Enfin !
Depuis quelques mois, je proposais à divers médias – télévision ou radios – un projet qui aurait consisté à poser à un certain nombre de personnalités une seule question, mais celle qui fâche, qu’on n’ose jamais formuler. C’était, à chaque fois, des réponses dilatoires ou franchement négatives. Avec présomption sans doute, je continuais à penser qu’il y avait dans mon envie une mine à creuser et le hasard qui est parfois bienveillant m’a facilité les choses.
En effet, grâce à une idée lumineuse de mon plus jeune fils et à l’assistance technique très efficiente de mon neveu par alliance Rémi Duhautois, j’ai pu, à partir d’aujourd’hui, mettre en ligne une série d’entretiens vidéo qui pourront, dès publication de ce billet, être consultés et visionnés sur http://www.youtube.com/watch?v=jPMFwAXj5Ss
ou, plus simplement, en tapant philippe bilger alain finkielkraut sur le site You Tube.
Mais l’essentiel est moins dans la concrétisation de cette aspiration qui est mienne depuis le début de cette année et qui est probablement liée à mon Institut de la parole, que dans les motifs qui m’ont conduit à vouloir à tout prix engager ce processus.
En effet, j’étais probablement arrivé à un tournant de mon existence où, après avoir fourni des réponses en tentant toujours de les imprégner de sincérité, parfois au risque de la provocation – mais la vérité est rarement raisonnable ! -, j’éprouvais plutôt le désir de questionner, d’interroger, de laisser parler, de découvrir. Combien de fois, passionné par les émissions politiques et/ou culturelles, sérieuses ou de divertissement, même sportives, j’avais été frustré parce qu’il me manquait des éclairages essentiels, des réponses nécessaires, tout simplement parce que les journalistes n’avaient pas su, pu les faire advenir ou qu’ils les avaient trop vite réduits à la portion congrue par des interruptions intempestives et inutiles qu’ils confondaient avec l’intelligence de la contradiction ou l’audace du sujet.
A la longue, ce sentiment d’être toujours privé d’une nourriture intellectuelle fondamentale, d’une approche politique approfondie, parce qu’elles n’avaient pas eu droit de cité et d’esprit, est devenu tellement insupportable que je ne pouvais plus me résoudre à subir ces inévitables déceptions.
La conséquence de ce paysage médiatique appauvri est que paradoxalement les gens comme moi faisaient une fixation sur les remarquables portraits offerts en certaines circonstances par les magazines. Ils constituaient, réussis, une synthèse entre des entretiens incomplets, inachevés et fragmentaires et le rêve d’un questionnement totalement renouvelé. Je songe notamment à Judith Perrignon qui dans cet exercice – récemment encore avec Frédéric Taddéï – est incomparable. Il fallait donc se réfugier dans ces lectures pour avoir la chance d’appréhender, sans être privé, la totalité saisissable d’une personnalité.
Au coeur de ma démarche, il y a d’abord, très égoïstement, l’immense bonheur de découvrir, de rencontrer ou d’approfondir. Certaines personnalités, qui peut-être accepteront ces entretiens, sont inconnues de moi, d’autres, j’ai pu les croiser, voire les fréquenter, être liées à elles par des liens de cordialité ou d’estime ou me trouver à leur égard seulement dans une sorte de neutralité désireuse d’être enrichie par une relation directe et immédiate. Pour toutes donc, il y a l’obsession de savoir, d’analyser, de scruter, de bénéficier de la bonne volonté lucide et clairvoyante de personnes qui demeuraient dans mon panthéon personnel – aimées ou non – depuis longtemps. J’ai une fringale de ces humains-là. Quelque chose de plus fort que la sympathie. Etre l’explorateur de territoires inconnus ou médiocrement approchés. Les laisser se montrer. La grâce viendra d’eux.
Ce qui m’importe, ce sont leurs réponses. Aucune vanité pour laisser croire que l’interrogation est plus importante que ce qui va la suivre. La question n’est formulée qu’à cause de l’obligation où je me trouve, pour pouvoir prétendre ouvrir des portes et des esprits qui me sont étrangers même s’ils peuvent m’apparaître plus ou moins familiers, d’enclencher un processus modeste, courtoisement inquisiteur, seulement motivé par le souci de mieux comprendre et de mettre de la lumière là où trop souvent il y a de l’acidité idiote ou de la complaisance promotionnelle. C’est mon invité qui compte, c’est lui sur lequel exclusivement se portera ma concentration, mon attention. Je ne serai que le passeur heureux vers une réalité humaine , politique, culturelle, judiciaire, artistique que j’ai eu la faiblesse de privilégier. Que d’autres sont impatients de toucher de l’esprit.
Les classiques, les sulfureux, les atypiques, les emblématiques, les discrets, les « grandes gueules » comme les délicats seront, s’ils le veulent bien, dans mon vivier à partir du moment où ma dilection parfois paradoxale pour eux me les aura recommandés. Je peux leur garantir une écoute équitable, un questionnement urbain et, je l’espère, une curiosité de bon aloi. Au fond, je voudrais pouvoir montrer comment, à l’intérieur d’eux-mêmes, ça marche. Rien de plus extraordinaire que d’entrer dans la « machine » humaine pour que cette dernière nous guide vers là où il lui plaît de nous emmener. Et qu’elle ne soit pas mutilée par un « montage ».
Je ne pouvais pas rêver d’une plus éclatante tête de série qu’Alain Finkielkraut qui m’a fait l’honneur, grâce à l’entremise de mon amie, la brillante, courageuse et nécessaire Elisabeth Lévy, de m’accorder ce premier entretien qui dure 38 minutes. Je l’ai entendu, retrouvé, écouté avec cette impression bienfaisante que je ne m’étais pas trompé dans mon admiration et qu’il offrait en toutes circonstances un élan, une sincérité, une profondeur, la passion de scruter au plus près la vérité, la complexité du monde, de la France, une aptitude indépassable au langage – heureusement il n’y a pas un Finkielkraut pour le commun et un pour les médias mais un toujours, pour tous.
D’autres suivront que j’ai sollicités et qui m’accorderont, s’ils le veulent bien, leur confiance.
Au moins, ma tête de série ne les dissuadera pas de me suivre.
Ou vous rénovez le style, ou vous serez assassiné par les médias qui commenceront par vous ignorer. Bonne chance, sincèrement Ultreïa Santiago
Cher Monsieur,
Excellente idée que ce nouveau rendez-vous. Et excellent choix – ô combien ! – de tête de série. Je vous suivrai avec intérêt et même gourmandise.
Cordialement.
Ledit entretien entre P.B. et A.F. est vraiment très intéressant.
Bravo et félicitations, enfin un entretien ou l’on ne coupe pas la parole à l’invité, où l’on ne ricane pas. L’absence d’un public payé pour applaudir sur ordre permet aussi sans doute à l’invité de se livrer plus sincèrement et sans coupures brutales de publicités ou d’impératifs d’actualité instantanée.
Votre formule va certainement avoir du succès.
Et hop dans les favoris !
http://www.youtube.com/channel/UCL6QQLpH4T5oyiwVuDn8juQ
Félicitations !
Excellent concept qui permettra à vos invités de prendre leurs aises, sans perturbations environnementales…
Bonjour M. Bilger,
Quelle excellente initiative que la vôtre. Je me suis précipité sur youtube afin d’écouter l’interview d’Alain Finkielkraut et j’ai été enthousiasmé.
Votre façon de mener l’entretien, sans flagornerie ni complaisance, mais dans le respect de l’invité, est remarquable et contraste avec la plupart des émissions qui nous sont proposées. A aucun moment vous n’interrompez A. F. qui lui-même n’élude aucune de vos questions, un véritable modèle de style. J’ai beaucoup apprécié la qualité des analyses d’A.F. qui est effectivement brillant. Quelle différence entre cet entretien et le lynchage médiatique dont le passage d’A.F. à « Ce soir (ou jamais !) » du 18 octobre est une pitoyable illustration.
Je gage que les prochains entretiens revêtiront la même excellence.
Bonjour Philippe Bilger
Initiative intéressante. Peut-être le ton est-il un peu obséquieux, mais les questions étaient bien choisies.
« Finkie », on l’aime ou on ne l’aime pas mais il ne laisse pas indifférent.
Parmi les futurs invités à votre série d’interviews puis-je vous suggérer Michel Onfray. Il n’est pas du tout du même bord qu’Alain Finkielkraut mais je pense que lui aussi a une vision intéressante sur la politique de civilisation.
Car il est clair que nous sommes aujourd’hui à une fracture sociétale. Le monde des nos enfants n’aura plus rien à voir avec le nôtre et il est grand temps d’en parler.
Eh bien pour un coup d’essai c’est un coup de maître !
Où l’on peut constater :
– Que le septua a encore de l’avenir (n’est-ce pas Savo !),
– Qu’il y a entre Apolline de Malherbe et le septua, au-delà du sexe, la même différence qu’entre le barbouilleur du dimanche et le pointilliste Paul Signac,
– Que l’on peut se tordre les mains à plus de vingt-quatre images secondes et renvoyer Malraux dans sa bouillie pour chats,
– Que les greniers sont des pièges à remugles,
– Que je me sens, depuis ce visionnage, formidablement « jubilant »,
Ultime souhait, pour le 31 décembre, Philippe, tous vos fidèles attendent un entretien avec Morano ou Nabila… pour le 31 seulement, of course !
Bravo, votre appétit de vie et de savoir est une formidable leçon pour tous.
Une excellente initiative car il est vrai que les émissions débats nous laissent sur notre faim. Les invités sont trop nombreux, les animateurs leur coupant la parole faute de temps ou pour exister eux-mêmes, ou parce qu’ils n’abondent pas dans leur sens. Et, malheureusement de plus en plus, ce sont toujours les mêmes qui sont invités.
Donc bravo à ce nouvel espace.
En passant, je remercie Elisabeth Lévy pour son magazine « Causeur » , pour son courage face à ceux qu’elle dérange dans leur train-train bien-pensant et leur pensée unique et formatée. Bien sûr j’apprécie aussi A.Finkielkraut ; un vrai plaisir de l’entendre exprimer sa pensée profonde.
Je crains toutefois qu’à votre tour vous ne marchiez sur les plates-bandes du sérail journalistique et que vous ne dérangiez. Vous vous apprêtez à être malmené, surtout si vous invitez des intellectuels taxés par ailleurs de droite.
On ne cesse de le répéter… la famille a du bon !
Idée géniale de l’un de vos fils, technique d’un neveu (lumière gros plans à revoir, son à augmenter, excellente première par ailleurs), savoir-faire du maître, car c’est en effet un coup de maître. Maintenant que vous avez attaqué par AF, il va falloir « faire très fort » dans le choix des suivants, mais votre notoriété méritée vous y aidera.
Vous allez, dans ce nouveau domaine, faire aussi des jaloux.
Bravo Philippe Bilger.
Super,
Après la chaîne LCP, voici la chaîne LCPB, qui va déchaîner les jalousies des apparatchiks de l’audiovisuel !
Un entretien d’une extrême densité, où Finkielkraut se montre égal à lui-même, donc génial.
Et ce grâce à un nouveau maître de la maïeutique.
Il y a dans la gestuelle de Finkielkraut un « quelque chose », qui accentue son aspect Don Quichotte, ceci dit sans dérision, nous manquons de Don Quichotte de ce niveau et de cette trempe, et nous manquons même de Sancho Pança capables de bon sens terrien !
Un souhait que je n’ose exprimer, mais je me hasarde toutefois. L’entretien est long et dense. Étant un visuel, plutôt qu’un auditif, à la fin de l’entretien, difficile d’en retenir toute la « substantifique moelle ».
Serait-il possible d’avoir les questions par écrit, avec le minutage, pour pouvoir revenir sur certains moments de l’entretien, les réécouter et en tirer un plus grand profit.
C’est un souhait pour les prochains entretiens, je devine que revenir sur cet entretien serait fastidieux.
Je viens de regarder votre première, on en redemande tant c’est agréable d’entendre quelqu’un s’exprimer sans qu’il ne soit coupé sans arrêt. Très bien. Merci à vous et à Alain Finkielkraut.
Quel plaisir. Comme ça je peux apprendre (ou pas) des ces flamboyants échanges.
Justement hier F.Fillon sur France 5 faisait une critique acerbe du système médiatique en concluant que : « …c’est un vœu pieu. »
Ben peut-être pas !
« En effet, grâce à une idée lumineuse de mon plus jeune fils, Jean-Baptiste, et à l’assistance technique très efficiente de mon neveu par alliance Rémi Duhautois… »
Et moi, alors ?
Plus bas, ma réponse au projet que vous aviez exposé en janvier dernier : billet « Cinq minutes de vérité » 9 janvier 2013.
Oui, pas peu fière d’être (un peu) une inspiratrice pour notre hôte.
En plus, j’avais alors ajouté en off :
Just do it !
Eh bien c’est fait.
Super !
Euh, je n’ai pour habitude de me citer, mais bon, pour mémoire…
« Pourquoi vouloir enfermer cet entretien dans quelque chose d’aussi radical et de supposément, illusoirement décisif quant à la vérité intime de vos invités ?
Un entretien sur le mode haut de la rencontre et de la conversation entre vous et les personnalités que vous citez, je pense prioritairement à celles qui sont engagées dans le débat public, déjà, d’abord cela.
Croyez-moi, compte tenu de l’ordinaire médiatique, ce rendez-vous radiophonique ou télévisuel deviendrait très vite un moment rare et rempli, j’en suis sûre, d’une grande valeur intellectuelle, sensible et humaine.
Non à la radicalité illusoire de la question unique, oui à l’exceptionnel et à la profondeur de la rencontre humaine. »
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 09 janvier 2013 à 12:36
Globalement bien pour une première.
Remarques techniques : pour compenser la petite taille de l’objectif, l’image mériterait un peu plus de lumière, vous devriez poser le micro de l’invité sur un tapis de souris pour que les chocs sur la table ne fassent pas trop de bruit, faire des essais avec un micro stéréo pointant d’un côté vers vous et de l’autre sur l’invité.
Sur la forme :
Les questions mériteraient d’être encore raccourcies. Les réponses d’AF sont construites donc il est mieux de le laisser développer, mais comme il l’explique vous risquez de rencontrer des invités qui auront moins préparé l’entretien. Il faudra dans ce cas prévoir plus de questions pour rebondir.
Sur le fond :
Vous êtes trop gentil. L’exaspération qu’il a suscitée dans le passé ne vient pas de nulle part. Il y a beaucoup de sujets sur lesquels il a surréagi, grossissant certaines anecdotes comme un Copé qui nous donne de la burqa et du pain au chocolat à toutes les sauces. Il a souvent justifié la politique d’Israël, s’est même permis de regretter le nombre de noirs dans l’équipe de France de football.
Dernièrement, il nous revient plus apaisé sur ces points, remplaçant juste ses anciens propos nauséabonds par un « taisez-vous » plutôt justifié chez Taddéï.
Cette évolution est louable, et il aurait été intéressant de lui faire jeter un oeil sur ses maladresses du passé, pour comprendre si elles étaient justement la cause de la préparation accrue de ses interventions et s’il avait porté un regard critique sur ses interventions médiatiques antérieures.
Super initiative de Monsieur Bilger qu’on est content de découvrir et voir à l’image, super novation dans sa relation à son public, relation que la publication avec une régularité de métronome de billets pouvait peut-être parfois rendre monotone, j’ai dévoré l’entretien avec Finkielkraut.
J’adorerais qu’il fasse un entretien avec Guillaume Faye (une érudition monstrueuse, un visionnaire de génie et pourtant injustement méconnu, et qui me fascine par sa quête de la mémoire la plus longue, son sens du temps long, du temps très long, et qui me semble le plus superbe hommage rendu à la civilisation des hommes) et Alain Soral (pour un entretien plus intimiste et personnel que tourné vers ses idées – qu’on connaît largement -, pour savoir ce qui l’a rendu aussi écorché vif et émotif et aussi radical dans sa contestation quitte à devenir un paria et un marginal, et à renoncer à une juteuse mais banale carrière d’histrion télévisuel ; Monsieur Bilger par son calme et son attention bienveillante me semble tout indiqué pour jouer ce rôle-là). Monsieur Bilger je vous tannerai là-dessus.
J’appuie lourdement aussi la fort pertinente suggestion faite plus bas par Achille d’inviter Michel Onfray, qui fait des sorties de plus en plus énervées sur la question identitaire, relativement à l’islam, à l’arrogance croissante duquel il ne craint plus maintenant d’opposer l’identité pagano-chrétienne de l’Europe. Un des derniers rares penseurs de gauche qui ait gardé les yeux ouverts et soit lucide.
Merci pour cet entretien que j’ai écouté avec grand intérêt.
Ce serait un plaisir de vous entendre interviewer René Girard et Maurice Bellet.
Superbe, cette « oeuvre médiatique », M. Bilger.
Merci à vous et à Alain Finkielkraut.
On ne peut que dire que l’espoir renaît.
Encore, encore !
Si je devais définir Alain Finkielkraut par un seul mot, cela serait par celui de l’éloquence ; donc c’était vraiment excellemment et judicieusement bien trouvé pour le premier échange.
Victor Hugo disait : « Tout penseur qui voudra devenir orateur, tout homme d’esprit et de cœur qui voudra se faire éloquent et être éloquent, remuer les masses, dominer les assemblées, avec sa parole, n’aura qu’à passer de la région des idées dans le domaine des lieux communs. »
Mais ce débat n’a pas eu lieu dans un lieu commun mais dans un lieu qui sortait de l’ordinaire ; il était bien, magnifiquement bien dans le région et l’échange des idées, et dans celle des meilleures.
P Bilger soumet à la question, voilà encore une belle expression française. Mais là, pas d’Inquisition, pas de brodequins, pas de fauteuil à clous, pas de carcan, pas de fouet… juste un invité, ce jour, monsieur Finkielkraut qui a dû être ravi de pouvoir s’exprimer sans être interrompu ni suspecté de quoi que ce soit, avec une certaine sérénité, mais pas sans gestuelle.
A réécouter. Bravo.
PS : je ne sais si vous l’avez précisé, mais à quel rythme comptez-vous poster des interviews ?
Préviendrez-vous à l’avance de qui passera à la question ?
Mouais, bof, Philou s’est fait plaisir en humanisant notre croquemitaine préféré, mais sur le fond, rien appris, tout n’a été qu’effleuré avec le tact bilgérien qu’on lui connaît, là où on eut aimé que son questionneur aille un peu le chercher, l’Alain2, au lieu de lui servir cette sympathique soupe.
Je vous enverrai une liste de questions et de rebonds à lui soumettre, s’il vous prenait de vous y recoller.
Taddeï est quand même au-dessus dans ce genre d’exercice.
« C’est un métier », comme disait votre Tonton préféré.
AO
Monsieur Bilger, merci et bravo pour cette initiative qui nous change agréablement du brouhaha réducteur et souvent superficiel des habituels débats à la télévision. Cela m’a permis de comprendre une partie des ressorts de la démarche intellectuelle de Alain Finkielkraut, certes il était un interlocuteur bien en adéquation avec le concept de votre future série.
Comme deux autres commentateurs de votre blog, je serais vivement intéressé par votre même exercice avec Michel Onfray et Alain Soral.
Très belle initiative, Monsieur Bilger, et un excellent entretien. Meilleurs souhaits de bonne continuation.
Merci de nous donner à écouter cet honnête homme qu’est A. F.
Comme il l’avoue lui-même, c’est sa condition de déraciné qui lui donne sa grande liberté de parole.
La Nation, notre Nation, bâillonne ses enfants, les enferme et les condamne bien volontiers.
PS : Pour le prochain entretien soignez un peu plus l’éclairage.
Cher Philippe,
Nous venons d’écouter avec un plaisir entier votre rencontre avec Alain Finkielkraut.
Deux approches de réflexion ont retenu vivement notre attention :
L’identité comme un Surmoi, une appropriation d’une langue, d’auteurs, de valeurs, de devoir de mémoire, portée par une éducation qui permet à l’individu de se révéler à lui-même.
La balance sécurité risque de l’intellectuel amené à faire le choix d’être enfermé dans le soi-même ou d’accepter le dialogue au risque de la dislocation.
Un grand merci à Philippe Bilger et à Alain Finkielkraut.
françoise et karell Semtob
Bonjour Monsieur Bilger.
Lecteur régulier de vos billets même si souvent en désaccord avec certaines idées développées avec talent, ma curiosité ne pouvait qu’être émoustillée par l’exercice de l’entretien filmé.
Je suis également séduit par votre projet en ce qu’il constitue une offre allant à contre-courant de la pratique télévisuelle qui préfère le bruit aux idées et le temps raccourci à l’écoute attentive tout en nous contraignant à des grilles de programmes à rendez-vous fixes et rigides même si les possibilités de rattrapage offertes par les chaînes semblent rendre quelque liberté à notre mode de communication.
Ce premier numéro est une réussite due notamment aux qualités oratoires et à la brillance d’esprit d’Alain Finkielkraut.
On pourrait d’ailleurs penser que le succès de votre entreprise dépende quelque peu des talents de communication de vos interlocuteurs. Il est amusant d’imaginer qu’un nouveau genre de casting, fondé sur ce critère particulier pourrait ainsi voir le jour.
S’il faut exprimer quelques réserves, elles tiendront essentiellement à la forme : ainsi ce générique balourd au thème musical (?) pratiquement hors sujet, la qualité sonore (vos questions devraient être entendues aussi clairement que les réponses), un éclairage qui pourrait être plus homogène entre les différents angles.
Par contre l’idée de l’entretien au domicile de l’hôte qui fait de vous un invité curieux, pour simple qu’elle puisse paraître est une excellente idée.
En vous souhaitant bonne continuation !
@ Trekker et @ Charlemagne
Un entretien avec Soral ? Après tout pourquoi pas.
Je suis à mille lieues de ses positions. Sa pensée est un curieux patchwork de marxisme, de catholicisme militant, de positions maurassiennes et de gaullisme revu et corrigé.
Même Dupont-Aignan et Zemmour évitent de parler de lui, c’est tout dire !
Mais je pense qu’il convient d’échanger avec tout le monde et même avec le diable s’il le faut, afin de mieux démonter ses arguments.
C’est en tout cas ce qu’a essayé de faire Eric Naulleau. Mal lui en a pris car maintenant il a toute la presse bien-pensante sur le dos, bien que dans le livre qu’il a coécrit avec Alain Soral (« Dialogues désaccordés ») il ne cesse de s’opposer aux idées de ce dernier.
Alors Philippe Bilger, si vous avez l’intention de mettre Alain Soral sur votre liste, je ne vous dirai qu’un mot : prudence ! Car vous risquez de vous faire éreinter comme le pauvre Eric Naulleau qui cependant conserve toute mon estime.
Par pitié Achille, ne plaignez pas Eric Naulleau dont c’est l’un des fonds de commerce d' »éreinter » les autres sans le moindre état d’âme ! Et s’il est agressé à son tour c’est probablement (je dis cela intuitivement parce que je n’ai pas suivi dans le détail ses détracteurs, trouvant cela par trop éreintant) par celles et ceux qu’il a honorés de ses remarques acerbes, comme récemment Christine Angot par exemple je ne sais plus sur quel plateau de télévision.
Une bien bonne idée ! J’attends la suite avec impatience.
Je viens de visionner votre entretien avec Alain Finkielkraut. Le point fort de votre démarche c’est de mettre en valeur votre interlocuteur en le gratifiant d’une écoute attentive sans tomber dans le désagréable défaut de beaucoup de journalistes qui racontent le film à la place de leur invité pour se mettre en valeur eux-mêmes.
Excellente initiative qui ne peut que prospérer avec d’autres invités de grand talent.
Bonjour Philippe,
Je me demande ce que vous pouvez bien trouver de passionnant à ce monsieur. Il enfile les banalités, les trivialités sous couvert de nuances.
L’esprit est fait de nuances, et après.
Il regarde vers le passé avec nostalgie, la bonne nouvelle.
Il a le mauvais goût de se poser en victime dès le début du monologue que vous lui offrez.
Il a habité à Bourg-la-Reine et pas toujours à Paris, ce qui serait la preuve de son immersion dans le commun. Bien.
On ne peut plus penser l’histoire en termes de progrès, ouch, quel argument, non étayé, c’est plus facile. Pour quelqu’un se complaisant dans le passé, pas très étonnant.
Se faire passer comme « non français de souche » pour tenter de faire comprendre qu’il a de ces choses une obligatoire compréhension, quoi de plus risible. Origine polonaise, bien. C’est comme la France non ? Un pays catholique aux relents racistes et judéophobes.
Il parle d’identité comme quelque chose d’immuable, ouvert vers l’extérieur mais immuable. C’est le discours d’Alain de Benoist revu et visité. Plus de racisme affiché. Du différentialisme. Mais on arrive au même in fine. C’est l’apologie déguisée derrière la fausse tolérance du chacun chez soi puisqu’il faut respecter l’autre, et les vaches seront bien gardées.
Que de propos nauséabonds a-t-il tenus ! Comment prendre ces trivialités qu’il nous pond avec un air inspiré de grand penseur comme quoi que ce soit de profond.
Je ne comprends toujours pas ce que vous lui trouvez.
Invitez René Girard, Michel Serres, je ne sais pas moi, des gens qui ont de vraies pensées sur lesquelles on peut réfléchir des années.
Il ne manquerait plus que l’imposteur BHL, botulien en chef.
Dans ce monde impitoyable des médias, on n’est jamais si bien servi que par soi-même.
Mais pour y parvenir, il faut le soutien des médias…
Jérôme | 16 novembre 2013 à 13:36
« C’est comme la France non ? Un pays catholique aux relents racistes et judéophobes. »
Jérôme a fait son vide-grenier.
Dans la mesure où il a un grenier bien sûr.
Philippe Bilger inaugure une série de vidéos avec une visite qu’il rend au domicile d’A.Finkielkraut.
Un philosophe, ses mots et ses maux, un avocat général ses autres mots pour dire les choses sans ses mots d’avocat général.
Questions précises et prudentes de P. Bilger qui évolue de ronds-de-jambes en révérence face au maître Alain Finkielkraut. Celui-ci se livre à son exercice favori : son grand art de mettre nos neurones en état d’ébullition, attentifs que nous sommes de peur d’en perdre une !
« Scélérat Finkielkraut » dit Finkielkraut d’un journaliste du Monde venu le démasquer chez lui pour faire son portrait et qui a échappé de justesse à se faire reconduire.
Internet le défouloir des écrits et des haines un processus de dé-civilisation :
« Nous avons besoin d’une politique de civilisation, la civilisation pour rester vivante a besoin de la politique aujourd’hui » et plus loin « inquiétude identitaire » ; on tourne autour du pot FN, il me semble.
Le discours de Bilger est fleuri : « la volupté frénétique d’être soi… »
L’homme Finkielkraut est touchant par son aveu d’enthousiasme suivi de moments de prostration, n’empêche « la pureté qui nous différencie » me passe un coup de froid sur l’échine.
Je suis une optimiste, je retiens « héritage ouvert ». Me reste une montagne de doutes sur la vision de ce philosophe inadapté à son temps…
Cher monsieur,
Mon commentaire sera très court.
Merci pour ce moment d’intelligence et de courtoisie qui m’a permis de me rendre compte que je me trompais sur AF.
Bravo, continuez.
Et si vous invitiez un historien qui continue sur cette lancée : qu’apporte le passé au futur ? Emmanuel Le Roy Ladurie, Mona Ozouf, Christian Goudineau ?
@ Josiane Lacombe Minguell
Il est vrai qu’Eric Naulleau n’a pas été toujours très tendre avec certains invités de l’émission ONPC.
Mais je pense qu’il avait des circonstances atténuantes si l’on considère la médiocrité, tant sur la forme que sur le fond, des livres qu’il a été obligé de lire.
Même si on est un critique littéraire de profession, la lecture doit apporter du plaisir, de la connaissance, voire même du rêve. Ce ne doit pas être une corvée.
Je pense sincèrement qu’il a rendu service à ces gens du monde du show-biz, du cinéma ou de la politique, en les dissuadant de persévérer dans le domaine de la littérature où ils n’avaient pas leur place.
En outre il a fait œuvre de salubrité publique en évitant que les rayons des librairies et des kiosques de quai de gare soient encombrés de bouquins sans le moindre intérêt hormis bien sûr celui de l’auteur qui espérait tirer un substantifique profit de ses révélations et souvenirs.
La littérature est un art trop délicat, trop subtil pour la laisser se faire dégrader par des plumes sans talent.
« En effet, grâce à une idée lumineuse de mon plus jeune fils et à l’assistance technique très efficiente de mon neveu par alliance, j’ai pu, à partir d’aujourd’hui, mettre en ligne une série d’entretiens vidéo qui pourront, dès publication de ce billet, être consultés et visionnés sur http://www.youtube.com/watch?v=jPMFwAXj5Ss »
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– un projet qui aurait consisté à poser à un certain nombre de personnalités une seule question, mais celle qui fâche, qu’on n’ose jamais formuler.
En effet, vous l’avez tué ! Un foudre de guerre authentique.
Les progrès redoutables de la technologie mettent à la disposition de tout un chacun des moyens professionnels qui permettent de concurrencer les grands organismes. Nos médias ont des journalistes médiocres, votre interview relève le niveau. Je me permets de vous signaler que sur Youtube lu sur un iPad l’interview semble s »arrêter avant la fin vers les 38 minutes.
Je vous souhaite donc de réussir dans votre entreprise sans être mis à l’index.
Attention monsieur Bilger votre initiative peut donner des idées à madame Filippetti !
Elle désirerait taxer les livres d’occasion.
http://www.atlantico.fr/decryptage/et-aurelie-filippetti-eut-nouvelle-idee-taxer-revente-livres-occasion-h16-900539.html
Or vous-même vous créez de la plus-value en permettant à vos interlocuteurs de s’exprimer librement sans être interrompus par un imbécile ou une page de publicité.
On n’a pas encore touché le fond.
Excellent ! Un entretien intelligent… Vous ne coupez pas la parole… On découvre par là l’homme A.F. dans sa profondeur, qu’on soit d’accord avec lui ou non. Bravo, continuez… Qui sera le prochain ?
Document de base de l’Institut de la parole ?
Le sujet sous-jacent de l’entretien portait sur la question de savoir si la légitimé de la nation se trouve, conformément à son étymologie, dans le père commun ou dans des « valeurs » communes ?
Je crains que sous prétexte de complexité de la pensée, le professeur de philosophie ne se soit pas montré plus sorite que bon philosophe.
Or, si la nation ne doit plus avoir d’histoire ni de père, ce n’est pas tant par une construction intellectuelle des valeurs destructrices de toute idée de nation du seul fait de son instabilité, que par démagogie face à ceux qui veulent la détruire parce qu’ils n’en sont véritablement pas, tant pour ne pas être de la fille aînée de l’Eglise, et pour ne pas partager les gloires et les souffrances de leurs aïeux.
« Il y a trois excellences, celle de l’âme, celle du corps, et en outre, celle de la fortune » – Platon
Sous notre gouvernement il faut espérer grandement qu’il y ait assez de belles âmes, assez de beaux corps ; car pour la fortune, maintenant, ce n’est pas gagné.
Platon aurait pu rajouter aujourd’hui : et la présence et l’excellence de philosophes pour remettre les points sur les i face à tous les débats de société actuels.
Alain Finkielkraut fait partie de ceux-ci.
Monsieur Bilger, j’ai écouté avec intérêt votre questionnement d’Alain Finkielkraut, dont j’avais d’ailleurs lu récemment l’ouvrage sur l’identité. Comme pour ses amis, l’ennemi à détruire c’est l’enracinement des nations, expression du moisi, du nauséabond et de la pensée de grenier… et de la haihaihaine j’allais oublier.
Il est très intéressant d’entendre actuellement des extraits de l’allocution de Jean Yves Le Gallou prononcée à l’université d’été de Casapound, lui défend l’enracinement. On la trouve sur le site Metapo.
Après Finkielkraut, ne pourriez-vous pas inviter Le Gallou, à titre de rééquilibrage équitable ?
Heureux de votre initiative.
J’apprécie votre liberté de parole que je pense honnête.
Rappelons que le livre d’A. Finkielkraut est numéro un des ventes à la FNAC. Ne désespérons pas d’avoir des entretiens de cette qualité. Le quidam est en passe de ne plus se laisser berner par les politiques de tous bords qui malgré les échecs successifs, continuent à laisser croire qu’ils ont la solution à tout, pourvu qu’on continue à voter pour eux.
Merci beaucoup Monsieur Bilger pour ce pur moment de bonheur, de haute volée, dans une extrême clarté. Une fois de plus quand le fond gêne, on vous attaque à la sournoise, avec des mots faussement gentils comme « sympathique soupe » ou pour dire que vous ne valez pas d’autres journalistes. Ne vous laissez pas intimider et poursuivez votre chemin. Félicitations aussi pour votre article d’aujourd’hui sur la prostitution pour Causeur. Tout est dit et subtilement dit. Assez de la pureté intégriste dans tous les domaines. Respect à l’être humain dans toute sa magnifique complexité.
Bien à vous.
« Combien de fois, passionné par les émissions politiques et/ou culturelles, sérieuses ou de divertissement, même sportives, j’avais été frustré parce qu’il me manquait des éclairages essentiels, des réponses nécessaires, tout simplement parce que les journalistes n’avaient pas su, pu les faire advenir ou qu’ils les avaient trop vite réduits à la portion congrue par des interruptions intempestives et inutiles qu’ils confondaient avec l’intelligence de la contradiction ou l’audace du sujet. » (Philippe Bilger)
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Frustré est un euphémisme en ce qui me concerne.
C’est bien simple, quand ce qui devrait être un échange et un dialogue, arbitré par un animateur impartial et courtois, se transforme en une cacophonie impossible à suivre, même avec la meilleure volonté, je ferme le poste. Il m’est aussi arrivé d’envoyer une réaction indignée à la chaîne de service public concernée sans recevoir autre chose (une seule fois) qu’une réponse bateau…
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Ce qui me semble curieux c’est qu’AF continue néanmoins par des contributions médiatiques régulières de cautionner plus ou moins ce genre de dérive. Comme s’il ignorait que la propagande en est à la fois la pièce maîtresse et la seule raison d’être. Piège que Jacques Ellul par exemple a toujours soigneusement évité. Il est vrai qu’il ne se revendiquait pas, lui, comme philosophe.
Pour en revenir à l’essentiel de votre billet, bravo pour votre initiative qui devrait donner à réfléchir à ceux qui ont oublié depuis longtemps le sens de la formule : service public. Ainsi que le rôle essentiel de l’information censée conscientiser les masses et non les abrutir à coup d’annonces et de déclarations contradictoires et/ou soporifiques.
Une rencontre passionnante avec un Alain Finkielkraut détendu, pédagogue et brillant.
Il y a, me semble t-il, un petit problème de son.
« Une rencontre passionnante avec un Alain Finkielkraut détendu, pédagogue et brillant.
Il y a, me semble t-il, un petit problème de son. »
Rédigé par : Alain | 18 novembre 2013 à 15:58
Encore un septuagénaire sourd, qu’est-ce que je vous disais, hein ?
Excellence initiative ! Ce premier entretien avec AF est une réussite. Enfin, une personnalité peut s’exprimer sans être interrompue en permanence par un contradicteur ignare ou des rires stupides. AF toujours intéressant, malgré ses tics et son agitation.
J’ai vu et entendu un certain nombre de vidéos où Finkielkraut donnait son point de vue sur telle ou telle question. Dieu qu’il avait du mal à accoucher de ses phrases successives, on souffrait pour lui, et accessoirement pour ses élèves de Polytechnique. Il devrait se contenter d’écrire, après toutefois avoir appris à composer. Son ouvrage sur l’identité n’est pas construit, est dénué de colonne vertébrale, ressemble à une sorte de journal où les réflexions sont exprimées sans lien.
L’idée principale est « Moi qui ne suis pas enraciné j’ai beaucoup plus d’objectivité que les autres. Les Français devraient comprendre que le temps du grand mélange est venu, que sur ce territoire il devront s’habituer à être un résidu des temps anciens. »
Cher Philippe, certains se demanderont si, pour augmenter les chances de réussite de ce premier entretien, vous n’avez pas communiqué à l’avance à Alain Finkielkraut les questions que vous aviez l’intention de lui poser.
…Sachant combien son élocution est d’ordinaire bafouilleuse.
Vous savez tous les désaccords qui nous séparent, mais je ne peux que vous féliciter de cette initiative.
M. Bilger,
Je n’ai jamais été d’accord avec vous, c’est le moins que je puisse dire, mais je dois reconnaître que votre initiative trouve en moi un solide soutien, et je m’empresse de vous adresser toutes mes félicitations !
Bon!
Là vous êtes vraiment bon notre hôte, parce que au moins pour moi s’il se dit autant pour.
Je n’ai même pas lu les commentaires, seulement votre billet.
L’électricité qui commande, non, celle qui surgit dès qu’il s’agit d’Alain Finkelkraut -avec vous- m’engage autant que tel surgissement me trouble a priori…
A.F. me gêne, autant qu’il vous séduit?
Il y a beaucoup d’empathie proposée au moins dans votre billet, ce que je ne vénère pas, mais aussi pas mal de sympathie pour A.F. comme vous dissertez par son inspiration, ce que j’admire.
La sympathie devra-t-elle longtemps livrer son flan à l’empathie?
Je crois à tous coups pouvoir vous suivre du côté de la sympathie comme vous l’exposez, mais vous ne pourriez encore m’entraîner avec cette sympathie brillamment exposée, du côté du motif que vous engagez avec l’empathie.
Pourquoi A.F. est-il un « vieux réac », par delà l’empathie, en deçà de la sympathie, et tout cela pour ma pomme?
Nous devrions entre trois avoir un repas que j’offrirai seulement pour ma pomme, alors pour au moins déguster un dessert breton!
Certains arguments méritent un livre.
Mercis renouvelés.
Je viens de visionner votre interview de Alain Finkielkraut et je ne sais pas ce qu’il faut le plus admirer des réponses limpides de l’interviewé ou de la pertinence de vos questions. Bravo à cette entreprise de réhabilitation de « l’interview ».
Il est vrai que l’aisance d’élocution n’est pas ce qui caractérise Finkielkraut et l’on souffre en même temps que lui. Il n’a manifestement pas encore assez réfléchi à ce qu’il pense quand on lui demande son avis sur quoi que ce soit. Espérons que le prochain invité aura un peu plus de facilité.
@Achille
Oui, peut-être avez-vous raison concernant ses qualités de critique ; pour ma part j’ai eu l’agréable surprise de voir récemment, lors d’une émission qu’il animait, un public de personnes issues de toutes catégories (d’âge notamment) et pas seulement de jeunes et jolies jeunes filles en fleur (sortant de chez Zadig plutôt que de chez Voltaire) ; j’ai également apprécié sa mesure et la qualité de ses interventions finalement plutôt sobres et intéressantes, assez loin de l’idée négative que je m’en faisais – après l’avoir vu participant à une émission quotidienne de Canal+ (sans doute parce que le format de cette émission-là se prête plutôt à l’exagération).
Je tenais à vous remercier pour cette série d’entretiens et en particulier celui sur Alain Finkielkraut.
Je n’ai jamais trop compris cette série d’anathèmes que l’on a collée sur son dos depuis la nuit des temps, n’en faisant pas une tête de liste mais souvent une tête de turc.
La toute première fois que j’ai voulu voir des vidéos de lui sur internet, j’imaginais naïvement le voir discuter de littérature au coin du feu. J’ai été époustouflé par les séries de remarques désobligeantes ou carrément blasphématoires que l’on trouve souvent sur le réseau YouTube .
En voici un exemple : http://www.youtube.com/watch?v=ZnFCm8GFGQ4
Je n’ai jamais compris et je ne comprends toujours pas pourquoi Alain Finkielkraut est classé définitivement réactionnaire. Ses détracteurs n’ont certainement jamais lu une page d’un de ses livres.
Idem Elisabeth Lévy.
Je suis très impressionné par l’initiative qui, si j’entends bien, permet enfin avec votre côté interrogatif de « soumettre à la question », sans l’intermédiation le plus souvent pénible des journalistes de plateau.
Avec A.F. sur Youtube, c’est tout à fait délectable, c’est une nécessaire rénovation qui se propose pour les grands tuyaux des gros médias, et c’est un shunt essentiel.
C’est grâce à vous tout à fait bienheureux.
On voit selon mon sens comment A.F. déborde en subjectivité, comme toujours il l’a fait et comme vous poussez là, et comme autant cela est critiquable, comment se profile l’indicible prégnance des attachements que contredirait la science autant désormais que l’argent, tandis que l’objectivité des Media, et plus loin avec vous celle de la Justice, oblige et retient.
Bravo !
Pour moi, si je peux me permettre, c’est assez clair. J’écoute Alain Finkielkraut depuis pas mal de temps et j’ai fini par comprendre que ce qui l’intéressait, le définissait le mieux, c’était l’éthique, la morale de ses concitoyens, l’état moral de la société, ce n’est pas, à proprement parler, la politique au sens où je l’entends : pouvoir, luttes, changements concrets du monde.
Donc il ne devrait pas avoir un tel écho, une telle place dans les discussions politiques.
Or, j’ai fini par conclure (trop long de m’expliquer) qu’il n’y avait plus que deux partis en France (les noms que l’on donne à telle et telle organisation ne sont pas significatifs.)
Le parti des bien-pensants, bienfaisants, bienséants, des bons sentiments et le parti réaliste soucieux de sauver une civilisation que l’on a si durement et longuement construite.
Il ne serait pas difficile de montrer qui se sert des éléments du premier parti.
Le second parti est donc logiquement combattu à grands coups de raisonnements moraux puisque leurs représentants incarnent le bien universel lui-même.
A part cela, dur de jouer sur les deux tableaux.