Ah, s’ils n’avaient pas Vincent Bolloré !

Il y a des polémiques et des dénonciations qui font rire par leur caractère systématique, des obsessions qui amusent. Je ne cesse de me réjouir de la constance avec laquelle Vincent Bolloré (VB) tient lieu de sujet universel quand on n’a plus rien à dire.

D’abord lui, évidemment, puis ceux qui travaillent avec lui ou dans un univers qu’il possède. VB est stigmatisé avec une pauvreté d’argumentation qui confine au néant. Il est milliardaire, il est conservateur et a le front de vouloir communiquer ses idées et les défendre. J’oubliais le grief fondamental : il est catholique et va régulièrement à la messe. Son entourage est décrit comme s’il s’agissait d’une coterie adepte de mauvais coups. Les chroniqueurs qui participent à des débats sur CNews, avec une totale liberté, sont considérés comme des assujettis à VB et ont beau protester du contraire, ils ne sont pas crus. Le pire advient quand ils ont le culot, en plus, d’estimer, voire d’admirer VB. Il ne fait pas bon en France louer si peu que ce soit les personnalités richissimes, même quand elles doivent tout à elles-mêmes, mais émettre un jugement favorable à VB relève du péché mortel.

La seule manière pour VB d’échapper à cette hostilité réflexe, créatrice d’un consensus médiocre, est de voir ce courant délétère se détourner de lui pour accabler, aussi mécaniquement, un autre milliardaire, Pierre-Edouard Stérin, gangrené par ce double vice aux yeux de la majorité des médias : il est également catholique et prétend, offense suprême, en tirer les conséquences dans la vie intellectuelle, politique et médiatique. Il est évidemment intolérable qu’une personnalité non pourvue de la carte de gauche ait de telles ambitions. Matthieu Pigasse, lui, peut tout se permettre : il pense bien.

Sans titre

Ah, s’ils n’avaient pas Vincent Bolloré !

Celui-ci ne sert pas seulement à nourrir en permanence un procès contre lui et ceux qui sont fiers de travailler sous son égide, de près ou de loin. Il permet aussi à ses adversaires d’être immédiatement crédités d’une aura et d’une indiscutable légitimité dès lors qu’ils se posent en anti-Bolloré. Cette grâce octroyée d’autorité, comme s’il s’agissait du seul critère pertinent, bénéficie à des personnalités certes estimables comme Olivier Legrain, « L’anti-Bolloré » (Le Nouvel Obs). Sa volonté exclusive de soutenir des médias de gauche et d’aider à leur création sur un mode très généreux et très opératoire ne démontre rien par elle-même, sinon son appétence pour l’idéologie de gauche et d’extrême gauche.

Dans l’article élogieux qui lui est consacré par Véronique Groussard, on voit bien tout ce dont elle le crédite parce qu’il est de gauche et donc par essence remarquable. En revanche, elle ne nous démontre pas le caractère nocif de l’information et de la liberté selon Vincent Bolloré et n’interroge pas le fond de la vision d’Olivier Legrain, de sorte qu’en conclusion, on connaît les projets de celui-ci, son idéologie, ses hostilités, mais rien de ce qui l’autoriserait à se poser en modèle par rapport à VB.

CNews est à droite, n’est pas à gauche. Oui, et alors ?

Ah, s’ils n’avaient pas Vincent Bolloré !

Article précédent

Des femmes font justice, des jeunes filles ont peur ...

Article suivant

Quelle parole publique n'est pas disqualifiée ?

Voir les Commentaires (29)
  1. Marc Ghinsberg

    Difficile de trouver des sujets de billet en plein mois d’août. Alors on prend prétexte d’un article sur Olivier Legrain pour traiter d’un thème dont il est de bon ton de s’emparer quand on n’a plus rien à dire : Vincent Bolloré. Philippe Bilger dénonce le procédé dont il fait lui-même usage. Il réitère l’éloge de la liberté dont jouiraient les chroniqueurs de CNews. Comment pourrait-on douter de leur sincérité puisqu’ils sont recrutés précisément en fonction de leur opinion (exception faite de plus en plus rare de celui qui sert de caution, immanquablement moqué si ce n’est humilié) ?
    CNews, il convient de le redire, n’est ni une chaîne d’information, ni une chaîne d’opinion. C’est une chaîne de propagande, portée par des animateurs qui imposent leur vérité et des chroniqueurs qui, dans la grande majorité des cas, acquiescent, surenchérissent ou amplifient. Ensemble, ils forment ce qu’un esprit taquin appellerait la « bande à Bollo ».

  2. Ah, si les démagogues avaient un peu de conscience, de gauche ou de droite, la France pourrait assumer ce qu’elle est, plutôt que de s’épuiser aux débats qui depuis 1945 renoncent à assumer l’échec épouvantable du catholicisme historique.
    Vouloir en revivifier la méprise est une persévérance diabolique qui ne saura que déguiser encore un peu plus la rigueur du destin à nos propres yeux, par le secours de l’illusion, de l’ivresse ou du fanatisme.
    La parole du cardinal Sarah, proférée récemment en Bretagne, ne saura prendre corps que dans la mesure où chaque individu accèdera à la réalité qui sépare le sacré de la sainteté, réalité parfaitement absente du discours qui retourne sans cesse aux intégrismes, par incapacité à repérer le mimétisme de la persécution et prône l’exclusion en réponse à l’exclusion.
    Il ne s’agit donc pas d’exclure Bolloré, mais de repérer qu’au nom même du texte qui décrit avec exactitude la violence persécutrice, il légitime la persécution à l’image de ses contempteurs.
    Il comprendrait alors en conséquence que la mission réellement chrétienne est d’inviter à entendre le chant du coq, cette mission française de savoir, reconnaissant sa propre faute, accéder aux mannes de la réconciliation par le pardon à l’ennemi, fondement européen, unique garantie d’une rédemption universelle.
    Il faudrait pour cela renoncer aux facilités d’audience et à leur bénéfices financiers.
    Il ne tient qu’à lui de montrer l’exemple ou de rejoindre les oligarques mafieux aux gouffres hypocrites qui ne savent que répéter les erreurs du passé, ne pouvant alors s’en prendre qu’à lui-même d’avoir choisi de s’y précipiter.

  3. « Ah, s’ils n’avaient pas Vincent Bolloré ! » (PB)
    En fait ce n’est pas tellement Vincent Bolloré qui pose problème, vu qu’on ne le voit et ne l’entend pratiquement jamais sur CNews.
    Certes c’est un catho-réac invétéré. Mais ça ne me dérange pas vraiment. Il a sans doute fait toute sa scolarité chez les Frères, comme moi. J’ai réussi à me délivrer de cette atmosphère de religiosité un brin fanatique, mais pas lui.
    Le problème vient surtout de certains animateurs et chroniqueurs de la chaîne qui sont particulièrement pénibles.
    J’ai parfois du mal à supporter Pascal Praud, mais je trouve Eliot Deval totalement imbuvable.
    Ceci étant il y a quand même quelques bons éléments sur CNews : Christine Kelly, Charlotte d’Ornellas notamment. J’aimais bien aussi Benjamin Morel, Éric de Riedmatten, Dimitri Pavlenko aux excellentes analyses mais ils n’œuvrent plus sur CNews. Dommage !

  4. Vincent Bolloré ne doit qu’à lui-même sa réussite !! Vous plaisantez. C’est à la limite de la flagornerie. L’argent d’État a coulé et coule à flot. C’est un oligarque, comme tous les grands patrons français.
    Ça n’en fait pas des idiots, quoique pour certains, Arnaud Lagardère au hasard… Mais il serait bon d’être plus objectif.
    Vous reprenez également la complainte de CNews, on n’a pas le droit d’être à droite, on ne peut rien dire… vous devriez compléter. On ne peut pas affirmer ce que l’on veut sans être contredit. La contradiction serait une anormalité ? C’est bien naturel que les gauchistes s’opposent aux droitistes. Qu’est-ce qui vous gêne ? Que l’on n’approuve pas benoîtement et béatement les âneries d’un Praud ? On lui demandera de ne pas contredire Méchencon du coup.
    Rassurez-vous, vous êtes en train de gagner la guerre des esprits. Les pseudo-gens de gauche deviennent des Déat, Doriot, Laval. Des soumis aux pouvoir, macroniens, bolloristes… prêts à tout pour se protéger de tout. Votre complainte n’a aucun sens.
    Quant à Pierre-Édouard Stérin, il est bien de la frange extrême droite. Les pro-life de la Manif pour tous, le RN, Retailleau l’ennemi de l’État de droit donc l’ami de l’État de non-droit… quand il est de droite. Vous pensez que faire disparaître le terme fera disparaître ce que ça représente ? Des autoritaires intolérants, racistes, fondamentalement antisémites mais prosionistes.
    Si la gôôôche et ses oukazes sont fatigantes, le calimerisme de droâââte est ridicule.

  5. Qu’on partage ou non la ligne éditoriale de CNews, il est heureux qu’une chaîne telle que cette dernière ait un financeur et que ce ne soit pas les deniers publics.
    J’aimais regarder de temps à autre, j’y retourne de temps en temps (pas comme certains qui disent « je ne regarde plus CNews, encore hier soir un invité… »).
    Je constate une baisse d’intérêt. Pascal Praud, n’en parlons plus, mais Eliot Deval et Thierry Cabannes, ça devient difficile à écouter. Personne ne me force et c’est tant mieux. En revanche, que la nullité des chaînes publiques soit payée avec la dette (3500 milliards) et non les impôts qui sont gaspillés depuis longtemps, cela pose un problème.
    Merci monsieur Bolloré.

  6. « Il est milliardaire » (PB)
    Ah ! La belle affaire, comme si les grands organes de presse pouvaient être financés autrement que par des gens disposant de certains moyens, y compris ceux qui s’affichent très à gauche…
    Journal
    Propriétaire / Groupe
    Fortune estimée
    Le Figaro
    Famille Dassault
    Héritiers de Serge Dassault
    Les Échos, Le Parisien
    Bernard Arnault (LVMH)
    +230 milliards €
    Libération
    Patrick Drahi (Altice)
    +7 milliards € (via fonds)
    L’Équipe
    Famille Amaury
    ~300 millions €
    Le Monde, L’Obs
    Xavier Niel, Matthieu Pigasse, Daniel Kretinsky
    Plusieurs milliards
    Marianne, Elle, Télé 7 Jours
    Daniel Kretinsky
    ~9 milliards
    CNews, Europe 1, JDD, Paris Match
    Vincent Bolloré (Vivendi)
    ~10 milliards
    Nice-Matin, France-Antilles, L’Informé
    Xavier Niel
    ~8e fortune française

  7. Pourquoi s’étonner ? Le billet décrit très exactement le fanatisme, une forme d’aliénation pour une cause religieuse ou politique et qui exclut tolérance et lucidité. Fort heureusement, cette maladie ne conduit pas toujours à la violence mais elle aveugle ceux qu’elle frappe.
    Le cas de Monsieur Bolloré est d’autant plus critiquable aux yeux des gauchos-fanas qu’il est catholique. Aucune chance de trouver grâce aux yeux des bouffeurs de curés. Et, en plus, il n’en fait pas mystère. Si on ajoute qu’il a réussi en affaires, les limites de l’acceptable sont franchies.

  8. Xavier NEBOUT

    Sauf que CNews est devenu télé-Netanyahou.
    Certes, les chrétiens qui n’ont rien compris font descendre leur religion des juifs au lieu des Indoeuropéens – des fois que le ga de Galilée vienne de gaga et non de galois ou gaulois -, certes on veut bien admettre que c’était ça ou se faire virer par l’Arcom, mais ça tourne au grotesque.
    L’âme de la droite devrait être l’honneur. Elle l’a hélas oublié depuis longtemps, mais à se rendre complice du génocide en faisant semblant de ne pas savoir, il sera difficile de tomber plus bas.

  9. Jean sans terre

    Le mieux à faire pour préserver sa santé mentale de l’hystérie cognitive qui affecte les commentateurs d’émissions télévisées et, par contamination, les téléspectateurs, est de couper son poste de télévision.
    L’allégorie de la caverne de Platon s’actualise contemporainement dans le prisme cathodique de l’écran.
    L’illusion pénètre l’âme et, par les yeux et les oreilles, la charme et l’aliène.
    Les chaînes et radios contrôlées indirectement par le groupe Bolloré ne sont pas moins biaisées que chacune des autres du paysage audiovisuel français et sont un pâle reflet de la réalité qui se trame en arrière-plan à l’abri des regards plus pénétrants et perspicaces.
    Ici et ailleurs, des calembredaines conceptuelles y sont présentées pour du discernement. Comme les autres, leur alter ego dans le miroir idéal, elles brouillent et controuvent le jugement et l’écartent des vérités primordiales.

  10. Florestan68

    Cher Philippe Bilger,
    Il est tout à votre honneur de vouloir en toute occasion argumenter de façon rationnelle et objective. C’est même votre marque de fabrique, celle qui séduit les esprits indépendants.
    Mais dans le cas qui nous occupe, cela est parfaitement inutile, car vous vous heurtez de plein fouet à la Muraille de Chine, celle de la bien-pensance et de la supériorité morale satisfaite de la pensée progressiste.
    N’oubliez pas que vous vous adressez à des personnes ou des institutions habitées par une haute valeur humaine ajoutée, celle qui est alimentée par des idéaux supérieurs comme la générosité, l’accueil, la compassion, la justice, le partage, l’aide aux plus démunis, la paix dans le monde, la répartition des richesses, le respect de l’environnement.
    Ces demi-dieux sont des parangons de vertus qui ont pouvoir d’excommunier ; ces blanches colombes n’ont donc que dédain pour la bave du crapaud.
    Face à ce camp du bien, voire du très bien, vous n’êtes rien. Pire, vous êtes nul et non avenu. Certes, pour sauver les apparences, on fera vaguement semblant de vous écouter, mais en réalité, il n’y aura que mépris ou au mieux condescendance à votre égard.
    Depuis que notre maître à tous Mitterrand a inoculé le poison de ce progressisme dans toutes les institutions et lieux d’influence de ce pays, depuis qu’il en a fait le camp du bien, tous ceux qui n’y adhèrent pas sont de fait des proscrits. Et ils feraient assaut des arguments les plus pointus et les plus perforants que cela ne changerait en rien leur statut.
    Vous vous étonnez de la faiblesse des arguments utilisés contre ces proscrits, mais il n’y a évidemment pas à s’abaisser à leur misérable niveau, car cette supériorité morale est souveraine et dispense de tout effort intellectuel.
    On ne discute pas avec ceux qui ont les mains sales, on les exclut du champ démocratique.
    Alors, cher Philippe, comme votre pro de Pascal, prenez-en votre parti et attendez que le vent tourne un peu pour mobiliser tout votre talent intellectuel et répondre de façon argumentée à leurs postures à l’emporte-pièce.

  11. @ Marc Ghinsberg 01h07
    « CNews, il convient de le redire, n’est ni une chaîne d’information, ni une chaîne d’opinion. C’est une chaîne de propagande, portée par des animateurs qui imposent leur vérité et des chroniqueurs qui, dans la grande majorité des cas, acquiescent, surenchérissent ou amplifient. Ensemble, ils forment ce qu’un esprit taquin appellerait la « bande à Bollo ».
    France Télévisions, il convient de le redire, n’est ni une chaîne d’information, ni une chaîne d’opinion. C’est une chaîne de propagande, portée par des animateurs qui imposent leur vérité, etc. (Thomas Snégaroff, Karim Rissouli, Anne-Élisabeth Lemoine, Mohamed Bouhafsi, Caroline Roux – j’arrête la liste tellement elle est longue !)…
    Ensemble ils forment ce qu’un esprit taquin appellerait la « bande à Ernotte, tête de linotte ».
    P.-S. : sauf que c’est avec de l’argent public !!

  12. Vous devenez insupportable, cher hôte, à force de croire à la raison kantienne.
    Personnellement, je n’ai aucune vocation à juger M. Bolloré ou qui que ce soit, dans l’exercice de leur réussite professionnelle projetée sur la scène politique. Aucun ne doit être un enfant de chœur et ce n’est certainement pas l’affabilité qui les caractérise. On ne commande pas sans combattre et combattre, c’est tuer, au propre ou au figuré.
    La politique de l’État doit s’accommoder d’immondices et aucun personnage n’échappe à l’État, même des populations parasites, sales et prédatrices ont les bonnes grâces de l’État quand il a besoin de faire des choses sales, moyennant une cécité sur leurs petites exactions au quotidien.
    Il n’est même pas sûr que les donateurs de gauche fussent eux-mêmes de gauche : simplement, le rôti est plus généreux, provisoirement, à senestre.
    Dans la continuité, la chose demande plus de finesse, ou de cynisme, mais voulez-vous être oligarque si vous n’êtes pas soviétique, ou poutiniste et demain peut-être medvediste, quitte à perdre « en un seul coup le gain de cent parties » ?
    Hitler avait ses barons et la Chine déverse sur le monde ses magots souriants et féroces. Banalité, autant que pouvait l’être l’image du maître de forges en calèche au milieu des vestiges d’hommes à la gueule noire.
    La domination matérielle des sujets humains perdure de nos jours et alimente ces immenses salariats misérables des empires économiques, mais le terrain utile a gravi plusieurs échelons de respectabilité en conquérant le pouvoir d’exercice, délégué aux hommes politiques toujours sensibles au pouvoir discret qui les crée et les manipule. Les uns et les autres ne peuvent exister seuls. Cicéron, dans les Verrines, les Catilinaires, puis sa triste fin en démontrent la portée.
    Les tentatives de MM. Pompidou et VGE de forger une nation d’ingénieurs ont tourné court : place aux valets de pied, réputés omniscients, experts en multiplication d’officines, fils de fer barbelé de la défense corporatiste. Nous perdons notre génie.
    Ainsi, militer pour une aile ou l’autre du paysage politique relève de multiples influences d’où émergent des personnes, cibles faciles, peintes en bleu horizon ou en rouge sang, prétextes à stigmatisation de la part des sectateurs de l’autre bord.
    Sans doute, les conséquences sur le plan matériel diffèrent sensiblement selon le bord politique et les engagements intellectuels ou plutôt moraux sont diversement qualifiés. Qu’on se souvienne du milliardaire rouge : il suffit de consulter Wikipédia, qui établit sa fortune essentiellement par le commerce avec les pays rouges, objet d’idéalisme pour lui sans voir ce qui se passait pour les gens, ses réputé sujets d’engagement. Le pauvre Waldeck Rochet contraint de détourner les yeux pour ne pas voir les files devant les magasins moscovites.
    M. Bolloré, d’une assise plus solide, achète des organes d’influence et par là même gouverne nécessairement les préférences morales, les engagements intellectuels. Il est dans la bataille pour le pouvoir, but des médias et subit la pression de tous ceux qui vivent de l’engagement politique de l’autre bord. Le citoyen n’a pas grand-chose à faire dans ce paysage où il devrait compulser frénétiquement toutes les opinions, faire des synthèses, militer, alors que ces empires industriels et aujourd’hui financiers au plan mondial lui permettent de vivre, de militer aussi mais sous contrôle et de glisser un papier dans l’urne, formalité souhaitée par tous les acteurs de toutes les nations, même Staline ou Kim.
    Chaque personnage emblématique est la cible naturelle de l’autre bord, sans grand souci d’analyse puisque le personnage est une fois pour toutes catalogué.
    C’est d’une extrême banalité mais d’une force insurmontable. Il faut s’y résigner. La social-démocratie, bousculée non sans risques par Trump, dérive en France vers l’immobilisme. Il est heureux que le verbe soit encore divers, mais dieu, que beaucoup aimeraient qu’il en fût autrement.

  13. Michel Deluré

    Vincent Bolloré ne constitue pour ma part nullement un problème. Qu’il finance entre autres sur ses propres deniers une chaîne qui véhicule ses convictions et valeurs, je n’y vois rien de choquant puisque cela n’est nullement illégal, qu’il n’est pas en situation de monopole et que nul n’est contraint d’une quelconque manière d’adhérer à ses convictions, à ses valeurs.
    Alors, on peut certes toujours débattre sur le fait de savoir si CNews est une chaîne d’information ou de propagande, mais qu’importe en fait du moment que l’homme garde toujours en dernier ressort sa faculté de décider librement si ses convictions, ses valeurs personnelles, sont en adéquation avec celles défendues par la chaîne en question et d’agir alors en conséquence de sa décision. Et si CNews ne plaît pas, on l’ignore !
    Je ne suis pas pour ma part un fidèle d’une seule source d’information. Je visite en fait plusieurs étals sur le marché de l’information, espérant de la sorte piocher ici ou là ce qu’il y a, autant que faire se peut, de meilleur et de plus proche de la vérité pour m’éclairer et parfaire mon jugement.

  14. Puisqu’on parle de la chaîne CNews, j’avoue avoir cru pendant quelques secondes que M. Bolloré l’avait vendue à i24News, tant le parti était pris pour le cabinet Netanyahou, quoi qu’il en coûte aux autres.
    Je n’y vais plus, certains m’insupportent et mon humeur déteint sur mes proches.

  15. « Ah, s’ils n’avaient pas Vincent Bolloré ! » (PB)
    Il leur suffirait de travers la rue pour retrouver un job, payé avec des queues de cerises, en CDD de 4 mois suivi de 12 mois de chomâge ou la soupe populaire.

  16. @ Ellen
    Non, non, il suffirait de cesser de vouloir travailler moins tout en voulant gagner plus, on n’aurait plus besoin de désigner des responsables à nos propres manquements, par exemple le beau Macron pour qui vous votiez, fut un temps.

  17. @ Aliocha | 17 août 2025 à 00:43
    Par quel Saint-Esprit tirez-vous des conclusions hâtives et mensongères pour dire que j’ai voté pour le beau Macron ? Même Madame Soleil aurait eu du mal à prédire de telles balivernes.
    Être mignon ne signifie pas être compétent et lucide pour diriger la France. Nous avons la preuve, le désastre grandissant et une France tombeau en lambeaux. J’espère qu’en 2027 ce sera la vraie droite, et avec des politiques de terrain et expérimentés pour agir vite au lieu de faire des effets d’annonces à répétition sans aucune action immédiate guidée par le bon sens.

  18. Xavier NEBOUT

    Alors un petit instant catholique pour M. Bolloré.
    L’objet de la liturgie est d’amener l’émotion vers l’extase par des moyens hypnotiques : symboles, musique, magnificence, grandeur, et dont les racines doivent être intemporelles et donc aussi traditionnelles que possible.
    Il ne s’agit pas de comprendre, mais de se laisser emporter vers le ciel.
    Alors les homélies woke, les voix d’Africains, et toute la gamme des couillonnades faisant plus ou moins hypocritement appel à l’intellect sous couvert d’évangiles, détruisent l’Église.
    Les réformés ne l’ont pas compris, et les tenants de Vatican II non plus.
    Par ailleurs et pour revenir à vendredi, la vierge à l’enfant est de tradition celtique, et donc des Galiléens.

  19. Florestan68

    Cher Philippe Bilger,
    L’honnêteté minimale consiste tout de même à reconnaître que si d’une part, CNews est la seule chaîne à traiter du rapport étroit entre délinquance et immigration, et qu’elle est aussi la seule à évoquer des faits de société assez sanglants, d’autre part, il n’y a que des différences minimes entre les interventions des chroniqueurs et invités.
    Ceux-ci ne font qu’apporter des nuances au ton général : cela manque cruellement d’opposants (mais quand ils sont là, ils sont assez mal reçus).

  20. @ Michel Deluré | 16 août 2025 à 17:15  
    «Je ne suis pas pour ma part un fidèle d’une seule source d’information. Je visite en fait plusieurs étals sur le marché de l’information, espérant de la sorte piocher ici ou là ce qu’il y a, autant que faire se peut, de meilleur et de plus proche de la vérité pour m’éclairer et parfaire mon jugement. »
    Très bien, mais pour ne prendre qu’un exemple, pouvez-vous nous citer un media français à commencer par ceux du Régime, qui nous ait sorti autre chose que la théorie obligatoire tirée de l’ouvrage « La guerre en Ukraine pour les nuls » mettant sur le dos du seul Vladimir Poutine la responsabilité de la guerre en Ukraine ?
    Mais comme souvent, pour être informé correctement et ne pas se comporter en mouton-perroquet, il faut quitter la France et ses barbelés de l’opinion :
    « Il ne fait aucun doute que Vladimir Poutine a déclenché la guerre et qu’il est responsable de la manière dont elle est menée. Mais pourquoi il l’a fait est une autre affaire. L’opinion dominante en Occident est qu’il est un agresseur irrationnel et déconnecté de la réalité, déterminé à créer une Grande Russie sur le modèle de l’ex-Union soviétique. Ainsi, il porte seul l’entière responsabilité de la crise ukrainienne.
    Mais cette histoire est fausse. L’Occident, et en particulier l’Amérique, est le principal responsable de la crise qui a débuté en février 2014. »
    https://www.tbsnews.net/features/panorama/ukraine-war-west-must-take-responsibility-385142
    The West is principally responsible for the Ukrainian crisis: John J. Mearsheimer 

  21. Je ne peux qu’être d’accord avec le commentaire de Florestan68 à 14:28.
    Certains opposants à la ligne que je qualifierais de droitière extrême sont traités avec grand mépris, si tant est qu’ils puissent en placer une. Ce pauvre Dartigolles pourrait en témoigner.
    Cela pose une question : « Quel est le prix pour se faire humilier publiquement ? ».
    Certes, quand on est d’accord, la soupe est bonne. Au bénéfice de Philippe, je mettrais en avant sa lucidité à propos de Nicolas Sarkozy, bien qu’il puisse de moins en moins dérouler sur ce sujet cher à nous deux et par là même être mon porte-parole, y compris quand il en dit du bien.
    Cet antisarkozysme toléré mais néanmoins modéré à l’antenne, est un début de preuve du côté non-sectaire de CNews. Philippe ne cherche pas plus que cela des désaccords avec la chaîne, mais pourquoi le ferait-il ? Tant mieux s’il s’y sent bien.
    Quant à Bolloré, il sait déléguer le sale boulot. C’est aussi cela le talent d’un bon manager.

  22. @ Ellen
    Madame Soleil, c’était vous, avant l’élection de 2017.
    Cela n’a pas grande importance au regard des défis qui nous attendent.
    Le courage pour les relever ne dépendra pas de l’un ou l’autre président, mais de notre capacité collective à leur faire face.

  23. @ Aliocha | 17 août 2025 à 22:05
    « Le courage pour les relever les défis ne dépendra pas de l’un ou l’autre président, mais de notre capacité collective à leur faire face. »
    Tout dépend ce que vous entendez par « notre capacité collective ». C’est vague !
    La France, gravement fracturée de toute part et à tous les niveaux, a besoin d’avoir d’un chef à poigne et de son bâton de berger pour ramener dans les rangs tout ce troupeau de moutons inutiles, LFI et ses islamo-gauchistes décervelés, pour faire du propre et pour rendre notre pays plus fort et prospère !
    Quelques mots suffisent pour comprendre :
    « Si le bon Dieu savait qu’il a créé 80 % de cons, il n’aurait jamais créé la Terre » (le visionnaire Coluche, en 1985)

  24. Michel Deluré

    @ Exilé 17/08/25 16:02
    Je ne partage pas la vision totalement négative que vous avez de la manière dont nous sommes informés en France. Dans l’univers médiatique, l’herbe ne me paraît nullement plus verte et plus saine ailleurs qu’elle ne l’est dans notre pays.
    Puisque vous dites qu’il « faut quitter la France et ses barbelés de l’opinion » pour bénéficier d’une information objective, vraie, faut-il alors se rendre par exemple en Russie où l’on apprend qu’une journaliste russe, Maria Ponomarenko, condamnée à une longue peine de prison pour avoir critiqué l’attaque russe contre l’Ukraine, a été hospitalisée suite à une tentative de suicide ? En matière de barbelés, difficile de faire pire !
    La sévérité de votre jugement fait injure à nombre de journalistes français qui témoignent d’une grande conscience professionnelle, cherchent à atteindre un journalisme de qualité, approfondissent leurs dossiers, analysent, commentent, sans imposer leurs points de vue, fournissant la matière première à notre réflexion tout en laissant à notre libre arbitre la faculté de trancher.

  25. Eh oui, le con, même pour Coluche, c’est toujours l’autre.
    70 % des Français soutenaient les Gilets jaunes et refusaient la réforme des retraites…

  26. Patrice Charoulet

    Ne nous perdons pas dans les détails. Que Bollo soit catho m’indiffère. Libre à lui. La seule question est politique et la situation politique. La présidentielle nous attend. Tout indique le triomphe de l’extrême droite. Qui facilite ce triomphe, sinon CNews ? Se gaver de CNews est contribuer à cette victoire. Refuser d’écouter CNews, c’est espérer s’épargner cette catastrophe. Je n’écoute plus cette chaîne. Je n’écoute pas Europe 1 et je ne lis pas le JDD, pour la même raison.
    Mon bulletin de vote sera, hélas, un très maigre rempart contre le tsunami qui s’annonce. Préparons-nous à cinq ans (ou dix ans) de RN.
    Je suis d’un naturel joyeux et content de me retrouver chaque matin. Mais ma fin de vie en sera assombrie, selon toute vraisemblance.

  27. Voilà comment je pratique BFMTV, CNews, LCI pour me les rendre supportables.
    Vers midi par exemple, je vais sur BFMTV 13, je suis leur sujet et quand ce sujet s’éternise, je passe sur CNews 14 où je fais la même chose et je passe sur LCI 15. Je m’arrête là, France Info n’existe pas pour moi.
    Suis-je informé après ces 30 minutes d’écoute ? Je n’en suis pas sûr mais au moins je n’ai pas la sensation d’avoir eu le cerveau lavé.
    Rebelote vers 19 heures.
    Voilà ma solution pour éviter leur matraquage et à court terme connaître un peu de ce qui se passe en France et dans le monde.

  28. Robert Marchenoir

    @ Patrice Charoulet | 18 août 2025 à 15:29
    « Tout indique le triomphe de l’extrême droite. Qui facilite ce triomphe, sinon CNews ? Se gaver de CNews est contribuer à cette victoire. Refuser d’écouter CNews, c’est espérer s’épargner cette catastrophe. »
    Donc si vous écoutiez CNews, vous seriez tenté de voter pour l’extrême droite, et c’est pour éviter cette funeste issue que vous vous en privez ? C’est bien ça ?
    Encore une illustration de la rage de la gauche à régenter le comportement des autres, de son incapacité à reconnaître l’autonomie de chacun.
    Il ne suffit pas que vous détestiez CNews pour des raisons politiques faciles à comprendre. Il faut encore que vous prétendiez en interdire l’écoute aux autres, sous prétexte de vous en préserver, vous.
    Mais si vous écoutiez un peu CNews, de temps à autre, peut-être cela vous permettrait-il de vous ouvrir l’esprit, de prendre connaissance de faits que vous ignorez, de comprendre le point de vue de vos adversaires.
    Cela vous permettrait même d’identifier des points d’accord entre eux et vous : CNews est vigoureusement philosémite et pro-Israël, et vous aussi.
    Si CNews a raison sur ce point, peut-être n’a-t-il pas complètement tort sur d’autres aussi ?
    C’est peine perdue : le sectarisme est tellement plus simple.

  29. Patrice Charoulet

    @ Robert Marchenoir
    Je suis en effet philosémite et pro-Israël depuis toujours pour mille raisons. La plupart des intervenants de CNews se fichent bien des Juifs et d’Israël. Ils abominent les Arabes, les musulmans, les Noirs, les immigrés, et feindre un soutien aux juifs et à l’État hébreu est leur façon d’abominer tous ceux qu’ils abominent. Je n’ai pas besoin de CNews pour savoir pourquoi je suis philosémite et pro-Israël et, évidemment, sioniste. Je cesse de parler à celui qui a osé me dire (cela m’est arrivé à Dieppe) : « Je ne suis pas antisémite, mais je suis antisioniste ». C’est une des phrases les plus insupportables à entendre.
    Sur tous les sujets de politique intérieure, je ne supporte plus les animateurs de débats de CNews, que j’ai écoutés et que je n’écoute plus. Je préfère LCI et BFM. Je vis seul et, à vrai dire, mes trois repas quotidiens se passent dans ma cuisine devant YouTube, où je fais trois rencontres (variées) par jour. Ce qui ne bride pas mon ouverture d’esprit : je réécoute les gens intéressants et je ne réécoute pas les nuls ou les insignifiants.

Laisser un Commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *