Albert Camus : le courage du « en même temps »

Pas un été sans que la personnalité et le génie d’Albert Camus ne soient célébrés (Le Figaro Magazine), ne nous soient rappelés.

Au fil des années, alors que de plus en plus le courage intellectuel est devenu une denrée rare, voire en perdition, en tout cas vite sanctionnée quand elle tente de survivre, Albert Camus nous apparaît comme un esprit miraculeux.

Qui contre vents, marées et idéologies perverses a su, de son vivant, se battre pour maintenir l’honnêteté et la justice au coeur de l’intelligence. Depuis sa mort, il est magnifié par une époque condamnée à admirer au détail ce qu’elle n’est plus capable de pratiquer sur une large échelle. On a les héros magiques qui compensent ou font oublier nos médiocrités et nos lâchetés quotidiennes.

Parce que, si on a raison de placer Camus sous le pavillon de la liberté comme l’excellente analyse d’Alexandre Devecchio l’a fait, je voudrais surtout insister sur son courage qui n’est pas la conséquence vertueuse obligatoire de la liberté.

Avec quel acharnement Albert Camus, pour la tragédie algérienne comme pour tant d’autres problèmes contemporains ou débats personnels, s’est-il entêté à défendre la puissance et la plénitude du « en même temps » ! Il l’a fait sur le plan de l’intelligence et de l’Histoire et je songe à la pétition qu’il a signée pour la grâce de Robert Brasillach en soulignant que celui-ci n’aurait sans doute pas adopté la même démarche pour le sauver…

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Il y a l’anticolonialisme qui n’impose pas une dénonciation massive et sans nuance mais nécessite une pensée qui appréhende la complexité et ne départage pas sommairement la réalité entre innocents et en malfaisants.

Il y a l’exigence de Justice, mais qui à force d’être désincarnée et abstraite répudie la chaleur des êtres, le douce servitude des affections et des élans du coeur. Camus dans une splendide formule que je résume et qui trop souvent est mal citée affirme : « Je crois en la Justice mais je défendrai ma mère avant la Justice ». Cet arbitrage que l’humanisme authentique commande constitue l’argumentation la plus éclatante, la plus décisive contre tous les totalitarismes, les rêves funestes et dévastateurs prétendant construire l’Homme nouveau et édifier un monde lisse, vierge, débarrassé de tout et surgi de rien d’autre que de lui-même.

J’ai beau chercher, tenter d’infléchir, d’atténuer mon inconditionnalité intellectuelle, philosophique et littéraire, m’efforcer d’être absolument objectif dans le conflit l’ayant opposé notamment à Jean-Paul Sartre et à Simone de Beauvoir, je demeure dans un attachement sincère, exclusif et respectueux à l’égard de cette destinée si exemplaire, disparue trop vite d’un univers à qui elle ne cesse de manquer. Avec cet être d’une telle qualité, d’une sensibilité si riche, corseté pour affronter les défis du temps par un tel courage, on était assuré, pour le paraphraser, de ne pas voir le monde se défaire mais se faire.

Une admiration, respectueuse oui, parce que consciente des difficultés de sa tâche d’impartialité et d’équité et certaine que nul autre que lui, avec son impeccable éthique, n’en aurait été capable.

Lui qui a tant aimé le soleil, la splendeur sèche et brûlante qui émanait de lui, la culture du plaisir et paradoxalement aussi de la mort qu’il engendrait, d’une certaine manière il est présent à Paros, dans cette île, en Grèce. Tout ici est si familier avec ses sensuelles adorations.

J’aime terminer ce billet avec Albert Camus dans ma tête et mes songes, face à la mer, avec le vent et la certitude délicieuse d’un temps inaltérable.

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Voir les Commentaires (107)
  1. Marc GHINSBERG

    « J’ai beau chercher, tenter d’infléchir, d’atténuer mon inconditionnalité intellectuelle, philosophique et littéraire, m’efforcer d’être absolument objectif dans le conflit l’ayant opposé notamment à Jean-Paul Sartre et à Simone de Beauvoir, je demeure dans un attachement sincère, exclusif et respectueux à l’égard de cette destinée si exemplaire, disparue trop vite dans un univers à qui elle ne cesse de manquer. »
    Si je vous entends bien, cher Philippe, dans la querelle qui oppose Camus à Sartre et Beauvoir, vous ne pratiquez pas le « en même temps »…

  2. De mémoire défaillante, la première fois que j’ai eu affaire à Camus c’était au lycée en seconde où je devais lire l’Etranger et j’en ai rien eu à f**tre… comme du reste d’ailleurs. Je n’ai même pas acheté le livre. J’ai plus de souvenirs avec Huis clos… de Sartre (oh, ça va quand même ! Ok, je suis inculte mais il y a une limite. Hahaha !).
    Sartre qui au passage n’a rien compris. L’enfer, c’est pas les autres, c’est soi-même.
    S’il était resté seul avec lui-même pendant un certain temps, il aurait vu qu’il n’y a rien de pire pour l’être humain qui est un animal social que la solitude et que même le pire ennemi est préférable à la solitude totale de l’être quel qu’il soit.
    Bref, il y a quelques semaines, n’ayant rien d’autre à faire, j’ai essayé de lire l’Etranger.
    Au bout de quelques pages, dans la salle d’attente où je reviens régulièrement pour des raisons personnelles, où j’ai lu Nietzsche, Lao Tseu et d’autres oeuvres de la philosophie mondiale, j’ai refermé le livre et j’ai préféré dormir.
    Ca ne veut sûrement rien dire d’autre que je ne suis qu’un idiot inculte, je sais.

  3. calamity jane

    Tout à l’honneur d’Albert Camus que ceux et/ou celles qui découvrent ses oeuvres sans y avoir été obligés (Wil en classe de seconde).
    Une question pour Wil : vous penseriez que J.-P. Sartre en pensant Huis clos eut pu s’adresser à A. Camus ?
    Sinon, « en même temps » – dans ma tête et mes songes, face à la mer, avec le vent – que nous.

  4. Patrice Charoulet

    Je ne peux que souscrire entièrement à ce que vous écrivez sur Albert Camus.
    Petit aveu : n’ayant jamais eu de PV de ma vie, notamment pour infraction au code de la route, sévère pour les chauffards, les conducteurs ivres, scandalisé quand je suis à un passage pour piétons que les voitures ne s’arrêtent pas, j’ai reproché à Camus sa mort en voiture, pensant ou qu’il roulait trop vite ou qu’il avait trop bu, etc.
    J’ai pensé cela pendant trente ans.
    Jusqu’au jour où j’ai eu l’information qui me manquait : le jour où il est mort en voiture, il ne conduisait pas, il était assis dans la voiture de quelqu’un.
    Moralité : il suffit d’une ignorance pour penser de travers.

  5. Mille et une citations auraient pu accompagner ce panégyrique d’Albert Camus.
    C’est l’été, et puisque le titre du billet semble insidieusement faire allusion à un certain président transformiste, dont le dernier exploit a été de revêtir le maillot de l’OM, je lui dédie cette citation ainsi qu’à tout le blog, Maître des lieux y compris, et j’aurais mauvaise grâce de m’exclure.
    « Et c’est si bon de se contredire de temps en temps. Cela repose »
    Albert Camus (Caligula)

  6. @Patrice Charoulet | 18 août 2017 à 07:48
    Tout à fait, il y a des détails qui tuent dans la biographie des célébrités.
    Moi-même j’ai renoncé au structuralisme marxiste lorsque j’ai appris que Louis Althusser avait étranglé son épouse.
    Depuis je m’entends beaucoup mieux avec mon épouse.

  7. Bonjour,
    De Camus j’ai lu La peste, l’Etranger et peut-être aussi l’Exil et le Royaume, mais il y a bien longtemps aussi je ne me souviens plus très bien.
    Etant trop jeune à l’époque des petites querelles idéologiques entre J-P Sartre et Albert Camus, je ne les ai connues que par la suite.
    Mais je dois dire que si j’avais eu à choisir entre J-P Sartre et Albert Camus, je me serais rangé dans le camp du second, bien moins dogmatique et poussé par un humanisme que je partage.
    La célèbre phrase que vous citez Philippe Bilger « Je crois en la Justice mais je défendrai ma mère avant la Justice » résume bien sa sensibilité aux valeurs qui dirigent notre comportement intime et je pense, que dans le même contexte que celui qu’a connu Albert Camus bien des gens agiraient de même, et moi le premier.

  8. Michel Deluré

    Nombreux sont ceux qui se sentent proches de Camus car, étant plus écrivain que philosophe, il se dégage entre autres de ses écrits un goût de la vie et du bonheur, un refus du dogmatisme, du conservatisme et surtout une grande sensibilité à la souffrance et un profond humanisme, autant d’éléments qui le rendent sans doute plus attachant que ne l’est Sartre à qui l’habitude a été prise de le comparer.

  9. Dieu qu’elles étaient tristes ces années 50 !
    Rien qu’à contempler la photo de Camus, son costard, ce noir et blanc oppressant, la lugubre porte derrière lui d’où Bernard Blier va peut-être surgir avec son Manurhin de la Manufacture de Saint-Étienne.
    La peinture du dandy Joseph de Maistre me semble plus proches de moi.
    Ces années-là marquent le surgissement des blémitudes intellectuelles, auxquelles seul Camus a survécu. Onfray l’a bien analysé.
    On s’est mis en 50 à vouloir faire ce qui est devenu notre excellence, parler pour ne rien dire.

  10. Avant de partir pour la première fois en Algérie, et sans savoir que je serais hébergé les premiers jours à Tipaza, j’avais relu l' »Etranger », merveilleuse introduction à la Méditerranée, à ses paysages, ses odeurs, sa chaleur et aussi sa froideur…
    « Comme si les chemins familiers tracés dans les ciels d’été pouvaient mener aussi bien aux prisons qu’aux sommeils innocents »

  11. @Savonarole 9h19
    « Parler pour ne rien dire », ce n’est jamais le cas, il demeure dans la vacuité de la parole, des conversations, des débats ; ce que l’on ne voulait pas dire, ce que l’on voulait cacher, ce que l’on voulait travestir, ce qui était destiné à tromper, à trahir, à manipuler… Par ailleurs en 1950, nous sommes encore proche de l’exploit en matière d’ignominie… Pour s’en relever, en avoir la force ou l’envie il faut s’absenter de soi-même, alors le noir et blanc restent comme pour témoigner.

  12. Albert Camus pouvait être, en même temps, écrivain, essayiste, philosophe, dramaturge. Sa communication était sans artifices, sincère et brillante.
    Emmanuel Macron peut se prendre, en même temps, pour un pilote de chasse, un joueur de tennis, un boxeur et accessoirement pour le président de la République.
    Sa communication s’adresse plus à des ados en recherche de super héros tels que ceux que l’on peut voir dans les séries américaines crétinisantes.
    Bref, rien de comparable !

  13. Les foules s’imaginent volontiers que leurs gouvernants appartiennent à une humanité supérieure infaillible. De là leur fureur dès qu’une défaillance révèle que l’homme gouvernant est derrière l’idole (Gustave Le Bon).
    Au début du XXe siècle, beaucoup d’écrivains de grande qualité ont marqué nos esprits pour toujours. Albert Camus et bien d’autres sont aujourd’hui à l’honneur. Ils sortent du bois pour nous rafraîchir la mémoire. N’oublions pas aussi Gustave Le Bon. On connaît certes sa célèbre « Psychologie des foules », qui fut un succès mondial et qui a été sélectionné parmi les vingt ouvrages qui ont changé le monde. Pour le reste, hormis quelques spécialistes, personne ne lit plus sa quarantaine de livres traduits en 18 langues. Et pourtant, durant plusieurs décennies, pour l’essentiel de 1890 à 1920, peu d’esprits ont exercé autant d’influence et séduit autant d’admirateurs imposants que lui. Einstein se proclamait stupéfait de l’intuition avec laquelle le docteur Gustave Le Bon avait pressenti l’avenir de l’énergie nucléaire. Freud avait été marqué par ses travaux sur l’inconscient collectif (la foule manipulée). Théodore Roosevelt, Churchill, Aristide Briand, Herriot, Tardieu, Foch et Joffre étaient fascinés par celui que son grand ami Clemenceau qualifiait de « grand débroussailleur d’idées ».
    Que reste-t-il de nos jours ? Facebook, tweet, réseaux sociaux, la malbouffe contaminée, le terrorisme, les foules manipulées, le fric avant l’humanisme, le profit boursier avant le mérite et la reconnaissance du travail, des milliardaires repus et ingrats, des pauvres sans logis, des n’en pouvant plus se suicident, des politiques corrompus accrochés plus à la caisse qu’à leur pays, un vaniteux prétentieux à peine sorti du biberon met le Général de l’Armée au pas… Oui, le monde est en ébullition et pour très longtemps.
    Nos mémoires se seraient-elles éteintes depuis nos plus grands écrivains bien plus lucides et visionnaires disparus de ce monde que ceux qui de nos jours, pour amasser beaucoup d’argent, préfèrent raconter leurs histoires conjugales et sexuelles ou se parer, showbeezer et photoshoper dans les magazines people ? Mon dieu, nous sommes tombés bien bas… Quand un président de la République couvert par l’immunité porte plainte contre un citoyen photographe sans photos et qui ne peut pas attaquer le plaignant pour diffamation, c’est que le malaise est national. Jamais aucun Président des pays civilisés de toute l’histoire ne portait plainte contre un citoyen. Macron devrait réviser l’histoire des plus grands que lui. Brigitte au secours, ramenez votre mari à la raison…

  14. @Achille | 18 août 2017 à 11:06
    Très bien vu. En peu de phrases tout est dit. Entre Albert Camus et Emmanuel Macron votre analyse est géniale. Faites un copier-coller et envoyer votre post sur le Twitter et sur Facebook de Monsieur et Madame Macron. Ca va faire fureur…

  15. @Patrice Charoulet 18 août 2017
    « Jusqu’au jour où j’ai eu l’information qui me manquait : le jour où il est mort en voiture, il ne conduisait pas, il était assis dans la voiture de quelqu’un.
    Moralité : il suffit d’une ignorance pour penser de travers. »
    Merci pour cette information, j’en avais bien besoin.

  16. En France, par chance, enfin, par tradition culturelle, nous avons plusieurs romanciers qui sont aussi philosophes, à moins que ce ne soit l’inverse.
    En même temps, nous sommes le pays où sévit le plus le « choisis ton camp ». Il y a sans doute un lien entre les deux mais je l’ignore.
    En même temps, quelqu’un va peut-être avancer des hypothèses. Ou pas. Je ne vais pas choisir mon camp là-dessus.

  17. @ Wil – 17 août 2017 à 23:39
    « ll y a quelques semaines, n’ayant rien d’autre à faire, j’ai essayé de lire l’Etranger.
    Au bout de quelques pages, dans la salle d’attente où je reviens régulièrement pour des raisons personnelles, où j’ai lu Nietzsche, Lao Tseu et d’autres oeuvres de la philosophie mondiale, j’ai refermé le livre et j’ai préféré dormir.
    Ca ne veut sûrement rien dire d’autre que je ne suis qu’un idiot inculte, je sais. »
    Je m’étais il y a fort longtemps aussi arrêté en première partie. Alors pour ne pas mourir idiot, je me suis imposé l’écoute :
    https://www.youtube.com/watch?v=r85TpcuwBxY
    Vous imposer 3:13:29 en deux poses ne devrait pas être du domaine de l’impossible, voire de l’absurde.
    Hébergeur d'image
    Bonne écoute de la seconde partie aussi.
    Sinon voici le résumé :
    http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/resume-d-oeuvre/content/1862548-l-etranger-de-camus-resume

  18. Patrice Charoulet

    Depuis des mois, je me demandais ce qu’un Français, dont le pseudonyme est Savonarole, pouvait bien faire en Catalogne. Je l’imaginais perdu au milieu d’un peuple d’Espagnols.
    Après les événements tragiques de ces jours-ci dans ce coin d’Europe, j’entends notamment ceci à la radio : « 35 000 Français vivent en Catalogne ». 35 000 ! Je n’en crois pas mes oreilles. C’est plus que les Français qui vivent dans ma sous-préfecture. On imaginera très aisément que je suis loin de connaître tous les habitants de ma petite ville.
    Peut-être que ce Savonarole dont je craignais la solitude en pays étranger, pays où je ne suis jamais allé, rencontre plus de Français que moi. Et peut-être que le plus isolé des deux, c’est moi !

  19. @Patrice Charoulet 18 août 2017
    « Jusqu’au jour où j’ai eu l’information qui me manquait : le jour où il est mort en voiture, il ne conduisait pas, il était assis dans la voiture de quelqu’un.
    Moralité : il suffit d’une ignorance pour penser de travers. »
    Vous avez raison. Aussi, si se référer aux philosophes est intéressant, ne pas oublier qu’une erreur factuelle peut démonter tout un système – ce qui n’empêche pas de lire de la philosophie comme pure fiction.

  20. Billet plein d’adoration pour Albert Camus, cher P. Bilger. A laquelle je souscris pleinement.
    Juste un gros bémol : la simplification que vous faites de la fameuse phrase qui a donné lieu à tant de polémiques, vous conduit à un contresens : « Je crois en la justice, mais je défendrais ma mère avant la Justice ».
    La phrase la plus probable (bien qu’il n’en subsiste aucun enregistrement) semble être celle-ci : « En ce moment on lance des bombes dans les tramways à Alger, ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère ».
    Phrase prononcée « off » dans une discussion – deux ou trois jours après la remise du prix Nobel – avec des étudiants norvégiens. Phrase qui a eu un retentissement énorme.
    C’est une condamnation sans appel du terrorisme quel qu’il soit ! Rien à voir avec la justice ou sa mère. Albert Camus (qui n’était pas marxiste) à une époque qui l’exigeait, ne pouvait pas être en communion avec Sartre !
    A noter que les deux grands penseurs honnis de Jean-Paul Sartre, Raymond Aron et Albert Camus, sont ceux qui font notre admiration cinquante ans plus tard ! Juste retour des choses.
    J’ai dû présenter « La Peste » en première, devant mes 45 camarades de classe, il y a bien longtemps ! Ca a dû être terrible de médiocrité sans doute ! Trop jeune ! Relu vingt ans plus tard, j’ai découvert un humaniste.
    Récemment, une amie allemande m’a adressé « Le premier homme » de Camus, étudié dans son université du troisième âge. Je ne l’avais jamais lu. Une redécouverte de ce grand écrivain. Elle m’a précisé que depuis quelques années, Albert Camus était devenu, en Allemagne, un des auteurs français les plus lus, commentés, étudiés.
    Cordialement.

  21. Il faut un peu plus de courage et parler franc et éviter de raconter n’importe quoi.
    On entend constamment l’incroyable : les cinq terroristes ou assaillants « présumés » ou « suspectés » ont été abattus. Mais enfin ça rime à quoi ? Quand ces criminels terroristes viennent de foncer sur la foule avec une voiture-bélier pour tuer et blesser un maximum de personnes innocentes sous vos yeux et pris dans le filet par la police en flagrant délit, pourquoi seraient-ils encore des « présumés » puisque les preuves sont sous les yeux ? Les journalistes, la police et la justice ont des précautions verbales de non sens. Pendant que les terroristes islamistes visent des cibles humaines les plus exposées et les moins bien protégées, nous, on prend encore des pincettes pour ne pas froisser.

  22. Claude Luçon

    Philippe écrit :
    « Camus dans une splendide formule que je résume et qui trop souvent est mal citée affirme : « Je crois en la Justice mais je défendrai ma mère avant la Justice » »
    On peut en rapprocher ce que le Général de Villiers a conseillé à ses soldats récemment suite au propos de Macron à ces mêmes soldats :
    « Parce que tout le monde a ses insuffisances, personne ne mérite d’être aveuglément suivi. »
    @ Savonarole | 18 août 2017 à 09:19
    « Dieu qu’elles étaient tristes ces années 50 ! »
    Les avez-vous vécues ?
    Probablement pas !
    Elles suivaient les années 40 et pour ceux qui avaient vingt ans au cours des années 50 elles furent explosives : la peur évanouie, la liberté retrouvée, les uniformes verts et noirs disparus, le jazz et le swing des GIs, la France à reconstruire, Brassens et Bécaud, Marcel Cerdan champion du monde, Saint-Germain-des-Prés au centre du monde, Just Fontaine et ses 13 buts en 58 à en faire rêver Philippe, le retour de Charles de Gaulle, Ferdinand Lop candidat à la Présidence voulant prolonger le Boul’Mich jusqu’à la Canebière dans notre enthousiasme…
    La France nous avait été rendue et retrouvait son charme !
    Non elles ne furent pas tristes, elles furent libératrices et enthousiasmantes en dépit des crétins, déjà, qui nous gouvernaient.
    La tristesse est arrivée dans les années 60 : 1968 plus particulièrement quand nous avons vu les gamins gâtés que nous avions élevés se prendre pour des victimes alors qu’ils n’avaient connus ni WW2 ni la guerre d’Algérie.
    Nous avions fait l’erreur de vouloir leur donner ce que nous n’avions pas eu au lieu de leur botter l’arrière-train pour leur apprendre les aléas de la vie.
    Savonarole ! Je vous ai connu plus sage !

  23. Décidément monsieur Philippe Bilger, la Grèce vous inspire, ou est-ce dû à vos vacances, votre excellent billet sur Albert Camus en est la plus belle illustration. Camus qui seulement depuis une dizaine / quinzaine d’années sort enfin du purgatoire où il fut relégué par Sartre et toute sa cohorte de disciples : un « philosophe pour classe de terminale » aux dires de ce dernier !
    On redécouvre l’homme de convictions et non sectaire, ses positions éloignées de tout dogmatisme, se refusant à toute compromission, et bien sûr le grand écrivain qu’il fut. A contrario tous ces multiples contempteurs(trices) ont eux bien heureusement sombré dans l’oubli tel Pascal Pia. Exemple : Sartre n’est au mieux qu’objet de curiosité pour quelques universitaires.
    Quant à sa phrase de décembre 1957, prononcée face à des étudiants majoritairement suédois, cela suite à la remise de son prix Nobel, et qui sera fréquemment tronquée afin de lui reprocher, elle fut dans son intégralité celle-ci : J’ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément, dans les rues d’Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice.
    Je présume que l’intitulé de votre billet, le courage du « en même temps », n’était qu’une forme de clin d’oeil ironique ou acerbe aux dévots du macronisme et à son leader.

  24. @ Ellen | 18 août 2017 à 11:46
    « Faites un copier-coller et envoyer votre post sur le Twitter et sur Facebook de Monsieur et Madame Macron. Ca va faire fureur… »
    Inutile d’aller sur Twitter ou Facebook. Si j’en crois les affirmations du professeur Charoulet, ce blog est un des plus lus de France, même si seulement quelques dizaines d’intervenants, souvent toujours les mêmes, y déposent des commentaires.
    Je pense donc que le couple présidentiel est déjà informé de mes propos à la limite de l’effronterie. Ceci me permettra de vérifier si notre président a un sens de l’humour aussi affûté que son prédécesseur…

  25. Merci du fond du coeur, Monsieur Bilger, pour ce billet que j’apprécie tout particulièrement. J’en retiendrai ces deux alinéas :
    « Une admiration, respectueuse oui, parce que consciente des difficultés de sa tâche d’impartialité et d’équité et certaine que nul autre que lui, avec son impeccable éthique, n’en aurait été capable.
    […] J’aime terminer ce billet avec Albert Camus dans ma tête et mes songes, face à la mer, avec le vent et la certitude délicieuse d’un temps inaltérable. »
    Une seule précision : ce que vous écrivez évoque la description faite par Albert Camus de Tipaza. Avec un précision toutefois : la beauté des couleurs de la mer Méditerranée est différente si l’on se trouve sur un rivage Nord ou sur un rivage Sud.
    Les rivages méditerranéens de notre France métropolitaine (comme en partie en Grèce) regardent le Sud avec des couleurs magnifiques, notamment au lever et au coucher du soleil. Pendant la période de midi, le soleil étant plein sud, la lumière est écrasante et éblouissante, à la limite du supportable.
    En revanche, les plages de l’Algérie offrent une bien plus grande variété de couleurs parce que le soleil, dans le dos du contemplateur, ne vient jamais contrarier son regard, y compris pendant la période méridienne !
    Poursuivez donc vos Contemplations et revenez-nous plus hugolien !

  26. @Patrice Charoulet | 18 août 2017 à 14h34
    Le nombre de Français qui quittent la France pour aller vivre ailleurs demeure tabou dans les statistiques nationales car il est considérable et gêne nos gouvernants.
    Il ne s’agit nullement pour ces Français de payer moins d’impôts, mais plutôt l’envie d’aller voir ailleurs, las qu’ils sont de cette France qui vit frénétiquement au rythme des quinquennats aussi inutiles que barbants et bavards, de cette classe politique qui fait trimer Germaine et les enfants alors qu’ils sont députés, sénateurs, ministres ou candidats au Conseil constitutionnel (on admirera au passage le silence tonitruant de Philippe Bilger sur Michel Mercier, qui a été sorti par la « petite porte », comme il l’annonçait pour François Fillon…).
    Remarquez que ce n’est pas mieux ici où corruption et dissimulation feraient passer Cahuzac pour un enfant de chœur .
    Je ne fréquente aucun Français ici, mais le peu de rencontres que j’ai pu avoir avec eux laisse apparaître une gêne, un malaise, un désamour pour la France.
    Et quand on nous propose d’Ormesson pour recoller les morceaux le malaise devient pitié.

  27. sbriglia @ Patrice Charoulet

    « Petit aveu : n’ayant jamais eu de PV de ma vie, notamment pour infraction au code de la route, sévère pour les chauffards, les conducteurs ivres, scandalisé quand je suis à un passage pour piétons que les voitures ne s’arrêtent pas, j’ai reproché à Camus sa mort en voiture, pensant ou qu’il roulait trop vite ou qu’il avait trop bu, etc.
    J’ai pensé cela pendant trente ans.
    Jusqu’au jour où j’ai eu l’information qui me manquait : le jour où il est mort en voiture, il ne conduisait pas, il était assis dans la voiture de quelqu’un. » (Patrice Charoulet).
    Vous auriez pu élever le débat, cher professeur, et dire à vos élèves que Camus, prophète de l’absurde se tuant dans un absurde accident de voiture, ceci était de nature à laisser penser qu’il y avait une certaine logique dans l’absurde…
    Ou qu’une partie de carte pouvait abattre un grand homme, l’absolution donnée à une fille de joie un Cardinal… bref, la faucheuse est souvent absurde et je vous laisse à vos étranges sinon absurdes règles monacales…

  28. Merci à boureau le 18 août 2017 à 14:39 d’avoir remis les pendules à l’heure. En effet, selon Philippe Lançon, le 2 janvier 2010 dans Libération :
    http://next.liberation.fr/culture/2010/01/02/camus-cet-etrange-ami_602169
    « Ce dégoût de la violence crée un malentendu peu après le prix Nobel. Lors d’une rencontre avec des étudiants suédois, un étudiant arabe lui reproche, à lui le natif d’Algérie, son silence sur ce qui s’y déroule. Camus, en vérité, s’est beaucoup exprimé. Opposé à l’indépendance, il souhaite une cohabitation équitable des deux populations. Il ne s’est tu que lorsque sa parole lui a semblé vaine et l’impasse politique de plus en plus claire. Par ailleurs, il déteste les pratiques du FLN et flaire sans doute, lui l’anarchiste civilisé, le sinistre appareil d’Etat qu’il deviendra. A l’étudiant, il répond : «En ce moment, on lance des bombes dans les tramways d’Alger. Ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère.» Dans le compte rendu du Monde, cette phrase devient : «Je crois à la Justice, mais je défendrai ma mère avant la Justice.» Puis la rumeur en fait ce qu’on n’a plus jamais cessé d’entendre : «Entre la justice et ma mère, je choisis ma mère.» Belle histoire de téléphone arabe à propos d’une phrase jamais dite, et dont la signification est tout autre : Camus n’opposait pas la justice à sa terre natale, mais dénonçait, en situation, le terrorisme. »
    (C’est un peu l’histoire de la « citation » de Rocard sur la misère du monde et la France…)
    Quant à son ouvrage posthume (Le Premier homme), les mots me manquent pour en décrire les qualités.

  29. Claude Luçon

    Concernant le décès accidentel de Camus, la mort, récemment, d’une autre célébrité au même endroit avait suggéré que la cause dans les deux cas était peut-être due à un effet stroboscopique.
    La succession de flashs solaires provoquée par l’alignement d’arbres occultant régulièrement le soleil le long de la route nationale aurait affecté la perception du chauffeur par hypnose, dans les deux cas les voitures roulaient à vive allure en début d’après-midi vers l’ouest.
    Information fournie sous toute réserve, mais crédible pour qui a conduit dans ce genre de conditions routières.
    En outre, sans ceinture de sécurité, sur le siège dit « du mort » à l’époque, Camus était le plus exposé dans la voiture de Gallimard.

  30. @ bourreau
    « En ce moment on lance des bombes dans les tramways à Alger, ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère ».
    Vraiment très intéressant. Cela ne relativise pas la justice mais jette un doute sur le fait que les attentats soient justes.

  31. « Au fil des années, alors que de plus en plus le courage intellectuel est devenu une denrée rare, voire en perdition, en tout cas vite sanctionnée quand elle tente de survivre, Albert Camus nous apparaît comme un esprit miraculeux. »
    Le courage intellectuel a toujours été une denrée rare. Je n’ai pas la force de développer mais pourquoi m’en donner la peine ? Qu’on me trouve ne serait-ce qu’une période contraire.
    Par contre, toute pensée qui tente de survivre contre les vents contraire est, je le suppose, une survivante. Combien de gens dont la pensée, un moment tendue vers la liberté, s’est rétractée dans la soumission par, soumission ou désir de puissance, adaptation ? Le héros est rare et souffrant, le lâche, sans doute pas souffrant mais avili, et tout est triste comme la grisaille qui efface le ciel.
    « Une admiration, respectueuse oui, parce que consciente des difficultés de sa tâche d’impartialité et d’équité et certaine que nul autre que lui, avec son impeccable éthique, n’en aurait été capable. »
    Comment pourrait-on admirer, ou dans l’autre côté du spectre de la sympathie, mépriser, et être impartial ? Mais on se scinde, d’une part on admire, d’autre part on applique ses principes.
    Par exemple, on admire quelqu’un et on ne l’en contredit pas moins. Cela, c’est tuer une part de soi, d’abord par l’angoisse de se fâcher et se détacher, puis dans la douleur de le faire, et enfin, la chose faite. Et donc, on n’acquiert pas de proches ou on les perd, et on n’est pas non plus entendu de dire de l’inattendu inaudible.
    Et donc, tout court à l’échec.
    L’étonnement est que parfois, quelque chose se fasse. Une question de grand nombre, sans doute : d’innombrables tentatives surgissent quelques réussites si grandes et inexpliquées qu’on les qualifie de miracle.
    Chaque personne qui se risque à une tentative ou, soyons fou, à une quête de vie véridique, doit s’attendre à un gâchis aussi répétitif que multiforme.
    Peu d’appelés et encore moins d’élus.

  32. @Robert
    « En revanche, les plages de l’Algérie offrent une bien plus grande variété de couleurs parce que le soleil, dans le dos du contemplateur, ne vient jamais contrarier son regard, y compris pendant la période méridienne ! »
    Qu’on soit rive nord ou rive sud, il y a un nord et un sud et je peux vous dire, mais en fait vous le savez bien, que le soleil tape dur à Tipaza et à Oran, à Marseille ou à Antibes !!
    L’Algérie dit-on est un pays froid avec un soleil chaud, et j’ai pu le vérifier !!
    Pour revenir à l’Etranger, j’ai lu avec intérêt le roman de Kamel Daoud « Meursault, contre-enquête », qui s’inspire
    du chef-d’oeuvre d’Albert Camus. Le narrateur se trouve en effet être le frère de « l’Arabe » tué par Meursault.
    C’est l’occasion pour Kamel Daoud de stigmatiser les effets néfastes de l’islam sur les Algériens…

  33. Une bonne nouvelle pour le Président Macron. Ses voeux charitables et courageux sont exaucés depuis qu’il a annoncé que d’ici fin 2017 il n’y aura plus de migrants dans les rues. Emmaüs et les associations humanitaires promettent de reloger quelques centaines de migrants de Calais en les accueillant au Touquet. Il faudra informer les habitants et ceux qui ont leurs résidences secondaires.

  34. «Je crois à la Justice, mais je défendrai ma mère avant la Justice.»
    Des contributeurs jettent une autre lumière sur cette phrase fameuse de Camus.
    J’ai toujours cru que l’auteur signifiait qu’il comprenait le désir d’indépendance des Algériens (« la justice ») mais qu’il préférait une Algérie conservée dans le giron français (sa mère)….
    Vais-je pour autant changer d’avis ?
    Non !

  35. Marc GHINSBERG

    Je reviens cher Philippe sur un passage important de votre billet, rejoignant en cela certains commentateurs, la fameuse citation que l’on prête à Camus, très souvent tronquée, déformée, sortie de son contexte et à laquelle on fait dire l’inverse de ce qu’il veut signifier.
    Il est à cet égard utile de se référer au témoignage de Carl Gustav Bjurström le traducteur suédois de Camus qui accompagnait ce dernier lors d’une rencontre avec les étudiants de l’université d’Upsala là où a été posée la question à l’origine de la réponse de l’auteur des Justes.
    Voilà ce que rapporte Bjurström sur ce que dit le nouveau prix Nobel (il n’existe pas d’enregistrement de la conférence de Camus) : « En ce moment on lance des bombes dans les tramways d’Alger. Ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère. »
    Cette phrase est d’une tragique actualité, elle vise au premier chef le terrorisme qui, aux yeux de Camus, ne peut trouver aucune justification. Concernant le terrorisme, il n’y a pas de « en même temps ».
    http://www.gallimard.fr/catalog/entretiens/01002289.htm

  36. « J’aime terminer ce billet avec Albert Camus dans ma tête et mes songes, face à la mer, avec le vent et la certitude délicieuse d’un temps inaltérable. »
    Eh oui, il faudrait arrêter le temps quand on est heureux. Il y a une nouvelle, « Le train pour l’enfer » de Robert Bloch, l’auteur de « Psychose », repris par Hitchtcook, que je n’ai pas lu, formidable sur cela. Je pourrais me reprocher de ne l’avoir pas lu, qui inspire le film, mais dans le recueil, les nouvelles étaient très inégales, alors… Mais cette nouvelle me revient parfois, elle me « travaille », comme un certain nombre de textes.
    A propos, les livres qu’il « faut » avoir lu. Je n’y crois pas, sauf pour examen ou pour ne pas être livré en proie aux jacasseurs en société… Mais en fait, il y a des livres qui sont si supérieurs aux autres qu’il serait dommage de les y confondre, bibliothéque immense où rien n’est obligé, mais tout est offert pour entrer au coeur de soi et du monde, du langage et des sentiments, des idées et des faits, par les clefs qui ouvrent le mieux pour chacun sur ces espaces.
    Si un jacasseur vous accuse de ne pas avoir lu ceci, approuvez car être en société veut dire mentir en société… Blablabla. Dites soit amen, soit qu’il ne vous convient pas. Pas d’avoir lu d’autres livres, ils ne sont pas un pis-aller ou supérieurs à ceux des autres, ils sont eux-mêmes comme on est soi-même. On n’a pas à se justifier, présenter la surface la plus lisse à l’inquisiteur.
    Celui qui donne envie de lire un livre n’est pas le preneur en faute du tu dois lire ça mais celui qui semble en avoir été transformé.
    Donc notre hôte.

  37. Afin de clore les divergences sur la phrase de Camus, il en existe deux versions après-coup et qui hélas ne furent pas enregistrées :
    Interrogé à Stockholm, par un étudiant originaire d’Algérie, sur le caractère juste de la lutte pour l’indépendance menée par le FLN en dépit des attentats frappant les civils, il répond, selon Dominique Birman, journaliste du Monde qui assiste à la scène : J’ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément, dans les rues d’Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice.
    Le traducteur C.G. Bjurström (francophone mais suédois), lui aussi témoin de l’échange, rapporte beaucoup plus tard une version un peu différente :  En ce moment, on lance des bombes dans les tramways d’Alger. Ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère.
    @ Savonarole | 18 août 2017 à 09:19
    « …la photo de Camus, son costard, ce noir et blanc oppressant, la lugubre porte derrière lui d’où Bernard Blier va peut-être surgir avec son Manurhin de la Manufacture de Saint-Étienne… »
    Désolé de vous faire remarquer que vos connaissances en armes de poing sont des plus lacunaires !
    Le revolver Manurhin, MR 73 sous ses diverses variantes (longueurs de canons et calibres : 38 Spécial, 357 magnum, 9 mm Parabellum, etc.), fut fabriqué de 1973 jusqu’aux environs des années 2000 par l’entreprise civile du même nom située à Mulhouse. Cette arme était destinée avant tout à un usage civil : police, gendarmerie et tireurs sportifs.
    La Manufacture militaire de Saint-Étienne, dénommé MAS avant sa fusion au sein de GIAT Industries et qui fut alors démembrée puis fermée, fabriqua uniquement des fusils à usage militaires : du MAS 36 au FAMAS en passant par les MAS 49 et 49-56. Les armes de poing destinées aux militaires, dont le célèbre MAC 50, étaient produites dans l’ex-MAC située à Châtellerault.
    L’ex-célèbre Manufacture civile de Saint-Étienne, dénommée commercialement « Manufrance », ne fabriqua que des carabines ou pistolets destinés aux particuliers. Ces derniers étaient soient médiocres, son « Gaulois » entre autres, ou par la suite n’étaient chambrées qu’en 22 long rifle.
    Alors dans les années 50, votre Bernard Blier surgissant avec un revolver Manurhin de la Manufacture de Saint-Étienne, c’est à mourir de rire. Heureusement que vous n’avez pas été accessoiriste sur des tournages cinéma, ou séries télévisuelles !
    Conclusion :
    Élève Savonarole, vous êtes condamné à porter le bonnet d’âne pendant une demi-journée sur ce blog !

  38. Claude Luçon

    @ Savonarole | 18 août 2017 à 19:07
    Décidément l’horreur de ce qui vient de se passer chez vous semble vous avoir rendu pessimiste. Courage nous sommes tous dans le même bain, nous les écraserons ensemble ces parasites.
    Savonarole, un des problèmes qu’à toujours eu la France est d’avoir manqué de volontaires à l’expatriation pour aller « vendre » la France dans le monde, puis de trouver d’autres volontaires pour aller livrer, construire, conseiller les clients.
    La compétitivité c’est aussi cela : des Français qui vont gagner les dollars dont nous avons besoin pour nos importations.
    Barcelone n’est pas l’étranger, c’est seulement l’autre côté des Pyrénées, vous avez même un Bourbon pour Roi. Si Napoléon s’y était mieux pris vous seriez en France !
    Ce dont nous avons besoin est d’encourager les jeunes Français à chercher des emplois chez nos exportateurs, pas à les décourager.
    La première entreprise pour laquelle j’ai travaillé était surnommée en 1954 « la Légion étrangère pour Ingénieurs », et ce n’était pas flatteur, car elle expédiait des bataillons d’ingénieurs sur tous les forages pétroliers du monde. Faute de Français elle a recruté des étrangers et est éventuellement partie s’installer à New York.
    Les colonies de Français que j’ai connues à l’étranger, de Dire Dawa en Ethiopie à Lagos au Nigeria, bien plus tard, étaient soudées et fières de la France.
    Dans deux pays, l’Iran et l’Algérie, après signature de contrats d’ingénierie il m’a été précisé : « surtout amenez-nous des ingénieurs et techniciens français pour faire le travail ».
    La Chine, en achetant nos Airbus, a demandé qu’on lui envoie des ingénieurs pour les guider.
    En sommes-nous toujours en France avec des « intellectuels » qui considèrent que les sportifs sont nécessairement idiots et les jeunes qui partent à l’étranger des ratés qui partent aux colonies comme il y a un ou deux siècles, ou, aujourd’hui, qui fuient les intellectuels en question incapables de gérer le pays ?
    Le Nigeria a élu, récemment, un Président qui est un ancien général et avait été un des gouvernants militaires à l’époque où j’y étais. Nous étions 17 000 résidents français enregistrés au Consulat, pas un, je répète, pas un seul, n’avait pas au moins le baccalauréat ou n’était pas au minimum diplômé technicien supérieur, tous les dirigeants sortaient de toutes nos grandes écoles d’ingénieurs et de commerce. Ce général, élu comme civil, a fait un de ses premiers voyages à l’étranger en France, il a assemblé les dirigeants de nos grandes entreprises : Peugeot, Michelin, Total, BNP, Vinci, Technip et d’autres en leur demandant de revenir au Nigeria.
    Bill Clinton a délibérément ruiné financièrement le Nigeria en 1993, j’ai déjà expliqué ici comment et pourquoi, de 17 000 les Français ne sont restés qu’environ 1000.
    J’ignore ce que vous faites ou avez fait dans la vie cher Savonarole, mais en ce qui concerne les Français À l’étranger, pas les Français DE l’étranger, sachez que c’est une particularité française, même à l’étranger nous restons Français et cocardier, comme un certain Savonarole en Espagne en dépit de ses critiques.
    Notre problème n’est pas d’aller dépenser nos sous à l’étranger, sauf pour prendre des vacances en Grèce, mais d’aller en gagner et de les ramener en France.
    Pour cela il faut que les jeunes Français y soient encouragés et que nous ayons enfin un ministère du commerce extérieur digne de ce nom, et une ENA où l’on enseigne le concept de délégation d’autorité, de comprendre que l’autorité doit être là où l’action est, pas à Paris.
    Inutile de réduire des salaires en France si nous ne sommes plus capables d’aller vendre aux autres ce que nous fabriquons, le déficit continuera d’augmenter et nous serons bientôt de toute façon une colonie chinoise ou qatarie, ou les deux.
    La qualité française est réputée aussi à l’étranger et dans bien plus de domaines que la fameuse et bien trop célébrée qualité allemande.
    La France n’exporte pas des ratés, elle exporte des cerveaux de qualité depuis longtemps pour promouvoir ce qu’elle fait de mieux. Que nous soyons d’accord avec lui ou pas, Patrice Charoulet en est un exemple typique, il exportait même notre culture.
    Les Chinois déclassent nos universités pendant que The Economist vante the « French Elite Schools » et j’ai bien des raisons de croire que les Britanniques nous connaissent mieux que les Chinois auxquels il reste une infinité de choses à apprendre que nous pouvons leur enseigner.
    Dans les années 70-90 Peugeot (prononcez « pijote ») était synonyme d’automobile au Nigeria et au Ghana. L’ironie était que les gens riches avaient des « pijotes » Benz quand ils n’avaient pas une « pijote Pijote ».

  39. @ Ellen | 18 août 2017 à 14:46
    « Pendant que les terroristes islamistes visent les cibles humaines les plus exposées et les moins bien protégées, nous, on prend encore des pincettes pour ne pas froisser. »
    Intéressant C dans l’air ce 18 août.
    J’y ai découvert en Pierre Conesa un parler-vrai.
    https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/224593-emission-du-vendredi-18-aout-2017.html
    J’irai donc lire son dernier livre :
    https://livre.fnac.com/a9668844/Pierre-Conesa-Dr-Saoud-et-Mr-Djihad
    @ Clafoutis | 18 août 2017 à 19:44
    Agnès Spiquel, présidente de la Société des études camusiennes, décrypte pour nous cette oeuvre majeure et méconnue de Camus.
    https://www.youtube.com/watch?v=usphG1sZY4E
    @ Marc GHINSBERG – 18 août 2017 à 22:54
    « Cette phrase est d’une tragique actualité, elle vise au premier chef le terrorisme qui, aux yeux de Camus, ne peut trouver aucune justification. Concernant le terrorisme, il n’y a pas de « en même temps » ».
    En effet, j’avais relevé comme très juste le même point de vue de Noblejoué le 18 août 2017 à 20:20 qui écrivait pertinemment ceci :
    « Cela ne relativise pas la justice mais jette un doute sur le fait que les attentats soient justes ».

  40. Patrice Charoulet

    J’ai commis bien des erreurs ici.
    J’ai donné mon nom. On l’a traîné dans la boue.
    J’ai dit mon âge. J’ai été qualifié de « vieillard ».
    J’ai avoué mon ancienne profession. On me la rappelle, sur le mode ironique ou dénigrant.
    J’ai travaillé, par le hasard des nominations, dans plusieurs pays. On me déclare « bourlingueur ». Or, nul n’est plus casanier que moi.
    Admirant les majors de l’agreg de philo et de lettres (je suis, hélas, bien loin de leur niveau), on me dit que je suis arrogant et élitiste, « à la limite du supportable ».
    C’est tout frais, on écrit « le professeur Charoulet affirme que ce blog est un des plus lus de France ». Or, c’est notre chère modératrice qui m’a indiqué que 2600 personnes par jour en moyenne lisaient ce blog. Je n’ai fait que répéter ce nombre.
    Je confesse une longue ignorance touchant la mort de Camus. On me prie d’élever le débat et de dire à mes élèves que…
    Enfin, respectant les lois que je connais, honorant la police et la magistrature, exécrant les chauffards et les alcooliques au volant, parfois criminels, n’ayant jamais eu d’amende, un juriste, dont j’apprécie l’humour et la culture littéraire, raille mes « absurdes règles monacales ».
    Dans une vie ultérieure, être plus circonspect et suivre la devise de Mérimée : « Souviens-toi de te méfier ».

  41. Au-delà de la politique, de la philosophie, il y a la vie, l’émotion du beau, la sérénité d’un soir d’été et le souvenir qu’il en reste :
    « Je me souviens du moins d’une grande fille magnifique qui avait dansé tout l’après-midi. Elle portait un collier de jasmin sur sa robe bleue collante, que la sueur mouillait depuis les reins jusqu’aux jambes. Elle riait en dansant et renversait la tête. Quand elle passait près des tables, elle laissait après elle une odeur mêlée de fleurs et de chair. Le soir venu, je ne voyais plus son corps collé contre son danseur, mais sur le ciel tournaient les taches alternées du jasmin blanc et des cheveux noirs, et quand elle rejetait en arrière sa gorge gonflée, j’entendais son rire et voyais le profil de son danseur se pencher soudain. L’idée que je me fais de l’innocence, c’est à des soirs semblables que je la dois. Et ces êtres chargés de violence, j’apprends à ne plus les séparer du ciel où leurs désirs tournoient. »
    Albert Camus (Noces)

  42. R.Girard, bien sûr, oriente sa critique selon son idéologie, personne ne sera surpris que j’estime qu’elle éclaire comme aucune autre l’évolution de l’écrivain, de « L’Étranger » à « La Chute ».
    « …Le besoin de se justifier hante toute la littérature moderne du «procès». Mais il y a plusieurs niveaux de conscience. Ce qu’on appelle le «mythe» du procès peut être abordé sous des angles radicalement différents. Dans L’Etranger, la seule question est de savoir si les personnages sont innocents ou coupables. Le criminel est innocent et les juges coupables. Dans la littérature traditionnelle, le criminel est généralement coupable et les juges innocents. La différence n’est pas aussi importante qu’il le semble. Dans les deux cas, le Bien et le Mal sont des concepts figés, immuables : on conteste le verdict des juges, mais pas les valeurs sur lesquelles il repose.
    La Chute va plus loin. Clamence s’efforce de démontrer qu’il est du côté du bien et les autres du côté du mal, mais les échelles de valeurs auxquelles il se réfère s’effondrent une à une. Le vrai problème n’est plus de savoir «qui est innocent et qui est coupable?», mais «pourquoi faut-il continuer à juger et à être jugé?». C’est là une question plus intéressante, celle-là même qui préoccupait Dostoïevski. Avec La Chute, Camus élève la littérature du procès au niveau de son génial prédécesseur.
    Le Camus des premières oeuvres ne savait pas à quel point le jugement est un mal insidieux et difficile à éviter. Il se croyait en dehors du jugement parce qu’il condamnait ceux qui condamnent. En utilisant la terminologie de Gabriel Marcel, on pourrait dire que Camus considérait le Mal comme quelque chose d’extérieur à lui, comme un «problème» qui ne concernait que les juges, alors que Clamence sait bien qu’il est lui aussi concerné. Le Mal, c’est le «mystère» d’une passion qui en condamnant les autres se condamne elle-même sans le savoir. C’est la passion d’Oedipe, autre héros de la littérature du procès, qui profère les malédictions qui le mènent à sa propre perte. […]
    L’étranger n’est pas en dehors de la société mais en dedans, bien qu’il l’ignore. C’est cette ignorance qui limite la portée de L’Étranger tant au point de vue esthétique qu’au point de vue de la pensée. L’homme qui ressent le besoin d’écrire un roman-procès n’appartient pas à la Méditerranée, mais aux brumes d’Amsterdam.
    Le monde dans lequel nous vivons est un monde de jugement perpétuel. C’est sans doute le vestige de notre tradition judéo-chrétienne. Nous ne sommes pas de robustes païens, ni des juifs, puisque nous n’avons pas de Loi. Mais nous ne sommes pas non plus de vrais chrétiens puisque nous continuons à juger. Qui sommes-nous ? Un chrétien ne peut s’empêcher de penser que la réponse est là, à portée de la main : «Aussi es-tu sans excuse, qui que tu sois, toi qui juges. Car en jugeant autrui, tu juges contre toi-même : puisque tu agis de même, toi qui juges». Camus s’était-il aperçu que tous les thèmes de La Chute sont contenus dans les Epîtres de saint Paul ? […]
    Meursault était coupable d’avoir jugé, mais il ne le sut jamais. Seul Clamence s’en rendit compte. On peut voir dans ces deux héros deux aspects d’un même personnage dont le destin décrit une ligne qui n’est pas sans rappeler celle des grands personnages de Dostoïevski. » (Critique dans un souterrain)
    Aussi, plus qu’à choisir entre Sartre et Camus, il est nécessaire d’apercevoir cette évolution essentielle qu’un arbre, au bord d’une route, a empêché l’auteur de génie de développer plus avant et que cette phrase du discours de Suède semble corroborer :
    « L’art oblige l’artiste à ne pas s’isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d’artiste parce qu’il se sentait différent, apprend bien vite qu’il ne nourrira son art, et sa différence, qu’en avouant sa ressemblance avec tous ».
    Meursault, héros romantique, seul contre tous, contre Clamence, déguisé en juge pour mieux rire de lui-même, bouffon et singe de Dieu.
    Ou Camus, pape de l’absurde néo-humaniste, contre Camus, qui ne se voulait que le pape des fous.
    Ce soir-là, il avait décidé de prendre le train, l’éditeur en voulut autrement…
    Il est urgent d’aimer car la vie passe, jetant nos dés aux vents de l’esprit (ça, c’est de moi).

  43. @ caroff 18 août 2017 22:29
    @ Clafoutis 18 août 2017 19:44
    « Dois-je pour autant changer d’avis? »
    Bien sûr que non ! C’est votre interprétation, et elle est bien jolie !
    Comme quoi, les manipulations d’opinion ne datent pas d’hier. Et Clafoutis l’a bien montré dans son intervention.
    La phrase prononcée, quelle qu’elle soit, a eu un retentissement mondial. Attaquer le terrorisme de droite, c’est évident et rien de plus normal et moral. Mais critiquer et refuser le terrorisme de gauche c’était un sacrilège surtout venant d’une personnalité auréolée du prix Nobel.
    Le Monde – coutumier du fait – s’est chargé de la sale besogne en détournant l’attention avec cette phrase mi-chèvre mi-chou !
    Si on n’a pas vécu cette période, on ne peut imaginer la violence intellectuelle de la gauche et de ses oukases qui détruisaient les personnalités en quelques articles. En l’occurrence, A Camus avait largement franchi la ligne rouge pour la gauche régnant sans partage sur l’intelligentsia française.
    Pour Albert Camus, il ne peut y avoir de doute, il s’agit bien du terrorisme dont il est question. Toute son œuvre en témoigne ainsi que sa sensibilité hors du commun. Dans sa réponse, le mot « mère » lui est venu sans doute spontanément à l’esprit. Et pour cause, elle était ce qu’il avait de plus cher : il l’idolâtrait.
    Cordialement.

  44. @sbriglia @ Patrice Charoulet | 18 août 2017 à 19:32
    Ne me demandez pas pourquoi mais par association d’idées je suis arrivé là en vous lisant.
    Heberger image
    Bon j’espère que nos hôtes m’auront pardonné ce n’était pas le sujet, mais j’ai trouvé cela bien rigolo en période estivale.

  45. « Au fil des années, alors que de plus en plus le courage intellectuel est devenu une denrée rare, voire en perdition, en tout cas vite sanctionnée quand elle tente de survivre, Albert Camus nous apparaît comme un esprit miraculeux. »
    Albert Camus n’a jamais été un réactionnaire !
    Comme quoi comparaison n’est pas raison !

  46. « On a les héros magiques qui compensent ou font oublier nos médiocrités et nos lâchetés quotidiennes. » (PB).
    Que les politiques vous entendent, mais ce n’est pas gagné.
    La liste et longue et le problème c’est qu’ils ne vous lisent certainement pas assez.

  47. @boureau
    « La phrase prononcée, quelle qu’elle soit, a eu un retentissement mondial. Attaquer le terrorisme de droite, c’est évident et rien de plus normal et moral. Mais critiquer et refuser le terrorisme de gauche c’était un sacrilège surtout venant d’une personnalité auréolée du prix Nobel.
    Le Monde – coutumier du fait – s’est chargé de la sale besogne en détournant l’attention avec cette phrase mi-chèvre mi-chou ! »
    Je vous suis tout à fait !!
    Quant au Monde il faudrait avoir le courage de décoder son « Decodex » !!

  48. @ Patrice Charoulet | 19 août 2017 à 09:44
    Ouh la la, quelle susceptibilité ! Ce que vous prenez pour des attaques personnelles ne sont rien d’autre que de petites taquineries, parfois un peu perfides il est vrai, mais qui ne méritent vraiment pas que vous vous mettiez dans des états pareils.
    Je pensais qu’une carrière consacrée à essayer d’instruire des ados pas toujours très réceptifs aux cours qui leur sont prodigué vous avait appris à maîtriser ce genre de situation.
    Un blog c’est un peu comme une salle de classe, il y a les bons élèves qui écoutent la leçon, prennent des notes et posent de bonnes questions. Certains sont même en admiration devant leur professeur… Même sur ce blog il existe quelques cas.
    Et puis il y a ceux qui aiment bien faire un peu de provoc, amuser leurs camarades, souvent aux dépens du professeur. Vous avez forcément connu ça, que diable !
    Plutôt que de nous faire un numéro à la Caliméro, essayez plutôt l’humour.
    N’hésitez pas à renvoyer une petite perfidie qui vous a été lancée par un insolent, aidé s’il le faut par une des citations que vous avez scrupuleusement relevées sur votre petit carnet à spirales.
    Tout cela fait partie du jeu du blog. Prenez modèle sur Savonarole qui est capable en quelques mots de renvoyer un intervenant dans ses cordes. Vous verrez, tout ira beaucoup mieux.

  49. « Conclusion : Élève Savonarole, vous êtes condamné à porter le bonnet d’âne pendant une demi-journée sur ce blog ! »
    Rédigé par : Trekker | 18 août 2017 à 23:28
    Punition largement méritée ! Je ne recommencerai plus.

  50. @boureau 10:28
    Cela me fait toujours quelque chose quand « notre quotidien de référence » est pris en flagrant délit de galéjade.
    Puisqu’il est ici question aujourd’hui du journal Le Monde et de l’Algérie, permettez-moi une anecdote authentique.
    Alger, 1968 (1), le chauffeur algérien d’une entreprise française dit un jour sa colère à son patron, un expatrié. Il a cherché du ciment pour rafistoler son mur ; il a eu beaucoup de difficultés et il a fini par payer un malheureux sac 1500 francs, au lieu de 500. Sa conclusion : « ils ont nationalisé les deux cimenteries et ne savent pas les faire marcher. Elles sont souvent à l’arrêt ; voilà le résultat ».
    Quelques jours plus tard, Le Monde publie un reportage au titre ambitieux Algérie An VI (1) et on nous explique que ce que le reporter a constaté est si important, si révélateur, que cinq épisodes quotidiens seront nécessaires pour en rendre compte. Et la première phrase du premier épisode, en Une du quotidien : « On dit couramment que lorsque le bâtiment va, tout va et dans l’Algérie de 1968 (1) la construction et les travaux publics ont un tel essor que le ciment vient à manquer ». Le reste, de la même farine.
    Suite à l’Ambassade de France à Alger :
    – comment une telle désinformation est-elle possible ?
    – le reporter s’est donné pour règle de ne rencontrer aucun Français pour ne pas altérer son jugement et il a été cornaqué de bout en bout par le ministère de l’Information, qui, de plus, l’a magnifiquement nourri et logé.
    (1) plus ou moins un an ; la mémoire ne trahit pas l’essentiel, mais les précisions sont estompées.
    (2) ce citoyen avait beaucoup de mal à s’habituer au dinar, mais c’est une autre histoire.

  51. @Patrice Charoulet | 19 août 2017 à 09:44
    Vous êtes bien un professeur d’ une génération passée que j’ai connue – n’y voyez là aucune quelconque malice, bien au contraire -, vous êtes d’une naïveté confondante, la vie aspire à plus de prudence.
    « Un seul, secret des dieux, deux, secret de tout le monde », on ne peut vous blâmer mais simplement être un peu taquin à votre encontre, votre écrasante humilité cache sans doute bien plus de rugueux que vous ne voulez bien l’afficher, mais dans le fond peu importe, vous êtes dans ce blog une voix de plus.
    Le style de chacun est reconnaissable, je ne suis pas un philosophe j’ai honte de ma note de bachelier mais j’avoue je ne fais pas partie de ce cercle, il en est ainsi.
    Je n’ai jamais pu terminer un livre de Jean d’Ormesson il m’ennuie et pourtant j’ai aimé Patrick Modiano, je ne supporte pas BHL mais vous je vous lis comme je lis sbriglia le parcimonieux ou Savonarole ou d’autres encore – je ne vais pas tous les citer – Achille aussi, la liste est longue.
    Au fait je ne sais plus trop pourquoi je vous envoie ces quelques mots, c’est écrit je les laisse.

  52. @ Patrice Charoulet
    Vous avez été imprudent ? Moi aussi, et pourtant je porte masque. Sans être d’accord avec tout ce que vous dites, certaine déconvenue et désir récurrent de justice me poussent à vous dire qu’on est sévère à en devenir injuste avec vous.
    Bon courage.

  53. @ Catherine JACOB
    « A partir de là, j’ai développé un point de vue personnel en rapport avec une forme particulière de divination issue de pratiques sacrificielles qui ne sont pas sans rapport avec la création littéraire. Mais bon, ça sort du sujet de votre question. »
    Comme je vous l’ai dit, ça m’intéresserait. Si vous ne voulez pas le faire, dites-le, je déteste m’encombrer d’espoir, la chose la pire, Pandore soit témoin.

  54. @ Achille
    « Un blog c’est un peu comme une salle de classe, il y a les bons élèves qui écoutent la leçon, prennent des notes et posent de bonnes questions. Certains sont même en admiration devant leur professeur… Même sur ce blog il existe quelques cas. »
    Un cas qui vous salue : vous m’avez fait rire et donné la force de revenir dans la position de l’élève plutôt que, comment dire ? du disciple. Vraiment, quand Catherine JACOB est apparue face à Elusen, ce fut comme une éphipanie pour moi. Mais si on réfléchit qu’elle est dans la position du professeur, elle ne peut pas me dire qu’elle m’estime – en dehors, pour, malgré ? – mes avances. Si elle me méprise, remarquez, j’aime autant ne pas le savoir… Parce qu’un profeseur ne doit pas avoir de chouchou, et d’ailleurs ne rejeter personne, sinon je gage qu’elle aurait jeté calamity depuis longtemps.
    Si Lucile me dit qu’elle m’estime, ça me suffit, étant donné que je l’estime aussi, et vous m’avez fait sourire, ce qui n’est pas rien. Le monde redevient curieusement normal, je quitte Faërie.
    Je n’aurais jamais cru être ce genre de personne : sentimentale… Ni vous être redevable, mais merci.

  55. @Yves
    « Cela me fait toujours quelque chose quand « notre quotidien de référence » est pris en flagrant délit de galéjade.
    Puisqu’il est ici question aujourd’hui du journal Le Monde et de l’Algérie, permettez-moi une anecdote authentique… »
    Les correspondants du Monde à Alger, dont Paul Balta fut la figure emblématique, passaient leur vie à fricoter avec les figures du FLN et à se goberger dans les ambassades, si bien que ce qu’ils pouvaient écrire n’avaient qu’un lointain rapport avec la réalité vécue par les Algériens et les… coopérants français.
    Je me souviens que ledit Balta qui a quitté l’Algérie en 1978 avait écrit un article cette même année où il pronostiquait pour l’Algérie un avenir radieux : « Dans dix à quinze ans l’Algérie rattrapera l’Espagne » !!
    A pleurer de rire !!

  56. petit soldat

    Chut, silence attentats… Ne rien dire, ne rien voir, faire plaisir à Macron et sa nouvelle bande… Pensez donc, se plaindre de son électorat… alors que dans ses projets il sera le maître du monde… pendant que sa belle (non chut) elle travaille !
    Français taisez-vous, priez Dieu et Macron et continuez à obéir et à papoter en silence !

  57. Les media s’expriment sur les attentats de Barcelone : un fourgon fonce… une camionnette folle… etc.
    Albert Camus écrivait en 1944 dans son ouvrage Sur une philosophie de l’expression : « mal nommer un objet, c’est ajouter aux malheurs du monde ».
    Alain Marsaud valide : il a été obligé, hier soir, de quitter le plateau de BFMTV en plein direct pour avoir été sèchement pris à parti après qu’il a réclamé qu’on daigne—pour désigner ce qui doit l’être—appeler un chat un chat.

  58. Cher Philippe,
    Ce « en même temps » est loin d’être clair car trop chargé de points de suspension.
    Pour illustrer ce propos, supposons qu’une femme fasse la confidence qui suit : « Je vous apprécie beaucoup mais en même temps je préfère d’autres compagnies. »
    « L’homme révolté » ne peut plus se lire aujourd’hui comme il pouvait se lire du temps de Camus. Etre rebelle, préférer mourir pour imposer des valeurs universelles ne peut plus être entendu de la même façon. Souhaitons que la diplomatie fasse ses œuvres, que des compromis puissent naître ici et plus loin et que nous puissions rester hommes et humains dans une construction moins catégorique ou rigide.
    Si nous pouvions nous entendre sur des principes cela serait déjà une avancée pour cette humanité. Quant à vouloir plaquer des valeurs universelles et vouloir tuer pour des valeurs qui nous sembleraient universelles, il nous faudra apprendre à louer les différences, bien au contraire.
    Il doit être possible de pouvoir dire non, digne, sans effacer les mémoires, les croyances, les traditions. Le culte de l’engagement pour des valeurs qui ne sont que des modes passagères conduit à la perte collective de l’intelligence et du bien-être. La défense des principes est un autre chemin, c’est un élan collectif, une base humaine. C’est très différent de l’uniformisation proposée par quelques élites ou prétendues élites.
    L’équation je me révolte = je suis, suppose que la justice existe, or l’existence de la justice est une utopie, une illusion pure.
    Après avoir quitté sa caverne, l’homme doit quitter ses berceuses et observer les chants de la science, les chants des idées pour avancer dans une réalité riche des passés des consciences et se construire.
    Etre libre, c’est se poser des questions, faire avec la réalité.
    Il semblerait que l’homme soit sorti d’un obscurantisme par petites périodes, pour se laisser gagner par la nostalgie de cet obscurantisme et se ranger dans un temps circulaire et qu’une autre aspiration le guide dans un monde virtuel à savoir un retour à la caverne d’origine.
    Cet « en même temps » soulève dans les périodes délicates le problème de l’obligation de choix, de la mesure du raisonnable et de l’ancrage dans le réel.
    Certains souhaiteraient tuer le père de la psychanalyse et prônent le retour du comportementalisme. Doit-on rappeler le regard porté sur les troubles de comportement agressif et sexuel des générations précédant le travail de Freud ?
    Les enfermements de sourds considérés comme dépourvus d’intelligence, le regard religieux sur l’épilepsie et la masturbation, le regard de la justice sur l’hystérie. Le regard de l’armée sur les psychoses de guerre considérées comme des simulations. Le rôle de la verbalisation dans des situations de souffrance.
    Nos générations doivent se méfier des faiseurs de table rase et c’est bien sûr la vision rebelle de Camus sur quoi porte notre critique et non sur la valeur irremplaçable de l’auteur que nous apprécions beaucoup.
    françoise et karell Semtob

  59. @Claude Luçon | 19 août 2017 à 01:17
    Merci pour ce beau commentaire, d’autant plus précieux que nous avons vécu dans le même pays à quelques années près (Mozambique).
    Contrairement à vous j’ai vécu longtemps dans des pays où il n’y avait pas beaucoup de pétrole mais où le drapeau tricolore se devait de claquer au vent, Tunisie, Maroc, Égypte, Melilla (Maroc espagnol), Mozambique.
    En tout quinze ans, et à une époque où l’on pouvait déjà y observer les prémices de ce qui nous attend, la grande vague scélérate de Kanagawa, immortalisée par le peintre Hokusai…
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/La_Grande_Vague_de_Kanagawa
    Fallait-il être aveugle et sourd à Paris pour ne pas la voir arriver.
    Comme cette bonne vieille blague toujours d’actualité « on les a battus à Poitiers, mais ils nous ont eus à Barbès-Rochechouart ».

  60. Jean le Cauchois

    @Patrice Charoulet, Claude Luçon, Savonarole
    J’ai bien remarqué / apprécié sur ce blog vos différences et vos similitudes. L’idée m’est venue de vous proposer un road-trip, tous les trois. Au volant de la voiture de sport de Savonarole (toujours la Mazda MI5 ?), Patrice Charoulet, qui n’a jamais eu de contraventions… A côté, Claude Luçon, navigateur tout désigné pour ses capacités à s’adapter à des situations imprévues, et derrière bien sûr Savonarole, avec peu de place pour allonger ses jambes, en tant que script-boy et narrateur des aventures, dans son style si particulier mais directement connecté sur Achille pour avoir un reportage parfaitement aseptisé.
    J’imagine les dîners d’étape, avec confrontation des points de vue et peut-être des préférences gastronomiques. Je propose que le road-trip aille vers le grand Est, s’arrête à Metz chez dame Catherine, et aussi vers le grand Ouest, quand breizmabro aura confirmé son intérêt. Et n’excluons pas les incursions dans le Sud-Ouest, en terre d’Ovalie… Et retour bien sûr à Paris, quand le couple Bilger sera revenu… de Paros, pour continuer à nous proposer des thèmes de réflexion aussi variés, inattendus, mais toujours aussi plaisants et utiles pour améliorer notre connaissance mutuelle.
    PS : ça ne s’invente pas, je viens de contempler, dans un couloir d’un établissement parisien tout près du jardin du Luxembourg, trois photos : Jean-Paul Sartre en gros plan, Albert Camus en imperméable, et une rue du Quartier Latin en Mai 68, avec plein de voitures retournées = belles illustrations des souvenirs des uns et des autres.

  61. @Patrice Charoulet
    Vous êtes trop sensible Patrice (si je puis me permettre).
    Pour participer à un blog il faut être équipé : un bazooka, une Kalachnikov, quelques grenades, des fumigènes et savoir courir très vite quand on rate sa cible.

  62. @ Savonarole
    « Dieu qu’elles étaient tristes ces années 50 !
    Rien qu’à contempler la photo de Camus, son costard, ce noir et blanc oppressant, la lugubre porte derrière lui… »
    Vous préférez ces pantalons déchirés dont la valeur se compte par le nombre de trous… Quelle horreur !
    @ Claude Luçon | 18 août 2017 à 14:58
    Merci de nous rappeler ces délicieuses années… et ces têtes de veaux que l’on mangeait au Dôme avec Rika Zaraï qui chahutait et et tout et tout… avec ou sans le temps… Maintenant c’est du sérieux, cessons de nous lamenter, il faut agir…
    Camus avait bien explicité sa pensée dans sa pièce de théâtre « Les justes ».

  63. « Emmanuel Macron a marqué son soutien à l’Espagne après l’attentat à la fourgonnette »
    Oui, vous avez bien lu.
    Il ne parle pas de terrorisme ou de Daech, non, c’est un « attentat à la fourgonnette ».
    Et ça se réclame de Camus ?
    Enfant de chœur ou imbécile ? La question demeure.

  64. Simone de Beauvoir.
    Etonnement qu’on n’en parle pas. Ou plutôt non : d’abord on cause peu de Sartre, ensuite on a parlé de la cause des femmes avec Simone Veil récemment.
    Sinon, l’enfer, c’est les autres. Idée : l’oeuvre de Sade est une laïcisation de l’enfer.
    Faut arrêter de se raconter des histoires : sur notre pauvre monde, ce ne sont pas les dépressions de solitaires la pire souffrance, mais celle subie par les victimes de leurs bourreaux.
    Quant à la présence d’autrui, si nous sommes des animaux sociaux, nous sommes aussi territoriaux, ce qui contribue fortement au malaise en ascenseur, où on est enfermé sans issue et trop près les uns des autres.
    Evidemment, les cellules collectives en prison sont aberrantes : cela condamne les détenus à s’agresser les uns les autres. Vouloir réinsérer des gens quand la disposition des lieux les pousse à l’abus est mettre la charrue avant les boeufs. Avec les humains : bouffe, sexe, dominance, territoire, désir mimétique donc lynchage, sens. Si on croit pouvoir mettre du sens sans tenir compte de tout ce qui précède !
    La possibilité pour les époux de se revoir, dans tous les sens du terme, est bien, mais le plus important est de redonner un espace à tous : une cellule individuelle. Les pédophiles, plus maltraités par les autres détenus que n’importe qui, et comme je le comprends, ont, paraît-il souvent droit à une cellule individuelle… Est-il normal que les pires aient le meilleur ? Il faudrait une cellule individuelle pour chaque détenu.
    ———————
    Au cinéma, dans les romans feuilletons et dans la bande dessinée, enfin, disons, les récits d’action se voulant trépidants, on dit souvent « pendant ce temps-là ».
    L’accélération de notre époque peut faire qu’on comprenne la coexistence de deux ou plusieurs réalités distinctes.
    —————————-
    A noter que les terroristes, qui ne croient qu’à leur dieu, dans une théologie d’ailleurs appauvrie, sont ceux qui résistent à l’accélération de notre époque, ou plutôt croient le faire… Dans le désir d’un passé phantasmé et par ressentiment.

  65. @ Patrice Charoulet
    « J’ai travaillé, par le hasard des nominations, dans plusieurs pays. On me déclare « bourlingueur ». Or, nul n’est plus casanier que moi. »
    A la réflexion, « bourlingueur » peut être un compliment. Les voyages font rêver. Comme vous le savez mieux que moi, la littérature commence en partie par un voyage… pour revenir, comme vous, finalement : L’Odyssée.
    « …respectant les lois que je connais, honorant la police et la magistrature, exécrant les chauffards et les alcooliques au volant, parfois criminels, n’ayant jamais eu d’amende, un juriste, dont j’apprécie l’humour et la culture littéraire, raille mes « absurdes règles monacales ». »
    Pas pour les mêmes raisons et pas ici, on m’a accusé de psychorigidité… Il y a un genre d’attaque qui élève ceux qui les subissent, cela, par exemple.
    Parce que ce n’est pas dit pour, mais que cela dénote que vous suiviez des principes. Bon, certes, parfois, il faut un minimum de souplesse, mais en somme, avoir des principes et les suivre, n’est-ce pas une qualité ?
    On vous accuse d’être susceptible ? Certes, il faut rire de soi, mais être susceptible, c’est être sensible et soucieux de sa dignité.
    Quand on vous le répétera, rappelez-vous bien que c’est une qualité et un défaut, dont je vous parle en toute connaissance de cause, en ayant plus que ma part.
    « Dans une vie ultérieure, être plus circonspect et suivre la devise de Mérimée : « Souviens-toi de te méfier ». »
    Comme vous avez dû avoir une vie protégée pour ne pas avoir eu à vous méfier, incroyable !
    Hum, sans vouloir vous offenser, concernant votre âge, souvent on pousse les personnes âgées vers la maison de retraite : méfiez-vous plus de ça que du blog, c’est nettement plus dramatique.
    Ecoutez, je vous parle certes sous pseudonyme, il y a une part de recréation de soi, de jeu, mais je ne suis pas dans la provocation ou l’ironie si je vous ai un peu charrié sur votre vie protégée, et si jamais vous m’avez lu, je promeus la responsabilité.
    Alors méfiance concernant les gens qui peuvent vous faire signer une acceptation dans une maison de retraite, par exemple si vous vous retrouvez plus ou moins conscient, à l’hôpital, méfiance, méfiance et méfiance !
    Sur ce, si je n’ai rien dit de mal, je regrette un peu mes propos antérieurs…
    Parce que j’aurais voulu donner plus d’impact sur le seul qui ait un véritable impact sur votre vie :
    Méfiance, ne vous laissez pas reléguer en maison de retraite !
    « C’est tout frais, on écrit « le professeur Charoulet affirme que ce blog est un des plus lus de France ». Or, c’est notre chère modératrice qui m’a indiqué que 2600 personnes par jour en moyenne lisaient ce blog. Je n’ai fait que répéter ce nombre. »
    Il y a un préjugé de prétention contre vous car :
    – Arrivant ici, vous avez voulu abolir l’anonymat, puis vous êtes enquis de l’identité de certains, avez décrié l’usage de langue étrangère dans le blog et dernièrement, appelé à l’exclusion de quelqu’un. Cela fait un peu législateur débarquant dans une cité antique pour la réformer… Mais ici, il n’y a, me semble-t-il, pas guerre civile.
    – A ce qui pouvait passer pour prétention fondamentale, s’ajoute le fait de vous prévaloir de votre humilité, « l’humilité c’est mon fort »… Je veux bien croire que ce soit sincère, mais ça passe mal. Pour moi, la personne modeste de ce blog est fugace, qui, comme le nom l’indique, intervenait peu, et prend de l’assurance, à force. Donc, je peux être de parti pris.
    – Si on rajoute à cela que vous parliez de gens ayant un parcours de premiers de classe, on pensera que vous vous assimilez à ces personnes… Donc tout s’explique, peut-être avec injustice.
    Avec ce passif, ce que vous dites sur le blog peut sembler vouloir s’en approprier le prestige.
    Songez que quelqu’un qui m’a ébloui par des prestations tant savantes qu’originales, n’en a pas fait le dixième et qu’on la critique, par exemple, de se faire plaisir, attaque digne du type de tout ce qu’on adore sous le terme peut-être abusif de puritanisme.
    Parce qu’il y a ressentiment contre le plaisir et contre la science… Songez qu’il y a cette pesanteur contre laquelle marcher et que vous vous êtes créé une hostilité avec bien d’autres problèmes.
    Mais je ne doute pas que vous redressiez la barre. Vous vous êtes aperçu de la plupart de vos erreurs.
    Pour le reste, j’ai tenté de vous aider comme des gens m’ont soutenu pour me sortir de la fascination stérile où je m’enfonçais. Si je vous suis utile, c’est à eux que vous le devez. Sinon, j’en prends toute la responsabilité et vous prie de bien vouloir agréer mes excuses.
    Courage donc.
    @ Achille
    « Je pensais qu’une carrière consacrée à essayer d’instruire des ados pas toujours très réceptifs aux cours qui leur sont prodigué vous avait appris à maîtriser ce genre de situation. »
    Mais non, il avait l’autorité institutionnelle, et essaie de créer une sorte de cadre institutionnel ici.
    Dernièrement en essayant de faire exclure ceux qui attaquent notre hôte – s’il y a aussi un aspect protecteur de ce dernier dans cette attitude, je n’en doute pas.
    Il a conscience de ses erreurs, j’essaierai de prendre ses désarrois en compte, même si l’aspect liberticide de certaines de ses interventions, liberticides, me hérissent.
    Que n’a-t-il pris un masque, comme nous ! Cela permet de se réinventer, par nom donc rôle différent, sincérité plus grande et moins punie, tout cela inconnu du monde. En somme, on voyage immobile.

  66. « Avec quel acharnement Albert Camus, pour la tragédie algérienne comme pour tant d’autres problèmes contemporains ou débats personnels, s’est-il entêté à défendre la puissance et la plénitude du « en même temps »
    OMG ! Comme on dit de l’autre côté de la grande mer.
    Ok, l’autre soir j’étais trop bourré pour le voir…hmmm, comme tous les soirs diront certaines (qui ?Je sais po moi mais j’ai une idée…) et donc je l’ai pas vu, mais ce soir… hmm… on va dire moins et donc je le vois ou c’est sûrement mon esprit mal placé qui me fait encore voir des choses qui n’existent pas, ou plus simplement l’alcool. Pas grave.
    Toujours est-il que je ne veux croire que M.Bilger en appelle à un philosophe mort depuis… euh… ah oui, 1960, je l’ai vu dans le téléfilm, pour réhabiliter le « en même temps » de not’ bon président Macron pour qui il a voté et qui est déjà au bout de trois mois dans les choux, comme je l’avais prédit ; connaissant la médiacratie et le peuple français, pas besoin de s’appeler Madame Soleil… un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…
    Voici donc notre cher hôte, en pitié pour sa dernière idole j’imagine, qui ne le serait pas en cas de problème de celle-ci (compassion nous enseigne le bouddha) à essayer de justifier le n’importe quoi ou au choix le rien du tout avec… DRRRRRRR (roulement de tambours) et POUET, POUEEEEET (trompettes… enfin presque), j’ai nommé le philosophe français du XXe tellement bateau qu’il serait presque capable de me réunir intellectuellement moi né en 71 et élevé à la 68arde (vous voyez le résultat ?… c’est pas beau) et mes grand-parents nés dans les années 20, paysans morts ou encore vivants pour qui la vie se résume à travailler et avoir des enfants.
    La glace et le feu quoi.
    Ben non, notre cher hôte n’a pas pris Alain par exemple dont je n’ai rien compris moi même aux poèmes sauf qu’il était lui aussi complètement défoncé, comme quoi ça aide à être un artiste parfois. Mais faut pas le dire c’est politiquement incorrect.
    Bof, même plus.
    Dire que les migrants nous emm… et qu’il n’y a pas d’avenir pour eux en France, ça c’est politiquement incorrect.
    L’apologie de la drogue quand tout le boboland parisien se fournit en came auprès des dealers de banlieue alors que même drogué il n’a aucun talent et que c’est pour ça qu’il adore la racaille, ça n’a plus rien de transgressif depuis au moins Mitterrand Président.
    Donc, notre cher M.Bilger, que j’aime quoi qu’il semble parce qu’il est je pense toujours sincère même quand il se trompe et surtout quand il se trompe. C’est ce qui fait les gens appréciables, bien que tous les gens qui se trompent ne soient pas appréciables, on est déjà assez dans la m*rde comme ça. En plein milieu de ses vacances M.Bilger sur une quelconque plage nous dit qu’il pense à Camus qui lui rappelle le « en même temps »…de qui ?… che po mouo…
    M.Bilger, la conclusion de votre prise de position « cachée » est qu’en fait c’est pire que ce qu’on imagine.Si vous n’avez pas lu « l’Art de la guerre », vous devriez.

  67. @ Patrice Charoulet | 19 août 2017 à 09:44
    J’ai donné mon nom. On l’a traîné dans la boue
    Mais on ne vous pas badigeonné de goudron, puis roulé dans des plumes !
     J’ai dit mon âge. J’ai été qualifié de « vieillard »
    Mais vous n’avez pas été qualifié de sénile ou grabataire !
    J’ai avoué mon ancienne profession. On me la rappelle, sur le mode ironique ou dénigrant.
    Mais jamais été taxé de suppôt du SNES, et pire de fonctionnaire parasite s’étant goinfré sur le dos du contribuable !
    J’ai travaillé, par le hasard des nominations, dans plusieurs pays. On me déclare « bourlingueur ».
    Mais vous n’avez pas été accusé d’être un symbole du « néo-colonialisme », ou de vacataire occulte – bien évidemment honteux – des réseaux de feu Foccart !
    Admirant les majors de l’agreg de philo et de lettres (je suis, hélas, bien loin de leur niveau), on me dit que je suis arrogant et élitiste, « à la limite du supportable »
    Mais au grand jamais on ne vous a taxé d’être l’exemple de la cuistrerie la plus détestable, ou d’un insupportable encore plus détestable que celui de BHL !
    Alors cher et estimé professeur cessez donc vos jérémiades et autres pleurnicheries, vous n’avez subi au plus qu’un gentil bizutage. Certes certains commentateurs ont été fort taquins voire impertinents avec vous, mais ce n’était que pour tester votre résilience à l’humour potache…

  68. @ Noblejoué – 19 août 2017 à 22:18
    @ Patrice Charoulet
    Je m’amuse souvent à lire un commentaire avant de connaître avec certitude qui en est l’auteur. Et il est rare que je me trompe.
    Il est fort probable que si P. Charoulet prenait un pseudo demain, nous le reconnaîtrions. Alors pourquoi s’en priver ?
    Je pense que très vraisemblablement cette démarche qui lui fut invraisemblable, lui est devenue impossible.
    Alors je lui propose d’oser et de choisir « talocheur(*) » (pour un prof justement du temps où les taloches étaient peut-être utiles).
    Vous êtes prévenus !
    (*)anagramme de Charoulet.
    P.S. : Et pourtant, j’ai gardé parmi d’autres le souvenir de M. Seignoux, ce jeune prof qui en 1961, me désignant au hasard responsable du chahut de la classe, me pria de m’approcher face à lui juché sur l’estrade car de petite taille.
    Tendez votre joue ! et de toutes ses forces il me gifla. C’était une époque où il ne fallait pas se rebiffer. Dans cette école publique, les surveillants frappaient aussi beaucoup.
    Je n’en ai jamais parlé à mes parents à l’époque. Eux ne m’ont jamais ni giflé ni puni.

  69. Patrice Charoulet

    @Noblejoué, 19 août 22h18
    Je vous ai lu et relu. Je suis très sensible à vos pensées . Mille mercis.
    @Jean le Cauchois
    « Dans la vraie vie », j’aurais grand plaisir à deviser avec les personnes que vous citez. Tour à tour. Comme avec Lucile, sbriglia ,Aliocha, Noblejoué entre autres. « Le dialogue n’est bon qu’à deux » (Vigny).
    Il ne faut pas penser à moi pour un long voyage en voiture (de sport ! quelle horreur !)avec eux. En voiture de sport, moi au volant, en moins de deux, la voiture aurait le même sort que la voiture du pauvre Camus.
    J’aime la lecture, les fauteuils, les bibliothèques, les cahiers, les stylos, les conversations…
    Mon seul déplacement en voiture est un aller retour ville- supermarché (2km), une fois par semaine. En roulant à 40km/h. Je serais très heureux de pouvoir m’en dispenser.
    Je ne vais jamais « en vacances ». Je vis où je vis. Je n’ai besoin ni de « me changer les idées », ni de « changer d’air ». Ma vie me convient.

  70. Mais enfin, cher Patrice, queues de cerises et bizutage léger, la violence s’acharne toujours sur le plus délicat, et puis lui dédie ses vénérations. Vous qui vous intéressiez à la théorie mimétique en avez ici démonstration, la victime est sacrée et, après l’orage de la boîte à claques, vient la dévotion. Que de bruit, d’agitation et de désir de plaire, touchant besoin de reconnaissance, la pie jacasse et le capitaine fracasse, tout deux oublieux de ce haïku stellaire de l’Orient lointain :
    « Du silence naît la parole, comme le geste de l’immobilité ».
    Je vous le dédie.

  71. @ Patrice Charoulet | 19 août 2017 à 09:44
    « J’ai donné mon nom. On l’a traîné dans la boue
    J’ai dit mon âge. J’ai été qualifié de « vieillard »
    J’ai avoué mon ancienne profession. On me la rappelle, sur le mode ironique ou dénigrant. »
    Cette énumération m’a fait penser à une chanson d’Yves Montand, dont j’ai plagié un peu les paroles, en vous faisant parler :
    Ils m’ont tapé sur la tête
    Je ne me rappelle plus pourquoi
    Ni même si ça m’a fait mal
    Qu’est-ce que j’étais, déjà ?
    Professeur agrégé, philosophe,
    Blogueur avoué, admirateur notoire,
    De Philippe Bilger,
    Ou bien animal à fourrure ?
    Je m’appelais comment, déjà ?
    Patrice Charoulet
    Ou bien alors bébé phoque ?
    M’a-t-on assommé pour mes idées
    Ou pour faire de moi un manteau,
    Pour de l’argent ou la couleur de ma peau ?
    J’ai un bout d’os dans la mémoire
    Pcc : Yves Montand dans Casse-têtes
    https://www.youtube.com/watch?v=OvxEqxX74-0
    PS : Ne vous fâchez pas Patrice, vous avez le droit de répondre sur le même ton, ou sur un autre !
    Cordialement

  72. @ Savonarole
    @ Patrice Charoulet
    @Claude Luçon
    @ Jean le Cauchois 19 août 2017 17:34
    Hi ! Les Pépés Flingueurs !
    C’est une merveilleuse idée qu’a eue Jean le Cauchois de vous associer dans road-trip à travers notre beau pays. Compte tenu des personnalités de chacun, souhaitons que ça ne finisse pas en trio infernal !
    Comme on vous aime bien, quelques avis pour nos pépés flingueurs (pas de conseils : cette génération ne les accepte pas).
    Munissez-vous d’une remorque pour votre Mazda M15, afin d’y entasser vos médicaments, vos cannes, vos petites laines et vos paquets de camomille pour essayer de dormir après vos joutes verbales diurnes.
    Prévenez-nous suffisamment à l’avance de votre itinéraire afin que nous vous réservions une chambre dans nos jolies maisons de retraite (en séjour temporaire) où une bonne soupe chaude vous aidera à avaler vos pilules – avant de vous faire border à 19h – et où le lendemain d’accortes infirmières vous aideront à enfiler vos inséparables bas de contention !
    N’oubliez pas de nous envoyer chaque jour votre partition à six mains ou trois souris sur vos claviers afin que nous profitions de vos discussions toujours intéressantes.
    Pourquoi ne pas vous faire accompagner d’anciens de Pathé Actualités pour fixer sur la pellicule un road-movie d’anthologie (Depardieu n’a qu’à bien se tenir !).
    Enfin, nul doute que notre hôte acceptera aimablement de préfacer ces moments historiques en mettant en perspective l’héroïsme de vos articulations respectives.
    Respectueusement vôtre
    Cordialement.

  73. Patrice Charoulet

    @fugace, 20 août à 01h23
    Pendant que je dormais comme un loir, vous avez consacré un temps considérable (une heure ?) à prendre les neuf lettres de mon nom de famille pour voir si elles pouvaient constituer une anagramme. C’est un loisir comme un autre. Le résultat aurait pu donner n’importe quoi. Il est ce qu’il est. Ce produit du hasard vous semblant convenir à ma personne, vous me le proposez, sans illusions, connaissant mon avis sur les alias, comme pseudonyme possible.
    Je suis confus de vous avoir fait faire tant d’efforts.
    Il se trouve que je n’ai jamais donné de gifle à un seul élève. Je n’aurais jamais eu cette idée saugrenue. Je vous donne un scoop : j’ai vouvoyé mes élèves de la terminale à la sixième. Ce qui n’est pas très fréquent, accordez-le moi. Quand je parlais à un élève, je ne disais pas
    « Kevin » ou  » Sabrina », mais « Monsieur Durand » ou « Mademoiselle Dupont ».
    J’ajoute que je n’ai jamais donné de gifle à un homme ou à une femme, encore moins de coup de poing, contrairement à cet élu (!) qui avait frappé NKM. Ce ne sont pas des manières.
    J’apprécie vos interventions ici, qui sont parmi les meilleures, mais votre anagramme ne correspond pas à ma personnalité. Dans le post que j’ai gribouillé sans talent, je me plaignais des agressions (injustes) que j’avais subies. Les gifles, je les ai reçues. N’étant pas maso,
    je suggère à mes agresseurs de chercher d’autres divertissements.

  74. Patrice Charoulet

    @ boureau 20 août, 10h04
    Vos lignes sur les ridicules du grand âge sont désopilantes.
    Elles sont adressées à plusieurs commentateurs. Je ne parle pas en leur nom. Laissez-moi vous répondre sur un sujet que je connais assez bien : moi-même.
    J’ai l’âge que j’ai mais j’ai tous mes cheveux, j’ai toutes mes dents, j’entends bien, je vois bien, je dors bien, je marche sans canne, je suis mince, mon analyse de sang annuelle est parfaite, je ne fume pas, je ne bois pas d’alcool, je ne me drogue pas, je n’ai jamais mal à la tête, je ne prends pas de médicaments et suis marié avec la même femme
    depuis quarante-deux ans, sans avoir envie de la remplacer par une autre.
    Hélas, comme vous le constatez, je pense avec difficulté et j’écris comme un pied.

  75. @Patrice Charoulet | 20 août 2017 à 12:26
    Ne vous inquiétez pas, ils sont en train seulement de vous charrier pour mieux vous connaître. Ce n’est pas très méchant. Je suis sûre qu’au fond ils vous aiment bien et vous apprécient beaucoup. Vous qui étiez prof auprès des ados à une époque où les enfants devaient bien se tenir, il n’est pas impossible que ces mêmes enfants devenus plus qu’adultes aujourd’hui essaient de s’amuser pour rattraper le temps perdu. Les hommes ont toujours été de grands enfants.
    Utilisez l’humour et vous finirez par en rire.

  76. @ Jean le Cauchois
    Excellente idée sauf que ma voiture n’a que deux places (MX5 Mazda)
    On peut toujours mettre boureau dans le coffre, ça nous fera de vraies vacances. On lui donnera de l’eau et des croquettes tous les 200 kilomètres.
    J’irais bien jusqu’à Metz pour Catherine Jacob, mais dès que je traverse Château-Thierry j’ai des angoisses métaphysiques.
    On attachera Patrice Charoulet sur le porte-bagage arrière, comme Assurancetourix dans Astérix. Dès qu’il se mettra à chanter on l’enfermera avec boureau.
    Mais avec le plan Vigipirate on ne dépassera jamais Château-Thierry.

  77. Jean le Cauchois

    @ Patrice Charoulet
    J’associe vos précisions  » …j’ai l’âge que j’ai… j’entends bien… je suis mince… quarante-deux ans… » – en réponse à 14:59 aux insinuations collectives du matin de boureau – à la fin de la recommandation d’Ellen à 15:05 « Utilisez l’humour et vous finirez par en rire » pour vous dire que si, pour vérifier votre âge ou votre minceur, quelqu’un vous pose la question « combien pesez-vous ? », et pour montrer que vous entendez bien, répondez immédiatement « deux fois par semaine, comme depuis toujours depuis quarante-deux ans ». Et je vous garantis la bonne réputation que vous vous ferez dans votre sous-préfecture.

  78. @ Patrice Charoulet 20 août 2017 14:59
    Je n’ai jamais douté de votre sens de l’humour. Vous me rappelez un professeur de français/latin/grec d’une exceptionnelle courtoisie et d’une immense culture, qui était adoré par toutes les classes dont il avait la charge.
    Mais revenons à nos moutons.
    Nous avons quelques similitudes : je ne fume pas, je ne bois pas, je ne me drogue pas, je suis marié à la même femme depuis quarante-quatre ans et moi aussi, je n’ai aucune envie d’en changer.
    Nous avons quelques différences (hélas à mon désavantage) : je n’ai plus tous mes cheveux, je n’ai plus toutes mes dents, j’entends mal, je vois mal, je suis gros, je dors mal, je marche avec difficulté, j’ai tous les jours mal à la tête, la lecture mensuelle de mon analyse de sang déclenche immédiatement les sirènes des pompiers et du Samu et finalement je ne survis qu’avec la prise journalière de dix-huit médicaments.
    Le dernier rapport – exécrable – de mon bien-aimé cardiologue, il y a une dizaine de jours, comportait deux pages entières de problèmes à résoudre. Je ne vous dis pas « l’boulot » ! Ma seule devise à ce stade : « demain est un autre jour ! ».
    Qui pourrait croire que vous pensez avec difficulté et que vous écrivez comme un pied ? Attention aux chevilles !
    @ Savonarole 20 août 2017 16:11
    Il est hors de question que vous essayiez de m’enfermer dans le coffre de votre superbe MX5 Mazda : je risquerais de vous mordre ! Par contre je ne laisserai pas le porte-bagages à Patrice Charoulet : dans les années cinquante, étant le plus petit de la bande de gamins, je n’avais pas de bicyclette mais je bénéficiais des porte-bagages des copains (la place était moins dangereuse en cas de chute) et je m’y trouvais très bien !
    Ne comptez pas sur moi pour chanter, bien qu’ayant fait partie d’une chorale des petits chanteurs à la Croix de fer. Si j’y suis forcé, c’est à coup sûr le déclenchement du plan Vigipirate !
    Cordialement

  79. Catherine JACOB

    « J’aime terminer ce billet avec Albert Camus dans ma tête et mes songes, face à la mer, avec le vent et la certitude délicieuse d’un temps inaltérable. »
    Ah le vent. Moi j’aime le mistral. J’ai recherché quel était le vent qui souffle sur Paros, il semble que ce soit le meltémi que Zeus envoie pour rafraîchir l’atmosphère.
    En approfondissant la question, j’ai appris quelque chose d’intéressant, de mon point de vue du moins, je me demandais pourquoi les Japonais écrivaient les divers rhumes et autres grippes, avec le caractère « Vent » associé au caractère « tordu, pas comme il faut » soit 「風邪」 qu’ils prononcent comme un homophone de « Vent » soit KAZE 「風」comme dans Kami-kazé. Et j’ai trouvé que selon Théophraste, philosophe péripatéticien, dans son ouvrage Des vents (Περὶ ἀνέμων / Peri anémôn), la fièvre serait liée au vent. Or donc, profitez bien du vent mais pas trop.
    @ Noblejoué | 19 août 2017 à 15:10
    « Comme je vous l’ai dit, ça m’intéresserait. Si vous ne voulez pas le faire, dites-le, je déteste m’encombrer d’espoir, la chose la pire, Pandore soit témoin. »
    Ok. Je le ferai. Mais pas dans l’immédiat. Aujourd’hui j’étais avec ma mère et ma sœur qui s’envole dans deux jours pour le Canada, donc en somme ‘entre filles’ comme on dit maintenant, au jardin botanique où se tenait une exposition d’orchidées (essentiellement des Vanda, en fait, qui sont en pleine floraison), exposition assortie d’un petit concours, donc on verra si on a gagné une Vanda ou pas. Et le reste de la semaine qui vient, j’ai un programme un peu chargé donc… patience et longueur de temps ! Superbes Vanda et superbes plantes d’une façon générale, mais théier rachitique ! Ci-après de magnifiques nymphéas à la surface d’une triste mare qui n’avait rien du panorama, portant à la songerie, de la mer Egée de PB.
    @ fugace | 20 août 2017 à 01:23
    « Dans cette école publique, les surveillants frappaient aussi beaucoup. »
    Oh la la ! Pauvre petit bout d’chou.
    Vous me faites penser à une anecdote de mes années de lycée. Il se trouve que j’avais été chargée de surveiller une classe d’étude en l’absence du surveillant. Comme il tardait à revenir, je vous laisse imaginer le tableau. Alerté par un joyeux brouhaha, la surveillante générale (conseiller principal d’éducation) est entrée dans la salle pour m’y trouver debout sur le bureau : « Que faites-vous là Melle Jacob ? » « Je prends mon envol, madame. » ai-je eu l’infernal culot de répondre.
    J’ai donc été punie mais à juste titre. Il est vrai que cette malheureuse à laquelle ma sœur a un jour tenté de prédire l’avenir à l’aide d’une aiguille et d’un fil destinés initialement à recoudre nos boutons, avait fort à faire avec nos blouses pas toujours de la bonne couleur et auxquelles il manquait régulièrement un ou deux boutons.
    « Je n’en ai jamais parlé à mes parents à l’époque. Eux ne m’ont jamais ni giflé ni puni. »
    Sans doute ne leur avez-vous jamais donné matière à se fâcher. Mais je pense que vous avez eu tort de ne pas leur faire part de l’injustice subie qui plus est assortie d’une violence inadmissible qui aurait pu avoir des conséquences fort néfastes sur votre audition. Les injustice subies dans l’enfance sont souvent la cause de véritables traumas.
    Ma sœur, encore elle, enfin une de mes sœurs, surdouée n’admettant pas la contrariété et victime comme vous d’une injustice, a répliqué elle en mordant carrément l’enseignante.

  80. Claude Luçon

    @ Patrice Charoulet
    Plus âgé que vous comme vous le savez, je vous avais conseillé la prudence.
    Commenter sur ce site demande une période d’apprentissage et surtout avoir conservé un rien de chrétienté pour pardonner les erreurs de ceux qui s’égarent.
    Dans ce monde de la consommation, ici aussi il faut savoir choisir ses fournisseurs, de savoir et de pensée bien entendu, il faut dépister et occulter les baratineurs.
    @ boureau | 20 août 2017 à 10:04
    Vous me traitez encore une fois de « pépé » et je vous flingue réellement !
    Pour commencer, l’arthrite ne m’a pas encore handicapé suffisamment pour m’empêcher de vous botter l’arrière-train, même si vous faites 1m85 !
    Si vous êtes plus grand je monterai sur un tabouret pour l’atteindre.
    A boureau, boureau et demi !
    @ Jean le Cauchois | 19 août 2017 à 17:34
    D’accord pour le voyage en si bonne compagnie, en Rolls Royce, j’ai toujours aimé le luxe, et à vos frais bien sûr.
    Pour moi ce sera avec une certaine nostalgie, j’ai déjà fait un tour de ce genre, plus vaste même, en conduisant une Alfa Romeo Giuletta Sprint 1300 (le pétrole payait très bien à l’époque) il y a 59 ans exactement. C’était pour faire connaître la France à une ravissante brunette italienne. Elle a admiré la France, elle admirait déjà la Giuletta, elle s’est dit que tout compte fait avec deux avantages pareils, suivre le chauffeur pour le reste de sa vie n’était pas une si mauvaise idée.
    Le problème des gamins comme vous et « boureau » est que vous croyez tout savoir alors que devriez nous implorer, vous avez bien lu : implorer, de complèter votre éducation. Ce sera sans doute difficile, il est à parier que vous êtes déjà en état de « burn out » alors que nous flambons toujours.
    Jean le Cauchois !?
    Si ma mémoire ne me trompe pas vous êtes un ancien marin ? Comme moi !
    Alors organisez le périple en utilisant des péniches, de luxe bien sûr, ce sera plus sympathique par rivières et canaux que sur des routes nationales. J’ai aussi fait ça, en Bourgogne : gastronomie, paysages, vignobles, manoirs, le tout. Je suis prêt à recommencer.
    N’oubliez pas en organisant l’un ou l’autre mode de transport, le mot clé est : luxe !

  81. @ Catherine JACOB
    Croyez-vous qu’il faut toujours dire les injustices qu’on subit ? A l’époque, je suppose que les châtiments corporels étaient admis. De nos jours, en France, contrairement à d’autres pays, les adultes n’aident pour la plupart pas les enfants harcelés par leurs charmants camarades voire réprimandent celui qui ne fait que se défendre.
    Plus généralement, dire un problème, n’est-ce pas, souvent, loin de se trouver des alliés, se coltiner d’insupportables spectateurs voire juges pour savoir où on en est ?
    Ainsi, on a le problème plus celui des relations de presse. De quoi rendre insociable si on ne l’est pas déjà, et puis trop, c’est trop : autant laisser tomber l’ensemble.
    J’aimerais trouver plus positif à dire. Tiens, je parie que vous avez dénoncé victorieusement des injustices… Si vous avez un moment pour en parler…
    ———————
    Très belles, vos fleurs ! Et d’autant plus de savoir que vous avez extrait le beau du commun comme vous vous orientez dans la masse du savoir pour en dégager l’essentiel.
    @ fugace
    Je ne doute pas de la pertinence des conseils de Catherine JACOB vous concernant et vous souhaite bon courage.

  82. Jean le Cauchois

    @ Patrice Charoulet, Claude Luçon, Savonarole et boureau
    Je n’ai pas été surpris de lire que « notre professeur casanier » déclinait la responsabilité de la conduite de la voiture support matériel du road-trip à trois proposé, ni que Savonarole – après nous avoir rappelé que sa Mazda MX5 n’avait que deux places (trop moderne pour avoir un spider à l’ancienne ?) – se proposait de tourmenter et boureau et Patrice Charoulet sur le porte-bagages ou dans le coffre ! Et j’ai été content de lire Claude Luçon nous remémorer son road-trip initiatique à deux avec une jeune et belle Italienne, tout en prenant plaisir à bien conduire une Giuletta encore plus jeune ! Et je remercie madame la modératrice de m’avoir permis de suggérer, à 20:23, que « notre professeur casanier », après six septennats matrimoniaux, continuerait à peser sur ce blog, avec des commentaires au moins deux fois par semaine. Et ma sympathie pour Ellen, qui nous a recommandé l’humour… sans modération ?

  83. @ Patrice Charoulet | 20 août 2017 à 12:26
    « Votre anagramme ne correspond pas à ma personnalité »
    Croyez bien que je n’en ai pas douté un instant. Vous aurez reconnu mon côté un peu provocateur, ou amuseur.
    J’aurais tout aussi bien pu m’engager sur le « talocheur » qui par accident en remet la couche de trop (second degré).
    Je suis convaincu que nombres de vos élèves, lors de la séparation des vos chemins de vie, auraient pu, auraient dû, peut-être l’ont-ils fait, vous chanter :
    https://www.bing.com/videos/search?q=adieu+monsieur+le+professeur+youtube&view=detail&mid=A8406260E38C5C8654AEA8406260E38C5C8654AE&FORM=VIRE
    Sans doute nombreux sont-ils, ceux qui n’oublieront pas votre nom, et inversement pour les élèves qui vous ont peut-être rendu un peu de ce vous leur avez donné.
    Je n’imagine pas que vous preniez le pseudo d’un élève (nom ou surnom) qui vous aurait vraiment cassé les pieds. Alors tentez-en un qui vous ressemble, vous découvrirez, d’abord pour vous-même, que votre choix vous et en dira aussi peut-être plus sur votre personnalité.
    Promis, je ne vous importunerai plus avec les pseudos.
    P.S. : Pour l’anagramme, je dois vous avouer que j’ai triché. J’ai utilisé ce générateur qui le premier me l’a donné en neuf lettres.
    http://www.anagramme-expert.com/charoulet/
    Tous mes respects Monsieur le professeur.
    @ boureau | 20 août 2017 à 20:54
    « Nous avons quelques similitudes : je ne fume pas, je ne bois pas, je ne me drogue pas, je suis marié à la même femme depuis quarante-quatre ans et moi aussi,
    je n’ai aucune envie d’en changer. »
    Certes. Mais elle ?
    @ Catherine JACOB | 20 août 2017 à 22:01
    « Que faites-vous là Melle Jacob ? « Je prends mon envol, madame » ai-je eu l’infernal culot de répondre. »
    J’adore ce don de la répartie ! Ne l’ayant pas reçu pour ma part dans le paquet cadeau de la naissance, j’ai donc compensé en choisissant une femme qui l’avait, entre autres.
    « …qui plus est assortie d’une violence inadmissible qui aurait pu avoir des conséquences fort néfastes sur votre audition. »
    Figurez-vous que je n’ai jamais pensé à faire le lien. A la réflexion, j’aurais sûrement dû le faire. J’ai donc pratiqué involontairement puis plus ou moins volontairement ensuite pour une bonne partie de ma vie, la « sélection auditive ». A tort ou à raison, mais avec du recul, à tort. Sauf pour le cas qui a consisté à cacher ce « défaut », afin de faire absolument mon service militaire dans la marine.

  84. Voici une ode au vent d’Albert Camus évidemment, qui pourrait participer de la conclusion du billet.
    «…Le vent me façonnait à l’image de l’ardente nudité qui m’entourait. Et sa fugitive étreinte me donnait, pierre parmi les pierres, la solitude d’une colonne ou d’un olivier dans le ciel d’été. Ce bain violent de soleil et de vent épuisait toutes mes forces de vie. A peine en moi ce battement d’ailes qui affleure, cette vie qui se plaint, cette faible révolte de l’esprit. Bientôt, répandu aux quatre coins du monde, oublieux, oublié de moi-même, je suis ce vent et dans le vent, ces colonnes et cet arc, ces dalles qui sentent chaud et ces montagnes pâles autour de la ville déserte. Et jamais je n’ai senti, si avant, à la fois mon détachement de moi-même et ma présence au monde…»
    Un seul regret, Camus utilise l’expression « à la fois » et pas « en même temps ». C’est qu’il n’avait pas connu Jupiter en personne.

  85. @ Claude Luçon 20 août 2017 22:29
    De pépé flingueur, je passe donc à pépé flambeur (puisque vous vous décrivez comme tel) et ce malgré votre menace assassine de me « flinguer réellement » grimpé sur un tabouret.
    Je vous déconseille formellement cette acrobatie spectaculaire : le lancer de godillot juché sur un tabouret et en équilibre sur un pied, dans une masse de cent cinq kilos (de la graisse d’accord, mais aussi du muscle et des os) me paraît suicidaire d’autant plus que selon les lois de la physique, ledit godillot va rebondir sur la masse et vous entraîner en arrière cul sur la carreau. Avec en prime une hanche déboîtée, sans doute trois côtes fêlées et un bras cassé ! Foncièrement contre-productif et terriblement humiliant !
    Compte tenu de votre hyperactivisme, je retire ma proposition de séjour temporaire dans la jolie maison de retraite de notre village, vous risqueriez de mettre à feu et à sang cette paisible institution en quelques minutes. Encore que le personnel possède une arme redoutable : le lancer de seringue à distance dans les fesses : il paraît que le liquide est capable de calmer en un instant un escadron d’étalons en rut !
    Par contre, jouxtant la maison de retraite, se trouve le couvent des sœurs de la Sagesse, vous pourrez y planter votre tente sous le magnifique saule pleureur, sur un bout de pelouse entre les massifs de rosiers. Champêtre non ? Seul ennui : l’agressivité des moustiques mais qui auront trouvé leur maître et crèveront après vous avoir piqué.
    Nous ne sommes plus hélas des perdreaux de l’année et certains laissent entendre un âge canonique, aussi, je trouve que le terme pépé est plus dynamique, plus malicieux, plus roublard, plus actif, plus prometteur, que le terme papy qui sent bon les pantoufles, la veste de laine avec écusson, le nœud pap, la moustache bien peignée et l’œil clair !
    Mais vous préférez sans doute trinquer à « l’éternelle jeunesse » qui vous a si bien conservé.
    Cordialement.

  86. @ Noblejoué
    « Plus généralement, dire un problème, n’est-ce pas, souvent, loin de se trouver des alliés, se coltiner d’insupportables spectateurs voire juges pour savoir où on en est ? »
    Votre remarque est amère, mais elle me paraît juste, et plus encore s’agissant des enfants (d’où la devise : « never complain, never explain » – « Ne jamais se plaindre, ne jamais s’expliquer », appliquée à la lettre par l’écolier fugace).
    Je serai encore plus pessimiste : de façon générale, on a tendance à se retourner contre ceux qui apportent de mauvaises nouvelles, ou qui évoquent des choses désagréables. Ainsi les problèmes de la France n’ont pas l’air de s’arranger en ce moment, mais on s’imagine, en haut lieu et dans la presse, qu’en tournant autour du pot, les problèmes se régleront.

  87. Claude Luçon

    @ boureau | 21 août 2017 à 11:48
    J’allais écrire « Cher boureau », ça sonne mal, « cher » et « boureau ».
    Il faut voir mes textes d’un autre point de vue.
    Tout le monde se voit dans le numérique, donc l’électronique, le binaire. Or l’électronique et le binaire n’ont rien de nouveau, nous les utilisions déjà en 1952.
    En prenant ma retraite je suis passé du réel au virtuel depuis longtemps.
    Je parle en termes numériques, en somme, holographiquement.
    Mélenchon n’a rien inventé en étant à la fois à Marseille et à Paris.
    Il y a eu les anciens et les modernes, je suis un ancien moderne !
    J’espère que vous aurez compris… n’étant pas sûr de m’être compris moi-même.
    Cordialement

  88. Catherine JACOB

    @ fugace | 21 août 2017 à 02:09
    « J’adore ce don de la répartie ! Ne l’ayant pas reçu pour ma part dans le paquet cadeau de la naissance »
    Quelle chance de ne pas avoir été doté(e) par toutes les fées à l’image de cette Pandore en laquelle Athéna anima la statuette d’argile façonnée par son époux, lui apprit à tisser et ainsi habilla sa nudité ; Pandore à qui Aphrodite donna la beauté et Apollon l’art de charmer les dieux par la musique, à qui Hermès apprit le mensonge, l’art de la persuasion et accorda, suprême et fatal don, celui de la curiosité ; Pandore enfin, doté par Héra de la jalousie, ne fut-elle pas la punition du vol du feu par le titan Prométhée qui, appliquant avant la lettre et à la manière de Robin Hood, la devise du Chevalier Bayard : « Accipit ut det » : « Il reçoit pour donner », le donna aux hommes.
    Cruelle punition alors que, lorsqu’on y pense, le feu comme l’amour se nourrit de lui-même et dès lors que de le partager n’en prive aucunement quiconque. Les êtres trop parfaits sont des calamités.
    Et puis, le sage hibou, interprète d’Atropos, n’est-il pas là pour remédier aux obscurités du Destin ?
    Épiméthée, celui qui réfléchit après-coup, le frère de notre voleur de feu, accepta hélas le funeste présent de celle dont la curiosité ne pourra pas se refréner.
    « Malheureux, tu as déjà enduré bien des peines ! » dit Achille à Priam de Troie au chant XXIV de l’Iliade. « Mais comment as-tu osé venir seul jusqu’en ces lieux et te présenter à celui qui t’a ravi de si vaillants fils ? Ah ! tu portes un cœur de fer. Repose-toi sur ce siège ; et qu’importe notre affliction, renfermons-la dans notre âme : on ne gagne rien à gémir sans cesse. Les dieux ont destiné les faibles humains à vivre dans la douleur : eux seuls sont exempts de soucis et de larmes. Deux tonnes remplies de tous les dons destinés aux mortels sont placées sur le seuil du palais de Zeus ; dans l’une sont les maux, dans l’autre sont les biens. Celui pour qui le maître de l’Olympe puise également dans ces deux vases et entremêle les dons, éprouve tantôt le mal et tantôt le bien. Mais celui qui ne reçoit de présents que de la tonne (jarre / Pithos) funeste, reste toute sa vie exposée aux outrages ; la faim dévorante le poursuit sur la terre fertile, et il erre en tous lieux, méprisé et des hommes et des immortels. » vers 518~28.
    Pourtant heureusement pour ce dernier, Pandore a laissé dans la jarre des maux, ἐλπίς / elpís, qui se définit comme l’ « attente de quelque chose ».
    「期待しないでね。」- Ki-tai shinai de_ne– « N’attendez rien » disent également les Japonais. C’est la meilleure manière de permettre à quelque chose de survenir à côté de quoi on passerait forcément autrement. C’est aussi, il me semble mais peut-être ai-je mal compris, un précepte des arts martiaux que d’être prêt à toute éventualité, ce qui implique de ne s’attendre à aucune en particulier.
    « J’ai donc compensé en choisissant une femme qui l’avait, entre autres. »
    Voyez le manque, c’est bien ce qui permet de ne pas, tel Narcisse, se refermer sur sa propre image.
    Quelle chance encore, avez-vous eu de pouvoir trouver votre moitié.
    Plus vous avez de défauts (= absence, manque, privation de quelque chose ; en particulier absence de certaines qualités, de certains avantages) et plus vous offrez à cette épouse l’opportunité d’exister à vos côtés.
    Par une curieuse coïncidence, la Jarre – 壺 – (brun ; rattaché à 缶 qui, utilisée à l’envers, servait également de tambour) au couvercle titanesque (vert ; rattaché à 大 = homme grand) sur laquelle frappe (rouge) une main (bleu) – celle de Pandore ? – afin de la briser / ouvrir / faire résonner, ou qui se voit offerte à deux mains (bleu) est en forme d’idole cycladique ou inversement (?).

    et plus extraordinaire encore, en tant que jarre sacrée, ce 壺 servait dans la célébration de l’un des dieux du feu, celui que les Chinois nomment Zhu Rong (祝融), considéré comme le régulateur du feu.
    Selon certaines traditions, il aurait inventé les pétards pour chasser les mauvais esprits (en général esprits chthoniens) ; il est donc le patron des artificiers et autres fabricants de pétards et pourrait, mais bon, on ne va pas s’appesantir là-dessus, être rapproché d’Héphaïstos fabriquant de figurines.
    PB risquant de trouver que je digresse par trop, j’arrête là.

  89. @ Claude Luçon | 21 août 2017 à 16:50
    « Il y a eu les anciens et les modernes, je suis un ancien moderne !
    J’espère que vous aurez compris… n’étant pas sûr de m’être compris moi-même. »
    Vous faites partie de ces octo et peut-être nonagénaires qui ont gardé une vivacité d’esprit intact. Rassurez-vous vous n’êtes pas le seul. Je pourrais citer bien sûr Jean d’Ormesson, Michel Bouquet, Charles Aznavour, sans oublier Philippe Bouvard, pardon pour ceux que j’ai oubliés.
    Je pense que Philippe Bilger, si Dieu lui prête vie jusque-là, sera lui aussi un ancien « plein d’usage et raison » quand il atteindra les quatre-vingts printemps.
    Certains ici qui vous rendent vingt années sont bien plus vieux que vous dans leur tête.
    Il paraît que les voyages forment la jeunesse. Manifestement ils permettent également de former aussi une solide vieillesse.

  90. @ Claude Luçon 21 août 2017 11:48
    Je retiens simplement la tentative du « cher boureau » qui me paraît bien sympa.
    Pour le reste, interprétation libre comme la Bible !
    Cordialement.

  91. @Jean le Cauchois | 19 août 2017 à 17:34
    Vous parlez d’ une équipe de ringards ! Moumoutes, Stéradent, boules Quies et Mazda MX5… Quézaco ?
    Dolce vita, Giulietta, pasta…

  92. @ Lucile
    « Je serai encore plus pessimiste : de façon générale, on a tendance à se retourner contre ceux qui apportent de mauvaises nouvelles, ou qui évoquent des choses désagréables. »
    Bravo, vous êtes pessimiste donc lucide. Mais cela s’explique, quand on tue le messager, on se sent mieux comme quand on casse des objets, or le dominé n’est-il pas l’objet du dominant ? Donc, je n’ai certes pas vérifié, mais si un dominant peut tuer sans risque de rétorsion, il le fera surtout pour celui qui annonce de mauvaises nouvelles.
    De tout temps, on se détourne, c’est bien humain… Je crois que tout le monde risque d’être ainsi. En tout cas, j’ai échoué à alerter qui de droit sur les intelligences artificielles qui peuvent nous détruire sans être plus intelligentes que nous mais j’ai un plan pour un modus vivendi avec elles et qui de droit sur un gouvernement mondial tyrannique qui ne pourrait pas être renversé.
    Un peu plus grave que le fait que Catherine JACOB ne me trouve pas assez bien pour elle, non ? Parce que si j’ai raison, cela veut dire que dans certaines circonstances, nous sommes perdus.
    J’ai perdu, je voulais même refiler la question gouvernement mondial à l’Etoile polaire avant qu’elle ne m’éblouisse, vu qu’elle aurait, pensais-je, su convaincre le popularisateur de cette idée insane de mettre son pouvoir médiatique dans la meilleure cause qui aurait été de l’abolir médiatiquement.
    Parce que si je ne manque pas de vanité, comme l’ont relevé d’autres vaniteux, ici, le sort du monde compte plus, non ? Il se peut que Catherine JACOB ait cru que mon approche était une manoeuvre sournoise pour cela, d’ailleurs, si jamais elle se rappelle de ce problème. Mais je parie qu’elle l’a oublié.
    Pour ce que ça compte : non, je ne suis pas débile pour croire manipuler quelqu’un de son niveau ou du vôtre. Il est vrai que moralement, manipuler, c’est mal… Mais ne pas discréditer une idée qui pourrait enfermer dans une servitude durant autant que notre espèce, ce serait bien ? On parle de précaution pour des futilités, mais là, c’est tout de même autre chose. Non, la vérité crue, c’est que j’ai échoué, on peut l’assaisonner tant qu’on veut, mais si j’avais un devoir dans la vie, c’était en ces deux occasions, gouvernement mondial et intelligence artificielle… Donc, elle n’a plus de sens, en fait, sauf à trouver d’autres voies pour parer au pire voire préparer le meilleur comme cela avait d’abord été mon intention.
    Mais je n’avais plus de force. Comme Nietzsche dit que ce qui caractérise les faibles est de faire ce qui affaiblit davantage, j’ai eu une crise d’admiration aiguë pour Catherine JACOB. Il ne me manquait plus que cet obstacle, vraiment.
    Je crois que c’est par sensation écrasante de ne pas être à la hauteur de mes buts. Si je considère ce que je suis, mon attitude est à la limite du pensable, mais il vaudrait mieux. J’ai dû me fuir moi-même, aller vers l’autre, est-ce que cela ne peut pas être cela ? Surtout si on est fasciné.
    Est-ce que j’ai été irresponsable en allant vers l’autre, loin que cela soit un merveilleux signe d’ouverture, comme on le pense, lâche, quand pourtant j’ai eu tant de mal à parler ? Ou non, les chevaliers de la Table ronde avaient des amis et des amours, j’ai peut-être voulu rencontrer quelqu’un, je ne sais pas exactement pourquoi d’ailleurs, rencontrer une lumière quand j’ai l’impression d’être ténèbres, de cheminer dans les ténèbres. Je ne sais pas si je lui aurais ressassé tout ça ou si je l’aurais écouté déverser ses connaissances comme on se met sous une cascade pour une sorte de méditation, au Japon. Je n’en sais rien, cela me paraît déjà une vie antérieure, un rêve.
    C’est curieux, mais à force de déverser mon pessimisme, je me sens plus optimiste.
    Grâce à vous, qui sait ? je vais faire de beaux rêves.

  93. Catherine JACOB

    @Noblejoué | 22 août 2017 à 00:20
    J’ai failli dire que vous m’obligeriez beaucoup en étant moins « admiratif », mais je vois que votre admiration-manie s’est reportée sur Lucile. Donc, tout va bien.

  94. @ Catherine JACOB
    Je vous ai demandé comment m’adresser à vous mais vous n’avez pas daigné me répondre. Je vous admirais, j’ai de la reconnaissance, qu’il ne faut peut-être pas exprimer, pour ceux qui me soutiennent, donc Lucile. Votre demande arrive un peu tard.
    Ou pas : vous ne m’inspirez plus rien, et personne ne le fera plus. Croyez bien que mon soulagement est plus grand que le vôtre !

  95. @mes soutiens
    Merci, mais je préférerais ne plus parler de mon accident sentimental. Notamment parce qu’on m’a accusé de récidiver ! Mais surtout parce que j’en émerge dans la confirmation de ce que j’ai toujours été, dans l’indifférence, la distance et la glace !
    C’est spontanément que je vous ai parlé, et ça m’a fait du bien, un bien que je n’aurais pas trouvé ailleurs, car quand je le peux, je dissimule mes vulnérabilités. Cela ne m’a pas fait du bien, seulement au coeur, mais dans le processus de guérison, car comme wikiHow le dit, parler peut faire du bien en l’occurrence. Comme quoi j’aurai, quand même, appris quelque chose si mon QI a probablement temporairement baissé, et en tout cas, que j’avais du mal à lire. Je n’aime et n’aimerai que moi, ah, quelle joie, quel amour redoublé de soi ! L’amour de soi n’est pas haïssable, il est la liberté et la vie, croyez-moi. L’étendre, du moins sentimentalement, aux autres, n’est qu’une option, qui n’est pas pour moi, chacun ses vulnérabilités.

  96. @ Catherine JACOB 21 août 2017 à 17:55
    Merci pour la digression.
    « Plus vous avez de défauts (= absence, manque, privation de quelque chose ; en particulier absence de certaines qualités, de certains avantages) et plus vous offrez à cette épouse l’opportunité d’exister à vos côtés. »
    J’imagine que nombreux ici sont ceux qui vont même s’en inventer.

  97. @ Noblejoué | 22 août 2017 à 19:59
    Je ne sais pas si je fais partie de la liste de vos soutiens, mais le conseil que je pourrais vous donner c’est de ne jamais manifester votre admiration pour quelqu’un. D’abord, ça le gêne, ensuite ça peut même l’agacer – vous venez de vous en apercevoir avec votre Etoile polaire – mais surtout ça ne vous apporte rien sur le plan personnel.
    Personnellement sur ce blog je n’admire personne. J’ai de l’estime pour certains contributeurs, la qualité de leur plume, leur humour, leur érudition, leur originalité parfois. D’autres m’agacent prodigieusement et il m’arrive de temps en temps de le leur faire savoir.
    D’une façon générale, sur un blog, mieux vaut éviter l’affectif surtout lorsque l’on sent que rien ne vient en retour. Cela évite bien des désagréments.
    Distance et courtoisie valent mieux qu’effusion et amertume.

  98. @ Catherine JACOB
    « Mais je vois que votre admiration-manie s’est reportée sur Lucile. Alors tout va bien ».
    Tout doux dame Catherine. Ne couvrez pas de sarcasmes les Messieurs qui me font la grâce de m’apprécier et ont le courage de me le dire. C’est un honneur pour moi.
    Certes, ce blog n’est pas là pour ça. Ce n’est pas non plus, au choix : un ring de boxe, une cour d’école, un album de photos de famille, une estrade, une scène de théâtre, une réunion évangélique, une soap box à Hyde Park. Mais de là à en faire toute une histoire.

  99. @Achille | 23 août 2017 à 08:05
    « Distance et courtoisie valent mieux qu’effusion et amertume. »
    C’est juste ! Le virtuel et les beaux emballages médiatiques sans contenu nous le prouvent : « Je préfère être détesté pour ce que je suis, que d’être admiré pour ce que je ne suis pas », disait Georges Simenon.
    C’est une façon polie de reconnaître que l’autre nous ressemble, avant d’ouvrir les yeux et de se prendre une douche froide ?

  100. @ Ellen | 23 août 2017 à 09:51
    « « Je préfère être détesté pour ce que je suis, que d’être admiré pour ce que je ne suis pas ». Je ne me souviens plus de qui est-ce. »
    Excellente citation pleine de sagesse. Après vérification sur Internet il s’agit de Georges Simenon.

  101. @ Achille
    « Je ne sais pas si je fais partie de la liste de vos soutiens, mais le conseil que je pourrais vous donner c’est de ne jamais manifester votre admiration pour quelqu’un. D’abord, ça le gêne, ensuite ça peut même l’agacer »
    Eh bien, il y a des gens qui aiment être admirés, d’autres dont la modestie prévient ou éteint les compliments, et d’autres avec lesquels on ne sait pas sur quel pied danser, comme hors d’Internet, en somme.
    Si je vous dis que vous êtes un de mes soutiens et que je vous traite de grand frère, cela fera trop affectif, je pense ? Mais si je maintiens que donner à chacun son dû, par exemple en gratitude ou admiration – mais aussi en coups bien sentis pour ceux qui le méritent – est juste, et que de plus, cela peut contribuer à ouvrir l’esprit…
    Je reconnais que votre attitude est la plus prudente.
    J’essaierai de tenir le plus grand compte de vos conseils sur la forme, si c’est en fait, le fond… qui m’a entraîné au fond !
    Une sentimentalité que je n’aurais jamais cru possible chez moi, et même maintenant, une vraie débâcle !
    Il y a des coachs pour se tenir en forme, vous, vous êtes un coach de la forme. Débâcle… Si jamais quelqu’un s’entiche de moi et que moi, non, si dire que je ne suis pas sociable n’a pas l’air de convenir, mon excuse classique, je dirai que j’ai déjà eu une débâcle, et ce sera ma private joke.
    Vous avez raison pour l’humour, l’humour presque partout, et toujours.

  102. @ Ellen
    @ Achille
    @ Lucile
    @ ceux qui comme moi s’intéressent à la vérité et à la fiction
    « Je préfère être détesté pour ce que je suis, que d’être admiré pour ce que je ne suis pas » (Simenon)
    A deux détails près : ce que l’on présente aux autres est une recréation de soi, ce que les autres ressentent de vous, aussi.
    Pour être vrai, il faut mettre de côté certaines choses, à mon avis, pour la plupart des gens, le patronyme, sur Internet, et les faits sans relief dans les fictions.
    Parce qu’on n’est pas dans une recension de police ou de notaire… La première vérité d’une histoire, c’est qu’elle est une histoire. La première vérité d’un pseudonyme, c’est que c’est un pseudonyme. Il faut parfois le rappeler, sinon des gens sont tentés de dire qu’on « ment », mais ce n’est pas, finalement, mon problème, vu que je ne verrai ni ne correspondrai avec personne d’ici hors d’ici… Alors pourquoi je dis ça, au fait ? Par respect pour les fictions et pour que si des gens se rencontraient, qui sait, il n’y ait pas de reproches, éventuellement croisés, sur ce fait.
    L’histoire n’est ni vraie ni fausse, c’est une histoire… Par contre, est-ce qu’elle exprime une certaine vérité de l’auteur et du monde, la plus grande vérité qu’il puisse atteindre ? C’est la question.
    Et si Shakespeare n’était pas Shakespeare, on s’en moque. Enfin, moi… Par contre, pourquoi ce problème a pris tant d’importance, à la réflexion, mais flemme de chercher.
    Les gens prennent leur imagination pour la réalité et vous la reprochent, par exemple, s’imaginent qu’on s’est engagé à quelque chose alors que non. D’où, on peut aussi leur déplaire en appuyant bien sur le fait qu’on ne s’engage à rien.
    Puisque certains s’intéressaient, j’ai dit pourquoi mon pseudo, et toutes mes opinions sont vraies. Par contre si j’ai une cave, et avec combien de bouteilles ? Avec un livre de cave, et j’ai laissé entendre que j’ai une bonne ou une mauvaise famille, et si je suis jeune ou vieux croûton, et autres pesanteurs de renseignements généraux…
    Les concierges savent tout ça, mais nous ne sommes pas les concierges les uns des autres – dans le mauvais sens du terme, flicage et ragot : la réalité des concierges vaut mieux que leur image, ainsi, elles ont davantage protégé que dénoncé de Juifs.
    Pour moi, ce n’est pas « sans la musique, la vie serait une erreur », c’est « sans la fiction, la vie serait une erreur ».
    Ôter le masque est donc effrayant et douloureux, courage car on ne sait pas comment l’autre prendra l’écart entre ses imaginations et le fait, pardonner à l’autre de ne jamais être à la hauteur des rêves, un peu comme les parents n’ont jamais l’enfant parfait, est donc le plus généreux. Cela ne me concernera jamais plus, mais je tenais à faire ce speech pour d’autres. Peut-être l’influence d’isa ? Je me tourne plus que jamais vers le futur. Celui des autres et le mien.
    Aujourd’hui, j’ai bien dormi, il fait beau, et j’ai la mâchoire moins crispée, mais ce qu’il y a de plus beau, c’est le soutien de Lucile : tout va bien.
    Et avec du chocolat tout à l’heure, tout sera encore plus serein.

  103. @ Lucile et isa
    Je vous remercie encore pour votre soutien, et, signe que je retrouve mon état normal, surtout, votre amour de la liberté.
    Ah, s’il y avait désarmement général ! Chacun autoriserait l’inspiration des autres et la sienne, le sujet serait chemin, le hors-sujet, fugue, le débat, esprit, et le compliment, offrande qui ne se prend pas au sérieux et ne se reçoit pas au tragique, la longueur ne serait pas traquée comme débordement, la brièveté comme incapacité.
    Etc.
    En somme, vous me rappelez le Imagine, de John Lennon.

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