorder un statut divin, pour autant que le mot fasse sens à mes yeux.
    Je ne traiterai pas les autres arguments ici: nous sommes maintenant hors-sujet. Arrêtons ici. Mais merci pour la brève digression.

  64. @ Achille
    Il faudrait réaffirmer la laïcité mais les présidents de la République qui se sont succédé (Chirac, Sarkozy, Hollande et à présent Macron) n’ont pas eu ce courage. Cela commence à l’école avec l’étude de Darwin (pas l’étude des religions imposées à nos enfants). Avant, on voyait à la télévision Yves Coppens ou Pascal Picq. A présent, nous devons nous coltiner Rokhaya Diallo, l’indigéniste !
    Nous sommes en pleine régression ! Il est grand temps de ringardiser les religions qui doivent uniquement relever de la sphère privée, et d’interdire tout signe religieux ostentatoire dans l’espace public. Mais qui osera ?!
    Les présidents de la République donnent des leçons de morale à n’en plus finir mais n’ont aucune trempe, aucun cran. L’un tape sur le cul des vaches, l’autre dit qu’il va nettoyer au Kärcher mais ne fait rien et pratique la politique bling-bling, le suivant fait de la mobylette sans garde du corps. Quant au dernier, il a pour copains Benalla, Belattar, les rappeurs et compagnie…
    « Ah ! Les brêles qui prônent une laïcité ouverte, contre ce qu’elles appellent le laïcisme… Elles veulent protéger les religions alors que nous n’avons jamais eu autant besoin d’être protégés d’elles. » F. Schiffter

  65. Peut-être, Xavier, l’auréole ceint-elle la tête de ceux qui s’appliquent la règle qu’ils profèrent, comme vous le disiez à Elusen, on brille quand on renonce à ses démons.

  66. Certes, nous aurions grand besoin de Camus, mais encore bien plus de Michel de Montaigne, au vu de son CV : maire d’une grande ville portuaire et réélu haut la main, diplomate expérimenté, expert en gestion de crise et en conflits religieux, connaissances encyclopédiques, carrière poussée dans l’armée et la magistrature, rhétorique parfaite, parle plusieurs langues, honnêteté scrupuleuse.
    Il ferait un excellent Premier ministre ; et à ses moments perdus, il pourrait faire la lecture à cette pauvre Brigitte. Ça la changerait des discours de son président de mari.

  67. Est-il permis ici d’émettre quelques réserves sur Camus ?
    Camus a été surestimé, avec le temps il est devenu l’idole d’une bourgeoisie française d’après-guerre, qui n’avait alors à se mettre sous la dent que des philosophes marxistes, ou kif-kif ou apparentés, Sartre, Simone, et j’en passe. Du coup Albert Camus est devenu le gendre idéal lors du gigot flageolets du repas dominical depuis 1963…
    On peut lui reprocher d’avoir été Algérie française, d’être passé à côté du général de Gaulle et de n’avoir rien compris à l’enjeu, sa maman et ses champs d’oliviers avant la France, c’était son horizon. Et de plus d’avoir signé une piteuse demande de grâce en faveur de Brasillach, en compagnie hélas de mon cher Marcel Aymé… lui, je lui pardonne.
    Alors quoi, ainsi donc un « intellectuel » serait exonéré de 12 balles dans la peau au fort de Montrouge ? Un intellectuel serait au-dessus du genre humain du seul fait qu’il a écrit « Notre avant-guerre » ? Un livre admirable par ailleurs.
    On imagine aujourd’hui Albert Camus…

  68. Jusqu’en 1962 (fin de la guerre d’Algérie, accords d’Evian), je n’avais rien lu d’Albert Camus. Exaspéré par tous les articles de presse qui utilisaient ad nauseam son nom pour lui faire dire « ce qu’il aurait pensé » de la situation, j’ai entrepris de lire ‘’La Peste’’. Honnêtement, je ne suis pas allé jusqu’au bout.

  69. Aujourd’hui, nous n’avons pas Albert Camus mais nous avons… les progressistes.
    Et si on écoute le prêchi-prêcha des médias, nous avons trouvé le Graal, la panacée, le nirvana, la botte magique… Tout ceci sous la férule de Jupiter !
    Ils n’ont peur de rien les progressistes. Ils n’ont pas peur du ridicule.
    Progressistes et favorables à l’islam et même à l’islam version radicale. Faudrait savoir. Vous êtes « progressistes » ou vous êtes obscurantistes ?
    Les LGBT pro-PMA, pro-GPA et les femmes voilées. Le « en même temps »…
    A cause des progressistes, une religion rétrograde et dangereuse se répand sur tout le territoire français.
    « Le livre de Bernard Rougier, Les territoires conquis de l’islamisme, a reçu un accueil très enthousiaste dans les médias. Cette enquête est utile bien entendu, mais la présenter comme une analyse inédite ferait sourire, si le sujet n’était pas si grave. »
    https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/territoires-conquis-de-lislamisme-quand-les-journalistes-decouvrent-que-lislam-radical-gagne-du-terrain-en-france-115100
    Quand les journalistes découvrent, ébahis, que l’islam radical gagne du terrain en France. Où vivent-ils ces journalistes, restent-ils enfermés du soir au matin dans leurs bureaux aseptisés et climatisés ? Nous devrions vivement leur conseiller de sortir faire un tour dans le pays France, sans mettre des œillères s’il vous plaît !
    « Certes, le réveil est douloureux pour certains journalistes depuis 2015. D’autres ont logiquement besoin de continuer à s’aveugler sans quoi c’est tout leur socle idéologique multiculturaliste qui s’effondre. » Barbara Lefebvre

  70. @ Julien WEINZAEPFLEN | 16 janvier 2020 à 13:40
    Vous rejoignez l’analyse que j’ai formulée dans mon commentaire du 15 janvier 2020 à 11:52. Mais cela ne date pas de la période récente. Il suffit de lire le résumé de l’essai « Le poisson pourrit par la tête » dont je donnais l’adresse
    http://www.seuil.com/ouvrage/le-poisson-pourrit-par-la-tete-jose-freches/9782020147071
    pour constater que cela était déjà dénoncé en… 1992.
    Pour compléter votre propos, je livre ici quelques lignes du chapitre de conclusion de Jérôme Sainte-Marie dans son essai « Bloc contre bloc » :
    « En se revendiquant du progressisme, il [Emmanuel Macron] se situe dans un projet radical. Loin d’être un simple catalogue de bon sentiments, ce concept correspond à une projection dans l’avenir débarrassée aussi bien des limites au développement capitaliste que pourrait constituer la morale traditionnelle, chère à une partie de la droite, et des contraintes issues du mouvement ouvrier, chères à une partie de la gauche. Il s’agit d’un projet adapté au stade actuel du capitalisme à la fois mondialisé et financiarisé mais où une bonne partie des Français ne peut se retrouver et qui parle avant tout aux milieux aisés, aux gagnants de la mondialisation. Surtout, il s’agit d’un discours clivant, rejetant dans les pénombres du « nationalisme » ou de la « lèpre populiste » ceux qui n’y adhèrent pas.
    […] Le clivage entre la gauche et la droite, dès lors qu’il recoupait de moins en moins les antagonismes fondamentaux de la société française, produisait derrière les apparences d’un combat parfois surjoué par les acteurs une forme d’apaisement. Ce temps n’est plus. Cela signifie également que les instances de contrôle – Conseil constitutionnel, Conseil d’État, Cour de cassation, Cour des comptes ou le Conseil supérieur de la magistrature, mais aussi dans un autre genre le Conseil supérieur de l’audiovisuel – cumulent désormais l’homogénéité sociologique et la convergence politique. Ce phénomène tient non seulement à la synthèse macronienne des deux libéralismes sur lesquels autrefois gauche et droite se divisaient, le libéralisme culturel et le libéralisme économique, mais surtout à l’affaiblissement de la perspective de changement politique. »
    Ici la « logique du système », celui du nouveau monde, est parfaitement exposée. Donc, la France fera de moins en moins Nation et la « Chute », puisque ce billet est consacré à Albert Camus, se poursuivra de manière inéluctable.

  71. « On a le droit de se réformer et après tout pourquoi les élites un temps imparfaites, défaillantes, blâmables seraient-elles discréditées à vie parce que le souci de l’éthique publique les aurait abandonnées ici ou là ? »
    Noblesse oblige, on en demande, en morale, plus aux dirigeants qu’aux dirigés.
    Je ne sais pas ce que signifie « élites » sous la plume de notre hermine.
    Les gouvernants ? Les patrons ? Les syndicalistes ? Les riches ? L’ENA ? Les intellectuels ? Autre ? Toute la ménagerie ?
    Ceux qui ont abusé de la crédulité ou de la patience des autres doivent être écartés…
    C’est la règle.
    Ou alors, pourquoi traiter d’idiots les gens étant dépouillés par des escrocs ou les femmes battues ne voulant pas discréditer leur époux à vie et qui, à force de seconde chance, trouvent une seconde vie, après celle d’humain de plein droit…
    …puching-ball ?
    Et cette règle, écarter les déloyaux, on reprocherait aux citoyens de l’appliquer à leurs dirigeants ?
    Dans un monde où une caissière grappillant peut être renvoyée.
    Faisons donc grâce à des dirigeants qui ne sont exemplaires que dans leur mépris du public.
    Mais oui, il ne demande d’ailleurs que ça !
    Il veut des gens jouant la comédie du repentir, car ce n’est pas ce qu’on fait qui compte, c’est le scandale.
    On l’a vu dans le cas de la pédophilie ici même, finalement, ce sont moins ses mœurs que de s’en être fait une gloire qu’on reproche à l’écrivain abuseur de mineurs.
    Cela m’a moins frappé car je n’ai pas un esprit très partisan, j’aurais donc du mal à sortir qui a dit quoi dans tous les partis politiques pour excuser les scandales de ses brebis galeuses, mais cela a toujours été pareil en politique, nier, crier au complot et surtout ne pas se réformer.
    Les gens auraient-ils les élites qu’ils méritent ?

  72. Michelle D-LEROY

    @ Exilé
    Franchement, Ségolène n’est pas ma tasse de thé, mais je crois qu’on lui cherche des poux dans la tête parce qu’elle a osé parler d’une probable candidature en 2022, une sorte de remake de 2017 en quelque sorte avec l’affaire Fillon : éliminer les gêneurs de M. Macron.
    ———————————————————
    @ Serge Hirel
    Dans vos hypothèses (fil précédent), je ne crois pas trop à la seconde où elle aurait demandé à Mme Borne un coup de main, je penche vraiment pour la première.
    Sachant aussi qu’on lui reproche d’avoir utilisé les moyens de l’Etat liés à son poste d’ambassadrice mis à sa disposition pour la promotion de son livre, mais finalement rien d’autre que ce qu’a fait il y a quelques mois une Marlène Schiappa.
    Et puis aujourd’hui on constate des absences régulières et nombreuses au sein du groupe des députés à l’A.N. : pas mieux que les réunions où Mme Royal brille par son absence tout en bénéficiant de moyens dus à son poste.
    « Au sein du groupe LREM à l’Assemblée, des députés, que nul ne parvient réellement à identifier, fuient les rendez-vous les plus politiques de la majorité. » Le Parisien/Olivier Corsan
    ——————–
    Et pour finir avec Albert Camus, on peut dire, qu’on apprécie ou non sa littérature, qu’il n’avait pas de faux-semblants, lorsqu’il n’était pas d’accord avec ses amis, il l’écrivait que cela leur plaise ou non.
    D’ailleurs, à l’époque, une certaine polémique sur l’accident (provoqué ou non) était même née… comme souvent lorsque quelqu’un conteste ouvertement des positions en principe intangibles et qu’il lui arrive malheur juste après.

  73. @ Tipaza
    « Non pas juste au sens de justice, mais juste au sens de la bonne attitude, de l’attitude pertinente, celle qui participe au mouvement de la vie dans la dignité de la nature humaine en harmonie avec la nature dans laquelle l’homme est plongé. »
    « Mais qu’est ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ? » (Noces, Camus)
    Pour résumer, Camus c’est « Le zen pour les nuls » si je vous comprends bien ?
    Dès le premier jour où j’ai pris des cours de philo à la fac, j’ai été fasciné et surtout amusé de voir à quel point les Occidentaux pensent avoir tout inventé en philosophie alors que la plupart de leur concepts sont « pensés » depuis des siècles par d’autres cultures bien antérieures à la leur.
    Je me souviens à quel point mon prof de fac de philo de l’ESEU (vous chercherez), un marxiste avec la barbe blanche et toute la panoplie, méprisait la philo asiatique et quand je l’ai interpellé pour lui dire qu’il n’y connaissait rien, il a dit: « Eh bien M.D… (c’est mon nom), vous allez nous faire un exposé sur le Zen et j’ai répondu non, donc il m’a dit « vous aurez zéro », j’ai dit : « je m’en fous ».
    Je crois que c’est à ce moment-là qu’il a compris que je n’étais pas le crétin ordinaire sorti du bac qui fréquentait ses cours et qu’il a commencé à m’apprécier.
    D’ailleurs, ça a toujours été comme ça avec mes profs.
    Peu importe.

  74. @ Wil | 17 janvier 2020 à 00:25@
    « …vous allez nous faire un exposé sur le Zen et j’ai répondu non, donc il m’a dit « vous aurez zéro », j’ai dit : « je m’en fous ». »
    Excellent, superbe !
    Par ce « je m’en fous » en forme de koan zen, vous veniez de faire le bel exposé zen que vous pouviez faire !
    Vous avez atteint la zénitude, peut-être sans le savoir, ce qui est l’état suprême du Maître.
    Et « en même temps » (si, si) vous êtes un peu « camusien » puisque :
    « Mais qu’est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ? » (Noces, Camus)
    Allons ! Nous nous rejoindrons bientôt, vous par la voie du Zen, moi par celle de la nullité, puisque Camus est « Le Zen pour les nuls » !

  75. Toujours autant de plaisir de lire ce blog et ses commentaires si enrichissants.
    Je ne parlerai pas de l’œuvre d’Albert Camus (je me contente de la lire et d’essayer de comprendre), mais on m’a offert à Noël le livre « Camus et l’Algérie » de José Lenzini, un régal, surtout le premier chapitre « Aux racines du quartier pauvre ». Né et ayant vécu pendant quelques années côté ouest de l’Algérie, que de souvenirs identiques à ceux vécus par Camus, toutes les familles pauvres doivent se retrouver dans ces descriptions-là. Merci monsieur Lenzini.
    Puisqu’il faut faire court, faisons court: que d’aigreurs, de jalousies et finalement de pessimisme dans mon pays, qui ne sait pas apprécier à sa juste mesure le bonheur qui devrait être le sien avec ce que nous avons ici, et donc à ce sujet vive la mentalité espagnole qui elle fait une fête permanente dans leur façon de vivre leur moment présent.

  76. Camus dirait-il encore que « les puissants sont souvent des ratés du bonheur » (à la fin de la vidéo) ?
    https://www.youtube.com/watch?v=Tq5J5XXR2cg
    Une petite remarque qui n’a rien à voir : quand on entend Camus, on se dit que sa diction est d’une autre époque. Alors que celle de Maria Casarès n’a pas pris une ride.

  77. @ Cn
    « C’est juste la séparation de l’État (raison) et des croyances religieuses ou spirituelles (opinions). »
    Comme si cette affirmation ne relevait pas à la fois d’une opinion, d’une croyance et même d’un dogme à caractère religieux (la déesse Raison)…
    Au fait, le principe de « laïcité » peut-il être aussi invoqué quand dans l’espace public ce genre de théorie contestable est célébré ou affirmé de façon péremptoire comme s’il s’agissait d’une vérité première ?

  78. Patrice Charoulet

    Anti-élitisme (suite)
    Un habitué, incidemment, me cloue au pilori, en rappelant que je n’ai aucune prévention contre les majors de l’ENA (et les suivants) ou les caciques de l’agreg (et les suivants). Exact ! En scribouillant mes pauvretés, j’avais cru bon, parlant des élites, de préciser « en tous métiers ».
    Cette précision étant trop rapide et donc inaperçue, je mets les points sur les i. Les élites = les meilleurs écrivains, les meilleurs penseurs, les meilleurs professeurs, les meilleurs médecins, les meilleurs magistrats, les meilleurs avocats, les meilleurs politiques, les meilleurs journalistes, les meilleurs acteurs, les meilleurs cinéastes, les meilleurs instrumentistes, les meilleurs peintres, les meilleurs ingénieurs, les meilleurs artisans, etc.
    Comment puis-je être contre ces meilleurs-là ?
    L’anti-élitisme, selon moi, est un non-sens. C’est aussi une attitude politique : on devine laquelle… Faut-il faire l’éloge des moins bons, l’éloge des nuls ? Je pense que tous les gilets jaunes, par exemple, étaient anti-élitistes. Les manifestants CGT, ou SUD, aussi. Je n’irai pas mettre les pieds dans ces défilés. Les anti-élitistes d’ici y vont-ils ? Quelles sont leurs convictions politiques ? Merci de nous le dire. On y verra plus clair.

  79. @ Lucile | 17 janvier 2020 à 10:13
    « …quand on entend Camus, on se dit que sa diction est d’une autre époque. Alors que celle de Maria Casarès n’a pas pris une ride. »
    Ce qui prouve que Camus était un homme de l’écrit et Maria Casarès une femme de l’oral.
    Mais surtout Maria Casarès exprimait des faits et les sentiments qu’ils inspirent, qui les accompagnent, alors que Camus dans cette séquence expose un point de vue.
    Alors il prend le ton doctoral qui convient pour l’époque.
    Le style cool californien, faussement naturel, la décontraction externe dissimulant une tension interne, n’était pas encore en vigueur.
    Au fond Camus parlait avec le même naturel qu’il écrivait. Quoi de plus normal pour un écrivain ?

  80. @ Patrice Charoulet
    « …les meilleurs ingénieurs, les meilleurs artisans, etc.
    Comment puis-je être contre ces meilleurs-là ? »
    Vous vous cantonnez à l’aspect uniquement professionnel de l’élitisme et bien entendu, nous n’allons pas condamner cet aspect limité certes mais honorable des choses.
    Mais un homme n’est pas réductible à son métier, loin s’en faut.
    Que dirions-nous au cas où quelqu’un exerçant un des métiers que vous citez mènerait une vie personnelle choquante, ou bien tiendrait des propos contestables ou bien serait même une franche crapule ?
    Eh bien, c’est hélas trop souvent le cas avec certains personnages connus présentés comme appartenant à l’élite (les exemples abondent).
    Et il n’est pas nécessaire d’être un Gilet jaune ou d’avoir des convictions politiques non conformistes pour refuser de les applaudir ou de leur accorder ses suffrages.
    Tout Français sensé et normal, fidèle à un certain nombre de vertus fondatrices, donc droit, doit avoir le droit de faire preuve de réserve à leur encontre voire de les fuir.

  81. @ Patrice Charoulet
    « Cette précision étant trop rapide et donc inaperçue, je mets les points sur les i. Les élites = les meilleurs écrivains… »
    M. Charoulet, vous oubliez « les meilleurs dirigeants d’entreprise ».
    Au fait êtes-vous jamais allé dans une entreprise ? simplement pour un stage ? N’y avez-vous jamais conduit vos élèves pour une visite d’usine ?
    Comment peut-on passer ainsi sous silence une bonne partie du monde économique ?
    Mais cela ne m’étonne qu’à moitié, venant d’un membre de l’Education nationale.

  82. @ Tipaza
    « Le style cool californien, faussement naturel »
    Anti-américanisme primaire. Il y a plusieurs styles d’élocution en Californie.
    En voici un petit échantillon à Stanford, pour lequel je mets un lien parce que je trouve la conférence remarquable.
    Sobre par le ton, substantielle par le contenu :
    https://www.youtube.com/watch?v=jhi2icRXbHo

  83. @ Lucile | 17 janvier 2020 à 14:38
    « Anti-américanisme primaire. Il y a plusieurs styles d’élocution en Californie. »
    Félicitations Lucile, je vois avec plaisir que vous avez terminé votre période CDD sur le blog et que vous avez obtenu un CDI, ce qui vous autorise à abandonner le style courtois pour celui de la simplification agressive observée chez d’autres intervenants.
    J’ai écrit et je persiste « le style cool californien… etc ». J’ai défini le style précisément.
    Il faut savoir lire attentivement ce qui est écrit.
    L’exemple que vous citez vient parfaitement en soutien de ce que j’ai dit.
    Les interlocuteurs en question ne portent pas l’uniforme du style cool californien, soit le tee-shirt noir et le jean des dirigeants d’Apple ou de Facebook ou autres GAFAM…
    Ils ont l’uniforme des conservateurs, chemise blanche, cravate colorée et veste sombre.
    Ils sont californiens, mais pas cool au sens de cette artificialité qui se veut décontractée tout en dissimulant une agressivité de prédateurs impitoyables.
    Il est vrai que l’on peut aussi être d’une agressivité de prédateur en costume trois pièces.
    Les financiers de New York nous le montrent, sachant que nos financiers ne sont pas agressifs, évidemment puisqu’ils ne sont pas américains.
    Cette dernière phrase pour ne pas vous contrarier, puisque vous me taxez d’anti-américanisme primaire. Simple courtoisie française qui veut que l’on ménage le sexe faible… ou prétendu tel 😉

  84. hameau dans les nuages

    @ GARCIA | 17 janvier 2020 à 10:08
    Sans indiscrétion vous habitiez où sur la côte ouest ? Mon épouse, fille de pied-noir pauvre d’origine espagnole (patronyme Sanchez) comme une grande majorité de ceux-ci, est née pas loin de la côte ouest dans un village nommé Aïn Tédlès, région de Mostaganem.

  85. Claude Luçon

    @ GARCIA | 17 janvier 2020 à 10:08
    @ hameau dans les nuages | 17 janvier 2020 à 18:37
    Métropolitain, ayant vécu et travaillé en Algérie de 61 à 64 (In Amenas) et 71 à 76 (Alger), si vous ne l’avez pas lu, puis-je vous suggérer un petit bouquin qui traite de l’Algérie pré-1962 et raconte la vie dans l’Ouest algérien :
    « Les Caroubes de Mostaganem » de Gabriel Sebban (Editions L’Harmattan).
    Un horrible drame raconté sans haine ni rancoeur.

  86. (…)s’il y a encore des élites, elles ont « fondu »
    Mais cela n’est-il pas à relier aussi à ce que d’aucuns ont appelé la trahison des clercs ?
    Quand nous voyons des enseignants s’acharner à corrompre la jeunesse, des universitaires propager des théories délirantes, des gouvernants vendre à l’étranger le pays dont ils sont responsables et livrer leurs compatriotes à des hordes barbares, des médecins jeter le serment d’Hippocrate aux orties, des magistrats se prononcer non selon l’esprit de justice mais d’après l’idéologie qui les anime, des journalistes oublier les faits pour mieux déformer la vérité, des institutions de sages se prononcer en dépit du bon sens, des artistes se vautrer dans la laideur ou dans l’abjection, comment ne pas admettre que cette déliquescence des élites n’est pas une accusation émanant des milieux caricaturés en « populistes » mais relève bel et bien d’une tragique réalité ?

  87. Patrice Charoulet

    @ Paul Duret
    Je n’ai pas craint d’infliger à tous une longue énumération de professions, où l’on peut trouver les élites françaises. J’ai oublié la vôtre, mais pas seulement. J’ai oublié les lieutenants-colonels de la Légion étrangère (l’un d’entre nous), les HSE managers dans une très grande entreprise (l’un d’entre nous), les hauts cadres bancaires (deux d’entre nous), les traductrices de japonais, les éditeurs, les architectes, les pharmaciens, les notaires, les ambassadeurs, les communicants, les grands cuisiniers. J’en oublie.
    Désolé si je n’ai pas pensé à votre groupe. J’avais d’ailleurs terminé mon énumération par « etc. ».
    Qui devait vous donner à penser que votre profession y figurait.
    Vous pensez que mon omission peut se concevoir, quand on connaît ma profession. Ai-je décrié la vôtre ? Nous l’avez-vous indiquée ? Vous décriez la mienne : ce n’est pas gentil pour… eux. Peu me chaut : je n’ai pas l’esprit de corps. Et je n’ai besoin de personne pour penser et parler.
    Mais je vous réponds : j’étais opposé aux « sorties scolaires ». Je l’avais déjà dit. Je ne pense pas qu’Alain aurait eu, lui non plus, cette idée saugrenue. Les cours de français, matière incontestablement principale, étant en scandaleux trop petit nombre, je n’aurais pas voulu les remplacer par des visites en bus… avec mères, voilées (au secours !) ou non.

  88. @ Tipaza
    Félicitations à vous Tipaza, vous devez aussi avoir obtenu votre CDI, et même avant moi, car c’est vous le premier qui faites des « simplifications agressives » ! Mes petites-filles ont été élevées en Californie et je vous assure qu’elles ne sont ni cool ni « faussement naturelles » ; bien qu’Américaines, elles sont comme les jeunes filles françaises, pas toujours très à l’aise, mais s’efforçant de faire de leur mieux, et de surmonter leur timidité. Le fait qu’elles ne soient pas spécialement cool ne veut pas dire pour autant qu’elles « dissimulent une agressivité de prédatrices impitoyables ». Non non, elles ne sont pas plus méchantes que des Européennes. Vous avez sans doute pu observer le même phénomène chez vos petits-enfants américains.
    Enfin, votre bonne pensée pour le sexe faible me touche au plus haut point et je vous en suis bien reconnaissante, (je ne connais rien aux emojis, donc je ne me risque pas à en ajouter un, de peur de gaffer).

  89. @Tipaza
    Mais non vous n’êtes pas nul, enfin pas tant que ça (blague) 😉
    Vous avez l’air du plus intelligent avec lequel j’ai eu un dialogue sur ce blog depuis des années.
    Au fond, je ne connais pas Camus, plus Nietzsche, mais ce que vous en dites me fait penser au Zen.
    Vous savez, la plénitude de la vie,etc.
    Mais le Zen, au contraire de ce que pensent les bobos parisiens, ce n’est pas faire du yoga une fois par semaine et penser positif jusqu’au « tout est permis », c’est beaucoup plus compliqué et c’est une vraie discipline intellectuelle et morale. C’est au-delà d’une « simple » philosophie.
    Je m’y suis intéressé sérieusement mais c’est comme la foi, mon besoin de liberté fondamental m’en a toujours tenu écarté.

  90. La psychanalyse en hors sujet nécessite un remède de cheval, pour accéder à l’impérieuse nécessité du pardon, que noble Lodi épanche ses incontinences vengeresses ne fait pas moins craindre que genau ne reviendra plus ici, ce qui serait dommage, absolument, et le passage de l’étranger à la chute fait penser à Baudelaire, à la victoire de saint Michel sur le dragon :
    « Tannhäuser représente la lutte des deux principes qui ont choisi le cœur humain pour principal champ de bataille, c’est-à-dire de la chair avec l’esprit, de l’enfer avec le ciel, de Satan avec Dieu. Et cette dualité est représentée tout de suite, par l’ouverture, avec une incomparable habileté. Que n’a-t-on pas déjà écrit sur ce morceau ? Cependant il est présumable qu’il fournira encore matière à bien des thèses et des commentaires éloquents ; car c’est le propre des œuvres vraiment artistiques d’être une source inépuisable de suggestions. L’ouverture, dis-je, résume donc la pensée du drame par deux chants, le chant religieux et le chant voluptueux, qui, pour me servir de l’expression de Liszt, « sont ici posés comme deux termes, et qui, dans le finale, trouvent leur équation ». Le Chant des pèlerins apparaît le premier, avec l’autorité de la loi suprême, comme marquant tout de suite le véritable sens de la vie, le but de l’universel pèlerinage, c’est-à-dire Dieu. Mais comme le sens intime de Dieu est bientôt noyé dans toute conscience par les concupiscences de la chair, le chant représentatif de la sainteté est peu à peu submergé par les soupirs de la volupté. La vraie, la terrible, l’universelle Vénus se dresse déjà dans toutes les imaginations. Et que celui qui n’a pas encore entendu la merveilleuse ouverture de Tannhäuser ne se figure pas ici un chant d’amoureux vulgaires, essayant de tuer le temps sous les tonnelles, les accents d’une troupe enivrée jetant à Dieu son défi dans la langue d’Horace. Il s’agit d’autre chose, à la fois plus vrai et plus sinistre. Langueurs, délices mêlées de fièvre et coupées d’angoisses, retours incessants vers une volupté qui promet d’éteindre, mais n’éteint jamais la soif ; palpitations furieuses du cœur et des sens, ordres impérieux de la chair, tout le dictionnaire des onomatopées de l’amour se fait entendre ici. Enfin le thème religieux reprend peu à peu son empire, lentement, par gradations, et absorbe l’autre dans une victoire paisible, glorieuse comme celle de l’être irrésistible sur l’être maladif et désordonné, de saint Michel sur Lucifer.  »
    L’Art romantique/Richard Wagner et Tannhäuser à Paris – Wikisource
    Les bons profs de français sont les nouveaux saints de nos mondes écroulés.

  91. C’est quand même faire peu de cas du peuple ; on a d’ailleurs bien les élites qu’on mérite. On pourrit d’une américanisation continue, s’amplifiant tel un virus qui attaque toutes les parties du corps.

  92. @ duvent | 15 janvier 2020 (à Patrice Charoulet)
    « Obiter dictum, vous avez renouvelé votre dictionnaire malgré votre impécuniosité, c’est admirable d’abnégation ! »
    Une pension de 3 000 € par mois permet tout de même de choisir sa misère…

  93. Patrice Charoulet

    VARIA
    En France une personne de 18-34 ans sur deux se connecte à Facebook dès son réveil.
    Je n’ai pas fui la justice, j’ai fui l’injustice. (Carlos Ghosn)
    Le salut de l’homme est en lui. (Léon Brunschvicg)
    S’il y a des paradis fiscaux, c’est qu’il y a des enfers fiscaux. (Marc Touati)
    Quand on a chassé Dieu par la porte, il revient par la fenêtre. (Gérald Bronner)
    La démographie, c’est le destin. (Auguste Comte)
    La santé et la raison sont des accidents heureux. (Taine)
    Faire de la politique par la preuve. (Valérie Pécresse)
    Nous parlions de voyages…
    Je ne les aime guère. (François Nourissier, 1985)
    Un monde qui fait blague de tout… (Péguy)
    Voulant que son fils apprenne le français, le père de Schopenhauer l’envoya vivre deux ans au Havre… à l’âge de neuf ans !
    La philosophie est une manière spéciale de penser et, par conséquent, de parler. (Yvon Belaval)
    Le démocrate est modeste. Il avoue une certaine part d’ignorance. (Camus)
    Les touristes ne sont plus des visiteurs mais des occupants. (Finkielkraut)
    Le parti ouaf-ouaf… (id.)
    Le Canard Enchaîné voulant décrier une dame définitivement la présente ainsi « La très conservatrice X ». On ne s’en relève pas.
    Ségolène est candidate à tout. (Moi)
    Un écrivain français contemporain envoie non pas un « e-mail » mais « un émile ». Dans une vidéo, interrogé là-dessus, il plaide pour sa trouvaille en invoquant Emile Littré et Emil Cioran.
    Un spécialiste d’Alain, universitaire aux Etats-Unis, qui préfère « courriel », n’a rien contre «émile », en invoquant  « L’Emile » de Rousseau et Emile Chartier (vrai nom d’Alain).
    La raison ne mûrit ses arrêts que dans le silence. (Alain)
    Le monde des Bisounours est en réalité Jurassik Park. (Hubert Védrine)
    Le médecin prescrira seulement une bonne dose de Cioran pour se consoler des romans « raplapla » qui encombrent nos tables. (X? 1988)

  94. Prétendre qu’il n’existe d’élites que de diplômes, de métier ou de profession, c’est tout de même considérer les choses par le petit bout de la lorgnette, en confondant savoir-faire et qualités.
    Voici un exemple parmi d’autres montrant que l’élitisme est multiple :
    https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/henri-fertet
    Oui, le courage est aussi un marqueur des élites et l’esprit de sacrifice encore plus.
    Et c’est pourquoi la plupart des élites actuelles de notre pays n’en sont pas vraiment.

  95. VARIA (bis)
    Pour remplir la besace aux 50 000 citations.
    Dans la même veine que :
    « Noël au balcon, Pâques au tison »
    Il y a « Brouillard en novembre, Noël en décembre »
    La Culture, quoi !

  96. @ Aliocha
    Vous n’êtes ni Proust ni un prophète, et votre style mêlant les deux est pénible.
    Je peux bien me permettre de le dire puisque vous vous autorisez depuis des temps et des temps à me faire la morale et à critiquer une démarche quand vous n’avez que des réflexes.
    Enfin, je vais essayer de décoder.
    « La psychanalyse en hors sujet nécessite un remède de cheval »
    Dites donc, chaque fois que quelqu’un ne fait pas semblant de ne pas parler de soi, il a droit à l’étiquette psychanalyse !
    Cela vaudrait de toute manière mieux qu’un sermon. Chacun a une intériorité qui renvoie à celle des autres, le sermon c’est : abandonne ta morale pour la mienne que d’ailleurs je n’applique pas.
    Et qui applique « le remède de cheval » ? Vous avez sous des airs doucereux, toujours de la brutalité en sous-main pour les autres.
    Eh oui : les gens qui font du pardon slogan sont ainsi.
    Déplorables.
    « pour accéder à l’impérieuse nécessité du pardon »
    Rien de nécessaire. Pour la société, il est utile que la vengeance cesse, pour la victime, non.
    Je dirais même souvent, au contraire… Imaginons-nous Ulysse pardonner aux prétendants ? La légitimité ne se partage pas, tous les félons doivent mourir, et si possible, leurs complices.
    Ce qui fait que les gens « pardonnent », c’est qu’ils vendent leur droit contre l’idée qu’ils iront au paradis et les autres en enfer, ils auront la carotte, les autres le bâton : alors pourquoi s’en faire ?
    Ou encore, ils sont faibles, mais jouent les forts en pardonnant, disent-ils, sauf ils n’ont pas le pouvoir de se venger… Alors les raisins sont bons pour des goujats.
    Ou encore, ils essaient de se faire bien voir : ils jouent les gentils, mais s’en prendront à plus faibles qu’eux à la prochaine occasion. Je prostitue mon droit et je m’en prends à celui du voisin : je ne respecte ni l’autre ni moi, tels sont ces gens.
    « que noble Lodi épanche ses incontinences vengeresses »
    Quand vous faites vos sermons, c’est toujours dans le sujet, peut-être ? Les prêcheurs ne donnent jamais qu’un exemple : celui de déléguer leur morale à qui n’en veut pas.
    Je suis la mienne, veuillez en faire autant de la vôtre.
    Et puis en plus, vous êtes hors-sujet.
    « Fureur vengeresse » vous plaisantez ou quoi ? Il y a eu des gens piétinant les hors-sujet à terre, il aurait été au-dessous de ma dignité de ne rien faire, mais ce qui a excité ma verve, en vérité, et je m’en flatte, c’est la tartuferie de ceux qui pardonnent à Polanski.
    C’était bien la peine pour accabler l’écrivain !
    Selon que vous serez populaire ou non… Tartuffe n’a pas pris une ride, non, pas une.
    Je ne vois pas trop en quoi cela me concerne, alors « vengeresse » en dehors de mon sens de la justice.
    Mais oui, la moitié du blog a été pour lui, et je le martèle.
    Je n’ai pas cherché si c’étaient des gens pour ou contre moi ou les hors-sujets, c’était la moitié des gens lui « pardonnant », il est toujours aisé de compter pour rien les offenses subies par les autres, ces inexistants.
    Énigme.
    Pourquoi le cinéaste devait être pardonné, et l’écrivain, non ? Solution, il ne se vantait pas. Bien, alors je propose de libérer tous les délinquants ne se vantant pas, ça en fera, du monde !
    Plus de surpeuplement des prisons. Et aucun prêtre pédophile n’y va : jamais ils ne se vantent.
    Comme on ne m’attaquait pas, j’étais d’une objectivité exceptionnelle sur le sujet.
    Je comprends très bien que l’ordre public conduise à préférer les gens qui font profil bas.
    Ce peut être une déformation professionnelle pour les gardiens de l’ordre, mais pour les autres ?
    N’empêche que l’impunité ne peut que donner des vocations… Quand je pense que des gens parlent de la théorie de la vitre cassée et veulent faire grâce à un abuseur d’enfant !
    Incohérent, arbitraire.
    Je ne sais pas trop si vous avez cru que je visais quelqu’un ou quelques-uns, mais non.
    Parce que sinon, je l’aurais dit…
    Après que tant de gens ont été si merveilleux avec moi ici, quelle revanche ! Eh bien, non, la pédophilie, non, la lutte contre l’abus d’enfant est bien trop grave pour que je l’instrumentalise.
    Je note les incohérences, bassesses sans nombre des gens qui m’attaquent quand ils le font ou rappellent quand je veux plus tard leur bassesse extrême, mais je n’attaque pas en prétendant des gens ce qu’ils ne sont pas, voir ce qu’ils sont, quand cela peut aller contre un intérêt supérieur.
    Savoir la défense des victimes, par exemple, en l’occurrence, les enfants, mais aussi, dans une certaine mesure, les pédophiles qui essaient d’être abstinents et qu’on n’aide guère dans leurs efforts.
    Ce qui compte, ce n’est pas qui a dit quoi, c’est la mentalité de la poussière n’existe pas sous le tapis, l’enfant doit être abandonné puisque l’abuseur pardonné.
    Car il faut choisir : soit la Justice venge la victime, c’est cela, la Justice, une vengeance publique, soit la victime restera victime, à savoir de son bourreau puis de la société qui interdit la vengeance privée et n’assume pas la vengeance publique.
    Qui ajoute donc à l’outrage du criminel son propre déni de justice de sorte que la victime est deux fois victime. Et dire qu’on plaint les délinquants double peine ! La victime, notamment de pédophilie, l’est deux fois si son agresseur n’est pas mis à croupir en prison.
    Donc les gens défendent Polanski car :
    « Ce n’est pas pécher que de pécher en silence ».
    La conclusion de tout cela est que les avocats bénévoles de l’abuseur sont des Tartuffe, conscients ou inconscients, je veux dire, reproduisant des comportements de leur milieu, comportements sans doute traditionnels.
    A eux d’y réfléchir : comme ils ne m’ont rien fait, ce n’est pas dans un esprit de vengeance que je le dis mais pour les enfants et pour eux.
    Je m’attaque au « péché » quand il ne me concerne pas, au « pécheur » quand des gens osent essayer de me faire subir des injustices comme si j’étais à la disposition de leur iniquité.
    Jamais je n’instrumentalise la justice, jamais je ne me laisse instrumentaliser par ceux qui se servent du pardon, de Dieu, de René Girard ou de n’importe quoi d’autre pour essayer d’intimider moralement au lieu de débattre avec des arguments.
    L’injustice est toujours l’injustice.
    Jamais, oui, certes, mais cela est bien vain, sans la victoire.
    Je comprends parfaitement que les rats qui m’ont mordu au visage ne s’excusent pas, cela est humiliant, quoique, évidement, on ne puisse se prétendre essayer d’être juste sans s’excuser quand on a tort.
    Je comprends moins qu’on s’accroche à la tartuferie, à l’arbitraire et autres saletés liées entre elles comme l’ordure et les microbes.
    Parce que cela n’a rien à voir avec eux et moi, leur voisin ou les extraterrestres, ce n’est pas d’un duel d’ego qu’il s’agit mais du juste et de l’injuste en soi, et comment ne pas le commettre et le laisser commettre dans la monde.

  97. Ne sachant me faire entendre hors du païen par l’oreille païenne, je choisis de me taire, l’amour peut tout.

  98. Patrice Charoulet

    CHOIX POLITIQUE
    Même si l’on peut discerner une infinité de nuances, pour simplifier, on a le choix entre l’extrême gauche, la gauche, le centre, la droite, l’extrême droite.
    Quand on souhaite un Etat suffisamment fort pour que l’ordre règne
    Quand on souhaite que les élus soient régulièrement et librement choisis
    Quand on souhaite que les forces de l’ordre soient assez fortes pour faire régner l’ordre et permettre l’application des lois
    Quand on respecte les élus librement choisis, en se réservant d’en élire d’autres si l’on est insatisfait
    Quand on est pour la libre entreprise et non pour une économie dirigée
    Quand on est pour une baisse très importante des impôts
    Quand on s’applique à respecter toutes les lois librement votées
    Quand on ne fait pas grève et qu’on ne soutient aucune grève
    Quand on est contre les piquets de grève
    Quand on est contre ceux qui empêchent le liberté d’aller et venir, sur les ronds-points ou dans les rues
    Quand on est pour la mise en détention des voleurs et des criminels
    Quand on se comporte bien en toutes circonstances
    Quand on est capable d’amitié
    Quand on est bon voisin, bon collègue ou bon confrère
    Quand on aime sa femme et ses enfants
    Quand on est poli et civilisé 
    Quand on est instruit
    Quand on lit des livres et des journaux de qualité
    Quand on essaie de bien parler et bien écrire sa langue
    Quand on aime mieux les émissions de radio ou dé télé de réflexion que les émissions de variétés ou les spectacles sportifs
    Quand on souhaite que son pays soit défendu par des armées crédibles
    Quand on aime la France
    on est de droite.

  99. @ Patrice Charoulet
    Je suis sûr que vous pouvez en trouver d’autres des comme ça pour définir la droite.
    Par exemple « Quand on pense plus à son portefeuille qu’à ses principes ».
    Ça c’est une bonne définition de la droite.

  100. @ Pierre Blanchard
    Non ça le fait pas parce qu’il y a des c*ns de droite comme de gauche.
    Ils sont aussi c*ns les uns que les autres, c’est juste la nature de leur c*nnerie qui change.

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