L’arTnaque

A-t-on le droit de ne pas aimer l’art moderne ?

A-t-on le droit de ne pas être à la mode, à la page ?

A-t-on le droit de considérer que la gratuité somptuaire de beaucoup d’œuvres contemporaines est une offense aux malheurs de la France d’aujourd’hui ?

Je n’aurais pas eu envie de formuler ces interrogations qui ne sont pas provocatrices si depuis quelques jours je n’avais pas senti un penchant, lui clairement provocateur, de nos élites et du pouvoir en particulier à nous « vendre » l’art comme substitut, comme compensation et consolation.

Tout est parti de ce que j’ai considéré tout de suite, à l’instar de beaucoup de Parisiens fiers de la beauté de la place Vendôme, comme un contraste saisissant dans le pire sens du terme. Avec l’installation, validée par la Mairie, de cet arbre de Noël géant, de ce plug anal, de cette chose à la fois sans intérêt et superfétatoire venant troubler notre vue, altérer notre plaisir et pousser au paroxysme le ridicule et le snobisme en ces temps troublés, on a dépassé les bornes.

Pourquoi dans ce magnifique lieu, pourquoi cet affront fait au bon sens et à l’équilibre, pourquoi cette propension à dénaturer ce qui par magie a résisté au fil du temps, à l’évolution du goût pour demeurer incontesté, un point fixe de la grâce architecturale dans un monde souvent médiocrement mouvant ?

Comme il convient d’éduquer le citoyen qui a, il est vrai, d’autres préoccupations, on lui a fait l’article sur le talent singulier, voire le génie de Paul McCarthy dont l’un des exploits précoces a été de créer – j’ai des scrupules on osant cet infinitif – « des orgies infernales brassant Pinocchio, Blanche-Neige et autres personnages dans un bain de moutarde, de ketchup, de mayonnaise et d’huile de moteur projetés à grands frais » (Le Monde).

Du même acabit, sa dernière prestation à l’hôtel de la Monnaie propose « une vaste chocolaterie, avec lits, couettes et oreillers, sonorisée par de longs râles enregistrés » (Le Parisien).

Si ses pantalonnades d’avant-hier et d’aujourd’hui ne sont pas un crime, juste un immense attrape-gogos, elles ne rehaussent pas, même enrichies de « son sapin-plug anal », sa réputation pour le commun des mortels.

Certes, la personne qui l’a agressé place Vendôme était imbécile et à l’évidence, sa détestation pour cet appendice n’aurait pas dû la conduire à s’en prendre à son auteur.

Reste qu’à la suite de ce stupide comportement et de la destruction, peu après, par un ou des tiers indignés, de cette verrue sur le visage de cette Place – je n’ai pas versé une larme de regret -, je n’ai pas apprécié les propos du président de la République qui, inaugurant la réouverture du Musée Picasso, a dénoncé « les contempteurs de l’art contemporain » et « la bêtise qui conduit à agresser un artiste ou à détruire son œuvre ».

Ce qui me gêne dans ces hyperboles sur l’art moderne tient à cette confusion entre l’existence et la qualité, la durée. Pour moi, l’artiste ne doit être décrété tel qu’à la fin d’un long processus quand l’adhésion, la consécration du temps et l’appropriation par tous d’une démarche singulière transcendée en richesse universelle auront produit tous leurs effets.

Cette manière de nommer n’importe qui artiste, par un décret d’autorité, une injonction de ravissement, explique pourquoi de nos jours le peuple largement entendu s’éloigne de plus en plus de ce que les privilégiés prétendent lui imposer. Il laisse ceux-ci, en caste à la fois mondaine et condescendante, fréquenter ces établissements de culture où ils s’extasient et se félicitent de leur fraternité qui ne rassemble qu’eux.

Un président de la République, certes, ne peut pas, dans ses propos publics, développer une vision qui soit en même temps compréhensive et éclairée en matière d’art mais rien de plus malsain que l’expression au moins implicite d’un ostracisme à l’encontre de la multitude qui ne sait pas, ne peut pas ou ne veut pas jouir de ces trésors dont on profite seulement quand l’essentiel vous a été donné. La culture est
ce qui reste quand on ne subit pas « le dur métier de vivre ».

Depuis plusieurs mois, il semble que François Hollande ait décidé de s’investir et d’investir dans la culture et l’art parfois le plus abscons, pour s’attirer ou conserver les bonnes grâces de ce milieu qui se dit progressiste comme on respire. Cette tactique fondée en partie sur un réel intérêt du chef de l’Etat sera-t-elle bénéfique et fera-t-elle remonter une cote de popularité qui dépend d’éléments infiniment plus vitaux, tangibles et concrets ? Quand le quotidien blesse sans cesse, c’est de l’hypocrisie de laisser croire que la culture et l’art – et surtout un art que l’humanité n’irrigue pas mais que l’hermétisme protège – pourraient constituer des remèdes décisifs, revigorants.

On a beau nous seriner que les retombées économiques de cette matière apparemment non rentable sont considérables, cela ne détourne pas de l’impression que le pouvoir se fuit dans cette dilection organisée et fuit les affres d’une politique et d’une économie qui s’obstinent par trop à déjouer ses pronostics.

De cette hégémonie de l’inutile – même splendide -, gratifiant seulement pour ceux qui sont libérés des soucis de l’existence, que peut donc penser le chômeur, le licencié, le salarié en danger, les familles qu’on néglige, le professeur qu’on ne soutient pas, le policier qui a toujours tort, le manifestant qui proteste, l’électeur qui désespère, cette masse de gens qu’on aurait tort de qualifier d’incultes mais dont le destin ne se résume pas à vanter McCarthy et à mépriser qui n’en est pas enivré ?

Il est convenu et confortable de soutenir que la culture nourrit autrement mais qui de bonne foi osera prendre le parti de ces oeuvres indigestes en les prétendant nécessaires à l’humain que sa condition obsède ? Si Shakespeare, Proust, Rodin ou Monet transcendent et éclairent celle-ci, tant d’autres, qualifiés trop vite d’artistes, la dégradent.

On pourrait d’ailleurs généraliser bien au-delà de la place Vendôme et de ce qui quelques jours l’a enlaidie. Notre vie culturelle sous toutes ses facettes – littéraire, cinématographique, théâtrale et musicale – ne donne absolument pas aux passionnés du divertissement au quotidien la certitude d’un univers de confiance, d’intégrité et de lucidité. Mais, au contraire, de services réciproques, d’hyperboles inspirées par l’amitié, d’enthousiasmes suscités par du minimalisme, de l’incongru ou du scandaleux, d’approbations générées par l’obsession de se distinguer en fuyant le populaire pour se réfugier dans l’ennuyeux. Quand, soudain, dans ce monde de fraude, éclate une sincérité, une vérité, une volonté d’expliquer pourquoi tel ou tel pourrait faire mieux, une démarche qui refuse la descente en flammes ou l’abusif triomphe, c’est un bonheur sans pareil. Mais rare.

L’art moderne a remplacé la religion selon Karl Marx. Il sert, pour le pouvoir, d’opium du peuple et, pour nos dirigeants, de suprême dérivatif thérapeutique.

Ce texte a été publié quasiment tel quel dans la matinée du 27 octobre sur Figaro Vox

Article précédent

Fleur Pellerin a commis un péché mortel !

Article suivant

L'Etat aussi a droit à la présomption d'innocence...

Voir les Commentaires (81)
  1. Cher Philippe,
    Ne pas aimer l’art contemporain ?
    C’est comme ne pas aimer les hommes.
    C’est manquer d’ouverture.
    C’est dénier la sublimation possible.
    C’est ne pas être joueur, ni jouisseur.
    Les premiers contacts avec Pierre Soulages renvoient à notre nuit, à nos peurs de petit enfant, à l’expression de la mélancolie, à l’infini.
    C’est une rampe d’évasion. C’est le contraire de ce petit point au centre d’une page, qui fait sourire et qui est si pertinent dans son infinité.
    Un pays dans lequel l’art serait figé ne peut se concevoir.
    Le titre de votre billet est artistiquement contemporain. Il n’est pas abstrait.
    Le T, envoyé en l’air, comme rejeté du code des caractères est une montée de colère ou un rire de défense, ou supériorité du jugement ou je me défends de la provocation de l’artiste en provoquant moi-même. Arnaque ou artnique sont dans un bateau ?
    Ce T sorti des codes de la convention graphique, un abri sur un mât ?
    Une sublimation à fleur de peau, pas si loin de l’expression artistique.
    Nous ne pouvions pas espérer lire un recueil de poésie à la Bilger et nous nous contenterons de la parution prochaine de « 72 Heures » avant le sapinou.
    françoise et karell Semtob

  2. Bonjour Philippe Bilger,
     » Tout est parti de ce que j’ai considéré tout de suite, à l’instar de beaucoup de Parisiens fiers de la beauté de la place Vendôme, comme un contraste saisissant dans le pire sens du terme. Avec l’installation, validée par la Mairie, de cet arbre de Noël géant, de ce plug anal, de cette chose à la fois sans intérêt et superfétatoire venant troubler notre vue, altérer notre plaisir et pousser au paroxysme le ridicule et le snobisme en ces temps troublés, on a dépassé les bornes. »
    Personnellement lorsque j’ai vu le « machin » gonflable érigé place Vendôme, j’ai d’abord pensé à un sapin. Et vu que l’on approche des fêtes de fin d’année, je m’attendais à voir la nuit du 24 décembre, au pied du sapin, un superbe père Noël, avec sa grande barbe blanche, en train de se faire prendre en photo avec des enfants sur les genoux et distribuer des cadeaux aux enfants défavorisés. C’eut été charmant et bien dans notre tradition culturelle française.
    Ce n’est qu’après avoir vu quelques photos de « plug anal » que je me suis dit qu’il pouvait y avoir, effectivement, une mauvaise interprétation de l’intention de l’artiste. D’autant qu’en étudiant le parcours de ce McCarthy, il est clair que son « œuvre » a une connotation sexuelle très prononcée.
    Le sexe érigé en art, ce n’est pas une nouveauté. Déjà les sculpteurs grecs de l’Antiquité s’étaient penchés sur le sujet et nous ont laissé de magnifique éphèbes de marbre qui ne cachent rien de leur virilité. Mais ils n’avaient pas poussé le détails jusqu’aux accessoires.
    On aurait aimé avoir l’avis de Fleur Pellerin, notre ministre de la Culture, sur cette œuvre magistrale du sculpteur McCarthy. Malheureusement elle n’a pas eu le temps de le donner car l’objet d’art a déjà quitté la place Vendôme.
    A défaut de la littérature, que de son propre aveu, elle ne goûte guère, elle doit certainement éprouver de l’intérêt pour d’autres domaines artistiques. Être ministre de la Culture n’exige pas d’avoir l’érudition d’un académicien ou d’un membre de l’Institut, mais au moins de se tenir au courant des événements qui interviennent dans le domaine qui nous a été affecté. C’est un aspect un peu ingrat du métier de ministre.

  3. Pendant que l’art contemporain et ses impostures grotesques occupent la scène, on oublie les propos scandaleux de Fleur Pellerin, non pas tant pour avoir avoué sa méconnaissance de Modiano, mais parce que cette représentante de la culture qui n’a pas honte de ne plus lire, montre à quel point elle méprise la littérature en lui préférant toutes ces industries idiotes du divertissement. L’article de Christian Combaz dans Le Figaro résume tout. L’ironie veut que ce soit à la Toussaint que l’on découvre non seulement que notre ministre est inculte mais qu’elle enterre la littérature. Et sans la moindre honte. Si elle avait fait part de la même désinvolture face aux pseudo-créateurs de l’art contemporain, tous les bobos seraient montés au créneau. Mais la Littérature qui est l’âme de notre âme, on s’en moque.

  4. L’art contemporain est nominaliste : ce n’est pas l’oeuvre qui révèle l’artiste mais l’artiste – autoproclamé – qui fait l’oeuvre. Son objectif n’est aucunement de transcender mais de transgresser, non pas d’édifier mais de déconstruire.
    Transgresser et déconstruire quoi ? Cette sorte d’idée innée que nous avons de la beauté.
    Qu’ils le sachent ou non, le seul modèle de beauté des artistes est la beauté du monde, et c’est précisément ce que l’art contemporain cherche à nier, parce que cette beauté ne procède pas de l’homme.
    C’est cette même négation du donné – qui risquerait d’ouvrir à la gratitude – que l’on retrouve à l’oeuvre dans le champ sociétal, avec pour point d’orgue la théorie du genre.
    Tout se tient, encore un peu. Parce que ce n’est plus de la muflerie mais de l’abîme.

  5. François Pagès

    Votre vocabulaire est un peu hésitant. Il est vrai que le vocabulaire commun n’est pas tout à fait fixé.
    Ce qu’on appelle art contemporain, c’est en général l’art qui est dans la postérité de Duchamp (l’homme à l’urinoir) ; un art qui ne vise pas au beau mais à interroger la notion d’art en présentant des choses sans intérêt. Il est assez varié car il y a beaucoup de façons de faire des choses sans intérêt. Le pop-art ou l’art conceptuel en sont des sous-ensembles. Soulages ou Kiefer, artistes vivants et célèbres, ne font pas de l' »art contemporain » en ce sens.
    L’art moderne, c’est ce qui a commencé avec le cubisme. Picasso est l’artiste emblématique de cet art. L’expressionnisme abstrait en est par exemple un sous-ensemble.
    Pour l’art qui se fait de nos jours, il n’y a pas de terme reçu. On peut utiliser le terme d’art actuel.
    Pour l’art actuel qui n’est pas de l’art contemporain, il n’y a pas non plus de terme reçu. On peut utiliser le terme d’art moderne en ne limitant pas cette notion à une partie du XXe siècle.
    Dans les musées, ce qui domine, c’est l’art contemporain.
    Mais si vous allez ailleurs, il est absent, vous ne voyez que de l’art moderne.
    Par exemple, il y a deux semaines, il y a eu le Salon de Chatou, il y a une semaine le Salon d’Automne (sur les Champs-Elysées), cette semaine il y a le Grand marché d’art contemporain à la Bastille, en décembre il y aura le Salon des artistes français (au Grand Palais) : vous n’y voyez pas d' »art contemporain » (malgré le nom du Grand Marché d’art contemporain de la Bastille).
    La césure entre l’art contemporain et l’art actuel non contemporain est assez nette, même s’il y a toujours des oeuvres qu’on ne sait pas bien où classer.
    L’art actuel des musées, des expositions d’Etat est comme je le disais principalement mais pas exclusivement l’art contemporain.
    L’art actuel moderne et non contemporain, l’art qui n’est pas dans la postérité de Duchamp, est très varié, très créatif, très intéressant.
    Cet été, je suis allé au grand musée de Naples de peinture des XVIe-XVIIIe siècles – avec par exemple des Caravage. Temporairement, il y avait aussi un Kiefer. Eh bien, j’ai trouvé que Kiefer « tenait le coup » (même si je n’aime pas toujours Kiefer). J’ai aimé le Salon de Chatou, le Salon d’Automne, je me fais une joie d’aller au Salon de la Bastille (le principe de ces salons : un artiste paie – de l’ordre de 500 euros – pour exposer. Il y a ou non sélection par un jury, laquelle est plus ou moins sévère). Pourquoi n’y a-t-il pas d' »art contemporain » dans ces salons ? Parce qu’il n’intéresse pas le public : il intéresse seulement l’Etat, les spéculateurs et les professeurs d’art.
    Ne décrétez pas qu’il n’y a actuellement pas d’art digne de ce nom : il y en a un, même s’il est dominé, et moins légitime que le jouet anal ou les burenneries.

  6. calamity jane

    « Plus c’est gros, mieux ça passe…
    Il est fort probable que la France ait bientôt son giga musée pour des méga formats, car nous sommes, chacun le sait, dans une période particulièrement enthousiasmante, où l’amoindrissement des contenus est avantageusement compensé par l’agrandissement des contenants.
    Où la béance de sens des œuvres dites « d’art contemporain » est bien heureusement comblée par la profusion du commentaire à leur sujet, par l’énormité de leur prix de vente et par le gigantisme de leur format. » Amélie Pékin (amélie VOIT ROUGE).
    Illustration : une connaissance s’est vu refuser une exposition de photographies parce que le format n’était pas assez prétentieux ! mais aussi parce qu’elle n’avait pas fait un roman de sa pratique. On en rit encore.
    Qu’en pense notre vaillant chevalier de stade anal qui s’était empressé de préciser qu’il s’agissait d’un plug par dédain pour le sapin éventuel que chacun aurait pu comprendre ? On n’arrête pas le progrès…

  7. Ce jour, je constate que toute la France devient « pauvre » lorsqu’un imbécile a trouvé le moyen de se faire entendre…
    Le plus extraordinaire, c’est que l’artiste en question n’ait pas eu un instant le doute, d’humilité, une seconde de lucidité !!
    Quant à ceux qui utilisent l’argent des contribuables, l’espace public comme bon leur semble, ceux-là ont sans doute toutes les raisons de se croire les maîtres. Le qualificatif que vous utilisez est sans doute imagé mais très insupportable à lire et déplaisant à comprendre.
    L’Artiste véritable ne cherche pas à plaire ni à surprendre, encore moins à spéculer, en conséquence de quoi nous pouvons conclure qu’il s’agit ici d’un SOT ayant à l’évidence l’oreille d’un âne à sa disposition.
    Et cet âne nous l’avons sans doute gratifié de notre soutien électoral… Cet « artiste » est si pauvre intellectuellement qu’il mérite notre compassion, mais je la lui refuse avec force comme il refuse de considérer l’effet de sa vacuité « artistique » !

  8. Pendant longtemps, très longtemps, quand je pensais à Rosebud, je faisais le lien avec la dernière séquence du mythique film d’Orson Welles « Citizen Kane », que j’avais vu dans ma jeunesse.
    Ce n’est que tout récemment que j’ai découvert que j’avais conservé bien tardivement ma naïveté d’adolescent.
    O tempora, o mores !!

  9. Dix coups de fouet au premier d’entre vous qui nous ressort le canular de Dorgelès avec son âne…
    Ces œuvres modernes pourraient éventuellement nous émouvoir si elles étaient vendues au franc symbolique, mais la bande à Bonnot qui entoure ces salons s’empiffre de pognon, c’est la barrière infranchissable qui nous fait reculer. Trop d’argent autour de ces expositions, un étron enrubanné doit rester abordable. Le prolétariat devrait pouvoir en acquérir sans s’endetter. Il n’est que dans l’Art que je suis de gauche.
    Sir Anthony Blunt le disait : « l’Art ne progresse pas il évolue, c’est le reflet de l’époque », faut-il donc nous étonner que l’Art d’aujourd’hui ressemble terriblement à notre dégénérescence politique ? Pas du tout, ça colle parfaitement.

  10. L’art moderne a remplacé la religion selon Karl Marx. Il sert, pour le pouvoir, d’opium du peuple et, pour nos dirigeants, de suprême dérivatif thérapeutique.
    Le ministre de la « culture » que nous avons évoqué dans un précédent billet a amalgamé par un procédé malhonnête les opposants à « l’art contemporain » aux partisans d’un certain régime totalitaire qui fustigeait « l’art dégénéré ».
    En fait, ce ministre n’a pas l’air de se rendre compte que le régime dont il est partie prenante fait exactement la même chose que ces pouvoirs totalitaires qu’étaient les régimes nazis et soviétiques, qui imposaient chacun leur vision d’un art officiel, en vouant aux gémonies ceux qui ne la partageaient pas.
    Qui sont les victimes réelles, sinon d’une part les derniers artistes authentiques qui continuent contre vents et marées et sans bénéficier du pactole des subventions publiques à cultiver un art respectant les canons artistiques traditionnels, et d’autre part un public privé d’esthétique et de sens ?
    Que des mécènes plus fortunés que pourvus de goût croient intelligent d’investir dans le prétendu art contemporain, cela les regarde, mais au nom de quoi nous oblige-t-on à financer avec nos impôts et à subir une telle escroquerie tournant parfois à l’abjection ?
    Sait-on qu’à chaque fois que l’on édifie un collège ou un lycée, 1% du budget est consacré à l’achat d’une « œuvre d’art » – généralement une statue aussi difforme que tarabiscotée – destinée à donner des cauchemars aux élèves et à leur retirer le goût de poursuivre des études dans un tel environnement  cafardeux ?
    Ce système n’est guère qu’un encouragement à la laideur institutionnelle, comme sous la RDA.
    Les Français sont parmi les plus gros consommateurs d’anxiolytiques au monde, n’y aurait-il pas là un lien de cause à effet ?

  11. Marc GHINSBERG

    L’arTnaque ou l’Art nique?
    Aujourd’hui le billet de Philippe Bilger prend la forme d’un réquisitoire ! Et contre qui je vous le demande ? Contre un sapin géant stylisé qui fut l’espace d’un moment érigé Place Vendôme. La première fois que j’ai vu le sapin en photo (je me rends assez rarement Place Vendôme, seulement pour faire mes emplettes de Noël chez Cartier ou chez Boucheron, ou lorsque je vais présenter mes hommages à Christiane Taubira), je n’y ai pas vu malice. Il ne m’a fait ni chaud, ni froid. J’ai trouvé sa présence sur cette place quelque peu incongrue, mais enfin, s’agissant d’une oeuvre éphémère, je me suis dit qu’il y avait plus important que d’entamer une polémique style Pyramide du Louvre.
    Mais rapidement je fus instruit par les néo-cons et les réacs de tout poil qui ont élu domicile dans les médias. Ce n’était pas un sapin, mais un plug anal ! Je ne connaissais ni le mot, ni la chose. Heureusement les amis de Philippe que je prenais, à tort, pour de sombres crétins, connaissaient, à ma grande surprise, le sujet sur le bout des doigts. C’était un sex-toy ! Ces preux défenseurs de la langue française et de la suprématie du genre masculin n’ont même pas trouvé un équivalent français à cet anglicisme qui a, au moins, le mérite de la clarté.
    Rendez-vous compte un sex-toy Place Vendôme, pourquoi une telle aberration, je vous le demande ? Heureusement Ph. Bilger est là pour nous fournir l’explication. Tout cela participe d’un complot du pouvoir pour nous détourner de la réalité et de l’absence de résultats. Vous ne le croyez pas ? C’est Marx qui l’a dit, nous affirme Philippe : « L’art moderne a remplacé la religion selon Karl Marx. Il sert, pour le pouvoir, d’opium du peuple et, pour nos dirigeants, de suprême dérivatif thérapeutique. »
    J’ai étudié assez longuement Marx dans ma jeunesse et même un peu plus tard. Marx n’a à peu près rien écrit sur l’art ou l’esthétique au grand dam du reste des marxistes et des marxiens. Sachant qu’il a vécu de 1818 à 1883 on se demande à quel art contemporain il fait allusion, les Pompiers peut-être…? Merci Philippe de nous éclairer sur ce point.
    Dans « Les Tontons flingueurs », Michel Audiard fait dire à Claude Rich, s’adressant à Lino Ventura : « vos opinions sur la musique moderne et sur l’art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu’en suppositoires. » Je n’ose imaginer ce qu’il aurait pu faire avec « réquisitoire sur l’art moderne » et « plug anal »…

  12. Denis Monod-Broca

    Nous sommes, pour une bonne part, dirigés, guidés, gouvernés de nos jours, par d’ex-trotskistes, maoïstes et autres soixante-huitards qui, après avoir fait leurs armes dans l’opposition à la société de consommation, ont été intégrés par elle, absorbés par elle. Au point qu’ils y font la pluie et le beau temps.
    La vie de Paul McCarthy est une sorte de parabole de leur trajectoire. Après avoir professé, et exprimé par ses œuvres, de la manière la plus radicale, son mépris absolu à l’égard de ladite société de consommation, il en tire aujourd’hui des dollars par millions.
    D’où son embarras devant la question de la journaliste Emmanuelle Lequeux dans un récent numéro du Monde : quand on est défendu par les plus grandes galeries, exposé dans les plus grandes foires, « comment garder son grinçant ? ». Il ne sait comme y répondre : « Elle est dure, cette question ».
    On se dit qu’il devrait applaudir des deux mains ceux qui détruisent ses œuvres : ils sont ses plus fidèles disciples. Manifestement il n’en est pas là, il n’a pas sauté le pas…
    Et on se dit qu’elle devrait susciter l’admiration une société capable ainsi de douter d’elle-même, de se remettre en question, de ne pas rejeter ses opposants. Mais on hésite. Car est-il encore possible de s’opposer quand l’opposition est érigé en principe ? Car que reste-t-il d’une société qui exalte ainsi sous toutes les formes sa propre destruction ?
    La réponse est là, bien connue, sous nos yeux : la force, et l’argent son compère, règnent en maîtres.
    Nous n’avons pas lieu d’en être fiers. Mais c’est ce qui arrive, forcément, quand les rebelles deviennent princes, c’est-à-dire quand on ne croit plus en rien.

  13. L’art contemporain ne s’adresse pas au commun des mortels, mais à des esprits « supérieurs » soucieux de se distinguer du peuple et de ses préoccupations ordinaires, pour ne pas dire vulgaires (exercer une activité professionnelle, élever ses enfants, se divertir en allant au cinéma, etc.).
    Il s’agit de spéculation, aux deux sens du terme. Spéculation intellectuelle, d’abord, puisque l’art contemporain est indissociable du discours alambiqué sans lequel il demeurerait incompréhensible. Spéculation financière, ensuite, puisque produire des oeuvres laides, inutiles, choquantes ou médiocres, peut s’avérer très lucratif.
    Il ne s’agit plus d’imiter patiemment les anciens, avant de trouver un style original, mêlant différentes influences, pour exprimer ou susciter des émotions, ou encore prolonger et enrichir l’héritage du passé, mais de se poser en créateur « ex nihilo », en artiste (ou en intellectuel) dégagé de toute contingence, libre de dire et de faire tout ce qu’il veut, de façon narcissique.
    Wim Delvoye (entre autres charlatans) constitue un magnifique exemple de cette tendance moderne à désacraliser (ou ridiculiser) l’art. Il faut voir les différentes versions de son « grand-oeuvre », « Cloaca » (une usine à merde) ou l’entreprise écoeurante de tatouer des cochons, élevés à bas prix dans une ferme chinoise et de revendre leur peau à de riches collectionneurs cosmopolites, avides de distinction sociale et de spéculation financière.

  14. Jean-Paul Ledun

    Mais qu’ils exposent ce qui leur semble bon ou bien, ces chers artistes millionnaires, mais dans un musée ou un endroit clos.
    Qu’ils ne nous forcent pas, qu’ils ne nous imposent pas leur art (Nargue) sur la place publique.
    Versailles, je veux le voir au naturel, pas avec des objets, aussi beaux soient-ils (j’en doute), qui n’ont rien à voir avec l’endroit et l’époque.
    Elle est riche M’ame Hidalgo ? ou ce sont les Parisiens qui payent pour ces c… ?
    C’est l’heure d' »Hélène et les garçons ».
    Vous m’excuserez.
    ——————————————–
    Ma voisine, peintre géniale, malade et dans la dèche, ne vend qu’à contre-cœur ses tableaux.
    Elle est une artiste de cœur.
    Comme je la comprends dans sa démarche.
    C’est peut-être toute la différence avec ce monsieur McCarthy pour qui l’art a le gout d’un burger (bien gros, bien épais, bien imbibé de graisse).
    http://www.yasni.info/ext.php?url=http%3A%2F%2Fwww.culture-unlimited.com%2Fsites%2F02_ausstellungen%2F20_Mohnblumen%2F20_Mohnblumen.html&name=Ingrid+Copertini&showads=1&lc=de-at&lg=de&rg=at&rip=at
    Tiens, elle est décédée. Je l’aime tellement cette artiste que je ne m’en suis pas rendu compte…
    Au temps pour moi.

  15. Catherine A. de l'art ou du cochon ??

    Dans le genre les spectacles de Yann Fabre, subventionnés, ne sont pas mal non plus avec des acteurs qui pissent, vomissent sur scène et j’en passe. C’est le règne de l’argent et le pouvoir des galeries dans toute sa splendeur ; nous faire prendre du cochon pour de l’art et permettre au passage souvent le blanchiment de sommes d’argent colossales. Mais chut, les oeuvres d’art ne doivent pas être redevables de l’ISF. On marche sur la tête vraiment.

  16. Xavier NEBOUT

    Monsieur Bilger,
    Pour comprendre l’art moderne, il faut d’abord entrer dans le romantisme en creux, et se laisser envahir par l’étonnement.
    C’est alors seulement que la béatification surréaliste vous envahira, que vous pourrez saisir la pulsion transcendantale qui a animé l’artiste, et entrer dans une contemplation dialectique de l’oeuvre.
    Maintenant, si vous vous arrêtez aux basses considérations réactionnaires du beau, alors il ne vous reste plus qu’à vous complaire dans le monde de ceux qui ne voient que des matériaux dans les agencements d’essence extatique.
    Pour ma part, et sachant de quoi je parle, je pense que l’art moderne est très bénéfique à l’humanité, dans la lutte contre la constipation.

  17. Carl+Larmonier

    « …de cette hégémonie de l’inutile – même splendide »
    Pour moi une autre hégémonie de l’inutile et qui n’est pas splendide du tout, c’est le foot. Le foot et l’art contemporain ont un point commun comme « que peut donc penser le chômeur, le licencié, le salarié en danger, les familles qu’on néglige, le professeur qu’on ne soutient pas, le policier qui a toujours tort, le manifestant qui proteste », devant ces joueurs du ballon rond qui brassent et rebrassent les millions, sans compter, pour arrondir les fins de mois, paraître dans des publicités qui passent en boucle.
    Dommage qu’il n’y ait pas plus d’œuvres d’art contemporain qui se dégonflent, s’aplatissent et se ramollissent le temps d’une nuit, cela nous dépolluerait notre champ visuel, comme retirer des œuvres du genre les lapins fluo dans les jardins du château de Versailles.
    Heureusement il y a de purs plaisirs des yeux ces derniers temps pour compenser : des expositions d’artistes impressionnistes, tel Renoir entre autres.

  18. Mary Preud'homme

    Pour ceux qui ont manifestement du mal à cerner toute la richesse de l’art moderne (véritable) – à ne pas confondre avec les succédanés servis par des boutiquiers et autres mystificateurs avides de gros sous, je recommande la visite de la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. Une excellente initiation qui devrait lever pas mal d’incompréhensions et jugements hâtifs. En tout cas, dès les années 1970, j’ai beaucoup appris à ce sujet (tout en éliminant pas mal de préjugés) en travaillant quelques années sous la houlette d’Aimé et Marguerite Maeght.
    Visite si elle se fait prochainement qui devrait leur donner en outre l’occasion d’entendre une remarquable musicienne chinoise, virtuose de la pipa, qui se produit dans le cadre des nuits de la Fondation jusqu’à la mi-novembre.

  19. Catherine JACOB

    « nous « vendre » l’art comme substitut, comme compensation et consolation. »
    Autrement dit, de Panem et circenses à Artem -avec connotation d’artifice, ruse- et circenses…!
    « de ce plug anal »
    Je pense que nombreux sont comme moi, les gens qui avec ce ‘plug’ ont appris un nouveau mot. J’espère en tout cas que c’est le cas des enfants dont rien que l’idée qu’ils puissent en connaître et le mot et l’usage fait frémir.
    Sortons donc de cette fausse polémique autour des connotations sexuelles de la forme, pour nous contenter de nous demander avec la majorité : « Pourquoi ce moche sapin ? » Une histoire d’économies peut-être…! ou de
    macron économie peut-être même bien…!

  20. Bonjour,
    Paul McCarthy – Plug
    Me…de pour me….de : l’emblème des canisettes est né.
    Un conifère insolite sur cette place magnifique aura donc tempêté et anticipé sur la fête de Noël à venir avec ses milliers de sapins (il faudra maintenant dire plug) coupés et/ou tronçonnés, pour mieux annoncer et dénoncer le matérialisme qu’il faut désormais leur associer. Mais le message subliminal ne va-t-il pas plus loin ? Beaucoup plus loin désignant bien plus que le consumérisme et le conditionnement des esprits, qui au terme de plus de deux millénaires continuent à s’autofaçonner. Plus que les plugs (sapins), c’est bien toute une culture civilisationnelle qui est évidemment dans le ligne de mire.
    Je me demande ce qu’en pense notre ministre des Finances M. SAPIN (là faut pas dire plug).
    Il est probable que si du sable avait été déposé en quantité tout autour au pied du machin, les chiens, venant alors déposer en nombre leurs déjections en cet endroit, auraient très certainement fait perdurer le conifère par la multiplication de leurs signatures incopiables. Avec la vue, le toucher, l’odorat, le (mauvais) goût, il ne manquait plus qu’un peu d’ambiance musicale style « Cho Ka Ka » (*) pour que tous les sens aient alors été mis ensemble en éveil.
    « >http://www.vymy.be/images/h200.jpg“>
    « >http://www.saint-chamond.fr/images/img_canisette.jpg“>
    (*) Ou pourquoi pas : Pump it up d’Elvis Costello le king des chansons à double sens.
    http://www.programme-tv.net/news/people/48269-musique-dix-chansons-sexe-sans-avouer-videos/

  21. @Xavier NEBOUT | 30 octobre 2014 à 12:14
    « Pour ma part, et sachant de quoi je parle, je pense que l’art moderne est très bénéfique à l’humanité, dans la lutte contre la constipation. »
    Encore faut-il que l’art moderne ne nous fasse pas passer de la constipation à la diarrhée. Il arrive parfois que le remède soit pire que le mal…

  22. La beauté de la Place Vendôme… ce magnifique lieu… point fixe de la grâce architecturale dans un monde souvent médiocrement mouvant…
    Ne sont-ce pas là autant d’énonciations qui sur le ton de l’évidence, semblent manifester une inclinaison marquée pour les canons d’une beauté immobile, immuable, intemporelle ?
    Pour vous paraphraser quelque peu, ne pourrait-on pas admettre que l’installation de cet artiste en ce lieu fait bouger, vivifie et n’est finalement coupable que de déranger la routine de codes esthétiques bien ancrés, pour ne pas dire… enkystés ?

  23. Tout est parti de ce que j’ai considéré tout de suite, à l’instar de beaucoup de Parisiens fiers de la beauté de la place Vendôme (…)
    Place Vendôme… Place Vendôme…
    C’est bizarre, ça me rappelle quelque chose ou quelqu’un, mais quoi ou qui ?
    Al Zheimer a encore frappé.
    Ça me reviendra.

  24. Mary Preud'homme

    MS
    Qui parle de confusion à part vous ?
    Le sujet traité par PB n’était-il pas l’art moderne ? L’art contemporain n’étant qu’une mouvance, éphémère par destination, les artistes susceptibles de se démarquer par un talent qui résistera aux courants et aux modes étant seuls appelés à figurer à la postérité et par conséquent à se revendiquer d’un courant dûment reconnu et consacré.

  25. sylvain aux antisarkos

    Parlons aussi de l’Art d’arnaquer les justiciables comme le font actuellement les juges rouges antisarko aux ordres du pouvoir corrompu socialoviétique :
    C’est au moins la troisième perquisition antisarko.
    Ils y mettent de l’ardeur nos zélateurs inquisiteurs fliqueurs délateurs…
    Le temps presse, il faut coincer Sarko. Deux ans sans rien trouver, c’est un peu ennuyeux non ?
    Allez faites-nous une petite marche blanche antisarko pour vous consoler !

  26. Il y a eu au XXe siècle Duchamp et son urinoir sa « fountain », au XXIe on a eu le plug anal… c’est sûrement ce que l’on appelle le progrès artistique et sa créativité !
    On devrait applaudir/remercier le « vandale » plein de bon sens, au nom d’une salubrité publique LOL, qui a osé détruire cette « œuvre » pour en faire une œuvre tout à fait éphémère !
    Il faudrait virer celui qui a donné l’autorisation de planter ce truc place Vendôme…
    Christophe Girard aurait-il osé donné son accord !
    Quant au Comité Colbert on se demande comment il a pu supporter, comment il a pu accepter que soit posé place Vendôme ce truc que je considère comme une agression visuelle, une insulte au bon goût et au luxe !
    Il faut rassurer Achille, lorsque la question a été posée à Fleur Pellerin, elle a pouffé de rire, ne laissant aucun doute quant à son avis personnel ; en tant que ministre elle avait déroulé une courte tirade dont les interviewers se sont emparés, la pressant de donner son avis personnel et non pas un avis officiel LOL
    En fait ce truc vert a fait l’unanimité contre lui, mais il n’était pas nécessaire de « cogner » l’artiste, il avait déjà été puni, son « œuvre » avait été détruite.
    Il n’y a bien que Jack Lang pour encenser encore l’artiste, lui rester fidèle, en recommandant de visiter son exposition à l’Hôtel de la Monnaie pour partager l’univers de l’artiste LOL… mais Jack aime tous les artistes, parce que pour lui tout est Art ! Puisque cette exposition concerne le chocolat, je préfère et de loin le Salon du Chocolat !

  27. « A-t-on le droit de ne pas être à la mode, à la page ? »
    Réponse :
    Je ne suis pas parisienne
    Ça me gêne, ça me gêne
    Je ne suis pas dans le vent
    C’est navrant, c’est navrant
    Aucune bizarrerie
    Ça m’ennuie, ça m’ennuie
    Pas la moindre affectation
    Je ne suis pas dans le ton
    Je n’suis pas végétarienne
    Ça me gêne, ça me gêne
    J’n’suis pas Karatéka
    Ça me met dans l’embarras
    Je ne suis pas cinéphile
    C’est débile, c’est débile
    Je ne suis pas M.L.F.
    Je sens qu’on m’en fait grief
    M’en fait grief, m’en fait grief
    (Paroles de Michel Grisolia et Francoise Mallet-Joris)
    Pas mieux.
    —————————————
    « Il semble que François Hollande ait décidé de s’investir et d’investir dans la culture »
    S’investir dans la culture, vous voulez dire investir sur Julie Gayet ? Eueueueuh… en même temps Strauss-Kahn n’est pas le meilleur conseiller, non plus, en investissement 😀

  28. calamity jane

    @eileen
    Puisque nous sommes dans le mauvais esprit et au cas où vous l’ignoreriez, le président de la République eut un mot pour le fameux concepteur du glup-sapin en inaugurant le
    Musée Picasso ! De chez moi, en lecture intervocables… mais non ce serait du très mauvais esprit et ne m’obligez pas à préciser ; même s’il ne faisait que soutenir la mairesse de chez Fluctuat-sur-Seine.
    Le président ne lit pas de romans ni livres d’histoire mais l’incident de la place vent d’homme est sereinement croustillante.
    Sinon, les œuvres monumentales du street-artist portugais Vhils taillées et ciselées dans les murs relèvent du génie et, doivent donner des cauchemars aux emballeurs de
    Cambronne entre autres spécialités non gonflables… on est sur une vraie mauvaise nouvelle pour les gencives sensibles de la génération art-bourse-esbroufe parce qu’ils vont se faire laminer par les djeuns. ENFIN !

  29. Si Freud avait vu ça il nous aurait pondu une théorie sur-le-champ.
    En effet cette colonne Vendôme, emblème phallique, est en partie fabriquée avec le bronze de 1500 canons russes, prussiens, autrichiens remportés lors de la victoire d’Austerlitz. Dès lors McCarthy a voulu gommer cet excès de virilité napoléonienne : pensez donc, 1500 organes en bronze, ça a dû l’affoler, du coup fallait se préparer aux derniers outrages…

  30. Laurent Dingli

    Tout à fait d’accord avec vous.
    A ranger dans les annales étoffées du ridicule : ce prétendu « artiste » qui propose aux bobos parisiens visitant le Musée de la chasse de dîner dans la carcasse d’un taureau tué lors d’une corrida… Affligeant de bêtise. Voir ici

  31. Il ne faut surtout pas amalgamer l’Art moderne avec l’art socialiste dégénéré qui, à base de provocs de plus en plus débiles font la part belle à des déchets et détritus humains, tels les Femen, Pussy Riot, Conchita Wurst, plug anal, artistes de gauche shootés, losers intermittents et bientôt les « black block » qui revisitent les centre ville vitrines magasins abribus, de vrais masterchefs gauchistes de la destruction sociale, spectacles de rues gratos depuis des mois ; ne doutons pas que les meneurs seront bientôt invités chez Ruquier Caron ; évidemment c’est encore la conséquence du quinquennat de Sarko ; on est tous d’accord !

  32. @Mary Preud’homme
    Pour ceux qui ont manifestement du mal à cerner toute la richesse de l’art moderne (…)
    L’art moderne ?
    Une invention de la CIA…
    Pollock, Robert Motherwell, Willem de Kooning, Mark Rothko. Rien moins que faciles et même scandaleux, les maîtres de l’expressionnisme abstrait. Un courant vraiment à contre-courant, une claque aux certitudes de la société bourgeoise, qui pourtant avait derrière elle le système lui-même. Car, pour la première fois, se confirme une rumeur qui circule depuis des années : la CIA finança abondamment l’expressionnisme abstrait. Objectif des services secrets états-uniens : séduire les esprits des classes qui étaient loin de la bourgeoisie dans les années de la Guerre Froide. Ce fut justement la CIA qui organisa les premières grandes expositions du New American Painting, qui révéla les œuvres de l’expressionnisme abstrait dans toutes les principales villes européennes : Modern Art in the United States (1955) et Masterpieces of the Twentieth Century (1952).
    (…)
    « L’expressionnisme abstrait, je pourrais dire que c’est justement nous à la CIA qui l’avons inventé —déclare aujourd’hui Donald Jameson, cité par le quotidien britannique The Independent [1]— après avoir jeté un œil et saisi au vol les nouveautés de New York, à Soho. Plaisanteries à part, nous avions immédiatement vu très clairement la différence. L’expressionnisme abstrait était le genre d’art idéal pour montrer combien était rigide, stylisé, stéréotypé le réalisme socialiste de rigueur en Russie. C’est ainsi que nous décidâmes d’agir dans ce sens ».
    http://www.voltairenet.org/article167497.html

  33. « Qui parle de confusion à part vous ?
    Le sujet traité par PB n’était-il pas l’art moderne ? »
    Rédigé par : Mary Preud’homme | 30 octobre 2014 à 16:59
    Mary,
    PB fait certes mention d’art moderne en préambule du billet mais le corps du texte est essentiellement relatif aux performances de Paul McCarthy qui stricto sensu relèvent de ce que l’on nomme l’art contemporain.
    L’art moderne, par sa distance prise avec la figuration classique, inclut l’impressionnisme jusqu’au cubisme. Je ne suis pas sûr que l’arTnaque dans l’esprit de PB recouvre ces mouvances-là.

  34. Cher Philippe,
    « 72 Heures »
    72, c’est symboliquement vôtre.
    Un détour vers Léonard de Vinci, l’Homme de Vitruve.
    Les 72 évangélistes, ou peut-être les 72 noms gravés sur le sommet du premier étage de notre Tour Eiffel.
    Une reprise de la célèbre saga « Assassin’s Creed ».
    Anges, démons, chérubins des colonnes de la Chapelle Sixtine.
    Un détournement du nombre d’or.
    C’est l’énigme à résoudre et nous attendons les indices.
    Voilà un sujet qui n’est pas aussi épineux que le roi des forêts de la place Vendôme.
    « Vent frais, vent du matin, vent qui souffle au sommet des grands pins.
    Joie du vent… »
    françoise et karell Semtob

  35. Catherine JACOB

    « Cette manière de nommer n’importe qui artiste, par un décret d’autorité, une injonction de ravissement,  »
    Sans doute.
    En revanche, nous avons ici des gens que personne encore n’a nommé artistes et auxquels personne n’a enseigné quoi que ce soit, et pourtant il ne s’agit pas d’art brut tel que nous le connaissions jusqu’à présent. Il s’agit d’art au meilleur sens du terme même s’il n’y a aucunement matière à être ravis, mais seulement matière à se laisser toucher par l’obscure et triste beauté qui habite le cœur des hommes et nous enseigne une sorte d’au-delà de l’espoir et du désespoir : http://www.kisskissbankbank.com/art-en-prison-exposition-internationale

  36. Xavier NEBOUT

    Les études d’architecture commençaient jadis par l’art de n’avoir peur de rien, et on n’y comptait pas les Léonard de Vinci en herbe.
    A l’issue des « charettes », faluches et autres prétextes à fêtes orgiaques, on faisait de l’art moderne en mêlant confiture, mercurochrome et pire sur les murs de l’école. On snobait ceux qui étaient en classe de peinture et qui couraient après Chardin.
    Et puis, bien plus tard, vient le jour ou l’on prend des pinceaux. Alors Corot, c’est facile, Hubert Robert on s’y sent encore à condition de se contenter de copier, et puis, on apprend à être modeste, très modeste. Sans s’arrêter devant les extraterrestres du grand siècle, on se plante devant un « simple » Caillebotte, ou un Sisley que l’on eut qualifié de peintre du dimanche.
    Alors, les tenants de Picasso le croûtiste, et suivants, ils sont à l’image de la dégénérescence de notre civilisation sur laquelle flottent les défécations tournoyant toujours vers la gauche.
    Prenez garde à ce que personne ne tire la chasse, messizémédames lezartistes, car parties dans la fosse, vos m… ne vaudraient plus rien.

  37. Jean le Cauchois

    @ Parigoth 16:57
    « Place Vendôme, Place Vendôme… ça me rappelle quelque chose… »
    Mais oui, rappelez-vous : Orléans, Beaugency, Notre-Dame-de-Cléry, Vendôme, Vendôme… je crois que ça s’appelle « Le carillon de Vendôme ». Très belle comptine…

  38. L’art moderne, contemporain, ce que vous voudrez ; bulle spéculative pour des personnes pas assez nombreuses pour se le payer, et suffisamment peu nombreuses pour faire monter artificiellement les prix à des sommets vertigineux.
    En fait un marché parallèle créé de toute pièce pour investir de l’argent entre soi et bien entendu défiscalisé.
    Ce patrimoine artificiellement créé et maintenu commercialement, permet d’être pérennisé pour le plus grand profit des héritiers successifs… de ce milieu.

  39. Marc GHINSBERG

    Cher Philippe,
    Je ne suis pas sûr que ce billet et tous les commentaires qui l’accompagnent méritent de rentrer, comme dirait Nadine Morano, dans les anales (sic).

  40. Alex paulista

    Leur religion n’est pas tant l’art, concept qui pourrait être contesté.
    Ici c’est le processus de création qui est devenu une religion.
    Dans leur vision du monde, il faut respecter la création, même si elle nous envoie des excréments ou des plugs anaux à la figure.
    À leur décharge, il faut souligner que ce plug anal était plus un « happening » temporaire. Le but était de susciter des réactions, en ce sens Paul McCarthy peut s’estimer satisfait : ce sapin restera dans les annales !
    Je préfère des événements temporaires et gonflables, même décriés, que des projets architecturaux débiles qui défigurent la capitale de manière permanente. Si une place est enlaidie par une baudruche de temps en temps, ce n’est pas un drame.
    Paris a assez de lieux magnifiques pour se permettre cette concession à la religion de la création.

  41. Jean le Cauchois

    A-t-on le droit de ne pas aimer l’art moderne ? L’art moderne se présente à nous de diverses façons, sous divers aspects… Pour ma part, et je ne suis pas le seul, j’éprouve un véritable plaisir de voir de loin, puis de franchir le Pont de Normandie, puis de doubler mon plaisir en le reprenant dans l’autre sens pour rentrer chez moi ! Et chaque année maintenant, pour aller vers le sud, je choisis de prendre l’autoroute du viaduc de Millau. Peut-être que Norman Foster est moins connu à Paris que le McCarthy de la place Vendôme ? Pour ceux qui préfèrent positiver, je recommande le film de Karine Douplitzky « Viaduc de Millau – Une aventure au long cours » (en DVD pour quelques euros, par correspondance) : on y apprend que des gens très différents peuvent concevoir, puis réaliser, un ouvrage bien représentatif de l’art moderne du début du XXIe siècle, chacun s’enrichissant de son apport (le grutier alimentant en béton le coffrage glissant d’une pile en construction, à 300 mètres de hauteur, est-il aussi un artiste ?). Un vrai plaisir de voir présenté un tel bonheur collectif ! Un remontant pour le moral : il y a encore des gens heureux en France ! et même ceux qui paient le péage !

  42. L’art moderne…
    On pourrait jouer avec un mauvais, très mauvais jeu de mots : au niveau où il en est ce n’est plus de l’art c’est du cochon.
    Sinon, on peut essayer d’être un peu sérieux, et conclure que cet art moderne est la manifestation de l’agonie de notre civilisation. Le stade du déclin ayant été largement franchi.
    De tout temps l’art a été soit une représentation du beau, avec toutes les évolutions que le beau pouvait avoir eu au cours du temps, ce beau pouvant se manifester par la représentation de la nature ou de l’humain.
    Et il a été aussi, alternativement, une expression du sacré, quel que soit ce sacré. Je veux dire quelle que soit la religion. Avec la volonté de rendre hommage à ce quelque chose qui transcende l’Homme et la création. Parler de création c’est déjà reconnaître une transcendance.
    Il se fait que nous sommes arrivés au point où l’artiste, ou celui qui se définit comme tel, ne reconnaît plus le beau que nous offre la nature, comme argument de son art, et que le sacré a été violemment rejeté de notre civilisation.
    Le beau et le sacré n’étant plus les fondamentaux de l’art, il ne reste que l’humain.
    Et l’humain sans transcendance retombe au niveau de l’animalité.
    Et voilà pourquoi l’art moderne… da capo !!

  43. Jean-Dominique Reffait

    Cette supercherie de McCarthy a plus avoir avec le canular de Boronali [*] qu’avec l’art contemporain. C’est juste n’importe quoi, aucun travail de création, aucune audace puisque la forme de l' »œuvre » n’est pas même décalée du plug anal standard. On prend un objet, on en fait une baudruche, ce serait de l’art. Eh bien non, et en tout cas, pas davantage qu’un saucisson géant juché sur le toit d’une voiture publicitaire du Tour de France. Il y a de véritables artistes contemporains qui travaillent et produisent de véritables œuvres et c’est leur faire injure que de les associer à cette escroquerie.
    Qu’il existe des imbéciles pour, sinon s’extasier devant ce genre de stupidités (je doute fort qu’il existe une personne au monde assez bête pour y adhérer en son for intérieur), du moins pour défendre le statut artistique de cette pantalonnade vulgaire, ce n’est pas nouveau : Molière s’est largement payé leurs têtes en son temps. Il n’y a pas lieu d’y percevoir un signe des temps actuels et, comme dit le poète, le temps ne fait rien à l’affaire… Depuis toujours, des crétins s’engouffrent dans les attrape-nigauds pour se donner l’air d’en savoir beaucoup plus long que le voisin : ce ne sont que figures de comédie, des ridicules qui ne peuvent admettre de paraître en retard d’un métro. Pour ma part, j’attendais la suite : que le Géant Vert des boîtes de maïs vienne un jour s’assoir sur son plug à la façon du penseur de Rodin. Puis que, la période de Noël arrivant, on décore ce sapin pornographique avec de belles roubignoles rouges gonflées à l’hélium. Je suis moi-même, comme on le voit, un grand artiste contemporain !
    A ce club très ouvert des Philaminte en Louboutin et Trissotin en col claudine, vous auriez dû, Philippe, associer à la Mairie de Paris le Comité Vendôme qui a acquiescé à cette installation grotesque. Du Ritz à la maison Chaumet, hauts lieux du trotskysme échevelé post-soixante-huitard, on a considéré ce monstre de plastique comme une œuvre digne d’orner la place Vendôme. Ce comité qui représente le bon goût et l’élégance parisienne au service des parvenus du monde entier ne saurait se méprendre, bon sang !
    * Roland Dorgelès, en réaction aux avant-garde, avait fait exposer l’œuvre d’un peintre nommé Boronali représentant un coucher de soleil. Après que les snobs de l’époque se furent pâmés devant la croûte, Roland Dorgelès révéla que le tableau avait été peint par un âne, Aliboron, dont la queue avait été trempée dans de la peinture. Marcel Duchamp en avait conclu « On peut tout faire avaler aux gens. » CQFD.

  44. Garry Gaspary

    M’étant déjà exprimé en ces lieux sur la profonde finesse de l’esprit américain, je ne commenterai pas la forme mais le fond.
    Faire tourner le luxueux Paris de la place Vendôme autour d’un plug anal géant est un happening assez intéressant. Mais il est incohérent que l’Etat qui a réussi à normaliser, que dis-je ?, à christianiser l’homosexualité conformément au très catholique dogme « sexualité => mariage => enfantement » puisse participer à un tel événement.
    C’est comme si le même Etat rouvrait dans la foulée les maisons closes juste après avoir mis les clients des prostitués à l’amende…

  45. Il n’y a pas d’art sans dieux, sans sentiment de la divinité, sans transcendance.
    « Art moderne » est donc un oxymore, puisque la modernité consiste à tout aplanir et à nier toute transcendance.

  46. « Dix coups de fouet au premier d’entre vous qui nous ressort le canular de Dorgelès avec son âne… »
    Savo : au travail !
    JDR doit-il enlever son tablier avant ?…

  47. Didier JARRIGE

    Merci, Monsieur, pour cet article qui exprime ce que beaucoup d’entre nous ressentent et n’auraient su exprimer aussi bien que vous ne le faites.
    Pour ma modeste part, si je considère que l’art peut être d’une grande « diversité », il me semble que l’appréciation qu’on en a est une démarche individuelle et personnelle, ainsi je refuse qu’on nous « IMPOSE » un art officiel comme c’est le cas actuellement, qui plus est, financé sur les fonds publics dont on nous rabâche sans arrêt qu’ils sont en ruine quand il s’agit de satisfaire les besoins vitaux de ceux qui y contribuent lourdement !!…
    Je n’ai rien contre ceux qui « aiment » ces « œuvres », ou prétendues telles, simplement, si « ils » les aiment tant, qu' »ils » se les payent avec leurs deniers, et qu' »ils » les « exposent » dans leur sphère privée !!!…

  48. L’art contemporain et l’art moderne sont deux concepts différents je ne rentrerai pas ici dans les détails.
    Pour reprendre l’exemple de Norman Forster, illustré entre autres par le pont de Millau, on a à la fois l’Art appliqué à une œuvre concrète contemporaine, de notre époque donc, et tout le moderne visionnaire de cette génération.
    Il suffit d’établir un comparatif rapide avec les ponts construits deux siècles plus tôt.
    Ceci étant posé, il faut avouer que dans ce cas on est soufflé par le beau et l’esthétisme trouvé, en parfait accord avec l’environnement naturel et humain : on peut rester des heures à le contempler et y voir toutes les facettes du talent. Talent technique, humain. C’est une oeuvre d’art au sens plein, on pourrait relever les mêmes vertus pour les bâtis.
    On peut faire aussi les mêmes remarques pour un tableau, d’ailleurs pour moi elles se confondent.
    Le pont de N. Forster est prévu éphémère, devant être démoli dans une trentaine d’années, certains pourront peut-être assister à un combat qui empêchera sa démolition, et là l’artiste a touché au génie, car il en a fait une des identités de son époque.
    Alors entre une bouée gonflable et N. Forster – j’aurais pu citer aussi Ricardo Bofill et bien d’autres – on voit là l’étendue d’un snobisme ambiant qui voudrait faire passer des vessies pour des lanternes.

  49. Gone-with-the-bling

    « C’est au moins la troisième perquisition antisarko. » sylvain aux antisarkos | 30 octobre 2014 à 17:12

    C’est aussi l’art de dégommer. Troisième perquisition anti-Sarko : à mon avis, vous êtes en dessous du compte (on peut aussi en rapprocher l’acharnement anti-Balkany [théorie du tous pourris dans les Hauts-de-Seine, mairies voisines, amis intimes, corruption et trafic d’influence africain, ascendance hongroise commune, etc.]).
    Il y a aussi l’art du timing, car vous pouvez miser sérieusement sur la garde à vue et la mise en examen de N. Sarkozy dans le cadre de l’affaire Bygmalion dix ou quinze jours avant le vote pour la présidence de l’UMP. Avec un feuilleton vidéo dans l’avilissement digne de celui de l’affaire Azibert/Herzog.
    Histoire de bien plomber le vote pro-Sarkozy.
    Il va falloir que vous affûtiez votre plume en défense. Du travail en perspective.
    Mais là aussi, Sarkozy Terminator s’en sortira. Il bravera la STASI socialo-hollandaise répressive et inique.
    Sarkozy jamais condamné, à l’inverse d’un Juppé.
    C’est moins rébarbatif qu’un godemiché géant étalé en pleine rue (honte à l’artiste qui n’a même par deviné l’analogie potentielle). Il ne l’a même pas exposé juste avant Noël avec une décoration ad hoc pour qu’on puisse avoir une légitime présomption de doute.

  50. Xavier NEBOUT

    @Garry Caspary
    « très catholique dogme, sexualité => mariage => enfantement »
    Parler de dogme, ça fait instruit mais encore faudrait-il savoir ce que c’est.
    Quant à prétendre que c’est l’Eglise qui a inventé l’institution du mariage et ses indissociables principes moraux, cela révèle une ignorance abyssale.
    Alors avant de la ramener à tout propos en masquant souvent la bêtise par l’agressivité, soit vous consultez Wikipédia au moindre mot, soit vous vous achetez un livre.

  51. 5. Iéshoua‘ répond: « Amén, amén, je te dis,
    nul, s’il ne naît d’eau et de souffle,
    ne peut entrer au royaume d’Elohîms.
    6. Ce qui naît de la chair est chair;
    ce qui naît du souffle est souffle.
    7. Ne t’étonne pas que je te dise: vous devez naître d’en haut.
    8. Il souffle où il veut, le souffle, et tu entends sa voix.
    Mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va;
    ainsi de tout natif du souffle. »

  52. @Jean-Dominique Reffait
    Marcel Duchamp en avait conclu « On peut tout faire avaler aux gens. »
    C’est ce qu’ont parfaitement retenu nos politiques qui ne se privent pas d’appliquer cette maxime.

  53. « Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique » est un fort joli tableau, c’est une jolie histoire. L’immense peintre Aliboron, Boronali pour les initiés, histoire datée du début du XXe siècle fait bien la démonstration que l’homme depuis cent ans a perdu tout sens de l’humour et du canular… n’est pas Dorgelès qui veut, n’est pas artiste qui veut, ce canular a une autre gxxxxx que ce truc vert qui ressemble à rien.. Paul McCarthy aurait dû passer une soirée au Lapin Agile, y déguster quelques cerises à l’eau-de-vie, pour s’imprégner de la gauloiserie à la française !

  54. On peut enfiler des kilomètres de bits sur le sujet du lard, s’aculquiner avec tous les branchements possibles, la phynance et le gogaux étant éternellement (Paul Reboux) unis, nous aurons toujours sur le dos la charge des élétrons libres.
    Ceci dit, il fallait le dire, convenez-en, je suis ravi de l’histoire du sapin. Parce qu’un amateur éclairé a vu l’avenir et créé un happening sidérant : il a détruit l’oeuvre par la fléchette du Parthe inspiré. C’est bien vu, intelligent et parfait complément de l’oeuvre en cause, en outre, rassurant ; le sens de la rigolade n’a pas encore échappé au peuple.
    Le côté consternant, c’est Hollande, mais de sa part c’est normal, le côté Julliard, ben voyons, puis toute la cohorte boboparipensante, mais on s’en fiche, ils ont les moyens de payer. Je suis plus gêné par la participation des gens de la Monnaie qui abritent la chocolaterie à canule canularesque, on peut se poser des questions.
    La consolation, c’est la fréquentation du Musée Pinault à Venise, 50 visiteurs par jour, pour 5.000 sur la Punta della Dogana, outre le flop des livres de la pauvre Batho et du boulimique cumulard Bartolone qui a vendu 500 exemplaires, à raison de 37.000 € mensuels de prébendes et avantages.
    Allez, tout ça, cest plutôt des bonnes nouvelles.
    A côté de la charge facile, l’art contemporain porte de belles choses, des fulgurances esthétiques, mais il faut chercher, chez les pauvres.

  55. Mary Preud'homme

    « …puisque la modernité consiste à tout aplanir et à nier toute transcendance ».
    Encore une affirmation gratuite qui témoigne d’une ignorance crasse concernant l’art moderne.
    Une visite au remarquable musée de Grenoble, notamment à la section art moderne, s’imposerait pour commencer à lever ce genre de préjugé.

  56. JDR 1.03
    Je relis « Les croix de bois » de votre ami Roland Dorgelès. Dans cet ouvrage, il y a peu de considérations sur l’art, mais au détour des bavardages de tranchées, de poétiques observations sur l’organisation de la société.
     » Sulphart : y a pas à chiquer contre, on est moins que rien
    ( ) y a de l’abus… Puisqu’on est en République on devrait tous être égal.
    Gilbert qui n’est pas démocrate, hausse les épaules et fait sa petite moue de guenon déçue.
    – L’égalité, c’est un mot, l’égalité… Qu’est-ce que c’est l’égalité ?
    Sulphart :
    L’égalité , c’est de pouvoir dire m… à tout le monde ».

  57. @Garry Gaspary
    Une curiosité peu connue : c’est Charles Baudelaire qui a inventé le terme péjoratif d' »américanisme » (Philippe Roger- L’ennemi américain – Généalogie de l’antiaméricanisme français – Editions du Seuil).
    Cela ne vous empêche pas d’aller visiter le cimetière de Colleville à deux heures de Paris.

  58. Jean-Dominique @ sbriglia

    Sbriglia, je ne lis pas tous les commentaires – mais je ne manque aucun des vôtres – et zappe depuis fort longtemps certains, c’est devenu un automatisme. Donc je ne suis pas informé préventivement des fatwas qui circulent. Pour les coups de fouet, il va falloir m’attraper. Et vous n’ignorez pas que, passé certains grades maçonniques, nous apprenons à user communément de la téléportation, du vol interstellaire, sans compter que nous sommes dûment autorisés, diplôme à l’appui, à égorger rituellement les bébés de nos ennemis. Donc, avec ou sans tablier, c’est pas demain que je tendrai la fesse gauche pour le fouet.

  59. Gone-with-the-Bling

    « Alors avant de la ramener à tout propos en masquant souvent la bêtise par l’agressivité, soit vous consultez Wikipédia au moindre mot, soit vous vous achetez un livre. » (Xavier NEBOUT | 31 octobre 2014 à 10:07 -> @Garry Gaspary)
    Ouhlala !
    Prévenez-nous pour que nous baissions la tête sous ce tir à boulets rouges, si par malheur nous nous trouvons entre deux billets. J’attends avec anxiété la salve en réponse.
    Tous aux abris !

  60. Merci pour ce texte, monsieur Bilger.
    Pour ma part, je suis fille d’artiste. Ma mère expose régulièrement à la FIAC depuis plusieurs années. Ses peintures (huile sur bois et huile sur toile) représentent de jolis paysages de forêts, de rivières, ou bien des aliments, de manière très réaliste (tasses de café, viennoiseries, etc.). Je ne sais pas si cela plaît à tout le monde, mais c’est beau et cela n’a rien de choquant. Au moins. Quand je l’accompagne au vernissage, je suis chaque fois frappée par les horreurs que côtoient les œuvres de ma mère, c’est-à-dire les productions de ses « collègues » : représentations de femmes sodomisées à la perceuse, dégoulinures répugnantes de toutes sortes, photographies d’hommes nus sans aucune esthétisation (sexe au beau milieu de la photo). J’ai maintes fois été tentée d’accomplir de menues dégradations sur ces « œuvres d’art »…

  61. @Gone-with-the Bling bling
    « Mais là aussi, Sarkozy Terminator s’en sortira. Il bravera la STASI socialo-hollandaise répressive et inique. »
    Parfaitement cher Gone etc. il l’a déjà bravée, il continue à la braver et la bravera toujurs plus fort.
    C’est un winner, un battant, un guerrier face aux chiens galeux de la Vallstasi, Taubiradar et le mur des cons du SM !

  62. calamity jane

    Ben voyons !
    « natif du souffle » ?
    Chère madame, sur notre planète ya pas de souffle sans chair et je ne connais pas encore le domaine des dieux pour m’absenter d’ici en tant qu’être de chair…
    Ya des dichotomies qui n’inspirent plus.

  63. Michel Deluré

    « A-t-on le droit de ne pas aimer l’art moderne ? ».
    Bien évidemment, comme nous avons le droit de ne pas aimer tout art d’une autre école, sous réserve cependant que nous nous entendions bien sur le terme ART.
    Or, trop souvent, ce qui se pare de l’étiquette d’art moderne n’est qu’imposture. Certaines réalisations qui s’en réclament – je n’ose parler d’œuvres ! – souvent absconses, incongrues ne doivent leur notoriété non pas à leur valeur purement artistique mais uniquement au choc médiatique recherché par leurs auteurs, que leur exposition engendre.
    En présence de telles réalisations, il est difficile de croire que celles-ci résultent d’un processus créatif artistique.
    Ou alors, si nous considérons que ces productions sont de l’art, c’est que notre monde est peuplé d’artistes !

  64. Alzheimer ou mépris, de celui qui a oublié ce que dit le Maître de la Loge au cours de l’Initiation, trop lointaine pour lui sans doute, « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse, cela ressort de la morale la plus simple ou du plus élémentaire bon sens. Mais nous ajoutons « Fais aux autres le bien que tu voudrais qu’il te fût fait » et cela va bien au-delà. Dès que l’on considère l’autre un Frère ou une Sœur on lui doit au moins le respect, la reconnaissance de sa dignité et de sa liberté, et même affection.
    En fait cet intervenant a tout simplement oublié le symbole du Delta Lumineux qui signifie tout à la fois la Connaissance (acquérir), la conscience (à réveiller) et le Devoir d’élucidation, toutes expressions synonymes de la Parole perdue.
    Les serments, réitérés lors de chaque changement de grade, ont pour mérite de sauvegarder pour les nouveaux promus l’effet de surprise, d’émotion et de révélation, tous facteurs susceptibles de provoquer le réveil… et lui s’est endormi, il ne s’est jamais encore réveillé. Il est sans doute encore à la recherche de l’éveil, il devrait avoir recours aux hallucinogènes, à moins qu’il ne préfère l’ébriété des Dionysiens… ce que je crois.
    Aucune place pour le mépris, ce ne peut donc être que Alzheimer, sénilité ou autre !

  65. Xavier NEBOUT

    Mary Preud’homme
    Alors j’ai fait un tour au musée de Grenoble, section art moderne.
    Quelles splendeurs. J’ai eu du mal à maîtriser l’aspiration vers la transcendance.
    On ne sait où donner de la tête. Sûr que les connaisseurs ne seront pas déçus.
    Mon préféré est la Sicile.
    Comment, lorsqu’on a tant aimé la Sicile, ne pas saisir les contrastes que le génial esprit de transfiguration de cet artiste a su traduire au-delà des perceptions ordinaires.
    J’ai été véritablement saisi, ma chère.
    Et puis vous allez rire.
    J’ai appelé un ami architecte, un artiste, il m’a dit qu’au milieu, le machin marron, on dirait une biroute !
    Il m’a fait rire, mais il m’a fait rire !
    Ah ah ah, mais dites-moi, vous savez ce que c’est, une biroute ? J’ai pas osé le lui demander.

  66. Franck Boizard

    « Encore une affirmation gratuite qui témoigne d’une ignorance crasse concernant l’art moderne. »
    Mon affirmation gratuite et mon ignorance crasse vous disent bien des choses.

  67. Et la lumière face aux ténèbres, cher monsieur, est-elle une dichotomie qui fonctionne ? Ou l’amour face au ressentiment ? La contrainte et la liberté, peut-être, le désir et la crainte. Ces contraires définissent une ligne sur laquelle l’humanité danse charnellement les joies du souffle de son esprit, il n’y a pas d’art sans cela.

  68. « Mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va ;
    ainsi de tout natif du souffle. »
    Rédigé par : Aliocha | 31 octobre 2014 à 10:13
    On voit par là que la contrepèterie est à la littérature ce que l’art moderne est à l’Art éternel : une divagation de l’esprit.

  69. hameau dans les nuages

    @anna
    « représentations de femmes sodomisées à la perceuse »
    Je ne voudrais pas vendre la mèche mais pour remporter le consensus de la bien-pensance actuelle la perceuse devait être au minimum une Black et Decker.

  70. « Certes, la personne qui l’a agressé place Vendôme était imbécile et à l’évidence, sa détestation pour cet appendice n’aurait pas dû la conduire à s’en prendre à son auteur. »
    Quelle preuve avons-nous d’une agression ? Cette information est-elle vraie ou fausse ?
    Le supposé artiste a-t-il été agressé ou bien a-t-il inventé une altercation pour que les media parlent de lui ?

  71. Niki de Saint Phalle au Grand Palais, on en sort ébloui de couleurs et de gaieté, ses grosses dindes multicolores sont des merveilles, puis une fois dehors on se demande ce qu’on est venu y faire (14 euros).
    Pour la bonne marche de la société, les critiques d’art devraient être fusillés en premier. Leur nullité est telle qu’ils ne méritent aucune clémence. Le regretté Evelyn Waugh avait été licencié du London Times car il avait proposé un article intitulé « La décoration anglaise au temps des Philistins »… Cela ne l’a pas empêché de faire ensuite une grande carrière.

  72. « Certes, la personne qui l’a agressé place Vendôme était imbécile et à l’évidence, sa détestation pour cet appendice n’aurait pas dû la conduire à s’en prendre à son auteur. »
    A supposer qu’il y ait bien eu agression, qui nous dit qu’elle ne devait pas simplement être vue elle aussi dans la logique de l’« art contemporain » comme un « happening » vu comme une remise en question de la société bourgeoise ?
    Après tout, qui sème le vent récolte la tempête.

  73. @ Parigoth
    Tout à fait d’accord. Et pareil pour la dégradation de l’œuvre d’art : c’est une collaboration à l’œuvre dans une logique participative de la réception active, etc.

  74. A l’évidence Paul McCarthy devrait proposer son « œuvre » de la place Vendôme aux organisateurs du Tour de France, avec leurs portiques de couleur signalant le restant à parcourir.
    Celle du créateur ci-dessus, je la vois bien pointant la ligne de sprint, pendue pointe vers le bas.

  75. Je participe à plusieurs blogs, l’un (Rioufol) justifie les massacres de Gaza et presque tous les commentateurs d’approuver. Je suis un des seuls à réprouver la conduite des Israéliens (tout en réprouvant aussi le terrorisme des islamistes). Cela m’attriste. M. Bilger, homme du droit, ai-je tort ?

Laisser un Commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *