Et le peuple du RN, on en fait quoi ?

Entendant Olivier Faure, le 3 novembre, à la matinale de France Inter, répondre à une auditrice lui enjoignant de tout faire pour empêcher l’arrivée au pouvoir du RN, que c’était effectivement son intention, je n’ai pas été surpris.

La gauche et l’extrême gauche confirment, chaque fois qu’elles sont questionnées, et avant même de parler du fond de leur programme, que leur adversaire principal est le RN, et sur un ton tel qu’on pourrait le croire exclusif.

Encore un exemple caricatural de ce clivage grotesque : LFI, le PS, les écologistes et les communistes ont refusé de participer aux réunions de négociation budgétaire au ministère chargé des relations avec le Parlement, en raison de la présence de l’extrême droite ! Voilà ce qui s’appelle un comportement civique adulte !

Je comprends bien que la position dominante, actuellement, de ce parti dans les enquêtes d’opinion préoccupe ses opposants socialistes ou extrémistes de LFI, Jordan Bardella étant même légèrement mieux évalué que Marine Le Pen.

Pourtant, à chaque dénonciation, à chaque indignation, proférées au nom de la République, je ne peux jamais m’empêcher de songer à la multitude des citoyens qui font confiance à ce parti honni, à cette part considérable du peuple de France qui adhère aujourd’hui à un discours de moins en moins protestataire et de plus en plus empreint d’une contestation classique, civilisée et parfois difficilement lisible. Un parti doté, de surcroît, d’un groupe parlementaire qui ne fait pas honte à ceux qui l’ont élu.

Il est évident que l’opprobre jeté, par un verbe fulminant, contre le RN n’aura pas la moindre incidence ni la moindre influence sur sa baisse, pourtant souhaitée. Les politiques qui abusent de ces facilités partisanes n’ont aucun doute sur l’inefficacité de leur procès mais ils s’en donnent ainsi bonne conscience.

Pourtant, à l’écoute d’Olivier Faure, j’avais envie de lui demander : « Mais le peuple du RN, on en fait quoi ? »

On a en effet l’impression que le contentement idéologique des responsables de ces partis du bon côté de la bienséance démocratique leur suffit, et qu’ils n’ont que faire de la masse de ceux qui n’ont pas encore, selon eux, l’esprit et les yeux dessillés.

Ce n’est pas parce que ce formidable vivier est d’abord à la disposition de LR, si l’on s’accorde avec la stratégie de Bruno Retailleau, que les forces de gauche et d’extrême gauche doivent s’en désintéresser au point de donner l’impression de le mépriser.

Jamais en effet – pas plus Olivier Faure que Manuel Bompard et encore moins Jean-Luc Mélenchon – ne semblent envisager la question de ces citoyens, selon eux égarés, ni la manière, éventuellement, de répondre à leurs attentes, à leur désespoir, pour qu’ils se détournent du RN et regagnent la voie républicaine.

Derrière cette indifférence, il y a du mépris : non seulement pour ces sinistrés de la politique, pour ces abandonnés en nombre d’une démocratie qu’ils récusent comme n’étant plus faite par et pour eux, mais aussi pour ce qu’ils pensent, désirent et refusent – et d’abord, pour leur exigence de sûreté et de tranquillité, à la fois personnelles et publiques.

On en fait quoi de ce peuple du RN ? Je crains que le progressisme, allant au bout de son indifférence et porté par les vents de l’Histoire admissible, ne réponde : « Rien », et qu’il s’en moque !

Olivier Faure, ce matin du 3 novembre, c’était cela : se sentir moral mais sans la moindre pollution ni promiscuité avec ce peuple du RN !

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Voir les Commentaires (48)
  1. Gérard Larcher : « Nous sommes sur une trajectoire qui nous conduit vers la catastrophe financière »…
    Il nous prend vraiment pour des crétins ! Lui, deuxième personnage de l’État, il ose encore prononcer ces mots !? Que faisait-il, lui, quand cette gabegie se déroulait devant ses yeux ? Ce n’est pas du concierge de l’immeuble dont on parle, mais plutôt du propriétaire.

    Mais il nous prend pour des imbéciles, des couillons magnifiques ! Il est à ce poste depuis des décennies, et il faudrait encore se le cogner quand il nous culpabilise ? Il en a fait partie, de ces équipes qui ont décidé. Ce n’est pas le limpiaboata de service : il est le patron du Sénat ! C’est à vomir.

    Ils me dégoûtent tous, ou presque. Ils en vivent depuis des lustres, ils nous font croire qu’ils sont des sauveurs et qu’ils gèrent le pays. Nous sommes à la traîne presque partout. Ils vivent de mandats et nous en crevons.
    La dette de 3 500 milliards nous contemple, et avec le budget de la charge, on pourrait se payer celui de l’armée ou de l’Éducation nationale.
    Nous sommes fous de supporter encore ces types ! Que ce soit à LR ou au PS, maintenant ils pleurnichent sur le score stratosphérique de Jordy Présidentdelafranceendéroute.

  2. Au fait, nous nous souvenons que suite à l’épidémie de coups de couteau frappant notre pays, le ministère de l’Intérieur alors hanté par M. Darmanin avait fait interdire le port de couteaux en ville, y compris les petits modèles suisses les plus inoffensifs que des millions de Français ont eu dans leur poche pendant des décennies et sans problèmes particuliers.
    M. Darmanin leur a donc infligé par facilité une punition collective à cause de mœurs violentes importées et étrangères à notre civilisation, au lieu d’avoir combattu ces dernières, pourtant au cœur du problème.

    Mais puisque désormais les véhicules automobiles sont de plus en plus impliqués aussi dans le meurtre ciblé de Français, qu’ils soient militaires comme les gendarmes ou bien civils, il s’avère que ces engins peuvent être considérés comme des armes par destination.
    Alors, en toute logique et selon le modèle imaginé par le génial M. Darmanin, ne conviendrait-il pas aussi d’en interdire l’usage et la détention, en ordonnant à leurs possesseurs de les remettre aux autorités en vue de leur destruction ?
    À monsieur Nuñez de s’atteler à la tâche…

  3. Laurent Nuñez, un pur carriériste ! Avec un palmarès impressionnant de qualifications en sécurité en tout genre (à en juger par Wikipédia). Mais hélas sans le moindre commencement de résultat ! Et pour cause, la trouille couplée à une ambition démesurée et l’unique désir de satisfaire aux caprices ou ambitions de son mentor du moment, pour continuer à exister et parfaire son ascension ! Que du vent !

    Comment imaginer que ce genre d’ectoplasme venu d’ailleurs, dûment formaté pour ne pas faire de vagues et seulement préoccupé de soutenir à « donf » le système en place, vacillant, voire corrompu jusqu’à la moelle, puisse apporter un quelconque commencement de solution aux graves problèmes de notre pays ?

    Ce que Retailleau, lui, avait amorcé sans faire d’esbroufe. Autant de projets hélas mis à mal ou avortés par la volonté féroce de ceux d’en face, déterminés à garder le pouvoir et l’ascendant par tous les moyens, y compris les plus retors.

    De son côté, Bruno Retailleau avait fini par comprendre que malgré une confiance sincère en ses pratiques, tant de la population (majorité silencieuse mais de moins en moins) que des forces de l’ordre à la quasi-unanimité, son personnage, jugé trop clivant, et ses actions étaient vouées à l’échec pour accusation fausse de division, stigmatisation, etc., par un pouvoir aux abois. Si bien qu’après la dissolution catastrophique de l’Assemblée nationale, suivie du bricolage d’un gouvernement bancal et rafistolé, accouché au forceps, il ne lui restait plus d’autre choix que celui de démissionner, après avoir vainement tenté d’ultimes manoeuvres pour sauver la mise.
    Et la France !?

    1. @ Axelle D

      Laurent Nuñez ? La voix de son maître.
      Mais il va faire toute la lumière, prendre des mesures…
      Il n’a même pas les lunettes en face des yeux. Quelle réalité peut-il voir ?
      Bref, ne soyons pas surpris s’il se révèle d’une crasse nullité.
      Le seul avantage qu’on a avec lui, c’est qu’in fine, on ne pourra qu’être agréablement surpris.
      Attendons le billet : « Que pouvons-nous attendre de Laurent Nuñez ? »

  4. Jean sans terre

    La seule vertu que je vois dans la démocratie actuelle est celle de chasser à coups de pied dans le derrière ceux qui ont failli et échoué. Ainsi en fut-il de Sarkozy et de Hollande. Sarkozy n’a été élu qu’en piquant des voix à Jean-Marie Le Pen, en faisant des promesses qu’il n’a jamais tenues à l’électorat FN et en étant opposé à l’inepte Ségolène Royal. Hollande n’a été élu qu’en étant opposé au piteux Sarkozy. Macron ne l’a été que sur la promesse d’un souffle de jeunesse et du renouvellement d’une classe politique française vermoulue.

    Que s’est-il passé en 2022 ? La sidération consternée de la population, à la suite d’une psychose collective savamment orchestrée autour d’une épidémie de grippe à peine plus forte qu’à l’ordinaire, et sans du tout présenter les caractéristiques d’une anomalie statistique. Puis la frayeur autour d’une menace russe imaginaire. Le peuple s’est rassemblé autour du chef, croyant qu’il stabiliserait le chaos, alors qu’il ne faisait que l’accentuer. Le jeu démocratique a donc été enrayé. Bravo, Emmanuel Macron, pour la manœuvre ! Le peuple n’y a vu que du feu, enclin instinctivement à se laisser manipuler, plus ou moins inconsciemment, tant il avait été convaincu qu’une alternative plus radicale aurait nui plus sûrement à ses intérêts privés.

    S’il est encore permis de choisir — il n’est pas si évident qu’il y ait des élections présidentielles en 2027 : une guerre mettrait un sacré grain de sable dans la belle mécanique démocratique —, donc, que l’on chasse les mauvais ! À la poubelle de l’histoire les E. Philippe, les Darmanin, les Retailleau, les Barnier, les Bayrou, les Attal, les Valls, etc., qui se sont trop compromis dans leur délétère collaboration. À la poubelle les Hollande, les X. Bertrand, etc., d’un passé piteux et éloigné.

    Au diable les nouvelles têtes de l’hydre éternelle de la droite qui trahit : les Zemmour, Knafo, Lisnard, tous séides de l’impuissance européenne. Au diable Glucksmann, ce suppôt atlantiste.

    Restent le RN et LFI pour réaliser l’alternance démocratique. LFI dit, au milieu d’inepties abominables, deux ou trois choses intéressantes. Par prudente précaution, il est nécessaire de l’exclure d’office. Reste le RN. Le choix est décidé : mon vote ira au RN. Et si le RN est mauvais ou déçoit — en somme, comme tous les autres partis de gouvernement de l’arc républicain par le passé —, eh bien nous le chasserons à coups de pied dans le derrière cinq ans après.

    Soyons cohérents, puisque nous nous revendiquons démocrates et que c’est le seul pouvoir dont nous disposons : chassons les mauvais et ceux qui ont failli !

    Il reste toutefois une question en suspens : comment se fait-il que le système médiatique fasse tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher l’émergence d’une classe politique nouvelle et de qualité, et permettre que l’actuelle, d’une médiocrité phénoménale, se maintienne envers et contre tout comme la seule possibilité offerte à nos suffrages ?

  5. Mon petit rappel salutaire pour les ceusses et cécelles qui ont la peau dure et des neurones en putréfaction :
    Bardella RN : 0 dette.
    Les anti-Bardella : 3 500 milliards de dette.
    Faites vos jeux !

    Sinon, depuis ce matin il y a du nouveau sur le front des merdias fachos islamogauchistes pro antifas pro LFI-HamaSS, Libé et Mediapart, ben voyons, ainsi que notre feuille de chou régionale :

    Une chasse à courre inquisition nauséabonde contre les gendarmes de Sainte-Soline, accusés d’avoir « abîmé » ces pauvres racailles criminelles islamos fachos gauchistes, victimes d’une répression féroce de cette « police qui tue ».

    Quand on voit la scène, ces barbares avaient l’intention de tuer du flic, du gendarme, heureusement ces derniers ont réussi à sauver leurs vies avec un courage qui force l’admiration de l’opinion publique normalement constituée, qui les soutient sans faille.

    Bravo aux gendarmes et honte absolue à ces racailles fachos nazis islamogauchistes qui sèment chaos, délits, crimes, trafics narcos, justice partisane SM mur des cons antipolice de son odieuse créatrice Sire-Marin.

  6. Encore un attentat anti-français, à Oléron cette fois-ci… Et monsieur Nunez, qui est proche de tous ceux qui, dans les arcanes de ce qui reste de pouvoir, ont créé les conditions ayant conduit inévitablement à cette situation, va probablement faire des phrases comme ses prédécesseurs. Mais quand ces gens-là vont-ils enfin faire leur devoir et s’attaquer à la racine du problème, au lieu de trouver à chaque fois des faux-fuyants ? De quoi ont-ils peur ? De s’attaquer au Grand Tabou une bonne fois pour toutes ?

    1. Vous ne croyez pas si bien dire. Cet ancien haut fonctionnaire, devenu ministre de l’Intérieur par on ne sait quel miracle, s’était fendu d’un premier communiqué qui finalement résumait une espèce d’accident de la circulation. On en était quasiment à la version de la voiture folle, conduite par un fou alcoolisé et drogué. Les mots pourtant très significatifs prononcés par le « chauffard » n’étaient nullement pris en compte. Encore un de ces hauts fonctionnaires voulant faire de la politique mais refusant de dire que, quand il croise une bestiole qui marche comme un canard et que cette bestiole a un bec de canard, il peut s’autoriser, sans grand risque, à dire qu’il voit bel et bien un canard. Alors avec des collaborateurs comme ce monsieur Nunez, je me permets de penser que monsieur Retailleau, ex-ministre de l’Intérieur, n’était que la première page du catalogue publicitaire des fausses promesses. Si ça continue à cette vitesse, le RN passera au premier tour et un grand coup de balai sera nécessaire dans ce microcosme de la haute fonction publique.

  7. Il y a une étrange préférence pour l’agresseur au détriment de la victime chez certains, dans la Justice, et une non moins étrange préférence pour l’immigration délétère des musulmans chez certains Français par rapport à leurs concitoyens du RN.

    C’est toujours la même histoire : on fait quoi de celui qui est dans son droit et qui subit des gens qui s’en prennent aux siens ? Tout usurpateur doit diaboliser le légitime qu’il veut évincer. Alors, on en fait quoi veut dire : jusqu’à quel point ?

  8. Michel Deluré

    Je crains qu’Olivier Faure, abusé par l’importance que lui confère ponctuellement le contexte politique si particulier actuel, se fasse beaucoup d’illusions quant à ses propres capacités !

    Il semble en oublier la réalité de la situation de son parti et le fait surtout que celui-ci, à l’image d’ailleurs d’autres acteurs politiques de ces dernières décennies, a activement contribué à conduire le pays dans l’état de décomposition où il se trouve. Une des plus consternantes manifestations de cette décomposition est l’actuelle impuissance à le gouverner.

    Certains sur ce blog insistent, et à juste titre, sur les incohérences — notamment économiques — et donc sur les dangers du programme du RN. Mais où la gestion des différents exécutifs qui se sont succédé depuis des décennies a-t-elle conduit le pays aujourd’hui ? Comment se concrétisent actuellement les mirifiques promesses d’un « nouveau monde » formulées en 2017 ?

    Si le RN est désormais aux portes du pouvoir, c’est bien, avant tout, l’incurie et le déni du réel de ceux qui se sont succédé au pouvoir qui en sont responsables. Et ce n’est certainement pas l’affligeante séquence budgétaire qui se déroule douloureusement à l’Assemblée nationale, et dont AF est un des piètres acteurs, qui est de nature à modifier le jugement de l’opinion sur la politique.

    Comment s’étonner que les citoyens se désintéressent de la politique ou se raccrochent à la seule branche qu’ils n’ont encore pas attrapée, lorsqu’ils constatent que ceux qui ont gouverné, ou prétendu gouverner, ont failli, qu’ils ont privilégié l’esprit partisan au détriment de l’intérêt général, et qu’ils ont en fait oublié que leur devoir était de résoudre les problèmes de la société ?

  9. Quand on n’a pas un rouble vaillant, alors on ne s’occupe plus des classes moyennes basses et des classes populaires. Les classes moyennes chargent en impôts et taxes, et donc cela devient le peuple hétéroclite d’un FN/RN qui n’a rien à voir, ou très peu, avec ces laissés-pour-compte.

    Jordy Biberon président de la République : quel canulard ! Comme si Méluche aussi se saisissait des commandes… C’est le reflet d’un pays qui n’a plus un rond et aucune marge de manœuvre.
    On amuse la galerie avec cette Assemblée venue de nulle part et qui va nulle part, qui ne sert à rien, à part créer encore des impôts.

    Plus un sou vaillant, les poches sont vides, et 3 500 milliards de dette : un dépôt de bilan sous nos pieds. La nullité de tous ceux qui se sont succédé au pouvoir et le courage, qui faisait défaut à tous les étages.

    Hier encore, j’ai entendu que les élus doivent être bien payés pour ne pas être corrompus, parce qu’ils essuient des tracas… Et pas un crétin pour demander à ce type, qui énonçait cela, de fixer combien il faut comme plafond de fric pour qu’il soit honnête, l’élu magique.
    Leur travail est soi-disant éreintant ? Complètement idiot comme prétexte. Demandez à la technicienne de surface qui travaille à longueur de journées, à l’aide-soignante, à l’infirmière et à tous les autres.

    Tous ces arguments me gonflent. Un des leurs expliquait qu’il les avait vus se battre pour conserver leur siège : ils en rêvent, et en plus ils prennent un max de pognon, cher à Nanard.
    Et qu’on se le dise : ils n’envoient quand même pas du béton pendant huit heures, sous le cagnard, au sommet d’un mur de banches métalliques à 7 heures du matin.

    Assez de ces pleurnicheurs de leur pension de députés ou autres ! Quand ils y sont, il faut les y arracher, tellement ils s’y accrochent comme des sangsues.
    Allez voir la situation matérielle du sénateur. En attendant, je vous livre celle du député, et elle n’est pas triste :

    https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/synthese/deputes-groupes-parlementaires/la-situation-materielle-du-depute

    Et qu’on ne pleurniche pas non plus sur leurs sessions de nuit : des millions de personnes en France travaillent la nuit, et pas pour ces salaires, et simplement pour voter des lois.
    Après, on s’étonne de l’état du pays… Depuis chez nous, on regarde cette galéjade politique, ce méli-mélo d’alliances ubuesques, cette pantalonnade qui aujourd’hui fait encore plus détester les politiques et qui fait escalader Jordy Youpala.

  10. On en fait quoi, de ce peuple du RN ?

    Rien, nada, niente : on ne peut rien en tirer. C’est du mou, du… mou du genou.

    Il faut revenir aux bonnes vieilles méthodes du FN : un parti pur et dur, patriote, catho, attaché à la France traditionnelle, convaincu de défendre une identité menacée. Les seuls, selon eux, à avoir vu clair longtemps avant tous ces crétins de gauche et de droite actuelles.

    Ce FN incarnait les vraies valeurs d’une belle France respectée dans le monde. Notre RN, lui, ne fait que cohabiter avec des pincettes prudentes aux côtés des traîtres, des collabos, des islamo-gauchistes macroniens et de leurs alliés complices de la destruction du pays : LR, PS, PCF, EELV, LFI HamaSS, et consorts. Une belle bande de charlatans qui continuent à participer au concours de celui qui aura la plus belle recette économique pour poursuivre la destruction de la France.

  11. La guerre civile, si le candidat RN est élu à la présidentielle ? Une réaction insurrectionnelle des forces de gauche qui n’accepteront pas le verdict des urnes ? Une répression sévère, y compris en faisant appel à l’armée, par le pouvoir légitime en place ?

  12. Chacun devra donc renoncer au succédané de la grande idée appelée France et s’offrir aux chagrins, subis ou provoqués.

    Quand le peuple déresponsabilisé choisit de refuser l’exode des libérés pour retourner en esclavage, les murs des meilleurs systèmes de protection ne protègent plus le kibboutz, l’élection de l’illibéral produit son Mandani.

    La grande étoile ardente comme un flambeau (l’Église évidemment ! ), tombe sur les sources alors devenues amères, et les inquisitions en leur conflit absorbent toute la vérité si faible, celle qui ne tient sa force toute-puissante que d’être la vérité.

    Le citoyen français saura-t-il ne plus s’incliner devant les prodiges d’un magicien, les sortilèges d’une sorcière, fût-il même un révolté, un hérétique, un impie avéré ?
    La France saurait alors servir la grande idée du libre amour, plutôt que les serviles transports d’un esclave terrifié, qui toujours préfère à la liberté de discerner le bien et le mal la paix trompeuse ou même la mort.

    C’est pourtant en France, aujourd’hui, que nous avons les moyens d’exercer ce qui est propre à la nature humaine : repousser l’illusion des miracles mensongers, et dans les moments graves de la vie, devant les questions capitales et douloureuses, s’en tenir à la libre décision du cœur.

    Il est l’heure d’avoir cette force de choisir les angoisses de la liberté de choisir, accueillant l’avènement cosmique, qui comprend le ciel et la terre et les lie l’un à l’autre, acceptant de donner à cette réalité le nom du pays des rires et de la joie qu’est le doux nom de France, quand après avoir embrassé les lèvres des inquisiteurs de tous bords, elle accepterait de suivre, dans la nuit des incertitudes, le chemin de la gloire éclairée du crucifié.

    https://www.youtube.com/watch?v=sYHIKKzN_tM&list=RDsYHIKKzN_tM&start_radio=1

    1. Robert Marchenoir

      « Quand le peuple déresponsabilisé choisit de refuser l’exode des libérés pour retourner en esclavage […]. C’est pourtant en France, aujourd’hui, que nous avons les moyens d’exercer ce qui est propre à la nature humaine : repousser l’illusion des miracles mensongers, et dans les moments graves de la vie, devant les questions capitales et douloureuses, s’en tenir à la libre décision du cœur. »

      Il n’est évidemment pas impossible que vous ayez raison. Cependant, tout semble démentir votre assertion péremptoire. Et d’abord le fait que, si vous vouliez véritablement vous livrer à l’exercice idiot consistant à désigner un unique pays apte à exercer l’idéal de liberté que vous décrivez, et à faire figure d’exemple dans le monde, vous auriez dû citer l’Argentine, et non la France.

      Puisque l’Argentine vient de réaliser, dans les faits, ce qui, sous votre plume et concernant la France, n’est qu’un fantasme, un mythe que vous répétez sans cesse, certes possible en théorie mais limité à l’imagination pour l’instant.

      1. L’expérience de Milei est tout à fait impressionnante, mais l’Argentine n’est pas européenne, n’a pas connu le désastre de la Seconde Guerre mondiale, l’épreuve de la colonisation et de la décolonisation, et sa situation épouvantable peut être vue comme une conséquence, et non comme l’origine du mal qui frappe les démocraties.

        Le fantasme de l’idée française, qui est celui de la réconciliation, ne pourra se concrétiser qu’au niveau européen, lorsque la conscience historique aura assez diffusé dans la psyché des opinions pour avoir le courage nécessaire de choisir la liberté du cœur, et son corollaire d’exigence individuelle, indispensable à la démocratie.

        Il y a là un équilibre à trouver entre l’intervention de l’État et la liberté individuelle, équilibre qui éviterait que l’argent public ne finisse par toujours être préempté par les syndicats, patronaux ou salariés, et ne serve, pour finir, qu’à des comportements mafieux qui le détournent de son objet.

        Il faudrait pour cela que les Français comprennent ce dont ils sont dépositaires et, plutôt que de demander à l’État de travailler à leur place, qu’ils défendent non seulement leur protection sociale, née de la réconciliation nationale, mais aussi, et surtout, leur voix universelle, portée au Conseil de sécurité et défendue par l’arme atomique, cette indépendance gravement mise en danger par nos impérities économiques et sociales.

        Cela n’empêche pas, puisque nous sommes à même, historiquement, de le concevoir, de travailler — avec les Argentins aussi, bien entendu — à la réalisation de cet équilibre capable de garantir à chaque individu, dans la mesure où il en assume les devoirs indispensables, son droit à l’exercice de la liberté.

        Y’a du boulot !

        1. Robert Marchenoir

          Je suis assez épaté. En somme, vous êtes parfaitement capable de tenir un discours politique rationnel, débarrassé des fantasmes de la religion – la vraie comme la fausse.

          Notez que cela n’est pas une mise en accusation du christianisme. Il se trouve cependant que la culture a tellement disparu, que nombre de personnes ne sont plus capables de faire la différence entre ce qui relève de la religion et ce qui relève de la politique ; et bricolent en conséquence leur propre version monstrueuse d’un christianisme hérétique.

          Le débat sur l’équilibre entre le rôle de l’État et celui du marché est parfaitement légitime d’un point de vue libéral, il est même banal. Adam Smith expliquait déjà pourquoi certains services pouvaient être du ressort de l’État.

          Cependant vous utilisez toujours des notions douteuses, mal définies et qui font craindre une assise erronée.

          Ainsi celle de réconciliation. Réconciliation entre qui et qui ? Suite à quel différend ? Et avec quelles modalités ?

          S’il s’agit de fustiger l’idolâtrie de l’État dont on attend tout, la « redistribution » socialiste comme la décision stratégique inspirée d’une intelligence supérieure, et qui par conséquent instaure la guerre de tous contre tous car la seule façon de prospérer est de réclamer à l’État qu’il prenne aux autres pour donner à soi, alors nous sommes d’accord.

          S’il s’agit, en revanche, de dire que le conflit est toujours mauvais car il suffirait que le monde entier se donne la main pour qu’aussitôt la paix survienne, régurgitation du rêve hippie des années 60, alors c’est une sottise.

          Le mal existe, la barbarie existe, la volonté d’extermination existe, qu’elle soit physique, culturelle ou les deux.

          De même, votre expression « la liberté du coeur » est branlante. Ce qui compte, c’est la liberté tout court. Qu’est-ce que le coeur vient faire là-dedans, et qu’entendez-vous par là ? S’il s’agit de dire que la gentillesse triompherait de tout, là encore nous sommes dans le baba-coolisme le plus erroné.

          Écouter John Lennon chanter « imagine all the people living life in peace », c’est très bien lorsque cela se cantonne au domaine musical. Si, en revanche, on croit pouvoir en faire la boussole d’une théorie politique, alors on va au-devant des pires déconvenues.

          D’ailleurs, les paroles disent : « imagine there was no religion ». Outre que vos références chrétiennes volent en éclats, bonne chance avec l’islam… John Lennon disait de sa chanson qu’elle était « pour ainsi dire le Manifeste du parti communiste ». Il récusait certes le communisme soviétique ou chinois, mais appelait de ses voeux « un gentil socialisme britannique ».

          Nous y sommes. Le socialisme a été réalisé en Grande-Bretagne. La dépense publique et la taxation explosent, la pauvreté, l’insécurité et le terrorisme également. Comme chez nous.

          La délinquance et l’immigration de masse ne se résoudront ni en chantant Kumbaya dans les fumées du haschich, ni en brandissant la Bible à l’envers.

          À cet égard, vous avez raison de souligner la profonde influence de la Seconde Guerre mondiale (et aussi de la Première) sur l’idéologie européenne aujourd’hui. Je crains cependant que vous n’en tiriez des conclusions opposées à celles qui s’imposent.

          L’heure n’est plus, pour la France et les autres nations, à la réconciliation avec l’Allemagne. Elle a été faite depuis longtemps.

          Le problème est que l’horreur nazie nous lie encore les mains pour lutter contre les maux qui nous menacent en 2025, lequels ne sont plus ceux qui nous menaçaient en 1945.

          La crainte de l’extermination raciale imposée aux autres (les Juifs, en l’occurrence) nous empêche de lutter contre l’extermination raciale qui nous est imposée à nous (les Blancs, les Européens, les chrétiens… mais aussi les Juifs au premier chef !).

          On oublie sans cesse qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la réconciliation a été réalisée avec l’Allemagne parce que cette dernière a été impitoyablement écrasée, humiliée, désarmée, réduite à l’impuissance et contrainte à demander pardon ; ce qu’elle a fait et fait encore.

          Mais cette réconciliation n’a pas eu lieu avec le monde arabe et musulman, car il n’a jamais demandé pardon pour ses crimes. Or, les Arabes étaient les alliés d’Hitler. Ils ont la même responsabilité que lui dans l’Holocauste, qu’ils ont activement promue et aidée, allant plus loin que lui dans certains cas.

          Les Occidentaux auraient dû, de même, écraser, humilier et réduire à l’impuissance les Arabes et les musulmans. Cela n’a pas été fait, et il est douteux que cela aurait été possible en raison des 1 400 ans de lavage de cerveau religieux qui les ont conduits à ce racisme meurtrier. Rien à voir avec les 12 années de nazisme, exception imperceptible à l’échelle historique malgré ses conséquences immédiates.

          Lutter contre l’immigration de masse, la tentative de génocide qui nous est imposée par l’islam conquérant et la délinquance subversive et terroriste qui l’accompagne (il n’y a pas de frontière entre les deux), c’est lutter contre le nazisme et non l’inverse.

          Ce sont les « anti-racistes » qui sont les nazis contemporains, et lutter contre « l’anti-racisme » c’est combattre la résurgence du nazisme. Cela devrait être évident après l’attaque génocidaire musulmane du 7-Octobre et le déchaînement de haine antisémite qui l’a suivie en Occident. L’antisémitisme et l’islamisme constituent, dans les faits, la politique du gouvernement britannique aujourd’hui. Il persécute objectivement les Juifs afin de laisser libre cours à l’entreprise de conquête islamique en Angleterre.

          C’est la propagande communiste, à partir de 1945, qui a permis cette inversion accusatoire en culpabilisant l’Occident.

          Or, l’intégralité du spectre politique (à l’exception d’une minuscule frange de pétainistes et de néo-nazis) glorifie aujourd’hui la Résistance. Qu’était-elle ? Elle ne consistait certainement pas à tendre l’autre joue aux Allemands. Elle constituait à les tuer. Par tous les moyens.

          C’est donc ce que nous devons faire aujourd’hui, dans les cas les plus graves, contre l’envahisseur. Je vous signale que c’est déjà le cas : lors d’attentats musulmans, la police n’hésite pas à exécuter sur place et sans procès certains des agresseurs. Non seulement c’est parfaitement légal, mais je n’ai jamais entendu personne s’en plaindre, même à l’extrême gauche.

          De même, s’attaquer aux « Nahel » est parfaitement nécessaire. Les pleurnicheries à cet endroit existent, mais elles sont dues uniquement à la croyance en une frontière parfaitement imaginaire entre la délinquance immigrée et le terrorisme musulman.

          C’est la même chose. La première n’est qu’une modalité du second. La haine des immigrés non blancs à notre encontre n’a d’ailleurs nullement besoin de l’islam pour exister. Ce dernier est simplement un accélérateur, une idéologie qui donne un cadre et des dirigeants à une haine génocidaire préexistante.

          On ne se défend pas contre la haine génocidaire par des bisous.

          Pour en revenir à l’Argentine, non seulement cette dernière a été bâtie par des Européens – vous avez donc tort de la mettre à part au prétexte qu’elle ne serait pas européenne – mais Javier Milei est un gros facho qui a une position tout à fait correcte sur l’immigration : si elle est incapable de s’assimiler, dit-il, il s’agit d’une invasion et elle doit être combattue comme telle.

          De surcroît, l’Argentine n’a pas à ce jour, il me semble, le problème d’immigration de masse génocidaire que nous avons ; elle peut donc se permettre d’être plus ouverte à « l’immigration à condition qu’elle s’assimile » – une utopie dès lors qu’une certaine proportion est franchie : c’est l’excès d’immigration polonaise qui a été l’un des déclencheurs du Brexit, et pourtant il n’y a pas plus culturellement proche des Britanniques que les Polonais.

        2. « L’invention par la science occidentale (sciences naturelles, anthropologie, eugénisme) du concept de race a rendu possible trois opérations mentales – exclure, asservir, purifier –, qui furent appliquées à la gestion des populations humaines, ouvrant la voie aux crimes et génocides dans les empires coloniaux et les fascismes. »

          Et dire qu’il y a encore de cette graine pourrie d’imposteurs et de falsificateurs, y compris sur ce blog, autant d’ennemis et d’assassins de la gent humaine, venant continuer à nous pourrir l’esprit sans vergogne avec leur racisme odieux érigé en code d’honneur, et jouant, bien dissimulés derrière leur écran tel un bouclier, les esprits forts et inspirés avec leur propagande sectaire, réductrice et répugnante, digne d’un Hitler ou d’un Goebbels.

        3. @ Robert Marchenoir

          Comme s’il s’agissait de confondre l’amour du prochain avec le « peace and love » des beatniks !
          Cela reviendrait à cautionner la grande partouze occidentale qui a détruit la famille, pour finir par jeter les enfants en pâture au désir d’immortalité de boomers se réclamant de la race blanche pour identifier leur religion de propriétaires fonciers divorcés, en justification de leur incapacité à savoir borner leur domination.

          Car le problème est là, il n’y a pas de borne possible à la domination, et nous sommes bien obligés d’observer que le « Allez et enflammez le monde » d’Ignace de Loyola a fini à Auschwitz.

          Netanyahou comme tous ceux qui prônent la paix par la force devrait tenir compte de cette réalité, le tapis de bombes n’empêche pas aujourd’hui l’Allemagne de réarmer et de voter à 30 % pour l’AfD, ni la Chine d’avoir usé du capitalisme pour imposer son totalitarisme aux barons de la tech.

          Tant que nous ne prendrons pas conscience de nos interdépendances qui ne savent que s’imiter dans leur volonté de se particulariser, nous continuerons à nous leurrer sur nos capacités à savoir maîtriser nos pulsions partagées et destructrices, plutôt que de savoir nous identifier en relation les uns avec les autres, cessant enfin, chacun, de nous victimiser pour justifier de victimiser autrui, sortant enfin du cycle des vengeances humaines, définition du mal, pour accéder librement et avec détermination au monde de justice qui en garantirait l’équilibre, définition du bien.

          On voit ici la différence qu’il y a avec le jouir sans entrave et l’interdit d’interdire de 68, qui est aussi un interdit au demeurant, et à quelle exigence rigoureuse est appelé chaque individu sur cette terre pour user de sa liberté, ce droit offert à son entendement et qu’il ne saura envisager que dans la mesure où il saura se placer à sa juste place, qui est seconde au regard de sa position naturelle de créature à qui il est proposé d’accepter librement d’être l’instrument de son créateur.

          Douée de l’intelligence nécessaire à cette fin et de la capacité qui ne s’exprime qu’au niveau de ce que l’on appelle l’instinct, la créature a le choix libre et conscient d’imiter le devoir supérieur indiqué par la réalité même de sa condition : l’amour, vu comme l’espace et le temps rendu sensible au cœur.

          Il n’y a ici aucun miracle, aucun mystère ni même aucune autorité, mais simple reconnaissance pragmatique d’une immanence engendrée par une transcendance supérieure qui offre librement à l’être créé sensible d’être l’expression solidaire de son créateur.

          Nous avons donc le choix libre proposé à notre entendement capable de discerner le bien du mal : l’amour ou la destruction.

  13. Jean sans terre

    Quel est l’intérêt pour l’électorat – que l’on supposera ancien – du RN de vivre dans un système démocratique représentatif ? Il n’y en a pas. Sa volonté ne sera jamais agréée, ni même seulement tolérée. Dès lors, il ne faudra pas s’étonner si, un jour, cet électorat donne sa voix à un tyran autoritaire qui saura le flatter et lui promettre de le guérir de sa désespérance.

  14. Les jeux sont faits (pour le RN)… Rien ne va plus (pour tous les autres)…
    Le dernier sondage Elabe ruine les espoirs de ceux qui croyaient que le RN ne se remettrait pas de la non-éligibilité de Marine Le Pen. Patatras… Parce qu’il a compris qu’il était aux portes du pouvoir, le « peuple RN » en a décidé autrement. Avec 37,5 % d’intentions de vote, Jordan Bardella se hisse au niveau de MLP et, son actualité aidant, la dépasse même d’une courte tête. Le peloton, presque groupé, est plus de 20 points derrière eux et, au sein de chaque écurie, on se chamaille, parfois ouvertement, pour désigner qui en sera le leader, qui sera (ou non) le porte-bidons…

    Il n’est pas nouveau qu’un parti politique ait deux champions. Habituellement, ils se disputent le trophée, au risque de le perdre. Ce n’est pas le cas au RN, où MLP elle-même a imposé une stratégie on ne peut plus claire : le seul objectif, c’est la conquête de l’Élysée et, en raison des circonstances voulues par ses juges, mieux vaut que le parti dispose d’un deuxième candidat de poids, qu’elle a choisi et formé. Le sondage Elabe démontre la pertinence de cette démarche.

    Même si les médias « bien-pensants » – les radios de service public notamment – cherchent le moindre signe de désaccord entre eux, MLP et JB ne donnent aucun signe de désunion. De plus, si points de divergence il y a, ils portent essentiellement sur l’économie – un domaine qui ne passionne pas l’électeur – et sont plutôt un atout qu’un boulet : le duo ratisse ainsi plus large. L’un se déclare l’ami du patronat, l’autre promet aux addicts des chèques sociaux…

    L’union des droites ? Pour le RN, qui, en fait, sûr de sa puissance d’attraction, ne l’a jamais voulue, il est de moins en moins nécessaire qu’elle se concrétise dès maintenant par un accord signé entre les partis. Son score potentiel, nourri par le courroux des Français contre la pantomime parlementaire actuelle, pourrait encore croître, et il est déjà tel qu’elle se fera naturellement, dans les urnes, au second tour, l’électeur ayant l’habitude de voler au secours de la victoire.

    La seule incertitude qui reste est de savoir qui, de LFI, du PS, du centre ou de LR, sera alors opposé à MLP (ou JB). Quel qu’il soit, ce candidat sera très largement battu, le renouvellement du « barrage républicain anti-RN », fomenté en juillet 2024 par Attal, Macron et Mélenchon, étant inconcevable, tant cette magouille honteuse est à l’origine du chaos politique actuel.

    Dans ces conditions, la Ve République retrouvant ses règles, la nouvelle (ou le nouveau) locataire de l’Élysée disposera, dans la foulée de son élection, d’une majorité probablement absolue à l’Assemblée… À condition toutefois qu’il (ou elle) puisse dissoudre. Rien ne dit, en effet, que, dans une dernière tentative de survie, Macron, au lieu de démissionner après la chute de son énième gouvernement sans pouvoir, ne réitère pas son geste de colère du 9 juin 2024. Dans ce cas, il est probable que MLP (ou JB), pour calmer les ardeurs révolutionnaires de LFI et de la CGT, devra, pendant quelques mois, diriger le pays dans des conditions extrêmement difficiles, voire au moins décréter l’état d’urgence.

    Ah… Je m’aperçois qu’en cours de route, j’ai oublié Olivier Faure… Aucune importance. Il s’agite, remue, gesticule, se croit important. Rien de plus. Le PS poursuit la chute qu’il a entamée en 2011, lorsqu’il a écouté les « penseurs » de Terra Nova, qui lui ont conseillé de se détourner de la classe ouvrière au profit de la « nouvelle réalité » (bobos, minorités, climat, féminisme déconstructif, écologie punitive et autres « modernités »…). Faute de réflexion, le PS n’a plus de programme de gouvernement. Il n’a plus rien du parti des années Mitterrand… Et, s’il ne se soumet pas aux exigences de Mélenchon, en mars prochain, il perdra ses derniers bastions municipaux.

    Faure et les élus socialistes n’ont bien sûr rien à dire, rien à proposer au « peuple RN ». En fait, ils n’ont rien à dire, rien à proposer à qui que ce soit… Et les Français n’ont rien à leur dire… Si, peut-être tout de même : « Dégagez ! Vous êtes indignes des postes que vous occupez… Indignes même de vos prédécesseurs de 1981… »
    Le PS est à l’agonie… Hollande a creusé le trou, Faure a fabriqué le cercueil… Regrets éternels… et bon vent !

    1. « Son score potentiel, nourri par le courroux des Français contre la pantomime parlementaire actuelle, pourrait encore croître, et il est déjà tel qu’elle se fera naturellement, dans les urnes »

      Cela semble une évidence.

      Par ailleurs il est à noter que le RN ressemble de plus en plus au RPR, ainsi que l’a rappelé un autre contributeur de ce blog.

      Un seul regret, celui que la droite classique se disant républicaine, conduite, ou plutôt abrutie à coups de propagande et de sondages bidon, par des politicards de pacotille, uniquement préoccupés de leurs prébendes, ait mis tout ce temps pour comprendre où était le véritable intérêt de la France. Autant de gourous sans scrupules allant jusqu’à piétiner ses valeurs et marquer contre leur camp en sommant « leurs sujets » (au nom d’un prétendu pacte républicain) de soutenir une gauche perverse et aux abois.

      Si elle l’avait compris bien plus tôt, c’est-à-dire au temps où l’UMP était en force, c’est elle qui serait en position de domination et non éparpillée en mille morceaux et à la remorque d’un RN triomphant qui finalement n’a fait que se ranger et adhérer (habilement) aux idées de feu RPR et en définitive de la majorité trop longtemps silencieuse du peuple de France.
      Or, il serait peut-être grand temps de faire sonner le clairon du réveil !

  15. Surprise… Voilà que la gauche pense, en dehors de toute référence, de voix autorisées. Qui la fait penser ? Sans doute le ménage apparié depuis longtemps : inculture et intolérance.

    On peut ne pas aimer le RN, mais se contenter de l’habiller des draps de fantôme relève de la farce sinistre. Nous connaissons tous la psalmodie : nazi, raciste, islamophobe, répugnant, et bien sûr, j’en oublie, mais pas tellement, tant le fond de la gauche est étroit, leur périmètre vite parcouru.

    On aurait pu dire « bien des choses, en somme, en variant le ton », mais pour cela, il eût fallu quelque esprit : séduire, et non pas tenter d’embrigader dans les troupes de la punition collective. Constatons que le petit gouvernement actuel, qui se bat dans un bocal à olives, boit l’eau de la désamérisation en flirtant avec toutes les dames légères de l’arrondissement.

    La manœuvre n’est cependant pas tout à fait sotte, car elle réserve l’hypothèse de l’impasse totale où une position forte s’imposerait, et cela dans deux domaines, éventuellement cumulables.

    D’une part, l’homme providentiel : ça a marché une fois, mais qui pourrait reprendre le rôle ? Les « généraux de mon père, dans leur solide stupidité », n’ont aucune troupe avec eux, aucun sentiment populaire exploitable. Tout est drogué aux allocs, aux aides, aux subventions. Il faut donc matraquer la population jusqu’à l’écœurement, puisqu’elle geint mais ne crache pas le feu.

    La conséquence, c’est la deuxième hypothèse : redresser le solde comptable par la spoliation de l’épargne. Foin de la Constitution, des principes démocratiques. Et là, peut-être connaîtra-t-on une révolte — peu probable, à la vérité — mais plus vraisemblablement sourde, rentrée, comme le dernier acte d’abaissement de la nation, ainsi que le fit le peuple sous l’édit du Maximum en 301, sous Dioclétien, qui limita les prix sans grand effet, mais précipita l’Empire dans un état de défiance et de mépris, amorça sa division et ne put aboutir, malgré une gesticulation politique importante, qu’à la division de l’Empire. Comme Macron (pas Macrin), il se couvrit de bijoux et de haine.

  16. Patrice Charoulet

    Un peu de patience. « Ce parti honni », je vous cite, est le moins honni de France. Bardella ou Le Pen fille vont prendre le pouvoir. Je changerais bien de pays, mais je suis trop vieux pour ça.

  17. Ce blog, je me répète, est instructif. Des intervenants « culturés », a priori à l’aise pécuniairement, pour beaucoup assez à droite, voire très, et pour certains — ce sont ceux-là que je trouve passionnants — prétendument centro-gaucho-droito-raisonnablo-je-ne-sais-pas-trop-quoi.
    L’Europe, les banques, l’économie, l’immigration, la retraite (il y a essentiellement des retraités sur ce blog), tout y passe, tant que cela leur permet de préserver leur petit bonheur personnel.

    Par exemple, la retraite. Il leur semble bien normal d’en allonger l’âge de départ : il paraît qu’il n’y a plus de pognon. Hormis que c’est faux, si tel était le cas, il semblerait bien normal que les retraités participent à l’effort. C’est tout le problème de notre système : nous cotisons pour ceux qui sont devant nous, et l’État affirme le principe que notre propre retraite sera relative à ce que nous avons cotisé, cotisations qui ne sont pas réalisées pour nous mais… pour ceux de devant.

    Si, quand on y arrive, il n’y a plus d’argent dans les caisses, alors il faut que les montants des retraites soient inférieurs aux prévisions : quoi de plus normal ? Les réactions ont été instructives, celles des pseudo-gaucho-centro… de ce blog qui, lorsqu’il s’agit de partager, ne le pensent que de l’autre à soi. L’inverse est toujours déraisonnable. Je parle évidemment des retraités aisés qui, comme tous bons citoyens qui se respectent, sont d’autant plus rapia qu’ils gagnent beaucoup d’oseille.

    L’Europe, en quoi a-t-elle amélioré le sort des gens ? Elle a — c’est un exemple — contraint les États à emprunter sur les marchés privés, à taux d’intérêt positifs, ça va de soi. Pendant que ces mêmes banques privées faisaient refinancer leurs créances, dont celles contractées par les États, auprès des banques centrales de ces derniers, à — pendant des années — des taux négatifs. Si ce n’est pas du foutage de gueule, je ne sais pas comment appeler ça. En gros, elle a sciemment appauvri les États pour enrichir les banques.

    Et quand ces dernières délirent avec notre pognon de dingue, comme en 2008, on nous chante la complainte des dirigeants merveilleux qui ont sauvé le système. Résumons : les banques nous prennent du pognon de tous côtés, elles en font n’importe quoi, titrisation… ça se plante, et pour éviter que le système s’écroule — ce qui est mieux pour les honnêtes pékins que nous sommes — on nous reprend du pognon de nos impôts pour renflouer les banques, à grand renfort de tambours et trompettes, nous affirmant que nos dirigeants sont des génies pour avoir sauvé, avec notre pognon, un système qu’ils ont mis à mal… avec notre pognon. Les banquiers sont des escrocs, et un certain nombre d’entre eux, au lieu de continuer à plastronner, devraient se trouver au gnouf, pain sec, eau et douche avec Michel Fourniret.

    Il est essentiel de pouvoir battre sa monnaie si l’on veut être souverain. L’euro ne sert à rien d’autre qu’à donner l’illusion d’une sécurité financière qui n’existe pas.
    Etc., etc.

    Je ne comprends pas ce que le RN propose : libéral, étatiste, autoritaire, libéral (au sens politique), totalitaire ? Il passe son temps à nous bassiner avec l’ostracisme ; qu’en sera-t-il quand ils seront au pouvoir ? Que feront ces admirateurs de Donald le Weinsteinien-putschiste-dictatorial ? Comment pouvez-vous imaginer une seule seconde qu’au prétexte que les gens vont vers eux, leur efficacité dans la gestion du pays — bien-être, politique internationale (vous noterez que je ne dis pas économie, ce mot n’a de sens que pour celui qui l’emploie en fonction des biais qui l’agitent) — sera au rendez-vous ? Les Français ont la tête qui tourne : ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent. Du pognon, mais pas travailler ; de la liberté, mais pas trop, car avant toute chose, de la sécurité — première des libertés, paraît-il. La Corée du Nord leur tend les bras : pas trop payer d’impôts, mais être soignés gratos…

    Dites donc, les gauchos-centros… vous rendez-vous compte que nous vivons sur le dos des étrangers, grâce à des richesses que nous ne possédons pas, mais que nous nous accaparons, si l’on considère les prix que l’on paye ? Les étrangers viendront, ce n’est pas la peine de vous illusionner sur la capacité de l’État à vous protéger de ceux que vous considérez comme vous importuner.

    Le banquier parle d’immigration de qualité, sans voir qu’il doit sa qualité de vie aux pauvres qui sont exploités dans des pays où l’on meurt à quarante ans, intoxiqués par les miasmes des industries qui produisent pour nous à bas prix, pour le trop fameux niveau de vie…

    Je m’arrête : je préfère aller me coller un petit verre de rouquin au lieu de travailler. C’est vous qui payez, j’en profite. Je ne suis pas pressé de partir à la retraite, de m’acoquiner avec les geignards qui gagnent trop bien leur vie pour ce qu’ils font… rien.

    1. Jean sans terre

      Si le RN devait accéder au pouvoir – rien n’est moins sûr –, il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’à ce moment-là sera déclenchée la crise sur les emprunts d’État français. Il va de soi que le RN – pas plus qu’aucun autre parti – ne sera capable de résister à la puissance de frappe de nos créanciers. L’ordre sera rétabli au moment où un nouveau gouvernement républicain – à l’instar de ceux qui nous ont menés à cette débâcle – montrera aux créanciers une totale allégeance. Comme les troubles auront sidéré d’effroi la population, on peut être à peu près sûr que celle-ci sera vaccinée, pour plusieurs générations, de toute velléité de contestation de l’ordre rétabli.

      1. hameau dans les nuages

        Et la Gendarmerie s’y prépare, sous le faux prétexte de troubles, conséquence de troupes envoyées en Ukraine. La crise du « nous sommes en guerre contre le Covid » d’Emmanuel Macron aura été un bon entraînement, que peut-être MLP va renouveler en décrétant la vaccination obligatoire (illégale) pour, entre autres, les plus de 65 ans.

        L’abolition des privilèges n’est pas pour demain ; à moins que…

        1. Jean sans terre

          Un peuple vieux ne se révolte pas. Jamais. Tout au plus y aura-t-il quelques échauffourées vite matées des quelques rejetons marginaux et pas trop dégénérés de la vieille race.

          Pour la grande révolte, il faudra attendre deux ou trois décades pour que la jeunesse des peuples de substitution fasse masse inarrêtable.

        2. Vaccination obligatoire ?
          Je serai alors dans l’illégalité. Hors de question de m’injecter leur poison qui leur permet de s’enrichir sur notre santé.

  18. « La démographie française rend l’immigration contrôlée incontournable. Avec 1,68 enfant par femme et un ratio de 1,7 actif pour un retraité en 2030, fermer les frontières signerait l’effondrement du système par répartition. »

    Il faut impérativement passer à un système mixte capitalisation-répartition, comme celui en place au Royaume-Uni, en Allemagne et même en France, avec la retraite complémentaire des fonctionnaires.

    Sinon, il faudrait regarder (si vous avez des lunettes) le taux d’emploi des illégaux, de l’ordre d’à peine 20 %, et canaliser, en effet, l’immigration légale, ce que personne, y compris la droite, n’a entrepris jusqu’à ce jour (« Il en va de l’honneur de la France », voix chevrotante, « d’ouvrir nos bras aux opprimés »).

    1. Jean sans terre

      Ceux qui, dans le futur, étudieront les causes de notre chute s’étonneront grandement d’y découvrir notamment que les femmes ne voulaient plus faire d’enfants, mais aussi que la population avait été persuadée qu’il était nécessaire de recourir, jusqu’à l’apoplexie, à une immigration de substitution pour faire vivre une ou deux générations d’inactifs retraités qui voulaient encore profiter de la vie.

      Bien évidemment, la liste des causes ne peut être exhaustive, tant elles sont nombreuses. Le phénomène est d’autant plus saisissant que ces causes sont toutes cumulatives, sans qu’aucune n’offre la moindre résistance à cette dégénérescence de la race. Plus généralement, l’effondrement civilisationnel de nos vieux pays fatigués résulte avant tout d’un pervertissement accéléré, en quelques générations à peine, des fondations spirituelles de nos sociétés, tel un cancer se répandant avec fulgurance dans un corps jadis sain et en bonne santé.

      1. « Ceux qui, dans le futur, étudieront les causes de notre chute s’étonneront grandement d’y découvrir notamment que les femmes ne voulaient plus faire d’enfants, mais aussi que la population avait été persuadée qu’il était nécessaire de recourir, jusqu’à l’apoplexie, à une immigration de substitution pour faire vivre une ou deux générations d’inactifs retraités qui voulaient encore profiter de la vie. »

        Comment ne pas voir, comme un éléphant au milieu de la pièce, l’inconséquence incroyable des Français, dont les dirigeants maléfiques ont lancé au même moment, mais est-ce vraiment une coïncidence relevant du simple hasard, le quasi-génocide de l’avortement de masse (au moins 10 millions de victimes depuis 1975, une paille…) et le recours à une immigration de peuplement peu qualifiée, difficilement assimilable et source d’innombrables problèmes dont le coût financier n’est pas le moindre ?

        « Si l’âge ou les diplômes étaient un signe d’intelligence ou de responsabilité (…) »

        Cela se saurait, sans oublier également le bon sens , l’expérience, la bonne foi et la moralité…

        N’oublions pas que si des diplômés que nous ne citerons pas ont plongé des entreprises d’État dans le rouge, ont conduit un établissement financier à la faillite et ont pour certains contribué à envoyer notre pays dans le mur jusqu’à un passé récent, il y a de quoi se garder de tomber dans la « diplômite » aiguë.

        Au passage, ce sont généralement des gens ayant un tropisme socialo-gauchiste qui ont trempé dans ce genre d’affaires.

        Et rappelons tout de même que c’est Antoine Pinay, dépourvu de diplômes, eh oui, qui en tant que ministre des Finances a en son temps rétabli la confiance…

        Répétez après moi : « con-fi-an-ce ».

        1. Jean sans terre

          Le petit remplacement a précédé et entièrement préparé le grand, qui le parachevait.

          Renaud Camus, à tort — son homosexualité l’en a empêché —, ne l’a pas relié à la patiente et méthodique destruction de tous les principes catholiques de la société originelle. D’une certaine façon, la société française a été, de fond en comble, pervertie de l’intérieur par des idées qui lui étaient consubstantiellement étrangères et pernicieuses et qui, en quelques générations à peine, allaient la mener vers sa disparition, sans même qu’elle ait pu en prendre pleinement conscience.

          La constitutionnalisation récente de l’avortement, l’introduction dans la loi du suicide assisté — il faudrait y ajouter les tueries de masse des XIXᵉ et XXᵉ siècles, et demain celles du XXIᵉ siècle —, sont des déclinaisons pratiques de la nouvelle idéologie qui, en plus d’avoir décimé au plus profond de sa chair le peuple ancien, l’a tellement sidéré qu’il n’est plus capable que de survivre provisoirement, tout recroquevillé sur lui-même, dans l’attente déniée de sa fatale et inévitable exécution.

          Le mal dont souffre la société française n’est pas exogène : il est tout intérieur, essentiellement spirituel — et pratiquement personne ne le voit !

          Pour reprendre une sentence chère à M. Bilger : depuis, plus aucun homme ne s’empêche. Dostoïevski avait vu juste : « Si Dieu est mort, tout est permis. » Nietzsche, lui, avait espéré l’Übermensch, tout en craignant le dernier des hommes, qui seul est venu au rendez-vous. Peu ont entrevu qu’au bout du chemin initié par Descartes se rassemblaient des millions d’hommes — certes tels des clochards divins, mais faibles, sans liens, déracinés, indifférenciés à la manière de Stirner.

  19. Cher Philippe Bilger,

    Si la presse progressiste et la gauche dans son ensemble (qui va jusqu’à une partie de LR) continuent mécaniquement de parler d’extrême droite, la réalité nous oblige à reconnaître que le RN est partout, sauf à l’extrême droite. À ce sujet, l’absence de guillemets concernant « l’extrême droite » et « la voie républicaine » laisse d’ailleurs planer le doute sur votre propre positionnement et me met fort mal à l’aise.

    Le seul domaine où le RN se situe encore à peu près à droite est le régalien. Mais là encore, le Z a justement pointé des faiblesses coupables concernant le refus de MLP de parler d’islamisation, de remigration et de considérer l’islam comme incompatible avec la République.

    Hier, dans l’émission de Francis Letellier sur LCP, une députée LR expliquait que la préférence nationale, appliquée comme une évidence dans de nombreux pays, était une ligne rouge pour elle. On peut gager qu’avec de tels propos chochottes, LR a très peu de chances de regagner le vivier perdu « égaré » au RN.

    Si la politique d’immigration devait situer le RN à l’extrême droite, alors il faudrait considérer que Juppé, Madelin, Bayrou, Bachelot & Co sont des néo-nazis, qui ont signé le Manifeste de Villepinte sur l’immigration de 90, et dont le RN ne propose qu’une pâle copie.

    Les seuls partis qui se situent aujourd’hui à droite – et certainement pas à l’extrême droite – sont ceux du Z et de Marion Maréchal, qui ne font que reprendre le programme du RPR d’antan. Ce sont en fait les seuls dont les programmes régalien, sociétal et économique sont objectivement à la hauteur de la situation de ce pays, la droite de Retailleau en étant désormais très loin au vu de l’évolution de la société. On y ajoutera la pensée, certes obsessionnelle, mais ô combien lucide et pertinente, de Renaud Camus sur l’immigration et la nécessaire remigration.

    Cela étant, l’urgence se situant clairement au niveau civilisationnel, il importe que tous ceux qui se prétendent à droite concluent un accord du type NPF avec un RN en poupe pour les législatives à venir. Sauver une France envahie et en voie de disparition est la priorité absolue, un accord qui portera incidemment le coup fatal au ridicule cordon républicain.

    C’est d’ailleurs leur intérêt vital, car sinon l’électeur risque fort de provoquer un vote utile en faveur du RN qui laissera le reste de la droite exsangue.

  20. « On en fait quoi de ce peuple du RN ? Je crains que le progressisme, allant au bout de son indifférence et porté par les vents de l’Histoire admissible, ne réponde : « Rien », et qu’il s’en moque ! » (PB)

    Mais, sans réduire le peuple à sa seule dimension RN, c’est bel et bien lui, ce vrai peuple de France, qui est volontairement ignoré et méprisé par ceux qui sont supposés représenter les « autorités françaises » et dont pourtant le premier devoir est de favoriser ses intérêts et au besoin de le défendre sans hésiter au lieu d’occulter les agressions dont il est trop souvent la principale victime.

    Or, si nous quittons le domaine des discours à caractère électoraliste et la vacuité de programmes décalés dans le temps qui ne correspondent à rien de concret ne seront de toute manière jamais appliqués, les réactions des hommes d’un pouvoir de plus en plus déconnecté des réalités sont révélatrices de la situation actuelle.

    Ainsi, après qu’un individu s’est introduit dans le lieu de paix que représente une abbatiale séculaire pour y créer du scandale et y menacer une religieuse, tout ce qu’a trouvé à faire le procureur local a été de classer l’affaire sans suite.

    Quant au préfet doré sur tranche, il a dépensé son énergie à vitupérer en langue de bois contre la « haine » portée par une extrême droite fantasmée qui serait incarnée par un homme qui, outré par le silence judico-politico-médiatique ayant entouré cette affaire, ce qui est d’ailleurs hélas de plus en plus fréquent, s’est contenté de diffuser les images de l’agression qui suffisent à parler d’elles-mêmes, en faisant ainsi honte aux médias ne faisant pas leur travail.

    En résumé, de nos jours les agresseurs sont laissés tranquilles mais les Français qui en sont victimes et qui osent briser l’omerta, s’ils sont encore en vie, sont accablés de toutes sortes d’avanies pour avoir dégonflé la baudruche Potemkine d’un « vivre-ensemble » concocté par des apprentis sorciers pétris d’idéologie gauchiste et d’esprit de système, ignorant tout des incompatibilités culturelles.

    Surtout, laissez-vous maltraiter ou tuer, et de grâce, en silence.
    Mourez, nous tairons le reste…

  21. @ Marc Ghinsberg
    « Encore faut-il un leader crédible pour tenir ce langage de vérité. Si aucun ne se dégage, alors le RN arrivera au pouvoir. Dans cette hypothèse, le plus tôt sera le mieux pour que « l’expérience » soit la plus brève possible et qu’enfin l’hypothèque RN soit purgée.
    Jordan Bardella, 30 ans, sans diplôme, sans expérience, Premier ministre ? Chiche ! »

    Je ne sais pas si vous avez opté pour Chat GPT ou Grok 3 pour rédiger votre commentaire, mais il est très bon et j’y souscris totalement.

    Concernant Jordan Bardella, que les sondages montrent caracolant en tête devant tous ses adversaires, j’avoue que cela me laisse perplexe.
    Il a beau porter des lunettes lors des débats pour faire plus intelligent (ou pour cacher son oreillette), piquer les mimiques de Jacques Chirac pendant les meetings de son parti, il n’a visiblement pas les prérequis pour accéder aux plus hautes fonctions de l’État.

    Dès qu’un journaliste ou même une petite lycéenne lui pose une question dont la réponse ne figure pas dans ses petites fiches, il n’a pour réponse qu’un sourire de crétin. C’est plutôt déconcertant.

    Mais aussi incompréhensible que cela puisse paraître, il est largement en tête dans les sondages. J’avoue que là il y a un truc qui m’échappe. Va falloir que je pose la question à Chat GPT…

    1. Voilà qui s’appelle donner sa langue au chat… Il n’est pas certain que sa réponse vous plaise, si, d’aventure il se mettait à vous griffonner ce que pense « le peuple du RN » du sourire jaune du gars qui est en queue dans les sondages… et ne parviendra plus à retomber sur ses pattes.

  22. Robert Marchenoir

    « Et le peuple du RN, on en fait quoi ? » (PB)

    Pour commencer, on considère qu’il n’y a pas de peuple du RN. Aucun parti ne possède ses électeurs.

    Ensuite, on considère que les hommes politiques n’ont pas à « faire quelque chose » du peuple. Le peuple n’est pas un troupeau dont ces messieurs seraient les bergers.

    Enfin, on mène un travail d’explication inlassable pour tenter d’extirper le communisme solidement incrusté dans les cerveaux malades du « peuple du RN », et de beaucoup d’autres, à en juger par la véritable orgie fiscale qui se déchaîne ces jours-ci sur les bancs de l’Assemblée nationale.

    Songez que le RN (et donc son « peuple », il faut le croire) a fait adopter un impôt contre les « riches » que même LFI n’a pas voté. Le RN est donc encore plus communiste que l’extrême gauche.

    L’irremplaçable Sarah Knafo a dressé un tableau tout simple du délire fiscal dû au « peuple du RN », comparé aux autres « peuples » de s’pays. C’est édifiant. Le RN a multiplié les nouveaux impôts « anti-riches ». Il a dépassé LFI par la gauche.

    Au passage, remarquons que ce tableau, synthétique et facile à comprendre, est typiquement ce que l’on emploierait dans une entreprise privée pour orienter les décisions ; contrairement aux « rapports » interminables des politiciens-fonctionnaires qui ont 200 pages et 50 chapitres, parce que ces messieurs ont tout le temps, contrairement à nous (payés qu’ils sont avec nos impôts).

    Le RN fait adopter un impôt sur la fortune comprenant les fonds en euros de l’assurance-vie… soit ce qui préserve (peut-être, tant bien que mal, jusqu’à ce que cela ne tienne plus) le financement de la dette creusée avec enthousiasme par son « peuple ».

    Jordan Bardella, soi-disant plus libéral que maman Le Pen, déclare tout de go que les actions, c’est de la fortune improductive.

    Ne parlons pas de la confusion mentale de la bergère du « peuple du RN » qui veut taxer les actionnaires… pour créer un fonds d’investissement d’État… qui investirait dans les entreprises. À Dieu ne plaise que les « riches » investissent directement dans les entreprises de leur choix. Les fonctionnaires ayant génétiquement trois bras, quatre jambes et deux cerveaux, ils savent, mieux que les autres, où doit aller l’argent des Français.

    Sébastien Chenu, porte-parole du RN, fustige « l’ultra-libéralisme », considère que la fiscalité n’est pas un « gros mot » et se gargarise de la « justice fiscale », comme n’importe quel communiste de modèle courant. Même le journaliste de France Info, qui l’interroge, lui fait remarquer qu’il est de gauche !

    Jean-Philippe Tanguy, responsable de l’économie chez les gros fachos de l’esstrêm’drouâte, estime « qu’investir dans les actions sur les grands marchés, les grands indices, c’est rarement de l’investissement dans l’outil productif. C’est une espérance de rentabilité. C’est pas un investissement dans l’économie réelle. »

    Donc quand on investit dans l’économie réelle, ce n’est pas dans l’espoir d’une rentabilité, et acheter des actions sur des « grands marchés » (c’est à dire ?), ce n’est pas un investissement dans l’outil productif.

    Cette dégoûtante purée intellectuelle vient d’un diplômé de l’ESSEC, une grande école où l’on apprend l’économie et les affaires, en principe. Le monsieur est pressenti pour le ministère de l’Économie en cas de victoire du RN à la présidentielle.

    Toujours cet amour de ce qui est petit (le petit paysan, la petite entreprise…) et cette détestation de ce qui est grand (les grandes multinationales, les « grands marchés »…). Mais le « pouvoir d’achat », lui, curieusement, on le veut toujours plus « grand » (et je ne parle pas de la « grandeur de la France »). Maladie mentale typiquement française.

    C’est le grand n’importe quoi réclamé avec enthousiasme par le « vrai peuple », celui des Gilets jaunes, celui de l’écervelée Jacline Mouraud qui, dès les premiers jours du mouvement, voulait « faire payer les riches ».

    Peuple qui n’a pas dit un mot du problème migratoire, à l’époque, parce que cela aurait été « ouaciste ». Mais qui ne s’est pas gêné pour manifester son antisémitisme, à l’occasion. Et qui chouine tout de même qu’il n’est pas « aimé ». Comme si c’était le boulot des politiciens « d’aimer » les Français. Tu me donnes des miyards (pris aux autres), sinon tu m’aimes pas et je vais faire un caprice en bloquant le pays.

    Une fois de plus, Éric Zemmour a raison.

    1. Bien évidemment que « le peuple du RN » est aussi factice que « le peuple de gôche ». C’est drôle comme chacun a son « peuple » !
      Olivier Faure, avec sa tête de mater dolorosa, peut bien fustiger le RN, il n’empêche que socialistes et RN ont voté ensemble cet impôt débile nommé « impôt sur la fortune improductive ». Un amendement présenté par le MoDem ! Un impôt voté par des improductifs pour nourrir, loger et soigner des improductifs !
      Les placements en euros seraient improductifs ? Eh, ballot de député, ils financent la dette que tu as creusée !
      Alors le livret A itou ? Eh cornichon, il sert à financer le logement social !
      Et les œuvres d’art ? Mince, y’a pas un ministre qui aurait un papa marchand d’art ?

      Quand il faudra déterminer l’assiette de ce machin, on va bien rigoler…

      Et on viendra nous expliquer que le RN est un parti de droite ! Quelle farce !

  23. Marc Ghinsberg

    La notion de « peuple du RN » est une fiction qui essentialise un électorat disparate en bloc monolithique, comme si des millions de Français partageaient une identité commune forgée par un parti. Or, les études électorales, Cevipof notamment, montrent une hétérogénéité frappante : ouvriers désindustrialisés du Nord, retraités modestes du Sud-Est, agriculteurs endettés, cadres moyens inquiets de la fiscalité, jeunes précaires. Les regrouper sous l’étiquette « peuple du RN » revient à nier leur pluralité et à les infantiliser.

    Le programme économique du RN est un catalogue de contradictions démagogiques. Il promet la baisse massive des impôts tout en augmentant les dépenses sociales et la « préférence nationale » ; il dénonce la dette publique mais refuse toute réforme des retraites ou de la fonction publique ; il veut sortir de l’Europe des marchés tout en conservant l’euro. Ces incohérences sont masquées par deux boucs émissaires commodes : l’immigration et Bruxelles. Accuser ces deux facteurs de tous les maux évite d’affronter les vraies causes structurelles : vieillissement démographique, productivité stagnante, délocalisations anciennes.

    Les solutions du RN sont simplistes parce qu’elles refusent la complexité. Baisser les déficits exige des efforts partagés : allonger la durée de cotisation retraite (comme l’a fait la Suède en 1998), rationaliser les niches fiscales, rationaliser les prestations sociales. Aucun électorat n’y échappera, pas plus celui du RN que les autres. Traiter les électeurs RN comme des citoyens ordinaires, c’est leur dire la vérité.

    La démographie française rend l’immigration contrôlée incontournable. Avec 1,68 enfant par femme et un ratio de 1,7 actif pour un retraité en 2030, fermer les frontières signerait l’effondrement du système par répartition. L’Italie de Giorgia Meloni, souvent citée en modèle, illustre l’impasse : après avoir durci les quotas, Rome a réintroduit en 2024 des visas de travail pour 150 000 non-Européens dans l’agriculture, la santé et le BTP. Même un gouvernement « national-populiste » plie devant la réalité économique.

    Il n’existe pas de solution durable hors d’une Europe renforcée : marché unique pour les exportations, fonds communs pour les transitions écologique et numérique, coordination migratoire. Isoler la France, c’est appauvrir ses citoyens, y compris ceux qui votent RN. Plutôt que de les flatter par des promesses irréalisables, il faut leur proposer un projet exigeant mais crédible : effort budgétaire, immigration qualifiée et régulée, Europe protectrice. C’est la seule manière de respecter leur intelligence et de les ramener dans le réel.

    Encore faut-il un leader crédible pour tenir ce langage de vérité. Si aucun ne se dégage, alors le RN arrivera au pouvoir. Dans cette hypothèse, le plus tôt sera le mieux pour que « l’expérience » soit la plus brève possible et qu’enfin l’hypothèque RN soit purgée.

    Jordan Bardella, 30 ans, sans diplôme, sans expérience, Premier ministre ? Chiche !

    1. « Jordan Bardella, 30 ans, sans diplôme, sans expérience, Premier ministre ? Chiche »

      Et sinon, 3 400 milliards de dette, ça fait combien de milliards par année d’études des super diplômés très expérimentés ?

    2. hameau dans les nuages

      On sent bien votre désir. Que le RN arrive au pouvoir afin de démontrer son incapacité à gérer. Vous n’êtes pas seul, ce sont tous les partis politiques qui organisent des chamailleries entre chapelles pour échapper à ce qui est le résultat de quarante années de laisser-faire : une situation en état de décomposition avancée.

    3. Robert Marchenoir

      « La démographie française rend l’immigration contrôlée incontournable. Avec 1,68 enfant par femme et un ratio de 1,7 actif pour un retraité en 2030, fermer les frontières signerait l’effondrement du système par répartition. »

      N’importe quel homme sensé en concluerait : et donc, il faut mettre fin à la retraite par répartition, et la remplacer par la retraite par capitalisation (dont jouissent les fonctionnaires, ceux-là mêmes qui l’interdisent au reste de la population).

      Mais la retraite par répartition fait partie de Notre Modèle Social que le Monde Entier nous Envie ; continuons donc d’importer des millions d’immigrés hostiles, stupides, violents et inassimilables jusqu’à ce que la société s’effondre dans la misère et la criminalité, nous dites-vous.

      On voit bien là que l’être-de-gauche est une maladie mentale.

      Même les Nations unies, organisme décidément de gauche et mondialiste, avaient conclu dans une rapport remarqué, il y a une bonne trentaine d’années, qu’il était impossible de résoudre le problème des retraites par l’immigration.

      Mais le gauchiste préfère son confort moral à la vie d’autrui ; il convient donc, nous disent les Éminences, de détruire systématiquement la France en important l’anti-France. Ce n’est pas viable ? Riennafout’. Le gauchiste espère disparaître avant d’en subir les conséquences.

      Le gauchisme est une religion de substitution, un faux christianisme, une croyance anti-sociale, contrairement au vrai. Pas étonnant que la « laïcité » à la française s’emploie à le démolir depuis toujours.

      1. Jean sans terre

        Ainsi, vous revenez à la charge avec vos idées simplistes, qui écartent d’emblée tout ce qui contrarie vos préjugés. Vous n’avez toujours pas expliqué comment procéder pour réaliser la transition du passage de la retraite par répartition à celle par capitalisation, sans que les cotisants paient deux fois : une première fois pour les retraités actuels, une seconde fois pour eux-mêmes.

        En bon libéral, vous devriez avoir pour principe d’assumer vos propres pertes. Ainsi, du système actuel des retraites par répartition, dont il était évaluable dès le début des années 1990, avec une probabilité de réalisation quasiment certaine, qu’il serait failli et qu’à mesure qu’il se maintiendrait il deviendrait un système de Ponzi qui, inévitablement, s’écroulerait sur lui-même.

        En bon démocrate, vous devriez aussi avoir pour principe de ne pas faire assumer par la génération suivante les dettes accumulées par la génération précédente, sans bénéfice pour les successeurs. En effet, la génération nouvelle n’était pas née, ou pas encore en âge de voter, au moment où la génération passée votait la prévarication des générations futures pour son propre confort.

        Mais votre libéralisme est à géométrie variable : individualiser les gains et collectiviser les pertes, en bon capitaliste de connivence que vous êtes, grâce à l’intervention des pouvoirs publics. Tiens, on croirait lire des pages entières de La Route vers la servitude.

        Comme nos échanges passés sur le sujet le montrent, au besoin vous vous servirez d’un sentimentalisme d’empathie pour expliquer que les générations ultérieures ont l’obligation d’assumer les erreurs de leurs parents, et surtout l’obligation morale de continuer à leur faire bénéficier des avantages indus que ceux-ci se sont procurés à leur détriment, avec la plus parfaite mauvaise foi intellectuelle.

        À moins que vous n’ayez une solution plus probante et acceptable — dont, par ailleurs, vous n’avez jamais parlé. Je parie d’avance, toutefois, que vous ferez payer la double cotisation obligatoire du passage à la retraite par capitalisation aux générations actives actuelles. Évidemment. Et vous vous assiérez sans scrupule sur les deux principes que j’ai évoqués plus haut. Évidemment. Le libéralisme, c’est bien tant que c’est à son avantage. Lorsque cela devient trop contraignant ou fâcheux pour son propre intérêt, on va chouiner pour que la puissance publique intervienne et remette de l’ordre dans la société. Je me demande ce qu’en aurait pensé John Galt… À coup sûr, il aurait dit : « Assumez votre perte et ne la faites pas reposer sur autrui. »

        Comme quoi, sous un certain angle, vous me paraissez, si je suis bien la logique de vos raisonnements, un bon socialiste refoulé.

        1. Robert Marchenoir

          Votre texte confirme votre profonde perversion, votre égoïsme radical et votre immense malhonnêteté. Il convient de le démonter point par point.

          Vous diabolisez ma défense de la retraite par capitalisation, en réponse à Marc Ghinsberg qui défendait la retraite par répartition. Vous dites :

          « Ainsi, vous revenez à la charge avec vos idées simplistes, qui écartent d’emblée tout ce qui contrarie vos préjugés. »

          Mes idées n’ont rien de « simplistes », la preuve : 95 % des Français s’y opposent (sondage au doigt mouillé). Elles n’écartent rien « d’emblée ». J’ai écrit des centaines de pages pour les expliquer. Je n’ai aucun « préjugé » : toutes les idées que j’expose ici sont des post-jugés, dûment démontrés et étayés ; je fournis à chaque fois la trousse à outils afin que chacun puisse le vérifier.

          Trois mensonges « d’emblée », comme vous dites, maquillés derrière une langue châtiée qui est le proverbial bas de soie napoléo-talleyrandien. Vous faites partie de cette caste d’intellectuels dévoyés qui exploitent leurs facultés langagières afin de tromper le peuple. C’est l’un des pires péchés que je connaisse – puisque vous vous référez sans cesse au christianisme.

          « Vous n’avez toujours pas expliqué comment procéder pour réaliser la transition du passage de la retraite par répartition à celle par capitalisation, sans que les cotisants paient deux fois : une première fois pour les retraités actuels, une seconde fois pour eux-mêmes. »

          Excellent sujet, à ceci près que c’est vous qu’il incrimine, et non moi.
          C’est vous qui n’avez jamais expliqué comment faire la transition vers la retraite par capitalisation.
          En fait, contrairement à moi, vous ne vous êtes jamais prononcé en faveur de la retraite par capitalisation, préalable indispensable au débat sur la transition vers un tel système. Avant de s’entendre sur les moyens, il conviendrait de s’entendre sur le but.

          À l’instant même, vous venez de vous opposer vigoureusement à la retraite par capitalisation. Donc vous réclamez le maintien de la retraite par répartition. Mais simultanément, vous dites qu’elle n’est pas viable :

          « Ainsi, du système actuel des retraites par répartition, dont il était évaluable dès le début des années 1990, avec une probabilité de réalisation quasiment certaine, qu’il serait failli et qu’à mesure qu’il se maintiendrait il deviendrait un système de Ponzi qui, inévitablement, s’écroulerait sur lui-même. »

          Donc vous voulez quoi, exactement ? Vous êtes un nihiliste. Vous ne proposez aucune solution opérationnelle.
          Sinon, bien sûr, ce qu’il convient de comprendre au travers de votre prose haineuse et délirante : le génocide des vieux au travers de la suppression des pensions de retraite issues de la retraite par répartition – qui ne règlerait même pas la question des retraites des actifs actuels.

          Soit l’étape ultime du communisme qui ne peut décemment plus se réclamer de la lutte des classes, les « prolétaires » ayant montré leur préférence pour le capitalisme.
          On se rabat alors sur encore plus hideux, encore plus asocial : le massacre des vieux par les « jeunes »… qui garderaient les mains propres. Heureusement que vous êtes le parangon du christianisme sur ce blog ; qu’est-ce que ce serait si vous étiez athée !

          Vous êtes le digne successeur sociologique des « jeunes » qui ont laissé mourir 19 000 de leurs parents pendant la canicule de 2003, les abandonnant à domicile ou en maison de retraite sans veiller sur eux. Et qui nous donnent des leçons de morale aujourd’hui.

          En fait, c’est moi qui ai reproché, ici, aux promoteurs de la guerre générationnelle tels que vous de se livrer à une propagande incessante exposant le coût des retraites (effectivement insoutenable), sans, simultanément, ni promouvoir la retraite par capitalisation, ni employer leur temps à proposer des plans de transition vers un tel système.

          Vous êtes le parangon des immobilistes franchouilles qui, à chaque proposition de réforme, se récrient : ben nan, cépapossib’. On a toujours fait comme ça, donc on est condamnés à faire pareil jusqu’à la fin du monde.

          Premièrement, c’est idiot quel que soit le sujet. L’histoire est une succession de changements pour ne pas dire de bouleversements. Donc prétendre que tel dispositif instauré à l’instant t dans le pays x ne peut qu’être éternel, c’est très évidemment enfumer le peuple.

          Deuxièmement, le monde habité ne se limite pas aux frontières de la Frônce, contrairement à ce qu’imaginent les réactionnaires mythificateurs tels que vous.

          Il y a pléthore de pays qui ont adopté la retraite par capitalisation dans le monde, qui ont adopté un système combinant la capitalisation et la répartition, qui ont effectué la transition entre l’un et l’autre, et au minimum qui ont réformé leur système par répartition en reculant l’âge de la retraite.

          Cela, avec succès. En aboutissant à des systèmes plus fiables et plus avantageux pour tous.

          La France est l’un des pays où le départ à la retraite est le plus précoce. Je ne vous ai pas beaucoup entendu réclamer son décalage. En fait, la majorité des Français s’y opposent. Il faut croire qu’il s’agit aussi d’une majorité d’actifs, puisque ce sont les premiers concernés.

          Ainsi, la mesure la plus simple, la plus évidente, la plus immédiate, la plus juste et la plus indolore est vigoureusement combattue par ceux-là mêmes qui, comme vous, se plaignent ou s’inquiètent de la viabilité du régime par répartition.

          C’est de la sottise, de la malhonnêteté, ou les deux ?

          Je reviens sur la transition vers un hypothétique régime de retraite par capitalisation. Vous prétendez qu’elle serait impossible, car cela obligerait les cotisants « à payer deux fois : une première fois pour les retraités actuels, une seconde fois pour eux-mêmes ».

          En effet. C’est l’une des méthodes de transition possibles. L’étonnant est que vous l’écartiez… « d’emblée », comme vous dites. Vous prétendez que vous auriez « drouâ » à sortir de la m… dans laquelle nous sommes sans le moindre effort de votre part. Au nom de quoi ? En vertu de quelle règle économique, politique, morale, sociale, religieuse ou historique ?

          En fait, la première question est celle-ci : vous rejetez la retraite par capitalisation. Fort bien. Alors quel est l’effort que vous êtes prêt à faire, personnellement, pour rendre notre système de retraite viable ? Puisque vous affirmez, avec raison, qu’il ne l’est pas ?

          Ou prétendez-vous faire partie d’une race supérieure, avez-vous la carte du parti des Chefs, des Vertueux, qui vous permettrait d’échapper à toute contrainte et de faire peser la totalité des efforts sur les autres, convenablement diabolisés au moyen de je ne sais quels sophismes plus tordus les uns que les autres ?

          Passer immédiatement ceux qui rentrent sur le marché du travail à une retraite par capitalisation à 100 % serait l’un des éléments possible d’un plan de transition.

          Et en effet, leur faire payer simultanément les cotisations aux retraites par répartition en cours, en plus, serait l’un des éléments possibles d’un tel plan.

          Avant que vous ne vous tordiez par terre la bave aux lèvres comme un gamin mal élevé, je précise que certes les dépenses de ces actifs-là seraient plus élevées, mais que leur retraite le serait aussi. La retraite par capitalisation n’est pas seulement plus fiable ; elle produit aussi des pensions infiniment supérieures.

          Si vous ne vous êtes pas encore étouffé de rage, je précise qu’il s’agit là, évidemment, d’un des extrêmes théoriques qui doivent nous aider à penser la transition.

          L’autre extrême théorique est aussi simple à énoncer (car la simplicité est une vertu, contrairement à ce que vous semblez penser) : nous passons toujours les entrants sur le marché du travail à la capitalisation intégrale pour leur retraite à eux, et pour compenser les cotisations manquant aux retraités actuels, nous empruntons la somme nécessaire.

          Ça ferait un montant énorme ? Il faudrait emprunter sur 30 ans, 40 ans ou davantage ? Oui, et alors ? C’est bien ce que nous faisons déjà, simplement pour financer les allocations pour le raccommodage des braguettes (rigoureusement exact).

          S’il s’agit de sortir une bonne fois pour toutes d’un système qui menace de ruiner le pays, alors oui, évidemment, il serait justifié d’emprunter massivement pour tourner la page. C’est bien ce qu’on fait en cas de guerre. Je vous signale que différents pays occidentaux n’ont fini de payer que très récemment les emprunts qu’ils ont contractés pendant… la Seconde Guerre mondiale.

          Évidemment, vu l’ampleur du déficit et de la dette qui nous accablent en raison des anti-libéraux tels que vous, une telle solution ne va (probablement) pas être possible. Ou pas entièrement. Il s’agit de l’autre des extrêmes théoriques qui doivent nous aider à réfléchir au problème.

          La solution se situe quelque part entre les deux, et en effet elle n’est pas « simple », elle est même très technique ; mais il existe de nombreux experts en la matière, qui pourraient exercer leurs talents sous la houlette des politiciens, si seulement les hypocrites et les égoïstes dans votre genre ne hurlaient pas sans cesse que « ça va pas être possible ».

          Passons maintenant à la réfutation de vos arguments :

          « En bon libéral, vous devriez avoir pour principe d’assumer vos propres pertes. »

          Affirmation frauduleuse. Les « pertes » du système de retraite par répartition (terme impropre, mais passons) ne sont pas les miennes. J’assume mes pertes si j’achète une action à 100 euros et que je la revends à 50. L’action m’appartient et les décisions sont miennes. Votre prétention à m’imputer à moi (comprendre : pas à vous) la réparation d’un système collectif qui date de la France de Vichy (et même du Front populaire) est un truc de propagande honteux.

          La dépense publique, la dette de la France sont par définition le poblème de l’ensemble des Français. C’est l’activité et les décisions de tous les Français qui les ont produites. Prétendre le contraire vous exclut du débat politique qui traite de l’action collective.

          Vous vous livrez ici à l’éternelle guerre de tous contre tous instaurée par le régime stato-gauchiste que vous défendez de fait, étant anti-libéral. Vous vous figurez que l’activité politique consiste à hurler suffisamment fort pour que l’État prenne dans la poche du voisin pour vous donner à vous. On voit où cela nous a menés.

          « En bon démocrate, vous devriez aussi avoir pour principe de ne pas faire assumer par la génération suivante les dettes accumulées par la génération précédente, sans bénéfice pour les successeurs. En effet, la génération nouvelle n’était pas née, ou pas encore en âge de voter, au moment où la génération passée votait la prévarication des générations futures pour son propre confort. »

          Nous arrivons là au coeur de l’escroquerie morale et politique qui est la vôtre, celle des propagandistes de la guerre des générations.

          Les dettes d’une nation sont par définition supportées par tout le monde. En tant qu’anti-libéral assumé, vous êtes le dernier à pouvoir revendiquer d’être exempté des conséquences de la dette.

          Votre discours reflète une caricature grotesque : il y aurait « une » génération, la vôtre, celle des gens vertueux, des pauvres victimes. Et il y en aurait une autre, celle d’avant, celle des ordures d’où vient tout le mal.
          Or, il y a une infinité de générations qui se succèdent. Chaque naissance en produit une nouvelle.

          Les malfaiteurs intellectuels qui soutiennent votre thèse ne précisent jamais où passe la limite entre les bons et les méchants, de même que les communistes ne nous disent jamais où passe la frontière entre les « bourgeois » (l’adversaire à éradiquer) et les « prolétaires » (celui qui parle, et qui est vertueux par définition).

          Vous prétendez qu’une génération passée (laquelle ?) aurait « voté » la retraite par répartition, et donc devrait être punie aujourd’hui. C’est exactement le principe du Goulag, des camps de concentration nazis, de la rééducation maoïste : ceux qui n’ont pas voté comme vous le désirez doivent être persécutés. Vous prétendez être un chrétien altruiste, mais vous êtes en réalité une graine de dictateur.

          Non seulement personne n’a « voté » la retraite par répartition, puisqu’elle a été instaurée par Pétain, mais disons (pour résumer grossièrement) qu’à tout instant, une « génération » donnée vote à 50 % pour Machin et à 50 % pour Truc – qui vomit Machin.

          Donc quand bien même il serait justifié de punir, pour leurs opinions politiques, des gens des décennies plus tard (ce que même l’URSS n’a pas fait), vous appliquez là la règle soviétique qui envoyait au Goulag les femmes et les enfants des opposants politiques.

          De plus, ce n’est pas « une génération » qui vote à un instant donné. C’est l’ensemble des Français qui ont le droit de vote, de 18 à 101 ans et davantage.

          Enfin, « en démocratie », comme vous dites, l’ensemble des citoyens accepte et assume les décisions de la majorité. C’est même l’une des définitions de la chose.

          On voit bien que votre petit discours de propagande, hélas reproduit à des milliers d’exemplaires, enquille mensonge sur mensonge dans l’unique but de défendre ce que vous croyez être (à tort) vos intérêts personnels les plus égoïstes.

          « Mais votre libéralisme est à géométrie variable : individualiser les gains et collectiviser les pertes, en bon capitaliste de connivence que vous êtes, grâce à l’intervention des pouvoirs publics. »

          Encore un cliché gauchiste. Il n’y a ni « gain » ni « perte » dans la question des retraites. Le slogan que vous employez se réfère à une entreprise qui fait des bénéfices, sans pour autant supporter le coût, par exemple, de la pollution qu’elle génère. Et qui le fait grâce à des liens préférentiels entretenus au sein du gouvernement. Cela n’a absolument rien à voir.

          Je ne peux pas être un capitaliste de connivence, d’abord parce que je ne suis pas un capitaliste (au sens de chef de grande entreprise ou détenteur d’un capital important – contrairement à vous, d’après vos déclarations), et ensuite parce qu’en tant que libéral, je combats le capitalisme de connivence. Un retraité lambda appartenant aux générations que vous haïssez n’est pas un capitaliste.

          Une fois de plus, vous devriez montrer un peu plus de modestie dans un domaine, l’économie, où vous ignorez visiblement tout.

          « Comme nos échanges passés sur le sujet le montrent, au besoin vous vous servirez d’un sentimentalisme d’empathie pour expliquer que les générations ultérieures ont l’obligation d’assumer les erreurs de leurs parents, et surtout l’obligation morale de continuer à leur faire bénéficier des avantages indus que ceux-ci se sont procurés à leur détriment. »

          Un sentimentalisme d’empathie. Comme c’est mignon… Je pensais que vous étiez le treizième Apôtre venu ici pour nous guider vers le Christ, et vous dénigrez l’empathie ? C’est quand ça vous arrange, dites-moi…

          « À moins que vous n’ayez une solution plus probante et acceptable — dont, par ailleurs, vous n’avez jamais parlé. »

          Oui, j’en ai une, la retraite par capitalisation. J’en ai parlé mille fois et je viens d’en parler à nouveau. Je constate que vous adoptez ici l’une des malversations rhétoriques les plus courantes de la gauche : faire semblant de n’avoir pas entendu les arguments de la partie adverse.

          C’est vous qui « n’avez aucune solution probante », puisque vous êtes à la fois contre la retraite par répartition et contre celle par capitalisation. L’inversion accusatoire, autre grand classique de la rhétorique communiste.

          Les avantages dont vous parlez ne sont pas « indus ». Il vous appartiendrait d’expliquer pourquoi ils le seraient, ce que vous ne faites pas.

          « Vos parents » ne se sont pas « procuré des avantages à votre détriment ». En 1941, quand la retraite par répartition a été décidée, il n’y avait aucun « détriment » prévisible pour Monsieur Jean sans terre vivant quelque part en France en 2025.

          Plus généralement, l’argument que vous venez de développer ici est extraordinairement faux parce qu’il repose sur l’illusion communiste et constructiviste : la société est une page blanche, on peut la modifier à sa guise. En conséquence de quoi, si des événements funestes se produisent, il y a forcément un ou des coupables qu’il convient d’identifier et de punir sévèrement.

          C’est ainsi que le parti jeuniste que vous représentez prétend qu’il y a bien longtemps, un club de malfaisants s’est réuni pour saboter la vie des générations suivantes : retraites, prix du logement, immigration… Il convient de retrouver ces comploteurs et de leur faire rendre gorge.

          C’est là une conception extraordinairement infantile et narcissique de l’histoire et de la société. Dans la vraie vie, shit happens, comme disent les Américains. Quantité d’événements funestes se produisent, sans que ce soit la responsabilité de personne. Une myriade de facteurs sont en jeu. C’est faire son métier d’homme que de s’accommoder de l’héritage du passé, et de faire en sorte d’améliorer le futur.

          Sans rejeter la faute de vos difficultés sur vos ancêtres. Toutes les « générations » ont eu des ancêtres. Je ne sache pas que les « boomers », comme disent vos amis de façon si méprisante, aient réclamé des dommages et intérêts à Neville Chamberlain. Ils se sont sorti les mains des poches malgré les tickets de rationnement et l’absence de salles de bain.

          Et bien sûr le parti jeuniste ne met jamais en valeur le sort infiniment plus avantageux qui est le sien, sur bien des points, en comparaison de celui qui a été celui de « la génération » d’avant. C’est ainsi que les « Nicolas » ont le culot de reprocher aux retraités de partir en croisière, alors que les vacances fréquentes dans des destinations exotiques sont justement un des avantages dont jouissent les « Nicolas », contrairement aux « boomers » qui n’ont jamais connu cela durant leur vie active. C’est, évidemment, grâce au travail de ces derniers que leurs enfants ont pu jouir d’une telle prospérité.

          La théorie nicolaïste suppose que l’homme a « drouâ » à ce qu’aujourd’hui soit plus agréable qu’hier et moins agréable que demain. À défaut, il a le droit de porter plainte et de présenter la facture.

          C’est l’illusion progressiste. C’est l’infection communiste profondément incrustée dans les cerveaux, y compris celui d’un soi-disant réactionnaire comme vous.

          Il n’y a aucun « drouâ ». Le seul droit de l’homme, en matière matérielle, est d’être nu, misérable et impuissant. Tout le reste vient de surcroît, et doit être obtenu à la force du poignet – pas en réclamant à l’État le bien d’autrui.

          Or on constate, aujourd’hui, qu’un courant de pensée entier reproche à ses propres parents d’avoir été heureux, sous prétexte qu’eux le seraient moins (ce qui reste à prouver).

          Je ne sais pas si l’on se rend bien compte de l’abomination morale que cela représente. Vous et les nicolaïstes devraient déborder de reconnaissance face à la prospérité passée de vos parents, et aussi face à leur prospérité actuelle de retraités, réelle ou supposée.

          Les fameuses « retraites géantes des boomers » sont évidemment une fraude statistique. Étant donné le mode de calcul des pensions (baisse radicale par rapport au salaire d’activité, lui-même calculé sur une base défavorable), il est absolument impossible que les retraités gagnent plus que les actifs, ainsi que le veut votre propagande.

          En revanche, cette assertion bénéficie manifestement aux fonctionnaires, qui, eux, jouissent effectivement de privilèges scandaleux en la matière. En se dissimulant derrière les retraités en général, ils retardent le moment où ils devront être privés de leurs privilèges. Et comme c’est le bloc fonctionnaro-médiatico-universitaire qui produit les statistiques en question…

          Il est d’autant plus hypocrite de votre part d’entonner le refrain de la guerre des générations, que vous vous avancez ici derrière la bannière du Christ. Faut-il vraiment vous rappeler les Dix commandements ? Ton père et ta mère honoreras. Ça veut dire : inconditionnellement. Par principe. Pas sous réserve de pinaillage sur des pourcentages de cotisation retraite.

          Les dépenses actuelles de retraite doivent évidemment être considérées à part des autres dépenses sociales. Un « Nicolas » peut toujours travailler davantage si ses allocations sont réduites. Un retraité, non. Les vieux sont vulnérables. Toute société digne de ce nom protège ses vieux.

          Cela ne veut pas dire qu’il faille exclure d’emblée toute baisse des pensions. Cela veut dire qu’il faut l’exclure à moins que ce principe ne soit explicitement reconnu par ceux qui hurlent aux « retraites géantes des boomers », mais n’ont jamais proposé, par exemple, de renoncer à leurs propres congés-maladie de complaisance.

          Vous vous plaignez du petit et du grand remplacement, et vous contribuez à l’un des plus grands moteurs de l’un et de l’autre : le rejet des générations qui vous ont précédé.

          « Le libéralisme, c’est bien tant que c’est à son avantage. Lorsque cela devient trop contraignant ou fâcheux pour son propre intérêt, on va chouiner pour que la puissance publique intervienne et remette de l’ordre dans la société. »

          Qu’est-ce que vous avez contre « l’ordre dans la société » ? Je pensais que vous étiez un traditionaliste et même un réactionnaire… En quoi plaider pour l’intérêt général serait-il « chouiner » ? En quoi se se soucier du bien collectif serait-il « sentimentaliste », comme vous le prétendez ?

          Chacune de vos phrases contredit la précédente. Vous voulez quoi : l’anarchie totale ? La guerre de tous contre tous ?

          Ou bien êtes-vous un jeune retraité de 40 ans qui s’est enrichi grâce à la spéculation financière, ainsi que vous l’avez suggéré, et manifestez-vous à présent un égoïsme radical en refusant tout impôt légitime ?

          Vous ne nous avez toujours pas expliqué pourquoi vous vous permettiez de fustiger « l’hédonisme » et le « matérialisme » de vos concitoyens, alors même que vous avez fait preuve d’un singulier « matérialisme » en vous vantant de ne même pas avoir besoin de retraite d’État, grâce à vos habiles placements financiers.

          Contrairement à votre ignorance butée et satisfaite d’elle-même, la philosophie libérale n’a jamais nié la nécessité de pourvoir à l’intérêt général et au fonctionnement harmonieux de la société. Citons Ludwig von Mises à ce sujet : « Parce que l’homme est un animal social qui ne peut s’épanouir qu’en société, toutes les idéologies [y compris le libéralisme, donc] sont contraintes d’admettre l’importance fondamentale de la coopération sociale. Elles doivent viser à la meilleure organisation possible de la société, et doivent reconnaître la légitimité du désir de l’homme d’améliorer son bien-être matériel. »

        2. Jean sans terre

          @ Robert Marchenoir

          Cher Monsieur,

          Votre mauvaise foi est insigne.

          Je n’ai jamais prétendu que la retraite par capitalisation était un mauvais choix. Je considère même qu’elle est, sans conteste possible, la meilleure solution pour permettre le maintien des revenus d’une population devenue inactive à cause de l’âge, grâce à l’effet amplificateur des intérêts composés, tout en faisant en sorte que ces revenus de substitution, issus de l’épargne et de la capitalisation, pèsent le moins possible sur le reste de la société.

          Mes remarques sur le thème se sont limitées à signaler que la transition d’un régime de retraite qui allait inévitablement faillir – la retraite par répartition – à l’autre, théoriquement le meilleur – la retraite par capitalisation – obligeait à s’interroger sur la question de la double cotisation et sur qui allait la payer.

          Si, en France, la transition ne s’est pas faite malgré l’impérieuse nécessité de la réaliser, la raison tient en trois mots : qui la paie ? Aucun gouvernement ne s’y est risqué, malgré l’urgence, à réaliser une telle réforme, c’est-à-dire à faire payer deux fois les actifs actuels, qui auraient eu à provisionner à la fois pour leur propre retraite et pour celle des générations passées, ou à baisser les prétentions des retraités actuels (ceux qui n’acceptaient pas d’assumer leur risque et leur perte), lesquels avaient mis leur confiance dans ce système de Ponzi qu’est le régime par répartition actuel. Il était par ailleurs certain qu’aucun gouvernement ne la mettrait en œuvre pour la raison élémentaire que l’effort à consentir serait tel qu’il rendrait son initiateur politique impopulaire et, à l’avenir, définitivement non rééligible.

          Ayant, au mitan de mes vingt ans, évalué que cette réforme était difficilement réalisable – au point qu’il était plus probable qu’elle ne serait jamais faite avant de devenir immédiatement indispensable – et considérant qu’inévitablement j’aurais, dans mes vieux jours, à en pâtir, j’ai décidé, pour mon compte personnel, de la faire pour moi-même et sans l’assistance de la puissance publique. Ainsi, j’ai constitué, tout seul et par mes seuls efforts, ma propre retraite par capitalisation, sans en attendre quoi que ce soit de la toute-puissance ou de l’assistance des pouvoirs publics. De la sorte, je n’ai fait peser sur personne, et n’ai nui à personne, pour mes affaires privées.

          Voilà ce qui nous différencie. J’ai réalisé par mes propres moyens, sans l’aide de personne et sans nuire à personne, ce que vous voudriez imposer à toute la société pour votre bénéfice exclusif. Ceci distingue, entre nous, l’application pratique des principes d’avec le raisonnement théorique oiseux tournant dans le vide.

          Vous êtes dépendant de l’État et de la richesse d’autrui. Il vous est nécessaire que la puissance publique intervienne en votre faveur, au détriment d’autrui. Moi, non. Votre libéralisme n’est que d’apparat et ne trouve pas de déclinaison pratique. Vous êtes littéralement, à l’instar de tous ceux que vous vomissez à longueur de billets, le plus complètement dépendant de l’intervention de l’État, au point qu’il n’est pas difficile de voir en vous un être refoulé qui s’achète une bonne conscience à peu de frais.

          Dans mon cas personnel – que je n’envisage pas pour toute la société –, ma solution a consisté à faire, par moi-même et pour moi-même, ce que je jugeais honteux que la société fît pour moi à titre de droit imprescriptible. Il y avait de l’orgueil dans ma croyance en mes seules facultés, je ne le nie pas. En bon libéral que vous dites être, vous féliciterez au moins la tentative, à défaut de la réussite !

          Le reste de votre péroraison logorrhéique n’a pas besoin de plus ample démonstration. Vous répondez toujours avec une mauvaise foi caractérisée, par des attaques ad hominem déplacées, le plus complètement à côté des observations qui vous sont opposées. Vos discours manquent cruellement de rigueur intellectuelle. Ils ne sont pas fondés sur la raison, mais suintent par tous les pores de vos obsessions ; en bref, ils sont le résultat d’un excès de sensibilité au détriment des facultés discursives.

    4. Jean sans terre

      Si l’âge ou les diplômes étaient un signe d’intelligence ou de responsabilité, jamais les hauts dirigeants des banques françaises n’auraient risqué la stabilité du système bancaire français – et, par extension, en cascade, mondial – en prêtant, pour les emprunts immobiliers, pendant des années, pratiquement les seuls au monde, à taux d’intérêt fixe très bas. Je pense que vous comprendrez ma remarque sans qu’il soit nécessaire de procéder à une oiseuse et inutile démonstration.

      Plutôt que d’exagérer l’alarme à être gouverné par une si piteuse force d’opposition, étonnez-vous plutôt, et déplorez que le système de démocratie représentative ne permette pas l’émergence d’une opposition de meilleure qualité. Il y a là matière à méditer… et à condamner !

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