Après les cons, les irresponsables du Mur !

C’était prévisible.

Comme Nicolas Sarkozy a été placé sur écoute au mois d’avril 2013 et que la procédure initiale, relative à un éventuel financement libyen de la campagne de 2007, est régulière, on a eu droit, à partir de l’excellente contribution du Monde à ce « soupçon de trafic d’influence dans le camp Sarkozy », aux réactions attendues et partialement antagonistes.

A la suite d’échanges entre Nicolas Sarkozy et Me Thierry Herzog – l’un et l’autre ayant pris la peine de disposer de portables enregistrés sous un nom fictif -, il apparaît que le problème des agendas de l’ancien président saisis dans le dossier Bettencourt le préoccupe vivement, ainsi que son conseil, car leur consultation pourrait démontrer la fréquence des rencontres entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie.

La Cour de cassation devra statuer sur leur éventuelle restitution. Or certains éléments extraits des écoutes du portable de Nicolas Sarkozy mettent en lumière le nom et l’implication de Gilbert Azibert, premier avocat général, qui aurait fourni à son ami Thierry Herzog des informations sur la position de la Chambre criminelle à propos de la restitution des agendas, contre l’obtention d’un poste de conseiller d’Etat à Monaco. Il s’avère qu’il a été pourvu, que la candidature d’Azibert n’a pas été retenue et qu’aucune démarche n’aurait été entreprise en sa faveur (JDD).

Il n’était pas question, dans ces conversations, de la stratégie et des modalités d’une quelconque défense – le secret professionnel aurait alors dû être absolument sauvegardé – mais de la possibilité, par l’entremise d’un magistrat, de transgressions contraires à une administration normale de la justice.

La Cour de cassation a admis que la présomption d’infraction représente une justification pour une transcription d’écoutes entre un avocat et son client. Même s’il est vrai que le départ entre la tonalité suspecte, qui n’est pas suffisante, et le contenu délictuel, est malaisé.

En l’occurrence, même si une approche péremptoire n’est pas de mise tant l’analyse est délicate, reste qu’il n’y a pas de quoi crier au scandale. On ne voit pas pourquoi le secret professionnel serait un barrage hermétique dans tous les cas, qui autoriserait une impunité pour des entretiens ayant une autre finalité, un contenu autre que ceux honorables et inviolables de la majorité des dialogues entre avocats et clients.

Personne sur ce sujet sensible ne peut être sûr de son fait et de son droit et mettre en cause l’attitude des juges comme s’ils étaient forcément coupables d’avoir osé « écouter » un ancien président dont ses quelques « casseroles », même non suivies d’effet pour l’instant, ont mis à mal la virginité judiciaire.

Mais ce n’est pas le corporatisme massif du barreau ni la solidarité amicale manifestée à l’égard d’une personnalité brillante, chaleureuse et engagée dans un combat problématique, qui vont constituer des arguments décisifs. Ils ne vont persuader que les convaincus et les avocats eux-mêmes toujours prêts à dénoncer la recherche de la vérité comme une passion médiocre dès lors qu’elle affecte la conception autarcique de leur métier.

Il est piquant de constater que la droite porte aux nues la fronde et la contestation des avocats tandis que la gauche se garde bien de toute immixtion intempestive et se félicite de l’indépendance de la Justice. NKM adore les premiers puisqu’ils défendent Me Herzog et donc indirectement Nicolas Sarkozy tandis qu’Anne Hidalgo s’en tient à une abstention qui ménage la magistrature (LCI).

Henri Guaino, que j’apprécie, aurait manqué dans cette controverse. Il propose une foucade visant à demander la saisine du CSM par le président de la République. Toujours le recours à une solution régalienne chez lui, même si elle ne servirait à rien ! Car cette procédure est on ne peut plus régulière. Si, à chaque fois qu’une écoute est désapprouvée, on charge le CSM de s’en mêler, notre démocratie ne s’en sortira pas.

Le plus grave est que l’affaire du Mur des cons, à l’évidence a fait des dégâts considérables. Pas une contestation des actes les plus ordinaires et les plus légitimes de la justice qui ne soit appuyée sur ce Mur des cons, l’insoutenable partialité et le scandaleux aveuglement qu’il révélait. Pas un reproche de politisation de la magistrature qui ne soit fondé sur cette déplorable et dévastatrice pantalonnade.

Aujourd’hui, l’instruction pour la violation du secret de l’instruction et trafic d’influence est conduite par deux femmes, Patricia Simon qui ne serait pas étrangère à la gauche et Claire Thépaut qui appartient au Syndicat de la magistrature. Sans doute deux magistrats irréprochables et compétentes, dont la seconde en tout cas est implacablement plombée – je l’ai constaté – par le souvenir de ce Mur des cons odieux.

Pourtant, rien n’est plus faux que d’imputer aux juges un acharnement à l’encontre de Nicolas Sarkozy même si la magistrature, à cause de lui, n’a aucune raison d’apprécier sa présidence et sa conception de l’état de droit.

Dans les pratiques judiciaires, c’est s’égarer que de les croire animées par une obsession de ce type d’autant plus – il faut le répéter – que ce qui s’accroche, multiple, aux basques de l’ancien président est sorti de son quinquennat et n’a pas été inventé par les magistrats. Mais je crains fort que le Mur des cons vienne sans cesse altérer le jugement des citoyens en les conduisant à plaquer sur des comportements honnêtes, équitables et objectifs, la saleté créatrice de défiance de cette péripétie dont les effets délétères vont durer infiniment.

La politisation de la magistrature est donc moins un problème que ne pourrait le devenir cet intense besoin de rechercher une vérité d’Etat trop souvent fuyante et occultée par des mensonges systématiques. Cette recherche effrénée pourrait conduire à des extrémités, à des paroxysmes, même de bonne foi. Des exigences, une quête professionnelles qui feraient fi des obstacles parce qu’il est intolérable de ne pouvoir mettre la main et l’esprit sur ce qu’on sent, sur ce qu’on sait vrai.

Les irresponsables du Mur reçoivent chaque jour la monnaie de leur pièce stupide. La démocratie, au-delà d’eux, doute même de la Justice.

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  1. Véronique Thore

    Vous aurez beau tordre la soi-disant réalité dans tous les sens et nous l’expliquer dans un langage alambiqué, la France d’en bas mon bon Monsieur, est pleine de bon sens et de sagesse ! NS est un honnête homme ne vous en déplaise et il a sûrement bien moins failli que ses prédécesseurs. Souvenez-vous de Mitterrand et sa famille bis entretenue dans les ors de la République à nos frais, les écoutes du tout-Paris, le Rainbow warrior, etc. et des valises de billets pour Chirac, qu’il recevait sur son bureau de maire de Paris en sifflotant la Marseillaise ! Vous avez la mémoire bien courte ! Voulez-vous encore d’autres exemples des turpitudes de vos amis gauchistes ? Cahuzac dont tout le monde politique connaissait l’existence du compte en Suisse… sauf FH fort des journalistes dans sa poche grâce à la fameuse niche fiscale, de la magistrature majoritairement de gauche, de la fonction publique à qui il a promis monts et merveilles, etc. Il s’est cru intouchable ! et paf, Médiapart s’en mêle… qui dans la foulée suivante se retrouvera avec un contrôle fiscal que les députés PS and co lui effaceront ! Elle est pas belle la politique ? Parce que tous ces messieurs en commençant par FH doivent leur élection à Plenel qui entre les deux tours (alors que c’était encore jouable pour NS) a publié ce faux grossier pour lequel à ce jour il est toujours impuni et pour longtemps si vous voulez mon avis ! Alors pourquoi tant de haine vis-à-vis de NS ? Croyez-vous que ses prédécesseurs se soient gênés pour demander des nouvelles sur des affaires sensibles ? Pourquoi tant de mauvaise foi ? NS n’est pas du sérail, il n’a pas fait l’ENA et HEC, il est donc à vos yeux méprisable, il n’est pas non plus protégé par quelque appartenance, tout cela est grand péché à vos yeux d’élite ! Mais nous, ses mots, sa sincérité, sa volonté, son amour de la France, son mérite nous ont touchés ! Il nous ressemble et il nous a compris ! Plus vous le clouerez au pilori plus on le défendra !
    Mais de vous, si brillant magistrat, j’attendais plus d’impartialité et je ne vous trouve pas un raisonnement honnête, c’est décevant et cela prouve dans quel état de déliquescence est notre pays livré à ces élites ! A bientôt 70 ans j’ai envie de devenir révolutionnaire ! FH n’est pas à la hauteur et je crois que ça va mal finir ! Vous là-haut vous ne voyez pas le sentiment de révolte et d’injustice qui monte ; tous ces mensonges on n’en peut plus ; toute cette désinformation on n’en veut plus !

  2. Jean-Dominique Reffait

    Le fait que N. Sarkozy et son avocat se dotent de téléphones sous de fausses identités comme de vulgaires dealers de banlieue en dit long sur la pureté des conversations envisagées par ce canal. Outre que l’usurpation d’identité et la fausse déclaration constituent en elles-mêmes des délits, il faut avoir bien des choses très singulières à dire ou à entendre de son avocat pour établir avec celui-ci ce mode de communication frauduleux.
    De même, comment en vouloir à des magistrats qui, découvrant la ruse de sioux de N. Sarkozy avec son téléphone clandestin, engagent légalement l’écoute d’une conversation avec un interlocuteur lui-même dissimulé sous une fausse identité et dont on ne peut pas soupçonner, a priori, la qualité d’avocat ?
    Et si Me Herzog voulait protéger, comme c’est son droit, une conversation entre l’avocat et son client, il lui était loisible de converser avec lui dans un cadre qui aurait été légal lui-même.
    J’ignore ce qui sortira de tout ça, je plains un peu N. Sarkozy qui a bien des problèmes avec tous ceux qui veulent l’enregistrer à son insu, ça se bouscule au portillon et il devrait se méfier de sa brosse à dents ou de sa chasse d’eau.
    Le Mur des Cons est évidemment une belle crétinerie, on l’a dit ici en son temps. Il faut cependant raison garder : ce Mur était réduit à un panneau d’affichage, initiative idiote des responsables du SM, mais on ne saurait soupçonner tous les magistrats affiliés à ce syndicat d’y avoir contribué. Quelques imbéciles, de passage au siège parisien du SM, ont cru bon de consacrer une part de leur énergie à épingler quelques photos. C’est idiot, condamnable, antirépublicain mais je ne me fais aucune illusion sur les Murs des Cons qui foisonnent dans toutes les têtes, à commencer par celles de nombre de magistrats de toute obédience. Les préjugés et appréciations à l’emporte-pièce y sont d’autant plus courants que l’esprit de corps couplé au militantisme – on cumule ainsi les tares – renforcent ce sentiment vaniteux d’être tellement plus intelligent que les autres.
    Ou alors, il faut le dire clairement : les magistrats adhérents au SM sont de facto suspects et doivent être révoqués dans leur totalité. Qui y songe sérieusement ? Sans cette issue radicale, il faut bien se résigner à voir ces magistrats se mêler de certaines affaires. Les magistrats, fussent-ils du SM, n’inventent pas les agendas de N. Sarkozy, ni ses déclarations buissonnières sur les pressions de C. Guéant sur le Parquet, ni les casseroles en chapelet que traîne comme des grelots l’ancien président. Et si N. Sarkozy était moins bavard sur des sujets douteux, on l’écouterait moins en cachette.

  3. Cher Philippe,
    Que penser d’Anne Hidalgo, une prétendue maire qui refuse le débat ?
    C’est du déjà vu avec Hollande.
    C’est dommage car cela aurait été facile à Nathalie de démontrer le nombre de changement d’avis depuis ce début de campagne et de mettre Hidalgo devant toutes ses contradictions y compris sur ses positions sur la magistrature.
    Avec Hidalgo, c’est reparti pour un Paris méprisant pour la région parisienne. Paris appartient autant à sa banlieue qu’à tous.
    Nathalie recréera le lien entre Paris et la France, Paris s’étant recroquevillée comme un fossile éteint.
    Il ne suffit pas de jouer avec les lumières de l’Hôtel de ville pour arrêter des émissions télévisées, de prendre de grands airs pour décider de projets sans rien y connaître. Nathalie est une femme de terrain, avec des connaissances très solides et un esprit de rigueur et de proximité.
    La végétalisation des toits de Paris, les salles de shoot, les scooters électriques, c’est du projet d’envergure !
    De qui se moque-t-on avec cet immense retard de Paris par rapport à ce qui pourrait être fait dans le domaine des transports qui sont insalubres et particulièrement dangereux.
    Cela suffit les agressions de touristes, l’absence de crèches, le tout béton.
    Il y en a assez de tous ces boulets qui s’intéressent à si peu de choses.
    françoise et karell semtob

  4. Frank THOMAS

    « On ne voit pas pourquoi le secret professionnel serait un barrage hermétique dans tous les cas, qui autoriserait une impunité pour des entretiens ayant une autre finalité, un contenu autre que ceux honorables et inviolables de la majorité des dialogues entre avocats et clients. »
    Ainsi, la mise sur écoute d’un avocat serait justifiée par le contenu délictuel de ses conversations avec son client. Ce raisonnement est une tautologie radicalement faussée.
    Car enfin pour savoir si ces conversations sont répréhensibles et si, comme vous dites, ils ont « une autre finalité », ou s’ils sont  » honorables et inviolables », encore faut-il les avoir écoutées.
    Soit dit en passant il est baroque d’envisager des conversations « inviolables » qui, pour être démontrées telles, commenceraient par être violées !
    On en revient donc nécessairement à ce fait indiscutable et scandaleux : les magistrats ont pris la décision de mettre un avocat sur écoute avant la commission de quelque infraction que ce soit.
    Vous avez beau tortiller les faits pour les présenter sous un jour plus acceptable, il s’agit d’un dérapage plus qu’inquiétant que rien ne peut justifier, sinon l’acharnement corporatiste de certains magistrats bien décidés à démolir un homme qui leur déplaît et à empêcher par tous les moyens son retour sur la scène politique.
    Le soutien que vous leur apportez, pour n’être pas surprenant, est franchement consternant.

  5. Zyeuteur amusé (septies)

    La magie-strature, nouveau 2ème Pouvoir interne (P-i-2) après la média-sphérule (P-i-1), lutte pour s’arroger l’exclusivité du secret légal et le pouvoir de casser le secret des pouvoirs rivaux.
    C’était prévisible dans le cadre de « La guerre psychologique » (François Géré, c/o Economica).
    Il est très amusant de contempler les émanations verbales à fins de rideaux de fumée qui sourdent depuis quelque(s) candidat(s) à la promotion depuis P-i-2 vers P-i-1.
    Moins amusant est de songer au sort du messager simple journaliste qui a eu le courage de « outer » le très « cru » Mur des C…
    …Interné d’office comme le malheureux concierge-factotum de ce joyau historique qu’était le Parlement de Bretagne, parce que le manant s’obstinait à dénoncer l’impéritie d’un gestionnaire devant répondre, un « Monsieur le 1er Président » ?

  6. Véronique Raffeneau

    « Ils ne vont persuader que les convaincus et les avocats eux-mêmes toujours prêts à dénoncer la recherche de la vérité comme une passion médiocre dès lors qu’elle affecte la conception autarcique de leur métier. »
    Défendre le secret des discussions entre un avocat et son client n’est pas une passion médiocre.
    Vous écrivez vous-même plus bas dans le billet que côté magistrats la recherche effrénée de la vérité peut devenir folle et passionnelle, qu’elle peut conduire à des extrémités et à des paroxysmes.
    Si cette passion justicière médiocre n’est pas limitée, arrêtée et équilibrée, par exemple, par le respect de la confidentialité absolue des échanges entre un avocat et son client, elle se transforme très vite en excès, démesure et abus de pouvoir.
    Les avocats ont mille fois raison de défendre l’Etat de droit pour tous, dont une des pierres angulaires est l’inviolabilité de la relation avocat-mis en cause.

  7. Véronique Raffeneau

    @ Jean-Dominique
    « Et si Me Herzog voulait protéger, comme c’est son droit, une conversation entre l’avocat et son client, il lui était loisible de converser avec lui dans un cadre qui aurait été légal lui-même. »
    L’écoute, même indirecte, d’un avocat est une limitation de sa liberté de parole avec son client qui doit être entière et totale.
    Pour Me Herzog, le fait de vouloir protéger ses conversations avec son client, n’est pas seulement son droit.
    Sans la garantie d’une liberté de parole totale et entière avec son client, pour l’avocat, il n’y a simplement plus de défense équitable possible, plus de défense tout court.

  8. Pourquoi critiquer le mur des cons ? il a révélé publiquement ce qui n’était jusque-là que plus ou moins intuitif. Ce n’est pas un hasard si la cote de la justice dans les sondages est aussi faible par rapport, par exemple, à celle de la police, à laquelle pourtant les médias font un procès récurrent ! On peut rappeler aussi ici la confidence de cette ancienne présidente du Syndicat de la magistrature disant – avant qu’elle ne devienne elle-même responsable politique ! – qu’elle était devenue magistrat « pour se faire les politiques ». Autre question iconoclaste : on nous répète à longueur de médias les ravages universels de la non-parité sexuelle, mais personne ne s’interroge sur la non-parité sexuelle dans la magistrature !

  9. Bonjour Philippe Bilger,
    « Pourtant, rien n’est plus faux que d’imputer aux juges un acharnement à l’encontre de Nicolas Sarkozy même si la magistrature, à cause de lui, n’a aucune raison d’apprécier sa présidence et sa conception de l’état de droit. »
    Cette affaire me fait un peu penser à la mule du pape d’Alphonse Daudet. L’esprit de revanche reste ancré au fond de nous et jaillira à la première occasion que l’on soit une modeste mule ou un haut magistrat.
    L’indépendance de la Justice ne fait rien à l’affaire.
    Les juges sont des hommes comme tout le monde avec leurs faiblesses et leurs états d’âmes. Le mur des cons, ainsi que vous le signalez en est la meilleure illustration.
    Avoir été méprisé comme l’ont été les juges par Nicolas Sarkozy laisse forcément quelques amertumes. Les petits pois n’ont pas été bien digérés semble-t-il.
    Pas étonnant alors que le goût de la revanche ait sonné dans leur esprit.
    Un pouvoir, quel qu’il soit, sans un contre-pouvoir est dangereux, même dans un pays aussi respectueux de la démocratie que la France.
    Ceci étant Nicolas Sarkozy l’a bien cherché, et récolte ce qu’il a semé.

  10. @Philippe Bilger
    Par souci d’une bienséance qui vous appartient et vous honore vous m’avez censuré alors que ma phrase ainsi tronquée de sa pique ne ressemble plus à rien.
    Or, maintenant, vous constatez vous-même que votre propre tentative de faire montre d’une ironie ingénue et perfide ne rencontre qu’incrépation, alors laissez-moi oser puisque vous en permettez l’emploi d’une telle épitaphe !
    « Tous les ans, il y a de plus en plus de cons. Mais cette année, je crois que les cons de l’année prochaine sont déjà là. »

  11. Jean MORLAND

    Pour une fois, je ne vous suivrai pas.
    Le mur des cons n’est pas le seul responsable du discrédit de la Justice. Certes, il a révélé le mauvait goût, la méchanceté, l’absence de tenue, de décence diraient nos amis britanniques, de beaucoup (de trop) de ceux qui sont chargés de juger les autres.
    Mais que dire des procédures interminables qui se sont perdues dans les sables, et n’ont mis au ban de la politique que des seconds couteaux (et encore…).
    Que dire d’un pays où la première question que l’on se pose devant un juge est : quelle est sa « sensibilité » (dans le meilleur des cas), à quelle coterie appartient-il ?, à quelle société secrète, à quel syndicat ?, à quel parti ? Que dire d’un pays où la police peut faire un descente dans la plus haute instance judiciaire, où des magistrats se poursuivent entre eux ?
    On demande à nos juges moins de passion, et plus de prudence, de discernement, de jugement… en quelque sorte.
    Enfin, sur la mise sous écoute d’un avocat et de son client, on préfère ne pas imaginer les réactions de tous les défenseurs professionnels de nos libertés – au rang desquels faisaient partie les juges judiciaires, selon l’enseignement de la faculté de droit – si cela s’était passé sous un gouvernement de droite à l’encontre d’une personnalité de gauche.
    Les politiciens ne sont pas les seuls responsables du mépris de trop de nos concitoyens envers la justice – qui n’est plus la leur. Les magistrats eux-mêmes y contribuent trop souvent et trop activement.

  12. « Même s’il est vrai que le départ entre la tonalité suspecte, qui n’est pas suffisante, et le contenu délictuel, est malaisé. »
    Malaisé ?
    M. Bilger, vous dites vous-même que le caractère suspect n’est pas suffisant, donc qu’il faut des preuves, et pourtant, vous dites que séparer le suspect du délictuel est « malaisé ».
    N’est-ce pas un peu contradictoire ?
    Loin de moi l’idée de vous donner une leçon de droit, mais il me semble qu’il n’y a rien de « malaisé » à séparer le suspect du délictuel. Soit il y a des preuves et c’est délictuel, soit il n’y en a pas et ça n’est que suspect, ce qui n’est pas condamnable. Le doute devant toujours bénéficier à l’accusé.
    Les lois doivent être assez précises pour ne pas laisser place à l’interprétation personnelle des magistrats. Parce que l’interprétation personnelle induit une inégalité.
    Mais peut-être que tout cela est trop théorique et est inapplicable dans la réalité, ce qui est un problème parce que ça me semble être assez logique.
    « Sans rapport avec l’affaire des écoutes Sarkozy » (nooon, pensez donc !…)
    « Le 31 Janvier 2014 une circulaire a été transmise aux parquets par la garde des Sceaux. Il y est fait mention de la nécessité de faire remonter toutes les affaires dites « sensibles » jusqu’à elle. Une exigence qui s’inscrit en contradiction avec le principe de l’indépendance de la Justice. »
    http://www.atlantico.fr/decryptage/circulaire-remontee-information-cette-curieuse-conception-independance-justice-christiane-taubira-jean-paul-garraud-982671.html

  13. La confidentialité des échanges entre un client et son avocat ne saurait être absolue. Elle a pour raison d’être la protection des droits du justiciable, pas celle de son conseil.
    Je cite Didier Rebut, professeur de droit à l’université Panthéon-Assas.
    « Il n’y a pas d’interdiction totale de placer un avocat sous une mesure d’interception judiciaire, mais la seule condition à respecter scrupuleusement est que celui-ci soit soupçonné d’avoir commis préalablement une infraction. »
    « Si un individu est mis sur écoute et qu’il parle au téléphone avec son avocat, les services enquêteurs n’ont pas le droit de retranscrire cette conversation, sauf si la conversation révèle une possible infraction de l’avocat. »
    Le simple fait que le justiciable Sarkozy et l’avocat Herzog aient communiqué en utilisant des téléphones portables sous de fausses identités constitue bien une infraction et justifie que Thierry Herzog soit à son tour éventuellement mis sur écoute pour s’assurer qu’il n’a pas commis d’autres infractions.

  14. Je suppose que votre démonstration convaincra les membres de la profession judiciaire, mais moi qui suis une citoyenne lambda, ce que je vois, c’est le pouvoir énorme qu’a un juge de me jeter en prison, sans savoir lui-même combien de temps je vais y rester, quand je serai jugée, si j’en sortirai suicidaire ou amochée, les répercussions que ça aura sur mes proches ; je crois que le petit Dils s’est fait violer en prison, et il n’est pas le seul – et pourtant, chacun avait fait son travail. Un des accusés d’Outreau est mort en prison, un autre en est sorti brisé et durablement dépressif, mais là encore, il n’y a pas de quoi en faire une histoire, chacun avait fait son travail, et si ce n’est pas le cas, la justice manque de moyens.
    Je suis presque certaine que si on me prive de sommeil suffisamment longtemps, je suis capable de signer n’importe quels aveux. La seule personne alors qui défendra comme elle pourra mes intérêts face à cette énorme machine anonyme et chipoteuse sur le détail qu’est l’administration judiciaire, c’est mon avocat. Ce droit d’être défendu est sacré, on ne doit pas y toucher, ni de près, ni de loin. Tant pis si des magouilleurs en profitent, moi c’est aux honnêtes gens que je pense, et après tout, la justice, elle est faite pour eux, pour ne pas désespérer les honnêtes gens, pour les protéger et leur permettre de vivre en paix. Quand le système commence à empiéter sur les droits légitimes de l’individu, on entre dans des zones dangereuses.
    Vous avez raison de parler du mur des cons, cher Philippe Bilger, c’est une monstruosité. Mais alors que vous, vous en tirez comme conclusion que ce n’est pas parce qu’il y a eu le mur des cons qu’on doit empêcher la police judiciaire d’écouter les conversations privées de quelqu’un contre qui on n’a encore rien qui justifie sa mise en détention, moi je dis que parce que le mur des cons est révélateur de l’arrogance de certains juges, il faut justement laisser tous ses droits à la défense. La justice n’est pas constituée par des gens idéaux, mais par des gens normaux, certains intègres, d’autres plus filous, et tous soumis à la pression du groupe, comme des individus normaux. Le mur des cons, c’est un phénomène de groupe, une association qui est loin d’être une association de bienfaisance, qui libère et qui décuple le sentiment de puissance des plus lâches, et dont les meneurs sont des voyous avant d’être des imbéciles.
    Dans le monologue d’Hamlet, parmi les causes de désespoir qu’énumère Shakespeare, juste après « the pangs of despised love » (les souffrances de l’amour méprisé), vient « the insolence of office » (and the spurns that patient merit of the unworthy takes…). Tout y est dit, de manière magistrale. C’est très difficile à traduire de manière concise, mot à mot, « l’insolence des gens en place », ou « l’arrogance de ceux qui détiennent une fonction officielle », ça a toujours existé, on ne peut pas fermer les yeux dessus.

  15. Véronique Raffeneau

    @ moncreiffe
    « Le simple fait que le justiciable Sarkozy et l’avocat Herzog aient communiqué en utilisant des téléphones portables sous de fausses identités constitue bien une infraction… »
    Utiliser des téléphones portables enregistrés sous une identité fictive pour sauvegarder le secret professionnel et son corollaire la liberté de parole d’un avocat avec son client, justifie-t-il une écoute pendant des mois et des mois des échanges entre un avocat et son client, une perquisition de dix heures et la saisie des portables et ordinateurs de ce même avocat ?

  16. @moncreiffe
    « Le simple fait que le justiciable Sarkozy et l’avocat Herzog aient communiqué en utilisant des téléphones portables sous de fausses identités constitue bien une infraction et justifie que Thierry Herzog soit à son tour éventuellement mis sur écoute pour s’assurer qu’il n’a pas commis d’autres infractions. »
    Interprétation étrange de la loi, selon moi.
    Le fait que Herzog ait un téléphone sous un faux nom justifie qu’il soit condamné pour utilisation d’une fausse identité, pas que ce qu’il dise avec ce téléphone soit écouté.
    Et que veut dire en droit : « s’assurer qu’il n’a pas commis d’autres infractions » ?
    S’il est susceptible d’avoir commis des infractions, on cherche des preuves en rapport avec ces infractions et si on en trouve, il doit être poursuivi.
    Il faut une justification précise à une écoute téléphonique. On ne lance pas une écoute en disant : « T’inquiète, on trouvera bien quelque chose ! »

  17. Catherine JACOB

    «La Cour de cassation a admis que la présomption d’infraction représente une justification pour une transcription d’écoutes entre un avocat et son client. Même s’il est vrai que le départ entre la tonalité suspecte, qui n’est pas suffisante, et le contenu délictuel, est malaisé. »
    Code de procédure pénale :
    Article 100-1 :Créé par Loi n°91-646 du 10 juillet 1991 – art. 2 JORF 13 juillet 1991 en vigueur le 1er octobre 1991
    «La décision prise en application de l’article 100 doit comporter tous les éléments d’identification de la liaison à intercepter, l’infraction qui motive le recours à l’interception ainsi que la durée de celle-ci.»
    Article 100-2 : Créé par Loi n°91-646 du 10 juillet 1991 – art. 2 JORF 13 juillet 1991 en vigueur le 1er octobre 1991
    «Cette décision est prise pour une durée maximum de quatre mois. Elle ne peut être renouvelée que dans les mêmes conditions de forme et de durée.»
    Autrement dit, elle peut être renouvelée ad libitum vu que le nombre de renouvellements n’est pas précisé.
    Article 100-4 : Créé par Loi n°91-646 du 10 juillet 1991 – art. 2 JORF 13 juillet 1991 en vigueur le 1er octobre 1991
    «Le juge d’instruction ou l’officier de police judiciaire commis par lui dresse procès-verbal de chacune des opérations d’interception et d’enregistrement. Ce procès-verbal mentionne la date et l’heure auxquelles l’opération a commencé et celles auxquelles elle s’est terminée.
    Les enregistrements sont placés sous scellés fermés.»
    Dès lors comment en avons-nous eu connaissance? Autrement dit qui tenu au secret (professionnel ou d’instruction du dossier) a parlé ??
    Article 100-5 : Modifié par LOI n°2010-1 du 4 janvier 2010 – art. 6 (V)
    «Le juge d’instruction ou l’officier de police judiciaire commis par lui transcrit la correspondance utile à la manifestation de la vérité. Il en est dressé procès-verbal. Cette transcription est versée au dossier.»
    Autrement dit, on ne saurait transcrire tout type de conversation à contenu même non délictuel et s’en servir ensuite pour nuire tant dans la sphère privée que professionnelle à la réputation, à l’honneur et à la dignité de la personne placée sous écoutes. Du moins j’imagine. Par ex. si on comprend qu’elle se prépare à commettre une infidélité, avertir le conjoint, ou si on entend qu’elle va rapporter à la poste dans une serviable et louable intention un courrier lui ayant été distribué par erreur, on ne peut téléphoner en vitesse au guichet postal le plus proche pour lui intimer l’ordre de refuser publiquement la restitution et dire à l’honnête homme ou femme: «Vous savez pourquoi ! Et maintenant fichez le camp d’ici. Le destinataire n’a pas besoin de son courrier. Et si vous pensez le contraire signez l’enveloppe et mettez-la vous-même à la boîte.». Ou encore, si on entend qu’elle a un rendez-vous professionnel qui peut la sortir de la mouise, on ne peut pas se précipiter en avance vers l’interlocuteur de la personne pour lui dire : «Attention, danger, si vous la recevez et l’écoutez c’est à vos risques et périls» ou encore faire annuler dans son dos de manière arbitraire tous ses contrats pour faire analyser les réactions ainsi artificiellement suscitées par un psychologue qui ne rencontrera jamais la personne même pour voir si le profil psychologique peut correspondre au profil recherché en rapport avec le délit et ce ad libitum jusqu’à ce que la personne écoutée finisse par craquer de façon à pouvoir soit l’enfermer préventivement soit l’interner par précaution.
    Autrement dit, seuls peuvent être transcrits et versés au dossier, sous scellés et dans le secret de son instruction et la préservation de la présomption d’innocence, des éléments ayant un rapport manifeste et évident à l’infraction ou au délit ou au crime suspectés quand même bien ce ne serait que dans la tonalité (à définir) des entretiens écoutés.
    «Les correspondances en langue étrangère sont transcrites en français avec l’assistance d’un interprète requis à cette fin.»
    D’où j’imagine que dans le cas d’entretiens portant sur un contenu techniquement spécialisé, il convient que l’interprète dispose des mêmes compétences techniques en sus des compétences linguistiques.
    «A peine de nullité, ne peuvent être transcrites les correspondances avec un avocat relevant de l’exercice des droits de la défense.»
    Si jusqu’à la tonalité de l’entretien est sujette à interprétation, que dire des qualités du contenu !
    «A peine de nullité, ne peuvent être transcrites les correspondances avec un journaliste permettant d’identifier une source en violation de l’article 2 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.»
    On ne peut pas le transcrire, mais quelqu’un le saura….!!
    Article 100-6 : Créé par Loi n°91-646 du 10 juillet 1991 – art. 2 JORF 13 juillet 1991 en vigueur le 1er octobre 1991
    «Les enregistrements sont détruits, à la diligence du procureur de la République ou du procureur général, à l’expiration du délai de prescription de l’action publique.
    Il est dressé procès-verbal de l’opération de destruction.»
    Quid des éventuelles copies privées circulant sous le manteau et servant de monnaie d’échange entre groupes d’influence ou de pression ?
    Article 100-7 : Modifié par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 – art. 5 JORF 10 mars 2004
    «[…]
    Aucune interception ne peut avoir lieu sur une ligne dépendant du cabinet d’un avocat ou de son domicile sans que le bâtonnier en soit informé par le juge d’instruction.[… ]
    Les formalités prévues par le présent article sont prescrites à peine de nullité.»
    Et quand le bâtonnier change ?
    Article 96 : Modifié par LOI n°2009-928 du 29 juillet 2009 – art. 11
    «[…] alinéa 3: Toutefois, il a l’obligation de provoquer préalablement toutes mesures utiles pour que soit assuré le respect du secret professionnel et des droits de la défense.[…]»
    Article 97 Modifié par LOI n°2011-1862 du 13 décembre 2011 – art. 58
    «Lorsqu’il y a lieu, en cours d’information, de rechercher des documents ou des données informatiques et sous réserve des nécessités de l’information et du respect, le cas échéant, de l’obligation stipulée par l’alinéa 3 de l’article précédent, le juge d’instruction ou l’officier de police judiciaire par lui commis a seul le droit d’en prendre connaissance avant de procéder à la saisie.
    Tous les objets, documents ou données informatiques placés sous main de justice sont immédiatement inventoriés et placés sous scellés. Cependant, si leur inventaire sur place présente des difficultés, l’officier de police judiciaire procède comme il est dit au quatrième alinéa de l’article 56.
    Il est procédé à la saisie des données informatiques nécessaires à la manifestation de la vérité en plaçant sous main de justice soit le support physique de ces données, soit une copie réalisée en présence des personnes qui assistent à la perquisition.
    Et comment peut-on savoir qu’il n’aura pas été réalisée une double copie dont une seulement sera placée sous scellés ?
    «Si une copie est réalisée dans le cadre de cette procédure, il peut être procédé, sur ordre du juge d’instruction, à l’effacement définitif, sur le support physique qui n’a pas été placé sous main de justice, des données informatiques dont la détention ou l’usage est illégal ou dangereux pour la sécurité des personnes ou des biens.
    Avec l’accord du juge d’instruction, l’officier de police judiciaire ne maintient que la saisie des objets, documents et données informatiques utiles à la manifestation de la vérité, ainsi que des biens dont la confiscation est prévue à l’article 131-21 du code pénal.»
    Donc pas les travaux scientifiques et autres documents justifiables d’HADOPI ou encore les dossiers des autres clients d’un avocat.
    «Lorsque ces scellés sont fermés, ils ne peuvent être ouverts et les documents dépouillés qu’en présence de la personne, assistée de son avocat, ou eux dûment appelés. Le tiers chez lequel la saisie a été faite est également invité à assister à cette opération.»
    Mais alors comment par quel mystère sommes-nous au courant pour les enregistrements Buisson ??
    «Si les nécessités de l’instruction ne s’y opposent pas, copie ou photocopie des documents ou des données informatiques placés sous main de justice peuvent être délivrées à leurs frais, dans le plus bref délai, aux intéressés qui en font la demande.»
    Par exemple une entreprise concurrente qui pourra en faire tel usage qui lui plaira et ce ad libitum ?
    […]
    ——————-
    Très sincèrement je pense qu’il y a beaucoup de failles dont la malfaisance est susceptible de pouvoir indûment faire son profit et l’innocence dont on ne réussit pas à établir la culpabilité, pâtir injustement toute sa vie ou toute sa carrière sans être jamais indemnisée pour, par ex., quarante ans de scellés et leurs éventuelles copies dans la nature, d’un dossier jamais abouti.
    Autrement dit, les garanties de paisibilité de la vie du citoyen lambda me paraissent insuffisamment prises en compte ce qui ne peut que faire les beaux jours des dénonciations anonymes !

  18. Michelle D-LEROY

    Personnellement je suis totalement béotienne en matière de justice.
    Mais je constate, en tant que simple citoyenne, un acharnement visible contre l’ancien président de la République.
    Avant même son élection, il a été présenté par la bien-pensance, dérangée dans ses habitudes, comme un dictateur. On se souvient déjà de la célèbre phrase du Général de Gaulle « Pourquoi voulez-vous qu’à 70 ans, je commence une carrière de dictateur » …tout ce qui bouscule le ronron du microcosme intello-médiatico-politique de gauche, est forcément tyrannique.
    Ainsi Nicolas Sarkozy, avec une personnalité particulière et dérangeante, et surtout ne faisant partie d’aucun réseau de l’ombre pour le protéger, s’est vu taxé de tous les maux ; vu qu’il essayait de dépoussiérer les institutions (maladroitement je l’avoue), il s’est fait des ennemis irréductibles.
    Par quoi l’attaquer ? car après cinq ans de mandat, rien de probant à part des mots décoiffants. Le financement de la campagne électorale de 2007 a donc été dans le collimateur avec les affaires Bettencourt et du fils Kadhafi.
    Avant tout j’aimerais que depuis tant d’investigations, la justice me démontre que les dépenses entre les deux grands partis pour cette campagne, qui vu de ma lorgnette étaient équivalentes en meetings, étaient si différentes et comment l’UMP a eu besoin de tant et tant d’argent pour son financement, où étaient les dépenses gigantesques ? J’aimerais pouvoir comparer. Est-ce à dire comme je l’ai déjà lu que le PS a eu via les maires PS de grandes villes, des salles gratuites ?
    Et si oui, était-ce légal ?
    En tant que française lambda je suis curieuse de ces choses.
    Et puis l’affaire Bettencourt est d’abord une sordide affaire familiale, d’une riche héritière soucieuse de son héritage. Je rappelle au passage que ses amitiés avec les proches de F.Mitterrand ne sont jamais citées (pourquoi ?). La presse parle de ce qu’elle veut, en cela nous ne sommes pas informés comme il le faudrait dans une démocratie.
    Le problème de la justice c’est avant tout ses idées très à gauche (et ce n’est pas d’hier), seulement l’affaire du « Mur des Cons » a été un véritable révélateur, une preuve.
    Sans connaître les droits en matière d’écoute par la justice, on se rend bien compte que les juges sont plus fouineurs sur les affaires de droite que sur celles de gauche comme on l’a vu dans les affaires anciennes (URBA – délits d’initiés, écoutes téléphoniques de particuliers, décès suspects, MNEF, etc.) et les affaires récentes encore à Marseille, Sarcelles, ou dans le Nord-Pas-de-Calais… Une sorte de deux poids deux mesures que les Français découvrent avec acuité avec les affaires Sarkozy.
    La justice est aidée en cela par les médias.
    Si Nicolas Sarkozy est coupable de quelque chose, la justice doit nous le dire le plus rapidement possible au moyen de preuves tangibles, car à force de suspicions jamais confirmées et de « il se pourrait que » celui-ci apparaît comme un bouc émissaire, une victime.
    L’exemple type : un agenda qui va peut-être prouver des RDV avec Bernard Tapie, mais ne prouvera rien d’autre à mon avis, car il a pu le rencontrer « politiquement aussi ». Les Français ont besoin de vérité, pas de Mme Irma qui lirait entre les lignes.

  19. Dans cette affaire les dérives morales montrent une déliquescence bien française. Je n’imagine pas Angela Merkel ni Obama converser secrètement avec leurs avocats respectifs à l’aide de téléphones enregistrés sous de faux noms.
    Nicolas Sarkozy et son avocat ont utilisé des méthodes du banditisme pour se parler.
    C’est vrai, pourquoi un honnête citoyen, qui n’a rien à cacher, utiliserait-il un téléphone enregistré sous un nom fictif ? On peut s’étonner que maître Herzog soit entré dans ce jeu avec Nicolas Sarkozy.
    La mise sur écoute, contestée, a rapporté des informations mettant en cause un très haut avocat général, et donnant lieu à ouverture d’une action judiciaire.
    Les deux aspects, se mettre au service de Sarkozy, ou enquêter sur lui, font-ils franchir des barrières morales et juridiques ? La question se pose avec beaucoup d’acuité.
    Le syndicat de la magistrature est trop éloigné de l’idée que l’on se fait d’une justice indépendante au service de tous.

  20. Les irresponsables du Mur reçoivent chaque jour la monnaie de leur pièce stupide. La démocratie, au-delà d’eux, doute même de la Justice.
    Ce Mur n’a guère été qu’un épiphénomène, une manifestation d’évidences que ceux qui voulaient savoir savaient déjà, c’est-à-dire une suite de graves dérives constatées depuis les années 70, quand les gouvernements de l’époque ont par faiblesse cédé devant les provocations de certains magistrats qui ont créé un syndicat en violation même de la loi (bel exemple pour des gens qui sont supposés la faire respecter) et qui de plus ont annoncé par la fameuse harangue d’Oswald Baudot dire la justice à leur manière quitte à lui tordre le cou.
    Car cette justice politisée (oxymore) ne vise pas uniquement Sarkozy et consorts mais au-delà et de façon potentielle n’importe quel justiciable, qui sera jugé non pas en fonction de ce qu’il a fait mais en fonction de qui il est, de la « classe », du « genre » voire des origines qui sont supposées le définir.
    Comment un juge politisé peut-il être présumé impartial ?
    N’en va-t-il pas de même pour ceux qui appartiennent à ces sociétés occultes qui se doivent de porter assistance à ceux de leurs membres en difficulté ?
    Les justiciables n’ont-ils pas le droit de savoir à qui il ont affaire, et ne devraient-ils pas être en droit de pouvoir récuser tel ou tel magistrat si ses « opinions » supposées risquent d’interférer avec l’impartialité des débats ?
    Il arrive que dans certains cas, comme je crois à l’occasion du procès de jeunes gens ayant manifesté contre certaines pièces de théâtre à caractère blasphématoire, que des magistrats se désaisissent pour conflit de conviction, de l’affaire qu’ils auraient eu à juger, mais combien ont cette honnêteté ?
    Si la justice en France est bien malade, si elle doit cet état de fait à nombre de « gouvernants de rencontre », elle le doit aussi et surtout aux facteurs de clivages et d’oppositions mis en place dans notre pays par la révolution qu’il a subie.
    Mais ceci est une autre histoire…

  21. Amusante défense corporatiste.
    Vous haïssez à ce point N. Sarkozy que vous ne semblez pas voir que le fait d’écouter pendant des mois les conversations d’un justiciable avec son avocat – et donc avant tout soupçon contre l’avocat – est une méthode digne de la STASI…

  22. Mary Preud'homme (les juges croupions se rebiffent !)

    Les écoutes illégales, un grand classique chez les socialistes, inauguré sans vergogne par un certain Mitterrand, alias tonton la Magouille, qui avait manifestement beaucoup plus de choses à cacher au bon peuple que Nicolas Sarkozy. Et qui n’hésita pas à laisser jeter aux chiens l’honneur d’un homme, voire la réputation de quelques autres, pour sauver sa peau !
    Ecœurant et consternant en effet cet acharnement contre notre ex-président, qui n’a manifestement pour motif que la vengeance de magistrats sans scrupules et à l’ego démesuré, ajouté au désir (intéressé) de protéger par tous les moyens, y compris les plus ignobles et contraires à la loi, un pouvoir aux abois, effrayé par la proximité des prochaines élections municipales et européennes et où la majorité actuelle risque de subir une déroute sans précédent.
    Dommage enfin que le blog de Philippe Bilger ressemble de plus en plus à la feuille vengeresse du Père Duchesne, à en juger notamment par les titres racoleurs et quelques interventions perverses qui fleurent le règlement de comptes, la relégation de l’éternel bouc émissaire NS pour crime de « téléphonite aiguë », broutilles et rumeurs dégradantes, et où la guillotine apparaît partout en filigrane dans des jugements tranchés et définitifs.
    Heureusement que quelques-uns ici continuent avec obstination, talent et impartialité à relever le niveau.

  23. Catherine JACOB

    «La démocratie, au-delà d’eux, doute même de la Justice. Beau travail de démolition !»
    Comme l’a exprimé récemment sur LCI le philosophe et historien français d’origine bulgare Tzvetan Todorov qui y était invité pour parler de son ouvrage Les ennemis intimes de la démocratie, «L’ennemi c’est la perversion des valeurs de la démocratie» par ex. «Quand la liberté se transforme en tyrannie» et que «la mondialisation affaiblit les solidarités nationales au point que ne sachant plus en quelle entité collective on peut s’identifier, on opère cette identification sur le dos des étrangers en les accablant. »
    On peut sans doute remplacer ici ‘étrangers’ par ‘juges’ et ‘solidarité’ par ‘confiance’. Dès lors, quelque part sans doute l’indépendance de la Justice apparaît-elle au citoyen telle la liberté du Renard dans le Poulailler !

  24. « Dans l’enquête Bettencourt conduite à Bordeaux par le juge Gentil, aucune trace de financement suspect n’a été découverte concernant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Le juge Gentil, qui a effectué des vérifications approfondies chez tous les fournisseurs de l’UMP, visant à rechercher des espèces douteuses en provenance des Bettencourt, n’a pas trouvé un centime illégal » (JDD)
    Ma question est : POURQUOI alors, d’autres juges que le juge Gentil ont-ils repris le dossier en mettant, pour la même raison, Nicolas Sarkozy sur écoute ?
    Il faut quand même souligner pour être juste, que les juges qui instruisent le deuxième épisode de cette affaire de financement libyen sont Claire Thépaut, militante active du Syndicat de la magistrature et auteur du concept du « mur des cons » et Patricia Simon, militante connue, ayant été très soutenue par Royal puis par Hollande à une époque pas si lointaine.
    A noter également que, concernant le dossier Tapie, nous retrouvons, comme par hasard, les juges d’instruction Serge Tournaire, une fois encore Claire Thépaut et Guillaume Daïeff, tous trois membres du Syndicat de la magistrature, initiateurs du « mur des cons ».
    Comme dirait Hortefeux « je ne crois pas au hasard »
    Vous dites « La Cour de cassation a admis que la présomption d’infraction représente une justification pour une transcription d’écoutes entre un avocat et son client » admettons, mais où était la PRESOMPTION d’infraction dès lors que le juge Gentil qui avait effectué des vérifications approfondies n’avait rien trouvé d’illégal ? Sur quel fondement de nouveaux juges ont-ils ordonné des écoutes ? Le résultat de l’instruction du juge Gentil ne leur convenait pas ?
    Le fait de posséder deux téléphones non répertoriés par la police politique de M. Valls est-il un délit ? M. Valls n’écoute-t-il pas les enregistrements des écoutes pour faire remonter l’information à Hollande qui, se lâchant dira sur une radio « Sarkozy, je le surveille » ?
    Dans l’entourage de Valls on dément… mollement. «On ne peut jamais garantir une étanchéité totale au sein de l’appareil policier », admet Christophe Régnard » (JDD).
    Je regrette mais cette dérive politico-judiciaire est aussi grave que la dérive social-judiciaire d’Outreau, et le proverbe qui dit « lorsque l’on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage » prend aujourd’hui tout son sens.
    Quand pourrais-je dire à l’instar de Philinte :
    « Je prends tout doucement les hommes comme ils sont,
    J’accoutume mon âme à souffrir ce qu’ils font
    Et c’est une folie à nulle autre seconde
    De vouloir se mêler de corriger le monde.» (Molière)

  25. Pour une fois, je ne peux pas vous suivre et je suis, entre autres messages, entièrement d’accord avec V. Thore, tout ce qu’elle a écrit, je le partage entièrement.

  26. Excellent billet, impeccablement sévère là où doit l’être.
    Dès le moment où les écoutes démontrent que les deux correspondants n’en appelaient qu’à une défense dévoyée et encourageaient la subornation, comme vous je ne vois pas pourquoi s’émouvoir de ce qui n’est jamais que la recherche de la vérité, qui n’est pas une « passion médiocre », contrairement à ce que ces commerciaux d’avocats tentent ridiculement de nous vendre.
    Non Véronique, en rien, jamais, la recherche de la vérité ne saurait l’être, médiocre.
    La vérité peut l’être et l’être d’autant plus qu’on fait tout pour la dissimuler, l’enfonçant encore plus avant dans le sordide.
    C’est étrangement ce que vous et d’autres défendez…
    Une anecdote sur ce que peuvent révéler les relations avocat-client, elle est sidérante.
    Il y a quelques années, je m’étais déplacé dans un TGI pour suivre un procès lié à une affaire criminelle. Arrivé avant la séance – non, sbriglia, je ne suis pas toujours en retard – je m’assis sur un banc à côté d’une avocate et quelle ne fut pas ma surprise quand une des personnes concernées s’approcha de moi pour en fait s’asseoir entre moi et cette avocate, la sienne.
    Je savais cette personne complice de l’assassin et qu’elle vint s’installer si près et me permettre hors toute intention d’entendre leurs échanges, m’enchantait autant que m’effrayait.
    L’avocate s’étonna que la personne se fut déplacée, n’étant pas directement visée par l’accusation, elle s’était d’ailleurs portée partie civile.
    -Vous vous montrez ?
    -Oui, je suis passé quelquefois à la télé, donc ici…
    -En fait vous avez raison, et puis… vous n’avez rien à vous reprocher ?
    -…
    -Vous n’avez rien à vous reprocher, n’est-ce pas ?
    -…
    -Bon, ce n’est pas grave, j’ai trouvé un bon angle, nous allons gagner.
    Je précise que dans les deux…, la personne demeura absolument silencieuse, les yeux perdus au loin au-delà de la vitre où elle avait cherché à échapper à quelques souvenirs assurément embarrassants.
    Les avocats se contrefichent de la vérité.
    On est le mercenaire qu’on peut être.
    Au Liban ou en Rhodésie, à une autre époque, cela vous avait autrement plus de gueule, même si tout aussi peu de morale.
    AO

  27. Rédigé par : Véronique Thore | 10 mars 2014 à 01:17
    Commentaire touchant de sincérité mais…
    Si vous saviez comme il s’en fiche, du petit peuple dont vous voulez porter la voix, Nicolas Sarkozy.
    Ce n’est pas parce que Hollande fait un médiocre quinquennat – mais qu’allait-il y faire, si ce n’est gérer le déclin ? – qu’il faut oublier ce qui avait crevé les yeux.
    AO

  28. À l’intention de Nicolas Sarkozy
    Prenant connaissance de la tentative de suicide du juge Azibert, il peut suffire d’ouvrir le bon livre pour s’instruire par l’exemple des leçons du passé. Je livre ici ma lecture :
    楚狂接輿歌而過孔子,曰,兮鳯,兮鳯,何徳之衰。往者不可諫,來者猶可追已而已而。今之從政者殆而。孔子下,欲與之言。趨而辟之,不得與之言。
    « Un Sage de la principauté de Tch’ou qui contrefaisait l’insensé passa devant le carrosse de Confucius en chantant : « Ô phénix ! ô grand homme ! Que ta vertu est en décomposition ! Il n’est plus temps pour toi de corriger par des conseils tes égarements passées ; mais de prévenir tes fautes futures. Cesse donc de te produire (il est encore temps de te retirer dans la vie privée). Ceux qui sont maintenant à la tête des affaires sont en grand danger ».
    Analecte des Entretiens de Confucius :
    chap 微子第十八 v.5

  29. « Le fait que N. Sarkozy et son avocat se dotent de téléphones sous de fausses identités comme de vulgaires dealers de banlieue en dit long sur la pureté des conversations envisagées par ce canal » écrit JD Reffait.
    Non. Cette précaution – encore insuffisante, le fait nous le montre – est évidente et basique de la part d’un ancien président de la République.
    Si les téléphones portables avaient existé du temps de de Gaulle, de Pompidou ou de Giscard, ils auraient pris les même mesures ce qui n’aurait en aucun cas présumé que leurs conversations eussent été « impures » (« pureté », dit-il, vocabulaire d’Eglise).
    M. Reffait pratique allègrement la présomption de culpabilité.
    Il l’agrémente, pour faire bonne mesure, de comparaisons infamantes comme « vulgaires dealers de banlieue » qu’on attendrait davantage dans la bouche d’un partisan de Mme Le Pen.
    En revanche à ses yeux, le mur des cons n’est qu' »une crétinerie », une bêtise de potaches en somme.
    Impitoyable avec Sarkozy, tendrement sévère avec les magistrats politisés ; il est drôle ce M. Reffait.

  30. Jacques Muller

    Bonjour Philippe Bilger,
    D’habitude j’apprécie vos analyses et votre objectivité. Mais cette fois-ci je considère que vous vous défilez, en évitant de prendre nettement position sur la question des écoutes d’un avocat et en « bottant en touche » en rappelant les dégâts causés par l’affaire du mur des cons, même si je vous accorde que ces dégâts sont importants.

  31. sbriglia@Camille

    « Nicolas Sarkozy et son avocat ont utilisé des méthodes du banditisme pour se parler. »
    Camille, puisque vous connaissez me semble-t-il les méthodes du « banditisme », pourriez-vous me citer l’article du Code pénal qui réprime l’utilisation d’un téléphone portable (ou fixe) sous un autre nom que le sien, voire sous un nom d’emprunt ou un pseudo ?
    J’ai cherché, je n’ai pas trouvé… mais je suis novice en la matière, et vos lumières de pénaliste me seraient utiles…
    A défaut d’incrimination légale, et donc d’infraction, ce ne serait pas « correct » ? Dois-je alors apparaître sous ce blog sous ma véritable identité et non sous un pseudo pour éviter une fouille à corps ?

  32. Alex paulista

    Quand au bout d’un an d’écoutes d’un ex-président (ainsi que son avocat et de ses ex-ministres) poursuivi sur quatre affaires on ne trouve que cette histoire de trafic d’influence sans influence (ni du côté de la Cour de cassation ni du côté de Monaco il n’y a eu la moindre influence de fait), on peut parler d’acharnement, oui.
    Car bien sûr qu’un avocat aussi célèbre que celui d’un ex-président va essayer d’avoir des nouvelles du dossier par ses amis.
    Pour le coup on ne sait rien : ni si Gilbert Azibert a clairement demandé un appui ou simplement confié à un ami son souhait de finir sa carrière au soleil. Et même si c’était vrai, Sarkozy n’aurait fait que passer l’information au Prince de Monaco qu’un magistrat éminent voulait postuler à un poste pour lequel il avait a priori les compétences. Moi, tous les jours je passe des CVs à des collègues ou même des concurrents, ne serait-ce que pour faire plaisir à des connaissances que je sais compétentes. Et parfois ils me renvoient l’ascenseur.
    Le seul qui apparaît objectivement en faute, c’est Gilbert Azibert qui aurait été indiscret sur la procédure en cours. Mais on peut le lui reprocher en interne sans jeter son nom aux chiens.
    http://www.lepoint.fr/societe/info-le-point-fr-le-juge-azibert-tente-de-se-suicider-10-03-2014-1799208_23.php
    Pour finir, le fait que notre hôte ne trouve rien à redire à une telle violation des libertés et du droit de défense me laisse un peu songeur. Il sait juridiquement mieux que moi si tout cela est légal.
    Mais si c’est légal c’est monstrueux.

  33. Le manque de moyens de la justice est flagrant puisqu’il n’y a que huit juges d’instruction chargés d' »affaires » Sarkozy et que le premier dossier du nouveau parquet financier en est également un.

  34. J’attendais autre chose de M. Bilger et de son point de vue sur cette affaire….
    Une fois de plus il y a dans son analyse un léger parfum de corporatisme.
    On peut le comprendre vu l’état de la France et le poids des corporatismes dans tous les aspects de la vie politique…
    J’écoutais ce matin sur Europe 1, le questionnement par Elkabbach du Bâtonnier Pierre-Olivier Sur, et sa réaction véhémente exprimant la colère de centaines d’avocats décidés à se rebiffer contre des méthodes qui, selon eux, portent atteinte aux droits de la défense dans une saine démocratie.
    Le Bâtonnier exprimait avec le talent d’un habitué des prétoires – que je lui envie – un point de vue que je partage : notre République est sur une pente dangereuse.
    Car l’âpreté du combat politique entretient un climat délétère.
    Lorsque tous les coups semblent permis, lorsque la multiplication des « affaires », l’incompétence ou l’impuissance de la classe politique face aux redoutables défis économiques qui se dressent devant nous, entretiennent le sentiment d’un discrédit qui n’épargne plus aucun corps de l’Etat, il devient temps de s’inquiéter.
    L’un des corps de l’Etat, de ceux qui devraient être parmi les plus insoupçonnables, est aujourd’hui au coeur d’une controverse.
    Les méthodes, l’impartialité de la Justice sont contestées, au nom du respect des plus élémentaires, de la présomption d’innocence et du droit de la défense.
    Nous sommes au coeur d’un débat existentiel pour notre démocratie.
    Face à cette agitation, le pouvoir en place brandit, depuis l’élection de Hollande, l’argument de « l’indépendance de la Justice ».
    Certes, l’indépendance de la Justice est un pilier de la démocratie. Mais c’est précisément de cette indépendance que découle l’exigence d’impartialité. Or c’est cette impartialité qui est de plus en plus l’objet de soupçons.
    Certes, et sans mettre en doute le fait que le Président lui-même n’intervient plus dans le fonctionnement du système judiciaire, qui peut croire que lorsque la ministre de la Justice convoque les Procureurs pour leur demander ce qu’elle leur confirme dans une circulaire, de faire « remonter » auprès d’elle tous les dossiers sensibles, cela est neutre dans la conduite des « affaires » en question ? Et ceci après avoir « fait le ménage » dans son cabinet, s’entourant de magistrats ouvertement orientés à gauche…
    Alors il ne s’agit pas d’entretenir le discrédit sur l’ensemble de la magistrature qui remplit sa mission avec mesure et l’objectivité qui sied à la Justice.
    Mais lorsqu’une fraction significative des magistrats revendique son appartenance à la gauche la plus sectaire, et affiche ses cibles (et elles sont nombreuses) sur un « Mur des Cons », on est en droit de supposer que les dossiers qui sont traités par les magistrats appartenant à cette faction « bénéficient » d’un traitement particulier.
    Il aurait été intéressant que nos journalistes d’investigation puissent nous dire si les magistrats qui instruisent les affaires Sarkozy sont, ou non, membres du Syndicat de la magistrature…
    Quant aux magistrats crétins qui sont à l’origine de ce qui est bien pire qu’une « plaisanterie de potaches », ils n’ont pas fini de faire des dégâts…
    Car il est parfaitement clair que ces magistrats-là n’ont pas besoin de recevoir des instructions du Président ou de son entourage pour faire du zèle : ils se font plaisir, tout simplement…
    Le combat qui s’engage va faire des victimes, car de l’autre côté du Mur des Cons on est bien décidé à se battre pour empêcher la droite de « bénéficier » de l’échec patent de l’actuelle majorité et de son Président, échec qui va aller inéluctablement en s’aggravant pour revenir aux « affaires ».
    Et la Justice risque fort d’être instrumentalisée dans ce combat.
    Alors, on se demande avec angoisse : et la France dans tout ça ??

  35. @Camille
    C’est vrai, pourquoi un honnête citoyen, qui n’a rien à cacher, utiliserait-il un téléphone enregistré sous un nom fictif ?
    Je vais me faire l’avocat du « diable » Sarkozy, qui ne correspond pourtant pas à ma tasse de thé.
    Nul n’ignore que dans notre beau pays les gens qui ont de par leur métier accès à certaines informations ne les conservent pas toujours pour eux, il s’agit là simplement d’une constatation portant sur la perte du sens moral chez plusieurs de nos « concitoyens ».
    Récemment encore, des gens qui travaillent chez des opérateurs téléphoniques ont été soupçonnés de collecter des informations sur certains opposants à leurs tendances politico-religieuses supposées, le dirigeant d’un mouvement politique hors-système ayant même été menacé de mort par certains partisans de ladite tendance.
    Donc, toutes choses étant égales par ailleurs, il est inutile de dire que souscrire un abonnement au nom de Sarkozy est un peu risqué ou peut simplement susciter des vocations de mauvais plaisants, même si l’on n’a rien à se reprocher.

  36. Véronique Raffeneau

    Cher oursivi,
    « Non Véronique, en rien, jamais, la recherche de la vérité ne saurait l’être, médiocre.
    La vérité peut l’être et l’être d’autant plus qu’on fait tout pour la dissimuler, l’enfonçant encore plus avant dans le sordide.
    C’est étrangement ce que vous et d’autres défendez… »
    Ce que d’autres et moi défendons ici c’est le respect absolu de la confidentialité des échanges entre un avocat et son client.
    Philippe lui-même écrit dans ce billet que la recherche de la vérité sur le mode passionnel et effréné peut conduire à l’exercice d’une justice folle.
    Ecouter, même indirectement, les conversations entre un avocat et son client, qui plus est pendant près d’un an, est une atteinte grave aux droits et de la défense.
    Un défenseur ne peut pas exercer son métier d’assistance et de conseil s’il ne dispose pas d’une liberté de parole entière vis-à-vis de son client.
    De la même façon, toute personne qui un jour ou un autre a besoin d’un avocat doit pouvoir s’entretenir avec lui de façon libre, sûre et confiante.
    Je suis profondément attachée à ces valeurs.
    Je les défends, voilà tout.

  37. calamity jane

    Pour toutes les affaires dans lesquelles il pourrait être acteur, quel démenti a fait Nicolas Sarkozy ?
    Les républicaines qui viennent encore nous montrer leurs neurones partisans pour un type qui s’est assis sur un référendum… et qui par la suite organise un « sarkothon »
    en bonne forme de crédibilité pour s’éviter une enquête et des comptes à rendre à la Libye pourraient-elles m’expliquer où elles vont puiser tant de force de persuasion eu égard à la grande honnêteté (mais maladroite bien sûr) de l’ex-sarkotchev ?
    Nous avons tous compris qu’un mauvais arrangement valait mieux qu’un procès devant les Tribunaux… La question est : comment agir dès lors qu’on ne peut faire autrement
    qu’aller en Justice ?

  38. Jean-Dominique

    C’est très amusant : les mêmes qui gémissent du fond de leur chambre contre la décadence morale de ce pays, qui fustigent le laxisme écoeurant des gôôôôchistes, sont celles et ceux qui protestent quand on enquête de trop près sur leur bandit chéri. La France est en état de déliquescence, on est sévère à l’excès contre la moindre indulgence mais sitôt que le Parrain pointe son nez, chacun écrase une larme sur ses persécutions si injustes.
    Je lis des sarkozystes qui en viendraient à défendre le droit absolu d’un avocat de préparer l’évasion de son client, de mettre au point le prochain casse, de combiner des faux et des extorsions sans que la justice ait quelque droit à s’en mêler.
    Car c’est de cela qu’il s’agit ici : de faits éventuellement délictueux de la part d’un avocat et de son client.

  39. L’impression d’acharnement qui cerne l’électeur sarko-compatible est la seule possibilité, pour l’ancien président, de retrouver quelque jour son destin national. A elle seule, l’incurie solférinienne n’y suffirait pas : il y faut les juges que vous dites, et je dois dire qu’ils y mettent du leur, à se taper la tête contre le mur… La République a-t-elle besoin de tant de zèle ?
    « C’est dommage : il avait le cœur trop au métier ;
    Tous les jours le premier aux plaids, et le dernier,
    Et bien souvent tout seul ; si l’on l’eût voulu croire
    Il y serait couché sans manger et sans boire.
    Il nous veut tous juger les uns après les autres […]
    Il marmotte toujours certaines patenôtres
    Où je ne comprends rien. Il veut, bon gré, mal gré,
    Ne se coucher qu’en robe et qu’en bonnet carré.
    Il fit couper la tête à son coq, de colère,
    Pour l’avoir éveillé plus tard qu’à l’ordinaire ;
    Il disait qu’un plaideur dont l’affaire allait mal
    Avait graissé la patte à ce pauvre animal… ».
    En parlant d’animal, il m’arrive de préférer cette espèce-là ; les conflits n’y dépassent jamais l’infra-judiciaire, car ils se résolvent, en règle générale, par des bisous et des câlins…
    http://ladureviedulapinurbain.blogspot.fr/2014/03/grosse-fatigue.html

  40. @sbriglia@Camille
    Je ne peux pas mieux dire.
    N’importe qui, aujourd’hui, peut ouvrir une ligne téléphonique, IP, ou autres. Y a que des boloss (comme dirait Duflot) pour croire le contraire.
    Est-ce VRAIMENT un délit d’avoir deux portables, non fichés par le KGB de Valls ? Si oui, que Valls le dise une fois pour toutes.
    Je crois que Valls (et sa famille) a trop vécu sous le régime castriste et qu’il s’y croit encore.
    Mais non Valls, Castro est mort et on est en France. Détends-toi 😀

  41. « Je suis profondément attachée à ces valeurs.
    Je les défends, voilà tout. »
    Rédigé par : Véronique Raffeneau | 10 mars 2014 à 15:38
    Chère Véronique,
    Ce ne sont pas des valeurs, mais des voleurs que défendez.
    Une seule lettre vous manque et tout est dépeuplé, de sens.
    Imaginer que d’écouter rendra la justice folle est une plaisanterie.
    Quand elle écoute un suspect, la police ne va pas se boucher les oreilles devant telle ou telle conversation… Elle cherche les preuves d’une implication, ce qui est son travail.
    Elle n’en crée pas, elle les constate tout au plus. Ainsi elle n’est pas « folle » que d’être légitimement curieuse, la justice.
    On peut supposer que si rien de rédhibitoire n’avait été ouï, nous n’aurions rien su de ces écoutes, téléphones anonymisés ou pas…
    Surtout, il ne faut pas dramatiser ce qui ne doit pas l’être. Ici, il n’y a pas mort d’homme, rien de bien grave en vérité.
    C’est la tournure hargneuse que lui donnent la presse et quelques échanges, comme ceux lisibles ici, qui agitent le contenu du verre d’eau.
    Le coup des téléphones anonymes est plutôt amusant.
    On imagine le premier appel :
    Are you ?
    You are ?
    Tels deux fameux comiques dans les vapeurs du hammam de la mosquée de Paris.
    Sarkozy a fait ce que ses prédécesseurs faisaient largement, demandez à l’oublieux copain de Tillinac, quant aux coups tordus de notre sympathoche Tonton et les affairistes entourant l’Ex comme la Pompe ou le Général, ils sont encore dans toutes les mémoires.
    Plus sérieusement.
    Imaginez que la police et donc la justice, ouïssent les intentions d’un avocat et de son client de se débarrasser d’un témoin gênant…
    Cela a dû s’entendre, ou plutôt aurait dû, car a dû exister, n’en doutons pas.
    Encore une fois, on raisonne mal si on vilipende ces écoutes, le problème est ce qu’on en fait.
    La « justice folle » comme la craignez, est celle prête à créer les preuves qu’elle n’a pas ou à utiliser des noyaux de cerises en les présentant comme des pépites d’argumentation à charge.
    Dans le cas qui nous intéresse, de peu d’importance, elle a démontré ce que savions déjà, que les puissants s’entraident « claniquement ».
    La routine encore.
    Le fond de l’affaire que cherchait à cacher Sarkozy n’est, à l’extravagante somme reversée à Tapie, que de peu d’importance.
    La façon dont les socialistes avaient aidé voire encouragé son enrichissement des années quatre-vingts n’est peut-être pas si éloignée que cela de ce chèque-cadeau signé par la reine Christine.
    La police écoute souvent les parloirs et en résout bien des affaires, qu’y a-t-il de scandaleux à cela…?
    AO

  42. @Jean-Dominique Reffait
    « Car c’est de cela qu’il s’agit ici : de faits éventuellement délictueux de la part d’un avocat et de son client »
    Tout est dans le « éventuellement ».

  43. « l’absence de crèches, le tout béton. »
    Saintesmobs
    C’est sûr que du temps de la droite et de notre bon Tillinac’s best friend, on ne bétonnait rien de plus que les frais de bouche, et les halles et aussi un tas de cochonneries fort vilaines.
    Vrai, qu’on vivait dans un modeste 1200m² exemplaire là que celui-ci fut honteusement transformé en crèche par le vil Bertrand !
    Ah, ces saintesmobs, à les écouter, ne sont qu’eux qui casquent…
    AO

  44. Oursivi, il me semble que la crèche aménagée à l’Hôtel de Ville de Paris par « le vil Bertrand » (avec l’argent des contribuables) est réservée au personnel de l’Hôtel de Ville et de la Ville de Paris.

  45. Alex paulista

    En tout cas, ce qui est prouvé, c’est que l’amateurisme ne concerne pas seulement Hollande et son scooter. Le pauvre Nicolas Sarkozy a donné des millions (pas les siens, il est vrai) à un traître qui lui refourguait des sondages Ipsos achetés pour dix fois moins, et quand il se croit écouté par les juges, le voilà qui se contente d’acheter un téléphone sous un faux nom.
    Pour une fraction des honoraires qu’il doit verser à Herzog, je lui fais une voice on IP avec un cryptage à clef secrète qui va donner plus de travail aux juges qu’il a au train. Quand il croise son avocat de temps en temps, ils s’échangent une mémoire flash de plusieurs gigas et effacent l’ancienne. Avec ça ils peuvent converser tranquille « un certain temps ».
    Apparemment un marché s’ouvre en France…
    Fournisseur officiel du Barreau, ça a de l’allure !
    Bon je ne sais pas si c’est très légal, je crois que la cryptographie est interdite au-delà d’un certain nombre de bits de la clef, mais je ne sais pas si ça concerne toutes les clefs ou seulement les clefs publiques (type clef RSA).

  46. Merci à Camille, à Jean-Dominique Reffait et à oursivi pour leurs commentaires pleins de bon sens. Je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul sur ce blog à estimer que les libertés publiques et les droits de la défense ne sont nullement menacés par les écoutes judiciaires. Ce sont des outils encadrés par la loi et utiles à la manifestation de la vérité.
    Un article de Metronews confirme que Sarkozy et Herzog ont effectivement utilisé des méthodes dignes du grand banditisme et donne des détails intéressants sur l’implication de Thierry Herzog.
    http://www.metronews.fr/info/comment-nicolas-sarkozy-a-tente-de-dejouer-les-ecoutes-judiciaires/mnci!0BT2d7N3CqvNI/
    On trouve des informations précises et fiables sur les écoutes judiciaires (à ne surtout pas confondre avec les écoutes administratives) en consultant le site officiel de l’administration française et les articles 100 à 100-7 du code de procédure pénale.
    http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F2515.xhtml#N100F6
    http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;?idSectionTA=LEGISCTA000006182887&cidTexte=LEGITEXT000006071154&dateTexte=vig

  47. Christian C

    Frank THOMAS,
    Comment transformer l' »éventuel » en avéré ou en faux sans s’en donner les moyens d’investigation, dans des situations où le « suspect » ne se jette pas dans le bureau du juge pour lui faire part de ses turpitudes ?

  48. Ce qu’a dit Me Pierre-Olivier Sur, bâtonnier de Paris, dans C dans l’air sur France 5, est intéressant.
    Ce qu’il y a de particulier à cette affaire et qui pose question, est que c’est la première fois dans l’histoire de la justice qu’on saisit le téléphone et l’ordinateur d’un avocat qui sont ses outils de travail. Il dit que ça n’est jamais arrivé.
    Généralement, il y a un expert informatique sur place avec les enquêteurs qui cherchent dans l’ordinateur, et le bâtonnier qui fait le tri entre ce qui relève de l’utile à l’enquête et le reste.
    Mais là, ils ont tout embarqué.
    Pourquoi cette affaire-là et pas une autre ?
    Etrange…

  49. @ sbriglia @ Parigoth @ Breizmabro
    La genèse : tout a commencé dans le cadre de l’enquête sur la Libye et le financement de la campagne de 2007. Un échange entre Brice Hortefeux, l’ancien ministre de l’Intérieur, sur écoute, et le directeur de la PJ, en novembre, a révélé notamment que le policier prévient l’ancien ministre d’une prochaine audition par un juge.
    Se supposant donc aussi écouté sur son téléphone officiel, Sarkozy a eu recours au stratagème du téléphone secret sous un faux nom pour communiquer avec son avocat, qui s’est donc muni aussi de ce genre de téléphone enregistré sous un nom fictif.
    S’ils n’avaient rien eu à cacher, ils auraient continué à se téléphoner sur leurs téléphones officiels.
    En réalité, si Pierre, Paul ou Jacques tient à disposer d’un second téléphone, à son nom, ou à un nom fictif, c’est tout à fait possible, pour toutes sortes de raisons honnêtes.
    D’autres en utiliseront dans des buts moins avouables. Dealers, bandits, terroristes…
    Des conversations écoutées sur le téléphone secret de Sarkozy ont attiré l’attention de la justice, quelle surprise, il parle avec son avocat, qui a donc été dans un second temps mis sur écoute aussi, et la nature de leurs propos, suggérant une implication d’un grand avocat général, donne ensuite lieu à ouverture d’une enquête judiciaire.
    Après toute l’agitation et les protestations de son avocat, il faudra bien venir un jour s’expliquer sur les propos tenus.

  50. Dans un élan de bonne foi, Jean-Dominique reproche à des sarkozystes de :
    – tantôt fustiger le laxisme de gauche, tantôt s’élever contre les juges qui serrent de trop près leur « bandit chéri ».
    – « défendre le droit absolu d’un avocat de préparer l’évasion d’un client, de mettre au point le prochain casse, etc. »
    Mais où donc Jean-Do va-t-il chercher tout ça ?
    Schopenhauer nous donne la réponse.
    La dialectique éristique édicte que l’important n’est pas de rechercher la vérité mais de s’engager dans une joute intellectuelle pour avoir toujours raison.
    Stratagème n°12 : désigner un concept par… un mot péjoratif.
    Stratagème n°16 : chercher une contradiction avec une précédente affirmation…
    Stratagème n° 24 : forcer le thèse de l’adversaire en en tirant de fausses conclusions.
    Vous avez le bonjour d’Arthur.

  51. @ Véronique Raffeneau 15:38
    La chronologie des faits renseigne sur la légalité de la méthode employée :
    Sarkozy est écouté sur son téléphone secret, des conversations laissent penser qu’elles donnent matière à ouverture d’une enquête judiciaire pour trafic d’influence, et donc, pour complément d’enquête, on met aussi l’interlocuteur, son avocat, sur écoute.
    Rien d’illégal dans cette procédure.
    Que son avocat crie au déni de justice, essaie d’embrouiller et de faire le plus de bruit possible, c’est de bonne guerre, mais combien de temps cette stratégie tiendra-t-elle ?

  52. Je viens de suivre l’itv de Christiane Taubira sur TF1.
    Superbe prestation d’ignorance. Elle ne sait rien, n’a jamais su, et ne saura jamais rien des écoutes de Nicolas Sarkozy.
    Elle n’a rien vu, rien entendu et n’a rien à dire !!
    Dites, si je dis qu’elle me fait penser au groupe des trois petits singes, vous croyez qu’on m’accusera de racisme ??

  53. Monsieur Bilger,
    Votre haine de NS vous égare.
    Il est réconfortant de voir que la grande majorité de vos lecteurs ne vous suit pas.
    J’ai voté NS en 2007, avec espoir. Très déçu au bout d’un an, j’ai pensé que peut-être sa défaite lui apprendrait quelque chose.
    Manifestement non, et je ne souhaite pas son retour.
    Mais les procédés utilisés contre lui sont scandaleux, dignes de la STASI.

  54. @Camille
    « Sarkozy est écouté sur son téléphone secret, des conversations laissent penser qu’elles donnent matière à ouverture d’une enquête judiciaire pour trafic d’influence, et donc, pour complément d’enquête, on met aussi l’interlocuteur, son avocat, sur écoute.
    Rien d’illégal dans cette procédure. »
    En fait, ils sont allés « à la pêche au filet ».
    Ils ont lancé des écoutes pour l’affaire Kadhafi, ils n’ont rien eu, ils ont écouté d’autres téléphones, ils n’ont toujours rien eu.
    Et enfin, au bout d’un an, ils ont eu des pistes sur un supposé trafic d’influence sur une nomination à Monaco. Ils mettent l’avocat sur écoute pour en savoir plus.
    On ne sait pas quand devait avoir lieu la nomination, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle n’a pas eu lieu et que Monaco a dit qu’il n’y avait rien eu venant de Sarkozy ou d’ailleurs pour une possible nomination d’Azibert. Donc, la mise sur écoute de l’avocat était-elle justifiée ?
    Ca me semble quand même un peu bizarre de dire qu’il y a eu trafic d’influence pour une nomination qui n’a pas eu lieu. Mais je ne dois pas connaître tous les éléments.

  55. Mon commentaire posté vers 12 heures 30 s’est perdu dans les limbes mystérieux de l’informatique. Je le retransmets donc tel qu’initialement rédigé.
    Sauf à en faire l’exégèse, votre analyse me paraît fouillée et précise, qu’on en partage ou pas les conclusions. Votre exécration de Monsieur Sarkozy n’a pas, me semble-t-il, perturbé le fond de cette analyse.
    En revanche, je reste toujours surpris de l’intervention des défenseurs absolus de Monsieur Sarkozy. Certes vos attaques sont sans pitié et sont pour partie dues à la manière dont il a traité la Justice pendant son mandat présidentiel. Mais ces intervenants ont le tort de ne pas constater que le fondement de vos attaques est principalement lié à votre conception républicaine de l’exercice du pouvoir que Monsieur Sarkozy, pour tout analyste non partisan, a foulée au pied.
    De fait il n’est guère nécessaire de tordre la vérité pour dire qu’il est une « bête politique » tendue exclusivement vers la conquête du pouvoir suprême. En cela il est un parfait adepte du cynisme politique le plus absolu et donc adepte évident de Machiavel et de son Prince. Par ailleurs, son raisonnement binaire fait que qui n’est pas avec lui est contre lui et ainsi devient un ennemi personnel. Toute disposition entravant sa liberté d’action est une gêne insupportable et dès lors il a tendance à s’en affranchir. Donc le cadre légal est un carcan qu’il ne supporte pas et rejette a priori. D’où son opposition à la magistrature qui nécessairement a eu tendance à regimber, sauf quelques-uns en quête d’avancement ou de promotion, ou à l’esprit plutôt partisan, voire servile.
    Ceci n’empêche aucunement qu’il ait des qualités évidentes pour être un homme politique de haut niveau. Mais sans doute pas celles que nombre de citoyens attendent d’un président de la République française. C’est là avant tout une affaire de conception de l’exercice du pouvoir et de sa finalité : l’intérêt général, alors que le « système » privilégie les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général. Et Monsieur Sarkozy y a largement contribué.
    Mais ce cynisme et ce machiavélisme politiques caractérisent également son successeur, animé par les mêmes ressorts quant à l’accession au pouvoir et également quant à son exercice, mais avec un respect plus apparent des procédures.
    Pour en revenir au sujet du billet, il est évident que les magistrats, depuis l’affaire du « Mur des c… », sont l’objet d’une suspicion a priori. Et il est évident qu’idéologiquement un certain nombre de membres du Syndicat de la magistrature ont une vision « guerre des classes » de la mise en cause de personnes. Toutefois, dans le cas précis de Monsieur Sarkozy est-ce le cas ? Il est difficile de l’affirmer. Or, quelle que soit la motivation des magistrats, il me paraît manifeste que les juges d’instruction qui ont placé sur écoute Monsieur Sarkozy n’ont pu le faire, compte tenu de la personnalité en cause, que dans le respect le plus scrupuleux des règles de la procédure pénale. Et que son conseil apparaisse à l’autre extrémité de ses appels téléphoniques entraîne nécessairement le respect des règles de transcription. De la même manière, les perquisitions dans un cabinet d’avocat sont soumises à des règles strictes de procédure. Et, en l’espèce, la cour d’appel comme la Cour de cassation ne manqueraient pas d’annuler tout acte qui n’y serait pas conforme.
    Donc pour l’instant je me refuse à « juger » Monsieur Sarkozy : j’attends simplement que les procédures en cours, alors qu’il est redevenu un citoyen « ordinaire » mais devant être traité avec les égards dus au rang et aux fonctions qu’il a occupées, débouchent sur une mise en cause ou une « disculpation » totale ou partielle. Cependant, à l’évidence, la sortie de ce type d’information dans les médias est rien moins qu’innocente. Je crains seulement que cela n’alimente l’abstention, la défiance à l’égard de la classe politique et que son discrédit conduise les électeurs à des votes extrêmes.

  56. oursivi@LucileSkyDiamond

    Rédigé par : Lucile | 10 mars 2014 à 17:52
    Si mettez sur le même plan ce qu’en faisait Chirac et ce qu’en a fait Delanoë – pour les employés de la mairie ou pas – je crains ne rien pouvoir pour vous.
    Consultez d’urgence, un psy, un prêtre, un juriste, un marabout ou un exorciste, mais consultez !
    Vite.
    AO

  57. Il est fort possible, et même très probable, que les formes légales aient été respectées.
    C’est encore plus inquiétant : les formes légales existantes sont incapables de freiner la furie de magistrats marqués politiquement, nommés par le pouvoir en place à un nouveau pôle judiciaire opportunément créé et qui s’empressent de se saisir en priorité du dossier urgent et solide du financement libyen !

  58. M. Bilger, plus que votre article sur votre blog, c’est votre interview à La Dépêche qui m’a scié.
    Soutenir que les écoutes téléphoniques concernant l’ancien président de la République et son avocat n’ont rien de politique ! Il faut oser !
    Qui peut vous croire ? Tout cela est politique et n’est que politique. Tout le monde sait très bien que Hollande veut éliminer Sarkozy par tous les moyens.
    Comme la mise en examen n’a pas tenu dans le dossier Bettencourt, on cherche autre chose. Des magistrats ont accepté de jouer le rôle de mercenaires judiciaires. C’est lamentable.
    L’intégrité, l’autorité, le prestige de la Justice sont en train d’être ruinés par quelques juges d’instruction en mission pour le compte d’un pouvoir politique en déconfiture. Quelle honte !

  59. Wil, il faut se mettre un peu à la place de Sarkozy -:)
    Comment pourrait-il justifier son intervention pour faire obtenir un poste à Monaco à un grand avocat général de la Cour de cassation, laquelle Cour examine justement un dossier en cours dans lequel il apparaît ?
    Il ne peut le faire officiellement sans que tout le monde croie qu’il récompense un service rendu, un service illégal évidemment.
    Donc Sarkozy ne peut faire sa demande qu’officieusement, sans traces écrites, ce que Monaco s’empresse évidemment de démentir, puisque ce qui est officieux est illégal.
    Ou alors, autre possibilité, Sarkozy n’a pas donné suite à la demande, si demande il y avait, ce qui reste à déterminer par le juge.
    Que l’avocat n’ait pas obtenu le poste convoité, c’est la décision souveraine de Monaco, et ne change rien aux conversations enregistrées sur lesquelles la justice se penche maintenant, avec un vif intérêt pour la relation Sarkozy / Cour de cassation.
    Ce sont elles qui ont déclenché les écoutes.

  60. « C’est votre interview à La Dépêche qui m’a scié. »
    (Ribus)
    Si c’est en sciant que Léonard devint scie, c’est bien en estomaquant que Philippe bile gère.
    AO

  61. Si j’ai bien compris, le duo Président Sarkozy-Maître Herzog serait coupable, entre autres, de violation du secret de l’instruction… Ce que je trouve proprement effrayant, à la lecture de beaucoup de commentaires très savants ici même, c’est que personne ne semble se poser la question de savoir qui a commis la forfaiture de violer un autre secret de l’instruction, en donnant en pâture aux journaux les écoutes incriminées. Cela semble tout à fait dans la norme !

  62. oursivi,
    Je vais m’empresser d’aller consulter illico, puisque vous semblez penser que j’en ai besoin ! Ce sera plutôt un exorciste, car il faut employer les grands moyens. Tant qu’à faire, pourriez-vous me refiler l’adresse du vôtre si vous en êtes content ?

  63. Véronique Raffeneau

    « Rien d’illégal dans cette procédure. »
    Vous observerez, Camille, que je ne conteste pas la légalité de l’écoute de Me Herzog.
    J’imagine bien que ce dernier est mille fois, dix mille fois plus compétent et crédible que moi pour faire valoir le cas échéant des recours auprès des tribunaux.
    Ce qui m’intéresse n’est pas non plus l’aspect politicien de cette affaire.
    Toujours est-il qu’un an d’écoute de l’ancien président qui a mobilisé une armada de fonctionnaires et de juges, aujourd’hui un parquet financier national, n’a toujours pas mis en évidence un financement libyen de la campagne de 2007, quand ailleurs, par exemple, l’appareil d’Etat est inopérant pour assurer le remplacement d’une cartouche d’encre dans un fax de tribunal.
    Qu’en dépit des écoutes de Me Herzog, d’une perquisition de dix heures de son domicile et de la saisie de ses portables et de son ordinateur, où selon la formule consacrée :
    « pour espionner délibérément un avocat, il faut disposer d’indices graves et concordants laissant à penser qu’il pourrait être auteur d’un délit ou d’un crime » (S. Durand-Souffland – Le Figaro),
    Me Herzog n’est pas, du moins jusqu’à présent, mis en examen pour le délit ou le crime qui aurait fondé, selon la justice, ces mesures disons spectaculaires.
    Ce qui reste est le débat de la protection de la confidentialité des échanges entre un avocat et son client, que j’estime être une question fondamentale en termes de libertés individuelles et publiques.

  64. Cher Philippe,
    C’était en février 2013 :
    http://videos.tf1.fr/infos/2013/hollande-a-une-petite-fille-sarkozy-bah-tu-ne-le-verras-plus-7850552.html
    C’est une petite phrase qui pourrait bien faire parler dans les prochaines heures, surtout venant du chef de l’Etat.
    En pleine visite du Salon de l’agriculture, François Hollande est interpellé par un enfant qui lui pose la question suivante :
    « Et il est où Nicolas Sarkozy ? »
    Réponse tout sourire du chef de l’Etat : « Tu ne le verras plus ! »
    Eclat de rire de ses conseillers et le Président reprend sa route…
    L’enfant disait « c’est dommage je l’aimais bien monsieur Sarkozy ».
    Quelle coïncidence avec le début des écoutes !!
    Ce qui se passe dans ce pays n’est pas tolérable. Poutine a plus le sens de la démocratie et le respect des droits des opposants que ce gouvernement.
    Hollande n’est pas un rassembleur, c’est un destructeur. Nous sommes intimement certaines que Hollande sera contraint de quitter ses fonctions car c’est si malsain pour tous que cela ne peut plus durer.
    françoise et karell semtob

  65. « Il est piquant de constater que la droite porte aux nues la fronde et la contestation des avocats tandis que la gauche se garde bien de toute immixtion intempestive et se félicite de l’indépendance de la Justice. »
    Il est assez curieux de constater que le même texte de loi peut être interprété différemment selon que l’on est avocat de droite, juge de gauche ou journaliste en quête de scoop. Ne parlons pas des politiques qui eux sont capables d’avoir un avis éclairé sur tout, en particulier dans les domaines qu’ils ne maîtrisent pas.
    Dans ce chahut indescriptible, le citoyen essaie tant bien que mal de se faire une opinion, mais la sensation qui domine est la consternation de voir que la politique a perdu son âme. Elle n’est plus que l’étalage obscène de querelles, manipulations, trahisons et autres turpitudes.
    Le peuple va-t-il accepter encore longtemps ce triste spectacle que nous livrent ceux qu’on appelle, peut-être un peu trop pompeusement, nos « élites » et qui font étalage d’une médiocrité encore inégalée dans le passé ?

  66. Véronique Raffeneau

    « Imaginer que d’écouter rendra la justice folle est une plaisanterie. »
    Cher oursivi, je ne suis pas idiote au point de penser que des écoutes téléphoniques sont la marque d’une justice folle.
    C’est évidemment un outil d’investigation habituel et légitime.
    Ce qui à mes yeux est dangereux pour les libertés publiques, si je m’appuie sur ce qu’écrit Philippe dans l’avant-dernier paragraphe de son billet est une recherche de la vérité sur le mode excessif et exalté qui peut conduire chez le juge à des extrémités et à des paroxysmes, même de bonne foi, qui, cependant, en raison de leur caractère radical, jusqu’au boutiste, poussif et passionnel font fi des obstacles.
    La confidentialité des échanges entre un avocat et son client est un de ces obstacles.
    L’administration d’une bonne justice est toujours la recherche d’un équilibre entre deux tensions qui se heurtent l’une à l’autre, en gros résumé, d’une part la puissance publique, de l’autre les libertés publiques .
    Que vous le vouliez ou non, une recherche effrénée d’une vérité à tout prix, à n’importe quel prix, sur le mode exalté, n’autorise pas tout.
    C’est pour cette raison qu’il existe, entre autres, un code de procédure pénale.

  67. Au sujet du mur, des femmes et des cons, j’ai une théorie qui m’a valu d’être traité de « macho » ce dont je suis fier car « macho » veut dire homme et je suis fier d’être un homme qui ne se pose pas de questions quant à son genre sexuel. Une femme s’arrange toujours pour qu’un homme lui fasse la courte échelle pour franchir le mur. Sans un homme, elle ne parviendrait pas à passer au-delà de l’obstacle. Mais une fois qu’elle s’est appuyée sur les mains de son compagnon, elle cherche à monter sur ses épaules. Elle attire alors l’attention sur le fait que l’homme regarde sous ses jupes, elle le traite de macho et en profite pour monter sur sa tête. Elle est au sommet du mur ; l’homme non.

  68. Ce qu’on attend d’un Président c’est l’exemplarité et s’il se trouve que l’ayant invoquée on puisse le soupçonner du contraire, n’est-il pas louable et légitime de vouloir le confondre, d’autant plus qu’il y aurait mis toute sa connaissance des ficelles de ce métier d’avocat qui s’ingénie à noyer le poisson, brouiller les pistes, estomper les zones d’ombre et parer d’une innocence douteuse les mains pleines quitte à en profiter au passage pour achever de tirer définitivement à eux la couverture de l’inviolabilité des relations délictueuses qui pourraient être arrachées à la sauvette par leurs pourfendeurs.
    Cette simple volonté de vouloir se mettre toujours plus à l’abri des écoutes montre le côté corporatiste, pour le moins, et tendancieux pour tout dire de ceux qui frayant toujours plus avec le vice, le meurtre, le mensonge en deviendraient moralement injustifiables à perdre ainsi toute référence avec le sens du mot justice.
    En ce sens Christiane Taubira a parfaitement raison en refusant d’accorder droit à la requête de ceux-là mêmes qui deviendraient les îlots d’impunité des ennemis de l’ordre et de la paix sociale si tant est que ces mots signifient encore quelque chose à leur entendement.

  69. Josiane Lacombe Minguell

    Bonjour,
    Une interrogation me vient. Si j’ai bien compris, la mise sur écoute du téléphone professionnel d’un avocat est soumise à certaines règles : le Bâtonnier doit en être informé et cette même écoute est limitée à quatre mois renouvelables si autorisation. Mais un téléphone « anonyme » acheté sous un nom fictif mais tout de même utilisé par un avocat est-il soumis aux mêmes règles ?
    Autre interrogation, à laquelle je n’attends pas vraiment de réponse, du moins dans l’immédiat : quel type d’informations un ancien chef d’Etat peut-il avoir à partager en secret avec un avocat, au point d’utiliser un téléphone discret ? Ces secrets concerneraient-ils la gouvernance du pays durant son précédent mandat d’élu de la République ? Si oui, pourquoi les partager avec un avocat ? Et si non, si les secrets partagés ne concernent pas la gouvernance de l’Etat, alors où est le problème ? Qui va se plaindre de ce que la Justice soit la même pour tous ?
    Quoi qu’il en soit, j’ai dans l’idée que le couple Sarkozy saisissant le juge en référé pour obtenir la disparition des traces publiques d’un autre type d’écoute, celle d’un homme enrichi par l’ancien Président, qui fut son inspirateur paraît-il et dont il se dit qu’il cherchait peut-être à se protéger de son bienfaiteur et de ses proches, doit être heureux de n’avoir pas pu mener à son terme son désir de faire disparaître l’institution des juges français. Car une mise sous écoute contrôlée c’est tout de même autre chose qu’une écoute sauvage…

  70. Perplexe-gb

    La justice rappelle le principe d’indépendance des pouvoirs. Depuis le mur des cons on peut se poser la question de la légitimité de ses représentants qui ne sont pas élus par le peuple. La magistrature est composée de bons élèves qui ont réussi leurs examens. Mais est-ce suffisant ?
    Pour ma part je ne considère pas que nous soyons une réelle démocratie et la justice je ne lui fais aucune confiance. Je suis pour un référendum et une réforme constitutionnelle de son recrutement.

  71. C’est navrant que Madame Taubira n’ait pas les bonnes réponses face à la colère des avocats. C’est pourtant simple :
    L’avocat de Sarkozy a acheté deux téléphones sous un faux nom. Si Me Herzog avait fait passer les factures de l’achat de ces deux lignes dans sa comptabilité professionnelle, elles auraient été considérées comme affiliées à son cabinet d’avocats et à ce titre protégées comme un actif de son cabinet par le secret professionnel.
    On ne peut à la fois communiquer avec un téléphone clandestin sous un nom fictif, et demander le secret professionnel des conversations. Et surtout, c’est peu courageux de venir se plaindre après, et d’entretenir une agitation émotionnelle chez les avocats qui n’ont pas saisi la nature clandestine des conversations enregistrées.

  72. Harlem Désir a assuré : « c’est lui (Nicolas Sarkozy) qui est en cause…/…François Hollande est juste garant du bon fonctionnement des institutions de la République et il n’avait pas à être informé » (Le Figaro).
    J’aime bien cette façon de présenter les choses.
    Juridiquement exacte probablement, politiquement désastreuse. Hollande est juste un garant !!
    Pour le reste on ne le voit pas beaucoup sur le pont, mais un pédalo en a-t-il un ?
    Un fait passé inaperçu de la plupart des médias hier. La déclaration de D. Cameron et A. Merkel sur une action commune Grande-Bretagne-Allemagne, dans le domaine de l’informatique pour mettre l’Europe au moins au niveau des USA (et plus si affinité).
    La France est en dehors de l’affaire, pas un mot sur sa participation, dans une affaire qui conditionnera l’avenir industriel de l’Europe et donc son avenir politique.

  73. Rédigé par : Lucile | 11 mars 2014 à 01:39
    C’est bien parce que je fais la différence entre ce que faisait Chirac de ces (et pas ses) 1200m² et ce qu’en a fait Delanoë que je ne consulte pas.
    Désolé, le rebouteux vivra sur votre dos, pas sur le mien.
    Chère Véronique,
    Qu’il y ait un code de procédure pénal est naturel.
    Il est même utile qu’il existe s’il est manié par des gens retenant l’esprit de la loi et pas sa lettre.
    Le problème est que des gens intelligents peuvent créer ce qui sera sottement utilisé par la suite…
    Injecter, toujours, du discernement, de la lucidité, de la distance, de l’esprit, de l’humour si nécessaire.
    Le problème est bien que ces choses, on en dispose pour soi ou pas, et que pour les transférer aux autres, cela prend du temps ; beaucoup.
    Vous confieriez des pouvoirs à une Camille quelconque, elle vous referait d’une crèche municipale un appartement de fonction pour un bien quelconque Chirac, sous prétexte d’un, « c’était des gosses d’employés municipaux, dehors tout cela. Leurs parents gagnent des 1500, 1800, 2200 euros par mois.
    Dehors les mioches ! ».
    Vu récemment un reportage sur l’affaire Loïc Sécher qu’EDM a, pour une fois, justement et bien défendu.
    Le problème est cette volonté de faire mettre tout le monde dehors sans le commencement d’un discernement, chose, extravagante, totalement et pathologiquement revendiquée, élément de confusion générale qui contient de quoi armer les plus follement accusateurs de la partie d’en face.
    http://www.lejdd.fr/Societe/Dupond-Moretti-sur-l-affaire-Jacques-Maire-La-prescription-a-un-sens-de-pacification-sociale-651349
    J’ai un peu de mal à lire ce désir de Voltaire qui m’est cher, que de plutôt voir dehors cent coupables qu’un innocent en prison. Depuis, tout en ayant nié la notion de mal, nous savons que quelques individus ont en eux le ferment de ce qui a inspiré cette notion, et que ceux-là doivent être supprimés – socialement au moins – en leur absolu manque d’empathie pour une race humaine à laquelle ils n’ont nulle part.
    Voltaire ne l’avait pas encore compris. EDM qui est intellectuellement à Voltaire ce que Mireille Mathieu est à Edith Piaf, ne le comprendra jamais.
    AO

  74. @Camille
    Permettez-moi cette petite observation. Je pense que vous ne prenez pas le problème par le bon bout. La protection ne concerne pas le moyen de communication mais principalement le contenu même de cet échange entre l’avocat et son client. Pour échanger avec votre avocat, vous pouvez utiliser aussi bien une cabine téléphonique qu’un tam-tam, le contenu de cet échange reste protégé par le secret et la confidentialité.

  75. sbriglia@Camille

    « Si Me Herzog avait fait passer les factures de l’achat de ces deux lignes dans sa comptabilité professionnelle, elles auraient été considérées comme affiliées à son cabinet d’avocats et à ce titre protégées comme un actif de son cabinet par le secret professionnel. »
    Camille, je suis heureux de vos précisions juridiques lesquelles dénotent un grand professionnalisme de votre part…
    Dans la foulée, pourriez-vous m’expliquer si, d’aventure, un avocat reçoit un appel téléphonique à son domicile un dimanche matin sur sa ligne privée, d’un client ou d’un confrère pour une audience du lundi, il est protégé ou non par le secret professionnel, nonobstant la non inscription de cette ligne comme « actif » de son cabinet ?…
    (Ne sutor ultra crepidam… Boris me comprendra…)

  76. @Camille
    « On ne peut à la fois communiquer avec un téléphone clandestin sous un nom fictif, et demander le secret professionnel des conversations. »
    Ce sont deux choses différentes.
    Le fait que le téléphone soit clandestin ne change rien au fait qu’a priori on n’écoute pas un téléphone sauf pour de bonnes raisons.
    L’utilisation d’un téléphone sous un nom fictif est peut-être condamnable, j’ai entendu que ça ne l’était même pas, je ne sais pas. Mais la clandestinité d’un téléphone ne me semble pas être une raison suffisante pour faire des écoutes sur ce téléphone. Mais je peux me tromper.
    A mon avis, si je trouve un téléphone dans la rue, je n’ai pas le droit d’écouter sans autorisation du propriétaire ou d’un représentant de la loi les messages qu’il y a dessus. Ca serait une atteinte à la vie privée. Mais je n’en suis pas sûr non plus.

  77. Cette procédure est on ne peut plus régulière clame Monsieur Bilger.
    Double perplexité : est-il régulier qu’un journaliste diffuse le contenu de ces écoutes dans son journal ; est-il régulier qu’un pouvoir politique puisse avoir la possibilité d’écouter, pendant presqu’un an, les conversations téléphoniques de son adversaire. Le scandale n’est pas qu’un juge d’instruction, un policier puisse espionner des conversations privées, c’est qu’il puisse en faire état, les communiquer, les marchander, les vendre. Le scandale est qu’un journaliste puisse colporter des rumeurs sans que sa déontologie soit mise en cause.

  78. Véronique Raffeneau

    Cher oursivi,
    Juste un mot.
    Considérez seulement combien votre hostilité obsessionnelle à l’encontre d’Eric Dupond-Moretti peut vous entraîner de façon récurrente à revenir sans cesse à la charge…
    Imaginez un magistrat en proie à cet énervement effréné, exalté et hostile permanent à l’encontre d’un prévenu.
    Comme pour votre hostilité envers EDP, il est très difficile humainement de résister à cette emprise de soi.
    De là, l’impérieuse nécessité d’instaurer des garde-fous comme par exemple la confidentialité des échanges entre un avocat et son client.

  79. Frank THOMAS

    Un président de la République digne de ce nom aurait dû depuis l’annonce de cette affaire siffler la fin de la partie.
    Son silence frileux, voire la secrète satisfaction à courte vue qui l’explique, est indigne de sa fonction.
    Les protestations indignées et mal jouées de ce pauvre Désir et du Parti Socialiste qui continue par habitude, au risque de faire s’esclaffer tout le monde, de porter la vertu en bandoulière, sonnent comme une cloche fêlée.
    Les affaires que soulève la justice viennent, l’une après l’autre, se briser sur la réalité des faits.
    L’acharnement à nuire est devenu si patent, que non seulement Sarkozy en sortira plus blanc qu’il n’est sans doute réellement, mais que l’institution judiciaire sera durablement salie au-delà de ce qu’elle mérite.
    L’affaire Bettencourt a fait pschitt, l’affaire du financement de la campagne de 2007 par la Libye, malgré les moyens extravagants employés, est en train de faire pschitt, l’inadmissible mise sur écoute de M.Sarkozy et de son avocat va immanquablement se retourner contre ses instigateurs.
    Et pendant ce temps notre ridicule président compte les coups, espérant se débarrasser de son rival avant d’avoir à l’affronter devant les Français.
    On a la nausée.

  80. @oursivi
    Figurez-vous que c’est une amie authentiquement de gauche qui a attiré mon attention sur la publicité qui la mettait fort mal à l’aise, faite au sujet de la crèche de Delanoë. Il fait aménager au frais de tous les contribuables une crèche réservée prioritairement au personnel de l’Hôtel de Ville. Tant mieux pour le personnel. C’est en quelque sorte une crèche privée qui fonctionne avec les deniers publics. Bon, c’est sans doute mieux que rien, mais il n’y a pas de quoi s’extasier, surtout si on travaille dans le privé. Si vous vous servez de cet exemple pour montrer que Chirac était mauvais et Delanoë bien, je trouve ça un peu court, et je n’accepte pas d’être enfermée dans ce raisonnement binaire, même si je pense que Chirac aurait pu faire beaucoup beaucoup mieux. On se jette les crèches à la figure pour gagner des électeurs, c’est la gestion dans son ensemble qu’il faut regarder (et les dettes que nos hommes politiques souscrivent pour nos enfants). Je me garderais bien de critiquer le ministère d’Ayrault sous prétexte qu’il ne fait pas aménager une crèche de luxe à Matignon.

  81. Y a-t-il un juge (ou quelqu’un du sérail) qui pourrait répondre aux quatre questions qui me taraudent :
    – Est-ce que les fuites distillées, de façon homéopathique, à la presse constituent une violation du secret de l’instruction ?
    – Si oui les « sources » des journaux peuvent-elles être poursuivies ?
    – Si non, pour quelle raison ne savons-nous pas quels sont LES propos échangés entre Me Herzog et son client Sarkozy qui ont déclenché la mise sur écoute de l’avocat, et à quelle date, et l’urgente nécessité des perquisitions à son cabinet, à son domicile, chez son épouse et chez son fils ?
    Enfin, de telles perquisitions ont-elles été effectuées chez M. Sarkozy, ses enfants, ses parents, ses beaux-parents… voire plus si affinité ?
    Merci d’avance 😀 !

  82. Mary Preud'homme (Culbuto premier dans ses basses oeuvres)

    « Sarkozy ? Tu ne le verras plus » (François Hollande, Salon de l’agriculture février 2013)
    « Sarkozy ? Je le surveille, je sais exactement ce qu’il fait » (François Hollande, février 2014)
    « L’ex-président Sarkozy mis sur écoute depuis 12 mois ? Je n’étais pas au courant » (François Hollande, mars 2014)
    Voilà ce qui arrive quand un culbuto se retrouve au sommet de l’Etat, c’est grand guignol, entourloupes et fumisteries à tous les coups comme à la foire du trône ! Pauvre France !

  83. Alex paulista

    Lucile | 11 mars 2014 à 12:54
    Je vous trouve très négative. Le maire Delanoë, après avoir constaté froidement que toutes les HLM et toutes les places en crèche étaient occupées par des membres de son personnel, et face à l’impossibilité de les virer des HLM, s’est dit qu’il pouvait au moins faire quelque chose pour les enfants. Il a donc créé cette crèche qui continue à montrer à ses employés qu´ils sont privilégiés, tout en libérant quelques places pour les autres…
    C’est du pragmatisme, du win-win.
    Ça fait plus de places en crèche et pis c’est tout !
    Cela dit, en dehors de toute ironie facile la Ville de Paris n’est pas la pire pour trouver une place en crèche, surtout pour une famille à revenus moyens (<2500 euros par mois).

  84. sbriglia@Véronique et oursivi

    « Imaginez un magistrat en proie à cet énervement effréné, exalté et hostile permanent à l’encontre d’un prévenu. »
    Voyons, Véronique, comment, ici, sur ce blog de justice, peut-on imaginer un si singulier magistrat ?

  85. En matière de corporatisme, on peut difficilement nier que les magistrats ne sont pas en pointe. Cher Monsieur Bilger votre animosité, bien connue dans ce blog, à l’égard de N.S. vous conduit à perdre toute neutralité dans une affaire où elle s’impose plus encore. S’agissant de ces écoutes, au plan du droit, elles sont admises dans un cadre strict. Il faut qu’une infraction susceptible d’une condamnation au moins égale à deux ans soit commise ou qu’on présume une telle commission. Les deux infractions visées par les magistrats sont 1) violation du secret de l’instruction et 2) trafic d’influence. Sur la première, si les magistrats devaient mettre sur écoute toute personne qui viole ce secret, il y a belle lurette que les services de police seraient noyés !! Quant à la deuxième, quand on a lu l’article 433-1 du CP, on se demande si les juges d’instruction le connaissent. Au vu des éléments connus, le magistrat n’a rien obtenu et nulle part N.S. n’est intervenu, seul son conseil aurait vaguement évoqué cette question. Ouvrir une enquête sur des indices aussi hypothétiques ressemble objectivement à de l’acharnement.

  86. Avalanche d’opinions, rendant caduc tout propos complémentaire, au risque de doublonner.
    Hier, par erreur, j’ai regardé TF1, je crois, et le dialogue avec Mme Taubira. Cette femme est admirable. Elle a le sens du pouvoir, mentir avec autant de conviction fait comprendre que les allées du pouvoir ne sont pas accessibles à n’importe qui, que gouverner c’est obligatoirement choisir une direction, sans égard pour la vraisemblance. Le but ? en l’espèce il est à la fois obscur et trop évident.
    Nous, citoyens, enfin, sujets de droit, nous devrions n’avoir aucun état d’âme à ce sujet : ces gens-là s’arrangent entre eux, ils racontent ce qu’ils veulent, ils ne font pas partie de notre entourage, ils ont leurs réseaux, leurs subrécargues, leurs domestiques, leurs sicaires même.
    Dans ces conditions, pourquoi aller voter ? Bien sûr que tout politique s’expose à finir moralement comme Job, le fumier étant remplacé par les draps de soie.
    Alors, je pense à un homme, peu célébré, pas décoré, renié par son pays, héros discret, chrétien et patriote : Jacques Lusseyran, aveugle, organisateur d’un réseau magnifique de Résistance, déporté à Buchenwald et dont toutes les courtes biographies officielles s’entêtent à banaliser l’image. Interdit d’enseignement en France, selon une loi de Vichy conservé par la IVe R, il devra sa rédemption à l’Amérique, qui ne s’y trompe pas.
    En revanche, Jean Zay, auteur du célèbre torche-c.. va entrer au Panthéon… et tonton, toujours réfugié dans les jardins de l’Observatoire, sera président.
    Comme disait le Général qui s’y connaissait en bons mots « C’est beau, c’est grand, c’est généreux, la France. »
    L’aphorisme mériterait de figurer sur le mur des c….

  87. oursivi@VR&sbrig

    Chère Véro,
    « Comme pour votre hostilité envers EDP, il est très difficile humainement de résister à cette emprise de soi. »
    Non, je crois lui faire un procès équitable, déjà que d’être purement virtuel et sans conséquence pour son hénaurrrrme amour-propre, en saluant ses actions quand je les crois méritantes, mon évocation de ce cher Eric commençait par un hommage à une de ses actions récentes, me relire.
    Il n’est pas que Philippe pour avoir la noblesse d’âme d’aimer à penser contre lui-même. D’ailleurs, si on est un tenant absolu de la vérité, on ne pense jamais contre soi-même puisque on s’interdit les a priori, revendiquant qu’un principe de réalité soit au-dessus de tout, celui-là nous ayant pour humbles serviteurs.
    Si EDM défend demain un accusé pour des faits qui me font le penser innocent, j’aiderai acquitte-a-tort à le faire à raison, et viendrai donner de l’argumentaire à son moulin si des angles de défense lui avaient échappé.
    Je vais rabâcher plus avant mais… c’est cette volonté revendiquée que de pouvoir marcher sur le réel et les familles des victimes qui devrait faire hurler d’autres que ma personne.
    Et qui n’est même pas entendue.
    Elle contient pourtant le ferment de toutes les dérives, puisque à tout transgresseur pardon et impunité seraient garantis si la société suivait les désirs de ce brave Eric.
    D’ailleurs, philosophiquement, lui qui veut enfermer les victimes ou familles de victimes dans l’éternel tourment de la culpabilité non-dite, de la négation des faits, m’expliquera-t-il sûrement un jour ici en quoi il ne veut pas libérer ceux-là aussi, à qui il fait pourtant promener leur prison avec eux, partout qu’ils aillent, pour toujours et à jamais.
    EDM, « nous vous devons plus que l’obscurité ».
    Maintenant, les juges en font sûrement un peu trop avec NS1er, je vous le concède.
    Quant au fait d’avoir le droit d’écouter un avocat, je maintiens pleinement cette latitude comme la revendication d’écouter sbriglia à chaque fois que déjeunons ensemble.
    Lui s’endort quand je déballe trop en détails des affaires criminelles non résolues.
    Des amateurs, ces avocats.
    AO
    PS : Camille, vous n’avez pas consulté. On lit le résultat…

  88. Clapson et lumières (si on peut dire)

    « Voilà ce qui arrive quand un culbuto se retrouve au sommet de l’Etat, c’est grand guignol, entourloupes et fumisteries à tous les coups comme à la foire du trône ! Pauvre France ! »
    Rédigé par : Mary Preud’homme (Culbuto premier dans ses basses oeuvres) | 11 mars 2014 à 13:51
    Vous voulez parler du maître en entourloupes et coups fourrés (fourrés, buissons, ah ! ah !) qui s’est fait culbuter du haut du sommet de l’État ?
    Quand même, une remarque :
    A droite on est maladroit : l’un, qui confisque à un journaliste sa caméra, est incapable de l’arrêter. (http://www.bfmtv.com/politique/levallois-grosse-colere-patrick-balkany-701940.html)
    L’autre se promène tous les jours avec un dictaphone, et il ne sait même pas qu’il enregistre ! Le pauvre. Et il est obligé de demander à son fiston de numériser ce qu’il ne sait pas avoir enregistré…
    (http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/03/11/selon-son-fils-patrick-buisson-a-enregistre-sarkozy-pour-se-menager-l-avenir_4380741_823448.html
    Ils ont besoin d’un majordome qui ne soit pas bête et bien en cour.

  89. Malgré la crise les affaires continuent !
    Et comme disait le Grand Jacques « les emmerdes ça vole en escadrille ».
    Notre ex-Président est particulièrement servi par les temps qui courent et ça va bientôt ressembler au catalogue des aventures de Tintin.
    Les civilités de Mémé Bettencourt, On est en train de marcher sur la Sarkozie, l’Affaire Buisson et les écoutes à la Soviet, la manne du Colonel Pétrole, les Carnets de l’aventure au pays des petits pois et les cigares de Tonton Adidas.
    Et si avec ça il ne se prend pas les pieds dans le tapis, il va pouvoir reconquérir le temple du soleil avec un gros rayon laser pour éviter que la mauvaise herbe ne repousse. La retraite de Président ne s’annonce vraiment pas comme une sinécure !

  90. Mary Preud'homme

    « Clapson et lumières (si on peut dire) | 11 mars 2014 à 16:33 »
    —-
    A part pondre un post indigent et caricatural afin de masquer maladroitement des propos qui vous dérangent, vous faites quoi dans la vie ?
    Colleur d’affiches pour les Poussah & co, à moins que soyez de la famille des Normaux de chez Normal !

  91. Cher Philippe,
    Combien d’avocats vont entendre leurs clients demander si l’entretien qui se déroule est confidentiel ?
    Comment un avocat peut-il préparer une plaidoirie si le rapport de confiance est rompu, si son client pense que tout ce qu’il pourra lui dire pourra être retenu contre lui ou contre son avocat ?
    Devront-ils faire couler de l’eau, parler en langage des signes et écrire au citron leur projet de défense pour assurer la confidentialité ?
    En ce qui concerne les techniques d’humiliation, à savoir « briser un être en brisant une habitude, en le dépouillant de cette pudeur inculquée dès le premier âge est une tactique encore en usage dans les interrogatoires « musclés » des pays totalitaires. Le Moyen Âge y avait aussi recours en l’assortissant ou non d’autres amendes ou châtiments, dans le domaine judiciaire. »
    La justice pourrait faire l’effort d’être moins médiévale à moins que certaines attitudes sado-maso puissent s’exercer en toute impunité. Que signifient ces instructions destinées à plonger un individu dans la moquerie collective ?
    « Nudité châtiment, nudité argument. L’humiliation, la fessée, l’argumentum baculinum : preuves sans répliques lorsqu’on se trouve à court d’argument face à un adversaire trop coriace… »
    « Si la justice terrestre recourt symboliquement à la nudité pour marquer la déchéance de l’homme coupable, la justice divine ne manquera pas d’utiliser le même châtiment ».
    Ce qui a été fait à maître Herzog et à d’autres qui n’ont pas osé parler et qui sortent du silence, ne met pas la justice en valeur.
    C’est un coup mortel porté à la justice par quelques juges qui n’ont pas leur place dans ce corpus qui mérite beaucoup mieux.
    françoise et karell semtob

  92. @oursivi 16:38
    « D’ailleurs, si on est un tenant absolu de la vérité, on ne pense jamais contre soi-même puisqu’on s’interdit les a priori, revendiquant qu’un principe de réalité soit au-dessus de tout, celui-là nous ayant pour humbles serviteurs. »
    J’ai du mal à comprendre comment être un tenant de la vérité garantit d’être au-delà de toute contradiction.
    Et comment être au service de la vérité garantit d’être constamment dans l’absolu.
    Car cette voie de stabilisation dans l’ineffable suppose de pénétrer la lumière pré-cosmique ce qui a priori est hors de votre portée !

  93. @ sbriglia
    Τσαγκάρη, του τερματικού σταθμού κρίσιμη σας στο παπούτσι!
    Savetier, borne ta critique à la chaussure, n’ont cessé de me répéter mes professeurs.
    Le thème du jour étant épuisé, je vais m’en tenir là. Vos flèches à mon égard m’ont fort divertie, et j’ai beaucoup ri.
    @ GLW @ Wil
    L’utilisation par un grand avocat d’un téléphone secret et clandestin a quand même de quoi surprendre. Cela fait aussi très mauvaise impression. S’il s’était contenté d’appeler d’une cabine, personne n’aurait prêté attention à ses propos. Attendons la suite.

  94. Michelle D-LEROY

    Couard, mou et médiocre dans sa fonction depuis 22 mois, le Président et son entourage trouvent comme seule solution pour exister : faire tomber son adversaire avec un acharnement que nous aimerions tant voir dans la conduite des affaires.
    Comme tous les médiocres, il est méchant et vindicatif…
    Supposons que Sarkozy ait fait écouter ses adversaires soupçonnés de quelque déviance pendant son mandat, le tollé médiatique que cela aurait déchaîné…
    Une condamnation par la presse à sens unique. Aux Français de juger les méthodes car on ne me fera pas croire que les juges n’avaient pas la couverture d’au moins deux ministres et du Président.

  95. @ Jabiru
    Excellent ! Mais vous avez oublié le Temple de Solférino, le Trésor de l’UMP, Comptes en stock, le Sceptre du Cumulard, et surtout Objectif (con comme la) Lune… Quant à Mélenchon le Rouge, vu les mails qu’il m’envoie, je vous garantis qu’il n’a aucun trésor, caché ou non !

  96. hameau dans les nuages

    @ genau | 11 mars 2014 à 16:18
    Il tétait la lumière…
    Nous en avons bien besoin actuellement dans ce monde rempli de saloperies et de chausse-trapes.
    Je commande ce livre.

  97. Xavier NEBOUT

    Notre justice est si pourrie qu’elle aura innocenté Nicolas Sarkozy même s’il est coupable.
    Ah les cons !

  98. L’utilisation par un avocat et un ancien président de la République d’un téléphone secret et clandestin, est-ce un délit ?
    Si la réponse est oui comment se fait-il que ces deux personnes ne soient pas inculpées pour ce délit ?
    J’ai entendu plusieurs avocats, des journalistes et des hommes politiques s’indigner du comportement des enquêteurs à l’égard de l’avocat de Sarkozy lors de la perquisition à son domicile.
    Vous vous rendez compte, ce pauvre homme à dû laisser la porte de sa douche ouverte et on a perquisitionné jusque dans le tambour de sa machine à laver, c’est inouï.
    Que disent donc ces mêmes indignés lorsque l’on refuse catégoriquement à un simple petit présumé voyou de prendre une douche, et que l’on perquisitionne jusqu’à son anus ? Sans compter qu’en cas d’une rarissime incarcération d’un notable il aura droit au quartier VIP de la prison, cela s’appelle de la discrimination. Voilà la triste réalité qui ne vous indigne pas, même Voltaire que l’on cite à tout-va n’avait que très peu de considération pour la populace.

  99. Cher Philippe,
    En regardant les informations pour comprendre les orientations politiques du juge Tournaire, nous voyons que le juge René Grouman est aussi en charge des écoutes de Nicolas Sarkozy.
    Nous sommes choquées de voir que cet individu a fait partie pendant de nombreuses années d’un mouvement pro-nazi et anti-européen et adhère toujours à un courant de pensée interdit par la loi pénale.
    Voir l’article du Parisien :
    « Le procureur de Juppé fiché à l’extrême droite »
    « L.V. | Publié le 22.10.2003 »
    « LES RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
    ont des fiches sur certains magistrats. C’est le cas de René Grouman, le procureur qui a requis contre Alain Juppé au tribunal correctionnel de Nanterre lors du procès des emplois fictifs.
    Selon ces services, René Grouman a fait partie, pendant environ dix ans, de la mouvance d’extrême droite Troisième Voie, un mouvement classé radical dirigé par Jean-Gilles Malliarakis.
    Selon les RG, René Grouman a été un militant de cette mouvance de 1985 à 1995.
    Les archives du service de renseignement gardent ainsi la trace de plusieurs passages à la frontière espagnole dans les années 1985 à 1990, pour les cérémonies commémorant la mort de Franco. Autre élément, lors d’une perquisition conduite en 1989 à Nantes chez Christian Bouchet, un ancien chef de file de Troisième Voie, les RG ont passé au crible le disque dur de son ordinateur, dans lequel René Grouman figurait comme militant du groupe, classé membre du bureau politique. « Troisième Voie avait deux branches, explique un connaisseur des milieux d’extrême droite, la branche étudiante avec le GUD et la branche jeunesse avec la JNR, la Jeunesse nationaliste révolutionnaire. Le mouvement a éclaté en 1991 et s’appelle aujourd’hui Nouvelle Résistance. Pour les RG, qui n’ont jamais cessé de surveiller ces réseaux, Troisième Voie était classé comme un mouvement à droite de l’extrême droite. »
    « J’étais proche de ces idées »
    « René Grouman a, en effet, eu un passé nationaliste pendant quelque temps, confie Jean-Gilles Malliarakis. Troisième Voie était une association purement idéaliste », ajoute-t-il. Interrogé hier, René Grouman ne dément pas, reconnaissant des liens d’amitié anciens avec Malliarakis. « Je l’ai connu dans les années 1980 dans sa librairie,
    et nous avons sympathisé, précise le procureur. Je suis devenu sympathisant puis donateur de Troisième Voie, mais je ne me souviens pas avoir été membre d’un quelconque bureau politique ! Je me suis effectivement rendu en Espagne à deux reprises… J’étais proche de ces idées, notamment sur l’Europe, et je le suis encore. »
    Mais René Grouman insiste : « En aucune façon, ces idées n’ont influencé mon travail et cela n’a joué en rien sur mes réquisitions au procès d’Alain Juppé. Aucun rapport. ». Réputé proche de Jean-Claude Marin, l’actuel directeur des affaires criminelles et des grâces à la Chancellerie, René Grouman, 48 ans, a suivi au sein de la magistrature
    un parcours professionnel sans faute. Nommé le mois prochain comme vice-président au tribunal de Paris, où il sera juge des libertés, le procureur Grouman a requis contre Alain Juppé 8 mois de prison avec sursis, mais pas de peine d’inéligibilité. »
    Source : Le Parisien
    Comment un ancien membre de Troisième Voie se retrouve-t-il à espionner l’UMP pour le compte du PS ? Et pourquoi la presse ne le dit-elle pas ?
    Quai de la rue Lauriston.
    Madame Taubira a récemment déchargé le Juge Tournaire de plusieurs affaires pour qu’il s’occupe de Nicolas Sarkozy.
    Nous haïssons cette femme machiavélique qui a failli travailler aux côtés de Nicolas Sarkozy.
    françoise et karell Semtob

  100. Ah les cons !
    Le « mur des cons », n’est que la toute petite partie émergée d’un immense iceberg. Avec ou sans lui, une justice politisée à outrance est bien l’un des malheurs absolus qui détruit la confiance. « Confiance et défiance sont également la ruine des hommes». L’Histoire ne nous enseigne-t-elle pas que tous les redressements survenus selon des circonstances diverses, se sont opérés sur fond de confiance ?
    Et quand la confiance n’est pas là, la défiance n’est pas loin. Avec pour conséquences, l’enfermement dans des convictions d’oppositions destructrices, le recul du prestige de l’institution judiciaire, les régulières atteintes à la liberté d’expression et un débat de société qui a déjà perdu la profondeur du véritable échange contradictoire, aidé en cela par la contribution malsaine de la langue de bois médiatique aux ordres.
    A l’évidence, depuis plus de trente ans désormais, la politique a tamisé le peuple et n’a laissé filtrer que des esprits médiocres, ceux qui n’avaient pour ambition que d’occuper une place de choix dans le système, pour lui-même d’abord. Il semble que cet état de fait soit non pas en recul, mais en accélération… conduisant donc vers d’autres les MURS.
    Alors, je crains que notre démocratie telle qu’elles nous est présentée ait vécu. Les urgences sont nombreuses, et s’agissant de la Justice indépendante produite « au nom du peuple », il va falloir inventer imaginer les concepts qui la débarrassent des larges fissures qui semblent installées dans son mur.
    C’est toujours avec intérêt que je viens distiller les billets de notre hôte sans toujours partager ses points de vues, famille et politique oblige, mais mon interrogation, voire mon étonnement demeure à chaque fois qu’un coup de griffe (sinon plus) est donné au «présumé coupable ». Ainsi dans ce billet dont le titre est : /// Après les cons, les irresponsables du Mur ! ///, je lis :
    [….même si la magistrature, à cause de lui, n’a aucune raison d’apprécier sa présidence ….] – Ah bon ! et la démocratie, elle en fait quoi la justice ?
    [….une quête professionnelle qui ferait fi des obstacles parce qu’il est intolérable de ne pouvoir mettre la main et l’esprit sur ce qu’on sent, sur ce qu’on sait vrai…..] – même sans preuves irréfutables ?

  101. Jean-Paul Ledun

    « …un ancien président dont ses quelques « casseroles », même non suivies d’effet pour l’instant, ont mis à mal la virginité judiciaire. » PB
    Philippe, si je vous attache quelques casseroles délibérément et sans fondement, juste pour vous nuire, le temps que vous mettrez à vous en débarrasser, elles auront fait bien du bruit.
    C’est une banalité que de dire cela.
    Maintenant personne ne connaît exactement le contenu des casseroles de M. Sarkozy.
    S’il y a contenu, il y aura procès. Devant les tribunaux si possible.
    Pas dans Le Monde. Pas sur le plateau de « Mots croisés ». M. Vallini que j’apprécie par ailleurs était bien arrogant et sûr de son fait.
    Quant au procureur du Monde assis dans le public, j’aurais dû me faire violence pour ne pas lui en faire subir. Rarement vu une tête à claques aussi tentante (à part la mienne bien sûr).

  102. oursivi@Bobo

    « Quant à Mélenchon le Rouge, vu les mails qu’il m’envoie, je vous garantis qu’il n’a aucun trésor, caché ou non ! »
    B
    Il finira comme l’autre, transpercé par le capitaine François de Pédalock.
    Yaoh, et une bouteille de Rhum !
    AOfond

  103. PréScriptum : il fallait lire « Lucile »…
    et pas Camille !
    Que la fille des moulins me pardonne.
    Et que l’autre consulte.
    AOmille

  104. @YAKA
    Y’a qu’à faire tomber le mur des cons !
    Le mur de Berlin est bien tombé lui, et Poutine fait le mur…
    Qui fera le mur après l’effondrement du mur des cons ?
    – Y’a qu’à…
    – Faut qu’on …
    mène reconstruction après la chute des murs !
    Les nouveaux murs s’édifient sur la toile !

  105. Je pense que comme le dit si bien FOG dans Le Point, il vaut toujours mieux être de gauche quand on a affaire à la justice : « Voilà un adage dont M. Mennucci est la preuve vivante. S’il avait été le candidat de l’UMP, gageons que la justice et les journaux se passionneraient pour ses exploits passés comme chaouche de M. Guérini. »

  106. Zyeuteur amusé (nonies)

    La pol-pote en cheffe du très sado-maso SM, pour effet fébrifuge, vient d’être « mise en examen »… mais hélas pas psychiatrique.
    Osons interpréter ce menu épisode qui se voudrait significatif d’une tentative de désamorçage sous profil bas… « j’ai pu être mal-à-droite »… « vous n’allez tout de même pas discriminer une pauvre femme juge victime… », etc.
    Osons céans décrypter la joute médiévale sous-jacente entre le chevalier blanc Bilger et le sorbonicole rose Vallini pour se voir attribuer le vicomtat de la place Vendôme. Tant l’une que l’autre vont se répandre pour s’attribuer le mérite de la si tardive amorce de réprobation envers les pratiques SM.

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