Entendant Olivier Faure, le 3 novembre, à la matinale de France Inter, répondre à une auditrice lui enjoignant de tout faire pour empêcher l’arrivée au pouvoir du RN, que c’était effectivement son intention, je n’ai pas été surpris.
La gauche et l’extrême gauche confirment, chaque fois qu’elles sont questionnées, et avant même de parler du fond de leur programme, que leur adversaire principal est le RN, et sur un ton tel qu’on pourrait le croire exclusif.
Encore un exemple caricatural de ce clivage grotesque : LFI, le PS, les écologistes et les communistes ont refusé de participer aux réunions de négociation budgétaire au ministère chargé des relations avec le Parlement, en raison de la présence de l’extrême droite ! Voilà ce qui s’appelle un comportement civique adulte !
Je comprends bien que la position dominante, actuellement, de ce parti dans les enquêtes d’opinion préoccupe ses opposants socialistes ou extrémistes de LFI, Jordan Bardella étant même légèrement mieux évalué que Marine Le Pen.
Pourtant, à chaque dénonciation, à chaque indignation, proférées au nom de la République, je ne peux jamais m’empêcher de songer à la multitude des citoyens qui font confiance à ce parti honni, à cette part considérable du peuple de France qui adhère aujourd’hui à un discours de moins en moins protestataire et de plus en plus empreint d’une contestation classique, civilisée et parfois difficilement lisible. Un parti doté, de surcroît, d’un groupe parlementaire qui ne fait pas honte à ceux qui l’ont élu.

Il est évident que l’opprobre jeté, par un verbe fulminant, contre le RN n’aura pas la moindre incidence ni la moindre influence sur sa baisse, pourtant souhaitée. Les politiques qui abusent de ces facilités partisanes n’ont aucun doute sur l’inefficacité de leur procès mais ils s’en donnent ainsi bonne conscience.
Pourtant, à l’écoute d’Olivier Faure, j’avais envie de lui demander : « Mais le peuple du RN, on en fait quoi ? »
On a en effet l’impression que le contentement idéologique des responsables de ces partis du bon côté de la bienséance démocratique leur suffit, et qu’ils n’ont que faire de la masse de ceux qui n’ont pas encore, selon eux, l’esprit et les yeux dessillés.
Ce n’est pas parce que ce formidable vivier est d’abord à la disposition de LR, si l’on s’accorde avec la stratégie de Bruno Retailleau, que les forces de gauche et d’extrême gauche doivent s’en désintéresser au point de donner l’impression de le mépriser.
Jamais en effet – pas plus Olivier Faure que Manuel Bompard et encore moins Jean-Luc Mélenchon – ne semblent envisager la question de ces citoyens, selon eux égarés, ni la manière, éventuellement, de répondre à leurs attentes, à leur désespoir, pour qu’ils se détournent du RN et regagnent la voie républicaine.
Derrière cette indifférence, il y a du mépris : non seulement pour ces sinistrés de la politique, pour ces abandonnés en nombre d’une démocratie qu’ils récusent comme n’étant plus faite par et pour eux, mais aussi pour ce qu’ils pensent, désirent et refusent – et d’abord, pour leur exigence de sûreté et de tranquillité, à la fois personnelles et publiques.
On en fait quoi de ce peuple du RN ? Je crains que le progressisme, allant au bout de son indifférence et porté par les vents de l’Histoire admissible, ne réponde : « Rien », et qu’il s’en moque !
Olivier Faure, ce matin du 3 novembre, c’était cela : se sentir moral mais sans la moindre pollution ni promiscuité avec ce peuple du RN !
On en fait quoi de ce peuple du RN ? » (PB)
Il retourne aux uRNes.
Quel est l’intérêt pour l’électorat – que l’on supposera ancien – du RN de vivre dans un système démocratique représentatif ? Il n’y en a pas. Sa volonté ne sera jamais agréée, ni même seulement tolérée. Dès lors, il ne faudra pas s’étonner si, un jour, cet électorat donne sa voix à un tyran autoritaire qui saura le flatter et lui promettre de le guérir de sa désespérance.
Les jeux sont faits (pour le RN)… Rien ne va plus (pour tous les autres)…
Le dernier sondage Elabe ruine les espoirs de ceux qui croyaient que le RN ne se remettrait pas de la non-éligibilité de Marine Le Pen. Patatras… Parce qu’il a compris qu’il était aux portes du pouvoir, le « peuple RN » en a décidé autrement. Avec 37,5 % d’intentions de vote, Jordan Bardella se hisse au niveau de MLP et, son actualité aidant, la dépasse même d’une courte tête. Le peloton, presque groupé, est plus de 20 points derrière eux et, au sein de chaque écurie, on se chamaille, parfois ouvertement, pour désigner qui en sera le leader, qui sera (ou non) le porte-bidons…
Il n’est pas nouveau qu’un parti politique ait deux champions. Habituellement, ils se disputent le trophée, au risque de le perdre. Ce n’est pas le cas au RN, où MLP elle-même a imposé une stratégie on ne peut plus claire : le seul objectif, c’est la conquête de l’Élysée et, en raison des circonstances voulues par ses juges, mieux vaut que le parti dispose d’un deuxième candidat de poids, qu’elle a choisi et formé. Le sondage Elabe démontre la pertinence de cette démarche.
Même si les médias « bien-pensants » – les radios de service public notamment – cherchent le moindre signe de désaccord entre eux, MLP et JB ne donnent aucun signe de désunion. De plus, si points de divergence il y a, ils portent essentiellement sur l’économie – un domaine qui ne passionne pas l’électeur – et sont plutôt un atout qu’un boulet : le duo ratisse ainsi plus large. L’un se déclare l’ami du patronat, l’autre promet aux addicts des chèques sociaux…
L’union des droites ? Pour le RN, qui, en fait, sûr de sa puissance d’attraction, ne l’a jamais voulue, il est de moins en moins nécessaire qu’elle se concrétise dès maintenant par un accord signé entre les partis. Son score potentiel, nourri par le courroux des Français contre la pantomime parlementaire actuelle, pourrait encore croître, et il est déjà tel qu’elle se fera naturellement, dans les urnes, au second tour, l’électeur ayant l’habitude de voler au secours de la victoire.
La seule incertitude qui reste est de savoir qui, de LFI, du PS, du centre ou de LR, sera alors opposé à MLP (ou JB). Quel qu’il soit, ce candidat sera très largement battu, le renouvellement du « barrage républicain anti-RN », fomenté en juillet 2024 par Attal, Macron et Mélenchon, étant inconcevable, tant cette magouille honteuse est à l’origine du chaos politique actuel.
Dans ces conditions, la Ve République retrouvant ses règles, la nouvelle (ou le nouveau) locataire de l’Élysée disposera, dans la foulée de son élection, d’une majorité probablement absolue à l’Assemblée… À condition toutefois qu’il (ou elle) puisse dissoudre. Rien ne dit, en effet, que, dans une dernière tentative de survie, Macron, au lieu de démissionner après la chute de son énième gouvernement sans pouvoir, ne réitère pas son geste de colère du 9 juin 2024. Dans ce cas, il est probable que MLP (ou JB), pour calmer les ardeurs révolutionnaires de LFI et de la CGT, devra, pendant quelques mois, diriger le pays dans des conditions extrêmement difficiles, voire au moins décréter l’état d’urgence.
Ah… Je m’aperçois qu’en cours de route, j’ai oublié Olivier Faure… Aucune importance. Il s’agite, remue, gesticule, se croit important. Rien de plus. Le PS poursuit la chute qu’il a entamée en 2011, lorsqu’il a écouté les « penseurs » de Terra Nova, qui lui ont conseillé de se détourner de la classe ouvrière au profit de la « nouvelle réalité » (bobos, minorités, climat, féminisme déconstructif, écologie punitive et autres « modernités »…). Faute de réflexion, le PS n’a plus de programme de gouvernement. Il n’a plus rien du parti des années Mitterrand… Et, s’il ne se soumet pas aux exigences de Mélenchon, en mars prochain, il perdra ses derniers bastions municipaux.
Faure et les élus socialistes n’ont bien sûr rien à dire, rien à proposer au « peuple RN ». En fait, ils n’ont rien à dire, rien à proposer à qui que ce soit… Et les Français n’ont rien à leur dire… Si, peut-être tout de même : « Dégagez ! Vous êtes indignes des postes que vous occupez… Indignes même de vos prédécesseurs de 1981… »
Le PS est à l’agonie… Hollande a creusé le trou, Faure a fabriqué le cercueil… Regrets éternels… et bon vent !
Surprise… Voilà que la gauche pense, en dehors de toute référence, de voix autorisées. Qui la fait penser ? Sans doute le ménage apparié depuis longtemps : inculture et intolérance.
On peut ne pas aimer le RN, mais se contenter de l’habiller des draps de fantôme relève de la farce sinistre. Nous connaissons tous la psalmodie : nazi, raciste, islamophobe, répugnant, et bien sûr, j’en oublie, mais pas tellement, tant le fond de la gauche est étroit, leur périmètre vite parcouru.
On aurait pu dire « bien des choses, en somme, en variant le ton », mais pour cela, il eût fallu quelque esprit : séduire, et non pas tenter d’embrigader dans les troupes de la punition collective. Constatons que le petit gouvernement actuel, qui se bat dans un bocal à olives, boit l’eau de la désamérisation en flirtant avec toutes les dames légères de l’arrondissement.
La manœuvre n’est cependant pas tout à fait sotte, car elle réserve l’hypothèse de l’impasse totale où une position forte s’imposerait, et cela dans deux domaines, éventuellement cumulables.
D’une part, l’homme providentiel : ça a marché une fois, mais qui pourrait reprendre le rôle ? Les « généraux de mon père, dans leur solide stupidité », n’ont aucune troupe avec eux, aucun sentiment populaire exploitable. Tout est drogué aux allocs, aux aides, aux subventions. Il faut donc matraquer la population jusqu’à l’écœurement, puisqu’elle geint mais ne crache pas le feu.
La conséquence, c’est la deuxième hypothèse : redresser le solde comptable par la spoliation de l’épargne. Foin de la Constitution, des principes démocratiques. Et là, peut-être connaîtra-t-on une révolte — peu probable, à la vérité — mais plus vraisemblablement sourde, rentrée, comme le dernier acte d’abaissement de la nation, ainsi que le fit le peuple sous l’édit du Maximum en 301, sous Dioclétien, qui limita les prix sans grand effet, mais précipita l’Empire dans un état de défiance et de mépris, amorça sa division et ne put aboutir, malgré une gesticulation politique importante, qu’à la division de l’Empire. Comme Macron (pas Macrin), il se couvrit de bijoux et de haine.
Un peu de patience. « Ce parti honni », je vous cite, est le moins honni de France. Bardella ou Le Pen fille vont prendre le pouvoir. Je changerais bien de pays, mais je suis trop vieux pour ça.
Ce blog, je me répète, est instructif. Des intervenants « culturés », a priori à l’aise pécuniairement, pour beaucoup assez à droite, voire très, et pour certains — ce sont ceux-là que je trouve passionnants — prétendument centro-gaucho-droito-raisonnablo-je-ne-sais-pas-trop-quoi.
L’Europe, les banques, l’économie, l’immigration, la retraite (il y a essentiellement des retraités sur ce blog), tout y passe, tant que cela leur permet de préserver leur petit bonheur personnel.
Par exemple, la retraite. Il leur semble bien normal d’en allonger l’âge de départ : il paraît qu’il n’y a plus de pognon. Hormis que c’est faux, si tel était le cas, il semblerait bien normal que les retraités participent à l’effort. C’est tout le problème de notre système : nous cotisons pour ceux qui sont devant nous, et l’État affirme le principe que notre propre retraite sera relative à ce que nous avons cotisé, cotisations qui ne sont pas réalisées pour nous mais… pour ceux de devant.
Si, quand on y arrive, il n’y a plus d’argent dans les caisses, alors il faut que les montants des retraites soient inférieurs aux prévisions : quoi de plus normal ? Les réactions ont été instructives, celles des pseudo-gaucho-centro… de ce blog qui, lorsqu’il s’agit de partager, ne le pensent que de l’autre à soi. L’inverse est toujours déraisonnable. Je parle évidemment des retraités aisés qui, comme tous bons citoyens qui se respectent, sont d’autant plus rapia qu’ils gagnent beaucoup d’oseille.
L’Europe, en quoi a-t-elle amélioré le sort des gens ? Elle a — c’est un exemple — contraint les États à emprunter sur les marchés privés, à taux d’intérêt positifs, ça va de soi. Pendant que ces mêmes banques privées faisaient refinancer leurs créances, dont celles contractées par les États, auprès des banques centrales de ces derniers, à — pendant des années — des taux négatifs. Si ce n’est pas du foutage de gueule, je ne sais pas comment appeler ça. En gros, elle a sciemment appauvri les États pour enrichir les banques.
Et quand ces dernières délirent avec notre pognon de dingue, comme en 2008, on nous chante la complainte des dirigeants merveilleux qui ont sauvé le système. Résumons : les banques nous prennent du pognon de tous côtés, elles en font n’importe quoi, titrisation… ça se plante, et pour éviter que le système s’écroule — ce qui est mieux pour les honnêtes pékins que nous sommes — on nous reprend du pognon de nos impôts pour renflouer les banques, à grand renfort de tambours et trompettes, nous affirmant que nos dirigeants sont des génies pour avoir sauvé, avec notre pognon, un système qu’ils ont mis à mal… avec notre pognon. Les banquiers sont des escrocs, et un certain nombre d’entre eux, au lieu de continuer à plastronner, devraient se trouver au gnouf, pain sec, eau et douche avec Michel Fourniret.
Il est essentiel de pouvoir battre sa monnaie si l’on veut être souverain. L’euro ne sert à rien d’autre qu’à donner l’illusion d’une sécurité financière qui n’existe pas.
Etc., etc.
Je ne comprends pas ce que le RN propose : libéral, étatiste, autoritaire, libéral (au sens politique), totalitaire ? Il passe son temps à nous bassiner avec l’ostracisme ; qu’en sera-t-il quand ils seront au pouvoir ? Que feront ces admirateurs de Donald le Weinsteinien-putschiste-dictatorial ? Comment pouvez-vous imaginer une seule seconde qu’au prétexte que les gens vont vers eux, leur efficacité dans la gestion du pays — bien-être, politique internationale (vous noterez que je ne dis pas économie, ce mot n’a de sens que pour celui qui l’emploie en fonction des biais qui l’agitent) — sera au rendez-vous ? Les Français ont la tête qui tourne : ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent. Du pognon, mais pas travailler ; de la liberté, mais pas trop, car avant toute chose, de la sécurité — première des libertés, paraît-il. La Corée du Nord leur tend les bras : pas trop payer d’impôts, mais être soignés gratos…
Dites donc, les gauchos-centros… vous rendez-vous compte que nous vivons sur le dos des étrangers, grâce à des richesses que nous ne possédons pas, mais que nous nous accaparons, si l’on considère les prix que l’on paye ? Les étrangers viendront, ce n’est pas la peine de vous illusionner sur la capacité de l’État à vous protéger de ceux que vous considérez comme vous importuner.
Le banquier parle d’immigration de qualité, sans voir qu’il doit sa qualité de vie aux pauvres qui sont exploités dans des pays où l’on meurt à quarante ans, intoxiqués par les miasmes des industries qui produisent pour nous à bas prix, pour le trop fameux niveau de vie…
Je m’arrête : je préfère aller me coller un petit verre de rouquin au lieu de travailler. C’est vous qui payez, j’en profite. Je ne suis pas pressé de partir à la retraite, de m’acoquiner avec les geignards qui gagnent trop bien leur vie pour ce qu’ils font… rien.
Si le RN devait accéder au pouvoir – rien n’est moins sûr –, il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’à ce moment-là sera déclenchée la crise sur les emprunts d’État français. Il va de soi que le RN – pas plus qu’aucun autre parti – ne sera capable de résister à la puissance de frappe de nos créanciers. L’ordre sera rétabli au moment où un nouveau gouvernement républicain – à l’instar de ceux qui nous ont menés à cette débâcle – montrera aux créanciers une totale allégeance. Comme les troubles auront sidéré d’effroi la population, on peut être à peu près sûr que celle-ci sera vaccinée, pour plusieurs générations, de toute velléité de contestation de l’ordre rétabli.
« La démographie française rend l’immigration contrôlée incontournable. Avec 1,68 enfant par femme et un ratio de 1,7 actif pour un retraité en 2030, fermer les frontières signerait l’effondrement du système par répartition. »
Il faut impérativement passer à un système mixte capitalisation-répartition, comme celui en place au Royaume-Uni, en Allemagne et même en France, avec la retraite complémentaire des fonctionnaires.
Sinon, il faudrait regarder (si vous avez des lunettes) le taux d’emploi des illégaux, de l’ordre d’à peine 20 %, et canaliser, en effet, l’immigration légale, ce que personne, y compris la droite, n’a entrepris jusqu’à ce jour (« Il en va de l’honneur de la France », voix chevrotante, « d’ouvrir nos bras aux opprimés »).
Ceux qui, dans le futur, étudieront les causes de notre chute s’étonneront grandement d’y découvrir notamment que les femmes ne voulaient plus faire d’enfants, mais aussi que la population avait été persuadée qu’il était nécessaire de recourir, jusqu’à l’apoplexie, à une immigration de substitution pour faire vivre une ou deux générations d’inactifs retraités qui voulaient encore profiter de la vie.
Bien évidemment, la liste des causes ne peut être exhaustive, tant elles sont nombreuses. Le phénomène est d’autant plus saisissant que ces causes sont toutes cumulatives, sans qu’aucune n’offre la moindre résistance à cette dégénérescence de la race. Plus généralement, l’effondrement civilisationnel de nos vieux pays fatigués résulte avant tout d’un pervertissement accéléré, en quelques générations à peine, des fondations spirituelles de nos sociétés, tel un cancer se répandant avec fulgurance dans un corps jadis sain et en bonne santé.
Cher Philippe Bilger,
Si la presse progressiste et la gauche dans son ensemble (qui va jusqu’à une partie de LR) continuent mécaniquement de parler d’extrême droite, la réalité nous oblige à reconnaître que le RN est partout, sauf à l’extrême droite. À ce sujet, l’absence de guillemets concernant « l’extrême droite » et « la voie républicaine » laisse d’ailleurs planer le doute sur votre propre positionnement et me met fort mal à l’aise.
Le seul domaine où le RN se situe encore à peu près à droite est le régalien. Mais là encore, le Z a justement pointé des faiblesses coupables concernant le refus de MLP de parler d’islamisation, de remigration et de considérer l’islam comme incompatible avec la République.
Hier, dans l’émission de Francis Letellier sur LCP, une députée LR expliquait que la préférence nationale, appliquée comme une évidence dans de nombreux pays, était une ligne rouge pour elle. On peut gager qu’avec de tels propos chochottes, LR a très peu de chances de regagner le vivier perdu « égaré » au RN.
Si la politique d’immigration devait situer le RN à l’extrême droite, alors il faudrait considérer que Juppé, Madelin, Bayrou, Bachelot & Co sont des néo-nazis, qui ont signé le Manifeste de Villepinte sur l’immigration de 90, et dont le RN ne propose qu’une pâle copie.
Les seuls partis qui se situent aujourd’hui à droite – et certainement pas à l’extrême droite – sont ceux du Z et de Marion Maréchal, qui ne font que reprendre le programme du RPR d’antan. Ce sont en fait les seuls dont les programmes régalien, sociétal et économique sont objectivement à la hauteur de la situation de ce pays, la droite de Retailleau en étant désormais très loin au vu de l’évolution de la société. On y ajoutera la pensée, certes obsessionnelle, mais ô combien lucide et pertinente, de Renaud Camus sur l’immigration et la nécessaire remigration.
Cela étant, l’urgence se situant clairement au niveau civilisationnel, il importe que tous ceux qui se prétendent à droite concluent un accord du type NPF avec un RN en poupe pour les législatives à venir. Sauver une France envahie et en voie de disparition est la priorité absolue, un accord qui portera incidemment le coup fatal au ridicule cordon républicain.
C’est d’ailleurs leur intérêt vital, car sinon l’électeur risque fort de provoquer un vote utile en faveur du RN qui laissera le reste de la droite exsangue.
« On en fait quoi de ce peuple du RN ? Je crains que le progressisme, allant au bout de son indifférence et porté par les vents de l’Histoire admissible, ne réponde : « Rien », et qu’il s’en moque ! » (PB)
Mais, sans réduire le peuple à sa seule dimension RN, c’est bel et bien lui, ce vrai peuple de France, qui est volontairement ignoré et méprisé par ceux qui sont supposés représenter les « autorités françaises » et dont pourtant le premier devoir est de favoriser ses intérêts et au besoin de le défendre sans hésiter au lieu d’occulter les agressions dont il est trop souvent la principale victime.
Or, si nous quittons le domaine des discours à caractère électoraliste et la vacuité de programmes décalés dans le temps qui ne correspondent à rien de concret ne seront de toute manière jamais appliqués, les réactions des hommes d’un pouvoir de plus en plus déconnecté des réalités sont révélatrices de la situation actuelle.
Ainsi, après qu’un individu s’est introduit dans le lieu de paix que représente une abbatiale séculaire pour y créer du scandale et y menacer une religieuse, tout ce qu’a trouvé à faire le procureur local a été de classer l’affaire sans suite.
Quant au préfet doré sur tranche, il a dépensé son énergie à vitupérer en langue de bois contre la « haine » portée par une extrême droite fantasmée qui serait incarnée par un homme qui, outré par le silence judico-politico-médiatique ayant entouré cette affaire, ce qui est d’ailleurs hélas de plus en plus fréquent, s’est contenté de diffuser les images de l’agression qui suffisent à parler d’elles-mêmes, en faisant ainsi honte aux médias ne faisant pas leur travail.
En résumé, de nos jours les agresseurs sont laissés tranquilles mais les Français qui en sont victimes et qui osent briser l’omerta, s’ils sont encore en vie, sont accablés de toutes sortes d’avanies pour avoir dégonflé la baudruche Potemkine d’un « vivre-ensemble » concocté par des apprentis sorciers pétris d’idéologie gauchiste et d’esprit de système, ignorant tout des incompatibilités culturelles.
Surtout, laissez-vous maltraiter ou tuer, et de grâce, en silence.
Mourez, nous tairons le reste…
@ Marc Ghinsberg
« Encore faut-il un leader crédible pour tenir ce langage de vérité. Si aucun ne se dégage, alors le RN arrivera au pouvoir. Dans cette hypothèse, le plus tôt sera le mieux pour que « l’expérience » soit la plus brève possible et qu’enfin l’hypothèque RN soit purgée.
Jordan Bardella, 30 ans, sans diplôme, sans expérience, Premier ministre ? Chiche ! »
Je ne sais pas si vous avez opté pour Chat GPT ou Grok 3 pour rédiger votre commentaire, mais il est très bon et j’y souscris totalement.
Concernant Jordan Bardella, que les sondages montrent caracolant en tête devant tous ses adversaires, j’avoue que cela me laisse perplexe.
Il a beau porter des lunettes lors des débats pour faire plus intelligent (ou pour cacher son oreillette), piquer les mimiques de Jacques Chirac pendant les meetings de son parti, il n’a visiblement pas les prérequis pour accéder aux plus hautes fonctions de l’État.
Dès qu’un journaliste ou même une petite lycéenne lui pose une question dont la réponse ne figure pas dans ses petites fiches, il n’a pour réponse qu’un sourire de crétin. C’est plutôt déconcertant.
Mais aussi incompréhensible que cela puisse paraître, il est largement en tête dans les sondages. J’avoue que là il y a un truc qui m’échappe. Va falloir que je pose la question à Chat GPT…
Voilà qui s’appelle donner sa langue au chat… Il n’est pas certain que sa réponse vous plaise, si, d’aventure il se mettait à vous griffonner ce que pense « le peuple du RN » du sourire jaune du gars qui est en queue dans les sondages… et ne parviendra plus à retomber sur ses pattes.
« Et le peuple du RN, on en fait quoi ? » (PB)
Pour commencer, on considère qu’il n’y a pas de peuple du RN. Aucun parti ne possède ses électeurs.
Ensuite, on considère que les hommes politiques n’ont pas à « faire quelque chose » du peuple. Le peuple n’est pas un troupeau dont ces messieurs seraient les bergers.
Enfin, on mène un travail d’explication inlassable pour tenter d’extirper le communisme solidement incrusté dans les cerveaux malades du « peuple du RN », et de beaucoup d’autres, à en juger par la véritable orgie fiscale qui se déchaîne ces jours-ci sur les bancs de l’Assemblée nationale.
Songez que le RN (et donc son « peuple », il faut le croire) a fait adopter un impôt contre les « riches » que même LFI n’a pas voté. Le RN est donc encore plus communiste que l’extrême gauche.
L’irremplaçable Sarah Knafo a dressé un tableau tout simple du délire fiscal dû au « peuple du RN », comparé aux autres « peuples » de s’pays. C’est édifiant. Le RN a multiplié les nouveaux impôts « anti-riches ». Il a dépassé LFI par la gauche.
Au passage, remarquons que ce tableau, synthétique et facile à comprendre, est typiquement ce que l’on emploierait dans une entreprise privée pour orienter les décisions ; contrairement aux « rapports » interminables des politiciens-fonctionnaires qui ont 200 pages et 50 chapitres, parce que ces messieurs ont tout le temps, contrairement à nous (payés qu’ils sont avec nos impôts).
Le RN fait adopter un impôt sur la fortune comprenant les fonds en euros de l’assurance-vie… soit ce qui préserve (peut-être, tant bien que mal, jusqu’à ce que cela ne tienne plus) le financement de la dette creusée avec enthousiasme par son « peuple ».
Jordan Bardella, soi-disant plus libéral que maman Le Pen, déclare tout de go que les actions, c’est de la fortune improductive.
Ne parlons pas de la confusion mentale de la bergère du « peuple du RN » qui veut taxer les actionnaires… pour créer un fonds d’investissement d’État… qui investirait dans les entreprises. À Dieu ne plaise que les « riches » investissent directement dans les entreprises de leur choix. Les fonctionnaires ayant génétiquement trois bras, quatre jambes et deux cerveaux, ils savent, mieux que les autres, où doit aller l’argent des Français.
Sébastien Chenu, porte-parole du RN, fustige « l’ultra-libéralisme », considère que la fiscalité n’est pas un « gros mot » et se gargarise de la « justice fiscale », comme n’importe quel communiste de modèle courant. Même le journaliste de France Info, qui l’interroge, lui fait remarquer qu’il est de gauche !
Jean-Philippe Tanguy, responsable de l’économie chez les gros fachos de l’esstrêm’drouâte, estime « qu’investir dans les actions sur les grands marchés, les grands indices, c’est rarement de l’investissement dans l’outil productif. C’est une espérance de rentabilité. C’est pas un investissement dans l’économie réelle. »
Donc quand on investit dans l’économie réelle, ce n’est pas dans l’espoir d’une rentabilité, et acheter des actions sur des « grands marchés » (c’est à dire ?), ce n’est pas un investissement dans l’outil productif.
Cette dégoûtante purée intellectuelle vient d’un diplômé de l’ESSEC, une grande école où l’on apprend l’économie et les affaires, en principe. Le monsieur est pressenti pour le ministère de l’Économie en cas de victoire du RN à la présidentielle.
Toujours cet amour de ce qui est petit (le petit paysan, la petite entreprise…) et cette détestation de ce qui est grand (les grandes multinationales, les « grands marchés »…). Mais le « pouvoir d’achat », lui, curieusement, on le veut toujours plus « grand » (et je ne parle pas de la « grandeur de la France »). Maladie mentale typiquement française.
C’est le grand n’importe quoi réclamé avec enthousiasme par le « vrai peuple », celui des Gilets jaunes, celui de l’écervelée Jacline Mouraud qui, dès les premiers jours du mouvement, voulait « faire payer les riches ».
Peuple qui n’a pas dit un mot du problème migratoire, à l’époque, parce que cela aurait été « ouaciste ». Mais qui ne s’est pas gêné pour manifester son antisémitisme, à l’occasion. Et qui chouine tout de même qu’il n’est pas « aimé ». Comme si c’était le boulot des politiciens « d’aimer » les Français. Tu me donnes des miyards (pris aux autres), sinon tu m’aimes pas et je vais faire un caprice en bloquant le pays.
Une fois de plus, Éric Zemmour a raison.
Bien évidemment que « le peuple du RN » est aussi factice que « le peuple de gôche ». C’est drôle comme chacun a son « peuple » !
Olivier Faure, avec sa tête de mater dolorosa, peut bien fustiger le RN, il n’empêche que socialistes et RN ont voté ensemble cet impôt débile nommé « impôt sur la fortune improductive ». Un amendement présenté par le MoDem ! Un impôt voté par des improductifs pour nourrir, loger et soigner des improductifs !
Les placements en euros seraient improductifs ? Eh, ballot de député, ils financent la dette que tu as creusée !
Alors le livret A itou ? Eh cornichon, il sert à financer le logement social !
Et les œuvres d’art ? Mince, y’a pas un ministre qui aurait un papa marchand d’art ?
Quand il faudra déterminer l’assiette de ce machin, on va bien rigoler…
Et on viendra nous expliquer que le RN est un parti de droite ! Quelle farce !
La notion de « peuple du RN » est une fiction qui essentialise un électorat disparate en bloc monolithique, comme si des millions de Français partageaient une identité commune forgée par un parti. Or, les études électorales, Cevipof notamment, montrent une hétérogénéité frappante : ouvriers désindustrialisés du Nord, retraités modestes du Sud-Est, agriculteurs endettés, cadres moyens inquiets de la fiscalité, jeunes précaires. Les regrouper sous l’étiquette « peuple du RN » revient à nier leur pluralité et à les infantiliser.
Le programme économique du RN est un catalogue de contradictions démagogiques. Il promet la baisse massive des impôts tout en augmentant les dépenses sociales et la « préférence nationale » ; il dénonce la dette publique mais refuse toute réforme des retraites ou de la fonction publique ; il veut sortir de l’Europe des marchés tout en conservant l’euro. Ces incohérences sont masquées par deux boucs émissaires commodes : l’immigration et Bruxelles. Accuser ces deux facteurs de tous les maux évite d’affronter les vraies causes structurelles : vieillissement démographique, productivité stagnante, délocalisations anciennes.
Les solutions du RN sont simplistes parce qu’elles refusent la complexité. Baisser les déficits exige des efforts partagés : allonger la durée de cotisation retraite (comme l’a fait la Suède en 1998), rationaliser les niches fiscales, rationaliser les prestations sociales. Aucun électorat n’y échappera, pas plus celui du RN que les autres. Traiter les électeurs RN comme des citoyens ordinaires, c’est leur dire la vérité.
La démographie française rend l’immigration contrôlée incontournable. Avec 1,68 enfant par femme et un ratio de 1,7 actif pour un retraité en 2030, fermer les frontières signerait l’effondrement du système par répartition. L’Italie de Giorgia Meloni, souvent citée en modèle, illustre l’impasse : après avoir durci les quotas, Rome a réintroduit en 2024 des visas de travail pour 150 000 non-Européens dans l’agriculture, la santé et le BTP. Même un gouvernement « national-populiste » plie devant la réalité économique.
Il n’existe pas de solution durable hors d’une Europe renforcée : marché unique pour les exportations, fonds communs pour les transitions écologique et numérique, coordination migratoire. Isoler la France, c’est appauvrir ses citoyens, y compris ceux qui votent RN. Plutôt que de les flatter par des promesses irréalisables, il faut leur proposer un projet exigeant mais crédible : effort budgétaire, immigration qualifiée et régulée, Europe protectrice. C’est la seule manière de respecter leur intelligence et de les ramener dans le réel.
Encore faut-il un leader crédible pour tenir ce langage de vérité. Si aucun ne se dégage, alors le RN arrivera au pouvoir. Dans cette hypothèse, le plus tôt sera le mieux pour que « l’expérience » soit la plus brève possible et qu’enfin l’hypothèque RN soit purgée.
Jordan Bardella, 30 ans, sans diplôme, sans expérience, Premier ministre ? Chiche !
« Jordan Bardella, 30 ans, sans diplôme, sans expérience, Premier ministre ? Chiche »
Et sinon, 3 400 milliards de dette, ça fait combien de milliards par année d’études des super diplômés très expérimentés ?
On sent bien votre désir. Que le RN arrive au pouvoir afin de démontrer son incapacité à gérer. Vous n’êtes pas seul, ce sont tous les partis politiques qui organisent des chamailleries entre chapelles pour échapper à ce qui est le résultat de quarante années de laisser-faire : une situation en état de décomposition avancée.
« La démographie française rend l’immigration contrôlée incontournable. Avec 1,68 enfant par femme et un ratio de 1,7 actif pour un retraité en 2030, fermer les frontières signerait l’effondrement du système par répartition. »
N’importe quel homme sensé en concluerait : et donc, il faut mettre fin à la retraite par répartition, et la remplacer par la retraite par capitalisation (dont jouissent les fonctionnaires, ceux-là mêmes qui l’interdisent au reste de la population).
Mais la retraite par répartition fait partie de Notre Modèle Social que le Monde Entier nous Envie ; continuons donc d’importer des millions d’immigrés hostiles, stupides, violents et inassimilables jusqu’à ce que la société s’effondre dans la misère et la criminalité, nous dites-vous.
On voit bien là que l’être-de-gauche est une maladie mentale.
Même les Nations unies, organisme décidément de gauche et mondialiste, avaient conclu dans une rapport remarqué, il y a une bonne trentaine d’années, qu’il était impossible de résoudre le problème des retraites par l’immigration.
Mais le gauchiste préfère son confort moral à la vie d’autrui ; il convient donc, nous disent les Éminences, de détruire systématiquement la France en important l’anti-France. Ce n’est pas viable ? Riennafout’. Le gauchiste espère disparaître avant d’en subir les conséquences.
Le gauchisme est une religion de substitution, un faux christianisme, une croyance anti-sociale, contrairement au vrai. Pas étonnant que la « laïcité » à la française s’emploie à le démolir depuis toujours.
Si l’âge ou les diplômes étaient un signe d’intelligence ou de responsabilité, jamais les hauts dirigeants des banques françaises n’auraient risqué la stabilité du système bancaire français – et, par extension, en cascade, mondial – en prêtant, pour les emprunts immobiliers, pendant des années, pratiquement les seuls au monde, à taux d’intérêt fixe très bas. Je pense que vous comprendrez ma remarque sans qu’il soit nécessaire de procéder à une oiseuse et inutile démonstration.
Plutôt que d’exagérer l’alarme à être gouverné par une si piteuse force d’opposition, étonnez-vous plutôt, et déplorez que le système de démocratie représentative ne permette pas l’émergence d’une opposition de meilleure qualité. Il y a là matière à méditer… et à condamner !