Affaire Halimi : le président se crashe !

L’avion n’a pas toujours réussi à certaines de nos personnalités politiques. Jusque-là Emmanuel Macron avait échappé aux méfaits possibles de l’élévation. Malheureusement, revenant d’Israël et s’entretenant avec trois journalistes, il s’est « crashé » sur les plans intellectuel et judiciaire et en cette saison qui ne lui réussit pas, il n’était pas vraiment nécessaire d’ajouter une épreuve dans la désolation.

Pourtant, au sujet de l’affaire Halimi, alors qu’il aurait dû se taire, il a parlé. Lui qui si souvent, par une coquetterie inutile, refuse de s’exprimer quand le sujet le regarde, a décidé de donner son avis quand il n’aurait pas dû. Au-delà de la constatation que notre président se fait une gloire de ne pas emprunter les sentiers battus, on ne peut que condamner son intervention.

Je n’ose imaginer le tintamarre réprobateur – auquel j’aurais mis ma modeste pierre – qui aurait surgi si Nicolas Sarkozy ou François Hollande s’était permis cette immixtion choquante dans le cours d’une procédure judiciaire qui a défrayé la chronique depuis tant de mois.

Emmanuel Macron, en effet, s’est cru autorisé à évoquer « un besoin de procès » alors que le meurtrier de Sarah Halimi a été jugé pénalement irresponsable et que, surtout, la Cour de cassation doit se prononcer prochainement sur le pourvoi formé contre l’arrêt de la chambre de l’instruction.

C’est une grave faute de la part d’un président de la République qui ne cesse de faire accroire qu’il échappe, lui, aux pièges dans lesquels ses prédécesseurs sont tombés.

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Ce qui n’est déjà pas admissible de la part d’un grand-rabbin de France – mon billet du 27 décembre 2019 : le grand rabbin de France a-t-il forcément raison ? – est absolument interdit à un président de la République.

Pourquoi celui-ci s’est-il aventuré sur un terrain qui aurait dû lui demeurer étranger, par « déontologie présidentielle » ? Parce que probablement a-t-il été incapable de résister à la vanité d’offrir sa réponse à une question posée sur cette affaire – et qui aurait dû susciter une fin de non-recevoir.

Tout ce qui relève d’un processus judiciaire en cours doit demeurer hermétique, étranger à un président de la République qui, à l’exception des étranges modalités de nomination du procureur de la République de Paris, avait su donner l’impression de se maintenir là où il devait être.

Il convient de distinguer ses observations philosophiques, intéressantes mais sans autorité particulière, sur le caractère du procès de ses critiques directement reliées à l’affaire Halimi et qui offensent l’exigence de retenue présidentielle

Il faut les rattacher à ce qu’il avait déclaré à Jérusalem: « J’ai reçu tant de lettres, entendu tant d’émoi, vu tant de rage, de colère, à l’idée que, au fond, la justice ne soit jamais faite et ne puisse passer ». Contrairement à cette assertion proférée devant un public qui en avait besoin et voulait l’entendre, justice pour l’instant est faite et elle le sera encore bien davantage quand la Cour de cassation aura tranché, quel que soit son arrêt. Il poussait encore plus loin sa complaisance à l’égard de ses hôtes en soulignant qu’il admettait « le besoin de procès », relevant le « besoin que toutes les voix s’expriment (et) se disent afin que l’on comprenne ce qu’il s’est passé ». (Le Figaro).

Il concluait que « la question de la responsabilité pénale est l’affaire des juges ». Il la limite trop et oublie la sienne qu’il a en partage avec eux: ils ont, les premiers comme le second, en charge la responsabilité de l’état de droit, notamment avec ce principe, supérieur à la revendication des victimes, de l’absence de tout procès quand le criminel est sorti, lors de son acte, d’une complète rationalité.

Face à ses propos à terre puis en vol, je suis tristement conduit à estimer qu’il est retombé dans son péché habituel: à l’étranger, il dit ce que l’étranger désire entendre et ainsi – j’assume l’outrance – il a joué contre la justice française. Sans le courage d’une parole indépendante ou moins clientéliste.

Le tollé qu’il a suscité bien au-delà de la magistrature était d’autant plus évitable qu’Emmanuel Macron rappelait qu’il n’avait « pas à commenter une décision de justice ni à prétendre la remettre en cause ».

Au vrai il a fait pire.

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Voir les Commentaires (114)
  1. Pierre Blanchard

    Monsieur Bilger,
    J’attendais, avec d’autres certainement, votre point de vue sur l’étrange « mal de l’altitude » qui saisit le Président Macron… L’avion présidentiel est-il bien pressurisé ??
    Vous écrivez :
    « Face à ses propos à terre puis en vol, je suis tristement conduit à estimer qu’il est retombé dans son péché habituel: à l’étranger, il dit ce que l’étranger désire entendre et ainsi – j’assume l’outrance – il a joué contre la justice française. Sans le courage d’une parole indépendante ou moins clientéliste.
    Le tollé qu’il a suscité bien au-delà de la magistrature était d’autant plus évitable qu’Emmanuel Macron rappelait qu’il n’avait « pas à commenter une décision de justice ni à prétendre la remettre en cause ».
    Au vrai il a fait pire. »

    En fait il a fait encore pire en ajoutant à ces propos – qui pour moi sont entre autres de bas électoralisme – ceux sur l’Algérie, que l’on peut classer au même niveau vis-à-vis d’un autre électorat :
    « Je suis très lucide sur les défis que j’ai devant moi d’un point de vue mémoriel, et qui sont politiques. La guerre d’Algérie est sans doute le plus dramatique. Je le sais depuis ma campagne. Il est là, et je pense qu’il a à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995 »
    En matière de Justice il n’y avait pas besoin de cela, Mme Belloubet se charge assez bien toute seule (avec l’appui du Conseil d’Etat) de la détermination du lieu du siège de la future Cour Administrative d’Appel qui sera à Toulouse
    https://actu.fr/occitanie/montpellier_34172/cour-administrative-dappel-toulouse-conseil-detat-repond-maire-montpellier_31032822.html
    Bizarre, bizarre…
    https://www.dailymotion.com/video/x6tvfj
    https://www.dailymotion.com/video/x6tvfj

  2. « Emmanuel Macron, en effet, s’est cru autorisé à évoquer « un besoin de procès » alors que le meurtrier de Sarah Halimi a été jugé pénalement irresponsable et que, surtout, la Cour de cassation doit se prononcer prochainement sur le pourvoi formé contre l’arrêt de la chambre de l’instruction. »
    Comme beaucoup de Français, pas seulement de confession juive, Emmanuel Macron a été affecté par le verdict du procès de l’affaire Sarah Halimi.
    J’imagine qu’il a été très sollicité par les médias, les politiques et même de simples citoyens lors de son voyage en Israël et que donc il a ressenti le besoin de s’exprimer sur cette affaire afin d’assurer les juifs de France de son soutien en ces moments où ils sont très préoccupés par les actes antisémites qui se perpétuent en France.
    Il est des jugements comme celui-ci qui laissent pantois car difficilement acceptables que l’on soit juriste ou non.
    Il faut imaginer l’incompréhension et la révolte de la famille de la victime qui se voit privée d’un procès au motif que l’assassin de Sarah Halimi a été pris « d’une bouffe délirante » et était donc irresponsable au moment des faits.
    Si cette décision venait à faire jurisprudence, on imagine sans peine les conséquences lors des prochaines agressions provenant de « déséquilibrés » ayant agi dans le même état.
    Il n’y aurait plus de coupables même présumés, mais uniquement des irresponsables à bouffées délirantes. On va où là ?
    Reste maintenant à savoir si la réaction du président est le fait d’une émotion bien naturelle ou s’il s’agit d’une opération de com destinée à s’attirer les faveurs de la communauté juive qui est influente.
    On peut tout imaginer en politique, en particulier à la veille d’élections, même et peut-être surtout, municipales qui vont s’avérer un bon indicateur de la situation du parti LREM. Parti monté en toute hâte et qui comporte pas mal d’erreurs de casting, à commencer par Cédric Villani qui aurait mieux fait de rester derrière ses équations. La politique n’a rien de rationnel.
    Mais je crois qu’en la circonstance, EM était sincère concernant Sarah Halimi. C’est sans doute mon côté naïf, mais je l’assume.

  3. M. Macron dit toujours ce que les gens veulent entendre. Pour agir, c’est autre chose. Macron fait du marketing, il fait du vent.
    Bien sûr que j’ai besoin d’un procès. Traoré a choisi sa victime parce qu’elle était juive, il la harcelait depuis des mois. Il avait fumé comme d’habitude. Un expert a conclu qu’il était pénalement responsable, un autre a dit non.
    Justice doit être faite.

  4. Chemins de traverse

    Il n’a dupé que vingt pour cent des citoyens français ! Les autres sont lucides sur son cas depuis le début de sa campagne…

  5. Michel Deluré

    Que celui qui est l’incarnation de la République et qui ne manque pas régulièrement, dans ses discours, de rappeler aux citoyens leurs devoirs envers cette même République prenne des libertés avec les principes qui en régissent son fonctionnement, voilà qui est pour le moins paradoxal !
    EM a certes, comme tout un chacun, une opinion sur le sujet en question, mais plus que tout autre, parce qu’il est le président de cette République, il devait se soumettre à un devoir de réserve aussi longtemps qu’il n’avait pas été définitivement statué sur ce dossier.

  6. Là, Monsieur Bilger, vous prêtez des propos à Monsieur Macron qu’il n’a pas eus. Il parle de « ceux » qui lui ont fait part de leur indignation, et pas seulement à l’étranger, mais bien en France. Et vous le savez puisque ça a été le cas ici, pour une large majorité de vos commentateurs si je les ai bien lus, sans partager personnellement leur colère d’ailleurs. Et il conclut bien sur la responsabilité pénale qui appartient aux juges et uniquement à eux.

  7. Je suis complètement en phase avec l’analyse. Il me semble que notre Président prend conscience de l’échec de la possibilité de réaliser ses objectifs, d’une société meilleure, libérée des carcans, plus juste etc. à son corps défendant et ceci à cause de ce qu’il nomme l’Etat profond.
    C’était prévisible en effet mais il y avait cru (je crois).
    Alors comme beaucoup de présidents avant lui qui ont fait le même constat d’impuissance (?), il parle. Il cherche à justifier l’injustifiable à ses propres yeux.
    C’est peut-être et sans doute accéder concrètement à la différence entre la start-up Nation et l’Etat. Un président ne peut pas tout et c’est bien cela le paradoxe. Ce paradoxe qui prend sa source dans une campagne électorale qui fait toujours croire à l’inverse ! Seule récréation avant que l’étau ne se resserre sur… le peuple inexorablement.
    Finalement la personnalité d’un président qui a l’apparence d’un démocrate (et y croit sincèrement) n’est que l’arbre qui cache la forêt d’un régime très dur. Sur lequel se cassent beaucoup de dents…
    Victime ou coupable, chacun répondra à sa façon. Ceux qui souffrent le plus de ce régime répondront coupable ! Dans le camp de ceux qui ne souffrent pas concrètement (seulement éventuellement intellectuellement de la situation), il se passe en effet quelque chose de cette nature, en ce moment sur ce plan. Me semble-t-il…

  8. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a jugé le 19 décembre 2019 que « le fait que la bouffée délirante soit due à la consommation régulière de cannabis ne fait pas obstacle à ce que soit reconnue l’existence d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes, puisque aucun élément du dossier d’information n‘indique que la consommation de cannabis par l’intéressé ait été effectuée avec la conscience que cet usage de stupéfiants puisse entraîner une telle bouffée délirante ».
    On touche, ici, au summum de l’argument spécieux.
    Tant que des magistrats se livreront à ce genre d’acrobatie intellectuelle je ne serai pas choqué que le garant de l’indépendance de la magistrature leur suggère avec délicatesse et sans hypoxie de faire attention à leur balancier sous peine de tomber dans le ravin.
    P.-S.: Philippe, ôtez-moi d’un doute: la virulence de votre propos ne saurait être liée à la présence de notre « ami » Francis S. en partie civile, n’est-ce pas ?

  9. « Affaire Halimi : le président se crashe ! »
    Et pas seulement sur ce sujet cher P. Bilger !
    Réquisitoire honnête auquel je souscris. Mais où est le brillant jeune homme qui a conquis le pouvoir ? Qu’est devenue cette intelligence si vantée ?
    Il accumule les erreurs sur la plupart des points délicats qu’il doit traiter. Serait-ce la malédiction de « l’enfant-roi », comme le soulignait un journaliste pendant le week-end ?
    Cette accumulation d’erreurs dans beaucoup de domaines y compris dans les rapports aux autres chefs d’Etat commence à montrer qu’il n’est pas devenu, à ce jour, un homme d’Etat. Tant s’en faut !
    De l’imprudence d’élire une personnalité qui n’a jamais eu d’expérience politique de terrain. Personnalité qui, pour l’instant, n’a pas montré, selon moi, sa maturité.
    Cordialement.

  10. Ce président appartient au monde auquel il appartenait avant d’être présenté comme homo novus. C’est une vérité de La Palice ; mais il convient de la garder à l’esprit, puisqu’elle explique tant de choses.
    Cela explique notamment le contresens du moment au sujet de la gestion policière des manifestations, où l’on passe du discours ultra-répressif, incarné jusqu’au choix d’un préfet de police de Paris qui n’a pas la rondeur habituelle des préfets, à une plateforme pro-David Dufresne et autres ex-anarcho-autonomes ou avocats orientés, pris comme interlocuteurs valides alors qu’ils servent une soupe réchauffée.

  11. Allons-nous enfin comprendre que Macron n’est pas un faux c*n mais un vrai.
    Quand tous les lèches-bottes habituels, voire institutionnels, auront réalisé que le messie ce n’est pas lui, on pourra tourner la page des erreurs qui se cumulent.
    Et que l’on ne dise pas : « par qui le remplacer ? » car il existe, dans ce pays, des dizaines de milliers de types de même envergure que lui. Macron n’a qu’une qualité, il est culotté et heureusement pour lui car sans cela la France se plierait en deux.
    Et qu’il arrête ses soins journaliers de maquillage suivi de séances photographiques et qu’il cesse de cracher sur la France.

  12. Patrice Charoulet

    J’ai lu vos réflexions. Revenant d’Israël le chef de l’Etat a dit ce qu’il a dit sur l’affaire Halimi. Vous le désapprouvez. Je l’approuve. Comme j’avais approuvé le grand rabbin
    de France. Comme j’approuve tous les Juifs qui vivent en France, unanimes à penser la même chose sur ce sujet.

  13. Tout ce qui relève d’un processus judiciaire en cours doit demeurer hermétique, étranger à un président de la République qui, à l’exception des étranges modalités de nomination du procureur de la République de Paris, avait su donner l’impression de se maintenir là où il devait être.
    Je suis très loin d’être un thuriféraire de M. Macron et je suis un des premiers à dénoncer ses petites phrases honteuses lâchées de préférence à l’occasion d’un voyage à l’étranger, comme s’il avait besoin de se mettre à l’abri du scandale qu’il cause.
    Et même quand sur le fond il n’a pas entièrement tort, il faut toujours qu’il s’arrange volontairement ou non pour l’exprimer d’une façon contestable, c’est dans sa nature.
    Ceci dit, rappelons tout de même qu’il est en principe le « gardien de la Constitution ».
    Et que dit-elle, cette Constitution, dans son article premier sinon :
    « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion.(…) »
    Donc, ce « gardien de la Constitution » n’est-il pas habilité à se prononcer dans tous les cas où cette dernière pourrait être atteinte, y compris dans le domaine judiciaire ?
    Or, le monde judiciaire nous habitue à multiplier les exemples selon lesquels « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion » est allègrement violée à travers un deux poids deux mesures manifeste quand pour des affaires d’un niveau de gravité équivalent, les accusés peuvent se voir appliquer un traitement différent en fonction de leur origine sociale ou ethnique.
    Nous ne demandons pas à M. Macron de faire directement pression sur les magistrats, mais en tant que président il a tout de même le droit et le devoir de tirer la sonnette d’alarme quand la justice a tendance en général à bafouer l’état de droit, ce qui pourrait être aussi le cas dans l’affaire Halimi.
    Nos aïeux disaient dans un tel cas : « Ah, si le Roi savait ça ! ».
    Donc, remercions pour une fois M. Macron d’avoir marqué le coup, même avec maladresse.

  14. Xavier NEBOUT

    Ah que voilà du vrai et bon Bilger !
    Parfaitement à l’aise dans son domaine, avec en plus le talent d’une ironie aussi percutante que subtile.
    Rachida Dati monte en flèche à Paris, et si elle emporte Paris, elle pourrait bien être une excellente candidate de droite pour la présidentielle.
    Imaginons un instant pour rire, juste avant qu’il ne m’envoie une bombe dans une boîte de chocolats: Philippe Bilger garde des Sceaux de Rachida Dati !

  15. @ Shadok
    « Allons-nous enfin comprendre que Macron n’est pas un faux c*n mais un vrai. »
    Il semble bien, hélas, que la vessie se prenne pour une lanterne !

  16. Ça c’est du Macromania. Il n’y a pas de remède contre l’outrance. Il n’assume rien du tout puisqu’à chacune de ses bourdes, ça lui tombe dessus.
    Je ne le comprends plus. A quoi il joue ? Après avoir eu un affrontement avec la sécurité à Jérusalem, on voit ensuite M. Macron collé au Mur des Lamentations avec une kippa sur la tête et à se prosterner alors qu’il a refusé de faire le signe de la croix (chrétienne) devant le cercueil du défunt Johnny Hallyday à l’église de la Madeleine à Paris. Seule Brigitte l’a fait.
    A ne pas douter qu’un jour lors de son voyage en pays arabes, on aperçoive M. Macron vêtu d’une dishdasha blanche (tunique longue jusqu’aux chevilles) et de l’agal (rond noir assez lourd qui maintient le keffieh, foulard blanc ou à carreaux).

  17. @ Exilé
    MDR !
    « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion »
    Ah oui ? Vous vous fichez de nous ? Buzz, provoc ? C’est pourtant pas le 1er avril !
    Mettez-vous-la là où je pense votre Constitution !

  18. Sur la photo, on dirait Tintin, tout guilleret, de retour d’une de ses aventures réussies. Bonne tournée électorale.
    Vite de retour à Paris, pour le prochain épisode, il faut mater l’Homme-Araignée.

  19. @ Lucile | 27 janvier 2020 à 12:03
    « Sur la photo, on dirait Tintin, tout guilleret, de retour d’une de ses aventures réussies. Bonne tournée électorale. »
    C’est pour la frime, admirez-moi… Un petit clin d’oeil aux pilotes au cas où l’envie les prendrait de déclencher la grève ?
    Oh, c’est que M. Macron n’est pas un « rien » ! Un parfait self-fulfilling prophecy comme disent les Anglais et les Américains.

  20. @ sylvain
    « votre Constitution »
    Ce n’est pas « ma » Constitution, je me borne à pointer une des contradictions ou une des imprécisions de plus dont le régime qui l’a produite nous abreuve.
    Mais il arrive aussi parfois que le Diable porte pierre, il faut donc alors s’en satisfaire malgré tout sans pour autant être de ses suppôts.

  21. @ Ellen 27 janvier 11:43
    Entièrement d’accord avec vous. Dans quelque temps il ira avec son Tasbih à la main et les babouches aux pieds saluer les investisseurs Qatariens.
    En même temps pourquoi se gêner puisque ce jeune monsieur, qui n’a pas fait de service militaire, ne craint pas de dire que la France s’est mal comportée en Algérie.
    S’il avait été tout à fait honnête il aurait pu ajouter que la France s’était également mal comportée avec les « appelés » français puisque mon frère est mort dans les Aurès à l’âge de vingt ans pour, si j’ai bien compris, de mauvaises raisons.
    Curieusement je ne peux imaginer mon frère en soldat hitlérien, mais bon, si le dieu Jupiter, le maître des horloges, le dit… (il est peut-être le maître des horloges mais en ce moment il a perdu sa boussole ;))
    Il est vrai qu’on a une mauvaise vue d’ensemble quand on a un jeune homme de 20 ans mort juste à côté de soi (pour paraphraser Audiard dans « le Président »).

  22. « Sans le courage d’une parole indépendante ». Je crains fort que la dernière parole indépendante d’un chef d’Etat français en exercice n’ait été prononcée le 24 juillet 1967, à 19 h 30 heure locale, sur le balcon de l’hôtel de ville de Montréal.
    Si M. Bilger ou l’un de ses commentateurs trouvent quelque chose de plus récent, je suis preneur…
    P.-S.: il y aurait bien l’allocution des leaders marxistes auto-proclamés de l’Aventure c’est l’aventure lors de leur arrivée triomphale en Afrique en 1972, mais, hélas pour la France, ils n’ont jamais été élus, même à un scrutin local…
    Jacques Brel : « Le chemin le plus court pour aller de la barbarie à la décadence passe par le civilisation »
    Lino Ventura : « Tout homme libre ne devra avoir ni travail, ni famille, ni patrie »
    Charles Denner : « Nous sommes des tigres de papier, mais des tigres vivants »
    Lino Ventura : « Et nous sommes contre l’autogestion dans les bordels ! »

  23. L’équipe au pouvoir brasse du vent et improvise sans cesse. Elle manque totalement de tact, de finesse et d’intelligence. Elle n’a aucun projet pour la France avec sa vision mondialiste éberluée. La macronie brasse de l’air tout en nous le pompant. E. Macron avec son air de chouette azimutée en est le chef de file.
    Aux dernières élections présidentielles, je n’avais pas voté. Pas question de voter pour celui qui a épousé sa mère ou celle qui a tué son père. Choix beaucoup trop œdipien ! Donc abstention ! Ce qui a fait le jeu de la macronie bien entendu mais, au moins, je ne suis pas en train de me mordre les doigts jusqu’au sang face à cette équipe de bras cassés qui continue à emmener le pays à sa propre destruction.
    https://www.bvoltaire.fr/macron-devrait-consulter-un-oracle-vaudou/
    Les Français veulent reprendre possession de leur pays, c’est tout. Ce pays qui est vendu et bradé au tout venant… Ils ne sont ni racistes, ni homophobes, ni antisémites pour la grande majorité, contrairement à ce que certains affirment à cor et à cri de manière hystérique. Ils essaient de rester fiers de la France mais pour combien de temps encore. L’ambiance générale est à la sinistrose.
    Un pays de plus en plus envahi par des migrants qui ne sont pas des « chances pour la France » contrairement à cette idée que les élites et les bien-pensants veulent nous imposer. Ce pays dont les fleurons industriels sont vendus et bradés aux autres nationalités…
    E. Macron n’est qu’une marionnette mise au pouvoir par des financiers qui se moquent éperdument de l’avenir de notre pays et de ses citoyens. Business is business et après nous le déluge !
    La France, mal aimée de Macron :
    http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2020/01/la-france-mal-aimee-de-macron.html

  24. Macron a compris que la France était devenue un « archipel » pour reprendre la métaphore de Jerôme Fourquet, en conséquence de quoi il s’adresse aux communautés qui en font partie:
    Aux musulmans il fait part de son indignation : l’Algérie et la Shoah même combat, ce qui est un dérapage nauséabond pour emprunter au vocabulaire en usage aujourd’hui.
    Aux Juifs, il redit que les nazis n’ont pas été gentils avec eux à Auschwitz et partout où cette honte de l’humanité a pu sévir.
    Mais aux catholiques et aux chrétiens en général, rien : peut-être une extinction de voix ?
    En ce qui concerne l’affaire Halimi, il est en dehors des clous, mais c’est plus fort que lui, il lui faut intervenir sur tous les sujets, quitte à s’enfoncer un peu plus chaque jour !

  25. @ Chemins de traverse | 27 janvier 2020 à 08:32
    Effectivement et sans Marine Le Pen il n’aurait pas été élu. Son électorat n’aura été qu’un ramassis issu de la débandade du PS et d’autres qui attendaient de pouvoir un jour encaisser des dividendes électoraux. Voyez ses ministres !
    Il faudrait un nouveau parti de droite avec l’interdiction d’y entrer à tout ancien élu LR, incapables qu’ils sont de s’entendre pour le bien de tous.
    L’électorat LR a presque disparu (sauf Patrice Charoulet ce qui est un mauvais présage) et cet électorat n’est pas disposé à reparaître avec actuellement l’équipe de bras cassés de ce parti.
    Quant à la vérité sur la situation de notre pays, elle nous est cachée et elle n’est pas belle. Brijou pourra dire : « quel artiste le monde va perdre » nous n’attendons que cela et qu’il se crashe le plus vite possible notre petit dictateur avec Attila si possible.

  26. On a lu ici sur les billets de ce blog que le verbe prime sur les idées qu’il exprime.
    Suffit de bien causer pour en faire le gendre idéal. Lauréat d’avance de l’Institut de la Parole.
    Ainsi Mélenchon était « un extraordinaire tribun hors du commun », et j’en passe jusqu’à ce nabot de Macron, sublissime orateur, qu’importent les idées, pourvu qu’il cause bien, avec cravate et costard. Genre IVe République.
    Mais voilà, tous les quinquennats, notre hôte se met le doigt dans l’œil.
    Est-ce que cela l’aveugle ? Pas du tout, il persévère, le verbe, de Belloubet à Taubira, le verbe, le verbe sauve tout.
    Que notre Président soit passé du Jupiter à Jupiteux ne l’effraie pas. Le verbe sauve tout.
    Qu’Hitler et Mussolini aient été d’extraordinaires orateurs, peu importe, ils causaient bien au peuple.
    En somme, le joueur de flûte de Hamelin reste d’actualité.
    https://fr.vikidia.org/wiki/Le_Joueur_de_flûte_de_Hamelin

  27. Dans le précédent billet consacré à la décision relative à cette affaire, j’avais considéré que le fond du problème de cette déclaration d’abolition de la responsabilité de ce crime abject tenait moins au choix des magistrats obligés de prendre en compte l’avis quasi unanime des experts psychiatres quant à l’abolition totale du discernement de l’auteur (http://www.cdmf-avocats.fr/abolition-du-discernement-responsabilite-penale/) qu’aux ambiguïtés des dispositions de la loi pénale qui considère aggravant le fait d’être ivre au volant et permet de déclarer irresponsable une personne ayant fumé de la drogue.
    L’affaire faisant l’objet d’un recours en cassation, il est évident que les autorités du pouvoir exécutif, en premier lieu le président de la République, ne sauraient ès qualités s’exprimer sur un sujet aussi délicat.
    Monsieur Macron l’a fait, puisqu’il est souverain et ne saurait se plier à une quelconque réserve. Sans doute est-il omniscient et, Jupiter ou Zeus dans l’âme, peut-il s’exprimer comme il l’entend, quitte à manier allégrement les éclairs et le tonnerre !
    Au-delà de cette expression plus que contestable du plus haut personnage de la République, ce dernier s’est aussi autorisé à reprendre son antienne relative aux crimes contre l’humanité commis par la France en Algérie. Non content d’avoir déjà exprimé que la seule colonisation et donc la conquête de l’Algérie était un crime contre l’humanité, il remet un jeton dans le juke-box en déclarant dans son avion : « Je suis très lucide sur les défis que j’ai devant moi du point de vue mémoriel. La guerre d’Algérie est le plus dramatique. Je le sais depuis ma campagne. Il est là, et je pense qu’il a peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995. »
    Ce que l’on nomme « Shoah » en hébreu, qui est en réalité un génocide commis notamment contre les Juifs d’Europe parce que Juifs, fait donc selon lui le pendant de la guerre d’Algérie pour la France. Pourquoi s’arrêterait-il en si bon chemin. Avant 1954, c’était la guerre d’Indochine…
    Compte tenu de ce qu’il a déclaré son intention de lutter contre le communautarisme (or, celui que l’on voit est bien celui prôné par l’islamisme militant) et de sa position « philosophique » (?) sur l’assimilation sans doute elle aussi crime contre l’humanité, cela devrait très logiquement le conduire à considérer que les communautaristes seraient les petits souchiens provinciaux, Gilets jaunes par-dessus le marché… Et non pas les islamistes, pauvres victimes du rejet de la majorité blanche de la population française !
    Compte tenu enfin de la manière simplificatrice qu’il a d’aborder tous les problèmes, y compris les plus complexes et particulièrement en Histoire, je crains qu’à manipuler le concept de communautarisme comme celui de la laïcité comme il se préparerait à le faire en 2020, il ne crée en France une véritable fronde, un climat de guerre civile et une renaissance d’une nouvelle organisation armée secrète sur les cendres que l’on croyait ensevelies de la guerre d’Algérie dont il risque à son corps défendant d’attiser les braises…
    Il me semble que, lui qui s’est voulu disciple de Paul Ricoeur, devrait méditer ces deux phrases, l’une sur le rapport à la vérité, l’autre à l’éthique s’il veut garder en France la paix civile que ses déclarations menacent incontestablement :
    – « La fonction de transfiguration du réel que nous reconnaissons à la fiction poétique implique que nous cessions d’identifier réalité et réalité empirique ou, en d’autres termes, que nous cessions d’identifier expérience et expérience empirique. Le langage poétique tire son prestige de sa capacité à exprimer des aspects de ce que Husserl appelait Lebenswelt et Heidegger In-der-Welt-Sein. De la sorte il exige que nous critiquions notre concept conventionnel de la vérité, c’est-à-dire que nous cessions de le limiter à la cohérence logique et à la vérification empirique, de façon à prendre en compte la prétention de vérité liée à l’action transfigurante de la fiction. »
    « Ricœur propose donc de placer l’éthique, c’est-à-dire la question de la visée de la vie, avant la morale, la question des normes. L’éthique permettra, dans les pages suivantes de Soi-même comme un autre, au philosophe de penser l’estime de soi, alors que la morale interrogera sur le respect de soi. Si Ricœur se garde de définir trop précisément la vie bonne, il suggère que chacun doive y réfléchir, en partant d’une réflexion sur ce qu’est la vie d’un homme. »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Ricœur
    On peut craindre qu’adepte de la fiction, il se heurtera toujours plus au mur de la réalité !

  28. Aux Etats-Unis, le Président, que l’on dit tout-puissant, fait actuellement l’objet d’une procédure d’ « empeachment ». L’un des motifs retenus par les Démocrates est que Donald Trump a soumis le versement d’une aide à l’Ukraine, votée par le Congrès, à l’ouverture par Kiev d’une enquête sur les activités de l’un de ses adversaires politiques. Autrement dit, Donald Trump, chef de l’exécutif, s’est permis de bafouer le législatif…
    La séparation des pouvoirs est un des socles les plus forts de nos démocraties. Et, s’exprimant publiquement, en qualité de président de la République, sur une affaire judiciaire en cours, Emmanuel Macron a commis une faute identique à celle de Donald Trump : il a bafoué l’institution judiciaire. Mais lui ne risque rien… hormis la réprobation de ceux – nombreux – qui ne le soutiennent pas ou plus.
    Même s’il est permis d’estimer qu’il s’agit là d’« un manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat », on voit mal comment le Parlement se constituerait en Haute Cour pour envisager sa destitution. D’autant que celle-ci, pour statuer, doit être saisie par une résolution adoptée par chacune des deux Assemblées. Faisons confiance à nos sémillants « marcheurs » pour faire rempart de leurs corps, s’il le faut.
    Ce qui est le plus grave, c’est que le mal est fait : quelle qu’elle soit, la décision de la Cour de cassation apparaîtra soit comme un geste de soumission, soit comme un camouflet envers le Président. Dans les deux cas, avant d’être judiciaire, elle apparaîtra comme un geste politique vis-à-vis de lui. Et donc comme l’intrusion du judiciaire dans l’ère de l’exécutif… Quant au crime odieux dont a été victime Sarah Halimi, il sera relégué au second plan.
    Tout cela pour ne pas avoir su tenir sa langue dans un avion…
    La deuxième bourde, sur l’affaire algérienne, qui met en cause l’honneur de la France, est encore plus inquiétante. Comment un responsable politique à ce niveau peut-il se comporter, face aux questions des journalistes, comme le plus naïf des élus de base ?
    Reste que le Président a une solution pour s’en sortir : plaider la « bouffée délirante » due à l’altitude…

  29. On reproche la plupart du temps à EM de ne pas être représentatif de la majorité des Français.
    Sans être un échantillon de l’opinion générale d’un point de vue statistique, j’ai le sentiment que, pour une fois, il a exprimé ce que nous sommes un grand nombre à penser.
    Est-il normal qu’il ait un statut qui l’empêche de dénoncer ce qu’il estimerait une injustice ?
    La justice est-elle infaillible ?

  30. Macron est un habitué de ces dérapages verbaux.
    Il confond l’art de la communication, version subtile de l’art de la conversation où le verbe passe au travers du filtre social pour se faire entendre et comprendre, avec l’art du bavardage où l’on dit tout et n’importe quoi, l’essentiel étant d’être au centre de la conversation, sans se préoccuper des vérités ou des mensonges énoncés.
    Dans cette interview aérienne Macron a abordé deux sujets.
    Le premier porte sur la justice, et ses propos portent atteinte à l’institution judiciaire et à son fonctionnement.
    Au point où en est cette institution, on pourrait dire, au sens figuré, qu’il n’y a pas mort d’homme.
    Cette vieille dame, de moins en moins respectée parce que de moins en moins respectable, s’en remettra, et c’est faire trop d’honneur à Macron que de s’attacher à ce bavardage.
    L’autre sujet concerne le parallèle fait entre la Shoah et la guerre d’Algérie.
    Plus qu’une aberration, c’est une trahison historique. N’importe quel individu normal saura faire la différence entre une entreprise dont la finalité était l’annihilation d’un peuple, et une conquête coloniale avec le but d’annexion et de mise en valeur du pays.
    À la lumière des valeurs d’aujourd’hui, la colonisation peut être contestée, mais ses acquis, infrastructures routières, hôpitaux, barrages, mise en valeur de territoires en friche, tout cela profite encore aux habitants de l’Algérie actuelle.
    Au point que beaucoup, beaucoup trop, cherchent à bénéficier de ces avantages mis à jour dans la métropole, car il semble que peu de mises à jour aient été réalisées depuis la fin de la colonisation.
    Je ne connais pas Paul Ricoeur, ce philosophe m’était inconnu avant Macron, je ne peux pas dire si Macron l’a trahi, mais je connais l’histoire de l’Algérie et je peux dire que Macron a trahi cette histoire qui a fait beaucoup de morts et qui continue à en faire par extrapolation d’un passé qu’il ne sait pas apaiser.
    Un mot sur la photo.
    Lucile (12:03) le compare à Tintin. Il y a de la pertinence dans cette comparaison et du moins vrai.
    De Tintin il a une certaine personnalité impersonnelle si je peux essayer cet oxymore.
    Impersonnelle parce que sans famille, sans ancêtres, sans enfants, un individu hors sol dont le seul aspect de sa personnalité est lié à l’action et au mouvement.
    Il manque singulièrement de densité humaine, que l’on trouve comme une compensation chez les personnages secondaires comme le capitaine Haddock, ou le savant Tournesol.
    Et avec Macron la densité humaine on la trouve chez les individus qui l’entourent, certains bizarrement originaux comme Benalla ou Sibeth Ndiaye, et d’autres plus classiques comme Gérard Collomb, l’inénarrable Gilles Le Gendre, ou au contraire l’homme qui ne rit jamais, ou seulement quand il nous fait une mauvaise farce, notre Buster Keaton, j’ai nommé Édouard Philippe.
    Sans oublier le génial, dans tous les sens du mot, Cédric Villani, l’homme qui se sait plus intelligent que Macron. Mais l’est-il vraiment en politique ?
    Par contre Tintin ne recherche jamais le pouvoir dans son action, il se présente au contraire comme une sorte de justicier libérateur pour évincer les tyrans, mais sans prendre leur place.
    Différence également dans sa relation avec les faibles, les petits, « ceux qui ne sont rien » qui ont toute son affection.
    L’inverse d’un Macron en quelque sorte sur ce plan-là.
    Un dernier mot sur la photo.
    J’ai rêvé à la sieste d’une photo, qui était le symétrique de la photo du billet, mais en mer.
    Elle le représentait dans un sous-marin en plongée, le hublot ouvert 😉

  31. Avec ce boy-scout de Macron et son équipe de balle au prisonnier, comment voulez vous que Hollande n’ait pas ses chances en 2022.
    Quant à Rachida Dati, si elle est élue, il faudra la virer avant la fin.
    « Qui imagine Rachida Dati ouvrir les JO 2024 ? » pourrait dire Fillon.

  32. On ne peut pas à la fois s’indigner du sort fait à Traoré qui ne sera peut-être jamais jugé alors que les faits sont épouvantables, et s’indigner que Macron ait la même position intellectuelle. Ce qui fait la différence c’est que « nous » sommes des gens de peu et que lui est président et a la haute main sur les nominations (et les décorations) des magistrats.
    OK il a froissé la susceptibilité de la magistrature dont les procureurs se montrent d’une servilité étonnante. Et il peut être suspecté d’avoir commis cela pour des raisons bassement électoralistes. Mais il y a pire à lui reprocher.
    Ceci étant, le ton véhément de ce billet est un vrai bonheur.

  33. Critiquer une décision de justice est un devoir pour un étudiant en droit. Le « commentaire d’arrêt » est un exercice habituel et il est de bon ton de le conclure par une « critique », qui permet à l’auteur du commentaire de donner son avis par rapport à l’évolution de la jurisprudence.
    Contrairement à ce que répandent les journalistes, on peut parfaitement critiquer une décision de justice, pour peu que l’on respecte l’indépendance de l’institution judiciaire et fasse preuve de la connaissance du sujet.
    Mais un Président ne peut pas critiquer, au sens commun, une décision de justice ; tout au plus peut-il la commenter, en faisant preuve de la réserve qui sied à l’exercice.
    Emmanuel Macron a d’abord cédé là à son besoin d’exister et d’occuper l’espace médiatique en servant par la même occasion son besoin de plaire à une partie de l’opinion et de groupes de pression.
    Mais ce faisant, il a perpétué la très mauvaise attitude du pouvoir exécutif, à laquelle le convie il est vrai notre Constitution qui méprise le pouvoir judiciaire, relégué au rang d’ « autorité judiciaire ».
    Il traduit au demeurant la méconnaissance crasse de nos hommes politiques en matière d’indépendance de la justice.

  34. @ sbriglia
    Rappelons que Daniel Zagury, considéré comme l’un des pontes des experts, a jugé, lui, que Traoré pouvait être jugé. La question n’est donc pas simple.
    ———————————————————–
    @ Patrice Charoulet
    Vous êtes « courageux » 👍👏 +1 !

  35. @ Achille
    « Si cette décision venait à faire jurisprudence, on imagine sans peine les conséquences lors des prochaines agressions provenant de « déséquilibrés » ayant agi dans le même état.
    Il n’y aurait plus de coupables même présumés, mais uniquement des irresponsables à bouffées délirantes. On va où là ? »
    Et si on condamne les fous, où on va ? (là)
    Ce n’est pas le problème, il est prévu par la loi que le malade mental dûment estimé (marge d’erreur certes) irresponsable du fait de sa maladie, n’est pas responsable.
    Et c’est heureux !
    C’est difficilement acceptable pour les victimes et leurs proches, mais il faut accepter que lorsqu’une maladie s’empare du cerveau c’est la maladie qu’il faut condamner, pas son prisonnier.
    On peut critiquer les experts, notamment si deux divergent, l’un a tort.

  36. Claude Luçon

    « Le tollé qu’il a suscité bien au-delà de la magistrature… »
    Quand des membres de ladite magistrature se permettent d’afficher un Mur des cons couvert de portraits de politiciens dans l’enceinte du Palais de Justice, quand d’autres liquident précipitamment François Fillon en quelques jours sur « suggestion » du Canard Enchaîné et de Mediapart, quand d’autres manifestent comme des clowns devant des tribunaux, il est peut-être permis aux politiciens de leur renvoyer l’ascenseur ?
    Non ??

  37. Pierre Blanchard

    @ Patrice Charoulet | 27 janvier 2020 à 15:06
    « GALLICA
    La Bibliothèque numérique
    5 980 000 documents en ligne.
    Bonne lecture ! »
    Commentaire parfaitement en adéquation avec le sujet de ce billet… Et si vous retourniez consulter ces 5 980 000 documents en ligne M. Patrice Charoulet… cela ferait des vacances à tous ?
    Surtout qu’il y a 1 410 638 images.
    Bonnes vacances.

  38. Je trouve Macron mauvais président, cependant sur ce coup-là je lui donne raison d’être intervenu.
    Le problème est qu’il parle trop souvent alors que c’est superflu.
    Hollande a gracié Jacqueline Sauvage, que notre président intervienne pour qu’il y ait un procès, parce que la victime était juive, me semble essentiel. Indépendance ou pas de la justice.
    Le problème c’est qu’à force de causer à tort et à travers, Macron a lassé tout le monde.
    Mais je rejoins Philippe sur un point, que n’aurait-il pas été dit si le propos était venu de Sarkozy ou Hollande.
    Macron est comme l’enfant qui criait au loup, c’est cause toujours tu m’intéresses. On aimerait une parole présidentielle plus rare.

  39. @ stephane
    « Je trouve Macron mauvais président, cependant sur ce coup-là je lui donne raison d’être intervenu. »
    Alors qu’il est allé contre l’équilibre des pouvoirs… Enfin, pourquoi ?

  40. @ S Carioca
    « C’est difficilement acceptable pour les victimes et leurs proches, mais il faut accepter que lorsqu’une maladie s’empare du cerveau c’est la maladie qu’il faut condamner, pas son prisonnier. »
    Voir :
    « Traoré est en pleine forme et sevré. J’ai fait dire à la chambre d’instruction qu’il était accessible au jugement pénal.
    Vous pouvez tenir pour sûr que si l’irresponsabilité pénale était définitivement prononcée, le lendemain 9 heures, il sortira de l’hôpital psychiatrique où il se trouve, parce qu’il n’y aurait aucune raison de le conserver. Je vous laisse ensuite imaginer toutes les possibilités de ce qui pourrait se passer lorsqu’il serait libre. »
    https://www.bvoltaire.fr/gilles-william-goldnadel-le-meurtrier-de-sarah-halimi-avait-crie-allah-akbar-ca-a-un-sens/

  41. Je saisis bien qu’il est impératif de respecter la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice. En l’occurrence, l’intervention macronienne est une incongruité, mal assumée d’ailleurs…
    Vous m’accorderez cependant que certaines immixtions de l’exécutif participent de l’histoire, parfois comique, souvent tragique.
    Ainsi celle de Cavagnac, ministre de la Guerre, à propos de Dreyfus : « Jamais aucune raison de salut public, quelle qu’elle fût, ne pourrait me déterminer à maintenir un innocent au bagne… S’il s’agissait d’un innocent, tout ce qu’on voudrait ; mais, puisqu’il s’agit d’un coupable, rien ».
    De Gaulle à propos de Bastien-Thiry : « Les Français ont besoin de martyrs, il faut qu’ils les choisissent bien ».
    Poniatowski résolvant l’affaire De Broglie en cinq jours ; le procès de Bordeaux en 1953 ; le procès des Girondins, celui des Dantonistes et les décrets nécessaires votés par la Convention pendant les débats. Sans parler des petites pratiques d’un de nos plus grands ministres de l’Intérieur (pas Fouché, l’autre : celui qui a dit que la démocratie finissait où commençait la raison d’Etat).
    En somme, le grand style se perd, même pour les petites indélicatesses constitutionnelles…

  42. Cher Monsieur Bilger,
    Vous avez pour règle d’instruire à charge et à décharge et le plus souvent, je suis en phase avec vous, y compris sur les appréciations portées sur les actions de M. Macron. Dans la présente communication, j’ai quand même le sentiment que cela n’a pas été le cas. Vous avez adopté la position traditionnelle de ceux qui « font du droit », de ceux qui très logiquement examinent la recevabilité avant le fond et le respect des procédures. Or, la prévalence systématique des procédures dites « gardiennes des libertés » ne permet ni nécessairement, ni systématiquement de rendre la justice « au nom du peuple », tout au moins au sens où le peuple l’entend, en particulier lorsque le jugement heurte une majorité de citoyens. Ce constat participe me semble-t-il à « l’archipélisation » de la France. Le principe de séparation des pouvoirs empêcherait le président de la République, le gardien des institutions d’émettre la moindre observation sur un jugement rendu, sur un arrêt d’appel frappé de cassation alors que la décision est largement incomprise ou heurte beaucoup de citoyens. Il ne semble pas absurde que le gardien de la Constitution, élu au suffrage universel, sans s’immiscer dans la solution concrète d’une affaire, émette une observation à caractère général répondant à une interrogation très forte des citoyens. Dans le cas de Mme Halimi, il y a bien eu jugement mais celui-ci peut être regardé comme formel et il pourrait être soutenu que le jugement au fond n’est pas intervenu. Espérons que dans sa sagesse, la Cour de cassation trouve un chemin d’apaisement.

  43. @ Lodi
    Le Président a le droit d’écouter sa conscience.
    Il souhaite un procès car il considère que l’acte a eu lieu parce que la victime était juive.
    Je considère qu’il était de son devoir d’intervenir, mais pas sous cette forme.
    Il doit être cohérent dans sa lutte contre l’antisémitisme et pas seulement envoyer des subordonnés aux dîners du CRIF.
    Le problème est qu’il l’a trop ouvert à tort et à travers et qu’il y a overdose de son comportement incorrect.
    Macron est défaillant sur bien des points, et c’est là le problème, même quand c’est une parole censée, ça ne passe pas.
    Chirac a gracié Omar Raddad, Macron a raison de souhaiter un procès.
    Le problème est que pour ne pas qu’il soit dit qu’il y a eu procès pour une victime juive, et sous couvert d’indépendance, la justice va dans l’excès inverse. Y aurait-il eu procès pour une victime maghrébine ?
    Ce n’est pas parce que la victime est juive qu’il doit y avoir procès, mais ce n’est pas non plus pour cela qu’il faut éviter le procès.
    Le fait que la victime soit juive est une circonstance aggravante car si elle n’avait pas été juive, elle n’aurait peut-être pas été victime.
    La justice est un peu comme Macron qui ayant peur de passer pour un homme de centre gauche fait une politique de droite extrême avec un gouvernement d’opportunistes recasés de la droite.

  44. @ Exilé | 27 janvier 2020 à 20:34 (@ S Carioca)
    « Je vous laisse ensuite imaginer toutes les possibilités de ce qui pourrait se passer lorsqu’il serait libre »
    Une fois dehors, sans surveillance et désoeuvré, la tentation est grande ! Beaucoup replongent dans la drogue ou pire. Une sorte de refuge du mal-être allant jusqu’à sa destruction et celle des autres. Ne parlons pas de vengeance des victimes.

  45. Suffit-il d’être sous l’effet de stupéfiants pour être considéré comme irresponsable, ou bien pour cela faut-il que la victime soit juive ?
    Stupéfiants condition nécessaire.
    Stupéfiants plus victime juive, condition suffisante.
    Ce n’est pas un peu discriminatoire cela ?
    Et pourquoi n’y a-t-il eu d’intervention que présidentielle ?
    N’est-ce pas un mode opératoire donné aux agresseurs antisémites pour éviter un procès ?
    Hitler et les nazis fumaient-ils du cannabis et dans ce cas que peut-on leur reprocher ?
    Heureusement que dans le cas de cette agression le président est intervenu.

  46. @ Exilé | 27 janvier 2020 à 20:34
    Merci de nous avoir envoyé le lien.
    https://www.bvoltaire.fr/gilles-william-goldnadel-le-meurtrier-de-sarah-halimi-avait-crie-allah-akbar-ca-a-un-sens/
    Que des déséquilibrés irresponsables !
    Ça me rappelle certains cas – des fichés S, ceux placés sous contrôle judiciaire, d’autres avec le bracelet électroniques eh bien ils sont quand même passés à l’acte criminel, égorgeant d’autres victimes.
    Si un jour je devais apprendre qu’un de ces trois types de spécimen habitent dans mon immeuble ou à proximité, je déménage en donnant le motif.

  47. @ Exilé
    1- « Traoré est en pleine forme et sevré. J’ai fait dire à la chambre d’instruction qu’il était accessible au jugement pénal.
    Vous pouvez tenir pour sûr que si l’irresponsabilité pénale était définitivement prononcée, le lendemain 9 heures, il sortira de l’hôpital psychiatrique où il se trouve, parce qu’il n’y aurait aucune raison de le conserver. Je vous laisse ensuite imaginer toutes les possibilités de ce qui pourrait se passer lorsqu’il serait libre. »
    2- gilles-william-goldnadel-le-meurtrier-de-sarah-halimi-avait-crie-allah-akbar-ca-a-un-sens/
    ======================
    1- Si j’ai bien compris cela n’est pas encore jugé définitivement.
    C’est le métier et l’extrêmement lourde responsabilité des « experts judiciaires » psychiatres de déterminer de la part de conscience du meurtrier.
    Après si on veut changer la loi pour protéger la société cvontre les fous ou les fous occasionnels, il faut que des parlementaires ou le gouvernement déposent une proposition de loi. On peut les contacter.
    2- Le fait qu’un malade mental ou un drogué absorbe tout ce qui se passe et est rapporté dans les media ou sur fesse de bouc et autres zozos asociaux, et ressorte ce qu’il a entendu non, ça n’a pas forcément un sens notamment le sens le plus apparent surtout quand ça passe par un cerveau insensé du fait d’une maladie.

  48. @ S Carioca | 27 janvier 2020 à 19:19
    « C’est difficilement acceptable pour les victimes et leurs proches, mais il faut accepter que lorsqu’une maladie s’empare du cerveau c’est la maladie qu’il faut condamner, pas son prisonnier. »
    Parce que d’après vous être pris de bouffées délirantes suite à l’injection d’une drogue est une maladie ?
    Il ne faudrait pas confondre l’effet et la cause !
    Qu’un individu agisse d’une façon irresponsable parce que ses facultés mentales sont altérées depuis sa naissance (débilité profonde, schizophrénie), cela peut se concevoir. Le cas est plaidable. Mais absolument pas de la part d’un type qui s’est grillé le cerveau avec de la schnouf. Il ne s’agit pas là d’une cause indépendante de sa volonté.
    Au-delà du cas Traoré, ce qui importe est d’abord de protéger les citoyens contre ce genre de décérébrés qui sous l’effet d’une pulsion irrépressible sont capables de vous tuer, sans raison apparente ou pire, comme dans l’affaire Halimi, pour une raison bien précise : le fait que vous apparteniez à une communauté honnie.
    Cette fois-ci la victime était juive, la prochaine fois elle pourra fort bien être chrétienne, ou encore blanche ou noire, sans oublier les homos qui ne sont pas les derniers à se faire tabasser.

  49. Patrice Charoulet

    @ Pierre Blanchard 27 janv. 19h36
    Vous me clouez au pilori pour avoir digressé.
    J’ai commenté le sujet traité par Philippe Bilger, le 27 janvier à 10h53.

  50. @ stephane
    « Macron est défaillant sur bien des points, et c’est là le problème, même quand c’est une parole censée, ça ne passe pas. »
    Il est insensé d’aller contre la séparation des pouvoirs, surtout en France où le judiciaire est si faible, une autorité selon la Constitution et un budget minable le prouvant.
    Un jour, à force de textes institutionnels défaillants et de mauvaises pratiques, nous n’aurons plus du tout de séparation des pouvoirs, les abus se multiplieront et qui sait ? nous ne serons plus en démocratie.
    RIEN ne justifie un tel risque, et tout que nous ayons une meilleure Constitution, donc inspirée des textes et traditions anglo-saxonnes.
    Pour s’améliorer, s’inspirer de ceux qui ne perdent pas leur forme démocratique comme nous, et dont les tribunaux sont prestigieux même chez nous, les rivaux dépassés contestant nos défaillances.
    En France, on aime les polémiques, pas fixer et suivre les règles, je veux dire quand indispensables, alors que nous avons plein de textes en tout genre que même les juristes spécialisés ignorent, bonjour l’insécurité juridique et l’arbitraire.
    « Ce n’est pas parce que la victime est juive qu’il doit y avoir procès, mais ce n’est pas non plus pour cela qu’il faut éviter le procès. »
    La Justice doit être impartiale. Si on craint qu’elle ne le soit pas, il faut instituer des contrôles, mais à mon avis pas par l’exécutif déjà bien trop puissant.
    Un Parlement qui aurait retrouvé sa puissance ? il le faudrait.
    Ou alors, que les gouvernants suppriment la justice et décident tout en commissions, on y viendra peut-être, au lieu d’augmenter le rôle du jury, on le diminue, attaquons-nous aux magistrats.
    Non, tout est bon pour diminuer le peu de décence institutionnelle qui nous reste.
    La conscience de Macron ? Après avoir tant divisé le pays il devrait démissionner mais ne rêvons pas.

  51. Depuis ses trente mois de pouvoir, Emmanuel Macron n’a strictement rien gagné, rien réussi, ce qui n’a pas l’air de le tracasser et ne lui enlève aucunement son angélique sourire. Il est le Poulidor des présidents, celui qui sait perdre mais avec panache. A tel point qu’on l’appelle le GBA, le Guide Bien Aimé.
    Il fait penser à ces braves joueurs de Monopoly qui sont aussi ravis d’avoir pu acheter la rue de la Paix que d’avoir reçu le deuxième prix de bonne camaraderie avec la carte chance, il pétarade de joie. Et il compte bien repasser par la case départ et toucher la prime qui va avec.
    Il va même réinventer la T.B.A. : T’as l’Bonjour d’Alfred.

  52. @ Lodi
    Je pense que le fait qu’une catégorie de la population soit menacée pour son appartenance à une religion, justifie que le chef de l’Etat intervienne, même si par ailleurs il intervient à tort et à travers.
    Il y a des juges irresponsables qui créent une jurisprudence destructrice.
    Quant à une démission de Macron, c’est la seule chose à faire si il veut être réélu car pour 2022 ça pue.

  53. Avec un peu de cynisme, voilà comment je vois les choses :
    En allant à Jérusalem, EM s’est dit que son déplacement réchaufferait les Juifs français à son égard. Ils votent. Mais une fois en Israël, EM a pensé au vote musulman. Il s’est donc montré courroucé et a spectaculairement engueulé le service d’ordre à Jérusalem, s’arrangeant ainsi pour rendre hommage aux morts tout en mettant en scène son antagonisme à l’égard des vivants. Même les journaux étrangers en parlent, pas toujours aimablement, mais le principal était que ça se sache. C’est le cas. Dans l’avion au retour, il a de nouveau pensé aux Juifs français et à leurs votes, d’où l’auguste péroraison sur Sarah Halimi. Pour la petite entorse au bon fonctionnement de la justice, qui de ce fait n’est pas très contente, ça se tassera, et il y a encore suffisamment de journalistes pour faire savoir que ce détail fâcheux ne dément en rien l’immense respect qu’éprouve EM pour la magistrature, et pour les Institutions de la France.
    Ça tape un peu sur les nerfs de certains, mais il reste 30 % de satisfaits, et avec un électorat très divisé sans compter le repoussoir MLP en face, ce n’est pas mal du tout.
    Si la presse ne lâche pas EM il nous baladera encore longtemps et aura les mains libres pour imprimer durablement sa marque sur la société française, qu’elle le souhaite ou non.
    ——————–
    @ Tipaza
    Ma comparaison s’arrêtait à l’image. Tintin sait piloter, il ne se contente pas de faire semblant, lui !
    https://drive.google.com/file/d/1auyW3quTGtA2eLDT–RMcoLdKDVheQN7/view

  54. Michelle D-LEROY

    « …il dit ce que l’étranger désire entendre et ainsi – j’assume l’outrance – il a joué contre la justice française. » PB
    Malheureusement ce n’est pas uniquement sur le sujet de la justice.
    Y compris pendant sa campagne de 2017, il s’exprimait à l’étranger d’une façon insupportable à l’égard des Français, comme s’il se sentait plus intouchable ou mieux écouté… indéfinissable cette manie de lancer des piques contre une catégorie ou une autre, contre les corps intermédiaires ou les Français trop réfractaires lors de discours à l’étranger, comme s’il avait honte de ses institutions et des Français en général.
    Si effectivement l’affaire Halimi a paru au citoyen lambda vite enterrée en jugeant son assassin irresponsable, le Président n’étant pas un citoyen comme les autres et (selon son habitude en général) donnant des coups de menton pour se placer au-dessus du péquin moyen, il n’aurait pas dû demander un autre procès. Venu de lui que je ne prends pas pour un idiot, cela avait un sens.
    D’abord revenant de Jérusalem et préparant la journée d’hommage à la Shoah il fallait faire plaisir au Juifs de France et au Grand Rabbin tout en se donnant l’importance d’un chef de l’Etat pouvant agir sur tout.
    C’est Macron tel que je le ressens depuis 2017.
    Et pour approuver tout ce que les commentateurs de ce blog ont pu dire, ses propos au sujet de l’Algérie et du peuple algérien qui aurait souffert au point de s’apparenter aux victimes de la Shoah, je ne trouve pas cela maladroit mais odieux. Insupportable même pour moi qui suis de ces Français n’ayant aucun lien avec l’Algérie mais qui n’aiment pas qu’on traite l’Histoire n’importe comment.
    C’est avant tout odieux pour les victimes du nazisme encore en vie et la mémoire des millions de morts dans les conditions indescriptibles que nous ne pouvons ignorer, des conditions effroyables et inhumaines. Une injure pour minimiser leurs souffrances… bien que je n’aie entendu personne ne se plaindre de cette sortie, ni les Klarsfeld, ni les Veil, ni les anonymes qui parlent de cette horreur depuis plusieurs jours.
    Mais c’est odieux aussi pour les Français d’Algérie et les soldats de l’armée française dont la majeure partie s’est très bien comportée et dont certains ne sont pas revenus (une pensée pour Breizmabro). D’autres ont tout perdu. On ne peut ignorer leurs souffrances en les stigmatisant aujourd’hui.
    Il y a eu la colonisation en Algérie mais aussi dans d’autres pays d’Afrique. Compte-t-il créer le statut de « crimes contre l’humanité » pour tous ces pays-là ?
    Sans compter les guerres en Indochine.
    La vérité c’est qu’il voudrait refaire l’Histoire à sa façon et briller en France comme Chirac en 1995. Déjà il l’a (mal) imité à l’Eglise Sainte-Anne de Jérusalem. Un remake par trop calculé, d’autant qu’il a été amusant de le voir pénétrer dans un lieu de culte catholique, lui qui fait tout pour ignorer cette religion, fondement culturel de notre pays.
    C’est aussi se mettre dans la poche des communautés, trop contentes de se sentir aussi françaises et surtout avec encore plus de droits que les vieux Gaulois réfractaires tout en installant leur propre culture sur notre sol. Un moyen de rabattre, selon lui, le caquet des réacs et des populistes de la vieille France.
    Toutefois je crois qu’il n’en a pas mesuré l’impact. De la guerre d’Algérie avec bon nombre de Pieds-Noirs, de Harkis et de soldats encore en vie, les blessures sont encore très vives.
    Rien à voir avec le génocide juif.
    A vouloir trop en faire, il se saborde chaque fois un peu plus. Péché de jeunesse, péché d’ambition qui frise la mégalomanie ou manque d’expérience politique, il en devient pathétique. On ne peut pas dire qu’il apaise l’atmosphère.

  55. Jean le Cauchois

    @ Patrice Charoulet à 07:45
    « Vous me clouez au pilori pour avoir digressé »
    Encore un professeur ignare. Le pilori était un poteau auquel on attachait un malappris, et sur lequel on clouait un écriteau indiquant le motif de l’exposition. Je suis triste de constater le déclin des connaissances parmi les littéraires. Comment faire pour leur clouer le bec ?

  56. @ stephane
    « Je pense que le fait qu’une catégorie de la population soit menacée pour son appartenance à une religion, justifie que le chef de l’Etat intervienne, même si par ailleurs il intervient à tort et à travers.
    Il y a des juges irresponsables qui créent une jurisprudence destructrice. »
    Exactement.
    Si d’un côté il existe une magnifique théorie éthérée due à Montesquieu selon laquelle en démocratie la séparation des pouvoirs est de règle, en pratique, l’homme étant l’homme donc déchu surtout quand il se prétend républicain, nous pouvons très bien tomber sous la coupe du pouvoir judiciaire qui, au nom de l’indépendance de la justice (rires… qui paye et décore les juges ?) peut lui-même se comporter de façon tyrannique, comme de trop nombreux exemples le démontrent.
    Qui peut alors nous protéger de cette dérive ?

  57. @ Ellen | 28 janvier 2020 à 00:02
    « Si un jour je devais apprendre qu’un de ces trois types de spécimen habitent dans mon immeuble ou à proximité, je déménage en donnant le motif. »
    Ma pôv’ Ellen, mais nous sommes tous entourés de fichés S et de futurs fichés S ; il y en a plein les rues, plein les immeubles, plein les entreprises, plein les bureaux, plein dans l’armée, plein dans la police, plein à la justice, plein dans les universités, les facs, les milieux sportifs…
    Ne déballez jamais vos cartons, partout où vous irez vous croiserez un fiché S : dans le couloir, dans l’ascenseur, dans le hall… A peine arrivée, vous devrez repartir… ad vitam aeternam.

  58. @ Achille.
    « Parce que d’après vous être pris de bouffées délirantes suite à l’injection d’une drogue est une maladie ?
    Il ne faudrait pas confondre l’effet et la cause ! »
    Monsieur,
    Ne nous énervons pas. Quand on se drogue et que l’on subit les effets de la drogue, que l’on s’est auto-infligés, on a des effets toxiques qui ne sont pas ce que les psychiatres appellent des « bouffées délirantes ».
    Les bouffées délirantes maintenant appelées « épisode psychotique bref ».
    Il s’agit de troubles du comportement qui peuvent être spontanés, isolés dans la vie, ou un mode d’entrée comme ils disent, dans la schizophrénie.
    En gros 30 % sont des états psychotiques brefs isolés sans récidive, 30 % annoncent ou débutent une schizophrénie, le reste évolue vers une maladie bipolaire.
    Vous trouverez là des éléments je pense accessibles au public non médical. Voir le paragraphe sur la bouffée délirante aiguë page 4 du pdf.
    https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=28&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwiDsZ7Tv6bnAhV9A2MBHZc1AF4QFjAbegQIGxAC&url=http%3A%2F%2Funiv.ency-education.com%2Fuploads%2F1%2F3%2F1%2F0%2F13102001%2Fpsychiatrie5an-boufee_delirante2018benabba.pdf&usg=AOvVaw283rDRJVdYPLotSomA4gX-
    Les bouffées délirantes aiguës peuvent être provoquées par des toxiques. Aussi. C’est une réaction anormale à un toxique avec des comportements qui ne sont pas ceux que vous et moi (j’espère) adopterions si nous prenions par exemple du cannabis. Elles sont donc de la maladie qui est au-delà de l’effet attendu, « normal », d’une prise d’un toxique, légal ou pas.
    A noter : ça arrive aussi avec des médicaments (anxiolytiques, somnifères).
    Là encore le malade n’a pas son libre arbitre.
    Sur le problème des agressions:
    https://www.atlantico.fr/decryptage/2919844/troubles-psychiatriques-et-faits-divers-sanglants-que-faire-lorsqu-on-est-confronte-a-une-personne-saisie-de-bouffees-delirantesjean-charles-pascal-psychiatrie-maladie-pathologie-psychiatre-troubles-psychopathologiques-
    « La prise de toxique est souvent retrouvée dans les bouffées délirantes avec comportements violents. Maintenant reste à savoir s’il s’agit bien d’une bouffée délirante ou d’une décompensation aiguë d’une psychose délirante chronique ou d’une schizophrénie constituée. Elles peuvent réapparaître après une période de stabilisation plus ou moins importante. Les apports toxiques sont souvent retrouvés comme ayant conduit à la décompensation. Pendant la bouffée délirante, le libre arbitre du sujet est le plus souvent aboli. Il faut les différencier des psychoses confusionnelles et des états maniaques mais cela demande parfois une observation clinique. »
    Savoir s’il faut juger et punir, c’est pour cela qu’il y a des juges.
    Comme c’est un métier et que le cas est technique ils s’aident de ce que l’on appelle des experts judiciaires.
    Ils sont experts par définition judiciaire. Cela ne veut pas dire qu’ils sont les meilleurs dans leur domaine (ici la psychiatrie).
    Ils peuvent ou non s’adjoindre un médecin non expert judiciaire, simple civil mais connu pour sa compétence dans un domaine particulier. On les appelle « sapiteurs » en France.
    Comme vous apparemment, je n’ai pas confiance en la justice de mon pays.
    De plus je n’ai pas une confiance de principe en les experts médicaux.
    J’ai vu la justice condamner ou malmener un innocents dans un cas où je connaissais les détails de l’histoire (et ai témoigné). J’ai aussi vu un procureur se comporter très mal et dire des sottises énormes en séance.
    Par contre il me semble qu’altérer son état mental avec une drogue et causer un accident ou agresser est une chose différente et une circonstance aggravante. Même si le libre arbitre disparaît, comme il est auto-infligé la justice le considère différemment du cas du malade sans prise de toxique.
    Si j’ai plus de temps je chercherai.
    Le cas Traoré est donc compliqué et nous n’avons pas les détails médicaux pour juger.
    Il est vrai que moi aussi je le mettrais bien en situation de ne plus nuire… mais je ne connais pas les détails.
    Dommage que M. Bilger se soit donné la règle de ne pas intervenir dans le blog, mais on le comprend !

  59. Dans un bel apparat, loin de toute douleur, la Cour de cassation dit le droit suprême.
    Mais Macron ne remet pas en cause l’irresponsabilité du meurtrier. Il s’interroge seulement sur le besoin de procès. Procès qui, au final, devrait aboutir à la non condamnation du coupable.
    Cette opinion est largement partagée. On ne peut pas seulement dire à une famille et à une communauté éprouvée « c’est l’acte d’un irresponsable, circulez, il n’y a rien à voir ». Pas de procès, pas de débat contradictoire, pas de plaidoirie. C’est trop injuste.

  60. @ Michelle D-LEROY
    Ce petit Président immature et narcissique ressasse le passé pour ne pas se préoccuper du présent et de l’avenir. Il est toujours hors sujet, hors sol. Il méprise tout le monde et à présent les représentants de la Justice, même si concernant l’affaire de S. Halimi, il y aurait à redire.
    Ils nous fatiguent tous ces présidents qui radotent sur le passé en se battant la coulpe. Ce radotage leur sert d’excuse pour ne pas prendre les mesures efficaces pour relever les défis d’aujourd’hui. Hollande nous avait déjà fait le coup avec ses commémorations sous la pluie. Après Flamby, voici Flamby bis.
    Le premier semblait plus rondelet et plus sympathique mais ne soyons pas dupes, ils sont tous les deux cyniques et machiavéliques.
    Comme tous ces petits Présidents n’ont pas de projet solide, concret, sérieux, pensé et intelligent à nous proposer, ils se transforment en personnages atrabilaires et capricieux.

  61. @ sylvain | 28 janvier 2020 à 14:26
    On nous annonce qu’un camp de migrants vient d’être démantelé dans le nord de Paris.
    Comme chaque année on démantèle et on recase dans nos belles provinces des miséreux qui envahissent illégalement notre pays. Combien de criminels avérés ou potentiels parmi eux ?
    Paris est donc toujours la poubelle de l’Afrique et du Moyen-Orient !
    A propos du jugement de l’assassin de madame Halimi, qu’apporterait le procès d’un fou ? Son cas est jugé, il est coupable alors la prison à vie (puisque l’on a supprimé la peine de mort) ou l’asile à perpète ? Evidemment des psys dingos plaideront pour qu’on le relâche dans quelques années ! Alors que faire dans ce pays d’imbéciles ? Un semblant de jugement pour faire plaisir au mur des lamentations et au fou qui nous préside ? Permettre à la presse de faire des lignes, de culpabiliser encore une fois les Français de souche blancs, hétéros ? Personnellement je pense que le gus mérite de subir ce qui s’est passé pour Epstein.

  62. @ Lucile | 28 janvier 2020 à 11:43
    « Tintin sait piloter, il ne se contente pas de faire semblant, lui ! »
    D’où j’en conclus que vous insinuez qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion, symboliquement. Et vous avez bien raison !
    Tintin savait aussi naviguer dans un sous-marin, en fermant les écoutilles 😉
    https://www.tintin.com/fr/library/6/le-sous-marin

  63. @ Michelle D-LEROY | 28 janvier 2020 à 12:46
    Comme très souvent, nous avons des analyses proches. De votre commentaire, je retiens cette phrase : « De la guerre d’Algérie avec bon nombre de Pieds-Noirs, de Harkis et de soldats encore en vie, les blessures sont encore très vives. »
    Effectivement, je considère que monsieur Macron ne mesure pas les démons pour l’instant endormis que par ses discours il risque de réveiller et qui pourraient devenir incontrôlables. Car il s’agit non seulement des « Pieds-Noirs, de Harkis et de soldats encore en vie » qui feraient d’excellents boucs émissaires dans son idéologie dite progressiste, mais aussi des millions de Franco-Algériens, souvent titulaires d’une double nationalité, pour beaucoup formés et soumis à l’idéologie du FLN et, pour certains, adeptes du communautarisme islamiste.
    En un mot, malgré ses talents d’acteur, au lieu de mettre du baume sur les plaies, il risque de les raviver en jouant les apprentis-sorciers.
    Déjà, monsieur Chirac avait à mon sens eu le tort majeur, pour faire plaisir à une partie de son électorat, de renier la position gaullienne de la responsabilité, non de la France légitime (qui était avec lui à Londres) et résistante, mais du seul régime de Vichy, donc de « l’Etat français » institué en juillet 1940, dans la déportation des Juifs, tout autant que ce régime a avalisé le STO sans que reviennent les prisonniers de guerre français malgré les accords passés (le fameux « un pour un »). Et le parallèle fait entre ses intentions et le discours de monsieur Chirac omet la différence de nature entre la guerre 39-45 et le contentieux colonial qui lui a succédé.
    Comme vous le rappelez, « on ne peut pas dire qu’il apaise l’atmosphère ». Ses déclarations à l’emporte-pièce risquent en effet de se retourner comme un boomerang parce que les « héros de l’indépendance » célébrés par le FLN sont à l’opposé de ceux à qui nous rendons hommage dans nos cérémonies patriotiques nationales.
    Ici le « en même temps » n’a que peu de chances de fonctionner, sauf à raviver les plaies et non les apaiser…

  64. @ Michelle D-LEROY 28 janvier 12:46
    Tout est dit et bien dit.
    Merci pour votre pensée pour mon frère, un « appelé » parmi tant d’autres, mort dans les Aurès en 62.

  65. @ Tipaza | 27 janvier 2020 à 18:01
    Je pense qu’un collectif de citoyens civils et militaires devrait porter plainte contre Macron pour ses propos racistes envers la France.
    Ce serait l’occasion de faire avancer les choses en matière d’immunité présidentielle.
    Macron est un anormal dangereux pour notre pays nous en avons conscience, il faut donc agir !
    http://www.youtube.com/watch?v=NNDgsw39m9s

  66. @ Michelle D-LEROY
    « Il y a eu la colonisation en Algérie mais aussi dans d’autres pays d’Afrique »
    Il est arrivé, et il arrive peut-être encore de nos jours, que de vieux Africains ayant connu la « colonisation » si décriée actuellement et qui ont l’occasion de rencontrer un Français lui posent discrètement la question : « Dites, quand la France va-t-elle revenir ? ».

  67. « Mais pour la philosophe Sylviane Agacinski, le président de la République était dans son bon droit en se prononçant sur cette affaire. « J’ai vu cette phrase comme une réflexion de la liberté de l’esprit, et non pas comme une immixtion dans la justice. Je trouve non seulement qu’il a le droit, et qu’il peut faire appel à sa conscience pour dire que dans certains cas il serait bon que des procès aient lieu », a-t-elle déclaré, lundi soir sur Europe 1″ ».
    Je vous ai lu, écouté ce soir sur la 5, pas convaincu du tout par votre analyse un peu trop corporatiste (même inconsciemment cela arrive chez les meilleurs), mais j’ai bien aimé l’analyse de notre philosophe citée ci-dessus.
    demain n’importe quel imbécile pourra fumer du H et crier Allahu akbar et tuer qui il voudra, pas de responsabilité pénale, petit, très petit séjour en psychiatrie et hop dehors car le service est surchargé, il se tient bien et n’est plus dangereux pour la société !! Sans le savoir on en croise tous les jours dans nos villes…
    A propos je lis que les commentaires sont modérés ?? pour certains la modération est élastique !!

  68. Les journaux anglais parlent ce soir de scènes hallucinantes entre la République et la Nation après 16 heures. Ils montrent des vidéos de CRS matraquant des pompiers, ce qui leur paraît proprement incroyable.
    D’ordinaire, je pense qu’il ne faut pas rendre EM responsable de tout. Mais je commence à croire que le double langage qui entre dans sa panoplie politique, joint à sa raideur bureaucratique et à son utopie réformiste, commencent à produire leur effet sur la population. Les Français, malmenés et désorientés, deviennent fous ; ils se tapent dessus alors qu’ils ont des intérêts communs. Inquiétant.

  69. Patrice Charoulet

    @ Jean Le Cauchois
    Cher voisin Havrais,
    Nous avions eu je crois quelques échanges aimables. Quelle mouche vous pique ? Je serais, à vous en croire, un « professeur ignare », au motif que j’ignorerais le sens des mots que j’emploie. En l’espèce, ce que vous m’apprenez, je le sais depuis cinquante ans. Vous m’aviez dit que vous étiez « ingénieur de formation ». A la bonne heure ! Très belle formation ! Vous me placez parmi « les littéraires » et vous avez à leur égard une vieille rancune. J’ai le plaisir d’être, pour parler avec précision, lettré. Ayant aussi passé une partie de ma vie dans les dictionnaires, le Littré et quelques autres dont vous ne connaissez pas le nom, je suis un peu surpris que vous veniez me dire que j’ignore la langue française. Vous m’insultez et vous divaguez. C’est à peu près comme si je disais que vous avez été un ingénieur nul. Je n’aurais pas cette idée saugrenue.

  70. @ Shadock 28 janvier 2020 à 17:45
    Entièrement d’accord avec vous ! J’ai dit la même chose sur certains rézosocios, j’ai été censuré radié menacé pour incitation à la (Allah) haine raciale.
    Heureusement il nous reste ce dernier îlot de liberté qu’est le blog de M. Bilger.
    Jusqu’à quand ? La charia de l’extrémisme islamogauchiste enfle de jour en jour, profitons de nos dernières heures à palabrer en toute liberté.

  71. @ Robert | 28 janvier 2020 à 17:48
    « …Car il s’agit non seulement des « Pieds-Noirs, de Harkis et de soldats encore en vie » qui feraient d’excellents boucs émissaires dans son idéologie dite progressiste, mais aussi des millions de Franco-Algériens, souvent titulaires d’une double nationalité, pour beaucoup formés et soumis à l’idéologie du FLN et, pour certains, adeptes du communautarisme islamiste. »
    Totalement d’accord avec vos propos, Emmanuel Macron ne mesure pas la boîte de pandore qu’il vient de rouvrir sur ce sujet : j’ose espérer qu’il ne l’a pas fait sciemment !
    « Déjà, monsieur Chirac avait à mon sens eu le tort majeur, pour faire plaisir à une partie de son électorat, de renier la position gaullienne de la responsabilité, non de la France légitime (qui était avec lui à Londres) et résistante, mais du seul régime de Vichy, donc de « l’Etat français » institué en juillet 1940, dans la déportation des Juifs »
    Là encore je partage intégralement votre avis, hélas sa phrase malheureuse à visée strictement électoraliste ne fit guère scandale à l’époque. Alors que son propos reniait de fait l’épopée de la France Libre, et plus grave ramenait implicitement sur le même plan cette dernière, la résistance intérieure (armée ou seulement passive) et le régime du pseudo « Etat français » !

  72. Mary Preudhomme

    @ Michelle D-LEROY | 28 janvier 2020 à 12:46
    @ Robert | 28 janvier 2020 à 17:48
    @ breizmabro | 28 janvier 2020 à 17:52
    Merci.
    Le vrai problème de Macron est d’être perpétuellement dans un jeu de rôle, au lieu de laisser s’exprimer et témoigner, sachant que nous ne sommes pas au théâtre, celles ou ceux qui ont vraiment vécu les traumatismes des guerres coloniales… et en ont gardé les stigmates dans leur chair.
    Idem pour les présumés « petites gens » qui ressentent cruellement ce manque d’empathie d’un président précieux qui ne s’est jamais frotté à la plèbe, ne serait-ce qu’en passant par les cases des élections régionales où il fallait aller au contact, comme avaient sur le faire en leur temps Chirac, Sarkozy et bien d’autres.

  73. Catherine JACOB

    Je viens de regarder « C à vous ». Bravo. Excellent dans la clarté des explications données à l’oral sur le rôle et la fonction des limites que pose à l’exécutif l’Etat de droit mais aussi quelque peu désabusé quelque part.

  74. Claude Luçon

    @ Jean le Cauchois
    @ Patrice Charoulet
    Vous n’allez tout de même pas vous chamailler pour une histoire de clou ?!

  75. @ Lucile
    « Les Français, malmenés et désorientés, deviennent fous ; ils se tapent dessus alors qu’ils ont des intérêts communs. Inquiétant. »
    Diviser pour régner.
    C’est ce qui a aussi été fait très tôt pour dresser la police contre les Gilets jaunes et réciproquement pour éviter des fraternisations.

  76. Ce n’est pas dans l’affaire Saïd Bourarach qu’un Président serait intervenu, pour sûr.
    Que les suprémacistes en France comme en Israël respectent le droit.
    Il n’y a pas de judéophobie en France mais il y a des antisémites, j’entends des anti-Palestiniens, ici comme en Israël.

  77. Patrice Charoulet

    @ Jean le Cauchois 28 janv. 12 H 40
    Le dictionnaire de l’Académie française, dernière édition, version électronique, répond à l’insulte que vous m’avez adressée :
    Clouer au pilori, attacher un condamné au pilori pour l’exposer au mépris public et, fig., signaler quelqu’un à l’indignation, à la vindicte publique.
    Trouvable en cliquant sur le mot « CLOUER ».

  78. @ Claude Luçon, Jean le Cauchois, Patrice Charoulet
    C’est parce que c’est Macron qui pilote l’avion que ça vole aussi haut ?

  79. Jean le Cauchois

    @ Patrice Charoulet à 21:25
    « Je suis un peu surpris que vous veniez me dire que j’ignore la langue française »
    Cher Patrice,
    Mille excuses si la pointe d’ironie de mon commentaire n’était pas adaptée : je ne vais pas enfoncer le clou mais j’ai toutes les raisons de persister à penser que la méthode Cloué n’était pas utilisée autrefois pour attacher un contrevenant au pilori… alors qu’elle s’applique encore de nos jours pour des avions, cloués au sol comme d’immobiles passages cloutés.
    Par ailleurs, vous avez raison de détecter dans mes propos une vieille rancune : je n’ai pas gardé un merveilleux souvenir de mon dernier professeur de philosophie en prépa à Rouen. Le professeur s’appelait monsieur Flacon et, bien sûr, qu’importait le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.

  80. Jean le Cauchois

    @ Patrice Charoulet à 11:01
    « CLOUER »
    Cher Patrice,
    Je ne conteste pas vos sources d’information, ni votre confiance aveugle dans celles-ci. L’expression populaire « clouer au pilori » est très ancienne, et persiste, de nos jours, dans l’image qu’elle représente. Il n’en reste pas moins que la méthode Cloué ne s’appliquait pas au pilori, poteau auquel on attachait temporairement un délinquant, plutôt qu’un criminel, sans lui clouer une partie du corps, comme elle ne s’applique, de nos jours, ni aux avions, cloués au sol, ou aux malades, cloués au lit. J’ai été surpris qu’un patricien littéraire, comme je vous imagine, utilise pour lui-même une expression typiquement plébéienne, sans apparemment en connaître l’origine historique. Mais je suis bien content que ma pointe d’ironie ait transpercé le sureau de votre amour-propre, que je pensais plutôt blindé comme l’ébène africain.

  81. Catherine JACOB

    Le Président Macron appelant à « ne rien céder » à « l’insupportable regain de l’antisémitisme » a également mis sur un même plan la guerre d’Algérie et la Shoah.
    Ses concitoyens apprécieront, ainsi que depuis sa tombe, appréciera sans doute d’être ainsi comparé à Heinrich Himmler celui fut ministre de l’Intérieur à cette époque, j’ai nommé François MITTERRAND.
    On peut lire qu’« Avant son discours, M. Macron a inauguré le Mur des Noms rénové, qui recense les noms des déportés de France, Français ou étrangers, entre mars 1942 et l’été 1944.
    Érigé en 2005 dans le quartier du Marais et inauguré par Jacques Chirac, ce mur, composé de 222 dalles en pierre, garde la mémoire de 76 000 juifs, dont 11 400 enfants. Quelque 2 500 d’entre eux sont revenus des camps.
    Neuf mois de travaux ont été nécessaires pour rénover le mur en y apportant 6 200 corrections dans les noms, les prénoms et les dates de naissance. Trois cent soixante-dix-neuf noms ont été retirés et 226 ajoutés pour tenir compte des recherches menées par les historiens. « Nous voulons un mur vivant, qui intègre toutes les données », a expliqué le directeur du Mémorial, Jacques Fredj. »
    Le frère de ma mère a été déporté à cette époque et il n’était pas Juif. C’était juste un élève de l’école de la Marine nationale à Toulon qui avait mis à profit une permission pour se mettre à disposition du chef de la Résistance dans les Vosges, le colonel Marlier dont le fils est lui, pour sa part, mort en déportation. Ils ont en effet été l’objet d’une dénonciation.
    D’où, que l’on me pardonne, mais j’autorise à penser que ce n’est pas franchement une bonne idée que de titiller la concurrence des mémoires, celle des déportés lambda qui ont « vu ce que l’homme a cru voir. », ICI, et celle des déportés Juifs . Qu’eût-il pu en effet advenir des seconds, sans les premiers ??
    On peut lire également que « Le Premier ministre Edouard Philippe s’est rendu au même moment sur le site d’Auschwitz, en Pologne. En présence de rescapés des camps d’extermination, il a fait part de « cet effroi, ce silence absolu qui prévaut face à la découverte de cette radicale part d’inhumanité ».
    Le chef du gouvernement était accompagné dans sa visite d’une classe de lycéens de Jouy-le-Moutier (Val-d’Oise), lauréats du Concours national de la résistance et de la déportation. Il a exhorté ces élèves à « faire en sorte que collectivement nous n’oubliions pas qu’il y a eu ici un des pires exemples d’inhumanité, que l’inhumanité fait partie de ce que nous sommes, et qu’il ne faut pas l’oublier » »
    Il y a également de tels lauréats dans notre famille qui a toujours pris soin du devoir de mémoire.
    Cela étant, n’ayant pas pour ma part visité de camp de concentration hors de France, soit dit entre parenthèses il faut quand même signaler l’existence de Natzwiller – Struthof ou encore de Schirmeck où les Vosgiens ont été détenus un temps avant d’être déportés vers l’Allemagne, j’ai connu cependant moi aussi un premier choc mémorable, c’était lors de ma visite du Mémorial de la Paix à Hiroshima .
    Et donc, s’il ne faut en effet rien céder, c’est à l’insupportable tout court contre lequel nous pouvons encore agir.
    • C’est à ceux qui de nos jours organisent la misère amazonienne;
    • C’est à la réduction à une peau de chagrin des limites pourtant acceptées et reconnues du territoire des Yanomami dont est venu témoigner leur chaman à 28’ sur Arte .
    • C’est au sort fait par le gouvernement la république de l’Union du Myanmar à la minorité musulmane Rohingya dans un État à majorité bouddhiste , etc. etc.
    Plutôt que de se replier sur l’épouvantable de la Shoah, peut-être que de s’intéresser concrètement aussi à l’épouvantable de notre monde contemporain qui sévit encore ici comme là, davantage que la sanctification dans le discours des politiques d’une seule mémoire particulière, pourrait représenter la meilleure façon d’empêcher l’épouvantable du passé de resurgir.
    J’ai parfois l’impression que nos élites se contentent de réviser l’Histoire avec le sympathique et amusant Lorànt Deutsch ou encore Secrets d’Histoire, soit dit sans par ailleurs méconnaître les qualités de ces émissions.

  82. @ Exilé | 29 janvier 2020 à 09:14
    Oui, diviser pour régner.
    C’est un très mauvais calcul. Une sale manipulation. Sans aller jusqu’à faire fraterniser pompiers et CRS, on pourrait éviter que les pompiers, déjà victimes de guet-apens dans les « quartiers », et peu protégés par les services d’ordre en temps normal, se fassent rosser par les CRS. L’article anglais que je lisais montrait une vidéo des CRS en train de matraquer à tours de bras, et trouvait incompréhensible (et sidérant) que des corps de métier tous deux au service des citoyens et de leur sécurité en soient rendus à cela. C’est déjà impensable avec des citoyens ordinaires, mais là, ça dépasse l’entendement.
    C’est une situation extrême, si cela devait durer ou se reproduire, ce serait particulièrement explosif. Est-ce voulu en haut lieu, je ne peux pas le croire, j’ai encore cette naïveté ou plutôt ce désir de bonne foi, qui tient de préférence les élus pour honnêtes, quoique parfois peu doués pour gouverner. Mais alors, d’où viennent les ordres, comment se justifient-ils ? Il serait temps que des voix autorisées, députés, anciens chefs d’Etat, ex-Premiers ministres, chefs de partis, comprennent que toutes ces anomalies sont graves, et qu’ils interrogent solennellement le gouvernement à ce propos.

  83. hameau dans les nuages

    @ Trekker | 29 janvier 2020 à 00:01
    La boîte de Pandore est bien ouverte. Un véritable déchaînement sur les réseaux sociaux. La Shoah serait même du « pipi de chat » par rapport à ce que les Algériens ont subi, des dizaines de millions de morts à les écouter…

  84. @ Lucile (29/01 à 14h34)
    Entièrement d’accord avec vous, c’est une infamie de voir se battre CRS contre pompiers. Il a bien fallu que des ordres soient donnés pour arriver à de telles énormités.
    Arriver à mettre le chaos dans la pétaudière par l’entremise des forces de l’ordre, il y a comme de la purée de pois dans le cerveau élyséen. Du macronavirus ?

  85. Mary Preud'homme

    @ Lucile | 29 janvier 2020 à 14:34
    C’est du réchauffé votre histoire d’affrontement entre CRS et pompiers.
    Une scène dûment photographiée et commentée sur les réseaux sociaux et qui remonte à juillet 2010 et qui s’est déroulée à Nice à l’issue d’une manifestation contre la réforme des retraites.
    Au fait quel était le nom du journaliste qui avait immortalisé la scène ?

  86. « La première présidente de la Cour de cassation, Chantal Arens, et le procureur général près cette Cour, François Mollens, rappellent que l’indépendance de la justice, dont le président de la République est le garant, est une condition essentielle du fonctionnement de la démocratie. Les magistrats de la Cour de cassation doivent pouvoir examiner en toute sérénité et en toute indépendance les pourvois dont ils sont saisis. »
    Voilà un retour de bâton bienvenu, qui fait chaud au cœur de tout démocrate. La Justice, que Jupiter avait violentée en survolant le mont Olympe, l’a sèchement recadré par un communiqué sans ambiguïté, signé par les deux plus hauts personnages de l’institution. En un texte pas beaucoup plus long qu’un tweet, ils ont dégagé la Cour de cassation du piège politique dans lequel – par simple vanité de délivrer sa parole, peut-on espérer – le Président l’enfermait. Un texte courageux, loin de la fragilité souvent supposée et regrettée de l’Autorité judiciaire.
    Trois remarques cependant, qui en disent long sur la gravité du moment :
    – La presse, dans son ensemble, a vite rangé cette mise au point salutaire au rayon des affaires classées (hormis France 5 qui a invité notre hôte). Il s’agit pourtant d’un événement sans pareil, semble-t-il, depuis l’entrée en vigueur de notre Constitution.
    – Beaucoup trop d’avocats, obnubilés par leurs points de retraite, n’ont pas pris la dimension inédite de l’intrusion de l’exécutif dans le monde judiciaire. Ils ont continué à donner leur spectacle clownesque de jets de robes. Un mouvement digne de potaches, mais qui retarde les procédures et porte préjudice à, leurs clients, qu’ils soient victimes ou accusés. Eux, par cette attitude, fragilisent la Justice.
    – A ma connaissance, l’Elysée n’a pas envoyé le moindre signal d’une quelconque repentance du Président, « garant de l’indépendance de la Justice ». Mépris, orgueil, refus de reconnaître la gravité des faits ?… On notera que, pour ce qui concerne sa lamentable comparaison entre la Shoah et l’affaire algérienne, qui, comme les propos du même acabit déjà tenus pendant la campagne présidentielle, a indigné – avec raison – les autorités religieuses juives, le Palais s’est fendu d’une mise au point qui se veut apaisante…
    Du moins pour celles-ci. Quant à la colère de ceux qui ont vécu dans leur chair les drames survenus avant et après le 19 mars 1962 – les rapatriés, les harkis, les familles des militaires tombés pour le France -, elle ne fait l’objet de la moindre attention. Au risque de rompre encore plus le lien national en ressuscitant des communautés qui ont su, elles, « s’assimiler ».
    Non, M. Macron, aucun de nos compatriotes n’a commis de « crime contre l’humanité » en Algérie, pas plus que nos dirigeants de l’époque, parmi lesquels figurent François Mitterrand et Charles de Gaulle. Excusez du peu… Déclarer cela, le répéter, c’est attiser la haine de certains individus qui, à l’avenir, pourront « justifier » leurs forfaits en invoquant la vengeance et s’abriter derrière votre pitoyable tentative de réécrire le « récit national », au seul profit de vos intérêts électoraux.

  87. @ hameau dans les nuages
    « La Shoah serait même du « pipi de chat » par rapport à ce que les Algériens ont subi, des dizaines de millions de morts à les écouter… »
    Le mieux pour répondre à ces élucubrations délirantes est de renvoyer ceux qui n’ont pas encore tout à fait perdu la raison à l’examen de la pyramide des âges de la population algérienne prenant en compte les suites démographiques de la période concernée…
    Rappelons que les conséquences de la saignée de la guerre de 1914-1918 sur la population française (environ 1 500 000 morts) étaient visibles plusieurs dizaines d’années plus tard.

  88. @ Mary Preud’homme | 29 janvier 2020 à 17:19
    J’hésite : est-ce de l’humour ?
    Voici l’article du Daily Mail Online :
    https://www.dailymail.co.uk/news/article-7941881/French-firemen-fight-pre-arranged-brawl-ends-TEAR-GAS-deployed.html?ito=video_player_click
    Si vous déroulez tout l’article et regardez toutes les vidéos, vous pourrez constater que les immeubles ne sont pas vraiment de style niçois. Les photos sont très belles d’ailleurs. Le journaliste a l’air de dire que la bagarre était « pré-arrangée », pourtant ni les pompiers ni les CRS n’ont l’air de faire semblant.
    J’ajoute que quand on parle à des étrangers vivant dans des pays normaux et démocratiques, ils estiment que l’utilisation de gaz lacrymogène représente déjà un degré élevé de répression policière. Chez nous, c’est devenu une habitude, avec les matraques et les lances à eau. Mais ça ne suffit plus. C’est quand même dérangeant.

  89. Robert Marchenoir

    Le temps est venu, je pense, de considérer dans leur ensemble ces fameuses « petites phrases » de Macron, qu’il se traîne comme autant de casseroles et qui « prouvent bien » que c’est un abominable personnage, « comme tout le monde le sait » — et particulièrement « un psychiatre italien » (lequel a trahi la déontologie de sa profession en prétendant porter un diagnostic sur un homme sans l’avoir reçu en consultation, et de surcroît dans le but de lui nuire, et non de l’aider — mais ce n’est pas cela qui va gêner nos diffamateurs anti-macronistes).
    Car toutes ces petites phrases ont de nombreux points communs.
    L’un des plus fréquents est que Macron semble ignorer l’usage du « off the record ». Plusieurs de ces déclarations controversées semblent être davantage un commentaire de sa propre action, une réflexion à haute voix faite en petit comité, plutôt que de véritables directives ou l’annonce d’une décision.
    C’est le cas de ses propos aéroportés concernant le procès de l’affaire Sarah Halimi. Il n’est pas du tout inutile, il me semble, qu’il fasse connaître à des journalistes son point de vue sur le caractère « sacramentel » d’un procès (l’un des passages les plus intéressants de cette interview).
    A cet égard, il faut rappeler les propos eux-mêmes. Trop souvent, l’indignation entendue dans les médias, ou sur les réseaux sociaux, repose sur des on-dit.
    D’ailleurs, j’ai été incapable d’en retrouver une transcription intégrale. Voici donc le compte rendu de La Croix, dans un mélange de style direct et indirect :
    « Jeudi dernier, le président est revenu une deuxième fois sur ce sujet si délicat. Le soir, dans l’avion qui le ramenait vers Paris, il échange avec trois journalistes du Figaro, du Monde et de Radio J. Il tient des propos très libres et étonnants ainsi rapportés dans Le Monde : ‘Le procès, en ce qu’il met les parties autour d’une table et qu’il est un exercice reconnaissant la douleur, permet de dire l’acte. Dans sa part sacramentelle, il est indispensable pour faire son deuil, pour parachever l’exer­cice de vérité. Il faut un procès sur des sujets aussi forts, quand bien même à la fin, pour des raisons d’expertise, on déciderait qu’il n’y aurait pas de responsabilité pénale, parce qu’on aura établi les autres responsa­bilités, qu’on aura permis de faire émerger la vérité et de faire le travail de deuil.’ Le président semble donc envisager à terme un changement du dispositif judiciaire. »
    Et voici le compte rendu du Times of Israël :
     » ‘Je vais être très précis, parce que c’est un sujet compliqué’, a-t-il expliqué dans un entretien au Figaro. ‘Je crois qu’on ne peut pas, sur ces sujets, décider de nous en remettre uniquement à la justice. Il faut parfois assumer cette caractérisation, dont on estime qu’elle correspond au pays, et que la politique a sa part.’ Il a soulevé la question de l’irresponsabilité pénale, et s’est déclaré défavorable à ce ‘qu’on aille dans une judiciarisation de la folie, parce que ça nous amènerait à des choses qui sont, à [son] avis, extraordinairement non-souhaitables’. Selon lui, ‘faire évoluer ou clarifier’ l’idée que ‘le rapport de l’expert ne [puisse] pas préempter la décision finale du juge, même sur ce sujet’ serait néanmoins nécessaire. »
    « Le Figaro a retranscrit une autre citation du président. Évoquant la possibilité ‘de juger des fous’ le président indique qu’il souhaite ‘faire évoluer ou clarifier’ certains éléments du droit, sans forcément passer par la loi. ‘Il y a l’idée que le rapport de l’expert ne [puisse] pas préempter la décision finale du juge, même sur ce sujet’. Emmanuel Macron aurait aussi eu une formule singulière : ‘Je crois qu’on ne peut pas, sur ces sujets, décider de nous en remettre uniquement à la justice […]. La politique a sa part.’ « 

    Quelque opinion qu’on en ait, il est indubitable que ces propos sont nuancés, pertinents et même profonds. Ils témoignent d’une perception aiguë de l’opinion publique, à l’opposé de l’image de « dictateur » que tentent de promouvoir des opposants malhonnêtes.
    On remarquera que le président ne réclame pas une condamnation de l’assassin de Sarah Halimi. Il envisage une évolution du droit, ce qui relève de sa responsabilité. Il dit explicitement que « quand bien même à la fin, pour des raisons d’expertise, on déciderait qu’il n’y aurait pas de responsabilité pénale, un procès serait indispensable pour parachever l’exercice de vérité ».
    Peut-être aurait-il été mieux avisé, cependant, afin de ménager l’extrême susceptibilité de l’institution judiciaire française, de placer ces propos sous la règle du « off the record », et même du « deep background ».
    Les journalistes auraient ainsi eu interdiction d’attribuer ces propos à leur auteur, voire de les citer tout court. Ce qui aurait permis au président d’éclairer les futures analyses, enquêtes ou points de vue de ses interlocuteurs, sans pour autant être perçu comme faisant pression sur les juges.
    Voyons maintenant l’autre déclaration qui est censée avoir été inspirée au président par l’ivresse de l’altitude : l’équivalence qu’il est censé avoir tracée entre la colonisation de l’Algérie et la Shoah. Qu’a-t-il dit exactement ? Le Parisien le rapporte :
     » ‘Je suis très lucide sur les défis que j’ai devant moi d’un point de vue mémoriel, et qui sont politiques. La guerre d’Algérie est sans doute le plus dramatique. Je le sais depuis ma campagne. Il est là, et je pense qu’il a à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995. […] On n’en a pas parlé, on a écrasé. […] Il n’y a pas eu un travail politique mémoriel’, a-t-il dit, tout en admettant ne pas avoir ‘la réponse’ pour y parvenir, admettant ‘tourner autour’. »
    Là encore, Macron est en mode réflexion à haute voix, interrogation sur sa propre action. Un genre qui s’accommode mieux du « off the record » que de l’interview traditionnelle.
    Mais quoi qu’il en soit, maintenant que ses propos sont publics, chacun peut se rendre compte qu’il est parfaitement mensonger et diffamatoire d’affirmer que le président aurait, ainsi, prétendu que la colonisation de l’Algérie était un épisode aussi condamnable que l’extermination des Juifs.
    N’importe qui, doté de deux neurones en état de marche et d’un sens de l’honnêteté minimal, comprend que ce que Macron est en train de dire, c’est a) que la France n’a toujours pas procédé à la lustration collective qui permettrait de tourner la page de la guerre d’Algérie, b) que cet acte est nécessaire, car il est seul susceptible d’opérer une réconciliation nationale et internationale, c) que si lui, Macron, parvenait à l’accomplir (et il avoue honnêtement ne pas savoir comment pour l’instant), ce geste politique aurait le même poids historique, pour sa présidence, que la reconnaissance de la responsabilité française dans la collaboration n’en a eu pour la présidence de Jacques Chirac.
    Je défie quiconque de m’expliquer que ce n’est pas rigoureusement exact, parfaitement juste, et tout à fait révélateur d’une sagesse et d’une profondeur politique que la racaille intellectuelle et morale nous servant d’opposition (à droite comme à gauche) s’emploie à dénier à Macron.
    Terminons par un autre faux scandale, que je n’ai jamais vu réfuté. La « sagesse populaire » veut que Macron ait dit que « dans les gares, il y a des gens qui ne sont rien ».
    J’avoue avoir loupé cet épisode. J’ai vu mille fois reprocher à Macron « les gens qui ne sont rien », mais j’ignorais dans quelles circonstances il avait dit cela. La machine médiatique française est faite de telle sorte que, si vous n’êtes pas branché 24 h sur 24 sur ses moindres systoles, dix ans après, personne ne se sera donné la peine de vous expliquer d’où viennent les citations les plus célèbres de tel ou tel.
    Pour le dire clairement, je n’ai jamais cru que Macron ait pu dire une chose pareille. J’ai donc voulu en avoir le cœur net. J’ai vérifié. Et en effet, il ne l’a pas dit.
    Non seulement il ne l’a pas dit, mais il a dit exactement le contraire.
    Plus précisément, il a prononcé ces mots, mais comme ils ont été sortis de leur contexte, et que ce dernier n’a jamais été restitué, ils signifiaient exactement le contraire que ce qu’on essaie de leur faire dire.
    Restituons donc ce contexte, qui est indispensable pour comprendre un événement. Emmanuel Macron était en train d’inaugurer la Station F, un incubateur de start-up à Paris, installé dans la halle Freyssinet. Cette dernière est une gare de fret désaffectée, à l’architecture remarquable, due à Eugène Freyssinet en 1929.
    Et voici l’intégralité des propos prononcés par Emmanuel Macron à cette occasion — du moins tels qu’on peut les entendre sur son compte Twitter officiel : il se peut que ce ne soit qu’un extrait de son discours.
    Le président s’adresse donc à des entrepreneurs, de jeunes entrepreneurs, a priori, qui n’ont pas encore fait leurs preuves. Ceux qui sont hébergés par la Station F.
    « Ne pensez pas une seule seconde que si demain vous réussissez vos investissements ou votre start-up, la chose est faite. Non. »
    « Parce que vous aurez appris dans une gare. Et une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. Parce que c’est un lieu où on passe. Parce que c’est un lieu qu’on partage. Parce que la planète où nous sommes aujourd’hui, parce que cette ville, parce que notre pays, parce que notre continent, ce sont des lieux où nous passons. »
    « Et si nous oublions cela, en voulant accumuler dans un coin, on oublie d’où on vient et où on va. »
    « Et donc, oui : demain, vous allez faire vivre cette gare d’hier, grâce au génie architectural, vous allez la faire vivre par votre envie. Par votre inventivité. Par vos ambitions, par vos rêves. »
    « Transformez notre pays ! Bousculez-le avec tout cela ! Faite-le changer ! Parce que vous êtes aussi les acteurs de ce changement. Parce que cette responsabilité, vous l’avez au moins autant que moi. »
    « Mais n’oubliez jamais, en le faisant changer, que vous devez le faire changer pour longtemps. Que vous avez, à chaque instant, cette responsabilité immense, d’être nés, ou d’avoir grandi, aussi, dans cette gare. A Paris. En France. En Europe. Quelque part dans le monde. Et que cela, vous l’emmènerez tout au long de votre vie. »

    Résumons-nous : les anti-macronistes accusent leur tête de Turc de mépriser les Français ordinaires, ceux qui constitueraient la foule des gens qu’on croise dans les gares. Macron serait un dictateur d’extrême droite (nous disent en particulier les chefs et sympathisants de l’extrême droite), qui mépriserait les pauvres, les gens de peu, « ceux qui ne sont rien ». Tandis qu’il n’aurait d’estime que pour les riches, dont il serait la marionnette.
    En fait, Macron dit exactement le contraire. Macron, face à ces start-uppers, ces chefs d’entreprise, prononce un discours communiste. Il leur dit : votre mission, dans la vie, n’est pas « d’accumuler dans un coin ». Elle ne consiste pas uniquement à faire un max de pognon. Elle consiste à mettre votre talent au service de votre patrie, de tous ses citoyens, y compris ceux « qui ne sont rien ».
    Les abrutis communistes qui ont reproché cette phrase à Macron (y compris les communistes du Rassemblement national) sont tellement stupides, qu’ils ignorent jusqu’à l’histoire de leur idéologie. Ils n’ont pas percuté qu’à ce moment, Macron citait l’Internationale. Et il la citait en prenant le parti du prolétariat : « Nous ne sommes rien, soyons tout ».
    Macron était en train de fouetter de futurs riches en leur rabattant leur caquet, au nom de la défense des Gilets jaunes. Et ces derniers prouvent qu’ils ne sont, décidément, que des fumeurs de clopes et des conducteurs de diesel, en comprenant exactement l’inverse.
    En fait, ces propos rappellent furieusement la déclaration méprisante du socialiste Barack Obama, à l’adresse des chefs d’entreprise américains : « You didn’t build that ». Ce n’est pas vous qui avez bâti votre entreprise. Vous n’avez pu le faire que grâce aux routes construites par l’État, aux services publics, enfin grâce à toutes ces merveilles dont l’État fort et stratège vous a fait cadeau.
    Macron, lui, fournit la version bienveillante et optimiste de ce point de vue. Il encourage les futurs chefs d’entreprise, il loue leur énergie et leur ambition, mais il les met en garde contre les dérives qui les guettent : l’obsession du profit pour le profit (« accumuler dans un coin »), l’oubli du rôle social de l’entreprise (« vous avez, à chaque instant, cette responsabilité immense d’avoir grandi dans cette gare, à Paris, en France »), le culte du court terme (« n’oubliez jamais, en faisant changer votre pays, que vous devez le faire changer pour longtemps »), la tentation de l’égoïsme, du hors-sol et du mondialisme (« Notre pays, notre continent, ce sont des lieux où nous passons. Si nous oublions cela, on oublie d’où on vient et où on va »).
    En réalité, Macron a tenu là, à ces start-uppers tant haïs par les anti-libéraux, exactement le discours des populistes, des « anti-système », des Marine Le Pen, des Nicolas Dupont-Aignan, des Éric Zemmour, des Viktor Orban : celui des conservateurs, et même des chrétiens traditionalistes. Celui de la transmission, de l’héritage, de la patrie charnelle et du caractère éphémère de l’existence de chacun.
    Mais, évidemment, en faisant l’éloge de l’entreprise et de la création de richesses, que ces derniers s’obstinent à mépriser.
    Si l’on peut (à la rigueur) consentir aux sous-doués des ronds-points l’excuse d’un QI de bulot, cet alibi ne tient plus pour les « journalistes du système », les responsables politiques « anti-système » (ou non), les intellos « rebelles » style Onfray ou Zemmour, et tout ce que la France compte d’élites anti-Macron.
    Dans leur cas, le mensonge est patent.
    Le même mensonge qu’ils nous ont servi à l’encontre de Margaret Thatcher, et de son fameux « there is no such thing as society », dans son interview de 1987 au magazine Women’s Own (« la société, ça n’existe pas »).
    Dans son cas également, la propagande communiste a accompli son œuvre perverse, en sortant quelques mots de leur contexte, en leur faisant dire exactement le contraire de ce qu’ils signifiaient, puis en martelant ce mensonge pendant trente ans.
    Jusqu’à nos jours, d’ailleurs, puisque le tripatouilleur communiste Christophe Guilluy a osé mettre ce slogan sur la couverture de son dernier livre, No Society — le seul ouvrage à prétention scientifique dont même le titre est un mensonge.
    Nous en venons ici à la réflexion prémonitoire de George Orwell que Philippe Bilger cite dans son nouveau billet : « Il s’agit de l’effroi d’Orwell face au ‘sentiment que le concept de vérité objective est en passe de disparaître du monde’ au point que ‘les bombes’ lui inspirent moins de peur. »
    En effet. C’est l’un des plus graves dangers qui nous guettent aujourd’hui. N’oublions pas que le principal ennemi d’Orwell était le communisme russe. C’est toujours au communisme russe que nous devons cette démolition de la vérité aujourd’hui, dans sa version poutiniste.
    C’est le poutinisme qui a théorisé cette non-existence de la vérité, dans la droite ligne de ses prédécesseurs bolcheviks. Et c’est toute une part de l’Occident qui a relevé le gant avec enthousiasme, que ce soit à droite ou à gauche, d’ailleurs. Le politiquement correct « anti-raciste » entretient le même mépris de la vérité que le politiquement correct des « anti-système ».
    L’un et l’autre se nourrissent de la baisse tendancielle du taux d’intelligence et du niveau d’éducation, de l’illettrisme grandissant, de la culture du coupé-collé, du culte de la « vidéo » par opposition à l’écrit, du sectarisme et de l’instantanéité d’Internet.
    En la matière, Macron est un enfant de son siècle, d’ailleurs. On n’a pas assez relevé qu’il a une maîtrise assez médiocre de la langue française. Ce qui peut contribuer à son bilan désastreux en matière de « petites phrases ».
    Inutile de dire, cependant, que même sur ce terrain, il est un géant face à ses détracteurs.

  90. C’est bien sympathique cette indépendance de la justice et cette séparation des pouvoirs.
    Qui alors pour empêcher certains juges de faire n’importe quoi ?
    Macron, si les Français estiment qu’il fait n’importe quoi, pourront voter en faveur de ses adversaires, mais un juge ?
    Le chef de l’Etat devait intervenir, au nom du peuple français et en son nom s’il le jugeait utile, car la situation n’est pas acceptable.
    Certaines interventions laissent supposer qu’un antisémitisme insidieux se cache derrière ces bonnes paroles d’exiger la non prise de position du président, par ailleurs défaillant sur bien des sujets.
    Pour ma part, c’est son silence qui m’aurait choqué.
    Je n’accepterais pas qu’il n’intervienne pas en cas d’assassinat d’un catholique romain, antisémite ou pas, au nom de l’indépendance de la justice, rendue faut-il le rappeler au nom du peuple français.
    Qui pour juger les juges défaillants ?

  91. Mary Preud'homme

    @ Lucile | 29 janvier 2020 à 21:07
    Le 28 janvier dernier les affrontements entre pompiers et CRS ont eu lieu – exclusivement – en marge de la manifestation.
    En l’occurrence lorsque des manifestants (pompiers ou pas) débordent du parcours prévu, agressent les policiers et forcent des barrages, le rôle de la police est bien de les contenir.
    A noter que contrairement à vos allégations les policiers sont de plus en plus sollicités en protection des pompiers dans certains quartiers à problèmes.

  92. J’ai le plus grand respect pour les pompiers, mais, en la circonstance, je suis terriblement déçu par le comportement d’une minorité d’entre eux le 28 janvier dernier.
    Il est vrai que seulement 20 % sont des professionnels et donc disposent d’un statut comparable à celui des CRS, les 80 % restant sont des volontaires. C’est en tout cas ce que j’ai entendu hier dans un débat.
    Ce n’en est que plus méritoire de leur part car leurs interventions se font souvent dans des conditions dangereuses, particulièrement depuis quelque temps dans les banlieues sensibles.
    Il semble toutefois qu’ils aient obtenu gain de cause concernant leur prime de feu.
    Espérons que l’affaire soit désormais classée. Il n’en demeure pas moins que leur attitude dans cette manifestation a détérioré la bonne opinion dont ils bénéficiaient dans la population.
    Plus jamais ça !

  93. @ stephane
    « Qui pour juger les juges défaillants ? »
    Il faudrait des juges élus.
    Si on trouve qu’ils commettent des abus, dehors.

  94. Catherine JACOB

    @ Trekker | 29 janvier 2020 à 00:01
    Eh oui, Pandore ! cadeau empoisonné de Zeus à Epiméthée, « Celui qui réfléchit après-coup » et jeune beauté à laquelle le dieu Hermès, une divinité psychopompe avait pour sa part, fait don de l’art de la parole séductrice ainsi que de la curiosité.
    Dès lors, tout comme la dernière (7ème ?) épouse de la Barbe Bleue ne résiste pas à « ouvrir la porte du cabinet où il lui avait pourtant été formellement interdit de pénétrer, et y découvre les corps des précédentes épouses, accrochés au mur » et tout comme la Belle au bois dormant , dotée par ses marraines les Fées, de tous les dons tout comme Pandore, « alla jusqu’au haut d’un donjon dans un petit galetas, où une bonne vieille estoit seule à filer sa quenoüille. Cette bonne femme n’avoit point ouï parler des deffenses que le roi avoit faites de filer au fuseau. Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la Princesse, Je file, ma belle enfant, luy répondit la vieille, qui ne la connoissoit pas. Ha ! que cela est joli, reprit la Princesse ; comment faites-vous ? donnez-moy que je voye si j’en ferois bien autant. Elle n’eust pas plutost pris le fuseau, que, comme elle estoit fort vive, un peu estourdie, & que d’ailleurs l’Arrest des Fées l’ordonnoit ainsi », s’en perça la main et tomba évanouie. » – mais bon, dans son cas ce n’est pas de sa faute puisque quelque chose la conduit à son malheur à son insu, Pandore ne résiste pas à ouvrir, pour voir, le coffre trouvé dans la maison de son époux, négligent donc, Macron a en effet ouvert la porte à la concurrence des mémoires à un moment très inopportun. On va dire que dans les trois premiers cas évoqués ci-dessus, la cause première est l’absence de réflexion de la jeunesse qui se précipite sans souci des conséquences pour satisfaire à l’idée du moment.
    Cela est-il pardonnable à quelqu’un qui devrait comme Prométhée, « considérer toutes choses à l’avance » pour le bien du pays et du peuple qu’il a pour mission de conduire et de préserver ?

  95. @ Robert Marchenoir | 30 janvier 2020 à 01:00
    D’où parles-tu camarade ?
    Il n’est de vérité qu’identitaire.
    Concernant Macron, la vérité identitaire de gauche est parfois la même que l’identitaire de droite, qui est souvent celle de la vraie droite, qui rejoint celle de la droite identitaire.
    Vous suivez ?
    Tenez, pour tout dire, ma vérité identitaire est telle que si je croisais Macron et qu’il me dise « bonjour », je répondrais : « ça ne vous regarde pas que je passe une bonne journée, c’est mon affaire ».
    Votre vérité identitaire est telle que si vous croisiez Poutine, et qu’il vous dise « bonjour »… non il n’aurait pas le temps de parler… Paf…!!
    P.-S.: Vous écrivez des choses pertinentes que je lis de façon impertinentes. C’est le risque des blogs !

  96. Jean le Cauchois

    @ Robert Marchenoir 01:00
    Je tiens à vous remercier pour votre long commentaire sur les « petites phrases » de Macron. Il est très instructif de connaître le contexte et l’intégralité des propos tenus, trop souvent réduits à ces seules « petites phrases » jetées en pâture à l’opinion pour l’orienter dans ses préjugés.
    Il faut des hommes d’écrit – et écrire / décrire / relater, c’est long, ça prend du temps – et c’est bien plus difficile que d’émettre des textes courts ou de publier des photos orientées, comme celle proposée de Macron en Tintin aviateur, probablement pour conforter les propos du jour, fort critiques, de notre hôte pour qui s’applique, comme à nous tous, la formule lapidaire de Tipaza à 10:01: « Il n’est de vérité qu’identitaire ».

  97. @ Mary Preud’homme | 30 janvier 2020 à 02:15
    Je n’accuse ni ne justifie personne, je dis que cela fait mauvais effet. Il y a sûrement des explications, mais le résultat est là, et pour moi cela dépasse les bornes. Si vous lisez les commentaires, quelqu’un parle de
    « mismanagement », mauvais encadrement, et quelqu’un d’autre dit qu’une scène pareille ne se voit pas dans un pays civilisé.
    S’il y a des énergumènes chez les pompiers il ne faut pas les garder, même chose dans la police, et si les policiers reçoivent des ordres imbéciles, il faudrait aussi s’en préoccuper.

  98. La Justice, c’est bien compliqué pour le simple citoyen qui est obligé d’admettre que le président de la République est le seul homme en France à ne pas avoir le droit de s’exprimer sur une affaire (Halimi) qui choque tout le monde : l’assassin ne sera pas jugé ! On est tombé sur la tête. Défi au bon sens.
    Dans le même domaine mais sur un tout autre sujet, je suis également choqué par l’attitude de François Fillon qui ce soir, à trois semaines de son procès, va mobiliser une chaîne pour tenter de séduire une opinion publique. Sans doute doit-il penser qu’une vox populi favorable peut influencer un tribunal ne serait-ce qu’à dose homéopathique. Le procédé est certainement légal mais je le trouve déloyal, comme l’ont été les manœuvres des médias qui ont contribué largement à sa chute en 2017.
    Penelope, son épouse mise en cause, se représente comme conseillère municipale dans une petite localité de la Sarthe. C’est donc une offensive de la part des Fillon qui ont gardé le silence pendant trois ans. Je la trouve indécente mais…
    Mais, compte tenu de l’effroyable déchéance où nous mène l’actuel président mondialiste et immigrationniste et qui sème le chaos avec son gouvernement de bras cassés stagiaires, Fillon a le droit de s’estimer ‘’moins pire’’.
    Il est simplement à égalité dans la catégorie de ceux qu’Audiard citait : « …ça ose tout ».

  99. Jean le Cauchois

    @ Lucile à 16/05
    Dans les situations ordinaires d’exercice de leurs fonctions respectives, pompiers et policiers sont complémentaires pour protéger les biens et les personnes. Dans des situations extraordinaires, grèves, manifestations, les pompiers affiliés à la CGT, ou à quelques autres syndicats organisés, respectent les règles convenues à l’avance avec la puissance publique. Le ou les cas que vous évoquez, et que vous déplorez, sont nécessairement le cas d’éléments incontrôlés, que la police a toutes raisons de réprimer.

  100. Robert Marchenoir

    @ Jean le Cauchois | 30 janvier 2020 à 12:17
    Merci. (J’aime bien Tintin aussi.)
    ______
    @ Tipaza | 30 janvier 2020 à 10:09
    @ Robert Marchenoir | 30 janvier 2020 à 01:00
    « D’où parles-tu camarade ? Il n’est de vérité qu’identitaire. »
    Heureusement que vous avez écrit un autre commentaire, sur le fil d’Orwell, où vous expliquez le contraire, témoignage à l’appui… ce n’est pas toujours facile, de suivre votre second degré !
    « Ma vérité identitaire est telle que si je croisais Macron et qu’il me dise ‘bonjour’, je répondrais : ‘ça ne vous regarde pas que je passe une bonne journée, c’est mon affaire’. »
    Ah non, pardon, ça a déjà été fait avec Sarkozy, et ça a donné : « casse-toi, pauvre c… ». Il vous faudra trouver autre chose…
    Au passage, on mesurera à quel point la chochottisation des Français a explosé, en quelques années. Macron conseille à un chômeur de traverser la rue pour trouver du boulot, et aussitôt des millions de pleureuses s’affirment insultées jusqu’à la troisième génération.
    Imaginez que Macron ait dit, à l’aimable chômiste horticole : « casse-toi, pauvre c… », au lieu de lui conseiller de se reconvertir dans la cuisine. Je vous laisse imaginer le barouf…

  101. @ Jean le Cauchois | 30 janvier 2020 à 20:52
    Sans doute, mais je me demande juste s’il n’y a pas moyen d’éviter d’en venir à ça.

  102. L’immaturité de l’extravagant président (se disant) français devient pathologique. Son numéro de clown devant un tee-shirt anti-flics était-il organisé ou imprévu/spontané ? Dans les deux cas il est honteusement ‘’inapproprié’’.
    Le président-gamin passe le plus clair de son temps à exaspérer les Français par des bavasseries indignes. Il vient de se prendre une bonne claque de la part du Conseil d’Etat qui retoque la circulaire de son valet Castaner. Avertissement sans frais avant la fessée électorale ?
    A propos, que fait-on légalement des déséquilibrés ?

  103. Sur les propos du président de la République dans l’avion du retour de son voyage en Israël, en particulier quant au parallèle fait entre les difficultés qu’il aura à évoquer la mémoire de la guerre d’Algérie et celles de monsieur Chirac concernant la Shoah, l’historien Jean Sévillia a accordé le 25 janvier dernier un entretien au journaliste Jean-Christophe Marmara du Figaro.
    L’article du Figaro n’étant accessible qu’aux abonnés, j’ai retrouvé sa transcription sur cet autre site https://www.asafrance.fr/item/algerie-ignorance-et-instrumentalisation-de-l-histoire.html
    A la question « Emmanuel Macron dit ne pas regretter ses propos de campagne évoquant un «crime contre l’humanité» à propos de la colonisation… », Jean Sévillia répond :
    « Cela prouve, une fois de plus, qu’il n’y connaît et n’y comprend rien. La colonisation française en Algérie a eu ses indéniables réussites et ses non moins indéniables échecs. Qualifier de «crime contre l’humanité», imputation infamante, cent trente-deux années de présence française de l’autre côté de la Méditerranée est une affirmation grossière, caricaturale et biaisée, mensonge historique qui se double d’une erreur politique, car ce genre de propos n’est pas fait pour ramener la paix dans les mémoires, mais au contraire pour réveiller les passions. »
    Cet article de fond historique me semble devoir être lu.

  104. Jean le Cauchois

    @ Lucile à 17:09
    « Je me demande juste s’il n’y a pas moyen d’éviter d’en arriver à ça »
    Beaucoup de pompiers sont bénévoles, et ont une autre profession, en général une profession « physique » ; ils sont jeunes, sportifs, et en manifestation, ils sont parfois désireux de s’opposer physiquement aux forces de l’ordre, lesquelles, identifiant ce type caractérisé d’opposants, emploient une « manière forte » adaptée, très spectaculaire à observer, donc médiatisable.

  105. @ hameau dans les nuages | 04 février 2020 à 00:15
    Pour Erdogan et l’Algérie, c’est donc une forme de retour aux sources puisqu’il veut rétablir l’empire ottoman… Reste à savoir si l’Algérie, colonie ottomane avec un Dey à Alger, accepterait une nouvelle tutelle turque !
    Si la France avait fait disparaître 5 millions de personnes d’Algérie en 132 ans, alors qu’au moment de la conquête leur nombre était de l’ordre de 2 millions, il n’aurait pas dû rester un seul indigène au départ des Français en 1962. Or, il en restait une dizaine de millions…

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